Mouvement des Focolari
Loppiano – Vers une Ć©conomie pour le bien commun

Loppiano – Vers une Ć©conomie pour le bien commun

150306-08_Loppiano_T4E_Common_Good_volantinoL’Europe continue Ć  lutter avec une incertitude Ć©conomique qui pose de graves dĆ©fis aux entreprises, aux responsables des politiques Ć©conomiques et aux citoyens. Des chrĆ©tiens provenant de divers domaines de l’économie et du monde entrepreneurial se sont donnĆ© rendez-vous Ć  Loppiano (prĆØs de Florence), du 6 au 8 mars, pour partager expĆ©riences et visions, pour donner la contribution d’une voix prophĆ©tique d’espĆ©rance.

Jusqu’alors en Europe, seule la voix des institutions a parlĆ© – affirme le professeur Luigino Bruni. Notre rĆŖve est que dans les ministĆØres de l’Ć©conomie il y ait des franciscains, des focolarini, des personnes qui ont choisi les derniers… La voix de la gratuitĆ© est nĆ©cessaire. Depuis quelques dĆ©cennies, ces voix se sont complĆØtement tues. Une Ć©conomie sans Ć¢me, sans charismes capables d’inclure aussi les pauvres, n’a pas de futur. Qu’ont Ć  dire les mouvements chrĆ©tiens, aujourd’hui, sur le plan Ć©conomique? Nous avons commencĆ© le chemin d’«Ensemble pour l’EuropeĀ» avec Chiara Lubich au dĆ©but du millĆ©naire. AprĆØs 15Ā ans de travail ensemble sur le plan de la connaissance, il nous semble que ce chemin est devenu un ĆŖtre ensemble pour une Ć©conomie diffĆ©rente, pour une politique diffĆ©rente. Le moment de dire quelque chose est arrivĆ©.”

L’initiative du congrĆØs naĆ®t en novembre 2012 Ć  Munich en BaviĆØre, durant la rencontre des ‘Amis d’Ensemble pour l’Europe’ (Together for Europe). ƀ cette occasion, des experts en Ć©conomie de quelques mouvements et communautĆ©s de diffĆ©rents pays et Ɖglises se sont mis d’accord pour s’accorder un moment d’approfondissement commun, avec l’intention de donner une contribution spĆ©cifique dans le domaine Ć©conomique, Ć  partir des charismes.

Le programme prĆ©voit un espace pour approfondir les “signes des temps” que nous vivons, avec le partage des expĆ©riences. Et un espace pour la rĆ©flexion sur les “signes d’espĆ©rance” avec une table ronde sur l’économie du partage et la “culture du don“. Une expĆ©rimentation du “travail avec les mains, pas seulement avec la tĆŖte” est aussi prĆ©vue, Ć  la “Ferme Loppiano Prima“; et un atelier artistique avec le groupe musical Gen Verde. “Ensemble vers une Ć©conomie du bien commun” est le titre choisi et s’articulera autour de trois domaines de travail: pauvretĆ©, entreprises et institutions. Une exposition sera organisĆ©e avec les rĆ©alisations de chaque communautĆ©.

Non seulement des banques de dĆ©tail et d’investissement – continue Bruni – mais aussi une contribution du bas, de la solidaritĆ©, pour donner une voix Ć  tous, aux pauvres, aux exclus. Nous essayons de parcourir un chemin ensemble, avec quelques mouvements catholiques et Ć©vangĆ©liques (JeanĀ XXIII, Schƶnstatt, Focolari, YMCA et Vineyard), comme comitĆ© prĆ©paratoire, et avec la spĆ©cificitĆ© d’écouter la voix des charismes sur la crise Ć©conomique que vit l’Europe.” L’idĆ©e, donc, est de donner une vision sur l’Europe Ć  partir de l’économie comme rĆ©ciprocitĆ© et comme don, et pas seulement comme intĆ©rĆŖt et profit. L’Économie qui naĆ®t des coopĆ©ratives, du social, du civil.

“L’Europe Ć©conomique – explique le professeur Bruni – a aussi Ć©tĆ© faite par les charismes de BenoĆ®t, de Dominique, de FranƧois (nous pensons Ć  l’institution des monts-de-piĆ©tĆ©), pour ne pas parler des charismes sociaux qui ont inventĆ© les Ć©coles, les hĆ“pitaux, parallĆØlement au monde du commerce qui dĆ©collait avec les entreprises et les marchands. La nouvelle Europe qui naĆ®tra de cette crise, pour qu’elle soit une Europe bonne, a encore aujourd’hui besoin de la contribution des charismes, charismes modernes, qui parlent le langage de l’Ć©conomie; il y a toute une vie des mouvements chrĆ©tiens europĆ©ens qui a son mot Ć  dire, diffĆ©rent de celui de la Banque centrale europĆ©enne. Nous commencerons humblement, mais notre objectif est d’aller Ć  Bruxelles pour nous adresser aux institutions avec une contribution spĆ©cifique.”

 

Politique : des citoyens actifs et non passifs !

Politique : des citoyens actifs et non passifs !

20150302-01Un conseiller communal, chef de file du parti de la majoritĆ© de la ville argentine de Mar del Plata (Argentine), voit entrer dans son bureau deux jeunes qui se prĆ©sentent comme des activistes de l’opposition. Le conseiller, curieux, les reƧoit. Avec simplicitĆ© les deux jeunes expliquent qu’ils dĆ©sirent le respecter pour ses positions, mais qu’ils veulent exercer de maniĆØre constructive leur rĆ“le politique d’opposition. Le conseiller, Ć©tonnĆ© de cette dĆ©claration insolite, leur demande où ils ont appris Ć  faire de la politique de cette maniĆØre. Les deux jeunes lui expliquent qu’ils font partie d’un petit groupe de l’école de formation du Mouvement Politique pour l’UnitĆ© (MPPU). Quelque temps aprĆØs, mĆŖme le conseiller communal commence Ć  frĆ©quenter l’école politique locale du MPPU.
Chiara Lubich n’aura sans doute pas connu ce tout petit Ć©pisode, perdu dans l’ocĆ©an des milliers d’autres faits que nombre de membres du MPPU venant de tant de pays auraient pu Ć©voquer.

MalgrĆ© cela, on peut sans aucun doute le considĆ©rer comme un effet typique de la rencontre avec la pensĆ©e et l’esprit du charisme de l’unitĆ© dont Chiara Ć©tait porteuse et qui a comme paradigme l’idĆ©al de fraternitĆ© universelle. Comment ? En prĆ©parant les citoyens et donc une sociĆ©tĆ© civile, sensible Ć  la vie de la communautĆ© politique dans laquelle ils sont insĆ©rĆ©s. Une citoyennetĆ© active, en somme.
Un plongeon dans l’histoire. Au cours de l’étĆ© 1959, pendant deux mois, un total de 12000 personnes ont sĆ©journĆ© quelques jours ou plus Ć  la mariapoli qui s’est tenue dans la vallĆ©e de Primiero (Dolomites). Elles venaient de 27 pays des cinq continents. Ces jours-lĆ  Chiara affirmait : ā€œLe moment est arrivĆ©… où chaque peuple doit dĆ©passer ses propres frontiĆØres et regarder au-delĆ ; il est arrivĆ© le temps où l’on doit aimer la patrie de l’autre comme la sienne Ā». Paroles courageuses Ć  une Ć©poque où les effets du terrible conflit mondial pouvaient encore se voir ; paroles inspiratrices de nouveaux rapports entre peuples et gouvernements. Aimer la patrie de l’autre comme la sienne est encore aujourd’hui une idĆ©e forte, une ligne directrice d’action, qui part des plus faibles et des plus pauvres.

Philadelphie (USA), 2003. Durant la ā€œjournĆ©e de l’interdĆ©pendanceā€ qui s’est dĆ©roulĆ©e dans cette ville, Chiara Ć©crit dans son message : ā€œ De plusieurs points de la terre, aujourd’hui, monte le cri d’abandon de millions de rĆ©fugiĆ©s, de millions d’affamĆ©s, de millions d’opprimĆ©s, de millions de chĆ“meurs qui sont exclus et comme Ā« coupĆ©s Ā» du corps politique. C’est cette sĆ©paration, et pas uniquement les privations et les difficultĆ©s Ć©conomiques qui les rendent encore plus pauvres, qui augmente leur dĆ©sespoir. La politique n’aura pas rejoint son but, elle n’aura pas gardĆ© la foi en sa vocation tant qu’elle n’aura pas reconstituĆ© cette unitĆ© et guĆ©ri ces plaies ouvertes dans le corps politique de l’humanitĆ© Ā». Mais pour arriver Ć  ce but on aura besoin de la fraternitĆ©, parce que Ā« libertĆ© et Ć©galitĆ©, face aux dĆ©fis du prĆ©sent et du futur de l’humanitĆ©, ne sont pas suffisantes Ć  elles seules(…). EgalitĆ© et libertĆ© seront toujours incomplĆØtes et prĆ©caires, tant que la fraternitĆ© ne fera partie intĆ©grante des programmes et des processus politiques dans toutes les rĆ©gions du monde Ā».
Ce ne sont pas de simples paroles celles de Chiara, mais le fruit de l’expĆ©rience d’un mouvement qui au cours de son dĆ©veloppement a Ć©tendu son regard sur le monde en s’appropriant ā€œles joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes d’aujourd’huiā€.
Ce sera donc la sociĆ©tĆ© civile, qui se basera sur des citoyens animĆ©s par l’esprit de fraternitĆ©, comme l’a souhaitĆ© Chiara Lubich, qui prĆ©cisera les limites et le contenu de la libertĆ© et de l’égalitĆ©, les trois piliers de notre civilisation.
Texte intƩgral : Politics for Unity

Sophia Ơ Trente : crƩativitƩ et innovation

Sophia Ơ Trente : crƩativitƩ et innovation

20150301-aUn expĆ©rimentationĀ : placer en montagne une initiative acadĆ©mique inter-disciplinaire et inter-culturelle, selon la mĆ©thodologie et l’apprentissage caractĆ©ristique de l’IUS. C’est ce qui a donnĆ© vie Ć  la premiĆØre Winter School internationale de lInstitut Universitaire Sophia (IUS), qui s’est terminĆ©e le dimanche 15 fĆ©vrier, organisĆ©e avec le soutien de la Province Autonome de Trente et la collaboration des Caisses rurales et de la FĆ©dĆ©ration de Trente de la CoopĆ©ration. Les jeunes participants, provenant de 18 pays, accueillis au Centre Mariapolis intitulĆ© Ć  Chiara Lubich, dans sa terre natale, ils se sont sentis accueillis d’une maniĆØre superlative par la ville de Trente.

Dans un contexte dans lequel le changement est guidĆ© par la technologie et par les dĆ©fis politico-Ć©conomiques, on a cherchĆ© Ć  comprendre la crĆ©ativitĆ© et l’innovation, Ć  la lumiĆØre de la ”culture de l’unitĆ©”, et sa possible valeur ajoutĆ©e. Par exemple, donner espace et reconnaissance aux diversitĆ©s mĆŖme lorsqu’elles sont gĆ©nĆ©ratrices potentielles de conflit.

A cĆ“tĆ© des leƧons en auditoire et des travaux de groupes qui ont rythmĆ© le programme, avant et aprĆØs les excursions et les activitĆ©s sportives, la rĆ©flexion sur le sport et la corporĆ©itĆ© a offert une ultĆ©rieure et originale clĆ© de lecture aux thĆØmes proposĆ©s. D’un particulier impact fut la soirĆ©e ouverte Ć  la ville ”Capitaine, mon capitaine”, conduite par Paolo Crepaz de Sportmeet, en dialogue avec trois capitaines d’Ć©quipes sportives de haut niveau.

Un regard donc sur les questions et les ressources de notre temps, regard qui pousse Ơ penser en grand et Ơ agir avec cohƩrence.

A la fin, quelques participants ont offert quelques observations personnelles.

F.S. diplĆ“mĆ©e en Communication d’entreprise, avec un doctorat sur le microcrĆ©dit et la microfinance: ”J’emporte deux choses avec moiĀ : la mĆ©thodologie de l’interdisciplinaritĆ© – les savoirs ne peuvent plus se penser comme des fragments isolĆ©s – et la nĆ©cessitĆ© de construire des relations qui partent de la profonde connaissance de soi-mĆŖme et de la propre discipline, pour aller vers l’autre et revenir enrichis de la discipline de l’autre. J’essaierai de reporter la dynamique de ces jours-ci – Ć©coute, rĆ©ciprocitĆ©, partage – dans la vie de chaque jour”.

G.F. qui Ć©tudie Sciences socialesĀ :”Elle est nouvelle cette recherche dont vous nous avez parlĆ© de mettre en Ć©vidence la relation entre sport et culture de l’unitĆ©, dans la perspective d’une vision intĆ©grale de la personne et de la sociĆ©té : nous avons encore beaucoup, Ć©normĆ©ment Ć  dĆ©couvrir”.

M.P. diplĆ“mĆ© en Sciences naturellesĀ :”Je ne connaissais pas Sophia…je trouve que c’est une rĆ©ponse adĆ©quate Ć  notre Ć©poque. Je pense que, comme cela se passe dans l’Ć©cosystĆØme, où tout est interconnectĆ©, et quoi que nous fassions, tout a des consĆ©quences personne n’Ć©tant exclu et sous n’importe quelle latitude. Nous sommes appelĆ©s au dialogue, conscients des consĆ©quences de notre faƧon d’agir”.

C.G., au terme du doctorat en Droit ConstitutionnelĀ : ” C’est beau de commencer la journĆ©e avec le moment du ”starting point” – l’approfondissement d’un bref passage de l’Écriture Ć  traduire en vie – et donner ainsi un cadre Ć  toute la journĆ©e, un point de dĆ©part. Maintenant je suis aussi lĆ …pour construire Sophia dans mon universitĆ©”.

 

SourceĀ : Sophia online

Ukraine: regard sur l’Economie de Communion

Ukraine: regard sur l’Economie de Communion

150202-07_Sumy_01_ridPour diffĆ©rentes raisons, il est plutĆ“t rare que des Ć©tudiants ukrainiens se dĆ©placent dans d’autres villes pour y rencontrer des collĆØgues d’autres universitĆ©s. L’École d’hiver qui s’est tenue Ć  Sumy (Ukraine) du 2 au 7 fĆ©vrier a donc Ć©tĆ© une occasion unique pour se rencontrer et connaĆ®tre les particularitĆ©s culturelles des diverses rĆ©gions du pays, dans une ambiance amicale de coopĆ©ration et d’entraide. Le principal rĆ©sultat de cette Ć©cole a effectivement Ć©tĆ© la possibilitĆ© pour des jeunes de toute l’Ukraine de se rencontrer, crĆ©er des liens, discuter de leurs projets, organiser des projets communs et bien d’autres choses encore.

En ce dur temps de crise et de guerre qui touche actuellement le pays, on comprend l’importance de tels moments de communion entre jeunes de l’Est et de l’Ouest.

Les 42 participants arrivĆ©s Ć  Sumy avaient dĆ©clarĆ© avoir une certaine connaissance des sujets annoncĆ©s par le titre de cette sessionĀ : “Values in Economy and Business“, mais Ć  la fin chacun admettait la grande nouveautĆ© des contenus des cours et des ateliers, et affirmait que les exemples concrets illustrant les enseignements lui avaient permis d’approfondir l’intĆ©ressante question de la responsabilitĆ© sociale des entreprises.

L’école s’est dĆ©roulĆ©e Ć  l’Ukrainian Academy of Banking. Elle a dĆ©butĆ© avec la confĆ©rence du Prof.Ā Petrushenko sur l’éthique dans le monde des entreprises. Il en a dessinĆ© les principes philosophiques de base et a dĆ©fini les domaines de la responsabilitĆ© sociale des entreprises dans la sociĆ©tĆ©.

Cristian Loza Adaui professeur Ć  l’Ingolstadt School of Management (Allemagne) a ensuite introduit les concepts de base de l’ÉdeC. Le titre de sa leƧon “Le Business du business est la personne humaine” a dans un premier temps surpris et dĆ©contenancĆ© les Ć©tudiants. Il a alors approfondi son approche thĆ©orique du monde des affaires dans une perspective plus humaine et socialement responsable. Le lendemain il a dĆ©veloppĆ© ce sujet en focalisant l’attention sur l’application pratique des valeurs dans l’économie sociale et de marchĆ©.

Autre expĆ©rience nouvelle pour les participantsĀ : la leƧon par skype de l’entrepreneure philippineĀ Teresa Ganzon, qui a prĆ©sentĆ© son expĆ©rience de gestion de Bangko Kabajan, institution financiĆØre rurale basĆ©e sur la culture du don et sur l’Économie de Communion. Beaucoup se sont dits surpris de connaĆ®tre une banque qui ne se base pas uniquement sur le principe de la maximalisation du profit, et qui rĆ©ussit sa gestionĀ  bancaire en respectant chaque client en tant que personne et en prenant spĆ©cialement en compte sa situation.

La professeure Tatiana Vasylieva, a parlĆ© de l’entrepreneuriat socialresponsable dans le contexte ukrainien. Elle a passĆ© toute la quatriĆØme journĆ©e avec les Ć©tudiants, faisant intervenir des reprĆ©sentants d’institutions bancaires et de compagnies d’assurances de Sumy en dialogue ouvert avec les jeunesĀ : ils ont communiquĆ© leurs expĆ©riences, aussi bien positives que nĆ©gatives, et expliquĆ© qu’en Ukraine beaucoup d’obstacles Ć  une Ć©conomie plus socialement responsable pourraient ĆŖtre surmontĆ©s. Les Ć©tudiants ont beaucoup apprĆ©ciĆ© cette prĆ©sentation et ont longuement discutĆ© avec les intervenants des problĆ©matiques actuelles de l’Ukraine.

Chaque jour l’école d’hiver prĆ©voyait des ateliers en groupes de travail sur de petits projets concernant la responsabilitĆ© sociale, l’éthique et les valeurs dans la gestion d’entreprise. Des reprĆ©sentants de l’AcadĆ©mie Sociale “Caritas in Veritate”, promotrice de cette Ć©cole, Ć©taient chaque jour prĆ©sents pour discuter avec les participants, les aider dans la rĆ©alisation de leurs travaux, et pour prĆ©senter leurs idĆ©es de faƧon nouvelle Ć  ce public externe.

Le dernier jour a Ć©tĆ© consacrĆ© Ć  la prĆ©sentation des fruits des travaux de groupe. Mais le plus intĆ©ressant a Ć©tĆ© l’analyse du compte-rendu de l’opposition entre la gestion traditionnelle des entreprises qui visent le profit maximal, et un type d’entreprises socialement responsables, basĆ©es sur l’éthique et sur les valeurs du bien commun.

Source:Ā http://edc-online.org/fr/accueil/evenements/10179-ukraine-ecole-d-hiver-edec.html

Mars 2015

Au cours d’un voyage en GalilĆ©e, prĆØs de CĆ©sarĆ©e de Philippe, JĆ©sus demande Ć  ses disciples ce qu’ils pensent de lui. Au nom de tous, Pierre affirme qu’il est le Christ, le Messie attendu depuis des siĆØcles. Pour Ć©viter des Ć©quivoques, JĆ©sus explique clairement comment il entend rĆ©aliser sa mission. Il libĆ©rera son peuple, certainement, mais d’une maniĆØre inattendue, en payant de sa personne : il devra beaucoup souffrir, ĆŖtre condamnĆ©, mis Ć  mort et, au bout de trois jours, ressusciter.

Pierre n’accepte pas cette vision du Messie ; comme beaucoup d’autres de son temps, il l’imaginait comme quelqu’un qui agirait avec force et puissance, chassant les Romains et mettant la nation d’IsraĆ«l Ć  sa juste place dans le monde. Il en fait donc le reproche Ć  JĆ©sus qui le rĆ©primande Ć  son tour : «…tes vues ne sont pas celles de Dieu mais celles des hommes Ā» (Marc 8,31-33).

JĆ©sus se remet en chemin, cette fois vers JĆ©rusalem où s’accomplira son destin de mort et de rĆ©surrection. Maintenant que ses disciples savent qu’il va mourir, accepteront-ils encore de le suivre ? Les conditions que pose JĆ©sus sont claires et exigeantes. Il appelle la foule et ses disciples autour de lui et leur dit :

Ā« Si quelqu’un veut venir Ć  ma suite, qu’il se renie lui-mĆŖme et prenne sa croix, et qu’il me suive Ā»

Sur les rives du lac alors qu’ils jetaient leurs filets pour la pĆŖche, ou devant le bureau des impĆ“ts, lorsque JĆ©sus les avait appelĆ©s Ć  le suivre, ses disciples avaient alors Ć©tĆ© fascinĆ©s. Sans hĆ©siter, ils avaient abandonnĆ© barques, filets, bureau, pĆØre, maison, famille pour courir Ć  sa suite. Ils l’avaient vu accomplir des miracles et entendu ses paroles de sagesse. Jusqu’à aujourd’hui, ils l’avaient suivi remplis de joie et d’enthousiasme.

Cependant, suivre JĆ©sus allait prendre maintenant un caractĆØre nettement plus engageant, c’est-Ć -dire partager Ć  fond sa vie et son destin : l’insuccĆØs, l’hostilitĆ© et mĆŖme la mort, et quelle mort ! La plus douloureuse et infamante, celle rĆ©servĆ©e aux assassins et aux dĆ©linquants les plus dangereux… Une mort que les Ɖcritures qualifiaient de Ā« maudite Ā» (DeutĆ©ronome 21,23). Le seul nom de Ā« croix Ā» terrorisait, on n’osait mĆŖme pas le prononcer. Cette parole apparaĆ®t pour la premiĆØre fois dans l’Évangile. Qui sait quel choc elle a provoquĆ© en ceux qui l’ont entendue !

Ayant affirmĆ© clairement son identitĆ©, JĆ©sus peut montrer avec la mĆŖme clartĆ© celle de son disciple. Si le MaĆ®tre est celui qui aime son peuple jusqu’à mourir pour lui, en prenant sur lui la croix, le disciple, pour ĆŖtre tel, devra lui aussi mettre de cĆ“tĆ© sa propre faƧon de penser pour partager en tout, la voie du MaĆ®tre, Ć  commencer par celle de la croix :

Ā« Si quelqu’un veut venir Ć  ma suite, qu’il se renie lui-mĆŖme et prenne sa croix, et qu’il me suive Ā».

Être chrĆ©tien signifie ĆŖtre d’autres Christ : avoir Ā« les mĆŖmes sentiments que le Christ JĆ©sus Ā», il Ā« s’est abaissĆ©, devenant obĆ©issant jusqu’à la mort, Ć  la mort sur une croix Ā» (Philippiens 2,5-8) ; ĆŖtre crucifiĆ© avec le Christ au point de pouvoir dire avec Paul : «…je vis mais ce n’est plus moi, c’est Christ qui vit en moi Ā» (Galates 2,20) ; ne rien savoir Ā« sinon JĆ©sus Christ et JĆ©sus Christ crucifiĆ© Ā» (1 Corinthiens 2,2). JĆ©sus continue Ć  vivre, Ć  mourir, Ć  ressusciter en nous. C’est le plus grand dĆ©sir, la plus grande ambition du chrĆ©tien, celle qui a modelĆ© les grands tĆ©moins : ĆŖtre comme le MaĆ®tre. Mais comment suivre JĆ©sus pour devenir comme lui ?

Le premier pas est de Ā« se renier soi-mĆŖme Ā», se distancer de sa propre faƧon de penser. C’est ce que JĆ©sus a demandĆ© Ć  Pierre quand il l’a rĆ©primandĆ© pour avoir pensĆ© selon les hommes et pas selon Dieu. Nous aussi, comme Pierre, nous voulons parfois nous affirmer de maniĆØre Ć©goĆÆste ou au moins selon nos propres critĆØres. Nous recherchons le succĆØs facile et immĆ©diat, exempt de toute difficultĆ©, nous regardons avec envie celui qui fait carriĆØre, nous rĆŖvons d’avoir une famille unie et de construire autour de nous une sociĆ©tĆ© fraternelle et une communautĆ© chrĆ©tienne, sans devoir payer le prix requis.

Ā« Se renier soi-mĆŖme Ā» signifie entrer dans la faƧon de penser de Dieu, telle que JĆ©sus nous l’a montrĆ©e dans sa propre faƧon d’agir. C’est la logique du grain de blĆ© qui doit mourir pour porter du fruit, la logique de trouver plus de joie Ć  donner qu’à recevoir (Actes des ApĆ“tres 20,35), Ć  offrir sa vie par amour, en un mot, prendre sur soi sa propre croix :

Ā« Si quelqu’un veut venir Ć  ma suite, qu’il se renie lui-mĆŖme et prenne sa croix, et qu’il me suive Ā».

La croix – celle de Ā« tous les jours Ā», comme le dit l’évangile de Luc (Luc 9,23) – peut prendre bien des visages : maladie, chĆ“mage, incapacitĆ© de gĆ©rer les problĆØmes familiaux ou professionnels, Ć©chec pour crĆ©er des rapports authentiques, sens d’impuissance face aux grands conflits mondiaux, indignation devant les scandales rĆ©pĆ©tĆ©s de notre sociĆ©té… La croix, inutile de la chercher. Elle nous arrive d’elle-mĆŖme, peut-ĆŖtre de maniĆØre totalement inattendue et sous une forme que nous n’aurions jamais imaginĆ©e.

L’invitation de JĆ©sus est de Ā« prendre Ā» la croix, sans la subir avec rĆ©signation comme un mal inĆ©vitable, sans la laisser nous Ć©craser, sans la supporter non plus de faƧon stoĆÆque et dĆ©tachĆ©e… L’accueillir au contraire comme une possibilitĆ© de partager la sienne, de vivre en disciples aussi en cette situation et en communion avec lui dans cette souffrance, car c’est lui, le premier, qui a partagĆ© notre croix. Quand JĆ©sus s’est chargĆ© de sa croix, il a pris avec elle sur ses Ć©paules chacune de nos croix. Dans chaque souffrance, quelle qu’elle soit, nous pouvons rencontrer JĆ©sus qui l’a dĆ©jĆ  faite sienne.

Igino Giordani voit lĆ  le rĆ“le inversĆ© de Simon de CyrĆØne qui porte la croix de JĆ©sus : la croix, dit-il, Ā« est moins lourde si JĆ©sus se fait notre CyrĆ©nĆ©en Ā». Et, dit-il, elle est encore moins lourde si nous la portons ensemble : Ā« Une croix portĆ©e par une seule personne est Ć©crasante ; portĆ©e ensemble par plusieurs, avec JĆ©sus au milieu d’elles, c’est-Ć -dire en prenant comme CyrĆ©nĆ©en JĆ©sus lui-mĆŖme, elle devient lĆ©gĆØre, le joug n’est plus ressenti comme tel. L’escalade faite en cordĆ©e par beaucoup, d’un commun accord, devient une fĆŖte, et elle nous fait monter Ā».

Prendre la croix donc pour la porter avec lui, sachant que nous ne sommes pas seuls Ć  la porter parce qu’il la porte avec nous, c’est se relier Ć  JĆ©sus, lui appartenir, jusqu’à la pleine communion avec lui, jusqu’à devenir d’autres ā€˜lui’. C’est ainsi que l’on suit JĆ©sus et que l’on devient de vrais disciples. La croix sera alors vraiment pour nous, comme pour Christ Ā« puissance de Dieu (1 Corinthiens 1-18), voie de rĆ©surrection. Dans chaque faiblesse, nous trouverons la force, dans chaque obscuritĆ© la lumiĆØre, dans chaque mort la vie, parce que nous trouverons JĆ©sus.

Fabio Ciardi

ā€œChiara Lubich: l’unitĆ© et la politiqueā€

ā€œChiara Lubich: l’unitĆ© et la politiqueā€

20150227-01Pour Chiara Lubich il existe une vraie vocation Ć  la politique, ā€œC’est un appel personnel qui Ć©merge des circonstances et parle Ć  travers la conscienceā€. Appel dont la rĆ©ponse Ā« est avant tout un acte de fraternitĆ© : on agit dans la sphĆØre publique, qui concerne les autres, en voulant leur bien comme si c’était le nĆ“tre Ā». Cette action crĆ©e les conditions qui Ā« permettent une relation continuelle avec tous les autres secteurs de la vie Ā» – l’économie, la santĆ©, la communication, l’art, la justice, pour ne citer que ceux-ci -, de sorte qu’ainsi, la sociĆ©tĆ© puisse elle-mĆŖme, avec toutes ses composantes, rĆ©aliser pleinement son dessein Ā».

L’évĆ©nement mondial consiste en une pluralitĆ© de manifestations qui se rĆ©aliseront en divers points de la planĆØte et durant lesquelles seront mises en Ć©vidence les idĆ©alitĆ©s du charisme de Chiara Lubich en rapport avec l’agir politique, Ć©clairĆ©es par des rĆ©cits de changement personnel et d’engagement dans la chose publique, qui vont de l’expĆ©rience de se mettre ensemble pour affronter les problĆØmes du quartier Ć  l’engagement politique au niveau national et international. Ce sont toutes des occasions pour se refocaliser avec une conscience renouvelĆ©e sur le « rĆŖveĀ Ā» qui a animĆ© la vie et la pensĆ©e de Chiara LubichĀ : « la fraternitĆ© universelleĀ Ā».

Rendez-vous Ć  Rome (Italie) le 12 mars au Parlement : le matin, dans la Petite salle des Groupes du Parlement italien, 300 jeunes des focolari en provenance du monde entier, entreront en dialogue avec des hommes politiques, des chercheurs et des reprĆ©sentants des institutions internationales. L’aprĆØs-midi, dans la mĆŖme salle, se dĆ©roulera le congrĆØs intitulĆ© : Ā« Chiara Lubich : l’unitĆ© et la politique Ā».

A Strasbourg (France) du 13 au 15 mars, au siĆØge du Conseil de l’Europe, le sĆ©minaire Ā«FraternitĆ© en politique: s’investir autrement dans la cité», invite Ć  ouvrir de nouvelles pistes d’action pour favoriser le Ā« vivre ensemble Ā».

Le 13 mars, au Glendon College de la York University de Toronto (Canada), un dĆ©bat sur le thĆØme : Ā«Politics for Unity. Making a World of DifferenceĀ». A Curitiba (BrĆ©sil), le congrĆØs Ā«PolĆ­tica pela unidade, fazendo toda a diferenƧa no mundoĀ» veut montrer qu’en politique le paradigme de l’unitĆ© fait toute la diffĆ©rence. A SĆ©oul (CorĆ©e du Sud) la rencontre : Ā« En voyage vers la fraternitĆ© universelle Ā» aura lieu dans le Parlement qui fut dans le passĆ© le théâtre de durs affrontements. D’autres congrĆØs se tiendront Ć  Nairobi (Kenya), Dar es Salaam (Tanzanie), Madrid (Espagne), Budapest (Hongrie), Prague (RĆ©publique TchĆØque) et aussi dans d’autres villes : sur le site www.politicsforunity.com, la carte des Ć©vĆ©nements programmĆ©s et les informations correspondantes. Une sĆ©lection de textes de Chiara Lubich, faite par le ComitĆ© scientifique de l’évĆ©nement, est aussi disponible. Pour suivre les conversations en ligne, voici le mot-clic (hashtag) : #politics4unity.

La rĆ©flexion autour du thĆØme ā€œChiara Lubich: l’unitĆ© et la politiqueā€ sera l’occasion, dans toutes ces aires culturelles et gĆ©ographiques, d’inviter Ć  approfondir toujours davantage le patrimoine que Chiara, dont la cause bĆ©atification a Ć©tĆ© ouverte le 27 janvier dernier, laisse Ć  l’Histoire.

Philippines : Social Media pour la paix

Philippines : Social Media pour la paix

Mamasapano2

La nation est en train de vivre des moments trĆØs difficiles. De fait un bataillon de policiers, envoyĆ© pour arrĆŖter deux personnes soupƧonnĆ©es de terrorisme, a Ć©tĆ© assailli par des combattants du Front National de LibĆ©ration Islamique et 44 d’entre eux ont Ć©tĆ© tuĆ©s. Le parlement Ć©tait justement en train de dĆ©libĆ©rer sur le nouveau traitĆ© de paix entre le gouvernement et les musulmans de Mindanao, incluant de larges concessions dans beaucoup de domaines. Maintenant, cependant, tout s’est bloquĆ©. Hier, Ć  la tĆ©lĆ©vision, ils ont montrĆ© la vidĆ©o d’un policier blessĆ© qui a ensuite Ć©tĆ© frappĆ© plusieurs fois Ć  mort par un militant du Front. On peut donc imaginer l’indignation des gens !ā€. VoilĆ  ce que nous Ć©crivent Carlo et Ding de Manille.

Oscar, par contre, travaille au Bureau des Communications du Gouvernement, il devait donc mettre par Ć©crit ce qui s’était passĆ©. Une tĆ¢che Ć©videmment pas facile pour quelqu’un comme lui qui s’engage chaque jour Ć  vivre la spiritualitĆ© de l’unitĆ© avec tout le monde. Ā« Mon travail – Ć©crit-il – me demande de voir ce qui se passe dans les mĆ©dias sociaux. Ce matin j’ai vu la vidĆ©o de nos hommes SAF (policiers) tuĆ©s par les rebelles musulmans. J’ai Ć©tĆ© trĆØs frappĆ© de voir un policier par terre, blessĆ© mais encore en vie, frappĆ© deux fois Ć  la tĆŖte et un autre Ć©ventrĆ©, une faucille dans la poitrine… C’était lourd, presqu’irrĆ©el, je n’arrivais pas Ć  respirer. Dans la vidĆ©o on voit que les rebelles ramassent les armes et les effets personnels des policiers tuĆ©s, ensuite, ils continuent Ć  tirer. Il m’était difficile de penser Ć  la paix pendant que je regardais ces images. Je voulais rĆ©agir, faire quelque chose. J’avais les larmes aux yeux.

Puis, je regardais les sessions du Parlement sur ces Ć©vĆ©nements. Il y avait celui qui accusait un gĆ©nĆ©ral pour son manque de prĆ©cision, un autre pour son manque d’organisation. Une fois de plus, je pensais, comment peut-on parler de paix ?

SocialMedia

Au moins 4millions de personnes avaient dĆ©jĆ  pu voir la vidĆ©o sur internet. Une partie de mon travail consiste Ć  comprendre les scĆ©narios possibles et comment en sortir. Alors je me suis demandĆ© quel pourrait ĆŖtre le pire scĆ©nario. Et j’ai pris peur. J’ai imaginĆ© qu’aprĆØs avoir regardĆ© ces images, beaucoup de gens pourraient Ć©prouver de la colĆØre et se tourner vers la vengeance. Ils pourraient voir tout musulman comme un possible agresseur et se jeter sur lui. Ā« Et si une guerre civile se dĆ©chaĆ®nait? Ā», me suis-je demandĆ©.

Au bureau, comme prĆ©vu, l’émotion des collĆØgues Ć©taient Ć  son comble. J’ai essayĆ© d’écouter ce que Dieu me disait dans le cœur : Ā« C’est maintenant ou jamais que nous devons parler de paix. Si nous qui comprenons mieux la situation, nous Ć©prouvons ces sentiments de vengeance, comment rĆ©agirons ceux qui sont plus Ć©mus et moins informĆ©s ? Ā».

L’un de mes collĆØgues Ć  l’improviste dit : Ā« La paix n’est pas un mot imprononƧable en ce moment. Nous devons avoir l’unitĆ© de tous les philippins comme point de mire, au-delĆ  du credo religieux Ā». Et un autre : Ā« Ce qui est arrivĆ© a Ć©tĆ© un acte d’hommes violents, qui ne s’identifient pas avec toute la communautĆ© musulmane Ā». La colĆØre a lentement baissĆ© de ton. Nous avons aussi rappelĆ© ce que le dĆ©putĆ© Mindanao avait dit : Ā« Il est facile de se mettre en colĆØre et de se laisser influencer par nos Ć©motions, parce que vous n’avez pas vu de vos yeux les effets de la guerre Ć  la porte de chez vous. La guerre n’est pas la rĆ©ponse Ā». Je suis restĆ© agrĆ©ablement surpris et j’ai quittĆ© la rencontre avec une certaine paix dans le cœur.

Ces temps-ci, plus que tout, je pense que nous devons travailler ensemble pour porter l’idĆ©al de l’unitĆ© au plus grand nombre de gens possible. La menace de guerre est rĆ©elle. La menace que nos compatriotes se mettent en colĆØre contre nos frĆØres musulmans est rĆ©elle. Mais l’évangile nous indique la voie du dialogue et de la paix. Demain est un nouveau jour pour moi. Un autre jour d’écoute et de nombreuses conversations online. J’aurai la possibilitĆ© de construire de nouveaux rapports de confiance et de paix Ā».

Gen Rosso: CAMPUS – the musical

Gen Rosso: CAMPUS – the musical

Campus_Musical« Il est 7 heures du matin du 28 avril Ć  la gare centrale. Un jour et un lieu que les Ć©tudiants du Campus n’oublieront jamais. Quelque chose d’imprĆ©vu est en train de se passer et…ils doivent faire leur choixĀ : c’est l’heureĀ !Ā Ā». Une scĆØne Ć  haut impact Ć©motif et théâtral ouvre CAMPUS, le nouveau musical du Gen Rosso, en avant premiĆØre les 14 et 15 mars prochains Ć  Loppiano, dans l’Auditorium du Centre International.

La premiĆØre mondiale de la TournĆ©e sera prĆ©sentĆ©e Ć  Naples les 28 et 29 mars au Théâtre ”Mediterraneo Mostra d’Oltremare”.

Partie d’une idĆ©e originale de Chiara Lubich, l’œuvre s’inspire de faits rĆ©ellement passĆ©s et arrive sur la scĆØne aprĆØs 10 ans de recherches aussi bien au niveau du contenu qu’au niveau artistique.

Le campus, comme notre ville

Valerio Cipri raconteĀ :Ā Ā« Il mĀ ‘est tout de suite apparu que l’ambiance du campus reprĆ©sente bien la mĆ©taphore du quotidien de nos cohabitations urbaines globalisĆ©es. Les villes aujourd’hui sont les contenants de lourdes contradictions qui vont de la dĆ©gradation de la dĆ©linquance, de la drogue, de la corruption, Ć  la prĆ©sence de lieux de ‘rĆ©cupĆ©ration’ dans lesquels les citoyens se rĆ©approprient des espaces de solidaritĆ©, d’humanitĆ©. Et le message de Campus est justement celui-lĆ Ā : une sociĆ©tĆ© unie ne se rĆ©alise pas en annulant les diffĆ©rences, mais bien en regardant en face les dĆ©fis, et en se retroussant les manches pour construire des rapports authentiquesĀ .Ayant en toile de fond, une Ć©poque, l’actuelle, marquĆ©e par les drames des peurs et des terrorismes, s’entremĆŖlent les histoires d’un groupe d’Ć©tudiants, chacun avec ses rĆŖves et ses projets pour le futur et avec un prĆ©sent marquĆ© par une charge laborieuse de blessures, d’angoisses, et de questionsĀ Ā».

Un spectacle courageux, entre sonoritƩs passionnantes et actualitƩ critique.

Le musical se compose de 23 morceaux, passages chorĆ©graphiques qui interagissent avec des sĆ©quences filmĆ©es, des actions théâtrales et de mouvement. « Le projet artistique est le rĆ©sultat de la coopĆ©ration d’une Ć©quipe de professionnels internationauxĀ Ā» – explique Beni Enderle. «  Les sonoritĆ©s sont fortes et riches de contaminations, d’entrelacements harmoniques passionnants, avec des lyriques qui vont de la lĆ©gĆØretĆ© des atmosphĆØres latines, au pathos des rythmiques afro, en une synthĆØse sonore qui touche et captiveĀ Ā».

« Peu Ć  peu on s’immerge dans l’histoire et dans l’atmosphĆØre du spectacle – poursuit JosĆØ Manuel Garcia – on sent le souffle global qui Ć©merge d’un dispositif narratif qui va droit au cœur des dĆ©fis de l’Ć©poque contemporaine, Ć  l’intĆ©rieur d’une colonne sonore originale et rigoureusement live qui balaie des rythmes et des sonoritĆ©s Rock, Pop, Reggae, Samba-axe, Ɖlectronique contemporaine, Hip-hop jusqu’au Dubstep…

L’impact scĆ©nique est d’avant-garde. Jean Paul Carradori expliqueĀ : « J’ai beaucoup travaillĆ© dans des productions Ć  caractĆØre international. Campus a reprĆ©sentĆ© pour moi le premier dĆ©fi inattendu pour son dispositif dramaturge et théâtral trĆØs fort. Il Ć©tait nĆ©cessaire de crĆ©er un climat qui en valorise les contenus et en mĆŖme temps qui conduise le spectateur Ć  s’immerger dans l’histoireĀ Ā».

Produit par le Gen Rosso International Performing Arts Group (16 artistes de 9 pays) en une nouvelle mĆ©thodologie du travail artistique, technique, directif et de management, le Musical est le fruit d’une convergence et synergie d’un team international.

Billets en prĆ©-venteĀ : CLIQUE ICI (tel. 0559051102 – mail genrosso.campus@loppiano.it)

On-line: l’évĆ©nement est disponible sur internet aux adresses concerto 14/03 – concerto 15/03

TĆ©lĆ©charge ici l’affiche

Kenya: CongrĆØs international EdC

Kenya: CongrĆØs international EdC

EdCKenya_Flyer« Rappelle-toi, Luigino, que c’est pour les pauvres que j’ai fait naĆ®tre l’ÉdeC. Vous Ć©tudiez, c’est bien, mais rappelle-toi toujours les pauvresĀ Ā». Chiara Lubich m’a rĆ©pĆ©tĆ© souvent ces paroles au cours des dix derniĆØres annĆ©es pendant lesquelles je l’ai assistĆ©e, avec la commission internationale, pour coordonner l’ÉdeC.

DĆ©livrer de la pauvretĆ© subie (bien diffĆ©rente de la pauvretĆ© choisie) continue d’être l’ultime but du projet, le sens de notre action. Tant qu’il y aura sur terre des personnes qui, faute de ressources, ne peuvent vivre une existence dĆ©cente, aucun systĆØme Ć©conomique et social ne peut se considĆ©rer juste, moins encore de communion.

Les pauvretĆ©s aimĆ©es et soulagĆ©es par l’ÉdeC en ces 23 ans de vie se sont diversifiĆ©es, amplifiĆ©es. Des favelas de San Paolo et du BrĆ©sil on est passĆ© aux favelas de nombreuses villes, et puis on a compris, par l’action tenace d’entrepreneurs comme Paco Toro (Espagne), que pour rĆ©duire la pauvretĆ© nous pouvions crĆ©er des emplois, et ensemble avec l’ONGĀ Action Monde Uni (AMU), nous avons commencĆ© Ć  soutenir le dĆ©veloppement de micro activitĆ©s de production dans divers pays du monde. Enfin nous avons constatĆ© que la crise actuelle avait aussi reproduit des pauvretĆ©s antiques et nouvelles dans la riche Europe. Parmi elles, la plaie des jeux de hasard, qui ruine des centaines de milliers de familles, surtout les plus pauvres. D’où l’engagement de l’ÉdeC en Italie pour soutenir la campagne Slotmob, qui en un an s’est rĆ©alisĆ©e dans plus de 70 villes, et est en train de changer la mentalitĆ© de beaucoup.

Et puis ces derniĆØres annĆ©es l’ÉdeC se rĆ©pand en particulier dans le continent africain, dont les entreprises, qui ont commencĆ© cette annĆ©e Ć  verser des parts de bĆ©nĆ©fices pour l’aide aux pauvres dans le monde, sont dĆ©sormais 10, tandis que 12 autres se sont rapprochĆ©es du projet. Plusieurs bourses d’études ont Ć©tĆ© attribuĆ©es Ć  des jeunes africains, dont quelques uns frĆ©quentent assidument l’Institut Universitaire Sophia.

Cette floraison de nouvelle vie nous a poussés à un acte de réciprocité : Pag 15 Africa EoC Logo Final ridorganiser à Nairobi, au Kenya, notre prochain congrès international, quatre ans après celui du Brésil en 2011.

Nous serons dans cette grande ville du 27 au 31 mai, après la première école panafricaine pour les jeunes qui se tiendra du 22 au 26.

L’Afrique – qui souffre aujourd’hui encore des rapports prĆ©dateurs que beaucoup de pays industrialisĆ©s ont instaurĆ©s et continuent d’avoir avec elle – en l’oubliant d’abord, puis en l’isolant pour Ć©viter le pĆ©ril de la contagion – est destinĆ©e Ć  ĆŖtre la grande protagoniste de l’économie et de la sociĆ©tĆ© de demain.

Sa volontĆ© de vivre, ses jeunes, ses cultures ancestrales, le disent avec force. L’ÉdeC veut aller en Afrique pour l’aimer, pour apprendre de sa culture de la vie, pour pratiquer la communion et la rĆ©ciprocitĆ©. Et pour construire ensemble un nouveau modĆØle de dĆ©veloppement et une nouvelle Ć©conomie. Mais ensemble, en nous estimant mutuellement. Dans la fĆŖte des peuples.

Luigino Bruni

En savoir plus: EdC online

Inscriptions: www.eoc-nairobi-2015.info

Renseignements : info@eoc-nairobi-2015.info