Juin 22, 2023 | Non classifiƩ(e)
Entrer dans la priĆØre signifie retrouver le coeur de la rencontre entre le “moiā et la prĆ©sence de Dieu dans notre vie. Chiara Lubich, Pasquale Foresi et Igino Giordani,Ā avec des mots qui, aujourdāhui deviennent toujours plus actuels, tracent les lignes dāune spiritualitĆ© civile, accessible Ć tous, vĆ©cue dans les rues des villes duāÆmondeāÆentier.Ā
Je me suis rendu compte que lāĆ©poque moderne demande une priĆØre un peu particuliĆØre. [ā¦]. Autrefois on pensait que le monde et le cosmos Ć©taient immobiles, fixes. Lāhomme devait donc trouver Dieu Ć travers les Ć©toiles, Ć travers les fleurs, [ā¦] donc Ć travers la contemplation, la paix, lāunion Ć Dieu, dans des moments de recueillement, de priĆØre Ć lāĆglise, devant le Saint Sacrement⦠[ā¦] Ć prĆ©sent, en revanche, on voit que le monde Ć©volue, quāil se transforme : tout change. [ā¦]Ā Lāhomme est entrainĆ© dans ce mouvement, il est engagĆ© dans cette course vers la perfection. Alors il ne peut plus rester immobile Ć contempler, lāhomme est appelĆ©, [ā¦] Ć participer avec Dieu Ć cette Ć©volution, Ć cette crĆ©ation. Cāest pourquoi tout ce que vous faites Ć lāĆ©cole, au bureau, Ć lāusine, revient Ć construire le monde avec Dieu crĆ©ateur, faire Ć©voluer le monde. Cependant nous devons le faire Ć©voluer en ayant bien conscience que nous participons Ć la CrĆ©ation de Dieu, et donc que notre Åuvre est une Åuvre sacrĆ©e. Nous sommes un bras de Dieu crĆ©ateur qui va de lāavant, qui construit le monde.
Chiara Lubich (Castel Gandolfo, 25 fĆ©vrier 1989 dans “le souffle de lāĆ¢me” prĆ©parĆ© par Fabio Ciardi, Nouvelle CitĆ©, 2023, p.66)
Une forme de priĆØre trĆØs importante, on peut lāavoir au travail. Je pense surtout aux ouvriers dans les usines, Ć toutes les personnes qui, durant la journĆ©e, sont extĆ©nuĆ©es, avec une fatigue qui enlĆØve presque la facultĆ© mĆŖme de penser et donc, dans un certain sens, de prier. Si le matin, par une simple intention, nous offrons notre vie quotidienne Ć Dieu, nous vivons profondĆ©ment, durant toute la journĆ©e en relation avec Dieu. Et selon moi, lorsque le soir, ces ouvriers, mĆŖme pour de courts instants parce que fatiguĆ©s, pourront se recueillir avec Dieu, ils trouveront lāunitĆ© avec Lui : ils la trouvent parce quāils ont vĆ©cu tout leur travail en relation avec Lui. Et cāest ce quāil y a de plus important : ĆŖtre en relation Ć©troite avec Lui. Et cāest, au fond, ce que lāhumanitĆ© est prĆŖte Ć entendre aujourdāhui : cāest-Ć -dire que tout lāunivers et tout ce qui sāy accomplit, pris dans un sens religieux, puisse se transformer en une grande priĆØre que le monde Ć©lĆØve vers Dieu.
Pasquale Foresi (in “Dio ci chiama. Conversazioni sulla vita cristiana” CittĆ Nuova, 2003, p.116)Ā
Ce matin, il m’a semblĆ© que je m’Ć©tais rapprochĆ© de Dieu. Jamais, je crois, je ne l’avais senti aussi proche. Ma joie a Ć©tĆ© et reste grande. Je sens que j’ai trouvĆ© un libre accĆØs pour aller Ć Lui ; et mon intention est de ne plus jamais m’Ć©loigner. J’ai surmontĆ©, par la grĆ¢ce de Dieu, les obstacles qui m’empĆŖchaient de m’accrocher Ć la terre. DĆ©sormais, je suis sur terre et j’habite au ciel (mon ambition est grande, mais Sa misĆ©ricorde l’est encore plus. Je l’aime infiniment). Les impulsions de vanitĆ©, de prĆ©fĆ©rences dans les amitiĆ©s ne me freinent plus. Je vais directement Ć Dieu, en me dĆ©barrassant de ces oripeaux. Les hommes peuvent me trahir, me calomnier, me tuer : mais j’ai Dieu, et je les aime indĆ©pendamment d’eux. Jāappartiens Ć Dieu. Je nāai besoin de rien dāautre.
Igino Giordani (in “Diario di Fuoco“, CittĆ Nuova, 1992, p.196)
Activer les sous-titres franƧais https://youtu.be/nLK39FnIrOw
Juin 16, 2023 | Non classifiƩ(e)
Est publiĆ© aujourdāhui le premier Ć©pisode du Ā nouveau podcast produit par United World Project. Il raconte des histoires dāacteurs de changement ā changemakers ayant dĆ©cidĆ© Ā de se lancer dans une activitĆ© nouvelle, sous le coup dāune Ć©tincelle qui les a poussĆ©s dāagir pour rendre leur sociĆ©tĆ© meilleure.
Une Ʃtincelle peut inspirer le changement
Aujourdāhui, 16 juin 2023, United World Project est heureux de vous prĆ©senter un nouveau podcast en anglais: Sparks (Ćtincelles). Dans chaque Ć©pisode, nous raconterons des histoires de Ā changemakers, de Ā diffĆ©rentes parties du monde, qui ont donnĆ© vie Ć un projet, une entreprise ou une activitĆ©, aprĆØs avoir Ć©té inspirĆ©sĀ par Ā une « étincelleĀ Ā»: une petite lumiĆØre qui a occasionnĆ© la contagion de beaucoup dāautres personnes. Ā Chacune dāelles, chacun dāeux nous emmĆØnera dans son pays, pour nous plonger dans Ā sa culture et nous raconter comment son projet a commencĆ©. Ā Il nāest pas besoin dāĆŖtre Greta Thunberg ou Ghandi pour engager un changement. Nous croyons que chacun de nous peut faire la diffĆ©rence. Ā Peut-ĆŖtre Ć peine une Ć©tincelle suffit-elleĀ !
Le premier Ʃpisode : Giving back to society one jar at a time
Restituer Ć la sociĆ©tĆ©, pas Ć pas. Ā Nous avons tous de grands rĆŖves. Celui de Mabih Ć©tait de travailler aux Nations Unies et pendant des annĆ©es, elle a tout fait pour y parvenir. Ā Mais cela nāa pas Ć©tĆ© comme elle lāespĆ©rait. En 2019, elle a rĆ©alisĆ© que son rĆŖve, poursuivi en vue dāaider les autres, nāĆ©tait peut-ĆŖtre quāun dĆ©sir personnel de pouvoir sāaffirmer dans la sociĆ©tĆ©. Ā Ainsi, en laissant Ć ce rĆŖve la possibilitĆ© de se transformer, sa vie a changĆ© dāune maniĆØre jamais imaginĆ©e auparavant. Ā Aujourdāhui, Ć 38 ans, Nji Mabih est Ć la tĆŖte dāune petite entreprise et vit au Cameroun. Pour continuer Ć lire, cliquez ici. Pour Ć©couter l’Ć©pisode immĆ©diatement sur Spotify, cliquez ici !Ā Si vous prĆ©fĆ©rez Ć©couter des podcasts sur d’autres plateformes, vous pouvez Ć©galement trouver “Sparks” sur Apple Podcast, Google Podcast, Amazon Music et Audible. Bonne Ć©coute!
Laura Salerno
Juin 16, 2023 | Non classifiƩ(e)
Laisser Dieu habiter en nous : c’est le point de dĆ©part pour conserver et tĆ©moigner dans la joie, la valeur inestimable de l’unitĆ© et de la paix, dans la charitĆ© et la vĆ©ritĆ© ; pour s’enrichir et ĆŖtre des semences de bien et de fraternitĆ© pour le monde. Sans mesurer la haine Je vis dans une petite ville d’Ukraine, Ć la frontiĆØre de la Slovaquie. Les bombes nāarrivent pas jusquāĆ chez nous, mais bien leurs terribles consĆ©quences : des personnes dĆ©placĆ©es avec leurs besoins, la nĆ©cessitĆ© de torches et de bougies, de mĆ©dicaments, de couvertures… Une grande obscuritĆ© s’est abattue sur notre pays. Les nouvelles de ceux qui trahissent, de ceux qui s’enrichissent dans ces situations dramatiques, de ceux qui exploitent les autres, des chacals… sont Ć l’ordre du jour : le mal, quand il triomphe, n’a pas de rĆØgles, pas de limites. Mais malgrĆ© tout, il se passe quelque chose d’autre : les gens d’ici sentent qu’ils partagent la douleur des autres et cherchent des solutions. Dans les familles, le besoin de chaleur, de protection, de solidaritĆ© est revenu. J’assiste Ć ce paradoxe dāune guerre du mal et du triomphe du bien. On se raconte l’histoire de Chiara Lubich et des premiĆØres personnes qui lāont suivie: elles aussi ont commencĆ© pendant une guerre et n’ont pas mesurĆ© la haine, mais ont allumĆ© le bien, qui s’est ensuite rĆ©pandu partout. En vĆ©ritĆ©, les forces du mal ne l’emporteront pas. Notre gratitude est une vĆ©ritable priĆØre qui s’Ć©lĆØve vers le ciel comme un chant de louange au Dieu Amour. (S.P. – Ukraine) Une chaĆ®ne d’amour Dans la salle d’attente de mon salon de coiffure, l’Ć©change de nouvelles est habituel entre les clientes et comme je n’avais pas vu depuis un petit temps, une dame Ć¢gĆ©e, Madame AdĆØle, qui venait pĆ©riodiquement chez nous, j’ai demandĆ© Ć l’une d’entre elles de me donner de ses nouvelles. J’ai ainsi appris qu’AdĆØle Ć©tait gravement malade et, poussĆ©e par le dĆ©sir de la revoir, j’ai dĆ©cidĆ© de lui rendre visite un jour.Ā J’ai retrouvĆ© Madame AdĆØle, seule et sans famille, dans un Ć©tat d’abandon total, et j’ai immĆ©diatement lancĆ© un appel Ć l’aide, cherchant quelqu’un parmi mes clientes qui aurait pu lui tenir compagnie. Une belle compĆ©tition s’est engagĆ©e parmi mes clientes jusqu’Ć ce que, trĆØs rapidement, le fils de l’une d’entre elles rĆ©ussisse Ć la placer dans un foyer d’accueil qui assurait assistance et soins. J’ai moi aussi proposĆ© mes services de coiffeuse, non seulement Ć AdĆØle, mais aussi Ć toutes celles qui le souhaitaient. L’histoire d’AdĆØle m’a montrĆ© qu’il suffit de commencer par des actes concrets de charitĆ© ; la chaĆ®ne de l’amour se rĆ©pand alors rapidement et efficacement. (F.d.R. – Italie) Une Ć©cole de la solidaritĆ© Dans le dĆ©sert, Ć l’extĆ©rieur dāune ville de lāĆgypte où je me trouve, vivent 1 000 personnes atteintes de la lĆØpre. Il y a quelques annĆ©es encore, personne ne connaissait l’existence de cette colonie. Nous sommes allĆ©s vĆ©rifier la situation et nous avons dĆ©couvert que ces personnes manquaient de tout. MĆŖme les mĆ©decins n’allaient pas les voir. AprĆØs avoir pris des dispositions avec Caritas, nous avons ouvert notre groupe Ć d’autres jeunes chrĆ©tiens et musulmans avec lesquels nous nous rendons maintenant sur place les jours de congĆ©. Deux d’entre nous, Ć©tudiants en mĆ©decine, sont impliquĆ©s dans les soins mĆ©dicaux et se sont donc tenus au courant des mĆ©thodes de traitement de la lĆØpre. D’autres se sont portĆ©s volontaires pour repeindre des maisons et les rendre plus habitables. Un jeune journaliste a publiĆ© quelques articles dans divers journaux et magazines afin d’informer et de sensibiliser le plus grand nombre au problĆØme. Et surtout, nous avons rĆ©alisĆ© que les malades de cette colonie ont besoin d’une Ć©coute qui est presque plus importante pour eux que les mĆ©dicaments. Cette expĆ©rience est devenue pour nous une vĆ©ritable Ć©cole : elle nous fait prendre conscience que chacun d’entre nous peut apporter quelque chose aux autres. (H.F.S. – Egypte)
Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Maria Grazia Berretta
(extrait de : « Il Vangelo del Giorno Ā», CittĆ Nuova, annĆ©e IX – no.1 mai-juin 2023)
Juin 14, 2023 | Non classifiƩ(e)
Le 10 juin 2023 s’est tenue au Vatican la Rencontre mondiale sur la fraternitĆ© humaine, Ć laquelle le mouvement des Focolari a participĆ© aux cĆ“tĆ©s d’autres mouvements ecclĆ©siaux, organisations internationales et associations. La PrĆ©sidente des Focolari, Margaret Karram, Ć©tait reprĆ©sentĆ©e par quelques focolarini, dont Christian Abrahao Da Silva. Ce dernier nous fait part de ses impressions. C’est dans lāesprit de promouvoir un processus participatif pour aider Ć redĆ©couvrir le sens de la fraternitĆ© et la construire ensemble Ć travers le dialogue, la connaissance, les moments de rencontre, les paroles et les gestes partagĆ©s, que s’est tenu le 10 juin dernier au Vatican le World Meeting on Human Fraternity, une rencontre internationale sur la fraternitĆ© humaine, promue par la Fondation Fratelli Tutti et la Basilica Papale di San Pietro, sous le patronage du Cardinal Mauro Gambetti, ArchiprĆŖtre de la Basilique Papale Saint-Pierre au Vatican, Vicaire gĆ©nĆ©ral de Sa SaintetĆ© pour la CitĆ© du Vatican. L’Ć©vĆ©nement inspirĆ© par l’encyclique Fratelli Tutti a bĆ©nĆ©ficiĆ© de la prĆ©sence de plusieurs laurĆ©ats du Prix Nobel de la Paix, de personnalitĆ©s du monde de la science, de la culture, du droit, d’associations et d’organisations internationales, qui ont eu pour tĆ¢che d’Ć©laborer un « Appel Ć l’engagement pour la FraternitĆ© HumaineĀ Ā». Le document lu par deux laurĆ©ats du prix Nobel, Nadia Murad et Muhammad Yunus, au cours du Festival qui s’est tenu sur la place Saint-Pierre dans l’aprĆØs-midi, a ensuite Ć©tĆ© signĆ© par le SecrĆ©taire d’Ćtat, le cardinal Parolin, au nom du Pape FranƧois et du groupe qui a Ć©laborĆ© le document. Christian Abrahao Da Silva, focolarino qui a participĆ© Ć la Rencontre, nous raconte ce moment.
Christian, qu’est-ce que cela a signifiĆ© pour toi de participer Ć ce moment mondial dĆ©diĆ© Ć la fraternitĆ© ? Ce fut tout d’abord un grand honneur. Une focolarine, Corres Kwak, et moi-mĆŖme, avons Ć©tĆ© appelĆ©s Ć reprĆ©senter la PrĆ©sidente des Focolari, Margaret Karram, et l’ensemble du Mouvement, lors de cet Ć©vĆ©nement au but noble, celui de promouvoir la fraternitĆ© et l’amitiĆ© sociale entre les personnes et entre les peuples, comme antidote aux nombreuses formes de violence et de guerres qui se succĆØdent dans le monde. La rencontre s’est dĆ©roulĆ©e en deux temps : le matin, dans l’ancienne salle synodale, en prĆ©sence de reprĆ©sentants de divers mouvements et associations ecclĆ©siaux. L’aprĆØs-midi, une grande fĆŖte s’est dĆ©roulĆ©e sur la place Saint-Pierre, en prĆ©sence de reprĆ©sentants de diverses places du monde. Comment se sont ouverts les travaux ? Le matin, nous avons participĆ© Ć deux tables rondes où il nous a Ć©tĆ© demandĆ© de rĆ©pondre essentiellement Ć deux questions : « que faisons-nous concrĆØtement pour rĆ©aliser la fraternitĆ© sociale et la fraternitĆ© environnementale ?Ā Ā» Et encore « y a-t-il un nous ?Ā Ā» Ce furent de trĆØs beaux moments participatifs. On a beaucoup parlĆ© du concept de jardin en rĆ©fĆ©rence au jardin d’Eden, exprimĆ© par le Pape FranƧois dans « Fratelli tuttiĀ Ā». Les paroles les plus prononcĆ©es ont Ć©tĆ© : compassion, responsabilitĆ© (politique et Ć©conomique), partage, promotion intĆ©grale, reconnaissance de chaque personne humaine, attention, accueil. Une vĆ©ritable expĆ©rience ecclĆ©siale avec l’espoir qu’elle puisse se rĆ©pandre et tĆ©moigner largement de la nĆ©cessitĆ© de redĆ©couvrir et de renforcer la fraternitĆ© humaine. Qu’est-ce qui t’a particuliĆØrement frappĆ© ? Outre le groupe des Prix Nobel de la Paix, le groupe des mouvements et associations ecclĆ©siaux, il y avait aussi un groupe de 30 trĆØs jeunes Ć©tudiants de diffĆ©rentes Ć©coles italiennes, accompagnĆ©s de leurs professeurs de religion, qui avaient participĆ© Ć un concours avec des Åuvres artistiques de diffĆ©rents types, exprimant de maniĆØre crĆ©ative le thĆØme de la Rencontre. Leur prĆ©sence a donnĆ© une touche importante Ć l’engagement des nouvelles gĆ©nĆ©rations dans l’Ć©ducation Ć la fraternitĆ©. En outre, les expĆ©riences racontĆ©es sur la scĆØne du Festival l’aprĆØs-midi, celles de certains artistes qui ont partagĆ© leurs talents avec libertĆ© et joie, ont Ć©tĆ© d’un grand apport. Que retient le mouvement des Focolari de ce moment ? Le Pape FranƧois a relancĆ© la fraternitĆ© comme un nouveau paradigme anthropologique sur lequel reconstruire des gestes et des lois, car « la fraternitĆ© a quelque chose de positif Ć offrir Ć la libertĆ© et Ć l’Ć©galité » (Fratelli tutti, n. 103). Cette citation m’a fait penser Ć un discours de Chiara Lubich intitulĆ© : « LibertĆ©, Ć©galitĆ©… qu’est-il advenu de la fraternitĆ© ?Ā Ā» Il s’agissait ici d’un de ces Ć©vĆ©nements qui nous appellent Ć nous jeter toujours plus au centre de notre charisme d’unitĆ©. En outre, en expliquant l’idĆ©e de l’Ć©vĆ©nement, le cardinal Gambetti a vraiment touchĆ© le cÅur, en dĆ©finissant ce moment comme un « processus et une expĆ©rience, comme un premier pas pour aider Ć redĆ©couvrir le sens de la fraternitĆ© et pour la construire culturellement parce qu’elle n’est pas donnĆ©e biologiquement, la fraternitĆ© a besoin de rencontre et de dialogue, de connaissance et de mots et de gestes partagĆ©s, de langages communs et de l’expĆ©rience de la beautĆ©.Ā Ā»
Maria Grazia Berretta
Juin 8, 2023 | Non classifiƩ(e)
Comme le public le sait, le pape FranƧois a subi hier, 7 juin, une intervention chirurgicale Ć la Polyclinique Gemelli de Rome. Le souverain pontife est Ā« en bonnes conditions gĆ©nĆ©rales Ā» et serein. Il remercie pour les messages de proximitĆ© qui lui parviennent du monde entier et demande que lāon continue Ć prier pour lui. Margaret Karram lui a fait parvenir ses priĆØres et son affection, de mĆŖme que celles du Mouvement des Focolari. Ā
Rocca di Papa, 8Ā juin 2023
SaintetƩ, cher pape FranƧois
Nous suivons avec attention les mises au courant suite Ć l’intervention que vous avez subie hier et nous nous rĆ©jouissons des nouvelles rĆ©confortantes reƧues rĆ©cemment concernant votre Ć©tat de santĆ©. Unis Ć toute l’Ćglise, avec les communautĆ©s du Mouvement dans le monde, nous vous accompagnons de nos priĆØres et de lāoffrande de nos vies. Soyez assurĆ© que nous continuerons Ć vous soutenir, en demandant au PĆØre votre plein rĆ©tablissement, afin que vous puissiez poursuivre votre si prĆ©cieux ministĆØre.
Je vous prie de recevoir mes affectueuses salutations et celles du Mouvement des FocolariĀ !
Filialement,
Margaret Karram
Mai 31, 2023 | Senza categoria
Un rendez-vous a Ć©tĆ© organisĆ© Ć Loppiano (Florence-Italie) les 27 et 28 mai, pour cĆ©lĆ©brer l’anniversaire de la naissance de la CoopĆ©rative Loppiano Prima. Cinquante ans aprĆØs ce 19 mai 1973, jour de sa crĆ©ation, l’Ć©vĆ©nement a Ć©tĆ© une occasion unique de rappeler les moments fondateurs, de faire le point sur le chemin parcouru et de relancer l’activitĆ© productive et commerciale avec un regard ouvert sur l’avenir. Nous partageons l’interview de Maria Ghislandi et Giuseppe Marvelli, parmi les premiers membres fondateurs. « Sans mĆ©moire, il n’y a pas d’avenir. Revenir aux racines est donc dĆ©cisif, et dans cette pause, nous voulons souligner notre engagement continu Ć rĆ©cupĆ©rer, faire revivre et dĆ©cliner dans le prĆ©sent, les inspirations fondatrices et les Ć©tincelles de prophĆ©tie livrĆ©es au fil du temps par Chiara Lubich Ć la CoopĆ©rativeĀ Ā».
C’est par ces mots que Beatrice Vecchione, actuelle PrĆ©sidente de la CoopĆ©rative Prima, Loppiano a ouvert l’Ć©vĆ©nement de la cĆ©lĆ©bration intitulĆ©e Amour pour la CrĆ©ation, une prophĆ©tie en marche, un moment privilĆ©giĆ© pour commĆ©morer le 50e anniversaire de la fondation de la CoopĆ©rative qui s’est dĆ©roulĆ© les 27 et 28 mai 2023 Ć l’Auditorium de Loppiano, la citĆ© pilote internationale du mouvement des Focolari prĆØs de Florence (Italie). Un week-end d’Ć©change et de partage dans une optique d’Ć©cologie intĆ©grale, qui a dĆ©voilĆ© le cÅur de cette expĆ©rience prĆ©monitoire de l’agriculture Ć©cologique lors de la semaine Laudato SƬ. Loppiano Prima, poursuit Beatrice Vecchione, a une physionomie et une typicitĆ© propres que le titre rĆ©sume et Ć©voque parfaitement, car il s’agit sans aucun doute de cinq dĆ©cennies « d’amour pour la crĆ©ation et de prophĆ©tie en marcheĀ Ā», prophĆ©tie dont nous parle aussi, en remontant aux sources, Raffaella Pinassi Cardinali, pionniĆØre et depuis toujours rĆ©fĆ©rence de la coopĆ©rative agricole.
NĆ©e le 19 mai de cette mĆŖme annĆ©e, avec 8 membres fondateurs dĆ©sireux de mettre Ć profit les terres qui avaient Ć©tĆ© donnĆ©es par la famille Folonari au mouvement des Focolari dans les collines du Chianti, dans le Valdarno florentin, Loppiano Prima est une coopĆ©rative avec un systĆØme d’actionnariat gĆ©nĆ©ralisĆ© qui compte aujourd’hui 3 256 membres. Comme l’indiquent ses statuts, « elle n’a pas de but spĆ©culatif et est rĆ©gie par les principes de la mutualitĆ© prĆ©valenteĀ Ā». En outre, « elle a pour objet principal la rĆ©alisation de l’intĆ©rĆŖt gĆ©nĆ©ral de la collectivitĆ© en matiĆØre de promotion humaine et d’intĆ©gration sociale des citoyens, ainsi que de contribuer Ć la mise en Åuvre de la fraternitĆ© universelleĀ Ā». C’est ainsi qu’au cours des 50 derniĆØres annĆ©es, sur des terres non cultivĆ©es et abandonnĆ©es en raison de l’Ć©migration de tant d’agriculteurs dans l’aprĆØs-guerre, la coopĆ©rative Loppiano Prima est devenue la protagoniste d’une expĆ©rience particuliĆØre d’agriculture Ć©cologique avant la lettre, qui a mis au centre l’humanitĆ©, la nature et leur relation. Un sujet actif opĆ©rant Ć l’intĆ©rieur de Loppiano, mais prĆ©sent dans le territoire et pour le territoire, fruit de la gĆ©nĆ©rositĆ©, de la tĆ©nacitĆ© et de la passion de tant de Volontaires de Dieu du mouvement des Focolari qui, il y a 50 ans, ont senti l’appel Ć rĆ©pondre Ć la prophĆ©tie de Chiara Lubich : donner Dieu par le travail ; fruit surtout de la foi de ceux qui ont cru et voulu prendre soin de ce rĆŖve que nous recevons aujourd’hui en hĆ©ritage : aimer la crĆ©ation, en faisant de leur vie un vĆ©ritable tĆ©moignage de l’Ćvangile. Nous partageons l’histoire de Maria Ghislandi et Giuseppe Marvelli, deux des premiers membres fondateurs de Loppiano Prima.
Maria Grazia Berretta
https://youtu.be/IQzEiEkzwAQ
Mai 30, 2023 | Non classifiƩ(e)
Une chapelle ÅcumĆ©nique a rĆ©cemment Ć©tĆ© inaugurĆ©e au Centre Ćducatif Fiore (CEF), situĆ© Ć Mixco (Guatemala). Les directeurs Maresa RamĆrez et Luis Martinez nous expliquent comment l’idĆ©e est nĆ©e et coĆÆncide avec la PentecĆ“teĀ : dans lāhĆ©misphĆØre sud, la Semaine de priĆØre pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens est associĆ©e Ć cette fĆŖte.
« Nous ne nous concentrons pas sur une seule dĆ©nomination chrĆ©tienne, mais nous cherchons ce qui nous unit au sein de la chrĆ©tientĆ©. C’est pourquoi notre chapelle est ÅcumĆ©nique, nous voulons que personne ne se sente en dehors de la famille de notre Centre Ćducatif Fiore où nous voulons vivre une inclusion rĆ©ciproqueĀ Ā» C’est par ces mots que Maresa RamĆrez explique l’objectif de la nouvelle chapelle ÅcumĆ©nique construite dans le Centre Ćducatif Fiore (CEF), situĆ© Ć Mixco (Guatemala), dont elle est la Directrice gĆ©nĆ©rale avec Luis Martinez, le directeur administratif.
Depuis 10 ans, le Centre accueille des enfants de diffĆ©rentes confessions chrĆ©tiennes et, suite Ć la pandĆ©mie, leur nombre a progressivement augmentĆ©. La chapelle fait partie du projet Ć©ducatif de l’Ć©cole, qui repose sur un parcours pĆ©dagogique, physique, Ć©motionnel et spirituel. La chapelle comporte plusieurs Ć©lĆ©ments qui visent Ć crĆ©er une relation avec Dieu, en tenant compte de l’Ć¢ge des enfants qui frĆ©quentent l’Ć©cole. Luis Martinez raconte : « La conception de la chapelle inclut des processus ludiques, utilisant des jeux pour rapprocher les enfants de Dieu et Ć©tablir une relation avec Lui. Par exemple, nous avons placĆ© des tubes qui partent de l’entrĆ©e de la chapelle vers la Croix, pour que l’enfant, s’il en ressent le besoin, puisse envoyer un message secret Ć JĆ©sus. Ensuite, les nuages servent Ć crĆ©er l’atmosphĆØre du ciel, car nous associons Dieu au ciel. Les enfants sont les premiers concernĆ©s et lorsqu’ils entrent dans ce lieu, une relation Ć la fois ludique et sĆ©rieuse se crĆ©e immĆ©diatement.Ā Ā» L’Ć©cole offre aux enfants cet espace dans lequel ils peuvent entrer lorsqu’ils ressentent le besoin de passer un moment avec Dieu. Dans le cadre de l’Ć©ducation Ć la foi et aux valeurs, les enfants s’exercent Ć faire des origamis afin d’Ć©crire et dāy dĆ©poser leurs actes d’amour en les offrant Ć JĆ©sus, « selon le conseil de Chiara Lubich aux enfants : aprĆØs avoir fait un acte d’amour, en faire un petit paquet et l’envoyer au Ciel.Ā Ā»
La collaboration a Ć©tĆ© essentielle pour l’inauguration, car le dialogue entre le mouvement des Focolari au Guatemala et le Conseil ÅcumĆ©nique chrĆ©tien de ce Pays est trĆØs dynamique. « Nous avons Ć©tabli une relation avec chacun de ses membres, en particulier avec l’Ć©vĆŖque catholique, Monseigneur Valenzuela. En parlant avec lui, nous nous sommes rendu compte de l’importance de la prĆ©sence de cette chapelle, car au Guatemala le dialogue ÅcumĆ©nique est quelque chose de nĆ©cessaireĀ Ā», explique Luis Martinez. Ces contacts fondĆ©s sur la fraternitĆ© ont Ć©tĆ© partagĆ©s par des fidĆØles de sept Ć©glises chrĆ©tiennes, et environ 25 personnes ont assistĆ© Ć l’inauguration de la chapelle. Le programme de l’inauguration a Ć©tĆ© organisĆ© entre le Centre Ćducatif Fiore et Monseigneur ValenzuelaĀ : il comprenait des psaumes, la lecture de la Parole et diverses priĆØres de bĆ©nĆ©diction et de louange. Les Ć©lĆØves ont participĆ© en rĆ©citant une priĆØre pour la paix. « Les personnes qui ont pris la parole nous ont dit que les enfants sont placĆ©s au centre de notre parcours Ć©ducatif et que nous sommes la premiĆØre Ć©cole du pays Ć disposer d’une chapelle ÅcumĆ©niqueĀ Ā», a conclu la Directrice, Mme RamĆrez.
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Mai 27, 2023 | Non classifiƩ(e)
Le voyage en Asie et en OcĆ©anie de Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n, PrĆ©sidente et CoprĆ©sident du Mouvement des Focolari, est arrivĆ© Ć la fin. Voici quelques nouvelles de ce qu’ils ont vĆ©cu lors de la derniĆØre Ć©tape en IndonĆ©sie. Panongan (IndonĆ©sie), 17Ā mai 2023 – Il est 8Ā heures du matin dans la paroisse catholique de Sainte-OdĆ©lie, Ć environ deux heures de Jakarta. MgrĀ Ignatius Suharyo, Cardinal de la capitale indonĆ©sienne, a invitĆ© des reprĆ©sentants du gouvernement et des forces de police, de la municipalitĆ©, des villages, ainsi que les chefs religieux musulmans, bouddhistes et hindous Ć prĆ©senter Ć la PrĆ©sidente et au CoprĆ©sident du Mouvement des Focolari un projet social pilote pour la ville de Tangerang/Banten, rĆ©alisĆ© en large synergie entre toutes les forces de la sociĆ©tĆ© civile citĆ©es plus haut. Avec plus de deux millions d’habitants, il s’agit de la troisiĆØme rĆ©gion la plus peuplĆ©e Ć l’ouest de Jakarta, la capitale de l’IndonĆ©sie, qui, avec toutes ses villes-satellites, atteint presque 30Ā millions d’habitants. Il s’agit d’une zone en grand dĆ©veloppement, mais marquĆ©e aussi par des inĆ©galitĆ©s Ć©conomiques. La population des villages est pauvre, elle travaille dans les riziĆØres, vit des produits de la terre et de petits Ć©levages de poulets, de chĆØvres et de quelques vaches. La rĆ©gion, Ć forte majoritĆ© musulmane, fait partie de la paroisse. Le pĆØre Felix Supranto ā « Romo FelixĀ Ā» pour tout le monde (« romoĀ Ā» signifie « pĆØreĀ Ā» en bahasa, la langue officielle du pays) – est le dynamique curĆ© de la paroisse de Sainte-OdĆ©lieĀ ; il a le don de rassembler les personnes. Cāest lui qui nous accueille, avec les nombreux paroissiens qu’il a impliquĆ©s dans divers projets sociaux au fil des ans.
« Le dialogue que nous avons ici avec des frĆØres de diffĆ©rentes religions est concretĀ Ā», explique le Cardinal, « il prend en compte les besoins des personnes. Il faut construire des maisons, dĆ©velopper des possibilitĆ©s de travail, apporter l’eau dans les villages. “Ensemble” nous travaillons pour cela et il est important que la PrĆ©sidente et le CoprĆ©sident des Focolari soient venus ici pour voir ce qui pourrait ĆŖtre un modĆØle de dialogue Ć©galement en dehors de l’IndonĆ©sie. La devise de notre pays est “l’unitĆ© dans la diversitĆ©” et elle exprime trĆØs bien qui nous sommes et comment nous relevons les dĆ©fis.Ā Ā» « Nous sommes honorĆ©s de vous avoir parmi nousĀ Ā», dĆ©clare le pĆØre Felix Ć Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n, « pour partager le chemin que nous parcourons. Jusqu’Ć prĆ©sent, nous avons construit 12Ā maisons pour aider les pauvres et c’est ce travail en commun qui fait de nous des frĆØres, malgrĆ© nos diffĆ©rences.Ā Ā» La journĆ©e se poursuit par la visite d’une Ć©cole accueillant des enfants de 6 Ć 15 ans, de plusieurs villages où, grĆ¢ce aux fonds rĆ©coltĆ©s, il a Ć©tĆ© possible d’apporter l’eau, de dĆ©marrer un Ć©levage de vaches, de chĆØvres et de poissons-chats, où la valeur ajoutĆ©e est l’implication totale de tousĀ : institutions et habitants. La visite de la Madrasa – une Ć©cole coranique – est le dernier rendez-vous de cette premiĆØre journĆ©e « sur le terrainĀ Ā» qui nous montre le caractĆØre communautaire et solidaire, vĆ©ritable force de ce pays. Bhinneka Tunggal Ika – nous sommes diffĆ©rents, mais nous sommes un Bhinneka Tunggal Ika, « Nous sommes diffĆ©rents, mais nous sommes unĀ Ā» est en effet la devise de l’IndonĆ©sie, inscrite sur les armoiries nationales qui reprĆ©sentent une ancienne divinitĆ©, l’aigle javanais.
Le pays des records Avec ses 17Ā 000 Ć®les et plus de 300 groupes ethniques, chacun ayant une tradition culturelle vivante, l’IndonĆ©sie est un pays aux multiples facettes. Aujourd’hui, la population est fiĆØre de se prĆ©senter au monde comme un exemple de tolĆ©rance et de coexistence entre les diffĆ©rentes cultures et religions. Un exemple parmi d’autresĀ : la mosquĆ©e Istiqlal (de l’IndĆ©pendance) Ć Jakarta est la plus grande d’Asie du Sud-Est. Elle est situĆ©e juste en face de la cathĆ©drale catholique et, lors des grandes fĆŖtes chrĆ©tiennes comme NoĆ«l, la mosquĆ©e apporte son soutien en mettant des places de parking Ć la disposition des fidĆØles chrĆ©tiens, et vice versa pour les fĆŖtes musulmanes. L’IndonĆ©sie possĆØde la plus grande biodiversitĆ© de la planĆØte, mais la dĆ©forestation et l’exploitation des ressources menacent gravement la prĆ©servation de ces environnements naturels. La richesse Ć©conomique est inĆ©galement rĆ©partie et on estime que 27Ā 000 familles millionnaires (0,1Ā % de la population) possĆØdent plus de la moitiĆ© de la richesse du pays. Bien qu’il ne soit pas facile d’obtenir des statistiques prĆ©cises, la population actuelle est estimĆ©e Ć 273Ā millions d’habitants, ce qui en fait le quatriĆØme pays le plus peuplĆ© du monde. C’est le pays qui compte la plus forte population musulmane au monde (86,1Ā %)Ā ; les chrĆ©tiens de diffĆ©rentes Ćglises reprĆ©sentent 10,53Ā % et l’appartenance religieuse est inscrite sur la carte dāidentitĆ©. Les focolarini en Asie du Sud-Est et au Pakistan Jakarta, 19Ā mai 2023 – En regardant les focolarini d’Asie du Sud-Est et du Pakistan qui sont venus Ć Jakarta pour rencontrer Margaret Karram et JesĆŗsĀ MorĆ”n, c’est tout le potentiel du continent asiatique qui apparaĆ®t, Ć savoir la rencontre possible entre des peuples et des cultures trĆØs diffĆ©rentsĀ : de la ThaĆÆlande au Myanmar, du Vietnam Ć l’IndonĆ©sie, Ć Singapour, Ć la Malaisie. Beaucoup sont connectĆ©s via le web, comme les focolarini du Pakistan, mais la distance n’empĆŖche pas une profonde communion où Ć©mergent Ć la fois les dĆ©fis de l’inculturation dans les diffĆ©rents pays et la force de l’unitĆ©, capable d’atteindre les domaines les plus divers.
La sĆ©ance de questions-rĆ©ponses avec Margaret Karram, JesĆŗs MorĆ”n, Rita Moussallem et Antonio Salimbeni (responsables du dialogue interreligieux des Focolari) suscite une grande attention. Les focolarines de Ho Chi Minh (Vietnam) se demandent comment diffuser la spiritualitĆ© de l’unitĆ© en ces temps où il est difficile d’intĆ©resser personnes, les jeunes en particulier. « Lors de ce voyage en Asie et en OcĆ©anie, explique Margaret, j’ai compris que la maniĆØre dont nous avons proposĆ© jusqu’Ć prĆ©sent la spiritualitĆ© de l’unitĆ© doit changer, parce que la sociĆ©tĆ© a changĆ©. Nous vivons tous tellement “connectĆ©s” les uns aux autres que nous devons trouver un moyen de prĆ©senter les diffĆ©rentes vocations, non pas chacune sĆ©parĆ©ment, mais les unes Ć cĆ“tĆ© des autres, peut-ĆŖtre lorsque nous nous rencontrons en tant que communautĆ© du Mouvement au niveau local, puis ce sera Dieu qui parlera au cÅur de chacun, qui appellera dans les diffĆ©rentes voies. Je constate que ce qui touche le cÅur des gens, c’est l’attention personnelle, la construction de relations vraies, faites d’amour dĆ©sintĆ©ressĆ©. Les personnes doivent trouver en chacun de nous un frĆØre, une sÅur, un(e) ami(e). Ce n’est qu’une fois la relation construite que nous pouvons les inviter Ć connaĆ®tre la spiritualitĆ© du Focolare.Ā Ā» « Parfois, il nous semble que nous n’avons pas les moyens adĆ©quats pour intĆ©resser les personnes Ć la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, poursuit JesĆŗs, mais attention Ć ne pas cĆ©der Ć la tentation de s’adapter au courant du monde pour ĆŖtre acceptĆ©s Ć tout prix. Nous devons ĆŖtre dans le monde, parce qu’il est beau, Dieu l’a crƩƩ. Mais le contraste avec le monde, nous devons le sentirĀ ; il est chrĆ©tien de le vivre, parce que nous appartenons Ć une vĆ©ritĆ©, celle du Christ, qui dĆ©passe le monde.Ā Ā» Le dialogue comme style de vie Jakarta, 20Ā mai – Yogyakarta, 21Ā mai 2023 ā « Depuis fĆ©vrierĀ 2021, notre vie au Myanmar a complĆØtement changĆ©. Ma rĆ©gion est celle où le conflit est le plus grave. Personne ne devrait entendre les explosions d’artillerie et les bombardements aĆ©riens, ce n’est pas humain. EnracinĆ©s en Dieu et concentrĆ©s sur la vie dans le prĆ©sent – parce que nous ne savons pas si nous serons lĆ demainĀ – nous continuons Ć apporter Ć notre peuple de l’amour et une nouvelle espĆ©rance. Chaque jour, je comprends davantage l’invitation de JĆ©susĀ : “Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis” (Jn 15, 13)Ā Ā». C’est Gennie, Birmane, qui parle. Elle travaille pour une agence humanitaire qui s’occupe des personnes dĆ©placĆ©es, qui sont plus d’un million depuis le coup d’Ćtat. Son tĆ©moignage est l’un de ceux qui ont racontĆ© la vie et les dĆ©fis des communautĆ©s des Focolari en Asie du Sud-Est lors du forum « Le dialogue comme style de vieĀ Ā», organisĆ© en partenariat avec l’UniversitĆ© catholique de Jakarta « Atma JayaĀ Ā». Quelque 290 personnes venues de diffĆ©rentes rĆ©gions d’IndonĆ©sie et de plusieurs pays d’Asie du Sud-Est y ont participĆ©. 300 autres y ont participĆ© en ligne, du Pakistan et d’ailleurs. Au cÅur des tĆ©moignages, la culture du dialogue, vĆ©cue au quotidien dans ces pays, et qui devient un style de vie, voire une activitĆ© Ć©conomique, comme le raconte Lawrence Chong, de Singapour. Depuis 2004, il dirige une sociĆ©tĆ© de conseil en gestion avec deux autres partenaires, un mĆ©thodiste et un musulman, selon les principes de l’Ćconomie de communion. « Aujourd’hui, nous sommes prĆ©sents dans 23 pays et notre travail consiste Ć apporter un changement, Ć influer sur le systĆØme Ć©conomique et Ć l’amĆ©liorer, sur la base des principes de l’interdĆ©pendance et de l’amour rĆ©ciproque.Ā Ā»
AprĆØs la fĆŖte, au cours de laquelle les diffĆ©rents peuples prĆ©sents ont ouvert leurs portes Ć la grande richesse culturelle et Ć la variĆ©tĆ© des traditions, Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n ont rĆ©pondu Ć quelques questions et ont partagĆ© leurs premiĆØres impressions de ce voyage. « L’Asie est le continent où le soleil se lĆØve, alors que nous venons d’Europe, où le soleil se coucheĀ Ā», a expliquĆ© JesĆŗs. « En Asie et en OcĆ©anie, nous avons trouvĆ© une Ćglise trĆØs vivante, ainsi que la prĆ©sence des diffĆ©rentes religions, et nous avons Ć©tĆ© immergĆ©s dans cette lumiĆØre que nous avons trouvĆ©e dans l’humanitĆ© profonde des personnes. Nous avons reƧu une grande espĆ©rance pour l’Ćglise, pour l’Åuvre de Marie. Cette espĆ©rance ne sera pas dƩƧue si ces peuples restent fidĆØles Ć eux-mĆŖmes. Bien sĆ»r, nous avons aussi vu les problĆØmesĀ : la pauvretĆ©, les conflits, les guerres. Il est donc vrai que le soleil se lĆØve sur ces terres, mais nous avons Ć©galement un grand dĆ©fi devant nousĀ : que l’Ćvangile soit aussi porteur d’un message de libĆ©ration pour ces peuplesĀ Ā».
Le Nonce apostolique, MgrĀ Piero Pioppo, venu cĆ©lĆ©brer la Sainte Messe, a souhaitĆ© que la parole d’unitĆ© et de communion puisse fleurir et se rĆ©pandre dans ce monde qui en a tant besoin. Les racines du Mouvement en IndonĆ©sie Ć Yogyakarta aussi, Margaret et JesĆŗs ont Ć©tĆ© accueillis par la communautĆ© des Focolari, avec la danse traditionnelle de bienvenue. La rencontre a Ć©tĆ© un voyage dans la trĆØs riche culture et les traditions javanaises, et une occasion de dĆ©couvrir les racines et le dĆ©veloppement du Mouvement en IndonĆ©sie où, aprĆØs plusieurs voyages depuis les Philippines Ć partir des annĆ©es 80, le focolare est arrivĆ© Ć Medan en 2004. Mais personne n’oubliera jamais 2006, l’annĆ©e du terrible tremblement de terre qui a fait des milliers de victimes et dont l’Ć©picentre se trouvait sur l’Ć®le de Java, dans la rĆ©gion de Yogyakarta, où se trouve aujourd’hui le focolare. BapakĀ Totok, l’un des animateurs de la communautĆ© locale, raconte comment le Mouvement des Focolari et les personnes du lieu se sont retroussĆ© les manches pour aider Ć la construction de 22 “Pendopo” (centres communautaires, dans autant de villages) et d’un projet social. Ces centres ont Ć©tĆ© un signe de paix et d’unitĆ©, aussi entre personnes de confessions religieuses diffĆ©rentes. UniversitĆ© islamique Sunan KalijagaĀ : en dialogue pour promouvoir la fraternitĆ© Yogyakarta, 22Ā mai 2023 ā Avec ses 20Ā 000 Ć©tudiants, l’universitĆ© “Sunan Kalijaga” est un important centre acadĆ©mique national dāĆ©tudes islamiquesĀ ; depuis 2005, elle compte Ć©galement un Centre culturel pour le dialogue interreligieux. En prĆ©sence de 160 Ć©tudiants, enseignants et membres de la communautĆ© locale des Focolari, Margaret Karram, Rita Moussallem et Antonio Salimbeni, ont participĆ© au SĆ©minaire « En dialogue pour promouvoir la fraternité ». Un thĆØme qui trouve une rĆ©sonance toute particuliĆØre ici, où le dialogue “sort” des enceintes universitaires ou des forums d’Ć©tude, parce qu’il est Ć la fois le dĆ©fi et le fondement de la sociĆ©tĆ© indonĆ©sienne. « La prĆ©sence des responsables du Mouvement des Focolari est importante, explique le professeur Inayah Rohmaniyah, car elle nous permet de faire un pas de plusĀ : ne pas regarder seulement l’IndonĆ©sie, mais devenir ensemble les bĆ¢tisseurs d’un monde renouvelĆ© par les valeurs de fraternitĆ© que nous vivons, ici, aujourd’hui.Ā Ā» Les questions des Ć©tudiants se concentrent sur la stratĆ©gie de dialogue pour concilier diversitĆ©s culturelles et religieuses, mĆŖme dans des situations de conflit social. « Parfois, nous parlons beaucoup des difficultĆ©s et peu des richesses que ces diversitĆ©s portent en ellesĀ Ā», rĆ©pond Antonio Salimbeni. « Nous sommes tout dāabord des ĆŖtres humains, des frĆØres et des sÅurs, c’est pourquoi il est important d’ĆŖtre ouverts, de comprendre la religion de l’autre Ć partir de son point de vueĀ ; d’essayer de penser comme pense un musulman, comme pense un hindou, de voir le monde comme l’autre le voit.Ā Ā» Le voyage se conclut, mais un monde sāouvre 45 jours de voyage, 5 pays visitĆ©s, plusieurs milliers de personnes rencontrĆ©es ā 1 500 rien quāĆ la derniĆØre Ć©tape indonĆ©sienne. AprĆØs avoir dĆ©couvert des peuples et des cultures trĆØs diffĆ©rents, avoir constatĆ© les dĆ©fis mais aussi la vitalitĆ© de l’Ćglise dans des pays où le christianisme est minoritaire, avoir vu le dialogue entre personnes de religions diffĆ©rentes –Ā vĆ©cu au quotidien et capable d’apporter des rĆ©ponses concrĆØtes aux problĆØmes sociaux et Ć©conomiques des peuplesĀ -, avoir partagĆ© la vie des communautĆ©s des Focolari dans cette partie du monde, le premier voyage officiel en Asie et en OcĆ©anie de MargaretĀ Karram et JesĆŗsĀ MorĆ”n touche Ć sa fin. Il n’est pas facile de faire le point Ć chaud, mais la question arrive Ć point nommĆ©. Margaret partage quelques impressions lors des derniers rendez-vous publicsĀ : « Je sens fortement que Dieu demande au Mouvement, en Asie en particulier, mais aussi dans le monde entier, de faire un pas important. Le dialogue doit devenir notre style de vie, notre faƧon d’agir Ć tout moment. Nous ne pouvons pas continuer comme avant, en regardant seulement notre Mouvement et en faisant nos activitĆ©s. Le moment est venu de sortir, de travailler avec d’autres organisations, avec des personnes de diffĆ©rentes religions, comme cela se fait dĆ©jĆ ici. Alors dĆ©pĆŖchons-nous, il n’y a pas de temps Ć perdreĀ ! Ce voyage m’a confirmĆ© une fois de plus que l’unitĆ© et la paix dans le monde sont possibles. Parfois, en regardant le monde d’aujourd’hui, avec ses guerres et ses injustices, jāai doutĆ©. Mais dans tous les pays que nous avons visitĆ©s, j’ai rencontrĆ© de nombreuses personnes engagĆ©es pour construire une sociĆ©tĆ© diffĆ©rente, pour jeter des ponts, mĆŖme au prix de grands sacrifices. Ce sont elles qui m’ont donnĆ© la certitude qu’ensemble, nous pourrons faire la diffĆ©rence et apporter notre contribution.Ā Ā»
StefaniaĀ Tanesini
Mai 26, 2023 | Non classifiƩ(e)
Une occasion unique de se connaĆ®tre, de partager et de redĆ©couvrir la beautĆ© d’ĆŖtre, ensemble, tĆ©moins de la RĆ©surrection. C’est ce que les mouvements ecclĆ©siaux et les nouvelles communautĆ©s prĆ©sentes en Terre Sainte ont pu expĆ©rimenter lors du voyage parcouru ensemble Ć partir de la PentecĆ“te, il y a un an. Communion, participation et mission : ce sont les trois mots clĆ©s liĆ©s au chemin synodal lancĆ© en octobre 2021. Le Pape FranƧois, en inaugurant ce chemin, a invitĆ© l’Ćglise universelle Ć ĆŖtre une Ćglise de l’Ć©coute, de la proximitĆ©, et c’est prĆ©cisĆ©ment dans ce contexte, spĆ©cifiquement dans la phase locale du Synode, que les Mouvements ecclĆ©siaux et les nouvelles CommunautĆ©s prĆ©sentes en Terre sainte, Ć l’invitation du patriarche des Latins de JĆ©rusalem, Pierbattista Pizzaballa, ont trouvĆ© le moyen de s’Ć©couter, de se rencontrer et de travailler en communion pour la rĆ©alisation de la VeillĆ©e de la PentecĆ“te 2022. Une occasion spĆ©ciale au cours de laquelle chacun a Ć©prouvĆ© la joie de se sentir comme un seul corps dans l’Ćglise, animĆ© et revigorĆ© par le souffle de l’Esprit Saint. Dans le contexte sociopolitique et culturel de la Terre sainte, la possibilitĆ© de gĆ©nĆ©rer de “l’unitĆ©”, en apprenant du charisme de chacun et en mettant le sien au service de tous. « Je crois que la premiĆØre chose Ć faire pour se sentir un seul corps, a dĆ©clarĆ© Monseigneur Pierbattista Pizzaballa, c’est de parler, de communiquer, d’Ć©couter surtout. Ćcouter ne signifie pas seulement entendre, cela signifie essayer de se mettre, en attente de l’autre, où l’autre devient le sujet, non pas moi le sujet, mais l’autreĀ Ā». La PentecĆ“te inaugure le temps de l’Ćglise qui, dans son pĆØlerinage Ć la rencontre du Seigneur, reƧoit constamment de Lui l’Esprit, ce mĆŖme Esprit qui la rassemble dans la foi et la charitĆ©, la sanctifie et l’envoie en mission. Ć l’occasion de la PentecĆ“te 2023, nous partageons l’histoire de cette expĆ©rience de communion.
Maria Grazia Berretta
Voir la vidƩo (activer les sous-titres en franƧais) https://youtu.be/I8aQgmAPBOg
Mai 25, 2023 | Non classifiƩ(e)
PrĆØs d’un mois et demi aprĆØs les inondations qui ont frappĆ© les rĆ©gions des Marches et de l’Ćmilie-Romagne (Italie), voici le rĆ©cit de l’expĆ©rience personnelle de Maria Chiara Campodoni, focolarine mariĆ©e, enseignante et ancienne conseillĆØre municipale de la commune de Faenza, fortement touchĆ©e par cette catastrophe. Les inondations qui ont frappĆ© les Marches et l’Ćmilie-Romagne (Italie) il y a environ un mois et demi ont causĆ© la perte de 15 vies, le dĆ©placement de milliers de personnes et le dĆ©bordement de pas moins de 23 riviĆØres. Ć ce jour une centaine de municipalitĆ©s ont Ć©tĆ© inondĆ©es. De nombreux glissements de terrain ont affectĆ© les petits producteurs, des dizaines de kilomĆØtres carrĆ©s de terres agricoles et d’Ć©levages ont Ć©tĆ© dĆ©truits par la puissance de l’eau, ainsi que des ponts et des routes. Les aides collectĆ©es par la Coordination d’urgence du mouvement des Focolari, AMU et AFN s’Ć©lĆØvent actuellement Ć 182 000 euros. En collaboration avec l’APS Emilia-Romagna, un ComitĆ© local d’urgence a Ć©tĆ© mis en place et a identifiĆ© certaines zones d’intervention : Cesena ; Sarsina ; Faenza ; Castel Bolognese ; Ravenne. Les besoins de la population touchĆ©e sont en train d’ĆŖtre recueillis, principalement par le biais de relations personnelles et en remplissant des formulaires dans lesquels chaque personne dĆ©clare les dommages subis et sa demande.
Parmi les nombreuses personnes touchĆ©es, Maria Chiara Campodoni, focolarine mariĆ©e, enseignante, conseillĆØre aux sports de 2010 Ć 2015 et prĆ©sidente du conseil municipal de Faenza de 2015 Ć 2020, nous raconte le drame qui a Ć©tĆ© vĆ©cu, mais aussi l’espoir nĆ©cessaire pour pouvoir aller de l’avant. Maria Chiara, comment avez-vous vĆ©cu ce moment ? Il y a eu deux inondations Ć Faenza. Chez nous, l’eau est entrĆ©e pour la premiĆØre fois le 2 mai Ć hauteur de 30 cm. C’Ć©tait l’aprĆØs-midi, il faisait jour, et jāĆ©tais Ć la maison avec un de nos enfants. Nous avons d’abord vĆ©cu cela presque comme une “aventure”, mais ce soir-lĆ , j’ai prĆ©fĆ©rĆ© que mon mari, qui Ć©tait sorti pour rĆ©cupĆ©rer nos deux autres enfants aprĆØs des activitĆ©s sportives, ne rentre pas, parce qu’il y avait beaucoup plus d’eau Ć l’extĆ©rieur qu’Ć l’intĆ©rieur et que nous n’avons que des portes-fenĆŖtres au rez-de-chaussĆ©e. Leur ouvrir aurait signifiĆ© laisser entrer beaucoup plus d’eau. Ils sont donc allĆ©s dormir chez leurs grands-parents et nous avons essayĆ© de monter quelques affaires Ć l’Ć©tage, nous avons dĆ®nĆ© dans les chambres et nous sommes allĆ©s nous coucher. Les pompiers qui Ć©taient passĆ©s nous ont Ć©galement rassurĆ©s en nous disant que la situation ne s’aggraverait pas. Le lendemain, le niveau d’eau entre l’intĆ©rieur et l’extĆ©rieur Ć©tait le mĆŖme et, en accord avec mon mari, nous avons dĆ©cidĆ© de quitter les lieux. Lorsque, 15 jours plus tard, on a commencĆ© Ć conseiller aux gens d’Ć©vacuer les rez-de-chaussĆ©e parce que lāinondation allait se reproduire, toute la ville s’est mise en alerte et a compris qu’elle devait se mobiliser parce qu’il s’agissait d’un Ć©vĆ©nement d’une plus grande ampleur. Et que s’est-il passĆ© la deuxiĆØme fois ? Cette deuxiĆØme inondation, qui nous a obligĆ©s Ć partir, s’est produite dans la soirĆ©e. Vers 20 h 30, la digue s’est rompue juste au-dessus de notre maison. Jusque-lĆ , Ć©quipĆ©s d’une pompe Ć l’intĆ©rieur de la maison, nous n’Ć©tions pas sortis convaincus que nous pouvions contrĆ“ler le dĆ©bit des pompes, maintenir l’eau Ć un niveau bas, avec en plus l’aide de sacs de sable. Au lieu de cela, en l’espace de 20 minutes, l’eau a atteint le premier Ć©tage, atteignant 3m en un rien de temps, et c’est lĆ que nous nous sommes retrouvĆ©s piĆ©gĆ©s. Nous avons appelĆ© les secours, qui ont immĆ©diatement rĆ©pondu en disant qu’ils allaient arriver, mais entre-temps, dans l’aprĆØs-midi, la riviĆØre Savio avait dĆ©jĆ dĆ©bordĆ© Ć Cesena, de sorte que la protection civile et les pompiers, qui, encore la veille se trouvaient tous Ć Faenza, Ć©taient dĆ©jĆ un peu plus dispersĆ©s dans les diffĆ©rents secteurs. De plus, dans ma rue, le courant Ć©tait si fort que les vĆ©hicules Ć moteur n’ont pu entrer qu’Ć quatre heures du matin et nous n’aurions pas pu tenir jusque-lĆ . Les pompiers nous ont dit d’aller sur les toits, mais nous n’avons pas de lucarne, donc il fallait passer par l’extĆ©rieur, Ć la nage. La situation Ć©tait vraiment dangereuse. Ć un moment donnĆ©, un cousin de mon mari, ayant appris par les rĆ©seaux sociaux que la riviĆØre Ć©tait sortie de son lit juste Ć cĆ“tĆ© de notre maison, l’a appelĆ© pour lui demander si nous Ć©tions dĆ©jĆ sortis. Il a compris au ton de sa voix que nous Ć©tions en danger et comme c’est un athlĆØte, (il faisait du surf depuis tout jeune), il a enfilĆ© sa combinaison, a attrapĆ© sa planche et a sautĆ© dans le courant. Il a nagĆ© jusqu’Ć notre maison en poussant son surf, nous a chargĆ©s un Ć un et transportĆ©s sains et saufs jusqu’aux remparts de la ville, Ć 500 mĆØtres de chez nous. Qu’avez-vous vu une fois dehors ? Une fois dans le courant, le cadre changeait complĆØtement. L’eau dĆ©passait dĆ©jĆ les panneaux de signalisation, de sorte que l’on ne savait plus si on se trouvait dans la rue ou dans le jardin d’une maison. Nous avons franchi des portails, des garages, et nous Ć©tions si haut qu’Ć un moment donnĆ©, notre cousin m’a demandĆ© de m’agripper Ć ce qui ressemblait Ć un buisson, mais qui Ć©tait en fait, maintenant que je le vois, un arbre. J’ai Ć©tĆ© la derniĆØre Ć ĆŖtre sauvĆ©e. TrempĆ©s, nous avons Ć©tĆ© accueillis dans la maison dāune dame qui nous connaissait. Elle nous a fait changer dāhabits dans sa salle de bain, nous a donnĆ© des vĆŖtements propres car le froid Ć©tait terrible cette nuit-lĆ et il pleuvait. Nous nous sommes rĆ©chauffĆ©s et avons fait 6 km jusqu’Ć la ville où vit ma belle-mĆØre. Nous avons eu beaucoup de chance car nous avons Ć©tĆ© parmi les premiers Ć sortir. Surtout, nous n’avons pas vĆ©cu ce que beaucoup de gens nous ont racontĆ© plus tard, une vĆ©ritable nuit de terreur dans la ville. Les enfants ont-ils pris conscience du danger ? Oui. J’ai trois enfants de 10, 8 et 6 ans. Ć un moment donnĆ©, le plus jeune n’arrĆŖtait pas de courir dans les escaliers parce qu’on voyait l’eau monter petit Ć petit et il m’a dit : « Il manque cinq marches, quatre marches. Allons sur la terrasse, il faut qu’on s’Ć©chappeĀ Ā» et nous avons dit : « Restons Ć la fenĆŖtre, parce qu’il pleut dehors. Les secours vont arriver.Ā Ā» Bref, ils ont compris et ont dĆ» lentement mĆ©taboliser, surtout lāaĆ®nĆ©. Au bout d’une heure, nous avons craint de ne pas y arriver. Une fois chez leur grand-mĆØre, ils Ć©taient plus calmes, mĆŖme si en arrivant ils ont commencĆ© Ć se rendre compte que nous avions tout perdu. Ils m’ont dit : « Maman, mais on n’a plus nos cartables, nos livres, et maintenant ?Ā Ā» Je leur ai expliquĆ© que beaucoup de personnes nous aideraient. Et c’est ce qui est arrivĆ©. Comment se sont passĆ©s les premiers jours ? Où avez-vous trouvĆ© refuge ? Nous sommes restĆ©s chez ma belle-mĆØre pendant quelques jours, car nous ne pouvions pas nous dĆ©placer dans la ville. Puis, plus tard, nous avons Ć©tĆ© accueillis par la tante d’un ami de mon fils qui vit Ć l’Ć©tranger et qui nous a prĆŖtĆ© sa petite maison au centre de la ville pendant un mois, Ć 10 minutes Ć pied de notre domicile, pour que nous puissions commencer Ć dĆ©blayer Ć la pelle. Nous Ć©tions Ć lāĆ©troit, mais c’Ć©tait vraiment un grand cadeau et jāen ai encore eu plus conscience par la suite, lorsque j’ai commencĆ© Ć entendre les histoires des autres. Ensuite, des bĆ©nĆ©voles ont commencĆ© Ć arriver dans toute la ville. Je dois dire que chez nous, en partie grĆ¢ce au mouvement des Focolari et en partie grĆ¢ce aux nombreuses relations de mon mari, des amis sont toujours venusĀ : de Parme, de Plaisance, de VĆ©nĆ©tie⦠et aussi dāEmilie, car ceux qui ont souffert du tremblement de terre dans cette rĆ©gion il y a quelques annĆ©es ont ressenti un vĆ©ritable appel Ć nous venir en aide. Il y avait une atmosphĆØre merveilleuse, un rĆ©el soutien et c’est dans ce climat que j’ai lentement commencĆ© Ć tout jeter, mais j’Ć©tais vraiment sereine. DĆ©blayer la boue, cāest Ć©puisantĀ : au dĆ©but on essaie de faire de son mieux, on se fatigue, mais au fur et Ć mesure on se rend compte que ce ne sont pas les choses, ni les objets qui font notre vie, mais tout le reste. Votre mari a Ć©galement un restaurant… Oui. Il avait vu sur les camĆ©ras qu’il n’y avait heureusement pas d’eau, mais il fallait qu’il aille voir par lui-mĆŖme. Un jour, il est parti Ć six heures du matin en pensant prendre l’autoroute, mais celle-ci aussi Ć©tait fermĆ©e. Nous avons eu une idĆ©e : « Appelons le maire adjoint et disons-lui que s’il t’emmĆØne avec la protection civile au restaurant, tu feras la cuisine pour tous ceux qui en ont besoin.Ā Ā» Il a acceptĆ© avec plaisir que nous nous mettions Ć son service, parce qu’il y avait beaucoup dāhabitants Ć©vacuĆ©s. Heureusement toutes les personnes handicapĆ©es ou Ć¢gĆ©es avaient Ć©tĆ© emmenĆ©es plus tĆ“t et logĆ©es dans un hĆ“tel trĆØs proche du restaurant de mon mari, mais dont les cuisines nāĆ©taient pas en Ć©tat de marche. Mon mari et deux employĆ©s ont donc passĆ© une journĆ©e entiĆØre au restaurant, ils ont servi 700 repas entre le dĆ©jeuner et le dĆ®nerĀ : pour cent personnes Ć©vacuĆ©es, pour les pompiers, la protection civile. Comme le restaurant se trouve sur la Via Emilia, un point de passage, beaucoup de personnes restĆ©es bloquĆ©es sur la route avaient dormi dans leur voiture sans manger et sont venues au restaurant pour demander de l’aide. Toute la rĆ©gion de Cesena et de ForlƬ Ć©tait paralysĆ©e. Comment allez-vous vous organiser maintenant ? Pour l’instant, nous avons quittĆ© la petite maison qui nous hĆ©bergeait. Nous allons dĆ©mĆ©nager dans une maison que nous avons au bord de la mer pendant un certain temps, puis nous louerons un appartement pendant 18 mois en attendant de remettre notre maison en Ć©tat. Lāobjectif est dāy rentrer en septembre 2024. Il y a ensuite beaucoup de points d’interrogation : y aura-t-il des entreprises en mesure de rĆ©nover toutes ces maisons car nous sommes trĆØs nombreuxĀ : 12 000 personnes ont perdu leur maison. 6 000 familles rien que dans notre ville, et certaines maisons, les plus anciennes, ont Ć©tĆ© dĆ©clarĆ©es inhabitables. Les habitations doivent maintenant ĆŖtre assĆ©chĆ©es. Nous avons dĆ©jĆ tout dĆ©montĆ©. Nous avions du parquet et nous l’avons enlevĆ©, les faux plafonds du rez-de-chaussĆ©e se sont effondrĆ©s d’eux-mĆŖmes lorsque l’eau est descendue et, avec l’aide de nombreuses personnes, nous avons au moins rĆ©ussi Ć enlever les installations sanitaires. Maintenant, tous les matins nous allons ouvrir les fenĆŖtres et le soir nous les fermons pour mettre en route le dĆ©shumidificateur. Heureusement, c’est l’Ć©tĆ©. Si c’Ć©tait arrivĆ© en automne, cela aurait Ć©tĆ© plus gĆŖnant. La solidaritĆ© continue-t-elle ? Absolument, et sous diffĆ©rentes formes. Par exemple, au dĆ©but, nous pensions aller Ć la recherche dāune maison dĆ©jĆ meublĆ©e pour ne pas avoir Ć dĆ©mĆ©nager deux fois, mais nous nous sommes rendu compte que les gens commenƧaient Ć donner beaucoup de choses : armoires, matelas, chambres, canapĆ©s. Nous avons choisi de prendre une maison vide pour commencer Ć lāamĆ©nager avec tout ce mobilier offert. Dans dix-huit mois nous ramĆØnerons tout dans notre maison, sachant qu’Ć ce moment-lĆ , il y aura certainement beaucoup d’autres prioritĆ©s. Les gens sont vraiment heureux d’aider et je dois dire que cela a Ć©tĆ© une leƧon pour moi. Je me souviens d’un jour, aprĆØs la premiĆØre inondationĀ : ma maison Ć©tait sens dessus dessous et ma machine Ć laver Ć©tait en panne. Je me suis dit : « Je vais faire trois sacs, un avec du linge blanc, un avec du linge de couleur, un avec du linge sombre, et je vais au travail.Ā Ā» Ć la premiĆØre collĆØgue qui me demande « comment puis-je tāaider ?Ā Ā», je rĆ©ponds « si tu es prĆŖte Ć tout, voici du linge Ć laver.Ā Ā» Le temps que jāarrive Ć l’Ć©cole, tout Ć©tait dĆ©jĆ distribuĆ©. Dans ce genre de situation, un lien plus fort se crĆ©e avec les personnes et surtout, je n’avais pas honte de demander de l’aide. Nous avons acceptĆ© ce qu’on nous donnait et je pense que c’est aussi une faƧon de faire de mes besoins en toute simplicitĆ© et de dire c’est bien ainsi, on s’aime comme on est. Un lien agrĆ©able s’est Ć©galement crƩƩ avec les voisins. Nous habitons le quartier depuis quatre ans et demi, mais je n’Ć©tais jamais entrĆ©e dans autant de jardins de notre rue, parce que la vie est quand mĆŖme trĆ©pidante, on court partout. DĆ©sormais les gens entrent, se saluent, s’entraident. Quelle phase s’ouvre maintenant ? La deuxiĆØme phase a dĆ©butĆ©, celle de la crĆ©ation de comitĆ©s de citoyens pour commencer Ć communiquer avec l’administration municipale. Je me serais retirĆ© tout de suite pour diverses raisons, notamment parce que j’ai occupĆ© certains rĆ“les dans le passĆ©, mais maintenant je suis au milieu du processus. Nous avons choisi de prendre une maison vide que nous pourrions commencer Ć redĆ©corer avec cette providence et ensuite, dans 18 mois, tout ramener dans notre maison, aussi parce qu’alors il y aura certainement d’autres prioritĆ©s. Les gens sont vraiment heureux d’aider et je dois dire que cela a Ć©tĆ© une leƧon pour moi. Je me souviens d’un jour, aprĆØs la premiĆØre inondation, ma maison Ć©tait sens dessus dessous et ma machine Ć laver Ć©tait en panne. Je me suis dit : “Je vais faire trois sacs, un avec du linge blanc, un avec du linge de couleur, un avec du linge noir, et je vais au travail”. La premiĆØre collĆØgue qui me demande “comment puis-je vous aider ?”, je lui dis “si vous ĆŖtes prĆŖte Ć tout, voici les gants de toilette””. Je ne suis mĆŖme pas arrivĆ©e Ć temps Ć l’Ć©cole que je les avais dĆ©jĆ distribuĆ©s. Dans ces cas-lĆ , un lien plus fort se crĆ©e avec les gens et surtout, je n’avais pas honte de demander de l’aide. Nous avons acceptĆ© ce qu’on nous donnait et je pense que c’est aussi une faƧon de mettre Ć nu mes besoins et de dire c’est bon, on s’aime comme on est. Un lien fort sympathique s’est Ć©galement crƩƩ avec les voisins. Nous habitons lĆ depuis quatre ans et demi, mais je n’Ć©tais jamais entrĆ©e dans autant de jardins voisins, parce que la vie est quand mĆŖme trĆ©pidante, on court partout. Mais dĆ©sormais les gens entrent, se saluent, s’entraident. Quelle phase s’ouvre maintenant ? La deuxiĆØme phase a commencĆ©, celle de la crĆ©ation de comitĆ©s de citoyens pour commencer Ć communiquer avec l’administration municipale. J’aurais voulu me retirer immĆ©diatement pour diverses raisons, notamment pour avoir tenu certains rĆ“les dans le passĆ©, mais je me suis rendu compte que sans trop m’exposer, en Ć©coutant, en restant dans les rĆ©seaux, en aidant les responsables de ces comitĆ©s, je pouvais apporter ma pierre Ć l’Ć©difice. Je le dois Ć mes enfants qui me demandent encore : « Mais est-ce qu’il faut retourner vivre lĆ -bas ? Est-ce qu’on va construire un escalier extĆ©rieur qui nous emmĆØne sur le toit la prochaine fois ?Ā Ā» Il faut une citoyennetĆ© active pour garder un Åil sur la situation. J’ai senti que je devais aussi mettre mon expĆ©rience Ć disposition, sous les formes adĆ©quates, en crĆ©ant des liens autant que possible, parce qu’aujourd’hui, comme toujours lorsqu’il y a une reconstruction, la plus grande peur est de rester seul. Avez-vous de l’espoir ? Oui, tout Ć fait. L’autre jour, nous devions faire un petit cadeau Ć la dame qui nous a accueillis dans sa maison durant le premier mois, et comme Faenza est une ville connue pour ses cĆ©ramiques, je lui ai offert un carreau Ć accrocher au mur avec la phrase « Les belles choses de la vie dĆ©coiffentĀ Ā». Je me suis dit qu’il s’agissait d’une Ć©norme Ć©preuve. Il nous faudra peut-ĆŖtre du temps pour nous en remettre et nous nous en sortirons, mais j’ai le sentiment que je n’aurais pas pu vivre certaines expĆ©riences sans passer par cette pĆ©riode difficile. J’ai vraiment l’impression d’avoir atteint le stade où l’on regarde l’essentiel, ce qui compte. C’Ć©tait terrible, mais je ne peux pas me contenter de penser Ć la catastrophe, au fait que l’eau a tout emportĆ© et que tout finit lĆ . Il y a beaucoup, beaucoup plus.
Maria Grazia Berretta Interview par Carlos Mana