Mouvement des Focolari

“Dieu est toujours avec nous”

Le Seigneur est grand! Un jour, en me rendant au travail, je rencontre dans le train une dame que je connais de vue, parce qu’elle frĆ©quente la mĆŖme Ć©glise que moi. Nous nous saluons et commenƧons Ć  discuter. Elle me dit: “Je vois que vous ĆŖtes mariĆ©. Avez-vous des enfants?” “Je rĆ©ponds oui, que je suis pĆØre de deux magnifiques filles dont je suis fier. Lorsqu’à mon tour je lui demande si elle a des enfants, elle Ć©clate en sanglots devant tous les passagers, Ć  mon grand embarras. Je m’excuse, et elle me raconte sa situation: “Hier, aprĆØs avoir examinĆ© le rĆ©sultat de mes analyses, mon gynĆ©cologue m’a annoncĆ© que je ne pourrai pas devenir maman. Pour moi, qui suis mariĆ©e depuis neuf ans, c’est une grande douleur.” Je l’écoute avec beaucoup d’attention, ensuite je l’invite Ć  ne pas se rĆ©signer, mais Ć  continuer Ć  avoir foi en Dieu. Moi aussi, je m’unirai Ć  sa priĆØre. Trois semaines aprĆØs, je revois la mĆŖme dame Ć  la sortie de la messe: radieuse, elle m’attendait pour m’annoncer une bonne nouvelle: “Je suis enceinte de trois semaines. Le Seigneur est grand!” AprĆØs neuf mois est nĆ© Emanuele, un magnifique bĆ©bĆ©. W.U. – Rome Traductions J’avais besoin d’argent et j’avais rĆ©ussi Ć  trouver un travail: faire des traductions. Un jour, une amie m’a confiĆ© qu’elle traversait un moment difficile Ć©conomiquement. Je lui ai alors offert de partager avec moi le travail que je faisais. Le mĆŖme jour, est arrivĆ©e l’offre d’un travail qui me permettait de gagner le double de ce que j’avais partagĆ© avec mon amie. E.M. – AƧores Le camarade de classe Un jour, un de mes camarades de classe a commencĆ© Ć  jeter en l’air livres et cahiers, pestant contre Dieu: “Pourquoi n’es-tu pas lĆ  quand j’en ai besoin? Que fais-tu lĆ -haut?” Je ne comprenais pas pourquoi il faisait cela, jusqu’à ce que j’apprenne que sa mĆØre devait ĆŖtre opĆ©rĆ©e du cancer. Je me suis rapprochĆ©e de lui, partageant avec lui cette grande douleur et, Ć  la fin, ensemble, nous avons demandĆ© Ć  JĆ©sus que l’intervention se passe bien. Les autres Ć©lĆØves ont aussi priĆ©. La classe semblait transformĆ©e: cet Ć©pisode nous avait rendus plus unis. L’intervention a rĆ©ussi et nous avons tous remerciĆ© Dieu. J.S. – Allemagne

A Sophia, dialogue entre chrƩtiens et bouddhistes

A Sophia, dialogue entre chrƩtiens et bouddhistes

20140531-01« En cette fin d’annĆ©e universitaire, il est particuliĆØrement significatif que l’Institut Sophia (IUS) accueille, dans le cadre des ā€œChaires de Sophiaā€, M. Donald Mitchell, professeur Ć©mĆ©rite de philosophie asiatique et comparĆ©e de la Purdue University (Indiana – USA)Ā Ā», c’est ainsi que Paolo Frizzi, le premier chercheur Ć  conclure le cycle de Doctorat auprĆØs de l’Institut Sophia par une Ć©tude sur le dialogue interreligieux, a introduit la soirĆ©e. « C’est une annĆ©e spĆ©ciale – a-t-il poursuivi – en raison des perspectives qui se sont ouvertes dans ce secteur d’études. Depuis quelques mois nous avons mis en place un cours Ć  plusieurs voix sur la ThĆ©ologie des religions et le dialogue interreligieux, en offrant une proposition de recherche interdisciplinaire originale. Et il y a Ć  peine deux mois, l’Institut Universitaire Sophia (IUS) a accueilli deux dĆ©lĆ©gations bouddhistes venues de la ThaĆÆlande et du Japon. Nous voici donc engagĆ©s Ć  poursuivre l’exploration d’un horizon de grande actualité »  20140531-03Le 16 mai, plus de 150 personnes intĆ©ressĆ©es et engagĆ©es Ć©taient rĆ©unies pour connaĆ®tre la vie passionnante et les chantiers de grande envergure ouverts par le professeur MitchellĀ : c’est d’abord sa dĆ©couverte de la mĆ©ditation zen, puis son rapprochement avec l’Eglise catholique et enfin sa rencontre avec la spiritualitĆ© des focolari et Chiara Lubich Ć  Loppiano, où se trouve prĆ©cisĆ©ment l’Institut Universitaire Sophia (IUS). C’est au cours des annĆ©es 70 qu’il devient spĆ©cialiste du bouddhisme, du christianisme et du dialogue entre bouddhistes et chrĆ©tiens, une pĆ©riode dĆ©cisive où ce typeĀ  d’échanges est progressivement apparu comme une mĆ©thode privilĆ©giĆ©e pour la rencontre entre les religions. A partir de ce momentĀ  il a mis son expĆ©rience et ses compĆ©tences au service de nombreuses instances qui œuvrent dans ce domaine. Au fil des ans, son activitĆ© l’a conduit Ć  des qualifications de trĆØs haut niveau. C’est aujourd’hui l’un des experts les plus prisĆ©s dans son domaine et l’on fait appel Ć  lui pour diriger d’importants colloques internationaux entre ChrĆ©tiens et bouddhistes, ce qui permet de nouer de prĆ©cieux liens avec des personnalitĆ©s reconnues au sein des divers courants du bouddhisme. Parmi ceux-ci Gishin Tokiwa, professeur de bouddhisme Zen au Japon et prĆ©sident de la F.A.S. Society, fondĆ©e par Shin’ichi Hisamatsu, dont la vie et la pensĆ©e prĆ©sentent de profondes affinitĆ©s avec la parcours et la spiritualitĆ© de Chiara Lubich et des focolari. Ā De frappantes ressemblances ont aussi caractĆ©risĆ© les rencontres et les Ć©changes avec Keiji Nishitani, l’un des plus cĆ©lĆØbres philosophes japonais du XXĆØme siĆØcle, ainsi qu’avec beaucoup d’autres personnalitĆ©s, dont le Dalai Lama. 20140531-02 Les travaux scientifiques du professeur Mitchell font preuve d’un sage Ć©quilibre entre les dĆ©fis d’ordre thĆ©ologique et l’expĆ©rience de terrain, ce qui leur confĆØre une originalitĆ© propreĀ : de fait, ce qui manque trĆØs souvent dans la production Ć©criteĀ  et les discussions concernant les relations interreligieuses, c’est prĆ©cisĆ©ment cet Ć©quilibre qui est essentiel pour comprendre ce que signifie rencontrer rĆ©ellement l’autre. En ce sens l’exposĆ© du professeur Mitchell a dĆ©montrĆ© avec pertinence comment le dialogue interreligieux auquel Ā fait souvent rĆ©fĆ©rence l’actualitĆ© de graves situations conflictuelles, est porteur de grandes potentialitĆ©s de paix, de progrĆØs social et spirituel, Ć  condition – comme l’a affirmĆ© il y a quelque temps dĆ©jĆ  le cardinal Jean-Louis Tauran, prĆ©sident du Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux – que celui-ci devienne l’affaire de tous et non d’une Ć©liteĀ Ā»

Ā 

ā€œMon espĆ©rance – a conclu le professeur – c’est qu’aujourd’hui, au sein de toutes les religions, les mouvements de simples fidĆØles, qui ont en commun beaucoup de valeurs, puissent travailler ensemble Ć  l’unitĆ© de la famille humaine, en prenant particuliĆØrement soin des enfants et de la nature. Chiara Lubich l’a Ć©critĀ : « Soyez une familleĀ Ā», je pense que nous devons prendre au sĆ©rieux cet appel prophĆ©tique »  Source: Institut Universitaire Sophia

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Tacloban, hommage aux hƩros inconnus du typhon Haiyan

Waray NgaRun PosterWARAY ngaRUN, c’est Ć  dire Ā« sans nom Ā» : un jeu de mots qui passe du dialecte philippin waray-waray au mot anglais Ā« run Ā» qui veut dire Ā« course Ā». Un marathon en souvenir des victimes sans nom, des hĆ©ros inconnus qui sont venus et continuent Ć  venir offrir leur aide. C’est le sens de la course solidaire qui aura lieu le 28 juin Ć  Tacloban, Ć  l’occasion de la fĆŖte de cette ville, une des plus touchĆ©es par le terrible typhon qui s’est abattu sur les philippines en novembre 2013. WARAY ngaRUN se propose de faire connaĆ®tre les besoins actuels des personnes des rĆ©gions sinistrĆ©es, mais aussi de les encourager Ć  repartir et Ć  aller de l’avant. Un objectif important : associer les jeunes et les inviter Ć  ĆŖtre en premiĆØre ligne pour reconstruire la vie du pays. La journĆ©e commencera avec le marathon dĆØs 6h du matin et proposera, au fil des heures, une foire et des expositions. Elle se terminera avec une nuit blanche pour la solidaritĆ©. Ce sera l’occasion de partager des expĆ©riences et des initiatives, individuelles ou collectives, qui, d’une maniĆØre ou d’une autre, ont Ć©tĆ© vĆ©ritablement hĆ©roĆÆques pendant et aprĆØs le typhon. On prĆ©voit la participation active de nombreux groupes: des artistes waray de la rĆ©gion, des orchestres, des personnes dĆ©sireuses de partager leurs talents, des Ć©tudiants et des enseignants appartenant Ć  des associations privĆ©es ou publiques… Les bĆ©nĆ©fices de cette journĆ©e iront Ć  ā€œStart Again Projectā€, une action promue par les Jeunes pour un Monde Uni, en faveur des communautĆ©s touchĆ©es par le typhon dans la rĆ©gion des Ǝles Visayas. Un plan d’action en 7 points :

  • Reconstruction des toitures des Ć©coles
  • Collecte de matĆ©riel scolaire
  • Un mĆ©morial appelĆ© ā€œYolandeā€
  • L’installation de systĆØmes d’adduction d’eau potable
  • Des programmes d’études supĆ©rieures
  • Une soupe populaire
  • Une mission mĆ©dicale

L’idĆ©e a pris forme aprĆØs l’expĆ©rience faite avec les membres du groupe international Gen Rosso, lors du workshop (ateliers musicaux) rĆ©alisĆ© avec eux et du spectacle donnĆ© Ć  Tacloban, dans le cadre de leur ā€œPhilippines Solidarity Tour 2014ā€. Une initiative dĆ©jĆ  suivie d’effets : Ā« Lorsque le projet Ā« Start Again Ā» est venu en aide Ć  Leyte, en incluant notre communautĆ© dans Tacloban, nous avons senti fortement la nĆ©cessitĆ© de rĆ©pondre Ć  ce geste en organisant une activitĆ© qui puisse aider financiĆØrement leurs divers projets. Avec ce WARAY ngaRUN, nous sentons que nous ne sommes plus seulement des bĆ©nĆ©ficiaires, mais aussi des partenaires actifs Ā».

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Igino Giordani : Avec le Pape en Terre Sainte

Pour la conclusion du voyage du Pape FranƧois en Terre Sainte, nous rapportons un Ć©crit d’Igino Giordani, qui dĆ©voile la grande trĆ©pidation et attente pour ces journĆ©es rĆ©ellement historiques d’il y a 50 ans. Notre auteur insĆØre le pĆØlerinage de Paul VI dans le cadre plus ample de l’évĆ©nement conciliaire qui justement en ces jours-lĆ , concluait la seconde session de ses travaux. La ressemblance entre ce que vit l’Eglise aujourd’hui et l’actualitĆ© de la vision et des points de rĆ©flexion d’alors est extraordinaire : 20140529-01Ā« Jean XXIII a introduit un esprit de jeunesse dans la cohabitation ecclĆ©siale et Paul VI rĆ©sume d’une maniĆØre jeune, tous les apports plus spirituels innovateurs, amenant avec puissance le Concile vers des conclusions vitales, pour les catholiques et non catholiques, pour les personnes de toutes origines, pour les baptisĆ©s, les juifs, les non-croyants de chaque pays ou caste. Son initiative gĆ©niale de se rendre en Terre Sainte est bien reprĆ©sentative de l’esprit avec lequel il attend de lancer un pont sur le monde. En Palestine, Ć  Bethleem, Ć  Nazareth, Ć  JĆ©rusalem, le Pape retourne aux origines : lĆ  où JĆ©sus prĆŖcha la vĆ©ritĆ© simple, entiĆØre, le grand commandement nouveau, institua les sacrements et donna sa vie pour nous redonner Ć  nous, la vie. LĆ , dans cette origine des religions, il n’existe pas de contrastes entre les chrĆ©tiens : ceux-ci sont arrivĆ©s par aprĆØs. Au CĆ©nacle, autour de Pierre et de Marie, les fidĆØles formaient un seul cœur et une seule Ć¢me : ceux-ci Ć©coutaient le testament prononcĆ© par JĆ©sus, afin que Ā« tous soient un Ā». Et dans un certain sens, il n’y a pas de contrastes entre chrĆ©tiens, juifs et musulmans pour qui ces lieux restent sacrĆ©s. Paul VI va prier dans les Ć©glises et prĆØs des monuments dont les hommes ont fait des centres de discorde, en allant chercher des nouvelles de conflits armĆ©s et de haines fratricides Ć  partir de souvenirs de paix et de pardon. Au contraire, le Saint PĆØre va demander des inspirations pour susciter des forces de renouveau et d’union, du CĆ©nacle, où JĆ©sus proclama la loi de l’unitĆ© et où l’Esprit Saint anima la premiĆØre Eglise, et avec l’union, fruit du renouveau des esprits, la paix, Ć©voquĆ©e Ć  nouveau aux yeux du monde par l’Encyclique Pacem in terris de Jean XXIII. Ā« Nous verrons ce sol bĆ©ni, duquel Pierre est parti et où plus aucun successeur ne retourna- Ć©crit Paul VI – : avec humilitĆ© et briĆØvement, nous y retournerons en signe de priĆØre, de pĆ©nitence et de renouveau spirituel pour offrir au Christ, son Eglise, pour appeler Ć  elle unique et sainte, les frĆØres sĆ©parĆ©s, pour implorer la misĆ©ricorde divine en faveur de la paix entre les hommes, laquelle apparaĆ®t encore ces jours-ci, faible et tremblante pour supplier le Seigneur JĆ©sus pour le salut de toute l’humanitĆ© Ā». Et donc, les objectifs du pĆØlerinage sont les objectifs du Concile, qui par la personne du Pape se dĆ©place en Palestine : renouveau, unitĆ©, paix…. Son pĆØlerinage de priĆØre et de pĆ©nitence, le tout pour de seuls motifs religieux, dĆ©montre la volontĆ© de l’Eglise des pauvres Ć  se remettre sur le fondement des vertus Ć©vangĆ©liques, conditionnĆ©es par l’humilitĆ©, cette humilitĆ© qui, dans la maison de Nazareth, trouva la plus pure expression et l’exaltation la plus Ć©mue du Ā« Magnificat de l’Ancilla Domini Ā». C’est Ć  partir de cette base que fleurit la charitĆ© : le Christ, qui donne de l’amour et veut de l’amour : Ā« M’aimes-tu plus que ceux-ci ?… Ā». Cet amour plus grand de Pierre, explique l’acte d’humilitĆ© par lequel Paul VI a demandĆ© pardon aux frĆØres sĆ©parĆ©s si fautes il y a eu de la part catholique, dans le discours des observateurs du Concile. Revenir aux origines (…) c’est reprendre force : renaĆ®tre Ā».

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VIe Prix Hemmerle pour Ruth Pfau

20140527-02 Ruth Pfau, un mĆ©decin qui a assurĆ© un service engagĆ© au Pakistan, avec un travail pour la paix qui allait plus loin que les soins de santĆ©. Une chrĆ©tienne qui – selon l’évĆŖque Ć©vangĆ©lique Christian Krause – “a surmontĆ© les fossĆ©s entre hommes et femmes dans une sociĆ©tĆ© dominĆ©e par les hommes, entre riches et pauvres, entre tradition et modernitĆ©, entre cultures Ć©trangĆØres”. Une sœur qui a fait expĆ©rimenter l’Amour du Christ Ć  des personnes aux convictions diffĆ©rentes, comme l’a soulignĆ© Mgr Joseph Coutts, prĆ©sident de la ConfĆ©rence Ć©piscopale pakistanaise, en la remerciant au nom de l’Église pakistanaise. Avec l’aide de l’Association allemande de lutte contre la lĆØpre et la tuberculose (DAHW), Ruth Pfau a construit un hĆ“pital dans la mĆ©tropole pakistanaise de Karachi. En raison de son programme de contrĆ“le de la lĆØpre et de la tuberculose, elle a Ć©tĆ© nommĆ©e conseillĆØre nationale par le gouvernement du Pakistan. Depuis plus de 20 ans, elle collabore avec la mission de “Christoffel” pour aider les non-voyants, gagnant une grande estime dans une sociĆ©tĆ© presque entiĆØrement musulmane. Une considĆ©ration pour cette femme nĆ©e en 1929, aussi de la part de l’évĆŖque d’Aix-la-Chapelle, Heinrich Mussinghoff, et par la prĆ©sidente des Focolari, Maria Voce, qui la considĆØre comme un “tĆ©moin de l’amour de Dieu et artisane d’une sociĆ©tĆ© plus juste et fraternelle”. Qu’est-ce qui la rapproche du thĆ©ologien Klaus Hemmerle, Ć©vĆŖque d’Aix-la-Chapelle, son concitoyen disparu en 1994, dont le prix dĆ©cernĆ© tous les deux ans par le Mouvement des Focolari rappelle la figure et le patrimoine spirituel? C’est le journaliste de tĆ©lĆ©vision et professeur de thĆ©ologie Michael Albus qui le souligne, lors de l’éloge dans la cathĆ©drale d’Aix-la-Chapelle, où s’est tenue la cĆ©rĆ©monie de la remise du prix, le 8 mai dernier. 20140527-01“Avoir le courage d’oser sauter, ā€˜j’ai dĆ©cidĆ© d’aider immĆ©diatement où cela est nĆ©cessaire. Sans justifications thĆ©oriques, politiques ou mĆŖme thĆ©ologiques. Et sans demander – comme on le fait dans le monde capitaliste – quelle sera ma rĆ©compense?’, c’est un trait commun aux deux, comme l’est le dĆ©sir de construire ‘une Ć©glise qui sauve Dieu dans le monde de la mort par hypothermie’ – comme le rappelait saint Martin”. Ruth prend la parole: “Nous pouvons nous aider rĆ©ciproquement Ć  ĆŖtre des hommes et Ć  rester pleins d’humanitĆ©”, affirme-t-elle. Un signe de cette humanitĆ© pour elle signifie “perdre du temps” – c’est ce que l’Asie lui a enseignĆ©. Dans les hĆ“pitaux et dans les maisons de retraite en Allemagne, on le trouve rarement. Pour elle, c’est un signe de perte d’humanitĆ©. Je suis heureuse que le prix fasse honneur Ć  cette “perte de temps”, mĆŖme si, dans la motivation, est mise en Ć©vidence sa capacitĆ© de “construire des ponts, instrument d’unitĆ© Ć  travers sa donation radicale aux pauvres, Ć  commencer par sa foi vĆ©cue avec force et conviction dans un environnement plein de conflits”.

Juin 2014

JĆ©sus pensait aussi Ć  nous tous qui devrions vivre les difficultĆ©s de chaque jour. Lui, l’Amour incarnĆ©, aura pensé : ‘j’aimerais rester toujours parmi les hommes, je voudrais partager leurs prĆ©occupations, les conseiller, marcher avec eux sur les routes, entrer dans leurs maisons, les combler de joie par ma prĆ©sence’. VoilĆ  pourquoi il a voulu rester avec nous, nous faire sentir qu’il Ć©tait proche de nous, et nous donner sa force et son amour. L’Évangile de Luc raconte qu’aprĆØs l’avoir vu monter au Ciel, les disciples « retournĆØrent Ć  JĆ©rusalem, pleins de joieĀ Ā» (cf. Luc 24,52). Comment Ć©tait-ce possibleĀ ? Ils avaient expĆ©rimentĆ© la vĆ©ritĆ© de ses paroles. Nous aussi, nous serons remplis de joie, si nous croyons vraiment Ć  la promesse de JĆ©susĀ : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps.Ā Ā» Ces paroles, les derniĆØres de JĆ©sus, marquent Ć  la fois la fin de sa vie terrestre et le dĆ©but de celle de l’Église. Il y reste prĆ©sent de bien des maniĆØresĀ : dans l’Eucharistie, dans sa Parole, dans ses ministres, dans les pauvres, les petits, les laissĆ©s pour compte…, dans chacun de nos prochains. Nous aimons souligner une prĆ©sence particuliĆØre de JĆ©sus, indiquĆ©e dans l’Évangile de MatthieuĀ : « LĆ  où deux ou trois se trouvent rĆ©unis en mon nom, je suis au milieu d’euxĀ Ā» (cf. Mt 18,20). JĆ©sus dĆ©sire, par ce mode de prĆ©sence, s’établir partout. Si nous vivons ce qu’il nous demande, spĆ©cialement son commandement nouveau, nous pouvons donc faire l’expĆ©rience de sa prĆ©sence mĆŖme en dehors des Ć©glises, au milieu des personnes, partout où elles vivent, au cœur du monde, n’importe où. Ce qui nous est demandĆ©, c’est l’amour rĆ©ciproque, un amour de service, de comprĆ©hension, qui nous fait participer aux douleurs, aux angoisses et aux joies de nos frĆØresĀ ; cet amour, caractĆ©ristique du christianisme, qui couvre tout, qui pardonne tout. Vivons de cette maniĆØre, afin que chacun ait, dĆ©jĆ  sur cette terre, la possibilitĆ© de rencontrer Dieu.

Chiara Lubich

* Parole de Vie publiƩe en 2002.

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Trente et la vague de paix

L’histoire de Trente– ville natale de Chiara Lubich– n’oublie pas ce bombardement dĆ©vastateur du 13 mai 1944, qui rasa au sol des vies, des maisons, des idĆ©aux. Le mĆŖme jour, 70 annĆ©es aprĆØs, la ville a vu un Ā« bombardement d’actes d’amour Ā». Quelques enfants qui Ć©taient prĆ©sents le racontent. C’est toujours le mois de mai. La place du DĆ“me Ć  Trente, cet Ć©norme salon rafraĆ®chi, accueille cette annĆ©e encore plus de 2500 enfants, provenant de 23 Ć©coles de la ville. Avec eux, des Ć©tudiants des degrĆ©s infĆ©rieurs et supĆ©rieurs du secondaire, des enseignants, des parents, des grands-parents, des reprĆ©sentants des institutions, le maire et diffĆ©rents assesseurs. Il s’agit d’un rendez-vous qui a commencĆ© Ć  faire partie de l’histoire des 11 derniĆØres annĆ©es de la ville. Toutes les Ć©coles y convergent afin de se raconter de mille faƧons diffĆ©rentes comment on a essayĆ© de vivre les phrases du “dĆ©” pendant l’annĆ©e et comment on a rĆ©ussi Ć  ĆŖtre de Ā« acteurs de paix Ā». Le programme s’est dĆ©veloppĆ© autour du thĆØme du conflit : comment l’habiter, comment l’affronter, comment le rĆ©soudre. Le moment du Time out fut particuliĆØrement touchant, une minute de silence et de priĆØre pour se souvenir des pays bouleversĆ©s par les conflits, avec une pensĆ©e particuliĆØre pour les 300 Ć©tudiantes environ, enlevĆ©es au Nigeria. Une longue minute qui, avec la touche des cloches du DĆ“me Ć  midi, a recueilli la place pourtant trĆØs vivante. FĆŖte lors d’une splendide journĆ©e de soleil. Le rĆ©sultat est que la ville a Ć©tĆ© inondĆ©e d’une vague de paix, avec des milliers de messages et de rĆ©cits d’ Ā« actes d’amour Ā», Ć©crits et distribuĆ©s aux passants, commerƧants, touristes. Avec des centaines de dessins qui coloriaient la principale artĆØre du centre historique. Protagonistes furent donc aussi lors de cette Ć©dition, les enfants, enthousiastes et convaincus que Ā« la paix commence par moi Ā». Un titre en premiĆØre page du journal Ā« L’Adige Ā» disait ainsi : Ā« La place envahie de porteurs de paix Ā». Et le quotidien de Trente : Ā« Quelle belle injection d’espĆ©rance que de voir des milliers d’enfants habillĆ©s avec une casquette et des t-shirts de toutes les couleurs, devenir presqu’un arc-en-ciel vivant et crier Ć  l’unisson Ā« paix Ā». La Rai, ainsi que d’autres tĆ©lĆ©visions et radios rĆ©gionales ont voulu raconter cette espĆ©rance. La fĆŖte Ā« Trente, ville de la paix Ā» conclut le parcours annuel de l’éducation aux valeurs, actualisĆ© dans les Ć©coles de la ville et partagĆ© par une centaine d’enseignants, de diffĆ©rents types d’écoles, dans les rencontres mensuelles de la Ā« Table TuttopaceĀ». L’initiative a commencĆ© il y a 11 ans, avec une classe d’enfants de troisiĆØme primaire (CE2), leur enseignante et le dĆ© de la paix jouĆ© chaque matin pour vivre une de ses 6 faces. Avec ce journal Tuttopace, Ć  travers lequel vĆ©hiculer et raconter Ć  d’autres enfants leurs faits vĆ©cus pour la paix, dessins, poĆ©sies, chansons, et aujourd’hui, insĆ©rĆ© dans le journal de la Commune, arrive dans les maisons de toutes les familles de Trente. Et en plus, le fait de rĆ©aliser ensemble avec le maire de l’époque Alberto Pacher, ce Ā« Parterre de la Paix Ā» avec le dĆ© au centre, afin que les passants puissent Ā« observer et apprendre Ā». Le projet Ā« Trente, une ville pour Ć©duquer Ā» a Ć©galement vu le jour aujourd’hui. Il intĆ©resse les 7 instituts de la ville avec les Ć©coles de la petite enfance, les Ć©coles primaires, secondaires, Ć©coles paritaires, instituts supĆ©rieurs, Ć©coles de la Province auxquelles se relient celles d’autres villes. Les familles suivent elles-mĆŖmes un propre parcours formatif, ensemble avec des enfants et des enseignants. Et avec elles, le territoire, l’administration communale et provinciale ainsi que d’autres institutions et associations. http://vimeo.com/69260155

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FranƧois en Terre Sainte : hommes et femmes de rƩsurrection

20140526-02Ā« Ut unum sint Ā», que tous soient une seule chose : c’est le slogan de FranƧois en Terre Sainte, pour rĆ©pĆ©ter l’engagement Ć  Ā« cheminer ensemble vers l’unitĆ© Ā» des chrĆ©tiens, tout en cherchant aussi Ā« un dialogue authentique avec le JudaĆÆsme, l’Islam, et les autres religions traditionnelles Ā» [De la dĆ©claration commune signĆ©e par le Pape FranƧois et le Patriarche BartholomĆ©e]. Si en effet, le nœud du voyage Ć©tait la rencontre au Saint SĆ©pulcre avec le patriarche grec orthodoxe de Constantinople BartholomĆ©eĀ et les responsables des Ć©glises de JĆ©rusalem, afin de renouveler l’unitĆ© exprimĆ©e par le Pape Paul VI et le patriarche AthĆ©nagoras, il y a de cela 50 ans Ć  JĆ©rusalem, la prĆ©sence du Pape en Terra Sainte a eu sans aucun doute un revers important dans le dialogue entre les religions et un nouvel Ć©lan dans le cheminement vers la paix. Les attentes du rabin David Rosen, directeur international des Affaires interreligieuses de l’AmĆ©ricain Jewish Committee en tĆ©moignent. InterviewĆ© par Paolo Loriga, porte-parole de CittĆ  Nuova, dans sa maison de JĆ©rusalem, dĆ©clare que Ā« la majoritĆ© des juifs et des rabins Ć©valuent cette visite d’une maniĆØre trĆØs positive Ā», et que la prĆ©sence de FranƧois Ā« peut produire un impact profondĆ©ment positif dans la conscience juive et dans la conception des chrĆ©tiens Ā». Rosen est un des 400 signataires –parmi les rabins et les personnalitĆ©s juives – d’un message de bienvenue au Pape, un geste qui n’est pas seulement un geste de courtoisie mais bien un Ā« signe de la Ā« redĆ©couverte de la FraternitĆ© entre juifs et catholiques. Je suis certain – ajoute-t-il – que la visite sera un Ć©vĆØnement merveilleux, une occasion de fĆŖte et de joie Ā». 1401034809Le cri de joie en tĆ©moigne, Ć  la fin de l’invitation du Pape FranƧois Ć  Peres et Abbas : Ā« J’invite le prĆ©sident palestinien Mahmoud Abbas et le prĆ©sident israĆ©lien Simon Peres Ć  Ć©lever ensemble une priĆØre intense, demandant Ć  Dieu, le don de la paix Ā». Le Pape parle Ć  partir de BethlĆ©em, le 25 mai, aprĆØs avoir cĆ©lĆ©brĆ© la messe sur la Place de la Mangeoire ; Ā« J’offre ma maison au Vatican pour accueillir cette rencontre de priĆØre Ā». Ā« Une surprise pour nous tous Ā», dĆ©clare Mgr William Shomali, vicaire pour la Palestine du patriarche catholique latin, grand tisserand de relations, vues les tentatives d’arriver Ć  une priĆØre commune durant la visite mais qui n’avaient pas abouti. Tana Imseeh vient de Ramallah et travaille au ministĆØre de Welfare : Ā« Nous avons entendu un communiquĆ© historique, qui, j’en suis certaine, portera des fruits de paix Ā», dĆ©clare le porte-parole. 20140526-01Le Pape Ć©tait arrivĆ© Ć  BethlĆ©emĀ de la Jordanie , où il a Ć©tĆ© chaleureusement accueilli par le Roi Abdallah II. LĆ , le Pape s’est rendu dans le lieu du baptĆŖme de JĆ©sus, rencontrant 600 personnes, parmi lesquelles des rĆ©fugiĆ©s syriens, jeunes blessĆ©s et handicapĆ©s. Une fois arrivĆ© en Palestine, dĆ©fiant le protocole, il a adressĆ© aux autoritĆ©s palestiniennes le souhait que Ā« les Ć©pĆ©es puissent se transformer en charrues et que cette terre puisse refleurir dans la prospĆ©ritĆ© et la concorde Ā». Avec force, il a soutenu qu’ Ā« il est temps de mettre un terme Ć  cette situation de conflit toujours plus inacceptable Ā», indiquant que Ā« le moment est arrivĆ© pour tous d’avoir le courage de la paix Ā». Sur le parcours vers la Place de la Mangeoire, on passe prĆØs du mur qui divise BethlĆ©em d’IsraĆ«l. Le Pape demande d’approcher la jeep pour s’approcher du mur : il s’y est arrĆŖtĆ© devant, se recueillant en priĆØre pour quelques minutes. Puis il s’est avancĆ© jusqu’à y appuyer la tĆŖte, Ć  partager physiquement la souffrance d’un peuple. Cet arrĆŖt n’était pas prĆ©vu au programme, mais le Pape FranƧois confie : Ā« Il est difficile de construire la paix mais vivre sans la paix c’est un tourment Ā». Site du Vatican : http://w2.vatican.va/content/francesco/it/travels/2014/outside/documents/papa-francesco-terra-santa-2014.html Site officiel de la visite en Terre Sainte : http://popefrancisholyland2014.Ipj.org/ Site officiel de la visite en Jordanie : http://popevisit.jo/

A Sophia, dialogue entre chrƩtiens et bouddhistes

Jordanie: première étape du pèlerinage du pape François

Ā« Le dialogue peut conduire Ć  une action bĆ©nĆ©fique conjointe. C’est la conviction du Roi Abdallah II de Jordanie. Des propos simples mais incisifs, qui reflĆØtent la grande envergure humaine et spirituelle du souverain et de toute la famille HachĆ©mite. Ce roi croit vraiment au dialogue et ne mĆ©nage pas ses efforts pour le mettre en œuvre dans cette partie du globe qui depuis dĆ©sormais des dizaines d’annĆ©es doit relever de nombreux dĆ©fis et où rien n’est gagnĆ© pour ceux qui maintiennent haut le drapeau de la coexistence pacifique et de la tolĆ©rance. 20140524PopeVisiteJordan3L’accueil du pape FranƧois est encore une preuve concrĆØte que le Roi Abdallah II veut crĆ©er des liens ou les renforcer, qu’il est dĆ©terminĆ© Ć  travailler avec tous pour la concorde et la paix. Et il est impressionnant de voir Ć  quel point ce petit Etat, dont les ressortissants sont en grande majoritĆ© musulmans, met tout en œuvre pour que le plus haut dignitaire catholique puisse se sentir chez lui. Dans les rues d’Amman on peut voir depuis plusieurs jours des posters gĆ©ants affichant les visages souriants de FranƧois et Abdallah II en train de se serrer la main. Juste Ć  cĆ“tĆ© on peut lire Ā« maan Ā», ce qui veut dire Ā« ensemble Ā». Le Nonce Apostolique, Mgr Giorgio Lingua, enthousiaste, nous confirmait que l’on sent la famille royale pleine de ferveur et d’attention Ć  l’approche de cet Ć©vĆ©nement. AssurĆ©ment rien d’artificiel dans cette rĆ©ception, mĆŖme s’il est Ć©vident que le pays y gagnera en visibilitĆ© et aussi sur le plan Ć©conomique, il suffit de penser Ć  la promotion du tourisme. Mais c’est le fruit d’une action conduite intelligemment et sans arriĆØre-pensĆ©e. Le Pape FranƧois ne pouvait que commencer son pĆØlerinage en Terre Sainte par cette Ć©tape ! DĆ©jĆ , en 1964, Paul VI avait Ć©tĆ© accueilli par le jeune Roi Hussein, quant au Roi Abdallah II il a reƧu Jean-Paul II en 2000 et Benoit XVI en 2009. Dans cette rĆ©gion du monde où l’instabilitĆ© s’est installĆ©e, la vie est loin d’être facile. Le conflit qui sĆ©vit dans la Syrie voisine secoue les pays limitrophes Ć  bien des Ć©gards. Il suffit de penser aux rĆ©fugiĆ©s syriens sont plus d’un million en Jordanie ou aux milliers d’irakiens qui y ont trouvĆ© refuge et sĆ©curitĆ©. L’accueil de toutes ces populations par un pays qui fait partie de ceux qui souffrent le plus du manque d’eau suffit Ć  dĆ©montrer la gĆ©nĆ©rositĆ© de ses habitants. Sans parler de la difficultĆ© pour les jordaniens Ć  trouver du travail…un problĆØme qui s’aggrave maintenant que population, selon les estimations, a augmentĆ© d’au moins 30% en deux ans.

http://popevisit.jo/

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Depuis plusieurs mois l’église locale prĆ©pare dans les moindres dĆ©tails le programme de ce samedi 24 mai : aprĆØs son arrivĆ©e Ć  l’aĆ©roport, le Pape cĆ©lĆØbrera la messe au Stade de Amman puis se rendra en pĆØlerinage sur les rives du Jourdain, Ć  l’endroit où JĆ©sus a Ć©tĆ© baptisĆ©. C’est lĆ  qu’il rencontrera quelques dizaines de personnes handicapĆ©es, des travailleurs bĆ©nĆ©voles, des rĆ©fugiĆ©s. Dimanche matin il quittera la Jordanie et poursuivra son pĆØlerinage Ć  JĆ©rusalem. A l’aĆ©roport nous avons vu une femme trĆØs Ć¢gĆ©e qui arrivait de Bagdad, ainsi que de nombreux autres chrĆ©tiens en train d’accourir des pays voisins. Cette femme nous a fait grande impression : elle avait de la difficultĆ© Ć  marcher, une santĆ© affaiblie… des conditions physiques suffisantes pour se dispenser de faire un voyage aussi engageant. Mais une trĆØs grande foi Ć©manait de sa personne, comme si elle sentait l’importance d’apporter sa propre vie, son propre peuple, l’avenir de cette rĆ©gion aux pieds du vicaire du Christ, le seul capable de susciter une nouvelle espĆ©rance en un avenir meilleur fondĆ© sur la coexistence pacifique entre tous Ā» Source: Mouvement des Focolari en Jordanie