Mouvement des Focolari
Au cœur de la ville, la fraternitĆ© s’allume

Au cœur de la ville, la fraternitĆ© s’allume

20150119-aChez nous le 25 dĆ©cembre n’est pas fĆ©riĆ© – raconte une volontaire d’un centre pour enfants handicapĆ©s. Cependant, aprĆØs avoir prĆ©venu Ć  l’avance les familles des enfants infirmes qui font la rĆ©habilitation chez nous, au moins ce jour-lĆ  nous nous arrĆŖtons. Et voilĆ  que d’un commun accord avec les jeunes de l’équipe, nous avons pensĆ© passer NoĆ«l au centre, pour dĆ©jeuner ensemble.

Les ados ont aussi invitĆ© quelques jeunes qui durant l’annĆ©e nous ont aidĆ©s au service des orphelinats, heureux d’y participer. Quelques-uns d’entre eux sont chrĆ©tiens, d’autres non, comme la majeure partie des personnes autour de nous, mais le dĆ©sir d’être une famille est dans le cœur de chacun.

Quand nous nous sommes saluĆ©s la joie se lisait sur tous les visages, comme lorsqu’on attend quelque chose de beau.

En ce moment, Ć  cĆ“tĆ© du centre où nous essayons de mettre en pratique la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, quelques familles logent avec leurs enfants, et nous sommes en train de les suivre : elles viennent de loin. Elles vivent des situations trĆØs difficiles et douloureuses pour beaucoup de motifs. MĆŖme si le service est en vacances, nous leur avons dit que si elles le voulaient elles pouvaient venir passer un moment de fĆŖte ensemble. Toutes ont rĆ©pondu positivement. Une mĆØre a pleurĆ©, tellement elle Ć©tait contente de la proposition : Ā« Je sais que NoĆ«l est une fĆŖte importante pour vous, si vous m’invitez, cela veut donc dire que moi aussi je suis importante ! Ā».

Une autre mĆØre, environ trois semaines avant, avait pris le train pour venir en ville avec son mari voir le mĆ©decin pour leur enfant atteint d’une forme grave de paralysie cĆ©rĆ©brale. Elle a tournĆ© dans tous les coins mais tous lui ont dit que cela ne valait pas la peine de tant se fatiguer, il valait mieux retourner Ć  la maison et laisser les choses comme Ƨa. Le cœur trĆØs gros, elle a dĆ©jĆ  son billet de train en main pour l’aprĆØs-midi. Elle se souvient cependant qu’une parente chrĆ©tienne lui avait parlĆ© bien avant d’une Ć©glise où elle avait Ć©tĆ©. MĆŖme si elle n’est pas chrĆ©tienne, elle se sent poussĆ©e Ć  chercher cette Ć©glise. Elle la trouve et y rencontre un prĆŖtre. Il connaĆ®t un jeune de notre Ć©quipe, qui chante dans le chœur de l’église, et il lui dit : Ā« Voyez, Ć  un quart d’heure d’ici Ć  pied il y a un endroit où on visite les enfants comme le vĆ“tre, essayez d’y aller Ā». On lui montre la route et ils arrivent chez nous. MĆŖme s’ils n’ont pas de rendez-vous, deux d’entre nous les accueillent. Peu aprĆØs, elle appelle son mari qui l’attend Ć  l’hĆ“tel et lui dit : Ā« Nous ne partons plus Ā».

Nous avons ensuite compris que leur couple traversait des moments de crise Ć  cause de l’enfant : Ā« Quand je suis arrivĆ©e ici, ce qui m’a le plus frappĆ©e c’était le sourire des gens. J’ai retrouvĆ© l’espoir et mĆŖme mon mari est moins dĆ©primĆ© Ā». L’invitation Ć  la fĆŖte les a inclus aussi dedans. NoĆ«l… un Dieu qui se fait petit pour nous rendre tous frĆØres !

Le dialogue est-il nƩcessaire ?

Le dialogue est-il nƩcessaire ?

PoliziaParigi

On se demande aujourd’hui, aprĆØs les homicides de Paris et les massacres au Nigeria et au Pakistan, si le dialogue entre des personnes de religions et de cultures diffĆ©rentes est nĆ©cessaire.

Ā« Permettez-moi de retourner la question Ā», dĆ©clare Maria Voce : Ā« Peut-on vivre sans le dialogue sur une planĆØte dĆ©sormais mondialisĆ©e ? Ā». Elle rappelle qu’en plus des flux migratoires volontaires, des populations entiĆØres obligĆ©es de fuir Ć  cause de vĆ©ritables persĆ©cutions s’y ajoutent, Ā« elles sont dĆ©racinĆ©es de leur monde et de leur futur Ā», forcĆ©es de partager leur vie avec des personnes d’ethnies, de cultures, d’opinions et de fois diffĆ©rentes, et la prĆ©sidente des Focolari de citer la question pressante des pays occidentaux : comment peut-on vivre aux cĆ“tĆ©s de ces personnes ? Ā« La rĆ©ponse est claire – affirme-t-elle – ou on dialogue ou on lutte les uns contre les autres. Mais se combattre mĆØne Ć  la destruction, aussi bien des gens sur place que des immigrants. Alors que l’ouverture et le dialogue crĆ©ent la vie et portent Ć  la vie. Ā»

Ā« J’ai pu le constater au cours de mes voyages dans les contextes dramatiques du Moyen Orient, de l’Afrique et de l’Asie, explique-t-elle. L’engagement courageux dans le sens du dialogue est vĆ©cu par des enfants des Ć©coles, des familles avec leurs voisins, par de nombreuses personnes dans les milieux de travail Ā».

154142Elle rappelle combien le dialogue le plus efficace est celui Ā« qui repose sur la vie, sur le partage de l’existence quotidienne Ā», et qui Ā« ne dĆ©bute pas tellement par une confrontation immĆ©diate avec les idĆ©es Ā» mais Ā« par la connaissance de l’autre – et non pas de sa religion – afin de pouvoir dĆ©couvrir le lien de fraternitĆ© qui lie tous les ĆŖtres humains Ā». Maria Voce est convaincue que la diversitĆ© n’est pas Ā« nĆ©cessairement motif d’opposition, mais peut ĆŖtre motif d’enrichissement rĆ©ciproque. Et vraiment on s’enrichit, parce que Dieu est gĆ©nĆ©reux et rĆ©pand ses dons sur tous les hommes, peu importe la foi Ć  laquelle ils appartiennent Ā». Ā« Le dĆ©couvrir – ajoute-t-elle – nous rend tous plus riches et mĆŖme plus libres dans le rapport rĆ©ciproque Ā».

Un petit clin d’œil sur ce que le pape FranƧois manifeste ne peut manquer Ā« par sa parole et ses attitudes, il souligne l’accueil, l’empathie, l’écoute Ć  fond des raisons de l’autre Ā». Elle est tout aussi prĆ©cieuse cette indication du pape Ć  ne pas mettre de cĆ“tĆ© notre identitĆ© de chrĆ©tiens, de maniĆØre Ć  nous prĆ©parer Ć  ce dialogue, parce qu’il est vrai que nous ne pouvons dialoguer que si nous sommes profondĆ©ment et authentiquement chrĆ©tiens Ā».
Ā« Un chrĆ©tien ou un musulman – conclut Maria Voce – s’amĆ©liore en cheminant sur la voie du dialogue et dĆ©couvre que l’on progresse ensemble et que cela porte Ć  œuvrer ensemble, Ć  commencer par la paix, qui est au bĆ©nĆ©fice de toute l’humanitĆ© Ā».

Lire le texte intƩgral de la dƩclaration

La fraternitƩ : un antidote au Mal

La fraternitƩ : un antidote au Mal

Chiara Lubich - Imam W.D. Mohammed

Chiara Lubich – Imam W.D. Mohammed

Face Ć  une aussi grande tragĆ©die d’une telle absurditĆ©, tragĆ©die qui nous dĆ©passe tous, nous sommes en recherche de sens. Devant tant de peur et d’angoisse, quelle rĆ©ponse apporterĀ ?

« Quand j’ai vu ces tours s’Ć©crouler – c’Ć©tait incroyable -, face Ć  cette immense tragĆ©die, au choc d’une superpuissance qui, d’un coup, se dĆ©couvre vulnĆ©rable et expĆ©rimente l’Ć©croulement de ses certitudes face Ć  la peur d’une guerre qui peut Ć©clater et Ć  ses consĆ©quences imprĆ©visibles, j’ai eu l’impression de revivre Ć  Trente sous les bombardements de la seconde guerre mondiale. Tout s’Ć©croulait mais une question s’imposait fortementĀ : existe-t-il quelque chose qu’aucune bombe ne puisse dĆ©truireĀ ? Et la rĆ©ponseĀ : ouiĀ ! c’est Dieu. Dieu que nous dĆ©couvrions Amour. Une dĆ©couverte fulgurante qui nous avait donnĆ© la certitude qu’Il ne peut nous abandonner, nous les hommes, qu’Il n’est jamais absent de l’histoire et qui sait mĆŖme faire tout converger au bien. Je l’ai expĆ©rimentĆ© de faƧon surprenante.

Et je me suis demandé : serait-ce que Dieu, aujourd’hui, au dĆ©but du XXI° siĆØcle, veuille nous refaire cette grande leƧon et nous donner la possibilitĆ© de le remettre, Lui, Ć  la premiĆØre place dans notre vie, nous contraignant Ć  dĆ©placer tout le reste au second planĀ ? Cela me parle d’espĆ©rance et d’avenirĀ Ā».

On ne peut cependant nier qu’il existe un sentiment anti-islamisme grandissant. Que pouvons-nous faire pour Ć©viter ces sentiments qui considĆØrent criminel le monde musulman tout entierĀ ?

« Depuis longtemps, dans notre Mouvement – et pas seulement lĆ  – nous avons construit une unitĆ© profonde en Dieu avec des musulmans et, justement aux Ɖtats-Unis, avec un vaste mouvement musulman afro-amĆ©ricain. J’ai appris qu’en ce moment, le fait de s’ĆŖtre unis Ć  nous, chrĆ©tiens, pour porter la fraternitĆ© universelle dans le monde, les aide beaucoup.

Nous devons nous reconnaître frères, chrétiens et musulmans. Nous sommes tous fils de Dieu. Comportons-nous donc de cette manière, nous chrétiens ».

Comment est possible, Ć  votre avis, une telle haine de la part de quelques fondamentalistes musulmansĀ ? Que peut-on faireĀ ?

« Selon moi, il s’agit lĆ  du Mal, avec le “M” majuscule. Pour cette raison, je ressens profondĆ©ment quelque chose qui est peut-ĆŖtre un peu originalĀ : en ce moment, toutes les forces se mobilisent au niveau politique et parmi les chefs d’Ɖtats, etc. mais il faut que le monde religieux lui aussi, se mobilise en vue du bien, s’unisse en vue du bien. Il le fait dĆ©jĆ . Par exemple, le Saint PĆØre a parlĆ© dimanche avec une telle force – et j’ai vu que tous les journaux l’ont mentionnĆ© – disant que l’AmĆ©rique ne doit pas se laisser tenter par la haine. Il continue Ć  rĆ©itĆ©rer ses appels pour la paix.

Notre Mouvement, dans son expression plus politique, “Mouvement politique pour l’UnitĆ©“, soutient cette idĆ©e de la fraternitĆ© qui est porteuse de paix. Il le fait par l’intermĆ©diaire des Communes et des Parlements en de nombreuses parties du mondeĀ Ā».

 

 

Paris : vivre ensemble dans la paix

Paris : vivre ensemble dans la paix

001Ā« Comme tous les franƧais, nous sommes sous le choc Ć  cause des Ć©vĆ©nements de la semaine derniĆØre, tragĆ©die qui a poussĆ© environ 4 millions de personnes Ć  manifester dimanche 11 janvier 2015, Ć©crit Dominique Bonnet, directeur du groupe de l’édition franƧaise Nouvelle CitĆ© Ā». ā€œ En tant que maison d’édition – continue-t-il – nous avons Ć©prouvĆ© le devoir de rĆ©agir Ć  propos de l’attentat et du meurtre des caricaturistes de Charlie Hebdo, mais en essayant de proposer un message positif. C’est-Ć -dire que nous voulions souligner le fait de Ā« vivre ensemble Ā», une rĆ©alitĆ© que nous voulons construire avec tout le monde et toutes les religions. VoilĆ  pourquoi nous avons choisi de nous exprimer par une illustration qui ne reprenne pas le slogan Ā« je suis Charlie Ā» mais Ā« Je suis avec Charlie Ā». De fait nous ne partageons pas le point de vue Ć©ditorial de ce journal. Notre illustration montre en haut les 4 dessinateurs assassinĆ©s. En respectant leur revendication en tant qu’athĆ©es, il nous a semblĆ© que la phrase Ā« Ils ne vont quand mĆŖme pas nous canoniser Ā», pouvait ĆŖtre leur Ć©tiquette. Les slogans au fond du dessin expriment notre vision de la Ā« vie ensemble Ā». L’illustration a Ć©tĆ© publiĆ©e le 10 janvier sur le site de Nouvelle CitĆ©, puis reprise sur Facebook et Twitter. La marche de Paris pour la paix a suscitĆ© une adhĆ©sion impressionnante, avec des rĆ©percussions dans le monde entier. Ā« Des chaĆ®nes de tĆ©lĆ©vision ont retransmis beaucoup d’interviews des personnes prĆ©sentes et quelques tĆ©moignages sont prenants. (Comme celui de la femme musulmane voilĆ©e qui a perdu son fils, militaire, tuĆ© par les terroristes dans le sud de la France, qui essaie de consoler le rabbin venu de Tunisie pour constater la mort de son fils. Le rabbin raconte la peur du fils lorsqu’il doit porter la kippah, alors que la femme parle des regards et des commentaires suscitĆ©s par son voile. Ā« Courage, dit la musulmane au rabbin. Vous avez besoin de beaucoup de courage, mais il faut rĆ©sister. Moi, je suis franƧaise et j’en suis fiĆØre, mais il faut rĆ©sister Ā». Il me semble que le futur soit dans ce dialogue douloureux Ā».) Ā« Les lumiĆØres sur la ā€˜fĆŖte d’être ensemble’ se sont Ć©teintes. Demain nous devrons vivre ensemble. Mais dans les diffĆ©rentes interviews cette expression prendra des formes d’interprĆ©tation diverses. Ce sont des questions qui se posent sĆ©rieusement en France. La laĆÆcitĆ© est-elle la Religion qui remplace les religions ? La religiositĆ© appartient-elle dorĆ©navant Ć  un domaine strictement privĆ© ? Jusqu’où arrive la libertĆ© d’expression ? A Paris, sous un soleil hivernal, pendant trois heures, des milliers de cœurs se sont rĆ©chauffĆ©s en se parlantā€. Les membres des Focolari en France, mais pas seulement, s’engagent Ć  rester fidĆØles au Time out pour la paix, qui se fait dans le monde entier chaque jour Ć  midi, heure locale. Et aussi Ć  redoubler d’effort dans le dialogue interreligieux, grĆ¢ce Ć  des actions trĆØs diverses, comme celle de Ā« Vivre ensemble Ć  Cannes Ā», qui en est Ć  sa quatriĆØme Ć©dition. La ville de Cannes a gagnĆ© le prix Chiara Lubich 2015 pour la fraternitĆ© Ā». Remise du prix au Capitole, Ć  Rome, le 17 janvier : une dĆ©lĆ©gation composĆ©e de 15 personnes avec des reprĆ©sentants du dialogue interreligieux le recevra.

Igino Giordani: Semaine pour l’UnitĆ© des ChrĆ©tiens

Igino Giordani: Semaine pour l’UnitĆ© des ChrĆ©tiens

20150117-01Au cours de l’automne 1967 Giordani prĆ©sida une rencontre d’œcumĆ©nistes au siĆØge du mouvement des Focolari, Ć  Rocca di Papa. Y participait aussi l’archimandrite Mgr Euleterio Fortino, qui a donnĆ© par la suite ce tĆ©moignage : Ā« Giordani, au cours de cette rencontre avait rĆ©ussi, grĆ¢ce Ć  sa sĆ©rĆ©nitĆ© intĆ©rieure, Ć  apaiser les accents enflammĆ©s du dĆ©bat ; et il avait clarifiĆ© les aspects thĆ©ologiques et pastoraux du dĆ©cret du Concile Vatican II Unitatis redintegratio (1964), en faisant tomber les derniĆØres rĆ©sistances des opposants italiens Ć  la priĆØre commune entre tous les chrĆ©tiens au cours de la Semaine pour l’unitĆ© des Eglises Ā»

Pour sa part Giordani suivait dĆ©jĆ  depuis 1940 cette Semaine, qui dure prĆ©cisĆ©ment huit jours : du 18 au 25 janvier. Il nous l’explique lui-mĆŖme dans un Ć©crit datant de la mĆŖme annĆ©e, où il prĆ©cise, entre autres, le sens de ces deux dates : la premiĆØre fĆŖte la chaire de St Pierre Ć  Rome, la seconde la conversion de Saint Paul.

ā€œLa pratique de cette Octave pour l’unitĆ©, du fait qu’elle rassemble des millions de chrĆ©tiens aux pieds de l’unique PĆØre demandant ensemble qu’ils redeviennent tous un, est dĆ©jĆ  en soi un dĆ©but d’unitĆ©, en plus du fait qu’elle nous oriente dans la bonne direction.

Au cours de la prĆ©paration de cette Semaine, la nouvelle s’est rĆ©pandue, d’abord de faƧon vague, que dans un monastĆØre de trappistines situĆ© prĆØs de Rome, on priait avec une ferveur particuliĆØre afin que cessent les divisions entre chrĆ©tiens, une rĆ©alitĆ© qui nous renvoie au Christ souffrant et qui ne devrait pas nous laisser tranquilles.

SrMariaGabriella

Sr Maria Gabriella Sagheddu

J’ai Ć©tĆ© amenĆ© Ć  savoir que, dans cette Trappe, une humble moniale, Maria Gabriella, s’était offerte en victime pour l’unitĆ© de l’Eglise et que de ce fait elle avait profondĆ©ment frappĆ© une communautĆ© de nos frĆØres sĆ©parĆ©s en Angleterre.

Cette nouvelle, mĆŖme si elle restait imprĆ©cise, Ć©largissait immensĆ©ment – Ć  mes yeux du moins – l’horizon du mouvement unitaire et ouvrait de nouvelles perspectives laissant entrevoir, Ć  travers les lambeaux du ciel bleu fissurĆ© par la tempĆŖte, l’azur au-dessus de notre humanitĆ© bagarreuse.

Mais ces moniales ne savaient probablement rien de tous ces dĆ©bats, ni rien de ces commissions et comitĆ©s : et de toutes faƧons, – quels que fussent les mĆ©rites de ces colloques internationaux – ce n’était pas leur affaire. ConfrontĆ©es au problĆØme de la division, elles l’avaient contemplĆ© avec simplicitĆ©, Ć  la lumiĆØre de leur RĆØgle, qui ne dĆ©vie jamais : autrement dit, elles avaient vu que l’unitĆ© doit ĆŖtre cherchĆ©e lĆ  où elle est : Ć  la source, Ć  la matrice : elle devait, en d’autres termes, ĆŖtre demandĆ©e au PĆØre : c’est en Lui, et seulement en Lui– comme nous l’enseigne la Parabole de l’Enfant prodigue – que les frĆØres que nous sommes peuvent s’unir.

Ce qui veut dire que ces humbles crĆ©atures, que nous ne rencontrerons dans aucun congrĆØs, ont tout de suite vu ce qu’il y avait Ć  faire et ont justement orientĆ© le mouvement pour l’unitĆ© sur cette voie directe […]

L’unitĆ© n’est pas l’Œuvre des hommes mais de Dieu : elle est fruit de la grĆ¢ce et non de la rĆ©flexion. Accepte, PĆØre, ces offrandes, avant tout pour ton Eglise, daigne la purifier, la protĆ©ger et l’unifier… Ā»

Extrait de ā€œParcours œcumĆ©nique de Igino Giordaniā€ (Tommaso Sorgi) – publiĆ© dans la revue Nuova UmanitĆ , n°199 – janv. /fĆ©v. 2012.

De la SecrĆ©tairerie d’État du Saint-SiĆØge

De la SecrĆ©tairerie d’État du Saint-SiĆØge

Du Vatican 10 Janvier 2015

Madame,

ƀ l’occasion de NoĆ«l et de la Nouvelle AnnĆ©e, vous avez, aussi au nom de votre Mouvement, fait parvenir au Souverain Pontife de chaleureux vœux, assurĆ©s par votre priĆØre et accompagnĆ©s par le gĆ©nĆ©reux don d’une crĆØche philippine et de quelques mets traditionnels.

Sa SaintetĆ© dĆ©sire manifester sa vive reconnaissance pour votre tĆ©moignage prĆ©venant d’affection et souhaite que la naissance de JĆ©sus Christ, venu sur terre pour nous donner la lumiĆØre, la grĆ¢ce, la misĆ©ricorde, la tendresse du PĆØre, nous aide Ć  redĆ©couvrir la vraie joie de NoĆ«l.

Avec ces vœux, le Saint-PĆØre, tandis qu’il invoque sur vous, et sur ceux qui se sont unis au courtois hommage, la cĆ©leste intercession de l’ImmaculĆ©e MĆØre du Sauveur, est heureux d’envoyer sa BĆ©nĆ©diction apostolique.

Avec l’expression de ma considĆ©ration distinguĆ©e.

Angelo Becciu

Substitut


 

 

Grazie del Papa agli auguri natalizi 2014

L’économie europĆ©enne a besoin des charismes

L’économie europĆ©enne a besoin des charismes

150306-08_Loppiano_T4E_Common_Good_volantinoL’Europe continue Ć  lutter avec une incertitude Ć©conomique qui pose de graves dĆ©fis aux entreprises, aux responsables des politiques Ć©conomiques et aux citoyens. Des chrĆ©tiens provenant de divers domaines de l’économie et du monde entrepreneurial se sont donnĆ© rendez-vous Ć  Loppiano (prĆØs de Florence), du 6 au 8 mars, pour partager expĆ©riences et visions, pour donner la contribution d’une voix prophĆ©tique d’espĆ©rance. “Jusqu’alors en Europe, seule la voix des institutions a parlĆ© – affirme le professeur Luigino Bruni. Notre rĆŖve est que dans les ministĆØres de l’Ć©conomie il y ait des franciscains, des focolarini, des personnes qui ont choisi les derniers… La voix de la gratuitĆ© est nĆ©cessaire. Depuis quelques dĆ©cennies, ces voix se sont complĆØtement tues. Une Ć©conomie sans Ć¢me, sans charismes capables d’inclure aussi les pauvres, n’a pas de futur. Qu’ont Ć  dire les mouvements chrĆ©tiens, aujourd’hui, sur le plan Ć©conomique? Nous avons commencĆ© le chemin d’«Ensemble pour l’EuropeĀ» avec Chiara Lubich au dĆ©but du millĆ©naire. AprĆØs 15Ā ans de travail ensemble sur le plan de la connaissance, il nous semble que ce chemin est devenu un ĆŖtre ensemble pour une Ć©conomie diffĆ©rente, pour une politique diffĆ©rente. Le moment de dire quelque chose est arrivĆ©.” L’initiative du congrĆØs naĆ®t en novembre 2012 Ć  Munich en BaviĆØre, durant la rencontre des ‘Amis d’Ensemble pour l’Europe’ (Together for Europe). ƀ cette occasion, des experts en Ć©conomie de quelques mouvements et communautĆ©s de diffĆ©rents pays et Ɖglises se sont mis d’accord pour s’accorder un moment d’approfondissement commun, avec l’intention de donner une contribution spĆ©cifique dans le domaine Ć©conomique, Ć  partir des charismes. Le programme prĆ©voit un espace pour approfondir les “signes des temps” que nous vivons, avec le partage des expĆ©riences. Et un espace pour la rĆ©flexion sur les “signes d’espĆ©rance” avec une table ronde sur l’économie du partage et la “culture du don“. Une expĆ©rimentation du “travail avec les mains, pas seulement avec la tĆŖte” est aussi prĆ©vue, Ć  la “Ferme Loppiano Prima“; et un atelier artistique avec le groupe musical Gen Verde. “Ensemble vers une Ć©conomie du bien commun” est le titre choisi et s’articulera autour de trois domaines de travail: pauvretĆ©, entreprises et institutions. Une exposition sera organisĆ©e avec les rĆ©alisations de chaque communautĆ©. “Non seulement des banques de dĆ©tail et d’investissement – continue Bruni – mais aussi une contribution du bas, de la solidaritĆ©, pour donner une voix Ć  tous, aux pauvres, aux exclus. Nous essayons de parcourir un chemin ensemble, avec quelques mouvements catholiques et Ć©vangĆ©liques (JeanĀ XXIII, Schƶnstatt, Focolari, YMCA et Vineyard), comme comitĆ© prĆ©paratoire, et avec la spĆ©cificitĆ© d’écouter la voix des charismes sur la crise Ć©conomique que vit l’Europe.” L’idĆ©e, donc, est de donner une vision sur l’Europe Ć  partir de l’économie comme rĆ©ciprocitĆ© et comme don, et pas seulement comme intĆ©rĆŖt et profit. L’Économie qui naĆ®t des coopĆ©ratives, du social, du civil. “L’Europe Ć©conomique – explique le professeur Bruni – a aussi Ć©tĆ© faite par les charismes de BenoĆ®t, de Dominique, de FranƧois (nous pensons Ć  l’institution des monts-de-piĆ©tĆ©), pour ne pas parler des charismes sociaux qui ont inventĆ© les Ć©coles, les hĆ“pitaux, parallĆØlement au monde du commerce qui dĆ©collait avec les entreprises et les marchands. La nouvelle Europe qui naĆ®tra de cette crise, pour qu’elle soit une Europe bonne, a encore aujourd’hui besoin de la contribution des charismes, charismes modernes, qui parlent le langage de l’Ć©conomie; il y a toute une vie des mouvements chrĆ©tiens europĆ©ens qui a son mot Ć  dire, diffĆ©rent de celui de la Banque centrale europĆ©enne. Nous commencerons humblement, mais notre objectif est d’aller Ć  Bruxelles pour nous adresser aux institutions avec une contribution spĆ©cifique.”