Mouvement des Focolari
ThaĆÆlande, le rĆ©cit d’un jeune bouddhiste

ThaĆÆlande, le rĆ©cit d’un jeune bouddhiste

“Je m’appelle Num, je suis nĆ© en ThaĆÆlande et je suis un gen bouddhiste. Je suis musicien et peintre de profession. Actuellement, je donne des cours d’informatique Ć  des handicapĆ©s. Comme vous le voyez, mes cheveux sont trĆØs courts, parce que je viens de terminer une expĆ©rience en tant que moine bouddhiste.

Selon notre tradition, en effet, un jeune passe quelque temps en tant que moine dans un monastĆØre. Malheureusement, cette coutume n’est plus aussi pratiquĆ©e de nos jours. Comme gen, je veux plus connaĆ®tre ma religion et mieux vivre ma vie spirituelle. J’ai donc dĆ©cidĆ© d’être ordonnĆ© moine. La cĆ©rĆ©monie d’ordination a Ć©tĆ© trĆØs significative pour moi. Les focolarini et les gen Ć©taient prĆ©sents pour cette occasion importante. Je les ai sentis trĆØs proche de moi durant cette expĆ©rience.

J’avais plus de temps pour prier, en commenƧant trĆØs tĆ“t, Ć  4h30 du matin. J’allais dehors, avec les autres moines, pour mendier la nourriture, immĆ©diatement aprĆØs les priĆØres du matin.

J’ai dĆ©couvert que les personnes respectent beaucoup les moines et qu’elles ont confiance en eux.

J’ai compris combien cette confiance est importante et nous, les moines, devrions ĆŖtre fidĆØles aux enseignements de Bouddha, de faƧon Ć  conserver cette confiance que les personnes ont en nous.

J’ai appris beaucoup Ć  travers les enseignements du bouddhisme, surtout par les moines plus Ć¢gĆ©s. Et mĆŖme si j’Ć©tais dans le monastĆØre, je sentais que les autres gen Ć©taient en union avec moi.

J’ai rencontrĆ© les gen Ć  travers un de mes amis bouddhistes. Lui a connu l’idĆ©al des gen Ć  travers un moine bouddhiste de son village. Lorsque je les ai rencontrĆ©s pour la premiĆØre fois, j’ai immĆ©diatement remarquĆ© qu’ils se comportaient de faƧon trĆØs amicale, comme des frĆØres et sœurs, mĆŖme s’ils Ć©taient – et nous le sommes – tous trĆØs diffĆ©rents, mĆŖme de religions diffĆ©rentes.

Que signifie ĆŖtre un gen bouddhiste? Nous avons beaucoup de choses en commun avec les chrĆ©tiens, comme essayer d’être des personnes engagĆ©es et honnĆŖtes, par exemple, et aussi dans le choix de faire le bien autour de soi. Je peux vivre comme un gen partout, Ć  chaque moment et, surtout, aimer toutes les personnes que je rencontre en aidant Ć  construire des rapports de fraternitĆ© avec tous. Nous, les gen bouddhistes, essayons de vivre l’idĆ©al de l’unitĆ© chaque jour, d’aimer et de construire l’unitĆ© où nous sommes. Avec les gen chrĆ©tiens, nous faisons beaucoup d’activitĆ©s en faveur du bien de la sociĆ©tĆ©. Par exemple, des initiatives pour rĆ©colter des fonds pour aider les victimes des catastrophes naturelles. Maintenant, nous travaillons pour aider celles du typhon aux Philippines. Nous allons de l’avant ensemble!”

ThaĆÆlande, le rĆ©cit d’un jeune bouddhiste

Inauguration d’une maison pour enfants baptisĆ©e Ā« Chiara Luce Ā»

Historique

Le projet est nĆ© du dialogue entre quelques amis autourĀ  des diverses problĆ©matiques du mezzogiorno – le chĆ“mage qui se propage, la crise Ć©conomique qui touche particuliĆØrement les familles et les jeunes, l’absence de projets d’entreprises, etc. – ce qui les a conduits Ć  agir concrĆØtement pour rĆ©soudre ces problĆØmes, en s’inspirant de l’Economie de Communion.

Le cercle s’est Ć©largi petit Ć  petit,Ā  et une idĆ©e, partagĆ©e par un grand nombre, a vu le jour: rĆ©aliser une maison d’accueil pour venir en aide aux enfants qui vivent des drames familiaux, vu qu’il n’existe pas Ć  Lecce de structure adĆ©quate, ni mĆŖme dans les provinces voisines de Taranto et de Brindisi.

La structure

La Maison d’accueil, une location, est constituĆ©e par les quatre niveaux d’un petit immeuble. Sa gestion est confiĆ©e Ć  une coopĆ©rative et Ć  l’association « Chiara Luce BadanoĀ Ā», afin de garantir que les actions engagĆ©es soient toujours inspirĆ©es par les grandes valeurs de solidaritĆ©, d’amour authentique et radical qu’elle a vĆ©cues, y compris dans la souffrance.

Les travaux de mise en conformitĆ© des lieux et l’achat du mobilier ont Ć©tĆ© possibles grĆ¢ce Ć  l’autofinancement des promoteurs et Ā aux aides de la Providence. Dix chambres sont dĆ©jĆ  amĆ©nagĆ©es, ainsi que les piĆØces communes, les autres entreront bientĆ“t en fonction.

L’inauguration

Toute la ville de Lecce s’est mobilisĆ©e pour soutenir la communautĆ© « Chiara LuceĀ Ā» Le 6 dĆ©cembre la Maison d’accueil a Ć©tĆ© prĆ©sentĆ©e Ć  la presse et aux autoritĆ©s civiles.

Dix jours plus tard, le 16 décembre, une soirée au profit de cette nouvelle réalisation   a eu lieu au Théâtre Politeama Greco : plus de 700 personnes sont venues découvrir la pièce « Ils étaient célèbres », un titre pour le moins intrigant !

Le PrĆ©fet, la Maire, le PrĆ©sident de la Province, un entrepreneur, un professeur d’Université… ont offert au publicĀ  leurs talents d’acteurs. Ce fut une soirĆ©e extraordinaire, qui a amusĆ© et Ć©mu toute la salleĀ : une mise en scĆØne de la « solidarité », avec une bonne dose de gĆ©nĆ©rositĆ© et d’ironie.

Source:Ā www.chiaraluce.org

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Jerzy Ciesielski, tƩmoin de la foi

Le Pape FranƧois vient de reconnaĆ®tre, le 18 dĆ©cembre 2013, l’exemplaritĆ© de la vie de Jerzy Ciesielski (12.02.1929 – 9.10.1970), parmi les premiers Ć  accueillir et diffuser la spiritualitĆ© des Focolari en Pologne.Ā 

NĆ© le 12 fĆ©vrier 1929 Ć  Cracovie, Jerzy Ciesielski obtient son diplĆ“me en IngĆ©nierie civil et, en 1957, il Ć©pouse Danuta Plebaczyk. Les noces sont bĆ©nies par le cardinal Karol Wojtyla, qui accompagne les Ć©poux dans leur parcours spirituel. Trois enfants naissent: Maria, Caterina et Pietro. Jerzy avait rencontrĆ© Wojtyla alors qu’il Ć©tait encore Ć©tudiant Ć  l’École polytechnique de Cracovie. Ensuite, aprĆØs avoir obtenu son doctorat et sa licence pour enseigner, il intĆØgre un groupe d’intellectuels qui, avec le cardinal, poursuivent un approfondissement culturel et spirituel.

En 1968, Jerzy entre en contact avec le Mouvement des Focolari. TouchĆ© par l’amour Ć©vangĆ©lique qu’il voit vĆ©cu entre les membres de la premiĆØre communautĆ©, il embrasse leur spiritualitĆ© et, avec Giuseppe SantanchĆ©, un focolarino italien provenant de la RDA, ils se rendent chez le cardinal Wojtyla pour lui demander de bĆ©nir le Mouvement naissant.

“Il sent l’appel de se donner Ć  Dieu comme focolarino mariĆ© en Ć©tĆ© 1969, aprĆØs une ā€˜semaine de vacances’ Ć  Zakopane, localitĆ© touristique dans les montagnes Tatras”, se souvient Anna Fratta, focolarine mĆ©decin qui a Ć©tĆ© tĆ©moin direct de quelques passages de la vie humaine et spirituelle de Jerzy. La “semaine de vacances” Ć©tait une Mariapolis clandestine…

Un accident au Soudan, sur le Nil, le 9 octobre 1970, emporte Jerzy et ses enfants Caterina et Pietro.

Karol Wojtyla prĆ©side les funĆ©railles. Devenu pape, dans le livre “Entrez dans l’espĆ©rance”, il dĆ©crira Jerzy comme un jeune qui aspirait indubitablement Ć  la saintetĆ©.Ā “C’était le programme de sa vie – Ć©crivait Jean-PaulĀ II. Il savait qu’il avait Ć©tĆ© ā€˜crƩƩ pour des choses plus grandes’, mais, en mĆŖme temps, il n’avait aucun doute que sa vocation n’était pas le sacerdoce ou la vie religieuse.”

Jean-Paul II, dans son écrit, met particulièrement en lumière comment le mariage et la vie familiale ont été considérés par le jeune homme comme la réponse à un appel de Dieu, de même que son engagement professionnel, vécu comme un service.

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ThaĆÆlande, le rĆ©cit d’un jeune bouddhiste

Chiara Lubich et l’amour dans l’Eglise

Chiara Lubich con l'Arcivescovo di Canterbury Donald CogganL’importance du Concile Vatican II pour la fondatrice du mouvement des Focolari. C’est le sous-titre du quotidien du Saint SiĆØge, l’article paru le 12 dĆ©cembre dernier, dont nous proposons quelques passagesĀ : Chiara Lubich et l’amour dans l’Eglise.

« Chiara Lubich et Vatican II : une passion immédiate, un lien profond qui a marqué pour toujours le parcours de la fondatrice du mouvement des Focolari.

Pfarrer Hess

Voici ce qu’elle Ć©crivait au pasteur luthĆ©rien Klaus Hess le 13 octobre 1962, deux jours aprĆØs l’ouverture du ConcileĀ : « Bien cher Pfarrer Hess, vous pouvez imaginer avec quelle joie nous sommes en train de vivre Ć  Rome ces jours d’ouverture du ConcileĀ ! Je pense que vous aussi vous aurez suivi avec amour ce que l’Eglise catholique est en train de faireĀ Ā». Chiara l’invite Ć  « respirer avec nous cette atmosphĆØre surnaturelle qui enveloppe dĆ©jĆ  tout Rome et connaĆ®treĀ  Ć©vĆŖques ou cardinaux qui ont la bontĆ© de nous rendre visite trĆØs souvent ces jours-ci. De cette maniĆØre ce dialogue ouvert l’annĆ©e derniĆØre avec tant de fruits continuerait et nous continuerions Ć  ĆŖtre des instruments, peut-ĆŖtre inutiles et infidĆØles, mais toujours des instruments afin que le testament de JĆ©sus se rĆ©alise entre tousĀ Ā».

Pour Chiara Lubich, poursuit l’Osservatore Romano, Vatican II est ā€œle Concile du dialogue grĆ¢ce Ć  sa grande ouverture qui n’est pas un flĆ©chissement de la foi, mais une nouvelle comprĆ©hension envers les autres Eglises et communautĆ©s ecclĆ©siales, une possibilitĆ© de confronter les richesses que chaque tradition chrĆ©tienne a essayĆ© de conserver, redĆ©couverte de ce qui unit les chrĆ©tiens jusqu’à maintenantĀ Ā». A cĆ“tĆ© se trouve le « dialogue plus vaste avec les croyants des autres religions, et celui planĆ©taire avec les hommes de bonne volontĆ©, avec les non croyants, qui a ouvert de nouvelles possibilitĆ©s Ć  la mission Ć©vangĆ©lisatrice de l’EgliseĀ Ā».

ā€œOn aurait dit que ces paroles de Chiara ont Ć©tĆ© prononcĆ©es aujourd’hui tellement elles sont actuelles alors que s’approche – Ć  la demande formelle signĆ©e Ć  Castel Gandolfo le 7 dĆ©cembre par la prĆ©sidente Maria Voce Ć  l’occasion du 70° anniversaire du mouvement – le procĆØs de canonisation de la fondatrice des Focolari. Un acte, a dĆ©clarĆ© Maria Voce qui « nous invite tous Ć  une saintetĆ© encore plus grande, Ć  la construire jour aprĆØs jour dans notre vie, afin de faire Ć©merger cette « saintetĆ© collectiveĀ Ā», « saintetĆ© du peupleĀ Ā» vers laquelle Chiara tendaitĀ Ā»

Pour lire l’article complet (en italien)

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Minoti Aram, pionniĆØre du dialogue interreligieux

Minoti Aram

Ā Le matin de NoĆ«l, une nouvelle inattendue est arrivĆ©e: Minoti Aram s’est Ć©teinte Ć  DubaĆÆ, alors qu’elle se trouvait dans la famille de son fils Ashok.

 Depuis des années, Minoti Aram était en chaise roulante et sa santé avait des hauts et des bas préoccupants, mais sa nature rebelle avait toujours surmonté toutes les crises. Elle continuait à être un point de repère pour des milliers de personnes qui vivent dans la zone du Shanti Ashram de Coimbatore (Tamil Nadu, Inde du Sud).

MariĆ©e au Dr Aram, Ć©ducateur, pacifiste et membre du SĆ©nat indien, Minoti avait menĆ© une vie dans l’esprit gandhien et, avec son mari, elle avait donnĆ© vie, dans les annĆ©es 80, au Shanti Ashram, un laboratoire de paix et d’engagement social.

Elle avait Ć©galement suivi son mari dans son engagement pour le dialogue interreligieux. Dr Aram avait longtemps Ć©tĆ© un des prĆ©sidents de la ConfĆ©rence mondiale des Religions pour la Paix (aujourd’hui Religions pour la Paix). Pour cette raison, Ć  PĆ©kin, dans les annĆ©es 80, elle avait rencontrĆ© Natalia Dallapiccola, une des premiĆØres focolarines. Elles devinrent, comme Minoti aimait souvent le rappeler, des sœurs. AprĆØs la mort du Dr Aram (fin des annĆ©es 90), Minoti a rĆ©alisĆ© son souhait: inviter Chiara Lubich en Inde.

En 2001, elle proposa aux diffĆ©rentes organisations gandhiennes du Tamil Nadu (Sarvodaya) de confĆ©rer le Prix Gandhi, dĆ©fenseur de la Paix Ć  Chiara Lubich. Sa proposition a Ć©tĆ© Ć©coutĆ©e et Chiara a passĆ© trois semaines en Inde. ƀ Coimbatore, en plus de recevoir le prix, elle s’adressa Ć  un public de six cents personnes, hindoues. Le jour suivant, Chiara, Minoti, sa fille Vinu et quelques-uns de leurs collaborateurs se rencontrĆØrent pour comprendre comment continuer le dialogue entrepris.

C’est ainsi que naquirent les Sarvo-Foco Pariwar, des tables rondes de la famille du Sarvodaya et du Focolare. Minoti Aram a toujours Ć©tĆ© prĆ©sente pour animer ce chemin original de dialogue. La famille a grandi, de nombreux collaborateurs de la famille Aram se sont unis Ć  ces moments de partage entre le mouvement gandhien et celui des Focolari. Des activitĆ©s sociales et artistiques ont aussi commencĆ©, des Ć©changes de groupes de jeunes, jusqu’à l’organisation du SupercongrĆØs gen3 en 2009.

Avec d’autres Gandhiens, elle participa aux symposiums hindous-chrĆ©tiens de 2002, 2004 et 2007 Ć  Rome. En 2007, Chiara Lubich, malgrĆ© sa santĆ© trĆØs fragile, voulut saluer personnellement Minoti.

Deux ans auparavant, Ć  l’occasion du XXVe anniversaire de la fondation du Shanti Ashram, entourĆ©e par de nombreux invitĆ©s, elle voulut rappeler l’importance du dialogue avec Chiara et Natalia, ses sœurs. Ces derniers mois, elle avait proposĆ© avec insistance Ć  sa fille, Dr Vinu Aram, un congrĆØs au Shanti Ashram pour rappeler la figure de Natalia Dallapiccola, afin que, disait-elle, “les gĆ©nĆ©rations futures puissent connaĆ®tre les pionniers du dialogue entre croyants de diffĆ©rentes religions”. Le congrĆØs avait Ć©tĆ© fixĆ© pour novembre 2014!

Roberto Catalano

ThaĆÆlande, le rĆ©cit d’un jeune bouddhiste

Jeunes : les foyers de guerre relƩguƩs au rang de vagues souvenirs !

Ā ā€œAu nom de Dieu ClĆ©ment et MisĆ©ricordieux: que la souffrance soit oubliĆ©e, que le bonheur et la paix rĆØgnent aux quatre coins de la terre, que les cœurs de tous les hommes s’enlacent, que l’amour brĆ»le en chacun d’eux et que l’unitĆ© les rassemble en une seule source de lumiĆØre. Dieu, fais que les foyers de guerre soient relĆ©guĆ©s au rang de vagues souvenirs. Dieu, dans ta clĆ©mence et ta misĆ©ricorde infinies, permets-nous d’être plus patients, fais de nous des instruments d’amour et de paix. Louange Ć  Dieu, il n’y a de puissance et de force qu’en LuiĀ Ā», ainsi s’est exprimĆ© NaĆÆm, un jeune musulman d’AlgĆ©rie.

Il y a exactement un an, devant l’ampleur que prenait le conflit en Syrie, ils avaient senti, lors d’un rassemblement analogue, la nĆ©cessitĆ© d’intensifier leur priĆØre et lancĆ© le Timeout pour la paix. Et aujourd’hui de nouveau ils s’engagent Ć  ĆŖtre des instruments de paix lĆ  où ils sont, qu’ils viennent du Centre Afrique ou du Liban, en passant par l’AlgĆ©rie, du Salvador ou de l’Argentine… pour ne citer que quelques uns des pays reprĆ©sentĆ©s.

Les Ć©changes d’expĆ©riences ne manquent pas au cours de ces quatre journĆ©es passĆ©es Ć  Rome, (du 19 au 22 dĆ©cembre), comme par exemple celle de ce jeune bouddhiste qui, au contact des Gen, se sent poussĆ© Ć  approfondir sa religion et dĆ©cide d’aller passer un an dans un monastĆØre pour partager l’expĆ©rience des moines. Ou bien celles de ceux qui s’interrogent sur leurs projets d’avenirĀ : avoir le courage de construire une famille, d’affronter le monde du travail. Mais c’est du Moyen-Orient et du Maghreb que proviennent les tĆ©moignages les plus forts (Liban et AlgĆ©rie)Ā : tous insistent sur l’espĆ©rance qui ne meurt pas, mĆŖme lorsqu’à l’horizon le ciel reste bouchĆ©.

TrĆØs stimulante l’invitation Ć  « sortir de nos mursĀ Ā», adressĆ©eĀ  par Maria Voce Ć Ā  tous les participants, parmi eux beaucoup d’europĆ©ens. Ā Elle leur parle avec forceĀ : « Les Gen sont-ils dans les universitĆ©sĀ ? Sont-ils lĆ  où se trouvent d’autres jeunesĀ ? Ou sont-ils toujours entre euxĀ ? Font-ils quelque chose pour les autres ? Le pape continue Ć  dire d’aller dehors, de sortir des sacristies, de nos murs, de ne pas nous appuyer sur nos sĆ©curitĆ©s, de ne pas dire « nous avons toujours fait comme Ƨa, continuonsĀ Ā»

Comment faire? Maria Voce poursuit:ā€Risquer quelque chose,Ā  avoir le courage de s’ouvrir Ć  la nouveautĆ©, avoir le courage de prendre quelque initiative audacieuse, mĆŖme extrĆŖme, pour ouvrir de nouveaux chemins, pour construire des relations nouvelles avec l’humanité » Pouvoir lui offrir, en nous ouvrant Ć  elle, ce qui caractĆ©rise les disciples de JĆ©susĀ :Ā  la joie, fruit de sa prĆ©sence, lĆ  où deux ou tois sont rĆ©unis en son Nom. Le titre de ce congrĆØs de jeunes est en effetĀ : « C’est Ć  ce signe qu’on vous reconnaĆ®tra… », une phrase de l’Evangile qui continue ainsiĀ : « … si vous avez de l’amour les uns pour les autresĀ Ā» [Jean, XIII, 35] « Nous voulons donner toutes nos forces pour construire ensemble la fraternitĆ© avec tousĀ Ā» – c’est, Ć  chaud, l’impression qui se dĆ©gage de ce rassemblement de jeunes.

Petite expĆ©rience. ā€œUn automobiliste a heurtĆ© ma voiture, exactement Ć  l’endroit où, quelque temps auparavant, elle avait dĆ©jĆ  reƧu un chocĀ  – raconte Francesco – j’aurais pu ne rien dire etĀ  en profiter pour faire marcher son assurance, mais, une fois descendu de ma voiture, j’ai prĆ©fĆ©rĆ© tranquilliser leĀ  chauffeur, un petit vieuxĀ  trĆØs gĆŖnĆ© d’avoir causĆ© cet incident,Ā et je lui ai dit la vĆ©ritĆ©. Ai-je Ć©tĆ© stupide en agissant ainsiĀ ? Peut-ĆŖtre, mais en tout casĀ  j’ai Ć©prouvĆ© la joie d’avoir agi avec droiture et misĆ©ricordeĀ Ā»

« Maria Voce nous a parlĆ© vraiment Ć  cœur ouvert et j’ai Ć©tĆ© trĆØs touchĆ© par sa sincĆ©rité ! – explique Tommaso, italien – Quand nous sommes repartis – conclut-il – Ā le sang bouillonnait dans nos veines, comme Chiara le disait, dans une projection vidĆ©o, aux gen des annĆ©es 70. Plus que jamais nous sommes dĆ©cidĆ©s Ć  transmettre Ć  tous le feu de l’Evangile vĆ©cu, la plus grande rĆ©volution, celle qui ne passe pasĀ Ā».

ThaĆÆlande, le rĆ©cit d’un jeune bouddhiste

RƩpublique Centre Africaine, nous sommes avec vous

Bangui, 23 dƩcembre 2013

Ā«Nous savons que beaucoup de gens suivent avec attention l’évolution de la situation dramatique qui frappe la RĆ©publique Centre Africaine. Ces derniers jours-ci encore des heurts se sont vĆ©rifiĆ©s dans quelques quartiers de Bangui, la capitale. C’est une situation prĆ©visible, vu que le dĆ©sarmement n’est pas simple et que persistent des zones d’influence, on peut mĆŖme dire d’occupation, de la part des combattants ā€˜Anti-Balaka’ qui s’opposent aux ā€˜Seleka’.

Il est tout aussi vrai que le centre ville et les rues principales de la capitale sont surveillées par les troupes françaises, ce qui a permis une reprise discrète des activités et de la circulation.

L’aspect plus dramatique se trouve du cĆ“tĆ© de la population qui est entraĆ®nĆ©e directement dans ces conflits.

Depuis le 5 dĆ©cembre, date de la premiĆØre attaque des ā€˜Anti-Balaka’, on assiste Ć  un vĆ©ritable exode de population vers les zones dites plus suresĀ : Ć©glises catholiques, protestantes, sĆ©minairesĀ  catholiques, mosquĆ©es pour les musulmans, zones et camps aux alentours de la ville, la zone de l’aĆ©roport (protĆ©gĆ©e par les troupes franƧaises).

Le massacre a dĆ©passĆ© les 1000 morts ces temps-ci. L’aspect religieux, chrĆ©tiens contre musulmans et vice-versa, est instrumentalisĆ© Ć  des fins Ć©conomiques et politiques, mais de fait il reste un grave problĆØme dans les consciences des fidĆØles. Comment parler de pardon lorsqu’on a assistĆ© au massacre de personnes chĆØresĀ ? Un ciel de vengeance s’est infiltrĆ©, qui va bien au-delĆ  des simples coalitions.

C’est maintenant un temps non seulement d’insĆ©curitĆ© mais de faim.

La population, de fait, est à cours de ressources ; les activités commerciales reprennent par à-coups  et au risque de la vie de celui qui se hasarde à se déplacer pour aller faire ses courses ; les prix sont exorbitants.

Des distributions sont faites par la PAM et autres ONG, mais elles n’arrivent pas Ć  rĆ©pondre aux Ć©normes besoinsĀ ; au point que menaces, vols et agressions se font durant ces distributions. A Bangui se trouve une petite communautĆ© des Focolari mais vivanteĀ : jeunes familles, ados… Beaucoup d’entre eux restent jusqu’à prĆ©sent protĆ©gĆ©s lĆ  où ils ont trouvĆ© refugeĀ ; quelques uns rentrent chez eux pendant la journĆ©e et la nuit ils retournent dans les abris. En attendant, ils se dĆ©brouillent pour donner leur aide dans les diffĆ©rents quartiers et abris, et pour accueillir des gens chez eux, ceux qui habitent dans des quartiers plus tranquilles. Une famille de la communautĆ©, composĆ©e de cinq membres, s’est Ć©largie Ć  plus de trente…

Eliane et Max ont remué leur quartier en faisant participer une soixantaine de personnes : ils portent assistance aux vieillards et aux malades restés isolés ou dans des zones dangereuses, pour les aider à se rendre dans les refuges.

AprĆØs avoir distribuĆ© ce que la communautĆ© a rĆ©ussi Ć  rassembler de ce qu’ils avaient Ć  disposition, ils ont fait un recensement des cas urgentsĀ : environ 500 cas de personnes handicapĆ©es, Ć¢gĆ©es et malades, femmes enceintes ou avec de jeunes enfantsĀ ; ils se sont tournĆ©s vers diffĆ©rents organismes pour demander de l’aide.

D’autres membres des Focolari sont engagĆ©s dans les camps de rĆ©fugiĆ©s pour assister les personnes de diverses maniĆØres, mais surtout pour essayer de rĆ©pandre l’espĆ©rance par de petits gestes de rĆ©confort.

Les innombrables difficultĆ©s nous rendent plus conscients d’avoir reƧus un ā€˜don’ ; le charisme de l’unitĆ© qui a Ć©tĆ© donnĆ© Ć  Chiara Lubich en une pĆ©riode semblable Ć  la nĆ“tre, durant la seconde guerre mondiale. Nous sentons que c’est notre force.

Depuis cet endroit de la planĆØte si Ć©prouvĆ©, nous comptons sur vos priĆØres et nous souhaitons que l’Enfant JĆ©sus fasse le miracle de la paix en RĆ©publique Centre AfricaineĀ Ā».

ThaĆÆlande, le rĆ©cit d’un jeune bouddhiste

Ɖvangile vĆ©cu/2

NoĆ«l m’avait rattrapĆ© Je pense que la pire chose que l’on peut expĆ©rimenter est de “n’exister” pour personne Ć  NoĆ«l. Je suis parvenu Ć  comprendre, Ć  justifier les personnes qui mettent fin Ć  leur existence. Au comble de l’amertume, je me suis rappelĆ© que, dans l’immeuble où j’habite, il y avait d’autres “seuls” comme moi: un couple de personnes Ć¢gĆ©es. J’ai rassemblĆ© de bonnes choses que j’avais chez moi, une bouteille de vin, une boĆ®te de biscuits… bref, j’ai fait un beau paquet et je suis allĆ© les voir. Ils ne s’y attendaient pas. J’étais arrivĆ© au bon moment, parce qu’ils avaient besoin d’aide pour beaucoup de choses. Ils Ć©taient trĆØs heureux et reconnaissants. Alors que je m’affairais en cuisine, je m’étonnais moi-mĆŖme de la libertĆ© et la joie que j’éprouvais. Où avait disparu l’angoisse du dĆ©but? Lorsqu’à la fin de la soirĆ©e nous nous sommes saluĆ©s, j’ai vu leurs yeux briller d’une lumiĆØre particuliĆØre. NoĆ«l m’avait rattrapĆ©. (Sandro – Italie)   Je devais commencer moi Lorsque je suis arrivĆ© en SlovĆ©nie en provenance du Burundi, les premiers contacts avec les personnes ont Ć©tĆ© difficiles. Cependant, j’ai aussi rencontrĆ© des personnes qui m’ont aidĆ©. Ces gestes de solidaritĆ© m’ont fait comprendre que je ne pouvais pas exiger que les autres m’accueillent. Je devais commencer Ć  connaĆ®tre la culture, la langue et les coutumes slovĆØnes, afin que les diffĆ©rences ne deviennent pas des obstacles, mais un enrichissement. Par exemple, j’ai commencĆ© Ć  faire des travaux manuels, quelque chose d’inhabituel pour les hommes africains instruits; ou aussi des tĆ¢ches domestiques, lorsque ma belle-mĆØre est tombĆ©e malade. Ainsi, ma femme a pu ĆŖtre prĆØs d’elle. C’est ce qui conduit les peuples Ć  se comprendre. (C.S. – SlovĆ©nie)   Le cadeau Ma fille voulait une petite sœur. Elle avait dĆ©jĆ  un petit frĆØre, mais un nouveau-nĆ© c’Ć©tait autre chose. L’annĆ©e derniĆØre, son souhait semblait proche de se rĆ©aliser, mais j’ai malheureusement fait une fausse couche. Nous l’avons acceptĆ© avec sĆ©rĆ©nitĆ©, mais Lucia pleurait, dĆ©sespĆ©rĆ©e. Elle a commencĆ© la prĆ©paration Ć  la premiĆØre communion. J’aidais la catĆ©chiste. Un aprĆØs-midi, nous parlions de NoĆ«l alors proche. Sur les fiches distribuĆ©es aux enfants, il y avait parmi les diffĆ©rentes questions: “Que souhaites-tu pour NoĆ«l?”. Lucia avait rĆ©pondu: “Adopter une petite fille, mĆŖme Ć  distance”. La catĆ©chiste et moi nous nous sommes regardĆ©es, Ć©tonnĆ©es. Plus tard, avec mon mari, je me suis souvenu de la souffrance de Lucia en raison de ma grossesse interrompue. Elle Ć©tait donc disposĆ©e Ć  renoncer aux cadeaux pour avoir une petite sœur, mĆŖme Ć©loignĆ©e. Nous avons fait les diffĆ©rentes dĆ©marches et, deux jours avant la premiĆØre communion, une lettre est arrivĆ©e: elle nous communiquait que la fillette “adoptĆ©e Ć  distance” s’appelait Thu, avait l’âge de Lucia et Ć©tait vietnamienne. C’était un beau cadeau pour elle! TrĆØs contente, elle a apportĆ© Ć  l’école la photo de Thu pour la montrer Ć  ses copines et Ć  l’enseignante. (D.V. – Suisse)   Source: L’Évangile du jour, dĆ©cembre 2013, CittĆ  Nuova Editrice.