Mouvement des Focolari
Córdoba possède son Dé de la Paix

Córdoba possède son Dé de la Paix

20170903-01Le 26 aout dernier, le Parc des Nations de Córdoba (Argentine) est rempli de jeunes et d’enfants, comme toujours Ć  l’occasion de ces manifestations prĆ©vues pour le Ā« DĆ­a del NiƱo Ā», la FĆŖte de l’Enfant, le troisiĆØme dimanche d’aout. Le Parc est l’endroit idĆ©al pour organiser des jeux, des tournois, des promenades. Cette annĆ©e, une foule en fĆŖte suscite la curiositĆ© des passants : l’inauguration d’un petit monument d’une grande signification. Il s’agit d’un dĆ© tournant et colorĆ©, fixĆ© sur un piĆ©destal : le DĆ© de la Paix. Des jeux, un Jim cana, de la musique et un goĆ»ter prĆ©cĆØdent l’acte officiel de l’inauguration, en prĆ©sence, parmi d’autres, de reprĆ©sentants du ComitĆ© interreligieux pour la Paix (le Comipaz), de l’Eglise armĆ©nienne et Ć©vangĆ©lique, des communautĆ©s juive et musulmane. Pour reprĆ©senter les Focolari, Fernanda Otero, Francisco Drab et Amelia Milagros López Loforte prennent la parole. En conclusion la salutation de l’évĆŖque auxiliaire, Mgr. Ricardo Seirutti, qui bĆ©nit le monument. Impossible de rĆ©sister Ć  la tentation de l’approcher et de le faire tourner. Sur chaque face une proposition, qui, malgrĆ© les couleurs et l’atmosphĆØre joyeuse et entrainante, demande d’être mise en pratique avec sĆ©rieux et engagement. Et la fatigue en fait aussi partie. Le dĆ© propose de fait six actions Ć  vivre dans le quotidien, des expressions de la Ā« rĆØgle d’or Ā» prĆ©sente en toutes les religions : Ā« fais aux autres ce que tu voudrais qu’on te fasse Ć  toi-mĆŖme ā€ : ā€œAmo a todos, Soy el primero en amar, Amo al enemigo, Perdono al otro…..ā€ (aimer tout le monde, aimer en premier, aimer son ennemi, pardonner…) sont des gestes concrets qui s’inspirent d’un style de vie courageux et qui va Ć  contrecourant, pour construire une sociĆ©tĆ© plus empathique et solidaire. L’inauguration n’est pas un fait isolĆ©, mais le couronnement de longs mois de contacts et de travail sur le terrain, durant lesquels les jeunes des Focolari, avec le soutien de nombreux adultes, ont utilisĆ© avec enthousiasme le DĆ© dans diffĆ©rents quartiers de la ville comme instrument d’éducation Ć  la paix par le jeu et le théâtre. Cela s’est passĆ© dans les quartiers pĆ©riphĆ©riques de Ciudad Evita, San Roque, Cabildo, Müller, Argüello – zones pĆ©riphĆ©riques, où les gens cĆ“toient la violence et où les droits sont souvent bafouĆ©s – et avec les enfants de la Fondations Sierra Dorada Ć  San Marcos Sierras (Ć  60 km de la capitale). Ils ont travaillĆ© coude Ć  coude avec les communautĆ©s et les organisations de quartiers, qui dĆ©sirent une plus grande prise de conscience des problĆØmes locaux et de faire des actions en faveur de l’éducation sociale plus incisive et plus efficace. Des initiatives du mĆŖme genre se multiplient dans beaucoup d’autres pays (par exemple en Italie, en Espagne, Egypte, Hongrie et BrĆ©sil), où le cĆ©lĆØbre Ā« cube Ā» est devenu le centre de diffĆ©rentes initiatives pĆ©dagogiques et de sĆ©minaires d’étude. En Argentine, en plus de Córdoba, un DĆ© de la Paix se trouve dans un autre lieu public Ć  Concepción, dans la province de TucumĆ”n. A Córdoba mĆŖme, trois jours plus tĆ“t, l’initiative du DĆ© avait Ć©tĆ© dĆ©clarĆ©e d’intĆ©rĆŖt culturel par le Conseil Communal. Petit Ā« monument Ā» qui se transforme partout en vie.

A Rome, une course pour la paix

Ā Le dimanche 17 septembre une course, la « Rome Half Marathon Via Pacisā€, partira de la Place Saint Pierre. Ce semi-marathon multi religieux veut promouvoir la paix, l’intĆ©gration, l’inclusion, la solidaritĆ©. OrganisĆ© par Rome Capitale et par le Conseil Pontifical pour Ā la Culture, un DicastĆØre du Saint-SiĆØge, en partenariat avec la FIDAL (FĆ©dĆ©ration Italienne d’AthlĆ©tisme LĆ©ger) et avec le patronage du CONI et du CIP, c’est un Ć©vĆ©nement ouvert Ć  tous, pour dire non Ć  la violence, au racisme, aux discriminations, quelles qu’elles soient et d’où qu’elles viennent. Deux parcours pĆ©destres (21 et 5 km), avec 5 Ć©tapes (la Basilique Saint-Pierre, la Synagogue, la MosquĆ©e, l’Eglise vaudoise et l’église Orthodoxe) pour souligner la participation de diverses confessions et communautĆ©s religieuses. Sportmeet aussi, le rĆ©seau mondial des sportifs, acteurs et professionnels du sport du Mouvement des Focolari, sera prĆ©sent avec une seule Ć©quipe: ā€œSportmeet for a United Worldā€. Pour ceux qui voudraient se joindre Ć  Sportmeet, Ć©crire Ć : info@sportmeet.orgĀ Ā (y compris pour l’éventuel sĆ©jour Ć  Rome). Ā  Ā   

Au-delĆ  du dialogue : penser ensemble

Au-delĆ  du dialogue : penser ensemble

20170906-03Une “Summer school” dans les vallĆ©es de Primiero (Italie) n’est pas une nouveautĆ©. Au cours de ces derniĆØres annĆ©es quelques-unes ont dĆ©jĆ  eu lieu Ā Ć  l’initiative de l’Institut Universitaire Sophia. Cette annĆ©e, la session d’étĆ©, du 25 au 30 aoĆ»t, Ā a revĆŖtu un caractĆØre Ā nettement religieux, avec la prĆ©sence d’étudiants chiites et chrĆ©tiens. Au-delĆ  de son succĆØs, l’évĆ©nement n’avait rien d’occasionnelĀ : il s’inscrivait Ć  la suite d’un parcours d’une vingtaine d’annĆ©es d’amitiĆ© entre musulmans chiites et catholiques, dans le contexte de la spiritualitĆ© de communion du mouvement des Focolari. Durant la deuxiĆØme moitiĆ© des annĆ©es quatre-vingt-dix, le professeur Mohammed Shomali et sa femme Mahnaz, universitaire elle aussi, tous deux originaires de Qom (ville sainte de l’Islam chiite en Iran), se trouvaient en Angleterre. En plus de leurs Ć©tudes, ils dĆ©siraient trouver des chemins pour entrer en lien Ā avec des groupes actifs au sein du christianisme. En chacun d’eux se manifestait dĆ©jĆ  l’appel Ć  un engagement interreligieux. C’est dans ce contexte que les deux jeunes universitaires ont rencontrĆ© le mouvement des Focolari. Une amitiĆ© spirituelle profonde est nĆ©e, fondĆ©e sur l’amour comme voie principale pour rejoindre Dieu et les frĆØres et sœurs que nous cĆ“toyons. 20170906-09Une autre expĆ©rience profonde a mis les Shomali en contact avec la spiritualitĆ© bĆ©nĆ©dictine du monastĆØre d’Ampleforth, où ils ont approfondi la spiritualitĆ© de communion en rencontrant aussi d’autres chrĆ©tiens et musulmans Ć  l’occasion de rencontres internationales qui se sont tenues Ć  Rome et dans la citĆ©-pilote de Loppiano. AprĆØs leur retour Ć  Qom, ils ont continuĆ© Ć  entretenir des relations avec les Focolari et Ć  partir de 2010 elles se sont enrichies d’une importante collaboration universitaire. En effet, le prof. Shomali, dans le but de favoriser le lien entre ses Ć©tudiants chiites de Qom et l’Église catholique, a organisĆ© diffĆ©rents voyages en Italie pour des groupes d’étudiantsĀ : des rencontres ont eu lieu Ā avec le Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux, l’UniversitĆ© de Saint Anselme et le Pisai (Institut Pontifical pour les Etudes Arabes et Islamiques) ainsi qu’avec Ā le mouvement des Focolari. En 2014 une dĆ©lĆ©gation du centre du Dialogue interreligieux du mouvement a passĆ© une semaine Ć  Qom pour rencontrer les diffĆ©rentes instances universitaires et religieuses et Ć©tablir des rapports de confiance et de communion. L’annĆ©e suivante, un groupe d’étudiantes iraniennes a vĆ©cu un mois dans la citĆ©-pilote de Loppiano, en se plongeant dans la spiritualitĆ© de communion. Une expĆ©rience qui a nourri leur vie et leur pensĆ©e, tout en leur permettant d’approfondir le patrimoine religieux chrĆ©tien et de relever ce qui nous rapproche ainsi que des possibilitĆ©s de voies de dialogue. 20170906-02C’est dans ce contexte qu’est nĆ©e une relation avec l’Institut Universitaire Sophia, en particulier entre le Recteur, Mgr. Piero Coda et le Professeur Shomali. Successivement ont eu lieu Ā des rencontres, des cours dispensĆ©s par le professeur aux Ć©tudiants de l’Institut et aux habitants de la citĆ©-pilote de Loppiano. Puis, en collaboration avec Rita Moussalem et Roberto Catalano, coresponsables du Centre du Dialogue Interreligieux des Focolari, Coda et Shomali ont mĆ»ri l’idĆ©e de faire naĆ®tre un projet commun de recherche universitaire et de rĆ©alisations concrĆØtes auxquelles ils ont donnĆ© le nom de Wings of Unity. Le cœur de l’initiative se concentre sur la recherche de l’unitĆ© de Dieu et de l’unitĆ© en Dieu. Elle veut aussi focaliser la perception de Dieu dans les deux traditions et, Ć  la lumiĆØre de ces deux perceptions, offrir la possibilitĆ© de construire un vĆ©ritable esprit de fraternitĆ©. Le but est de crĆ©er des espaces de rĆ©flexion commune entre musulmans chiites et chrĆ©tiens et d’encourager la formation des jeunes gĆ©nĆ©rations au dialogue interreligieux. Comme l’a bien rĆ©sumĆ© le professeur Shomali, au cours de ces derniĆØres annĆ©es on a dĆ©passĆ© le dialogue. DĆ©sormais on est arrivĆ© Ć  penser ensemble.

Changements climatiques et protection de la crƩation

Changements climatiques et protection de la crƩation

HurricaneHarvey_bTandis que la fureur de Harvey semble s’attĆ©nuer et que l’on pleure les victimes dont le nombre s’accroĆ®t presque d’heure en heure, le tragique bilan des dĆ©gĆ¢ts de l’ouragan s’impose, auquel s’ajoute une prĆ©occupation trĆØs inquiĆ©tanteĀ : celle du risque de contamination des eaux, en particulier Ć  Houston où se trouvent des centaines de complexes industriels chimiques et pĆ©troliers. AprĆØs Harvey, un mĆ©lange de pesticides, de dĆ©chets et de solvants peut causerĀ  Ć  l’avenir de sĆ©rieux dommages sur la santĆ© de l’homme et l’équilibre de l’environnement. Du coup l’appel unanime du 1er septembre, invitant Ć  prĆŖter une plus grande attention Ć  l’environnement et Ć  en prendre encore plus soin, est plus que jamais d’actualitĆ©, et cela au moment où, aprĆØs le retrait des eaux,Ā  apparaissent aussi les responsabilitĆ©s des hommes. Et ce n’est pas seulement les forces incontrĆ“lĆ©es de la nature qui donnent Ć  rĆ©flĆ©chir, mais aussi les responsabilitĆ©s liĆ©es Ć  l’usage des biens de la Terre. A propos du risque de contamination, on estime que des milliers de personnes, dans les 38 comtĆ©s du Texas (USA) frappĆ©s par l’ouragan Harvey, ont recours Ć  des sources d’eau privĆ©es qui ne sont pas assujetties aux mĆŖmes contrĆ“les que celles du rĆ©seau public. Elles prĆ©sentent donc un risque potentiel. PapaFrancescoPatriarcaBartolomeo « Il est temps de rĆ©flĆ©chir sur le terrible pouvoir de la nature et sur notre responsabilitĆ© humaine en vue d’être de bons et sages administrateurs de l’environnementĀ Ā» Ć©crit le Patriarche ŒcumĆ©nique BartholomĆ©e 1er, connu pour son engagement en faveur de la protection de la nature. « Nous sommes tous appelĆ©s Ć  participer Ć  la rĆ©demption et Ć  la gestion de notre monde, en travaillant Ć  prĆ©venir la force destructrice de tels ouragans grĆ¢ce Ć  une meilleure planification environnementaleĀ ; ou en nous engageant plus sĆ©rieusement Ć  combattre le grave problĆØme du changement climatique et de son incidence sur notre planĆØteĀ ; ouĀ  encore Ć  engager directement sur le terrain des projets dictĆ©s par la charitĆ© pour aider et soutenir ceux dont la vie est soudainement cruellement bouleversĆ©e Ć  cause des changements environnementauxĀ Ā». Le Pape FranƧois et le Patriarche BartholomĆ©e – dans leur communiquĆ© commun Ć  l’occasion de la JournĆ©e de priĆØre – ont dĆ©claré : « Nous adressons Ć  tous ceux qui exercent une fonction importante dans le domaine social, Ć©conomique, politique et culturel un appel urgent Ć  (…) encourager l’adhĆ©sion de tous en faveur de notre planĆØte blessĆ©e. Nous somme convaincus qu’il ne peut y avoir de solution vĆ©ritable et durable au dĆ©fi de la crise Ć©cologique et des changements climatiques sans une rĆ©ponse concertĆ©e et collective, sans une responsabilitĆ© partagĆ©e, capable de rendre compte des actions engagĆ©es, sans donner la prioritĆ© Ć  la solidaritĆ© et au serviceĀ Ā». HurricaneHarveyPar ailleurs nous arrivent des nouvelles de la communautĆ© des Focolari de Houston. Joelma, Carmina, Chiara et Kate nous Ć©criventĀ : « Merci pour vos priĆØres, votre proximitĆ© et les nombreux messages reƧus. A Houston, toute notre communautĆ© a Ć©tĆ© Ć©pargnĆ©e. Quelques personnes on dĆ» quitter leur maison, d’autres ont vu leur habitation inondĆ©e mais n’ont pas Ć©tĆ© obligĆ©s de la quitter. En tout cas elles ont en sĆ©curitĆ©. Le secteur du quartier où se trouve la maison des Focolari est suffisamment en hauteur pour rester assez sec, mais c’est devenu uns sorte d’îlot parce que tous les espaces alentour ont Ć©tĆ© inondĆ©s. Ce fut une dure expĆ©rience de voir notre quartier en train d’être inondĆ© depuis notre maison Ć©pargnĆ©e et sĆØche, en sachant que tout prĆØs de nous la vie de nombreuses personnes Ć©tait en danger. Malheureusement nous venons d’apprendre que des proches de quelquesĀ  personnes de notre communautĆ©, Ć  Corpus Christi (la premiĆØre ville du Texas frappĆ©e par l’ouragan), sont mortsĀ : une famille de six personnes a pĆ©ri en essayant de fuir les eaux. Nous sommes en train de chercher le meilleur moyen pour venir en aide aux personnes en ce moment, sachant qu’il est encore trĆØs dangereux de prendre le volant. Deux infirmiĆØres de notre communautĆ©, Marga et Augie, sont en train de travailler sans arrĆŖt, dans leurs hĆ“pitaux respectifs, Ć  cause du manque de personnel. Un jeune a pu aller repĆ©rer les lieux et rejoindre d’autres bĆ©nĆ©voles, tandis qu’un couple, a pu venir en aide aux personnes en se dĆ©plaƧant en canoĆ« dans le quartierĀ Ā».      

LoppianoLab 2017

LoppianoLab 2017

2014LoppianoLabC’est le titre de l’évĆ©nement LoppianoLab (30 sept. – 1er oct. 2017), Ā le laboratoire national d’économie, de culture, de communication, formation et innovation, promu chaque annĆ©e par CittĆ  Nuova, par le pĆ“le Lionello Bonfanti, par l’Institut Universitaire Sophia (IUS) et la CitĆ© Pilote internationale de Loppiano. Immigration, travail, pauvretĆ©, insertion sociale, lutte contre la corruption, engagement pour le bien commun, famille, jeunes, Ć©ducation… ce seront, parmi beaucoup d’autres, les sujets abordĆ©s au cours de la huitiĆØme Ć©dition du Laboratoire.  

Ɖvangile vĆ©cu: suivre JĆ©sus

Ɖvangile vĆ©cu: suivre JĆ©sus

20170904-01L’ivrogne J’avais assistĆ© par hasard Ć  une bagarre entre un ivrogne et un groupe de jeunes qui, dĆ©rangĆ©s par lui, s’étaient rĆ©voltĆ©s en le piĆ©tinant. Le tout s’était passĆ© en trĆØs peu de temps. S’étant pĆ©niblement relevĆ© et crachant du sang (il avait perdu deux dents), l’ivrogne a commencĆ© Ć  invectiver et Ć  menacer de vengeance ses assaillants qui, entre temps, avaient disparu. Je restais seul avec cet homme mis Ć  l’écart, dĆ©testĆ© et mal en point, dans lequel JĆ©sus me demandait d’être aimĆ©. Une fois surmontĆ©e la crainte qu’il puisse, dans sa colĆØre, s’en prendre Ć  moi, je lui ai prĆ©sentĆ© un mouchoir pour Ć©ponger son sang. Puis je me suis intĆ©ressĆ© Ć  lui qui m’énumĆ©rait ses problĆØmes de santĆ© et autres ennuis, je lui ai offert la Ā cigarette dont il avait besoin; Ā j’ai surtout essayĆ© de lui enlever de la tĆŖte l’idĆ©e de se venger. Il n’a pas Ć©tĆ© facile de le calmer. Je craignais, entre autres, le retour de ces jeunes et des violences. Je suis restĆ© avec lui et l’ai Ć©coutĆ© jusqu’au moment où il a dĆ©cidĆ© de rentrer chez lui. O. – Italie Ā  Voir la vie refleurir Ma femme et moi avions dĆ©cidĆ© d’adopter deux petites sœurs orphelines. Malheureusement en grandissant et Ć  cause de mauvaises frĆ©quentations, elles sont toutes les deux tombĆ©es dans le circuit de la drogue. C’est alors qu’a commencĆ© notre calvaire Ć  tous les deuxĀ : avortements, enfants non dĆ©sirĆ©s, problĆØmes avec la justice… Nous nous sommes engagĆ©s Ć  ĆŖtre pour elles, encore plus qu’auparavant, un espace d’accueil et de paix. Aujourd’hui la plus grande est en train de se ressaisir et, en plus de sa petite filleĀ  elle veut, avec notre aide, s’occuper aussi de l’enfant de sa sœur qui n’est pas encore sortie du tunnel. Nous voyons la vie refleurir doucement. M e D. H. – Suisse Ā La paix Mon pĆØre travaillait dans un chantier naval. Lors d’une grĆØve, au cours des annĆ©es 80, il a Ć©tĆ© frappĆ© Ć  mort. Depuis notre vie a changĆ©, mĆŖme si j’étais trop petit pour m’en rendre compte. Avec maman, nous n’en reparlons que lorsque nous parvient quelque signe de reconnaissance ou Ć  l’occasion de quelque commĆ©moration officielle. Elle nous a enseignĆ© la valeur de la paix et Ć  ne jamais vouloir se venger. Aujourd’hui, l’adulte que je suis devenu sait qu’il faut Ā prĆ©cisĆ©ment transmettre aux nouvelles gĆ©nĆ©rations ce bien qui nous vient de Dieu, mais qui grandit en chacun et dĆ©pend de chacun. S. K. – Pologne Malade Parfois j’éprouve des sentiments de rĆ©bellion, mais ensuite le dĆ©sir de croire Ć  l’amour de Dieu et des autres l’emporte. Je cherche Ć  ne pas me laisser abattre par la souffrance, Ć  ne jamais me replier sur moi-mĆŖme et Ć  ne pas peser sur les autres. Lorsque, Ć  la suite de la chimio, j’ai perdu mes cheveux, mon amie Bruna m’a ditĀ : « Tes cheveux sont comptĆ©s. Offre-les Ć  JĆ©sus comme des fleurs en signe de ton amourĀ Ā». MĆŖme ma maladie a un sens, et c’est pourquoi je remercie Dieu. Brigitte – Allemagne Une sĆ©rĆ©nitĆ© surprenante J’avais oubliĆ© d’informer la rĆ©ception de l’école de ma sortie avec les enfantsĀ  et de l’heure de notre retour. Aussi, quand nous sommes rentrĆ©s, toute une sĆ©rie de reproches m’attendait. Ce fut humiliant pour moi de devoir admettre mon erreur devant mes collĆØgues et la directionĀ : tous me regardaient de travers, y compris ceux qui m’avaient toujours manifestĆ© leur sympathie. Mais en puisant ma force dans l’Évangile, j’ai acceptĆ© mon Ć©chec et j’ai cherchĆ© Ć  le transformer en amour envers tousĀ : j’imaginais ce qu’ils auraient fait Ć  ma place et je comprenais leur dĆ©sapprobation. MĆŖme la surveillante qui avait changĆ© sa faƧon d’être envers moi, avait retrouvĆ© mon estime. J’ai expliquĆ© Ć  une collĆØgue qui m’avait demandĆ© comment je faisais pour rester sereine aprĆØs tout ce qui m’était arrivĆ©, qu’en tant que chrĆ©tienne je trouve dans la vĆ©ritĆ© une force et une source de paix qui me donne le courage de rebondir. Les jours suivants j’ai Ć©tĆ© moi-mĆŖme surprise de l’atmosphĆØre sereine qui rĆ©gnait entre tous. J.L – Hongrie

Que tous soient un

Que tous soient un

20170902-01  « Que tous soient unĀ Ā». Cest une phrase fantastique. Je crois qu’on ne peut pas en trouver de plus belle et de plus grande. Elle nous fait rĆŖver Ć  un monde diffĆ©rent de celui qui nous entoure, elle donne libre cours Ć  la fantaisie en imaginant ce que serait la sociĆ©tĆ© si ces mots merveilleux devenaient une rĆ©alitĆ©. Imaginons… un monde où tout le monde s’aime et partage les mĆŖmes sentimentsĀ ; les prisons ont disparu, les gardes et la police n’ont pas lieu d’ĆŖtreĀ ; dans les journaux, les chroniques “noires”, tombĆ©es en dĆ©suĆ©tude, sont remplacĆ©es par des chroniques d’or relatant des faits profondĆ©ment humains et d’une beautĆ© divine. Un monde où l’on chante, oui, où l’on joue, où l’on Ć©tudie et où l’on travaille, mais où tout s’accomplit dans l’harmonie, chacun faisant ce qu’il a Ć  faire pour plaire Ć  Dieu et aux autres. C’est un monde, je crois, que nous ne verrons qu’au Paradis… Et pourtant, JĆ©sus a dit ces paroles Ć  nous qui sommes sur la terre. […] J’ai ouvert l’Ɖvangile et j’y ai trouvĆ© une phrase qui m’a semblĆ© avoir une affinitĆ© particuliĆØre avec celle-ci, comme si un lien secret les unissait l’une Ć  l’autre. La voiciĀ : “Quand j’aurai Ć©tĆ© Ć©levĆ© de terre (sur la Croix), j’attirerai Ć  moi tous les hommes. ” (Jn 12,32). […] “Quand je serai Ć©levĆ© sur la Croix…”. Mais alors ce n’est pas avec ses paroles splendides ou ses miracles extraordinaires que JĆ©sus a faits “de tous une seule chose”. Son secret, ce fut la Croix. C’est la souffrance qui a rĆ©solu la question de faire de nous des fils de Dieu et donc de nous faire tous Un. La souffrance serait-elle le chemin, la clef, le secret de l’unitĆ© de tous, de la transformation d’un monde ennuyeux et souvent mauvais en un monde plein de joie, brillant d’amour, un paradis anticipé ? Oui. C’est vrai. Pour le peu que nous connaissons d’eux, les Saints, des personnes vraiment intelligentes, ont tous accordĆ© une grande valeur Ć  la souffrance, Ć  la croix. Ils ont entraĆ®nĆ© des foules Ć  leur suite et ont souvent marquĆ© leur Ć©poque, exerƧant mĆŖme une influence bĆ©nĆ©fique sur les siĆØcles futurs. Sur la Croix il y a une place vide” m’a dit un jour un prĆŖtre quand j’Ć©tais petiteĀ ; il retourna le crucifix posĆ© sur la table pour me le montrer de dos. “Cette place, a-t-il continuĆ©, c’est Ć  toi de l’occuper”. D’accordĀ ! Si c’est comme cela, nous voici, nous sommes prĆŖtsĀ ! Qu’attendons-nousĀ ? De toute faƧon, des souffrances petites ou grandes, que nous les accueillions bien ou mal, il en arrive toujours dans la vie… Nous ne sommes pas des opportunistesĀ ! Nous sommes des chrĆ©tiens… JĆ©sus est sur la croixĀ ? Je veux y ĆŖtre moi aussi. J’accepterai avec joie toutes les petites croix de ma vieĀ ; oui, avec joie, mĆŖme si des larmes m’Ć©chappent peut-ĆŖtre. Au fond du cœur je lui dirai, Ć  Lui qui m’Ć©couteĀ : “Je suis heureuse parce qu’en souffrant avec toi, je t’aide Ć  “attirer tous Ć  toi”, et le jour approche où s’accomplira ton immense dĆ©sirĀ : “Que tous soient un”. Chiara Lubich   Extrait de Colloqui con i Gen (1966-1969), CittĆ  Nuova, Rome 1998, pp. 35-36

Chantiers d’étĆ© pour construire des ā€˜ā€™hommes-monde’’

Chantiers d’Ć©tĆ© pour construire des ā€˜ā€™hommes-monde’’

PolandDu Centre et du Sud de l’AmĆ©rique Ć  l’Europe, de l’Afrique au Moyen OrientĀ : 50 chantiers pour construire « avec la tĆŖte, les mains, le cœurĀ Ā», des hommes ouverts, inclusifs, hommes-monde dĆ©sireux de faire don aux autres, de leurs propres richesses, en s’ouvrant en mĆŖme temps Ć  celles des autres. Tous les trois ans, les Juniors pour l’UnitĆ© du Mouvement des Focolari, organisent une sĆ©rie d’ateliers internationaux afin de se former Ć  la culture de la fraternitĆ© universelle, antidote Ć  la division, Ć  l’intolĆ©rance, aux dĆ©rives de la division et de la haine. Pour chaque chantier, deux phasesĀ : la premiĆØre consiste Ć  apprendre Ć  connaĆ®tre et Ć  respecter la patrie de l’autre comme la sienne. La seconde Ć  rĆ©aliser des actions concrĆØtes de solidaritĆ©, spĆ©cialement dans les pĆ©riphĆ©ries les plus dĆ©favorisĆ©es et avec les personnes les plus ā€˜ā€™rejetĆ©es’’ : les immigrĆ©s, les sans domicile fixe, les orphelins, les malades, les ā€˜gens du voyage’. En Lituanie, les juniors du chantier dont fait aussi partie un groupe de la Suisse, se rendent dans un HĆ“pital pour personnes handicapĆ©es et malades mentaux et rĆ©ussissent Ć  impliquer aussi un jeune habituellement rĆ©tif Ć  toute stimulation. A Skofia Loka, en SlovĆ©nie, (petit Ɖtat au cœur de l’Europe), l’objectif est d’impliquer les sans domicile fixe. A Bratislava, des juniors allemands et slovaques se consacrent au nettoyage des rives du Danube, en recueillant six quintaux de dĆ©chets. Mais il y a aussi des concerts, « flash mobĀ Ā», « Foires des peuplesĀ Ā» sur diffĆ©rentes places de l’Europe de l’Est, qui suscitent l’intĆ©rĆŖt des mĆ©dias. A Faro, quelques juniors sont interviewĆ©s par la tĆ©lĆ©vision nationale. Dans la citĆ© pilote croate, le chantier est un microcosme internationalĀ : 280 juniors de 22 pays (avec 12 traductions), parmi lesquels la Palestine, IsraĆ«l, le Liban, la Jordanie, la Syrie et le Venezuela. « Lorsque j’ai parlĆ© avec des juniors du Venezuela – raconte une fille de la Terre sainte – j’ai compris qu’il y a des problĆØmes dans tous les pays. Nous sommes en guerre, mais au moins, nous avons Ć  manger. Au Venezuela, ils n’ont mĆŖme pas cela. J’ai alors apportĆ© un panier en proposant d’y mettre en commun ce que nous avionsĀ Ā». Une autreĀ : « A partir de maintenant, quand on me demandera combien de frĆØres et sœurs j’ai, je rĆ©pondrai 280Ā !Ā Ā». Un groupe de filles, arrivant d’un vol des USA, avait perdu ses valises, retrouvĆ©es aprĆØs quelques jours. Entre temps, habituĆ©es Ć Ā  tout avoir, elles expĆ©rimentent ce que signifie devoir dĆ©pendre de l’amour ( et des vĆŖtements) des autres. Ceci aussi est un don. En Serbie, le chantier s’ouvre Ć  Cardak, Ć  une heure de voiture de Belgrade. Les juniors sont les hĆ“tes d’une structure de l’État, dans une rĆ©gion boisĆ©e, où prĆ©cĆ©demment Ć©taient passĆ©s des centaines de rĆ©fugiĆ©s, dĆ©placĆ©s des BalkansĀ : un symbole de beautĆ© et de souffrance dans le parcours tourmentĆ© d’unitĆ© entre les peuples, entre les Ć©glises, les religions. Eux aussi expĆ©rimentent la diversitĆ© de religions (ils sont chrĆ©tiens et musulmans) et de diverses confessions (catholiques, orthodoxes, luthĆ©riens, rĆ©formĆ©s, anglicans), et quelques-uns ne se reconnaissent dans aucun credo, mais tous se sentent profondĆ©ment intĆ©grĆ©s. MexicoA PaztĆŗn, dans la rĆ©gion Maya Kaqchikel, au Guatemala, le chantier de l’AmĆ©rique Centrale concerne 160 juniors du PanamĆ”, Costa Rica, Honduras, Salvador et Guatemala et un groupe de l’ethnie QuichĆ© de Santa Lucia UtatlĆ”n. La dĆ©forestation aveugle, vĆ©ritable Ā plaie pour le pays, les pousse Ć  planter mille Ć©picĆ©as (donnĆ©s par la Commune), sur un hectare de terrain public. Dans le CĆ“ne sud, Hombre Mundo assume les couleurs de l’échange solidaire, avec des actions qui favorisent la connaissance rĆ©ciproque et valorisent la richesse du peuple sud-amĆ©ricain. Dans le chantier de Cunaco, au Chili, des laboratoires didactiques et rĆ©crĆ©atifs, et des actions de solidaritĆ©. Au Paraguay, des sĆ©minaires et des visites Ć  la communautĆ© guarani de Ita et une journĆ©e avec les juniors du Barrio San Miguel pour rĆ©aliser des peintures murales ou graffitis et des ateliers d’art. En Uruguay, les juniors se retrouvent Ć  Nuova Vida, le centre social animĆ© par des Focolari, dans une zone pĆ©riphĆ©rique de Montevideo, avec des activitĆ©s pour les enfants, des ateliers, des tournois de sport et des jeux. En Argentine, ils partagent la vie des jeunes de leur Ć¢ge sur lā€™ĆŽle Margherita, prĆØs du Tigre, localitĆ© au nord de Buenos Aires, sur le delta du Rio de la Plata. En Italie, dans plusieurs villes, la chaleur Ć©touffante n’entame pas l’enthousiasme. Dans la capitale, le chantier se passe Ć  Corviale, un immense quartier dortoir où la dĆ©gradation et le dĆ©labrement sont le théâtre d’histoires de violence et de mal-ĆŖtre. Ici, ils se consacrent au nettoyage d’une zone verte destinĆ©e Ć  devenir une dĆ©chetterie, et Ć  la faire renaĆ®tre comme aire de jeux pour les enfants. Ce sont seulement quelques exemples des 50 chantiers qui ont mobilisĆ© des milliers de juniors dans diffĆ©rents pays, tous ingĆ©nieurs et ouvriers spĆ©cialisĆ©s dans la planification et la construction la plus importanteĀ : celle d’un monde uni.

Le Projet Amazonie continue

Le Projet Amazonie continue

gruppo 3Ɠbidos, sur la rive gauche du fleuve Amazone, Ć  plus ou moins 1.100 km (par le fleuve) de la capitale BelĆ©m, est une ville de presque mille habitants. Un seul hĆ“pital, dirigĆ© par le Tiers-Ordre Franciscain, tout Ć  fait insuffisant pour assister les cas les plus graves. AprĆØs un appel de la ConfĆ©rence Episcopale brĆ©silienne, un bon groupe de mĆ©decins, infirmiers et personnes aidantes, depuis plusieurs annĆ©es, pendant leurs vacances, se mettent en voyage pour porter les soins et l’aide morale Ć  la population, spĆ©cialement dans les communautĆ©s riveraines. C’est le Projet Amazonie, dĆ©sormais bien connu. En juillet, les ā€œmissionnairesā€ de cette annĆ©e ont trouvĆ© Ć  Ɠbidos la collaboration et l’hospitalitĆ© des familles du lieu. Ils Ć©taient une quarantaine de personnes venant de diffĆ©rentes rĆ©gions du BrĆ©sil, aprĆØs une prĆ©paration de quelques mois et l’envoi – par avion et par voie fluviale – de 15 gros colis de mĆ©dicaments, matĆ©riel odontologique et des jouets, rĆ©coltĆ©s durant la rĆ©cente Run4Unity de BelĆ©m. Depuis, le maire, qui accueille quatre personnes, met Ć  disposition une barque et un bus pour se rendre aussi bien dans les communautĆ©s de l’intĆ©rieur que dans les « ribeirinhasĀ Ā» (trois communautĆ©s qui ne reƧoivent jamais de soins mĆ©dicaux et qui rarement vont en ville) et en plus paie une cuisiniĆØre pour le temps de leur sĆ©jour. La premiĆØre communautĆ© rencontrĆ©e (2000 personnes) habite dans un quartier proche d’une dĆ©charge « lixĆ£oĀ Ā». Le groupe reste lĆ  trois jours. Bien plus que les chiffres (8 jours, 611 visites mĆ©dicales et 221 visites odontologiques) les commentaires des intervenants, des mĆ©decins et des gens du lieu sont Ć©loquents. Une femme, avec un fort mal de tĆŖte, revient les jours suivants pour respirer une atmosphĆØre qu’elle dĆ©finit « de paradisĀ Ā». A la fin des « soinsĀ Ā», le mal de tĆŖte a presque complĆØtement disparu. Eliane vient de SĆ£o PauloĀ : Ā«Avant de venir je m’étais documentĆ©e sur internet. Mais ici c’est tout autre chose, une leƧon que je porterai en moi pour toute la vie. AprĆØs le drame vĆ©cu – elle fait rĆ©fĆ©rence Ć  la perte de son mari – je pensais que je serais indiffĆ©rente Ć  tout autre souffrance. Mais maintenant j’ai beaucoup d’idĆ©es et un grand dĆ©sir d’aiderĀ !Ā Ā». bambini 1Tiago est un garƧon d’Óbidos qui participe au Projet pour la deuxiĆØme fois. Comme il ne pouvait pas acheter une paire de lunettes, ils ont organisĆ© une collecteĀ : « Voir tant de gĆ©nĆ©rositĆ© m’a donnĆ© envie de faire quelque chose moi aussiĀ !Ā Ā». Ana Carla (mĆ©decin)Ā : « Je me suis rendu compte que nous n’étions pas dans les pires conditionsĀ ! Entendre de la bouche de diffĆ©rentes mamans que leur fils n’avait jamais eu la visite d’un mĆ©decin mā€˜a donnĆ© Ć  rĆ©flĆ©chirĀ : peut-ĆŖtre que je ne rĆ©ussis pas Ć  rĆ©soudre le problĆØme, mais je peux aimer, Ć©couter, rĆ©conforter, donner un mĆ©dicament. C’est dĆ©jĆ  quelque chose. Je ne me sens pas fatiguĆ©e, ma fatigue, lorsque je demande: « Que mange ton enfantĀ ?Ā Ā», c’est de m’entendre rĆ©pondreĀ : « de la farineĀ Ā». Amanda est Ć©tudiante en mĆ©decineĀ : « Je vois maintenant la mĆ©decine avec un regard diffĆ©rentĀ : en face de moi il y a un malade et pas simplement sa maladie. On ne peut pas avoir bonne conscience en se contentant de prescrire un mĆ©dicament, nous devons soigner la personne.Ā Ā» Ereh est un jeune d’ÓbidosĀ : « Pour nous c’est difficile de vivre dans cette situation. Mateus et moi sommes bĆ©nĆ©voles auprĆØs des enfantsĀ Ā». Solange (BelĆ©m)Ā : « Lorsque j’ai entendu parler du projet, je m’y suis intĆ©ressĆ©e et j’ai demandĆ© Ć  ma famille de pouvoir y participer. Je n’ai reƧu que des critiques, mais arrivĆ©e ici j’ai trouvĆ© une ambiance de famille Ć  laquelle je ne m’attendais pas. Voir des jeunes, qui pendant le mois de juillet, renoncent Ć  leurs vacances, m’a surprise.Ā Ā» Marco aussi est Ć©tudiant en mĆ©decineĀ : « Je me suis trouvĆ© dans l’impossibilitĆ© de rĆ©soudre des situations graves, je n’avais pas les moyens pour Ā soigner, mais uniquement pour rĆ©conforter. Nous devons avoir le courage de nous salir les mains et d’aider les jeunes restĆ©s murĆ©s dans leur ville. Il n’y a pas que la drogue qui les endort, mais beaucoup d’autres vicesĀ : rester repliĆ©s sur eux-mĆŖmes, dans leur propre Ć©goĆÆsme.Ā Ā» Victor (Santarem)Ā : « Je vous remercie tous au nom de l’Amazonie, vous qui avez laissĆ© votre rĆ©gion pour venir dans nos pĆ©riphĆ©riesĀ Ā». Le Projet se poursuit maintenant avec la diffusion et la rĆ©colte de matĆ©riel utile et de fonds, pour que l’annĆ©e prochaine on puisse faire encore plus.  

Changements climatiques et protection de la crƩation

La furie de l’ouragan qui sĆ©vit au Texas

HurricaneHarveyNous recevons ce message d’une personne de la communautĆ© des focolari de HoustonĀ : « Nous vivons prĆØs du centre de Houston. Notre quartier prĆ©sente de nombreuses rues transformĆ©es en cours d’eau ayant pour arriĆØre-plan l’horizon du centre. Nous avons de la chance car nous habitons dans l’une des rues les plus en hauteur, mais les personnes qui vivent plus bas sont toutes obligĆ©es d’être Ć©vacuĆ©es. De nombreuses maisons des personnes de notre communautĆ© sont dĆ©truites. L’une d’entre nous, infirmiĆØre, est restĆ©e bloquĆ©e Ć  l’hĆ“pital, avec quatre autres de ses collĆØgues, et personne ne peut les rejoindre parce que toutes les rues du quartier sont devenues comme des fleuves. Aussi travaillent-elles sans arrĆŖtĀ : elles Ā prennent leurs repas et se reposent un peu Ā chacune Ć  leur tour. La chose la plus triste, c’est que parmi les sinistrĆ©s il y a beaucoup de personnes Ć¢gĆ©es. Pour l’instant nous ne pouvons rien faire car nous sommes bloquĆ©s dans notre rue, qui est devenue comme une petite Ć®le. Merci pour vos priĆØresĀ Ā».    

Voyage du Pape FranƧois en Colombie

En rĆ©pondant Ć  l’invitation des Ć©vĆŖques de Colombie et du PrĆ©sident de la RĆ©publique Juan Manuel Santos Calderón, prix Nobel de la paix en 2016, le pape FranƧois fera, du 6 au 11 septembre, une visite apostolique dans ce Pays d’AmĆ©rique du Sud. Son voyage s’inscrit dans l’accompagnement du difficile processus de paix, dans un Pays Ć©prouvĆ© par des annĆ©es de guerre civile, en vue de favoriser la rĆ©conciliation. « Votre prĆ©sence nous aidera Ć  dĆ©couvrir qu’il est possible de nous rĆ©unir comme nation pour apprendre Ć  retrouver un regard d’espĆ©rance et de misĆ©ricorde les uns envers les autresĀ Ā», a affirmĆ© Mgr Fabio SuescĆŗn Mutis, responsable du ComitĆ© qui prĆ©pare cette visite. Une image symbolique reprĆ©sente le Pape en train de faire le premier pas, encourageant tout le peuple Ć  se remettre Ć  construire et Ć  espĆ©rer un futur de paix.  

Ɖvangile vĆ©cu: ReconnaĆ®tre la grandeur du CrĆ©ateur

Ɖvangile vĆ©cu: ReconnaĆ®tre la grandeur du CrĆ©ateur

PdV 2Nouvelle floraison “Comme chrĆ©tiens, nous avons dĆ©cidĆ©, ma femme et moi, d’adopter deux sœurs. Malheureusement, Ć  cause de mauvaises frĆ©quentations, toutes deux sont tombĆ©es dans la drogue. Depuis lors, un calvaire a commencĆ© pour nous: avortements, enfants non dĆ©sirĆ©s, problĆØmes avec la justice. Nous nous sommes engagĆ©s Ć  ĆŖtre pour elles, encore plus qu’avant, un espace d’accueil et de paix. Maintenant, la plus grande se remet et, en plus de sa fille, elle veut aussi prendre soin, avec nous, du fils de sa sœur, qui est encore dans le tunnel de la drogue. Nous sommes spectateurs d’une trĆØs dĆ©licate floraison.” (M. et D.H. – Suisse) L’innocent acquittĆ© “Je suis avocat de profession. Il y a plusieurs mois, j’ai dĆ©fendu un Soudanais accusĆ© d’être un passeur et un membre d’une association de malfaiteurs. Il avait Ć©tĆ© trouvĆ© gouvernant un bateau qui transportait 119 migrants, dont des femmes et des enfants. Durant les rĆ©unions que j’ai eues avec lui en prison, j’ai compris qu’il s’agissait d’un rĆ©fugiĆ© comme les autres, mais, ayant Ć©tĆ© abandonnĆ©s par le passeur, il avait eu le courage de gouverner le bateau malgrĆ© son inexpĆ©rience, pour sauver les autres et lui-mĆŖme. Malheureusement, il n’avait pas Ć©tĆ© cru. Me chargeant de la souffrance de ce jeune, je me suis proposĆ© de prouver son innocence au-delĆ  du fait qu’à cause de sa condition de pauvretĆ©, il n’aurait pas pu me payer. Bien sĆ»r, j’aurais pu profiter du soutien de l’État, qui cependant n’effectue pas toujours les payements ou, s’il les effectue, ils ne sont pas suffisants. Mais c’était mon frĆØre. Durant le procĆØs, j’ai fait de mon mieux pour le dĆ©fendre. Jusqu’à obtenir son acquittement.” (S. – Italie) La “conjuration” “Comme d’autres fois, papa avait bu plus que de raison et c’était tendu Ć  la maison. Puisque personne ne parlait, j’ai trouvĆ© le courage, le fixant dans les yeux, de lui dire la douleur et le dĆ©sarroi que nous ressentions Ć  cause de sa faiblesse. AprĆØs moi, mes autres frĆØres sont aussi intervenus. Les choses ont changĆ©; en famille est nĆ© un genre de conjuration et, maintenant, papa fait tout pour ĆŖtre fidĆØle Ć  sa proposition de ne pas boire. Faire semblant de rien n’avait pas Ć©tĆ© une solution: pour l’aider, nous avions dĆ» lui dire, par amour, la vĆ©ritĆ©. Et, ensemble, nous avons rĆ©ussi.” Ā (N.N. – AmĆ©rique du Sud) La reconnaissance d’un fils “Plus le temps passe, plus ma reconnaissance envers maman grandit. AprĆØs que papa nous a abandonnĆ©s, elle a continuĆ© Ć  travailler durement sans que rien ne nous manque, Ć  nous ses quatre enfants. Un jour, elle est allĆ©e Ć  l’enterrement de son beau-frĆØre et est rentrĆ©e Ć  la maison avec un bĆ©bĆ© de huit mois dans les bras. Sa sœur ne pouvait pas s’en occuper. Nous avons grandi ainsi. Je pense que le bien qui anime maintenant nos familles est un fruit de la grandeur de notre mĆØre, qui n’a pas fait attention Ć  elle-mĆŖme, mais a toujours Ć©tĆ© disponible.”Ā (C.A. – Pologne)

Ɖtudiants chrĆ©tiens et musulmans : apprendre Ć  vivre ensemble

En ce moment a lieu Ć  Tonadico (25-30 aoĆ»t) la quatriĆØme Summer School « Interfaith Engagement in Theory and PracticeĀ Ā», organisĆ©e par l’Institut Universitaire Sophia en partenariat avec l’Islamic Institute of England (Londres, Royaume Uni) et le Risalat Institute (Qum, Iran). 42 Ć©tudiants chrĆ©tiens et musulmans chiites y participent, en Ā prĆ©sence de deux Professeurs d’université : Piero Coda (PrĆ©sident de l’IUS) et Mohammed Shomali (Directeur du Centre Islamique de Londres). L’objectif de la Summer School est d’offrir un espace de rĆ©flexion et d’échanges sur les patrimoines culturels et religieux du Christianisme et de l’Islam, ainsi que sur les perspectives de dialogue et de collaboration rĆ©ciproque, Ć  la lumiĆØre des dĆ©fis actuels.  

Parole de vie de septembre 2017

Se prĆ©parant Ć  monter Ć  JĆ©rusalem, JĆ©sus annonce la proximitĆ© du Royaume de Dieu. Sentant la grandeur de sa mission, ses disciples ont reconnu en lui l’EnvoyĆ© de Dieu attendu par tout le peuple d’IsraĆ«l. Ils s’attendent Ć  voir enfin la libĆ©ration de l’occupation romaine et l’aube d’un monde meilleur. Or JĆ©sus refuse d’alimenter ces illusions. Il affirme clairement que son voyage vers JĆ©rusalem ne le conduira pas au triomphe, mais plutĆ“t au rejet, Ć  la souffrance et Ć  la mort. Il rĆ©vĆØle aussi qu’il ressuscitera le troisiĆØme jour. Paroles difficiles Ć  comprendre et Ć  accepter, au point que Pierre rejette un projet qu’il juge absurde et cherche Ć  en dissuader JĆ©sus. AprĆØs l’avoir sĆØchement rĆ©primandĆ©, JĆ©sus s’adresse Ć  tous les disciples avec cette invitation bouleversante : Ā« Si quelqu’un veut venir Ć  ma suite, qu’il se renie lui-mĆŖme et prenne sa croix, et qu’il me suive. Ā» Que demande donc JĆ©sus Ć  ses disciples d’hier et d’aujourd’hui par ces paroles ? DĆ©sire-t-il que nous mĆ©prisions notre vie ? Que nous embrassions tous une vie ascĆ©tique ? Que nous recherchions la souffrance pour plaire Ć  Dieu ? Non, cette parole nous exhorte plutĆ“t Ć  suivre les pas de JĆ©sus, Ć  accueillir les valeurs et les exigences de l’Évangile pour lui ressembler le plus possible. Cela signifie vivre avec plĆ©nitude, comme il l’a fait, mĆŖme lorsque l’ombre de la croix apparaĆ®t sur le chemin. Ā« Si quelqu’un veut venir Ć  ma suite, qu’il se renie lui-mĆŖme et prenne sa croix, et qu’il me suive. Ā» Nous ne pouvons le nier : chacun Ć  sa propre croix. La souffrance, sous toutes ses formes, fait partie de la vie humaine, mais elle nous semble incomprĆ©hensible, contraire Ć  notre dĆ©sir de bonheur. Pourtant c’est justement lĆ  que JĆ©sus nous apprend Ć  dĆ©couvrir une lumiĆØre inattendue, rappelant ces merveilleux vitraux dans des Ć©glises où, vus de l’extĆ©rieur, ils semblaient sombres et sans beautĆ©. Si nous voulons le suivre, JĆ©sus nous demande de changer nos valeurs, de ne plus nous focaliser sur notre intĆ©rĆŖt. Il nous propose de privilĆ©gier les exigences des autres, de nous dĆ©penser pour les rendre heureux. Comme il l’a fait lui-mĆŖme en rĆ©confortant et en rendant espĆ©rance Ć  ceux qu’il rencontrait. Cette libĆ©ration de notre Ć©goĆÆsme nous fera grandir en humanitĆ© et rĆ©aliser notre personnalitĆ©. Ā« Si quelqu’un veut venir Ć  ma suite, qu’il se renie lui-mĆŖme et prenne sa croix, et qu’il me suive. Ā» JĆ©sus nous invite Ć  ĆŖtre tĆ©moins de l’Évangile, en dĆ©pit des incomprĆ©hensions de notre entourage. Il nous demande de rester avec lui en donnant notre vie pour l’idĆ©al le plus Ć©levĆ© : la fraternitĆ© universelle, la civilisation de l’amour. Cet aspect radical de l’amour est une exigence profonde du cœur humain, comme en tĆ©moignent d’ailleurs des personnalitĆ©s de traditions religieuses non chrĆ©tiennes, qui ont suivi la voix de leur conscience jusqu’au bout. Gandhi Ć©crivait : Ā« Si quelqu’un me tue et que je meure avec une priĆØre sur les lĆØvres pour mon assassin, avec la conscience de la prĆ©sence vivante de Dieu dans le sanctuaire de mon cœur, alors seulement pourra-t-on dire que je possĆØde la non-violence des forts . Ā» Chiara Lubich a trouvĆ© dans le mystĆØre de JĆ©sus crucifiĆ© et abandonnĆ© le chemin pour guĆ©rir chaque blessure et chaque absence d’unitĆ© entre les personnes, les groupes et les peuples. En 2007, Ć  l’occasion d’une grande rencontre de Mouvements et CommunautĆ©s religieuses de diverses Ɖglises Ć  Stuttgart, elle s’exprimait ainsi : Ā« Chacun de nous, dans sa vie, Ć©prouve Ć©galement des souffrances semblables aux siennes. […] Lorsqu’une souffrance nous touche, rappelons-nous Celui qui les a faites siennes : elles sont comme un Ć©cho de sa prĆ©sence, une participation Ć  sa souffrance. Et nous aussi, nous pouvons imiter JĆ©sus qui n’est pas restĆ© paralysĆ©, mais, aussitĆ“t aprĆØs son cri, a prononcĆ© ces mots : ā€œPĆØre, entre tes mains, je remets mon espritā€ (Lc 23,46), s’abandonnant de nouveau entre les mains du PĆØre. Ā« Comme lui, nous pouvons aller au-delĆ , surmonter notre Ć©preuve, en lui disant : ā€œC’est toi, JĆ©sus abandonnĆ©, que j’aime dans cette souffrance. Cette Ć©preuve me parle de toi, j’y vois ton visageā€. Si, aprĆØs avoir fait cela, nous nous lanƧons Ć  aimer nos frĆØres dans le moment qui suit et Ć  faire ce que Dieu dĆ©sire de nous, nous ferons l’expĆ©rience, dans la plupart des cas, que la souffrance se transforme en joie. […] Les communautĆ©s où nous vivons […] peuvent connaĆ®tre des divisions grandes ou petites. Dans ces souffrances-lĆ  aussi, nous pouvons discerner son visage. Nous serons en mesure de surmonter ces souffrances et de tout faire pour reconstruire la fraternitĆ© avec les autres […]. JĆ©sus crucifiĆ© et abandonnĆ© est donc la voie, le modĆØle de la culture de communion . Ā» Commission Parole de vie (La Commission Parole de vie est composĆ©e de deux biblistes, de reprĆ©sentants d’Asie, d’Afrique, d’AmĆ©rique Latine, de jeunes, du monde de la communication et de l’œcumĆ©nisme)

Afrique: une nouvelle génération de «startupers»

Afrique: une nouvelle génération de «startupers»

170620-24_Fontem_EoC_Start_up_Lab_04_rid_300Les 55 entrepreneurs venaient de pays trĆØs divers (RĆ©publique DĆ©mocratique du Congo, Angola, Ouganda, NigĆ©ria, CĆ“te d’Ivoire, Cameroun, Burkina-Faso, Madagascar, BĆ©nin et Hollande), dĆ©sireux deĀ  lancer 30 projets d’entreprises innovantes, accompagnĆ©s par une Ć©quipe internationale de  « mentorsĀ Ā» (sept africains, cinq europĆ©ens et une sud-amĆ©ricaine). Le premier Startup Lab 2017 africain a eu lieu en juin dernier Ć  Fontem, au cœur de la forĆŖt camerounaiseĀ : cinq jours d’études pour se former et approfondir l’esprit d’entreprise liĆ© aux valeurs de l’Économie de Communion, un parcours dĆ©jĆ  effectuĆ© par de nombreux entrepreneursĀ  du monde entier. L’idĆ©e de consacrer une semaine Ć  l’incubation de projets est nĆ©eĀ  il y a deux ans Ć  Nairobi, en 2015, au cours de l’assemblĆ©e internationale de l’EdC: quelques jeunes avaient partagĆ© avec la premiĆØre gĆ©nĆ©ration d’entrepreneurs leur rĆŖve de rĆ©aliser quelques projets. Leur Ć©nergie, leur capacitĆ© et motivation ne pouvaient qu’être soutenues. C’est ainsi qu’on aĀ  lancĆ© la proposition de rĆ©aliser, dans les deux ans, une activitĆ© d’incubation qui leur soitĀ  spĆ©cifiquement dĆ©diĆ©e. En juin 2017, lors de la StartUp Lab dans la citĆ© pilote Mafua Ndem de Fontem, quelques uns de ces rĆŖves ont dĆ©jĆ  commencĆ© Ć  dĆ©marrer comme activitĆ©s productives. 170620-24_Fontem_EoC_Start_up_Lab_05_rid Le Laboratoire dĆ©bute. Anouk GrĆ©vin, franƧaise, professeure Ć  l’École Polytechnique de l’UniversitĆ© de Nantes et en charge du cours d’Économie et de Management Ć  l’Institut Universitaire Sophia,Ā  prĆ©sente les valeurs de l’Économie de Communion. L’argentine Florencia Locascio, experte en communications sociales, expose la technique de « l’elevator pitchĀ Ā», qui permet de proposer son idĆ©e d’entreprise Ć  un client potentiel ou Ć  un investisseur de faƧon claire, synthĆ©tique et efficace et en un temps record, comparable Ć  une rapide montĆ©e en ascenseur. Florencia Locascio fait partie de l’EoCIIN (Economy of Communion International Incubating Network) pour « l’incubationĀ Ā» de nouvelles entreprises dans un esprit de communion et de solidaritĆ©. Pierre Chevalier, entrepreneur franƧais, pilote un laboratoire dĆ©diĆ© Ć  la recherche des idĆ©es les plus innovantes et Ć  l’analyse des projets, sans oublier l’effort nĆ©cessaire pour les soutenir. Comme la partie engloutie d’un iceberg qui, sans qu’on la voie, soutient la partie visibleĀ : « L’illusion de l’icebergĀ Ā» exprime parfaitement la vie et l’engagement d’un entrepreneur dont le succĆØs se mesure Ā au prix de grands sacrifices: travail, conviction et crĆ©ativitĆ©. 170620-24_Fontem_EoC_Start_up_Lab_06_ridL’approfondissement des notions de bilan, de budget (ā€œbudget de gestion, cash flow et niveau des amortissementsā€), vente, coĆ»ts de production, comptes-rendus financiers est confiĆ© Ć  Giampietro Parolin, professeur de StratĆ©gieĀ  d’entreprise Ć  l’Institut Universitaire Sophia. Les exercices pratiques sur les coĆ»ts et les produits aident Ć  comprendre la composante financiĆØre, avec une rĆ©fĆ©rence particuliĆØre au calcul et Ć  la prĆ©vision des ventes, au coĆ»t de la production et au rapport financier. Markus Ressl, conseiller auprĆØs de la Ressolution et entrepreneur de l’EdC, analyse avec les jeunes entrepreneurs, sur le plan thĆ©orique et pratique, divers modĆØles de business. Enfin sont examinĆ©s les mĆ©canismes et le fonctionnement d’une entrepriseĀ  de l’EdC. Nouvelle intervention de Florencia Locascio le dernier jour. Il est dĆ©diĆ© aux stratĆ©gies de communication: nom de l’entreprise, logo, slogan, et utilisation des divers moyens de communication en fonction des clientĆØles ciblĆ©es. Une image symbolique, remise en fin de stage avec les certificats de participation, reprĆ©sente un groupe de personnes, protagonistes d’une nouvelle faƧon de faire de l’Économie, rassemblĆ©es autour de la CitĆ© pilote Mafua NdemĀ : elles lĆØvent leurs bras reliĆ©s par une cordelette pour signifier leur pacte de rĆ©ciprocitĆ©. C’est peut-ĆŖtre le dĆ©but d’une nouvelle histoire pour ces jeunes startups.

Maria Voce : Dialogue, un style de vie/2

Maria Voce : Dialogue, un style de vie/2

Emmaus 3AprĆØs avoir dĆ©veloppĆ© les points de l’art d’aimer, selon l’expression chĆØre Ć  Chiara Lubich, Maria Voce se demande : Ā« Mais comment faire pour vivre cet art qui ne se base pas sur des sentiments ou de bonnes rĆ©solutions, mais que l’on met en pratique avec la mesure que JĆ©sus veut, c’est-Ć -dire jusqu’à donner la vie. Existe-t-il une clĆ©, un secret, qui nous rend toujours davantage capables de vivre Ć  cette mesure-lĆ  ? Ā». Elle parle alors du Ā« moment culminant Ā» de la passion de JĆ©sus, lorsqu’il se sent abandonnĆ© par le PĆØre (Mt 27,46), et pourtant, il se remet entre ses mains (Lc 23,46), en surmontant Ā« cette immense souffrance ; et de cette maniĆØre, il a ramenĆ© les hommes dans le sein du PĆØre et dans la communion entre eux Ā». Ā« Comment pouvons-nous vivre ce mystĆØre de JĆ©sus abandonnĆ©-ressuscitĆ© ? Comment rĆ©ussir Ć  progresser quand sur le chemin œcumĆ©nique nous nous heurtons au problĆØme de la vĆ©ritĆ© ? Ā», se demande encore la prĆ©sidente. Ā« Ayez en vous les mĆŖmes sentiments que le Christ JĆ©sus : – Ć©crit l’apĆ“tre Paul aux Philippiens – Lui, qui Ć©tait de condition divine, ne retint pas jalousement le fait qu’il Ć©tait Dieu, mais il s’abaissa lui-mĆŖme assumant une condition de serviteur, devenant semblable aux hommes ā€˜ (Phil 2,5-7). Dans cette attitude nous pouvons transmettre de maniĆØre crĆ©dible la vĆ©ritĆ© du Christ. Christ qui s’est vidĆ© de tout, comme don d’amour Ā». Et de citer le pape FranƧois en conclusion de la Semaine de PriĆØre pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens, le 25 janvier dernier : “Si nous vivons cette mort Ć  nous-mĆŖmes pour JĆ©sus, notre vieux style de vie est relĆ©guĆ© au passĆ©, et comme cela est arrivĆ© Ć  St. Paul, nous entrons dans une nouvelle forme d’existence et de communion”. Ā« Chiara Lubich appelle cette nouvelle forme d’existence et de communion : “JĆ©sus au milieu de nous”. Cette expression se rĆ©fĆØre Ć  la promesse de JĆ©sus de se rendre prĆ©sent au milieu de ceux qui se trouvent rĆ©unis en son nom, qui signifie en son amour (Mt 18,20). Cette prĆ©sence du RessuscitĆ© parmi les siens est dĆ©cisive pour l’œcumĆ©nisme Ā». En 1996, aprĆØs une rencontre avec un millier d’anglicans et de catholiques, Chiara commence Ć  parler d’œcumĆ©nisme “du peuple”. C’est dans cet esprit que naĆ®t l’élan vers “Ensemble pour l’Europe”, communion et collaboration entre maintenant plus de 300 mouvements et communautĆ©s de diverses Ɖglises. Ā« Sans une vĆ©ritable rĆ©conciliation – affirme Maria Voce – on ne progresse pas sur le chemin vers l’unitĆ©. Et cette rĆ©conciliation caractĆ©rise jusqu’aujourd’hui la communion entre les mouvements Ā». Enfin, conclut la prĆ©sidente : Ā« Sur les traces de ce qui est advenu Ć  Lund le 31 octobre 2016 lorsque le pape FranƧois et le prĆ©sident de la FĆ©dĆ©ration Mondiale LuthĆ©rienne, l’évĆŖque Dr Munib Youman, ont voulu commĆ©morer ensemble les dĆ©buts des 500 ans de la RĆ©forme, j’ai senti que je devais donner un nouvel Ć©lan Ć  l’engagement œcumĆ©nique qui caractĆ©rise notre mouvement Ā». Ainsi est nĆ©e dans la citĆ©-pilote proche d’Augsbourg “La dĆ©claration d’Ottmaring” qui Ā« veut nous aider Ć  penser œcumĆ©niquement : rappeler que n’importe quel frĆØre que je rencontre, qu’il soit de mon Eglise ou d’une autre Eglise, il appartient au corps du Christ, Ć  ce corps pour lequel le Christ a donnĆ© sa vie. C’est un engagement absolu que nous prenons en tant que mouvement des Focolari et que nous pouvons faire pĆ©nĆ©trer dans le quotidien et dans tous les aspects de la vie humaine. L’œcumĆ©nisme est une nĆ©cessitĆ© de notre temps. Il doit avancer. Parce qu’il rĆ©pond au besoin de Dieu que tout le monde a, mĆŖme si inconsciemment. Si les gens ont l’occasion de rencontrer JĆ©sus prĆ©sent parmi les chrĆ©tiens qui s’aiment, la foi naĆ®tra en eux, ils changeront leur maniĆØre de se comporter, ils chercheront la paix et des solutions de justice, et ils s’engageront pour la solidaritĆ© entre les peuples. Uniquement si nous sommes unis entre chrĆ©tiens, le monde pourra rencontrer Dieu Ā». Lire le texte intĆ©gral en italien

Maria Voce : Dialogue, un style de vie/1

Maria Voce : Dialogue, un style de vie/1

Emmaus 2« Dans le monde d’aujourd’hui, si mondialisĆ© et interdĆ©pendant, le dialogue semble l’unique chemin pour que l’humanitĆ© puisse survivre. Ou l’on se combat les uns contre les autres jusqu’à la destruction rĆ©ciproque ou l’on dialogueĀ ; de fait seule l’ouverture Ć  l’autre et le dialogue crĆ©ent la vie et mĆØnent Ć  la vie, parce qu’ils fondent toute action sur les ĆŖtres reconnus comme frĆØres, enfants de Dieu. Et l’Esprit Saint, d’aprĆØs ce qu’il me semble comprendre, est en train de pousser un peu partout nos Ɖglises dans cette directionĀ : dialoguer pour retrouver l’unitĆ© rompue les siĆØcles passĆ©s, pour donner en tant que chrĆ©tiens un tĆ©moignage commun face au monde, selon la priĆØre de JĆ©susĀ : “PĆØre, que tous soient un, afin que le monde croie” (cf. Jn 17)Ā Ā». C’est ce qu’exhorte la prĆ©sidente du mouvement des Focolari, Maria Voce, dans son intervention bien articulĆ©e. Une partie de son tĆ©moignage œcumĆ©nique personnel jusqu’à la rencontre avec la spiritualitĆ© de l’unité : « Au cours des annĆ©es 60, Ć  travers l’expĆ©rience de Chiara Lubich qui Ć©tait entrĆ©e en contact avec quelques chrĆ©tiens, membres de la “FraternitĆ© de vie commune” d’Allemagne, s’ouvre pour le Mouvement le dialogue œcumĆ©nique. En 1965, la citĆ©-pilote d’Ottmaring (Allemagne), voit le jourĀ ; catholiques et Ć©vangĆ©liquesĀ vivent ensembleĀ Ā». Durant le Concile Vatican II, Chiara entre en contact avec quelque Observateurs d’autres Ɖglises. DĆ©butent ainsi celles qu’on a appelĆ©es les « Semaines œcumĆ©niquesĀ Ā», où, chaque annĆ©e, nous nous communiquons rĆ©ciproquement les expĆ©riences de la Parole vĆ©cue entre chrĆ©tiens de diffĆ©rentes Ɖglises, en mettant surtout l’accent sur le Commandement nouveau de JĆ©susĀ : “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimĆ©s” (Jn 13,34). ƀ la rencontre historique du 13Ā juin 1967 entre le Patriarche œcumĆ©nique AthĆ©nagoras I et Chiara Lubich, Maria Voce se trouvait Ć  Istanbul, en Turquie, en tant que responsable du mouvement local. « Ce fut la premiĆØre des 25 rencontres que Chiara aura avec cette grande figure charismatique. AthĆ©nagoras se dĆ©clarait « son discipleĀ Ā» et dĆ©sirait un focolare Ć  ConstantinopleĀ Ā». D’autres rencontres œcumĆ©niques importantes suivront. « Des chrĆ©tiens des Ɖglises les plus variĆ©es ont voulu partager la spiritualitĆ© de l’unitĆ© et plusieurs se sont sentis appelĆ©s Ć  faire partie des diffĆ©rentes vocations spĆ©cifiques du mouvement, tout en restant chacun et chacune bien insĆ©rĆ© dans sa propre EgliseĀ Ā». De fait, se rappelle Maria Voce, « le dialogue ne se fait pas entre les cultures, mais bien entre les personnes. Ou mieux, on vit en dialogueĀ Ā». Et encoreĀ : « Le fondement du dialogue est Dieu, Dieu qui est amour et pĆØre de nous tous et qui fait de tous des fils dans le Fils, tous frĆØres, tous une unique famille. DĆØs le dĆ©but, Chiara a fait de la priĆØre de JĆ©sus « que tous soient unĀ Ā» – que nous pouvons traduire par “transformer l’humanitĆ© tout entiĆØre en une seule famille” – la devise de sa vie et a invitĆ© des millions de personnes, dans le monde entier, Ć  s’engager Ć  vivre pour la rĆ©aliserĀ Ā». Pour les Focolari, donc, « le dialogue est un style de vie, une nouvelle culture, que le mouvement peut et veut offrir aux hommes et aux femmes d’aujourd’huiĀ Ā». « Il doit donc ĆŖtre soutenu et imprĆ©gnĆ© de misĆ©ricorde, de compassion, de charité ». Maria Voce cite Chiara Lubich qui, en 1970, Ć©critĀ : “Si nous n’avons pas la charitĆ©, nous n’aurons pas la lumiĆØre de Dieu et le dialogue, n’importe quel dialogue, peut devenir stĆ©rile, infructueuxĀ ” (1). Et, toujours Chiara LubichĀ : “Celui qui est Ć  cĆ“tĆ© de moi a Ć©tĆ© crƩƩ en cadeau pour moi et moi j’ai Ć©tĆ© crƩƩe en cadeau pour celui qui se trouve Ć  cĆ“tĆ© de moi. Sur la terre tout est en rapport d’amour avec toutĀ : chaque chose avec chaque chose. Il faut cependant ĆŖtre l’Amour pour trouver le fil d’or entre les ĆŖtres”(2). La prĆ©sidente des Focolari dĆ©veloppe ensuite ce qu’on appelle « l’art d’aimerĀ Ā», qui se rĆ©sume en quelques pointsĀ : aimer tout le monde, toujours aimer, aimer en premier, « se faire unĀ Ā» avec l’autre (cf. 1Co 9,22). « De cette maniĆØre le prochain se sent compris, acceptĆ©, soulagé ».Ā  (PremiĆØre partie)

  • LUBICH, Discours aux focolarini, 1970. Texte non publiĆ© citĆ© par Vera AraĆŗjo, Le cinquiĆØme dialogue
  • LUBICH, Ecrits Spirituels 1, ā€œL’attraction du temps moderneā€, CittĆ  Nuova, Rome 1978, 140.
Sale et puant

Sale et puant

La salle d’attente Ć©tait bondĆ©e, car plusieurs mĆ©decins consultent dans ce centre mĆ©dical. Il y avait seulement deux chaises de libres, une Ć  cĆ“tĆ© d’une femme trĆØs Ć©lĆ©gante et l’autre Ć  cĆ“tĆ© d’un homme d’où provenait une forte odeur – ses vĆŖtements faisaient comprendre que l’hygiĆØne Ć©tait trĆØs prĆ©caire -. Peut-ĆŖtre Ć©tait-il lĆ  pour se protĆ©ger du froid intense de la rue. Mon premier Ć©lan fut celui de m’asseoir Ć  cĆ“tĆ© de la dame car cette odeur me donnait la nausĆ©e. Cependant, je ne pus Ć©viter de penser que si JĆ©sus Ć©tait prĆ©sent en ce prochain, il l’était aussi dans ce pauvre. Il n’y avait pas d’excuses : ma place Ć©tait Ć  cĆ“tĆ© de lui, elle Ć©tait la personne Ć  prĆ©fĆ©rer, justement pour son aspect imprĆ©sentable, parce qu’il Ć©tait un de ces ā€˜rejetĆ©s’. Je m ā€˜assis donc lĆ  en tentant de vaincre la naturelle aversion que je sentais, sous les regards Ć©tonnĆ©s des gens. Cet homme commenƧa immĆ©diatement Ć  me parler :’’Mais quel beau pullover, quel beau pantalon ! Comme ce serait chouette d’avoir des vĆŖtements comme Ƨa !’’. Quand il commenƧa Ć  toucher mon pantalon pour en apprĆ©cier la qualitĆ© et Ć  parler avec plus d’enthousiasme encore de mes habits, je dois avouer que je commenƧai Ć  me sentir mal Ć  l’aise. Salus 1Les gens regardaient et s’attendaient Ć  une rĆ©action de ma part. Alors je me consacrai complĆØtement Ć  lui, en le traitant avec dignitĆ©, sans le juger, en voyant en lui un frĆØre. Peu m’importait ce qui semblait vrai ou non ce qu’il me racontait de sa vie…Je comprenais qu’il avait besoin de quelqu’un qui l’écoute, le valorise et qu’il se sente quelqu’un d’important. J’essayais de ne pas faire attention au fait qu’en parlant, il postillonnait sur mes habits. Je sentais que cet effort m’extirpait d’une vie commode, et qu’en faisant ainsi, j’allais rĆ©ussir Ć  aimer cette personne. Je lui proposai de le voir le jour suivant pour aller boire ensemble un cafĆ©. Mon nouvel ami avait l’air surpris et content. Bien sĆ»r, beaucoup de gens nous Ć©coutaient. A la fin, j’entendis mon nom et j’entrai pour la visite mĆ©dicale. Quand j’en sortis, ā€˜ā€™mon’’pauvre n’était plus lĆ . Dans la salle d’attente dĆ©sormais presque vide, il y avait encore la dame Ć©lĆ©gante qui s’approcha de moi avec un beau sourire :’’Excusez-moi si je vous dĆ©range – me dit-elle -. J’ai suivi toute votre conversation avec ce monsieur. Il me semblait que votre patience n’avait aucune limite. J’aurais voulu faire la mĆŖme chose mais je n’en ai pas eu le courage . J’ai Ć©coutĆ© chacune de vos paroles et vous aviez l’air rĆ©ellement intĆ©ressĆ© par cette conversation si spĆ©ciale. Quand vous ĆŖtes entrĆ© chez le mĆ©decin, ce monsieur s’est levĆ© et nous a remerciĆ©s pour la patience et nous a dit :’’Lui, c’est vraiment un ami. Je ne l’avais jamais vu auparavant mais il m’a vraiment aimĆ©. Pour lui, je suis vraiment une personne importante !’ Puis il s’en est allĆ©. Dites-moi, pourquoi avez-vous agi de la sorte avec lui ?’’. Je lui rĆ©pondis que je suis chrĆ©tien et que je veux aimer et servir chaque prochain et spĆ©cialement ceux qui souffrent le plus, comme un pĆØre ferait avec son fils. La dame exprima sa surprise. Elle rĆ©flĆ©chit un peu et puis, en souriant, me dit :’’Si c’est cela vivre en chrĆ©tien, je peux peut-ĆŖtre m’y retrouver avec cette foi que j’ai perdue il y a si longtemps’’. Le jour suivant, j’allai prendre le cafĆ© avec mon nouvel ami. Je lui apportai quelques habits propres. Quand on se quitta, il m’embrassa. Entre les larmes, il me confessa : ā€˜ā€™Il y a bien longtemps que personne ne m’a plus traitĆ© ainsi comme un ĆŖtre humain qui a besoin d’affection et d’amour’’. TirĆ© de Urs Kerber ā€˜ā€™La vida se hace camino’’ (La Vie se fait route’’) – Ed. Ciudad Nueva, Buenos Aires (RA) 2016 , pages 15 et 16.

Tremblement de terre en Italie: ne nous laissez pas seuls!

Tremblement de terre en Italie: ne nous laissez pas seuls!

RimPRESAA la suite du tremblement de terre de l’an dernier en Italie Centrale, nombreux sont ceux qui se sont mobilisĆ©s pour ĆŖtre aux cĆ“tĆ©s des sinistrĆ©s. Une catastrophe de cette ampleur, en effet, endommage non seulement les constructions, mais tout le tissu social et la capacitĆ© de rĆ©sistance personnelle et familiale, en laissant des traces sur toute une gĆ©nĆ©ration. Le Mouvement des focolari s’est dotĆ© d’un organisme stable qui compte sur la collaborationĀ  de deux ONGĀ : AMU, AFN et d’autres associations (AIPEC, B&F Foundation, Abbraccio Planetario, Dialoghi in Architettura ainsi que les communautĆ©s du Mouvement en Italie) qui, face aux urgences, offrent compĆ©tence et organisation pour acheminer les aides et les rendre efficaces. ā€œLe premier objectif que nous nous sommes fixĆ© a Ć©tĆ© de mettre en lien et de faire connaĆ®tre les Ā diverses initiatives pour nous aider Ć  rester vigilants et Ć  ne pas oublier – explique Cesare Borin, membre de la « Coordination urgences des Focolari – . Les aides Ć©conomiques qui sont arrivĆ©es depuis le dĆ©but n’ont reprĆ©sentĆ© qu’une des nombreuses faƧons deĀ  mettre en œuvre la solidaritĆ© qui a mobilisĆ© de nombreuses personnes du Mouvement, pour ĆŖtre proches de ceux qui ont tout perdu dans cette situation dramatiqueĀ Ā». Ā Le projet prĆ©sente deux actions complĆ©mentaires: RimPRESA_Bā€œRImPRESA Aziendeā€, qui consiste Ć  fournir des matiĆØres premiĆØres , des machines et de petites infrastructures Ć  des entreprises et, lĆ  où c’est possible, Ć  renforcer entre les entreprises les bonnes pratiques et les processus inspirĆ©s par les principes Ć©thiques de l’économie civile, en favorisant ainsi le jumelage avec d’autres entreprises sur le territoire national. Dans le cadre de cette phase du projet, 60 petites entreprises ont Ć©tĆ© identifiĆ©es et visitĆ©esĀ : elles font partie des quatre rĆ©gions concernĆ©es et actuellement on est en train de finaliser l’acheminement de fournitures d’équipement et de matĆ©riel pour soutenir 25 entreprises agricoles et artisanales, sĆ©lectionnĆ©es sur la base d’une Ć©valuation approuvĆ©e par la protection civile. La seconde action du projet: ā€œRImPRESA GASā€ fait la promotion des produits issus des entreprises frappĆ©es par le sĆ©isme Ć  travers des Groupes d’Achats Solidaires (GAS), en favorisant ainsi la reprise du tourisme local. Actuellement les entreprises, surtout dans le secteur agro-alimentaire, sont au nombre de 13, avec un total de 90 inscriptions et environ 17000 euros de commandes. La rĆ©ponse aux besoins des personnes a Ć©tĆ© rapide, comme celles par exemples, de quelques familles d’Amatrice qui avaient demandĆ© un container en tĆ“le. Ainsi en mars 10 containers ont Ć©tĆ© livrĆ©s pour toutes les familles d’Amatrice et des environs, pour une valeur globale de 19000 euros. En collaboration avec la Caritas italienne, on est en train d’organiser, pour la fin aoĆ»t 2017, un chantier d’étĆ© qui sera basĆ© Ć  Torrita di Amatrice. Les activitĆ©s se dĆ©rouleront en juillet et en aoĆ»t, et prĆ©voient l’animation d’un centre d’étĆ© pour les enfants, des activitĆ©s et jeux pour les adolescents des environs et des animations dans le centre des personnes Ć¢gĆ©es de Borbona. ā€œLes habitants de ces trĆØs belles rĆ©gions – conclut Borin – ne nous disent pas ā€œreconstruisez notre maisonā€, mais insistent fortement en disant: ā€œ Ne nous laissez pas seulsĀ !Ā Ā». Parmi les enseignements tirĆ©s, il faut souligner l’importance de ne pas marginaliser ni Ć©touffer la contribution de la sociĆ©tĆ© civile. A cĆ“tĆ© de l’intervention compĆ©tente des services d’urgence de l’État, nous avons besoin d’inclure et de prĆ©voir une plus vaste prĆ©sence des forces sociales, prĆ©cisĆ©ment en raison de leur capacitĆ© Ć  activer la chaĆ®ne de fraternitĆ©. Et cela, comme nous le voyons Ć  travers notre petite expĆ©rience, rendra peut-ĆŖtre plus efficace le travail des institutions et la capacitĆ© de faire redĆ©marrer les processus de productionĀ Ā».Ā Ā    Contact: emergenzaterremoto.italia@focolare.org

Ni victimes, ni bandits. Changer les rĆØgles du jeu.

C’est le titre de l’évĆ©nement LoppianoLab (30 sept. – 1er oct. 2017), Ā le laboratoire national d’économie, de culture, de communication, formation et innovation, promu chaque annĆ©e par CittĆ  Nuova, par le pĆ“le Lionello Bonfanti, par l’Institut Universitaire Sophia (IUS) et la CitĆ© Pilote internationale de Loppiano. Immigration, travail, pauvretĆ©, insertion sociale, lutte contre la corruption, engagement pour le bien commun, famille, jeunes, Ć©ducation… ce seront, parmi beaucoup d’autres, les sujets abordĆ©s au cours de la huitiĆØme Ć©dition du Laboratoire.  

JournƩe internationale de la SolidaritƩ

InstituĆ©e par l’ONU en 2005, dans le but de sensibiliser la sociĆ©tĆ© envers ceux qui mĆØnent une vie plus difficile, la JournĆ©e Internationale de la SolidaritĆ© que l’on cĆ©lĆØbre chaque annĆ©e le 31 aoĆ»t, rappelle Ć  la communautĆ© internationale que l’attitude la plus naturelle, inhĆ©rente Ć  l’être humain, n’est pas celle de la haine, de la discrimination et de l’indiffĆ©rence Ć  l’égard de celui qui ne parvient pas Ć  s’émanciper ni Ć  vivre dignement, mais celle de l’entraide, du soutien, sans profit personnel.  

Un an aprĆØs le tremblement de terre en Italie Centrale

Pendant une semaine, du 26 aoĆ»t au 2 septembre, dans le cadre d’un programme organisĆ© par la Caritas (Secours Catholique), les jeunes du Mouvement des Focolari engageront des actions auprĆØs des enfants, des jeunesĀ  et des personnes Ć¢gĆ©es dans les environs d’Amatrice et de Borbona, deux des agglomĆ©rations frappĆ©es par le sĆ©isme de l’Italie Centrale. Une faƧon de continuer Ć  soutenir les communautĆ©s de ces lieux. Sont en route environ 25 jeunes, en provenance de toute l’Italie.

RĆ©cits d’Ostiense#X

RĆ©cits d’Ostiense#X

ostiense 11RE-tourner (RI-tornare), RE-connaĆ®tre (RI-conoscere), RE- voir (RI-vedere), RƉ-embrasser (RI-abbracciare), RE- ssouvenir (RI-cordare). Je retourne Ć  Ostiense avec les papillons dans l’estomac. Je cherche mes amis comme une dĆ©sespĆ©rĆ©e. En ces mois au cours desquels j’ai quittĆ© Rome et sa grande beautĆ© (celle aux abords des gares ferroviaires), pour me consoler, quelques-uns avaient utilisĆ© des expressions rassurantes comme ā€˜ā€™mais de toute maniĆØre, les pauvres, les derniers, les sans domicile fixe, tu les trouves partout…’’. Moi je n’ai pas aimĆ© les pauvres et les derniers ….J’ai aimĆ© Samir, Fulvio, Gian Paolo, Gabriele, Jazmin (…). Cela s’appelle de l’amitiĆ©, mesdames et messieurs. Claudio me traite avec la tendresse d’un souffle, Ć©tant historiquement une brute, celui Ć  qui il ne vaut mieux pas s’y frotter, le plus agressif de tous. Avec la distance d’un ocĆ©an, je me rends compte que l’amitiĆ© l’a transformĆ© lui, mais surtout, m’a transformĆ©e. Je parle, j’écoute, je m’assieds, je me sens rĆ©ellement Ć  la maison. Ce sens de re-tourner et de rĆ©-entrer, re-venir a peut-ĆŖtre la saveur de ce que nous appelons le paradis… se rĆ©-approprier aprĆØs s’être perdus. Je rĆ©-entends leurs histoires et leurs absurdes. Pour moi qui ces mois-ci ai allumĆ© en moi des questions pressantes sur le sens des parcours, le paradoxe des dĆ©cisions, l’interruption des projets, la crainte Ć  propos de la propre mission…moi qui me perds dans toutes ces prĆ©tentions, je vois que mes amis n’ont ni parcours, ni missions, ni choix, ils ne savent mĆŖme pas se raconter. Moi qui me suis perdue dans toutes ces questions bourgeoises, moi, ici et maintenant, je cesse de me perdre. Eux sont mes amis et ce ne serait pas juste avoir pour moi quelque chose qu’ils ne peuvent pas se permettre. Cela s’appelle amitiĆ©, mesdames et messieurs. Alors que je descends de mon moi, de ma volontĆ©, de mes prĆ©tentions, je n’arrĆŖte pas de demander pour eux, pour moi, pour tous, le fil, …le fil qui lie tout sous ce ciel, toutes les histoires et les histoires propres, en un Unique projet. Je le demande humblement. Je me rĆ©-embrasse, je me salue avec les yeux humides et me dis : Ciao Paolo, bienvenue au pays !

Nigeria: l’Aube d’un jour nouveau

Nigeria: l’Aube d’un jour nouveau

2017-05 Casa Alba Feast 3J’étais mariĆ©e depuis peu lorsque mon mari est tombĆ© gravement malade. En mĆŖme temps, j’ai dĆ©couvert que j’étais enceinte.” C’est ainsi que commence le rĆ©cit d’une jeune femme nigĆ©riane. Loin de sa famille et seule, elle se tourne vers sa belle-famille. Mais elle trouve porte close. “Nous avons vĆ©cu un enfer.” Heureusement, aprĆØs, d’autres portes se sont ouvertes. Celles de Casa Alba. Pour elle, comme pour beaucoup d’autres jeunes femmes en difficultĆ©, un jour nouveau a commencĆ©. “Je ne sais pas comment j’aurais survĆ©cu autrement. Maintenant, grĆ¢ce Ć  Dieu, les choses se sont amĆ©liorĆ©es.” Casa Alba est un projet du Mouvement des Focolari au Nigeria. D’abord, pendant de nombreuses annĆ©es, elle est simplement appelĆ©e “Casa Gen” (GĆ©nĆ©ration nouvelle). Plus tard, Chiara Lubich propose de l’appeler “Alba”, avec le souhait qu’elle puisse devenir une vraie maison pour de nombreuses jeunes filles en difficultĆ© provenant de tout le Nigeria. Ici, beaucoup, dont plusieurs sorties de la rue, trouvent un accueil et apprennent un mĆ©tier. Les activitĆ©s de couture (ensuite transformĆ©es en cours) et de batik (art de la coloration d’étoffes), qui initialement servent Ć  rĆ©unir un peu d’argent, deviennent un vrai projet de valorisation. La formation morale et spirituelle fait partie intĆ©grante du programme. Fin mai 2017. Dans le centre Mariapolis d’Onitsha, on fĆŖte le 25e anniversaire de Casa Alba, un week-end entier et une messe finale en plein air. 400 invitĆ©s, dont beaucoup portent le costume africain typique trĆØs colorĆ©, justement peint avec la technique batik. L’évĆŖque auxiliaire, Mgr Denis Chidi Isizoh, cĆ©lĆØbre la messe. “Focolare signifie feu – explique-t-il durant l’homĆ©lie. Le feu de l’encouragement, de l’évangĆ©lisation, de l’amour.” Il dĆ©crit les rencontres personnelles qu’il a eues avec Chiara Lubich, pendant qu’il travaillait avec le cardinal Arinze au Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Il continue: “Un Ć©colier franƧais a Ć©crit ā€˜Je pense donc je suis’. Un Africain ne le dirait jamais. Les Africains diraient ā€˜Nous sommes donc je suis’. Je suis une personne parce que j’appartiens Ć  une communautĆ©, Ć  un groupe. C’est ce que les membres du Mouvement des Focolari nous disent: lorsque nous sommes unis comme une communautĆ©, alors nous nous retrouvons nous-mĆŖmes”. 2017-05 Casa Alba Feast 5Un pas en arriĆØre. Quelque temps auparavant, Elde de Souza, responsable de Casa Alba, se rend chez Mgr Denis pour l’informer des difficultĆ©s Ć©conomiques du projet et de sa suspension imminente. Pour toute rĆ©ponse, l’évĆŖque renouvelle sa confiance et propose de fĆŖter en grande pompe le 25e anniversaire de Casa Alba, au lieu de la fermer. “Le Focolare au Nigeria est trop silencieux!” Toute la communautĆ© se mobilise, ne pouvant rester insensible Ć  une telle proposition. Tous, grands et petits, se mettent au travail. L’enthousiasme de Mgr Denis est contagieux: “Le Nigeria est un endroit heureux. Nous sommes des personnes heureuses. Cependant, certaines ne le sont pas. Elles sont vraiment en difficultĆ©. C’est l’expĆ©rience de la vie”, mais tous nous pouvons unir nos souffrances Ć  celle de JĆ©sus sur la croix, conclut-il. Toutes les “jeunes filles” de Casa Alba sont prĆ©sentes. Certaines sont adolescentes, d’autres dĆ©jĆ  grands-mĆØres. La fĆŖte est l’occasion de renouer, de parler des parcours et histoires. “Elle a changĆ© ma vie.” “Avant, j’étais une personne colĆ©rique. Ici, je me suis calmĆ©e.” “Ce que j’ai vĆ©cu ici m’a aidĆ©e pour toute la vie.” “C’est merveilleux d’écouter comment cette petite semence a donnĆ© autant de fruits”, commente “Mama Regina”, 83 ans, une des premiĆØres Ć©ducatrices. Le jour suivant, le quotidien de l’archidiocĆØse d’Onitsha (deux millions de catholiques) dĆ©finit l’anniversaire comme “un spectaculaire Ć©vĆ©nement colorĆ©”. Il explique: “Le Mouvement des Focolari a sĆ©chĆ© les larmes de jeunes sans espĆ©rance, qui maintenant vivent au-dessus du niveau de pauvretĆ© grĆ¢ce aux compĆ©tences acquises Ć  Casa Alba”. Radios et tĆ©lĆ©visions en parlent. Le journal rĆ©gional publie un appel pour rĆ©colter des fonds pour relancer le projet. Un jour nouveau commence aussi pour Casa Alba.  

Philippines: ā€œĆŠtre est plus important qu’avoir ou faireā€

Philippines: ā€œĆŠtre est plus important qu’avoir ou faireā€

EugĆØne est ingĆ©nieur, Ann informaticienne. « Mais – prĆ©cise-t-elle – aprĆØs dix annĆ©es d’une carriĆØre brillante, j’ai choisi de me dĆ©dier complĆØtement Ć  notre projet de famille. Tout de suite aprĆØs cette dĆ©cision, l’attente d’un enfant nous a comblĆ©s de joieĀ Ā». En novembre 2009, le bonheur d’avoir Erin est de courte durĆ©e. Deux semaines aprĆØs sa naissance, le 6 dĆ©cembre, voyant qu’elle avait une certaine difficultĆ© Ć  se nourrir, ses parents dĆ©cident d’emmener la petite Ć  l’hĆ“pital. AprĆØs quelques examens, le diagnostic rĆ©vĆØle une septicĆ©mie du nouveau-nĆ© et la mĆ©ningite, la petite Erin risque de mourir. BouleversĆ©s, EugĆØne et Ann vivent ces moments avec intensitĆ©. « C’était le 7 dĆ©cembre – rappelle Eugen – tĆ“t le matin nous avons renouvelĆ© notre « ouiĀ Ā» Ć  la volontĆ© de Dieu. Tout de suite aprĆØs le mĆ©decin nous informe que le niveau Ā Ā de l’infection avait atteint un stade avancĆ© et que l’état de la petite Ć©tait critique. L’aprĆØs-midi Erin reƧoit le baptĆŖmeĀ Ā». Le lendemain, son pouls est faible, ses yeux insensibles Ć  la lumiĆØre. Les mĆ©decins conseillent de la transfĆ©rer dans un hĆ“pital plus Ć©quipĆ©, et plus coĆ»teux. EugĆØne poursuitĀ : « Ann m’a aidĆ© Ć  poser un acte de foi, en acceptant Ā de tout faire et de nous soucier des dĆ©penses seulement aprĆØs. J’ai demandĆ© Ć  DieuĀ : « PourquoiĀ ?Ā Ā». Dans l’ambulance je cherchais Ć  la stimuler, en la caressant et en lui chantant une berceuse. Son pouls Ć©tait en train de s’arrĆŖter. Mais au fond nous continuions Ć  croire qu’il y avait une raison, mĆŖme incomprĆ©hensible. Encore une fois nous prononƧons notre « ouiĀ Ā». Aux urgences, Ć  la vue de son petit corps couvert de perfusions et de drains, nous ne pouvions pas ne pas pleurer, en nous rendant compte de la gravitĆ© de la situation. C’était le 8 dĆ©cembre, fĆŖte de l’ImmaculĆ©e Conception de Marie. Dans la chapelle de l’hĆ“pital nous lui confions notre petiteĀ Ā». Ann: ā€La situation Ć©tait critique, l’infection semblait avoir gagnĆ© le cerveau. Les mĆ©decins nous disent que d’autres patients, dans des conditions analogues, n’avaient pas survĆ©cu ou Ć©taient restĆ©s handicapĆ©s. Il ne nous restait plus qu’à espĆ©rer et Ć  prier. Et Ć  nouveau des tests, des transfusions, des examens supplĆ©mentaires. Erin semblait un petit JĆ©sus crucifiĆ©, souffrant et impuissant. Nous ne pouvions que rester, nous aussi, « au pied de la croixĀ Ā», comme MarieĀ Ā». Passa 2EugĆØne reprend: ā€œNous nous regardions, en nous assurant mutuellement de notre amour et de notre dĆ©sir de rester unis. Cette nuit-lĆ , nous nous sommes demandĆ© si nous Ć©tions vraiment prĆŖts Ć  tout. Ann s’est souvenue d’Abraham, prĆŖt Ć  sacrifier son fils Isaac. Et de Job, fidĆØle mĆŖme lorsqu’il avait tout perduĀ : « Le Seigneur donne, le Seigneur reprendĀ Ā». Erin n’était pas Ć  nous, elle appartenait Ć  DieuĀ Ā». Le visage d’Ann s’illumineĀ : « Au fur et Ć  mesure que les jours passaient, nous observions cependant des amĆ©liorations. Erin rĆ©agissait Ā bien aux soins. Un examen approfondi rĆ©vĆ©la que son activitĆ© cĆ©rĆ©brale Ć©tait normale, malgrĆ© la gravitĆ© de l’infection. MĆ©decins et infirmiers y virent rapidement un petit miracle. Jour aprĆØs jour, elle devenait toujours plus forte, c’était une petite femme qui combattait courageusement pour vivre. GrĆ¢ce Ć  elle nous avons appris qu’ « êtreĀ Ā» est plus important qu’ « avoirĀ Ā» ou « faireĀ Ā». Elle Ć©tait en train de nous apprendre Ć  vivre. EugĆØne: « C’est Ć  l’hĆ“pital nous avons passĆ© notre premier NoĆ«l Ć  trois. Au milieu de nombreuses incertitudes nous nous sommes souvenus de ce que Chiara Lubich avait ditĀ : « Seul Dieu est source de Ā joie et de bonheur completĀ Ā». La prĆ©sence de JĆ©sus au milieu de nous, la communautĆ© des focolari, la famille et les amis nous soutenaientĀ Ā». Au bout de 23 jours nous sommes rentrĆ©s Ć  la maison. Erin Ć©tait complĆØtement guĆ©rie. Ann conclut en disant: Ā«Comme tout le monde nous avons nous aussi nos prĆ©occupations. Mais nous savons que nos filles appartiennent avant tout Ć  Dieu. En tant que parents nous avons Ć  les accompagner dans la dĆ©couverte du dessein que DieuĀ  a sur ellesĀ Ā». Tandis qu’ils parlent, Erin, pleine de vie, joue allĆØgrement avec sa petite sœur Anica. 7 ans et 5 ans de joie et d’insouciance.  

Journée mondiale de prière pour la Protection de la Création

Ā La JournĆ©e Mondiale de PriĆØre pour la CrĆ©ation (1er septembre) a Ć©tĆ© instituĆ©e par l’Église Orthodoxe en 1989. Depuis, de nombreuses autres Ɖglises chrĆ©tiennes s’y sont associĆ©es, dont l’Église Catholique, Ć  la suite de la Lettre encyclique du Pape FranƧois Laudato sƬ sur la protection de notre maison commune. La protection et la sauvegarde de l’environnement, la responsabilitĆ© et la prise en considĆ©ration de chaque homme et du milieu où il vit, avec une attention particuliĆØre pour les pauvres et les personnes dĆ©laissĆ©es, seront au cœur des initiatives et de la priĆØre commune qui auront lieu dans divers Pays.    

L’homme prie avec la CrĆ©ation

L’homme prie avec la CrĆ©ation

PLuca 3rier ne consiste pas, Ć  proprement parler, dans le fait de dĆ©dier du temps, au cours de la journĆ©e, Ć  la mĆ©ditation, Ć  lire quelques passages de l’Écriture Sainte ou des textes de saints, ni Ć  chercher Ć  penser Ć  Dieu ou Ć  soi-mĆŖme pour notre conversion intĆ©rieure. Ceci ne caractĆ©rise pas la priĆØre dans ce qu’elle a d’essentiel. Il en va de mĆŖme pour la rĆ©citation du chapelet ou des priĆØres du matin et du soir. Ce sont des expressions qui sont assurĆ©ment toutes aptes Ć  nous faire entrer en relation avec Dieu et Ć  en manifester la rĆ©alitĆ© intime, mais qui toutefois ne coĆÆncident jamais complĆØtement avec elle. A la limite, une personne peut avoir accompli ces pratiques durant toute la journĆ©e et n’avoir jamais priĆ© une seule minute. Entre la priĆØre et les priĆØres, il y a en fait une diffĆ©rence substantielle que je vais essayer d’éclairer en commenƧant par celle dont on a le moins conscience, mais qui pour autant n’en est pas moins essentielle. Lorsque la nuit notre regard s’élĆØve pour contempler le ciel Ć©toilĆ©, il perƧoit un univers d’une infinie beautĆ© qui nous Ā enchante et nous Ć©merveilleĀ  en raison de son adĆ©quation tacite Ć  une loi: celle de la vie et de l’harmonie qui depuis le dĆ©but l’a Ć©tabli et le soutientĀ ; une loi qui par elle-mĆŖme tĆ©moigne du CrĆ©ateur. S’il en est ainsi des astres du ciel, il en va de mĆŖme pour les plantes et les fleurs, qui « saventĀ Ā» quand bourgeonner et fleurir, quand fructifier et mourir. Une profonde relation lie donc tous les ĆŖtres vivants Ć  DieuĀ ; relation qui – j’ose le dire – est une profonde priĆØre parce que, par le seul fait de leur existence, ils le reconnaissent sans mĆŖme en avoir conscience et le suiventĀ  Ā« en racontant sa gloireĀ Ā» (Ps 18, 2). Mais cette priĆØre cachĆ©e trouve aussi son expression – la plus haute, parce que libre et consciente – Ā chez l’homme. C’est la priĆØre qui naĆ®t lorsque celui-ci, Ā avant mĆŖme de s’entretenir avec Dieu, le reconnaĆ®t comme PĆØre qui l’a crƩƩ et qui soutient son existence, comme celle de tout Ā  l’univers. Une relation que l’homme est donc appelĆ© Ć  Ć©tablir quotidiennementĀ  avec lui ou Ć  lui demander, comme nous invitent Ć  le faire quelques maĆ®tres spirituels, en commentant judicieusementĀ  l’invocation du Notre PĆØre: ā€œDonne-nous aujourd’hui notre pain quotidienā€. La priĆØre, pour ĆŖtre authentique, exige avant tout une relation avec JĆ©susĀ : il s’agit pour nous d’aller avec notre esprit au-delĆ  de notre condition humaine, de nos prĆ©occupations, de nos priĆØres, mĆŖme si elles sont belles et nĆ©cessaires, et d’établir cette relation intime, personnelle avec lui. […] Examinons alors les diverses faƧons qui permettent qu’un tel rapport puisse se dĆ©velopper. Je commence par une forme de priĆØre, qui apparemment peut sembler ne pas en ĆŖtre une, c’est la priĆØre d’offrande. Elle est vĆ©cue par celui qui, Ć©crasĆ© par des souffrances physiques ou spirituelles, incapable de faire quoi que ce soit, mĆŖme de parler, offre Ć  Dieu, mĆŖme si c’est Ā l’espace d’un seul instant, toute son existence. C’est la raison pour laquelle cette forme de priĆØre peut-ĆŖtre considĆ©rĆ©e comme la plus profonde, parce qu’elle greffe l’âme en ce point où le contact avec Dieu se fait immĆ©diat et direct. Mais le travail aussi peut assumer la forme d’une priĆØre d’offrande. Je pense en particulier Ć  ceux qui, au cours de la journĆ©e, sont accablĆ©s par la fatigue physique, au point de ne pouvoir rassembler les forces nĆ©cessaires pour se dĆ©dier Ć  la priĆØre. Eh bien eux aussi se sentiront vivre en relation continuelle avec lui si le matin, par une simple intention ils offrent Ć  Dieu leur journĆ©e, Ā et le soir, dans le silence d’un recueillement, mĆŖme bref, ils trouveront l’union avec Lui. C’est Ć  cela, au fond, que l’humanitĆ© d’aujourd’hui se montre particuliĆØrement sensible, Ć  savoir que l’univers entier et tout ce qui s’y passe, Ā puisse se transformerĀ  en une grande priĆØre qui s’élĆØve sans cesse vers Dieu. Pasquale Foresi, extrait de ā€œLuce che si incarnaā€ – Ed. CittĆ  Nuova, Rome 2014, p. 31-32-33.  

Un bracelet blanc en signe de…

Un bracelet blanc en signe de…

teens 2Qui, comme moi, s’est trouvĆ© en difficultĆ©, mĆŖme si je voulais donner le meilleur de moi-mĆŖme ? Nous voulions nous comporter correctementĀ  avec ceux que nous cĆ“toyions mais nous avons mal rĆ©pondu, nous voulions aider mais nous avons Ć©tĆ© un obstacle, nous voulions donner et c’est l’égoĆÆsme qui l’a emportĆ©. C’est pour cela qu’avec quelques amis nous avons pensĆ© Ć  une solution possible. Tout a commencĆ© par deux d’entre nous qui ont trouvĆ© des difficultĆ©s Ć  donner toujours le meilleur de soi, ils ont alors compris que la meilleure maniĆØre d’y arriver Ć©tait d’avoir un soutien rĆ©ciproque : il est plus facile d’aimer et de respecter les autres sachant que quelqu’un essaie de faire la mĆŖme chose ailleurs. Une premiĆØre forme de Ā« pacte Ā» prenait naissance : le dĆ©fi pour chacun de s’engager lĆ  où il Ć©tait Ć  donner rĆ©guliĆØrement le meilleur de soi dans ses relations avec les autres. Cependant cette promesse ne s’est pas limitĆ©e Ć  eux. Ils nous l’ont racontĆ©e plus tard et, aprĆØs en avoir parlĆ©, nous nous sommes trouvĆ©s d’accord avec eux. teens 3Nous nous sommes donc associĆ©s Ć  leur pacte et nous y avons apportĆ© notre part. Nous avons,en effet, trouvĆ© un symbole qui puisse nous aider Ć  nous rappeler ce Ā« pacte Ā» quotidiennement et donc Ć  nous soutenir : un petit bracelet fait d’uneĀ  cordelette blanche. Ce Ā« pacte Ā» est entrĆ© en nous et nous avons commencĆ© Ć  le vivre. Comme il nous a beaucoup aidĆ©s, nous avons dĆ©cidĆ© de le diffuser dans notre ville en racontant l’expĆ©rience Ć  tous ceux que nous connaissions. A partir de lĆ  s’est dĆ©clenchĆ©e une rĆ©action en chaĆ®ne et la nouvelle de ce Ā« pacte Ā» s’est diffusĆ©e partout en Italie. Le mois dernier nous avons reƧu beaucoup de photos et de rĆ©cits d’expĆ©riences de personnes qui y ont adhĆ©rĆ© ; voilĆ  pourquoi nous voulons inviter toute personne intĆ©ressĆ©e Ć  se mettre le bracelet blanc au poignet et Ć  commencer Ć  relever ce dĆ©fi avec nous. Si vous voulez plus d’informations ou partager avec nous ce que vous vivez, tout le bien qui vous est arrivĆ© en vivant ainsi, en donnant le meilleur de vous Ć  tout instant, Ć©crivez-nous Ć  : ilpattobraccialetto@gmail.com Les plus beaux tĆ©moignages seront insĆ©rĆ©s dans notre journal Ā« Teens Ā» Extrait deĀ  de Teens online

Ɖvangile vĆ©cu : la tendresse du Seigneur

Ɖvangile vĆ©cu : la tendresse du Seigneur

VenezuelaConstructeurs de paix « Dans la situation de crise extrĆŖme qu’est en train de passer notre pays, nous voulons nous entraider Ć  vivre en chrĆ©tiens cohĆ©rents. A Valencia, la ville la plus touchĆ©e par les pillages et les dĆ©prĆ©dations, nous avons vĆ©cu des journĆ©es de confusion et d’hystĆ©rie de masse. DiffĆ©rents secteurs industriels ont Ć©tĆ© sauvagement saccagĆ©s sans que les agents de police n’interviennent. Nous avons mĆŖme au contraire vu ces mĆŖmes policiers inciter Ć  la dĆ©prĆ©dation des magasins en emportant des camions et du matĆ©riel. Ville bloquĆ©e, arrestations, climat de tension, colĆØre et faim. En cette circonstance, en famille et avec les amis, nous essayons d’être un soutien les uns pour les autres et de communiquer espĆ©rance, sans juger ceux qui ont emportĆ© toutes sortes de choses des magasins, jusqu’à des cuisines et des piĆØces automobiles. Nous assistons aussi Ć  la continuelle intervention de la providence qui fait parvenir des mĆ©dicaments et des vivres pour des familles entiĆØres. L’amour de Dieu est impressionnantĀ : il veille sur ses enfantsĀ Ā». (O.T. – Venezuela) Cuisinier « Moi qui suis cuisinier, j’aime penser que la vie est un exercice pour arriver au banquet du Ciel. JĆ©sus n’a-t-il pas commencĆ© la vie publique lors d’un repas de noces Ć  CanaĀ ? N’a-t-il peut-ĆŖtre pas participĆ© Ć  de nombreux repas, jusqu’à la derniĆØre cĆØne, nous promettant un banquet final dans lequel, certainement, des cuisiniers comme moi auront aussi leur placeĀ ? Dans mon service en cuisine, l’objectif n’est pas tellement celui du plat en lui-mĆŖme, mais les personnes qui goĆ»teront au fruit de mon implication. J’essaie de ne pas travailler seulement pour la carriĆØre, pour ĆŖtre un brave mari et un brave papa, mais pour DieuĀ Ā». (V. – Italie) Le ā€˜ā€™truc’’ « Dans l’appartement que je partage avec d’autres Ć©tudiants, la cohabitation n’est pas toujours facile car ils ont des habitudes diffĆ©rentes des miennes. Un jour, dĆ©couragĆ©, j’étais en train de me dire que je devais trouver un autre logement, lorsque ma petite amie m’a suggĆ©rĆ© de prendre moi, l’initiative et de faire quelque chose pour mes colocataires. Elle-mĆŖme m’a aidĆ© Ć  prĆ©parer un gĆ¢teau. Un geste tellement simpleĀ ! Et pourtant, cela a servi Ć  dĆ©bloquer les relations Ć  tel point qu’une espĆØce deĀ  course a dĆ©butĆ© pour arriver Ć  se rencontrer. Maintenant je connais le ā€˜ā€™truc’’: quand une difficultĆ© se prĆ©sente, je peux commencer Ć  aimer en premierĀ Ā». (B.C. – RĆ©publique TchĆØque) Vraie pauvretĆ© « J’ai un ami invalide qui reƧoit une pension minimale et est mis de cĆ“tĆ© par ses frĆØres et sœurs. Un jour, il m’a raconté : « J’ai achetĆ© une paire de chaussures Ć  G., chaque jour, je lui paie le petit-dĆ©jeuner au bar. Aujourd’hui, j’ai l’intention de lui payer le dentierĀ Ā». Des gestes semblables, il en accomplit quotidiennement, et pourtant ils disent qu’il est un asocial, et qu’il n’a mĆŖme pas la capacitĆ© de comprendre et de vouloir. Bien au contraire, la bontĆ© de cet homme qui, dans les conditions dans lesquelles il vit, sait ĆŖtre attentif aux besoins des autres, m’émeut toujours. Un jour il me disaitĀ : «  Quand quelqu’un souffre, je le sens fort semblable Ć  moi-mĆŖme. Pouvoir l’aider m’aide Ć  me sentir vivant et rĆ©alisé » ». (T. – Italie)

Marie: la chrƩtienne parfaite

Marie: la chrƩtienne parfaite

Maria 1 ā€œA la seule idĆ©e de parler de Marie je sens tressaillir mon Ć¢me et battre mon cœur. C’est un sujet dont la comprĆ©hension dĆ©passe notre entendement et plutĆ“t que d’en parler mieux vaudrait le silence. ā€œMarie! CrĆ©ature extraordinaire entre toutes, sublime au point de revĆŖtir le titre et la rĆ©alitĆ© de MĆØre de Dieu, ImmaculĆ©e donc, devenue par son Assomption, la Reine, la MĆØre de l’Église. Marie est plus proche de Dieu que de l’homme, et pourtant c’est une crĆ©ature comme nous, et elle se prĆ©sente comme telle devant son crĆ©ateur. D’où la possibilitĆ© pour elle d’être pour nous comme un plan inclinĆ© qui relie le ciel et la terre, y comprisĀ  Ć  travers son incomparable humanitĆ© : enfant, adolescente, fiancĆ©e, mĆØre, Ć©pouse, veuve… chacun de nous,Ā  dans l’âge qui est le sien, dans la condition qui est laĀ  sienne, peut trouver un lien avec elle et donc un modĆØle. […] ā€œQuant au fait d’avoir une profonde relation avec elle – sans nĆ©gliger l’importance des diverses dĆ©votions qui ont fleuri au cours des siĆØcles, pour donner au peuple chrĆ©tien le sens d’un amour maternel sĆ»r, qui veille Ć  tous les problĆØmes, petits ou grands, inhĆ©rents Ć  la vie des hommes – je te conseillerais de t’engager sur la voie qui fait naĆ®tre dans ton cœur un amour pour Marie semblable Ć  celui que JĆ©sus a pour elle. Si donc Marie porte en elle toutes ces qualitĆ©s magnifiques et extraordinaires que tu connais, elle est aussi la « chrĆ©tienne parfaiteĀ Ā». ā€œEt elle est ainsi, comme tu peux le voir dans l’Évangile, parce qu’elle ne vit pas sa propre vie, mais laisse vivre en elleĀ  la loi de Dieu. Elle peut dire, mieux que nous tous : « Ce n’est pas moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moiĀ Ā» (Gal 2, 20). Marie est la Parole de Dieu vĆ©cue. Si donc tu veux vraiment l’aimer, « imite-laĀ Ā». Sois toi aussi Parole de Dieu vivanteĀ ! ā€œEn l’imitant tu deviens semblable Ć  elle et tu es ainsi portĆ©e Ć  l’aimer, parce que si l’adage dit: « L’amour trouve ses semblables ou rend semblablesĀ Ā», il est aussi vrai que ceux qui se ressemblent s’aiment. […] ā€œImitons donc Marie, devenons semblables Ć  elle et naĆ®tra spontanĆ©ment dans notre cœur notre amour envers elleĀ Ā». Ā  Chiara Lubich “Dialogo aperto” (Dialogue ouvert). PubliĆ© dans CittĆ  Nuova, 1976,Ā  n. 9, p. 33. Voir aussi Centre Chiara Lubich: http://www.centrochiaralubich.org/it/documenti/scritti/4-scritto-it/1610-l-amore-fa-simili.html  

Giordani: fraternitƩ entre les gƩnƩrations

Giordani: fraternitƩ entre les gƩnƩrations

Foco 4Igino Giordani considĆ©rait les jeunes avec cet amour qui jaillit de l’unitĆ© entre les gĆ©nĆ©rations. C’était un frĆØre pour tout le monde, pour les petits comme pour les grands, puisque la fraternitĆ© nous rassemble en un, devant l’unique PĆØreĀ : « JĆ©sus utilisa les expressions les plus vives pour affirmer son intime fraternitĆ© avec les hommes. On peut imaginer combien il aimait sa mĆØre et ses cousins, compagnie de son enfance et confident de sa jeunesse. Et pourtant, une fois on lui annonƧa leur venue alors qu’il enseignait, il rĆ©ponditĀ : « Qui est ma mĆØre, et qui sont mes frĆØresĀ ? – Etendant la main vers ses disciples, il ditĀ : – Voici ma mĆØre et voici mes frĆØresĀ ; quiconque fait la volontĆ© de mon PĆØre, qui est dans les cieux, est mon frĆØre, ma sœur et ma mĆØreĀ Ā» (Mt 12, 48-50). Le sens de la rĆ©ponse est Ć©videntĀ : quiconque accepte la paternitĆ© de Dieu, qui est l’objet de la prĆ©dication Ć©vangĆ©lique, fait partie intĆ©grante de la famille de JĆ©sus, devient son frĆØre, sa sœur, sa mĆØre. Le christianisme nous apparente au Christ, et par Lui, Ć  Dieu, au premier degrĆ© de parentĆ©, qui est la fraternité ». (de Igino Giordani, le message social du christianisme, 2001, p. 87) Il compare l’unitĆ© des gĆ©nĆ©rations Ć  la conduite d’une voitureĀ : la jeunesse est comme un moteur, l’anciennetĆ© est la conduite prudenteĀ ; tous les deux indispensables pour arriver au butĀ ! Parmi ses nombreux correspondants, en 1979, un an avant sa mort, nous trouvons un enfant de 9 ans surnommĆ© Sandokan, qui entre en rapport profond avec Igino et l’appelle « petit grand-pĆØre, au cœur Gen » : « Cher petit grand-pĆØre, depuis que je sais que tu es malade j’essaie de prier plus pour toi. Aujourd’hui avec maman et papa nous avons demandĆ© au prĆŖtre d’avoir une intention particuliĆØre pour toi Ć  la messe et Ć  JĆ©sus, dans mon cœur, j’ai demandĆ© qu’il t’aide et qu’il soit proche de toi en ce moment. Je me souviens que dans une lettre je t’avais Ć©crit que je serais venu chez toi, mais je n’ai pas pu, cependant l’important est de t’avoir dans mon cœur et moi dans le tien. Quand tu nous auras laissĆ© tous, pourras-tu nous saluer JĆ©susĀ ? Tu sais je regrette que tu partes parce que je t’aime beaucoup, mais je suis content que tu puisses voir JĆ©sus qui a Ć©tĆ© tout pour toi. Un gros bisou de la part de ton SandokanĀ Ā». ā€œBien cher Sandokan, dit Ferdinando, je me souviens trĆØs bien de toiĀ : nous sommes toi et moi, les enfants du mĆŖme PĆØre, JĆ©sus. Et moi je passe mes journĆ©es Ć  cĆ“tĆ© de toi, sans regarder si nous vivons Ć©loignĆ©s. Papa t’a bien expliqué : je suis un petit grand-pĆØre, qui possĆØde un cœur gen. Pour cela nous sommes du mĆŖme Ć¢ge et petits frĆØres. Et justement salue-moi beaucoup tes frĆØres, enfants eux aussi de JĆ©susĀ ; et aime-les comme tu aimes maman et papa et comme tu aimes JĆ©sus… un bisou sur ton nez de la part de ton petit grand-pĆØre.Ā Ā» Sur le banc du Centre Mariapoli, centre où se dĆ©roulaient les congrĆØs du mouvement des Focolari, les jeunes s’attroupaient autour de lui, en chantant et en dansant, ils s’entretenaient avec lui intimementĀ : chacun se sentait aimĆ© et faisait avec lui un pacte de suivre et de vivre l’idĆ©al de l’unitĆ© proposĆ© par Chiara Lubich. Giordani note l’une de ces rencontres joyeuses dans son journalĀ : « MĆŖme si je n’ai plus de voix, ils m’ont priĆ© de parler Ć  l’école des gen garƧons et fillesĀ : trois cents personnes. J’ai improvisĆ© pour parler de diffĆ©rentes choses, mais en centrant tout sur le mystĆØre d’amour, dans lequel agit la triadeĀ : Dieu-FrĆØre-Moi. Un enthousiasme, embelli de chansons, a Ć©clatĆ© parmi les gen garƧons et filles, qui dĆ©montrait la joie et l’unitĆ© de tous les prĆ©sentsĀ Ā». (deĀ : Journal de feu, 25 avril 1979).

Rencontrer un charisme

Rencontrer un charisme

Assisi-1Le premier Ć©vĆ©nement de la vie de Marie que l’Évangile rapporte, est l’annonciation (Lc 1,25 ss.). Marie a Ć©tĆ© choisie par Dieu depuis toujours, et cependant, Ć  l’annonciation il s’est produit pour elle un fait trĆØs particulier. L’ange se prĆ©sente Ć  elle avec un message de Dieu, qu’elle accepte. Son « ouiĀ Ā» fait aussitĆ“t s’épanouir en elle une rĆ©alitĆ© nouvelleĀ : l’incarnation du Verbe dans son sein. Regardons la vie de certains saints. Quelque chose d’analogue Ć  ce que Marie a vĆ©cu se produit en eux, sur le plan spirituel, lorsqu’ils rencontrent un charisme donnĆ© par Dieu pour le bien de toute l’Église. Nous connaissons l’histoire de Claire d’Assise, la plus parfaite disciple de FranƧois d’Assise. Quand on visite Assise, où elle a vĆ©cu, le guide qui explique l’histoire de l’église Saint Damien ditĀ : « Ici, le Christ s’est incarnĆ© dans le cœur de Claire.Ā Ā» Ce ne sont pas que des mots. Ils rĆ©vĆØlent une vĆ©ritĆ© profonde. Bien que Claire d’Assise ait vĆ©cu une vie chrĆ©tienne fervente mĆŖme auparavant, sa rencontre avec FranƧois, qui personnifiait une parole redite par Dieu au monde – la parole pauvretĆ© –, a provoquĆ© en elle un phĆ©nomĆØne nouveau. Elle a fait grandir le Christ dans son Ć¢me, jusqu’à faire d’elle l’une des plus grandes saintes de l’Église catholique. Certains papes, certains saints et PĆØres de l’Église, ne disent-ils pas que la Parole engendre le Christ dans les Ć¢mesĀ ? Il en est ainsi lorsqu’une personne rencontre le charisme de l’unitĆ©, soit Ć  travers quelqu’un, soit Ć  l’occasion d’une lecture, ou lors d’un congrĆØs. Cette personne, se sentant appelĆ©e Ć  y adhĆ©rer, dit son « ouiĀ Ā», et il se produit alors en elle quelque chose de semblable Ć  ce qui s’est produit en Marie et chez ces saints. Le Christ peut vraiment se dĆ©velopper et croĆ®tre spirituellement en elle. Son baptĆŖme en est en quelque sorte actualisĆ©. J’ai lu que sainte Claire d’Assise, avant de mourir, prononƧa une phrase merveilleuseĀ : « Mon Dieu, je te remercie de m’avoir crƩƩe.Ā Ā» Elle voulait direĀ : « En me crĆ©ant, tu as œuvrĆ© pour ta gloire.Ā Ā» Sa mort a sans doute Ć©tĆ© une mort d’amour. Que le Ciel veuille qu’il en soit de mĆŖme pour nous. Si nous sommes fidĆØles, notre mort ne sera pas simplement une mort physique mais une mort d’amour. Nous irons nous aussi rencontrer notre Maman, notre sainte, notre modĆØle, Celle qui sur la terre a Ć©tĆ© notre Chef, notre Reine et notre MĆØre. Nous verrons la gloire de Marie, Reine du ciel et de la terre. Et nous la verrons entourĆ©e, surtout de tous ceux qui l’ont aimĆ©e.   De Chiara Lubich, Ā ā€œMaria – Trasparenza di Dioā€, 2003 CittĆ  Nuova – pagg. 49-50-63. En franƧais : ā€œMarie, transparence de Dieuā€, 2003 Nouvelle CitĆ© – p. 60, 62, 63

Philippines : une petite ville appelĆ©e ā€˜ā€™Paix’’

Philippines : une petite ville appelĆ©e ā€˜ā€™Paix’’

SOR Taal vulcan e lago1En arrivant de Manille ( Ć  60 km) la premiĆØre sensation que l’on ressent en rejoignant dans la zone environnante du Lac de Taal (dans l’île de Luzon, la partie septentrionale de l’archipel des Philippines) est celle d’une profonde paix. Le visiteur est Ć©merveillĆ© Ć  la vue d’un spectacle unique en son genreĀ : le lac, qui avec ses eaux a rempli un trĆØs ancien caldera, accueille sur sa superficie, une Ć®le. Cette Ć®le, Ć  son tour, accueille dans un cratĆØre plus rĆ©cent, un autre lac, beaucoup plus petit. Et au centre de ce petit miroir d’eau il y a un petit rĆ©cif. Un effet ā€˜ā€™matrioska’’ de lacs, l’un renfermĆ© dans l’autre. De la cime du volcan, la visite s’étend vers des collines verdoyantes de bois et de prĆ©s, de plantations d’ananas, de cafĆ©, de bananes et d’une infinie variĆ©tĆ© de fleurs tropicales. Tagaytay 2Dans les environs du Lac Taal, depuis 1982, cette mĆŖme impression se respire parmi les constructions et les routes de la Mariapolis Tagaytay ā€˜ā€™Pace’’ est la premiĆØre citadelle du Mouvement en Asie. « J’ai un rĆŖveĀ Ā», s’était exclamĆ©e Chiara Lubich cette annĆ©e-lĆ , en voyant les collines de TagaytayĀ : que justement lĆ , puisse naĆ®tre une des citadelles des Focolari, lieux où on peut y vivre l’Évangile, d’une maniĆØre stable, pour montrer une esquisse de comment serait le monde si tous le vivaient. La prĆ©sence des Focolari Ć  Tagaytay remonte cependant plus loin dans le temps. DĆ©jĆ  en 1966 en effet, une premiĆØre rencontre d’adhĆ©rents du Mouvement s’était dĆ©roulĆ©e en ces lieux. A cette occasion, les participants, touchĆ©s par la beautĆ© du site, priĆØrent afin que naisse lĆ  un centre de formation, une ā€˜ā€™maison pour tous’’. L’annĆ©e suivante, grĆ¢ce Ć  une premiĆØre donation, ce souhait commenƧait Ć  devenir rĆ©alitĆ©, en prenant forme en 1975. Puis les Ć©vĆ©nements et le rĆŖve de 1982, avec la coĆÆncidence d’une invitation faite au Mouvement par la ConfĆ©rence Ć©piscopale philippine, Ć  construire, justement dans les alentours de Tagaytay, une ’’école’’ pour des prĆŖtres asiatiques. Depuis lors, les dĆ©veloppements ont Ć©tĆ© inattendus. En particulier, parmi les dizaines de constructions qui ont vu le jour, on peut parler de la constitution d’une Ć©cole pour le dialogue avec les grandes religions d’Asie adressĆ©e en particulier aux musulmans et aux bouddhistes, mais aussi aux hindous et aux shintoĆÆstes. Chaque annĆ©e dans ces lieux, se rassemblent, afin d’expĆ©rimenter la joie de la convivialitĆ©, les jeunes bouddhistes d’une organisation laĆÆque japonaise. RĆ©cemment lors du mois de mai dernier, 200 membres de grandes religions de 13 pays asiatiques diffĆ©rents, ont pris part Ć  l’Ecole des Religions orientales (SOR). SOR3Depuis sa fondation, la citadelle Pace (Paix) a aussi assumĆ© un bel aperƧu de promotion humaine et sociale, devenant un des siĆØges où œuvre la Bukas Palad Foundation, ONG sans but lucratif, fondĆ©e prĆØs de Manille en 1983 pour rĆ©pondre aux nĆ©cessitĆ©s sociales et sanitaires des groupes les plus pauvres de la population, surtout dans les zones rurales. Des familles entiĆØres, vivant dans des habitations prĆ©caires, (souvent dans des maisons qui se rĆ©sument en une seule piĆØce dont le sol est en terre battue, sans eau courante) avec un accĆØs difficile aux services sociaux et sanitaires et avec des opportunitĆ©s insuffisantes au niveau du travail. Avec le slogan « Librement avons-nous reƧu, librement nous donnons » , Bukas Palad (en langue tagalog ā€˜ā€™Ć  mains ouvertes’’) a dĆ©sormais fait un parcours de plus de trente ans, amĆ©liorant la qualitĆ© de vie de milliers de personnes, non seulement en ce qui concerne l’aspect mĆ©dical, mais aussi l’aspect humain et spirituel, avec une approche intĆ©grĆ©e et globaleĀ  tournĆ©e vers la promotion humaine et la santĆ© des personnes. Actuellement, dans la citadelle, ont une importance particuliĆØre, les entreprises qui adhĆØrent au projet pour une Ć©conomie de communion, les activitĆ©s des volontaires hospitaliĆØres dans les diffĆ©rentes structures publiques, le tĆ©moignage plein de vivacitĆ© des opĆ©rateurs des mĆ©dias et de diverses initiatives au niveau Ć©ducatif. A Tagaytay les expĆ©riences de dialogue et de partage grandissent et se multiplient, comme l’eau du lac qui se reflĆØte dans d’autres miroirs d’eau. Mais les reflets de Paix, on ne peut les compter.  

Qui sont les ā€˜ā€™volontaires de Dieu’’?

Qui sont les ā€˜ā€™volontaires de Dieu’’?

Gennaro e Lucia PiccoloLorsque j’étais jeune, j’aimais me mettre Ć  l ā€˜Ć©coute le soir, de Radio Vatican, qui transmettait des nouvelles en diffĆ©rentes langues Ć©trangĆØres. Naturellement, de ces langues, je n’en connaissais aucune, mais cette Ć©coute me fascinait , me donnait l’impression de dilater le cœur sur l’humanitĆ©, sur les peuples et leur quotidien. Ce fut lors d’une de ces soirĆ©es que j’entendis le Pape Pio XII invoquer le nom de Dieu par trois fois : ā€˜ā€™Dieu, Dieu, Dieu’’! Ce ā€˜ā€™cri’’ s’ enregistra dans ma conscience mĆŖme si, avec le temps qui passe, il finit par s’étioler et se perdre dans ma mĆ©moire. C’était en 1956. Neuf ans plus tard, en janvier 1963, je faisais mon service militaire Ć  Turin (Italie). Un copain de chambre m’invita Ć  un CongrĆØs, duquel Ć©trangement je ne demandai aucune information. Et pourtant, en demandant l’autorisation Ć  mes supĆ©rieurs, je me retrouvai Ć  dire que de ce CongrĆØs allait dĆ©pendre toute ma vie. Avec un accord inespĆ©rĆ© de mes supĆ©rieurs, je partis dans la direction d’ Ala di Stura, un petit village de montagne, dans un splendide cadre de la nature. Accueilli comme si j’étais connu depuis toujours, c’est lĆ  que je connus Chiara Lubich – fondatrice du Mouvement des Focolari – , et Igino Giordani, cofondateur. Une rĆ©alitĆ© forte pour moi, fut le fait de rencontrer aussi pour la premiĆØre fois, des personnes de cultures et de religions diffĆ©rentes. Ces jours-lĆ , j’eus la possibilitĆ© de connaĆ®tre, car elle Ć©tait hĆ“te des Focolari, Assunta Roncalli, sœur du Pape Jean XXIII qui allait mourir le 3 juin de cette mĆŖme annĆ©e 1963. Un matin, Chiara Lubich parla d’une nouvelle vocation nĆ©e au sein du Mouvement. Et ce fut seulement lorsque Chiara indiqua l’annĆ©e et les circonstances de cette naissance, que l’invocation de Pio XII refleurit impĆ©riale dans ma conscience : Ā« Dieu, Dieu, Dieu ! Dieu vous aidera, Dieu sera votre force. Que ce nom ineffable, source de chaque droit, justice et libertĆ© rĆ©sonne dans les parlements, sur les places publiques, dans les maisons et les usines… Ā». C’est ainsi que s’exprima le Pape dans le message radio du 10 novembre 1956 durant la rĆ©pression de la rĆ©volution en Hongrie. Et Chiara commenta : Ā« Il y a donc eu une sociĆ©tĆ© capable d’enlever le nom de Dieu, la rĆ©alitĆ© de Dieu, la Providence de Dieu, l’Amour de Dieu du cœur des hommes. Il faut qu’il y ait une sociĆ©tĆ© capable de le remettre Ć  Sa place. Serait-il possible que le dĆ©mon ait ses disciples trĆØs fidĆØles, totalitaires, pseudo martyrs de son idĆ©e et que Dieu n’ait pas une armĆ©e compacte de ChrĆ©tiens qui donnent tout pour reconquĆ©rir la terre Ć  Lui ? Ā». A cet appel du Pape, Chiara rĆ©pond avec l’intuition de rassembler des femmes et des hommes de tous Ć¢ges, nationalitĆ©s, conditions, liĆ©s par un seul lien, celui de la fraternitĆ© universelle, afin qu’ils forment une armĆ©e de volontaires, les ā€˜Volontaires de Dieu’’, expression du Mouvement des Focolari aujourd’hui prĆ©sente dans 182 pays du monde. Une vocation moderne, totalitaire, Ć  laquelle Chiara donne une ultĆ©rieure touche de fascination lorsqu’elle la dĆ©crit comme l’attraction des temps modernes : Ā« PĆ©nĆ©trer dans la plus haute contemplation tout en restant mĆ©langĆ©s Ć  tous, homme Ć  cĆ“tĆ© de l’homme….pour marquer la foule de broderies de lumiĆØre et en mĆŖme temps, partager la honte, la faim, les paradoxes, les joies brĆØves avec le prochain Ā». Igino Giordani la compare avec une Ā« saintetĆ© en bleu de travail, qui encourage Ć  amener Dieu au Parlement, dans les conseils communaux, dans les hĆ“pitaux, les Ć©coles, les bureaux, les magasins, les Ć©tudes professionnelles, Ć  la maison, au terrain de pĆ©tanque, mais aussi dans le monde de l’art, de la communication, de la science, de l’économie… Ā». car ajoute-t-il, Ā« porter Dieu dans tous ces lieux signifie les transformer en Abbayes, les transformer en lieux sacrĆ©s dans lesquels chaque jour on y cĆ©lĆØbre une Messe particuliĆØre ! Ā». 54 ans sont passĆ©s depuis ce jour où moi aussi je sentis l’appel Ć  ā€˜m’enrĆ“ler’ avec les ā€˜ā€™Volontaires de Dieu’’, nĆ©s d’un charisme qui, car authentique, se mesure aussi dans ses aspects concrets se reflĆ©tant dans la culture, dans le social, l’économie, la politique…Afin que les diffĆ©rents domaines de la vie ne restent pas mĆ©diocres, privĆ©s de courage, incapables d’unir, insensibles, mais ouverts Ć  accueillir la profonde prĆ©sence de Dieu . Gennaro Piccolo – Centre Igino Giordani’’ Une voie pour l’Unité’’ (Andria, Italie)

FranƧois et sa C2

FranƧois et sa C2

Bici 10Un sportif tenace, surtout avec sa bicyclette. Il parcourt, chaque jour, plusieurs kilomĆØtres sur les tortueux et pittoresques sentiers des collines romaines pour s’entraĆ®ner. En effet, on dirait qu’il est encore bien jeune et pourtant cela fait de nombreuses annĆ©es qu’il a dĆ©cidĆ© de donner sa vie pour aimer Dieu dans les frĆØres qu’il rencontre chaque jour. Mais aussi dans les situations difficiles, qui sont soit, les siennes ou celles des autres. Et donc il faut vraiment garder la forme. Il y a quelques jours, lors d’un de ses entraĆ®nements habituels, son vĆ©lo heurte un caillou, bascule et casse le guidon, le catapultant dans les airs. L’atterrissage est tout sauf doux… et le cou est le premier Ć  avoir un impact avec l’asphalte, avec comme rĆ©sultat, une vertĆØbre cervicale endommagĆ©e (pour ĆŖtre prĆ©cis, la C2). En un instant, le panorama change : il se retrouve, d’une intense activitĆ© physique Ć  l’immobilitĆ© dans un lit d’hĆ“pital avec une ā€˜ā€™cage’’ en fer du cou vers le haut, serrĆ©e avec des vis qui appuient sur le crĆ¢ne. L’engin bizarre devrait servir Ć  empĆŖcher chaque mouvement et ainsi espĆ©rer que se ressoude lentement la vertĆØbre lĆ©zardĆ©e. C’est du lit d’hĆ“pital qu’il Ć©crit, non sans difficultĆ©s, sur son portable : Ā« C2, tu es entrĆ©e d’une faƧon arbitraire en changeant le cours de ma journĆ©e et plus encore. Je ne savais mĆŖme pas que tu existais, et si tu existais, où Ć©tais-tu ? Puis ce brusque atterrissage sur l’asphalte de la route et parmi les diffĆ©rentes choses cassĆ©es, tu es entrĆ©e tout de suite en tĆŖte des prĆ©occupations de tout le monde. Tu avais le pouvoir de me faire mourir, de m’immobiliser dans une chaise roulante. L’avertissement seul de la fracture Ć  l’isthme vertĆ©bral du C2 t’a suffi… petit morceau d’os sur lequel se base tout le mouvement de la tĆŖte. EspĆ©rons qu’aprĆØs ce fameux coup, de ne pas devoir changer la vision du monde, et que tu puisses aussi Ć  travers un appareil futuriste, ĆŖtre Ć  nouveau le point d’appui sur lequel tout bouge. Grand C2, j’essaie de rĆ©cupĆ©rer mon rapport avec toi, sans que ce ne soit seulement par pur intĆ©rĆŖt mais plutĆ“t pour connaĆ®tre un peu des merveilles dont nous sommes faits. Chaque petite chose possĆØde une telle valeur ! Que ces moments m’aident Ć  dĆ©couvrir toute la valeur qui est en moi le fruit de Ton amour Ā». Francesco (Italie)

Espagne: sport, intƩgration sociale et rƩciprocitƩ

Espagne: sport, intƩgration sociale et rƩciprocitƩ

IMG_20170713_171000Le Palais Robert de Barcelone, grĆ¢ce Ć  ses jardins, est une sorte d’abri de verdure Ć  l’écart des rues chaotiques de la ville. IlĀ  a accueilli Ć  partir du 13 juillet dernier environ 70 personnes, en provenance de diverses rĆ©gions d’Espagne, d’Italie et de Croatie, rĆ©unies pour le Symposium International Ā« Ɖcoles InclusivesĀ : innovations socialesĀ , enfance et sportĀ Ā», organisĆ© par le Laboratorio de Investigación Prosocial AplicadaĀ (LIPA), par l’Universitat Autònoma de BarcelonaĀ  et par le rĆ©seau international Sportmeet. Enseignants, physiothĆ©rapeutes, sportifs engagĆ©s dans des projets d’intĆ©gration, modĆØles d’approche et de confrontation avec le handicap dans une perspective d’intĆ©gration sociale, tous convaincus qu’il n’y a aucun domaine de la vie qui ne soit digne d’être vĆ©cu. La vie mĆŖme a besoin d’espaces de faiblesse pour expĆ©rimenter Ć  travers elle sa propre capacitĆ© de rĆ©cupĆ©ration.   Castel d’Aro (GĆ©rone) a accueilli la Summer School (Ɖcole d’Ć©tĆ©), un espace de confrontation et d’apprentissageĀ  sur le thĆØme du sport inclusif. Une vingtaine de participants, sous la conduite avisĆ©e d’Eugenio JimĆØnez et du professeur Javier Lamoneda, ont expĆ©rimentĆ©, Ć  travers des jeux, ce que signifie « se mettre dans la peau d’une personne handicapĆ©eĀ Ā». L’expĆ©rience sportive, qui est en soi l’occasion d’une confrontation quotidienne avec la limite, offre matiĆØre Ć  penser le rapport de la vie elle-mĆŖme avec les obstacles, la souffrance, le malaise. A travers des rĆ©flexions, Paolo CrĆ©paz de Sportmeet a conduit les participants Ć  s’interroger sur le concept de limite, comme barriĆØre, obstacle, souffrance ou, d’une faƧon plus gĆ©nĆ©rale comme malaise, dans la perspective (contraire Ć  l’opinion courante) selon laquelle la prĆ©sence mĆŖme d’une limite pourrait devenir une potentialitĆ©, l’occasion de « tendre constamment et par habitude acquise, Ć  la fraternitĆ© universelleĀ Ā» (Chiara Lubich) IMG_20170714_115356Surprenante la capacitĆ© de l’activitĆ© sportive Ć  affronter et Ć  dĆ©passer les obstacles, Ć  inclure et Ć  intĆ©grer, Ć  abattre les barriĆØres sous toutes les latitudes et dans tous les contextes sociauxĀ : par exemple que peut faire un ballon pour rĆ©unir les gens, dans une cour d’étĆ© ensoleillĆ©e ou Ć  l’intĆ©rieur d’un camp de rĆ©fugiĆ©sĀ ? Les participants se confrontent dans un climat de confiance et d’estime rĆ©ciproque. Javier Lamoneda Prieto, professeur d’Éducation Physique Ć  Jerez de la Frontera (Cadix, Espagne) partage son expĆ©rienceĀ : « Il semble qu’au cours de ces journĆ©es se soit constituĆ©e une Ć©quipe qui veut faire de l’activitĆ© physiqueĀ  un moyen pour que se rencontrent les divers acteurs et professionnels du sport, en agissant principalement sur deux axes: universitaire et social. Pour la premiĆØre fois nous avons Ć©laborĆ© un programme de formation avec une universitĆ© publiqueĀ Ā».   Roberto Nicolis, intervenant socio-sportif Ć  VĆ©rone (Italie): ā€œLa limite que j’expĆ©rimente souvent est celle de la distance qui sĆ©pare les personnes les unes des autres, prĆ©cisĆ©ment le handicap. RĆ©duire cette distance Ć  travers le partage, la connaissance et les expĆ©riences nous fait nous sentir plus prochesĀ Ā». Roberto Macri, PrĆ©sident de la Fondation de l’Œuvre Sainte Rita Ć  PratoĀ : « Vous nous avez surtout donnĆ© l’occasion de rĆ©flĆ©chir sur nous-mĆŖmes et sur les valeurs qui donnent sens Ć  notre engagement. Non seulement Ć  notre engagement professionnel ou bĆ©nĆ©vole, mais, d’une maniĆØre plus gĆ©nĆ©rale Ć  ce qui peut donner un sens plus profond Ć  notre maniĆØre d’être hommes et femmesĀ Ā».

La splendeur de la nature

La splendeur de la nature

Natura 1Ā« En contemplant l’immensitĆ© de l’univers, la beautĆ© extraordinaire de la nature, de sa puissance, je me suis tournĆ©e spontanĆ©ment vers le CrĆ©ateur de toutes choses et j’ai compris de faƧon nouvelle l’immensitĆ© de Dieu. L’impression en fut si forte et si nouvelle que je me serais mise aussitĆ“t Ć  genoux pour adorer, louer, glorifier Dieu. J’ai ressenti le besoin d’agir de la sorte comme si c’était ma vocation actuelle. Et comme si mes yeux s’ouvraient, j’ai compris comme jamais auparavant qui est Celui que nous avons choisi comme IdĆ©al, ou plutĆ“t Celui qui nous a choisis. Je l’ai vu si grand, si grand, si grand qu’il me paraissait impossible qu’il ait pensĆ© Ć  nous. Cette impression de son immensitĆ© est restĆ©e profondĆ©ment en moi pendant plusieurs jours. Et maintenant, lorsque je prie en disant : “Que ton nom soit sanctifiĆ©” ou “Gloire au PĆØre, au Fils, au Saint-Esprit”, pour moi c’est tout autre chose : c’est une nĆ©cessitĆ© qui vient du cœur Ā». (Rocca di Papa, 22.1.87) Ā« […] Contempler l’étendue sans fin de la mer, une chaĆ®ne de hautes montagnes, un glacier imposant ou encore la voĆ»te du ciel constellĆ©e d’étoiles… Quelle majestĆ© ! Quelle immensitĆ© ! Qu’à travers la splendeur Ć©blouissante de la nature, nous remontions Ć  celui qui en est l’auteur : Dieu, le roi de l’univers, le maĆ®tre des galaxies, l’Infini […]. Il est prĆ©sent partout : dans le scintillement d’un ruisseau, l’éclosion d’une fleur, la clartĆ© de l’aube, dans le rougeoiement d’un coucher du soleil, l’éclat des cimes enneigĆ©es […]. Dans nos mĆ©tropoles de bĆ©ton, construites de la main de l’homme, où rĆØgne le vacarme et où bien rarement la nature nous est dĆ©voilĆ©e. Pourtant, si nous le dĆ©sirons, il suffit d’un coin de ciel qui se dĆ©coupe entre les sommets des immeubles pour nous rappeler Dieu. Il suffit d’un rayon de soleil qui arrive toujours Ć  pĆ©nĆ©trer Ć  travers les barreaux d’une prison. Il suffit d’une fleur, d’une prairie ou du visage d’un enfant… […] Cela nous aidera Ć  retourner au milieu des hommes, lĆ  où est notre place, fortifiĆ©s comme sans doute JĆ©sus l’était aprĆØs avoir priĆ© le PĆØre toute la nuit sur la montagne, sous le ciel Ć©toilĆ© et qu’ensuite il revenait parmi les hommes pour faire le bien. Ā» (Mollens, 22.9.88)   Da Chiara Lubich – ā€œCercando le cose di lassĆ¹ā€ – Ɖdition CittĆ  Nuova, Rome 1992, pages 5 – 111,112.

Ɖvangile vĆ©cu : ā€œ Le Seigneur est bon envers tousā€

Ɖvangile vĆ©cu : ā€œ Le Seigneur est bon envers tousā€

UVangelo vissuto 2n livre pour l’examen Ā«Je frĆ©quente la facultĆ© d’Architecture. Je dois passer un examen trĆØs important pour lequel il me manque un livre fondamental, mais comme il venait de l’Espagne, il coĆ»tait quatre fois le prix normal. C’était le dernier jour pour l’inscription Ć  cet examen et j’étais dĆ©sespĆ©rĆ©. Je suis sorti de l’universitĆ©, j’ai couru dans une Ć©glise proche et j’ai demandĆ© de l’aide Ć  JĆ©sus en le priant de me procurer le livre « avant midiĀ Ā». Peu aprĆØs, on m’appelle Ć  la faculté : c’était un collĆØgue que je ne voyais pas depuis longtemps. Quand il a su mon problĆØme, il a insistĆ© pour m’accompagner chez une Ć©tudiante qu’il connaissait Ć  peine. Elle avait ce livre, et elle Ć©tait mĆŖme contente de me le prĆŖter. Il Ć©tait midi. Quelques jours plus tard, aprĆØs avoir relevĆ© dans le texte des erreurs typographiques et l’absence de quelques pages importantes, j’ai Ć©crit un mail Ć  l’éditeur. Pour me remercier, une semaine plus tard l’éditeur m’a envoyĆ© en courrier rapide un exemplaire gratuit. Comment ne pas voir en tout cela l’amour de DieuĀ ?Ā Ā». (S.G. Argentine) Ā  Me mettre Ć  la place de mon mari « Souvent, aprĆØs le travail, mon mari s’allonge sur le divan et regarde un film. Moi qui attends un peu d’aide aprĆØs une journĆ©e bien occupĆ©e avec les enfants, je sens la tension et la rancune. Un jour, poussĆ©e par le conseil de quelques amis de me mettre Ć  l’aimer en premier sans rien attendre, j’ai essayĆ© de me mettre Ć  sa placeĀ : j’ai pensĆ© Ć  son dur travail et au besoin de trouver Ć  la maison tendresse et comprĆ©hension. Alors, j’ai mis de cĆ“tĆ© mes prĆ©occupations, je me suis assise sur le divan pour voir le film avec lui, puis nous avons Ć©changĆ© nos opinions.Ā Ā» (G.G. SibĆ©rie) Aide rĆ©ciproque ā€œLe mari de ma voisine a dĆ» ĆŖtre hospitalisĆ© en urgence et il ne restait chez eux que son frĆØre de soixante-dix ans, qui n’avait pas l’habitude des casseroles. MalgrĆ© la grippe de mon mari et de ma mĆØre, je lui ai proposĆ© mes services. Pendant 15 jours, alors que j’assistais mes malades, j’ai cuisinĆ© aussi pour lui, et le dimanche je l’ai invitĆ© Ć  dĆ©jeuner chez nous. Il nous le rendait en apportant de la nourriture qu’il avait. Il Ć©tait maintenant devenu comme l’un de la familleĀ Ā». (C. Italie). Demander pardon ā€œ Mon tempĆ©rament fort, autoritaire et indĆ©pendant me poussait Ć  juger les gens. Cette maniĆØre de faire rendait mes relations avec les autres difficiles, mĆŖme avec mon mari. Il y a quelque temps, j’ai participĆ© Ć  une rencontre où l’on approfondissait la Parole de l’évangile. Mes certitudes ont pris un sĆ©rieux coup. J’ai dĆ©cidĆ© de faire ma premiĆØre expĆ©rience au travail, où je suis la responsable du personnel d’un grand magasin qui comprend plus de trente employĆ©s. J’éprouvais en particulier une grande antipathie pour l’un d’entre eux. Lorsque son tour arrivait pour recevoir sa paie, je lui jetais l’enveloppe contenant son argent sur le bureau. Et maintenantĀ ? J’ai essayĆ© de le regarder diffĆ©remment, comme si j’avais mis des lunettes. En faisant un effort, je me suis approchĆ©e et devant lui je lui ai demandĆ© pardon. Ce fut une des plus grandes joies expĆ©rimentĆ©es dans ma vieĀ Ā». (D. BrĆ©sil)

Le Droit, comme instrument de communion

Le Droit, comme instrument de communion

Emmaus 3

Photo A. Dimech – Ā© CSC Audiovisivi

« Le droit peut-il ĆŖtre un instrument d’intĆ©gration dans la sociĆ©té ?Ā Ā» Participant Ć  un sĆ©minaire d’études Ć  Malte le 2Ā mai dernier, Maria Voce, PrĆ©sidente du Mouvement des Focolari, premiĆØre femme avocate dans sa ville d’origine (Cosenza, Italie), rĆ©pond, convaincue. « C’est possible, si nous surmontons une vision exclusivement formaliste et si nous misons sur la considĆ©ration du droit comme un moyen indispensable pour contribuer et crĆ©er une rĆ©alitĆ© de communion au sein de la sociĆ©tĆ©. Le droit en effet, est confrontĆ© avec l’anxiĆ©tĆ© de justice prĆ©sente en chaque homme et l’aide Ć  la rĆ©aliser. Il nous apprend comment nous devons vivre, comment nous construisons d’une faƧon droite, les relations entre les personnes, les groupes, les organisations, les Ć©tatsĀ Ā», mais par la mĆŖme occasion, ajoute-t-elle, il a un objectif plus Ć©levé : « la rĆ©alisation du bien commun et l’édification de la fraternitĆ© universelleĀ Ā». ƀ une Ć©poque où les guerres, les actes terroristes et la peur de ce qui est diffĆ©rent semblent effacer cette vision du droit, Maria Voce rappelleĀ : « La DĆ©claration Universelle des droits de l’homme (1948), aprĆØs la catastrophe de la seconde guerre mondiale et de la Shoah, met en Ć©vidence dĆØs le prĆ©ambuleĀ : « la reconnaissance de la dignitĆ© inhĆ©rente Ć  tous les membres de la famille humaine et de leurs droits Ć©gaux et inaliĆ©nables constitue le fondement de la libertĆ©, de la paix, et de la justice dans le mondeĀ Ā». Les Constitutions europĆ©ennes successives le rĆ©affirment aussi. La Charte Constitutionnelle allemande (1949-1990), dans son premier article, proclameĀ : « La dignitĆ© humaine est intangible. Il est du devoir de tout pouvoir de l’État de la respecter et de la protĆ©gerĀ Ā». La Charte polonaise (1997) affirmeĀ : « La naturelle et inviolable dignitĆ© de l’homme est source de la libertĆ© et des droits de l’individu et du citoyen. Le gouvernement a le devoir de prĆ©server son inviolabilitĆ© (art. 30)Ā Ā». Ɖgalement la Charte des droits fondamentaux de l’Union EuropĆ©enne, rappelĆ©e par le TraitĆ© de Lisbonne de dĆ©cembreĀ 2009, met la dignitĆ© comme valeur prioritaire par rapport Ć  la libertĆ©, l’égalitĆ©, la solidaritĆ©, la citoyennetĆ© et la justiceĀ :Ā “La dignitĆ© humaine est inviolable. Celle-ci doit ĆŖtre respectĆ©e et protĆ©gĆ©e (art.1)”Ā Ā». A soixante ans de la signature des TraitĆ©s de l’Union EuropĆ©enne, poursuit Maria Voce, « nous connaissons les difficultĆ©s que l’Union est en train de traverser et je pense pouvoir affirmer que le motif de cette crise semble ĆŖtre la crise elle-mĆŖme des relations. On a misĆ© sur la construction d’un marchĆ© commun, en s’en remettant aux lois du capitalisme, mais nous sommes restĆ©s distants si ce n’est pas indiffĆ©rents les uns vis-Ć -vis des autres. La crise exige une sĆ©rieuse vĆ©rification de la signification profonde d’intĆ©gration, qui spĆ©cialement pour l’Union EuropĆ©enne doit s’appuyer sur un patrimoine partagĆ©, fruit de la rencontre entre l’hĆ©ritage grĆ©co-romain et celui judĆ©o-chrĆ©tien, sans oublier les multiples contributions venues de toutes les cultures prĆ©sentes autour de la MĆ©diterranĆ©eĀ Ā». Au cours de son intervention, Maria Voce offre l’engagement du Mouvement des Focolari pour la dĆ©fense des principes de paix et d’unitĆ© qui avaient inspirĆ© les fondateurs de l’Union europĆ©enne. « C’est l’expĆ©rience d’Ensemble pour l’Europe. Il s’agit d’un rĆ©seau de personnes appartenant Ć  diffĆ©rents mouvements d’inspiration chrĆ©tienne, ayant des rendez-vous pluriannuels, continentaux et locaux. Lors de telles rencontres, sont dĆ©gagĆ©es, entre autres, quelques valeurs partagĆ©es par tousĀ : la famille, la vie, la paix, l’environnement, une Ć©conomie juste, la solidaritĆ© avec les plus pauvres. Ils veulent tĆ©moigner que l’unitĆ© est possible entre des personnes de l’Europe du Nord et du Sud, de l’Est et de l’Ouest. Nous voudrions ensemble multiplier les expĆ©riences positives dĆ©jĆ  en voie de rĆ©alisation et dĆ©gager des lignes de pensĆ©e et d’actions qui puissent contribuer, dans le domaine du droit, de la politique, de l’économie, de l’éducation, Ć  l’édification d’une sociĆ©tĆ© qui se construit comme une familleĀ Ā».

La ā€œloiā€ des systĆØmes

La ā€œloiā€ des systĆØmes

Le sfide dei massimi sistemiLe terme Ā« systĆØme Ā» est sans doute l’un des plus employĆ©s. Presque sans que nous nous en rendions compte, il revient constamment, que l’on parle d’élections administratives, de pari sportif, d’Ć©toiles, d’unitĆ© de mesure, de politique, d’irrigation, de devoir d’algĆØbre des enfants, de sĆ©curitĆ©, de transport,de soins mĆ©dicaux ou chaĆ®nes de montagne. Simple ou complexe, nerveux ou monĆ©taire, un Ā« systĆØme Ā» (du grec sistema, rĆ©union, rĆ©colte) est continuellement dans la bouche de tout le monde. En 1937, et de maniĆØre Ā« systĆ©matique Ā» en 1945, un biologiste autrichien, Ludwig von Bertalanffy (Vienne, 1901 – Buffalo, NY, 1972) Ć©nonƧa le premier la ThĆ©orie des SystĆØmes (TGS), une mĆ©thode de lecture et d’interprĆ©tation du monde entier existant : Ā« Tout organisme est un ordre dynamique de processus qui interagissent rĆ©ciproquement Ā». Jordi Marjanedas, catalan, classe 1940, s’est dĆ©diĆ© scrupuleusement Ć  cette thĆ©orie dans son rĆ©cent volume Ā« Les dĆ©fis d’aujourd’hui Ć  la lumiĆØre de la ThĆ©orie GĆ©nĆ©rale des SystĆØmes Ā» Ć©ditĆ© par CittĆ  Nuova. Le texte se dĆ©roule en glissant des sciences biologiques Ć  la vie de l’univers, de l’écologie Ć  l’anthropologie, de l’histoire Ć  l’éthique, aux sciences sociales et Ć  la religion, en cherchant dans tous les domaines du savoir des Ć©lĆ©ments d’intĆ©gration et de cohĆ©rence, selon la vision unitaire de l’homme et de la crĆ©ation. Où rĆ©side l’importance de la ThĆ©orie ? Le dĆ©veloppement de la science moderne a apportĆ© une prolifĆ©ration de savoirs partiels, fragmentĆ©s, hyperspĆ©cialisĆ©s. Tellement que l’écrivain G.K. Chesterton a pu dire non sans ironie: ā€œNous arriverons un jour Ć  tout savoir de rien Ā». Cette fragmentation obscurcit une vision unitaire du tout. En mĆ©decine, par exemple, l’homme n’est pas son foie ni ses articulations, mais un ensemble harmonieux et unitaire d’esprit, d’âme et de corps. En philosophie, d’innombrables thĆ©ories et systĆØmes Ā« fermĆ©s Ā», prĆ©tendaient expliquer la totalitĆ© de la rĆ©alitĆ© dans une unique signification (les totalitarismes en sont un exemple). Aristote lui-mĆŖme, avait admis : Ā« Le tout est plus qu’une simple somme des parties Ā». Santo Padreƀ la fin du XXĆØme siĆØcle, la systĆ©matique s’est dĆ©veloppĆ©e au niveau universitaire en tant que science qui se propose comme but de chercher dans les diffĆ©rentes disciplines le sens unitaire de l’existence, mĆŖme dans ses multiples dimensions. Ainsi, par exemple, le dĆ©veloppement scientifique ne peut avoir de finalitĆ© en soi, mais en fonction d’un bien supĆ©rieur. La mĆŖme chose pour le rapport entre les cultures Ć  appliquer au dialogue et au respect rĆ©ciproque. VoilĆ  pourquoi – affirme Marjanedas – il faut souligner l’importance des rapports constructifs avec les autres en fonction d’un bien total. Ā« Il faut s’ouvrir et dĆ©velopper un dialogue sincĆØre entre personnes et groupes de cultures diffĆ©rentes Ā». L’actualitĆ© de la ThĆ©orie consiste donc Ć  son application possible Ć  tous les milieux. Ā« L’idĆ©e de systĆØme fournit un instrument pour intĆ©grer et structurer de maniĆØre cohĆ©rente la comprĆ©hension des diverses disciplines. L’éducation, par exemple, ne peut se rĆ©fĆ©rer uniquement aux valeurs scientifiques, mais aussi aux valeurs Ć©thiques et artistiques pour le dĆ©veloppement global de la personnalitĆ©, en tenant compte de la totalitĆ© des composantes du monde Ć©ducatif et les diffĆ©rents rĆ“les des Ć©tudiants, des professeurs, parents, administrateurs, communautĆ©s Ā». ā€œLa pensĆ©e, dans son sens le plus noble et le plus haut – Ć©crit JesĆŗs MorĆ”n dans la prĆ©sentation du livre de Marjanedas – est toujours ouverte et en continuelle Ć©volution, en constante actualisation. Elle cueille la rĆ©alitĆ© et, sans pour autant l’enfermer dans des schĆ©mas prĆ©dĆ©terminĆ©s et fixes, lui permet de s’y dĆ©placer Ć  l’intĆ©rieur avec un sens continuel d’étonnement, mĆŖme si l’horizon en est sa corniche. La rĆ©alitĆ© est quelque chose qui nous prĆ©cĆØde et nous dĆ©passe Ā». La vision de la rĆ©alitĆ© en tant que systĆØme peut devenir non seulement un exercice intellectuel, mais une proposition qui nous met en jeu personnellement, une aventure continuelle d’humilitĆ© et de crĆ©ativitĆ©. C’est vraiment un dĆ©fi authentique. Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  Un prĆŖtre donne le livre au Saint-PĆØre

Nos amis de Mae Sot

Nos amis de Mae Sot

goc30_01Depuis le dĆ©but de mon aventure dans le focolare en ThaĆÆlande en 1984, le contact avec les pauvres a Ć©tĆ© constant. En 1985, le premier voyage dans la Birmanie d’alors (l’actuel Myanmar) et une grande impression de toucher du doigt la plus extrĆŖme misĆØreĀ : jusqu’à ce jour, je ne l’avais jamais vue en personne. Et puis avec la guerre civile qui a Ć©clatĆ© en 1988, les rĆ©fugiĆ©s ont commencĆ© Ć  arriver en ThaĆÆlande, surtout dans les zones proches des frontiĆØres. Leurs conditions de vieĀ ? Maladies, solitude, dĆ©sespoir, exploitation et beaucoup d’envie d’une vraie vieĀ : pour nous focolarini, un visage de JĆ©sus crucifiĆ© et abandonné  que nous avons essayĆ© de soulager et aimer. Au cours de ces 32 annĆ©es, notre aide a certainement Ć©tĆ© insuffisante, comme cela peut l’être pour une vraie catastrophe humanitaire de laquelle on parle peu. Face Ć  la douleur, face Ć  la personne qui meurt, tu n’es jamais prĆ©parĆ©. Depuis 6 ans, notre implication s’est intensifiĆ©e dans la zone de Mae Sot, au nord ouest de la ThaĆÆlande, une ville frontaliĆØre . Nous avons repris le projet du PĆØre Justine, birman, mort aprĆØs une longue maladie. Il avait commencĆ© Ć  s’occuper des enfants des rĆ©fugiĆ©s qui restaient Ć  la maison toute la journĆ©e, seuls, en les rassemblant dans une petite ā€˜ā€™Ć©cole’’(une cabane). Elle Ć©tait restĆ©e sans soutien financier, c’est ainsi que nous avons donnĆ© l’argent qui restait pour reprendre l’accueil. L’école maintenant s’appelle ā€˜ā€™Goutte aprĆØs goutte, le pont Latina Mae Sot’’ : une collaboration entre nos enfants de Mae Sot d’origine birmane et Karen et ceux d’une Ć©cole de Latina, en Italie, où travaillent quelques membres des Focolari. C’est un pont de solidaritĆ© qui lie les deux villes distantes de 10 000 km, et qui, aujourd’hui s’est Ć©tendu en entraĆ®nant quelques centaines de personnes de plusieurs endroits diffĆ©rents. Une multinationale de transports nous aide Ć  acheminer avec leurs containers les aides rĆ©coltĆ©es, en payant tous les frais de dĆ©douanement (€ 1000 pour chaque chargement), pour les faire arriver jusqu’à Mae Sot, dans les montagnes de la ThaĆÆlande. goc6_02Actuellement, Ć  travers le PĆØre Joachim du Myanmar, nous aidons environ 200 personnes qui vivent en-dehors des camps officiels de rĆ©fugiĆ©s, qui n’ont pas de documents et souvent n’ont rien Ć  manger. Comme le dit le pape FranƧois, nous faisons l’expĆ©rience de ā€˜ā€™toucher la chair du Christ’’, un des si nombreux visages de JĆ©sus AbandonnĆ©. En plus de la nourriture, il y a besoin d’amour, de chaleur humaine, d’affection…Chiara (Lubich) et notre spiritualitĆ© nous encouragent Ć  nous ā€˜faire un’ avec tous. Un d’entre eux nous a ditĀ :’’Merci pour tout ce que vous nous faites parvenir, mais surtoutĀ  parce que vous faites en sorte que nous nous sentions aimĆ©s. Cela nous donne l’espĆ©rance pour vivre’’. Actuellement, nous avons une association formĆ©e par quelques-uns de nos amis de Poschiavo (Suisse), qui a Ć©tĆ© reconnue par le gouvernementĀ  qui finance des projets en cours dans trois paysĀ : la ThaĆÆlande, le Laos et le Vietnam. AprĆØs 6 ans, nous voyons que c’est vraiment un miracleĀ ! IMG_7324Au Vietnam, les projets sont dans la zone du sud, vers le Delta du Mekong, autour d’une paroisse. Nous construisons de petites maisons ou nous les rĆ©paronsĀ ; des puits pour l’eau potable lĆ  où il n’y en a pasĀ ; nous construisons aussi des ponts qui sont trĆØs utiles pour les communications entre personnes isolĆ©es. Les ā€˜ā€™ponts de singes’’ comme on les appelle, fabriquĆ©s avec seulement une dizaine de bambous se transforment en ponts pour les gens, fabriquĆ©s avec du ciment et du fer. Maintenant nous avons commencĆ© Ć  travailler aussi dans les montagnes, au centre du Vietnam, dans la rĆ©gion de Gia Lai (connue pour les combats pendant la guerre) avec un groupe des minoritĆ©s ethniques. L’Église s’engage beaucoup dans cette rĆ©gion et la pauvretĆ© atteint des niveaux rĆ©ellement prĆ©occupants dans les villages de montagne, surtout pour les populations ethniques. Au Laos, nous aidons des enfants Ć  travers des prĆŖtres qui ont passĆ© une pĆ©riode dans l’ ā€˜ā€™Ć©cole sacerdotale’’ de Tagaytay (Philippines). L’aide est soutenue par des rapports de rĆ©elle amitiĆ©, beaucoup de fantaisie et d’envie de travailler. L’amour est comme un pont qui unit tout le monde avec un rĆŖve communĀ : vivre concrĆØtement la fraternitĆ© universelle. Notre budgetĀ ? Des donations spontanĆ©esĀ , de beaucoup de gens simples et mĆŖme pauvres. Nous sommes convaincus que si Dieu veut ce projet il nous fait arriver tout ce dont nous avons besoin.   Luigi Butori   Website:www.gocciadopogoccia.ch Facebook

Parole de vie d’aoĆ»t 2017

Ce psaume est un chant de gloire qui cĆ©lĆØbre la royautĆ© du Seigneur, Ć©ternelle et majestueuse. Cette royautĆ© s’exprime avec justice et bontĆ©, avec la proximitĆ© d’un pĆØre et non pas dans une domination. Dieu est le protagoniste de cet hymne, où il rĆ©vĆØle sa tendresse, surabondante comme celle d’une mĆØre : il est misĆ©ricordieux, compatissant, lent Ć  la colĆØre, grand dans l’amour, bon envers tous… Cette bontĆ© se manifeste envers le peuple d’IsraĆ«l, mais elle s’étend aussi sur tout ce qui est nĆ© de ses mains crĆ©atrices, chaque personne et toute la crĆ©ation. ƀ la fin du psaume, l’auteur invite tous les vivants Ć  s’associer Ć  ce chant : Ā« Le Seigneur est bon pour tous, plein de tendresse pour toutes ses œuvres. Ā» Dieu a confiĆ© la crĆ©ation Ć  l’homme et Ć  la femme, appelĆ©s Ć  collaborer Ć  son œuvre, dans la justice et la paix, en cheminant dans son dessein d’amour. Malheureusement, nous voyons autour de nous les innombrables blessures infligĆ©es aux personnes, ainsi qu’à la nature. La cause en est l’indiffĆ©rence de beaucoup, l’égoĆÆsme et la voracitĆ© de ceux qui exploitent les richesses de la terre dans leurs seuls intĆ©rĆŖts, aux dĆ©pens du bien commun. Ces derniĆØres annĆ©es, une nouvelle sensibilitĆ© s’est fait jour dans la communautĆ© chrĆ©tienne. Nombreux sont les appels Ć  dĆ©couvrir Ć  nouveau la nature comme miroir de la bontĆ© divine et patrimoine de toute l’humanitĆ©. Le patriarche de Constantinople BartholomĆ©e s’exprimait ainsi dans son message pour la journĆ©e de la crĆ©ation l’annĆ©e derniĆØre : Ā« Une vigilance continuelle est requise, ainsi qu’une formation et un enseignement, de faƧon que soit claire la relation entre la crise Ć©cologique actuelle et les passions humaines […], dont le rĆ©sultat et le fruit sont la crise environnementale que nous vivons. La seule voie est le retour Ć  la beautĆ© antique, Ć  la modĆ©ration et Ć  l’ascĆØse, qui peuvent conduire Ć  la saine gestion de l’environnement naturel. De maniĆØre particuliĆØre, l’aviditĆ© conduit avec certitude Ć  la pauvretĆ© spirituelle de l’homme et mĆØne Ć  la destruction de l’environnement naturel . Ā» Et le pape FranƧois, dans le document Laudato sƬ, Ć©crivait : Ā« La prĆ©servation de la nature fait partie d’un style de vie qui implique une capacitĆ© de cohabitation et de communion. JĆ©sus nous a rappelĆ© que nous avons Dieu comme PĆØre commun, ce qui fait de nous des frĆØres. L’amour fraternel ne peut ĆŖtre que gratuit, il ne peut jamais ĆŖtre une rĆ©tribution pour ce qu’un autre rĆ©alise ni une avance pour ce que nous espĆ©rons qu’il fera. C’est pourquoi, il est possible d’aimer les ennemis. Cette mĆŖme gratuitĆ© nous amĆØne Ć  aimer et Ć  accepter le vent, le soleil ou les nuages, bien qu’ils ne se soumettent pas Ć  notre contrĆ“le. […] Il faut reprendre conscience que nous avons besoin les uns des autres, que nous avons une responsabilitĆ© vis-Ć -vis des autres et du monde, que cela vaut la peine d’être bons et honnĆŖtes . Ā» Profitons alors de toutes les occasions possibles pour lever les yeux vers l’immensitĆ© du ciel, la majestĆ© des montagnes, ou l’herbe qui borde le chemin. Cela nous aidera Ć  reconnaĆ®tre la grandeur du CrĆ©ateur, qui aime la vie. Nous retrouverons l’espĆ©rance en son infinie bontĆ©, qui nous entoure et nous accompagne. Choisissons pour nous-mĆŖmes et notre famille un style de vie sobre, respectueux des exigences de l’environnement, proportionnĆ© aux nĆ©cessitĆ©s des autres. Partageons les biens de cette terre et de notre travail avec nos frĆØres et sœurs plus pauvres. TĆ©moignons de cette plĆ©nitude de vie et de joie, en apportant tendresse, bienveillance et rĆ©conciliation. Commission Parole de vie (La Commission Parole de vie est composĆ©e de deux biblistes, de reprĆ©sentants d’Asie, d’Afrique, d’AmĆ©rique Latine, des jeunes, du monde de la communication et de l’œcumĆ©nisme)

Dans le sillage du Gen Verde

Dans le sillage du Gen Verde

Gen-Verde-PalermoAprĆØs le passage du groupe international Gen Verde dans la ville, mais aussi dans l’école où Tiziana enseigne, des effets positifs se font ressentir dans les rapports entre elle et les Ć©lĆØves. Elle a voulu spĆ©cialement Ć©crire une lettre Ć  l’un d’entre eux lorsqu’elle a su, l’annĆ©e scolaire terminĆ©e, qu’il se dĆ©clarait non-croyant. La rĆ©ponse de ce jeune ne s’est pas fait attendre. ā€˜ā€™Cher Luca, nous sommes dĆ©sormais au terme de ton parcours scolaire. J’avais envie de t’écrire deux lignes car je n’ai pas eu la possibilitĆ© d’échanger beaucoup avec toi. Seulement comme Ƨa, sans raison prĆ©cise mais parce que j’aime beaucoup l’échange d’idĆ©es. J’aurais aussi aimĆ© te demander le pourquoi de ton ā€˜ā€™ateita’’(athĆ©isme)) pour le dire Ć  la maniĆØre de Checco Zalone…[un humoriste italien], mais on n’en a pas eu le temps. Je suis personnellement convaincue qu’il n’existe pas d’athĆ©es, mais seulement ā€˜ā€˜des croyants de faƧon diffĆ©rente’’. Le dĆ©sir d’infini qui nous consume l’âme est trop fort. J’ai fait une dĆ©couverte dans ma vie qui m’a changĆ©e complĆØtementĀ : Dieu m’aime et aime chacun de nous Ć  la folie. J’aurais peut-ĆŖtre Ć©tĆ© moi aussi athĆ©e autrement si je n’avais pas connu ce Dieu. L’amour nous interpelle tous, nous en sommes follement assoiffĆ©s. Si tu crois comme moi dans l’amour, alors nous sommes tous les deux croyants autrement. Si l’athĆ©isme te conduit Ć  ne pas croire en un Dieu cruel, justicier, froid, indiffĆ©rent, Moteur immobile, grand architecte, Être suprĆŖme, etc., etc., alors je suis aussi athĆ©e avec toiĀ ! Je peux seulement croire en un Dieu en chair et en os, qui est nĆ© par amour, s’est fait homme, est mort et est ressuscitĆ©. Ciao Luca, je voulais te dire merci pour ces annĆ©es vĆ©cues ensembleĀ !Ā Ā». 2017-07-28« ChĆØre Professeure, que vous ayez voulu m’entendre en dehors du contexte scolaire m’a fait grand plaisir( je n’en doutais pas, mais cela est venu confirmer mon sentiment). Moi aussi, j’aurais aimĆ© Ć©changer avec vous sur des sujets aussi divers que la politique et la religion. J’ai toujours admirĆ© votre disponibilitĆ© et votre ouverture d’esprit, votre capacitĆ© de dialogue, votre Ć©coute, votre comprĆ©hension, votre accueil des opinions des autres, mĆŖme si complĆØtement diffĆ©rentes des vĆ“tres. J’ai toujours considĆ©rĆ© votre avis comme trĆØs important. Entre autres choses, vous m’avez enseignĆ© que le fait de savoir changer de point de vue est fondamental pour pouvoir comprendre les autres, mais surtout soi-mĆŖme. Cette annĆ©e, j’ai participĆ© avec quelques amis de l’école, au concert ā€˜ā€™PULSE’’, le 1er Mai Ć  la citĆ© pilote de Loppiano. Durant notre sĆ©jour, nous avons Ć©tĆ© les hĆ“tes de l’Institut Universitaire Sophia, dans lequel plusieurs jeunes originaires de diffĆ©rents pays continuent leurs Ć©tudes aprĆØs leur diplĆ“me. En ce qui me concerne, c’est lĆ  que j’ai ressenti personnellement ce que signifie l’égalitĆ© et la fraternitĆ©. Et cela grĆ¢ce au magnifique accueil des jeunes et des enseignants de l’Institut qui nous ont traitĆ©s comme si on se connaissait depuis toujours. Ce qui m’a particuliĆØrement touchĆ©, ce fut la soirĆ©e du deuxiĆØme jour, quand nous avons pris le repas du soir ensemble avec les jeunes qui nous accueillaient. Ils avaient cuisinĆ© avec passion, seulement pour nous, tout ce qu’ils avaient dans la cuisine. A ce moment-lĆ , mĆŖme si j’étais Ć  plus de 1000 km de chez moi, je me suis senti Ć  la maison. Je me suis retrouvĆ© Ć  table en train de parler de tout et de rien avec deux libanais, un allemand, un cubain, un argentin, un colombien et un italien de Bologna, devant un plat de viande, d’épinards, de pommes de terre et d’oignons. AprĆØs quoi, nous sommes restĆ©s tard et avons parlĆ© de nos expĆ©riences, de nos projets, en jouant de la guitare, en chantant des chansons et en sirotant un peu de vin de la forĆŖt noire allemande. A ce moment-lĆ , les objectifs de ā€˜ā€™PULSE’’, en tout cas pour moi, Ć©taient dĆ©jĆ  atteints. Merci, chĆØre professeure et…Ć  la prochaine’ ».

ƉdeC: ā€œOpĆ©ration 1-2-5- dans la libertĆ©ā€

ƉdeC: “OpĆ©ration 1-2-5- dans la libertĆ©”

Gennaro e Lucia Piccolo-aC’était en avril 2013. Dans la rue, un monsieur s’approchait des passants avec une extrĆŖme dĆ©licatesse et leur montrait une piĆØce de 5 centimes, comme pour vouloir leur faire comprendre qu’il se contentait de cette somme. Nous ne savons comment l’expliquer: nous avons rougi. Quelques jours aprĆØs, en repensant Ć  cet Ć©pisode, nous avons senti jaillir une Ć©tincelle inspiratrice: lancer une initiative dans notre petit entourage: “OpĆ©ration 1-2-5- dans la libertĆ©”. C’est le nom que nous lui avons donnĆ©. Cela consiste Ć  considĆ©rer librement comme superflu les 1, 2 ou 5 centimes que nous recevons en retour lors de nos dĆ©penses quotidiennes et Ć  les investir en gestes de fraternitĆ© en soutien Ć  des situations de pauvretĆ© proches de nous et dans d’autres pays. Une premiĆØre petite confirmation que l’OpĆ©ration Ć©tait le fruit d’un irrĆ©pressible besoin d’aimer est arrivĆ©e lorsque – timidement – nous avons apportĆ© les 150 premiĆØres piĆØces d’un centime, 36 de 2 centimes et 64 de 5 au gĆ©rant d’un supermarchĆ© qui, curieux, nous a demandĆ© la provenance. L’explication donnĆ©e, il nous a dit qu’il voulait lui aussi faire quelque chose pour les pauvres. Depuis lors, Monsieur Antonio donne toujours quelque chose en plus des piĆØces que nous lui apportons. EncouragĆ©s par ce geste, nous avons commencĆ© Ć  en parler Ć  notre famille, nos voisins, nos amis. Ainsi, l’initiative a provoquĆ© l’engagement de diffĆ©rentes familles d’Andria et en a franchi les frontiĆØres: Lecce, Bari, Brindisi, Santa Maria a Vico, Naples, Rome, Spinazzola, Trani, Corato, Barletta Bolzano, Varese, Trente! Mais l’amour concret, celui de rĆ©colter les piĆØces, est aussi “beau”. Ainsi, la remise des centimes pousse la fantaisie de beaucoup Ć  les livrer dans des emballages inspirĆ©s par l’amour: des centimes rĆ©coltĆ©s dans un petit sac de tulle blanche; des enveloppes Ć©lĆ©gantes et Ć  fleurs… Nous avons appris que cette initiative commence Ć  essaimer dans quelques Ć©coles et entre collĆØgues de travail. Environ quatre ans aprĆØs la naissance de l’OpĆ©ration, le montant rĆ©coltĆ© est de 5.225 €, dĆ©jĆ  distribuĆ©s. Ces quelques centimes qui, humainement, peuvent sembler insignifiants, nous les “trouvons sacrĆ©s”, parce qu’ils nous poussent Ć  aimer, nous rappellent des diffĆ©rents passages de l’Évangile: l’obole de la veuve; les cinq pains et les deux poissons; JĆ©sus et la femme cananĆ©enne. Nous pensons qu’en faisant un pas Ć  la fois, l’OpĆ©ration 1-2-5-, au-delĆ  de chaque chiffre, permet de contribuer Ć  la croissance d’une communion entre personnes, de talents, de capacitĆ©s… Et Ć  propos de communion, nous avons Ć©tĆ© profondĆ©ment touchĆ©s – au moment du dĆ©but de l’OpĆ©ration – de retrouver dans un vieux cahier de notes remontant Ć  1991, une pensĆ©e de notre ami focolarino et sociologue, le Professeur Tommaso Sorgi qui – en parlant de l’Économie de Communion – s’exprimait ainsi: “Le concept de communion est quelque chose de plus profond que le concept de solidaritĆ©. Il la rend vivante, l’illumine, la met en mouvement et la rend aussi possible, parce que s’il n’y a pas cette communion d’âmes, aussi la communion des Ć©conomies ne se fera jamais”. En conclusion, nous ressentons une joie spĆ©ciale: aujourd’hui, “l’OpĆ©ration 1-2-5- dans la libertĆ©” – reprise par le Centre Igino Giordani d’Andria – a toujours comme but unique l’amour. Cet amour, comme un petit rayon de lumiĆØre passant Ć  travers un prisme, se reflĆØte dans les couleurs de l’arc-en-ciel, tout comme l’OpĆ©ration 1-2-5- le fait dans les couleurs de la FraternitĆ© et de la Communion. Gennaro et Lucia Piccolo Centre Igino Giordani

Ɖvangile vĆ©cu: soulager la souffrance

Ɖvangile vĆ©cu: soulager la souffrance

Classroomƀ l’école maternelle “Sonia a cinq ans. Un jour, elle dĆ©clare Ć  sa maman: ā€˜Je ne veux plus aller Ć  l’école, je n’ai pas d’amies.’ Quelques jours plus tard, son attitude change et elle va volontiers Ć  l’école. ā€˜Qu’est-ce qui a changĆ©?’, lui demande sa maman. ā€˜J’ai vu qu’il y avait une fille toujours Ć  l’écart et silencieuse. Personne ne voulait jouer avec elle. Alors je suis allĆ©e vers elle et lui ai dit que je l’aime bien. Elle m’a souri et on a ensuite commencĆ© Ć  jouer. Tu sais, maman, l’amour rĆ©chauffe tout le monde.’” (Sonia – Slovaquie) L’ami plus pauvre “En partant de Rome, j’ai quittĆ© Nicu, mon ami le plus pauvre, contraint de mendier en attente d’une transplantation de rein. Nous sommes restĆ©s en contact par tĆ©lĆ©phone. Souvent, je me demandais comment continuer Ć  l’aider, vu que je ne peux compter que sur mon ‘argent de poche’ mensuel de 20Ā euros. En me rappelant l’épisode de ZachĆ©e, qui a donnĆ© la moitiĆ© de ses biens aux pauvres, j’ai commencĆ© Ć  mettre de cĆ“tĆ© chaque mois 10Ā euros pour Nicu. AprĆØs en avoir rassemblĆ© 70, je les lui ai fait parvenir par un ami. J’ai su ensuite qu’il avait Ć©tĆ© plus content par le fait que je m’étais souvenu de lui, que par la somme reƧue.” (Angiolino – Italie) CompĆ©tition de gĆ©nĆ©rositĆ© “Depuis longtemps, la situation Ć©conomique ne va pas trĆØs bien. Durant une assemblĆ©e des copropriĆ©taires, aprĆØs des heures de plaintes, j’ai proposĆ© de mettre en place, dans notre immeuble, une ā€˜communion de biens’. Une dame restĆ©e seule a proposĆ© son appartement pour rĆ©colter produits alimentaires et vĆŖtements, et tous nous contribuons avec ce que nous pensons superflu ou nous prĆ©levons ce qui nous est utile. Une vĆ©ritable compĆ©tition de gĆ©nĆ©rositĆ© est nĆ©e et un souffle d’optimisme est entrĆ© dans nos maisons.” (L.D.C. – Argentine) Travail et maison “Avec ma femme, nous avons rencontrĆ© une famille d’immigrants. Le mari avait perdu son travail et en a trouvĆ© un autre ensuite, mais qui Ć©tait prĆ©caire. Ils avaient besoin d’être aidĆ©s matĆ©riellement et financiĆØrement. Il y a trois mois, j’ai eu l’occasion de lui trouver un meilleur travail. Quelque temps aprĆØs, cette famille m’a rappelĆ©: la maison d’une sœur avait Ć©tĆ© touchĆ©e par des pluies torrentielles. Je suis allĆ© immĆ©diatement voir comment apporter une premiĆØre aide et ce dont ils avaient besoin. Les propriĆ©taires de la nouvelle habitation n’avaient pas confiance et demandaient deux mois de loyer en avance et un mois de garantie. Seul, je ne pouvais pas les aider, mais, avec la communautĆ© du Mouvement, nous avons pu rĆ©colter l’argent nĆ©cessaire en trois jours.” (Juan Ignacio – Espagne)

Pour que chaque enfant grandisse et ne sois pas rejetƩ

Pour que chaque enfant grandisse et ne sois pas rejetƩ

Papa 1Donner Ć  tous, enfants et jeunes, l’éducation nĆ©cessaire Ć  rĆ©habiliter la propre dignitĆ© et construire son propre futur. C’est l’engagement qui rapproche les nombreuses activitĆ©s de Scholas Occurentes (Ć©coles de dialogue)Ā  et AFNonlus des Focolari, avec des activitĆ©s et des interventions adressĆ©es Ć  des jeunes du monde entier et une mĆ©thodologie basĆ©e sur des valeurs. Les racines de Scholas, organisation internationale qui le 9 juin dernier a initiĆ© ses activitĆ©s aussi en Italie, avec une cĆ©rĆ©monie d’inauguration officielle du nouveau siĆØge dans le ā€˜Palazzo San Calisto’ Ć  Rome remontent Ć  presque vingt ans. Jorge Mario Bergoglio Ć©tait l’archevĆŖque de la ville de Buenos Aires et avait ressenti la valeur de ces ā€˜ā€™escuelas de vecinos’’, comme on les appelle. En 2013, le Pape FranƧois a transformĆ© ces Ć©coles de quartier en une Fondation Pontificale afin de promouvoir le paradigme au niveau mondial. Le rĆ©seau comprend actuellement plus de 400 mille Ć©coles en lien entre elles sur les cinq continents, de toutes les confessions religieuses et aussi laĆÆques, publiques et privĆ©es, prĆ©sentes dans 190 pays. A la cĆ©rĆ©monie conduite par Lorena Bianchetti de Rai1 Ć  laquelle nous avons participĆ©, le Pape a dĆ©sirĆ© ĆŖtre prĆ©sent et, face Ć  de nombreuses autoritĆ©s religieuses et institutionnelles et Ć  des reprĆ©sentants de la vie associative, il a dialoguĆ© en improvisant en espagnol avec les jeunes de diffĆ©rents pays du monde reliĆ©s via le web. ā€˜ā€™Dans cette sociĆ©té’’, souvent ā€˜ā€™instruire’’ devient ā€˜ā€™sĆ©lectionner’’ a-t-il soulignĆ©, il faut au contraire ā€˜ā€™se donner la mainĀ : embrasser, ne pas agresser et reconnaĆ®tre que personne n’est un ā€˜non’, tous sont un ā€˜oui’ et ont une signification. Il arrive que dans l’éducation, ā€˜ā€™nous sĆ©lectionnions mal, nous crĆ©ions des groupes fermĆ©s’’. ā€˜ā€™Nous sommes incapables – a dit le Pape – de penser avec un autre, incapables de travailler avec l’autre’’. L’éducation au contraire est la capacitĆ© de parler ā€˜ā€™le langage de la tĆŖte (de l’esprit), du cœur, des mains’’. Il faut donc ā€˜ā€™unitĆ© en chacun de nous’’ a encore dit FranƧoisĀ :’’Si je crois ce que je ressens, ce que je pense, ce que j’aime, alors, je communique’’. ā€˜ā€™Nous sommes dans un monde dans lequel domine la globalisation et la globalisation est bonne – a expliquĆ© le Pape – mais le danger est de concevoir la globalisation comme une balle de billard, toute Ć©galeĀ : une sphĆØre où tout est Ć©quidistant du centre mais dans laquelle les caractĆ©ristiques personnelles d’un garƧon ou d’une fille s’annulent’’. Au contraire, ā€˜ā€™l’authentique globalisation est un polyĆØdre ā€˜ā€™ où nous cherchons l’unitĆ©, mais chacun maintient sa propre spĆ©cificitĆ©, sa propre richesse. Afn 1Le prĆ©sident de Scholas, JosĆ© MarĆ­a Del Corral a expliquĆ© combien ce pas ā€˜ā€™soit fondamental dans le parcours de croissance internationale de la fondation’’. De plus, la proximitĆ© du Saint PĆØre stimule Ć  ā€˜ā€™intensifier les efforts sur le front de l’éducation collĆ©giale des jeunes’’. En Italie aussi, a-t-il ajoutĆ©, ā€˜ā€™Scholas s’en rĆ©fĆØre Ć  toutes les forces saines de la sociĆ©tĆ© pour unir les efforts et collaborerĀ  d’une faƧon constructive’’. Ce dĆ©fi de Scholas et le dĆ©fi d’AFNonlus des Focolari, parmi les partenaires de l’initiative, avec presque une centaine d’interventions dans une cinquantaine de pays du monde et des programmes Ć©ducatifs en faveur des jeunes dĆ©favorisĆ©s. ā€˜ā€™Il s’agit d’un projet engageant mais fascinant – a dit Andrea Turatti, prĆ©sident d’AFNonlus -. L’auditoire global Ć  rĆ©aliser Ć  travers le web aidera Ć  dĆ©velopper des stratĆ©gies Ć©ducatives et une action de promotion humaine et sociale dans l’esprit de subsidiaritĆ© et dans la perspective de la fraternitĆ© universelle’’. Giovanna Pieroni   SourceĀ : AFNonlus online