Jan 27, 2022 | Non classifiƩ(e)
Une rencontre capable de surmonter de grands obstacles ; un saut dans l’amour qui rapproche et gĆ©nĆØre l’unitĆ©. Bella Gal, une juive vivant prĆØs de Tel Aviv, raconte son amitiĆ© particuliĆØre avec E., une chrĆ©tienne palestinienne. Il y a quelques annĆ©es, j’ai fait une rencontre trĆØs intĆ©ressante et profonde avec une femme palestinienne, chrĆ©tienne, professeur d’universitĆ©, lors d’une confĆ©rence Ć JĆ©rusalem où elle faisait un exposĆ©. Elle s’appelle E. Elle a Ć©levĆ© seule ses enfants, alors que son mari Ć©tait dans une prison israĆ©lienne depuis 10 ans. Il a Ć©tĆ© libĆ©rĆ© en raison de problĆØmes de santĆ© et peu aprĆØs, malheureusement, il est dĆ©cĆ©dĆ©. Bien que souffrante, E. n’a pas renoncĆ© Ć vivre et a Ć©duquĆ© ses enfants qui ont aujourd’hui leurs professions, chacun dans son domaine de compĆ©tence. Son intervention Ć©tait trĆØs intĆ©ressante mais, en mĆŖme temps, trĆØs triste. Ć la fin du discours, sans attendre la sĆ©ance de questions-rĆ©ponses, j’ai quittĆ© la salle. Je ne pouvais pas supporter d’entendre son histoire. Cela m’a rappelĆ© ma souffrance, ma petite enfance et mes parents, qui sont morts pendant l’Holocauste. C’Ć©tait peut-ĆŖtre Ć©goĆÆste de ma part, mais E. m’a donnĆ© un exemple et une leƧon trĆØs importante pour « faire en sorte que chaque rĆ©union en vaille la peineĀ Ā». En sortant de la salle, je suis allĆ©e m’asseoir Ć la cafĆ©tĆ©ria. Soudain, j’ai senti quelqu’un poser une main sur mon Ć©paule. C’est E. qui m’a dit : « Je vous ai vu Ć ma confĆ©rence et je vous ai vu partir Ć la fin. S’est-il passĆ© quelque chose ? Vous ai-je offensĆ©e ?Ā Ā» Bien que E. ait toutes les raisons du monde d’ĆŖtre hostile Ć mon Ć©gard, nous nous sommes rapprochĆ©es l’un de l’autre avec beaucoup de compassion, rĆ©alisant que nous avions toutes deux souffert mais nous avions trouvĆ© la force intĆ©rieure, nous avions ramassĆ© les morceaux et embrassĆ© la situation. E. et moi, avons parlĆ© et pleurĆ©. Nous nous sentions immĆ©diatement liĆ©es l’une Ć l’autre et ressentions un grand amour et une grande reconnaissance l’une envers l’autre. Nous avons Ć©tĆ© capables de nous unir profondĆ©ment en tant que femmes et de voir au-delĆ des diffĆ©rences de notre nation. Au fil des ans, E. a Ć©galement occupĆ© des fonctions politiques importantes, ce qui, d’un point de vue historique, constitue une rĆ©ussite majeure pour une femme chrĆ©tienne vivant dans ce contexte. Aujourd’hui, je dois admettre que E. est mon Ć¢me sÅur au-delĆ du mur.
Bella Gal
Jan 25, 2022 | Non classifiƩ(e)
Le livre « LāUnitĆ©. Un regard du Paradis de ’49 de Chiara LubichĀ Ā», Ć©ditĆ© par Stefan Tobler et Judith Povilus (CittĆ Nuova, Rome 2021) est sorti de presse. Il sera bientĆ“t publiĆ© dans d’autres langues. Un approfondissement Ć plusieurs voix qui nous aide Ć comprendre ce qu’est l’unitĆ©, pivot central de la spiritualitĆ© des Focolari. « L’unitĆ© est notre vocation spĆ©cifiqueĀ Ā»[1] ; « L’unitĆ© est donc notre idĆ©al, et non pas un autreĀ Ā»[2]. Chiara Lubich Ć©tait bien consciente de la mission de l’Åuvre Ć laquelle elle avait donnĆ© vie. Si « l’unitĆ© est ce qui caractĆ©rise le Mouvement des FocolariĀ Ā»[3], celui-ci est appelĆ© Ć s’interroger sur l’hĆ©ritage qu’il a reƧu et sur la maniĆØre de le dĆ©velopper de faƧon crĆ©ative et fidĆØle. Comment vivre l’unitĆ© aujourd’hui dans les focolares, dans les noyaux, parmi ceux qui partagent la « Parole de Vie » ? Comment pouvons-nous marcher avec audace et libertĆ© sur un chemin qui Ć©vite les autoritarismesĀ et les individualismes, qui permette le plein dĆ©veloppement des dons personnels et la poursuite d’objectifs communs ? Comment pouvons-nous parcourir le difficile chemin de la communion qui exige la sauvegarde de l’autonomie lĆ©gitime et la recherche de l’identitĆ© et de l’accueil, de l’intĆ©gration et de l’ouverture Ć la diversitĆ© ? Le thĆØme touche au vif, l’ensemble de l’Åuvre. En mĆŖme temps, l’hĆ©ritage de Chiara Lubich est beaucoup plus large : l’unitĆ© concerne le monde ecclĆ©sial, les relations entre les religions, les cultures, les nations… Ć la demande du Centre de l’Åuvre de Marie, l’Ćcole AbbĆ se penche depuis quelques annĆ©es sur ce thĆØme, en partant, comme c’est sa nature, de l’expĆ©rience de Chiara Lubich dans les annĆ©es 1949-1951. Le livre « UnitĆ©. Un regard du Paradis de ā49 de Chiara LubichĀ Ā». Il est divisĆ© en trois parties. Le premier – āāFondementsāā – offre un regard global sur l’unitĆ© d’un point de vue biblique, thĆ©ologique et spirituel. Les Ć©crits de Chiara sont traversĆ©s dans toute leur profondeur et leur audace. Pris dans leur contexte, ils montrent la āālogiqueāā divine, celle d’un Dieu dont āālāintĆ©rieurāā « ne doit pas ĆŖtre pensĆ© comme un tout en soi, dans lequel les diffĆ©rences disparaissent, au contraire : Dieu est l’Un prĆ©cisĆ©ment en Ć©tant une multiplicitĆ© infinieĀ Ā», une dynamique qui se reflĆØte dans la crĆ©ation. Comme l’Ć©crit Chiara, le PĆØre « dit āāAmourāā sur des tons infinisĀ Ā», en indiquant l’extraordinaire richesse des manifestations infinies de son amour. La deuxiĆØme partie de l’ouvrage propose une lecture de quelques textes du Paradis de ā49 afin de faire Ć©merger les intuitions fondamentales sur l’unitĆ©. Ainsi, des pages ou des formules que l’usure du temps ou la rĆ©pĆ©tition paresseuse ont parfois rendues incomprĆ©hensibles ou inacceptables sont Ć©clairĆ©es d’une lumiĆØre nouvelle. Pour vivre l’unitĆ©, faut-il āāannuler sa propre personnalitĆ©āā, ou nonĀ Ā pas plutĆ“t Ā« vivreĀ le don sans rĆ©serve de soi, dans la logique de la vie de Dieu, qui conduit Ć āācourir le risqueāā de āāperdre la sienneāāĀ Ā»? Que signifie vivre « à la maniĆØre de la Trinité » ? Dans l’unitĆ©, y a-t-il un nivellement ou n’est-ce pas plutĆ“t l’Ć©piphanie de la pluralitĆ© ? Le livre traite de malentendus et de dĆ©rives auxquels peut conduire une comprĆ©hension inexacte d’expressions telles que āāse perdreāā, āāmourirāā, āās’annulerāā, et il met en Ć©vidence la fĆ©conditĆ© d’un amour exigeant et total qui conduit Ć la pleine rĆ©alisation de soi : « Nous avons clairement vu – affirme Chiara – que chacun de nous a une personnalitĆ© distincte et inimitableĀ Ā», qui est « la parole que Dieu a prononcĆ©e quand il nous a crƩƩsĀ Ā». L’unitĆ© apparaĆ®t alors dynamique, en constant devenir, crĆ©ative, ayant besoin de la contribution de chacun et de tous, respectueuse de chacun et de tous. Cela inclut Ć©galement la contribution et la position unique et irremplaƧable de la personne de Chiara comme fondatrice et comme instrument de mĆ©diation du charisme. La troisiĆØme partie du livre est ouverte Ć diffĆ©rentes disciplines qui s’inspirent du texte du Paradis de ’49 pour faire une proposition en rapport avec leur domaine spĆ©cifique. Cette derniĆØre partie est celle qui a nĆ©cessitĆ© une plus grande attention mĆ©thodologique. Le langage du Paradis de ’49 Ć©tant essentiellement de nature religieuse, nous nous sommes demandĆ© comment Ć©crire un livre transdisciplinaire autour dāune parole multi-sĆ©mantique – l’unitĆ© – sans risquer de parler de choses diffĆ©rentes et de mĆ©langer les langages. Si un Mouvement et une spiritualitĆ© qui se dĆ©finissent comme āā de l’unitĆ©āā ont donnĆ© lieu Ć des rĆ©alitĆ©s sociales et Ć des contributions acadĆ©miques dans les domaines les plus divers, cela signifie quāil existe un dĆ©nominateur commun, un point de dĆ©part, et un fondement stable qui rende possible Ć tous, tout en travaillant dans des domaines diffĆ©rents, de reconnaĆ®tre dans lāunitĆ©, un horizon commun, Ć©galement lorsquāils sāexpriment dans le langage spĆ©cifique de leur propre discipline. Ils viennent seulement tracer quelques lignes intuitives dans quelques domaines de la vie sociale et de la pensĆ©e, qui demanderont dāultĆ©rieurs dĆ©veloppements. Le livre est le fruit dāun lent processus de lāĆcole AbbĆ . Pendant plus de deux ans, en commenƧant autour de 2017, le Paradis de ā49 a Ć©tĆ© lu Ć la lumiĆØre de cette thĆ©matique spĆ©cifique. Chacune des douze contributions porte la signature de son auteur respectif, qui conserve son style, son expertise et sa mĆ©thodologie spĆ©cifiques. En mĆŖme temps, il est le fruit de la communion de tout le groupe ; une faƧon de travailler qui a exigĆ© un exercice d’ āāunitĆ©āā – en accord avec le thĆØme lui-mĆŖmeĀ ! –Ā ce qui n’a pas toujours Ć©tĆ© facile – afin d’accueillir et de comprendre l’autre dans sa diversitĆ©, due au fait qu’il vient dāun pays diffĆ©rent, a des formations scientifiques diffĆ©rentes et des domaines disciplinaires et mĆ©thodologiques spĆ©cifiques. Le livre se limite Ć la lecture de quelques pages du Paradis de ’49. Il ne prĆ©tend donc pas Ć©puiser un thĆØme aussi vaste et exigeant, mĆŖme si, grĆ¢ce Ć la profondeur des textes de rĆ©fĆ©rence, il offre une grande richesse d’intuitions et de propositions.
Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Fabio Ciardi
[1] LāunitĆ© et JĆ©sus AbandonnĆ©, CittĆ Nuova, Rome1984, p.26. [2] Idem, p.43. [3] Idem, p.26.Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā
Jan 24, 2022 | Non classifiƩ(e)
GCPS Consulting a annoncĆ© en novembre dernier une prorogation concernant la publication des rĆ©sultats de lāenquĆŖte indĆ©pendante au premier trimestre 2022. LāenquĆŖte sur les abus sexuels commis par J.M.M., ancien membre consacrĆ© franƧais des Focolari, prend plus de temps que prĆ©vu. Cāest ce quāa annoncĆ© en novembre dernier, dans une communication GCPS Consulting, la sociĆ©tĆ© de consultance spĆ©cialisĆ©e Ć laquelle le Mouvement a confiĆ© lāenquĆŖte indĆ©pendante. « Le processus de collecte dāinformations se poursuit bien au-delĆ du calendrier prĆ©vu ā est-il Ć©crit – et la Commission prĆ©voit des entretiens avec des personnes clĆ©s au sein du Mouvement des Focolari (…) dans le cadre Ć©galement dāune rĆ©vision des dispositions de sauvegarde. Comme note positive, cela montre que le processus est minutieux et complet (…). Notre objectif est de le publier dĆØs que possible au cours du premier trimestre 2022.Ā Ā» Exprimant ses regrets pour ce retard, la Commission en charge espĆØre que « toutes les parties concernĆ©es comprennent que la portĆ©e du travail a Ć©tĆ© Ć©largie et que lāobjectif est de reflĆ©ter pleinement les voix de tous ceux qui ont fourni des preuves et dāautres informations Ć la CommissionĀ Ā».
StefaniaĀ Tanesini
Jan 24, 2022 | Non classifiƩ(e)
La Parole de Vie de ce mois de janvier 2022 dit que les Mages, en suivant l’Ć©toile, sont arrivĆ©s Ć BethlĆ©em pour honorer l’Enfant JĆ©sus. Nous aussi, nous pouvons aujourd’hui honorer le Seigneur par nos choix de vie, comme le propose Chiara Lubich dans ce passage. Tu es dans le monde, c’est Ć©vident. Mais tu n’es pas du monde. C’est lĆ que rĆ©side toute la diffĆ©rence. C’est ce qui te classe parmi ceux qui se nourrissent non pas des choses du monde, mais de celles qui te sont exprimĆ©es par la voix de Dieu en toi. Elle, se trouve dans le cÅur de tout homme et te fait pĆ©nĆ©trer – si tu l’Ć©coutes – dans un Royaume qui n’est pas de ce monde. Où l’on vit l’amour vrai, la justice, la puretĆ©, la misĆ©ricorde, la pauvretĆ©. Un Royaume où la maĆ®trise de soi et la rĆØgle.Ā (ā¦) Le chrĆ©tien ne choisit ni la commoditĆ© ni la tranquillitĆ©. Le Christ n’a pas demandĆ© et ne te demande pas moins que cela si tu veux le suivre. Le monde tāassaille comme un fleuve en crue. Et tu dois marcher Ć contre-courant. Le monde pour le chrĆ©tien est un maquis Ć©pais dans lequel il faut voir où mettre les pieds. Où faut-il donc les mettre ? Sur les traces que le Christ lui-mĆŖme t’a laissĆ© un passant sur cette terreĀ : il s’agit de ses propres paroles.
Chiara Lubich
(Chiara Lubich, in Parole di Vita, prĆ©parĆ© par Fabio Ciardi, CittĆ” Nuova, 2017, pag 110-112 –Ā Parole de Vie du mois de juillet 1978)
Jan 20, 2022 | Non classifiƩ(e)
En ces jours où l’on cĆ©lĆØbre dans l’hĆ©misphĆØre nord la Semaine de priĆØre pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens 2022, l’histoire de la crĆ©ation du projet ÅcumĆ©nique Ā« Visites virtuelles aux communautĆ©s chrĆ©tiennes Ā», nĆ© il y a un an pour promouvoir l’unitĆ© entre les diffĆ©rentes Ćglises, nous vient du Mexique. « Le Mexique est un pays Ć majoritĆ© catholique. En vivant la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, nous avons dĆ©couvert le dĆ©sir ardent pour lāunitĆ© des chrĆ©tiens et, depuis plusieurs annĆ©es, nous cultivons de belles relations ÅcumĆ©niquesĀ Ā». Ce sont les mots de Dolores Lonngi, Ć©pouse de Pablo, tous deux volontaires du Mouvement des Focolari, qui suivent depuis des annĆ©es le dialogue ÅcumĆ©nique au Mexique. Avec leur fille Ursula, focolarina, ils ont lancĆ© en fĆ©vrier dernier le projet « Visites virtuelles aux communautĆ©s chrĆ©tiennesĀ Ā» dans le but d’Ć©tendre l’ÅcumĆ©nisme au-delĆ de la Semaine de priĆØre pour l’unitĆ© et de commencer un parcours de fraternitĆ© et de communion d’expĆ©riences. Savoir comment chaque tradition vit et exprime sa foi dans la sociĆ©tĆ© dans laquelle elle est immergĆ©e et identifier les moyens de travailler ensemble pour le bien de toute la sociĆ©tĆ© Ć©taient, dĆØs le dĆ©part, les objectifs de ce projet. Ursula, comment se sont dĆ©roulĆ©es ces visites virtuelles et d’où ĆŖtes-vous partie ? « Pour mener Ć bien le projet, une vĆ©ritable Commission Centrale a Ć©tĆ© crƩƩe, composĆ©e de nous, de lāOfficier de l’ÅcumĆ©nisme pour l’Ćglise anglicane du Mexique et du PrĆ©sident du Conseil Interreligieux du pays, du SecrĆ©taire de la Commission du Dialogue ÅcumĆ©nique et interreligieux de la ConfĆ©rence Ćpiscopale Mexicaine, d’une professeure de āāThĆ©ologie ÅcumĆ©niqueāā Ć l’UniversitĆ© Pontificale de Mexico et d’une autre d’ÅcumĆ©nisme Ć l’UniversitĆ© Anahuac de la ville de QuerĆ©taro, ainsi que d’ un prĆŖtre de la FraternitĆ© des Missionnaires ÅcumĆ©niques. La premiĆØre visite a portĆ© sur l’Ćglise anglicane, puis sur les Ćglises catholiques orientales. ToutesĀ nous ont donnĆ© de vĆ©ritables āperlesā (leur histoire, leurs ministĆØres, le tĆ©moignage de foi et de charitĆ© de jeunes et dā adultes). Dans lāĆglise anglicane, il y avait plusieurs prĆŖtres anglicans et lāĆvĆŖque anglican Ć©mĆ©rite de l’Uruguay, Mgr Miguel Tamayo, qui nous a parlĆ© des rencontres dāĆvĆŖques de diverses Ćglises promues par le Mouvement des Focolari. Dans chacune de nos āvisites virtuellesā, nous avons eu un moment de dialogue en petits groupes, ce qui nous a donnĆ© l’occasion de mieux nous connaĆ®tre et de construire des relations d’amitiĆ© avec des personnes de diffĆ©rentes ĆglisesĀ Ā». Pablo, quels ont Ć©tĆ© les points forts et le type de participation ? « Le programme de l’annĆ©e prĆ©voyait un moment de priĆØre Ć la PentecĆ“te (pĆ©riode au cours de laquelle, dans l’hĆ©misphĆØre sud, nous cĆ©lĆ©brons la Semaine de priĆØre pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens) et sept autres visites virtuelles dans diffĆ©rentes Ćglises, le dernier jeudi de chaque mois, ainsi qu’un festival ÅcumĆ©nique de lectures bibliques et de chants au dĆ©but de l’Avent. Pour diffuser l’initiative sur les mĆ©dias sociaux et dans l’intention de gĆ©nĆ©rer une communautĆ© ÅcumĆ©nique, nous avons ouvert des canaux WhatsApp, Telegram et Facebook, qui, au cours des premiers mois du projet, ont atteint plus de 10 500 personnes provenant de l’Ćquateur, du PĆ©rou, de l’Argentine, du Venezuela, de la Colombie, du Costa Rica, du Honduras et des Ćtats-Unis, ainsi que de plusieurs villes du Mexique. Dolores, que vous est-il restĆ© de cette expĆ©rience ? « Nous avons Ć©tĆ© surpris par la grande rĆ©ponse que cette initiative a reƧue et nous sommes heureux d’avoir contribuĆ©, Ć notre petite Ć©chelle, Ć la croissance de l’esprit d’unitĆ© dans et entre nos Ćglises. Nous sommes conscients qu’ainsi nous pouvons rĆ©aliser ce que le Concile Vatican II proposait dĆ©jĆ au n. 5 de Unitatis Redintegratio : āLe soin de rĆ©tablir l’unitĆ© concerne toute lāĆglise, aussi bien les fidĆØles que les pasteurs, et touche chacun selon ses possibilitĆ©s, aussi bien dans la vie chrĆ©tienne quotidienne que dans les Ć©tudes thĆ©ologiques et historiques. Une telle attention manifeste dĆ©jĆ d’une certaine maniĆØre le lien fraternel qui existe entre tous les chrĆ©tiens et conduit Ć l’unitĆ© pleine et parfaite, conformĆ©ment au plan de la bontĆ© de DieuāĀ Ā».
Maria Grazia Berretta
Jan 19, 2022 | Non classifiƩ(e)
Le 21 janvier 2022, l’auditorium du siĆØge international du mouvement des Focolari (Rocca di Papa – Italie) accueillera la prĆ©sentation du livre “Chiara Lubich en dialogue avec le monde, perspectives interculturelles, linguistiques et littĆ©raires dans ses Ć©crits”, publiĆ© chez Rubbettino. « Les Ć©crits des auteurs dĆ©finis comme des “maĆ®tres spirituels” sont ” souvent considĆ©rĆ©s uniquement comme des livres destinĆ©s Ć la formation religieuse (…) offerts au public sous forme dāanthologie où la critique proprement littĆ©raire occupe une place limitĆ©e. En rĆ©alitĆ©, il s’agit souvent d’Åuvres de grande valeur littĆ©raire, tĆ©moignages d’une langue vivante, crĆ©atrice et courageuse[1].Ā [1]Ā» C’est avec ces mots qu’Anna Maria Rossi, linguiste, professeur et collaboratrice du Centre Chiara Lubich, introduit le lecteur dans le parcours de connaissance que propose le livre “Chiara Lubich en dialogue avec le monde, perspectives interculturelles, linguistiques et littĆ©raires dans ses Ć©crits” (publiĆ© chez Rubbettino) qu’elle a Ć©ditĆ© avec Vincenzo Crupi. Cet ouvrage rassemble les communications prĆ©sentĆ©es lors de la ConfĆ©rence du mĆŖme nom qui s’est tenue Ć Trente (Italie) du 24 au 25 septembre 2020, Ć l’occasion du Centenaire de la naissance de Chiara Lubich. La proposition de publier ce livre « a Ć©tĆ© accueillie avec enthousiasme et sans rĆ©serve car elle correspond parfaitement aux lignes directrices de la collection ‘Iride’ de lāĆ©diteur,Ā crƩƩe dans l’intention de ‘devenir un point de rencontre pour les chercheurs italiens et Ć©trangers afin de rĆ©pondre Ć un besoin d’informations dialectiques’ sur ce qui se fait de mieux dans le domaine de la critique littĆ©raire, de la linguistique et de la philologieĀ Ā», dĆ©clare Rocco Mario Morano, Directeur de la collection. « Le volume consacrĆ© Ć Chiara Lubich – poursuit-il – ajoute Ć cette ligne de recherche le mĆ©rite de l’ampleur et de la profondeur d’analyse des essais des 25 chercheurs qui, dans diverses rĆ©gions du monde, ont mis Ć profit leur expĆ©rience de la lecture, leur sensibilitĆ© et leurs compĆ©tences dans les diffĆ©rents secteurs des disciplines Ć©tudiĆ©es.Ā Ā» En dĆ©crivant sa propre expĆ©rience spirituelle, Chiara Lubich, l’auteur, prĆ©cise Morano, prend soin dāutiliser « des modĆØles d’Ć©criture appropriĆ©s Ć la nĆ©cessitĆ© premiĆØre de communiquer ses propres mouvements intĆ©rieurs et ses propres pensĆ©es imprĆ©gnĆ©es d’une haute spiritualitĆ© et d’une grande foi (…) Et de lĆ dĆ©coule la nĆ©cessitĆ© de soumettre ses textes Ć une rĆ©vision continue pour permettre Ć ceux qui en bĆ©nĆ©ficient d’en pĆ©nĆ©trer les significations les plus profondes dans toutes leurs nuances (…), une finesse qui ne laisse jamais de cĆ“tĆ© (…) son dĆ©sir vivant et sa joie immense dāoffrir la Parole comme un acte d’amour envers tous les hommes de bonne volontĆ© du monde entier, quelles que soient leurs convictions religieuses, politiques et philosophiques.Ā Ā» Le livre, qui sera prĆ©sentĆ© le 21 janvier 2022 au SiĆØge International du Mouvement des Focolari, approfondit en effet, dans une premiĆØre partie, la lecture de ces textes Ć©crits par Chiara Lubich entre 1949 et 1951, plus connus sous le nom de “Paradis de 1949”. GrĆ¢ce Ć une analyse textuelle minutieuse et Ć une Ć©tude dĆ©taillĆ©e du langage mystique, la parole transmet le message d’une expĆ©rience trĆØs profonde qui, « à travers des images et des mĆ©taphores”, dit Anna Maria Rossi, offre des pistes pour des comparaisons intertextuelles.Ā Ā» Mais la parole est aussi considĆ©rĆ©e comme un moyen menant Ć un idĆ©al, Ć l’unitĆ©. La deuxiĆØme partie du livre, en effet, analyse les Ć©crits de Chiara Lubich, en la rĆ©vĆ©lant comme une “femme de dialogue”, toujours Ć l’Ć©coute de l’autre, attentive Ć la dimension multiculturelle de ses interlocuteurs ; une femme capable de bĆ¢tir grĆ¢ce au langage, de construire en dĆ©passant les diffĆ©rences, de vivre pleinement l’amour Ć©vangĆ©lique. Un amour qui, mĆŖme dans le passage d’une langue Ć l’autre, Ć travers la tĆ¢che trĆØs dĆ©licate de la traduction, implique la confrontation, l’Ć©change avec l’autre, l’existence d’une relation entre le traducteur et l’auteur, comme l’explique Regina CĆ©lia Pereira da Silva, professeur de langue portugaise Ć l’UniversitĆ© pour Ć©trangers de Sienne (Italie), spĆ©cialisĆ©e dans la Traduction, les StratĆ©gies et les Technologies de l’information linguistique : « Les paroles de Chiara ne rĆ©sultent pas d’un simple discours religieux, mais sont le fruit d’une vie rĆ©elle, concrĆØte, jaillissant de la rencontre avec le divin. Ce n’est que si le traducteur fait la mĆŖme expĆ©rience, qui consiste Ć se donner Ć travers lāexpression, qu’il pourra comprendre ces rĆ©alitĆ©s, en les vivant, non pas individuellement, mais collectivement.Ā Ā» Pour restituer une expĆ©rience aussi forte, en respectant la volontĆ© de l’auteur et en Ć©liminant toute possibilitĆ© d’ambiguĆÆtĆ© au niveau du langage, il n’est pas seulement utile de s’exprimer dans la mĆŖme langue, mais il est nĆ©cessaire que le traducteur donne sa propre idĆ©e, qu’il se dĆ©sencombre, qu’il soit disposĆ© Ć la perdre ; il est nĆ©cessaire d’Ć©tablir un dialogue entre “l’auteur, le traducteur et les utilisateurs du texte final qui – poursuit Regina Pereira – prĆ©suppose une nouvelle dynamique, celle qui caractĆ©rise Chiara Lubich (…) Ć savoir pĆ©nĆ©trer les besoins de l’autre afin de les partager et si possible de faire le premier pas. Cela demande humilitĆ© et amour. La relation auteur-traducteur fait partie de cette nouvelle faƧon dāentrer en communication qui prĆ©suppose quāon fasse le vide pour accueillir totalement l’autre avec son identitĆ© et son bagage culturel. Le traducteur ou le lecteur entre alors dans le texte, s’imprĆØgne de son auteur et fait sienne son expĆ©rience, ce qui l’enrichit.Ā Ā»
Ā Maria Grazia Berretta
[1] Rossi, Anna Maria dans “Chiara Lubich en Dialogue avec le monde, perspectives interculturelles, linguistiques et littĆ©raires dans ses Ć©crits”, Anna Maria Rossi, Vincenzo Crupi, publiĆ© chez Rubbettino Ćditeur, 2021, p.11
Jan 17, 2022 | Non classifiƩ(e)
La Semaine de priĆØre pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens (18-21 janvier 2022) dĆ©bute dans l’hĆ©misphĆØre nord. Les chrĆ©tiens du Moyen-Orient qui ont prĆ©parĆ© des propositions pour cette semaine, disentĀ : Ā« La voie nouvelle pour les Ćglises est la voie de l’unitĆ© visible que nous poursuivons avec abnĆ©gation, courage, audace pour que, jour aprĆØs jour, “Dieu rĆØgne vraiment en tousāā Ā» (1 Co 15, 28). Dans une interview rĆ©alisĆ©e par la tĆ©lĆ©vision bavaroise Ć Montet (Suisse), en 1988, Chiara Lubich a parlĆ© prĆ©cisĆ©ment de la maniĆØre d’avancer sur le chemin de l’unitĆ© des chrĆ©tiens. Si nous parlons de lāunitĆ© entre les ChrĆ©tiens, nous devons penser que le premier qui en a Ć©tĆ© Ć lāorigine nāa pas Ć©tĆ© un ChrĆ©tien dāune Ćglise ou dāune autre ĆgliseĀ : cāest lāEsprit Saint qui pousse les ChrĆ©tiens Ć lāunitĆ©. Avant dāĆŖtre en nous, le programme est donc en Dieu. Alors, nous nous conduisons vraiment en personnes prudentes et remplies de sagesse, si nous Le suivons et si nous Ć©coutons sa voix qui parle en nous et qui nous ditĀ : « Fais ce pas, fais cet autre pas.Ā Ā» Les Ćglises se sont mises sur ces deux railsĀ : faire une unitĆ© dans la charitĆ©, caractĆ©ristique dāAthĆ«nagoras et du Pape Paul VI, par exemple, et Ć©tablir ensuite le dialogue dans la vĆ©ritĆ© entre les Ćglises ou entre des groupes dāĆglises. Nous pensons quāil serait bon de maintenir Ć la base lāidĆ©e de la charitĆ© car, grĆ¢ce Ć la charitĆ©, sāĆ©tablit la prĆ©sence de JĆ©sus au milieu de nous. LĆ où il y a la charitĆ© et lāamour, il y a Dieu. Or sāIl est au milieu de nous, Il peut faire des suggestions, Ć©clairer aussi les thĆ©ologiens afin quāils trouvent les chemins pour sāunir et quāils trouvent une unique vĆ©rité ; une unique vĆ©ritĆ© vue peut-ĆŖtre sous diffĆ©rents angles. Donc que faut-il faireĀ ? Continuer dans cette voie, suivant la ligne quāont prise les Ćglises de vivre le dialogue de la charité ; et Ć partir celui-lĆ , le dialogue de la vĆ©ritĆ©. Pour ce qui concerne lāunitĆ© de lāhumanitĆ©, je remarque quāil y a tous ces Ć©lans vers lāunitĆ© et le nĆ“tre, aussi petit soit-il, en est un aussi. [ā¦] Ce que je sens, cāest que beaucoup de barriĆØres doivent tomberĀ ; si les barriĆØres tombent, beaucoup de choses seront rĆ©solues. [ā¦] Si nous diffusons le Christianisme et si nous le ravivons dans nos Ćglises [ā¦], et si nous parvenons Ć mieux tĆ©moigner du Christ et si nous rĆ©pandons les principes chrĆ©tiens, Ć travers le dialogue avec les autres religions et avec les hommes de bonne volontĆ©, il est sĆ»r que nous deviendrons toujours plus unisĀ ; JĆ©sus est venu sur la terre pour construire la fraternitĆ© universelle. Mais la finale, cāest Dieu qui la connaĆ®t.
Chiara Lubich
(Chiara Lubich, Una spiritualitĆ per lāunitĆ dei cristiani, CittĆ Nuova, 2020, p. 122-123)
Jan 14, 2022 | Non classifiƩ(e)
Se donner et donner aux autres ce qui nous est cher est le plus grand geste que l’homme, sortant de lui-mĆŖme, puisse accomplir ; c’est faire l’expĆ©rience des Rois Mages qui, de l’Orient lointain, sont venus Ć la grotte en apportant de prĆ©cieux cadeaux pour honorer le Roi des Rois. Les effets du partage Je suis mĆ©decin, Ć la retraite depuis trois ans. Dans les derniĆØres annĆ©es de ma vie professionnelle, avant la pandĆ©mie, j’ai travaillĆ© dans un centre de vaccination. Le travail Ć©tait trĆØs exigeant. J’Ć©tais assez fatiguĆ© et j’avais hĆ¢te de prendre ma retraite. L’arrivĆ©e de la pandĆ©mie, la mise en place de la campagne de vaccination de masse, la demande de mise Ć disposition de tant de forces nĆ©cessaires (personnel mĆ©dical et infirmier, y compris des retraitĆ©s), ont suscitĆ© en moi un appel fort Ć retourner sur le terrain, Ć m’engager concrĆØtement pour aider Ć endiguer cette vague qui nous balayait. J’ai commencĆ© la campagne de vaccination dans un grand Hub. C’est une entreprise passionnante. En tant que mĆ©decin, je dois principalement recueillir les antĆ©cĆ©dents mĆ©dicaux et donner la possibilitĆ© de recevoir un vaccin sĆ»r. Il s’agit d’ouvrir mon cÅur, ainsi que mon esprit et mes connaissances scientifiques, d’Ć©couter profondĆ©ment la personne en face de moi, de la comprendre et de l’accompagner dans un choix Ć©clairĆ© vers la meilleure chose Ć faire pour son propre bien et celui de la communautĆ©. J’ai pu partager de nombreuses situations douloureuses de maladies personnelles, d’histoires et d’Ć©vĆ©nements familiaux, de peurs, d’anxiĆ©tĆ©, de dĆ©ceptions, d’idĆ©aux et de projets brisĆ©s par la pandĆ©mie, de dĆ©cĆØs d’ĆŖtres chers, mais aussi de joies, d’espoir, de libĆ©ration, d’encouragement et de confiance dans la science et la communautĆ©. Les expressions que j’entends sont : Ā« Merci, vous nous avez sauvĆ©s, vous nous donnez la paix… Je ne pouvais pas attendre pour venir me faire vacciner… Je suis excitĆ©… Je fais le vaccin non seulement pour moi, mais aussi pour les autres.Ā Ā» L’expression d’un monsieur en particulier m’a donnĆ© la mesure de ce que peut ĆŖtre mon service Ć l’humanitĆ©. Il m’a dit : « Je suis non-croyant, mais si Dieu existe, je l’ai rencontrĆ© aujourd’hui en vous.Ā Ā» J’ai remerciĆ© Dieu pour cette rencontre avant tout parce que j’ai fait l’expĆ©rience de la force de l’unitĆ© dans tout ce que je fais, et ce tĆ©moignage est celui du Dieu-TrinitĆ© qui se manifeste Ć travers ce “focolare ambulant” que j’ai voulu emporter avec moi. (M.P. – Italie) Du sucre et des chaussures Un soir, en rentrant chez moi, j’ai vu mes filles inquiĆØtes : un parent qui Ć©tait venu demander du sucre avait emportĆ© le peu qu’il nous restait. Je les ai calmĆ©es en leur disant qu’elle en avait plus besoin. Quelques minutes plus tard, une connaissance est arrivĆ©e avec un sac rempli de nourriture pour nous : Ć l’intĆ©rieur, entre autres choses, il y avait deux fois plus de sucre que ce que nous avions donnĆ©. Quelque temps plus tard, avec nos premiers revenus, nous avons enfin rĆ©ussi Ć acheter une paire de chaussures pour notre fille aĆ®nĆ©e. Un jour, elle est revenue de l’Ć©cole et m’a dit qu’elle avait l’intention de les donner Ć l’une de ses camarades de classe qui portait des chaussures en trĆØs mauvais Ć©tat : « Maman, tu nous as appris que nous devions donner les meilleures choses aux pauvresĀ Ā», a-t-elle dit. Sachant combien de sacrifices elles nous avaient coĆ»tĆ©, j’Ć©tais perplexe mais je n’avais pas envie de la contredire. Trois jours plus tard, une dame nous a apportĆ© une nouvelle paire de chaussures de la mĆŖme taille. Elle les avait achetĆ©es pour sa fille mais ils Ć©taient trop petits. Notre fille m’a regardĆ©, surprise et heureuse. Depuis que nous essayons de vivre les paroles de JĆ©sus, nous faisons l’expĆ©rience que Dieu est PĆØre et nous conduit par la main. (C.E. – Mexique)
PubliƩ sous la direction de Maria Grazia Berretta
(extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VIII, n°1, janvier-février 2022)
Jan 13, 2022 | Non classifiƩ(e)
L’expĆ©rience de l’Ćglise en AmĆ©rique latine dans la rĆ©alisation de l’AssemblĆ©e EcclĆ©siale a Ć©tĆ© sans prĆ©cĆ©dent : le cheminement du Peuple de Dieu dans un processus qui a connu son point culminant Ć la fin du mois de novembre dernier mais qui continue maintenant Ć mettre en Åuvre les orientations pastorales prioritaires qui en sont ressorties. Ā« Nous avons vĆ©cu une vĆ©ritable expĆ©rience de synodalitĆ©, dans l’Ć©coute mutuelle et le discernement communautaire de ce que l’Esprit veut dire Ć son Ćglise. Nous avons marchĆ© ensemble, en reconnaissant notre diversitĆ© multiforme mais surtout ce qui nous unit et, dans le dialogue, nos cÅurs de disciples ont regardĆ© la rĆ©alitĆ© que vit le continent dans ses peines et ses espoirs Ā». Tels sont les mots des 885 membres de l’AssemblĆ©e EcclĆ©siale d’AmĆ©rique latine et des CaraĆÆbes qui s’est tenue du 21 au 28 novembre de maniĆØre virtuelle et prĆ©sentielle au Mexique avec des reprĆ©sentants de tous les pays du continent amĆ©ricain. Ā« Le pape FranƧois – explique Susana Nuin, focolarine uruguayenne, coordinatrice de Cebitepal, l’organe de la Conseil Ćpiscopale d’AmĆ©rique latine et des CaraĆÆbes (CELAM) dĆ©diĆ© Ć la formation – a ouvert le 24 janvier 2021 le processus de cette premiĆØre assemblĆ©e ecclĆ©siale en indiquant que tout le Saint peuple de Dieu devait y participer, c’est-Ć -dire les cardinaux, les Ć©vĆŖques, les prĆŖtres, les religieux et les religieuses, les laĆÆcs, toutes gĆ©nĆ©rations et toutes cultures confondues Ā».
Un parcours qui a impliquĆ© diocĆØses, paroisses, communautĆ©s et mouvements dans un temps « d’Ć©couteĀ Ā». Un total de 70 000 rĆ©ponses collectives ou individuelles sont arrivĆ©es et composeront un livre. De ce matĆ©riel sont nĆ©es les grandes lignes sur lesquelles les diffĆ©rents groupes ont travaillĆ©. Ć mon avis – poursuit Nuin – les groupes ont constituĆ© un espace trĆØs intĆ©ressant en raison de l’engagement et de l’intĆ©rĆŖt des participants. Nous avons travaillĆ© pendant trois heures sans interruption, avec une grande libertĆ© d’expression, avec un dĆ©sir de changement. Sandra Ferreira Ribeiro, focolarine brĆ©silienne, coresponsable du Centre āUnoā, le secrĆ©tariat pour le dialogue entre les chrĆ©tiens des diffĆ©rentes Ćglises des Focolari, a dĆ©clarĆ© : « Pour moi, ce fut une vĆ©ritable expĆ©rience de synodalitĆ©. Chaque jour, pendant le travail en groupe, il y avait une question diffĆ©rente Ć laquelle il fallait rĆ©pondre en fonction du thĆØme qui avait Ć©tĆ© traitĆ© pendant la matinĆ©e. Dans notre groupe, il y avait 14 personnes de diffĆ©rents pays, vocations et Ć¢ges, toutes reliĆ©es par zoom. Dans un premier temps, nous avons Ć©coutĆ© les pensĆ©es de chacun, puis nous avons essayĆ© de hiĆ©rarchiser ce qui avait Ć©mergĆ© en faisant une synthĆØse.
Il s’agissait d’un travail intense et fructueux, entrecoupĆ© de courtes pauses, qui Ć©taient mĆŖme parfois laissĆ©es de cĆ“tĆ© afin que le dialogue puisse se poursuivre et que l’Ć©quipe de coordination puisse toujours recevoir quelques rĆ©flexions personnelles. Les moyens tĆ©lĆ©matiques ont permis une plus grande participation, mĆŖme s’il s’agissait d’un frein Ć la connaissance mutuelle qui se crĆ©e spontanĆ©ment dans les « couloirsĀ Ā», dans les intervalles, et qui fait aussi partie de la synodalitĆ©. Les moments de priĆØre, trĆØs bien organisĆ©s surtout par les religieux et religieuses, ont exprimĆ© les diffĆ©rentes contributions culturelles avec des symboles et des expressions musicales toujours basĆ©es sur la Parole. Comme dans tout parcours synodal, il y avait aussi de la place pour le dĆ©saccord, pour l’Ć©change de points de vue diffĆ©rents, parfois divergents, mais qui n’ont jamais conduit Ć des heurts ou Ć des ruptures. Un document final n’a dĆ©libĆ©rĆ©ment pas Ć©tĆ© produit, car il reste encore beaucoup Ć mettre en pratique dans le Document d’Aparecida (2007). En outre, cette AssemblĆ©e n’est qu’une Ć©tape sur le chemin parcouru, qui doit et va se poursuivre. Le choix a Ć©tĆ© de lancer un message au Peuple de Dieu d’AmĆ©rique latine et des CaraĆÆbes, contenant les dĆ©fis et les orientations pastorales prioritaires, allant d’un nouvel Ć©lan en tant qu’Ćglise sortante au protagonisme des jeunes et des femmes ; de la promotion de la vie humaine, de la conception Ć la mort naturelle, Ć la formation Ć la synodalitĆ©. Des dĆ©fis qui comprennent l’Ć©coute et l’accompagnement des pauvres, des exclus et des laissĆ©s-pour-compte, dans le but de redĆ©couvrir la valeur des peuples originels, l’inculturation et l’interculturalitĆ© ; la prioritĆ© Ć la mise en Åuvre des rĆŖves de « Querida AmazoniaĀ [1]Ā» pour la dĆ©fense de la vie, de la terre et des cultures originelles et afro-descendantes. Enfin et surtout, accorder une attention particuliĆØre aux victimes d’abus dans le contexte ecclĆ©sial et travailler Ć la prĆ©vention. Parmi les invitĆ©s, le cardinal Marc Ouelet, prĆ©fet de la CongrĆ©gation pour les Ć©vĆŖques et PrĆ©sident de la Commission pontificale pour l’AmĆ©rique latine, le cardinal Mario Grech, SecrĆ©taire GĆ©nĆ©ral du Synode des Ć©vĆŖques et les reprĆ©sentants des confĆ©rences Ć©piscopales rĆ©gionales qui ont suivi les travaux avec grand intĆ©rĆŖt. Sandra conclutĀ : « Ce fut un moment privilĆ©giĆ© de rencontrer l’Ćglise d’AmĆ©rique latine. Dans mon groupe, il y avait des Ć©vĆŖques, des prĆŖtres, des religieux, des laĆÆcs. J’ai retrouvĆ© cette Ćglise prĆ©cisĆ©ment dans ses membres, dans les personnes qui ont exprimĆ© leurs inquiĆ©tudes et leurs prĆ©occupations. C’Ć©tait passionnant de voir l’Ćglise latino-amĆ©ricaine vivante, dynamique et son dĆ©sir d’apporter la fraternitĆ©, le Royaume de Dieu ; le dĆ©sir d’apporter vraiment JĆ©sus Ć tousĀ Ā».
Ā Carlos Mana
Pour tĆ©lĆ©charger le message final : https://www.cec.org.co/sites/default/files/MENSAJE%20FINAL-Asamblea-Eclesial.pdf [1] āQuerida Amazonia” est une exhortation apostolique post synodale 2020 du pape FranƧois en rĆ©ponse au Synode des Ć©vĆŖques de la zone du Panama qui s’est tenu Ć Rome en octobre 2019.
Jan 11, 2022 | Non classifiƩ(e)
Les condolĆ©ances et les mots de MargaretĀ Karram et du Mouvement des Focolari Ć l’occasion du dĆ©cĆØs du PrĆ©sident du Parlement europĆ©en. « “La nuit, nous devons ouvrir le siĆØge du Parlement europĆ©en aux sans-abri car il est douloureux de voir tant de personnes cherchant Ć se mettre Ć lāabri du froid intense dans les renfoncements de notre bĆ¢timent Ć Bruxelles. Les pauvres ne peuvent pas attendre.” Ces mots du PrĆ©sident Sassoli en 2019 me donnent la mesure de sa stature humaine et civile, et de son idĆ©e de l’Europe. Aujourd’hui, en mĆŖme temps que l’Ć©motion pour cette grande perte, cāest avec une profonde gratitude que nous voulons accueillir ces valeurs que nous sentons nĆ“tres et nous engager toujours plus Ć les rĆ©aliser”. Margaret Karram, PrĆ©sidente du Mouvement des Focolari, sāest exprimĆ©e ainsi ce matin en apprenant le dĆ©cĆØs du PrĆ©sident du Parlement europĆ©en. « Sa vie ā a-t-elle ajoutĆ© – d’une grande profondeur humaine et politique, se prĆ©sente aujourd’hui Ć nous comme le signe et le tĆ©moignage autorisĆ© de quelqu’un qui a vĆ©cu la politique comme un service et a travaillĆ© Ć une vision de l’Europe comprise comme un continent de peuples frĆØres.Ā Ā» David Sassoli et les jeunes En maiĀ 2021, lors d’un Ć©change avec les Jeunes pour un Monde Uni du Mouvement des Focolari, le PrĆ©sident Sassoli disait Ć propos de #daretocare, (Oser prendre soin) un projet international auquel les jeunes lāavaient invitĆ© comme tĆ©moin d’une politique qui prend en charge le soin du monde, en commenƧant par ses blessuresĀ : « Cette image de “prendre soin ” est trĆØs belle, parce que la politique a cet horizon, elle ne peut pas en avoir d’autresĀ ; prendre soin des personnes, de sa propre communautĆ©, de ses villes. Je pense que c’est une expression qui reprĆ©sente vraiment le dĆ©sir de miser sur l’avenir.Ā Ā» « Je suis un des jeunes EuropĆ©ens qui ont eu le privilĆØge de dialoguer avec le PrĆ©sident SassoliĀ Ā», se souvient ConlethĀ Burns, chercheur irlandais et lāun des organisateurs de l’Ć©vĆ©nement. Deux choses nous ont frappĆ©s dans ce qu’il nous a ditĀ : sa conviction qu’une politique profondĆ©ment enracinĆ©e dans le souci des personnes et des communautĆ©s est la meilleure politique, capable de transformer la sociĆ©tĆ©. Et ensuite, sa volontĆ© de rapprocher la politique et les institutions elles-mĆŖmes des citoyens pour renforcer notre dĆ©mocratie europĆ©enne. La vision du PrĆ©sident Sassoli et son tĆ©moignage au service du bien commun, en tant que journaliste et homme politique, continueront Ć nous inspirer tous.Ā Ā» Clara Verhegge, une jeune belge qui s’est entretenue Ć©galement avec le PrĆ©sident, raconteĀ : « Son engagement sur le front de l’accueil europĆ©en des migrants – malgrĆ© son sentiment d’impuissance – a touchĆ© mon cÅur et celui de nombreux autres jeunes. Lorsque nous avons parlĆ© avec lui, j’ai compris que je n’Ć©tais pas seule. Au contraire, j’ai eu encore plus la conviction qu’un jour l’Europe parlera dāune seule voix aussi en ce qui concerne les rĆ©fugiĆ©s.Ā Ā» InterrogĆ© par MĆ”tyĆ”s NĆ©meth, jeune Hongrois qui lui demandait si, pour les peuples d’Europe, la question du climat pouvait ĆŖtre une occasion de sāunir, le PrĆ©sident Sassoli avait rĆ©pondu que le Covid avait fait prendre conscience Ć l’Europe que c’Ć©tait lĆ l’occasion de relancer une politique commune sur laquelle fonder le redressement de l’Europe aprĆØs la pandĆ©mie, ajoutantĀ : « Je pense que, dans les difficultĆ©s, nous aurons besoin de sociĆ©tĆ©s ouvertes qui coopĆØrent et nous devons ĆŖtre fiers des jeunes qui demandent des comptes au monde de la politique.Ā Ā»
Stefania Tanesini