Mouvement des Focolari
Les rƩfugiƩs syriens et le Pape FranƧois

Les rƩfugiƩs syriens et le Pape FranƧois

Ā« Une femme musulmane racontera l’expĆ©rience des rĆ©fugiĆ©s de la Syrie, Ć  BĆ©thanie Outre le Jourdain. AprĆØs elle, un chrĆ©tien irakien parlera. Oui, car – mĆŖme si plus personne n’en parle – ici en Jordanie il y a encore 500 mille rĆ©fugiĆ©s irakiens. Leur pays est encore un pays dans lequel on continue Ć  mourir, justement comme en Syrie Ā». 20140524WaelSuleimanEn Terre Sainte, qui attend le Pape, il y a un antĆ©cĆ©dent qui rend inopportune l’organisation d’une fĆŖte avec podiums et drapeaux : c’est celui de ceux qui ont Ć©tĆ© dans l’obligation de quitter leur terre Ć  cause de la guerre. Weil Suleiman, directeur de Caritas Jordanie, le raconte : un focolarino laĆÆc de 40 ans qui s’occupe depuis dĆ©sormais trois ans des histoires et des tragĆ©dies de ceux qui fuient la Syrie. Juste ces jours-ci, qui prĆ©cĆØdent l’arrivĆ©e du Pape, le prĆ©sident de Caritas Internationalis est dĆ©jĆ  arrivĆ© d’Amman ainsi que le cardinal Oscar Rodriguez Maradiaga accompagnĆ© du comitĆ© exĆ©cutif de l’organisme qui regroupe les organismes caritatifs des confĆ©rences Ć©piscopales du monde entier. Ils sont occupĆ©s Ć  faire le point sur l’intervention d’urgence en Syrie mais Ć©galement sur les dramatiques blessures qui restent ouvertes. Depuis la fin de 2012 en Jordanie, la Caritas est active avec le camp de rĆ©fugiĆ©s de Mafraq Ć  cĆ“tĆ© duquel s’est Ć©galement accolĆ© celui de Zarqa. 201405ProfughiSiriani2Ā« Combien sont-ils les rĆ©fugiĆ©s syriens en Jordanie ? Le chiffre du gouvernement parle dĆ©sormais de 1.350.000 personnes – nous rĆ©pond Suleiman – Mais vous ne pouvez pas comprendre Ć  fond ce que signifie pour nous jordaniens cette histoire si vous ne tenez pas Ć©galement compte de tout le reste. Car dans mon pays, jadis, des rĆ©fugiĆ©s palestiniens Ć©taient dĆ©jĆ  arrivĆ©s en 1967. Puis il y avait eu le tour des libanais dans les annĆ©es quatre-vingts et des irakiens dans les annĆ©es quatre-vingt-dix. Et le saviez-vous qu’au cours des deux derniĆØres annĆ©es, le nombre d’Egyptiens ayant un visa de travail est passĆ© du simple au double? Oui, il y avait un accord entre nos deux pays si bien que nombreux sont ceux qui ont fui Le Caire Ć  cause des violences et qui sont arrivĆ©s chez nous Ā». C’est pour cela Ć©galement que seront prĆ©sents des pauvres et des handicapĆ©s de Jordanie, dans la dĆ©lĆ©gation d’environ quatre cents personnes qui rencontreront le Pape Ć  BĆ©thanie Outre le Jourdain – site archĆ©ologique où l’on se souvient du baptĆŖme de JĆ©sus. Il est impossible dĆ©sormais de tracer des frontiĆØres entre les diffĆ©rentes souffrances : Ā« On dit : vous les Jordaniens, vous n’avez pas eu la guerre, et c’est vrai- continue encore le directeur de Caritas Jordanie- mais toutes les destructions crƩƩes par les conflits dans les pays alentours ont de lourdes rĆ©percussions ici chez nous. Je pense par exemple aux Ć©coles où aujourd’hui, nous avons cinquante Ć©lĆØves par classe ou aux difficultĆ©s Ć©normes Ć  garantir l’eau ou l’électricitĆ© pour tous. La Jordanie souffre elle aussi. Et nous nous posons la question : quel est le futur de notre pays ? Ā».

20140524PopeVisiteJordan

http://popevisit.jo/

C’est aussi pour cela qu’à BĆ©thanie Outre le Jourdain, nous attendons une parole d’espĆ©rance de la part du Pape. La rencontre avec les pauvres se dĆ©roulera dans une Ć©glise qui est encore en chantier : dans ce site que le royaume de Jordanie a voulu mettre en valeur pour les pĆØlerins chrĆ©tiens en acceptant de construire une nouvelle Ć©glise, latine cette fois, de laquelle fut posĆ©e la premiĆØre pierre par BenoĆ®t XVI en 2009- est arrĆŖtĆ©e Ć  la structure murale essentielle. Mais dĆ©jĆ  au mois de janvier, le patriarche latin de JĆ©rusalem Fouad Twal, a prĆ©sidĆ© ici la liturgie du pĆØlerinage annuel au Jourdain des chrĆ©tiens locaux lors de la fĆŖte du baptĆŖme de JĆ©sus. Un chantier qui deviendra probablement un symbole aussi de la reconstruction humaine que les pauvres et les rĆ©fugiĆ©s cherchent aujourd’hui dans cette trĆØs dure pĆ©riphĆ©rie du monde. Ā« Beaucoup parmi les chrĆ©tiens de Syrie que nous accueillons ici nous demandent : Ā« Mais Dieu, existe-t-il encore ? Ā»- nous raconte Suleiman – . C’est une question dans laquelle se trouve tout leur dĆ©sespoir. Et Ć©galement aussi notre difficultĆ© Ć  donner une rĆ©ponse Ā». Sources : Vatican Insider Regarde aussi : Servizio sulla Caritas- Giordania

AthƩnagoras, Paul VI et Chiara Lubich

http://vimeo.com/95726095 JĆ©rusalem, 24 mai: la rencontre avec le Pape FranƧois et le Patriarche BartholomĆ©e rappelle l’accolade historique, 50 ans auparavant, entre PaulĀ VI et le Patriarche œcumĆ©nique de Constantinople AthĆ©nagorasĀ Ier, dĆ©but d’une nouvelle histoire aprĆØs des siĆØcles d’éloignement. Nous retraƧons cette page de dialogue œcumĆ©nique avec des images inĆ©dites.


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Balkans, solidaritĆ©s au cœur de la catastrophe

AprĆØs les inondations qui ont frappĆ© la Croatie, la Serbie et la Bosnie-HerzĆ©govine, le pire de la catastrophe est probablement passĆ©. Pour l’instant on compte une cinquantaine de victimes, mais il s’agit d’un bilan provisoireĀ ; la situation reste particuliĆØrement critique dans les rĆ©gions arrosĆ©es par la Sava – y compris Ć  Belgrade – où Ā 25000 personnes sur Ā 400000 habitants ont dĆ» ĆŖtre Ć©vacuĆ©es. Les premiĆØres aides de l’étranger commencent Ć  arriver; mais la solidaritĆ© est plus forte que jamais entre les populations des rĆ©gions sinistrĆ©es. Zeljka de Slavonski Brod – une des villes situĆ©es au bord de la Sava – nous Ć©critĀ : « Les rĆ©seaux sociaux ne cessent de nous encourager et de nous soutenir et les personnes se proposent de s’aider les unes les autres. Ceux qui ne peuvent rien faire prientĀ ; les autres portent Ć  boire et Ć  manger Ć  ceux qui remplissent des sacs de sables pour faire des diguesĀ Ā» Il y a des milliers de volontaires qui jour et nuit les construisent et recueillent des aides pour ceux qui ont tout perdu et se trouvent dans des centres d’hĆ©bergement. Dans toute la Croatie de nombreuses instancesĀ  – le Secours Catholique, les entreprises, les paroisses, les mouvements – se sont mobilisĆ©sĀ : ceux qui transportent des aides ne paient pas l’autoroute, Ā les appels tĆ©lĆ©phoniques et internet sont gratuits dans les rĆ©gions touchĆ©es. Quelques membres du mouvement des focolari se sont offerts pour aller porter secours dans le Ā sud du paysĀ : « Il y aura encore davantage besoin d’aides concrĆØtes lorsqu’il faudra rĆ©parer les maisons – expliquent-ils – mais hĆ©las beaucoup d’entre elles ne sont plus habitables »  Les initiatives individuelles ne manquent pas non plusĀ : le patron d’un bar a mis son local Ć  disposition pour recueillir les aides et a donnĆ© son salaire d’une journĆ©e en associant ses clients aux actions engagĆ©es. La Bosnie, l’HerzĆ©govine et la Serbie ont Ć©tĆ© encore plus frappĆ©es, au point que la Croatie, confrontĆ©e Ć  la mĆŖme difficultĆ©, a tout de suiteĀ  rassemblĆ© et envoyĆ© des aides. La ville serbe la plus touchĆ©e est ObrĆ©novac, ses 20000 habitants ont tous dĆ» ĆŖtre Ć©vacuĆ©s. « Les risques sont toujours prĆ©sents – nous Ć©crivent les communautĆ©s locales des focolari – surtout en raison de la menace de glissements de terrain. A cela s’ajoute laĀ  destruction de la production agricole qui va entraĆ®ner, au cours des prochains jours, un manque de nourritureĀ Ā» Heureusement qu’ici aussi un grand nombre de volontaires Ā se sont tout de suite mobilisĆ©s et que des aides arrivent de la Russie, de l’Union EuropĆ©enne et des pays voisins. «  Cette solidaritĆ© fait vraiment impression – poursuivent-ils –Ā  L’Eglise catholique aussi, minoritaire dans le pays, s’est engagĆ©e Ć  travers la Caritas (Secours Catholique) en recueillant des aides et en distribuant, Ć  travers les services de l’Etat, pour 30000 euros de vivres aux personnes les plus dĆ©munies. Ici personne ne regarde si tu es orthodoxe, catholique ou d’une autre religionĀ Ā» Quelques paroisses ont mis Ć  disposition leurs propres locaux, c’est le cas Ć  Sid où les rĆ©fugiĆ©s – des orthodoxes pour la plupart –Ā  sont accueillis Ć  l’évĆŖchĆ©, une maison spacieuse, Ā tandis que les paroissiens leur prĆ©parent Ć  manger. Le dimanche 25 mai, dans les cinq diocĆØses de Serbie, le produit de la quĆŖte des messes a Ć©tĆ© envoyĆ© pour aider les rĆ©gions les plus touchĆ©es. Ā  Ā Ā  Pour aider les populations frappĆ©es par les inondations, on peut effectuer un versement sur le compte-courant de L’AMU, avec la mention: Ā  EMERGENZA BALKANI (1) Ā  Associazione Azione per un Mondo Unito – Onlus Conto corrente presso Banca Popolare Etica, filiale di Roma Codice IBAN: IT16G0501803200000000120434 Codice SWIFT/BIC CCRTIT2184D (1)ETAT D’URGENCE, BALKANS

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Tokyo, symposium entre jeunes bouddhistes et chrƩtiens

Focolari et Rissho Kosei Kai: un pont qui continue Ć  tenir, heureusement, construit il y a des annĆ©es par leurs fondateurs respectifs, Chiara Lubich et Nikkyo Niwano. En effet, depuis le dĆ©but des annĆ©es 80, ils ont lancĆ©, Ć  partir d’une simple amitiĆ© personnelle, un chemin d’initiatives communes entre les deux mouvements religieux: les Focolari, chrĆ©tien, et la Risho Kosei Kai (RKK), bouddhiste.

Les 3 et 4 mai derniers, une dĆ©lĆ©gation de sept jeunes du Mouvement des Focolari provenant du monde entier a ainsi participĆ©, Ć  Tokyo, au Symposium des jeunes bouddhistes et chrĆ©tiens organisĆ© par les deux Mouvements, sur le thĆØme “Conservons notre foi dans la vie quotidienne et transmettons-en la joie”.

Un voyage – du 30 avril au 8 mai – qui n’avait pas pour unique but d’assister Ć  une confĆ©rence: “Nous avons prĆ©parĆ© le programme avec la RKK et les Focolari du Japon, qui nous ont ensuite hĆ©bergĆ© – expliquent les participants – et nous avons vĆ©cu la prĆ©paration et le voyage mĆŖme comme une occasion pour connaĆ®tre plus en profondeur l’histoire de l’amitiĆ© avec la RKK et la consolider. Un petit pas dans le dialogue avec nos amis bouddhistes, mais important dans le plus grand domaine du dialogue interreligieux.”

Des moments d’échange ont eu lieu dans le cadre du Symposium: le 2 mai, la dĆ©lĆ©gation internationale des jeunes a passĆ© une journĆ©e avec les Ć©tudiants du SĆ©minaire de Gakurin et rencontrĆ© le doyen de l’école, alors que le 6 mai, c’était au tour de la communautĆ© des Focolari de Tokyo, dont font aussi partie quelques bouddhistes, avec des moments de dialogue et d’expĆ©riences.

ConnaĆ®tre un pays signifie aussi s’approcher de son histoire et de sa culture: ainsi, le 5 mai, le groupe a visitĆ© la capitale, et le 7, le sanctuaire d’Enoshima Hase-dera. Concernant le Symposium, les participants ont parcouru l’histoire de l’amitiĆ© entre la RKK – qui compte six millions d’adhĆ©rents, c’est le deuxiĆØme mouvement bouddhiste en nombre d’adhĆ©rents – et les Focolari, prĆ©sentĆ©s chacun Ć  leur tour par les deux parties. Les interventions sur le thĆØme choisi pour l’Ć©change se sont succĆ©dĆ©, accompagnĆ©es par les expĆ©riences des jeunes des Focolari et de la RKK, ainsi que diffĆ©rents moments de dialogue et des ateliers.

Le second jour du Symposium, les jeunes ont apportĆ© leurs salutations Ć  l’actuel prĆ©sident de la RKK, Nichiko Niwano, qui est intervenu avec sa femme pour le memorial day (la commĆ©moration de la mort du fondateur, cĆ©lĆ©brĆ©e le 4 de chaque mois).

Nombreux ont Ć©tĆ© les tĆ©moignages laissĆ©s par les jeunes des deux Mouvements Ć  la fin du Symposium: “Une nouvelle collaboration est nĆ©e: nous voulons aller de l’avant ensemble – a affirmĆ© une jeune japonaise. C’est un jour historique et, dans dix ans, je serai fiĆØre de dire: moi aussi j’y Ć©tais!” “Nous avons trouvĆ© une famille”, ont conclu d’autres. “Nous sommes rentrĆ©s avec, dans le cœur, une grande gratitude envers Chiara et une grande passion pour le dialogue interreligieux – ont dĆ©clarĆ© les jeunes des Focolari de retour dans leurs pays respectifs. Nous avons redĆ©couvert que c’est une route trĆØs importante dans notre course vers le Monde Uni.”

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IndonƩsie: jeunes religieux et religieuses

ā€œLa spiritualitĆ© de l’unitĆ© m’aide Ć  me connaĆ®tre davantage et Ć  m’enraciner dans ma vocation de franciscain conventuel […]. Je fais partie d’un ordre qui met en valeur la fraternitĆ©, aujourd’hui je l’ai vue rĆ©alisĆ©e ici Ā» Ā« La journĆ©e d’aujourd’hui m’a rappelĆ© mon engagement Ć  vivre pour la fraternitĆ© au sein de ma communautĆ©. J’habite dans une maison d’étudiants où chacun est souvent absorbĆ© par ses Ć©tudes et nous oublions combien elle est importante ! Ā» Ce sont les rĆ©flexions de deux religieux Ć  la fin de la rencontre du 3 mai dernier, organisĆ©e par le Mouvement des Focolari pour de jeunes religieux et religieuses de diverses congrĆ©gations Ć  Yogyakarta (IndonĆ©sie), une ville où les focolarini se sont rĆ©cemment transfĆ©rĆ©s : ils ont rĆ©cemment quittĆ© Singapour pour se mettre au service de la communautĆ© indonĆ©sienne, plus nombreuse et moins aisĆ©e.Ā 

Le thĆØme principal ā€œrĆ“le du charisme dans la vie consacrĆ©e en vue d’une Eglise plus belle et d’un monde plus uni Ā», a Ć©tĆ© introduit par le PĆØre Piero Trabucco de l’ordre de la Consolata, venu spĆ©cialement de Rome, envoyĆ© par le Centre des Religieux reliĆ©s aux focolari. Il a Ć©tĆ© suivi d’un riche Ć©change d’expĆ©riences et de questions qui ont permis de bien faire comprendre le lien spirituel qui s’est instaurĆ© trĆØs tĆ“t entre les religieux et les Focolari. Rappelons au passage que la grande diffusion de l’esprit d’unitĆ© propre au charisme de Chiara Lubich est dĆ» en grande partie Ć  l’action de religieux et religieuses qui, l’ayant eux-mĆŖmes rencontrĆ© en Italie, l’ont ensuite fait connaĆ®tre dans les nombreux pays où ils Ć©taient envoyĆ©s.

Les impressions positives et souvent enthousiastes des 80 participants de 18 congrĆ©gations diffĆ©rentes ont essentiellement soulignĆ© la volontĆ© de revenir Ć  la source de son propre charisme, tel qu’il existe dans la pensĆ©e du fondateur. D’où l’engagement Ć  le vivre, chacun au sein de sa propre communautĆ©, avec un plus grand esprit de fraternitĆ© et d’unitĆ©.

Sary John, jĆ©suite, se dit touchĆ© par l’idĆ©e ā€œd’aimer en premierā€ et souligne la richesse de l’expĆ©rience vĆ©cue au cours de la journĆ©e avec des religieux de diverses congrĆ©gations.

Sœur Valentina donne ce tĆ©moignage: Ā« Cette rencontre m’a poussĆ©e Ć  ā€œsortirā€ de ma congrĆ©gation pour en connaĆ®tre d’autres et apprendre Ć  les aimer comme la mienne Ā» Et sœur Novianti : Ā« L’exemple de Chiara Lubich, prophĆØte de paix et d’amour au milieu du monde, m’a beaucoup touchĆ©e Ā» Sœur Pasifica (OSF), Ć©crit:ā€ Le Focolare rĆ©pond aux dĆ©fis que rencontre la vie consacrĆ©e aujourd’hui. Cette rencontre m’a beaucoup apportĆ© parce qu’elle a ravivĆ© en moi la foi et l’amour pour le charisme de ma congrĆ©gation Ā»

On peut lire encore: ā€œUne trĆØs belle rencontre, surtout lorsqu’on a mis l’accent sur la nĆ©cessitĆ© de revenir aux racines de la spiritualitĆ© de notre propre fondateur. Cela me pousse Ć  m’approprier sa pensĆ©e et ses sentiments Ā» Ā« Je me suis rendue compte que jusqu’ici je ne vivais pas pleinement l’amour et je souhaite que cette rencontre me permette de commencer Ć  partager cet amour avec les autres Ā» Dans le sillage de cette journĆ©e vĆ©cue sous le signe de la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, beaucoup souhaitent de nouvelles occasions pour grandir ensemble sur ce chemin de communion et de fraternitĆ© entre charismes diffĆ©rents.

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NigƩria, redonner espoir

« Finalement nous rĆ©ussissons Ć  vous faire signe, avant tout pour vous remercier tous de vos priĆØres qui nous soutiennent en ce moment critique pour notre pays… » C’est par ces mots que dĆ©bute la lettre de Friederike et George, de la communautĆ© des focolari au NigĆ©ria. Elle nous est parvenueĀ  quelques jours aprĆØs la prĆ©cipitation des Ć©vĆ©nements survenus dans leur Pays.

 « Les deux bombes qui ont explosĆ© Ć  Abuja – dans un endroit trĆØs frĆ©quentĆ© par lequel plusieurs d’entre nous doivent passer chaque jour – et l’enlĆØvement des lycĆ©ennes Ć  Borno, ont dĆ©clenchĆ© une vague de douleur et de dĆ©sespoir chez le peuple nigĆ©rian. Les rĆ©actions de la population sont diversesĀ : peur, rĆ©signation, colĆØre, vengeance… »

Mais le tĆ©moignage de nos deux amis parle de paix: ā€œNous compatissons Ć  la douleur des familles des nombreuses victimes. Nous cherchons Ć  vivre bien enracinĆ©s dans le moment prĆ©sent, conscients que la fraternitĆ© vĆ©cue avec tous est le chemin qui conduit Ć  la PaixĀ Ā»

ā€œC’est une coĆÆncidence providentielle qui a fait que la SemaineĀ  Monde Uni (1er-11 mai) a dĆ©butĆ© au milieu de cette criseĀ Ā» Chaque annĆ©e, Ć  cette Ć©poque, les Jeunes pour un Monde Uni se rendent prĆ©sents Ć  la sociĆ©tĆ© Ć  travers des manifestations publiquesĀ  pour sensibiliser le plus grand nombre de personnes Ć  la paix et Ć  la solidaritĆ©. Cette annĆ©e ils ont prĆ©sentĆ© la Carte mondiale de la FraternitĆ©.

Et au NigĆ©ria? « Avec les jeunes –Ā  poursuivent Friederike et George – et les membres du mouvement des focolari, nous avions prĆ©vu diverses activitĆ©s, aussi bien Ć  Onitsha qu’à Abuja et Jos. Mais le lendemain de l’explosion de la deuxiĆØme bombe, nous nous sommes retrouvĆ©s avec les membres de la communautĆ© d’Abuja en nous demandant s’il fallait poursuivre la prĆ©paration de la Semaine Monde Uni. A l’unanimitĆ© nous avons pensĆ© qu’il fallait, plus que jamais, vivre pour la paix et apporter l’espĆ©ranceĀ !Ā Ā»

Aussi le 4 mai, au Millenium Park d’Abuja, nous Ć©tions 80, musulmans et chrĆ©tiens, pour vivre une journĆ©e intitulĆ©e « Accueil et Fraternité » A midi uneĀ  pause pour le Time OutĀ : un moment de priĆØre pour la paix.

A Onitsha, au cours de la mĆŖme semaine, les jeunes ont passĆ© une journĆ©e au service d’un orphelinat, puis une autre sur le marchĆ© où ils ont travaillĆ© Ć  assainir l’environnement et fait une brĆØve animation pour inviter toutes les personnes Ć  la journĆ©e de conclusion.

« Avec les focolari – Ć©crivent-ils encore – nous nous engageons avec une foi renouvelĆ©e dans la priĆØre du Time Out pour la paix; nous nous sommes organisĆ©s pour envoyer Ć  toutes nos connaissances, Ć  11h55, un rappel via SMS. De plus, chaque semaine nous diffusons, toujours par SMS, Ć  des milliers de personnes (Ć  partir des numĆ©ros de tĆ©lĆ©phone des diffĆ©rentes rĆ©gions du pays) une phrase qui invite Ć  vivre pour la paix. Une faƧon de contribuer Ć  faire Ć©merger au sein de l’opinion publique une culture du respect de l’autreĀ Ā»

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Igino Giordani et l’Europe

Igino Giordani Ā«anticipait rĆ©ellement d’au moins un quart de siĆØcle, certains aspects du processus communautaire mis en route aprĆØs la deuxiĆØme guerre mondialeĀ : il voyait la rĆ©elle interdĆ©pendance des Ć©conomies des Ć©tats europĆ©ens, vainqueurs et vaincus, et les risques communs de se rĆ©duire, comme dĆ©biteurs des USA, « au protectorat de L’AmĆ©rique (USA Dominion)Ā Ā». Il discernait un mouvement croissant de solidaritĆ© sociale et d’europĆ©anisation de la culture, exhortĆ© justement par les sanglantes expĆ©riences de la guerre. Afin de s’éloigner du « bord du suicide collectifĀ Ā» et de se sauver d’un nouveau carnage imminent, et pour Ć©viter la « dĆ©cadenceĀ Ā» il indiquait aux peuples du vieux continent un devoir historique incontournableĀ : le dĆ©passement des nationalismes en une FĆ©dĆ©ration des Etats Unis d’Europe. Il retenait cependant comme condition indispensable, le passage de tous les Ć©tats Ć  la dĆ©mocratieĀ ; il le voyait ainsi un objectif que les « diplomaties ne savent pas obtenirĀ Ā». C’est ainsi qu’il invoquait une « force spirituelleĀ Ā» qui puisse servir d’« élĆ©ment d’unificationĀ Ā» […]Ā Ā». « La claire distinction – mais non sĆ©paration – entre religion et politique, Ć©tait alors dĆ©jĆ  un point fixe de sa conception sur la laĆÆcitĆ© de l’Etat. Dans le profond respect d’une telle distinction, il exposait son « utopieĀ Ā» europĆ©enne ayant des bases spirituelles, « utopieĀ Ā» qui se prĆ©sente aujourd’hui comme une ligne beaucoup moins irrĆ©elle, en apparaissant finalement – si elle est bien dimensionnĆ©e –Ā  comme une vraie intuition. L’historien ne peut exagĆ©rer et parler de prophĆ©tismesĀ ; mais il ne peut ignorer les prĆ©monitions dĆ©jĆ  dites de Giordani de ce 1925 sur les risques, les prospectives et les problĆØmes de la future Europe; ni non plus sous Ć©valuer sa certitude d’une fonction europĆ©enne du christianisme et, particuliĆØrement du rĆ“le unificateur des valeurs morales et culturelles,Ā  facteurs indispensables afin que sous les intĆ©rĆŖts Ć©conomiques communs et des formes institutionnelles nĆ©cessaires, se rejoigne une harmonie de substance entre les diffĆ©rentes identitĆ©s des peuples pour la naissance d’une « conscienceĀ Ā» europĆ©enneĀ Ā». Tommaso Sorgi, Igino Giordani. Storia dell’uomo che divenne Foco (L’histoire de l’homme qui devint Foco), CittĆ  Nuova Ed., Roma 2014, pp.109, 111. Ā 

Les couleurs du silence

http://vimeo.com/95298225

ƀ Trente, ville tranquille du nord de l’Italie, le phĆ©nomĆØne du racisme se ravive de faƧon inattendue, jusqu’à arriver Ć  des Ć©pisodes d’intolĆ©rance extrĆŖme. Dans ce dĆ©cor est mise en Ć©vidence la vie d’une famille, d’une communautĆ© et de quelques jeunes qui se retrouvent engagĆ©s, malgrĆ© eux, dans une rĆ©alitĆ© plus grande qu’eux. La tolĆ©rance, l’accueil, l’écoute rĆ©ciproque et la recherche d’une amitiĆ© vraie sont des ingrĆ©dients utiles pour dĆ©faire le nœud de la discorde, de la haine et la peur de la diffĆ©rence.

Les rƩfugiƩs syriens et le Pape FranƧois

Turquie: unis dans la douleur

Ā© Foto: AFP

“Pour notre petite communautĆ© bigarrĆ©e– nous Ć©crivent-ils – composĆ©e de chrĆ©tiens de diffĆ©rentes Ɖglises et de musulmans, il est temps de prier, d’être solidaires, de partager la souffrance de nos frĆØres et sœurs. Et de confier Ć  Dieu, avec foi, le futur de notre pays, encore. Aussi le Pape FranƧois a priĆ© ā€˜pour la mine en Turquie, et pour ceux qui sont pris au piĆØge dans les galeries’. La communication a Ć©tĆ© transmise dans le pays, avec une reconnaissance profonde.”

Jusqu’ici, 282 victimes ont Ć©tĆ© officiellement recensĆ©es, mais le nombre pourrait encore augmenter (et est peut-ĆŖtre beaucoup plus Ć©levĆ©). L’explosion s’est produite il y a trois jours, lors du changement d’équipe, ce qui a malheureusement doublĆ© le nombre d’hommes restĆ©s dans les profondeurs de la mine de charbon de Soma, Ć  120Ā km de Smirne, Au moins 80 mineurs sont blessĆ©s, alors que plusieurs dizaines manquent Ć  l’appel. Le gouvernement a dĆ©crĆ©tĆ© trois jours de deuil national, pour ce qui est la pire tragĆ©die industrielle survenue en Turquie.

Les images qui proviennent du lieu de la catastrophe touchent, en particulier la dignitĆ© de ces personnes, dont les hommes et les jeunes, parfois trĆØs jeunes, sont habituĆ©es au travail trĆØs dur. Un mineur, venant de sortir du tunnel, est aidĆ© pour monter sur la civiĆØre de l’ambulance: “Est-ce que je dois enlever mes bottes?”, demande-t-il, craignant de salir le drap blanc.

Le pays proteste: ces accidents de travail sont trop frĆ©quents et, cette fois encore, les donnĆ©es, les circonstances et les implications de ce qui est arrivĆ© semblent ĆŖtre plutĆ“t confuses, alors que le gouvernement n’arrive pas Ć  donner l’image d’une rĆ©elle prĆ©occupation et proximitĆ© envers le peuple. Le nombre de morts sur le lieu de travail en Turquie a un triste record: selon les syndicats, 5000 personnes sont mortes en 2013, dont 19% dans les mines. La Turquie est le premier pays europĆ©en en termes d’accident sur le lieu de travail et le troisiĆØme au niveau mondial.

Cette catastrophe survient en outre dans un moment extrĆŖmement dĆ©licat de la vie sociale et politique en Turquie, aprĆØs que les derniĆØres Ć©lections administratives ont vu de nouveau le parti d’Erdogan sortir en tĆŖte et le pays se prĆ©pare pour les prĆ©sidentielles du mois d’aoĆ»t. La tension de l’époque, Place Taksim en juin dernier, est latente et les protestations explosent de nouveau. Les syndicats ont dĆ©clarĆ© un jour de grĆØve gĆ©nĆ©rale, chose rare dans ce pays, où la dĆ©fense des droits des travailleurs a beaucoup de chemin Ć  parcourir.

“L’évĆŖque de l’Église latine catholique d’Istanbul – concluent-ils – a exprimĆ©, par un message aux autoritĆ©s, sa participation Ć  la douleur de la nation et sa proximitĆ© envers les familles des victimes.”

Source: Mouvement des Focolari