Eger
Gödöllő
Vác
Margarida et les femmes du Tinku Kamayu
Genfest 2012 : le monde se prépare
Les dates, 31 août-2 septembre, sont fixées depuis longtemps et le compte à rebours sur le site www.genfest.org nous le rappelle : il manque 24 semaines, quatre jours et… Les heures, les minutes, les secondes s’égrainent. Le programme prend forme et, sur la planète Terre, en différents points du globe, on s’organise pour aller à Budapest.
Voici quelques exemples de ce qui a été réalisé durant la dernière période seulement.
Radio Varsovie
Durant deux heures d’émission consacrées aux jeunes, les JPMU de la Pologne ont pu raconter, à l’une des principales radios nationales, leurs idéaux, leurs expériences et leur invitation à tous les jeunes polonais à s’unir sur le chemin vers Budapest. Ils écrivent : « Pour nous, c’était la première occasion d’annoncer le Genfest et enflammer le cœur de nombreux jeunes ! ».
Le café de Milan
En Italie, « Coffee Bridge » est l’initiative lancée par les JPMU de la Lombardie. Ils ont obtenu un prix spécial chez un distributeur en gros, ils ont appliqué le logo du Genfest sur les paquets de café reçus et ils se sont organisés pour les vendre. But de l’initiative : promouvoir les idéaux des JPMU et récolter des fonds pour le voyage à Budapest ! Plus d’info : coffee@genfest.tk
Nazareth en fête
Quarante jeunes de religions différentes ont donné vie à une journée sous l’enseigne de chants, jeux et… une grande joie. On n’a pas manqué cette occasion pour parler du Genfest et lancer l’invitation – immédiatement acceptée – d’être tous des constructeurs de « ponts ». Prochain rendez-vous en avril pour un nouveau week-end ensemble.
Spectacle Indonésie
À Yogyakarta, les JPMU de la deuxième ville de l’île de Java ont organisé un concert pour commémorer les 90 ans de la plus grande maison d’édition catholique de l’archipel, devant plus de 500 personnes. « C’était une magnifique occasion pour nous présenter et raconter comment nous nous engageons à construire un monde plus uni, écrivent-ils, en vivant le moment présent, en aimant le prochain et en surmontant ainsi chaque moment difficile. »
Repas chinois
De Macao, ils racontent : « Nous avons invité nos amis à venir manger une fondue chinoise ». Après avoir présenté leurs expériences et le Genfest, « en signe de gratitude envers ceux qui étaient venus, nous avons préparé un petit cadeau pour souhaiter à tous « une prospère nouvelle année chinoise ! » ».
Expériences, activités, curiosités… et la nouvelle vidéo sur l’histoire des Genfest sont disponibles sur les sites du Genfest et des Jeunes pour un Monde Uni.
(lien du programme : http://www.genfest.org/program)
Congrès des évêques amis des Focolari
Margarida et les femmes du Tinku Kamayu
Genfest 2012 : Flash-back historique
École : laisser l’initiative aux jeunes
« Je suis arrivée dans une école hôtelière comme remplaçante, alors que l’année avait déjà commencé, catapultée au milieu d’interminables conseils de classe, sans avoir aucun élément qui puisse m’aider à distinguer les noms, les visages et les situations. Je me suis retrouvée devant un cadre peu encourageant, avec la difficulté exprimée par les collègues de motiver et « scolariser » les élèves, surtout ceux des premières années. Et j’avais six classes de première année ! Je devais oublier l’expérience riche et intéressante faite l’année précédente avec les jeunes du lycée et changer d’attitude et de méthode. C’est ainsi qu’a commencé une aventure enthousiasmante, qui m’a obligée à entrer tout de suite dans le jeu.
Je suis une religieuse. Cela suscite chez mes élèves, excepté la surprise, une myriade de questions. Je ne m’arrête pas face aux provocations, aux moqueries. Je me retrouve ainsi à partager une partie de ma vie, de ma vocation, du motif qui me pousse à enseigner. C’est le premier pas pour entrer en relation, pour commencer un chemin. Petit à petit, on dévoile toujours plus nos cartes et je presse les jeunes de questions. Je ne pars pas des raisons philosophiques, mais de la réalité quotidienne qui invoque une réponse à la question de sens. Pourquoi je dois me lever le matin, pourquoi je dois étudier, vivre dans le réel, aimer, souffrir…
Avons-nous conscience de ce que nous vivons ? Cette question tombe sur les jeunes comme un éclair et faire naître une grimace entre le sourire et la douleur. Une brèche ouverte dans leur apathie, j’insiste : la valeur de la personne, la responsabilité du moi, la recherche de Dieu dans l’homme et dans l’histoire. Un collègue, surpris parce que la classe écoute, ironise sur le fait que « Quelqu’un s’est mis à penser ! ». Toutefois, avec une collègue, une estime réciproque naît et nous cherchons une ligne commune en partant de nos cours respectifs. Nous commençons ainsi à choisir des passages dans la littérature ou la poésie qui parlent du désir d’un bonheur vrai…
Et les jeunes répondent, se sentent pris au sérieux et deviennent eux-mêmes les premiers acteurs de la leçon. Pour expliquer le sens religieux, je propose des extraits musicaux qui expriment l’attitude de l’homme par rapport à la question de sens. En suivant les textes, les élèves tombent sur la « réponse suspendue » de Bob Dylan, le « scepticisme » exprimé par Francesco Guccini, la « question et la recherche » de Bono, de U2, et je leur demande : « Vous, à qui vous identifiez-vous ? ». Un élève lève la main : « J’écris des poèmes, voulez-vous en entendre un ? ». Avec l’aide d’un camarade, il commence, dans un style de rap, à raconter l’expérience douloureuse de la mort d’un ami d’école. C’est un cri : quelle est la réponse humaine à la douleur, à la limite, à la mort ? En rappelant Jean-Paul II, je propose la réflexion faite durant le jubilée des artistes. En répondant précisément à Bob Dylan, le pape avait dit que la réponse ne souffle pas dans le vent. Quelqu’un a dit que la réponse est : Jésus Christ. Et, à partir de là, j’ai commencé le parcours christologique.
Je fais continuellement l’expérience que ce n’est pas vrai que les jeunes sont indifférents face à la beauté, à la vérité. Beaucoup vivent des situations difficiles et, peut-être justement pour cette raison, ils sont plus sensibles à la recherche du vrai, du juste, du bien, à un regard d’amour pour leur destin. Je l’ai appris par les personnes qui m’ont transmis la passion de l’éducation, parmi lesquelles mon Fondateur, Nicolas Barré : on éduque dans la mesure où on se laisse éduquer par l’autre. Mais je sens qu’il faut conserver chaque jour la surprise du début, sans perdre la curiosité et le désir d’une aventure toujours nouvelle, qui commence chaque matin en classe. En préparant les leçons, je suis mue par le désir de tout essayer pour rencontrer le visage de chacun et transmettre ce message : « Je suis contente parce que tu existes ! Merci, parce que tu es devenu le compagnon de mon chemin ! ». » Sœur Marina Motta
Verso politiche di fraternità
Cercate la pienezza della gioia
Uma ponte de unidade
Institut universitaire Sophia : Open Day 2012
« Au moment où les universités sont aussi touchées par cette crise culturelle, économique et sociale, qu’est-ce qui vous a incité à commencer ce projet, et quelle est la nouveauté de Sophia ? » demande Giorgia, Italienne, représentante des étudiants, au recteur de l’IUS, le théologien Piero Coda. Elle s’exprime au nom des nombreux étudiants, jeunes intéressés et futurs inscrits, présents à Loppiano ou en liaison par Internet des quatre coins du globe, pour le premier « IUS Open Day », le 1er mars dernier. Une nouveauté, laquelle ? Conjuguer une formation scientifique rigoureuse à la Sagesse – d’où le nom Sophia – entendue comme un regard transdisciplinaire qui puise dans les racines de la révélation chrétienne. C’est la nouveauté et la « mission » de cet Institut universitaire (IUS) qui a pour objectif de former des hommes et des femmes capables de redécouvrir le destin de l’humanité, comme le recteur, Piero Coda, l’a mis en évidence dans l’entretien vidéo retransmis en direct. Jusqu’à aujourd’hui, environ 150 étudiants ont fréquenté et suivent les cours de l’IUS, dont une trentaine de titulaires d’un doctorat. « L’expérience de Sophia a commencé il y a des années avec les écoles d’été, se souvient le professeur Coda, et l’objectif était de mettre en relation des disciplines différentes à la lumière du charisme de Chiara Lubich pour surmonter la fragmentation qui se ressentait entre elles. Aujourd’hui, l’Institut en est à sa quatrième année de vie et propose un parcours de formation qui vise à surmonter la « schizophrénie » qui est expérimentée entre la formation académique et les défis sociaux, politiques et économiques du monde d’aujourd’hui. »
Diverses sont les nouveautés dans le parcours de formation, présentées par les professeurs Judith Povilus, vice-rectrice de l’IUS, Antonio Maria Baggio, professeur de Philosophie politique, Alessandro Clemezia, théologien et Giuseppe Argiolas, économiste. À partir de septembre prochain, le diplôme universitaire en « Fondements et perspectives d’une culture de l’unité » s’articulera en quatre domaines de spécialisation : études politiques, ontologie trinitaire, économie et management et, enfin, « culture de l’unité ». Ce dernier s’adresse à des étudiants provenant de n’importe quel domaine de spécialisation, ouverts à la construction d’un monde nouveau et qui privilégient la dimension relationnelle. Quelques étudiants de Sophia provenant de différents pays des cinq continents ont ensuite pris la parole. Metta, Thaïlandaise de religion bouddhiste, engagée dans les études dans un environnement d’inspiration chrétienne : « Pour moi, étudier ici est principalement une relation de fraternité et ces rapports sont le langage qui nous rapproche tous, étudiants et professeurs, aussi dans notre diversité, une dimension que je retrouve également dans ma religion ». Marco, Italien diplômé en Sciences du sport, fréquente la première année à l’IUS : « En ce qui concerne les perspectives futures, mon choix de fréquenter Sophia n’est pas tant né du désir d’approfondir une discipline spécifique, mais plutôt de l’exigence de recevoir une formation qui me permette d’élargir le plus possible mes horizons culturels et cognitifs pour mieux affronter un monde du travail qui maintenant ne m’offre pas de certitudes et qui pour cela requiert que je prenne l’initiative ».
Atuação social na região da Mariápolis Ginetta
Fraternidade como categoria jurídica
Message de la Présidente des Focolari, Maria Voce
« Le 14 mars est tout proche, jour de fête pour l’anniversaire de la naissance au Ciel de Chiara Lubich. Nous voudrions cette année dédier de façon particulière ces célébrations à l’impact de son charisme sur les nouvelles générations : dans différentes régions du monde, des jeunes d’aujourd’hui et d’hier témoigneront de ce qu’a suscité dans leur vie, leur rencontre avec elle.
Chiara fait confiance aux jeunes et à chacun de nous. Ensemble, tous ‘un’, nous voulons regarder vers un avenir plein d’espérance parce que Dieu nous a donné un grand Idéal. Ce sera aussi l’occasion d’exprimer notre reconnaissance à celle qui, en correspondant pleinement à la lumière que Dieu avait mise en elle, a ouvert la voie à beaucoup afin d’être porteurs d’un esprit nouveau.
Faisons de cette date un point de départ : reconnaissants d’un tel don, communiquons-le à notre tour à ceux qui nous entourent pour contribuer à l’édification de la fraternité universelle : la réalisation de son rêve, l’ardent désir de Jésus : « Que tous soient un » Maria Voce, 5 mars 2012
Lo spartito scritto in cielo
Burundi, petit cœur de l’Afrique
« Un cœur qui est serré seulement pour ceux qui ne s’aiment pas » (proverbe kirundi). Le Burundi est un petit pays, situé au cœur de l’Afrique, entre deux pays immenses : le Congo et la Tanzanie. Doté d’un paysage naturel d’une richesse et d’une beauté extraordinaires, il est pourtant l’un des pays les plus pauvres de la planète. Trois ethnies : Hutu, Tutsi et Twa, qui parlent une seule langue et partagent la même culture. Ses collines verdoyantes cachent en outre le cri de douleur de tous ceux qui ont connu la violence et la mort durant des décennies de conflits et de dictature. En 2002 seulement, le Burundi est sorti d’un conflit politique et ethnique qui a provoqué un million de réfugiés et plus de 300 000 morts.
Ici aussi, au cœur de l’Afrique, quelques kilomètres au sud de l’Équateur, l’Idéal du Mouvement des Focolari est arrivé. Ses racines historiques remontent à 1968, lorsqu’une famille belge, ayant déménagé à Bujumbura pour le travail, a amené, à travers son témoignage de vie, une nouvelle lumière sur le message chrétien. Presque simultanément, un autre noyau se forme autour du Père Alberton des Missionnaires d’Afrique, dans la paroisse de Mubimbi.
1979 est une année importante pour l’histoire des Focolari dans ce pays : à la demande des évêques locaux, s’ouvre le focolare à Gitega. Mais, suite aux premières persécutions, le focolare est transféré d’urgence à Bujumbura. Commence alors une période particulièrement difficile, autant pour le Mouvement que pour l’Église entière : interdiction complète d’exercer n’importe quelle activité, églises fermées durant la semaine, impossibilité de diffuser la Parole de Vie.
En septembre 1987, avec le coup d’État et l’avènement de la Troisième République, la liberté a été retrouvée et on a pu sortir sans crainte. Peu à peu, on reprend contact avec les personnes qu’on avait connu, découvrant avec émotion que certaines communautés, situées loin de la capitale, avaient continué à se rencontrer régulièrement pour partager les expériences de l’unique Parole de Vie conservée pendant des années. En vivant une seule Parole de l’Évangile, elles étaient allées de l’avant pendant des années. Le Mouvement comprend aujourd’hui plus de 24 000 personnes dans plus de 290 groupes disséminés dans tout le pays. L’Idéal de l’unité est aujourd’hui une véritable espérance pour le Burundi. Dans le climat de tension de l’après-guerre, les membres du Mouvement se sont engagés pour contribuer avec toute l’église locale au processus de « Réconciliation ».
Il existe quelques réalisations intéressantes dans le domaine économique, ainsi que des expériences innovatrices dans le domaine de la santé et de l’éducation. En 1999, un groupe de volontaires du Mouvement des Focolari fonde l’association CASOBU (Cadre Associatif des Solidaires du Burundi), dans le but de créer des solutions durables face aux problèmes de la pauvreté, à travers la participation et le soutien réciproque. Est également né un Centre social « Chiara Luce Badano » qui s’occupe d’enfants orphelins ou extrêmement pauvres du quartier de Kinama (périphérie de Bujumbura), un quartier complètement détruit par la guerre.
Dans le cœur des membres des Focolari au Burundi demeurent les paroles que Chiara Lubich leur a écrit le 7 octobre 1996 : « Misez toujours sur notre « unique bien » ; vous serez heureux et dans la paix, aussi dans les innombrables difficultés dans lesquelles vous vous trouvez. Jésus est toujours présent au milieu de vous pour toucher les cœurs, réveiller la foi en Son amour, amener l’unité. Je suis avec vous dans cet engagement constant renouvelé instant après instant… ».
Burundi: Casobu per la ricostruzione e lotta alla povertà
Inde: maternelles qui éduquent à la paix
Vaikalpalayam est un petit village composé d’humbles maisons et de petites rues goudronnées, même si pleines de trous. A l’entrée du village se dresse une construction modeste, en pierre, égayée par les cris d’une vingtaine d’enfants. Elle abrite une des dix maternelles ou balashanti, que l’institution gandhienne Shanti Ashram a ouverte au fil du temps dans la région de Coimbatore, près de la nationale qui conduit vers le Kerala. Il y a vingt ans, à ses débuts, l’école maternelle avait un objectif précis: mettre en route un modèle éducatif avec les dalit (les plus pauvres) pour leur offrir la possibilité d’espérer une vie plus digne. Quelqu’un a appelé ce qui s’est passé depuis : une vraie révolution. Dans les villages indiens, les dalit vivent en marge des habitations. Ils ne peuvent pas puiser l’eau dans les mêmes puits où se désaltèrent les autres et jusqu’à il n’y a pas plusieurs dizaines d’années, il était impensable qu’ils entrent dans les mêmes temples. Aujourd’hui, à Vaikalpalayam, les enfants dalit et des castes supérieures étudient, mangent et prient ensemble. Leurs mères se trouvent côte à côte lors des rencontres de parents des 220 enfants qui fréquentent les maternelles fondées et animées par cette organisation gandhienne qui a commencé il y a vingt-cinq ans par le Dr Aram, membre honoraire du Parlement indien, pacifiste et éducateur indien de premier niveau. Dans les balashanti, on tend à donner une formation qui allie les bases de l’écriture et de la lecture avec le jeu, le chant et l’apprentissage des valeurs religieuses et humaines, en plus d’une aide à l’alimentation quotidienne restreinte. Les familles du lieu, en fait, avec un salaire qui tourne autour de 60 dollars par mois, ne peuvent pas se permettre plus d’un repas par jour.
Ces dernières années, avec le grand développement industriel de Coimbatore, sont venus s’installer des travailleurs précaires du bâtiment. Beaucoup parmi eux sont musulmans. Même dans ces zones Shanti Ashram a ouvert quelques balashanti, où les enfants contribuent à l’intégration de leur famille dans le tissu social de la région. L’idée d’impliquer les mères a permis de commencer des rencontres où l’on donne des conseils en hygiène, des règles sanitaires et où on apprend aux femmes comment cuisiner avec le budget limité dont elles disposent et des aliments avec des propriétés nutritives suffisantes pour les enfants.
Pour remédier au problème de l’alcoolisme qui gaspille les misérables budgets familiaux, un groupe de ces mères a été intégré au projet du micro crédit. Même les enfants reçoivent, durant leur formation, des enseignements pour économiser. Karuna, quatre ans, a réussi l’an passé à mettre dans sa tirelire trois mille roupies, qui équivallent au salaire mensuel de son père. En plus, dans les balashanti on apprend les règles d’hygiène pour éviter les maladies liées à la pauvreté. Le Dr Aram et sa femme Minoti avaient, pour construire une paix durable, la vision claire qu’il était nécessaire de commencer par les enfants. C’est de là qu’est née l’idée de fonder des maternelles qui puissent former des enfants de paix. «Souvent – raconte M. Murthy qui a suivi le projet pendant vingt ans – se sont les enfants qui contribuent à rompre le cercle de la violence familiale. Récemment Divya, une enfant qui étudie au balashanti, durant une querelle familiale, est allée s’asseoir sur les genoux de son père et lui a dit: “Papa, la violence c’est comme le diable!”».
Les enseignants apprennent aussi aux enfants le respect de chaque croyance. Le matin on commence avec les prières indous, musulmanes et chrétiennes. Par conséquent, les enfants grandissent sans les barrières et préjugés qui ont divisé groupes et communautés de cette partie de l’Inde pendant des siècles, créant des tensions sociales qui ont souvent débouché en conflits violents et sanglants. Les Focolari travaillent à ce projet depuis la fin des années quatre-vingt-dix, quand Minoti Aram avait ressenti la nécessité de fournir des compléments alimentaires aux enfants des balashanti. A ce moment-là, les projets de Famille Nouvelle et ceux des gandhiens de Shanti Ashram se sont rencontrés, ce qui a donné vie à une fraternité entre les deux mouvements qui s’est ouverte au dialogue interreligieux et à la formation à la paix des jeunes générations. Gandhi, en fait, avait affirmé: «Si on désire enseigner la vraie paix (…), il faut commencer par les enfants». Roberto Catalano (Du supplément à la revue Città Nuova n.5 – 2012)
Basilicate
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Afrique du Sud : avec l’Evangile, tout devient possible
Je m’appelle Maria, je travaille pour le Gouvernement de mon pays, dans le secteur de la santé. Chaque jour, et j’en fais l’expérience, les paroles de l’Evangile nous aident à mieux servir le prochain et aussi à résoudre les problèmes de la société. En cherchant à mettre ces paroles en pratique, les rapports dans le service sont radicalement changés : toujours plus familiers, ouverts, libres. Avec trois collègues, nous partageons cet idéal de vie et nous cherchons ensemble à faire de notre travail un service aux personnes, à notre ville ; ce qui présente un grand défi. En Afrique du Sud il existe deux niveaux de gouvernement : un plus traditionnel, ayant à sa tête les Kgosi, (chief) qui ont des attentes déterminées sur le territoire et un niveau gouvernemental avec les représentants élus qui ont d’autres attentes. Notre défi est celui de réaliser l’accord entre les deux niveaux, de façon à ce que chaque décision prise le soit pour le bien réel de la communauté, qu’elle soit toujours plus participante aux projets proposés.
Par exemple, nous avons réalisé six dispensaires pour notre district. Tout le travail a été fait avec le plein accord des deux niveaux de gouvernement, de façon à ce que chaque structure soit pleinement reconnue sur le territoire. A la cérémonie d’inauguration sont intervenues les différentes autorités, ainsi que des membres du comité exécutif du Gouvernement. Peu de jours avant cet événement, un des Kgosi nous avait appelés, nous disant qu’il ne viendrait pas à la cérémonie, évoquant d’une disparité de traitement prévue entre les membres du gouvernement local et les chefs traditionnels. On voyait se profiler un vrai désastre, à tous les points de vue. Le danger résidait aussi dans le fait que les gens des villages ne participent plus à la cérémonie. Pour résoudre la situation, nous sommes allés trouver le ‘’chief’’ chez lui. Nous lui avons présenté un profil détaillé de chaque dispensaire. Grâce à ce geste, son attitude a changé et il a enfin donné son accord pour assister à la cérémonie qui s’est ensuite révélée un succès, un moment important pour toute la communauté.
Nous continuons également aujourd’hui à vivre chaque tâche qui nous est confiée comme une occasion de rencontres et de croissance pour la ville. Et, lentement, nous voyons que les liens entre les citadins et les fonctionnaires s’améliorent. La confiance grandit entre les uns et les autres. Les leaders traditionnels et les conseillers élus sont en train de discerner de plus en plus leur propre rôle dans le respect tout entier de celui de l’autre. Ainsi, tandis que le projet pour la santé de l’enfance est aujourd’hui confié aux responsables traditionnels, celui pour les jeunes est suivi par les conseillers municipaux. Il n’est même plus nécessaire d’expliquer nos choix aux diverses autorités parce qu’ils ont confiance, et l’union entre tous grandit, et se développe au service de la communauté. Nous expérimentons que lorsqu’on cherche à mettre l’Evangile en pratique, rien n’est vraiment impossible !
Começam os preparativos do 40º aniversário da Mariápolis Ginetta
Kelma tal-Ħajja – Marzu 2012
كلمة حياة آذار 2012
Mars 2012
« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as des paroles de vie éternelle. » Pierre avait bien compris que les paroles de Jésus étaient d’un autre ordre que celles des autres maîtres. Les paroles qui viennent de la terre appartiennent à la terre et sont appelées à y retourner. Venues du Ciel, les paroles de Jésus sont esprit et vie. Lumière descendue d’En-haut, elles en ont la puissance. Elles recèlent une densité et une profondeur uniques que n’ont pas les autres paroles, celles des philosophes, des hommes politiques, des poètes. Elles sont « paroles de vie éternelle[6] » parce qu’elles contiennent, expriment et communiquent la plénitude de la vie qui n’a pas de fin, c’est-à-dire la vie même de Dieu. Jésus est ressuscité et il est vivant. Ses paroles, même si elles ont été prononcées dans le passé, ne sont pas un simple souvenir. Elles s’adressent aujourd’hui à chacun de nous, à tous les hommes de tous les temps et de toutes les cultures : ce sont des paroles universelles et éternelles. Les paroles de Jésus ! Quel contenu, quelle intensité, quelle expression ! C’est le Verbe lui-même qui s’exprime en paroles humaines ! Saint Basile[7] raconte : « Un jour, comme si je m’éveillais d’un profond sommeil, je tournai les yeux vers l’admirable lumière de la vérité évangélique et je vis l’inutilité de la sagesse des princes de ce siècle[8] » Thérèse de Lisieux, dans une lettre du 9 mai 1897, écrit : « Parfois lorsque je lis certains traités spirituels […] mon pauvre petit esprit se fatigue bien vite, je ferme le savant livre qui me casse la tête et me dessèche le cœur et je prends l’Ecriture Sainte. Alors tout me semble lumineux, une seule parole découvre à mon âme des horizons infinis, la perfection me semble facile[9] » Oui, les paroles divines comblent notre esprit fait pour l’infini. Elles n’illuminent pas seulement l’esprit mais tout notre être car elles sont lumière, amour et vie. Elles nous apportent la paix – celle que Jésus appelle sienne : « ma paix » – même dans les moments de trouble et d’angoisse. Elles nous donnent la plénitude de la joie au milieu des souffrances, qui, parfois, tenaillent notre âme. Elles nous donnent la force lorsque nous sombrons dans la crainte ou le découragement. Elles nous rendent libres parce qu’elles ouvrent la voie à la Vérité. « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as des paroles de vie éternelle. » La Parole de ce mois nous rappelle que Jésus est notre unique Maître. Nous avons à le suivre quelle que soit l’apparente dureté de ses paroles : elles exigent de nous l’honnêteté dans le travail, le pardon, le service des autres – plutôt que de penser à nous de façon égoïste – la fidélité à nos engagements, dans la vie familiale, etc… de prêter assistance à un malade en phase terminale, en sachant résister à l’idée de l’euthanasie… Alors que beaucoup de maîtres nous invitent à des solutions de facilité, à des compromis, nous ne voulons écouter et suivre qu’un seul Maître, celui qui dit la vérité et « a des paroles de vie éternelle » et devenir ses disciples. En nous aussi doit naître un amour passionné pour la Parole de Dieu : accueillons-la avec beaucoup d’attention lorsqu’elle est proclamée dans nos Eglises, lisons-la, étudions-la, méditons-la. Et surtout, nous sommes appelés à la vivre, suivant l’enseignement de l’Ecriture, vivons-la : « Devenez des réalisateurs de la Parole, et pas seulement des auditeurs qui s’abuseraient eux-mêmes[10] ! » C’est pour cette raison que nous portons notre attention chaque mois sur une Parole, la laissant nous pénétrer, nous former, nous « faire devenir elle ». Vivre une seule parole de Jésus revient à vivre l’Evangile tout entier car dans chacune de ses paroles c’est Lui-même qui se donne, c’est Lui qui vient vivre en nous. C’est comme une goutte de sa divine sagesse, à lui, le Ressuscité, qui, lentement se fraye un chemin et s’installe en nous, y imprimant un nouveau mode de penser, de vouloir, d’agir, quelles que soient les circonstances de la vie.
Chiara Lubich
En famille, toujours s’accueillir
Maria et John vivent en Italie depuis de nombreuses années. «Nous nous sommes demandés – raccontent-ils, dans le témoignage donné à l’occasion de l’anniversaire de Renata Borlone – si, tout en étant faits l’un pour l’autre, nous aurions pu être témoins d’unité dans notre propre famille, moi américain et Maria autrichienne, plongés dans la societé italienne». Les différences entre eux sont multiples et semblent s’opposer: le nouveau continent américain et le vieux monde d’Europe. La langue: ils parlent entre eux ni l’allemand ni l’anglais, mais une troisième langue, l’italien. Différence de culture, d’origines familiales, de formation professionelle et intellectuelle, d’âge (13 ans d’écart) et enfin – raconte encore John – «je suis simplement un homme et elle une femme, avec des caractères, des exigences et des sensibilités différentes». «Un épisode significatif de cette diversité s’est justement passé pendant le voyage de noce en Sicile – poursuit-il – Tout est beau, ravissant… nous arrivons à Sélinonte et Maria s’exclame enthousiaste: ″Quels beaux temples, ils évoquent un passé merveilleux !″. Et moi, de lui répondre: ″Pourquoi ces vieilles pierres et ces colonnes à moitié cassées? Ce serait mieux de les retirer pour construire un beau gratte-ciel″. Où sera notre point de rencontre? Sûrs du projet d’amour que Dieu avait sur nous, nous avons eu l’intuition que ce ne serait ni dans les temples – l’histoire – ni dans les gratte-ciel – la terre jeune, nouvelle – que nous nous serions rencontrés, mais dans l’accueil l’un de l’autre».
«Cet accueil, c’est Renata qui nous l’a appris par sa vie. Elle avait une façon spéciale d’écouter, elle mettait toujours l’autre à la première place. Je me sentais pleinement accueillie, comprise, aimée»: c’est Maria qui racconte, évoquant quelques moments difficiles vécus dans le mariage. «Je ne comprenais plus mon mari. Sa façon d’être, de penser me mettait en crise, mais désormais nous avions quatre enfants encore petits. Un soir il me semblait que je n’y arrivais plus et j’ai courru chez Renata. J’ai déversé sur elle mon plus grand doute: je m’étais trompée en épousant John! Comme toujours, elle m’a écoutée en prenant sur elle ma souffrance. Puis, avec une certitude inébranlable, elle m’a rappelé que, lorsque je m’étais mariée, j’étais sûre que John était la personne juste pour moi, au-delà de nos différences. Ce soir-là j’ai trouvé une nouvelle force. Oui, nous aurions réussi à nous aimer jusqu’au bout!». «Encore aujourd’hui, après 40 ans de vie ensemble – conclu John – nous expérimentons combien c’est vrai qu’en accueillant nos différences dans le positif, comme ce quelque chose qui peut nous enrichir et nous compléter, alors une nouvelle harmonie naît et renaît entre nous».
Gioiranno insieme i giovani e i vecchi
Innovation, marché et société
Professeur Luigino Bruni, dans votre article publié sur Nuova Umanità, vous décrivez la figure de l’entrepreneur d’une façon particulière. Pouvez-vous nous expliquer comment les figures de l’investisseur, du manager et du spéculateur ont fini par se confondre avec celle de l’entrepreneur-innovateur ? Beaucoup dépend de la révolution de la finance, qui a investi l’économie (pratique et théorie) durant les 20 dernières années (…) en raison de la mondialisation. L’Occident a ralenti sa croissance, mais il n’a pas voulu réduire la consommation. La finance créative a alors promis une phase de croissance de la consommation sans croissance du revenu, avec de nouveaux instruments techniques. Il en est résulté que de nombreux entrepreneurs se sont transformés en spéculateurs, pensant faire des profits en spéculant, en laissant leur secteur traditionnel et leur vocation. Une seconde raison a été l’uniformisation des cultures d’entreprise, à la suite d’un fort pouvoir de la culture anglo-saxonne. La tradition européenne et italienne de gestion des entreprises était caractérisée par une forte attention de la dimension communautaire et sociale, à cause de la présence d’un paradigme catholico-communautaire. Il en est résulté, avec la première cause de la révolution financière, que les managers ont assumé un rôle toujours plus central dans les grandes entreprises, au détriment des entrepreneurs traditionnels. Aujourd’hui, il existe un énorme besoin de lancer une nouvelle façon d’être entrepreneurs, si nous voulons sortir de la crise, et de réduire le poids des spéculateurs. En partant de la Théorie de l’évolution économique de Schumpeter, vous décrivez le marché comme un « relais vertueux » entre innovation et imitation, (…) mais le profit, pour l’innovateur, est essentiellement circonscrit au temps qui passe entre l’innovation et l’imitation. Comment éviter que ce « relais vertueux » engendre au contraire un dommage réciproque entre entreprises ?
Ici, la politique a un rôle important, ainsi que les institutions en général, qui devraient faire en sorte que le relais soit vertueux et pas vicieux, avec des réglementations appropriées en faveur de la concurrence et du fonctionnement correct des marchés. Mais la société civile a aussi un rôle essentiel ; les citoyens-consommateurs, avec leurs choix d’achat, doivent récompenser les entreprises qui ont des comportements éthiquement corrects et « punir » (en changeant d’entreprise) celles qui ont une attitude prédatrice et agressive. Le marché fonctionne et produit des fruits lorsqu’il est en contact continu avec les institutions et avec la société civile. Enfin, vous décrivez les caractéristiques de la « concurrence civile », dans laquelle la compétition ne se joue pas selon la formule Entreprise A contre Entreprise B pour attirer le client C, mais plutôt selon la formule Entreprise A pour le client C et Entreprise B pour le client C. Pouvez-vous nous expliquer quels effets positifs cette façon différente de voir la concurrence entraîne ? Quels exemples de « concurrence civile » pouvez-vous nous donner ?
En premier lieu, elle contribue à créer un climat affectif différent dans les échanges sur le marché. Notre lecture et description du monde est très importante pour les comportements que nous assumons. Si je lis que le marché est une lutte pour gagner, lorsque je vis des moments d’échange sur le marché ou aussi au travail, je tends à m’approcher de ces domaines avec une attitude mentale et spirituelle qui influence beaucoup les résultats que j’obtiens ensuite et le bonheur (ou malheur) que j’expérimente. Si, au contraire, je vois le marché comme un grand réseau de relations coopératif, je favorise la création de biens relationnels, y compris dans les moments « économiques » de ma vie, et le bonheur individuel et collectif augmente.
En outre, lire le marché comme une coopération colle plus à la vision des grands classiques de l’histoire de la pensée économique (Smith, Mill, Einaudi, et aujourd’hui Sen ou Hirschman) et s’approche plus de ce que des millions de personnes expérimentent chaque jour en travaillant et en échangeant, et pas uniquement dans l’économie sociale. Et comme exemples de « concurrence civile », je citerais le microcrédit, la coopération sociale, l’économie de communion, le commerce équitable et solidaire. Ce sont des exemples de cette concurrence civile, au moins comme des phénomènes macroscopiques.
Etats-Unis: Un peuple «adapté à la spiritualité de l’unité»
L’Union de 50 Etats, connue comme Etats-Unis d’Amérique, s’étend sur un vaste territoire de l’extrême nord-ouest de l’Alaska à l’extrême sud-est de la Floride.
Les premiers focolarini arrivent de l’Italie en 1961. En ces années-là s’ouvrent les premiers centres du Mouvement à Manhattan, Chicago et Boston et à la fin des années 70 à San Antonio et Los Angeles, suivis des centres à Washington DC, Columbus et Atlanta. La «Mariapolis Luminosa», située à Hyde Park (New York) et inaugurée en 1986, est le coeur du Mouvement en Amérique du Nord. «J’ai été profondément touchée par ce pays. J’ai eu une bonne impression – écrit Chiara Lubich en 1964 durant son premier voyage à New York – (…) il me semble particulièrement adapté à l’esprit du Focolare. Il n’y a pas de sentiment de supériorité ethnique, mais un vrai sens de l’internationalité. C’est la simplicité qui domine. A la messe j’ai prié pour le Mouvement sur ce continent et j’espère que Dieu écoute ma prière car je prie pour la diffusion de Son règne».
Sa prière a été entendue. En effet, au long des années fleurissent des communautés dans tout le pays. Contemporainement à la croissance du Mouvement des focolari, se développent les dialogues avec les autres religions. Avec les juifs, qui entrent en contact avec la spiritualité de l’unité, le dialogue s’exprime dans la vie quotidienne, dans la collaboration professionnelle et dans l’étude théologique. Un fraternel «dialogue de la vie» se développe avec les musulmans disciples de l’Imam W.D Mohammed dans tous les coins du pays. Chiara visite les Etats-Unis au moins sept fois. En 1990 elle souligne d’avoir «saisi les différentes marques du monde uni» sur cette terre. En mai 1997, reçue par l’Imam W. Deen Mohammed, elle parle de la spiritualité de l’unité à environ 3000 musulmans réunis à la mosquée Malcolm Shabazz, de Harlem. Par la suite, lors d’un symposium organisé en son honneur par la WCRP (Conférence Mondiale des Religions pour la Paix), elle parle de l’unité des peuples dans le Palais de verre de l’ONU. Enfin, un prix honoris causa lui est attribué par la Sacred Heart University de Fairfield (Connecticut).
En 2000, l’Imam Mohammed l’invite à revenir aux Etats-Unis: «L’Amérique a besoin de ton message», lui dit-il. Le 2 novembre de cette même année, 5000 chrétiens et musulmans se rassemblent à Washington DC pour une rencontre organisée par les deux communautés et intitulée “Faith Communities Together” (Communautés de foi ensemble). Des rencontres de ce genre se multiplient dans différentes villes, avec des événements annuels qui ressemblent plus à des réunions familiales qu’à des rencontres de dialogue. Dans son dernier voyage aux USA, Chiara reçoit un diplôme universitaire honoris causa en pédagogie à l’Université Catholique de Washington DC, dans une salle comble avec plus de 3000 personnes parmi lesquelles des juifs, des bouddhistes, des indous et de nombreux musulmans afro-américains, ceci seulement pour souligner l’apport des Focolari dans le dialogue entre les religions. En même temps, le projet de l’Economie de Communion s’enracine avec 19 entreprises de différents domaines comme l’ingénierie environnementale, l’art, l’instruction, l’agriculture, les loisirs et le conseil en entreprises.
La récente visite, en 2011, de l’actuelle présidente des Focolari, Maria Voce, et du co-président, Giancarlo Faletti, à l’occasion du 50ème anniversaire de l’arrivée du Mouvement en Amérique du Nord, a rassemblé 1300 personnes représentantes de nombreuses communautés du Canada, des Etats-Unis et des Caraïbes, y compris des juifs et des musulmans afro-américains. Toujours pour le 50ème anniversaire, est sorti le livre «Focolare – Living a Spirituality of Unity in the United States». Il essaie de répondre aux questions sur le Mouvement aujourd’hui, à travers les histoires fascinantes d’une variété d’Américains (enfants, jeunes, couples, personnes âgées, célibataires, religieuses, prêtres et évêques qui font partie des Focolari), dont la vie a été transformée par la rencontre avec Jésus. Les lecteurs peuvent y découvrir les valeurs spirituelles et pratiques essentielles des focolari, les différents ‘sentiers de vocation’ de ses membres et sa vigueur dans le soutien des valeurs de la culture américaine comme la joie, la liberté, la vie ensemble et l’engagement pour le bien commun dans la vie publique.
Mariapolis Luminosa
NY Rencontre des jeunes
NY Célébration du 50°
Fordham Uni – St Patrick’s Cathedral
St Patrick’s Cathedral
Focolarini
Washington DC
Chicago – jeunes
Chicago – Rencontre Interreligieuse
USA : une petite ville où on prend soin les uns des autres
En 1979, notre famille a déménagé à North Riverside, une petite ville d’environ 6000 habitants, près de Chicago. À la même période, nous avons appris que notre fils David, gravement handicapé, avait besoin d’une thérapie intensive. Nos voisins, ainsi que les pompiers, nous ont aidés, chaque jour pendant sept ans, pour que David puisse un jour réussir à marcher et à parler. Je me souviens avoir demandé à Dieu de nous montrer ce que nous aussi nous pouvions faire pour notre ville et ses habitants. Peu de temps après, notre ancien maire a écrit une lettre en demandant des idées pour un programme de services de quartier qui requérait des responsables pour chaque pâté de maisons. J’ai répondu à sa lettre en lui racontant mon expérience. Quelque temps après, il m’a demandée si je pouvais être la coordinatrice du programme. Il y avait 72 responsables, un par pâté de maison de North Riverside. J’ai pensé leur proposer comme objectif que leur pâté de maison devienne une famille, où personne ne se sente plus seul. Nous avons adapté « les points de l’art d’aimer », de Chiara Lubich, et nous en avons choisi quatre que j’ai appelés « L’Art de prendre soin ». À chaque rencontre des responsables, je prenais un des points et je l’illustrais avec une expérience concrète sur un de ces points. Au début, j’utilisais mes expériences et celles de ma famille ou des histoires de personnes célèbres. Mais, après quelques années, ils ont eux-mêmes commencé à communiquer aux autres ce qu’ils avaient fait pour vivre les points du « prendre soin ».
Une des premières expériences concernait une nouvelle venue qui avait l’habitude de laisser ses chiens aboyer dehors, tôt le matin jusqu’à tard le soir. Au lieu de se plaindre et d’appeler la police, le responsable et les voisins se sont mis à « aimer leurs ennemis » en cherchant à établir un rapport avec la propriétaire, en préparant des biscuits pour elle et même en l’aidant à attraper les chiens lorsqu’ils s’échappaient du jardin. Ils ont, seulement alors, exprimé leur préoccupation que les aboiements continuels pouvaient déranger un nouveau-né voisin. Non seulement le maire encourageait ces actions individuelles, mais il a aussi cherché, à travers les responsables du pâté de maisons, à impliquer toute la ville à « prendre soin des autres ». Par exemple, quand un nouveau résident arrive, les responsables lui souhaitent la bienvenue avec un cadeau. Ils s’intéressent aux personnes, spécialement à celles qui souffrent. Ils leur envoient une carte, leur amènent des vivres, écoutent leurs problèmes… « Nous utilisons le courriel pour nous communiquer ces nécessités, comme dans une famille. Ainsi, nous savons tous qui a besoin d’aide », racontent-ils.
Certains responsables offrent souvent d’amener quelqu’un chez le docteur ou faire les courses pour les personnes confinées à la maison. « Récemment, nous avons publié un petit livre avec les expériences faites en l’espace de vingt ans, avec des idées pour aider qui veut vivre la “Règle d’Or” : fais aux autres ce que tu voudrais qu’on te fasse », continuent-ils. Le petit livre a été distribué à des médecins, assistants sociaux, enseignants et politiques, et à tous ceux qui voulaient faire la différence dans leur coin de monde. « L’Art de prendre soin » s’est aussi étendu à d’autres villes. Lors d’une des rencontres entre délégations de différentes villes, le rédacteur du bulletin d’information a déclaré : « Lorsque je parle de North Riverside à mes concitoyens, ils me disent qu’une ville dans le genre ne peut pas exister. Et je réponds : Venez et vous verrez ! » Lire plus : http://www.northriverside-il.org/departments/recreation/neighborhoodservices.html
Villahermosa
Veracruz
Querétaro
Santa Cruz
Tampico
Monterrey
Torreón
Durango
Merida
Mexicali
Guadalajara
Netza
Distrito Federal
Núcleo de Pesquisa Direito e Fraternidade
Centro Mariápolis
Acatzingo
Ne pas avoir peur de l’Autre
Une paroisse catholique de Kleinbasel rend visite à la communauté musulmane du quartier. Après la prière de midi des musulmans, ils restent pour le repas commun. L’imam Mohammed Tas raconte: « L’après-midi a été ponctué par trois tournois de foot : les enfants contre les enfants, les jeunes contre les jeunes et les adultes contre les adultes… les imams contre les curés ». « Nous avons perdu – réplique le curé Ruedi Beck en souriant – mais l’amitié s’est renforcée ». Et l’imam de poursuivre : « Nous nous réjouissons chaque fois que nous nous voyons. Beaucoup de choses nous unissent : nous sommes de la même ville, nous sommes des humains, nous avons les uns et les autres beaucoup de travail et beaucoup de soucis. Nous prions les uns pour les autres et nous nous aidons dans la mesure du possible ». Cet exemple, parmi d’autres faits racontés lors de cette rencontre «Musulmans et Chrétiens en dialogue », montre bien qu’il est possible, pour des communautés religieuses différentes, de vivre comme une seule famille. Le thème « La Parole de Dieu écoutée et vécue » a servi de base au dialogue. L’imam de Baar, Ali Cetin, a fait pénétrer les participants dans la compréhension musulmane de ce thème, de qui est Dieu et sa parole pour les musulmans : « Quelqu’un qui reçoit un mail, un sms ou une lettre d’un ami qu’il aime beaucoup, lit et relit le message mot par mot. Il apprécie chaque parole, chaque phrase. C’est de cette façon que les musulmans vénèrent le Coran, que Dieu a envoyé aux hommes. Ses versets sont prononcés avec amour, appris par cœur et mis en pratique ».
Dans la foi chrétienne, l’amour de Dieu un et trine a une place centrale. Les mots de Chiara Lubich, présenté en un court extrait vidéo l’expriment bien : « Nous croyons que Dieu nous aime chacun personnellement et infiniment… Le Coran le dit aussi : ‘Les croyants sont ceux qui aiment Dieu par-dessus tout’. C’est ce qui nous relie de plus fort. Nous ne sommes donc plus musulmans ou chrétiens, mais frères et sœurs, des personnes qui mettent Dieu à la première place… » Ces phrases, la fondatrice du Mouvement des Focolari les a prononcées en 1998 devant les participants à un congrès international de musulmans à Rome.
Le principal intervenant de la journée, Mustapha Baztami, imam de Teramo (Italie), qui a connu personnellement Chiara Lubich, a rappelé que celle-ci a été la première chrétienne et la première femme à avoir parlé dans une mosquée à Harlem, en 1997. Elle a réussi à jeter de véritables ponts entre les religions. Elle n’avait pas peur de rencontrer l’altérité des différentes religions, car elle proclamait sa foi en Dieu non pas avec des slogans, mais avec sa vie. Pendant la Séance plénière une musulmane s’est exprimée ainsi: « Aujourd’hui nous nous sommes sentis au même niveau, en famille, acceptés par tous. Nous sommes comme un pont, un no man ‘s land, qui relie tous. » La Règle d‘Or – C’est ce dialogue qu’ont vécu concrètement les quelque 80 participants – à parts égales musulmans et chrétiens – venus des trois régions linguistiques de la Suisse et originaires de 17 pays, de la France au Kosovo, de l’Italie à l’Albanie, de la Turquie à l’Algérie, jusqu’à la Côte d’Ivoire. Parmi eux, des personnalités comme le Dr Taner Hatipoglu, président de l’Association des organisations islamiques de Zurich, ainsi que quatre imams.
Marianne Rentsch et Franco Galli, responsables du Mouvement des Focolari en Suisse, ont conclu la journée en parlant de la « Règle d’Or ». Chaque participant a pu la recevoir au format carte de crédit et en trois langues, sous sa forme musulmane et chrétienne : « Aucun de vous n’est croyant tant qu’il ne désire pas pour son frère ce qu’il désire pour lui-même » (Mohammed, 13e Hadith dans le livre des 40 Hadith de al-Nawawi) – « Ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux » (Luc 6,31). Beatrix Ledergerber-Baumer
St. Louis, MO