Mouvement des Focolari
Envie de rƩvolution

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Un mĆ©lange explosifĀ : 150 gen de tout le Portugal (y compris les Ć®les de MadĆØre et des lointaines AƧores), avec les moteurs allumĆ©s depuis environ un an, en prĆ©paration pour l’imminent Genfest qui verra 200 d’entre eux rĆ©unis Ć  Budapest avec 12Ā 000 autres jeunes du monde entier. Ā Si nous y ajoutons un lieu unique comme la citĆ©-pilote Arco-Iris et l’additionnons Ć  la prĆ©sence spĆ©ciale de Maria Voce et de Giancarlo Faletti, voici le mĆ©lange explosif de joie et d’« envie de rĆ©volutionĀ Ā» expĆ©rimentĆ© le 18 aoĆ»t 2012.

Ce sont les jeunes des Focolari qui commencent, offrant Ć  la prĆ©sidente et au coprĆ©sident du Mouvement les nombreuses initiatives pour rĆ©colter les fonds nĆ©cessaires pour ne pas manquer le rendez-vous mondial de BudapestĀ : un cafĆ©-concert Ć  Porto (au nord du pays) avec 300 amis, avec lesquels ils ont partagĆ© le rĆŖve d’un monde plus uniĀ ; un « festival de la glaceĀ Ā» Ć  Faro (au sud), une journĆ©e ouverte avec plus de 700 participantsĀ ; et ensuiteĀ : ventes, lavage de voitures, jardinage, service de baby-sitting… tout est utile pour atteindre l’objectif, mĆŖme s’ils tiennent Ć  dire qu’en rĆ©alité : « Tout a Ć©tĆ© une occasion pour nouer des rapports plus vrais avec nos amis et avec beaucoup de jeunes filles et garƧons qui maintenant connaissent et veulent partager avec nous l’idĆ©al d’un monde uniĀ Ā».

Un intermĆØde musicalĀ : le groupe « ContrastoĀ Ā» interprĆØte, en exclusivitĆ©, la chanson qu’il jouera Ć  Budapest, avec 21 autres chansons gagnantes du concours ouvert exprĆØs pour les groupes gen du monde entier. Tout de suite aprĆØs, les questions fusent. Elles dĆ©voilent leurs rĆŖves, et vont de la crise Ć©conomique et sociale au chĆ“mage, du manque d’engagement Ć  l’individualisme… Ils veulent comprendre le sens profond de ce qu’il se passe dans le monde dans lequel ils vivent et quelle contribution ils peuvent donner.

« Dieu est Amour, toujoursĀ ! – rĆ©pond Maria Voce. Lorsque Chiara Lubich, avec ses jeunes amies, a fait cette dĆ©couverte, c’était la guerre, mais cette certitude Ć©tait si forte que l’on surmontait les difficultĆ©s… Et, aujourd’hui, prĆ©cisĆ©ment cette certitude peut devenir espĆ©rance pour les autres. Voici votre contributionĀ : en tĆ©moigner avec la vie, en mettant en Ć©vidence les valeurs de la solidaritĆ©, de l’unitĆ©.Ā Ā» Et Giancarlo FalettiĀ : « Mettons en route l’imagination. La foi en Dieu Amour nous aidera Ć  trouver de nouvelles solutionsĀ».

« Ces temps-ci, nous communiquons l’IdĆ©al de l’unitĆ© Ć  de nombreux jeunes – expliquent les gen de Porto –, mais nous sommes peu… as-tu un conseil Ć  nous donner?Ā» Maria Voce n’a aucun douteĀ : « Ne jamais se laisser arrĆŖter par l’idĆ©e que nous n’y arrivons pas, parce que c’est Dieu qui fait avancer les choses. Sans peur, communiquez l’IdĆ©al de l’unitĆ© Ć  pleines mainsĀ !Ā Ā».

« L’athĆ©isme et l’agnosticisme sont trĆØs prĆ©sents chez les jeunes – racontent les gen de Faro – mĆŖme s’ils veulent fonder leur propre vie sur les vraies valeurs. Comment rĆ©ussir Ć  dialoguer, Ć  nous rencontrerĀ ?Ā Ā» « Notre idĆ©al Ć©vangĆ©lique est universel – met en Ć©vidence la prĆ©sidente – . Dialoguer avec les faits, avec notre cohĆ©rence et aussi avec un langage adaptĆ©. Nous devons savoir donner les raisons de notre foi. Mais il faut le faire en vivant d’abord l’Évangile, et ensuite en trouvant les bons motsĀ».

« Quelle est la chose la plus importante que nous devons faire, aujourd’hui, en tant que Mouvement GenĀ ?Ā Ā» « Être tous vouĆ©s Ć  cette merveilleuse cause, le monde uni – rĆ©pond Maria Voce. Les nouveaux moyens de communication aident Ć  la communion, mais attention Ć  ne pas lĆ¢cher le radicalisme de l’amour qui est personnel, qui exige toutes nos Ć©nergies.Ā Ā» Giancarlo Faletti ajoute, puisant dans les origines du Mouvement GenĀ : « Chiara, lorsqu’elle a fondĆ© la deuxiĆØme gĆ©nĆ©ration – vous les gen –, elle a parlĆ© de “rĆ©volution Ć©vangĆ©lique”Ā ! Aidons-nous Ć  vivre en Ć©tant toujours cette rĆ©volution vivanteĀ Ā».

De l’envoyĆ© Gustavo ClariĆ”

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Les jeunes aiment l’hĆ©roĆÆsme

LĆ  où il faut du courage, les jeunes accourent. S’ils ne sont pas amollis par des tares morales, ils aiment la beautĆ© suprĆŖme qui est Dieu, ils affrontent la bataille la plus rude, qui est celle de la foi, ils aiment les risques les plus ingrats de la puretĆ©, du renoncement, du dĆ©vouement. S’ils hĆ©sitent devant le Christ, c’est peut-ĆŖtre parce qu’ils en connaissent une image dĆ©formĆ©e, si la religion leur a Ć©tĆ© prĆ©sentĆ©e sous des apparences mornes empreintes de mondanitĆ© et de mĆ©diocritĆ©, habillĆ©e de compromis et Ć©triquĆ©e par des adaptations, comme une activitĆ© secondaire ou marginale, ou carrĆ©ment semi-clandestine. En somme, quelque chose de vieux et d’ennuyeux, qui s’essouffle pour rester dans la course des gĆ©nĆ©rations. Au contraire, les jeunes, s’ils dĆ©couvrent le vrai visage du Christ, s’ils saisissent la vĆ©ritable nature de l’Église, sont assurĆ©ment attirĆ©s par le risque de l’Évangile. « C’est courir un risque que de se tourner vers DieuĀ Ā», disaient les premiers PĆØres d’une Ɖglise Ć  son adolescence. Et les jeunes et dĆ©sirent ardemment risquer le tout pour le tout et courir cette aventure dangereuse de l’amour de Dieu au milieu du monde. Ils n’ont rien Ć  faire d’un christianisme amoindri, rĆ©duit Ć  la mesure de l’homme du jour, comme la mode d’une saison. Ils veulent un christianisme grand. Ils le veulent immense. Ils n’aiment donc pas une petite Ɖglise de rien du toutĀ : ils veulent une Ɖglise grande, sans limites, dans laquelle puisse entrer normalement toute l’humanitĆ©, peuple de Dieu. Si les vocations font dĆ©faut, c’est aussi parce que les jeunes ne se suffisent pas de la somme de difficultĆ©s et de courage externes qui s’offrent Ć  eux. Ils veulent la chastetĆ© dans un monde incestueux, la pauvretĆ© au milieu des orgies de Mammon, l’amour dans une sociĆ©tĆ© divisĆ©e par les haines. Ils s’ennuient dans des communautĆ©s où l’on Ć©vite de parler – ou hĆ©site Ć  le faire – d’union Ć  Dieu, de mĆ©rites de la Vierge Marie, de priĆØre et de pĆ©nitence, où ne vit pas constamment la vie du Corps mystique, comme communionĀ  surnaturelle avec les frĆØres et avec Dieu, comme concitoyennetĆ© avec Dieu vĆ©cue parmi les citoyens du monde, pour incarner dans l’épisode de l’existence humaine les grĆ¢ces de la vie divine. Pour ĆŖtre Christ parmi les frĆØres, pour les frĆØres. Les jeunes ne peuvent donc se contenter d’une religion rĆ©duite Ć  la culture, Ć  une organisation, Ć  des techniques d’apostolat, Ć  des dĆ©bats et Ć©lucubrations esthĆ©tiques, mĆ©taphysiques ou littĆ©raires.

Photo Ā© Centre Igino Giordani

Les jeunes aiment les missions les plus ardues, ils accourent Ć  l’appel d’un don Orione, d’une Canossa, d’une Cabrini, de quiconque est en mesure de leur proposer une aventure de sacrifice et de puretĆ©, de service et de dĆ©vouement. Parce qu’au fond, ils aiment l’hĆ©roĆÆsme de la croix, la folie de la croix. JĆ©sus passe et, s’ils le voient, les jeunes le suiventĀ : si leur vue n’est pas gĆŖnĆ©e par l’apparition de crĆ©atures humaines, superbes, c’est-Ć -dire placĆ©es au-dessus (super), plus haut que les autres, Ć  cause de l’argent, du pouvoir politique ou de l’enflure de la vanitĆ©. SitĆ“t qu’ils aperƧoivent Son visage jeune, pur et divin, ils laissent pĆØre et mĆØre, fianƧailles et revenus, confort et adulations, et ils le suivent, d’abord sur les chemins de l’apostolat, puis sur celui du calvaire. Ils aiment le Christ, et le Christ crucifiĆ©. Et JĆ©sus passe. Si nous le suivons, sans nous retourner, sans demander la permission d’aller ferrer les chevaux ou acheter des bœufs, faire des salamalecs Ć  droite et Ć  gauche, nous devenons jeunes ipso factoĀ : nous devenons ces enfants Ć  qui le royaume des cieux est destinĆ©. Alors se convertir, nous le voyons bien, c’est trouver le chemin et dĆ©couvrir que l’on a perdu du temps Ć  cultiver des illusions et Ć  retaper des baraques branlantes. Au fond de ce nouveau panorama resplendit une croix, mais elle est le signe de la victoire sur la mort. En Lui, nous avons dĆ©couvert la vie Ć©ternelle. Igino Giordani, dans Ā«FidesĀ», aoĆ»t 1955, pp. 242-245

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CitĆ©-pilote Arco-ƍris

L’arrivĆ©e le 15 aoĆ»t Ć  la citĆ©-pilote portugaise de la prĆ©sidente des Focolari, accompagnĆ©e du coprĆ©sident, coĆÆncide avec la fĆŖte de l’Assomption de Marie. La liturgie parle de l’exultation de l’enfant dans le ventre d’Elisabeth. Un signe qui fait dire Ć  la prĆ©sidenteĀ : « Ce sera le voyage de l’exultationĀ !Ā Ā». L’accueil Ć  l’aĆ©roport et, ensuite, Ć  la citĆ©-pilote semble le confirmer. Un groupe nombreux les accueille, avec une chorĆ©graphie digne de la “crĆ©ativitĆ© de l’amour”Ā : une arche recouverte de fleurs Ć©clatantes, deux campinos (gardiens de taureaux Ć  cheval, avec des costumes traditionnels colorĆ©s), la musique, les familles, les enfants…

Le 16 aoĆ»t est consacrĆ© Ć  la visite de la citĆ©-pilote Arco-ƍris(Arc-en-ciel), qui fĆŖte ses 15 ans d’existence. En effet, en 1996, le terrain est achetĆ© Ć  Abrigada, localitĆ© situĆ©e Ć  environ 50Ā km de Lisbonne, avec la contribution de toutes les communautĆ©s portugaises.

On commence par le petit cimetiĆØre, pour visiter les “vĆ©ritables pierres vivantes” de la citĆ©-pilote. Elles sont dĆ©sormais huit, semblant indiquer que la SpiritualitĆ© de l’unitĆ© au Portugal a des racines profondes. On s’arrĆŖte devant le visage rayonnant d’Eduardo Guedes, focolarino et premier gen portugais. Maria Voce – comme elle l’avait fait quelques jours avant qu’Eduardo nous quitte – lui confie les jeunes et, en particulier, l’imminent Genfest.

On poursuit avec la visite du siĆØge de la maison d’édition et journal Cidade NovaĀ : 12 personnes engagĆ©es, plus des collaborateurs externesĀ ; 3000 abonnements au journalĀ ; une bonne production de livres. « Les bureaux sont beaux, sobres, essentielsĀ Ā», commente la prĆ©sidente, soulignant l’importance de l’unitĆ© entre tous, qui donne la vie et diffuse un message valable et crĆ©dible.

Vient le tour des genĀ : une explosion de joie parmi la trentaine de gen rĆ©unis pour l’occasion. Maria Voce et Giancarlo Faletti rencontrent les gen filles et garƧon portugais dans les deux “maisonnettes”, points de repĆØre pour tous, où quelques-uns y habitent pour une certaine pĆ©riode. Ils Ć©tudient ou travaillent Ć  Lisbonne ou dans les alentours. Monica est physiothĆ©rapeute Ć  la clinique dans la citĆ©-piloteĀ : « Pour moi, c’est un grand don d’être ici. La prĆ©sence de JĆ©sus au milieu de nous, dans la maisonnette, avec les habitants de la citĆ©-pilote, au travail… me pousse Ć  vivre l’idĆ©al de l’unitĆ©, aussi lorsque j’Ć©change avec d’autres personnesĀ Ā». Tiago, 24 ans, bientĆ“t diplĆ“mĆ© en mĆ©decineĀ : « Mon engagement est de chercher Ć  vivre toujours dans la volontĆ© de Dieu. Ainsi, je sens qu'”ensemble, nous sommes JĆ©sus”, qui construit la citĆ©-pilote et la vie de chacun de nousĀ Ā». Maria Voce les encourage Ć  donner la vie de l’Ɖvangile vĆ©cu Ć  tous, « qu’il explose partoutĀ Ā». Sans oublier que chaque 1er mai, environ un millier de jeunes se donne rendez-vous dans la citĆ©-pilote.

Prochaine Ć©tape, les famillesĀ ! Elles sont cinq, dont deux dans la citĆ©-pilote et les autres dans les environs. « Nous sommes ici depuis 10 ans, nous avons vu naĆ®tre la citĆ©-piloteĀ Ā», expliquent JosĆ© et Conceição Maia, premiĆØre famille Ć  y avoir emmĆ©nagĆ© avec leurs six enfants. « Nous sommes ici depuis trois ans, racontent TonƬ et Idalina Nogueira, avec leurs cinq enfants. Nous sommes heureuxĀ ! Nous faisons une expĆ©rience nouvelle, comme famille et comme communautĆ©. Chaque jour, certains d’entre nous partent ensemble pour Lisbonne, pour le travail ou pour les Ć©tudes, et nous rentrons ensemble, concluant la journĆ©e avec la messe dans la citĆ©-pilote.Ā Ā» Maria Voce souligne l’importance des familles, non seulement pour la citĆ©-pilote, mais aussi pour l’Ɖglise et l’humanitĆ©. Elle affirmeĀ : « Ce qui compte c’est la nouveautĆ©, jamais tenue pour acquise, de la vie Ć©vangĆ©liqueĀ ; c’est pourquoi il faut toujours recommencer, chaque jour, sans se prĆ©occuperĀ Ā». Et Giancarlo FalettiĀ : « Les maisons sont trĆØs belles, mais le chemin que vous avez parcouru en tant que famille, surmontant les difficultĆ©s, est encore plus importantĀ Ā».

Dans l’aprĆØs-midi, visite du PĆ“le “Giosi Guella”, inaugurĆ© en 2010, avec trois entreprises d’Ɖconomie de Communion en fonction et une dizaine Ć©parpillĆ©e dans le pays et liĆ©es au PĆ“le.

Et encore, la visite Ć  l’harmonieux Centre Mariapolis, qui possĆØde une salle pour 200 personnes, 60 lits et accueille en moyenne 5000 visiteurs par annĆ©e.

De prochains dĆ©veloppements sont prĆ©sentĆ©s, tĆ©moignage de la croissance du Mouvement au PortugalĀ : la visite du terrain où se tiendra la maison des femmes ā€œvolontaires de Dieuā€, avec la pose de la mĆ©daille de Marie, dans un climat de joie et d’Ć©motionĀ ; et les projets (rĆ©alisĆ©s par deux jeunes femmes architectes) d’une sĆ©rie de petits appartements.

L’intense journĆ©e se conclut avec la messe, animĆ©e par les chants interprĆ©tĆ©s dans le style du Fado, Ć¢me du peuple portugais, comme le dira Maria Voce lors des salutations finalesĀ : « Nous avons vĆ©cu le premier jour au Portugal avec une joie toujours plus grandeĀ Ā» et, se rĆ©fĆ©rant aux chansons, elle met en Ć©vidence la valeur de l’interprĆ©tation. En rappelant ensuite que Chiara Lubich invitait Ć  interprĆ©ter sur terre le rĆ“le de JĆ©sus, elle souhaite qu’Ć©merge de ce peuple le “JĆ©sus portugais”, don pour tous les autres peuples. Giancarlo Faletti ajouteĀ : « Une journĆ©e pleine de Dieu… Nous avons des raisons pour exulterĀ !Ā Ā». Et la prĆ©sidente de conclureĀ : « Maintenant, nous vivons la joie. Maintenant, Marie chante encore une fois le MagnificatĀ Ā».

De l’envoyĆ© Gustavo ClariĆ”

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ā€œLet’s bridgeā€. Monde uni, fraternitĆ© : paroles abstraites ?

Au Genfest, rencontre internationale des jeunes des Focolari qui se tiendra Ć  Budapest du 31 aoĆ»t au 2 septembre, on vivra aussi un moment d’Ć©change sur les expĆ©riences concrĆØtes où les jeunes sont engagĆ©s depuis des annĆ©es.

Nous vous en prĆ©sentons quelques unes, en avant-premiĆØre, qui montrent comment chacun d’eux est en premiĆØre ligne, lĆ  où il vit, avec les problĆØmes et les dĆ©fis qu’il rencontre chaque jour.

En Colombie, où la pluie ne cesse de tomber depuis plus d’un an, avec plus de 500 morts et disparus et presque trois millions de personnes qui ont subi des dommages, les jeunes ont commencĆ© par Soacha, une ville Ć  la pĆ©riphĆ©rie de BogotĆ”, et avec les adultes ils ont organisĆ© une campagne pour rĆ©colter des vivres et des vĆŖtements. Ils ont reƧu en plus 200 paires de bottes et quantitĆ© d’aliments qu’ils ont distribuĆ©s aux familles qui en avaient le plus besoin. Aujourd’hui, la situation s’est aggravĆ©e en raison de maladies et de problĆØmes de la vie en commun dans les camps. Ils continuent Ć  rĆ©colter des aides et Ć  rester proche des gens.

Catania-Bujumbura – Le pont entre les jeunes de ces deux villes s’est matĆ©rialisĆ© dans un clavier Ć©lectronique. ƀ partir d’une vidĆ©o skype dans laquelle l’ensemble africain “Gen Sorriso” (qui se produira aussi Ć  Budapest) a chantĆ© en kirundi, les jeunes lycĆ©ens du “Galilei” de Catane ont eu l’idĆ©e de leur offrir un clavier Ć©lectronique. Dans ce but, ils ont lancĆ© l’opĆ©ration “Une glace pour le Burundi”. ƀ la liaison suivante, concert virtuel intercontinental de tam-tam et de guitare (au Burundi) et de clavier Ć©lectronique, qui pour le moment est encore Ć  Catane, mais qui est destinĆ© au groupe de musique burundais.

Le dĆ©fi de la diversitĆ© – Des jeunes bouddhistes et chrĆ©tiens ont organisĆ© 3 symposiums d’échange et de confrontation sur des sujets tels que l’engagement pour la paix, vivre et transmettre la foi, en crĆ©ant ainsi un rĆ©seau d’amitiĆ© et de fraternitĆ© interreligieuse, interculturelle et internationale.

72 musulmans et chrĆ©tiens de cinq pays du Moyen Orient et d’Afrique du Nord se rencontreront Ć  Budapest pour la premiĆØre fois et, en un temps record, ils devront monter ensemble la chorĆ©graphie que les groupes ont prĆ©parĆ©e dans leurs pays respectifs, grĆ¢ce aux conseils virtuels passĆ©s d’un pays Ć  l’autre sur Youtube.

Les jeunes de l’Inde aussiĀ : des hindous du mouvement gandhien Shanti Ashram et des chrĆ©tiens ont travaillĆ© ensemble pendant des mois Ć  leur danse qui veut exprimer la diversitĆ© des religions et des castes prĆ©sentes dans leur pays, dans le classique style indien.

Ce sont quelques-unes des multiples expĆ©riences de dialogue interreligieux. Num, bouddhiste de ThaĆÆlande, en parlera le 1er septembre prochain au Genfest, et ce sont un chrĆ©tien de Nazareth et une musulmane de JĆ©rusalem qui raconteront aux 12Ā 000 participants ce que signifie vivre pour la fraternitĆ© au cœur du conflit israĆ©lo-palestinien et de cohabitation difficile de trois religions, judaĆÆsme, christianisme et islam.

Parmi eux, il y a aussi des jeunes qui n’ont aucun credo religieux, mais qui partagent l’engagement Ć  vivre pour un monde plus uni.

Sans oublier le projet United World Project, conƧu et dĆ©veloppĆ© par les jeunes des Focolari et ouvert Ć  la collaboration avec tous, qui sera lancĆ© dans sa premiĆØre phase prĆ©cisĆ©ment Ć  Budapest. Il a pour but de mettre en Ć©vidence et de promouvoir la fraternitĆ© mise en actes par des individus, des groupes, des nations. Il crĆ©era aussi un Observatoire international permanent, reconnu par l’ONU.

Service d’Information Focolari – SIF

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The Genfest 2012 project has been funded with support from the European Commission.
This communication reflects the views only of the author, and the Commission cannot be held responsible for any use which may be made of the information contained therein.
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Maria Voce au Portugal

L’heure pour les Focolari du Portugal a enfin sonnĆ©!

C’est vraiment le cas de le dire, surtout si on considĆØre le temps de prĆ©paration d’une visite autant attendue que celle de la prĆ©sidente et du co-prĆ©sident du Mouvement des focolari pour la premiĆØre fois en terre lusitanienne. Le voyage, prĆ©vu en janvier dernier, avait Ć©tĆ© reportĆ© pour des raisons de santĆ©. Mais ni l’agenda bien rempli de Maria Voce, ni mĆŖme la forte chaleur de l’étĆ©, ont empĆŖchĆ©, en plein milieu du mois d’aoĆ»t, que la communautĆ© des Focolari lusitanienne se retrouve pour accueillir, avec « chaleurĀ Ā», la prĆ©sidente accompagnĆ©e du co-prĆ©sident Giancarlo Faletti.

Il y a deux événements « précurseurs » que les Focolari portugais comptent avec orgueil dans leur histoire.

Le premier remonte carrĆ©ment Ć  la fin 48, quand Igino Giordani – connu sous le nom de Foco, et alors dĆ©putĆ© de l’état italien – avait tenu Ć  Lisbonne une confĆ©rence Ć  la « SociĆ©tĆ© GĆ©ographiqueĀ Ā». Igino Giordani, qui avait fait connaissance avecChiara Lubichtrois mois auparavant et Ć©tait restĆ© fascinĆ© par la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, avait rencontrĆ©, Ć  cette occasion, le Cardinal Patriarche de Lisbonne de l’époque, Mgr. Manuel Cerejeira.

Le deuxiĆØme Ć©vĆ©nement « prĆ©curseurĀ Ā» est particuliĆØrement cher aux Focolari portugais: la visite de Chiara au sanctuaire de Fatima en 1955, alors que le Mouvement n’était pas encore arrivĆ© au Portugal. Elle-mĆŖme le rappellera dans son journal intime trois ans plus tard: « C’était en septembre 55 quand une occasion vraiment exceptionnelle nous a procurĆ© la chance de rencontrer Soeur Lucia de Fatima… nous nous rappelons peu de ce voyage si cher, Ć©talĆ© entre le 8 septembre (fĆŖte de la naissance de Marie) et le 12 septembre (celle du nom de Marie). Peut-ĆŖtre parce que le coeur Ć©tait toujours Ć  la “Cova da Iria”, lĆ  où Marie a donnĆ© son message au mondeĀ Ā».

Beaucoup d’annĆ©es devront s’écouler avant que Chiara ne puisse rencontrer en personne, Ć  Santiago de Compostelle en 1989, la communautĆ© portugaise avec celle d’Espagne. Puis, en novembre 2003, elle se prĆ©parait Ć  se rendre Ć  Lisbonne, quand la santĆ© l’en a empĆŖchĆ©. A cette occasion, elle Ć©crivait aux membres des Focolari rĆ©unis pour la fĆŖte: « Chers tous, je pense Ć  vous qui ĆŖtes tous rassemblĆ©s Ć  Fatima (…). MĆŖme s’il ne m’est pas encore possible de venir vous voir, sentez-moi lĆ  avec vous, comme et plus que si je l’étais en personne. Je suis certaine que vous cueillerez cette occasion pour renouveler l’unitĆ© entre vous… afin de diffuser l’Amour dans le mondeĀ Ā».

Maria Voce et Giancarlo Faletti sont Ơ prƩsent au Portugal, pour tenter de rƩaliser le dƩsir explicite de la fondatrice.

Durant ces jours, nous serons spectateurs attentifs pour accompagner et raconter ce qui se passera à tous ceux qui, nous le savons, de tous les points de la planète, voudrons suivre avec intérêt cette visite dans le pays lusitanien.

De notre envoyƩ, Gustavo ClariƔ

Photo Ā© M. Conceicao / M. Freitas

Rome, le 20 mars 1983 : « Vers une humanité nouvelle »

TrĆØs Saint- PĆØre, (…) Les volontaires hommes et femmes sont l’ame du ā€œMouvement HumanitĆ© Nouvelleā€. Leur vocation est de se donner totalement Ć  Dieu, tout en n’ayant aucune consĆ©cration particuliĆØre. PlongĆ©s dans le monde, lieu privilĆ©giĆ© de leur rayonnement, ils vivent l’Evangile Ć  l’exemple des premiĆØres communautĆ©s chrĆ©tiennes avec lesquelles ils dĆ©sirent rivaliser en ce siĆØcle, Ć©tant un seul coeur et une seule Ć¢me, avec pour consĆ©quence la communion des biens spirituels et matĆ©riels. Dans notre monde glacĆ© par le matĆ©rialisme et par la sociĆ©tĆ© de consommation, appauvri et dĆ©viĆ© par l’hĆ©donisme, la violence et tous les maux existants, les volontaires tĆ¢chent de porter le feu, la lumiĆØre et la force, richesse du RessuscitĆ©. Ils s’efforcent donc de Le faire resplendir en eux-mĆŖmes: Ć©treignant les croix de chaque jour, et s’engagent Ć  engendrer, par l’unitĆ© la plus profonde entre eux, Sa prĆ©sence dans les maisons, les hĆ“pitaux, les Ć©coles, les parlements, les usines, partout, afin que les diffĆ©rents ā€œmondesā€ puissent ĆŖtre Ć©clairĆ©s, guidĆ©s et soutenus par Lui, dans le cheminement vers le renouvellement (…). Chiara Lubich

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FĆŖte de l’Assomption de Marie au Ciel

Ā«TrĆØs chers qui ĆŖtes rĆ©unis Ć  Budapest, pour cĆ©lĆ©brer le 40ĆØme anniversaire de la naissance des “volontaires”, je vous envoie Ć  tous mon salut le plus cordial. Ce n’est pas un hasard si, pour cette rencontre importante, vous avez voulu choisir Budapest, la capitale de la Hongrie, pays d’où est partie la premiĆØre Ć©tincelle de cette rĆ©alitĆ© – une des branches les plus florissantes du mouvement des Focolari – qui devait bien vite se rĆ©pandre en Italie, en Europe et dans le monde entier. Ce fut notre rĆ©ponse Ć  cette soif de libertĆ©, domptĆ©e dans le sang par ceux qui voulaient dĆ©raciner Dieu de la sociĆ©tĆ© et du cœur des hommes. Ce fut aussi notre rĆ©ponse en Ć©cho Ć  l’appel attristĆ© lancĆ© par le pape Pie XII Ć  cette occasionĀ : « DieuĀ ! Que ce nom, source de tout droit, de toute justice, de toute libertĆ©, rĆ©sonne dans les parlements, sur les places, dans les habitations et les ateliers… » Ce fut alors que des femmes et des hommes de tous Ć¢ges, de toutes nationalitĆ©s, races et conditions, liĆ©s par le lien de l’amour rĆ©ciproque, s’unirent pour former une armĆ©e de volontairesĀ : les “volontaires de Dieu“. L’histoire, vous la connaissez ou elle vous sera racontĆ©e ces jours-ci. Il y en a peut-ĆŖtre parmi vous qui ont vĆ©cu “cette histoire” Ć  la premiĆØre personne. “Volontaires”, votre vocation est splendideĀ ! A l’exemple des premiers chrĆ©tiens, vous vous ĆŖtes, par amour, de libres faits esclaves de JĆ©sus, qui attend votre tĆ©moignage dans le monde, lĆ  où il n’est pas connu ou pas aimĆ©. Vous ĆŖtes “volontaires de Dieu”, donc rien ne vous est impossible, parce qu’il est avec vous. Profitez de cette circonstance pour lui demander de grandes choses et les dĆ©cider entre vous. Demandez-lui de pouvoir continuer Ć  dĆ©chaĆ®ner, Ć  travers votre vie, cette rĆ©volution Ć©vangĆ©lique basĆ©e sur l’amour, que le monde attend. Et ne considĆ©rez pas votre vocation simplement comme quelque chose de spirituel ou d’intimiste. DĆ©jĆ  la spiritualitĆ© de l’unitĆ© vous ouvre aux frĆØresĀ ! Mais vous ĆŖtes appelĆ©s Ć  introduire dans les structures de la sociĆ©tĆ©, qui vous entoure, le levain divin qui peut en faire une HumanitĆ© nouvelle dans ses diffĆ©rents mondes, ainsi que dans le monde familial et ecclĆ©sial. Si vous n’en ĆŖtes pas empĆŖchĆ©s par l’âge ou par d’autres raisons, lancez-vous donc dans cette splendide vocation laĆÆque qui est justement confiĆ©e aux laĆÆcs. Demandez Ć  Dieu que ce monde puisse changer aussi grĆ¢ce Ć  vous, et ne restez pas en paix tant que vous ne constatez pas l’existence en lui de bourgeons durables. Nous tous, de l’Œuvre, nous sommes avec vous, au cours de cette fĆŖte, pour vous souvenir, faire des projets, vous lancer. Comme Marie, lors de l’Assomption, porta dans son corps le crƩƩ au paradis, ne cherchez pas Ć  y entrer sans un monde renouvelĆ©. Que vivent les volontaires, colonnes de l’Œuvre de Dieu dans ses expressions les plus bellesĀ ! Avec vous,Ā Ā Ā  Chiara MessageĀ  a l’occasion du 40e anniversaire de la naissance des volontaires Lu par Dori Zamboni, Ć  Budapest, le 23 novembre 1996

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MƩdecins pour la rƩconciliation

« Lorsque les manifestations ont commencĆ© et que les premiers Ć©changes de tirs ont Ć©clatĆ©, de nombreux blessĆ©s ont Ć©tĆ© amenĆ©s dans notre hĆ“pital. La situation Ć©tait chaotique et les gens Ć©taient trĆØs en colĆØre. Je me suis tout de suite mis Ć  disposition et, malgrĆ© le danger, je suis allĆ© sur place pour soigner les blessĆ©s, en franchissant des barrages de personnes armĆ©es. Au fond de moi, j’avais la sĆ©curitĆ© que je n’étais pas seul, mais que je suis dans le cœur de JĆ©sus. Jour aprĆØs jour, j’ai vu grandir la sĆ©paration entre les diffĆ©rents composants de la sociĆ©tĆ© et augmenter la tension confessionnelle, ainsi que les meurtres Ć  caractĆØre religieux. J’ai choisi d’aller Ć  contre-courant, acceptant de soigner des patients de toutes les confessions, en prenant sur moi le risque d’être mal compris dans mes actions et donc d’être accusĆ© soit par le Gouvernement, soit par les opposants armĆ©s. De nombreuses fois, pour garantir la sĆ©curitĆ© des patients, dĆØs qu’une opĆ©ration Ć©tait terminĆ©e, j’attendais les malades pendant des heures pour les transporter en sĆ©curitĆ© chez eux avec ma voiture. Une nuit, alors que j’accompagnais une patiente alaouite pour accoucher Ć  Hama, ville Ć  majoritĆ© sunnite, nous sommes tombĆ©s sur une manifestation de protestation contre le rĆ©gime. Dans la voiture, tous Ć©taient effrayĆ©s et, moi aussi, je ne savais pas comment procĆ©der, surtout lorsqu’un groupe de manifestants s’est approchĆ© pour savoir qui Ć©tait Ć  l’intĆ©rieur. En parlant avec eux, j’ai dit Ć  voix hauteĀ : “Dans la voiture, il y a une femme prĆŖte Ć  accoucher, craignez Dieu”. Ils se sont calmĆ©s et se sont ensuite Ć©loignĆ©s. Nous avons donc pu nous rendre Ć  l’hĆ“pital. La femme Ć©tait sur le point de donner la vie Ć  son fils. Peu aprĆØs, les cris du nouveau-nĆ© ont retenti. C’était une vie qui naissait au milieu de la mort. Nous Ć©tions Ć©mus jusqu’aux larmes, parce que cet enfant Ć©tait le symbole de nos espĆ©rance dans une nouvelle naissance. Essayer d’aimer tout le monde a signifiĆ© aussi penser aux familles des blessĆ©s et des victimes, en tentant d’ĆŖtre prĆØs d’eux et de les rassurer, en les aidant aussi Ć  surmonter la colĆØre et le dĆ©sir de vengeance. Un jour, un officier musulman d’un village proche du nĆ“tre est mort. Avec d’autres mĆ©decins chrĆ©tiens, nous sommes allĆ©s prĆ©senter nos condolĆ©ances Ć  la famille. Lorsque son pĆØre l’a appris, il s’est Ć©mu et s’est ensuite adressĆ© Ć  nous avec ces motsĀ : “Aujourd’hui, vous m’avez honorĆ© vous et votre peuple, et vous m’avez apportĆ© un peu de paix”. En septembre dernier, vers la fin du mois de Ramadan, j’ai pensĆ© mobiliser mes collĆØgues mĆ©decins pour une action de rĆ©conciliation. Nous avons invitĆ© 120 mĆ©decins de la ville, de toutes les confessions, pour un Iftar, où le gouverneur de la ville Ć©tait Ć©galement prĆ©sent. Une ambiance trĆØs belle et dĆ©tendue s’est crƩƩe, ce qui a rassurĆ© les esprits et a eu un Ć©cho trĆØs positif Ć  Hama, aidant Ć  cicatriser les blessures. Cette vie pour l’unitĆ© n’est pas passĆ©e inaperƧue. J’ai Ć©tĆ© appelĆ© Ć  travailler dans le comitĆ© de dialogue de la ville, où j’ai pu aussi apporter la vision politique illuminĆ©e par la spiritualitĆ© de l’unitĆ©. Par la suite, j’ai Ć©tĆ© Ć©lu pour faire partie du comitĆ© de dialogue national, appelĆ© Ć  se rĆ©unir avec le prĆ©sident pour trouver une solution juste. Malheureusement, cette action pacifique n’a pas eu le rĆ©sultat escomptĆ©, mais je continue Ć  espĆ©rer et Ć  travailler pour que le dialogue et la rĆ©conciliation aient le dernier motĀ». Y. S. – Syrie

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Sainte Claire d’Assise

C’Ć©tait la guerre.

Tout s’Ć©croulait devant nous, jeunes filles, attachĆ©es Ć  nos rĆŖves d’avenirĀ : maisons, Ć©coles, personnes chĆØres, carriĆØres.

Le Seigneur prononƧait en actes une de ses Ć©ternelles parolesĀ : « Tout est vanitĆ© des vanitĆ©s… »

C’est de la dĆ©vastation, complĆØte et multiple, de tout ce qui formait l’objet de notre pauvre petit cœur que naquit notre idĆ©al.

Nous voyions d’autres jeunes, avec un enthousiasme sincĆØre, se lancer pour le salut et l’avenir meilleur de la patrie.

Il Ć©tait facile de parler d’idĆ©al dans cette vie morte Ć  tout ce qui pourrait attirer, humainement parlant.

Nous sentions qu’un seul idĆ©al Ć©tait vrai, immortelĀ : Dieu.

Face Ć  l’Ć©croulement provoquĆ© par la haine, apparut de maniĆØre Ć©clatante Ć  nos jeunes esprits Celui qui ne meurt pas.

Et nous le vĆ®mes et nous l’avons aimĆ© dans son essenceĀ : « Deus caritas est[1]Ā Ā».

Nos pensĆ©es et nos aspirations furent scellĆ©es par une autre jeune fille qui en d’autres temps, peu diffĆ©rents des nĆ“tres, sut Ć©clairer de sa lumiĆØre divine les tĆ©nĆØbres du pĆ©chĆ©, et rĆ©chauffer les cœurs glacĆ©s d’Ć©goĆÆsme, de haine, de rancœursĀ : Claire d’Assise.

Elle aussi, comme nous, vit la vanitĆ© du monde, parce que le « Poverello d’AssiseĀ Ā», vivant exemple de pauvretĆ©, l’avait Ć©duquĆ©e Ć  « tout perdre pour gagner JĆ©sus ChristĀ Ā».

Elle aussi, à la Portioncule, fuyant en pleine nuit le château des Scifi et avant même de quitter ses riches brocarts, avait répondu au saint qui lui demandait : « Ma fille, que désires-tu ? » : « Dieu ».

Nous fĆ»mes impressionnĆ©s par le fait qu’une jeune fille de dix-huit ans, trĆØs belle, pleine d’espĆ©rances, sache enfermer tous les dĆ©sirs de son cœur dans le seul Être digne de notre amour.

Nous aussi, comme elle, nous avons ƩprouvƩ un dƩsir identique.

Et nous avons dit : « Dieu est notre idéal. Comment nous donner entièrement à lui ? »

Il nous rĆ©ponditĀ : « Aime-moi de tout ton cœur… »

Comment l’aimerĀ ?

« Celui qui m’aime observe mes commandements. Tu aimeras ton prochain comme toi-mĆŖme.Ā Ā»

Nous nous sommes regardĆ©es et nous avons dĆ©cidĆ©, sans hĆ©sitation « de nous aimer pour l’aimerĀ Ā».

Plus on « vitĀ Ā» l’Ɖvangile, plus on le comprend.

Avant de nous prĆ©cipiter Ć  la vie, comme les enfants qui se prĆ©cipitent pour jouer, la Parole de Dieu, bien que n’étant pas complĆØtement ignorantes, n’Ć©tait cependant pas bien claire Ć  notre intelligence, ni sacrĆ©e pour notre cœur.

Or, chaque jour apportait ses dĆ©couvertes dans l’Ɖvangile qui dĆ©sormais Ć©tait devenu notre unique livre, notre unique lumiĆØre de vie.

Nous comprenions clairement que tout est dans l’amour, que l’amour rĆ©ciproque « devaitĀ Ā» constituer l’appel ultime de JĆ©sus Ć  ceux qui l’avaient suivi, que le fait de « se consumer en unĀ Ā» ne pouvait pas ne pas ĆŖtre la derniĆØre priĆØre de JĆ©sus au PĆØre, synthĆØse suprĆŖme de la Bonne Nouvelle.

JĆ©sus savait que la trĆØs sainte TrinitĆ© Ć©tait bĆ©atitude Ć©ternelle, et lui, l’Homme-Dieu venu sur terre sauver l’humanitĆ©, voulait entraĆ®ner tous ceux qu’il aimait dans la « com-Unité » des Trois.

LĆ  est sa Patrie, et la patrie des frĆØres qu’il avait aimĆ©s jusqu’au sang.

« Nous consumer en un » : tel fut le programme de notre vie pour pouvoir l’aimer.

Mais lĆ  où deux ou plus sont unis en son nom, il est au milieu d’eux.

Nous la sentions, sa divine prĆ©sence, chaque fois que l’unitĆ© triomphait de nos natures rebelles Ć  la mortĀ : prĆ©sence de sa lumiĆØre, de son amour, de sa force.

JƩsus parmi nous.

La première petite société de frères, vrais disciples de Jésus, était formée.

JĆ©sus lien d’unitĆ©.

JĆ©sus roi de chacun de nos cœurs, parce que la vie d’unitĆ© suppose la mort parfaite du moi.

JĆ©sus roi de notre petit groupe d’Ć¢mes.

Et nous disions dĆ©jĆ , dĆØs le dĆ©butĀ : « Oui, l’Ɖvangile est la solution de tout problĆØme personnel et de tout problĆØme social.Ā Ā»

C’Ć©tait vrai pour nous, devenues un seul cœur, un seul espritĀ ; ce pouvait l’ĆŖtre pour d’autres, pour tous.

Et ce n’Ć©tait pas difficile. Il suffisait de mettre dans son propre cœur les dĆ©sirs que JĆ©sus aurait eus s’il avait Ć©tĆ© en nousĀ ; penser chaque chose comme JĆ©sus l’aurait pensĆ©eĀ ; en d’autres termes, rĆ©incarner l’Ɖvangile dans notre vie, accomplir la volontĆ© de Dieu, diffĆ©rente pour chaque personne bien que provenant du mĆŖme Dieu, comme une multitude de rayons proviennent du mĆŖme soleilĀ ; et l’unitĆ© Ć©tait faite.

La foi et l’amour, qu’il vivait en nous, nous rapprochĆØrent des personnes qu’il nous faisait rencontrer chaque jour, et cet amour, spontanĆ©ment, librement, les attira au mĆŖme idĆ©al.

Nous n’avons jamais pensĆ© faire de l’apostolat. Ce mot ne nous plaisait pas. Certains en avaient abusĆ©, l’avaient dĆ©figurĆ©. Nous voulions seulement aimer pour l’aimer.

Et nous nous sommes rapidement aperƧues que c’Ć©tait cela, le vĆ©ritable apostolat.

Sept, quinze, cent, cinq cents, mille, trois mille et davantage, les personnes de toutes les vocations, de toutes les conditions. Elles augmentaient chaque jour autour de JƩsus parmi nous.

Notre humanitĆ© mise en croix par la vie d’unitĆ© attirait tous Ć  soi.

Une unitĆ© parfaite vivait et vit entre ces personnes dĆ©sormais rĆ©pandues dans toute l’Italie et au-delĆ .

Une unitĆ© non seulement spirituelle dans la recherche passionnĆ©e d’ĆŖtre un autre JĆ©sus, mais aussi une unitĆ© pratique.

Tout est en communĀ : objets, maisons, aides, argent.

Et la paix est lĆ , le paradis sur terre.

La vie est tout autre. Dans toute la ville, il n’est de bureau, d’Ć©cole, de magasin, d’entreprise où ne travaille un frĆØre ou une sœur de l’unitĆ©.

Ils rayonnent, comme le soleil, la vie de charitĆ© qui crĆ©e une nouvelle atmosphĆØre surnaturelle, Ć©teint haines et rancœurs. De nombreuses familles se recomposent dans la paixĀ : d’autres commencent leur vie avec l’idĆ©al qu’ils ont accueilli. Nous sommes vraiment au dĆ©but d’une Ć©poque nouvelleĀ : « l’ĆØre de JĆ©susĀ Ā».

Tout cela parce que l’unique point de dĆ©part, l’unique moyen, l’unique but est JĆ©sus « enĀ Ā» nous. JĆ©sus « parmiĀ Ā» nous.

JĆ©sus, fin ultime du temps et de l’Ć©ternitĆ©.

Qu’elles se creusent le cerveau, les grandes intelligences, pour trouver une solution au drame d’aujourd’hui. Elles ne la trouveront pas, si ce n’est en JĆ©sus. Non pas seulement en JĆ©sus vĆ©cu chacun dans sa propre intimitĆ©, mais en JĆ©sus qui rĆØgne « parmiĀ Ā» les hommes. Ceux-ci n’ont pas le temps de discuter, parce qu’il fait voir trop clairement, Ć  celui qui est uni aux autres en son nom et qui demeure, « ce qu’il y a Ć  faireĀ Ā» pour redonner au monde la paix vĆ©ritable.l y a un « porro unum necessarium[2]Ā Ā» pour l’Ć¢me dans son rapport avec Dieu.

Il y a un « porro unum necessariumĀ Ā» pour l’Ć¢me dans son rapport avec le prochainĀ : l’aimer comme soi-mĆŖme jusqu’au point de se consumer en un, ici-bas, en attendant la consommation parfaite des Ć¢mes dans l’Un, JĆ©sus, au ciel.

C’est la CommunautĆ© chrĆ©tienne.

Original en italien paru dans la revue « Fides », 48 (1948), n. 10, pp. 279-280

[1] « Dieu est charité, Dieu est amour »

[2] «Une seule chose est nécessaire » (cf. Lc 10,42)

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En Syrie, une foi forte

En de nombreuses localités syriennes, la vie est devenue difficile pour la population : bombardements et affrontements (même si non continus), peur, hausse du prix des vivres, difficulté à trouver du gaz. On peut sortir de la maison, mais le rythme de la vie a beaucoup ralenti, avec des barrages routiers dangereux. De nombreuses familles chrétiennes se décident à fuir au Liban, du moins momentanément.

De la Syrie, ils nous racontentĀ : « En novembre 2011, nous espĆ©rions encore une issue pacifique, mais elle a progressivement disparu jusqu’à l’état actuel, qui voit le pays pris dans un Ć©tau de violence aux consĆ©quences imprĆ©visibles et assurĆ©ment dĆ©sastreuses. Pour nous qui croyons au monde uni, il est trĆØs douloureux de constater le manque de volontĆ© rĆ©el pour trouver une solution par voie diplomatique et politique. DĆØs le dĆ©but des Ć©vĆ©nements, nous avons remarquĆ©, avec beaucoup d’autres dans le pays, que l’intĆ©rĆŖt prioritaire n’était pas celui proclamĆ© par de nombreux journaux et chaĆ®nes arabes et occidentales, c’est-Ć -dire la libertĆ© et le pluralisme, mais bien un jeu de pouvoir qui dĆ©truit, Ć  tous les niveaux, un pays connu pour la cohabitation pacifique entre les diffĆ©rentes confessions.Ā Ā»

Les membres des Focolari, aprĆØs les premiers moments d’effroi et de dĆ©sorientation, ont vu « les fruits de la vie de l’Évangile semĆ©e ces dĆ©cennies et de la communion pleine entre les diffĆ©rentes communautĆ©s dissĆ©minĆ©es dans le pays et autour d’eux. L’épreuve que le pays vit actuellement – continuent-ils – nous a amenĆ©s Ć  l’essentiel dans la relation avec Dieu, avec la Parole et avec les autres. Un effort grandissant de compter sur Lui s’est manifesté ».

Croire en l’amour de Dieu, ĆŖtre attentifs et se donner pour les besoins de son prochain est le “modus vivendi” des petits et grands. Ā La vitalitĆ© des jeunes est frappante. ƀ Alep, les jeunes distribuent Ć  des familles pauvres, avec lesquelles ils sont en contact, des repas gratuits qu’ils obtiennent auprĆØs d’une grande entreprise. En outre, ils ont organisĆ© une chaĆ®ne de solidaritĆ© avec leurs amis et leur famille de faƧon Ć  pouvoir faire parvenir rĆ©guliĆØrement de la nourriture de premiĆØre nĆ©cessitĆ© Ć  d’autres personnes dans le besoin. Quelques filles (les gen3) ont prĆ©parĆ© et vendu des pĆ¢tisseries Ć  des Ć©tudiants qui se rendaient quotidiennement dans une bibliothĆØque paroissiale pour prĆ©parer leurs examens universitaires. Les enfants (les gen4) rĆ©coltent et vendent des bouchons de bouteilles. Les jeunes de Damas, avec le cinĆ©forum et des rencontres, ont essayĆ© de diffuser la culture de la paix et de la fraternitĆ©. En juillet dernier, lorsque les rĆ©fugiĆ©s sont arrivĆ©s dans les jardins et dans les Ć©coles de la ville, les jeunes des Focolari, avec beaucoup d’autres personnes, se sont immĆ©diatement offerts pour subvenir Ć  leurs besoins.

Pour la famille de Sima et Walid, lui ingĆ©nieur et elle enseignante, les difficultĆ©s ont commencĆ© avec l’emprunt de la maison et de la voiture Ć  payer, ainsi que les frais de scolaritĆ© pour les enfants. « La peur a commencĆ© Ć  nous envahir – racontent-ils. Nous voyions dĆ©jĆ  l’éventualitĆ© de perdre la maison, et Walid a en plus perdu son travail. Mais nous nous sommes encouragĆ©s dans la croyance Ć  l’amour de Dieu, en pensant qu’Il allait intervenir au bon moment. Un jour aprĆØs cette rĆ©solution, une aide financiĆØre est arrivĆ©e pour nous et correspondait Ć  deux versements pour l’école.Ā Ā» D’autres familles restĆ©es sans rien expĆ©rimentent l’amour des habitants du village. « Ils nous ont offert tout ce qu’il manquait dans la maison – expliquent Mariam et Fouad qui, depuis quatre mois, ne reƧoivent plus de salaire – mĆŖme un tapis et une tĆ©lĆ©vision.Ā Ā»

Toutefois, la situation difficile a instillĆ© la peur et la mĆ©fiance rĆ©ciproque, et on se regarde avec suspicion. Le dĆ©fi de construire des rapports fraternels avec tous est un tĆ©moignage Ć  contre-courant. C’est ce qu’a vĆ©cu Rima, qui travaille pour un projet de soutien professionnel pour femmes iraquiennes. Un jour, une femme est venue pour s’inscrire au cours. Son habillement – complĆØtement voilĆ©e – conseillait la prudenceĀ : elle pouvait en effet gĆ©nĆ©rer de la suspicion parmi les participantes. Avec une excuse, elle trouve le moyen de ne pas l’inscrire, mais ensuite une pensĆ©e plus forte s’insinueĀ : « JĆ©sus nous a tous aimĆ©s et il est venu pour tous nous sauver, sans exception. Nous aussi nous devons avoir une charitĆ© qui ne fait pas de distinctionsĀ Ā». Elle fait donc tout pour retrouver cette femme et l’inscrire au cours.

Fahed est chauffeur de taxi. « Travailler est un dĆ©fi et une source de stress toujours croissante. Un jour, un vieux monsieur, musulman, a commencĆ© Ć  pester contre un bombardement qui, Ć  son avis, avait volontairement pris une mosquĆ©e pour cible. Je l’ai Ć©coutĆ© avec attention, puis je lui ai ditĀ : « Ne soyez pas triste, parce que les maisons de Dieu, Lui seul peut les construire.Ā Ā» Quatre mois plus tard, le mĆŖme client monte dans le taxi, mais ne le reconnait pas. « Durant le trajet, il m’a confiĆ© qu’il avait Ć©tĆ© trĆØs touchĆ© par un de nos “frĆØres” chrĆ©tiens qui lui avait dit que seul Dieu construit Ses maisons.Ā Ā»

Youssef est un gynĆ©cologue qui, dans le chaos et dans la fureur des premiers troubles, s’est immĆ©diatement mis Ć  disposition, allant soigner les blessĆ©s sur place. Le choix inhabituel de soigner des patients de toutes les confessions, avec le risque d’ĆŖtre mal compris, est une semence de rĆ©conciliation. Autour de lui s’est crƩƩ un rĆ©seau de mĆ©decins qui, dans tous les sens, essaye de cicatriser les blessures.

Et encore ce jeune professeur, recrutĆ© par l’armĆ©e depuis un an. La priĆØre, l’unitĆ© avec d’autres jeunes qui vivent l’idĆ©al chrĆ©tien et la dĆ©cision prise de confier sa propre vie Ć  Dieu sont le soutien quotidien, aussi quand il doit aller chez les familles des soldats tuĆ©s pour leur annoncer la mauvaise nouvelle.

Mona est une jeune réfugiée, avec sa famille, dans un village près de la ville. Depuis quelques mois, elle a voulu retourner seule en ville pour assister des religieux dans un Centre qui aide des enfants de toutes confessions à faire leurs devoirs et, surtout, à récupérer la volonté de vivre.

« Dans mon quartier – raconte Bassel – tout de suite aprĆØs les premiĆØres manifestations, ont Ć©clatĆ© de vĆ©ritables et fortes attaques de personnes armĆ©es contre la police. De nombreuses fois, enfermĆ©s Ć  la maison pour nous protĆ©ger des balles qui pleuvaient sur le quartier, nous tenions dans nos mains le Rosaire, avec la conviction que la Vierge Marie nous protĆ©gerait. En nous souvenant de la puissance de la priĆØre en unitĆ©, avec un ami nous avons commencĆ© Ć  faire un “Time-Out” Ć  23h, heure Ć  laquelle les affrontements Ć©clataient en gĆ©nĆ©ral. Beaucoup se sont joints Ć  nous. Nous croyons que, malgrĆ© tout, les armes n’auront pas le dernier mot.Ā Ā»

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Nouveau modérateur de la Communion entre les évêques amis des Focolari

La rencontre des Ć©vĆŖques amis des Focolari, du 1er au 9 aoĆ»t, s’est conclue Ć  Forno di Coazze (Toscane). Dans ce contexte, la prĆ©sidente Maria Voce, intervenant dimanche 5 aoĆ»t, a invitĆ© Mgr Francis Xavier Kriengsak Kovithavanij, archevĆŖque de Bangkok (ThaĆÆlande), Ć  assumer la charge de modĆ©rateur de la Communion entre les Ć©vĆŖques qui adhĆØrent Ć  la spiritualitĆ© de l’unitĆ© transmise par la fondatrice Chiara Lubich.

Mgr Francis Xavier a acceptĆ© l’invitation et succĆØde au cardinal Miloslav Vlk, archevĆŖque Ć©mĆ©rite de Prague, qui a assumĆ© cette charge pendant 18 ans, en convoquant de nombreuses rencontres internationales d’évĆŖques catholiques et aussi de diffĆ©rentes Ɖglises. Ces congrĆØs entendent aller Ć  la rencontre du dĆ©sir des Ć©vĆŖques d’approfondir leur vie spirituelle et de rĆ©aliser ensemble l’Église communion souhaitĆ©e par le Concile Vatican II et par les derniers papes. Ils se sont dĆ©roulĆ©s Ć  Castel Gandolfo (Rome), Istanbul, JĆ©rusalem, Beyrouth, Augsbourg, Wittenberg, Londres, GenĆØve, pour en citer quelques uns.

Le choix de Mgr Francis Xavier Kriengsak est Ć  prendre comme un « signe de l’ouverture universelle du Mouvement et de son attention vers les continents Ć©mergents et les diffĆ©rents dialoguesĀ Ā», selon ce que la prĆ©sidente a Ć©crit pour communiquer la nouvelle. Il entrera en fonction dĆ©but octobre, durant l’AssemblĆ©e internationale des dirigeants du Mouvement.

Le cardinal Miloslav Vlk exprime sa gratitude envers la prĆ©sidente pour avoir nommĆ© un Ć©vĆŖque de l’Orient, « où la spiritualitĆ© du Mouvement des Focolari se diffuse rapidement, aussi parmi les Ć©vĆŖquesĀ Ā». ƀ son successeur, Mgr Kriengsak, « bien prĆ©parĆ© et trĆØs recommandĆ© pour cette chargeĀ Ā», il souhaite « la force et la crĆ©ativitĆ© nĆ©cessaires pour conduire, Ć  cĆ“tĆ© de son engagement en tant qu’archevĆŖque de Bangkok, la communion entre les Ć©vĆŖques amis du Mouvement des FocolariĀ Ā».

Pour sa part, Mgr Kriengsak, pour la joie des présents, a humblement accepté cette charge, se disant conforté aussi par la disponibilité de ses confrères évêques à le soutenir par tous les moyens possibles.

La participation des évêques au Mouvement des Focolari, approuvée et soutenue par le Saint-Siège pour favoriser la collégialité « effective et affective » entre les évêques dans un esprit de communion et de fraternité, constitue un engagement de nature exclusivement spirituelle.

SourceĀ : Service Information Focolari

Faim d’écoute

« J’appartiens Ć  l’ordre des dominicaines de BĆ©tania, une congrĆ©gation de vie contemplative fondĆ©e en 1866 par le pĆØre Lataste, dominicain franƧais. EnvoyĆ© pour prĆŖcher dans la prison de femmes de Cadillac, il eut l’intuition d’ouvrir aussi Ć  ces femmes la porte de la vie contemplative, une fois la peine purgĆ©e. Il fonda ainsi une communautĆ© dans laquelle des ex-dĆ©tenues et des femmes au passĆ© intĆØgre vivaient sans distinction, dans une totale discrĆ©tion sur leur passĆ©, une vie de priĆØre et de travail.

La spiritualitĆ© de l’unitĆ© et la Parole vĆ©cue et communiquĆ©e nous ont fait cueillir encore davantage la valeur et l’actualitĆ© de notre charisme. Une fois par semaine nous allons Ć  la prison de femmes de notre ville, Turin. Comme Ć  Cadillac, nous cherchons Ć  tĆ©moigner de l’espĆ©rance qui vient de Dieu. Nous rencontrons beaucoup de femmes, nous leur offrons la possibilitĆ© de passer avec nous les permissions auxquelles elles ont droit dans le respect des obligations prescrites par le magistrat, comme par exemple de se prĆ©senter chaque jour Ć  la police.

Dans la prison, nous Ć©coutons leurs angoisses, leurs anxiĆ©tĆ©s, les douleurs, les joies inattendues. Pour Ć©largir notre charisme Ć  la rĆ©alitĆ© d’aujourd’hui, nous avons commencĆ© Ć  frĆ©quenter les gens de la nuit. DroguĆ©s, clochards, aventuriers sans scrupules, Ć©trangers et Italiens, qui vivent Ć  la Porta Nuova. Nous leur offrons une amitiĆ© dĆ©sintĆ©ressĆ©e, la possibilitĆ© de rencontre, sans prĆ©tendre d’eux aucun changement. « Tu as faimĀ ?Ā Ā» Demandais-je il y a quelques temps Ć  un jeune marocain. « Oui, mais d’écoute, de relation, pas de pain. Cela aussi est une faim.Ā Ā»

A Porta Nuova on nous connait et on nous attend. Comme Ć  la prison, ici aussi nous sommes spectateurs des miracles que l’amour partagĆ© suscite. Que de choses nous pourrions raconterĀ ! Un soir je m’entends appeler. La voix altĆ©rĆ©e arrive de sous un tas de couverture. Le jeune est en Ć©vidence en crise de manque. « Dis-moi, ma sœur, JĆ©sus Christ Ć©tait grand, blond, avec les yeux bleusĀ ?Ā Ā» « Je ne sais pas – lui dis-je – je ne l’ai jamais vu.Ā Ā» « Lui, JĆ©sus, Ć©tait suivi et aimĆ© par beaucoup de gens.Ā Ā» Je rĆ©pliqueĀ : « Il a eu aussi quelques problĆØmes avec les siens. » « Physiquement je lui ressemble, mais les gens me mĆ©prisent.Ā Ā» Je cherche Ć  comprendre d’où lui vient tant de colĆØre, de violence. Les larmes ruissellent sur son visage aux joues creuses. « Pourrais-tu me tenir un peu compagnieĀ ?Ā Ā» murmure-t-il. Assise sur le chariot de la station j’écoute longuement son histoire, un fleuve en crue. Quelques annĆ©es passent. Un jour, alors que je que je passe dans la rue, je m’entends interpeler. Je reconnais tout de suite les yeux bleus, qui maintenant apparaissent limpides, guĆ©ris. « Je me souviens encore de la phrase sur JĆ©sus ChristĀ ! Tu voisĀ ? Je suis encore lĆ Ā !

« Pendant que je suis Ć  la Porta Nuova, ma communautĆ© m’accompagne en faisant l’adoration du Saint Sacrement, pour que ce soit JĆ©sus qui passe Ć  travers mes paroles, et que je reconnaisse son visage sur celui des hommes et des femmes que je rencontre.Ā Ā»

(Sœur Silvia, Italie)

Extrait deĀ : Una buona notizia. Gente che crede gente che muove – CittĆ  Nuova Editrice Ā 2012

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Une histoire de Syrie

« Lorsqu’ont commencĆ© les difficultĆ©s dans le pays, j’ai Ć©tĆ© appelĆ© par l’armĆ©e pour faire mon service militaire. MalgrĆ© la peur, je sentais que cela aussi faisait partie du projet de Dieu sur moi. Ce qui m’a donnĆ© la force, c’Ć©tait la Parole de vie, l’unique nourriture spirituelle que je pouvais avoir. De temps en temps, j’arrivais Ć  tĆ©lĆ©phoner Ć  ma famille pour donner de mes nouvelles. Tout de suite aprĆØs, j’appelais le focolare et les Gen – d’autres jeunes avec lesquels je parcours le mĆŖme chemin – pour partager mes expĆ©riences avec eux.

Ma troupe, où j’Ć©tais l’unique chrĆ©tien, se composait de 50 officiers, provenant de tous les coins du pays et de toutes les confessions. Entre nous est nĆ© un rapport sincĆØre qui ne tenait pas compte des diffĆ©rences, construit avec des sacrifices et avec des actes d’altruisme et de gĆ©nĆ©rositĆ© de la part de tous. Fin novembre 2011, nous avons Ć©tĆ© informĆ©s que nous allions ĆŖtre transfĆ©rĆ©s chacun dans une partie diffĆ©rente du pays. Cela nous a tous remplis d’inquiĆ©tude. Moi aussi je me demandais ce qui allait se passer pour moi. Petit Ć  petit, j’ai commencĆ© Ć  ressentir dans mon cœur une voix qui me disaitĀ : « Confie toute ta vie Ć  DieuĀ Ā», et cela me procurait la paix. Avant de nous quitter, nous nous sommes vus pour une derniĆØre soirĆ©e d’adieu lors de laquelle, Ć  ma grande surprise, chacun a exprimĆ© ce qu’il avait appris de l’autre et, Ć  la fin, nous nous sommes embrassĆ©s comme de vrais frĆØres.

Depuis le mois de mars 2012, j’ai Ć©tĆ© chargĆ© de m’occuper des nouvelles recrues, en plus d’aller chez les familles des soldats tuĆ©s pour leur annoncer la mauvaise nouvelle. Ce sont des moments dramatiques durant lesquels j’essaye de partager leur douleur. Dans mon travail d’officier, j’essaye de faire en sorte que les choses soient faites avec transparence et rapiditĆ©, et que chaque dĆ©cision rĆ©ponde au bien de la personne. Par exemple, une recrue devait ĆŖtre radiĆ©e pour raisons de santĆ©, mais on avait oubliĆ© de remplir les papiers. DĆØs que je m’en suis aperƧu, j’ai tout fait pour accĆ©lĆ©rer le processus, en restant au bureau plus tard, afin que le jeune puisse rentrer chez lui.

DĆØs le dĆ©but, je me suis proposĆ© de vivre comme un chrĆ©tien authentique, d’apporter l’amour dans cet environnement. J’ai toujours des occasions de vivre ce choix de faƧon concrĆØte, en risquant parfois ma vie. Par exemple, une fois un collĆØgue devait aller chercher les nouvelles recrues dans une ville trĆØs Ć©loignĆ©e. Il courait le danger d’ĆŖtre attaquĆ© durant le voyage et il avait peur. Je me suis proposĆ© d’aller Ć  sa place et cela a Ć©tĆ© acceptĆ©. Au dernier moment, la direction a dĆ©cidĆ© de m’y envoyer en avion.

Un jour, en revenant de la messe, j’ai appris qu’un de mes collĆØgues soldats Ć©tait mort dans un attentat Ć  la gare routiĆØre. C’Ć©tait un choc qui m’a accompagnĆ© pendant des jours. Me souvenir que ma vie est entiĆØrement donnĆ©e Ć  Dieu m’a donnĆ© la force de croire de nouveau en Son amour et a rallumĆ© en moi l’espĆ©rance que Dieu pourra transformer toute cette douleur en bien. Dans cette situation, on court le risque de s’habituer Ć  la mort. Un jour, on m’a communiquĆ© par tĆ©lĆ©phone une liste de soldats tuĆ©s. Je l’ai Ć©crite mĆ©caniquement, mais j’ai soudain rĆ©alisĆ© que derriĆØre chaque numĆ©ro il y avait une personne, et cela m’a poussĆ© Ć  me mettre Ć  prier pour chacune et pour sa famille, comme l’unique chose utile Ć  faire dans cette tragĆ©die.

Chaque jour est une conquĆŖte, ma foi et mon IdĆ©al sont mis Ć  l’Ć©preuve. Ma seule arme est de vivre pleinement dans l’amour Ć  chaque instant, aidĆ© seulement par la pensĆ©e que beaucoup prient pour moi.Ā Ā»

(Z. M. – Syrie)

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Les évêques avec Chiara Luce

Le 6 aoĆ»t, un groupe d’environ soixante-dix cardinaux et Ć©vĆŖques amis des Focolari se sont rendus en pĆØlerinage Ć  Sassello (Savone, Italie), le village natal de la Bienheureuse Chiara Luce Badano (1971-1990). Ils ont Ć©tĆ© accompagnĆ©s par la prĆ©sidente des Focolari, Maria Voce et par le coprĆ©sident, Giancarlo Faletti. Les cardinaux et les Ć©vĆŖques ont insĆ©rĆ© cette visite dans le contexte de leur rencontre annuelle, où les participants d’Afrique, AmĆ©rique, Asie et Europe, reprĆ©sentant de nombreux autres Ć©vĆŖques qui partagent le mĆŖme esprit, veulent vivre une expĆ©rience d’unitĆ© et de communion fraternelle, Ć  transmettre ensuite dans leur propre diocĆØse, Ć  leur presbytĆØre et aux laĆÆcs. L’objectif est d’approfondir la spiritualitĆ© de communion promue par Chiara Lubich, en partageant expĆ©riences et difficultĆ©s, joies et douleurs. Cette annĆ©e, le lieu de la rencontre a Ć©tĆ© Forno di Coazze (Turin) et le thĆØme de mĆ©diation et de partage, la prĆ©sence de JĆ©sus dans le frĆØre, un des points fondamentaux de la spiritualitĆ© des Focolari, sur lequel est aussi intervenue Maria Voce. Le cardinal Miloslav Vlk, archevĆŖque Ć©mĆ©rite du diocĆØse de Prague, Ć©tait le modĆ©rateur de la rencontre, qui a durĆ© 10 jours. Les Ć©vĆŖques dĆ©siraient connaĆ®tre de plus prĆØs la jeune de Sassello, bĆ©atifiĆ©e le 25 septembre 2010, souvent citĆ©e par le pape BenoĆ®t XVI et montrĆ©e en exemple, en particulier aux jeunes, comme modĆØle d’authenticitĆ© de vie Ć©vangĆ©lique, dans la vie ordinaire et dans la maladie. Chiara Badano est une des saints patrons du 50e CongrĆØs eucharistique international, qui s’est dĆ©roulĆ© en juin dernier Ć  Dublin, et sera intercesseur de la prochaine JMJ Ć  Rio de Janeiro en 2013. Le programme de la journĆ©e du 6 aoĆ»t a prĆ©vu la visite au cimetiĆØre où est enterrĆ©e Chiara Luce, pour « demander Ć  Chiara Luce intercession et protection sur le chemin de saintetĆ©, le long de la voie de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© ouverte par Chiara LubichĀ Ā», comme l’a mis en lumiĆØre le cardinal Miloslav Vlk, archevĆŖque Ć©mĆ©rite de Prague. Les prĆ©lats se sont aussi rendus dans sa maison natale, où ils se sont entretenus avec ses parents, Maria Teresa et Ruggero Badano. Le moment central a Ć©tĆ© la cĆ©lĆ©bration de la messe dans l’Ć©glise paroissiale de Sassello, consacrĆ©e Ć  la Sainte TrinitĆ©, par le vicaire gĆ©nĆ©ral du diocĆØse d’Acqui Terme (Savone). Une prĆ©sence nombreuse de quelques centaines de personnes. Sassello est depuis des annĆ©es la destination de nombreux groupes de pĆØlerins, surtout des jeunes, en provenance de toute l’Italie, mais aussi de l’Ć©tranger, dĆ©sirant connaĆ®tre plus en profondeur la vie de leur contemporaine. « Peut-ĆŖtre que nous sommes devant deux autres saints, Ć©tant donnĆ© la simplicitĆ© et la sagesse du couple Badano, a voulu signaler le cardinal brĆ©silien JoĆ£o Braz de Aviz, prĆ©fet de la CongrĆ©gation pour les instituts de vie consacrĆ©e. Chiara Luce nous montre une vie rĆ©alisĆ©e sous l’enseigne de la joie, trouvĆ©e dans l’acceptation de l’imprĆ©visible plan de Dieu. Les jeunes qui ne vont pas Ć  l’Ć©glise trouvent en elle un exemple de normalitĆ© qui mĆØne vers Dieu et qui ensuite conduit vers l’Ć©glise.Ā Ā»  

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Focolare.org : Ā« Une maison accueillante pour tous Ā»

Durant les quatre premiers mois de cette annĆ©e, focolare.org a Ć©tĆ© visitĆ© 477Ā 687 fois, pour un total de 1Ā 422Ā 450 pages visualisĆ©es, avec un temps moyen de 1,54 minute sur la page. Le visiteur type de focolare.org est Ć¢gĆ© de 35 Ć  54 ans et prĆ©fĆØre naviguer sur le site les jours ouvrables, surtout le lundi, et depuis son lieu de travail. Les tranches d’âge plus jeunes sont par contre atteintes grĆ¢ce aux rĆ©seaux sociaux (Facebook, Twitter et Google+), avec un trafic hebdomadaire de 30Ā 000 personnes.

C’est ce qui ressort d’une Ć©tude rĆ©alisĆ©e par trois Ć©tudiants de la FacultĆ© de Communication sociale institutionnelle de l’UniversitĆ© pontificale de la Sainte-Croix Ć  Rome, qui ont choisi le site officiel du Mouvement des Focolari comme sujet de recherche. Leurs noms sont Oleksii Fedorovych, pĆØre Rastislav HamrĆ”Äek et pĆØre Tiago JosĆ© SĆ­bula da Silva. Dans l’introduction, les Ć©tudiants rappellent que le portail www.focolare.org est nĆ© en 1998, a eu sa deuxiĆØme version en 2006 et a Ć©tĆ© remodelĆ© en 2011. Il a par la suite obtenu le prix WeCa 2011 (Association italienne des webmasters catholiques) dans la catĆ©gorie Sites institutionnels. Et ils ajoutentĀ : « La mission gĆ©nĆ©rale du portail www.focolare.org est d’être une maison accueillante pour tous, qui a en mĆŖme temps le devoir d’exprimer l’unitĆ© et la multiplicitĆ© des membres de la famille des Focolari, en dialogue avec le monde, et les Ć©vĆ©nements qui la caractĆ©risentĀ Ā».

Nos visiteurs. La grande majoritĆ©, 44%, sont de langue italienne. Le nombre moyen de pages visualisĆ©es par visite est de 2,98, avec une durĆ©e moyenne de 3,45 minutes. Le site est plus visitĆ© par des hommes que par des femmes. Mais cette grande incidence masculine dĆ©pend du fait que les hommes sont beaucoup plus que la moyenne du total des utilisateurs d’Internet. Les personnes naviguent beaucoup plus depuis le travail que depuis la maison. En reliant ce fait aux donnĆ©es de GoogleAnalytics concernant la fidĆ©litĆ©, il semble que le site est surtout visitĆ© les jours ouvrables. En effet, selon GoogleAnalytics, sur la pĆ©riode du 01.01 au 30.04.2012, le jour recevant le plus de visites durant la semaine est trĆØs souvent le lundi.

Le « trafic ». Environ la moitié des « visiteurs » (48,58% sur la période du 01.01 au 30.04.2012) provient des moteurs de recherche. 44,2% des visites viennent de la recherche sur Google avec les mots suivants : focolare.org, mouvement des focolari, www.focolare.org, focolare. 4% des visites proviennent de téléphones portables, iPad et iPhone. Par contre, une bonne partie des visiteurs (37,4%) arrive depuis Facebook.

Qui contribueĀ ? L’étude analyse aussi la composition de la rĆ©daction de « focolare.orgĀ Ā» et parle d’une vraie et propre « workforceĀ Ā», avec une rĆ©daction Ć©largie composĆ©e des reprĆ©sentants des diffĆ©rents centres des Focolari, des rĆ©fĆ©rents dans chaque nation, de quelques collaborateurs techniques, des rĆ©dacteurs des nouvelles, des traducteurs et d’une Ć©quipe fixe de quatre personnes avec un collaborateur Ć  temps partiel pour la gestion des rĆ©seaux sociaux.

Les contenus et « la meilleure pageĀ Ā» du site. Dans le paragraphe rĆ©servĆ© aux contenus prĆ©sentĆ©s par le site, dont on observe le « caractĆØre informatif et formatifĀ Ā», les Ć©tudiants soulignent « la cohĆ©renceĀ Ā» entre le message Ć©crit et « les valeurs du MouvementĀ Ā». Le fait que, en plus des nouvelles concernant l’Église catholique, le site publie systĆ©matiquement des nouvelles sur d’autres Ɖglises chrĆ©tiennes, sur les grandes religions, sur des personnes de convictions non religieuses et diffĆ©rentes nouvelles Ć  caractĆØre social qui offrent des reprĆ©sentations de vie des diffĆ©rentes parties du monde est trĆØs apprĆ©ciĆ©. Enfin, la page « Parole de VieĀ Ā» est dĆ©finie comme « bien faite » : une citation de la bible et le commentaire sur l’extrait citĆ©. « Cette page – Ć©crivent les Ć©tudiants – a une grande valeur formative et est parmi les meilleurs contenus du site, avec de nombreuses visites et commentaires des utilisateurs.Ā Ā»

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Ɖducation et fraternitĆ© : la Table ronde italienne, le Meeting international

L’urgence Ć©ducative est un des dĆ©fis les plus importants de notre Ć©poque actuelleĀ : il est en effet nĆ©cessaire de renouveler les itinĆ©raires formatifs, pour les adapter Ć  la vie des personnes qui nouent des relations dans l’ère de la globalisation.

Un groupe d’éducateurs italiens, enseignants, dirigeants, animateurs de groupes de jeunes, psychologues et pĆ©dagogues se sont rĆ©unis autour d’une « Table ronde nationale de l’ÉducationĀ Ā», qui, depuis 2010, se retrouve Ć  Grottaferrata (Rome), au siĆØge du Mouvement HumanitĆ© Nouvelle, qui en est le promoteur avec AMU, EDU et les Juniors pour un Monde Uni.

CommenƧons par une des derniĆØres nouvelles des travaux de la Table rondeĀ : l’inscription dans l’agenda pour 2013 d’un « Meeting international du Monde de l’ÉducationĀ Ā», qui se tiendra Ć  Castelgandolfo (Rome) les 6-7-8 septembre 2013. Le Meeting rĆ©unira ceux qui, dans le monde, s’occupent d’éducation Ć  diffĆ©rents titresĀ : la famille, l’école, les catĆ©chistes, les animateurs de groupes, les spĆ©cialistes, les jeunes. Objectif dĆ©claré : construire ensemble, au niveau international, une base de travail Ć  travers le dialogue, l’écoute, l’échange d’idĆ©es et de parcours Ć©ducatifs, les bonnes pratiques rĆ©alisĆ©es et les projets Ć  lancer dans les diffĆ©rents pays.

En Italie, par exemple, la Table ronde met en rĆ©seau des initiatives Ć©ducatives, didactiques et mĆ©thodologiques de diffĆ©rentes rĆ©gions d’Italie, comme l’éducation Ć  la paix, Ć  la citoyennetĆ©, Ć  l’apprentissage, qui montrent comment seule une authentique relation interpersonnelle, de donation rĆ©ciproque, peut ĆŖtre le dĆ©but de tout grand Ć©vĆ©nement Ć©ducatif, en mesure de favoriser la pleine rĆ©alisation de la personnalitĆ© de chacun et de tous.

En sont tĆ©moins les Ć©tudiants d’un lycĆ©e scientifique de la province de Catane, où, depuis des annĆ©es, diffĆ©rents parcours pĆ©dagogiques d’éducation au bien commun sont actifs, pour valoriser non seulement le patrimoine culturel des seules disciplines, mais aussi l’unitĆ© du savoir humain et les valeurs universelles, afin d’aider les Ć©lĆØves Ć  en intĆ©rioriser les messages pour les transformer en styles de vie. Des rencontres avec des associations engagĆ©es dans le domaine du dĆ©veloppement, de la coopĆ©ration et du bĆ©nĆ©volat sont proposĆ©es, avec l’implication de professeurs de diffĆ©rentes matiĆØres.

Les jeunes deviennent ainsi protagonistes d’actions de solidaritĆ© et de partage, comme le « soutien Ć  distanceĀ Ā» d’enfants qui vivent des situations difficiles, mais aussi dans la classe mĆŖme, en faisant circuler le matĆ©riel, les talents et les compĆ©tences.

Cecilia Landucci enseigne les lettres dans un collĆØge de la province de Rome et est coordinatrice de l’initiative dans le domaine de la commission « Éducation et cultureĀ Ā» d’HumanitĆ© NouvelleĀ : « La Table ronde est un rĆ©seau concret entre nous, Ć©ducateursĀ : la connaissance des diffĆ©rentes expĆ©riences promeut la collaboration, fait sortir de l’isolement, en favorisant la diffusion de ce qui est dĆ©jĆ  en action comme vie et comme pensĆ©e culturelle dans le domaine de l’éducation, Ć  la lumiĆØre du Charisme de l’UnitĆ©. L’objectif est l’Ć©laboration d’un projet pour l’Ć©cole italienne, qui puisse contribuer Ć  sa redĆ©finitionĀ Ā».

Ā 

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SƩance de gymnastique artistique : faire belle figure ?

C’est la maman qui Ć©critĀ : « Aux Ć©preuves gĆ©nĆ©rales des Ā sĆ©ances de gymnastique artistique, Arianna prĆ©sentait son morceau devant les nombreuses personnes prĆ©sentes. A un certain moment, une de ses compagnes a laissĆ© Ć©chapper son cercle. A. lui a tout de suite donnĆ© le sien puis est allĆ©e chercher celui de sa compagne, et a repris la chorĆ©graphie.

Les maĆ®tresses sont restĆ©es la bouche ouverte. L’une d’elle m’a ditĀ : « Durant toutes ces annĆ©es, je n’ai jamais vu une chose de ce genreĀ : un athlĆØte qui laisse sa place pour couvrir l’erreur de l’autre.Ā Ā»

J’ai rĆ©pondu que « c’est l’amour qui te pousse Ć  aller plus loin qu’une belle figureĀ : penser aux autres fait faire ces choses-lĆ .Ā Ā»

Toutes les maĆ®tresses l’ont fĆ©licitĆ©e. Puis, Ariana me ditĀ : «  Maman, Ć  moi, Ƨa ne m’intĆ©ressait pas de faire une belle figure. Il y avait une de mes compagnes en difficultĆ© et je devais l’aiderĀ Ā».

J’ai pensĆ© que petit Ć  petit l’Evangile entrait en elle et la faisait ĆŖtre tĆ©moin de son oui Ć  JĆ©sus. Cet Ć©pisode est arrivĆ© peu aprĆØs son retour du congrĆØs gen4 ā€˜ā€™Un amour qui veut embrasser le monde’’.

(A.F. – Italie)

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Sociologues brƩsiliens et italiens en dialogue

C’est le premier sĆ©minaire organisĆ© par le groupe de chercheurs de Social-One hors de l’Europe, en dialogue avec le groupe latino-amĆ©ricain du Mouvement anti-utilitariste en sciences sociales (M.A.U.S.S.). Nous sommes Ć  Olinda, dans le Nordeste du BrĆ©sil, où les 6 et 7 juillet 2012 se sont rĆ©unies environ 50 personnes, dont des professeurs, des chercheurs et des Ć©tudiants de diffĆ©rentes rĆ©gions du BrĆ©sil, ainsi qu’une reprĆ©sentation italienne. L’action agapique, c’est-Ć -dire l’action mue par l’amour fraternel et dĆ©sintĆ©ressĆ©, Ć©tait le thĆØme central du sĆ©minaire et est aussi le noyau principal des rĆ©flexions – certainement peu communes dans le domaine sociologique – du groupe de chercheurs liĆ©s Ć  Social-One. « Don et action agapiqueĀ : en dialogue vers de nouvelles perspectives pour les sciences socialesĀ Ā» Ć©tait le titre du sĆ©minaire, ouvert par Dr Vera AraĆŗjo, BrĆ©silienne, qui a soulignĆ© la nĆ©cessitĆ© de nouvelles idĆ©es – comme l’agapĆØ et le don – pour interprĆ©ter et inspirer des comportements et des dynamiques collectives. Douze heures de travail intenseĀ : quatre confĆ©rences et quatre sessions parallĆØles, enrichies par le dialogue avec tous les participants. Trois contributeurs italiens Ć©taient prĆ©sentsĀ : professeur Michele Colasanto de l’UniversitĆ© catholique de Milan, qui a mis en Ć©vidence le rĆ“le des concepts d’agapĆØ et don par rapport Ć  la construction du bien communĀ ; professeur Gennaro Iorio, membre du DĆ©partement de Sociologie et Sciences politiques de l’UniversitĆ© de Salerne, qui, aprĆØs avoir prĆ©sentĆ© la rĆ©flexion sur le thĆØme de l’action agapique dĆ©veloppĆ©e par Social-One, a parlĆ© du rapport entre agapĆØ et conflitĀ ; Dr Licia Paglione, membre du DĆ©partement de Sciences sociales et de la Communication de l’Institut universitaire Sophia de Loppiano, qui a proposĆ© une lecture du rapport entre les concepts de don et amour, en commenƧant par le travail du sociologue russe P. A. Sorokin (1889-1968). Durant les sessions parallĆØles, cinq travaux Ć©laborĆ©s par des groupes de professeurs et d’étudiants brĆ©siliens de diffĆ©rentes universitĆ©s ont Ć©tĆ© en outre prĆ©sentĆ©s et plongeaient les thĆØmes traitĆ©s dans la rĆ©alitĆ© acadĆ©mique et sociale brĆ©silienne. Maria JĆŗlia Izidoro, Ć¢gĆ©e de vingt ans, parle d’un vaste horizon ouvert, c’est-Ć -dire la possibilitĆ© de « parler d’amour aussi dans les salles universitairesĀ Ā». Alors que pour Maria Eduarda Couto « un mur s’est Ć©croulĆ© entre nous les jeunes et les “dinosaures” des sciences sociales. Des scientifiques accomplis qui nous ont Ć©coutĆ©s avec attentionĀ Ā», affirme-t-elle. Le trĆØs jeune Lucas Francisco da Silva Jr se dĆ©clare « impressionnĆ© par la proposition, vu que la sociĆ©tĆ© a besoin de changements et l’introduction du concept d’action agapique dans les relations sociales rendra le monde meilleurĀ Ā». Saulo Miranda a Ć©tĆ© touchĆ© par la « prĆ©sence de jeunes intĆ©ressĆ©s et capables d’approfondir ces thĆØmes dans leurs propres Ć©tudes acadĆ©miquesĀ Ā». Le commentaire de Simone Alves, un des participants, est intĆ©ressantĀ : « J’ai acquis un bagage thĆ©orique important, mais la chose fondamentale a justement Ć©tĆ© l’expĆ©rience de l’amour, de cette action agapique que j’ai trouvĆ©e dans les relations entre les personnes qui sont iciĀ Ā». « Ce sĆ©minaire laisse pour hĆ©ritage – conclut Lucas Galindo, coordinateur du sĆ©minaire – l’ouverture d’esprit, de cœur et d’âme pour un dialogue fĆ©cond qui nous fait espĆ©rer que l’action agapique (l’amour) a une forte incidence dans la vie sociale.Ā Ā»

Aoƻt 2012

Ā«Quiconque se dĆ©clarera pour moi devant les hommes, je me dĆ©clarerai moi aussi pour lui devant mon PĆØre qui est aux cieux ; mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai moi aussi devant mon PĆØre qui est aux cieux.Ā» C’est parce qu’il nous aime que JĆ©sus nous rappelle ce que nous gagnerons ou ce que nous perdrons aprĆØs cette vie. En effet, il sait – comme le dit un PĆØre de l’Ɖglise – que parfois, la crainte d’une punition vaut plus qu’une belle promesse ! C’est pourquoi, JĆ©sus alimente en nous l’espĆ©rance du bonheur sans fin et en mĆŖme temps, pour nous sauver Ć  tout prix, il suscite en nous la crainte de la condamnation. Ce qui l’intĆ©resse c’est que nous arrivions Ć  vivre pour toujours avec Dieu. C’est, du reste, la seule chose qui compte ; c’est le but pour lequel nous avons Ć©tĆ© appelĆ©s Ć  l’existence. Ce n’est qu’avec Dieu, en effet, que nous atteindrons notre rĆ©alisation complĆØte, la satisfaction totale de toutes nos aspirations. VoilĆ  pourquoi JĆ©sus nous exhorte Ć  nous Ā«dĆ©clarerĀ» pour lui dĆØs cette terre. Si, au contraire, nous ne voulons rien avoir Ć  faire avec lui, si nous le renions maintenant, lorsque nous devrons passer Ć  l’autre vie, nous nous retrouverons pour toujours sĆ©parĆ©s de lui. Ainsi, au bout de notre chemin sur terre, JĆ©sus ne fera rien d’autre que de confirmer, devant le PĆØre, le choix que chacun aura fait sur terre, avec toutes ses consĆ©quences. En se rĆ©fĆ©rant au jugement dernier, JĆ©sus nous montre toute l’importance et le sĆ©rieux de la dĆ©cision que nous prenons ici-bas : ce qui est en jeu, c’est notre Ć©ternitĆ©. Ā«Quiconque se dĆ©clarera pour moi devant les hommes, je me dĆ©clarerai moi aussi pour lui devant mon PĆØre qui est aux cieux ; mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai moi aussi devant mon PĆØre qui est aux cieux.Ā» Comment tirer profit de cet avertissement de JĆ©sus ? Comment vivre cette Parole ? Il le dit lui-mĆŖme : Ā«Quiconque se dĆ©clarera pour moi …Ā» DĆ©cidons-nous alors Ć  le reconnaĆ®tre devant les hommes avec simplicitĆ© et franchise. Surmontons le respect humain. Sortons de la mĆ©diocritĆ© et du compromis, qui vident notre vie de chrĆ©tiens de son authenticitĆ©. Rappelons-nous que nous sommes appelĆ©s Ć  ĆŖtre des tĆ©moins du Christ : il veut parvenir Ć  tous les hommes avec son message de paix, de justice, d’amour, justement par notre intermĆ©diaire. Rendons-lui tĆ©moignage dans toutes les situations de la vie : famille, travail, amitiĆ©, Ć©tudes… Portons ce tĆ©moignage en premier lieu par notre comportement : honnĆŖtetĆ© de notre vie, puretĆ© morale, dĆ©tachement de l’argent, participation aux joies et aux souffrances des autres. Portons ce tĆ©moignage tout particuliĆØrement par notre amour rĆ©ciproque, notre unitĆ©, de sorte que la paix et la joie pure, promises par JĆ©sus Ć  qui lui est uni, nous inondent dĆØs maintenant et dĆ©bordent sur les autres. Et Ć  ceux qui nous demanderont pourquoi nous nous comportons ainsi, pourquoi nous sommes si sereins, tout en vivant dans un monde aussi tourmentĆ©, nous rĆ©pondrons, humblement et sincĆØrement, avec les mots que l’Esprit Saint nous suggĆ©rera. Ainsi, nous rendrons Ć©galement tĆ©moignage au Christ par nos paroles et sur le plan des idĆ©es. Alors peut-ĆŖtre que beaucoup de ceux qui le cherchent, pourront le trouver. Nous serons parfois mal compris, contredits, nous deviendrons peut-ĆŖtre objet de dĆ©rision, et mĆŖme de haine, voire de persĆ©cution. JĆ©sus nous en a avertis : Ā« S’ils m’ont persĆ©cutĆ©, ils vous persĆ©cuteront vous aussiĀ» (Jn 15,20). Nous sommes encore sur la bonne voie. Continuons Ć  lui rendre tĆ©moignage courageusement mĆŖme au milieu des Ć©preuves, mĆŖme au prix de notre vie. Le but qui nous attend en vaut la peine : c’est le Ciel, où JĆ©sus, que nous aimons, se dĆ©clarera pour nous devant son PĆØre pour toute l’Ć©ternitĆ©. CHIARA LUBICH * Parole de Vie publiĆ©e en 1984

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Le Genfest chez toi

Le Genfest vient chez toiĀ : une explosion de couleurs, de musique et de vie Ć  contre-courant emportera chaque endroit sur Terre en envahissant le Web avec tweets, posts et photos, amplifiant l’Arena en temps rĆ©elĀ ! Participe toi aussi au Genfest en te catapultant dans l’Arena de Budapest avec le direct en streamingĀ !

Voici le programmeĀ !

  • Vendredi 31 aoĆ»tĀ :

19h30 accueil de la Hongrie et concert international dans l’Arena (retransmis sur Internet)

  • Samedi 1er septembreĀ :

10h30 – 12h30 programme dans l’Arena (retransmis sur Internet)

15h30 – 17h programme dans l’Arena (retransmis sur Internet)

21h – 22h (environ) flashmob sur le pont aux chaĆ®nes (nous communiquerons via tĆ©lĆ©phones portables, twitter, facebook et peut-ĆŖtre le streamingĀ !!!!)

  • Dimanche 2 septembreĀ :

10h30Ā :

– Messe sur la place Saint-Ɖtienne

– CĆ©lĆ©brations eucharistiques dans les diffĆ©rentes Ɖglises Ć  Budapest

– rencontre avec les jeunes des autres religions

12h conclusion et time out pour la paix

(de 10h Ć  12h30 retransmission par la TV hongroise via satellite)

Les Genfest dans le monde : organisé avec tes amis, amène le Genfest dans ta ville ! Unis-toi à la flashmob du pont aux chaînes et envoie-nous des photos, images, posts du pont de ta ville ! Ce sera une flashmob mondiale qui criera au monde que la fraternité universelle est déjà en action et commence depuis chez toi !

Pour toute information, Ʃcris Ơ communication@genfest.org

www.genfest.org


The Genfest 2012 project has been funded with support from the European Commission.
This communication reflects the views only of the author, and the Commission cannot be held responsible for any use which may be made of the information contained therein.
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Maman, nous sommes pauvres ?

Des problèmes financiers, comme dans de nombreuses familles. Salaires en retard et, finalement, interruption du travail. Avec trois petites filles, le futur pourrait sembler menaçant. Comment faire ? Mesurer ses propres besoins avec ceux des autres peut sembler un choix insolite, mais dans ce cas-là il a été gagnant. Les faits, racontés par la maman, le démontrent.

« Le baptĆŖme des filles. Des fĆŖtes simples et sans gaspillage, pas de dragĆ©es et de restaurant, la maison ouverte aux amis et parents. Nous avons toujours reƧu beaucoup et nous voulons le partager avec qui est moins chanceux, en donnant une partie de l’argent reƧu en cadeau pour un projet en faveur des enfants nouveau-nĆ©s de l’Afrique.Ā Ā» Mais le dernier baptĆŖme est en mĆŖme temps que l’interruption du travail du mari… ces 250 € rĆ©coltĆ©s seraient vraiment utiles, mais ils dĆ©cident quand mĆŖme de les envoyer.

« Quelques mois plus tard, nous avons appris par les personnes qui s’occupent des nouveau-nĆ©s, qu’elles avaient demandĆ© Ć  Dieu prĆ©cisĆ©ment ce montant, arrivĆ© au moment où elles n’avaient plus d’argent pour le lait et qui aurait suffi pour trois mois. Non seulement nous n’avions manquĆ© de rien, mais j’avais besoin d’un manteau et d’une robe, et j’ai reƧu un manteau, une robe Ć©lĆ©gante, un blouson, deux jupes et de l’argent d’une valeur trois fois supĆ©rieure Ć  ce que nous avions donnĆ©.Ā Ā»

Toujours Ć  la mode: vĆŖtements et accessoires. « Avec plusieurs familles, il y a un Ć©change de vĆŖtements, surtout pour les filles, une sorte de troc. Lorsque ces Ć©normes paquets arrivent, nous avons un petit rituelĀ : nous ouvrons ensemble les sacs et ensuite nous organisons les dĆ©filĆ©s. De beaux vĆŖtements, des chaussures toutes neuvesĀ : mes filles n’ont jamais eu une garde-robe aussi fournie. Un jour, l’aĆ®nĆ©e a parlĆ© de ces “dĆ©filĆ©s” Ć  une amie, qui, un peu dĆ©goĆ»tĆ©e, lui a ditĀ : « Mais comment peux-tu ĆŖtre contente de mettre les vĆŖtements usĆ©s des autresĀ ? Mais tu es pauvreĀ ?Ā Ā» Naturellement, elle est arrivĆ©e Ć  la maison triste et un peu dƩƧue. Nous en avons beaucoup parlĆ© et nous avons Ć©tĆ© d’accord que lorsqu’elle a besoin de quelque chose de particulier nous l’achetons, mais que c’est trĆØs beau de donner et de recevoir ce que l’on a, non pas parce que nous n’avons pas la possibilitĆ© d’acheter, mais parce qu’il est juste de ne pas gaspiller, en pensant aux nombreux enfants pauvres, comme l’enfant que nous avons adoptĆ© Ć  distance.

La petite fille s’est non seulement tranquillisĆ©e, mais elle est aussi allĆ©e chercher sa tirelire et elle m’a donnĆ© ses petites Ć©conomies pour envoyer Ć  son petit frĆØre du Pakistan. Puis elle m’a demandĆ©: « Maman, mais nous sommes pauvresĀ ?Ā Ā» J’ai expliquĆ© qu’en rĆ©alitĆ© nous avions quelques difficultĆ©s en ce moment, Ć  cause du manque de travail de papa et de quelques mois de mon salaire en retard. C’Ć©tait l’occasion de lui expliquer que nous manquons peut-ĆŖtre de quelque chose, mais nous avons une maison, une voiture, de bonnes choses Ć  manger, mais surtout nous nous aimons, nous avons beaucoup d’amis et nous sommes heureux. Et elle s’est exclamĆ©eĀ : « Mais alors, maman, nous sommes richesĀ !Ā Ā»

(A. & M. – Italie)

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De jeunes entrepreneurs grandissent : des Ʃcoles au Chili et au BrƩsil

IdĆ©alitĆ© et action. Approfondissement culturel. Des Ć©lĆ©ments qui sont depuis toujours prĆ©sents dans le projet Ɖconomie de Communion (ƉdeC), une rĆ©alitĆ© vivante, qui a un futur, parce qu’ils existentĀ : « Lorsqu’une rĆ©alitĆ© n’a pas de jeunes, elle n’a rien, parce que sans eux manquent l’enthousiasme, la crĆ©ativitĆ©, l’optimisme, la gratuitĆ©. Les jeunes doivent ĆŖtre les protagonistesĀ Ā».Ce sont les paroles de l’économiste Luigino Bruni, coordinateur international ƉdeC, un des professeurs qui sont intervenus Ć  l’école de RĆ©cife, la derniĆØre-nĆ©e des « écoles ƉdeCĀ». Ces Ć©coles se dĆ©roulent dĆ©sormais depuis des annĆ©es, sous diffĆ©rentes latitudes, et se multiplientĀ : Italie, France, Argentine, BrĆ©sil, en 2011 une Ć©cole panafricaine au Kenya et prochainement au Portugal. Ces derniĆØres semaines, c’était au tour du Chili et du BrĆ©sil. Impression d’une nouvelle route ouverte, Ć  Santiago. Enthousiasme pour la consolidation d’un projet Ć  Recife. Mais l’ADN est le mĆŖme.

« L’école terminĆ©e, nous pouvons imaginer qu’elle puisse vraiment avoir constituĆ© un point de dĆ©part pour la naissance d’entreprises ƉdeC au ChiliĀ Ā» a affirmĆ© le professeur Benedetto Gui, reprĆ©sentant de l’Institut universitaire Sophia, partenaire de l’Ć©cole ƉdeC chilienne, la premiĆØre dans le pays andin. Les Ć©tudiants des UniversitĆ©s catholiques Silva Henriquez de Santiago du Chili et de la Santisima Concepcion Ć  Concepcion, rĆ©unis du 5 au 8 juillet, entendaient parler d’Économie de Communion pour la premiĆØre fois. Le scepticisme initial a cĆ©dĆ© la place Ć  l’adhĆ©sion au projet, s’ils s’adressent ainsi aux jeunes de RecifeĀ : « Nous vous invitons Ć  vivre une expĆ©rience où les valeurs jouent un rĆ“le important. Cette Ć©conomie n’est pas une chose folle, c’est une chose belle qu’on peut vivre, qui rompt avec les schĆ©mas traditionnels de l’entreprise et de la sociĆ©tĆ© de consommationĀ Ā».

Et pour convaincre ces futurs ingĆ©nieurs commerciaux et rĆ©viseurs comptables, plus que toute autre chose, ont Ć©tĆ© les tĆ©moignages des entrepreneurs, comme celui de Bernardo Ramirez, chef d’une industrie et prĆ©sident de la SociĆ©tĆ© Foco, nĆ©e comme une coopĆ©rative d’Ć©pargne, unique entreprise ƉdeC du Chili. Et de Bettina Gonzalez, propriĆ©taire d’une agence de voyage ƉdeC de Buenos Aires. En puisant dans son expĆ©rience, elle a communiquĆ© une faƧon de crĆ©er une entreprise rĆ©solument Ć  contre-courantĀ : des clients Ć  qui elle a suggĆ©rĆ© de reporter un voyage Ć  un moment plus tranquille pour leur familleĀ ; de lucratifs forfaits tout compris aux chutes d’IguazĆŗ durant les week-ends auxquels ils ont renoncĆ©, parce qu’ils ont appris qu’une Ć©norme affluence de touristes au mĆŖme moment risque de faire fuir la faune, etc…

ƀ l’Ć©cole de Recife, on parle de « nouveau printempsĀ Ā» de l’ƉdeC, où, parmi les 200 participants, du 12 au 15 juillet, la majeure partie sont des jeunes. Et on annonce des nouveautĆ©sĀ : la crĆ©ation d’un groupe de consultation gratuite pour la planification de nouvelles entreprises ƉdeCĀ ; l’ouverture d’une menuiserie, pour former des jeunes Ć  risque, que l’on ajoute aux trois entreprises ƉdeC dĆ©jĆ  prĆ©sentes au pĆ“le entrepreneurial Ginetta, Ć  Igarassu, dans la rĆ©gion mĆ©tropolitaine de RĆ©cife, et autres. Le thĆØme des “pĆ“les” d’Ɖconomie de Communion a Ć©tĆ© l’objet d’Ć©tude durant un des jours de l’Ć©cole, tout comme la lutte contre la pauvretĆ©, Ć  laquelle aussi l’ƉdeC contribue.

« Ce qui fait la grande diffĆ©rence entre l’ƉdeC et les autres propositions Ć©conomiques – explique un des jeunes en conclusion – est que l’entrepreneur se met au mĆŖme niveau que le travailleur, qui est son frĆØre. Il renonce Ć  beaucoup de choses. C’est un choix radical. Je vois un horizon trĆØs large, un travail difficile devant moi, mais ce n’est pas un problĆØme pour moi.Ā Ā» Pour paraphraser Bruni, Ć©conomie par vocation.

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Au Portugal ensemble, pour l’Europe

Un signe concret de rĆ©ponse aux dĆ©fis qui attendent aussi l’Europe en temps de crise. C’est le message lancĆ© par des reprĆ©sentants de mouvements et de communautĆ©s d’Europe, ainsi que des personnalitĆ©s du panorama politique et institutionnel rĆ©unis Ć  Bruxelles le 12 mai dernier. Via internet ou via satellite, 151 villes du Vieux Continent ont Ć©tĆ© reliĆ©es avec le Square meeting centre de Bruxelles pour « Ensemble pour l’EuropeĀ Ā», la manifestation qui regroupe 300 mouvements et communautĆ©s de diffĆ©rentes Ɖglises. De nombreuses histoires de rĆ©ciprocitĆ© vĆ©cue entre tous et les Ć©chos parvenus. Des expĆ©riences d’Évangile incarnĆ© et d’incidence dans le social. Zoom sur le Portugal, pour mieux connaĆ®tre ce pays qui, du 15 au 22 aoĆ»t prochains, recevra la visite de la prĆ©sidente des Focolari, Maria Voce, et du coprĆ©sident, Giancarlo Faletti. Cinq villes portugaises sont impliquĆ©es pour faire des projets et travailler ensemble. C’est avant tout une occasion pour se connaĆ®tre et construire des rapports d’amitiĆ© et de respect rĆ©ciproque. Le rĆ©cit des communautĆ©s.

Lisbonne. 110 jeunes ont traversĆ© les lieux touristiques de la ville, distribuant des prospectus avec les 7 Oui et les initiatives pour construire une Europe plus solidaire, rĆ©alisĆ©es ensemble entre sept MouvementsĀ : Schƶnstatt, Emmanuel, Cursilhos, Equipas de Nossa Senhora, Verbum Dei, Metanoia et Focolari. L’aprĆØs-midi, 350 personnes se sont donnĆ© rendez-vous Ć  l’Auditorium pour un dialogue avec les diffĆ©rentes intervenants et des tĆ©moignages sur le chemin parcouru jusqu’alors.

Porto. Une annĆ©e de prĆ©paration, durant laquelle la vraie expĆ©rience de fraternitĆ© a Ć©tĆ© le travail cĆ“te Ć  cĆ“te. Touchant a Ć©tĆ© le tĆ©moignage de l’évĆŖque de Porto, Mgr ClementeĀ : « La meilleure garantie pour le futur est cette inspiration chrĆ©tienne, dont nous, avec d’autres hommes et femmes de bonne volontĆ©, pouvons ĆŖtre des protagonistesĀ Ā».

Coimbra. La famille, protagoniste dans l’unitĆ© europĆ©enne. 250 personnes, de tous les Ć¢ges, des enfants aux grands-parents, ont participĆ© Ć  une marche du Parque Verde Ć  l’UniversitĆ©, pour conclure avec la retransmission en direct de Bruxelles. CaractĆ©ristique de cette Ć©dition, la remise des prix du concours « Aux racines chrĆ©tiennes de l’EuropeĀ Ā», adressĆ© aux Ć©coles dans les catĆ©gories musique, photographie, poĆ©sie, film et dessin.

Funchal, Ǝle de MadĆØre. La ville de Funchal participe pour la premiĆØre fois au projet « Ensemble pour l’EuropeĀ Ā». Neuf Mouvements catholiques Ć©taient engagĆ©sĀ : ACI, ACR, Cursilhos, Equipas de Nossa Senhora, Equipas Jovens de Nossa Senhora, Focolari, RnS, Schƶnstatt, Verbum Dei. Connexion avec Bruxelles depuis l’UniversitĆ© de MadĆØre et, en mĆŖme temps, rĆ©colte d’aliments de premiĆØre nĆ©cessitĆ© destinĆ©s Ć  la Caritas diocĆ©saine, dans le cadre de la campagne « Funchal, une ville solidaireĀ Ā».

Faro, en Algarve. SituĆ©e dans la zone la plus au sud du Portugal, Faro se caractĆ©rise par une grande prĆ©sence multiethnique et une faible pratique religieuse. Le parcours des six mouvements – Cursilhos, RnS, Convivi Fraterni, Scout, Liga de Ação MissionĆ”ria et Focolari – a donc revĆŖtu une importance particuliĆØre. Plus de 150 personnes ont pris part au moment de priĆØre entre catholiques et orthodoxes. Le 12 mai, un relais des jeunes et une banque alimentaire et, Ć  l’ouverture de la journĆ©e, les salutations de l’évĆŖque, Mgr Quintas.

AprĆØs une semaine, les premiers fruits inattendusĀ : l’invitation en tant qu’« Ensemble pour l’EuropeĀ Ā» Ć  l’un des programmes les plus vus de la tĆ©lĆ©vision nationale, « Prós e ContrasĀ Ā», pour intervenir lors l’un dĆ©bat dont le titre Ć©tait « Que font les associations civiles pour la crise au PortugalĀ ?Ā Ā». Un pas important pour la communion et l’unitĆ© entre les mouvements et communautĆ©s de cette rĆ©gion, pour qu’ils soient des expressions d’expĆ©riences Ć©vangĆ©liques concrĆØtes, signe d’espĆ©rance en temps de crise.

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Le jeu de la bouƩe

Explication du jeu

Jetons un petit caillou sur les pagesĀ :

  • s’il touche une bouĆ©e, on gagne les points Ć©crits dessus, en suivant les indications de ce qui est Ć©crit dans la bouĆ©e

  • s’il touche le gros poisson colorĆ©, on offre 100 points Ć  celui qui est dĆ©savantagĆ©

  • qui s’approche le plus du phare gagne 1000 points

Chaque fois que nous donnons, nous retrouvons la joie, comme une bouée qui nous aide à nager, heureux !

TƩlƩcharge le pdf avec le jeu

Raconte-nous comment s’est passĆ© le jeuĀ ! Laisse ici un commentaire.

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Crise & espƩrance. La Commission des Finances de Rome

La grande crise financiĆØre et Ć©conomique qui a Ć©clatĆ© en 2008 a eu de trĆØs graves consĆ©quences pour les entreprises, familles, associations, encore aujourd’hui visibles aux yeux de tous. Si la situation ne laisse pas beaucoup d’issues, comme chaque crise, celle-ci Ć©galement secoue les consciences et, avec le dĆ©sespoir et l’attente, bouscule aussi les idĆ©es en crĆ©ant de nouvelles possibilitĆ©s.

Un groupe de professionnels du monde bancaire et financier de Rome s’en est rendu compteĀ : Daria, Domenico, Paola, Rosapina, Sandro, Gabriele et Assunta. Tous ensemble, ils partagent une longue amitiĆ©, le professionnalisme, mais surtout ils croient que les valeurs de l’Évangile peuvent ĆŖtre vĆ©cues Ć  la banque, Ć  la poste, dans les assurances et dans les Ć©tablissements de crĆ©dit, dans leur environnement de travail en somme. Avec l’éclatement de la crise, tous ont reƧu une demande d’aide, pour renĆ©gocier une hypothĆØque, pour comprendre un document bancaire, pour effectuer un investissement plus judicieux.

Au fil du temps, le groupe s’est donnĆ© un nom, « Commission des FinancesĀ Ā», et s’est liĆ© au Mouvement HumanitĆ© Nouvelle des Focolari, prĆ©sent Ć  Rome. Les rĆ©unions sont devenues une occasion de partager les diffĆ©rentes expĆ©riences, avec la possibilitĆ© d’une discussion sur les problĆ©matiques et sur les crises de conscience que chaque membre du groupe Ć©tait appelĆ© Ć  affronter quotidiennement, en donnant un nouveau sens Ć  l’engagement professionnel de chacun, dans un environnement parfois un peu difficile.

ƀ partir de ce dialogue est nĆ©, depuis quelques annĆ©es dĆ©jĆ , un fruit significatifĀ : la Newsletter « Risparmio & FinanzaĀ Ā» (Ɖpargne & Finances). Son but est prĆ©cisĆ©ment de mettre Ć  disposition des citoyens le « professionnalismeĀ Ā» dans le domaine Ć©conomique et financier, comme un patrimoine Ć  faire circuler, surtout pour aider qui est moins compĆ©tent pour affronter ces problĆ©matiques.

Chaque newsletter offre un regard sur l’actualitĆ© financiĆØre sans termes techniques, propose un approfondissement sur la Doctrine sociale de l’Église et annonce les nouveautĆ©s sur les marchĆ©s et sur les produits financiers. « Mais, avant tout, la newsletter est une occasion de dialogue Ć  travers une adresse Ć©lectronique. Avec ce travail, nous nous sommes rendu compte que le partage des problĆØmes ou des choix Ć  faire est fondamental, parce que souvent dans notre travail le sens du ā€œbien communā€ se perd dans ce qu’il nous est demandĆ© de faire.Ā Ā»

La large diffusion de chaque numĆ©ro Ć  travers internet et les rĆ©seaux sociaux a permis d’élargir cette expĆ©rience en la partageant aussi avec d’autres professionnels du secteur, prĆ©sents dans diffĆ©rentes rĆ©gions d’ItalieĀ : « Nous sommes en train de crĆ©er un rĆ©seau d’où Ć©merge, toujours plus forte, l’exigence d’expĆ©rimenter une vraie relation, où la communion est une mĆ©thode de travail concrĆØte, qui accueille l’autre avec toutes ses problĆ©matiques, en nous amenant Ć  trouver ensuite les solutions les plus appropriĆ©esĀ Ā».

Voici un exemple racontĆ© par Giovanna et Carlo, de RomeĀ : « GrĆ¢ce Ć  ce rĆ©seau, nous avons aidĆ©, ces derniĆØres annĆ©es, diffĆ©rentes personnes qui en avaient besoin, avec beaucoup de petits prĆŖts sans intĆ©rĆŖts, qui nous ont toujours Ć©tĆ© restituĆ©s ponctuellement. Le plus beau, c’est que lorsque nous en avons eu besoin, la somme qui nous manquait nous a Ć©tĆ© offerteĀ : il s’agissait de 20Ā 000 euros, que nous avons restituĆ©s en toute tranquillitĆ©, en Ć©conomisant du temps et de la bureaucratie, nĆ©cessaires lorsqu’il faut s’adresser Ć  une banque. Avec nos moyens modestes, nous pouvons vous assurer que le ā€œdonnez et il vous sera donnĆ©ā€ que dit l’Ɖvangile est vrai, et que la providence ne vous fait jamais attendreĀ Ā».

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« La fraternité en politique »

VidƩo en italien

C’était en mai 2001. Un groupe de parlementaires slovaques se retrouve pour rĆ©flĆ©chir sur la fraternitĆ©. Chiara Lubich leur parle d’une prise de conscience, afin que la fraternitĆ© puisse devenir un point de rencontre authentique entre tous, dans la mĆ©thode comme dans les contenus, en racontant quelques Ć©pisodes qui impliquent aussi les reprĆ©sentants politiques.

« Ceux d’entre nous qui avaient des rĆ©fĆ©rences religieuses la voyaient comme une expression Ć  rĆ©aliser en politique, de l’expĆ©rience de se dĆ©couvrir tous fils de Dieu et donc frĆØres entre nous. Ceux qui se tournaient vers la laĆÆcitĆ©, comme on dit aujourd’hui, se rĆ©fĆ©raient au projet de la modernitĆ©, politiquement exprimĆ© entre ombres et lumiĆØres par la rĆ©volution franƧaise – libertĆ©, Ć©galitĆ©, fraternitĆ© –, et la captaient dans les racines profondes de chaque ĆŖtre humain, mĆŖme si, parmi ces objectifs, la fraternitĆ© Ć©tait restĆ©e la moins suivie dans l’application. Ā Ā (…)

Parce que la fraternitĆ© offre des possibilitĆ©s surprenantes. Elle permet, par exemple, de comprendre et partager aussi le point de vue de l’autre, si bien qu’aucun intĆ©rĆŖt, aucune exigence ne restent de cĆ“tĆ©. La fraternitĆ© permet de garder ensemble et de valoriser des expĆ©riences humaines qui risquent, autrement, de se dĆ©velopper en des conflits insolubles. La fraternitĆ© harmonise les expĆ©riences d’autonomies locales nĆ©es Ć  nouveau, des jeunes citoyens qui contribuent beaucoup Ć  la maturation de la dĆ©mocratie, avec un sens de pleine appartenance Ć  la patrie. (…) Elle consolide la conscience de l’importance des organismes internationaux et de tous ces processus qui tendent Ć  surmonter les obstacles et rĆ©alisent d’importantes Ć©tapes vers l’unitĆ© de la famille humaine. La fraternitĆ© permet, en outre, d’introduire de nouveaux principes dans le travail politique quotidien et fait en sorte qu’on ne gouverne jamais contre quelqu’un ou en Ć©tant seulement l’expression d’une partie du pays. Il y a ceux qui ont une charge au gouvernement et d’autres Ć  l’oppositionĀ : mais c’est seulement ensemble qu’ils garantissent la souverainetĆ© des citoyens.

La fraternitĆ© concĆØde encore que l’on vive pleinement le rapport entre l’élu et les citoyens de son territoireĀ : lieu privilĆ©giĆ© d’un dialogue qui fait jaillir les programmes de la collaboration entre sociĆ©tĆ©s civile et politique. Et encore pour la fraternitĆ© qui donne paix, sĆ©rĆ©nitĆ©, les partis trouveraient plus facile de se renouveler et de redĆ©couvrir la grandeur de leur charge, parce qu’aucun d’eux n’est nĆ© par hasard, mais d’une exigence historique, d’un besoin partagĆ© d’affirmer une valeurĀ ; et ils seraient poussĆ©s Ć  mettre en lumiĆØre la propre inspiration originale et les propres valeurs de fondation. Chaque parti, en mĆŖme temps, reconnaĆ®trait les valeurs et les charges des autres partis en les stimulant, aussi Ć  travers une critique, mais pleine d’amour et d’estime pour exprimer leur vraie identitĆ© et pour exĆ©cuter l’action que le bien commun attend d’eux. (…)

Donc la fraternitĆ© ne serait pas un « plusĀ Ā» de la politique, mais la substance, et elle devrait en dĆ©finir les mĆ©thodes et les objectifs. C’est seulement ainsi que la politique pourrait acquĆ©rir son vrai sensĀ : de service Ć  la communautĆ©, avec le citoyen comme sujet actif. (…)Ā Ā»

Bratislava (Parlement), 10 mai 2001

Chiara Lubich Ć  un groupe de parlementaires slovaques

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Genfest : observatoire sur la fraternitƩ

Le logo du projet

Quel futur nous attendĀ ? C’est la question ouverte de millions de jeunes qui, de l’Asie au Moyen-Orient, ne veulent pas rester inactifs. Le Genfestpeut ĆŖtre une opportunitĆ© pour beaucoup d’entre euxĀ : Ć©largir les horizons au-delĆ  des guerres civiles et des rĆ©volutions manquĆ©es, de la crise mondiale et de la culture de la peur, et aussi tenter des propositions audacieuses. Comme celle de construire un groupe de recherche pour Ć©tudier si et comment le « principe oublié » de l’histoire moderne, la fraternitĆ©, est en mesure d’influencer dans les choix individuels et collectifs. United World Project (UWP) est le nom du projet, conƧu par les Jeunes pour un Monde Uni des Focolari (www.y4uw.org) et est ouvert Ć  la collaboration de tous les groupes de jeunes et rĆ©seaux internationaux, appartenant Ć  d’autres cultures et confessions religieuses, avec lesquels il a existĆ© une coopĆ©ration sur diffĆ©rents thĆØmes durant les derniĆØres annĆ©es. Une rĆ©flexion qui inspireĀ : « Dans la ville, la fraternitĆ© peut rendre rĆ©el libertĆ© et Ć©galitĆ©, qui consiste Ć  crĆ©er les conditions afin que chacun – citoyen, famille, association, entreprise, Ć©cole – puisse exprimer sa propre personnalitĆ© et donner le meilleur de soiĀ Ā», comme l’affirmait Chiara Lubich en 2001. C’est aux jeunes de traduire cette pensĆ©e en choix concrets. Avec le soutien d’experts et de jeunes professionnels, le projet a pris forme et s’articulera en trois phasesĀ : Network (le rĆ©seau), Watch (l’observatoire), Workshop (le laboratoire).

  • United World NETWORKĀ : la composition d’un rĆ©seau de jeunes dans le monde entier, auxquels on demande de prendre un engagement personnel en signant. Il a pour but d’approfondir les exigences d’une culture de fraternitĆ© universelle et l’engagement de vivre la « rĆØgle d’or » : fais aux autres ce que tu aimerais qu’on te fasse. Cette premiĆØre phase du projet commencera durant le Genfest, avec la premiĆØre rĆ©colte de signatures, et se poursuivra jusqu’au dĆ©but de la prochaine Semaine Monde Uni, le 1er mai 2013, lorsque l’Observatoire permanent sera officiellement constituĆ©.
  • United World WATCHĀ : la constitution d’un Observatoire international permanent pour examiner des actions et des initiatives qui, de fait, ont Ć©tĆ© en mesure de gĆ©nĆ©rer un « accroissement de fraternité » dans le tissu social, Ć©conomique, culturel et politique de la planĆØte. Il Ć©valuera des indicateurs de cohĆ©sion sociale, de paix, d’accueil et de dialogue entre des personnes de confessions et de cultures diffĆ©rentes, d’interdĆ©pendance, de reconnaissance de droits, de pardon et rĆ©conciliation, d’inclusion et intĆ©gration, de rĆ©duction d’inĆ©galitĆ©, de respect et attention de l’environnement… L’Observatoire devra en outre promouvoir des initiatives culturelles spĆ©cifiques.
  • United World WORKSHOPĀ : la demande Ć  l’ONU de reconnaĆ®tre l’intĆ©rĆŖt international de la Semaine Monde Uni, confirmant et Ć©largissant encore plus le rendez-vous annuel qui, depuis plus de quinze ans, voit les jeunes des Focolari – avec beaucoup d’autres – engagĆ©s pour exprimer la fraternitĆ© universelle. Le processus de reconnaissance auprĆØs de l’ONU a dĆ©jĆ  dĆ©butĆ©.

Le UWP s’adresse Ć  tous les pays, Ć  tous les peuples, avec une place privilĆ©giĆ©e pour l’Afrique, qui depuis longtemps (Ć  partir des annĆ©es 60) accueille les chantiers de fraternitĆ© des Jeunes pour un Monde Uni. Durant ce parcours commun, on a aussi appris, en partageant les souffrances, le fort sens de communautĆ©, les nouveaux modĆØles de participation et le changement possible. Ark Tabin, des Philippines, fait partie du groupe de travail UWP. Il s’est occupĆ© en particulier du mapping qui servira de base Ć  l’observatoire, sur les initiatives dĆ©jĆ  en cours dans les diffĆ©rents pays. Dans sa ville, par exemple, un programme alimentaire pour les enfants les plus pauvres, et une rĆ©colte de vĆŖtements pour les patients d’un hĆ“pital, qui proviennent de villages lointains. Pour lui, la signature signifie « non seulement Ć©pouser une idĆ©e, mais s’engager Ć  bien vivre, Ć  regarder autour de soi, Ć  intervenir. Quand tu as signĆ©, cela signifie que tu veux t’engager Ć  changer le monde, en partant de l’endroit où tu te trouvesĀ Ā». Rendez-vous donc le 1er septembre, lorsque la rĆ©colte des signatures fera partie de Let’s bridge, la construction de ponts, mĆ©taphore essentielle du Genfest. www.genfest.org D’autres informations surĀ : https://www.focolare.org/area-press-focus/fr LogoĀ : Le logo, rĆ©alisĆ© par un jeune graphiste italien, se compose de deux cercles. Le cercle interne – dessinĆ© au crayon, pour montrer sa vulnĆ©rabilitĆ© – reprĆ©sente le monde. Le cercle externe – en bleu, pour signifier l’universalitĆ© du ciel – reprĆ©sente un manteau qui protĆØge. D’autres significations religieuses ou politiques sont exclues.

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Nous évangéliser nous-même et évangéliser les autres

« En ’78 je suis partie pour la mission au Congo. Cela a Ć©tĆ© un moment trĆØs dur pour moi. L’Afrique, la forĆŖt Ć©quatoriale, un monde tout nouveau Ć  dĆ©couvrir et Ć  aimer.Ā Ā» Ainsi commence le rĆ©cit de sœur Valeria de l’ordre de Saint Joseph de Cuneo, au CongrĆØs ā€˜ā€™Charismes pour la nouvelle EvangĆ©lisation’’ qui a eu lieu le 17 mars 2012 Ć  Turin. L’histoire de sœur Valeria s’entrecroise avec celle de sœur Nicoletta, du mĆŖme ordre religieux. ArrivĆ©e Ć  Lolo – petit diocĆØse aux frontiĆØres de la forĆŖt Ć©quatoriale de la RDC – sœur Nicoletta elle aussi dĆ©couvre un lieu habitĆ© par une population toute simple, principalement des pĆŖcheurs et des agriculteurs.

De l’autre cĆ“tĆ© du fleuve, sœur Valeria a depuis quelques temps mis en route une sĆ©rie de rencontres avec le groupe des Familles Nouvelles des Focolari. Voir ces personnes ā€˜ā€™sereines, engagĆ©es et unies ā€˜ā€™ fascine sœur Nicoletta qui dĆ©cide d’inviter Ć  Lolo sœur Valeria et les familles afin qu’elles racontent leur expĆ©rience.

« Je sentis alors une forte impulsion Ć  vivre moi aussi cet IdĆ©al de l’Unité », raconte sœur Nicoletta. Alors les familles de Lolo commencent Ć  se rĆ©unir, la Parole de Vie commence Ć  ĆŖtre traduite, sa puissance est plus forte que les traditions ancestrales qui sĆ©parent la vie de l’homme de celle de la femme.

MalgrĆ© les difficultĆ©s, les deux sœurs rĆ©ussissent Ć  trouver des moments de partageĀ : elles se racontent les fruits de la vie de l’Evangile. L’évĆŖque et la supĆ©rieure gĆ©nĆ©rale les encouragent Ć  aller de l’avant. En 1988 a lieu la premiĆØre Mariapolis avec une centaine de personnes.

Aujourd’hui, malgrĆ© la fin de la mission, l’EvĆŖque a fait savoir qu’un grand nombre de ces familles sont maintenant toutes trĆØs engagĆ©es dans les diocĆØses.

Depuis peu les deux sœurs sont dans la mĆŖme communautĆ© italienneĀ : « Nous nous aidons Ć  vivre l’IdĆ©al de l’UnitĆ© qui donne une lumiĆØre nouvelle au charisme de notre fondateur Jean-Pierre MĆ©daille, lequel dĆ©jĆ  en 1650 invitait Ć  vivre la communion avec Dieu, entre nous et avec chaque prochainĀ ; une communion fondĆ©e sur la Parole de JĆ©susĀ : ā€˜ā€™Ā Que tous soient un ’’(Jean 17,21).Ā Ā»

« C’est cela la nouvelle EvangĆ©lisationĀ : aimer, et avec notre vie direĀ : ā€˜ā€™Dieu t’aime’’ – ajoute sœur ValeriaĀ ; et elle raconte ce qu’elles vivent avecĀ des jeunes de l’école secondaire avec lesquels nous nous retrouvons une fois par moisĀ Ā», pour porter de l’avant un chemin de vie chrĆ©tienne basĆ©e sur la Parole de DieuĀ Ā». Nous le faisons ensemble, moi, sœur de Saint Joseph, avec une fille de Marie Auxiliatrice et une sœur de Cottolengo. « Il y a beaucoup de communion entre nous – conclut-elle – et cela met en Ć©vidence la beautĆ© de chaque charismeĀ Ā».

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En quoi rƩside la beautƩ de Chiara

« En quoi rĆ©side la beautĆ© de ChiaraĀ ? Elle est dans la simplicitĆ© avec laquelle elle s’est mise Ć  vivre l’Évangile. Elle a ouvert l’Évangile, elle l’a pris Ć  la lettre et elle le vit, tout est lĆ . Parce que le christianisme, comme le disait saint Paul aux Grecs, ne se trouve pas dansĀ  la culture, mais dans la vie, dans quelques lois de la vie qui sont trĆØs simples. J’ai toujours Ć©tĆ© frappĆ© chez Chiara par son union Ć  Dieu.

Je n’ai jamais rien vu de semblable. Elle vit avec Dieu Ć  chaque instant, quoi qu’elle dise, quoi qu’elle fasse, où qu’elle soit. Elle a rĆ©ussi Ć  rĆ©aliser ce Ć  quoi nous sommes tous appelĆ©sĀ : retrouver notre unitĆ© avec Dieu, l’unitĆ© qui a Ć©tĆ© brisĆ©e par le pĆ©chĆ© originel.

Elle est une crĆ©ature qui, dans toutes ses paroles et dans tous ses actes, est en harmonie avec la volontĆ© de Dieu. Je me souviens, quand nous allions dans les bois, lĆ  où nous faisions les premiĆØres mariapolisĀ : elle cueillait une fleur et en donnait l’interprĆ©tation la plus belle, la plus sublime qu’on puisse imaginer, parce qu’elle y voyait l’œuvre de DieuĀ : pourquoi Dieu a fait cette corolle, pourquoi Dieu a fait ces feuilles, pourquoi Dieu a crƩƩ la nature ainsi, pourquoi Dieu a fait l’homme ainsi. Elle cherche partout la prĆ©sence de l’amour, de Dieu.Ā Ā»

Igino Giordani, Loppiano, 3 juillet 1974

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Ā« L’Alzheimer Ā» cafĆ©.

Il y a quelque temps, j’ai acceptĆ© de devenir « caregiverĀ Ā» de ma tante, atteinte de la maladie d’Alzheimer.Ā  « CaregiverĀ Ā» est un terme anglais qui dĆ©signe ceux qui donnent des soins et prĆŖtent assistance Ć  une personne malade ou en difficultĆ©. J’ai commencĆ© Ć  m’occuper quotidiennement d’elle en l’aidant et en lui tenant compagnie. Pour avoir Ā personnellement rencontrĆ© la souffrance,Ā  j’ai perƧuĀ  la solitude et la peur, en expĆ©rimentant le « videĀ Ā» des institutions. Ā J’ai Ā eu la force de penser Ć  JĆ©sus CrucifiĆ© et AbandonnĆ© qui, malgrĆ© la douleur, n’a pas cessĆ© d’aimer.

Un jour, j’ai demandĆ© au spĆ©cialiste en AlzheimerĀ qui soignait ma tante d’affronter ensemble, de faƧon diffĆ©rente, la maladie. Pour crĆ©er des synergies entre les malades, les familles, la sociĆ©tĆ© et les Institutions, nous avons crƩƩ ensemble et avec l’aide de quelques amis, l’Association « HumanitĆ© Nouvelle-Ā  La maison des rĆŖvesĀ Ā». En effet il est important de rĆŖverĀ : si l’on rĆŖve seul, il est facile que le rĆŖve en reste Ć  ce stade. S’il est fait par beaucoup de gens, alors, il peut devenir rĆ©alitĆ©. La premiĆØre rĆ©alisation a Ć©tĆ© un cours d’information pour des volontaires et des membres de la famille. Il a Ć©tĆ© rĆ©alisĆ© avec la contribution gratuite de mĆ©decins, de psychologues, et de volontaires hospitaliers, et une trentaine de personnes y ont participĆ©, en majoritĆ© des parents de malades.

A la fin du cours, est nĆ©e l’idĆ©e de crĆ©er un « Alzheimer –café », pour vivre avec les malades des moments familiaux dans un bar, lieu symbolique de la vie sociale, où nous les avons accompagnĆ©s pour boire ensemble un chocolat chaud ou un jus de fruits. C’est une expĆ©rience qui continueĀ : actuellement nous accompagnons 35 malades. L’un d’entre eux n’était pas sorti de chez lui depuis 3 ansĀ ; un autre qui ne voulait pas sortir de chez lui car il n’avait pas de souliers, a acceptĆ© de venir quand il a compris qu’il pouvait venir en pantouflesĀ !Ā  Le Conseiller aux Services Sociaux s’est intĆ©ressĆ© Ć  cette activitĆ© et a envoyĆ© pendant plusieurs mois une voiture avec chauffeur pour le transport des personnes Ć Ā  « L’Alzheimer »  cafĆ©.

Nous avons organisĆ© avec les malades et leur famille une visite aux Ć©curies et voitures d’époqueĀ  de l’Institut pour le dĆ©veloppement hippique de Foggia. L’initiative a Ć©tĆ© un succĆØs et nous l’avons poursuivie en adoptant quelques Ć¢nons destinĆ©s Ć  ĆŖtre abattus, pour stimuler les capacitĆ©s relationnelles des malades.

L’Association organise des cours annuels pour la formation de donneurs de soins, et de soutien aux familles des malades. Dans notre citĆ©, beaucoup de gens nous connaissent et se mettent Ć  notre disposition, si nous en avons besoin.Ā  Pour fĆŖter notreĀ  premier anniversaire l’EvĆŖque de la citĆ©, Monseigneur Lucio Angelo Renna est intervenu.

Depuis Janvier 2012 l’expĆ©rience estĀ Ā  tentĆ©e aussi dans la ville voisine de Torremagiore (Foggia).Ā  MĆŖme scĆ©narioĀ : rendez-vous le Jeudi au bar Plaza pour un chocolat chaud ou une glace avec une dizaine d’amis du lieu. Il y a entre eux un bon climat de solidaritĆ©.

Pour en savoir davantageĀ : Association « la maison des rĆŖvesĀ Ā»- San Severo (Foggia) – Italie – www.lacasadeisogni.biz Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  Antonella De Litteris

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Mariapolis en MacƩdoine

Sur les collines qui dominent Kitchevo, Ć  mi-chemin entre la capitale Skopje et la ville historique d’Ohrid au sud, du 28 juin au 1er juillet s’est tenue la Mariapolis de MacĆ©doine, hĆ©bergĆ©e dans un hĆ“tel original, centre de rencontre des artistes, dĆ©corĆ© d’oeuvres de toutes sortes, Ć  l’intĆ©rieur comme dans le trĆØs beau parc.

80 personnes, venant principalement de MacƩdoine, mais aussi du Kosovo et de Serbie. Ce sont en majoritƩ des groupes de familles chrƩtiennes et orthodoxes, et un certain nombre de musulmans.

Quatre jours pour approfondir la Parole de Dieu et le dialogue inter-religieux. Le dialogue, en fait, est le mot-clef de cette Mariapolis, soulignĆ© dans l’intervention de Monseigneur Anton Cirimotić, de Skopje, et par Christina Lee et Roberto Catalano, du Centre pour le dialogue inter-religieux du Mouvement des Focolari. Le dialogue, promu par les Focolari, s’appuie sur la spiritualitĆ©, et en particulier sur son point central : l’amour. Celui-ci trouve un Ć©cho immĆ©diat dans les autres religions et cultures, grĆ¢ce Ć  la RĆØgle d’Or : ā€œFaire aux autres ce que tu voudrais qu’il te soit faitā€. Ceci demande souvent de faire le premier pas vers l’autre, sans rien attendre en retour, et jusqu’à ĆŖtre prĆŖt Ć  donner sa vie.

Un jour consacrĆ© plus particuliĆØrement Ć  la famille, avec un pot-pourri d’expĆ©riences sur les dĆ©fis de la mondialisation et ceux typiquement liĆ©s Ć  la famille. La famille, ici, possĆØde encore des valeurs significatives. Le professeur Aziz Shehu, avec sa femme, raconte ce que l’esprit de communion a signifiĆ© pour lui en tant qu’universitaire. Aziz est le fondateur du refuge ā€œLes Perlesā€ et il raconte comment cette expĆ©rience pilote a Ć©tĆ© sa contribution Ć  la sociĆ©tĆ© de MacĆ©doine, Ć  un moment où il est nĆ©cessaire de travailler ensemble vers une vĆ©ritable intĆ©gration.

Autre jour, avec un forte empreinte de la jeunesse : une prĆ©sentation des jeunes, suivie d’ impressions spontanĆ©es, de partages profonds, personnels, souvent intimes ; un choeur qui a animĆ© toute la rencontre ; une danse sur l’authenticitĆ© des relations au-delĆ  des diversitĆ©s, qui exprime ce qui a Ć©tĆ© vĆ©cu pendant la Mariapolis.

Un jeune catholique commence. Il avoue avoir expĆ©rimentĆ© un profond changement ces jours-ci. Son christianisme Ć©tait tel qu’il excluait aussi bien les musulmans que les athĆ©es, et, mĆŖme les orthodoxes. Il a dĆ©couvert Ć  la Mariapolis que des personnes de croyance et de culture diffĆ©rentes peuvent vivre ensemble et que chacun, avec sa propre foi, porte une lumiĆØre. ā€œJ’ai compris que Dieu envoie le soleil Ć  tous. Pas seulement Ć  nous, chrĆ©tiens, et donc, je dois me comporter en consĆ©quence.ā€

C’est justement sur ce point que s’articulent de nombreuses autres impressions : une jeune fille du Kosovo, venue ici avec sa mĆØre et son frĆØre, parle uniquement albanais. Elle dit Ć  tous qu’elle ne pensait pas faire une expĆ©rience de ce genre, et ĆŖtre acceptĆ©e comme elle l’a Ć©tĆ©. Un fonctionnaire ministĆ©riel, musulman, dit avoir Ć©tĆ© profondĆ©ment Ć©mu par la faƧon dont le dialogue a Ć©tĆ© vĆ©cu, et part convaincu que c’est la seule solution aux problĆØmes de la MacĆ©doine.

Une femme orthodoxe, artiste, dit s’être trouvĆ©e parfaitement Ć  son aise dans cette atmosphĆØre. Ainsi qu’une jeune fille qui raconte avoir dĆ©couvert combien l’ouverture aux autres aide Ć  ĆŖtre non seulement meilleur chrĆ©tien ou musulman, mais Ć©galement des hommes et des femmes authentiques.

Une certitude demeure, aprĆØs le dĆ©part des quatre vingts participants Ć  la rencontre d’étĆ© Ć  Kitchevo : cette expĆ©rience a donnĆ© le sentiment que l’unitĆ© dans la diversitĆ© est possible. Dans ce pays, la conscience d’être les protagonistes ainsi que les constructeurs du dialogue a grandi.

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Il ne suffit pas de prescrire des ordonnances

Photo by Martina Bacigalupo/VU

« Je suis mĆ©decin et je travaille dans un hĆ“pital public. Un jour la police amĆØne un homme ayant reƧu deux projectiles dans la jambe. C’est le type de patient qu’aucune clinique ne veutĀ : un voleur, pris en flagrant dĆ©lit. Il est gravement blessĆ©, suite Ć  son altercation avec la police.

Il est quasi immobile sur son lit, sans personne pour l’aider, pas mĆŖme ses parents qui ne se sont pas fait connaĆ®tre (comme c’est l’usage) ayant su qu’il a volĆ©.

Dans la majoritĆ© des cliniques d’Afrique, les parents doivent apporter le repas au patient, ainsi qu’une aide matĆ©rielle, et laver leurs vĆŖtements. En l’absence des familles, le patient est donc complĆØtement abandonnĆ©. Le personnel de l’hĆ“pital est chargĆ© seulement d’administrer les soins mĆ©dicaux.

De plus, les autres malades et le personnel sanitaire sont mĆ©contents d’avoir ce malfaiteur parmi eux. Il a ainsi beaucoup de difficultĆ©s pour trouver Ć  manger, et devant rester immobile au lit, l’odeur devient insupportable.

Je me plains au commissaire de police qui nous a amenĆ© cette personne sans assistance. « C’est le travail du personnel mĆ©dicalĀ Ā» rĆ©pond-il durement.

Il me vient Ć  l’esprit que dans les autres pays le soin aux patients revient au personnel sanitaire. Je cherche Ć  expliquer Ć  mes collĆØgues que nous devons nous intĆ©resser Ć  lui, mais je ne rĆ©ussis pas Ć  les convaincre.

Je cherche alors Ć  convaincre les autres malades de l’accepter. Mais avec peu de succĆØs…

A un certain moment, je me disĀ : « J’exhorte les autres, et moiĀ ? Qu’est-ce que je fais pour luiĀ ?Ā  Oui, je lui prescris les mĆ©dicaments. Je lui donne une place dans le serviceĀ ? Mais, ce n’est que mon devoir. Maintenant, il faut que je fasse moi, ce que je demande aux autres de faireĀ : aller au-delĆ  du minimum.Ā Ā»

Je fais sortir le patient du lit et le lave. « OhĀ ! Il y a au moins deux mois que je ne me suis pas lavé !Ā Ā» S’exclame-t-il avec joie. « Comme c’est agrĆ©able de sentir encore les rayons du soleil sur ma peauĀ !Ā Ā» Je demande ensuite Ć  une personne de service de laver ses vĆŖtements et je lui offre une rĆ©compense pour cela. Puis, avec un autre collĆØgue nous remplaƧons le matelas sali. Enfin, je laisse une petite somme au patient, au cas où il aurait besoin de quelque chose.

Ce geste porte du fruit. Les aides-soignants commencent à jeter régulièrement les déchets du malade. Il suscite la compassion chez les autres patients, qui, maintenant, partagent leur repas avec lui.

Quelque temps plus tard il peut sortir de l’hĆ“pital. Heureux. Il me dit qu’il ne volera plus. Ensuite il suit mon conseil de ne pas partir sans s’être prĆ©sentĆ© Ć  la police afin de se soumettre aux actions judiciaires le concernant. Il comprend qu’il doit assumer la responsabilitĆ© de ses actes.Ā Ā»

Docteur H.L. (Burundi)

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Philippines, entre les villages de montagne

« Je suis institutrice et je suis souvent envoyĆ©e dans les villages de montagne pour enseigner. LĆ , cachĆ©s dans des territoires reculĆ©s et inaccessibles, vivent aussi des groupes terroristes qui se proclament libĆ©rateurs du peuple. Il m’était dĆ©jĆ  arrivĆ© de tomber sur ces groupes, mais j’avais fui, trouvant une cachette entre les rochers.

Malheureusement, une fois, je n’ai pas rĆ©ussi Ć  me cacher Ć  temps. Ils m’ont enlevĆ©e et emmenĆ©e dans leur campement. Durant ces interminables jours où j’étais dĆ©tenue, j’ai plusieurs fois Ć©tĆ© soumise Ć  de longs interrogatoires.

MalgrĆ© la peur, j’ai essayĆ© de rĆ©pondre avec beaucoup de respect, en disant toujours la vĆ©ritĆ©. L’un d’eux, en particulier, a essayĆ© pendant des heures de m’endoctriner sur leur idĆ©ologie. Il voulait me convaincre d’épouser leur cause. Lorsqu’il m’a demandĆ© ce que j’en pensais, je n’ai pas voulu commenter. Le jour suivant, lorsqu’il a rĆ©pĆ©tĆ© son discours, j’ai objectĆ© qu’il faut d’abord changer soi-mĆŖme si nous voulons transformer les structures du pouvoir qui nous semblent injustes.

« Ce qui nous change, c’est l’amour que chacun a pour l’autreĀ Ā», ai-je essayĆ© de lui expliquer. Peut-ĆŖtre que mes paroles l’ont touchĆ©, peut-ĆŖtre qu’elles lui ont rappelĆ© des principes en lesquels il avait cru. Le fait est qu’aprĆØs cet interrogatoire, il m’a laissĆ©e partir.

ƀ partir de ce jour, j’ai toujours continuĆ© Ć  prier pour cet homme et ses compagnons. RĆ©cemment, Ć  ma grande surprise, je l’ai reconnu Ć  la tĆ©lĆ©vision, alors qu’ils annonƧaient la nouvelle d’un terroriste qui, ayant quittĆ© son groupe, avait rendu ses armes aux militaires.Ā Ā»

Nelda, Philippines.

Tiré de « Una buona notizia », aux éditions Città Nuova, Rome, pp. 56-57

Le livre se prĆ©sente comme une contribution utile Ć  la Nouvelle ƉvangĆ©lisation, en vue du Synode du mois d’octobre. Il contient 94 brĆØves histoires provenant du monde entier.

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Quand le dialogue l’emporte sur la diversitĆ©

« Notre histoire, raconte Lucia, commence il y a 42 ans, lorsque nous avons dĆ©cidĆ© de partager notre chemin. Mais, en nous frĆ©quentant, nous avons dĆ©couvert que nous ne pensions pas de la mĆŖme faƧon, surtout sur le plan religieuxĀ : j’avais la foi, lui non. Au dĆ©but, je ne m’en suis pas prĆ©occupĆ©eĀ ; je ne croyais pas que cela aurait influencĆ© notre vie future ensemble. Au lieu de cela, la premiĆØre altercation, nous l’avons eue lorsque, Ć©tant enceinte, il fallait dĆ©cider de poursuivre la grossesse ou non.Ā Ā»

« J’étais trop jeune, continue Tonino, pour m’imaginer pĆØre et mari. J’étais encore Ć©tudiant, j’avais beaucoup de projets pour le futur et je me retrouvais Ć  devoir prendre une dĆ©cision qui change la vieĀ ! ƀ contrecœur, j’ai acceptĆ© la dĆ©termination de Lucia de garder le bĆ©bĆ© et de se marier Ć  la mairie. Durant la grossesse, tout s’est bien passĆ©, mais dĆØs que notre fille est nĆ©e, je me suis senti Ć  nouveau Ć©crasĆ© par une Ć©norme responsabilitĆ©, si bien que je fuyais tout et tous.Ā Ā»

« Subitement, je me suis retrouvĆ©e seule – mĆŖme si mes parents ne m’ont jamais abandonnĆ©e – avec une enfant Ć  Ć©lever. Les annĆ©es suivantes ont Ć©tĆ© sous l’enseigne de la souffrance, surtout quand il dĆ©cide de demander la sĆ©paration.Ā Ā»

« Je voulais vivre ma vie, confirme Tonino. J’ai obtenu la sĆ©paration et, par la suite, le divorce. J’étais Ć  nouveau libre. Mais, trĆØs souvent, je me mettais Ć  penser Ć  elles, et c’est ainsi que j’ai dĆ©cidĆ©, aprĆØs mĆ»re rĆ©flexion, de retourner sur mes pas. J’ai recommencĆ© Ć  sĆ©duire mon ex-femme et Ć  voir ma fille. TrĆØs vite, nous avons senti le besoin d’avoir notre propre maison, d’avoir une intimitĆ©, pour reconstruire la famille. J’ai aussi acceptĆ© que le nouveau mariage soit cĆ©lĆ©brĆ© Ć  l’église.Ā Ā»

« Ces annĆ©es pleines de souffrances et de tourments faisaient dĆ©sormais partie du passĆ©, se souvient Lucia. Nous avions une nouvelle vie et aussi une deuxiĆØme fille, Valentina. Avec sa naissance a commencĆ© une pĆ©riode de grande sĆ©rĆ©nitĆ©, en raison d’une sĆ©curitĆ© acquise Ć©conomiquement et dans le travail, comme dans le fait que, petit Ć  petit, je commenƧais Ć  accepter de vivre ma vie aux cĆ“tĆ©s d’une personne aussi diffĆ©rente que moi.

AprĆØs quelques annĆ©es est arrivĆ©, tout d’un coup, le Mouvement des Focolari dans notre famille, bouleversant toutĀ ! Valentina, invitĆ©e par une enseignante, avait rencontrĆ© les Gen4, les fillettes des Focolari. Pour elle, et par la suite pour nous, un chemin diffĆ©rent a commencĆ©.Ā Ā»

« Cela me touchait d’accompagner Valentina aux rencontres des Gen4, explique Tonino. Lorsque j’allais la chercher, elle Ć©tait toujours contente et, dans la voiture, elle s’excusait pour le retard (elle me faisait toujours attendre au moins une demi-heure) et commenƧait Ć  me raconter sa belle soirĆ©e. ContaminĆ© par son enthousiasme et par l’accueil joyeux que tous dans le Mouvement me rĆ©servaient – mĆŖme en n’ayant aucune rĆ©fĆ©rence religieuse – je suis devenu moi aussi un membre de cette famille. Au dĆ©but, je me suis intĆ©grĆ© dans le groupe des amis du dialogue, formĆ© par des personnes de convictions diffĆ©rentes.Ā Ā»

« Quelque temps plus tard, moi aussi – intriguĆ©e par le fait qu’un mouvement catholique accepte mon mari non croyant – j’ai commencĆ© Ć  le cĆ“toyer, et au fur et Ć  mesure que j’approfondissais la connaissance de la spiritualitĆ© focolarine, beaucoup de questions trouvaient une rĆ©ponse.

Nous en avons fait de la route ensembleĀ ; beaucoup de barriĆØres ont Ć©tĆ© abattues. J’ai appris Ć  Ć©couter, sans la peur de me perdre, et Ć  donner de l’espace au silence intĆ©rieur et extĆ©rieur pour accueillir et comprendre l’autre.Ā Ā»

« Notre diversitĆ©, non seulement religieuse, souligne Tonino, n’a pas du tout entravĆ© notre parcours de vie ensemble. Le choix de Valentina, de devenir focolarine, ne m’avait pas pris au dĆ©pourvu, ayant beaucoup partagĆ© avec elle. La relation entre nous ne s’est pas dĆ©gradĆ©e, au contraire, elle s’est grandement consolidĆ©e, Ć  la diffĆ©rence de Lucia qui, au dĆ©but, ne l’avait pas acceptĆ© de bon grĆ©.Ā Ā»

« Pour moi, cela n’a pas Ć©tĆ© tout de suite facile d’accepter le choix de Valentina, confesse Lucia. J’aurais aimĆ© qu’elle fasse d’abord d’autres expĆ©riences, par exemple, avoir un copain, un travail, de faƧon Ć  pouvoir comparer les deux rĆ©alitĆ©s et dĆ©cider sereinement. Au contraire, elle sentait fortement que c’était son chemin. Elle est au focolare depuis huit ans, toujours plus convaincue. Maintenant, je suis contente d’avoir cĆ©dé : mĆŖme en s’Ć©tant consacrĆ©e Ć  Dieu, elle ne nĆ©glige jamais sa relation avec toute la famille.Ā Ā»

« Je remercie Chiara Lubich et toute la communautĆ© dont je fais partie, conclut Tonino, pour avoir donnĆ©, Ć  moi et Ć  tous ceux qui partagent ma pensĆ©e, l’opportunitĆ© de renforcer ce dĆ©sir d’unitĆ© pour suivre un chemin basĆ© sur les valeurs fondamentales de la fraternitĆ© et de l’amour envers le prochain.Ā Ā»

PubliƩ par le Centre international pour le dialogue entre personnes de convictions non religieuses

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Deux femmes et deux châteaux

Ā«Il y a deux femmes qui, si on les connaĆ®t mieux, se rĆ©vĆØlent particuliĆØrement en harmonie avec l’objectif rĆ©formateur de BenoĆ®t XVI plus que jamais convaincu que tout, dans l’Eglise et dans la sociĆ©tĆ©, doit repartir de Dieu comme meilleure garantie pour surmonter l’actuelle crise culturelle, Ć©conomique et religieuse. ThĆ©rĆØse d’Avila et Chiara Lubich ont donnĆ© leurs vies Ć  des Ć©poque diffĆ©rentes pour cet idĆ©al commun, en contribuant Ć©galement par leurs Ć©crits Ć  une comprĆ©hension plus authentique de la vie chrĆ©tienne. Ce sont deux femmes qui ont trouvĆ© une large audience dans l’Eglise catholique. Les avoir prĆ©sente Ć  l’esprit aujourd’hui, face Ć  l’urgence que l’on ressent de faire parvenir Ć  nouveau la foi dans le cœur des personnes, reprĆ©sente une aide particuliĆØre. Leur actualitĆ© dĆ©rive, entre autres, d’avoir Ć©tĆ© toutes les deux les paladines d’un renouveau spirituel qui trouve son origine dans le climat de deux importants conciles rĆ©formateurs : ThĆ©rĆØse dans le cadre de celui de Trente (1545-1563) Ć  l’époque de la renaissance ; Chiara confirmĆ©e dans son intuition par Vatican II (1962-65) au milieu du XXe siĆØcle. Dans le sillage de ces conciles, la sainte carmĆ©lite et la fondatrice des Focolari ont lancĆ© une expĆ©rience de vie chrĆ©tienne bĆ©nĆ©fique pour de nombreux fidĆØles et pour l’Eglise tout entiĆØre. Des maĆ®tres de spiritualitĆ© parmi ceux faisant le plus autoritĆ© convergent toujours davantage pour reconnaĆ®tre aussi bien l’actualitĆ© de la pensĆ©e de ThĆ©rĆØse et de Chiara, que la complĆ©mentaritĆ© des voies qu’elles ont proposĆ©es pour l’imitation du Christ et la sanctification dans la vie quotidienne. La force de cette pensĆ©e consiste dans la foi vĆ©cue par amour et avec un amour dĆ©mesurĆ© pour Dieu et pour son prochain, l’unique signe vĆ©ritablement efficace pour la crĆ©dibilitĆ© de l’Evangile aux yeux de nos contemporains. On doit en particulier la dĆ©couverte de cette affinitĆ© spirituelle entre ThĆ©rĆØse et Chiara au Carme Jesùs Castellano Cervera, mort au dĆ©but du pontificat de BenoĆ®t XVI, le Pape thĆ©ologien animĆ© par une mĆŖme passion pour le primat de l’amour de Dieu dans l’Eglise. Cela ne devrait dĆ©sormais plus ĆŖtre un mystĆØre que dans son action rĆ©formatrice, il demande avec insistance Ć  l’Eglise catholique de se laisser guider et faƧonner par l’amour, incarnĆ© par JĆ©sus, pour redonner de l’efficacitĆ© Ć  l’œuvre de l’évangĆ©lisation. ThĆ©rĆØse, comme on le sait, est cĆ©lĆØbre pour le ChĆ¢teau intĆ©rieur, l’œuvre considĆ©rĆ©e comme une voie classique de la sanctification personnelle. Chiara a rĆ©pondu aux signes de notre temps en ajoutant Ć  la base Ć©difiĆ©e par ThĆ©rĆØse la spiritualitĆ© du chĆ¢teau extĆ©rieur, c’est-Ć -dire de la saintetĆ© recherchĆ©e sous une forme communautaire comme Eglise. Une sĆ©rieuse prise en charge de l’appel universel Ć  la saintetĆ© reconnu et diffusĆ© par Vatican II.Ā» (Osservatore Romano on line, 4/07/2012)

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AthƩnagoras Ier et Chiara Lubich

Le Mouvement des Focolari commĆ©more AthĆ©nagoras Ier, patriarche de Constantinople, avec une gratitude spĆ©ciale, en raison du rapport privilĆ©giĆ© avec Chiara Lubich, qu’il a rencontrĆ©e 25 fois. Pour le quarantiĆØme anniversaire de sa disparition, le Mouvement a promu des cĆ©rĆ©monies de commĆ©moration Ć  Istanbul – où Sa SaintetĆ©, le patriarche BartholomĆ©e Ier, a accueilli une dĆ©lĆ©gation nombreuse – et Ć  Padoue, où Gennadios, mĆ©tropolite d’Italie et de Malte, a saluĆ© les participants avec un message Chiara Lubich a Ć©crit dans le journal Avvenire du 13 janvier 1972Ā : « AthĆ©nagoras peut ĆŖtre vu comme le prototype de l’Église d’Orient. Mais, reconnaissant en lui une des plus importantes personnalitĆ©s chrĆ©tiennes actuelles, il peut ĆŖtre considĆ©rĆ© comme un symbole de la ChrĆ©tientĆ© entiĆØre, qui a souffert des divisions sĆ©culaires qui l’ont transpercĆ©e et qui aspire Ć  la parfaite unification. Il est une des figures de l’époque actuelle qui appartiennent dĆ©sormais Ć  l’histoire et Ć  l’Église (…). C’est cet intĆ©rĆŖt commun qui l’a poussĆ© un jour Ć  m’appeler Ć  Istanbul, lorsqu’il a appris que je travaillais avec le Mouvement des Focolari pour l’œcumĆ©nisme. C’était le 13 juin 1967. Il m’a accueillie comme s’il me connaissait depuis toujours. « Je vous attendaisĀ !Ā Ā», s’est-il exclamĆ©, et il a voulu que je lui raconte les contacts du Mouvement avec les luthĆ©riens et les anglicans. « C’est une trĆØs bonne chose de se connaĆ®tre, a-t-il commentĆ©. Nous avons vĆ©cu isolĆ©s, sans avoir de frĆØres, sans avoir de sœurs, pendant de nombreux siĆØcles, comme des orphelins! Les dix premiers siĆØcles du christianisme ont Ć©tĆ© pour les dogmes et pour l’organisation de l’Église. Durant les dix siĆØcles suivants, nous avons connu les schismes, la division. La troisiĆØme Ć©poque, celle-ci, est celle de l’amour.Ā  Il m’a demandĆ© de garder le contact. Je me souviens que ce n’était pas tant les paroles qu’il m’a dites durant cette premiĆØre audience qui m’avaient impressionnĆ©e, mais sa figure, l’atmosphĆØre surnaturelle qui l’enveloppait et qu’en gĆ©nĆ©ral tous ceux qui l’approchent remarquent. Et, surtout, son cœurĀ : un cœur si grand, si profondĆ©ment humain, que je me demande combien d’autres personnes semblables j’ai connues ainsi. (…)Ā Ā». « À une autre occasion, il m’a montrĆ© un message qu’il avait spĆ©cialement adressĆ© au Mouvement des Focolari. Entre autres, on y litĀ : “Les trois rencontres avec Paul VI Ć  JĆ©rusalem le 5 janvier 1964, ici Ć  Istanbul le 25 juin 1967 et Ć  Rome le 26 octobre 1967, qui constituent le signe surprenant et glorieux du triomphe de l’amour du Christ et de la grandeur du pape, nous ont dĆ©finitivement mis, avec fermetĆ© de foi et d’espĆ©rance, sur la voie bĆ©nie pour la rĆ©alisation de la volontĆ© du Christ, c’est-Ć -dire la rencontre dans le mĆŖme calice de Son sang et de Son corps”.Ā Ā» Quelque temps plus tard, en parlant de lui, Chiara a confié : « C’est aussi parce que je connaissais trĆØs bien Paul VI que j’ai pu avoir un rapport aussi profond avec le patriarche. Comme il m’était possible d’avoir des contacts personnels avec le Saint-PĆØre, je me suis trouvĆ©e ĆŖtre, involontairement, un moyen Ć  travers lequel le patriarche pouvait communiquer officieusement avec le papeĀ Ā».[1]

Deux jours aprĆØs sa disparition, Chiara a Ć©crit une lettre aux jeunes gĆ©nĆ©rations du Mouvement des FocolariĀ : « Nous avons au Ciel un trĆØs grand protecteur de notre Mouvement. Le dernier compte-rendu que je lui ai montrĆ©, il y a deux mois, a Ć©tĆ© celui sur les JournĆ©es gen avec les impressions des participants. Il m’a ditĀ : « Tu sais qui sont les genĀ ?Ā Ā» et il a continué : « AimeĀ Ā», faisant allusion Ć  la chanson du Gen Rosso « Ama e capiraiĀ Ā» (Aime et tu comprendras). J’aimerais que ce soit le testament qu’il laisse Ć  notre Mouvement, l’appel continu qu’il nous lance maintenant du Ciel. DĆØs que j’ai su qu’il Ć©tait parti, une question a rĆ©sonnĆ© dans mon Ć¢meĀ : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les mortsĀ ?Ā Ā» (Lc 24,5). Oui, il vit et nous le sentons. [1] De Chiara Lubich, L’aventure de l’unitĆ©, Interview rĆ©alisĆ©e par Franca Zambonini, Paris 1991, p.137
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Une dƩcouverte, pendant que la terre tremble

Ā« Je suis arrivĆ©e chez ma maman quelques heures aprĆØs la premiĆØre forte secousse du sĆ©isme. Nous avons essayĆ© de comprendre quoi faire, comment nous organiser pour la nuit… Ć  chaque minute, il nous semblait devoir fuir! Et comment faire avec les personnes seules qui vivent dans le mĆŖme immeuble ? Donc, avec un peu de courage, je les invite toutes Ć  sortir ensemble, Ć  se prĆ©parer pour passer la nuit dans le gymnase municipal voisin, où la Protection civile a mis sur pied un Centre d’accueil.

Autour de nous, une centaine de regards perdus, des enfants et des bĆ©bĆ©s en larmes, des personnes Ć¢gĆ©es en chaise roulante…

Je me tais, ne dis rien, parce que ceux qui souffrent ont une sensibilitĆ© particuliĆØre qui n’a pas besoin de beaucoup de mots. Les personnes sentent l’amour Ć  travers des petits actes concrets de compassion. C’est ce que j’essaie de faire cette nuit-lĆ . Mais mon cœur s’est brisĆ© en deux.

Il arrive un moment où chaque parole semble inutile et si fragile, et s’effrite plus rapidement que les briques qui se sont Ć©croulĆ©es en Ɖmilie-Romagne, ma rĆ©gion, qui – on ne l’aurait jamais imaginĆ© – a englouti la vie de personnes qui jusqu’à hier avaient une existence tranquille et sans trop de cataclysmes, malgrĆ© la crise.

La terre continue Ć  trembler. Le temps passe inexorablement et trĆØs lentement, la nuit semble ne jamais finir.

Et les jours suivants, chaque instant, c’est pareil…

AprĆØs avoir rangĆ© l’appartement – un meuble est tombĆ© et des objets de peu de valeur se sont cassĆ©s –, je convaincs finalement ma maman de s’éloigner de la zone Ā« rouge Ā» et de s’installer chez ma sœur, Ć  environ 150 km de distance.

Puis, une deuxième secousse. Ma ville natale est maintenant une ville fantÓme : beaucoup de maisons détruites, des milliers de personnes qui dorment dehors, dans les tentes ou plus loin. Et la terre continue à trembler.

ƀ ModĆØne, une institutrice raconte : Ce matin, je me suis retrouvĆ©e sous mon bureau, serrant la main de l’enfant qui se trouvait le plus prĆØs de moi et qui tremblait, pendant que les autres m’appelaient. Je ne pouvais que leur dire : restez tranquilles. Vingt secondes sont un soupir, mais elles peuvent devenir une Ć©ternitĆ©. Certains pleurent, mais ils sortent tous derriĆØre moi. On s’accroche aux peu de choses encore debout, Ć  l’autre qui est Ć  cĆ“tĆ© de nous. Dans le jardin, au milieu des arbres, les parents arrivent en petits groupes, le visage blĆŖme, et cherchent l’unique chose restĆ©e intacte aprĆØs le sĆ©isme: le visage de leurs enfants.

J’ai devant les yeux la tristesse et les regards inconsolables des personnes que je connais de mon village, des personnes Ć¢gĆ©es surtout, des enfants… et aussi des prĆŖtres qui n’ont plus une Ć©glise debout : JĆ©sus Eucharistie a Ć©tĆ© le premier dĆ©placĆ©, de tous les villages touchĆ©s.

Les Ć©glises de briques n’existent plus, mais nous sommes la premiĆØre brique Ć  reconstruire. La question Ć  laquelle rĆ©pondre : y-a-t-il quelque chose dans la vie qui ne tremble pas ? Que veut nous dire le Seigneur avec tout cela ? Parfois, son Ć©criture est Ā« illisible Ā». Nous avons besoin de foi, et si une pincĆ©e pour Ā« dĆ©placer les montagnes Ā» n’est pas suffisante, demandons qu’il puisse vraiment Ā« arrĆŖter les plaines Ā» !

Y-a-t-il quelque chose qui ne tremble pas ? Oui, Dieu Amour. Tout peut s’écrouler, mais Dieu reste.

Pendant ce temps, des messages d’amis, de parentĆ© arrivent du monde entier : nous sommes avec vous, nous prions pour vous, nous sommes un mĆŖme corps et lorsqu’une partie souffre, tout le corps souffre. Oui, nous sommes une seule chose et cela donne de la force, de l’énergie et une vie nouvelle !

Les habitants de l’Émilie-Romagne sont forts, tenaces et travailleurs. Ils ont un profond sens de la solidaritĆ© et du partage. Quelques jours aprĆØs la fermeture des Ć©coles, les institutrices de mon village ont Ć©tĆ© dans les camps d’accueil, dĆ©guisĆ©es en clowns pour divertir leurs Ć©lĆØves qui avaient passĆ© la nuit dans les tentes ou dans les voitures…

Nous vivons un moment sombre, mais il y a aussi l’espĆ©rance que les dĆ©combres ne sont pas le mot Ā« fin Ā». Ā»

Sœur Carla Casadei, sfp

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Genfest 2012 : ĆŖtes-vous prĆŖt ?

MƔtƩ

Pourquoi participes-tu au Genfest?

Leandro: « J’ai toujours rĆŖvĆ© de participer au Genfest et cela peut enfin devenir une rĆ©alitĆ©. Je veux entrer dans l’histoire et dire: j’y Ć©tais moi aussi.Ā Ā»

Paola: « J’ai la conviction qu’il sera la pointe de l’iceberg de beaucoup de vie! Non pas quelque chose de ponctuel, mais l’expression de ce qui existe dĆ©jĆ : un puzzle de vies, puissant, qui me rappellera que je ne suis pas seule et qui donnera du courage Ć  tous pour continuer Ć  construire un monde plus uni. Ā»

MĆ”tĆ©: « Je me suis mariĆ© avec Klari l’étĆ© dernier. Le Genfest sera une occasion spĆ©ciale pour vivre en tant que couple avec beaucoup d’autres jeunes et pour ĆŖtre un don les uns pour les autres.Ā Ā»

Qu’a suscitĆ© en toi le titre ā€˜Let’s Bridge’?

Paola

Leandro: « La construction de rapports, de canaux de communication. Il suscite et met en marche tous les moyens que j’ai pour Ć©tablir un rapport qui me pousse vers l’autre.Ā Ā»

Paola: « Energie, poigne et espérance! »

MĆ”tĆ©: « Un pont c’est grand et c’est trĆØs difficile Ć  construire. Ce titre me pousse Ć  ne pas avoir peur des difficultĆ©s: si je veux aimer et fais ma part, Dieu m’aidera, tel un ingĆ©nieur surnaturellement professionnel!Ā Ā»

Il reste deux mois avant le Genfest: comment te prƩpares-tu et avec qui tu iras?

Leandro

Leandro: « Je demande à Dieu, durant la messe, que tout se passe bien, également pour la préparation. De la région de São Paolo nous serons environ 185. »

Paola: « Ce sont les mois les plus intenses. Je me suis engagĆ©e Ć  ne pas laisser passer un jour Ā sans parler Ć  quelqu’un du Genfest et sans prier pour cette personne. Tout en gardant Ć  l’esprit cependant que le Genfest n’est pas le but. L’objectif n’est pas de ā€˜faire nombre’. La prioritĆ© ne change pasĀ : toujours aimer et aimer ensemble… qui est en fait la caractĆ©ristique de notre vie Gen.Ā Ā»

MĆ”tĆ©: « Je me prĆ©pare en essayant d’aimer tout le monde, en commenƧant par celui qui est Ć  mes cotĆ©s: Klari, mes collĆØgues de travail, les amis de l’équipe de basket…Ā Ā»

Quel sera ton kit de survie pendant le Genfest?

Leandro: « Mon sac Ć  dos, l’appareil Ć  photos, quelque chose Ć  manger, mon tĆ©lĆ©phone portable connectĆ© aux rĆ©seaux sociaux (je veux dire Ć  tous ceux qui sont Ć  une rencontre comme celle-ci!) et beaucoup de bouteilles d’eau!Ā Ā»

Paola: « Je n’ai pas encore pensĆ© Ć  cela!! Je crois que l’entente avec tous ceux avec qui nous avons travaillĆ© durant ces mois de prĆ©paration du Genfest, vaudra plus que toutes les paroles! Chiara Lubich disait que l’on ne construit rien de valable sans le sacrifice. Nous souvenir des jours vĆ©cus pour la prĆ©paration nous aidera dans les possibles hĆ©sitations qui arriveront, ce sera la garantie que nous sommes une seule cordĆ©e.Ā Ā»

Extraits de l’interview publiĆ©e sur l’édition spĆ©ciale de la revue ā€˜Giornale Gen’ n°5-6 (italien), de mai-juin 2012.


The Genfest 2012 project has been funded with support from the European Commission.
This communication reflects the views only of the author, and the Commission cannot be held responsible for any use which may be made of the information contained therein.

Ɖtude et vie : la fraternitĆ© dans le conflit

Ā« Ma famille vit en Jordanie depuis des annĆ©es, mais nous sommes d’origine palestinienne. Je sens fortement la tragĆ©die qui divise mon peuple du peuple israĆ©lien. Comme tout le monde sait, la situation est encore trĆØs grave. Pour des raisons politiques, mon pĆØre n’a pas le droit de retourner en Palestine depuis 30 ans. Pour moi, il est aussi difficile de simplement aller rendre visite Ć  ma parentĆ© restĆ©e Ć  BethlĆ©em. Certains membres de ma famille ont Ć©tĆ© emprisonnĆ©s en IsraĆ«l, d’autres sont morts Ć  cause de la guerre.
L’injustice de ce conflit me fait mal, et comme la culture dans laquelle je suis nĆ©e encourage les personnes Ć  rĆ©pondre Ć  la violence par la violence, moi aussi je ressens cette violence au fond de moi et je la justifiais chaque fois que je la voyais dans les autres.
Je suis venue Ć©tudier en Italie, Ć  l’Institut universitaire Sophia. J’avais tellement de questions… Ici, je fais une expĆ©rience nouvelle, forte. J’ai choisi les Ć©tudes politiques et j’ai commencĆ© Ć  entrer dans un nouveau scĆ©nario : j’ai dĆ©couvert, par exemple, que le principe de la fraternitĆ© peut ĆŖtre une vraie catĆ©gorie politique Ć  part entiĆØre, aux cĆ“tĆ©s de la libertĆ© et de l’égalitĆ©. J’ai compris que la fraternitĆ© est un choix, une rĆ©ponse qui rĆ©pare l’injustice. Ici, on ne fait pas qu’étudier, on donne une grande importance Ć  l’expĆ©rience, et plus on vit, plus on comprend ce qu’on Ć©tudie.
Il y a quelques mois, la nouvelle qu’IsraĆ«l et Palestine s’étaient mis d’accord pour un Ć©change de prisonniers m’a beaucoup touchĆ©e : j’ai lu sur Internet qu’il s’agissait d’un IsraĆ©lien contre 1027 Palestiniens. C’était une nouvelle incroyable! Un grand nombre de ces Palestiniens Ć©taient en prison depuis trente, quarante ans… J’aurais tellement aimĆ© ĆŖtre chez moi pour cĆ©lĆ©brer ce moment avec la famille et les amis. J’étais Ć©mue. Avec les autres Ć©tudiants, j’ai parlĆ© longtemps de ce qu’il se passait dans mon pays et eux aussi, qui sont de diffĆ©rentes nationalitĆ©s, ont fait la fĆŖte avec moi!
Avec certains nous sommes allĆ©s Ć  l’église afin de prier pour ces prisonniers qui Ć©taient libĆ©rĆ©s, pour leur famille. Mais au moment de sortir, un Ć©tudiant m’a dit : Ā« … je prie aussi pour ce prisonnier israĆ©lien Ā». Je n’étais pas d’accord ! Comment pouvait-il dire Ƨa ? Ɖchanger une personne contre mille autres me semblait profondĆ©ment injuste…
Une fois Ć  la maison, j’ai repris les livres, mais je ne rĆ©ussissais pas Ć  Ć©tudier, j’étais furieuse. Mille pensĆ©es… jusqu’à ce qu’une question fasse son chemin : pourquoi Ć©tudier la fraternitĆ© en thĆ©orie, si je n’essaye pas de la mettre en pratique ? Je devrais peut-ĆŖtre prier moi aussi pour ce prisonnier et pour sa famille… IntĆ©rieurement, j’ai dĆ» faire beaucoup d’efforts, c’était difficile. Cela m’a beaucoup coĆ»tĆ©, mais Ć  la fin j’ai rĆ©ussi et je l’ai vraiment fait avec le cœur.
Quelques mois ont passĆ©, j’éprouve une grande gratitude envers ceux qui ont vĆ©cu ce moment avec moi, les Ć©tudiants et les professeurs de l’IUS. Je n’étudie pas seulement la fraternitĆ©, mais maintenant je l’expĆ©rimente, dans le rapport avec eux comme au-dedans de moi. Samar Bandak – Jordanie Ā»
Source, site officiel de l’Institut international Sophia: www.iu-sophia.org