Mouvement des Focolari
Genfest 2012 : le monde se prƩpare

Genfest 2012 : le monde se prƩpare

Les dates, 31 aoĆ»t-2 septembre, sont fixĆ©es depuis longtemps et le compte Ć  rebours sur le site www.genfest.org nous le rappelleĀ : il manque 24 semaines, quatre jours et… Les heures, les minutes, les secondes s’égrainent. Le programme prend forme et, sur la planĆØte Terre, en diffĆ©rents points du globe, on s’organise pour aller Ć  Budapest.

Voici quelques exemples de ce qui a été réalisé durant la dernière période seulement.

Radio Varsovie

Durant deux heures d’émission consacrĆ©es aux jeunes, les JPMU de la Pologne ont pu raconter, Ć  l’une des principales radios nationales, leurs idĆ©aux, leurs expĆ©riences et leur invitation Ć  tous les jeunes polonais Ć  s’unir sur le chemin vers Budapest. Ils Ć©criventĀ : « Pour nous, c’était la premiĆØre occasion d’annoncer le Genfest et enflammer le cœur de nombreux jeunesĀ !Ā Ā».

Le cafƩ de Milan

En Italie, « Coffee BridgeĀ Ā» est l’initiative lancĆ©e par les JPMU de la Lombardie. Ils ont obtenu un prix spĆ©cial chez un distributeur en gros, ils ont appliquĆ© le logo du Genfest sur les paquets de cafĆ© reƧus et ils se sont organisĆ©s pour les vendre. But de l’initiativeĀ : promouvoir les idĆ©aux des JPMU et rĆ©colter des fonds pour le voyage Ć  BudapestĀ ! Plus d’infoĀ : coffee@genfest.tk

Nazareth en fĆŖte

Quarante jeunes de religions diffĆ©rentes ont donnĆ© vie Ć  une journĆ©e sous l’enseigne de chants, jeux et… une grande joie. On n’a pas manquĆ© cette occasion pour parler du Genfest et lancer l’invitation – immĆ©diatement acceptĆ©e – d’être tous des constructeurs de « pontsĀ Ā». Prochain rendez-vous en avril pour un nouveau week-end ensemble.

Spectacle IndonƩsie

ƀ Yogyakarta, les JPMU de la deuxiĆØme ville de l’île de Java ont organisĆ© un concert pour commĆ©morer les 90 ans de la plus grande maison d’Ć©dition catholique de l’archipel, devant plus de 500 personnes. « C’était une magnifique occasion pour nous prĆ©senter et raconter comment nous nous engageons Ć  construire un monde plus uni, Ć©crivent-ils, en vivant le moment prĆ©sent, en aimant le prochain et en surmontant ainsi chaque moment difficile.Ā Ā»

Repas chinois

De Macao, ils racontent : « Nous avons invité nos amis à venir manger une fondue chinoise ». Après avoir présenté leurs expériences et le Genfest, « en signe de gratitude envers ceux qui étaient venus, nous avons préparé un petit cadeau pour souhaiter à tous « une prospère nouvelle année chinoise ! » ».

ExpĆ©riences, activitĆ©s, curiositĆ©s… et la nouvelle vidĆ©o sur l’histoire des Genfest sont disponibles sur les sites du Genfest et des Jeunes pour un Monde Uni.

(lien du programmeĀ : http://www.genfest.org/program)

This project has been funded with support from the European Commission.

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Ɖcole : laisser l’initiative aux jeunes

« Je suis arrivĆ©e dans une Ć©cole hĆ“teliĆØre comme remplaƧante, alors que l’annĆ©e avait dĆ©jĆ  commencĆ©, catapultĆ©e au milieu d’interminables conseils de classe, sans avoir aucun Ć©lĆ©ment qui puisse m’aider Ć  distinguer les noms, les visages et les situations. Je me suis retrouvĆ©e devant un cadre peu encourageant, avec la difficultĆ© exprimĆ©e par les collĆØgues de motiver et « scolariserĀ Ā» les Ć©lĆØves, surtout ceux des premiĆØres annĆ©es. Et j’avais six classes de premiĆØre annĆ©eĀ ! Je devais oublier l’expĆ©rience riche et intĆ©ressante faite l’annĆ©e prĆ©cĆ©dente avec les jeunes du lycĆ©e et changer d’attitude et de mĆ©thode. C’est ainsi qu’a commencĆ© une aventure enthousiasmante, qui m’a obligĆ©e Ć  entrer tout de suite dans le jeu. Je suis une religieuse. Cela suscite chez mes Ć©lĆØves, exceptĆ© la surprise, une myriade de questions. Je ne m’arrĆŖte pas face aux provocations, aux moqueries. Je me retrouve ainsi Ć  partager une partie de ma vie, de ma vocation, du motif qui me pousse Ć  enseigner. C’est le premier pas pour entrer en relation, pour commencer un chemin. Petit Ć  petit, on dĆ©voile toujours plus nos cartes et je presse les jeunes de questions. Je ne pars pas des raisons philosophiques, mais de la rĆ©alitĆ© quotidienne qui invoque une rĆ©ponse Ć  la question de sens. Pourquoi je dois me lever le matin, pourquoi je dois Ć©tudier, vivre dans le rĆ©el, aimer, souffrir… Avons-nous conscience de ce que nous vivonsĀ ? Cette question tombe sur les jeunes comme un Ć©clair et faire naĆ®tre une grimace entre le sourire et la douleur. Une brĆØche ouverte dans leur apathie, j’insisteĀ : la valeur de la personne, la responsabilitĆ© du moi, la recherche de Dieu dans l’homme et dans l’histoire. Un collĆØgue, surpris parce que la classe Ć©coute, ironise sur le fait que « Quelqu’un s’est mis Ć  penserĀ !Ā Ā». Toutefois, avec une collĆØgue, une estime rĆ©ciproque naĆ®t et nous cherchons une ligne commune en partant de nos cours respectifs. Nous commenƧons ainsi Ć  choisir des passages dans la littĆ©rature ou la poĆ©sie qui parlent du dĆ©sir d’un bonheur vrai… Et les jeunes rĆ©pondent, se sentent pris au sĆ©rieux et deviennent eux-mĆŖmes les premiers acteurs de la leƧon. Pour expliquer le sens religieux, je propose des extraits musicaux qui expriment l’attitude de l’homme par rapport Ć  la question de sens. En suivant les textes, les Ć©lĆØves tombent sur la « rĆ©ponse suspendueĀ Ā» de Bob Dylan, le « scepticismeĀ Ā» exprimĆ© par Francesco Guccini, la « question et la rechercheĀ Ā» de Bono, de U2, et je leur demandeĀ : « Vous, Ć  qui vous identifiez-vousĀ ?Ā Ā». Un Ć©lĆØve lĆØve la mainĀ : « J’écris des poĆØmes, voulez-vous en entendre unĀ ?Ā Ā». Avec l’aide d’un camarade, il commence, dans un style de rap, Ć  raconter l’expĆ©rience douloureuse de la mort d’un ami d’école. C’est un criĀ : quelle est la rĆ©ponse humaine Ć  la douleur, Ć  la limite, Ć  la mortĀ ? En rappelant Jean-Paul II, je propose la rĆ©flexion faite durant le jubilĆ©e des artistes. En rĆ©pondant prĆ©cisĆ©ment Ć  Bob Dylan, le pape avait dit que la rĆ©ponse ne souffle pas dans le vent. Quelqu’un a dit que la rĆ©ponse estĀ : JĆ©sus Christ. Et, Ć  partir de lĆ , j’ai commencĆ© le parcours christologique. Je fais continuellement l’expĆ©rience que ce n’est pas vrai que les jeunes sont indiffĆ©rents face Ć  la beautĆ©, Ć  la vĆ©ritĆ©. Beaucoup vivent des situations difficiles et, peut-ĆŖtre justement pour cette raison, ils sont plus sensibles Ć  la recherche du vrai, du juste, du bien, Ć  un regard d’amour pour leur destin. Je l’ai appris par les personnes qui m’ont transmis la passion de l’éducation, parmi lesquelles mon Fondateur, Nicolas Barré : on Ć©duque dans la mesure où on se laisse Ć©duquer par l’autre. Mais je sens qu’il faut conserver chaque jour la surprise du dĆ©but, sans perdre la curiositĆ© et le dĆ©sir d’une aventure toujours nouvelle, qui commence chaque matin en classe. En prĆ©parant les leƧons, je suis mue par le dĆ©sir de tout essayer pour rencontrer le visage de chacun et transmettre ce messageĀ : « Je suis contente parce que tu existesĀ ! Merci, parce que tu es devenu le compagnon de mon cheminĀ !Ā Ā».Ā Ā» Sœur Marina Motta

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Institut universitaire Sophia : Open Day 2012

« Au moment où les universitĆ©s sont aussi touchĆ©es par cette crise culturelle, Ć©conomique et sociale, qu’est-ce qui vous a incitĆ© Ć  commencer ce projet, et quelle est la nouveautĆ© de SophiaĀ ?Ā Ā» demande Giorgia, Italienne, reprĆ©sentante des Ć©tudiants, au recteur de l’IUS, le thĆ©ologien Piero Coda. Elle s’exprime au nom des nombreux Ć©tudiants, jeunes intĆ©ressĆ©s et futurs inscrits, prĆ©sents Ć  Loppiano ou en liaison par Internet des quatre coins du globe, pour le premier « IUS Open DayĀ Ā», le 1er mars dernier. Une nouveautĆ©, laquelleĀ ? Conjuguer une formation scientifique rigoureuse Ć  la Sagesse – d’où le nom Sophia – entendue comme un regard transdisciplinaire qui puise dans les racines de la rĆ©vĆ©lation chrĆ©tienne. C’est la nouveautĆ© et la « missionĀ Ā» de cet Institut universitaire (IUS) qui a pour objectif de former des hommes et des femmes capables de redĆ©couvrir le destin de l’humanitĆ©, comme le recteur, Piero Coda, l’a mis en Ć©vidence dans l’entretien vidĆ©o retransmis en direct. Jusqu’à aujourd’hui, environ 150 Ć©tudiants ont frĆ©quentĆ© et suivent les cours de l’IUS, dont une trentaine de titulaires d’un doctorat. « L’expĆ©rience de Sophia a commencĆ© il y a des annĆ©es avec les Ć©coles d’étĆ©, se souvient le professeur Coda, et l’objectif Ć©tait de mettre en relation des disciplines diffĆ©rentes Ć  la lumiĆØre du charisme de Chiara Lubich pour surmonter la fragmentation qui se ressentait entre elles. Aujourd’hui, l’Institut en est Ć  sa quatriĆØme annĆ©e de vie et propose un parcours de formation qui vise Ć  surmonter la « schizophrĆ©nieĀ Ā» qui est expĆ©rimentĆ©e entre la formation acadĆ©mique et les dĆ©fis sociaux, politiques et Ć©conomiques du monde d’aujourd’hui.Ā Ā» Diverses sont les nouveautĆ©s dans le parcours de formation, prĆ©sentĆ©es par les professeurs Judith Povilus, vice-rectrice de l’IUS, Antonio Maria Baggio, professeur de Philosophie politique, Alessandro Clemezia, thĆ©ologien et Giuseppe Argiolas, Ć©conomiste. ƀ partir de septembre prochain, le diplĆ“me universitaire en « Fondements et perspectives d’une culture de l’unité » s’articulera en quatre domaines de spĆ©cialisationĀ : Ć©tudes politiques, ontologie trinitaire, Ć©conomie et management et, enfin, « culture de l’unité ». Ce dernier s’adresse Ć  des Ć©tudiants provenant de n’importe quel domaine de spĆ©cialisation, ouverts Ć  la construction d’un monde nouveau et qui privilĆ©gient la dimension relationnelle. Quelques Ć©tudiants de Sophia provenant de diffĆ©rents pays des cinq continents ont ensuite pris la parole. Metta, ThaĆÆlandaise de religion bouddhiste, engagĆ©e dans les Ć©tudes dans un environnement d’inspiration chrĆ©tienneĀ : « Pour moi, Ć©tudier ici est principalement une relation de fraternitĆ© et ces rapports sont le langage qui nous rapproche tous, Ć©tudiants et professeurs, aussi dans notre diversitĆ©, une dimension que je retrouve Ć©galement dans ma religionĀ Ā». Marco, Italien diplĆ“mĆ© en Sciences du sport, frĆ©quente la premiĆØre annĆ©e Ć  l’IUSĀ : « En ce qui concerne les perspectives futures, mon choix de frĆ©quenter Sophia n’est pas tant nĆ© du dĆ©sir d’approfondir une discipline spĆ©cifique, mais plutĆ“t de l’exigence de recevoir une formation qui me permette d’élargir le plus possible mes horizons culturels et cognitifs pour mieux affronter un monde du travail qui maintenant ne m’offre pas de certitudes et qui pour cela requiert que je prenne l’initiativeĀ Ā».

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Message de la PrƩsidente des Focolari, Maria Voce

« Le 14Ā mars est tout proche, jour de fĆŖte pour l’anniversaire de la naissance au Ciel de Chiara Lubich. Nous voudrions cette annĆ©e dĆ©dier de faƧon particuliĆØre ces cĆ©lĆ©brations Ć  l’impact de son charisme sur les nouvelles gĆ©nĆ©rationsĀ : dans diffĆ©rentes rĆ©gions du monde, des jeunes d’aujourd’hui et d’hier tĆ©moigneront de ce qu’a suscitĆ© dans leur vie, leur rencontre avec elle. Chiara fait confiance aux jeunes et Ć  chacun de nous. Ensemble, tous ā€˜un’, nous voulons regarder vers un avenir plein d’espĆ©rance parce que Dieu nous a donnĆ© un grand IdĆ©al. Ce sera aussi l’occasion d’exprimer notre reconnaissance Ć  celle qui, en correspondant pleinement Ć  la lumiĆØre que Dieu avait mise en elle, a ouvert la voie Ć  beaucoup afin d’être porteurs d’un esprit nouveau. Faisons de cette date un point de dĆ©partĀ : reconnaissants d’un tel don, communiquons-le Ć  notre tour Ć  ceux qui nous entourent pour contribuer Ć  l’édification de la fraternitĆ© universelleĀ : la rĆ©alisation de son rĆŖve, l’ardent dĆ©sir de JĆ©susĀ : « Que tous soient unĀ Ā» Maria Voce, 5Ā mars 2012

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Burundi, petit cœur de l’Afrique

« Un cœur qui est serrĆ© seulement pour ceux qui ne s’aiment pasĀ Ā» (proverbe kirundi). Le Burundi est un petit pays, situĆ© au cœur de l’Afrique, entre deux pays immensesĀ : le Congo et la Tanzanie. DotĆ© d’un paysage naturel d’une richesse et d’une beautĆ© extraordinaires, il est pourtant l’un des pays les plus pauvres de la planĆØte. Trois ethniesĀ : Hutu, Tutsi et Twa, qui parlent une seule langue et partagent la mĆŖme culture. Ses collines verdoyantes cachent en outre le cri de douleur de tous ceux qui ont connu la violence et la mort durant des dĆ©cennies de conflits et de dictature. En 2002 seulement, le Burundi est sorti d’un conflit politique et ethnique qui a provoquĆ© un million de rĆ©fugiĆ©s et plus de 300Ā 000 morts. Ici aussi, au cœur de l’Afrique, quelques kilomĆØtres au sud de l’Équateur, l’IdĆ©al du Mouvement des Focolari est arrivĆ©. Ses racines historiques remontent Ć  1968, lorsqu’une famille belge, ayant dĆ©mĆ©nagĆ© Ć  Bujumbura pour le travail, a amenĆ©, Ć  travers son tĆ©moignage de vie, une nouvelle lumiĆØre sur le message chrĆ©tien. Presque simultanĆ©ment, un autre noyau se forme autour du PĆØre Alberton des Missionnaires d’Afrique, dans la paroisse de Mubimbi. 1979 est une annĆ©e importante pour l’histoire des Focolari dans ce paysĀ : Ć  la demande des Ć©vĆŖques locaux, s’ouvre le focolare Ć  Gitega. Mais, suite aux premiĆØres persĆ©cutions, le focolare est transfĆ©rĆ© d’urgence Ć  Bujumbura. Commence alors une pĆ©riode particuliĆØrement difficile, autant pour le Mouvement que pour l’Ɖglise entiĆØreĀ : interdiction complĆØte d’exercer n’importe quelle activitĆ©, Ć©glises fermĆ©es durant la semaine, impossibilitĆ© de diffuser la Parole de Vie. En septembre 1987, avec le coup d’État et l’avĆØnement de la TroisiĆØme RĆ©publique, la libertĆ© a Ć©tĆ© retrouvĆ©e et on a pu sortir sans crainte. Peu Ć  peu, on reprend contact avec les personnes qu’on avait connu, dĆ©couvrant avec Ć©motion que certaines communautĆ©s, situĆ©es loin de la capitale, avaient continuĆ© Ć  se rencontrer rĆ©guliĆØrement pour partager les expĆ©riences de l’unique Parole de Vie conservĆ©e pendant des annĆ©es. En vivant une seule Parole de l’Évangile, elles Ć©taient allĆ©es de l’avant pendant des annĆ©es. Le Mouvement comprend aujourd’hui plus de 24Ā 000 personnes dans plus de 290 groupes dissĆ©minĆ©s dans tout le pays. L’IdĆ©al de l’unitĆ© est aujourd’hui une vĆ©ritable espĆ©rance pour le Burundi. Dans le climat de tension de l’aprĆØs-guerre, les membres du Mouvement se sont engagĆ©s pour contribuer avec toute l’église locale au processus de « RĆ©conciliationĀ Ā». Il existe quelques rĆ©alisations intĆ©ressantes dans le domaine Ć©conomique, ainsi que des expĆ©riences innovatrices dans le domaine de la santĆ© et de l’éducation. En 1999, un groupe de volontaires du Mouvement des Focolari fonde l’association CASOBU (Cadre Associatif des Solidaires du Burundi), dans le but de crĆ©er des solutions durables face aux problĆØmes de la pauvretĆ©, Ć  travers la participation et le soutien rĆ©ciproque. Est Ć©galement nĆ© un Centre social « Chiara Luce BadanoĀ Ā» qui s’occupe d’enfants orphelins ou extrĆŖmement pauvres du quartier de Kinama (pĆ©riphĆ©rie de Bujumbura), un quartier complĆØtement dĆ©truit par la guerre. Dans le cœur des membres des Focolari au Burundi demeurent les paroles que Chiara Lubich leur a Ć©crit le 7 octobre 1996Ā : « Misez toujours sur notre « unique bien » ; vous serez heureux et dans la paix, aussi dans les innombrables difficultĆ©s dans lesquelles vous vous trouvez. JĆ©sus est toujours prĆ©sent au milieu de vous pour toucher les cœurs, rĆ©veiller la foi en Son amour, amener l’unitĆ©. Je suis avec vous dans cet engagement constant renouvelĆ© instant aprĆØs instant… ».

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Inde: maternelles qui Ʃduquent Ơ la paix

Vaikalpalayam est un petit village composĆ© d’humbles maisons et de petites rues goudronnĆ©es, mĆŖme si pleines de trous. A l’entrĆ©e du village se dresse une construction modeste, en pierre, Ć©gayĆ©e par les cris d’une vingtaine d’enfants. Elle abrite une des dix maternelles ou balashanti, que l’institution gandhienne Shanti Ashram a ouverte au fil du temps dans la rĆ©gion de Coimbatore, prĆØs de la nationale qui conduit vers le Kerala. Il y a vingt ans, Ć  ses dĆ©buts, l’école maternelle avait un objectif prĆ©cis: mettre en route un modĆØle Ć©ducatif avec les dalit (les plus pauvres) pour leur offrir la possibilitĆ© d’espĆ©rer une vie plus digne. Quelqu’un a appelĆ© ce qui s’est passĆ© depuisĀ : une vraie rĆ©volution. Dans les villages indiens, les dalit vivent en marge des habitations. Ils ne peuvent pas puiser l’eau dans les mĆŖmes puits où se dĆ©saltĆØrent les autres et jusqu’à il n’y a pas plusieurs dizaines d’annĆ©es, il Ć©tait impensable qu’ils entrent dans les mĆŖmes temples. Aujourd’hui, Ć  Vaikalpalayam, les enfants dalit et des castes supĆ©rieures Ć©tudient, mangent et prient ensemble. Leurs mĆØres se trouvent cĆ“te Ć  cĆ“te lors des rencontres de parents des 220 enfants qui frĆ©quentent les maternelles fondĆ©es et animĆ©es par cette organisation gandhienne qui a commencĆ© il y a vingt-cinq ans par le Dr Aram, membre honoraire du Parlement indien, pacifiste et Ć©ducateur indien de premier niveau. Dans les balashanti, on tend Ć  donner une formation qui allie les bases de l’écriture et de la lecture avec le jeu, le chant et l’apprentissage des valeurs religieuses et humaines, en plus d’une aide Ć  l’alimentation quotidienne restreinte. Les familles du lieu, en fait, avec un salaire qui tourne autour de 60 dollars par mois, ne peuvent pas se permettre plus d’un repas par jour. Ces derniĆØres annĆ©es, avec le grand dĆ©veloppement industriel de Coimbatore, sont venus s’installer des travailleurs prĆ©caires du bĆ¢timent. Beaucoup parmi eux sont musulmans. MĆŖme dans ces zones Shanti Ashram a ouvert quelques balashanti, où lesĀ enfants contribuent Ć  l’intĆ©gration de leur famille dans le tissu social de la rĆ©gion. L’idĆ©e d’impliquer les mĆØres a permis de commencer des rencontres où l’on donne des conseils en hygiĆØne, des rĆØgles sanitaires et où on apprend aux femmes comment cuisiner avec le budget limitĆ© dont elles disposent et des aliments avec des propriĆ©tĆ©s nutritives suffisantes pour les enfants. Pour remĆ©dier au problĆØme de l’alcoolisme qui gaspille les misĆ©rables budgets familiaux, un groupe de ces mĆØres a Ć©tĆ© intĆ©grĆ© au projet du micro crĆ©dit. MĆŖme les enfants reƧoivent, durant leur formation, des enseignements pour Ć©conomiser. Karuna, quatre ans, a rĆ©ussi l’an passĆ© Ć  mettre dans sa tirelire trois mille roupies, qui Ć©quivallent au salaire mensuel de son pĆØre. En plus, dans les balashanti on apprend les rĆØgles d’hygiĆØne pour Ć©viter les maladies liĆ©es Ć  la pauvretĆ©. Le Dr Aram et sa femme Minoti avaient, pour construire une paix durable, la vision claire qu’il Ć©tait nĆ©cessaire de commencer par les enfants. C’est de lĆ  qu’est nĆ©e l’idĆ©e de fonder des maternelles qui puissent former des enfants de paix. Ā«Souvent – raconte M. Murthy qui a suivi le projet pendant vingt ans – se sont les enfants qui contribuent Ć  rompre le cercle de la violence familiale. RĆ©cemment Divya, une enfant qui Ć©tudie au balashanti, durant une querelle familiale, est allĆ©e s’asseoir sur les genoux de son pĆØre et lui a dit: “Papa, la violence c’est comme le diable!”Ā». Les enseignants apprennent aussi aux enfants le respect de chaque croyance. Le matin on commence avec les priĆØres indous, musulmanes et chrĆ©tiennes. Par consĆ©quent, les enfants grandissent sans les barriĆØres et prĆ©jugĆ©s qui ont divisĆ© groupes et communautĆ©s de cette partie de l’Inde pendant des siĆØcles, crĆ©ant des tensions sociales qui ont souvent dĆ©bouchĆ© en conflits violents et sanglants. Les Focolari travaillent Ć  ce projet depuis la fin des annĆ©es quatre-vingt-dix, quand Minoti Aram avait ressenti la nĆ©cessitĆ© de fournir des complĆ©ments alimentaires aux enfants des balashanti. A ce moment-lĆ , les projets de Famille Nouvelle et ceux des gandhiens de Shanti Ashram se sont rencontrĆ©s, ce qui a donnĆ© vie Ć  une fraternitĆ© entre les deux mouvements qui s’est ouverte au dialogue interreligieux et Ć  la formation Ć  la paix des jeunes gĆ©nĆ©rations. Gandhi, en fait, avait affirmĆ©: Ā«Si on dĆ©sire enseigner la vraie paix (…), il faut commencer par les enfantsĀ». Roberto Catalano (Du supplĆ©ment Ć  la revue CittĆ  Nuova n.5 – 2012)

Basilicate

Avertissement : toutes les informations gĆ©ocodifiĆ©es figurant sur ce site sont purement indicatives. Les objets reprĆ©sentĆ©s (par exemple les lieux de rencontre et autres) et les systĆØmes de localisation ou de navigation peuvent ĆŖtre imprĆ©cis ou erronĆ©s pour la recherche d’adresses, de positions, de distances, d’indications et d’orientation.  

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Afrique du Sud : avec l’Evangile, tout devient possible

Je m’appelle Maria, je travaille pour le Gouvernement de mon pays, dans le secteur de la santĆ©.Ā  Chaque jour, et j’en fais l’expĆ©rience, les paroles de l’Evangile nous aident Ć  mieux servir le prochain et aussi Ć  rĆ©soudre les problĆØmes de la sociĆ©tĆ©. En cherchant Ć  mettre ces paroles en pratique, les rapports dans le service sont radicalement changĆ©sĀ : toujours plus familiers, ouverts, libres. Avec trois collĆØgues, nous partageons cet idĆ©al de vie et nous cherchons ensemble Ć  faire de notre travail un service aux personnes, Ć  notre ville ; ce qui prĆ©sente un grand dĆ©fi. En Afrique du Sud il existe deux niveaux de gouvernementĀ : un plus traditionnel, ayant Ć  sa tĆŖte les Kgosi, (chief) qui ont des attentes dĆ©terminĆ©es sur le territoire et un niveau gouvernemental avec les reprĆ©sentants Ć©lus qui ont d’autres attentes.Ā  Notre dĆ©fi est celui de rĆ©aliser l’accord entre les deux niveaux, de faƧon Ć  ce que chaque dĆ©cision prise le soit pour le bien rĆ©el de la communautĆ©, qu’elle soit toujours plus participante aux projets proposĆ©s. Par exemple, nous avons rĆ©alisĆ© six dispensaires pour notre district. Tout le travail a Ć©tĆ© fait avec le plein accord des deux niveaux de gouvernement, de faƧon Ć  ce que chaque structure soit pleinement reconnue sur le territoire. A la cĆ©rĆ©monie d’inauguration sont intervenues les diffĆ©rentes autoritĆ©s, ainsi que des membres du comitĆ© exĆ©cutif du Gouvernement. Peu de jours avant cet Ć©vĆ©nement, un des Kgosi nous avait appelĆ©s, nous disant qu’il ne viendrait pas Ć  la cĆ©rĆ©monie, Ć©voquant d’une disparitĆ© de traitement prĆ©vue entre les membres du gouvernement local et les chefs traditionnels. On voyait se profiler un vrai dĆ©sastre, Ć  tous les points de vue. Le danger rĆ©sidait aussi dans le fait que les gens des villages ne participent plus Ć  la cĆ©rĆ©monie. Pour rĆ©soudre la situation, Ā nous sommes allĆ©s trouver le ā€˜ā€™chief’’ chez lui. Nous lui avons prĆ©sentĆ© un profil dĆ©taillĆ© de chaque dispensaire. GrĆ¢ce Ć  ce geste, son attitude a changĆ© et il a enfin donnĆ© Ā son accord pour assister Ć  la cĆ©rĆ©monie qui s’est ensuite rĆ©vĆ©lĆ©e un succĆØs, un moment important pour toute la communautĆ©. Nous continuons Ć©galement aujourd’hui Ć  vivre chaque tĆ¢che qui nous est confiĆ©e comme une occasion de rencontres et de croissance pour la ville. Et, lentement, nous voyons que les liens entre les citadins et les fonctionnaires s’amĆ©liorent. La confiance grandit entre les uns et les autres. Les leaders traditionnels et les conseillers Ć©lus sont en train de discerner de plus en plus leur propre rĆ“le dans le respect tout entier de celui de l’autre. Ainsi, tandis que le projet pour la santĆ© de l’enfance est aujourd’hui confiĆ© aux responsables traditionnels, celui pour les jeunes est suivi par les conseillers municipaux. Il n’est mĆŖme plus nĆ©cessaire d’expliquer nos choix aux diverses autoritĆ©s parce qu’ils ont confiance, et l’union entre tous grandit, et se dĆ©veloppe au service de la communautĆ©. Nous expĆ©rimentons que lorsqu’on cherche Ć  mettre l’Evangile en pratique, rien n’est vraiment impossibleĀ !

Mars 2012

« Seigneur, Ć  qui irions-nousĀ ? Tu as des paroles de vie Ć©ternelle.Ā Ā» Pierre avait bien compris que les paroles de JĆ©sus Ć©taient d’un autre ordre que celles des autres maĆ®tres. Les paroles qui viennent de la terre appartiennent Ć  la terre et sont appelĆ©es Ć  y retourner. Venues du Ciel, les paroles de JĆ©sus sont esprit et vie. LumiĆØre descendue d’En-haut, elles en ont la puissance. Elles recĆØlent une densitĆ© et une profondeur uniques que n’ont pas les autres paroles, celles des philosophes, des hommes politiques, des poĆØtes. Elles sont « paroles de vie Ć©ternelle[6]Ā Ā» parce qu’elles contiennent, expriment et communiquent la plĆ©nitude de la vie qui n’a pas de fin, c’est-Ć -dire la vie mĆŖme de Dieu. JĆ©sus est ressuscitĆ© et il est vivant. Ses paroles, mĆŖme si elles ont Ć©tĆ© prononcĆ©es dans le passĆ©, ne sont pas un simple souvenir. Elles s’adressent aujourd’hui Ć  chacun de nous, Ć  tous les hommes de tous les temps et de toutes les culturesĀ : ce sont des paroles universelles et Ć©ternelles. Les paroles de JĆ©susĀ ! Quel contenu, quelle intensitĆ©, quelle expressionĀ ! C’est le Verbe lui-mĆŖme qui s’exprime en paroles humainesĀ ! Saint Basile[7] raconteĀ : « Un jour, comme si je m’éveillais d’un profond sommeil, je tournai les yeux vers l’admirable lumiĆØre de la vĆ©ritĆ© Ć©vangĆ©lique et je vis l’inutilitĆ© de la sagesse des princes de ce siĆØcle[8]Ā Ā» ThĆ©rĆØse de Lisieux, dans une lettre du 9 mai 1897, Ć©critĀ : « Parfois lorsque je lis certains traitĆ©s spirituels […] mon pauvre petit esprit se fatigue bien vite, je ferme le savant livre qui me casse la tĆŖte et me dessĆØche le cœur et je prends l’Ecriture Sainte. Alors tout me semble lumineux, une seule parole dĆ©couvre Ć  mon Ć¢me des horizons infinis, la perfection me semble facile[9]Ā Ā» Oui, les paroles divines comblent notre esprit fait pour l’infini. Elles n’illuminent pas seulement l’esprit mais tout notre ĆŖtre car elles sont lumiĆØre, amour et vie. Elles nous apportent la paix – celle que JĆ©sus appelle sienneĀ : « ma paixĀ Ā» – mĆŖme dans les moments de trouble et d’angoisse. Elles nous donnent la plĆ©nitude de la joie au milieu des souffrances, qui, parfois, tenaillent notre Ć¢me. Elles nous donnent la force lorsque nous sombrons dans la crainte ou le dĆ©couragement. Elles nous rendent libres parce qu’elles ouvrent la voie Ć  la VĆ©ritĆ©. « Seigneur, Ć  qui irions-nousĀ ? Tu as des paroles de vie Ć©ternelle.Ā Ā» La Parole de ce mois nous rappelle que JĆ©sus est notre unique MaĆ®tre. Nous avons Ć  le suivre quelle que soit l’apparente duretĆ© de ses parolesĀ : elles exigent de nous l’honnĆŖtetĆ© dans le travail, le pardon, le service des autres – plutĆ“t que de penser Ć  nous de faƧon Ć©goĆÆste – la fidĆ©litĆ© Ć  nos engagements, dans la vie familiale, etc… de prĆŖter assistance Ć  un malade en phase terminale, en sachant rĆ©sister Ć  l’idĆ©e de l’euthanasie… Alors que beaucoup de maĆ®tres nous invitent Ć  des solutions de facilitĆ©, Ć  des compromis, nous ne voulons Ć©couter et suivre qu’un seul MaĆ®tre, celui qui dit la vĆ©ritĆ© et « a des paroles de vie Ć©ternelleĀ Ā» et devenir ses disciples. En nous aussi doit naĆ®tre un amour passionnĆ© pour la Parole de DieuĀ : accueillons-la avec beaucoup d’attention lorsqu’elle est proclamĆ©e dans nos Eglises, lisons-la, Ć©tudions-la, mĆ©ditons-la. Et surtout, nous sommes appelĆ©s Ć  la vivre, suivant l’enseignement de l’Ecriture, vivons-laĀ : « Devenez des rĆ©alisateurs de la Parole, et pas seulement des auditeurs qui s’abuseraient eux-mĆŖmes[10]Ā !Ā Ā» C’est pour cette raison que nous portons notre attention chaque mois sur une Parole, la laissant nous pĆ©nĆ©trer, nous former, nous « faire devenir elleĀ Ā». Vivre une seule parole de JĆ©sus revient Ć  vivre l’Evangile tout entier car dans chacune de ses paroles c’est Lui-mĆŖme qui se donne, c’est Lui qui vient vivre en nous. C’est comme une goutte de sa divine sagesse, Ć  lui, le RessuscitĆ©, qui, lentement se fraye un chemin et s’installe en nous, y imprimant un nouveau mode de penser, de vouloir, d’agir, quelles que soient les circonstances de la vie.

Chiara Lubich

 


Parole de vie publiĆ©e en avril 2003 [1] Cf Lc 9,11. [2] Cf. Mt 7,29. [3] Jn 7,46. [4] Jn 6,60. [5] Jn 6,67. [6] Jn 6,68. [7] Saint Basile (329-379), Ć©vĆŖque de CĆ©sarĆ©e, un des plus cĆ©lĆØbres PĆØres de l’Eglise grecque. [8] Y. Courtoune. Saint Basile et son temps, Lettre CCXXII. Etudes anciennes. Ed. Les Belles Lettres. Paris 1973, p. 52 [9] Lettre 226 au PĆØre Roulland. [10] Jc 1,22.

Genfest 2012 : le monde se prƩpare

En famille, toujours s’accueillir

Maria et John vivent en Italie depuis de nombreuses annĆ©es. Ā«Nous nous sommes demandĆ©s – raccontent-ils, dans le tĆ©moignage donnĆ© Ć  l’occasion de l’anniversaire de Renata Borlone – si, tout en Ć©tant faits l’un pour l’autre, nous aurions pu ĆŖtre tĆ©moins d’unitĆ© dans notre propre famille, moiĀ  amĆ©ricain et Maria autrichienne, plongĆ©s dans la societĆ© italienneĀ». Les diffĆ©rences entre eux sont multiples et semblent s’opposer: le nouveau continent amĆ©ricain et le vieux monde d’Europe. La langue: ils parlent entre eux ni l’allemand ni l’anglais, mais une troisiĆØme langue, l’italien. DiffĆ©rence de culture, d’origines familiales, de formation professionelle et intellectuelle, d’âge (13 ans d’écart) et enfin – raconte encore John – Ā«je suis simplement un homme et elle une femme, avec des caractĆØres, des exigences et des sensibilitĆ©s diffĆ©rentesĀ». Ā«Un Ć©pisode significatif de cette diversitĆ© s’est justement passĆ© pendant le voyage de noce en Sicile – poursuit-il – Tout est beau, ravissant… nous arrivons Ć  SĆ©linonte et Maria s’exclame enthousiaste: ″Quels beaux temples, ils Ć©voquent un passĆ© merveilleuxĀ !″. Et moi, de lui rĆ©pondre: ″Pourquoi ces vieilles pierres et ces colonnes Ć  moitiĆ© cassĆ©es? Ce serait mieux de les retirer pour construire un beau gratte-ciel″. Où sera notre point de rencontre? Ā SĆ»rs du projet d’amour que Dieu avait sur nous, nous avons eu l’intuition que ce ne serait ni dans les temples – l’histoire – ni dans les gratte-ciel – la terre jeune, nouvelle – que nous nous serions rencontrĆ©s, mais dans l’accueil l’un de l’autreĀ». Ā«Cet accueil, c’est Renata qui nous l’a appris par sa vie. Elle avait une faƧon spĆ©ciale d’écouter, elle mettait toujours l’autre Ć  la premiĆØre place. Je me sentais pleinement accueillie, comprise, aimĆ©eĀ»: c’est Maria qui racconte, Ć©voquant quelques moments difficiles vĆ©cus dans le mariage. Ā«Je ne comprenais plus mon mari. Sa faƧon d’être, de penser me mettait en crise, mais dĆ©sormais nous avions quatre enfants encore petits. Un soir il me semblait que je n’y arrivais plus et j’ai courru chez Renata. J’ai dĆ©versĆ© sur elle mon plus grand doute: je m’étais trompĆ©e en Ć©pousant John! Comme toujours, elle m’a Ć©coutĆ©e en prenant sur elle ma souffrance. Puis, avec une certitude inĆ©branlable, elle m’a rappelĆ© que, lorsque je m’étais mariĆ©e, j’étais sĆ»re que John Ć©tait la personne juste pour moi, au-delĆ  de nos diffĆ©rences. Ce soir-lĆ  j’ai trouvĆ© une nouvelle force. Oui, nous aurions rĆ©ussi Ć  nous aimer jusqu’au bout!Ā». Ā«Encore aujourd’hui, aprĆØs 40 ans de vie ensemble – conclu John – nous expĆ©rimentons combien c’est vrai Ā qu’en accueillant nos diffĆ©rences dans le positif, comme ce quelque chose qui peut nous enrichir et nous complĆ©ter, alors une nouvelle harmonie naĆ®t et renaĆ®t entre nousĀ».

Genfest 2012 : le monde se prƩpare

Innovation, marchƩ et sociƩtƩ

Professeur Luigino Bruni, dans votre article publiĆ© sur Nuova UmanitĆ , vous dĆ©crivez la figure de l’entrepreneur d’une faƧon particuliĆØre. Pouvez-vous nous expliquer comment les figures de l’investisseur, du manager et du spĆ©culateur ont fini par se confondre avec celle de l’entrepreneur-innovateurĀ ? Beaucoup dĆ©pend de la rĆ©volution de la finance, qui a investi l’économie (pratique et thĆ©orie) durant les 20 derniĆØres annĆ©es (…) en raison de la mondialisation. L’Occident a ralenti sa croissance, mais il n’a pas voulu rĆ©duire la consommation. La finance crĆ©ative a alors promis une phase de croissance de la consommation sans croissance du revenu, avec de nouveaux instruments techniques. Il en est rĆ©sultĆ© que de nombreux entrepreneurs se sont transformĆ©s en spĆ©culateurs, pensant faire des profits en spĆ©culant, en laissant leur secteur traditionnel et leur vocation. Une seconde raison a Ć©tĆ© l’uniformisation des cultures d’entreprise, Ć  la suite d’un fort pouvoir de la culture anglo-saxonne. La tradition europĆ©enne et italienne de gestion des entreprises Ć©tait caractĆ©risĆ©e par une forte attention de la dimension communautaire et sociale, Ć  cause de la prĆ©sence d’un paradigme catholico-communautaire. Il en est rĆ©sultĆ©, avec la premiĆØre cause de la rĆ©volution financiĆØre, que les managers ont assumĆ© un rĆ“le toujours plus central dans les grandes entreprises, au dĆ©triment des entrepreneurs traditionnels. Aujourd’hui, il existe un Ć©norme besoin de lancer une nouvelle faƧon d’être entrepreneurs, si nous voulons sortir de la crise, et de rĆ©duire le poids des spĆ©culateurs. En partant de la ThĆ©orie de l’évolution Ć©conomique de Schumpeter, vous dĆ©crivez le marchĆ© comme un « relais vertueuxĀ Ā» entre innovation et imitation, (…) mais le profit, pour l’innovateur, est essentiellement circonscrit au temps qui passe entre l’innovation et l’imitation. Comment Ć©viter que ce « relais vertueuxĀ Ā» engendre au contraire un dommage rĆ©ciproque entre entreprisesĀ ? Ici, la politique a un rĆ“le important, ainsi que les institutions en gĆ©nĆ©ral, qui devraient faire en sorte que le relais soit vertueux et pas vicieux, avec des rĆ©glementations appropriĆ©es en faveur de la concurrence et du fonctionnement correct des marchĆ©s. Mais la sociĆ©tĆ© civile a aussi un rĆ“le essentielĀ ; les citoyens-consommateurs, avec leurs choix d’achat, doivent rĆ©compenser les entreprises qui ont des comportements Ć©thiquement corrects et « punirĀ Ā» (en changeant d’entreprise) celles qui ont une attitude prĆ©datrice et agressive. Le marchĆ© fonctionne et produit des fruits lorsqu’il est en contact continu avec les institutions et avec la sociĆ©tĆ© civile. Enfin, vous dĆ©crivez les caractĆ©ristiques de la « concurrence civileĀ Ā», dans laquelle la compĆ©tition ne se joue pas selon la formule Entreprise A contre Entreprise B pour attirer le client C, mais plutĆ“t selon la formule Entreprise A pour le client C et Entreprise B pour le client C. Pouvez-vous nous expliquer quels effets positifs cette faƧon diffĆ©rente de voir la concurrence entraĆ®neĀ ? Quels exemples de « concurrence civileĀ Ā» pouvez-vous nous donnerĀ ? En premier lieu, elle contribue Ć  crĆ©er un climat affectif diffĆ©rent dans les Ć©changes sur le marchĆ©. Notre lecture et description du monde est trĆØs importante pour les comportements que nous assumons. Si je lis que le marchĆ© est une lutte pour gagner, lorsque je vis des moments d’échange sur le marchĆ© ou aussi au travail, je tends Ć  m’approcher de ces domaines avec une attitude mentale et spirituelle qui influence beaucoup les rĆ©sultats que j’obtiens ensuite et le bonheur (ou malheur) que j’expĆ©rimente. Si, au contraire, je vois le marchĆ© comme un grand rĆ©seau de relations coopĆ©ratif, je favorise la crĆ©ation de biens relationnels, y compris dans les moments « économiquesĀ Ā» de ma vie, et le bonheur individuel et collectif augmente. En outre, lire le marchĆ© comme une coopĆ©ration colle plus Ć  la vision des grands classiques de l’histoire de la pensĆ©e Ć©conomique (Smith, Mill, Einaudi, et aujourd’hui Sen ou Hirschman) et s’approche plus de ce que des millions de personnes expĆ©rimentent chaque jour en travaillant et en Ć©changeant, et pas uniquement dans l’Ć©conomie sociale. Et comme exemples de « concurrence civileĀ Ā», je citerais le microcrĆ©dit, la coopĆ©ration sociale, l’économie de communion, le commerce Ć©quitable et solidaire. Ce sont des exemples de cette concurrence civile, au moins comme des phĆ©nomĆØnes macroscopiques.

Genfest 2012 : le monde se prƩpare

Etats-Unis: Un peuple Ā«adaptĆ© Ć  la spiritualitĆ© de l’unité»

L’Union de 50 Etats, connue comme Etats-Unis d’AmĆ©rique, s’étend sur un vaste territoire de l’extrĆŖme nord-ouest de l’Alaska Ć  l’extrĆŖme sud-est de la Floride. Les premiers focolarini arrivent de l’Italie en 1961. En ces annĆ©es-lĆ  s’ouvrent les premiers centres du Mouvement Ć  Manhattan, Chicago et Boston et Ć  la fin des annĆ©es 70 Ć  San Antonio et Los Angeles, suivis des centres Ć  Washington DC, Columbus et Atlanta. La Ā«Mariapolis LuminosaĀ», situĆ©e Ć  Hyde Park (New York) et inaugurĆ©e en 1986, est le coeur du Mouvement en AmĆ©rique du Nord. Ā  Ā«J’ai Ć©tĆ© profondĆ©ment touchĆ©e par ce pays. J’ai eu une bonne impression – Ć©crit Chiara Lubich en 1964 durant son premier voyage Ć  New York – (…) il me semble particuliĆØrement adaptĆ© Ć  l’esprit du Focolare. Il n’y a pas de sentiment de supĆ©rioritĆ© ethnique, mais un vrai sens de l’internationalitĆ©. C’est la simplicitĆ© qui domine. A la messe j’ai priĆ© pour le Mouvement sur ce continent et j’espĆØre que Dieu Ć©coute ma priĆØre car je prie pour la diffusion de Son rĆØgneĀ». Sa priĆØre a Ć©tĆ© entendue. En effet, au long des annĆ©es fleurissent des communautĆ©s dans tout le pays. Contemporainement Ć  la croissance du Mouvement des focolari, se dĆ©veloppent les dialogues avec les autres religions. Avec les juifs, qui entrent en contact avec la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, le dialogue s’exprime dans la vie quotidienne, dans la collaboration professionnelle et dans l’étude thĆ©ologique. Un fraternel Ā«dialogue de la vieĀ» se dĆ©veloppe avec les musulmans disciples de l’Imam W.D Mohammed dans tous les coins du pays. Chiara visite les Etats-Unis au moins sept fois. En 1990 elle souligne d’avoir Ā«saisi les diffĆ©rentes marques du monde uniĀ» sur cette terre. En mai 1997, reƧue par l’Imam W. Deen Mohammed, elle parle de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© Ć  environ 3000 musulmans rĆ©unis Ć  la mosquĆ©e Malcolm Shabazz, de Harlem. Par la suite, lors d’un symposium organisĆ© en son honneur par la WCRP (ConfĆ©rence Mondiale des Religions pour la Paix), elle parle de l’unitĆ© des peuples dans le Palais de verre de l’ONU. Enfin, un prix honoris causa Ā lui est attribuĆ© par la Sacred Heart University de Fairfield (Connecticut). En 2000, l’Imam Mohammed l’invite Ć  revenir aux Etats-Unis: Ā«L’AmĆ©rique a besoin de ton messageĀ», lui dit-il. Le 2 novembre de cette mĆŖme annĆ©e, 5000 chrĆ©tiens et musulmans se rassemblent Ć  Washington DC pour une rencontre organisĆ©e par les deux communautĆ©s et intitulĆ©e ā€œFaith Communities Togetherā€ (CommunautĆ©s de foi ensemble). Des rencontres de ce genre se multiplient dans diffĆ©rentes villes, avec des Ć©vĆ©nements annuels qui ressemblent plus Ć  des rĆ©unions familiales qu’à des rencontres de dialogue. Dans son dernier voyage aux USA, Chiara reƧoit un diplĆ“me universitaire honoris causa en pĆ©dagogie Ć  l’UniversitĆ© Catholique de Washington DC, dans une salle comble avec plus de 3000 personnes parmi lesquelles des juifs, des bouddhistes, des indous et de nombreux musulmans afro-amĆ©ricains, ceci seulement pour souligner l’apport des Focolari dans le dialogue entre les religions. En mĆŖme temps, le projet de l’Economie de Communion s’enracine avec 19 entreprises de diffĆ©rents domaines Ā comme l’ingĆ©nierie environnementale, l’art, l’instruction, l’agriculture, les loisirs et le conseil en entreprises. La rĆ©cente visite, en 2011, de l’actuelle prĆ©sidente des Focolari, Maria Voce, et du co-prĆ©sident, Giancarlo Faletti, Ć  l’occasion du 50ĆØme anniversaire de l’arrivĆ©e du Mouvement en AmĆ©rique du Nord, a rassemblĆ© 1300 personnes reprĆ©sentantes de nombreuses communautĆ©s du Canada, des Etats-Unis et des CaraĆÆbes, y compris des juifs et des musulmans afro-amĆ©ricains. Toujours pour le 50ĆØme anniversaire, est sorti le livre Ā«Focolare – Living a Spirituality of Unity in the United StatesĀ». Il essaie de rĆ©pondre aux questions sur le Mouvement aujourd’hui, Ć  travers les histoires fascinantes d’une variĆ©tĆ© d’AmĆ©ricains (enfants, jeunes, couples, personnes Ć¢gĆ©es, cĆ©libataires, religieuses, prĆŖtres et Ć©vĆŖques qui font partie des Focolari), dont la vie a Ć©tĆ© transformĆ©e par la rencontre avec JĆ©sus. Les lecteursĀ  peuvent y dĆ©couvrir les valeurs spirituelles et pratiques essentielles des focolari, les diffĆ©rents ā€˜sentiers de vocation’ de ses membres et sa vigueur dans le soutien des valeurs de la culture amĆ©ricaine comme la joie, la libertĆ©, la vie ensemble et l’engagement pour le bien commun dans la vie publique.

Mariapolis Luminosa

NY Rencontre des jeunes

NY Célébration du 50°

Fordham Uni – St Patrick’s Cathedral

St Patrick’s Cathedral

Focolarini

Washington DC

Chicago – jeunes

Chicago – Rencontre Interreligieuse

Genfest 2012 : le monde se prƩpare

USA : une petite ville où on prend soin les uns des autres

En 1979, notre famille a dĆ©mĆ©nagĆ© Ć  North Riverside, une petite ville d’environ 6000 habitants, prĆØs de Chicago. ƀ la mĆŖme pĆ©riode, nous avons appris que notre fils David, gravement handicapĆ©, avait besoin d’une thĆ©rapie intensive. Nos voisins, ainsi que les pompiers, nous ont aidĆ©s, chaque jour pendant sept ans, pour que David puisse un jour rĆ©ussir Ć  marcher et Ć  parler. Je me souviens avoir demandĆ© Ć  Dieu de nous montrer ce que nous aussi nous pouvions faire pour notre ville et ses habitants. Peu de temps aprĆØs, notre ancien maire a Ć©crit une lettre en demandant des idĆ©es pour un programme de services de quartier qui requĆ©rait des responsables pour chaque pĆ¢tĆ© de maisons. J’ai rĆ©pondu Ć  sa lettre en lui racontant mon expĆ©rience. Quelque temps aprĆØs, il m’a demandĆ©e si je pouvais ĆŖtre la coordinatrice du programme. Il y avait 72 responsables, un par pĆ¢tĆ© de maison de North Riverside. J’ai pensĆ© leur proposer comme objectif que leur pĆ¢tĆ© de maison devienne une famille, où personne ne se sente plus seul. Nous avons adaptĆ© « les points de l’art d’aimerĀ Ā», de Chiara Lubich, et nous en avons choisi quatre que j’ai appelĆ©s « L’Art de prendre soinĀ Ā». ƀ chaque rencontre des responsables, je prenais un des points et je l’illustrais avec une expĆ©rience concrĆØte sur un de ces points. Au dĆ©but, j’utilisais mes expĆ©riences et celles de ma famille ou des histoires de personnes cĆ©lĆØbres. Mais, aprĆØs quelques annĆ©es, ils ont eux-mĆŖmes commencĆ© Ć  communiquer aux autres ce qu’ils avaient fait pour vivre les points du « prendre soinĀ Ā». Une des premiĆØres expĆ©riences concernait une nouvelle venue qui avait l’habitude de laisser ses chiens aboyer dehors, tĆ“t le matin jusqu’à tard le soir. Au lieu de se plaindre et d’appeler la police, le responsable et les voisins se sont mis Ć  « aimer leurs ennemisĀ Ā» en cherchant Ć  Ć©tablir un rapport avec la propriĆ©taire, en prĆ©parant des biscuits pour elle et mĆŖme en l’aidant Ć  attraper les chiens lorsqu’ils s’échappaient du jardin. Ils ont, seulement alors, exprimĆ© leur prĆ©occupation que les aboiements continuels pouvaient dĆ©ranger un nouveau-nĆ© voisin. Non seulement le maire encourageait ces actions individuelles, mais il a aussi cherchĆ©, Ć  travers les responsables du pĆ¢tĆ© de maisons, Ć  impliquer toute la ville Ć  « prendre soin des autresĀ Ā». Par exemple, quand un nouveau rĆ©sident arrive, les responsables lui souhaitent la bienvenue avec un cadeau. Ils s’intĆ©ressent aux personnes, spĆ©cialement Ć  celles qui souffrent. Ils leur envoient une carte, leur amĆØnent des vivres, Ć©coutent leurs problĆØmes… « Nous utilisons le courriel pour nous communiquer ces nĆ©cessitĆ©s, comme dans une famille. Ainsi, nous savons tous qui a besoin d’aideĀ Ā», racontent-ils. Certains responsables offrent souvent d’amener quelqu’un chez le docteur ou faire les courses pour les personnes confinĆ©es Ć  la maison. « RĆ©cemment, nous avons publiĆ© un petit livre avec les expĆ©riences faites en l’espace de vingt ans, avec des idĆ©es pour aider qui veut vivre la “RĆØgle d’Or”Ā : fais aux autres ce que tu voudrais qu’on te fasseĀ Ā», continuent-ils. Le petit livre a Ć©tĆ© distribuĆ© Ć  des mĆ©decins, assistants sociaux, enseignants et politiques,Ā et Ć  tous ceux qui voulaient faire la diffĆ©rence dans leur coin de monde. « L’Art de prendre soinĀ Ā» s’est aussi Ć©tendu Ć  d’autres villes. Lors d’une des rencontres entre dĆ©lĆ©gations de diffĆ©rentes villes, le rĆ©dacteur du bulletin d’information a dĆ©claré : « Lorsque je parle de North Riverside Ć  mes concitoyens, ils me disent qu’une ville dans le genre ne peut pas exister. Et je rĆ©pondsĀ : Venez et vous verrezĀ !Ā Ā» Lire plusĀ : http://www.northriverside-il.org/departments/recreation/neighborhoodservices.html

Genfest 2012 : le monde se prƩpare

Ne pas avoir peur de l’Autre

Une paroisse catholique de Kleinbasel rend visite Ć  la communautĆ© musulmane du quartier. AprĆØs la priĆØre de midi des musulmans, ils restent pour le repas commun. L’imam Mohammed Tas raconte: Ā« L’aprĆØs-midi a Ć©tĆ© ponctuĆ© par trois tournois de foot : les enfants contre les enfants, les jeunes contre les jeunes et les adultes contre les adultes… les imams contre les curĆ©s Ā». Ā« Nous avons perdu – rĆ©plique le curĆ© Ruedi Beck en souriant – mais l’amitiĆ© s’est renforcĆ©e Ā». Et l’imam de poursuivre : Ā« Nous nous rĆ©jouissons chaque fois que nous nous voyons. Beaucoup de choses nous unissent : nous sommes de la mĆŖme ville, nous sommes des humains, nous avons les uns et les autres beaucoup de travail et beaucoup de soucis. Nous prions les uns pour les autres et nous nous aidons dans la mesure du possible Ā». Cet exemple, parmi d’autres faits racontĆ©s lors de cette rencontre Ā«Musulmans et ChrĆ©tiens en dialogue Ā», montre bien qu’il est possible, pour des communautĆ©s religieuses diffĆ©rentes, de vivre comme une seule famille. Le thĆØme «  La Parole de Dieu Ć©coutĆ©e et vĆ©cue Ā» a servi de base au dialogue. L’imam de Baar, Ali Cetin, a fait pĆ©nĆ©trer les participants dans la comprĆ©hension musulmane de ce thĆØme, de qui est Dieu et sa parole pour les musulmans : Ā« Quelqu’un qui reƧoit un mail, un sms ou une lettre d’un ami qu’il aime beaucoup, lit et relit le message mot par mot. Il apprĆ©cie chaque parole, chaque phrase. C’est de cette faƧon que les musulmans vĆ©nĆØrent le Coran, que Dieu a envoyĆ© aux hommes. Ses versets sont prononcĆ©s avec amour, appris par cœur et mis en pratique Ā». Dans la foi chrĆ©tienne, l’amour de Dieu un et trine a une place centrale. Les mots de Chiara Lubich, prĆ©sentĆ© en un court extrait vidĆ©o l’expriment bien : Ā« Nous croyons que Dieu nous aime chacun personnellement et infiniment… Le Coran le dit aussi : ā€˜Les croyants sont ceux qui aiment Dieu par-dessus tout’. C’est ce qui nous relie de plus fort. Nous ne sommes donc plus musulmans ou chrĆ©tiens, mais frĆØres et sœurs, des personnes qui mettent Dieu Ć  la premiĆØre place… Ā» Ces phrases, la fondatrice du Mouvement des Focolari les a prononcĆ©es en 1998 devant les participants Ć  un congrĆØs international de musulmans Ć  Rome. Le principal intervenant de la journĆ©e, Mustapha Baztami, imam de Teramo (Italie), qui a connu personnellement Chiara Lubich, a rappelĆ© que celle-ci a Ć©tĆ© la premiĆØre chrĆ©tienne et la premiĆØre femme Ć  avoir parlĆ© dans une mosquĆ©e Ć  Harlem, en 1997. Elle a rĆ©ussi Ć  jeter de vĆ©ritables ponts entre les religions. Elle n’avait pas peur de rencontrer l’altĆ©ritĆ© des diffĆ©rentes religions, car elle proclamait sa foi en Dieu non pas avec des slogans, mais avec sa vie. Pendant la SĆ©ance plĆ©niĆØre une musulmane s’est exprimĆ©e ainsi: Ā« Aujourd’hui nous nous sommes sentis au mĆŖme niveau, en famille, acceptĆ©s par tous. Nous sommes comme un pont, un no man ‘s land, qui relie tous. Ā» La RĆØgle dā€˜Or – C’est ce dialogue qu’ont vĆ©cu concrĆØtement les quelque 80 participants – Ć  parts Ć©gales musulmans et chrĆ©tiens – venus des trois rĆ©gions linguistiques de la Suisse et originaires de 17 pays, de la France au Kosovo, de l’Italie Ć  l’Albanie, de la Turquie Ć  l’AlgĆ©rie, jusqu’à la CĆ“te d’Ivoire. Parmi eux, des personnalitĆ©s comme le Dr Taner Hatipoglu, prĆ©sident de l’Association des organisations islamiques de Zurich, ainsi que quatre imams. Marianne Rentsch et Franco Galli, responsables du Mouvement des Focolari en Suisse, ont conclu la journĆ©e en parlant de la Ā« RĆØgle d’Or Ā». Chaque participant a pu la recevoir au format carte de crĆ©dit et en trois langues, sous sa forme musulmane et chrĆ©tienne : Ā« Aucun de vous n’est croyant tant qu’il ne dĆ©sire pas pour son frĆØre ce qu’il dĆ©sire pour lui-mĆŖme Ā» (Mohammed, 13e Hadith dans le livre des 40 Hadith de al-Nawawi) – Ā« Ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le vous-mĆŖmes pour eux Ā» (Luc 6,31). Beatrix Ledergerber-Baumer