DƩc 17, 2013 | Focolare Worldwide

Depuis de nombreuses semaines notre correspondance avec la Syrie sāest interrompue. Giò a dĆ» quitter sa maison de Damas et sāinstaller sur la cĆ“te Ć la recherche dāun logement plus sĆ»r. Dans tout le pays, lāĆ©lectricitĆ© fonctionne par intermittenceĀ : trois heures le matin et puis lāobscuritĆ©, ou bien quelques heures lāaprĆØs-midi et il faut attendre le lendemain.
En tĆ©lĆ©phonant Ć lāappartement de Damas, par hasard nous trouvons une amie de notre correspondante qui y Ć©tait allĆ©e pour vĆ©rifier lāĆ©tat des lieux. « Tu sais, mĆŖme dans la capitale beaucoup de bombes tombent, mais ici on est bienĀ Ā». Elle essaie de me rassurer et de se rassurer parce quāelle poursuitĀ : « Nous vivons instant par instant, nous ne savons rien du lendemain, il nāy a quāaujourdāhui qui compteĀ Ā». Elle ne travaille plus depuis deux mois parce que son chef lui avait demandĆ© de faire des versements malhonnĆŖtes quāelle a refusĆ© de faire. Elle nāa pas voulu me dire quel genre de travailĀ : elle reste discrĆØte, pour elle et pour son employeur. En attendant, il y a deux jours elle a prĆ©sentĆ© un CV, avec un nouvel espoir.
Elle me parle de ses parentsĀ : ils vivent Ć Talfita, prĆØs de Maaloula, le village où ont Ć©tĆ© enlevĆ©es les religieuses orthodoxes le 3 dĆ©cembre. Grande est lāangoisse sur leur sort. « Une de mes amiesĀ les appelait tous les jours, mais ce mardi-lĆ le tĆ©lĆ©phone a sonnĆ©, sonnĆ© et personne nāa rĆ©ponduĀ Ā». Entre temps, dans un message vidĆ©o sur une chaine de tĆ©lĆ©vision des rebelles, les religieuses ont dĆ©clarĆ© quāelles nāavaient pas Ć©tĆ© enlevĆ©es, mais protĆ©gĆ©es contre les attaques de la zone, mais personne nāy croit tout Ć fait.

La vie est trĆØs difficile dans le Nord du pays où les rebelles font autant dāatrocitĆ©s que lāarmĆ©e. Il fait froid et le manque dāĆ©lectricitĆ© ne permet pas une vie normale. Un gĆ©nĆ©rateur diĆ©sel supplĆ©e, mais le combustible sert plus Ć rĆ©chauffer quāĆ Ć©clairer. « Notre village a Ć©tĆ© presquāentiĆØrement brĆ»lĆ©. Les gens ne sortent plus de chez eux, pas mĆŖme pour acheter des biens de premiĆØre nĆ©cessitĆ©. Dieu cependant continue Ć intervenir et Ć sauver notre vie, mais nous ne voyons pas dāouverture vers la paix. Il nous semble que plus rien nāa de sens. Quand pourrons-nous dire āstopā Ć toute cette violenceĀ ?Ā Ā».
Propos recueillis par Maddalena Maltese
SourceĀ :Ā CittĆ Nuova
DƩc 16, 2013 | Non classifiƩ(e)
Quand on lui demande si elle regrette de ne pas ĆŖtre prĆŖtre, elle qui l’une des femmes les plus influentes de lāĆglise, elle retient son rireĀ : “Ćcoutez, je connais des femmes pasteurs Ć©vangĆ©liques, liĆ©es au Mouvement, des amies et des femmes exceptionnelles avec qui tout se passe trĆØs bien dans leurs ĆglisesĀ ; cependant, je n’ai jamais pensĆ© que la possibilitĆ© de devenir prĆŖtre puisse accroĆ®tre la dignitĆ© de la femme. Ce ne serait qu’un service en plus. En effet, le problĆØme est ailleursĀ : comme femmes, ce Ć quoi nous devons tendre – me semble-t-il – est la reconnaissance de la part de lāĆglise catholique de la mĆŖme dignitĆ©, de l’Ć©galitĆ© des chances. Service et non servitude comme le dit lui-mĆŖme le Pape FranƧois⦠“. Maria Voce dirige depuis 2008, les Focolari – deux millions et demi d’adhĆ©rents en 182 pays – seul mouvement dirigĆ©, par statut, par une femme. Elle a succĆ©dĆ© Ć la fondatrice, Chiara Lubich qui l’appelait “Emmaüs”. La tombe de Chiara est toute proche, dans la petite chapelle du centre mondial de Rocca di Papa lĆ où les baies vitrĆ©es s’ouvrent sur les pins de sa maison et où, face Ć la pierre tombale, se trouve une mosaĆÆque reprĆ©sentant Marie, MĆØre de lāĆglise. Le 7Ā dĆ©cembre, 70 ans ont passĆ© depuis la “consĆ©cration Ć Dieu” de Chiara. Une femme laĆÆque qui dĆ©veloppa, en avance sur son temps, plusieurs thĆØmes du ConcileĀ : “LāĆglise comme ouverture, communion, amour rĆ©ciproque⦔.
Quel est aujourd’hui le rĆ“le des femmes dans lāĆglise et dans quelle mesure sont-elles Ć©coutĆ©esĀ ?
“Leur rĆ“le est celui de tout ĆŖtre humain, homme ou femme, qui appartient Ć lāĆglise, corps mystique du Christ. Comment ce rĆ“le est au contraire considĆ©rĆ© par d’autres, est une autre chose. Il me semble que les femmes n’ont pas encore vraiment voix au chapitre. On leur reconnaĆ®t trĆØs souvent les valeurs d’humilitĆ©, de docilitĆ©, de souplesse mais on en profite un peu. Du reste, le Saint PĆØre a dit qu’il est peinĆ© de voir la femme cantonnĆ©e Ć la servitude et non pas la femme au serviceĀ : le service est un mot-clĆ© de son pontificat mais en tant que service d’amourĀ ; et non pas dans le sens de service parce que tu es considĆ©rĆ©e infĆ©rieure et donc soumise. Il me semble qu’il reste beaucoup Ć faire en cela”.
Le Pape a dit qu’il faut penser Ć une “thĆ©ologie de la femme”. Pour vous, qu’est-ce que cela signifieĀ ?
“Je ne suis pas thĆ©ologienne. Cependant, le Pape a donnĆ© ce titreĀ : “Marie est plus grande que les apĆ“tres”. C’est beau qu’il le diseĀ ; c’est trĆØs fort. Toutefois, la complĆ©mentaritĆ© doit ressortir de lĆ Ā ; et Ć©galement, en un certain sens, la participation au magistĆØre⦔
En quel sensĀ ?
“Chiara voyait Marie comme le ciel bleu qui contient le soleil, la lune et les Ć©toiles. Dans cette vision, si le soleil est Dieu, et les Ć©toiles, les saints, Marie est le ciel qui les contient, qui contient mĆŖme DieuĀ : par la volontĆ© de Dieu lui-mĆŖme qui s’est incarnĆ© en son sein. La femme dans lāĆglise est lĆ Ā : elle doit avoir cette fonction qui ne peut exister que dans la complĆ©mentaritĆ© avec le charisme pĆ©trinien. Pour guider lāĆglise, il ne peut pas y avoir seulement Pierre mais il doit y avoir Pierre avec les apĆ“tres, soutenus et entourĆ©s par l’Ć©treinte de cette femme-mĆØre qu’est Marie”.
Pour FranƧois, il nous faut rĆ©flĆ©chir sur la place de la femme “Ć©galement lĆ où s’exerce l’autoritĆ©”. Comment cela pourrait-il se faireĀ ?
“Les femmes pourraient diriger des dicastĆØres de la Curie, par exempleĀ ; je ne vois de difficultĆ©s en cela. Je ne comprends pas, par exemple, pourquoi Ć la tĆŖte d’un dicastĆØre sur la famille, il doit nĆ©cessairement y avoir un cardinal. Ce pourrait trĆØs bien ĆŖtre un couple de laĆÆcs qui vivent chrĆ©tiennement leur mariage et – avec tout le respect dĆ» aux cardinaux -, ces laĆÆcs sont sĆ»rement plus au courant qu’un cardinal, des problĆØmes de la famille. Ce pourrait ĆŖtre la mĆŖme chose pour d’autres dicastĆØres. Cela me paraĆ®t normal”.
Quel autre encoreĀ ?
“Je pense aux CongrĆ©gations gĆ©nĆ©rales avant le conclave. Les mĆØres gĆ©nĆ©rales des grandes congrĆ©gations pourraient y participerĀ ; de mĆŖme que des reprĆ©sentants Ć©lus, des diocĆØses. Si l’assise Ć©tait plus large, elle aiderait aussi le futur Pape. Du reste, pourquoi ne doit-il prendre conseil que des autres cardinauxĀ ? C’est une limitation”.
Cela peut-il être valable pour le groupe de cardinaux du Conseil voulu par François ?
“Bien sĆ»r. Je ne vois pas seulement un groupe de femmes en plus. Un organisme mixte serait plus utile, avec les femmes et d’autres laĆÆcs. Avec les cardinaux, ils peuvent apporter les informations nĆ©cessaires et des perspectives. Cela m’enthousiasmerait”.
Et les femmes cardinalesĀ ? On avait parlĆ© de MĆØre TeresaĀ : qu’en pensez-vousĀ ?
“J’aimerais savoir ce qu’elle en aurait pensĆ©, elleĀ ! Une femme cardinale pourrait ĆŖtre un signe pour l’humanitĆ© mais je ne crois pas qu’il en soit un pour moi ni pour les femmes en gĆ©nĆ©ral. Cela ne m’intĆ©resse pas. Ce serait une personne exceptionnelle devenue cardinal. D’accord. Et aprĆØsĀ ? De grandes figures, saintes et docteurs de lāĆglise, ont Ć©tĆ© mises en valeur. Mais c’est la femme, en tant que telle, qui ne trouve pas sa place. Ce qui doit ĆŖtre reconnu, c’est le gĆ©nie fĆ©minin au quotidien”.
La fameuse complĆ©mentaritĆ©ā¦
“Oui. Je parlais de charisme pĆ©trinien et de charisme marial. Mais en gĆ©nĆ©ral, je dirais que, entre homme et femme, la complĆ©mentaritĆ© est inscrite dans le dessein de Dieu. L’homme Ć l’image de Dieu ne se rĆ©alise pas autrementĀ : “homme et femme, Il les crĆ©a”. C’est valable aussi pour les consacrĆ©sĀ : mĆŖme si une personne renonce au rapport sexuel, elle ne peut renoncer Ć la relation, Ć la relation avec l’autre”.
Gian Guido Vecchi
SourceĀ : Corriere della Sera, 30.11.2013
Lire aussiĀ : Femmes et Eglise, questions Ć aborder (interview Ć CittĆ Nuova)
DƩc 15, 2013 | Non classifiƩ(e)
Au cours de lāĆ©tĆ© 1949, le dĆ©putĆ© Igino Giordani, qui avait rencontrĆ© la spiritualitĆ© de lāunitĆ© quelques mois auparavant, alla rejoindre Chiara Lubich, partie se reposer dans la vallĆ©e de Primiero, Ć Tonadico, sur les montagnes du Trentin Italie du Nord). Chiara et la petite communautĆ© de Trente, dĆ©sormais dispersĆ©e dans diffĆ©rentes villes dāItalie, avaient vĆ©cu intensĆ©ment, au cours des semaines prĆ©cĆ©dentes, le passage de lāĆvangile de Matthieu sur lāabandon de JĆ©sus sur la croix. Le 16 juillet, commenƧa une pĆ©riode dāune intensitĆ© extraordinaire, connue aujourdāhui sous le nom de Paradis 49. Chiara Ć©crira plus tard, Ć propos de cette pĆ©riodeĀ : Ā« Si 1943 avait Ć©tĆ© lāannĆ©e des origines du Mouvement, 1949 marquait un bond en avant. Des circonstances anodines, mais sĆ»rement prĆ©vues par lāamour de Dieu, amenaient le premier groupe des membres du Mouvement Ć se retirer du monde, pour prendre un peu de repos en montagne. Nous devions nous sĆ©parer des hommes, mais nous ne pouvions pas nous Ć©loigner de ce style de vie qui constituait dĆ©sormais la raison de notre existence. Un chalet exigu et rustique nous accueillait dans la pauvretĆ©. Nous Ć©tions seules. Seules avec notre grand IdĆ©al, vĆ©cu moment par moment. Seules avec JĆ©sus Eucharistie, lien dāunitĆ©, qui nous alimentait chaque jour. Seules dans le repos, dans la priĆØre, et la mĆ©ditation.
Une pĆ©riode de grĆ¢ces toutes particuliĆØres dĆ©butait. Nous avions lāimpression que le Seigneur ouvrait devant nos yeux le Royaume de Dieu qui Ć©tait parmi nous. La TrinitĆ© qui habitait dans une cellule du Corps Mystique. āPĆØre saint, garde en ton nom ceux que tu māas donnĆ©, pour quāils soient un comme nous sommes un.ā(cf. Jn 17,11). Et nous avions lāintuition que le Mouvement naissant ne serait rien dāautre quāune prĆ©sence mystique de Marie dans lāĆglise. Naturellement, nous ne serions plus redescendues de cette montagne, si la volontĆ© de Dieu ne nous y avait contraintesĀ ! Seul notre amour pour JĆ©sus crucifiĆ© vivant dans lāhumanitĆ© privĆ©e de Dieu nous en donnait le courage.Ā Ā» (Chiara LubichĀ : CāĆ©tait la guerre, Nouvelle CitĆ© 1972, pp. 47-48) Ć une autre occasion, Chiara affirme encoreĀ : « Une pĆ©riode lumineuse particuliĆØre a commencĆ©, au cours de laquelle, entre autres, il nous a semblĆ© que Dieu voulait nous faire entrevoir quelque chose de son projet sur notre MouvementĀ Ā». Au cours des annĆ©es qui ont suivi, Chiara nāa fait que rĆ©aliser ce quāelle avait reƧu durant cet Ć©tĆ© de lumiĆØre.
DƩc 14, 2013 | Non classifiƩ(e)
Lucia Abignente fait partie du Centre Chiara Lubich: Centre de documentation, dāĆ©tudes, de recherche scientifique et de promotion de la figure historique de la fondatrice des Focolari.
Les saints sont tĆ©moins de la foi, lāEglise catholique les montrent comme exempleĀ : quel est lāexemple que donne Chiara LubichĀ ?
AbignenteĀ : (ā¦) Sa vieĀ sāest toujours distinguĆ©e par la transmission aux autres de la joie toute pure de la foi. Aux dĆ©buts des annĆ©es 40, un prĆŖtre lui avait dit: āDieu tāaime immensĆ©mentā. Cette certitude, qui a Ć©tĆ© un fondement de sa vie, Chiara a tout de suite voulu la partagerĀ : non seulement Dieu « mĀ Ā»āaime, mais il « nousĀ Ā» aime tous immensĆ©ment. Son chemin nāa jamais Ć©tĆ© celui dāune personne isolĆ©e mais il a toujours eu lāaspect de lāuniversalitĆ©. La mĆŖme chose sāest passĆ©e pour son cheminement vers la saintetĆ©. « Se faire un ensembleĀ Ā» nous rĆ©pĆ©tait-elle. VoilĆ pourquoi elle nous a toujours fait participer Ć ce que Dieu lui donnait de comprendre, pour cheminer ensemble vers Lui. « Que tous soient un » : a Ć©tĆ© le dĆ©sir et le but de la vie de Chiara jusquāau dernier moment (ā¦)
La prĆ©sidente Maria Voce a expliquĆ© que de divers endroits ā mĆŖme de la part de personnes dāautres Eglises et religions ā le souhait que le procĆØs commence a Ć©tĆ© exprimĆ©ā¦
AbignenteĀ : Les dialogues ÅcumĆ©nique, interreligieux et avec les personnes dāautres convictions sont toujours nĆ©s de maniĆØre naturelle, dĆ©terminĆ©s par les circonstances plus que par une intention thĆ©orique, dans le mouvement des Focolari. Les premiers Ć entrer en dialogue ont Ć©tĆ©, en 1961, les Ć©vangĆ©liques allemands frappĆ©s par lāexpĆ©rience de Chiara, par sa maniĆØreĀ de vivre lāĆ©vangile, dĆ©jĆ depuis quāen 1944, pendant la guerre, dans les abris, elle lisait lāĆ©vangile avec ses compagnes et quāensemble elles essayaient de le mettre en pratique. Chiara Ć©tait particuliĆØrement proche du patriarche de Constantinople AthĆ«nagoras (ā¦)Ā Les personnes dāautres confessions ou religions et mĆŖme celles qui nāont pas de credo religieux ont senti que lāhumanitĆ© de Chiara qui les a attirĆ©esĀ est enracinĆ©e dans sa vie dela Parole. Pourcela nous aussi nous voyons lāouverture de ce parcours comme quelque chose qui ne divise pas, mĆŖme dans les signes extĆ©rieurs, par rapport aux frĆØres des autres confessions ou expĆ©riences parce que la saintetĆ© fondĆ©e surla Bibledoit inviter Ć une adhĆ©sion plus profonde Ć ce chemin vers Dieu ou vers les valeurs morales non religieuses que nous partageons avec des personnes dāautres convictions.
Comment suivrez-vous le parcours qui sāouvre aujourdāhui?
AbignenteĀ : PrĆ©cĆ©demment un grand travail a Ć©tĆ© accompli pour rĆ©colter tous les Ć©crits publiĆ©s par Chiara et ils seront soumis Ć un examen dans le cadre de lāĆ©tude sur la bĆ©atification. Il sāagit de milliers de pages. Il faudra ajouter la recherche de documents, mĆŖme inĆ©dits, venant de sources diffĆ©rentes des archives du mouvement. Ces annĆ©es-ci aprĆØs sa disparition, le souvenir de Chiara est toujours restĆ© trĆØs vivant et lāanniversaire de sa mort, le 14 mars, beaucoup dāEucharisties sont cĆ©lĆ©brĆ©es souvent prĆ©sidĆ©es par des Ć©vĆŖques, ainsi que des rencontres et initiatives de diffĆ©rents genres. Une « rĆ©putation de sainteté » entoure sa figureĀ dans le monde entier accompagnĆ©e de signes de grĆ¢ces reƧues. Nous ne savons pas comment cela se passera, mais ce qui nous semble clair cāest que ce parcours (ā¦) peut aider chaque personne Ć approfondir son rapport avec Dieu.
Source : Chiara Santomiero, Aleteia, 9 décembre 2013
DƩc 13, 2013 | Focolare Worldwide
 « JusquāĆ prĆ©sent nous avons rĆ©ussiĀ Ć secourir environ 500 familles qui, Ć leur tour, en soutiennent dāautres, grĆ¢ce aux aides venues du monde entier Ć travers les Focolari et beaucoup dāautres.Ā En ce moment nous recueillons des fonds pour reconstruire les maisons dĆ©truites. Aussi nous comptons encore sur lāaide de tousĀ Ā» Cāest le message que Carlo Gentile et Ding Dalisay ont fait passer en direct aux 6343 points dāĆ©coute rĆ©partis dans les cinq continents, lors dāune liaison internet mondiale. Ding Dalisay est elle-mĆŖme directement impliquĆ©e dans les opĆ©rations de secours des secteurs les plus durement touchĆ©s.
Ils continuent en relatant des faits qui tĆ©moignent dāune forte solidaritĆ© malgrĆ© des conditionsĀ de vie trĆØs prĆ©cairesĀ : « Le lendemain du typhon quelques uns dāentre nous ont rejoint les populations les plus sinistrĆ©es pour leur venir en aide. Il y a ceux qui ont choisi de quitter leur ville, et dāautres, au contraire, dāy resterĀ : « Nous ne pouvons pas nous en aller et fuir nos responsabilitĆ©s. Nous devons verser les salaires, aider la ville Ć se releverā¦Ā Ā» explique Bimboy, PrĆ©sident de lāUniversitĆ© locale et membre des Focolari. Chaque jour il fait 10 kms Ć pied pour se rendre Ć son travail et assurer unĀ minimum de normalitĆ©. Ā Ā Responsables de la communautĆ© locale des Focolari Ć Tacloban, Pepe et Marina cherchent Ć se mettre au service de chacunĀ : un voisin a besoin dāessence, ils lui donnent le peu qui reste Ā dans le rĆ©servoir de Ā leur voiture. Mais comment vont-ils faireĀ ? Et voilĆ que le lendemain arrive, de faƧon inattendue, un de leur cousin qui a dĆ©cidĆ© de quitter la villeĀ et de leur confier son fourgon jusquāĆ son retourĀ ! A Cebu les aides provenant des Focolari du monde entier affluent.Ā On peut lire dans la revue New City des PhilippinesĀ : « Le soutien de la communautĆ© internationale est tout simplement bouleversant. La prophĆ©tie de lāEvangileĀ : « Quand je serai Ć©levĆ© de terre, jāattirerai tous Ć moiĀ Ā» semble vraiment se rĆ©aliser ici Ć Tacloban. MĆŖme de jeunes enfants envoient, des diffĆ©rentes parties du globe, lāargent de leur tirelireĀ Ā» On assiste Ć une rĆ©action en chaĆ®ne trĆØs positive. Un couple italo-philippin rĆ©sidant en Italie raconte que les membres du mouvement ont envoyĆ© 23 colis Ć Abuyog, le village où habite leur famille. « Pas seulement des aides alimentaires, prĆ©cisent-ils, mais aussi des tentes, des moustiquaires, des petits matelas et bien dāautres choses. Ces colis ont pas mal bourlinguĆ© et se sont trouvĆ©s bloquĆ©s Ć quelques heures de la villeā¦mais ils ont fini par les rĆ©cupĆ©rerĀ Ā» Cela a permis la mise en place dāun rĆ©seau solidaire en faveur des plus Ć©prouvĆ©sĀ : « Les bĆ©nĆ©voles arpentent les rĆ©gions les plus touchĆ©es, distribuent les colis reƧus et le riz quāils ont rĆ©ussi Ć acheter; ils laissent aux familles en difficultĆ© des petits mots les invitant Ć rejoindre leur maison en vue dāobtenir dāautres aidesĀ Ā» Celles-ci continuent dāarriver, Ć travers AFN (Action pour Familles Nouvelles) et lāAMU (Action pour un Monde Uni), les deux ONG du mouvement des Focolari prĆ©sentes dans la rĆ©gion depuis des annĆ©es et trĆØs proches de la population. Ā Angel, une jeune Philippine du mouvement des Focolari, a encouragĆ© ses professeurs et ses camarades de classe Ć se priver de quelque chose pour les victimes du typhonĀ : « Si une partie de nous se sacrifie, leur a-t-elle dit, cāest pour quāune autre viveĀ !Ā Ā» En un seul jour elle a recueilli toutes sortes dāaffaires et 20.000 pesos (400 euros). Ā MichaĆ«l, un autre jeune du mouvement, a pu remplir 7 sacs de bons vĆŖtements auprĆØs des habitants de son village qui sont pourtant pauvres. Il faut dāailleurs prĆ©ciser que toutes ces aides ontĀ mobilisĆ© autant des pays pauvres que des pays riches. Mais laissons le dernier mot Ć AmielĀ : « Il faudra beaucoup de temps pour revenir Ć une vie normale. Mais, ayant vĆ©cu une expĆ©rience semblable Ć celle de Chiara Lubich pendant la guerre, nous irons de lāavant. Cāest notre faƧon de tĆ©moigner que Dieu est AmourĀ !Ā Ā»
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DƩc 11, 2013 | Non classifiƩ(e)

Córdoba, un million et demi dāhabitants, est au cÅur de lāArgentine. LaĀ police rĆ©gionale proteste, demande une augmentation de salaire et va jusquāĆ se mettre en grĆØveĀ : elle se retire dans ses casernes et laisse les rues sans surveillance. Dans la nuit du 3 au 4 dĆ©cembre, deux personnes sont mortes, des bandes de dĆ©linquants prennent dāassaut mille magasins, mais aussi des habitations privĆ©es et le magasin de dĆ©pĆ“t de la Caritas (Secours Catholique)Ā Les transports publics sont paralysĆ©s, le couvre-feu imposĆ© aux habitants qui restent enfermĆ©s dans leurs maisons, dans les bureaux, les Ć©coles et les universitĆ©s.

Pour rĆ©tablir le calme, la mĆ©diation du Comipaz (comitĆ© interreligieux pour la paix) a Ć©tĆ© dĆ©terminante grĆ¢ce aux interventions de lāĆ©vĆŖque auxiliaire, Pedro Javier Torres, du rabbin Marcelo Polakoff et Ć celles des autoritĆ©s et reprĆ©sentants des diverses confessions religieusesĀ : le 4 dĆ©cembre Ć midi un accord est conclu entre les parties et la police reprend petit Ć petit le contrĆ“le de la ville.
Ā Ā DĆØs que cet accord a Ć©tĆ© rendu public, les Jeunes pour Un Monde Uni sont entrĆ©s en action. Voici ce que raconte Maria MartinezĀ : « EnfermĆ©s dans nos maisons, nous Ć©tions en train dāassister avec angoisse Ć tous ces pillages. Mais nous ne pouvions pas rester passifs Ć la vue de ce qui se passait dans notre chĆØre ville de Córdoba. Nous avions un grand dĆ©sirĀ : dĆ©montrer Ć la sociĆ©tĆ© quāil peut aussi sortir quelque chose de bon de cette exaspĆ©ration, de ce dĆ©chaĆ®nement et de cette corruption gĆ©nĆ©ralisĆ©eĀ Ā».
  « GrĆ¢ce aux rĆ©seaux sociaux, nous nous sommes donnĆ© rendez-vous sur une place de la ville. DĆØs 16h les premiers jeunes arrivaient et nous avons Ć©tĆ© trĆØs rapidement une trentaine. Quelques journalistes et une chaĆ®ne de tĆ©lĆ©vision Ć©taient prĆ©sents. Au bout de quelques heures se sont ajoutĆ©s dāautres groupes de jeunes contactĆ©s par tous les moyens. A la fin nous Ć©tions plus dāune centaine, sans compter les nombreuses personnes qui sāĆ©taient jointes Ć nous pour entreprendre le nettoyage de leur immeuble ou des rues du quartierĀ Ā».

Ā La nuit prĆ©cĆ©dente avait Ć©tĆ© terrible: coups de feu, pillages, sirĆØnes, alarmes des maisons voisines. De nombreux commerƧants Ć©taient restĆ©s pour dĆ©fendre leur boutique. Le travail Ć faire ne manquait pasĀ : balayer les cendres des incendies, dĆ©gager ce qui restait des barricadesā¦Ā « Mais au-delĆ de ces actions concrĆØtes, notre intention Ć©tait dāentrer en contact avec les gens, de leur parler et de les Ć©couter. Leur rĆ©ponse ne sāest pas fait attendreĀ : les uns se sont mis Ć renflouer le stock alimentaire de la Caritas(Secours Catholique), dāautres Ć fournir auxĀ bĆ©nĆ©voles de lāeau, des gants, des balais et des pelles. Beaucoup nous ont rejoints pourĀ nous aider, trĆØs touchĆ©s par le fait que des personnes dāautresĀ quartiers Ć©taient venues nettoyer le leurĀ Ā».
Ā Ā A la grande surprise de tous, les mĆ©dias (journaux, radios, tvā¦)Ā Ā ont relatĆ© cette initiative des jeunesĀ : « Nous croyons avoir rĆ©ussi Ć faire bouger quelque chose, poursuit Ana, au-delĆ du nettoyage des rues, nous avons compris que lāon peut commencer Ć agir diffĆ©remment, cela dĆ©pend de chacunĀ : la veille on avait vu se dĆ©chaĆ®ner une violence contagieuse et opportuniste, le lendemain nous avons Ć©tĆ© tĆ©moins dāune gĆ©nĆ©rositĆ© et dāune rĆ©elle volontĆ© de travailler ensemble pour amorcer un changementĀ .

Ā En Argentine la situationĀ reste prĆ©occupanteĀ : Ć©meutes et protestations sāĆ©tendent Ć dāautres provinces mais leĀ dĆ©sir reste fort de ne pas se laisser vaincre par la violenceĀ : mieux vaut trouver de nouveaux chemins de paix.
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DƩc 10, 2013 | Non classifiƩ(e)
Depuis quāelle est petite, Lucia est une enfant dont la joie est constante et contagieuse. DerniĆØre de huit enfants, elle grandit dans une famille trĆØs pauvre Ć Terlano (Bolzano-Italie).Ā MalgrĆ© les difficultĆ©s Ć©conomiques, le couple Degasperi garde toujours une grande foi. Au fur et Ć mesure des annĆ©es, cependant, Lucia se rend Ć lāĆ©vidence que lāamour sur la terre nāexiste pas et penser aimer sans ĆŖtre aimĆ©e en retour lui fait peur. Lorsque Lucia a vingt ans, son frĆØre Carlo change dāattitude Ć lāimproviste Ć la maisonĀ : il se met Ć refaire les lits, nettoyer les chaussures. Curieuse, Lucia lui demande des explications, alors elle est invitĆ©e Ć la mariapoli, rencontre de plusieurs jours des Focolari. Lucia est profondĆ©ment frappĆ©e par les nombreuses expĆ©riences concrĆØtes basĆ©es sur la certitude que Dieu est amour et aime tout le monde personnellement, au point que, prise de peur, elle laisse la rencontre avant la fin. Cependant une phrase lui reste gravĆ©eĀ : « Tout ce que vous aurez fait au plus petit, cāest Ć moi que vous lāavez faitĀ Ā» (Mt 25,40). Elle commence Ć la vivre avec engagement. Par la suite elle sent que Dieu lāappelle Ć le suivre au focolare. A partir de 1964 quand la spiritualitĆ© de lāunitĆ© commence Ć se rĆ©pandre en Allemagne, Lucia est Ć Berlin Ouest et aprĆØs les premiĆØres annĆ©es 80 en DDR, terre où la situation du rĆ©gime oblige les nombreux adhĆ©rents de la spiritualitĆ© des Focolari Ć se rencontrer en semi-clandestinitĆ©, et avec mille difficultĆ©s. MĆŖme Lucia doit passer un mois dans un lager, avant de dĆ©mĆ©nager Ć Lipsia. Les autres prisonniers sont rapidement touchĆ©s par son amourĀ : elle remet la chambrĆ©e en ordre et offre le cafĆ© quāelle pensait emporter avec elle Ć Lipsia. Petit Ć petit beaucoup suivent son exemple et le dernier jour une des gardes confesse Ć LuciaĀ : « un groupe aussi beau, nous ne lāavons jamais euā¦Ā Ā». Le tĆ©lĆ©phone sous contrĆ“le et les micro-espions en voiture, Lucia fait travailler sa fantaisie, elle invente des milliers de stratagĆØmes pour rencontrer les personnes qui lui sont confiĆ©esĀ : elle invite les enfants Ć dĆ©jeuner, organise des fĆŖtes pour les jeunes, rend visite Ć beaucoup de familles.
En 1999 les focolarines et les gen (les jeunes des focolari) de la DDR fĆŖtent la chute du mur Ā de Berlin en faisant un long voyage Ć Trente et Ć Rome, où beaucoup dāentre elles, pour la premiĆØre fois rencontrent Chiara Lubich. Des annĆ©es de grande expansion sāensuivent, mais Ć lāimproviste en 1994 le diagnostic tombe sur LuciaĀ : une tumeur. Cāest une trĆØs grande souffrance, et comme elle le racontera des annĆ©es aprĆØsĀ : « ce fut comme une condamnation Ć mortĀ Ā». Il faut comprendre un peu avant que « le moment est arrivĆ© de re-confier Ć Dieu ma vieĀ Ā». Vivre le moment prĆ©sent lui est dāune grande aide et devient une source de lumiĆØre pour beaucoup. Les annĆ©es suivantes, les forces physiques diminuent, mais grandit la force spirituelle. « Je ne te souhaite pas ācourage Luciaā ā lui Ć©crit Chiara Lubich le 3 dĆ©cembre 2003 ā tu as toutes les grĆ¢ces quāil te faut et plus. Sois heureuseĀ Ā».Dans une sĆ©rĆ©nitĆ©, le 10 dĆ©cembre Lucia part pour le Ciel. « Merci pour ta forceĀ Ā», sont quelques uns des nombreux messages qui pleuvaient de partout les jours suivants.
DƩc 9, 2013 | Senza categoria
- Date de décès:12/10/2013
- Branche d’adhĆ©sion:volontaire
- Pays:Italie
DƩc 9, 2013 | Focolare Worldwide

Cochabamba, Bolivie: lĆ où la population est constituĆ©e Ć 50% dāenfants et dāadolescents, pour la plupart abandonnĆ©s par leurs parents, lāAssociation de bĆ©nĆ©voles āCasa de los NiƱosā (Maison des Enfants) est active depuis quelques annĆ©es.
“Nous sommes le fruit de la rencontre avec le visage de JĆ©sus, qui sāest fait concret dans les personnes qui ont croisĆ© notre chemin ā nous Ć©crivent les responsables du projet ā, poussĆ©s par les rĆŖves d’espĆ©rance et de bien pour les personnes qui vivent des situations de graves douleurs ou de marginalisation, spĆ©cialement les enfants.”
Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, a exprimĆ© un jour le dĆ©sir que lāon puisse fermer les orphelinats, espĆ©rant que chacun des petits pensionnaires puisse jouir de la chaleur et de l’amour dāune famille. “Suivant ce rĆŖve de Chiara Lubich ā racontent-ils ā nous mettons tout en Åuvre, où cela est possible, pour recomposer, hĆ©berger temporairement et soutenir les familles ou les proches dāenfants en dĆ©tresse. Avec lāaide de beaucoup, nous avons rĆ©ussi, ces six derniĆØres annĆ©es, Ć rĆ©unir presque une centaine de familles, leur offrant un logement digne.”
Lāhistoire de M.R., Ć qui avait Ć©tĆ© diagnostiquĆ© le virus du VIH huit ans auparavant, en est un exemple. Lorsque les employĆ©s de lāAssociation lāont rencontrĆ©e, elle ne parlait pas et ne marchait pas. RenvoyĆ©e du service de thĆ©rapie intensive où elle avait Ć©tĆ© hospitalisĆ©e pour une infection, elle a Ć©tĆ© accueillie Ć la Casa de los NiƱos. “M.R. aura 10 ans dans quelques mois ā racontent-ils avec joie. Entretemps, sa maman, expulsĆ©e de sa maison parce qu’elle Ć©tait tenue pour responsable de la situation, a Ć©tĆ© Ć son tour hĆ©bergĆ©e par la structure, et un petit noyau familial sāest ainsi recomposĆ©.”

“Notre Centre ā poursuivent-ils ā est maintenant un point de repĆØre de toutes les institutions publiques de la ville pour les personnes qui vivent avec le virus du VIH. 20% des familles de Cochabamba atteintes vivent ici avec nous. Aussi 30% des enfants sĆ©ropositifs de la ville sont hĆ©bergĆ©s dans notre “Petite ville Arc-en-ciel”, où ils vivent avec 200 autres enfants ayant des histoires diffĆ©rentes derriĆØre eux.
Lāaction concrĆØte, mais fondamentale et nĆ©cessaire, ne peut toutefois pas ĆŖtre sĆ©parĆ©e de ce qui donne sens et valeur Ć chaque geste: “Lāart de la rencontre a marquĆ© notre vie ā racontent les employĆ©s ā et ce que nous voyons fleurir autour de nous est le fruit du rapport avec des personnes extraordinaires, avec lesquelles nous partageons la vie et les dĆ©sirs les plus profonds. Cela nous permet dāembrasser la douleur innocente, celle des enfants qui souffrent de la plus absurde des injustices, dāune vie quāils nāont pas choisie et qui les oblige Ć lutter Ć contre-courant dĆØs les premiers instants. Nous sommes ici avec eux, avec la tĆ©nacitĆ© des misĆ©reux et la foi des faibles. Nous croyons ingĆ©nument que, malgrĆ© les tracas quotidiens, le bien triomphe toujours.”
DƩc 8, 2013 | Non classifiƩ(e)
Suite de Lāaventure de lāunité : les dĆ©buts/2

Les jeunes filles qui y habitent, mais Ć©galement les personnes qui gravitent autour, constatent durant ces mois un bond de qualitĆ© dans leur vie. Elles ont lāimpression que JĆ©sus rĆ©alise entre elles sa promesseĀ : « LĆ où deux ou trois se trouvent rĆ©unis en mon nom, je suis au milieu dāeuxĀ Ā» (Mt 18,20). Elles ne veulent plus le perdre et mettent tout en acte pour Ć©viter que sa prĆ©sence ne disparaisse par leur faute. « Plus tard, beaucoup plus tard, on comprendra ā prĆ©cisera Chiara ā VoilĆ une reproduction, en germe et sui generis, de la maison de NazarethĀ : une vie en commun de vierges (et bien vite aussi de mariĆ©s) avec JĆ©sus au milieu dāellesĀ Ā». VoilĆ le « focolareĀ Ā» (le foyer, lāĆ¢tre), ce lieu où le feu de lāamour rĆ©chauffe les cÅurs et comble les esprits. « Mais pour lāavoir avec nous ā explique Chiara Ć ses compagnes ā il faut ĆŖtre prĆŖtes Ć donner notre vie lāune pour lāautre. JĆ©sus est spirituellement et pleinement prĆ©sent parmi nous si nous sommes unies de cette maniĆØre. Lui qui a ditĀ : āQuāils soient en nous eux aussi, afin que le monde croieā (Jn 17,21)Ā Ā».
En effet,Ā autour de Chiara et des jeunes filles du focolare arrive une sĆ©rie impressionnante dāadhĆ©sions au projet dāunitĆ©, qui apparaĆ®t nouveau, bien quāĆ peine Ć©bauchĆ©. On assiste aux conversions les plus variĆ©es. Des vocations en pĆ©ril sont sauvĆ©es et de nouvelles apparaissent. Bien vite en effet, on pourrait dire presque immĆ©diatement, ce sont aussi des garƧons et des adultes qui commencent Ć suivre les filles du focolare. De cette pĆ©riode on se souvient en particulier des rĆ©unions intenses du samedi aprĆØs-midi, Ć 15 heures, dans la salle Massaia bondĆ©e. Chiara y raconte des expĆ©riences de lāĆvangile vĆ©cu et annonce les premiĆØres dĆ©couvertes de ce qui deviendra par la suite la « spiritualitĆ© de lāunité ». La ferveur croĆ®t sans mesure Ć tel point que, dĆØs 1945, environ 500 personnes, de tous Ć¢ges, hommes et femmes, de toutes vocations, tous milieux sociaux, dĆ©sirent partager lāidĆ©al des jeunes filles du focolare. Tout entre eux est mis en commun, comme dans les premiĆØres communautĆ©s chrĆ©tiennes.
Dans lāĆvangile, on lit cette phraseĀ : « Donnez et on vous donneraĀ Ā» (Lc 6,38). Des paroles qui se transforment en expĆ©rience quotidienne. Ils donnent, ils donnent toujours, les jeunes filles et leurs amis, ils donnent encore et reƧoivent, reƧoivent toujours, reƧoivent encore. Il ne reste Ć la maison quāun seul Åuf pour elles toutesĀ ? Elles lāoffrent Ć un pauvre qui a frappĆ© Ć la porte. Dans la mĆŖme matinĆ©e, quelquāun laisse sur le seuil de la porte un sachet⦠rempli dāÅufsĀ ! Il est aussi Ć©critĀ : « Demandez, on vous donneraĀ Ā» (Lc 11,9). Elles demandent ainsi toute chose pour les nombreuses nĆ©cessitĆ©s, moins les leurs que celles de leur prochain dans le besoin. Et en pleine guerre arrivent des sacs de farine, des boites de lait, des pots de confiture, des fagots de bois, des vĆŖtements. Au focolare, il nāest pas rare quāavec une belle nappe et les Ć©gards que lāon doit aux hĆ“tes de marque, soient assis Ć table une focolarine et un pauvre, une focolarine et un pauvreā¦
En 1945, le jour de la fĆŖte du Christ Roi de lāunivers, Chiara et ses compagnes se retrouvent autour de lāautel aprĆØs la messe. Elles sāadressent Ć JĆ©sus avec la simplicitĆ© de ceux qui ont compris ce que veut dire ĆŖtre fils. Et elles le prientĀ : « Toi, tu sais comment peut se rĆ©aliser lāunitĆ©, lāut omnes unum sint (que tous soient un). Nous voici. Si tu le veux, sers-toi de nousĀ Ā». La liturgie du jour les fascineĀ : « Demande-moi, dit le psaume 2, et je te donne les nations comme patrimoine, en propriĆ©tĆ© les extrĆ©mitĆ©s de la terreĀ Ā» (Ps 2,8). Ainsi, dans leur simplicitĆ© toute Ć©vangĆ©lique, elles ne demandent rien moins que « les extrĆ©mitĆ©s de la terre » : pour elles Dieu est tout puissant. Le comportement des jeunes filles de la « maisonnetteĀ Ā» est stupĆ©fiant pour ceux qui les rencontrent.
Tout cela ne pouvait laisser indiffĆ©rente ni la population de la ville, qui comptait alors quelques dizaines de milliers dāhabitants, ni lāĆglise du lieu. Mgr De Ferrari comprit Chiara et son aventure nouvelle et la bĆ©nit. JusquāĆ sa mort, son approbation et sa bĆ©nĆ©diction accompagneront le Mouvement. A partir de ce moment, presque imperceptiblement, le Mouvement franchit les frontiĆØres de la rĆ©gion, invitĆ© Ć Milan, Ć Rome, en Sicile. Et partout fleurissent des communautĆ©s chrĆ©tiennes du mĆŖme type que celle de Trente.