Mouvement des Focolari
Hemmerle : l’enfance, aurore d’une prophĆ©tie

Hemmerle : l’enfance, aurore d’une prophĆ©tie

20171118-01A cĆ“tĆ© de la caisse du supermarchĆ© se trouve un landau ; dedans, un nouveau-nĆ©. Dans la cohue personne ne s’occupe des autres, chacun Ā cherche Ć  faire valoir son tour, Ć  l’emporter sur les autres et Ć  finir vite. Mais devant l’enfant nombreux sont ceux qui Ā s’arrĆŖtent, lui sourient, lui disent quelques petits mots gentils. Les enfants ont le pouvoir spĆ©cial de rompre ce qui est Ć©trange ainsi que le mutisme de notre sociĆ©tĆ©. Ils crĆ©ent un lien simplement par leur prĆ©sence. Les enfants appartiennent Ć  leurs parents, Ć  leur famille, mais en mĆŖme temps ils appartiennent Ć  nous tous. Ils sont pour ainsi dire un « bien communĀ Ā». D’une certaine maniĆØre ce qu’annonƧa le prophĆØte Ć  propos d’un enfant, vaut pour les enfants en gĆ©nĆ©ral, c’est-Ć -dire pour tout enfantĀ : « Un enfant nous est nĆ©, un enfant nous a Ć©tĆ© donné » (Is 9,5). Les enfants sont des cadeaux, des cadeaux qui nous sont offerts,offerts Ć  tout le monde. Qu’est-ce qui nous est donnĆ© Ć  travers euxĀ ? RĆ©ponse : le futur. C’est Ć©vident : si les enfants n’étaient pas lĆ  l’humanitĆ© n’aurait pas d’avenir. Mais notre rĆ©ponse a un sens profond. Instinctivement nous faisons l’expĆ©rience de l’enfant, nous la vivons comme une promesse, comme l’aurore de ce futur meilleur que nous souhaitons. A un enfant on ne demande pas seulement: quel est ton avenir ? Mais aussi: quel futur nous rĆ©serves-tu ? En effet, la tournure que prendra l’avenir, ce qui arrivera ou n’arrivera pas, dĆ©pend de ceux qui sont enfants aujourd’hui. Le futur est dĆ©jĆ  nĆ©, dans les enfants qui naissent. (p. 39-40) Ā Devenir un homme veut dire devenir enfant. Depuis Adam et Eve il n’y a pas d’exception Ć  cela. Le chemin pour devenir un homme passe par l’enfant. C’est vraiment le chemin de DieuĀ : le Fils de Dieu s’est fait homme, en devenant enfant. Nous lui appartenons si nous accueillons ses amis, les enfants, et si nous l’accueillons lui-mĆŖme comme des enfants. Seuls ceux qui deviennent comme un enfant entrent dans le Royaume. Devenir simples, purs, partager la souffrance, partager la joie. Accepter qu’on nous offre un don et le rendre. L’enfant nous demande de pouvoir vivre, d’avoir son espace vital. L’Enfant dans la mangeoire est celui qui nous invite Ć  ĆŖtre homme comme lui et Ć  recevoir de lui une vie divine. (p. 34) Klaus Hemmerle, tirĆ© de” Dio si ĆØ fatto bambinoā€ (ā€œDieu s’est fait enfantā€) –Ā Ed. CittĆ  Nuova, Rome 1994.  

Le profit comme moyen

Le profit comme moyen

20171117-02A mi-chemin entre deux journĆ©es internationales, celle du 17 octobre dernier, dĆ©diĆ©e par l’ONU Ć  l’éradication de la pauvretĆ©, et celle du 19 novembre prochain, lancĆ©e par le Pape FranƧois pour approcher les pauvres du monde entier, une question revient avec insistanceĀ : sera-t-il possible de rĆ©duire, jusqu’à les Ć©liminer, les inĆ©galitĆ©sĀ ? Ɖconomistes, ONG, associations, institutions nationales et Ā internationales discutent et cherchent des voies pour rĆ©duire les poches de pauvretĆ© et leurs consĆ©quences. Un dĆ©bat organisĆ© Ć  Bruxelles, au cours du mois d’octobre, par l’Intergroupe europĆ©en pour la lutte contre la pauvretĆ© et la dĆ©fense des droits humains et par ATD Quart Monde a accueilli l’apport de diverses organisations qui expĆ©rimentent des mĆ©thodes alternativesĀ  pour aider les personnes en difficultĆ© Ć  sortir de leur condition. Leur mĆ©thode consiste non pas Ć  parachuter des subventions, mais Ć  activer des parcours en rĆ©seau. Parmi les interventions, celle de l’argentine Florencia Locascio, Ć  cette occasion porte-parole du projet Economie de Communion. ā€œL’Économie de Communion – explique-t-elle – est un mouvement de personnes, d’entrepreneurs, de travailleurs, d’usagers, d’étudiants et de citoyens engagĆ©s pour donner une rĆ©ponse inspirĆ©e par la fraternitĆ© au problĆØme de la pauvretĆ©, Ć  promouvoir une culture Ć©conomique et citoyenne qui donne une place centrale Ć  la personne et aux relations humaines. L’EdC conƧoit le profit comme un moyen en vue d’un dĆ©veloppement durable, inclusif et solidaire de l’homme et de la sociĆ©té ». Depuis 26 ans qu’elle existe (c’était en 1991 lorsque Chiara Lubich eut l’intuition de ce nouveau modĆØle Ć©conomique au cours d’une visite Ć  SĆ£o Paolo au BrĆ©sil), l’EdC propose aux entreprises qui adhĆØrent Ć  cet esprit de travailler en poursuivant trois objectifs: rĆ©duire la pauvretĆ© et l’exclusion, former de nouveaux entrepreneurs Ć  une culture de communion et dĆ©velopper les entreprises en crĆ©ant de nouveaux emplois. 20171117-03Quelques exemples parmi beaucoup d’autres. A la Banque Kobayan – banque de dĆ©veloppement aux Philippines -, 85% des clients sont des micro-entrepreneurs, en majoritĆ© des femmes, auxquelles sont proposĆ©s des prĆŖts, des fonds, des micro-assurances, mais aussi des cours de gestion d’entreprise pour promouvoir leurs activitĆ©s. La startup « Project LiaĀ Ā», aux Ɖtats-Unis, qui a pour objectif de rĆ©insĆ©rer dans le monde du travail des femmes sorties de prison grĆ¢ce au recyclage des vieux meubles. La Dimaco est une entreprise argentine qui distribue des matĆ©riaux de construction. Avec d’autres entrepreneurs de la rĆ©gion et en lien avec les institutions publiques, le groupe a rĆ©ussi Ć  assurer un travail durable Ć  Ā plus de mille petits producteurs rĆ©gionaux. ā€œNous sommes convaincus, expĆ©riences Ć  l’appui – poursuit Florencia Locascio – qu’on ne peut remĆ©dier Ć  aucune forme de pauvretĆ© subie sans inclure les personnes en situation de prĆ©caritĆ© au sein de communautĆ©s vivantes et fraternelles et, lĆ  où cela est possible, sur des lieux de travail. Il ne suffit pas de distribuer les richesses d’une autre maniĆØre. Il faut associer les pauvres Ć  la crĆ©ation des richessesĀ Ā». 20171117-aPour accompagner et diffuser les effets de l’Économie de Communion en vue de combattre la pauvretĆ© et les inĆ©galitĆ©s, en 2017 a Ć©tĆ© crƩƩ OPLA – Observatoire de la pauvretĆ©, un centre de recherche international en mĆ©moire de LĆ©o Andringa, un Ć©conomiste hollandais qui fut l’un des pionniers de l’Économie de Communion. Les recherches de OPLA visent en particulier Ć  mettre en valeur la production des « biens relationnelsĀ Ā» liĆ©s aux actions de l’EdC. “Mais comme nous voulons travailler Ć  rĆ©duire la pauvretĆ© non seulement aujourd’hui, mais aussi demain – conclut la jeune argentine – le dernier projet de l’Economie de Communion est la crĆ©ation du rĆ©seau EoC-IIN (Economy of Communion International Incubating Network), pour contribuer Ć  susciter la naissance de nouvelles entreprises Ć  fort impact social. Ce ne sont lĆ  que quelques exemples significatifs qui portent en eux la semence d’une proposition Ć©conomique inclusive. Nous sommes conscients que pour dĆ©loger la pauvretĆ© il faut changer les rĆØgles d’un systĆØme qui engendre toujours plus d’inĆ©galitĆ©. C’est un dĆ©fi que nous voulons et que nous devons relever avec tous les acteurs de la sociĆ©tĆ©, Ć  commencer par les engagĆ©s Ā politiquesĀ Ā».  

Domenico Mangano, un homme libre

Domenico Mangano, un homme libre

DomenicoManganoAu don de soi que Dieu lui demandait, Domenico Mangano (1938-2001) avait rĆ©pondu Ā« tout de suite, dans la fidĆ©litĆ©, la continuitĆ©, mais surtout, toujours, dans la libertĆ© absolue de conscience. Il choisit librement l’engagement social et se spĆ©cialise dans la politique ; librement, aprĆØs la rencontre avec le mouvement des Focolari, il se met quotidiennement Ć  polir son Ć¢me dans le Ā« saint voyage Ā» en unitĆ© avec les frĆØres. Cette expĆ©rience envahit en profondeur ce citoyen actif et plein de ressources, ce laĆÆc engagĆ© et combattif, ce politicien enflammĆ© et acĆ©rĆ©, ce chrĆ©tien authentique et Ć  la foi riche, qu’est Domenico Ā». Ce sont les mots de Mr. Tommaso Sorgi Ć  l’occasion de la mort du Ā« cher ami, plus que frĆØre, confident discret et sage Ā», qui, avec Domenico a pu durant de longues annĆ©es Ā Ā« partager Ā le Ā dĆ©sir commun de lier terre et ciel, la passion ardente de traduire dans la difficile arĆØne politique le message provocateur de l’évangile. Avec lui, il a surtout partagĆ© la naissance du mouvement politique pour l’unitĆ©, cette maniĆØre de vivre l’expĆ©rience politique pour Ć©difier la fraternitĆ© universelle lancĆ©e sur les siĆØges du parlement par Igino Giordani, notre modĆØle Ć  tous Ā». Domenico Mangano naĆ®t Ć  Anzi, province de Potenza, le 22 fĆ©vrier 1938. En 1949 la famille dĆ©mĆ©nage Ć  Viterbo. Une fois bacheliĆ©, en 1958 il rĆ©ussit un concours Ć  l’Institut National de la SĆ©curitĆ© Sociale de Pavie et il s’y installe, il frĆ©quente en tant qu’étudiant et employĆ© la FacultĆ© d’Economie et de Commerce. De retour Ć  Viterbo il rencontre Maria Pia qu’il Ć©pouse le 24 aoĆ»t 1966. Trois enfants naissent : Paola (1968), Giuseppe (1970) et Maria Flora (1972). Pour Domenico ce sont des annĆ©es d’engagements intenses en famille, au travail, avec les universitaires, dans le syndicat, l’Action Catholique, les Ć©tudes. AnnĆ©es où il se lance dans l’activitĆ© politique comme fonctionnaire de l’administration Ć  Viterbo. DomenicoMangano_01En 1974, Domenico connaĆ®t le mouvement des Focolari et ses idĆ©aux. Il y adhĆØre avec Maria Pia. Il s’engage dans la branche des Volontaires de Dieu, laĆÆcs engagĆ©s Ć  incarner dans tous les aspects de la vie sociale la lumiĆØre qui ressort du charisme que l’Esprit a insufflĆ© Ć  Chiara Lubich. Il veut Ā« suivre le rythme de Dieu Ā» qu’elle lui indique et souvent il lui Ć©crit. A propos de Domenico, Chiara ira jusqu’à dire qu’elle a dĆ©celĆ© en lui un mystique. DomenicoMangano_03Domenico meurt Ć  Viterbo le 22 dĆ©cembre 2001. L’annĆ©e prĆ©cĆ©dente on lui avait diagnostiquĆ© une tumeur incurable. Il fait face Ć  cette nouvelle, conscient de devoir Ā« terminer un premier chapitre de sa vie, en le confiant au cœur de JĆ©sus, pour en ouvrir un autre, tout nouveau Ā», Ć©crit-il en communiquant sa situation Ć  Chiara. Par un dĆ©cret du 9 mars 2017 Mgr. Marcello Semeraro, Ć©vĆŖque d’Albano, accueille la demande du postulateur Waldery Hilgeman d’ouvrir la Cause de BĆ©atification et de Canonisation de Domenico Mangano, en invitant la communautĆ© ecclĆ©siale Ć  s’exprimer sur la rĆ©putation de saintetĆ© et les signes du nouveau Serviteur de Dieu. Lire tout: Domenico Mangano Ā 

Les œuvres de Chiara Lubich

Les œuvres de Chiara Lubich

Opera-di-ChiaraLubich_copertina« Je n’ai jamais Ć©crit un livre, mĆŖme si beaucoup portent mon nom – dit Ā Chiara Lubich Ā lorsqu’en 1995 elle reƧoit le Prix UELCI (Union des Ɖditeurs et des Libraires Catholiques Italiens) en tant qu’auteur de l’annĆ©eĀ Ā». Il existe de nombreuses faƧons d’écrire un livre, et celle de Chiara Lubich est assurĆ©ment un cas littĆ©raire. Sa bibliographie en langue italienne compte 58 titres. D’autres existent uniquement en langues Ć©trangĆØres. A cette somme considĆ©rable d’écrits s’ajoutent des centaines d’articles et des milliers de lettres, conservĆ©s, ainsi qu’un vaste matĆ©riel de documentation, par le Centro Chiara Lubich crƩƩ aprĆØs sa mort afin que son message reste toujours vivant et actuel. Une production littĆ©raire qui embrasse donc toute sa vie (Trente, 1920 – Rocca di Papa, 2008), Ć  partir de la publication du bestseller « MĆ©ditationsĀ Ā» qui compte 27 Ć©ditions enĀ  italien, 28 traductions et un million d’exemplaires imprimĆ©s. C’est Ć  Rome, en 1959, Ā qu’à l’occasion de cette Ā publication la maison d’édition CittĆ  Nuova voit le jour. DonatoĀ  Falmi, directeur de la collection Opere di Chiara Lubich , explique: ā€œPour permettre un regroupement de ses œuvres inscrites au catalogue de CittĆ  Nuova, Ć  partir de 2102 nous avons commencĆ© Ć  travailler Ć  un projet mĆ©thodique de publicationā€. Ce sera pas une Œuvre complĆØte, mais ses Ć©crits seront classĆ©s par ā€œgenres littĆ©rairesā€ et rĆ©partis en trois voletsĀ : la personne (l’élĆ©ment autobiographique qu’on peut retrouver, non seulement dans ses journaux et ses lettres, mais aussi dans ses Ć©crits mystiques), la voie spirituelle (prĆ©sente spĆ©cialement dans les textes de mĆ©ditation, dans les Paroles de Vie et dans les pages qui prĆ©sentent sa pensĆ©e spirituelle, thĆ©ologique et culturelle), enfin ce qui Ā concerne l’œuvre Ā (ses discours adressĆ©s Ć  la sociĆ©tĆ© civile et religieuse, les Statuts et RĆØglements). L’ensemble sera constituĆ© de 14 volumes, chacun prĆ©cĆ©dĆ© d’une ample introduction, qui fournira une clĆ© de lecture pour la tous les Ć©crits, pour l’hĆ©ritage spirituel et les œuvres laissĆ©es par la fondatrice des Focolari. Opere-di-ChiaraLubich_conferenza stampa_01ā€œIl s’agit d’un message toujours actuelā€ commente Piero Coda, Recteur de l’Institut Universitaire Sophia et membre du comitĆ© scientifique de la collectionĀ : « Il n’y a pas de secteur de la vie ni de Pays où le levain de ce charisme ne soit prĆ©sent. Et pourtant- affirme-t-il – la figure de Chiara Lubich est encore peu connueĀ Ā», elle reste Ć  dĆ©couvrir et Ć  mettre en valeur, bien que son histoire et sa spiritualitĆ© aient annoncĆ© de nombreux paradigmes culturels qui se sont rĆ©alisĆ©s par la suite. « J’étais moi aussi Ć  New-York avec elle, Ć  la MosquĆ©e de Malcolm X (Ć  l’occasion de sa rencontre avec l’Imam W.D. Mohammed). Un rabbin Ć©tait assis Ć  cĆ“tĆ© de moi, tout cela semblait impossible. Mais elle a rĆ©ussi Ć  le faireĀ Ā». Une production littĆ©raire toute particuliĆØre est celle qui Ā concerne les ā€œParoles de Vieā€ rassemblĆ©es dans le premier volume, confiĆ© Ć  Fabio Ciardi, professeur ordinaire Ć  l’Institut de ThĆ©ologie de la Vie ConsacrĆ©e ā€œClaretianumā€ de Rome. Il s’agit de commentaires, accessibles Ć  tous, portant sur des phrases tirĆ©es rĆ©guliĆØrement de l’Évangile, en vue de les vivre. En se prĆ©sentant d’abord sous la forme de simples feuilles transcrites Ć  la main, puis ronĆ©otypĆ©es, enfin imprimĆ©es en un nombre d’exemplaires toujours plus grand, les « Paroles de VieĀ Ā», rĆ©digĆ©es dans un langage simple et direct, ont permis une redĆ©couverte de la Parole de Dieu dans le monde chrĆ©tien du XXĆØme siĆØcle. Elles ont facilitĆ© une trĆØs large diffusion des fruits qu’apporte l’Évangile vĆ©cu. Dans l’expĆ©rience de Chiara Lubich et de ses premiĆØres compagnes, les Ecritures redevenaient accessibles Ć  tous, aux personnes modestes et simples tout comme aux notables et aux gens de culture, aux enfants comme aux adultes, aux laĆÆcs comme aux moines et aux personnes consacrĆ©es. Dans les « paroles de VieĀ Ā» Ā on peut aussi trouver les signes prophĆ©tiques de la vocation universelle Ć  la saintetĆ©, proclamĆ©e de nombreuses annĆ©es plus tard par le Concile Vatican II. L’édition confiĆ©e Ć  Fabio Ciardi en restitue la quasi totalitĆ©, sur une pĆ©riode qui va de 1943 Ć  2006. C’est donc un fort engagement de CittĆ  Nuova et du Centre Chiara Lubich dans un projet dont on espĆØre qu’il puisse rapidement trouver un Ć©cho dans d’autres langues et contextes culturels.


  Video Rome Reports https://youtu.be/8RWX3ugmnh8

Formation au leadership de communion

Formation au leadership de communion

RDC_Ecoforleaders_03Un contexte politique et social dangereusement instable, un revenu par personne parmi les plus bas au monde, la pression des puissances internationales sur les Ć©normes ressources naturelles de la rĆ©gion. Mais aussi le courage de grands leaders africains du 20ĆØme siĆØcle, de Nkrumah Ć  Senghor, de Lumumba Ć  Nyerere, qui rĆ©sonne encore comme un signal invitant Ć  sortir du passĆ© pour se tourner vers de grands objectifs, Ā« impossibles tant que quelqu’un ne les rĆ©alise pasĀ Ā» (selon les paroles de Mandela). C’est dans cette atmosphĆØre que, le 4 novembre dernier, a Ć©tĆ© inaugurĆ©e Ć  Kinshasa (RĆ©publique DĆ©mocratique du Congo), Ecoforleaders, l’Ecole de haute formation pour la responsabilitĆ© de communion, en prĆ©sence de quelques autoritĆ©s politiques, diplomatiques, universitaires (parmi lesquelles le recteur de l’UniversitĆ© Catholique de Mapon et deux recteurs Ć©mĆ©rites, des UniversitĆ©s de Kasangani et de PĆ©dagogie Nationale), en prĆ©sence aussi des autoritĆ©s religieuses, chrĆ©tiennes et musulmanes, pour souligner l’espoir que suscite l’ouverture de Ecoforleaders dans ce pays africain. Tout est parti d’un groupe d’étudiants africains qui s’est demandĆ© comment s’investir en personne pour une Afrique nouvelle et qui dĆ©sormais, grĆ¢ce Ć  son lien avec l’Institut Universitaire Sophia et avec le centre international du Mouvement politique pour l’unitĆ© (MPPU), travaille assidument Ć  la rĆ©alisation de ce rĆŖve. RDC_Ecoforleaders_01C’est le SecrĆ©taire de la ConfĆ©rence Ɖpiscopale Congolaise qui a Ć©tĆ© chargĆ© de couper le ruban d’inauguration, bien connu pour avoir conduit le dialogue entre les Ć©lus de la majoritĆ© et leurs opposants, Ć  l’occasion de la proposition controversĆ©e de loi Ć©lectorale qui liait la date des Ć©lections prĆ©sidentielles au prochain recensement. Une personnalitĆ© qui encore aujourd’hui permet la rencontre entre les partis. Les cours, dirigĆ©s par un corps professoral, dont trois recteurs d’universitĆ© et quelques tuteurs, dĆ©buteront avec cinquante Ć©tudiants sĆ©lectionnĆ©s Ć  partir de leur C.V et d’un entretien. Il ne s’agit pas d’une initiative isolĆ©e: l’École s’insĆØre dans un projet plus vaste de prĆ©paration Ć  un leadership inspirĆ© par la fraternitĆ© universelle, qui formera aussi des tuteurs et des professeurs, Ć  Nairobi, en janvier prochain. Ce projet, dĆ©jĆ  prĆ©sentĆ© Ć  l’UNESCO, s’adresse Ć  toute l’Afrique de l’Est pour une durĆ©e de trois ans et s’élargira progressivement aussi Ć  toutes les autres rĆ©gions de lā€˜Afrique. Lire aussiĀ : news RĆ©publique DĆ©mocratique du Congo

Irak et Iran: un violent sƩisme

Irak et Iran: un violent sƩisme

Ā EarthquakeHier, dimanche 12 novembre, une secousse de magnitude 7,3 a fait des centaines de victimes Ć  la frontiĆØre de ces deux pays asiatiques. 11 victimes et des milliers de blessĆ©s en Irak, 348 morts et 6603 blessĆ©s en Iran. Les zones dĆ©vastĆ©es montrent des Ć©difices entiĆØrement dĆ©mantelĆ©s par la puissante secousse. L’épicentre du sĆ©isme a Ć©tĆ© localisĆ© Ć  31 km de la ville de Halabja, Ć  240kms au nord-est de Bagdad et Ć  environ 15kms de la frontiĆØre iranienne, mais les effets de cette forte secousse ont Ć©tĆ© ressentis par des millions de personnes dans toute l’Asie Centrale Les autoritĆ©s irakiennes ont ordonnĆ© l’évacuation urgente de l’aire situĆ©e aux abords de la centrale hydro-Ć©lectrique de Darbandiyan. On craint que de nombreuses personnes soient ensevelies sous les dĆ©combres. En Iran aussi les autoritĆ©s rĆ©quisitionnent toutes les forces du Pays pour qu’elles aillent rapidement dĆ©gager les personnes qui sont sous les dĆ©combres. Selon l’agence Mehr News, le premier kurde irakien a remerciĆ© l’Iran pour sa collaboration avec l’Irak. Le Pape FranƧois ā€œ exprime sa compassion envers tous ceux qui pleurent la perte d’un ĆŖtre cherĀ Ā» et « offre ses priĆØres pour les dĆ©funtsĀ Ā». Il demande aussi Ć  DieuĀ  « des bĆ©nĆ©dictions de consolation et de forceĀ Ā» pour les blessĆ©s et tous ceux qui sont engagĆ©s dans les secours et les opĆ©rations de sauvetage.

La pauvretƩ qui nous interpelle

La pauvretƩ qui nous interpelle

WDP_LOGO_ENG-352x555Le 19 novembre, aura lieu la 1ĆØre JournĆ©e mondiale des pauvres, lancĆ©e par le pape FranƧois pour porter l’attention, avec un regard respectueux et attentif, sur toutes les personnes socialement exclues, Ć©cartĆ©es, marginalisĆ©es et pour respecter un style de vie sobre, qui rĆ©agisse Ć  la culture de l’exclusion et du gaspillage. “Tant que Lazare gĆ®t devant la porte de notre maison – a dĆ©clarĆ© le pape – il ne pourra y avoir ni justice ni paix sociale.” L’invitation est de s’engager, surtout durant la semaine prĆ©cĆ©dente, Ć  crĆ©er des moments de rencontre, d’amitiĆ©, de solidaritĆ© et d’aide concrĆØte. Il est en outre demandĆ© d’inviter les pauvres Ć  participer Ć  l’Eucharistie dominicale et, ensuite, d’ouvrir la porte de sa maison pour les accueillir comme des hĆ“tes privilĆ©giĆ©s. Le logo reflĆØte le sens de la journĆ©e, avec deux mains tendues qui se rencontrent, chacune offrant quelque chose. Deux bras qui expriment la solidaritĆ© et invitent Ć  ne pas rester sur le seuil.

PriĆØre œcumĆ©nique pour l’Europe

Ā Dans la cathĆ©drale St Ɖtienne de Vienne, le 9 novembre dernier, des centaines de personnes se sont rencontrĆ©es afin de prier pour la paix autour du cardinal Christoph Schƶnborn, accompagnĆ© d’un groupe œcumĆ©nique de responsables d’Églises. La veille, dans le cœur de la capitale autrichienne, Ć©taient arrivĆ©s, pour leur CongrĆØs annuel, des membres de l’organisation œcumĆ©nique Ensemble pour l’Europe, venant de nombreux pays du continent, du Portugal Ć  la Russie, de l’Angleterre Ć  la GrĆØce. Leur butĀ : unitĆ© et rĆ©conciliation entre les diffĆ©rentes confessions et cultures, sans oublier la solidaritĆ© et l’intĆ©gration en Europe. Lire l’article intĆ©gral    

New Humanity Ć  l’UNESCO

New Humanity Ć  l’UNESCO

Chantal_Grevin_UNESCOLe 4 novembre dernier, Ć  Paris, dans le cadre de la 39ĆØme ConfĆ©rence GĆ©nĆ©rale de l’UNESCO, qui rĆ©unit tous les deux ans les 195 Pays membres de l’Organisation,Ā  la Professeure Chantal GrĆ©vin, reprĆ©sentante de New Humanity, a prĆ©sentĆ© quelques bonnes pratiques pour contrecarrer l’extrĆ©misme violent. Lors de son intervention elle a mis en valeur l’engagement des Jeunes pour un Monde Uni (la section jeune de New Humanity) et en particulier l’évĆ©nement « Semaine pour un Monde UniĀ Ā» qui voit chaque annĆ©eĀ  les jeunes de New Humanity recueillir et mettre en valeur les diverses actions qui visent Ć  la fraternitĆ© universelle et dont ils sont promoteurs partout dans le monde. Depuis plusieurs annĆ©es, ces actions sont rassemblĆ©es dans un « AtlasĀ Ā» spĆ©cifique qui a dĆ©jĆ  Ć©tĆ© prĆ©sentĆ© auprĆØs de diverses commissions nationales de l’UNESCO. A la fin, la responsable de New Humanity, s’est faite la porte-parole de nombreuses ONG internationales, du Bureau Catholique pour l’Enfance et du Bureau international catholique pour l’Éducation qui demandent aux Nations Unies de reconnaĆ®tre la « Semaine Monde UniĀ Ā» ainsi que d’autres initiatives du mĆŖme type, orientĆ©es vers la promotion de l’article 1 de la DĆ©claration Universelle des Droits Humains, comme patrimoine partagĆ© en vue de la construction d’une citoyennetĆ© Ć  l’échelle mondiale.   Lire le texte intĆ©gral Voir la vidĆ©o https://youtu.be/eWW_b4UEJDU

Pasquale Foresi : la Providence existe

Pasquale Foresi : la Providence existe

Providence-a« Le mystĆØre de la providence matĆ©rielle dans la vie chrĆ©tienne a toujours Ć©tĆ© parmi [les mystĆØres] les plus insondables, car il fait partie de la manifestation mĆŖme de Dieu telle qu’elle nous a Ć©tĆ© rĆ©vĆ©lĆ©e par JĆ©susĀ : la PaternitĆ©. Nous sommes tous affligĆ©s par des prĆ©occupations matĆ©riellesĀ : les pĆØres et les mĆØres de famille qui doivent rĆ©ussir Ć  tenir jusqu’aux fins de mois, les dirigeants des organisations civiles ou religieuses qui doivent contenir les dĆ©penses dans la limite des budgets. Et chaque jour se dĆ©chaĆ®nent des bouleversements et des changements de peuples et de nations pour trouver de nouvelles configurations Ć©conomiques. En gĆ©nĆ©ral, au niveau Ć©conomique, ce qui prĆ©vaut c’est la froide loi de la concurrence. L’économie est comme la physique, avons-nous trĆØs souvent entendu dire, elle est comme les mathĆ©matiquesĀ : elle a ses cycles et recours nĆ©cessaires et dĆ©terminĆ©s, elle a ses prĆ©visions, ses inĆ©luctables krachs et ses crises. On ne peut pas y changer grand-chose, d’aprĆØs l’enseignement de nombreux livres d’économie. Pourtant il y a un livre où nous trouvons au contraire la vraie loi qui rĆ©git les Ć©vĆØnements Ć©conomiques sur la terre, cette loi que JĆ©sus a proclamĆ©eĀ : « Cherchez d’abord le Royaume et la justice de Dieu, et tout cela vous sera donnĆ© par surcroĆ®tĀ Ā» (Mt 6,33) et « Quiconque aura laissĆ© maisons, frĆØres, sœurs, pĆØre, mĆØre, enfants ou champs, Ć  cause de mon nom, recevra beaucoup plus et en partage la vie Ć©ternelleĀ Ā» (Mt 19, 29). Dans cette loi nous dĆ©couvrons le mystĆØre de la jonction du divin et de l’humain. Les lois Ć©conomiques ont certainement leur valeur, mais, si on ne tient pas compte qu’il existe la Divine Providence qui rĆ©git aussi les faits Ć©conomiques, on n’arrivera jamais Ć  comprendre le pourquoi de tant d’évĆØnements grandioses. Au-delĆ  de la terre existe le Ciel, et le Ciel a promis d’intervenir et d’aider les petits hommes de la terre, s’ils cherchent Ć  regarder vers lui. Ce n’est pas une fableĀ : c’est l’expĆ©rience quotidienne de nombreux pĆØres de famille chrĆ©tiens, c’est l’expĆ©rience de l’Église, des fondateurs d’Ordres et des apĆ“tres de la charitĆ© matĆ©rielle. Dieu intervient dans les faits humains chaque fois que l’homme dĆ©sire qu’il intervienne, en y conformant sa vie. C’est une expĆ©rience que tous les chrĆ©tiens peuvent faireĀ Ā». Pasquale Foresi – Parole di Vita – CittĆ  Nuova, Roma, 1963 – pp.91-92 _____________________________________________________ – La ProvidenceĀ : « Puissance supĆ©rieure, divine, qui gouverne le monde, qui veille sur le destin des individus.Ā Ā» – La providence (donc aussi matĆ©rielle)Ā : « Personne ou chose qui contribue grandement au bonheur, Ć  la fortune de quelqu’un, qui en est le secours.Ā Ā» Pour nous, la providence est le fruit de l’action de la Providence, comme l’explique ici don Foresi. (N.D.T.)

Le Mouvement des Focolari présenté à Athènes

Le Mouvement des Focolari présenté à Athènes

20171110-02Fin octobre, le Mouvement des Focolari a organisĆ© une journĆ©e de prĆ©sentation de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© et des initiatives de la communautĆ© en GrĆØce, avec des tĆ©moignages de familles, de jeunes et d’un prĆŖtre du diocĆØse d’AthĆØnes. « Les tĆ©moins rendent notre foi crĆ©dibleĀ Ā» a commentĆ© l’archevĆŖque d’AthĆØnes, Mgr. Sebastianos Rossolatos, prĆ©sent lors de la journĆ©e. « L’Esprit saint a, au cours des siĆØcles, envoyĆ© des charismes afin de renouveler l’Église. Parmi ceux-ci, il y a aussi celui des FocolariĀ Ā». Un article est apparu dans le quotidien de l’Église catholique, signĆ© par un photographe du quotidien, prĆ©sent pour la premiĆØre fois Ć  un rendez-vous des FocolariĀ : « Une journĆ©e de questions sociales pour le futur de notre vie. Une journĆ©e d’application de la RĆØgle d’or du christianisme, pour tous, le commencement d’une meilleure forme de vieĀ Ā».

Vie religieuse: des fleurs rares en Ɖquateur

Vie religieuse: des fleurs rares en Ɖquateur

20171110-03Un magnifique jardin tapissĆ© de nombreuses fleurs de toutes les couleurs. C’est le spectacle que donnent les nombreux champs cultivĆ©s de l’ÉquateurĀ  qui exportent dans le monde entier leurs prĆ©cieuses variĆ©tĆ©s florales. Une image que Sœur Vanessa, Missionnaire Franciscaine auprĆØs des jeunes, a utilisĆ©e pour introduire la retraite spirituelle qui s’est dĆ©roulĆ©e le 22 octobre Ć  Quito, au siĆØge de la CER (ConfĆ©rence Equatorienne des Religieuses) SœurĀ  Vanessa vient de finir une pĆ©riode d’un an Ć  la Maison Emmaüs de Ā Loppiano – centre de spiritualitĆ© pour les religieuses qui veulent approfondir le charisme des Focolari – et qui n’a pas trouvĆ© d’exemple meilleur pour dĆ©crire l’Église et ses divers charismes aux 27 consacrĆ©es et Ć  un religieux, issus de 11 congrĆ©gations diffĆ©rentes, qui avaient rĆ©pondu Ć  l’invitation de la CER. A travers une dynamique de groupe, la jeune religieuse a demandĆ© Ć  chaque participant d’accrocher au Crucifix de la salle la Parole sur laquelle repose le charisme de leurs fondateursĀ  respectifsĀ : une faƧon de rendre visibleĀ  l’idĆ©e que chaque charisme suscitĆ© par l’Esprit est un nouveau visage du « Christ qui se dĆ©ploie au cours des siĆØclesĀ Ā». 20171110-02Au cours du programme, en plus des thĆ©matiques qui ont approfondi la valeur de la communion entre les charismes anciens et nouveaux de l’Église, ainsi que les moyens concrets pour la favoriser et la susciter, une large place a Ć©tĆ© donnĆ©e aux tĆ©moignages. La CER, en effet, avait proposĆ© de faire cette retraite intitulĆ©e ā€œLa Communion entre les charismes, tĆ©moignage d’espĆ©ranceā€, enĀ  raison d’une heureuse coĆÆncidence avec la Visite en Ɖquateur de la mĆØre gĆ©nĆ©rale des petites Servantes du SacrĆ© Cœur, sœur Imelda Rizzato, qui a connu la spiritualitĆ© des focolari dĆØs son noviciat. Elle a Ā pu ainsi Ā raconter comment la rencontre de cette spiritualitĆ© avait renforcĆ© le choix de sa vocation, tout en lui insufflant une propension intĆ©rieure Ā toute spĆ©ciale Ć  tisser des liens de communion avec tous ceux qu’elle rencontreĀ : une faƧon authentique, si l’on en croit le tĆ©moignage de ses supĆ©rieurs, d’incarner le charisme de son fondateur, le bienheureux Carlo Liviero. Au cours des annĆ©es sa congrĆ©gation lui a confiĆ© diversesĀ  missions, jusqu’à lui demander d’en ĆŖtre actuellement la supĆ©rieure majeure. Une responsabilitĆ© qu’elle cherche Ć  assumer en suscitant une profonde communion avec ses sœurs mais aussi avec les autres rĆ©alitĆ©s ecclĆ©siales et religieuses, dans l’optique de cette Ā Ā« Ɖglise en sortieĀ Ā» fortement encouragĆ©e par le Pape. 20171110-01Soeur Imelda et les autres religieuses qui ont pris la Parole, ont ainsi pu tĆ©moigner que le charisme de l’unitĆ©, loin de faire ombrage aux charismes particuliers, est au contraireĀ  une aide prĆ©cieuse pour mettre en œuvre ce que l’ÉgliseĀ  attend de chaque charisme en tant que tel et de la communion entre eux. La nouvelle de cette retraite Ć©tait arrivĆ©e aussi au Nonce Apostolique, Mgr AndrĆ©s Carrascosa, qui a encouragĆ© les sœurs de la Nonciature Ć  y participer. Il Ā a aussi envoyĆ© son secrĆ©taire qui a cĆ©lĆ©brĆ© l’Eucharistie. Il a assistĆ© Ć  Ā toute la journĆ©e: « C’était un vrai privilĆØge d’être lĆ Ā Ā», a-t-il dĆ©clarĆ©. Le jour suivant quelques unes des religieuses prĆ©sentes ont voulu se rendre au focolare pour mettre les bases d’un nouveau chemin d’unitĆ© entre les charismes en Ɖquateur, afin d’ouvrir de nouveaux horizons et donner espĆ©rance Ć  l’Église et au Monde.    

La chute du mur de Berlin

Le 9 novembre, il y a 28 ans, le gouvernement de l’Allemagne de l’Est dĆ©crĆ©tait l’ouverture des frontiĆØres avec le RĆ©publique FĆ©dĆ©rale. A cette nouvelle, des dizaines de milliers de berlinois de l’Est se prĆ©cipitĆØrent dans les rues, munis de pioches, pour abattre une fois pour toutes le mur qui les sĆ©parait de l’Ouest. Dans le monde entier la chute du mur fut interprĆ©tĆ©e comme le signe d’une nouvelle Ć©poque qui s’ouvrait. Les berlinois de l’Est furent accueillis dans la liesse par leurs frĆØres de l’Ouest, au point qu’aux alentours du mur, les bars commencĆØrent Ć  offrir gratuitement de la biĆØre Ā Ć  tout le monde. A peine un an plus tard, le 3 octobre 1990, l’Allemagne Ć©tait dĆ©finitivement rĆ©unifiĆ©e et devenait la RĆ©publique FĆ©dĆ©rale Allemande. Aujourd’hui, les quelques restes du mur de Berlin sont devenus le symbole d’une pĆ©riode de l’histoire et un mĆ©morial qui rappelle les 170 personnes qui furent tuĆ©es lors de leur tentative dĆ©sespĆ©rĆ©e pour franchir la frontiĆØre.

Chiara Lubich au CEC

Chiara Lubich au CEC

Georges Lemopoulos

Georges ā€œYorgoā€ Lemopoulos

Le souvenir de Georges Lemopoulos, orthodoxe du Patriarcat œcumĆ©nique de Constantinople, ex Vice- SecrĆ©taire GĆ©nĆ©ral du Conseil ŒcumĆ©nique des Eglises (CEC). Il est actuellement responsable des prĆ©paratifs pour les 70 ans du CEC en 2018. Ā«Tout au long du « PĆØlerinage d’unitĆ©, de justice et de paixĀ Ā», qui marque profondĆ©ment la nature et le travail du Conseil œcumĆ©nique des Eglises, Chiara Lubich a Ć©tĆ© considĆ©rĆ©e par beaucoup un compagnon de route fiable, inlassable, ingĆ©nieux, inventif et mobilisateur. Sa passion pour proclamer et vivre l’évangile au quotidien; sa thĆ©ologie et sa spiritualitĆ©, fondĆ©es principalement sur le Christ crucifiĆ© et abandonnĆ©; son charisme de pouvoir partager son enthousiasme et mobiliser aussi bien les dirigeants religieux que les jeunes, les catholiques et autres chrĆ©tiens, les chrĆ©tiens et les adeptes d’autres religions; sa sensibilitĆ© envers l’injustice Ć©conomique et sociale ont Ć©tĆ© autant de sources d’inspiration et d’encouragement pour ceux et celles engagĆ©s sur la route du mouvement œcumĆ©nique. Chiara a visitĆ© le siĆØge du Conseil œcumĆ©nique des Eglises trois fois (1967, 1982 et 2002) et rencontrĆ© Ć  plusieurs reprises des dirigeants et des cadres du COE. La tradition de ces rencontres continue aujourd’hui entre le COE et le Mouvement des Focolari, prenant plusieurs formesĀ : rencontres, collaboration, projets communs, participation rĆ©ciproque Ć  des Ć©vĆ©nements qui marquent la vie des deux partenaires œcumĆ©niques. Dans tout cela les deux cĆ“tĆ©s sont, avec beaucoup de gratitude, conscientsĀ  que l’empreinte de Chiara, son lourd hĆ©ritage et ses exhortations continuent Ć  guider leurs pas, les encourager et les soutenir dans leur pĆØlerinage communĀ».

50 ans d’amitiĆ© sous le signe de l’unitĆ©

50 ans d’amitiĆ© sous le signe de l’unitĆ©

ā€œSur la photo on voit l’un des entretiens que Chiara Lubich a eu durant sa premiĆØre visite au Conseil ŒcumĆ©nique des Ɖglises Ć  GenĆØve, le 9 novembre 1967. On y voit Philip Potter souriant, alors directeur du DĆ©partement du Conseil ŒcumĆ©nique des Eglises pour la Mission, Ā devenu plus tard SecrĆ©taire gĆ©nĆ©ral. Lukas Visher, alors directeur de Foi et Constitution du COE, qui s’exprime avec force gestes. Et Chiara Lubich, joyeuse, qui Ć©coute attentivement. Cette visite a fait suite Ć  un profond dialogue de Chiara Lubich avec le thĆ©ologien Lukas Visher pendant les diffĆ©rentes sessions du Concile Vatican II (1962-1965) Ć  Rome. De lĆ  sont nĆ©es une confiance et une amitiĆ© rĆ©ciproques. Lukas Vischer voyait en JĆ©sus abandonnĆ©, point central de la spiritualitĆ© de Chiara Lubich, un pont pour le dialogue œcumĆ©nique. Leur amitiĆ©, privilĆ©giĆ©e par chacun d’eux, dura toute leur vie. Est-ce-ce par hasard que leur mort (2008) soit survenue Ć  peu de jours l’une de l’autreĀ ? Leur rencontre en 1967 a donnĆ© l’occasion de rendez-vous ultĆ©rieurs et une profonde collaboration entre le mouvement des Focolari et le Conseil ŒcumĆ©nique des Ɖglises. La prĆ©sence de Luzia Wehrle, focolarine, auprĆØs du COE, en est une preuve concrĆØte. Connue plutĆ“t sous le nom de Tersa dans le mouvement, elle a presque jouĆ© le rĆ“le d’ambassadrice. Lut van Kersavond et Lurdes Guimaraes Teixeira ont pris la suite ChiaraLubich_WCC_2002D’autres visites de Chiara au COE ont suivi en 1982 et en 2002. Peu aprĆØs son Ć©lection en tant que prĆ©sidente, Maria Voce s’est rendue aussi Ć  GenĆØve. La collaboration est devenue plus intense. La confiance s’est accrue. Des Ć©vĆ©nements communs Ā ont Ć©tĆ© organisĆ©s Ć  GenĆØveĀ : l’an dernier, sur les valeurs dont l’Europe est imprĆ©gnĆ©e et qui lui sont caractĆ©ristiques. Depuis longtemps les Ć©tudiants/tes du Centre du mouvement des Focolari Ć  Montet (Suisse) rendent chaque annĆ©e au COE, une visite qui fait partie intĆ©grante de leur cours sur l’œcumĆ©nisme. L’annĆ©e derniĆØre, en plus de ce rendez-vous habituel, ils ont ajoutĆ© une journĆ©e pour aller Ć  l’Institut œcumĆ©nique de BosseyĀ : une expĆ©rience enrichissante entre Ć©tudiants. Pendant que j’écris ces lignes, j’attends dĆ©jĆ  avec joie les prochains Ć©tudiants qui viendront nous rendre visite le 7 novembre prochain. Le cours du prof. Lawrence Iwuamadi marquera un Ć©vĆ©nement central, en tant que responsable du Conseil Pontifical pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens, il enseigne la thĆ©ologie biblique Ć  Bossey. La journĆ©e dĆ©butera et se terminera par la priĆØre dans la chapelle, pendant laquelle ils demanderont avec foi le don de l’unitĆ© que seul le Christ peut nous donnerĀ Ā». Rev. Prof. Dr. Martin Robra Conseil ŒcumĆ©nique des Ɖglises (GenĆØve)

Porto Rico aprĆØs l’ouragan

Porto Rico aprĆØs l’ouragan

PuertoRicoHurricaneUn mois et demi est passĆ© depuis le passage dĆ©vastateur de l’ouragan Maria, qui le 20 septembre dernier, avec des vents Ć  250 km Ć  l’heure et des pluies torrentielles a causĆ© la mort de dizaines de personnes et la destruction de milliers d’habitations. Porto Rico n’a plus expĆ©rimentĆ© une telle vague de mauvais temps depuis l’annĆ©e 1928, où elle fut bouleversĆ©e par un ouragan de catĆ©gorie 5. Depuis ce jour-lĆ , l’île, qui comprend plus de 3 millions et demi d’habitants, ressent un gros problĆØme d’approvisionnement en eau potable, nourriture, mĆ©dicaments, courant Ć©lectrique. Les difficultĆ©s ne sont pas terminĆ©es, et pourraient avoir pour consĆ©quence un exode sans prĆ©cĆ©dents, rĆ©duisant ultĆ©rieurement les possibilitĆ©s de reprise Ć  moyen terme. Au milieu de ces Ć©normes difficultĆ©s, la communautĆ© des Focolari contribue aussi sur place avec des rĆ©coltes de nourriture et de vĆŖtements afin de soulager la population Ć  l’entour. « Quelques-uns parmi nous ont subi des dĆ©gĆ¢ts matĆ©riels – Ć©crivent-ils -. Une famille en particulier a tout perdu, en ne rĆ©ussissant Ć  sauver que trĆØs peu de choses de la furie de l’ouragan. Pour le moment, ils se retrouvent dans un petit appartement mis Ć  leur disposition, mais toute la communautĆ© est occupĆ©e Ć Ā  faire une communion des biens afin de les aider. La reconstruction du pays sera lente mais nous sommes confiants en Dieu et nous nous sommes abandonnĆ©s dans ses mainsĀ Ā». Nombreuses sont les expĆ©riences avec les voisins et les personnes en difficultĆ©. « Hier, pour la deuxiĆØme fois, une femme bien habillĆ©e marchait dans ma rue, d’une faƧon confuse, sans but. C’était Ć©vident qu’elle s’était perdue. Je l’ai suivie, sans la perdre de vue, jusqu’à ce qu’elle fut rejointe par une autre personne qui la recherchait. Elle m’a expliquĆ© qu’elle a l’Alzheimer et qu’elle Ć©tait sortie de l’institut où elle vit, parce que le portail, Ć  l’arriĆØre a Ć©tĆ© arrachĆ© par l’ouragan et Ć  l’intĆ©rieur, le groupe Ć©lectrogĆØne ne fonctionnait pas et il faisait trop chaud. RentrĆ©e Ć  la maison, j’ai parlĆ© avec un ami qui distribue de l’essence et il m’a promis d’en apporter dans l’institut. D’autres personnes que j’ai contactĆ©es ont Ć©tĆ© rĆ©parer le portail. Ce lieu a maintenant retrouvĆ© sa sĆ©curitĆ©. « Hier, je me suis mis dans la file trĆØs tĆ“t, Ć  5 heures du matin, pour acheter de l’essence. Dans mon rĆ©troviseur, j’ai vu qu’il y avait un bus derriĆØre moi. L’attente Ć©tait longue et j’ai pu suivre toute la scĆØne. Assis derriĆØre son volant, un homme furieux n’arrĆŖtait pas de se plaindre. A cĆ“tĆ© de lui, une femme, peut-ĆŖtre la sienne. De la fenĆŖtre du chauffeur Ć©manait une odeur dĆ©sagrĆ©able de fumĆ©e de cigarette. La file avanƧait tout doucement, devant moi il y avait environ 20 voitures. Comme si cela ne suffisait pas, une nouvelle a couru que le pompiste de la station service n’aurait ouvert qu’à 8 heures et non Ć  6 heures comme je le pensais. Alors que j’attendais, la femme s’est approchĆ©e de moi et m’a demandĆ© si je pouvais l’aider Ć  avancer le bus car son mari s’était Ć©loignĆ© et elle n’arrivait pas aux pĆ©dales. Dans un premier moment, j’ai refusĆ©, avec l’excuse que j’étais incapable de conduire un autobus. Mais la raison Ć©tait autreĀ : je n’aimais vraiment pas le comportement de cet homme. J’ai compris que je devais changer mon attitude et accueillir cette demande comme si cela avait Ć©tĆ© JĆ©sus lui-mĆŖme qui me l’avait faite. Lorsque le chauffeur est revenu, je lui ai expliquĆ© que j’avais dĆ©placĆ© son bus Ć  la demande de sa femme. Il a commencĆ© Ć  se confier en me racontant pendant les trois heures d’attente successives, toutes ses difficultĆ©s. Quand on a finalement rĆ©ussi Ć  faire le plein, il Ć©tait une autre personne. On s’est serrĆ© la main. J’avais rĆ©ussi Ć  surmonter mes prĆ©jugĆ©sĀ Ā». « La rue dans laquelle j’habite Ć©tait complĆØtement bloquĆ©e par les dĆ©tritus et les arbres dĆ©racinĆ©s. La plupart de mes voisins sont des personnes Ć¢gĆ©es en mauvaise santĆ©. Je me demandais ce qui se serait passĆ© au cas où une ambulance aurait dĆ» intervenir. J’ai commencĆ© Ć  tronƧonner les arbres et Ć  les dĆ©placer. Me voyant prendre l’initiative une chaĆ®ne de personnes s’est unie Ć  moi et ensemble, nous avons libĆ©rĆ© la route. A la fin, nous avons partagĆ© ensemble le repas avec ce que chacun avaitĀ Ā». « Nous avons voulu partager avec les voisins, toutes les provisions d’eau et de nourriture. Les rĆ©serves ont diminuĆ© mais les relations entre nous se sont intensifiĆ©esĀ Ā».

Ɖvangile vĆ©cu : aimer signifie servir

Ɖvangile vĆ©cu : aimer signifie servir

20171107-01Une amie malade « On avait diagnostiquĆ© une tumeur maligne Ć  notre amie Lia qui avait encore des fils adolescents. Toute la communautĆ© s’est resserrĆ©e autour d’elle avec une chaĆ®ne de priĆØres et des gestes de solidaritĆ©. Une fois par semaine, nous nous rĆ©unissions dans l’église pour une heure d’adoration et pour demander pour elle, le cadeau de la guĆ©rison. Nous essayions de comprendre comment soulager ces journĆ©es de souffrance. Nous avons entrepris diffĆ©rentes initiativesĀ : il y avait ceux qui prĆ©paraient les repas, en choisissant avec soin les aliments qui convenaient le mieux Ć  Lia, ceux qui donnaient de l’argent pour pouvoir se procurer les mĆ©dicaments. Petits faits qui lui ont permis de ne pas se sentir seule, mais partie intĆ©grante d’une communautĆ©. Lorsque la santĆ© le lui a permis, elle a aussi donnĆ© son tĆ©moignage lors de rencontres de la communautĆ©. Le cycle des chimiothĆ©rapies terminĆ©, toute trace de la tumeur avait disparu. Pour nous, cela a Ć©tĆ© la rĆ©ponse Ć  nos priĆØres et Ć  notre engagement Ć  l’aimer et Ć  la servir d’une maniĆØre privilĆ©giĆ©eĀ Ā». (C.V. – BrĆ©sil) MalgrĆ© les torts subis « AprĆØs la mort de mon mari, j’avais dĆ» supporter de lourdes humiliations de la part de sa famille, qui voulaient me reprendre l’unique piĆØce où nous avions toujours vĆ©cu. Un beau-frĆØre en particulier, malgrĆ© le fait qu’il Ć©tait le parrain d’un de nos quatre enfants, a commencĆ© Ć  nous causer beaucoup de problĆØmes. Puis il est tombĆ© malade Ć  l’improviste. Chaque fois qu’il avait une crise, je courais lui acheter les mĆ©dicaments pour soulager ses douleurs et je les lui apportais. Les voisins me demandaientĀ : « Pourquoi le fais-tu, aprĆØs tout le mal qu’il t’a faitĀ ??Ā Ā», et moi je rĆ©pondais que pour moi, aimer signifiait se mettre au service. AprĆØs quelques jours, mon beau-frĆØre est mort et je suis restĆ©e lĆ  Ć  consoler sa femme, en l’aidant pour les dĆ©marches administratives que son mari faisait auparavant. Par la suite, elle m’a publiquement remerciĆ©e. Maintenant elle vit avec nous, et nous sommes rĆ©ellement une seule familleĀ Ā». (R.P. – Inde) L’expert en champignons « Alors que je cherchais des champignons dans un bois, j’ai vu un homme Ć©tendu par terre. Je me suis approchĆ© de lui et l’ai aidĆ© Ć  se relever, il Ć©tait tout tremblant. Il m’a indiquĆ© le lieu où il habitait, un container tout rouillĆ© entre les arbres. J’ai essayĆ© de le coucher sur un espĆØce de lit. Par la suite, je suis retournĆ© plusieurs fois pour lui apporter de la nourriture et des mĆ©dicaments. Lui Ć©tait un grand expert de champignons et vivait grĆ¢ce Ć  la vente de ceux-ci. Lorsque nous passions du temps ensemble, il m’aidait où trouver les meilleurs et comment les dĆ©nicher. Puis il a commencĆ© Ć  me raconter sa vie, les Ć©checs financiers, l’abandon. Un jour, je l’ai trouvĆ© avec beaucoup de fiĆØvre, je l’ai hospitalisĆ© mais ses conditions Ć©taient trop graves. Il m’a ditĀ : « Tu sais tout de moi mais la chose la plus importante est que j’ai toujours eu la foi en Dieu. Le fait de t’avoir rencontrĆ© a Ć©tĆ© pour moi un signe de Sa partĀ Ā». Il m’a donc montrĆ© où il avait cachĆ© de l’argent et m’a chargĆ© de le prendre et de le donner Ć  celui qui en a besoin. Maintenant, chaque fois que je vais Ć  la dĆ©couverte des champignons, je pense Ć  lui comme Ć  un ange qui me guideĀ Ā». (R.S. – Pologne)  

Nous, nous voulons la paix

Nous, nous voulons la paix

IginoGiordani_04112017La paix est science, elle est civilisation, elle est lumiĆØreĀ : de mĆŖme que la guerre est ignorance, elle est instinct, elle est obscuritĆ©. Ā  S’attendre, comme cela s’est fait, Ć  ce que le charnier se transforme en civilisation meilleure, c’est-Ć -dire que le bien sorte du mal, du noir le blanc, revient Ć  prĆ©tendre que de la guillotine sorte une amĆ©lioration pĆ©dagogique des tĆŖtes qu’elle fait tomber. La science, si elle penche vers la production d’instruments de carnage, rendra la prochaine guerre d’une atrocitĆ© raffinĆ©e, mĆ©thodique, purement stupide. La peur rĆØgle les rapports rĆ©ciproques entre les hommes. DerriĆØre les stimulants de la peur, des pays dĆ©jĆ  faibles, maintiennent des armĆ©es Ć©normes et trĆØs couteuses de maniĆØre disproportionnĆ©e. Une solution existeraitĀ : substituer la confiance mutuelle Ć  la peur rĆ©ciproque, l’amitiĆ© Ć  la mĆ©fiance. Mais la solution est trop… facileĀ : et donc tellement difficile. Et elle mettrait en faillite toutes les oligarchies. Aux petits jeunes impulsifs et qui prĆ©tendent tout savoir, aux dĆ©putĆ©s et aux gens de la fonction publique, aux journalistes improvisĆ©s et aux rongeurs de banque, aux dames sans Ć¢me et aux vieilles filles de petites associations, Ć  tous les spĆ©culateurs de haut ou de bas niveau, aux gĆ©nĆ©raux comme aux professeurs, qui soutiennent la guerre… je proposerais un remĆØde pour les faire revenir Ć  la raisonĀ : je les enfermerais pendant dix minutes dans une tranchĆ©e sous un bombardement obsĆ©dant et Ć  rendre fou, lĆ  où la raison se perd et toute la nature se rebelle, si l’un d’entre eux s’en rĆ©chappe indemne il comprendra le guerre et la maudira. Cette honorable sociĆ©tĆ© de ministres, dĆ©putĆ©s, journalistes qui nous expliquent que la signification de la guerre, c’est nous qui l’avons faite, devrait comprendre une bonne fois pour toutes que ces dĆ©bats nous donnent la nausĆ©eĀ ; nous voulons oublier… Nous voulons la paix, la sĆ©rĆ©nitĆ© et nous voulons que la violence qui s’est dĆ©chainĆ©e disparaisse. On en demande tropĀ ? Igino Giordani, dans ā€œRivolta Cattolicaā€, Edition Gobettiane, 2016, Rome, pp.10-13  

Le Pape FranƧois aux Gen : Adelante !

Le Pape FranƧois aux Gen : Adelante !

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Nelson de El Salvador salue le Pape. Photo: Ā© Osservatore Romano

Raissa (BrĆ©sil), Leandro (Argentine), Adela (PĆ©rou) et Nelson (El Salvador) ont interrompu leurs Ć©tudes et le travail pour quelques mois, pour se transfĆ©rer prĆØs de Rome. Ils collaborent dans les Centres Gen, Ć  la prĆ©paration du Genfest 2018. A l’occasion de la rencontre de Religions for Peace (RfP), Ć  Rome, les 18 et 19 octobre, ils se sont mis Ć  la disposition. Voici ce que plusieurs d’entre eux ont ditĀ : « Nous Ć©tions lĆ  pour donner un coup de main. Il s’agissait d’offrir un cafĆ©, un verre d’eau ou de faire les traductions. Pour nous, c’était le fait de voir JĆ©sus en chacun et de le servirĀ Ā». La rencontre des 80 leaders de diffĆ©rentes religions, originaires de diffĆ©rents pays, a commencĆ© avec l’accueil du Pape FranƧois au Vatican. Une brĆØve rencontre mais intense, Ć  laquelle nous avons participĆ© nous aussi et qui a beaucoup touchĆ© tous les leaders. On nous a dit qu’au moment de la conclusion, nous allions pouvoir saluer briĆØvement le Pape. Nous nous sommes donc prĆ©parĆ©s, chacun avec une phrase, un messageĀ :’’SaintetĆ©, nous vous apportons les salutations de tous les gen et jeunes du Mouvement des Focolari’’. Il nous a ditĀ :’’ AdelanteĀ !’’, qui signifie ā€˜ā€™Allez de l’avantĀ !’’. Nous lui avons rĆ©ponduĀ :’’Merci pour vos paroles’’, Nous prions toujours pour vous’’, Nous voulons vous inviter au Genfest 2018 Ć  Manille, aux Philippines’’. Moment trĆØs Ć©mouvantĀ ! Nous avons eu la possibilitĆ© d’avoir un rapport personnel avec de nombreuses personnalitĆ©s prĆ©sentes. Ils s’intĆ©ressaient Ć  nous et nous posaient des questions. Deux d’entre eux nous ont parlĆ© des projets qu’ils veulent porter de l’avant. 2017-10-26-PHOTO-00000277« Avec Raissa – raconte Nelson – nous nous Ć©tions engagĆ©s Ć  traduire en portugais pour un cardinal brĆ©silien. Nous avons Ć©tĆ© heureux lorsqu’ils ont exprimĆ© le dĆ©sir que soient prĆ©sents aussi les jeunes lors des prochaines rencontres, en syntonie avec ce que le Pape a dit en vue du Synode sur les Jeunes, en octobre 2018Ā Ā». Pour nous Ƨa a Ć©tĆ© beau de constater que RfP n’est pas tellement un endroit où l’on confronte les diffĆ©rentes fois religieuses, mais un lieu dans lequel on peut coopĆ©rer en faveur de la paix et de la sauvegarde de l’environnement. Travailler pour la paix signifie travailler pour la planĆØteĀ : les guerres sont souvent causĆ©es par des injustices et par la pauvretĆ© et produisent des dĆ©sastres Ć©cologiques. Lors de son intervention, Maria Voce, prĆ©sidente du Mouvement des Focolari, a annoncĆ© le Genfest 2018 Beyond all borders Ć  ManilleĀ :’’Il rassemblera 10.000 jeunes de toutes les latitudes, de diffĆ©rentes ethnies, cultures, religions, mus par l’idĆ©e de construire un monde uni’’. Voir tous ces leaders religieux ensemble nous a semblĆ© participer dĆ©jĆ  comme observateurs d’un ā€˜ā€™petit Genfest’’ dans lequel on travaille pour la paix et l’unitĆ©. Nous Ć©tions allĆ©s lĆ  pour rendre un service, mais nous ne pouvions imaginer recevoir un cadeau aussi grandĀ : saluer le Pape et recevoir ses encouragements au nom de tous les gen et jeunes du Mouvement des Focolari : AdelanteĀ !Ā»

Un week-end avec Chiara Luce Badano

Un week-end avec Chiara Luce Badano

ChiaraLuce_30Oct2017_02Que peut avoir de si particulier l’histoire d’une adolescente et pourquoi sa vie continue-t-elleĀ  d’éclairer ceux qui la rencontrent, ne serait-ce qu’un instant? C’est le rĆ©cit d’un groupe international de jeunes, trĆØs dynamique, prĆ©sent Ć  Loppiano Ā (Florence, Italie) lors de Ā l’évĆ©nement ā€œ24 heures de LumiĆØreā€, du samedi 28 octobre Ć  12h au jour suivant Ć  la mĆŖme heure. Une expĆ©rience de fraternitĆ©, qui a Ć©tĆ© marquĆ©e par la rencontre avec Dieu. C’est la mĆŖme expĆ©rience qu’a vĆ©cue Ā Chiara Luce Badano. Elle avait Ć  peine dix-huit ans lorsque, frappĆ©e par un cancer sans espoir de guĆ©rison, elle a tĆ©moignĆ© jusqu’à son dernier souffle qu’on ne peut trouver la plĆ©nitude de la joie qu’en Dieu Amour,Ā  le sens et la saveur de la vie qu’en se donnant aux autres. Elle a Ć©tĆ© proclamĆ©e Bienheureuse le 25 septembre 2010. Au cours de ce mois où la liturgie fait mĆ©moire d’elle, de nombreux rendez-vous ont eu lieu dans le monde entier pour faire connaĆ®tre sa vie. ā€œUn rayon d’une lumiĆØre trĆØs brillante nous a aussi Ć©clairĆ©s aujourd’hui – disent les jeunes prĆ©sents Ć  Loppiano –Ā  et continue d’en Ć©clairer beaucoup. Avec Chiara Luce, en regardant JĆ©sus CrucifiĆ© et abandonnĆ©, nous trouverons la possibilitĆ© de ne pas trembler en face des situations, quelles qu’elles soient. Bien plus, nous deviendrons des rayons de lumiĆØre lĆ  où nous vivons, pour guider notre humanitĆ© vers la fraternitĆ© universelleĀ Ā». Un programme richeĀ : chansons, textes rĆ©citĆ©s, danses, partages d’expĆ©riences, sous le signe de l’insouciance propre Ć  cet Ć¢ge et en mĆŖme temps ChiaraLuce_30Oct2017de l’engagement, avec la conscience de n’avoir qu’une seule vie. Ils prennent au sĆ©rieux les paroles de Chiara Lubich, qui s’adressait toujours aux jeunes avec une grande franchiseĀ : « Vivre une vie ā€œcomme ci comme Ƨaā€Ā  c’est trop peu pour un jeune. Il faut vivre pour quelque chose de grand. L’Amour, donc, l’amour semĆ© partout, une invasion d’amour afin que se rĆ©alise, aussi Ć  travers notre contribution, la civilisation de l’amour que tout le monde attendĀ Ā». Le soir du premier jour, tandis qu’à l’extĆ©rieur la lueur des Ć©toiles et les Ć©tincelles d’un grand feu de joie semblent se toucher, une foule de personnes de tous Ć¢ges Ā se presse vers l’intĆ©rieur d’une salle qu’on s’apprĆŖte Ć  dĆ©dier Ć  Chiara Luce. Une fois enlevĆ© le voile qui le recouvrait, le visage de la bienheureuse invite les participants Ć  devenir Ć  leur tour ā€œLumiĆØreā€, pour former, aussi sur la terre, des constellations nouvelles et variĆ©es, faites de personnes qui s’aiment rĆ©ciproquement. ChiaraLuce_30Oct2017_04Le dimanche 29 octobre au matin, l’Auditorium de la CitĆ© Pilote de Loppiano est bondĆ© de jeunes. GrĆ¢ce Ć  une liaison directe en streaming le message de Chiara Luce parcourt des milliers de kilomĆØtres et rejoint mĆŖme un groupe au NĆ©pal. La messe de clĆ“ture est cĆ©lĆ©brĆ©e au sanctuaire dĆ©diĆ© Ć  Marie ThĆ©otokos (MĆØre de Dieu) qui ne rĆ©ussit pas Ć  contenir la foule, en mĆ©moire de la jeune bienheureuse,Ā  proposĆ©e comme tĆ©moin pour le prochain synode des jeunes en 2018. ā€œQue nous reste-t-il aprĆØs ces 24 heures? Amour, plĆ©nitude, joie, confiance, certitude que la vie peut changer. Mais aussi la nĆ©cessitĆ© de faire un travail d’équipe, d’unitĆ©, de sacrifice aux dĆ©pens de notre orgueil. Chiara Luce rĆ©pĆ©tait souvent que celui qui aime n’est pas petit. De fait sa grandeur s’est clairement manifestĆ©e lorsqu’elle a dit aussi oui Ć  la douleur incomprĆ©hensible de sa maladie. Dans cette douleur elle a trouvĆ© JĆ©sus, une personne comme elle, un homme qui crie son abandon sur la croix. A Son exemple, nous pourrons devenir nous aussi un rayon de lumiĆØre, prĆŖts Ć  illuminer l’obscuritĆ© dans la quelle le monde est plongé ». Source: Loppiano online: http://www.loppiano.it/ Fotogallery – Flickr 2017 10 29 EVENTO CHIARA LUCE BADANO


Revoir le streaming https://www.youtube.com/watch?v=1XbJVCElU_o&feature=youtu.be  

Sengsoury Francesca Cheangsavang

Sengsoury Francesca Cheangsavang

Sengsoury Francesca CheangsavangSon histoire est passionnante. Elle commence lorsque ses parents, trĆØs jeunes, traversent le fleuve MĆ©kong Ć  la nage, laissant derriĆØre eux le rĆ©gime de leur pays, le Laos, pour rejoindre la ThaĆÆlande. AprĆØs d’innombrables pĆ©ripĆ©ties, ils arrivent en Italie et sont accueillis chez une famille qu’ils ne connaissent pas, qui rĆ©side Ć  Loppiano, la citĆ©-pilote internationale des Focolari. C’est justement dans la maison de Raffaella et Roberto Cardinali que Sengsoury (“rayon de soleil” en laotien) et sa sœur jumelle Sourinia viennent au monde le 12 septembre 1979. Depuis petite, Senny est trĆØs attirĆ©e par l’esprit Ć©vangĆ©lique d’unitĆ© et d’amour qui anime la citĆ©-pilote de Loppiano et, Ć  neuf ans, elle demande le baptĆŖme, prenant le nom de Francesca. Adolescente, engagĆ©e avec enthousiasme dans le Mouvement Gen, elle est au premier plan, avec Sourinia, dans la prĆ©paration du SupercongrĆØs 1997. A 23 ans, son rĆŖve se rĆ©alise: passer une annĆ©e entiĆØre Ć  la Mariapolis Lia, la cotĆ©-pilote argentine des Focolari où convergent des jeunes du monde entier. Une expĆ©rience qui la poussera Ć  faire un choix encore plus radical de Dieu et Ć  un amour toujours plus concret et raffinĆ© envers les personnes qu’elle rencontre. Sengsoury aime composer des poĆ©sies et des textes de chansons qu’elle chante de sa belle voix, avec sa sœur, en s’accompagnant avec la guitare. Elle s’inscrit dans une Ć©cole pour esthĆ©ticiennes Ć  Florence. Qui la connaĆ®t parle d’elle comme d’une jeune fille qui fascine par sa sensibilitĆ© particuliĆØre, son Ć©lĆ©gance naturelle, ses yeux pleins de lumiĆØre. Mais aussi d’une personne qui, par sa dĆ©termination Ć  suivre JĆ©sus, Ć©tonne. Elle est fiancĆ©e Ć  Marco et, ensemble, ils font des projets pour l’avenir. En 2004, Ć  25 ans, une grave et fulgurante maladie auto-immune bouleverse son existence. Quatre ans plus tard, elle dicte Ć  une amie une lettre pour Chiara Lubich dans laquelle elle dĆ©crit sa situation: “J’ai une maladie rare qui provoque des dysfonctions motrices, des difficultĆ©s d’Ć©locution et de fortes douleurs – parfois lancinantes – aux os et aux muscles. Ces derniĆØres annĆ©es, grĆ¢ce au soutien de mes ā€˜grands-parents’ Raffaella et Roberto, Ć  celui des jeunes du focolare et de nombreux membres du Mouvement, j’ai essayĆ© de transformer les moments de douleur en ā€˜gouttes’ d’amour pour JĆ©sus: les longs sĆ©jours Ć  l’hĆ“pital, les soins, les contrĆ“les. Durant la pĆ©riode de NoĆ«l, j’ai Ć©tĆ© accueillie dans une structure proche de Florence pour la rĆ©habilitation. Mais une pneumopathie d’inhalation m’a contrainte Ć  une nouvelle hospitalisation. J’ai beaucoup souffert, pas uniquement physiquement. Je me demandais: pourquoi moi? Je suis la plus jeune du service, je dois ĆŖtre alimentĆ©e au moyen d’une sonde, garder le masque Ć  oxygĆØne. J’ai vu beaucoup de rĆŖves se briser: le mariage, le travail, le souhait de voyager, jouer de la guitare, chanter. Parfois, je sens JĆ©sus loin de moi; je m’adresse Ć  Marie, mais elle n’est pas non plus Ć  mes cĆ“tĆ©s. Toutefois, la rĆ©ponse arrive toujours: par une rĆ©flexion, un Ć©crit spirituel, une parole qu’un visiteur m’a dite. Alors la paix revient, et avec elle la force de dire ā€˜pour toi JĆ©sus’ dans chaque situation, comme passer une nuit blanche Ć  cause des fortes douleurs. Je ne veux pas abandonner. Je demande Ć  JĆ©sus de m’aider Ć  y arriver et Ć  rĆ©aliser le dessein que Dieu a pour moi. J’aimerais tellement devenir sainte!” Sengsoury Francesca Cheangsavang-01La communautĆ© du Mouvement s’active de mille maniĆØres: du soutien Ć©conomique et moral Ć  ses parents, aux visites Ć  l’hĆ“pital, aussi avec des moments de fĆŖte et de partage; pendant que, de son lit, Sengsoury diffuse un amour unique. Elle confie Ć  un gen: “Seul le prĆ©sent compte!” et, d’une voix faible, elle se met Ć  chanter, s’adressant Ć  JĆ©sus, “O’ sole mio”. Ā Elle est toujours plus dĆ©terminĆ©e Ć  lui offrir sa souffrance et de la transformer – comme elle aime dire – en “pĆ©pites d’or”. Le 16 septembre 2008, elle entre aux soins intensifs. Durant les jours qui prĆ©cĆØdent sa disparition, le 24 septembre, elle devient plus que jamais ce “rayon de soleil” qui vainc les tĆ©nĆØbres en rĆ©pĆ©tant souvent “oui” Ć  JĆ©sus. Les personnes proches d’elle le perƧoivent lorsqu’elle cligne des yeux ou serre la main. Pour elles, pour le personnel du service et pour tous les jeunes du Mouvement, mĆŖme Ć©loignĆ©s, qui l’accompagnent par la priĆØre, Sengsoury est – comme l’indique son nom – un vĆ©ritable “rayon de soleil”, un exemple lumineux, tĆ©moin authentique de l’Évangile rĆ©alisĆ©.

Hemmerle: chemins de saintetƩ

Hemmerle: chemins de saintetƩ

585399_1280-aLa saintetĆ© des grands est presque toujours nĆ©e d’un mouvement vers Dieu et vers les petits et les pauvres, de maniĆØre non conventionnelle. Ils ont laissĆ© leur propre place. Ils sont allĆ©s vers les pauvres, non pas pour leur faire l’aumĆ“ne, mais pour partager leur quotidien, pour les accueillir au sein de leur propre vie, de faƧon telle que leurs vies s’en trouvaient totalement changĆ©es. Le choix radical de Dieu seul est, dans la plupart des cas de l’histoire du salut, un choix en faveur des pauvres, en faveur des petits, en faveur de ceux qui sont sans pouvoir. C’est une dĆ©cision qui n’entend pas seulement amĆ©liorer leur situation, qui ne se limite pas au simple soutien matĆ©riel, qui ne consiste pas Ć  partager une petite partie de leur vie de temps en temps, pour ensuite retrouver sa propre condition. Ce choix rĆ©sulte d’une mĆ©tanoia, d’une conversion intĆ©rieure de la mentalitĆ©, de la sensibilitĆ©, de l’êtreĀ : je leur appartiens, je suis comme eux, exactement comme eux devant Dieu, je ne suis pas meilleur qu’eux. Non, je suis au mĆŖme niveau qu’eux, et, en effet, le Saint par excellence, l’unique, est descendu Ć  ce niveau. (Extrait d’une homĆ©lie, 1er novembre 1993) Klaus Hemmerle, La LumiĆØre au dedans des choses ā€œLa Luce dentro le coseā€, Ed. CittĆ  Nuova, Rome, 1998, p. 340.    

Du conflit Ć  la communion

Du conflit Ć  la communion

2017-08-24-Erfurt cella del monastero di Lutero (66)31 octobre 1517. Il y a cinq siĆØcles, le moine augustinien Martin Luther, professeur de thĆ©ologie Ć  l’UniversitĆ© de Wittenberg, adressait Ć  l’archevĆŖque de Brandebourg et puis Ć  un certain nombre de collĆØgues thĆ©ologien, une lettre de prĆ©sentation de ses 95 ThĆØses, afin qu’elles deviennent objet de discussion acadĆ©mique. Il Ć©crivaitĀ : « Par amour et dĆ©sir d’élucider la vĆ©ritĆ©, les thĆØses soussignĆ©es Ā seront discutĆ©es Ć  Wittenberg, sous la prĆ©sidence du RĀ .P. Martin LutherĀ Ā». 31 octobre 2017. Cinq siĆØcles sont passĆ©s depuis lors. Mais aujourd’hui, grĆ¢ce au dialogue thĆ©ologique commencĆ© par le Concile Vatican II, pour les catholiques et les luthĆ©riens, il est possible de revoir le passĆ© et, de ces blessures, demander rĆ©ciproquement pardon. Le 31 octobre d’il y a un an, la priĆØre commune prononcĆ©e Ć  Lund en SuĆØde, avec la prĆ©sence du Pape FranƧois et de l’ÉvĆŖque Younan, alors prĆ©sident de la FĆ©dĆ©ration mondiale luthĆ©rienne, ouvrait l’annĆ©e de commĆ©moration commune de la RĆ©forme protestante. « Alors que nous surmontons ces Ć©pisodes de l’histoire qui pĆØsent sur nous – peut-on lire dans la dĆ©claration – nous nous engageons Ć  tĆ©moigner ensemble la grĆ¢ce misĆ©ricordieuse de Dieu et Ć  grandir ultĆ©rieurement dans la communion enracinĆ©e dans le BaptĆŖme, en essayant d’éliminer les derniers obstacles qui nous empĆŖchent de rejoindre la pleine unitĆ©. Christ dĆ©sire que nous soyons un, afin que le monde croie (cfr Jn 17,2)Ā Ā». Il conclut avec un appel, adressĆ© Ć  tous, Ć  progresser dans la communion vers la pleine et visible unité : « Nous invitons nos compagnons de route sur le chemin œcumĆ©nique Ć  nous rappeler nos engagements et Ć  nous encourager. Nous leur demandons de continuer Ć  prier pour nous, de cheminer avec nousĀ Ā». 2017-08-23-WittenbergLe Mouvement des Focolari ne pouvait pas ne pas sentir sien cet appel. Avec la DĆ©claration de Ottmaring, du nom de la citadelle œcumĆ©nique où elle a Ć©tĆ© signĆ©e, Maria Voce et JesĆŗs MorĆ”n, au nom du Mouvement tout entier, ont souscrit Ć  la pleine adhĆ©sion Ć  l’invitation de Lund. Pendant toute l’annĆ©e, de nombreuses rencontres, congrĆØs, journĆ©es œcumĆ©niques et moments de priĆØre commune, rĆ©alisĆ©s en diffĆ©rents lieux et contextes et organisĆ©s presque toujours avec les Ć©glises locales, ont Ć©tĆ© l’occasion d’approfondir les trĆ©sors des diffĆ©rentes traditions chrĆ©tiennes, non seulement catholique et luthĆ©rienne, dans une rĆ©elle atmosphĆØre de famille. Au cours du mois de mai, durant la semaine œcumĆ©nique, En cheminant ensemble, qui s’est dĆ©roulĆ©e au Centre Mariapolis de Castel Gandolfo (Rome) avec la prĆ©sence de presque 700 personnes issues de 42 pays et 69 Ć©glises diffĆ©rentes, Maria Voce, a reconnu dans les ā€˜ā€™cinq impĆ©ratifs’’ du document catholique et luthĆ©rienĀ  ā€˜ā€™Du conflit Ć  la communion’’, la base de tout engagement œcumĆ©nique fructueux. Les prĆ©sentations de la biographie Luther furent aussi nombreuses. L’homme de la rĆ©volution signĆ© par Mario Dal Bello, par l’éditrice CittĆ  Nuova, En Italie, Ć  Turin et Bra, la communautĆ© des Focolari a organisĆ© deux soirĆ©es avec les interventions d’Hubertus Blaumeiser, expert catholique de Luther et du Prof. Paolo Ricca, vaudois. 2017-giornata OlandaEn Hollande, les leaders des principales Ć©glises chrĆ©tiennes ont lancĆ© au mois de mars, la journĆ©eĀ : L’unitĆ© en chemin. Au BrĆ©sil, aprĆØs un symposium organisĆ© par la commission œcumĆ©nique nationale sur le Commentaire de Luther au Magnificat, Ć  la Mariapolis Ginetta, une soirĆ©e sur le thĆØme a Ć©té  suivie via streaming, en 650 points d’écoute, aussi par de nombreux jeunes. Au Venezuela, diffĆ©rentes rencontres et moments de priĆØre ont Ć©tĆ© soutenus par les Focolari. A la Mariapolis Fiore de la Pologne, au cours du mois de septembre, la journĆ©e Ć  l’occasion du cinquiĆØme centenaire a Ć©tĆ© l’occasion d’un tĆ©moignage particulier, celui des quinze annĆ©es de pĆØlerinage œcumĆ©nique entre le peuple polonais et allemand. En Irlande, Ć  l’initiative du Mouvement des Focolari et de l’Église luthĆ©rienne, on a rĆ©alisĆ© des Ć©tudes, des confĆ©rences et une Semaine œcumĆ©nique de la Bible, qui a aussi impliquĆ© les Ć©glises anglicane et presbytĆ©rienne. Des voyages vers des lieux significatifs de la RĆ©forme et de la vie de Luther n’ont pas manquĆ©. Au cours du mois d’aoĆ»t, un sĆ©minaire sur Luther Ć  Zwochau (Allemagne centrale), avec une cinquantaine de catholiques, luthĆ©riens, vaudois et une copte-orthodoxe, tous originaires de diffĆ©rents pays europĆ©ens, mais aussi de l’Égypte et de l’Argentine.Ā  Au programme Ć©galement, la visite du chĆ¢teau Wartburg et de la ville de Wittenberg, d’Erfurt (où le jeune Luther entra au monastĆØre des augustiniens) et de Leipzig, dans laquelle son hĆ©ritage s’est rencontrĆ© avec le gĆ©nie musical de J.S.Bach. Un groupe italien s’est rendu dans un autre lieu significatif, la ville d’Augusta, afin de connaĆ®tre aussi la citadelle œcumĆ©nique de Ottmaring. Un pĆØlerinage semblable s’est dĆ©roulĆ© en juin, organisĆ© par la commission œcumĆ©nique de Hong Kong, avec l’accompagnement de quelques focolarini. En SuĆØde, la communautĆ© du Focolare a signĆ© solennellement ā€˜ā€™les impĆ©ratifs’’ et consignĆ© les signatures Ć  l’archevĆŖque luthĆ©rien. Le groupe musical Gen Verde a aussi contribuĆ©, avec le spectacle On the other side, Ć  la cĆ©lĆ©bration de l’annĆ©e de commĆ©moration Ć  Stadthagen (Allemagne). Ce sont quelques pas sur une route encore longue, qui s’ajoutent Ć  beaucoup d’autres mais qui indiquent dĆ©jĆ  la direction du chemin vers la recherche commune de vĆ©ritĆ© et de salut, avec un regard tournĆ© vers toutes les Ć©glises. DĆ©but d’une nouvelle page d’histoire.

Pas de tranchƩes, mais un dƩsir de paix

Pas de tranchƩes, mais un dƩsir de paix

logo_definitivoAu Vatican, du 27 au 29 octobre dernier s’est tenu le congrĆØs ā€œ(Re)Thinking Europe. Une aide chrĆ©tienne au Projet Europe du futurĀ Ā», organisĆ© par la Commission des confĆ©rences Ć©piscopales de la CommunautĆ© europĆ©enne (Comece) en collaboration avec le SecrĆ©tariat d’État. « L’engagement des chrĆ©tiens doit engendrer une promesse de paixĀ Ā» a dit le pape FranƧois, en conclusion des travaux. Nous ne sommes plus au « temps des tranchĆ©es Ć  creuser, mais bien Ć  travailler pour rĆ©aliser pleinement le rĆŖve des PĆØres fondateurs d’une Europe unie et bien ā€œaccordĆ©eā€, communautĆ© de peuples dĆ©sireux de partager un destin de dĆ©veloppement et de paixĀ Ā».

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Ilona Toth

Ilona Toth se trouvait parmi les participants Ć  la rencontre, elle est chargĆ©e au nom du mouvement des Focolari du projet ā€œEnsemble pour l’Europeā€ qui rassemble des communautĆ©s et mouvements chrĆ©tiens de diffĆ©rentes Ɖglises – actuellement plus de 300, rĆ©pandues sur tout le continent – pour agir en rĆ©seau sur des buts qu’on accepte tous, en apportant chacun l’aide de son propre charisme. Toth affirmaitĀ : « Le projet a attirĆ© l’intĆ©rĆŖt des gens. Nous avons Ć©tĆ© invitĆ©s Ć  Bruxelles pour dĆ©marrer une collaboration, considĆ©rant qu’il est important de responsabiliser les peuples de l’Europe dans la construction de leur histoireĀ Ā». Lire le communiquĆ© de presse  

Ecosse : VeillĆ©e pour la Paix et l’EspĆ©rance

Ecosse : VeillĆ©e pour la Paix et l’EspĆ©rance

Refusing-to-hate-300x298Une petite foule compacte malgrĆ© la pluie battante et un arbre aux branches stylisĆ©es sur lesquelles naissent, comme des feuilles, de nombreux messages de paix. Ce sont les flashes les plus rĆ©cents d’une amitiĆ© de longue date, celle de la communautĆ© des Focolari d’Ecosse et des musulmans de la Ahl Al Bait Society, fondĆ©e en 1991 dans le but de dĆ©velopper le patrimoine culturel et la foi religieuse de la minoritĆ© prĆ©sente dans le pays, en aidant son intĆ©gration dans le contexte social. Les deux communautĆ©s organisent ensemble depuis longtemps des moments d’échange, des rencontres et des priĆØres communes, où le dialogue interreligieux est proposĆ© comme Ć©lĆ©ment-clĆ© pour affronter et soigner les nombreuses fractures qui minent dangereusement le tissu social, pas seulement en Europe. Le 19 septembre dernier, les parapluies ouverts sous un ciel de plomb sont le signe colorĆ© de cet engagement. Parmi les personnes prĆ©sentes Ć  la VeillĆ©e de Paix et EspĆ©rance se trouvent mĆŖme quelques personnalitĆ©s civiles et religieuses, dont le Lord Provost, reprĆ©sentant le Conseil communal de la ville, l’archevĆŖque mĆ©tropolite Ć©mĆ©rite de Glasgow, Mario Conti, et quelques membres du conseil Musulman de l’Ecosse. 20171030-05Cette initiative, expliquent les organisateurs, s’inspire de l’appel Ć  la solidaritĆ© avec les peuples de la Syrie lancĆ© par le pape FranƧois. Liz Taite, du mouvement des Focolari, expliqueĀ : « A une Ć©poque où les diverses circonstances sĆØment divisions et conflits, le mouvement des Focolari entend rĆ©pandre publiquement un message de paix avec des personnes venant de fois diffĆ©rentes. Cet Ć©vĆ©nement est le signe que Dieu est Ć  l’œuvre et que la paix est possibleĀ Ā». Azzam Mohammad, directeur de la SociĆ©tĆ© Ahl Al BaitĀ : « Ensemble nous voulons abattre les barriĆØres, Ć©liminer la peur et la mĆ©fiance pour augmenter la comprĆ©hension et le respect rĆ©ciproque. Nous avons travaillĆ© avec sincĆ©ritĆ© et de tout cœur. Nous avons travaillĆ© en Ć©quipeĀ ; c’était un succĆØs. C’est un pas qui marque l’histoire de notre œuvre commune et restera comme exemple pour les communautĆ©s des environs. Maintenant nous devons commencer Ć  penser au prochain Ć©vĆ©nement.Ā Ā» 20171030-04Daniel, de Glasgow, a participĆ© en aoĆ»t Ć  la Summer School Interfaith Engagement in Theory and Practice, un cours/laboratoire dĆ©diĆ© au dialogue interreligieux lancĆ© depuis quelques annĆ©es par l’Institut Universitaire Sophia et par Risalat Institute de Qum (Iran) Ć  Tonadico au Nord de l’Italie. Cette annĆ©e les participants venaient du Canada, de l’Europe et des Etats Unis. « Je crois que ma ville peut comprendre les valeurs du multiculturalisme et de l’intĆ©gration. Lorsqu’on est unis et solidaires, lorsqu’on reconnait les mĆŖmes valeurs que les tiennes en celui qui Ć  premiĆØre vue peut te sembler diffĆ©rent, alors on peut affronter diffĆ©remment les batailles de chaque jour. Cette rencontre de fois et de cultures diverses est un tĆ©moignage que l’unitĆ© est possible mĆŖme dans la diversitĆ©. La diversitĆ© mĆŖme nous rend forts, nous rappelle que nous devons nous saluer comme frĆØres et sœurs, de nous accueillir Ć  bras ouverts et avec le sourire. Nous pouvons tous ĆŖtre des messagers de l’espĆ©rance et de paix et moteur de changements.Ā Ā»  

Parole de vie de novembre 2017

S’adressant Ć  la foule qui le suivait, JĆ©sus annonce la nouveautĆ© du style de vie de ceux qui dĆ©sirent ĆŖtre ses disciples, Ć  contre-courant de la mentalitĆ© de son temps [1]. ƀ son Ć©poque – tout comme aujourd’hui – il Ć©tait plus facile de tenir des discours moralisateurs que de les vivre concrĆØtement, et les places enviĆ©es restent fort recherchĆ©es dans la sociĆ©tĆ© tout comme l’utilisation des autres en vue d’avantages personnels. Or, Ć  ses disciples, JĆ©sus demande une tout autre logique dans les relations. Celle qu’il a lui-mĆŖme vĆ©cue. Ā« Le plus grand parmi vous sera votre serviteur Ā» Au cours d’une rencontre avec des personnes dĆ©sireuses de dĆ©couvrir comment vivre l’Évangile, Chiara Lubich racontait ainsi son expĆ©rience spirituelle : Ā« Chacun doit, avant toute chose, diriger constamment son regard vers l’unique PĆØre de tant de fils. Puis considĆ©rer toutes les crĆ©atures comme enfants d’un mĆŖme PĆØre […]. JĆ©sus, notre modĆØle, nous a enseignĆ© deux choses qui n’en font qu’une : ĆŖtre les enfants d’un mĆŖme PĆØre et nous reconnaĆ®tre frĆØres les uns des autres […]. Dieu nous appelle Ć  la fraternitĆ© universelle [2]. Ā» VoilĆ  la nouveautĆ© : aimer tous les ĆŖtres humains comme l’a fait JĆ©sus, car chacun sur la terre est enfant de Dieu, aimĆ© et attendu depuis toujours par lui. On dĆ©couvre ainsi que le frĆØre Ć  aimer concrĆØtement, pour lequel il faut se dĆ©penser, est chacun de ceux que nous rencontrons chaque jour. C’est le papa, la belle-sœur, le bĆ©bĆ©, l’adolescent qui se rebelle. C’est le prisonnier, le mendiant, le handicapĆ©, le chef de bureau, la femme de mĆ©nage. C’est le camarade du mĆŖme parti et celui qui ne partage pas les mĆŖmes opinions politiques. Celui qui a la mĆŖme religion et la mĆŖme culture comme ceux qui viennent d’ailleurs. L’attitude caractĆ©ristique des chrĆ©tiens pour aimer leurs frĆØres est de les servir : Ā« Le plus grand parmi vous sera votre serviteur Ā» Chiara poursuivait : Ā« Aspirer constamment Ć  la ā€œpremiĆØre placeā€ en nous mettant, le plus possible, au service du prochain […]. Et quelle est la meilleure faƧon de le servir ? Nous ā€˜faire un’ avec chaque personne que nous rencontrons, Ć©prouver en nous les mĆŖmes sentiments qu’elle. RĆ©soudre ses problĆØmes comme si c’était les nĆ“tres, en les faisant nĆ“tres grĆ¢ce Ć  l’amour […]. Cela signifie ne plus vivre repliĆ©s sur nous-mĆŖmes, mais chercher Ć  porter ses fardeaux, partager sa joie [3]. Ā» Chacune de nos capacitĆ©s, de nos qualitĆ©s est une possibilitĆ©, Ć  ne pas perdre, de servir : notre expĆ©rience de travail, notre sensibilitĆ© artistique, notre culture, mais aussi notre aptitude Ć  sourire et Ć  faire sourire ; le temps que nous pouvons offrir pour Ć©couter ceux qui sont dans l’incertitude et dans la souffrance ; l’énergie de notre jeunesse, mais aussi la force de la priĆØre quand viennent Ć  manquer les forces physiques. Ā« Le plus grand parmi vous sera votre serviteur Ā» Et cet amour Ć©vangĆ©lique, dĆ©sintĆ©ressĆ©, fait naĆ®tre tĆ“t ou tard dans le cœur de notre frĆØre le dĆ©sir de partager, de renouveler les relations dans la famille, dans la paroisse, dans les lieux de travail ou de loisirs, et de poser les bases d’une nouvelle sociĆ©tĆ©. Hermez, adolescent du moyen Orient, raconte : Ā« C’était un dimanche. DĆØs que je me suis rĆ©veillĆ©, j’ai demandĆ© Ć  JĆ©sus de me donner sa lumiĆØre pour aimer toute la journĆ©e. Ensuite, je me suis aperƧu que mes parents Ć©taient partis Ć  la messe. Alors j’ai eu l’idĆ©e de ranger et de nettoyer la maison. J’ai essayĆ© de ne rien oublier, jusqu’à mettre des fleurs sur la table ! Puis j’ai prĆ©parĆ© le petit-dĆ©jeuner et mis le couvert. Quand ils sont rentrĆ©s, ils Ć©taient tout surpris et heureux de ce que j’avais fait. Ce dimanche-lĆ , nous avons pris le petit-dĆ©jeuner dans une joie nouvelle. Nous avons beaucoup parlĆ© et j’ai pu leur raconter ce que j’avais vĆ©cu en aimant pendant toute cette semaine. Ce petit acte d’amour avait donnĆ© le ā€œlaā€ pour une journĆ©e magnifique ! Ā» Commission Parole de vie __________________________________________ [1] Cf. Mt 23,1-2. [2] D’aprĆØs Chiara Lubich, L’UnitĆ© au dĆ©but du mouvement des Focolari, Payerne (Suisse), 26 septembre 1982. [3] Ibid

Chiara Lubich : Marie, plan inclinƩ venu du Ciel

Chiara Lubich : Marie, plan inclinƩ venu du Ciel

scultura Mater Cristi_AveCerquetti_CentreArt_LoppianoĀ«Peu nombreux sont ceux qui comprennent Marie, alors que le nombre est immense de ceux qui l’aiment. En un cœur Ć©loignĆ© de Dieu, on trouve souvent une dĆ©votion envers Marie alors que JĆ©sus a Ć©tĆ© oubliĆ©. L’amour des hommes pour Marie est universel. La raison en est simpleĀ : Marie est MĆØre. Une mĆØre n’est pas comprise par ses enfants, surtout les tout-petits, elle est aimĆ©e. Il arrive mĆŖme qu’un homme parvenu Ć  un Ć¢ge avancĆ© s’éteigne sur cette derniĆØre paroleĀ : maman. Une maman est davantage objet d’intuition affective que d’analyse rationnelle, elle est plus poĆ©sie que philosophie, tant elle est enracinĆ©e dans le concret et proche du cœur humain. Une mĆØre n’est pas comprise par ses enfants, surtout les tout-petits, elle est aimĆ©e. Il arrive mĆŖme qu’un homme parvenu Ć  un Ć¢ge avancĆ© s’éteigne sur cette derniĆØre paroleĀ : maman. Une maman est davantage objet d’intuition affective que d’analyse rationnelle, elle est plus poĆ©sie que philosophie, tant elle est enracinĆ©e dans le concret et proche du cœur humain. Ainsi en est-il de Marie, la mĆØre entre les mĆØres, Une maman est davantage objet d’intuition affective que d’analyse rationnelle, elle est plus poĆ©sie que philosophie, tant elle est enracinĆ©e dans le concret et proche du cœur humain. Ainsi en est-il de Marie, la mĆØre entre les mĆØres, que toute l’affection, la bontĆ© et la misĆ©ricorde de toutes les mamans du monde ne sauraient Ć©galer. D’une certaine maniĆØre, JĆ©sus se trouve face Ć  nousĀ : ses paroles, divines et Ć©blouissantes, ne se confondent pas avec les nĆ“tres, elles sont trop diffĆ©rentes, elles sont un signe de contradiction. Marie est paisible comme la nature, pure, sereine et limpide. Elle possĆØde l’équilibre et la beautĆ© de la nature qui rĆØgne Ć  l’écart des villes, sur les sommets inviolĆ©s, les Ć©tendues champĆŖtres, sur l’ocĆ©an, dans un ciel sans nuage et constellĆ© d’étoiles. Elle est force et vigueur, ordre, fidĆ©litĆ© et persĆ©vĆ©rance. Elle est riche d’espĆ©rance car en elle se trouve la vie sans cesse renouvelĆ©e et toujours bienfaisante, parĆ©e du charme lĆ©ger de ses fleurs, dĆ©bordante de la gĆ©nĆ©reuse richesse de ses fruits. Marie est trop simple, trop proche de nous, pour ĆŖtre contemplĆ©e. Les cœurs purs et aimants la chantent, et expriment ainsi le meilleur d’eux-mĆŖmes. Marie apporte le divin sur la terre, elle est comme une pente douce qui, des sommets vertigineux du ciel, descend jusqu’à la petitesse infinie des crĆ©atures. Elle est la maman de tous et de chacun qui, seule, sait babiller avec son enfant. Et lui, tout petit qu’il est, sait goĆ»ter cette caresse et rĆ©pondre par son amour Ć  l’amour de sa mĆØre. Nous ne comprenons pas Marie, parce qu’elle est trop proche de nous. Elle, que l’Éternel a destinĆ©e Ć  transmettre aux hommes les grĆ¢ces, divins joyaux de son Fils, se tient prĆØs de nous. Elle attend et espĆØre sans cesse que nous prendrons conscience de son regard et accepterons ses dons. Et, si d’aventure quelqu’un la comprend, Marie l’entraĆ®ne dans son royaume de paix, où JĆ©sus rĆØgne, où l’Esprit Saint est le souffle de ce ciel. LĆ -haut, purifiĆ©s de nos scories, Ć©clairĆ©s dans nos tĆ©nĆØbres, nous la contemplerons, nous la goĆ»terons, paradis de surcroĆ®t, paradis Ć  part et elle nous entraĆ®nera dans son Royaume de paix où JĆ©sus est roi et l’Esprit Saint est l’atmosphĆØre de ce Ciel. Ici-bas, efforƧons-nous de mĆ©riter qu’elle nous appelle Ć  suivre « son cheminĀ Ā». Ainsi nous ne garderons pas un esprit Ć©troit, un amour qui n’est que supplique, imploration, demande, intĆ©rĆŖt. La connaissant un peu, nous pourrons la glorifier.Ā» Chiara Lubich, Marie transparence de Dieu, Nouvelle CitĆ©, Paris 2003, PĀ ; 100-102

SacrƩe Ʃconomie !

SacrƩe Ʃconomie !

BenedettaEconomia_TV2000Quel rapport peut-il y avoir entre la bible et le travail, les entreprises, la financeĀ ? A partir de demain, 29 octobre, une transmission de huit Ć©pisodes sur Tv2000 prĆ©sentera Luigino Bruni, focolarino Ć©conomiste et passionnĆ© de la bible, professeur Ć  l’UniversitĆ© Lumsa (Rome) et Ć  l’Institut Universitaire Sophia (Loppiano, Florence) en dialogue avec des personnes connues, chaque fois diffĆ©rentes, du monde de la politique, du syndicalisme, de la finance et avec des travailleurs, des managers, des entrepreneurs, dont les tĆ©moignages s’orienteront en faveur d’une Ć©conomie qui vise l’homme. Point de dĆ©part, l’Economie de Communion – qui considĆØre acteurs de l’économie toutes ces personnes qui ne se contentent pas d’arriver uniquement Ć  un profit personnel, mais s’ouvrent aux besoins des gens les plus pauvres, en faisant participer les entrepreneurs, les responsables et les travailleurs, les Ć©tudiants et les simples citoyens Ć  la mise en place d’une culture Ć©conomique caractĆ©risĆ©e par la communion et la rĆ©ciprocitĆ©. Pour chaque Ć©mission un passage de la bible sera mis en corrĆ©lation inĆ©dite avec un aspect de l’économie. Une occasion pour rĆ©flĆ©chir sur les tout premiers motifs, mais qui sont toujours d’actualitĆ©, Ć  la base des iniquitĆ©s prĆ©sentes dans le tissu social de notre tempsĀ : prĆ©caritĆ©, logiques spĆ©culatives, injustices, inĆ©galitĆ©s, invasion du marchĆ© dans la sphĆØre privĆ©e. Point de dĆ©part : le rĆ©cit des HĆ©breux esclaves en Egypte, extrait de l’Exode, la rĆ©flexion sur les travailleurs et la dĆ©fense de leurs droits. S’en suivra, dans la deuxiĆØme Ć©mission, une lecture « économiqueĀ Ā» de la parabole de « l’enfant prodigueĀ Ā» et un parallĆØle avec les thĆØmes de la misĆ©ricorde et du pardon, illustrĆ©e par des histoires d’entrepreneurs qui ont fondĆ© leur modĆØle d’usine sur l’accueil et le partage. On parlera de sacrifice et de compĆ©tition, Ć  partir du passage d’IsaĆÆe, dans l’épisode dĆ©diĆ© au « modĆØle du sacrificeĀ Ā», que beaucoup de responsables ont adoptĆ© au cours de leur carriĆØre, et refusĆ© par d’autres en vertu d’un choix de libertĆ©. La relecture de l’histoire de Job, tombĆ© en disgrĆ¢ce et pour cette raison accusĆ© d’être coupable, sera par contre l’occasion de rĆ©flĆ©chir sur les risques cachĆ©s derriĆØre le culte du mĆ©rite. A partir de la page du livre de JĆ©rĆ©mie qui parle des fausses idoles, il analysera les motifs qui poussent beaucoup d’hommes et de femmes d’aujourd’hui Ć  acquĆ©rir et Ć  consommer mĆŖme les jours de fĆŖte, en succombant Ć  la logique du marchĆ©. Encore. PauvretĆ© et richesse seront le thĆØme de la sixiĆØme Ć©mission, où les ā€œBĆ©atitudesĀ Ā» seront une provocation face Ć  la tendance Ć  cacher la valeur et le sens de la pauvretĆ©, de la sobriĆ©tĆ©, et de l’accueil. La relecture de la Tour de Babel, mĆØre de toutes les entreprises qui ont mal terminĆ©, reprĆ©sentera le stimulant pour comprendre les erreurs qui aujourd’hui encore peuvent amener les entreprises Ć  la faillite ou vers des choix Ć©thiquement ou socialement erronĆ©s, et pour parler des consĆ©quences sociales et Ć©conomiques de la criminalitĆ© organisĆ©e. Enfin, la derniĆØre Ć©mission, la lecture biblique de l’Arche de NoĆ© donnera la possibilitĆ© de rĆ©flĆ©chir sur les « bĆ¢tisseurs d’arche d’espĆ©ranceĀ Ā» encore prĆ©sents dans notre Ć©poque, avec quelques expĆ©riences de celui qui a su changer de cap, mĆŖme aprĆØs des expĆ©riences trĆØs douloureuses, vers un futur positif pour lui et pour les autres.  

La connaissance est la voie et la rƩponse

La connaissance est la voie et la rƩponse

Sophia_inaugurazione_15Alors que se multiplient sous diffĆ©rentes latitudes du monde, des processus d’évasion et d’isolement du contexte global, l’Institut Universitaire Sophia ouvre ses portes Ć  un nouveau Centre courageux et prospectif, le Sophia Global Studies, pour « fournir des instruments de comprĆ©hension, de gestion et de transformation de processus et de relations globales – explique Pasquale Ferrara, ambassadeur d’Italie en AlgĆ©rie et prĆ©sident du nouveau Centre de recherche -. Il est le fruit de dix annĆ©es d’expĆ©rience acadĆ©mique et a pour objectif la formation d’une nouvelle gĆ©nĆ©ration de leaders capables d’affronter la complexitĆ© et motivĆ©s Ć  œuvrer pour le dialogue et la paixĀ Ā». Sophia_inaugurazione_13« Aucun pays, aucun groupe ne peut se permettre de s’isoler de l’autre – affirme Paolo Frizzi, professeur de Religions et Processus Globaux et coordinateur du Centre -. Nous nous trouvons au beau milieu d’un passage incertain, transitoire et multipleĀ Ā». L’Institut Sophia, nĆ© d’une intuition de Chiara Lubich, donne cette annĆ©e une offre tripleĀ : DiplĆ“me de Master en Ɖconomie et Management, Ontologie Trinitaire et Culture de l’UnitĆ©, avec les doctorats respectifs. Le Recteur Piero Coda expliqueĀ : « La complexitĆ© des horizons nationaux et mondiaux requiĆØre une action infatigable orientĆ©e vers l’unitĆ© de la famille humaine et guidĆ©e par une nouvelle pensĆ©e. Sophia, au cours de ces dix derniĆØres annĆ©es, a grandi comme centre interculturel, inter et trans-disciplinaire, où est promue une relation intĆ©grale entre les Ć©tudes, les expĆ©riences et la rechercheĀ Ā». Sophia_inaugurazione_09Jusqu’à aujourd’hui, plus de 400 Ć©tudiants, de 50 pays diffĆ©rents, ont choisi Sophia comme parcours d’études supĆ©rieures. Environ 130 diplĆ“mĆ©sĀ  et une vingtaine de doctorants. Pour Elena De Stefanis de Turin, licenciĆ©e en Philosophie et ayant un Master en Culture de l’UnitĆ©, Ć©tudier Ć  Sophia signifie « dĆ©passer l’hyper-spĆ©cialisation avec une formation qui met en relation des Ć©tudes humanistes, techniques et philosophiquesĀ Ā». Maria Voce, PrĆ©sidente des Focolari et Vice Grande ChanceliĆØre de l’Institut, intervenant lors de l’inauguration a affirmé : « Sophia est un rĆŖve devenu une rĆ©alitĆ© tangible. Elle porte le visage de tous ceux qui se forment dans ces auditoires. Nous sentons tous sur notre peau, les immenses dĆ©fis urgents que prĆ©sente la sociĆ©tĆ© aujourd’hui. DĆ©fis articulĆ©s, qui exigent des rĆ©ponses Ć  diffĆ©rents niveaux. Un de ceux -ci est celui de la formation, en particulier de la haute formation, comme celle Ć©mise par l’IUS. Sophia_inaugurazione_03Nous sommes bien conscients que la crĆ©ativitĆ© de l’homme et son dĆ©sir de comprendre la rĆ©alitĆ© et de rĆ©pondre Ć  celle-ci trouvent un point de coagulation dans l’expĆ©rience universitaire. La connaissance est la voie et la rĆ©ponse Ć  tant de maux que nous avons face Ć  nous. L’Institut se met dans cette perspectiveĀ Ā» en donnant en mĆŖme temps « une contribution trĆØs particuliĆØre, que ce soit du point de vue du contenu que de celui de la mĆ©thodologieĀ Ā». « Dans notre Institut – explique t-elle – la rĆ©flexion thĆ©orique et la vie pratique devraient avoir une cohĆ©rence Ć©vidente, visible. Ceci nous/vous engage dans des parcours acadĆ©miques inter et transdisciplinaires, dans lesquels soit possible, la compĆ©nĆ©tration des diffĆ©rentes disciplines pour une contribution plus intĆ©grale au dĆ©veloppement de la pensĆ©e et de l’action. Et nous/vous engage Ć  Ć©tablir avec tous (du corps professoral aux Ć©tudiants et Ć  qui y travaille) des rapports de confiance sincĆØre et d’apprĆ©ciation rĆ©ciproque jusqu’à former une vĆ©ritable communautĆ© de vie et de rĆ©flexionĀ Ā». Objectifs exigeants et novateurs. « Nous ne pouvons nous passer de ces objectifs – continue Maria Voce. Nous les entrevoyons dĆ©jĆ  commencĆ©s d’une certaine faƧon, Ć  Sophia , mĆŖme si nous sommes conscients des dĆ©fis Ć  relever que nous avons devant nous pour consolider et dĆ©velopper notre InstitutĀ Ā». « Une fois les Ć©tudes terminĆ©es, les jeunes retournent dans leurs pays respectifs avec des compĆ©tences et des expĆ©riences interdisciplinaires et relationnelles extrĆŖmement recherchĆ©es dans le monde du travail – ajoute Luigino Bruni, Ć©conomiste et professeur Ć  l’IUS. Aujourd’hui, des personnes ayant des capacitĆ©s humaines et professionnelles Ć  part entiĆØres sont fort recherchĆ©es pour affronter les dĆ©fis de la mondialisationĀ Ā». Ā Valentina:Ā Discours d’ouverture Sophia  

Rencontre des Ā« Amis d’Ensemble pour l’Europe Ā» Ć  Vienne

Ensemble pour l’Europe est une initiative de plus de 300 mouvements et communautĆ©s chrĆ©tiens de diffĆ©rentes Ɖglises en Europe. La coordination en est confiĆ©e Ć  un comitĆ© d’orientation, composĆ© des personnes suivantesĀ : Christophe D’Aloisio (FraternitĆ© orthodoxe en Europe occidentale), Marco Impagliazzo (CommunautĆ© de Sant’Egidio,), Michelle Moran (ICCRS / Sion Community), Gerhard Pross (CVJM/YMCA Esslingen), Thomas Rƶmer (CVJM/YMCA Munich), GĆ©rard Testard (Efesia), Maria Voce (Mouvement des Focolari), P. Heinrich Walter (Schƶnstatt). En 2017, les « AmisĀ Ā» d’EpE, ont rendez-vous pour leur congrĆØs annuel Ć  Vienne, entre l’Est et l’Ouest du continent europĆ©en. 120 participants sont attendus d’environ 20 pays de l’Est et de l’Ouest, de 40 mouvements. L’objectif principal est d’Ć©changer sur trois thĆØmesĀ :

  1. Quelle culture est nĆ©e de l’histoire d’« Ensemble pour l’EuropeĀ» ?
  2. Quelle est notre contribution spĆ©cifique Ć  l’EuropeĀ ?
  3. Dialogue Est-OuestĀ : Enrichissement mutuel

Lors de cette rencontre, les Amis « d’Ensemble pour l’EuropeĀ Ā» veulent renouveler la communion entre leurs charismes, qui s’Ć©tend de l’Angleterre Ć  la Russie et du Portugal Ć  la GrĆØce. Leur mission communeĀ : construire une Europe unie et multiforme, avec une forte cohĆ©sion sociale dans la multiplicitĆ© culturelle. A Vienne, le jour de l’arrivĆ©e, le 9 novembre, 2017, dans la cathĆ©drale Saint-Etienne, se tiendra une priĆØre œcumĆ©nique pour l’Europe, Ć  laquelle sont invitĆ©s tous ceux qui veulent la paix en Europe et dans le monde. Avec le cardinal Christoph Schƶnborn, archevĆŖque de Vienne, l’évĆŖque auxiliaire Ć©mĆ©rite Helmuth KrƤtzl, le vicaire Ć©piscopal Ivan Petkin de l’Ɖglise orthodoxe bulgare en Autriche, le Chorepiskopos Emanuel Aydin, de l’Église orthodoxe syrienne en Autriche, le dĆ©lĆ©guĆ© patriarcal P.Tiran Petrosyan, de l’Église apostolique armĆ©nienne, le pasteur Patrick Curran, vicaire Ć©piscopal du diocĆØse de l’Est de l’Ɖglise anglicane en Europe,Ā les participants prĆ©senteront Ć  Dieu les besoins et les ressources de notre continent. L’intention de priĆØre est plus que jamais d’actualité : l’unitĆ© dans la multiplicitĆ©, la paix dans la justice. Une salutation sera donnĆ©e parĀ : Thomas Hennefeld, directeur de l’Église ƉvangĆ©lique rĆ©formĆ©e d’Autriche et prĆ©sident du Conseil œcumĆ©nique des Ɖglises en Autriche et Jƶrg Wojahn, responsable de la Commission EuropĆ©enne en Autriche.   Pour plus d’informations sur Ensemble pour l’Europe : www.together4europe

Architecture Ć  la limite

Un groupe de jeunes architectes colombiens, Ć©tudiants de ā€˜ā€™ l’Universidad de La Salle’’ de BogotĆ  etĀ Ā  italiens de l’UniversitĆ© ā€˜ā€™G.D’Annunzio’’ de Pescara, sont occupĆ©s en Colombie avec une nouvelle Ć©tape du workshop itinĆ©rant ā€˜ā€™Habitandando’’, organisĆ© par le rĆ©seau du Mouvement des Focolari,Ā  Dialogues en Architecture. Du 24 au 28 octobre , un parcours de BogotĆ  vers l’intĆ©rieur du pays, avec des Ć©tapes dans quelques pays coloniaux et de la plaine amazonienne. Du 30 octobre au 5 novembre, une semaine d’étude-travail dans le quartier Altos de Cazuca, dans la pĆ©riphĆ©rie de BogotĆ . Il s’agit d’une rĆ©gion en crise,Ā  où manquent les infrastructures de base, et qui est connue pour des problĆØmes liĆ©s Ć  la sĆ©curitĆ©. L’objectif Ć©tant celui de faire des projets et d’expĆ©rimenter, Ć  travers le dessin crĆ©atif et le travail en collaboration, des solutions architecturales et urbanistiques destinĆ©es Ć  gĆ©nĆ©rer des changements et Ć  crĆ©er des espaces pour la communautĆ© du lieu. Un contexte extrĆŖme, Ć  la limite des ressources, des possibilitĆ©s technologiques, du dĆ©veloppement durable de l’environnement, social et culturel.

Finances et confiance

Finances et confiance

FrancisGanzonC’est actuellement une des plus grandes banques rurales des Philippines. Mais lorsque Francis Ganzon (67 ans), en avait pris la direction, en 1989, il avait alors une seule filiale. Depuis lors, l’Institut se consacre au soutien et au dĆ©veloppement des petites et moyennes entreprises (PME), par le biais de l’offre de services financiers de qualitĆ©, ā€˜ā€™avec une force de travail uni Ć  Dieu’’, comme on peut le lire sur le site de la Banque, sous le titre ā€˜ā€™mission’’. AprĆØs le diplĆ“me en Droit, Ganzon, se consacre au sauvetage d’un Institut, la Ibaan Rural Bank, Inc. (IRB),Ā  impliquĆ© dans des cas de fraudes. « J’ai organisĆ© un style de travail diffĆ©rent, misant sur le respect des lois, sur le professionnalisme, et sur la centralitĆ© de la personne humaine, et en organisant de nouvelles pratiques en ligne avec des valeurs chrĆ©tiennesĀ Ā». Ganzon fait sien l’esprit de l’Économie de Communion, le rĆ©seau international d’entrepreneurs engagĆ©s Ć  mettre en pratique la Doctrine sociale de l’Église. « Par la suite, nous avons crƩƩ la fondation Ibaan Rural Bank, avec l’objectif d’étendre les programmes de microcrĆ©dit aussi aux Ć©tudiants mĆ©ritants mais en difficultĆ©s Ć©conomiques, Ć  travers des bourses d’étude. La crise financiĆØre asiatique de 1997 a aussi touchĆ© notre banque, mais nous n’avons pas dĆ» fermer grĆ¢ce Ć  la confiance de nos clients. La mĆŖme annĆ©e, la banque a cĆ©lĆ©brĆ© ses 40 ans d’existence et noous l’avons renommĆ©e Bangko Kabayan, avec un effort ultĆ©rieur pour fournir Ć  des personnes demandeuses d’aide, la possibilitĆ© d’accĆ©der Ć  des microcrĆ©dits afin d’élever le propre niveau de vieĀ Ā». FrancisGanzon_BangkoKabayan« Beaucoup de clients – continue Ganzon – ne disposaient pas de garanties collatĆ©rales, mais pour nous, il s’agissait de toute faƧon de personnes dignes. Cela a crƩƩ un rapport de confiance rĆ©ciproqueĀ : la banque faisait confiance aux gens, en permettant de faire des emprunts, et les clients mettaient leur confiance dans la banque. De cette maniĆØre, la banque a eu un impact social fort, amĆ©liorant ainsi la vie de nombreuses personnes et de nombreuses petites entreprises. Par la suite, elle est devenue le fournisseur de crĆ©dit prĆ©fĆ©rĆ© des PME de notre rĆ©gion, en ouvrant 23 filiales dans les provinces de Batangas, Quezon et LagunaĀ Ā» Dans un futur proche, la Bangko Kabayan sera engagĆ©e Ć  construire un portefeuille Ć©quilibrĆ© de prĆŖts et de trĆ©sorerie et Ć  investir ultĆ©rieurement dans les nouvelles technologies, en particulier dans l’Internet banking. Bangko Kabayan a reƧu jusqu’ici diffĆ©rentes reconnaissances. En 2007, elle a reƧu le meilleur Capital Build-up dans les PremiLandbank et a Ć©tĆ© incluse parmi les meilleures cent institutions, au niveau mondial, pour le microcrĆ©dit. De 2008 Ć  2011 et encore en 2013 et en 2015, elle a Ć©tĆ© nommĆ©e, dans la rĆ©gion où elle a son siĆØge, partenaire de la Banque Terre des Philippines. Elle a aussi reƧu l’accĆØs Microenterprise au prix MF EAGLE des services bancaires de 2003 Ć  2007 et encore, en 2010 et 2011. « La dĆ©termination et l’intĆ©gritĆ© seront toujours rĆ©compensĆ©esĀ Ā» conclut Ganzon. « J’attends le moment où les transactions bancaires pourront se faire avec une poignĆ©e de mains plutĆ“t que sur le papierĀ Ā».

Lumières allumées dans la rue

Lumières allumées dans la rue

GenRosso_Streetlight_dLa tournĆ©e brĆ©silienne du groupe musical Gen Rosso Chaque vie a une espĆ©rance est en cours, organisĆ©e par la Fazenda da EsperanƧa. AprĆØs une premiĆØre Ć©tape Ć  Joinville, dans l’État de Santa Caterina, la tournĆ©e se poursuit maintenant dans le Centre et le Nord du pays. Joinville, Ć  dix heures de car de San Paolo, est une ville moderne, point de rĆ©fĆ©rence pour tous les amoureux de la danse, pas seulement sud amĆ©ricaine. En-dehors de Moscou, c’est la seule au monde Ć  accueillir une Ć©cole du Théâtre Bolshoi, où l’on y enseigne l’antique mĆ©thode russe. Dans la ville de la danse, du 24 septembre au 1er octobre dernier, neuf danseurs et danseuses du Bolshoi et quatre autres de l’école du Centre de Culture ont contribuĆ© Ć  la rĆ©alisation du musical. Streetlight est un projet original, qui implique sur scĆØne plus de 200 jeunes qui ont des problĆØmes de dĆ©pendance Ć  la drogue. Trois jours d’intense travail, apprenant et amĆ©liorant les pas et la musique, cĆ“te Ć  cĆ“te, artistes et jeunes, sous l’enseigne du slogan ā€˜un pour l’autre’. A la fin, le rideau se lĆØve et le spectacle entre en scĆØne. Il ne s’agit pas d’un travail ā€˜pour’ les jeunes mais ā€˜avec’ les jeunes, comme l’a soulignĆ© TV Globe – Ć©metteur de tĆ©lĆ©vision le plus suivi au BrĆ©sil – qui a dĆ©diĆ© au projet, des publicitĆ©s et interviews. ParallĆØlement, un workshop dĆ©diĆ© aux Ć©ducateurs et aux acteurs sociaux qui travaillent en ville, affronte des thĆ©matiques concernant les processus psychologiques, sociaux et familiaux liĆ©s Ć  la dĆ©sintoxication des diffĆ©rentes formes de dĆ©pendance. GenRosso_Streetlight_fLe PĆØre Luiz, actuel prĆ©sident de la Fazenda, avec Angelucia, Nelson et IracƬ qui sont parmi les pionniers de la ā€˜ā€™fabrique’’ d’espĆ©rance qui s’est diffusĆ©e dans toute l’AmĆ©rique latine Ć  partir du BrĆ©sil, dans les Philippines, en Afrique, en Russie et dans l’Europe Centrale, travaillent cĆ“te Ć  cĆ“te avec le Gen Rosso, qui pour l’occasion se prĆ©sente avec une compagnie Ć©largie, qui associe aussi d’autres membres de la communautĆ© du Focolare qui vivent sur place. Parmi les jeunes impliquĆ©s sur scĆØne, l’enthousiasme est au maximum. « Cela vaut la peine de vouloir surmonter ses propres limitesĀ ! Je remercie la Fazenda de nous avoir donnĆ© cette opportunitĆ© de travailler avec le Gen RossoĀ Ā». Pris par la musique et par le rythme, un jeune, qui Ć©tait dans le passĆ©, le chef d’un gang violent, observeĀ : « L’adrĆ©naline que j’éprouvais quand je faisais ce qui est mal, pour moi, c’était le top. Mais j’ai vu qu’on peut ĆŖtre encore plus heureux quand on fait le bien, sans drogue ni alcool. Pour moi, c’est une nouveauté ». GenRosso_Streetlight_eWilliam, de l’école du Bolshoi : « J’ai appris qu’on peut danser, avec en plus que la technique et la discipline, aussi avec le cœur. Une expĆ©rience joyeuse et en mĆŖme temps, harmonieuse qui s’exprime aussi avec le sourireĀ Ā». Une danseuse du Centre de CultureĀ : « Notre professionnalisme a rencontrĆ© la force de l’expĆ©rience de vie de beaucoup de jeunesĀ : une surprise pour moi et un miracle de l’art ā€˜un pour l’autre’ ». Du public arrivent aussi des commentaires de surprise et d’enthousiasmeĀ : « J’ai vu toute la ville concernĆ©eĀ Ā». « C’est l’art qui est au service de la sociĆ©té ». « Vous avez renforcĆ© l’unitĆ© entre les diffĆ©rentes communautĆ©s civiles. Une expĆ©rience trĆØs prĆ©cieuse que nous devons poursuivre dans le Ā futurĀ Ā». Entre-temps, aprĆØs le concert, dans chaque ville touchĆ©e par la tournĆ©e, le groupe de travail, constituĆ© pour relier entre eux les diffĆ©rentes institutions sociales qui s’occupent de la formation et du programme de dĆ©sintoxication de la drogue et des dĆ©pendances, se consolide et se renforce. Afin que les lumiĆØres allumĆ©es dans la rue ne s’éteignent pas. VidĆ©o de Streetlight

Genfest 1973 : La rĆ©volution de l’évangile

Genfest 1973 : La rĆ©volution de l’évangile

Genfest_1973-08Les bus chargĆ©s de jeunes manœuvraient difficilement sur les routes Ć©troites qui montent d’Incisa Valdarno (Florence) vers Loppiano. Une queue interminable et inattendue qui risquait de faire sauter toutes les organisations prĆ©vuesĀ : mais qui aurait cru que 10.000 jeunes seraient venus pour cette manifestation qui est devenue une grande fĆŖte Ć  rĆ©pĆ©tition chaque annĆ©e et dans diffĆ©rentes villes de la planĆØteĀ ? Une vĆ©ritable invasion qui a laissĆ©s bouche bĆ©e et le regard Ć©bahi les quelques habitants du petit village de Toscane. J’ai encore sous les yeux cet amphithéâtre naturel de Loppiano, plein Ć  craquer de jeunes de toute l’Italie et de quelques pays europĆ©ens (portant sur leurs Ć©paules des heures et des heures de voyage) et des reprĆ©sentants de nombreux pays du mondeĀ : comme moi, qui venais d’Argentine. Genfest_1973-04La fĆŖte de cette « gĆ©nĆ©ration nouvelleĀ Ā» (dont provient le nom Genfest), qui se rassemblait pour suivre l’invitation de Chiara Lubich Ć  vivre pour construire un monde uni, nous l’avons ouverte par une chanson du Gen Rosso, dont je faisais partie. Chants, danses, tĆ©moignages, prises de paroles… tout Ć©tait occasion de fĆŖter, alors que s’installait dans nos cœurs la certitude que le monde un jour sera uni, grĆ¢ce aussi Ć  l’apport de chacun de nous. Parmi ces interventions, celle de Pasquale Foresi qui nous lisait un message de PaulVI où le pape se fĆ©licitait du Genfest et exprimait le souhait que l’évĆ©nement « contribue Ć  former une conscience toujours plus claire de la responsabilitĆ© que comporte l’évangile dans la vie de chacunĀ Ā». Genfest_1973_01aC’étaient les annĆ©es de la contestation des jeunes et don Foresi prĆ©senta l’évangile comme la plus grande « rĆ©volutionĀ Ā» sociale. J’ai pensĆ© Ć  mes cousines qui s’étaient elles aussi engagĆ©es dans une rĆ©volution sociale, sur les pas de Che Guevara, et quelques annĆ©es aprĆØs « desararecidasĀ Ā» (on parle de 30.000 « disparusĀ Ā» en Argentine, la plupart, des jeunes). Sans doute Ć  cause de cela, une chanson me touchait tout particuliĆØrement. Elle avait Ć©tĆ© composĆ©e et chantĆ©e au mĆŖme endroit deux ans auparavant par Paolo Bampi, un jeune de Trente mort peu de temps avant d’une maladie grave. MĆŖme si je ne l’avais pas connu personnellement, Ć  travers sa chanson, une relation spirituelle s’était crƩƩe qui me semblait me relier au CielĀ : « Que voulez-vous, que cherchez-vous… vous voulez un DieuĀ ?, Je le suisĀ ! Vous voulez un HommeĀ ? Je le suisĀ !ā€. Il me semblait avoir trouvĆ©, comme lui, en JĆ©sus, la Voie. Genfest_1973-01ƀ un certain moment, Je me souviens d’une femme, sourire triste aux lĆØvres, presque tremblante devant le micro. Son silence se rĆ©pandit comme une tache d’huile sur la pelouse et les 10.000 jeunes semblaient s’être transformĆ©s en une seule personne. Elle commenƧa Ć  parler avec une force incroyableĀ : « Dieu est Amour, et nous aime immensĆ©ment » ; C’était Renata Borlone, parmi les premiĆØres Ć  suivre cette route du focolare, aujourd’hui servante de Dieu. Avec Antonio, lui aussi argentin, nous avons chantĆ© humanidadĀ : « Une aube nouvelle se dessine Ć  l’horizon… rĆ©veille-toi HumanitĆ©, salue le nouveau soleil qui se lĆØve… » . Et nous finissions en nous tournant vers Dieu par un « Adresse-nous ton cri bien fortĀ : croyez en l’AmourĀ Ā». Les visages rougis par le soleil, malgrĆ© les chapeaux chinois que nous avions improvisĆ©s en un temps record, rendaient visible la « marqueĀ Ā» laissĆ©e dans nos cœurs. Nous sommes partis avec la certitude qu’ « une aube nouvelle se dessinaitĀ Ā», qu’un monde uni Ć©tait possible parce que nous en avions dĆ©jĆ  fait l’expĆ©rience entre nous en ce 1ier mai 1973 historique. Gustavo ClariĆ”  

Ɖvangile vĆ©cu : JĆ©sus, modĆØle qui apprend le sens de la vie

Ɖvangile vĆ©cu : JĆ©sus, modĆØle qui apprend le sens de la vie

20171023-aRetour « Papa est mort quand j’avais 14 ans. Notre maman, beaucoup plus jeune que lui, nous faisait fort souffrir nous, les enfantsĀ : elle sortait avec ses amis, elle buvait… Jusqu’à ce qu’elle nous abandonne pour aller vivre avec une personne qui partageait sa vie entre elle et une autre famille. Lorsque mes frĆØres se sont mariĆ©s, je me suis retrouvĆ©e seule et j’attribuais Ć  ma mĆØre, la faute deĀ  toutes mes souffrances. Je ne rĆ©ussissais pas Ć  lui pardonner. Et pourtant, je me disais chrĆ©tienne. Quand j’ai identifiĆ© qu’elle ne pouvait pas me donner ce qu’elle-mĆŖme n’avait pas reƧu, j’ai clairement compris que comme j’avais moi reƧu la grĆ¢ce de l’Évangile, c’était donc Ć  moi Ć  prendre l’initiative. Ce processus a pris du temps. J’ai commencĆ© Ć  lui tĆ©lĆ©phoner de temps en temps, Ć  lui rendre visite en lui apportant un petit cadeau ou l’autre, Ć  prier pour elle. Si auparavant, je me sentais victime des circonstances, maintenant je dĆ©couvrais que le vĆ©ritable bonheur consiste Ć  aimer sans rien attendre en retour. Aussi avec son compagnon, la relation est devenue petit Ć  petit plus sereineĀ  et j’essaie de ne pas le condamner. Je fais maintenant le lien entre mes frĆØres et maman, avec la certitude que peu Ć  peu, eux aussi reviendront vers elleĀ Ā». (Alenne – BrĆ©sil) Une tasse de thĆ© « J’étais dans un bar et j’avais remarquĆ© qu’une dame Ć¢gĆ©e Ć©tait en train de demander une tasse de thĆ©. Elle Ć©tait trĆØs pauvre et le barman, imaginant bien qu’elle n’allait pas savoir payer, refusa de lui donner le thĆ©. J’avais quelques piĆØces en poche qui auraient suffiĀ : JĆ©sus aurait fait comme Ƨa, ai-je pensĆ©. J’ai alors dit au barmanĀ : «  Donne le thĆ© Ć  la dame, je paieraiĀ Ā». A ma grande surprise, il aĀ  rĆ©ponduĀ : « Ce ne serait pas juste. Ta gĆ©nĆ©rositĆ© m’a fait comprendre que c’est beaucoup plus simple pour moi, qui suis le propriĆ©taire du local, de la lui offrirĀ Ā». Il suffisait de commencerĀ !Ā Ā» (John Paul – Pakistan) Amour multipliĆ© par cent « Depuis plusieurs annĆ©es, je travaille dans un centre pour toxicomanes, pour les plus jeunes, qui malgrĆ© leur fragilitĆ© et leurs souffrances, luttent pour se rĆ©insĆ©rer dans une vie normale. Nous travaillons ensemble dans la cuisine, chaque jeudi, pour prĆ©parer le repas. Je pensais que je leur Ć©tais utile. Au contraire, j’expĆ©rimente que l’amour donnĆ© m’est restituĆ© au centuple. J’ai compris que si nous nous efforƧons d’accueillir le frĆØre tel qu’il est, avec ses faiblesses et son parcours douloureux, comme JĆ©sus le ferait avec l’œil de la misĆ©ricorde, nous pouvons expĆ©rimenter l’espĆ©rance dans un futur plus sereinĀ Ā». (Graziella – Italie) Ma limite « Quand je parle en public, mes mains tremblent et je suis complĆØtement troublĆ©e.Ā J’ai essayĆ© de l’accepter et de faire au contraire, quelque chose de concret pour les autres. J’ai commencĆ© avec de petits gestesĀ : aider ma mĆØre dans le mĆ©nage ou mes frĆØres pour leurs devoirs, ou bien je tĆ©lĆ©phone Ć  ma grand-mĆØre qui vit seule et je vais lui rendre visite avec un bouquet de fleurs ou un petit gĆ¢teau. A l’universitĆ©, j’essaie de m’intĆ©resser Ć  celui qui a de moins bons rĆ©sultats aux examens. En faisant ainsi, ma vie n’a pas seulement changĆ© mais j’en ai aussi presque oubliĆ© ma limiteĀ Ā». (J.M. – Allemagne)

Religions pour une Ʃcologie intƩgrale

Religions pour une Ʃcologie intƩgrale

IMG_1570-01ā€œ Entre les religions, un effort commun de collaboration est nĆ©cessaire pour dĆ©velopper l’écologie intĆ©grale. Elles disposent de ressources pour faire avancer ensemble une alliance morale qui accroisse le respect de la dignitĆ© de la personne humaine et l’attention Ć  la crĆ©ationĀ Ā». Par ces mots, le pape FranƧois, avant de se montrer Ć  la fenĆŖtre de la place S Pierre pour l’audience gĆ©nĆ©rale du mercredi, a saluĆ© les 80 dĆ©lĆ©guĆ©s de Religions for Peace (RfP) accompagnĆ©s par le cardinal Jean-Louis Tauran, prĆ©sident du Conseil Pontifical pour le dialogue interreligieux. Le pape a exprimĆ© son « estime et sa gratitude pour ce que fait Religions for PeaceĀ ; Vous rendez un prĆ©cieux service autant Ć  la religion qu’à la paix, parce que les religions sont destinĆ©e de par leur nature Ć  promouvoir la paix, par la justice, la fraternitĆ©, le dĆ©sarmement, l’attention Ć  la crĆ©ationĀ Ā». IMG_1571Parmi les nombreuses interventions sur ā€œune Ć©cologie intĆ©graleā€, celle de la Rev. Kosho Niwano, PrĆ©sidente DĆ©signĆ©e du mouvement bouddhiste Rissho Kosei-kai; du Prof. Anantanand Rambachan, hindouĀ ; de l’Em. Shaykh Abdallah Bin Bayyah, prĆ©sident du ā€œForum for Promoting Peace in Muslim Societiesā€œ; du Rabbin David Rosen, Directeur de l’Interreligious Affairs, American Jewish Committee et celle de Maria Voce, PrĆ©sidente du Mouvement des Focolari et CoprĆ©sidente de Religions for Peace. Ā«Je reprĆ©sente un mouvement qui met une forte spiritualitĆ© Ć  la racine de son engagement sur de multiples fronts de la vie humaine. Une telle Ć©galitĆ© de base entre tous les hommes nous pousse Ć  faire tout ce qui est en notre pouvoir pour construire le plus possible une vĆ©ritable fraternitĆ© lĆ  où nous trouvonsĀ Ā». IMG_1575-02 Et de continuer : ā€œSur plus de soixante-dix ans nous avons fait l’expĆ©rience que toute personne de bonne volontĆ© peut partager cet engagement et cette sensibilitĆ©, parce qu’en toute culture, en toute religion il existe cette RĆØgle d’Or qui nous invite Ć  ā€˜faire aux autres ce que nous voudrions qu’ils fassent pour nous’ et Ć  ā€˜ne pas faire aux autres ce qu’ils ne voudraient pas nous faire’.Ā Ā» Cela veut dire « traiter les personnes d’une autre ethnie comme nous voudrions ĆŖtre traitĆ©s nous aussi, regarder ceux d’une autre religion comme nous voudrions ĆŖtre regardĆ©s nous, valoriser et apprĆ©cier les autres pays comme nous voudrions que le nĆ“tre soit valorisĆ© et apprĆ©ciĆ© et œuvrer pour la sauvegarde de l’environnement de notre milieu et des autres comme si cet endroit Ć©tait vraiment notre maison, partout dans le monde. Ces attitudes peuvent imprĆ©gner notre vie autant individuelle que communautaire, au niveau local qu’international, pour faire naĆ®tre un courant positif dans un monde parcouru de tensions et de divisions de tous genres. De fait nous voyons que pratiquer profondĆ©ment la foi amĆØne les jeunes de diffĆ©rentes religions, qui vivent la comprĆ©hension rĆ©ciproque, Ć  dĆ©couvrir la fraternitĆ©, Ć  partager les biens, Ć  travailler pour le dĆ©veloppement des rĆ©gions plus pauvres, Ć  respecter la nature et Ć  ne pas gaspiller les ressources. « En tant que membres du mouvement des Focolari – conclut Maria Voce – nous dĆ©sirons continuer Ć  œuvrer avec d’autres groupes, organisations, mouvements et communautĆ©s, de maniĆØre nouvelle, selon les exigences du moment, mais toujours avec le mĆŖme esprit, celui de l’amour, de la misĆ©ricorde et de la compassion, qui inspire nos croyancesĀ Ā». Lire le message du pape en italien Intervention de Maria Voce

Attentat en Somalie

D’heure en heure le bilan dramatique s’alourdit aprĆØs l’attaque suicide de samedi dernier Ć  Mogadiscio, en Somalie. Les derniĆØres nouvelles font Ć©tat d’au moins 300 morts et de centaines de blessĆ©s. Parmi les victimes une vingtaine d’élĆØves qui se trouvait Ć  bord d’un bus scolaire. L’attentat du 14 octobre est le plus grave de ces derniĆØres annĆ©es, où l’on a assistĆ© Ć  une vĆ©ritable escalade de la terreur. « Je voudrais exprimer ma douleur profonde pour le carnage qui a eu lieuĀ Ā», a dit le pape FranƧois lors de l’audience gĆ©nĆ©rale du 18 octobre, place St Pierre. « Cet acte terroriste mĆ©rite la plus ferme rĆ©probation, aussi du fait qu’il s’acharne sur une population dĆ©jĆ  tellement Ć©prouvĆ©eĀ Ā». Et il conclutĀ : « Je prie pour les dĆ©funts et pour les blessĆ©s, pour leurs parents et tout le peuple de Somalie J’implore la conversion des auteurs de la violence et encourage ceux qui, avec d’énormes difficultĆ©s, travaillent pour la paix sur cette terre tellement martyrisĆ©e.Ā Ā»  

Personne n’est Ć©tranger pour moi

Personne n’est Ć©tranger pour moi

GenVerde_Germany_05 Un mois Ć  l’enseigne du dialogue, de la rencontre et de la dĆ©couverte de la valeur de l’ ā€˜ā€™autre’’. Dans un pays Ć  forte connotation multiethnique, le rythme et la musique ont eu un pouvoir coagulant. Le 9 septembre, dans la petite ville de Stadthagen, rĆ©gion de la Basse-Saxe Ć  l’occasion des festivitĆ©s pour le jubilĆ© de la RĆ©forme, le Gen Verde (composĆ© de 22 personnes originaires de 14 pays) a apportĆ© une note d’internationalitĆ© avec le spectacle On the Other Side. Un voyage d’un coin Ć  l’autre de la planĆØte par le biais de rĆ©cits personnels ou d’un peuple entier, pour mettre en lumiĆØre la richesse de la diversitĆ© et de la potentialitĆ© de qui se trouve de l’ ā€˜ā€™autre cĆ“té’’. Le 15 septembre, Ć  Boppard, dans la Fazenda da EsperanƧa locale, communautĆ© qui lance un dĆ©fi Ć  laĀ  toxicomanie dans la perspective d’une renaissance, le concert La vita LIVE est devenu une occasion de rencontre personnelle entre les participants de la band et les expĆ©riences des jeunes. OpportunitĆ© pour comprendre que chacun peut faire un ā€˜petit mais trĆØs grand pas’ pour changer quelque chose et pour se dĆ©couvrir tous frĆØres. GenVerde_StadthagenLes jours suivants, la caractĆ©ristique artistique typique du Gen Verde a pu s’exprimer dans l’atelier Start NowĀ : un workshop intense, d’une durĆ©e de cinq jours pour chacune des trois Ć©tapes, en travaillant cĆ“te Ć  cĆ“te avec des groupes d’adolescents et de jeunes. Durant le processus crĆ©atif, qui se renouvelle chaque fois d’une maniĆØre nouvelle et imprĆ©visible, les jeunes travaillent en Ć©quipe, en dĆ©veloppant les propres talents et potentialitĆ©s, ensemble protagonistes d’une expĆ©rience crĆ©ative captivante, basĆ©e sur l’écoute rĆ©ciproque et la transparence. AprĆØs deux jours de travail intense, soutenus par la confiance et le respect du groupe, les jeunes s’exhibent avec la band durant le spectacle finalĀ  dans un crescendo d’émotions. GenVerde_Germany_04Parmi les Ć©tapes de l’atelier-spectacleĀ : Ć  Dortmund, où le groupe a travaillĆ© avec 170 adolescents, Ć  Duderstadt, avec les Ć©tudiants de trois Ć©coles, parmi lesquels un grand nombre d’immigrĆ©s, et enfin Ć  Mannheim, avec des femmes et des hommes accueillis dans un Ć©norme camp de rĆ©fugiĆ©s. Dans chaque ville, au cours du spectacle final, s’est rĆ©pĆ©tĆ©, avec des nuances diffĆ©rentes, le mĆŖme miracleĀ : changements de vie, atmosphĆØre de profonde fraternitĆ©, participation aussi de ceux qui Ć©taient plus rĆ©ticents au dĆ©part. « C’est incroyable ce qu’on peut faire en deux joursĀ !Ā Ā» s’est exclamĆ©e encore incrĆ©dule une adolescente. Et un jeuneĀ : « Les erreurs ne nous ont pas bloquĆ©s, au contraire, nous avons Ć©tĆ© encouragĆ©s Ć  continuerĀ Ā». ParticuliĆØrement lors de l’étape de Mannheim, le Gen Verde a rencontrĆ© des personnes qui ont vĆ©cu des souffrances dĆ©chirantes, subi des atrocitĆ©s, tout perdu. Les membres du groupe racontentĀ : « Nous sommes allĆ©es les trouver lĆ  où ils vivent, ils nous ont fait don de leurs histoires. Pendant la soirĆ©e, dans la chanson ā€˜ā€™Qui pleure pour toi’’, beaucoup se sont retrouvĆ©s dans ces plaies des tragĆ©dies qu’ils ont vĆ©cuesĀ Ā». Et les paroles ā€˜ā€™No one is a stranger to me’’ (personne n’est Ć©tranger) n’ont jamais rĆ©sonnĆ© d’une maniĆØre aussi vraie. Fotogallery


Regarde la vidƩo https://vimeo.com/236654355

Tensions au Cameroun anglophone

Les heurts se rĆ©pĆØtent et les tensions se renouvellent. Le 22 septembre et le premier octobre, l’armĆ©e a repoussĆ© des manifestations pacifiques, provoquant ainsi des morts et des blessĆ©s parmi les manifestants qui demandaient l’indĆ©pendance des rĆ©gions anglophones. Le mĆŖme jour, dans les rĆ©gions du Nord Ouest et du Sud Ouest (habitĆ©es par la minoritĆ© anglaise, les 20% de la population du Cameroun), la connexion internet a de nouveau Ć©tĆ© perturbĆ©e. Le ā€˜ā€™problĆØme anglophone’’ a d’anciennes racines. En octobre 2016, la population de langue anglaise avait donnĆ© le via Ć  des protestations organisĆ©es contre la progressive marginalisation. AprĆØs des mois de tensions et d’accusations de discriminations, de sĆ©vĆØres rĆ©pressions et des actes de rĆ©elle guĆ©rilla avaient eu lieu. Le PĆØre Antonio Mascia Ć©crit de FontemĀ : « Nous sommes en train de vivre un moment dĆ©licat et incertain du point de vue socio-politique et nous ne savons pas comment Ƨa va se terminer. Dans plusieurs villes, des soldats ont tirĆ© sur la foule qui manifestait pacifiquement et de nombreuses personnes ont Ć©tĆ© arrĆŖtĆ©es. Nous comptons beaucoup sur vos priĆØresĀ Ā».

Lorsque Dieu appelle Ć  un amour infini

Lorsque Dieu appelle Ć  un amour infini

Soul-03« SoulĀ Ā», Ć¢me. Tel est le nom du programme tĆ©lĆ©visĆ©, dĆ©sireux de connaĆ®tre Ć  fond – « jusqu’au fond de leur Ć¢meĀ Ā» des personnalitĆ©s de notre temps, d’une grande envergure culturelle et humaine. L’animatrice, Monica Mondo, a dialoguĆ© avec Maria Voce le 24Ā septembre dernier. Un groupe de jeunes filles Ć  Trente. Un contexte de guerre dĆ©sastreux. « Une inspiration a fait comprendre Ć  Chiara Lubich la nĆ©cessitĆ© d’un idĆ©al Ć©ternel, qui ne passe pas. Cet idĆ©al, c’est Dieu.Ā Ā» Telles sont les premiĆØres paroles de Maria Voce, actuelle prĆ©sidente des Focolari. L’interview retrace depuis les origines jusqu’aux dĆ©fis actuels auxquels est confrontĆ© le mouvement des Focolari. Le seul mouvement, dans le domaine ecclĆ©sial, dirigĆ© statutairement par une femme. « La valorisation de la femme est beaucoup plus simple qu’on ne le pense. Elle Ć©quivaut Ć  reconnaĆ®tre ses qualitĆ©s spĆ©cifiques sans lesquelles l’homme ne peut s’exprimer lui-mĆŖme. Dieu a crƩƩ l’homme Ć  son image et ressemblance et il les a crƩƩes distincts, homme et femme, afin de crĆ©er en eux l’humanitĆ©. L’apport de la femme est trĆØs importantĀ : sa fĆ©minitĆ©, sa capacitĆ© de se donner, d’être prĆŖte au sacrifice.Ā Ā» Concernant son expĆ©rience personnelle, Maria Voce raconteĀ : « Je viens d’une famille traditionnellement catholique et pratiquante. Le problĆØme est nĆ© lorsque j’ai dĆ©cidĆ© de donner ma vie Ć  Dieu. Mon pĆØre Ć©tait trĆØs attachĆ© Ć  moi, il avait fait des projets sur ma personne. Ɖtant l’aĆ®nĆ©e de 7 enfants, il Ć©tait naturel pour moi aussi de penser « Je me marierai, j’aurai beaucoup d’enfants.Ā Ā» Le Mouvement m’a donnĆ© la possibilitĆ© de vivre intĆ©gralement l’Évangile. Ma vie en a Ć©tĆ© transformĆ©e. J’ai continuĆ© Ć  exercer mon mĆ©tier d’avocat mais j’ai commencĆ© Ć  rencontrer mes clients en voyant en chacun un frĆØre Ć  aimer. Ma vie a changĆ© du tout au tout. Alors que j’étais au focolare en Turquie, pour la premiĆØre fois, mon pĆØre m’a Ć©crit pour mon anniversaireĀ : « Tous mes vœuxĀ ! Papa.Ā Ā» Il est mort quelques jours plus tard emportĆ© par un infarctus. J’ai expĆ©rimentĆ© l’amour de Dieu qui avait permis qu’il se rĆ©concilie avec mon choix.Ā Ā» Qu’est-ce qu’un focolareĀ ? Une maisonĀ ? « C’est un groupe de personnes qui vivent ensemble, appelĆ©es par Dieu Ć  la mĆŖme vocation, disposĆ©es Ć  donner leur vie les unes pour les autres, moment par moments, pour ĆŖtre Œuvre de Marie. L’œuvre la plus grande de Marie a Ć©tĆ© de donner JĆ©sus au monde. Les focolarines, les focolarini veulent revivre Marie, en gardant vivante entre eux la prĆ©sence de JĆ©sus, grĆ¢ce Ć  l’amour rĆ©ciproque.Ā Ā» VirginitĆ©, une parole qui aujourd’hui est passĆ©e de mode. « La virginitĆ© est la rĆ©ponse Ć  un appel. C’est JĆ©sus qui, par amour, appelle quelqu’un Ć  un amour infini. Et, dans l’infini, il n’y a pas de morcellements, l’infini est un tout. Si Dieu appelle avec un tel amour, la rĆ©ponse ne peut ĆŖtre qu’un amour total. Pour bien vivre le mariage aussi, il est nĆ©cessaire d’avoir le cœur pur.Ā Ā» Chiara Lubich vous a donnĆ© un autre nom. Un nom inattendu, celui d’une localité ? « Oui, Emmaüs. Il indique le dĆ©sir, l’engagement Ć  rendre prĆ©sent JĆ©sus, mĆŖme aprĆØs sa mort et sa rĆ©surrection, en cheminant avec lui.Ā Ā» SuccĆ©der Ć  un fondateur n’est pas une chose simple. Il est difficile de concilier fidĆ©litĆ© et actualisation d’un charisme. L’inspiration se trouve dans le charisme. Le charisme est Ć©ternel, les personnes passent. Chiara Lubich a vĆ©cu pleinement le charisme Ć  son Ć©poque, et elle nous l’a transmis. Nous sommes unis Ć  la source mais, Ć  prĆ©sent, nous nous demandonsĀ : « Que dirait Chiara aujourd’huiĀ ? C’est cela qui me guide dans mon action. Ce n’est pas une chose rĆ©pĆ©titive, il y a beaucoup de manifestations dans le Mouvement qui, au temps de Chiara, n’existaient pas.Ā Ā» Est-ce encore l’heure des mouvementsĀ ? « Les mouvements ont des caractĆ©ristiques qui favorisent la vie chrĆ©tienne. Ils ont encore beaucoup Ć  dire et Ć  donner, pas seulement pour les jeunes mais aussi pour la santĆ© des familles.Ā Ā» Catholiques engagĆ©s en politique et Europe. Quel bilanĀ ? « Si l’Europe oublie ses racines chrĆ©tiennes, elle disparaĆ®tra. Pour cela, il est important que les catholiques s’engagent en politique afin de remettre Ć  l’honneur ses racines chrĆ©tiennes, se mettre face Ć  l’autre en le reconnaissant comme un Ć©gal, un frĆØre car fils de Dieu. Il est possible de dialoguer avec chacun, quels que soient son appartenance et son credo. En effet, on dialogue avec les personnes. « Aimer ses ennemisĀ Ā» fait aussi partie de l’Évangile. Est-il encore possible d’inventer des lieux, des expĆ©riences, de proposer des innovationsĀ ? « Nous ne devons pas crĆ©er des choses nouvelles mais renouveler le monde avec le charisme qui est le nĆ“tre. Je pense, par exemple, aux personnes du Mouvement, de diffĆ©rentes vocations, qui dĆ©cident de mettre leurs vacances Ć  disposition pour tĆ©moigner de l’Évangile en AmazonieĀ ; ou qui vont dans une citĆ© pilote pour construire une Ć©cole pour les enfants pauvres du voisinage.Ā Ā» Mais quel est la ligne de dĆ©marcation entre le tĆ©moignage, l’évangĆ©lisation et le dialogue, sans contraintes ou esprit de compĆ©titionĀ ? « Nous devons annoncer le Christ avant tout par notre vie. Si notre vie tĆ©moigne du Christ, tĆ“t ou tard, l’autre voudra savoir quelle en est la racine. L’unitĆ© est celle dont parle l’Évangile, c’est l’unitĆ© en Dieu, dans laquelle chacun se reconnaĆ®t parce que fils de Dieu et frĆØre de l’autre. S’il n’y a pas cette base on ne peut pas parler d’unitĆ© mais plutĆ“t de comprĆ©hension rĆ©ciproque. L’unitĆ© vient de Dieu et elle est en Dieu. On peut l’expĆ©rimenter aussi avec des personnes qui n’ont pas la mĆŖme foi ou la mĆŖme faƧon de voir les choses mais qui sont disposĆ©es Ć  s’unir pour un idĆ©al plus grand, qui est d’être frĆØres les uns des autres.Ā Ā» Les catholiques ne sont-ils pas trop discretsĀ ? « Ils doivent avoir plus d’impact. L’un des fruits du Mouvement est peut-ĆŖtre de rĆ©veiller l’ADN chrĆ©tien que nous portons en nous depuis notre baptĆŖme.Ā Ā» Vous avez encore la force conviction de l’avocatĀ ! Si vous deviez aujourd’hui dĆ©fendre une cause, Ć  quoi voudriez-vous vous consacrer avec la plus grande passionĀ ? Maria Voce, sans l’ombre d’une hĆ©sitationĀ : « A la fraternitĆ© universelle.Ā Ā» Pour lire l’intĆ©gralitĆ© de l’interview  

Libéré au Nigeria , don Maurizio Pallù

Libéré au Nigeria , don Maurizio Pallù

Don-PalluĢ€Nous exprimons notre grande joie pour la nouvelleĀ : Don Maurizio Pallù a Ć©tĆ© relĆ¢chĆ© hier soir au Nigeria, peu aprĆØs minuit. Il s’agit du prĆŖtre italien du Chemin nĆ©o-catĆ©chumĆ©nal, enlevĆ© le 12 octobre dernier, alors qu’il se rendait Ć  Benin City. Le prĆŖtre travaille depuis trois ans dans le pays africain, aprĆØs une longue expĆ©rience en tant que missionnaire, dans diffĆ©rentes rĆ©gions du monde. La confirmation de la nouvelle de la libĆ©ration a aussi Ć©tĆ© donnĆ©e par le ministre italien des Affaires ƉtrangĆØres.  

50 ans d’histoire et une passion pour l’Église

50 ans d’histoire et une passion pour l’Église

vallo-mov-parrochiale-1-696x460Sur fond de montagnes trĆØs caractĆ©ristiques, le dimanche 8 octobre, ceux qui montaient dans la vallĆ©e de Lanzo (Ć  environ 60 km de la ville de Turin, au Nord de l’Italie), voulaient fĆŖter le 50ĆØme anniversaire de la fondation du Mouvement Paroissial. Cette journĆ©e, intitulĆ©e « 50 ans d’histoire et une passion pour l’Église Ā», s’est dĆ©roulĆ©e dans l’auditorium du Centre Maria Orsola, rempli pour l’occasion par des personnes venues de toutes les rĆ©gions d’Italie. Parmi elles se trouvait le cardinal JoĆ£o BrĆ”z de Aviz, prĆ©fet de la CongrĆ©gation pour les Instituts de Vie ConsacrĆ©e et les SociĆ©tĆ©s de Vie Apostolique et Mgr. Giuseppe Petrocchi, archevĆŖque de l’Aquila. Ā A Vallo mĆŖme, il y a 50 ans, comme le souligne le message envoyĆ© par Maria Voce, prĆ©sidente du mouvement des Focolari, une des premiĆØres communautĆ©s, autour de Mgr. Chiarle, commenƧait Ć  vivre la spiritualitĆ© de communion des Focolari et donnait le « tĆ©moignage d’un authentique style de vie Ć©vangĆ©lique au sein de la paroisse, en y ravivant l’esprit et les structuresĀ Ā». Un modĆØle d’ Ā« Ɖglise vivanteĀ Ā», selon la dĆ©finition de Mgr Petrocchi, petite pour ses dimensions, mais grande dans son esprit de service. De cette communautĆ© a surgi un exemple de saintetĆ©, Maria Orsola, dĆ©cĆ©dĆ©e Ć  l’âge de 16 ans, dont la vie exemplaire est en phase de reconnaissance officielle. Movimento-parrocchiale-a-Vallo-TorineseĀ Chiara Lubich eut l’intuition, dĆØs les annĆ©es 40, que la spiritualitĆ© de l’unitĆ© aurait pu avoir une influence sur les communautĆ©s paroissiales, et ce jusqu’à sa rencontre historique avec le pape Paul VI en 1967, date officielle de la naissance du Mouvement Paroissial. Les paroles des premiers tĆ©moins retracent son histoire. L’engagement continueĀ : Vallo est encore aujourd’hui un lieu où se rendent des groupes de jeunes et des communautĆ©s, en raison de l’esprit de communion que l’on y trouve toujours. Les communautĆ©s dans les diffĆ©rentes rĆ©gions d’Italie sont nombreuses aujourd’hui, comme dans les autres pays du monde d’ailleurs. Bruno et Luisa, un couple de Cavi de Lavagna (GĆØnes, Italie), tĆ©moignent de leur engagement actif, en Ć©troite collaboration avec le curĆ©. Touchante, l’expĆ©rience de Luc, qui grĆ¢ce au soutien des jeunes de sa paroisse, a pu transformer les provocations anonymes Ć  propos du grave accident de la route dont il a Ć©tĆ© victime pendant qu’il Ć©tait Ć  la redĆ©couverte de la priĆØre et de la prĆ©ciositĆ© de la vie. Le souhait de l’archevĆŖque de Turin, Cesare Nosiglia, durant son message d’ouvertureĀ : parcourir 50 annĆ©es de vie veut dire revenir aux origines et repartir vers de nouveaux dĆ©fis.  

JournĆ©e Mondiale de l’Alimentation

InstituĆ©e par les pays membres de la FAO, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, la journĆ©e est cĆ©lĆ©brĆ©e chaque annĆ©e le 16 octobre, afin de sensibiliser l’opinion publique mondiale sur les thĆØmes de la pauvretĆ©, de la faim et de la malnutrition dans le monde, en plus de la sĆ©curitĆ© alimentaire et sur les mĆ©thodes pour amĆ©liorer la productivitĆ© agricole. ThĆØme de cette annĆ©eĀ : Changer le futur de la migration. Investir dans la sĆ©curitĆ© alimentaire et dans le dĆ©veloppement rural. En visite officielle au SiĆØge de la FAO de Rome, le Pape FranƧois, a rappelĆ© ce matin ā€˜ā€™le droit de chaque ĆŖtre humain Ć  se nourrir Ć  la mesure de ses propres besoins, en participant aux dĆ©cisions qui le concernent et Ć  la rĆ©alisation de ses propres aspirations’’. ā€˜ā€™Face Ć  un objectif d’une telle portĆ©e – a-t-il soulignĆ© – la crĆ©dibilitĆ© de tout le systĆØme international est en jeu. Il est urgent de trouver de nouvelles voies afin de consentir Ć  toute personne de regarder vers le futur avec une confiance fondĆ©e’’. D’une maniĆØre significative, dans le hall d’entrĆ©e du siĆØge romain de l’organisation, on y a dĆ©couvert une sculpture, offerte par le Pape FranƧois, qui reprĆ©sente le petit syrien qui s’était noyĆ©, retrouvĆ© sur une plage de Bodrum, en Turquie. Un avertissementĀ  pour ne pas oublier.

RĆ©initialise ton monde, c’est toi qui le contrĆ“le

RĆ©initialise ton monde, c’est toi qui le contrĆ“le

18_Fdj2017Cette annĆ©e aussi la ā€œFĆŖte des Jeunesā€, qui coĆÆncide avec le dĆ©but du printemps dans l’hĆ©misphĆØre Sud, a laissĆ© son empreinte. Les 23 et 24 septembre, plus de 1000 jeunes venus de l’Uruguay, du Paraguay et de diffĆ©rentes rĆ©gions argentines, envahissent la CitĆ© pilote au cœur de la Pampa argentine, pour vivre une expĆ©rience de fraternitĆ© qui laisse une trace indĆ©lĆ©bile. Mais cette annĆ©e on regarde pus loinĀ : en direction de Manille, où se dĆ©roulera le Genfest 2018 avec des jeunes du monde entier. Par le biais d’un jeu vidĆ©o, les jeunes affrontent successivement quelques thĆ©matiques qui impactent leur vie quotidienneĀ : l’apparence, l’individualisme, les choix et la sociĆ©tĆ© de consommationĀ ; ce sont les Ć©chelons que quatre acteurs, sur scĆØne, doivent franchir pour arriver Ć  dĆ©passer ensemble le dernier. L’acceptation de soi,Ā  la solidaritĆ©,Ā  l’engagement suggĆ©rĆ© Ć  chacun par sa conscience, le partage, autant de clĆ©s qui permettent de franchir ces Ć©tapes. Mais, bien souvent, il faut composer avec le passĆ© qui pousse Ć  revenir en arriĆØre et le futur qui paralyse. Reste donc une seule optionĀ : vivre le moment prĆ©sent en « prenant le contrĆ“le de sa propre vie et en la rĆ©initialisantĀ». 27_Fdj2017L’inventeur du jeu adresse aux protagonistes et aux participants Ć  la FĆŖte une question qui comporte un dĆ©fiĀ : RĆ©initialiser, oui, nonĀ ? La rĆ©ponse reste ouverte. Le jeu vidĆ©o se termine et devient une mĆ©taphore de la vie, qui incite ces jeunes Ć  Ā traverser les nombreuses situations rencontrĆ©es chaque jour, pour grandir et atteindre leurs propres objectifs. Un Ā jeu qui rejoint la vie rĆ©elle. ā€œRĆ©initialise ton monde, c’est toi qui le contrĆ“leĀ Ā». c’est le slogan de cette rencontre, qui, avec la chanson composĆ©e pour l’occasion, a Ć©tĆ© le message que la FĆŖte des Jeunes 2017 a laissĆ© dans le cœur des participants. Et aussi de ceux qui seront prĆ©sents au Genfest des Philippines pour reprĆ©senter tous ces jeunes. Ā 

Pasquale Foresi : poser le regard sur Marie

Pasquale Foresi : poser le regard sur Marie


the-annunciation-1125149_1280-detailā€˜ā€™Elle conservait toutes ces paroles en les mĆ©ditant dans son cœur’’ (Lc, 2,19) C’est Luc qui nous en parle en l’insĆ©rant dans la merveilleuse description des bergers Ć  BethlĆ©em, dans la grotte où JĆ©sus est nĆ©. C’était un ange qui avait montrĆ© le grand Ć©vĆ©nement aux bergersĀ :’’Ne craignez pasĀ : voici que je vous apporte une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peupleĀ : aujourd’hui vous est nĆ© un sauveur dans la citĆ© de David’’ (Lc 2,10-11). A peine arrivĆ©s, ā€˜ā€™ils firent connaĆ®tre ce qui leur avait Ć©tĆ© dit de cet enfantĀ ; et tous ceux qui les entendirent furent Ć©merveillĆ©s de ce que leur racontaient les bergers. Quant Ć  Marie, elle conservait toutes ces choses en les mĆ©ditant dans son cœur ā€˜ā€™. Saint Luc met dĆ©licatement en contraste, la stupeur extĆ©rieure des autres personnages prĆ©sents devant la grotte, les bergers, peut-ĆŖtre les habitants de la ville palestinienne, avec le silence dense de foi et d’amour de Marie. Les paroles de ces simples pĆØlerins au premier sanctuaire chrĆ©tien du monde, pĆ©nĆØtrent dans son Ć¢me, s’unissent Ć  d’autres rĆ©vĆ©lations qu’elle avait eues et lui font comprendre toujours plus le mystĆØre qui se tient sous ses yeux et dont elle participe en tant que MĆØre de Dieu. Promptitude de l’âme de Marie Ć  la Parole de Dieu et protectrice amoureuse des dons sacrĆ©s reƧus, qu’elle ne rĆ©vĆ©lera Ć  personne pendant de nombreuses annĆ©es. Peut-ĆŖtre communique -t-elle en personne seulement Ć  Saint Luc cette attitude de son Ć¢me qu’elle a eue les jours de la naissance du SauveurĀ : elle seule en effet en Ć©tait consciente. SuavitĆ© des choses de Dieu et dont nous ressentons tous un rĆ©el besoin. Avec le rythme anxiogĆØne et tournĆ© vers l’extĆ©rieur de la vie moderne, il y a parfois le danger de vouloir tout matĆ©rialiser, jusqu’à la vie spirituelle elle-mĆŖme. Le silence, l’humilitĆ©, la discrĆ©tion, la mansuĆ©tude, la patience dans les tribulations, peuvent nous sembler ĆŖtre des vertus dĆ©suĆØtes, dĆ©sormais incapables de nous faire ressentir la prĆ©sence du christianisme en ce siĆØcle. Face Ć  l’agressivitĆ© des mĆ©chants, Ć  la puissance de leurs moyens, on est tentĆ©s de tirer parti de l’agressivitĆ© des bons, de leur capitaux, de leur puissance extĆ©rieure. On croit davantage aux haut-parleurs qu’à l’efficacitĆ© d’une phrase de l’Évangile, on croit davantage aux discours des orateurs qu’au silence mĆ©ditatif des Ć¢mes consacrĆ©es Ć  Dieu. C’est le matĆ©rialisme qui essaie d’avilir les valeurs de l’esprit, en les rendant de pures expressions externes qui ensuite n’auront plus de poids face au vacarme assourdissant des bruits plus forts qui nous entourent. Seul ce qui est fruit de l’esprit a de la valeur face au monde aplati par la matiĆØreĀ ; seul ce qui part de notre amour profond et personnel envers Dieu. C’est bien pour cela que l’humanitĆ© aujourd’hui doit poser son regard sur Marie.Ā Ā»   Pasquale Foresi, ā€˜ā€™Paroles de Vie’’, Ed.CittĆ  Nuova, Rome, 1963 – pages 15,16,17