Mouvement des Focolari
Boites de nuit et modes. Le choix d’Yves.

Boites de nuit et modes. Le choix d’Yves.

«Je suis africain et j’étudie dans le nord de l’Italie. Il y a quelque temps, j’avais lu sur une revue un article, dans lequel l’auteur disait qu’une “nuit” était entrain d’envahir la culture occidentale dans tous ses milieux, ce qui conduit à une perte des authentiques valeurs chrétiennes. Sincèrement, je n’avais pas compris grand-chose au sens de cet écrit, jusqu’à un fait qui m’a ouvert les yeux. C’était un samedi après-midi. Quelques jeunes, des amis de mon quartier, me proposent de sortir avec eux et de passer la soirée ensemble. Ils veulent faire quelque chose qui change. Nous sommes six ou sept. Pour commencer, nous allons danser dans une boite de nuit. Au début, je m’amuse. Ils me disent que j’ai la musique dans la peau et que je danse bien. Bien vite cependant, je m’aperçois qu’autour de moi certains dansent sans aucun respect ni envers eux-mêmes, ni envers les autres. Ils ne dansent pas pour simplement pour se divertir, mais pour lancer des messages ambigus. En moi, une voix subtile m’alerte, elle me demande d’aller à contre-courant et de danser avec dignité et par amour.

Quelques heures après, mes amis proposent de changer d’endroit. Je leur fais confiance, puisque ce sont mes amis, et j’accepte. Nous entrons dans une autre boite de nuit. Le temps de me rendre compte où je suis, entre musique très forte, lumières psychédéliques et une odeur acre qui sent fortement, et je reste d’emblée bouleversé. Ce n’est pas une discothèque normale, des filles se prostituent. Je suis très déçu et en colère. Sans dire un mot, je fais demi-tour et sors de la salle. Un de mes amis me poursuit. Il m’insulte et me traite de retardé. Je ne lui réponds pas. Peu de minutes s’écoulent, qu’un autre sort aussi, cette fois-ci non pas pour m’insulter, mais pour me donner raison. A la fin, un autre ami sort également et lui aussi me donne raison. Je suis surpris. J’avais créé une chaîne de contre-courant. Sans avoir parlé, ni des idéaux chrétiens auxquels je crois, ni de Dieu, les autres m’avaient vu et avaient compris. Quelques mois passent. Je ne pensais plus à cet épisode depuis un bon moment. Un jour, un jeune, qui avait été avec nous ce soir-là, vient chez moi et me dit d’avoir regretté et de ne plus vouloir  fréquenter ce type de boite. Cette expérience m’a aidé à comprendre avec plus de radicalité la nécessité de risquer et de dire “non” à certaines propositions».

L’histoire d’Yves, du Cameroun, que nous venons de présenter, est un des 94 récits du livre “Una buona notizia, gente che crede gente che muove” (« Une bonne nouvelle, un peuple qui croit, un peuple qui se remue »), publié depuis peu par la maison d’édition italienne Città Nuova, comme apport constructif à la Nouvelle Evangélisation et préfacé par Maria Voce. Les histoires ont pour acteurs des jeunes et des enfants, des familles, des professionnels, des ouvriers, des dirigeants, des religieuses, des prêtres, qui abordent, avec l’Evangile, les situations du quotidien et les défis de la société. Un peuple qui croit, vit, se remue, entraîne, dans le respect des convictions et de l’expérience des autres, conscient que chacun peut apporter sa contribution à la construction de la grande famille humaine.

As-tu, toi aussi, une bonne nouvelle à nous signaler? 

Boites de nuit et modes. Le choix d’Yves.

400 enfants mettent la main à la pâte !

Le jardin du Centre Mariapolis de Castel Gandolfo est un immense parc de jeux, plein de petits drapeaux, bandes de papier coloré et ballons. Au milieu, des enfants joyeux s’activent. Ils bougent par équipes, tous ensemble, tous en sueur. Mais dès qu’on les arrête pour demander qui ils sont, d’où ils viennent, pourquoi ils sont là et s’ils sont contents, ils nous regardent droit dans les yeux et ils nous ouvrent leur cœur sans détour. Avec eux, il y a des enfants un peu plus âgés, les Gen3, et les assistants. Des mamans et des papas sont aussi présents. C’est un aperçu du congrès Gen4 qui s’est déroulé du 14 au 17 juin. 400 enfants de toute lItalie, de différents pays européens, ainsi qu’une riche et alerte représentation de la Corée, étaient présents. « Un frère, deux frères… beaucoup de frères » : le slogan de la rencontre a beaucoup plu, non seulement parce qu’ils le crient souvent et tous ensemble, mais surtout parce qu’ils l’ont compris en le vivant personnellement. Ce n’est pas une ambiance scolaire, mais familiale. Et, en effet, la rencontre se déroule à plusieurs voix. Sur la scène aussi, le micro passe spontanément des adultes aux enfants, aux jeunes. Tous ont voix au chapitre, des plus petits aux plus grands. Tous contribuent : dans la présentation, pour les tours de magie ou pour les témoignages, comme dans une vraie famille. Les focolarines du Centre Mariapolis participent aussi à ce grand jeu de la vie, en racontant comment elles construisent le congrès dans les coulisses. « Un apprentissage pour devenir champions dans l’amour… » C’était le souhait que Maria Voce a fait parvenir aux Gen4 réunis au congrès. Et c’est ce qu’il s’est passé. L’enjeu est élevé, mais ils peuvent parcourir le chemin en quatre étapes : découvrir que nous sommes frères, s’aider, recommencer, rencontrer Jésus dans les autres. « J’avais fabriqué un cerf-volant en papier et il était très joli, raconte Nicolà. J’ai rencontré un enfant qui n’en avait pas, je le lui ai offert et je me suis senti heureux. » Et Marco : « J’étais seul devant le gardien et, au lieu de tirer pour marquer, j’ai passé le ballon à un autre Gen4, pour que lui marque ». Aux premiers rangs, assistant à leurs journées, il y a certains des premiers compagnons de Chiara Lubich : Bruna Tomasi, Marco Tecilla et Bruno Venturini. Des jeunes de l’« École Gen de Loppiano » sont aussi présents. Futur, présent et passé s’entrecroisent avec harmonie, comme les racines et le feuillage d’un arbre. Les Gen4 leur posent des questions perspicaces, par exemple celle de Luca, de Trente : « J’aimerais tellement qu’il n’y ait plus la guerre et la faim. Que pouvons-nous faire, nous, Gen4 ? » Ou celle de Francis, de Séoul : « Avez-vous vraiment et directement rencontré Dieu dans votre vie ? ». Sur le programme, la messe est indiquée comme « rencontre avec Jésus ». Et, dans le respect de la liturgie, le prêtre trouve le moyen et le temps pour que les Gen4 puissent présenter leurs actes d’amour, les chants animés et il y a toujours des moments pour parler avec Jésus en tête à tête. « Jésus est une référence, un ami toujours à mes côtés », affirme très sérieux un Gen4, ayant remporté un jeu d’équipe. Les nombreux ateliers ont eu un grand succès. Ils ont été pensés et conçus à travers une nouvelle approche de la formation intégrale de la personne. « La société de consommation – expliquent les responsables du Centre Gen4 en présentant les groupes de travail – (dé)forme les enfants dès les premières années de vie. Pour cette raison, il est nécessaire de viser des activités qui aident la personne à devenir protagoniste, à s’exprimer de manière créative, à savoir surmonter les obstacles, à avoir accès à son intériorité et à développer le sens du bien commun. » Voici les propositions : construire un instrument de musique et apprendre à en jouer ; chanter et danser ; expérimenter des assortiments de couleurs différentes et composer ensemble des mandalas ; tailler un bout de bois pour faire un dauphin ; s’émerveiller devant les infinies possibilités de composer des mosaïques et d’utiliser des matériaux recyclables pour construire des avions, des cerfs-volants et des parachutes. De retour chez eux, les Gen4 ont laissé à Castel Gandolfo un signe concret d’amour et de solidarité : plus de 4000 jouets, qui seront distribués à des enfants qui vivent dans les zones de guerre.

Boites de nuit et modes. Le choix d’Yves.

Irlande : vivre une spiritualité de communion aujourd’hui

« La forte expérience que l’Irlande a vécue avec ce Congrès Eucharistique est une grâce extraordinaire qui peut donner à l’Eglise d’Irlande la possibilité de commencer une histoire nouvelle et pour cela, nous sommes tous protagonistes ». Ce sont les dernières paroles de Maria Voce à la rencontre ouverte à tous au Royal Dublin Society du 16 juin à Dublin. Peu avant, avec Giancarlo Faletti, elle avait rencontré les Juniors qui terminaient le parcours de Run4Unity porté de l’avant en particulier dans les écoles. « Quel est votre signe mathématique préféré ? » – ont demandé les Juniors. « L’égal » a répondu Maria Voce, « parce que dans une famille, frères et sœurs sont tous égaux ». Giancarlo Faletti a préféré le signe « plus » : « Chaque personne est un don de Dieu, sur chacun de vous il y a un plan de Dieu, et c‘est quelque chose de très précieux ».

Le programme continue avec l’après-midi ouvert à tous qui rassemble 300 personnes – capacité maximale de la salle, et les autres au-dehors – dont plus de la moitié sont des visages inconnus des focolarini irlandais. Sont présentées des applications concrètes de la spiritualité de communion vécue dans le domaine de la famille, de l’école, de l’Eglise. Le tout entrecoupé d’intermèdes musicaux. A chaque chapitre suit un moment de dialogue avec Maria Voce et Giancarlo Faletti sur la façon de mettre l’Evangile en pratique et répondre aux nombreux défis.

« C’est plus facile ou plus difficile d’aimer l’ennemi quand on devient grand ? » demande une petite fille. « Je pense plus facile –lui répond Maria Voce – parce que Dieu a mis une petite flamme dans notre cœur, et la flamme devient plus grande chaque fois que nous aimons. Les grands sont très aidés quand ils voient un enfant qui aime ».

Lorsque la parole va aux familles, le discours touche la crise économique : « Comment vivre en chrétiens en face des difficultés économique de nombreuses personnes ? » Maria Voce rappelle l’expérience de Chiara Lubich dans les débuts des Focolari, à Trente, dans la misère de l’après-guerre. En mettant en route la force de l’amour entre les personnes, on arrive à partager ses propres biens, ou ses propres nécessités. En vivant la phrase de l’Evangile ‘’donnez et il vous sera donné’’, elles demandaient et elles recevaient. Le problème de l’un était le problème de tous. Dans l’amour, Dieu intervenait. « Et cela fait que le travail et le bien-être matériel ne deviennent pas un mythe, mais un moyen pour aimer plus et pour faire grandir la communion entre tous ».

Le dernier round est sur l’Eglise et le rapport avec l’autorité. A la question ‘’comment vivre l’unité avec la hiérarchie de l’Eglise, face aux scandales des abus et aux accusations de couverture de ces scandales, Giancarlo a répondu, rappelant que c’est l’autorité de Jésus qui doit grandir dans chaque chrétien. « C’était très important pour moi ces derniers temps de me trouver avec de nombreuses personnes marquées par cette difficile situation dans l’Eglise. J’ai vu que ces personnes se sentaient comme ‘’délestées’’ du sacré, qu’elles avaient investi toutes leur vie dans une expérience d’Eglise, et maintenant se sentaient trahies. C’est comme avoir investi tout son capital dans une banque et que cette banque fait faillite ». Pour moi, c’est un appel à vivre de façon plus forte l’Evangile – et il continue – à consentir à un dialogue, un climat d’amour, qui permette aussi à celui qui a le ministère épiscopal de service à l’Eglise, d’exprimer ultérieurement ses paroles et d’en guider le chemin. L’autorité morale de Jésus vécue dans Sa parole est de tous ». Giancarlo Faletti indique l’exemple de Sainte Catherine de Sienne : vivant dans des temps difficiles pour l’Eglise, elle a eu un rapport direct avec le Pape, portant celui-ci à prendre des décisions fortes. Mais cela a pu se faire seulement parce que la sainte a laissé ‘’l’espace à Dieu dans sa vie’’ ».

Envoyé par Maria Chiara De Lorenzo

Boites de nuit et modes. Le choix d’Yves.

Un message de Belfast : confiance !

Un lieu de frontière, Belfast, avec le souvenir vivant d’une division vécue pendant des années : les réseaux, les murs, les voies principales théâtres de troubles, les désordres des années ‘70/90’. Sur le décor de cette histoire où la lutte politique s’est mêlée à la lutte des religions, ce qui s’est vécu ce 14 juin à un grand impact.

Dans la cathédrale de Sainte Anne, cœur de l’Eglise d’Irlande (dénomination officielle de l’Eglise anglicane locale), environ 300 personnes ont répondu à l’invitation du révérend John Mann, Doyen de la Cathédrale. C’est lui qui a demandé à Maria Voce de venir à Belfast, étendant ainsi les frontières du Congrès Eucharistique. Etaient présent les leaders des 4 dénominations chrétiennes les plus représentées en Irlande du Nord : le président méthodiste, Rév. Lindsay ; l’Evêque anglican de Connor (le diocèse où se trouve Belfast), Rév. Abernethy ; le modérateur presbytérien, Rév. Dr Dunlop – qui a tellement travaillé pour la paix en Irlande du Nord ; l’évêque catholique de Down § Connor, Mons. Treanor.  Les voir ensemble était déjà un témoignage. Important a été le pacte solennel qu’ils ont souscrit avec l’engagement à s’aimer réciproquement comme Jésus Lui-même nous a aimés. Ils ont demandé la grâce de l’unité, d’être capable de considérer les douleurs des autres comme les siennes et de partager les joies.

Ce ‘’Pacte de l’amour réciproque’’ a été repris par toutes les personnes présentes. Ruth Patterson, ministre de l’Eglise presbytérienne en Irlande, parlait de ‘’sacrement de la rencontre’’ pour décrire ce moment : « Il m’a semblé que ce que nous disions était déjà arrivé. C’est un pas en avant vers la réconciliation. »

Dans son discours, Maria Voce a proposé de vivre une culture de la confiance, comme base pour construire des relations de fraternité : « Tous ces jours j’ai entendu beaucoup de récits, connu de nombreuses personnes. Beaucoup sont venues me dire, les larmes aux yeux, leur désir de repartir avec cette confiance envers l’autre ». Pour expliquer comment promouvoir cette culture, Maria Voce s’arrête à trois éléments propres à la spiritualité de l’unité – l’art d’aimer que l’on peut découvrir dans l’Evangile ; l’amour réciproque qui s’épanouit en un pacte ; et Jésus Crucifié et Abandonné, modèle et clé de l’amour – les parsemant de témoignages de l’Irlande et de différentes parties du monde.

Et comment se joue entre les personnes présentes la ‘provocation’ à se convertir à la culture de la confiance ? « C’est la façon de dépasser les barrières que nous nous sommes imposées et qui trop souvent nous encerclent », – a déclaré le Rév. Mann.

Conleth, 14 ans : «  Nous, jeunes nous ne sommes pas conditionnés par le passé, grâce à cela nous pouvons vivre les premiers la culture de la confiance envers tous, et construire ainsi une société meilleure. Comme le phénix qui renaît de ses cendres, je vois une espérance pour Belfast et pour l’Irlande du Nord ».

« Je pars d’ici avec une immense gratitude pour ceux qui pendant des années ont vécu pour cette espérance, pour ceux qui ont construit des ponts de charité, de relations – a déclaré le coprésident des Focolari Giancarlo Faletti. Certainement, ce n’est pas un travail encore terminé, mais c’est une œuvre prophétique ; c’est un lieu, un symbole pour l’Europe, pour l’humanité ».

Une de ces personnes qui a déjà vécu la culture de la confiance est Gerry Burns. Avec sa femme Mary, à Armoy un village de l’extrême nord de l’Irlande, à partir des années ’90, ils ont constitué une association pour unir les personnes au-delà de la religion et de la politique. Ils ne se sont pas arrêtés en face des difficultés, ni lorsqu’en 2000 leur siège a brûlé, ni lorsqu’on les regardait comme des traîtres à leur communauté. Maintenant leur centre est encore plus grand et les personnes vivent pacifiquement la convivialité. De nombreux projets sont en cours. « De la spiritualité du focolare – raconte Gerry – nous avons appris non seulement à dépasser les différences, mais aussi que nous pouvions bénéficier de la diversité ».

Envoyé par Maria Chiara De Lorenzo

Boites de nuit et modes. Le choix d’Yves.

Paraguay : Todo Brillo

« Lorsqu’en 1993 – raconte María Elena González, du Paraguay – j’ai entendu Chiara Lubich parler de l’Économie de Communion (ÉdeC) pour la première fois, j’ai été très surprise par le fait qu’elle invitait à répartir les profits de l’entreprise en trois parties : pour les nécessiteux, pour le développement de l’entreprise et pour la formation des jeunes aux valeurs du projet basé sur la « culture du donner » en opposition à « la culture du posséder ». Pour moi, c’était comme un raz de marée qui a changé ma vie.

À cette époque, je travaillais dans une banque où les profits – comme on le sait tous – terminent dans les poches des actionnaires. J’ai pensé à mes qualités de manager, dont j’aurais dû un jour rendre compte à Dieu et aux autres. Alors, j’ai décidé de participer au projet ÉdeC. C’était ma façon de dire « oui » à Dieu, en mettant à disposition mes capacités en faveur de ceux qui étaient près de moi.

J’en ai parlé avec mes enfants, encore adolescents, et ils m’ont encouragé à poursuivre cette idée. Je ne savais pas par où commencer, mais la réponse ne s’est pas fait attendre. En effet, je voyais autour de moi les employés de nettoyage mal payés, mal conseillés, non valorisés…

J’ai décidé de commencer avec certains d’entre eux pour les nettoyages et nous trouvons un premier client, avec lequel nous travaillons encore aujourd’hui.

Notre budget initial n’avait pas été bien établi et nous n’avions pas assez d’argent pour payer tous les travailleurs. Je me souviens que pour tenir les contrats décrochés, lorsque je terminais le travail à la banque, je mettais le bleu de travail et je complétais moi-même les nettoyages. Même si c’était un grand effort, je sentais au fond de moi la certitude d’être sur la bonne voie.

L’Économie de Communion met la personne au centre, selon le principe de faire aux autres ce que chacun aimerait qu’on lui fasse, en cherchant – comme le dirait Chiara Lubich – à ce que l’amour dépasse la créativité personnelle et le produit obtenu. Bien sûr, ce n’est pas quelque chose de magique. Cela requiert un effort quotidien ; une recherche incessante de la qualité sous tous les aspects : administratif, opérationnel, relationnel, du choix de travailleurs disposés à adhérer à cette vision solidaire de l’économie, etc.

Durant toutes ces années, malgré les innombrables difficultés liées à la situation sociale et économique de notre pays et de toute la région, chaque travailleur a apporté sa contribution, et c’est ainsi que nous avons réussi à surmonter chaque moment de crise. C’était en particulier dans les moments de « tempête » que nous nous sommes sentis soutenus par Dieu, notre « associé caché » – comme nous aimons l’appeler – « l’actionnaire majoritaire de l’entreprise », qui nous a indiqué, étape après étape, le chemin à parcourir, à travers cette voix intérieure, qui est toujours forte et claire si on veut bien l’écouter.

« Je suis très reconnaissante pour la possibilité qui m’a été donnée de travailler. Ma fille aussi a commencé chez Todo Brillo et, maintenant, elle a été engagée par la banque », raconte Benita S., depuis 12 ans dans l’entreprise de nettoyage.

« Ici je me sens importante – conclut Maria Lopez. J’ai eu beaucoup de difficultés et j’ai toujours trouvé du soutien auprès de l’entreprise et beaucoup de compréhension. Je continue à avoir des problèmes, mais maintenant je réussis à les gérer. Je me sens grandie, je vois et je valorise le fruit de mon travail. Je me sens membre de cette grande famille qu’est Todo Brillo »,.

Aujourd’hui, 600 employés travaillent dans l’entreprise « Todo Brillo » et nous sommes présents dans toutes les grandes villes du Paraguay».

Boites de nuit et modes. Le choix d’Yves.

Eucharistie et Nouveau Testament

ITALIEN

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O Jésus Eucharistie, quelle présomption, quelle audace de parler de toi qui, dans les églises du monde entier, connais les confidences secrètes, les problèmes cachés, les soupirs de millions d’hommes, les larmes de joie des conversions que tu es seul à connaître, cœur des cœurs, cœur de l’Église. Nous aurions voulu l’éviter pour rester en respect silencieux devant une marque d’amour si élevée. Cependant notre amour, qui veut chasser toute crainte, désire aller au-delà des apparences de la blanche hostie et du vin de la coupe dorée. Pardonne notre hardiesse ! Mais l’amour désire connaître pour aimer davantage. Nous ne voulons pas arriver au terme de notre chemin sur la terre sans avoir découvert, ne serait-ce qu’un peu, qui tu es. D’autre part nous, nous devons parler de l’Eucharistie, parce que nous sommes chrétiens et que, dans l’Église notre mère, nous vivons et portons l’Idéal de l’unité. Or, aucun mystère de la foi n’est autant en rapport avec l’unité que l’Eucharistie. L’Eucharistie introduit à l’unité et en révèle tout le contenu : c’est par elle, en effet, que se consomme l’unité des hommes avec Dieu et des hommes entre eux, l’unité de tout le cosmos avec son Créateur. Dieu s’est fait homme. C’est Jésus qui vient sur la terre. Il pouvait tout faire. Mais il était dans la logique de l’amour qu’après être passé de la Trinité à la vie terrestre, il n’y reste pas seulement pendant trente-trois ans, pourtant extraordinaire, de sa vie. Il devait trouver un moyen pour rester, et surtout pour être présent, sur tous les points de la terre et pendant tous les siècles, au moment culminant de son amour : sacrifice et gloire, mort et résurrection. Et il est resté. Dans son imagination divine, il inventa l’Eucharistie. C’est son amour qui va à l’extrême. Thérèse de Lisieux dirait : « O Jésus ! Laisse-moi dans l’excès de ma reconnaissance, laisse-moi te dire que ton amour va jusqu’à la folie… »[1].             Institution de l’Eucharistie Mais, écoutons comment tout cela s’est passé. Matthieu, Marc, Luc et Paul en parlent. Luc dit : « Et quand ce fut l’heure, il se mit à table, et les apôtres avec lui. Et il leur dit : « J’ai tellement désiré manger cette pâque avec vous avant de souffrir car, je vous le déclare, jamais plus je ne la mangerai jusqu’à ce qu’elle soit accomplie dans le Royaume de Dieu ». « Puis il prit du pain et après avoir rendu grâces, il le rompit et le leur donna, en disant : « Ceci est mon corps, donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. » « Et pour la coupe il fit de même après le repas, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang, versé pour vous ». (Lc 22,14-10[2]). S’il n’était Dieu, je ne sais comment Jésus aurait pu exposer en si peu de paroles solennelles des réalités tellement nouvelles, tellement imprévisibles, tellement abyssales, qu’elles jettent dans l’extase parce qu’en face d’elles l’être humain ne résiste pas. Jésus tu es là, le seul à tout savoir, à être conscient que ton geste conclut des siècles d’attente, à voir les conséquences infinies de ce que tu es en train de faire pour réaliser le plan divin prévu par la Trinité depuis toujours. Ce plan qui, débutant sur la terre, introduit aussi dans l’horizon infini pénètre les abîmes à venir du Royaume. Si tu n’étais pas Dieu, je le répète, comment ferais-tu pour parler et agir ainsi ? Mais quelque chose pourtant transparaît des sentiments de ton cœur : “J’ai ardemment désiré”. On ressent là un immense bonheur ; “avant de souffrir” : et, là, on comprend l’union de la joie et de la croix, le lien de l’une avec l’autre parce que ce que tu allais faire, c’était ton testament, et un testament ne vaut qu’après la mort. Tu nous laissais un héritage incommensurable : toi-même. Pierre Julien Eymard écrit : “Jésus-Christ veut, lui aussi, avoir son mémorial, son chef-d’œuvre, qui l’immortalise dans le cœur des siens, qui redise sans cesse son amour pour l’homme. Il en sera l’inventeur, l’ouvrier ; il le consacrera comme son testament, et sa mort en sera la vie et la gloire… C’est la divine Eucharistie.”[3] Puis Jésus « rendit grâces ». Eucharistie signifie « action de grâces » et l’action de grâces par excellence était celle adressée au Père pour avoir aimé et sauvé l’humanité par les voies les plus extraordinaires. Prenant le pain et la coupe, il dit : « Ceci est mon Corps, donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi… Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang, versé pour vous ». Voilà l’Eucharistie.  C’est le miracle. L’Eucharistie est – au dire de Thomas d’Aquin – le plus grand des miracles de Jésus-Christ.[4] En effet, comme dit Pierre Julien Eymard : «… il les surpasse tous par son objet, il les domine par la durée. C’est l’incarnation permanente, c’est le sacrifice perpétuel de Jésus-Christ ; c’est le buisson ardent qui brûle toujours sur l’autel ; c’est la manne, véritable pain de vie, qui descend tous les jours du ciel. »[5] Selon Ignace d’Antioche « ce sont des mystères retentissants que Dieu opère dans le silence ».[6] Et le Concile Vatican II affirme que : «… la Sainte Eucharistie contient tout le trésor spirituel de l’Église, c’est-à-dire le Christ lui-même, lui notre Pâque, lui, le pain vivant, lui dont la chair, vivifiée par l’Esprit-Saint et vivifiante, donne la vie aux hommes. »[7]              De l’Ancien au Nouveau Testament Jésus célèbre sa Pâque comme un banquet. Dans chaque maison, l’heure du repas est celle de la plus grande intimité, de la fraternité, souvent de l’amitié et de la fête. Le banquet que Jésus préside est célébré comme la Pâque des Juifs et en tant que tel renferme en synthèse toute l’histoire du peuple d’Israël. Le dernier repas de Jésus est l’accomplissement de toutes les promesses de Dieu. Les éléments de base de ce repas sont chargés de la signification qu’ils revêtent dans l’Ancien Testament. Le pain était considéré comme un don de Dieu, comme un moyen indispensable à la vie, le symbole de la communion, le souvenir de la manne. Le vin, appelé dans la Genèse “sang du raisin” (Gn 49,11)[8], était offert aussi dans les sacrifices (Ex 29,40) ; il était le symbole de la joie des futurs temps messianiques (Jr 31,12). La coupe était signe de participation à la joie et d’acceptation des afflictions. Elle était le souvenir de l’alliance avec Moïse (Ex 24,6). Et le pain et le vin étaient promis par la Sagesse à ses disciples (Pr 9,1-6). Comme un père de famille d’alors, Jésus, par ses gestes et sa prière de bénédiction, répète le rite judaïque. Mais dans ce banquet, par rapport à la Pâque juive, ressortent une immense différence et une nouveauté. La Cène de Jésus est célébrée dans le contexte de sa passion et de sa mort. Par l’Eucharistie, il anticipe symboliquement et réellement son sacrifice de rédemption. Il en est le prêtre, il en est la victime. Paul VI s’exprimait ainsi le Jeudi Saint 1966 : « Nous ne pouvons pas oublier que la Cène… était un rite commémoratif. C’était le repas pascal qui devait être célébré chaque année, pour transmettre aux générations futures le souvenir indélébile de la libération du peuple hébreu arraché à l’esclavage de l’Égypte… Jésus, ce soir, substitue le Nouveau Testament à l’Ancien : « Ceci est mon sang » – dira-t-il – du Nouveau Testament… » (Mt 26,28). À l’ancienne Pâque historique et figurative il lie et fait succéder sa Pâque. Elle est aussi historique mais elle est définitive, elle est figurative mais elle anticipe l’événement ultime : la Parousie… »[9] En effet, les paroles de Jésus : « Je ne boirai plus désormais de ce produit de la vigne jusqu’au jour où je le boirai avec vous, nouveau, dans le Royaume de mon Père » (Mt 26,29), qui ont été traduites par un exégète de renom, Pierre Benoît, comme un « rendez-vous au Paradis », donnent à l’Eucharistie le caractère d’un banquet qui aura sa pleine réalisation après notre résurrection. Mais pour Athanase nous pouvons dès maintenant participer à la communion avec le Christ ressuscité. Pour Athanase nous pouvons cependant participer dès ici-bas à la communion au Christ ressuscité. Au sujet de cette Pâque du Nouveau Testament, il écrit : «…nous participons, mes bien-aimés, non pas à une fête temporelle mais à la fête éternelle et céleste ; et nous ne la montrons pas en figures, mais la réalisons vraiment [10]. » En effet, nous ne mangeons plus la chair d’un agneau, mais « nous mangeons le Verbe du Père [11]… » Pour Athanase, encore, manger le pain et le vin devenus corps et sang du Christ, c’est célébrer la Pâque, c’est-à-dire la revivre : l’Eucharistie est en effet sacrement de communion au Christ pascal, au Christ mort et ressuscité, passé (pascha = passage), entré dans une nouvelle phase de son existence, la phase glorieuse à la droite du Père. Recevoir Jésus dans l’Eucharistie signifie donc participer déjà dès ici-bas à sa vie glorieuse, à sa communion au Père.[12]             Le pain de vie Jean, de son côté, a sa manière propre de parler du Christ, pain de vie. Il raconte dès le chapitre 6 de son évangile que Jésus, après avoir multiplié les pains et après avoir marché sur la mer, dans le grand discours tenu à Capharnaüm, dit entre autres choses : « Il faut vous mettre à l’œuvre pour obtenir non pas cette nourriture périssable, mais la nourriture qui demeure en vie éternelle, celle que le Fils de l’homme vous donnera » (Jn 6, 27) Peu après Jésus lui-même se présente comme le vrai pain descendu du ciel, qui doit être accepté dans la foi. « C’est moi qui suis le pain de vie ; celui qui vient à moi n’aura pas faim ; celui qui croit en moi jamais n’aura soif ». (Jn 6,35). Et il explique comment il pourra être pain de vie : « Et le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie ». (Jn 6,51). Jésus se voit déjà pain. Tel est donc l’ultime motif de sa vie sur la terre. Être pain pour être mangé. Et être mangé pour nous communiquer sa vie. “Ce pain est celui qui descend du ciel, pour qu’on le mange et ne meure pas. Je suis le pain vivant, descendu du ciel. Qui mangera ce pain vivra à jamais”. (Jn 6,50-51). Combien nos vues sont courtes par rapport à celles de Jésus ! Lui, l’infini qui vient de l’éternité, a protégé son peuple de toute sa puissance et par ses grâces. Il a édifié son Église et il s’achemine vers l’éternité où la vie ne finira pas. Quant à nous, nous nous limitons à voir le jour d’aujourd’hui, et peut-être le lendemain de notre brève existence, et nous nous inquiétons pour des bagatelles. Nous sommes aveugles au plus haut point. Oui, aveugles. Aveugles, nous aussi chrétiens. Peut-être vivons-nous notre foi, mais sans en avoir la pleine conscience. Nous comprenons Jésus en quelques-unes de ses paroles consolantes ou qui nous donnent une ligne d’action, mais nous ne voyons pas Jésus dans sa plénitude : “Au commencement était le Verbe”, puis il est là pour la création, il s’incarne, et, par l’intermédiaire de l’Esprit-Saint, il continue l’incarnation dans l’Eucharistie qui accompagne comme un viatique dans la vie et nous entraîne vers le Royaume avec lui, divinisés parce qu’il est présent en personne qui est dans son corps et dans son sang faits Eucharistie. Dans cette perspective, tout acquiert sa juste valeur, tout est projeté vers l’avenir, là où nous arriverons si, dès ici-bas nous cherchons à construire — dans la mesure du possible – la cité céleste, dans un engagement d’amour envers nos frères d’humanité semblable à celui de Jésus qui est passé par le monde en faisant du bien. Quelle aventure que la vie dans cet horizon ! Les pharisiens discutent et Jésus répond, explique et réaffirme, jusqu’à dire : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. Et comme le Père, qui est vivant, m’a envoyé et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mangera vivra par moi ». (Jn 6,56-57). « Demeure en moi et moi en lui » : voilà l’unité consommée entre Jésus et celui qui se nourrit de lui, pain. Ainsi est transmise aux hommes la plénitude de la vie qui est en Jésus et qui vient du Père. Ainsi se réalise l’immanence de l’homme en Jésus. Albert le Grand écrit : Le Christ « nous a embrassés avec trop d’amour parce qu’il nous a unis à Lui jusqu’au point d’être en nous…, de pénétrer lui-même nos entrailles… L’amour divin produit une extase. Il est juste de dire cela car il met Dieu en nous et nous met en Dieu. Et le terme grec “extase” correspond justement au latin “translation”. Jésus dit en effet : “Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui (Jn 6,57). Il dit : “demeure en moi, c’est-à-dire : est porté hors de lui ; et : “je demeure en lui”, c’est-à-dire : je suis porté hors de moi… Voilà ce que peut accomplir sa charité… qui pénètre en nous et nous attire à lui, et non seulement nous attire mais nous entraîne tandis qu’il pénètre en nous jusqu’à la moelle. »[13] Dans ce merveilleux chapitre de l’évangile de Jean, Jésus affirme : “Et même, le pain que je donnerai, c’est ma chair pour que le monde ait la vie”. (Jn 6,51). Et encore : “Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et moi je le ressusciterai au dernier jour”. (Jn 6,54). «… pour que le monde ait la vie » : l’Eucharistie sert donc déjà dès ce monde à donner la vie. Mais qu’est-ce que la vie ? Jésus l’a dit : “Je suis la vie” (Jn 14,6). Ce pain nous nourrit de lui dès ici-bas. « Et moi, je le ressusciterai au dernier jour ». L’Eucharistie donne aussi la vie pour l’autre monde. Mais qu’est-ce que la résurrection ? Jésus l’a dit : “Je suis la résurrection” (Jn 11,25). Il vient commencer en nous sa vie immortelle, que la mort n’interrompt pas. Même si notre corps est corruptible, la vie, le Christ, demeure et dans l’âme et dans le corps, comme principe d’immortalité. Pour ceux qui raisonnent d’une manière humaine, la résurrection est vraiment un mystère. Nous pouvons, cependant, vivre de façon telle que le mystère devienne moins impénétrable. En voyant l’Évangile dans la perspective de l’unité et en le mettant en pratique, nous constatons, par exemple, que le commandement nouveau de Jésus, l’amour réciproque, entraîne une unité fraternelle qui dépasse tout l’amour humain, naturel. Or ce résultat, cette conquête, tient au fait que nous avons réalisé la volonté de Dieu. Jésus savait que, si nous répondons à ses dons immenses, nous n’aurions plus été ses « serviteurs », ou ses “amis”, mais ses “frères”, et frères entre nous, parce que nourris de sa vie même. Pour décrire cette famille surnaturelle, l’évangéliste Jean se sert d’une image suggestive : celle de la vigne et des sarments (Jn 15). La même sève et – pourrions-nous dire – le même sang, la même vie, c’est-à-dire le même amour (qui est l’amour avec lequel le Père aime le Fils) nous sont communiqués et circulent entre Jésus et nous. Nous devenons donc du même sang que le Christ, consanguins avec lui, et du même corps que le sien. C’est donc dans le sens le plus vrai et surnaturellement le plus profond que Jésus, après sa résurrection, appelle ses disciples “frères”. (Jn 20,17). Et l’auteur de la lettre aux Hébreux confirme que Jésus ressuscité “ne rougit pas de les appeler frères”. (He 2,11). Or, une fois construite cette famille du Royaume des Cieux, comment peut-on concevoir une mort qui tronque l’œuvre d’un Dieu avec toutes les conséquences douloureuses que cela comporte ? Non. Dieu ne pouvait pas nous mettre face à une telle absurdité. Il devait nous donner une réponse. Et il nous l’a donnée en nous révélant la vérité de la résurrection de la chair. Celle-ci n’apparaît plus au croyant un mystère de foi obscur mais une conséquence logique de la vie chrétienne ; conséquence porteuse d’une joie immense : celle de savoir que nous nous retrouverons tous avec ce Jésus qui nous a unis d’une telle manière. L’Eucharistie dans les Actes des Apôtres   La révélation sur l’Eucharistie se poursuit dans les Actes des Apôtres.             L’Église primitive est très fidèle à ce qu’elle a reçu et accomplit la phrase de Jésus : “Faites ceci en mémoire de moi”. On dit en effet de la première communauté de Jérusalem que : « ils étaient assidus à l’enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières ». (Ac 2,42). Et, au sujet de l’apôtre Paul : « Le premier jour de la semaine, nous étions réunis pour rompre le pain ; Paul, qui devait partir le lendemain, s’entretenait avec eux. Il prolongea son discours jusqu’au milieu de la nuit… Puis… il… rompit le pain et mangea ; longtemps encore il parla, jusqu’au point du jour. C’est alors qu’il partit. » (Ac 20,7 et 11).             L’Eucharistie dans les lettres de Paul Dans sa première épître aux Corinthiens également, Paul montre sa foi ardente et sûre dans le corps du Christ, en écrivant : « La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas une communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas une communion au corps du Christ » (1 Co 10,16). Et il continue en décrivant l’effet que ce pain mystérieux opère en celui qui le reçoit : « Puisqu’il y a un seul pain, nous sommes tous un seul corps, car tous nous participons à cet unique pain » (1 Co 10,16). Un seul corps ! Voici le commentaire qu’en fait Jean Chrysostome : « Nous sommes son corps même. Qu’est-ce que le pain, en effet ? Le corps du Christ. Et que deviennent ceux qui y communient ? Le corps du Christ. Non pas plusieurs corps, mais un seul corps. En effet, comme le pain, fait de nombreux grains, est tellement uni que les grains ne se voient plus… de même nous sommes étroitement unis entre nous et avec le Christ. »[14] Jésus, tu as sur nous un grand dessein et tu le réalises au cours des siècles ; nous faire un avec toi pour que nous soyons là où tu es. Pour toi, venu de la Trinité sur la terre, la volonté du Père était que tu y retournes. Cependant tu n’as pas voulu y retourner seul, mais avec nous. Voici donc le long trajet : de la Trinité e la Trinité en passant par les mystères de vie et de mort, de souffrance et de gloire. Quelle merveille que l’Eucharistie soit aussi une « action de grâces ». Par elle seule nous pouvons t’exprimer notre reconnaissance comme il convient.                         Chiara Lubich


[1]          Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, Histoire d’une âme. Manuscrits autobiographiques, Manuscrit B (Lettre à Sœur Marie du Sacré-Cœur) ; Bar-le-Duc, 1973, p. 228.
[2]          Les citations de l’Écriture sont tirées de la Traduction œcuménique de la Bible.
[3]          Pierre-Julien Eymard, La Sainte Eucharistie. La Présence Réelle I. 1950, p. 87.
[4]          Cf. in Off. Festiv. Corp. Christi, Lectio VI, in finem.
[5]          Pierre-Julien Eymard, La Sainte Eucharistie. La Présence Réelle I. 1950, p. 155.
[6]          Ignace d’Antioche, Lettres, aux Ephésiens, XIX, I. Sources Chrétiennes n° 10 ; Macon, 1969, p. 75.
[7]          Presbyterorum Ordinis (Décret sur le ministère et la vie des prêtres) 5.
[8]          Pour ce passage cf. J. Castellano. Eucaristia in DES I, Roma 1975, p. 737.
[9]          Documents Pontificaux de Paul VI, Vol. v, 1966, St Maurice ; 1969, p. 231.
[10] Athanase, Ep. Fest. 4, 3 (PG 26,1377).
[11] Id.
[12] Cf. ibid. 4, 5 (PG. 26,1379).
[13]         Albert le Grand, De Euch., d. 1, c. 2, n. 7 (B. 38,200).
[14]         Jean Chrysostome in 1 Co. hom. 24, 2 (PG. 61,200).