Mouvement des Focolari
Grande Bretagne: 50 ans de chemin oecumƩnique

Grande Bretagne: 50 ans de chemin oecumƩnique

La ville de Liverpool, où s’est ouvert le premier centre des Focolari en GrandeĀ  Bretagne, a vu rĆ©unies, Ć  la Liverpool Hope University, 400 personnes de diffĆ©rentes Eglises, Confessions religieuses et non, provenant de Liverpool, Leeds, Newcastle et Galles, de tous Ć¢ges, pour rappeler les 50 ans de prĆ©sence du mouvement dans le pays.

Un peu d’histoire: Le RĆ©vĆ©rend Bernard Pawley, de retour du Concile Vatican II auquel il avait participĆ© en tant qu’observateur, suggĆ©ra au Doyen de la CathĆ©drale anglicane de Liverpool d’inviter la fondatrice du mouvement des Focolari, Chiara Lubich, Ć  parler dans la cathĆ©drale Ć  un groupe de prĆŖtres anglicans. Lui-mĆŖme en avait fait allusion prĆ©cĆ©demment dans une proposition Ć  Paul VI qui l’avait approuvĆ©e au cours d’une audience privĆ©e.

Comme l’a rappelĆ© aux personnes prĆ©sentes, la rĆ©vĆ©rende Kirsty Thorpe, modĆ©ratrice de l’Eglise RĆ©formĆ©e Unie, le contexte œcumĆ©nique qui accueillit Chiara en novembre 1965 dans une ville connue pour ses diffĆ©rences sectaires,Ā  Ć©tait bien diverse de celle actuelle: ā€œil est facile pour nous, de sous-Ć©valuer ce qu’il y avait de radicalement insolite dans cet Ć©vĆ©nement. Qu’une femme ait parlĆ© Ć  un groupe d’hommes Ć©tait une chose dĆ©jĆ  plutĆ“t rare en ces temps-lĆ , et partout. Mais en 1960 le clergĆ© n’était pas habituĆ© Ć  s’asseoir pour Ć©couter une personne laĆÆque comme confĆ©renciĆØre principale…ā€

Ce jour-lĆ , 17 novembre, dans son journal Chiara a remarquĆ© le sens du nom de la rue Hope Street, qui relie la cathĆ©drale anglicane Ć  la cathĆ©drale catholique, elle a alors exprimĆ© une priĆØre qui lui sortit du cœur: ā€œqu’à travers la foi, les ā€˜montagnes’ d’incomprĆ©hension entre les Eglises puissent se dĆ©placerā€ (Mt 17,20)

Le professeur GƩrard Pillay

Aujourd’hui encore, le mot ā€œespĆ©ranceā€ (hope) continue Ć  relier les Focolari Ć  Liverpool. Dans son discours pendant la cĆ©lĆ©bration, le professeur GĆ©rard Pillay, Vice-chancelier de la Liverpool Hope University, a rappelĆ© que le dernier doctorat honoris causa a Ć©tĆ© confĆ©rĆ© Ć  Chiara deux mois avant sa mort, en mars 2008, par son UniversitĆ©, en ThĆ©ologie, comme reconnaissance pour son travail dans le domaine du dialogue œcumĆ©nique, interreligieux et avec la culture contemporaine.

Il a affirmĆ© entre autre, que le mouvement: ā€œn’est pas une institution qui travaille pour la construction d’un empire, mais qui fait partie de la diffusion du bien dans le monde entier. Chiara Lubich, depuis le dĆ©but, a toujours regardĆ© Ć  l’extĆ©rieurā€. Il a aussi rappelĆ© les paroles du Patriarche œcumĆ©nique BartholomĆ©e: ā€œil y a certaines personnes dont la vie touche tellement la vie des autres de maniĆØre universelle que lorsqu’elles disparaissent, une inspiration indĆ©lĆ©bile de grĆ¢ce reste. Une telle vie, une vie digne d’être imitĆ©e et qui vaut la peine de se souvenir, c’est celle de Chiara Lubichā€.

Il a ensuite tracĆ© les liens forts entre la Hope Universiy et le charisme des Focolari centrĆ©s sur: ā€œnos engagements œcumĆ©niques…Ā  C’est la caractĆ©ristique de l’universitĆ© pour laquelle nous sommes tous reconnaissants … Chiara Lubich a cru que le dialogue est la voie privilĆ©giĆ©e pour promouvoir l’unitĆ© de l’Eglise, entre les religions et les personnes sans rĆ©fĆ©rence religieuse, sans syncrĆ©tisme. Cela ne veut pas dire faire un mĆ©lange pour rendre la chose attrayante. C’est une ouverture vers toutes les personnes qui restent fidĆØles Ć  leur propre identitĆ©. C’est la profonde sagesse de sa visionā€.

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Burkina Faso: ā€œFestival des jeunesā€

“Au moment de commencer le ā€˜Festival des jeunes’, dans le grand théâtre ouvert de Bobo-Dioulasso, moderne et beau, il n’y avait plus d’électricité…et nous Ć©tions 420.” C’est le rĆ©cit du dĆ©but difficile de la joyeuse manifestation du 19 octobre dernier, organisĆ©e par les Jeunes pour un Monde Uni du Burkina Faso.

En effet, dans la ville, l’électricitĆ© est distribuĆ©e par secteurs, et cette heure correspondait justement au black-out dans le lieu où se dĆ©roulait le spectacle. “Lorsque nous nous en sommes aperƧu – racontent les jeunes – nous avons couru Ć  la SociĆ©tĆ© de distribution d’électricitĆ© dans pays et, heureusement, lorsqu’ils ont appris la raison, ils ont immĆ©diatement acceptĆ© le changement de tour, Ć©vitant que l’électricitĆ© manque pour la totalitĆ© de l’évĆ©nement.”

“C’était trĆØs beau – confie Omar, des Jeunes pour un Monde Uni musulman – le temps de prĆ©paration du Festival: quatre mois de travail ensemble, surmontant chaque fois nos diversitĆ©s.”

Ensuite, est finalement arrivĆ© le jour de la manifestation. “La surprise avait dĆ©jĆ  commencĆ© le matin Ć  la confĆ©rence de presse – explique Liberata: nous nous sommes retrouvĆ©s avec environ 150 personnes, dont le vicaire gĆ©nĆ©ral et le vice-maire d’un des cantons de Bobo-Dioulasso, et la couverture de la radio et la tĆ©lĆ©vision.”

“Et aussi les 420 spectateurs – continue-t-elle – ont Ć©tĆ© une surprise, parce qu’en gĆ©nĆ©ral, pour les concerts, mĆŖme importants, on n’arrive presque jamais Ć  ce nombre.”

Parmi les jeunes, il y avait des musulmans, membres de la CommunautĆ© Sant’Egidio, des chrĆ©tiens de diffĆ©rentes Ɖglises et des reprĆ©sentants des religions traditionnelles. Ɖtaient Ć©galement prĆ©sents le vicaire Ć©piscopal, le vice-maire, le reprĆ©sentant du gouverneur, le pasteur prĆ©sident de l’association des Ɖglises protestantes et celui des Ɖglises des AssemblĆ©es de Dieu.

“En peu de temps s’est crƩƩ un beau dialogue entre les animateurs et le public; un climat de famille, aussi Ć  travers les expĆ©riences racontĆ©es par les Jeunes pour un Monde uni”, raconte Richard. Ā Et il ajoute: “Nous avons lu ce que Maria Voce nous avait Ć©crit dans son message avec l’invitation Ć  diffuser autour de nous la culture de la paix et de l’unitĆ©, afin que l’amour triomphe sur la haine et afin que les guerres disparaissent. C’étaient des paroles Ć©coutĆ©es avec beaucoup d’attention par les jeunes prĆ©sents”.

Le programme s’est articulĆ© autour de chansons, danses et belles chorĆ©graphies rĆ©alisĆ©es, en plus des Jeunes pour un Monde Uni, par le groupe artistique “Titiama” et par les jeunes protestants. Mme Toussy, une chanteuse cĆ©lĆØbre au Burkina Faso, a entonnĆ© la chanson “Aimons-nous”; ensuite, un chanteur du Togo a interprĆ©tĆ© une chanson sur la paix.

Le discours d’un musulman, fils d’un Imam ancien prĆ©sident des communautĆ©s musulmanes du Burkina, a Ć©mu, et a encouragĆ© les personnes prĆ©sentes Ć  ne pas faiblir face aux difficultĆ©s qui peuvent naĆ®tre dans les rapports entre chrĆ©tiens et musulmans. Et il a conclu en disant que “le Mouvement des Focolari est un courant d’amour sans prosĆ©lytisme, mais qui dĆ©sire crĆ©er un monde de fraternitĆ©”.

“Je me trouve face Ć  quelque chose qui dĆ©passe ma pensĆ©e: je n’imaginais pas que ce serait si beau, autrement j’aurais invitĆ© tous les jeunes de mon Ɖglise”, a dĆ©clarĆ© un des pasteurs prĆ©sents. En effet, les participants sont tous repartis dans la joie, dĆ©sirant poursuivre l’idĆ©al de la fraternitĆ© qui mĆØne Ć  la paix et Ć  l’unitĆ©. “En travaillant ensemble, nous nous sommes aperƧu que cette fraternitĆ© est trop belle pour rester seulement entre nous”, a commentĆ© un jeune de la CommunautĆ© Sant’Egidio.

La tĆ©lĆ©vision nationale a diffusĆ© plusieurs fois des parties de l’évĆ©nement, durant le journal tĆ©lĆ©visĆ©; la radio a continuĆ© deux jours de suite Ć  transmettre des extraits du concert.

“Maintenant – expliquent avec enthousiasme les Jeunes pour un Monde Uni – nous voulons nous engager Ć  continuer la collaboration et le dialogue entre nous, dans ce climat d’ouverture rĆ©ciproque. Et pour la prochaine Ć©dition, nous voulons remplir le stade.”

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Gen Verde: premiĆØre du spectacle Start Now!

“Le spectacle est communicatif, direct, plein de joie, d’énergie. Les interprĆØtes sont heureux et ont une vraie relation d’amour rĆ©ciproque entre eux.” “Une performance fraiche, spontanĆ©e, avec une remarquable qualitĆ© de voix et d’instruments. Il y a un rythme et une dynamique qui tient en haleine.” “Le spectacle m’a transformĆ© sans mĆŖme m’en rendre compte. J’étais diffĆ©rent Ć  la fin.” Ce sont quelques impressions que les spectateurs ont laissĆ©es Ć  chaud au terme de la premiĆØre du concert de la derniĆØre production du groupe Gen Verde.

START NOW – c’est son nom – a pris son envol le 11 octobre dernier, lorsque, devant 300 dĆ©lĆ©guĆ©s des Focolari du monde entier, au “Théâtre municipal du Gen Verde” dans la citĆ©-pilote de Loppiano, le groupe est montĆ© sur scĆØne avec 67 jeunes, eux aussi provenant de diffĆ©rentes nations.

Durant la prĆ©paration du concert avec trois jours d’ateliers de chant, danse, théâtre et musique, les participants au projet ont Ć©tĆ© encouragĆ©s Ć  dĆ©velopper leurs talents et Ć  en dĆ©couvrir de nouveaux.

Dans un processus crĆ©atif dans lequel le respect et la transparence sont la norme, les artistes du Gen Verde et les participants aux ateliers ont travaillĆ© cĆ“te Ć  cĆ“te comme les membres d’une mĆŖme Ć©quipe, concluant le programme avec le concert caractĆ©risĆ© de pop-up performance.

“Les objectifs Ć©ducatifs du projet – expliquent les artistes du groupe – sont la promotion des arts comme catalyseurs de l’éducation Ć  la paix, la valorisation des diversitĆ©s culturelles, du dialogue interculturel, des droits et de la dignitĆ© de la personne, de relations interpersonnelles qui stimulent le dĆ©veloppement humain.”

La rĆ©alisation de ces objectifs se fait justement Ć  travers des ateliers artistiques multidisciplinaires. “C’est une mĆ©thodologie pĆ©dagogique basĆ©e sur une approche expĆ©rimentale dans laquelle les participants aux ateliers partagent une croissance de groupe travaillant non seulement comme Ć©lĆØves, mais aussi comme partenaires sur scĆØne Ć  nos cĆ“tĆ©s”, affirment les artistes.

“Avant, je croyais que c’était utile d’être Ć©gocentrique pour jouer – commente un des jeunes engagĆ©s. Maintenant, j’ai compris qu’être sur scĆØne ce n’est pas penser Ć  moi, mais Ć  l’autre.” “Alors que nous Ć©tions sur scĆØne – ajoute une jeune – je sentais qu’il n’y avait pas de diffĆ©rence entre nous et le Gen Verde.”

L’initiative veut offrir la possibilitĆ© de dĆ©couvrir l’art comme langage universel, qui brise tout type de barriĆØre, partageant les compĆ©tences qui peuvent ĆŖtre appliquĆ©es dans la vie de tous les jours, en plus du domaine artistique.

START NOW est pensĆ© pour les Ć©coles, universitĆ©s, congrĆØs et groupes de jeunes, capable de s’adapter selon l’Ć¢ge ciblĆ© et l’expĆ©rience artistique des participants.

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BrƩsil: La fraternitƩ en actes

ā€œPĆ©riphĆ©ries existentiellesā€, les deux paroles qui ont le plus rĆ©sonnĆ© ces jours-ci au sĆ©minaire qui du 21 au 24 octobre a rassemblĆ© Ć  la rĆ©union du BrĆ©sil et 12 autres pays d’AmĆ©rique latine, des reprĆ©sentants de plus de 40 organisations sociales nĆ©es du charisme de l’unitĆ© des Focolari. A partir de l’échange d’expĆ©riences, la rencontre avec les pĆ©riphĆ©ries, continuellement sollicitĆ©e par le Pape FranƧois, paraissait dĆ©jĆ  rĆ©alisĆ©e depuis des annĆ©es lĆ  où le trafique de drogue sĆØme la mort surtout parmi les jeunes; où les enfants dĆØs leur Ć¢ge tendre vivent dans la rue; lĆ  où les paysans par manque de subsistance Ć©migrent dans les villes, en multipliant ainsi les favelas. Et l’on pourrait continuer. Touchantes les histoires de ceux qui travaillent dans les organisations les plus diverses de rĆ©cupĆ©ration sociale, non sans Ć©normes difficultĆ©s Ć  cause du peu de ressources matĆ©rielles et humaines qu’ils ont.
D’où l’exigence de se mettre en ligne, pour un Ć©change permanent d’expĆ©riences, de problĆ©matiques, de ressources. Les organisations sociales des pays de langue espagnole ont lancĆ© le site www.sumafraternidad.org pour tisser un rĆ©seau qui tend Ć  s’étendre; cela aussi dans les autres expressions des Focolari nĆ©es dans l’économie, la politique, l’éducation, le droit, la famille, les jeunes. ā€œSumatraternidad.org est beaucoup plus qu’une simple plateforme crowdfunding – disent les crĆ©ateurs du support digital – ce que nous visons est d’engendrer, Ć  travers cet instrument, des liens qui nous transformentā€. Avec l’objectif d’avoir une plus grande incidence dans la transformation sociale.
Le sĆ©minaire ā€œLa fraternitĆ© en action: fondement pour la cohĆ©sion sociale au XXI° siĆØcleā€, s’est placĆ© face au panorama sociopolitique du contient encore aujourd’hui blessĆ© par le dĆ©ficit de cohĆ©sion sociale qui provoque exclusion et profondes inĆ©galitĆ©s, comme l’a soutenu le politologue argentin Juan Esteban Belderrain. Avec l’uruguayenne Susana Nuin, de la commission des communications du Celam, les aspects de la doctrine sociale de l’Eglise ont Ć©tĆ© approfondis en lien avec la problĆ©matique latino-amĆ©ricaine.
La comparaison avec les potentialitĆ©s de transformation du charisme de l’unitĆ© enracinĆ© dans la pensĆ©e de Chiara Lubich, a focalisĆ© le ā€œse faire unā€, dĆ©fini par la sociologue brĆ©silienne Vera Araujo comme mĆ©thode Ć©vangĆ©lique indispensable pour construire des relations; l’horizon de la fraternitĆ© qui impose la destruction des inĆ©galitĆ©s; JĆ©sus crucifiĆ© et abandonnĆ©, ā€œqui s’est identifiĆ© avec tous les crucifiĆ©s de la terreā€ et ā€œouvre de nouveaux espaces de rĆ©surrectionā€. ā€œC’est ce cri – avait dit le PĆØre Vilson Groh, depuis des annĆ©es engagĆ© dans le rachat des jeunes des pĆ©riphĆ©ries – qui nous fait entrer dans l’abandon des exclus, nous rend capables d’entrer en communion avec eux et ne permet pas que nous nous habituions aux injustices socialesā€.
Du chœur de ces voix ont surgi d’inquiĆ©tantes interrogations: ā€œNe pensons-nous pas normalĀ  peut-ĆŖtre que dans le continent, continuent Ć  subsister de forts dĆ©sĆ©quilibres sociaux? N’avons-nous pas fait taire notre conscience, parce qu’il existe dĆ©jĆ  qui est engagĆ© Ć  la premiĆØre personne Ć  apporter des solutions Ć  ces drames?Ā  C’était un rappel trĆØs fort Ć  assumer de nouveau des responsabilitĆ©s collectives.
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L’humanitĆ© : une seule famille.

AprĆØs avoir remerciĆ© d’avoir attribuĆ© ce prix prestigieux au mouvement des Focolari qui est “un instrument pour porter Ć  notre temps – avec de nombreuses autres organisations, initiatives et œuvres mĆ©ritoires et prĆ©cieuses – l’unitĆ© et la paix sur notre planĆØte”, Chiara Lubich prĆ©sente la spiritualitĆ© de l’unitĆ©.

“Ce secret rĆ©side dans une nouvelle orientation, un nouveau style de vie adoptĆ© par des millions de personnes, qui puise son inspiration fondamentale dans les principes chrĆ©tiens – sans nĆ©gliger pour autant, bien plus, en soulignant, des valeurs similaires prĆ©sentes dans d’autres religions et dans des cultures diffĆ©rentes. Dans un monde, qui a besoin de retrouver et de consolider sa paix, ce nouveau style de vie apporte justement la paix et l’unitĆ©. Il s’agit d’une spiritualitĆ© nouvelle, actuelle et moderneĀ : la spiritualitĆ© de l’unitĆ©. Elle s’enracine dans quelques paroles de l’Ɖvangile, qui s’articulent les unes avec les autres.

Je n’en citerai ici que quelques-unes.

La spiritualitĆ© de l’unitĆ© suppose tout d’abord, de la part de ceux qui la partagent, qu’ils considĆØrent Dieu dans son ĆŖtre mĆŖmeĀ : Amour, PĆØre.

Comment peut-on, en effet, concevoir la paix et l’unitĆ© dans le monde sans voir l’humanitĆ© tout entiĆØre comme une seule familleĀ ? Et comment peut-on la considĆ©rer ainsi sans la prĆ©sence d’un PĆØre pour tousĀ ?

Cela demande donc d’ouvrir son cœur Ć  Dieu le PĆØre, lui qui n’abandonne pas ses enfants Ć  leur destin, mais veut les accompagner, les protĆ©ger et les aider. Comme il connaĆ®t intimement l’homme, il le suit dans les moindres aspects de sa vie et compte mĆŖme les cheveux de sa tĆŖte… Loin de poser des fardeaux trop lourds sur ses Ć©paules, il est le premier Ć  les porter.

Il ne laisse pas le renouvellement de la sociĆ©tĆ© Ć  la seule initiative des hommes, mais s’y emploie lui-mĆŖme.

Croire Ć  son amour est la condition nĆ©cessaire pour vivre cette nouvelle spiritualitĆ©, croire qu’il nous aime personnellement et immensĆ©ment.

Croire.

Et, parmi les mille possibilitĆ©s que l’existence nous offre, nous devons le choisir comme l’IdĆ©al de notre vieĀ ; c’est-Ć -dire adopter intelligemment l’attitude que tout homme prendra un jour, lorsqu’il atteindra sa vĆ©ritable destinĆ©eĀ : l’Ć©ternitĆ©.

Cependant, il ne suffit Ć©videmment pas de croire Ć  l’amour de Dieu ni d’avoir fait le choix dĆ©cisif de Dieu comme IdĆ©al. La prĆ©sence d’un PĆØre et sa sollicitude Ć  l’Ć©gard de tous appellent chacun Ć  ĆŖtre fils, Ć  aimer Ć  son tour le PĆØre et Ć  rĆ©aliser, jour aprĆØs jour, ce dessein d’amour que le PĆØre conƧoit pour chacun, autrement dit, Ć  faire sa volontĆ©.

Or, la premiĆØre volontĆ© d’un pĆØre n’est-elle pas que ses enfants se comportent comme des frĆØres et s’aiment rĆ©ciproquementĀ ? Qu’ils connaissent et pratiquent ce que l’on peut appeler l’art d’aimer.

Cet art requiert que l’on aime chaque personne comme soi-mĆŖme, car “Toi et moi – disait Gandhi ‑ nous ne sommes qu’une seule chose. Je ne peux pas te faire de mal sans me blesser”1.

Il demande que l’on aime en premier, sans attendre que l’autre nous aime.

Il signifie savoir “se faire un” avec les autres, c’est-Ć -dire, porter leurs fardeaux, faire nĆ“tres leurs idĆ©es, leurs souffrances et leurs joies.

Mais, si plusieurs personnes vivent cet amour de l’autre, il devient rĆ©ciproque.

Le Christ, le “Fils” par excellence du PĆØre et le frĆØre de tout homme, a laissĆ© justement pour l’humanitĆ© la norme de l’amour rĆ©ciproque. Il la savait nĆ©cessaire pour que la paix et l’unitĆ© rĆØgnent dans le monde et pour que se constitue une unique famille.

Certes, pour quiconque entreprend aujourd’hui de dĆ©placer les montagnes de la haine et de la violence, la tĆ¢che est lourde et immense. Mais ce qui est impossible Ć  des millions d’hommes isolĆ©s et divisĆ©s semble possible Ć  des personnes qui ont fait de l’amour mutuel, de la comprĆ©hension rĆ©ciproque, de l’unitĆ©, la dynamique essentielle de leur vie”.

Lire tout: Centro Chiara Lubich

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JƩrusalem: Prix Mount Zion 2013

Le Prix Mount Zion a été créé en 1986 par Wilhelm Salberg, prêtre catholique allemand. Il a été attribué à des personnes et institutions reconnues pour avoir apporté une contribution importante au développement du dialogue entre religions et cultures en Terre Sainte et à la compréhension entre juifs, chrétiens et musulmans.

L’édition 2013Ā  a Ć©tĆ© attribuĆ©e Ć  Margaret Karram, chrĆ©tienne, dĆ©lĆ©guĆ©e du mouvement des Focolari pour la Terre Sainte, et Ć  Yisca Harani, juive, formatrice et consultante au niveau du gouvernement pour les relations avec les chrĆ©tiens.

Margaret Karram est nĆ©e (1962) Ć  HaĆÆfa, dans une famille catholique d’origine palestinienne. Elle a Ć©tudiĆ© l’hĆ©breu aux Etats Unis (Lee collĆØge, UniversitĆ© hĆ©braĆÆque de Los Angeles). En 2001 elle a Ć©tĆ© nommĆ©e dĆ©lĆ©guĆ©e du mouvement des Focolari pour IsraĆ«l et les Territoire Palestiniens. Elle est membre de la Commission Ć©piscopale pour le dialogue interreligieux de l’AssemblĆ©e des Ordinaires catholiques de Terre Sainte. Elle collabore aussi avec la direction de l’Interreligious Coordinating Council en IsraĆ«l (ICCI).

Yisca Harani est nĆ©e (1961) Ć  JĆ©rusalem, d’une famille juive pratiquante. Elle a fait une spĆ©cialisation en Christianisme en Terre Sainte Ć  l’UniversitĆ© de Tel Aviv, concentrant son intĆ©rĆŖt sur les Eglises orientales. Elle est formatrice et consultante pour les questions religieuses dans le secteur public et privĆ©. Elle a dĆ©veloppĆ© des projets de formation pour personnes non en lien avec le monde acadĆ©mique; d’une valeur toute particuliĆØre un projet scolastique de communications et de correspondance entre enfants juifs et musulmans de Tel Aviv et de la vieille ville de JĆ©rusalem.

La cĆ©rĆ©monie de la remise du prixĀ a eu lieu le 27 octobre 2013 dans l’église de la Dormition situĆ©e sur le Mont Sion, Ć  JĆ©rusalem.

Page de l’évĆ©nement Mount Zion Award 2013Ā 

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MariTĆØ: l’unitĆ© en musique

Chanter l’espĆ©rance et le dĆ©sir vivant des nouvelles gĆ©nĆ©rations de retrousser les manches pour construire l’avenir, sans s’abaisser Ć  des compromis avec ses idĆ©aux de vie: c’est le choix de MariTĆØ, jeune chanteuse soul et afro-pop, guitariste autodidacte italienne de parents congolais, gagnante de la catĆ©gorie musicale de l’Ć©dition 2013 du prix La Belle et La Voix, dĆ©cernĆ© Ć  Saint-Vincent.

Dans une interview Ơ Africa News, elle rƩpond Ơ quelques questions:

MariTĆØ, que peux-tu nous dire sur ta musique?

Le trio dont je fais partie privilĆ©gie un mĆ©lange entre soul et musiques africaines, je dirais Afro-Soul. Maintenant, je m’approche du Gospel. En effet, je dirige un chœur de 30 chanteurs, et j’ai repris une vieille passion, le R’n’B, mais toujours avec des influences africaines.

Qu’est-ce qui inspire particuliĆØrement ton art?

Je trouve l’inspiration dans tout ce qui m’entoure. Je suis compositrice-interprĆØte et mes textes expriment, en effet, ce que je vis. Mais je trouve l’inspiration aussi dans la vie quotidienne: un fait divers qui peut-ĆŖtre m’a touchĆ©e de faƧon particuliĆØre, la rencontre avec une personne, etc.

Quels sont les obstacles que tu rencontres le plus souvent dans ta carriĆØre musicale?

Ɖtant une femme, ce n’est pas toujours facile. Il existe parfois une possibilitĆ© de pouvoir faire des travaux importants, de grande visibilitĆ©, mais en Ć©change de quelque chose. Refuser pour respecter mes valeurs est un grand dĆ©fi. Parfois cela fait mal, mais je crois que cela peut aussi ĆŖtre un signe de force: dĆ©montrer qu’il est possible de chanter, jouer et danser, sans s’abaisser Ć  des compromis.

Quel est ton message aux jeunes de la seconde gƩnƩration, ceux qui sont nƩs en Italie de parents immigrƩs?

Je crois profondĆ©ment que les secondes gĆ©nĆ©rations sont des ponts entre leur pays d’origine et celui de naissance. Il est important de se former, d’étudier, pour pouvoir devenir une contribution utile Ć  nos pays d’origine et, en mĆŖme temps, aider le pays de naissance Ć  s’ouvrir toujours plus aux secondes gĆ©nĆ©rations, qui sont une partie intĆ©grante, vivante et combative du pays. Lorsque je pense Ć  moi et au fait que je fais partie moi aussi des secondes gĆ©nĆ©rations, je suis trĆØs fiĆØre. J’aime mes deux pays, et je suis heureuse et honorĆ©e de pouvoir ĆŖtre le porte-drapeau des deux cultures.

Et nous en ajoutons une autre:

Ā Vivre la spiritualitĆ© de l’unitĆ© influence ta faƧon de concevoir l’art et de l’exprimer?

Je connais Chiara Lubich et le Mouvement des Focolari depuis mon enfance. Lorsque j’avais 20 ans, j’ai participĆ© Ć  un congrĆØs pour les artistes Ć  Castel Gandolfo, qui a Ć©tĆ© pour moi une illumination. J’ai Ć©crit Ć  Chiara pour la remercier, parce que je sentais que j’avais compris ma “mission”. La musique et ma voix sont un don que Dieu m’a donnĆ© et que je veux mettre Ć  disposition pour porter des messages d’unitĆ©. Je chante fort Ć  l’espĆ©rance qui semble, aujourd’hui, cachĆ©e par la superficialitĆ©. Nous, les jeunes, ne devons pas et ne pouvons pas nous laisser abattre; c’est nous qui crĆ©ons notre avenir. Et pour le rendre meilleur, nous devons retrousser nos manches.

Voir la vidƩo: http://www.youtube.com/watch?v=ooCiwDvV2ss

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Celui qui suit la voix de Dieu se met au service

Ā«La vie est Ć  l’image d’un théâtre. Au théâtre ce qui se voit le plus ce sont les cas pathologiques: divorces, adultĆØres, manies. Dans la vie ce qui vient le plus en relief ce sont les guerres, les malheurs, les massacres avec leurs acteurs, dĆ©magogues, voleurs, fous… et l’on croit se trouver dans un théâtre, où l’inspirationĀ  est remplacĆ©e par la folie. Il faut une sensibilitĆ© et une vue de l’esprit pour avertir au delĆ  des problĆØmes les vertus qui fleurissent dans l’ombre, l’hĆ©roĆÆsme qui se consume entre quatre murs, les rĆ©sistances des travailleurs et des mĆØres, des Ć©tudiants et des maĆ®tres. Il faut recrĆ©er en soi le silence pour sentir le courant du bien, ce courant où circule avec la bontĆ© des hommes la grĆ¢ce de Dieu dont un grand nombre a perdu la notion et en ignore l’expĆ©rience.

Si nous puisons Ć  cette source nous voyons que l’image des hommes importants devient une ombre Ć©phĆ©mĆØre, ceux dont parlent les journaux et qui remplissent les journĆ©es de leur vacarme. Autrement nous risquons de nous appauvrir, en solitude, sans aide, chacun seul face Ć  la tragĆ©die du monde. Cette solitude s’enracine au dedans de nous, et l’âme requiĆØre la solidaritĆ© d’autres Ć¢mes, elle veut sa vie sociale. Les personnes qui aiment, en donnant de la solidaritĆ©, sont les saints, non seulement les grands, ceux qu’on met sur les autels ou les martyrs, mais aussi les humbles, les innombrables Ć¢mes humbles qui en ce moment souffrent comme nous Ć  cause des actions nuisibles des hommes de tous les coins de la planĆØte. Illusion?… Non plus celle pour laquelle notre pensĆ©e va tout d’un coup au-delĆ  les limites du monde.
Nous voyons les forces cosmiques Ć  travers leurs effets, nous faisons l’expĆ©rience de la communion des saints par leurs fruits. Et avant tout par les Ć©nergies qu’elle apporte Ć  notre vie intĆ©rieure, ensuite par les aides mĆŖmes que de toute part elle fournit Ć  notre propre existence intĆ©rieure. Si aujourd’hui tant de crĆ©atures utilisent ce dont elles n’ont pas besoin pour aider les populations en difficultĆ©, si des milliers de missionnaires, infirmiers, serviteurs volontaires de l’humanitĆ© se pressent pour assister des ĆŖtres humains jamais vus auparavant et se prodiguent pour eux jusqu’au sacrifice de leur vie, si tant de personnes souffrent de la souffrance des autres et dĆ©pensent leur vie Ć  produire le bien au profit des enfants des autres, ils le font parce qu’ils suivent la voix de l’amour qui est la voix de Dieu.
Avec les dons spirituels qui dĆ©rivent de ces actions s’opĆØre une cohabitation de personnes, qui dĆ©passe les divisions politiques et territoriales, linguistiques et de castes: une communion qui agit dans la substance et est faite de la substance mĆŖme de nos Ć¢mes, qui sont sorties des mains de Dieu, substance divine donc. Nous pensons Ć  toutes ces humbles crĆ©atures qui visitent les taudis, soignent les plaies, portent le pain aux affamĆ©s et espoir aux tourmentĆ©s.
Et derriĆØre eux et avec eux les grands frĆØres et les sœurs lumineuses qui les ont prĆ©cĆ©dĆ©s dans cette donation et dans cette fatigue: les saints des autels et ceux qui, pas sur la liste des martyrologes, sont inscrits dans le livre de la Vie. Et infatigables, ils participent Ć  notre expĆ©rience, ils soutiennent notre patience et alimentent notre forceĀ».
Igino Giordani dans:  les fêtes,  Société des Editions internationales, 1954
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Lorsque l’Ɖvangile est vĆ©cu

Je crois en l’amour.

AffligĆ©s et dƩƧus d’avoir dĆ©couvert que notre fils Bob, avec deux amis, avait volĆ© de l’alcool, nous avons essayĆ© de leur montrer notre amour au-delĆ  de tout. Au tribunal, alors que nous attendions la sentence, voyant que l’un des autres jeunes responsables du vol avait Ć©tĆ© abandonnĆ© par ses parents, nous sommes allĆ©s lui donner du courage. Vu notre comportement, le juge a acceptĆ© les remords exprimĆ©s par notre fils, reconnaissant le soutien qu’il avait Ć  la maison, et n’a pas prononcĆ© de condamnation ni pour lui ni pour les deux autres. Quelques jours plus tard, ayant demandĆ© Ć  Bob en quoi il croyait s’il ne croyait pas en Dieu, je l’ai entendu dire: “Je crois en l’amour, parce que je l’ai vu en toi et en maman”. (K.A.L. – Australie)

Ce geste de solidaritƩ

On m’informe par tĆ©lĆ©phone qu’un parent de la dame qui travaille chez nous comme domestique va trĆØs mal. Ils me demandent d’aller lui rendre visite. Je suis fatiguĆ© et il fait froid. Je cherche le regard de ma femme et je comprends que c’est aussi l’occasion d’être fidĆØle Ć  ce style de vie pour les autres que nous essayons de poursuivre ensemble. Je sors et je vais chez le malade. Nous l’amenons Ć  l’hĆ“pital, où les mĆ©decins prennent immĆ©diatement la situation en main. RentrĆ© Ć  la maison trĆØs tard, je trouve ma femme qui m’attend encore pour le dĆ®ner. Nous ne nous parlons pas beaucoup, mais quelque chose a changĆ© entre nous; notre rapport s’est enrichi grĆ¢ce Ć  ce geste de solidaritĆ©. (D.R. – Colombie)

Dans le camp de rƩfugiƩs

Le service social du camp de rĆ©fugiĆ©s m’avait Ć©tĆ© confiĆ©, mais je ne disposais d’aucun moyen, il n’y avait rien Ć  leur donner. Un groupe d’orphelins comprenait un enfant de sept ans qui Ć©tait restĆ© sĆ©parĆ© de sa famille. Sa mĆØre, aprĆØs des jours de marche, est arrivĆ©e au camp et l’a retrouvĆ©. Elle Ć©tait cependant trĆØs faible, parce qu’elle ne mangeait pas depuis des jours. Il me restait 300 francs, environ un dollar: une fortune. J’en avais besoin, mais elle plus que moi. Je les lui ai donnĆ©s et, ainsi, elle a pu acheter de la nourriture, de l’eau et une petite hutte pour se protĆ©ger. Je suis rentrĆ© Ć  la maison convaincu que Dieu allait penser Ć  moi. Ma grande sœur est arrivĆ©e peu aprĆØs, qui me cherchait dans le camp depuis trois jours. Elle m’a apportĆ© 1000 francs. (C.E. – Rwanda)

Source: L’Évangile du jour, novembre 2013, CittĆ  Nuova Editrice.

Grande Bretagne: 50 ans de chemin oecumƩnique

31 octobre: jour de la RƩforme

Le 31 Octobre 1517 Ć  Wittenberg, ville universitaire d’Allemagne, le professeur de thĆ©ologie Martin Luther exposa 95 thĆØses sur les indulgences ā€œpar amour pour la vĆ©ritĆ© et avec le soin de l’examiner et de l’approfondirā€. Cette date marque le dĆ©but de la ā€œRĆ©forme protestanteā€, et la consĆ©quente division Ć  l’intĆ©rieur de l’Eglise d’occident.

Depuis lors presque 500 ans sont passĆ©s, et ce moment de l’histoire n’est plus considĆ©rĆ© simplement comme un moment obscure. Et mĆŖme, on cĆ©lĆØbre l’anniversaire avec l’expĆ©rience de 50 annĆ©es de dialogue thĆ©ologique entre les catholiques et les protestants. Le 21 octobre dernier une dĆ©lĆ©gation de la FĆ©dĆ©ration Mondiale LuthĆ©rienne a Ć©tĆ© reƧue par le Pape FranƧois, qui lui a remis le dernier fruit du dialogue thĆ©ologique, au titre significatif: ā€œDu conflit Ć  la communion. L’interprĆ©tation luthĆ©ro-catholique de la RĆ©forme en 2017ā€. Il a soulignĆ© surtout l’engagement Ć  progresser dans l’œcumĆ©nisme spirituel qui constitue ā€œl’âme de notre chemin vers la pleine communionā€, et ā€œnous permet de goĆ»ter dĆ©jĆ  en avant premiĆØreĀ  quelque fruit, mĆŖme s’il n’est pas parfaitā€.

Comment pouvons-nous transmettre ce quelque chose de nĆ©cessaire pour une vie avec Dieu, pour laquelle cela vaut la peine de lutter?Ā  Comment transmettre Ć  nos contemporains les traditions pour qu’ils soient soutenus dans la vie chrĆ©tienne intense sans creuser de nouvelle tranchĆ©e? VoilĆ  les questions que pose ce document ā€œDu conflit Ć  la communionā€. On en parle avec Heike Vesper, focolarine luthĆ©rienne d’Allemagne, actuellement en Italie, où elle collabore avec le Centre Un, secrĆ©taire du mouvement des Focolari pour l’œcumĆ©nisme.

ā€œDepuis 35 ans je vis la spiritualitĆ© de l’unitĆ© avec mes amis catholiques, orthodoxes, anglicans et rĆ©formĆ©s.Ā  De cette maniĆØre j’ai connu des personnes d’autres Eglises et leur vie avec Dieu. C’est un enrichissement extraordinaire.Ā  La grandeur de Dieu me surprend ainsi queĀ  l’agir de l’Esprit Saint que mon Eglise toute seule ne pourrait pas exprimer. J’avais environ vingt ans, je connaissais depuis quelques annĆ©es le mouvement des Focolari, lorsque j’ai compris que Dieu m’appelait Ć  donner un tĆ©moignage d’unitĆ© possible, justement avec la diversitĆ© que j’apportais dans la communautĆ©. MalgrĆ© les peurs et les diffĆ©rences que je voyais par rapport aux catholiques, j’ai senti que j’avais le courage d’adhĆ©rer Ć  cet appel de Dieu et je suis entrĆ©e dans une communautĆ© des Focolari Ć  Lipsia. L’expĆ©rience de ces annĆ©es fut justement ce que le Pape a soulignĆ© le 21 octobre Ć  la rencontre avec les LuthĆ©riens: ā€œDans la mesure où nous nous rapprochons avec humilitĆ© d’esprit Ć  Notre Seigneur JĆ©sus Christ, nous sommes surs de nous rapprocher mĆŖme entre nous et dans la mesure où nous invoquons le Seigneur pour le don de l’unitĆ©, nous pouvons ĆŖtre certains que Lui nous prendra par la main et Lui sera notre guideā€.

Les difficultĆ©s n’ont pas manquĆ©, Ā les perplexitĆ©s pour certaines formes de la tradition catholique qui m’étaient inconnues. En recommenƧant j’ai toujours senti que je devais regarder ce que nous avions en commun et souvent je l’ai trouvĆ© lĆ  où je ne m’y attendais pas. Cela m’a encouragĆ©e Ć  me laisser guider par JĆ©sus, par JĆ©sus au milieu de nous. La premiĆØre des 95 thĆØses de Luther sur les indulgences dit: ā€œNotre Seigneur et maĆ®tre JĆ©sus Christ, en disant ā€œfaites pĆ©nitenceā€, veut que toute la vie des fidĆØles soit une pĆ©nitenceā€. Cela veut dire ĆŖtre capables de pardonner. Dieu me donne continuellement une chance, parce que JĆ©sus sur la croix prend aussi tous mes manquements, ceux de chaque homme. VoilĆ  ma ā€œpĆ©nitenceā€: ĆŖtre capable d’oublier, de me rĆ©concilier!

Le document Ā ā€œDu conflit Ć  la communionā€ se termine par 5 impĆ©ratifs œcumĆ©niques qui invitent catholiques et luthĆ©riens Ć  rĆ©flĆ©chir sur les perspectives d’unitĆ©, pour donner visibilitĆ© au Corps du Christ. Ce qui confirme mon expĆ©rience dans le mouvement des Focolari:

  • ā€œpartir de la perspective de l’unitĆ© et non pas du point de vue de la division,Ā  dans le but de renforcer ce qu’ils ont en commun, mĆŖme s’il est plus facile de s’apercevoir et de faire l’expĆ©rience des diffĆ©rencesā€
  • ā€œSe laisser continuellement transformer par la rencontre avec l’autre et par le tĆ©moignage rĆ©ciproque de foiā€
  • ā€œs’engager Ć  rechercher l’unitĆ© visible, Ć  Ć©laborer et dĆ©velopper ensemble ce que cela comporteā€
  • ā€œredĆ©couvrirĀ  conjointement la puissance de l’évangile de JĆ©sus Christ pour notre tempsā€
  • ā€œrendre visible le tĆ©moignage de la misĆ©ricorde de Dieu dans l’annonce de l’évangile et au service du mondeā€