Mouvement des Focolari

FormaT : former les animateurs des jeunes

Le mouvement des Focolari met en pratique les appels Ć  la formation intĆ©grale et continue des responsables des jeunes exprimĆ©s dans l’exhortation apostolique post-synodale “Christus Vivit” et dans le document final de l’AssemblĆ©e des Jeunes des Focolari. FormaT est un projet nĆ© en 2019 Ć  la demande des jeunes du mouvement des Focolari pour la formation continue des animateurs en charge des nouvelles gĆ©nĆ©rations. Cette annĆ©e-lĆ , une reprĆ©sentation internationale de jeunes s’est rĆ©unie Ć  Rome pour une assemblĆ©e de travail. Parmi les diverses indications qui se sont dĆ©gagĆ©es, deux points mĆ©ritaient une attention particuliĆØre : fournir aux formateurs les outils pour accompagner les jeunes de maniĆØre intĆ©grale et/ou s’ouvrir Ć  des experts, en fonction des besoins ou des moments particuliers de la vie des jeunes, et apprendre aux formateurs Ć  utiliser des mĆ©thodes et des langages innovants et attrayants pour la communication de la vie et la transmission du charisme de l’unitĆ©, en impliquant les jeunes dans leur contribution et leur retour d’information. Les jeunes ont donc demandĆ© que les formateurs soient mieux formĆ©s, afin de les accompagner pleinement, avec des outils adaptĆ©s Ć  l’Ć©poque actuelle et en utilisant des mĆ©thodes et des langages accessibles, actualisĆ©s et efficaces. Ces objectifs rejoignent pleinement les demandes Ć©galement exprimĆ©es lors du Synode des Jeunes, recueillies dans l’Exhortation Apostolique post-synodale “Christus Vivit”, ainsi que le Pacte Educatif Global promu par le Pape FranƧois. C’est ainsi que le programme FormaT est nĆ© pour offrir une rĆ©ponse concrĆØte aux besoins des jeunes de diffĆ©rents pays et de l’Ɖglise. « Sagesse, passion, priĆØre, crĆ©ativitĆ©, ouverture, disponibilitĆ©, Ć©coute et accompagnement par amour…autant de mots incisifs, essentiels, profonds ! Ils suffiraient Ć  bouleverser notre maniĆØre de former et d’accompagner !Ā Ā» – a dĆ©clarĆ© Margaret Karram, PrĆ©sidente du mouvement des Focolari, lors de la prĆ©sentation de FormaT en mars 2023. « Accompagner et former sont deux aspects d’une mĆŖme rĆ©alitĆ©, celle qui consiste Ć  “marcher” ensemble. Être aux cĆ“tĆ©s des jeunes est avant tout une grande Ć©cole de rĆ©ciprocitĆ©, qui se fonde sur le don de soi par amour, qui ouvre les bras et le cœur Ć  l’autre, dans une dynamique relationnelle qui favorise sa croissance sur le plan personnel et dans la relation avec les autres. Si nous consacrons du temps et de l’attention aux personnes, quelles qu’elles soient, nous rĆ©aliserons leur soif d’amour, de comprĆ©hension, de vĆ©ritĆ© et de tĆ©moignage dans la vie de tous les jours.Ā Ā» Et JĆ©sus MorĆ”n, CoprĆ©sident du mouvement des Focolari, de souligner Ć  cette occasion : « J’ai une longue expĆ©rience avec les jeunes, garƧons et filles : comme professeur de philosophie et de religion, comme assistant, comme formateur en pastorale universitaire. Mais avant cela, j’ai Ć©tĆ© un jeune du Mouvement – dans mon cas un Gen – qui a reƧu une formation. Et je me souviens bien du temps que mes assistants ont “perdu” avec moi. Des heures et des heures d’entretiens. (…) Un formateur doit ĆŖtre une personne trĆØs bien prĆ©parĆ©e, mais il ne doit pas compter sur sa prĆ©paration, mais sur sa vie. (…) Vous dites qu’un formateur a besoin de beaucoup d’union avec Dieu. Je personnaliserais un peu plus : il a besoin de l’humanitĆ© de JĆ©sus, de son cœur, de son esprit, de ses mains. Parfois, je me dis qu’un bon formateur n’a besoin que de l’eucharistie quotidienne. Et ensuite, il s’en remet Ć  Lui.Ā Ā» Le modĆØle FormaT FormaT est un modĆØle de formation qui repose sur trois piliers exprimĆ©s par 3 ‘T’ : ‘T’ = Trinitaire : une formation qui a l’empreinte et le style des relations rĆ©ciproques inspirĆ©es par la vie d’un Dieu trinitaire. C’est une formation qui vise l’Ć©coute, l’accueil, l’expĆ©rience performative et qui a pour rĆØgle de base l’amour concret et dĆ©sintĆ©ressĆ© (qui gĆ©nĆØre la rĆ©ciprocitĆ©) ; ‘T’ = une formation intĆ©grale : formation humaine, spirituelle, culturelle, ouverte et inclusive, qui vise Ć  fournir les outils pour aborder les questions brĆ»lantes d’aujourd’hui et pour grandir de maniĆØre intĆ©grale ; ‘T’ = une formation qui n’est pas seulement thĆ©orique mais efficace et active, gĆ©nĆ©rant un impact positif et un changement chez ceux qui la reƧoivent et dans l’environnement qui les entoure. La mĆ©thodologie de FormaT s’inspire principalement de la richesse de vie et de pensĆ©e prĆ©sente dans la spiritualitĆ© de l’unitĆ© et de l’expĆ©rience vĆ©cue avec les jeunes depuis la crĆ©ation du Mouvement en 1943, en s’enrichissant Ć©galement des expĆ©riences de chacun, de maniĆØre Ć  faire ressortir les talents cachĆ©s chez les responsables de la formation et Ć  ne pas gaspiller les dons prĆ©sents chez ceux qui “ne sont pas habituellement sollicitĆ©s”. Il s’agit d’une mĆ©thodologie inclusive, expĆ©rimentale, rĆ©gĆ©nĆ©ratrice et innovante.

Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Lorenzo Russo

« Bénis soient les doutes » : un podcast pour explorer nos questions

« Bénis soient les doutes » : un podcast pour explorer nos questions

Le 23 mai 2023 arrive le premier Ć©pisode de Ā« BĆ©nis soient les doutesĀ», le nouveau podcast crƩƩ par les jeunes du mouvement des Focolari. DĆ©couvrons avec les crĆ©ateurs, Tommaso Bertolasi et Laura Salerno, comment les doutes peuvent vraiment ĆŖtre une ā€˜ā€™bĆ©nĆ©diction’’ pour mieux nous connaĆ®tre nous-mĆŖmes et mieux connaĆ®tre les autres. ƀ quoi sommes-nous appelĆ©s ? Quel est le meilleur chemin Ć  suivre face Ć  l’un des nombreux carrefours que la vie nous propose ? Nous connaissons-nous nous-mĆŖmes et, surtout, où se cache l’antidote contre les peurs ? Telles sont les questions qui submergent notre quotidien, selon les protagonistes de Ā« BĆ©nis soient les doutes Ā», le nouveau podcast conƧu pour les jeunes et par les jeunes, qui sortira le 23 mai en italien. Pour en savoir plus, nous avons dĆ©cidĆ© d’interviewer les crĆ©ateurs de ce projet, amis de longue date, Tommaso Bertolasi, chercheur en philosophie Ć  l’Institut universitaire Sophia (Loppiano – Florence), et Laura Salerno, jeune membre du mouvement des Focolari, Ć©tudiante en littĆ©rature et auteure. Laura, comment ce parcours a-t-il commencĆ© ? Tout a commencĆ© en 2018. Tommaso et moi Ć©tions en Argentine et nous nous sommes rencontrĆ©s lors d’une confĆ©rence pour les jeunes du mouvement des Focolari. Lui, en tant que philosophe, avait Ć©tĆ© appelĆ© comme orateur pour parler de la libertĆ©. Je l’ai Ć©coutĆ© et je l’ai beaucoup apprĆ©ciĆ©. Au fil des annĆ©es, il a continuĆ© Ć  dialoguer avec et pour les jeunes, Ć  tel point qu’il a dĆ©cidĆ© d’en rassembler certains contenus dans un livre, intitulĆ© Ā« La derniĆØre heure de la nuit Ā», qui sera publiĆ© par CittĆ  Nuova en aoĆ»t 2023. Et c’est lĆ  qu’est nĆ©e l’idĆ©e : Ā« Mais si un livre sort, pourquoi ne pas faire aussi un podcast qui traite du mĆŖme contenu ? Ā» C’est ainsi qu’il y a quelques mois, j’ai reƧu un appel tĆ©lĆ©phonique me proposant de l’aider Ć  donner vie Ć  ce projet. Tommaso, pourquoi un podcast ? Les idĆ©es sont parfois comme un cocktail : elles naissent de l’union de plusieurs choses. C’est ce qui s’est passĆ© avec « BĆ©nis soient les doutes Ā». ƀ un moment donnĆ©, j’ai trouvĆ© entre mes mains du matĆ©riel que j’avais prĆ©parĆ©, souvent avec des jeunes, pour des rĆ©unions, des ateliers et des dialogues. D’où l’idĆ©e de ne pas limiter Ć  l’espace d’une rĆ©union des thĆØmes importants comme la libertĆ©, les choix, la fragilitĆ©, la vocation, mais de pouvoir les offrir Ć  tous. Il m’a semblĆ© cependant que d’autres langages et d’autres lieux pouvaient ĆŖtre explorĆ©s, d’où le podcast. J’ai eu envie de crĆ©er un format plus adaptĆ© aux jeunes, qui ont dĆ©sormais du mal Ć  lire. Ou du moins, ils lisent aprĆØs que vous les ayez convaincus que cela en vaut la peine.Ā  Dans tout ce travail, un Ć©lĆ©ment supplĆ©mentaire a Ć©tĆ© donnĆ© par les JMJ, qui ont un peu dictĆ© le timing de cette opĆ©ration. J’ai pensĆ© qu’il serait bon que le mouvement des Focolari fasse une proposition Ć  ceux qui se prĆ©parent Ć  aller Ć  Lisbonne. Elle sera diffusĆ©e sur les principales plateformes de podcast (Spotify, Apple Podcast, Google Podcast) Ć  raison d’un Ć©pisode par semaine pendant 6 semaines. Laura, Ć  quelle tranche d’Ć¢ge s’adresse-t-il ? Plus prĆ©cisĆ©ment, nous avons pensĆ© au public cible des 18-30 ans, et c’est pourquoi les thĆØmes principaux sont les questions, la fragilitĆ©, la libertĆ©, les relations, et la recherche de sa place dans le monde. Tout en essayant de voir le doute comme une chose positive, comme un tremplin pour vivre plus profondĆ©ment et avec plus de conscience ce qui nous arrive. Tommaso, comment avez-vous choisi les thĆØmes de chaque Ć©pisode ? Mon idĆ©e initiale Ć©tait de reproduire le contenu du livre, en en faisant une sorte de paraphrase. Cependant, en travaillant avec Laura, je me suis rendu compte que ses questions entraĆ®naient la conversation sur un autre terrain, que les jeunes auxquels elle pensait Ć©taient aussi ses camarades d’universitĆ© qui ne s’identifiaient pas nĆ©cessairement Ć  une croyance religieuse particuliĆØre. J’ai compris que Laura se posait des questions profondes qui Ć©taient en partie les siennes, en partie le reflet de son monde relationnel : c’est de ces questions qu’il fallait partir pour tisser un discours que l’on peut faire passer Ć  de jeunes adultes. Quel a Ć©tĆ©, pour vous, Laura, l’Ć©pisode le plus compliquĆ© ? Je pense que l’Ć©pisode le plus compliquĆ© a Ć©tĆ© le premier. Nous Ć©tions tous les deux un peu Ć©motionnĆ©s, puis nous avons dĆ» prĆ©senter le podcast, expliquer clairement pourquoi nous pensons qu’il est si important de poser des questions, mais pas de vivre dans l’anxiĆ©tĆ© et d’ĆŖtre submergĆ©s par la paranoĆÆa. Ce qui est amusant, c’est que lorsque nous avons enregistrĆ© les premiers Ć©pisodes, j’avais trĆØs froid et j’avais eu de la fiĆØvre quelques jours auparavant. Tout arrive toujours au bon moment ! Mais nous avons rĆ©ussi, notamment grĆ¢ce Ć  la super Ć©quipe qui nous a soutenus pendant l’enregistrement. Tommaso, quelle contribution votre expĆ©rience personnelle a-t-elle apportĆ©e Ć  la rĆ©alisation de ce projet ? J’ai beaucoup appris de toutes les personnes qui ont travaillĆ© sur ce projet avec des compĆ©tences diffĆ©rentes. La rĆ©alisation de Ā«BĆ©nis soient les doutes Ā» a vraiment Ć©tĆ© une opĆ©ration collective. Pour ĆŖtre tenus au courant des autres projets que nous sommes en train de prĆ©parer, restez Ć  l’Ć©coute des canaux du mouvement des Focolari.Ā  Nous attendons Ć©galement vos rĆ©actions aprĆØs l’Ć©coute, dans les box de Spotify, sur nos rĆ©seaux sociaux (@Y4UW et Movimento_dei_focolari) ou par courriel (ufficio.comunicazione@focolare.org).

Maria Grazia Berretta

URGENCE inondations en Ɖmilie-Romagne et dans les Marches (Italie)

La Coordination Urgences du Mouvement des Focolari a lancĆ© une campagne extraordinaire de collecte de fonds pour soutenir la population d’Ɖmilie-Romagne et des Marches, deux rĆ©gions du Centre-Nord de l’Italie touchĆ©es par de graves inondations, par l’intermĆ©diaire des ONG Action Monde Uni (AMU) et Action Familles Nouvelles (AFN). Les contributions versĆ©es seront gĆ©rĆ©es conjointement par AMU et AFN afin de dĆ©marrer des actions de reconstruction (de nombreuses personnes ont subi des dĆ©gĆ¢ts Ć  leurs maisons, meubles, voitures – essentielles pour le transport et les activitĆ©s professionnelles -, ainsi que des dommages considĆ©rables aux Ć©levages et aux cultures…). Vous pouvez faire un don aux adresses suivantesĀ : AMU:Ā www.amu-it.eu/dona-online-3/ AFN:Ā www.afnonlus.org/dona/ ou par virement bancaire sur les comptes suivantsĀ : Action Monde UniĀ ONLUS (AMU) IBANĀ : IT 58 S 05018 03200 000011204344Ā Ć  Banca Popolare Etica Code SWIFT/BICĀ : ETICIT22XXX Action Familles NouvellesĀ ONLUS (AFN) IBANĀ : IT 92 J 05018 03200 000016978561Ā avec Banca Popolare Etica Code SWIFT/BICĀ : ETICIT22XXX Motif de paiementĀ : Urgence Ɖmilie-Romagne et Marches Des avantages fiscaux sont disponibles pour ces dons dans de nombreux pays de l’Union EuropĆ©enne et dans d’autres pays, selon les diffĆ©rentes rĆ©glementations locales. Les contribuables italiens pourront obtenir des dĆ©ductions et des exemptions sur leurs revenus, conformĆ©ment Ć  la rĆ©glementation relative aux organisations sans but lucratif.

Avec la famille des Focolari en Australie

Avec la famille des Focolari en Australie

Nous sommes arrivĆ©s Ć  l’Ć©tape australienne du voyage de Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n, PrĆ©sidente et CoprĆ©sident du Mouvement des Focolari, un continent aux richesses culturelles extraordinaires et une famille des Focolari diversifiĆ©e et multiculturelle.

Depuis Suva jusqu’à Sydney

Arrivo a SidneyAu cours de ce voyage, Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n ont fait des sauts spectaculairesĀ : il suffit de penser au “saut” entre le Japon et les Ć®les Fidji. Il en a Ć©tĆ© de mĆŖme avec le vol du 9Ā mai vers l’Australie, où les villages de pĆŖcheurs de la cĆ“te sud des Ć®les Fidji ont soudainement cĆ©dĆ© la place au joyau scintillant qu’est la ville de Sydney. Les lumiĆØres de son port emblĆ©matique brillaient tandis que notre avion survolait la ville, qui affichait fiĆØrement sa beautĆ©.

Dans cette mĆ©tropole multiculturelle, la communautĆ© locale des Focolari (elle aussi) trĆØs diversifiĆ©e, nous a accueillis dans de nombreuses langues. Ils viennent de CorĆ©e du Sud, des Philippines, de Chine, de Hong Kong, du Liban, du Soudan, d’Irak, de Syrie, du Bangladesh, du BrĆ©sil et, bien sĆ»r, d’Australie. Ils sont catholiques, melkites, chaldĆ©ens, anglicansĀ ; les Focolari de Sydney suivent Ć©galement les villes de Brisbane, Canberra, la capitale australienne, et les rĆ©gions environnantes.

Rencontre avec l’archevĆŖque de Canberra

ƀ chaque Ć©tape, le contact avec l’Ɖglise locale est toujours une prioritĆ©. Au cours d’une rencontre profonde et pleine d’humour, MgrĀ Christopher Prowse, actuel archevĆŖque de Canberra, a Ć©voquĆ© la vie de Mary MacKillop, la premiĆØre sainte d’Australie. « Si Mary Mackillop vivait aujourd’hui, elle se sentirait trĆØs Ć  l’aise avec les FocolariĀ Ā», a dĆ©clarĆ© l’archevĆŖque, soulignant ses efforts en faveur du dialogue entre les religions. Il nous a conduits sur sa tombe et a priĆ© pour que, comme elle, le charisme de l’unitĆ© fleurisse comme une rose et diffuse son parfum dans toute l’Australie.

L’art, porte ouverte sur la culture aborigĆØne

Ad una mostra di arte aborigena contemporanea presso la Galleria d’arte del New South Wales

L’art ouvre toujours une fenĆŖtre importante sur une culture indigĆØne, mais pour comprendre ce que l’on regarde, la prĆ©sence d’un guide est essentielle. AlexandraĀ Gaffikin, une volontaire anglaise qui vit Ć  Sydney et possĆØde une grande expĆ©rience des musĆ©es et du patrimoine, nous a accompagnĆ© Ć  une exposition d’art aborigĆØne contemporain Ć  la galerie d’art de New South Wales (Nouvelle-Galles du Sud).

Les peintures sur Ć©corce sont bien plus qu’une peinture, par exemple, elles reprĆ©sentent des histoires, mais aussi des cartes, des titres de propriĆ©tĆ© et mĆŖme des rĆØglements. Elles peuvent ĆŖtre tridimensionnelles, avec en dessous des strates Ā qui peuvent mĆŖme rĆ©vĆ©ler des sources d’eau souterraines. Dans la culture aborigĆØne, ces œuvres d’art, peintes Ć  l’origine sur le corps humain, sont des collections vivantes qui se transmettent depuis des millĆ©naires.

Une visite Ć  Sydney

MalgrĆ© leur emploi du temps chargĆ©, Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n ont rĆ©ussi Ć  trouver le temps de visiter Sydney, en embarquant Ć  bord de l’un des nombreux ferries Ć  destination de Circular Quay et de l’emblĆ©matique OpĆ©ra. La vue est spectaculaireĀ !

Des cultures diffƩrentes, la nouveautƩ de cheminer ensemble

Cette visite a Ć©tĆ© l’occasion pour les focolarini de toute la Zone – y compris de Perth, de Wellington en Nouvelle-ZĆ©lande et des Ć®les Fiji – de se rĆ©unir pour quelques sessions significatives. C’est une pĆ©riode de rĆ©organisation pour le Mouvement et, par voie de consĆ©quence, des cultures trĆØs diffĆ©rentes (pensez Ć  la CorĆ©e, au Japon et Ć  la zone de langue chinoise, par exemple) se retrouvent Ć  travailler directement ensemble.

« Je pense que jusqu’Ć  prĆ©sent, nous n’avons pas compris les aspects positifs de tout cela, mĆŖme si ce processus n’a pas Ć©tĆ© facile. Je pense que nous en verrons les consĆ©quences dans quelques annĆ©es, car cela nous aide Ć  faire tomber vraiment toutes les barriĆØres… avant tout dans nos cœurs, et les barriĆØres entre les nations…Ā Ā»

« Si nous voulons la paix, nous devons d’abord la vivre entre nous, focolarini, et entre les communautĆ©s. Nous devons regarder les autres pays comme s’ils Ć©taient les nĆ“tres et dĆ©couvrir que nous pouvons ĆŖtre cette ‘’famille interconnectĆ©e’’ (…).Ā Ā»

« Nous ne devons pas donner aux autres notre richesse, mais les aider à découvrir la leur. »

Margaret Karram

 

Une prƩsence spƩciale, malgrƩ les dƩfis de santƩ

Un moment particulièrement significatif a été celui où trois focolarines mariées, gravement malades, ont pu à distance saluer tout le monde

« Je veux tout simplement vous assurer de mon unité , a dit l’une d’elles. Je m’étais inscrite et j’Ć©tais prĆŖte Ć  venir, mais j’ai dĆ» changer mes plans, parce que Dieu m’avait rĆ©servĆ© quelque chose de diffĆ©rent.Ā Ā»

« Je sens que je suis lĆ  où Dieu veut que je sois, mĆŖme si ce n’est pas lĆ  où je voudrais ĆŖtreĀ Ā», a dĆ©clarĆ© une autre.

« Physiquement, je ne peux pas courir, a dĆ©clarĆ© la troisiĆØme, mais j’ai en moi un grand dĆ©sir de le faire, je suis tellement Ć©mue. L’enthousiasme n’a pas d’Ć¢ge.Ā Ā»

Ā 

La bienvenue en Australie

Ali Golding

La culture aborigĆØne en Australie est la plus ancienne au monde, sans interruptionĀ ; elle remonte Ć  au moins 60Ā 000 ans. Le protocole appropriĆ© pour tout Ć©vĆ©nement ou rassemblement en Australie prĆ©voit de commencer par un « Bienvenue dans le paysĀ Ā» de la part d’un ā€˜ā€™ancien’’, un aborigĆØne, ce qui constitue une reconnaissance formelle des gardiens traditionnels de cette terre.

Lorsque la communautĆ© des Focolari s’est rĆ©unie de toute l’Australie, nous avons eu le privilĆØge de compter parmi nous AliĀ Golding, connue sous le nom de “Tante Ali“, qui a donnĆ© la bienvenue Ć  tous. C’est une ā€˜ā€™ancienne’’ du peuple Biripi, qui a grandi dans une mission aborigĆØne. Pendant plus de 20 ans, elle a ensuite vĆ©cu dans une banlieue de Sydney et, dans les annĆ©es 1980, Ali a Ć©tĆ© l’une des premiĆØres assistantes d’Ć©ducation aborigĆØne. En 2004, elle a obtenu un diplĆ“me en thĆ©ologie.

Elle a participĆ© Ć  diffĆ©rents forums locaux, nationaux et internationaux, dont le New South WalesReconciliation Council et Australians for Native Title and Reconciliation. Une grande contribution pour la comprĆ©hension et l’approfondissement de la culture et de l’histoire indigĆØnes.

La prĆ©sence d’Ali Ć  notre Ć©vĆ©nement a certainement renforcĆ© l’apprĆ©ciation de ce “trĆ©sor national” et du riche patrimoine aborigĆØne. « C’est l’un des accueils les plus chaleureux qu’il m’ait Ć©tĆ© donnĆ© de vivreĀ Ā», a dĆ©clarĆ© Ali Golding, « Ici, j’ai ressenti l’esprit du CrĆ©ateur.Ā Ā»

La meilleure rencontre de tout le voyage (jusqu’à prĆ©sent)

Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n ont eu une rencontre dynamique et profonde avec une trentaine de 30 jeunes. Lorsqu’on leur a demandĆ© de parler des dĆ©fis qu’ils ont Ć  relever, ils n’ont pas hĆ©sitĆ© Ć  parler ouvertement de l’indiffĆ©rence Ć  laquelle ils sont confrontĆ©s chaque jour avec les jeunes de leur Ć¢ge. Ils ne sont pas nombreux et les distances sont Ć©normes.

Margaret Karram a racontĆ© ses premiĆØres annĆ©es de vie Gen Ć  HaĆÆfa avec sa sœur et comment ils ont commencĆ© Ć  quelques-uns, recevant le ā€˜ā€™journal Gen’’ par la poste. Elle Ć©tait fiĆØre de leurs dĆ©buts et a dĆ©clarĆ© qu’elle Ć©tait tout aussi fiĆØre d’eux qui Ć©taient lĆ  et avaient persĆ©vĆ©rĆ© dans leur vie Gen.

JesĆŗs MorĆ”n a Ć©galement encouragĆ© les jeunes, les rassurant sur le fait qu’il est positif de partager ses difficultĆ©s. « Cette rencontre a Ć©tĆ© la meilleure de tout le voyage – a-t-il dĆ©clarĆ© Ć  la fin -, je l’ai beaucoup apprĆ©ciĆ©e.Ā Ā»

Une riche expƩrience

Margaret Karram e Jesús MorÔn con i gen 2 e le gen 2

InterrogĆ©s sur la maniĆØre dont ils vivent le dialogue et la fraternitĆ© dans des situations de conflit, Rita Moussallem et Antonio Salimbeni, Conseillers au Centre International pour l’Asie et l’OcĆ©anie, se sont appuyĆ©s sur leur expĆ©rience personnelle.

« Dans mon expĆ©rience de dialogue avec des personnes d’autres religions, a racontĆ© Antonio, j’ai compris que nous allons ensemble vers Dieu.Ā Ā» Et RitaĀ : « Le dialogue est une rencontre. Ce qui est vraiment important, c’est de rencontrer l’autre et de dĆ©couvrir que l’amour chasse la crainte.Ā Ā»

 

Apprendre le ā€œbodysurfā€ (spirituel)

Le surf est l’un des sports nationaux en Australie et il est trĆØs pratiquĆ© aussi sur la cĆ“te de Sydney, où jeunes et moins jeunes enfilent des combinaisons, prennent leur planche et s’Ć©lancent Ć  l’assaut des vagues. Le “bodysurfing” est Ć©galement trĆØs populaireĀ : les personnes surfent sur les vagues de l’ocĆ©an, mais sans planche. Un spectacle extraordinaireĀ !

Incontro con la comunitĆ  dei Focolari

Mais pour arriver lĆ  où se trouvent les meilleures vagues, il faut d’abord affronter les vagues puissantes qui se dressent contre nousĀ : celles que nous voudrions Ć©viter, celles pour lesquelles nous ne sommes pas prĆŖts.

« Quelqu’un m’a expliquĆ© la dynamique de ce sport et cela m’a tout de suite rappelĆ© notre amour pour JĆ©sus abandonné », a dĆ©clarĆ© Margaret.

Ceux qui pratiquent le bodysurf plongent en profondeur sous les vagues dĆ©ferlantes qu’ils ne veulent pas chevaucher, si profond qu’ils arrivent Ć  toucher le sable sur le fond. Ils Ć©vitent ainsi d’ĆŖtre emportĆ©s par la puissance de l’ocĆ©an. Une fois la vague passĆ©e, ils remontent Ć  la surface pour trouver une autre vague sur laquelle s’élancer.

« De mĆŖme qu’ils ne luttent pas contre les vagues, de la mĆŖme maniĆØre on ne “combat pas les Ć©preuves”, mais on va au fond de son cœur, reconnaissant JĆ©sus dans chaque souffranceĀ ; et, continuant Ć  L’aimer, on remonte, trouvant Ć  travers l’amour, la lumiĆØre.Ā Ā»

T. M. Hartmann

Ɖvangile vĆ©cu : « Soyez unis les uns aux autres par l’affection fraternelle, rivalisez de respect les uns pour les autres.Ā Ā» (Rm 12,10)

Dans ces paroles de saint Paul, la fraternitĆ© est un appel au bien, Ć  vivre la grĆ¢ce de notre baptĆŖme, et cet ADN d’amour divin nous permet de regarder l’existence de l’autre comme un don prĆ©cieux pour nous. La bonne note J’Ć©tais en troisiĆØme annĆ©e de lycĆ©e et une interrogation importante m’attendait en cours de physique. J’ai commencĆ© Ć  rĆ©viser avec acharnement, certaine d’ĆŖtre interrogĆ©e le lendemain (j’Ć©tais la seule de toute la classe Ć  ne pas avoir de note en fin de trimestre). Peu aprĆØs, ma petite sœur est venue me demander de l’aide pour ses leƧons. J’ai d’abord rĆ©sistĆ©, mais peu de temps aprĆØs, je me suis souvenue de ce que saint Paul recommande : rĆ©jouissez-vous avec ceux qui se rĆ©jouissent, pleurez avec ceux qui pleurent. J’ai donc commencĆ© Ć  Ć©tudier avec elle. Il lui a fallu tout l’aprĆØs-midi pour se sentir prĆŖte, et j’ai Ć  peine pu ouvrir mon livre de physique. Le lendemain, je suis allĆ©e Ć  l’Ć©cole avec apprĆ©hension, mais convaincue que Dieu interviendrait d’une maniĆØre ou d’une autre. Le professeur entre et commence Ć  interroger d’autres camarades de classe. ƀ la fin du cours, je lui demande pourquoi il ne m’a pas appelĆ©e. Il regarde le registre et me dit : « Mais tu as dĆ©jĆ  ta note et c’est une bonne note.Ā Ā» Je savais trĆØs bien que je n’avais jamais Ć©tĆ© interrogĆ©e, il l’avait donc peut-ĆŖtre inscrite lors d’une intervention que j’avais faite. (S.T. – Italie) Comment aborder la journĆ©e Un homme en fauteuil roulant mendiait devant les chariots du supermarchĆ©. En sortant, je me suis approchĆ©e de lui et, aprĆØs avoir Ć©changĆ© quelques mots avec lui, je l’ai invitĆ© Ć  choisir parmi mes achats ce dont il avait besoin. Heureux, il a pris quelque chose et s’est immĆ©diatement mis Ć  manger. En le saluant, j’ai ressenti en moi une joie qui m’a aidĆ©e Ć  relever les dĆ©fis d’une journĆ©e qui avait pĆ©niblement commencĆ©. ƀ partir de ce simple fait, j’ai compris que dĆ©buter la journĆ©e par un acte d’amour concret est une bonne chose. Je m’y suis engagĆ©e en surmontant de nombreuses habitudes et en surprenant non seulement mon mari, mais surtout nos enfants qui ne tiennent pas compte de ce qu’ils reƧoivent parce qu’ils pensent que tout leur est dĆ». Un soir, grand silence dans la famille aprĆØs avoir appris qu’un oncle Ć©tait atteint d’une grave maladie. Notre fils aĆ®nĆ©, qui Ć©tudie Ć  l’universitĆ©, demande ce que nous pourrions faire pour lui. Et notre petite derniĆØre de lui rĆ©pondre : « Il faut faire comme maman qui met de l’amour dans tout ce qu’elle fait. C’est ainsi que nous dĆ©couvrirons ce dont il a besoin.Ā Ā» (L. D. F. – Hongrie) AdĆØle BipolaritĆ©… Je n’aurais jamais imaginĆ© qu’AdĆØle, ma chĆØre camarade de classe, Ć©tait atteinte d’une maladie aussi grave. C’est sa mĆØre qui me l’avait expliquĆ©. AprĆØs un sĆ©jour Ć  l’hĆ“pital, certains jours où son Ć©quilibre semblait instable, elle ne comprenait pas elle-mĆŖme ce qui lui arrivait. Les mĆ©dicaments devaient trouver leur juste dosage et cela prenait du temps. Mais mon affection et mon estime pour elle sont restĆ©es les mĆŖmes. J’ai Ć©tĆ© surprise le jour où elle m’a demandĆ© de prier le chapelet. Il semblait qu’en priant elle Ć©tait parfaitement concentrĆ©e. ƀ partir de ce jour, nous avons commencĆ© Ć  lire des livres de spiritualitĆ© ou des histoires au contenu positif. J’avais l’impression que mon amie comprenait tout plus profondĆ©ment que moi. Lorsque nous abordions certains sujets, je voyais en elle un altruisme sans limite. Ensemble, nous avons rejoint un groupe de bĆ©nĆ©voles au service des pauvres. AdĆØle aĀ retrouvĆ© sa forme, son Ć©quilibre, son courage. Plus que quiconque, elle savait ĆŖtre proche de ceux qui Ć©taient dans le besoin. L’expĆ©rience vĆ©cue avec elle m’a clairement montrĆ© que le vĆ©ritable Ć©panouissement de la personne se rĆ©alise dans la fraternitĆ© en acte. (P.A.M. – Italie)

Propos recueillis par Maria Grazia Berretta

(Extrait de Il Vangelo del Giorno, CittĆ  Nuova, annĆ©e IX – n° 1 mai-juin 2023)

Trame d’amour : un projet pour cultiver les bons sentiments

Trame d’amour : un projet pour cultiver les bons sentiments

Le 12 mai, au théâtre Cuminetti de Trente (Italie), a eu lieu la cĆ©rĆ©monie de remise des prix de la troisiĆØme Ć©dition du concours scolaire « Une ville ne suffit pas. Chiara Lubich citoyenne du mondeĀ Ā», pour lequel 136 candidatures ont Ć©tĆ© dĆ©posĆ©es. Nous vous partageons l’interview de Cinzia Malizia, enseignante de la classe 1A de l’I.C. Camerano – Giovanni Paolo II – Sirolo (Ancona-Italie), qui a remportĆ© le premier prix dans la section des Ć©coles primaires. « Trame d’amourĀ Ā» est le titre de l’œuvre graphique-multimĆ©dia gagnante de la section primaire de la troisiĆØme Ć©dition du concours national pour les Ć©coles 2022-2023. « Une ville ne suffit pas. Chiara Lubich citoyenne du mondeĀ Ā», promu par le Centre Chiara Lubich en collaboration avec le MinistĆØre de l’Ɖducation et du MĆ©rite, la Fondation du MusĆ©e historique du Trentin et HumanitĆ© Nouvelle du mouvement des Focolari. Cette vidĆ©o a Ć©tĆ© rĆ©alisĆ©e par les enfants de la classe de 1ĆØre A de l’I.C. Camerano – Giovanni Paolo II – Sirolo di Camerano (AncĆ“ne-Italie), sous la direction de leur enseignante, Cinzia Malizia. Professeur Cinzia, comment avez-vous dĆ©couvert ce concours ? Comme vous pouvez le voir sur la vidĆ©o que nous avons rĆ©alisĆ©e, ma classe est trĆØs vivante, parfois mĆŖme complexe et difficile Ć  gĆ©rer. MalgrĆ© le fait qu’ils aient 7 ans, ils me donnent beaucoup Ć  faire et, Ć©tant aussi un peu des enfants du Covid, j’ai remarquĆ© une certaine difficultĆ© Ć  entrer dans leurs sentiments, Ć  faire ressortir les « bonnesĀ Ā» choses, les bons gestes et les bonnes paroles. Je me suis demandĆ©e : « comment entrer dans le cœur de ces enfants ?Ā Ā» J’ai commencĆ© Ć  chercher des projets, des concours parmi ceux du Miur qui pourraient ĆŖtre utiles, surtout des figures qui pourraient servir d’exemple. C’est ainsi qu’est arrivĆ©e Chiara Lubich, une figure dont j’avais entendu parler mais que je connaissais peu. J’ai commencĆ© Ć  lire son histoire et, petit Ć  petit, avec les enfants, nous avons construit un parcours dans le but de leur faire redĆ©couvrir, avant tout, cette curiositĆ©, cette crainte, cet Ć©merveillement qui semblent malheureusement s’ĆŖtre perdus dans la sociĆ©tĆ© d’aujourd’hui. Sur quoi avez-vous travaillĆ© en particulier ? Avec eux, j’ai voulu travailler beaucoup sur les Ć©motions, comprendre ce qu’ils avaient en eux. Nous avons affrontĆ© la peur, travaillĆ© sur la colĆØre, sur la joie, et beaucoup d’expĆ©riences sont ressorties. Ils ont commencĆ© Ć  parler, Ć  s’exprimer Ć  leur maniĆØre, et ce qui Ć©tait le point faible de ma classe s’est transformĆ© en une vĆ©ritable force. Ils ont Ć©tĆ© les premiers Ć  comprendre Ć  quel point cela fait du bien au cœur de « demander pardonĀ Ā», de dire « merciĀ Ā» ou « bonjourĀ Ā». J’ai donc l’impression que la distance initiale commence Ć  se rĆ©duire. Ce n’est pas que les enfants aient radicalement changĆ©, ils sont toujours ceux qui ne tiennent pas en place, qui crient, qui ne respectent pas les rĆØgles, mais il commence Ć  y avoir des gestes qui sont petits mais en mĆŖme temps grands parce qu’ils font partie d’un cheminement fait ensemble. Chiara Lubich a Ć©tĆ© un guide, une figure rassurante, presque une « grand-mĆØreĀ Ā», qui, par ses messages d’amour, d’espoir et d’exemple, a vraiment œuvrĆ© Ć  la crĆ©ation d’un monde meilleur. Le simple fait de regarder l’autre avec amour, toujours, indĆ©pendamment du milieu social, de la religion, de la couleur de peau ou de la culture, les a beaucoup impressionnĆ©s. Ils en ont fait l’expĆ©rience en classe avec leur camarade musulman et c’est ce que signifie cultiver de bons sentiments, espĆ©rer une sociĆ©tĆ© diffĆ©rente. Nous, enseignants, ne pouvons pas baisser les bras. Ces enfants ont tant Ć  donner. Comment les enfants ont-ils rĆ©agi lorsqu’ils ont appris qu’ils avaient remportĆ© le premier prix ? Ils Ć©taient aux anges et vraiment heureux. Nous avons travaillĆ© pendant des mois et des mois et je pense vraiment qu’ils le mĆ©ritent. Malheureusement, nous n’avons pas pu trouver les moyens de faire venir tout le monde Ć  Trente pour la cĆ©rĆ©monie de remise des prix. Nous avons pris contact avec certains d’entre eux, mais six enfants Ć©taient prĆ©sents, accompagnĆ©s de leurs familles qui, avec une grande joie, ont mis leurs propres moyens Ć  disposition pour le voyage. Eux aussi ont Ć©tĆ© trĆØs heureux de ce projet, nous avons tellement travaillĆ© ensemble qu’Ć  la fin de l’annĆ©e nous ferons une piĆØce de théâtre sur les Ć©motions. Les parents eux-mĆŖmes ont collaborĆ© en fabriquant une grande partie des masques que les enfants porteront, et nous avons mĆŖme apportĆ© certains d’entre eux Ć  la cĆ©rĆ©monie de remise des prix. Notre voyage ne s’arrĆŖte donc pas lĆ . La directrice de l’Ć©cole, le Dr Flavia Maria Teresa Valentina Cannizzaro, m’a dit au dĆ©but : « Professeur, ils sont si jeunes, comprennent-ils ce que vous dites ?Ā Ā» J’espĆØre que ouiĀ ! Au moins ils ont entendu et entendre de bonnes choses ne fait jamais de mal. Je pense qu’il est important que les enfants comprennent qu’avant d’ĆŖtre capable, ce qui compte c’est d’ĆŖtre bon, d’avoir une bontĆ© d’Ć¢me qui nous permet de changer les choses pour le mieux. Je pense que l’expĆ©rience de Chiara Lubich les a vraiment aidĆ©s.

Maria Grazia Berretta

Les Focolari dans le Pacifique, une seule famille

Les Focolari dans le Pacifique, une seule famille

Les Ć®les Fidji ont Ć©tĆ© la troisiĆØme Ć©tape du voyage en Asie et en OcĆ©anie de Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n, PrĆ©sidente et CoprĆ©sident des Focolari. Dans cette rĆ©gion du Pacifique, la spiritualitĆ© de l’unitĆ© s’est diffusĆ©e Ć  partir de la fin desĀ annĆ©esĀ 1960.

Bien qu’ils soient arrivĆ©s aux Ć®les Fidji le 3Ā mai 2023 nous devons dire que l’étape en OcĆ©anie du voyage de Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n n’a officiellement commencĆ© que deux jours plus tard, avec la cĆ©rĆ©monie du “Sevusevu“, qui a rassemblĆ© plus de 200 personnes, y compris les reprĆ©sentants de l’Église locale. Cette cĆ©rĆ©monie a marquĆ© leur entrĆ©e et celle de la dĆ©lĆ©gation du Centre qui les accompagne, dans la communautĆ© ecclĆ©siale et sociale fidjienne.

Sevusevu”Ā : le don de l’accueil

Isole Fiji_cerimonia del ā€œSevusevuā€

Avec la cĆ©rĆ©monie du “Sevusevu” – qui signifie “don” – celui qui arrive dans l’archipel est accueilli et, Ć  partir de ce moment, il n’est plus visiteur mais fait partie de la communautĆ© et en est membre, il peut alors fouler le sol fidjien avec tous les droits et privilĆØges. La PrĆ©sidente et le CoprĆ©sident des Focolari ont reƧu de prĆ©cieuses guirlandes et la racine de Kava, un dĆ©rivĆ© de la plante du poivre, Ć  la signification ancestrale. Les deux “candidats” ont Ć©tĆ© prĆ©sentĆ©s Ć  la communautĆ© par les “hĆ©rauts“, qui ont parlĆ© en leur nom. Ils ont ensuite bu d’un seul trait la coupe de Kava et reƧu le “Tabua”, une dent de cachalot ayant une signification sacrĆ©eĀ : c’est l’objet le plus prĆ©cieux de la culture fidjienne, qui leur a Ć©tĆ© offert en signe de la plus haute estime et honneur.

Les traditions dans le PacifiqueĀ : racines du prĆ©sent et de l’avenir des peuples

D’emblĆ©e, on perƧoit que les traditions dans le Pacifique sont des rĆ©alitĆ©s vitales et actuellesĀ ; elles ne sont pas relĆ©guĆ©es Ć  un passĆ© qui n’a rien Ć  voir avec la vie quotidienne des personnes, mais elles constituent le fondement de leur style de vie. Respect, accueil, rĆ©ciprocitĆ©, solidaritĆ© sociale, un lien trĆØs profond et millĆ©naire avec la nature, sont les valeurs que les traditions perpĆ©tuent.

Ā« Margaret Karram, JesĆŗs MorĆ”n et la dĆ©lĆ©gation des Focolari sont arrivĆ©s Ć  un moment particulier de la vie des Ć®les Fidji – explique Peter Emberson, fidjien, consultant et analyste politique pour le gouvernement des Ć®les Fidji et les Nations Unies, qui a grandi au sein du Mouvement depuis son plus jeune Ć¢ge. Le gouvernement actuel est plus ouvert et plus dĆ©mocratique et je vois la visite de Margaret et JesĆŗs dans le cadre de ce processus de renouveau social et politique. Il y a deux questions qu’ici, dans le Pacifique, nous posons toujours Ć  une dĆ©lĆ©gation officielle qui dĆ©barque sur les cĆ“tes de nos Ć®lesĀ : “D’où viens-tuĀ ?” et “Pourquoi es-tu venuĀ ?” Au “Sevusevu”, Margaret Karram a pris la parole devant le peuple fidjien et a offert son engagement et celui du Mouvement des Focolari pour construire, ici aussi, l’unitĆ©. C’est une rĆ©ponse identitaire, qui en dit long sur la contribution que le Mouvement peut apporter Ć  notre pays. Et cela construit la confiance.Ā Ā»

Une rƩgion encore trop peu connue

Isole Fiji

L’OcĆ©anie est un continent peu connu et, bien qu’il soit le plus grand du globe d’un point de vue territorial, c’est le plus petit en termes de masse terrestre. Outre l’Australie et la Nouvelle-ZĆ©lande, elle comprend la rĆ©gion du Pacifique, composĆ©e de 26 Ɖtats nationaux et territoires. Les principaux groupes ethniques sont les MĆ©lanĆ©siens, les MicronĆ©siens et les PolynĆ©siens. Au total, la rĆ©gion du Pacifique compte 16Ā millions d’habitants et, ces 100 derniĆØres annĆ©es, les Ć®les Fidji (prĆØs d’un million d’habitants) sont devenues le cœur politique et Ć©conomique de la rĆ©gion, avec un contexte religieux diversifiĆ©. Le christianisme est la religion la plus reprĆ©sentĆ©e, suivi par l’hindouisme et l’islam. Le catholicisme est arrivĆ© au XIXe siĆØcle et on compte aujourd’hui un peu plus de 82 000 fidĆØles.

Le PĆØre Soane Fotutata, SecrĆ©taire de la ConfĆ©rence Ɖpiscopale du Pacifique (CEPAC), lors d’un dĆ®ner au focolare, a clarifiĆ© les dĆ©fis sociaux mais aussi ecclĆ©siaux de ce vaste territoire où l’Église catholique est prĆ©sente avec 14 diocĆØses. Il a expliquĆ© que la crise Ć©cologique est une menace existentielle pour les personnes et les communautĆ©s. Elle se manifeste par l’élĆ©vation du niveau de la mer, l’acidification des ocĆ©ans, la sĆ©cheresse, les inondations et les phĆ©nomĆØnes mĆ©tĆ©orologiques extrĆŖmes devenus plus frĆ©quents. Il y a Ć©galement des flĆ©aux sociaux tels que l’émigration Ć©conomique et climatique, qui est en train de dĆ©peupler de nombreuses Ć®lesĀ ; la prostitution, l’alcoolisme, la pauvretĆ©, auxquels l’Église locale tente elle aussi de rĆ©pondre.

2022Ā : l’arrivĆ©e des focolares Ć  Suva

C’est dans ce contexte ecclĆ©sial qu’il y a un an ont Ć©tĆ© ouverts Ć  Suva, la capitale des Ć®les Fidji, les focolares fĆ©minin et masculin. Leur prĆ©sence, en effet, est aussi liĆ©e Ć  un projet soutenu par Missio Ɖcosse et MissioAustralie, pour collaborer Ć  la pastorale diocĆ©saine des jeunes confirmands et post-confirmands avec un programme visant Ć  soutenir la transmission des richesses culturelles entre les gĆ©nĆ©rations. « À notre arrivĆ©e, racontent Lourdes Rank, du BrĆ©sil, et Stephen Hall, de Nouvelle-ZĆ©lande, l’archevĆŖque nous a demandĆ© d’ĆŖtre avant tout au service de l’Ɖglise et de nous insĆ©rer dans ses activitĆ©s et ses projets. Nous nous sommes lancĆ©s dans la catĆ©chĆØse, auprĆØs des jeunes et dans la vie de nos paroisses. Une approche qui a Ć©tĆ© trĆØs positiveĀ : nous faisons Ć  prĆ©sent vraiment partie de la vie de l’Ɖglise et nous avons commencĆ© Ć  nouer des relations avec diffĆ©rents prĆŖtres, religieux et laĆÆcs.Ā Ā»

ƀ cet Ć©gard, le vicaire gĆ©nĆ©ral de l’ArchidiocĆØse de Suva, Mgr Sulio Turagakacivi, a exprimĆ© sa gratitude pour le service que les focolares rendent Ć  l’Ɖglise locale. En le remerciant, Margaret Karram a dĆ©claré : « Nous pouvons apprendre de l’Ɖglise d’ici comment vivre le processus synodal et comment maintenir la fraĆ®cheur de la rencontre de l’Ɖvangile avec la culture et la sociĆ©tĆ© locales.Ā Ā»

ƀ Futuna, la premiĆØre semence de la spiritualitĆ© de l’unitĆ©

Mais la premiĆØre semence de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© dans le Pacifique a Ć©tĆ© plantĆ©e Ć  la fin des annĆ©es 60 par sœur Anna Scarpone, missionnaire mariste, sur l’île de Futuna. Le premier focolare du Pacifique s’est ensuite ouvert Ć  NoumĆ©a (Nouvelle-CalĆ©donie) de 1992 Ć  2008, accompagnant la naissance et la croissance d’une communautĆ© locale dynamique. Aujourd’hui, les focolares des Ć®les Fidji sont “la maison” pour toutes les communautĆ©s du Mouvement de la rĆ©gion Pacifique, prĆ©sentes – en plus de la Nouvelle-CalĆ©donie et des Ć®les Fidji – Ć  Kiribati et Wallis et Futuna, avec quelques personnes qui connaissent la spiritualitĆ© aussi en Papouasie-Nouvelle-GuinĆ©e, Ć  Samoa et Ć  Vanuatu.

Pour la premiĆØre fois ensemble

Isole Fiji-Margaret Karram e Jesús MorÔn con alcuni membri della comunità dei Focolari

ƀ l’occasion de la visite de Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n, les communautĆ©s se sont rencontrĆ©es Ć  Suva pendant quelques joursĀ ; cela a Ć©tĆ© leur premiĆØre rencontre dans l’un des pays du Pacifique et de nombreux gestes, comme l’accueil et le fait de se mettre en valeur rĆ©ciproquement, ont montrĆ© que tous Ć©taient conscients du caractĆØre prĆ©cieux de ces journĆ©es. Pour ces peuples, se retrouver comme famille des Focolari ne signifie pas seulement vivre une communion spirituelle, mais Ć©galement contribuer Ć  la vie quotidienne – qui inclut la cuisine, la prĆ©paration de la liturgie de la Messe, les chants et les danses – en offrant chacun son propre “don” humain et culturel, qui rencontre celui de l’autre.

Ici aussi, Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n ont rencontrĆ© les focolarini et les focolarines durant une matinĆ©e de communion profonde et ont pu vivre diffĆ©rents moments avec la communautĆ©, comme les repas, la Messe et de nombreux moments de dialogue en toute simplicitĆ©. Le partage des expĆ©riences leur a permis ensuite de connaĆ®tre les dĆ©fis et l’engagement du Mouvement dans le Pacifique. En Nouvelle-CalĆ©donie, la communautĆ© est engagĆ©e au service de l’Église et, au niveau social, Ć  crĆ©er des espaces d’unitĆ© entre les diffĆ©rentes entitĆ©s ethniques dont le peuple est composĆ©. ƀ Futuna et Kiribati, la Parole de Vie est centrale, gĆ©nĆ©rant des expĆ©riences de pardon et de rĆ©conciliation dans les familles et des projets sociaux au service des femmes et des plus dĆ©munis. ƀ Fidji, la communautĆ© se dĆ©veloppe et partage avec les focolarini l’engagement au service de l’Église.

Run4Unity aux îles Fidji : cheminer ensemble

Le 6 mai Ć©tait la journĆ©e du Run4Unity et Margaret Karram a donnĆ© le coup d’envoi du relais mondial depuis le Pacifique, le premier lieu du monde Ć  voir le soleil se lever. Avec les Juniors pour un Monde Uni prĆ©sents, elle a plantĆ© avec JesĆŗs deux arbres caractĆ©ristiques des Ć®les FidjiĀ : « l’arbre Ć  bois de santal et l’arbre Ć  agrumes, qui ont besoin l’un de l’autre pour grandirĀ Ā», a-t-elle expliquĆ©.

« Le bois de santal possĆØde le parfum et le citrus, qui est un agrume, lui fournit tous les nutriments dont il a besoin. C’est un merveilleux exemple de soin rĆ©ciproque qui existe dans la nature. C’est ce que les habitants des Ć®les du Pacifique veulent nous dire Ć  tousĀ : la seule faƧon d’offrir notre prĆ©cieux don, l’unitĆ©, est de cheminer ensemble, en prenant soin les uns des autres. C’est ainsi que nous pourrons transformer notre monde.Ā Ā»

Un message qui rappelle ce qui est peut-ĆŖtre la principale caractĆ©ristique de ces Ć®lesĀ : la vie communautaire, telle qu’elle est apparue lors de la rencontre de Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n avec la communautĆ© du Mouvement des Focolari, l’aprĆØs-midi et la soirĆ©e du 7 mai. « Je suis venue ici pour ĆŖtre proche de vous et partager votre vie, au moins pour quelques joursĀ Ā», a confiĆ© Ć  tous Margaret. « Ce que j’ai trouvĆ© ici est trĆØs proche de mon cœur et de la culture dont je suis issue, qui encourage le respect des personnes, de leur langue et le sens de la famille. Vous aussi, vous ĆŖtes peu nombreux, mais ne vous inquiĆ©tez pasĀ : ce qui compte, c’est de vivre l’Ɖvangile et d’apporter l’unitĆ© Ć  ceux que nous rencontrons. Ce que vous avez partagĆ© ces jours-ci m’a beaucoup touchĆ©eĀ : vous nous avez donnĆ© JĆ©sus par votre amour, votre hospitalitĆ© et votre accueil. Mais, en vous Ć©coutant, j’ai compris que la perle la plus prĆ©cieuse que nous possĆ©dons est JĆ©sus abandonnĆ©, pour qui nous avons tout quittĆ© et qui est le secret pour aimer tout le monde.Ā Ā»

« Les expĆ©riences de pardon que vous avez racontĆ©es m’ont profondĆ©ment touché », a poursuivi JesĆŗs, « et elles tĆ©moignent du fait que vous vivez l’Ɖvangile, car le pardon est la plus grande nouveautĆ© qu’il contient. Le pardon n’est pas humain, seul JĆ©sus en nous peut pardonner, et vous l’avez racontĆ© avec une puretĆ© unique.Ā Ā»

ƀ la question de savoir ce qu’elle espĆØre pour l’avenir du Mouvement en OcĆ©anie, Margaret a rĆ©pondu en disant ce qu’elle souhaite pour le Mouvement dans le monde entierĀ : qu’il devienne toujours plus une famille non pas repliĆ©e sur elle-mĆŖme, mais ouverte, qui dialogue pour rĆ©aliser la priĆØre de JĆ©sus au PĆØre, comme l’a rĆŖvĆ© Chiara Lubich.

Reprenant la parole, elle a ajouté : « Je voudrais encore dire que pour contribuer Ć  rĆ©aliser l’unitĆ©, chaque pays, culture ou continent ne doit pas perdre son identitĆ© propre. Nous devons rester nous-mĆŖmes. Cela pourrait ĆŖtre un grand don pour tout le Mouvement et aussi pour le mondeĀ : ĆŖtre nous-mĆŖmes, avec nos richesses et nos contradictions, et vivre le charisme de l’unitĆ© sans Ć©liminer ce que nous sommes.Ā Ā» Les applaudissements qui ont suivi ont exprimĆ© la gratitude des participants pour s’ĆŖtre sentis compris.

CommencĆ©e par la cĆ©rĆ©monie du “Sevusevu“, cette visite ne pouvait que se conclure avec la mĆŖme solennitĆ©. La cĆ©rĆ©monie d’adieu, “I-Tatau”, semblait donc boucler la boucleĀ : en fidjien, les “hĆ©rauts” parlant au nom de Margaret et JesĆŗs ont remerciĆ© la communautĆ© et ont demandĆ©, en leur nom, l’autorisation de prendre congé ; tandis que l’orateur parlant au nom de la communautĆ© fidjienne le leur accordait et leur souhaitait un bon voyage avec l’espoir de se revoir encore.

La soirĆ©e-concert prĆ©parĆ©e par les communautĆ©s du Pacifique a Ć©tĆ© une extraordinaire “expo” Ā des expressions artistiques des peuples prĆ©sents, où les danses et les chants disent leur lien profond avec la terre et la nature, la fiertĆ© de leurs traditions et leur dĆ©sir de les partager.

Mais ce qui restera gravĆ© dans les mĆ©moires, nous le croyons, c’est les salutations que les communautĆ©s de Nouvelle-CalĆ©donie et des Ć®les Fidji se sont Ć©changĆ©esĀ : assis les uns en face des autres, ils ont entonnĆ© chacun leur chant d’adieu, ils se sont saluĆ©s de la main, en se regardant dans les yeux, comme on quitte un frĆØre de sang.

« Nous t’assurons que nous serons une seule famille – ont-ils dit Ć  Margaret Karram -, et malgrĆ© nos faiblesses, nous ferons tout pour garder JĆ©sus au milieu de nous en OcĆ©anie.Ā Ā»

Stefania Tanesini

Festival œcumĆ©nique de la jeunesse

Festival œcumĆ©nique de la jeunesse

Le Festival œcumĆ©nique de la jeunesse naĆ®t du cœur de nombreux jeunes chrĆ©tiens et a pour devise « Marcher tous ensemble dans la lumiĆØre du ChristĀ Ā». L’Ć©vĆ©nement a eu lieu Ć  Timisoara (Roumanie), capitale europĆ©enne de la culture, du 1er au 7 mai 2023. L’Ć©vĆ©nement Un vĆ©ritable festival où les jeunes sont les protagonistes et où chacun est tĆ©moin de la fraternitĆ© gĆ©nĆ©rĆ©e par la rencontre avec le Christ. C’est le cœur du Festival œcumĆ©nique de la jeunesse, le festival œcumĆ©nique qui s’est dĆ©roulĆ© du 1er au 7 mai en Roumanie, Ć  Timisoara. La motivation pour cet Ć©vĆ©nement est venue aprĆØs la Semaine de priĆØre pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens en 2022, d’un groupe de jeunes de 6 confessions diffĆ©rentes : catholique romaine, catholique grecque, orthodoxe roumaine, servite, luthĆ©rienne et calviniste. L’Ć©vĆŖque catholique romain József-Csaba PĆ”l a dĆ©clarĆ© que les 14 mois de travail en commun ont Ć©tĆ© « une vĆ©ritable Ć©cole de l’unité ». Le programme du festival a Ć©tĆ© riche en rencontres, confĆ©rences, dĆ©bats et ateliers, enrichi par une belle procession œcumĆ©nique et des visites d’Ć©glises et de musĆ©es des diffĆ©rentes confessions Ć  Timisoara. Les activitĆ©s de loisirs n’ont pas manquĆ©, comme celles organisĆ©es dans le parc Carmen Sylva, la soirĆ©e des jeunes Ć  la maison Kolping et la promenade en bateau sur la riviĆØre Bega. Le groupe « Ensemble pour l’EuropeĀ Ā» (together4europe.org)Ā  a organisĆ© un atelier avec la participation de 100 jeunes sur le thĆØme de la participation citoyenne et de la transformation de la ville. Une initiative importante dans le cadre du « Progetto DialogueĀ Ā». Le 6 mai, le groupe Gen Verde a donnĆ© un concert dans la salle du Capitole de la Philharmonie de Banat Ć  Timisoara. Un spectacle qui est le fruit du projet Start Now : cinq jours d’ateliers de danse, de chant, de percussion et de théâtre qui ont impliquĆ© des jeunes Roumains de diffĆ©rentes confessions dans la production du spectacle, auquel ont assistĆ© quelque 850 spectateurs. La ville Timisoara a Ć©tĆ© choisie comme capitale culturelle de l’Europe pour l’annĆ©e 2023. La ville de plus de 300 000 habitants reste fidĆØle Ć  son esprit, accueillant actuellement 21 cultures et 18 religions.Ā  Dans une atmosphĆØre accueillante, ce lieu rassemble diverses communautĆ©s culturelles, notamment des Roumains, des Allemands, des Hongrois, des Serbes, des Croates, des Italiens, des Espagnols et des Bulgares. « Timisoara est le lieu où l’on peut le mieux vivre l’œcumĆ©nismeĀ Ā», explique le jeune orthodoxe Cezara Perian. La ville s’inspire de son passĆ© (elle a accueilli la premiĆØre bibliothĆØque publique avec salle de lecture de l’Empire des Habsbourg ou la premiĆØre sĆ©ance de cinĆ©ma), tout en explorant le pouvoir de transformation de la culture pour faƧonner son avenir. Timisoara est une ville accueillante qui compte plus de 40 000 Ć©tudiants, un secteur crĆ©atif dynamique et une multitude d’institutions culturelles accueillantes. La richesse du tissu urbain, composĆ© de plus de 10 000 bĆ¢timents historiques, d’espaces publics gĆ©nĆ©reux et de quartiers historiques aux identitĆ©s distinctes, associĆ©e au dĆ©veloppement de corridors bleu-vert le long du canal de la Bega, rend la ville attrayante pour les familles, les professionnels dĆ©localisĆ©s du monde entier, ainsi que pour les esprits libres qui parcourent l’Europe avec leur sac Ć  dos. Les jeunes Au cours de ces journĆ©es du festival, les jeunes portant le T-shirt caractĆ©ristique de l’Ć©vĆ©nement Ć©taient nombreux Ć  arpenter les rues de Timisoara. Plusieurs d’entre eux ont participĆ© en tant que bĆ©nĆ©voles Ć  l’organisation de dĆ©jeuners publics, de promenades et d’activitĆ©s dans toute la ville. Le jeudi 4 mai, des garƧons et des filles de diffĆ©rentes confessions, accompagnĆ©s de leurs communautĆ©s et de prĆŖtres, ont organisĆ© une procession qui a traversĆ© quatre Ć©glises. Partant de l’Ć©glise grĆ©co-catholique SfĆ¢nta Maria Regina Păcii, 300 personnes ont occupĆ© les rues de Timisoara en chantant l’hymne du Festival œcumĆ©nique de la jeunesse. La premiĆØre Ć©tape a Ć©tĆ© la Parohia Reformată Timișoara, de l’Ɖglise rĆ©formĆ©e, où les jeunes ont pu marcher dans le silence et la priĆØre, incitĆ©s par des messages sur les murs encourageant la rĆ©flexion. ArrivĆ©s Ć  la Mitropolitană Orthodoxă Cathedrala, les participants Ć  la procession ont priĆ© ensemble et ont eu droit Ć  un chœur d’opĆ©ra orthodoxe. Enfin, Ć  la cathĆ©drale catholique romaine Saint-Georges, tout le monde a dĆ©posĆ© ses bougies, formant un cœur devant l’Ć©glise. Ciobotaru Luca Paul, un jeune catholique romain, a dĆ©clarĆ© : « En cette fĆŖte œcumĆ©nique, renouvelons notre foi, collaborons et ne laissons pas nos croyances nous diviserĀ Ā». Deux femmes de passage en ville ont demandĆ© en quoi consistait l’Ć©vĆ©nement. Elles ont Ć©tĆ© impressionnĆ©es car, en tant que jeunes femmes orthodoxes, elles ont reconnu que les bougies utilisĆ©es provenaient de leur tradition, mĆŖme si elles ne connaissaient pas les chants. Lorsqu’elles ont rĆ©alisĆ© qu’il s’agissait d’une procession œcumĆ©nique, elles se sont demandĆ©es : « Mais comment est-il possible qu’il y ait autant de chrĆ©tiens ensemble ?Ā Ā»

C’est ce message d’unitĆ© dans la diversitĆ© que l’Ć©vĆ©nement a voulu transmettre.

Ana Clara Giovani

AssemblĆ©e continentale d’AmĆ©rique latine : un appel Ć  se faire entendre

AssemblĆ©e continentale d’AmĆ©rique latine : un appel Ć  se faire entendre

Les assemblĆ©es rĆ©gionales de la phase continentale du Synode 2021-2024 se sont conclues par l’AssemblĆ©e du CĆ“ne Sud, qui s’est tenue Ć  Brasilia en mars 2023. Nous vous partageons quelques rĆ©flexions de membres du mouvement des Focolari qui ont participĆ© Ć  ce parcours et aussi Ć  l’AssemblĆ©e de clĆ“ture.Ā Ā  « DĆØs que j’ai appris mon Ć©lection, outre la grande joie de pouvoir participer, j’ai ressenti une grande responsabilitĆ©, celle d’ĆŖtre un vĆ©ritable canal par lequel laisser passer l’Esprit SaintĀ Ā». Tels sont les propos de Mercedes Isola, Volontaire du mouvement des Focolari, Ć©lue comme laĆÆque par les ƉvĆŖques de la rĆ©gion de La Plata (Argentine) pour participer Ć  l’AssemblĆ©e continentale du Synode du CĆ“ne Sud, qui s’est dĆ©roulĆ©e Ć  Brasilia (BrĆ©sil), au siĆØge de la CNBB (ConfĆ©rence Nationale des ƉvĆŖques du BrĆ©sil). Un espace de grand Ć©change où il a Ć©tĆ© possible de redĆ©couvrir, a poursuivi Marcedes, la « dignitĆ© baptismale qui nous rend tous frĆØres, peuple de Dieu, coresponsables de la mission, quelle que soit la vocation de chacun. Les “communautĆ©s de discernement”, composĆ©es de personnes issues de rĆ©alitĆ©s et de vocations diffĆ©rentes, ont confirmĆ© cette rĆ©alitĆ© : l’Esprit Saint souffle en chacun, sans distinctionĀ Ā». La rencontre, Ć  laquelle ont participĆ© plus de 200 personnes, a commencĆ© par l’entrĆ©e des images de la Vierge Marie, patronne de chaque pays, Ć  qui ont Ć©tĆ© confiĆ©s les travaux de cette AssemblĆ©e qui a rassemblĆ© des BrĆ©siliens, des Chiliens, des Uruguayens, des Argentins et des Paraguayens. Dans la diversitĆ© de chaque peuple, la beautĆ© de l’individu qui devient constructeur d’une vĆ©ritable synodalitĆ© en dialoguant avec l’autre. « S’ouvrir Ć  une Ɖglise avec une plus grande participation des laĆÆcs, inclusive, transparente, cohĆ©rente Ć  la suite de JĆ©sus et concrĆØte dans son service et sa mission, sont quelques-uns des points qui ont Ć©tĆ© abordĆ©s et approfondis au cours de ces journĆ©esĀ Ā», nous dit Eliane de Carli, focolarine brĆ©silienne mariĆ©e. « Cette expĆ©rience, poursuit-elle, faite par une pratique appelĆ©e “conversion spirituelle”, nous a permis de vivre une communion trĆØs profonde dans les groupes de travail. De plus, la richesse de cette internationalitĆ© nous a permis de connaĆ®tre les dĆ©fis de l’Eglise dans chaque pays, parfois trĆØs similairesĀ Ā». Ce fut une semaine de travail intense qui s’est transformĆ©e en expĆ©rience de vie. Marise Braga, Focolarine brĆ©silienne, en tĆ©moigne : « La journĆ©e a commencĆ© par un moment de priĆØre, organisĆ© chaque jour par un pays diffĆ©rent. Pour la rĆ©daction du document final, et sur la base des questionnaires recueillis dans les diffĆ©rents pays au cours de la phase locale, il a fallu que le groupe rĆ©ponde Ć  trois questions : mettre en Ć©vidence les lumiĆØres qui se dĆ©gagent de ces rapports, souligner les ombres, les tensions et les dĆ©fis de certaines questions dans chaque pays, et enfin, reconnaĆ®tre les prioritĆ©s Ć  aborder au cours du SynodeĀ Ā». Le rĆ“le des femmes dans l’Ɖglise a Ć©tĆ© l’un des thĆØmes rĆ©currents de cette AssemblĆ©e continentale du CĆ“ne Sud, une question qui gagne en importance, tout comme les problĆØmes de la jeunesse qui doivent ĆŖtre abordĆ©s. « Avant la messe de clĆ“ture de cette phase synodale, les jeunes ont demandĆ© la paroleĀ Ā», a dĆ©clarĆ© Mercedes Isola. C’Ć©tait trĆØs fort d’entendre de leur bouche pourquoi leurs amis ne sont plus dans l’Ɖglise. Les jeunes eux-mĆŖmes ont demandĆ© une plus grande ouverture, une Ɖglise qui permette Ć  tout le peuple de Dieu d’ĆŖtre protagoniste, avec des portes ouvertes comme le dit le pape FranƧoisĀ Ā». Un appel qui semble unir tous les continents dans ce processus synodal et qui, comme l’a affirmĆ© le pĆØre Pedro Brassesco, secrĆ©taire adjoint du CELAM (Conseil Ć©piscopal latino-amĆ©ricain et caribĆ©en), nous pousse Ć  « apprendre une nouvelle maniĆØre d’ĆŖtre ƉgliseĀ Ā». « L’Ɖglise nous a appelĆ©s Ć  ĆŖtre Ć©coutĆ©s, a conclu Marise, pas seulement les ƉvĆŖques, mais tout le peuple de Dieu. Il faut souvent inverser la pyramide pour savoir ce qu’il y a en bas, mais il faut de la patience pour voir les fruits de ce travail. Peut-ĆŖtre que nos enfants, petits-enfants et arriĆØre-petits-enfants en profiteront. Nous sommes en train de planter une graine, mais nous devons garder l’espĆ©rance. C’est un premier pas vers une Ɖglise plus proche Ā».

Maria Grazia Berretta

Japon : ouvrez votre cœur Ć  tous !

Japon : ouvrez votre cœur Ć  tous !

Le voyage en Asie et en OcĆ©anie de Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n, PrĆ©sidente et CoprĆ©sident du Mouvement des Focolari, se poursuit en direction des Ć®les Fidji, aprĆØs avoir achevĆ© la deuxiĆØme Ć©tape sur le sol japonais. Voici quelques nouvelles de leur sĆ©jour au Japon. ć‚ć‚ŠćŒćØć† Ā Ā  ArigatoĀ  Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  Merci ꀝ恄悄悊 Ā Ā Ā Ā Ā Ā  OmoiyariĀ  Ā Ā Ā Ā Ā Ā  Attention Ć  l’autre 偄康  Ā  Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  KenkoĀ  Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  SantĆ© å¹³å’ŒĀ  Ā  Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  HeiwaĀ Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  Paix ē¾Žć—ć•Ā  Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  UtsukushisaĀ Ā Ā Ā  BeautĆ© 正盓  Ā  Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  Shojikiā€Ā  Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  HonnĆŖtetĆ© Ā  Selon une enquĆŖte de la chaĆ®ne de tĆ©lĆ©vision nationale japonaise NHK, ce sont les six mots les plus apprĆ©ciĆ©s des Japonais. Ils dĆ©crivent bien l’Ć¢me de ce peuple et la valeur qu’il accorde Ć  l’harmonie dans la vie sociale et avec la nature. Et c’est dans la trĆØs riche culture du Japon que Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n, PrĆ©sidente et CoprĆ©sident du Mouvement des FocolariĀ  avec la dĆ©lĆ©gation du Centre du Mouvement se sont immergĆ©s, pour la deuxiĆØme Ć©tape de leur voyage en Asie de l’Est, du 25 avril au 2 mai 2023. L’Église au JaponĀ : recrĆ©er la communautĆ© C’est l’archevĆŖque de Tokyo, Mgr Tarcisius IsaoĀ Kikuchi, qui leur ouvre les portes du « Pays du Soleil levantĀ Ā» et dĆ©crit l’Ɖglise catholique locale comme « petite et silencieuseĀ Ā». Le pays compte 536 000 chrĆ©tiens soit 0,4 % d’une population de 130 millions d’habitants, où les religions bouddhiste et shintoĆÆste sont majoritairesĀ ; mais il est difficile de dĆ©terminer laquelle est la plus importante, Ć©tant donnĆ© que de nombreux Japonais pratiquent les deux et qu’il y a donc une tendance Ć  regrouper les Ć©lĆ©ments des diffĆ©rentes religions. Il a expliquĆ© que le mode de vie actuel conduit Ć  une dĆ©sintĆ©gration de la famille, ce qui provoque chez les personnes solitude et aliĆ©nation. Ā« Il est nĆ©cessaire de recrĆ©er la communautĆ©, a-t-il dit, et le Focolare peut ĆŖtre une aide pour l’Ɖglise. Je vous encourage Ć  faire connaĆ®tre votre spiritualitĆ© avant tout aux Ć©vĆŖques (il y en a 16 au Japon), afin qu’Ć  travers eux elle arrive aux communautĆ©s.Ā Ā» Avec la visite Ć  Mgr Leo Boccardi, Nonce apostolique Ć  Tokyo, l’échange s’est poursuiviĀ : en Asie, les chrĆ©tiens ne sont que 2 %. Quel est donc leur rĆ“leĀ ? Le Nonce lui aussi a encouragĆ© les Focolari Ć  diffuser le charisme de la fraternitĆ©. « Au Japon, rĆØgne l’ordre, le respect entre les personnes, a-t-il expliquĆ©, mais aussi beaucoup d’indiffĆ©rence. La pandĆ©mie a laissĆ© une plaie ouverteĀ  : nous devons rĆ©tablir les relationsĀ Ā». « J’ai vu l’Ɖglise naissanteĀ Ā», Ć©crivait dĆ©jĆ  en 1959 Igino Giordani (Foco) – lorsqu’il s’était rendu Ć  Tokyo Ć  l’invitation des sœurs canossiennes -, saisissant le caractĆØre sacrĆ© de l’histoire chrĆ©tienne de ce pays. Ce fut lui qui mit la premiĆØre semence de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© dans ce pays. Les focolares ne sont arrivĆ©s qu’en 1976 et 1977 et il y en a trois aujourd’hui, Ć  Tokyo et Nagasaki, tandis que la communautĆ© compte un millier de personnes dissĆ©minĆ©es sur les cinq Ć®les principales de l’archipel japonais. Entre modernitĆ©, tradition et soif de spiritualitĆ© Huit jours, c’est bien peu pour connaĆ®tre en profondeur l’Ć¢me d’un peuple, c’est pourquoi chaque rencontre, chaque Ć©change a Ć©tĆ© prĆ©cieux pour Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n, tout comme la visite Ć  Tokyo de lieux, tels que le sanctuaire shintoĆÆste Menji Jingu ou le quartier ultramoderne de Shimbuya. Le Japon montre ainsi son visage aux multiples facettes : c’est l’un des pays les plus avancĆ©s de la planĆØte, tout en Ć©tant solidement ancrĆ© dans la tradition. La sociĆ©tĆ© est trĆØs homogĆØne et privilĆ©gie le bien commun plutĆ“t que l’individu. Le peuple est dotĆ© de sensibilitĆ©, de douceur et d’attention aux autres, d’une grande capacitĆ© de travail et de sens du devoir. Les Japonais sont guidĆ©s par le « sentiment du cœur Ā» qui sait saisirĀ  dans les faits concrets ce qui est essentiel. Et il est significatif que les premiers Ć  rencontrer la PrĆ©sidente et le CoprĆ©sident des Focolari aient Ć©tĆ© prĆ©cisĆ©ment les jeunes du Mouvement, les Gen. Avec eux, ils ont trouvĆ© une belle harmonie, se racontant rĆ©ciproquement, dans une atmosphĆØre de simplicitĆ© et de famille. Une profondeur de relation et de communion qu’ils ont Ć©galement expĆ©rimentĆ©e lors de leurs rencontres avec les focolarini et les volontaires. JĆ©suites et Focolari ensemble, signe d’espĆ©rance pour le monde Le 29 avril, l’universitĆ© catholique de Tokyo, Sophia University, accueille le symposium trĆØs attenduĀ : « Can we be a sign of hope for the worldĀ ?Ā Ā» (« Pouvons-nous ĆŖtre un signe d’espĆ©rance pour le mondeĀ ?Ā Ā») auquel Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n ont Ć©tĆ© invitĆ©s en tant qu’intervenants. Le sĆ©minaire propose une rencontre exceptionnelle entre deux charismes, celui “historique” de saint Ignace, qui a apportĆ© le christianisme au Japon au XVIe siĆØcle, et le charisme de Chiara Lubich. Au centre, les thĆØmes du dialogue et de l’unitĆ© dans un contexte social et religieux assoiffĆ© de spiritualitĆ©. Les autres intervenants sont les PĆØresĀ Renzo De Luca, provincial des JĆ©suites du Japon, Augustine Sali et Juan Haidar, enseignants de l’universitĆ©. Des interventions ressort tout le potentiel de cette synergie. Margaret Karram ouvre le symposium, en disant que l’espĆ©rance est ce dont l’humanitĆ© a le plus besoin et qu’elle peut la retrouver si nous mettons en œuvre le dialogue sans jamais nousĀ  lasser, mĆŖme avec ceux qui sont trĆØs diffĆ©rents de nous. Et elle conclut : « Les petits et grands efforts de dialogue que chacun de nous peut faire, de relations sincĆØres et chaleureuses, sont la base solide sur laquelle construire un monde plus fraternel.Ā Ā» Le P. De Luca explique que le dialogue fait partie de l’ADN des chrĆ©tiens japonais depuis les origines. « Pendant les persĆ©cutions, ils n’ont pas rĆ©pondu Ć  la violence qu’ils recevaient par plus de violence, et c’est pourquoi les Papes les ont prĆ©sentĆ©s au monde comme un modĆØle.Ā Ā» Le P. Sali rĆ©flĆ©chit aux dĆ©fis de l’Ɖglise japonaise face Ć  la sĆ©cularisation, qui doit trouver de nouvelles voies de dialogue pour offrir la spiritualitĆ© chrĆ©tienne Ć  la communautĆ© mondiale. Et le Parcours synodal qu’a engagĆ© l’Ɖglise catholique, explique JesĆŗs dans son exposĆ©, peut ĆŖtre une rĆ©ponse, mais il ne l’est que s’il est animĆ© par la communion. « Communion et synodalitĆ© conduisent naturellement Ć  un nouvel Ć©lan dans le dialogue, qui est toujours plus nĆ©cessaire Ć©tant donnĆ©e la polarisation croissante des sociĆ©tĆ©s Ć  tous les niveaux.Ā Ā» Le P.Ā Haidar revient sur le thĆØme de l’espĆ©rance et assure que « nous n’avons aucune raison de la perdre, parce que le bien est plus fort que le mal et que Dieu est toujours du cĆ“tĆ© du bienĀ Ā». L’un des participants au symposium dĆ©finit cette rĆ©flexion commune, JĆ©suites et Focolari, comme une « rĆ©action chimiqueĀ Ā» qui peut produire une nouvelle vie. « J’ai compris que le dialogue exige du courage, de la persĆ©vĆ©rance et de la patienceĀ ; et surtout que c’est moi qui dois commencer.Ā Ā» « Ouvrez votre coeur Ć  tousĀ Ā», est la consigne de Margaret Karram Ć  la communautĆ© des Focolari « Nous sommes ici parce que nous voulons partager ce que nous avons reƧu comme un don de Dieu Ā», disent Natzumi et Masaki Ć  l’ouverture de la rencontre de la communautĆ© des Focolari au Japon, le mĆŖme aprĆØs-midi. Quelle joie et quelle Ć©motion de se retrouver pour la premiĆØre fois en prĆ©sence, trois ans et demi, aprĆØs la pandĆ©mie ! Les tĆ©moignages disent la grande fidĆ©litĆ© Ć  vivre l’Évangile au quotidien dans un contexte social souvent hostile, en raison de l’indiffĆ©rence ou de la distance sociale. Une volontaire touche un point crucial pour tous les chrĆ©tiens au Japon : la difficultĆ© de transmettre la foi, en particulier aux nouvelles gĆ©nĆ©rations. Ā« Si tu vis la Parole – rĆ©pond JesĆŗs MorĆ”n- tu peux ĆŖtre sĆ»re que tu transmets JĆ©sus. Nous voudrions obtenir des rĆ©sultats, mais cela n’intĆ©resse pas JĆ©sus parce qu’Il veut toucher les personnes avec Sa vie. Donnons-Lui tout, et Il recueillera ce qu’Il veut et comme Il le veutĀ Ā». « Avez-vous un message pour la communautĆ© des Focolari au Japon ?Ā Ā» DerniĆØre question surprise pour la PrĆ©sidente et le CoprĆ©sident: Ā« Le message est le dialogue – rĆ©pond Margaret Karram -. Je vous encourage Ć  une nouvelle ouverture de cœur envers tous. Il est vrai que les chrĆ©tiens sont une minoritĆ© ici, mais notre vocation, en tant que membres des Focolari, est d’aller vers les autres avec courage et d’ouvrir de nouvelles voies pour construire la fraternitĆ© et un monde de paixĀ Ā». « Notre spĆ©cificitĆ© est de vivre l’unitĆ© – continue JesĆŗs MorĆ”n- c’est pourquoi chacun de nous est en pleine vocation. Nous sommes “sacrement de l’amour de Dieu” pour les autres, comme le dit Chiara. Que personne ne se sente seul, mais allez de l’avant ensemble, parce que la foi se vit ensemble.Ā Ā» En visite Ć  la Rissho Kosei-kaiĀ : nous sommes une unique famille Le 1erĀ mai, 42 ans aprĆØs Chiara Lubich, Margaret Karram et la dĆ©lĆ©gation des Focolari qui l’accompagne, entrent dans la grande salle sacrĆ©e du Centre de la Rissho Kosei-kai (RKK). Il est difficile de dĆ©crire la joie et l’émotion, qui se lisent sur tous les visages : joie des retrouvaillesĀ  entre des frĆØres et des sœurs qui, depuis de nombreuses annĆ©es, cheminent ensemble. Une chaleur exprimĆ©e par le PrĆ©sident Nichiko Niwano et sa fille Kosho. La Rissho Kosei-kai est un Mouvement bouddhiste laĆÆc, fondĆ© en 1938 par le rĆ©vĆ©rend Nikkyo Niwano. Il compte environ un million de fidĆØles au Japon, avec des centres dans diffĆ©rents pays. Il est trĆØs actif dans la promotion de la paix et du bien-ĆŖtre, avec des actions humanitaires et de coopĆ©ration. En 1979, Nikkyo Niwano rencontre Chiara pour la premiĆØre fois. « J’ai rencontrĆ© une personne extraordinaire avec qui je peux vivre en communionĀ Ā», dira-t-il de Chiara. Depuis lors, la relation entre les deux Mouvements ne s’est jamais interrompue. « Nous sommes rĆ©unis aujourd’hui comme une unique grande famille – dit Margaret Karram dans le salut qu’elle adresse aux nombreuses personnes prĆ©sentes et Ć  celles qui ont suivi la cĆ©rĆ©monie en ligne -, ce qui tient le plus Ć  cœur Ć  toute l’humanitĆ© est la valeur suprĆŖme de la paix. (…) Ensemble, nous pouvons ĆŖtre un signe d’espĆ©rance dans le mondeĀ ; ensemble, telle une seule famille, nos deux Mouvements peuvent ĆŖtre de petites lumiĆØres qui brillent dans la sociĆ©tĆ©, en vivant la compassion et l’amour, qui sont nos armes les plus puissantes.Ā Ā» « Aujourd’hui est une journĆ©e que nous n’oublierons pas – poursuit Nichiko Niwano – journĆ©e dont il faut ĆŖtre reconnaissants parce que nos Mouvements se rencontrentĀ : ils sont frĆØres et ont beaucoup en commun.Ā Ā» « C’est le dialogue entre nous qui nous rend tels – continue la fille Kosho, future successeur Ć  la PrĆ©sidence de la RKK – je remercie mon grand-pĆØre Nikkyo Niwano qui a fait du dialogue et de la rencontre le fondement de ma vie.Ā Ā» « Nous avons vĆ©cu une matinĆ©e de recueillement et de sacralitĆ© – a conclu Margaret Karram -, et j’emporte avec moi ce que j’ai appris grĆ¢ce Ć  vousĀ : ĆŖtre toujours reconnaissante de ce que je reƧois en don. Je renouvelle l’engagement des Focolari Ć  aller de l’avant ensemble pour rĆ©aliser le rĆŖve d’un monde meilleur.Ā Ā»

Stefania Tanesini