Le Centre Evangelii Gaudium (CEG) va bientôt lancer un nouveau cours sur la Synodalité. Quelles sont les nouveautés de cette année ?
Nous sommes dans une nouvelle phase du processus synodal. Après les trois premières années qui ont culminé à l’Assemblée d’octobre 2024, nous sommes maintenant entrés dans la phase dite d’actualisation. Le 15 mars 2025, le Pape François a en effet approuvé le lancement d’un processus d’accompagnement de la phase d’actualisation par le Secrétariat Général du Synode. Ce processus implique tout le monde, des diocèses aux associations laïques, en passant par les mouvements ecclésiaux et les nouvelles communautés.
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C’est pourquoi nous avons décidé de lancer un nouveau cours intitulé « Pratiques pour une Église synodale » comme contribution concrète à l’actualisation du processus synodal. Nous sommes convaincus que la pratique de la synodalité est bien plus qu’une tentative de rendre l’Église plus participative, c’est un nouveau paradigme de l’existence ecclésiale. De plus, il ne nous semble pas qu’il s’agisse uniquement d’un fait religieux. Nos sociétés changent radicalement et, comme nous le voyons tous, la vérité, les valeurs fondamentales et l’engagement mutuel cèdent la place à la loi de la jungle. D’autre part, au niveau local et régional, de nouvelles idées émergent et révèlent des similitudes avec le processus synodal dans la société civile. Nous croyons que le processus synodal dans lequel l’Église est engagée pourrait être une contribution valable en ce moment historique, y compris pour l’ensemble de la société.
Cette année, nous voulons nous pencher sur ces aspects, en proposant une réflexion approfondie sur le processus en cours, en découvrant de nouvelles pistes et de nouveaux moyens pour incarner la synodalité dans les réalités dans lesquelles nous vivons, comme nous y invitent le Document final du Synode et le document ultérieur du Secrétariat de juillet dernier, Pistes pour la phase d’actualisation du Synode. Convaincus qu’il s’agit d’un chemin où le protagoniste est le Saint-Esprit et que nous devons avant tout nous ouvrir à Lui et Le laisser guider l’histoire, tant la nôtre que celle de l’Église et de l’humanité.
Le thème de la « synodalité » a été central pendant les années du pontificat de François. Comment ce chemin se poursuit-il avec le Pape Léon XIV ?
Maria do Sameiro Freitas
Le 8 mai dernier, dans son premier message au peuple de Dieu, le jour de son élection, le Pape Léon a tracé un programme : À vous tous, frères et sœurs de Rome, d’Italie, du monde entier : nous voulons être une Église synodale, une Église qui marche, une Église qui recherche toujours la paix, qui recherche toujours la charité, qui cherche toujours à être proche, en particulier de ceux qui souffrent.
Et dans d’autres circonstances, notamment le 26 juin, devant les membres du Conseil ordinaire du Secrétariat général du Synode, il a réaffirmé : L’héritage qu’Il (le Pape François) nous a laissé me semble être avant tout celui-ci : que la synodalité est un style, une attitude qui nous aide à être Église, en favorisant des expériences authentiques de participation et de communion.
Il semble clair que la ligne suivie est celle de son prédécesseur, dans la conviction que la synodalité est intrinsèque à l’Église. Le prochain Jubilé des équipes synodales et des organismes de participation, qui se tiendra du 24 au 26 octobre au Vatican, est également significatif. Plus de 2 000 participants sont attendus, auxquels le Pape adressera un message dans l’après-midi du 24. Ce sera une étape supplémentaire pour aller de l’avant, tous en cordée dans le monde.
Comment ce cours sera-t-il structuré ? À qui s’adresse-t-il ?
Le Cours sera à nouveau en ligne, en italien avec une traduction en trois langues : anglais, portugais et espagnol. En ce qui concerne le contenu, on partira du Document Final du Synode et des Pistes pour son actualisation, en découvrant de Nouveaux parcours pour une pratique synodale et comment les mettre en œuvre dans les différents contextes dans lesquels chacun se trouve.
Des moyens pratiques seront ensuite fournis pour mettre en œuvre le processus synodal, tels que la méthode de facilitation, le compte rendu, l’évaluation et la vérification.
Les bonnes pratiques déjà en cours seront mises en évidence et partagées au niveau international. Tout cela avec la ferme conviction que le processus synodal n’est pas une technique, mais une expérience d’ouverture à nos frères et sœurs, qui ouvre la possibilité de la présence de Jésus parmi les siens (cf. Mt 18, 20) et, à la lumière de cette présence, nous rend capables d’écouter l’Esprit.
Chaque leçon offrira aux étudiants la possibilité de partager leurs bonnes pratiques, leurs réflexions ou leurs suggestions.
Le cours se terminera par un atelier en avril, où les participants mettront en pratique ce qu’ils auront appris pendant l’année.
Le cours débutera le 3 novembre par une leçon spéciale confiée au Secrétariat général du Synode et avec la contribution de Margaret Karram, Présidente du mouvement des Focolari, qui a participé aux deux Assemblées synodales. Ce moment est ouvert à tous.
Des personnes de toutes vocations s’inscrivent, de nombreux laïcs, mais aussi des prêtres, des religieux et des consacrées, des personnes engagées au niveau ecclésial et civil. Plusieurs sont des étudiants des années précédentes, mais nous avons également de nombreuses nouvelles inscriptions provenant de différents pays.
À la lumière des années précédentes, qu’espérez-vous ?
Nous espérons que cela contribuera à la mise en œuvre du processus synodal dans les différents milieux où vivent les participants.
Nous avons un large éventail de participants provenant de différents pays, des Philippines au Canada, de l’Afrique du Sud à la Suède. L’échange de bonnes pratiques pourra donner de nouvelles idées, des impulsions décisives pour faire avancer le processus synodal, pour le bien de l’Église et de la société.
Nous avons un large éventail de participants provenant de différents pays, des Philippines au Canada, de l’Afrique du Sud à la Suède. L’échange de bonnes pratiques pourra donner de nouvelles idées, des impulsions décisives pour faire avancer le processus synodal, pour le bien de l’Église et de la société.
Un aperçu synthétique des grandes lignes de l’engagement du Mouvement des Focolari en matière de formation. Tel est, en résumé, le contenu du document sur la Formation permanente et intégrale du Mouvement des Focolari qui offre une première liste des expériences formatives nombreuses et diversifiées destinées aux membres du Mouvement, mais aussi aux écoles et aux agences culturelles et éducatives ouvertes par les Focolari dans les contextes les plus variés.
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Il s’adresse donc à toutes les personnes engagées dans le domaine de l’éducation dans les différentes branches et instances formatives du Mouvement des Focolari, dans leurs Églises ou communautés chrétiennes respectives, dans leur religion, dans la société.
Tout en sachant que nous n’en sommes encore qu’au début de la réflexion et de la mise en œuvre, ce document s’adresse également à tous ceux qui travaillent dans d’autres institutions et organisations qui s’occupent de formation, afin de stimuler les échanges et l’enrichissement mutuel.
Dans certaines motions de l’Assemblée Générale de 2021, le souhait avait été exprimé de mettre l’accent sur la pédagogie issue du charisme de l’unité et de favoriser les synergies à l’intérieur et à l’extérieur du Mouvement dans ce domaine. À la veille de l’Assemblée 2026, ce premier document est mis à disposition en ligne – et non sous forme imprimée – afin de souligner son caractère de document en cours d’élaboration, ouvert, à enrichir et à actualiser.
La première partie présente les destinataires, les principes inspirateurs, les objectifs et les acteurs de la formation ; elle est suivie d’une synthèse des contenus et de la méthode, et enfin d’une liste des agences et des programmes de formation proposés par le Mouvement des Focolari.
Le Mouvement des Focolari et les religieux, un lien qui remonte au début de l’histoire du Mouvement : un réseau dense de relations entre Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, et des consacrés de différentes familles religieuses. Une multitude de femmes et d’hommes donnés à Dieu à travers les spiritualités les plus diverses qui ont inspiré et accompagné Chiara dans les premières années du Mouvement. Tout cela est raconté dans le livre intitulé Un magnifique jardin. Chiara Lubich et les religieux (1943-1960), sous la direction du Père Fabio Ciardi et d’Elena Del Nero.
Commençons par le titre : « Un magnifique jardin ». Pouvez-vous nous l’expliquer ?
Elena Del Nero a obtenu un doctorat en Histoire et Sciences philosophiques et sociales à l’Université « Tor Vergata » de Rome (Italie). Elle travaille à la section historique du Centre Chiara Lubich de Rocca di Papa (Italie). Elle est l’auteure d’essais et d’ouvrages sur l’histoire du Mouvement des Focolari.
Elena Del Nero : « Cette image évocatrice, déjà utilisée par Chiara Lubich en 1950, fait référence à l’Église, dans laquelle, au cours de l’histoire, différents charismes ont fleuri.
Le livre se compose d’une reconstruction historique et d’une réflexion théologique et ecclésiale. Que comprennent-elles ?
Elena Del Nero : « La reconstruction historique se concentre uniquement sur deux décennies, de la naissance des Focolari en 1943 à 1960, car il s’agit d’années très riches et denses en documents et en contenus pour le thème examiné. La lecture théologique et ecclésiale couvre quant à elle une période plus longue, élargissant le regard jusqu’à la lecture la plus récente du magistère. De cette manière, il nous semble que le panorama proposé est plus large et plus précis ».
La figure des religieux a donc toujours été présente dans l’Œuvre de Marie, depuis sa naissance. Quel est le sens de la présence des religieux dans le Mouvement ?
P. Fabio Ciardi : « Raviver l’unité dans l’Église, en réponse à la prière de Jésus : « Que tous soient un » (Jn 17, 21), était l’idéal auquel Chiara Lubich se sentait appelée. Son Mouvement poursuit cette grande mission de promouvoir la communion et l’unité entre tous.
Quel bénéfice les religieux et leurs ordres ont-ils tiré du dialogue avec Chiara Lubich et de la spiritualité de l’unité des Focolari ?
Le Père Fabio Ciardi est oblat de Marie Immaculée, professeur émérite à l’Institut Pontifical de Théologie de la Vie Consacrée Claretianum à Rome (Italie) ; il est l’auteur de nombreuses publications ; depuis 1995, il est Consulteur du Dicastère du Vatican pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique et, depuis 2022, il est Consulteur auprès du Dicastère du Vatican pour le Clergé.
P. Fabio Ciardi : « Dès les origines, les religieux de différents ordres ont été attirés par la fraîcheur évangélique dont témoignaient Chiara et les premiers membres du Mouvement naissant, qui les ramenait à la radicalité de leur choix : ils ressentaient un nouvel amour pour leur vocation, la comprenaient plus profondément, se sentaient impliqués dans une communion qui leur rappelait la première communauté chrétienne décrite dans les Actes des Apôtres ».
Quel effet la proximité des religieux a-t-elle eu sur Chiara Lubich dès le début du Mouvement ?
P. Fabio Ciardi: « Leur présence s’est avérée providentielle pour Chiara, car elle lui a permis de se confronter aux grandes spiritualités chrétiennes apparues au cours de l’histoire ; une confrontation qui l’a aidée à comprendre plus profondément sa propre vocation, l’enrichissant de la communion des saints. « Il semble peu à peu – écrit-il en pensant aux saints dont les religieux sont les témoins – qu’ils se soient rapprochés de notre Œuvre pour l’encourager, l’éclairer, l’aider ». D’une part, la relation avec les saints confirme certains aspects de la vie de l’Œuvre de Marie. D’autre part, la comparaison avec leur vie et leurs œuvres montre toute l’originalité de cette nouvelle œuvre contemporaine de Dieu ».
La présence des religieux dans les mouvements ecclésiaux est-elle source d’enrichissement mutuel ? Ou risque-t-elle de créer le chaos et une perte d’identité ?
P. Fabio Ciardi: « Aucune ingérence dans la vie des familles religieuses. Chiara Lubich a écrit qu’elle s’approche d’eux « sur la pointe des pieds », consciente qu’elles sont « des œuvres de Dieu », et avec cet amour profond qui fait découvrir en chacune d’elles « la beauté et ce quelque chose d’éternellement actuel » qu’elles contiennent. En même temps, elle est consciente de la contribution qu’elle est appelée à apporter : « Nous devons seulement faire circuler l’Amour entre les différents Ordres. Il faut se comprendre, s’aimer comme s’aiment [entre elles] les Personnes de la Trinité. Entre elles, la relation est l’Esprit-Saint qui les unit, car chacune est expression de Dieu, du Saint-Esprit ». C’est dans cette circulation de la charité que chaque religieux approfondit son identité et peut apporter sa contribution spécifique à l’unité ».
En conclusion, pourquoi lire ce livre ? À qui le recommander ?
« Il raconte une page d’histoire merveilleuse qui fait comprendre la beauté de l’Église. Ce n’est pas un livre réservé aux religieux. C’est un livre pour ceux qui veulent découvrir une Église tout à fait charismatique ».
La troisième et dernière journée de la Conférence Raising Hope s’est déroulée avec de nouvelles interventions, des moments de réflexion, de prière, de musique et un temps fort : les contributions des participants et les engagements pris, présentés comme des piliers clés pour agir en faveur de la justice climatique.
Sur le site raisinghope.earth/fr/engagement/ , les participants, en présentiel comme en virtuel, ont été invités à partager leurs propres engagements : Comment répondrez-vous au cri de la terre et au cri des pauvres ?Ces Contributions Déterminées par le Peuple (PDC) constituent une initiative mondiale audacieuse de la société civile pour présenter les engagements des individus et des communautés de base en faveur de la transformation écologique.
L’eau de Raising Hope arrivera à la COP30
La cérémonie d’ouverture émouvante menée par le pape Léon XIV Mercredi 1er octobre — lorsqu’il a béni un bloc de glace du Groenland — a atteint son point culminant cet après-midi, lorsque les participants ont recueilli l’eau issue de la fonte du bloc pour l’emporter dans leurs foyers et communautés.
La Dre Lorna Gold, directrice exécutive du Mouvement Laudato Si’, a déclaré avec émotion : « Un bloc de glace béni par le pape est devenu viral ces derniers jours. Désormais, cette eau bénite va devenir quelque chose de très puissant, car elle arrivera à la COP30, au Brésil. »
Chaque participant a pu emporter, dans un bol, une partie de cette eau bénite — provenant en partie de la glace glaciaire, mélangée à l’eau des rivières du monde apportée par divers représentants lors de l’ouverture de la conférence. Ce n’était pas seulement un don, mais un signe de l’urgence de la crise climatique, tout en étant marqué par l’espérance portée par la bénédiction papale.
Revenir au cœur et élever la voix
Un autre moment fort de la clôture est survenu lorsque la Dre Lorna Gold a partagé certains des engagements pris par les participants. Parmi les plus marquants : la force de la collaboration, l’importance des alliances, l’appel à revenir au cœur et la promotion du Programme des Animateurs Laudato Si’, développé par le MLS.
Elle a souligné l’importance de la mise en œuvre : « Nous ne pouvons pas attendre que d’autres le fassent. Nous devons mettre en œuvre les changements qui sont à notre portée, » a affirmé la Dre Lorna. Elle a encouragé à élever ensemble la voix à Belém, au Brésil (prochaine COP), où une nouvelle alliance pour la non-prolifération des combustibles fossiles sera également lancée.
Action de grâce pour les 10 ans du MLS
Un moment particulièrement émouvant a eu lieu lors de l’action de grâce pour les dix ans d’histoire du Mouvement Laudato Si’, fondé en janvier 2015. La Dre Lorna Gold a rappelé sa rencontre avec Tomás Insua, cofondateur, cette même année, et combien elle avait été frappée par son enthousiasme et son énergie à vouloir diffuser les valeurs de l’encyclique.
« La chose la plus extraordinaire de notre mouvement est la joie, » a-t-elle déclaré, exhortant tous à « apporter cette joie à la COP30. » Elle a rappelé les paroles du pape François nous invitant à « chanter tout au long du chemin, » car « notre préoccupation ne doit pas nous enlever la joie ni l’espérance. »
Yeb Saño, président du conseil d’administration du Mouvement Laudato Si’, a exhorté les participants à graver dans leur mémoire ce qui a été vécu pendant la conférence afin que « toutes ces raisons nous poussent à sortir du lit chaque matin. » « Nous avons beaucoup de travail devant nous, mais le pape Léon est à nos côtés. Il ne s’agit pas de courir en avant, mais d’avancer tous ensemble. »
Laudato Si’, pour des communautés courageuses
La matinée s’est ouverte avec l’intervention de Kumi Naidoo, président du Traité de non-prolifération des combustibles fossiles, qui s’est défini comme un « prisonnier de l’espérance. » Il a souligné que nous devons prendre soin de notre environnement car « il n’y a ni emplois ni êtres humains sur une planète morte. »
« Les communautés catholiques, à travers Laudato Si’, ont fait preuve de courage, » a affirmé Naidoo, encourageant à agir avec sagesse et foi, avec urgence. « L’espérance n’est pas l’amour ; l’espérance est la résilience, l’espérance est une mission. »
La résilience des peuples
Le panel suivant, intitulé « La foi et la mission partagée pour une planète résiliente », a été animé par Josianne Gauthier, secrétaire générale de CIDSE (Coopération Internationale pour le Développement et la Solidarité). Les principaux thèmes abordés ont été le financement des pays en développement et la résilience comme moteur pour avancer.
La Dre Maina Vakafua Talia, ministre de l’Intérieur, du Changement climatique et de l’Environnement de Tuvalu, a expliqué que, bien que dans sa langue maternelle le mot « résilience » n’existe pas, son peuple a appris à « passer de la vulnérabilité à la force » après avoir subi de multiples catastrophes climatiques. Elle a également insisté sur l’importance de la spiritualité pour construire un avenir résilient.
La Dre Svitlana Romanko, fondatrice et directrice de Razom We Stand, a parlé de son pays, l’Ukraine, et de la manière dont la dépendance aux combustibles fossiles, conséquence de la guerre, a fragilisé le peuple. Elle a souligné que la résilience est ce qui les maintient debout aujourd’hui, aux côtés des énergies renouvelables et des économies vertes, démontrant qu’il est possible de vivre grâce à l’énergie propre.
Mgr Robert Vitillo, du Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral et de la Plateforme Laudato Si’ Action, a apporté une réflexion tirée de l’Évangile : « On nous enseigne la solidarité et nous devons changer de perspective pour la traduire en action dans nos engagements. »
Écouter les périphéries
Dans l’après-midi, le dernier panel a été animé par Bianca Pitt, fondatrice du Women’s Environment Network et cofondatrice de SHE Changes Climate. Il a porté sur ce que notre cœur nous dit de ce que nous avons vécu ces derniers jours.
Catherine Coleman Flowers, lauréate d’une bourse MacArthur et défenseure de la santé environnementale, membre des conseils du Natural Resources Defense Council, a partagé que ce sont les personnes des périphéries qui souffrent le plus et qui sont le moins entendues.
Mgr Ricardo Hoepers, secrétaire général de la Conférence nationale des évêques du Brésil, a évoqué la diversité de son pays et la nécessité de sortir chacun de sa zone de confort pour élargir nos horizons : « Mon rêve pour le Brésil est d’unir Laudato Si’ et Fratelli Tutti ; et que la nature et les êtres humains aient la même importance : la nature est l’espace que Dieu nous a donné pour vivre comme des frères. »
Et Margaret Karram, présidente du Mouvement des Focolari, a déclaré : « Je suis convaincu que la seule façon d’apporter un changement durable est d’adopter l’amour comme principe directeur de notre action écologique. Dans Laudato Si’, le mot amour apparaît soixante-dix fois ! Une indication puissante d’un chemin sur lequel chacun et nous tous sommes invités à marcher. Une invitation à passer d’une fraternité humaine authentique — telle que nous l’avons vécue ces derniers jours — à une fraternité cosmique. .»
Avant de conclure, les participants ont pris part à une dernière session de prière et de réflexion, dirigée par des membres de Trócaire. Après la projection d’une vidéo récapitulative des trois jours, tous ont été invités à se remémorer les moments les plus marquants et à s’engager solennellement à poursuivre le chemin, en plaidant pour la maison commune.
Dans l’après-midi du 1er octobre, au Centre International Mariapolis du Mouvement des Focolari à Castel Gandolfo, Rome, la Conférence Raising Hope a été inaugurée avec la participation de Sa Sainteté Léon XIV, aux côtés de figures de premier plan telles qu’Arnold Schwarzenegger, ancien gouverneur de Californie, et l’honorable Marina Silva, ministre de l’Environnement et du Changement Climatique du Brésil.
La session a mêlé témoignages, moments spirituels et artistiques, en action de grâce pour le 10e anniversaire de l’encyclique Laudato Si’. Représentant le Mouvement Laudato Si’, Christina Leaño, directrice associée, et Igor Bastos, directeur pour le Brésil, ont présidé l’ouverture de la journée.
Un moment symbolique s’est produit lorsque le Pape Léon XIV a touché et béni un bloc de glace de plus de 20 000 ans, détaché d’un glacier du Groenland en raison du changement climatique, ainsi que de l’eau apportée de diverses régions du monde — gestes incarnant compassion et attention au cri de la Terre et des pauvres.
Laudato Si’ : que reste-t-il à faire ?
« Cette Encyclique a profondément inspiré l’Église catholique et de nombreuses personnes de bonne volonté », a commencé le Pape Léon dans son discours sur Laudato Si’, « elle a ouvert un dialogue intense, des groupes de réflexion et des programmes académiques. » Le Pape a souligné combien l’encyclique de son prédécesseur s’est diffusée « dans les sommets internationaux, dans le dialogue œcuménique et interreligieux, dans les cercles économiques et entrepreneuriaux, dans les études théologiques et bioéthiques. »
Rendant grâce au Père céleste « pour ce don que nous avons hérité du Pape François », Léon a insisté sur le fait qu’aujourd’hui les défis environnementaux et sociaux sont encore plus urgents. À l’occasion de cet anniversaire, nous devons nous demander : « Que reste-t-il à faire ? Que devons-nous faire maintenant pour garantir que le soin de notre maison commune et l’écoute du cri de la terre et des pauvres ne paraissent pas comme de simples modes passagères ou, pire encore, soient perçus comme des sujets divisifs ? », a-t-il interrogé.
Revenir au cœur : de la collecte de données au soin
« Aujourd’hui, plus que jamais, il est nécessaire de revenir au cœur, lieu de la liberté et des décisions authentiques », a affirmé le Pontife, car bien qu’il « inclue la raison », il la « transcende et la transforme » également. « Le cœur est le lieu où la réalité extérieure a le plus grand impact, où se déroule la recherche la plus profonde, où se découvrent les désirs les plus authentiques, où se trouve l’identité ultime de chacun et où les décisions se forgent. »
À cet égard, il a souligné que « ce n’est qu’en revenant au cœur qu’une véritable conversion écologique peut avoir lieu. » « Nous devons passer de la collecte de données au soin ; et du discours environnemental à une conversion écologique qui transforme les modes de vie personnels et communautaires. »
Léon a rappelé aux participants que cette expérience de conversion nous oriente vers le Dieu vivant : « Nous ne pouvons pas aimer Dieu, que nous ne voyons pas, tout en méprisant ses créatures. Nous ne pouvons pas non plus nous dire disciples de Jésus-Christ sans partager son regard sur la création et son soin pour tout ce qui est fragile et blessé. »
Pas de place pour l’indifférence ni la résignation
Avant de conclure, le Pape a tourné son regard avec espérance vers les prochains sommets internationaux — la COP30 de 2025, la session du Comité de la Sécurité Alimentaire Mondiale et la Conférence sur l’Eau de 2026 — « afin qu’ils écoutent le cri de la terre et le cri des pauvres. »
Il a également encouragé les jeunes, les parents et ceux qui travaillent dans les administrations et institutions à contribuer à « trouver des solutions aux défis culturels, spirituels et éducatifs d’aujourd’hui, en luttant toujours avec ténacité pour le bien commun. »
Enfin, il a conclu : « Dieu nous demandera si nous avons cultivé et pris soin du monde qu’il a créé et de nos frères et sœurs. Quelle sera notre réponse ? »
1,5 milliard de catholiques peuvent s’impliquer
L’acteur et ancien gouverneur de Californie, fondateur de l’USC Schwarzenegger Institute et de la Schwarzenegger Climate Initiative, Arnold Schwarzenegger, a commencé son intervention en félicitant le Saint-Père pour l’installation de panneaux solaires sur les toits du Vatican : « Je suis aux côtés d’un héros », a-t-il déclaré.
« Il y a 1,5 milliard de catholiques — ce pouvoir et cette force doivent être utilisés pour s’impliquer dans le mouvement climatique », a affirmé Schwarzenegger, appelant à mettre davantage l’accent sur la pollution : « La personne ordinaire ne comprend pas quand nous parlons de zéro émission nette ou de températures en hausse. Au lieu de parler à la tête, nous devons parler au cœur. Nous pouvons mettre fin à la pollution si nous travaillons ensemble, car Dieu nous a mis sur cette Terre pour en faire un monde meilleur. »
Vers la COP de l’espérance
Vint ensuite l’intervention de l’honorable Marina Silva, ministre de l’Environnement et du Changement Climatique du Brésil, coprésidente de la COP30. Dans son discours, elle a exprimé combien elle était inspirée par les valeurs chrétiennes en participant à la conférence.
Avec conviction, elle a affirmé : « Je suis certaine que le Pape apportera une grande contribution pour que la COP30 entre dans l’histoire et devienne, comme nous le souhaitons tous ardemment, la COP de l’espérance, afin de préserver et de cultiver toutes les formes de vie qui font partie du magnifique jardin que Dieu nous a donné. »
Des larmes à l’espérance
Sur scène, le Pape était accompagné de la Dr Lorna Gold, directrice exécutive du Mouvement Laudato Si’ et présidente du Comité d’Organisation de la Conférence ; de la théologienne Margaret Karram, présidente du Mouvement des Focolari ; du Père Jesús Morán ; et de Yeb Saño, président du Conseil d’Administration du Mouvement Laudato Si’, qui a partagé son expérience des catastrophes climatiques aux Philippines et introduit les principaux témoignages.
Un moment spirituel symbolique a suivi, lorsque des représentants du Timor oriental, d’Irlande, du Brésil, de Zambie et du Mexique ont apporté de l’eau de leurs terres, versée dans un bol commun sur scène. Ils ont incarné le cri des peuples autochtones, de la faune, des écosystèmes, des générations futures, des migrants, des pauvres et de la Terre elle-même.
Des larmes à l’espérance, avec le public debout, le Pape Léon s’est approché de la glace glaciaire et a proclamé la bénédiction sur l’eau et sur tous les présents : « Que nous travaillions pour l’épanouissement de toute la création. » Les artistes Adenike, Gen Verde et les Pacific Artists for Climate Justice ont animé la rencontre avec des moments musicaux remplis de joie et d’énergie.
Un bloc de glace du Groenland
La glace a parcouru plus de 5 000 kilomètres depuis les fjords de Nuuk, Groenland, jusqu’à Castel Gandolfo, Rome. L’artiste Olafur Eliasson a organisé le transfert avec le soutien du géologue Minik Rosing. Recueilli dans le fjord de Nuup Kangerlua, le bloc de glace s’était détaché de la calotte glaciaire du Groenland en raison du changement climatique et fondait dans l’océan. La vaste calotte glaciaire du Groenland est l’un des régulateurs climatiques les plus importants de la Terre. Formée de neige compactée sur des dizaines de milliers d’années, elle contient des couches vieilles de plus de 100 000 ans, renfermant des bulles d’air ancien qui enregistrent l’histoire de l’atmosphère terrestre. L’Observatoire de la Terre de la NASA estime que la calotte glaciaire du Groenland perd environ 270 milliards de tonnes par an à cause du changement climatique. À mesure que la glace libère de l’eau de fonte dans l’océan, elle nous rappelle que notre relation globale avec les calottes glaciaires est existentielle : elles nous relient au passé, façonnent notre climat actuel et — selon nos soins ou notre négligence — détermineront notre avenir commun. Si la glace venait à fondre entièrement, la NASA prévoit que le niveau de la mer pourrait s’élever d’environ sept mètres, redessinant les côtes et déplaçant des millions de personnes dans le monde entier.
À tous ceux qui appartiennent au Mouvement des Focolari dans le monde
Nous, responsables du Mouvement des Focolari, réunis à Rome, au nom de tous ceux qui appartiennent au Mouvement dans les 140 pays où il est présent, exprimons notre profonde douleur face à l’aggravation continue des conflits armés qui dévastent le Moyen-Orient et de nombreuses régions du monde.
Nous exprimons notre proximité sincère et concrète envers les personnes et les peuples qui souffrent, tout en condamnant toute forme de violence, d’injustice et d’oppression.
Conscients que la paix commence par nos gestes quotidiens, nous invitons tous les membres du Mouvement des Focolari à adhérer et à souscrire par leur vie aux engagements suivants :
• être des « artisans de paix », prêts à dépasser les idéologies et les antagonismes ;
• Promouvoir et soutenir des réseaux de solidarité pour apporter un soutien matériel, psychologique et spirituel aux victimes de toutes les guerres ;
• Faire en sorte que chacune de nos communautés devienne une « maison de la paix », où l’on apprend à désamorcer l’hostilité par le dialogue et la compréhension mutuelle, où l’on pratique la justice et où l’on construit le pardon ;
• Favoriser des programmes éducatifs pour insuffler, en particulier aux nouvelles générations, la culture de paix, l’inclusion et la non-violence ;
• Encourager toute initiative locale et mondiale qui favorise la rencontre, le dialogue interreligieux et interculturel, fondamentaux pour la réconciliation.
Nous nous engageons pour que pardon, dialogue, fraternité ne soient pas simplement des mots, mais deviennent réellement des voies qui ouvrent l’avenir et empêchent que la violence ait le dernier mot.
Que de tous points de la terre s’élève une prière incessante et confiante vers le Dieu de la paix, afin qu’il éclaire le cœur de ceux qui peuvent agir pour mettre fin aux conflits.