Mouvement des Focolari

Portugal. “Alta Resolução – Ajusta o foco à Paz”

Organisée par les Jeunes pour un Monde Uni « Haute résolution – Focaliser sur la Paix » sera une journée dédiée à la paix. Il s’agit d’un événement qui a lieu au Portugal depuis 2002, tous les deux ans, toujours le 1ier mai. Y participent quelques milliers de jeunes portugais mais aussi des jeunes d’autres pays. En 2016, c’est une proposition à “haute définition » : c’est-à-dire que l’on invite aussi les jeunes à jouer le rôle de la fraternité et de bâtisseurs de paix, sans compromis. A travers la musique, les chorégraphies, les témoignages et les Expo seront présentées les actions déjà en cours de réalisation, dans le but de fournir des réponses concrètes et offrir des occasions et des idées pour continuer dans cette direction. Cette année le programme comprendra aussi différents laboratoires qui affronteront le thème de la paix dans différents domaines comme l’écologie, l’art, le dialogue interculturel, l’économie, le sport, la communication, science et technologie. Cette journée fait partie du projet international United World Project (Projet Monde Uni), qui propose la fraternité universelle comme paradigme des relations humaines, en développant l’identification, la systématisation et la diffusion des actions qui existent déjà au niveau mondial en faveur de la fraternité. Invitation 1ier mai 2016

Genève: table ronde « Europe: Quelle identité? Quelles valeurs? »

Genève: table ronde « Europe: Quelle identité? Quelles valeurs? »

156ab740-c83e-4464-b72a-baa9ba32feccSans tomber dans le piège d’une mémoire idéologiquement refermée sur elle-même, le Conseil œcuménique des Eglises et le Mouvement des Focolari nous invitent de nous demander ce qui a contribué à forger la notion d’une «identité européenne» (constituée ou comme processus), en quels termes celle-ci peut se définir et ce qui a suscité l’idéal d’une unité européenne (susceptible de se manifester ensuite dans des formes politiques). En faisant un pas plus loin encore, nous voudrions chercher à saisir, dans l’expérience historique de l’Europe, des valeurs et des idéaux pouvant l’aider à surmonter la crise actuelle et lui ouvrir un chemin d’avenir. Y a-t-il des exemples et des projets concrets qui traduisent en actes ces valeurs et idéaux? Dans une conception détendue de la laïcité, quelle contribution serait souhaitée des Églises chrétiennes et des autres communautés religieuses? Et, dans ce contexte, quel rôle joue ou pourrait jouer la Suisse?

Programme

Table-ronde et dialogue avec le public, avec la participation de :

  • Le pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises
  • Monsieur Pasquale Ferrara, diplomate, professeur à l’Université LUISS (Rome) et à l’Institut universitaire Sophia (Loppiano)
  • Monsieur Eric Ackermann, membre de la Communauté Israélite de Genève;
  • Madame Gaëlle Courtens, journaliste attachée à la Fédération des églises protestantes en Italie et à l’agence de presse nev-notizie evangeliche;
  • Monsieur Andreas Gross, ancien parlementaire suisse et ancien membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.
  • Modération: Madame Marguerite Contat, ancienne cheffe de délégation du Comité international de la Croix-Rouge, coprésidente de l’Assemblée Constituante genevoise (2008-2012).

L’interprétation simultanée en anglais et en français sera assurée. L’événement sera diffusé en web-streaming.

L’héritage d’Igino Giordani

L’héritage d’Igino Giordani

1969Lorsqu’en 1948 Giordani rencontre le Mouvement des Focolari, il est député du nouvel Etat italien, après une vie mûrie par ses combats menés avec une égale vigueur en faveur de la foi et d’une vision de la vie publique éclairée par le haut. Son engagement dans ce dernier domaine lui a valu d’être mis à l’écart au niveau professionnel. Sa lecture de l’Evangile fuyant deux extrêmes: celui de l’intimisme désincarné et celui qui tend à le réduire à un simple messianisme terrestre. Pris dans sa dimension à la fois humaine et divine, le message évangélique est la semence d’une révolution (“la” révolution) qui a bouleversé l’histoire et qui poursuit son œuvre aujourd’hui, en faveur d’une  liberté de l’homme toujours plus profonde. Son idée fondamentale, “leitmotiv” de nombreux de ses ouvrages, était le lien profond qui existe entre le divin et l’humain, nécessaire à l’intérêt de l’homme: la liberté et la dignité de l’homme trouvent leur origine grâce à l’accueil du Christ au cœur de  la vie des peuples. Liberté, égalité, solidarité, usage social de la richesse, dignité du travail, harmonie entre Etat et Eglise, animation morale de la vie publique et de l’activité économique, antimilitarisme et paix entre les peuples: tels étaient les points forts de sa pensée. Il était donc dans ces dispositions au moment de la rencontre qui devait imprimer à sa vie – déjà fortement ancrée en Dieu – une envolée vers le haut. Il avait aussi mentionné dans les pages de son journal son angoisse due aux incohérences entre sa foi personnelle et sa vie publique, à la fragilité de son “ascèse” personnelle rendue vaine par “ses échecs en politique, en littérature et dans la vie sociale”. Il y faisait part de son déchirement intérieur, se sentant incapable de répondre à son profond désir de “diffuser la sainteté à travers une pauvre feuille de journal” (à cette époque il était directeur  du journal ‘Il popolo”), “de diffuser la sainteté depuis une salle des pas perdus” (le hall de Montecitorio). “Qui fera ce miracle?”, s’était-il demandé en août 1946. La réponse à de telles angoisses et à cette question s’était présentée lors de sa rencontre avec Chiara Lubich, une sorte d’ “appel” providentiel. Elle lui avait permis de fortifier son christianisme déjà très vivant, en enrichissant tout à la fois sa dimension divine mais aussi sociale. Cette rencontre  le mit d’emblée au contact  de ce charisme. Son esprit, nourri d’une profonde connaissance des spiritualités de l’histoire de l’ Eglise, en perçut immédiatement les vastes dimensions et implications théologiques et historiques. La spiritualité de l’unité lui apparut aussitôt comme une puissante énergie utilisable non seulement au sein de l’Eglise, mais aussi dans les communautés civiles “pour permettre à la société humaine de partager l’idéal des saints, pour que  la vie politique soit pénétrée par la grâce: qu’elle devienne un instrument de sainteté”. C’est ainsi que mûrit l’une des contributions fondamentales que Giordani devait donner au développement du Mouvement des Focolari: aider le petit groupe qui débutait à prendre conscience de l’efficacité, y compris sur le plan humain, du charisme qui était en train de se manifester. Maintenant que l’arbre du Mouvement  a fleuri sur tous les continents, il lui reste  une sève vitale, celle du témoignage de Giordani, mais aussi sa vision du christianisme social, pour laquelle il a travaillé et combattu  durant toute sa vie: il s’est dressé avec la stature d’un prophète biblique contre toute dissociation entre la foi et les œuvres et contre toute les atteintes à la liberté qui en résultent. Il laisse au Mouvement des Focolari un précieux patrimoine à approfondir, en raison de sa pensée et de sa méthode. Je pense que la voie qu’il indique est valable pour le monde entier, vu son regard perspicace sur les expériences historiques du Christianisme et sa lecture évangélique équilibrée, loin des ingénuités fidéistes et intégristes, ouverte à la recherche d’une “collaboration rationnelle” entre les deux cités: celle de Dieu et celle de l’homme. Extrait de: Tommaso Sorgi, L’héritage qu’il nous a laissé, Città Nuova n° 9-10 mai 1980  

Pourquoi nous sommes restés en Syrie

Pourquoi nous sommes restés en Syrie

20160416-a “Quand les conflits ont commencé en Syrie, voyant que l’avenir ne promettait rien de bon, j’ai pensé qu’il serait sage de quitter le Pays. L’offre d’un emploi au Liban me confortait dans cette décision. Aussi ai-je réservé les billets pour le voyage et commencé à préparer le transfert de toute notre famille. Mais de nombreux doutes pointaient au fond de moi: était-il juste de nous en aller pour assurer l’avenir de notre famille ou n’était-il pas plus indiqué de rester dans ce Pays que j’aimais tant pour aider les personnes ? En échangeant avec ma femme, j’ai compris qu’elle était plutôt portée à rester, mais elle s’en remettait à ma gouverne : pour elle l’important était que nous restions tous ensemble. Je me sentais très agité et désorienté. Jusqu’au jour où – j’étais à l’église – j’ai senti très clairement que notre place était ici, à Alep, pour partager la condition de notre peuple. Un peuple très diversifié en raison des nombreuses minorités ethniques, des différentes religions et confessions, mais qui s’était montré capable de vivre en bonne entente. Un peuple généreux au point d’accueillir au cours de ces dernières décennies, et malgré l’embargo, des palestiniens, des libanais, des irakiens, en leur donnant la parité des droits et la possibilité de travailler. Nous avons décidé de rester. Je travaillais à mon compte et gagnais bien ma vie. Mais après les cruels événements  qui ont commencé à dévaster le Pays, mon magasin a été dévalisé et ensuite détruit. Malgré cela, les occasions d’offrir notre aide ont été innombrables, soit directement, soit à travers le Centre pour les sourds-muets que nous nous avions, mon épouse et moi, commencé à prendre en charge. Par la suite nous nous sommes associés  avec d’autres organisations humanitaires pour arriver, avec l’aide de la Providence qui nous a prodigieusement aidés, à procurer le nécessaire à plus de 1500 familles. Au cours de ces cinq années de guerre, à cause des bombardements envoyés  « par hasard » sur nos quartiers, nous avons vu beaucoup de familles perdre des êtres chers et beaucoup de personnes devenir handicapées à vie. Un jour, alors qu’il se promenait sur la route avec sa famille, le chauffeur du Centre de sourds-muets que nous suivons, a perdu sa femme et sa fille , frappées par un obus de mortier. Lui aussi a été gravement blessé et, sous le choc, transporté d’urgence à l’hôpital. J’ai pu parler de cette situation dramatique à un prêtre et à l’évêque, qui informé de la situation, a pris en charge les funérailles de sa femme et de sa fille. De mon côté j’ai commencé à chercher la somme d’argent nécessaire pour l’opération du papa. L’hôpital, sensible à l’intérêt que beaucoup portaient à cette situation, a diminué ses coûts et quelques médecins ont renoncé à leurs honoraires. Ainsi nous avons pu non seulement couvrir toutes les dépenses, mais il est resté de l’argent pour la série d’interventions qu’a dû subir le chauffeur pour se soigner. Un autre jour un musulman qui travaille au service de l’église que nous fréquentons m’a appelé pour me demander de l’aider à trouver une autre maison où habiter. Il avait vu les rebelles armés entrer dans son quartier et il était préoccupé pour la sécurité de ses deux filles. Après de nombreux contacts, j’ai finalement réussi à leur trouver un logement. Arrivé dans sa nouvelle maison, il s’est rendu compte qu’il avait un besoin d’une bouteille de gaz, mais il n’arrivait pas à en trouver une. Alors il m’a téléphoné : «  Je viens te demander ces aides à toi – m’at-il dit – parce que tu es mon frère n’est-ce pas ? » et je lui ai répondu « Bien sûr que nous sommes frères ». Après le dernier cessez-le-feu, nous vivons une période de calme apparent, même si de temps en temps on entend des bombardements qui nous inquiètent et nous empêchent de dormir la nuit. Pour ce qui est de mon activité professionnelle, tant que les armes ne se tairont pas complètement, il est impossible de la reprendre. Ce qui nous soutient dans cette situation de précarité dont on ne voit pas l’issue, c’est la communauté du Focolare et une foi inconditionnelle en l’amour de Dieu  qui ne nous abandonne jamais. Pour chaque problème rencontré, nous sentons que nous ne sommes pas seuls. Nous continuons à expérimenter qu’en nous donnant aux autres nous trouvons la paix. Une Paix qui reste toujours un défi car c’est un don qu’il faut conquérir chaque jour ».

Famille : la joie de l’amour

Famille : la joie de l’amour

20160414-aAprès les deux synodes sur la famille, voilà que le pape se prononce finalement avec Amoris Laetitia. Un texte qui porte sa marque. Ce pape de la miséricorde créera de nouveaux consensus, même parmi ceux qui disaient avoir ‘fermé leur porte’ à l’Eglise, ou ne plus croire du tout. La récente exhortation, avec sa centaine de pages et plus, va aussi à la rencontre de ceux qui espéraient un changement, si évident sur le plan pastoral. Du côté doctrinal rien n’a changé, cela pour ceux qui sont plus liés à la tradition. Une perche tendue à tout le monde, même pour qui se trouve en situation dite ‘irrégulière’. Pour le pape François « aucune famille n’est une réalité parfaite ni fabriquée une fois pour toute, mais chacune demande un développement graduel de sa propre capacité à aimer » (AL 325). En faisant presque s’écrouler la distinction entre ‘réguliers’ et ‘irréguliers’ et à vouloir souligner que personne n’est condamné ni exclu sans recours possible. L’ouverture la plus significative de Amoris Laetitia est sans aucun doute celle qui concerne les nouvelles unions après divorce, pour lesquelles il est prévu un parcours de croissance dans le discernement selon les capacités de chacun. Elles seront accompagnés par des pasteurs ou, comme cela est aussi mentionné, par des « laïcs qui vivent, donnés au Seigneur » (AL 312) se sachant appelés à « former les consciences, sans prétendre se substituer à elles » (AL 37). Un parcours qui dans certains cas, comme il est mentionné dans la note 351 de l’exhortation, pourrait aboutir même à l’accès aux sacrements. Puisque, réitère le pape, l’Eucharistie « n’est pas une récompense pour les gens parfaits, mais un remède généreux et un aliment pour les faibles ».   Mais si les ‘ouvertures’ aux remariés ont justement frappé l’attention des médias, ce sont les chapitres 4 et 5 (sur la beauté de la famille qui prend sa source dans le dessein trinitaire et qui s’alimente de cette charité dont parle S. Paul dans Cor 1,13) qui excellent. La centralité de la vie de couple n’a peut-être jamais été présentée sous ce jour : « C’est la rencontre avec un visage, un ‘‘tu’’ qui reflète l’amour divin et en est le bien sublime. Ou bien comme s’exclamera la femme du Cantique des Cantiques dans une merveilleuse profession d’amour et de don réciproque : « Mon bien-aimé est à moi, et moi à lui […].  Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi ! » (2, 16 ; 6, 3). (AL 12-13). « … D’autre part, nous avons souvent présenté le mariage de telle manière que sa fin unitive, l’appel à grandir dans l’amour et l’idéal de soutien mutuel, ont été occultés par un accent mis de façon quasi exclusive sur le devoir de la procréation.» (AL 36). Une phrase presque autocritique, qui fait ressortir l’intention de mettre en valeur l’eros inscrit dans les créatures, montre le mariage dans sa réalité concrète de « mélange nécessaire de satisfactions et d’efforts, de tensions et de repos, de souffrances et de libérations, de satisfactions et de recherches, d’ennuis et de plaisirs. » AL 126). Tout cela émerge à tout moment de la vie quotidienne qui dépasse le dilemme sacré et profane, événement solennel et insignifiant, parce que rien n’est secondaire aux yeux de l’amour et de la foi.   Le pape tient aussi compte des attentes grandissantes de la vie ; les conjoints doivent « se choisir à maintes reprises » (AL 163), dans une régénération continuelle et un changement de registres de l’amour : « Nous ne pouvons pas nous promettre d’avoir les mêmes sentiments durant toute la vie. En revanche, oui, nous pouvons avoir un projet commun stable, nous engager à nous aimer et à vivre unis jusqu’à ce que la mort nous sépare, et à vivre toujours une riche intimité. » Merci pape François ! On sentait le besoin d’un regard de l’Eglise qui continue à présenter aux époux cet idéal si haut et jamais atteint de l’harmonie trinitaire. C’est aussi comme une main fraternelle,  celle de l’Eglise, qui se fait proche de tout le monde, sans mettre personne de côté.