Mouvement des Focolari

9 mai, Journée de l’Europe

Une journée de rencontre entre Communautés, Mouvements et Pays pour témoigner de la paix et de la solidarité entre les peuples.  Le 9 mai est la fête du continent européen qui célèbre la paix et l’unité entre les peuples. À la suite de la signature historique, le 31 octobre 1999, de la “Déclaration commune sur la doctrine de la justification” entre les dirigeants de différents mouvements et communautés, catholiques et évangéliques, d’Italie et d’Allemagne, est né le réseau together4europe, un voyage commun à la redécouverte des valeurs de paix et de fraternité du vieux Continent. Cette année, la pandémie de Covid-19 empêche les gens de se voir à l’église, sur les places des villes, dans les rassemblements conviviaux, pour des conférences et des prières. Cela ne signifie pas que les activités de cette journée sont annulées, au contraire : avec beaucoup de créativité, des conférences numériques, des prières, des groupes de discussion et des dialogues en ligne entre communautés, mouvements et représentants politiques ont vu le jour, par exemple, à Utrecht, Graz, Rome, Lyon ou Esslingen. Les événements de cette année ont reçu la bénédiction du Pape François  depuis la réception de sa lettre le 22 avril. Le Pape apprécie le service que le réseau together4europe réalise pour le bien commun  à travers des Communautés et des Mouvements très engagés, inspirés par les valeurs de solidarité, de paix et de justice. Pour la Fête de l’Europe, en communion avec Graz, les Comités Ensemble pour l’Europe d’Italie ont promu et organisé un événement en ligne consacré au Oui à la Création défendant la nature et l’environnement, intitulé “Ḗcologie Intégrale : Utopie durable pour l’Europe”, le 9 mai. Grâce aux réflexions de Stefania Papa, professeur et expert en écologie, et de Luca Fiorani, physicien du climat, et à la synthèse vidéo des trois messages du pape François, du patriarche Bartholomée Ier et d’Antonio Guterres (ONU) pour la 50e Journée mondiale de la Terre, nous serons aidés à prendre conscience de la manière dont nous pouvons travailler ensemble pour un meilleur présent et un meilleur avenir, en respectant notre Terre, dans une culture de respect, de coopération et de réciprocité. Ensemble pour l’Europe a en effet pour objectif une “culture de la réciprocité”. Elle permet aux différents individus et peuples de s’accueillir, de se connaître, de se réconcilier, d’apprendre à s’estimer et à se soutenir. Le réseau coordonne de nombreuses activités en faveur de la réconciliation et de la paix, de la protection de la vie et de la création, d’une économie équitable, de la solidarité avec les pauvres et les marginaux, de la famille, du bien des villes et de la fraternité sur le continent européen. La diversité ne doit pas être un motif de peur ou de séparation, mais plutôt une richesse développée et harmonisée pour une Europe unie, vivante et fraternelle. Pour plus d’informations, consultez le site www.together4europe.org

                                                                    Lorenzo Russo

SMU 2020 : Message du Secrétaire Général du Conseil Œcuménique des Eglises (COE)

Nous avons reçu le message du Révérend Dr Ioan Sauca, Secrétaire Général du Conseil Œcuménique des Eglises (COE). Nous le remercions pour son soutien et son encouragement pour cette édition de la Semaine Monde Uni. Faisons nôtre son encouragement à être toujours plus des bâtisseurs et des promoteurs de l’unité dans notre contexte quotidien et pour le monde ! Message à la Semaine Monde Uni 2020 Rév. Prof. Dr. Ioan Sauca Secrétaire général En tant que secrétaire général en exercice du Conseil Œcuménique des Églises, c’est une joie pour moi de vous saluer et de vous encourager à l’occasion de la Semaine de l’unité avec la proclamation solennelle de Pâques : Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! La communion mondiale des Eglises est solidaire avec vous et nous prions pour la guérison et la réhabilitation de l’humanité et de toute la création de Dieu, en particulier en cette période d’incertitude et de peur causée par la pandémie du COVID-19. Dans ces circonstances, nous réalisons encore plus combien nous sommes unis en une seule humanité: nous partageons les mêmes peurs, les mêmes défis et la même aspiration au bien-être de notre unique famille humaine. En outre, à la lumière de la résurrection de Jésus, nous avons également des raisons de partager la même espérance de vie renouvelée en travaillant et en marchant vers le royaume de justice et de paix de Dieu. Vous, les jeunes du mouvement des Focolari, si clairement orientés à unir l’humanité, révélez les dimensions et les aspirations de la vision de Chiara Lubich pour le mouvement œcuménique : de combler non seulement les anciennes divisions entre les chrétiens, mais de vivre à la suite du Christ de manière à guérir le monde. Vous êtes un don pour nos communautés. Votre passion et votre désir de changer le monde inspirent et motivent tous ceux d’entre nous qui sont confrontés à la réalité d’aujourd’hui. De toutes les manières, grandes et petites, cette génération est confrontée aux plus grands défis du changement climatique, de l’inégalité économique, des besoins des migrants et des réfugiés. Comme nous pouvons le constater aujourd’hui, l’expérience numérique de votre génération nous conduit à de nouvelles façons d’analyser et de réfléchir à notre vision commune de l’unité des chrétiens, telle qu’elle est exprimée dans la prière de Jésus en Jean 17:21. Là, Jésus a prié « afin que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi et moi et que je suis en toi, qu’ils soient en nous eux aussi, afin que le monde croie que tu m’as envoyé ». La vision de Jésus ne se limite pas à notre famille chrétienne, mais inclut toute l’humanité et tout ce que Dieu a créé. Ainsi, malgré les incertitudes et la peur, notre époque est aussi un temps de résurrection avec d’énormes possibilités de se rencontrer et de se mettre au service les uns les autres, sœurs et frères. La prière de Jésus nous rappelle que l’unité grandit pour servir un plus grand besoin. En Jean 20:23, Jésus apparaît à ses disciples qui se sont isolés dans une pièce fermée à clé. Jésus les rassure en leur disant : « La paix soit avec vous ». Mais cela ne s’arrête pas là. En donnant la paix une seconde fois, il ajoute : « Comme le Père m’a envoyé, à mon tour je vous envoie ». La tâche et l’appel à travailler pour la paix sont clairs. Alors que vous entamez cette édition de la Semaine de l’unité dans différentes parties du monde, je vous invite à réfléchir aux paroles de Jésus dans le contexte actuel du besoin d’unité et de paix : comment vivons-nous l’unité de Dieu aujourd’hui dans un monde qui souffre ? En tant que jeunes, comment répondons-nous aux inégalités et aux besoins du monde afin que la paix de Dieu puisse habiter l’humanité et la création tout entière ? Genève, 28 avril 2020

https://www.youtube.com/watch?v=-p39HC8PmYM&feature=emb_logo

Ermanno Rossi : « Ne rien demander et ne rien refuser. »

Il a été l’un des premiers religieux à adhérer à la spiritualité du mouvement des Focolari. Un contemplatif en pleine action ; un homme de Dieu immergé dans l’humanité. Que signifie “contemplation” et quel est l’intérêt de la contemplation aujourd’hui ? Comment envisager le XXIe siècle ? En des temps comme ceux que nous vivons, confinés pour Covid et pris par l’inquiétude du lendemain, prendre le temps d’entrer en  contact avec l’Absolu pourrait ne pas sembler être une priorité. Mais il y a quelques jours, j’ai été amenée à reconsidérer cet : j’ai rencontré la figure extraordinaire du père Ermanno Rossi, un dominicain italien, pionnier du mouvement des Focolari dans les années 50, qui nous a quittés ce lundi demPâques. Sa trajectoire existentielle montre que seule une relation intime avec Dieu pouvait la rendre possible. C’est ce que confirme un texte qu’il a rédigé à l’occasion de son 90e anniversaire : « Les difficultés n’ont pas manqué au cours de ma vie ! Je ne me souviens que d’une conviction intérieure qui m’a guidé dans tous mes choix : « Ne rien demander et ne rien refuser. » Cela signifiait pour moi : bien évaluer la tâche qui m’était confiée, y mettre toutes mes forces avec la certitude que Dieu s’occuperait du reste. C’est pourquoi je n’ai jamais rien demandé ni refusé quoi que ce soit, quelle que soit la tâche qu’on me demandait, même si c’était presque toujours contraire à mes sentiments. À mon âge, cependant, je peux vous assurer qu’il valait la peine de faire confiance à Dieu. (…) En plus des difficultés, j’ai eu des grâces extraordinaires. Parmi celles-ci, ma rencontre avec Chiara Lubich et son Mouvement qui a occupé une place très importante. Ce fut le phare de ma vie. » Sa vie fut pour le moins intense : de 1950 à 1955, il est responsable des jeunes novices dominicains ; il écrit que sa cellule était sa voiture : « Je sillonnais constamment tout centre de l’Italie. » C’est au cours de ces années que le père Ermanno est venu dans l’une des premières communautés romaines du mouvement des Focolari et a rencontré Graziella De Luca : « Je ne lui ai posé qu’une seule question : Maintenant que tu es en vie, tout va bien ; mais quand la première génération sera passée, il y aura inévitablement un déclin, comme c’est le cas pour toutes les fondations ». Graziella m’a répondu : « Non ! Tant que Jésus sera présent  au milieu de nous, cela n’arrivera pas. » À partir de ce moment, sa vie a connu une accélération : successivementl recteur et économe d’un séminaire, pofesseur de moarale à Loppiano, il a aussi parcouru toute l’Europe pour faire connaître l’esprit des Focolari à de nombreux religieux. Il a été responsable du Centre missionnaire de sa province religieuse, puis curé de paroisse à Rome et supérieur d’une petite communauté. Avec quel esprit le père Ermanno a-t-il vécu tout cela ? Il le raconte lui-même : « Auu cours de toute ma vie une constante m’a accompagné : je devais chaque fois recommencer à zéro, me “recycler”, comme si je devais apprendre un   nouveau métier. Autre constante : au premier impact, la nouvelle situation se révélait toujours douloureuse, puis je la considérais comme providentielle. J’ai maintenant la certitude que les dispositions de la Providence  envers moi sont  les meilleures qui puissent m’arriver. » Dans la spiritualité de l’Unité, le père Ermanno a trouvé le chemin d’une nouvelle relation avec Dieu. Jusqu’alors, il l’ avait cherché dans la solitude. Avec Chiara Lubich, il a découvert que le frère est le chemin direct pour aller à Dieu ; un chemin qui ne requiert pas nécessairement la solitude : il peut aussi être vécu au milieu des foules.

                                                                             Stefania Tanesini

« Abbà, Père ! »

Le texte de Chiara Lubich qui suit nous conduit au cœur de la foi chrétienne. « Nous avons cru à l’amour de Dieu – c’est ainsi que le chrétien peut exprimer le choix fondamental de sa vie . » C’est un choix qui s’avère assez audacieux en ce moment, mais qui n’en est pas moins vrai. Cette fois-ci, nous parlerons encore de la prière : elle est la respiration de notre âme, l’oxygène de toute notre vie spirituelle, l’expression de notre amour envers Dieu, le carburant de chacune de nos activités. Mais de quelle prière voulons-nous parler ? De cette prière, aux richesses infinies et divines, qui est toute contenue dans une parole, dans un seul mot que Jésus nous a enseigné et que l’Esprit Saint a mis sur nos lèvres. Mais allons à son origine. Jésus priait, il priait son Père. Pour lui, le Père était « Abba », le père, le papa auquel il s’adressait avec des accents de confiance infinie et d’amour sans limites. Il le priait en étant au sein de la Trinité où il est lui-même la seconde Personne divine. C’est bien aussi par cette prière toute spéciale que Jésus a révélé au monde qui il était réellement : le Fils de Dieu. Mais comme il était venu sur terre pour nous, il ne s’est pas contenté d’être lui seul dans cette condition privilégiée de prière. En mourant pour nous, en nous sauvant, il nous a faits enfants de Dieu, ses frères, et il nous a donné, à nous aussi par l’Esprit Saint, la possibilité d’être introduits au sein de la Trinité, en Lui, avec Lui et par Lui de sorte que pour nous aussi cette divine invocation, la sienne, est devenue possible : « Abba Père », « papa ! mon papa », notre papa, avec tout ce que cela comporte : certitude de sa protection, sécurité, abandon aveugle à son amour, consolations divines, force, ardeur. Ardeur qui nait dans le cœur de celui qui est sûr d’être aimé… C’est cela la prière chrétienne. Une prière extraordinaire. Une prière que l’on ne rencontre nulle part ailleurs ni dans d’autres religions. Si l’on croit en une divinité, tout au plus on la vénère, on l’adore, on la supplie mais on reste en quelque sorte extérieur à elle. Là non. On entre dans le cœur de Dieu. Et alors ? Rappelons-nous avant tout les hauteurs vertigineuses auxquelles nous sommes appelés en tant que fils de Dieu et, par conséquent, l’exceptionnelle possibilité de prier que nous avons. Naturellement on ne peut dire : « Abba, Père », avec toute la signification que contient ce mot, que si l’Esprit Saint le prononce en nous. Et pour que cela puisse se faire, il faut être Jésus, rien d’autre que Jésus. Le moyen ? Nous le connaissons : Jésus vit déjà en nous par la grâce, mais il y faut encore notre contribution. Celle-ci consiste à aimer, à être dans l’amour envers Dieu et envers le prochain. Puis l’Esprit Saint mettra cette parole sur nos lèvres avec plus de plénitude si nous sommes en unité parfaite avec nos frères, là où Jésus est au milieu de nous. Que la prière « Abba, Père » soit tout particulièrement notre prière. […] Par elle, nous correspondrons pleinement à notre vocation qui est de croire à l’amour, d’avoir foi en l’amour qui est à la racine de notre charisme. Oui, l’Amour, le Père nous aime. Il est notre papa : de quoi aurions-nous peur ? Et comment ne pas voir dans le dessein d’amour qu’il a sur chacun de nous et qui se révèle à nous, jour après jour, l’aventure la plus extraordinaire à laquelle nous pouvions être appelés ? « Abba » est la prière caractéristique du chrétien et de nous, focolarini, en particulier. Si donc nous sommes sûrs de vivre notre Idéal, c’est-à dire si nous sommes dans l’amour, adressons-nous ainsi au Père, comme le faisait Jésus. Les conséquences ? Nous les éprouverons dans notre cœur.

Chiara Lubich

(Liaison téléphonique, Rocca di Papa, le 9 mars 1989) Extrait de : « Abbà, Padre ! », in : Chiara Lubich, Conversazioni in collegamento telefonico, p 355. Città Nuova Ed., Roma 2019.