Mouvement des Focolari
Assise appelle les bénévoles

Assise appelle les bénévoles

Assise n’est pas seulement la ville de saint François, elle est devenue le cœur battant et la maison de tous ceux qui souhaitent vivre intensément les valeurs de l’écologie intégrale. Inspiré par le Cantique des créatures, le poème écrit par saint François, un projet est né ici qui est en train de changer notre relation à la planète : ASSISI Terra Laudato Si’ (ATLS). Inauguré le 22 avril 2024, ATLS n’est pas fait de briques, mais un véritable « écosystème » où nous pouvons nous rencontrer, recharger nos batteries spirituelles et expérimenter notre engagement envers la maison commune.

Ce projet crucial repose sur les quatre aspects indissociables de l’écologie intégrale indiqués par le pape François : le souci de la nature, la justice envers les pauvres, l’engagement dans la société et la paix intérieure. C’est la réponse de nos contemporains à l’appel que nous ressentons à « aller réparer notre maison commune ».

L’écosystème du bénévolat : Laudato Si’ et Focolari en Action

ASSISI Terra Laudato Si’ propose un programme intense de retraites Laudato Si’ et, surtout, un programme de bénévolat qui permet aux personnes de vivre une expérience d’immersion, en offrant leur temps aux autres. L’activité est animée par un désir commun et un fort esprit d’échange synodal entre les différents partenaires.

Un exemple de cette collaboration vient du Mouvement des Focolari et confirme un partenariat charismatique de grande importance. Cristina Calvo, une focolarine argentine, a pu servir comme bénévole pendant 40 jours en participant activement à la méthodologie et au contenu de l’ATLS. Hébergée au sanctuaire de Saint-Damien, elle a partagé avec les frères, les visiteurs, les groupes scolaires et paroissiaux non seulement les moments liturgiques, mais aussi actualisé l’expérience vécue de saint François et de sainte Claire, en soulignant leur lien prophétique avec l’encyclique LaudatoSi’.

Cristina a décrit cette opportunité comme un « immense don de Dieu », la preuve concrète que la collaboration enjouée et l’accueil discret sont une formule gagnante pour une expérience de vie en faveur de la Création.

Si vous aussi vous ressentez fortement l’appel à contribuer et souhaitez vivre les valeurs de l’écologie intégrale dans un contexte spirituel unique, l’invitation est simple : « Venez et vous verrez ! ». Vous pouvez vous inscrire dès maintenant pour une Retraite ou pour être Bénévole sur le site AssisiLaudatoSi.org. Nous vous attendons à Assise, terre de la Laudato Si’ !

par Carlos Mana

Les 50 ans du Mouvement diocésain : une cascade de lumière

Les 50 ans du Mouvement diocésain : une cascade de lumière

Il y a 50 ans, à Ascoli Piceno, une commune du centre de l’Italie, deux prêtres focolarini, Don Pino et Don Mario, ont décidé de commencer ensemble une activité apostolique normale en proposant quelques rencontres pour les jeunes. Après quelques semaines, ils ont été surpris de se retrouver entourés de centaines de jeunes désireux de vivre l’Évangile au quotidien. Le Mouvement diocésain était en train de naître, expression du Mouvement des Focolari qui avait et a pour mission d’animer, à travers la spiritualité de l’unité des Focolari, les rouages de l’Église locale. Un Mouvement qui, au cours de ces 50 années, a vu se réaliser les œuvres de Dieu dans le diocèse et naître de nombreuses vocations à la vie sacerdotale, laïque et religieuse.

Les 13 et 14 décembre 2025, une cérémonie commémorative a eu lieu dans la ville en présence de Margaret Karram et Jesùs Moràn – Présidente et Coprésident des Focolari – du Cardinal Giuseppe Petrocchi, Cofondateur du Mouvement diocésain avec Chiara Lubich, de plusieurs évêques, prêtres focolarini et focolarines originaires de la région.

« La relation que j’ai avec le Mouvement diocésain est positive car il est très enraciné ici à Ascoli », a déclaré Mgr Gianpiero Palmieri, évêque du diocèse, lors de sa rencontre avec Margaret et Jesús. « Les prêtres, les laïcs et les diacres du Mouvement diocésain contribuent à la vie de notre diocèse dans sa mission évangélisatrice. Ce que le Mouvement diocésain peut apporter de plus et qu’il apportera, aujourd’hui et à l’avenir, c’est précisément cette contribution, selon son charisme – qui est celui de l’unité – à l’évangélisation, grâce à son aptitude au dialogue avec tout le monde ».

Dans l’après-midi du 13 décembre, les communautés des Focolari d’Ascoli Piceno, Teramo, Fermo, Pesaro, Macerata et Cuneo – diocèses du nord de l’Italie où le Mouvement diocésain a récemment vu le jour – se sont réunies. « Je suis toujours étonnée par la vivacité et la joie de vos communautés, a déclaré Margaret, car vous avez su franchir les portes des églises, des paroisses et vous mettre en réseau avec des personnes et des organisations laïques de vos villes, en faisant preuve de cohérence dans votre choix évangélique, en multipliant les initiatives de proximité envers les plus démunis, les immigrés et les marginalisés. Grâce à la fidélité de beaucoup d’entre vous, nous pouvons dire aujourd’hui que le Mouvement diocésain est une grâce pour l’Église et pour l’Œuvre de Marie ». Et Jesús a ajouté : « Le Mouvement diocésain est le fruit du génie ecclésial de Chiara Lubich. C’est la capacité de faire naître l’Église dans un groupe d’âmes au sein de la communauté. Ici, à Ascoli, nous l’avons vu se réaliser. Chiara, avec son génie ecclésial, a fait naître une communauté, toute entière Église au service de l’Église ».

Le cardinal Giuseppe Petrocchi connu de tous sous le nom de Don Pino, a retracé certaines étapes des débuts, en saisissant les signes de l’Esprit Saint. Il a ajouté : « La spiritualité de l’unité que le Seigneur a donnée à Chiara Lubich et son témoignage offrent une lumière charismatique intense pour explorer des horizons théologiques, pastoraux et sociaux inédits, avec à nos côtés l’humble vierge de Nazareth, comme mère, maîtresse et modèle. Pour elle et avec elle, nous élevons notre Magnificat de louange et de reconnaissance. Vous êtes aujourd’hui ce Magnificat ».

Les témoignages de divers membres des communautés locales reflétaient l’expérience de l’Église-communion, dans la capacité à créer des liens de charité entre les structures et les membres de l’Église locale, entre les charismes et les ministères et avec tous.

Le 14 décembre, une table ronde intitulée « Le charisme du mouvement diocésain dans l’Église et dans la société aujourd’hui » s’est tenue dans le prestigieux théâtre municipal. Des institutions laïques et religieuses ont participé à l’événement avec le maire et l’évêque, mais aussi des représentants de mouvements et d’associations catholiques et d’autres Églises, ainsi que divers citoyens désireux d’en savoir plus.

Mgr Piero Coda, secrétaire général de la Commission théologique internationale du Saint-Siège, a déclaré dans son discours d’ouverture : « Le Mouvement diocésain s’impose comme une déclinaison originale et propice et une « mise en œuvre » opportune du renouveau mis en marche et orienté par le Concile : à partir de la reconnaissance et de la valorisation de l’Église locale – le diocèse – comme lieu concret et irremplaçable d’expérience communautaire de l’Évangile dans l’exercice de son incarnation prophétique au niveau culturel et social. Et avec le cœur et l’esprit ouverts à tous : en accord avec l’esprit de Vatican II et le charisme de l’unité, les chrétiens d’autres Églises ou communautés ecclésiales peuvent faire partie du Mouvement diocésain, et les personnes d’autres religions et les personnes sans convictions religieuses peuvent y participer. N’est-ce pas passionnant ? »

Le Mouvement diocésain peut donc être un pont entre l’Évangile et la ville et entre ses différentes composantes sociales. « Voici, a ajouté Margaret, sa portée aujourd’hui : préserver et nouer des liens, ouvrir des chemins de mission dans nos Églises et dans les nombreux contextes civils et citoyens : tout commence par l’amour réciproque qui, s’il est vécu, génère plus de communion dans l’Église, plus de fraternité dans nos milieux, plus d’espoir pour le monde ».

Une expérience née il y a 50 ans, non par hasard, mais grâce à un parcours qui a nourri l’âme de la communauté locale dans le Christ. « Chiara Lubich n’a pas fondé le Mouvement diocésain sur le papier », a souligné Jesús Moràn. Elle a plutôt vu dans l’expérience qui se déroulait dans l’Église de cette ville (Ascoli) dans les années 70, l’empreinte indélébile de son âme ecclésiale, de son charisme. Chiara a pu le reconnaître parce qu’ici, grâce notamment à ce groupe de prêtres et de jeunes, l’Église d’Ascoli faisait l’expérience du Christ en elle-même. Il en a été ainsi et il en sera toujours ainsi.

Dès les années 70, le Mouvement diocésain avait lancé un processus de synodalité dans l’Église locale. Aujourd’hui, il peut et doit être un instrument permettant au chemin synodal de l’Église de devenir réalité dans les Églises locales. Mais « la synodalité de l’Église a besoin, non seulement de classes doctrinales bien équipées mais aussi de gymnases existentiels », a déclaré le cardinal Giuseppe Petrocchi dans son intervention. « En ce sens, le Mouvement diocésain peut être un laboratoire où l’on apprend à vivre cette communion telle que l’Esprit Saint la dessine devant nos yeux dans l’Église d’aujourd’hui ».

« Je fais partie de ces jeunes qui ont découvert l’idéal de l’unité des Focolari à Ascoli à travers le Mouvement diocésain », a déclaré Luigino Bruni, économiste et professeur d’université. « Je suis allé à la paroisse parce que je cherchais Dieu. L’expérience de ces années-là – nous étions environ 200 jeunes – était très intense, riche en idéaux. Nous n’entrions pas dans un mouvement, mais dans l’avenir de l’Église et du monde. Depuis Ascoli, nous sentions que nous étions en train de changer l’Église, le monde, l’économie, à tel point que j’ai ensuite choisi tout cela dans les années qui ont suivi ».

« Il est impressionnant de voir, dans la vie quotidienne du mouvement diocésain, différentes générations vivre et travailler ensemble pour soutenir et contribuer à la vie des paroisses », a réaffirmé Marie-Thérèse Henderson, du focolare d’Ancône, puis de voir dans la relation entre laïcs et prêtres cette réalité simple et prophétique que l’Église attend et espère : la dimension de synodalité, d’unité, propre à l’Église elle-même ».

Les interventions des orateurs ont été entrecoupées de moments artistiques avec Alessandro Cappella, Enrico Mazzuca, Silvia Capponi, Elena Piermarini et Laura Ubaldi.

Lorenzo Russo
Photo: © Joaquín Masera-CSC Audiovisivi

Commémoration des 60 ans de la levée des excommunications entre Rome et Constantinople

Commémoration des 60 ans de la levée des excommunications entre Rome et Constantinople

L’année 2025, comme tout le monde le sait, a été riche en anniversaires et en événements œcuméniques. La rencontre du Pape Léon XIV et du Patriarche Bartholomée à Nicée avec les responsables des différentes Églises et Organismes œcuméniques, suivie des différentes rencontres à Istanbul, a témoigné de la volonté et de l’engagement des Églises à poursuivre le chemin vers l’unité. Un autre événement œcuménique de grande importance, dont on a célébré le 60e anniversaire, est la levée des excommunications entre Rome et Constantinople, le 7 décembre 1965, par le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras Ier, un événement qui a marqué le début d’une nouvelle ère dans les relations entre catholiques et orthodoxes.
Paul VI et le Patriarche Athénagoras, de saints hommes de grande envergure et aimant uniquement la volonté du Christ pour son Église, ont eu la force de briser la spirale de l’hostilité et de l’inimitié en se retrouvant comme des frères à Jérusalem en janvier 1964, préparant ainsi le terrain pour la révocation des excommunications échangées entre les légats du Pape et le Patriarche de Constantinople en 1054. Cet événement a marqué le début d’un dialogue de la charité qui a vu les deux pionniers s’engager de manière continue et croissante pour que les deux Églises, catholique et orthodoxe, se reconnaissent à nouveau comme Églises sœurs.

La Chaire œcuménique Patriarche Athénagoras – Chiara Lubich, de l’Institut universitaire Sophia de Loppiano, a organisé un séminaire pour souligner son importance. Les travaux ont été ouverts par les messages du Patriarche Bartholomée de Constantinople, du Pape Léon XIV, signés par le Cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, et de Margaret Karram, Vice-chancelière de l’Institut universitaire Sophia et Présidente du mouvement des Focolari.

Le Pape Léon XIV a souligné l’importance non seulement de « réfléchir à ce qui s’est passé à l’époque », mais aussi de « suggérer de nouvelles mesures concrètes que nous pouvons prendre ensemble ».

Le Patriarche Bartholomée, rappelant la place centrale de la résurrection du Christ dans la foi chrétienne célébrée à Pâques, déplore le fait que nous célébrions encore rarement cette fête à la même date et observe ce que lui-même et le Pape François ont fait pour résoudre la question de la date commune de Pâques.

Margaret Karram, dans son message vidéo, remercie Dieu pour les miracles accomplis dans le passé ; elle invite à regarder l’avenir et à renouveler notre espérance que l’unité entre les Églises se réalisera dans le temps et selon les voies connues de Dieu, reprenant la pensée du Patriarche Athénagoras : «L’union se réalisera. Ce sera un miracle. Quand ? Nous ne le savons pas. Mais nous devons nous y préparer. Car un miracle est comme Dieu : toujours imminent ».

Les différentes interventions ont illustré les aspects historiques, spirituels, théologiques et canoniques de ce cheminement. Mgr Piero Coda, professeur et secrétaire général de la Commission Théologique Internationale, membre de la Commission mixte pour le dialogue entre l’Église Catholique et l’Église Orthodoxe et de la Commission des théologiens pour le chemin synodal, a souligné que ce geste prophétique de la levée des excommunications nous exhorte à vivre, penser, dialoguer, agir dans cette lumière et dans cet amour où nous pouvons préparer et accueillir, les uns et les autres, les uns avec les autres, le jour béni où le Saint-Esprit nous fera transcender – par un miracle de son amour, sous le regard tendre et fort de Marie, « la pleine de grâce » et la « Theotokos » – tout ce qui nous sépare encore du plein partage entre nous de la communion en Christ..

Sandra Ferreira Ribeiro, théologienne œcuméniste actuellement coresponsable du Centre « Uno » du Mouvement des Focolari, a retracé le contexte historique qui a précédé et préparé la levée des excommunications et les actes qui l’ont concrétisée en 1965, inaugurant un nouveau climat de dialogue.

Declan O’Byrne, professeur et recteur de l’Institut Universitaire Sophia, cotitulaire de la chaire œcuménique de l’Institut Sophia, a souligné l’importance que la profession de foi proclamée à Nicée devienne une réalité vécue à travers la charité entre les chrétiens et l’engagement à rechercher une clarté théologique.

Le métropolite Maximos Vgenopoulos de Selyvria, co-titulaire de la chaire œcuménique et membre de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe, a illustré le thème Primauté et synodalité au deuxième millénaire et aujourd’hui, thème du dernier document de la Commission mixte de dialogue qui s’est réunie à Alexandrie d’Égypte en juin 2023, concluant que tandis que les deux Églises progressent « dans l’amour et la vérité » vers l’unité, le document ouvre des voies et des perspectives positives pour l’avenir en ce qui concerne la compréhension authentique de la primauté et de la synodalité, en particulier dans le contexte des discussions officielles en cours sur la synodalité au sein de l’Église catholique romaine.

Dimitrios Keramidas, professeur d’œcuménisme et de théologie orthodoxe à l’Institut Angelicum de Rome, a rappelé que le partage de la bénédiction commune du Pape et du Patriarche œcuménique au Fanar, la récitation du Notre Père et la prière œcuménique à Nicée ont été des signes supplémentaires de la reconnaissance de l’ecclésialité des deux Églises : un véritable et visible partage spirituel.

Augustinos Bairachtaris, professeur associé d’Études œcuméniques à l’Académie ecclésiastique patriarcale de Crète, a souligné la nécessité d’une théologie de la croix et d’un esprit de conversion (metanoia) qui doivent toujours accompagner le dialogue œcuménique.

Le pianiste don Carlo Seno a célébré l’harmonie que représente l’unité recherchée entre les Églises par un morceau musical d’une rare beauté.

La réalisation du séminaire a mis en évidence le rôle indispensable que peut jouer la Chaire œcuménique Patriarche Athénagoras – Chiara Lubich dans la promotion de l’œcuménisme et dans la connaissance et l’appréciation mutuelles croissantes des chrétiens les uns envers les autres, compte tenu de l’exhortation du Pape Léon XIV et du patriarche Bartholomée dans leur déclaration commune : « Nous exhortons vivement tous les fidèles de nos Églises, et en particulier le clergé et les théologiens, à accueillir avec joie les fruits obtenus jusqu’à présent et à s’engager à les accroître continuellement ».

Sandra Ferreira Ribeiro
(Centro « Uno » per l’unità dei cristiani)

Photo: @ Mariane Gonçalves de Araújo

Nouveau cours du CEG : incarner la synodalité dans les réalités dans lesquelles nous vivons

Nouveau cours du CEG : incarner la synodalité dans les réalités dans lesquelles nous vivons

Le Centre Evangelii Gaudium (CEG) va bientôt lancer un nouveau cours sur la Synodalité. Quelles sont les nouveautés de cette année ?

Nous sommes dans une nouvelle phase du processus synodal. Après les trois premières années qui ont culminé à l’Assemblée d’octobre 2024, nous sommes maintenant entrés dans la phase dite d’actualisation. Le 15 mars 2025, le Pape François a en effet approuvé le lancement d’un processus d’accompagnement de la phase d’actualisation par le Secrétariat Général du Synode. Ce processus implique tout le monde, des diocèses aux associations laïques, en passant par les mouvements ecclésiaux et les nouvelles communautés.

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C’est pourquoi nous avons décidé de lancer un nouveau cours intitulé « Pratiques pour une Église synodale » comme contribution concrète à l’actualisation du processus synodal. Nous sommes convaincus que la pratique de la synodalité est bien plus qu’une tentative de rendre l’Église plus participative, c’est un nouveau paradigme de l’existence ecclésiale. De plus, il ne nous semble pas qu’il s’agisse uniquement d’un fait religieux. Nos sociétés changent radicalement et, comme nous le voyons tous, la vérité, les valeurs fondamentales et l’engagement mutuel cèdent la place à la loi de la jungle. D’autre part, au niveau local et régional, de nouvelles idées émergent et révèlent des similitudes avec le processus synodal dans la société civile. Nous croyons que le processus synodal dans lequel l’Église est engagée pourrait être une contribution valable en ce moment historique, y compris pour l’ensemble de la société.

Cette année, nous voulons nous pencher sur ces aspects, en proposant une réflexion approfondie sur le processus en cours, en découvrant de nouvelles pistes et de nouveaux moyens pour incarner la synodalité dans les réalités dans lesquelles nous vivons, comme nous y invitent le Document final du Synode et le document ultérieur du Secrétariat de juillet dernier, Pistes pour la phase d’actualisation du Synode. Convaincus qu’il s’agit d’un chemin où le protagoniste est le Saint-Esprit et que nous devons avant tout nous ouvrir à Lui et Le laisser guider l’histoire, tant la nôtre que celle de l’Église et de l’humanité.

Le thème de la « synodalité » a été central pendant les années du pontificat de François. Comment ce chemin se poursuit-il avec le Pape Léon XIV ?

Maria do Sameiro Freitas

Le 8 mai dernier, dans son premier message au peuple de Dieu, le jour de son élection, le Pape Léon a tracé un programme : À vous tous, frères et sœurs de Rome, d’Italie, du monde entier : nous voulons être une Église synodale, une Église qui marche, une Église qui recherche toujours la paix, qui recherche toujours la charité, qui cherche toujours à être proche, en particulier de ceux qui souffrent.

Et dans d’autres circonstances, notamment le 26 juin, devant les membres du Conseil ordinaire du Secrétariat général du Synode, il a réaffirmé : L’héritage qu’Il (le Pape François) nous a laissé me semble être avant tout celui-ci : que la synodalité est un style, une attitude qui nous aide à être Église, en favorisant des expériences authentiques de participation et de communion.

Il semble clair que la ligne suivie est celle de son prédécesseur, dans la conviction que la synodalité est intrinsèque à l’Église. Le prochain Jubilé des équipes synodales et des organismes de participation, qui se tiendra du 24 au 26 octobre au Vatican, est également significatif. Plus de 2 000 participants sont attendus, auxquels le Pape adressera un message dans l’après-midi du 24. Ce sera une étape supplémentaire pour aller de l’avant, tous en cordée dans le monde.

Comment ce cours sera-t-il structuré ? À qui s’adresse-t-il ?

Le Cours sera à nouveau en ligne, en italien avec une traduction en trois langues : anglais, portugais et espagnol. En ce qui concerne le contenu, on partira du Document Final du Synode et des Pistes pour son actualisation, en découvrant de Nouveaux parcours pour une pratique synodale et comment les mettre en œuvre dans les différents contextes dans lesquels chacun se trouve.

Des moyens pratiques seront ensuite fournis pour mettre en œuvre le processus synodal, tels que la méthode de facilitation, le compte rendu, l’évaluation et la vérification.

Les bonnes pratiques déjà en cours seront mises en évidence et partagées au niveau international. Tout cela avec la ferme conviction que le processus synodal n’est pas une technique, mais une expérience d’ouverture à nos frères et sœurs, qui ouvre la possibilité de la présence de Jésus parmi les siens (cf. Mt 18, 20) et, à la lumière de cette présence, nous rend capables d’écouter l’Esprit.

Chaque leçon offrira aux étudiants la possibilité de partager leurs bonnes pratiques, leurs réflexions ou leurs suggestions.

Le cours se terminera par un atelier en avril, où les participants mettront en pratique ce qu’ils auront appris pendant l’année.

Le cours débutera le 3 novembre par une leçon spéciale confiée au Secrétariat général du Synode et avec la contribution de Margaret Karram, Présidente du mouvement des Focolari, qui a participé aux deux Assemblées synodales. Ce moment est ouvert à tous.

Des personnes de toutes vocations s’inscrivent, de nombreux laïcs, mais aussi des prêtres, des religieux et des consacrées, des personnes engagées au niveau ecclésial et civil. Plusieurs sont des étudiants des années précédentes, mais nous avons également de nombreuses nouvelles inscriptions provenant de différents pays.

À la lumière des années précédentes, qu’espérez-vous ?

Nous espérons que cela contribuera à la mise en œuvre du processus synodal dans les différents milieux où vivent les participants.

Nous avons un large éventail de participants provenant de différents pays, des Philippines au Canada, de l’Afrique du Sud à la Suède. L’échange de bonnes pratiques pourra donner de nouvelles idées, des impulsions décisives pour faire avancer le processus synodal, pour le bien de l’Église et de la société.

Nous avons un large éventail de participants provenant de différents pays, des Philippines au Canada, de l’Afrique du Sud à la Suède. L’échange de bonnes pratiques pourra donner de nouvelles idées, des impulsions décisives pour faire avancer le processus synodal, pour le bien de l’Église et de la société.

Interview de Maria Grazia Berretta

Nostra Aetate : 60 ans de cheminement dans le dialogue interreligieux

Nostra Aetate : 60 ans de cheminement dans le dialogue interreligieux

« Que les religions ne soient pas brandies comme des armes ou des murs, mais vécues comme des ponts et des prophéties : en permettant la réalisation du rêve du bien commun, en accompagnant la vie, en alimentant l’espérance et en devenant le levain de l’unité dans un monde fragmenté ».

Ce sont les dernières paroles prononcées par le Pape Léon XIV dans la vidéo réalisée pour les intentions de prière d’octobre 2025, consacrées spécifiquement à la « collaboration entre les différentes traditions religieuses ». Au cours du mois qui marque le 60e anniversaire du document conciliaire Nostra Aetate (littéralement « À notre époque »), sur les relations entre l’Église et les religions non chrétiennes, le Souverain Pontife, en exhortant à se reconnaître « comme frères et sœurs, appelés à vivre, à prier, à travailler et à rêver ensemble », décrit parfaitement les points centraux de cette déclaration issue du Concile Vatican II, en révélant sa grande importance et son actualité.

L’esprit de renouveau conciliaire a ouvert des voies inconnues, a apporté un regard nouveau sur beaucoup de choses et, au cours de ces six décennies, Nostra Aetate a certainement guidé et inspiré les étapes pour progresser sur la voie du dialogue, en motivant d’abord la connaissance puis l’accueil entre les différentes religions.

C’est pourquoi le Dicastère pour le Dialogue Interreligieux invite à une célébration commémorative pour réfléchir à l’héritage de « Nostra Aetate » le 28 octobre, de 18h30 à 20h30, dans la salle Paul VI (Cité du Vatican), en présence du Saint-Père. L’événement pourra être suivi sur les chaînes de Vatican Media.

L’Église, comme le dit le document, «dans son devoir de promouvoir l’unité et la charité entre les hommes et même entre les peuples, examine ici en premier lieu tout ce que les hommes ont en commun et qui les pousse à vivre ensemble leur commune destinée. Les différents peuples constituent en effet une seule communauté ».

Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, a profondément accueilli cet appel à vivre comme « une seule famille humaine ». Le Mouvement, fondé sur une spiritualité profondément centrée sur l’unité entre tous les êtres humains, est engagé dans diverses formes de dialogue, dont le dialogue interreligieux.
Depuis plus de cinq décennies, il établit, par l’intermédiaire de son Centre pour le dialogue interreligieux (CDI) et de ses communautés présentes dans différents pays, des relations intenses et fraternelles de dialogue avec des milliers de fidèles et avec de nombreuses institutions, associations, mouvements et organisations des religions les plus diverses, convaincu que l’amitié entre personnes de confessions différentes est un potentiel vital pour la construction de la fraternité universelle.

Nous partageons ci-dessous une courte vidéo qui présente l’intuition de Chiara Lubich et le chemin parcouru sur la voie du dialogue.

Maria Grazia Berretta
Photo: Una sessione del Concilio Vaticano II

La liberté naît de la confrontation avec son histoire

La liberté naît de la confrontation avec son histoire

Au cours de la deuxième quinzaine de septembre 2025, le Centre Mariapolis de Castel Gandolfo (Rome) a accueilli la réunion du Conseil Général du Mouvement des Focolari avec les délégués et déléguées des 15 zones géographiques du monde. « Un regard sur notre histoire » était le titre d’une session où parmi des contributions et des moments de communion, l’expérience marquante et douloureuse vécue par le Mouvement Regnum Christi a été racontée par le témoignage d’Eugenia Álvarez, une de leurs consacrées, membre de l’actuel Conseil Général. Eugenia a offert aux participants une lecture, à la lumière de l’Évangile, de certaines phases éprouvantes du parcours de leur mouvement et, en même temps, du cheminement de guérison qui a suivi et qui a conduit à un regain d’élan et de vocations.

« Pour découvrir comment nous sommes appelés à vivre le présent, nous devons nous connecter à nos désirs profonds, lire l’histoire à travers laquelle Dieu nous a constitués et découvrir la réalité concrète dans laquelle nous nous trouvons : les personnes que nous sommes, les circonstances dans lesquelles nous vivons », a-t-elle déclaré à propos du discernement de la réalité à vivre, fruit de l’équilibre entre les désirs et l’histoire.

Après son expérience, nous avons pu l’interviewer. Voici ce qu’elle nous a dit :

Activer les sous-titres en français – L’original est en espagnol

Eugenia Álvarez est vénézuélienne, consacrée du Regnum Christi depuis 1999. Elle est diplômée en Éducation et Développement de l’université Anáhuac au Mexique et en Sciences Religieuses de l’Université Pontificale Regina Apostolorum de Rome. Elle a également étudié la théologie spirituelle au Centre Sèvres, à Paris, en France. Elle a suivi des cours en Espagne pour devenir « Spécialiste en Exercices Spirituels » et en « Théologie de la vie consacrée ». Elle est actuellement Conseillère Générale de la société de Vie Apostolique : « Consacrées du Regnum Christi ».

Photo © https://regnumchristi.org/