Mouvement des Focolari

Co-gouvernance: la co-responsabilité dans les villes aujourd’hui

Du 17 au 20 janvier 2019, 400 administrateurs, citoyens, économistes, experts et professionnels du monde entier se réuniront à Castel Gandolfo (Rome) : quatre jours de discussion et d’étude approfondie sur la gestion urbaine, la mise en réseau et les modèles d’apprentissage de la durabilité et du vivre ensemble. Des penseurs et des protagonistes du travail en milieu urbain interviendront et conduiront une réflexion sur leur signification dans cette ère ” post-démocratique “. Parmi les eux Emilce Cuda, argentine, politologue qui connaît bien la pensée du pape François ou Sunggon Kim (김성곤) – bouddhiste, ancien Secrétaire Général de l’Assemblée nationale de Corée. L’architecte colombienne Ximena Samper, le libanais Ghassan Mukheiber, Président de l’Organisation des Parlementaires de la Région Arabe contre la Corruption seront présents ainsi que  le maire de Katowice (Pologne), où la COP 24 vient de s’achever, Angel Miret responsable de l’accueil des réfugiés en Catalogne et le président de la Communauté islamique de Florence et de Toscane, Izzedin Elzir. Si l’art de gouverner les villes a toujours été complexe, c’est encore plus le cas aujourd’hui. Nous devons répondre à une société en constante évolution, avec des problèmes locaux et mondiaux et un rythme irrégulier de développement technologique qui risque de provoquer des catastrophes  économiques et de faire surgir de nouvelles zones de pauvreté. Nous devons décider pour aujourd’hui et programmer sur une longue durée. C’est pourquoi les villes sont stratégiques d’un point de vue politique et culturel parce qu’elles sont le ” foyer ” où vit plus de la moitié de la population mondiale (source ONU), un choix qui n’est pas libre, mais souvent lié au manque de nourriture et de travail. A notre époque marquée par le souverainisme, les villes émergent comme de véritables carrefours sociaux, distributeurs de connexions infinies : dans le domaine  civil, politique, anthropologique, économique et de la communication. Les villes se présentent donc comme l’expression d’un nouveau modèle d’identité qui ne rime pas avec  régionalisme ou nationalisme exacerbés, mais avec volonté de participer, sentiment partagé d’appartenir à une destinée commune, parce que nous faisons partie de la famille humaine, avant même d’y jouer un rôle. Co-Gouvernance est organisée par le Mouvement Humanité Nouvelle, le Mouvement Politique pour l’Unité et l’association Ville pour la Fraternité.

 Stefania Tanesini

Pour plus d’informations: www.co-governance.org  

Nettoyons notre île

Cela fait trois ans que, dans l’archipel de Wallis et Futuna, la communauté des Focolari soutient en synergie avec les autorités locales, une initiative écologique afin de ramener l’île de Wallis à sa beauté d’origine. Wallis, avec Futuna, Alofi et vingt autres îles plus petites dans l’océan Pacifique méridional, font partie d’un archipel qui depuis 1961 est territoire d’outre-mer de la République française. L’île, la plus grande et la plus peuplée, est entourée à son tour, par quelques petites îles et par une énorme barrière de corail. Un territoire d’une incomparable beauté, cependant menacé, depuis quelques années, par une alarmante augmentation de déchets – des pailles, des débris, des bouteilles en plastique, des pneus, du verre, des meubles – abandonnés d’une manière aveugle ou transportés par des courants marins, devenus une cause de pollution des plages et des fonds marins. « La question est de plus en plus préoccupante et l’attention toujours plus grande des médias locaux, parmi lesquels, à ce propos, la chaîne bien connue de la télévision RFO Wallis et Futuna, en est la preuve », explique Eva Pelletier, de la communauté des Focolari. « Depuis 2015, comme réponse à l’Encyclique ‘’Laudato si’’ du Pape François, nous avons décidé de nous engager pour notre île, avec un plan de sensibilisation au respect de l’environnement et à la collecte de déchets, par le biais d’une série d’initiatives qui ont impliqué des adultes, des jeunes et aussi des enfants. Cette action écologique nous a aussi donné l’opportunité de créer des synergies avec les institutions locales, et des occasions de dialogue à plusieurs niveaux ». Le problème, continue Eva, est en effet un motif de division aussi entre les trois Domaines dans lesquels le territoire est réparti, et même jusqu’au sein de l’Assemblée qui le gouverne. « A notre grande surprise, en novembre 2017, à l’occasion de l’ouverture de la Semaine consacrée dans toute l’Europe, à la réduction des déchets (SERR), le Préfet, en accord avec le Ministère de l’Environnement, a voulu participer à notre initiative dans la petite île de Nukuloa, au nord de Wallis. Vu les circonstances, d’autres ministères se sont aussi unis, le chef du district septentrional et les chefs des villages Vaitupu et Vailala. Après les discours de bienvenue et une cérémonie d’introduction, avec l’offrande de guirlandes de fleurs et de plats traditionaux, une fillette a spontanément distribué des gants pour récolter les déchets en commençant justement par le Préfet et par le Premier Ministre. Ce jour-là, nous avons nettoyé les plages de 500 kilos de déchets ». Depuis 2016, le Ministère de l’Environnement soutient l’action en mettant à la disposition, des barques, des camions et du personnel. Au mois de mai de cette année, l’opération ne s’est pas limitée à la collecte de déchets, (« plus de 2.600 kilos »), mais s’est aussi tournée vers l’épidémie ‘’dengue’’, qui se transmet à travers la piqûre de moustiques infectés. « Nous nous sommes consacrés au nettoyage de canaux, de gouttières, de bords des sources et d’un puits très profond ». « Sur cette terre, il faut que chacun fasse sa propre part – conclut Eva, en citant une phrase de Chiara Lubich – et même si l’autre ne répond pas en faisant la sienne, ne te décourage pas. Dans l’amour, ce qui compte, c’est d’aimer ».

Chiara Favotti

Le présent et l’avenir de Fontem

Depuis des mois, nous suivons avec appréhension l’évolution de la situation de la première cité-pilote africaine. Margaret Long et Etienne Kenfack, au nom de la communauté, nous font le point de la situation. « L’année 2018 a été difficile pour Fontem en raison des affrontements qui se poursuivent dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest du pays et qui ne semblent pas s’apaiser. Beaucoup d’habitants ont dû quitter leurs maisons et se sont réfugiés dans la forêt ou dans les villes voisines ; le collège est fermé depuis un certain temps et l’hôpital fonctionne au ralenti ». « Depuis que nous, focolarini, avons quitté Fontem en octobre dernier – une décision qui n’a pas été facile à prendre mais qui a été prise ensemble dans la certitude que c’était la chose à faire – explique Margaret Long, beaucoup de personnes ont déménagé, surtout des familles qui voulaient donner à leurs enfants la possibilité de fréquenter les écoles et que la cité-pilote ne peut plus offrir en ce moment. Malheureusement, nous ne sommes pas en mesure de dire quand la vie pourra reprendre comme avant. Nous sommes en contact quotidien avec ceux qui sont restés : Aracelis Nkeza et Mbe Tasong Charles ; ils animent la vie de la communauté des Focolari ». « En ce qui concerne l’hôpital – poursuit Etienne Kenfack – la situation actuelle dangereuse ne nous permet pas de garantir la protection et la sécurité des personnes qui y travaillent. Nous avons donc consulté les autorités sanitaires pour comprendre comment poursuivre. Sur base de leurs conseils, nous avons partagé la situation aux employés et nous avons mis fin à la relation de travail conformément à la législation en vigueur au Cameroun. Les membres du personnel qui voulaient continuer le travail l’ont décidé librement, sous leur propre responsabilité personnelle ; la structure continue donc à fournir un service de base minimum à la population ». Interrogée sur l’avenir de la citadelle, Margaret répond, que pour tout le monde, il y a un grand espoir que la vie reprenne et que les gens puissent reprendre une vie normale. « La proximité de ceux qui prient dans le monde entier ou qui nous écrivent nous donne beaucoup de force. » En plus de détruire des vies humaines, des biens matériels et des rêves, le doute pourrait s’installer que le conflit est en train de compromettre également la mission de Fontem en tant que phare d’unité et du dialogue interculturel pour le continent africain, comme l’avait vu Chiara Lubich. Etienne rappelle que depuis le début des années 1960, Chiara comparait la cité-pilote à une lumière qui jaillit de l’amour réciproque vécu par tous : « Aujourd’hui, cinquante ans plus tard, nous avons l’impression que cet amour et la solidarité ont grandi entre tous ; on pourrait même dire qu’ils augmentent dans le danger et la précarité ». Margaret ajoute que la situation a bien changé en Afrique depuis ces débuts : « A l’époque, la spiritualité de l’unité n’était arrivée qu’à Fontem alors qu’aujourd’hui elle a atteint tous les pays du continent. Il y a la cité pilote de Man (la Mariapolis Victoria) en Côte d’Ivoire qui témoigne du dialogue interculturel. Il y a aussi la Mariapolis Piero au Kenya, centre de formation à la spiritualité de l’unité pour tout le continent africain ; de plus, de nombreux focolarini qui étaient à Fontem partent renforcer les autres focolares sur le continent. « Malgré les défis continuels, malgré les incertitudes de chaque jour, malgré l’issue inconnue du conflit, nous sommes sûrs que le plan de Dieu pour Fontem ne s’est pas interrompu ; comme le dit le Pape François, nous ne sommes qu’au début et l’Esprit Saint, qui fait toutes choses nouvelles, fera naître certainement aussi un nouveau Fontem ».

Stefania Tanesini

L’histoire des petits ballons

Il est de tradition, en Italie, que les enfants reçoivent des cadeaux le jour de L’Épiphanie. Et qui pense à l’enfant Jésus ? Voici une histoire vraie, racontée par Chiara Lubich, aux petits de la Cité pilote internationale de Loppiano (Italie).

Je dois vous raconter une histoire vraie qui s’est passée à Noël, dans une ville qui s’appelle Vicence. C’est une histoire vraie. (…)  Dans cette ville y avait aussi un curé, un prêtre qui était arrivé depuis peu de temps dans la paroisse. À ces enfants, qui étaient, il avait enseigné l’art d’aimer. (…) Noël approchait. Alors le curé a dit à ces enfants : “Écoutez, c’est bientôt Noël ! Pour l’Enfant Jésus, il faut que vous fassiez beaucoup, beaucoup d’actes d’amour !”. Les enfants ont dit : “D’accord”. Et ils ont commencé à faire beaucoup d’actes d’amour. La veille de Noël — Jésus n’était pas encore né — le prêtre a sorti la crèche, vide, toute vide, car Jésus n’était pas encore né.

Ce soir-là, il voit arriver des enfants qui apportent un gros paquet, un paquet gros comme ça. Dedans, il y avait beaucoup de petits rouleaux jaunes, tout plein… Il y en avait 277, 277 ! C’était 277 actes d’amour. Alors que fait le prêtre ? Il prend tous ces rouleaux, les met dans un sac et il met le sac dans la crèche. “Ainsi dès que Jésus naîtra, il aura comme coussin, comme matelas, tous vos actes d’amour”. Et les enfants de Vicence étaient super contents. Noël arrive, il est 11 heures du matin ou 10 heures et demie… et le prêtre dit : “Maintenant, qu’allons-nous faire de tous ces actes d’amour ? Vous savez ce que nous allons faire ? Nous en faisons beaucoup de petits paquets… Et ces petits paquets, nous les attachons à tout plein de ballons. Faisons deux groupes de ballons. Un ici, l’autre là et nous y attachons ces paquets d’actes d’amour. Ainsi, nous les envoyons dans le ciel et ils montent jusqu’à Jésus”. Les enfants se mettent tous à aider, à aller acheter les ballons, à faire les paquets, à attacher les paquets aux ballons… Ensuite, il fallait les faire partir. Le prêtre est venu les aider et ils ont fait partir les ballons dans le ciel. Les enfants étaient contents. Ils regardent, ils regardent… Ils les voient devenir toujours plus petits, devenir minuscules… jusqu’à ce qu’ils ne les voient plus. Ils se sont dit : ils ont peut-être éclaté ? Qui sait ! Eh bien non ! Tout là-haut, tout là-haut, le vent arrive et que fait le vent ? Il entraîne les ballons par ici, les ballons par-là, puis par ici, puis par-là… pendant une heure, deux heures, trois heures, quatre heures, cinq heures… toujours là-haut avec le vent qui les poussait, six heures, sept heures, huit heures, neuf heures. Vers 9 heures du soir… Vous devez savoir qu’avec les actes d’amour, le curé avait attaché son numéro de téléphone, il l’avait mis dedans. Vers 9 heures du soir, dans une ville, qui s’appelle Reggio d’Émilie, qui est loin, loin, peut-être à 200 kilomètres — c’est beaucoup, c’est presque comme d’ici à Rome — à un certain moment, dans cette ville, à Reggio d’Émilie, il y a une maison qui est entourée d’un beau parc, d’un jardin ; et dans ce jardin, il y avait 6 enfants qui ne connaissaient pas l’art d’aimer. C’était 6 enfants comme les autres. Ils jouaient dehors dans le jardin. À un certain moment — ils étaient tristes, très tristes, parce qu’il y avait eu une fête où l’on donne des cadeaux aux enfants, mais elle ne leur avait pas plu. Alors ils étaient tristes. À un certain moment – même si c’était déjà nuit – ils lèvent les yeux et ils voient descendre des ballons… et avec les ballons, tout plein de petits paquets, qui tombent par terre. En voyant tomber du ciel tous ces paquets, ces enfants ont explosé de joie… tout heureux, c’était bien mieux que la fête. Ils se sont dit, c’est l’Enfant Jésus qui nous envoie tous ces ballons ! Et imaginez qu’ils sont arrivés par miracle, parce que si un avion était passé, il aurait fait éclater tous les ballons. Et comme les ficelles des ballons étaient grosses, si elles étaient entrées dans le moteur de l’avion, cela aurait été dangereux pour l’avion. Eh bien, ils n’en ont pas rencontré ! Et les ballons sont arrivés jusque-là. Les enfants se sont mis à crier : “Maman, Papa, venez voir ce qui s’est passé. Il y a tout plein de petits paquets qui sont tombés du ciel, regardons ce qu’il y a dedans !”. Alors le papa et la maman sont sortis de la maison — peut-être aussi les grands-parents, s’ils étaient là, je ne sais pas ! — et ils regardent et ils voient tous ces petits paquets… tous ces petits rouleaux jaunes. Ils les ouvrent et ils commencent à lire ! Un enfant ouvre un de ces petits rouleaux, et lit: “Je me suis excusée près d’une de mes compagnes par amour pour Jésus”. Un autre : “Je t’offre les efforts que j’ai faits ce matin pour me lever pour aller faire l’enfant de chœur”. Un autre : “J’ai fait plaisir, même si cela m’a beaucoup coûté”. Et encore: “Je demande toujours pardon à Dieu quand mon grand-père blasphème, quand il dit des vilains mots”. Un autre: “Cette semaine, j’ai aidé mes parents à mettre le couvert et à porter les sacs des courses, j’ai balayé et j’ai lavé par terre”. Il en a fait beaucoup celui-là ! Cet autre: “J’ai essuyé les couverts sans que maman me le demande et je l’ai aussi aidée à faire le ménage”. Un autre acte d’amour. Et encore: “Quand mon petit frère Sébastien ne veut pas dormir, je le prends et je le mets dans mon lit ou dans celui de mes parents et je l’endors en lui chantant des chansons ou en lui racontant des histoires”. Un autre: “A la piscine, j’ai prêté mon bonnet de bain à mon petit frère parce qu’il n’en avait pas”. Il y en a encore d’autres, mais je ne vous en ai apporté que quelques-uns… parce qu’il y en avait 277! C’est beaucoup ! Écoutez celui-ci: “J’ai épluché une mandarine pour mon grand-père parce que j’ai vu qu’il avait mal à la main et j’ai lacé les chaussures de ma cousine, parce que ma grand-mère avait mal au dos”. Il était vraiment attentif à tout. Le dernier : “J’ai écouté le conseil du dé : “aimer en premier” et comme je suis allé me confesser et qu’il y avait beaucoup d’enfants, je les ai laissés aller se confesser eux d’abord; et ma maman ne le savait pas”. Voici quelques exemples de ce qu’ont fait ces enfants. Alors qu’est-ce qu’ils ont fait de ces rouleaux ? Ils les ont portés à leurs parents et les parents voient que, dedans, il y a le numéro de téléphone de celui qui les a expédiés (le numéro du prêtre). Alors, qu’est-ce qu’ils font ? C’était 9 heures du soir, c’était tard. Ils décrochent le téléphone et ils composent le numéro. Et le prêtre répond. Et ils disent : “Vous êtes le prêtre un tel ?” Oui”. “Ici sont arrivés plein d’actes d’amour de la part de ces enfants. Qu’est-ce que nous en faisons ?”. Ils s’accordent pour que leurs enfants emportent à l’école tous ces actes d’amour, qu’ils en parlent avec leur catéchiste et maintenant, ensemble, ils sont en train de répondre aux enfants de Vicence. Ces 6 enfants (de Reggio d’Émilie) vont apprendre à leur tour à faire des actes d’amour.   Source: Chiara Lubich Centre 

Congo – Le “chaos” vital d’une communauté en croissance

Lubumbashi est une importante ville minière d’un million et demi d’habitants, au sud du pays. Amisa Tabu vit là et nous raconte la vie de cette communauté qui fait rayonner son action sur huit provinces du Katanga et du Kasaï. Amisa, comment est née la communauté des Focolari dans ce territoire ? Il y a 30 ans, grâce au travail de quelques missionnaires à Lubumbashi, une petite communauté est née, distante de 2000 km de Kinshasa. En 2011, cette communauté a appelé la présence du focolare. Quand le Mouvement s’est donné les trois lignes d’action : “sortir, ensemble, bien préparés”, avec l’invitation du Pape François pour aller vers les “périphéries existentielles”, nous nous sommes sentis interpellés, car “nous étions toujours les mêmes”. Nous avons compris qu’il ne suffisait pas de dire aux personnes que Dieu est Amour, mais que nous devions passer au concret. Humanité Nouvelle nous a stimulé et ce fut important : nous devions témoigner l’Evangile vécu dans les différents milieux de travail, comme celui de la santé, l’éducation, l’exercice de la justice, le commerce, etc. Ce faisant, nous avons réalisé que la communauté commençait à grandir. L’idéal de vie que nous proposions devenait attractif. Comment se positionne le focolare face à une communauté en pleine croissance ? Notre porte est toujours ouverte. Chiara Lubich nous a laissés pour testament “être toujours une famille”. Les gens doivent pouvoir faire l’expérience de cette famille dont le lien surnaturel est encore plus fort que le lien naturel. Chez nous, l’accueil fait partie de la culture. Au focolare, nous n’avons pas d’horaires fixes, et tout le monde vient quand il le peut.

Quel est le service à l’Église locale?

En juillet 2017, nous avons tenus deux écoles aux petits et grands séminaires, avec 140 participants. Une retraite/école a suivi, avec 104 prêtres de différents Diocèses du Congo. Nous nous sentons soutenus par l’Église. Certains prêtres promeuvent l’esprit de communion du Mouvement dans leurs paroisses.

Et dans le domaine social ?

Notre objectif est de développer le projet Économie de communion. 44 entrepreneurs ont participé à des sessions de formation, comme celle de Nairobi en 2015, et ils ont commencé à s’engager. La situation sociale et politique en République Démocratique du Congo n’est pas des plus rassurantes, avec la violence et la corruption. Il est donc nécessaire d’insister sur la formation “d’hommes nouveaux” avec des moyens qui ont mûri dans l’expérience du Mouvement des Focolari. Quand le focolare est arrivé à Lubumbashi, la communauté comptait une centaine de personnes, maintenant ils sont environ 500, avec une floraison de vocations des différentes expressions de l’Œuvre.

Gianna Sibelli 

Un pas après l’autre “Faim Zéro”

Voir grand et commencer en petit, porter le regard sur le monde en oartant de son propre quartier Partout dans le monde, les Juniors pour un monde uni commencent à remplir d’idées et de vie le projet “Faim Zéro”, soutenu par la FAO, qui encourage en particulier les jeunes et les juniors à s’engager personnellement pour le réaliser. A Mumbai, en Inde, le point de départ était de réfléchir à qui étaient les pauvres de la ville. Pauvres non  seulement en biens, mais aussi en santé, en amitié. Après avoir rencontré environ quatre-vingts de enfants atteints du SIDA qui vivent dans la pauvreté, les Juniors ont écrit une lettre à 600 familles de différentes religions qui vivent dans les immenses immeubles de la région, expliquant leur rêve d’un monde sans faim et proposant une collecte de vieux journaux qu’ils allaient vendre. Plus de 50 familles se sont jointes à eux, exprimant leur gratitude pour le projet. L’opération a été répétée, encouragée par les familles du quartier. D’autres groupes, dans diverses régions de l’Inde, répètent des actions similaires. Et si c’est possible de créer une action pour tout un quartier, pourquoi ne pas impliquer toute une municipalité ? C’est ce qu’ont pensé trois frères de Cesate en Lombardie, Italie,en présentant leur idée au maire: faire de Cesate une “Municipalité Faim Zéro”! Avec elle, ils ont pensé à activer une synergie entre la municipalité, la paroisse et l’école, en étendant le projet aux municipalités voisines. Les enfants ont parlé du projet “Faim Zéro” au curé de la paroisse et au prêtre  responsable de l’oratoire qui, satisfaits de la proposition, ont développé une stratégie pour réduire le gaspillage alimentaire à la cantine. En ce qui concerne les écoles, on a pensé que le 16 octobre de chaque année, Journée mondiale de l’alimentation, aurait lieu l’événement “Journée faim zéro” pour réduire les déchets pendant les repas. Et c’est précisément des synergies entre les organisations dans la ville qu’est née l’action menée par un groupe de Juniors du Liban. En collaboration avec Caritas, ils ont rassemblé plus de soixante personnes âgées qui vivent dans des situations de solitude et de difficultés économiques. Ils leur ont préparé et servi le repas de midi en organisant des danses et des jeux. A la fin, une des filles a proposé à l’animatrice qui l’accompagnait de répéter cette action chaque semaine. “Mais il faut un gros budget pour le faire”, a-t-elle répondu. “Vous les adultes – a dit cette jeune – vous pensez toujours à de grands projets, mais nous devons commencer par de petits gestes”. Impliquant une femme du même âge et d’autres adultes, elle a lancé une petite action : ensemble ils préparent un repas toutes les deux semaines et l’apportent à une famille en difficulté en passant l’après-midi  avec elle.

Anna Lisa Innocenti

Neuf questions à Maria Voce

Nous publions l’interview faite à la Présidente du Mouvement des Focolari et publiée dans le numéro de janvier du bimestrielle ‘’Neue Stadt’’. 1) ‘’Qu’est-ce qui te fait rire de bon cœur ?’’ Emmaus : Quand je fais une gaffe ou l’autre. Par exemple, je me promène, je ne vois pas une petite marche et je m’affale par terre. J’ai difficile à me relever parce que je ris vraiment de bon cœur ! 2) ‘’Qu’est-ce qui te met en colère ?’’ Emmaus : Je ne sens pas la colère monter en moi. Au maximum, je sens que cela me déplaît, soit pour une parole qu’on m’a dite, ou soit pour quelque chose qui a pu me déranger. 3) ‘’Quelle a été l’expérience la plus importante de ta vie ?’’ Emmaus : La rencontre avec un groupe de jeunes : ils m’ont fascinée, par leur manière d’être unis et par leur témoignage cohérent du christianisme qu’ils vivaient en aimant et au service de tous, sans jamais juger personne. J’ai ainsi été amenée à faire la connaissance des Focolari : ma vie a réellement changé à partir du moment où j’ai vraiment écouté quelqu’un en pensant que cette personne était un de mes frères, que Jésus était présent en lui. 4) ‘’Quels sont tes points faibles ?’’ Emmaus : La curiosité : Lorsque j’entends deux personnes parler sur le pas de ma porte, je ne peux m’empêcher de tendre l’oreille. C’est chaque fois un pas que de décider de la mettre de côté, ma curiosité ! 5) ‘’Quels sont tes points forts ?’’ Emmaus : L’optimisme et la confiance. Je mets ma confiance en Dieu et aussi dans les autres, même si je ne les connais pas, même si je me rends compte à un moment donné d’avoir mal placé ma confiance. Et j’ai aussi un contact facile avec les autres. 6) ‘’Quel est ton lieu préféré ?’’ Emmaus : J’aime le monde entier. Mais ensuite, comme lieu préféré, je pense à une maison confortable, où il y a d’autres personnes avec moi, avec lesquelles je peux avoir une réelle communion, profonde. Et si possible dans un endroit chaud, avec le soleil ; à la mer! Cette maison, je la vois en ville car je suis une personne sociable. 7) ‘’Qu’est-ce qui te redonne des forces ?’’ Emmaus : Une bonne nuit de sommeil après avoir bien vécu le moment présent et avoir confié les préoccupations au Père Éternel. 8) ‘’Qu’est-ce qui te donne des préoccupations ?’’ Emmaus : Tout ce qui concerne les conflits, les oppositions : les guerres, une dispute en famille, des problèmes non résolus. Bien souvent, je ne peux rien y faire, mais si je peux faire quelque chose, j’essaie de trouver une solution ou d’aider les autres à la trouver. 9) ‘’Qu’est-ce qui te tient à cœur dans le fait de guider le Mouvement des Focolari ?’’ Emmaus : Que le Mouvement soit un authentique témoignage du charisme de l’unité. Il y a des groupes en beaucoup d’endroits sur la planète qui en ce moment sont en train de le vivre. Cela me donne la tranquillité, la sécurité. Car de ceux-ci naîtront de nouvelles idées, de nouvelles formes d’incarnation. Ils portent de l’avant le charisme de l’unité jusqu’à rejoindre le but pour lequel Jésus a prié :’’ Père, que tous soient une seule chose’’.

“Créer l’égalité pour susciter la paix”

A l’occasion de la 52ème Journée Mondiale de la Paix, et pour soutenir le message du Pape “La bonne politique est au service de la paix”, nous proposons un extrait de Chiara Lubich de 2002: elle intervient au Colisée (Rome), lors d’une rencontre avec les Juniors pour l’unité du Mouvement des Focolari. Quelle est la clé de la promotion de la paix? Vivre la Règle d’or pour construire une fraternité universelle. https://vimeo.com/148631350 […] La paix. Est-ce d’actualité aujourd’hui ? Oui, tout à fait, et sans doute plus que jamais. En effet, des dizaines de guerres sont en cours sur notre planète, mais il y a plus grave : la paix est menacée de façon plus sournoise qu’avant. […] La situation est donc grave. Dans de telles conditions, les forces humaines ne peuvent suffire à affronter un si grave danger. Il y faut les forces du Bien avec un B majuscule. Or le Bien – vous le savez tous – c’est Dieu lui-même ainsi que tout ce qui prend sa source en Lui : c’est la sphère spirituelle, ce sont les grandes valeurs, l’amour vrai, la prière. […] Mais la paix est aujourd’hui un bien si précieux que nous devons tous, jeunes et adultes – que nous ayons des postes de responsabilité ou soyons de simples citoyens – nous engager à la sauvegarder […] Naturellement, pour savoir comment nous comporter, il faut connaître à fond les causes profondes de la dramatique situation actuelle. Vous savez que la Justice ne règne pas vraiment dans notre monde où des pays riches en côtoient d’autres très pauvres. Dieu a sur l’humanité un projet bien différent : Il désire que tous soient frères, qu’ils soient une seule grande famille autour d’un seul Père. […] Comment rétablir l’égalité, comment susciter une certaine communion des biens ? Les biens ne circulent pas tant que les coeurs ne sont pas mis en branle. Il faut répandre l’amour, l’amour réciproque qui engendre la fraternité. Il faut envahir le monde d’amour ! Et commencer par l’exiger de nous-mêmes. Vous aussi, juniors. Quelques-uns d’entre vous pourraient me demander : l’amour, le fait de nous aimer, estce dans la ligne de ce que nos cultures religieuses nous ont transmis ? Oui, tout à fait. Si vous cherchez dans vos Livres Saints, vous y trouverez certainement ce que l’on appelle la « Règle d’or ». Dans le christianisme, elle s’énonce ainsi : « Fais aux autres ce que tu voudrais qu’on te fasse » (cf. Lc 6,31). Dans le judaïsme : « Ce que tu n’aimes pas, ne le fais à personne » (Tb 4,15). Dans l’Islam : « Aucun de vous n’aura vraiment la foi s’il ne désire pour son prochain ce qu’il désire pour lui-même. »3. Dans l’hindouisme : « Ne fais pas aux autres ce qui te causerait de la souffrance si on te le faisait »4. En d’autres termes, ces phrases veulent toutes dire : respecte et aime ton prochain. Et toi, junior musulman, aime ; et toi, chrétien, aime ; et toi, hindou, aime et vous parviendrez certainement à vous aimer réciproquement. Et étendez cet amour au plus grand nombre. C’est ainsi que se composera une portion de fraternité universelle. […] Aimer : c’est le secret, l’un des secrets de la paix aujourd’hui. Mais il faut aimer d’un amour d’une certaine qualité. Il ne s’agit pas de l’amour qui se limite à la famille ou aux amis, mais d’un amour qui s’adresse à tous, sympathiques ou antipathiques, pauvres ou riches, petits ou grands, compatriotes ou pas, amis ou ennemis. Bref, tous. C’est également un amour qui aime en premier, en prenant l’initiative, sans attendre d’être aimés. Et c’est un amour qui ne s’exprime pas seulement par des mots, mais concrètement, par des faits ; et c’est un amour réciproque. […] Si vous agissez ainsi, si nous agissons tous ainsi, la fraternité universelle s’élargira, la solidarité grandira, les biens seront mieux distribués et un arc-en-ciel de paix resplendira dans le monde, ce monde qui, d’ici quelques années, sera entre vos mains. Chiara Lubich (TÉLÉRÉUNION CH – 5 décembre 2015)

Un travail au-delà de toute espérance

Perdre son travail à l’âge de 53 ans, en ayant trois enfants à charge, pouvait mettre à l’épreuve n’importe qui. Mirco ne s’est pas découragé, il s’est remis aux études et a donné vie à un projet basé sur la danse comme moyen d’unir les personnes et favoriser l’échange des émotions. « Quelqu’un m’a dit :’’Pourquoi ne fais-tu pas un travail de ta passion ?’’. Le défi a commencé ainsi, tout sauf simple : me construire une nouvelle identité en tant que travailleur ». Mirco Castello, né en 1955, aujourd’hui Art Counselor, après la perte du travail (« un bon travail dans le monde du textile et de l’habillement ») et de la mise au chômage, en 2008, il a commencé à faire les comptes d’un budget familial toujours plus précaire. « J’ai essayé d’écouter les conseils qui m’étaient donnés, mais surtout une ‘’voix’’ intérieure qui me suggérait de m’y remettre, depuis de nombreuses années, je pratiquais le mime, j’étais acteur et danseur par passion. J’ai essayé de transformer cette passion en un service rendu aux autres, en particulier, aux enfants. J’ai commencé avec un projet de danse à l’école maternelle et primaire, pour jouer avec la danse et la musique ». La danse – explique une psychologue de l’enfance – a le pouvoir de retrouver une nouvelle harmonie. Mais elle ne suffit pas : pour travailler avec les institutions, une qualification s’impose et donc, Mirco se remet à étudier, il se met au courant des nouveautés dans ce domaine, il obtient un diplôme en Art Counselor et un master en médiation familiale. Il contacte les écoles publiques et privées d’Italie, ouvre un site (www.ledanzedimirco.it), dans lequel il propose des stages pour les enseignants et des rencontres avec les enfants. « Depuis 2008, avec ma famille, nous vivons ‘’à la limite’’, en espérant toujours qu’une dépense imprévue ne nous tombe pas dessus. Mais je peux dire que rien ne nous a jamais manqué. En profonde unité avec ma femme et avec les amis de la communauté des Focolari à laquelle j’adhère et qui me soutiennent, je me suis fié à Dieu. Lui me montre les pas à faire et avec mon travail, je peux témoigner qu’Il m’aime et ne m’abandonne pas. Je le considère comme mon nouvel employeur ». Actuellement, Mirco mène un projet qui implique deux mille enfants par an, non seulement en Italie mais aussi en Europe : «  Avec la musique, je joue avec les enfants et je me rends tout de suite compte de leurs gênes. Combien souffrent-ils, les enfants d’aujourd’hui! Il leur manque les valeurs, les règles, l’autonomie, ou vivent des situations de séparation ou de conflit entre les parents ». Avec sa femme, Mirco porte de l’avant aussi un projet pour les adultes. « Nous parlons de franchise, de confiance en soi, de compréhension, de pardon ». « Et tu connais la chose la plus belle ? Cela fait dix ans que nous n’allons plus en vacances parce qu’on ne peut pas se le permettre et maintenant, on nous a offert un voyage au Kenya en janvier, pour rencontrer des enfants de deux écoles et d’un orphelinat et un autre en Russie. Comment ne pas percevoir dans tout cela, l’amour de mon nouvel employeur ? ».

Chiara Favotti

“Ils ont délogé Jésus”

“Ils ont délogé Jésus”

Cette année encore, à l’approche  de Noël,  les enfants du Mouvement des Focolari  prennent au sérieux et invitent à accueillir Jésus dans les personnes  en difficulté À Noël, en 2017, le Pape François nous adressait cette invitation : “Ne fermons pas nos cœurs comme le furent les maisons de Bethleem1 “.  Prenant au sérieux l’invitation du Pape, avec l’aide de leurs assistants, parents, enseignants,  camarades de classe, l’action “Ils ont délogé Jésus” (HSG) s’oriente vers le soutien de projets d’accueil pour aider ceux qui ne sont pas accueillis et souffrent de l’absence de paix, de justice, de foyer, ou bien sont contraints de quitter leur terre. Dans ce “cadre” unique de l’accueil, de petits ateliers sont mis en place pour confectionner les statuettes de l’Enfant Jésus à offrir dans les rues, sur les places, dans les lieux les plus divers, et dire à tous que le vrai sens de Noël est Jésus qui est né pour chaque homme, aujourd’hui comme hier, et qui attend que nous l’accueillions en tous ceux qui en ont besoin. L’action HSG menée par les enfants apporte avec elle les valeurs profondes de Noël : le don de soi, la gratitude, l’amour désintéressé, la générosité. Elle renforce indirectement ces valeurs aussi chez les adultes, dans les familles. Elle promeut les compétences manuelles, créatives, imaginatives, de collaboration, de programmation et d’expression par la création de statuettes. Elle développe chez les enfants une citoyenneté active, la solidarité, la fraternité, de même que par la collecte de fonds visant à apporter des réponses concrètes aux besoins d’autres enfants dans différentes parties du monde. Elle stimule le désir de donner. De nombreuses personnes en effet laissent spontanément une obole pour soutenir ces initiatives. Nombreuses sont les expériences racontées par des adultes qui reçoivent le message de ces enfants qui, avec amour, aimeraient trouver un foyer pour Jésus, au moins pendant Noël.  “Entrer dans un supermarché et être accueilli par des enfants si souriants qui t’offrent l’Enfant Jésus, c’est bouleversant”, s’exclame un homme de Florence.  “Nous pensons pouvoir tout trouver dans un supermarché, mais je n’aurais jamais pensé que je pourrais rentrer chez moi en emmenant Jésus avec moi !”.

Rosi Bertolassi

 

Le premier numéro d’Ekklesia vient de paraître

Cette revue trimestrielle s’adresse à ceux qui œuvrent à différents niveaux dans le milieu ecclésial. « Des chemins de communion et de dialogue » est le sous-titre qui indique le style caractéristique des contenus. Née de la synergie entre le mouvement des Focolari et le groupe d’édition Città Nuova, cette revue sur papier et digitale, sort son premier numéro en italien et comportera prochainement  quelques articles en anglais. Dans le futur naîtront des éditions en d’autres langues. Elle se propose d’être un  instrument de formation, une aide dans la mise en pratique et une source d’inspiration dans la recherche d’orientations et de langages pour partager l’Évangile avec les femmes et les hommes de notre temps. Comme elle s’adresse à des opérateurs et animateurs de la pastorale, à des membres de familles charismatiques (consacrés/es et laïcs/ques), à des personnes engagées dans les paroisses ou les diocèses, dans des mouvements d’Église ou de tiers ordre, elle ouvrira aussi des espaces aux relations entre les Églises et entre les religions, à la rencontre entre personnes de convictions et de cultures différentes, au renouvellement des Églises et de la société. Chaque numéro se focalisera sur un thème particulier. « L’expression grecque ekklesia veut dire ‘assemblée’, des personnes appelées à être ensemble les acteurs d’un peuple en marche – comme on peut le lire dans l’éditorial du premier numéro – Sentieri, comme l’indique le sou-titre qui dit le caractère expérimental et au niveau de laboratoire du projet ; communion et dialogue indique la direction qu’elle prend mais aussi son style : nous voudrions que les revues, papier et digitale, dans les différentes langues où elles seront réalisées, puissent exprimer et servir une communauté. » Parmi les signatures se trouvent celles du théologien Piero Coda, de Vincenzo Zani (Secrétaire de la Congrégation pour l’Éducation Catholique), de Tiziana Longhitano sfp, du cardinal Giuseppe Petrocchi (archevêque de L’Aquila), de l’exégète Gerard Rossé, de Brendan Leahy (évêque de Limerick, Irlande), de Jesús Morán (co-président du Mouvement des Focolari), de l’expert en vie consacrée Fabio Ciardi omi, de Susana Nuin, colombienne, experte en communication, du théologien anglican Callan Slipper, du théologien évangélique Stefan Tobler. Informations et abonnements : www.cittanuova.it E-mail: ekklesia(a)cittanuova.it – abbonamenti(a)cittanuova.it

Soif d’unité au Pays des aigles

Soif d’unité au Pays des aigles

Vingt-cinq ans de présence des Focolari en Albanie “Nous qui avons suivi l’évolution du Mouvement dans le monde et en Albanie, nous avons noté la réponse concrète des Focolari aux besoins des albanais, à notre exigence d’unité”. Ce sont les propos de Donika Omari, publiciste et traductrice albanaise, sans convictions religieuses, à l’occasion du 25ème anniversaire de l’arrivée de la spiritualité de l’unité dans le “Pays des aigles”. L’Albanie, une terre qui souffre encore de divisions sociales, régionales, idéologiques et religieuses: dans ce Pays vivent des musulmans, avec la présence de la confrérie religieuse soufie des bektashi; des chrétiens, surtout des catholiques et des orthodoxes, et de nombreuses personnes qui ne se reconnaissent dans aucun credo religieux. “Le message d’unité de Chiara Lubich qui dépasse toutes sortes de divisions entre les personnes – poursuit Donika Omari – a été salutaire pour notre terre”. Le premier focolarino à arriver en terre albanaise fut Gigi Franco:  en 1991, il est accueilli par une famille à Durrës. Puis ce fut l’arrivée d’un deuxième focolarino, l’ouverture d’un focolare masculin à Tirana et, quelques années plus tard, celle du focolare féminin. Depuis s’est constituée une communauté composée aujourd’hui de chrétiens, de musulmans et de personnes de convictions non religieuses. “L’esprit qui consiste à “se faire un avec son prochain”, la fraternité entre personnes sans distinction de catégories sociales, races, nationalités, idéologies – explique encore Donika Omari – sont des messages qui m’ont attirée dès les débuts de ce Mouvement. Notre Pays en éprouve un grand besoin: des bouleversements anciens et récents y ont entravé la normalisation des relations humaines”. Nous avons aussi connu des moments très douloureux, comme la guerre du Kosovo en 1999. A cette époque l’ensemble du Mouvement dans le monde s’est mobilisé pour recueillir des aides, pour contribuer à l’accueil de plus de 500 000 réfugiés et intervenir, après la guerre, pour la reconstruction. A l’occasion de ces 25 ans de présence des Focolari, un événement public a eu lieu à Tirana, dans l’Aula Magna de l’université catholique “Notre Dame du Bon Conseil”. La traduction albanaise du livre “Una via nuova”(Une voie nouvelle), de Chiara Lubich, a également été présentée. Deux cents participants, avec des représentants du Kosovo et de la Macédoine. Étaient présents le Nonce Apostolique Mgr Charles Brown,  l’archevêque de l’Église Catholique Mgr Frendo, l’évêque Asti Bakallbashi de la Cathédrale orthodoxe de Tirana, le Professeur Shehu, musulman, professeur de Pédagogie à l’Université de Skopje. “Cet anniversaire s’inscrit sous le signe de la continuité et du développement – précise Livio Brianza qui a vécu douze ans au focolare de Tirana –. J’ai la joie de voir, malgré la présence envahissante de la consommation et la crainte d’un avenir incertain qui pousse de nombreux albanais à envisager de s’expatrier, l’attachement, y compris chez les plus jeunes, aux valeurs familiales et sociales de la société albanaise”. La Présidente des Focolari, Maria Voce, a envoyé un message dans lequel elle exprime ce souhait à  la communauté albanaise des Focolari: “ Nourris et fortifiés par un amour réciproque continuel, puissiez-vous contribuer, avec un engagement toujours plus grand, à faire en sorte que vos villes resplendissent comme l’or, grâce à la présence toujours plus intense parmi vous de l’amour des Amours”. “Il y a 25 ans je voulais changer le monde – dit Madi Roco, albanaise, experte en conseil juridique en matière de législation environnementale – j’étais sûre que je verrais le monde uni de mes propres yeux. Ce même rêve m’habite encore, avec toute sa force et toute sa lumière.Voir la “famille” des Focolari grandie et unie m’a donné le courage d’aller de l’avant”.

Cristina Tomelleri

Pietrino, un modèle pour tous

La phase diocésaine du procès de béatification du jeune membre des Focolari a commencé par une célébration solennelle, le 10 décembre dans la cathédrale de Teramo, en Italie. En cette année où l’Église a consacré une grande attention aux jeunes, son nom “en tant qu’enfant” a résonné le 10 décembre, sous les voûtes de la cathédrale Sainte Marie de l’Assomption, au cœur de l’antique Teramo, dans les Abruzzes, comme un modèle pour tous. Le jour même de sa naissance, la célébration solennelle et bondée revient à faire parler de Pietrino Di Natale, un lycéen de 17 ans seulement, mort en 1984 en « notion de sainteté ». Il n’était pas encore majeur lorsqu’il s’est noyé dans les vagues devant Silvi, un village côtier non loin de chez lui. Mais depuis lors, chaque année, le 20 août, une foule de plus en plus nombreuse se rassemble dans le petit cimetière de Colledara pour rappeler et perpétuer, comme un témoin qui doit passer de main en main, son exemple de « petite pierre angulaire », d’un chrétien pleinement réalisé. Le garçon de « la porte d’à côté », portait le nom de son père, Pietro, mort dans un accident de travail avant même sa naissance. Ayant grandi dans le village d’Ornano Piccolo, qui s’était blotti dans les bras de sa jeune mère Adelina, comme la crête protectrice des montagnes environnantes, Pietrino est entré en contact avec la spiritualité des Focolari à l’âge de 11 ans. La rencontre, fondamentale dans sa vie de garçon, se déroule à travers deux jeunes prêtres, l’abbé Gianfranco De Luca, actuellement évêque de Termoli-Larino, et l’abbé Giovanni D’Annunzio, responsable aujourd’hui du Mouvement diocésain. Il reçoit en don une certitude éclairante, celle de l’amour de Dieu, qui le conduit à rechercher intensément Jésus dans la vie quotidienne. L’abbé Giovanni D’Annunzio écrivait récemment à son sujet : « Le cœur de Pietrino n’était que pour Dieu ». Une étape fondamentale a été sa participation au Congrès des jeunes des Focolari en 1978. (…) Sur le chemin du retour, j’ai remarqué qu’il se lançait à vivre en profondeur chaque instant. La course vers la sainteté avait commencé ». Dans les mois à venir, les témoignages de ceux qui l’ont connu seront recueillis. Pendant ce temps, une agile biographie (Teresa D’Orsogna, Pietrino Di Natale. … je me suis lancé à aimer…, Éditions Palumbi, 2018) nous rapproche encore plus de ce garçon qui continue à inspirer beaucoup de jeunes, et pas seulement, à suivre Jésus sur le chemin de l’unité.

Chiara Favotti

Un “oui” à l’humanité

Vœux de Noël de Maria Voce, Présidente du Mouvement des Focolari  https://vimeo.com/307657105 C’est Noël ! Si je regarde autour de moi dans les villes mais aussi dans les médias en général, je me demande : “Mais qu’est-ce que Noël ?”.  Et j’entends un brouhaha car on parle de déjeuners, de cadeaux, de décorations, de lumières, de marchés de Noël… Il me semble que ce brouhaha veut couvrir – sans y parvenir – le cri de douleur, de souffrance d’une grande partie de l’humanité qui demande solidarité, respect, accueil, paix, justice. En définitive elle demande l’amour. Et l’homme ne sait pas le lui donner. Mais Dieu, oui, Dieu sait le donner et il le donne en tant que Dieu. Cet enfant que nous voyons dans la crèche en ce Noël, comme en tous les Noëls, nous dit justement l’amour de Dieu : un Dieu qui aime tellement l’homme de se faire comme lui, de se faire petit, sans défense, pour affronter toutes les souffrances, non seulement les affronter mais les vivre ; toutes les souffrances de l’humanité, jusqu’à la mort. Un Dieu qui de cette façon, en venant vivre parmi les hommes, redit son “oui” à l’humanité pour, encore une fois, l’unir à lui. Ce “oui” de Dieu à l’homme est représenté par cet Enfant à Bethléem, dans cet Enfant que les hommes ne veulent plus entendre ni même nommer. Je suis allée dans un pays où, pour maintenir tout l’apparat de Noël sans se référer à Dieu, ils ont inventé la “Fête de l’hiver” (…). Pourtant ce Dieu aime l’homme, continue à aimer l’homme et nous le redit encore. Et cet Enfant nous montre non seulement l’amour de Dieu mais il nous fait participer à l’amour de Dieu, il nous le donne, il nous le fait vivre, il nous enseigne comment faire et nous invite à en faire autant. Il nous invite à être pour les autres hommes, le témoignage de l’amour de Dieu et à donner l’amour de Dieu aux autres hommes, un amour comme le sien, c’est-à-dire un amour qui ne fait pas de préférences, un amour qui arrive à tous, un amour qui n’élève pas de barrières, qui n’a pas de préjugés, qui ne fait de différences avec personne ; un amour qui est capable d’ouvrir son cœur, d’ouvrir ses mains, d’ouvrir ses bras, d’ouvrir sa bourse, d’ouvrir sa maison.   Si un tel amour vit parmi les hommes, alors c’est Dieu lui-même qui vit parmi les hommes et cet amour est le seul en mesure de faire que chacun se trouve chez lui, de réaliser la famille avec tout le monde, de rendre tous frères, de faire vraiment fête. C’est cela Noël. Si nous le vivons ainsi, ce sera le véritable Noël pour nous. C’est ce Noël que je voudrais vivre et que je voudrais souhaiter à tous.    Joyeux Noël !

Villes pour la fraternité 2019

Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 15 janvier 2019 ainsi que les propositions de candidature au « Prix International Chiara Lubich pour la fraternité » qui est remis chaque année à la localité (Province, Région, bourg, etc.) de toutes les parties du monde et de toutes dimensions.  Les prix seront attribués à des projets qui  développent et diffusent, principalement sur le territoire local, mais aussi national et international, des actions orientées à la fraternité universelle, selon les différentes significations de ce principe ; ils pourront aussi inciter les citoyens à s’engager pour le bien commun et à participer à la vie de la communauté civile ; ils pourront aussi favoriser le développement d’une culture de la citoyenneté active et inclusive. Ils devraient favoriser des synergies : entre administrations, communautés locales et sociétés civiles organisées (associations, groupes, comités, etc.) provoquant des retombées sur elles. Les actions doivent être représentatives d’une manière d’administrer le territoire avec constance, sous le signe explicite  de la fraternité. Les projets peuvent être présentés sous forme de texte, hypertextes et/ou multimédias, sous forme audiovisuelle. Toutes les candidatures et/ou propositions (avec quelques informations en pièces jointes) doivent être envoyées à la Présidence de l’Association « Villes pour la Fraternité », et/ou à la Mairie de Castel Gandolfo, Piazza Libertà, 7 – 00040 Castel Gandolfo – Rome (Italie). Le matériel (si la dimension en permet l’envoi par internet) peut être expédié par mail à : associazionecittafraernita(at)gmail.com o info(at)cittaperlafraternita.org Il est nécessaire d’indiquer dans la demande : le nom de la mairie/le groupe/l’organisation, les données du Maire en exercice, adresse complète et contacts ; le nom du projet ou de l’initiative et une synthèse de trois pages A4 maximum ; une pièce jointe (dans les formes prévues) qui décrive le projet et son développement. La remise du prix se déroulera à S. Maria Capoue Vetere- Caserte (Italie) en février 2019. Informations pratiques Association “Villes pour la Fraternité”: téléphone +39 340 4182127 – +39 347 4573988; e-mail: associazionecittafraternita(at)gmail.cominfo(at)cittaperlafraternita.org.

1968-2018 : Mariapolis Lia, la révolution continue

1968-2018 : Mariapolis Lia, la révolution continue

La cité-pilote des Focolari en Argentine célèbre son 50e anniversaire. Pat Santoianni, Cecilia Gatti, Adriana Otero et Israel Coelho parlent de sa vocation : les jeunes. La cité-pilote d’O’Higgings en Argentine, l’une des 25 Mariapolis permanentes au monde consacrée à la formation des jeunes, vient de célébrer son cinquantième anniversaire. Et elle n’aurait pas pu naître sous une meilleure étoile car tout a commencé en 1968, l’année de la contestation de la jeunesse. Aujourd’hui O’Higgins est connue dans le monde entier sous le nom de « Mariapolis Lia », en l’honneur de Lia Brunet, une jeune fille courageuse avec un esprit ouvert sur le monde, pionnière de cette cité-pilote des Focolari sur le sol américain. Elle était l’une des premières à Trente, dès les années 40, à partager avec Chiara Lubich ses idéaux et la vie. A ce jour, plus de 3500 jeunes du monde entier ont fait “la experiencia”, c’est-à-dire le choix de passer de quelques mois à deux ans maximum dans la cité pour travailler, étudier et expérimenter la coexistence multiculturelle, dans le cadre de la spiritualité de l’unité et ensuite retourner à leur vie mais avec un bagage humain et de pensée qui ouvre les esprits et le cœur aux peuples et cultures. « Durant ces années, nous avons défini un parcours de formation – raconte Pat Santoianni, anthropologue et coresponsable de la formation à Mariapolis Lia. Un des principes de cette proposition formatrice reconnaît que c’est tout le corps social qu’elle forme ; c’est un parcours existentiel-anthropologique sur le mode de percevoir la vie, la pensée et l’action ». Adriana Otero, biologiste, une des coordinatrices de l’équipe de formateurs, explique que l’expérience vise à la formation intégrale de la personne : ” Nous essayons d’être constamment à l’écoute des défis et des risques que nos sociétés posent aux jeunes dans différents domaines : relations, choix, liberté, engagement social et civil, dialogue entre les générations et les cultures, technologie. L’expérience de travail est centrale et est, pour beaucoup, la première. Au centre du parcours pédagogique de Mariapolis Lia se trouve la relation – intervient Cecilia Gatti, chercheuse en pédagogie : ” L’éducation est relation : c’est un des principes de la pédagogie qui s’inspire de la spiritualité des Focolari et qui inspire notre parcours. Par conséquent, c’est la relation à l’autre qui me permet de tisser des liens, de repenser ma vie, de la partager et de construire le tissu social. Avoir pour école une ville permet que toute la vie est une opportunité d’apprentissage : chaque relation, chaque dialogue, chaque rencontre”. Enfin, à l’ère du Web 4.0, on se demande si le choix de O’Higgins – petit village au milieu de la pampa argentine – fonctionne réellement comme lieu de formation pour ces jeunes du millénaire. Isaele Coelho, pédagogue brésilien, coresponsable de la formation et coordinateur du cheminement des jeunes, a répondu que c’est l’expérience elle-même qui en démontre la validité : « Bien que ce lieu éloigné de tout puisse paraître un contresens, elle continue à se révéler adaptée aux jeunes pour approfondir leur propre histoire, à faire silence en eux et à se questionner sur leur relation avec Dieu et avec autrui. Pour beaucoup d’entre eux, la ‘experiencia’ est un moment important pour faire ou refaire les choix fondamentaux de la vie”.

Stefania Tanesini

Maurizio et Roberto relèvent le

Au laboratoire ‘L’Ecopesce’ et au point de vente ‘E Nustren’ on ne jette rien : c’est la philosophie de ce petit pôle qui, à Cesenatico (Italie), travaille et vend le poisson de la Mer Adriatique, utilisant uniquement la technologie du froid. C’est ainsi que sur la table du client arrive un produit qui, autrement, ne serait pas valorisé ou même rejeté. Le tout, en mettant la communion avant l’économie. https://vimeo.com/301872241

Frontière Mexique-USA/2 : le long voyage

Christopher Jiménez, de la communauté des Focolari du Mexique, raconte le long exode des migrants partis de l’ Honduras et qui sont depuis des mois aux pieds du mur qui les sépare des États-Unis. « Le 12 octobre, un appel à se rassembler, par le biais des réseaux sociaux – affirme Christopher Jiménez, qui collabore avec l’Association Promotion Intégrale de la Personne (PIP) – est devenu viral en peu de temps. Plus de mille honduriens sont partis de San Pedro Sula », ville qui pendant des années, jusqu’en 2014, a été considérée parmi les villes où règne le plus de violence de toute la planète. Tout le monde, depuis lors, est en train d’assister à ce que beaucoup considèrent comme un exode biblique. « Une semaine après, alors que la caravane dépassait la frontière avec le Mexique, nombreuses organisations de la société civile et des agences gouvernementales s’étaient déjà préparées pour fournir une assistance humanitaire, d’abord à Chiapas, et donc à Oaxaca et à Veracruz ». A ce moment -là, il ne s’agissait plus d’un unique groupe de migrants, mais de différents groupes qui procédaient par vagues, à pied ou avec des moyens de transports de fortune, à travers le pays, pour des milliers de kilomètres. « A la fin du mois d’octobre – continue Christopher – lorsque leur arrivée à la Ville de Mexico était désormais imminente, dans la capitale, à cause d’un grave problème hydrique, l’interruption de l’eau potable avait été programmée pour plus de quatre millions d’habitants. Et pourtant, malgré les difficultés et le froid intense, beaucoup d’organisations civiles et religieuses ont répondu à l’invitation de la Commission locale pour les droits de l’homme en préparant un camp humanitaire à l’Est de la ville. Les Focolari ont aussi adhéré. Une trentaine de personnes parmi lesquelles des médecins, des infirmières, des étudiants, des ménagères, se sont prodiguées dans les points de secours et de distribution de repas et de vêtements. Entre-temps, un autre groupe a organisé une collecte de vivres de première nécessité et une association civile qui s’inspire de l’esprit du Mouvement a offert sa collaboration technique et logistique ». Le matin du 5 novembre, environ cinq mille migrants sont arrivés dans la capitale. Les jours qui ont suivi, presque dix mille personnes ont reçu l’accueil, la nourriture, les couvertures, les vêtements nécessaires. « Malgré la solidarité de nombreuses personnes, leur passage n’a pas été à l’abri de frictions et d’allures de violence. Quelques incidents ont été sur le point de provoquer des épisodes graves de xénophobie. Maintenant la vague de migrants attend avec impatience sous le mur infranchissable qui sépare la ville mexicaine de Tijuana des États-Unis. Nous nous attendons à des jours de grande incertitude. Mais lors de leur passage, malgré les embûches d’un parcours très complexe, ils ont montré au cœur du peuple mexicain la direction vers où se dirige leur rêve ».

Chiara Favotti

Frontière Mexique-frontière USA/1 – accueillir et insufler l’espoir

Bien que les médias se focalisent par intermittence sur le drame qui continue de s’abattre sur la frontière entre le Mexique et les États-Unis, de nombreuses personnes et organisations, dont les Focolari, n’abandonnent pas les migrants. Ces dernières semaines, des nouvelles et des images de la colonne composée de milliers de personnes marchant du Honduras vers la frontière américaine ont fait le tour du monde. « Dans cette région, le phénomène de la migration est très courant », explique Sandra Garcia-Farias Herrera, de la communauté des Focolari du nord-ouest du Mexique. « Mexicali et Tijuana sont des villes frontalières ; elles se sont développées en raison du grand nombre de personnes qui sont venues ici avec le rêve d’entrer aux États-Unis. Mais ce que nous avons vu le mois dernier est sans précédent. La population elle-même ne comprend pas comment le phénomène a atteint ces proportions et ce qui a poussé tant de familles à tout quitter, même par mauvais temps, à prendre la route. Le voyage finit ici et leur rêve semble se briser. Les rues et les places publiques sont devenues des camps. La confusion est grande, nous avons été témoins d’actes de violence, de la fermeture des portes vers les États-Unis, de l’installation de barbelés au-dessus du mur, du déploiement d’importants corps policiers pour surveiller les frontières, même avec des hélicoptères et des véhicules spéciaux que nous n’avions jamais vus auparavant. On dirait qu’une guerre va éclater. Le manque d’information sur les raisons qui les ont poussés à partir mais aussi les nouvelles diffusées par les médias et les réseaux sociaux ont suscité chez les habitants du Mexique des sentiments contradictoires, voire d’hostilité et de mépris, jusqu’à des épisodes de xénophobie ». Alors que certains jeunes des Focolari cherchent des moyens d’entrer dans les camps pour migrants dans cette dernière étape de leur voyage mexicain, d’autres les ont approchés dans la rue, essayant de comprendre leurs motivations, mais surtout leurs besoins. Une famille a conduit deux femmes avec de jeunes enfants à Tijuana pour leur éviter un voyage très difficile. D’autres, travaillant dans un centre éducatif, ont proposé aux étudiants un changement d’attitude culturelle, pour montrer aux migrants la solidarité et le sens de fraternité dus à chaque homme. « La priorité est aujourd’hui également de lutter contre la confusion envahissante et les actes d’intolérance qui en résultent, même chez les jeunes. Nous devons diffuser la culture de l’accueil».

Chiara Favotti

Prophetic Economy – en réseau pour le bien commun

Il existe beaucoup de bonnes pratiques dans le monde, des expériences prophétiques qui favorisent des modèles alternatifs orientés au développement intégral de l’homme et à la viabilité. Le congrès Prophetic Economy a servi de ‘réseau’ pour unir quelques-unes de ces expériences qui veulent changer le monde… https://vimeo.com/301871727

Changer les histoires islamo-chrétiennes

Changer les histoires islamo-chrétiennes

Il y a eu, entre le Centre International de Loppiano et la ville de Trente, un atelier islamo-chrétien qui dément les actuelles histoires de haine et de méfiance entre les deux religions. Trente, le 7 décembre 2018 – S’est à peine conclue, la Week of Unity, une semaine de l’unité, organisée par l’Institut Universitaire Sophia (IUS) de commun accord avec le Rilasat International Institute de Qum (Iran) et le Centre pour le dialogue interreligieux du Mouvement des Focolari. Mais la date et le lieu ne sont pas un hasard comme ne l’est pas non plus la formation du groupe de recherche. La date indique, sur l’horloge de l’histoire, le 75ème anniversaire du choix de Chiara Lubich à consacrer sa vie à Dieu, en quittant tout pour le suivre. Le groupe qui a célébré cet anniversaire est composé d’une cinquantaine de personnes, pour la plupart des jeunes, musulmans chiites et catholiques. Les pays d’origine sont variés : Liban, Égypte, Iran, Émirats Arabes, USA, Angleterre, Canada, Argentine, Italie. Tous protagonistes de cette Week of Unity, dernier pas d’un projet né comme une prophétie : Wings of Unity, les ailes de l’unité. Une initiative qui a pris corps il y a un peu moins de trois ans, mais qui marque désormais un cheminement de plus de vingt ans d’amitié avec le professeur Mohammad Shomali et de sa femme, Mahnaz avec le Mouvement des Focolari. Entre le professeur Shomali et le professeur Piero Coda, président de l’IUS, est en effet née une amitié intellectuelle et de vie, qui a amené un petit groupe d’académiciens des deux religions et des deux réalités académiques, à réfléchir sur un thème crucial : l’unité de Dieu et l’unité en Dieu. Dans cette perspective, la sensibilité musulmane au monothéisme absolu s’ouvre à la dimension dialogique du Dieu chrétien, dans une réflexion à plusieurs voix qui apportent la pensée et les traditions différentes, non pour démontrer ou imposer la Vérité, mais pour cheminer ensemble vers celle-ci. Les leçons des professeurs ont touché des points névralgiques que ce soit de la culture du monde globalisé ou des vérités fondamentales proposées par les deux fois, mais la Semaine de l’Unité a surtout été une expérience de rencontre de cœurs et d’esprits qui a amené les participants à faire une expérience de shekinah, la présence de la paix de Dieu parmi les fidèles. L’expérience ne s’est pas limitée aux participants, mais a souhaité s’ouvrir en deux moments précieux de partage. Le premier, à la Cité-pilote de Loppiano et le second, dans le Centre Mariapolis Chiara Lubich de Cadine (Trente). Les personnes présentes n’ont pas seulement pu écouter une expérience qui semble démentir clairement les histoires actuelles des rapports entre chrétiens et musulmans, qui parlent de peur, de rejet, d’invasion ; ils ont pu faire une profonde expérience d’enrichissement réciproque, dans une atmosphère de paix, de témoignage au sein duquel il est possible de vivre et de construire ce que le Pape François définit être une ‘culture de la rencontre’.

Roberto Catalano

Les martyrs d’Algérie sont restés fidèles au peuple jusqu’au bout

Les martyrs d’Algérie sont restés fidèles au peuple jusqu’au bout

Quel est le message le plus important de la béatification ? La fidélité de ces chrétiens à « leur » peuple jusqu’au bout.

« Qu’est-ce que ces 19 martyrs chrétiens nous apprennent à nous, Algériens, aujourd’hui ? A donner la vie pour l’autre sans distinction de race ou de religion. Étrangers, ils ont sacrifié leur vie pour nous, pour tout le peuple algérien, chrétiens et musulmans. Ils sont morts aussi pour ceux qui leur faisaient la guerre, C’est pourquoi, nous ne nous sommes pas posés beaucoup de questions, nous nous sommes immédiatement rendus disponibles et nous avons travaillé ensemble à la béatification. » – C’est ainsi que répond Karima Kerzabi, musulmane, de la communauté des Focolari en Algérie, que nous avons appelée au téléphone avec Giorgio Triulzi, focolarino de la première heure, au focolare de Tlemcen depuis 1983, pour lui demander de nous raconter de l’intérieur la béatification des martyrs chrétiens à Oran le 8 décembre dernier.

Une béatification unique en son genre, parce que la reconnaissance maximale de l’Église Catholique à ses enfants a lieu dans un pays, l’Algérie, à 99% musulman. Un pays qui, de 1991 à 2001, la « décennie noire », a connu la mort et la destruction par le fondamentalisme islamique. « Aujourd’hui, l’héroïsme de la vie de ces chrétiens est reconnu – explique Giorgio – mais il est important de dire qu’en plus d’eux, il y avait aussi des milliers de victimes musulmanes parmi la population civile : des imams, des intellectuels, des artistes, des journalistes, des médecins, des avocats, des juges, des enseignants, mais aussi des femmes et des enfants. Je crois que le message le plus important que cette béatification en terre d’Islam donne au monde est que ces martyrs sont restés fidèles à « leur » peuple jusqu’à la fin.  

Frère Christian De Chergé (à gauche) en 1989 à Tlemcen avec Mgr C. Rouault et Giorgio Triulzi

George se souvient des nombreuses rencontres avec quelques moines de Thibirine qui, samedi dernier, ont été élevés aux honneurs des autels, et en particulier avec leur prieur, Frère Christian De Chergé. « J’ai rencontré Christian parce qu’il s’est souvent arrêté chez nous, à Tlemcen, lors de ses voyages au Maroc. La relation était simple, de personnes qui ont donné leur vie à Dieu et se reconnaissent frères pour cela. C’était un homme de Dieu sans aucun doute, comme le confirme ce qui est écrit dans son testament spirituel : « Si un jour – et cela pourrait être aujourd’hui – j’étais victime du terrorisme, qui semble vouloir impliquer désormais tous les étrangers vivant en Algérie, je voudrais que ma communauté, mon Église, ma famille, se souviennent que ma vie était ‘donnée’ à Dieu et à ce pays ».

« Christian et les autres – ajoute Giorgio – sont des saints pour le choix qu’ils ont fait de rester parmi ceux qui était désormais ‘leur’ peuple : Dieu nous place en un seul lieu et nous Lui restons fidèles. Je dois dire que la béatification confirme aussi le choix de vie et de foi des nombreuses personnes qui sont restées pendant cette décennie, c’est l’Église en Algérie qui doit être béatifiée, précisément par son choix de rester fidèle à ce peuple.

« Que me reste-t-il de cette expérience ? – conclut Karima – Que nous pouvons donner notre vie pour tous nos frères et sœurs et c’est une chose merveilleuse. C’est avec le temps que nous comprendrons la valeur du don de ces vies ».

Stefania Tanesini

A Londres, rencontre entre des juristes de différentes Églises

A Londres, rencontre entre des juristes de différentes Églises

“L’Évangile a aussi de profondes implications dans le monde du droit et la Lawyers’Christian Fellowship (LCF, association de juristes chrétiens) veut apporter la Bonne Nouvelle de Jésus dans ce milieu”. C’est ce que l’on peut lire sur la page web de cette organisation britannique  qui depuis 1852 réunit des juristes, des avocats et des étudiants en droit de différentes dénominations chrétiennes. Au cours de ces 150 ans son action s’est développée autour de trois axes: vivre selon les “lois” évangéliques dans le travail quotidien; former les jeunes juristes et agir au niveau international. C’est ce dernier point que reprend la conférence intitulée: “ Un juriste selon le coeur de Dieu: l’enseignement du Psaume 119”,  à laquelle a été invité à participer Communion et Droit (CeD), le réseau international qui réunit des juristes, des avocats et des étudiants animés par la spiritualité des Focolari”. Nous avons posé quelque questions à Elisabeth Scomazzon et à Pasquale De Rosa, conseillers en Droit canonique, qui y ont participé au nom de CeD.  Quel est le point de convergence des ces rencontres entre juristes appartenant à diverses Eglises? Elisabeth Scomazzzon – Avant même notre notre profession, c’est la foi qui est le point central,  le lien le plus fort qui nous unit. Ces rencontres sont particulièrement significatives parce que l’on passe d’une unité affective à la recherche de voies possibles au plan juridique, par exemple à travers un engagement manifeste et sans équivoque  en faveur des personnes les plus fragiles de la société. Ce sont là des choix où le droit peut contribuer à bâtir des relations plus fraternelles, susceptibles de faire naître des comportements positifs.  Quels sont les points communs et ceux sur lesquels il faut encore travailler, sur le plan juridique, que vous avez traités? Pasquale De Rosa – Nous partageons ensemble un engagement commun à témoigner de la vie chrétienne dans notre profession, par exemple dans la relation avocat-client et dans les divers milieux où un juriste travaille : être des témoins authentiques, porteurs de la nouveauté dont le christianisme est dépositaire. Notre travail s’effectue en lien avec le chemin de nos Églises respectives et il s’agit pour nous de travailler ensemble, à commencer par ce que Chiara Lubich appelait le dialogue de la vie, en partageant nos expériences en tant que juristes, par exemple autour d’une question brûlante comme celle des droits humains  et leur mise en œuvre face aux nombreux défis actuels. De quelle manière des hommes et des femmes évoluant dans le monde du Droit et appartenant à des Églises différentes, peuvent-ils contribuer à la paix et à l’harmonie de leurs sociétés respectives, dans un climat comme celui d’aujourd’hui, traversé par des idées et des manières d’agir qui divisent? Elisabeth Scomazzon – En présence de la complexité et des défis d’aujourd’hui, l’engagement à travailler unis peut être une contribution significative pour construire de la paix. Au fond, chaque peuple et chaque nation se donne des règles, possède une organisation et le Droit peut aussi être un instrument de communion qui aide à trouver des réponses aux questions urgentes de notre planète et au cri des populations victimes d’injustices, d’exploitations et de guerres. Chrétiens d’Églises différentes, trouver ensemble des solutions dans le domaine juridique n’est pas  une utopie, mais une grande chance et une occasion de faire espérer que l’unité est possible.

                                                                                                                                                    Pour la Rédaction

Avant le nationalisme

Avant le nationalisme

Dans la crise actuelle de représentativité politique, les idées et les pratiques d’Igino Giordani et de Tommaso Sorgi nous encouragent à travailler à tous les niveaux pour restaurer la démocratie à son essence même, qui est le “nous”. Deux conférences récentes sur Igino Giordani et Tommaso Sorgi, tenues en Italie, respectivement à Crémone et à Teramo, ont reproposé la figure de l’homme politique comme celui qui place le bien commun au centre, non seulement de sa communauté et de sa nation, mais de l’humanité entière. Un concept et une pratique peu populaires aujourd’hui, à une époque de revendications nationalistes et de localismes exaspérés. Sur l’actualité de la pensée des deux hommes politiques, nous avons posé deux questions à Alberto Lo Presti, professeur de doctrine sociale de l’Église à LUMSA et président du Centre Igino Giordani et à Letizia De Torre, ancienne députée italienne et coordinatrice internationale du Mouvement politique pour l’unité.  Que nous disent aujourd’hui deux personnalités comme Giordani et Sorgi, à l’heure où le bien commun semble être compris selon les principes des différents nationalismes et protectionnismes régionaux ? Alberto Lo Presti : nous avons grand besoin d’être à l’écoute de personnalités comme Igino Giordani et Tommaso Sorgi. Ils vivaient à une époque marquée par des divisions lacérées et apparemment incurables. Mais ils croyaient en l’amitié entre les peuples quand toute l’histoire semblait se tourner vers le pire, forts d’une vision authentiquement chrétienne du monde. Giordani a vécu en personne la tragédie des deux guerres mondiales, se rangeant du côté des défenseurs de la paix et de la justice sociale, payant de sa personne pour les choix de liberté et de solidarité. Sorgi a été un des responsables de la reconstruction de l’Italie après la Seconde Guerre mondiale, agissant comme élément de dialogue constructif entre les forces politiques antagonistes dans le climat idéologique marqué par la Guerre Froide. Aujourd’hui, ils nous enseignent que tout effort de paix et de coopération est un pas décisif dans la construction d’un ordre civil fondé sur le bien commun et ils seraient très surpris de voir comment, au XXI ème siècle, on peut présenter des thèses néo-souveraines et nationalistes, ayant vécu eux-mêmes la destruction que ces perspectives politiques apportent. Évidemment, c’est à nous de ne pas rendre vain leur témoignage. Tous deux ont accordé une grande importance à la qualité de la relation entre les citoyens et ceux qui sont appelés à gouverner, à tel point que Sorgi a formulé ce qui été appelé le “pacte politique”. Est-il toujours pertinent et réalisable ?  Letizia De Torre: Igino Giordani, pour qui « la politique est charité en action, servante et non maîtresse », ne pouvait pas avoir compris ou pratiqué la politique comme abus et tromperie envers les citoyens pour en obtenir leur consentement et leur richesse personnelle. Les citoyens étaient pour lui les ” maîtres ” qu’il était appelé à servir. Il en a été de même pour Tommaso Sorgi, qui a été témoin de scandales de corruption et de ses effets dévastateurs, toujours présents en Italie. C’est alors qu’après de nombreuses discussions avec des politiciens et des administrateurs publics, il a tracé les lignes d’un pacte entre élus et électeurs, à caractère éthique, programmatique et participatif. C’était une brillante intuition, d’une actualité extrême dans la crise démocratique mondiale. Nous vivons à une époque « post-représentationnelle » où les politiciens ne représentent pas nos sociétés super compliquées et où les citoyens veulent et savent comment influencer collectivement et directement. Nous devons surmonter la longue dérive individualiste et ramener la démocratie à son essence, qui est le « nous ». C’est pourquoi, lors de la prochaine conférence internationale ‘Co-Gouvernance, coresponsabilité dans la ville aujourd’hui’ (17-20 janvier 2019, Castelgandolfo – RM, Italie), nous allons construire, en mode participatif, les lignes d’un ‘Pacte pour la Ville’, qui n’est que la réalisation de la politique comprise comme charité de Giordani et la vision prophétique du ‘Pacte’ de Sorgi.

Stefania Tanesini

Maria Voce annonce le Centenaire de la naissance de Chiara Lubich (1920-2020)

Par une lettre adressée à tout le Mouvement des Focolari, datée du 7 décembre 2018, jour du 75° anniversaire de la consécration à Dieu de Chiara Lubich, la présidente Maria Voce a annoncé que pendant l’année 2020, on fera mémoire des 100 ans de sa naissance. « Nous approchons de l’année 2020 où nous fêterons le Centenaire de la naissance de Chiara Lubich – a écrit Maria Voce -. Cette circonstance représente une occasion unique, avant tout pour remercier Dieu du don que Chiara a été pour nous et pour beaucoup de personnes dans le monde entier. En effet nous avons tous été conquis par le charisme que Dieu lui a donné et qui a changé ou est en train de changer nos vies en profondeur. Ce sera un moment favorable pour permettre à beaucoup d’autres de rencontrer Chiara vivante aujourd’hui dans son Œuvre. » « Demandons ensemble, dès à présent – a conclu la Présidente – l’abondance de l’Esprit Saint pour nous, pour ce que nous voulons réaliser, mais surtout pour toutes les personnes qui auront l’occasion de connaître Chiara et son charisme ». Au cours des mois à venir, les communautés des Focolari se donneront rendez-vous pour envisager ensemble comment célébrer cet anniversaire. Au Centre international du Mouvement des Focolari, une commission a été constituée à laquelle il est possible de s’adresser (centenario.chiara(at)focolare.org) pour communiquer les initiatives envisagées, demander conseil ou recevoir du matériel d’information. Notre site, lui aussi, consacrera un espace au Centenaire de Chiara ; il permettra de faire connaître les différentes activités qui se dérouleront dans le monde pour cet anniversaire.

Il y a 75 ans, aujourd’hui, tout commençait

Il y a 75 ans, aujourd’hui, tout commençait

Avec son ‘oui’ inconditionnel à Dieu, Chiara Lubich a accompli un geste simple et révolutionnaire qui continue à être générateur de vie, d’œuvres et de culture. Le 7 décembre 1943, Chiara se donne à Dieu pour toujours. Aux juniors des Focolari, en 2002, elle racontera qu’en cette froide matinée, il y a de cela 75 ans, elle n’avait aucune intention de fonder quoi que ce soit :’’J’avais épousé Dieu ! Je m’attendais à tout’’. Aujourd’hui, plus de deux millions de personnes ont embrassé sa spiritualité qui a traversé les frontières géographiques et culturelles.  Que se passe-t-il lorsque le parcours de vie de quelqu’un rencontre la spiritualité de Chiara Lubich ? Nous l’avons demandé à Maria Celeste Mancuso et à Arthur Ngoy, respectivement originaires de l’Argentine et du Congo. Maria Celeste, enseignante :’’J’ai connu les Focolari durant la dictature militaire de mon pays : mon frère de vingt-quatre ans avait été kidnappé et assassiné et ma famille était anéantie par la douleur. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré un groupe de jeunes du Mouvement qui m’ont parlé du cri de douleur de Jésus sur la croix, auquel je pouvais unir le mien. J’ai trouvé la force de pardonner aux assassins de mon frère et j’ai choisi d’adhérer à l’appel d’aimer chacun, comme Jésus l’avait fait. Du point de vue professionnel, je me suis dédiée à l’enseignement des jeunes défavorisés, non seulement afin de leur offrir des bases culturelles, mais pour restituer dignité et respect. Aujourd’hui, je ne me sens plus seulement argentine, ou latino-américaine, mais appartenant à une nouvelle culture, qui voit l’autre, le différent, comme un frère, et qui lit l’histoire comme un parcours vers la réalisation de la fraternité universelle. Arthur, médecin : ‘’J’avais à peine perdu quelques amis dans un accident dans lequel j’avais été moi-même impliqué. J’étais à terre, et c’est dans cette période que j’ai entendu parler de Chiara, de comment elle avait découvert l’amour de Dieu justement pendant l’absurdité de la seconde guerre mondiale et j’ai compris : je voulais que ma vie elle aussi soit guidée par l’Évangile. J’ai ainsi choisi de ne pas céder aux chantages de la corruption, si commune dans mon pays, et à vivre mon métier de médecin en mettant le bien des patients avant toute chose. En 2007, il y a eu un des moments les plus difficiles de ma vie: mon fils aîné est mort à la suite d’un accident. Un épisode qui, dans la culture africaine, est sujet à de nombreuses interprétations : qui m’a conseillé de divorcer, qui d’abandonner le travail ou le pays…seule la certitude de ce que m’avait enseigné Chiara, c’est-à-dire de continuer à aimer, m’a aidé à surmonter cette épreuve et à ramener la paix dans ma famille. Je veux remercier Chiara, d’avoir apporté la spiritualité de l’unité aussi au  continent africain.

 Stefania Tanesini

Un œcuménisme basé sur l’écoute

Un œcuménisme basé sur l’écoute

Une approche du dialogue entre les Églises qui valorise la réciprocité. 2017 marque le 500ème anniversaire de la Réforme. Ce n’est pas seulement un souvenir, mais une étape qui a marqué un pas en avant dans le cheminement œcuménique. Comment procédons-nous maintenant? C’est à partir de cette question que les 90 participants ont commencé le séminaire intitulé “Brennpunkt Ökumene” où l’accent était mis sur la proposition d’un “œcuménisme réceptif” au Centre Mariapolis de Zwochau (Allemagne). De quoi s’agit-il ? Paul D. Murray, théologien catholique à l’Université de Durham (Grande-Bretagne), a formulé le principe central comme suit : “Non pas ‘ce que les autres doivent apprendre de nous’, mais bien ‘ce que nous pouvons apprendre des autres”. Un œcuménisme donc d’écoute et de réciprocité. Le Dr Callan Slipper, théologien anglican de Londres, a expliqué que cette approche permet d’apprendre les uns des autres, sans cacher les blessures, tout en sachant qu’on peut les guérir avec l’aide des autres.  Avec Peter Dettwiler, théologien réformé suisse, il a permis aux auditeurs de pénétrer dans la “vie intérieure” des Églises respectives, dans un dialogue qui ne cache pas les erreurs et les blessures. Avec la pasteure Seehafer de la communauté de l’Église évangélique libre et le prêtre catholique Marcellus Klaus, ils ont organisé une table ronde et offert aux participants l’occasion de mettre immédiatement en pratique “l’œcuménisme réceptif”. En conclusion de la journée, à l’Église de la Mémoire de Berlin, ils ont réfléchi sur un extrait du discours de Chiara Lubich qui offre la racine de la réciprocité proposée par “l’œcuménisme réceptif”: “Jésus, avant d’être mis en croix, avant de souffrir l’abandon du Père, dans une longue prière pour l’unité, lui avait demandé ‘que tous soient un’. (Jn. 17, 21). Et l’unité vécue a un effet qui est aussi, pour ainsi dire, un point fort pour un œcuménisme vivant. Il s’agit de la présence de Jésus parmi plusieurs personnes, dans la communauté : ‘Là où deux ou trois – a dit Jésus – se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux’ (Mt. 18, 20).  Mais pourquoi, dans cette église merveilleuse, ne décidons-nous pas, nous chrétiens, de nous unir d’une telle manière dans ces idées afin de réaliser ce fait : peut-être sommes-nous entrés d’Églises différentes et en ressortons comme un seul peuple chrétien, prêts à mourir les uns pour les autres?”. 

Les Focolari adhèrent au ‘’Global Catholic Climate Movement’’

Les Focolari adhèrent au ‘’Global Catholic Climate Movement’’

Chacun peut faire propre ce choix, de nombreuses façons possibles : du changement des styles de vie, jusqu’à soutenir une finance éthique qui n’investit pas dans des énergies fossiles ou des armes. Le Global Catholic Climate Movement (Mouvement Catholique Global pour le Climat) collabore avec l’Église Catholique en vue d’ un plus grand soin de la Terre. Né après la publication de l’encyclique ‘’Laudato si’’ , il comprend presque 1000 organisations catholiques : des paroisses, des écoles, des ong ….Parmi celles-ci, il y a aussi le Mouvement des Focolari. Nous avons interviewé Luca Fiorani, physicien et coordinateur d’EcoOne. Luca, EcoOne, qu’est-ce que c’est ? Il s’agit du réseau international né du Mouvement des Focolari qui regroupe des personnes qui tentent de vivre une écologie nouvelle. Que signifie pour le Mouvement des Focolari, ce partenariat avec le Mouvement Catholique Global pour le Climat ? Cela signifie que le Mouvement des Focolari s’insère dans cette initiative globale en s’engageant à lutter contre les changements climatiques. En Italie, par exemple, il a contrôlé ses comptes bancaires et peut dire qu’il n’investit ni même un centime aux fonds qui soutiennent l’économie des énergies fossiles. Expliquons davantage le lien existant entre les changements climatiques et les énergies fossiles. Lorsque nous utilisons du charbon, du pétrole ou du gaz naturel, nous produisons du CO2, un gaz qui contribue l’effet de serre qui réchauffe l’atmosphère, avec tous les effets négatifs que nous observons, de la désertification – qui est une des causes des migrations – , aux événements météorologiques extrêmes – qui provoquent les inondations. Les personnes du Mouvement des Focolari, que peuvent-elles faire pour participer à ce partenariat ? Regardons la nature et l’humanité avec un regard nouveau, celui du cœur. Et puis, utilisons la tête et les mains pour agir en faveur de l’humanité d’aujourd’hui et des futures générations. Changeons nos styles de vie :  ne gaspillons pas l’eau, utilisons l’énergie d’une manière efficiente, améliorons la collecte différenciée des déchets, et ‘’votons’’ avec les produits que nous consommons. Par exemple, si nous découvrons que notre banque investit des fonds dans les énergies fossiles ou les armes – il suffit d’aller sur le web et de faire une brève recherche pour le découvrir – choisissons une banque qui assure un financement durable. Le Pape – et combien de gens avec lui – sont préoccupés, car le cri de la Terre est le cri des pauvres : on ne peut pas rester là à regarder !

Lorenzo Russo

En Belgique c’est “l’avènement du nous”

“C’est “l’avènement du nous”,  nous sommes une communauté, une minorité prophétique”. Ce sont les propos de Maria Voce, Présidente du Mouvement des Focolari, et de Jesús Moràn, le coprésident, lors d’un rendez-vous auquel ils ont participé à Bruxelles et où ils ont vu des chrétiens et des musulmans qui, depuis des années, cherchent à vivre ensemble, dans leur Pays, la fraternité dans la diversité et le respect de l’identité religieuse et culturelle de chacun. Il étaient environ cinquante, autant de musulmans que de chrétiens, tous engagés dans ce dialogue. Un premier temps de salutations joyeuses autour d’une tasse de thé marocain a créé un climat de famille. “Nous faisons l’expérience d’une profonde unité – a dit Jesús Moràn – parce que Dieu est trop grand et qu’Il est présent partout dans notre vie”. L’histoire de l’Islam en terre belge a commencé il y a 50 ans avec l’arrivée des immigrés d’origine marocaine et turque, elle s’est poursuivie avec celle d’autres Pays et s’enrichit aujourd’hui avec les nouvelles générations nées en Belgique. Après les attentats de Bruxelles en mars 2016, le dialogue avec les musulmans est devenu une priorité, y compris au niveau politique. Il y a eu une nouvelle prise de conscience de la problématique liée à l’intégration, ou plutôt à la non intégration, des minorités musulmanes. L’accent est souvent mis sur les diversités,  sur un “nous” et un “vous” entretenu par les courants fondamentalistes. Dans le Pays cohabitent une minorité musulmane, croyante et pratiquante, qui manifeste son identité dans l’espace public, et une majorité de citoyens qui refusent l’héritage chrétien et sont pour la plupart agnostiques ou indifférents à la foi. Cette société matérialiste et fortement laïcisée confond souvent le fondamentalisme avec l’islam dans son essence et sa beauté. En Belgique, l’amitié entre les focolari et les musulmans a débuté il y a plusieurs années, lorsqu’une focolarine est allée enseigner dans un quartier à forte présence musulmane. Des liens profonds se sont créés avec beaucoup de personnes et, peu à peu, certaines ont souhaité connaître ce qui animait cette enseignante très dévouée. C’est ainsi que s’est formé un petit groupe qui a cheminé avec les Focolari, en participant aussi à des rencontres internationales à caractère religieux. Le dialogue engagé est et reste un “dialogue de la vie” qui tisse un réseau de fraternité vécue, renouvelée et particulièrement appréciée en ces temps difficiles traversés par la méfiance.  Chris Hoffmann

Eli Folonari dans les paroles de Maria Voce

Nous avons demandé à la présidente des Focolari de nous dire quelque chose de son rapport avec Eli Folonari et de la contribution spécifique apportée par Eli pour le Mouvement, au cours des nombreuses années vécues aux côtés de Chiara. “Je peux dire que j’ai connu un peu plus Eli lorsque j’ai été appelée à faire partie du secrétariat de Chiara dont elle était la principale responsable. J’ai tout de suite été frappée par son sérieux, son équilibre et je pourrais dire, qu’au-delà d’une apparence qui parfois pouvait sembler sévère, j’ai découvert une grande tendresse. Elle a vécu de façon héroïque tout ce que Chiara lui demandait. Chiara lui avait confié en particulier, l’aspect de la communion qui se traduit dans la communication : faire en sorte que tous puissent être informés de tout, à tout moment. Elle l’a fait jusqu’à l’extrême. Je l’ai toujours vue proche de Chiara pour la soutenir, être amie, sœur et même conseillère dans tout ce qui était à faire. En même temps, je ne l’ai jamais vue se substituer à elle : elle faisait tout ce qu’elle pouvait afin que Chiara et le charisme qu’elle donnait, arrivent à tous, sans diaphragme. Il me semble que cela a été la pleine réalisation de son ‘dessein’ : elle a fait de tous ceux qui rencontraient Chiara un seul cœur et une seule âme.”

Une vie avec Chiara

Une vie avec Chiara

Eli Folonari a été, pour plus de cinquante ans, la secrétaire personnelle de Chiara Lubich. En 2012, dans le livre- interview ‘’La partition écrite au ciel’’ réalisé par Oreste Paliotti et Michele Zanzucchi, elle raconta de nombreuses anecdotes de la vie quotidienne vécue aux côtés de Chiara. On en reporte quelques passages. Qu’est-ce que cela a signifié pour toi, le fait de voir naître un Mouvement aujourd’hui répandu dans 180 pays ? Je dirais : vivre une aventure divine. Chiara a toujours affirmé qu’au début, elle ne pensait pas du tout fonder un mouvement : loin d’elle l’idée de réaliser un projet conçu autour de la table. Comment alors définir ma vie avec elle ? Comme une longue course pour essayer de la suivre. Avec Chiara, on passait de surprise en surprise, poussée comme elle l’était, par l’Esprit, dont l’action est toujours imprévisible. Je ne dis pas que cela est arrivé chaque jour, mais souvent : Dieu la portait à découvrir l’une ou l’autre nouvelle ‘’réalité’’, peut-être à travers une circonstance, un acte d’amour ou la rencontre avec une personne. (…) Pour Chiara, chaque rencontre avait sa signification. Elle percevait comme une attente en ceux avec qui elle s’entretenait, et elle nous le communiquait : ‘’Ouvrons un dialogue avec ces personnes, faisons quelque chose pour elles’’. Son idéal en effet, était l’ut omnes unum sint (Jn, 17, 21) : c’est-à-dire, réaliser le testament de Jésus. Dans ce ‘’que tous soient un’’, il y avait le monde entier, en commençant par les plus proches. Comment est maintenant votre vie après la mort de Chiara ? Quand elle était avec nous, pour chaque situation un peu complexe, on s’adressait à elle et une parole d’elle suffisait à comprendre que faire. Maintenant, ces réponses-là, nous devons les construire entre nous, surtout avec la Présidente, le coprésident et le Conseil général. C’est une stimulation à vivre pour qu’il y ait toujours Jésus au milieu de nous afin qu’il nous éclaire, en s’écoutant en profondeur, car ce que chacun dit a son poids, il peut être inspiré. Oui, maintenant que Chiara n’est plus là, il doit y avoir une unité de vue encore plus profonde au cœur du Mouvement. Que dirais-tu de personnel en ce moment à Chiara ? Je lui dirais : ‘’Merci Chiara, pour la vie divine dans laquelle tu m’as entraînée, avec ses sommets et ses abysses ! Merci parce que, en plus d’avoir comblé mes aspirations de totale consécration à Dieu et de reconstruction sociale, tu m’as ouvert des perspectives et fait vivre des surprises inimaginables, que je l’espère, nous continuerons ensemble à découvrir, avec tous les tiens au Paradis’’. (da Giulia Eli Folonari, La partition écrite au ciel, Città Nuova, Roma, 2012, pp. 7-8; 167; 171-172)

Bienvenue sur le nouveau site focolare.org !

Nouvelle veste et nouvelles fonctionnalités pour le site du Mouvement des Focolari Huit ans après le dernier relookage, cet espace web se renouvelle. L’aspect graphique change mais la structure du site change aussi avec des contenus plus courts, enrichis d’infographies et de fiches-vidéo. La nouvelle structure permet une intégration plus grande avec les réseaux sociaux ; il est adapté aux mobiles et il tient compte de l’utilisation grandissante des téléphones portables pour s’informer et communiquer. Parmi les nouveautés : l’offre diversifiée et personnalisée des contenus auxquels les utilisateurs peuvent accéder. Les articles des pages fixes du site précédent sont toujours disponibles, rassemblés dans quelques e-books, les nouvelles sont plutôt consultables dans les archives. Les mises au courant des nombreux aspects de la vie du mouvement des Focolari se trouvent maintenant dans l’espace communautaire “Mariapoli“, du nom des rencontres estivales des Focolari du monde entier, dont le bulletin publié sur papier jusqu’en décembre 2018 a tiré son nom. À partir de 2019, un bulletin d’information “Mariapoli” sera publié tous les deux mois en format PDF, qui proposera une collection des principales nouvelles. Dans ce domaine, un système de notifications permet aux utilisateurs de choisir eux-mêmes quand, sur quels sujets et sur quel canal (ordinateur, tablette ou téléphone portable) ils veulent être informés. Ce nouveau site est le résultat d’un processus en cours au Centre International des Focolari de Rocca di Papa (Rome) depuis près de deux ans et qui a abouti, le 1er février 2018, à la création d’un bureau de communication unique qui complète le travail précédemment effectué par quatre rédactions distinctes. Parmi les objectifs de ce Bureau : recueillir les nouvelles de la vie du Mouvement à du monde entier et les transmettre à travers différents médias ; promouvoir les activités et faire connaître la vie du Mouvement des Focolari par différents canaux de communication ; contribuer à une communion toujours plus grande de vie et de nouvelles entre les différentes communautés du Mouvement à travers le monde. Bonne navigation !  

Merci Eli

Merci Eli

Giulia (Eli) Folonari s’est éteinte paisiblement à l’âge de 92 ans le 26 novembre 2018. Elle était l’un des témoins privilégiés de la vie publique, mais surtout de la vie quotidienne, de la fondatrice du Mouvement des Focolari.
 
Eli naît à Milan, dans le nord de l’Italie, le 8 février 1926. Elle est l’aînée des huit enfants de Luigi et Speranza Folonari, une riche famille d’industriels de Brescia.
A 25 ans, elle termine ses études d’économie et de commerce à l’Université Catholique du Sacré Cœur de Milan. Par Valeria (Vale) Ronchetti, Eli entend parler pour la première fois du mouvement naissant des Focolari. La même année, alors qu’elle passe ses vacances non loin de Tonadico (Trente), où a lieu l’une des premières Mariapolis, elle décide d’y participer avec son frère Vincenzo et sa sœur Camilla. C’est à cette occasion qu’elle rencontre Chiara Lubich. Elle s’installe à Rome en 1951 et accompagne Chiara dans tous ses voyages en Italie, Amérique du Sud, Asie, Australie, Amérique du Nord et Europe. « Une aventure divine – dira-t-elle plus tard -. Une longue course pour suivre Chiara de surprise en surprise ». Elle est sa confidente et conseillère durant les années difficiles d’étude du Mouvement des Focolari (Œuvre de Marie) par l’Église, elle suit, en particulier, le développement des médias : la fondation du Centre audiovisuel dédié à sainte Claire d’Assise et, en 1980, en Suisse, la naissance d’une « conférence téléphonique collective » qui s’étend rapidement à tous les pays où les Focolari sont présents. Née comme un outil de partage de la vie spirituelle, des joies, des peines et des nouvelles, la « conférence » se transforme au fil du temps en connexion par streaming et satellite, grâce à l’évolution technologique ; elle est appelée CH (du latin Confoederatio Helvetica) pour rappeler ses origines. Eli Folonari est toujours aux côtés de la fondatrice des Focolari lors des rencontres avec les personnalités de l’époque, de Paul VI à Jean-Paul II, de Mère Teresa de Calcutta à Vaclav Havel et au Patriarche œcuménique de Constantinople, Athénagoras I. Son témoignage comme témoin direct de ces événements est contenu dans le volume « Lo spartito scritto in Cielo. Cinquant’anni con Chiara Lubich” (Città Nuova,2012). Depuis sa fondation en juillet 2008 et jusqu’en 2014, Eli Folonari est responsable du Centre Chiara Lubich, créé pour sauvegarder sa pensée, son authenticité et en diffuser son charisme, ainsi que l’histoire du Mouvement, à travers des rencontres, des conférences et un site web. Le Centre met à la disposition des chercheurs et du public le riche patrimoine de documents papier et multimédia que la fondatrice de l’Œuvre de Marie a laissé.

Les focolarini de Fontem écrivent

La vague de violence dans le Sud-Ouest du Cameroun ne s’arrête pas et les focolarini ont dû quitter la cité-pilote, tout en restant au Cameroun. “Combien de temps allons-nous pouvoir tenir le coup ? Comment la situation évoluera-t-elle ? Pouvons-nous continuer à vivre à Fontem ? Nous avons continué à persévérer même dans les conditions les plus difficiles. Par ces mots, les focolarini de la cité-pilote du Cameroun ont voulu partager le 16 novembre dernier la décision difficile de ne pas retourner à la cité-pilote pour l’instant – tout en restant dans le pays – parce que ” les conditions de base pour pouvoir continuer à y vivre” manquent . Le communiqué continue : “Beaucoup de choses se sont déroulées et en particulier certains graves accidents nous ont fait réfléchir sur les décisions à prendre. (…) C’est avec le cœur lourd que nous avons décidé de ne pas retourner à Fontem pour le moment, afin de reprendre des forces et d’essayer de comprendre ce que Dieu veut. La vague de violence qui traverse le Sud-Ouest du Cameroun où se trouve Fontem ne s’arrête malheureusement pas. Ces derniers mois, les évêques camerounais ont également fait entendre leur voix à plusieurs reprises, soulevant “un cri d’angoisse” face à la dégradation des conditions de sécurité dans les régions anglophones, demandant une médiation politique pour éviter des “guerres civiles inutiles”. La cité-pilote des Focolari se trouve en fait dans une zone de conflit armé et a dû fermer pendant un certain temps le complexe scolaire, mais son hôpital continue de fonctionner et offre son aide aux personnes dans le besoin.

Suède, “traquer” les divisions

Du 6 au 10 novembre 2018, quarante Évêques amis des Focolari, venant de 12 Églises et des cinq continents, se sont rencontrés à Sigtuna, en Suède. Ils portaient en eux les difficultés et les joies de leur vie. Quelle est la signification de ces rencontres ? À quel résultat sont-ils parvenus ? Susan Gately, journaliste irlandaise, nous le raconte. https://vimeo.com/301871963

Jusqu’aux confins de la terre

Au moment où l’Église catholique célèbre la solennité du Christ Roi, nous proposons un texte de Chiara Lubich dans lequel elle raconte l’importance et la signification de cette fête dans l’histoire du mouvement des Focolari depuis ses origines pendant la Seconde Guerre mondiale. Vous connaissez l’épisode des premiers temps pendant la guerre, lorsque nous, les premières focolarines, nous nous étions retrouvées dans une cave pour nous protéger des bombardements. Là, nous avons ouvert l’Évangile que nous avions apporté ; il faisait noir et à la lumière d’une bougie nous avons lu le testament de Jésus. Nous l’avions ouvert par hasard et nous l’avons lu du début à la fin ; pour nous c’était un texte difficile, car nous étions jeunes, instruites oui, jusqu’à un certain point ; mais nous avons eu l’impression que ces paroles s’éclairaient, l’une après l’autre. Maintenant nous comprenons que c’était l’effet du charisme qui survenait, qui porte une lumière nouvelle dans l’âme qui le reçoit, mais au profit de tous les autres auxquels il parvient. Ce que nous avons compris surtout, c’est que Jésus avait demandé l’unité : « Que tous soient un comme moi et toi, Père ». Qu’ils soient un. Et nous avons compris très fortement que cette page de l’Évangile, le testament de Jésus, était la grande charte du Mouvement qui allait naître. Naturellement, nous nous sommes tout de suite rendu compte qu’il n’était pas facile de faire l’unité ; nous ne savions pas comment faire. Nous nous sommes mises, les sept ou huit premières focolarines [que nous étions], autour d’un autel – je me souviens que c’était la fête du Christ Roi et dans notre petit missel il y avait cette fête, maintenant la liturgie a été un peu modifiée – et nous avons demandé à Jésus : « Nous nous sentons appelées à réaliser ce pour quoi tu as prié là, l’unité, mais nous ne savons pas comment faire. Si tu le crois bon, fais de nous un instrument d’unité. » Ensuite, sachant que c’était la fête du Christ Roi, nous nous sommes rappelé ce qui était écrit dans la messe [de ce jour-là] : « Demandez et je vous donnerai en héritage le monde jusqu’aux confins de la terre. » Je me souviens que, toutes jeunes, mais pleines de foi, croyant à tout ce que Dieu pouvait faire, nous avons demandé, si possible, de le servir jusqu’aux extrêmes confins de la terre. Maintenant, 58 ans après, nous voyons que la prière que nous avons faite toutes jeunes, Dieu l’a exaucée en nous amenant à développer ce Mouvement qui est catholique, œcuménique, nous sommes en lien avec des fidèles de 350 Églises et de nombreux responsables d’Églises. Maintenant nous voyons que la prière que nous avons faite toutes jeunes, Dieu l’a exaucée en nous amenant à développer ce Mouvement entre Églises, aussi avec d’autres religions, et même avec des personnes d’autres convictions, jusqu’aux extrémités de la terre ; pratiquement, dans tous les pays du monde. (Chiara Lubich – Vienne/Autriche, 5 novembre 2001) Fonte : Centro Chiara Lubich    

CHIARA LUBICH : Oser une ère nouvelle

«Si un jour… les hommes, – non pas en tant qu’individus, mais en tant que peuples […]- s’ils acceptent de se décentrer d’eux-mêmes, de renoncer à l’idée qu’ils ont de leur patrie […] et s’ils le font en vivant l’amour réciproque entre les nations – comme Dieu le demande,comme l’exige l’amour réciproque entre frères – ce jour-là sera le début d’une ère nouvelle!,[…] Car ce jour-là, Jésus sera vivant et présent entre les peuples. […].

Le temps est venu […] où chaque peuple doit voir plus loin que ses frontières, regarder au-delà. Le moment est venu d’aimer la patrie de l’autre comme la nôtre, avec un regard transformé, nouveau et pur. Pour être chrétiens il ne suffit plus d’être détachés de nous- mêmes. Notre époque attend quelque chose de plus des disciples du Christ
: une conscience sociale du christianisme […].
[…] Nous gardons l’espérance que le Seigneur aura pitié de ce monde divisé et en déroute, de ces peuples renfermés, chacun dans leur coquille, en train de contempler leur beauté, qu’ils croient unique… – et qui est pourtant limitée et peu satisfaisante – gardant jalousement leurs trésors, y compris ceux qui pourraient être utiles à d’autres peuples qui meurent de faim… Nous gardons l’espérance que le Seigneur fera s’écrouler les barrières et circuler la charité d’une terre à l’autre, en un flux ininterrompu, un torrent de biens spirituels et matériels.

Nous gardons l’espérance que le Seigneur reconstituera un ordre nouveau dans le monde, Lui… le seul capable de faire de l’humanité une famille, de mettre en relief la distinction entre les peuples, afin que dans la splendeur de chacun d’eux – mise au service de l’autre – brille l’unique Lumière de vie qui, embellissant la Patrie terrestre, en fait
l’antichambre de la Patrie éterne ».
Extraits:“Marie, lien d’unité entre les peuples” été 1959 – Publié in “La dottrina spirituale” Città Nuova, 2006 pp. 327-329

Naissance de la revue Ekklesía

Revue trimestrielle destinée à ceux qui travaillent à différents niveaux de la sphère ecclésiale, en synergie avec l’Œuvre de Marie et le groupe d’édition Città Nuova.  De quoi va parler la revue? « Sentiers de communion et de dialogue » est le sous-titre qui indique le style qui caractérisera les contenus   L’objectif est audacieux: créer une nouvelle revue qui puisse exprimer et servir l’engagement ecclésial non plus de quelques branches, mais de tout le Mouvement. Elle s’appellera ˝Ekklesía. Sentiers de communion et de dialogueˮ. Elle verra le jour à la fin de cette année. Cette nouvelle publication du Groupe éditorial Città Nuova veut être “source d’inspiration, instrument de formation et aide à l’action”, non seulement pour ceux qui connaissent le Charisme de l’Unité, mais aussi pour beaucoup d’autres personnes engagées dans une Église qui “sort“, en harmonie avec le Concile Vatican II, avec les orientations du pontificat du Pape François et avec l’expérience œcuménique. Carlos García Andrade, Hubertus Blaumeiser  

Plus du tout de violence sur les femmes

La “Journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes”, instituée par l’ONU en 1999, est célébrée chaque année le 25 novembre, pour inviter les gouvernements, les organisations internationales et les ONG à s’engager dans la sensibilisation de l’opinion publique. Beaucoup a déjà été fait, mais malheureusement beaucoup reste encore à faire. Inutile de se rendre dans des pays lointains pour trouver la violence cruelle qui s’abat encore sur les femmes, même à notre porte et dans un silence le plus sordide. Les paroles de la lettre apostolique Mulieris dignitatem (MD, 15/08/1988) de S. Jean Paul II résonnent encore avec force, il souligne que « Dieu a créé l’homme et la femme à son image, non seulement en tant qu’individus, mais dans leur commune humanité, en tant que « unité des deux ». La femme et l’homme, donc, essentiellement égaux, sont toutes les deux des personnes appelées en tant que telles à participer à la vie intime de Dieu, à vivre en communion réciproque entre elles, dans l’amour, sur le modèle de Dieu qui est Amour, qui est unité dans la Trinité, et à répandre dans le monde la communion d’amour qui est en Dieu (MD 7) ». Un but à remettre en évidence chaque jour, autant personnellement qu’en société.

Restyling et nouveauté chez focolare.org

Restyling et nouveauté chez focolare.org

Nouveauté en vue pour les lecteurs de focolare.org. Prochainement, le site des Focolari vous accueillera avec un aspect renouvelé et d’ultérieures opportunités de navigation. Il s’agit d’un projet, mûri depuis presque deux ans de travail au Centre International des Focolari de Rocca di Papa (Rome), qui a tenu compte des développements advenus dans le panorama de la communication mondiale et du Mouvement des Focolari lui-même. Ce projet a pour intention d’intégrer le travail de communication qui s’est effectué jusqu’à présent par quatre rédactions distinctes (Site web, Service Information, Journal Mariapolis et Collegamento CH) en donnant vie à un unique ‘’Bureau communication’’. Déjà opérationnel depuis février dernier, ce Bureau recueille les nouvelles de la vie du Mouvement dans le monde entier et les transmet à travers différents médias. Parmi ses objectifs, il y a celui de promouvoir les activités, faire connaître à un large public la vie du Mouvement des Focolari et contribuer à une communion de vie et de nouvelles toujours plus grande parmi les différentes communautés du monde. Le développement de nouvelles technologies et de modalités de communication, a rendu nécessaire un restyling du site web qui, en plus d’un nouvel aspect graphique, se présentera particulièrement simplifié dans la structure et avec une nouvelle approche quant à la logique de navigation. L’utilisation de nouvelles applications permettra une plus grande intégration avec également, les réseaux sociaux et potentialisera l’offre des contenus auxquels les utilisateurs pourront accéder d’une manière diversifiée et personnalisée. La nouvelle structure sera en effet mobile-friendly, c’est-à-dire qu’elle tiendra compte de l’utilisation toujours plus grande des smartphones dans notre vie quotidienne. Elle visera à des contenus plus courts et variés avec différentes formes de présentation (textes, info-graphiques, fiches-vidéo…). Les contenus du site actuel cependant, ne seront pas perdus. Les textes des pages fixes seront récoltés dans quelques e-book et les nouvelles seront dans le futur, rendues accessibles dans les archives. Un espace privilégié sera consacré à la communication des multiples aspects de la vie du Mouvement des Focolari. Ce sera la rubrique ‘’Mariapolis’’, qui portera le même nom que celui des traditionnelles rencontres d’été des Focolari dans le monde entier et du périodique qui sera publié en format papier jusqu’à fin décembre 2018. Un espace ‘’community’’, ouvert à quiconque souhaite le visiter. Un système de notifications permettra aux utilisateurs de choisir quand, à propos de quel sujet, et à partir de quel canal (computer, tablette ou smartphone) ils voudront être informés. Tous les deux mois, un journal ‘’Mariapolis’’ en format pdf offrira une récolte des principales nouvelles. Bonne navigation ! Joachim Schwind

Maison des nations, famille des peuples

Maison des nations, famille des peuples

Beatriz Lauenroth

Beatriz Lauenroth, journaliste, est une des animatrices d’ ‘’Ensemble pour l’Europe’’, libre convergence de communautés et de mouvements chrétiens – plus de 300 – de différentes Églises qui, en réseau, agissent avec des objectifs partagés pour le Vieux Continent, en promouvant une culture de la réciprocité à travers laquelle les personnes et les peuples peuvent s’accueillir, se connaître, se réconcilier et se soutenir réciproquement. Beatriz est une vraie citoyenne d’Europe : allemande de naissance, elle a vécu les dix dernières années aux Pays-Bas, et les vingt précédentes en Russie : « Là, j’y ai perdu mon cœur. Je suis tombée amoureuse de ce pays et des rapports que j’ai pu construire avec les personnes ». C’est à elle que nous demandons de nous expliquer comment est né le parcours d’ ‘’Ensemble pour l’Europe’’. « Je pense que tout a commencé le 30 mai 1998 – raconte-t-elle – lorsque Jean Paul II invita Place Saint Pierre, tous les mouvements et les nouvelles communautés ecclésiales. Là, Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, sentit l’élan à s’engager avec le Pape afin de promouvoir l’unité entre les mouvements catholiques. Ensuite, un pas ultérieur en avant, en 1999, pour la précision, le 31 octobre, advint à Augsbourg, en Allemagne, avec la signature de la Déclaration commune sur la Doctrine de la Justification, de la part de la Fédération Luthérienne Mondiale et de l’Église catholique romaine ». Un événement historique pour le cheminement œcuménique : « De nombreuses personnes, ce soir-là, se retrouvèrent dans la proche cité d’Ottmaring, siège de la cité-pilote œcuménique des Focolari. Il y avait Chiara Lubich et d’autres représentants des mouvements comme Andrea Riccardi, de Saint Égide, ainsi que des protestants comme Helmut Nicklas, responsable de l’YMCA de Munich (Association œcuménique des jeunes chrétiens). Ils se dirent : retrouvons-nous, connaissons-nous et commençons à travailler ensemble ! ». Ce premier bout de chemin porta par la suite aux grandes manifestations d’ ‘’Ensemble pour l’Europe’’ de 2004 et de 2007, qui se déroulèrent à Stuttgart ; plus tard, en 2012, dans 152 villes contemporainement, avec le noyau central à Bruxelles et, en 2016, sur une place centrale de Munich en Bavière. Depuis lors, le cheminement ne s’est jamais interrompu, et en 2016, ‘’Ensemble pour l’Europe ‘’ a eu lieu à Munich, en Allemagne, avec 36 tables rondes et forum afin de partager des expériences, de bonnes pratiques, et des perspectives concernant l’Europe. En novembre 2017, la rencontre des amis d’Ensemble pour l’Europe eut lieu à Vienne, ville pont entre Est et Ouest. Ces jours-ci, cette libre assemblée de communautés et de mouvements chrétiens s’est retrouvée à Prague, à l’occasion de l’anniversaire du début de la ‘’Révolution de velours’’ comme on la nomme, révolution non-violente qui, en 1989, renversa le régime communiste tchécoslovaque : « C’est une coïncidence qui interpelle vivement les amis d’Ensemble pour l’Europe, pour renouveler notre engagement commun, celui de porter dans la culture post-séculière, l’esprit de l’humanisme chrétien, en offrant ainsi notre contribution à donner vie et forme à une Europe plus unie ». Au-delà des peurs et des préjugés, on veut témoigner que le cheminement vers une Europe ‘’maison des nations et famille des peuples’’ n’est pas une utopie. Le congrès de Prague s’est ouvert avec l’intervention du théologien et philosophe tchèque Tomáš Halík (Prix Templeton 2014), ami personnel de Vaclav Havel, premier président de la néo-constituée République Tchèque de 1993 à 2003, et puis de Jaroslav Šebek, membre de l’Institut Historique de l’Académie des Sciences de la République Tchèque, et de Pavel Fischer, sénateur tchèque. Les responsables et représentants de différents Mouvements, Communautés et Associations sont intervenus pour rappeler ensemble une autre Europe, celle des grandes espérances et promesses qui viennent du riche patrimoine d’une multiplicité ethnique, sociale, culturelle, qui tend à la communion et au dialogue. L’événement de Prague est aussi devenu une étape importante dans l’histoire d’Ensemble pour l’Europe, qui continue à s’engager pour une Europe plus unie et plus fraternelle. « On parle souvent – conclut Beatriz – des Pères Fondateurs de l’Europe, Schuman, De Gasperi et Adenauer. Les jeunes nous disent : faites-nous travailler avec vous, ainsi l’Europe des pères deviendra l’Europe des filles et des fils ». Source : UnitedWorldProject

Évangile vécu: “Si quelqu’un m’ouvre sa porte, j’entrerai chez lui”

Une enfant handicapée Une maman ne s’attend jamais à avoir un enfant handicapé. Lorsque cela nous est arrivé, mon épouse, déjà fragile sur le plan psychologique, est tombée en dépression. Je me suis trouvé à devoir guider la famille à l’improviste. Au cours des premiers mois chargés d’interrogations, j’étais en train de m’isoler de mes parents et de mes amis. Un jour j’ai rencontré dans les escaliers de notre immeuble un couple qui, tout en ayant une enfant atteinte du syndrome de Down, semblait très serein. Quand je leur ai demandé comment ils faisaient pour garder le moral, leur réponse nous a sidérés: “Notre fille est le cadeau le plus grand que nous pouvions recevoir. Elle nous a replongés dans la réalité, pour le plus grand bien de toute notre famille”. Avec ma femme nous sommes souvent allés les voir. Nous avons compris leur foi et, grâce à eux, jour après jour, nous avons redécouvert des valeurs que nous avions délaissées. (G.F. Italie) Un cadeau inespéré Des parents qui s’étaient éloignés de nous pour des questions d’héritage ont répondu à notre invitation à venir passer quelques jours chez nous. Mais lorsqu’ils nous ont communiqué la date de leur arrivée, ce n’était pas le meilleur moment: nous avions des difficultés économiques et je n’avais pas le temps de bien préparer la maison comme je l’aurais voulu. J’ai alors pensé que la paix retrouvée était le plus grand cadeau et nous avons décidé, avec toute la famille, de faire de notre mieux pour rendre leur séjour agréable. Nous aurions aussi voulu leur offrir un cadeau, mais à défaut d’autre chose, notre dernier a préparé un dessin et notre aînée une poésie de bienvenue. La veille de leur arrivée, dans l’entreprise où travaille mon mari, les employés ont reçu un cadeau en prime. Lorsque nous l’avons ouvert, il y avait deux montres, l’une pour femme et l’autre pour homme: un cadeau inespéré pour nos invités. (R.H. – Allemagne) Une seconde chance Une de mes belles-sœurs nous avait demandé de l’héberger pour un temps et de nous porter garants d’un prêt bancaire dont elle avait besoin. La maison où nous vivons est petite, mais nous l’avons volontiers accueillie. Pour ce qui est du prêt, je voyais mon mari très préoccupé, sachant que quelques années auparavant  nous lui avions prêté une somme qu’elle ne nous avait jamais restituée. Je lui ai dit que quelle que soit la décision la décision qu’il prendrait je l’accepterais, en précisant cependant que chacun mérite toujours une chance de se rattraper.  Dieu ne fait-il pas ainsi pour nous? Nous avons signé la caution du prêt, que ma belle-sœur est en train de payer, même si avec quelques retards. Quant à moi, je sens que je dois continuer à l’aider, et il arrive que nous ayons ensemble de longues conversations où elle s’ouvre à moi comme une sœur, dépassant les barrières qui nous divisaient. (M.D. Paraguay)   A leur entière disposition  Après la mort de notre petite fille, âgée de 14 mois seulement,  les deux autres petits garçons que nous avons eus par la suite ont commencé aussi à  présenter les mêmes symptômes, chose très déconcertante pour nous. Notre maison était devenue comme un petit hôpital. Mais en  cherchant à vivre l’amour en famille, nos enfants grandissaient dans une grande paix. Combien de fois me suis-je converti seulement en les regardant! De retour à  la maison après  une journée le travail, je mettais de côté toutes mes préoccupations et mes problèmes pour être à leur entière disposition. C’est seulement ainsi que les choses pouvaient bien marcher. Faute de quoi nous aurions pu être submergés par par l’angoisse et les préoccupations pour l’avenir. Nous avons touché du doigt la grande générosité de Dieu qui peut nous faire vivre un avant-goût de paradis, même dans un contexte  délicat. (G.M.B. – Italie)  

Donner une âme à la ville

Donner une âme à la ville

Avec un langage simple, comme celui de Jésus qui, pour expliquer ‘’son règne’’ utilisait des termes et des comparaisons à la portée de tous, Sándor a commencé à raconter comment il essayait de mettre l’Évangile en pratique dans tout ce qu’il faisait. Un groupe assidu d’agriculteurs s’est formé autour de lui et régulièrement, ils se sont rencontrés pour échanger leurs joies, douleurs, réussites et progrès… En eux s’est faite peu à peu la conviction d’avoir comme une mission. Leur rapport à la nature, source de sagesse, était un bien à transmettre aussi à ceux qui vivaient en ville. De cette étincelle jusqu’au pas réalisé pour rencontrer aussi des maires, le délai fut plutôt court. Des rencontres entre maires et agriculteurs est fortement ressortie la nécessité de créer une alternative à la globalisation qui homologue et éteint valeurs et traditions. C’est ainsi qu’en septembre 2016, ils ont réalisé une rencontre qui, avec des expériences et des interventions de spécialistes, avait pour but de trouver la manière pour donner une âme au pays, en commençant par la campagne. Ils étaient 350 participants, dont 20 maires . En septembre dernier, la deuxième rencontre, cette fois-ci à Újkígyós, une commune au sud-est de la Hongrie qui, malgré le froid précoce, a vu une présence de 500 participants, 27 stands qui exposaient des fromages, des tapis faits main, du miel, de petits meubles, des confitures…Avec gratuité, et générosité, les agriculteurs provenant de plusieurs communes, villages et bourgs ont offert le meilleur de leurs produits culinaires et d’artisanat. Ils ont aussi apporté des chevaux pour faire faire un tour aux enfants. Une vraie fête populaire. Les conférenciers, des spécialistes en écologie, en agriculture, en nuisances sonores, des agriculteurs, des chercheurs et professeurs d’université, étaient déjà liés entre eux par une réelle amitié. C’est cela qui n’est pas seulement le secret de la réussite mais aussi de la voie réalisable pour arriver à donner une contribution de vraie fraternité. Le Maire de la Commune aussi, qui a mis au service de l’événement des groupes folkloriques, a révélé qu’il voyait dans la communauté, une ‘’nouvelle âme’’. Le curé de la paroisse a souligné la manière efficace d’évangéliser qu’il avait expérimentée. Un des organisateurs me disait : « Nous n’avons eu aucune aide financière politique ou d’institutions : tout est cadeau. La rencontre n’a pas coûté un centime : autant pour les chaises que pour les stands et les tables. Ici, comme tu le vois, tous se retrouvent frères, parce que dans les villages, le rapport humain, l‘amitié, c’est la force gagnante. Dans les villes, ce sont des manières de se rencontrer différentes. On crée des cercles, des clubs selon l’intérêt, des lieux de détente… mais les gens sont isolés. Les habitants d’un même immeuble ne se connaissent pas. Nous sentons que les habitants des campagnes peuvent donner une contribution au pays, ils peuvent en être l’âme. L’agriculteur, grâce au contact qu’il a avec la nature, nourrit une âme religieuse et connaît la valeur et le prix de chaque chose et reconnaît dans l’homme, la sacralité à laquelle le pape François fait continuellement allusion. Cette rencontre nous semble être un petit pas, non seulement pour l’Église elle-même mais aussi pour la société ». Csaba Böjte (ofm), un franciscain de la Transylvanie (Roumanie), bien connu non seulement dans sa terre mais aussi en Hongrie, et dans l’est européen où, avec la collaboration de volontaires, il accueille depuis 1992, des enfants et des adolescents avec des situations familiales difficiles. Aujourd’hui, les maisons sont au nombre de 82 et accueillent 2500 enfants. L’expérience de Sándor est un caillou jeté dans l’eau qui, avec ses vagues, s’élargit, s’élargit . Tanino Minuta

Journée Mondiale des Droits des Enfants

Le 20 novembre est le jour où l’Assemblée Générale des Notions Unies adopta en 1959, la Déclaration des Droits de l’enfant et approuva en 1989, la Convention internationale sur les droits de l’enfance et de l’adolescence. Construite en harmonisant différentes expériences culturelles et juridiques, la Convention énonce pour la première fois, en forme cohérente, les droits fondamentaux à reconnaître et à garantir à tous les enfants du monde. Ils sont au nombre de quatre, les droits fondamentaux explicités dans le document : manque de discrimination, intérêt supérieur, vie, survie et développement et enfin, écoute dans tous les processus décisionnels. La Convention prévoit aussi un mécanisme de contrôle sur l’action des États, qui doivent présenter un rapport périodique sur son actualisation sur son propre territoire. Selon l’Unicef, chaque année, des millions d’enfants continuent à être victimes de violence : abus, abandon, exploitation, guerres, discriminations. Beaucoup a déjà été fait, mais il y a encore beaucoup à faire pour une réelle application de ces principes.

Nous, l’Église

Nous, l’Église

“Si deux ou trois, se réunissant au nom de Jésus, appellent Jésus et Christ est au milieu d’eux, ceux-ci composent sans nul doute une société parfaite : deux hommes et l’Homme-Dieu, et voici comme un embryon de société humaine et divine : l’Église. Mais il est important de remarquer qu’il demande ce fait de se réunir, c’est-à-dire se mettre ensemble ; ce « dialogue » comme le dit la philosophie sociale d’aujourd’hui. Là où quelqu’un reste tourné vers lui-même, d’une manière individualiste, ségrégué des autres, il arrive ce qui se passe avec un pôle qui n’a pas de contact avec l’autre pôle : il ne génère pas de lumière. Comme la grâce de Dieu emploie aussi des moyens humains pour passer, et aussi des moyens naturels : l’eau (Baptême), le pain (Eucharistie) etc…, presque pour promulguer et répéter l’incarnation, ainsi, en mettant à côté de l’homme, le frère, cela déclenche l’amour : cela allume la lumière sur la terre, qui est le Christ, l’Amour, et ouvre l’accès à la source. Venu rompre l’isolement, qui accroît l’angoisse de l’exil, Jésus n’a pas constitué des individualités mais une société, c’est-à-dire une cohabitation organique : pour laquelle, comme pour toute forme de vie, il a déposé cette loi, l’amour. Pour aimer il faut être au moins à deux ; et pour s ‘associer l’un l’autre, il faut aimer. Puisque « l’amour vient de Dieu » (1 Jn.4,7) aimer signifie faire vivre Dieu en nous : mettre Dieu parmi nous. Aimer donc, et donc le fait de mettre en commun (communiquer) la propre âme avec l’âme de la personne aimée, ne sert pas tellement pour en tirer de la joie et de la paix pour soi ou pas tellement pour donner de la paix et de la joie à l’autre, mais bien pour que vive Dieu entre les deux âmes : et donc le couronnement de l’amour c’est se faire un, l’Un qui est Christ : on arrive ainsi à construire en celui qui aime et en celui qui est aimé, le Christ mystique. Avec cette construction, nous espérons accomplir la plénitude du Christ : à faire le Christ total. De la sorte, qui aime une personne, en Christ, fait circuler l’Esprit Saint, entre soi et l’autre ; et c’est l’Esprit lui-même qui circule entre du Père au Fils : c’est donc se mettre à vivre en eux la vie de la Sainte Trinité. Et alors on voit que, pour toutes les vingt-quatre heures de la journée nous accomplissons contemporainement une autre œuvre mystérieuse, immense dans la profondeur de l’Esprit : la construction, pierre par pierre, de l’Église, comme Corps mystique de Christ ; et en cela, nous collaborons avec Dieu, tandis que nous en utilisons les forces et nous en vivons la vie : et entre-temps, nous réalisons la communion des saints. Dans une telle entreprise, chacun est Christ pour son frère : et chaque frère est Christ pour chacun. Cette société avec la Trinité est l’Église : et s’aimer en Christ est vivre avec l’Église, vivre l’Église et en même temps la compléter, en arrivant à la plénitude de celle-ci. La perfection du christianisme consiste dans le fait de comprendre et surtout de vivre le Corps mystique, dont le fonctionnement ordinaire dépend, proportionnellement, de la propre hygiène de vie de tous les membres : et s’il y introduit la santé, les frères eux aussi se réjouissent ; s’il inocule des toxines, les autres souffrent aussi. Ni les discours, ni les lamentations ne soignent les maux dans le corps de l’Église : mais la propre sainteté, et c’est-à-dire les globules sains, que chaque cellule émet dans l’appareil circulatoire commun. Le Corps mystique réagit sur le corps social comme l’âme sur le corps. Tout le bien que le Corps mystique réalise sur terre est esprit de Dieu qui s’insère dans l’humanité : c’est Dieu qui vit parmi les hommes et les récupère à lui. Mais oui que l’Église est le véhicule pour ramener la création au Créateur.”   Igino Giordani, La divina avventura, Città Nuova, Rome, 1993, p.47-64.

Journée Mondiale des Pauvres

Le dimanche 18 novembre on célèbre la deuxième Journée Mondiale des Pauvres, instituée par le Pape François en 2016, au terme du Jubilé de la Miséricorde, intitulée:”Ce pauvre crie et le Seigneur l’écoute” (Ps 34,7) Le Pape écrit dans le texte prévu à cette occasion:” Ce Psaume nous permet aujourd’hui aussi, en présence des nombreuses formes de pauvreté, de comprendre qui sont les vrais pauvres vers lesquels nous sommes appelés à tourner notre regard. […]  Qu’est-ce qu’exprime le cri du pauvre sinon sa souffrance et sa solitude, sa désillusion et son espérance? Nous pouvons nous demander: comment donc ce cri, qui monte jusqu’au cœur de Dieu, ne réussit-il pas à arriver à nos oreilles et nous laisse indifférents et impassibles? Cette Journée nous appelle à un sérieux examen de conscience pour comprendre si nous sommes vraiment capables d’écouter les pauvres”. A l’occasion de cette Journée des Pauvres se répète l’invitation à ouvrir nos maisons en partageant notre repas de manière simple et fraternelle, en signe de proximité et pour remédier aux nombreuses formes de pauvreté qui sont sous nos yeux.

Une bienheureuse pour notre époque

Une bienheureuse pour notre époque

En avance de quelques jours sur la date établie par la fête liturgique, fixée au 29 octobre, trois cents jeunes et juniors, le long des routes d’Acatzingo, dans l’État de Puebla, au Mexique, ont défilé dès le matin en honneur de la bienheureuse Chiara Luce Badano, la ‘’bienheureuse de notre époque’’. Entre musique et danses, le 20 octobre dernier, a ainsi commencé, sous l’enseigne de la joie et des décibels, la célébration organisée par la communauté des Focolari avec la participation de cinq groupes des écoles du lieu. Depuis 2012, dans la cité-pilote ‘’El Diamante’’, cœur battant de la communauté, une chapelle a été intitulée à la jeune, béatifiée en 2010. De là, la proposition contagieuse d’une pleine et joyeuse adhésion à la volonté de Dieu – ‘’un splendide dessein qui, peu à peu se révèle à moi’’, selon les propres paroles de Chiara Luce elle-même – qui recueille chaque année de nombreux jeunes. En faisant participer ‘’la tête, le cœur, les mains’’. En s’inspirant des paroles du Pape François, qui également au cours du récent Synode a indiqué beaucoup de jeunes comme modèles de sainteté, les jeunes impliqués ont fait connaître des pensées et des moments de la vie de Chiara Badano, dans un climat de fête et d’amitié. A quelques kilomètres à peine de ‘’El Diamante’’dans la ville d’Acatzingo, meurtrie ces derniers mois par une vague de violence, les spectateurs ont été invités à participer à une initiative, celle de ‘’lancer le dé de l’amour’’. Comme dans de nombreux autres pays du monde, le geste, porteur d’une forte importance symbolique, représente une invitation à chacun et à la population, à entreprendre des initiatives de paix. Les célébrations ont ensuite été poursuivies dans la cité-pilote, avec un programme de danses, de musique, de théâtre, de témoignages de vie et de jeux préparés par les jeunes eux-mêmes qui participent à l’école de formation, programme suivi par plus de cinq cents personnes. ‘’Chiara Luce est pour nous comme un phare qui nous pousse à vivre pour un grand idéal’’. D’autres collèges et écoles d’Acatzingo ont déjà adhéré au projet en vue des futures célébrations. Mariapolis El Diamante, 20 octobre 2018

La valeur de la Philosophie

Depuis 2002, chaque année, le troisième jeudi de novembre est devenu la Journée Mondiale de la Philosophie. Lors de sa proclamation, l’UNESCO a souligné l’importance de son rôle pour le développement de la pensée humaine. Aussi Irina Bokova, ex Directrice Générale, a-t-elle précisé:”La réflexion philosophique est un appel à l’humilité, à la réflexion et au dialogue raisonné, pour construire ensemble des  aux défis qui échappent à notre contrôle […] Plus les difficultés sont grandes, plus la philosophie est utile pour donner du sens aux questions concernant la paix et le développement durable”. A l’occasion de cette journée, tous les partenaires de l’Unesco –  Gouvernements nationaux, institutions et organismes publics, ONG, universités, écoles, mais aussi les citoyens et les associations – sont appelés à conduire une libre réflexion collective, argumentée et documentée sur les défis de notre époque. La valeur authentique de la philosophie – a affirmé Moufida Goucha, ancien responsable de la “Section Sécurité humaine, démocratie et philosophie”, à l’occasion de la première Journée –  consiste à “établir un dialogue qui ne doit jamais s’interrompre sur l’essentiel, avec comme objectif de nous restituer une grande partie de la dignité humaine, quelle que soit notre condition”.

Fuyant la faim

D’après les dernières estimations, ils seraient plus de 440 mille, des plus de 2 millions et 300 mille personnes enfuies du Venezuela, de 2014 à aujourd’hui, les gens qui ont passé la frontière avec le Pérou. Ils y arrivent après un voyage exténuant, avec beaucoup d’inconnues sur le futur et au milieu de mille dangers, parmi lesquels aussi dernièrement, celui de la nécessité de traverser un fleuve à la frontière. « Si l’eau est trop haute et qu’ils n’y arrivent pas, ils sont chargés sur les épaules d’un homme, en payant naturellement ». Une fois de plus, c’est Silvano, de la communauté des focolari de Lima qui écrit : « Dès le début de cet exode d’ ‘’arrivées forcées’’ nous avons commencé à nous occuper de l’accompagnement d’un nombre toujours plus élevé de personnes. Jusqu’à présent, elles sont une soixantaine, les personnes avec lesquelles on a un contact personnel. Dans le sens spirituel, humain et professionnel ». La situation de celui qui arrive est extrêmement difficile : « Ils ne possèdent que les habits qu’ils ont sur eux. Et ils ont froid, car malgré le fait que le printemps soit commencé, les températures sont encore froides. Nous avons vu l’émotion dans leurs yeux, lorsqu’ils ont trouvé les vêtements mis à leur disposition à travers une communion des biens ». Les centres opérationnels d’accueil sont au nombre de deux : le focolare de Lima et le ‘’Centre Fiore’’ à Magdalena del Mar, dans la province de la capitale. « Ici sont accueillis trois noyaux familiaux parmi lesquels celui d’Ofelia, que de nombreux vénézuéliens enfuis au Pérou appellent désormais ‘’la mère’’. Pendant le premier quadrimestre de cette année – raconte Silvano – nous avons été en contact avec une psychologue, Irene, qui elle aussi a débarqué depuis quelques mois. Invitée dans notre siège opérationnel, qui est en fait le focolare, elle avait porté avec elle ses parents et quelques amis. A cette occasion, elle avait connu l’esprit qui anime le focolare, et en connaissant les nécessités de nombreux de ses concitoyens, à traiter le traumatisme subi, elle s’est offerte de proposer gratuitement son service en tant que psychologue à ceux qui en ont fait la demande. Un petit projet a tout de suite été mis sur pied, comme réponse immédiate à la promesse évangélique ‘’Donnez et il vous sera donné’’ ». Après une conférence sur le thème des émotions, tenue par Irene le mois de juillet dernier, suivie quelques semaines après par un second workshop, nous avons ouvert un cabinet de consultation dans un local du ‘’Centre Fiore’’ de Magdalena del Mar. « Le ‘’Projet de développement psycho-émotionnel pour des populations vulnérables’’ est né ainsi, afin de répondre à la massive réalité migratoire que nous sommes en train d’affronter. Dans la présentation du projet, qui s’adresse d’une manière particulière aux catégories les plus fragiles, comme les femmes, les enfants, les jeunes et les personnes âgées – explique Silvano – on comprend que ‘’fournir les instruments pour faire face à la situation et permettre de s’intégrer’’ avec la communauté péruvienne, ‘’est un impératif’’. Pour cela, le projet, comme c’est écrit, rentre dans les objectifs des focolari, afin de ‘’collaborer à la construction d’un monde plus uni, guidé par la prière de Jésus au Père (Que tous soient Un, Jn, 17,21), dans le respect et l’appréciation de la diversité en privilégiant le dialogue comme méthode et l’engagement constant à construire des ponts et des relations de fraternité entre individus, peuples et domaines culturels’’. Les cas les plus communs sur lesquels on a pu intervenir sont les formes de dépression développées dans des situations de précarité, ou d’anxiété générée par les préoccupations pour survivre, des mauvais traitements subis, ou encore des troubles dans le développement. Le projet offre un support une information, une éducation, avec des parcours individuels ou de groupe, des conférences sur les thèmes du contrôle émotionnel, de la violence de genre, de l’estime de soi, de l’amour pour soi-même et pour les autres, sur les stratégies de coaching ». Quelques-unes des personnes suivies ont trouvé du travail, d’autres en cherche encore un, d’autres encore ont le projet de rentrer dans leur pays d’origine ou de chercher une autre destination. « Jusqu’à présent, au total, ont été réalisées 35 sessions d’attention et de soins psychologiques. Grâce à l’aide d’amis, de parents, et de toute la communauté, nous comptons continuer à offrir ce service gratuit aux migrants vénézuéliens en difficulté ».