Mouvement des Focolari

Sylvester et sa dignité

Je l’ai entrevu en vitesse, lorsqu’un jour j’entrais dans un supermarché. Il était là, presque caché derrière un arbre, comme s’il se cachait de quelque chose ou de quelqu’un. Je m’en suis rendu compte, alors que, en sortant, je l’ai trouvé en face de moi. j’avais déjà préparé deux euros pour lui, mais je me sentais mal à l’idée de jouer la part du ‘’donateur’’ qui offre quelques centimes au ‘’mendiant’’. Ne sommes-nous pas hommes tous les deux ? Avec à la limite, des chances différentes dans la vie. Spontanément, alors que je lui donnais la pièce de monnaie, je me suis présenté :’’Ciao, je m’appelle Gino, et toi ?’’. ‘’Sylvester’’, répond – il avec une voix gênée. ‘’Tu as un problème ?’’ . Après un moment de silence – j’ai compris par après que c’est plus à cause de l’incompréhension de la langue italienne qu’à cause de l’embarras – , ‘’Non, tout va bien’’, me répond – il.  Peu convaincu, je l’interpelle encore :’’Regarde-moi dans les yeux et dis-moi si tu as l’une ou l’autre difficulté ‘’. Encore ‘’tout va bien’’ est sa réponse. Alors que je rejoins la voiture, cependant, je sens derrière moi  qu’il vient à ma rencontre :’’Oui, j’ai un problème : je veux travailler’’. Je lui serre la main en signe de compréhension et je m’en vais en emportant dans le cœur son regard et sa dignité blessée. Non sans s’être échangé les numéros de GSM, nous ne voulons pas nous perdre. Nous sommes ainsi devenus amis, au-delà de la langue et des différences culturelles, Sylvester et moi. Une rencontre de personnes, chacun avec sa propre dignité. Depuis ce jour-là, je me mets à l’ouvrage de plusieurs façons avec la conscience que la première chose à affronter est de l’aider à surmonter la barrière de la langue. Même s’il arrive à être en règle avec les documents, il est irréaliste de croire qu’il puisse trouver un travail s’il ne réussit pas à s’exprimer et à comprendre l’italien. Comment le lui dire sans connaître sa langue et vice-versa ? Je pense à un ami qui vient de son pays et je lui demande s’il peut faire office d’interprète. On se retrouve ainsi à parler, assis autour d’une table du bar qui est devant le supermarché, avec traducteur et verre de bière, afin de mieux connaître la situation. Avant de se quitter, je lui fais une invitation :’’Rappelle – toi,  Sylvester aucun travail n’est petit s’il est fait par amour. Tu n’es pas là pour demander mais pour offrir une aide à qui a besoin, partager le poids du sac de courses, trouver un parking ou un simple caddy. Dieu aime immensément aussi bien toi que moi, que chacun. Maintenant nous commencerons à frapper à la porte ensemble, comme nous l’enseigne l’Évangile. On verra si une porte s’ouvrira. Mais entre-temps c’est cela ton travail, fais-le la tête haute, sans perdre ta dignité’’. Le soir suivant un message de sa part m’arrive sur whatsapp : ‘’Bonsoir Gino, comment vas-tu ? J’espère que tu vas bien ainsi que ta famille. Merci pour ce que tu fais pour moi. Dieu te bénisse parce que tu prends soin de moi. J’espère vivement trouver un vrai travail rapidement, mais en attendant, je ferai comme tu m’as dit, en gardant le regard vers le haut et propre. Je t’attends’’. J’ai dû utiliser ‘’google traduction’’ pour comprendre son message et lui répondre :’’Cher Sylvester, merci pour ton message. Aujourd’hui j’ai cherché des informations sur un cours gratuit d’italien. J’espère te donner vite une bonne nouvelle‘’. Les jours suivants, j’expérimente combien il est difficile d’aider quelqu’un ! Pour une raison qui me dépasse encore, la sacrée bureaucratie est toujours plus importante ! Mais je décide de ne pas me rendre. Aussi parce qu’entre-temps, je trouve des personnes qui sont disposées à être proches de Sylvester. Maintenant je ne suis plus seul, et lui non plus. Demain commenceront les leçons d’italien, premier pas pour trouver un travail et pouvoir ainsi envoyer un soutien financier à sa femme et à leurs deux petits enfants restés au pays natal. Peut-être  un jour pourront-ils se réunir. Je prie pour qu’il en soit ainsi, cher Sylvester ! Gustavo Clariá

Internet, une grande responsabilité

L’intention de prière du Pape François pour le mois de juin, diffusée aujourd’hui à travers un message vidéo réalisé en espagnol par le Réseau mondial de prière pour le Pape, est dédiée aux réseaux sociaux et au web. Elle est traduite en sept autres langues et retransmise par Vatican News. Dans son message vidéo le Pape invite à demander à Dieu que les réseaux sociaux « n’annulent pas notre personnalité, mais favorisent la solidarité et le respect de l’autre dans sa différence ». A la suite du titre « Afin que les réseaux sociaux favorisent la solidarité et le respect de l’autre dans sa différence », François souligne que « Internet est un don de Dieu mais aussi une grande responsabilité », et explique que « la communication, ses lieux et ses vecteurs ont amplement ouvert l’horizon de nombreuses personnes ». D’où l’invitation de François, déjà formulée dans son message pour la Journée 2014, à profiter “des possibilités de rencontre et de solidarité que nous offrent les réseaux sociaux”, et le souhait que “le digital ne soit pas un lieu d’aliénation” mais “un lieu concret, un lieu riche d’humanité”. « Prions ensemble – telle est l’intention du Saint Père – pour que les réseaux sociaux ne gomment pas notre personnalité, mais favorisent la solidarité et le respect de l’autre dans sa différence ». Source: SIR   https://youtu.be/JfSN5t3Svjg

Maria Voce à “Green Attique”

Maria Voce à “Green Attique”

La Création est “un don partagé et non pas une possession privée” et en prendre soin “implique toujours la reconnaissance des droits de chaque personne et de chaque peuple”. C’est l’un des passages essentiels du message par lequel le Pape François a voulu se rendre présent au Symposium international sur la protection de l’environnement qui a lieu à Athènes, de 5 au 8 juin, à l’initiative du Patriarcat œcuménique de Constantinople, sous le patronage de Bartholomée 1er. Ayant pour thème “Vers une Grèce plus verte. Préserver la planète et protéger ses habitants », le congrès – qui a eu lieu trois ans après l’encyclique Laudato Si’ et en même temps que la Journée mondiale de l’environnement – a accueilli environ 250 personnes, parmi lesquelles des responsables religieux, des hommes politiques, des spécialistes de l’environnement et du climat, des universitaires et des journalistes en provenance de divers continents, invités à chercher et à mettre en commun des réponses à l’actuelle crise écologique. Une crise – et c’est un avis largement partagé – résultant d’une crise plus profonde, à caractère anthropologique et spirituel. Parmi les invités se trouvait aussi la Présidente du Mouvement des Focolari, Maria Voce, qui a fait remarquer: « C’est beau de voir des personnes du monde entier, et parmi elles de nombreuses autorités religieuses de diverses Églises, très déterminées à chercher ensemble des solutions pour que notre planète puisse vivre une vie plus sereine et  être  préservée et protégée en vue du bonheur des futures générations ». Et d’ajouter : « J’ai fort apprécié la grande attention prêtée à tous les aspects de l’écologie : l’environnement bien sûr, mais aussi les personnes, ainsi que la mise en valeur du fait que toute la planète participe à cette écologie, que toute la nature est un don que nous recevons de Dieu et qu’en tant que tel il doit être accueilli avec respect et gratitude, puis transmis de la meilleure façon à ceux qui viendront après nous ». Le style du congrès –  a ajouté la Présidente du Mouvement fondé par Chiara Lubich, engagé depuis longtemps en faveur de la sauvegarde de la planète dans le monde entier – traduit bien cette approche « écologique » : « Les sessions se succèdent mais sont entrecoupées de voyages dans les îles voisines et lors de ces déplacements il y a la possibilité de se rencontrer, de parler les uns avec les autres, et il est plus facile d’établir des liens dans ce climat qui conjugue la réflexion, la détente et l’amitié entre pays. Une réponse aux préoccupations du Saint-Père qui, dans son message,  transmis au Symposium par le Cardinal Peter Turkson, Préfet du Dicastère pour le service du Développement Humain Intégral, a souligné le risque que les futures générations soient condamnées « à vivre dans une maison commune réduite en ruines », ou à quitter leur terre natale à cause des changements climatique et aussi des désastres produits par l’exploitation avide des ressources naturelles ». Citant le Message co-rédigé par Bartholomée 1er  et lui-même  à l’occasion de  la Journée Mondiale de prière pour la Création (1er septembre), François a rappelé  que « le devoir de prendre soin de la Création concerne toutes les personnes de bonne volonté et invite les chrétiens à reconnaître les racines spirituelles de la crise écologique et à coopérer pour y apporter une réponse sans équivoque ». L’objectif prioritaire donc –  c’est la réponse du Patriarche – vise à repenser le système économique actuel qui « ignore les besoins des êtres humains et conduit inévitablement à l’exploitation de l’environnement », mais surtout – ajoute-t-il – le vrai changement ne peut naître que du cœur de l’homme : « La destruction du milieu naturel ne peut être inversée qu’à travers un changement radical de notre façon de considérer la nature qui résulte d’un changement radical de la compréhension que nous avons de nous-mêmes en tant qu’êtres humains ». Claudia Di Lorenzi

Prophetic Economy

Prophetic Economy

“Prophetic Economy”, événement international promu par ÉdeC et différents Mouvements et Associations qui visent à apporter des réponses au cri de la terre et des pauvres, se déroulera à Castelgandolfo, Rome. “Prophetic Economy” nait du désir de se rapprocher de ceux qui partagent  un objectif, pour apprendre les uns des autres, trouver de nouvelles voies de collaboration, donner un fort message d’espérance surtout à ceux qui aujourd’hui sont victimes d’injustice sociale et environnementale et comprendre ensemble comment agir au niveau macro. Nous nous sommes tout de suite rendus compte que nous ne pouvions pas initier un parcours de ce type tout seuls, mais que nous devions le faire, sans tarder, avec d’autres mouvements. Ainsi le groupe de travail ÉdeC s’est-il enrichi de la présence de ATD Quart Monde, Associazione Papa Giovanni XXIII, Nomadelfia, Global Catholic Climate Movement, Slotmob, Mondo Comunità e Famiglia et Ragazzi per l’Unità qui, à ce jour, sont nos partenaires. Nous sommes convaincus que la valeur de Prophetic Economy consiste non seulement en la réalisation de l’événement lui-même mais aussi en le processus d’ouverture et d’enrichissement réciproque déjà commencé entre tous les promoteurs. L’événement – Prophetic Economy – s’adresse aux personnes et aux organisations qui – guidées par une vocation religieuse ou laïque – travaillent avec passion pour garantir le développement humain intégral et la durabilité à travers la lutte contre la pauvreté, le développement d’une économie civile et sociale et des actions politiques. Ce ne sera pas un congrès, ce sera une expérience et le début d’un processus : notre intention est de stimuler l’inventivité, la confrontation et la créativité dans la recherche de solutions durables et collectives aux problèmes sociaux et environnementaux de notre époque, avec une attention particulière aux pauvres. Dans les réflexions sur le futur à construire, nous ne pouvons pas exclure la pensée, la vision et le travail des générations les plus jeunes comme celles des plus adultes. Les jeunes seront présents, avec un programme spécial pour eux, en alternance avec des temps de partage intergénérationnels. Participé au concours 135 acteurs du changement et organisations de 35 pays. Les expériences des finalistes, choisies par un jury international d’experts (Dr. Vandana Shiva – Inde, Dr. Jeff Sachs – États-Unis, Dr. Calvo – Argentine et Prof. Stefano Zamagni – Italie), seront présentées en direct pendant l’événement. . Logo Mondo Comunità Famiglia 2En même temps que l’événement, des actions satellites seront organisées dans différents pays du monde : la plus importante sera représentée par un Bankmob international de désinvestissement en combustibles fossiles, armements et jeux de chance. Pour rester au courant, aller sur: propheticeconomy.org  

A partir de l’Amour, un nouvel ordre économique

A partir de l’Amour, un nouvel ordre économique

“Le monde est la parole de ce Dieu qui l’a créé. Et quel est le ton d’une telle parole ? Le voilà : je t’aime. Et à qui est destinée cette parole ? Elle est destinée au monde lui-même, qui est justement cette parole : elle est destinée à tout individu qui se rend compte d’en être une minuscule partie et qui est pourtant capable de se dépasser pour aller vers le tout ; c’est une parole destinée à tout homme. Le monde est la parole de l’amour de Dieu adressée à tout un chacun en lui : c’est le regard de l’amour divin pour lui. Et ce que le monde est dans son ensemble, il l’est de même en chacune de ses parties : chaque élément particulier du monde est un regard de l’amour de Dieu ». (Cosmologie, anthropologie, sociologie et religion) “Je peux me dédier complètement à ce monde parce que je suis chrétien ; de fait, tout ce que nous investissons en amour dans ce monde, aura un impact sur lui pour toujours, notre amour s’imprimera en caractère indélébile sur chacun des fragments de la création ». « Le premier intérêt du chrétien doit être de développer, non seulement avec ceux qui partagent ses idéaux, mais avec tous ceux qui portent une responsabilité dans le monde, la construction d’un monde humain ». (novembre 1978). “La vie et l’unité des hommes ne peuvent être considérées ni comme la simple somme des individus ni comme un système collectif où chacun est absorbé et disparaît. L’alternative est la communion. Je suis moi-même, mais dans la mesure où je suis toi et avec toi et dans la mesure où je me fais hôte de toi. C’est uniquement dans cette relation qu’il est possible de définir le Moi de l’homme. Uniquement dans cette relation trinitaire que  le collectivisme n’est pas une dissolution de l’individu. Uniquement dans cette relation trinitaire que la personne singulière n’est pas un moyen qu’on sacrifie à la structure communautaire. De là, j’en suis certain, s’ouvriront aussi de nouvelles perspectives pour un ordre économique universel ». (Dreifaltigkeit, p. 131)   Source : Klaus Hemmerle, La lumière au dedans des choses, Méditations pour chaque jour, Città Nuova Ed, 1998, p. 287-293.

Cultures en dialogue

Cultures en dialogue

Quelle culture? Quelle unité? La nouvelle newsletter se propose de  répondre au désir de relater le parcours engagé au sein de  douze sphères culturelles qui s’interrogent, font des recherches et affrontent les défis posés par la perspective de  l’unité, dans le sillage du Charisme de Chiara Lubich.   Art, Pédagogie, Droit, Écologie, Sport, Économie, Sociologie, Médecine, Architecture, Politique, Psychologie, Communication.   Si notre planète vit un changement d’époque”, comme l’a aussi affirmé récemment la Pape François, la perspective de l’unité ouvre aux divers mondes de la culture un horizon nouveau, à bien des égards encore inexploré et passionnant.   Le premier numéro relate quelques initiatives et les événements les plus significatifs de chacun de ces mondes en dialogue.   Pour plus d’informations:   Centre pour le dialogue avec la Culture (Mouvement des Focolari) centrodialogo.cultura@focolare.org tél. +39.06.945407201 – Via Piave, 15 – 00049 Grottaferrata (Rome – Italie)   CONTACTS Communion et Droit Économie de Communion Social-One Eco-One Dialogues en Architecture NetOne Mouvement Politique pour l’Unité Psychologie et communion Health Dialogue Culture Clarté Sportmeet EDU  

Les transformations mondiales et l’Europe

Les transformations mondiales et l’Europe

Le cours se tiendra du jeudi 14 juin au samedi 16 juin 2018 dans la grande salle de l’Institut Universitaire Sophia, dont le discours d’ouverture sera fait par le Prof. Romano Prodi, intitulé « L’Europe d’aujourd’hui. Quelle Europe demain ? ». Cofinancé par la Fondation pour Sophia, en partenariat avec le programme « Chaire Jean Monnet » de l’Union Européenne, elle se propose d’analyser le rôle des cités en tant que laboratoires d’intégration européenne et des citoyens en tant qu’acteurs. Les cours réfléchiront sur intégration, autonomie, citoyenneté européenne et introduiront au système de gouvernance européenne, avec une attention toute particulière sur la dimension locale et régionale. Les workshops auront le grand intérêt de permettre aux participants de confronter et de partager leurs compétences et leurs expériences sur le sujet. Les intervenants de premier plan seront Léonce Bekemans de l’Université de Padoue, titulaire de la Chaire Jean Monnet à Personam, et Luc Van den Brande, ex-président des Flandres et aujourd’hui consultant de confiance de la Présidence de la Commission Européenne, qui proposera le rapport « Reaching Out to Citizens » qui a été montré au président Junker en novembre 2017, un document qui reflète le travail d’analyse le plus récent et le plus digne de foi quant à la citoyenneté européenne. Le cursus s’ouvre sur “Europe in a Changing World”, préparé par le Centre de recherche et de formation Sophia Global Studies. « De nombreux événements confirment notre parcours – affirme Paolo Frizzi, coordinateur académique – et même la récente visite du pape François à Loppiano, où se trouve le siège de Sophia, a souligné l’urgence de ‘tracer de nouvelles routes à parcourir ensemble pour donner vie à une civilisation mondiale de l’alliance’. Notre jeune Institut est né pour former des leaders capables et compétents, pour affronter les défis mondiaux et faire avancer le dialogue et la paix. » Le cours s’adresse aux professionnels, chercheurs, administrateurs et opérateurs de la communication, y compris les directeurs des écoles primaires et secondaires et les encadreurs scolaires qui pourront bénéficier de la Carte de directeur (MIUR 170/2016). 15 bourses d’étude sont prévues pour des jeunes jusqu’à 30 ans. Sur www.sophiauniversity.org le programme complet.

La tragédie du Volcan du Fuego

Ce sont des images impressionnantes, celles qui arrivent du Guatemala. Les dernières nouvelles parlent de presque 200 disparus, 3000 les personnes évacuées et au moins 75 personnes tuées par l’éruption du Volcan du Fuego, qui a surpris les habitants des villages limitrophes le 3 juin dernier. Un bilan destiné malheureusement à augmenter comme l’ont affirmé les autorités locales. La catastrophe, associée par beaucoup à celle de Pompéi en 79 après J.-C., rend très difficile le travail des sauveteurs. La recherche des corps se poursuit d’une façon ininterrompue sous de grandes quantités de lave et de cendres. Le Volcan du Fuego (à 3.763 mètres) se trouve à 40 kilomètres au sud ouest de Guatemala-City. Selon les vulcanologues, c’est l’éruption la plus grande enregistrée dans le pays depuis les 40 dernières années et fait partie d’une période de plus grande activité volcanique commencée les 15 dernières années. Le Pape François a exprimé sa ‘’proximité et consolation pour les familles des victimes, pour la douleur du désastre naturel imprévu, les prières pour tous ceux qui ont été dramatiquement touchés et la reconnaissance pour tous ceux qui travaillent à secourir les gens’’.

Parmi les enfants des rues

Dans le Focolare de la Ville de Mexico, ‘’ l’Église qui sort’’ du Pape François a la voix et le visage aussi de Reina Cruz, salvadorienne, animatrice d’une communauté qui partage la parole de Vie en situations difficiles, à quelques kilomètres de la capitale mexicaine. Dans le groupe que l’on a choisi d’accompagner il y a aussi celui qui vend et consomme de la drogue. Les focolarine apportent la voix du Pape dans les périphéries, comme il invite lui-même souvent à faire, dans des banlieues difficiles, pauvres, peuplées de millions de personnes qui, grâce à elles, pour la première fois, peuvent écouter une page de l’Évangile. Ce n’est pas facile, confesse Reina, mais « aller dans un contexte dans lequel des juniors de 13-14 ans vivent pratiquement sans famille, nous fait comprendre que nous devons au moins leur apporter notre présence. Un accompagnement qui s’accompagne dans les régions les plus reculées, comme la visite aux missionnaires xaviériens présents dans la forêt de Santa Cruz, intensifiée par la semaine sainte et Pâques. Catéchèses et aides matérielles ont créé un climat fécond communautaire dans les paroisses que nous avons connues ». Dans ces coins souvent oubliés, les filles ont présenté la spiritualité de l’unité du focolare, bien diffusée désormais dans cent quatre vingt deux pays du monde, avec des centres dans quatre vingt sept nations, aussi au Mexique, et cent dix mille membres. Avec l’optique d’accompagner frères et sœurs, caractéristique du mouvement fondé par Chiara Lubich (qui avec la visite du Pape François le 10 mai à Loppiano, se sent davantage encouragé à continuer le chemin commencé par la servante de Dieu), les groupes mexicains se sont insérés dans différentes expériences sociales. « Avec onze autres personnes – raconte Reina – nous allons visiter Santiago de Anaya, Actopan, dans l’état d’Hidalgo, au cœur du Mexique ». Sans rien attendre en échange, ni même l’intérêt pour leur spiritualité, elles ont commencé un cheminement avec les pères missionnaires du Verbe Divin. Unique objectif, offrir des points de réflexion communautaire dans le quotidien : la Parole de Dieu et ses conséquences dans la vie grâces aux couples de laïcs engagés. Le phénomène de la vente illégale et de la consommation de drogue parmi les adolescents a alerté les participants au Focolare, en les poussant à écouter les terribles expériences et en partageant le message évangélique aussi avec les juniors qui vivent seuls dans les rues. « Le 6 mai, par exemple, se sont approchées deux filles de 14 et 17 ans pour nous raconter, en pleurant, l’augmentation de la consommation de drogue parmi leurs amis ». La plus grande des deux avait été chassée par sa mère de la maison, se souvient Reina, et la fille était désespérée de la rupture du lien avec sa mère. Que faire ? Comment aider ? Accueillir les questions sur les blessures familiales fait partie de la tâche d’accompagnement que vivent celles et ceux qui ont suivi Chiara Lubich. Défis toujours plus grands qui décrivent une société avec des valeurs toujours plus fragiles, ou bien souvent absentes. Ainsi leur présence reste souvent l’unique point de référence pour des personnes qui, au moment de leur croissance, ont besoin d’un rocher auquel pouvoir s’agripper pour ne pas risquer de se noyer dans les drogues ou dans le désespoir. Voilà l’importance de l’écoute, expliquent-elles au Focolare de la Ville de Mexico, de proposer la prière, et des rencontres de spiritualité pour le renouvellement de leur vie en Dieu. L’objectif reste l’unité et le dialogue avec des prêtres sur place pour agir ensemble, en évitant les cassures et regarder vers des projets de développement comme l’économie de communion, occasions de sortir de la pauvreté et cheminer vers la dignité. Un voyage à faire en compagnie de la Vierge Marie, une mère qui n’abandonne pas ses propres enfants, ni mêmes ceux qui sont « les plus seuls ». Source : L ‘Observateur Romain (Italien)

Nouveau recteur de la PUL

Nouveau recteur de la PUL

Grande satisfaction aussi à l’Institut Universitaire Sophia de Loppiano. Le nouveau recteur de l’Université Pontificale du Latran (PUL), à peine nommé par le Pape François, est aussi ‘’visiting professor’’ à l’Institut Universitaire. Vincenzo Buonomo, juriste et internationaliste, à partir du 1er juillet, est le premier laïc à la tête de l’athénée pontifical, succédant ainsi à l’évêque Enrico dal Covolo. Né en 1961, marié avec deux enfants, Buonomo a un lien de longue durée avec l’Athénée, auparavant en tant qu’étudiant, avec un doctorat en Utroque Iure, et donc spécialiste en Droit International, avec un Diplôme de Préparation à la Carrière Diplomatique, et puis professeur, depuis 1984, jusqu’à l’obtention du titre de titulaire de chaire en 2001. Doyen de la faculté de Droit Civil, de 2016 à 2012, actuellement coordinateur des Doctorants de la même Faculté. En 2007, Buonomo a occupé le poste de chef du service de la Représentation du Saint Siège pour les Organisations et Organismes des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (Fao, Ifad, Pam) avec qui il a commencé à collaborer en 1983. De 2000 à 2005, il a été en outre, consultant pour la Commission pour le dialogue avec les musulmans du Conseil Pontifical et pour le dialogue interreligieux. Depuis 2014, il est conseiller de l’État de la Ville du Vatican.

Un hôte d’exception

Un hôte d’exception

« Le flux de migrants à la frontière grandit d’heure en heure. La crise économique qui met le pays à genoux, rapproche dans la souffrance celui qui reste et celui qui décide de s’enfuir ». Selon les paroles de Silvano Roggero, vénézuélien, fils d’italiens, on perçoit le drame vécu par un peuple tout entier. Il est au focolare de Lima au Pérou depuis trois ans. « Les pays proches, avec la générosité typique de ces terres, malgré les énormes difficultés provoquées par l’entrée imprévue et inattendue de centaines de milliers de personnes, essaient d’offrir un accueil. Je suis un témoin direct de l’un parmi tant de drames qu’est en train de vivre aujourd’hui l’ ‘’humanité de périphérie’’. Justement hier, la directrice d’une école de la péninsule de Paraguaná , au nord du Venezuela, m’a écrit. Il y a un inhabituel mouvement au secrétariat, plusieurs parents se présentent afin de retirer leurs enfants. Il sont contraints à partir ! » Un exode à la proportion biblique, causant une crise économique et sociale extrêmement grave, qui est en train de bouleverser la physionomie elle-même du Venezuela. L’inflation est à son paroxysme et manquent dramatiquement, nourriture, médicaments et biens de première nécessité. « Depuis le mois de décembre dernier, Ofelia et Armando, de la communauté des focolari de Valencia (la troisième ville du Venezuela) sont arrivés à Lima. Avant, ils géraient un jardin d’enfants. Avec Ofelia, nous cultivons un rêve : trouver un local dans lequel offrir un premier accueil aux réfugiés qui arrivent en masse, après un voyage sur les routes d’environ sept jours. On parle d’environ 300 mille vénézuéliens arrivés au Pérou la dernière année et demie ! Avec Ofelia – continue Silvano – nous avons organisé un repas d’accueil au focolare pour un petit groupe de vénézuéliens. Certains connaissaient déjà le mouvement mais il y avait aussi ceux qui ne savaient rien de notre groupe. Les hôtes sont arrivés de plusieurs endroits de la ville, éloignés aussi d’une heure ou deux. Ils ne s’orientent pas encore très bien dans cette métropole de presque dix millions d’habitants ». Cela semble une goutte d’eau dans l’océan mais le souhait est de les accueillir comme si Jésus en personne se serait présenté à notre porte. « Comme on peut se l’imaginer, face à leurs situations difficiles, nous n’avions pas de solutions préétablies’’. Nous ne savions même pas par où commencer, mais ,ça oui, nous pouvions leur offrir un repas chaud et les écouter ! Un d’entre eux avait été volé : d’habiles pickpockets avaient volé dans son sac à dos, son portable et tout ce qu’il avait pour survivre. Un autre ne savait pas quels documents présenter pour le permis de séjour. Ofelia, déjà bien pratique dans ce domaine, ayant fait toute la filière, a raconté son expérience. Un autre encore a raconté avoir trouvé un petit job, à plus de deux heures de distance, pour 10 euros par jour ( mais il y en a aussi qui sont disposés à travailler seulement pour 4 euros). Il y avait aussi celui qui avait un curriculum trop excellent et pour cela, n’était pas considéré, dans la crainte qu’il veuille prendre la place du responsable . Mais ce qui nous a le plus ému, ce fut de raconter les histoires, voir les photos et entendre parler chacun de sa propre famille ». « Pour tous, la première nécessité est maintenant de trouver un travail, peu importe si on dort par terre, même sans matelas, ou si on mange peu. Le rêve le plus grand est celui d’envoyer de temps en temps à la maison une vingtaine d’euros. Nous nous sommes mis d’accord pour rester en contact entre nous. Au focolare était arrivé depuis peu, d’une collecte d’objets dans la communauté, ce que nous appelons ‘’le baluchon’’, une petite somme d’argent et deux vestes d’hiver. Providentielles car la saison froide commençait. Nous avons tout distribué. Quatre heures après, alors que nous étions en train de quitter la table, un nouveau SOS est arrivé cette fois venant d’une personne qui vit aux Îles Canaries. ‘’Onze adolescents se sont mis en route à pied du Venezuela, direction Lima. Ils sont désespérés sans argent ni téléphone, ils n’ont que ce qu’ils ont sur eux. Parmi eux, le cousin d’une de mes amies. Pourriez-vous les aider ? Surtout pour éviter qu’ils ne tombent entre les mains d’un malfaiteur ou l’autre ou de groupes organisés qui veulent profiter de leur fragilité. Nous calculons qu’ils mettront environ 30 jours » ». De nouvelles arrivées, de nouvelles personnes frapperont à la porte. Mais elles ont toutes le même nom, Jésus. Un hôte d’exception. Nous L’attendons ». Chiara Favotti

En Suède, rencontre entre mouvements catholiques

En Suède, rencontre entre mouvements catholiques

Le 19 mai dernier, veille de la Pentecôte, une rencontre entre mouvements de l’Eglise catholique s’est déroulée dans le diocèse de Stockholm. Y ont participé entre autres le mouvement des Focolari, le Chemin Néo-catéchuménat et le mouvement Charismatique. Une centaine de participants. Au cours de la journée une présentation de l’exhortation apostolique du pape François « Gaudete et exsultate » a été offerte, suivie d’un intense moment d’échanges. Dans ses paroles de salutation, durant la messe de conclusion, le cardinal de Stockholm, Anders Arborelius a souligné l’importance pour lui de la présence des mouvements dans l’Eglise locale. La communauté des Focolari écrit : « Nous nous sommes tous sentis responsables de l’événement. A la fin de la journée on pouvait remarquer une grande joie et de la gratitude, signes, nous semblait-il, de la présence tangible de Jésus à la tête de son petit troupeau. On a eu l’impression que ce moment était chaque année plus attendu, et que la communion entre tous grandissait ».

Accueil à la frontière

Accueil à la frontière

‘’Porte’’, non ‘’frontière’’, au moins jusqu’au moment où la France ne suspend pas les traités de libre circulation. Ainsi, Ventimiglia est devenue un entonnoir où l’on recueille les migrants qui considèrent notre pays comme étant seulement une étape, avant de rejoindre d’autres buts, au-delà de la frontière. « Par Ventimiglia, plus de vingt mille personnes sont passées l’année passée ». C’est Paola de la communauté locale des Focolari qui en parle. « C’est pratiquement une autre Ventimiglia car notre population compte environ 24 mille habitants ». Enseignante au Séminaire épiscopal, elle se souvient : « Entre février et mars 2015, les séminaristes avaient commencé un service de distribution de vivres aux clochards de la gare. Au fil des jours cependant, ces clochards se multipliaient ». En effet, à ceux-ci s’ajoutaient les migrants qui, débarqués sur les côtes italiennes, voulaient traverser la frontière avec la France afin de rejoindre d’autres pays européens. « Depuis lors a débuté une ‘’urgence’’ qui ne s’est jamais terminée. Au début, nous nous sommes engagés avec d’autres réalités locales, à une distribution volontaire de sandwiches dans la rue ». Un volontariat qui s’est déroulé en collaboration avec Caritas diocésain. « Nous nous sommes mis en contact avec la communauté des Focolari au-delà de la frontière, laquelle a partagé avec nous les permanences et nous a soutenu avec les fonds récoltés de la vente de bienfaisance qui a eu lieu pendant le Grand Prix de Monaco ». « En juin 2015 – continue-t-elle – s’est installé le camp de la Croix Rouge près de la gare. L’accès y était limité, mais ceux qui parmi nous possédaient l’HACCP ont pu entrer pour collaborer de différentes manières ». A côté de ce camp ‘’officiel’’, pendant l’été, est né un camp ‘’informel’’juste à la frontière avec la France. « Beaucoup de migrants arrivent sans papiers et étant donné que sur le camp géré par la Croix Rouge, l’identification était obligatoire, beaucoup préféraient camper là pour essayer de passer tout de suite la frontière ». Puis, au début d’octobre , ce camp a été démantelé et vidé ‘’plutôt brutalement’’. « Lorsqu’au mois de mai 2016, le Camp de la Croix Rouge a aussi été fermé, on s’est retrouvés à l’improviste avec plus de mille personnes en ville. Une situation insoutenable, aggravée par l’ordre communal d’interdiction de distribution de vivres et de biens de premières nécessité aux migrants, sanctions pénales et amendes à la clé. Jusqu’à ce que Caritas intervienne pour négocier. C’est ainsi qu’est née une réalité d’accueil autour de l’église de Sant’Antonio. Église de jour, dortoir de nuit. Les familles avec des enfants et les personnes plus fragiles étaient accueillies à l’église : les bancs mis de côté, on prenait des couvertures et puis, le matin, on nettoyait tout ». A la moitié du mois de juillet 2016, s’ouvre un nouveau camp de la Croix Rouge, en-dehors de la ville, réservé aux hommes : les femmes et les mineurs d’âge continuent à être accueillis dans l’église. « En 2017, a commencé l’afflux d’une infinie série de mineurs d’âge qui, pour la plupart s’arrêtaient le long du fleuve Roya. C’est ainsi que le Préfet a demandé à la Croix Rouge d’ouvrir une section consacrée aux mineurs. Entre-temps il y avait des rafles continuelles avec des centaines de migrants installés dans des autobus pour Taranto. Mais peu de jours après, ils étaient à nouveau là ». Le fait est que – explique-t-elle – ces personnes veulent rejoindre des membres de leurs familles qui se trouvent dans d’autres pays, et pour cela, ils sont prêts à tout : « c’est d’ici qu’ils peuvent essayer de passer la frontière. Il y a des gens qui ont essayé même dix fois avant d’y arriver ». La frontière est surveillée jour et nuit. « Malheureusement, ce que nous faisons est seulement de l’assistanat. Mais eux n’ont pas besoin d’un habit ou d’une paire de chaussures. Ils ont besoin d’exercer cette liberté d’autodétermination qui devrait être possible à tout le genre humain ». Peut-être la solution pourrait-elle être de créer un camp de transit, suggère Paola, « un lieu où le migrant, au cours du voyage, puisse s’arrêter, se nourrir, se laver, et se changer les vêtements ; où recevoir des soins médicaux, l’assistance légale nécessaire ». Paola les appelle ‘’rien du tout’’, des détails qui font sentir à ces voyageurs qu’elles sont de nouvelles personnes : « Nous cuisinons des recettes africaines ou arabes à base de couscous et de riz, nous avons appris à mélanger les épices et à composer des plats selon leurs traditions. Un jour, nous avons remarqué qu’une dame syrienne se lavait chaque fois qu’elle venait chez Caritas, mais elle continuait à mettre toujours le même habit. Elle portait une tunique, avec le pantalon en-dessous. Elle continuait à chercher dans la pile de vêtements mis à leur disposition mais elle repartait toujours les mains vides. Jusqu’à ce que nous comprenions et alors, nous avons demandé à des amies marocaines si elles avaient un habit de ce style-là. Finalement elle s’est changée et est partie heureuse ». Source :United World Project

Un espace pour tous les chrétiens

Un espace pour tous les chrétiens

Beatriz Sarkis

Un espace de rencontre entre chrétiens, où les préjugés disparaissent et où l’on peut établir des rapports d’estime réciproque ». C’est ainsi que Beatriz Sarkis définit la 3ième Assemblée du Global Christian Forum (24-27 avril 2018) qui a rassemblé plus de 250 chrétiens d’Eglises, organisations, et mouvement chrétiens du monde entier. La théologienne brésilienne, diplômée en Angleterre et avec un master d’une Université luthérienne de son pays sur la contribution du mouvement des Focolari pour l’œcuménisme, assistait en tant que représentante de Maria Voce, présidente des Focolari. Au cours d’une interview, Sarkis, unique femme laïque à avoir participé de 2009 à 2016 à la consultation entre le Conseil Pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens et la World Evangelical Alliance, nous explique les buts du GCF. « L’idée de créer un Forum était née en 1998, fruit d’un profond échange entre l’Alliance Evangélique Mondiale, le Conseil Œcuménique des Eglises, la Fraternité Mondiale Pentecôtiste et le Conseil Pontifical pour l’unité des Chrétiens. Ces quatre institutions continuent ensemble à le soutenir en tant qu’espace ouvert à tous. Après une première rencontre au niveau mondial, au Kenya (2007), une autre a suivi en Indonésie (2011). Venant de 55 pays, nous étions à Bogota anglicans, adventistes, baptistes, catholiques, quakers, disciples du Christ, membres de l’armée du salut, évangéliques, pentecôtistes, réformés/presbytériens, membres du mouvement de sainteté, des African Instituted Churches Valdès, catholiques antiques et une représentante des juifs mexicains ».

Foto © Albin Hillert/WCC

Le Global Christian Forum poursuit son objectif de mettre en position de dialogue des chrétiens entre eux et des Eglises de traditions même très différentes. « Le Forum ne se substitue pas au travail précieux et irremplaçable des théologiens, dans les différentes commissions – explique Sarkis – mais c’est une des voies que l’on suit aujourd’hui pour rassembler le peuple de Dieu et de le mettre en marche, dès maintenant, sur la route vers l’unité. Si l’amour fraternel est actif, on affrontera les questions théologiques plus facilement. Pendant l’Assemblée il y eut des moments d’échanges et de réflexions communs sur le futur et les défis auxquels tous les chrétiens aujourd’hui font face. Les espaces de prières communes n’ont pas manqué non plus au début et en conclusion de chaque journée. Ensuite, personnellement, je participais à la messe avec les autres catholiques au monastère de la Visitation tout proche. Le thème choisi, « Persévérez dans l’amour fraternel » (Hb 13,1), nous a ramenés tous au cœur du christianisme. Partagés en petits groupes, nous nous sommes fait cadeau, réciproquement, de l’expérience de notre rencontre personnelle avec Jésus. Cette pratique, qui caractérise le Forum dès son début, trouve un écho tout particulier dans la spiritualité du Focolare, parce que la communion des expériences est pratique habituelle au sein du mouvement. Un échange profond qui a ouvert nos yeux et nous a fait découvrir le travail de Dieu dans la vie de chacun, en faisant tomber beaucoup de préjugés. Nous nous sommes découverts simplement tous chrétiens.

Foto © Albin Hillert/WCC

En plus de cela, j’ai éprouvé la grande joie de pouvoir partager cette expérience, même brièvement, avec la communauté des Focolari du lieu, qui m’a accueillie après que certains contretemps m’aient empêchée de retourner tout de suite en Italie. Le message final de l’Assemblée contient une invitation à nous unir dans l’amour réciproque en Christ pour continuer à cheminer ensemble, parce que les divisions entre les chrétiens contredisent la volonté de Jésus. Elles scandalisent le monde et endommagent la mission commune d’annoncer l’évangile à toutes les nations. Nous devons continuer, tous ensemble, à construire ou à renforcer ces liens. C’est aussi le but du « Centre Un » pour l’unité des chrétiens (Rome), fondé par Chiara Lubich en 1961 pour promouvoir, à l’aide de la spiritualité de l’unité, la communion pleine et visible entre les Eglises ».

Un nouveau nous

Un nouveau nous

« ‘C’est toi qui nous a fait comprendre que le mariage veut dire ouverture, réalisation du projet que Dieu a sur nous. Nous ferons tout notre possible pour que la famille et le monde deviennent ce qu’ils doivent être ». Maria da Conceição, que tous appellent simplement São, avait écrit ces quelques mots à Chiara Lubich, à peine avions-nous commencé notre aventure. Nous nous sommes mariés à Braga en 1981 – raconte Zé Maia – et de notre union sont nés six enfants. Puis les petits-enfants sont arrivés, ils sont déjà neuf. Chiara Lubich elle-même, il y a quelque temps, lui avait indiqué une phrase de l’évangile comme programme de vie : ‘Il doit grandir et moi diminuer » (Jn 3,30). Combien de fois me l’avait-elle répétée ! » Zé et São, tous deux portugais, avaient déménagé en 2002 avec leurs enfants dans la cité-pilote « Arco Iris » des Focolari, à 50 kilomètres de Lisbonne, pour aider concrètement à sa construction. En novembre 2016, São participait à la rencontre « Ensemble pour l’Europe », au centre Mariapolis de Castelgandolfo (Rome). « Avant de partir – continue Zé – elle m’avait confié : « je suis contente d’y participer, je crois que ce sera celui-là le chemin que nous devrons entreprendre ». Ce fut son dernier acte d’amour, dans la joie de donner sa vie pour les autres. Le 11, Dieu l’a rappelée à Lui à l’improviste, à cause d’un infarctus. Et maintenant ? Je fais l’expérience de la vivre elle, qui est en moi, en cette « chair unique », entre ciel et terre. Non seulement je ne peux pas perdre la fraîcheur de ses dernières paroles, ce défi d’ « aller de l’avant ensemble et courageusement ». Je recommence chaque jour, stimulé et aidé par la vie du focolare. Chez nous, en famille, nous découvrons un nouveau « nous » et nous faisons l’expérience que ce que nous avons construit avec l’amour, reste. Et cela continue, parce que l’éternité est l’amour parfait. Je vis en cherchant continuellement à devenir à la fois père et mère. Je vis comme si São était ici avec moi en faisant famille pour les autres ou quand je fais les courses. Avec elle je prends des fleurs, je prépare un bon repas pour les enfants ou ce qui plait aux petits-enfants. Avec elle, je dis deux mots pour encourager, construire, ou conseiller. C’est un dialogue continuel, entre terre et ciel. J’ai fait une nouvelle découverte, Jésus Eucharistie. C’est là le moment de « notre » rencontre. Les instants de souffrance existent, mis ils me font dilater le cœur pour le prochain. J’éprouve aussi la solitude, c’est une ombre réelle. Il faut lui tourner le dos et regarder la lumière. À la fin de chaque journée je découvre la gratitude, lorsque je lève le regard pour réussir à voir l’invisible, même si la peur arrive comme un voleur, en cachette, pour nous dérober la paix. Quelquefois l’âme désir s’envoler, partir ailleurs. Mais je laisse ce rayon de lumière me parler, il me salue et m’accompagne ». « Il m’arrive d’écrire deux lignes aux enfants, pour leur raconter ce que je suis en train de vivre avec leur mère : ‘chaque jour, dans le caléidoscope du cœur, elle se dévoile sous une nouvelle beauté, avec toutes les nuances du ciel bleu. Alors je la contemple dans son mystère ». La vie continue, faite de moments de famille et de vie de communion avec tout le monde. Oui, c’est vrai, je sens le besoin de sa présence, de sa compagnie, de sa complicité, du partage avec elle. On n’est jamais prêt à voir partir son propre compagnon, à rester seul, sans sa parole ou son regard, sous toutes ses facettes, affective, psychologique, relationnelle. Mais aussi dans le concret, avec les enfants, la famille, le travail. En 67, Chiara Lubich s’était adressée aux familles avec cette phrase : lorsque l’une des deux parties « s’en va » pour le ciel, « il arrive que le mariage, qui avait fait de ceux créatures une seule chose, non seulement physiquement mais spirituellement, par le sacrement du mariage, se rompt, par volonté de Dieu. C’est quelque chose de divin – si l’on peut s’exprimer ainsi – comme une petite Trinité qui se casse ». On vit alors une véritable purification, à laquelle on fait face en se mettant à aimer ceux qui sont autour de soi. Cette année j’ai découvert ce que signifie Dieu-Amour, l’Amour : plus que ce qui concerne Dieu, mais Dieu Lui-même. Seul l’amour reste. Nous avons retrouvé une courte prière écrite par São : ‘Aide-nous à devenir la famille à laquelle tu as pensée. Donne-moi la grâce de dépasser les difficultés avec sagesse, simplicité, intelligence et bonté. Aide-nous à tout voir avec ta lumière’ ». Gustavo Clariá

Parole de vie de juin 2018

L’Évangile de Matthieu commence le récit de la prédication de Jésus par l’annonce surprenante des Béatitudes. Jésus y proclame pleinement heureux tous ceux qui, aux yeux du monde, sont considérés perdants et malheureux. Dieu leur fait une grande promesse : c’est lui-même qui les rassasiera et les consolera, ils seront les héritiers de son royaume. C’est donc une véritable révolution culturelle, qui bouleverse notre façon de voir, où ces catégories de personnes sont marginales et sans intérêt dans la lutte pour pouvoir et le succès. « Heureux ceux qui font œuvre de paix : ils seront appelés fils de Dieu » Dans la Bible, la paix est le fruit du salut que Dieu opère. Elle est avant tout le don de Dieu, une caractéristique de Dieu, qui aime l’humanité et la création avec un cœur de Père, dans un projet de concorde et d’harmonie pour tous. Pour cette raison, ceux qui se prodiguent pour la paix ont une certaine « ressemblance » avec lui, comme un enfant avec ses parents. Chiara Lubich écrit : « Pour porter la paix, il faut la posséder en soi. Il faut être porteur de paix avant tout à travers son comportement personnel de chaque instant, en vivant en accord avec Dieu et sa volonté. […]. « Ils seront appelés fils de Dieu ». Recevoir un nom signifie devenir ce que ce nom exprime. Paul appelait Dieu « le Dieu de la paix » et, quand il saluait les chrétiens, il leur disait : « Le Dieu de la paix soit avec vous tous ». Ceux qui font œuvre de paix manifestent leur parenté avec Dieu, ils agissent en enfants de Dieu et témoignent que Dieu […] a imprimé dans la société humaine l’ordre qui a pour fruit la paix . » Vivre en paix ne signifie pas seulement absence de conflit. Ce n’est pas non plus vivre tranquille, en choisissant le compromis sur les valeurs, afin d’être toujours acceptés. C’est, au contraire, un style de vie évangélique, qui demande du courage pour faire des choix à contre-courant. Faire œuvre de paix, c’est surtout créer des occasions de réconciliation dans sa vie et dans celle des autres : avec Dieu, puis avec ceux qui nous sont proches, en famille, au travail, à l’école, dans les associations, dans les relations sociales et internationales. C’est donc une forme d’amour pour le prochain, une œuvre de miséricorde qui assainit toutes les relations. C’est ce que Jorge, adolescent vénézuélien, a décidé de faire dans son école : « Un jour, à la fin des cours, je me suis aperçu que mes copains préparaient une manifestation de protestation. Ils prévoyaient violence et incendie de voitures. J’ai vu tout de suite que ce projet ne correspondait pas à mon choix de vie et j’ai proposé à mes copains l’envoi d’une lettre à la direction de l’école. Nous y demanderions ce qu’ils pensaient obtenir par la violence. Avec certains d’entre eux nous l’avons fait et avons remis la lettre au directeur. » « Heureux ceux qui font œuvre de paix : ils seront appelés fils de Dieu » À notre époque, ne serait-il pas particulièrement urgent de privilégier, malgré les différences, le dialogue et la rencontre entre personnes et groupes tentés par la violence ? Ainsi pourrait-on découvrir la variété et la richesse de ce qui reste si souvent cause d’opposition. Comme le disait récemment le pape François , la paix se construit dans les différences ; c’est à partir de ces différences que l’on apprend des autres, comme frères ; nous avons un Père, nous sommes frères ; et, si nous discutons entre nous, que ce soit comme des frères, qui se réconcilient tout de suite et se retrouvent toujours frères. Engageons-nous à faire grandir cette paix et cette fraternité. Nous contribuerons ainsi à la guérison des fractures et des conflits qui les traversent. Commission Parole de Vie

Évangile vécu : les fruits de l’Esprit

L’infirmière Je suis albanaise. Suite à de nombreuses recherches, j’avais été engagée comme infirmière dans un hôpital de la Macédoine. Un jour, pour être cohérent avec mes principes religieux, j’ai refusé d’assister à un avortement, à la grande surprise de mes collègues car en faisant ainsi, je risquais d’être licencié. Tout en étant bien conscient que ma famille, qui vit de mon salaire, en aurait été victime, je suis resté fidèle à ma position. Après quelques jours, le responsable, en privé, m’a déclaré son admiration pour ce geste. Pour lui aussi, il fallait combattre la pratique des avortements mais il n’avait pas le courage de risquer son poste. S.E. – Macédoine Élevage de poules Nous voulions mettre sur pied une entreprise afin de pourvoir aux besoins des pauvres. Ayant mis ensemble un peu de ce que nous possédions, nous avons commencé un élevage de poules pondeuses. Le premier travailleur que nous avons engagé était un jeune de vingt ans qui, comme je l’ai découvert par après, avait un comportement malhonnête. Une fois en effet, une grande quantité d’œufs a disparu et lui avait été le seul à s’être absenté de l’entreprise pendant l’horaire de travail. Chaque fois que je décidais de le licencier, cependant, je m’arrêtais :’’On fait vite à licencier quelqu’un – me suis-je dit – ; ne vaudrait-il pas mieux l’aider ?’’ J’ai demandé de l’aide à Dieu, et j’ai essayé de faire confiance à ce jeune. Il y a quelques mois, beaucoup de poules étaient en train de mourir et le vétérinaire n’en comprenais pas la raison. Ce jeune, en les observant, a découvert qu’il s’agissait d’une erreur quant à la disposition des nids : les poules qui allaient déposer leurs œufs n’étaient pas protégées des coups de bec des autres poules. Nous avons changé la disposition des nids et depuis lors, il n’y a plus de problèmes. P.L. – Cameroun Gardien de nuit Un collègue qui est le gardien de nuit dans un centre électronique de la banque où je travaille, après la énième fois qu’un problème soit survenu, me téléphone en proie à la panique pour me demander de voler à son secours. Même si cela me coûte de sortir de chez moi et de quitter ma famille, je décide d’aller lui donner un coup de main. J’essaie avant toute chose d’absorber son énervement, puis il se calme peu à peu, et ensemble, nous réussissons à reconstruire toutes les données qui avaient été perdues. A ce moment-là, ma mission était terminée, mais en pensant aux paroles de Jésus : ‘’Si on te demande de parcourir un mile, fais-en deux avec lui’’, je lui propose qu’il rentre à la maison, en lui disant que j’allais rester pour couvrir la garde de nuit. Il préférait rester, je suis alors resté avec lui jusqu’à minuit. Plus que la fatigue que je ressens, j’expérimente une grande joie. F.S. – Suisse Incommunicabilité Après tant d’années de mariage, ma femme et moi étions arrivés à une situation grave d’incommunicabilité. Tout ce qu’on disait pour éclaircir nos positions ou nos motivations dans nos actions, semblait mettre de l’huile sur le feu au point d’en arriver à se reprocher qu’entre nous, au fond, n’avait jamais existé une réelle communication. Des jours d’enfer ont rempli notre vie. Quant aux enfants, désormais en-dehors de la maison, ils sentaient eux aussi ce profond malaise. Un jour alors que je me sentais particulièrement oppressé intérieurement, j’ai demandé de l’aide à Dieu. Peu de temps après, alors que je feuilletais une revue dans le tram, mon attention fut attirée par un article qui parlait de l’importance de faire confiance à l’autre. C’était vraiment de quoi j’avais besoin!J’ai compris que plutôt que d’analyser les actions et les paroles, je devais redonner confiance à ma femme, en lui prouvant que je croyais en elle. J’ai essayé et ce changement d’attitude a porté ses fruits. Après plusieurs jours de silence, ma femme et moi avons repris un dialogue nouveau. F.T. – Hongrie

L’Europe des cités et des citoyens

L’Europe des cités et des citoyens

L’Institut Universitaire Sophia inaugurera en juin prochain le premier module du cours “les transformations globales et l’Europe”. Le cours, pour un total de 18 heures, conduit par Léonce Bekemans, titulaire de la Chaire Jean Monnet Ad Personam ‘Mondialisation, Européisation et Développement Humain », se propose d’explorer le rôle des villes en tant que laboratoires d’intégration et des citoyens comme premiers acteurs dans le processus de relance du projet européen. Les cours présenteront l’état du processus d’intégration, en réfléchissant sur des concepts tels que l’autonomie, l’inclusion et la citoyenneté européenne. Une attention particulière sera donnée aux systèmes de gouvernance et à leur dimension locale et régionale. Le cours sera inauguré par l’allocution de Romano Prodi au titre : « L’Europe d’aujourd’hui. Quelle Europe demain ? ». Le module est adressé aux travailleurs, enseignants des écoles primaires et secondaires, aux chercheurs, aux administrateurs et opérateurs de la communication. Professeurs et cadres scolaires pourront profiter de la Carte de professeur (MIUR 170/2016). 15 bourses d’études sont à disposition pour des jeunes jusqu’à 30 ans. Pour info et inscriptions : www.sophiauniversity.org, globalstudies@iu-sophia.org.

Le défi du Pape François

https://vimeo.com/271706391 (2403M) Copyright 2018 © CSC – P.A.F.O.M. – All rights reserved


« Il y a 15 jours, nous étions à Loppiano avec le Pape. Deux semaines ont passé et nous nous demandons : « Est-ce vraiment arrivé ? » C’est vraiment arrivé ! Et non seulement c’est arrivé mais il nous a laissé quelque chose à vivre. Aussi, en ce moment, je me demande : « Avons-nous compris jusqu’au bout ce qui s’est passé ? » Nous sommes sans doute en train de le découvrir un peu à la fois, au fur et à mesure que nous approfondissons son merveilleux discours. Car le Pape nous a lancé un défi : il nous a dit que nous sommes au début de notre histoire, au début de Loppiano – disons – au début de tout. Ce fait d’être au début, signifie que nous devons regarder devant nous, que nous devons faire quelque chose pour aller de l’avant. Et le Pape nous a dit quoi faire : nous devons transformer la société, nous devons – il a dit des choses fortes – non seulement nous contenter de favoriser les relations entre individus, entre familles, entre groupes, entre peuples mais même, nous mettre ensemble pour surmonter de défi de cette société qui va mal et qui a besoin d’Évangile ; qui a un extrême besoin de semences de vie évangélique qui doivent fleurir et la transformer. Et là, nous nous sentons vraiment au début et nous en sommes vraiment au début. Toutefois, nous ne pouvons pas nous arrêter justement parce que le Pape, en nous le disant, nous a lancé un défi. Il nous a dit : « Vous pouvez le faire. » Il nous a dit aussi comment, car il nous a dit : «… en transmettant aux autres la spiritualité du ‘nous’, la culture du ‘nous’ » qui peut favoriser une alliance globale, universelle, une nouvelle civilisation ; une civilisation qui naît de ce ‘nous’. Il nous a dit aussi que le charisme est en cela, une aide et un puissant stimulant. Le charisme est un don de Dieu. Pour cela, nous ne devons pas nous sentir orgueilleux d’avoir reçu ce charisme mais, avec l’humilité qu’il nous a rappelée, nous devons être conscients de ce charisme et tout faire pour le transmettre à la société qui nous entoure. C’est un chemin long et ardu à parcourir ; cependant le Pape a dit : « Nous avons besoin d’hommes et de femmes capables de le faire. » Alors : voulons-nous répondre à l’appel du Pape ? Je pense que nous voulons y répondre et que nous nous y mettons de tout notre être en découvrant, là où nous sommes, la manière de transformer la société qui nous entoure. C’est, je pense, l’engagement que nous prenons aujourd’hui et qui durera toute notre vie ».

Institut Universitaire Sophia:  Sophia Global Studies

Institut Universitaire Sophia: Sophia Global Studies

L’Institut Universitaire Sophia inaugurera en juin prochain le cours, pour un total de 18 heures. Conduit par Léonce Bekemans, titulaire de la Chaire Jean Monnet Ad Personam ‘Mondialisation, Européisation et Développement Humain », se propose d’explorer le rôle des villes en tant que laboratoires d’intégration et des citoyens comme premiers acteurs dans le processus de relance du projet européen. Les cours présenteront l’état du processus d’intégration, en réfléchissant sur des concepts tels que l’autonomie, l’inclusion et la citoyenneté européenne. Une attention particulière sera donnée aux systèmes de gouvernance et à leur dimension locale et régionale. Le cours sera inauguré par l’allocution de Romano Prodi au titre : « L’Europe d’aujourd’hui. Quelle Europe demain ? ». Le module est adressé aux travailleurs, enseignants des écoles primaires et secondaires, aux chercheurs, aux administrateurs et opérateurs de la communication. Professeurs et cadres scolaires pourront profiter de la Carte de professeur (MIUR 170/2016). 15 bourses d’études sont à disposition pour des jeunes jusqu’à 30 ans. Pour info et inscriptions : www.sophiauniversity.org, globalstudies@iu-sophia.org.

Tommaso Sorgi

Tommaso Sorgi

En 1956, invité par le collègue député Igino Giordani, Tommaso Sorgi participe à une des premières Mariapolis qui se déroule à Fiera di Primiero (Trento). Il est marié avec Assunta, qu’il aime tendrement et qui lui a donné d’être père 4 fois, mais là, dans les Dolomites, il y va seul, juste pour faire plaisir à son ami. Il ne pensait pas en effet, que l’événement aurait été aussi bouleversant. C’est au contraire un coup de foudre. ‘’La rencontre avec le charisme de l’unité – raconte-t-il lui-même – m’a redonné le christianisme, la vie intérieure et peut-être aussi la vie physique, le sens de la vie. Avant, le prochain, je le voyais comme un nom collectif, une foule, un groupe, sans qu’il y ait un visage singulier ; et donc, il n’était personne. Maintenant le prochain est un frère, une sœur qui est ou passe près de moi’’. Et tandis que Tommaso est encore en montagne, il formule cette proposition :’’Jésus, je veux être tien, tien comme tu l’entends : fais de moi ce que tu veux’’. Né dans la province de Teramo, le 12 octobre 1921 dans une famille d’artisans, il reçoit son diplôme avec la plus grande distinction. Il devient professeur de sociologie très estimé à l’Université de sa ville, conseiller communal (1946-1964) et provincial (1960-1964), président des Instituts et Hôpitaux réunis (1953- 1972). Son intelligence et son esprit de service avec lesquels il interprète le rôle public lui font gagner la confiance et le consensus électoral. Son initiative politique – il est au parlement de 1953 à 1972) – se distingue pour la sensibilité envers les couches sociales plus faibles, sensibilité accentuée par le fait de mettre en pratique ce qu’il apprenait lors des Mariapolis. Il écrit :’’J’expérimente qu’on peut ‘vivre Marie’ aussi dans le monde bruyant de la politique’’. En 1985 avec Assunta, devenue elle aussi une focolarine mariée, il se transfère au cœur du Mouvement afin de donner vie au ‘’Centre Igino Giordani’’, tâche qui lui donne matière à approfondir et à mettre en lumière les multiples nuances spirituelles et humaines de l’ami et son modèle de vie, maintenant serviteur de Dieu. En s’inspirant de la Parole de Vie que Chiara Lubich lui avait suggéré comme guide pour son cheminement spirituel :’’Lève-toi et marche’’ (Jn 5,8) il se consacre au développement du Mouvement Humanité Nouvelle, avec de nombreuses initiatives parmi lesquelles le ‘’Triple Pacte’’ – moral, programmatique, participatif – élaboré afin de favoriser l’interaction entre élus et électeurs, et l’Appel pour l’unité des peuples, présenté à l’ONU en 1987. Ample est la liste de ses livres et essais qui balaient de la sociologie à l’histoire du christianisme, de la théorie politique à la figure et à la pensée d’Igino Giordani. En parcourant les étapes de sa longue vie, (96 ans) ressortent la constante tension à la sainteté, vécue en pleine unité avec Assunta – qui l’a précédé dans l’Autre vie en 2014 – et la finale, attente vigilante ‘’de la rencontre totale’’ avec Dieu qui l’appelle à Lui le 24 avril dernier. Aux funérailles, parmi les nombreux témoignages, furent significatives les paroles de sa fille Gabriella au nom de ses frères : ‘’Nous te remercions pour l’amour que tu nous as donné, pour les énergies offertes avec compétence à la communauté civile, l’honnêteté, la passion. Pour l’engagement donné au service de l’Église et de l’humanité au sein de l’Oeuvre de Marie en vue d’un monde uni. Pour nous avoir transmis un grand idéal, et pour ta cohérence de vie qui t’a poussé à récuser les privilèges des charges et à privilégier le fait de donner plutôt que l’avoir. Merci pour tous les cadeaux reçus de toi, pour lesquels nous n’avons pas toujours été conscients mais qui aujourd’hui acquièrent une valeur et une consistance nouvelles pour nous, pour nos enfants et neveux’’. Le Mouvement des Focolari dans le monde s’unit à la famille pour rendre grâce à Dieu pour l’exemple de cette grande figure d’homme, de brillant politicien, de simple focolarino entièrement donné à Dieu, dans la certitude de le savoir accueilli pour toujours dans l’immensité de Son Amour.

La musique unit les chrétiens

La musique unit les chrétiens

Le 16 mai dernier s’est déroulé au Centre Mariapolis Arnold du mouvement des Focolari à São Leopoldo (au sud du Brésil) la 18ième édition de “Noite Musical ecumenica”, à l’occasion de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Sept chœurs y ont participé, de différentes confessions chrétiennes de Vale dos Sinos et Porto Alegre. « La soirée musicale –explique Marines Silva, responsable du Centre Mariapolis – représente un moment de communion entre les chœurs de différentes Eglises chrétiennes, dans le domaine du dialogue œcuménique pour lequel nous travaillons tous les jours ». Dans un climat fraternel et joyeux, l’événement a rassemblé environ 400 personnes, appartenant aux Eglises Adventiste du 7ième jour, Evangélique luthérienne, Catholique, Baptiste, au JUAD, aux Missionnaires du Christ Ressuscité et à la Communauté de louange et d’adoration de l’Emmanuel.

Œcuménisme: dialogue et coopération

Le congrès œcuménique « Ensemble dans la Charité, du Dialogue à la Coopération » s’est tenu à Palerme, capitale régionale de la Sicile, en présence des autorités civiles et religieuses de la ville et de représentants du monde de la culture et de la presse. Un événement à l’initiative de nombreux pasteurs et responsables de différentes Églises de fondation ancienne et récente, ainsi que de Maria Voce et Jesús Morán (présidente et coprésident des Focolari). Voici quelques extraits de l’intervention de Maria Voce : Lire le discours en entier

Tous les ponts du Genfest

Tous les ponts du Genfest

« Je suis allée à Budapest sur le conseil de ma tante. Je me suis une fois de plus fiée à elle, une personne spéciale, ouverte et disponible, qui a toujours été à mes côtés dans les années difficiles. Tout avait commencé en première année de lycée. L’école me prenait, j’étais entrée dans une nouvelle phase, les premiers problèmes d’adolescence, les amis qui prennent d’autres routes, les incompréhensions en famille, une transformation peut-être un peu trop rapide. J’avais connu un garçon, c’était mon seul véritable ami. Mais je sentais en moi grandir une grande angoisse. J’étais de plus en plus seule, à part les moments où l’un ou l’autre, sans me poser de question, accueillait mes silences et partageait un peu de cette souffrance. J’ai terminé mes études. Les amitiés diminuaient et les heurts en famille augmentaient. Je maigrissais. Ce problème alimentaire et nerveux, que j’essayais de cacher aux yeux de tous, avec le temps, devenait une vraie pathologie. Il m’enlevait la joie de vivre, les couleurs, l’amour, la lumière. Je me repliais uniquement sur moi-même et sur la solitude que je m’étais imposée. C’est alors que ma tante, de la communauté des Focolari, me proposa d’aller ensemble à Loppiano, leur cité-pilote en Toscane. J’ai pensé : « trois jours je ne sais où, sans étudier, sans école, loin de ce que je vivais, si à l’étroit. Trois jours où je dois seulement penser comment cacher ma nourriture. Essayons !». Ce fut presque une caresse après des mois d’aridité. Partout les gens m’accueillaient et m’embrassaient avec respect et délicatesse. L’une d’entre elles, après m’avoir écoutée, me parla de Chiara Lubich. Je me suis aperçue que j’avais oublié mes problèmes, moi-même, mais surtout la nourriture. Libre ! Pendant le voyage de retour, j’ai pensé que j’aurais aimé vivre toujours comme ça, comme dans une grande famille. Mais reprendre le quotidien n’était pas du tout facile, je me suis rendu compte que je voulais retomber. C’est ce qui se passa. La tête toujours dans les livres, l’esprit prêt à la programmation de calculs et de pièges pour faire tomber tout le monde. Mon poids diminuait, ma famille ne me reconnaissait pas. Mais je savais que quelqu’un priait pour moi. J’ai commencé à aller à la messe le dimanche, un peu avec l’excuse de faire de la marche, un peu pour m’éloigner de la maison. J’avais toujours été croyante mais c’est seulement à ce moment-là que j’ai commencé à penser que Jésus pouvait me comprendre et m’accueillir sans jugements. Pendant la deuxième et troisième année de lycée, la situation a encore empiré. J’étais de moins en moins tolérante dans mes rapports avec ma famille et les autres. La thérapie psychologique que j’avais débutée ne donnait pas les fruits escomptés. J’arrivais habilement à tisser des filets mensongers qui me portaient toujours plus hors de ma route. La seule période qui me distrayait était l’été, loin de la maison, avec les amis. Mais l’été est bref, je ne pouvais pas me plaire uniquement un mois par an. A la fin de l’été, ma tante me fit une nouvelle proposition : Budapest, Genfest 2012. J’ai accepté, et je suis partie avec cinq jeunes de ma ville, parmi lesquels une compagne de classe. J’étais plongée dans une émotion continuelle : des milliers de jeunes s’exprimaient en une seule âme. Un véritable pont comme il se doit, non seulement entre nations et cultures, mais aussi entre moi et la nouvelle vie qui m’attendait. Je me trouvais face à une marée de jeunes, douze mille, des ponts à partager avec moi pour le démarrage d’une nouvelle vie. Le « flashmob » avec nos foulards, sur lesquels nous avions écrit des messages, les échanges avec des jeunes d’autres pays, les queues pour les repas, la marche de la fraternité : je sentais que je faisais partie d’une unité. J’aurais pu aller partout, j’aurais été partout chez moi. Une fois rentrées à la maison, nous avons essayé de contacter la communauté des Focolari de notre ville avec ma compagne de classe, Le chemin que je voulais suivre était celui de Jésus. Ce n’était pas tout simple, le problème de la nourriture avait des racines profondes, et les préoccupations de ma famille n’avaient pas disparu. Mais je sentais que je portais moi aussi une nouvelle lumière. En vivant une à la fois les paroles de l’évangile, petit à petit j’ai repris possession de ma vie. En me donnant aux autres de toutes mes forces, j’ai découvert que Dieu m’aime immensément et a un grand projet sur moi ».

Depuis la pampa, un message d’unité

Depuis la pampa, un message d’unité

Un rêve naît, comme pour les autres cités pilotes des Focolari dispersées dans le monde. Dans les années ‘50, en Suisse, après avoir contemplé du haut d’une colline, la merveilleuse abbaye bénédictine d’Einsiedeln, Chiara Lubich eut l’idée qu’un jour, la spiritualité de l’unité aurait exprimé quelque chose de semblable : « Une petite ville, avec tous les éléments d’une ville moderne, des maisons, des églises, des écoles, des magasins, des entreprises et des services publics.Une convivialité de personnes, de différentes conditions, liées par le commandement de Jésus :’’Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés’’ ». Ces paroles sont devenues réalité d’abord à Loppiano, en Italie, et ensuite dans 24 autres petites villes, les ‘’citadelles ou cités pilotes’’ justement. Parmi celles-ci, la ‘’Mariapolis Lia’’, au beau milieu de la pampa de l’Argentine. Carlos Becaria, uruguayen, actuellement responsable de la petite ville, faisait partie du groupe des pionniers : « Il n’y avait encore rien du tout. Mais il y avait une inspiration prophétique. Vittorio Sabbione, qui était parmi les premiers focolarini, nous dit alors :’’Vous êtes ici parce que vous avez choisi Dieu. Les difficultés ne manqueront pas et alors, vous devrez penser à Jésus en croix. Je ne vous offre rien qui soit déjà fait : vous devez tout construire vous-mêmes’’. Nous restâmes car nous y croyions dans cette utopie ». La ‘’Mariapolis Lia’’ (www.focolare.org/mariapolislia), dans la localité d’O’Higgins (province de Buenos Aires), porte le nom de Lia Brunet (25 décembre 1917 – 5 février 2005), une des compagnes de la première heure de Chiara Lubich, envoyée par elle ‘’à la manière des pionniers’’pour porter le charisme de l’unité sur le continent latino américain. Originaire de Trente, comme la fondatrice des Focolari, elle est définie comme étant une ‘’révolutionnaire’’ par la radicalité avec laquelle elle a vécu l’Évangile dans un continent marqué par de fortes problématiques sociales, elle vécut pour en changer la réalité. Elle n’imaginait bien sûr pas , alors qu’elle donnait une forte impulsion à la naissance et au développement de la citadelle d’O’Higgins, qu’un jour, celle-ci aurait porté son nom. ‘’Lia’’, comme Loppiano en Italie, récemment visitée par le Pape, et comme les autres citadelles dans le monde, veut être le signe tangible d’un rêve qui est en train de se réaliser, celui d’une humanité plus fraternelle, renouvelée par l’Évangile. Elle accueille aujourd’hui environ 220 habitants stables mais en accueille chaque année des centaines, particulièrement des jeunes, pour des périodes plus ou moins longues de formation. Dans ses alentours, se construit le pôle entrepreneurial ‘’Solidaridad’’, inspiré par le projet de l’Économie de Communion. Plus de 250 personnes ont participé aux festivités à la fin du mois d’avril et celles-ci continueront pendant toute l’année, pour le 50ème anniversaire de la fondation de la ‘’Mariapolis’’, avec la présence des autorités ecclésiastiques, des représentants de différents mouvements, églises chrétiennes, fidèles juifs et personnes de convictions non religieuses. « Nous arrivâmes pendant la nuit – se souvient Marta Yofre, une des premières jeunes filles arrivées là où est en train de s’édifier la citadelle -. J’eus une sensation d’impuissance, mais aussi une certitude : ce serait Marie qui allait la construire ». Nieves Tapia, fondatrice du Centre Latino américain de formation et de service solidaire, a fréquenté dans les années ‘80, l’école de formation pour les jeunes. « Là j’ai appris à aimer la patrie de l’autre comme la mienne et à élargir le cœur à toute l’Amérique latine ». Adrián Burset, musicien et producteur artistique a grandi dans la Mariapolis Lia. « Sans en être conscient, j’ai reçu en cadeau de vivre comme si c’était normal, quelque chose qui au contraire est révolutionnaire : l’amour du prochain ». Pour Arturo Clariá, psychologue, master Unesco en Culture de la Paix, ce qu’il a vécu dans la citadelle il y a vingt ans, est ‘’un cachet qu’on ne plus plus effacer, la démonstration que l’amour transcende la vie ». L’Évêque de Mercedes-Luján, Mgr. Agustín Radrizzani : « Cela émeut de constater la signification qu’elle a eue pour notre patrie et pour le monde. La paix universelle nous unit et l’amour fraternel, illuminé par la grâce de cet idéal ». Alors que Eduardo Leibobich, de l’Organisation Juive pour le dialogue interconfessionnel, rappelle les nombreuses ‘’Journées de la paix’’ réalisées dans la Mariapolis, le pasteur méthodiste Fernando Suárez, du Mouvement œcuménique des Droits de l’Homme, souligne que la « tradition méthodiste a toujours travaillé pour l’unité, en essayant de réaliser le message de Chiara ». Et enfin, Horacio Núñez, de la Commission internationale du Dialogue entre les personnes de convictions différentes : « J’invite à unir les forces, il est trop beau, l’idéal d’une humanité libre et égale, uni par le respect et l’amour réciproque ». Gustavo Clariá

Pentecôte

La fête chrétienne de l’effusion de l’Esprit Saint sur Marie et sur les disciples de Jésus se célèbre à la ‘’Pentecôte’’, c’est-à-dire le cinquantième jour après Pâques. On lit dans les Actes des Apôtres : « Tandis que le jour de Pentecôte était sur le point de se terminer, ils se trouvaient tous ensemble dans un même lieu. Quand du ciel tout à coup vint un bruit tel que celui d’un violent coup de vent, qui remplit toute la maison(…) et tous furent alors remplis de l’Esprit Saint » (Actes 2, 1-4). Chiara Lubich écrit en référence au charisme de l’unité : « L’Esprit Saint est le don que Jésus nous a fait pour que nous soyons un comme lui et le Père. Sans aucun doute, l’Esprit Saint était en nous aussi avant, car nous étions chrétiens ; mais ici, il y a eu une nouvelle illumination , une nouvelle manifestation sienne en nous, qui nous rend participants et acteurs d’une nouvelle Pentecôte, ensemble avec tous ces mouvements ecclésiaux qui rendent nouveau le visage de l’Église ».

Avec Marie

«Marie, lorsque Jésus n’est plus sur terre, vit avec l’Église, où Jésus continue à être présent. De l’extérieur elle n’apparaît pas comme mère de Jésus qui n’est plus là; elle devient la mère de Jean, en qui tous les disciples se retrouvent. Ainsi Marie se situe dans le sein de l’Église, dans le cénacle où elle s’est rendue, depuis le mont des oliviers, où a eu lieu l’Ascension, en compagnie du groupe des apôtres, des disciples et des femmes pieuses. Là aussi, les apôtres « persévéraient tous ensemble dans la prière, avec les femmes, ainsi que Marie, mère de Jésus » (Act 1,14). La première Église – dit saint Luc – n’était qu’ « un seul cœur et une seule âme » et parmi eux nul c’était dans le besoin » ; il n’existait qu’une seule table. Pourquoi une telle communion qui faisait de tous une seule réalité ? Parce que Marie était là et donc l’Esprit Saint aussi : c’est alors que se réalisait l’idéal du Fils et qu’y régnait son Père. Son règne était venu : Notre Père du ciel et sur terre notre pain quotidien. Le Magnificat se répétait et la diakonia, le service, se réalisait. La fonction de Marie – fonction d’amour, et donc de l’Esprit Saint – était, et est d’unifier, en mettant en commun biens célestes et biens terrestres ; elle favorisait ainsi l’émergence du corps mystique du Christ : elle continuait à engendrer Jésus dans le monde : et en Lui elle unifiait et rapprochait les âmes : elle les installait dans la sagesse. C’est le modèle de ce que doit être la mère dans une famille chrétienne : un cœur qui unifie, un esprit qui vivifie en rallumant, chaque jour, l’atmosphère du focolare, où tous se sentent un : cellules d’un seul corps. Consciente de cette mission, qui est participation à l’œuvre du Christ, la femme – associée plus que tout autre créature à l’œuvre de la création – se tourne plus facilement vers le Créateur, et se confie plus tendrement à Marie : comme Elle, elle confère à l’intimité du foyer une pureté virginale par sa chaleur maternelle, qui la rend semblable à la Vierge Mère. Marie représentait Jésus au sein du cénacle et donc la dignité la plus haute, qui soutenait spirituellement la primauté juridique de Pierre. Mais par son attitude elle se montrait l’âme qui se fond avec l’Église, la fait sienne, la vit comme fruit béni en son sein : perdue en elle, cachée, véritable ancella Domini (servante du Seigneur). C’est le sentiment dans lequel doivent vivre l’Église, dans l’Église, avec l’Église, tous les fidèles, même les laïcs ; alors l’Église ne leur semblera plus étrangère, mais partie intégrante de leur vie, centre de leur sainteté. Inutile de parler ou de s’habiller de manière spéciale ; il faut vivre de sa sainteté. Le premier fruit sera son unité. Marie inspire “les formes très différentes de l’apostolat des laïcs…Elle obtient la grâce de l’apostolat pour les âmes soucieuses de vivre plus ouvertement et de manière plus pleine la doctrine de Jésus, pour celles qui brûlent du désir de la faire connaître aux autres et en particulier à leurs compagnons de travail. Mais aussi pour ceux qui souhaitent  rétablir dans les organismes sociaux l’ordre de la justice et de la charité et faire entrer dans l’ordre temporel de la société un réservoir d’harmonie parfaite qui unit les enfants de Dieu. Elle met sur leurs lèvres les mots qui persuadent sans choquer… » (Pie XII). Marie, la réformatrice sociale : modèle d’un apostolat convaincant; symbole de charité, source de justice, vers laquelle nombre de mouvements laïcs se tournent pour concourir à la construction de l’unité, testament idéal de Jésus, dans un ordre « marial » des choses, prélude à la cité de Dieu sur terre : elle que les saints ont déjà considérée comme la Cité de Dieu.» Igino Giordani, Marie modèle parfait, Città Nuova, Rome, 1967 2012, p.150-152.

Signes d’unité et de paix

Signes d’unité et de paix

« Au cours de cette période, avant la visite du Saint Père à Loppiano, j’ai été en contact étroit avec cinq moines bouddhistes thaïlandais. Je parle leur langue et pour cette occasion, j’ai pu être leur interprète ». C’est Luigi Butori qui s’exprime, originaire du centre de l’Italie, mais depuis presque 30 ans, dans le sud est asiatique. « Une expérience forte, profonde et exigeante. Lors de la visite au Centre international des religieux du Mouvement des Focolari, près de Rome, ils ont été impressionnés par le service concret des deux religieux‘’plus vraiment jeunes’’ qui se sont occupés d’eux . Et là, les moines ont commencé à percevoir une ‘’lumière’’, une harmonie, ou comme ils l’ont dit, une ‘’unique voix’’ en eux et autour d’eux ». Le séjour des moines s’est prolongé par une visite de la capitale, avec une focolarine comme guide, qui à leurs yeux ‘’avait le même sourire que les religieux rencontrés avant’’. Et puis, une journée passée dans la ville de Lucca, avec la communauté des Focolari, environ 80 personnes de 2 à 94 ans. « Et encore la même lumière sur leurs visages ». Puis une pointe de quelques heures poussée vers Pise, la ville à la ‘’tour penchée’’, là aussi, une personne présente de la communauté locale. Le même sourire. « Arrivé là, un des moines parmi les plus jeunes s’est exclamé :’’Cette fille de Chiara Lubich a aussi le même type de sourire que nous avons trouvé à Rome, aux Castelli et à Lucca : comment est-ce possible ? ».

© R. Orefice – CSC Audiovisivi

Et enfin Loppiano. « Dans la cité pilote de 850 personnes où tous connaissent et attendent ‘’Luce Ardente’’, comme est ici connu leur maître, se crée parmi tous, pour le dire à leur manière, ‘’une harmonie particulière’’ : une ‘’ville du sourire’’ tout entière! Les cœurs des moines s’ouvrent comme des fleurs au printemps, sensibles comme ils le sont au climat spirituel. Mais ‘’le moment des moments’’ advient lorsque dans le ciel, apparaît l’hélicoptère du Pape. Un d’entre eux, nouveau dans cette expérience, s’émeut – comme il me l’a dit ensuite – ‘intérieurement’, et puis des larmes, chose très rare pour des moines. Joie, mains qui se lèvent pour saluer le Pape François, à l’encontre de toute retenue bouddhiste. Une joie spontanée transparaît de leurs visages et de leurs gestes. Ils écoutent les chansons des groupes Gen Verde et Gen Rosso et acquiescent d’un signe de la tête, heureux des significations qu’ils expriment. J’essaie de traduire les paroles du Saint Père mais je me rends compte qu’ils les comprennent de l’intérieur, au-delà de ce que je leur traduis. ‘’Nous voulons être un signe d’unité et de paix pour le monde entier’’ me disent-ils. Au moment de saluer personnellement le Pape, il y a en eux une sérénité incroyable. Ils lui disent : « Saint Père, nous sommes des moines bouddhistes et nous sommes du focolare : nous avons étudié la spiritualité de l’unité de ‘’maman Chiara’’ et nous voulons la vivre : aimer tous, aimer en premier, aimer tout de suite et avec joie. Nous voulons vivre l’unité comme Chiara nous l’a enseigné, comme l’arc-en-ciel du ciel : des couleurs différentes, mais tous unis. Nous vous offrons cette étoffe thaï afin que vous puissiez vous souvenir de nous’’. Le Pape écoute et consent en souriant. Et en-dehors du programme, un autre ajoute :’’Merci pour ce que vous nous avez dit, mais surtout pour votre manière de vous mouvoir. C’est un signe d’amour et de paix que je porterai toujours avec moi, où que j’aille’’. Un d’entre eux me dira par la suite :’’Un homme si important qui se meut d’une façon si simple et s’assied sur une simple chaise. C’est un choc pour moi. Ce n’est pas par hasard que nous nous sommes rencontrés : cela signifie que nous devons travailler ensemble pour le bien de l’humanité’’ ». Chiara Favotti

Palerme: “Culture de la Résurrection”

Palerme: “Culture de la Résurrection”

Maria Voce, Présidente du Mouvement des Focolari, a conclu ces journées, riches en événements dédiés à la culture de l’unité et de la fraternité, par une rencontre de famille avec la communauté des Focolari de la capitale régionale de la Sicile, en lançant un défi : « Que Palerme devienne  capitale de la culture de la Résurrection, capitale au sens de « leader », celle d’où part cette culture de la Résurrection pour envahir le monde entier ». Il y a vingt ans Chiara Lubich recevait la citoyenneté d’honneur de la ville de Palerme. Depuis la communauté a continué sur cette voie en cherchant à actualiser les paroles prononcées par Chiara à cette occasion : « Nous promettons que Palerme restera toujours présente dans nos cœurs, afin que, grâce à l’audace et au courage de ses habitants, elle parvienne à être pour de nombreuses autres villes d’Italie, mais pas seulement, le modèle d’une authentique “ville sur la montagne”». Les initiatives, au sein du programme de « Palerme Capitale de la Culture 2018 », événement promu par la Mairie, ont investi plusieurs domaines: le droit et légalité, le dialogue œcuménique, le monde de la musique et du spectacle avec le Gen Verde, les Workshops, le flash mob et les tables rondes à l’initiative des jeunes. Au Palais des Normands, siège du Parlement Régional, le samedi 11 mai, plus de 120 personnes ont participé au Congrès «Le relationnel et le droit. Le bien relationnel et les biens communs ». Après les interventions de quelques personnalités du monde de la justice (magistrats, avocats, étudiants, enseignants), Maria Voce a conclu les travaux en affirmant que le monde du Droit et de la Justice a « un très grand besoin de personnes qui aient à cœur le grand idéal de l’unité de la famille humaine et qui pour cela s’engagent personnellement à travailler concrètement à l’assainissement des relations, sans peur et sans compromis”.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    Au cours de l’après-midi, plus de 300 jeunes ont participé au programme « Identité digitale », une initiative de l’Institut Universitaire Sophia et à « Nous sommes nos choix. Le courage de partir, le courage de rester », en présence de Jesús Morán, coprésident des Focolari, et du maire de la ville, Leoluca Orlando. Les jeunes ont témoigné à propos du choix qui les met souvent en crise : rester en Sicile ou aller tenter sa chance dans d’autres villes ou d’autres Pays?  Jesús Morán a encouragé les jeunes, très attentifs, à trouver leur voie en sachant « se donner ». Le choix dépend du lieu où « je peux me donner le plus et où je peux développer le plus mes talents. […] Si je pars ce n’est pas pour fuir, et si je reste je ne peux rester par peur”. Le Maire, M. Orlando,  a souligné la difficulté de changer une ville  marquée par des années de soumission à des règles de comportements mafieux, mais qui cherche à se racheter à travers un changement culturel. Le dimanche matin 13 mai, moment de famille avec la célébration de la messe, suivie d’une rencontre avec les familles du quartier du centre historique Alberghiera/ Ballarò, agrémentée d’intermèdes artistiques réalisés par les enfants. L’après-midi, 500 personnes,  représentant  environ 20 Églises chrétiennes, ont participé, au Théâtre Golden, au rassemblement « Ensemble dans la charité, du dialogue à la coopération ». Interventions de l’Archevêque de Palerme, de M. Corrado Lorefice, de Maria Voce, et du Directeur du Bureau régional pour l’œcuménisme, Erina Ferlito. Les témoignages ont mis en valeur  l’engagement fermement tenu dans diverses villes de Sicile : qu’il s’agisse de visiter les prisonniers ou bien d’aider les pauvres, les sans-abris, les immigrés. Ensuite, “On the other side”, le concert du Gen Verde avec plus de 800 spectateurs. La veille les jeunes qui avaient participé aux workshops animés par le groupe musical étaient sur scène, puis avaient réalisé un flash mob dans l’une des principales rues de la ville : une expérience bouleversante, qui a enthousiasmé jeunes et adultes, dans l’esprit du message de fraternité que le groupe musical international diffuse dans le monde entier.    

Ramadan

Le 15 mai, le mois du Ramadan a commencé et se terminera le 14 juin. Période de 29 ou 30 jours pendant laquelle les fidèles musulmans rappellent « le mois où fut révélé le Coran comme guide pour les hommes et preuve lumineuse de direction droite et de salut » (Coran, Sourate II, vs 185). Durant cette période, au cours de laquelle on intensifie la prière et les œuvres de miséricorde, le jeûne depuis l’aube jusqu’au coucher du soleil, pour tous les fidèles qui peuvent le supporter, est le quatrième des cinq piliers de l’Islam. La signification spirituelle du jeûne, uni à la prière et à la méditation, de l’abstinence sexuelle et du renoncement en général, selon de nombreux théologiens, se réfère à la capacité de l’homme à s’autocontrôler, à exercer la patience et l’humilité et à se souvenir d’aider les plus nécessiteux et les moins nantis. Le Ramadan est donc une façon de s’exercer à la pureté contre toutes les passions mondaines, dont les bénéfices retombent sur le fidèle toute l’année.

Palerme, capitale d’une nouvelle culture

Palerme, capitale d’une nouvelle culture

Il y a 20 ans, Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, recevait des mains du maire Leoluca Orlando, la citoyenneté honoraire de Palerme. Aujourd’hui, à l’occasion des manifestations lancées à Palerme, nommée en 2018 ‘’capitale italienne de la culture’’, le Mouvement renforce ce lien au nom de l’accueil et de la fraternité universelle, à contre-courant avec les actions négatives qui se vivent quotidiennement dans une ville possédant de forts contrastes. Un programme de congrès, d’événements artistiques, de workshops sous le signe du dialogue entre les générations, entre les cultures, et entre les Églises de Sicile. L’intervention de Maria Voce est consacrée à ce thème, à la Faculté Pontificale de Théologie de Sicile. « En arrivant à Palerme, en ce moment particulièrement heureux dans lequel beaucoup d’événements concentrent l’attention sur la ville, j’ai encore entendu résonner les paroles que Chiara Lubich avait adressées à la ville :’’nous promettons que Palerme sera toujours présente dans nos cœurs, afin que, grâce à l’audace et au courage de ses citoyens, elle arrive à être un modèle pour de nombreuses autres villes d’Italie et de l’étranger, comme une véritable ‘’ville sur la montagne’’ ». « Chiara Lubich – continue Maria Voce – nous a laissé un signe indélébile de son engagement pour la communion dans l’Église, pour le dialogue œcuménique et pour la fraternité entre tous les peuples. Depuis les années ‘40, Chiara manifestait déjà son désir avec des expressions riches d’élan et d’ardeur. ‘’Regardons autour de nous : nous sommes tous frères, personne n’étant exclu !’’, exhortant ainsi à vivre pour ‘’la fraternité universelle en un seul Père, Dieu, qui est aux Cieux’’. C’est un programme qui peut s’actualiser dans chaque ville, mais qui trouve un terrain particulièrement fertile justement ici, à Palerme, lieu ‘’de rencontre dans les siècles entre les peuples, les cultures et les civilisations différentes’’, qui a dans ses propres racines ‘’les valeurs de l’accueil envers la diversité, la solidarité et la générosité’’ ». Quelle contribution de ce charisme à l’Église universelle, et aux Églises particulières, aussi de la Sicile ? Maria Voce répond : « Avec le charisme de l’unité est née une ‘’voie nouvelle’’ dans l’Église », une spiritualité qui trouve pleine consonance aussi dans le Concile Vatican II. « De cette spiritualité de communion, nous avons vu fleurir la communion au sein de l’Église, entre les différents Mouvements ecclésiaux qui l’enrichissent, entre les différents charismes anciens et nouveaux. Nous avons vu en outre combien celle-ci est utile pour concourir à l’unité des chrétiens et aussi pour ouvrir ce dialogue avec des personnes d’autres religions, dialogue qui représente une des frontières les plus engageantes et urgentes du troisième millénaire. C’est une réalité que nous avons pu expérimenter aussi dans les églises particulières ». « Malgré les innombrables urgences de ces dernières années, c’est justement à travers ces urgences, l’engagement des membres du Mouvement, en Sicile, est profondément sensible à témoigner et à construire l’unité de la famille humaine là où celle-ci est la plus menacée et précaire. Ceux-ci essaient ainsi de répondre à l’appel lancé par Chiara, quand elle les avait sollicités pour ‘’construire une nouvelle culture qui soit la culture des droits de l’homme, la culture de la légalité, la culture de l’amour, la culture de la vie et non de la mort’’ ». « Il me semble pouvoir dire – affirme Maria Voce – que pour la réalisation de cet objectif certains pas ont été réalisés. Il y a bien sûr encore beaucoup de chemin à parcourir mais cela représente un engagement qu’aujourd’hui aussi, avec tout le Mouvement, nous voulons renouveler : donner notre contribution pour créer cette ‘’civilité nouvelle’’, avec en son sein toutes les valeurs qui malheureusement sont bien souvent bafouées, et grandir toujours davantage ‘’sans oublier – comme le rappelait Chiara – tous les frères chrétiens, sans oublier les autres religions, sans oublier personne’’. De cette manière vraiment, il sera possible de donner vie à une ‘’culture de l’unité’’, définie plusieurs fois par Chiara Lubich ‘’culture de la résurrection’’ ». Et elle conclut en disant : « avec le souhait que cette ville puisse réellement être ‘’capitale italienne de la culture’’, mais d’une ‘’culture de la résurrection’’ ».    

Journée internationale de la famille

Journée internationale de la famille

Alors qu’est en cours de préparation la 9ème Rencontre mondiale des familles, qui se déroulera du 21 au 26 août 2018 à Dublin, en Irlande, sur le thème « L’Évangile de la Famille : joie pour le monde », le 15 mai on célèbre dans le monde entier la Journée Internationale de la Famille, lancée par l’Assemblée Générale des Nations Unies en 1994. Étant donné les difficultés que traverse la famille aujourd’hui pour se développer en tant que telle, nous souhaitons que la Journée serve à susciter des politiques et des actions qui la soutiennent, en reconnaissant son rôle essentiel comme « première cellule » de la société. « Sauver la famille – écrivait Igino Giordani, homme politique, écrivain et considéré par Chiara Lubich comme cofondateur du mouvement des Focolari – c’est sauver la civilisation. L’État est fait de familles ; si elles tombent, lui aussi vacille ». Et encore : « Les époux deviennent collaborateurs de Dieu en donnant vie et amour à l’humanité ».

Séminaire sur Antonio Rosmini et Chiara Lubich

A l’initiative du Centre d’Études et de Recherches A. Rosmini (Université de Trente) et du Centre Chiara Lubich, un Séminaire aura lieu à Trente (Italie) sur les Racines et les croisements historiques d’Antonio Rosmini et de Chiara Lubich. Il se propose non seulement d’offrir l’occasion d’approfondir et de découvrir les deux grandes personnalités du Trentin de ces deux derniers siècles, mais aussi de préparer le terrain au centenaire de la naissance de la fondatrice des Focolari (1920 – 2008) grâce à une contribution originale et inattendue. Ce Séminaire se tiendra le 24 mai, à la « Sala degli Specchi di Casa Rosmini » (Salle des Miroirs de la Maison Rosmini) et le 25 mai à la Salle de Conférences de la Fondation Caritro.

Nés d’un don

Nés d’un don

Elle vit et travaille dans la province de Gênes, ville du Nord-Ouest, sur une terre ensoleillée, entre la mer et les montagnes juste derrière. Sa fonction ne lui a rien enlevé de sa spontanéité ni de sa simplicité, bien que présidente d’un des consortiums du groupe d’entreprises sociales, avec environ sept cents employés dans le secteur des services sociaux, d’assistance et d’insertion dans le travail des personnes désavantagées, référence régionale de l’AIPEC (Association Italienne d’Entrepreneurs pour une Économie de Communion). Son témoignage a été suivi avec grande attention durant un congrès à l’Ambassade d’Italie près le Saint Siège, le 3 mai dernier, intitulé « Chiara Lubich et l’Économie de Communion » : « Je désirais faire un travail utile pour les autres. A peine diplômée, j’ai gagné un concours public en tant qu’éducatrice pour l’intégration sociale des enfants handicapés. Je me sentais utile, mais c’était un travail à temps partiel avec un contrat à durée déterminée. D’autres filles étaient dans la même situation et avaient le même désir que moi de progresser dans la profession sociale. L’une d’entre nous parla de certaines personnes qui travaillaient depuis quelques années dans une coopérative de la région et s’occupaient de personnes handicapées. La rencontre avec elles a été déterminante : elles ont mis à notre disposition un endroit, elles ont passé du temps avec nous et offert leur expérience. Notre coopérative naît ainsi, d’un don, d’un geste gratuit que nous avons accueilli et auquel nous avons répondu à notre tour. Nous avons compris par la suite que ce geste puisait ses racines dans les valeurs de l’Économie de Communion. Cette expérience de vie, avant même d’être du travail, a marqué et caractérisé le style de notre entreprise ».

© 2018 Il Sentiero di Arianna

C’est ainsi que naît, en 1996, “Le chemin d’Arianna”, une coopérative composée au début de neuf jeunes femmes qui mettent en commun leurs ressources gagnées qui sont réinvesties en formation et développement de l’entreprise. A partir de ce noyau initial,  l’entreprise compte aujourd’hui plus de 130 associés, dont 85% sont des femmes. « Plus nous suivions les valeurs de l’économie de communion, plus notre coopérative se développait et devenait une valeur pour la communauté tout entière. Plus nous remplissions les paroles de contenu par le travail, la dignité de la personne, la réciprocité, la formation, l’aide réciproque, et plus nous réussissions à dépasser les périodes critiques qui ne peuvent manquer. La force de capacité des femmes à entreprendre a été déterminante. Chiara Lubich nous indiquait un parcours concret qui nous a donné une possibilité de changement. Sa vision d’un monde plus égal et son idée sur l’économie nous a fascinées ».

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“Le chemin d’Arianna” – explique-t-elle – est une organisation qui donne la possibilité aux femmes d’être actrices. « Ici la nouvelle d’une grossesse est toujours une bonne nouvelle. Nombre d’entre nous ont pu et peuvent encore vivre sereinement leur maternité et le retour au travail. Cependant, même les femmes qui ne sont pas mères sont génératrices de changement et d’innovation, parce qu’elles savent introduire des processus positifs d’amélioration dans l’organisation afin d’harmoniser les temps de travail avec l’attention à leur famille. De fait les nécessités sont nombreuses. Et nous sommes parties justement de celles de nos familles et de la communauté, en proposant des solutions, en construisant des réseaux de relations sociales et économiques avec les organismes, les institutions et les autres entreprises ». En se basant sur cet esprit, le groupe Tassano a contribué à soutenir le développement d’autres entreprises. « L’entreprise la plus forte est celle qui naît comme expression d’un territoire. A travers les réseaux nationaux auxquels nous appartenons comme coopérateurs, nous nous engageons sur des thèmes de développement économique fondé sur des valeurs éthiques, respectueuses de l’homme et de l’environnement. Au moyen de l’AIPEC nous rencontrons des usines et des entrepreneurs qui appartiennent à des secteurs différents, mais qui partagent le même sens des responsabilités sociales. Ensemble nous nous engageons à proposer un modèle économique nouveau : inclusif, solidaire, de développement durable ». Que signifie pour Simona être entrepreneure de l’Économie de Communion ? « Cela veut dire rester toujours soi-même. Accueillant, respectueux, cohérent, attentif à l’utilisation des ressources, lié aux autres et en même temps libre. Une personne est toujours la même, même en des temps et des lieux différents. Cela vaut aussi pour une entreprise ». Chiara Favotti

Unité, parole divine

, parole divine. Si Dieu prononçait cette parole et si les hommes la mettaient en pratique dans les applications les plus diverses, le monde s’arrêterait d’un coup, et, comme une cassette que l’on rembobine, retournerait à son point de départ. Nous verrions d’innombrables personnes rebrousser chemin sur la route large qui conduit à la perdition, se convertir et s’engager dans la voie étroite… Nous verrions les familles se reconstituer, que les disputes avaient divisées, que les incompréhensions et la haine avaient transies, que le divorce avait anéanties. Et les enfants naîtraient dans un climat d’amour, humain et divin, qui favoriserait l’épanouissement d’hommes nouveaux pour un avenir plus chrétien. Les usines, si souvent concentrations d’esclaves du travail dans une atmosphère d’ennui, voire de révolte, deviendraient des havres de paix, où chacun accomplirait sa tâche pour le bien de tous. Les écoles briseraient le carcan des sciences qui passent et feraient de la connaissance un tremplin pour atteindre les vérités éternelles. Jour après jour, professeurs et élèves verraient s’éclairer les mystères à partir de simples formules, des lois physiques, des nombres eux-mêmes. Les parlements se transformeraient en espaces de dialogue, où les députés prendraient à cœur le bien commun plus que leur propre parti, et n’induiraient en erreur ni leurs concitoyens ni les nations étrangères. Nous verrions donc le monde devenir meilleur, le ciel descendre par enchantement sur le terre et l’harmonie de la création servir d’écrin à la concorde des hommes. C’est un rêve ! Cela semble un rêve ! Et pourtant tu n’as pas demandé moins quand tu priais le Père : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au Ciel » (Mt, 6, 10) ». Chiara Lubich   Source: Chiara Lubich, L’unità, textes choisis par Donato Falmi et Florence Gillet, Città Nuova 2015, première publication dans Frammenti (Chiara Lubich), Città Nuova Roma (1963) 1992, p. 53-54

Soyez les promoteurs d’une culture de la rencontre

Soyez les promoteurs d’une culture de la rencontre

Foto © D. Salmaso – CSC Audiovisivi

“Je veux lever les yeux vers l’horizon et vous inviter à le faire avec moi, pour regarder le futur qui commence aujourd’hui avec une fidélité confiante et une générosité créative ». Au cours de sa première visite à Loppiano, premier Pontife à rencontrer la cité pilote du Mouvement des Focolari située près de Florence, le Pape François lance un défi à la communauté présente, à l’Église universelle et à toute l’humanité : « Bâtir une culture commune de la rencontre et une civilisation mondiale de l’alliance ». Une culture qui soit une réponse aux déchirements de notre époque, marquée par une pauvreté croissante et par le drame des migrations forcées. “Dans le tournant historique que nous sommes en train de vivre” – fait remarquer le Pape – il faut s’engager à “tracer de nouvelles voies à parcourir ensemble”, et il y a besoin “d’hommes et de femmes, de jeunes, de familles, de personnes de toutes les vocations et professions » qui soient à la hauteur de cet enjeu. Depuis le parvis du Sanctuaire dédié à Marie  Theotokos, Mère de Dieu, le Saint-Père propose aux 7000 personnes présentes, toutes héritières spirituelles de Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, le défi de la « fidélité créatrice : être fidèle à l’inspiration première et en même temps ouvert au souffle de l’Esprit Saint et s’engager avec courage sur les voies nouvelles qu’il suggère ».

Foto © R. Bassolino – CSC Audiovisivi

Pour y parvenir – fait remarquer François- il faut « de l’humilité, de l’ouverture, de la synergie, être capable de risquer », et ensuite pratiquer le « discernement communautaire », c’est-à-dire  qu’il faut écouter Dieu jusqu’à entendre avec Lui le cri du Peuple, et il faut écouter le Peuple jusqu’à y respirer la volonté à laquelle Dieu nous appelle ». Une action engageante qui exige de la fidélité même lorsque l’enthousiasme des débuts cède le pas – pour les mouvements – à la recherche de nouvelles voies pour actualiser le charisme. En répondant aux questions des Focolari, le Pape cite alors Saint Paul et invite à retenir deux mots-clés: parésie et hyponomè. Le premier exprime le courage et la sincérité en rendant témoignage à la vérité et en même temps la confiance en Dieu et en sa miséricorde », c’est l’antidote contre «  toute fausse crainte, toute tentation de se cacher derrière une vie tranquille, derrière le conformisme » et le second exprime la persévérance dans « les situations difficiles qui se présentent dans la vie », et trouve son fondement dans la conscience que l’amour de Dieu nous rend capables de vivre avec ténacité, sérénité, positivité, imagination… et aussi avec un peu d’humour ». Le Pape invite donc à se  rappeler les débuts, lorsque Chiara imagina Loppiano comme “la maquette d’une ville nouvelle inspirée par l’Évangile », expression d’un peuple uni dans la diversité  et ayant à cœur l’Eucharistie, source de vie nouvelle. Un peuple que la Pape incite à sortir « pour jeter le levain de l’Évangile dans la pâte de la société », surtout là où il y a des personnes dans le besoin, en souffrance et en recherche. « Le charisme de l’unité – dit-il – est un stimulant providentiel et un puissant soutien pour vivre la mystique évangélique du Nous ».

Foto © R. Orefice – CSC Audiovisivi

Mais le renouveau de la culture ne peut pas se faire sans une formation nouvelle. A Loppiano, qui naît aussi comme une ville-école dotée de centres d’étude comme l’Université Sophia, le Pape encourage à lancer un « pacte formatif » fondé sur le dialogue et la proximité, pour « pratiquer simultanément les trois langages : celui de la tête, du cœur et des mains ». Dans cette perspective – ajoute-t-il – « il est important qu’il y ait à Loppiano un centre universitaire destiné à ceux qui recherchent la Sagesse et ont pour objectif la construction d’une culture de l’unité » : une expérience universitaire « de frontière ». Mais c’est surtout Marie – conclut François – « qui est l’école à suivre (…) pour apprendre à connaître Jésus, à vivre de Jésus et avec Jésus » : « Et n’oubliez pas que Marie, la première disciple de Jésus, était une laïque. Elle est par excellence la femme qui vit la fidélité, le courage, la parésie,  la patience ». Dans la ville de Loppiano l’invitation du Pape renvoie à l’intuition de Chiara Lubich, “première pierre” de l’Oeuvre de Marie et appelle à consolider un parcours: “ Notre désir – ce sont les paroles de Maria Voce, présidente des Focolari – est que celui qui visite cette ville y trouve une maison, une famille, une mère : Marie ! C’est elle qui forme et informe chaque expression de la vie sociale du Mouvement des Focolari (…) C’est elle qui dans le Magnificat nous indique un programme de vie et d’action et nous pousse à ouvrir grandes les portes de notre cœur à tous ceux qui souffrent, qui cherchent le bonheur ». Discours complet du Saint-Père   Photo  sur Flickr 10 maggio: Papa Francesco a Loppiano  

Un appel pour une culture du “nous”

Un appel pour une culture du “nous”

Foto © D. Salmaso – CSC Audiovisivi

Dès les premières heures du jour, sur les routes encore enveloppées de brume matinale, le “peuple de Loppiano”  monte vers la cité pilote, à 20 km de Florence. Le style des vêtements et des chapeaux aux couleurs variées indiquent des provenances parfois très éloignées. Mais personne ne peut se dire « en dehors » de cette petite maquette du monde qui s’apprête à accueillir et à faire siennes les paroles du Pape. Roger, 26 ans, vient de la Côte d’Ivoire. Il y a un an qu’il vit à Loppiano. “Depuis l’annonce de cette visite, nous nous sommes demandé, en tant qu’habitants de cette petite cité, comment l’accueillir et lui permettre de rencontrer un peuple né de l’Évangile ». Nous nous sommes répartis en petits groupes pour mettre en commun nos expériences quotidiennes d’Évangile vécu. C’est le cadeau que nous voulons lui offrir. Ce fut beau de l’accueillir, mais, ce sera encore plus beau, par la suite, de vivre ce qu’il nous dira ». Et Franco Galli, coresponsable de la cité pilote, avec Donatella Donato Di Paola : « Ce temps de préparation nous a permis d’assister au travail de Dieu.

Foto © R. Orefice – CSC Audiovisivi

Maintenant nous attendons d’écouter ce qui lui tient à cœur de nous dire. Il y a de gros problèmes qui secouent notre monde, de grandes transformations en cours. Le Pape nous fera voir la réalité avec ses yeux ». Entouré du groupe de moines bouddhistes qui comme lui sont venus de Thaïlande, il y a Prahama Thongratana Tavorn, plus connu sous le nom de Luce Ardente. Un « moine itinérant », qui parcourt son Pays en visitant les écoles, les prisons, portant partout un message de paix. En Italie, et particulièrement à Loppiano,  Luce Ardente se sent chez lui. En l’approchant on ne peut pas ne pas être frappé par la joie qui émane de ses paroles, prononcées dans une langue douce et mélodieuse. Il nous explique : « Dans le bouddhisme nous disons que nous nous sommes déjà connus au cours de nos vies antérieures. Aussi, lorsque nous nous voyons, nous ne faisons pas connaissance, mais nous nous reconnaissons parce que nous sommes déjà frères, parce qu’il y a quelque chose qui nous est commun depuis toujours ».

Fotos © CSC Audiovisivi

Vingt minutes se sont écoulées depuis l’atterrissage du Pape François dans la cité pilote internationale. Mais on dirait une éternité. Des minutes chargées d’émotions, sur fond de cloches festives, signe d’un accueil qui ne trouve plus de mots pour s’exprimer. « Le soleil est de retour », chante le Gen Rosso, il est vraiment de retour, inespéré après la pluie battante de la veille. Le Pape François, après être passé au milieu de la foule en fête, entre dans le sanctuaire dédié à « Marie, Mère de Dieu » et vers qui, depuis le parvis, s’élèvent les notes qui la saluent comme « la très douce Mère ». Il y a quatre ans, à l’occasion du cinquantième anniversaire de Loppiano, le Pape François avait souhaité à ses habitants de “ toujours regarder en avant, en visant haut avec confiance, courage et imagination”. C’est en rappelant ces mots que Maria Voce prend la parole. « Nous avons cherché à nous laisser guider par vos conseils. Merci, très Saint-Père, au nom de tout le Mouvement des Focolari, qui voit en cette visite le regard aimant de Dieu ». Après une présentation décrivant la variété des réalités de la cité pilote, quelques questions sont adressées au Pape qui, en y répondant, commence par dire, entre autres : « A Loppiano tout le monde se sent chez soi. J’ai voulu m’y rendre parce que ce lieu veut illustrer la mission de l’Église aujourd’hui ». Le Pape invite à la persévérance, avec ténacité, sérénité, positivité et aussi avec humour, “l’attitude humaine qui se rapproche le plus de la grâce de Dieu ». « Le charisme de l’unité est une aide à vivre la mystique évangélique du nous, c’est-à-dire à avancer ensemble dans l’histoire des hommes. L’opposé de l’individualisme, c’est le « nous ». A Loppiano – poursuit le Pape – on fait l’expérience de cheminer ensemble ». Mais, précise-t-il, « l’histoire de Loppiano n’en est qu’à ses débuts, c’est une petite semence jetée dans les sillons de l’histoire. Des urgences dramatiques exigent un engagement maximum. Il faut travailler non seulement pour la rencontre entre les personnes, les cultures et les peuples, mais pour vaincre tous ensemble le défi de notre époque qui nous invite à construire une culture commune de la rencontre et une civilisation de l’alliance au niveau mondial». “La réalité change, la peur ne m’arrête pas, je repars d’ici ». C’est sur ce refrain, repris par les orchestres, que l’appel du Pape à construire une nouvelle culture du « nous » est lancé, et franchira les modestes frontières de Loppiano ». Chiara Favotti


Flickr 10 maggio: Papa Francesco a Loppiano

Pour une civilisation de l’alliance au niveau mondial

Pour une civilisation de l’alliance au niveau mondial

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Foto © D. Salmaso – CSC Audiovisivi

“Construire tous ensemble une culture de la rencontre”. C’est le défi que le Pape François a lancé ce matin, depuis le centre international de Loppiano (Florence, Italie), non seulement aux 7000 personnes présentes devant le Sanctuaire Maria Theotókos (Marie Mère de Dieu), mais au monde entier. Se référant aux “urgences parfois dramatiques qui nous interpellent de toutes parts et qui ne peuvent pas nous laisser tranquilles” – le Saint-Père a souligné que “la rencontre entre personnes, cultures et peuples » n’est plus suffisante. Il faut des hommes et des femmes « capables de tracer des voies nouvelles à parcourir ensemble » pour donner  vie à « une civilisation mondiale de l’alliance ». Le Pape François est arrivé à la Cité pilote des Focolari à dix heures précises, attendu par Maria Voce, présidente du Mouvement, Jesús Morán, coprésident, et par l’évêque de Fiesole Mgr Mario Meini. Après s’être brièvement recueilli dans le sanctuaire, il a rencontré les 850 habitants de Loppiano en provenance de 65 nations, ainsi que les milliers de personnes venues de toute l’Italie et d’ailleurs, la plupart engagées dans le Mouvement des Focolari. C’est la première fois qu’un Pape visite  cette “petite ville” qui, – comme l’a définie Maria Voce en adressant ses salutations au Pape – veut être « un laboratoire du vivre ensemble, maquette d’un monde uni témoignant de ce que pourrait être la société si elle était fondée sur l’amour réciproque évangélique ».
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Foto © D. Salmaso – CSC Audiovisivi

Un dialogue franc et ouvert a suivi, à partir de quelques questions posées par un groupe d’habitants de Loppiano. Elles ont abordé, sous divers aspects, le problème du défi chrétien confronté à la modernité. Le Saint-Père a encouragé à ne pas « se cacher derrière une vie tranquille, derrière le conformisme, voire une subtile hypocrisie, (…) mais à vivre en disciples sincères et courageux dans la charité et la vérité » et à affronter les difficultés « avec ténacité, sérénité, positivité, imagination… et avec un peu d’humour ». En se référant à la mission d’un projet original, immergé, comme celui de Loppiano, dans le contexte social actuel, le Pape a invité à lever les yeux avec lui « pour regarder l’avenir qui commence aujourd’hui avec une fidélité confiante et une créativité généreuse ». Après la bénédiction donnée aux habitants de Loppiano, 37 d’entre eux, de provenances, religions, âges et milieux différents, ont salué le Pape François. En réponse aux paroles du Saint-Père, le coprésident des Focolari, Jesús Morán, lui a offert un cadeau symbolique : un « pacte » signé part tous les habitants où ils s’engagent à vivre pour que Loppiano soit toujours davantage un lieu de fraternité et de réciprocité. Invité à  signer à son tour le « Pacte de Loppiano », le Saint-Père a accepté avec joie, sous les applaudissements de tous.

Un climat de joyeuse attente

Un climat de joyeuse attente

“Que faisais-tu quand tu avais mon âge ? Quels jeux me conseilles-tu ? ». C’est la question que Luis Francisco, jeune mexicain de dix ans, adresse au Pape François en attendant son arrivée. Comme lui, tous les habitants de la cité pilote internationale font le compte à rebours. Une attente qui a commencé début février lorsque le secrétariat du Pape François a communiqué l’annonce de sa visite, le 10 mai, aux cités pilotes de Nomadelfia et de Loppiano. Dans la première des 24 cités pilotes des Focolari qui sont nées au cours des années, le Pape François viendra voir en personne comment on vit « à l’école du seul Maître », comme lui-même l’a définie. « Surprise et joie profonde », s’était exclamée Maria Voce, la présidente des Focolari, à la nouvelle tout à fait inattendue de cette visite. Ces jours-ci Loppiano regorge de monde. Des visages souriants et rayonnants. Beaucoup de jeunes venus pour le Genfest qui a rassemblé fin avril des centaines de participants venus de toute l’Italie, mais pas seulement, et des milliers le matin du 1er mai,  radieux malgré la pluie menaçante. On retrouve partout un air de fête, une attente chargée d’espoir et pleine d’effervescence…comme à l’approche d’un événement qu’on n’oubliera pas de si tôt. Nous sommes allés, caméra en main, à la rencontre des habitants de Loppiano, tous au travail et vaquant à leurs activités normales, pour saisir l’ambiance. Benedetta se trouve à Loppiano pour sa période de formation à l’école des focolarines. Pour elle la visite du Pape est aussi un cadeau de Dieu, car elle coïncide avec son anniversaire : « Même s’il ne s’arrête que peu de temps, j’espère qu’il pourra rencontrer cette famille que nous cherchons à construire chaque jour ». Depuis 1966  le groupe musical Gen Rosso est basé à Loppiano, né, selon le désir de Chiara Lubich, pour aider à diffuser, à travers la musique, le message d’un monde plus juste, plus pacifique et solidaire. Chacun de ses membres vit personnellement cet esprit, ce qui se traduit par un style de vie tout imprégné de communion et de fraternité. Depuis quelques années Michele Sole a intégré le groupe. C’est lui qui entonnera le chant  « Madre dolcissima » (Très douce Mère) sur le parvis du sanctuaire dédié à la Mère de Dieu (Theotokos), où tout est prêt pour cette rencontre historique. Il est en train d’envoyer au Pape  un message de remerciement « pour avoir eu le courage de prendre le nom de  François. Je pense que cela n’a pas été  facile de choisir un prénom qui signifie donner la préférence aux pauvres, aux oubliés ». Pendant ce temps là,  de la salle de répétitions fusent les notes de la chanson « Accendi la pace » (déclenche la paix), que les membres du Gen Rosso sont en train de mettre au point avec l’autre groupe musical de Loppiano, le Gen Verde, une formation pluridisciplinaire, composée d’artistes et de musiciens, qui se caractérise par son profil très international. Roberto Cipollone, Ciro de son nom d’artiste, basé à Loppiano depuis 1977, a le don de mettre son imagination et son talent pour transformer des objets usagés ou des matériaux destinés au rebut en des œuvres qui touchent le cœur et le comble d’émerveillement. « C’est l’artiste qui leur donne une nouvelle vie ». Grâce à son art, il a fait naître une « Boutique », qui exprime son propre talent et son amour pour la  nature à travers la sculpture, la peinture, l’artisanat.  « Je m’attends à ce que le Pape puisse trouver ici, réalisés, ses désirs les plus cachés ». Aranza, qui vient du Mexique, participe en ce moment à « l’École Loreto », où des familles  de divers Pays et langues approfondissent la spiritualité de l’unité. L’internationalité et l’immersion « à plein temps » dans les cours, qui commencent chaque année en septembre pour se terminer en juin, en font une expérience unique d’échanges et d’enrichissement entre les cultures. Elle souhaiterait que le Pape réponde à une question brève, mais engageante : « Que pouvons-nous faire, nous les jeunes, pour vaincre les conditionnements et les stéréotypes imposés par la société ? ». Quant à Natalia, une étudiante brésilienne qui fréquente à Loppiano l’Institut Universitaire Sophia,  elle souhaite connaître se sa part le rôle des jeunes couples dans l’Église. Beaucoup de questions, d’interrogations, de souhaits. Mais toujours cette même joyeuse attente! Chiara Favotti


LIVE STREAMING from Loppiano on 10th May at 10.00 (CEST) http://live.focolare.org Vatican Media Live: 08.00 am -12.00

Fête de l’Europe

Fête de l’Europe

Le 9 mai, célébration en Europe de la paix et l’unité. La date rappelle la “Déclaration Schuman” historique, par laquelle, le 9 mai 1950, le ministre des Affaires étrangères français d’alors propose la création d’un premier noyau économique, dans le but de construire petit à petit une fédération d’États européens, indispensable au maintien des relations pacifiques. Comme première étape, Robert Schuman indique la gestion commune, pour la France et l’Allemagne de l’Ouest, du charbon et de l’acier, mais dans le cadre d’une organisation à laquelle auraient pu adhérer d’autres pays. Les prémisses pour une intégration bien plus vaste et inclusive étaient ainsi mises en place, au point que la Déclaration est considérée, symboliquement, comme la date de naissance d’un long processus de paix et de stabilité qui a donné origine à l’Union Européenne. Cette fête est l’occasion de rapprocher les institutions des citoyens et les peuples entre eux, en faisant grandir la conscience que les valeurs de paix, d’intégration et de solidarité doivent être mises à la base du vivre ensemble. “Ensemble pour l’Europe se sent « artisan de relations de fraternité ». C’est bien ce qu’il cherche à tisser dans le processus quotidien entre les personnes du continent européen. Ensemble pour l’Europe                  

Le Pape François à Loppiano

Le Pape François à Loppiano

A Loppiano tout est prêt pour l’accueil du Saint-Père. Plus de 6000 personnes s’y rendront depuis l’Italie, mais des milliers seront reliées par streaming dans les cinq continents. Nous avons demandé à Maria Voce, présidente des Focolari, comment se déroulera cette rencontre si attendue. « Nous voulons présenter au Pape – a-t-elle expliqué – cette petite ville, la première qui est née, suivie de 24 autres dans le monde, et qui veut offrir un modèle du vivre ensemble fondé sur les principes évangéliques de solidarité et de fraternité, évidemment unique, mais qui peut s’exporter et en inspirer d’autres. Le Pape ne rencontrera pas seulement les 850 habitants de Loppiano – a poursuivi Maria Voce – mais aussi une représentation de la famille mondiale du Mouvement des Focolari. Nous lui poserons quelques questions sur des sujets qui nous tiennent à cœur : le défi de la fidélité à l’inspiration charismatique de Chiara Lubich au contact des changements de la société vie actuele ; la formation des jeunes à une culture de la fraternité ; le type de vivre ensemble qu’offre Loppiano : sa contribution à l’annonce du message chrétien aujourd’hui et au dépassement des barrières, des nationalismes et des préjugés » Le Mouvement des Focolari est une constellation variée qui met au centre de son action le dialogue et un style de vie qui porte à construire l’unité et la paix dans le monde. Il compte plus de deux millions d’adhérents appartenant à de nombreuses Églises chrétiennes, mais aussi  à divers courants religieux, y compris ceux d’inspiration laïque. Il a fait naître environ un millier d’œuvres sociales dans divers Pays, et environ 800 entreprises qui travaillent dans le monde selon les principes de l’Économie de Communion. Créé il y a dix ans, l’Institut Universitaire Sophia  a son siège précisément à Loppiano. Dès son arrivée dans la Cité pilote, le Saint-Père se rendra directement au Sanctuaire Maria Theotókos où il se recueillera pour un bref moment de prière. Il s’arrêtera aussi devant le tableau de la Vierge à l’Enfant, œuvre d’un peintre de religion hindoue, symbole du dialogue qui est l’un des piliers de la vie des habitants de Loppiano. Puis, sur le parvis de l’église, Maria Voce adressera au Pape les salutations des Focolari. Quelques habitants de Loppiano lui poseront ensuite des questions. Le dialogue avec le Saint-Père sera entrecoupé d’intermèdes musicaux exécutés par des artistes de différents pays et divers contextes religieux. A la fin, une trentaine d’habitants salueront personnellement le Pape qui, après la bénédiction, quittera le parvis pour repartir.


Live streaming 10.5.2018, 10.00 – 12.00 (CEST): Vatican Media Live http://live.focolare.org

Simon le requin

Simon le requin

“Comme vous voyez à la couleur de mes cheveux, j’ai quelques années de plus que vous. Je fais moi aussi partie de la famille du Genfest. Les Genfest auxquels j’ai participé étant jeune sont restés gravés en moi. Qu’est-ce qui m’est resté de ces expériences ? Deux choses. La première. Pour moi qui arrivais d’un petit village des Abruzzes (Italie), c’était chaque fois me plonger dans une expérience de mondialité. La seconde : au Genfest j’ai compris que chacun est acteur de son propre destin : le mien dépendait de moi. C’est ce que j’ai essayé de suivre chaque jour de ma vie pour réaliser mes aspirations. Même les plus compliquées et apparemment impossibles. C’est la même chose qu’avec ma femme Claudia nous essayons de transmettre à nos enfants. J’aime bien penser que c’est un dessein plus grand pour chacun d’entre nous. Comme les morceaux d’un puzzle, les événements de la vie se mélangent, s’entremêlent, il semble difficile de trouver leur juste place, mais tout d’un coup les morceaux commencent à s’assembler. En janvier 2000 Claudia et moi étions en Australie, à Sydney, en voyage de noces et nous nous promenions dans le nouveau parc olympique. Nous élaborions des programmes et mettions les bases pour construire notre famille. Simon était en route, et nous étions heureux et pleins d’amour. Nous nous sentions invincibles. Puis l’arrivée de Simon a tout de suite été une épreuve. Le jour de sa naissance nous avons découvert qu’il avait une hypoplasie du fémur et une coxa vara. Un handicap permanent aggravé d’une fracture du fémur. Il en résultait un fémur plus court que l’autre d’une quinzaine de centimètres. Fragile comme du verre. Les années suivantes, Simon a subi douze interventions chirurgicales : allongement du fémur, interventions pour corriger la hanche, greffes osseuses pour consolider le col du fémur qui ne tenait pas. Douze opérations suivies de longs mois dans le plâtre qui le bloquait du torse jusqu’en bas. Durant ses longues périodes alitées, Simon a appris à dessiner, la seule chose qu’il pouvait faire allongé. Il aimait dessiner les poissons, surtout les requins pour leur force et leur vitesse. Au point qu’un de nos amis proches l’a surnommé « Simon le requin ». Lorsqu’il était dans le plâtre jusqu’à la poitrine, nous regardions souvent le film Nemo, qui se passe en Australie. Simon, comme Nemo, avait et a une nageoire plus courte que l’autre. Je me sentais comme Marlin, le père de Nemo. Anxieux pour son futur. Apeuré pour ce qui aurait pu lui arriver. Mais comme Marlin, à un certain moment j’ai compris que Simon pouvait affronter seul son « océan ». Sans peur. Même avec sa nageoire plus petite. À un moment donné, Simon a commencé à se lancer dans le sport. La natation était l’unique sport qu’il pouvait faire pour développer ses muscles sans risquer de se casser l’os de cristal. Peu après il s’est lancé dans les compétitions. Quelques années plus tard il s’est mis à s’entraîner avec les jeunes de l’équipe nationale italienne de natation, tous les jours, après l’école, pendant deux heures et demie, qui devenaient cinq à l’approche des compétitions plus importantes. Au point qu’à 17 ans, aux derniers jeux mondiaux de natation paralympiques qui se sont déroulés dans la ville de Mexico, en décembre dernier, Simon a gagné deux médailles d’or, sur 50 et 100 mètres nage libre, une d’argent et une de bronze. Ce sont les courses les plus rapides en natation. Maintenant, exactement 16 ans après notre voyage de noces, Simon est en Australie en tant qu’”exchange student” pour suivre sa quatrième année de lycée et continuer ses entraînements de haut niveau. Il continue à s’entraîner, à étudier et à faire les compétitions avec les nageurs australiens les plus forts au Centre Aquatique de Sydney, justement là où Claudia et moi l’avions porté lorsqu’il était encore dans le ventre de sa mère. Eh bien, s’il y a quelques années on m’avait dit qu’un jour nous aurions eu un fils avec deux titres de champions du monde, je lui aurais répondu qu’il était fou. Simon a une nageoire plus petite, mais plus forte que ce que tous croyaient. Il a eu le courage de l’ouvrir et de voler. Je vous souhaite, je vous invite, à ouvrir vos ailes à vous aussi. A avoir du courage. Et à apprendre à voler. Suivez vos passions. Ne vous contentez pas de peu.» Riccardo Barlaam

Les chemins pour un monde uni

Les chemins pour un monde uni

L’unité du monde. Très chers jeunes, sommes-nous si peu attentifs aux événements dans lesquels nous sommes plongés jour après jour que nous ne voyons même pas combien notre époque est marquée par des tensions de toutes sortes : guerres, guérillas, menaces de conflagrations nucléaires, nombreuses ruptures d’unité, phénomènes de terrorisme, enlèvements, maux les plus variés, qui proviennent justement tous du manque d’amour et d’entente entre les hommes ? Ne comprenons-nous pas que parler d’unité est aujourd’hui presque une utopie ? […] Mais grâce à Dieu, ce n’est pas seulement ce que je viens d’indiquer qui caractérise notre époque, ce n’est pas tout ce qui peut être soumis à notre attentive observation. […] Sans aucun doute, le monde tend à l’unité : c’est son destin, ou mieux, le projet que Dieu a sur lui. […] Nous répondrons à vos questions non seulement de vive voix mais par la vie, après ce Genfest, en empruntant avec décision les différentes voies qui portent remède au monde divisé, en l’unifiant. Citons-en déjà quelques-unes : la voie de l’unité entre les générations, les races, les groupes ethniques, entre les différents peuples, entre l’Est et l’Ouest, le Nord et le Sud ; entre les chrétiens des diverses confessions, entre les fidèles des religions les plus variées ; la voie de l’unité entre riches et pauvres afin de parvenir à une communion des biens ; entre pays en guerre pour arriver à la paix ; la voie de l’unité entre l’homme et la nature ; la voie de l’unité avec les indifférents, ceux qui sont seuls, avec quiconque souffre de quelque manière que ce soit ; la voie du développement, du progrès ; la voie de l’unité entre les divers mouvements spirituels, entre les associations laïques ; entre les personnes de diverses idéologies, de différentes cultures, etc. Comme vous pouvez le constater, certaines de ces voies sont déjà des chemins battus par les jeunes car ils sont faits pour eux. […] Ils veulent suivre les chemins les plus divers, mais en s’engageant sur le chemin par excellence […] ce chemin qu’est le Christ, lui qui a dit : « Je suis le chemin » (Jn 14,6). Que devons-nous faire pour être bien insérés sur ce chemin et porter ainsi du fruit en marchant dans toutes les autres voies ? Être Lui, d’autres Lui. Si nous vivons la Parole, notre vie chrétienne tout entière, semée en nous par le baptême, refleurira pleinement. Les jeunes de toutes les Églises ou communautés chrétiennes pourront se rattacher à cette Parole. Et nous avons fait l’expérience qu’elle peut être également acceptée, en nombre de ses expressions, par des jeunes d’autres religions et par quiconque pense, de bonne foi, être athée. La Parole fera de vous tous un seul bloc, vous rendant forts et invincibles. […] Alors, si vous êtes fidèles et si vous vous répandez dans le monde comme d’autres Jésus, le programme « Que tous soient un » ne sera pas une chimère, mais toujours plus une réalité, grâce aussi à votre action. Un printemps fleurira dans le monde. Nous assisterons à des miracles. Et l’affirmation du Christ pourra se concrétiser à votre sujet : « Celui qui croit en moi fera lui aussi les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes » (Jn 14,12). Passages de l’intervention de Chiara Lubich au Genfest. Roma (Palaeur), 29 mai 1985.

Au-delà de ses propres limites

Au-delà de ses propres limites

« Ma famille est une famille chrétienne et elle refuse de tuer ou de porter les armes ». C’est George, jeune syrien de Homs qui s’exprime ainsi. Nous sommes à Loppiano, la cité-pilote des Focolari proche de Florence, là où depuis des décennies, le 1er mai, des jeunes de toute l’Italie mais aussi d’autres pays, se retrouvent pour un meeting qui est aussi une occasion de témoigner, de partager et de faire la fête. Cette année, l’habituel rendez-vous se relie idéalement à un grand événement international qui aura lieu à Manille le mois de juillet prochain, le Genfest Celle qui s’est déroulée ce mardi 1er mai en a été l’étape italienne. 3700 jeunes participants pour une journée au cours de laquelle la fraternité est montée sur scène en allant du partage de projets, d’actions d’engagement social, d’expériences personnelles en étroite relation avec la souffrance personnelle et les drames de l’humanité. Comme c’est le cas pour George et Michael qui laissent les jeunes sans parole avec leur récit cru de ce qu’ils vivent depuis des années dans leur belle et meurtrie Syrie. « Nous avons vu tant de gens mourir – continue George -. Pendant un certain temps, j’ai aussi porté sur moi un couteau par sécurité, pour me défendre en cas de danger. Des années de haine, de mort, sans dignité, ont vidé mon cœur et j’ai commencé à croire que l’amour n’existe pas. Cette idée, seule la Mariapolis a pu me l’enlever de la tête. (quelques jours vécus à la lumière des valeurs de l’Évangile, expérience typique des Focolari ndr). Après cette rencontre, je n’ai plus porté un couteau sur moi et j’ai commencé à répondre à la haine par l’amour ». L’invitation finale adressée à tous les jeunes a un écho particulier : « Ne vous plaignez pas de votre vie. Elle est belle mais vous ne vous en rendez pas compte ». Le fil conducteur de la manifestation dont le titre ‘’Beyond me’’, était l’envie d’aller au-delà des ses propres limites et frontières afin de travailler à un changement personnel et surtout social et de vouloir transformer le milieu autour de soi. Pour en témoigner, Roberto Spuri et Elena Sofia Ferri, en racontant l’expérience du tremblement de terre du centre de l’Italie ; Alessio Lanfaloni et Maria Chiara Cefaloni, avec l’engagement pour une économie désarmée ; Alessandra Leanza avec une expérience de volontariat avec des enfants Rom en Sardaigne. Et encore, Marco Voleri, ténor de réputation internationale et fondateur de ‘’Symptômes de bonheur’’ (Sintomi di felicità) qui sensibilise le public sur le thème de la sclérose en plaques ; Simone Barlaam, champion para-olympique de natation aux Mondiales du Mexique. Michele Tranquilli, auteur du livre Una buona idea et promoteur du pont avec l’Afrique YouAid ; Sara Fabris, peintre. Projets adoptables. Chaque histoire racontée au Genfest Italie est porte-parole d’une expérience concrète, d’une association, une action sociale, que chacun des participants pourra ‘’adopter’’ pendant l’année. C’est la call to action lancée à la fin de l’événement, avec l’invitation à choisir chacun une action à répercuter partout. Pour aider les jeunes, sur le site dUnited world project, sont présentes, subdivisées par région, les associations qui sont activement engagées dans les différentes villes italiennes, à connaître et à contacter. Pour conclure le Genfest Italie, la scénographie d’une ville qui ‘’vole’’, une ville composée dans la chorégraphie finale sur les paroles du texte de Chiara Lubich ‘’Une ville ne suffit pas’’ : « Avec Dieu, une ville est trop peu. Lui est celui qui a fait les étoiles, qui guide les destins des siècles et avec Lui, on peut miser plus loin, vers la patrie de tous, le monde. A la fin de notre vie, faisons en sorte que nous n’aurons pas à dire avoir trop peu aimé ». Loppiano se prépare maintenant à accueillir le 10 mai prochain, le pape François. Ce n’est pas un hasard si quelques jeunes de Nomadelfia sont présents au Genfest Italie et présentent leurs salutations, communauté que le Pape visitera le même jour et avec laquelle, en cette période de préparation, se sont intensifiés les liens d’amitié. Source : www.cittanuova.it Flickr

François rencontre le Chemin néocatéchuménal

François rencontre le Chemin néocatéchuménal

Le 5 mai à Tor Vergata (Rome) le Pape François rencontre les membres du Chemin néocatéchuménal. L’occasion de la rencontre internationale est due aux 50 années de présence à Rome. Il y a 150 mille participants attendus de 134 pays. Le Pape enverra 36 nouvelles ‘’missio ad gentes’’ : des groupes qui porteront l’Évangile dans des régions sécularisées ou avec une petite présence chrétienne. François bénira aussi 20 communautés des paroisses de Rome qui ont déjà conclu cette forme d’initiation chrétienne. La rencontre qui se conclura avec le chant ‘’Te Deum’’, sera guidée par l’équipe internationale du Chemin néocatéchuménal, composée par Kiko Argüello, le Père Mario Pezzi et Ascensión Romero.

Chiara Lubich: un charisme moteur d’une vie nouvelle

Chiara Lubich: un charisme moteur d’une vie nouvelle

“Trajectoire d’une prophétie”. Le 3 mai, à l’occasion du dixième anniversaire de la mort de la Fondatrice des Focolari,  un congrès promu par l’Ambassade d’Italie auprès du Saint-Siège, avec l’Ordre Souverain et Militaire de Malte et en collaboration avec le Mouvement des Focolari, a permis une réflexion sur l’Économie à la lumière du charisme de l’unité. Étaient présents Mgr Giovanni Angelo Becciu, substitut aux Affaires Générales de la Secrétairerie d’État, Maria Voce, Présidente du Mouvement des Focolari, Luigino Bruni, professeur d’Économie à l’Université LUMSA de Rome, Leonardo Becchetti, professeur d’Économie à l’Université des Études de Rome Tor Vergata, et Simona Rizzi, présidente du Consortium Tassano Services Territoriaux. Au cours de son intervention, Maria Voce a affirmé que le Mouvement des Focolari « ne réaliserait pas sa propre vocation s’il ne mettait pas en pratique la première page de la doctrine sociale chrétienne, le chant du Magnificat, où il est, entre autres, écrit :  Il combla de biens les affamés, renvoya les riches les mains vides ». L’Économie de Communion, née d’une inspiration de Chiara Lubich, a donné vie à un courant de pensée et à une action sociale, en dialogue avec la culture contemporaine et avec l’économie publique, au niveau local et international.  

La “Maison des enfants” de Damas

La “Maison des enfants” de Damas

La Maison des enfants, à Damas, accueille 90 élèves de 6 à 10 ans. © Zéna

« Une bombe a explosé à quelques mètres de chez nous. J’aurais dû me trouver là sur le lieu de l’explosion pour arriver à mon travail. Mais ce jour-là j’avais pris dix minutes de retard. Un signe du destin”. Sa voix est claire et calme, dans un français presque parfait. Une sérénité qui contraste avec le bruit des bombes et des avions qui ponctuent la vie quotidienne de la capitale, Damas. Zéna, née au Liban il y a 35 ans, est arrivée en Syrie en juillet dernier. Membre du mouvement des Focolari, elle a décidé de rejoindre le pays en guerre après une longue réflexion. Dans son pays natal, elle a vécu la guerre et les bombes. « Je conservais tout en moi. J’avais peur. Mais un jour j’ai commencé à voir les choses de manière positive. Je me suis tournée vers Dieu et je suis venue à Damas avec les Focolari”. Les six premiers mois elle a vécu sous les bombardements. « Jusqu’en décembre les attentats étaient quotidiens, mais nous réussissions encore à vivre », raconte-t-elle. « Jusqu’à ce jour de janvier où une bombe est tombée à quelques mètres de chez nous. En Syrie, malgré le courage des habitants, la peur et le danger ne sont jamais très loin. A Damas, dans le quartier pauvre de Douela, Zéna travaille à la “Maison des enfants”, gérée par des membres du mouvement en collaboration avec d’autres personnes. Le centre comprend quatre classes de 90 enfants de 6 à 10 ans. Les enseignants, au nombre de huit,  sont tous de jeunes syriens diplômés. « Nous l’avons appelée la ‘Maison des enfants’ parce que nous voulons être une famille pour eux. Nous avons beaucoup de demandes mais nous ne pouvons pas les accueillir tous. Nous accueillons les enfants les plus pauvres, dont une bonne partie ont perdu leurs parents ou ont subi des violences. Ils doivent être entourés d’adultes qui les aiment ». En février, la “Maison” a dû fermer pendant plusieurs semaines à cause d’un attentat. « Ce fut un moment terrible. Quand on demande aux enfants s’ils ont peur des bombardements, la plupart d’entre eux répond évasivement car ils refusent souvent la réalité. Il y a beaucoup de souffrance liée aux conséquences de la guerre ». Le centre a été ouvert de nouveau début avril, à la grande joie des élèves : “Ils sont très heureux de venir, mais ils sont tristes quand ils doivent partir”. La vie a repris son cours en Syrie. Maintenant le pays est presque totalement sous le contrôle du gouvernement syrien. « Pendant les week-end, les bars sont ouverts jusqu’à une ou deux heures du matin. Les gens sont stressés, ils ont besoin de se défouler ». Zéna habite à la « Porte Est – Bab Sharqi » de Damas, dans la vieille ville. Dans le quartier peu de bombes sont tombées en sept ans, et pourtant les traces de longues années de conflit sont présentes. « Il y a peu de travail aujourd’hui. Beaucoup de jeunes partent, vont en Europe ou au Liban pour éviter le service militaire ou pour chercher un emploi. En Syrie pour un homme il peut y avoir dix femmes ». Le mouvement des Focolari accomplit sereinement sa mission. « Ici les chrétiens sont protégés par le gouvernement. Nous sommes bien respectés. Après sept ans de guerre, les Églises orientales ont pu faire les processions de Pâque dans les rues. A la fin du conflit – continue-t-elle – ce sera certainement le peuple syrien qui reconstruira le pays. Le chantier est énorme. Damas n’est pas détruite, mais dans les régions d’Alep et de Homs les pertes sont grandes. La lire syrienne a beaucoup perdu de sa valeur et de nombreuses familles aisées sont devenues pauvres. Les élites sont parties, beaucoup de personnes sont en grande difficulté. Comment les jeunes diplômés peuvent-t-ils trouver du travail ? Malgré tout cela, ils sont nombreux à rester. Ils croient au relèvement de leur pays ». Avant la reconstruction matérielle et la reprise économique, la Syrie devra éradiquer les conflits armés sur son territoire. Zéna est convaincue que la fin de la guerre est proche. « S’il n’y a pas d’intervention extérieure, je suis sûre que la guerre sur le sol syrien finira avant la fin 2018. Nous devons remettre sur pied le travail et redonner leur dignité aux gens. J’espère vraiment que petit à petit, les entreprises reviendront et même les touristes. Nous devons donner un nouvel objectif aux Syriens. A partir des enfants, piliers de la société future ». « Ses » enfants, justement. Chaque jour, ils viennent travailler avec une joie indescriptible ».   Source : imprimaturweb.fr