Mouvement des Focolari
Giordani: c’était l’étĆ© 1949

Giordani: c’était l’étĆ© 1949

con-Chiara-5aā€œ Entre les jeux, Ć  l’ombre des conifĆØres, au pied des rochers, Ć  ses amis, Chiara (Lubich) parlait toujours de Dieu, de la Vierge, de la vie surnaturelleĀ : la surnature Ć©tait sa nature. Elle vivait toujours en symbiose avec le SeigneurĀ : effet de la charitĆ©, dont elle Ć©tait pĆ©trie molĆ©cule sur molĆ©cule. Alors, quand on allait Ć  la campagne, ces forĆŖts alpines se transfiguraient en cathĆ©drales, des villes saintes semblaient perchĆ©es sur leurs cimes, fleurs et herbes se coloraient de la prĆ©sence d’anges et de saintsĀ : tout s’animait en Dieu. Les barriĆØres de la matiĆØre s’écoulaient. Cela aussi contribuait Ć  la rĆ©conciliation entre le sacrĆ© et le profane, alors, une fois Ć©liminĆ©s le laid, le mal, et la dĆ©formation, de toute part l’on retrouvait les valeurs de beautĆ© et de vie de la nature, sous tous ses aspects. Ce qu’elle communiquait, de mĆŖme que ses œuvres, faisaient disparaitre les dĆ©tritus appelĆ©s Ć  mourir, pour rĆ©tablir la communication, en soi si simple, entre la nature et le surnaturel, la matiĆØre et l’esprit, la terre et le ciel. Une duplication des valeurs de l’existence sur terreĀ ; une ouverture du passage vers le paradis. C’était l’étĆ© 1949. Ce bonheur fut facilitĆ© par un chalet que Lia Brunet reƧut en hĆ©ritage Ć  Tonadico de Primiero. Pour y passer quelque vacance en juillet, Chiara (Lubich) y monta avec Foco (Igino Giordani) et les focolarines pour rester un peu seuls dans le but de s’y reposer physiquement, Ć  cause de leur travail durant l’annĆ©e pour les pauvres et pour elles-mĆŖmes. Le chalet se composait au-dessus d’un grenier, où l’on accĆ©dait par une Ć©chelle Ć  partir du rez-de-chaussĆ©e où se trouvait une piĆØce avec une petite cuisine. En haut donc quelques matelas par terre et une armoire manœuvrĆ©e par une poulieĀ : c’était leur dortoir. Foco logeait Ć  l’hĆ“tel et eut l’occasion de parler dans la salle des Capucins. Dans leur Ć©glise il dĆ©sira se lier ā€œĆ©troitementā€ par un vœu d’obĆ©issance qui, pour Chiara, cependant ne semblait pas conforme aux habitudes du focolare. Elle proposa plutĆ“t un pacte d’unitĆ©, dans le sens qu’à la communion eucharistique suivante, sur le nĆ©ant de nos Ć¢mes, JĆ©sus en elle fasse le pacte avec JĆ©sus en lui. A la messe du lendemain matin, Ć  la communion les deux firent faire le pacte Ć  JĆ©sus avec JĆ©sus. Ce fut pour elle le dĆ©but d’une sĆ©rie d’illuminationsĀ Ā». Igino Giordani. Histoire du mouvement des Focolari, Ć©crits inĆ©dits.

Venezuela: message urgent

Le 12 juillet dernier les Ć©vĆŖques vĆ©nĆ©zuĆ©liens ont adressĆ© un message urgent aux catholiques et aux « personnes de bonne volontĆ©ā€. Ils demandent au Gouvernement « de retirer la proposition d’une AssemblĆ©e constituante, de rendre possible le dĆ©roulement des Ć©lections prĆ©vues par la ConstitutionĀ Ā» et de « reconnaĆ®tre l’autonomie des Pouvoirs publics, en abandonnant la rĆ©pression inhumaine de ceux qui manifestent un dĆ©saccord, de dĆ©manteler les groupes armĆ©sĀ Ā» et de libĆ©rer « les personnes qui ont Ć©tĆ© privĆ©es de libertĆ© pour des raisons politiquesĀ Ā». Et aussi de s’engager « à rĆ©soudre les trĆØs graves problĆØmes de la population, de permettre l’ouverture d’un canal humanitaire afin que puissent arriver des mĆ©dicaments et de la nourriture aux personnes les plus dĆ©muniesĀ Ā». Aux Forces ArmĆ©es Nationales ils demandent « d’accomplir leur propre devoir de service envers le peuple dans le respect et la garantie de l’ordre constitutionnelĀ Ā». Les Ć©vĆŖques exigent que les dirigeants politiques s’engagent ā€œseulement pour le peuple et jamais pour leurs propres intĆ©rĆŖtsĀ Ā», en respectant « la volontĆ© dĆ©mocratique du peuple vĆ©nĆ©zuĆ©lienĀ Ā». Aux institutions Ć©ducatives et culturelles, ils Ā demandent de travailler ensemble « pour faire s’écrouler les murs qui divisent le PaysĀ Ā», en encourageant « chaque effort en faveur de la paix et du vivre ensemble, fondĆ©s sur la loi de l’amour fraternelĀ Ā». Le message se termine par une invitation adressĆ©e « à nos frĆØres dans la foi et aux autres croyants, Ć  faire un Jour de PriĆØre et de JeĆ»ne le 21 juillet prochain, pour demander Ć  Dieu qu’Il bĆ©nisse les efforts faits par les vĆ©nĆ©zuĆ©liens en faveur de la libertĆ©, de la justice et de la paixĀ Ā».  

Philippines : Genfest 2018

Philippines : Genfest 2018

Logo GenfestUn projet qui est dĆ©jĆ  expĆ©rience de vie et action sociale, une invitation Ć  construire des ponts de fraternitĆ© et contribuer Ć  faire tomber les barriĆØres de l’indiffĆ©rence, des prĆ©jugĆ©s, de l’égoĆÆsme. NĆ©e en 1973 d’une idĆ©e de Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, le Genfest est une rencontre de jeunes de toutes les latitudes. Celui de Manille sera la 11ĆØme Ć©dition. Le Genfest a dĆ©montrĆ© avec le temps que c’était un grand festival d’idĆ©es, de pensĆ©es et d’initiatives qui ont inspirĆ© des milliers de jeunes de cultures, ethnies et religions diffĆ©rentes Ć  changer et orienter leur propre vie vers les idĆ©aux de la fraternitĆ© et du monde uni. Le programme central se dĆ©roulera dans le World Trade Center Metro de Manille, alors que tous les workshops se dĆ©rouleront dans l’enceinte de l’UniversitĆ© Ā« De La Salle Ā». BEYOND ALL BORDERS (au-delĆ  de toute frontiĆØre), titre de la prochaine Ć©dition, veut souligner les frontiĆØres Ć  dĆ©passer, au niveau personnel et social, pour construire un monde plus uni et plus heureux, pour respirer, aimer, travailler et vivre avec un regard ouvert et accueillant. DiffĆ©rentes manifestations artistiques et musicales, des forums, des moments d’exposition sont prĆ©vus. Le logo du Genfest 2018 peut se rĆ©sumer en un mot : essentialitĆ©. ā€œless is moreā€, moins c’est mieux. Dans un monde où la communication et l’information dĆ©bordent Ć  l’excĆØs, le message de Manille aura la marque de la simplicitĆ© et de la puissance que toute parole peut apporter au monde. VoilĆ  pourquoi le logo du Genfest est uniquement fait de lettres et une simple ligne sous le titre. Un signe essentiel qui est un rappel Ć  dĆ©passer, aller au-delĆ  des frontiĆØres, pour souligner la seule chose qui compte dans la vie: aller vers tout le monde pour arriver ensemble Ć  rĆ©aliser la fraternitĆ© universelle. Pour nous contacter : info@y4uw.org Les inscriptions seront ouvertes Ć  partir d’octobre 2017 Source : Y4UW International http://y4uw.org/it/ https://www.youtube.com/watch?v=C8NvjNYgNEc

Tout est diffĆ©rent, mais rien n’a changĆ©

Tout est diffĆ©rent, mais rien n’a changĆ©

ElisaNuinElisa vit au Focolare de Welwyn Garden City, Ć  35Ā km du nord de Londres, dans le Hertfordshire. Une “citĆ©-jardin”, fondĆ©e dans les annĆ©esĀ 20, avec de beaux Ć©difices de style nĆ©o-georgien, des roses autour des porches, des allĆ©es bordĆ©es d’arbres. Elle raconte: “Je suis nĆ©e dans le nord de l’Italie, dans un petit village de la province de Novare. J’ai deux frĆØres plus jeunes. Nos parents nous ont transmis les valeurs chrĆ©tiennes, comme ā€˜penser aux autres’. ƀ 20 ans, mes Ć©tudes de franƧais et anglais terminĆ©es, je cherchais un travail. Mais c’était difficile dans une petite ville, j’étais trĆØs dĆ©couragĆ©e. Une de mes amies m’a invitĆ©e Ć  une rencontre durant laquelle Ć©tait planifiĆ© un voyage Ć  Rome, pour participer au Genfest, une grande manifestation des jeunes du Mouvement des Focolari au stade Flaminio. C’était en mai 1980. J’y suis allĆ©e, mais seulement pour passer un week-end diffĆ©rent. J’ai cependant Ć©tĆ© surprise et Ć©mue par ce que j’ai vu: les affiches qui parlaient d’un monde uni, l’enthousiasme de dizaines de milliers de jeunes. J’ai eu la nette impression d’avoir trouvĆ© quelque chose de prĆ©cieux. Une fois rentrĆ©e, je suis restĆ©e en contact avec ces personnes. Il y avait quelque chose qui m’attirait chez elles. J’ai commencĆ© Ć  frĆ©quenter le focolare, pendant qu’en moi s’éclaircissait ce que je voulais faire dans la vie. Jusqu’à ce que je comprenne: me donner Ć  Dieu et aux frĆØres, justement Ć  travers le Focolare. J’ai trouvĆ© un bon travail Ć  Caritas, l’action sociale du DiocĆØse. Un poste intĆ©ressant et Ć  responsabilitĆ©. Trois ans aprĆØs, je devais dĆ©mĆ©nager Ć  Bologne, mais le prĆŖtre responsable de Caritas essayait avec insistance de me convaincre de ne pas partir. Ce jour-lĆ , l’Évangile parlait justement de ā€˜ceux qui ne quittent pas mĆØre, pĆØre et terres… ne peuvent pas ĆŖtre mes disciples’. J’ai pensĆ© que JĆ©sus s’adressait Ć  moi. Je suis partie sur le champ. De 1985 Ć  1987, j’ai frĆ©quentĆ© l’école de formation Ć  la citĆ©-pilote de Loppiano (prĆØs de Florence, en Italie). Et ensuite… l’Afrique! J’ai eu l’impression de me retrouver dans un film: tout Ć©tait nouveau et diffĆ©rent. Le lendemain de mon arrivĆ©e, dans une chapelle, devant le tabernacle, je Lui ai dit: ā€˜Tu es le mĆŖme JĆ©sus, j’ai donnĆ© ma vie pour toi et, maintenant, je te trouve aussi ici’. J’ai passĆ© le premier mois Ć  Fontem, au Cameroun. Ensuite, je suis partie au Nigeria, où je suis restĆ©e vingt ans. En 1989, Ć  Lagos, nous avons lancĆ© un projet pour un groupe de jeunes filles. Pour les hĆ©berger, une religieuse nous a offert deux chambres dans leur mission, ensuite, une famille nous a proposĆ© une maison gratuitement pendant cinq ans. Enfin, nous avons trouvĆ© un lopin de terre et beaucoup de personnes nous ont aidĆ©es Ć  construire le premier focolare du Nigeria. Tout arrivait grĆ¢ce Ć  l’aide inattendue de Dieu, Ć  travers les personnes. Nous avons lancĆ© une premiĆØre entreprise qui produit des travaux en batik, une technique traditionnelle de peinture sur Ć©toffe par application de cire. Le projet a aidĆ© d’innombrables jeunes filles au fil des ans. En 2002 Ć  Jos, dans le Nigeria septentrional, environ un millier de personnes ont perdu la vie dans un affrontement entre musulmans et chrĆ©tiens. Jusque-lĆ , les deux groupes avaient toujours vĆ©cu pacifiquement. ƀ Jos justement, nous avons voulu faire une Mariapolis, parce qu’il Ć©tait nĆ©cessaire d’expĆ©rimenter le dialogue, la paix, la rĆ©conciliation, spĆ©cialement dans un endroit aux profondes blessures, pas seulement physiques. Les personnes avaient perdu leur entreprise, les lieux de culte avaient Ć©tĆ© dĆ©truits. ƀ la fin de la Mariapolis, une femme, qui, prĆ©cĆ©demment, avait incitĆ© les jeunes de son village Ć  combattre les rebelles, a participĆ© Ć  un voyage d’un mois sous le signe de la rĆ©conciliation, de village en village, voulu par l’évĆŖque local. Par la suite, j’ai Ć©tĆ© pendant six ans Ć  Douala, au Cameroun. Depuis 2013, je vis Ć  Welwyn Garden City (Grande-Bretagne), où il a neigĆ© de fĆ©vrier Ć  avril la premiĆØre annĆ©e! Dehors, tout Ć©tait diffĆ©rent, mais rien n’avait changĆ©. Où Dieu te veut, voici ta maison!”  

Constantinople 1967 – 2017 : un hĆ©ritage en or

Constantinople 1967 – 2017 : un hĆ©ritage en or

Mariapoli IstambulOui, vĆ©ritablement en or. Cinquante annĆ©es en effet sont passĆ©es depuis cette humble rencontre qui allait produire des ouvertures impensables entre le Patriarche ŒcumĆ©nique de l’Église Orthodoxe et le Mouvement des Focolari – les focolari d’Istanbul Ć©crivent -. Il y a quelques semaines, le MĆ©tropolite Gennadios Zervos s’exprimait ainsi : Ā« Jusqu’à aujourd’hui, ce moment n’a pas Ć©tĆ© apprĆ©ciĆ© d’une faƧon adĆ©quate Ć  sa juste valeur, dans toute son importance’’ (cfr Ce dialogue voulu par Dieu). Nous rĆ©ussissons Ć  cueillir quelque chose de la force vitale de cette semence si nous repensons au premier doctorat honoris causa en ā€˜ā€™culture de l’unité’’ dont s’est vu dĆ©cernĆ© en octobre le Patriarche BartolomĆ© de la part de l’Institut Universitaire Sophia (Loppiano, Italie). C’est de lĆ  qu’est nĆ© le projet, maintenant dĆ©jĆ  rĆ©alitĆ©, d’enrichir l’offre formative de ce mĆŖme Institut, avec un Cours permanent pour le dialogue entre l’Église orthodoxe et l’Église catholique, dĆ©diĆ© au Patriarche AthĆ©nagoras et Ć  Chiara Lubich. Instanbul 2Le 13 juin, jour de la commĆ©moration, quelques-uns parmi nous se sont retrouvĆ©s spontanĆ©ment au Fanar, le siĆØge patriarcal. Devant la trĆØs belle icĆ“ne de Marie, nous avons conclu la priĆØre d’action de grĆ¢ces avec le Magnificat :’’Le Tout-puissant a fait des merveilles, Saint est son Nom’’. Mais l’or est encore de rigueur pour la cĆ©lĆ©bration qui a Ć©tĆ© faite ici Ć  Istanbul, dans le cadre de la Mariapolis locale. Si l’annĆ©e passĆ©e, le Pape FranƧois avait visitĆ© une Mariapolis, celle de Rome, cette annĆ©e, les participants de la Mariapolis d’Istambul ont eu la surprise, la joie, l’honneur d’être les hĆ“tes du Patriarche BartolomĆ©. L’École de ThĆ©ologie de l’île de Halki avec son splendide parc, a fait office de cadre Ć  une journĆ©e inoubliable. Dimanche 25 juin, les 65 ā€˜ā€™mariapolites’’ de diffĆ©rentes confessions religieuses, nationalitĆ©s, langues, sont montĆ©s dans la salle des audiences où le Patriarche BartolomĆ© a tenu son discours : Ā« Nous parlons maintenant d’une histoire qui a 50 ans, d’un lien spirituel trĆØs Ć©troit entre le Patriarche Grec et le Mouvement des Focolari. Et nous pouvons dĆ©sormais parler de tradition car notre prĆ©dĆ©cesseur, le Patriarche DĆ©mĆ©trios a continuĆ© la relation avec Chiara et le Mouvement. Et nous avons suivi et portĆ© de l’avant cette tradition pendant 26 ans. Nous sommes trĆØs heureux et c’est une grande joie pour nous que la plus grande partie de ces annĆ©es se soient Ć©coulĆ©es avec nous Ā». Nous ne sommes pas nouveaux en ce qui concerne les manifestations d’affection et d’estime du Patriarche, mais il rĆ©ussit toujours Ć  nous surprendre. L’expression de sa joie n’est pas une formalité… il se dit fier de sa part de 26 ans sur les 50 ! Et ajoute Ć  l’improviste : Ā« Mais dĆ©jĆ  avant d’être patriarche, dans le travail Ć  cĆ“tĆ© de mes prĆ©dĆ©cesseurs, j’ai servi ce rapport avec amour Ā». Et il a continuĆ© : Ā« Je vois que le Bon Dieu vous a bĆ©nis parce que votre nombre et vos services ont augmentĆ©, parce qu’avec le testament de Chiara que vous avez accueilli, vous rendez service Ć  toute l’humanitĆ© avec le mĆŖme cœur pur, avec la mĆŖme foi, avec le mĆŖme amour, avec la mĆŖme laboriositĆ©. […] Comme pour la bĆ©nĆ©diction du Pape FranƧois, il en va de mĆŖme pour notre bĆ©nĆ©diction et notre priĆØre qui est toujours avec vous, parce que vous semez les semences de la paix et de l ā€˜amour dans le cœur des hommes. Que Dieu conduise toujours vos pas vers les bonnes œuvres Ā». Foto Nikos Manghina AprĆØs le discours, la remise des dons, parmi lesquels un cadre avec une photo d’AthĆ©nagoras et de Chiara durant une de leurs rencontres. Et puis une chanson ā€˜ā€™Ama e capirai’’ (ā€˜ā€™Aime et tu comprendras’’), en diffĆ©rentes langues (dont le grec) que nous savons avoir Ć©tĆ© fort aimĆ©e par le Patriarche AthĆ©nagoras et qui exprime l’essence de la Mariapolis : la lumiĆØre qui vient de l’amour vĆ©cu. Dans la salle Ć  manger attenante, le Patriarche a offert Ć  tous un excellent repas et la matinĆ©e s’est conclue avec des photos officielles, selfies, et moments de dialogue dans lequel BartolomĆ© s’est entretenu avec l’un et l’autre. En or, finalement, l’hĆ©ritage que nous ont laissĆ© le Patriarche AthĆ©nagoras et Chiara, protagonistes et initiateurs du ā€˜ā€™dialogue de la Charité’’, ā€˜ā€™grands concepteurs du dialogue du peuple (…) initiateurs d’une nouvelle ƈre œcumĆ©nique ; ils ont enseignĆ© Ć  des peuples, en donnant eux, courage, force, patience, fidĆ©litĆ©, disponibilitĆ©, amour et unité’’ (MĆ©tropolite Gennadios Zervos).

JournƩe Mondiale de la Population

AprĆØs l’intĆ©rĆŖt suscitĆ© par la ā€˜ā€™JournĆ©e des cinq milliards’’ qui se tint le 11 juillet 1987, l’AssemblĆ©e GĆ©nĆ©rale des Nations Unies dĆ©cida de porter de l’avant l’initiative pour conscientiser davantage Ć  propos des questions liĆ©es Ć  ce sujet, incluant les liens avec l’environnement et le dĆ©veloppement. La JournĆ©e Mondiale de la Population se cĆ©lĆ©bra pour la premiĆØre fois le 11 juillet 1990, dans plus de 90 pays.

Liban: plus forts que la guerre

Liban: plus forts que la guerre

Lebanon“Pendant de nombreuses annĆ©es, mon pays, le Liban, a Ć©tĆ© sous le contrĆ“le de la Syrie. Pour cette raison, entre les deux pays, une forte tension s’est dĆ©veloppĆ©e, aggravĆ©e depuis l’arrivĆ©e d’un grand nombre de rĆ©fugiĆ©s syriens, environ deux millions de personnes sur quatre millions et demi d’habitants, presque la moitiĆ© de la population. Au dĆ©but de la guerre en Syrie, quelques familles de la communautĆ© des Focolari d’Alep Ć©taient venues au Liban pour fuir la guerre pendant quelque temps. Par la suite, la situation dans leur pays s’étant dĆ©gradĆ©e, elles n’ont pas pu rentrer dans leur patrie et ont Ć©tĆ© accueillies dans un centre du Mouvement. Dans le climat d’hostilitĆ© gĆ©nĆ©rale qui les entourait, les aider Ć©tait un choix dĆ©libĆ©rĆ©ment Ć  contre-courant, qui demandait de notre part l’effort d’annuler tous les prĆ©jugĆ©s que le peuple libanais nourrissait envers les Syriens. Nous voulions tĆ©moigner la paix et l’amour entre nous. Nous avons commencĆ© Ć  leur rendre visite, construisant avec eux un fort lien. Parents, jeunes et enfants, nous nous sommes tous engagĆ©s afin que ces familles ne se sentent pas seules dans un moment aussi difficile. Nous passions nos journĆ©es ensemble, organisant des soirĆ©es, cherchant Ć  allĆ©ger leurs angoisses, les comprendre et les Ć©couter. Nous ne pouvions pas rĆ©soudre les problĆØmes des Ɖtats, mais nous pouvions au moins construire des oasis de paix autour de nous. Ils n’avaient rien, ils Ć©taient arrivĆ©s sans avoir pu apporter avec eux des objets ou des vĆŖtements. Nous avons fait entre nous une communion des biens, rĆ©coltant surtout des vĆŖtements, que nous avons offerts avec dĆ©licatesse. Ce n’était pas facile pour eux d’accepter une aide matĆ©rielle. Leurs conditions de vie Ć©taient dures. Ils Ć©taient sans travail, en terre ennemie, souvent en attente de nouvelles de leurs parents ou amis. Nous, les jeunes, sommes allĆ©s ensemble Ć  la plage, pour chercher Ć  dĆ©tendre l’atmosphĆØre pesante. Souvent. Nous avons commencĆ© Ć  nous voir, Ć  passer beaucoup de temps ensemble, aussi Ć  lire la parole de vie, pour partager nos vies et nos expĆ©riences. Nous avons fini par nous sentir membres d’une unique famille. Une annĆ©e plus tard, ces familles ont dĆ» entreprendre de chercher un logement. Elles Ć©taient angoissĆ©es et avaient d’importantes difficultĆ©s financiĆØres. Mais nous avons cru ensemble Ć  la providence de Dieu. En cherchant avec eux des logements et un travail, nous Ć©tions conscients des difficultĆ©s que nous allions rencontrer. Nous cherchions un logement ā€˜pour nos amis syriens’ et nous recevions en Ć©change des rĆ©actions trĆØs hostiles. Par exemple, les propriĆ©taires des appartements nous proposaient des loyers excessivement Ć©levĆ©s, pour ne pas les recevoir. Avant de quitter le centre, le dernier jour, une seule famille n’avait pas encore de maison, ni de meubles. L’une de nous a rappelĆ© que nous devions avoir confiance en l’intervention de Dieu. Pour notre plus grande joie, le jour suivant, nous avons trouvĆ© gratuitement une maison et une personne, qui devait dĆ©mĆ©nager, a offert tous ses meubles. Nous avons aussi trouvĆ© des Ć©coles en partie gratuites pour leurs enfants. Avec un groupe d’enseignants, nous avons lancĆ© une Ć©cole de franƧais, qui a permis aux enfants des familles syriennes de commencer Ć  frĆ©quenter l’école. Maintenant, ces familles ont quittĆ© le Liban et se sont installĆ©es au Canada, Belgique, Pays-Bas. Ils nous ont Ć©crit pour dire qu’ils se sont sentis soutenus au Liban, chez eux. Une famille a expliquĆ©: ā€˜Sans le soutien des familles libanaises, nous n’aurions jamais pu tout recommencer depuis le dĆ©but aussi facilement’. Lorsqu’elles sont parties, elles ont laissĆ© des affaires pour les familles qui allaient arriver aprĆØs. Maintenant, nous disposons de trois logements que nous utilisons pour les familles syriennes et irakiennes de passage au Liban pour Ć©migrer, cherchant Ć  ĆŖtre toujours disponibles pour les aimer et garder cette relation de paix.”  

Rencontre avec l’Absolu

Rencontre avec l’Absolu

Chiara 4Je t’ai trouvĆ© en tant de lieux, SeigneurĀ ! Je t’ai senti palpiter au plus haut du silence d’une chapelle de montagne, dans la pĆ©nombre du tabernacle d’une cathĆ©drale dĆ©serte, dans la ferveur unanime d’une foule qui te cĆ©lĆØbre et emplit les voĆ»tes de ton Ć©glise de chants et d’amour. Je t’ai parlĆ© au-delĆ  du firmament Ć©toilĆ©, quand, dans la sĆ©rĆ©nitĆ© du soir, aprĆØs le travail, je rentrais Ć  la maison. Je te cherche et souvent je te trouve. Pourtant, il est un lieu où je te trouve toujoursĀ : dans la souffrance. Une douleur, quelle qu’elle soit, est comme le tintement de la cloche qui appelle l’épouse de Dieu Ć  la priĆØre. Quand l’ombre de la croix apparaĆ®t, je me recueille en mon tabernacle et, oubliant le tintement de la cloche, je te vois et te parle. C’est toi qui me rends visite. C’est moi qui te rĆ©pondsĀ : « Me voici, Seigneur. C’est toi que je veux, Toi que j’ai voulu.Ā Ā» Dans cette rencontre, je ne sens plus ma souffrance. EnivrĆ©e de ton amour, je suis baignĆ©e de toi, imprĆ©gnĆ©e de toi, toi en moi, moi en toi afin que nous soyons unĀ ! Puis je rouvre les yeux Ć  la vie, Ć  la vie moins vraie, divinement aguerrie pour conduire tes combats. Da Chiara Lubich, ā€œLa dottrina spiritualeā€, Editrice CittĆ  Nuova, Roma 2006, pagg. 147-148. Traduit en franƧais in ā€œPensĆ©e et spiritualitĆ©, Nouvelle CitĆ©, Paris 2003, p.Ā 129-130

Afrique : la paix malgrƩ tout

Afrique : la paix malgrƩ tout

Gen BurundiAprĆØs une guerre civile qui a bien durĆ© 12 ans, le Burundi traverse actuellement une crise politique qui a provoquĆ© une grande fissure entre les institutions et les citoyens. De nombreuses manifestations ont Ć©tĆ© organisĆ©es pour protester contre le gouvernement et nombre de jeunes ont Ć©tĆ© arrĆŖtĆ©s. Homicides et sĆ©questrations se suiventĀ ; beaucoup de gens quittent leur village ou mĆŖme le pays, pour fuir. Les gen, jeunes des Focolari, se sont engagĆ©s Ć  ā€œvivre pour leur peupleā€. En toute difficultĆ© ou personne qui souffre ils essaient d’y reconnaitre un visage de JĆ©sus crucifiĆ© et abandonnĆ©, pour l’aimer concrĆØtement. « Nous sommes allĆ©s secourir les nombreux blessĆ©s, raconte Lewis. Lors d’une visite Ć  l’hĆ“pital de la capitale, nous avons lavĆ© les habits des malades et partagĆ© les repas avec certains d’entre eux. Nous sommes allĆ©s visiter les enfants d’un orphelinat. Nous avons jouĆ© et passĆ© l’aprĆØs-midi avec eux, en essayant de les rendre heureux. Nous en avons profitĆ© pour donner aussi un coup de main pour le mĆ©nage.Ā Ā» Les gen, dont la plupart sont universitaires, ont organisĆ© une ā€œConfĆ©rence de paixĀ Ā» auprĆØs de l’UniversitĆ© du Burundi, trĆØs apprĆ©ciĆ©e. « La salle Ć©tait pleine ce qui nous a confirmĆ© la grande aspiration des gens Ć  la paix. Notre groupe musical, le « Gen SourireĀ Ā», s’est exhibĆ© devant un public qui nous a fait un bon accueil. En particulier la chanson « I BelieveĀ Ā» (voir le vidĆ©o) qu’ils ont composĆ©e, encourage les jeunes de notre pays Ć  progresser, en se rendant sensibles Ć  la souffrance des autres, par l’invitation Ć  faire notre part pour changer le monde. Lorsque nous avons enregistrĆ© ce vidĆ©oclip nous avons dĆ» nous efforcer de dĆ©passer les oppositions qui nous entouraient et croire que, malgrĆ© tout, la paix est toujours possibleĀ Ā». Afin de rendre plus visible et efficace leur engagement, les jeunes avec la communautĆ© locale des Focolari, ont lancĆ© le projet « TOPAĀ Ā» (Projet pour la paix au Burundi), qui inclut une sĆ©rie d’initiatives en faveur de la paix et de la rĆ©conciliationĀ : « Par des confĆ©rences thĆ©matiques, des programmes radio, des activitĆ©s de bienfaisance, des concours artistiques, de poĆ©sie, et de chants, plus une grande fĆŖte de clĆ“ture, le tout diffusĆ© par les mĆ©dia. Nous essayons de faire participer le plus grand nombre de personnes possible Ć  notre engagement pour construire la paix dans notre paysĀ Ā». https://www.youtube.com/watch?v=Q2fobgsqI7c

Europe, famille de peuples

Europe, famille de peuples

Malta 3Ā«Le 25 mars dernier rappelait le 60iĆØme anniversaire des TraitĆ©s de Rome, qui donnĆØrent vie concrĆØtement Ć  cette « communautĆ© de peuplesĀ Ā» que Robert Schuman prĆ©voyait dĆ©jĆ . Le 7 mai 1950, de fait, il avait proposĆ© Ć  Adenauer « une solidaritĆ© de productionĀ Ā» de charbon et d’acier, qui rendrait impossible toute forme de guerre entre France, Allemagne et les autres pays qui y auraient adhĆ©rĆ©. Un acte extraordinaire pour rĆ©concilier les peuples ruinĆ©s par le plus terrible conflit expĆ©rimentĆ© jusqu’à nos jours. L’Europe Ć©tait dĆ©vastĆ©e, plus de 35 millions de morts, non seulement des ruines, mais aussi des destructions sociale, politique, morale. Sans lois, sans ordre public, sans services… En ces jours-lĆ  si dĆ©concertants, seulement le fait de sĆ©curiser les frontiĆØres et veiller sur les accords de paix aurait dĆ©jĆ  Ć©tĆ© beaucoup. Comment pouvait-on arriver, par contre, Ć  imaginer de guĆ©rir si profondĆ©ment les blessures au point de faire de tant de peuples si opposĆ©s, un seul peuple europĆ©enĀ ? Qui a inspirĆ© Schuman, Adenauer, De Gasperi et d’autres encoreĀ ? Nous souhaitons que ce soit Dieu qui ait suscitĆ© les idĆ©es et la force pour l’Europe. Dieu qui a tĆ©moignĆ© de son amour pour les hommes jusqu’à mourir pour eux d’une mort atroce et infĆ¢me, qui l’a identifiĆ© Ć  toutes les douleurs de l’humanitĆ©, y compris les dĆ©viances des violences et des guerres. Dieu qui aujourd’hui encore peut solliciter les peuples Ć  se rĆ©concilier et devenir une unique famille universelle. Les fondateurs de l’Europe en ont fait l’expĆ©rience. Ils ne se sont pas laissĆ© Ć©craser par l’absurditĆ© du mal, par la dĆ©shumanitĆ© de la dictature, du conflit, de la Shoah… Chiara Lubich, la fondatrice du mouvement des Focolari, disait Ć  propos de la culture qui naĆ®t d’une profonde rĆ©conciliationĀ : ā€œ … toute personne peut apporter son aide bien spĆ©cifique dans tous les domainesĀ : dans la science, l’art, la politique, les communications et ainsi de suite. Et son efficacitĆ© sera d’autant plus efficace qu’elle travaille avec les autres au nom du Christ. C’est l’incarnation qui continue, incarnation intĆ©grale qui s’adresse Ć  tous les membres du Corps mystique du Christ. Elle naĆ®t ainsi, et se rĆ©pand dans le monde, celle que nous pourrions appeler « culture de la RĆ©surrection » : culture du RessuscitĆ©, de l’Homme nouveau et, en Lui, de la nouvelle humanité ». Et si l’aventure des fondateurs de l’Europe allait dans cette direction, nous pouvons – et je voudrais dire : nous devons – aspirer Ć  continuer leur œuvre. Nous y sommes tous appelĆ©s. L’unitĆ© des peuples de l’Europe est un parcours en mĆŖme temps Ć©ducatif, culturel, spirituel et mĆŖme politique, Ć©conomique, social, de communication. Quelques propositions de possibles pas ultĆ©rieurs : par-dessus tout il nous est demandĆ© Ć  nous chrĆ©tiens non seulement la rĆ©conciliation mais un chemin fait de tĆ©moignages communs, un chemin qui a vu des rencontres historiques rĆ©centes : Ć  Lund, en SuĆØdeĀ ; Ć  Lesbos, en GrĆØceĀ ; Ć  Cuba. La tĆ¢che nous revient Ć  nous tous de contribuer Ć  faire des pas vers la communion pleine et visible, sachant combien cela sera dĆ©terminant pour l’unitĆ© de l’Europe et pour mieux servir l’humanitĆ©. En d’autres termes de rĆ©gĆ©nĆ©rer la dĆ©mocratie qui est nĆ©e en Europe, mais qui aujourd’hui a besoin d’une nouvelle dimension, plus effective, plus dense, plus adaptĆ©e Ć  ce siĆØcle. Malta 4Et encoreĀ : dans un contexte europĆ©en multiculturel et multi religieux la nĆ©cessitĆ© d’une nouvelle capacitĆ© de dialogue se fait vraiment sentir. Dialogue qui peut s’appuyer sur la « RĆØgle d’orĀ Ā», qui ditĀ : « Fais aux autres ce que tu aimerais qu’on te fasse Ć  toi-mĆŖmeĀ Ā» (cf Lc 6,31)Ā ; rĆØgle commune Ć  toutes les principales religions de la terre et accueillie aussi par qui n’a pas de rĆ©fĆ©rence religieuse. Il faudrait ensuite revoir et appliquer, mĆŖme au niveau international, la devise choisie par l’Union EuropĆ©enneĀ Ā» « unitĆ© et diversité ». Ce serait aussi un legs pour les peuples d’autres continents qui cherchent des voies pour s’unir. Les fondateurs n’ont jamais eu une vision de l’Europe fermĆ©e sur elle-mĆŖme, mais ouverte Ć  l’unitĆ© de la famille humaine. Le rĆ©affirmer ici Ć  Malte est significatif, le pays europĆ©en le plus au sud, immergĆ© de par sa nourriture, sa langue, et surtout par sa vocation dans la MĆ©diterranĆ©e qui au lieu de tombe bleue doit redevenir « Mare nostrum » : d’une Europe, d’une Afrique et d’un Moyen Orient unis. Les nombreuses crises internationales en cours nous donnent la nette perception que la route pour y arriver vĆ©ritablement sera longue. Chiara Lubich disait encoreĀ : ā€œil faut une Ć©tude patiente, il faut de la sagesse, il faut surtout ne pas oublier qu’il existe Quelqu’un qui suit notre histoire et dĆ©sire – si nous collaborons avec toute notre bonne volontĆ© – voir rĆ©alisĆ©s Ses projets d’amour sur notre continent et sur toute notre planĆØteĀ Ā». Nous pouvons conclure que pour un but aussi haut, engager notre vie en vaut la peine. Que ce Forum aide Ć  mettre sur pied cette « Europe famille de peuplesĀ Ā» qui, selon le pape FranƧois, est ā€˜capable de faire naitre un nouvel humanisme basĆ© sur trois capacitĆ©sĀ : la capacitĆ© d’intĆ©grer, la capacitĆ© de dialoguer et la capacitĆ© d’engendrer ’ ». Maria Voce Malte, St John’s Cathedral, 7 mai 2017

Un long chemin au Moyen-Orient

Un long chemin au Moyen-Orient

Il lungo cammino...On voyage pour diffĆ©rents motifs: curiositĆ©, soif de connaissance, esprit d’aventure, pour trouver des rĆ©ponses ou pour se connaĆ®tre soi-mĆŖme. Mais pas Gianni Ricci, auteur avec Delfina Ducci d’un livre Ć©ditĆ© par CittĆ  Nuova, Le long chemin de “se faire un”, qui a parcouru de nombreux kilomĆØtres. Une “vie de voyage”, pourrait-on dire, mais pour aborder les infinies modulations de l’humanitĆ© souffrante. NĆ© Ć  Ripalta Cremasca, dans le nord de l’Italie, dans une famille simple mais digne, il grandit dans l’authenticitĆ© des valeurs chrĆ©tiennes. ƀ vingt ans, il connaĆ®t l’idĆ©al de l’unitĆ© de Chiara Lubich, qui rĆ©volutionne son modĆØle de vie chrĆ©tienne, si bien qu’il comprend que le focolare est la route Ć  parcourir pour toute sa vie. En 1964, il part pour Loppiano (Florence, Italie), citĆ©-pilote naissante du Mouvement, où il travaille pendant plus de vingt ans avec un grand dĆ©vouement. AprĆØs Loppiano, son adhĆ©sion aux plans de Dieu l’amĆØne Ć  partir d’abord pour la Turquie, pour suivre les dĆ©veloppements de la communautĆ© naissante, ensuite au Liban, Terre sainte, AlgĆ©rie, Jordanie, Irak, Ɖgypte, Syrie, Tunisie, Maroc… “Tant de changements inattendus en moi! Je suis en Turquie. Qu’est-ce qui me manque ici, d’occasion et de grĆ¢ce, pour me faire saint? Ici, il y a beaucoup de travail Ć  faire.” Gianni Ricci, globe-trotteur dans l’âme, note tout ce qu’il rencontre, peut-ĆŖtre en glissant sur les difficultĆ©s rencontrĆ©es, spĆ©cialement dans la relation avec des peuples aussi divers. MĆŖme en montrant la tragĆ©die des guerres, qui causent des blessures profondes dans la population et attĆ©nuent les espĆ©rances d’un possible futur de stabilitĆ© et paix, il ne cherche pas de solutions ou de possibles explications dans l’histoire. Il vit simplement prĆØs des personnes qu’il rencontre, avec un cœur libre et ouvert vers une humanitĆ© “Ć©largie”, qui parle la mĆŖme langue du cœur et de la souffrance. “Fin janvier 1986, avec Aletta (une des premiĆØres focolarines), il entreprend le premier voyage d’Istanbul Ć  Ankara et d’ici Ć  Beyrouth, au Liban. L’aĆ©roport est presque dĆ©truit par les bombes! Le Liban est Ć©crasĆ© par la guerre civile […]. Les contrĆ“les sont implacables, les autoritĆ©s suspectent tout le monde. Chaque poste de contrĆ“le est occupĆ© par des factions diffĆ©rentes. AprĆØs huit jours, Gianni repart pour Istanbul. Au long des 120Ā km qui sĆ©parent Beyrouth de la frontiĆØre avec la Syrie, il traverse 13 postes de contrĆ“le. Au premier, il risque sa peau. Gianni s’arrĆŖte devant une guĆ©rite, où un soldat armĆ© jusqu’aux dents qui lui demande ses papiers. Il les lui montre et repart. Quelques mĆØtres plus loin, un jeune lui ordonne de retourner en arriĆØre, lui faisant remarquer que le garde a son fusil pointĆ© sur lui et n’a pas donnĆ© la permission d’avancer. Il n’a pas appuyĆ© sur la gĆ¢chette, grĆ¢ce Ć  Allah, il lui dit.” Ce n’est pas un rĆ©cit politique, mais purement et “simplement” humain. L’humanitĆ© dont il parle n’a pas de couleurs ou de langues, n’a pas de passeports, frontiĆØres, lois ou traditions. Dans chaque lieu où il est envoyĆ©, Gianni prend particuliĆØrement soin des relations avec les Ɖglises locales, avec l’Islam, avec le monde juif, ayant l’exigence de soutenir toutes les personnes qu’il rencontre Ć  vaincre leur peur, l’incertitude du lendemain, la tension provoquĆ©e par la guerre. Une succession de souvenirs dans la perspective de l’unitĆ©. C’est la “logique” qui meut encore Gianni, observateur surpris des choses de Dieu. Les citations sont tirĆ©es de “Le long chemin de ā€˜se faire un’”. ExpĆ©riences au Moyen-Orient, CittĆ  Nuova, 2016.  

KilomĆØtres d’espĆ©rance

KilomĆØtres d’espĆ©rance

Gen Rosso-aChaque vie contient en elle-mĆŖme une espĆ©rance. Ɖgalement dans le tunnel obscur de la dĆ©pendance, on peut allumer une lumiĆØre. En 1983, dans la ville de GuaratinguetĆ”, dans l’État de San Paolo (BrĆ©sil). Nelson Giovanelli se rapproche d’un groupe de toxicomanes, encouragĆ© par le PĆØre Hans Stepel, franciscain allemand. Le jeune Nelson gagne leur confiance. Un d’entre eux, Antonio Eleuterio, demande de l’aide pour sortir de l’engrenage de la drogue. Ce sont les premiers pas de la grande famille de la Fazenda da EsperanƧa. En 1989, Iraci Leite et Lucilene Rosendo deux jeunes filles de la mĆŖme paroisse, suivent l’exemple de Nelson, quittent tout pour se consacrer totalement Ć  cette nouvelle mission. En 2007, le pape BenoĆ®t XVI visite la communautĆ© de Pedrinhas, au BrĆ©sil, lieu proche du sanctuaire de Aparecida. Depuis lors, la proposition de vie de la Fazenda da EsperanƧa commence Ć  se diffuser dans le monde entier. Les acteurs des actuelles 118 Fazende, dissĆ©minĆ©es dans 17 pays, sont des personnes volontaires, souvent rescapĆ©es d’un passĆ© de drogue et d’alcool, qui aprĆØs un cheminement de dĆ©sintoxication, ont senti l’appel de Dieu Ć  devenir Ć  leur tour, porteurs d’espĆ©rance pour ceux qui sont prĆ©cipitĆ©s dans cette mĆŖme obscuritĆ©. Les premiers jours de mai 2017, 60 volontaires de diffĆ©rentes Fazende du monde, se rendent Ć  Assise, la citadelle de Saint FranƧois et Sainte Claire et, Ć  Loppiano (Italie), pour commencer une nouvelle ā€˜ā€™mission d’espĆ©rance’’ tout au long des routes d’Europe. Pendant deux semaines, Ć  cĆ“tĆ© d’eux, il y aura aussi le groupe international Gen Rosso. Allemagne, fin mai. Quelques participants du groupe racontentĀ : « Chaque matin, une caravane d’autos, et de minibus part en direction d’une nouvelle destination, dans une zone de 400 kilomĆØtresĀ : des Ć©coles, des communautĆ©s, des groupes, des prisons.Ā  Les jeunes de la Fazenda partagent leur vie tourmentĆ©e, suscitent des interrogations, rĆ©pondent Ć  des questions. Mais surtout, ils allument l’espĆ©ranceĀ : s’ils ont rĆ©ussi Ć  s’en sortir, pourquoi pas moiĀ ? Ce sont des histoires de drogue, de dĆ©sespoir, de solitude, de peur, de crimes, de prison. Quand le noir est total, une lumiĆØre s’est allumĆ©e dans leur vieĀ : Dieu m’aime, comme je suis, dans l’état dans lequel je suis rĆ©duit. A quoi s’agripper pour renaĆ®treĀ ? A la ā€˜ā€™Parole de Vie’’, Ć  l’amour rĆ©ciproque, pain quotidien pour se relever et repartirĀ Ā». Un message puissant,Ā  qui voyage au son des paroles, mais aussi au rythme de la musique et sur des pas de danse, se faisant toujours plus entraĆ®nants. Cela suscite d’abord une simple curiositĆ©, puis des moments de suspension. Ensuite l’hĆ©sitation disparaĆ®t et fait place Ć  un grand sourire sur les lĆØvresĀ  de beaucoup de jeunes. Jusqu’aux moments d’échanges profonds. « Aujourd’hui aussi l’annonce de l’espĆ©rance a trouvĆ© une brĆØche dans beaucoup de cœursĀ Ā». La tournĆ©e ā€˜ā€™Every Life Has Hope’’ parcourt des kilomĆØtres, Ć  travers villes et rĆ©gions diverses, tĆ©moignant de la prĆ©sence de Dieu dans l’aujourd’hui de la sociĆ©tĆ©, et la possibilitĆ© pour tous, personne n’étant exclu, de recommencer. Dans la prison de Bielefeld, la ā€˜ā€™caravane’’ rencontre centĀ  dĆ©tenus. A Arnsberg, ville du nord-est de l’Allemagne, les membres du Mouvement Shalom. Le jour de la PentecĆ“te, Ć  Cologne, le voyage prĆ©voit une Ć©tape dans une communautĆ© paroissiale et l’aprĆØs-midi, rencontre avec Caritas. A l’invitation de l’ÉvĆŖque auxiliaire, le groupe chante la messe dans la CathĆ©drale, en proposant ā€˜ā€™Io ero li’’ (ā€˜ā€™J’y Ć©tais’’), composĆ©e pour l’occasion. A Gut Hange, on fĆŖte les 5 ans de l’ouverture d’une Fazenda fĆ©minine. Et encoreĀ : visites Ć  des structures d’accueil pour SDF, Ć  des malades en fin de vie, rencontres avec des Ć©tudiants et avec des jeunes droguĆ©s accueillis dans une structure publique, avec une congrĆ©gation de sœurs qui se consacre Ć  l’accueil de jeunes filles en difficultĆ©s sĆ©rieuses. La tournĆ©e fait Ć©galement une Ć©tape en Belgique, auprĆØs de la communautĆ© de Peer, petite ville où s’ouvrira bientĆ“t une nouvelle Fazenda. AprĆØs deux semaines intenses et joyeuses, le groupe de la Fazenda poursuit vers Berlin et la Pologne, alors que le Gen Rosso rentre Ć  Loppiano en vue des prochaines Ć©tapes du ā€˜ā€™musical Campus’’ dans les Pouilles, (sud Italie), où il y aura l’inauguration d’une nouvelle Fazenda. Encore ensemble, pour allumer une nouvelle espĆ©rance.

Ɖvangile vĆ©cu : aller Ć  contre-courant

Ɖvangile vĆ©cu : aller Ć  contre-courant

20170703-01Combien de fois faut-il pardonnerĀ ? Il y a trois ans, mon demi-frĆØre plus Ć¢gĆ© est venu Ć  la maison et a offensĆ© ma femme alors que j’étais au travail. Quand je suis rentrĆ© Ć  la maison, je me suis Ć©nervĆ© trĆØs fort mais ensemble, nous avons dĆ©cidĆ© de ne pas rĆ©agir. Nous avons ensuite su que la fille, qui habitait avec nous cette pĆ©riode-lĆ , Ć©tait retournĆ©e chez elle en disant qu’elle devait se prĆ©parer seule Ć  manger. De plus, Ć  notre grande surprise, mon frĆØre a commencĆ© Ć  raconter aux personnes de notre communautĆ© que nous l’avions insultĆ© et qu’il ne nous aurait pardonnĆ© qu’aprĆØs que nous lui aurions prĆ©sentĆ© nos excuses. A ce point-lĆ , pour nous c’était trop et nous ne nous sommes plus adressĆ©s la parole pendant un an. Un jour, je me suis souvenu que JĆ©sus nous a enseignĆ© que nous devions pardonner jusqu’à soixante-dix fois sept fois quelle que soit la situation qui se prĆ©sente Ć  nous et jusqu’à prier pour nos ennemis. Ainsi, le dernier jour de l’an, j’ai organisĆ© une rĆ©union de rĆ©conciliation entre nous, avec la prĆ©sence de toute la famille Ć©largie. J’ai Ć©tĆ© le premier Ć  parler. J’ai dit aux membres de la famille que nous n’étions pas lĆ  pour faire de longs discours, ni pour juger l’autre, mais simplement pour demander pardon Ć  mon frĆØre aĆ®nĆ© et que cela nous avait attristĆ©s de l’avoir offensĆ©. Puis je me suis levĆ© et me suis agenouillĆ© devant lui, geste qui voulait signifier humilitĆ© et magnanimitĆ©, deux vertus chrĆ©tiennes. Les membres de la famille, y compris mon frĆØre, sont restĆ©s abasourdis par ce geste et personne n’osait dire une seule parole. AprĆØs un moment, il m’a dit qu’il m’avait pardonnĆ©. Nous sommes rentrĆ©s heureux et sereins Ć  la maison, d’avoir rĆ©tabli la paix entre nos familles. (Christopher et PerpĆ©tua Idu – Afrique) Pearl_resizedPerle de grande valeur J’étais en train de vivre un mariage rĆ©ellement difficile. Mon mari, qui autrefoisĀ  Ć©tait un homme gentil, intelligent et cultivĆ©, Ć©tait devenu alcoolique Ć  cause de la pĆ©riode qu’il avait passĆ© sous les armes. Peu aprĆØs son retour en Angleterre du front, il a repris la vie d’une maniĆØre normale mais bien vite, il a dĆ©veloppĆ© un ulcĆØre duodĆ©nal qui lui faisait fort mal. Il Ć©tait incurable, et bien souvent, il Ć©tait incapable de travailler. C’est alors qu’il a dĆ©couvert l’alcool comme anti-douleur… Il buvait Ć©normĆ©ment. J’ai vĆ©cu avec lui ce moment terrible. Cela a Ć©tĆ© un vĆ©ritable traumatisme aussi bien physique que mentalĀ : je n’en pouvais plusĀ ! J’ai demandĆ© conseil Ć  diffĆ©rents mĆ©decins et spĆ©cialistes, mais sans succĆØs. AprĆØs quelques annĆ©es, nous avons rencontrĆ© le Mouvement des Focolari. J’ai Ć©crit Ć  une personne envers laquelle j’avais beaucoup de respect et de confiance. Sa rĆ©ponse m’a fort Ć©tonnĆ©eĀ : « Merci d’avoir partagĆ© avec moi ta ā€˜ā€™perle de grande valeur’’…Ā Ā». Comment l’énorme difficultĆ© que nous Ć©tions en train de vivre pouvait ĆŖtre appelĆ©e une ā€˜ā€™perle de grande valeur’’ ? Il a fallu plusieurs annĆ©es pour commencer Ć  comprendre comment je pouvais transformer la souffrance en amour, Ć  savoir perdre tout ce que je croyais ĆŖtre nĆ©cessaire pour nous, ĆŖtre acceptĆ©s socialement, et ne plus faire semblant que tout allait bien. Au fond, il s’agissait de dire ā€˜ā€™oui’’ plutĆ“t que ā€˜ā€™non’’. A la fin, je me suis ā€˜rendue’ permettant Ć  Dieu de me prendre entre ses bras. Et Lui s’est manifestĆ©. Pendant la derniĆØre pĆ©riode de la vie, mon mari a fait la profonde expĆ©rience de l’amour personnel de Dieu pour lui et il n’a plus bu. Moi aussi, j’ai rĆ©ussi Ć  me libĆ©rer de la dĆ©pression. J’ai mis certainement une grande partie de ma vie pour arriver Ć  cet objectif. Mais c’était et c’est, ma ā€˜ā€™perle de grande valeur’’. (SourceĀ : New City – Londres)  

La splendeur de la nature

La splendeur de la nature

« En contemplant l’immensitĆ© de l’univers, la beautĆ© extraordinaire de la nature, de sa puissance, je me suis tournĆ©e spontanĆ©ment vers le CrĆ©ateur de toutes choses et j’ai compris de faƧon nouvelle l’immensitĆ© de Dieu. L’impression en fut si forte et si nouvelle que je me serais mise aussitĆ“t Ć  genoux pour adorer, louer, glorifier Dieu. J’ai ressenti le besoin d’agir de la sorte comme si c’était ma vocation actuelle. Et comme si mes yeux s’ouvraient, j’ai compris comme jamais auparavant qui est Celui que nous avons choisi comme IdĆ©al, ou plutĆ“t Celui qui nous a choisis. Je l’ai vu si grand, si grand, si grand qu’il me paraissait impossible qu’il ait pensĆ© Ć  nous. Cette impression de son immensitĆ© est restĆ©e profondĆ©ment en moi pendant plusieurs jours. Et maintenant, lorsque je prie en disantĀ : “Que ton nom soit sanctifiĆ©” ou “Gloire au PĆØre, au Fils, au Saint-Esprit”, pour moi c’est tout autre choseĀ : c’est une nĆ©cessitĆ© qui vient du cœurĀ Ā». (Rocca di Papa, 22.1.87) « […] Contempler l’étendue sans fin de la mer, une chaĆ®ne de hautes montagnes, un glacier imposant ou encore la voĆ»te du ciel constellĆ©e d’étoiles… Quelle majesté ! Quelle immensité ! Qu’à travers la splendeur Ć©blouissante de la nature, nous remontions Ć  celui qui en est l’auteurĀ : Dieu, le roi de l’univers, le maĆ®tre des galaxies, l’Infini […]. Il est prĆ©sent partoutĀ : dans le scintillement d’un ruisseau, l’éclosion d’une fleur, la clartĆ© de l’aube, dans le rougeoiement d’un coucher du soleil, l’éclat des cimes enneigĆ©es […]. Dans nos mĆ©tropoles de bĆ©ton, construites de la main de l’homme, où rĆØgne le vacarme et où bien rarement la nature nous est dĆ©voilĆ©e. Pourtant, si nous le dĆ©sirons, il suffit d’un coin de ciel qui se dĆ©coupe entre les sommets des immeubles pour nous rappeler Dieu. Il suffit d’un rayon de soleil qui arrive toujours Ć  pĆ©nĆ©trer Ć  travers les barreaux d’une prison. Il suffit d’une fleur, d’une prairie ou du visage d’un enfant… […] Cela nous aidera Ć  retourner au milieu des hommes, lĆ  où est notre place, fortifiĆ©s comme sans doute JĆ©sus l’était aprĆØs avoir priĆ© le PĆØre toute la nuit sur la montagne, sous le ciel Ć©toilĆ© et qu’ensuite il revenait parmi les hommes pour faire le bien.Ā Ā» (Mollens, 22.9.88) Da Chiara Lubich – ā€œCercando le cose di lassĆ¹ā€ – Ɖdition CittĆ  Nuova, Rome 1992, pages 5 – 111,112.

Maria Voce: ā€œL’œcumĆ©nisme au service de la paixā€/2

Maria Voce: ā€œL’œcumĆ©nisme au service de la paixā€/2

59° SETTIMANA ECUMENICA - ā€œCAMMINADO INSIEME. CRISTIANI SULLA VIA VERSO L'UNITA'Guerres, menaces nuclĆ©aires, terrorisme. Les dĆ©fis sont nombreux. Vous avez dit que l’œcumĆ©nisme est important pour la paix. Pourriez-vous nous expliquer pourquoi et commentĀ ? L’œcumĆ©nisme est important pour la paix parce que l’œcumĆ©nisme est unitĆ©. L’unitĆ© est la paix. L’unitĆ© consiste Ć  ĆŖtre un seul cœur et une seule Ć¢me. C’est s’aimer. C’est partager ses propres biens, les douleurs, les joies. Et c’est cela qui apporte la paix. Qu’est-ce que la paix? La paix n’est pas l’absence de bombardements. Ce n’est pas un compromis que l’on signe. La paix n’est rien de tout cela. La paix c’est l’unitĆ© des cœurs. L’œcumĆ©nisme sert Ć  construire et Ć  Ć©largir cette unitĆ© des cœurs et , par consĆ©quent il est au service de la paix, il contribue Ć©normĆ©ment Ć  la paix. S’il s’ensuit que les chrĆ©tiens se prĆ©sentent enĀ  Ć©tant unis, ils auront certainement un plus grand impact. Et ils rĆ©aliseront ensemble des projets de paix,Ā  aussi et surtout lĆ  où celle-ci est continuellement menacĆ©e. Ils contribueront Ć  mettre en pratique le partage des biens dans le monde, Ć  aider ceux qui fuient les Pays en guerre pour rechercher une vie meilleure, Ć  les accueillir. Mais ils aideront s’ils sont unis. Et s’ils sont unis, ils permettront que s’accomplissent les pas nĆ©cessaires pour que la paix puisse advenir. Quelle contribution le Pape FranƧois est-il en train de donner au mouvement œcumĆ©nique et quel Ā style est-il en train de communiquer aux Ɖglises? Sa contribution je l’ai tout de suite perƧue, dĆØs qu’il est apparu Ć  sa fenĆŖtre et s’est prĆ©sentĆ© au monde comme Ć©vĆŖque de Rome. Ce fut la toute premiĆØre contribution du Pape au chemin œcumĆ©nique des Ɖglises. Elle se poursuit, y compris dans son souci permanent de rĆ©forme des Ɖglises et de l’Église dans le sens d’une plus grande collĆ©gialitĆ© et participation, tant au niveau des pasteurs que des fidĆØles, en allant vers une plus grande humilitĆ© rĆ©ciproque et la reconnaissance des erreurs commises. C’est tout un processus qui va dans le sens du chemin œcumĆ©nique. 59° SETTIMANA ECUMENICA - ā€œCAMMINADO INSIEME. CRISTIANI SULLA VIA VERSO L'UNITA'Les participants Ć  la semaine œcumĆ©nique ont pris part Ć  l’audience gĆ©nĆ©rale où le Pape FranƧois a parlĆ© de Marie comme mĆØre restĆ©e Ć  cĆ“tĆ© de son fils jusqu’à la passion. Marie est-elle un exemple sur notre chemin œcumĆ©niqueĀ ? Je dirais que oui. Parce que Marie est mĆØre, mĆØre de Dieu et mĆØre de JĆ©sus et, donc, mĆØre de tous les hommes. Et une mĆØre veut certainement voir ses enfants ensemble. Elle cherche Ć  tout faire pour qu’ils se retrouvent, reconnaissent que Dieu est venu sur terre et s’est fait homme pour eux. Elle veut qu’ils s’aiment, qu’ils ne se disputent pas, qu’ils n’entretiennent pas de rancune les uns envers les autres, mais qu’ils cherchent des faƧons toujours nouvelles pour se comprendre. C’est en cela que Marie nous aide. Et je crois qu’Elle nous aide prĆ©cisĆ©ment en restant au pied de la croix. Par sa dĆ©solation. Il me semble qu’Ć  ce moment-lĆ , elle-mĆŖme perd son plus grand trĆ©sor et nous apprend Ć  savoir perdre quelque chose, y compris cette richesse que possĆØde chaque Ɖglise, maisĀ  qui est appelĆ©e Ć  se recomposer avec les richesses des autres. Si MarieĀ  est allĆ©e jusqu’à perdre son fils, nous pouvons perdre une idĆ©e, un souvenir, une blessure que nous portons en nous, un prĆ©judice, pour construire et devenir des artisans d’unitĆ©. De M. Chiara Biagioni Source: SIR Lire la premiĆØre partie

Maria Voce: ā€œL’œcumĆ©nisme au service de la paixā€/1

Maria Voce: ā€œL’œcumĆ©nisme au service de la paixā€/1

59° SETTIMANA ECUMENICA - ā€œCAMMINADO INSIEME. CRISTIANI SULLA VIA VERSO L'UNITA'« La rĆ©volution de l’Évangile. Revenir Ć  l’Évangile et Ć  la vie de l’Évangile dans le mondeĀ Ā». Mettre en pratique la Parole de Dieu aujourd’hui comme Ć  l’époque des premiers chrĆ©tiens.VoilĆ  qui rĆ©sume le projet œcumĆ©nique commencĆ© il yĀ  50 ans par Chiara Lubich, portĆ© dans le monde entier par le Mouvement des Focolari: Un projet dans lequel des chrĆ©tiens de toutes les Eglises peuvent pleinement se reconnaĆ®tre, qui invite Ć  participer et Ć  ĆŖtre ensemble des semences de paix partout Ā dans notre monde blessĆ© par les guerres et les divisions. C’est Maria Voce, la prĆ©sidente du Mouvement des focolari qui s’exprime. Nous la rencontrons avec un groupe de journalistes de divers titres, dans le cadre de la 59ĆØme Semaine œcumĆ©nique qui s’est dĆ©roulĆ©e Ć  Castel Gandolfo du 11 au 13 mai. La salle est pleine. Sont prĆ©sents environ 700 chrĆ©tiens de 69 Ɖglises et CommunautĆ©s ecclĆ©siales, venus de 40 Pays. Les cabines de traduction sont Ć  pied d’œuvre : 17 langues sont reprĆ©sentĆ©es. Les participants, de tous Ć¢ges, portent des vĆŖtements aux couleurs variĆ©es, signes de leurs provenances et appartenances diverses. Parmi les temps forts de cette Semaine, la priĆØre pour l’unitĆ© dans les catacombes de St SĆ©bastien Ć  Rome. Sur les lieux mĆŖmes où priaient les premiers chrĆ©tiens et martyrs, Ā ils ont fait un « Pacte d’amour rĆ©ciproqueĀ Ā» en Ć©changeant un signe de paix et de pardon pour les blessures hĆ©ritĆ©es du passĆ© et pour que « renouvelĆ©s par l’amour, nous portions ce tĆ©moignage vĆ©cu entre nous dans nos communautĆ©s, dans nos Pays et dans notre sociĆ©té » « Nous avons beaucoup construit ensembleĀ», commente Maria Voce. Ā«Maintenant il s’agit d’accĆ©lĆ©rer le pas, afin que la communion soit pleine et visible. Il faut aller de l’avantĀ Ā». Le monde n’a jamais autant qu’aujourd’hui aspirĆ© Ć  la fraternitĆ© universelle. Pensez-vous qu’elle soit possibleĀ ? Est-elle possible au cours de ce siĆØcle? Je ne sais pas s’il est possible qu’elle advienne au cours de ce siĆØcle, mais je sais qu’elle est possible. Bien plus, il est certain que nous y parviendrons, parce que c’est le dĆ©sir de Dieu. Dieu veut que toute la famille humaine soit une famille fraternelle. Si Dieu le veut, ce dessein d’unitĆ© du genre humain ne peut pas ne pas se rĆ©aliser. Je ne sais pas si on y arrivera au cours de ce siĆØcle. Mais la chose importante n’est pas de le rĆ©aliser en ce siĆØcle. L’important est que ce dessein se rĆ©alise et que nous fassions le pas que Dieu nous demande aujourd’hui et aujourd’hui Il nous demande de travailler dans cette direction et, donc, au moins de nous reconnaĆ®tre comme frĆØres entres chrĆ©tiens. 59° SETTIMANA ECUMENICA - ā€œCAMMINADO INSIEME. CRISTIANI SULLA VIA VERSO L'UNITA'Dans le monde œcumĆ©nique on perƧoit en de nombreux endroits la souffrance due Ć  l’impossibilitĆ© pour les chrĆ©tiens de diverses Ɖglises de participer Ć  la mĆŖme table eucharistique. Que rĆ©pondez-vousĀ ? C’est certainement une douleur pour tous. Mais nous voyons aussi que la prĆ©sence de JĆ©sus dans le monde ne se limite pas Ć  sa prĆ©sence eucharistique. JĆ©sus est prĆ©sent dans le monde de nombreuses faƧons. Il est prĆ©sent par son amour, il est prĆ©sent dans notre prochain parce que nous reconnaissons JĆ©sus en chaque frĆØreĀ ; Il est prĆ©sent dans les pauvres, en ceux qui nous guident Ć  travers le magistĆØre de l’Église et dans les diverses Ɖglises et institutions. Nous, comme Mouvement des Focolari, nous voyons l’importance de deux choses. La premiĆØre est que la douleur est la prĆ©sence de JĆ©sus dans le monde. JĆ©sus a pris sur lui toutes les douleurs de l’humanitĆ© et, donc aussi la souffrance de la division. C’est une douleur que JĆ©sus a vĆ©cue fortement au moment où il a Ć©tĆ© crucifiĆ© et abandonnĆ©. La seconde rĆ©alitĆ© importante c’est lorsque JĆ©sus a ditĀ : « LĆ  où deux ouĀ  plus sont rĆ©unis en mon nom… ». Il n’a pas ditĀ  unis dans l’Eucharistie, il a dit « en mon nomĀ Ā». Et que signifie ĆŖtre rĆ©unis au nom de JĆ©sus? Ce la veut dire ĆŖtre unis dans l’amour rĆ©ciproque qu’Il a portĆ© sur la terre. Donc lĆ  où deux ou plus sont rĆ©unis en son nom, il y a sa prĆ©sence. Cette prĆ©sence de JĆ©sus dans le monde est en un certain sens la preuve que nous vivons dĆ©jĆ  une vraie communion et de ce fait nous pouvons dire nous aussiĀ : qui pourra nous sĆ©parer de l’amour du ChristĀ ? Nous ne pouvons pas partager l’Eucharistie ensemble, mais nous ne pouvons pas ne pas recevoir l’amour de Dieu, nous ne pouvons pas ne pas vivre cet amour entre nous, tous ensemble, en attendant qu’on puisse arriver Ć  cette communion encore plus complĆØte qui s’ajoutera Ć  la communion que nous vivons dĆ©jĆ  (Ć  suivre) Par M. Chiara Biagioni Ā – Source: SIR

Parole de vie de juilletĀ 2017

Peiner sous le poids du fardeau : ces paroles nous suggĆØrent les fardeaux que des hommes et des femmes, des jeunes, des enfants et des personnes Ć¢gĆ©es portent sur le chemin de la vie, espĆ©rant pouvoir s’en libĆ©rer un jour. Dans ce passage de l’évangile de Matthieu, JĆ©sus s’adresse Ć  chacun : Ā« Venez Ć  moi… Ā» La foule qui entourait JĆ©sus venait le voir et l’écouter : des personnes simples, pauvres, peu instruites. Elles avaient beaucoup de mal Ć  connaĆ®tre et respecter toutes les prescriptions religieuses de l’époque. En outre les taxes de l’administration romaine apportaient un fardeau supplĆ©mentaire. Dans son enseignement, JĆ©sus leur portait une attention particuliĆØre, ainsi qu’envers tous les exclus de la sociĆ©tĆ© considĆ©rĆ©s pĆ©cheurs. Il dĆ©sirait que tous puissent comprendre et accueillir la loi plus importante, celle qui ouvre la porte de la maison du PĆØre : la loi de l’amour. Dieu rĆ©vĆØle ses merveilles Ć  ceux qui ont le cœur ouvert et simple. JĆ©sus nous invite, nous aussi, Ć  nous approcher de lui. Il se manifeste sous le visage d’un Dieu qui nous aime infiniment, tels que nous sommes. Il nous invite Ć  nous fier Ć  sa Ā« loi Ā», qui n’est pas un fardeau Ć©crasant, mais un joug lĆ©ger. Or sa loi, si nous la vivons, peut emplir le cœur de joie. Elle demande que nous nous engagions Ć  ne pas nous replier sur nous-mĆŖmes, mais bien plutĆ“t Ć  faire de notre vie un don aux autres, jour aprĆØs jour. Ā« Venez Ć  moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous donnerai le repos. Ā» JĆ©sus fait aussi une promesse : Ā« Je vous donnerai le repos. Ā» De quelle faƧon ? Avant tout par sa prĆ©sence, d’autant plus profonde en nous si nous le choisissons comme point d’ancrage de notre vie. Puis par sa lumiĆØre Ć©clairant nos pas et nous faisant dĆ©couvrir le sens de la vie, quelles que soient les circonstances extĆ©rieures. En outre, en nous mettant Ć  aimer comme JĆ©sus lui-mĆŖme l’a fait, nous trouverons dans l’amour la force d’aller plus loin et la plĆ©nitude de la libertĆ©, car la vie de Dieu nous accompagnera. Chiara Lubich Ć©crivait : Ā« Un chrĆ©tien qui ne cherche pas constamment Ć  aimer ne mĆ©rite pas le nom de chrĆ©tien. Car tous les commandements de JĆ©sus se rĆ©sument Ć  un seul, celui de l’amour pour Dieu et pour le prochain, en qui nous voyons et aimons JĆ©sus. L’amour n’est pas du sentimentalisme, il se traduit en actes, en service aux frĆØres, surtout ceux qui sont autour de nous, en commenƧant par les actions et les services les plus humbles. Charles de Foucauld disait que quand on aime quelqu’un, on est trĆØs rĆ©ellement en lui, par l’amour, on vit en lui par l’amour, on ne vit plus en soi, on est ā€œdĆ©tachĆ©ā€ de soi-mĆŖme, ā€œen dehors de soiā€. Et c’est grĆ¢ce Ć  cet amour que la lumiĆØre de JĆ©sus pĆ©nĆØtre en nous, selon sa promesse : ā€œCelui qui m’aime […] je me manifesterai Ć  luiā€ . L’amour est source de lumiĆØre : quand on aime, on comprend davantage Dieu, qui est Amour . Ā» Commission Parole de vie (La Commission Parole de vie est composĆ©e de deux biblistes, de reprĆ©sentants d’Asie, d’Afrique, d’AmĆ©rique Latine, des jeunes, du monde de la communication et de l’œcumĆ©nisme)

Une vie pour la paix en Terre Sainte

Une vie pour la paix en Terre Sainte

20170628-01Juin 1967Ā : il y a exactement cinquante ans, les israĆ©liens occupent les territoires palestiniens. Depuis ce jour-lĆ , les affrontements violents et mortels ne se sont pas arrĆŖtĆ©s. Beaucoup de gens, malgrĆ© cela, continuent Ć  construire un futur de paix. Parmi eux, Margareth Karram, dĆ©jĆ  membre de la Commission Ć©piscopale pour le dialogue interreligieux de l’AssemblĆ©e des Ordinaires Catholiques de la Terre Sainte et collaboratrice de la direction de l’Interreligious Coordinating Council en IsraĆ«l (ICCI). Depuis 2014 elle travaille au Centre international du mouvement des Focolari (Italie). Margareth K.Ā : ā€œJe suis nĆ©e Ć  HaĆÆfa, une ville de la GalilĆ©e et ma terre a toujours Ć©tĆ© une terre de conflits, de guerre, sous la domination de diffĆ©rents peuples. Notre maison se trouve sur le Mont Carmel, dans un quartier juif. Nous Ć©tions l’unique famille arable chrĆ©tienne catholique, d’origine palestinienne. Je me souviens que petite, j’avais six ans, quelques enfants ont commencĆ© Ć  me provoquer brutalement en me disant que j’étais arabe et que je ne pouvais pas rester dans le quartier. J’ai couru voir ma mĆØre en pleurant, lui demandant pourquoi cette situation. Pour toute rĆ©ponse, ma mĆØre m’a demandĆ© d’inviter ces enfants chez nous. Elle avait prĆ©parĆ© du pain arabe qu’elle leur a donnĆ© en les priant de le porter Ć  leur famille. A partir de ce petit geste les premiers contacts sont nĆ©s avec ces voisins juifs qui voulurent connaitre cette femme qui avait fait ce genre de geste. Cela m’a enseignĆ© qu’un petit acte d’amour envers le prochain fait dĆ©passer les montagnes de la haineĀ Ā». Le rĆ©cit de l’histoire de Margareth continue avec des souvenirs et des Ć©vĆ©nements qui tĆ©moignent des nombreuses difficultĆ©s qu’elle a dĆ» affronter. Arabe, chrĆ©tienne-catholique, Margareth est citoyenne israĆ©lienne. De nombreuses personnes de sa famille, comme tant de chrĆ©tiens, ont dĆ» fuir au Liban durant les annĆ©es de guerre. Elle se trouve donc dans la situation de ne plus connaĆ®tre une grande partie de sa famille, parce que son pĆØre a choisi de rester avec les grands-parents. En elle, grandit toujours plus le dĆ©sir de construire des ponts de fraternitĆ©. « DĆØs que j’étais petite je rĆŖvais de paix. Souvent je me rendais dans les quartiers arabes Ć  JĆ©rusalem, Ć  BethlĆ©em ou dans d’autres territoires palestiniens. Si je parlais en arabe – qui est ma langue natale – les personnes reconnaissaient mon origine galilĆ©enne, territoire israĆ©lien, par mon accent. Et inversement, si je parlais hĆ©breu on me faisait remarquer que mon accent Ć©tait diffĆ©rent du leur. Jerusalem, panorama of Wailing wall and Mousque of Al-aqsa in Jerusalem, Israel Depuis que je vis Ć  JĆ©rusalem je suis souvent prise par la tentation de me dĆ©courager, surtout durant l’Intifada. Nous avons vĆ©cu des moments trĆØs durs en villeĀ : trĆØs souvent des attentats survenaient dans des lieux publics, mĆŖme dans les bus que je prenais chaque jour pour aller au travail. J’avais peur. J’ai continuĆ© grĆ¢ce au fait d’être Ć©paulĆ©e par une communautĆ© qui partage la spiritualitĆ© de Chiara Lubich. Et j’ai finalement retrouvĆ© ma vĆ©ritable identité : celle de chrĆ©tienne, catholique, tĆ©moin d’espĆ©rance. C’était une Ć©tape importante de ma vie, qui m’a libĆ©rĆ©e des peurs et des incertitudes. Je pouvais aimer tout le monde, arabes et israĆ©liens, en respectant leur histoire et tout faire pour crĆ©er des espaces de dialogue, construire ponts, confiance, assistant mĆŖme Ć  de petits miracles, je voyais des juifs et des musulmans changer d’attitude et essayer de faire ensemble quelque chose pour la paix.Ā Ā» Ɖvidemment les nombreuses initiatives ne manquent pas. Beaucoup d’organisations travaillent pour la paix par le biais de l’art, de l’éducation, des actions sociales. Beaucoup de personnes comme vous, essaient d’allumer de petites lumiĆØres qui puissent Ć©clairer l’obscuritĆ© et faire entrevoir des ouvertures vers le ciel. En juin 2014 Margareth fut invitĆ©e Ć  faire partie de la dĆ©lĆ©gation chrĆ©tienne en vue de la priĆØre d’ « invocation pour la paixĀ Ā» avec le pape FranƧois, le patriarche BartolomĆ©e I, Shimon Peres, alors PrĆ©sident IsraĆ©lien et Abu Mazen, PrĆ©sident palestinien. « ImmĆ©diatement aprĆØs cette rencontre a Ć©clatĆ© la guerre dans la bande de Gaza. La tentative du pape de rĆ©unir les deux Chefs d’État afin de travailler pour la paix entre les deux peuples semblait vaine. Mais ce fut un moment historique, une Ć©tape importante. J’ai perƧu la puissance de la priĆØre et j’ai compris que seul Dieu peut changer le cœur des hommes. Nous devons continuer Ć  invoquer Dieu pour la paix. Comme les oliviers que nous avons plantĆ©s ce jour-lĆ , que la paix prenne racine et que nous puissions en voir les fruitsĀ Ā». VidĆ©o integrale (Italien)

Nouveau Patriarche grec-catholique

Joseph Absi, vicaire patriarcal de Damas, a Ć©tĆ© Ć©lu pour guider l’Église grecque-catholique. Le nouveau Patriarche, qui succĆØde Ć  GrĆ©goire III Laham, 85ĆØme patriarche, a Ć©tudiĆ© la thĆ©ologie en France et au Liban (Harissa). Il a obtenu une licence en philosophie auprĆØs de l’universitĆ© d’État libanaise et un doctorat en musique auprĆØs de l’UniversitĆ© Pontificale de Kaslik. Mgr. Absi, qui appartient Ć  la SociĆ©tĆ© des missionnaires de Saint Paul (Paolistes), est prĆŖtre depuis 1973 et supĆ©rieur gĆ©nĆ©ral depuis 1999. ConsacrĆ© Ć©vĆŖque en 2001, il a Ć©tĆ© prĆ©sident de la Caritas syrienne et a dĆ©veloppĆ© avec ses collaborateurs plus de 40 projets Ć  Damas, Alep et HassakĆ©. Un des sujets qui tient le plus Ć  cœur au nouveau patriarche melchite est l’unitĆ© entre les Ɖglises catholiques orientales.

La Ā« Croix en PĆØlerinage Ā» des JMJ 2019

La Ā« Croix en PĆØlerinage Ā» des JMJ 2019

Ā  2017-06-24-PHOTO-00000079 AprĆØs l’arrivĆ©e au Panama de la « Croix en PĆØlerinageĀ Ā», où se dĆ©rouleront les JournĆ©es Mondiales de la jeunesse 2019 (JMJ), l’archevĆŖque JosĆ© Domingo Ulloa Mendieta, O.S.A., a lancĆ© l’initiative de faire de tous les 22 de chaque mois « une priĆØre ensembleĀ Ā» pour cet Ć©vĆ©nement important. La priĆØre du 22 juin dernier a Ć©tĆ© confiĆ©e Ć  la communautĆ© locale des Focolari. En conclusion de la cĆ©lĆ©bration eucharistique, l’archevĆŖque a confiĆ© la « Croix en PĆØlerinageĀ Ā» et une icĆ“ne de la Vierge aux jeunes des Focolari. « C’était beau de recevoir et de porter la Croix des JMJ – Ć©crivent les jeunes – et nous avons profitĆ© de l’occasion pour dire Ć  l’archevĆŖque qu’il peut compter sur nousĀ ; il a rĆ©ponduĀ : « je compte bien dessusĀ Ā». Ce fut une fĆŖte de la famille de l’Église !Ā Ā»

Contre l’abus et le trafic des stupĆ©fiants

Introduite en 1987 par l’AssemblĆ©e GĆ©nĆ©rale de l’ONU, la journĆ©e mondiale du 26 juin contre l’abus et le trafic illicite de drogue entend renforcer toutes les actions possibles pour combattre l’un des pires drames de notre planĆØte. Selon le rapport 2016 de l’UNODC (United Nations Office on Drugs and Crime), 250 millions de personnes d’un Ć¢ge compris entre 15 et 64 ans ont dĆ©jĆ  utilisĆ© des stupĆ©fiants l’annĆ©e prĆ©cĆ©dente. La campagne s’adresse Ć  tout le monde, mais en particulier aux jeunes qui parlent souvent des « effets hallucinantsĀ Ā» des drogues, tout en oubliant les nombreux « effets nĆ©gatifsĀ Ā». L’utilisation des stupĆ©fiants est prĆ©occupante et reprĆ©sente une plaie sociale qui pĆØse lourdement sur la santĆ© publique, autant en termes de prĆ©vention que de traitement et de soins des troubles liĆ©s Ć  l’utilisation de la drogue

Ɖvangile vĆ©cu : Surmonter les divisions

Ɖvangile vĆ©cu : Surmonter les divisions

Santa-Terezinha-C-Caris-Mendes-CSCSur l’ile de ā€˜Santa Teresina’ « Lorsqu’on vit dans un Ć©tat de misĆØre extrĆŖme, ou on tombe dans l’inertie, ou il n’y a que la violence comme alternative. GrĆ¢ce au charisme de l’unitĆ©, j’ai compris que je pouvais devenir un agent de transformation sociale de mon milieuĀ : chercher du travail pour les habitants, aider Ć  reconstruire un mocambo, travailler pour que toutes les familles puissent accĆ©der Ć  l’eau potable. AprĆØs deux ans, j’ai Ć©tĆ© Ć©lu prĆ©sident de l’Association des habitants de Santa Teresina. J’ai donnĆ© la continuitĆ© au travail de mes prĆ©dĆ©cesseurs, je me suis occupĆ© de la transparence de la gestion publique en faisant comprendre aussi que si chacun aidait l’autre, Dieu aurait aidĆ© tousĀ Ā». (J.- BrĆ©sil) Agent des taxes « Je travaillais comme agent des taxes, un travail difficile que j’ai essayĆ© de porter de l’avant comme service rendu au pays. J’essayais de servir JĆ©sus en chaque personne, en crĆ©ant un rapport avec chacun. Il y a quelques annĆ©es, j’ai Ć©tĆ© assignĆ© au DĆ©partement d’EnquĆŖte et d’ExĆ©cution. Pratiquement, je devais convaincre celui qui n’était pas en rĆØgle, de payer les taxes afin de ne pas encourir des sanctions. Cela est d’autant plus difficile et demande une grande dose de patience. Peu Ć  peu j’ai gagnĆ© le respect des personnes que je rencontrais, beaucoup parmi elles ont pris conscience de la nĆ©cessitĆ© et de l’avantage Ć  ĆŖtre en rĆØgleĀ Ā». (A.N.-Kenya) SolidaritĆ© contagieuse « Il y a de nombreuses annĆ©es, une amie assistante sociale nous avait demandĆ© d’accueillir pendant une semaine une jeune fille de 17 ans, presque aveugle, qui pour diffĆ©rentes raisons, ne pouvait pas rester dans l’Institut où elle Ć©tait ni retourner Ć  la maison dans sa famille. AprĆØs en avoir parlĆ© avec nos enfants dĆ©sormais adolescents, nous avions dĆ©cidĆ© d’un commun accord de l’accueillir, mĆŖme si ce choix allait reprĆ©senter quelques sacrifices pour chacunĀ : la maison Ć©tait dĆ©jĆ  petite pour les quatre enfants Ć©tudiants qui avaient besoin d’espace. Miriam vint donc chez nous et, aidĆ©e par tout le monde, elle s’insĆ©ra tellement bien qu’elle aida pour la prĆ©paration de la fĆŖte d’anniversaire d’un des fils. Et Ć  la place d’une seule semaine, celle-ci se prolongea en trois semaines. On s’en souvient comme d’un moment fort vĆ©cu en famille. Cette expĆ©rience d’accueil a ensuite Ć©tĆ© aussi efficace des annĆ©es aprĆØs. Notre fille, mariĆ©e et mĆØre de deux enfants a accueilli un enfant souffrant d’un handicap qui serait restĆ© seul dans son institution pendant les fĆŖtes de PĆ¢ques. Un autre de nos fils, lui aussi mariĆ© et pĆØre de trois enfants, a accueilli pour le repas de NoĆ«l, en plus de sa belle-mĆØre, une personne souffrante de maladie mentale. La solidaritĆ© est contagieuseĀ Ā». (H.G. Autriche)

Giordani: la grandeur de l’homme

Giordani: la grandeur de l’homme

20170625-01A la lumiĆØre de la foi chrĆ©tienne l’homme apparaĆ®t tel qu’il estĀ : semblable Ć  Dieu. Le CrĆ©ateur – enseigne l’Ancien Testament – le fit Ć  son image et Ć  sa ressemblance. Cette origine confĆØre Ć  ses misĆØres et Ć  ses plaies, Ć  son visage, et Ć  son esprit, une beautĆ© surhumaine. Celle-ci devient encore plus manifeste dans le christianisme qui considĆØre l’homme non seulement comme image de Dieu, mais aussi comme Sa crĆ©ature, et la crĆ©ature est digne de son CrĆ©ateur, tout comme l’œuvre d’art est digne de l’artiste. Le Tout- Puissant ne pouvait que crĆ©er des ĆŖtres dignes de Lui. En l’homme il suscita un chef d’œuvre, dont la contemplation a de quoi donner le vertige: Il l’a dotĆ© d’une constitution admirable, faite pour durer et engendrer, d’une intelligence pour ĆŖtre Ć©clairĆ©, d’un cœur pour se projeter vers les autres, d’une Ć¢me pour s’affranchir des limites de l’espace et du temps et se fixer, avec les anges, dans l’éternitĆ©. L’homme a chutĆ©, il est vrai, en abusant de sa libertĆ©; mais il est tout aussi vrai que sa chute est associĆ©e au prodige le plus incommensurable de l’amour divin: la RĆ©demption, par le sang du Christ. L’homme, dans cette perspective, – que ce soit le clochard qui se traĆ®ne Ć  nos cĆ“tĆ©s sur le trottoir ou l’indigĆØne qui vit Ć  des milliers de kilomĆØtres – est un ĆŖtre si grand, si noble, si divin qu’on voudrait, tremblant et Ć©mu,Ā  s’incliner en sa prĆ©sence, en reconnaissant en lui la majestĆ© de Celui qui l’a imaginĆ© et en a fait le prodige de la crĆ©ation, le privilĆ©giĆ© de la RĆ©demption, l’objet de la vie surnaturelle dans la nature. On comprend donc qu’ une telle vision des choses fait qu’il est absurde et impossible d’exploiter l’homme, de le dĆ©nigrer, de lever la main sur lui, de le supprimer, sans faire violence Ć  l’œuvre de Dieu, sans porter atteinte au patrimoine du CrĆ©ateur.Il est enfant de Dieu ; et l’offense envers l’enfant devientĀ  outrage envers le PĆØreĀ : l’homicide devient tentative de dĆ©icide,Ā  s’apparente au meurtre de Dieu en effigie. L’homme pervertit sa dignitĆ© lorsqu’il cĆØde au mal et l’accomplit. Et parmi les pĆ©chĆ©s il y a l’orgueil mis Ć  la place de l’humble gratitude de l’homme qui se reconnaĆ®t chef d’œuvre de Dieu. De l’orgueil naĆ®t l’exploitation, qui va Ć  l’encontre de laĀ  vie en sociĆ©tĆ©; tandis que de l’humilitĆ© chrĆ©tienne Ā naĆ®t le service; et en cela aussi l’homme est semblable Ć  cet autre, « Fils de l’hommeĀ Ā», « venu non pour ĆŖtre servi, mais pour servirĀ Ā». Et c’est lĆ  que seĀ  fait la jointure de l’homme avec la sociĆ©té : son intĆ©gration, son Ć©volution. L’homme en soi, abstrait, n’existe pasĀ : existent le pĆØre, le citoyen, le croyant etc.… Autrement dit l’hommeĀ  en tant qu’animal social. Mais il entre dans la sociĆ©tĆ© par un Ć©lan d’amour. Du fait qu’il aime, il sort de la gangue de son propre moi et il prend son essor – s’intĆØgre – Ā participe Ć  la vie des autres. Et, pour autant qu’il aime dĆ©jĆ , l’homme se rĆ©vĆØle naturellement chrĆ©tien. Ensuite la foi chrĆ©tienne Ć©lĆØve et soutientĀ  cet amourĀ ;Ā  dire que l’amour le projette dans la sociĆ©tĆ©, revient Ć  affirmer que le principe vital de la sociĆ©tĆ© est l’amourĀ : sans quoi la sociĆ©tĆ©, au lieu de protĆ©ger la personne, d’être pour elle une valeur ajoutĆ©e, une occasion d’épanouissement,Ā  l’asphyxie et la mutile. Elle peut devenir une menace pour sa dignitĆ©. L’exploitation sociale commence lorsqu’on n’aime plus l’homme; lorsqu’on ne respecte plus sa dignitĆ©, parce qu’on ne considĆØre que ses muscles et qu’on ne voit plus son Ć¢me.   Igino Giordani, La societĆ  cristiana, CittĆ  Nuova, Rome, (1942) 2010, p. 32-36  

Fin du Ramadan

Le Ramadan s’achĆØve aujourd’hui, 24 juin, aprĆØs une pĆ©riode de 29 ou 30 jours durant laquelle les fidĆØles musulmans font mĆ©moire ā€œdu mois au cours duquel le Coran a Ć©tĆ© descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement. (Coran, sourate II, verset 185). Au cours de cette pĆ©riode, le jeĆ»ne pratiquĆ© depuis l’aube jusqu’au coucher du soleil, constitue le quatriĆØme des cinq piliers de l’Islam. La signification spirituelle du jeĆ»ne associĆ© Ć  la priĆØre et Ć  la mĆ©ditation, de l’abstinence sexuelle et du renoncement en gĆ©nĆ©ral, se rĆ©fĆØre, selon de nombreux thĆ©ologiens, Ć  la capacitĆ© de l’homme Ć  se maĆ®triser, Ć  s’entraĆ®ner Ć  la patience et Ć  l’humilitĆ© et Ć  ne pas oublier d’aider les personnes dans le besoin et celles qui ont moins de chance. Le Ramadan est donc une sorte d’exercice de purification contre toutes les passions mondaines, dont les bienfaits retombent sur le fidĆØle tout au cours de l’annĆ©e.

Bouddhistes et ChrƩtiens en dialogue/ 2

Bouddhistes et ChrƩtiens en dialogue/ 2

P4260731ā€œNous sommes arrivĆ©s Ć  Dharma Drum Mountain (Taiwan)Ā  hier soir Ć  la tombĆ©e de la nuit, accueillis avec une gentillesse exquise par de jeunes bĆ©nĆ©voles qui nous ont aidĆ©s Ć  nous installer et Ć  trouver nos chambres. Ensuite dĆ®ner et salutations. Ce matin le Symposium a commencĆ© comme on l’avait envisagĆ© lors de la visite faite avec quelques dirigeants des Focolari en fĆ©vrier 2016. Tout l’édifice qui abrite le College of Liberal Arts est moderne, construit par un architecte japonais, avec des jardins suspendusĀ  pour assurer un climat agrĆ©able, y compris pendant la saison chaude et humide, mĆŖme si ici l’humiditĆ© semble rĆ©gner toute l’annĆ©e. La nourriture offerte est d’une grande qualitĆ© culinaire, mais elle est avant tout l’expression du sentiment d’accueil qui fait qu’on se sent chez soi. P4260682.A dix heures, dĆ©but de la cĆ©rĆ©monie d’ouverture. C’est l’un des membres du corps enseignant, Guohuei Shih, qui prĆ©sente les diffĆ©rents rapporteurs. Rita Moussallem et moi-mĆŖme sommes les premiers Ć  intervenir, tout de suite aprĆØs les salutations duĀ  ChargĆ© d’Affaires du Vatican, le pĆØre Giuseppe Silvestrini, qui nous avait accueillis en soirĆ©e Ć  la Nonciature, peu de temps avant. Nous sommes environ 70, en provenance des USA, d’Europe, de ThaĆÆlande, de CorĆ©e, du Japon, des Philippines, de la Chine, et bien sĆ»r de Taiwan. Les participants sont des catholiques ainsi que des bouddhistes de diverses traditionsĀ : des moines et des fidĆØles laĆÆcs theravada de ThaĆÆlande, des Bouddhistes japonais mahayana reprĆ©sentant diverses Ć©coles antiques comme la Nichiren-Shu et aussi des mouvements rĆ©cents comme la Rissho Kosei-kai. Il rĆØgne entre tous une atmosphĆØre trĆØs chaleureuseĀ : les annĆ©es ont consolidĆ© la relation Ā avec certains, dĆ©sormais plutĆ“t Ć¢gĆ©s, et qui sont venus avec quelques jeunes disciples. Puis c’est aussitĆ“t la visite de ce grand complexe qui conduit les diffĆ©rents groupes en divers points du Dharma Drum Mountain. La visite du musĆ©e consacrĆ© au fondateur et celle des diverses salles où sont vĆ©nĆ©rĆ©es de nombreuses reprĆ©sentations du Bouddha sont pleines de sens… On retiendra en particulier la leƧon sur la maniĆØre dont, ici Ć  Fagu Shan, on vĆ©nĆØre l’IlluminĆ©. Les moines Theravada se mettent humblement Ć  l’école des jeunes moines qui Ć©tudient dans cette universitĆ©. P4260611Le moment le plus beau de la journĆ©e est sans aucun doute celui qu’on appelle Blessing. Il s’agit d’un long temps de priĆØre où chacun prie selon sa propre tradition sans verser dans le moindre syncrĆ©tisme, ni dans la confusionĀ : solennitĆ©, respect et silence caractĆ©risent cette phase du programme. Dans la salle du Bouddha, où ce matin nous avons cĆ©lĆ©brĆ© la messe avec les chrĆ©tiens, nous passons une heure et demie Ć  suivre diverses priĆØres, chacune diffĆ©rente selon sa tradition. Les moines Theravada commencent et les chrĆ©tiens continuent. Puis suivent Ā les membres de la Rissho Kosei-Kai et ceux de la Tendai Shu, pour finir avec les moines du Fo Gu Shan. Le temps semble s’arrĆŖter et, au fur et Ć  mesure qu’il avance on Ć©prouve en soi une grande richesse. D’un cĆ“tĆ© on semble toucher du doigt l’aspiration de l’homme Ć  l’infini et, de l’autre la nĆ©cessitĆ© d’arriver Ć  l’absolu en prĆ©sence des grands problĆØmes que sont la souffrance et la guerre. En sortant nous nous sentons plus proches les uns des autres et pourtant le programme de ces journĆ©es a Ć©tĆ© celui où sont venues davantage en Ć©vidence Ā nos diversitĆ©s. Ce qui fait la diffĆ©rence c’est l’esprit de communion et de respect rĆ©ciproque qui nous rapproche dans chaque action et expression du programmeĀ Ā». TirĆ© du Ā blog de Roberto Catalano Lire la premiĆØre partie

I.A.O. en visite au Centre des Focolari

115 parlementaires de la Interparliamentary Assembly on Orthodoxy (I.A.O.) partecipano alla loro 24ĀŖ Assemblea generale, ospiti il 26 e 27 giugno 2017 del Parlamento italiano (I.A.O.) participent Ć  leur 24ĆØme Ā AssemblĆ©e gĆ©nĆ©rale, hĆ“tes les 26 et 27 juin 2017 du Parlement italien Ć  Montecitorio. Ils proviennent des Parlements de 46 pays des 5 continents. Sont particuliĆØrement consistantes, les dĆ©lĆ©gations de Chypre, GĆ©orgie, Kazakhstan, FĆ©dĆ©ration Russe, Syrie et Hongrie. Ils ont voulu faire prĆ©cĆ©der les dĆ©buts des travaux par une visite, dimanche 25 juin, au MonastĆØre Byzantin de San Nilo Ć  Grottaferrata (Rome), et par une rencontre du Bureau International de l’I.A.O., avec Maria Voce, prĆ©sidente des Focolari, au Centre international de Rocca di Papa (Rome).   Lisez leĀ  communiquĆ© de presse  

Bouddhistes et ChrƩtiens en dialogue/1

Bouddhistes et ChrƩtiens en dialogue/1

IMG_8252 L’évĆ©nement a suivi une mĆ©thode inĆ©dite rythmĆ©e par trois moments distincts. Le lieu où il s’est dĆ©roulĆ©, tout autant que le contexte religieux, en ont fait une sorte de pĆØlerinage sous le signe du dialogue, entendu comme un chemin commun, une expression chĆØre au pape FranƧois qui suggĆØre souvent de continuer Ć  cheminer ensemble, collaboration essentielle Ć  ce grand chantier qu’est le dialogue interreligieux. La premiĆØre partie de l’évĆ©nement s’est dĆ©roulĆ©e Ć  la Fu Jen University, prestigieuse universitĆ© catholique de cet Etat insulaire. Le titre – Bouddhistes et chrĆ©tiens en dialogueĀ : des Ć©crits des missionnaires au dialogue interreligieux – Ć©tait en soi attrayant. Il invitait Ć  une rĆ©flexion surĀ  les changements qu’a connus le monde des religions depuis l’arrivĆ©e, au XIVĆØme siĆØcle, des missionnaires en Orient, jusqu’à nos jours, ce qui intĆ©resse particuliĆØrement ceux qui travaillent Ć  l’un des besoins fondamentaux de l’humanité : le dialogue entreĀ  les hommes et les femmes qui croient, quelque soit leur crĆ©do. IMG_8275La journĆ©e de rĆ©flexion Ć©tait organisĆ©e tout Ć  la fois par l’UniversitĆ© Catholique de Taiwan, par l’Institut Universitaire Sophia associĆ©e au Centre du Dialogue Interreligieux du Mouvement des Focolari, et par leĀ  Dharma Drum Mountain, monastĆØre et universitĆ© bouddhiste, qui reprĆ©sente un des centres de renouveau fondamental du Bouddhisme Chan de la Chine. Environ soixante dix participantsĀ trĆØs qualifiĆ©sĀ : un nombre important de moines theravada et laĆÆcs bouddhistes venus avec des catholiques de la ThaĆÆlande, un groupe de Taiwan, le PrĆ©sident du Dharma Drum Institute for Liberal Arts, sans oublier la prĆ©sence d’universitaires de haut niveau. Les travaux ont prĆ©sentĆ© d’emblĆ©e un grand intĆ©rĆŖt. Les exposĆ©s sur les Ć©crits des missionnaires ont surtout ciblĆ© la pĆ©riode allant du XIVĆØme au XIXĆØme siĆØcle. Mais le cœur des dĆ©batsĀ  a portĆ© sur Matteo RicciĀ : jĆ©suite, grand apĆ“tre du christianisme dans cette partie du monde, reconnu pour sa grande capacitĆ© d’adaptation qui lui a permis de rejoindre l’âme des populations chinoises. Et pourtant, Ricci a retenu l’attention en raison de Ā sa position tout autre qu’accommodante Ć  l’égard du bouddhisme, considĆ©rĆ© par lui et beaucoup de ses contemporains, comme un ramassis de rites et de manifestations paĆÆennes. Du XVĆØme siĆØcle au XXĆØme siĆØcle, les missionnaires ont fait preuve de peu d’ouverture Ć  l’égard des disciples de Bouddha, dĆ©terminĆ©s avant tout, lors des discussions, Ć  dĆ©montrer qui suivait le vrai Dieu et la vraie religion. Les travaux ont aussi rĆ©vĆ©lĆ© la position critique des disciples de Bouddha Ć  l’égard es chrĆ©tiens. Il en est ressorti qu’à ce sujet les sentiments Ć©prouvĆ©s Ć©taient rĆ©ciproques. Ā Ce contexte historique prĆ©cisĆ©ment, qui nous conduit, en tant que catholiques, Ć  la nĆ©cessitĆ© de faire un examen de conscience appropriĆ© en raison des erreurs dictĆ©es par des attitudes discriminatoires, a du mĆŖme coup Ā mis en Ć©vidence la valeur des expĆ©riences de ces soixante derniĆØres annĆ©es. Le dialogue, aujourd’hui, est bien engagĆ© et repose sur des relations de confiance rĆ©ciproque,Ā  mĆŖme s’il reste nĆ©cessaire de clarifier et Ć©ventuellement de dĆ©fendre certains points, pour assurer les identitĆ©s prĆ©cises et Ć©viter les syncrĆ©tismes. Au cours des travaux, des expĆ©riences concrĆØtes de dialogue vĆ©cues Ć  Hong Kong, en CorĆ©e, en ThaĆÆlande et aux Philippines ont Ć©tĆ© prĆ©sentĆ©es, mais aussi des exemples d’acteurs nouveaux, comme les mouvements ecclĆ©siaux, ainsi que des protagonistes reconnus comme les pionniers d’une expĆ©rience de dialogue qui a ensuite Ć©tĆ© relayĆ©e par d’autres. L’exemple de l’amitiĆ© spirituelle qui lie Chiara Lubich et Nkkyo Niwano, respectivement fondateurs du Mouvement des Focolari et de la Rissoh Kosei Kai, a mis en relief le rĆ“le des mouvements de renouveau, qui caractĆ©risent depuis environ un siĆØcle les diverses religions.Ā  Bien qu’ayant des approches Ā diffĆ©rentes et des caractĆ©ristiques propres Ć  leurs cultures et crĆ©dos respectifs, ils sont des facteurs de rencontre et d’amitiĆ© entre personnes et communautĆ©s. Ces deux sentiments ont caractĆ©risĆ© les travaux de la premiĆØre journĆ©e du symposium-pĆØlerinage. Ils ont favorisĆ© une confrontation sereine sur le chemin parcouru ces derniers siĆØcles et dĆ©bouchĆ© sur Ā l’espĆ©rance d’un futurĀ  de partage rĆ©ciproque et de collaboration en vue de relever les grands dĆ©fis de l’humanité : la justice sociale, l’environnement et la paix. (ƀ suivre)   par Roberto Catalano

Ɖquateur : un laboratoire interculturel

Se mettre Ć  l’écoute. C’est avec cet esprit que Gabriela Melo et Augusto Parody du Centre International des Focolari, se sont mis en route pour visiter les nombreuses communautĆ©s du Mouvement qui se trouvent en AmĆ©rique latine. Et qui les a poussĆ©s jusqu’à Esmeraldas, en Ɖquateur, sur la cĆ“te du Pacifique, zone peuplĆ©e par une majoritĆ© d’afro-Ć©quatoriens. Le bleu limpide du ciel se confond avec celui de la mer et fait reluire telle une pierre prĆ©cieuse, la vĆ©gĆ©tation verdoyante. Ce paysage enchanteur change soudainement Ć  peine on pĆ©nĆØtre dans les habitations, et laisse la place, particuliĆØrement dans les quartiers les plus dĆ©favorisĆ©s comme Isla Bonita, Pampon, Puerto Limon, Ć  des baraques agglomĆ©rĆ©es de bambou et de tĆ“les. Les enfants, en masse, du matin au soir, jouent dans la rue et sur la plage, pour les retrouver adolescents, et jeunes, si on n’arrive pas Ć  temps, adonnĆ©s Ć  la drogue, Ć  l’alcool, aux ā€˜ā€™ gangs de rueā€˜ā€™Ā  (les fameuses incursions mĆ©tropolitaines des gangs). Ici Ć  Esmeraldas, depuis plus de trente ans, la spiritualitĆ© de l’unitĆ© a crƩƩ des liens, justement au sein de la population afro-Ć©quatorienneĀ : des familles, des jeunes, des prĆŖtres, des enfants, qui ont accueilli l’annonce Ć©vangĆ©lique de l’amour rĆ©ciproque en le faisant devenir loi de leur vie. Un supplĆ©ment de spiritualitĆ© qui a allumĆ© une nouvelle espĆ©rance en mettant en route, de nouvelles idĆ©es et Ć©nergies. C’est ce qui s’est passĆ© autour de don Silvino Mina, lui aussi, un des leurs, quiĀ  Ć  travers le groupe Ayuda qui s’est formĆ© dans sa paroisse, a pu aller Ć  la rencontre des cas les plus urgents des enfants et adolescents de la rue. Et de lĆ  est nĆ©e l’exigence de donner de laĀ  consistance Ć  ces aides, en se faisant porte-parole Ć©galement auprĆØs des Institutions. La Fundación Amiga (1992) est nĆ©e ainsi et avec elle, une Ć©cole pour des jeunes Ć  risque, avec l’objectif de rendre leur vie plus digne et de les aider, au moyen de programmes Ć©ducatifs adĆ©quats, Ć  affronter le futur. En faisant levier sur leur grand talent sportif, (Esmeraldas est en effet connue comme Ć©tant le berceau des sportifs Ć©quatoriens) ils ont commencĆ© avec une Ć©cole de football, suivie par des ateliers artisanaux gĆ©rĆ©s par les jeunes eux-mĆŖmes qui traĆ®naient dans les rues. « Aujourd’hui, l’école accueille 1700 enfants et adolescents de 3 Ć  19 ans – explique don Silvino – avec un projet de formation globale, où on essaie de vivre ce qu’on apprend, impliquant toute la communautĆ© Ć©ducativeĀ : les Ć©lĆØves, les professeurs et les parents. Tous les jeunes reƧoivent un repas substantiel chaque jour, pour un grand nombre d’entre eux, c’est l’unique repas qu’ils peuvent se permettreĀ ; des vaccinations et des soins mĆ©dicauxĀ ; l’éducation Ć  la santĆ© et la prĆ©vention du Sida. Nous mettons tout en œuvre Ć©galement pour la connaissance de la culture et des traditions afro. Et davantage aussiĀ Ā». L’Équateur en effet, est Ć  la croisĆ©e des chemins de cultures millĆ©naires (Quito a Ć©tĆ© une des deux antiques capitales des Incas), où l’on y parle diffĆ©rentes langues amĆ©rindiennes (le Quechua, le Shuar, le Tsafiki et d’autres). L’effort du gouvernement est justement celui de rĆ©cupĆ©rer des communautĆ©s, des cultures et des formes de religiositĆ©s locales, afin d’ouvrir avec et entre elles, un dialogue qui valorise leurs diversitĆ©s en une enrichissante expĆ©rience interculturelle. InterculturalitĆ© Ć©tant un terme qui, dans la nouvelle Constitution, approuvĆ©e en 2008, apparaĆ®t bien onze fois. « Et si, Ć  cette exigence socio-politique – observent Gabriela et Augusto – on ajoute, comme cela se passe Ć  Esmeraldas, l’engagement Ć  vivre l’Évangile, on construit dĆØs lors des communautĆ©s où  trouvent espace etĀ  dignitĆ©, les diffĆ©rents Ć©lĆ©ments ethniques, linguistiques, et religieux, dĆ©clenchant ainsi dans le quotidien un processus d’intĆ©gration qui fait tache d’huile. Processus qui est entiĆØrement Ć  l’avantage de ce grand laboratoire d’interculturalitĆ© qu’est l’Équateur, pays qui peut rĆ©ellement offrir au monde un modĆØle imitable et durable de rencontre et de cohabitation convivialeĀ Ā».

R.C.A. : du cƓtƩ des blessƩs

R.C.A. : du cƓtƩ des blessƩs

IMG_20170614_185015« MĆŖme si on ne le dit pas officiellement, chez nous ici aussi on combat la ā€˜ā€™troisiĆØme guerre mondiale Ć  morceaux’’. Le gouvernement de transition est occupĆ© Ć  chercher Ć  rƩƩdifier ce que la rĆ©cente guerre civile a dĆ©moli mais il doit se mesurer avec les nombreuses tensions qui aboutissent Ć  des luttes fratricidesĀ Ā». Martial Agoua est un prĆŖtre catholique de la RĆ©publique Centre-africaine, un pays Ć  majoritĆ© chrĆ©tienne, avec 15% de musulmans. Dans l’absence d’un organe de dĆ©fense nationale, l’ONU a envoyĆ© les casques bleus (force de l’ONU) de quelques contingents Ć©trangers, mais les intĆ©rĆŖts en jeu sont nombreux. Aussi parce que le fait que la guĆ©rilla se perpĆ©tue continuellement et provoque ainsi paradoxalement, comme de l’ombre sur les Ć©trangers qui s’accaparent, avides, des prĆ©cieuses ressources miniĆØres du pays. C’est ainsi qu’existe la chasse Ć  l’ennemi qui est souvent fatalement identifiĆ© dans la tribu d’en face ou dans le village qui pratique une autre religion. C’est un fait divers rĆ©cent relatĆ© par un Ć©vĆŖque catholique, Mgr Juan JosĆ© Aguirre MuƱoz qui a ouvert sa paroisse Ć  Tokoyo pour y accueillir 2000 musulmans qui Ć©taient attaquĆ©s par les anti-Balaka, appelĆ©s aussi les milices chrĆ©tiennes, originairement issues, comme groupes d’auto-dĆ©fense des bandes islamiques Seleka, mais qui derniĆØrement sont souvent devenues des groupes terroristes. Et qu’ils ne font pas de diffĆ©rence entreĀ Ā  les groupes violents qui avaient allumĆ© la rĆ©volte et les civils musulmans, personnes pacifiques, des commerƧants ou des peuls (marchands de bĆ©tail nomades). « Ma paroisse – raconte don Martial – , dĆ©diĆ©e Ć  la Sainte Famille, est situĆ©e Ć  Sibut, la capitale de la rĆ©gion Kemo Inbingu. Ici Ć  Sibut, s’est tenue rĆ©cemment une rĆ©union avec toutes les autoritĆ©sĀ :Ā du prĆ©fet au maire, des chefs des quartiers Ć  la force de l’ONU du contingent burundais, des ex-Seleka aux anti- Balaka. A un certain moment, le chef des anti-Balaka a pris la parole pour dire Ć  voix haute que les pasteurs des diffĆ©rentes Ć©glises, les prĆŖtres, les religieux et religieuses ne doivent plus parler de questions sociales dans les Ć©glises. Tout le monde a eu peur et personne n’a osĆ© le contredire. Moi aussi, Ć  ce moment-lĆ , je ne suis pas intervenu, mais cette menace n’a pas arrĆŖtĆ© mon engagement chrĆ©tien. J’ai appris de la spiritualitĆ© des Focolari qu’on doit aimer tout le monde, qu’on doit avoir Ć  cœur les droits de tous. Et je me suis ditĀ : « Si je dois choisir de quel cĆ“tĆ© ĆŖtre, je choisirai toujours d’être proche du plus faible, de celui qui est le plus vulnĆ©rable, sans dĆ©fenseĀ Ā». Deux jours aprĆØs, les peuls ( appelĆ©s aussi Mbororo), ont Ć©tĆ© attaquĆ©s par les anti-Balaka dans la forĆŖt où ils faisaient paĆ®tre leurs bovins, Ć  18 km sur l’axe de Bangui. Quatre hommes ont Ć©tĆ© tuĆ©s et sept, parmi eux des femmes et des enfants, ont Ć©tĆ© blessĆ©s. Les casques bleus ont amenĆ© les blessĆ©s Ć  l’hĆ“pital central de Sibut, mais pendant deux jours, ils n’ont reƧu ni soins, ni nourriture. Tous avaient peur de les approcher et de les assister, mĆŖme les Ong et les services humanitaires. « Quand j’ai appris la nouvelle de cette situation – explique le prĆŖtre – j’ai pris mon courage Ć  deux mains et je suis allĆ© voir le chef des anti-Balaka pour lui demander de m’accompagner Ć  l’hĆ“pital. En voyant ces blessĆ©s musulmans, abandonnĆ©s Ć  eux-mĆŖmes dans une salle Ć  l’odeur insupportable et dans des conditions piteuses, aussi bien lui que moi, nous Ć©tions fort Ć©mus. J’ai couru vers les habitations de plusieurs familles chrĆ©tiennes prĆØs de l’hĆ“pital pour demander de lĀ ā€˜eau Ć  boire et pour les laver ainsi que de la nourriture. J’ai ensuite obtenu du directeur de Caritas diocĆ©saine un moyen de transport pour les emmener Ć  Bangui, Ć  une distance de 200 km. GrĆ¢ce Ć  Dieu, en trois semaines, ils se sont tous rĆ©tablis et Caritas a pu les ramener sains et saufs auprĆØs des leursĀ Ā». AbbĆ© Martial Agoua – Sibut (R.C.A)  

JournƩe Mondiale des RƩfugiƩs

Chaque annĆ©e on cĆ©lĆØbre le 20 juin cette JournĆ©e crƩƩe en 2000 par l’ONU (UNHCR), Ć  l’occasion du 50ĆØme anniversaire de la Convention sur le Ā statut des rĆ©fugiĆ©s. Ce rendez-vous a pour objectif de sensibiliser l’opinion publiqueĀ  sur la condition des migrants. Il s’agit de millions de personnes obligĆ©es de fuir Ć  cause des guerres et de la violence, enĀ  abandonnant tout ce qui leur tenait Ć  cœur, leur propre maison et tout ce qui faisait partie de leur vie. Toutes sont marquĆ©es par la souffrance et les humiliations, porteuses d’histoires qui mĆ©ritent d’être entendues, et habitĆ©es par le dĆ©sir de reconstruire leur avenir. Le rapport Projected Global Resettlement Needs 2017 fait apparaĆ®tre qu’en 2017 on prĆ©voit que 1,19 millions de personnes auront besoin de Ā rĆ©installation, soit 72% de plus qu’en 2014. C’est l’une des meilleures solutions pour les rĆ©fugiĆ©s, avec l’intĆ©gration dans la sociĆ©tĆ© qui les accueille et le rapatriement volontaire.

Jesús MorÔn : La fidélité créative

Jesús MorÔn : La fidélité créative

FedeltaCreativaAvec Alessandro De Carolis, journaliste de Radio Vatican, en qualitĆ© de modĆ©rateur, ont dialoguĆ© avec l’auteur, don JuliĆ”n Carrón (prĆ©sident de la FraternitĆ© de Communion et LibĆ©ration) et Maria Grazia Vergari (vice prĆ©sidente du secteur adultes d’Action Catholique). La journaliste Giorgia Bresciani de ā€˜ā€™Radio InBlu’’, a interviewĆ© JesĆŗs MorĆ”n la 30 mai. En voici quelques extraitsĀ : G.B. – La prĆ©sentation de votre livre a Ć©tĆ© l’occasion de vivre un moment de dialogue et de fraternitĆ© entre mouvements ecclĆ©siaux. Lors de la PentecĆ“te 1998, Jean-Paul II et celui qui Ć©tait alors cardinal Ratzinger, voulurent un chemin de communion entre les mouvements. Je vous demande de nous aider Ć  comprendre ce qui s’est passĆ© ce jour-lĆ  et Ć  quel point nous enĀ  sommes dans ce cheminement. J.M. – Je pense que la journĆ©e du 29 mai a Ć©tĆ© rĆ©ellementĀ  bĆ©nie par l’Esprit Saint, une grĆ¢ce pour nous. Je me souviens trĆØs bien de la FĆŖte de la PentecĆ“te de 1998Ā : je pense qu’elle a Ć©tĆ© la plus belle de ma vie. Il me semblait que la premiĆØre PentecĆ“te Ć©tait actuelle, par la prĆ©sence de tant de personnes, pour la journĆ©e qui Ć©tait trĆØs belleĀ ! J’arrivais du Chili, où j’habitais Ć  ce moment-lĆ . Cela a effectivement Ć©tĆ© un moment historique, un Ć©vĆ©nement ecclĆ©sial, parce que pour la premiĆØre fois, les nouveaux mouvements Ć©taient rĆ©unis sur la place Saint Pierre tous ensemble. Une rencontre fondamentale entre le CharismeĀ  de Pierre et les charismes suscitĆ©s par l’Esprit Saint aujourd’hui. Cela a signifié  sortir Ć  vie publique, donner visibilitĆ© aux charismes ecclĆ©siaux un moment de ā€˜ā€™reconnaissance’’ de cette rĆ©alitĆ©. Depuis lors, le cheminement est allĆ© de l’avant, par moments alternatifs. Cette expĆ©rience s’est Ć©tendue aussi au niveau œcumĆ©nique et ā€˜ā€™Ensemble pour l’Europe’’ est nĆ©. Nous nous sommes engagĆ©s, donc, dans l’unitĆ© de tous les chrĆ©tiens. Mais il y a eu aussi beaucoup d’autres moments de rencontre entre les mouvements. Ces derniĆØres annĆ©es cependant, quelques-uns des fondateurs sont dĆ©cĆ©dĆ©s et cela, naturellement a ralenti un peu le cheminementĀ : le dĆ©part de don Giussani , de Chiara Lubich et d’autres, a eu clairement une influence car cette rĆ©alitĆ© d’unitĆ© et de communion a bien Ć©tĆ© voulue par eux. UNESCO_15Nov16_JesusMoran_02Une occasion comme celle du 29 mai nous dit que nous devons continuer. Maintenant, une phaseĀ  diffĆ©rente, post-fondationĀ ; nous devons reprendre cette ā€˜ā€™prophĆ©tie’’. Et le moment de la prĆ©sentation de mon livre a Ć©tĆ© dans ce sens-lĆ . G.B. – Vous avez mentionnĆ© la disparition de quelques fondateurs. Justement vous, Maria Voce, don Carrón, vous ĆŖtes parmi ceux qui sont en train de vivre l’ ā€˜ā€™aprĆØs-fondation’’, la ā€˜ā€™seconde phase’’, qui est une phase dĆ©licateĀ : votre tĆ¢che est Ć  la fois complexe et passionnante. A la lumiĆØre de ce qui a Ć©mergĆ©, d’aprĆØs vous, qu’est – ce qui est utile en cette phase, pour un mouvement ecclĆ©sialĀ ? J.M. – Je crois que la phase ā€˜ā€™post-fondation’’ est Ć©galement une phase charismatique. Il y a des grĆ¢ces diffĆ©rentes de celles qui sont liĆ©es Ć  la fondation, davantage dans la perspective de l’incarnationĀ : le grand dĆ©fi est que le charisme, dans le sillage du fondateur, devienne toujours plus ā€˜ā€™histoire’’. C’est donc une Ć©tape de service Ć  l’Église et Ć  l’humanitĆ©. Il faut une maturitĆ© diffĆ©rente. Nous devons davantage travailler ensemble, mettre en lumiĆØre tous les talents personnels et communautaires. Car quand il y a le fondateur, la lumiĆØre est trĆØs forte, il ā€˜ā€™ l’incarne’’ presque Ć  lui seul. Maintenant, Dieu nous demande de mettre en route notre intelligence du charisme, nos forces. Et nous devons le faire ensembleĀ ! VoilĆ  le grand dĆ©fi Ć  relever. C’est ce que j’ai tentĆ© de dire avec ce concept (dĆ©jĆ  utilisĆ© par Jean-Paul II) de ā€˜ā€™fidĆ©litĆ© crĆ©ative’’ : fidĆ©litĆ© au charisme et, par la mĆŖme occasion, capacitĆ© d’innovation, de crĆ©ativitĆ©, toujours fruit de L’Esprit. Il s’agit d’une plus grande insertion dans l’Église et dans la sociĆ©tĆ©.  

Myanmar : vers une Ɖglise-communion

Myanmar : vers une Ɖglise-communion

20170619-01« Que tous soient un. Nous sommes nĆ©s pour ces paroles, pour l’unitĆ©, pour contribuer Ć  sa rĆ©alisation dans le mondeĀ Ā». Les paroles de Chiara Lubich, commentĆ©es par l’évĆŖque Felix Liam, PrĆ©sident de la ConfĆ©rence Ɖpiscopale du Myanmar, le premier jour de la rencontre des Ć©vĆŖques asiatiques amis du Mouvement des Focolari (1 -4 juin 2017), mettent bien en Ć©vidence le but du congrĆØs, qui s’est dĆ©roulĆ© cette annĆ©e Ć  Yangon, au Myanmar, pays de l’Asie du Sud-Oriental, sur le versant occidental de l’Indochine. Ces rencontres, commencĆ©es il y a environ 40 ans Ć  l’initiative de Chiara Lubich et de Klaus Hemmerle (1929-1994), Ć©vĆŖque Ć  ce moment-lĆ  d’Aquisgrana (Allemagne), ont lieu chaque annĆ©e au niveau international, œcumĆ©nique et rĆ©gional. A Yangon, avec une forte prĆ©sence de l’épiscopat du Myanmar (19 Ć©vĆŖques), on respire un climat de famille et d’accueil rĆ©ciproque. Parmi les 31 participants, un bon nombre vient des Philippines, de l’Inde, de la Malaisie et de la CorĆ©e du Sud. Communiquant l’expĆ©rience de sa rencontre avec la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, le Cardinal Francis Xavier Kriengsak de Bangkok, modĆ©rateur des Ć©vĆŖques amis des Focolari, invite les Ć©vĆŖques Ć  dĆ©couvrir et Ć  approfondir un des points fondamentaux de la spiritualitĆ© de l’unité : JĆ©sus CrucifiĆ© et abandonnĆ© . Et de le mettre au centre de sa propre vie afin d’être instruments de communion dans l’Église et dans l’humanitĆ©. Les tĆ©moignages des membres de la communautĆ© locale des Focolari, qui s’est prĆ©parĆ©e Ć  accueillir de la meilleure des faƧons les prĆ©lats, corroborent ce thĆØme. Mais Ć©galement les expĆ©riences de quelques Ć©vĆŖques, comme celle de l’irlandais Mgr. Brendan Leahy, qui voit dans le mystĆØre de JĆ©sus abandonnĆ© ā€˜ā€™ Le visage de la misĆ©ricorde, la clĆ© du dialogue et de l’unitĆ© et la voie pour une saintetĆ© de peuple’’ . La vie de Mgr. Klaus Hemmerlee est prĆ©sentĆ©e Ć  travers un PowerPoint. De brĆØves vidĆ©os font voir l’incroyable fĆ©conditĆ© de l’amour Ć  l’AbandonnĆ©, mĆŖme dans les contextes les plus ā€˜ā€™chauds’’. TrĆØs actuel Ć©galement le thĆØme sur l’ ā€˜ā€™Ć‰vangĆ©lisation et l’Inculturation dans la SpiritualitĆ© de l’unité’’, qui suscite un intĆ©rĆŖt particulier dans une nation majoritairement bouddhiste. 20170619-03L’histoire de Chiara Lubich et du Mouvement qui est nĆ© d’elle, avec Ć©galement les expĆ©riences des membres de la communautĆ© du lieu, suscitent beaucoup d’émotion. Le Cardinal Carlo Bo, archevĆŖque de YangonĀ : « J’ai Ć©tĆ© trĆØs touchĆ© par le rĆ©cit de la vie de la fondatrice charismatique et prophĆ©tique de votre mouvement. Plus que jamais, l’Église a besoin de mouvements comme le Focolare. Lorsque l’arrogance du pouvoir divisait les personnes par la couleur et la race, Chiara a crƩƩ une communion au niveau mondial, pour la paix globaleĀ Ā». L’évĆŖque Matthias (Myanmar) commenteĀ : « D’habitude, lorsqu’on participe Ć  des rencontres d’évĆŖques, on Ć©coutent beaucoup de choses, mais elles restent au niveau intellectuel. Ici au contraire, on parle de la vie et on voit des personnes heureusesĀ Ā». Et l’évĆŖque Isaac ( Myanmar)Ā : « La vie d’un Ć©vĆŖque n’est pas facile, souvent nous nous sentons nous-mĆŖmes abandonnĆ©s. Connaissant JĆ©sus abandonnĆ©, j’aurai la force et la lumiĆØre pour aller de l’avantĀ Ā». De la CorĆ©e, Mgr. Peter ajouteĀ : « C’est la premiĆØre fois que je participe Ć  une rencontre d’évĆŖques. Je suis heureux d’avoir connu et approfondi le mystĆØre de JĆ©sus abandonnĆ©. Ici, j’ai vu des personnes qui essaient de l’aimer dans chaque difficulté ; des personnes qui sont derriĆØre les coulisses, qui veulent nous servir tousĀ Ā», en rĆ©fĆ©rence aux membres de la communautĆ© locale du Mouvement. L’ouverture au dialogue culturel et religieux prend les couleurs dorĆ©es de la Pagode de Shwedagon, la plus importante et connue de la capitale. La visite de ce lieu sacrĆ© où sont jalousement gardĆ©es les reliques des quatre Buddha, sur la colline de Singuttara, Ć  l’ouest du Lac Royal, symbolise le respect pour l’âme bouddhiste et pour la culture du lieu. Au sommet de la Pagode, sertie de pierres prĆ©cieuses, une girouette montre la direction du vent. S’il est suffisamment soutenu, le mouvement de la girouette est accompagnĆ© par le son de dizaines de cloches. Vers où souffle le ventĀ : les Ć©vĆŖques en sont certainsĀ : dans la direction de l’unitĆ©, vers une Ɖglise plus ā€˜ā€™communion’’.

L’Eucharistie pour le monde

L’Eucharistie pour le monde


20170618-01« Un morceau de pain, dans lequel JĆ©sus se transforme pour rassasier la faim de tous les cœursĀ : voilĆ  toute la biographie de JĆ©sus rĆ©duite Ć  sa plus simple expression. C’est la nĆ“treĀ : la petite voie de son amour, amour fort dans la faiblesseĀ Ā».Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  (d’un article de mai 1980)   ā€œChaque fois que nous cĆ©lĆ©brons l’Eucharistie, ce qui advient n’est pas uniquement une agrĆ©able communion avec les autres dans un certain Esprit de JĆ©sus compris comme une simple idĆ©e ou un sentimentĀ ; non, chaque fois que nous cĆ©lĆ©brons l’Eucharistie la barriĆØre la plus radicale de notre rĆ©alitĆ© est abattue, la barriĆØre de la mortĀ ; ce qui se passe, c’est un don, don qui rĆ©ellement vient jusqu’à nousĀ ; il est proximitĆ© – proximitĆ© où les distances rĆ©ciproques, intĆ©rieures et extĆ©rieures, sont annulĆ©es. Dans l’Eucharistie non seulement nous devenons un unique corps les uns avec les autres, mais nous devenons Son corps pour le monde. Pour celui qui est imprĆ©gnĆ© de l’Eucharistie, ce monde et cette sociĆ©tĆ© ne peuvent pas rester indiffĆ©rentsĀ ; il possĆØde en lui cette dynamique et la dynamis de Dieu, qui s’offre, qui se donne, qui porte avec l’humanitĆ©, comme quelque chose qui lui est propre et intime, tout ce que l’humanitĆ© porte en elle-mĆŖme, tout ce qu’elle faitĀ Ā». (d’une confĆ©rence du 31.8.1977)   ā€œ L’important ce n’est pas seulement que nous ayons l’Eucharistie ici, dans notre communautĆ©. Nous conservons l’esprit de JĆ©sus uniquement si et lorsque nous aimons concrĆØtement la communautĆ© de l’autre comme la nĆ“tre, si et lorsque nos communautĆ©s s’ouvrent au-delĆ  des barriĆØres qui les sĆ©parent, et si au centre des communautĆ©s c’est le Seigneur qui vitĀ Ā». (d’un article de mai 1979) Extrait de ā€œLa lumiĆØre au dedans des chosesā€,Ā Klaus Hemmerle,Ā CittĆ  Nuova, Rome 1998

Rwanda, ā€˜ā€™pays des mille collines’’

Rwanda, ā€˜ā€™pays des mille collines’’

RwandaMon parcours commence le dernier jour du calendrier rwandais dans lequel on se souvient du massacre advenu en 1994. Je sais que JĆ©sus AbandonnĆ© peut donner un sens Ć  toutes les souffrances humaines, spĆ©cialement Ć  celles qui laissent de profondes blessures dans le cœur. Je sens un lien fort existant entre le sacrifice de JĆ©sus et celui souffert par le peuple rwandais. Avec don Telesphore, prĆŖtre du lieu, comme guide, je dĆ©couvre la capitale Kigali, connue pour sa propretĆ©. Les signes qui montrent un dĆ©veloppement Ć©conomique, se voient cependant surtout au centre ville, qui semble ĆŖtre une capitale europĆ©enne. Mais non loin des immeubles modernes, il y a les gens simples, liĆ©s Ć  l’agriculture, et qui se dĆ©placent pour vendre leurs produits au marché : les fruits et lĆ©gumes, les poules… A cause de ma peau blanche et grand comme je suis, ma prĆ©sence ne passe pas inaperƧue. Je rencontre souvent des regards surpris, mais il suffit de saluer les gens, « murahoĀ Ā», ou un sourire, et la glace est rompue avec un beau sourire en guise de rĆ©ponse. Nous visitons les villes principales du pays en voiture. De temps en temps, nous nous arrĆŖtons pour permettre Ć  quelqu’un de monter dans la voiture. Parmi les nombreuses personnes que nous prenons ainsi en voiture, une jeune fille d’un vingtaine d’annĆ©es me touche particuliĆØrement. DerriĆØre son beau sourire, il y a une histoire douloureuse. Don Telesphore me raconte que ses parents ont Ć©tĆ© tuĆ©s lors du gĆ©nocide des annĆ©es ā€˜90. Elle se rendait sur leur tombe pour prier. Enfant, avec son petit frĆØre, elle venait chez don Telesphore. LĆ , ils ont trouvĆ© une famille qui les remplit d’amour. Et comme eux, je rencontre beaucoup de situations semblables. Le samedi, nous avons passĆ© la journĆ©e au sĆ©minaire de ThĆ©ologie qui accueille des sĆ©minaristes de tout le paysĀ : environ 130. Pendant la messe, imprĆ©gnĆ©e de la culture rwandaise, je suis trĆØs touchĆ© par l’action de GrĆ¢ce aprĆØs la communion, avec des chants qui engagent tout le corps. C’est un espĆØce de rythme sacrĆ©, qui n’est pas synchronisĆ© entre tous les gens mais d’une incroyable harmonie. Ecole Gen’s. Dans un des sĆ©minaires, nous faisons une ā€˜ā€™Ć©cole ā€˜ā€™pour les sĆ©minaristes qui veulent connaĆ®tre la spiritualitĆ© de l’unitĆ©. Don Telesphore met les choses au clair dĆØs le dĆ©but en disant que ā€˜ā€™cette Ć©cole ne se fait pas avec les livres mais avec la vie’’ et que ā€˜ā€™nous sommes lĆ  pour construire l’unitĆ© voulue par JĆ©sus Ć  travers notre amour rĆ©ciproque’’. Pendant la rencontre en effet, l’amour Ć©vangĆ©lique se sentait d’une faƧon bien concrĆØte entre toous. AprĆØs la partie de basket, en effet, je demandeĀ : ā€˜ā€™Qui a gagné ?’’ La rĆ©ponseĀ : ā€˜ā€™Tout le monde’’. LĆ  où l’amour rĆØgne, la compĆ©tition devient une bonne occasion pour vivre l’Évangile. Nous approfondissons le point de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© qui touche au mystĆØre de JĆ©sus abandonnĆ©. Le tĆ©moignage de deux prĆŖtres nous touchent, un du Rwanda et l’autre du Burundi, pays chargĆ©s d’incomprĆ©hensions rĆ©ciproques. Mais les diffĆ©rences, grĆ¢ce Ć  l’amour Ć  JĆ©sus dans son abandon, donnent lieu Ć  l’unitĆ© grandie entre eux. Un des sĆ©minaristes s’exprime la pensĆ©e de tousĀ : ā€˜ā€™Lorsqu’on parle avec le cœur, nous sommes touchĆ©s au cœur’’. Les derniers jours sont dĆ©diĆ©s Ć  la rencontre avec les familles et les jeunes, mais aussi avec les autres personnes qui partagent le mĆŖme idĆ©al de fraternitĆ©. Et pour terminer, un pĆØlerinage au sanctuaire de Marie, non loin du sĆ©minaire. Nous voulons la remercier pour ce voyage et pour les nombreux dons que nous avons reƧus. (Armando A. – BrĆ©sil)

Etre famille en deux Eglises diffƩrentes

Etre famille en deux Eglises diffƩrentes

20170616-01Lorsque nous avons commencĆ© Ć  nous frĆ©quenter, nous Ć©tions bien conscients des diffĆ©rences qui existaient entre nous, surtout en matiĆØre de doctrine. Nous sentions cependant, que notre amour Ć©tait plus fort que toute diffĆ©renceĀ : nous avions l’audace de croire que derriĆØre notre mariage pouvait se trouver un dessein d’unitĆ© qui nous dĆ©passait tous les deux. DĆØs notre enfance, avec la spiritualitĆ© des Focolari, nous avions compris que pour arriver Ć  l’unitĆ©, il fallait viser Ć  ce qui nous unit – ce qui est Ć©norme – au lieu de regarder ce qui nous divise. MalgrĆ© tout, quand chacun de nous prend une route diffĆ©rente le dimanche pour aller Ć  la messe, cela nous procure toujours une souffrance, de mĆŖme lorsque, involontairement, nous utilisons dans nos discours le « nousĀ Ā» et le « vousĀ Ā», ou quand chacun commence Ć  critiquer un aspect de l’Église de l’autre. Dans ces moments-lĆ  nous nous rendons compte que rien n’est construit une fois pour toutes et que, parmi les nombreuses occasions qui nous sont offertes pour faire grandir l’amour entre nous, il doit y avoir l’engagement Ć  aimer l’Église de l’autre comme la sienne. Une autre chance propre aux couples « mixtesĀ Ā» est d’offrir Ć  Dieu les petites ou grandes dĆ©sunitĆ©s qui nous font souffrir, dans le but de la pleine unitĆ© des chrĆ©tiens. Quelquefois, justement pour vivre aussi de maniĆØre visible l’unitĆ© entre nous et dans notre famille, nous dĆ©cidons d’aller tous ensemble dans l’une ou l’autre Ć©glise, en partageant certaines pratiques spirituelles, comme par exemple le jeĆ»ne. Un moment significatif fut le baptĆŖme de notre premiĆØre fille. Nous avions discutĆ© longuement et pendant un certain temps, mais nous ne rĆ©ussissions pas Ć  nous mettre d’accord sur ce qui Ć©tait le plus justeĀ : le baptĆŖme catholique ou orthodoxe. Evidemment, la valeur du sacrement Ć©tait la mĆŖme dans les deux Ɖglises, mais les consĆ©quences auraient Ć©tĆ© profondĆ©ment diffĆ©rentes. Hani, de fait, est diacre et il avait Ć©tĆ© temporairement Ć©loignĆ© de son Ɖglise pour avoir cĆ©lĆ©brĆ© son mariage sous le rite catholique-mixte. Le baptĆŖme catholique de notre fille l’aurait mis en sĆ©rieuse difficultĆ© et nous ne rĆ©ussissions pas Ć  prendre une dĆ©cision. Liliana a alors dĆ©cidĆ© d’aller expliquer la situation Ć  son Ć©vĆŖque qui, aprĆØs l’avoir Ć©coutĆ©e Ć  fond, lui a assurĆ© qu’il aurait compris et appuyĆ© toute dĆ©cision prise selon notre conscience. Il ne s’agit donc pas, dans ces cas-lĆ , de trouver un compromis, mais d’essayer de saisir quelle est la volontĆ© de Dieu dans les diffĆ©rentes situations. Il est clair que tout cela coĆ»te un surcroĆ®t de fatigue,Ā  coĆ»te de la sueur, et mĆŖme pour les enfants, qui tout en Ć©tant petits ne comprennent pas pourquoi ils pouvaient recevoir l’Eucharistie dans l’Église orthodoxe et pas dans l’Église catholique. De fait, dans l’Église orthodoxe, avec le baptĆŖme, on reƧoit les sacrements de la communion et de la confirmation. Nous avons vĆ©cu ne pĆ©riode plutĆ“t difficile lorsque la plus grande de nos enfants avait 15 ans. Elle commenƧait, avec une certaine agressivitĆ©, Ć  demander son indĆ©pendance mais nous n’étions pas prĆ©parĆ©s Ć  son brusque changement. Les disputes, mĆŖme trĆØs chaudes, Ć©taient pratiquement quotidiennes. Nous essayions de la protĆ©ger de certaines situations que nous pensions risquĆ©es mais plus on Ć©tait sur son dos et plus elle se rebellait. Ce n’était pas facile entre nous non plus, parce que souvent la maniĆØre dont chacun de nous affrontait la situation n’était pas partagĆ©e par l’autre. Dans toute cette confusion, nous avons toujours essayĆ© de nous en tenir Ć  certains points qui nous semblaient importants, comme la priĆØre tous ensemble, ou l’humilitĆ© de se demander pardon, mĆŖme avec les enfants. A un moment donnĆ©, nous avons compris clairement qu’avant tout, nous devions viser Ć  l’unitĆ© entre nous deux. Une fois ce pas fait, nous avons trouvĆ© la lumiĆØre pour dĆ©cider de lui faire confiance. La situation Ć  la maison s’est amĆ©liorĆ©e, pour confirmer aussi que mĆŖme dans un mariage ā€˜mixte’ les deux Ć©poux ont la possibilitĆ© d’être « un en DieuĀ Ā» et porter tĆ©moignage auprĆØs de leurs enfants et du monde qui les entoure.

Mouvement ā€œJohn 17ā€ Ć  Castelgandolfo

Mouvement ā€œJohn 17ā€ Ć  Castelgandolfo

20170605T0928-54-CNS-POPE-PENTECOST_CatholicRegister« John 17Ā Ā» veut ĆŖtre une voix qui appelle l’Église Ć  la rĆ©conciliation et Ć  l’unitĆ© selon la priĆØre de JĆ©susĀ : « Que tous soient unĀ Ā» (Jn 17,21). Il s’appuie sur la conviction que l’évangĆ©lisation est d’autant plus efficace qu’elle s’accompagne du tĆ©moignage de l’unitĆ© entre les chrĆ©tiens. Les membres de ce mouvement dĆ©sirent servir de catalyseurs d’unitĆ© et pour ce faire, ils s’engagent Ć  Ć©tablir partout des relations fraternelles et d’amitiĆ©, surtout entre les chrĆ©tiens de diffĆ©rentes Ɖglises. Une soixantaine de membres de ce mouvement, accompagnĆ©s de Joe Tosini et Mike Herron, deux des fondateurs, sont venus Ć  Rome Ć  l’occasion du JubilĆ© d’or du Renouveau charismatique catholique (RCC). Le pape a invitĆ© le RCC Ć  renouveler ses propres racines œcumĆ©niques. En effet la premiĆØre expĆ©rience d’effusion et de baptĆŖme dans l’Esprit Saint qui s’est faite entre un groupe de jeunes catholiques Ć  l’UniversitĆ© Duquesne Ć  Pittsburg en 1967, Ć©tait aussi le fruit de rencontres entre personnes pentecĆ“tistes. La prĆ©sence sur scĆØne de pasteurs de diffĆ©rentes dĆ©nominations la veille de la PentecĆ“te dans l’antique Cirque Massimo, Ć©tait un signe visible de ces origines. Le pape FranƧois a demandĆ© aux charismatiques catholiques d’être un lieu privilĆ©giĆ© dans L’Église pour proposer un chemin vers l’unitĆ© dans une « diversitĆ© rĆ©conciliĆ©e » : « Aujourd’hui l’unitĆ© des chrĆ©tiens est plus urgente que jamais, unis par l’œuvre de l’Esprit Saint, dans la priĆØre et dans l’action envers les plus faibles. Cheminez ensemble, travaillez ensemble. S’aimer. S’aimer… l’Esprit nous veut en cheminā€.

Foto: CSC Audiovisivi-Caris Mendes

Ā© CSC Audiovisivi-Caris Mendes

Le groupe John 17, composĆ© en majoritĆ© de leaders des Ɖglises pentecĆ“tistes, a voulu profiter de son sĆ©jour Ć  Rome pour rencontrer Maria Voce, la prĆ©sidente du mouvement des Focolari, connaĆ®tre et approfondir le charisme de l’unitĆ© de Chiara Lubich. Pour cette raison ils sont venus au Centre Mariapoli de Castel Gandolfo le 7 juin, accompagnĆ©s aussi par le pasteur de l’Église ƉvangĆ©lique de la RĆ©conciliation Giovanni Traettino de Caserte. Cette rencontre avait en mĆŖme temps comme but de se prĆ©parer Ć  une audience privĆ©e avec le pape FranƧois, prĆ©vue le 8 juinĀ ; audience qui a durĆ© deux bonnes heures. La convergence d’intentions et d’esprit entre les deux mouvements – Focolari et John 17– Ć©tait Ć©vidente et les heures passĆ©es ensemble avaient comme substance la joie et la louange Ć  Dieu. Le pasteur Traettino a rappelĆ© Ć  tout le monde que l’unitĆ© se construit « en commenƧant par les piedsĀ Ā» et non pas par la tĆŖte, c’est-Ć -dire en se mettant au service du prochain. Cet engagement a Ć©tĆ© scellĆ© par le rite du lavement des pieds entre tous les participants, accompagnĆ© par une priĆØre des uns pour les autres. Maria Voce et d’autres membres des Focolari, de diverses Ɖglises, ont pu leur donner l’essentiel de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© et leurs expĆ©riences de vie Ć  la lumiĆØre de l’Évangile.

Synode sur les jeunes 2018

Le site web, en prĆ©paration au synode des Ć©vĆŖques 2018 sur le thĆØme « Les jeunes, la foi e le discernement vocationnelĀ Ā», est dĆ©jĆ  sur internet. Le site public, un questionnaire en cinq langues dans le but de « provoquer une plus ample participation de tous les jeunes du monde, non seulement en recevant des informations sur l’évĆ©nement synodal, mais aussi pour les faire interagir et participer au cours du chemin de prĆ©parationĀ Ā». « Faites entendre votre cri, qu’il rĆ©sonne dans les communautĆ©s et qu’il arrive jusqu’aux pasteursĀ Ā», avait exhortĆ© le pape FranƧois. Il ajoutaĀ : « Saint Benoit recommandait aux abbĆ©s de consulter aussi les jeunes avant tout choix important, parce que souvent ā€˜ c’est justement aux plus jeunes que le Seigneur rĆ©vĆØle la meilleure solution’ »

Une seule parole: la violence au nom d’Allah, Ƨa suffit

Une seule parole: la violence au nom d’Allah, Ƨa suffit

Dr Mustafa Ceric, Gran Mufti Emerito di Bosnia-Herzegovina« Il n’y a pas de recette pour le succĆØs, mais il y en a une pour l’échec. La recette pour l’échec, c’est la violence « au nom d’AllahĀ Ā». C’est ainsi que dĆ©bute l’ appel Ć©nergique auprĆØs des musulmans europĆ©ens, publiĆ© le lendemain des attaques sanglantes de Londres et Manchester, du Grand Mufti EmĆ©rite de Bosnie HerzĆ©govine Mustafa Ceric, prĆ©sident honoraire, comme Chiara Lubich l’a Ć©tĆ© de par le passĆ© et actuellement Maria Voce, de la ConfĆ©rence des Religions pour la Paix. « Cela n’est pas ma foi. Ce n’est pas l’Allah auquel je crois. Ma foi n’est pas un couteau, ce n’est pas la terreur. Mon Allah est Amour et MisĆ©ricordeĀ Ā». ā€œJ’avoue – affirme le Grand Mufti, qui a reƧu, entre autres, en 2003, le Prix Unesco pour la Paix FĆ©lix Houphouet-Boigny et le prix Sternberg du Conseil International des ChrĆ©tiens et des Juifs ā€œpour sa contribution Ā exceptionnelle Ć  la comprĆ©hension entre les religionsĀ Ā», en 2007 le Prix ThĆ©odore-Heuss-Stiftung pour avoir aidĆ© Ć  la diffusion et au renforcement de la dĆ©mocratie et, en 2008, le prix Eugen Biser Foundation pour avoir promu la comprĆ©hension et la paix entre la pensĆ©e chrĆ©tienne et musulmane – je ne me suis jamais senti aussi confus et incapable de tenter d’expliquer ce qui arrive au sein et Ć  l’extĆ©rieur de ma communautĆ© de foi. Je me console en pensant qu’il s’agit d’actes relevant de minoritĆ©s extrĆ©mistes, seulement un jeu politique des grandes puissances pour gagner la richesse musulmaneĀ Ā». Mustafa Ceric emploie des expressions fortes: ā€œMa communautĆ© de foi a de nombreux problĆØmes. Le plus important est qu’elle dĆ©lĆØgue Ć  d’autres la rĆ©solution de ses propres problĆØmes. En revanche, ma communautĆ© de Foi (ma Ummah) doit d’abord rĆ©soudre le problĆØme en son sein, avant de pouvoir rĆ©soudre ceux qui sont autour d’elleĀ Ā». Il y en a qui affirment, soutient Ceric, que les attaques contre les civils innocents de Manchester ou de Londres sont plus importantes que celles de Palestine, de Kaboul, Mossoul, Sa’n et Misurata. « Elles ne sont pas plus importantes, mais certainement plus dangereuses pour les musulmans qui vivent en Europe, dont la majoritĆ© a fui les Pays musulmans pour chercher en Europe la paix et la sĆ©curitĆ© pour leurs enfants. La paix et la sĆ©curitĆ© qu’ils ont expĆ©rimentĆ©es jusqu’iciĀ  sont dĆ©sormais menacĆ©esĀ Ā». AprĆØs Manchester, Londres, mais encore avant Berlin et Zurich ā€œles musulmans europĆ©ens doivent faire preuve de force et de clartĆ© en condamnant la violence « au nom d’AllahĀ Ā», mais aussi en adoptant des mesures concrĆØtes contre les abus de l’Islam sous toutes leurs formes. Ils doivent parler d’une seule voix, claire et sans Ć©quivoque, en luttant contre la violence soutenue « au nom d’AllahĀ Ā». Ce n’est plus une question de Ā bonne volontĆ© venant d’individus ou de groupes qui travaillent pour le dialogue interreligieux. C’est une question existentielle pour l’Islam et les musulmans qui vivent en EuropeĀ Ā». Le Grand Mufti lance donc un appel aux musulmans d’Europe Ć  ā€œse rassembler immĆ©diatement autour d’une ā€œparole communeā€ entre nous et avec nos voisins, indĆ©pendamment de leur foi, de leur race ou nationalitĆ©, pour faire un serment devant Dieu, soi-mĆŖme et ses propres voisins en Europe, celui d’aimer et de promouvoir la paix, la sĆ©curitĆ© et la coopĆ©ration auxquelles nous sommes obligĆ©s en raison de notre culture et de notre foi musulmane. Nous devons jurer que nous ferons tout ce qui est nĆ©cessaire pour combattre ensemble la violence contre des ĆŖtres innocents. Nous qui sommes la gĆ©nĆ©ration actuelle des musulmans en Europe, nous avons ce devoir Ć  l’égard de nos descendants. Nous ne devons pas leur laisser nos dettes qui n’en portent pas la fauteĀ Ā». « Le temps des hĆ©sitations est finiĀ !Ā Ā» – le Grand Mufti, Ć  la fin de son appel, exprime avec vĆ©hĆ©mence toute sonĀ  espĆ©rance et son dĆ©sir de changement. « Il n’y a plus d’espace pour les calculsĀ ! Il n’y a plus d’excuses pour renvoyer Ć  plus tard, ni de justifications pour attendreĀ ! Il n’y a pas de salut dans le silenceĀ ! Il n’y a pas d’avenir pour l’Islam ni pour les musulmans qui vivent en Europe si ce n’est dans la coexistence et dans la tolĆ©rance envers Ā nos voisins europĆ©ensĀ !Ā Ā».

SlovĆ©nie: L’art d’aimer en famille

SlovĆ©nie: L’art d’aimer en famille

Å kofja LokaĀ«DĆØs le dĆ©but de notre chemin ensemble nous avons voulu mettre Dieu Ć  la premiĆØre place. Pratiquement, chaque jour nous dĆ©cidons de choisir le pardon, de recommencer, d’aimer en premier, d’aimer tout le monde, mĆŖme lorsque cela coĆ»te et que peut-ĆŖtre nous sommes fatiguĆ©s. Nous essayons de ne rien prĆ©tendre de l’autre mais avant tout de nous-mĆŖme et en consĆ©quence, nous pouvons toujours compter l’un sur l’autre. Nous essayons de transmettre aux enfants de solides valeurs pour leur vie, explique Damijan. Cela demande patience et persĆ©vĆ©rance dans l’amourĀ : et pas seulement des caressesĀ ! Quelquefois, de fait, l’amour envers eux nous pousse aussi Ć  montrer clairement notre ligne ou Ć  dĆ©cider ce qui est blanc et ce qui est noir, mĆŖme si cela peut les mener Ć  ĆŖtre insatisfaits ou Ć  se rĆ©volter. Il nous semble important que nos enfants soient le plus possible autonomes et indĆ©pendants.Ā  VoilĆ  pourquoi nous les associons Ć  tous les travaux de la maison (cuisine, nettoyage, repassage, rangement du linge etc.). Au dĆ©but tout paraĆ®t trĆØs intĆ©ressant mais ensuite, lorsque le travail doit se faire rĆ©guliĆØrement et soigneusement, il y a blocage. C’est alors que nous nous encourageons Ć  vivre les points de l’art d’aimer, si nous voulons que rĆØgne l’harmonie entre nous. Maintenant les enfants savent que, si nous nous aidons, nous finissons avant et nous avons plus de temps pour jouer et faire un tas d’autres chosesĀ Ā». 03B62561_resizedā€œ Il y a environ un an – continue Natalija – nous avons vĆ©cu une Ć©preuve particuliĆØre. Durant l’étĆ©, le plus jeune de nos enfants, a subi un examen chez le psychologue, qui se fait Ć  l’âge de trois ans. Son avis et le diagnostic qu’il a ensuite rĆ©digĆ©, nous a vraiment surprisĀ : Syndrome de dĆ©ficit d’attention. En tant que pĆ©dagogue et ex-enseignante, tous les enfants prĆ©sentant ce genre de problĆØme et les grandes difficultĆ©s qui accompagnent ce diagnostic, ont dĆ©filĆ© devant mes yeux. ƉpouvantĆ©e, je suis retournĆ©e au travail, Ć  la maternelle Rayon de Soleil, où, Ć  ce moment-lĆ , nous travaillions tous les deux Damijam et moi. Nous avons parlĆ© longuement et nous avons compris que, pour bien nous occuper de notre fils, un de nous deux devait laisser son travailĀ Ā». ā€œAfin de l’aider correctement – continue Damijan – il fallait lui consacrer temps et Ć©nergie. Nous Ć©tions conscients que nous devions rembourser le prĆŖt, ĆŖtre six en famille et que le salaire ne suffisait pas. Nous avons explorĆ© toutes les possibilitĆ©s financiĆØres et, malgrĆ© l’incertitude, j’ai quittĆ© mon travail dans la confiance que Dieu ne nous abandonnerait pas. Nous avons expliquĆ© la situation Ć  nos collĆØgues de travail ainsi que notre dĆ©cision. Nous leur sommes reconnaissants de l’avoir acceptĆ©e et de nous avoir soutenus. DĆØs la semaine suivante notre choix s’est avĆ©rĆ© le bon. Ma mĆØre, la nuit, a eu un ictus qui l’a paralysĆ©e. Ce fut un choc pour tout le monde. Les deux premiers mois elle rĆ©ussissait Ć  manger toute seule. Mais un deuxiĆØme ictus a suivi qui l’a rendue aveugle et par la suite lui a fait perdre la tĆŖte. Elle avait donc toujours plus besoin d’attention. MĆŖme si cela nous engageait, nous avons respectĆ© son dĆ©sir de rester chez nous. Et nous l’avons fait. Entre temps la situation de notre fils s’amĆ©liorait sensiblement. L’atmosphĆØre Ć©tait dĆ©sormais Ā plus calme, parce que, lorsque les enfants rentraient de l’école, quelqu’un les attendait et leur prĆ©parait le dĆ©jeuner. De mĆŖme pour NatalijaĀ : au retour du travail, elle pouvait s’occuper des enfants et de moi. Durant toute cette pĆ©riode, mĆŖme avec un seul salaire, nous pouvons dire que nous n’avons manquĆ© de rien, et si nous avons dĆ» renoncer Ć  quelque chose nous ne l’avons pas vĆ©cu comme une privation. Nous remercions Dieu de nous avoir soutenus et appris Ć  goĆ»ter les effets de l’art d’aimer, qui est pleinement entrĆ© en nous.Ā Ā»

Le Pape FranƧois remercie

Pour ā€˜ā€™ votre engagement pour la paix, organisant une sĆ©rie d’initiatives, destinĆ©es Ć  convertir une usine d’armes qui existe sur le territoire d’ Iglesias’’ (Sardaigne, Italie). La missive, datĆ©e du 3 juin, est adressĆ©e Ć  la communautĆ© locale du Mouvement des Focolari (section HumanitĆ© Nouvelle) , pour les efforts fournis avec Amnesty International, Oxfam, Fondation Banque Ɖthique, Opal Brescia et Rete italiana pour le DĆ©sarmement , pour la ā€˜ā€™Reconversion RWM’’ (multinationale de production d’armes). Le Saint PĆØre se dit ā€˜ā€™heureux de savoir que vous vous ĆŖtes concrĆØtement intĆ©ressĆ©s Ć  l’organisation d’un travail digne, alternatif Ć  la construction d’armes, sur un territoire encore traversĆ© par une grave crise de l’emploi’’. Et pour terminer, il exprime sa ā€˜ā€™proximitĆ© pour l’engagement pris dans la diffusion de la culture de la paix’’.

Ce dialogue voulu par Dieu

Ce dialogue voulu par Dieu

SEcum20170513-104205_1Le Patriarche AthĆ©nagoras et Chiara Lubich, promoteurs d’unitĆ©. Le fait de recommencer n’est pas facile et ne l’a jamais Ć©tĆ© surtout si le temps a creusĆ© des fossĆ©s, si certaines diversitĆ©s sont devenues culture et si, pour compliquer les choses, il y a aussi la conviction d’être dans le vrai. Nous ne sommes pas loin de la vĆ©ritĆ© si nous disons que c’était plus ou moins la situation vers la moitiĆ© du 20° siĆØcle, entre l’Église catholique et l’Église orthodoxeĀ : des siĆØcles durant, pendant tout un millĆ©naire, la sĆ©paration avait Ć©tĆ© entretenue. Les cĆ©lĆØbres et inoubliables acteurs et initiateurs du « Dialogue de la Charité », les grands penseurs du dialogue du peuple, ce sont AthĆ©nagoras, Patriarche œcumĆ©nique et Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement de l’unitĆ©. Par leur vie humble, sĆ©rieuse, disponible, par leur dĆ©vouement, leur amour et leur priĆØre, ils ont Ć©tĆ© les acteurs et les promoteurs d’une ĆØre œcumĆ©nique nouvelleĀ ; ils ont instruit les peuples et leur ont donnĆ© courage, force, patience, fidĆ©litĆ©, disponibilitĆ©, amour et unitĆ©. Au fond, la solution Ć©tait simple et le Patriarche l’exprimait par ces motsĀ : « Nous avons vĆ©cu isolĆ©s, sans avoir de frĆØres, sans avoir de sœurs, pendant de longs siĆØcles, comme des orphelins. PourquoiĀ ? Le frĆØre est la porte. VoilĆ  le secretĀ !Ā Ā» Les inoubliables acteurs du « Dialogue de la charité », les grands innovateurs du dialogue du peuple, se sont rencontrĆ©s bien 27 fois, de 1997 Ć  1972, (date de la mort du Patriarche). C’est au 13Ā juin 1967 que remonte la premiĆØre rencontre historique de Chiara Lubich au Patriarcat œcumĆ©nique de Constantinople mĆŖme si, jusqu’à nos jours, ce moment n’a pas Ć©tĆ© apprĆ©ciĆ© dans toute sa portĆ©e. Le Patriarche approuva et accueillit avec amour et sĆ©rieux le charisme de Chiara, une spiritualitĆ© mystique, qui est la spiritualitĆ© de l’Église, au point de considĆ©rer cette rencontre « comme une extaseĀ Ā». Dans son cœur, la conviction qu’en vivant les paroles du Testament de JĆ©sus on pourrait bientĆ“t parvenir Ć  l’unique calice a fait de plus en plus son chemin. Avec des paroles Ć©mouvantes, il disaitĀ : « Ce serait pour moi, un jour de paradis.Ā Ā» 20120704-01Le Patriarche s’est trĆØs vite dĆ©clarĆ© « focolarinoĀ Ā». Il commenƧa Ć  appeler Chiara Lubich du nom de ā€˜Tecla’. Il avait en effet dĆ©couvert en elle le mĆŖme zĆØle que cette sainte qui Ć©tait l’égale des apĆ“tres et il continuait Ć  direĀ : « Nous avons soif de la spiritualitĆ©.Ā Ā» En mĆŖme temps, Chiara elle-mĆŖme fut tout autant touchĆ©e. Le Patriarche lui « apparaissait comme un Archange qui lutte et luttera jusqu’au bout pour son IdĆ©alĀ : un homme de Dieu, Ć©prouvĆ© dans la charitĆ© hĆ©roĆÆque et la patience hĆ©roĆÆqueĀ Ā». Avec sa spiritualitĆ© et sa merveilleuse personnalitĆ©, ChiaraĀ n’a pas seulement prĆ©parĆ© les deux prĆ©cieux Ponts principaux. Dans ces rencontres entre orthodoxes et catholiques, le lien de l’amour rĆ©ciproque adoucissait la souffrance de ne pas pouvoir partager l’Eucharistie. Il rendait mĆŖme aimable cette croix comme la contribution du peuple chrĆ©tien Ć  l’Unique Calice. « Le Pape est notre leader – confia en confidence le Patriarche Ć  ChiaraĀ ; je vois parfois le Pape ā€˜Ć  l’agonie’, car il connaĆ®t tout ce qu’il y a de nĆ©gatif dans le monde. C’est pour cela que je me suis mis Ć  son service, Ć  cent pour cent. Je le suis, je le comprends, je l’aime, je le respecte, je l’admire.Ā Ā» ƀ la suite de ce parcours qui a durĆ© cinquante ans, j’ai fait personnellement la proposition au prof. Piero Coda, PrĆ©sident de l’Institut Universitaire ā€œSophiaā€, d’instituer une Chaire ŒcumĆ©nique comme signe de reconnaissance envers ces deux extraordinaires acteurs et initiateurs de la fraternitĆ© entre l’Église orthodoxe et l’Église catholique. Cette proposition a reƧu une grande et cordiale approbation avec la bĆ©nĆ©diction du Patriarche BartholomĆ©e et l’adhĆ©sion convaincue de Maria Voce, la PrĆ©sidente des Focolari. Nous offrons de tout notre cœur un « grand merciĀ Ā», comme de trĆØs belles fleurs, Ć  AthĆ©nagoras et Ć  Chiara, envoyĆ©s par DieuĀ ; ils ont donnĆ© leur vie avant tout pour la rĆ©alisation de la volontĆ© de DieuĀ : « Que tous soient unĀ Ā», qui se rĆ©alisera comme don de l’Esprit Saint. MĆ©tropolite Gennadios Zervos, archevĆŖque orthodoxe d’Italie et Malte du Patriarcat œcumĆ©nique de Constantinople.

JournƩe mondiale du don du sang

Que pouvez-vous faire? Donnez du sang. Donnez maintenant. Donnez souvent. C’est le slogan choisi par l’Organisation Mondiale de la SantĆ© pour fĆŖter le 14 juin, la JournĆ©e Mondiale du Don du Sang 2017. Quelques objectifsĀ : encourager tous les citoyens Ć  renforcer l’efficacitĆ© des services de santé ; associer les autoritĆ©s Ć  la crĆ©ation de programmes nationaux pour rĆ©pondre Ć  l’accroissement des besoinsĀ ; favoriser laĀ  prĆ©sence des services de transfusion sanguine dans les situations d’urgenceĀ ; assurer l’approvisionnement et atteindre l’autosuffisance au plan nationalĀ ; remercier les personnes qui donnent rĆ©guliĆØrement leur sangĀ ; promouvoir la coopĆ©ration internationale pour encourager les donneurs volontaires non rĆ©munĆ©rĆ©s, pour amĆ©liorer la sĆ©curitĆ© transfusionnelle et garantir un approvisionnement et une disponibilitĆ© suffisante de sang.  

Serbie : le sport fait Ʃgalement bouger les idƩes

Serbie : le sport fait Ʃgalement bouger les idƩes

11Dans la Serbie centrale, Belgrade (ā€˜ā€™La ville blanche’’) est une des plus antiques villes d’Europe, au confluent entre les fleuves de la Save et du Danube. ā€˜ā€™Porte des Balkans’’ ou ā€˜ā€™Porte de l’Europe’’ (dĆ©finie ainsi par sa position Ć  la frontiĆØre entre Orient et Occident d’Europe), renĆ©e aussi aprĆØs un passĆ© de guerres, est aujourd’hui une capitale Ć  l’avant-garde, où de nouvelles idĆ©es, ferment et vitalitĆ©, circulent dans les domaines de l’art, de l’économie, de l’architecture. Et du sport. A l’occasion du vingtiĆØme anniversaire de sa fondation, le College of Sport and Health, institut de formation reconnu avec 600 Ć©tudiants, a organisĆ©, les 12 et 13 mai derniers, une confĆ©rence internationale ayant pour titre ā€˜ā€™Sport, rĆ©crĆ©ation , santé’’. Parmi les hĆ“tes, Ć  l’invitation du professeur Alexander Ivanovski, Ć©galement Sportmeet, expression du monde du sport de ce renouvellement social et spirituel ayant son origine Ć  partir de l’expĆ©rience des FocolariĀ : un rĆ©seau mondial de sportifs agonistes ou non, enseignants, instructeurs, journalistes, administrateurs et opĆ©rateurs du commerce dans le domaine sportif, qui vivent le sport comme une rĆ©alitĆ© positive de confrontation et d’échange, comme occasion pour faire bouger les muscles et les tendons, mais aussi les idĆ©es de fraternitĆ© universelle et d’inclusion. ā€˜ā€™Sport moves people and moves ideas’’  voici comment est intitulĆ©e la relation de Paolo Cipolli, prĆ©sident de Sportmeet, prĆ©sent Ć  la confĆ©rence, avec une dĆ©lĆ©gation serbo-croate. Le ā€˜ā€™phĆ©nomĆØne sport’’ est une des rĆ©alitĆ©s les plus complexes, intĆ©ressantes et fascinantes de notre temps. 800 millions de pratiquants, 5 millions de sociĆ©tĆ©s sportives, 205 fĆ©dĆ©rations nationales adhĆ©rentes au ComitĆ© Olympique International, 208 Ć  la FIFA. Si on pense qu’aux Nations Unies, n’adhĆØrent ā€˜ā€™que’’ 192 nations, on comprend sa portĆ©e et son omniprĆ©sence, comme une sorte de nouveau pouvoir planĆ©taire ou, d’aprĆØs certains, de ā€˜ā€™nouvelle religion’’. Terre d’intĆ©rĆŖts Ć©conomiques inĆ©puisĆ©s, malheureusement aussi malhonnĆŖtes, le sport peut devenir, dans la direction opposĆ©e, un vĆ©ritable terrain de sport de fraternitĆ©, unitĆ© et intĆ©gration. Un ā€˜ā€™langage des gestes’’ universel, qui abat des frontiĆØres, des obstacles, les diffĆ©rences. 20170610-01A Belgrade, cette face propre du sport a Ć©tĆ© mise en exergueĀ : parmi de nombreuses interventions, sur les diffĆ©rent aspects liĆ©s au rĆ“le et au potentiel du sport dans la promotion de la santĆ©, avec des experts et des professeurs originaires de SlovĆ©nie, Croatie, MacĆ©doine, Bulgarie, une considĆ©ration commune a Ć©mergé : la nĆ©cessitĆ© de dĆ©finir des politiques nouvelles pour une pleine valorisation du sport dans la direction d’un style de vie correct et de toutes les formes possibles d’intĆ©gration, particuliĆØrement parmi les jeunes. La confĆ©rence a Ć©tĆ© l’occasion d’établir de nouvelles relations et un protocole d’entente en vue de futures collaborations, en valorisant des expĆ©riences significatives dĆ©jĆ  en route, comme l’utilisation du jeu dans quelques maisons d’accueil pour juniors. AprĆØs Belgrade, Sportmeet se tourne vers la prochaine Ć©tape. On parlera d’inclusion sociale, d’éducation sportive, d’intĆ©gration de personnes ayant diffĆ©rentes compĆ©tences et du rapport entre les gĆ©nĆ©rations, du 13 au 16 juillet en Espagne. Quatre jours au cours desquels tĆ©moins et opĆ©rateurs sportifs se confronteront, Ć  partir du symposium international de Barcelone (au Palau Robert, le 13 juillet), organisĆ© en collaboration avec d’autres partenaires locaux, parmi lesquels l’Universitat Autònoma de Barcelona, pour poursuivre avec la Summer School di Castel d’Aro, Ć  une centaine de kilomĆØtres de la capitale de la Catalogne, et un programme riche pour sensibiliser au sport inclusif et aux bonnes pratiques. Avec le rĆŖve que le ā€˜ā€™sport’’ devienne rĆ©ellement et Ć  tous les niveaux, synonyme de ā€˜ā€™rencontre’’.

ā€œIci, il y a le doigt de Dieuā€

ā€œIci, il y a le doigt de Dieuā€

Chiara-Lubich-Carlo-de-Ferrari-02L’archevĆŖque de Trente de l’époque, MgrĀ Carlo de Ferrari, a assumĆ© son rĆ“le d’évaluer et d’être le premier Ć  approuver – au niveau diocĆ©sain -, le mouvement des Focolari. Le titre du rĆ©cent volume publiĆ© par les Ɖditions CittĆ  NuovaĀ : ā€œQui c’è il dito di Dioā€ (Ici il y a le doigt de Dieu), rappelle une expression de l’archevĆŖque concernant l’expĆ©rience Ć©vangĆ©lique qui prenait vie autour de Chiara Lubich. Nous sommes au dĆ©but de 1951 et, dans l’Église, tout le monde ne partage pas la pensĆ©e de l’archevĆŖque de Trente. Quelques ecclĆ©siastiques sont mĆŖme trĆØs perplexesĀ : une jeune femme, laĆÆque, suivie par des religieux, des prĆŖtres, des hommes et des femmes, des jeunes et des adultes, dans cette pĆ©riode prĆ©conciliaire, Ć©veille des soupƧons. La prudence suggĆØre de l’écarter et de la remplacer peut-ĆŖtre par un prĆŖtre. C’est dans ce contexte que s’insĆØre le rapport dĆ©cisif de Chiara avec son Ć©vĆŖque. Chiara-Lubich-Carlo-de-Ferrari-01La lettre de Chiara Lubich Ć  MgrĀ Carlo de Ferrari, est datĆ©e du 5Ā janvier 1951. Chiara l’écrit de Rome où elle se trouve. La missive laisse transparaĆ®tre fortement le moment d’épreuve que traverse le Mouvement naissant et elle-mĆŖme, personnellementĀ ; mais Ć©galement l’attitude filiale et obĆ©issante de Chiara envers celui qui reprĆ©sente l’Église pour elle, et son abandon total aux projets de Dieu. La lettre introduit le volume qui vient de paraĆ®tre. « Monseigneur, C’est vraiĀ : la croix a Ć©tĆ© lourde Ć  porter et elle l’est encore. Ces jours-ci, j’ai compris JĆ©sus qui est tombĆ© sous le poids de la croix. Cependant, Monseigneur, je suis heureuse, heureuse. JĆ©sus m’a donnĆ© la grĆ¢ce d’être prĆŖte Ć  toute dĆ©cision de l’Église. Et non seulementĀ cela mais il m’a donnĆ© aussi la grĆ¢ce de quitter « mesĀ Ā» (je peux encore le dire pendant quelque temps) cinquante Focolarini et Focolarines dans une unitĆ© si parfaite qu’ils pourront continuer leur chemin sans que personne ne s’aperƧoive d’un changement quelconque. Je suis heureuse, Monseigneur, de pouvoir donner Ć  Dieu tout ce qu’Il a fait, dans le domaine surnaturel, par mon intermĆ©diaire. Je vous assure que, quoi qu’il arrive, vous saurez que je resterai toujours fidĆØle Ć  mon JĆ©sus abandonnĆ© et obĆ©issanteĀ  de faƧon absolue Ć  l’Église. J’en suis arrivĆ©e lĆ  car, de mon cĆ“tĆ©, je n’ai jamais voulu rompre l’unitĆ© avec l’Église ou plutĆ“t avec celui qui reprĆ©sentait pour moi l’Église. Si je ne l’avais pas fait, l’Œuvre n’existerait pas. Mais Dieu m’a donnĆ© de rĆ©sister jusqu’à l’invraisemblable. Aujourd’hui l’Œuvre existe et elle ne mourra pas. Le fait que je devrai m’en Ć©loignerĀ  dĆ©montrera peut-ĆŖtre qu’elle est une œuvre de Dieu. Si je dois en tĆ©moigner en m’anĆ©antissant, aprĆØs en avoir tĆ©moignĆ© par l’UnitĆ©, j’en suis heureuse. Le sommet de la vie d’amour de JĆ©sus, c’est la mortĀ : et personne n’a de plus grande charitĆ© que celui qui donne sa vie pour ses amis. Vous, PĆØre, vous avez vraiment Ć©tĆ© un PĆØre pour moi et vous m’avez montrĆ© (ce que je ne croyais que par la foi) que l’Église est MĆØre. Je vous garderai toujours comme PĆØre quelle que soit la VolontĆ© de Dieu sur moi. Personne ne peut m’empĆŖcher de vous obĆ©ir, c’est-Ć -dire d’obĆ©ir Ć  l’Église. Et ce qui est important pour devenir saintsĀ  c’est d’obĆ©irĀ : ĆŖtre un. Peu importe que l’on nous commande d’agir ou de ne pas agir d’une faƧon ou d’une autre. N’est-ce pas PĆØreĀ ? Le PĆØre Tomasi est un saint homme. Il souffre beaucoup ces jours-ci et ne mange pas. Il souffre pour moi… Je n’aurais jamais imaginĆ© que de tels sentiments l’habitaient. Cependant, ne soyez pas prĆ©occupĆ©, Monseigneur, car nous le soutenons et moi, en sa prĆ©sence, je ris toujours. En fin de compte, je ne peux vous dire qu’une seule choseĀ : je suis trĆØs, trĆØs heureuse, immensĆ©ment. Et je peux vous assurer que JĆ©sus abandonnĆ© me soutiendra toujours. Du resteĀ : “Bienheureux quand on vous sĆ©parera et qu’on dira, en mentant, toutes sortes de maux contre vous. RĆ©jouissez-vous et exultez car votre rĆ©compense sera grande dans les cieux.” BĆ©nissez-moi toujours, votre fille Chiara.Ā Ā»   Da ā€œQui c’è il dito di Dioā€, Ed. CittĆ  Nuova, Roma 2017, pg 97-98.

ThƩologie au fƩminin

ThƩologie au fƩminin

Anne-MariePellettier

Anne-Marie Pelletier

Treize thĆ©ologiennes de neuf Pays (BrĆ©sil, Canada, Philippines, France, Allemagne, Italie, Kenya, Syrie, USA) ont donnĆ© vie au second SĆ©minaire international pour initier et Ć©laborer une ā€œthĆ©ologie intrinsĆØquement fĆ©minineā€. Il s’est tenu Ć  l’UniversitĆ© Urbanienne en rĆ©ponse aux incitations du Pape FranƧois qui a soulignĆ© plusieurs fois la nĆ©cessitĆ© d’une « profonde thĆ©ologie de la femmeĀ Ā», pour ne pas laisser ce domaine privĆ© d’une approche fĆ©minine. AprĆØs le thĆØme ā€œHeartā€ de l’an dernier, celui de cette seconde Ć©dition a Ć©tĆ© ā€œTearsā€. « Cœur «  et « Larmes » : s’agit-ilĀ  de deux rĆ©alitĆ©s purement fĆ©mininesĀ ? Les larmes sont un don fait Ć  tous, hommes et femmesĀ ; et JĆ©sus lui-mĆŖme pleure aprĆØs la mort de son cher ami Lazare. Les exposĆ©s mettent en valeur la maniĆØre fĆ©minine, ā€œloin d’un dolorisme stĆ©rĆ©otypĆ©ā€,Ā Ā  d’affronter ā€œle malheur, le dĆ©sespoir, et d’introduire dans l’enfer le baume de la compassion,Ā  ou mieux, de la consolationĀ Ā», a affirmĆ© Anne-Marie Pelletier. .Ses propos mettent en relief la figure de Zabel Essayan, une femme armĆ©nienne de la fin du XIX ĆØme siĆØcle, diplĆ“mĆ©e de la Sorbonne, connue dans les milieux littĆ©raires de la capitale turque aux dĆ©buts du XXĆØme siĆØcle. Elle va en Cilicie comme membre d’une commission de la Croix-Rouge, chargĆ©e par le PatriarcheĀ  armĆ©nien d’enquĆŖter sur les atrocitĆ©s perpĆ©trĆ©esĀ et de mettre en œuvreĀ Ā  une forme d’assistance auprĆØs des innombrables orphelinsĀ  qui vagabondent, ainsi que quelques femmes et vieillards, parmi les ruines d’Adana. Zabel, malgrĆ© son regard brouillĆ© par les larmes, « voitĀ Ā» clairement le malheur sans fond, et Ć  travers les yeux des survivants, rendus fous Ć  cause de l’horreur, elle rĆ©ussit Ć  retracer l’histoire des morts, que leurs assassins et tortionnaires entendent faire disparaĆ®tre dans le nĆ©ant de l’oubli. « Que pouvions-nous donner en prĆ©sence de cette misĆØre vaste comme l’ocĆ©anĀ ?Ā Ā», se demande Zabel. A Adana il n’y a pas de place pour la consolation, mais seulement pour la compassion. Dans l’histoire, dans la vie du monde existent aussi les situations inconsolables. Mais l’exposĆ© de la thĆ©ologienne franƧaise fait ressortir une figure plus proche de nous dans le temps: Etty Hillesum. Elle aussi veut parcourir jusqu’au bout le chemin tragique de son peuple, non par dĆ©sir de sacrifice, ni par altruisme, mais en raison de la conscience de l’histoire dans laquelle on est insĆ©rĆ© et dont il faut accueillir les dĆ©fis. Etty se sent impuissante, mais continue Ć  croire que la vie, malgrĆ© tout, est bonne, belle et qu’il faut ĆŖtre Ć  son Ć©coute, sans jamais se laisser emporter par l’évidence du mal. Chez elle culmine le souci de l’autre qu’il faut aider par des gestes de compassion et de solidaritĆ©. MĆŖme lorsque cet autre est prĆ©cisĆ©ment DieuĀ : « Si Dieu cesse de m’aider, c’est Ć  moi qu’il reviendra d’aider Dieu. Lui-mĆŖme demande Ć  ĆŖtre consolé ». Ce sont ses expressions, extrĆŖmement audacieuses. Maria Clara Lucchetti Bingemer, grande personnalitĆ© de la culture brĆ©silienne, nous plonge avec force et efficacitĆ© dans l’extraordinaire beautĆ© du dĆ©sert d’Atacama au Chili, où astronomes et archĆ©ologues enquĆŖtent sur les mystĆØres de la nature et les traces de l’histoire. Mais où circulent aussi les Mujeres de Calama, des femmes qui cherchent sans rĆ©pit les restes des corps d’ ĆŖtresĀ  chers, torturĆ©s et tuĆ©s au cours de la dictature militaire qui, Ć  partir de 1973, a gouvernĆ© le Pays Ā pendant 16 ans. Ce dĆ©sert, unique au monde par ses conditions climatiques particuliĆØres, les a conservĆ©s et, grĆ¢ce Ć  ces femmes infatigables, il les restitue Ć  l’affection des leurs et Ć  l’histoire. L’Argentine aussi, où l’on compte trente-six mille personnes officiellement disparues, voit l’émergence de femmes audacieuses. Elles Ā jouent un rĆ“le fondamental pour dĆ©stabiliser Ā l’impitoyable dictature militaire. « Las locasĀ Ā», les folles, c’est ainsi qu’on les appelait, dans un premier temps, Ć  partir de 1977, lorsque chaque vendredi aprĆØs-midi elles marchaient en cercle devant la Casa Rosada pour pleurer la mort de leurs propres enfants. Au fil des ans elles sont devenues les « Madres de la Plaza de MayoĀ Ā». Indomptables, elles ont donnĆ© vie Ć  des symboles efficaces, comme le port d’un mouchoir blanc sur la tĆŖte et Ć  un combat « pacifiqueĀ Ā» mais sans trĆŖve. Se sont joint Ć  elles d’autres femmes, des mĆØres spirituelles, des sœurs, dont quelques unes ont payĆ© de leur vie la lutte contre la dictature. Elles me font penser aux femmes descendues dans la rue au Venezuela… « Quel est le secret de l’extraordinaire fĆ©conditĆ© de Chiara Lubich qui, en quelques dĆ©cennies, a donnĆ© vie Ć  une Œuvre aussi vaste et universelle ? Comment a-t-elle pu se frayer un chemin, Ć¢gĆ©e d’un peu plus de vingt ans, dans l’Eglise prĆ©conciliaire italienne, et rĆ©sister avec une proposition de vie Ć©vangĆ©lique qui Ć©veillait le soupƧon de beaucoup parce qu’elle s’adressait Ć  des personnes de tous les Ć©tats de vie, laĆÆcs et religieux, hommes et femmesĀ ? Le secret rĆ©side en celui que Chiara Lubich appelle, en rĆ©fĆ©rence au cri de JĆ©sus rapportĆ© par Matthieu et Marc, ā€œJĆ©sus crucifiĆ© et abandonnĆ©ā€Ā Ā». C’est ainsi que Florence Gillet commence son exposĆ© sur « JĆ©sus abandonnĆ© dans la pensĆ©e et l’expĆ©rience de Chiara LubichĀ Ā». Son intervention est suivie de la saisissante expĆ©rience de Mirvet Kelli, une syrienne qui a vĆ©cu en Irak pendant la guerreĀ : c’est prĆ©cisĆ©ment son union avec JĆ©sus AbandonnĆ© qui lui a donnĆ© la force de rester par amour auprĆØs du peuple irakien. Au cours des rencontres par groupes on a soulignĆ©, non sans surprise, la nouveautĆ©, la force, l’impact de ce point fondamental de la spiritualitĆ© de l’unitĆ©. Maria Rita Cerimele Source CittĆ  Nuova  

Femmes et fraternitƩ universelle

ā€œLe rĆ“le de la femme dans la formation Ć  la fraternitĆ© universelleā€, c’est le thĆØme de la sĆ©ance plĆ©niĆØre du Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux, prĆ©vue Ć  Rome du 7 au 9 juin. Au cœur de l’évĆ©nement 4 confĆ©rences: sœur Nuria Calduch-Benages, bibliste espagnole, sur « La femme Ć©duque Ć  la fraternitĆ© universelleĀ Ā»; sœur Raffaella Petrini, experte en Doctrine Sociale de l’Église, dĆ©veloppera le sujet « Les qualitĆ©s fĆ©minines contre le Ā paradigme technocratiqueĀ : une perspective catholique et sociale sur la contribution des femmes Ć  la fraternité » ; Marie Derain, juriste franƧaise et DĆ©fenseure des droits de Ā l’enfant, abordera le thĆØme « Construire la paix, la part des femmes » ; enfin Clare Amos, du Conseil ŒcumĆ©nique des Ɖglises :  « Le rĆ“le des femmes dans l’éducation Ć  la fraternitĆ© universelleĀ Ā». Les participants seront reƧus en audience par le Pape.

Ɖduquer Ć  la fraternitĆ©: un dĆ©fi collectif

Ɖduquer Ć  la fraternitĆ©: un dĆ©fi collectif

20170607-01“Ce n’est pas une simple rencontre d’Ć©ducateurs”, affirme avec Ć©motion une participante.Ā “Je ne suis pas la mĆŖme personne qui est arrivĆ©e ici.” “La fraternitĆ©, comme choix de l’être, est le sang qui doit couler dans mes veines.” Ce sont quelques impressions des nombreux participants provenant de plusieurs pays du CĆ“ne Sud qui se sont retrouvĆ©s du 12 au 14 mai 2017 Ć  Rosario, en Argentine. En plus des participants, environ 500 Ć©ducateurs ont participĆ©, grĆ¢ce au streaming live, aux diffĆ©rents moments consacrĆ©s au thĆØme du CongrĆØs: “L’enseignement service”, “Ɖduquer pour une Ć©conomie fraternelle”, “Le dialogue intergĆ©nĆ©rationnel”, “Laboratoire d’empathie et d’interculture”, pour en citer quelques-uns. La premiĆØre journĆ©e a commencĆ© par la visite du gouverneur de Santa Fe, Miguel Lifschitz, et d’autres autoritĆ©s institutionnelles locales. L’ArchevĆŖque de Rosario, Monseigneur Martin, est intervenu le jour suivant et a commencĆ© par affirmer que le mot fraternitĆ© nous dit que nous ne sommes pas seuls. “Dans cette patrie, Dieu nous a mis ensemble et le dĆ©fi s’appelle cohabitation… Vous ne diffusez pas que des thĆ©ories, mais tirĆ©es de la vie, de faits concrets.” Les expĆ©riences de fraternitĆ© ont Ć©tĆ© mises en Ć©vidence, non seulement celles des Ć©lĆØves entre eux et avec leurs professeurs, mais aussi les bonnes pratiques entre dirigeants et inspecteurs, proposant des politiques institutionnelles novatrices en faveur de toute la communautĆ© Ć©ducative. Les institutions Ć©ducatives Ć  orientation artistique, qui se sont appropriĆ© l’objectif de la fraternitĆ©, ont tĆ©moignĆ© comment elles vivent l’interculturalitĆ© Ć  travers l’art, en montrant comment une nouvelle maniĆØre d’être artiste est possible. Le workshop sur l’inclusion a donnĆ© sa contribution en clarifiant le concept pour lequel “l’autre, le diffĆ©rent, est un don”. 20170607-02Le thĆØme sur l’éducation et la formation en dehors de l’école, qui se rĆ©alise tout au long de notre vie, dont la fraternitĆ© est la mĆ©thodologie, a indiquĆ© comme parcours celui de sortir vers les pĆ©riphĆ©ries avec un programme centrĆ© sur les valeurs. Les expĆ©riences sur le rapport entre Ć©ducation et technologie ont Ć©tĆ© prĆ©sentĆ©es comme une grande opportunitĆ© pour tous pour rejoindre la fraternitĆ©, en mettant en relation les Ć©lĆØves entre eux et avec leurs professeurs Ć  Ć©galitĆ© de conditions et aussi comme possibilitĆ© de sortir le meilleur de l’autre pour apprendre de tous. Beaucoup de pratiques Ć©ducatives, qui ont eu d’excellents rĆ©sultats, ont Ć©tĆ© prĆ©sentĆ©es: le potentiel du langage corporel et du dĆ©calogue de la rĆØgle d’or dans le cadre sportif pour construire des ponts dans ces domaines aussi importants. 20170607-03Tout cela est rĆ©sumĆ© dans la proposition Ć©ducative de Chiara Lubich, un parcours appliquĆ© dans beaucoup de rĆ©alitĆ©s Ć©ducatives de la planĆØte, inspirĆ© par l’amour envers le plus vulnĆ©rable, l'”ignorant”, l’abandonnĆ©, celui qui est exclu du systĆØme. Un chemin qui identifie en qui souffre la prĆ©sence de JĆ©sus crucifiĆ© et abandonnĆ©: un abandon qui a eu sa rĆ©ponse d’amour dans la RĆ©surrection; donc une clĆ© pour construire la fraternitĆ© Ć  partir de la “division”. “Je pars d’ici content, plein d’espĆ©rance, en sachant que ce paradigme existe, en sachant que beaucoup de personnes travaillent en combattant la verticalitĆ©, le manque d’Ć©coute, la mentalitĆ© rĆ©pandue que la connaissance est seulement entre les mains du professeur, de l’adulte – expliquait Enzo de Chacabuco, spĆ©cialisĆ© en musicothĆ©rapie. C’est une route diffĆ©rente. Je m’en vais heureux et j’espĆØre que ce CongrĆØs aura bientĆ“t une deuxiĆØme Ć©dition.” Source: Site CĆ“ne Sud Ā