Mouvement des Focolari
Migration et mƩmoire

Migration et mƩmoire

LeĀ  ComitĆ© HumanitĆ© Nouvelle, expression sociale du mouvement des Focolari, depuis trente ans œuvre aussi dans le centre historique de GĆØnes en faveur des personnes les plus marginalisĆ©es. Il a dĆ©veloppĆ© une sĆ©rie d’initiatives liĆ©es au sujet de la migration.Ā  Avec le parrainage de diverses institutions et associations de la rĆ©gion ligurienne un rĆ©seau de relations toujours plus Ć©troit s’est formĆ©,Ā  qui a enrichi le tissu de liens dans la ville. Le lieuĀ  choisi a Ć©tĆ© Galata MusĆ©e de la Mer, où, en ajoutant les nombreux tĆ©moignages de la vie marine, ont Ć©tĆ© reconstituĆ©s des scĆØnes historiques de la migration italienneĀ : des paquebots remplis de passagers d’il y a quelques annĆ©es aux quartiers de la Boca Ć  Buenos Aires ou Ellis Island aux Etats Unis.

VoilĆ  ce qui a tenu lieu de corniche Ć  l’exposition, au dĆ©but de 2014, dont le titreĀ : « En profondeurĀ : voyage entre mĆ©moire et migrationĀ Ā», focalisĆ© sur le thĆØme des migrations intĆ©rieures, c’est-Ć -dire sur l’état d’âme qui coĆÆncide avec le nomadisme culturel de l’art contemporain. Des artistes de diffĆ©rentes provenances y ont exposĆ© comme Ignacio Llamas d’Espagne ou Claire Morard de France, mais aussi Piero Gilardi, un des premiers artistes pop italiens, cĆ©lĆØbre au niveau international.

Le sujet de la migration a Ć©tĆ© un lieu de convergence pour le dialogue multiculturel, interreligieux, œcumĆ©nique, de rencontre et d’étroite collaboration entre quelques mouvements catholiques dĆ©jĆ  engagĆ©s auparavant dans les manifestations liĆ©es Ć  « Ensemble pour l’EuropeĀ Ā» (Cursillos, Sant’Egidio, Equipes Notre Dame, Rencontres Conjugales et Renouveau de l’Esprit),Ā  les migrants eux-mĆŖmes y ont participĆ© directement comme acteurs.Ā  Le mouvement Familles Nouvelles a ensuite prĆ©sentĆ© les sujets du soutien Ć  distance et de l’intĆ©gration scolaire, qui fait participer 200 Ć©tudiants des Ć©coles supĆ©rieures de Ligurie. Un millier de personnesĀ  y a participĆ©, y compris un laboratoire d’écriture crĆ©ative et le concert-Finissage, bien prĆ©parĆ© par la classe de Jazz du Conservatoire Paganini de GĆØnes. Ils ont ainsi donnĆ© la possibilitĆ© de se rencontrer Ć  uneĀ  vingtaine d’artistes ce qui a donnĆ© vie Ć  trois jours de dialogue,Ā  dans un nouvel Ć©lan et de nouvelles Ć©nergies pour continuer sur la route de la communion artistique.

<img class="alignright size-full wp-image-105791" style="margin-left: 10px;" title="Desert Refugees" src="https://www.focolare.org/wp-content/uploads/2014/05/20140515-02.jpg" alt="" width="319" height="224" /

Dignité et valeur de la personne ont caractérisé le débat tout en laissant la place à des expériences touchantes  comme celle de Chaia, jeune Saharawi qui a raconté son expérience douloureuse et celle de jeune maghrébin qui, après avoir traversé le désert, a débarqué à Lampedusa mais qui maintenant se trouve intégré dans le milieu genevois.

Il y eut des moments de dialogue significatifs qui ont eu des intervenants de valeur dans le monde religieux et associatif, tel le prĆ©sident des Migrants, le pasteur de l’Eglise EvangĆ©lique d’AmĆ©rique du Sud, l’Imam de la communautĆ© musulmane et l’abbĆ© d’un temple bouddhiste. Voici un commentaire qui semble exprimer la rĆ©alitĆ© vĆ©cue par la plupartĀ : « Il me semblait que cet endroit avait acquis une sacralitĆ© et devenait un temple, une pagode, une salle, une mosquĆ©e, parce que l’on accomplissait une unique priĆØre envers l’unique Dieu de tous les hommes, et ce n’était pas une question de sentiments uniquement, mais d’intelligence et de cœur qui devenaient unĀ Ā».

Ā 

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En Serbie, vers les pƩriphƩries

Le Sud-Est europĆ©en, une mosaĆÆque de peuples. En Serbie, pays majoritairement orthodoxe, il reste des villages catholiques, surtout Ć  proximitĆ© de la frontiĆØre avec la Hongrie, où vivent des serbes et des populations d’origine magyare, mais aussi des minoritĆ©s tziganes et ruthĆØnes.

Don Nagy Jozsef a connu la spiritualitĆ© de l’unitĆ© en 1978. Lorsqu’on lui a confiĆ© les paroisses de Szenta et de Gornji Breg (prĆØs de la frontiĆØre avec laĀ  Hongrie) il a commencĆ© son ministĆØre en cherchant Ć  vivre l’Evangile et Ć  aider les autres Ć  faire de mĆŖme.

Son tĆ©moignage: ā€œAprĆØs l’écroulement du communisme et durant la guerre dans les Balkans, toutes les usines ont fermĆ© Ć  cause du chĆ“mage et de la crise Ć©conomique. La population s’est trouvĆ©e dans des conditions de vie de plus en plus prĆ©caires. Un grand nombre d’enfants, mal nourris, s’évanouissait en classe: ils ne mangeaient pas depuis deux ou trois jours! Au dĆ©but les enseignants leur apportaient quelque chose, mais lorsqu’eux-mĆŖmes n’ont plus eu de quoi manger, la commune s’est adressĆ©e Ć  moi. C’est ainsi que la Caritas s’est dĆ©veloppĆ©e. On a commencĆ© par distribuer un repas chaud pour 50 enfants, puis deux. Par la suite se sont ajoutĆ©s des adultes.

Depuis 20 ans une cuisine populaire est en place et offre un repas chaud, du lundi au vendredi, Ć  520 personnes. Nous le distribuons dans trois Ć©coles pour les enfants qui sont dans le besoin, dans un centre qui accueille les Ā personnes Ć¢gĆ©es en journĆ©e et aussi Ć  des personnes seules ou malades. Cette cuisine fonctionne uniquement grĆ¢ce Ć  la providence. Dieu intervient Ć  travers la gĆ©nĆ©rositĆ© de nombreuses personnes. Les difficultĆ©s ne manquent pas. A plusieurs reprises on a failli la fermer, mais le visage de JĆ©su, Ā qui crie son abandon Ć  travers ces personnes, nous donne toujours le courage de continuer, en croyant dans l’Amour de Dieu.

Les personnes engagĆ©es dans cette expĆ©rience Ć©vangĆ©lique avancent de plus en plus. Elles Ć©changent leurs expĆ©riences, partagent joies et difficultĆ©s. Joseph Varga, diacre mariĆ© permanent et pĆØre de quatre enfants, raconte: ā€œNotre groupe assure de nombreux services auprĆØs des deux paroisses avec un esprit d’unitĆ© que nous expĆ©rimentons tout particuliĆØrememnt lorsque nous rĆ©ussissons Ć  prendre des dĆ©cisions Ć  l’unanimitĆ©. Certains d’entre nous sont au conseil pastoral, font le catĆ©chisme ou travaillent dans le bureauĀ  paroissial. D’autres s’occupent de l’église, du cimetiĆØre, des œuvres caritatives. L’un est chauffeur, l’autreĀ  chargĆ© d’approvisionner la cuisine populaire, sans parler de tous ceux qui aident Ć  la distribution des repasā€

Ā Eva est infirmiĆØre, responsable du service Ć  domicile auprĆØs d’une centaine de personnes Ć¢gĆ©es ou maladesĀ : « Je cherche Ć  organiser le travail – dit-elle – en privilĆ©giant les liens tant avec mes collĆØgues qu’avec les patients. La Parole de vie m’aide beaucoup. Les personnes Ć  visiter sont nombreuses et le temps toujours bref. Souvent je suis tentĆ©e de faire les choses en vitesse. Mais je dĆ©couvre l’importance, pour ces personnes, d’être Ć©coutĆ©es, consolĆ©es. J’ai aussi conscience d’avoir Ć  mes cĆ“tĆ©s une communautĆ© qui me soutient et m’encourageĀ Ā»

Don Nagy conclut en disant: ā€œToutes ces expĆ©riences nous fontĀ  ressentir la force que possĆØde la communautĆ© paroissiale dans la mesure où nous tendons constamment Ć  nous renouveler et Ć  la renouveler en vivant l’amour rĆ©ciproque. Nous constatons que lorsque JĆ©sus est pĆ©sent, c’est de Lui que jaillit sa lumiĆØre qui Ć©claire nos pĆ©riphĆ©riesĀ Ā»

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Portugal. Embrasser le monde

CitĆ© Pilote Arco Iris. Le jour du lancement de la Semaine pour un Monde Uni, les jeunes, garƧons et filles, en provenance de tout le Portugal, ont Ć©tĆ© accueillis par la fanfare du village et par une vingtaine de groupes qui ont animĆ© l’aprĆØs-midi en proposant diverses activitĆ©sĀ : judo, musique – de nombreuses chansons avaient Ć©tĆ© composĆ©es pour la circonstance – chorĆ©graphies…  les joueurs de gamelan, instrument typique de l’ IndonĆ©sie, et 90 danseurs venus du Cap Vert ont contribuĆ© Ć  la dimension internationale de cette journĆ©e. La presse, la radio et Ā deux chaĆ®nes de tĆ©lĆ©vision ont couvert l’évĆ©nement. Les autoritĆ©s civiles aussi y ont Ć©tĆ© sensibles: le prĆ©sident et le vice-prĆ©sident de la RĆ©gion Ć©taient prĆ©sents, ainsi que le maire de la ville. De nombreux prĆŖtres ont accompagnĆ© des groupes de jeunes de leurs paroisses. Parmi eux le responsable de la pastorale des jeunes du diocĆØse de Lisbonne. Les focolari n’ont pas Ć©tĆ© les seuls acteurs de cette journĆ©e: plus de 20 groupes et associations ont contribuĆ© Ć  l’Expo de la fraternitĆ©, une faƧon trĆØs vivante de concrĆ©tiser Ā United World ProjectĀ  (Projet Monde Uni): les participants Ć©taient appelĆ©s Ć  partager leur expĆ©rience sur le sujet. Un parlementaire, un musicien, un acteur, un chercheur et un Ā maire ont mis leurs compĆ©tences au service de tous. Cinq points au programme de la journĆ©e pour approfondir le thĆØme de la fraternitĆ© Ć  l’aide de tĆ©moignages, Ā musiques et Ā chorĆ©graphies: ā€œQu’est-ce que c’est?ā€, « PourquoiĀ ?Ā Ā», « CommentĀ ?Ā Ā», « ToujoursĀ ?Ā Ā», « En rĆ©seauĀ Ā», montrant ainsi que cette culture nouvelle Ā concerne tous les domaines, aussi bien l’art que l’économie. Notons Ć  ce propos l’interview trĆØs Ć©clairante faite Ć  l’économiste Luigino Bruni. Les workshops (ateliers) qui ont suivi ont invitĆ© les jeunes Ć  s’engager de maniĆØre plus active au sein de la sociĆ©tĆ© en vue de construire un monde plus solidaire, comme en tĆ©moignent les impressions laissĆ©es par quelques uns d’entre eux: ā€œChanger le monde dĆ©pend de nous: c’est la certitude la plus forte que j’emporte. Merci de nous avoir donnĆ© votre expĆ©rience, parce que si nous avons la clĆ© pour affronter les difficultĆ©s, Ā le Monde Uni devient alors vraiment possibleĀ Ā» « Cette rencontre a Ć©tĆ© ma premiĆØre expĆ©rience avec les Jeunes PourĀ  un Monde Uni. Je suis trĆØs attirĆ©e par cet esprit de partage, d’aide rĆ©ciproque et d’amour vrai que j’ai eu l’occasion de connaĆ®tre et de vivre. J’emporte avec moi cette vie nouvelleĀ !Ā Ā» « A une Ć©poque marquĆ©e par l’individualisme et l’indiffĆ©rence, il est beau de voir qu’il y a de nombreuses personnes qui luttent pour un monde meilleur et qui ne se laissent pas abattre par les obstacles. Aujourd’hui j’ai compris que la fraternitĆ© est vraiment Ć  la portĆ©e de chacun, qu’elle se vit au quotidien. C’est aussi Ć  moi d’embrasser le mondeĀ  et de chercher Ć  le changerĀ Ā».


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Sophia: Open Day 2014

L’institut universitaire, dont le siĆØge est dans la citĆ©-pilote de Loppiano, se prĆ©sente chaque annĆ©e aux personnes qui dĆ©sirent connaĆ®tre l’offre de Sophia. Le 2 mai dernier s’est dĆ©roulĆ© “l’Open Day 2014” avec un programme qui simule une journĆ©e passĆ©e dans l’institut: des cours d’économie, politique, ontologie trinitaire, des moments de partage et de dialogue avec des professeurs et des Ć©tudiants.

Au centre, le choix d’un parcours acadĆ©mique nouveau, interdisciplinaire, qui conjugue Ć©tudes et vĆ©cu, formant des Ć©tudiants provenant de diffĆ©rents continents Ć  avoir “une vision globale”, comme il a Ć©tĆ© dit durant la prĆ©sentation.

Parmi les tĆ©moignages, celui de Fabio Frisone, 23 ans, de Messine (Sicile): “AprĆØs des Ć©tudes en Sciences et Techniques psychologiques, je me suis inscrit Ć  Sophia. La motivation principale de mon choix se trouve dans la diffĆ©rence essentielle que j’ai relevĆ©e entre le monde acadĆ©mique traditionnel et un monde dans lequel un parcours d’étude ne suffit pas pour se sentir satisfait, il faut plus. C’était dĆ©jĆ  la fin de l’étĆ© et – aprĆØs mon diplĆ“me en psychologie et une expĆ©rience de bĆ©nĆ©volat en Afrique – j’étais encore indĆ©cis. Les derniĆØres annĆ©es m’avaient rendu sceptique: continuer Ć  Ć©tudier en suivant une formation dans laquelle rĆØgne une forte “technicisation” du savoir et une compĆ©tition effrĆ©nĆ©e entre les Ć©tudiants?

Fabio Frisone

J’étais triste: malgrĆ© mon envie de retourner en Afrique, je pressentais que je devais me donner le temps pour acquĆ©rir une formation plus complĆØte, pour rĆ©ussir Ć  comprendre de faƧon moins superficielle la rĆ©alitĆ© africaine aussi. Connaissant le projet de Sophia, j’ai compris qu’il pouvait ĆŖtre la solution la plus adĆ©quate Ć  mes exigences. Maintenant, six mois aprĆØs le dĆ©but de cette expĆ©rience, je peux dire que je ne me trompais pas.”

Et concernant le cursus de Sophia, Fabio continue: Des professeurs aux Ć©tudiants, en passant par le personnel, l’IUS est un cursus acadĆ©mique nouveau. Au centre du plan d’étude, il existe la possibilitĆ© d’acquĆ©rir des connaissances et de dĆ©velopper des compĆ©tences interdisciplinaires. La recherche constante de cette complĆ©mentaritĆ© est un trait essentiel dans le dialogue qui se dĆ©roule en classe entre les diffĆ©rents domaines d’étude, mais aussi dans les relations personnelles. Le dĆ©fi de l’Institut est d’expĆ©rimenter une maniĆØre nouvelle d’étudier et de faire de la recherche, d’élaborer la culture et de la partager.

Cela produit une mĆ©thodologie didactique spĆ©cifique: l’exercice de la rĆ©flexion demande de ne pas ĆŖtre pressĆ©, de donner du temps aux questions, pour ne pas se retrouver confus par des conclusions approximatives. Il faut tenter chaque jour une question en plus, jusqu’à dĆ©couvrir les racines des problĆØmes, pour les comprendre et les rƩƩlaborer en abandonnant les solutions idĆ©ologiques.

Chacun devient le protagoniste du changement social et politique, en regardant en face les problĆØmes et en visant Ć  dĆ©faire les nœuds les plus complexes au service de nos villes et de nos peuples. Je sens que grandit en moi une pensĆ©e qui se fait toujours plus ouverte. C’est un engagement qui se renouvelle chaque jour. Si la tension qui nous guide est l’aspiration Ć  construire la fraternitĆ© universelle, nous savons que pour voler aussi haut il faut commencer par le banc d’essai de la vie quotidienne.”

Source:Istituto Universitario Sophia

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Congo (RDC): Parlement des enfants

ā€œTout est nĆ© il y a deux ans, raconte Maria Pia Redaelli, Ā point de rĆ©fĆ©rence AFN sarl pour la RĆ©publique DĆ©mocratique du Congo, où le projet Petite Flamme marche bien. Deux de nos enseignants avaient participĆ© Ć  un meeting de formation organisĆ© par les Focolari Ć  Douala au Cameroun.Ā  A leur retour ils ont voulu mettre en pratique quelques unes des idĆ©es dĆ©jĆ  expĆ©rimentĆ©es dans d’autres Ć©coles, comme la mise en place d’un ’Parlement des enfants’. Le premier effet a Ć©tĆ© que les enfants on commencĆ© Ć  voir l’école comme si elle leur appartenait, Ć  ĆŖtre actifs et acteurs. Les annĆ©es prĆ©cĆ©dentes nous avions tant de difficultĆ©s Ć  maintenir la propretĆ© dans les classes et surtout dans la cour autour de l’école, maintenant on ne trouve plus un papier par terre… »

Chaque ā€˜Parlement’ est composĆ© d’un prĆ©sident, d’un vice prĆ©sident et de quelques ministres, proportionnellement au nombre d’enfants. Chacun d’entre eux a un rĆ“le. A la Petite Flamme Ndolo, qui compte plus de 400 Ć©lĆØves, le prĆ©sident de l’école, Mbuyi Idrisse, raconteĀ : « chaque matin j’arrive un peu avant 7h30, pour avoir le temps de rassembler mes copains, de voir si leur uniforme est propre et bien mis. Sinon je dois les renvoyer chezĀ  euxĀ Ā».

Makwatshi Donnel est le vice prĆ©sidentĀ : « j’aide le prĆ©sident Ć  maintenir la discipline – explique-t-il – surtout quand les enfants sont en rang avant d’entrer en classe et Ć  la sortie de l’écoleĀ Ā».

ā€œJe suis ministre de l’art – ajoute Biamungu Bienvenue – j’entonne les chants le matin avant de commencer l’école. MĆŖme quand il y a des fĆŖtes, j’aide le maĆ®tre Ć  prĆ©parer les nouvelles scĆ©nettesĀ Ā».

Et Beyau, ministre des financesĀ : « Mon rĆ“le est de pousser les copains Ć  venir en aide aux Ć©lĆØves qui sont dans le besoin. Par exemple, si quelqu’un perd un de ses parents ou un frĆØre, nous essayons de contribuer aux dĆ©penses avec nos Ć©conomies pour ĆŖtre proches de celui qui souffre. La mĆŖme chose quand nous apprenons que des enfants dans le monde souffrent. C’est moi qui ramasse tout ce que nous avons rĆ©coltĆ© et je le confie Ć  la directrice de l’écoleĀ Ā».

Luwala PrĆ©cieuse est ministre de la santĆ©: « à peine j’arrive Ć  l’école, je vais remplir quelques bidons d’eau et j’y ajoute quelques gouttes de ā€˜dĆ©sinfectant’ pour Ć©viter que les enfants prennent des maladies. Puis durant la pause de 10h, je vais Ć  la cuisine et je demande Ć  la cuisiniĆØre de me faire goĆ»ter la ā€˜bouillie’ pour contrĆ“ler si elle est bonne et s’il y a assez de sucre, Ć  la grande joie de mes copainsĀ Ā».

Losambo JeptheĀ : « Je suis ministre des sports. Ā Cette annĆ©e j’ai essayĆ© d’organiser quelques Ć©quipes de foot aussi bien pour les garƧons que pour les filles. Tous les mercredis nous faisons l’entrainement et le samedi, pendant la rĆ©crĆ©ation, nous jouons les parties selon des classesĀ Ā».

Nakamuwa Pembe, ministre de l’environnementĀ : « Je contrĆ“le que l’école soit toujours en ordreĀ ; quand je vois qu’un copain jette un papier par terre je l’invite Ć  le mettre dans la corbeille. Je contrĆ“le en plus que les classes et les toilettes soient propresĀ Ā».

Luwala PrĆ©cieuse, ministre de la culture: « Je veille Ć  ce que les enfants parlent en franƧais qui est la seule langue autorisĆ©e Ć  l’écoleĀ Ā».

Et pour finir, Binia ExaucĆ©, ministre de l’ordreĀ : « chaque matin je vĆ©rifie qu’il y ait dans toutes les classes la craie au tableau et je siffle pour donner le signal du dĆ©but et de la fin des classes Ā».

« Avec ce ā€˜Parlement des enfants’ – conclutĀ  Maria Pia – nous avons fait l’expĆ©rience d’un saut en qualitĆ© quant Ć  l’engagement des enfants de Petite Flamme et Ć  la fin de l’école primaire quand ils vont au collĆØge, les professeurs sont en admiration devant l’engagement de ces enfants. L’ambassadeur d’Italie est mĆŖme venu rĆ©cemment en visite Ć  la Petite Flamme, il Ć©tait trĆØs satisfait du climat de respect et d’harmonieĀ  qui rĆ©gnait entre tous. Puis, s’adressant aux enseignants, il a eu des paroles de grande estime et d’encouragementĀ Ā».

Ɖvangile. Porteurs de joie et d’espĆ©rance

Ce geste Ʃloquent

“Dans la sociĆ©tĆ© africaine, la femme et l’enfant sont considĆ©rĆ©s comme des crĆ©atures infĆ©rieures. J’avais demandĆ© Ć  DieudonnĆ© quelle serait le comportement d’un chrĆ©tien. Nous avons parlĆ© durant deux heures, mais il n’a pas rĆ©ussi Ć  me convaincre. Je venais de lui dire au revoir, lorsque j’ai entendu un bruit: une fillette qui portait un seau d’eau sur la tĆŖte Ć©tait tombĆ©e Ć  quelques mĆØtres de nous, dans la boue. Alors que tous les autres riaient sans bouger un doigt, j’ai vu DieudonnĆ© se prĆ©cipiter pour aider la petite Ć  se relever. Et il ne s’est pas arrĆŖtĆ© lĆ : il est allĆ© Ć  la fontaine pour remplir le seau Ć  nouveau et le lui a apportĆ© jusqu’à la maison. Je suis restĆ© silencieux face Ć  cette scĆØne; comme moi, d’autres Ć©taient Ć©tonnĆ©s par le comportement que DieudonnĆ© avait eu avec cette fillette. Ce geste a Ć©tĆ© pour moi le plus Ć©loquent de toute notre conversation.” A.B. – Cameroun

Franchir le fossƩ

“Je n’ai jamais Ć©tĆ© vraiment proche des gens, mais lorsque ma fille a commencĆ© Ć  se droguer, ma certitude s’est effritĆ©e. J’ai compris que je devais franchir le fossĆ© de mon isolement et aller vers les autres. J’ai ainsi eu l’occasion de m’approcher de deux amis de ma fille, qui venaient de sortir de prison, pour possession de drogue. Je les ai abordĆ©s sans aucun prĆ©jugĆ©. Un rapport d’amitiĆ© s’est ainsi Ć©tabli et, alors que ma fille retrouvait un rapport avec moi, ces jeunes aussi ont eu la force de se rĆ©insĆ©rer dans leur famille.” M.T. – Italie

Faire un effort

“Lorsque notre fille nous a dit qu’elle Ć©tait proche du divorce, c’était pour nous un grand choc. Cela ne servait Ć  rien de se rĆ©volter ou de la sermonner, mais seulement partager sa douleur. J’ai essayĆ© de lui faire sentir qu’elle n’était pas seule, aussi parce qu’elle vit dans un autre Ɖtat. Lorsqu’elle est venue quelques jours chez nous avec ses deux enfants, nous l’avons accueillie chaleureusement et avec affection. Grande a Ć©tĆ© notre joie, lorsque, de retour chez elle, elle nous a informĆ©s qu’elle voulait faire un effort pour reconstruire son mariage, plutĆ“t que continuer les dĆ©marches pour le divorce.” J.S. – USA

TirĆ© de: L’Évangile du jour, CittĆ  Nuova Editrice.

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Prix Fondation St. Ulrich Ć  Ensemble pour l’Europe

Ā ā€œ BĆ¢tisseurs de ponts en Europe en faisant des pas vers la rĆ©conciliation et tissant des amitiĆ©s outre frontiĆØres. Il en est sorti un courant d’espĆ©rance inspirĆ© de l’évangile… » : c’est le motif du Prix EuropĆ©en de St Ulrich, reƧu par le comitĆ© d’orientation de Ensemble pour l’Europe le 3 mai Ć  Dillingen, ville historique de BaviĆØre (Allemagne). Ensemble pour l’Europe rassemble 300 mouvements et communautĆ©s chrĆ©tiennes et s’engage dans la rĆ©conciliation et l’amitiĆ© entre les peuples europĆ©ens. Y participent des chrĆ©tiens catholiques, Ć©vangĆ©liques rĆ©formĆ©s, orthodoxes, anglicans et chrĆ©tiens appartenant Ć  des Ć©glises libres.

Les bĆ©nĆ©ficiaires du prix et les reprĆ©sentants de 50 mouvements et communautĆ©s sont accueillis par les autoritĆ©s civiles et religieusesĀ : le maire Kunz, l’évĆŖque catholique Zsarda de Augusta et l’évĆŖque rĆ©gional Ć©vangĆ©lique Grabow, en plus de personnalitĆ©s de l’économie et de la culture de la rĆ©gion.

La laudatio Ā a Ć©tĆ© faite par le cardinal brĆ©silien JoĆ£o Braz de Aviz, prĆ©fet de la CongrĆ©gation pour la vie consacrĆ©e, venu de RomeĀ : « Je vois avec reconnaissance le tĆ©moignage œcumĆ©nique du chemin Ensemble pour l’Europe. Des aspects toujours nouveaux s’ouvrent dans ce chemin, dans lesquels il est possible de se rencontrer fraternellement, en faisant naitre l’amour rĆ©ciproque entre les Eglises et en ouvrant ainsi de nouvelles approches sur des points qui nous divisent encore.Ā Ā».

La fondation europĆ©enne St-Ulrich nait dans la ville de Dillingen (BaviĆØre occidentale) en 1993 Ć  l’occasion des 1000 ans de la canonisation deĀ  l’évĆŖque Ulrich. Son but est le dĆ©veloppement de l’unitĆ© de l’Europe dans la tradition occidentale. Le prĆ©sident du conseil d’administration, l’évĆŖque d’Augsbourg, Mgr Konrad Zdarsa,Ā  a prĆ©sidĆ© la cĆ©rĆ©monie religieuse avec son collĆØgue Ć©vangĆ©lico-luthĆ©rien, l’évĆŖque Michael Grabow. Parmi les personnalitĆ©s qui ont dĆ©jĆ  reƧu le prix ont peut citer l’ex chancelier de la rĆ©publique fĆ©dĆ©rale allemande, Helmut Kohl, l’ex prĆ©sident de la rĆ©publique allemande Roman Herzog, l’ex prĆ©sident polonais et prix Nobel de la paix, Lech Walesa, l’ex archevĆŖque de Prague, le cardinal Miroslav Vlk, Andrea Riccardi, fondateur de la communautĆ© de Saint Egidio.

Le prĆ©sident de la Fondation St Ulrich, Landrat Leo ShrellĀ : « la variĆ©tĆ© impressionnante des mouvements engagĆ©s montre de maniĆØre Ć©vidente que l’intuition de Ensemble pour l’Europe est soutenue par des personnes de diverses Eglises et de provenances variĆ©es, qui ont un unique objectifĀ : contribuer Ć  l’unitĆ© europĆ©enneĀ Ā». Selon Schrell ce chemin « est capable d’indiquer une route vers le futur.Ā Ā»

La somme allouĆ©e au prix (10000 Euros) est programmĆ©e pour servir Ć  faire participer des jeunes des pays de l’Europe de l’Est Ć  l’initiative de Ensemble pour l’Europe, en particulier pour le prochain congrĆØs 2016.

Gerhard Proß (de l’YMCA de Esslingen), en tant que reprĆ©sentant du comitĆ© d’orientation de « Ensemble pour l’EuropeĀ Ā» a remerciĆ© pour l’honneur reƧu. Le prix est considĆ©rĆ© comme un encouragement Ć  continuer le travailĀ : aider Ć  dĆ©couvrir la richesse de la multiplicitĆ© europĆ©enne, en ce moment historique où l’on assiste Ć  la renaissance des nationalismesĀ : « le futur de l’Europe est dans l’EnsembleĀ Ā».

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Ā« Sharing with Africa Ā» au cœur de la Semaine Monde Uni.

Ubuntu: je suis parce que nous sommes. C’est autour de cette idĆ©e fortementĀ  inscrite au cœur deĀ  nombreuses cultures africaines que s’articule le projet Sharing with Africa (Partage avec l’Afrique). Du 27 avril au 5 mai une centaine de jeunes, provenant de 29 pays,Ā  se sont rĆ©unis Ć  Nairobi. Mais qu’est-ce que prĆ©cisĆ©ment l’UbuntuĀ ?Ā  Le professeurĀ  Justus Mbae, doyen de l’UniversitĆ© catholique de l’Afrique de l’Est, l’a expliquĆ© au cours d’un dialogue non minutĆ©: ā€œChaque situation ou rĆ©alitĆ© qui concerne notre personne procĆØde deĀ  la communautĆ©, parce que l’individu en fait partieĀ : c’est Ć  travers la relation avec les autres personnes qui la composent qu’il devient lui-mĆŖme uneĀ  personneĀ Ā»

Dans la CitĆ© Pilote de Nairobi, au Kenya, Ā a Sharing with Africa, les jeunes partagent aussi projets et expĆ©riences pour rĆ©pondre aux dĆ©fis que doivent relever leurs propres pays. Une crĆ©ativitĆ© et un engagement surprenantsĀ : ils sont capables d’interpeller les institutions publiques.

Leur manifeste s’inspire d’un discours de Chiara Lubich, fondatrice des focolari, qui suggĆØre les Ć©tapes pour changer sa propre ville: choisir des amis animĆ©s des mĆŖmes intentions, aller vers les plus dĆ©munis pour les secourir et demander Ć  Dieu de pourvoir Ć  ce qui manque. C’est la voie pour asseoir le projet d’une ville renouvelĆ©eĀ  et Ć©largir notreĀ  regard au monde entier.

BĆ©nĆ©dict est un jeune infirmier de l’hĆ“pital d’Iringa (Tanzanie) Dans son pays le sang est assurĆ©ment un bien prĆ©cieux. Il en manque beaucoup dans les hĆ“pitaux et c’est une des causes deĀ  mortalitĆ©. Un jour, Ć Ā  la section maternitĆ©, beaucoup de mamans doivent rentrer chez elles: le laboratoire n’a plus aucune poche de sang. BĆ©nĆ©dict confie cette situation aux jeunes des focolari avec lesquels il chemine depuis un certain temps. Ils sont attentifs aux besoins des plus pauvres. La solution arrive du groupeĀ : pourquoi ne pas proposer une collecte publique de sangĀ ? « C’est vrai que dans notre pays nous avons peu de choses Ć  partager tant la misĆØre nous Ć©crase parfois. Mais du sang nous en possĆ©dons tous, il se trouve Ć  l’intĆ©rieur de chacunĀ Ā» C’est ainsi qu’un appel est diffusĆ© par lettre et en quelques heures 22 poches sont Ć  disposition. Le chef du laboratoire confie n’avoir jamais vu une telle gĆ©nĆ©rositĆ©. C’était en 2010. Au cours des quatre derniĆØres annĆ©es l’initiative s’est Ć©tendue au point de devenir une rĆ©fĆ©rence officielle pour les institutions sanitaires du pays et en janvier les jeunes de la Ruaha University d’Iringa et ceux de l’Institut musulman Dar el Salaam se sont portĆ©s comme donneurs volontaires.

C’est lĆ  seulement l’une des 800 ā€œparcelles de fraternitĆ©ā€ recueillies depuis 2012. Nous les appelons ainsi pour souligner que mĆŖme si elles sont petites, ces actions sont en mesure de produire du changement et de la nouveautĆ©. Le reste se trouve dans la Carte de la FraternitĆ©, la nouveautĆ© de cette 17ĆØme Semaine pour un Monde Uni, un rendez-vous annuel qui se propose deĀ  montrer aux institutions internationales des initiatives qui rendent possible la fraternitĆ© entre les hommes. L’ouverture officielle a eu lieu Ć  Nairobi le 1er mai. A cette occasion vingt minutes de streaming ontĀ  reliĆ© le monde entier Ć  Sharing with Africa.

Maria Voce, prĆ©sidente des focolari, dans son message d’encouragement, s’est rĆ©jouie de la « persĆ©vĆ©rance courageuseĀ» qui a caractĆ©risĆ© les actions engagĆ©es pour ce projet « au cœur desĀ  situations complexes du monde actuelĀ Ā» et pour la Carte de la fraternitĆ©. On a conscience d’œuvrerĀ  pour « un immense chantier, mais il s’agit du RĆŖve d’un Dieu Ā comme Chiara Lubich aimait le dĆ©finir. Et cela est aussi une garantie. La fraternitĆ© universelle n’est pas une utopie, loin de lĆ  : si elle exige de l’humanitĆ© un chemin ardu, elle en est aussi la perspective inĆ©luctableĀ Ā» L’objectif de cette nouvelle annĆ©e sera d’intĆ©resser les dĆ©lĆ©gations nationales de l’UNESCO Ć  la reconnaissance officielle deĀ  la Semaine Monde Uni, en raison deĀ  sa contribution Ć  l’unitĆ© de la famille humaine.

Bon travail Ć  tous les Jeunes pour un Monde UniĀ !

Migration et mƩmoire

Dialogues en architecture au World Urban Forum

Quelles peuvent ĆŖtre les dix bonnes raisons pour ĆŖtre architecte aujourd’huiĀ ?Ā  Quelle est la responsabilitĆ© que nous devons endosserĀ  en ce qui concerne la maniĆØre d’ « habiter »  en relation avec les nouveauxĀ  besoins, les attentes et aussi les rĆŖves qui sont propres Ć  ceux qui vivent cette Ć©poqueĀ ? Comment imaginer les espaces qui contribuent au bien-ĆŖtre de l’hommeĀ ?

Voici quelques-unes des interrogations lancĆ©es par « Dialogues en ArchitectureĀ Ā» (D.A.) au cours d’un des nombreux workshop dans le cadre du VII World Urban Forum promu par UN Habitat– agence des Nations Unies- portant le titre « EquitĆ© urbaine dans le dĆ©veloppement.Ā Ville pour la vieĀ Ā».

Le Forum mondial s’est dĆ©roulĆ© Ć  Medellin du 3 au 11 avril, avec la participation de 20.000 personnes provenant du monde entier. Les activitĆ©s parallĆØles Ć©taient au nombre de 600Ā : sĆ©minaires, workshop, confĆ©rences et expositions. Un espace intĆ©ressant pour s’interroger et rĆ©flĆ©chir sur l’inĆ©galitĆ© croissante qui investit les centres urbains de la planĆØte.

« Dialogues en architectureĀ Ā» se propose comme lieu d’approfondissement culturel et de stimulus civil et professionnel pour imaginer, projeter, construire, des espaces de communion et de rĆ©ciprocitĆ© dans la ville contemporaine.

Le workshop promu par D.A., s’est tenu le 10 avril dans une des 16 BibliothĆØques urbaines de Medellin, a mis l’accent Ć  propos de quelques expĆ©riences sur le territoire, comme celle portĆ©e de l’avant dans le Barrio de La Merced de BogotĆ . Laura Sanabria de l’Observateur Urbain de l’UniversitĆ© de La Salle, avec l’architecte Mario Tancredi, ont illustrĆ© comment ils travaillent- en collaboration avec d’autres collĆØgues- en cherchant Ć  nouer des relations entre les institutions publiques et les personnes du lieuĀ ; et de la crĆ©ation d’un Conseil Mobile au service des besoins de la communautĆ©. Ils ont mis en Ć©vidence – comme une des caractĆ©ristiques qui est Ć  la base de « Dialogues en ArchitectureĀ Ā»- l’importance de la valeur de la fraternitĆ© comme « moteurĀ Ā» d’architectures au service de l’homme.

Barrio de La Merced

Comment dialoguer et œuvrer en particulier dans les contextes des mĆ©tropoles latino amĆ©ricaines comme BogotĆ  et MedellinĀ ?Ā  Quelques jeunes architectes colombiens de D.A. ont organisĆ©, toujours dans le cadre du Forum, des visites guidĆ©es Ć  BogotĆ  et Medellin.Ā Au « Barrio de La Merced- raconte Fernando Bedoya – entrer dans les histoires des gens, dans leur vie, a reprĆ©sentĆ© une grande « aula de formationĀ Ā». Le contact vivant avec les enfants et avec les responsables du Centre Social Unidad, initiĆ© Ā par le Mouvement des Focolari Ā avec des personnes du barrio, a reprĆ©sentĆ© la premiĆØre forte immersion parmi les plaies et les dĆ©fis de cette population qui avec la force de l’amour et de la confiance rĆ©ussit, jour aprĆØs jour, Ć  conquĆ©rir les propres droits Ć  vivre d’une faƧon digneĀ Ā». Et elle continueĀ :Ā Au « Barrio de ā€˜Ā la Candelaria’, nous nous sommes immergĆ©s dans le cœur historique et culturel de la ville qui a attirĆ© des artistes, Ć©crivains et intellectuels, Ć©galement Ć©trangers, qui ont comblé  la zone de théâtres, bibliothĆØques et centres culturels. Nous avons visitĆ© quelques-unes des œuvres architecturales de Rogelio Salmona où la construction de l’espace collectif occupe le poste central. Et enfin, la visite au MusĆ©e enchanteur de l’Oro qui nous a transportĆ©s aux racines de la trĆØs riche civilisation prĆ©colombienneĀ Ā».

« L’époque actuelle exige de nous une vision diffĆ©rente de l’architecture- conclut Juliana Valencia-, la fragilitĆ© du contexte est notre point d’action pour pouvoir rester debout dans la crise. La beautĆ© est maintenant un thĆØme relatif, regarder le monde Ć  partir d’une seule discipline ne fonctionne pas et c’est pour cela que notre point de dĆ©part ne peut ĆŖtre autre que l’homme lui-mĆŖme, ses besoins et son rapport Ć  l’espaceĀ Ā».

Prochain rendez-vous, en juin en EspagneĀ : Barcelona ArquitecturaLimite.

Migration et mƩmoire

Mgr. Livio Maritano nous a quittƩs

Mgr Livio Maritano (Ơ droite) avec Chiara Lubich, les parents de Chiara Badano, et la doct. Maria Grazia Magrini, vice postulateur de la cause de bƩatification de Chiara Luce.

Mgr Livio Maritano, Ć©vĆŖque Ć©mĆ©rite du diocĆØse d’Acqui, nous a quittĆ©s aujourd’hui.

Le lien entre Mgr Maritano et le mouvement des Focolari est devenu particuliĆØrement plus intense suite Ć  sa rencontre avec Chiara Luce Badano, jeune membre des Focolari de son diocĆØse, qui souffrait d’une maladie en phase terminale.

Il l’avait connue les derniers temps de sa vie et Ć©tait restĆ© frappĆ© par son tĆ©moignage chrĆ©tien lumineux, « par la hauteur de sa spiritualitĆ©, par le niveau d’amour pour Dieu qui lui donnait la force d’affronter la maladieĀ Ā».

A la nouvelle du dĆ©part de Mgr Maritano, Maria Voce a affirmĆ© : Ā«Il a su lire dans la vie de Chiara Luce la saintetĆ© dans la vie quotidienneĀ». AprĆØs la mort de la jeune Badano, voyant l’attrait grandissant qui continuait Ć  Ć©maner d’elle, il a fait ressortir dans sa vie les signes d’une dimension de saintetĆ© universelle quitouchait le cœur de nombreuses personnes, surtout des jeunes. Il a ainsi dĆ©celĆ© en Chiara Luce un modĆØle Ć  leur offrir, comme par la suite Benoit XVI le souligna Ć  l’occasion de sa bĆ©atification. Ensuite, il a voulu lui-mĆŖme porter ce tĆ©moignage partout, dans toute l’Italie, où on l’appelait pour le raconter.

Mgr Maritano eut plusieurs fois la possibilitĆ© de rencontrer Chiara Lubich. L’estime envers sa personne et son charisme, qu’il voyait incarnĆ© de maniĆØre toute particuliĆØre dans la vie de la jeune Chiara Luce Badano, l’a amenĆ© Ć  poursuivre un rapport mĆŖme Ć©pistolaire avec la fondatrice des Focolari.

Ā« Le mouvement des Focolari garde en mĆ©moire Mgr Livio Maritano avec gratitude et reconnaissance Ā», dit encore Maria Voce. Ā« Nous nous unissons dans la priĆØre Ć  sa famille, ses amis, tout le diocĆØse d’Acqui et l’Eglise tout entiĆØre Ā».