Mouvement des Focolari
World Peace Forum à Toronto

World Peace Forum à Toronto

“Leadership for Peace”, c’est le titre de la XII ème édition de World Peace Forum, du 19 au 22 avril. Ce Forum international met en contact et rassemble chaque année des centaines de jeunes militant pour la promotion, dans leurs pays respectifs, d’initiatives pour la paix. Après les récentes éditions qui ont eu lieu successivement au Caire (Égypte), à Florianopolis (Brésil) et Madaba (Jordanie), c’est désormais au tour de Toronto (Canada) d’accueillir l’événement, avec un riche programme de débats, de recherches et analyses pour le développement, d’échanges de bonnes pratiques, de modèles de résolutions des conflits, de repérage de valeurs et stratégies communes en vue de créer un réseau de leaders motivés pour construire la paix dans le monde. Le forum 2018 s’adresse particulièrement aux dirigeants, aux administrateurs publics et privés, aux enseignants, aux formateurs, aux présidents d’ONG, aux responsables religieux et d’agences gouvernementales, aux militants et membres de mouvements qui travaillent en faveur du dialogue, de la paix et du désarmement.   Pour information: www.worldpeaceforum.org  

Le Conseil œcuménique des Églises fête ses 70 ans

Le Conseil œcuménique des Églises fête ses 70 ans

« Cheminer ensemble, en servant la justice et la paix ». Fidèle à cet objectif, le Conseil œcuménique des Églises, l’organisme qui œuvre pour le dialogue entre les différentes Églises chrétiennes, s’apprête à célébrer le 70ème anniversaire de sa constitution, fondée en 1948. Au cours de cette année se présenteront diverses occasions de prendre en considération les résultats du travail réalisé pour l’unité des chrétiens, et en même temps de renouveler l’engagement à relever les défis à venir, en vue d’une pleine communion, pour mieux répondre à l’appel de Dieu à l’unité de la famille humaine, à la justice et à la paix dans le monde. Parmi les événements, le 18 avril à Genève (Suisse), le Mouvement des Focolari   organise une manifestation pour rappeler la riche collaboration et l’amitié entre Chiara Lubich et le Mouvement des Focolari et le Conseil Œcuménique des Églises. Au programme, parmi les intervenants, la relation du Pasteur Olav Fykse Tveit, Secrétaire général du Conseil et celle de Jesús Morán, coprésident du Mouvement des Focolari. Voir l’événement en streaming  

Mouvements ecclésiaux, incarnation de l’Évangile

Mouvements ecclésiaux, incarnation de l’Évangile

“La dimension institutionnelle et la dimension charismatique, dont les Mouvements sont une expression significative (…) sont coessentiels à la constitution divine de L’Église fondée par Jésus, parce qu’ensemble  ils visent à rendre présent le mystère du Christ et son œuvre de salut dans le monde ». Il y a vingt ans – c’était à la Pentecôte 1998 – s’adressant aux 250 000 membres de 50 mouvements et communautés venus à Rome pour le Congrès Mondial des Mouvements Ecclésiaux, Jean-Paul II clarifiait pour la première fois quelle est, au sein de l’Église, la place  des nombreuses réalités nées des charismes. Depuis, partout dans le monde, des milliers d’initiatives ont nourri le chemin de communion entre les mouvements. Lors de la rencontre qui s’est déroulée à Castelgandolfo – du 5 au 8 avril – intitulée « Communion – Une promesse qui a vingt ans » sont intervenus des membres du Mouvement des Focolari de diverses provenances géographiques qui collaborent avec différentes réalités ecclésiales et qui ont mis en valeur les fruits de ce parcours, en donnant un nouvel élan à l’engagement pour l’unité. “Le mot coessentiel renvoie à la nature de l’Église – souligne Marc St Hilaire, conseiller au sein du Mouvement des Focolari, ainsi que Margaret Karram, pour la communion dans  l’Église Catholique -. Ce qui veut dire qu’il ne peut y avoir d’Église sans son institution, pas plus que d’Église sans les  charismes ». L’après-midi du 7 avril, ouvert aux représentants d’autres instances charismatiques, a fait place à un moment de réflexion. « C’est l’Esprit qui nous le demande » affirme Salvatore Martinez, président du Renouveau dans l’Esprit-Saint en Italie, selon lequel « la communion est un grand défi à l’intérieur des réalités charismatiques, au sein de l’Église », et  l’amitié spirituelle «naît dans l’Eprit et c’est un don merveilleux ». “Chiara Lubich (fondatrice des Focolari) a donné quelques indications pour entretenir la communion – précise Margaret Karram -. Avant tout construire des relations personnelles, non pas avec les mouvements en soi, mais avec les personnes qui en font partie. Ensuite prier les uns pour les autres, offrir nos maisons pour des rencontres et des activités, travailler ensemble à diverses initiatives sociales et ecclésiales et leur faire une place dans nos organes de presse respectifs». Pour développer un dialogue fructueux – explique le Père Michael Marmann, ancien président général du Mouvement Schoenstatt – « la technique ne sert pas. Ce dialogue doit être inspiré de l’intérieur, ou bien par l’amour », avec la conscience que la diversité est une richesse et que la communion et la coresponsabilité sont des options incontournables. C’est de là que naissent les initiatives qui ont fleuri dans le monde. Parties d’un petit groupe, l’expérience d’Ensemble pour le Mexique a réussi en 2015 à mobiliser 5000 personnes  de 60 mouvements désireux de faire quelque chose pour leur Pays. « Ils sont actuellement en train de préparer l’événement de 2019 avec 80 mouvements – raconte Margaret Karram – tandis que dans d’autres Pays  on mène ensemble des activités pour la protection de l’environnement ou en faveur du  désarmement, au Moyen-Orient on prie pour la paix, en Italie on a organisé des concerts pour récolter des fonds pour les Pays pauvres ou en guerre ». Selon Don Angelo Romano, Recteur de la basilique St Bartholomée à Rome et du bureau des relations internationales de la communauté Sant ‘Egidio, « Il y a quelques secteurs où notre  collaboration doit grandir : en tant que chrétiens nous ne pouvons pas ne pas nous interroger sur le phénomène migratoire et ne pas prendre des initiatives communes. Un autre thème à approfondir concerne les conflits qui engendrent pauvretés et souffrances et diffusent un message contraire à l’Évangile, selon lequel on ne peut pas vivre ensemble si l’on est différents, alors que nous nous croyons que l’Évangile est ferment d’unité et de paix et que les chrétiens sont appelés à offrir des perspectives nouvelles ». Du reste l’œuvre des mouvements consiste à incarner l’Évangile: “Nous sommes la réponse – affirme Martinez – à cette dichotomie que beaucoup voudraient instaurer entre l’enseignement et la miséricorde, parce que la théologie de l’Esprit se réalise par la vie”. Et la proposition d’une Église pauvre et missionnaire n’est pas en contradiction avec la dimension doctrinale, mais elle en fait partie : « C’est ce dialogue avec le monde et la modernité que le Concile Vatican II avait prophétisé – dit Martinez -, que Paul VI chercha le premier à incarner et à sa suite tous les pontifes qui ont accompagné notre histoire. C’est de cette synthèse originale que le pape nous demande de témoigner: un enseignement qui s’incarne dans l’histoire ». Dans cette perspective, vingt ans après leur investiture en 1998, les mouvements ecclésiaux apparaissent toujours plus comme “la réponse providentielle aux besoins de notre temps”. Une réponse qui suppose un travail constant pour l’unité, en vue d’offrir le visage du Christ aux périphéries des réalités humaines.   Claudia Di Lorenzi          

Dubaï : le top du top

Dubaï : le top du top

Le Burj Khalifa, gratte-ciel de 830 mètres et de 10 étages avec belvédère, est encore, pour l’instant, la plus haute structure jamais réalisée par l’homme, dominant une immense fontaine éclairée par des rayons laser qui dansent au rythme de la musique. Tant que ce record ne sera pas dépassé, sans doute par la Kingdom Tower de Gedda (200 étages), ou par un autre des gratte-ciel en construction dans les divers endroits du monde, se tenir « at the top » au sommet, et regarder d’en haut les bâtiments de luxe et les constructions ultramodernes, restera la caractéristique toute particulière de Dubaï. La ville, ces dernières années, a vu un très grand pourcentage de migration, parmi les plus forts au monde, avec une marée de personnes venant de tous les coins de la terre surtout en recherche de travail. Le résultat est un laboratoire cosmopolite original, non sans difficultés, spécialement pour les travailleurs étrangers. Au milieu de cette “forêt” de gratte-ciels et de ciment, vit une petite communauté du focolare, surtout composée de personnes qui, comme de nombreuses autres, ont dû laisser derrière elles les incertitudes qu’elles vivaient dans leur pays respectifs pour arriver à Dubaï à la recherche d’une vie meilleure pour leur famille. Le mois de février dernier, cette communauté a accueilli avec grande joie l’arrivée de Romè (des Philippines), Fadia et Susanne (Jordanie) et Mourad (Syrie), avec Alexandre (Italie), qui s’est joint au groupe pendant quelques jours. Un « focolare temporaire » s’est ainsi constitué pour une durée de trois semaines. Ils racontent : “Nous avons été accueillis à l’aéroport par un petit groupe de personnes aux visages rayonnants et chacun de nous a reçu une fleur de bienvenue ! Nous nous sommes tout de suite sentis chez nous. Le matin suivant, un message mail nous est arrivé de Maria Voce, la présidente des Focolari : « Que Jésus, toujours parmi vous, soit le don le plus beau pour ceux que vous rencontrerez ». C’est devenu un programme clair pour nos semaines d’immersion au cœur de cette communauté. Sur la pointe des pieds nous avons commencé à prendre contact avec les personnes les unes après les autres en nous rendant chez elles, à l’église, dans les stations de métro, aux restaurants et dans quelques centres commerciaux des alentours. Ils venaient avec des cadeaux à partager avec tout le monde. Chaque moment de la journée, même jusque tard le soir, partout, c’était une bonne occasion de construire le refuge temporaire de Jésus au milieu de nous, la réalité que nous voulions apporter à tous. Et la joie explosait à chaque rencontre ! ». Au programme, une mariapolis de deux jours. « Nous savions que notre présence à Dubaï était pour nous mettre au service. Dans ce but, nous sommes arrivés à la réunion préparatoire avec le groupe des « animateurs », international et de diverses cultures. Les soixante-dix participants à la mariapolis, de onze pays différents ont porté chacun leur aide concrète. L’héritage de Chiara Lubich, « être une seule famille », était une réalité palpable ». “En parlant avec l’un ou avec l’autre – poursuivent-ils – nous nous sommes rendu compte des nombreuses préoccupations et des poids qu’ils ont dans le cœur : discrimination, peur de perdre leur travail, le coût de la vie et les bas salaires, aucune résidence permanente, ni sûreté sur le long terme. Mais derrière tout cela une évidence : chacun conservait dans le fond de son cœur un trésor : le choix de Dieu comme idéal de leur vie ». Ils concluaient : « La vie d’unité dans la communauté est leur caractéristique, à laquelle ils s’agrippent malgré les défis qu’ils doivent affronter tous les jours ». La course pour être les premiers “au top” n’est pas, en ce qui les concerne, une question de mètres. Chiara Favotti

Syrie: retourner au dialogue

La force militaire engagée dans la nuit du 13 au 14 avril a reporté le conflit en Syrie au centre des préoccupations internationales. Après l’appel plein de tristesse du Saint-Père, la présidente des Focolari, Maria Voce, au nom des membres du Mouvement dans le monde, a réitéré sa proximité, sa solidarité et sa prière pour le peuple syrien qui, depuis sept ans vit d’épouvantables souffrances. « Étant continuellement en contact avec nos communautés en Syrie – dit Maria Voce – nous ne pouvons pas ne pas faire nôtre leur douloureuse impression d’être victimes d’une guerre par procuration, causée et portée de l’avant par des intérêts autres que ceux du peuple syrien. » « Le Mouvement – souligne la présidente – s’en appelle aux responsables politiques du monde entier pour revenir à un dialogue profond et authentique, guidé par la recherche sincère d’une solution pacifique en faveur du bien du peuple syrien et de tous les peuples du Moyen Orient. » Rocca di Papa (Italie), 15 avril 2018

Comme des sœurs et plus encore!

Comme des sœurs et plus encore!

« Nous ne serons jamais capables de mesurer l’aide que nous apportent nos frères. Quel courage imprime en nous leur foi, quelle chaleur leur amour et combien leur exemple nous entraîne ! » (Chiara Lubich 1920-2008), auteure de ces lignes, est connue comme celle qui a su entraîner à la suite du Christ des centaines de milliers de personnes, qui a tissé des liens avec des bouddhistes, des musulmans, a été suivie par des personnes sans convictions religieuses et a redonné souffle à la politique, à l’économie. Ce qui, entre autres choses, a valu à Chiara Lubich d’être tout simplement « Chiara », c’est bien sûr l’amitié vécue avec ses premières compagnes. Tout a commencé par son choix de Dieu et sa consécration dans la virginité en 1943 à Trente. Mais très vite ce n’est plus une seule  personne, mais un sujet collectif qui se mobilise, agit, prie et aime: Chiara et ses premières compagnes auraient pu rester des personnes ordinaires, mais elles ont été au contraire des phares dans les cinq continents. Cette histoire a quelque chose d’inouï, et pourtant elle est simple. Elle s’éclaire si l’on ouvre l’Évangile de Jean au chapitre 13 : « Je vous donne un commandement nouveau : que vous vous aimiez les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres » (Jn, 13, 34) Un commandement réalisable que si l’on est ensemble. Lorsque, dans les refuges, elles écoutent ce passage elles échangent  un regard complice, tout en mesurant l’engagement demandé. Elles n’hésitent pas à se déclarer réciproquement : « Je suis prête à t’aimer jusqu’à donner ma vie pour toi ». Chiara le considérera comme la pierre angulaire sur laquelle reposera l’ensemble du Mouvement des Focolari. Ce n’est certes pas une chose inédite dans l’histoire de l’Église. Mais il y a peut-être quelque chose de nouveau. Chiara partage avec ses compagnes ce qu’elle vit et tout ce que l’Esprit Saint lui suggère. Entre elles existe un lien solide comme le roc, et je voudrais ici illustrer la qualité de cette relation qui met en valeur, libère les potentialités et construit une œuvre de Dieu. Nous sommes en 1954. Dix ans se sont écoulés. A Rome, Giosi, Graziella, Natalia, Vittoria (appelée Aletta), Marilen, Bruna, Giulia (Eli) vivent dans le focolare de Chiara. Un jour, tandis qu’elle s’arrête et les regarde, lui revient à l’esprit une phrase du livre des Proverbes: “La sagesse a taillé ses sept colonnes » (Proverbes, 9, 1) Elle voit sept jeunes femmes, chacune avec un talent, unies et bien enracinées en Dieu. Voilà les sept colonnes de la sagesse, les sept couleurs de l’arc-en-ciel  jaillies d’une seule lumière, l’amour. Sept aspects de l’amour, interdépendants, qui procèdent l’un de l’autre et se fondent l’un dans l’autre. A Giosi, Chiara confie la gestion de la communion des biens et des salaires, mais également les personnes dans le besoin : c’est le rouge de l’amour. A Graziella reviennent « le témoignage et le rayonnement », exprimés par la couleur orange. Natalia avait été sa première compagne : à elle  d’incarner le cœur de cet idéal, étreindre Jésus abandonné dans son cri de douleur sur la croix. Elle emportera ce secret au-delà du rideau de fer. Voilà qui nous renvoie à la couleur jaune de l’arc-en-ciel, « la spiritualité et la vie de prière ». On se souviendra d’Aletta  comme de celle qui sut insuffler aux membres du Mouvement l’intérêt qu’on doit porter à la santé, pour former une communauté unie dans l’amour : c’est ce qu’elle fit au Moyen-Orient meurtri par la guerre. Chiara lui confia tout ce qui se rapporte à « la nature et la vie physique », exprimé par le vert de l’arc-en-ciel. Marilen, qui vécut quinze ans dans une tribu de la forêt camerounaise  en témoignant d’un respect inconditionnel pour sa culture, fut chargée du  bleu : l’harmonie et l’environnement domestique.  Bruna  était une intellectuelle. Chiara vit en elle celle qui devait veiller aux études: l’indigo. A Eli, qui était toujours à ses côtés, attentive à ce que tous les membres du Mouvement dans le monde vivent à l’unisson, elle confia le violet, « l’unité et les moyens de communication ». Parmi ses compagnes, d’autres assumeront successivement des tâches particulières : ce fut le cas de Dori, Ginetta, Gis, Valeria, Lia, Silvana, Palmira. Chiara voulut elle-même préciser : « La “philadelphie” (l’amour fraternel) est plus qu’une réalité. Tout de suite après mon union personnelle avec Jésus, c’est en elle que je puise la force pour affronter les croix. Chacune se soucie en effet des besoins de l’autre. Ici on passe de la sagesse partagée […] aux conseils pratiques concernant la santé, l’habillement, l’aménagement de la maison, l’alimentation, aux entraides continuelles. Ici on peut être sûr de ne jamais être jugé, mais aimé, excusé, aidé. Entre nous circule un sang domestique, mais d’origine céleste. Quand je veux vérifier si j’ai  d’une inspiration, si un article est à corriger, je le leur lis en leur demandant seulement de taire tout  jugement. Elles le font et alors en moi s’amplifie la voix de Jésus: « Là ça va, ici reviens à la ligne, ici explique mieux ». Je relis le texte avec elles et nous le trouvons comme nous le souhaitions ». Il n’est pas surprenant que Chiara nous ait laissé cette phrase comme testament : « Soyez toujours une famille ».    

Urgence Syrie

La guerre civile et les continuelles tensions ont fait de la Syrie un pays ravagé. Il y a ceux qui ont perdu leur travail et qui sont contraints à dépenser leur épargne pour survivre et se soigner. Médecins, enseignants, et beaucoup de praticiens ont émigré à l’étranger. Celui qui est resté a bien souvent perdu la maison et a rejoint des quartiers déjà bien surpeuplés. Les secteurs pour lesquels il faut agir d’urgence pour la reconstruction future sont ceux qui soutiennent le revenu, l’instruction et l’assistance médicale. Activités du programme : 1. Soutien à l’étude et à la formation scolaire – Homs et Damas – École des devoirs, assistance à l’étude, repas et fournitures matérielles didactiques pour 220 jeunes ; 2. École EHIS pour sourds et muets – Alep – Cours scolaires et activités extra pour 75 enfants ; 3. Cours professionnels – Alep – Cours d’artisanat traditionnel syrien ; 4. Assistance sociale et sanitaire – Homs et Kafarbo – Accès aux soins médicaux pour les malades du cancer (chimiothérapies et compléments alimentaires), soutien pour l’exécution d’interventions chirurgicales, soutien pour les malades qui souffrent d’insuffisance rénale, soutien économique pour d’autres services médicaux (radiographies, analyses…), soutien psychologique ; 5. Soutien au revenu familial – Kafarbo, Homs, Alep et Damas -. Octroi mensuel de subsides financiers pour l’alimentation, les dépenses du loyer/de la restructuration, support de soins médicaux. Le déroulement des activités garantit le travail d’ environ 70 personnes entre enseignants, opérateurs sociaux, formateurs et assistants et implique environ 50 volontaires. Lieux Kafarbo – Homs – Alep – Damas Bénéficiaires 200 familles pour le soutien au revenu – 114 malades pour assistance médicale – 295 jeunes pour l’assistance à l’étude et à la formation Coûts du programme Coût total € 293.138,33 – Contribution demandée à l’AMU : € 241.586,20 Pour soutenir le programme : Actions pour un Monde Uni ONLUS (AMU) – Banca Popolare Etica IBAN : IT16 G050 1803 2000 0001 1204 344 Code SWIFT/BIC : CCRTIT2184D Actions Familles Nouvelles ONLUS (AFN) – Banca Prossima IBAN : IT55 K033 5901 6001 0000 0001 060 Code SWIFT/BIC : BCITITMX Communication : Programme Urgence Syrie Les montants versés sur les deux comptes courants pour Urgence Syrie seront gérés conjointement par AMU et AFN.

A force de se relever

A force de se relever

« Depuis trois ans environ, nous, Jeunes pour un Monde Uni de Rome, nous travaillons avec les éducatrices, l’administration pénitentiaire et le “Comité G9”, un groupe de huit détenus du même secteur de la prison de Rebibbia qui, bien que sans enfants, se sont engagés à favoriser les occasions de rencontre entre les autres détenus et leurs familles respectives ». C’est Raffaele Natalucci, un jeune romain de 29 ans, qui nous raconte cette aventure. « Trois fois par an nous montons des stands  où parents et enfants ont un espace pour rester ensemble, jouer et dessiner avec les plus petits. Environ trois cents personnes participent à ces événements organisés sur l’espace vert, la cour intérieure de la prison: des détenus, leurs familles et de nombreux bénévoles venus de l’extérieur. Au cours d’une de ces animations, nous avons recueilli le témoignage d’un détenu : « La privation de liberté nous rend étrangers à la réalité. A force de rester dans une cellule, entre quatre murs, la vue elle aussi diminue. Ceux qui ont bénéficié de permissions de sortie racontent qu’ils avaient de la difficulté à regarder au loin, en direction de l’horizon. La possibilité d’accomplir des travaux à l’intérieur de la prison veut dire beaucoup pour moi. Avant j’utilisais mes talents pour mener des actions illégales, mais ce que je faisais fondait comme neige au soleil. En revanche travailler à l’organisation de manifestations sportives ou à des initiatives en faveur des autres détenus en vaut cent fois la peine ». Raffaele poursuit: « En tant que Jeunes pour un Monde Uni nous sommes en train de vivre une expérience très forte: l’ordre de la police, qui veut qu’on laisse tout objet personnel à l’entrée de la prison, résonne chaque fois comme une invitation à abandonner aussi nos préjugés, en allant au-delà des barrières qui la sépare du monde extérieur, pour construire une relation authentique avec les personnes détenues, au point que désormais nous nous appelons le « comité externe ». Nous avons mis en route un « Projet sur la légalité » avec une série de rencontres thématiques à l’intérieur de la prison. En plein accord avec les éducatrices, les détenus et avec l’aide d’experts, nous avons choisi d’approfondir quelques sujets, par exemple les relations interpersonnelles, l’intégration entre les cultures, la « légalité du nous », la redécouverte des aptitudes personnelles et la réinsertion professionnelle ».  « A l’occasion de la Fête des pères, le 19 mars, nous avons invité le psychologue Ezio Aceti pour parler de la « paternité» à environ 70 détenus dans le théâtre de l’institution pénitentiaire. Une intervention centrée sur les attentes et les besoins de l’enfant. « Prendre acte des pensées de l’autre, se présenter dans la vérité, montrer une image positive – a expliqué Aceti –  sont les préalables nécessaires afin que la rencontre entre les détenus et leurs enfants soit fructueuse ». Au cours du débat un prisonnier a demandé : « Que peut dire à sa fille un père condamné à la prison ? ».  « Que son père s’est trompé, mais qu’il est en train de faire toute sa part » a été la réponse. « Si la fille perçoit chez son père de la cohérence et le courage de se relever, elle gardera cette image de lui ». Et d’ajouter : « Être père consiste à maintenir un lien vital. Il faut transmettre aux enfants cette relation filiale. Ils vivront ainsi une expérience positive et se souviendront de leur père en prison ». Le psychologue a enfin encouragé les détenus : « Éduquer un enfant ne veut pas dire qu’on ne se trompe pas, mais faire toute sa part malgré ses erreurs. L’enfant apprendra ainsi à être tolérant. Vous pouvez être de bons pères même si vous vous êtes trompés. Au fond, il nous arrive à tous de nous sentir découragés,  mais aussi d’entendre dans notre cœur une autre voix nous dire : relève-toi, recommence. Ce qui est important, ce n’est pas le nombre d’erreurs commises, mais toutes les fois où vous vous relevez. Le miracle c’est qu’à force de se relever le changement arrive ».

Gen Rosso Music and Arts Village

Gen Rosso Music and Arts Village

La première édition de ‘’Gen Rosso Music and Arts Village’’ s’est à peine conclue à Loppiano (25 mars- 1er avril 2018), expérience résidentielle d’approfondissement artistique à la lumière du charisme de l’unité, adressée aux jeunes entre 18 et 30 ans, avec des professionnels et des étudiants en musique, danse, chant et théâtre. Avec une méthodologie didactique envisagée comme projet par le tuteur du Gen Rosso , le programme a été élaboré avec des ateliers pratiques suivis par des échanges d’expériences avec des experts de réputation nationale et internationale. Parmi ceux-ci, Gabriel Ledda, danseur, parmi les huit champions mondiaux de hip hop ; Pierluigi Grison, danseur et chorégraphe de réputation internationale, expert en théâtre-physique et théâtre-danse ; Antonella Lombardo, danseuse et enseignante, promotrice du Festival de l’Harmonie entre les Peuples et d’un projet en Terre Sainte avec des jeunes musulmans, chrétiens et juifs. Ils ont dit : Jorge Santana, tuteur, professeur de l’art théâtral à l’université de Madrid : « Un réel rapport s’est créé entre nous, qui a abouti en art et beauté ». Emanuele Chirco, poly-instrumentiste et tuteur : « La rencontre avec des jeunes qui proviennent de contextes et d’ethnies différentes crée de nouvelles habitudes, dynamiques qui jusqu’à l’instant avant sont une inconnue. C’est le miracle de la musique mais aussi de l’unité ! ». Quelques participants : «La semaine la plus belle de ma vie ». « Je suis arrivée en pensant rejoindre un Talent Show pour comprendre ce que je vaux, et je me retrouve avec une nouvelle et inattendue expérience de ce que je vaux et de mes talents ». « J’ai redécouvert l’art comme don».

Entrepreneurs à contrecourant

Entrepreneurs à contrecourant

Letizia Mombelli et son mari sont directeurs d’une entreprise dans la région de Brescia. Au cours de ces dernières années elle est passée par des moments de crise, qu’ils ont affrontés en se fiant à Dieu pour leurs choix et leurs préoccupations, confiants dans la Providence. Ils ont démarré en remontant une petite usine de mécanique avec peu d’employés, mais bien vite le manque de travail, la bureaucratie et leur décision ferme de refuser toute tentative de corruption ont provoqué la perte du capital. Le choix douloureux de licencier une bonne partie du personnel fut inévitable, comme celle de vendre les machines pour assurer aux ouvriers tout ce que la loi prévoit. Ils ont attendu que chacun ait trouvé un nouvel emploi. « Nous avons vécu toute cette période comme une faillite – se souvient Letizia – mais nous n’avons pas perdu courage. Autour de nous la famille du mouvement nous soutenait par la prière et nous nous sommes confiés à Dieu pour qu’Il puisse guider nos choix, dans un rapport correct avec les clients, les fournisseurs, les représentants ou quiconque entrait dans notre usine. La providence de Dieu ne s’est pas fait attendre ». Après ce moment de difficultés, vécu en faisant des choix courageux, voilà que se présente une possibilité de changer de secteur de travail, un secteur qui nous a donné plus de garanties de continuité et nos familles, d’autres entrepreneurs et fournisseurs nous offrent l’aide concrète pour permettre à l’entreprise de se redresser. « Le fruit le plus beau de cette période – continue-t-elle – est que nos enfants ont grandi en valorisant les choses importantes comme le choix d’une vie sobre et la possibilité d’expérimenter l’amour de Dieu à travers de nombreux signes petits certes, mais importants. Tout cela a renforcé les liens de notre famille ». Mais en 2009 la crise économique mondiale n’épargne pas l’entreprise de Letizia, qui ne reçoit plus de commandes pour pouvoir travailler. Cette fois-ci encore la famille met sa confiance en Dieu dans la prière et peu après des dizaines de commandes arrivent. En 2016 arrive une commande, promettant une bonne entrée à longue échéance, qui peut assurer à l’entreprise une tranquillité économique à long terme. Après le premier travail Letizia découvre cependant que leurs produits sont destinés à l’industrie des armes. Après avoir vu les images du désespoir de tant de réfugiés fuyant la guerre, Letizia et le groupe décident de renoncer à ce travail : « Le choix a été pris avec un peu d’appréhension mais, avec mon mari, nous n’avons eu aucun doute et notre fils, qui avait commencé à travailler avec nous, était pleinement d’accord ». Il s’en suivra une autre crise qui portera l’entreprise au bord de la faillite. Letizia et sa famille se confient cette fois encore à la Providence. Alors arrive une commande comme cela ne se produisait pas depuis de nombreuses années. « Vraiment je sens que Dieu chemine à nos côtés » confie Letizia qui a également une pensée pour la fondatrice des Focolari : « Je remercie Chiara Lubich qui, comme une lumière sur notre chemin, nous a toujours aidés à faire des choix cohérents en mettant les valeurs de la personne au-dessus du profit et de la sécurité économique ». Chiara Favotti

La sainteté, chemin pour tous

La sainteté, chemin pour tous

Présentée le 9 avril, la troisième Exhortation Apostolique du Pape François sur l’appel à la sainteté dans le monde contemporain, ‘’Gaudete et Exsultate’’ (Réjouissez-vous et exultez). Cinq chapitres, 44 pages : il ne s’agit pas d’un traité sur la sainteté, mais d’ une invitation adressée à tous, en particulier aux jeunes, « à faire résonner une fois de plus l’appel à la sainteté, en montrant ses risques, ses défis, ses opportunités ». « La sainteté – rappelle François – est le plus beau visage de l’Église. Même en-dehors de l’Église Catholique et dans des milieux très différents, l’Esprit suscite des signes de sa présence, qui aident les mêmes disciples du Christ ». Pour devenir saint – soutient le Pape – il n’est pas nécessaire de copier des styles de vie qui peuvent sembler inatteignables : « Ce qui compte c’est que chaque croyant discerne sa propre voie et fasse émerger le meilleur de lui-même, tout ce que Dieu a déposé en lui personnellement et qu’il ne s’épuise pas en cherchant à imiter quelque chose qui n’a pas été pensé pour lui ». Comment répondre à cet appel ? En suivant la voie des Béatitudes évangéliques, modèle positif ‘’à la lumière du Maître’’ et voie maîtresse ‘’contre-courant’’ par rapport à la direction du monde, et que tous peuvent parcourir. Gaudete et Exsultate

Eduquer à la périphérie de Paris

Le visage très doux et la voix rassurante, Maria, maman de deux garçons, mariée à un français, enseigne la langue italienne dans une école ‘’difficile’’ de la banlieue nord de Paris. Une de ces écoles où les enseignants restent rarement longtemps. Il faut une grande détermination, du courage et de la passion pour travailler dans un quartier économiquement défavorisé, habité par des jeunes de cultures et d’origines différentes, réputé pour un trafic élevé de drogue et d’armes. Sans parler du  racket’’ et des dealers postés devant les écoles. ‘’Il s’agit pour moi de répondre à un appel, celui de travailler pour l’égalité des chances, pour proposer une formation ambitieuse et porter l’amour du Christ là où apparemment il ne se trouve pas’’ dit-elle. Maria raconte comment s’est passée sa rencontre avec Chiara Lubich, dès sa petite enfance: un lien qui a nourri cette aspiration  et l’a accompagnée jusqu’à sa vie adulte : ‘’Mon regard et mon attitude, grâce à la vie d’unité avec ceux qui partagent le même idéal, se renouvelle chaque jour et ce, malgré les difficultés’’. Cela n’a pas été du tout facile, en effet, surtout au début, de comprendre comment établir des relations constructives avec les étudiants, comment réagir aux agressions verbales et aux actes de vandalisme. On a vite compris que l’aide apportée aux jeunes passait par l’implication des familles, et que les nouveaux collègues avaient besoin d’aide pour déchiffrer cette réalité complexe. Et même justement, la synergie entre collègues pouvait offrir aux élèves un exemple constructif :’’Du point de vue didactique, j’organise mon travail sur des projets culturels interdisciplinaires – explique l’enseignante – l’organisation d’un projet permet de travailler en équipe, d’essayer de vivre la fraternité entre collègues pour le proposer ensuite aux élèves en étant ainsi plus crédibles’’. Projets qui souvent se concluent par un voyage en Italie, ce qui incite les étudiants à apprendre  la langue, et favorise des échanges culturels avec des jeunes italiens : de nouvelle relations naissent à travers lesquelles on peut faire une expérience de fraternité. De plus – explique encore Maria – ‘’Un tel projet nous permet d’impliquer les familles dans la vie scolaire, d’instaurer une relation de confiance pour trouver ensemble des solutions afin qu’il n’y ait pas de  problèmes financiers et ce, pour aucun élève’’. En d’autres termes, l’objectif de Maria est celui de créer un réseau éducatif qui implique aussi familles et professeurs, tous engagés à rendre possible la croissance humaine de ces jeunes en difficulté . Et peu à peu, on en constate les fruits. A Aïcha, qui perturbe la classe, il suffit d’expliquer avec calme et fermeté ‘’que pour vivre en harmonie, chacun doit faire sa propre part’’ et elle écrit sur une feuille :’’Désolée pour mon comportement de vendredi, il n’était pas digne de moi. Cela n’arrivera plus. Vous êtes une personne grande, intelligente et sage qui transmet à nous les élèves, les justes valeurs et l’envie de réussir. Je ne vous oublierai jamais’’. Et encore : l’attention et le respect permettent à Yanis, en général très passif, de s’ouvrir et de manifester son intérêt pour l’art et l’histoire. La clé relationnelle dans tous les cas, c’est l’attention, les soins et la bientraitance apportés à la personne, chacune ayant son histoire et sa sensibilité : ‘’J’ai appris à ne pas attendre tout de suite des résultats – conclut Maria – Aussi lorsqu’un jeune ne change pas, l’important est de continuer à croire en lui et de l’accompagner, ne pas s’arrêter sur ce qui ne va pas, mais cueillir tout le positif qu’il a en lui en le valorisant et en le gratifiant. Le défi de chaque jour réside dans le fait de trouver le courage et la force de cultiver l’espérance avec des actes concrets de relation’’.

Les guerres ne sont jamais bonnes

Les guerres ne sont jamais bonnes

« Nous recevons de la Syrie de terribles nouvelles des bombardements qui ont fait des dizaines de victimes, dont beaucoup de femmes et d’enfants. Nouvelles de tant de personnes atteintes par les séquelles laissées par les substances chimiques contenues dans les bombes. Prions pour tous ces défunts, ces blessés, les familles qui souffrent. Il n’existe pas de guerre bonne ni de guerre mauvaise, et rien, rien ne peut justifier l’utilisation de tels instruments d’extermination contre des personnes et des populations sans défense. Prions pour que les responsables politiques et militaires choisissent l’autre voie, celle de la négociation, la seule qui puisse mener à une paix qui ne soit pas celle de la mort et de la destruction ». Ce sont les paroles prononcées par le pape François dimanche 8 avril. Approprions-nous cet appel en priant pour que soient trouvées des solutions négociées au terrible conflit qui est en train d’ensanglanter la Syrie ces jours-ci, ainsi que pour toutes les guerres, même celles que la presse met peu en relief, qui continuent à provoquer des victimes en tant de lieux de la terre. Et travaillons sans cesse à tous les niveaux pour promouvoir la paix par le dialogue.

Loppiano attend le Pape François

Loppiano attend le Pape François

Comment la nouvelle de la visite du Pape a-t-elle été accueillie à Loppiano ? ‘’Une seconde après que la présidente Maria Voce ait diffusé la nouvelle, sur nos réseaux sociaux et parmi les groupes d’ habitants est arrivée une pluie de messages de joie et de stupeur’’. Que représente cet événement pour vous, habitant de Loppiano ?’’Le Pape Jean Paul II devait déjà venir en 2000. Quatre jours avant la visite, à cause d’un changement de programme inattendu, celle-ci fut annulée. Dans le cœur des habitants de l’époque, le désir d’une visite du Pape était restée bien présente à l’esprit et le même désir est aussi là, au cœur des habitants aujourd’hui. Pour celui qui ne connaît pas Loppiano, qu’est-ce qui caractérise ce lieu ?  ‘’C’est un des lieux où l’on peut en particulier, toucher du doigt le charisme de l’unité que Chiara Lubich a reçu de Dieu et dont est né et s’est développé le Mouvement des Focolari : l’unité à laquelle on arrive en construisant des rapports de fraternité, en vivant le testament de Jésus « Que tous soient un ». A Loppiano, environ mille personnes de 65 pays vivent avec des cultures, des religions, des formations, des conditions sociales différentes. Ici, nous apprenons avant tout à être une communauté. Ce qui nous unit c’est le désir de vivre la loi qui est à la base de la cité-pilote : l’amour réciproque. Cela fait de Loppiano un lieu de fraternité’’. Comment la vie de la cité-pilote se déroule t-elle ?’’Il y a différentes activités économiques, 11 écoles de formation, un institut universitaire, un grand sanctuaire qui accueillera le Pape, beaucoup d’habitations et de champs cultivés. On y étudie, on y travaille, on s’y rencontre, on y vit comme dans toutes les villes, en essayant juste de le faire en vivant la loi de l’amour réciproque’’. Le Pape arrive à Loppiano après Nomadelfia. Quel rapport y a t-il entre les deux cités ? ‘’Il y a beaucoup de points communs, même s’ il y a des vécus et des charismes complètement différents :  ce sont tous les deux des lieux de fraternité qui ont dans le cœur ceux qui ont le plus besoin d’amour  et ont comme loi, l’Évangile. Il y a eu différentes occasions de rencontre, aussi récemment. Nous sommes donc heureux que le Pape atterrira ici en ayant dans le cœur ce qu’il aura reçu à Nomadelfia. Il sera accueilli avec le même amour et le même enthousiasme’’. Là où va le Pape s’allument les projecteurs des médias mondiaux : comment lire le choix de visiter Loppiano ?’’ Je pense que derrière ce désir, il y a surtout l’amour pour le don du charisme de l’unité que Dieu a fait par le biais de Chiara Lubich. Bergoglio a connu le Mouvement en Argentine, mais davantage encore en tant que Pape. Loppiano est le lieu où ce charisme est davantage visible’’. De quelle manière vous préparez-vous à la visite ?’’Ce que Maria Voce a dit est devenu notre leitmotiv. Dans ces 100 jours nous nous sommes engagés à intensifier la vie d’amour et d’unité enracinée dans l’Évangile, de manière à ce que le Pape puisse trouver le ‘’Là où deux ou trois sont réunis en mon nom (Mt 18,20) », à savoir la présence de Jésus au milieu de nous, une réalité’’. Le Pape fera un arrêt en prière au Sanctuaire Maria Theotokos, où il y a une chapelle dédiée aux chrétiens d’autres confessions : quelle signification a ce lieu ?’’Le sanctuaire a été voulu par Chiara justement au centre géographique de Loppiano, pour qu’il soit le point d’unité de toute la cité-pilote. C’est le lieu où nous, habitants, nous nous trouvons chaque jour pour prier, mais c’est un point de référence aussi pour toute la région. C’est le cachet de la cité-pilote’’. C’est aussi une manière pour souligner la centralité de la figure de Marie dans le Mouvement ? ‘’Certainement. Ce n’est pas par hasard que le Sanctuaire a été dédicacé à Maria Theotokos, Marie Mère de Dieu, pour souligner la forte caractéristique mariale du charisme et du Mouvement des Focolari. C’est justement parce que Marie est Mère de Dieu et donc de l’humanité, le Sanctuaire est ouvert aussi à des personnes d’autres confessions chrétiennes, d’autres religions et convictions et à l’intérieur, il y a différents endroits où chacun peut prier, se trouver ‘comme à la maison’ et pouvoir vivre le recueillement’’. La visite du Pape arrive au moment du 10ème anniversaire de la mort de Chiara Lubich. Un hasard ? ‘’Je pense que nous pouvons accueillir cette visite comme un cadeau de Dieu, comme une caresse, un Signe de Son amour pour l’Oeuvre de Marie. Puis on verra ce que le Pape aura à nous dire’’.      

Pâques orthodoxe

Christos anesti! Alithos anesti! Христос воскресе!Christ is Risen! Indeed He is risen! Khrishti unjal! Vertet unjal! Hristos voskrese! Vo istina voskrese! Khrystos uvaskros! Sapraudy uvaskros! Le Christ est ressuscité! En verité il est ressuscité! Kriste ahzdkhah! Chezdmaridet! Christus ist erstanden! Er ist wahrhaftig erstanden! Cristo è risorto! Veramente è risorto! Cristos a inviat! Adevarat a inviat! Khristos voskrese! Voistinu voskrese! Cristos vaskres! Vaistinu vaskres!

Christ is risen from the dead, trampling down death by death, and on those in the tombs bestowing life!Христос воскресе из мертвых, смертию смерть поправ, и сущим во гробех живот даровав!

Chiara Lubich : la miséricorde

Chiara Lubich : la miséricorde

(…) Dieu est Amour : c’est la découverte fondamentale, l’étincelle qui a inspiré l’origine du charisme de l’unité que l’Esprit Saint a donné à Chiara Lubich pour notre temps. Découvrir que Dieu est Amour fut, pour elle et ses premières compagnes, dès le début du mouvement, une nouveauté absolue, au point de provoquer une sorte de conversion. Chiara découvre donc non pas un Dieu lointain, inaccessible, étranger à sa vie, mais son visage paternel et par conséquent, cette relation entre Ciel et terre qui nous unit comme des enfants avec leur Père et comme des frères entre nous. Un Dieu proche donc,  comme peut l’être un Père, un Père qui veille sur la vie de chaque personne et sur celle de l’humanité toute entière. Tout ce qui nous arrive est à considérer comme la réalisation de son plan d’amour sur chacun, en tant que preuve tangible de son regard bienveillant, de sa présence toute proche. « Même les cheveux de notre tête sont comptés » (Mt 10,30). C’est un amour paternel qui pourvoit à tous nos besoins, même les plus petits, jusqu’à remplir les vides laissés par nos imperfections, nos manquements, nos péchés. C’est le visage du Père miséricordieux qui – par l’intermédiaire de son Fils incarné – se manifeste, et révèle dans sa plénitude son amour de miséricorde. Un exemple classique est la parabole du Fils prodigue (Lc 15,11-32). En juin 1999 Chiara devait illustrer cette parabole au cours d’un rassemblement de jeunes réunis dans la cathédrale de Paderborn (Allemagne). (…) « Le père de l’enfant prodigue avait sans doute beaucoup à faire : s’occuper de sa ferme, de ses employés, de sa famille ; mais fondamentalement il était dans l’attente, l’attente de son fils parti. Il montait sur la petite tour de sa maison et regardait au loin. Voilà comment est le Père Céleste : imaginez, si vous le pouvez, vous jeunes, sa vie divine, une vie trinitaire si élevée et si dynamique, si intense par son soutien à la création…faisant une place à celui qui arrive au paradis. Mais que fait-il surtout ? Il attend. Qui ? Vous, moi, chacun de nous, spécialement si nous nous trouvons loin de Lui. Et voilà qu’un beau jour ce fils, que son père terrestre aimait tant, quitte tout et revient. Le père l’embrasse, le revêt d’un habit précieux, lui met un anneau au doigt, fait préparer pour lui le veau gras pour la fête. Que devons-nous en penser ? Qu’Il désire voir son fils de façon toute nouvelle, il veut effacer de sa mémoire ce qu’il était avant. Et non seulement il veut lui pardonner, mais il arrive même à oublier son passé. Tel est son amour pour lui, dans la parabole. Tel est l’amour du Père pour nous dans la vie : Il nous pardonne et oublie ». Chiara continue : « Récemment j’ai vu un documentaire. Il présentait et examinait minutieusement le fameux tableau de Rembrandt qui représente le récit évangélique du père qui accueille le retour de son fils. Il est très beau dans tous ses détails. Mais ce qui m’a le plus impressionnée, ce sont les mains que le père pose sur les épaules du fils à genoux devant lui : l’une est celle d’un homme robuste, sévère, l’autre est celle d’une femme, plus fine, plus légère. Le peintre a voulu dire par là que l’amour du Père est à la fois paternel et maternel. C’est ainsi que nous devons le penser ». Source: Alba Sgariglia, Centre Chiara Lubich, Rome, 14 mai 2016.

Pâques aussi à Saïgon

Pâques aussi à Saïgon

 « Pâques est désormais passé : aujourd’hui, lundi de Pâques, est un jour normal de travail. Il fait vraiment chaud et la pluie est menaçante dans le ciel. Seuls les chrétiens ont encore un jour de fête. Par ci par là on entend encore porter un toast et filtrer les ‘alléluia’ des maisons. Et pourtant je suis dans un pays communiste. Mais ici, les rues, à la sortie des églises, se remplissent de vélomoteurs à n’en plus finir, obstruant le trafic. Les agents de police, face à la cathédrale, doivent diriger le trafic. Pour assister à un des offices du triduum pascal, il fallait arriver au moins 30 minutes avant pour trouver de la place. Dans l’église, je laisse mon sac sur le banc et personne n’y touche. Je regarde les gens, beaucoup de jeunes, d’enfants, des couples âgés, avec les visages recueillis et souriants. Je pense à l’Europe, aux églises à moitié vides, même les jours de fête. Par ici, même à 5 heures du matin de n’importe quel jour, des enfants même petits, sont en première file pour chanter avec les grands. Tous connaissent les paroles des prières et des chants par cœur. Saïgon pullule de vie effrénée, presque sauvage, à chaque angle de rue. Et pourtant il y a beaucoup de foi, comme peut-être dans aucune autre ville d’Asie. Car ici la foi ‘’coûte’’. Tout coûte au Vietnam. Il y a quelques temps, j’ai fait un voyage en autobus, cinq heures au milieu de la foule et dans la chaleur. A un moment donné, quelques quintaux de maïs ont été chargés parmi les voyageurs, à leurs pieds, dans les coffres à bagages. Les gens ont commencé à crier tandis que le chauffeur et son aide criaient à leur tour pour faire taire tout le monde. Une femme à côté de moi, embarrassée en me voyant au milieu de cette confusion, m’a dit :’’La vie ici est dure. Ne l’oublie pas si tu veux vivre ici’’. Je ne connais pas le nom de cette dame, et peut-être ne la reverrai-je plus jamais. Mais ces paroles m’ont ouvert à une nouvelle dimension. La vie, la leur comme la mienne, doit aussi passer à travers la douleur, les peines, la souffrance pour aboutir à la joie. Je l’ai compris comme ça. Depuis ce jour-là, tout s’est simplifié en moi. Comme tout le monde, j’expérimente les joies, mais aussi les douleurs et la fatigue de l’effort. Je suis un des leurs. Je ne suis même pas spécial, étant un étranger. Un parmi d’autres. L’histoire de cet Homme pendu à la croix, semblable à tant d’hommes que je rencontre chaque jour, m’a rappelé les paroles de cette femme. Je peux la retrouver dans chaque pauvre, démuni de tout, en celui qui est malade de cancer, qui n’a pas d’argent pour se soigner, et n’a que la peau sur les os. Ou dans celle de Madame Giau, 64 ans, pauvre, mais qui a ‘’adopté’’ une fillette trisomique, littéralement jetée dehors par ses parents. Et pourtant c’est Pâques. Aussi au milieu des réfugiés Rohingya, entre le Myanmar et le Bangladesh. C’est Pâques en Corée du Nord, qui veut faire la paix après avoir tiré des missiles.C’est Pâques, parmi les troupes des alliés qui sont occupés à préparer l’énième entraînement. C’est Pâques pour les enfants de Xang Cut, dans la région du delta du Mékong, avec l’eau encore infectée par l’agent orange versé par les alliés il y a 40 ans. Et c’est aussi Pâques pour les enfants de Saïgon, recueillis de la rue et instruits par les institutrices de Pho Cap. Ils auront quelque chose à manger, grâce à leur amour héroïque. Ici aussi, au milieu de défis à relever, des dangers, de la pollution sans limite et des abus, quelqu’un continuera à sourire, car il est aimé et soigné par des mains amies. C’est cela Pâques : prendre soin de l’autre, soulager sa souffrance, partager ses larmes. Le monde, l’autre, m’appartient. Et mon bonheur passe à travers celui des autres, de tellement d’autres ».  

Le miracle du sport

Le miracle du sport

Sport et Paix. Un binôme gagnant depuis l’antiquité, lorsque était en vigueur, à l’occasion des jeux que l’on célébrait en l’honneur de Zeus, la « trêve Olympique » qui suspendait toutes les inimitiés publiques et privées, afin de protéger les athlètes et les spectateurs qui devaient traverser des territoires ennemis pour se rendre à Olympie. La Journée internationale que l’on célèbre aujourd’hui coïncide avec le jour qui, en 1896, ouvrit, en Grèce, les premiers Jeux Olympiques de l’ère moderne, et réaffirme l’actualité et la valeur du lien entre le sport et la paix. Paolo Cipolli, responsable de Sportmeet, réseau international d’acteurs et opérateurs qui contribue depuis 2002  à l’élaboration d’une culture sportive orientée à la paix, au développement et à la fraternité universelle, en est convaincu. « Le sport, défini par certains sociologues comme « mimétique de la guerre » ou comme « guerre sans coups de fusil », en raison aussi de la place qu’il donne à la compétition, peut constituer un élément de pacification. A travers un processus de catharsis, de purification de la lutte, la confrontation, régulée sous forme de jeu, constitue un grand potentiel relationnel ». En témoignent les derniers Jeux Olympiques d’hiver. « Ce qui s’est passé à PyengChang est pour le moins surprenant : au début le choix d’une localité proche de la frontière entre les deux Corées, juste au moment où la tension montait fortement entre elles, semblait néfaste. Et malgré tout, le miracle du sport a eu lieu : les Jeux Olympiques se sont avérés être non seulement une occasion extraordinaire de faire mentir les prévisions pessimistes, mais aussi une surprenante occasion de rapprochement entre ces deux nations. Un miracle qui a déjoué la politique internationale. Cela est déjà arrivé. Plusieurs fois, au cours de l’histoire récente, le sport s’est révélé être un facteur de détente entre pays. Nous avons tous en mémoire la fameuse partie de ping-pong entre la Chine et les États-Unis en 1971 ». Sportmeet, né au sein du Mouvement des Focolari, est en train de diffuser dans le monde du sport les valeurs du développement intégral de la personne et de la paix. Avec quels objectifs ? « Nous sommes animés par le désir de partager, dans ce domaine aussi, notre héritage spirituel, l’idéal de l’unité de Chiara Lubich. Il faut soutenir les expériences positives qui existent, en reconnaissant tout ce que l’histoire du sport a déjà produit de bon. Et ensuite faire grandir la conscience que le sport est loin d’avoir épuisé ses possibilités de développer les sentiments de fraternité. Récemment nous avons eu l’occasion de promouvoir la première édition de la « Via Pacis Half Marathon » de Rome et d’y participer. Nous poursuivrons notre engagement, en réseau avec les diverses communautés religieuses et quelques institutions sportives, en vue de sa seconde édition, le 23 septembre prochain ». La réalité de la limite, matrice commune des désagréments, des difficultés, des barrières sociales, mais aussi physiques ou psychologiques, se présente chaque jour dans notre vie personnelle et collective. Quelle réponse peut offrir la pratique du sport ?  « L’expérience sportive offre une contribution à la compréhension de la limite, même en dehors de sa propre sphère. Par nature le sport est un lieu de confrontation avec la limite. Si l’on encourage sa pratique, il habitue aux différences, en facilitant les parcours d’intégration et de dépassement des barrières sociales, ethniques, religieuses ou politiques ». Les prochains rendez-vous? « Nous sommes en train d’organiser sur ces questions un congrès international, du 20 au 22 avril, à Rome, ouvert à ceux qui œuvrent dans le monde du sport, mais pas exclusivement, pour connaître et promouvoir de nombreuses bonnes pratiques. Au cours e la principale journée, le 21 avril, dans le cadre du « Village pour la Terre », à l’intérieur de la très centrale Villa Borghese, nous expérimenterons une interaction avec les participants au congrès de Eco-One « Nature breaks limits », à travers une lecture pluridisciplinaire de la notion de  limite. Ce sera un congrès itinérant, entre le quartier Corviale, à la périphérie géographique et sociale de la ville, et le centre de Rome. Une occasion de voir les difficultés, les fragilités et les « frontières »  de notre réalisation comme des limites à reconnaître et grâce auxquelles nous pouvons être plus humains ». Chiara Favotti

Pré-synode : “Cheminer ensemble est possible”/2

Pré-synode : “Cheminer ensemble est possible”/2

« On vous prendra au sérieux », a assuré le pape. Combien de fois les jeunes de cette société ne se sentent pas considérés, véritablement écoutés, ni pris au sérieux ? « Peut-être ne nous prennent-ils pas au sérieux parce qu’ils ont peur que notre manque d’expérience puisse nous mener à nous tromper totalement. Il est sans doute vrai que nous devons encore apprendre, mais d’un autre côté nous avons quelque chose que les adultes n’ont pas, qui est d’être jeunes aujourd’hui, ici et maintenant, une expérience différente de celle qu’ils ont vécue. Nous avons certes besoin de leur expérience, mais nous avons ce « plus » qu’ils n’ont pas. De son côté le jeune ne doit pas tomber dans la critique stérile des adultes, chercher à détruire l’autre, alors qu’il faut plutôt développer à fond un dialogue intergénérationnel et sans jugements. Jeunes et adultes ont cette spécificité de pouvoir offrir un enrichissement réciproque fructueux : la personne adulte rajeunit et le jeune mûrit ».  Donc, en plus de l’expérience du dialogue avec les jeunes d’autres Églises, d’autres religions ou convictions, vous avez aussi fait l’expérience du dialogue entre les générations… « En réalité les deux dimensions ne sont pas séparées : la dimension religieuse n’est pas coupée de notre humanité, de notre réalité quotidienne. C’est une erreur de séparer la vie spirituelle de la vie normale, alors que la transcendance fait partie de l’homme. Comprendre que nous sommes limités et chercher les réponses en allant au-delà de nous-mêmes est une question anthropologique, caractéristique de notre être humain. Le dialogue intergénérationnel est un fait parce qu’il existe des personnes d’âges différents, l’humanité se renouvelle, et à l’intérieur de ce fait, il y a l’aspect spirituel qui est propre à tous les âges, des grands comme des petits. Le pape a voulu que ce synode sur les jeunes soit aussi un synode pour les jeunes, avec les jeunes et des jeunes. Vous êtes-vous sentis acteurs ces jours-ci ? « Oui fortement, et nous avons été émus de cette ouverture totale tout d’abord de la part du pape, puis de l’Église. Ses représentants qui étaient là avec nous, pour nous suivre, ne nous ont pas interrompus : le cardinal Lorenzo Baldisseri et Mgr Fabio Fabene nous écoutaient. En eux se dessinait le visage de Marie qui se fait silence plein et espace pour que naisse la Parole, une toile de fond, une présence silencieuse qui fait ressortir la Parole. Ils étaient présents et  nous écoutaient autant pendant les travaux que durant les poses-détente hors programme.  Lorsque nous demandions quelque chose, ils nous répondaient, sinon ils restaient en silence. On pouvait lire sur leurs visages s’ils étaient d’accord ou ce qui leur faisait mal, ce qui nous aidait à trouver cet équilibre exprimé  par le pape le premier jour : parlez avec audace mais soyez humbles et si vous vous trompez excusez-vous. C’est ce qui est arrivé durant l’élaboration du document final où quelqu’un a utilisé un langage peut-être trop critique, mais petit à petit nous avons trouvé cet équilibre, grâce aussi à leur présence qui nous aidait. Nous avons certes senti aussi le soutien de l’Église hiérarchique, des adultes. Tout n’a pas été parfait mais cela fait partie de l’ordre des choses ».  Qu’est-ce qui t’a frappée maintenant que les travaux sont finis ? Une fois le document final approuvé, j’ai entendu des jeunes de différents pays – l’un des îles Samoa, un asiatique, un africain, un européen et un sud-américain – dire que ce document reflétait ce qu’est un jeune aujourd’hui. Ce sont les mêmes choses que pensent mes amis, les mêmes questions qu’on se pose, et j’en suis très contente parce que c’était le sens de cette rencontre : pouvoir aborder des thèmes qui n’auraient pas été traités autrement. Il est vrai que tout le monde n’était pas d’accord avec tout, parce qu’il y a des variantes pour chaque région, mais les problématiques et les questions principales, la vie et cette recherche de sens dans sa profondeur se reflètent dans le document avec toutes les contradictions qu’il y a eu : certains pensaient d’une certaine manière, d’autres complètement à l’opposé, mais la recherche et les aspirations sont les mêmes. Donc j’étais satisfaite de voir que ce travail de 5 jours réalisé par 300 jeunes du monde entier et de toutes les tendances, reflétait dans son essence ce qu’est le jeune aujourd’hui, aussi bien au Moyen Orient qu’en Asie ou en Afrique. Nous sommes conscients que c’est un moment historique pour l’Eglise, non seulement parce que c’est la première fois qu’elle s’ouvre à l’écoute des jeunes de cette manière, mais aussi parce qu’à partir de maintenant on ne pourra plus revenir en arrière sans tenir compte de cette rencontre et de ce qui en est ressorti. C’est un début et nous sommes contents d’en avoir fait partie ».   Lire le document intégral.                                  

Pré-synode : ‘’Cheminer ensemble, c’est possible’’/1

Pré-synode : ‘’Cheminer ensemble, c’est possible’’/1

Noemi Sánches du Paraguay

Le dialogue fructueux entre des personnes d’Églises, de religions et de convictions différentes est une réalité concrète dans plusieurs pays sur les cinq continents, et une initiative à encourager dans un monde souvent lacéré par des divisions, des préjugés et des peurs. C’est la proposition que les jeunes du Mouvement des Focolari ont apportée à la rencontre pré-synodale qui s’est tenue à Rome du 19 au 24 mars, voulue par le Pape François afin d’écouter justement les jeunes en vue du Synode des Évêques qui se tiendra en octobre sur le thème ‘’Les jeunes, la foi et le discernement de la vocation’’. Parmi les participants à la rencontre, pour les Focolari, il y a aussi Noemi Sánches, 28 ans, du Paraguay, d’origine brésilienne, diplômée en Ontologie Trinitaire à l’Institut Universitaire Sophia de Loppiano, en seconde année de doctorat en philosophie à l’Université de Perugia. Nous lui avons demandé de raconter son expérience : ‘’Je suis chrétienne et catholique et je vis dans un mouvement chrétien catholique, raison pour laquelle j’ai toujours eu la conscience ‘’d’être Église’’ et je sens que je vis ce fait ‘’d’être Église’’ partout. En tout cas, la participation à la rencontre pré-synodale m’a donné la possibilité d’expérimenter pour la première fois, cette dimension au sein d’un événement que l’Église elle-même a fait pour nous jeunes, et avec nous pour continuer à cheminer ensemble. C’est un cheminement qui ne se réalise pas seulement entre nous mais avec tous, avec l’humanité qui symboliquement était représentée par d’autres Églises chrétiennes, d’autres religions et aussi par des non-croyants, nous avons expérimenté ensemble que ceci est une réalité possible et qu ‘en ce moment historique, nous ne pouvons plus aller de l’avant que de cette façon-là’’. Que demandent les jeunes à l’Église ? ‘’Ils demandent surtout de l’ouverture, de la sincérité et de la cohérence, des modèles cohérents et proches, qui soient des guides, et qu’ils n’aient pas peur de montrer leur humanité, ainsi que leurs erreurs, qu’ils sachent reconnaître leurs erreurs et demander pardon. Des modèles avec lesquels parler de tout à cœur ouvert’’. Le Pape vous a encouragés à parler avec courage et audace, quels sont les thèmes les plus difficiles qui ont été anticipés ? ‘’Des thèmes actuels et peut-être polémiques, comme l’homosexualité par exemple. Et puis on a demandé une position plus claire quant aux migrations, aux réfugiés et aux guerres. Thèmes qui vont plus loin que les purs dogmatismes, la famille dans le sens traditionnel et comment la vivre aujourd’hui lorsqu’elle n’est peut-être pas ainsi : on n’a pas demandé de changer la doctrine mais de la comprendre en profondeur afin de pouvoir l’énoncer clairement dans notre vécu d’aujourd’hui. Cela se fait peut-être déjà mais d’une manière qui n’atteint pas les jeunes’’. Au pré-synode, tu as représenté les jeunes des Focolari des cinq continents : que demandent-ils ces jeunes à l’Église et que proposent-ils ? Quelles expériences proposent-ils, peut-être comme modèles ? ‘’Sur base de l’expérience vécue à Rome entre jeunes de toutes origines, cultures et fois, avec lesquels nous avons non seulement parlé mais vécu, dormi, mangé, dans un enrichissement réciproque de vie et de pensée, les jeunes des Focolari – qui ont comme charisme l’unité et le dialogue – ont proposé de répéter à l’étranger des rencontres de ce type entre les personnes de toutes les réalités. Cette expérience en effet aide à comprendre que l’autre est un autre moi et que nous avons au fond de notre cœur, les mêmes questions et les mêmes défis à relever, que chacun a une approche différente mais cela enrichit l’autre qui dans sa vie quotidienne vit peut-être d’une manière différente. Chacun a donc à donner, et c’est un ‘donner’ qui offre une plus ample vision, une expérience plus complète et enrichissante. On peut arriver à donner ensemble des réponses concrètes à des problématiques que nous vivons tous’’. Un témoignage précieux en cette époque marquée par les peurs, la méfiance et les préjugés, avec lesquels il est plus facile de construire des murs et des barrières plutôt que des ponts ou tendre les mains à qui est différent. Comment cette proposition à contre-courant a-t-elle été perçue ? ‘’Grâce à Dieu, au sein du Mouvement des Focolari, depuis déjà de nombreuses années, nous vivons cette expérience et faisons ce type de rencontres. Mais également dans cet espace de dialogue offert par l’Église aux jeunes, cette proposition a été accueillie avec joie et satisfaction, également par des personnes qui ne connaissent pas le mouvement et qui vivent d’autres réalités. Au moment de faire des propositions concrètes, dans mon groupe, j’ai proposé d’appliquer ce modèle de relation aussi pour la confrontation avec d’autres thématiques, toujours dans cette ouverture dynamique envers tous, où tous participent, vivent ensemble, découvrent davantage eux-mêmes et les autres. Tous les jeunes présents ont tout de suite adhéré, ce fut un oui unanime. Mais nous devons admettre qu’il y avait des personnes plus âgées qui écoutaient et faisaient des commentaires et j’ai vu en elles, non pas un refus, mais un peu de peur, la peur que l’encouragement à ‘’sortir’’ vers l’autre mène à perdre la propre identité. Au contraire, les jeunes qui ont vécu cette expérience ont tout de suite compris que l’identité, en réalité, ne se perd pas mais s’enrichit. Certainement, le soin doit être apporté en même temps, à la formation et à l’approfondissement de la propre identité religieuse, mais cet enrichissement, tu peux le donner, et lorsque tu le donnes, tu fais de la place pour recevoir l’autre. Le jeune qui a vécu cela, l’a compris et le veut. Dans ce sens, nous avons vécu ce que le Pape François nous a dit au départ : vous les jeunes, vous devez rêver les rêves des vieux mais aussi prophétiser, à savoir, aller au-delà de ce rêve. Et moi je pense que ce que nous avons vécu à Rome, a été de traduire dans le concret cette exhortation : nous voulons être Église et nous avons compris que pour le faire nous devons aller au-delà des structures traditionnelles, l’Église est universelle et alors, nous devons être ouverts à tous et rejoindre et accueillir tous afin de devenir plus pleinement ce que nous sommes’’. Le document final complet

Évangile vécu: “Celui qui croit a la vie éternelle”

Expulsion Nous avions reçu un avis d’expulsion et nous avions un mois pour quitter l’appartement. Dans notre quartier les loyers étaient très élevés. Il ne nous restait plus qu’à prospecter hors de la ville, en espérant trouver un logement adapté à nos possibilités. Nous avons commencé à associer à notre recherche nos amis et nos connaissances, mais aucun résultat ! Nous nous sommes mis à prier, comme nous le faisions aussi avant, mais en redoublant de confiance en Dieu. C’est justement à la fin du mois que nous avons appris qu’une famille du deuxième étage était en train de quitter son appartement. Nous avons contacté le propriétaire qui habite dans une autre ville, en lui expliquant notre situation. Il nous  a crus sur parole en nous disant : « Occupez donc l’appartement et quand je viendrai nous ferons le nouveau contrat ». Trouver un appartement dans le même immeuble nous semblait impensable, pas même besoin de nous déplacer ! Nous nous sommes souvenus des paroles de Jésus : « A celui qui croit, rien n’est impossible ». G. – Italie Optimisme J’ai un caractère difficile et c’est la raison pour laquelle, arrivé à un certain âge, je me retrouve seul, après diverses tentatives pour me marier ou vivre en communauté. Un prêtre m’a conseillé d’accompagner un enfant   pour permettre à sa mère, veuve, de régler quelques affaires. J’ai commencé à les fréquenter et j’ai vu que, malgré leur situation difficile, ils étaient toujours heureux et accueillaient avec joie quiconque venait chez eux. Un optimisme nouveau s’est lentement frayé un chemin en moi. J’ai découvert que la racine de la sérénité de cette famille était une vie fondée sur l’Évangile. Une vie contagieuse ! K. – Slovaquie L’arbuste A cause d’un arbuste que, selon moi, mon mari avait planté au mauvais endroit, l’harmonie entre nous deux s’était brisée. Tandis que, l’âme agitée, je cuisinais, j’ai essayé de me confier à Dieu et petit à petit j’ai retrouvé le calme. J’ai alors pensé proposer à mon mari de planter l’arbuste dans un pot et de lui trouver ensuite une place, ce qui lui a semblé une bonne idée. Nous nous sommes demandé pardon réciproquement et sommes allés ensemble acheter un pot. Puis nous lui avons trouvé un emplacement adapté. Et maintenant, lorsque nous regardons cet arbuste, il est devenu pour nous un signe qui nous rappelle toujours ce qui compte dans notre relation : nous aimer, être prêts à perdre nos propres idées pour le bonheur de l’autre, afin que la présence de Dieu resplendisse entre nous. B. – Suisse Pas seulement la santé physique Après une greffe de moelle osseuse, j’avais été mieux pendant une longue période, jusqu’au jour où j’ai eu une rechute et qu’une deuxième greffe a été nécessaire. Dans les moments d’angoisse, je me disais que je devais donner à Marie toutes mes préoccupations. Lorsque je le faisais de tout mon cœur, je ressentais une paix profonde. Avant je priais toujours pour ma guérison. Mais maintenant j’ai compris que Dieu veut m’attirer à Lui précisément à travers cette maladie : au lieu de prier seulement pour ma santé physique, j’ai commencé à lui demander la grâce de pouvoir m’approcher davantage de Lui. S. U.S.A

La gloire de la Résurrection dans la Création.

La gloire de la Résurrection dans la Création.

Nous te louons, Père, avec toutes tes créatures, qui sont sorties de ta main puissante. Elles sont tiennes, et sont remplies de ta présence comme de ta tendresse. Loué sois-tu. Fils de Dieu, Jésus, toutes choses ont été créées par toi. Tu t’es formé dans le sein maternel de Marie, tu as fait partie de cette terre, et tu as regardé ce monde avec des yeux humains. Aujourd’hui tu es vivant en chaque créature avec ta gloire de ressuscité. Loué sois-tu. Esprit-Saint, qui par ta lumière orientes ce monde vers l’amour du Père et accompagnes le gémissement de la création, tu vis aussi dans nos cœurs pour nous inciter au bien. Loué sois-tu.   http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/encyclicals/documents/papa-francesco_20150524_enciclica-laudato-si.html

Tous mes vœux d’une sainte fête de Pâques

Tous mes vœux d’une sainte fête de Pâques

Aujourd’hui, plus que jamais, alors que de nouveaux foyers de guerre s’allument en différentes parties du monde et que des tragédies en tout genre semblent réduire à néant les espoirs de paix, nous voulons affirmer notre foi dans l’Homme-Dieu, mort et ressuscité pour tous les hommes et porter le monde vers son destin d’unité. C’est Lui notre espérance et notre joie. Je vous adresse à tous mes vœux, en mon nom et au nom du mouvement des Focolari, : que l’Esprit du Ressuscité naisse et renaisse chaque jour, en nous et au milieu de nous, selon la promesse de Jésus : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux » (Mt 18,20). Restons donc unis en son nom, c’est-à-dire dans son amour, en le diffusant entre les personnes et entre les peuples. Bonne fête de Pâques à tous !

Maria Voce


 

Dimanche de Pâques : le Christ ressuscité

Dimanche de Pâques : le Christ ressuscité

C’est le triomphe de Jésus ressuscité que nous connaissons pour l’avoir vécu à notre mesure après avoir étreint Jésus abandonné ou quand, vraiment unis en son nom, nous expérimentons les effets de sa vie, les fruits de son Esprit. Le Ressuscité doit être toujours présent et vivant en nous en cette année 2000 durant laquelle le monde attend non seulement des personnes qui croient et s’efforcent d’aimer Dieu, mais d’authentiques témoins qui peuvent dire par expérience — comme Marie de Magdala aux apôtres après avoir vu le Christ ressuscité près du sépulcre — ces paroles bien connues mais qui résonnent toujours de façon neuve : « Quant à nous, nous l’avons vu ; oui, nous l’avons découvert grâce à sa lumière qui nous a illuminés ; nous l’avons touché dans la paix qu’il nous a donnée ; nous avons entendu sa voix au fond de notre cœur ; nous avons goûté sa joie incomparable… » Source : Chiara Lubich en liaison téléphonique. Castel Gandolfo, Rome 20 aprile 2000.

Samedi Saint : Marie

Samedi Saint : Marie

Marie est seule. Seule avec son Fils-Dieu mort. Une angoisse extrême, une souffrance atroce ? Oui, mais elle est debout, nous donnant un exemple extraordinaire, un prodige de vertus. Elle ne cesse d’espérer, de croire : elle n’a pas oublié, en effet, contrairement à d’autres, les paroles de Jésus qui annonçaient sa mort ainsi que sa résurrection : elle les conservait ainsi que d’autres dans son cœur et les méditait (cf. Lc 2,51). Aussi n’est-elle pas abattue par la souffrance, elle attend.″ Source : Chiara Lubich en liaison téléphonique. Castel Gandolfo, Rome 20 aprile 2000.

“Nous voulons une Eglise accueillante et crédible”

“Nous voulons une Eglise accueillante et crédible”

« Paix, amour, confiance, équité, liberté et justice ». Mais aussi sécurité, écoute, considération et participation. C’est ce que désirent les jeunes du monde entier, sous toutes les latitudes, de toutes les fois et convictions religieuses, de toute condition sociale, économique et culturelles. Jeunes qui, même là où ils vivent « ne se reconnaissent plus dans les religions traditionnelles et ne se définiraient plus comme religieux », mais qui sont cependant « des experts en spiritualité », désireux de se donner aux autres et pour le bien commun, et en recherche de guides qui les aident à découvrir leur propre vocation et à donner un sens à leur vie. Ils l’ont exprimé eux-mêmes à l’occasion de la rencontre qui s’est tenue à Rome du 19 au 24 mars. Moment intense en préparation du XV synode ordinaire des évêques voulu par le pape François sur le thème « Les jeunes, la foi et le discernement de la vocation » qui se tiendra en octobre. Plus de 300 étaient présents physiquement et 15 mille autres reliés par web, ont raconté à l’Eglise – qui pour la première fois les a accueillis pour les écouter au cours d’un événement de ce genre – leur rêves ainsi que leurs défis, et ont offert leurs témoignages et leurs propositions pour que l’annonce de l’évangile atteigne un nombre croissant de jeunes avec un langage adapté et une attitude humble et dialoguant. Ils ont suivi l’indication du pape François qui leur a demandé de parler librement, sans peur de dire même ce qui dérange, ces jeunes ont dit à pleine voix de vouloir des « modèles attirants, cohérents et authentiques », « de vrais témoins, capables d’évangéliser par leur vie », « des hommes et des femmes capables d’exprimer avec passion leur foi et leur rapport avec Jésus, et en même temps d’en encourager d’autres à s’en approcher ». A l’Eglise ils demandent d’être accueillante et miséricordieuse, humble et humaine, inclusive, cohérente et crédible, capable « d’entrer en empathie avec tous les jeunes du monde » et d’exprimer de la « tendresse » envers ceux « qui ne suivent pas les critères traditionnels ». Ils s’attendent à des « explications rationnelles et des critiques sur des questions complexes », comme les thèmes sur la sexualité, « les dépendances, les mariages ratés, les familles désagrégées », et « les grands problèmes sociaux, comme la criminalité organisée et la traite des êtres humains, la violence, la corruption, les formes d’esclavage, l’atteinte aux femmes, toute forme de persécution et la détérioration du milieu naturel ». Ils admettent ne pas avoir de vision unitaire sur des sujets complexes comme l’accueil des migrants et des réfugiés, même s’ils reconnaissent « le devoir universel de s’occuper de la dignité de toute personne humaine ». Ils affirment que « souvent il existe un désaccord entre les jeunes, autant dans l’Eglise que dans le monde, à propos des enseignements qui font particulièrement l’objet de débats », parmi lesquels « la contraception, l’avortement, l’homosexualité, la vie commune, le mariage et comment est compris le sacerdoce ». Malgré tout cela, même ceux qui ne partagent pas pleinement les enseignements officiels « désirent quand même faire partie de l’Eglise ». Une autre chose : ils ont peur de « l’instabilité sociale, politique et économique » et ils demandent à l’Eglise « d’être solidaire et tournée vers ceux qui luttent dans les périphéries ». Ils veulent un guide sûr, parce que « les réponses simplistes ne les satisfont pas ». Ils s’attendent à ce que l’Eglise reconnaisse ses propres erreurs, ses manquements et ses plaies les plus douloureuses : seulement comme cela elle pourra être crédible et fiable. Les jeunes demandent d’être plus sollicités dans les organismes d’Eglise, de pouvoir participer, avec des rôles de responsabilité et de leadership, à des structures plus larges comme les petits groupes paroissiaux, et ils soulignent l’exigence de laisser plus de place aux femmes, à leurs talents et leur sensibilité. Ils veulent que l’Eglise les appelle et les trouve dans les endroits qu’ils fréquentent, réels ou virtuels, dans les bars et les gymnases, dans les social network. Ils veulent entrer plus à fond dans la compréhension des sacrements et participer à des événements à large rayonnement comme les JMJ mais aussi aux petits groupes diocésains ou paroissiaux. Ils cherchent l’inclusion : « même les petits groupes locaux où nous pouvons exprimer nos problèmes et partager la fraternité chrétienne sont de première importance pour conserver la foi ». Ce sont donc des jeunes en recherche de leur propre vocation dans le monde et d’un sens plus profond à donner à leur vie. Ils gardent et développent une spiritualité qui leur est propre et reconnaissent – presque toujours – dans l’Eglise une interlocutrice importante. Maintenant la parole est dans le camp de l’Eglise qui, à partir de ce moment ne peut plus mettre de côté leur voix dans son message. Le rendez-vous est fixé à l’Assemblée synodale d’octobre, mais en attendant le pape a assuré « on vous prendra au sérieux ». Claudia Di Lorenzi

Vendredi Saint : Jésus abandonné

Vendredi Saint : Jésus abandonné

«Je viens d’écrire un livre sur Lui, intitulé Le cri . Je le lui ai dédié. Ce livre veut être, comme je l’affirme en exergue, une lettre d’amour à Jésus abandonné, écrite aussi en votre nom, au nom de l’Œuvre de Marie tout entière. Il traite de Celui qui, dans la seule vie que Dieu nous a donnée, un jour, un jour précis mais différent pour chacun, nous a appelés à le suivre, à nous donner à Lui. Il est donc logique – et je l’affirme dans le livre – que, pour exprimer ce que je veux dire dans ces pages, un thème, fût-il le plus chaleureux, intime et ardent, ne saurait suffire. Il y faut un chant, un hymne de joie et surtout de gratitude envers Lui. Il avait tout donné : sa vie auprès de Marie dans la pauvreté et dans l’obéissance. Trois années de prédication, trois heures sur la croix, d’où il pardonne à ses bourreaux, ouvre au larron les portes du Paradis et nous donne sa Mère. Il lui restait sa divinité. Son union avec le Père, sa très douce et ineffable union avec Lui, qui l’avait rendu si puissant sur la terre en tant que Fils de Dieu et si royal sur la croix, ce sentiment de la présence de Dieu devait disparaître de son âme, ne plus se faire sentir ; il devait se sentir désuni en quelque sorte de Celui avec qui il affirmait être un. Et il s’écrie : ” Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ” (Mt 27, 46).» Source : Chiara Lubich en liaison téléphonique. Castel Gandolfo, Rome 20 aprile 2000.

Jeudi Saint : Amour

Jeudi Saint : Amour

Aujourd’hui, donc : Amour. Le Jeudi saint — où, les années passées, nous avons souvent expérimenté la douceur d’une particulière intimité avec Dieu — nous rappelle la profusion d’amour que le Ciel a voulu déverser sur la terre. Amour, d’abord, l’Eucharistie, que Jésus nous a donnée aujourd’hui. Amour le sacerdoce, service d’amour qui rend possible l’Eucharistie. Amour l’unité — et celle-ci est le fruit de l’amour — que Jésus aujourd’hui même a implorée de son Père : « Qu’ils soient un comme toi et moi » (cf. Jn 17,21). Amour le commandement nouveau que Jésus a révélé aujourd’hui, veille de sa mort : « Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous vous reconnaîtront pour mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres » (Jn 13, 34-35, Tob). Ce commandement qui nous permet de vivre sur terre une vie sur le modèle de la Trinité. Source : Chiara Lubich en liaison téléphonique. Castel Gandolfo, Rome 20 aprile 2000.

Mes vacances à Alep

Mes vacances à Alep

18-1« Le mois de septembre est passé en coup de vent. Je prends le taxi avec deux autres personnes qui résident ici. Nous quittons la ville qui m’a accueilli : Alep. Je suis parmi les rares étrangers (peut-être le seul?) qui ont choisi cette ville pour une période de vacances. Le chauffeur traverse la ville, une suite de quartiers complètement détruits. Combien de morts se trouvent encore sous ces décombres ? Lui n’a pas l’air d’y penser, il conduit à une vitesse incroyable en parcourant les rues qui mènent vers le sud en direction de Homs. De là, je continuerai ensuite pour Beyrouth. Après deux heures et demie nous entrevoyons parmi les décombres, la première maison restée encore debout ! Difficile à croire. J’ai été accueilli pendant un mois dans le focolare de cette communauté. A mon arrivée, quelqu’un, à la porte d’une église m’a dit :’’Ici tu rencontreras d’authentiques chrétiens’’. Une affirmation que je n’avais encore jamais entendue. Mais maintenant je la comprends. J’ai été témoin de la façon avec laquelle le focolare est ce lieu dans lequel on partage tout : la ‘’providence’’ qui arrive du monde entier, avec des tables pleines de vêtements etc., mais surtout les douleurs et les joies, la vie de chaque jour. Ici, pendant des années, l’unique soutien a été la Parole de l’Évangile, Dieu. Combien résonnait en moi le début, entendu tant de fois, de l’histoire du Mouvement des Focolari, lorsque Chiara Lubich racontait : ‘’C’était la guerre et tout s’écroulait’’ ! Bernard (centro), con Fredy (sinistra) e Murad (destra) Bernard (centre), con Fredy e Murad[/caption]Bernard (center), with Fredy (left) and Murad (right) in the focolare of Aleppo.[/caption] Ici à Alep, alors que la guerre faisait encore rage, avec les bombes qui explosaient tout autour, les focolarini allaient rendre visite chaque jour à deux familles différentes. Par trois fois, à cause des bombes tombées sur les immeubles tout proches, les vitres du focolare ont volé en éclats. J’ai connu beaucoup de personnes de la communauté, une communauté vivante, une vraie famille, qui a traversé des épreuves terribles. Ils ont tout perdu, l’activité professionnelle, des membres de la famille, les maisons, les amis. Mais ils ont trouvé dans la foi et dans l’unité, la force pour se relever et commencer à chercher de nouvelles opportunités. Un soir, même si on entendait encore les bombes au loin, l’électricité est revenue en ville. Cela faisait cinq ans que cela n’était plus arrivé. Samir avait les larmes aux yeux : « C’est la première fois que je vois mon magasin éclairé ! ». Georges quant à lui doit encore apporter les bonbonnes de gaz au troisième étage car l’ascenseur ne fonctionne pas. Au bas de l’immeuble, il s’annonce dans la rue en criant et de là-haut, on lui lance les clés. IMG_7442-768x512Avec Maher, j’ai régulièrement fait du jogging. Beaucoup de personnes, comme nous, se rendaient dans le parc bondé du centre ville. Il y avait là une atmosphère d’espérance. Nabla me disait que d’ici quelques mois, les choses pourraient aller  mieux dans ce pays, dont le passé avait été grandiose. Dans l’ancienne citadelle, emblème de la ville d’Alep, sur la colline, un jour a eu lieu après tant d’années, un concert de musique, avec des danses et des poésies de la tradition. 4000 personnes ont chanté ensemble dans une atmosphère de fête. Pendant la guerre, le prix payé par la population a été trop, beaucoup trop élevé : énormément de morts et puis les maladies, les dépressions, les traumatismes, l’isolement, le manque d’instruction, de formation au travail et puis tant d’enfants abandonnés…la liste est très longue. J’ai souvent posé une question aux gens : ‘’ Que penses-tu qui est important d’avoir pour pouvoir affronter le futur ?’’, en pensant que la réponse aurait été ‘’la reconstruction des maisons, la reprise des activités économiques’’. Au contraire, à ma surprise, la réponse que j’ai entendue le plus souvent a été ‘’ une grande force spirituelle, capable de faire renaître ici aussi une nouvelle vie’’. Merci Robert, Pascal, Fredy, Murad. Merci Ghada, Lina, Chris, Maria Grazia, Maria, Zeina, pour votre vie et votre témoignage. Maintenant vous avez une place spéciale dans mon cœur ». Rédigé par Gustavo Clariá

Parole de vie d’avril 2018

Cette phrase de Jésus fait partie d’un long dialogue avec la foule. Venant d’assister au miracle de la multiplication des pains, celle-ci suit Jésus, peut-être seulement en vue de recevoir de lui quelque autre avantage matériel. Partant de ce besoin immédiat, Jésus oriente alors progressivement son discours vers sa mission : il a été envoyé par le Père pour donner la véritable vie aux hommes, la vie éternelle, c’est-à-dire la vie même de Dieu, qui est Amour. Parcourant les routes de la Palestine, il se fait proche de ceux qu’il rencontre. Il ne se soustrait pas aux demandes de nourriture, d’eau, de guérison et de pardon. Il partage toutes ces nécessités et redonne l’espérance à chacun. C’est pour cette raison qu’il peut demander à chacun de faire un pas de plus. Il invite ceux qui l’écoutent à accueillir la vie qu’il offre, à entrer en relation avec lui, à lui donner notre confiance, à avoir foi en lui. Commentant cette phrase de l’Évangile, Chiara Lubich écrivait : « Jésus répond ici à l’aspiration la plus profonde de l’homme. L’homme a été créé pour la vie, il la recherche de toutes ses forces. Cependant sa grande erreur est de la rechercher dans les créatures, dans tout ce qui est créé, qui est limité et éphémère et ne saurait donc apporter une véritable réponse à l’aspiration de l’homme […]. Seul Jésus peut rassasier la faim de l’homme. Lui seul peut nous donner la vie qui ne meurt pas, car il est lui, la Vie . » « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit a la vie éternelle » La foi chrétienne est avant tout le fruit d’une rencontre personnelle avec Dieu, avec Jésus, qui ne désire rien d’autre que de nous faire participer à sa vie même. Avoir foi en Jésus, c’est suivre son exemple, ne pas vivre repliés sur nous-mêmes, sur nos peurs, sur nos programmes limités, mais bien plutôt prêter attention aux besoins des autres : nécessités concrètes telles que la pauvreté, la maladie, la marginalisation, et surtout le besoin d’écoute, de partage, d’accueil. De cette façon, nous pourrons communiquer aux autres, par notre vie, ce même amour que nous avons reçu comme un don de Dieu. Et pour nous donner des forces sur le chemin, il nous a laissé aussi le grand don de l’eucharistie, signe d’un amour qui se donne lui-même pour faire vivre l’autre. « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit a la vie éternelle » Combien de fois par jour cherchons-nous à établir une relation de confiance avec ceux qui nous entourent ? Avec l’enseignant de nos enfants, le chauffeur qui nous conduit à destination, le médecin qui nous soigne ? On ne peut vivre sans confiance et la confiance se consolide par la connaissance, l’amitié, les relations qui durent dans le temps. Comment vivrons-nous alors la Parole de vie de ce mois ? Poursuivant son commentaire, Chiara nous invite à raviver notre choix, notre adhésion totale à Jésus : « Nous connaissons déjà la voie pour y parvenir : mettre en pratique ses paroles, qui nous rappellent les diverses circonstances de la vie. Par exemple quand nous rencontrons un prochain : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même” (Mt 22,39). Nous souffrons ? “Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même et prenne sa croix, et qu’il me suive” (Mt 16,24), etc. Alors les paroles de Jésus s’illumineront. Jésus entrera en nous avec sa vérité, sa force et son amour. Notre vie sera toujours davantage vivre avec lui, tout faire avec lui. Même la mort physique, qui nous attend tous, ne pourra plus nous effrayer, car avec Jésus a déjà commencé la vraie vie, la vie qui ne meurt pas. » Commission Parole de Vie

A l’école du partage

A l’école du partage

L’Irlande toute verte et hospitalière pullule d’écoles de haut niveau pour des étudiants en anglais de tous âges et de tous pays. C’est une expérience enthousiasmante. La Language Learning International n’enfreint pas à la règle : séjour d’études avec différents programmes, techniques d’apprentissage d’avant-garde, familles sélectionnées, rencontres culturelles et sportives, mais aussi stage en France et en Espagne pour les étudiants irlandais. Ce qui caractérise le travail de formation de cette École, fondée par Eugène Murphy à Dublin en 1989, est la qualité de la relation entre les étudiants, dans une atmosphère d’accueil et une attention toute particulière à la personnalité de chacun. Mais il existe autre chose. La LLI, avec plus de 2000 étudiants par an, est ambassadrice de l’Économie de Communion dans le secteur de la formation. Les expériences qui suivent, tirées du site de l’EdC, en témoignent. “ Dans un camp d’été, se présente un garçon affecté du syndrome d’Asperger, son arrivée n’avait pas été prévue. La première solution de logement ne va pas puisque la maison ne réussit pas à gérer les conditions particulières du jeune. Il est transféré dans une autre famille mais les difficultés se présentent de nouveau. Malgré la période intense de l’été, l’entreprise veut garantir un traitement juste et serein à tous les participants. On cherche donc une autre alternative et on finit par trouver une personne âgée qui accepte de l’héberger avec joie et de suivre le garçon, connaissant bien le syndrome vu que son neveu en est affecté. Résultat positif pour tout le monde : l’étudiant profite bien de l’expérience et rentre chez lui content ainsi que le responsable des relations avec les familles qui déclare que la présence de ce garçon dans le programme a donné une tout autre valeur à l’ensemble du séjour ! » « Cours d’anglais en groupe, très belle atmosphère en classe et rapports excellents entre les apprenants ; un des tests à préparer, cependant, est une présentation orale individuelle. A l’improviste un garçon de 15 ans s’approche d’Eugène Murphy, fondateur de l’école et expert en éducation, qui lui déclare ne pas avoir la possibilité de le faire à cause de son bégaiement. Eugène en parle avec d’autres formateurs et ils décident de tranquilliser le garçon en faisant un test en privé. A la fin, les professeurs l’encouragent à partager quand même l’expérience avec les autres, ce que le jeune accepte et, dans l’émotion et les larmes de tous, le test se conclut par un long applaudissement de la classe. On a découvert par la suite que le garçon n’avait pas parlé jusqu’à l’âge de 7 ans et que son intervention en public était une sorte de miracle qui lui a procuré une grande  joie, ainsi qu’à ses parents ». Cathy Young, directrice de la LLI, parle d’un nouveau projet qui a fait participer toute l’école à une aventure ouvrant sur une réalité géographique très loin de l’Irlande : « Nous désirions entreprendre un projet d’Économie de Communion qui ait comme but l’éducation. Dans le site web de l’AMU nous avons pris connaissance d’une initiative remarquable en Bolivie, appelée Fondation Unisol, qui travaille pour soutenir quelques familles pauvres du Cochabamba. Nous avons pris contact et ensemble nous avons mis au point un projet qui financerait l’acquisition de nouveaux livres et d’ordinateurs portables, de nouvelles tables et sièges pour les salles, et le salaire de deux enseignants ». Nous suivons régulièrement le projet des deux écoles par leur compte rendu. « Cet échange réciproque – affirme Cathy – est un des aspects les plus beaux de notre collaboration et il nous aide à mieux vivre dans notre milieu de travail quotidien ». A la Language Learning International les étudiants apprennent la sens de nombreux mots en les vivant. Mais le premier de tous est celui du mot partage. Chiara Favotti

Seigneur, en toi j’ai mis mon espoir

Seigneur, en toi j’ai mis mon espoir

« En toi Seigneur j’ai mis mon espoir ; je ne serai pas confondu pour l’éternité (Ps 71,1) ». C’est par cette phrase que l’évêque Klaus Hemmerle, déjà gravement malade, ouvrait sa dernière homélie à la cathédrale d’Aix-la-Chapelle (Allemagne). C’était à la fin de l’année 1993. “ Dieu, tu me soutiens fortement tel que je suis maintenant. Dieu, tu soutiens le monde tel qu’il est. Dieu, tu soutiens fortement ce prochain tel qu’il est. Être soutenus par Lui qui est descendu dans la « kenosi », qui s’est débarrassé de tout et a pris la forme d’esclave : voilà l’unique voie par laquelle peut se rouvrir pour nous la porte de l’espérance. L’accueillir, Lui qui nous a accueillis en premier. Se laisser porter par Lui. Croire que nous sommes soutenus par Lui, Voilà le trou de l’aiguille par lequel passe le fil de l’espérance que nous recevons. Ce Dieu peut vraiment nous donner l’espérance. Et là notre Église avec toutes ses erreurs et ses faiblesses, toutes ses requêtes et les défis trop grands et trop petits, peut devenir une réalité extraordinaire : une communauté d’hommes qui croient au fait qu’ils ont été accueillis et soutenus, une communauté d’hommes qui se soutiennent mutuellement, où chacun soutient l’autre ».   Extrait de « Klaus Hemmerle, amoureux de la Parole de Dieu » – Città Nuova Ed.  p. 290-291  

Pour donner ensemble, l’espérance

Pour donner ensemble, l’espérance

Chrétiens et musulmans en route avec le charisme de l’unité. ‘’Ce qui semble impossible à des millions d’hommes isolés et divisés semble devenir possible à des personnes qui ont fait de l’amour réciproque, de la compréhension réciproque, de l’unité, la raison d’être essentielle de leur propre vie.’’ (Chiara Lubich à un groupe de musulmans, le 7 décembre 2002 à Madrid) Organisé par le Centre du dialogue interreligieux du Mouvement des Focolari, le 21 avril (de 16 à 19 heures), un après-midi ouvert à tous est prévu, dans le contexte de journées de partage vécues par des musulmans et des chrétiens, fruit du dialogue et de la fraternité consolidés. Des expériences et des réflexions seront proposées, issues de différents domaines sociaux et géographiques, nées et mûries à la lumière du charisme de l’unité de Chiara Lubich. Le souhait commun est de pouvoir offrir des lueurs d’espoir dans la complexe et souvent douloureuse situation que le monde vit aujourd’hui. La rencontre se déroulera au Centre Mariapolis de Castelgandolfo (Rome, Italie). Pour info : congressoaprile18@focolare.org

L’écoute enthousiaste du pape

L’écoute enthousiaste du pape

“J’ai perçu chez notre pape une écoute l’enthousiaste. Il nous a demandé de parler avec courage, sans filtres, librement et nous le faisons. L’Église est à notre disposition, et nous sommes sûrs que le Synode d’octobre portera beaucoup de fruits ». Stella Nishimwe vient du Burundi, elle est membre du mouvement des Focolari et durant la réunion pré-synodale elle représentait son pays. « J’ai été frappée par ce qu’a dit le pape François hier. C’est un pape génial, qui vit avec le peuple de Dieu, qui connaît vraiment la réalité du monde et veut chercher les solutions avec le peuple en partant de la vie. Je m’attends à un nouveau cheminement de l’Église, à partir du synode, avec les jeunes, où les jeunes se sentent responsables de porter l’Église ensemble ». Nishimwe parle ensuite de la condition des jeunes de son pays : « Nous vivons dans la pauvreté, dans l’incertitude du futur, le taux de chômage est très haut. Avec ce Synode je vois une Église qui écoute, qui chemine avec nous, qui partage les difficultés que les jeunes vivent dans les différents pays, dans des contextes de guerre, de pauvreté, de chômage. Ce sont des situations qui pourront difficilement changer, mais nous pouvons au moins essayer ensemble et de faire par la suite l’expérience d’être, en tant qu’Église, une unique famille ».   Source : SIR https://www.agensir.it/quotidiano/2018/3/20/pre-sinodo-giovani-nishimwe-burundi-ho-visto-nel-papa-lentusiasmo-dellascolto/  


  https://twitter.com/twitter/statuses/976421224095076352

Faisons voir le monde uni

Faisons voir le monde uni

MichelleSopala

Michelle Sopala

Quand je repense au Genfest de 1995, ce n’est pas seulement l’événement en soi, les danses, les visages, l’émotion, les expériences fortes et inoubliables des participants qui me reviennent à l’esprit. Avant même les deux jours vécus au Palaeur de Rome, je me souviens de l’intense expérience d’unité construite au cours des mois qui ont précédé, et tout particulièrement les deux dernières semaines. Je ne me rappelle plus les détails, mais la substance, oui ! C’est étrange, je le sais, mais chaque fois que nous nous rencontrions pour nous préparer, nous expérimentions une union avec Dieu plus profonde et plus forte. Avant de commencer, nous essayions de nous rappeler le sens de notre action : nous n’étions pas là uniquement pour nous amuser, même si tout était vraiment divertissant, mais parce que nous croyions pouvoir apporter notre part à l’avènement de ce monde uni auquel nous rêvions tous… Un monde où toutes les relations seraient basées sur l’amour et le respect réciproque, où l’on pourrait dépasser toutes les divisions. Et c’est seulement ensuite que nous nous mettions au travail. Ce sont les idées qui sont sorties en premier. Puis, à partir d’elles, une chanson, une danse, un rap… Chaque petit morceau naissait de nos propositions, chacun étant prêt à perdre sa propre idée : c’était à qui serait le premier à aimer et à être vide de soi pour vraiment comprendre les autres ! Cela demandait de l’énergie, de la fatigue et même de la souffrance, mais pour une raison ou une autre, une joie et un bonheur tout particuliers nous envahissaient. Nous donnions tout de nous-mêmes, sans prétention aucune. C’était notre pacte, et  même si nous travaillions énormément, nous n’étions pas sûrs que notre morceau soit choisi par le comité d’organisation. Et s’il l’était, il pouvait être écarté au dernier moment. Cela dit, nous avancions… et à toute vitesse. Genfest1995Et maintenant venons-en au Genfest proprement dit! Même si, dans son ensemble, il compte parmi les événements qui changent une vie, je ne cacherai pas que pour moi, le moment le plus fort a été la rencontre avec Chiara Lubich. Je ne sais pas si les 12000 autres jeunes ont eu la même sensation, mais à ce moment-là j’ai eu le sentiment que Chiara me parlait à moi toute seule. Quand Noël lui a posé la dernière question, « Chiara, du fond du cœur, que voudrais-tu nous dire à nous jeunes ? », sa réponse résonna comme un appel aux armes, et je l’entends encore! Par une intuition géniale et une profonde compréhension de ce que vivent les jeunes, Chiara répond : « Je vous répète ce qu’a dit une fois Sainte Catherine de Sienne, cette grande sainte, cette femme merveilleuse, qui s’adressait à ses disciples : ‘Ne vous contentez pas des petites choses, parce que lui, Dieu, les veut grandes’. C’est ce que je vous dis : jeunes, ne vous contentez pas de miettes. Vous n’avez qu’une seule vie, visez haut, ne vous contentez pas de petites joies, cherchez les grandes, cherchez la plénitude de la joie ». Plus ou moins bien vécue, telle fut depuis lors mon expérience. L’ « unité » ? C’est une parole profonde que je suis encore en train de découvrir, après 23 ans. Quant à la « plénitude de la joie », je l’ai vraiment trouvée! Oh ! … et à la fin, notre chanson a été choisie. Écoute-la (link). J’espère qu’elle te plaira !   Michelle Sopala


https://youtu.be/LX6rNkyGjoE

Pré-Synode: l’Église des jeunes

Pré-Synode: l’Église des jeunes

Jonathan Michelon

Jonathan, comment les travaux se déroulent-ils? « Il y a des sessions plénières et de groupe. Une vingtaine de groupes linguistiques : anglais, français, espagnol et italien. Chacun a un rédacteur et un modérateur. Les participants doivent répondre aux 15 questions proposées par le document du Synode. A la fin, un document sera rédigé en vue d’être remis aux Pères Synodaux ». De quoi traitent les questions? « La première partie est dédiée aux défis et aux chances des jeunes générations dans le monde d’aujourd’hui : le développement de la personnalité, la relation avec les autres peuples, les défis interreligieux, les différences vues comme des chances, les jeunes et l’avenir, leurs rêves, leur rapport à la technologie, la recherche du sens de la vie, le lien entre vie quotidienne et le sacré ». Et la seconde partie des questions ? « On a parlé de la foi, de la vocation, du sens de la mission spécifique du jeune dans le monde, du discernement et de l’accompagnement vocationnel. Puis  de leur relation avec Jésus : comment la figure de Jésus est-elle perçue par les jeunes en ce troisième millénaire ? Une dernière partie était consacrée à la formation et à la pastorale de l’Église, la relation des jeunes avec l’Eglise et leurs expériences ». D’où viennent les jeunes de ton groupe? « D’Europe (Slovénie, Allemagne, Grèce, Pologne) mais aussi des continents et même des îles Samoa américaines, dans l’Océan Pacifique. Un jeune Sikh a partagé l’expérience de sa foi et sa relation avec les prêtres de leur temple, qui sont toujours prêts à adresser à tous une parole de paix. Il y a aussi une jeune anglicane du Zimbabwe qui étudie pour devenir prêtre. Il y a beaucoup de sagesse et l’échange est enrichissant ». Y-a-t-il des expériences qui t’ont frappé? « Une en particulier : celle d’un jeune médecin polonais, lié au Chemin néo-catéchuménal qui, avec sa femme, a fondé une association qui s’occupe des personnes en fin de vie. Encouragé par la méditation du premier jour, sur le sens profond de la souffrance, à partir de l’expérience de Chiara Luce Badano, il a raconté ce qu’ils vivent. Avec les autres membres de l’association ils vont visiter les malades, ils les assistent et les invitent à offrir leurs souffrances pour tous. Ainsi ces personnes laissent cette terre « pleines de vie » parce que, comme il le dit, « la mort est les plus beau moment de la vie, parce que nous nous approchons de Dieu, de Celui que nous aimons le plus ». L’animation de la messe et la méditation quotidienne ont été confiées aux jeunes des Focolari… “Effectivement, quelques jeunes de l’École Gen de Lopiano et des Centres Gen de Rome ont formé un chœur, qui est en train de devenir un groupe inclusif: ils invitent ceux qui ont des talents à participer à l’animation de la messe. Hier un violoniste s’est joint à eux. C’est vraiment une belle expérience ». Les jeunes sont-ils donc contents de cette expérience? « Nous nous rendons compte que nous sommes en train de  vivre un moment historique au sein de l’Église catholique. C’est la première fois, en 2000 ans, qu’a lieu un synode pour les jeunes et avec les jeunes ! Mais pour eux il est naturel de contribuer ainsi à la vie de l’Église. C’est vraiment leur Église. Ils se comportent avec le Cardinal et aussi avec le Pape François comme avec leurs meilleurs amis : ils leur donnent la main, les embrassent… C’est très beau ». Et pour toi? “Pour moi c’est une expérience unique: ici on prend conscience de l’ampleur de l’Église, de son impact dans le monde. Ici le monde entier est représenté, c’est l’universalité de l’Église ». Source: Loppiano online

A Alep l’espérance renaît

A Alep l’espérance renaît

20180322-01bC’est une histoire, celle de Jean et Viviane, qui parle d’amour, de courage, d’espérance. Ils font connaissance en 2000 à Alep (Syrie). Ils font partie tous les deux du mouvement des Focolari. Viviane est veuve et a un enfant de quatre ans né avec une surdité très prononcée. Jean est menuisier, porté à l’action sociale. Tous les deux s’engagent à vivre l’Évangile et à porter l’idéal du monde uni à l’humanité, ce qui les rapproche : ils se marient en 2003 et ont quatre enfants. Marc, est le premier enfant de Viviane, c’est lui qui est à l’origine de cette aventure : le besoin de soins spécifiques pousse Viviane à se rendre au Liban où Marc sera suivi dans un centre fondé par les Focolari « C’est un véritable paradis anticipé – raconte-t-elle – La vie de l’Évangile vécu dans le quotidien accompagne tout le processus éducatif. Les enfants grandissent dans cet oasis de paix, et développent leurs talents en dépassant leur handicap. Alors un rêve naît en moi : pouvoir fonder, moi aussi, un institut semblable dans ma ville, à Alep ». Jean la soutient dans ce projet et en 2005 un petit centre voit le jour. D’autres suivront, plus importants et capables d’accueillir des dizaines d’enfants, tous de familles pauvres, qui n’ont pas de quoi payer. Voilà pourquoi le centre est toujours en déficit : « Pour tous nos besoins – se souvient Jean – nous nous présentions devant le crucifix pour lui offrir ce dont nous avions besoin. La providence arrivait au bon moment ». 1395739130-720x0-c-defaultLa guerre qui éclate en 2011, avec son lot de morts et de destructions. Jean perd sa menuiserie, le centre n’a plus aucune entrée économique, et beaucoup de gens vivent d’aides de l’Église et d’organisations humanitaires. Nombre de personnes quittent le pays. Jean et Viviane, eux aussi très inquiets, achètent leurs billets pour partir. Mais une exigence devient très claire dans leur cœur : ils ne peuvent pas laisser « leurs » enfants sourds, ni détruire ce rêve qu’ils ont réalisé avec difficulté. « La veille du départ j’entre dans l’église – raconte Jean – et j’ai un tête à tête profond avec Jésus, d’homme à homme. Il me parle dans le cœur et me demande de ne pas partir : que vont faire ces enfants ? C’est la question tragique qui m’habite. Je remets mes enfants entre Ses mains. Je rentre à la maison et avec Viviane nous décidons de déchirer les billets et de rester pour toujours dans notre ville, pour être un don pour ceux qui ont besoin de nous ». « Nous étions sûrs que Dieu nous aurait accompagnés et soutenus dans tous nos projets futurs et surtout dans notre vie de famille – confirme Viviane – et c’est ce qui s’est passé ». Aujourd’hui le centre est devenu leur deuxième maison, et leurs enfants participent aussi à la vie du groupe où Jean s’est engagé à plein temps. « Cette expérience vécue ensemble a dilaté notre cœur. Il n’y a plus ni garçons ni filles, ni étudiants ni enseignants, ni bien portants ni handicapés, ni musulmans ni chrétiens. Nous vivons tous de l’unique amour et sous le regard d’un Dieu Amour, incarné, vivant au milieu de nous ».   Rédigé par Claudia Di Lorenzi

La fête du “Nouveau jour”

La fête du “Nouveau jour”

b6dc1756dePour célébrer le Jour de l’An persan, qui coïncide avec l’équinoxe, et donc avec l’arrivée du printemps, dans de nombreux pays d’Asie et d’Europe orientale, on célèbre la fête de Nawrūz (qui signifie « nouveau jour »), proclamée Journée Internationale des Nations Unies et inscrite depuis 2009 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Nawrūz remonte à une tradition très ancienne, joyeuse et festive, célébrée, estime-t-on, par environ 300 millions de personnes. Associée à l’idée de la renaissance de la nature, elle est empreinte d’un riche symbolisme et promeut les valeurs de la paix, de la réconciliation, de la solidarité entre les générations, de l’amitié entre les familles, les peuples et les communautés

Un monde sans préjugés

Existe-t-il encore des préjugés fondés sur la couleur de la peau, après les grandes avancées du siècle dernier ? De grands progrès ont été faits, mais il faut encore agir pour abattre complètement toute forme de disparité. La Journée Internationale pour l’élimination de la discrimination raciale qui aura lieu le 21 mars, nous le rappellera. Instituée par les Nations Unies en 1966, en souvenir du massacre de Scharpeville, en Afrique du Sud, qui a eu lieu ce même jour en 1960 : ce fut l’une des exactions  les plus  meurtrières de l’apartheid, la police ouvrit le feu sur une foule de citoyens noirs qui protestaient contre l’imposition d’une mesure de ségrégation raciale. Environ soixante-dix d’entre tombèrent à terre, sans vie. Au cours des prochains jours, dans différentes parties du monde, seront organisées des campagnes en faveur de l’intégration et contre toute forme de discrimination, de haine ou de violence perpétrée pour des motifs raciaux. Comme toujours, les grands protagonistes de ces actions seront les jeunes.          

Andrea Riccardi: “La destinée commune des hommes”

Andrea Riccardi: “La destinée commune des hommes”

Andrea RiccardiNous rencontrons Andrea Riccardi à Castel Gandolfo, au Centre Mariapolis: le climat est celui des jours de fête, des centaines de personnes (environ deux mille en tout) se rendent au dixième anniversaire de la mort de Chiara Lubich. Derrière la porte du petit salon où nous le recevons, c’est un brouhaha festif de voix. “Évoquer Chiara Lubich dix ans après son départ, ce n’est pas revenir en arrière, ce n’est pas faire de l’archéologie – affirme Andrea Riccardi – ce n’est pas seulement rappeler  le souvenir d’une personne qui a été importante dans l’Église. Mais – nous confie-t-il – je crois qu’elle été importante aussi dans ma vie ». Rappelant les années cruciales où en Europe, après une parenthèse longue d’un siècle, la démocratie renaissait, le « mur » s’écroulait et le rideau de fer était démantelé, le Fondateur de la Communauté de Sant’Egidio affirme : « A mon avis, le message de Chiara a plus de valeur actuellement qu’à l’époque de la guerre froide ou qu’en 1989. Aujourd’hui, dans ce monde globalisé, le message de Chiara nous parle de la destinée commune de tous les hommes, de l’unité des peuples et de l’unité de la famille humaine. Mais ce n’est pas le message d’une sociologue, bien qu’il soit très profond, parce que Chiara avait un esprit de synthèse et de la perspicacité, mais elle était capable aussi de faire des analyses et de communiquer simplement ». “Aujourd’hui il y a besoin d’un message d’unité parce que ce monde global ne s’est pas unifié sur le plan spirituel. C’est ce que disait le Patriarche Athénagoras [le Patriarche œcuménique de Constantinople], grand ami de Chiara : « Il y a une unification du monde, mais il n’y a pas d’unification spirituelle ». Et Chiara nous dit que ce monde peut tendre vers l’unité, l’unité des pauvres avec les riches, de ceux qui sont loin avec ceux qui sont proches, des étrangers avec les gens du pays. Chiara nous dit aussi – ajoute-t-il – que moi qui suis un simple homme, toi, une simple femme, toi qui es  jeune ou toi qui es âgé, tu peux, nous pouvons changer le monde ». AndreaRiccardi_ChiaraLubich“Chiara a été l’amie des grands qui l’ont appréciée. Je pense à son amitié avec Jean-Paul II, qui disait, en parlant d’elle, « Chiara, ma conscrite ! ». Mais Chiara a montré aussi qu’on peut changer le monde avec ces « petits » qui ont la foi. Comme Marie dans le Magnificat ». “Chiara m’a aidé à comprendre ce que signifie la valeur d’un charisme, parce qu’elle a reconnu en moi, elle a reconnu dans la communauté de Sant’Egidio un charisme. Et elle avait un sens profond des personnes et des expériences d’Église ». Et de conclure : « Pour moi Chiara c’est aussi le souvenir très cher d’une amitié profonde qu’elle m’a manifestée à travers de petites choses : ses marques d’attention lorsqu’elle m’accueillait à sa table ou me parlait au téléphone, prenant toujours soin de moi. Mais c’est aussi une personne qui a vu juste lors des grands moments de l’Eglise. Je pense par exemple à la rencontre de Jean-Paul II avec les mouvements, lorsqu’elle a dit : « C’est un coup de génie du Pape, c’est un point d’arrivée et ce doit être un nouveau point de départ ». Mon affection accompagne aujourd’hui une mémoire en prière avec Chiara, pour Chiara ».    

Gen 4: bilan économique de leurs actions

Gen 4: bilan économique de leurs actions

MontaggioArticoloHSG3EnUne lettre de remerciements adressée aux Gen 4 du monde entier a publié le bilan de l’opération « Ils ont délogé Jésus », une initiative qui voit chaque année  l’engagement des enfants du Mouvement des Focolari pendant la période de Noël. Grâce aux dons recueillis à l’occasion de cette fête en offrant des figurines en plâtre représentant l’Enfant Jésus de la Crèche, les Gen 4, aidés par des adultes et dans certains cas par des instances municipales, ont recueilli 3.627,60 euros, qui ont été affectés à huit projets : au Brésil, au Mexique, en Colombie, au Venezuela, au Pérou, en Argentine, au Burundi, en Ouganda et en Syrie. A ce chiffre il faut ajouter une donation destinée à des soins médicaux, des vivres et du matériel scolaire pour quatre projets : en République Centrafricaine, au Cameroun, en Egypte et en Irak. Au-delà des chiffres, il faut mettre en valeur la « culture du savoir donner » avec laquelle se familiarisent les Gen 4.

Heureux mais pas seulement un jour

Heureux mais pas seulement un jour

20180320-01

Foto: Pixabay

La joie des premiers chrétiens (comme du reste celle des chrétiens de tous les temps, de tous les siècles, lorsque le christianisme est compris dans son essence et vécu dans sa radicalité), la joie des premiers chrétiens était une joie vraiment nouvelle, jamais connue jusque-là. Elle n’avait rien à voir avec l’hilarité, la bonne humeur, l’allégresse, elle n’était pas non plus simplement « la joie exaltante de l’existence et de la vie » – comme le disait Paul VI – ; ni « la joie paisible de la nature et du silence », ni la joie ou « la satisfaction du travail accompli », ni seulement « la joie transparente de la pureté » ou celle « de l’amour pur »… et toutes sont de grandes joies. Mais celle des premiers chrétiens était différente : c’était une joie semblable à l’ivresse qui avait envahi les disciples lors de la venue de l’Esprit Saint. C’était la joie de Jésus. Parce que, comme Jésus a sa paix, Il a aussi sa joie. Et la joie des premiers chrétiens, jaillissant spontanément du plus profond de leur être, les comblait entièrement. Ils avaient trouvé vraiment ce que l’homme d’hier, d’aujourd’hui et de toujours cherche : Dieu, qui – comme nous l’avons vu – le satisfait pleinement. Ils avaient trouvé la communion avec Dieu, et cela les comblait et les amenait à leur pleine réalisation. Ils étaient hommes. En effet, l’amour, la charité, dont le Christ, grâce au baptême et aux autres sacrements, enrichit le cœur des chrétiens, peut être représenté par une petite plante. Plus elle enfonce ses racines dans le terrain de la charité fraternelle – c’est-à-dire, plus les hommes aiment leurs frères – et plus sa tige pointe vers le ciel : plus augmente en eux l’amour pour Dieu, la communion avec Lui, pas objet de foi seulement, mais expérimentée. C’est cela le bonheur : on aime et on se sent aimé. C’était cela la joie des premiers chrétiens, adultes et jeunes, qui s’exprimait dans des liturgies joyeuses, débordantes d’hymnes de louange et d’action de grâce. Joie qui augmentait aussi du fait qu’avec l’amour et grâce à l’amour, ils avaient la lumière. Ils voyaient, ils avaient une certaine compréhension des choses de Dieu, en elles-mêmes impénétrables. Les mystères, par exemple, s’ils étaient acceptés par eux avec foi, n’étaient pas aussi obscurs qu’on peut le penser. Il y avait en eux une certaine pénétration de ces mystères, si savoureuse, si lumineuse qu’ils avaient l’impression de les comprendre, de les posséder. Et cela augmentait encore leur joie : et à la joie de l’amour s’ajoutait celle de la vérité. Ainsi, armés seulement d’amour et de lumière, et revêtus de joie, ils s’étaient répandus en peu de temps dans le monde alors connu : « Nous sommes d’hier – disait Tertullien – et nous avons déjà envahi le monde… » Ils étaient heureux, jusque dans les persécutions et chantaient au moment du martyre. En effet, ils avaient compris un paradoxe du christianisme : la joie, la joie surnaturelle du Christ, se trouve précisément là où il n’y a pas la joie : dans la souffrance. Mais dans la souffrance aimée.   Source : Centre Chiara Lubich

Le Cardinal Parolin sur Chiara Lubich

Le Cardinal Parolin sur Chiara Lubich

VaticanNewsVideoUne grande force spirituelle capable d’entraîner les foules de tous âges, de toutes classes sociales, de toutes cultures : voilà ce qui animait Chiara et les fruits que nous voyons encore aujourd’hui, y compris dans l’Église. En évoquant l’obéissance et la docilité que la fondatrice des Focolari a toujours eues envers L’Église, même dans les moments les plus difficiles, le cardinal Pietro Parolin met en évidence aujourd’hui combien les Pontifes à partir de Paul VI ont toujours répondu positivement en offrant au mouvement tout leur soutien et leur encouragement. Le message de Benoit XVI à l’occasion des funérailles de Chiara parlait d’ « engagement constant pour la communion dans l’Église, pour le dialogue œcuménique et la fraternité entre tous les peuples ». “Toute sa vie, continuait-il, elle a été à l’écoute complète des besoins de l’homme contemporain en pleine fidélité à l’Église et au pape ». L’apport que Chiara a offert à l’Église a été double, selon le secrétaire d’État du Vatican, le cardinal Parolin : avoir approfondi et rendu visible le « profil marial, constitutif de l’Église autant que le profil apostolique ». Puis le rappel fort et innovant à l’unité – « que tous soient un afin que le monde croie » – construit et rendu possible grâce au « secret » de l’amour réciproque, la « règle d’or » que Jésus lui-même a enseignée en disant de « ne pas faire aux autres ce que tu ne voudrais pas que les autres te fasses à toi ». Source : Vatican News http://www.vaticannews.va/it/chiesa/news/2018-03/anniversario-chiara-lubich-parolin-maria-voce.html#play                    

Le secret pour nous relever

Au chrétien il n’est pas consenti de désespérer, ni de se laisser abattre. Ses maisons peuvent s’écrouler, ses richesses disparaître : il se relève et reprend le combat ; le combat contre toute adversité. Les esprits paresseux, recroquevillés  sur leurs commodités et leurs facilités habituelles, s’effraient à l’idée de cette lutte. Mais le christianisme existera tant que nous aurons foi en la Résurrection. La résurrection du Christ, qui nous greffe en Lui et nous fait participer à sa vie,  nous oblige à ne jamais désespérer. Elle nous donne le secret pour nous relever après chaque effondrement. Le Carême est – et doit être aussi – un examen de conscience, à travers lequel nous pouvons voir les scories qui grouillent au fond de notre âme et de notre société, où s’accumule la misère d’un christianisme  devenu chez nombre d’entre nous une gestion ordinaire, sans passions ni élans, comme un bateau à voile à l’abri du vent. Il nous prépare à la Résurrection du Christ, une raison pour nous de  renaître à la foi, l’espérance et la charité : victoire de nos œuvres sur nos penchants négatifs. La Pâque nous enseigne à vaincre les passions mortifères, pour renaître. Renaître chacun à la pleine unité  entre voisins, et chaque peuple en suscitant des actions de concorde, pour nous établir dans le règne de Dieu. Cela se traduit par une organisation du corps social qui, en se dotant d’une autorité, de lois et de sanctions, agit pour le bien des hommes et arrive jusqu’au ciel, mais à travers les réalités d’ici-bas. Avec pour modèle l’ordre divin. Sa loi est l’Évangile, et implique l’unité, la solidarité, l’égalité, la paternité, le service social, la justice, la rationalité, la vérité, ainsi que la lutte contre les abus de pouvoir, les hostilités, contre ce qui est faux et stupide…  Chercher le royaume de Dieu consiste donc à rechercher les conditions les plus favorables à l’expression de la vie des personnes et de la société. Et cela se comprend : là où Dieu règne, l’homme est comme un fils de Dieu,  c’est un être dont la valeur n’a pas de prix et qui se  comporte envers les autres hommes comme un frère et réciproquement, qui fait aux autres ce qu’il voudrait que l’on fasse pour lui. Les biens de cette terre sont alors fraternellement mis en commun, l’amour circule grâce au pardon, les barrières n’ont plus de raison d’être car elles n’ont pas de sens au regard de l’universalité de l’amour. Donner la priorité au royaume de Dieu signifie donc rehausser le but de la vie humaine. Celui qui a pour premier  objectif le royaume de l’homme poursuit un bien sujet aux rivalités et aux contestations. Un objectif divin, en revanche, élève les hommes au-dessus du niveau de leurs rixes et les unifie dans l’amour. De sorte que, dans cette unification, dans cette vision supérieure des réalités terrestres,  le vêtement,  la nourriture et les joies de la vie retrouvent  leur juste dimension, se colorent d’un sens nouveau et se simplifient dans l’amour, ce qui engendre une plénitude de vie. En ce sens le Christ a  vaincu le monde pour nous aussi.   Igino Giordani, Le feste (Les fêtes), S.E.I. (Società Editrice Internazionale), Turin, 1954, p.110-125.

Évangile vécu: “Tes sentiers”

Évangile vécu: “Tes sentiers”

20180316-01

Foto: Pixabay

Confier nos soucis à Dieu Nous avons appris à jeter tous nos soucis en Dieu. Lorsque j’ai été hospitalisée, ce fut l’occasion de renforcer mes relations d’amour avec ma famille et d’en créer aussi avec des personnes que je ne connaissais pas. Les frais d’hospitalisation et les soins médicaux étaient élevés, nous ne savions pas comment faire pour acheter du bois de chauffage et payer la scolarité des enfants. Après quelques jours d’incertitude quelqu’un s’est fait l’intermédiaire de la providence de Dieu en nous faisant parvenir la somme nécessaire. R. Serbie “Monsieur quidam” En tant que directeur général d’une entreprise de matériel sanitaire, j’avais été soupçonné d’avoir versé des pots de vin en contrepartie d’une importante mission de conseil. Sans qu’il n’y ait eu aucune demande de clarification de la part du Procureur, j’ai été contraint d’abandonner tout emploi dans le public et dans le privé et d’un jour à l’autre je suis devenu « monsieur quidam». Autour de moi tout se passait comme si j’étais coupable. J’ai éprouvé en moi un sentiment de mort et je l’ai même fortement désirée. Dieu lui-même me semblait avoir disparu. Mon unique soutien : la proximité d’une personne amie: « Jésus abandonné t’a voulu un peu semblable à lui-même. Cette épreuve passera, mais il restera dans ton âme la richesse de ton amour pour Lui ». Après huit années de désert et d’angoisse mon innocence a été reconnue. Ces moments d’enfer se sont révélés être la plus fantastique et la plus riche expérience de ma vie. M.B. – Italie Croire avec force  J’ai expérimenté ce que signifie la phrase de Jésus: « Je serai avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ». Mon mari, l’unique salarié de notre famille, est resté sans travail, avec des enfants encore étudiants. L’un d’eux ne pouvait pas passer son examen parce que nous n’avions pas l’argent nécessaire. J’ai cru de toutes mes forces que Dieu y aurait pourvu. Le jour même j’ai reçu un don correspondant à  la somme nécessaire. Y. Croatie J’entends! Notre fils a des problèmes d’audition depuis de nombreuses années et pour le soigner nous sommes allés dans un autre Pays. Je me suis mis à chercher du travail et à m’occuper des autres, ce qui a rendu mon fardeau plus léger. Il était nécessaire qu’il passe des examens chez un spécialiste. Providentiellement, on a eu le rendez-vous au bout d’une semaine, au lieu d’attendre des mois comme prévu! Le traitement a pu alors commencer. Par la suite une entreprise de logistique et de transport m’a appelé pour un emploi. Au bout d’une semaine de soins, tandis que je lui mettais des gouttes, mon fils s’est exclamé : « Papa, j’entends de cette oreille ! ». S. Italie Le regard triste Je venais à peine de sortir de chez moi. Un homme s’approche, sale, le regard immensément triste. Je pense un instant qu’on ne peut pas changer le monde, ni résoudre tous les problèmes. Mais son regard ne se tourne que vers moi. « Il y a trois jours que je ne mange pas », me dit-il. Je lui demande de m’attendre et je cours à la maison pour réchauffer quelque chose de prêt. Puis je reviens vers lui et le voilà qui mange tout en un rien de temps. Puis je l’invite au café du coin. Les gens me regardent, un peu surpris. Je commande un café et quatre croissants, trois pour lui et un pour moi. Mais mon ami les consomme aussitôt. Il me raconte sa vie de douleur et de souffrance. A un moment je doute que tout cela soit vrai, mais le plus important est de l’écouter. C’est un fleuve en pleine cru. Un autre café, du lait… mes quelques sous y passent tous. Je lui donne l’adresse d’un centre qui accueille les personnes sans domicile fixe. «  C’est la première fois que quelqu’un s’intéresse à moi, j’irai. Ce matin je ne me suis pas réveillé pour rien ! ».  (extrait de Urs Kerber, « La vida se hace camino » – traduit par nos services)

Le point de vue des jeunes

Le point de vue des jeunes

SynodYouthSi tu as entre 16 et 21 ans, tu peux donner ta contribution à la prochaine Réunion pré synodale qui aura lieu à Rome du 19 au 24 mars. Comment ? A travers le site www.synod2018.va .  En allant sur le site, tu pourras t’inscrire au groupe Face book d’une des 6 langues prévues. Au sein de ces groupes les membres auront l’occasion de donner leur propre contribution sur les thématiques proposées par les questions – qui « relanceront la discussion à travers les jeunes présents à Rome – chacune étant doublée d’un hashtag. Un document final sera rédigé à partir de tous ces apports. Il contiendra les divers points de vue, les propositions ressorties et sera présenté aux Pères Synodaux réunis en Assemblée en octobre 2018 sur le thème : « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ».  

La prophétie sociale de Chiara Lubich

La prophétie sociale de Chiara Lubich

JesusMoran_3.3.18-02«Ce jour-là, qui sera le tien mon Dieu, je viendrai à Toi… Je viendrai vers Toi, mon Dieu, … et avec mon rêve le plus fou : te présenter le monde dans mes bras ». C’est par cette citation du théologien Jacques Leclercq que Jesús Morán, coprésident du mouvement des Focolari commence son intervention à l’occasion de l’événement « le plus grand attrait du temps présent » : « Encore aujourd’hui nous sommes surpris par la prophétie sociale de cette femme extraordinaire qui, avec son idéal « que tous soient un » (Jn 17,21), parti de Trente, sa ville  natale, est arrivé au monde entier ». Partant d’une fable dont le personnage principal vit avec d’autres personnages imaginaires mais par la suite écartés des auteurs de ces récits, car destinés à habiter sur une autre planète, Morán réfléchit sur le rôle des prophètes : « Ils sont grands dans la mesure où ils sont petits ou se présentent comme tels aux yeux des hommes. Mis à l’écart, raillés, souvent tués, ce sont les bien-aimés de Dieu pour avoir accompli ce que personne d’autre n’est capable de faire. Les prophètes sont de fait les petits de Dieu : voilà leur grandeur, même si souvent ils paraissent vivre sur une autre planète ». Comme on le sait, le mot “prophète” vient du grec. Il ne désigne pas quelqu’un qui prédit l’avenir, mais le porte-parole, le messager de Dieu. Dans la Bible nous trouvons aussi des prophétesses. Les prophètes d’Israël parlent au peuple de Dieu ; et tout peut être objet de leur parole, parce que la parole de Dieu n’a aucune limite. (…) La vie de Chiara a aussi saveur de prophétie. Mais l’on ne peut pas comprendre le caractère prophétique de sa personne en faisant abstraction du contexte historique où elle est née et a vécu, tout comme de sa participation aux destinées de l’humanité : sa naissance à Trente qui était alors une périphérie existentielle d’une grande signification historique et sociale, l’expérience de la pauvreté, le drame des guerres mondiales. Au cœur des événements de son temps – qui rappellent justement l’histoire des prophètes, mais aussi la sagesse biblique et apocalyptique – voilà que se manifeste en elle, un charisme particulier, celui de l’unité, qui l’a conduite à s’orienter clairement et délibérément vers la fraternité universelle ». Dans ses notes de décembre 1946, souligne Morán, « On peut relever les piliers de la prophétie sociale de Chiara Lubich. Tout comme Jésus, en fait elle n’a pas été une réformatrice sociale. Le rêve de Chiara vise en effet  plus haut et plus en profondeur, il touche le fondement anthropologique et théologique de toute réforme sociale : la fraternité universelle et l’unité comme l’a pensée Jésus, l’Homme-Dieu». JesusMoran_3.3.18-01“La petite communauté de Trente qui était en train de se former autour de la fondatrice des Focolari et qui chaque mois grandissait davantage en vivant à la lettre ce qui était écrit dans les Actes des Apôtres (Act 2,42-48) » est la première œuvre sociale réalisée par le premier groupe des focolarines. La communauté, explique Morán, « vivait la communion des biens sans demi-mesures, elle s’occupait des pauvres et de la multitude des gens qui souffraient à cause du conflit qui venait de se terminer. Cette racine ne s’est jamais perdue, c’est même la source qui inspire toutes les œuvres et tous les projets sociaux qu’elle a réalisés ces dernières années avec ceux qui à sa suite se sont approprié ce même idéal de l’unité. En filigrane on perçoit le génie humain et ecclésial de Chiara ». Nous aussi, continue Morán, « nous avons devant nous une histoire. Chiara est cet auteur qui nous a tiré de l’anonymat pour faire de nous les protagonistes d’un rêve ; nous y sommes tous conviés, personne n’est exclu ». Il a ensuite cité Guislain Lafont, le grand théologien dominicain qui, en résumant la philosophie pratique du pape François, parle du « principe de la petitesse » (« le salut vient plutôt du bas que du haut »). Jesùs Morán conclut « Chiara a su décliner magistralement ce « principe de la petitesse » en s’engageant dans un véritable renouvellement social qui s’est déclenché grâce à elle avec et à partir du paradigme de l’unité. C’est là sa grandeur ».