Mouvement des Focolari
L’économie europĆ©enne a besoin des charismes

L’économie europĆ©enne a besoin des charismes

150306-08_Loppiano_T4E_Common_Good_volantinoL’Europe continue Ć  lutter avec une incertitude Ć©conomique qui pose de graves dĆ©fis aux entreprises, aux responsables des politiques Ć©conomiques et aux citoyens. Des chrĆ©tiens provenant de divers domaines de l’économie et du monde entrepreneurial se sont donnĆ© rendez-vous Ć  Loppiano (prĆØs de Florence), du 6 au 8 mars, pour partager expĆ©riences et visions, pour donner la contribution d’une voix prophĆ©tique d’espĆ©rance. “Jusqu’alors en Europe, seule la voix des institutions a parlĆ© – affirme le professeur Luigino Bruni. Notre rĆŖve est que dans les ministĆØres de l’Ć©conomie il y ait des franciscains, des focolarini, des personnes qui ont choisi les derniers… La voix de la gratuitĆ© est nĆ©cessaire. Depuis quelques dĆ©cennies, ces voix se sont complĆØtement tues. Une Ć©conomie sans Ć¢me, sans charismes capables d’inclure aussi les pauvres, n’a pas de futur. Qu’ont Ć  dire les mouvements chrĆ©tiens, aujourd’hui, sur le plan Ć©conomique? Nous avons commencĆ© le chemin d’«Ensemble pour l’EuropeĀ» avec Chiara Lubich au dĆ©but du millĆ©naire. AprĆØs 15Ā ans de travail ensemble sur le plan de la connaissance, il nous semble que ce chemin est devenu un ĆŖtre ensemble pour une Ć©conomie diffĆ©rente, pour une politique diffĆ©rente. Le moment de dire quelque chose est arrivĆ©.” L’initiative du congrĆØs naĆ®t en novembre 2012 Ć  Munich en BaviĆØre, durant la rencontre des ‘Amis d’Ensemble pour l’Europe’ (Together for Europe). ƀ cette occasion, des experts en Ć©conomie de quelques mouvements et communautĆ©s de diffĆ©rents pays et Ɖglises se sont mis d’accord pour s’accorder un moment d’approfondissement commun, avec l’intention de donner une contribution spĆ©cifique dans le domaine Ć©conomique, Ć  partir des charismes. Le programme prĆ©voit un espace pour approfondir les “signes des temps” que nous vivons, avec le partage des expĆ©riences. Et un espace pour la rĆ©flexion sur les “signes d’espĆ©rance” avec une table ronde sur l’économie du partage et la “culture du don“. Une expĆ©rimentation du “travail avec les mains, pas seulement avec la tĆŖte” est aussi prĆ©vue, Ć  la “Ferme Loppiano Prima“; et un atelier artistique avec le groupe musical Gen Verde. “Ensemble vers une Ć©conomie du bien commun” est le titre choisi et s’articulera autour de trois domaines de travail: pauvretĆ©, entreprises et institutions. Une exposition sera organisĆ©e avec les rĆ©alisations de chaque communautĆ©. “Non seulement des banques de dĆ©tail et d’investissement – continue Bruni – mais aussi une contribution du bas, de la solidaritĆ©, pour donner une voix Ć  tous, aux pauvres, aux exclus. Nous essayons de parcourir un chemin ensemble, avec quelques mouvements catholiques et Ć©vangĆ©liques (JeanĀ XXIII, Schƶnstatt, Focolari, YMCA et Vineyard), comme comitĆ© prĆ©paratoire, et avec la spĆ©cificitĆ© d’écouter la voix des charismes sur la crise Ć©conomique que vit l’Europe.” L’idĆ©e, donc, est de donner une vision sur l’Europe Ć  partir de l’économie comme rĆ©ciprocitĆ© et comme don, et pas seulement comme intĆ©rĆŖt et profit. L’Économie qui naĆ®t des coopĆ©ratives, du social, du civil. “L’Europe Ć©conomique – explique le professeur Bruni – a aussi Ć©tĆ© faite par les charismes de BenoĆ®t, de Dominique, de FranƧois (nous pensons Ć  l’institution des monts-de-piĆ©tĆ©), pour ne pas parler des charismes sociaux qui ont inventĆ© les Ć©coles, les hĆ“pitaux, parallĆØlement au monde du commerce qui dĆ©collait avec les entreprises et les marchands. La nouvelle Europe qui naĆ®tra de cette crise, pour qu’elle soit une Europe bonne, a encore aujourd’hui besoin de la contribution des charismes, charismes modernes, qui parlent le langage de l’Ć©conomie; il y a toute une vie des mouvements chrĆ©tiens europĆ©ens qui a son mot Ć  dire, diffĆ©rent de celui de la Banque centrale europĆ©enne. Nous commencerons humblement, mais notre objectif est d’aller Ć  Bruxelles pour nous adresser aux institutions avec une contribution spĆ©cifique.”  

Taiwan : ā€œNotre Afriqueā€, solidaritĆ© avec les victimes d’Ebola

Taiwan : ā€œNotre Afriqueā€, solidaritĆ© avec les victimes d’Ebola

20150116-03Ā«A Taiwan le problĆØme de l’épidĆ©mie d’Ebola n’a pas fait brĆØche dans l’opinion, sauf lorsqu’il semblait que le danger aurait pu s’étendre au-delĆ  des frontiĆØres africaines. La majeure partie des gens considĆØrent le problĆØme comme Ć©tant loin d’eux et donc qu’ils n’en n’ont rien Ć  faire. Mais nous, Jeunes Pour un Monde Uni (JPMU) – aussi bien de Taiwan que certains Ć©tudiants d’autres pays qui Ć©tudient ici le chinois – pensons diffĆ©remment, parce que chacun d’entre nous fait partie de la mĆŖme famille humaine dans ce monde.

GrĆ¢ce Ć  un ami qui a vĆ©cu en Sierra Leone, nous avons pu nous mettre en contact avec John, un Jeune Pour un Monde Uni justement de Sierra Leone. Il nous a parlĆ© de la situation terrible dans laquelle ils vivent, le manque de nourriture, les prix qui montent, les nombreuses personnes qui ont perdu la vie et un gouvernement qui n’a pas suffisamment de moyens pour aider, mais aussi des efforts qu’il fait ainsi que d’autres pour assister les personnes dans le besoin.

Nous avons ainsi dĆ©cidĆ© d’entrer en action, et nous avons organisĆ© une vente de gĆ¢teaux. MĆŖme si c’était une petite chose, nous Ć©tions heureux parce qu’à la fin nous n’étions plus passifs face Ć  une souffrance aussi grande. Le temps passĆ© ensemble Ć  la cuisine nous a aidĆ©s Ć  renforcer notre amitiĆ© et nous a donnĆ© un nouvel Ć©lan pour promouvoir la paix et l’unitĆ© dans notre vie quotidienne. Nous avons eu des moments de doute, sans savoir si on aurait rĆ©ussi Ć  vendre tous les gĆ¢teaux que nous avions faits, mais nous avons dĆ©cidĆ© d’aller jusqu’au bout, confiants que nous aurions tout fait par amour pour les autres, alors tout aurait bien marchĆ©.

Le jour de la vente a Ć©tĆ© fantastique parce que nous avons tout vendu et certaines personnes ont mĆŖme donnĆ© de l’argent en plus, nous avons ainsi gagnĆ© plus que prĆ©vu. Et, encore plus important, beaucoup de gens ont pris conscience de la terrible souffrance qu’Ebola est en train de causer. Ils ont vu que les Jeunes Pour un Monde Uni essaient de vivre pour la famille humaine tout entiĆØre.

20150116-02Trois jeunes africains, qui passaient par hasard, nous ont remerciĆ©s de ce que nous avions fait pour Ā« leur Ā» Afrique. L’un d’entre nous a rĆ©pondu : Ā« Non pas votre Afrique, mais notre Afrique Ā», ce qui rĆ©sumait l’esprit de toute l’initiative.

Deux impressions de nos amis : Ā« Quand j’ai entendu parler de l’épidĆ©mie Ebola – dit Chung Hao – je ne savais pas comment les aider, et cette action de solidaritĆ©, mĆŖme si ce n’était qu’une petite aide, m’a fait comprendre combien les jeunes sont unis, ils sont vraiment une puissance, et non seulement pour aider concrĆØtement Ā». Et Xin Ci : Ā« La vente des gĆ¢teaux a Ć©tĆ© une occasion importante pour partager avec ceux qui souffrent Ć  cause de Ebola. En arrivant et en voyant tous ces gĆ¢teaux appĆ©tissants, cela m’a touchĆ© de voir l’effort que les personnes ont mis pour les prĆ©parer. J’ai toujours dĆ©sirĆ© faire quelque chose pour ce monde, et ces petits gestes, faits avec l’amour infini de chacun, peuvent se raconter dans tous les coins du monde Ā».

L’expĆ©rience s’est ensuite prolongĆ©e – Ć©crit Brian de Taiwan – avec une vente qui a suivi et qui a fait participer les Ć©tudiants de l’UniversitĆ© Fu Jen. En plus du caractĆØre important de cette cause, ces actions nous ont redonnĆ© de l’énergie et un sens trĆØs fort de ce que veut dire construire un monde uni Ā».

Le Pape FranƧois au Sri Lanka et dans les Philippines

Le Pape FranƧois au Sri Lanka et dans les Philippines

logo_sri-lanka2015Le Pape FranƧois ne se mĆ©nage pas avec ses voyages, il ne l’a jamais fait. Mais ce voyage en Asie a tout l’air d’ĆŖtre un voyage rĆ©ellement engageant. En plus d’Ć©vĆ©nements Ć  caractĆØre institutionnel comme la rencontre interreligieuse de Colombo Ć  son arrivĆ©e au Sri Lanka et la canonisation du missionnaire indien Giuseppe Vaz, il y a l’ Ć©touffant climat tropical qui attend le Pape mais surtout, une entiĆØre population qui attend de cette visite, un message fort d’espĆ©rance.

C’est donc pour FranƧois l’occasion d’une full-immersion dans une des si nombreuses pĆ©riphĆ©ries du monde qui lui sont si chĆØres, marquĆ©e Ć©galement dans un passĆ© rĆ©cent, par des catastrophes naturelles dont la rechute s’alterne inexorablement avec les difficiles et laborieux parcours de promotion sociale de ces terres.

L’attente est connue de tous et trĆØs Ć©levĆ©e spĆ©cialement Ć  Manille, où l’on prĆ©voit une participation carrĆ©ment encore supĆ©rieure aux 5 millions de prĆ©sences enregistrĆ©es en ’95 Ć  la messe des JMJ cĆ©lĆ©brĆ©e par S. Jean Paul II. Dans les centres commerciaux et dans les Ć©glises, les gens prennent des selfies Ć  cĆ“tĆ© de gigantesques photographies du pape FranƧois, tandis que les enfants se prĆ©parent Ć  accueillir le Pape, habillĆ©s en gardes suisses.

A l’approche de NoĆ«l, les jeunes des Focolari se sont rendus dans la rĆ©gion de Tacloban et Palo, buts du S. PĆØre pour le 17, pour faire la fĆŖte avec des enfants des Ć©coles avec des jeux, des chants, des mimes et des paquets, cadeau pour la ‘Noche Buena’. Une action qui a aussi Ć©tĆ© portĆ©e de l’avant avec la collaboration des jeunes de diffĆ©rentes parties du monde, qui sont en train de vivre une expĆ©rience de donation dans la citĆ© des Focolari Ć  Tagaytay.

20150114-01Cela a Ć©tĆ© leur faƧon de rĆ©pondre Ć  l’invitation du card. Tagle, archevĆŖque de Manille et du prĆ©sident de la ConfĆ©rence Ć©piscopale philippine, mons. Villegas, Ć  se prĆ©parer Ć  la venue du pape en intensifiant les œuvres de misĆ©ricorde envers les pauvres et les marginaux. Ce geste n’Ć©tait pas inhabituel pour eux. Depuis novembre 2013, lorsque s’Ć©tait dĆ©chaĆ®nĆ© le typhon Haiyan (Yolande), le plus fort jamais enregistrĆ© dans l’histoire, les Focolari avaient donnĆ© vie Ć  toute une sĆ©rie d’interventions dans la population touchĆ©e: depuis les secours d’urgence avec distribution de nourriture, de vĆŖtements et de vivres de premiĆØres nĆ©cessitĆ©, Ć  la rĆ©paration des habitations; jusqu’ au soutien moral aux familles et Ć  ceux qui avaient perdu des ĆŖtres chers, Ć  la rĆ©alisation d’un programme de reconstruction avec la prĆ©paration d’une quarantaine de maisons. SpĆ©cifique, le projet des jeunes: ‘Start Again’, toujours actif actuellement, visant particuliĆØrement les Ć©coles.

Ce n’est pas l’unique modalitĆ© avec laquelle les Focolari se sont engagĆ©s pour la venue du Saint PĆØre dans les Philippines. C’est en faisant circuler la nouvelle, que toutes les communautĆ©s de Manille se sont mises d’accord pour se poster, le 15 janvier, le long des routes de l’aĆ©roport pour ĆŖtre – ensemble avec les autres – accueil vivant pour le Saint PĆØre.

La communautĆ© de Leyte a Ć©tĆ© impliquĆ©e dans la Commission pour l’organisation de la visite dans les lieux du typhon: elle aidera pour le service d’ordre durant la messe papale Ć  Tacloban, comme Ć©galement dans la rencontre du Pope Francis Center for the Poor de Palo avec environ 200 personnes parmi lesquelles, des personnes Ć¢gĆ©es et des malades ainsi que des enfants pauvres. Un jeune du Focolare animera les participants lors de l’attente du Pape.

Mais les plus heureux sont ceux qui ont survĆ©cu. VoilĆ  ce que Farah nous raconte: Ā« J’offre toutes mes souffrances pour pour la sĆ©curitĆ© et la santĆ© du PapeĀ». Et Mark: Ā« Je suis heureux car je pourrai voir le pape de prĆØs. Je me sens privilĆ©giĆ©. Nous sommes trĆØs reconnaissants de sa visiteĀ» .

Une dizaine de personnes du Mouvement ont Ć©tĆ© choisies comme ‘facilitateurs’ pour les travaux du CongrĆØs sur la Nouvelle EvangĆ©lisation qui se tiendra du 15 au 18 janvier Ć  l’UniversitĆ© de Saint Thomas, auquel 5000 dĆ©lĆ©guĆ©s sont inscrits et que le Pape rencontrera le 18, jour avant son dĆ©part.

Toujours lors du dernier jour, le Pape FranƧois – qui avait commencĆ© son voyage en rencontrant les familles – va le dĆ©dier aux jeunes rĆ©unis sur le terrain de sport de l’UniversitĆ© pour conclure ensuite sa visite – dans l’aprĆØs-midi – au Rizal Park avec une grand messe solennelle.
Bon voyage Saint PĆØre!

Un nouveau cardinal pour la ThaĆÆlande

Un nouveau cardinal pour la ThaĆÆlande

20150113-02Qu’est-ce qu’un cardinal ? que fait-il ? Ce sont les questions des gens ordinaires, pour la grande majoritĆ© bouddhistes, lorsque s’est diffusĆ©e la nouvelle de la nomination comme cardinal de l’archevĆŖque de Bangkok, Mgr Francis Xavier Kriengsak Kovithavanij. C’est le second cardinal thaĆÆlandais aprĆØs Michael Michai Kitbunchu, il y a 30 ans, en 1983. Et deux autres nouveaux cardinaux sortiront de l’Asie, Ć  partir du prochain consistoire le 14 fĆ©vrier : Mgr. Charles Bo du Myanmar et Mgr Pierre Nguyen Van Nhon du Vietnam.

Pour aller au-devant de l’intĆ©rĆŖt suscitĆ© par cette nomination, l’Eglise locale a organisĆ© une confĆ©rence de presse qui a rassemblĆ© une trentaine de journalistes et opĆ©rateurs dans le domaine des mĆ©dias thaĆÆlandais, y compris d’autres que l’on trouve dans toute l’Asie.

Ā« Votre nomination reflĆØte le dĆ©sir de l’Eglise catholique de rĆ©pandre davantage le christianisme en ThaĆÆlande ? Ā» est une des questions posĆ©es au nouveau cardinal, qui trouve ses racines dans le passĆ© lointain : Il y a plusieurs annĆ©es, la voix, rĆ©pandue par un groupe de fondamentalistes bouddhistes, circulait que le Vatican ā€˜complotait’ pour viser le bouddhisme thaĆÆlandais. DorĆ©navant plus personne ne pense comme Ƨa. Le peuple thaĆÆlandais est connu aussi bien pour sa tolĆ©rance que pour son accueil. Le christianisme ne trouve aucun obstacle, mĆŖme si les chrĆ©tiens dans l’ensemble constituent 1% de la population.

Mgr Kriengsak de Bangkok pense que par cette nomination le pape FranƧois veut souligner l’universalitĆ© de l’Eglise. Et, rĆ©pondant aux nombreuses questions des journalistes bouddhistes, il raconte avec simplicitĆ© que Dieu est Amour, qu’il s’est fait homme en JĆ©sus pour porter la vie de la trinitĆ© sur la terre – l’amour rĆ©ciproque qui nous rend frĆØres et sœurs les uns des autres. Il rappelle qu’il existe des valeurs communes entre les religions, dont celle qu’on nomme la Ā« rĆØgle d’or Ā» (Ā« ne pas faire aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse Ć  toi-mĆŖme Ā»). Il continue en disant que l’Eglise catholique soutient les dialogues dans tous les domaines et, en ThaĆÆlande, le dialogue interreligieux de maniĆØre toute particuliĆØre. Qui connaĆ®t de prĆØs le nĆ©o cardinal sait qu’il entretient des rapports profonds d’amitiĆ© avec un bon nombre de moines bouddhistes ainsi que de laĆÆcs, toujours ouvert aux disciples de n’importe quelle foi. Nous avons Ć©tĆ© surpris de recevoir un exemplaire d’un journal thaĆÆlandais proposant la photo et la nouvelle de la nomination de Mgr Kriengsak en premiĆØre page envoyĆ© justement par un abbĆ© connu d’un temple bouddhiste de la pĆ©riphĆ©rie de Bangkok ! Ā« Nous travaillons ensemble –dit Mgr Kriengsak – pour le bien de la sociĆ©tĆ©, pour la paix du monde et l’unitĆ© de l’humanitĆ© Ā». Il invite tout le monde, quelle que soit sa religion, Ć  prier chaque jour pour la paix dans le monde en faisant un moment de silence intĆ©rieur Ć  18h.

20150113CardKriengsak2A la question sur l’éducation promue par l’Eglise thaĆÆlandaise et qui jouit d’une bonne rĆ©putation, il soutient qu’elle doit ĆŖtre Ć  la portĆ©e de tous, de chaque couche sociale. Il fait Ć©cho Ć  l’appel du pape FranƧois qui invite Ć  Ā« sortir vers les pĆ©riphĆ©ries Ā», en citant les nombreuses œuvres charitables que l’Eglise entreprend, en mettant en relief les diffĆ©rentes initiatives pour affronter le phĆ©nomĆØne assez rĆ©cent : l’afflux de nombreux rĆ©fugiĆ©s qui trouvent asile en ThaĆÆlande. A propos des dĆ©fis de l’Eglise : Ā« Le sĆ©cularisme, c’est un dĆ©fi pour toutes les religions. MĆŖme dans ce domaine, les religions doivent collaborer pour donner une Ć¢me (des valeurs positives) Ć  la sociĆ©tĆ© Ā». Ā« L’Eglise dans notre continent, mĆŖme si elle est petite, peut faire sa part pour promouvoir l’Asie unie, en vue d’un monde plus uni Ā».

A la derniĆØre question, la nĆ“tre, sur la faƧon dont il a accueilli la nouvelle, il raconte qu’il n’y croyait pas et qu’il a acceptĆ© cette nomination pour dire oui Ć  la volontĆ© de Dieu, et qu’il se fiait Ć  Sa grĆ¢ce, comme Marie. Il demande de prier pour lui, confiant dans la spiritualitĆ© de l’unitĆ© qu’il a fait sienne depuis qu’il Ć©tait sĆ©minariste. Il garde sa devise : Ā« Verbum crucis Dei virtus est Ā» (le langage de la croix est puissance de Dieu).

C. B. Tay

HaĆÆti, on se souvient

HaĆÆti, on se souvient

haiti

Une tragĆ©die Ā« qui a laissĆ© derriĆØre elle la mort, la destruction et aussi du dĆ©sespoir… On a beaucoup fait pour reconstruire le pays, mais il reste encore beaucoup Ć  faire Ā» C’est ce que le pape FranƧois a rappelĆ© aux participants Ć  la rencontre qui s’est tenue Ć  l’occasion du 5ĆØme anniversaire du tremblement de terre en HaĆÆti : c’était le 12 janvier 2010.

Tout en vivant dans un contexte de grande pauvretĆ©, la communautĆ© du Mouvement des Focolari prĆ©sente Ć  Savanette (Mont-OrganisĆ©, au Nord Est) s’est elle aussi mise tout de suite Ć  disposition pour accueillir et aider les sinistrĆ©s qui arrivaient de Port-au-Prince, la capitale, qui venait de subir des dĆ©vastations inimaginables. L’association PACNE (Action Contre la PauvretĆ© du Nord-Est) a lancĆ© l’idĆ©e d’un centre d’accueil des sinistrĆ©s : c’est ainsi qu’est nĆ©, avec le concours de nombreuses communautĆ©s du monde entier et le soutien des associations AFN (Actions pour Familles Nouvelles) et AMU (Actions Monde Uni), le centre communautaire Ā« Maison de la Providence Ā» qui a accueilli les familles de rĆ©fugiĆ©s et leur a procurĆ© un travail. Aujourd’hui ce centre accueille des personnes Ć¢gĆ©es et indigentes qui n’ont aucune assistance. Au cours de ses deux premiĆØres annĆ©es d’activitĆ© ce centre a soutenu environ 500 personnes.

A Port-au-Prince l’AMU a rĆ©alisĆ© deux projets en Ć©troite collaboration avec les PĆØres Scalabriniens, signe de cetteĀ« communion ecclĆ©siale Ā» qui a caractĆ©risĆ© la reconstruction en HaĆÆti et pour laquelle se sont mobilisĆ©s de nombreux organismes d’Eglise, mais pas seulement. Le premier concernait la crĆ©ation d’une nouvelle ligne Ć©lectrique pour alimenter deux villages, dans le cadre d’un plan d’urbanisation pour les familles restĆ©es sans toit. 41 familles ont ainsi pu accĆ©der Ć  l’énergie et beaucoup d’autres ont pu se relier Ć  cette ligne. Sans parler de l’aide complĆ©mentaire apportĆ©e par l’AMU Ć  la construction de 27 unitĆ©s de logements pour 135 personnes, dans le village Ā« Montebelluna-Bassano Ā» qui a permis de rĆ©aliser les adductions d’eau et les Ć©gouts du village ainsi que l’électrification de chaque habitation. La puissance de la ligne Ć©lectrique alimentant un pĆ“le de production a Ć©tĆ© amplifiĆ©e grĆ¢ce Ć  la mise en place d’un gĆ©nĆ©rateur plus puissant.

C’est ainsi que les petites entreprises installĆ©es sur les lieux (une usine produisant des systĆØmes de blocage, une entreprise de charpente, une boulangerie, une fabrique de pĆ¢tes alimentaires, une cuisine industrielle et un Ć©levage de volailles) ont pu augmenter leur propre production. Enfin l’AMU a soutenu la crĆ©ation d’un Ć©levage avicole – qui donne du travail Ć  10 personnes – grĆ¢ce Ć  la construction d’un rĆ©servoir d’eau indispensable Ć  son fonctionnement ainsi qu’à l’abreuvage des 3000 animaux.

L’AMU a participĆ© Ć  la rĆ©alisation d’un second projet : un centre communautaire comprenant une Ć©cole, un espace de rencontre et une grande airesportive. Toujours par l’intermĆ©diaire de l’AMU, le mouvement des focolari a aussi soutenu d’autres activitĆ©s sociales en faveur de la population d’HaĆÆti : Ć  Carice (toujours au Nord-Est) pendant plusieurs annĆ©es une infirmiĆØre professionnelle a Ć©tĆ© engagĆ©e auprĆØs de la petite clinique des Sœurs de Marie ImmaculĆ©e, en attendant qu’une des religieuses finisse sa spĆ©cialisation et reprenne du service auprĆØs de la clinique, un des rares services sanitaire au service de la population locale. Enfin, avec PACNE et l’apport spĆ©cifique des Jeunes pour un Monde Uni, un programme de bourses d’études universitaires a Ć©tĆ© lancĆ© pour une dizaine de jeunes haĆÆtiens afin de leur permettre Ć  certains d’étudier en HaĆÆti et Ć  d’autres dans la toute proche RĆ©publique Dominicaine. Une faƧon de leur assurer l’acquisition de bonnes compĆ©tences professionnelles, au service de leur propre pays.

Info:www.amu-it.eu