Mouvement des Focolari
Urgence Philippines/2

Urgence Philippines/2

On compte encore les victimes, les dĆ©placĆ©s et les blessĆ©s que la tempĆŖte Hayan a laissĆ© derriĆØre elle dans beaucoup de localitĆ©s des Philippines. ā€œA Manilles nous avons eu un vent trĆØs fort qui a fait sauter le toit des habitations. Nombre de personnes ont leurs maisons dĆ©truites,Ā  mais cela n’est rien par rapport Ć  ce qui s’est passĆ© Ć  Tacloban City et Cebu City. Nous sommes en train de faire quelque chose de concret pour euxā€.

C’est Tita qui Ć©crit, point de rĆ©fĆ©rence du projet Bukas Palad de AFN (Sans but lucratif), qui se trouve dans les quartiers de Tramo et Tambo de la capitale. NĆ© en 1987 grĆ¢ce Ć  un groupe de mĆ©decins, dentistes et infirmiers des Focolari, en collaboration avec des personnes du coin, il mĆØne actuellement 12 programmes diffĆ©rents de dĆ©veloppement pour l’enfance (l’école maternelle et Ć©lĆ©mentaire, l’alimentation, les suivis sanitaires, activitĆ©s rĆ©crĆ©atives).Ā  Il est aussi offert aux familles une assistance,Ā  un accompagnement psychologique, microcrĆ©dit pour une amĆ©lioration de l’habitat et il gĆØre un centre social avec dispensaire et laboratoire de diffĆ©rents genres. ā€œNous irons distribuer dans les villes de Sigma et Aklan: nourriture, vĆŖtements, biens de premiĆØres nĆ©cessitĆ©s, Ć©crit Ding, focolarine de Cebu. Nous avons pensĆ© qu’il Ć©tait important de faire dĆ©marrer au plus vite la reconstruction des maisons, qui ont Ć©tĆ© complĆØtement dĆ©truites dans ces deux villesā€. Une action qui continuera grĆ¢ce Ć  la collaboration de Action pour Familles Nouvelles et Action pour un Monde Uni.

ā€œNous voulons informer les bienfaiteurs des enfants de Soutien Ć  Distance de Tambo, Tramo, Sulyap et La Union – continueĀ  Tita – qu’heureusement Metro Manilles et Luzon ont Ć©tĆ© Ć©pargnĆ©s du typhon. Nos communautĆ©s locales sont en train d’aider les victimes par des initiatives variĆ©es: un signe concret d’amour et de solidaritĆ© entre tousā€.

Nous Ć©tions Ć  peine en train de nous remettre du tremblement de terre qu’arrive ce terrible typhon!ā€ Ć©crit Gina, du projet de solidaritĆ© de Mabolo, toujours Ć  Cebu. Le typhon a touchĆ© plus particuliĆØrement l’île de Leyte et Samar produisant un vrai dĆ©sastre. Les morts ne se comptent plus… et il manque de tout, tout!! Nous prions que les aides arrivent et qu’elles puissent ĆŖtre distribuĆ©es, parce que les routes sont impraticables. A Tacloban, le chef-lieu de l’île de Leyte, il y a beaucoup de membres des Focolari. Nous remercions Dieu de les dĆ©couvrir petit Ć  petit vivants!ā€

ā€œOn n’a pas de nouvelles par contre de certaines personnes – fait savoir Alessandra, elle aussi focolarine de Cebu – mais les recherches avancent. Ce n’est pasĀ  facile parce qu’il n’y a pas de communications, de moyens de transport et pas de sĆ©curitĆ©. Les gens sont dĆ©sespĆ©rĆ©s et beaucoup ont pris d’assaut les magasins pour prendre de la nourriture et des biens dont ils ont besoin. Mon expĆ©rience la plus forte est celle de partager tout Ć  cĆ“tĆ© de moi la souffrance de tant de personnes, l’attente douloureuse de ne pas avoir de nouvelles des gens de sa famille, la perte de tout. Sur ce fond de tableau, ce qui Ć©merge c’est l’amour fort qui nous lie, l’aide concret que nous pouvons donner les uns aux autres.ā€

A Tagaytay, Salib est le point de rĆ©fĆ©rence du projet qui offre nourriture, prĆ©vention et soins mĆ©dicaux; une Ć©cole maternelle aussi marche bien et un centre social: ā€œGrĆ¢ce Ć  toutes les priĆØres, Ć  commencer par celles du Saint PĆØre, nous sommes tous sains et saufs. Beaucoup ont tout perdu, et il manque l’eau et la nourriture.

ā€œA Davao, sud des Philippines, nous allons tous bien, rassure Mercy, qui coordonne le projet du quartier de San Isidor. Nous avons su ce matin que certains de nos amis sont saufs, mais nous n’avons pas encore de nouvelles de tout le monde…ā€

Pour ceux qui veulent faire arriver leur propre aide:

Association Action pour un Monde Uni

Banca Popolare Etica, filiale de Rome.

IBAN: IT16G0501803200000000120434

SWIFT/BIC CCRTIT2184D

Motif: Urgence typhon Haiyan Philippines

Action pourĀ FAMIGLIE NUOVE Onlus

Compte bancaire n° 1000/1060

BANCA PROSSIMA

Cod. IBAN: IT 55 K 03359 01600 100000001060

Cod. Bic – Swift: BCITITMX

MOVIMENTO DEI FOCOLARI A CEBU

Motif : Urgence typhon Haiyan Philippines

METROPOLITAN BANK & TRUST COMPANY

Cebu – Guadalupe Branch

6000 Cebu City – Cebu, Philippines

Tel: 0063-32-2533728 Account name bancaire:Ā  WORK OF MARY/FOCOLARE MOVEMENT FOR WOMEN

Intitulé du compte bancaire.:  398-2-39860031-7

SWIFT Code:Ā  MBTCPHMM

Motif:Ā Ā Help Philippines– Typhoon Haiyan

Email:Ā focolaremovementcebf@gmail.com

Tel. 0063 (032) 345 1563 – 2537883 – 2536407

Urgence Philippines/2

Visite du pape FranƧois au Quirinale

La nouvelle de la visite du pape FranƧois Ć  l’Etat italien, le 14 novembre 2013, où il a Ć©tĆ© accueilli par le prĆ©sident de la RĆ©publiique italienne Giorgio Napolitano, a fait la une des journaux du monde entier. Le climat de la rencontre au palais du Quirinale a aussi Ć©tĆ© marquĆ© par la simplicitĆ©, l’amitiĆ© cordiale et les valeurs partagĆ©es que les deuxĀ  discours ont mis en Ć©vidence, a Ć©tĆ© soulignĆ© sous diffĆ©rentes intonations par les mĆ©dias internationaux.

Il faut remarquer la participation de la sociƩtƩ civile.

Cette visite a attirĆ© l’intĆ©ret des citoyens, la preuve: les centaines de personnes qui ont saluĆ© en fĆŖte l’entrĆ©e au palais prĆ©sidentiel de la voiture papale. ƀ l’intĆ©rieur, Ć  accueillir le pape FranƧois, une dĆ©lĆ©gation du gouvernement, des reprĆ©sentants du monde des entreprises, acadĆ©miciens et quelques personnalitĆ©s reprĆ©sentant le monde de la solidaritĆ©, actifs dans des projets pour les pauvres, les gens qui souffrent, les plus petits.

Pour le mouvement des Focolari Maria Voce et Giancarlo Faletti Ʃtaient prƩsents.

ā€œTout s’est passĆ© de maniĆØre officielle et en mĆŖme temps dans une atmosphĆØre cordiale – a dit Maria Voce Ć  chaud -. J’ai particuliĆØrement appĆ©ciĆ© la salutation du prĆ©sident Napolitano, autant lorsqu’il a exprimĆ© sa gratitude au pape FranƧois pour sa capacitĆ© particuliĆØre d’arriver au coeur des hommes, que pour la dimension personnelle des rapports qu’il Ć©tablit. Il a tenu Ć  souligner aussi l’hĆ©ritage chrĆ©tienĀ  prĆ©sent dans les valeurs qui ont formĆ© l’Europe, de mĆŖme qu’avoir admis la tragique situation que vit l’Italie dans une crise accentuĆ©e qui ruine la politique.

Il en ressortait que tous attendaient avec confiance un message du Pape qui aurait aidĆ© Ć  dĆ©passer les particularismes en vue du bien commun. Les deux discours, ensuite, montraient que nous sommes face Ć  des questions qui nous interpellent ensemble et pour lesquelles mĆŖme les rĆ©ponses sont communes, mĆŖme si les milieux sont diffĆ©rents et les mĆ©thodesĀ  diversesā€.

De son cĆ“tĆ© le coprĆ©sident Faletti a soulignĆ© l’impression de s’être trouvĆ© Ć  l’intĆ©rieur ā€œd’une page de l’histoire de l’humanitĆ©, liĆ©e sans doute Ć  l’histoire italienne. Il Ć©tait Ć©vident, comme les paroles et le tĆ©moignage de Napolitano et du pape FranƧois l’ont soulignĆ©, que c’est et ce sera fondamentalement la capacitĆ© de se mettre en dialogue qui pĆØsera sur l’histoireā€.

ā€œRegarder chaque personne, une Ć  la foisā€, a mis en Ć©vidence le Chef de l’Etat reconnaissant par lĆ  le ā€œcaractĆØre distinctifā€ de la mission pastorale du pape FranƧois, une ā€œforte considĆ©ration pour la personneā€, savoir ā€œcommuniquer avec les gens simplesā€, transmettre ā€œĆ  chacun et Ć  tout le monde les valeurs du message chrĆ©tienā€, ā€œsurtout celui de l’amour pour les autresā€, pour combattre ā€œl’élargissement de l’égoĆÆsme, de l’insensibilitĆ© sociale, du culte sans scrupule du propre intĆ©rĆŖt personnelā€.

En conclusion, le souhait du pape FranƧois pour l’Italie: que le pays ā€œpuisant dans son riche patrimoine de valeurs civiles et spirituellesā€, sache trouver ā€œla crĆ©ativitĆ© et la concorde nĆ©cessaires Ć  son dĆ©veloppement harmonieux, pour promouvoir le bien commun et la dignitĆ© de chaque personne et offrir dans un consensus international son aide pour la paix et la justiceā€.

Discours du Pape Francis: Lire le texte intƩgral


				
					
Urgence Philippines/2

Voyage Ć  Cuba

Cuba est un trĆØs beau pays. On y respire l’air d’un pays florissant dans les annĆ©es 50. A part quelques bĆ¢timents et quelques quartiers restaurĆ©s au centre de La Havane de d’autres villes, en se promenant dans les rues on remarque un Ć©tat d’abandon.Ā Ā»

Agostino et Marisa racontent quelque chose de leur voyage Ć  Cuba. C’est une famille des Focolari de Vicenza qui, aprĆØs avoir vĆ©cu 11 ans en RĆ©publique Dominicaine, rĆ©side maintenant prĆØs de Rome.

« Nous pourrions dire que nous avons vĆ©cu ces jours-lĆ  Ć  Cuba constamment dans l’émotion Ć  cause de l’authenticitĆ© de la vie que nous avons trouvĆ©e chez ces personnes. Vie hĆ©roĆÆque oserions-nous dire, Ć  cause de la situation où ils se trouvent. Une famille nous a racontĆ© qu’avec peine ils sont arrivĆ©s Ć  mettre de cĆ“tĆ© 20$ pour acheter une paire de chaussures Ć  l’un des enfants. Un samedi aprĆØs midi ils Ć©taient sortis pour les acheter mais Ć  ce prix-lĆ  ils n’avaient rien trouvĆ© qui vaille la peine et ils avaient dĆ©cidĆ© de renoncer Ć  ce moment-lĆ . De retour chez eux, ils ont rencontrĆ© une famille trĆØs pauvre, papa, maman et un enfant dont les chaussures Ć©taient en piĆØces. Ils se sont regardĆ©s, et ensemble ils ont dĆ©cidĆ© de donner une partie de cet argent pour les chaussures de cet enfant-lĆ . Quelques jours plus tard la grand-mĆØre est venue leur rendre visite avec une enveloppeĀ ; elle avait reƧu de l’argent de sa famille et elle avait pensĆ© partager avec eux pour leurs besoins. C’était justement la somme qui manquait pour pouvoir acheter les chaussures Ć  leur enfant.

« Nous avons parcouru environ 3.000 km en utilisant des moyens de transports les plus variés ; dans les villes nous allions à pied, à bicyclette, en calèche et cheval, ou en bicy-taxi.

nous avons rencontrĆ© des groupes de familles, mĆŖme des fiancĆ©s, pour approfondir la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, en centrant l’attention surtout sur la vie de famille. Parmi les prĆ©sents il y avait ceux qui n’avaient pas de foi religieuseĀ ; mais c’étaient justement eux qui soulignaient que cette spiritualitĆ© est pour tout le monde.

« Nous avons dĆ©jeunĆ© et dĆ®nĆ© chez beaucoup de familles amies. Quelle belle expĆ©rience d’entrer dans leur maison et partager leur vieĀ ! Ils nous ont racontĆ© plusieurs Ć©pisodes de leur amour concret. Comme cette famille qui est allĆ©e trouver un couple qui venait d’avoir un enfantĀ ; il s’est rendu compte que le sucre qu’ils reƧoivent chaque mois du gouvernement,Ā  allait manquerĀ ; en acheter leur aurait coĆ»tĆ© trop cher.Ā  RentrĆ©s chez eux, ils ont pris tout ce qui leur restait en sucre et le leur ont apportĆ©. Ce couple tout surpris s’est exclamé : « mais et vous comment allez vous faire maintenantĀ ?Ā Ā». Le soir mĆŖme la grand-mĆØre a frappĆ© Ć  la porteĀ ; elle leur apportait du sucre qu’elle ne pouvait pas manger Ć  cause de sa santĆ©.

« En essayant de partager les joies et les peines de nos nouveaux amis, nous avons compris pourquoi cette spiritualitĆ© est nĆ©e durant une pĆ©riode de guerre. Chiara Lubich de fait n’a pas attendu « des temps meilleursĀ Ā» pour commencer Ć  aimer dans les faits, mais elle a commencĆ© justement au milieu des difficultĆ©s. Cela a confirmĆ© qu’il est possible de vivre l’évangile dans toutes les situations.Ā Ā»

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Lorsque l’Évangile est vĆ©cu/2

Ensemble c’est possible

Certains de mes camarades du lycĆ©e venant des banlieues, d’un Ć©tat de marginalisation, avaient fait les pires expĆ©riences. J’ai vĆ©cu une premiĆØre annĆ©e difficile, isolĆ©. AprĆØs ĆŖtre devenu ami avec un jeune qui, comme moi, voulait vivre en tant que chrĆ©tien, nous nous sommes mis d’accord pour nous tourner surtout vers les camarades les plus pauvres ou submergĆ©s par de graves problĆØmes. En face de notre Ć©cole, il y avait une communautĆ© de personnes handicapĆ©es. Nous avons perƧu que nous devions aller chez eux pour les aider et les faire sentir moins seuls et malheureux, et nous avons intĆ©grĆ© dans cette expĆ©rience certains de nos camarades. Les deux derniĆØres annĆ©es de lycĆ©e ont vraiment Ć©tĆ© riches en expĆ©riences belles pour tous. (G.Z. – Italie)

La plus belle des photos

Je suis photographe professionnel et j’ai toujours tout regardĆ© avec l’œil du maĆ®tre. J’ai toujours regardĆ© les personnes et les choses qui m’entouraient comme si elles m’appartenaient. Qu’est-ce que Dieu avait Ć  voir avec la photographie? Pourtant, quelque chose ne me satisfaisait plus dans mon travail. Un jour, Ć  un congrĆØs, j’allais prendre la plus belle photo de ma vie (nous les photographes pensons toujours ainsi!), lorsque quelqu’un me touche l’épaule en m’appelant par mon nom. C’est presque un dilemme: je photographie ou je rĆ©ponds Ć  qui peut avoir besoin de moi Ć  ce moment-lĆ ? Un instant d’indĆ©cision, et je laisse l’objectif. Une joie profonde m’envahit. (M.T. – Argentine)

Deux sacs

Dans la rue, nous avons rencontrĆ© une jeune dĆ©sespĆ©rĆ©e: sa mĆØre Ć©tait partie en lui laissant de l’argent seulement pour trois jours, alors que plus d’une semaine Ć©tait dĆ©jĆ  passĆ©e et elle n’était pas encore revenue. Nous avons dĆ©cidĆ© de l’aider, lui donnant tout ce que nous avions avec nous Ć  ce moment-lĆ . Elle Ć©tait Ć©tonnĆ©e et heureuse de ce geste, parce qu’ainsi elle a pu donner Ć  manger Ć  ses deux frĆØres. ArrivĆ©s Ć  la maison, des sœurs religieuses sont venues nous rendre visite avec deux sacs pleins d’aliments pour nous: beaucoup plus de ce que nous avions donnĆ©. Nous avons vu rĆ©alisĆ©e la phrase de l’Évangile: “Donnez et vous recevrez”. (O.M.F. – Bolivie)

Source: L’Évangile du jour, novembre 2013, CittĆ  Nuova Editrice.

Urgence Philippines/2

Afrique: Pris par le mystĆØre

ā€œJ’ai aimĆ© la pluie torrentielle et le vent des ouragans qui plombent Ć  l’improviste sur l’équateur au mois de mars, emportant de sa furie tout ce qu’il rencontre. C’est une furie qui fait justice et rĆ©tablit l’équilibre dans ce morceau de crĆ©ation: les branches d’un arbre qui ont trop grandi Ā se brisent; les palmiers devenus trop hauts, s’affaissent ne laissant qu’un moignon… comme une borne funĆ©raire; les nids mal fixĆ©s s’envolent dans la riviĆØre comme aussi certains toits de maison; les tonnerres et les Ć©clairs, qui se succĆØdent toujours plus forts, semblent s’en prendre Ć  quelqu’un; l’eau pĆ©nĆØtre avec le vent par les portes, les fenĆŖtres, les toits…

C’est la nature qui arrive, qui ramĆØne Ć  l’origine l’œuvre des crĆ©atures, qui rappelle Ć  tout le monde que nous sommes nus et que rien ne nous appartient… cette force m’est toujours apparue comme un retour bĆ©nĆ©fique aux origines. Elle ne me faisait pas peur, et mĆŖme elle me donnait la paix. C’était comme une rencontre renouvelĆ©e avec le CrĆ©ateur qui t’enlĆØve le superflu pour te rappeler que tout est vanitĆ©.
ā€œJ’ai aimĆ© la boue qui, dans la saison des pluies, est la rĆ©alitĆ© prĆ©sente partout avec laquelle tu dois faire face, que tu marches Ć  pied ou que tu coures en voiture. Toute chose que tu touches tu y laisses l’empreinte rougeĆ¢tre de la boue qui t’accompagne – ou qui devient une obsession, si tu ne l’aimes pas: les livres, les chaussures, les vĆŖtements… jusque mĆŖme le pain et les cheveux. Mais, si tu l’aimes, elle te fait sourire, devient ton amie.

de gauche Ć  droite: Lucio dal Soglio, Georges Mani, Dominic Nyukilim, Teresina Tumuhairwe, Benedict Murac Manjo, Marilen Holzhauser, Fr Adolfo Raggio,
Nicolette Manka Ndingsa

ā€œJ’ai aimĆ© la poussiĆØre. Si l’on n’en a pas fait l’expĆ©rience on ne peut savoir ce qu’est la poussiĆØre en Afrique. La poussiĆØre pendant la saison sĆØche se trouve dans l’atmosphĆØre. C’est le dĆ©sert qui arriveĀ  avec sa menace prĆ©monitoire: l’harmattan, le vent trĆØs violent qui balaie la zone sub-saharienne d’octobre Ć  mars, voilant le soleil, enveloppant hommes et choses en un nuage de poussiĆØres rayonnant de chaleur et aveuglant de lumiĆØre. C’est la poussiĆØre, celle de la route, des champs secs, que l’harmattan soulĆØve et se confond avec elle, qui fait du crƩƩ une boule enflammĆ©e. Ā La tentation est celle de se rebeller, de s’enfuir, de se cacher n’importe où, de protester. Mais protester auprĆØs de qui? Se cacher, mais où? Comme d’habitude l’unique protestation possible est contre soi-mĆŖme: il faut changer son regard, aimer la poussiĆØre. Je l’appelais la poussiĆØre ā€œstĆ©rileā€, je la laissais entrer dans mes narines et mes bronches. SĆ»r qu’elle ne pouvait faire mal, parce qu’elle Ć©tait … stĆ©rile. Je l’ai laissĆ©e me sĆ©cher les lĆØvres jusqu’à les fissurer et faire sortir le sang du nez. SĆ»r, c’était ma poussiĆØre d’Afrique!

ā€œJ’ai aimĆ© l’humiditĆ© et la moisissure. La moisissure qui ramollit tout et dĆ©colle jusqu’à la semelle des chaussures. L’odeur de la moisissure grasse et suffocante qui te tombe dessus lorsque tu ouvres l’armoire, que tu emportes sur toi Ā avec ta chemise, que tu respires dans une salle de classe ou dans une Ć©glise. La moisissure est un ā€œcompoundā€ qui englobe toutes les odeurs, c’est la perception permanente de la dĆ©gradation des choses.
Avec le temps j’ai appris Ć  comprendre et Ć  aimer toutes ces choses. En les aimant je me suis dĆ©couvert partie intĆ©grante de ces choses et je n’ai jamais essayĆ© de m’en dĆ©tacherā€.
(Lucio Dal Soglio: ā€œPresi dal mistero, agli albori dei Focolari in Africaā€, Ć©ditions CittĆ  Nuova, Rome, 2013).

Ā Pour informations: 06.947989 (Mouvement des Focolari)

06.96522200 (Editions CittĆ  Nuova)

Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  Mail: info@focolare.org
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Femmes et Eglise, questions Ć  aborder

‘Femme de charisme’ ou ‘femme d’action’. Pourtant, il devrait y avoir la place pour la ‘femme de pensĆ©e’ alors que n’est pas perƧue comme essentielle sa contribution au magistĆØre. Peu de femmes sont impliquĆ©es dans la pastorale familialeĀ ; peu de femmes occupent une chaire de thĆ©ologie et elles sont trĆØs rarement prĆ©sentes dans la formation des prĆŖtres.

« Cette photographie de la situation actuelle est assez exacte. La femme est peu considĆ©rĆ©e sous l’angle de sa contribution Ć  la pensĆ©e, car elle a eu de rares occasions de la dĆ©velopper. Ce n’est que rĆ©cemment qu’elle a Ć©tĆ© admise aux collĆØges pontificaux où l’on Ć©tudie la thĆ©ologie. Il y a eu, certes, des femmes remplies de sagesse et des femmes qui ont apportĆ© une contribution Ć  la pensĆ©e. Ce fut parfois davantage par inspiration directe de l’Esprit-Saint – comme les femmes Ć©minentes qui sont devenues docteurs de l’Église – que pour avoir dĆ©veloppĆ© leur pensĆ©e par l’Ć©tude et la confrontation avec d’autres penseurs. La femme a toujours dĆ» remplir d’autres rĆ“les dans l’Église et dans l’humanité ».

Sur le thĆØme de la femme, FranƧois n’a fait que quelques allusions. Il fait plutĆ“t confiance Ć  la fĆ©conditĆ© des rencontres qu’Ć  des moments spĆ©culatifs. De quel œil verriez-vous l’initiative qu’il pourrait prendre en donnant naissance Ć  un comitĆ© permanent, un F8, formĆ© de femmes qui auraient de grandes responsabilitĆ©s dans l’ÉgliseĀ ?

« Je considĆØre que nous devons encore attendre avant de voir un ‘corpus’ uniquement fĆ©minin Ć  la disposition du magistĆØre de l’Église. De toute faƧon, je prĆ©fĆØre que la femme soit avec les hommes et non pas dĆ©tachĆ©e d’eux pour manifester sa diffĆ©rence. Il est donc utile qu’elle entre dans les organismes de consultation, de rĆ©flexion et de dĆ©cision qui, peu Ć  peu se dĆ©veloppent dans l’Église et qu’elle y fasse entendre la voix fĆ©minine. Je ne pense donc pas Ć  un ‘F8’ mais Ć  un 8, quelles que soient ses caractĆ©ristiques, où sont reprĆ©sentĆ©s hommes et femmes, car chacun a sa spĆ©cificitĆ© et c’est cette spĆ©cificitĆ© qui est utile Ć  l’Église. Un organisme de ce genre m’enthousiasmeraitĀ Ā».

Comment verriez-vous le conclave avec la participation de supĆ©rieurs gĆ©nĆ©raux et de supĆ©rieures gĆ©nĆ©rales d’ordres religieux, ainsi que de prĆ©sidents et de prĆ©sidentes d’ensembles ecclĆ©siaux internationauxĀ ? Serait-ce une reconnaissance pour la femmeĀ ?

« Je voudrais distinguer le conclave en tant qu’assise où se prĆ©pare l’Ć©lection du pape, et le conclave comme moment de vote pour l’Ć©lection du pape. Dans la premiĆØre phase, la prĆ©sence de personnes qui jouent un rĆ“le dans l’Église et peuvent apporter la contribution de leur expĆ©rience me semblerait particuliĆØrement utileĀ ; ce serait une contribution sans aucun doute diffĆ©rente, mais pas moins importante que celle des cardinaux.

D’aprĆØs ce que rapporte le pape Bergoglio, les rĆ©unions prĆ©cĆ©dant l’Ć©lection se sont rĆ©vĆ©lĆ©es dĆ©terminantes pour ses actuelles prises de positions et pour sa maniĆØre de conduire l’Église vers des objectifs prĆ©cis. Si ces analyses avaient mĆ»ri dans un contexte ecclĆ©sial plus large que celui limitĆ© aux seuls cardinaux, je suis sĆ»re que des contributions plus prĆ©cieuses auraient Ć©tĆ© offertes au pape actuel. Ensuite, que ces personnes soient admises Ć  voter pour l’Ć©lection du pape, c’est actuellement secondaire. Nous verrons les Ć©volutions qui adviendront. L’histoire de l’Église est guidĆ©e par l’Esprit-SaintĀ Ā».

Demain, votre portable sonne. C’est le pape FranƧois qui vous invite Ć  le rejoindre pour un dialogue sur “Femme et Ɖglise”. Quels sujets mettriez-vous en prioritĆ© dans cette rencontre avec luiĀ ?

« Comme il nous a parlĆ© de sa grand-mĆØre et de sa maman, je lui demanderais si cette expĆ©rience avec les femmes de sa famille est pour lui source d’inspiration pour ouvrir aux femmes le magistĆØre de l’Église. Bref, j’aimerais qu’il se rĆ©fĆØre Ć  ces exemples familiaux, afin de mettre en lumiĆØre que les femmes peuvent mĆŖme avoir une plus grande influence que celle d’un directeur spirituel ou d’un professeur.

De plus, au cours de son long service pastoral en Argentine, il a sĆ»rement rencontrĆ© beaucoup de femmes, des responsables d’ordre religieux Ć©galement. En effet, ses gestes, sa faƧon d’entrer en relation avec les autres, de se comporter, me font penser qu’il a eu des contacts profonds avec les femmes. Il pourrait s’en remettre Ć  eux aujourd’hui, pour faire ressortir dans l’Église le meilleur des femmesĀ Ā».

Lire l’interview intĆ©grale

Entretien avec Maria Voce publiĆ© dans “CittĆ  Nuova” n.21/2013

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Sophia: Premier doctorat ā€œconjointā€

La grande salle de l’Institut Universitaire Sophia (IUS), le matin du 28 octobre dernier, Ć©tait pleine et en fĆŖte comme pour les grandes occasions. De fait se dĆ©roulait le premier doctorat remis conjointement par deux universitĆ©s acadĆ©miquesĀ : l’UniversitĆ© Pontificale du Latran et la IUS.

Il s’agissait du doctorat en vertu de laquelle Don Stefano Mazzez, salĆ©sien, a obtenu en mĆŖme temps le doctorat en ThĆ©ologie confĆ©rĆ© pas l’universitĆ© du Latran et celui en Culture de l’unitĆ© confĆ©rĆ© par la IUS. Il a proposĆ© avec passion la soutenance de sa thĆØseĀ : « Il les aima jusqu’au boutĀ Ā». Pour une phĆ©nomĆ©nologie thĆ©ologique du non de l’amourĀ : parcours historique et perspectives systĆ©matiquesĀ Ā».

En passant par une rigoureuse et passionnante suite historique qui repropose les empreintes de la pensĆ©e philosophique occidentale depuis ParmĆ©nide Ć  Schelling et celles de la mystique chrĆ©tienne de FranƧois d’Assise Ć  Chiara Lubich, Mazzer arrive Ć  illustrer la nouveautĆ© de l’amour vĆ©cu par JĆ©sus dans son abandon sur la croix en tant qu’ouverture d’un espace nouveau de rapport entre le moi et son autre, en Dieu et dans le monde. Il s’agit – dit-il – de cette ā€œtrinitisationā€ (c’est le terme utilisĆ© par Chiara Lubich) des liens qui, en mĆŖme temps, sont ā€œun don venant de la TrinitĆ© en vertu de l’incarnation du Fils et de sa mort et rĆ©surrectionā€ et ā€œrĆ©elle expĆ©rience de la participation Ć  la vie mĆŖme de Dieuā€ rĆ©pandue sur les relations interpersonnelles.

Pour souligner la valence acadĆ©mique de l’évĆ©nement, le CoprĆ©sident du mouvement des Focolari Ć©tait prĆ©sent, D Giancarlo Faletti, ainsi que l’évĆŖque de Limerick (Irlande) Brendan Leahy, professeur d’EcclĆ©siologie auprĆØs de la IUS, le professeur Andrea Bozzolo, prĆ©sident de la section turinoise de la facultĆ© de thĆ©ologie de l’UPS, parmi d’autres.

Comme l’a soulignĆ© le Recteur de l’IUS, Mgr Piero Coda, l’épaisseur de la recherche et sa qualitĆ© existentielle et interdisciplinaire en plus de celle thĆ©ologique font de la thĆØse de Mazzer, qui sera bientĆ“t publiĆ©e, le dĆ©but le plus heureux et le plus appropriĆ© des doctorats en thĆ©ologie en synergie avec la IUS et la FacultĆ© de thĆ©ologie comme celle du Latran.

De semblables accords de doctorats conjoints se trouvent dĆ©jĆ  en vigueur, avec la FacultĆ© thĆ©ologique de l’Italie centrale (Florence), la FacultĆ© thĆ©ologique des Pouilles (Bari), et la FacultĆ© de thĆ©ologie de San Miguel (Buenos Aires, Argentine).

Source: Institut universitaire Sophia online

Urgence Philippines/2

Les Philippines touchƩes par le typhon Haiyan

“Nous avons besoin de tout, parce que la ville de Tacloban n’existe pratiquement plus.” C’est la nouvelle qui nous arrive directement de la communautĆ© des Focolari aux Philippines, durant ces heures dramatiques, aprĆØs le passage du typhon Haiyan et la destruction qu’il a apportĆ© le 9 novembre dernier, en particulier dans les Ć®les de Leyte et Samar. C’est un des plus violents typhons de l’histoire: les communications et l’électricitĆ© sont interrompues dans de nombreuses zones et le bilan s’aggrave au fil des heures.

Chef-lieu de la province de Leyte, Ć®le au centre sud-ouest, Tacloban est la ville la plus touchĆ©e. Sur 200Ā 000 habitants, plus de 10Ā 000 morts sont estimĆ©s et le nombre risque d’augmenter. Dans cette ville, comme dans tant d’autres Ć®les, une communautĆ© des Focolari est prĆ©sente. Beaucoup de centres habitĆ©s sont inatteignables: “Depuis les autres Ć®les, nous essayons de nous mettre en contact et d’apporter les secours, mais les communications sont encore difficiles”, Ć©crivent Carlo Gentile et Ding Dalisay, de Cebu. “Une focolarine mĆ©decin, Himmel, avec Rey et Ladyliz, a tentĆ© de rejoindre Tacloban Ć  travers le port d’Ormoc, toujours sur l’île de Leyte, mais cette ville aussi est complĆØtement dĆ©truite et toutes les routes sont impraticables.”

“La soirĆ©e du 10 novembre, quelques jeunes gen de Tacloban, qui se trouvaient Ć  Cebu au moment du typhon, sont partis avec un bateau des gardes-cĆ“tes, pour aller vĆ©rifier comment vont leurs proches et se rendre compte de la situation. La doctoresse Himmel est partie avec un autre bateau.” “Aussi d’autres proches de personnes avec lesquelles nous sommes en contact sur l’île de Panay, toujours sur la trajectoire du typhon, ont vu leur maison dĆ©truite ou fortement endommagĆ©e.”

La rĆ©gion centrale des Philippines, avec le groupe des grandes Ć®les “Visayas”, est parmi les plus Ć  risque, tant pour la frĆ©quence des tempĆŖtes tropicales, que pour la structure des habitations. Le typhon dĆ©vastateur a justement touchĆ© les Ć®les les plus pauvres de cette zone, celles moins atteignables logistiquement aussi. Conscient du risque, le gouvernement – comme ils l’écrivent encore depuis Cebu – “avait fait son possible pour faire prendre conscience aux personnes et coopĆ©rer au maximum Ć  la prĆ©paration des rĆ©fugiĆ©s. L’archevĆŖque de Cebu, Mgr Palma, avait invitĆ© tout le monde Ć  prier, pour demander de l’aide Ć  Dieu. GrĆ¢ce Ć  tout cela, il semble que les dommages aux personnes soient moins importants que d’autres fois, mĆŖme si le nombre de morts est destinĆ© Ć  augmenter.”

Et, dans le monde entier, la solidaritĆ© s’active, sollicitĆ©e aussi par la priĆØre du Pape FranƧois Ć  l’AngĆ©lus de dimanche. “ƀ Cebu, de l’aide de toutes les parties des Philippines arrive dĆ©jĆ , et aussi de l’extĆ©rieur (Hong Kong, Jordanie…).”

Il est possible de faire parvenir les aides pour l’urgence Philippines sur le compte courant de l’AMU (ONG Action pour un Monde Uni) ou sur le compte du centre des Focolari Ć  Cebu.

Association Action pour un Monde Uni

Banca Popolare Etica, filiale de Rome.

IBAN: IT16G0501803200000000120434

SWIFT/BIC CCRTIT2184D

Motif: Urgence typhon Haiyan Philippines

Action pour FAMIGLIE NUOVE Onlus

Compte bancaire n° 1000/1060

BANCA PROSSIMA

Cod. IBAN: IT 55 K 03359 01600 100000001060

Cod. Bic – Swift: BCITITMX

MOVIMENTO DEI FOCOLARI A CEBU

Motif : Urgence typhon Haiyan Philippines

METROPOLITAN BANK & TRUST COMPANY

Cebu – Guadalupe Branch

6000 Cebu City – Cebu, Philippines

Tel: 0063-32-2533728 Account name bancaire:Ā  WORK OF MARY/FOCOLARE MOVEMENT FOR WOMEN

Intitulé du compte bancaire.:  398-2-39860031-7

SWIFT Code:Ā  MBTCPHMM

Motif:Ā  Help Philippines– Typhoon Haiyan

Email: focolaremovementcebf@gmail.com

Tel. 0063 (032) 345 1563 – 2537883 – 2536407

Urgence Philippines/2

Philippines: quand tout s’écroule

Ā«En voyant les effets dĆ©vastateurs du tremblement de terre qui a touchĆ© les Philippines le 15 octobre dernier – de magnitude 7,2 sur quelques Ć®les – nous avons tout fait pour aider les victimes. En particulier nous dĆ©sirions leur faire sentir l’amour de Dieu, mĆŖme en ces moments où tout espoir semblait perdu.

Au premier coup d’œil, nous avions peur Ć  cause des rĆ©pliques dues au tassement de terrain qui continuaient Ć  se sentir mais, bien vite, nous nous sommes rendu compte que ce n’était rien du tout par rapport Ć  la souffrance des familles qui avaient tout perduĀ : leurs maisons et leurs personnes chĆØres.

Avec le soutien de la communautĆ© locale des Focolari, nous sommes allĆ©s Ć  Bohol (la zone touchĆ©e par le tremblement de terre). Nous Ć©tions environ 15 Jeunes pour un Monde Uni (JPMU) et quelques adultes de Manilles et Cebu. Nous avons prĆ©parĆ© 200 sacs avec ce dont ils avaient le plus besoin (nattes, couvertures et matĆ©riel pour la fabrication des tentes) et nous nous sommes mis en route, un long trajet pour arriver Ć  destinationĀ : l’île de Sandigan, où les aides arrivent difficilement. Nous portions 200 litres d’eau avec nous, les 200 sacs prĆ©parĆ©s la veille, des biscottes et autres aliments de premiĆØre nĆ©cessitĆ©.

Nous avons eu des difficultĆ©s et de la fatigue quand nous avons dĆ» passer par un sentier Ć©troit et raide de montagne, en faisant sortir des camions tous les paquets pour les porter aux barques qui les auraient transportĆ©s sur l’île. Il nous a fallu plusieurs heures, jusqu’à minuitĀ ; puis, nous avons dĆ» pousser les barques Ć  cause de la marĆ©e basse. Mais la dĆ©cision d’aider ces personnes , en pensant le faire pour JĆ©sus qui s’identifiait Ć  ces personnes souffrantes, nous a fait dĆ©passer les obstacles.

Nous avons fait 6 km Ć  l’intĆ©rieur des terres de Brgy Canigaan. L’approvisionnement en eau manquait car les canalisations Ć©taient dĆ©truites par le tremblement de terre, de mĆŖme que les maisons. VoilĆ  pourquoi la plupart des rĆ©sidents dormaient dehors, dans des tentes, aussi par peur des continuelles secousses de tassement de terrain. C’était un spectacle dĆ©chirant. Nous nous sommes rappelĆ© que nous Ć©tions lĆ  pour les soutenir et les aider, alors la distribution de l’eau et des paquets s’est passĆ©e dans une atmosphĆØre de fĆŖte.

Nous avons mĆŖme crƩƩ un espace pour permettre aux enfants de raconter leurs propres expĆ©riences traumatisantes vĆ©cues durant le tremblement de terre et nous avons jouĆ© avec eux, leur maman aussi, oubliant, au moins pour quelques instants ce qu’ils Ć©taient en train de vivre.

Une personne Ć¢gĆ©e nous a racontĆ© comment il avait vĆ©cu la tragĆ©die. Il Ć©tait en train de pĆ©cher quand le tremblement est arrivĆ©. Il Ć©tait terrorisĆ© de voir sa ville trembler Ć  cause des violentes secousses. Il Ć©tait seul, l’eau trĆØs agitĆ©e, avec des tourbillons et de grandes vagues. Il a mĆŖme vu une petite Ć®le surgir au milieu de la mer… Il remerciait Dieu pour avoir miraculeusement survĆ©cu, bien que sa maison ait Ć©tĆ© dĆ©truite. Nous lui avons offert un coussin mouĀ : un petit geste qui l’a Ć©mu jusqu’aux larmes.

Nous avons renoncĆ© Ć  nos vacances et dĆ» dĆ©passer aussi les barriĆØres de langue et autres difficultĆ©s, mais nous sentons que cela valait la peineĀ ! la route Ć  parcourir sera encore longue pour retourner Ć  la normalitĆ©, mais voir les sourires sur les visages de ces personnes, nous a confirmĆ© que l’amour de Dieu perdure mĆŖme quand tout le reste est dĆ©truitĀ Ā».

Sous la direction du secrƩtariat des JPMU de Manilles

Urgence Philippines/2

Natalia Dallapiccola: une biographie

ā€œJe m’apprĆŖte Ć  Ć©crire cette biographie sur la pointe des pieds, et non sans une certaine crainteā€ ainsi commence la prĆ©face de Matilde Cocchiaro, auteur de la biographie de Natalia Dallapiccola, la premiĆØre Ć  suivre Chiara Lubich. Dans l’histoire des Focolari, Natalia a eu un rĆ“le particulier, au point de faire dire Ć  Chiara que si elle n’avait pas trouvĆ© une personne comme elle, dĆ©jĆ  prĆ©parĆ©e par Dieu, elle n’aurait sans doute jamais pu donner le dĆ©part d’une vie, aussi rĆ©volutionnaire, basĆ©e sur l’évangile.

GrĆ¢ce Ć  son amour infatigable envers tout le monde, toujours vĆ©cu avec la mĆŖme radicalitĆ© qu’au dĆ©but, Chiara l’avait surnommĆ©e ā€œAnzolonā€ qui, en dialecte de Trente, signifie ā€œgrand angeā€.
Son rĆ“le a Ć©tĆ© dĆ©terminant dans la diffusion de l’idĆ©al de l’unitĆ© dans les pays du Bloc communiste, le Rideau-de-fer d’alors et dans le domaine du ā€œDialogue interreligieuxā€ pour lesquels elle a fait sortir tous ses talents et son Ć©nergie pendant 30 ans, jusqu’aux derniers jours de sa vie terrestre.

Nichiko Niwano, prĆ©sident du mouvement bouddhiste japonais Rissho Kosei-kai, dans la prĆ©face, affirme: ā€œNatalia a jouĆ© le rĆ“le durant de longues annĆ©es de ā€œfenĆŖtre ouverteā€ qui nous a liĆ©s avec le mouvement des Focolari…Ā  y prodiguant ses meilleures ressources du cœur et de l’esprit…Ā  VoilĆ  un dicton ancien: ā€œConnais le passĆ© et tu dĆ©couvriras le nouveauā€. Ce qui veut dire: examine l’histoire, Ć©tudie attentivement la tradition, et tu obtiendras une nouvelle sagesse. Donc, je ne dĆ©sire rien d’autre et souhaite que cette biographie de Natalia devienne un guide prĆ©cieux dans le cheminement vers le futurā€.

Lors de son dĆ©part pour le ciel, le 1° avril 2008, survenu 18 jours seulement aprĆØs celui de Chiara, beaucoup ont eu des paroles de gratitude et de vives apprĆ©ciations: ā€œentre moi et Natalia – a dit le Rabin David Roben de JĆ©rusalem – existait un lien profond. Je garderai toujours comme un trĆ©sor, son aimable et noble esprit. (…)ā€
De l’Inde, Shantilal Somaiya, Kala Acharyo et Lalita Namjoshi, de la Somaiya Bharatya (Indou): ā€œNous nous souvenons avec grande rĆ©vĆ©rence de la visite qu’elle a faite Ć  notre institut et le style silencieux, mais si efficace Ć  faire avancer nos rencontres de dialogueā€.
De Skopje, Azir Semani, au nom des amis musulmans de MacĆ©doine, s’adresse directement Ć  elle: ā€œMerci pour ta main toujours tendue! … Nous avons entendu pleinement ton invitation: ā€˜que tous soient un’. La voix de Dieu par ton intermĆ©diaire a Ć©tĆ© un rappel d’amour et de confiance pour lequel, nous musulmans, nous sommes honorĆ©s de pouvoir cheminer ensemble, vers le monde uni. Que ton amour soit bĆ©ni!ā€.

Le cardinal Ć©mĆ©rite de Prague, Mgr. Miloslav Vlk, durant tant d’annĆ©es responsable des Ć©vĆŖques amis du mouvement des Focolari, tĆ©moigne: ā€œJe peux vraiment dire que Natalia fut mĆØre de l’IdĆ©al de l’unitĆ© pour notre terre. De sa vie, sans faire beaucoup de discours, elle faisait transparaĆ®tre la lumiĆØre du charisme reƧu de Chiara, qu’elle nous transmettait Ā dans toute sa profondeurā€.

ā€œEn 1968 Natalia, se trouvant dans les Ā montagnes de la Tatra, – continue le cardinal – Ć  environ 6 heures de distance de la RĆ©publique TchĆØque, a organisĆ© la premiĆØre mariapolis; la veste officielle Ć©tait des vacances et, pour Ć©viter les contrĆ“les de la police, on faisait de longues promenades, puis on s’arrĆŖtait et elle nous racontait … la vie qu’elle nous prĆ©sentait Ć©tait authentique, vraie; Ā chaque participant restait touchĆ© par sa simplicitĆ© toute mariale. Son amour conquĆ©rait parce qu’il Ć©tait naturel et surnaturel en mĆŖme tempsā€.

ā€œNatalia n’a pas laissĆ© d’histoire Ć©crite, elle Ć©tait toute portĆ©e Ć  aimer et Ć  se donner Ć  chaque prochain, conclut l’auteur. J’ai donc essayĆ© de la reconstruire… l’apport des premiĆØres et premiers focolarini a Ć©tĆ© irremplaƧable, eux qui avec elle ont vĆ©cu avec Chiara Lubich les premiĆØres lueurs du mouvement. J’ai pu aussi puiser Ć  quelques pensĆ©es spirituelles de Natalia, trĆØs prĆ©cieuses, Ć©crites de sa main souvent sur des feuilles volantes ou transmises de vive voix Ć  qui travaillait avec elle, rĆ©coltĆ©s ensuite par des tĆ©moins oculaires et reconstituĆ©s avec fidĆ©litĆ©ā€.
(Matilde Cocchiaro, ā€œNatalia: la prima compagnaĀ  diĀ  ChiaraĀ  Lubichā€, EditionĀ  CittĆ  Nuova, Rome, 2013. Colonne CittĆ  Nuova Per).