Mouvement des Focolari
Chiara Lubich et l’amour dans l’Eglise

Chiara Lubich et l’amour dans l’Eglise

Chiara Lubich con l'Arcivescovo di Canterbury Donald CogganL’importance du Concile Vatican II pour la fondatrice du mouvement des Focolari. C’est le sous-titre du quotidien du Saint SiĆØge, l’article paru le 12 dĆ©cembre dernier, dont nous proposons quelques passagesĀ : Chiara Lubich et l’amour dans l’Eglise.

« Chiara Lubich et Vatican II : une passion immédiate, un lien profond qui a marqué pour toujours le parcours de la fondatrice du mouvement des Focolari.

Pfarrer Hess

Voici ce qu’elle Ć©crivait au pasteur luthĆ©rien Klaus Hess le 13 octobre 1962, deux jours aprĆØs l’ouverture du ConcileĀ : « Bien cher Pfarrer Hess, vous pouvez imaginer avec quelle joie nous sommes en train de vivre Ć  Rome ces jours d’ouverture du ConcileĀ ! Je pense que vous aussi vous aurez suivi avec amour ce que l’Eglise catholique est en train de faireĀ Ā». Chiara l’invite Ć  « respirer avec nous cette atmosphĆØre surnaturelle qui enveloppe dĆ©jĆ  tout Rome et connaĆ®treĀ  Ć©vĆŖques ou cardinaux qui ont la bontĆ© de nous rendre visite trĆØs souvent ces jours-ci. De cette maniĆØre ce dialogue ouvert l’annĆ©e derniĆØre avec tant de fruits continuerait et nous continuerions Ć  ĆŖtre des instruments, peut-ĆŖtre inutiles et infidĆØles, mais toujours des instruments afin que le testament de JĆ©sus se rĆ©alise entre tousĀ Ā».

Pour Chiara Lubich, poursuit l’Osservatore Romano, Vatican II est ā€œle Concile du dialogue grĆ¢ce Ć  sa grande ouverture qui n’est pas un flĆ©chissement de la foi, mais une nouvelle comprĆ©hension envers les autres Eglises et communautĆ©s ecclĆ©siales, une possibilitĆ© de confronter les richesses que chaque tradition chrĆ©tienne a essayĆ© de conserver, redĆ©couverte de ce qui unit les chrĆ©tiens jusqu’à maintenantĀ Ā». A cĆ“tĆ© se trouve le « dialogue plus vaste avec les croyants des autres religions, et celui planĆ©taire avec les hommes de bonne volontĆ©, avec les non croyants, qui a ouvert de nouvelles possibilitĆ©s Ć  la mission Ć©vangĆ©lisatrice de l’EgliseĀ Ā».

ā€œOn aurait dit que ces paroles de Chiara ont Ć©tĆ© prononcĆ©es aujourd’hui tellement elles sont actuelles alors que s’approche – Ć  la demande formelle signĆ©e Ć  Castel Gandolfo le 7 dĆ©cembre par la prĆ©sidente Maria Voce Ć  l’occasion du 70° anniversaire du mouvement – le procĆØs de canonisation de la fondatrice des Focolari. Un acte, a dĆ©clarĆ© Maria Voce qui « nous invite tous Ć  une saintetĆ© encore plus grande, Ć  la construire jour aprĆØs jour dans notre vie, afin de faire Ć©merger cette « saintetĆ© collectiveĀ Ā», « saintetĆ© du peupleĀ Ā» vers laquelle Chiara tendaitĀ Ā»

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Chiara Lubich et l’amour dans l’Eglise

Minoti Aram, pionniĆØre du dialogue interreligieux

Minoti Aram

Ā Le matin de NoĆ«l, une nouvelle inattendue est arrivĆ©e: Minoti Aram s’est Ć©teinte Ć  DubaĆÆ, alors qu’elle se trouvait dans la famille de son fils Ashok.

 Depuis des années, Minoti Aram était en chaise roulante et sa santé avait des hauts et des bas préoccupants, mais sa nature rebelle avait toujours surmonté toutes les crises. Elle continuait à être un point de repère pour des milliers de personnes qui vivent dans la zone du Shanti Ashram de Coimbatore (Tamil Nadu, Inde du Sud).

MariĆ©e au Dr Aram, Ć©ducateur, pacifiste et membre du SĆ©nat indien, Minoti avait menĆ© une vie dans l’esprit gandhien et, avec son mari, elle avait donnĆ© vie, dans les annĆ©es 80, au Shanti Ashram, un laboratoire de paix et d’engagement social.

Elle avait Ć©galement suivi son mari dans son engagement pour le dialogue interreligieux. Dr Aram avait longtemps Ć©tĆ© un des prĆ©sidents de la ConfĆ©rence mondiale des Religions pour la Paix (aujourd’hui Religions pour la Paix). Pour cette raison, Ć  PĆ©kin, dans les annĆ©es 80, elle avait rencontrĆ© Natalia Dallapiccola, une des premiĆØres focolarines. Elles devinrent, comme Minoti aimait souvent le rappeler, des sœurs. AprĆØs la mort du Dr Aram (fin des annĆ©es 90), Minoti a rĆ©alisĆ© son souhait: inviter Chiara Lubich en Inde.

En 2001, elle proposa aux diffĆ©rentes organisations gandhiennes du Tamil Nadu (Sarvodaya) de confĆ©rer le Prix Gandhi, dĆ©fenseur de la Paix Ć  Chiara Lubich. Sa proposition a Ć©tĆ© Ć©coutĆ©e et Chiara a passĆ© trois semaines en Inde. ƀ Coimbatore, en plus de recevoir le prix, elle s’adressa Ć  un public de six cents personnes, hindoues. Le jour suivant, Chiara, Minoti, sa fille Vinu et quelques-uns de leurs collaborateurs se rencontrĆØrent pour comprendre comment continuer le dialogue entrepris.

C’est ainsi que naquirent les Sarvo-Foco Pariwar, des tables rondes de la famille du Sarvodaya et du Focolare. Minoti Aram a toujours Ć©tĆ© prĆ©sente pour animer ce chemin original de dialogue. La famille a grandi, de nombreux collaborateurs de la famille Aram se sont unis Ć  ces moments de partage entre le mouvement gandhien et celui des Focolari. Des activitĆ©s sociales et artistiques ont aussi commencĆ©, des Ć©changes de groupes de jeunes, jusqu’à l’organisation du SupercongrĆØs gen3 en 2009.

Avec d’autres Gandhiens, elle participa aux symposiums hindous-chrĆ©tiens de 2002, 2004 et 2007 Ć  Rome. En 2007, Chiara Lubich, malgrĆ© sa santĆ© trĆØs fragile, voulut saluer personnellement Minoti.

Deux ans auparavant, Ć  l’occasion du XXVe anniversaire de la fondation du Shanti Ashram, entourĆ©e par de nombreux invitĆ©s, elle voulut rappeler l’importance du dialogue avec Chiara et Natalia, ses sœurs. Ces derniers mois, elle avait proposĆ© avec insistance Ć  sa fille, Dr Vinu Aram, un congrĆØs au Shanti Ashram pour rappeler la figure de Natalia Dallapiccola, afin que, disait-elle, “les gĆ©nĆ©rations futures puissent connaĆ®tre les pionniers du dialogue entre croyants de diffĆ©rentes religions”. Le congrĆØs avait Ć©tĆ© fixĆ© pour novembre 2014!

Roberto Catalano

Chiara Lubich et l’amour dans l’Eglise

Jeunes : les foyers de guerre relƩguƩs au rang de vagues souvenirs !

Ā ā€œAu nom de Dieu ClĆ©ment et MisĆ©ricordieux: que la souffrance soit oubliĆ©e, que le bonheur et la paix rĆØgnent aux quatre coins de la terre, que les cœurs de tous les hommes s’enlacent, que l’amour brĆ»le en chacun d’eux et que l’unitĆ© les rassemble en une seule source de lumiĆØre. Dieu, fais que les foyers de guerre soient relĆ©guĆ©s au rang de vagues souvenirs. Dieu, dans ta clĆ©mence et ta misĆ©ricorde infinies, permets-nous d’être plus patients, fais de nous des instruments d’amour et de paix. Louange Ć  Dieu, il n’y a de puissance et de force qu’en LuiĀ Ā», ainsi s’est exprimĆ© NaĆÆm, un jeune musulman d’AlgĆ©rie.

Il y a exactement un an, devant l’ampleur que prenait le conflit en Syrie, ils avaient senti, lors d’un rassemblement analogue, la nĆ©cessitĆ© d’intensifier leur priĆØre et lancĆ© le Timeout pour la paix. Et aujourd’hui de nouveau ils s’engagent Ć  ĆŖtre des instruments de paix lĆ  où ils sont, qu’ils viennent du Centre Afrique ou du Liban, en passant par l’AlgĆ©rie, du Salvador ou de l’Argentine… pour ne citer que quelques uns des pays reprĆ©sentĆ©s.

Les Ć©changes d’expĆ©riences ne manquent pas au cours de ces quatre journĆ©es passĆ©es Ć  Rome, (du 19 au 22 dĆ©cembre), comme par exemple celle de ce jeune bouddhiste qui, au contact des Gen, se sent poussĆ© Ć  approfondir sa religion et dĆ©cide d’aller passer un an dans un monastĆØre pour partager l’expĆ©rience des moines. Ou bien celles de ceux qui s’interrogent sur leurs projets d’avenirĀ : avoir le courage de construire une famille, d’affronter le monde du travail. Mais c’est du Moyen-Orient et du Maghreb que proviennent les tĆ©moignages les plus forts (Liban et AlgĆ©rie)Ā : tous insistent sur l’espĆ©rance qui ne meurt pas, mĆŖme lorsqu’à l’horizon le ciel reste bouchĆ©.

TrĆØs stimulante l’invitation Ć  « sortir de nos mursĀ Ā», adressĆ©eĀ  par Maria Voce Ć Ā  tous les participants, parmi eux beaucoup d’europĆ©ens. Ā Elle leur parle avec forceĀ : « Les Gen sont-ils dans les universitĆ©sĀ ? Sont-ils lĆ  où se trouvent d’autres jeunesĀ ? Ou sont-ils toujours entre euxĀ ? Font-ils quelque chose pour les autres ? Le pape continue Ć  dire d’aller dehors, de sortir des sacristies, de nos murs, de ne pas nous appuyer sur nos sĆ©curitĆ©s, de ne pas dire « nous avons toujours fait comme Ƨa, continuonsĀ Ā»

Comment faire? Maria Voce poursuit:ā€Risquer quelque chose,Ā  avoir le courage de s’ouvrir Ć  la nouveautĆ©, avoir le courage de prendre quelque initiative audacieuse, mĆŖme extrĆŖme, pour ouvrir de nouveaux chemins, pour construire des relations nouvelles avec l’humanité » Pouvoir lui offrir, en nous ouvrant Ć  elle, ce qui caractĆ©rise les disciples de JĆ©susĀ :Ā  la joie, fruit de sa prĆ©sence, lĆ  où deux ou tois sont rĆ©unis en son Nom. Le titre de ce congrĆØs de jeunes est en effetĀ : « C’est Ć  ce signe qu’on vous reconnaĆ®tra… », une phrase de l’Evangile qui continue ainsiĀ : « … si vous avez de l’amour les uns pour les autresĀ Ā» [Jean, XIII, 35] « Nous voulons donner toutes nos forces pour construire ensemble la fraternitĆ© avec tousĀ Ā» – c’est, Ć  chaud, l’impression qui se dĆ©gage de ce rassemblement de jeunes.

Petite expĆ©rience. ā€œUn automobiliste a heurtĆ© ma voiture, exactement Ć  l’endroit où, quelque temps auparavant, elle avait dĆ©jĆ  reƧu un chocĀ  – raconte Francesco – j’aurais pu ne rien dire etĀ  en profiter pour faire marcher son assurance, mais, une fois descendu de ma voiture, j’ai prĆ©fĆ©rĆ© tranquilliser leĀ  chauffeur, un petit vieuxĀ  trĆØs gĆŖnĆ© d’avoir causĆ© cet incident,Ā et je lui ai dit la vĆ©ritĆ©. Ai-je Ć©tĆ© stupide en agissant ainsiĀ ? Peut-ĆŖtre, mais en tout casĀ  j’ai Ć©prouvĆ© la joie d’avoir agi avec droiture et misĆ©ricordeĀ Ā»

« Maria Voce nous a parlĆ© vraiment Ć  cœur ouvert et j’ai Ć©tĆ© trĆØs touchĆ© par sa sincĆ©rité ! – explique Tommaso, italien – Quand nous sommes repartis – conclut-il – Ā le sang bouillonnait dans nos veines, comme Chiara le disait, dans une projection vidĆ©o, aux gen des annĆ©es 70. Plus que jamais nous sommes dĆ©cidĆ©s Ć  transmettre Ć  tous le feu de l’Evangile vĆ©cu, la plus grande rĆ©volution, celle qui ne passe pasĀ Ā».

Chiara Lubich et l’amour dans l’Eglise

RƩpublique Centre Africaine, nous sommes avec vous

Bangui, 23 dƩcembre 2013

Ā«Nous savons que beaucoup de gens suivent avec attention l’évolution de la situation dramatique qui frappe la RĆ©publique Centre Africaine. Ces derniers jours-ci encore des heurts se sont vĆ©rifiĆ©s dans quelques quartiers de Bangui, la capitale. C’est une situation prĆ©visible, vu que le dĆ©sarmement n’est pas simple et que persistent des zones d’influence, on peut mĆŖme dire d’occupation, de la part des combattants ā€˜Anti-Balaka’ qui s’opposent aux ā€˜Seleka’.

Il est tout aussi vrai que le centre ville et les rues principales de la capitale sont surveillées par les troupes françaises, ce qui a permis une reprise discrète des activités et de la circulation.

L’aspect plus dramatique se trouve du cĆ“tĆ© de la population qui est entraĆ®nĆ©e directement dans ces conflits.

Depuis le 5 dĆ©cembre, date de la premiĆØre attaque des ā€˜Anti-Balaka’, on assiste Ć  un vĆ©ritable exode de population vers les zones dites plus suresĀ : Ć©glises catholiques, protestantes, sĆ©minairesĀ  catholiques, mosquĆ©es pour les musulmans, zones et camps aux alentours de la ville, la zone de l’aĆ©roport (protĆ©gĆ©e par les troupes franƧaises).

Le massacre a dĆ©passĆ© les 1000 morts ces temps-ci. L’aspect religieux, chrĆ©tiens contre musulmans et vice-versa, est instrumentalisĆ© Ć  des fins Ć©conomiques et politiques, mais de fait il reste un grave problĆØme dans les consciences des fidĆØles. Comment parler de pardon lorsqu’on a assistĆ© au massacre de personnes chĆØresĀ ? Un ciel de vengeance s’est infiltrĆ©, qui va bien au-delĆ  des simples coalitions.

C’est maintenant un temps non seulement d’insĆ©curitĆ© mais de faim.

La population, de fait, est à cours de ressources ; les activités commerciales reprennent par à-coups  et au risque de la vie de celui qui se hasarde à se déplacer pour aller faire ses courses ; les prix sont exorbitants.

Des distributions sont faites par la PAM et autres ONG, mais elles n’arrivent pas Ć  rĆ©pondre aux Ć©normes besoinsĀ ; au point que menaces, vols et agressions se font durant ces distributions. A Bangui se trouve une petite communautĆ© des Focolari mais vivanteĀ : jeunes familles, ados… Beaucoup d’entre eux restent jusqu’à prĆ©sent protĆ©gĆ©s lĆ  où ils ont trouvĆ© refugeĀ ; quelques uns rentrent chez eux pendant la journĆ©e et la nuit ils retournent dans les abris. En attendant, ils se dĆ©brouillent pour donner leur aide dans les diffĆ©rents quartiers et abris, et pour accueillir des gens chez eux, ceux qui habitent dans des quartiers plus tranquilles. Une famille de la communautĆ©, composĆ©e de cinq membres, s’est Ć©largie Ć  plus de trente…

Eliane et Max ont remué leur quartier en faisant participer une soixantaine de personnes : ils portent assistance aux vieillards et aux malades restés isolés ou dans des zones dangereuses, pour les aider à se rendre dans les refuges.

AprĆØs avoir distribuĆ© ce que la communautĆ© a rĆ©ussi Ć  rassembler de ce qu’ils avaient Ć  disposition, ils ont fait un recensement des cas urgentsĀ : environ 500 cas de personnes handicapĆ©es, Ć¢gĆ©es et malades, femmes enceintes ou avec de jeunes enfantsĀ ; ils se sont tournĆ©s vers diffĆ©rents organismes pour demander de l’aide.

D’autres membres des Focolari sont engagĆ©s dans les camps de rĆ©fugiĆ©s pour assister les personnes de diverses maniĆØres, mais surtout pour essayer de rĆ©pandre l’espĆ©rance par de petits gestes de rĆ©confort.

Les innombrables difficultĆ©s nous rendent plus conscients d’avoir reƧus un ā€˜don’ ; le charisme de l’unitĆ© qui a Ć©tĆ© donnĆ© Ć  Chiara Lubich en une pĆ©riode semblable Ć  la nĆ“tre, durant la seconde guerre mondiale. Nous sentons que c’est notre force.

Depuis cet endroit de la planĆØte si Ć©prouvĆ©, nous comptons sur vos priĆØres et nous souhaitons que l’Enfant JĆ©sus fasse le miracle de la paix en RĆ©publique Centre AfricaineĀ Ā».

Chiara Lubich et l’amour dans l’Eglise

Ɖvangile vĆ©cu/2

NoĆ«l m’avait rattrapĆ© Je pense que la pire chose que l’on peut expĆ©rimenter est de “n’exister” pour personne Ć  NoĆ«l. Je suis parvenu Ć  comprendre, Ć  justifier les personnes qui mettent fin Ć  leur existence. Au comble de l’amertume, je me suis rappelĆ© que, dans l’immeuble où j’habite, il y avait d’autres “seuls” comme moi: un couple de personnes Ć¢gĆ©es. J’ai rassemblĆ© de bonnes choses que j’avais chez moi, une bouteille de vin, une boĆ®te de biscuits… bref, j’ai fait un beau paquet et je suis allĆ© les voir. Ils ne s’y attendaient pas. J’étais arrivĆ© au bon moment, parce qu’ils avaient besoin d’aide pour beaucoup de choses. Ils Ć©taient trĆØs heureux et reconnaissants. Alors que je m’affairais en cuisine, je m’étonnais moi-mĆŖme de la libertĆ© et la joie que j’éprouvais. Où avait disparu l’angoisse du dĆ©but? Lorsqu’à la fin de la soirĆ©e nous nous sommes saluĆ©s, j’ai vu leurs yeux briller d’une lumiĆØre particuliĆØre. NoĆ«l m’avait rattrapĆ©. (Sandro – Italie)   Je devais commencer moi Lorsque je suis arrivĆ© en SlovĆ©nie en provenance du Burundi, les premiers contacts avec les personnes ont Ć©tĆ© difficiles. Cependant, j’ai aussi rencontrĆ© des personnes qui m’ont aidĆ©. Ces gestes de solidaritĆ© m’ont fait comprendre que je ne pouvais pas exiger que les autres m’accueillent. Je devais commencer Ć  connaĆ®tre la culture, la langue et les coutumes slovĆØnes, afin que les diffĆ©rences ne deviennent pas des obstacles, mais un enrichissement. Par exemple, j’ai commencĆ© Ć  faire des travaux manuels, quelque chose d’inhabituel pour les hommes africains instruits; ou aussi des tĆ¢ches domestiques, lorsque ma belle-mĆØre est tombĆ©e malade. Ainsi, ma femme a pu ĆŖtre prĆØs d’elle. C’est ce qui conduit les peuples Ć  se comprendre. (C.S. – SlovĆ©nie)   Le cadeau Ma fille voulait une petite sœur. Elle avait dĆ©jĆ  un petit frĆØre, mais un nouveau-nĆ© c’Ć©tait autre chose. L’annĆ©e derniĆØre, son souhait semblait proche de se rĆ©aliser, mais j’ai malheureusement fait une fausse couche. Nous l’avons acceptĆ© avec sĆ©rĆ©nitĆ©, mais Lucia pleurait, dĆ©sespĆ©rĆ©e. Elle a commencĆ© la prĆ©paration Ć  la premiĆØre communion. J’aidais la catĆ©chiste. Un aprĆØs-midi, nous parlions de NoĆ«l alors proche. Sur les fiches distribuĆ©es aux enfants, il y avait parmi les diffĆ©rentes questions: “Que souhaites-tu pour NoĆ«l?”. Lucia avait rĆ©pondu: “Adopter une petite fille, mĆŖme Ć  distance”. La catĆ©chiste et moi nous nous sommes regardĆ©es, Ć©tonnĆ©es. Plus tard, avec mon mari, je me suis souvenu de la souffrance de Lucia en raison de ma grossesse interrompue. Elle Ć©tait donc disposĆ©e Ć  renoncer aux cadeaux pour avoir une petite sœur, mĆŖme Ć©loignĆ©e. Nous avons fait les diffĆ©rentes dĆ©marches et, deux jours avant la premiĆØre communion, une lettre est arrivĆ©e: elle nous communiquait que la fillette “adoptĆ©e Ć  distance” s’appelait Thu, avait l’âge de Lucia et Ć©tait vietnamienne. C’était un beau cadeau pour elle! TrĆØs contente, elle a apportĆ© Ć  l’école la photo de Thu pour la montrer Ć  ses copines et Ć  l’enseignante. (D.V. – Suisse)   Source: L’Évangile du jour, dĆ©cembre 2013, CittĆ  Nuova Editrice.  

Chiara Lubich et l’amour dans l’Eglise

L’aventure de l’unitĆ© / les ouvertures

Pour les Focolari, le dialogue n’est pas simplement une idĆ©e. En parcourant les Ć©tapes du dĆ©veloppement du Mouvement, on pressent qu’il n’est pas nĆ© d’une thĆ©orie mais d’une inspiration charismatique que l’Esprit Saint a donnĆ©e Ć  une jeune femme de Trente. DĆØs les premiĆØres annĆ©es, de nombreux Ć©pisodes de la vie de Chiara Lubich et de ses compagnes montrent une rĆ©elle capacitĆ© d’accueil de l’autre, quel qu’il soit. Et l’accueil est le premier degrĆ© du dialogue. Si l’on regarde la diffusion du Mouvement dans le monde, on comprend que la rapiditĆ© avec laquelle l’esprit de l’unitĆ© s’est dĆ©veloppĆ© n’est pas Ć  attribuer seulement Ć  des mots prononcĆ©s dans une conversation personnelle, devant un large public ou Ć  la radio,Ā  mais surtout Ć  l’amour vĆ©cu selon « l’art d’aimerĀ Ā» que Chiara a toujours proposĆ© comme seule mĆ©thode de diffusionĀ : « se faire unĀ Ā». Cette expression est un nĆ©ologisme dĆ©rivĆ© d’une phrase de l’apĆ“tre PaulĀ : « Je me suis fait tout Ć  tousĀ Ā» (1Ā Co 9,22) et dans le Mouvement a toujours dĆ©signĆ© sa seule « mĆ©thodeĀ Ā» d’expansion, la principale voie d’évangĆ©lisation. Devant la vaste diffusion du Mouvement, on peut comprendre que la spiritualitĆ© de l’unitĆ© ait conquis des personnes de toutes catĆ©gories sociales par son ouverture sur l’humanitĆ© et ses nĆ©cessitĆ©s. Une ouverture qui s’exprime d’abord par une attitude de dialogue partout, Ć  tout instant et dans tous les domaines. En outre, le dialogue des Focolari doit ĆŖtre compris au sens le plus fort, avec la mesure de l’Évangile. Loin de sacrifier leur identitĆ© en vue de parvenir Ć  des compromis, c’est au contraire grĆ¢ce Ć  leur identitĆ© que les membres du Mouvement peuvent se permettre d’approcher avec un esprit ouvert ceux qui sont diffĆ©rents d’eux-mĆŖmes. Ce n’est ni de l’irĆ©nisme ni du syncrĆ©tisme. Le 24 janvier 2002 Ć  Assise, appelĆ©e avec Andrea Riccardi (fondateur de la communautĆ© de St. Egidio) Ā Ć  s’exprimer au nom de l’Église catholique en prĆ©sence du pape et des plus hautes autoritĆ©s religieuses du monde, peu aprĆØs l’écroulement des Twin Towers Ć  New York, Chiara a soulignĆ© que l’Église veut avoir un comportement qui soit « entiĆØrement dialogueĀ Ā». Elle a rappelĆ© les quatre dialogues qu’elle mĆØne avec le MouvementĀ : Ć  l’intĆ©rieur de l’Église catholique, l’œcumĆ©nisme, les relations avec des fidĆØles d’autres religions, les contacts avec des personnes sans option religieuse. Ce sont d’ailleurs les quatre dialogues que le concile VaticanĀ II et l’encyclique de PaulĀ VI Ecclesiam suam reconnaissent comme les voies que l’Église veut prendre dans les relations avec les diverses composantes de l’humanitĆ©. En 1991 Chiara a Ć©critĀ : « JĆ©sus considĆØre comme ses alliĆ©s et ses amis tous les hommes qui luttent contre le mal et travaillent, bien souvent sans s’en rendre compte, pour la rĆ©alisation du Royaume de Dieu. JĆ©sus nous demande un amour capable de devenir dialogue, c’est-Ć -dire un amour qui, loin de se replier orgueilleusement dans son milieu, sache s’ouvrir Ć  tous et collaborer avec toutes les personnes de bonne volontĆ© pour ensemble construire la paix et l’unitĆ© dans le monde. Essayons donc d’ouvrir les yeux sur les prochains que nous rencontrons pour admirer le bien qu’ils opĆØrent, quelles que soient leurs convictions, pour ĆŖtre solidaires avec eux et nous encourager rĆ©ciproquement sur la voie de la justice et de l’amour.Ā Ā»

Chiara Lubich et l’amour dans l’Eglise

Pour rappeler le mystère de Noël

Ā«NoĆ«l est le mystĆØre sublime de l’amour d’un Dieu qui a tellement aimĆ© les hommes qu’il s’estĀ  fait homme. Comme il Ć©tait Ć©crit, le mystĆØre de l’Incarnation est le document de l’excessive charitĆ© de Dieu. Pour Ć©treindre en elle tous les hommes, Lui, en naissant dans une grotte, parmi les animaux, il s’est placĆ© en dessous de tousĀ : les plus pauvres des pauvres le contemplĆØrent au dessous de leur misĆØre mĆŖme. CĆ©lĆ©brer NoĆ«l veut dire raviver la conscience de l’amour que JĆ©sus apporta sur la terre, et qu’il a distribuĆ© par sa vie et sa parole. Aujourd’hui on a un besoin spĆ©cial de raviver – et re-nettoyer – le concept de l’amour, parce que la vie des hommes en sociĆ©tĆ© risque de devenir de plus en plus triste par un dĆ©faut d’amour. L’amour place l’homme au niveau du Christ, de fait le bien (ou le mal) fait au prochain a la mĆŖme valeur, selon le jugement suprĆŖme, que s’il Ć©tait fait au Christ. Le Seigneur est nĆ© pour que nous, nous renaissions. Il est la vie, et nous Ć©tions,Ā  nous sommes, dans les tĆ©nĆØbres. Nous passons des tĆ©nĆØbres Ć  la vie si nous aimons les frĆØres. L’engagement chrĆ©tien exige hĆ©roĆÆsme, une secousse contre la mĆ©diocritĆ©, une victoire sur le compromis. Il demande la vie dans la libertĆ©, qui est libertĆ© du mal, peu importe d’où il vienneĀ : prostration des forces physiques, faillite financiĆØre, dĆ©ceptions dans les rapports humains, dĆ©solation au milieu de ce monde… L’important est de ne pas tomber, peut-ĆŖtre personne ne te dira « bravo » ! Les mĆ©dailles s’accrochent sur d’autres poitrines. Il se peut que certaines gens nous traitent de fanatiques ou de naĆÆfs. Tu devras faire jaillir de toute la dĆ©solation qui t’assaillit, une plus ardente faim de Dieu, et dĆ©jĆ  de lĆ  tu en tires un encouragement. Il existe des phrases simples et profondes, de la profondeur du divin, qui expriment cette tĆ¢che. Des phrases de JĆ©susĀ : « Vous ĆŖtes le sel de la terre… ». « Vous ĆŖtes la lumiĆØre du monde… ». Le sel donne goĆ»t aux aliments en se fondant en eux. La lumiĆØre illumine, comme le silence qui en pĆ©nĆ©trant clarifie. La conduite du chrĆ©tien doit ĆŖtre telle qu’elle donne goĆ»t (un sel) Ć  la vie (sinon on ne sait pas Ć  quoi sert la vie) et elle lui donneĀ  un sens. On ne peut pas ne pas penser aux misĆØres du monde, dues en grande partie au manque d’amour… L’amour est vie pour l’homme. En JĆ©sus ce fut l’Amour qui, en s’incarnant en Marie, assuma notre humanitĆ©, en y insĆ©rant la vie de DieuĀ». Igino Giordani dansĀ : CittĆ  Nuova, 25.12.1967 – n.23/24

Jeunes: un NoĆ«l d’accueil et de paix

NoĆ«l Ć  BethlĆ©em: ā€œUne occasion unique pour nous de bien finir l’annĆ©eĀ en rencontrantĀ  les Jeunes pour un Monde Uni de Terre Sainte, pour vivre un NoĆ«l d’accueil et de paixĀ Ā» nous confient Maria Guaita, Andrew Camilleri et Claudia Barrero, du secrĆ©tariat international Jeunes Pour Un Monde Uni. Et quel est pour vous le sens de ce NoĆ«l en Terre Sainte? ā€œNous avons accueilli cette invitation comme une proposition s’adressant Ā Ć  tous les Jeunes pour un Monde Uni des cinq continents, prĆ©cise Maria Guaita. L’Evangile nous dit que Marie et Joseph ne trouvĆØrent pas de quoi loger Ć  l’auberge, que le Verbe vint parmi les siens, mais que les siens ne l’ont pas accueilli. Nous voulons l’accueillir, spĆ©cialement dans les personnes seules ou marginalisĆ©es, dans les pauvres et les rĆ©fugiĆ©s. Aussi nous voudrions nous engager pour que chacune de nos villesĀ  devienne une petite BethlĆ©em qui accueille la CrĆØche, qui offre Ć  JĆ©sus un berceauĀ Ā» Comment vous ĆŖtes-vous organisĆ©s? ā€œNous proposons Ć  tous les Jeunes pour Un Monde Uni de vivre un NoĆ«l d’accueil et de paix, nous explique Andrew. Les mĆ©dia nous montrent chaque jour des images de violence, de souffrance et d’exclusion. Nous voulons rĆ©pondre Ć  tout cela, dĆØs ce prochain NoĆ«l, par des initiatives d’amour concret envers nos frĆØresĀ Ā» Maria conclut en disant: ā€Nous voudrions mettre dans le coup le plus de personnes possible, dans les paroisses, les institutions, les autres associations ou mouvements, en faisant appel Ć  l’imagination et aux possibilitĆ©s de chacun, avec la conviction que Ā rien n’est petit de ce qui est fait par amourĀ  (Chiara Lubich)Ā Ā» Vous pourrez trouver les Ā photos et les brĆØves reprises relatant ces initiatives sur la page Facebook Ā des Jeunes Pour Un Monde Uni Ā en Terre SainteĀ : Youth for a United World – Holy Land. « Ce seront comme des fragmentsĀ  de fraternitĆ©, par eux-mĆŖmes trĆØs parlants, ajoute ClaudiaĀ : ils Ā marqueront une Ć©tape importante de ā€œUnited World Projectā€, sur la route qui conduit le monde vers l’unité » Pour information: Jeunes pour un Monde Uni

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