Mouvement des Focolari
100 ans de Schƶnstatt

100 ans de Schƶnstatt

Padre Kentenich

PĆØre Kentenich

18 octobre 1914. PĆØre Kentenich – prĆŖtre allemand par la suite emprisonnĆ© dans le camp de concentration de Dachau – est acteur, avec un groupe d’étudiants, d’une profonde expĆ©rience spirituelle: une ā€œallianceā€ d’amour avec Marie, la mĆØre de JĆ©sus, au service de toute l’humanitĆ©. Le fait est survenu Ć  Schƶnstatt –d’où vient de nom du mouvement – proche de Koblenz sur le Rhin (Allemagne), Ć  cĆ“tĆ© d’un sanctuaire, dĆ©fini ā€œoriginaireā€, puis reconstruit Ć  l’image du premier dansĀ  diffĆ©rents pays.

Le 18 octobre dernier, le Mouvement de Schƶnstatt a donnĆ© le dĆ©part, sur le lieu de la fondation, Ć  l’annĆ©e commĆ©morative des 100 ans de sa naissance. A cette fĆŖte qui s’est prolongĆ©e jusqu’au 20 octobre, ont participĆ© plus de 3000 personnes appartenant au mouvement en Allemagne. La commĆ©moration s’est dĆ©roulĆ©e en mĆŖme temps dans d’autres sanctuaires mariaux: au Portugal, au Paraguay et d’autres encore.

ā€œSchƶnstatt en dialogueā€ Ć©tait le titre d’une des sessions, dans le but d’indiquer la route Ć  suivre vers le futur, en rappelant aussi l’objectif premier: raviver la joie missionnairepour l’évangĆ©lisation et l’AllianceĀ  au profit des hommes dans le pays.Ā  Un grand espace a Ć©tĆ© rĆ©servĆ© aux tĆ©moignages de divers mouvements de diverses Eglises et en particulier au rĆ©seau ā€œEnsemble pour l’Europeā€ auquel Schƶnstatt participe depuis son dĆ©but.

Dans ce parcours il a Ć©tĆ© fait mention de la visite Ć  Schƶnstatt en 1999 de Chiara Lubich et d’Andrea Riccardi avec quelques dirigeants des Focolari et de la CommunautĆ© de Sant’Egidio. Pour l’occasion les deux fondateurs, avec le PĆØre Michael Marmann et Soeur Doria pour le compte de Schƶnstatt, ont fait un pacte au nom de leur mouvement respectif, avec l’engagement de s’estimer et de s’aimer rĆ©ciproquement.

Cette amitiĆ© entre les Focolari et Schƶnstatt date depuis longtemps. Un des moments les plus forts fut lorsqu’en 2001, en Suisse, Ć  Mollens, un groupe de prĆŖtres accompagnĆ©s du P. Marmann, successeur du P. Kentenich, posa une sĆ©rie de questions Ć  Chiara, d’un cĆ“tĆ© sur un des points de la spiritualitĆ© de communion, qui est la figure de JĆ©sus abandonnĆ©, d’un autre cĆ“tĆ© sur le rĆ“le du prĆŖtre, face Ć  ā€œla crise du ministĆØre ordonnĆ©ā€. Comment sortir de la crise? ā€œIl faut que le prĆŖtre amĆ©liore son ĆŖtre mĆŖme de chrĆ©tien – suggĆØre Chiara – parce que son ĆŖtre de chrĆ©tien signifie vivre l’évangile, car c’est elle la voie de l’Esprit Saint…Ā  Avec l’évangile il fait rĆ©veiller l’Eglise. Et il rĆ©veille l’Eglise aussi bien chez les laĆÆcs, que chez les prĆŖtres, les Ć©vĆŖques et les Papes. Donc, la ligne de l’Esprit Saint pour sortir de la crise est celle de remettre l’évangile en marche de maniĆØre parfaite, authentique.ā€

100 ans de Schƶnstatt

Les familles avec le Pape FranƧois

Les familles sont venues du monde entier au rendez-vous avec le Pape FranƧois, les 26 et 27 octobre, dans le cadre des initiatives proposĆ©es pour l’AnnĆ©e de la Foi. La rencontre, qui avait pour titre ā€œFamille, vis la joie de la foi!ā€, a Ć©tĆ© organisĆ©e par le Conseil Pontifical pour la Famille. Sur la place en fĆŖte, 100.000 personnes reprĆ©sentant 75 pays. Mamans, papa, grands-parents et petits enfants, beaucoup d’enfants… ont accueilli le Pape FranƧois, parmi les applaudissements, les chants et des centaines de ballons colorĆ©s lĆ¢chĆ©s en l’air. Quelques familles de diverses parties du monde ont racontĆ© leur histoire. Parmi lesquelles quelques unes appartenant Ć  Familles Nouvelles des Focolari, mouvement qui a collaborĆ© avec tant d’autres Ć  la rĆ©alisation de l’évĆ©nement. TroisĀ  couples de fiancĆ©s europĆ©ens ont exprimĆ© leur intention de se marier ā€œmalgrĆ© toutā€; un couple mariĆ©, avec un enfant dans les bras, a annoncĆ© l’arrivĆ©e du second enfant; une famille a racontĆ© son choix courageux pour la mission; une autre sur la maintenant fameuse Ć®le du Sud de l’Italie, Lampedusa, qui a participĆ© au sauvetage de quelques rĆ©fugiĆ©s Ć©rythrĆ©ens; puisĀ  un naufragĆ© nigĆ©rian sur la mĆŖme Ć®le; et encore, une famille syrienne contrainte Ć  l’émigration Ć  cause de la guerre… ā€œLa vie est souvent fatigante, bien des fois tragique… – a dit le Pape aprĆØs les avoir Ć©coutĆ©s -. Mais ce qui pĆØse vĆ©ritablement c’est le manque d’amourā€. Le pontife a invitĆ© les familles Ć  ne pas croire Ć  la ā€œculture du provisoireā€ qui coupe la vie en morceaux. ā€œLes Ć©poux chrĆ©tiens ne sont pas naĆÆfs – a-t-il dit – ils connaissent les problĆØmes et les dangers de la vie. Mais ils n’ont pas peur d’assumer leurs responsabilitĆ©s.Ā Ā» Trois sont les paroles-clĆ©s qui, selon FranƧois, ne doivent jamais manquer dans une famille: ā€œs’il te plaitā€, pour ne pas ĆŖtre envahissant; ā€œmerciā€, pour se communiquer l’amour; ā€œexcuseā€, pour savoir pardonner et toujours recommencer chaque jour (lire le texte intĆ©gral). Il y avait 19 chansons composĆ©es par des jeunes qui ont adhĆ©rĆ© au concours ā€œTalents de familleā€ et 4.200 dessins rĆ©alisĆ©s par des enfants suggĆ©rĆ©s par l’initiative ā€œPrĆ©sente ta famille au Pape FranƧoisā€. De la Place Saint Pierre est aussi parti un projet de solidaritĆ© pour les familles de la Syrie, en collaboration avec Caritas italienne et Caritas Syrie. Dimanche 27 octobre, dans un climat de recueillement la messe a Ć©tĆ© cĆ©lĆ©brĆ©e. Le Pape a invitĆ© une nouvelle fois Ć  retrouver dans la simplicitĆ© la dimension de la priĆØre et de la joie. ā€œPriez en famille, les uns pour les autresā€, a-t-il dit. Et Ć  propos de la foi ā€œne la gardez pas pour vous comme un compte en banqueā€, mais partagez-la avec le tĆ©moignage et l’ouverture aux autres, en se lanƧant vers les pĆ©riphĆ©ries (texte intĆ©gral de l’homĆ©lie du Pape FranƧois). L’évĆ©nement a Ć©tĆ© prĆ©cĆ©dĆ© par laĀ  XXI° AssemblĆ©e plĆ©niĆØre du Conseil Pontifical pour la Famille (23/25 octobre). Ā ā€œLa famille fondĆ©e sur le mariage indissoluble, entre un homme et une femme, et ouverte Ć  la vie, est le moteur du monde et de l’histoireā€, a affirmĆ© le Pape, mais ā€œnous voulons rester proches des couples en crise et de ceux qui sont sĆ©parĆ©sā€. Justement pour rĆ©pondre Ć  ce dĆ©sir, le but du Synode des Ć©vĆŖques de 2014-2015 sur la famille, ā€œn’est pas de dĆ©finir la thĆ©ologie du mariage et de la famille – a spĆ©cifiĆ© Mgr Paglia – mais d’accueillir et d’écouter les familles, comme elles sont dans la complexitĆ© des diffĆ©rentes situationsā€. Pour approfondir: www.familia.va VidĆ©o – Radio Vatican

100 ans de Schƶnstatt

Handicap: la valeur de l’existence

“Notre parcours de vie nous a formĆ©s Ć  aimer tout le monde, spĆ©cialement les derniers. Et qui est plus dernier qu’un enfant gravement cĆ©rĆ©bro-lĆ©sĆ©? Ce sont les paroles de Marco, qui, avec sa femme Ada, a partagĆ© leur vĆ©cu personnel et l’engagement social et politique dĆ©coulant de la naissance de leur fille Chiara.

Marco, fonctionnaire Ć  la Cour des Comptes, ayant surtout des compĆ©tences dans le contrĆ“le des plans de financement en faveur d’entreprises et coopĆ©ratives jeunes et dans le contrĆ“le de gestion des activitĆ©s de l’Administration publique, est actuellement Conseiller de la rĆ©gion Sardaigne.

“Ada et moi provenons d’une expĆ©rience d’engagement de jeunes dans le Mouvement des Focolari – raconte-t-il – avec une vie empruntĆ©e aux valeurs de la fraternitĆ©, de l’amour rĆ©ciproque, de l’unitĆ©. Nous avions fait le choix de vivre l’Évangile jour aprĆØs jour. Nous avons dĆ©cidĆ© de former une famille ouverte au prochain, Ć  disposition des autres, avec des parcours de donation et d’accueil.”

AprĆØs deux ans de mariage, en 1987, naĆ®t Chiara: dĆ©sirĆ©e, voulue, aimĆ©e comme une nouvelle Ć©tape importante de la vie conjugale. Peu aprĆØs, les premiers symptĆ“mes d’une lĆ©sion cĆ©rĆ©brale profonde et diffuse se manifestent. DĆØs cet instant, Ada et Marco se trouvent face Ć  des choix importants et dĆ©cisifs: “Un mĆ©decin nous a suggĆ©rĆ© de la confier Ć  une institution, ce qui nous aurait permis de mener une vie normale. MĆŖme conscients des difficultĆ©s, nous avons dĆ©cidĆ© de suivre son parcours de vie, afin qu’elle ne doive pas s’adapter au nĆ“tre.”

Association d’enfants cĆ©rĆ©bro-lĆ©sĆ©s

“GrĆ¢ce Ć  notre fille – poursuit-il – nous avons tout fait pour mettre en lien de nombreuses familles qui vivaient des situations semblables, jusqu’à crĆ©er une organisation dĆ©sormais prĆ©sente dans plusieurs rĆ©gions italiennes. Il s’agit d’ABC, Associazione bambini cerebrolesi (Association d’enfants cĆ©rĆ©bro-lĆ©sĆ©s), qui permet Ć  des milliers de familles en difficultĆ© de voir leurs droits reconnus. Nous rĆ©ussissons Ć  influencer la crĆ©ation de nouvelles structures et la promotion de lois adĆ©quates et innovantes en matiĆØre de handicap.” Un exemple est la loi 162 de 1998, qui soutient les personnes porteuses d’un handicap grave et en situations extrĆŖmes ainsi que leur famille, dont Marco a Ć©tĆ© promoteur et parmi les protagonistes des batailles pour sa rĆ©alisation. Aujourd’hui, presque 20Ā 000 projets personnalisĆ©s ont Ć©tĆ© financĆ©s. La Sardaigne est devenue la premiĆØre rĆ©gion en Italie pour les ressources destinĆ©es, et est un modĆØle pour les autres rĆ©gions italiennes, Ć  l’étranger aussi.

“Avec les autres familles et associations – affirme Marco – nous sommes devenus les protagonistes actifs d’une action sociale de promotion de la rĆ©alisation de droits humains. Nous avons assumĆ© la responsabilitĆ© des personnes en situation plus extrĆŖme, dĆ©passant le modĆØle piĆ©tiste et d’assistance de la sĆ©grĆ©gation sociale. Nous expĆ©rimentons qu’en amĆ©liorant la qualitĆ© de vie des soi-disant plus faibles, l’amĆ©lioration de la sociĆ©tĆ© se produit.”

“Les 26 ans de vie de Chiara – ajoute Ada – m’ont transmis un profond sens de la dignitĆ© de l’existence humaine, parce que mĆŖme en ne parlant pas et en n’ayant pas la possibilitĆ© de bouger, elle me communique continuellement des messages de vitalitĆ©. J’ai appris Ć  comprendre le langage de son corps, de ses mains, de son visage. Ma fille me fait comprendre chaque jour l’immense valeur de sa corporĆ©itĆ©. Mon vĆ©cu est, bien sĆ»r, un vĆ©cu dans lequel douleurs et difficultĆ©s ne manquent pas, mais, en comprenant la valeur profonde, il se traduit en une expĆ©rience de lumiĆØre, de grande plĆ©nitude et mĆŖme de satisfaction et gratification, si je pense Ć  tout ce qui en est ressorti.”

Novembre 2013

C’est entrer dans le cœur de l’autre pour comprendre sa mentalitĆ©, sa culture, ses traditions et en quelque sorte les faire nĆ“tres. C’est aussi bien comprendre ce dont il a besoin et savoir reconnaĆ®tre les valeurs que Dieu a semĆ©es dans le cœur de tout ĆŖtre humain. En un mot, c’est vivre pour celui qui est Ć  nos cĆ“tĆ©s.

Avoir du cœur, (ĆŖtre misĆ©ricordieux) c’est accueillir l’autre tel qu’il est et non comme nous aimerions qu’il soit, sans vouloir qu’il change de caractĆØre, ni qu’il partage nos idĆ©es politiques ou nos convictions religieuses. Sans chercher Ć  lui enlever tels dĆ©fauts ou telles maniĆØres de faire qui nous heurtent. Non, il nous faut dilater notre cœur et le rendre capable d’accueillir chacun dans sa diversitĆ©, ses limites et ses misĆØres.

Pardonner, c’est voir l’autre avec un regard toujours neuf. MĆŖme lĆ  où l’ambiance est bonne et sereine, en famille, Ć  l’école, au travail, il ne manque jamais de moments de dĆ©saccords, d’affrontements. Cela peut aller jusqu’à ne plus se parler, Ć©viter de se rencontrer, voire mĆŖme Ć  laisser grandir en nous des sentiments de haine envers ceux qui ne partagent pas nos idĆ©es. Il faut un dur effort, un effort exigeant, pour regarder chaque jour nos frĆØres et nos sœurs comme s’ils Ć©taient nouveaux, complĆØtement nouveaux, sans nous souvenir des offenses reƧues, en couvrant tout avec amour et par une amnistie complĆØte, Ć  l’image de Dieu qui pardonne et oublie.

La paix vĆ©ritable et l’unitĆ© s’obtiennent quand bontĆ©, misĆ©ricorde et pardon sont vĆ©cus, Ā non seulement individuellement, mais ensemble, dans la rĆ©ciprocitĆ©.

Pensons au feu dans la cheminĆ©eĀ : il faut de temps en temps remuer la braise pour que les cendres ne l’étouffent pas. Il en est de mĆŖme pour nous. Raviver de temps en temps sĆ©rieusement notre amour rĆ©ciproque protĆØge nos relations de la cendre de l’indiffĆ©rence, de l’apathie et de l’égoĆÆsme.

« Soyez bons les uns pour les autres, ayez du cœurĀ ; pardonnez-vous mutuellement, comme Dieu vous a pardonnĆ© en ChristĀ Ā»

Cette attitude intérieure demande à être traduite en faits, en actes concrets.

JĆ©sus lui-mĆŖme a montrĆ© ce qu’est l’amour quand il a guĆ©ri les malades, nourri les foules, ressuscitĆ© les morts, lavĆ© les pieds des disciples. Des faits, des actesĀ : voilĆ  ce qu’est l’amour.

Je me souviens de l’histoire d’une mĆØre de famille africaine dont la fille, Rosangela, avait perdu un œil, victime de l’agression d’un petit garƧon qui l’avait blessĆ©e avec une canne et continuait Ć  l’importuner. Les parents du garƧon ne s’étaient mĆŖme pas excusĆ©s. Ce silence, ce manque de rapports avec cette famille la peinaient. Rosangela, qui avait pardonnĆ©, consolait sa mĆØreĀ : « J’ai de la chance, disait-elle, je peux voir de l’autre œilĀ !Ā Ā»

« Un matin, raconte la maman de Rosangela, quelqu’un vient me chercher de la part de la mĆØre de ce petit garƧon qui ne se sent pas bien. Ma premiĆØre rĆ©action est indignĆ©eĀ : ā€œAprĆØs ce que son fils nous a fait, c’est justement moi qu’elle envoie chercher, alors qu’elle a des tas d’autres voisinsĀ !ā€ Mais bien vite il me revient Ć  l’esprit que l’amour n’a pas de bornes. J’accours chez elle. Elle m’ouvre la porte et s’évanouit dans mes bras. Je l’accompagne Ć  l’hĆ“pital et je reste auprĆØs d’elle jusqu’Ć  ce qu’elle soit prise en charge par les mĆ©decins. Une semaine plus tard, Ć  sa sortie d’hĆ“pital, elle vient chez moi me remercier. Je l’accueille de tout mon cœur. J’ai rĆ©ussi Ć  lui pardonner. DĆ©sormais, un beau rapport s’est Ć©tabli entre nous sur des bases toutes nouvellesĀ Ā».

Nous pouvons, nous aussi, remplir notre journƩe de services concrets, humbles et ingƩnieux, expression de notre amour. Nous verrons grandir autour de nous la fraternitƩ et la paix.

Chiara Lubich

* Parole de Vie publiƩe en 2006

100 ans de Schƶnstatt

Jeunesse: un choix radical

Ā«Plus que de parler de mon histoire personnelle – raconte Stephane Isolan, jeune italien – je voudrais parler de la communautĆ© qui m’a fait grandir.

En 1986 mes parents, paysans de plusieurs gĆ©nĆ©rations, ont dĆ©mĆ©nagĆ© Ć  Loppiano pour se mettre au service de la ville pilote du mouvement des Focolari. Je n’avais que treize ans. Nous nous sommes trouvĆ©s immergĆ©s dans un milieu trĆØs accueillant, aussi bien du cĆ“tĆ© des focolarini que du cĆ“tĆ© des voisins qui ont commencĆ© la culture paysanne toscane. GrĆ¢ce Ć  eux mon amour pour cette terre a grandi au cours des ans jusqu’à me pousser Ć  entreprendre des Ć©tudes d’agronomie.

Travailler dans la Ferme Loppiano fut un grand cadeau: une entreprise qui met en son centre par dessus tout l’amour et le respect de la terre, la coopĆ©ration entre les travailleurs et les associĆ©s, dans le but de faire naĆ®tre de bons produits sains.

A Loppiano je voyais arriver et partir des personnes du monde entier. C’était devenu naturel pour moi d’avoir des amis de cultures et religions diffĆ©rentes. Je faisais dans ma peau l’expĆ©rience que, en laissant la place Ć  l’amour que Dieu a mis dans le cœur de chaque homme, le monde uni est possible.

Entre temps, j’entretenais beaucoup d’amitiĆ©s Ć  Incisa (le village d’à cĆ“tĆ©) et Ć  Florence, je frĆ©quentais une fille et participais Ć  la vie de la paroisse. Avec le curĆ© nous avons fait l’expĆ©rience de l’amour authentique et fĆ©cond de l’évangile. Un amour qui nous indiquait la route que Dieu avait pensĆ© pour notre pleine rĆ©alisation. De ce groupe, en fait, de belles familles se sont formĆ©es, trois vocations Ć  la vie religieuse, et une au sacerdoce: fruits tangibles de l’Amour de Dieu et parmi nous.

Je sens que je fais partie d’une communautĆ© qui m’avait tant donnĆ© et Ć  laquelle je dĆ©sirais restituer quelque chose. Je me suis engagĆ© dans la vie associative, en particulier dans le Laboratoire pour la Paix.

Au printemps 2004, j’ai reƧu une proposition pour ĆŖtre candidat au Conseil communal d’Incisa. AprĆØs quelques jours de rĆ©flexion et d’échanges avec les jeunes des Focolari avec qui je partage tout et aussi avec les amis d’Incisa, j’ai rĆ©pondu positivement Ć  ce qui me semblait une maniĆØre de restituer le bien reƧu. Ce furent cinq annĆ©es vĆ©cues en contact Ć©troit avec les gens. Entre sacrifices, succĆØs et quelques Ć©checs, nous avons travaillĆ© – chacun selon ses propres convictions – pour rendre notre commune plus Ć  mesure humaine. Un exemple concret: la rĆ©colte diffĆ©renciĆ©e. Avec l’engagement du conseil et de tous les citoyens nous sommes devenus une des communes les plus vertueuses de Toscane. Je ne peux pas ne pas rappeler le grand but de l’union des communes d’Incisa et Figline,Ā  rĆ©sultat d’annĆ©es de collaboration et d’échanges avec les citoyens.

Bolivia 2012

De cette maniĆØre, ma famille naturelle, le mouvement des Focolari, les paroisses, la commune d’Incisa, la nature mĆŖme qui m’entourait, formait de plus en plus une unique rĆ©alitĆ©. Pour cette grande famille je dĆ©sirais me mettreĀ  Ć  plein temps Ć  son service. Je ne savais pas comment. Petit Ć  petit une idĆ©e s’est glissĆ©e: rĆ©pondre Ć  l’amour reƧu par l’Amour.Ā  J’ai senti l’appel de Dieu au sacerdoce qui pour moi, voulait dire orienter ma vie Ć  Son service, et en consĆ©quence aux frĆØres et Ć  l’humanitĆ© tout entiĆØre. C’est sĆ»r que cela n’a pas Ć©tĆ© facile de laisser toutes mes activitĆ©s. Encore plus difficile d’abandonner les miens et ma terre pour entrer au sĆ©minaire. Mais Dieu lui-mĆŖme m’a fait faire l’expĆ©rience des paroles de JĆ©sus: ā€œQui aura laissĆ© pĆØre, mĆØre, champs, pour mon nom recevra cent fois plus…ā€ (Mt 19,20). Et c’est vraiment ce qui s’est passĆ©. MĆŖme si je suis entrĆ© au sĆ©minaire en 2007, j’ai pu terminer ma charge de conseillĆ© communal jusqu’à la fin de la lĆ©gislature en 2009, et en 2014 je serai ordonnĆ© prĆŖtre.

Je voudrais tĆ©moigner que cela vaut la peine de vivre l’un pour l’autre, travailler pour rendre notre terre plus belle, cela vaut la peine d’aimer, chacun l’à où il est appelĆ©. Et de tout cela, chaque matin et chaque soir je ne peux que remercier Dieu!ā€

(TƩmoignage racontƩ par StƩphane Isolan le 25 mai 2013)

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Le prĆŖtre d’aujourd’hui: un homme de la communion et du dialogue

Des prĆŖtres capables de donner vie Ć  une pastorale “nouvelle”, des prĆŖtres-Christ pour l’humanitĆ©, prĆŖts Ć  sortir vers les “pĆ©riphĆ©ries existentielles” est le souhait de Maria Voce. La prĆ©sidente des Focolari, faisant Ć©cho aux paroles du Pape FranƧois, a illustrĆ© dĆ©fis et finalitĆ©s du Centre de spiritualitĆ© pour prĆŖtres “Vinea Mea”, officiellement rouvert le 22 octobre avec le congrĆØs “PrĆŖtres, diacres et sĆ©minaristes Ć  l’école de communion” qui s’est dĆ©roulĆ©, en direct streaming, au Centre international de Loppiano. Ɖtaient prĆ©sents Mgr Mario Meini, Mgr Luciano Giovannetti, des maires des villages voisins et plus de 200 invitĆ©s provenant de diffĆ©rentes rĆ©gions italiennes.

Maria Voce a mis en Ć©vidence l’importance pour le Centre Vinea Mea de faire partie de la citĆ©-pilote de Loppiano, dont la proposition de formation tire sa vie: “Loppiano est une portion d’Église vivante et une Ć©bauche de sociĆ©tĆ© nouvelle, montrant comment serait le monde si, Ć  la base de toute relation, se trouvait l’amour Ć©vangĆ©lique; un lieu où se forment des hommes “nouveaux”, ouverts au dialogue, Ć  la communion, des hommes capables de faire de leur propre vie un don pour les autres”.

Elle a rappelĆ© le souhait que Chiara Lubich avait Ć©mis en 1966 aux prĆŖtres qui Ć©taient les premiers Ć  frĆ©quenter l’école naissante pour prĆŖtres: “Apprendre Ć  tout mettre de cĆ“tĆ©, se dĆ©tacher de toute prĆ©tention de pouvoir, pour assurer la prĆ©sence de JĆ©sus parmi vous. De cette maniĆØre, il sera inĆ©vitable que JĆ©sus produise une pastorale “nouvelle” et des prĆŖtres “nouveaux, des prĆŖtres prĆŖts Ć  donner leur vie pour tous”. Elle a aussi souhaitĆ© que des expĆ©riences comme celle-lĆ  se multiplient dans d’autres pays.

Vita Zanolini et Elena Di Taranto, de l’étude d’architectes Centre Ave Arte, ont illustrĆ© le dĆ©fi posĆ© par le projet de restructuration et restauration de l’ancien couvent franciscain du XVIeĀ siĆØcle: rendre les environnements convenables pour le style de vie communautaire caractĆ©ristique de cette Ć©cole pour prĆŖtres, continuant cependant Ć  dialoguer avec respect et continuitĆ© avec la mĆ©moire historique dont l’édifice est tĆ©moin.

Mgr Mario Meini, Ć©vĆŖque de Fiesole, a voulu mettre en Ć©vidence la dimension humaine du prĆŖtre, le fait qu’il est un homme prĆØs des hommes, le frĆØre de tous. “Le Concile VaticanĀ II nous a rappelĆ© que le prĆŖtre est “choisi parmi les hommes” et que son “ministĆØre est dans la communautĆ©. Il faut une spiritualitĆ© presbytĆ©rale qui n’est pas liĆ©e Ć  une culture ou Ć  un environnement, mais qui sache ĆŖtre la voix du monde entier, qui sente la respiration de l’histoire aujourd’hui. Nous avons besoin de prĆŖtres porteurs de communion.”

Don Imre Kiss, prĆŖtre hongrois, responsable de Vinea Mea, a illustrĆ© la mĆ©thode de formation et le programme des cours de formation pour prĆŖtres. “Nous sommes une unique communautĆ©, mais nous vivons aussi dans de petits “focolares”, de taille familiale, dans lesquels l’amour rĆ©ciproque est concret et profond. On peut y apprendre ce que veut dire “la spiritualitĆ© de communion rend les environnements convenables pour le style de vie qui constitue la caractĆ©ristique de cette Ć©cole pour prĆŖtres: la nouvelle dimension communautaire de l’Église.”

Stefania Tanesini

Photo gallery on Flickr

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Egypte: apporter du réconfort aux frères érythréens, ethiopiens, soudanais

Ayant appris qu’une prison accueille des dĆ©tenus “spĆ©ciaux”, ils essayent d’en savoir plus. Ils entrent en contact avec des hommes, des femmes et des enfants, pour la plupart des chrĆ©tiens provenant d’ÉrythrĆ©e avec une histoire de profonde douleur. En effet, tentant de fuir la situation difficile dans laquelle se trouve leur pays et pensant ĆŖtre conduits dans un endroit meilleur, ils sont au contraire tombĆ©s dans le piĆØge des trafiquants d’organes, donc destinĆ©s Ć  une mort inconnue. Lorsqu’ils ont compris leur erreur, ils ont fui en traversant les frontiĆØres et se sont rĆ©fugiĆ©s en Ɖgypte. Cependant, sans papiers, ils ont Ć©tĆ© arrĆŖtĆ©s et conduits en prison. C’est lĆ  que les jeunes des Focolari les voient en attendant de pouvoir un jour rentrer en ƉrythrĆ©e.

“Avec le soutien d’un religieux et des jeunes des Focolari – raconte Abdo, tĆ©moin direct – nous avons rĆ©ussi Ć  entrer dans la prison. Nous Ć©tions trĆØs enthousiastes de pouvoir aimer concrĆØtement, mais nous n’imaginions pas quelle douleur nous allions toucher du doigt. Dans la prison – une ancienne caserne – la nourriture Ć©tait trĆØs mauvaise, l’hygiĆØne et les soins mĆ©dicaux pratiquement inexistants.”

Les jeunes ont Ć©tĆ© touchĆ©s par la prĆ©sence d’enfants, aussi trĆØs petits: l’un d’eux avait Ć©tĆ© blessĆ© par une balle perdue, alors qu’il traversait la frontiĆØre.

“Impossible de dire la douleur que nous Ć©prouvions face Ć  une si grande souffrance – commente Abdo. Les yeux pleins de larmes, ils nous demandaient quel mal ils avaient fait pour mĆ©riter d’être dans cette situation.”

Cependant, les jeunes ne se laissent pas abattre, se sĆ©parent en groupes, Ć©coutent leurs histoires, essayent de donner du rĆ©confort, de l’espĆ©rance dans l’amour de Dieu, apportant une aide matĆ©rielle aux besoins les plus urgents.

“Certains avaient besoin de mĆ©dicaments, d’autres de vĆŖtements ou d’un tĆ©lĆ©phone pour appeler leur famille qui ne savait pas où ils Ć©taient. Mais leur premier besoin Ć©tait d’avoir quelqu’un qui leur rende visite et s’intĆ©resse Ć  eux.”

Foto Ā© 100viaggi.it

Les responsables de la prison indiquent que le manque de nourriture est un des grands problĆØmes.“Un jour – raconte Abdo – nous avons prĆ©parĆ© plus de 100 petits bols de ā€˜kochari’, plat typique Ć©gyptien prĆ©parĆ© avec des pĆ¢tes et des lentilles. Habituellement, notre visite se concluait par un intense moment de priĆØre. C’étaient eux qui chantaient les psaumes dans leur langue, une seule Ć¢me et une seule voix, avec une telle foi et force intĆ©rieure qui nous entraĆ®nait tous dans un climat spirituel trĆØs profond. Nous ne pouvions pas contenir notre Ć©motion!”

Depuis lors, les visites se sont succĆ©dĆ© rĆ©guliĆØrement, impliquant dans cette forte expĆ©rience les Jeunes pour un Monde uni d’autres villes d’Égypte, comme Le Caire et Sohag. “Aujourd’hui – conclut Abdo – quelques ƉrythrĆ©ens sont dĆ©jĆ  rentrĆ©s dans leur pays, mais de nouveaux dĆ©tenus sont arrivĆ©s en prison, victimes du mĆŖme drame. Souvent, nous nous sentons impuissants de ne pas pouvoir faire et donner plus, mais nous les confions Ć  Dieu qui peut tout. Cette petite contribution nous est peut-ĆŖtre demandĆ©e pour construire un monde plus uni et fraternel.”

100 ans de Schƶnstatt

Focolari aujourd’hui : nouveau tournant vers les pĆ©riphĆ©ries du monde

Un engagement Ć  sortir de nous-mĆŖmes, Ć  aller Ć  la rencontre des pĆ©riphĆ©ries du monde, y compris des pĆ©riphĆ©ries existentielles, Ć  se mettre Ć  l’Ć©coute de l’humanitĆ© d’aujourd’hui. C’est ainsi que se sont quittĆ©s Ć  la fin de leur rencontre annuelle,Ā les 211 dĆ©lĆ©guĆ©s provenant des pays et des rĆ©gions où le mouvement des Focolari est prĆ©sent. La rencontre a eu lieu au centre de l’Œuvre de Marie Ć  Rocca di Papa, du 26Ā septembre au 19Ā octobre.

Au cours d’une liaison Internet, en direct, où plus de dix mille points Ć©taient reliĆ©s dans le monde, la prĆ©sidente, Maria Voce, les a tous saluĆ©s. Dans son message, elle a soulignĆ© l’engagement Ć  orienter son regard et ses Ć©nergies vers les “pĆ©riphĆ©ries du monde”, non seulement celles liĆ©es Ć  la pauvretĆ© matĆ©rielle mais Ć©galement celles où Dieu est absent. Un processus que les Focolari ont mis en route depuis longtemps et qui a marquĆ© les origines du charisme Ć  Trente ainsi que la vie de la fondatrice Chiara Lubich et de la premiĆØre communautĆ© focolarine.

Aujourd’hui encore, comme Ć  cette Ć©poque, les Focolari ressentent l’urgence impĆ©rative de s’oublier eux-mĆŖmes en prenant soin des plus petits, des ‘derniers’, faisant tout ce qu’ils peuvent pour qu’une pleine communion puisse ĆŖtre vĆ©cue. « Nous sommes poussĆ©s par JĆ©sus – a continuĆ© Maria Voce en s’adressant aux Focolari du monde entier – JĆ©sus qui continue Ć  souffrir dans l’humanitĆ© d’aujourd’huiĀ ; l’humanitĆ© qui nous assaille parfois de ses doutes, parfois de son dĆ©sespoir, mais qui veut rencontrer Celui qui est en mesure de donner un sens Ć  ces questionsĀ Ā».

Mais pour rencontrer le monde, nous devons « quitter nos sĆ©curitĆ©s et ‘plonger’ dans l’humanitĆ© la flamme de l’amour Ć©vangĆ©liqueĀ Ā». C’est l’amour qui transforme les frĆØres en une seule famille d’enfants de Dieu, ayant des relations vraies et où chacun est prĆŖt Ć  donner sa vie pour l’autreĀ : un amour qui devient rĆ©ciproque. Ce sera le point de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© que tous les membres du Mouvement approfondiront cette annĆ©e.

ƀ Rocca di Papa, les reprĆ©sentants des communautĆ©s des Focolari qui vivent dans des pays en guerre Ć©taient prĆ©sents, eux aussi. Dans ces contextes fortement Ć©prouvĆ©s par les conflits armĆ©s et la division, la proposition Ć©vangĆ©lique de l’amour rĆ©ciproque comme voie vers la paix, devient la prophĆ©tie d’un avenir de rĆ©conciliation pour ces peuples. “Nous nous sommes retrouvĆ©s non pas pour nous dĆ©fendre mais pour pardonner Ć  qui a fait du mal, pour nous encourager Ć  aimer plus”, affirment les reprĆ©sentants des Focolari de la Syrie. Paroles fortes, chargĆ©es d’histoires personnelles, de pas accomplis, d’une vie qui, malgrĆ© les tĆ©nĆØbres de la “nuit syrienne”, ne cesse de progresser vers l’espĆ©rance qui devient priĆØre mondiale “que seul le bien peut triompher du mal”.

La rencontre des dĆ©lĆ©guĆ©s s’est terminĆ©e dans le dĆ©sir de repartir dans son pays « le cœur ouvert, chacun au pays d’où il Ć©tait parti, pour Ć©tendre cette expĆ©rience de communionĀ Ā». Avec l’espĆ©rance que « l’Ɖvangile vĆ©cu par de nombreuses personnes, entraĆ®ne une nouvelle avancĆ©e du Royaume de Dieu dans le mondeĀ Ā».

100 ans de Schƶnstatt

Jeunes en Argentine: ā€œOn brise les schĆ©mas!ā€

Ā La grande salle de la ville pilote argentine de O’Higgins transformĆ©e en milieu qui faisait penser Ć  un cirque: les personnages, par leur numĆ©ros, la chorĆ©graphie et les projections visuelles accompagnĆ©es de thĆØmes musicaux, ont montrĆ© la rĆ©alitĆ© complexe que la sociĆ©tĆ© d’aujourd’hui affronte.Ā  Un programme sans pose, qui Ć  travers l’art voulait transmettre un message profond et incisif.

Lequel? Viser haut, comme cela a Ć©tĆ© proposĆ© dans la chanson qui reflĆ©tait le thĆØme de la fĆŖte, Ć  avoir confiance dans la force du travail fait ensemble avec l’apport de chacun, Ć  croire que l’on peut rompre les barriĆØres de l’individualisme pour rĆ©ussir Ć  transformer la sociĆ©tĆ©, dans les divers milieux dans lesquels se dĆ©roule jour aprĆØs jour la vie des jeunes, Ć  lutter pour une ā€œculture du donā€ basĆ©e sur le service dĆ©sintĆ©ressĆ©, pour une culture de la fraternitĆ© et du pardon qui brise les schĆ©mas d’une humanitĆ© fossilisĆ©e et frivole qui souffre, Ć  croire que les grands idĆ©aux ne sont pas une utopie, mais une rĆ©alitĆ© que l’on peut rĆ©aliser en faisant, dans les gestes quotidiens, une vĆ©ritable rĆ©volution d’amour.

Au cœur de la prĆ©paration de l’évĆ©nement: les 80 jeunes prĆ©sents cette annĆ©e Ć  la mariapoli Lia. Le point de dĆ©part pour eux Ć©tait de se demander quel message donner aux nombreux jeunes qui arrivent chaque annĆ©e justement pour cette fĆŖte. La proposition a Ć©tĆ© celle de ā€œmontrer Ć  tout le monde comment pourrait ĆŖtre la sociĆ©tĆ© si l’amour rĆ©ciproque Ć©tait la loi fondamentale de notre agirā€. ƀ la fin d’une rĆ©flexion critique sur la sociĆ©tĆ© contemporaine ils ont dĆ©masquĆ© un de ses maux les plus rĆ©pandus: l’individualisme.

De lĆ  le choix d’un slogan qui les aide Ć  dĆ©velopper l’initiative proposĆ©e, avec l’idĆ©e de risquer la vie pour de grands idĆ©aux: ā€œTu es capable de grandes choses… brisons les schĆ©mas!ā€. Un slogan qui fait Ć©cho Ć  l’invitation du Pape FranƧois Ć  Rio de Janeiro justement aux jeunes argentins: ā€œHagan lioā€, faites du bruit.

Ainsi, avec une centaine de jeunes venant non seulement d’Argentine et de ses provinces plus lointaines, mais aussi de l’Uruguay et du Paraguay, le riche programme des deux journĆ©es a ouvert l’espace Ć  la participation par diffĆ©rents workshops, visite de la ville pilote, un rĆ©cital pour la paix avec divers groupes musicaux invitĆ©s et l’orchestre deĀ  la mariapoli Lia. Le travail ensemble a menĆ© Ć  chercher des solutions aux problĆ©matiques posĆ©es dans le dĆ©fi initial.

Et puis on repart, mais avec le dĆ©sir de mettre en pratique dans la vie quotidienne le fait de sortir de l’individualisme, une rĆ©ponse aux paroles de FranƧois: ā€œJe veux que vous vous fassiez entendre…, je veux qu’on sorte dehors, je veux que l’Eglise sorte dans les rues, je veux que nous nous dĆ©fendions de tout ce qui est mondanitĆ©, immobilisme, de ce qui nous est commode, de ce qui est clĆ©ricalisme, de tout ce qui est ĆŖtre renfermĆ© sur nous-mĆŖmes. Les paroisses, les Ć©coles, les institutions sont faites pour sortir dehors…ā€.

100 ans de Schƶnstatt

A Padoue, crĆØche ā€œChiara Lubichā€

Samedi 12 octobre la crĆØche ā€œChiara Lubichā€ a Ć©tĆ© inaugurĆ©e Ć  Padoue (Italie). Une grande fĆŖte qui a mis Ć  contribution la communautĆ© du quartier Altichiero toute entiĆØre, elle se trouve Ć  quelques minutes du centre historique de Padoue. Plus de trois centsĀ  personnes on voulu ĆŖtre prĆ©sentes Ć  la cĆ©rĆ©monie de la coupure du ruban pour connaĆ®tre cette nouvelle rĆ©alitĆ© Ć©ducative.

ā€œNous voulons continuer Ć  former et faire grandir les jeunes gĆ©nĆ©rations – a soulignĆ© le maire adjoint de Padoue, Ivo Rossi -. Aujourd’hui il y a grand besoin d’être prĆ©sents dans chaque quartier de la ville par des responsables de la communication et de la relation. Nous vivons un moment Ć©conomique difficile que nous touchons du doigt en tant qu’administrateurs, mais Ć  l’intĆ©rieur de ces difficultĆ©s il est de notre devoir de continuer Ć  crĆ©er les conditions qui rendent nos enfants libresā€.

Une ville unie dans le souvenir de Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari qui a dĆ©jĆ  reƧu le prix Unesco pour l’éducation Ć  laĀ  paix et aux droits de l’homme. ā€œDes jeunes honnĆŖtes, crĆ©dibles et authentiques peuvent et doivent ĆŖtre en mesure de changer le mondeā€ a prĆ©cisĆ© l’adjoint dĆ©lĆ©guĆ© aux politiques scolaires et des jeunes de la commune de Padoue, Claudio Piron, dĆ©fenseur de l’initiative. Parmi les hĆ“tes se trouvait aussi Omar Ettahiri, secrĆ©taire de l’association marocaine de la ville de Padoue qui a voulu mettre au centre de sa pensĆ©e le charisme de la Lubich en tant que maĆ®tresse du dialogue interreligieux et femme de paix qui ā€œau ciel sera surement en train de sourireā€, a-t-il affirmĆ©.

Une occasion de rappeler aussi le profile Ć©ducatif et scolastique de la fondatrice des Focolari qui, au dĆ©but des annĆ©es quarante, Ć  un peu plus de vingt ans, enseignait au milieu desĀ  bancs de l’école Ć©lĆ©mentaire de la province de Trente utilisant un modĆØle didactique ā€œcapable de comprendre, d’inclure et de motiver ses Ć©lĆØvesā€. ā€œUne vie, celle de Chiara Lubich – a soulignĆ© le professeur Milan, titulaire de pĆ©dagogie Ć  l’universitĆ© de Padoue – (…) capable de donner un exempleā€.

En conclusion de la cĆ©rĆ©monie, c’est encore le directeur adjoint Piron, qui a repris pour son compte les paroles de l’écrivain franƧais Marguerite Yourcenar, et soulignĆ© l’importance et la valeur du projet pour toute la communautĆ© parce que ā€œFonder des bibliothĆØques et des crĆØches c’est comme construire encore des greniers publics, entasser des rĆ©serves contre l’hiver de l’espritā€.