Oct 28, 2014 | Non classifié(e)
Au restaurant «Après une discussion avec un vieil ami, celui-ci, se sentant offensé, rompt le rapport avec moi. Je lui écris une lettre d’excuses: peut-être ai-je utilisé sans le vouloir, des paroles peu adaptées à sa sensibilité. Je n’obtiens pas de réponse. A travers des amis communs, j’apprends que pour lui, la situation est irréversible: un mur s’est désormais érigé entre nous. Je commence à avoir une certaine crainte à le rencontrer et il arrive que je change de direction si, en rue, je l’aperçois de loin. Jusqu’à un certain samedi soir. Ma femme et moi décidons d’aller manger au restaurant. Nous avons déjà commandé notre repas lorsque je vois justement cette personne entrer dans le restaurant avec sa femme. A peine se rend-t-il compte que je suis là, que je le vois hésiter, comme s’il voulait faire demi-tour et partir. Ma femme et moi-même, en un coup d’œil, on se comprend vite. En souriant, nous allons à la rencontre du couple pour l’inviter à notre table. Il accepte, tout d’abord, perplexe, mais ensuite, visiblement content de l’invitation. La soirée se passe sereinement. Il a suffi de peu pour que le rapport entre nous retourne à ce qu’il était avant, comme si rien ne s’était passé». R.S. –France Miracle? «Pendant une épreuve écrite, un de mes copains, qui est connu par tous comme étant le pire de la classe, me demandait avec insistance de le laisser copier mon travail. Je ne pensais pas que c’était juste et je ne le lui ai donc pas passé. Comme il voulait me le faire payer à la sortie, mes amies m’ont suggéré d’avertir l’enseignant. Mais j’avais en tête une autre tactique. Je l’ai approché et je lui ai dit: «Qu’aurais – tu résolu en trompant les professeurs? Si tu veux, on peut étudier ensemble, en recommençant le programme dès le début». Il a accepté. Maintenant il s’y est mis et étudie. Tous me disent que j’ai fait un miracle… mais moi je sais que ce sont les effets de l’amour». E. –Cameroun Le terroriste «Je suis une institutrice primaire et je suis souvent envoyée pour enseigner dans les villages de montagne, où des terroristes de l’extrême gauche trouvent également refuge. Il m’était déjà arrivé de tomber sur ces bandes, mais j’avais réussi à me cacher entre les rochers. Une fois cependant, ils m’ont prise et traînée dans leur camp. Je me souviens de journées interminables, pendant lesquelles j’étais soumise à de longs interrogatoires. Malgré la peur, j’ai essayé de répondre avec beaucoup de respect. A l’un d’entre eux, qui a essayé durant des heures à m’endoctriner à l’idéologie socialiste, j’ai objecté qu’il faut d’abord se changer soi-même si nous voulons transformer les structures du pouvoir qui nous semblent injustes: «Ce qui nous change, c’est l’amour que chacun a pour l’autre». Peut-être mes paroles l’ont-elles touché. Le fait est qu’après l’interrogatoire, il m’a laissée partir. Depuis ce jour-là, j’ai toujours continué à prier pour cet homme-là. Récemment, je l’ai reconnu à la télévision, alors qu’ils donnaient les nouvelles d’un terroriste qui avait consigné les armes aux militaires, quittant ainsi son groupe». – Philippines
Oct 28, 2014 | Non classifié(e), Parole di vie
Et, de son cœur, s’élève un hymne de louange et de reconnaissance. C’est le premier pas à faire, le premier enseignement à tirer des paroles du Psaume : louons Dieu, remercions-le pour son œuvre, pour les merveilles de sa création et pour cet homme vivant, qui est sa gloire, seule créature capable de lui dire : « Chez toi est la fontaine de la vie » Mais il n’a pas suffi à l’amour du Père de prononcer la Parole par laquelle tout a été créé. Il a voulu que sa Parole même s’incarne en notre chair. Dieu, le seul vrai Dieu, s’est fait homme en Jésus, apportant sur la terre la source de la vie. La source de tout bien, de tout être et de tout bonheur, est venue s’établir parmi nous, afin que nous l’ayons, pour ainsi dire, à portée de main. « Je suis venu – a dit Jésus – pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. » (Jn 10, 10). Il a rempli de lui chacune des parcelles de temps et d’espace de notre existence. Il a voulu demeurer avec nous pour toujours, afin que nous puissions le reconnaître et l’aimer sous les aspects les plus variés. Nous pensons peut-être parfois : « Comme il serait beau de vivre au temps de Jésus ! » Et bien, son amour a inventé une manière de rester, non pas dans un petit coin de Palestine, mais sur tous les points de la terre : il est présent dans l’Eucharistie, comme il l’a promis. Nous pouvons boire à cette source, pour nourrir et renouveler notre vie. « Chez toi est la fontaine de la vie » Une autre source où puiser l’eau vive de la présence de Dieu se trouve dans nos frères et sœurs. Ne considérons pas la personne que nous aidons, surtout si elle est dans le besoin, comme redevable envers nous, mais plutôt comme notre bienfaiteur, car elle nous donne la possibilité de rencontrer Dieu. Jésus s’est en effet identifié à chaque homme dans le besoin : « J’ai eu faim […], j’ai eu soif […], j’étais étranger […], en prison […] » (Mt 25, 31-40). Si nous l’aimons dans nos frères et dans nos sœurs nous recevons en échange son amour et sa vie, car il en est la source. La présence de Dieu en nous est encore une autre fontaine qui ruisselle. Il nous parle sans cesse : à nous d’écouter sa voix, qui est celle de la conscience. Plus nous nous efforçons d’aimer Dieu et le prochain, plus sa voix se fait forte et domine toutes les autres. Cependant, il existe un moment privilégié qui nous permet de puiser particulièrement à cette présence en nous. C’est dans la prière, lorsque nous cherchons à établir un rapport direct et profond avec lui, qui habite au fond de notre âme. C’est comme une veine d’eau profonde qui ne s’assèche jamais mais reste toujours à notre disposition, prête à nous désaltérer à chaque instant. Il suffit de fermer un instant les volets de notre âme, de nous recueillir, pour trouver cette source, même au milieu du désert le plus aride. Jusqu’à parvenir à cette union avec lui où l’on ne se sent plus seul, mais deux : lui en moi et moi en lui. Et pourtant, par le don qu’il nous fait, nous ‘sommes un’ comme l’eau et la source, comme la fleur et sa semence. […] La Parole du Psaume nous rappelle donc que Dieu est la seule source de la vie, et donc de la communion parfaite, de la paix et de la joie. Plus nous nous abreuverons à cette fontaine, plus nous vivrons de l’eau vive de sa Parole, et plus nous nous rapprocherons les uns des autres, et nous vivrons comme une seule véritable famille. Alors se réalisera la suite du Psaume : « Et à ta lumière nous voyons la lumière », cette lumière que l’humanité attend.
Chiara Lubich
Parole de Vie publiée en 2002
Oct 27, 2014 | Non classifié(e)
Jánoshalma est une petite ville de quelque dix mille habitants en Hongrie méridionale, avec une présence d’environ 3% de l’ethnie Rom, dont l’intégration sociale est un sujet chaud. C’est la dernière à avoir conféré la citoyenneté honoraire à Chiara Lubich encore en vie, en février 2008. Dans ce contexte, le 7 octobre dernier on a fêté l’installation du Dé de la Paix, comme cela s’était déjà fait à Trente, la ville natale de Chiara il y a quelques années.
L’originalité de ce grand Dé est qu’on peut le “tirer”, de la même manière qu’on tire un dé de petite taille : on peut le tourner, donc, dans toutes les directions pour se laisser ainsi inspirer par la phrase qui en ressort… 150 personnes étaient présentes à l’inauguration, parmi lesquelles des élèves de l’école primaire et du collège et même des enfants plus petits qui fréquentent encore la maternelle. Les représentants de l’école catholique qui utilisent le dé dans leurs classes depuis des années, voulaient le proposer à tous les habitants de la ville. Les Gen 4 filles et garçons y étaient, ce sont les enfants qui vivent la spiritualité des Focolari. Ils ont raconté devant tout le monde quelques-unes de leurs expériences, comment ils essaient d’aimer tout le monde. Le matin suivant quelques enfants, en allant à l’école, ont changé de trajet pour passer à côté du dé afin de pouvoir le « tirer ». Pour ceux qui veulent s’exercer un peu en Hongrois, voilà les six phrases du dé : megbocsátok a másiknak – je pardonne l’autre meghallgatom a másikat – j’écoute l’autre mindenkit szeretek – j’aime tout le monde elsőként szeretek – j’aime en premier szeretem a mellettem lévőt – nous nous aimons les uns les autres szeretem a másikat – j’aime l’autre
Oct 26, 2014 | Non classifié(e)

Loppiano
“L’an dernier j’ai eu la chance de participer à un atelier de l’Economie de Communion à Loppiano. A cette occasion mes yeux se sont ouverts : jusque là j’étais toute entière occupée à comprendre ce que je devais faire, sans m’être jamais posé la question : « Qui suis-je ? » J’ai compris que le travail est une vocation : je devais donc trouver ma vocation, ce qui me rendrait heureuse. J’étais à la fin de mon cursus universitaire en vue d’être ingénieur biomédical. En octobre 2013 j’ai obtenu le diplôme de l’Ecole Polytechnique de Turin, après avoir soutenu ma thèse devant l’Ecole Polytechnique de Lausanne en Suisse. Cinq années passées à l’Institut Polytechnique, huit heures de cours par jour. J’étudiais la nuit et passais des journées entières sans établir de vraies relations avec mes collègues. Dans ces établissements prestigieux l’individualisme est très fort, il y a la crainte d’être devancé et même les professeurs transmettent cette obsession de la performance. Après de nombreux sacrifices j’étais sur le point d’obtenir mon diplôme dans les temps avec le maximum de points. J’avais toutes les chances d’avoir le doctorat en Suisse, un salaire élevé, une maison au bord du lac et de très bons amis qui m’attendaient. C’était un moment fondamental de ma vie où je pouvais me lancer dans des projets ambitieux. Mais je craignais une chose: l’attachement à la carrière, à l’argent. Je souhaitais me donner les moyens de pouvoir commencer à travailler en allant, pour ainsi dire, à contre-courant. En cette période de crise où de nombreux jeunes de mon âge ont de la difficulté à trouver un emploi, je ne voulais pas me laisser prendre par ma carrière et ne plus regarder personne. C’est avec toutes ces questions que je suis arrivée au workshop EdC. Je n’ai pas trouvé toutes les réponses, mais un climat d’ouverture : entrepreneurs, professeurs et jeunes étaient ensemble, sur le même pied d’égalité, pour regarder l’Italie d’aujourd’hui et ses défis.
J’ai compris qu’avoir beaucoup d’argent serait un obstacle à mon bonheur, qui, pour moi, était fait d’autre chose. J’en ai eu la confirmation lorsque je suis allée aux Philippines, avant de commencer mon doctorat: c’est dans l’avion que j’ai appris que j’ étais acceptée. Il s’agissait d’un voyage à caractère social, que j’avais déjà organisé, qui m’a fait toucher du doigt une culture bien différente de la mienne. Une fois sur place, je me suis trouvée sous le typhon le plus dévastateur du monde, le typhon Yolanda. C’était en novembre 2013. Le peuple philippin, bien que souvent frappé par ce genre de catastrophe, gardait cette dignité qui me faisait comprendre que moi aussi…j’avais tout pour être heureuse ! J’ai saisi la différence qu’il y a entre la pauvreté et la misère. La « pauvreté » était celle que j’avais vue aux Philippines, la « misère » c’est une pauvreté sans confiance, sans espérance que j’avais lue sur les visages de mes nombreux amis italiens suite à cette crise. Ici en Europe il y a la dépression et les psychologues…C’est vrai qu’il y a une crise. Mais on a un toit et de quoi manger. La dignité que j’ai découverte aux Philippines est une leçon qui me servira pour tout le reste de ma carrière. C’est pour cela que j’ai refusé l’offre d’emploi en Suisse et que maintenant je travaille à Loppiano, dans une entreprise de l’Economie de Communion née pour former des jeunes sur le plan relationnel et social, mais spécialement à travers le travail. Ici il n’y a pas de machines automatiques, je n’exerce pas le métier d’ingénieur mais de simple ouvrier. Je travaille la terre glaise de mes mains. Et je sens que, pour devenir un bon ingénieur, après des années passées sur les livres, il est aussi utile de vivre l’expérience ouvrière. Cela pourrait sembler une perte de temps, mais je voudrais être un ingénieur qui sache, au contact des ouvriers, prendre en compte leur dignité en les mettant au centre de leur propre travail » (Maria Antonietta Casulli, 25 ans, Italie)
Oct 21, 2014 | Non classifié(e)
Répondre, avec l’ensemble du Mouvement des Focolari, aux attentes de l’Eglise et de l’humanité; ouvrir des chemins nouveaux pour aller à la rencontre de tous, pleinement conscients de leur propre identité et de la contribution spécifique qu’ils sont appelés à donner : « Les périphéries ce sont aussi nos malades, les plus âgés, ceux qui ont quitté le ministère… la périphérie c’est aussi l’Eglise elle-même lorsqu’elle est loin de ce que Dieu attend d’elle» Telle la synthèse de tout ce qui est ressorti de ces « cinq journées intenses, riches de communion et vécues avec une grande joie », pour reprendre l’expression de l’un des membres de l’Assemblée des prêtres focolarini, au Centre de Castelgandolfo. Le programme prévoyait, après l’approbation du règlement et du programme, une journée de retraite et le bilan des six dernières années, suivi des perspectives à venir; travaux de groupes et élection du nouveau responsable central. Le dernier jour a été consacré aux orientations pour les six années à venir et à un moment d’échange avec la Présidente du Mouvement des focolari, Maria Voce et avec le coprésident, l’espagnol Jesús Morán. Les méditations du matin, faites à l’aide de textes choisis de Chiara Lubich, ont donné l’occasion d’approfondir les caractéristiques des prêtres focolarini. Rappel du souvenir de don Silvano Cola qui a aidé Chiara à fonder cette branche du Mouvement lorsqu’elle n’était pas encore définie. En 1965, lors d’une des premières rencontres de prêtres diocésains, Chiara donne sa pensée au sujet du prêtre focolarino : « Il a toujours dans le cœur cette prière de Jésus : Père que tous soient un et n’est pas tranquille tant qu’elle n’est pas réalisée dans sa paroisse…aussi ne devrait-il pas fréquenter que les braves personnes qui viennent à l’église, mais tout faire pour s’approcher de tous…il faut se bouger, on ne peut pas rester passifs » Chiara parle de focolare projetés vers l’Eglise et explique « que le focolare sacerdotal est comme le sel qui doit se dissoudre dans tout le diocèse et le rendre bon comme une soupe bien salée. Mais si le sel ne se répand pas, il va contre sa vocation» Au cours du compte-rendu des six dernières années on analyse les priorités de l’Assemblée précédente, entre autres la relation avec les nouvelles générations, la vie de famille avec les prêtres âgés et malades, la diffusion de la spiritualité de communion dans l’Eglise. Le dialogue qui suit souligne l’engagement et aborde des questions concernant trois points: la formation, la vie communautaire, la nécessité de s’ouvrir. Ceux-ci rappellent les trois orientations choisies par l’Assemblée Générale : s’ouvrir, ensemble, convenablement préparés…qui font écho aux souhaits adressés par Pape François aux Focolari lors de son audience du 26 septembre. De quoi permettre aux travaux de groupes et à l’assemblée plénière de dégager les grandes lignes de ces prochaines six années.
C’est dans ce climat de confiance que s’engage le vote et le choix se porte sur le portugais don Antonio Bacelar : « J’accepte avec la grâce de Dieu, dit-il, prêt à donner ma vie pour chacun de vous ». C’est un moment de grande émotion. Don Antonio confie : « J’ai à cœur de découvrir toujours plus notre sacerdoce marial. Nous sommes nombreux, comment faire ? Laissons-nous guider par Dieu, par Jésus présent au milieu de nous et nous trouverons le chemin. Humainement parlant il y a de quoi m’affoler, mais avec vous ce sera une aventure extraordinaire ». La conclusion reprend une phrase de sainte Thérèse d’Avila que Don Antonio avait citée le jour précédent : « Si nous sommes dans l’amour, nous ferons beaucoup, en peu de temps et sans peine ».
Oct 19, 2014 | Non classifié(e)

1975 – Chiara Lubich en audience par Paul VI
Vous avez eu plusieurs fois l’occasion d’être reçue en audience par Paul VI. Quelle impression gardez-vous en mémoire ? La plus forte impression – répond Chiara Lubich – me fait remonter à la première audience. J’ai eu la sensation de me trouver face à une personne qui aimait d’une façon toute particulière. Le pape utilisait des paroles dont la sagesse dépassait tous les obstacles juridiques alors en vigueur ; il comprenait, accueillait dans son âme toute la complexité de l’œuvre que je lui présentais. Il m’encouragea à tout dire, parce qu’ici « tout était possible ». Je me souviens que je me suis sentie en pleine accord avec ce que le pape me disait et ce qui me semblait venir de Dieu pour l’édification de cette œuvre. Et l’impression fut si forte que j’ai eu presque la sensation que ce studio, où le pape reçoit, n’avait pas de toit et que ciel et la terre se rejoignaient. (…) A votre avis – pendant ces entretiens – qu’est-ce qui stimule l’action du pape ? Sans aucun doute l’effort de se conformer à sa vocation particulière d’aimer le plus les autres, comme le lui demande Jésus, ce qui lui confère, en plus du primat de l’autorité, le primat de la charité. Cette question de Jésus à Pierre « m’aimes-tu plus que ceux-ci » est l’angoisse, l’étude continuelle de Paul VI. Il a dit une fois que celui qui ne se contente pas, pendant les audiences publiques, de regarder le spectacle extérieur peut arriver à percer un secret qui s’y trouve présent. Ce secret, cause de joie et de tourment pour le pape, se trouve inséré dans cette syllabe « plus » ; « m’aimes-tu plus ». (…) A votre avis quelle est l’attitude caractéristique du Saint Père envers les gens ? Paul VI aime tout le monde sans crainte et pour cela il crée déjà parmi les croyants une certaine unité. Il se donne à tous d’une manière impressionnante. Beaucoup de protestants, des dénominations les plus variées, sont restés frappés par l’attitude du pape, par cet amour qui le consume, par le fait de « se faire tout à tous » –comme le dit l’apôtre. (…) C’est le pape du dialogue avec le monde tout entier, c’est le pape qui voit toute l’humanité potentiellement comme une seule famille de sorte que sa présence est surnaturelle et chaude, profondément humaine, proche de tous, oubli de soi, humble comme le « serviteur des serviteurs de Dieu ». (…) Que répondriez-vous à celui qui juge Paul VI contradictoire et incertain dans les choix de son pontificat ? (…) Chez le Saint Père comme en personne d’autre on sent une présence et une action de l’Esprit Saint. Or l’Esprit Saint, qui anime l’Eglise, suscite en elle diverses tensions, qui sont signes de vie, comme celle entre pluralisme et vérité, personnalité et socialité, liberté et charité, primat et collégialité. (…) Ces tensions peuvent paraître quelquefois des paradoxes déconcertants. Au contraire celui qui regarde l’Eglise de l’intérieur voit que l’Esprit Saint harmonise tout dans l’unité du Corps mystique. On peut dire la même chose de ce qu’opère l’Esprit Saint chez le Saint Père. Le pape (…) est fidèle au dépôt de la Révélation comme personne d’autre, et de la même manière, à ce que l’Esprit Saint inspire pour le bien de l’Eglise d’aujourd’hui. Si, par exemple, dans “Humanae vitae”, on perçoit que le pape est fidèle à l’Esprit Saint dans la Tradition, dans le dialogue avec le monde on touche du doigt la fidélité au même Esprit qui met en évidence les « signes des temps ». (…) Il faut se souvenir que la « barque de Pierre » ne porte pas l’Eglise triomphante pacifique, mais l’Eglise terrestre, et elle est battue par tous les vents de ce monde. Le pape doit prendre ses décisions au nom du Christ qu’il représente, au milieu d’un concert massacrant de voix qui poussent presque toujours en sens inverse de la religion. Voilà pourquoi la prudence n’est jamais de trop. Paul VI n’est pas incertain, mais prudent. Un fait qui le démontre et qui est extrêmement courageux, par exemple, est de faire face à l’impopularité afin de rester dans l’amitié du Christ et des siens, qui ne sont pas du monde. Prudence, courage, amour universel sont les qualités les plus précieuses pour celui qui doit gouverner l’humanité en servant. En savoir plus: Communiqués de presse: Gratitude du Mouvement des Focolari envers Paul VI