Mai 21, 2018 | Non classifié(e)
« Je suis allée à Budapest sur le conseil de ma tante. Je me suis une fois de plus fiée à elle, une personne spéciale, ouverte et disponible, qui a toujours été à mes côtés dans les années difficiles. Tout avait commencé en première année de lycée. L’école me prenait, j’étais entrée dans une nouvelle phase, les premiers problèmes d’adolescence, les amis qui prennent d’autres routes, les incompréhensions en famille, une transformation peut-être un peu trop rapide. J’avais connu un garçon, c’était mon seul véritable ami. Mais je sentais en moi grandir une grande angoisse. J’étais de plus en plus seule, à part les moments où l’un ou l’autre, sans me poser de question, accueillait mes silences et partageait un peu de cette souffrance. J’ai terminé mes études. Les amitiés diminuaient et les heurts en famille augmentaient. Je maigrissais. Ce problème alimentaire et nerveux, que j’essayais de cacher aux yeux de tous, avec le temps, devenait une vraie pathologie. Il m’enlevait la joie de vivre, les couleurs, l’amour, la lumière. Je me repliais uniquement sur moi-même et sur la solitude que je m’étais imposée.
C’est alors que ma tante, de la communauté des Focolari, me proposa d’aller ensemble à Loppiano, leur cité-pilote en Toscane. J’ai pensé : « trois jours je ne sais où, sans étudier, sans école, loin de ce que je vivais, si à l’étroit. Trois jours où je dois seulement penser comment cacher ma nourriture. Essayons !». Ce fut presque une caresse après des mois d’aridité. Partout les gens m’accueillaient et m’embrassaient avec respect et délicatesse. L’une d’entre elles, après m’avoir écoutée, me parla de Chiara Lubich. Je me suis aperçue que j’avais oublié mes problèmes, moi-même, mais surtout la nourriture. Libre ! Pendant le voyage de retour, j’ai pensé que j’aurais aimé vivre toujours comme ça, comme dans une grande famille. Mais reprendre le quotidien n’était pas du tout facile, je me suis rendu compte que je voulais retomber. C’est ce qui se passa. La tête toujours dans les livres, l’esprit prêt à la programmation de calculs et de pièges pour faire tomber tout le monde. Mon poids diminuait, ma famille ne me reconnaissait pas. Mais je savais que quelqu’un priait pour moi. J’ai commencé à aller à la messe le dimanche, un peu avec l’excuse de faire de la marche, un peu pour m’éloigner de la maison. J’avais toujours été croyante mais c’est seulement à ce moment-là que j’ai commencé à penser que Jésus pouvait me comprendre et m’accueillir sans jugements. Pendant la deuxième et troisième année de lycée, la situation a encore empiré. J’étais de moins en moins tolérante dans mes rapports avec ma famille et les autres. La thérapie psychologique que j’avais débutée ne donnait pas les fruits escomptés. J’arrivais habilement à tisser des filets mensongers qui me portaient toujours plus hors de ma route. La seule période qui me distrayait était l’été, loin de la maison, avec les amis. Mais l’été est bref, je ne pouvais pas me plaire uniquement un mois par an. A la fin de l’été, ma tante me fit une nouvelle proposition : Budapest, Genfest 2012. J’ai accepté, et je suis partie avec cinq jeunes de ma ville, parmi lesquels une compagne de classe. J’étais plongée dans une émotion continuelle : des milliers de jeunes s’exprimaient en une seule âme. Un véritable pont comme il se doit, non seulement entre nations et cultures, mais aussi entre moi et la nouvelle vie qui m’attendait. Je me trouvais face à une marée de jeunes, douze mille, des ponts à partager avec moi pour le démarrage d’une nouvelle vie. Le « flashmob » avec nos foulards, sur lesquels nous avions écrit des messages, les échanges avec des jeunes d’autres pays, les queues pour les repas, la marche de la fraternité : je sentais que je faisais partie d’une unité. J’aurais pu aller partout, j’aurais été partout chez moi. Une fois rentrées à la maison, nous avons essayé de contacter la communauté des Focolari de notre ville avec ma compagne de classe, Le chemin que je voulais suivre était celui de Jésus. Ce n’était pas tout simple, le problème de la nourriture avait des racines profondes, et les préoccupations de ma famille n’avaient pas disparu. Mais je sentais que je portais moi aussi une nouvelle lumière. En vivant une à la fois les paroles de l’évangile, petit à petit j’ai repris possession de ma vie. En me donnant aux autres de toutes mes forces, j’ai découvert que Dieu m’aime immensément et a un grand projet sur moi ».
Mai 19, 2018 | Non classifié(e)
La fête chrétienne de l’effusion de l’Esprit Saint sur Marie et sur les disciples de Jésus se célèbre à la ‘’Pentecôte’’, c’est-à-dire le cinquantième jour après Pâques. On lit dans les Actes des Apôtres : « Tandis que le jour de Pentecôte était sur le point de se terminer, ils se trouvaient tous ensemble dans un même lieu. Quand du ciel tout à coup vint un bruit tel que celui d’un violent coup de vent, qui remplit toute la maison(…) et tous furent alors remplis de l’Esprit Saint » (Actes 2, 1-4). Chiara Lubich écrit en référence au charisme de l’unité : « L’Esprit Saint est le don que Jésus nous a fait pour que nous soyons un comme lui et le Père. Sans aucun doute, l’Esprit Saint était en nous aussi avant, car nous étions chrétiens ; mais ici, il y a eu une nouvelle illumination , une nouvelle manifestation sienne en nous, qui nous rend participants et acteurs d’une nouvelle Pentecôte, ensemble avec tous ces mouvements ecclésiaux qui rendent nouveau le visage de l’Église ».
Mai 18, 2018 | Non classifié(e)
«Marie, lorsque Jésus n’est plus sur terre, vit avec l’Église, où Jésus continue à être présent. De l’extérieur elle n’apparaît pas comme mère de Jésus qui n’est plus là; elle devient la mère de Jean, en qui tous les disciples se retrouvent. Ainsi Marie se situe dans le sein de l’Église, dans le cénacle où elle s’est rendue, depuis le mont des oliviers, où a eu lieu l’Ascension, en compagnie du groupe des apôtres, des disciples et des femmes pieuses. Là aussi, les apôtres « persévéraient tous ensemble dans la prière, avec les femmes, ainsi que Marie, mère de Jésus » (Act 1,14). La première Église – dit saint Luc – n’était qu’ « un seul cœur et une seule âme » et parmi eux nul c’était dans le besoin » ; il n’existait qu’une seule table. Pourquoi une telle communion qui faisait de tous une seule réalité ? Parce que Marie était là et donc l’Esprit Saint aussi : c’est alors que se réalisait l’idéal du Fils et qu’y régnait son Père. Son règne était venu : Notre Père du ciel et sur terre notre pain quotidien. Le Magnificat se répétait et la diakonia, le service, se réalisait. La fonction de Marie – fonction d’amour, et donc de l’Esprit Saint – était, et est d’unifier, en mettant en commun biens célestes et biens terrestres ; elle favorisait ainsi l’émergence du corps mystique du Christ : elle continuait à engendrer Jésus dans le monde : et en Lui elle unifiait et rapprochait les âmes : elle les installait dans la sagesse. C’est le modèle de ce que doit être la mère dans une famille chrétienne : un cœur qui unifie, un esprit qui vivifie en rallumant, chaque jour, l’atmosphère du focolare, où tous se sentent un : cellules d’un seul corps. Consciente de cette mission, qui est participation à l’œuvre du Christ, la femme – associée plus que tout autre créature à l’œuvre de la création – se tourne plus facilement vers le Créateur, et se confie plus tendrement à Marie : comme Elle, elle confère à l’intimité du foyer une pureté virginale par sa chaleur maternelle, qui la rend semblable à la Vierge Mère. Marie représentait Jésus au sein du cénacle et donc la dignité la plus haute, qui soutenait spirituellement la primauté juridique de Pierre. Mais par son attitude elle se montrait l’âme qui se fond avec l’Église, la fait sienne, la vit comme fruit béni en son sein : perdue en elle, cachée, véritable ancella Domini (servante du Seigneur). C’est le sentiment dans lequel doivent vivre l’Église, dans l’Église, avec l’Église, tous les fidèles, même les laïcs ; alors l’Église ne leur semblera plus étrangère, mais partie intégrante de leur vie, centre de leur sainteté. Inutile de parler ou de s’habiller de manière spéciale ; il faut vivre de sa sainteté. Le premier fruit sera son unité. Marie inspire “les formes très différentes de l’apostolat des laïcs…Elle obtient la grâce de l’apostolat pour les âmes soucieuses de vivre plus ouvertement et de manière plus pleine la doctrine de Jésus, pour celles qui brûlent du désir de la faire connaître aux autres et en particulier à leurs compagnons de travail. Mais aussi pour ceux qui souhaitent rétablir dans les organismes sociaux l’ordre de la justice et de la charité et faire entrer dans l’ordre temporel de la société un réservoir d’harmonie parfaite qui unit les enfants de Dieu. Elle met sur leurs lèvres les mots qui persuadent sans choquer… » (Pie XII). Marie, la réformatrice sociale : modèle d’un apostolat convaincant; symbole de charité, source de justice, vers laquelle nombre de mouvements laïcs se tournent pour concourir à la construction de l’unité, testament idéal de Jésus, dans un ordre « marial » des choses, prélude à la cité de Dieu sur terre : elle que les saints ont déjà considérée comme la Cité de Dieu.» Igino Giordani, Marie modèle parfait, Città Nuova, Rome, 1967 2012, p.150-152.
Mai 15, 2018 | Non classifié(e)
Le 15 mai, le mois du Ramadan a commencé et se terminera le 14 juin. Période de 29 ou 30 jours pendant laquelle les fidèles musulmans rappellent « le mois où fut révélé le Coran comme guide pour les hommes et preuve lumineuse de direction droite et de salut » (Coran, Sourate II, vs 185). Durant cette période, au cours de laquelle on intensifie la prière et les œuvres de miséricorde, le jeûne depuis l’aube jusqu’au coucher du soleil, pour tous les fidèles qui peuvent le supporter, est le quatrième des cinq piliers de l’Islam. La signification spirituelle du jeûne, uni à la prière et à la méditation, de l’abstinence sexuelle et du renoncement en général, selon de nombreux théologiens, se réfère à la capacité de l’homme à s’autocontrôler, à exercer la patience et l’humilité et à se souvenir d’aider les plus nécessiteux et les moins nantis. Le Ramadan est donc une façon de s’exercer à la pureté contre toutes les passions mondaines, dont les bénéfices retombent sur le fidèle toute l’année.
Mai 14, 2018 | Non classifié(e)
Il y a 20 ans, Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, recevait des mains du maire Leoluca Orlando, la citoyenneté honoraire de Palerme. Aujourd’hui, à l’occasion des manifestations lancées à Palerme, nommée en 2018 ‘’capitale italienne de la culture’’, le Mouvement renforce ce lien au nom de l’accueil et de la fraternité universelle, à contre-courant avec les actions négatives qui se vivent quotidiennement dans une ville possédant de forts contrastes. Un programme de congrès, d’événements artistiques, de workshops sous le signe du dialogue entre les générations, entre les cultures, et entre les Églises de Sicile. L’intervention de Maria Voce est consacrée à ce thème, à la Faculté Pontificale de Théologie de Sicile. « En arrivant à Palerme, en ce moment particulièrement heureux dans lequel beaucoup d’événements concentrent l’attention sur la ville, j’ai encore entendu résonner les paroles que Chiara Lubich avait adressées à la ville :’’nous promettons que Palerme sera toujours présente dans nos cœurs, afin que, grâce à l’audace et au courage de ses citoyens, elle arrive à être un modèle pour de nombreuses autres villes d’Italie et de l’étranger, comme une véritable ‘’ville sur la montagne’’ ».
« Chiara Lubich – continue Maria Voce – nous a laissé un signe indélébile de son engagement pour la communion dans l’Église, pour le dialogue œcuménique et pour la fraternité entre tous les peuples. Depuis les années ‘40, Chiara manifestait déjà son désir avec des expressions riches d’élan et d’ardeur. ‘’Regardons autour de nous : nous sommes tous frères, personne n’étant exclu !’’, exhortant ainsi à vivre pour ‘’la fraternité universelle en un seul Père, Dieu, qui est aux Cieux’’. C’est un programme qui peut s’actualiser dans chaque ville, mais qui trouve un terrain particulièrement fertile justement ici, à Palerme, lieu ‘’de rencontre dans les siècles entre les peuples, les cultures et les civilisations différentes’’, qui a dans ses propres racines ‘’les valeurs de l’accueil envers la diversité, la solidarité et la générosité’’ ». Quelle contribution de ce charisme à l’Église universelle, et aux Églises particulières, aussi de la Sicile ? Maria Voce répond : « Avec le charisme de l’unité est née une ‘’voie nouvelle’’ dans l’Église », une spiritualité qui trouve pleine consonance aussi dans le Concile Vatican II. « De cette spiritualité de communion, nous avons vu fleurir la communion au sein de l’Église, entre les différents Mouvements ecclésiaux qui l’enrichissent, entre les différents charismes anciens et nouveaux. Nous avons vu en outre combien celle-ci est utile pour concourir à l’unité des chrétiens et aussi pour ouvrir ce dialogue avec des personnes d’autres religions, dialogue qui représente une des frontières les plus engageantes et urgentes du troisième millénaire. C’est une réalité que nous avons pu expérimenter aussi dans les églises particulières ».
« Malgré les innombrables urgences de ces dernières années, c’est justement à travers ces urgences, l’engagement des membres du Mouvement, en Sicile, est profondément sensible à témoigner et à construire l’unité de la famille humaine là où celle-ci est la plus menacée et précaire. Ceux-ci essaient ainsi de répondre à l’appel lancé par Chiara, quand elle les avait sollicités pour ‘’construire une nouvelle culture qui soit la culture des droits de l’homme, la culture de la légalité, la culture de l’amour, la culture de la vie et non de la mort’’ ». « Il me semble pouvoir dire – affirme Maria Voce – que pour la réalisation de cet objectif certains pas ont été réalisés. Il y a bien sûr encore beaucoup de chemin à parcourir mais cela représente un engagement qu’aujourd’hui aussi, avec tout le Mouvement, nous voulons renouveler : donner notre contribution pour créer cette ‘’civilité nouvelle’’, avec en son sein toutes les valeurs qui malheureusement sont bien souvent bafouées, et grandir toujours davantage ‘’sans oublier – comme le rappelait Chiara – tous les frères chrétiens, sans oublier les autres religions, sans oublier personne’’. De cette manière vraiment, il sera possible de donner vie à une ‘’culture de l’unité’’, définie plusieurs fois par Chiara Lubich ‘’culture de la résurrection’’ ». Et elle conclut en disant : « avec le souhait que cette ville puisse réellement être ‘’capitale italienne de la culture’’, mais d’une ‘’culture de la résurrection’’ ».
Mai 14, 2018 | Non classifié(e)
Alors qu’est en cours de préparation la 9ème Rencontre mondiale des familles, qui se déroulera du 21 au 26 août 2018 à Dublin, en Irlande, sur le thème « L’Évangile de la Famille : joie pour le monde », le 15 mai on célèbre dans le monde entier la Journée Internationale de la Famille, lancée par l’Assemblée Générale des Nations Unies en 1994. Étant donné les difficultés que traverse la famille aujourd’hui pour se développer en tant que telle, nous souhaitons que la Journée serve à susciter des politiques et des actions qui la soutiennent, en reconnaissant son rôle essentiel comme « première cellule » de la société. « Sauver la famille – écrivait Igino Giordani, homme politique, écrivain et considéré par Chiara Lubich comme cofondateur du mouvement des Focolari – c’est sauver la civilisation. L’État est fait de familles ; si elles tombent, lui aussi vacille ». Et encore : « Les époux deviennent collaborateurs de Dieu en donnant vie et amour à l’humanité ».