Mar 17, 2015 | Non classifiƩ(e)
«Très chers Gen,
Peut-être souhaiteriez-vous connaître une parole qui en vaut la peine : une parole qui exprime tout, qui résume la vérité, qui peut vous fournir une recette pour la vraie vie.
Cāest ce sur quoi je mĆ©dite ces jours-ci.
Eh bien, Gen, je suis arrivĆ©e Ć la conviction quāil nāexiste pas de chemin plus sĆ»r, pour parvenir Ć la vie parfaite, que celui de la souffrance que l’on Ć©treint avec amour.
Cāest ce qu’ont pensĆ© les Saints, tout au long des siĆØcles.
Chacun d’eux a voulu suivre JĆ©sus, et Lui, il a parlĆ© clairement : Ā« Si quelquāun veut venir Ć ma suite, quāil se renie lui-mĆŖme et prenne sa croix, et quāil me suive Ā». (Marc 8, 34)
Ā«ā¦Quāil prenne sa croix Ā».
Pour Le suivre, Lui qui est Parfait, chacun nāa d’autre moyen que celui d’accueillir dans son cÅur sa propre croix et ses propres souffrances.
Nous en avons tous. Eh bien ! Levons-nous le matin avec un cÅur transformĆ©. Nous le savons bien, nous voudrions tous Ć©loigner la souffrance, la mettre de cĆ“tĆ©, lāoublier. LāĆŖtre humain est ainsi fait. Mais pas le chrĆ©tien. Ćtant disciple de JĆ©sus, il sait reconnaĆ®tre que la souffrance est prĆ©cieuse, quāil lui faut lāaccepter, comme lāa fait JĆ©sus avec sa croix, et il lāĆ©treint avec tout lāĆ©lan de son cÅur.
Qu’en rĆ©sultera-t-il ? Quel en sera le fruit ?
Toutes les vertus apparaƮtront : la patience, la puretƩ, la douceur, la pauvretƩ, la tempƩrance etc.
Et avec toutes les vertus, la perfection et la vraie vie.
Vous ĆŖtes d’accord ?
Chaque personne qui veut atteindre un but, doit se soumettre à des entraînements, des sacrifices, des efforts.
Notre objectif est JƩsus.
Pour Le suivre il nous faut dĆ©couvrir la valeur de la souffrance et l’aimer.
Ciao Gen, tous mes souhaits pour que vous sachiez ĆŖtre dignes de LuiĀ».
Chiara Lubich
(extrait de lāĆ©ditorial de āGenā, octobre – novembre 1979)
.centrochiaralubich
Mar 17, 2015 | Focolare Worldwide

6 semaines de prĆ©paration, 34 acteurs sur scĆØne, et 250 spectateurs. 36 mille roupies rĆ©coltĆ©es, lāĆ©quivalent dāenviron 500 euros, pas si mal si lāon pense que la somme permettra Ć plus ou moins 10 enfants de la ville de participer au programme de 5 jours qui se dĆ©roulera Ć Mumbai.
Le mouvement des Focolari est prĆ©sent en Inde depuis 1980. Aujourdāhui des centres sont ouverts Ć Mumbai, Bangalore, Goa et New Delhi avec leurs activitĆ©s propres : mariapoli, rencontres mensuelles pour adultes, familles et jeunes. Dans diffĆ©rentes villes – Vasai, Pune, Panjim, Margao, Vasco, Trichy ā des groupes de personnes sāactivent autour de lāesprit des Focolari.
Cette annĆ©e, un grand but se dessine Ć lāhorizon : la Semaine Monde Uni (SMU), rendez-vous annuel des Jeunes pour un Monde Uni qui a comme objectif de rendre visibles les nombreux pas rĆ©alisĆ©s sur le chemin vers la fraternitĆ© dans les diffĆ©rentes parties du monde.
La SMU 2015 passe par lāInde. Comme lāannĆ©e derniĆØre en Afrique, autour du concept de Ubuntu, cette fois-ci cāest le subcontinent berceau dāune Ć©norme variĆ©tĆ© ethnique et religieuse qui accueillera lāĆ©vĆ©nement central de la semaine Ć Mumbai, du 27 avril au 1er mai, et la conclusion Ć Coimbatore, dans le Tamil Nadu (sud de lāInde), le 4 mai.
Coimbatore avait dĆ©jĆ accueilli en 2009 le āSuper congrĆØs Gen 3ā, avec des adolescents du monde entier et la collaboration du mouvement gandhien Shanti Ashram.
On peut imaginer le travail Ʃnorme de prƩparation des moindres dƩtails. Cette fois-ci toute la communautƩ des Focolari sur place a dƩcidƩ de se retrousser les manches et de soutenir les jeunes dans cette initiative.
Une premiĆØre rĆ©alisation justement a Ć©tĆ© le musical Ā« le ruisseau dans la forĆŖt Ā», reprĆ©sentĆ© le 22 fĆ©vrier dernier. Une histoire Ć©crite Ć partir du message dāunitĆ© que les Gen4 (les enfants du mouvement des Focolari) transmettent aussi dans leurs chansons. Des heures de rĆ©pĆ©titions, avec lāenthousiasme et lāengagement des enfants, et quelques inconvĆ©nients : la veille du musical deux dāentre eux tombent malade avec une forte fiĆØvre et les auteurs ont dĆ» changer le texte !
āMes enfants sont super contents ! ā explique une maman ā ils ont rencontrĆ© de nouveaux amis et me disent quāils ont dĆ©jĆ la nostalgie des rĆ©pĆ©titions. Ća leur manque plus que les amis dāĆ©cole parce que, me disent-ils, nous avions tellement de joie Ć nous retrouver, si diffĆ©rente de celle quand nous rencontrons les copains de classe Ā».
Ā« MĆŖme si les enfants ont des talents, pour chanter ou pour danser ā raconte une maman ā il est beau de voir ces talents utilisĆ©s pour une activitĆ© aussi belle, avec des valeurs Ā».
ą¤ą¤¾ą¤°ą¤¤ ą¤ą„ ą¤ą¤° ą¤øą„ ą¤ą¤Ŗ ą¤øą¤ą„ ą¤ą„ बधाठ(Bharat ki ora se aap sabhi ko badhai)
Ć tous une grande salutation de lāInde !
Mar 16, 2015 | Focolare Worldwide
La āRĆØgle dāorā Ā« Fais aux autres ce que tu voudrais quāon te fasse Ć toi-mĆŖme Ā» Ā« Mt VII,12), que propose l’Evangile, est prĆ©sente aussi dans lāIslam et dans les autres religions. Lorsquāelle est mise Ć la base de chaque relation, elle engendre ā comme cela sāest produit sur ces terres – un amour qui suscite un fĆ©cond Ā« dialogue de la vie Ā» avec chaque personne que lāon rencontre. Un dialogue tissĆ© de petits gestes, dāattention Ć lāautre, de respect, dāĆ©coute. Cāest cet amour concret du prochain qui a permis que naisse au Maroc quelques communautĆ©s focolari, où lāamour et le respect lāemportent sur les diffĆ©rences de culture, de tradition et de religion. Voici quelques extraits du Journal de bord Ć©crit par Claude, accompagnĆ© de Ivano, en visite auprĆØs de ces communautĆ©s, fin janvier et dĆ©but fĆ©vrier dernier.FĆ©vrier 2015
“Nous sommes Ć Fez, ville impĆ©riale, trĆØs fiĆØre de sa tradition hautement spirituelle. De nombreux Ć©tudiants subsahariens viennent y faire leurs Ć©tudes supĆ©rieures. Ils frĆ©quentent volontiers la paroisse francophone et son curĆ©, le PĆØre Matteo, qui māa demandĆ© de faire la catĆ©chĆØse sur les sacrements Ć une vingtaine dāentre eux, lāoccasion de vivre ensemble un Ć©change profond et convivial.
Le groupe Parole de Vie (focolari) de la paroisse a rĆ©uni une trentaine dāĆ©tudiants en mĆ©decine, chimie, informatique, y compris les cinq venus de Rabat. Ensuite dĆ®ner chez les Petites SÅurs de JĆ©sus qui vivent en plein cÅur de la mĆ©dina : Lucile raconte son expĆ©rience Ć lāhĆ“pital.
ArrivĆ©e Ć Tanger pour rencontrer le petit groupe dāune quinzaine de personnes, musulmans et chrĆ©tiens, qui vivent la spiritualitĆ© de lāunitĆ©.
SoirĆ©e avec un couple qui nous considĆØre dĆ©sormais plus proches que leurs frĆØres de sang. Lui a Ć©tĆ© affectĆ© par son travail cette annĆ©e loin de sa femme, Ć 24h de route, mais cet Ć©loignement a Ć©tĆ© finalement bĆ©nĆ©fique car ils ont dĆ©couvert le positif lāun de lāautre.
Amaury māappelle pour voir le bureau où il donne des cours dāinformatique Ć trois jeunes migrantsā¦
DĆ©jeuner chez Mohamed, sa femme souhaite approfondir la spiritualitĆ© de lāunitĆ©. Elle raconte son expĆ©rience avec le gardien de lāimmeuble où elle travaille qui ne la saluait plus : il voulait quāelle lui rapporte de lāhuile de sa patronne espagnole quand elle nāĆ©tait pas lĆ . Refus de sa part, car lāhuile ne lui appartient pas. Mais peu aprĆØs elle reƧoit un litre dāhuile dāolive de sa mĆØre, le Ā« mot du jour Ā» invite Ć partager : elle lui apporte la bouteille en lui expliquant que cette huile est Ć elle et quāelle peut donc en faire ce quāelle veut. Lāhomme nāen revient pas et se confond en excuses. La rĆ©conciliation est faite.
Fawzia nous rejoint : elle a fondĆ© une petite Ć©cole dans un quartier pauvre de la pĆ©riphĆ©rie. Elle raconte que lāĆ©picier dāĆ cĆ“tĆ© se met devant lāentrĆ©e pour dire aux mamans dāinscrire leurs enfants dans une autre Ć©cole qui vient dāouvrir, alors que lāan dernier elle avait accueilli son fils. Elle ne lui en veut pas : un jour elle lui demande ce quāil avait contre elle, mais pas de rĆ©ponse. Elle a su quāil agissait ainsi parce quāil avait obtenu deux places pour ses enfants dans cette nouvelle Ć©cole, dont une gratuite, Ć condition de ramener les enfants qui voudraient sāinscrire chez Fawzia.
Fawzia est toute contente des fruits de son travail : ce premier semestre, ses Ć©lĆØves de lāan passĆ©, qui ont rejoint lāĆ©cole primaire publique du quartier, comptent tous parmi les meilleurs. On lāaccompagne au garage de son mari associĆ© avec le propriĆ©taire du local, tout content de nous le montrer. Puis on rencontre son frĆØre qui vient dāavoir une voiture dāoccasion, mais il doit remplacer le pare-brise : il a voulu aider une femme Ć¢gĆ©e en prenant ses sacs du marchĆ©. Au retour il la retrouve sur la route en train de lancer une pierre pour Ć©loigner un chien, mais celle-ci vient casser le pare-brise de sa voiture. La vieille dame est dĆ©solĆ©e et veut lui donner le peu dāargent qui lui reste, mais il lui pardonne et lui dit quāil trouvera un moyen pour le remplacer.
SoirĆ©e rencontre avec des familles ā¦. Avant de se quitter Ahmed nous invite Ć rester dormir chez lui. On accepte, Ahmed est trĆØs content. On passe la soirĆ©e avec sa famille, il va chercher un tagine viande.
Dimanche aprĆØs-midi, rencontre dĆ©tente chez Fawzia avec toute sa famille. Promenade autour de la maison, projection de quelques photos des amis dāAlgĆ©rie. Fawzia nous raconte que sa grand-mĆØre accueille tout le monde chez elle. MĆŖme si elle nāa pas grand-chose, elle partage tout. Elle reƧoit aussi beaucoup de cadeaux. Ses propres enfants ne viennent presque pas la voir Ć cause de leur pĆØre qui a perdu la tĆŖte, mais elle prend un jour par trimestre pour leur rendre visite malgrĆ© lāavis contraire de ses voisins. Elle dit quāelle fait tout pour Dieu et pour elle-mĆŖme.
Visite Ć lāĆ©cole de Fawzia. Le quartier grouille dāenfants qui jouent dans des rues boueuses et chaotiques. Les maisons y poussent comme des champignons. Toute joyeuse elle raconte que deux enfants lui demandent de sāinscrire Ć son Ć©cole qui a trĆØs bonne rĆ©putation dans le quartier. Six jours aprĆØs, trois autres nouvelles inscriptions !
Retour par Casablanca. SoirĆ©e avec Susana, Mohammed et Nadedj. Demain je rentre en AlgĆ©rie et Ivan rejoindra lāItalie, tous deux enrichis de la rencontre avec ces personnes qui sāengagent Ć vivre au quotidien pour un monde plus uniā.
Mar 15, 2015 | Focolare Worldwide
SOR pour School for Oriental Religions ( Ecole pour les religions orientales). Cela a Ć©tĆ© une des idĆ©es typiques de l’aspect gĆ©nial du charisme de Chiara LubichĀ Ā», Ć©crit sur son blog, Roberto Catalano, co-responsable du Centre pour le dialogue interreligieux du Mouvement des Focolari.
ArrivĆ©e presque au terme de son voyage en Asie en janvier 1982, la fondatrice du Mouvement des Focolari lanƧa une idĆ©e qui paraissait ĆŖtre presque un rĆŖve. Il s’agissait de commencer , dans la citadelle des Philippines, Tagaytay, point de rĆ©fĆ©rence pour les Focolari en Asie, des cours de formation qui permettent aux catholiques de s’ouvrir, prĆ©parĆ©s d’une faƧon adĆ©quate, au dialogue avec des fidĆØles d’autres religions. Chiara Lubich arrivait du Japon où elle avait eu l’occasion, sur invitation du rev. Nikkyo Niwano, fondateur de la Rissho- Kosei-kai, mouvement de renouvellement bouddhiste japonais, de parler de son expĆ©rience chrĆ©tienne Ć des milliers de bouddhistes. L’impact avait Ć©tĆ© fort, non seulement pour les bouddhistes qui Ć©coutaient une femme catholique qui parlait dans le Temple SacrĆ© en face de la grande statue de Bouddha, mais pour Chiara elle-mĆŖme. A l’arrivĆ©e dans les Philippines, pays chrĆ©tien de l’Asie, elle avait eu l’intuition de la nĆ©cessitĆ© de lancer le Mouvement des Focolari, particuliĆØrement celui de ce continent, Ć dialoguer avec les bouddhistes, les musulmans et les hindous. Mais elle avait aussi cueilli la nĆ©cessitĆ© de se prĆ©parer d’une maniĆØre adĆ©quate pour une tĆ¢che engageante qui ne devait pas aller au dĆ©triment des identitĆ©s religieuses de chacun. AprĆØs avoir communiquĆ© son rĆŖve Ć quelques-uns des responsables du Mouvement, une personne avait offert une maison qui pouvait accueillir des professeurs et de brefs cours.
C’est ainsi qu’est nĆ©e la S.O.R. qui, au cours de ces trois dĆ©cennies, a proposĆ© des week-end de formation Ć des chrĆ©tiens de l’Asie Ć propos de sujets qui concernent les diffĆ©rentes religions. A partir de 2009, ensuite, avec la diffusion de tensions religieuses et du fondamentalisme, on a pensĆ© affronter des thĆØmes spĆ©cifiques, transversauxĀ : Dieu dans les traditions asiatiques, le commandement de l’amour, le rĆ“le des Ćcritures Saintes, et cette annĆ©e, la place et la signification de la souffrance.
Du 26 fĆ©vrier au 1er mars, la Citadelle Pace (Tagaytay) a accueilli ainsi environ 300 personnes provenant pour la plus grande partie, des Philipines, mais aussi avec des dĆ©lĆ©gations du Pakistan, de l’Inde, Myanmar, ThaĆÆlande, Vietnam, Hong Kong, TaĆÆwan, IndonĆ©sie, Japon et CorĆ©e. Ils sont presque tous catholiques, mais trois bouddhistes, membres actifs des Focolari, ont voulu ĆŖtre prĆ©sents, venant du Japon et de la ThaĆÆlande. Le sujetĀ : Le sens de la souffrance dans les religions asiatiquesĀ : hindouisme, bouddhisme, islam, christianisme. L’objectifĀ : mettre en Ć©vidence la valeur et la signification que les traditions respectives donnent Ć la douleur en gĆ©nĆ©ral, celle physique, comme celle spirituelle et psychique ou celle provoquĆ©e par des dĆ©sastres naturels.
Les prĆ©sentateurs Ć©taient experts des diffĆ©rents secteurs, trois Ć©vĆŖques aussi Ć©taient prĆ©sents (Roberto Mallari, de S. JosĆ© Nueva Ecija dans les Philippines, Brenan Leahy, de Limerick en Irlande et Felix Anthony Machado de Vasai en Inde) et un professeur amĆ©ricain expert en bouddhisme ( Donald Michell de la Purdue University) reliĆ© via skype. L’Ć©cole a ensuite offert l’occasion de partager des expĆ©riences de dialogue dans des pays où les chrĆ©tiens sont une petite minoritĆ©, comme en Inde, en ThaĆÆlande, au Japon, ou Ć TaĆÆwan.
« Ils sont venus pour apprendre Ć dialoguer avec les autres religions, mais ce qu’ils ont dĆ©couvert a Ć©tĆ© le christianisme dans sa dimension la plus profonde et en mĆŖme temps, ouvert Ć tous ceux qui se rencontrent, peu importe Ć quelle foi ils appartiennentĀ Ā» conclut Catalano. Chiara a compris la nĆ©cessitĆ© de former les chrĆ©tiens au dialogue dans un continent qui vit dans un kalĆ©idoscope de fois. Un dialogue qui ne relativise pas ni nāaplatit, où chacun doit ĆŖtre lui-mĆŖme et, en rencontrant l’autre, doit redĆ©couvrir ses propres racines.
Ā
Mar 14, 2015 | Focolare Worldwide

Margarita Stolbizer
LāAmĆ©rique Latine est faite dāunitĆ© et de diversitĆ© et ce qui la rend forte, cāest son parcours vers lāintĆ©gration. Cet objectif, qui nāest sans doute pas encore atteint, repose sur une unitĆ© de sentiments, dāĆ©motions, de liens fraternels, relevant tous dāune histoire commune.
Cāest la vision prophĆ©tique dontĀ Chiara Lubich a eu lāintuition pour cette rĆ©gion du monde et cāest vers elle que nous nous acheminons tant bien que mal.
En AmĆ©rique Latine les dĆ©mocraties, mĆŖme si elles se sont peu Ć peu consolidĆ©es grĆ¢ce Ć des processus de dĆ©mocratisation post-dictatoriaux et dāintĆ©gration rĆ©gionale, nāont pas suivi, pour ce qui est de la qualitĆ©, une courbe de progression linĆ©aire. LāAmĆ©rique Latine doit affronter un avenir incertain et complexe. La croissance Ć©conomique des derniĆØres annĆ©es nāest pas parvenue Ć Ć©radiquer complĆØtement la pauvretĆ©, ni Ć rĆ©soudre les problĆØmes dāinĆ©galitĆ© sociale et dāinsĆ©curitĆ©.
Et cāest ici que vient en Ć©vidence le lien Ć©troit qui existe entre la politique et lāidĆ©e de fraternitĆ©. LāidĆ©e de fraternitĆ©, dont Chiara Lubich a particuliĆØrement tĆ©moignĆ© et quāelle a enseignĆ©e, est en rapport avec deux Ć©lĆ©ments essentiels de la politique. Le premier est lāidĆ©e dāune politique conƧue comme un projet collectif de lāAmĆ©rique Latine qui aille au-delĆ de nos individualitĆ©s, qui implique une dĆ©marche de communion, un acte de fraternitĆ©, parce que fondĆ© sur la reconnaissance de lāautre, sur le respect de la diversitĆ©. Le dialogue est lāoutil principal pour faire avancer un tel projet.
Le second Ć©lĆ©ment est la perspective Ć moyen terme. LāidĆ©e de travailler Ć des actions dont on ne verra peut-ĆŖtre jamais les fruits est la plus noble attitude qui tĆ©moigne de la grandeur de la politique.

Cristina Calvo
Chiara Lubich a fait naĆ®tre, non seulement en AmĆ©rique Latine mais dans le monde entier, de nombreuses initiatives dans quatre domaines : LāEtat, les organismes sociaux, le secteur privĆ© et celui de la connaissance.
LāaccĆØs aux droits fondamentaux, Ć lāĆ©ducation et au travail, ont Ć©tĆ© et doivent Ć nouveau ĆŖtre les piliers de la construction dāune identitĆ© nationale.
Les institutions doivent ĆŖtre considĆ©rĆ©es non comme des monuments, mais comme des milieux où sont garantis les droits des personnes, où lāon rend opĆ©rationnel lāexercice de ces mĆŖmes droits, afin quāils ne se rĆ©duisent pas Ć de belles dĆ©clarations de principe, mais puissent ĆŖtre rĆ©ellement appliquĆ©s.
Chiara Lubich a aussi contribuĆ© Ć mettre en Ć©vidence la dimension Ć©thique de la politique. LāĆ©thique implique la transparence et elle est directement liĆ©e Ć lāidĆ©e de fraternitĆ© : elle permet de sāindigner autant de la corruption que de la pauvretĆ© ou des inĆ©galitĆ©s.
Nous sommes certains que lāAmĆ©rique Latine, du point de vu politique, doit retrouver un modĆØle et un projet de dĆ©veloppement Ć©conomique productif basĆ© sur lāintĆ©gration sociale, qui garantisse lāaccĆØs aux droits humains dans leur intĆ©gralitĆ©, qui promeuve et favorise des conditions de vie dignes.
Nous avons besoin de retrouver un leadership fiable, clairvoyant et exemplaire. Nous insistons particuliĆØrement sur lāidĆ©e dāexemplaritĆ© qui ne se rĆØgle ni avec de lāargent, ni en achetant les consciences, mais au contraire par un choix de conduite. Une exemplaritĆ© qui ne peut ĆŖtre le fait des individus seulement, mais qui doit tout autant aussi se doter dāun leadership favorisant les dynamiques collectives et participatives.
Un projet de dĆ©veloppement qui ne se donne pas comme prioritĆ© la rĆ©solution des problĆØmes des secteurs les plus vulnĆ©rables et les plus pauvres nāen nāest pas un.
Il faut aussi retrouver lāidĆ©e de fraternitĆ© comme valeur prioritaire au regard de la gestion du bien public. Il est impĆ©ratif de retrouver une politique de convictions. Cela suppose dāaccepter la diversitĆ©.
En Argentine et dans le reste de lāAmĆ©rique Latine nous avons besoin de retrouver confiance et tout particuliĆØrement une culture des valeurs, des valeurs Ć©thiques qui sāincarnent dans la pratique et dans la rĆ©flexion politique. Et nous rejoignons ici les principes et le tĆ©moignage de vie de Chiara Lubich dont nous cĆ©lĆ©brons aujourdāhui la mĆ©moire. Pour lāAmĆ©rique Latine, Chiara conjugue charisme, savoir, leadership, action et destinĆ©e des peuples. Une destinĆ©e et un engagement qui nous mobilisent.
Margarita Stolbizer (1) et Cristina Calvo (2)
(1) Avocate argentine, dĆ©putĆ©e nationale, prĆ©sidente du Parti GĆ©nĆ©ration pour la Rencontre Nationale ā GEN et candidate du centre-gauche Ć lāĆ©lection prĆ©sidentielle 2015 de la RĆ©publique Argentine.
(2) Economiste argentine, dirige la parti GĆ©nĆ©ration pour la Rencontre Nationale – GEN
Mar 13, 2015 | Focolare Worldwide
Existe-t-il āune politique qui en vaille la peineā, Ć un moment de lāhistoire qui la voit en pleine crise, souvent identifiĆ©e Ć un pouvoir corrompu ou Ć des intĆ©rĆŖts particuliers ?
La question a Ć©tĆ© abordĆ©e le 12 mars aprĆØs-midi, dans le cadre de lāun des nombreux Ć©vĆ©nements mondiaux Ć lāoccasion du 7ĆØme anniversaire du dĆ©cĆØs de Chiara Lubich (1920-2008). Ā« Sa foi simple et courageuse ā affirme dans son message Sergio Mattarella, PrĆ©sident de la RĆ©publique italienne ā , unie Ć une extraordinaire capacitĆ© de lire la modernitĆ© et dāen accepter les dĆ©fis, inspire la vie de milliers de personnes dans le monde entier, en exhortant constamment les institutions nationales et internationales Ć promouvoir les valeurs de fraternitĆ© et de respect rĆ©ciproque, en faveur du dialogue dans la famille, dans la communautĆ©, entre les peuples Ā».
Pour la fondatrice du mouvement des Focolari sāengager en politique signifiait rĆ©pondre Ć une vocation, Ā« Lāamour des amours Ā», cāĆ©tait sa dĆ©finition de la politique. RĆ©pondre Ć cet appel Ā« est avant tout un acte de fraternitĆ© : on agit pour le bien public, pour la collectivitĆ©, en dĆ©sirant le bien de chacun comme si cāĆ©tait le sien propre Ā». Pour atteindre ce but, a affirmĆ© la prĆ©sidente des Focolari, Maria Voce, Ć lāouverture du congrĆØs Ā« Chiara Lubich : lāunitĆ© et la politique Ā», Ā« il est indispensable de partir prĆ©cisĆ©ment de lāunitĆ© qui seule peut donner Ć la libertĆ© et Ć lāĆ©galitĆ© leur juste valeur Ā».
Que signifie vivre la fraternitĆ© universelle dans un milieu aussi sensible? Iole Mucciconi, qui joue un rĆ“le important auprĆØs de la PrĆ©sidence du Conseil des Ministres, tĆ©moigne : Ā« Chaque matin il est important de sāengager Ć bien accomplir jusquāau bout son propre travail ; jāai toujours Ć lāesprit les conseils de Chiara Lubich pour vivre la
fraternitĆ© : mener une vie honnĆŖte, bien se conduire sur le plan moral, ĆŖtre dĆ©tachĆ© de lāargent et partager les joies et les peines de nos frĆØres Ā».
Le problĆØme de la corruption qui, hĆ©las, gangrĆØne lāEtat, est aussi trĆØs ressenti par Raffaele ScamardƬ, assesseur aux travaux publics du XIIĆØme arrondissement de Rome, Ć un moment où les magistrats et les forces de lāordre cherchent Ć dĆ©manteler les rĆ©seaux des malversations qui ont pris au piĆØge la capitale. Ā« MalgrĆ© tout, dit-il, une politique orientĆ©e au bien des autres est possible : en rĆ©parant une route endommagĆ©e, en Ć©coutant les citoyens et leur besoin de lĆ©galitĆ©, en travaillant avec une
transparence qui tienne éloignée la corruption ».
DieudonnĆ© Upira Sumguma confirme la chose, lui qui fut ministre de la Fonction Publique de la RĆ©publique DĆ©mocratique du Congo et qui sāest trouvĆ©, lors de son mandat, Ć devoir refuser des pots de vin.
Les jeunes des Focolari au Parlement. Le matin, dans la salle des parlementaires, pleins feux, avec Lara et George, sur la tragĆ©die des rĆ©fugiĆ©s syriens au Liban et en Jordanie: une intervention vraie, simple, directe et confiante, Ć lāimage de leurs vingt ans. La guerre qui dĆ©chire la Syrie a toutes les caractĆ©ristiques dāun drame. Abraham, quant Ć lui, aborde le problĆØme du narcotrafic qui sĆ©vit dans son Pays, le Mexique. Cette cĆ©lĆ©bration du 7ĆØme anniversaire de Chiara Lubich est largement marquĆ©e par lāengagement et des actions conduites par les jeunes des Focolari dans les pays les plus Ć©prouvĆ©s. Pour eux ces actions ont une dimension politique. Ils se sont donnĆ© rendez-vous Ć plus de 300 Ć Rome, pour donner visibilitĆ© Ć des actions de dialogue, de solidaritĆ©, de paix qui vont dāun bout Ć lāautre de la planĆØte. La PrĆ©sidente de la Chambre des dĆ©putĆ©s, Laura Boldrini, interpellĆ©e sur le rĆ“le de la politique pour rĆ©soudre les conflits et protĆ©ger les droits humains, les remercie pour avoir le courage de Ā« raccourcir les distances entre les institutions et les citoyens Ā» et leur demande Ā« de ne pas cĆ©der Ć qui veut changer lāADN de notre peuple fait dāaccueil et de solidaritĆ© Ā». Elle encourage les jeunes Ć se mettre Ć Ā« la disposition du bien commun avec gĆ©nĆ©rositĆ©, pour influencer les dĆ©cisions et les choix Ā», Ć rendre service Ć leur Pays en ne sāaplatissant pas devant les oppositions et la logique de lāennemi parce que Ā« dans les valeurs de Chiara Lubich il y a une vision de la sociĆ©tĆ© qui relĆØve du politique et invite Ć ne pas se mettre en dehors Ā».
Le dialogue se poursuit en abordant les blessures propres Ć notre Ć©poque: le rapport au monde musulman, la guerre et les Ć©pidĆ©mies africaines, les catastrophes naturelles du Sud-Est asiatique. Le politologue Pasquale Ferrara insiste en disant Ā« que le dialogue nāest pas lāarme des faibles Ā» et lāĆ©conomiste Luigino Bruni rappelle, Ć propos des Ć©normes inĆ©galitĆ©s sociales, que Ā« le bonheur le plus important nāest pas le nĆ“tre mais celui des autres et quāil est donc utile de sāengager avec un esprit crĆ©atif pour rĆ©soudre les problĆØmes et se mettre ensemble pour rĆ©aliser des choses nouvelles Ā».
Le sens communautaire des projets mis en Åuvre par les jeunes des Focolari et accompagnĆ©s par lāObservatoire de la FraternitĆ© prĆ©vu par United world project explicite, selon Paolo Frizzi, la āperspective anthropologique et civile du charisme de lāunitĆ© capable de faƧonner une humanitĆ© nouvelle en mesure de partager des actions de vie Ć partir des diffĆ©rences et de construire des projets durables ayant pour horizon le mondeā. En synthĆØse, Ā« La fraternitĆ© en chemin Ā», titre choisi pour cette manifestation, exige des pas concrets de la part des politiques et des citoyens.
Mar 13, 2015 | Focolare Worldwide, Senza categoria
« Le RĆ©seau ‘Baluchon Permanent’ veut ĆŖtre une initiative concrĆØte et immĆ©diate adressĆ©e Ć beaucoup de personnes en difficultĆ© due Ć la situation de crise Ć©conomique dans laquelle nous vivonsĀ Ā». C’est ainsi que commence le texte qui illustre le projet qui, depuis le mois de mai dernier a donnĆ© naissance Ć l’initiative.
Le terme baluchon, qui rappelle la rĆ©colte de peu et pauvres choses dans un foulard et qui est donc synonyme de pauvretĆ©, a voulu signifier, pourĀ Chiara Lubich et le premier noyau naissant des Focolari, au milieu des annĆ©es ’40, le sens de partage, de dons et de redistribution de biens matĆ©riels. Une pratique est ainsi nĆ©e, qui consiste Ć se priver librement du superflu et parfois de ce que l’on croit nĆ©cessaire, pour le partager et en faire don Ć celui qui en a besoin.
Ce sont celles-lĆ les racines du baluchon qui a trouvĆ© sa place auprĆØs du PĆ“le Lionello Bonfanti, prĆØs de Loppiano qui est devenu un centre de rencontre entre celui qui a Ć partager des biens et celui qui en a besoin. « Environ 3000 personnes sont dĆ©jĆ passĆ©es par ici ā racontent Roberta Menichetti et Araceli Bigoni, de l’Ć©quipe qui coordonne l’initiative – , surtout des familles qui habitent sur le territoire. Aujourd’hui, ce sont des milliers de vĆŖtements, de meubles pour la maison, de livres, de petits ustensiles, de jeux, de services immatĆ©riels comme le temps, les talents, et la disponibilitĆ© qui sont arrivĆ©s et repartis avec les nouveaux propriĆ©tairesĀ Ā».
« Ce n’est pas par hasard que ce soit le pĆ“le Lionello Bonfanti qui accueille l’initiative ā continue Eva Gullo, prĆ©sidente de l’EdC, sociĆ©tĆ© qui gĆØre le PĆ“le ā cet espace Ć©tant la ‘maison’ de tous les membres de lāĆconomie de Communion, celle-ci ayant parmi ses motivations, celle de diffuser la ‘culture du donner’, possibilitĆ© qui permet de contribuer au bien-ĆŖtre social Ć partir de soi-mĆŖmeĀ Ā».
Les histoires de gĆ©nĆ©rositĆ© nĆ©es Ć partir de cette initiative sont nombreuses. Comme celle de la famille logĆ©e dans les locaux paroissiaux d’une petite ville des environs qui, ayant reƧu la possibilitĆ© de se transfĆ©rer dans une petite habitation, a trouvĆ© au ‘baluchon’ les meubles pour arranger sa maison. Le rĆ©seau d’amis a organisĆ© aussi le transport et le montage des meubles pour un coĆ»t zĆ©ro.
Des voix comme ”providence” et ”confiance” sont des Ć©lĆ©ments irremplaƧables de cette expĆ©rienceĀ : comme cette aprĆØs-midi-lĆ au cours de laquelle un petit lit de nouveau-nĆ© Ć©tait Ć peine parti du ‘baluchon’, qu’une demande Ć©tait arrivĆ©e pour le mĆŖme genre d’article. MĆŖme pas une demi-heure aprĆØs, un autre petit lit Ć©tait arrivé !
Le projet baluchon a remportĆ© le titre ”Entreprendre dans le social”, activĆ© par la Fondation Catholique Assurances pour la section ”Nouvelles pauvretĆ©s” qui Ć©largit les fonds Ć des organes qui s’occupent de projets d’aide Ć des personnes indigentes. Les fonds seront utilisĆ©s pour une organisation plus fonctionnelle des locaux.
A partir de cette pratique du partage et du don, sont nĆ©es des soirĆ©es d’approfondissement sur les thĆØmes comme la consommation, biens relationnels et confiance, avec des experts qualifiĆ©s, de plus, des parcours de formation, sur les styles Ć©conomiques qui mettent au centre, l’homme et sa dignitĆ©. Et puis, Ć l’entrĆ©e du local, on y trouve la ‘boite aux contributions’ Ć disposition de celui qui veut laisser un euro ou l’autre en Ć©change de ce qu’il a trouvĆ©. Le contenu de la boite a permis de couvrir les dĆ©penses de l’assurance des locaux et, parfois, les premiĆØres nĆ©cessitĆ©s de quelqu’un.
SourceĀ : Loppiano online
Mar 12, 2015 | Non classifiƩ(e)
Mar 12, 2015 | Non classifiƩ(e)

Du Parlement italien (Montecitorio) au monde : le parcours dāIgino Giordani remonte vers la fin des annĆ©es quarante, lorsquāil est arrivĆ© Ć une Ć©tape de sa vie un peu problĆ©matique. Le monde le reconnaĆ®t comme un grand intellectuel chrĆ©tien, un brillant connaisseur des PĆØres de lāEglise, un Ć©crivain apologĆØte et cohĆ©rent, mais il sent quāil vit un certain Ā« ennui de lāĆ¢me Ā». Ce qui va rĆ©veiller sa foi et sa charitĆ©, cāest la rencontre avec Chiara Lubich, la fondatrice du mouvement des Focolari.
La rencontre entre les deux fut quelque chose dāextraordinaire et les circonstances spĆ©ciales où cela se passa le dĆ©montrent : Igino Giordani Ć©tait mariĆ©, il avait 54 ans, quatre enfants dĆ©jĆ grands.
Chiara était une jeune fille qui avait à peu près la moitié de son âge et elle demandait une audience pour un besoin concret : trouver un appartement à Rome.
Giordani, dĆ©jĆ membre de lāAssemblĆ©e constituante, Ć©tait aussi dĆ©putĆ© de la DĆ©mocratie chrĆ©tienne. Il compte parmi lāun de ses premiers membres puisque dĆØs les annĆ©es vingt il travaille pour Parti Populaire, dāinspiration chrĆ©tienne, Ć peine fondĆ© par un prĆŖtre, Don Luigi Sturzo.
Chiara Ć©tait une jeune laĆÆque, et la rencontre advint bien avant le concile Vatican II. A lāĆ©poque il nāĆ©tait pas frĆ©quent quāon reconnaisse aux demoiselles laĆÆques un rĆ“le quelconque dans lāEglise.
Et pourtant, malgrĆ© ces diffĆ©rences considĆ©rables, la rencontre avec Chiara transforma Giordani qui dĆ©sormais vivra et communiquera lāIdĆ©al de lāunitĆ© dans le monde de la politique. Il prend position dans un parlement en proie Ć de trĆØs fortes luttes idĆ©ologiques. Le 16 mars 1949 le Pacte Atlantique est en jeu.
ā Je connaissais Chiara depuis quelques mois ā ce sont les paroles de Giordani ā lorsque sāĆ©leva une discussion sur le Pacte Atlantique. Deux blocs Ć©taient en train de se former : lāun se mettait derriĆØre lāAmĆ©rique, les Etats Unis, lāautre derriĆØre la Russie. Tous les ingrĆ©dients Ć©taient rĆ©unis pour engager les prĆ©liminaires dāune nouvelle guerre, un massacre, la guerre dĆ©finitive. Et un jour une discussion acharnĆ©e et des plus Ć¢pres sāest Ć©levĆ©e Ć la Chambre ; je me souviens que nous Ć©tions tellement en colĆØre ce soir-lĆ que je craignais que lāun ou lāautre des dĆ©putĆ©s ne sorte son rĆ©volver et tire, tellement la haine sĆ©parait les deux groupes.
Jāavais demandĆ© dāintervenir et voilĆ quāavant de parler un dĆ©putĆ© chrĆ©tien, catholique, vient sāasseoir Ć cĆ“tĆ© de moi : Pacati, le dĆ©putĆ© Pacati. Il me dit : āGardons JĆ©sus au milieu de nous maintenant que tu parlesā. Je prends la parole. Au dĆ©but brouhaha, hurlements⦠petit Ć petit le silence se fait, Ć la fin la Chambre semble sāĆŖtre transformĆ©e en Ć©glise, cāĆ©tait un silence parfait et jāexprimais les idĆ©es que nous apprenons dans notre mouvement, cāest-Ć -dire que la guerre ne sert Ć rien, que la guerre est la plus grande stupiditĆ©, que la guerre est au service de la mort ; nous ne voulons pas la mort, nous voulons la vie et la vie se trouve dans lāamour, dans la recherche dāun accord. (ā¦)
Tous, nous devons rĆ©agir, de tous les coins du pays, de quelque parti ou croyance que nous soyons, parce quāil sāagit vraiment de redĆ©couvrir sous tant de larmes larmes, sous tant de des laideurs accumulĆ©es par la guerre et la boue, le visage de lāhomme, dans lequel se reflĆØte le visage de Dieu Ā».
Le greffier du parlement conclut le compte-rendu de la discussion en dĆ©crivant les applaudissements et les fĆ©licitations qui arrivĆØrent Ć Giordani des quatre coins de lāhĆ©micycle.
TrĆØs rapidement se rassemblent autour dāIgino de nombreux parlementaires dĆ©sireux de suivre lāidĆ©al de lāunitĆ©. Rappelons seulement quelques noms : Gaetano Ambrico, Palmiro Foresi, Tarcisio Pacati, Enrico Roselli, Angelo Salizzoni e Tommaso Sorgi, celui qui deviendra le principal biographe de Giordani. Avec eux, Giordani entreprend des actions Ć contre-courant si lāon considĆØre le climat qui rĆØgne Ć cette Ć©poque. Par exemple, en 1951, il travaille Ć Ā« lāentente interparlementaire pour la dĆ©fense de la paix Ā», avec une quarantaine dāautres parlementaires venant du parti libĆ©ral, du parti rĆ©publicain, socio-dĆ©mocrate et chrĆ©tien-dĆ©mocrate.
Toujours Ć contre-courant, en pleine Ā« guerre froide Ā», son esprit pacifique le mĆØne en 1949 Ć soutenir avec un parlementaire socialiste, Calosso, la premiĆØre loi sur lāobjection de conscience proposĆ©e Ć la Chambre ! On imagine bien les difficultĆ©s que Giordani rencontra lorsque, en tant que rapporteur, il prĆ©senta la proposition Ć la Chambre ! Mais ses convictions Ć©taient inĆ©branlables : tuer lāhomme, fait Ć lāimage et ressemblance de Dieu, veut dire commettre un dĆ©icide.
ā Une nouvelle conscience civique naĆ®t ā Ć©crit Giordani ā qui abat les divisions entre les partis, les factions ou courants et privilĆØges de caste, de race, de classe, et en se dilatant, dĆ©passe les frontiĆØres nationales. Lāimpulsion communautaire suscitĆ©e par lāamour chrĆ©tien qui va jusquāĆ y insĆ©rer JĆ©sus, est un rĆ©veil religieux et social qui, sāil rĆ©ussit, comme nous croyons, change lāhistoire de lāhumanitĆ© Ā».
Evidemment, proclamer aujourdāhui les idĆ©aux dāamour et de communion en politique semble plus que jamais tĆ©mĆ©raire ⦠mais du temps de Giordani cela lāĆ©tait tout autant et mĆŖme peut-ĆŖtre plus. Oui, Giordani vivait dans la prophĆ©tie ; et mĆŖme sāil vivait de maniĆØre profondĆ©ment engagĆ©e les dĆ©fis de son temps, il ne sāy laissait pas piĆ©ger.
Sa solide prophĆ©tie rĆ©sultait dāun IdĆ©al immense, celui de lāunitĆ©, soutenu par une spiritualitĆ© moderne et fascinante, que Chiara Lubich a donnĆ©e au monde, et quāIgino Giordani a vĆ©cue mĆŖme en politique.
Alberto Lo Presti (Directeur du Centre Igino Giordani)
Mar 11, 2015 | Non classifiƩ(e)
” Hier un homme a Ć©tĆ© tuĆ© par treize coups de pistolet”. Cāest ce que raconte la premiĆØre personne qui ouvre sa porte Ć quelques jeunes qui se prĆ©sentent Ć elle tout souriants en ce week-end du 20-22 fĆ©vrier.
Nous sommes un quartier Ć risques de la banlieue de Juiz de Fora (Etat du Minas GĆ©rais, BrĆ©sil). AprĆØs quelques heures passĆ©es avec elle, cette mĆŖme personne dit Ć ces jeunes: “Si hier nous avons vĆ©cu la terreur, aujourd’hui nous Ć©prouvons de l’amour Ā».
Ce sont des jeunes du Mouvement des Focolari, du Renouveau de l’Esprit, de Shalom et aussi des groupes de jeunes des paroisses, une centaine en tout. En un peu plus d’un an, ils ont visitĆ© dix villes et rencontrĆ© environ 5000 familles avec lesquelles ils partagent joies et douleurs, en leur annonƧant avec courage que Dieu les aime immensĆ©ment. La population se rĆ©jouit de leur prĆ©sence: les prĆŖtres sont peu nombreux et ne parviennent pas Ć rencontrer tous ceux qui en ont besoin.
“Tout commence au cours des JournĆ©es Mondiales de la Jeunesse de 2013, et la rencontre de millions de jeunes avec le pape Ć la plage de Copacabana – racontent les Gen de Minas GĆ©rais – . Au cours de la derniĆØre cĆ©lĆ©bration une jeune de notre groupe ressent trĆØs fort dans son cÅur le message central de ces journĆ©es: “Allez et faites de tous les peuples mes disciples”.
De retour dans leur ville, Juiz de Fora, Leticia – c’est son nom – partage ce qu’elle a ressenti aux autres Gen et ensemble ils dĆ©cident que ce serait bien d’en parler avec leur archevĆŖque, le PĆØre Gil AntĆ“nio Moreira.
Leticia va donc le trouver, encouragĆ©e par ses amis. De son cĆ“tĆ© l’archevĆŖque avait priĆ© pour que les JMJ ne se limitent pas Ć une grande manifestation, mais pour que cette intense expĆ©rience spirituelle vĆ©cue collectivement par de nombreux jeunes venus du monde entier puisse se prolonger.
C’est ainsi qu’est nĆ© le projet ” Jeunes Missionnaires du Continent”, nom proposĆ© par l’archevĆŖque lui-mĆŖme, avec l’objectif que les jeunes se lancent Ć la rencontre des autres, pour vivre une Ćglise qui ” va vers les autres, ensemble et prĆ©parĆ©e”, trois mots repris par que les trois principaux axes du projet: mission, priĆØre, formation.
C’est trĆØs beau d’aller tous ensemble, jeunes des paroisses et des divers mouvements, mais comme des frĆØres, – explique Vinicius – en respectant les diffĆ©rences de chacun dans la maniĆØre de prier et de parler dans l’intimitĆ© avec Dieu. Le dialogue que l’on Ć©tablit aussi avec quelques familles d’autres religions est important”.”En arrivant chez les personnes (beaucoup nous ouvrent et nous font entrer) – ajoute Ana Paula – nous dĆ©couvrons des Ā« perles Ā», comme le jour où nous avons rencontrĆ© une femme Ć©vangĆ©lique qui venait de perdre son mari quelques jours avant. AprĆØs qu’on soit restĆ©s ensemble elle a dit:” Je ne peux pas m’enfermer dans ma tristesse parce qu’il est avec le PĆØre, au paradis.”
“Nous allons dans les banlieues des villes sans savoir ce qui nous attend – conclut Cristiano – mais en faisant confiance Ć Dieu; nous sentons qu’Il nous redit encore aujourd’hui “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimĆ©s”. Aimer en particulier ceux qui en ont le plus besoin, mĆŖme lorsque nous sommes fatiguĆ©s ou que nous nous trompons. Nous pouvons toujours recommencer!”