
Ensemble, pour l’Europe

© Thomas Mandl
© Thomas Mandl
“Imaginez 2000 enfants qui chantent sur du rap ‘Paix! Paix!’ et qui crient à l’unisson: la guerre c’est la mort, la paix est l’amour. https://vimeo.com/148619065 Et imaginez encore que tout cela arrive dans un pays martyrisé depuis des décennies par des conflits armés, dont la plupart des victimes sont justement les enfants. Maintenant, n’imaginez plus – raconte Martine – parce que tout cela s’est vraiment produit le 7 novembre dernier à Kinshasa, en RDC.” L’art d’aimer pour la paix est en effet le titre de la journée que les enfants du Mouvement des Focolari de Kinshasa, avec les écoles du projet social Petite Flamme, ont voulu organiser pour dire à tous: non à la guerre et oui à la paix et à l’amour, engageant dans l’entreprise leurs amis et vingt autres écoles de la ville. Samedi matin, sous un ciel que la pluie semblait menacer et qui ensuite s’est ouvert en faisant apparaître un soleil brûlant, une multitude d’enfants a envahi le grand pré de l’école principale de Petite Flamme. Chants, danses, poésies et saynètes pour crier au monde que la Paix c’est l’amour, la guerre c’est la mort. Y ont assisté, touchées par leur enthousiasme, différentes autorités civiles, diplomatiques et ecclésiastiques, comme les représentants des Ambassades d’Italie et d’Allemagne, le coordinateur des écoles protestantes de Kinshasa, avec environ 300 enfants, et le coordinateur des écoles catholiques. “En lançant et expliquant le Dé de l’amour – continue Martine – les enfants ont montré que ‘la paix commence par nous’. Et les nombreux dés qui ont coloré la scène ont ensuite été remis solennellement à chaque école présente, signe d’un chemin et d’un engagement envers la paix qui désormais est entamé ensemble. Les 22 directeurs des écoles protestantes que nous avons inclus dans l’initiative se sont déclaré enthousiastes et ont exprimé le désir de continuer à s’engager avec nous dans ce type d’activité. Ce sont les enfants les vrais protagonistes depuis les préparatifs, avec leur capacité d’impliquer tout le monde, lors des répétitions des chants ou des présentateurs; avec leur courage pour annoncer et présenter la journée durant une émission de télévision… Il y avait de la joie, de l’enthousiasme et de l’engagement. Et aussi la bénédiction de Dieu avec sa Providence n’a pas manqué! De notre communion des biens aux dons de parents, d’ambassades, même une banque a sponsorisé l’événement en offrant la scène et la sonorisation! L’événement a ensuite été retransmis à la télévision nationale, la même qui avait lancé l’initiative quelques jours auparavant. Et à nous, les 0 à 99 ans qui avons vécu cette magnifique journée pour la paix, que reste-t-il au fond de notre cœur après avoir lu la joie sur les visages des enfants? L’espérance. Une espérance tenace. Parce que le futur est en bonnes mains.”
«Observe le soleil et ses rayons. Le soleil est le symbole de la volonté de Dieu. Les rayons sont cette volonté divine sur chacun de nous. Marche vers le soleil dans la lumière de ton rayon, différent et distinct de tous les autres. Ainsi tu accompliras le dessein particulier, la merveille que Dieu veut de toi. Infinité de rayons qui viennent tous du même soleil… Une seule volonté, particulière à chacun. Plus les rayons sont près du soleil, plus ils sont proches les uns des autres. Nous de même […], plus nous marchons vers Dieu, dans un accomplissement toujours plus parfait de la volonté divine, plus nous nous approchons les uns des autres… Jusqu’au jour où nous serons tous un.» (Chiara Lubich, L’unité, Textes choisis et présentés par D. Falmi e F. Gillet, Nouvelle Cité, Bruyères-le-Châtel, pp. 60-61)
« Face aux dramatiques événements arrivés à Paris hier soir, qui s’ajoutent aux autres récents attentats survenus en d’autres endroits du monde, nous sommes en deuil avec tous ceux qui ont été frappés par la perte d’êtres chers et avec ceux qui croient que l’unité de la famille humaine est possible. Dans l’effarement et la ferme condamnation de semblables actes contre la vie humaine, une question émerge vivement : avons-nous fait chaque pas et entrepris chaque action possible pour construire les conditions nécessaires – parmi lesquelles favoriser plus de parité, plus d’égalité, plus de solidarité, une plus grande communion des biens – afin que la violence et les actions terroristes perdent la possibilité d’agir ? Face à un dessein qui apparaît pervers, il est évident qu’il n’y a pas qu’une seule réponse. Mais il est également évident qu’une réaction incontrôlée à la violence ne fera pas reculer ceux qui veulent anéantir les forces vives des peuples et leur aspiration à vivre ensemble dans la paix. La conviction que le monde peut cheminer vers l’unité et surmonter l’affrontement et la violence des armes, reste vive dans l’âme et dans l’action de ceux qui ont à cœur l’amour pour tout homme et l’avenir de la famille humaine et qui veulent réaliser cette unité grâce à l’action de la politique, aux instruments de l’économie et aux règles du droit. Le Mouvement des Focolari, tandis qu’il pleure avec ceux qui pleurent, continue à croire à la voie du dialogue, de l’accueil et du respect de l’autre, quel qu’il soit et quels que soient sa provenance, son credo religieux ou son appartenance ethnique. Pour cela, avec ceux qui exercent diverses responsabilités et mettent tout en œuvre en prenant personnellement des risques pour la paix, les Focolari renouvellent leur propre engagement à intensifier et multiplier les actes et les gestes de réconciliation, les espaces de dialogue et de communion, les occasions de rencontre et de partage à tous les niveaux et sous toutes les latitudes, pour recueillir le cri de l’humanité et le transformer en une nouvelle espérance. »
Soirée entre amis “J’ai des amis qui me sont chers, pour la plupart agnostiques, auxquels je n’avais jamais parlé explicitement de ma vie spirituelle. Cela me m’avait toujours laissé avec un sentiment d’inachevé. Un soir nous nous promenions. En passant devant une église j’ai fortement éprouvé le désir d’y entrer un moment pour saluer Jésus. Etant en leur compagnie, cela me semblait déplacé, mais j’ai voulu suivre ce mouvement intérieur. Au cours de ce bref moment passé dans l’église, il m’est venu de dire à Jésus : « Reste avec moi car je suis avec toi ». Peu de temps après, au cours du dîner, j’ai senti de devoir me « découvrir » en face de mes amis, mais je ne savais pas par où commencer ! A un certain moment ils ont spontanément voulu affronter la question de la foi. Ce fut un très beau moment de partage. Ils m’ont fait part de leurs propres perplexités et de ma bouche sont sorties des paroles auxquelles je ne m’attendais même pas. Et tout cela dans le respect réciproque ! Une telle expérience n’aurait jamais pu se produire s’il n’y avait pas eu à la base une relation profonde entre nous ». G. – Italie Délicatesse “Je suis infirmière dans le service de radiologie. Dans le couloir les malades attendent sur leur petit lit. L’une d’entre elles a un bandeau aux bras et elle est restée découverte. Je la salue et je la recouvre délicatement de son drap. Des années passent. Un jour, lors de la présentation d’un livre, une dame élégante s’approche de moi : « Je vous remercie pour la façon dont vous avez respecté ma dignité ce jour-là » C’est à peine si je la reconnais. Elle poursuit : « C’est quand on souffre qu’on a le plus besoin d’être respecté en tant qu’être humain. Merci parce que votre travail ne vous a pas rendue insensible ». E.M. – Hongrie « Je le serre dans mes bras » “Assis à mon bureau du Centre Caritas (Secours Catholique) où je travaille, je suis en train d’écouter un réfugié dont l’aspect et la tenue vestimentaire dénotent un passé douloureux. Il est désespéré parce que, sans travail depuis longtemps, dans quelques jours il va être expulsé de son logement pour n’avoir pas payé son loyer. Je lui demande, comme je le fais pour de nombreuses personnes dans son cas, s’il a des amis dans la ville qui puissent l’aider. Sa réaction est inattendue : il éclate en sanglots et répète en suffoquant : « Je suis seul, seul ! Je n’ai personne ! ». Je reste sans parole, écrasé par un sentiment d’impuissance. Puis, spontanément, je me lève et le serre dans mes bras. Petit à petit il se calme. Il se lève à son tour et d’une voix paisible il déclare : « Maintenant je sais que je ne suis plus seul » et il va pour s’en aller, comme si ce simple geste fraternel avait suffi pour lui redonner espoir. C’est alors moi qui le retiens pour lui indiquer comment il peut se procurer des vêtements, bénéficier du restaurant de la Caritas (Secours Catholique) et aussi d’un lit dans notre dortoir. Lorsque nous nous séparons à a retrouvé toute sa sérénité ». S. – Italie
Environnement et Droits : un thème de grande actualité, à quelques mois après la parution de Laudato Si’, l’encyclique du pape François sur l’environnement, et à la veille de la COP 21, la conférence ONU à Paris sur les changements climatiques. Comment est née l’idée ? C’est un projet sur lequel nous travaillons depuis deux ans, qui tombe à un moment vraiment favorable pour l’attention à l’environnement. Le congrès, intitulé « Environnement et “Droits” entre responsabilité et participation », naît de l’expérience partagée avec un magistrat engagé depuis des années dans des procès d’où émergent les conséquences tragiques et néfastes dues à l’utilisation irresponsable des ressources naturelles. Sachant que le réseau de Communion et Droit s’étend sur le monde entier, il y a trouvé la possibilité de faire connaître et partager difficultés et problèmes, même dans les pays les plus éloignés et oubliés. De ce face-à-face est née l’idée de faire quelque chose qui puisse être une réponse positive globale ». Le programme permet aux jeunes de se sentir fortement engagés. Quel parcours avez-vous suivi ? « Il s’agit du résultat d’une rencontre que nous avons eue durant le Séminaire international à Castel Gandolfo, en Italie (mars 2014) entre chercheurs et étudiants d’Europe, Afrique et Brésil et la Summer School à Abrigada, au Portugal (juillet 2014) entre jeunes européens et africains. Ces derniers ont approfondi le thème de l’environnement dans la perspective de la responsabilité et de la participation, et ils se sont engagés à continuer la recherche jusqu’au Congrès, programmé pour les 13-15 novembre prochains ». Les participants sont arrivés des 4 continents, et représentaient 21 pays. Un champ international donc, d’où l’on peut analyser les lois en vigueur en matière environnementale, mais dans quel but ? « Nous voudrions mettre en lumière le concept de relation qui est constitutif de la personne. Notre manière d’être avec les autres, dans une relation pleine d’attention, exige responsabilité dans nos rapports autant avec l’autre qu’avec la nature. S’ils sont vécus de cette manière, ces rapports nous permettent de cueillir aussi les relations d’Amour qui soutiennent le créé. Un autre but est celui de renforcer le concept de participation dans l’activité législative. Pendant le congrès on prendra en compte la proposition d’une loi populaire qui va dans cette direction. La proposition part d’une loi régionale sicilienne régissant le territoire de Pachino qui a mis en évidence le contraste entre la « procédure législative » et le « pouvoir participatif ». Pratiquement la communication avec les sujets intéressés assume un rôle fondamental pour que ceux-ci puissent évaluer les propositions de loi et les règlements en cours ». “ Nous voulons en plus donner la parole à des pays différents et distants les uns des autres, souvent oubliés ou dont on ne parle que s’ils sont dans des situations dramatiques, comme par exemple la République Centrafricaine. On en parlera non seulement dans une approche théorique, mais avec des histoires vraies et des témoignages : des enquêtes sur les effets néfastes sur le milieu pour faire ce qui est interdit, des ‘alt’ aux pouvoirs forts dans les appareils étatiques, le problème de la déforestation et la désertification en Afrique sub-saharienne… » C’est aussi un congrès où l’approche est interdisciplinaire. Parmi les participants par exemple, EcoOne, qui est un réseau de chercheurs dans le domaine de l’environnement et l’écologie depuis des années attentif à exprimer ce que pensent les Focolari sur l’environnement… « Des chercheurs en écologie, en physique de l’environnement, mais aussi des économistes, des pédagogues, politologues, architectes, seront présents avec nous. Avec eux, en particulier au cours de la table ronde du dimanche matin, la réflexion portera sur la perspective d’une vision unitaire qui puisse recomposer les deux termes : homme et nature. Durant la dernière session la présidente des Focolari, Maria Voce, avocate, interviendra. Elle a été une des initiatrices de Communion et Droit, le réseau de chercheurs, étudiants et opérateurs dans le droit, né en 2001 à partir d’une intuition de Chiara Lubich. CeD, en résumé, développe et met ensemble les initiatives les plus variées pour élaborer et diffuser une nouvelle culture fondée sur la relation en tant que catégorie juridique, mais aussi clé des rapports entre les opérateurs du droit. Communiqué de presse
Les graves désordres politico-militaires qui s’enveniment dans la République Centrafricaine ne font pas changer le programme du pape François qui, comme authentique messager de la paix, dans son homélie de la Toussaint, annonçait que le 29 novembre, il se rendra dans ce pays martyrisé. Là, depuis plus de trois ans, se consume un des tellement nombreux foyers de guerre qui apparaissent dans le paysage de la planète, auxquels même la communauté internationale ne semble pas donner de poids. Guerres fratricides, guerres oubliées. Tout a commencé en 2012 avec l’occupation de vastes régions du pays, par des groupes de rebelles, avec des destructions, non seulement de sièges institutionnels, mais aussi de tout ce qu’ils rencontrent de chrétien : un facteur nouveau pour la République Centrafricaine, essentiellement chrétienne, avec une minorité de musulmans et de personnes de religions traditionnelles qui cohabitent pacifiquement. Profanation d’églises, pillages des œuvres sociales, des écoles, des hôpitaux, des dispensaires, des magasins et des maisons de chrétiens, portent à un état d’urgence très élevé au niveau alimentaire et sanitaire. Sur une population de cinq millions d’habitants, 820.000 doivent quitter leurs propres maisons. On ne peut plus construire, envoyer les enfants à l’école, on ne peut plus cultiver. Même ce terrain communautaire, qu’il y a une dizaine d ‘années, une Fondation italienne avait acheté pour les familles des Focolari, se voit dans l’obligation de ne pas être cultivé. Un morceau de terre clôturé, un puits, la maison du gardien et d’année en année, les ressources pour acquérir les semences. Un projet qui permettait de donner à manger aux familles et aussi d’en tirer quelque chose en vendant quelques produits, qui maintenant n’existent plus. Le projet AFN (www.afonlus.org) de soutien à distance pour les enfants et les adolescents reste actif mais les souscriptions sont seulement au nombre de 89, une goutte dans l’océan. En 2013, Petula et Patrick Moulo, trois fils et deux adoptés, accueillent 34 personnes dans leur maison de Bangui, partageant ce qu’ils ont. Même si tout est limité – nourriture, espace, couvertures – l’amour pourvoit à tout, faisant tous ensemble, l’expérience du proverbe : ‘‘Il vaut mieux un morceau de pain sec dans la paix, que l’abondance de viande dans la discorde” (Prov. 17,1). Parmi eux, il y a aussi une femme musulmane avec ses petits enfants. Les familles des Focolari ouvrent également maisons et cœurs. Les gens essaient de maintenir une attitude pacifique, de non résistance, avec l’espérance d’atténuer la répression. Mais cela ne se passe pas ainsi. Quand tout semble résolu – la soit-disant ‘libération’ de décembre 2013 – la guérilla se rallume, laissant derrière elle une traînée de dévastation. Beaucoup de corps ne sont pas ensevelis. Après deux mois, on voit encore des corps de personnes torturées, et tuées descendre le cours des fleuves. On se réfugie dans les champs, dans le froid et sans manger. Dans chaque famille, quelqu’un a été tué. Une guerre cachée, sournoise, qui en trois ans a fait plus de 5000 victimes, bouleversant l’entière population par la faim, les maladies, l’insécurité, les salaires donnés de manière intermittente. Au début de 2015, une période de trêve s’ouvre ; mais les récents événements sanglants des 26 septembre et 29 octobre rallument la terreur : morts, blessés, maisons brûlées. En une nuit, tous les camps de réfugiés qui étaient en train de se vider, se remplissent à nouveau. Dans le ‘camp’ des Focolari, 96 adultes dorment (à la belle étoile), tandis que leurs enfants dorment entassés dans la maison d’Irène et Innocent, les gardiens du projet. La communauté des Focolari met en commun le peu qu’elle a : vêtements, nourriture, couvertures, à partager avec qui parmi eux a tout perdu, apportant ainsi l’aide aussi aux personnes qui se trouvent dans les différents camps d’accueil. La population est vaillante. Le Pape François sera bientôt là avec eux, ”pour manifester la proximité priante de toute l’Église (…) et exhorter tous les centrafricains à être toujours plus témoins de miséricorde et de réconciliation…”. Les prières de nous tous les accompagneront avec de souhaitables et justes gestes concrets de solidarité.
Elle-même ne sait pas comment elle y est arrivée. Mais le fait est là : Émerence gère toute seule un dépôt de boissons alcooliques et sucrées à Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo. Les affaires marchent bien. Entrées, sorties, bénéfice, gain. Émerence est tellement familière avec ces termes qu’elle voit son activité grandir de jour en jour, dans une totale transparence avec fournisseurs et clients. Et avec les impôts. Ce qui inspire son action, c’est le projet Economie de Communion (EdC) : elle apprend ainsi à faire passer la personne avant le profit et à s’intéresser, en tant qu’entrepreneure, non pas à l’argent mais aux pauvres. Elle décide d’investir ses bénéfices en faveur de ceux-ci et ouvre point-restau, puis un autre, où même les pauvres – qui souvent ne disposent ni de cuisine ni de couverts – peuvent acquérir à bas prix de la nourriture déjà prête. C’est un business qui ne va sûrement pas accroître son capital, au contraire. Mais comme tous les entrepreneurs qui adhèrent au projet EdC, Émerence sait qu’elle peut compter sur un associé ‘invisible’ qui est la divine Providence. En quatre ans, sans les avoir cherchés ou demandés, elle a vu arriver deux congélateurs (d’occasion mais de valeur), deux stabilisateurs de courant, 52 chaises et 14 tables. En plus un stock de boissons. Ses employées sont surtout des jeunes filles en danger ou des mères seules, à qui elle fait pleinement confiance en les mettant au courant de la situation financière du commerce et aussi des interventions extraordinaires de son associé ‘invisible’. « Une fois – raconte Émerence – j’avais donné des vêtements et de quoi manger à une fille mère. Sa santé mentale, alors, n’allait pas bien, mais elle paraissait s’en sortir. Elle m’a demandé de travailler et je l’ai embauchée ». Émerence lui fait confiance, lui enseigne le travail et deux ans plus tard, non seulement la fille retrouve pleinement son équilibre, mais elle réussit à se mettre à son compte. La même chose pour quatre autres filles qui, devenues à leur tour de petites commerçantes de plats déjà prêts, continuent à rester en contact avec Émerence en tant que conseillère permanente. L’autre femme qui mérite que l’on parle d’elle est Albertine, elle aussi de Kinshasa, mère de six enfants. Albertine est éducatrice dans l’école maternelle du projet Petite Flamme, un centre social monté par les Focolari et financé par le soutien à distance de AFN (www.afnonlus.org). “Depuis quelques années – confie Albertine – mon mari a quitté la maison sans motif et nous ne savons toujours pas où il est”. Il n’est pas difficile d’imaginer combien il est dur pour une femme seule d’élever une famille de six enfants. Comme second travail Albertine décide de vendre des chaussures qu’elle achète grâce à un prêt du centre social où elle enseigne. “Le prix des chaussures que je vends n’est pas exagéré, voilà pourquoi Dieu me bénit!”, continue Albertine, qui réussit avec cette entrée à payer son loyer et ses factures. Aussi ses enfants peuvent-ils continuer leurs études, deux d’entre eux fréquentent déjà l’université. “Chaque jour je renouvelle mon choix de Dieu et Lui me donne la force d’aller de l’avant, raconte Albertine. J’essaie de faire grandir autour de moi les valeurs humaines et sociales contenues dans l’évangile. C’est de cette manière que nous pourrons transformer la société”. Et si Albertine réussit avec son micro commerce de chaussures à faire vivre de façon digne ses six enfants, récemment l’activité d’Emérence a été enregistrée parmi les grandes marques de fournisseurs de boissons de la République Démocratique du Congo (Bralima et Bracongo). Tout laisse à penser que l’associé ‘invisible’ est plus actif que jamais.
« Dans la rue Gocciadoro (Goutte d’or), Chiara me montrait les étoiles. Je ne me souviens plus de ses paroles. En y réfléchissant bien, il me semble comprendre que c’était le grand désir de sortir de notre petit monde pour se lancer dans un monde plus vaste ». C’est ainsi que Giosi Guella note ses premières rencontres avec Chiara Lubich au cours du printemps de 1944 à Trente. La rue Gocciadoro où Chiara habitait avec sa famille avant le bombardement du 13 mai 1944, qui la rendit inhabitable et le bois portant le même nom (maintenant un parc citadin) qui longeait alors le chef-lieu trentin, reste parmi les lieux symboliques du Mouvement des Focolari dans sa ville d’origine. De là le titre du récit de sa vie à côté de la fondatrice des Focolari, qui a partagé avec elle les différents moments de lumière et d’épreuve qui ont accompagné la naissance et le développement de cette nouvelle réalité dans l’Église. Parmi le premier groupe qui s’unit à Chiara Lubich, Giosi Guella se détachait par sa manière d’aller à l’ essentiel, par sa franchise, par son caractère concret. Elle avait déjà partagé avec Chiara, le petit appartement sur la place des Capucins 2 , à Trente, déjà en automne 1944. La première cellule de ce qui allait être le Mouvement des Focolari commençait ainsi à prendre forme. Partout où elle a vécu, Giosi a accueilli et soulagé des souffrances, proposé des conseils avisés, aidé à trouver une maison, du travail, de la confiance. Elle a ainsi suscité un élan à la consolidation de beaucoup de communautés des Focolari, en faisant en sorte qu’entre tous, les souffrances et les joies puissent être partagées, les conquêtes et les défaites, les offres inattendues de ressources qui allaient combler les demandes d’aides urgentes. Tout contribuait au ” capital de Dieu”, qui était en train de se former, composé de biens, mais aussi de besoins, dont elle fut dès les premiers moments, l’administratrice circonspecte mais en même temps généreuse.
Avec son attention constante envers les autres, il lui fut proposé d’organiser, à partir de 1948, la communion des biens du premier groupe trentain : il s’agit de cette pratique, diffusée ensuite dans le Mouvement des Focolari dans le monde entier, qui s’inspire de la vie de la première communauté chrétienne où l’on mettait en commun les propres biens, afin que personne ne reste indigent. Par la suite, lorsque le Mouvement se répandit petit à petit dans différents pays et que des actions sociales de différents types s’avérèrent nécessaires, elle continua à en suivre le développement. Elle eut ensuite la possibilité d’accompagner les premiers pas du projet pour une ”Economie de Communion” lancée par Chiara Lubich au Brésil en 1991. A 20 ans de sa mort, on publie sa biographie, certainement non exhaustive, en puisant dans ses quelques écrits et discours enregistrés. En effet, elle n’aimait pas tellement écrire, elle préférait ”agir”. Ces quelques pages sont d’autant plus précieuses, d’une franchise extraordinaire et d’une simplicité désarmante. Je me suis donc fiée à ces écrits, limites entre chronique et histoire, en lui laissant la parole pour autant que cela m’ait été possible. Et lorsque le récit s’interrompait, j’ai pu recueillir quelques interviews de ceux qui ont partagé avec elle tellement de moments du chemin d’une Œuvre de Dieu qui, ”écrite au ciel”, petit à petit, se déployait à travers des voies mystérieuses et encore inexplorées. Leurs témoignages m’ont permis de décrire quelques passages de cette simple, ”trop simple” vie, et pourtant fortement entremêlée avec celle des Focolari, à la construction de laquelle Giosi a donné tout d’elle-même avec son cachet incomparable. Caterina Ruggiu Lungo la via Gocciadoro, Città Nuova editrice
“On n’a jamais autant parlé des droits du travail comme ces temps-ci ; et on n’a jamais abusé des travailleurs autant qu’en ces temps-ci. Ils servent à gonfler les manifestations et pour ensuite être massacrés en masse et fournir de la chair pour les représailles ; on les a ratissés dans les rues… ceux qui ont survécu sont restés sans toit ni famille. Et pourtant il faut maintenant se reprendre, reprendre le dessus sur la mort : faire comme Pierre, le pêcheur, qui dit au Maître : “ Nous avons fatigué toute la nuit, et nous n’avons rien pris ; cependant, sur ta parole, je jetterai le filet”. Sur la parole de Jésus, avec espoir, après une nuit de massacres sanglants, il faut recommencer. Et le Père récompensera notre confiance. Nous sommes tous engagés, travailleurs des bras et de la tête, dans une grande entreprise : remettre en place l’édifice social et politique désagrégé, avec courage et sens des responsabilités, sans hésitations… Ne nous retournons pas et n’ayons aucune crainte. Ils sont derrière nous ceux qui profitent de l’homme, les tyrans qui incendient les maisons et font obstacle à la liberté, les demi-dieux qui déclenchent la guerre : ce sont des bourreaux et des fossoyeurs. Et nous, nous allons de l’avant, même si nous portons la croix sur nos épaules, vers la Rédemption, ce qui veut dire liberté : libres de tout mal, et donc aussi de la nécessité et de la peur”. (Igino Giordani, «Fides», juin 1951) “ On dévalue le travail quand on dissocie sa valeur économique de sa valeur spirituelle. Lorsque Dieu se mêla aux hommes, il le fit en tant que travailleur parmi les travailleurs. Pendant trente ans, il œuvra de ses mains, dont le fruit servit au cercle familial et de ses voisins : ensuite, durant trois ans il accomplit des œuvres spirituelles, dont le fruit bénéficia à l’humanité toute entière, et pour tous les temps. Le travail est congénital à l’homme et nécessaire à sa vie, comme respirer, ou manger. L’homme qui reste oisif est comme un oiseau qu’on oblige à ne pas voler. Avec la venue du Rédempteur – un travailleur manuel qui était Dieu – il y eut une revalorisation divine du travail et de l’effort, ainsi qu’une transfiguration des moyens ordinaires de sanctification. Quelqu’un qui travaille selon la loi de Dieu, en supportant la fatigue par amour pour Lui, se sanctifie ; la tâche qu’il accomplit dans les champs, au garage, au bureau, à l’église, a pour Lui la même valeur pour lui qu’une prière, si cela est fait selon Sa volonté. Bien plus, son salaire est double. Il est payé pour la valeur économique produite par ses mains et son intelligence, sur le plan humain ; et il est payé par les mérites de sa patience, de son ascèse et de son détachement, acquis sur le plan divin. Si une personne construit quelque chose, et en supporte la fatigue en en faisant matière de rédemption, elle édifie en même temps une partie de son destin éternel. L’enfant prodigue commence sa réhabilitation lorsqu’il se met à travailler, de la même manière qu’il avait commencé sa dégradation lorsqu’il s’était installé dans l’oisiveté. La véritable exploitation du travail et donc du travailleur se passe en vertu de la prétention matérialiste de nier la participation de l’esprit à l’œuvre des mains ou de l’intelligence : de séparer le divin de l’humain, l’esprit du corps, la morale de l’économie, le Notre Père qui est aux cieux de notre pain qu’il nous sert quotidiennement sur terre. L’homme ne vit pas seulement de pain pour l’estomac : il a aussi besoin de nourriture pour l’âme. Repousser l’homme dans l’unique enceinte économique est comme le voir rassasier une moitié pour l’affamer de l’autre. L’homme-Dieu a vu et voit toujours le divin et l’humain. Non pas un seul des deux, mais tous les deux. Alors puisque les pêcheurs, ses hôtes, n’ont rien péché de toute cette nuit de fatigue, et que pour lui ce qui vaut c’est la norme « qui ne travaille pas, qu’il ne mange pas », il les invite, puisqu’ils doivent quand même manger, eux et leur famille, à recommencer le travail : à jeter de nouveau les filets dans les eaux du lac. Et sur Sa parole ils recommencent. Dieu invite continuellement à ne pas se décourager, à ne pas désespérer, mais à reprendre le travail, toujours, en Son nom. Comme pour la personne humaine, la société a besoin de ces deux travaux, pour qu’elle puisse respirer de ses deux poumons, et vivre saine et libre. Sinon, elle agonise, parce qu’elle souffre ou de la faim corporelle ou de la faim spirituelle : sans dire que l’une des faims entraine avec elle l’autre aussi. S’il n’y a pas le Père au ciel, même le pain sur terre vient à manquer ; parce que par manque de sa Présence, les travailleurs ne se sentent plus frères, alors ils se battent et se volent entre eux ; comme c’est déjà arrivé et cela arrive contre tellement de nos migrants qui sont des otages et des mis-à-l’écart de la part d’autres travailleurs ». (Igino Giordani «La Via», 1952)
A l’occasion du 50ème anniversaire du Document Conciliaire “Nostra Aetate”, Jerusalemexpo2015 mettra en valeur et présentera un merveilleux kaléidoscope sur l’engagement quotidien pour renforcer la fraternité, encourager le dialogue et dépasser toute sorte de division. Des artistes de renommée et des talents très diversifiés ont répondu oui à la proposition de réaliser ensemble, le 12 novembre prochain, Jerusalemexpo2015. Un événement qui veut montrer qu’à Jérusalem, malgré la violence récurrente, il y a un fort désir d’unité qui s’exprime à travers des initiatives sincères et fraternelles. L’événement sera transmis en streaming Website: http://www.jerusalemexpo2015.com/ Facebook: https://www.facebook.com/NostraAetateJerusalem/
Cet événement consiste en un Congrès qui aura lieu les 30 juin et 1er juillet 2016, suivi le 2 juillet 2016 d’une manifestation publique en plein air qui se propose de donner un signe fort d’espérance. Diverses interventions, témoignages, chants et prières montreront que l’unité est possible, que la réconciliation est la porte qui ouvre sur l’unité dans la diversité : c’est l’expérience vécue depuis plus de 15 ans dans cet ensemble de Communautés et de Mouvements appartenant à diverses Eglises. L’unité est possible. En vivant l’Evangile de Jésus Christ on peut dépasser les divisions entre personnes, entre populations et partis, entre cultures et aussi entre les Eglises et les confessions chrétiennes. Sept « Oui » résument l’engagement pour l’Europe des Communautés et des Mouvements chrétiens d’Ensemble pour l’Europe 2016. Programme
« Le 22 août 1944, j’ai perdu mon unique sœur dans la tragédie navale de Tsushima maru », le paquebot de passagers coulé par un sous-marin américain. Plus de 1400 civils perdirent la vie, parmi lesquels 700 enfants. « Ma mère, jusqu’à sa mort à 96 ans, a continué à souffrir et à répéter : ”La guerre me l’a mangée” ». C’est Madame Toshiko Tsuhako qui raconte son histoire, du plus profond de son cœur. Sa ville, sur l’île Okinawa, a été le théâtre entre avril et juin 1945, de l’unique bataille terrestre combattue au Japon : 150 mille morts. « J’avais encore l’âge d’une enfant innocente, lorsque je me suis retrouvée immergée dans la tragique expérience de la guerre, au contact avec les blessures douloureuses que celle-ci cause aux corps et aux âmes des personnes. J’avais 12 ans quand est arrivée la fin de la guerre. Ma mère était de constitution fragile, et étant restée fille unique, je me suis dédiée de toutes mes forces, à essayer de la soutenir, et de soulager ses afflictions. A 16 ans, j’ai rencontré la foi chrétienne et j’ai reçu la grâce du baptême ». Elle est déjà adulte quand elle rentre en contact avec la spiritualité des Focolari : « Je suis restée très surprise d’entendre que la fondatrice Chiara Lubich durant la 2ème Guerre Mondiale, a compris que Dieu nous aime immensément et que nous sommes tous frères et sœurs qui aspirent à un monde uni, parce que cette réalité coïncidait avec le grand rêve que je portais en moi lorsque j’étais enfant ». « Même si je savais que tout ce qui arrive est dans les mains de Dieu, de très nombreuses fois, je me posais la question : ” pourquoi y a -t-il encore les guerres douloureuses et cruelles ?”, tandis que je continuais à rêver toujours d’ une ” Famille globale”, où les personnes vivent la gratitude réciproque et la communion ». « Pour construire un monde vrai de paix, je pense que Dieu ait besoin de la collaboration des hommes. Il s’agit de cultiver des cœurs qui aiment aussi leur propre pays, mais plus que tout autre chose, des âmes sensibles qui se donnent au bien des personnes, qui sachent aimer ». « Dans cette commémoration de la fin de la guerre – témoigne Toshiko – je renouvelle ma confiance en Dieu et mon engagement à poursuivre le chemin dans la construction de la paix ».
Le 28 octobre de 1965, les Pères du Concile, engagés désormais vers la conclusion des assises historiques mondiales des évêques de l’Église catholique, promulgaient Nostra Aetate, le document de loin le plus court parmi ceux émis par les travaux conciliaires. Un demi siècle s’est passé depuis ce jour et la portée de ces quelques brèves pages s’est révélée prophétique si on pense que l’Église catholique depuis des siècles avait la ferme conviction ‘qu’en- dehors de l’Église, il n’y a pas de salut’ – le fameux adage latin extra ecclesiam nulla salus. Benoît XVI en février 2013, peu de jours avant d’avoir annoncé son ‘retrait’, réfléchissant sur le Concile, au terme de l’année qui célébrait le cinquantième anniversaire de ses débuts, définissait ce document, avec celui de Gaudium et Spes et celui sur la liberté religieuse, comme « une trilogie très importante, dont l’importance ne s’est révélée qu ‘au cours des décennies ». En effet, Nostra Aetate a ouvert les horizons du monde chrétien vers les autres en tant qu’ ”autres”, mais sa gestation, à l’intérieur des procédures conciliaires avait été tout sauf facile. Née de la suggestion personnelle faite à Jean XXIII, de la part de l’historien juif français Jules Isaac, le schéma initial avait été confié par le pape au cardinal Bea. On pensait à un document qui contribue à conjurer la répétition des tragédies comme la Shoah mais, après de longues et complexes discussions, le Concile arriva à ces quelques pages qui s’adressaient à toutes les religions du monde. En effet, à travers un difficile et laborieux parcours, le document s’ouvre à toutes les plus grandes fois religieuses, avec un accent, sans nul doute, particulier par rapport au judaïsme et à l’islam. Nostra Aetate souligne comment les juifs doivent être présentés d’une manière positive : « ils ne doivent pas être présentés comme rejetés de Dieu, ni comme maudits, presque comme si cela venait de l’Ecriture sainte ». Et surtout, on exclut la responsabilité collective d’Israël dans la mort de Jésus. Cela change ainsi radicalement la perspective chrétienne et catholique vieille depuis des siècles, nous pourrions dire depuis presque deux milliers d’années.
En même temps, il en ressort un grand respect aussi par rapport à l’Islam. « L’Église regarde aussi les musulmans avec estime – déclare le document – et, « si au cours des siècles, de nombreux désaccords et inimitiés ont vu le jour entre chrétiens et musulmans, le Concile sacré exhorte tout le monde à oublier le passé et à exercer sincèrement la mutuelle compréhension, ainsi qu’à défendre et à promouvoir ensemble pour tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté ». Comme cela a été évoqué, la reconnaissance de traditions comme l’hindouisme et le bouddhisme est claire, sans oublier les religions traditionnelles. En effet, on y affirme que ‘‘l’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions”. Celles qui souvent au cours de l’histoire n’étaient pas reconnues comme religions, étaient alors valorisées par la tradition catholique qui reconnaissait la présence de vérité et de sainteté aussi dans leurs traditions. Ces jours-ci, une grande variété d’événements sont célébrés dans différentes parties du monde pour réfléchir sur la valeur de Nostra Aetate et sur les conséquences que celle-ci a signifié dans la rencontre entre des femmes et des hommes de diverses traditions religieuses. Parmi tous ces événements, celui qui s’est tenu auprès de l’Université pontificale grégorienne et organisé par le Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux a été particulièrement significatif. Pendant trois jours, du 26 au 28 octobre, environ 400 personnes de différentes origines, qu’elles soient géographiques, culturelles ou religieuses, ont vécu et réfléchi ensemble sur ce qui s’est passé au cours de ces 50 dernières années. Les représentants de toutes les plus grandes religions du monde étaient présents (juifs, musulmans, hindous, giainistes, bouddhistes, sikhs, et représentants de la Tenri-kyo et des religions traditionnelles africaines). On a réfléchi sur des arguments de grande importance aujourd’hui : violence et engagement pour la paix, le défi de la liberté religieuse l’éducation et la transmission des valeurs.
Le congrès, ouvert par le card. Jean-Louis Tauran, Président du Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux et par le card. Kurt Koch, Président du Conseil Pontifical pour la promotion de l’Unité des Chrétiens, s’est terminé avec une riche réflexion articulée sur ‘Éduquer à la paix’ de la part du card. Pietro Parolin, Secrétaire d’État. Les participants ont ensuite pris part à l‘Audience sur la place S.Pierre où le pape François a dédié sa catéchèse justement à Nostra Aetate proposant une road-map pour le futur du dialogue, encourageant à travailler ensemble pour les pauvres, pour la justice et pour l’environnement, sans oublier la paix. Rita Mousalem et Roberto Catalano, codirecteurs du Centre du Dialogue Interreligieux du Mouvement des Focolari ont participé au congrès et ont apporté aux personnes présentes, les salutations de Maria Voce et du Mouvement. Ils ont brièvement tracé les principales composantes du dialogue des Focolari, assurant l’engagement des membres à continuer à travailler pour la rencontre et l’amitié entre les femmes et les hommes de différentes fois. Roberto Catalano
Connecter les rêves, diffuser une nouvelle culture: c’est l’intitulé qui a été retenu pour l’ Ecole interaméricaine d’Economie de Communion. Tout un programme ! Elle s’est tenue du 26 au 31 octobre à la Mariapolis Ginetta (San Paolo – Brésil), le lieu où, en 1991, Chiara Lubich a lancé le projet de l’ Economie de Communion. 60 participants venant du Paraguay, de l’Argentine, du Mexique, du Guatemala, de Cuba, de Colombie, de Bolivie et du Brésil ont décidé de s’aventurer dans le monde de l’entreprise selon les principes novateurs présentés par la fondatrice des Focolari à la naissance du projet. Pour promouvoir la réalisation de ces rêves et projets, les entrepreneurs présents ont déclaré leur entière disponibilité pour accompagner avec leur propre expérience le chemin audacieux que ces jeunes entendent emprunter. La proposition a été accueillie avec enthousiasme. Au terme de cette Ecole chaque étudiant a reçu de son propre partenaire un certificat de participation. Ainsi est née une nouvelle expérience de communion appelée « Opération un pour un ». Mais ce n’est pas tout. Maria Clézia Pinto, responsable des projets de l’Anpecom (l’association qui coordonne les différentes initiatives pour une Economie de Communion au Brésil) a annoncé le lancement d’un programme de soutien économique qui cible des petites entreprises qui travaillent dans les secteurs socialement défavorisés, offrent des produits d’alimentation ou des services en faveur de l’éducation, de la santé et du logement. Il inclut aussi des initiatives visant le développement humain et social en faveur des classes sociales aux revenus médiocres, bas et des catégories les plus indigentes. Il s’agit d’un programme qui s’inspire d’initiatives déjà en cours dans d’autres aires géographiques du monde et qui offrent des financements et des bénéfices, fruits d’une adhésion aux lignes générales de l’Economie de Communion.
On pouvait lire sur l’invitation envoyée par les jeunes qui avaient préparé cette Ecole: « Ne nous résignons pas face aux inégalités et aux injustices sociales », en lançant un défi : « Et si cette transformation commençait par la prise de conscience de ce que sont la pauvreté, l’économie, le travail, les relations interpersonnelles? » Ces questions et d’autres thèmes de grande actualité ont été abordées lors des tables rondes et des rencontres de groupes : tous les protagonistes étaient des jeunes pouvant compter sur la présence de ces experts et entrepreneurs chevronnés. Dans son intervention finale, Anouk Grévin, membre de la Commission Internationale de l’EdC, a confié que, dès les préparatifs tout le monde nourrissait le désir très fort que cette école soit une sorte de laboratoire qui puisse ouvrir de nouvelles voies pour l’EdC, non seulement en Amérique Latine, mais partout dans le monde.
Dans l’autobus Dans le bus 45 que je prends tous les jours pour aller au travail un homme monte, il est visiblement de mauvaise humeur. Les gens qui s’en rendent compte lui font place et s’éloignent. Moi cependant je reste là où je suis et je l’aide à ranger les sacs en plastique qu’il a en main. Ma journée semble s’illuminer. Un autre jour, dans le même bus, le voilà encore. À peine me voit-il, qu’il vient tout de suite me saluer. Et ça continue encore maintenant. Il suffit vraiment de peu de choses pour que l’autre, n’importe quel prochain que je rencontre dans ma journée, se sente accueilli et aimé. E.M. Hongrie Tatouages En train, je suis assise à côté d’une fille et d’un garçon couverts de tatouages du genre satanique. M’efforçant de chercher le positif chez les autres, je me dis que ces deux-là doivent avoir un motif pour exhiber certains symboles. Après quelques hésitations je me lance et leur demande la signification de ces tatouages. Leurs yeux s’éclairent. Ils s’alternent pour me répondre, mais avec la même douceur: “Nous vous remercions pour votre question. En général les gens nous jugent et au mieux ils font semblant de ne pas nous voir. Nous ne sommes pas ce que nous paraissons, nous voulons uniquement donner une gifle à cette société paralysée et sans colonne vertébrale”. M. I. France Une poussette pour Jamal C’était un dimanche après-midi. Jamal, un ouvrier marocain que je connaissais, m’avait apporté des pommes. En parlant avec lui, j’ai su que vers le mois de décembre il allait avoir un enfant. Ils n’avaient cependant rien pour le futur bébé; ils avaient surtout besoin d’une poussette. Après l’avoir écouté attentivement, j’ai eu une idée: “Pourquoi ne demandons-nous pas tous les deux ensemble de l’aide à Dieu? C’est le même Dieu pour tout le monde, tu peux lui donner un autre nom mais il est toujours Dieu. Il saura comme nous faire arriver la poussette”. Jamal a bien aimé la proposition. Nous étions dans la cour, à ciel ouvert; nous avons levé les yeux au ciel et nous avons prié ainsi: “Seigneur Dieu, nous avons besoin d’une poussette. Nous Te confions cette nécessité”. Nous étions un jeune musulman et une femme catholique: deux croyances différentes, mais unies pour demander. Dieu a écouté notre prière: déjà le jeudi suivant la poussette demandée est arrivée en cadeau. V. M. Italie
“Qui sont les saints? Ce ne sont pas des surhommes inabordables, issus d’un christianisme qui entend nous décourager et nous abattre, nous qui sommes médiocres, ce ne sont pas de très hautes cimes, inaccessibles au point qu’il est préférable, pour des gens comme nous, de rester à leurs pieds et de nous débrouiller dans la plaine. Les saints sont les petits, ceux qui sont vraiment petits. Ceux que Jésus déclare bienheureux dans son Discours sur la Montagne, les pauvres, les affligés, les doux et ceux qui ont faim et soif de justice, les miséricordieux et les purs de cœur, les artisans de paix et les persécutés pour la justice. Des hommes qui s’en remettent eux-mêmes à Dieu et remettent leur propre destin entre ses mains – et la main de Dieu est alors libre d’en faire quelque chose qui soit une bénédiction pour le monde. Ils vivent près de Dieu et ils y vivent pour nous – et nous pouvons vivre avec eux. Leur exemple est un passé qui nous entraîne, leur vie auprès de Dieu un présent qui nous accueille dans une communion à laquelle la mort ne peut mettre de limites, leur bonheur un futur qui nous invite et nous encourage ». Klaus Hemmerle, La luce dentro le cose (La lumière au-dedans des choses) Città Nuova Editrice, 1998, pag. 339
C’est dans l’esprit d’un travail œcuménique fécond que s’est déroulé le 12 septembre dernier, dans la cité-pilote allemande de Zwochau, une rencontre à laquelle environ 80 chrétiens de différentes dénominations ont participé. La présidente du Mouvement des Focolari, Maria Voce, avait déjà exprimé le désir de connaître davantage Martin Luther et les fidèles luthériens, lors de sa visite à Zwochau en 2013 ; et plus récemment, à partir de l’échange de courrier de mai passé entre le cardinal Marx – président de la conférence épiscopale de l’Église catholique en Allemagne – et l’évêque Bedford Strohm – responsable de l’Église évangélique en Allemagne – avait été avancée, la proposition de porter de l’avant des initiatives combinées en vue des 500 ans de la Réforme dont on se remémorera en 2017. Deux axes de réflexion pensés pour la journée. Le premier, guidé par le théologien luthérien Florian Zobel, a eu comme centre la figure de Luther et sa vie, en mettant aussi en évidence différents aspects peu connus et concluant avec les paroles du Pape Benoît XVI, selon lequel, ”Pour Luther, la théologie n’était pas une question académique mais la lutte intérieure avec lui-même. […] La question : quelle est la position de Dieu par rapport à moi, comment je me trouve, moi, devant Dieu? […] Je pense que c’est le premier appel que nous devrions sentir dans la rencontre avec Martin Luther”. Le deuxième axe, tenu par le théologien catholique et chercheur sur Luther Hubertus Blaumeiser, a été centré sur la spiritualité du moine réformateur et, en particulier, sur la ”théologie de la croix” et la signification de ”Réforme”qui s’en suit : ”Ce n’est pas seulement une transformation, un changement ou une amélioration selon les propres plans personnels– a-t-il affirmé – mais un nouveau début, partant des racines. Cela revient à dire le retour à l’Écriture, […] c’est-à-dire à l’Évangile de la grâce de Dieu et au nouveau choix d’une vie avec et pour le Christ Crucifié”. Au cours de l’après-midi, s’est tenue une table ronde animée par Hermann Schweers, avec le pasteur luthérien Axel Meissner de Schkeuditz et avec l’évêque émérite Joachim Reinelt de Dresde : les interventions du public ont été nombreuses et bien ressenties, touchant des thèmes comme l’importance du travail œcuménique dans une société non croyante et la signification de la Réforme aujourd’hui. La journée s’est ensuite conclue avec une célébration œcuménique.
Pasteur Jens-Martin Kruse. Foto: Harald Krille
Le sport peut-il aider à la réalisation d’un monde plus uni ? Peut-il créer un champ d’action et un instrument d’unité entre les personnes et entre les peuples ? Voilà quelques questions qui ont déclenché l’expérience des fondateurs de Sportmeet, en partant de leur passion commune pour le sport qu’ils se sont communiquée. “ Nous n’avons pas la prétention d’avoir la vérité en poche, nous nous sommes mis à chercher les personnes, les expériences dans le monde sportif qui pourraient nous aider dans ce travail. De là ont surgi ces année-ci, de manière synthétique, trois éléments qui déterminent l’identité de Sportmeet : la haute considération pour le sport en tant que phénomène significatif de la société ; la capacité et le but de réunir les personnes des catégories les plus diverses intéressées par le sport ; le défi de conjuguer théorie et pratique dans un contexte qui a tendance à séparer ceux qui étudient et ceux qui pratiquent le sport ». Voilà quelques extraits de l’intervention de Paolo Cipolli, président de Sprotmeet for a United World, à l’occasion de l’ouverture du septième congrès organisé par le réseau de Sportmeet à Krizevci (Croatie). Considérer le sport comme un dialogue avec la culture contemporaine, avec la conviction qu’il est possible d’apporter une aide spécifique, stimulante et positive à la culture, à la construction d’une citoyenneté active et responsable.
Une centaine de participants – directeurs, enseignants de sciences de la motricité, pédagogues, athlètes, responsables de club sportifs, arbitres, éducateurs, étudiants universitaires, journalistes sportifs presque tous de conviction non religieuse – se sont donné rendez-vous du 2 au 4 octobre à la cité pilote « Mariapoli Faro » en Croatie. Ils venaient de différentes régions de Croatie et de Serbie. Etaient aussi présentes les institutions régionales et locales qui ont parrainé et financé le congrès, la télévision nationale, la radio locale et l’athlète Branko Zorko, coureur de demi-fond, trois fois champion olympique mondial sur 1500 mètres, natif du lieu et depuis longtemps en contact avec Sportmeet. Le thème “Temps libre comme ressource pour les jeunes générations”, a mis en évidence les grands changements et les risques qui viennent de l’utilisation massive d’internet et de la diffusion des nouvelles technologies, comme l’a souligné avec une préoccupation claire et passionnée Mirna Andrijašević de la faculté des sciences de la motricité de Zagreb. Alexandar Ivanosky de la faculté privée de Sport et Santé de Belgrade (Serbie), a souligné l’importance de la présence des adultes, appelé au défi de chercher avec les jeunes une approche créative – souvent seuls face aux puissants stimulants de la technologie et des réseaux sociaux. Milan Čapalija, psychiatre et Majda Fajdetić, pédagogue au ministère de l’éducation de Zagreb, ont mis en lumière les différentes méthodes de promotion pour une action pédagogique qui puisse remettre en valeur la contribution du jeu et du sport. Pour témoigner du climat d’estime et de confiance qui s’est accru ces dernières années, Alexandar Ivanosky (Serbie) mettait en lumière la capacité du sport croate d’exceller dans les jeux d’équipe et demandait une interaction plus étroite encore afin de partager l’esprit de fraternité qui anime ce groupe des Balkans ainsi que d’autres. En fin de rencontre, ils ont annoncé la prochaine Summer School 2016 qui se déroulera du 14 au 17 juillet, dans la ville de Krizevci.
A l’occasion du cinquantième anniversaire de la Déclaration conciliaire Gravissimum educationis se tiendra à Rome le Congrès mondial «Eduquer Aujourd’hui et Demain. Une passion qui se renouvelle », promu par la Congrégation pour l’Education Catholique. Ce Congrès est ouvert à tous ceux qui sont concernés par la mission éducative dans les écoles et les Universités catholiques du monde entier. A partir d’une approche globale, il propose une réflexion sur l’apport que la communauté chrétienne peut offrir dans le cadre de contextes multiculturels et religieux qui évoluent rapidement. Les urgences actuelles, en matière éducative et sociale, exigent la mise en œuvre de nouvelles propositions de formation, capables de transformer la réalité, d’être à la portée et de répondre aux exigences des enfants, des adolescents et des jeunes. Sont prévus des exposés, des témoignages et des tables rondes avec des experts de divers pays. Le Congrès s’articule autour de trois sessions:
Au cours de la session de conclusion, en présence du Saint Père, sera présentée la pédagogie de Service-Learning, une approche qui puise dans la Pédagogie de Communion de Chiara Lubich quelques uns de ses fondements philosophiques et méthodologiques. C’est un des parcours de formation qui a fait ses preuves et que la Congrégation pour l’Education Catholique conseillera aux instances éducatives du monde entier.
“Dans un mois je recevrai à Constantinople les évêques amis du Mouvement » : c’est le Patriarche œcuménique de Constantinople lui-même, Bartholomée 1er, qui annonce à la presse la prochaine Rencontre d’Evêques de diverses Eglises amis des Focolari qui se tiendra à Istanbul du 25 au 30 novembre prochains. C’était à Loppiano, le 26 octobre dernier, au cours de l’interview qu’il a accordée aux journalistes, juste après avoir reçu le Doctorat honoris causa en Culture de l’Unité que lui a décerné l’Institut Universitaire Sophia. « Nous aurons une rencontre à Halki – poursuit-il – à l’Ecole de théologie où nous aurons l’occasion de nous souvenir tous ensemble de Chiara Lubich et de prier pour le repos de son âme. Nous pourrons aussi partager nos expériences et notre volonté de travailler à l’unité des Eglises. En tant qu’Eglise de Constantinople, nous sommes prêts à les accueillir, à donner nos expériences et échanger à nouveau le baiser de paix entre Orient et Occident ».
S’accueillir l’un l’autre, de la peur à la confiance. C’est le titre mais aussi le souhait de l’Assemblée européenne des Religions pour la paix ( RfP), l’organisme qui réunit au niveau mondial les leaders religieux pour cheminer ensemble dans la recherche de la paix et de la justice, et dont Maria Voce est parmi les coprésidents. En cette période Religions for Peace est engagée – entre autre – dans une campagne mondiale, le projet Faiths for Earth (Religions pour la terre). « Une initiative très importante » – déclare-t-elle – car « l’humanité se trouve face à un défi au niveau planétaire et avec très peu de temps disponible. Les religions sont appelées à descendre sur le terrain une fois encore, afin de convaincre les puissants des nations à intervenir. Je vois-là une situation providentielle en phase avec la lettre encyclique du pape François ”Laudato si”, qui a suscité un grand intérêt mondial ». Dans son intervention lors de l’ouverture des travaux le 29 octobre, la présidente des Focolari parcourt à nouveau les événements récents qui ont transformé le visage de l’Europe. Face à « l’océan de ”réfugiés” sans précédent », phénomène qui de loin dépasse, numériquement parlant, les millions d’apatrides de la Seconde guerre Mondiale », Maria Voce met en évidence la situation dramatique qui « provoque en nous toujours plus d’effroi, perplexité, malaise ». Parmi les choses ciblées, également les ”dramatiques et discutables interventions militaires qui ont bouleversé des nations entières du Nord de l’Afrique, du Moyen-Orient, de l’Afrique subsaharienne et d’autres conflits encore en cours. Et les pays européens ne sont certainement pas innocents face à ces conflits ». « La profonde crise d’identité du continent soulève des préoccupations, elle empêche d’affronter ces urgences d’une façon coordonnée et unitaire » et la constatation que « souvent ces personnes en fuite de la faim et de la guerre sont au centre des disputes qui suscitent des réactions nationalistes » et sont « instrumentalisées pour des calculs stratégiques ». Et voici qu’entrent en ligne de compte les « croyants, appartenant aux fois religieuses les plus variées, ensemble avec toutes les femmes et les hommes de bonne volonté ». « Nous sommes indubitablement différents – affirme Maria Voce – mais restons tous rapprochés par le même impératif, par le biais de la Règle d’or, disséminée et répétée dans toutes nos Écritures : ”Fais aux autres ce que tu voudrais qu’ils te fassent” ! Une référence éthique et spirituelle trop souvent oubliée, que le pape François a proposée comme véritable paradigme politico-social dans son discours au Congrès des Etats-Unis ». Une Règle qui « nous interpelle devant ces drames, nous invitant, en tant que leaders en tant que communautés, en tant qu’individus, à un engagement commun, concret, constant, héroïque si nécessaire, pour aller à la rencontre des foules d’humanité souffrantes ». Puis elle ouvre un interstice sur le rôle des religions, parce que, affirme-t-elle « justement la religion, reléguée depuis des siècles dans la sphère privée de la vie des individus et des communautés, est revenue à la mode à l’intérieur de la vie publique de nos pays », comme « protagonistes dans la construction d’un monde en paix ». « Voilà l’extraordinaire aventure qu’il nous est donné de vivre aujourd’hui et Religions for Peace est une plate-forme providentielle. Chacun de nous a un rôle bien précis dans son vaste engrenage. Nous sommes une très belle communauté internationale, interculturelle et interreligieuse, devenue une famille aussi et surtout par l’idéal commun », appuyé sur quelques points fondamentaux : l’unité dans la diversité, la réciprocité des rapports, l’égalité dans la dignité humaine commune. Sur cette « solide base », ce sera possible « d’offrir une contribution efficace pour la paix et la réconciliation en Europe et se donner « un point d’aboutissement, une ligne d’arrivée, un objectif qui se rejoint après un long et souvent laborieux chemin. La ligne d’arrivée est : l’humanité dans le dessein de Dieu réalisé, c’est- à- dire la fraternité universelle ».
C’est la dernière prière de Jésus au Père, celle où il Lui demande ce qui Lui tient le plus à cœur. En effet Dieu a créé l’humanité comme sa propre famille, avec qui il partage sa vie divine elle-même. Or, quel plus grand désir peuvent avoir des parents pour leurs enfants, sinon qu’ils s’aiment, s’aident et vivent unis ? Et la plus grande peine sinon de constater leurs divisions (…) ? De toute éternité, Dieu a rêvé l’unité de sa propre famille en une communion d’amour de ses enfants avec lui et entre eux. Cependant, le récit dramatique des origines (dans le Livre de la Genèse) nous met en face du péché et de la dislocation progressive de la famille humaine : l’homme accuse sa femme, Caïn tue son propre frère, Lamech se vante de sa vengeance démesurée, la Tour de Babel engendre l’incompréhension et la dispersion des peuples… Le projet de Dieu semble avoir échoué. Pourtant, (…) Dieu poursuit la réunification de sa propre famille. L’histoire repart avec Noé, l’appel d’Abraham, la naissance du peuple élu. Puis Dieu décide d’envoyer son Fils sur la terre, avec mission de rassembler en une seule famille les enfants dispersés, (…) d’abattre les murs de séparation et de haine entre les hommes, afin de créer un peuple nouveau et unique (cf. Ep. 2, 14-16). Dieu ne cessant de rêver d’unité, Jésus la Lui demande comme le don le plus grand qu’il peut implorer pour nous tous : je te prie, Père, « Que tous soient un ». Chaque famille porte l’empreinte des parents. De même pour celle que Dieu a créée. Dieu est Amour non seulement parce qu’il aime sa créature, mais parce qu’Il est Amour en Lui-même, dans la réciprocité du don et de la communion de chacune des trois Personnes divines entre elles. En effet, quand Il a créé l’humanité, Il l’a modelée à Son image et à sa ressemblance, y imprimant sa propre capacité de relation, afin que chaque personne vive dans le don réciproque d’elle-même. La phrase entière de la prière de Jésus que nous voulons vivre ce mois-ci dit en effet : « que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi et que je suis en toi, qu’ils soient en nous eux aussi ». Ainsi donc, le modèle de notre unité n’est autre que l’unité qui existe entre le Père et Jésus. Cela semble impossible, tant elle est profonde. Elle est cependant rendue possible par ce comme, qui signifie aussi parce que : nous pouvons être unis comme sont unis le Père et Jésus, justement parce qu’ils nous font participer à leur propre unité, ils nous en font le don. « Que tous soient un » C’est vraiment cela l’œuvre de Jésus : faire que nous soyons tous un, comme il l’est avec le Père, que nous soyons une seule famille, un seul peuple. C’est pour cela aussi qu’il s’est fait l’un de nous, se chargeant de nos divisions et de nos péchés, les clouant sur la croix. Il nous a indiqué lui-même la voie qu’il devait parcourir pour nous mener à l’unité : « Pour moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes » (Jn 12,32). Comme l’avait prophétisé le Grand Prêtre, « il fallait que Jésus meure (…) pour réunir dans l’unité les enfants de Dieu qui sont dispersés » (Jn 11,52). Dans son mystère de mort et de résurrection, il a tout résumé en lui (cf. Ep 1,10), il a recréé l’unité brisée par le péché, il a reconstruit la famille autour du Père et nous a rendus de nouveau frères et sœurs entre nous. Sa mission, Jésus l’a accomplie. Maintenant, ce qui reste à faire, c’est notre part, notre adhésion, notre « oui » à sa prière : « Que tous soient un » Comment contribuer à la réalisation de cette prière ? Tout d’abord, la faire nôtre. Prêtons nos lèvres et nos cœurs à Jésus pour qu’il continue à adresser ces paroles au Père, répétons chaque jour avec confiance sa prière. L’unité est un don d’en-haut, à demander avec foi, sans jamais nous lasser. Et puis, maintenons ces paroles au centre de nos pensées et de nos désirs. Si l’unité est un rêve de Dieu, qu’elle soit aussi le nôtre. Nous pourrions aussi nous demander : tel choix, telle décision, telle action, sont-ils les meilleurs pour construire l’unité ? Enfin n’hésitons pas à agir partout où règnent les désaccords les plus évidents. Comme Jésus, prenons-les sur nous. Il peut s’agir de heurts en famille, entre voisins, de tensions entre voisins, au travail, en paroisse ou entre Églises. Ne restons pas indifférents aux litiges, aux incompréhensions. Mettons-y tout notre amour fait d’écoute, d’attention à l’autre, du partage de la souffrance née de cette blessure. Surtout vivons en unité avec ceux qui sont disposés à partager l’idéal de Jésus et sa prière, sans nous attarder aux malentendus et aux divergences d’idées, plus heureux du « moins parfait, vécu en unité, que du plus parfait, vécu dans la désunion ». Acceptons avec joie les différences, bien plus, considérons-les comme une richesse, pour parvenir à une unité qui n’est jamais une réduction à l’uniformité. Bien sûr, cela nous mettra parfois sur la croix, mais c’est justement la voie que Jésus a choisie pour restaurer l’unité de la famille humaine et c’est le chemin que nous voulons nous aussi parcourir avec lui. Fabio Ciardi
La comédie musicale “Life, love, light”, inspirée de la vie de la Bienheureuse Chiara Luce Badano, est arrivée au Pérou: le 10 octobre dernier, quelques jours après le cinquième anniversaire de la béatification de la jeune de Sassello, le spectacle a en effet été présenté à Lima. Afin de récupérer du matériel, les jeunes péruviens du Mouvement des Focolari étaient déjà entrés en contact plusieurs mois auparavant avec des Espagnols du même âge qui avaient mis en scène cette œuvre à Burgos dans leur langue. Voyant que le projet dépassait leurs moyens, ils ont entrepris la préparation de la comédie musicale grâce à la collaboration avec la Communauté de Villaregia, les Misioneras Identes et quelques professionnels.
75 jeunes, membres des Focolari mais aussi d’autres mouvements, ont participé à sa réalisation. Une série de “coïncidences heureuses” n’ont pas non plus manqué, dans lesquelles ces jeunes ont vu la main de la Providence: de la disponibilité d’une salle comprenant des centaines de places dans un célèbre quartier de Lima, aux repas pour toute l’équipe fournis grâce à la générosité d’une adhérente au Mouvement, en passant par des interviews accordées à deux chaînes de télévision – dont l’une a filmé le spectacle pour le diffuser en différé.
Les cinq cents spectateurs ont eux aussi fait preuve de générosité: l’entrée était libre, mais on leur proposait d’offrir des produits alimentaires de longue conservation – qui sont arrivés en grande quantité – destinés aux personnes soutenues par la Communauté de Villaregia. Enfin, le spectacle à proprement parler a eu un grand succès: des participants ont témoigné qu’il leur a permis de découvrir et mettre en valeur de nombreux talents. Particulièrement touchant le témoignage de la mère d’une adolescente de 13 ans, atteinte d’une forme grave de dépression, qui a affirmé: “Vous avez changé la vie de ma fille”.
Un message envoyé par les parents de la jeune bienheureuse, Ruggero et Maria Teresa Badano, a clos la soirée, avec leurs remerciements pour ce qui a été réalisé: “Sa propension à la sainteté et sa fidélité aux valeurs de l’Évangile de Jésus – écrivent-ils – ont guidé Chiara Luce aussi dans les moments plus difficiles de son existence, et nous sommes convaincus qu’elle saura vous inspirer. Parce que – comme le répétait sa mère spirituelle Chiara Lubich – ‘Vous n’avez qu’une seule vie et ça vaut la peine de bien la vivre’.”
Le Patriarche Bartolomé I a parcouru le cheminement œcuménique, quelles sont d’après vous les nouvelles paroles prononcées? « Les nouvelles paroles sont substantiellement au nombre de deux : la première est la parole de la fraternité entre le Pape François et le Patriarche Bartolomé. Le message que le Saint Père a envoyé à Bartolomé a profondément touché le cœur du Patriarche, qui a répondu en invoquant la prière ad multos annos pour le Pape François, afin de porter de l’avant ce chemin d’unité. Et la seconde nouvelle parole qui m’a beaucoup touché est ”l’unité dans la diversité”, qui entre autre est un leitmotif de beaucoup d’interventions du pape François, qui souligne combien l’Évangile n’est pas uniformité, mais bien valorisation des différences. Celles-ci sont unité justement dans la mesure dans laquelle jaillissant de l’unique source, elles se mettent en relation entre elles, elles savent découvrir réciproquement les dons, dont chacun est porteur. C’est ainsi que la diversité est la fleur de l’unité, quand elle est vécue comme relation, c’est-à-dire comme fraternité, comme communion. Celles-ci sont – me semble -t-il – deux très fortes paroles, très nouvelles, qui retentissent avec une efficacité toute particulière et qui soulignent la résonance qu’elles ont eue dans la grande foule présente – 1400 personnes – qui ont souligné les passages fondamentaux des interventions avec des applaudissements bien fournis, applaudissements qui venaient du cœur ». Dans un monde dans lequel les barrières se lèvent au nom de la diversité et de la non-reconnaissance de l’autre, quelle responsabilité les chrétiens ont-ils aujourd’hui ? « Une responsabilité unique, parce qu’au fond, c’est Jésus qui a apporté dans l’histoire de l’humanité, un modèle d’unité qui sait tenir la différence ensemble et sait la valoriser. Aucune vision humaine, aucune idéologie humaine n’ a réussi à garder ensemble unité et diversité. Ou elle est allée dans l’uniformisation ou elle est tombée dans l’anarchie. Jésus nous enseigne la vie, étroite, difficile qui, à la fin, passe également par la croix, mais qui porte à la résurrection, la transfiguration des différences dans l’unité. C’est cela la perle de l’Évangile, l’unité dans la diversité, la communion, la Sainte Trinité incarnée dans les relations avec tous, en commençant par les pauvres, comme nous le rappelle le Pape ». Ce fait de regarder vers la Trinité pour comprendre comment s’orienter dans la direction de l’unité dans la diversité, rappelle vivement le charisme de Chiara Lubich, sa vision des ”rapports trinitaires” comme paradigme sur lequel cheminer… « L’Institut universitaire Sophia est né de l’inspiration de Chiara quand elle a compris que le moment était venu pour que le charisme qui lui avait été donné par Dieu, qui avait fait naître l’expérience aussi universelle que celle du Mouvement des Focolari, devienne aussi expression culturelle. Car des méditations, des paradigmes sont toujours nécessaires – comme dit le Pape François, une révolution culturelle – , pour savoir canaliser l’existence vers de nouvelles frontières. C’est pour cela qu’est né l’Institut universitaire Sophia : une jeune créature, petite, qui connaît toutes les limites du début et des forces humaines, mais qui expérimente aussi la grandeur de l’Esprit de Dieu, du charisme de l’unité, de l‘ut unum sint qui est la clé de notre époque. Notre engagement est alors d’ élaborer culturellement avec prophétie, avec une vision, avec un sens concret, avec réalisme, ce que signifie ce paradigme de l’unité dans la diversité en politique (la politique de la fraternité), en économie, (l’Économie de Communion), au niveau philosophique (le respect de l’altérité) dans tous les domaines. Cette harmonie si profonde me semble importante entre ce que dit le pape François (la mystique du ‘nous’, une Église qui sort), le patriarche Bartolomé (l’unité dans la diversité), le charisme de l’unité donné à cette époque-ci….pour cheminer ensemble. L’Esprit Saint est un artiste, il sème à l’infini des dons de tous genres mais il mise sur un projet bien précis : aujourd’hui c’est assainir ces conflits, ces fractures qui sont présentes dans l’humanité, afin de faire germer ce qu’il y a déjà de positif et qui sont énormément de choses. Donc, ça doit être un laboratoire d’espérance ». Source : interview réalisée pour différents journaux, après l’attribution du doctorat h.c. au Patriarche œcuménique de Constantinople Bartolomé I.
« Tous les participants ont été très frappés de percevoir l’affection fraternelle entre le Saint Père François et sa Sainteté le Patriarche Bartholomée. Le Pape reconnaît son engagement sur le chemin de l’unité qu’il définit ‘un chemin commun’. Non seulement. Il affirme très courageusement que sur ce chemin commun, cette reconnaissance constitue un pas en avant ». Vous connaissez très bien le Patriarche. Vous avez vécu et vous vivez intensément cette étape de la longue histoire de proximité du mouvement des Focolari avec l’Eglise Orthodoxe et avec ses Patriarches. Quel est votre point de vue sur cette figure et sur la signification de cette reconnaissance? « Le Patriarche Bartholomée est l’héritier du grand Patriarche Athénagoras qui avait vraiment cette passion pour l’unité. Elle était en lui comme une vision prophétique mais qu’il n’est pas parvenu à réaliser. Cette même passion a été transmise en particulier au Patriarche Bartholomée qui ne manque pas une occasion de solliciter l’unité au sein des Eglises orthodoxes afin de pouvoir parler ensemble, d’une voix qui soit déjà, en un certain sens, synodale. Avant tout, avec l’Eglise de Rome envers laquelle il a un amour et une estime particulière, et de même envers le Pape François. De toutes les manières, il tient à souligner à quel point ce chemin ensemble est vivant. Il me semble que nous sommes vraiment dans une bonne période car l’élan vient de deux responsables de nos Eglises et cela ne peut que porter du fruit. Il y aura aussi des résistances, comme l’a dit le Pape François à la fin du Synode ; cependant, à la fin, il y a l’aide de l’Esprit Saint qui, sans aucun doute, nous pousse vers l’unité des Eglises. Nous pensons que c’est une bonne période et que cette reconnaissance est une étape importante et concrète sur ce chemin ». Dans son discours, le Patriarche a vraiment dit ce qu’est l’unité, qui est différente de l’union, qui est différente de l’unicité. Il a souligné ce que se demande un peu l’homme d’aujourd’hui : former une culture de l’unité dans la diversité. Diversité comme richesse : c’est un concept très présent dans le charisme vécu par Chiara Lubich. Pouvez-vous nous l’expliquer davantage ?
« Chiara nous a toujours rappelé que le chemin des Eglises est conduit par l’Esprit Saint et qu’Il a sûrement fait mûrir, en chacune des Eglises, des dons qui servent à l’unité des Eglises et de toute la chrétienté. Ils peuvent servir s’ils sont mis en commun. Ces dons ne nivellent pas mais respectent les diversités, car on reconnaît justement une grande richesse dans ces diversités ce qui ne fait rien d’autre que de rendre l’Eglise plus belle, telle que Jésus la voulait. Il ne s’agit donc pas d’uniformité mais d’unité dans la diversité. Chiara nous disait que le modèle le plus élevé est l’unité qui unit la Sainte Trinité, là où le Père est Père car il n’est pas le Fils, le Fils est Fils car il n’est pas le Père. Cependant, l’amour qui est vécu entre le Père et le Fils engendre l’Esprit Saint qui est troisième dans cette dimension trinitaire mais qui est également premier car il est le lien entre le Père et le Fils. Cela peut se produire parce que chacune des trois Personnes de la Sainte Trinité se perd complètement dans l’autre. Le chemin des Eglises, lui aussi, l’exige vraiment, à savoir que chaque Eglise soit capable de se perdre complètement dans les autres Eglises ; ce qui veut dire donner jusqu’au bout sa propre richesse et se laisser enrichir par la richesse des autres. Par conséquent, être amour pour construire l’Eglise du Christ où chaque chrétien, quelle que soit la communauté à laquelle il appartient, sente vraiment qu’il participe du corps du Christ ». A partir de cette reconnaissance, existent-il des perspectives qui viennent en lumière et qui peuvent s’ouvrir ? « Nous parlions justement avec le Patriarche d’une possibilité éventuelle d’instituer, à l’Institut Universitaire Sophia, une chaire qui, ensemble – du côté catholique et du côté orthodoxe – étudie les grandes figures de Chiara Lubich et du Patriarche Athénagoras et s’efforce de saisir quelle contribution ils ont apportée dans la rencontre de leurs charismes respectifs et ce que ces figures peuvent apporter sur ce chemin d’unité ». (Da Radio Vaticana)
Dans leur ”carte éthique” ils se définissent comme étant ceux qui sont « dans les contradictions et dans les difficultés du temps présent en prenant en charge et en partageant les souffrances du monde du travail….dans l’optique de la fraternité universelle ». Au sein de cette tension, on peut cueillir les signes de cette nécessaire ” nouvelle école de pensée” indiquée par Pasquale Foresi (”C’est la vie qui nous fait comprendre”) co-fondateur du Mouvement des Focolari, qui affirme : « le travail n’est pas seulement un moyen de subsistance mais il est quelque chose d’inhérent à notre être hommes et donc aussi un moyen pour connaître la réalité, pour comprendre la vie ». Une méthode vue à l’œuvre avec le récit de l’expérience des dépendants de la ex Cglobal de Pise, impliqués dans une des habituelles restructurations et délocalisations d’entreprises et l’histoire du fond syndical ”lie-moi de solidarité” de Pomigliano d’Arco, à Naples, né grâce à la paroisse San Felice in Pincis, comme aide mutuelle d’une communauté qui risque de se désagréger devant le manque d’occupation dicté par la division internationale du travail, guidé par les sociétés multinationales. Un cadre complet de l’exposition d’Alberto Botto, secrétaire général du syndicat Luz y Fuerza de Rosario en Argentine, sur la résistance des organisations des travailleurs face au pouvoir des dictatures militaires et des recettes libéristes de privatisation qui ont risqué de dissoudre leur pays. Face au paradigme ” de l’économie qui tue”, citant le Pape, justement ceux qui ont décidé d’agir dans le syndicat ”par soif de justice” sont en train d’expérimenter, au cours de ces années, la fragilité et les limites de leurs formes organisatrices face au mercantilisme de la vie entière.
Ces trois jours-là ont donc voulu créer un lieu ”désarmé” où chacun a pu offrir les raisons profondes de son engagement. Une réciprocité qui a connu des moments de dialogue exigent avec Maurizio Landini et Marco Bentivogli, secrétaires nationaux de deux syndicats de métallurgistes italiens (Fiom Cgil et Fim Cisl) , ainsi qu’avec Giorgio Cremaschi de la zone critique et radicale. Le programme a consisté dans la confrontation avec Cecilia Brighi, pendant des années pour le syndicat dans l’organisation internationale du travail, et avec les professeurs Antonio Maria Baggio, Barbara Sena et Alberto Lo Presti qui a présenté l’actualité d’un texte fondamental réédité par Città Nuova (”Question ouvrière et christianisme”, de Von Ketteler).
Les travaux du séminaire, guidés par Antonella Galluzi et Stefano Biondi référents de ”made in The World” et suivis par les responsables du dialogue culturel du Mouvement des Focolari, Caterina Mulatero et Joao Manuel Motta, ont vu la participation de la présidente du Mouvement, Maria Voce, qui a observé : « ce n’est pas vrai que le travail manque. Dieu ne nous a pas laissé sans travail, il suffit de regarder autour de soi et voir combien d’urgences et de nécessités a la communauté civile !Ce qui semble manquer, c’est l’argent. Où se trouve-t-il ? Avec la corruption et l’avidité des profits sans limites s’est créée une fracture entre le travail et l’argent, la manière de l’utiliser ». Pour cette raison, il faut « prendre ensemble les plaies de l’humanité » avec notre ”compétence” qui est « la fraternité universelle, réconcilier l’homme avec l’homme « . Les participants sont partis avec le grand désir de partager ce qu’ils ont vécu pour organiser des espaces de dialogue avec d’autres syndicats. « Nous avons compris que nous ne sommes plus seuls – a affirmé un des syndicalistes argentins – et qu’il est très important de rester unis pour donner une âme à la lutte syndicale et pour la porter à tous ».
Pionnier du dialogue oecuménique et constructeur de paix, Sa Sainteté Bartholomée Ier, Patriarche oecuménique de Constantinople, recevra le premier doctorat h.c. en Culture de l’unité, attribué par l’Institut Universitaire Sophia. Ce jeune centre académique, qui a son siège à Loppiano (Florence, Italie), a été fondé par Chiara Lubich. « Aujourd’hui, le monde a besoin de personnages qui cherchent l’unité de la famille humaine – a expliqué le théologien Piero Coda, doyen de l’Institut Sophia – et le Patriarche mène une action constante et éclairée au service d’une culture visant à rétablir la fraternité au coeur de l’histoire de l’humanité. »[…]. Direct streaming Lire tout: Bartolomeo I à Loppiano
C’est une expérience d’Eglise importante, une occasion unique dans leur vie qu’ils emportent dans le cœur: c’est ainsi que résument leur expérience María Angélica e Luis, de Bogotà. Elle est dentiste, lui Directeur du Département d’Ethique de l’université Gran Colombia. Ils ont deux enfants de 18 et 20 ans. Ils ont participé du 4 au 25 octobre au Synode ordinaire sur la famille intitulé “Vocation et mission de la famille au sein de l’Eglise et du monde contemporain”. Depuis lus de vingt ans ils travaillent au service des familles en lien avec le mouvement des focolari, en les accompagnant dans les parcours de préparation au mariage et au cours des années qui suivent, lorsque les crises, toujours aux aguets, risquent d’altérer le sacrement et l’amour. Vous avez participé activement aux travaux des “circoli minores”: quels moments vous ont semblé importants pour pouvoir offrir une contribution à l’avancée du synode? “L’expérience des “circoli minores” a été très belle parce que nous pouvions y apporter notre vécu et celui d’autres familles, la transmission, que nous voulons vivre en tant que famille, de la dynamique d’amour qui se vit dans la Trinité – où chacune des trois divines Personnes est Amour pour l’Autre – Cela a été l’une de nos contributions. Par ailleurs, tout en affirmant l’importance de l’Eucharistie, nous avons mis en valeur le besoin de la présence de Jésus entre les époux grâce à leur amour réciproque. Nous avons donc partagé les moments où nous nous sommes demandé pardon lorsqu’entre nous cette unité n’était pas pleine. Une autre contribution a porté sur les divorcés remariés. Il était important de ressentir un amour particulier pour chacune de ces familles. Et dans la mesure où mûrit l’expérience de la foi en eux aussi – en les accompagnant afin qu’ils arrivent à expérimenter la présence de Jésus dans l’autre, dans la Parole d’Evangile que l’on vit, dans la communauté qui vit l’amour réciproque – grandit la proximité de vie avec le Christ. Nous avons senti que l’un des points forts à proposer était l’amour envers Jésus abandonné et crucifié, parce qu’Il a assumé toutes les souffrances de l’humanité: en Lui peut se retrouver celui qui est trahi, humilié, qui se sent seul, abandonné, coupable, qui ne trouve pas de réponse à ses questions. En Lui nous sommes tous accueillis parce que Lui a vécu tout cela, et en Lui nous pouvons vivre cette unique communion où nous nous retrouvons tous dans le même OUI. Cela a été notre proposition: qu’il n’y a pas de différence entre une famille qui n’a pas souffert l’échec et celle qui l’a vécu, parce qu’en Lui nous nous sentons tous accueillis. Nous avons raconté les expériences de nombreuses familles, y compris dans notre mouvement, qui ont vécu et dit ce oui, avec la douleur de ne pouvoir recevoir l’Eucharistie, mais conscientes qu’elles sont elles aussi appelées à la sainteté. Et qu’elles ne sont donc pas exclues de cet appel. Comme l’a dit un jour le pape Benoit, l’offrande et le sacrifice qu’elles font mettent en évidence la beauté de l’indissolubilité du mariage, c’est à dire qu’elles construisent aussi cette réalité (l’indissolubilité) et qu’elles apportent donc une forte contribution lorsqu’elles mûrissent dans ce OUI. Parfois il s’agit de comprendre plus profondément la signification du sacrement. Pour nombre de nos contemporains le sacrement du mariage ne signifie pas grand-chose, parce que soit au sein des paroisses, soit au sein des mouvements, les couples n’ont pas été suffisamment formés. Chaque être humain devrait pouvoir se découvrir comme tel et découvrir la transcendance qui l’habite. Il s’agit de faire comprendre comment ce sacrement peut aider à former une famille et pourquoi, à travers la famille, nous sommes responsables des enfants. Nous aimons dire: “Telle famille, telle société”, c’est à dire que la société est le résultat de ce qu’est la famille”.
Un jour vous avez raconté qu’en sortant d’un petit groupe de travail vous avez ressenti le désir que les évêques comprennent votre profond amour pour l’Eglise… “La relation et le dialogue avec les évêques au cours de cette semaine se sont de plus en plus approfondies grâce à une connaissance et une écoute réciproques. Nous avons cherché aussi à leur témoigner une affection toute maternelle lorsque par exemple ils toussaient ou avaient le rhume… nous avions le désir qu’ils sentent qu’en tant que familles nous aussi nous aimons l’Eglise comme ils l’aiment, que comme eux nous souffrons et donnons notre vie pour elle. Nous avançons sur le même chemin. Comme Chiara Lubich le disait, chacun est un petit carreau de la grande mosaïque, mais il a sa propre valeur dans la construction de cet unique édifice qu’est l’Eglise. C’était très important de pouvoir se le dire et aussi d’en faire l’expérience ». Lors d’un des derniers « circoli minores » un de vos textes a été intégré dans le compte rendu final… “Effectivement, lors du dernier groupe de travail le rapporteur nous a demandé notre expérience de famille. Ainsi ce qu’il a finalement proposé était enrichi de tout ce que chacun avait dit. Et on ne remarquait pas de différence entre ce qui avait été proposé par une famille ou par un père du Synode : c’était la proposition de tous, votée à l’unanimité ». Quel souhait formuleriez-vous en cette fin de Synode? “Les souhaits sont très nombreux! Espérer que petit à petit toutes les familles puissent découvrir la richesse que chacune porte en elle, quelle que soit sa situation – « régulière » ou « irrégulière » – , si elle vit vraiment la famille, pour faire grandir la société toute entière : croître en humanité ».
« Ce fut le Fils de Dieu, Jésus Christ, à nous faire connaître le vrai visage de Dieu et le vrai visage de l’homme et de la femme. Dieu est Père, est Fils, est Esprit Saint. Il ne s’agit pas cependant de trois dieux, mais d’un Dieu en trois Personnes, dans l’expression longuement élaborée dans la doctrine trinitaire. Cette doctrine, l’Église l’a approfondie et conservée intègre au cours des siècles. En plus de trouver un langage correct dans sa profession de foi, l’Église a toujours adoré les Trois Personnes divines. La Parole de Dieu ne nous présente pas Dieu seulement comme Esprit parfait, créateur du ciel et de la terre, (comme cela apparaît dans le Second Catéchisme de la Doctrine Chrétienne), mais elle affirme :”Dieu est amour” (1 Jn 4,8.16). Saint Augustin a cherché à approfondir la route de l’amour en Dieu et il est arrivé à affirmer que Dieu est l’Amant, l’ Aimé et l’Amour. Cependant lui s’est senti incapable de poursuivre cette route et il nous a laissé l’approfondissement de ce mystère dans l’homme et dans la femme dans les trois qualités : intelligence, mémoire et volonté. Cet approfondissement autour du mystère de Dieu Amour est cependant resté sans développement suffisant. Actuellement, où la culture affirme l’individu au point de tomber dans un individualisme exacerbé, dans lequel nous avons la difficulté de réaliser la synthèse entre unité et diversité dans les rapports humains dans ce monde globalisé, dans lequel encore, les relations humaines sont réévaluées dans toutes les directions, il nous semble opportun de chercher dans la Sainte Trinité, qui est un fondement essentiellement chrétien, le chemin pour la réalisation de l’amour comme identité humaine. Qu’est-ce que l’amour ? Comment comprendre et expérimenter l’amour ? Notre chemin doit être trouvé dans le chemin de Celui qui est venu à nous du sein du Père, c’est-à-dire, le Fils. Pour trouver l’homme, Dieu, qui est amour, s’est fait petit (Nazareth, Marie, Joseph, Bethléem, fuite en Egypte. Croix) (cfr texte de Paul Phil 2,5-11). L’amour passe à travers l’incarnation et le mystère pascal. L’amour s’est fait petit pour pouvoir trouver l’autre. C’est la dimension kénotique de l’amour. Sans cette route, il est difficile pour l’homme et pour la femme de trouver le chemin du rapport avec Dieu, mais aussi du rapport avec l’autre, qu’il soit homme ou qu’il soit femme. Dans ce sens, il me semble que nous pouvons trouver le chemin trinitaire de l’anthropologie, non seulement pensée, mais expérimentée ». Source : Città Nuova online
“Nous aussi avons ressenti le désir de faire quelque chose pour toutes les familles nécessiteuses de la ville. Et nous avons découvert qu’ici, à Teramo (Italie), Caritas gère un magasin où ils récoltent des biens de première nécessité pour les personnes dans le besoin. Donc, avec nos parents, nous sommes allés visiter ce magasin. Ayant appris – avec beaucoup de joie – que des boulangers en ville donnent non seulement du pain de la veille, mais aussi frais du jour, nous avons décidé d’apporter des œufs, des confitures, du papier toilette, des serviettes humides (parce que, comme ils nous l’ont suggéré, elles remplacent l’eau). Nous avons rempli trois chariots de dons!!! Nous étions vraiment tous heureux, petits et grands, parce que nous avons découvert une façon d’aider les personnes qui n’ont rien à manger. Maintenant que nous connaissons ce supermarché spécial, nous y retournerons encore et nous essayerons aussi d’inviter nos amis”. (Les gen4 et gen3 filles et garçons de Teramo, Italie)
Une célébration solennelle, avec tous les Pères synodaux présents ainsi que des délégations, des ambassadeurs, et le Pape François – avec un discours qualifié parmi les plus importants de son pontificat – celle du 17 octobre dans la Salle Nervi, qui rappelait les 50 années de l’institution du Synode des évêques de la part de Paul VI. « Un chef-d’œuvre » affirme la présidente des Focolari Maria Voce se référant au discours du Pape lors d’un commentaire donné à chaud. « Il a montré qu’un cheminement de l’Église ne peut exister s’il n’est pas synodal. Le fait qu’il ait souligné l’importance du sensus fidei m’a touchée, c’est-à-dire le sens de la foi et l’infaillibilité du peuple de Dieu qui écoute ensemble l’Esprit Saint, exprimant ainsi la foi de l’Église. Et cela part toujours de la base. Ainsi toutes les figures juridiques collégiales nées après le Concile Vatican II – nous fait comprendre le Pape François – si elles ne vivent pas cette synodalité, en partant des gens à qui elles s’adressent, elles ne servent pas à la communion. Ce sont comme des masques, loin de la réalité». « Et puis la primauté du service : ”Ne l’oublions jamais !”, dit le Pape. ”Pour les disciples de Jésus, hier, aujourd’hui et toujours, l’unique autorité est l’autorité du service, l’ unique pouvoir est le pouvoir de la croix, selon les paroles du Maître : ‘Vous savez que les gouvernants des nations les dominent et les chefs les oppriment. Entre vous, ce ne sera pas ainsi ; mais celui qui veut être grand parmi vous, sera votre serviteur et celui qui veut être le premier parmi vous sera votre esclave’ (Mt 20,25-27). Entre vous, ce ne sera pas ainsi : dans cette expression, nous rejoignons le cœur même du mystère de l’Église – ‘entre vous, ce ne sera pas ainsi’– et nous recevons la lumière nécessaire pour comprendre le service hiérarchique.” Et il parle de ”pyramide renversée”, une expression dans laquelle nous nous efforçons depuis quelques temps de nous refléter, justement dans le sens dans lequel lui l’explique :”le sommet se trouve en-bas, à la base. C’est pour cela que ceux qui exercent l’autorité s’appellent ”ministres” car, selon la signification originaire de la parole, ce sont les plus petits parmi tous”. Encore une fois, dans le discours émerge l’ harmonie de pensée entre le pape François et le patriarche Bartolomé I : « L’engagement à construire une Église synodale – mission à laquelle nous sommes tous appelés, chacun dans le rôle que le Seigneur lui a confié – est dense d’implications œcuméniques. C’est pour cela qu’en parlant à une délégation du patriarche de Constantinople, j’ai eu récemment la confirmation de la conviction que ” l’examen attentif de la manière avec laquelle s’articulent dans la vie de l’Église, le principe de la synodalité et le service de celui qui préside, offrira une contribution significative au progrès des relations entre nos Églises” ». « Une harmonie de pensée – souligne Maria Voce – qui ne concerne pas seulement les problèmes de la création, exprimés dans l’encyclique Laudato si’ ; c’est justement ce fait de sentir l’Église synodale qui pousse le Pape à ouvrir une porte pour dire : nous devons nous mettre ensemble. Une responsabilité qui le pousse à chercher comment faire pour arriver à des pas concrets vers la pleine communion. Car c’est seulement dans la communion pleine de tous les chrétiens que s’exprime la synodalité de l’Église ». Et pour terminer, commente Maria Voce, « la recherche du non – compromis, mais de celui que l’Esprit Saint veut nous dire, est un défi qui requiert une grande unité de toute l’Église. Nous avons parlé avec différents participants au Synode de la Famille en cours ces jours-ci, aussi avec la famille de focolarini mariés de la Colombie, Maria Angélica et Luis Rojas, et tous nous demandaient de prier. Alors, intensifions la prière comme si nous étions nous, là, à chercher à comprendre comment aller à la rencontre des angoisses et des difficultés de la famille en cette époque moderne et à regarder la famille dans le dessein de Dieu ». La motivation et les paroles denses de Paul V qui accompagnèrent l’institution du Synode des Évêques le 15 septembre 1965, sont particulièrement importantes pour le Mouvement des Focolari, justement parce que l’institution du Synode, explique Maria Voce, « a apporté un air nouveau à l’Église, un retournement : celui de la collégialité, de la communion, du passage d ‘une façon de conduire l’Église individuelle, plutôt hiérarchique, à une façon collégiale ». « Comme Mouvement des Focolari, comme mouvement de l’unité, nous ne pouvions donc pas ne pas prendre en considération cet événement, et j’ai accueilli avec joie l’invitation du cardinal Baldisseri pour participer à la commémoration ». Avec les synodes, en effet, on actualise une sorte de continuation du Concile Vatican II : « Paul VI, mû d’une façon évidente par l’Esprit Saint, après avoir fait cette expérience conciliaire si belle, qui avait apporté à l’Église de nouvelles réalités – il suffit de penser aux documents Gaudium et Spes, Lumen Gentium, Nostra Aetate – il avait senti que cette expérience devait continuer ». ”Synode”, en effet, veut dire justement ”cheminement ensemble”, comme ont expliqué aussi bien le cardinal Schönborn dans son intervention sur la naissance du Synode des évêques et sur les différents Synodes, que le Pape, avec force. Cela signifie, donc, que « l’ Église est en train de cheminer, ensemble. Ce n’est pas le Pape seul, le peuple de Dieu, seul, les laïcs, seuls : ce chemin c’est l’Église qui le fait dans laquelle tous ont quelque chose à dire et à donner ». Lis également : communiqué de presse sur la participation des Focolari à la commémoration du 50 ème du Synode des évêques.
“J’habite à Nicosie (Chypre), je suis née et j’ai grandi dans une famille orthodoxe qui ne l’était que de nom… Il n’y avait ni profondeur, ni relation avec Jésus. Bien plus, Dieu était l’allié et le monopole de nos parents lorsque nous devions obéir à leurs ordres. Après le lycée, j’ai obtenu une bourse pour étudier l’odontologie à Budapest, en Hongrie. J’ai eu des difficultés à m’adapter à cette nouvelle vie : je me suis retrouvée seule pour la première fois, loin de ma famille et je devais m’habituer à vivre avec des personnes qui m’étaient inconnues. On était alors loin de l’esprit d’ouverture aux cultures que l’on connaît de nos jours. J’étais pleine de préjugés et dans une attitude de refus. Cette année-là j’ai vécu de grandes désillusions, y compris avec mes amis. C’est alors qu’est née en moi la recherche profonde d’une vie plus authentique. Dans mon nouveau collège j’ai fait la connaissance d’une jeune fille hongroise. Sa bonne humeur et aussi son ouverture envers tous m’avaient frappée. Elle s’était même proposé de m’aider pour apprendre la langue. Déçue par mes amitiés précédentes, j’étais intriguée par sa façon de faire. Je me disais : est-elle sincère ou fait-elle semblant ? Mais…j’ai commencé à avoir confiance en elle. On partageait tout: joies, douleurs, échecs. Et même nos biens matériels. Quand le week-end elle rejoignait les siens dans un village à 50 kms de Budapest, elle m’emmenait souvent avec elle pour que je ne sente pas le manque de mes proches. C’était une famille de paysans très bons, accueillante et chaleureuse. Mais une question demeurait: chaque jour, à une heure précise et un soir par semaine, elle s’en allait sans donner d’explications. Je savais seulement qu’elle allait rejoindre d’autres amies. J’ai découvert par la suite qu’il s’agissait d’un groupe de quelques jeunes filles fréquentant la communauté naissante des Focolari en Hongrie. A cette époque – on était sous le régime socialiste -, toute personne repérée comme appartenant à un mouvement religieux était persécutée avec de graves conséquences, comme par exemple la perte de son travail ou de sa place à l’Université. Mais un jour elle a senti qu’elle pouvait se confier à moi: elle m’a dit comment elle avait connu le Mouvement des Focolari. Un prêtre de son village lui avait raconté l’histoire de Chiara Lubich, une jeune de notre âge. Elle avait été frappée du fait qu’au cours de la seconde guerre mondiale, voyant que tout s’écroulait sous les bombes et qu’aucun idéal ne subsistait, Chiara avait voulu faire de Dieu l’Idéal de sa vie et vivre selon Sa volonté. Et elle m’a expliqué qu’elle se rencontrait avec ces amies et qu’ensemble elles cherchaient à vivre ainsi : donner la première place à Dieu en vivant chaque jour la Parole de Vie, une phrase de l’Evangile commentée par Chiara. Elles partageaient ensuite leurs expériences de vie au quotidien comme un don des unes aux autres !! Tout cela m’a profondément touchée, j’ai commencé à lire le Nouveau Testament que je n’avais jamais ouvert auparavant et cela a été déterminant pour mon avenir. Ma vie a commencé à changer : je ne pouvais plus ignorer les personnes que je rencontrais durant ma journée, ni les juger, ni même les sous-estimer parce que désormais j’étais habitée par une autre mentalité : nous sommes tous fils d’un Unique Père et donc frères les uns des autres. Chaque personne rencontrée était candidate à l’unité (celle demandée par Jésus à son Père: Père, que tous soient un), qu’elle soit bonne, méchante, laide, antipathique, grande ou petite. En moi s’est réveillée la théologie des Pères de l’Eglise, et en particulier ce que dit St Jean Chrysostome : « Je vois mon frère, je vois mon Dieu ». Les murs de préjugés que j’avais en moi ont commencé à s’écrouler. J’ai compris que l’Evangile n’était pas quelque chose qu’on lit seulement à l’église, mais qu’il pouvait apporter une révolution si nous le prenons au sérieux et si nous le transformons en vie partout où nous sommes : à l’Université, à l’usine, à l’hôpital, en famille! A côté de l’enthousiasme et de la joie qui désormais remplissaient ma vie, subsistait une grande douleur: les autres jeunes filles étaient toutes catholiques et j’étais l’unique orthodoxe. Elles participaient chaque jour à la messe. Je désirais ardemment être des leurs à ces moments, mais elles m’ont suggéré de chercher mon église orthodoxe à Budapest, pour pouvoir participer à la Liturgie et recevoir l’Eucharistie. Cette séparation était douloureuse, mais Chiara invitait les membres du Mouvement appartenant à d’autres Eglises chrétiennes à aimer leur propre Eglise, comme elle l’avait fait avec la sienne. Cette explication m’a donné une grande paix et encore une fois s’est confirmé en moi que la sagesse, l’amour et la discrétion que Chiara avait envers les croyants des autres Eglise ne pouvaient être que le fruit d’une intervention de Dieu pour notre époque. J’ai donc trouvé l’Eglise Orthodoxe que j’ai commencé à connaître. J’y suis allée chaque dimanche et, avec la bénédiction du prêtre, j’ai pu prendre l’Eucharistie chaque fois que la Liturgie avait lieu. Au cours de ce nouveau départ mes amies ne m’ont jamais laissée seule. Très souvent les autres jeunes filles catholiques sont venues avec moi. La vie Liturgique et sacramentelle n’a plus été quelque chose de formel, mais elle a nourri ma relation d’amour envers Jésus, elle a favorisé en moi l’action de la grâce de Dieu. Celle-ci m’a aidée dans ma lutte quotidienne et a multiplié les fruits de l’amour, de la joie et de la paix dans mon cœur ». Expérience racontée à Istanbul, le 14 mars 2015, à l’occasion de la présentation des premiers ouvrages de Chiara Lubich traduits en Grec.
“Un événement historique”, “on ne peut pas revenir en arrière”, “C’est seulement ensemble que nous pourrons résoudre les problèmes du Mexique”… Ces expressions enthousiastes résonnent dans les couloirs bondés du Centro Expositor, une structure d’accueil d’avant garde très fonctionnelle qui enrichit le précieux patrimoine de la ville de Puebla. “Jeunes, famille et vie, unis dans la joie de la nouvelle évangélisation”: ce thème fédérateur est la toile de fond de ces trois jours de congrès (16-18 octobre). Pour nourrir la réflexion de tous: des séances plénières avec une série d’exposés et de tables rondes, suivies de groupes d’approfondissement par centres d’intérêt– une vingtaine en même temps – qui renforcent en chacun des milliers de participants la conscience de leur rôle social en raison de leur appartenance à un mouvement d’Eglise.
La première intervention est celle de Anna et Alberto Friso, membres du Conseil Pontifical pour la Famille: ils ont pointé les défis de cette institution toujours plus menacée par l’influence de l’individualisme, mais qui demeure une lumière pour la société, précisément parce qu’elle est une “petite église”. Se succèdent ensuite au micro plusieurs personalités du monde civil et universitaire, des membres des plus prestigieuses institutions du Pays comme IMDOSOC, Mexicanos Primeros, A favor de lo mejor, México Evalùa, etc. Tous offrent des apports intéressants pour comprendre la réalité de ce pays nord-américain sous divers angles: politique, communication, éducation, action sociale.
« L’endroit de mes rêves, depuis toute petite, était le Canada. Certes, je n’aurais jamais pensé pouvoir y aller et encore moins dans une petite ville nommée Saskatoon, dans les pâturages du Saskatchewan. Et l’opportunité qui m’a conduite là est encore plus belle : j’y suis allée pour participer à la dernière session de la Consultation entre l’Alliance Évangélique Mondiale (World Evangelical Alliance – WEA) et le Conseil Pontifical pour l’Unité des Chrétiens dont je fais partie depuis 2009. Je me souviens, alors, que certaine de l’expérience entreprise avec les luthériens du Sud du Brésil, je pensais parcourir un chemin sûr. Mais à peine au premier contact, je me suis rendu compte qu’il s’agissait d’une autre réalité. Je rencontrais un groupe de Evangelicals – dans certains pays, ils sont appelés ‘Evangélistes’, dans d’autres,’ Evangélicaux’ -. Se sont ajoutés parmi eux, un groupe de chrétiens de différentes confessions : luthériens, réformés, baptistes, pentecôtistes, mennonites et anglicans. Ils s’identifient avec un projet missionnaire commun même en vivant et en étant Église de manières très différentes entre eux. Les participants étaient au nombre de treize – cinq catholiques et huit évangélistes -. J’étais la seule femme et laïque. Les pays d’où ils proviennent donnent une idée de la richesse du groupe : Brésil, Canada, Colombie, Philippines, Allemagne, Guatemala, Italie, Kenya, Espagne et États-Unis. J’ai vécu une semaine inoubliable rythmée par la prière, l’étude, la réflexion et par les discussions parfois aussi assez vives. Qu’avons-nous en commun? Qu’est-ce qui nous sépare encore ? Questions qui nous ont permis de nous connaître mieux surtout au niveau confessionnel et missionnaire. La diversité rencontrée a été une immense richesse et un sérieux défi. Avant toute chose, nous avons essayé de nous positionner clairement pour pouvoir surmonter les conflits à travers un dialogue vécu dans la vérité et dans la charité. Cela n’a pas été facile et les difficultés n’ont pas manqué. Nous avons expérimenté la douleur des divisions. Nous nous sommes rendu compte qu’il y a une longue route à parcourir. Que faire ? Laisser tomber ou aller de l’avant ? Personnellement, j’ai découvert que chaque obstacle peut devenir une occasion de dialogue et une invitation à avoir une mesure d’amour encore plus grande. Il s’agit d’affronter les difficultés à la lumière de l’Évangile : de travailler comme d’authentiques disciples du Christ. Parmi les catholiques, il y avait des évêques, des prêtres et des laïcs. Nous aussi, venant de réalités et de pays différents, nous avions des points de vue différents, mais ensemble, nous avons fait une expérience vitale de la communion pleine dont nous nous réjouissons. Communion réelle et fraternelle, qui est née tout au long des années, ensemble avec l’espérance que chacun de nous peut contribuer à la réconciliation entre catholiques et évangélistes, dans sa propre terre. Nous attendons entre-temps, la publication du rapport final de cette Consultation. Le Pape François, comme fruit d’une expérience personnelle d’amitié consolidée entre eux, a amorcé une nouvelle ”marche” à ce dialogue. Et, encouragés par lui, nous voudrions diffuser partout cette expérience, parce que c’est dans la communauté locale qu’on peut vivre ensemble ; c’est là qu’on se pardonne mutuellement ; c’est là qu’on peut donner le témoignage demandé par Jésus :”C’est à cela que tous sauront que vous êtes mes disciples, si vous aurez de l’amour les uns pour les autres.” (Jn 13,35) ».
Ce sont les chiffres de la tournée brésilienne du Gen Rosso: le groupe musical, dont le siège est à Loppiano, a entrepris sept projets – un par ville – en collaboration avec la Fazenda da Esperança – communauté fondée en 1983 par Frère Hans, Nelson, Lucy et Iraçi, appelée Familia da Esperança – et avec la préfecture de Guarapuava. La première ville touchée a été Palmas, dans l’État du Tocantins: Fazenda da Esperança y accueille 25 personnes qui ont eu des problèmes de drogue, d’alcool et de violence. Le Gen Rosso les a engagées – avec des jeunes de quatre autres Fazende d’États limitrophes – dans un projet global qui, en plus de mettre en scène leur comédie musicale Streetlight, prévoit aussi un chemin spirituel de communion. Les jeunes du Mouvement des Focolari, de différentes paroisses et mouvements du diocèse, pour un total de 170 jeunes, se sont aussi joints aux neuf workshops artistiques. Les deux soirées de spectacle ainsi créées ont attiré 2300 personnes, ainsi que la chaîne nationale TV Globo, d’autres titres et les autorités locales civiles et religieuses. La deuxième et troisième étape, à Caxias et Manaus, dans les États de Maranhão et Amazonas, ont suivi la même approche: l’esprit est d’impliquer les jeunes, et en particulier ceux qui ont eu une vie difficile, dans un parcours d’éducation à la paix et de redécouverte d’une vie différente, grâce à la musique, la danse et le partage. De nombreux témoignages abondent dans ce sens: “J’ai vécu pendant deux ans sur la place du théâtre. Je dormais sur ce banc là devant, je vivais en fouillant dans les poubelles… Jamais je n’avais imaginé qu’un jour, non seulement je verrais ce qu’il y avait derrière ces portes, mais que je monterais sur scène pour donner à tous mon envie de rachat et de vie nouvelle”, a affirmé un jeune de Manaus. “Je connaissais le théâtre en passant par la porte qui se trouve derrière la scène. J’y entrais pour voler et, lorsqu’elle était fermée, c’était le coin où je me droguais. Et maintenant, je suis ici pour montrer à tous le meilleur de moi: quelle vie merveilleuse!”, a raconté un autre jeune. Les impressions du public nombreux étaient aussi significatives. La fête finale de Manaus a impliqué 6000 personnes, dont l’évêque de Caxias, qui a souligné que “c’est une forme d’évangélisation qui arrive directement dans le cœur des jeunes et, ensuite, de la scène jusqu’au public de manière claire et engageante”. Différents journalistes ont donné beaucoup d’espace à l’initiative dans leurs titres de référence. La tournée se poursuit ensuite à Garanhuns (Pernambouc), Casca (Rio Grande do Sul) et Guaratinguetá (São Paulo)
Pionnier du dialogue oecuménique et constructeur de paix, Sa Sainteté Bartholomée Ier, Patriarche oecuménique de Constantinople, recevra le premier doctorat h.c. en Culture de l’unité, attribué par l’Institut Universitaire Sophia. Ce jeune centre académique, qui a son siège à Loppiano (Florence, Italie), a été fondé par Chiara Lubich pour traiter avec pertinence et acuité la transition culturelle actuelle. « Aujourd’hui, le monde a besoin de personnages qui cherchent l’unité de la famille humaine – a expliqué le théologien Piero Coda, doyen de l’Institut Sophia – et le Patriarche mène une action constante et éclairée au service d’une culture visant à rétablir la fraternité au coeur de l’histoire de l’humanité. » Le Patriarche est une référence dans le complexe panorama contemporain. Quelques événements récents, qui l’ont vu protagoniste d’un cheminement d’unité, sont historiques : la déclaration conjointe, avec le Pape François, rédigée à la conclusion du pèlerinage à Jérusalem, le 25 mai 2014. Sa présence au Vatican, le 8 juin 2014, avec le Président Abu Mazen et le Président Shimon Peres, afin de prier avec le Pape pour la paix en Terre Sainte. Bartholomée Ier est aussi connu comme leader spirituel du mouvement chrétien pour l’environnement. Sa pensée a été largement reprise par le Pape François dans son encyclique Laudato Sì. Le 3 décembre prochain à Paris, en marge de la conférence de l’ONU sur le changement climatique, il assurera la prédication en la cathédrale Notre‐Dame, lors de la célébration oecuménique pour la sauvegarde de la Création. Le Patriarcat oecuménique de Constantinople et les Focolari – Tout commence par la rencontre entre le Patriarche Athénagoras Ier et Chiara Lubich. Il y a ensuite eu 23 rencontres entre 1967 et 1972. La fondatrice des Focolari est ainsi devenue messagère entre le Pape Paul VI et le Patriarche. Ces relations se sont poursuivies avec son successeur, Dimitrios Ier. Les contacts avec l’actuel Patriarche oecuménique, Bartholomée Ier, ont continué dans le même esprit d’amitié spirituelle. Quelques jours avant la mort de Chiara Lubich (le 14 mars 2008), Sa Sainteté Bartholomée Ier lui a rendu visite à l’Hôpital Gemelli de Rome : « J’ai voulu venir ici pour apporter mes salutations personnelles, ainsi que celles du Patriarcat oecuménique de Constantinople, à la très chère Chiara Lubich, qui a tant donné et donne encore, par sa vie, à l’Église tout entière. Je lui ai aussi donné avec reconnaissance ma bénédiction. Je suis heureux de l’avoir rencontrée. » Deux ans plus tard, il a accueilli au Fanar Maria Voce, nouvelle Présidente des Focolari : « Deo gratias pour votre amitié, pour votre visite, pour les fruits de votre Mouvement, pour la poursuite de cette oeuvre de Dieu qui rend gloire à Son nom ». L’événement actuel a lieu dans le cadre du 50e anniversaire de la naissance de la cité‐pilote de Loppiano et renforce encore la relation d’estime et de collaboration entre le Patriarcat de Constantinople et le Mouvement des Focolari. Il sera possible de suivre l’événement en direct sur Internet (www.loppiano.it)
http://vimeo.com/95726095 Jérusalem, 24 mai: la rencontre avec le Pape François et le Patriarche Bartholomée rappelle l’accolade historique, 50 ans auparavant, entre Paul VI et le Patriarche œcuménique de Constantinople Athénagoras Ier, début d’une nouvelle histoire après des siècles d’éloignement. Nous retraçons cette page de dialogue œcuménique avec des images inédites.
C’est le titre du 9ème Forum des jeunes de l’UNESCO qui précédera la Conférence Générale de l’UNESCO. Nancy Nanjala (Kenya) et Danilo Gomès (Brésil) participeront au Forum au nom des jeunes de l’ONG New Humanity qui représente le Mouvement des Focolari auprès des organisations internationales. L’événement aura lieu à Paris, au siège de l’UNESCO, du 26 au 28 octobre 2015.
Le prix, décerné par ‘ Schengen Peace Fondation’ avait été attribué à New Humanity – ONG qui représente le Mouvement des Focolari dans les organisations internationales – à l’occasion du Forum mondial des jeunes pour la paix que les deux organisations avaient collaboré à organiser ensemble, avec le ‘Rowad American College’, le mois dernier au Caire, partie du projet Living Peace qui implique plus de 80 mille étudiants et 200 écoles dans le monde entier pour projeter et mettre en route des actions d’éducation à la paix. « Après avoir été touchés par l’extraordinaire travail volontaire de nombreux jeunes membres du Mouvement des Focolari – a écrit le président du Forum et de la fondation Dominicus Rhode – nous avons spontanément décidé de décerner le ‘Luxembourg Peace Prize 2015’ à New Humanity ». « C’est une grande joie pour nous car c’est justement la raison pour laquelle est née ‘New Humanity’– a affirmé le président de l’organisation, Marco Desalvo, en retirant le prix – : contribuer à la création de l’unité de la famille humaine, respectant l’identité de tous, et proposant un esprit universel de fraternité. C’est une reconnaissance pour laquelle nous sommes heureux, mais surtout un encouragement à poursuivre notre travail ». Dans la présentation de l’activité de New Humanity dans les régions ”chaudes” comme la Syrie et le Moyen Orient, mais aussi dans toute l’Europe, Desalvo, – ensemble avec la vice-présidente Cecilia Landucci et avec la représentante des jeunes, Anita Martinez – a en plus annoncé une récolte de signatures pour une pétition à apporter aux leader internationaux, jusqu’aux Nations Unies : « Dans cet appel – a-t-il précisé – nous demandons à tous les gouvernements de combattre la pauvreté extrême avec un engagement renouvelé à réduire les inégalités, à continuer les efforts pour garantir à tous l’instruction de base, réduire la dépense publique pour les armements afin de libérer ainsi des ressources pour le développement, revoir les systèmes actuels de gouvernement dans le sens d’un plus grand contrôle démocratique des politiques économiques et monétaires, et adopter de nouveaux systèmes d’applications des lois pour combattre la criminalité organisée ».
Le Forum Mondial des jeunes pour la Paix, à l’intérieur duquel le prix a été décerné, est comme une plate-forme au niveau mondial pour améliorer l’échange de bonnes pratiques entre les associations et les individus actifs dans le secteur de la paix et réunit un nombre de professionnels de toutes provenances et de tous les coins de la terre, qui partagent leur expérience. Différentes interventions voulaient montrer que le fait de chercher des alternatives pacifiques aux conflits a toujours des résultats plus efficaces, à tous les niveaux et sous tous les points de vue, que les solutions de guerre. Des témoignages de réfugiés syriens et d’autres pays ont été présentés, de ceux qui les ont accueillis, et d’autres qui sont en train d’ apporter leur contribution, médicale, artistique, spirituelle pour la paix. Le prochain Forum se tiendra à Florianopolis (Brésil) en septembre 2016, et le travail de préparation est déjà entamé ; un travail qui est cependant le point d’arrivée de celui qui est l’engagement dans le quotidien, comme le soulignent les nombreuses impressions et nombreux témoignages recueillis par les personnes impliquées. Une femme syrienne, par exemple, à la question sur ce qu’elle dirait aux amis des Focolari restés à Alep, Damas et d’autres localités de la Syrie, elle répond : « La vie est précieuse. S’ils sont encore en Syrie, cela veut dire qu’ils ont encore un devoir et un message à apporter là. Celui qui traverse et quitte la Syrie, a à continuer le travail dans l’esprit de celui qui ne peut quitter le pays. Je prie Dieu continuellement d’arrêter la guerre et de nous sauver de cette tragédie pour pouvoir vivre en paix ».
L’inculturation est une exigence intrinsèque au christianisme. Il s’agit de processus difficiles et complexes qui ont besoin de temps.Les personnes du lieu sont particulièrement importantes. En vivant l’Evangile de manière authenthique, ces personnes, qui possèdent déjà en elles leur propre culture, élaboreront des synthèses qu’elles transmettront à travers les coutumes, les expressions artistiques, les institutions de leur propre peuple. Je suis totalement convaincu que la réalité primordiale est Dieu lui-même.Cela n’implique pas, évidemment, que nous restions passifs ou indifférents. Nous aussi par exemple nous sommes en train de recueillir les proverbes africains ou d’autres peuples; notre maison d’édition publie des ouvrages sur les grandes religions; Chiara Lubich a créé en Afrique une école pour se former à l’inculturation et par la suite en a fait naître une autre en Amérique Latine… Mais si quelqu’un pense qu’il suffit d’étudier les différentes cutures pour ensuite les rapporter à l’Evangile, il fait fausse route. Il faut donner Dieu, Lui qui est pleinement “intéressé” à ce que Lui-même a créé et ce sera Lui qui réalisera cette inculturation. Il y a naturellemnt de nombreuses formes d’inculturation, de nombreuses tentatives qu’il faut encourager et bénir, mais la véritable inculturation c’est Dieu seul qui la fait. La plus grande contribution que nous puissions donner est celle d’aimer. Si chacun se donne à fond, en se perdant dans l’autre et en l’accueillant en lui-même, alors la personnalité de chacun s’exprime de façon plus belle et plus complète. Il en va de ême entre les peuples: si l’on sait “perdre” sa propre culture par amour, en s’ouvrant à Dieu dans le prochain, on “sauvera” ce qu’il y a de meilleur dans chaque peuple et les valeurs spirituelles, mais aussi humaines et culturelles propres à chacu d’eux, émergeront et s’enrichiront mutuellement. Cette avancée commencera lentement, mais une fois trouvé le bon chemin, il y aura certainement une accélération très fructueuse”. Pasquale Foresi Extrait de: “Colloqui”, Pasquale Foresi, Città Nuova Editrice 2009, pages133-136. Recueil de réponses données aux membres du Mouvement des Focolari au cours des années 1990 -1998.
Les études et les recherches sur Paul VI, qui fut le « timonier de Vatican II », n’ont pas manqué ces dernières années. Il en va de même pour la Fondatrice des Focolari. Mais le temps n’était pas encore venu d’approfondir le rapprochement providentiel des relations entre Giovanni Battista Montini et Chiara Lubich qui remontent justement à cette période. Un pape et une laïque, une femme : que peuvent-ils bien avoir en commun ? L’histoire n’en finit pas de surprendre. Grâce à l’aide du travail réalisé en commun par l’Institut Paul VI et le Centre Chiara Lubich, deux journées d’études ont eu lieu les 7/8 novembre 2014 : le sujet traitait des liens entre Paul VI et Chiara Lubich. La prophétie d’une Eglise qui se fait dialogue. C’est ainsi que l’on est arrivé à cette publication attendue. Le livre, sorti en juillet 2015, reprend le contenu de ces journées, qui ont permis de connaître, dans son contexte historique, social, ecclésial et théologique, le rapport qui a commencé en 1952 entre le substitut du Secrétariat d’Etat d’alors, Mgr. Montini, et Chiara Lubich, jusqu’à la mort de Paul VI en 1978. Cette étude porte sur des périodes importantes aussi bien pour l’Eglise que pour le mouvement des Focolari caractérisé, dès ses débuts dans la ville de Trente, par son élan charismatique. A partir des années 50, des doutes importants surgissent au sein de l’autorité ecclésiale qui a voulu vérifier l’authenticité de ce nouveau mouvement, jusqu’au moment des premières approbations, au début des années 60. Paul VI s’y est engagé personnellement et a joué un rôle fondamental dans la configuration juridique et institutionnelle du mouvement. Un sujet encore peu connu, mais de grand intérêt: la présence des Focolari dans les pays de l’Europe de l’Est, dès les premières années 60, en pleine Guerre Froide, et l’intensification d’importants contacts dans le domaine œcuménique au cours de la même période. Tout cela fut amplement documenté par une correspondance épistolaire étoffée entre Chiara et Paul VI et par ce qu’écrit Chiara dans son journal après ses audiences privées avec le pape Montini. Proche de ces deux personnalités, une figure importante, celle d’Igino Giordani. C’était un ami personnel du futur pape qui, encore jeune prélat à Rome, avait l’habitude de se rendre chez lui. Giordani était alors bibliothécaire au Vatican, futur membre de l’Assemblée Constituante et cofondateur du mouvement des Focolari aux côtés de Chiara Lubich. Maria Voce, présidente des Focolari, a mis en évidence « la convergence profonde qui vient en lumière de manière spéciale dans la capacité spirituelle très fine de Paul VI à cueillir dans le charisme donné par Dieu à Chiara Lubich l’action de l’Esprit Saint à un moment crucial de la célébration du Concile Vatican II qui s’ouvrait au dialogue avec tous. En rencontrant Chiara, il écoute, met en valeur, encourage. Frappé en 1964 par le caractère œcuménique du mouvement, il exhorte : “De même que vous avez ouvert le dialogue avec les chrétiens non catholiques, faites-le aussi avec ceux qui n’ont pas la foi’’ ». « C’est une histoire – note Don Angelo Maffeis, président de l’institut Paul VI – dont les débuts remontent bien avant la période de Vatican II et qui mérite d’être reconstruite pour éclairer l’origine des contacts personnels et des expériences ecclésiales qui ont petit à petit fait mûrir les orientations proposées par Paul VI au cours de son pontificat ». Les autres intervenants – Andrea Riccardi, Alberto Monticone, Lucia Abignente, Paolo Siniscalco, Joan Patricia Back, Alberto Lo Presti, Adriana Cosseddu et Piero Coda – ont mis en lumière sous différents aspects “la grandeur de la prophétie d’une Eglise qui se fait dialogue”. Deux charismes se sont rencontrés, se sont reconnus et ont travaillé ensemble pour faire de l’Eglise une « maison commune », et cela en dialogue avec le monde. Le volume Paul VI et Chiara Lubich. La prophétie d’une Eglise qui se fait dialogue est dirigé par Paolo Siniscalco et Xenio Toscani, édité chez ‘Studium’ ». Caterina Ruggiu
Ils sont mariés depuis 23 ans et ont deux fils adolescents. Éduqués dans la foi par les familles d’origine avec de solides bases chrétiennes, ils se sont connus dans le cadre du Mouvement des Focolari, dont ils font toujours partie. « Dans le passé, nous avons travaillé avec un groupe de jeunes dans un quartier marginal de la périphérie de Bogotà – racontent-ils (dans leur témoignage au Synode) – Là, nous jouions avec les enfants, nous enseignions aux adultes à lire, nous offrions gratuitement des services médicaux et de dentisterie ». Il s’agit de Los Chircales, quartier où siège actuellement le Centre Social Unidad : « Les obstacles n’ont pas manqué – affirme le couple colombien qui a parlé au Synode sur la famille – en commençant par la préoccupation personnelle et par la peur d’aller dans ces quartiers et milieux aussi dégradés. Mais la volonté de servir ces frères a été plus forte que nos fragilités ».
« Nous nous sommes mariés – disent-ils en parcourant des passages de leur histoire – et très vite, la grâce du mariage s’est manifestée ». Caractères très différents : Luis, ”un type tranquille”, Maria Angélica ”un volcan”. « Nous savions que l’amour humain s’évanouit facilement : les années passent et l’enchantement initial diminue. C’est pour cela qu’il était important de consolider la relation en nourrissant notre amour avec l’amour de Dieu qui nous enseignait à aimer dans les petites choses de chaque jour ». « Pour moi, cela signifiait de ne pas toujours attendre d’être servi – confesse Luis – mais plutôt d’aider à faire la vaisselle ou en écoutant avec attention quand elle voulait me raconter quelque chose. De son côté, M. Angelica s’intéressait avec moi à la Formule 1… ». « Nous avons expérimenté qu’en se nourrissant de l’Eucharistie, en s’approchant du sacrement de la réconciliation et en étant dans cette attitude d’amour réciproque, Jésus se rend présent au milieu de nous et nous avons ainsi la lumière pour éduquer et corriger nos enfants, comme également la force d’affronter les difficultés qui se présentent à nous ». « Il y a quelques temps, nous avons eu une grosse discussion et l’unité entre nous s’est brisée en mille morceaux. Cette soirée-là, nous nous sommes couchés sans nous demander pardon », une des trois paroles qui, pour le pape François, ne peuvent pas manquer dans la vie de couple : « J’ai téléphoné à Lucho – raconte M.Angélica – et lui ai demandé pardon de lui avoir mal répondu. Cela a été l’occasion d’ouvrir un dialogue profond entre nous. Nous sommes certainement fragiles, mais c’est justement pour cela que nous voulons nous engager à recommencer à aimer chaque fois que nous commettons des erreurs ».
“Nous sommes douloureusement fappés et suivons avec une pofonde préoccupation tout ce qui arrive en Syrie, en Irak, à Jérusalem et en Cisjordanie, où nous assistons à une escalade de la violence qui touche des civils innocents et qui continue à alimenter une crise humanitaire aux proportions énormes. La guerre engendre la destruction et multiplie les souffrances des populations”, avait dit François le 9 octobre dernier au cours des travaux du Synode sur la famille “Merci pour vos prières pour la situation douloureuse que nous vivons en Terre Sainte”, écrit la communauté des focolari de ce pays. “La haine engendre la violence et celle-ci engendre à son tour une haine qui se multiplie… Il se crée ainsi un cercle vicieux qui ne sait plus s’arrêter. La situation est celle que les médias retransmettent chaque jour. Les membres de notre mouvement présents de chaque côté, comme de nombreuses autres personnes, sont attristés et se sentent impuisssants devant le mal. Nous cherchons à être prudents lors de nos déplacements, nous multiplions nos prières, nous nous engageons à semer l’amour autour de nous par un sourire ou une marque de gentillesse…” “ Nous continuons à prier et à construire la paix – concluent-ils – en espérant que le désir de réconciliation l‘emporte”.
Le 5 septembre, le Gen Rosso International Performing Arts Group a commencé sa tournée avec la Fazenda da Esperança, qui célèbre dans six villes différentes l’approbation définitive de l’œuvre de Frère Hans, Nelson, Lucy et Iraçi, appelée Familia da Esperança. Première étape: Palmas, au centre géographique du Brésil, ville créée récemment et capitale du nouvel État du Tocantins. Neuf workshops (décors, théâtre, musique, hip-hop gang, hip hop combination, Festão, strong moves, percussions et broadway) et deux soirées avec un total de 2300 personnes. La chaîne nationale TV Globo, le directeur de TV Anhanguera, le directeur du journal local, le préfet, l’archevêque et deux évêques étaient également présents. Deuxième étape du 14 au 20 septembre: Caxias dans l’État de Maranhão dont l’ économie est basée principalement sur l’agriculture. Troisième étape à Manaus (21-25 septembre), ensuite Garanhuns dans l’État de Pernambouc. Puis en octobre à Casca, dans l’État du Rio Grande do Sul, jusqu’au 17 et, ensuite, à Guaratinguetá dans l’État de São Paulo et à Guarapuava dans l’État de Paraná.