Juil 4, 2012 | Non classifiƩ(e)
Le Mouvement des Focolari commĆ©more AthĆ©nagoras Ier, patriarche de Constantinople, avec une gratitude spĆ©ciale, en raison du rapport privilĆ©giĆ© avec Chiara Lubich, qu’il a rencontrĆ©e 25 fois. Pour le quarantiĆØme anniversaire de sa disparition, le Mouvement a promu des cĆ©rĆ©monies de commĆ©moration Ć Istanbul ā où Sa SaintetĆ©, le patriarche BartholomĆ©e Ier, a accueilli une dĆ©lĆ©gation nombreuse ā et Ć Padoue, où Gennadios, mĆ©tropolite d’Italie et de Malte, a saluĆ© les participants avec un message Chiara Lubich a Ć©crit dans le journal Avvenire du 13 janvier 1972Ā : « AthĆ©nagoras peut ĆŖtre vu comme le prototype de lāĆglise dāOrient. Mais, reconnaissant en lui une des plus importantes personnalitĆ©s chrĆ©tiennes actuelles, il peut ĆŖtre considĆ©rĆ© comme un symbole de la ChrĆ©tientĆ© entiĆØre, qui a souffert des divisions sĆ©culaires qui lāont transpercĆ©e et qui aspire Ć la parfaite unification. Il est une des figures de lāĆ©poque actuelle qui appartiennent dĆ©sormais Ć lāhistoire et Ć lāĆglise (ā¦). Cāest cet intĆ©rĆŖt commun qui lāa poussĆ© un jour Ć māappeler Ć Istanbul, lorsquāil a appris que je travaillais avec le Mouvement des Focolari pour lāÅcumĆ©nisme. CāĆ©tait le 13 juin 1967. Il māa accueillie comme sāil me connaissait depuis toujours. « Je vous attendaisĀ !Ā Ā», sāest-il exclamĆ©, et il a voulu que je lui raconte les contacts du Mouvement avec les luthĆ©riens et les anglicans. « Cāest une trĆØs bonne chose de se connaĆ®tre, a-t-il commentĆ©. Nous avons vĆ©cu isolĆ©s, sans avoir de frĆØres, sans avoir de sÅurs, pendant de nombreux siĆØcles, comme des orphelins! Les dix premiers siĆØcles du christianisme ont Ć©tĆ© pour les dogmes et pour lāorganisation de lāĆglise. Durant les dix siĆØcles suivants, nous avons connu les schismes, la division. La troisiĆØme Ć©poque, celle-ci, est celle de lāamour.Ā Il māa demandĆ© de garder le contact. Je me souviens que ce nāĆ©tait pas tant les paroles qu’il māa dites durant cette premiĆØre audience qui māavaient impressionnĆ©e, mais sa figure, lāatmosphĆØre surnaturelle qui lāenveloppait et quāen gĆ©nĆ©ral tous ceux qui lāapprochent remarquent. Et, surtout, son cÅurĀ : un cÅur si grand, si profondĆ©ment humain, que je me demande combien d’autres personnes semblables j’ai connues ainsi. (ā¦)Ā Ā». « à une autre occasion, il māa montrĆ© un message quāil avait spĆ©cialement adressĆ© au Mouvement des Focolari. Entre autres, on y litĀ : “Les trois rencontres avec Paul VI Ć JĆ©rusalem le 5 janvier 1964, ici Ć Istanbul le 25 juin 1967 et Ć Rome le 26 octobre 1967, qui constituent le signe surprenant et glorieux du triomphe de l’amour du Christ et de la grandeur du pape, nous ont dĆ©finitivement mis, avec fermetĆ© de foi et d’espĆ©rance, sur la voie bĆ©nie pour la rĆ©alisation de la volontĆ© du Christ, c’est-Ć -dire la rencontre dans le mĆŖme calice de Son sang et de Son corps”.Ā Ā»
Quelque temps plus tard, en parlant de lui, Chiara a confié : « Cāest aussi parce que je connaissais trĆØs bien Paul VI que jāai pu avoir un rapport aussi profond avec le patriarche. Comme il māĆ©tait possible dāavoir des contacts personnels avec le Saint-PĆØre, je me suis trouvĆ©e ĆŖtre, involontairement, un moyen Ć travers lequel le patriarche pouvait communiquer officieusement avec le papeĀ Ā».[1]
Deux jours aprĆØs sa disparition, Chiara a Ć©crit une lettre aux jeunes gĆ©nĆ©rations du Mouvement des FocolariĀ : « Nous avons au Ciel un trĆØs grand protecteur de notre Mouvement. Le dernier compte-rendu que je lui ai montrĆ©, il y a deux mois, a Ć©tĆ© celui sur les JournĆ©es gen avec les impressions des participants. Il māa ditĀ :
« Tu sais qui sont les gen ? » et il a continué :
« Aime », faisant allusion à la chanson du Gen Rosso
« Ama e capiraiĀ Ā» (Aime et tu comprendras). Jāaimerais que ce soit le testament quāil laisse Ć notre Mouvement, lāappel continu quāil nous lance maintenant du Ciel. DĆØs que jāai su quāil Ć©tait parti, une question a rĆ©sonnĆ© dans mon Ć¢meĀ : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les mortsĀ ?Ā Ā» (
Lc 24,5). Oui, il vit et nous le sentons.
[1] De Chiara Lubich,
Lāaventure de lāunitĆ©, Interview rĆ©alisĆ©e par Franca Zambonini, Paris 1991, p.137
Juil 4, 2012 | Senza categoria

Ā« Je suis arrivĆ©e chez ma maman quelques heures aprĆØs la premiĆØre forte secousse du sĆ©isme. Nous avons essayĆ© de comprendre quoi faire, comment nous organiser pour la nuit⦠à chaque minute, il nous semblait devoir fuir! Et comment faire avec les personnes seules qui vivent dans le mĆŖme immeuble ? Donc, avec un peu de courage, je les invite toutes Ć sortir ensemble, Ć se prĆ©parer pour passer la nuit dans le gymnase municipal voisin, où la Protection civile a mis sur pied un Centre dāaccueil.
Autour de nous, une centaine de regards perdus, des enfants et des bĆ©bĆ©s en larmes, des personnes Ć¢gĆ©es en chaise roulanteā¦
Je me tais, ne dis rien, parce que ceux qui souffrent ont une sensibilitĆ© particuliĆØre qui nāa pas besoin de beaucoup de mots. Les personnes sentent lāamour Ć travers des petits actes concrets de compassion. Cāest ce que j’essaie de faire cette nuit-lĆ . Mais mon cÅur sāest brisĆ© en deux.
Il arrive un moment où chaque parole semble inutile et si fragile, et s’effrite plus rapidement que les briques qui se sont Ć©croulĆ©es en Ćmilie-Romagne, ma rĆ©gion, qui ā on ne lāaurait jamais imaginĆ© ā a englouti la vie de personnes qui jusquāĆ hier avaient une existence tranquille et sans trop de cataclysmes, malgrĆ© la crise.
La terre continue Ć trembler. Le temps passe inexorablement et trĆØs lentement, la nuit semble ne jamais finir.
Et les jours suivants, chaque instant, cāest pareilā¦
AprĆØs avoir rangĆ© lāappartement ā un meuble est tombĆ© et des objets de peu de valeur se sont cassĆ©s ā, je convaincs finalement ma maman de sāĆ©loigner de la zone Ā« rouge Ā» et de sāinstaller chez ma sÅur, Ć environ 150 km de distance.
Puis, une deuxième secousse. Ma ville natale est maintenant une ville fantÓme : beaucoup de maisons détruites, des milliers de personnes qui dorment dehors, dans les tentes ou plus loin. Et la terre continue à trembler.
Ć ModĆØne, une institutrice raconte : Ce matin, je me suis retrouvĆ©e sous mon bureau, serrant la main de l’enfant qui se trouvait le plus prĆØs de moi et qui tremblait, pendant que les autres māappelaient. Je ne pouvais que leur dire : restez tranquilles. Vingt secondes sont un soupir, mais elles peuvent devenir une Ć©ternitĆ©. Certains pleurent, mais ils sortent tous derriĆØre moi. On sāaccroche aux peu de choses encore debout, Ć lāautre qui est Ć cĆ“tĆ© de nous. Dans le jardin, au milieu des arbres, les parents arrivent en petits groupes, le visage blĆŖme, et cherchent lāunique chose restĆ©e intacte aprĆØs le sĆ©isme: le visage de leurs enfants.
Jāai devant les yeux la tristesse et les regards inconsolables des personnes que je connais de mon village, des personnes Ć¢gĆ©es surtout, des enfants… et aussi des prĆŖtres qui n’ont plus une Ć©glise debout : JĆ©sus Eucharistie a Ć©tĆ© le premier dĆ©placĆ©, de tous les villages touchĆ©s.
Les Ć©glises de briques nāexistent plus, mais nous sommes la premiĆØre brique Ć reconstruire. La question Ć laquelle rĆ©pondre : y-a-t-il quelque chose dans la vie qui ne tremble pas ? Que veut nous dire le Seigneur avec tout cela ? Parfois, son Ć©criture est Ā« illisible Ā». Nous avons besoin de foi, et si une pincĆ©e pour Ā« dĆ©placer les montagnes Ā» nāest pas suffisante, demandons quāil puisse vraiment Ā« arrĆŖter les plaines Ā» !
Y-a-t-il quelque chose qui ne tremble pas ? Oui, Dieu Amour. Tout peut sāĆ©crouler, mais Dieu reste.
Pendant ce temps, des messages dāamis, de parentĆ© arrivent du monde entier : nous sommes avec vous, nous prions pour vous, nous sommes un mĆŖme corps et lorsquāune partie souffre, tout le corps souffre. Oui, nous sommes une seule chose et cela donne de la force, de lāĆ©nergie et une vie nouvelle !
Les habitants de lāĆmilie-Romagne sont forts, tenaces et travailleurs. Ils ont un profond sens de la solidaritĆ© et du partage. Quelques jours aprĆØs la fermeture des Ć©coles, les institutrices de mon village ont Ć©tĆ© dans les camps dāaccueil, dĆ©guisĆ©es en clowns pour divertir leurs Ć©lĆØves qui avaient passĆ© la nuit dans les tentes ou dans les voitures…
Nous vivons un moment sombre, mais il y a aussi lāespĆ©rance que les dĆ©combres ne sont pas le mot Ā« fin Ā». Ā»
SÅur Carla Casadei, sfp
Juil 3, 2012 | Non classifiƩ(e)

MƔtƩ
Pourquoi participes-tu au Genfest?
Leandro: « Jāai toujours rĆŖvĆ© de participer au Genfest et cela peut enfin devenir une rĆ©alitĆ©. Je veux entrer dans lāhistoire et dire: jāy Ć©tais moi aussi.Ā Ā»
Paola: « Jāai la conviction quāil sera la pointe de lāiceberg de beaucoup de vie! Non pas quelque chose de ponctuel, mais l’expression de ce qui existe dĆ©jĆ : un puzzle de vies, puissant, qui me rappellera que je ne suis pas seule et qui donnera du courage Ć tous pour continuer Ć construire un monde plus uni. Ā»
MĆ”tĆ©: « Je me suis mariĆ© avec Klari lāĆ©tĆ© dernier. Le Genfest sera une occasion spĆ©ciale pour vivre en tant que couple avec beaucoup dāautres jeunes et pour ĆŖtre un don les uns pour les autres.Ā Ā»
Quāa suscitĆ© en toi le titre āLet’s Bridgeā?

Paola
Leandro: « La construction de rapports, de canaux de communication. Il suscite et met en marche tous les moyens que jāai pour Ć©tablir un rapport qui me pousse vers lāautre.Ā Ā»
Paola: « Energie, poigne et espérance! »
MĆ”tĆ©: « Un pont cāest grand et cāest trĆØs difficile Ć construire. Ce titre me pousse Ć ne pas avoir peur des difficultĆ©s: si je veux aimer et fais ma part, Dieu māaidera, tel un ingĆ©nieur surnaturellement professionnel!Ā Ā»
Il reste deux mois avant le Genfest: comment te prƩpares-tu et avec qui tu iras?

Leandro
Leandro: « Je demande à Dieu, durant la messe, que tout se passe bien, également pour la préparation. De la région de São Paolo nous serons environ 185. »
Paola: « Ce sont les mois les plus intenses. Je me suis engagĆ©e Ć ne pas laisser passer un jour Ā sans parler Ć quelquāun du Genfest et sans prier pour cette personne. Tout en gardant Ć lāesprit cependant que le Genfest nāest pas le but. L’objectif nāest pas de āfaire nombreā. La prioritĆ© ne change pasĀ : toujours aimer et aimer ensemble… qui est en fait la caractĆ©ristique de notre vie Gen.Ā Ā»
MĆ”tĆ©: « Je me prĆ©pare en essayant dāaimer tout le monde, en commenƧant par celui qui est Ć mes cotĆ©s: Klari, mes collĆØgues de travail, les amis de lāĆ©quipe de basket…Ā Ā»
Quel sera ton kit de survie pendant le Genfest?
Leandro: « Mon sac Ć dos, lāappareil Ć photos, quelque chose Ć manger, mon tĆ©lĆ©phone portable connectĆ© aux rĆ©seaux sociaux (je veux dire Ć tous ceux qui sont Ć une rencontre comme celle-ci!) et beaucoup de bouteilles d’eau!Ā Ā»
Paola: « Je nāai pas encore pensĆ© Ć cela!! Je crois que lāentente avec tous ceux avec qui nous avons travaillĆ© durant ces mois de prĆ©paration du Genfest, vaudra plus que toutes les paroles! Chiara Lubich disait que lāon ne construit rien de valable sans le sacrifice. Nous souvenir des jours vĆ©cus pour la prĆ©paration nous aidera dans les possibles hĆ©sitations qui arriveront, ce sera la garantie que nous sommes une seule cordĆ©e.Ā Ā»
Extraits de lāinterview publiĆ©e sur lāĆ©dition spĆ©ciale de la revue āGiornale Genā n°5-6 (italien), de mai-juin 2012.
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The Genfest 2012 project has been funded with support from the European Commission.
This communication reflects the views only of the author, and the Commission cannot be held responsible for any use which may be made of the information contained therein.
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Juin 30, 2012 | Non classifiƩ(e), Parole di vie
Juin 30, 2012 | Focolare Worldwide
Ā« Ma famille vit en Jordanie depuis des annĆ©es, mais nous sommes dāorigine palestinienne. Je sens fortement la tragĆ©die qui divise mon peuple du peuple israĆ©lien. Comme tout le monde sait, la situation est encore trĆØs grave. Pour des raisons politiques, mon pĆØre nāa pas le droit de retourner en Palestine depuis 30 ans. Pour moi, il est aussi difficile de simplement aller rendre visite Ć ma parentĆ© restĆ©e Ć BethlĆ©em. Certains membres de ma famille ont Ć©tĆ© emprisonnĆ©s en IsraĆ«l, dāautres sont morts Ć cause de la guerre.
Lāinjustice de ce conflit me fait mal, et comme la culture dans laquelle je suis nĆ©e encourage les personnes Ć rĆ©pondre Ć la violence par la violence, moi aussi je ressens cette violence au fond de moi et je la justifiais chaque fois que je la voyais dans les autres.
Je suis venue Ć©tudier en Italie, Ć lāInstitut universitaire Sophia. J’avais tellement de questions… Ici, je fais une expĆ©rience nouvelle, forte. Jāai choisi les Ć©tudes politiques et jāai commencĆ© Ć entrer dans un nouveau scĆ©nario : jāai dĆ©couvert, par exemple, que le principe de la fraternitĆ© peut ĆŖtre une vraie catĆ©gorie politique Ć part entiĆØre, aux cĆ“tĆ©s de la libertĆ© et de lāĆ©galitĆ©. Jāai compris que la fraternitĆ© est un choix, une rĆ©ponse qui rĆ©pare lāinjustice. Ici, on ne fait pas quāĆ©tudier, on donne une grande importance Ć lāexpĆ©rience, et plus on vit, plus on comprend ce quāon Ć©tudie.
Il y a quelques mois, la nouvelle quāIsraĆ«l et Palestine sāĆ©taient mis dāaccord pour un Ć©change de prisonniers māa beaucoup touchĆ©e : jāai lu sur Internet quāil sāagissait dāun IsraĆ©lien contre 1027 Palestiniens. CāĆ©tait une nouvelle incroyable! Un grand nombre de ces Palestiniens Ć©taient en prison depuis trente, quarante ans⦠Jāaurais tellement aimĆ© ĆŖtre chez moi pour cĆ©lĆ©brer ce moment avec la famille et les amis. JāĆ©tais Ć©mue. Avec les autres Ć©tudiants, jāai parlĆ© longtemps de ce quāil se passait dans mon pays et eux aussi, qui sont de diffĆ©rentes nationalitĆ©s, ont fait la fĆŖte avec moi!
Avec certains nous sommes allĆ©s Ć lāĆ©glise afin de prier pour ces prisonniers qui Ć©taient libĆ©rĆ©s, pour leur famille. Mais au moment de sortir, un Ć©tudiant m’a dit : Ā« ⦠je prie aussi pour ce prisonnier israĆ©lien Ā». Je nāĆ©tais pas dāaccord ! Comment pouvait-il dire Ƨa ? Ćchanger une personne contre mille autres me semblait profondĆ©ment injusteā¦
Une fois Ć la maison, jāai repris les livres, mais je ne rĆ©ussissais pas Ć Ć©tudier, jāĆ©tais furieuse. Mille pensĆ©es⦠jusquāĆ ce quāune question fasse son chemin : pourquoi Ć©tudier la fraternitĆ© en thĆ©orie, si je nāessaye pas de la mettre en pratique ? Je devrais peut-ĆŖtre prier moi aussi pour ce prisonnier et pour sa famille⦠IntĆ©rieurement, jāai dĆ» faire beaucoup dāefforts, cāĆ©tait difficile. Cela māa beaucoup coĆ»tĆ©, mais Ć la fin jāai rĆ©ussi et je lāai vraiment fait avec le cÅur.
Quelques mois ont passĆ©, jāĆ©prouve une grande gratitude envers ceux qui ont vĆ©cu ce moment avec moi, les Ć©tudiants et les professeurs de lāIUS. Je nāĆ©tudie pas seulement la fraternitĆ©, mais maintenant je lāexpĆ©rimente, dans le rapport avec eux comme au-dedans de moi. Samar Bandak ā Jordanie Ā»
Source, site officiel de lāInstitut international Sophia: www.iu-sophia.org
Juin 28, 2012 | Non classifiƩ(e)
Rio + 20, la ConfĆ©rence des Etats Unis sur le dĆ©veloppement durable, tenue Ć Rio de Janeiro, BrĆ©sil, du 13 au 22 juin 2012, porte ce nom parce quāelle se situe Ć 20 annĆ©es de distance du « Sommet de la TerreĀ Ā» de Rio de Janeiro de 1992. DĆØs cette annĆ©e-lĆ avait Ć©tĆ© demandĆ©eĀ la participation de tous les secteurs de la sociĆ©tĆ©, selon lāidĆ©e que le dĆ©veloppement durable ne pouvait ĆŖtre atteint par les seuls gouvernements, mais nĆ©cessitait aussi la prĆ©sence de la sociĆ©tĆ© civile. A ces groupes a aussi Ć©tĆ© demandĆ© une participation active et une contribution concrĆØte Ć la rĆ©alisation des objectifs de la ConfĆ©rence. La participation du Mouvement des Focolari a eu lieu avec la prĆ©sentation institutionnelle de lāONG New Humanity ā qui a le statut consultatif du Conseil Economique et Social de lāONU (ECOSOC) ā avec le soutien de la maison Ć©ditrice brĆ©silienne Cidade Nova et le Mouvement Umanita Nuova. La dĆ©lĆ©gation Ć©tait composĆ©e de 28 experts dans le domaine du dĆ©veloppement, de lāĆ©cologie, de la politique, de lāart, de la communication, de lāĆ©conomie, du sport, provenant de diverses rĆ©gions du BrĆ©sil, de lāArgentine et de lāAllemagne. 4 rendez-vous choisis par la dĆ©lĆ©gation :
- āāLa force du business au service de la sociĆ©tĆ©āā, confĆ©rence qui sāest tenue le 16 juin dans le āāForum sur les entrepreneurs sociaux dans la Nouvelle Economieāā, durant une rencontre parallĆØle. A Ć©tĆ© reprĆ©sentĆ©e en autre, lāEconomie de Communion avec lāexpĆ©rience du chef dāentreprise brĆ©silien Glaison JosĆ© Citadin.
- Au Sommet de la Terre (Ć©vĆ©nement promu par la sociĆ©tĆ© civile en parallĆØle Ć la ConfĆ©rence Rio + 20), le 16 juin, lāĆ©cole de formation du Mouvement politique pour lāUnitĆ© (Ecole Civitas), en partenariat avec dāautres organisations, a prĆ©sentĆ© le MppU et lāEconomie de Communion.
- Une table ronde sur le thĆØme de lāenvironnement, Ć lāintĆ©rieur de la confĆ©rence āāThe human beingĀ : the core of a sustainable cityĀ āā (LāĆŖtre humainĀ : le cÅur dāune ville durable), organisĆ©e par lāONG AVSI, le 19 juin. Il a Ć©tĆ© question du rĆ“le de la spiritualitĆ© dans la construction dāun monde durable.
- Du 20 au 22 juin, au Riocentro Convention Center, participation Ć la sĆ©rie de discussions et manifestations parallĆØles, où la sociĆ©tĆ© civile sāest attaquĆ©e aux questions prioritaires dans lāagenda international pour le dĆ©veloppement durable. Ces Ć©vĆ©nements ont eu lieu en mĆŖme temps que les sessions plĆ©niĆØres et les rencontres officielle entre les chefs dāĆtat et de gouvernement.
- Enfin, une cĆ©lĆ©bration ÅcumĆ©nique proposĆ©e par le Conseil National des Eglises ChrĆ©tiennes (Conic), pour mettre en lumiĆØre lāengagement des Eglises chrĆ©tiennes dans la sauvegarde de lāenvironnement.
Nombreux ont Ć©tĆ© les thĆØmes abordĆ©s dans le cadre du dĆ©veloppement durableĀ : pauvretĆ© et environnement, rĆ“le des femmes, Ć©nergie alternative, stratĆ©gie pour combattre le processus de dĆ©sertification, sĆ©curitĆ© alimentaire, chĆ“mage, accĆØs aux informations, collaboration scientifique internationale, populations indigĆØnes. TrĆØs variĆ©es sont les considĆ©rations au terme de la ConfĆ©renceĀ : perplexitĆ© sur le document final, The Future we wantĀ (Lāavenir que nous voulons), pour des objectifs peu clairs, peu clairs, mais intĆ©rĆŖt pour lāengagement de la sociĆ©tĆ© civile et du monde de lāentreprise.Ā āāLa question du dĆ©veloppement durable est la plus grande opportunitĆ© de penser lāhumanitĆ© contemporaine dans son ensemble plutĆ“t que comme un monde fragmentĆ©, en conflit constant et en concurrenceāā a dĆ©clarĆ© Adriana Rocha, brĆ©silienne, artiste et peintre, prĆ©sidente de lāONG Afago (Sao Paulo), membre de la dĆ©lĆ©gation. Et AndrĆ©s Porta, chimiste argentin, professeur et chercheur Ć lāUniversitĆ© de la Plata et membre dāEcoOneĀ : « Ce quiĀ me semble encore manquer cāest lāĆ©coute et le dialogue entre les positions des pays dĆ©veloppĆ©s et ceux en voie de dĆ©veloppement, entre les idĆ©es et les valeurs de la pensĆ©e capitaliste et celle des populations indigĆØnes et des autres minoritĆ©sĀ Ā». Propositions pour amĆ©liorerĀ : continuer Ć travailler avec les Ć©coles de formation des jeunes, comme contribution pour une base de dialogue Ć©galement pour les rencontres internationales sur une plus grande Ć©chelle.Ā
Juin 23, 2012 | Non classifiƩ(e)

Chiara Lubich a dĆ©fini les gen4 comme les āāpetits bourgeonsāā du grand arbre du Mouvement des Focolari. 1988 a donnĆ© vie Ć cet Ć©vĆ©nement uniqueĀ : leur congrĆØs international.
Cette annĆ©e elles Ć©taient plus de 400, atterries sans peur, malgrĆ© leur Ć¢ge (de 4 Ć 9 ans), de lāArgentine, du Panama, du Venezuela et de diffĆ©rents pays europĆ©ens. Un vĆ©ritable congrĆØsĀ : deux entrepreneurs de la CoopĆ©rative Loppiano Prima expliquaient comment vivre pour une āānouvelle Ć©conomie āā et rĆ©pondaient aux diffĆ©rentes questions des gen4. Elles ont approfondi la vie des premiers chrĆ©tiens Ć travers des jeux et des quiz. Ensuite, le grand jeuĀ de āāLa ville envahie par lāAmourāāĀ : clown, vendeurs, quiz, banquiers, maire, et dāautres encore, se retrouvaient tous rĆ©unis par une loi unique, chercher āāĆ voir JĆ©sus dans le frĆØreāā et comprendre lesquels pourraient ĆŖtre les pauvres de cette ville si particuliĆØre.

āāQui me passe Ć cĆ“tĆ© est JĆ©susāā et āā Cāest Ć Moi que vous lāavez faitāā, sont les slogans de ces journĆ©es, scandĆ©s par deux chansons composĆ©es spĆ©cialement pour le congrĆØs. Elles les chantaient, inventant des scĆØnettes et sāest crƩƩ ainsi un mini musical quāelles ont prĆ©sentĆ© vendredi matin quand la prĆ©sidente des Focolari, Maria Voce, est venue les rencontrer. Elles ont prĆ©parĆ© quelques questions, anxieuses de savoir ce quāelle diraitĀ :
« Ciao Emmaüs, comment est le ParadisĀ et comment est lāEnferĀ ?Ā Ā» ; « Pourquoi Dieu a-t-il crƩƩ le mondeĀ ? » ; « A travers la vie des premiers chrĆ©tiens, nous avons connu les martyrs. Et nous aujourdāhui, devons-nous le devenir pour JĆ©susĀ ?Ā Ā» ; « Comment Chiara a compris que JĆ©sus est parmi nousĀ ?Ā Ā» ; « Pourrais-tu māexpliquer ce quāest le focolareĀ ?Ā Ā» Et dāautres questions encore.
Le premier jour, lāune dāentre elles ditĀ : « Jāai dans mon cÅur une grande joie, parce que jāai rĆŖvĆ© que JĆ©sus venait dans ce congrĆØs, il Ć©tait ici avec nous, au milieu de nous.Ā Ā» Un rĆŖve devenu rĆ©alitĆ© les jours suivants. MalgrĆ© les langues et les cultures diffĆ©rentes, elles se comprenaient, parlant, inventant des jeux Ć faire ensemble, sāĆ©changeant de petits cadeaux. Durant la messe du dernier jour, elles ont offert Ć JĆ©sus leurs actes dāamourĀ : des centaines de feuilles colorĆ©es remplissaient les paniers placĆ©s sur la scĆØne. Se trouvaient aussi les paniers contenant leur communion des biens pour les pauvresĀ ; lāEvangile qui se fait vie.

Avant de partir, elles ont Ć©crit beaucoup de lettres, fait des dessins pour JĆ©sus, pour Emmaüs. Chacune sāest exprimĆ©e Ć sa faƧonĀ : « Merci Emmaüs, la journĆ©e de vendredi au Centre Mariapolis a Ć©tĆ© fantastique. JāespĆØre que lāan prochain sāil y a le CongrĆØs Ć Castel Gandolfo, je viendrai. Je me suis beaucoup amusĆ©e tous ces jours et vendredi jāĆ©tais trĆØs touchĆ©e.Ā Ā» « Je suis Myriam de la Belgique, jāai cinq ans et demi et cāest mon premier congrĆØs gen4, je viens Ć Rome pour la premiĆØre foisĀ ! Cela māa beaucoup plu que tu māaies saluĆ©eĀ ! Jāai aimĆ© la journĆ©e passĆ©e avec toi, jāai senti la joie dans mon cÅurĀ ! Je te salue beaucoup, beaucoupĀ Ā». « Merci dāĆŖtre venue nous voir et rĆ©pondre Ć nos questionsĀ ! Moi aussi je voulais savoir pourquoi Dieu a crƩƩ le monde et jāai beaucoup aimĆ© ta rĆ©ponse. Je te salue avec affection. Eva de la Pologne.Ā Ā» Une gen de 5 ansĀ : « Je nāai jamais vu Chiara, mais elle est dans mon cÅur.Ā Ā» Une autreĀ : « Le 27 mai, jāai communiĆ© pour la premiĆØre fois. Quand JĆ©sus est venu dans mon cÅur jāai ressenti une grande joie. Maintenant, toujours, quand je suis Ć lāĆ©glise, je vais communier. Je suis trĆØs contente dāĆŖtre ici et dāaimer JĆ©sus toujours. Je tāembrasse.Ā Ā»
« Cher JĆ©sus, je tāaime grand comme le monde ! Tu es mon meilleur AmiĀ ! » ; « Cher JĆ©sus, je voudrais que le congrĆØs commence Ć nouveau, mais ce nāest pas possible⦠Je pensais que ce pouvait ĆŖtre triste et difficile de dormir sans maman, mais Ƨa nāa pas Ć©tĆ© ainsiĀ ! » ; « Merci JĆ©sus, jāai fait beaucoup dāactes dāamour, jāen ai fait 7 en tout. Merci pour la Messe. » ; « Cher JĆ©sus, je te porterai dans ma ville et dans mon cÅur, et quand il y aura une dispute, je lāarrĆŖterai. » ; « Ciao JĆ©sus, je tāĆ©cris depuis la terre. Lāamour est une chose trĆØs importante, parce que tu es trĆØs important. Tu es le Roi de la paix, et je tāaime parce que tu as donnĆ© ta vie pour nous. » ; « JĆ©sus, cāest vraiment vrai, que dans celui qui me passe Ć cĆ“tĆ© cāest toiĀ ? Ciao, on se voit au ParadisĀ ! » ; Merci JĆ©sus pour ce magnifique congrĆØs, excuse-moi si jāai Ć©tĆ© un peu āāgrognonāā et un peu difficile. » ; « Je tāaime tellement, JĆ©sus et je voudrais que tu sois toujours Ć cĆ“tĆ© de moi, et je voudrais ne jamais te laisserĀ Ā».
Du centre gen4
Juin 22, 2012 | Focolare Worldwide

Ā«Je suis africain et jāĆ©tudie dans le nord de lāItalie. Il y a quelque temps, jāavais lu sur une revue un article, dans lequel lāauteur disait quāune ānuitā Ć©tait entrain dāenvahir la culture occidentale dans tous ses milieux, ce qui conduit Ć une perte des authentiques valeurs chrĆ©tiennes. SincĆØrement, je nāavais pas compris grand-chose au sens de cet Ć©crit, jusquāĆ un fait qui māa ouvert les yeux. CāĆ©tait un samedi aprĆØs-midi. Quelques jeunes, des amis de mon quartier, me proposent de sortir avec eux et de passer la soirĆ©e ensemble. Ils veulent faire quelque chose qui change. Nous sommes six ou sept. Pour commencer, nous allons danser dans une boite de nuit. Au dĆ©but, je māamuse. Ils me disent que jāai la musique dans la peau et que je danse bien. Bien vite cependant, je māaperƧois quāautour de moi certains dansent sans aucun respect ni envers eux-mĆŖmes, ni envers les autres. Ils ne dansent pas pour simplement pour se divertir, mais pour lancer des messages ambigus. En moi, une voix subtile māalerte, elle me demande dāaller Ć contre-courant et de danser avec dignitĆ© et par amour.
Quelques heures aprĆØs, mes amis proposent de changer dāendroit. Je leur fais confiance, puisque ce sont mes amis, et jāaccepte. Nous entrons dans une autre boite de nuit. Le temps de me rendre compte où je suis, entre musique trĆØs forte, lumiĆØres psychĆ©dĆ©liques et une odeur acre qui sent fortement, et je reste dāemblĆ©e bouleversĆ©. Ce nāest pas une discothĆØque normale, des filles se prostituent. Je suis trĆØs dƩƧu et en colĆØre. Sans dire un mot, je fais demi-tour et sors de la salle. Un de mes amis me poursuit. Il māinsulte et me traite de retardĆ©. Je ne lui rĆ©ponds pas. Peu de minutes sāĆ©coulent, quāun autre sort aussi, cette fois-ci non pas pour māinsulter, mais pour me donner raison. A la fin, un autre ami sort Ć©galement et lui aussi me donne raison. Je suis surpris. Jāavais crƩƩ une chaĆ®ne de contre-courant. Sans avoir parlĆ©, ni des idĆ©aux chrĆ©tiens auxquels je crois, ni de Dieu, les autres māavaient vu et avaient compris. Quelques mois passent. Je ne pensais plus Ć cet Ć©pisode depuis un bon moment. Un jour, un jeune, qui avait Ć©tĆ© avec nous ce soir-lĆ , vient chez moi et me dit dāavoir regrettĆ© et de ne plus vouloir Ā frĆ©quenter ce type de boite. Cette expĆ©rience māa aidĆ© Ć comprendre avec plus de radicalitĆ© la nĆ©cessitĆ© de risquer et de dire ānonā Ć certaines propositionsĀ».
Lāhistoire dāYves, du Cameroun, que nous venons de prĆ©senter, est un des 94 rĆ©cits du livre āUna buona notizia, gente che crede gente che muoveā (« Une bonne nouvelle, un peuple qui croit, un peuple qui se remueĀ Ā»), publiĆ© depuis peu par la maison dāĆ©dition italienne CittĆ Nuova, comme apport constructif Ć la Nouvelle EvangĆ©lisation et prĆ©facĆ© par Maria Voce. Les histoires ont pour acteurs des jeunes et des enfants, des familles, des professionnels, des ouvriers, des dirigeants, des religieuses, des prĆŖtres, qui abordent, avec lāEvangile, les situations du quotidien et les dĆ©fis de la sociĆ©tĆ©. Un peuple qui croit, vit, se remue, entraĆ®ne, dans le respect des convictions et de lāexpĆ©rience des autres, conscient que chacun peut apporter sa contribution Ć la construction de la grande famille humaine.
As-tu, toi aussi, une bonne nouvelle Ć nous signaler?Ā
Juin 20, 2012 | Non classifiƩ(e)
Le jardin du Centre Mariapolis de Castel Gandolfo est un immense parc de jeux, plein de petits drapeaux, bandes de papier colorĆ© et ballons. Au milieu, des enfants joyeux sāactivent. Ils bougent par Ć©quipes, tous ensemble, tous en sueur. Mais dĆØs quāon les arrĆŖte pour demander qui ils sont, dāoù ils viennent, pourquoi ils sont lĆ et sāils sont contents, ils nous regardent droit dans les yeux et ils nous ouvrent leur cÅur sans dĆ©tour. Avec eux, il y a des enfants un peu plus Ć¢gĆ©s, les Gen3, et les assistants. Des mamans et des papas sont aussi prĆ©sents. Cāest un aperƧu du congrĆØs Gen4 qui sāest dĆ©roulĆ© du 14 au 17 juin. 400 enfants de toute lāItalie, de diffĆ©rents pays europĆ©ens, ainsi quāune riche et alerte reprĆ©sentation de la CorĆ©e, Ć©taient prĆ©sents. « Un frĆØre, deux frĆØres⦠beaucoup de frĆØres » : le slogan de la rencontre a beaucoup plu, non seulement parce quāils le crient souvent et tous ensemble, mais surtout parce quāils lāont compris en le vivant personnellement. Ce nāest pas une ambiance scolaire, mais familiale. Et, en effet, la rencontre se dĆ©roule Ć plusieurs voix. Sur la scĆØne aussi, le micro passe spontanĆ©ment des adultes aux enfants, aux jeunes. Tous ont voix au chapitre, des plus petits aux plus grands. Tous contribuentĀ : dans la prĆ©sentation, pour les tours de magie ou pour les tĆ©moignages, comme dans une vraie famille. Les focolarines du Centre Mariapolis participent aussi Ć ce grand jeu de la vie, en racontant comment elles construisent le congrĆØs dans les coulisses. « Un apprentissage pour devenir champions dans lāamourā¦Ā Ā» CāĆ©tait le souhait que Maria Voce a fait parvenir aux Gen4 rĆ©unis au congrĆØs. Et cāest ce quāil sāest passĆ©. Lāenjeu est Ć©levĆ©, mais ils peuvent parcourir le chemin en quatre Ć©tapesĀ : dĆ©couvrir que nous sommes frĆØres, sāaider, recommencer, rencontrer JĆ©sus dans les autres. « Jāavais fabriquĆ© un cerf-volant en papier et il Ć©tait trĆØs joli, raconte NicolĆ . Jāai rencontrĆ© un enfant qui nāen avait pas, je le lui ai offert et je me suis senti heureux.Ā Ā» Et MarcoĀ : « JāĆ©tais seul devant le gardien et, au lieu de tirer pour marquer, jāai passĆ© le ballon Ć un autre Gen4, pour que lui marqueĀ Ā». Aux premiers rangs, assistant Ć leurs journĆ©es, il y a certains des premiers compagnons de Chiara LubichĀ : Bruna Tomasi, Marco Tecilla et Bruno Venturini. Des jeunes de lā« Ćcole Gen de LoppianoĀ Ā» sont aussi prĆ©sents. Futur, prĆ©sent et passĆ© sāentrecroisent avec harmonie, comme les racines et le feuillage dāun arbre. Les Gen4 leur posent des questions perspicaces, par exemple celle de Luca, de TrenteĀ : « Jāaimerais tellement quāil nāy ait plus la guerre et la faim. Que pouvons-nous faire, nous, Gen4Ā ?Ā Ā» Ou celle de Francis, de SĆ©oulĀ : « Avez-vous vraiment et directement rencontrĆ© Dieu dans votre vieĀ ?Ā Ā». Sur le programme, la messe est indiquĆ©e comme « rencontre avec JĆ©susĀ Ā». Et, dans le respect de la liturgie, le prĆŖtre trouve le moyen et le temps pour que les Gen4 puissent prĆ©senter leurs actes dāamour, les chants animĆ©s et il y a toujours des moments pour parler avec JĆ©sus en tĆŖte Ć tĆŖte. « JĆ©sus est une rĆ©fĆ©rence, un ami toujours Ć mes cĆ“tĆ©sĀ Ā», affirme trĆØs sĆ©rieux un Gen4, ayant remportĆ© un jeu dāĆ©quipe. Les nombreux ateliers ont eu un grand succĆØs. Ils ont Ć©tĆ© pensĆ©s et conƧus Ć travers une nouvelle approche de la formation intĆ©grale de la personne. « La sociĆ©tĆ© de consommation ā expliquent les responsables du Centre Gen4 en prĆ©sentant les groupes de travail ā (dĆ©)forme les enfants dĆØs les premiĆØres annĆ©es de vie. Pour cette raison, il est nĆ©cessaire de viser des activitĆ©s qui aident la personne Ć devenir protagoniste, Ć sāexprimer de maniĆØre crĆ©ative, Ć savoir surmonter les obstacles, Ć avoir accĆØs Ć son intĆ©rioritĆ© et Ć dĆ©velopper le sens du bien commun.Ā Ā» Voici les propositionsĀ : construire un instrument de musique et apprendre Ć en jouerĀ ; chanter et danserĀ ; expĆ©rimenter des assortiments de couleurs diffĆ©rentes et composer ensemble des mandalasĀ ; tailler un bout de bois pour faire un dauphinĀ ; sāĆ©merveiller devant les infinies possibilitĆ©s de composer des mosaĆÆques et dāutiliser des matĆ©riaux recyclables pour construire des avions, des cerfs-volants et des parachutes. De retour chez eux, les Gen4 ont laissĆ© Ć Castel Gandolfo un signe concret d’amour et de solidarité : plus de 4000 jouets, qui seront distribuĆ©s Ć des enfants qui vivent dans les zones de guerre.
Juin 19, 2012 | Non classifiƩ(e)
Rencontre ouverte Ć tous des Focolari avec Maria Voce et Giancarlo Faletti.
Juin 19, 2012 | Focolare Worldwide

« La forte expĆ©rience que lāIrlande a vĆ©cue avec ce CongrĆØs Eucharistique est une grĆ¢ce extraordinaire qui peut donner Ć lāEglise dāIrlande la possibilitĆ© de commencer une histoire nouvelle et pour cela, nous sommes tous protagonistesĀ Ā». Ce sont les derniĆØres paroles de Maria Voce Ć la rencontre ouverte Ć tous au Royal Dublin Society du 16 juin Ć Dublin. Peu avant, avec Giancarlo Faletti, elle avait rencontrĆ© les Juniors qui terminaient le parcours de Run4Unity portĆ© de lāavant en particulier dans les Ć©coles. « Quel est votre signe mathĆ©matique prĆ©fĆ©ré ?Ā Ā» – ont demandĆ© les Juniors. « LāĆ©galĀ Ā» a rĆ©pondu Maria Voce, « parce que dans une famille, frĆØres et sÅurs sont tous Ć©gauxĀ Ā». Giancarlo Faletti a prĆ©fĆ©rĆ© le signe « plus » : « Chaque personne est un don de Dieu, sur chacun de vous il y a un plan de Dieu, et cāest quelque chose de trĆØs prĆ©cieuxĀ Ā».
Le programme continue avec lāaprĆØs-midi ouvert Ć tous qui rassemble 300 personnes ā capacitĆ© maximale de la salle, et les autres au-dehors ā dont plus de la moitiĆ© sont des visages inconnus des focolarini irlandais. Sont prĆ©sentĆ©es des applications concrĆØtes de la spiritualitĆ© de communion vĆ©cue dans le domaine de la famille, de lāĆ©cole, de lāEglise. Le tout entrecoupĆ© dāintermĆØdes musicaux. A chaque chapitre suit un moment de dialogue avec Maria Voce et Giancarlo Faletti sur la faƧon de mettre lāEvangile en pratique et rĆ©pondre aux nombreux dĆ©fis.
« Cāest plus facile ou plus difficile dāaimer lāennemi quand on devient grandĀ ?Ā Ā» demande une petite fille. « Je pense plus facile ālui rĆ©pond Maria Voce ā parce que Dieu a mis une petite flamme dans notre cÅur, et la flamme devient plus grande chaque fois que nous aimons. Les grands sont trĆØs aidĆ©s quand ils voient un enfant qui aimeĀ Ā».
Lorsque la parole va aux familles, le discours touche la crise Ć©conomiqueĀ : « Comment vivre en chrĆ©tiens en face des difficultĆ©s Ć©conomique de nombreuses personnesĀ ?Ā Ā» Maria Voce rappelle lāexpĆ©rience de Chiara Lubich dans les dĆ©buts des Focolari, Ć Trente, dans la misĆØre de lāaprĆØs-guerre. En mettant en route la force de lāamour entre les personnes, on arrive Ć partager ses propres biens, ou ses propres nĆ©cessitĆ©s. En vivant la phrase de lāEvangile āādonnez et il vous sera donnĆ©āā, elles demandaient et elles recevaient. Le problĆØme de lāun Ć©tait le problĆØme de tous. Dans lāamour, Dieu intervenait. « Et cela fait que le travail et le bien-ĆŖtre matĆ©riel ne deviennent pas un mythe, mais un moyen pour aimer plus et pour faire grandir la communion entre tousĀ Ā».
Le dernier round est sur lāEglise et le rapport avec lāautoritĆ©. A la question āācomment vivre lāunitĆ© avec la hiĆ©rarchie de lāEglise, face aux scandales des abus et aux accusations de couverture de ces scandales, Giancarlo a rĆ©pondu, rappelant que cāest lāautoritĆ© de JĆ©sus qui doit grandir dans chaque chrĆ©tien. « CāĆ©tait trĆØs important pour moi ces derniers temps de me trouver avec de nombreuses personnes marquĆ©es par cette difficile situation dans lāEglise. Jāai vu que ces personnes se sentaient comme āādĆ©lestĆ©esāā du sacrĆ©, quāelles avaient investi toutes leur vie dans une expĆ©rience dāEglise, et maintenant se sentaient trahies. Cāest comme avoir investi tout son capital dans une banque et que cette banque fait failliteĀ Ā». Pour moi, cāest un appel Ć vivre de faƧon plus forte lāEvangile ā et il continue – Ć consentir Ć un dialogue, un climat dāamour, qui permette aussi Ć celui qui a le ministĆØre Ć©piscopal de service Ć lāEglise, dāexprimer ultĆ©rieurement ses paroles et dāen guider le chemin. LāautoritĆ© morale de JĆ©sus vĆ©cue dans Sa parole est de tousĀ Ā». Giancarlo Faletti indique lāexemple de Sainte Catherine de SienneĀ : vivant dans des temps difficiles pour lāEglise, elle a eu un rapport direct avec le Pape, portant celui-ci Ć prendre des dĆ©cisions fortes. Mais cela a pu se faire seulement parce que la sainte a laissĆ© āālāespace Ć Dieu dans sa vieāāĀ Ā».
EnvoyƩ par Maria Chiara De Lorenzo
Juin 16, 2012 | Non classifiƩ(e)

Un lieu de frontiĆØre, Belfast, avec le souvenir vivant dāune division vĆ©cue pendant des annĆ©esĀ : les rĆ©seaux, les murs, les voies principales théâtres de troubles, les dĆ©sordres des annĆ©es ā70/90ā. Sur le dĆ©cor de cette histoire où la lutte politique sāest mĆŖlĆ©e Ć la lutte des religions, ce qui sāest vĆ©cu ce 14 juin Ć un grand impact.
Dans la cathĆ©drale de Sainte Anne, cÅur de lāEglise dāIrlande (dĆ©nomination officielle de lāEglise anglicane locale), environ 300 personnes ont rĆ©pondu Ć lāinvitation du rĆ©vĆ©rend John Mann, Doyen de la CathĆ©drale. Cāest lui qui a demandĆ© Ć Maria Voce de venir Ć Belfast, Ć©tendant ainsi les frontiĆØres du CongrĆØs Eucharistique. Etaient prĆ©sent les leaders des 4 dĆ©nominations chrĆ©tiennes les plus reprĆ©sentĆ©es en Irlande du NordĀ : le prĆ©sident mĆ©thodiste, RĆ©v. LindsayĀ ; lāEvĆŖque anglican de Connor (le diocĆØse où se trouve Belfast), RĆ©v. AbernethyĀ ; le modĆ©rateur presbytĆ©rien, RĆ©v. Dr Dunlop ā qui a tellement travaillĆ© pour la paix en Irlande du NordĀ ; lāĆ©vĆŖque catholique de Down § Connor, Mons. Treanor. Ā Les voir ensemble Ć©tait dĆ©jĆ un tĆ©moignage. Important a Ć©tĆ© le pacte solennel quāils ont souscrit avec lāengagement Ć sāaimer rĆ©ciproquement comme JĆ©sus Lui-mĆŖme nous a aimĆ©s. Ils ont demandĆ© la grĆ¢ce de lāunitĆ©, dāĆŖtre capable de considĆ©rer les douleurs des autres comme les siennes et de partager les joies.
Ce āāPacte de lāamour rĆ©ciproqueāā a Ć©tĆ© repris par toutes les personnes prĆ©sentes. Ruth Patterson, ministre de lāEglise presbytĆ©rienne en Irlande, parlait de āāsacrement de la rencontreāā pour dĆ©crire ce momentĀ : « Il māa semblĆ© que ce que nous disions Ć©tait dĆ©jĆ arrivĆ©. Cāest un pas en avant vers la rĆ©conciliation.Ā Ā»

Dans son discours, Maria Voce a proposĆ© de vivre une culture de la confiance, comme base pour construire des relations de fraternité : « Tous ces jours jāai entendu beaucoup de rĆ©cits, connu de nombreuses personnes. Beaucoup sont venues me dire, les larmes aux yeux, leur dĆ©sir de repartir avec cette confiance envers lāautreĀ Ā». Pour expliquer comment promouvoir cette culture, Maria Voce sāarrĆŖte Ć trois Ć©lĆ©ments propres Ć la spiritualitĆ© de lāunitĆ© ā lāart dāaimer que lāon peut dĆ©couvrir dans lāEvangileĀ ; lāamour rĆ©ciproque qui sāĆ©panouit en un pacteĀ ; et JĆ©sus CrucifiĆ© et AbandonnĆ©, modĆØle et clĆ© de lāamour ā les parsemant de tĆ©moignages de lāIrlande et de diffĆ©rentes parties du monde.
Et comment se joue entre les personnes prĆ©sentes la āprovocationā Ć se convertir Ć la culture de la confianceĀ ? « Cāest la faƧon de dĆ©passer les barriĆØres que nous nous sommes imposĆ©es et qui trop souvent nous encerclentĀ Ā», – a dĆ©clarĆ© le RĆ©v. Mann.
Conleth, 14 ansĀ : « Nous, jeunes nous ne sommes pas conditionnĆ©s par le passĆ©, grĆ¢ce Ć cela nous pouvons vivre les premiers la culture de la confiance envers tous, et construire ainsi une sociĆ©tĆ© meilleure. Comme le phĆ©nix qui renaĆ®t de ses cendres, je vois une espĆ©rance pour Belfast et pour lāIrlande du NordĀ Ā».
« Je pars dāici avec une immense gratitude pour ceux qui pendant des annĆ©es ont vĆ©cu pour cette espĆ©rance, pour ceux qui ont construit des ponts de charitĆ©, de relations ā a dĆ©clarĆ© le coprĆ©sident des Focolari Giancarlo Faletti. Certainement, ce nāest pas un travail encore terminĆ©, mais cāest une Åuvre prophĆ©tiqueĀ ; cāest un lieu, un symbole pour lāEurope, pour lāhumanité ».
Une de ces personnes qui a dĆ©jĆ vĆ©cu la culture de la confiance est Gerry Burns. Avec sa femme Mary, Ć Armoy un village de lāextrĆŖme nord de lāIrlande, Ć partir des annĆ©es ā90, ils ont constituĆ© une association pour unir les personnes au-delĆ de la religion et de la politique. Ils ne se sont pas arrĆŖtĆ©s en face des difficultĆ©s, ni lorsquāen 2000 leur siĆØge a brĆ»lĆ©, ni lorsquāon les regardait comme des traĆ®tres Ć leur communautĆ©. Maintenant leur centre est encore plus grand et les personnes vivent pacifiquement la convivialitĆ©. De nombreux projets sont en cours. « De la spiritualitĆ© du focolare ā raconte Gerry ā nous avons appris non seulement Ć dĆ©passer les diffĆ©rences, mais aussi que nous pouvions bĆ©nĆ©ficier de la diversité ».
EnvoyƩ par Maria Chiara De Lorenzo
Juin 16, 2012 | Focolare Worldwide
« Lorsquāen 1993 ā raconteĀ MarĆa Elena GonzĆ”lez, du Paraguay ā jāai entendu Chiara Lubich parler de lāĆconomie de Communion (ĆdeC) pour la premiĆØre fois, jāai Ć©tĆ© trĆØs surprise par le fait qu’elle invitait Ć rĆ©partir les profits de lāentreprise en trois partiesĀ : pour les nĆ©cessiteux, pour le dĆ©veloppement de lāentreprise et pour la formation des jeunes aux valeurs du projet basĆ© sur la “culture du donner” en opposition Ć “la culture du possĆ©der”. Pour moi, cāĆ©tait comme un raz de marĆ©e qui a changĆ© ma vie.
Ć cette Ć©poque, je travaillais dans une banque où les profits ā comme on le sait tous ā terminent dans les poches des actionnaires. Jāai pensĆ© Ć mes qualitĆ©s de manager, dont jāaurais dĆ» un jour rendre compte Ć Dieu et aux autres. Alors, jāai dĆ©cidĆ© de participer au projet ĆdeC. CāĆ©tait ma faƧon de dire « ouiĀ Ā» Ć Dieu, en mettant Ć disposition mes capacitĆ©s en faveur de ceux qui Ć©taient prĆØs de moi.
Jāen ai parlĆ© avec mes enfants, encore adolescents, et ils māont encouragĆ© Ć poursuivre cette idĆ©e. Je ne savais pas par où commencer, mais la rĆ©ponse ne s’est pas fait attendre. En effet, je voyais autour de moi les employĆ©s de nettoyage mal payĆ©s, mal conseillĆ©s, non valorisĆ©sā¦
Jāai dĆ©cidĆ© de commencer avec certains dāentre eux pour les nettoyages et nous trouvons un premier client, avec lequel nous travaillons encore aujourdāhui.
Notre budget initial nāavait pas Ć©tĆ© bien Ć©tabli et nous nāavions pas assez dāargent pour payer tous les travailleurs. Je me souviens que pour tenir les contrats dĆ©crochĆ©s, lorsque je terminais le travail Ć la banque, je mettais le bleu de travail et je complĆ©tais moi-mĆŖme les nettoyages. MĆŖme si cāĆ©tait un grand effort, je sentais au fond de moi la certitude dāĆŖtre sur la bonne voie.
LāĆconomie de Communion met la personne au centre, selon le principe de faire aux autres ce que chacun aimerait quāon lui fasse, en cherchant ā comme le dirait Chiara Lubich ā Ć ce que lāamour dĆ©passe la crĆ©ativitĆ© personnelle et le produit obtenu. Bien sĆ»r, ce nāest pas quelque chose de magique. Cela requiert un effort quotidienĀ ; une recherche incessante de la qualitĆ© sous tous les aspectsĀ : administratif, opĆ©rationnel, relationnel, du choix de travailleurs disposĆ©s Ć adhĆ©rer Ć cette vision solidaire de l’Ć©conomie, etc.
Durant toutes ces annĆ©es, malgrĆ© les innombrables difficultĆ©s liĆ©es Ć la situation sociale et Ć©conomique de notre pays et de toute la rĆ©gion, chaque travailleur a apportĆ© sa contribution, et cāest ainsi que nous avons rĆ©ussi Ć surmonter chaque moment de crise. CāĆ©tait en particulier dans les moments de “tempĆŖte” que nous nous sommes sentis soutenus par Dieu, notre “associĆ© cachĆ©” ā comme nous aimons lāappeler ā “lāactionnaire majoritaire de lāentreprise”, qui nous a indiquĆ©, Ć©tape aprĆØs Ć©tape, le chemin Ć parcourir, Ć travers cette voix intĆ©rieure, qui est toujours forte et claire si on veut bien lāĆ©couter.
“Je suis trĆØs reconnaissante pour la possibilitĆ© qui m’a Ć©tĆ© donnĆ©e de travailler. Ma fille aussi a commencĆ© chez Todo Brillo et, maintenant, elle a Ć©tĆ© engagĆ©e par la banque”, raconte Benita S., depuis 12 ans dans lāentreprise de nettoyage.
“Ici je me sens importante – conclut Maria Lopez. Jāai eu beaucoup de difficultĆ©s et jāai toujours trouvĆ© du soutien auprĆØs de lāentreprise et beaucoup de comprĆ©hension. Je continue Ć avoir des problĆØmes, mais maintenant je rĆ©ussis Ć les gĆ©rer. Je me sens grandie, je vois et je valorise le fruit de mon travail. Je me sens membre de cette grande famille quāest Todo Brillo”,.
Aujourdāhui, 600 employĆ©s travaillent dans lāentreprise “Todo Brillo” et nous sommes prĆ©sents dans toutes les grandes villes du ParaguayĀ».
Juin 15, 2012 | SpiritualitĆ
O JĆ©sus Eucharistie, quelle prĆ©somption, quelle audace de parler de toi qui, dans les Ć©glises du monde entier, connais les confidences secrĆØtes, les problĆØmes cachĆ©s, les soupirs de millions dāhommes, les larmes de joie des conversions que tu es seul Ć connaĆ®tre, cÅur des cÅurs, cÅur de lāĆglise. Nous aurions voulu lāĆ©viter pour rester en respect silencieux devant une marque dāamour si Ć©levĆ©e. Cependant notre amour, qui veut chasser toute crainte, dĆ©sire aller au-delĆ des apparences de la blanche hostie et du vin de la coupe dorĆ©e. Pardonne notre hardiesseĀ ! Mais lāamour dĆ©sire connaĆ®tre pour aimer davantage. Nous ne voulons pas arriver au terme de notre chemin sur la terre sans avoir dĆ©couvert, ne serait-ce quāun peu, qui tu es. Dāautre part nous, nous devons parler de lāEucharistie, parce que nous sommes chrĆ©tiens et que, dans lāĆglise notre mĆØre, nous vivons et portons lāIdĆ©al de lāunitĆ©. Or, aucun mystĆØre de la foi nāest autant en rapport avec lāunitĆ© que lāEucharistie. LāEucharistie introduit Ć lāunitĆ© et en rĆ©vĆØle tout le contenuĀ : cāest par elle, en effet, que se consomme lāunitĆ© des hommes avec Dieu et des hommes entre eux, lāunitĆ© de tout le cosmos avec son CrĆ©ateur. Dieu sāest fait homme. Cāest JĆ©sus qui vient sur la terre. Il pouvait tout faire. Mais il Ć©tait dans la logique de lāamour quāaprĆØs ĆŖtre passĆ© de laĀ TrinitĆ© Ć la vie terrestre, il nāy reste pas seulement pendant trente-trois ans, pourtant extraordinaire, de sa vie. Il devait trouver un moyen pour rester, et surtout pour ĆŖtre prĆ©sent, sur tous les points de la terre et pendant tous les siĆØcles, au moment culminant de son amourĀ : sacrifice et gloire, mort et rĆ©surrection. Et il est restĆ©. Dans son imagination divine, il inventa lāEucharistie. Cāest son amour qui va Ć lāextrĆŖme. ThĆ©rĆØse de Lisieux diraitĀ : « O JĆ©susĀ ! Laisse-moi dans lāexcĆØs de ma reconnaissance, laisse-moi te dire que ton amour va jusquāĆ la folieā¦Ā Ā»[1]. Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Institution de lāEucharistie Mais, Ć©coutons comment tout cela sāest passĆ©. Matthieu, Marc, Luc et Paul en parlent. Luc ditĀ : « Et quand ce fut lāheure, il se mit Ć table, et les apĆ“tres avec lui. Et il leur ditĀ : « Jāai tellement dĆ©sirĆ© manger cette pĆ¢que avec vous avant de souffrir car, je vous le dĆ©clare, jamais plus je ne la mangerai jusquāĆ ce quāelle soit accomplie dans le Royaume de DieuĀ Ā». « Puis il prit du pain et aprĆØs avoir rendu grĆ¢ces, il le rompit et le leur donna, en disantĀ : « Ceci est mon corps, donnĆ© pour vousĀ ; faites ceci en mĆ©moire de moi.Ā Ā» « Et pour la coupe il fit de mĆŖme aprĆØs le repas, en disantĀ : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang, versĆ© pour vousĀ Ā». (Lc 22,14-10[2]). S’il nāĆ©tait Dieu, je ne sais comment JĆ©sus aurait pu exposer en si peu de paroles solennelles des rĆ©alitĆ©s tellement nouvelles, tellement imprĆ©visibles, tellement abyssales, quāelles jettent dans lāextase parce quāen face dāelles lāĆŖtre humain ne rĆ©siste pas. JĆ©sus tu es lĆ , le seul Ć tout savoir, Ć ĆŖtre conscient que ton geste conclut des siĆØcles dāattente, Ć voir les consĆ©quences infinies de ce que tu es en train de faire pour rĆ©aliser le plan divin prĆ©vu par laĀ TrinitĆ© depuis toujours. Ce plan qui, dĆ©butant sur la terre, introduit aussi dans lāhorizon infini pĆ©nĆØtre les abĆ®mes Ć venir du Royaume. Si tu nāĆ©tais pas Dieu, je le rĆ©pĆØte, comment ferais-tu pour parler et agir ainsiĀ ? Mais quelque chose pourtant transparaĆ®t des sentiments de ton cÅurĀ : āJāai ardemment dĆ©sirĆ©ā. On ressent lĆ un immense bonheurĀ ; āavant de souffrirāĀ : et, lĆ , on comprend lāunion de la joie et de la croix, le lien de lāune avec lāautre parce que ce que tu allais faire, cāĆ©tait ton testament, et un testament ne vaut quāaprĆØs la mort. Tu nous laissais un hĆ©ritage incommensurableĀ : toi-mĆŖme. Pierre Julien Eymard Ć©critĀ : āJĆ©sus-Christ veut, lui aussi, avoir son mĆ©morial, son chef-d’Åuvre, qui lāimmortalise dans le cÅur des siens, qui redise sans cesse son amour pour lāhomme. Il en sera lāinventeur, lāouvrierĀ ; il le consacrera comme son testament, et sa mort en sera la vie et la gloire⦠Cāest la divine Eucharistie.ā[3] Puis JĆ©sus « rendit grĆ¢cesĀ Ā». Eucharistie signifie « action de grĆ¢cesĀ Ā» et lāaction de grĆ¢ces par excellence Ć©tait celle adressĆ©e au PĆØre pour avoir aimĆ© et sauvĆ© lāhumanitĆ© par les voies les plus extraordinaires. Prenant le pain et la coupe, il ditĀ : « Ceci est mon Corps, donnĆ© pour vousĀ ; faites ceci en mĆ©moire de moi⦠Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang, versĆ© pour vousĀ Ā». VoilĆ lāEucharistie.Ā Cāest le miracle. LāEucharistie est ā au dire de Thomas dāAquin ā le plus grand des miracles de JĆ©sus-Christ.[4] En effet, comme dit Pierre Julien EymardĀ : «⦠il les surpasse tous par son objet, il les domine par la durĆ©e. Cāest lāincarnation permanente, cāest le sacrifice perpĆ©tuel de JĆ©sus-ChristĀ ; cāest le buisson ardent qui brĆ»le toujours sur lāautelĀ ; cāest la manne, vĆ©ritable pain de vie, qui descend tous les jours du ciel.Ā Ā»[5] Selon Ignace dāAntioche « ce sont des mystĆØres retentissants que Dieu opĆØre dans le silenceĀ Ā».[6] Et le Concile Vatican II affirme queĀ : «⦠la Sainte Eucharistie contient tout le trĆ©sor spirituel de lāĆglise, cāest-Ć -dire le Christ lui-mĆŖme, lui notre PĆ¢que, lui, le pain vivant, lui dont la chair, vivifiĆ©e par lāEsprit-Saint et vivifiante, donne la vie aux hommes.Ā Ā»[7] Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā De lāAncien au Nouveau Testament JĆ©sus cĆ©lĆØbre sa PĆ¢que comme un banquet. Dans chaque maison, lāheure du repas est celle de la plus grande intimitĆ©, de la fraternitĆ©, souvent de lāamitiĆ© et de la fĆŖte. Le banquet que JĆ©sus prĆ©side est cĆ©lĆ©brĆ© comme la PĆ¢que des Juifs et en tant que tel renferme en synthĆØse toute lāhistoire du peuple dāIsraĆ«l. Le dernier repas de JĆ©sus est lāaccomplissement de toutes les promesses de Dieu. Les Ć©lĆ©ments de base de ce repas sont chargĆ©s de la signification quāils revĆŖtent dans lāAncien Testament. Le pain Ć©tait considĆ©rĆ© comme un don de Dieu, comme un moyen indispensable Ć la vie, le symbole de la communion, le souvenir de la manne. Le vin, appelĆ© dans la GenĆØse āsang du raisinā (Gn 49,11)[8], Ć©tait offert aussi dans les sacrifices (Ex 29,40)Ā ; il Ć©tait le symbole de la joie des futurs temps messianiques (Jr 31,12). La coupe Ć©tait signe de participation Ć la joie et dāacceptation des afflictions. Elle Ć©tait le souvenir de lāalliance avec MoĆÆse (Ex 24,6). Et le pain et le vin Ć©taient promis par la Sagesse Ć ses disciples (Pr 9,1-6). Comme un pĆØre de famille dāalors, JĆ©sus, par ses gestes et sa priĆØre de bĆ©nĆ©diction, rĆ©pĆØte le rite judaĆÆque. Mais dans ce banquet, par rapport Ć la PĆ¢que juive, ressortent une immense diffĆ©rence et une nouveautĆ©. La CĆØne de JĆ©sus est cĆ©lĆ©brĆ©e dans le contexte de sa passion et de sa mort. Par lāEucharistie, il anticipe symboliquement et rĆ©ellement son sacrifice de rĆ©demption. Il en est le prĆŖtre, il en est la victime. Paul VI sāexprimait ainsi le Jeudi Saint 1966Ā : « Nous ne pouvons pas oublier que la CĆØne⦠était un rite commĆ©moratif. CāĆ©tait le repas pascal qui devait ĆŖtre cĆ©lĆ©brĆ© chaque annĆ©e, pour transmettre aux gĆ©nĆ©rations futures le souvenir indĆ©lĆ©bile de la libĆ©ration du peuple hĆ©breu arrachĆ© Ć lāesclavage de lāĆgypte⦠JĆ©sus, ce soir, substitue le Nouveau Testament Ć lāAncienĀ : « Ceci est mon sangĀ Ā» – dira-t-il – du Nouveau Testamentā¦Ā Ā» (Mt 26,28). Ć lāancienne PĆ¢que historique et figurative il lie et fait succĆ©der sa PĆ¢que. Elle est aussi historique mais elle est dĆ©finitive, elle est figurative mais elle anticipe lāĆ©vĆ©nement ultimeĀ : la Parousieā¦Ā Ā»[9] En effet, les paroles de JĆ©susĀ : « Je ne boirai plus dĆ©sormais de ce produit de la vigne jusquāau jour où je le boirai avec vous, nouveau, dans le Royaume de mon PĆØreĀ Ā» (Mt 26,29), qui ont Ć©tĆ© traduites par un exĆ©gĆØte de renom, Pierre BenoĆ®t, comme un « rendez-vous au ParadisĀ Ā», donnent Ć lāEucharistie le caractĆØre dāun banquet qui aura sa pleine rĆ©alisation aprĆØs notre rĆ©surrection. Mais pour Athanase nous pouvons dĆØs maintenant participer Ć la communion avec le Christ ressuscitĆ©. Pour Athanase nous pouvons cependant participer dĆØs ici-bas Ć la communion au Christ ressuscitĆ©. Au sujet de cette PĆ¢que du Nouveau Testament, il Ć©critĀ : Ā«ā¦nous participons, mes bien-aimĆ©s, non pas Ć une fĆŖte temporelle mais Ć la fĆŖte Ć©ternelle et cĆ©lesteĀ ; et nous ne la montrons pas en figures, mais la rĆ©alisons vraimentĀ [10].Ā Ā» En effet, nous ne mangeons plus la chair dāun agneau, mais « nous mangeons le Verbe du PĆØreĀ [11]ā¦Ā Ā» Pour Athanase, encore, manger le pain et le vin devenus corps et sang du Christ, cāest cĆ©lĆ©brer la PĆ¢que, cāest-Ć -dire la revivreĀ : lāEucharistie est en effet sacrement de communion au Christ pascal, au Christ mort et ressuscitĆ©, passĆ© (pascha =Ā passage), entrĆ© dans une nouvelle phase de son existence, la phase glorieuse Ć la droite du PĆØre. Recevoir JĆ©sus dans lāEucharistie signifie donc participer dĆ©jĆ dĆØs ici-bas Ć sa vie glorieuse, Ć sa communion au PĆØre.[12] Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Le pain de vie Jean, de son cĆ“tĆ©, a sa maniĆØre propre de parler du Christ, pain de vie. Il raconte dĆØs le chapitre 6 de son Ć©vangile que JĆ©sus, aprĆØs avoir multipliĆ© les pains et aprĆØs avoir marchĆ© sur la mer, dans le grand discours tenu Ć Capharnaüm, dit entre autres chosesĀ : « Il faut vous mettre Ć lāÅuvre pour obtenir non pas cette nourriture pĆ©rissable, mais la nourriture qui demeure en vie Ć©ternelle, celle que le Fils de lāhomme vous donneraĀ Ā» (Jn 6, 27) Peu aprĆØs JĆ©sus lui-mĆŖme se prĆ©sente comme le vrai pain descendu du ciel, qui doit ĆŖtre acceptĆ© dans la foi. « Cāest moi qui suis le pain de vieĀ ; celui qui vient Ć moi nāaura pas faimĀ ; celui qui croit en moi jamais nāaura soifĀ Ā». (Jn 6,35). Et il explique comment il pourra ĆŖtre pain de vieĀ : « Et le pain que je donnerai, cāest ma chair, donnĆ©e pour que le monde ait la vieĀ Ā». (Jn 6,51). JĆ©sus se voit dĆ©jĆ pain. Tel est donc lāultime motif de sa vie sur la terre. Ćtre pain pour ĆŖtre mangĆ©. Et ĆŖtre mangĆ© pour nous communiquer sa vie. āCe pain est celui qui descend du ciel, pour quāon le mange et ne meure pas. Je suis le pain vivant, descendu du ciel. Qui mangera ce pain vivra Ć jamaisā. (Jn 6,50-51). Combien nos vues sont courtes par rapport Ć celles de JĆ©susĀ ! Lui, lāinfini qui vient de lāĆ©ternitĆ©, a protĆ©gĆ© son peuple de toute sa puissance et par ses grĆ¢ces. Il a Ć©difiĆ© son Ćglise et il sāachemine vers lāĆ©ternitĆ© où la vie ne finira pas. Quant Ć nous, nous nous limitons Ć voir le jour dāaujourdāhui, et peut-ĆŖtre le lendemain de notre brĆØve existence, et nous nous inquiĆ©tons pour des bagatelles. Nous sommes aveugles au plus haut point. Oui, aveugles. Aveugles, nous aussi chrĆ©tiens. Peut-ĆŖtre vivons-nous notre foi, mais sans en avoir la pleine conscience. Nous comprenons JĆ©sus en quelques-unes de ses paroles consolantes ou qui nous donnent une ligne dāaction, mais nous ne voyons pas JĆ©sus dans sa plĆ©nitudeĀ : āAu commencement Ć©tait le Verbeā, puis il est lĆ pour la crĆ©ation, il sāincarne, et, par lāintermĆ©diaire de lāEsprit-Saint, il continue lāincarnation dans lāEucharistie qui accompagne comme un viatique dans la vie et nous entraĆ®ne vers le Royaume avec lui, divinisĆ©s parce quāil est prĆ©sent en personne qui est dans son corps et dans son sang faits Eucharistie. Dans cette perspective, tout acquiert sa juste valeur, tout est projetĆ© vers lāavenir, lĆ où nous arriverons si, dĆØs ici-bas nous cherchons Ć construire ā dans la mesure du possible ā la citĆ© cĆ©leste, dans un engagement dāamour envers nos frĆØres dāhumanitĆ© semblable Ć celui de JĆ©sus qui est passĆ© par le monde en faisant du bien. Quelle aventure que la vie dans cet horizonĀ ! Les pharisiens discutent et JĆ©sus rĆ©pond, explique et rĆ©affirme, jusquāĆ direĀ : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. Et comme le PĆØre, qui est vivant, māa envoyĆ© et que je vis par le PĆØre, ainsi celui qui me mangera vivra par moiĀ Ā». (Jn 6,56-57). « Demeure en moi et moi en lui » : voilĆ lāunitĆ© consommĆ©e entre JĆ©sus et celui qui se nourrit de lui, pain. Ainsi est transmise aux hommes la plĆ©nitude de la vie qui est en JĆ©sus et qui vient du PĆØre. Ainsi se rĆ©alise lāimmanence de lāhomme en JĆ©sus. Albert le Grand Ć©critĀ : Le Christ « nous a embrassĆ©s avec trop dāamour parce quāil nous a unis Ć Lui jusquāau point dāĆŖtre en nousā¦, de pĆ©nĆ©trer lui-mĆŖme nos entrailles⦠Lāamour divin produit une extase. Il est juste de dire cela car il met Dieu en nous et nous met en Dieu. Et le terme grec āextaseā correspond justement au latin ātranslationā. JĆ©sus dit en effetĀ : āQui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui (Jn 6,57). Il ditĀ : ādemeure en moi, cāest-Ć -direĀ : est portĆ© hors de luiĀ ; etĀ : āje demeure en luiā, cāest-Ć -direĀ : je suis portĆ© hors de moi⦠VoilĆ ce que peut accomplir sa charité⦠qui pĆ©nĆØtre en nous et nous attire Ć lui, et non seulement nous attire mais nous entraĆ®ne tandis quāil pĆ©nĆØtre en nous jusquāĆ la moelle.Ā Ā»[13] Dans ce merveilleux chapitre de lāĆ©vangile de Jean, JĆ©sus affirmeĀ : āEt mĆŖme, le pain que je donnerai, cāest ma chair pour que le monde ait la vieā. (Jn 6,51). Et encoreĀ : āQui mange ma chair et boit mon sang a la vie Ć©ternelle et moi je le ressusciterai au dernier jourā. (Jn 6,54). «⦠pour que le monde ait la vie » : lāEucharistie sert donc dĆ©jĆ dĆØs ce monde Ć donner la vie. Mais quāest-ce que la vieĀ ? JĆ©sus lāa ditĀ : āJe suis la vieā (Jn 14,6). Ce pain nous nourrit de lui dĆØs ici-bas. « Et moi, je le ressusciterai au dernier jourĀ Ā». LāEucharistie donne aussi la vie pour lāautre monde. Mais quāest-ce que la rĆ©surrectionĀ ? JĆ©sus lāa ditĀ : āJe suis la rĆ©surrectionā (Jn 11,25). Il vient commencer en nous sa vie immortelle, que la mort nāinterrompt pas. MĆŖme si notre corps est corruptible, la vie, le Christ, demeure et dans lāĆ¢me et dans le corps, comme principe dāimmortalitĆ©. Pour ceux qui raisonnent dāune maniĆØre humaine, la rĆ©surrection est vraiment un mystĆØre. Nous pouvons, cependant, vivre de faƧon telle que le mystĆØre devienne moins impĆ©nĆ©trable. En voyant lāĆvangile dans la perspective de lāunitĆ© et en le mettant en pratique, nous constatons, par exemple, que le commandement nouveau de JĆ©sus, lāamour rĆ©ciproque, entraĆ®ne une unitĆ© fraternelle qui dĆ©passe tout lāamour humain, naturel. Or ce rĆ©sultat, cette conquĆŖte, tient au fait que nous avons rĆ©alisĆ© la volontĆ© de Dieu. JĆ©sus savait que, si nous rĆ©pondons Ć ses dons immenses, nous nāaurions plus Ć©tĆ© ses « serviteursĀ Ā», ou ses āamisā, mais ses āfrĆØresā, et frĆØres entre nous, parce que nourris de sa vie mĆŖme. Pour dĆ©crire cette famille surnaturelle, lāĆ©vangĆ©liste Jean se sert dāune image suggestiveĀ : celle de la vigne et des sarments (Jn 15). La mĆŖme sĆØve et ā pourrions-nous dire ā le mĆŖme sang, la mĆŖme vie, cāest-Ć -dire le mĆŖme amour (qui est lāamour avec lequel le PĆØre aime le Fils) nous sont communiquĆ©s et circulent entre JĆ©sus et nous. Nous devenons donc du mĆŖme sang que le Christ, consanguins avec lui, et du mĆŖme corps que le sien. Cāest donc dans le sens le plus vrai et surnaturellement le plus profond que JĆ©sus, aprĆØs sa rĆ©surrection, appelle ses disciples āfrĆØresā. (Jn 20,17). Et lāauteur de la lettre aux HĆ©breux confirme que JĆ©sus ressuscitĆ© āne rougit pas de les appeler frĆØresā. (He 2,11). Or, une fois construite cette famille du Royaume des Cieux, comment peut-on concevoir une mort qui tronque lāÅuvre dāun Dieu avec toutes les consĆ©quences douloureuses que cela comporteĀ ? Non. Dieu ne pouvait pas nous mettre face Ć une telle absurditĆ©. Il devait nous donner une rĆ©ponse. Et il nous lāa donnĆ©e en nous rĆ©vĆ©lant la vĆ©ritĆ© de la rĆ©surrection de la chair. Celle-ci nāapparaĆ®t plus au croyant un mystĆØre de foi obscur mais une consĆ©quence logique de la vie chrĆ©tienneĀ ; consĆ©quence porteuse dāune joie immenseĀ : celle de savoir que nous nous retrouverons tous avec ce JĆ©sus qui nous a unis dāune telle maniĆØre. LāEucharistie dans les Actes des ApĆ“tres Ā La rĆ©vĆ©lation sur lāEucharistie se poursuit dans les Actes des ApĆ“tres. Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā LāĆglise primitive est trĆØs fidĆØle Ć ce quāelle a reƧu et accomplit la phrase de JĆ©susĀ : āFaites ceci en mĆ©moire de moiā. On dit en effet de la premiĆØre communautĆ© de JĆ©rusalem queĀ : « ils Ć©taient assidus Ć lāenseignement des apĆ“tres et Ć la communion fraternelle, Ć la fraction du pain et aux priĆØresĀ Ā». (Ac 2,42). Et, au sujet de lāapĆ“tre PaulĀ : « Le premier jour de la semaine, nous Ć©tions rĆ©unis pour rompre le painĀ ; Paul, qui devait partir le lendemain, sāentretenait avec eux. Il prolongea son discours jusquāau milieu de la nuit⦠Puis⦠il⦠rompit le pain et mangeaĀ ; longtemps encore il parla, jusquāau point du jour. Cāest alors quāil partit.Ā Ā» (Ac 20,7 et 11). Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā LāEucharistie dans les lettres de Paul Dans sa premiĆØre Ć©pĆ®tre aux Corinthiens Ć©galement, Paul montre sa foi ardente et sĆ»re dans le corps du Christ, en Ć©crivantĀ : « La coupe de bĆ©nĆ©diction que nous bĆ©nissons, nāest-elle pas une communion au sang du ChristĀ ? Le pain que nous rompons, nāest-il pas une communion au corps du ChristĀ Ā» (1 Co 10,16). Et il continue en dĆ©crivant lāeffet que ce pain mystĆ©rieux opĆØre en celui qui le reƧoitĀ : « Puisquāil y a un seul pain, nous sommes tous un seul corps, car tous nous participons Ć cet unique painĀ Ā» (1 Co 10,16). Un seul corpsĀ ! Voici le commentaire quāen fait Jean ChrysostomeĀ : « Nous sommes son corps mĆŖme. Quāest-ce que le pain, en effetĀ ? Le corps du Christ. Et que deviennent ceux qui y communientĀ ? Le corps du Christ. Non pas plusieurs corps, mais un seul corps. En effet, comme le pain, fait de nombreux grains, est tellement uni que les grains ne se voient plus⦠de mĆŖme nous sommes Ć©troitement unis entre nous et avec le Christ.Ā Ā»[14] JĆ©sus, tu as sur nous un grand dessein et tu le rĆ©alises au cours des siĆØclesĀ ; nous faire un avec toi pour que nous soyons lĆ où tu es. Pour toi, venu de laĀ TrinitĆ© sur la terre, la volontĆ© du PĆØre Ć©tait que tu y retournes. Cependant tu nāas pas voulu y retourner seul, mais avec nous. Voici donc le long trajetĀ : de laĀ TrinitĆ© e laĀ TrinitĆ© en passant par les mystĆØres de vie et de mort, de souffrance et de gloire. Quelle merveille que lāEucharistie soit aussi une « action de grĆ¢cesĀ Ā». Par elle seule nous pouvons tāexprimer notre reconnaissance comme il convient. Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Chiara Lubich
[1] Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Sainte-ThĆ©rĆØse de lāEnfant-JĆ©sus et de la Sainte-Face,
Histoire dāune Ć¢me. Manuscrits autobiographiques, Manuscrit B (Lettre Ć SÅur Marie du SacrĆ©-CÅur)Ā ; Bar-le-Duc, 1973, p. 228.
[2] Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Les citations de lāĆcriture sont tirĆ©es de la Traduction ÅcumĆ©nique de la Bible.
[3] Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Pierre-Julien Eymard,
La Sainte Eucharistie. La PrƩsence RƩelle I. 1950, p. 87.
[4] Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Cf. in Off. Festiv. Corp. Christi, Lectio VI, in finem.
[5] Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Pierre-Julien Eymard,
La Sainte Eucharistie. La PrƩsence RƩelle I. 1950, p. 155.
[6] Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ignace dāAntioche,
Lettres, aux Ephésiens, XIX, I. Sources Chrétiennes n° 10 ; Macon, 1969, p. 75.
[7] Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā
Presbyterorum Ordinis (Décret sur le ministère et la vie des prêtres) 5.
[8] Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Pour ce passage cf. J. Castellano.
Eucaristia in DES I, Roma 1975, p. 737.
[9] Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā
Documents Pontificaux de Paul VI, Vol. v, 1966, St MauriceĀ ; 1969, p.Ā 231.
[10] Athanase,
Ep. Fest. 4, 3 (PG 26,1377).
[12] Cf. ibid. 4, 5 (PG. 26,1379).
[13] Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Albert le Grand,
De Euch., d. 1, c. 2, n. 7 (B. 38,200).
[14] Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Jean Chrysostome in 1 Co. hom. 24, 2 (PG. 61,200).
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