Focolare Amman

Au cÅur de la ville, la fraternitĆ© sāallume
Chez nous le 25 dĆ©cembre nāest pas fĆ©riĆ© ā raconte une volontaire dāun centre pour enfants handicapĆ©s. Cependant, aprĆØs avoir prĆ©venu Ć lāavance les familles des enfants infirmes qui font la rĆ©habilitation chez nous, au moins ce jour-lĆ nous nous arrĆŖtons. Et voilĆ que dāun commun accord avec les jeunes de lāĆ©quipe, nous avons pensĆ© passer NoĆ«l au centre, pour dĆ©jeuner ensemble.
Les ados ont aussi invitĆ© quelques jeunes qui durant lāannĆ©e nous ont aidĆ©s au service des orphelinats, heureux dāy participer. Quelques-uns dāentre eux sont chrĆ©tiens, dāautres non, comme la majeure partie des personnes autour de nous, mais le dĆ©sir dāĆŖtre une famille est dans le cÅur de chacun.
Quand nous nous sommes saluĆ©s la joie se lisait sur tous les visages, comme lorsquāon attend quelque chose de beau.
En ce moment, Ć cĆ“tĆ© du centre où nous essayons de mettre en pratique la spiritualitĆ© de lāunitĆ©, quelques familles logent avec leurs enfants, et nous sommes en train de les suivre : elles viennent de loin. Elles vivent des situations trĆØs difficiles et douloureuses pour beaucoup de motifs. MĆŖme si le service est en vacances, nous leur avons dit que si elles le voulaient elles pouvaient venir passer un moment de fĆŖte ensemble. Toutes ont rĆ©pondu positivement. Une mĆØre a pleurĆ©, tellement elle Ć©tait contente de la proposition : Ā« Je sais que NoĆ«l est une fĆŖte importante pour vous, si vous māinvitez, cela veut donc dire que moi aussi je suis importante ! Ā».
Une autre mĆØre, environ trois semaines avant, avait pris le train pour venir en ville avec son mari voir le mĆ©decin pour leur enfant atteint dāune forme grave de paralysie cĆ©rĆ©brale. Elle a tournĆ© dans tous les coins mais tous lui ont dit que cela ne valait pas la peine de tant se fatiguer, il valait mieux retourner Ć la maison et laisser les choses comme Ƨa. Le cÅur trĆØs gros, elle a dĆ©jĆ son billet de train en main pour lāaprĆØs-midi. Elle se souvient cependant quāune parente chrĆ©tienne lui avait parlĆ© bien avant dāune Ć©glise où elle avait Ć©tĆ©. MĆŖme si elle nāest pas chrĆ©tienne, elle se sent poussĆ©e Ć chercher cette Ć©glise. Elle la trouve et y rencontre un prĆŖtre. Il connaĆ®t un jeune de notre Ć©quipe, qui chante dans le chÅur de lāĆ©glise, et il lui dit : Ā« Voyez, Ć un quart dāheure dāici Ć pied il y a un endroit où on visite les enfants comme le vĆ“tre, essayez dāy aller Ā». On lui montre la route et ils arrivent chez nous. MĆŖme sāils nāont pas de rendez-vous, deux dāentre nous les accueillent. Peu aprĆØs, elle appelle son mari qui lāattend Ć lāhĆ“tel et lui dit : Ā« Nous ne partons plus Ā».
Nous avons ensuite compris que leur couple traversait des moments de crise Ć cause de lāenfant : Ā« Quand je suis arrivĆ©e ici, ce qui māa le plus frappĆ©e cāĆ©tait le sourire des gens. Jāai retrouvĆ© lāespoir et mĆŖme mon mari est moins dĆ©primĆ© Ā». Lāinvitation Ć la fĆŖte les a inclus aussi dedans. NoĆ«l⦠un Dieu qui se fait petit pour nous rendre tous frĆØres !

Le dialogue est-il nƩcessaire ?
On se demande aujourdāhui, aprĆØs les homicides de Paris et les massacres au Nigeria et au Pakistan, si le dialogue entre des personnes de religions et de cultures diffĆ©rentes est nĆ©cessaire.
Ā« Permettez-moi de retourner la question Ā», dĆ©clare Maria Voce : Ā« Peut-on vivre sans le dialogue sur une planĆØte dĆ©sormais mondialisĆ©e ? Ā». Elle rappelle quāen plus des flux migratoires volontaires, des populations entiĆØres obligĆ©es de fuir Ć cause de vĆ©ritables persĆ©cutions sāy ajoutent, Ā« elles sont dĆ©racinĆ©es de leur monde et de leur futur Ā», forcĆ©es de partager leur vie avec des personnes dāethnies, de cultures, dāopinions et de fois diffĆ©rentes, et la prĆ©sidente des Focolari de citer la question pressante des pays occidentaux : comment peut-on vivre aux cĆ“tĆ©s de ces personnes ? Ā« La rĆ©ponse est claire ā affirme-t-elle ā ou on dialogue ou on lutte les uns contre les autres. Mais se combattre mĆØne Ć la destruction, aussi bien des gens sur place que des immigrants. Alors que lāouverture et le dialogue crĆ©ent la vie et portent Ć la vie. Ā»
Ā« Jāai pu le constater au cours de mes voyages dans les contextes dramatiques du Moyen Orient, de lāAfrique et de lāAsie, explique-t-elle. Lāengagement courageux dans le sens du dialogue est vĆ©cu par des enfants des Ć©coles, des familles avec leurs voisins, par de nombreuses personnes dans les milieux de travail Ā».
Elle rappelle combien le dialogue le plus efficace est celui Ā« qui repose sur la vie, sur le partage de lāexistence quotidienne Ā», et qui Ā« ne dĆ©bute pas tellement par une confrontation immĆ©diate avec les idĆ©es Ā» mais Ā« par la connaissance de lāautre ā et non pas de sa religion ā afin de pouvoir dĆ©couvrir le lien de fraternitĆ© qui lie tous les ĆŖtres humains Ā». Maria Voce est convaincue que la diversitĆ© nāest pas Ā« nĆ©cessairement motif dāopposition, mais peut ĆŖtre motif dāenrichissement rĆ©ciproque. Et vraiment on sāenrichit, parce que Dieu est gĆ©nĆ©reux et rĆ©pand ses dons sur tous les hommes, peu importe la foi Ć laquelle ils appartiennent Ā». Ā« Le dĆ©couvrir ā ajoute-t-elle ā nous rend tous plus riches et mĆŖme plus libres dans le rapport rĆ©ciproque Ā».
Un petit clin dāÅil sur ce que le pape FranƧois manifeste ne peut manquer Ā« par sa parole et ses attitudes, il souligne lāaccueil, lāempathie, lāĆ©coute Ć fond des raisons de lāautre Ā». Elle est tout aussi prĆ©cieuse cette indication du pape Ć ne pas mettre de cĆ“tĆ© notre identitĆ© de chrĆ©tiens, de maniĆØre Ć nous prĆ©parer Ć ce dialogue, parce quāil est vrai que nous ne pouvons dialoguer que si nous sommes profondĆ©ment et authentiquement chrĆ©tiens Ā».
Ā« Un chrĆ©tien ou un musulman ā conclut Maria Voce ā sāamĆ©liore en cheminant sur la voie du dialogue et dĆ©couvre que lāon progresse ensemble et que cela porte Ć Åuvrer ensemble, Ć commencer par la paix, qui est au bĆ©nĆ©fice de toute lāhumanitĆ© Ā».

La fraternitƩ : un antidote au Mal

Chiara Lubich – Imam W.D. Mohammed
Face Ć une aussi grande tragĆ©die d’une telle absurditĆ©, tragĆ©die qui nous dĆ©passe tous, nous sommes en recherche de sens. Devant tant de peur et d’angoisse, quelle rĆ©ponse apporterĀ ?
« Quand j’ai vu ces tours s’Ć©crouler – c’Ć©tait incroyable -, face Ć cette immense tragĆ©die, au choc d’une superpuissance qui, d’un coup, se dĆ©couvre vulnĆ©rable et expĆ©rimente l’Ć©croulement de ses certitudes face Ć la peur d’une guerre qui peut Ć©clater et Ć ses consĆ©quences imprĆ©visibles, j’ai eu l’impression de revivre Ć Trente sous les bombardements de la seconde guerre mondiale. Tout s’Ć©croulait mais une question s’imposait fortementĀ : existe-t-il quelque chose qu’aucune bombe ne puisse dĆ©truireĀ ? Et la rĆ©ponseĀ : ouiĀ ! c’est Dieu. Dieu que nous dĆ©couvrions Amour. Une dĆ©couverte fulgurante qui nous avait donnĆ© la certitude qu’Il ne peut nous abandonner, nous les hommes, qu’Il n’est jamais absent de l’histoire et qui sait mĆŖme faire tout converger au bien. Je l’ai expĆ©rimentĆ© de faƧon surprenante.
Et je me suis demandé : serait-ce que Dieu, aujourd’hui, au dĆ©but du XXI° siĆØcle, veuille nous refaire cette grande leƧon et nous donner la possibilitĆ© de le remettre, Lui, Ć la premiĆØre place dans notre vie, nous contraignant Ć dĆ©placer tout le reste au second planĀ ? Cela me parle d’espĆ©rance et d’avenirĀ Ā».
On ne peut cependant nier qu’il existe un sentiment anti-islamisme grandissant. Que pouvons-nous faire pour Ć©viter ces sentiments qui considĆØrent criminel le monde musulman tout entierĀ ?
« Depuis longtemps, dans notre Mouvement – et pas seulement lĆ – nous avons construit une unitĆ© profonde en Dieu avec des musulmans et, justement aux Ćtats-Unis, avec un vaste mouvement musulman afro-amĆ©ricain. J’ai appris qu’en ce moment, le fait de s’ĆŖtre unis Ć nous, chrĆ©tiens, pour porter la fraternitĆ© universelle dans le monde, les aide beaucoup.
Nous devons nous reconnaître frères, chrétiens et musulmans. Nous sommes tous fils de Dieu. Comportons-nous donc de cette manière, nous chrétiens ».
Comment est possible, Ć votre avis, une telle haine de la part de quelques fondamentalistes musulmansĀ ? Que peut-on faireĀ ?
« Selon moi, il s’agit lĆ du Mal, avec le “M” majuscule. Pour cette raison, je ressens profondĆ©ment quelque chose qui est peut-ĆŖtre un peu originalĀ : en ce moment, toutes les forces se mobilisent au niveau politique et parmi les chefs d’Ćtats, etc. mais il faut que le monde religieux lui aussi, se mobilise en vue du bien, s’unisse en vue du bien. Il le fait dĆ©jĆ . Par exemple, le Saint PĆØre a parlĆ© dimanche avec une telle force – et j’ai vu que tous les journaux l’ont mentionnĆ© – disant que l’AmĆ©rique ne doit pas se laisser tenter par la haine. Il continue Ć rĆ©itĆ©rer ses appels pour la paix.
Notre Mouvement, dans son expression plus politique, “Mouvement politique pour l’UnitĆ©“, soutient cette idĆ©e de la fraternitĆ© qui est porteuse de paix. Il le fait par l’intermĆ©diaire des Communes et des Parlements en de nombreuses parties du mondeĀ Ā».

Paris : vivre ensemble dans la paix
Ā« Comme tous les franƧais, nous sommes sous le choc Ć cause des Ć©vĆ©nements de la semaine derniĆØre, tragĆ©die qui a poussĆ© environ 4 millions de personnes Ć manifester dimanche 11 janvier 2015, Ć©crit Dominique Bonnet, directeur du groupe de lāĆ©dition franƧaise Nouvelle CitĆ© Ā». ā En tant que maison dāĆ©dition ā continue-t-il ā nous avons Ć©prouvĆ© le devoir de rĆ©agir Ć propos de lāattentat et du meurtre des caricaturistes de Charlie Hebdo, mais en essayant de proposer un message positif. Cāest-Ć -dire que nous voulions souligner le fait de Ā« vivre ensemble Ā», une rĆ©alitĆ© que nous voulons construire avec tout le monde et toutes les religions. VoilĆ pourquoi nous avons choisi de nous exprimer par une illustration qui ne reprenne pas le slogan Ā« je suis Charlie Ā» mais Ā« Je suis avec Charlie Ā». De fait nous ne partageons pas le point de vue Ć©ditorial de ce journal. Notre illustration montre en haut les 4 dessinateurs assassinĆ©s. En respectant leur revendication en tant quāathĆ©es, il nous a semblĆ© que la phrase Ā« Ils ne vont quand mĆŖme pas nous canoniser Ā», pouvait ĆŖtre leur Ć©tiquette. Les slogans au fond du dessin expriment notre vision de la Ā« vie ensemble Ā». Lāillustration a Ć©tĆ© publiĆ©e le 10 janvier sur le site de Nouvelle CitĆ©, puis reprise sur Facebook et Twitter. La marche de Paris pour la paix a suscitĆ© une adhĆ©sion impressionnante, avec des rĆ©percussions dans le monde entier. Ā« Des chaĆ®nes de tĆ©lĆ©vision ont retransmis beaucoup dāinterviews des personnes prĆ©sentes et quelques tĆ©moignages sont prenants. (Comme celui de la femme musulmane voilĆ©e qui a perdu son fils, militaire, tuĆ© par les terroristes dans le sud de la France, qui essaie de consoler le rabbin venu de Tunisie pour constater la mort de son fils. Le rabbin raconte la peur du fils lorsquāil doit porter la kippah, alors que la femme parle des regards et des commentaires suscitĆ©s par son voile. Ā« Courage, dit la musulmane au rabbin. Vous avez besoin de beaucoup de courage, mais il faut rĆ©sister. Moi, je suis franƧaise et jāen suis fiĆØre, mais il faut rĆ©sister Ā». Il me semble que le futur soit dans ce dialogue douloureux Ā».) Ā« Les lumiĆØres sur la āfĆŖte dāĆŖtre ensembleā se sont Ć©teintes. Demain nous devrons vivre ensemble. Mais dans les diffĆ©rentes interviews cette expression prendra des formes dāinterprĆ©tation diverses. Ce sont des questions qui se posent sĆ©rieusement en France. La laĆÆcitĆ© est-elle la Religion qui remplace les religions ? La religiositĆ© appartient-elle dorĆ©navant Ć un domaine strictement privĆ© ? Jusquāoù arrive la libertĆ© dāexpression ? A Paris, sous un soleil hivernal, pendant trois heures, des milliers de cÅurs se sont rĆ©chauffĆ©s en se parlantā. Les membres des Focolari en France, mais pas seulement, sāengagent Ć rester fidĆØles au Time out pour la paix, qui se fait dans le monde entier chaque jour Ć midi, heure locale. Et aussi Ć redoubler dāeffort dans le dialogue interreligieux, grĆ¢ce Ć des actions trĆØs diverses, comme celle de Ā« Vivre ensemble Ć Cannes Ā», qui en est Ć sa quatriĆØme Ć©dition. La ville de Cannes a gagnĆ© le prix Chiara Lubich 2015 pour la fraternitĆ© Ā». Remise du prix au Capitole, Ć Rome, le 17 janvier : une dĆ©lĆ©gation composĆ©e de 15 personnes avec des reprĆ©sentants du dialogue interreligieux le recevra.

Igino Giordani: Semaine pour lāUnitĆ© des ChrĆ©tiens
Au cours de lāautomne 1967 Giordani prĆ©sida une rencontre dāÅcumĆ©nistes au siĆØge du mouvement des Focolari, Ć Rocca di Papa. Y participait aussi lāarchimandrite Mgr Euleterio Fortino, qui a donnĆ© par la suite ce tĆ©moignage : Ā« Giordani, au cours de cette rencontre avait rĆ©ussi, grĆ¢ce Ć sa sĆ©rĆ©nitĆ© intĆ©rieure, Ć apaiser les accents enflammĆ©s du dĆ©bat ; et il avait clarifiĆ© les aspects thĆ©ologiques et pastoraux du dĆ©cret du Concile Vatican II Unitatis redintegratio (1964), en faisant tomber les derniĆØres rĆ©sistances des opposants italiens Ć la priĆØre commune entre tous les chrĆ©tiens au cours de la Semaine pour lāunitĆ© des Eglises Ā»
Pour sa part Giordani suivait dĆ©jĆ depuis 1940 cette Semaine, qui dure prĆ©cisĆ©ment huit jours : du 18 au 25 janvier. Il nous lāexplique lui-mĆŖme dans un Ć©crit datant de la mĆŖme annĆ©e, où il prĆ©cise, entre autres, le sens de ces deux dates : la premiĆØre fĆŖte la chaire de St Pierre Ć Rome, la seconde la conversion de Saint Paul.
āLa pratique de cette Octave pour lāunitĆ©, du fait quāelle rassemble des millions de chrĆ©tiens aux pieds de lāunique PĆØre demandant ensemble quāils redeviennent tous un, est dĆ©jĆ en soi un dĆ©but dāunitĆ©, en plus du fait quāelle nous oriente dans la bonne direction.
Au cours de la prĆ©paration de cette Semaine, la nouvelle sāest rĆ©pandue, dāabord de faƧon vague, que dans un monastĆØre de trappistines situĆ© prĆØs de Rome, on priait avec une ferveur particuliĆØre afin que cessent les divisions entre chrĆ©tiens, une rĆ©alitĆ© qui nous renvoie au Christ souffrant et qui ne devrait pas nous laisser tranquilles.
Jāai Ć©tĆ© amenĆ© Ć savoir que, dans cette Trappe, une humble moniale, Maria Gabriella, sāĆ©tait offerte en victime pour lāunitĆ© de lāEglise et que de ce fait elle avait profondĆ©ment frappĆ© une communautĆ© de nos frĆØres sĆ©parĆ©s en Angleterre.
Cette nouvelle, mĆŖme si elle restait imprĆ©cise, Ć©largissait immensĆ©ment ā Ć mes yeux du moins ā lāhorizon du mouvement unitaire et ouvrait de nouvelles perspectives laissant entrevoir, Ć travers les lambeaux du ciel bleu fissurĆ© par la tempĆŖte, lāazur au-dessus de notre humanitĆ© bagarreuse.
Mais ces moniales ne savaient probablement rien de tous ces dĆ©bats, ni rien de ces commissions et comitĆ©s : et de toutes faƧons, – quels que fussent les mĆ©rites de ces colloques internationaux ā ce nāĆ©tait pas leur affaire. ConfrontĆ©es au problĆØme de la division, elles lāavaient contemplĆ© avec simplicitĆ©, Ć la lumiĆØre de leur RĆØgle, qui ne dĆ©vie jamais : autrement dit, elles avaient vu que lāunitĆ© doit ĆŖtre cherchĆ©e lĆ où elle est : Ć la source, Ć la matrice : elle devait, en dāautres termes, ĆŖtre demandĆ©e au PĆØre : cāest en Lui, et seulement en Luiā comme nous lāenseigne la Parabole de lāEnfant prodigue – que les frĆØres que nous sommes peuvent sāunir.
Ce qui veut dire que ces humbles crĆ©atures, que nous ne rencontrerons dans aucun congrĆØs, ont tout de suite vu ce quāil y avait Ć faire et ont justement orientĆ© le mouvement pour lāunitĆ© sur cette voie directe [ā¦]
LāunitĆ© nāest pas lāÅuvre des hommes mais de Dieu : elle est fruit de la grĆ¢ce et non de la rĆ©flexion. Accepte, PĆØre, ces offrandes, avant tout pour ton Eglise, daigne la purifier, la protĆ©ger et lāunifier⦠»
Extrait de āParcours ÅcumĆ©nique de Igino Giordaniā (Tommaso Sorgi) ā publiĆ© dans la revue Nuova UmanitĆ , n°199 ā janv. /fĆ©v. 2012.
Philippines: une chanson pour le pape FranƧois

De la SecrĆ©tairerie dāĆtat du Saint-SiĆØge
Du Vatican 10 Janvier 2015
Madame,
Ć lāoccasion de NoĆ«l et de la Nouvelle AnnĆ©e, vous avez, aussi au nom de votre Mouvement, fait parvenir au Souverain Pontife de chaleureux vÅux, assurĆ©s par votre priĆØre et accompagnĆ©s par le gĆ©nĆ©reux don dāune crĆØche philippine et de quelques mets traditionnels.
Sa SaintetĆ© dĆ©sire manifester sa vive reconnaissance pour votre tĆ©moignage prĆ©venant dāaffection et souhaite que la naissance de JĆ©sus Christ, venu sur terre pour nous donner la lumiĆØre, la grĆ¢ce, la misĆ©ricorde, la tendresse du PĆØre, nous aide Ć redĆ©couvrir la vraie joie de NoĆ«l.
Avec ces vÅux, le Saint-PĆØre, tandis qu’il invoque sur vous, et sur ceux qui se sont unis au courtois hommage, la cĆ©leste intercession de l’ImmaculĆ©e MĆØre du Sauveur, est heureux dāenvoyer sa BĆ©nĆ©diction apostolique.
Avec lāexpression de ma considĆ©ration distinguĆ©e.
Angelo Becciu
Substitut

LāĆ©conomie europĆ©enne a besoin des charismes
LāEurope continue Ć lutter avec une incertitude Ć©conomique qui pose de graves dĆ©fis aux entreprises, aux responsables des politiques Ć©conomiques et aux citoyens. Des chrĆ©tiens provenant de divers domaines de lāĆ©conomie et du monde entrepreneurial se sont donnĆ© rendez-vous Ć Loppiano (prĆØs de Florence), du 6 au 8 mars, pour partager expĆ©riences et visions, pour donner la contribution dāune voix prophĆ©tique dāespĆ©rance. “Jusquāalors en Europe, seule la voix des institutions a parlĆ© ā affirme le professeur Luigino Bruni. Notre rĆŖve est que dans les ministĆØres de l’Ć©conomie il y ait des franciscains, des focolarini, des personnes qui ont choisi les derniers⦠La voix de la gratuitĆ© est nĆ©cessaire. Depuis quelques dĆ©cennies, ces voix se sont complĆØtement tues. Une Ć©conomie sans Ć¢me, sans charismes capables dāinclure aussi les pauvres, n’a pas de futur. Quāont Ć dire les mouvements chrĆ©tiens, aujourdāhui, sur le plan Ć©conomique? Nous avons commencĆ© le chemin dāĀ«Ensemble pour lāEuropeĀ» avec Chiara Lubich au dĆ©but du millĆ©naire. AprĆØs 15Ā ans de travail ensemble sur le plan de la connaissance, il nous semble que ce chemin est devenu un ĆŖtre ensemble pour une Ć©conomie diffĆ©rente, pour une politique diffĆ©rente. Le moment de dire quelque chose est arrivĆ©.” Lāinitiative du congrĆØs naĆ®t en novembre 2012 Ć Munich en BaviĆØre, durant la rencontre des ‘Amis dāEnsemble pour lāEuropeā (Together for Europe). Ć cette occasion, des experts en Ć©conomie de quelques mouvements et communautĆ©s de diffĆ©rents pays et Ćglises se sont mis dāaccord pour sāaccorder un moment dāapprofondissement commun, avec lāintention de donner une contribution spĆ©cifique dans le domaine Ć©conomique, Ć partir des charismes. Le programme prĆ©voit un espace pour approfondir les “signes des temps” que nous vivons, avec le partage des expĆ©riences. Et un espace pour la rĆ©flexion sur les “signes dāespĆ©rance” avec une table ronde sur lāĆ©conomie du partage et la “culture du don“. Une expĆ©rimentation du “travail avec les mains, pas seulement avec la tĆŖte” est aussi prĆ©vue, Ć la “Ferme Loppiano Prima“; et un atelier artistique avec le groupe musical Gen Verde. “Ensemble vers une Ć©conomie du bien commun” est le titre choisi et sāarticulera autour de trois domaines de travail: pauvretĆ©, entreprises et institutions. Une exposition sera organisĆ©e avec les rĆ©alisations de chaque communautĆ©. “Non seulement des banques de dĆ©tail et dāinvestissement ā continue Bruni ā mais aussi une contribution du bas, de la solidaritĆ©, pour donner une voix Ć tous, aux pauvres, aux exclus. Nous essayons de parcourir un chemin ensemble, avec quelques mouvements catholiques et Ć©vangĆ©liques (JeanĀ XXIII, Schƶnstatt, Focolari, YMCA et Vineyard), comme comitĆ© prĆ©paratoire, et avec la spĆ©cificitĆ© dāĆ©couter la voix des charismes sur la crise Ć©conomique que vit lāEurope.” LāidĆ©e, donc, est de donner une vision sur lāEurope Ć partir de lāĆ©conomie comme rĆ©ciprocitĆ© et comme don, et pas seulement comme intĆ©rĆŖt et profit. LāĆconomie qui naĆ®t des coopĆ©ratives, du social, du civil. “LāEurope Ć©conomique ā explique le professeur Bruni ā a aussi Ć©tĆ© faite par les charismes de BenoĆ®t, de Dominique, de FranƧois (nous pensons Ć lāinstitution des monts-de-piĆ©tĆ©), pour ne pas parler des charismes sociaux qui ont inventĆ© les Ć©coles, les hĆ“pitaux, parallĆØlement au monde du commerce qui dĆ©collait avec les entreprises et les marchands. La nouvelle Europe qui naĆ®tra de cette crise, pour qu’elle soit une Europe bonne, a encore aujourd’hui besoin de la contribution des charismes, charismes modernes, qui parlent le langage de l’Ć©conomie; il y a toute une vie des mouvements chrĆ©tiens europĆ©ens qui a son mot Ć dire, diffĆ©rent de celui de la Banque centrale europĆ©enne. Nous commencerons humblement, mais notre objectif est dāaller Ć Bruxelles pour nous adresser aux institutions avec une contribution spĆ©cifique.”