Mouvement des Focolari
Débloquer le dialogue

Débloquer le dialogue

Dialogue_to_unlockLes jeunes des Focolari s’unissent, par leur appel, à tous ceux qui dans le monde se mobilisent en faveur de la paix. “Dialogue to unlock” affirme la nécessité de mettre en pratique le dialogue comme voie pour donner une solution aux conflits, encourage à commencer personnellement par soi-même et veut arriver jusqu’aux gouvernants et aux décideurs politiques.

L’action, qui démarre le 15 août, vise à un engagement mondial de tous ceux qui veulent  adhérer, là où ils se trouvent, par une page sur Facebook où ils peuvent marquer leur adhésion en postant des messages, des photos et des clip en vêtements blancs.

L’initiative est à mettre dans le contexte des différentes campagnes en faveur de la paix annoncées ces temps-ci dans les divers pays. “Dialogue to unlock” continuera les mois qui suivent, en s’associant à d’autres initiatives en faveur de la paix.

20140809-02 “Nous sollicitons de manière particulière les dirigeants et toutes les parties en conflit à arrêter d’utiliser des moyens violents”, écrivent les jeunes dans l’appel. Et ils s’engagent là où ils sont, en invitant toutes et tous à être “des promoteurs du dialogue au quotidien”.

Un compte courant a été activé pour les personnes désirant donner une contribution pour les nombreuses situations d’urgence provoquées par les conflits actuels:

Compte n° 120434, adressé à Association “Action pour un Monde Uni”

Via Frascati, 342 – 00040 Rocca di Papa (Rome, Italie)

Banca Popolare Etica – Filiale de Rome

IBAN: IT16 G050 1803 2000 0000 0120 434 – SWIFT/BIC: CCRTIT2184D

Mention: Urgence Moyen-Orient

Pour les donateurs européens, la déduction fiscale est possible.

Août 2014

Pourquoi les familles se défont-elles ? Souvent parce que nous ne savons pas nous pardonner. De vieilles haines entretiennent des divisions entre les membres d’une même famille, entre groupes sociaux et entre peuples. Certains même enseignent à ne pas oublier les torts subis, à nourrir des sentiments de vengeance… Une rancœur sourde empoisonne alors l’âme et ronge le cœur. Le pardon serait-il un signe de faiblesse comme certains le pensent ? Bien au contraire. Il est l’expression d’un grand courage, d’un amour vrai, authentique car désintéressé. « Si vous aimez ceux qui vous aiment », dit Jésus, « quelle récompense en aurez-vous ? » Tout le monde en fait autant. « Vous, aimez vos ennemis » [4]. Demandons donc à Jésus – en l’apprenant de lui – un amour de père, un amour de mère, un amour de miséricorde envers ceux que nous rencontrons au cours de la journée, surtout envers ceux qui sont dans l’erreur. Et à ceux qui sont appelés à vivre une spiritualité de communion, c’est-à-dire la spiritualité chrétienne, le Nouveau Testament demande encore plus : « …si l’un a un grief contre l’autre, pardonnez-vous mutuellement » [5]. L’amour réciproque exige presque un pacte entre nous : celui d’être toujours prêts à nous pardonner réciproquement. C’est la seule manière qui nous permet de contribuer à créer la fraternité universelle. « Pardonne à ton prochain l’injustice commise ; alors, quand tu prieras, tes péchés seront remis. » Ces paroles nous invitent non seulement à pardonner, mais elles nous rappellent que pardonner est la condition nécessaire pour être nous-mêmes pardonnés. Dieu nous écoute et nous pardonne dans la mesure où nous savons pardonner. Jésus lui-même nous met en garde : « …c’est de la façon dont vous jugez qu’on vous jugera, c’est la mesure dont vous vous servez qui servira de mesure pour vous » [6]. « Heureux les miséricordieux, il leur sera fait miséricorde » [7]. En effet, un cœur endurci par la haine n’est même plus capable de reconnaître et d’accueillir l’amour miséricordieux de Dieu. Comment vivre alors cette Parole de Vie ? D’abord en pardonnant tout de suite à toute personne avec qui nous ne sommes pas encore réconciliés. Mais cela ne suffit pas. Il nous faudra encore fouiller dans les coins les plus cachés de notre cœur pour éliminer la simple indifférence, le manque de bienveillance, la moindre attitude de supériorité ou de négligence envers ceux que nous côtoyons. Et puis allons plus loin encore, jusqu’à faire œuvre de prévention. Chaque matin je vais regarder les autres d’un œil nouveau, en famille, à l’école, au travail, prêt à aller au-delà de quelque chose qui ne me convient pas dans leur façon de faire, à ne pas juger, à leur faire confiance, à espérer, à croire sans cesse. Je vais approcher les autres avec une amnistie complète dans le cœur, avec un pardon universel. J’oublie leurs défauts, je couvre tout avec l’amour. Au cours de la journée, j’essaierai de réparer un manque de charité de ma part, un mouvement d’impatience, en présentant mes excuses ou en faisant un geste d’amitié.          J’essaierai de remplacer une attitude de rejet instinctif de l’autre par une attitude de plein accueil, de miséricorde sans limites, de pardon complet, de partage et d’attention à ce dont il a besoin. Alors quand je prierai le Père, surtout quand je lui demanderai pardon de mes erreurs, je verrai ma demande exaucée. Je pourrai alors dire en toute confiance : « Pardonne-nous nos torts envers toi, comme nous-mêmes nous avons pardonné à ceux qui avaient des torts envers nous. »[8]

Chiara LUBICH

Fondatrice du mouvement des Focolari

(1920-2008)

    *Parole de Vie publiée en  2002.


[1]              Cf. Psaumes 103, 8.
[2]              Cf. Sagesse 11, 23.
[3]              Cf. Esaïe 38, 17.
[4]              Cf. Matthieu 5, 46, 44.
[5]              Cf. Colossiens 3, 13.
[6]              Matthieu 7, 2.
[7]              Matthieu 5, 7.
[8]              Matthieu 6, 12.

Débloquer le dialogue

Sommet au Vatican, pour une économie « inclusive »

2014_07_economia_inclusiva_3  Un dialogue ouvert entre économistes “alternatifs”, monde de la finance et sociétés transnationales. En effet, parmi les 50 participants se trouvaient le Prix Nobel pour la Paix Yunus (“le banquier des pauvres”), le secrétaire général de la Caritas internationale Michel Roy et Juan Grabois, (un Argentin, fondateur du mouvement des travailleurs exclus), ainsi que le secrétaire général de l’OCDE José Ángel Gurría, et les plus hauts représentants du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale, de la banque d’affaires Goldman Sachs et d’entreprises multinationales telles que Ferrero et Nestlé. L’évènement était soutenu par les économistes Stefano Zamagni, Leonardo Becchetti et Luigino Bruni (coordinateur du projet de l’Économie de communion). Le thème proposé, « Bien commun global. Pour une économie toujours plus inclusive », a vu le jour au lendemain de la parution de la Evangelii Gaudium, qui se penche avec beaucoup d’attention sur les questions sociales, en particulier dans certains passages où elle stigmatise l’économie globale comme une économie de l’exclusion. C’est dans la suite de ces réflexions que, les 11 et 12 juillet, les 50 experts se sont retrouvés au Vatican, sous l’égide du Conseil pontifical Justice et Paix, pour un dialogue approfondi qui a abouti à la signature d’un document pour une économie centrée sur l’homme, signé par tous les participants et intitulé “Au-delà de la globalisation de l’indifférence, pour une économie plus inclusive”. Ce document souligne combien il est important de ramener aujourd’hui le marché à sa vocation d’inclusion et de création d’emploi et de richesses. Les responsables des institutions sont donc invités à un agir plus résolument contre les paradis fiscaux, pour la sauvegarde de la ‘biodiversité’ en termes économiques et financiers, menacée aujourd’hui par une pensée unique qui nivelle les spécificités locales et territoriales, à faire place à de nouvelles institutions financières qui garantissent l’inclusion des plus pauvres, à refonder la pensée économique sur des hypothèses plus humaines et plus réalistes, à “combattre la discrimination à l’égard des femmes, le trafic des êtres humains, la criminalité internationale, la corruption et le blanchiment d’argent”.  L’événement a suscité l’attention du quotidien économique Wall Street Journal qui, dans un article, souligne que “le débat intéresse au-delà de l’Église. Les catholiques constituent 17% de la population mondiale, dont une grande partie se trouve en Amérique latine et dans de vastes régions d’Europe. Les enseignements de l’Église en matière d’économie peuvent donc influencer la finance au niveau mondial.” 2014_07_economia_inclusiva_2 « Réfléchir sans peur, réfléchir avec intelligence » ; telle était l’invitation adressée par le Pape François aux participants. Il a également attiré leur attention sur ce qui est au cœur du problème que la crise a mis en évidence : « le réductionnisme anthropologique ». L’homme qui perd son humanité « devient un instrument du système, système social, un système où dominent les déséquilibres » qui mènent à une « attitude de “mise à l’écart”. On met à l’écart celui qui ne sert à rien, parce que l’homme n’est pas au centre. » Luigino Bruno commente : « Chez le Pape François,  beaucoup de choses m’ont frappé. C’est surtout sa façon d’écouter, comme s’il n’était là que pour nous, en oubliant même de manger. Et puis, sa gratitude : le mot qu’il a le plus prononcé, c’est ‘merci’. “Il n’y a personne au monde qui fasse plus autorité que le Pape”, m’a dit Carney, gouverneur de la Banque d’Angleterre, assis à côté de moi. C’est vrai, et dans ce ‘Davos des pauvres’, le Pape nous appris à choisir l’angle à partir duquel observer le monde. Lui a choisi celui de Lazare, qui est assis sous la table avec les petits chiens et qui, de là, regarde vers le haut et voit le riche bon vivant, mais voit aussi le ciel. Il nous invite à regarder le monde, et le ciel, avec les Lazare d’aujourd’hui. En clôture, j’ai proposé de rendre biennal ce “Davos des pauvres”, proposition qui a toutes les chances d’être bien accueillie. » Lire aussi Francesco e i dogmi traballanti dei professori

Débloquer le dialogue

Maria Voce : gratitude, joie, nouvel élan

MariaVoce« Alors que je remets complètement le mandat à l’Esprit Saint, dans l’attente de découvrir ce que Lui voudra nous indiquer, je veux partager avec vous les trois sentiments qui dominent en ce moment dans mon âme : la gratitude, la joie, un nouvel élan. Gratitude envers Dieu, avant tout naturellement, mais aussi envers chacune et chacun d’entre vous pour tout l’engagement donné avec profusion au cours de ces six années, afin que rien ne soit perdu de tout ce que Chiara [Lubich] nous a laissé. Gratitude pour autant de vie, autant de douleurs, autant d’offrandes. Gratitude toute spéciale pour les nombreuses personnes qui ont déjà rejoint Chiara et qui sont comme des phares lumineux qui nous donnent la lumière pour accomplir notre cheminement. Joie dans le fait de constater la vitalité et la fécondité du charisme qui rend Chiara vivante et présente partout où se trouvent ses filles et ses fils. Joie qui se manifeste aujourd’hui particulièrement dans les petites ou grandes communautés qui se sont multipliées dans le monde et qui sont occupées à témoigner, aussi par le biais des Mariapolis – d’où m’arrivent chaque jour de très beaux échos – de l’expérience saine d’une vie de famille authentique dans l’amour réciproque, capable d’être ‘la maison’ pour de nombreux nouveaux et de nombreuses personnes qui…y reviennent. Tout cela me pousse vers un nouvel engagement à répondre avec radicalité à l’appel de Dieu et à Le servir dans son Œuvre, où et comment Il le voudra, en laissant de côté tout ce qui est autre, afin que Lui puisse vraiment être tout pour moi. Cette communion que je vous partage, voudrait multiplier de tels sentiments de gratitude, de joie et d’engagement et nous faire repartir, tous ensemble, personne n’étant exclu, dans cette extraordinaire aventure, en surmontant toute peur, tout doute, toute hésitation, car tout est possible à Dieu et Dieu nous aime. Avec cet engagement, qui est aussi un souhait et une prière, soutenue par la Parole de Vie de ce mois-ci, je vous salue de tout cœur ». Maria Voce (Emmaus)

Débloquer le dialogue

Le “Pacte d’unité” du 16 juillet 1949

1279292488Lubich Giordani Montet (Suisse), 15 août 2001. Chiara Lubich est entourée de 50 jeunes de 20 à 30 ans, qui, avec les professeurs du Centre d’études des Focolari, ou École Abba, s’apprêtent à animer les débuts du future Institut universitaire Sophia. Le désir de Chiara est de leur transmettre directement, avec son cœur, l’expérience particulière dont elle a été protagoniste avec le député italien Igino Giordani, attiré par la spiritualité naissante, et qui est à la base du Mouvement des Focolari.  Il s’agit du “Pacte d’unité”, scellé dans l’Eucharistie. C’était le 16 juillet 1949, et Chiara avait juste 29 ans. Vidéo en italien http://vimeo.com/100116616 Le “Pacte” du 16 juillet 1949 fait l’objet de l’étude contenue dans le volume “Le Pacte de 1949 dans l’expérience de Chiara Lubich”.

Débloquer le dialogue

Don Foresi : La signification chrétienne de la parole « agape »

20140714_2L’auteur parcourt les points essentiels de la conception chrétienne de Dieu en soulignant le fait qu’elle comporte aussi une nouvelle compréhension que l’homme peut avoir de lui-même. Compréhension qui se traduit en vie nouvelle, non seulement personnelle mais aussi sociale. Jésus – rappelle Don Foresi – est explicite sur ce point : l’amour qu’il nous demande concerne aussi bien Dieu que chaque prochain. La spiritualité de l’unité, ensuite, souligne et « propose à nouveau » avec force un aspect essentiel de cet amour : celui de la réciprocité, comme pour dire que si l’amour veut être vraiment comme Dieu l’a pensé, il doit être réciproque. […] « Lorsque Jésus, désormais proche de la mort, voulut résumer l’entièreté de l’enseignement qu’il avait donné durant sa vie, dit les paroles les plus simples qu’un penseur n’aurait jamais pu formuler : « Aimez-vous les uns les autres » (Jn 15,12). Ce sont des paroles que tous comprennent, la personne moins cultivée comme le plus grand scientifique ou littéraire ; ce sont des paroles traduisibles dans chaque langue, qui peuvent pénétrer chaque culture, de l’Orient comme de l’Occident. Et il en est ainsi car l’amour est le mystère de l’origine de la vie parmi les hommes. C’est en effet, de l’amour de deux personnes – mari et femme – que les enfants reçoivent la vie et que naît cette cellule fondamentale de la société qu’est la famille. C’est en outre, l’amour mutuel entre les parents et les enfants qui leur permet le développement humain, physique et psychologique. Et c’est encore l’amour qui permet la vie en commun harmonieuse dans le monde civil. Pour toutes ces raisons, ces paroles peuvent être tout de suite cueillies et saisies par tous. Bien souvent cependant, en les méditant, on ne pénètre pas dans toute leur profondeur. Ces paroles renferment le secret profond du mystère de l’être. Si en effet, tous les hommes, […] de n’importe quelle condition, peuvent comprendre tout de suite ces paroles, si celles-ci ont  une valeur réelle de fait  dans la vie des familles et des peuples, c’est parce qu’elles renferment une réalité profonde, qui concerne l’être même de Dieu. C’est en effet dans l’amour mutuel que se révèle, à nous chrétiens, la réalité intime et essentielle de Dieu, son être Trinité, son être amour réciproque entre le Père, le Fils et l’Esprit Saint, chacun de ceux-ci étant l’Unique Dieu. Et c’est ainsi dans le commandement de l’amour réciproque que l’humanité est appelée à vivre selon le modèle de la vie de la Trinité. Celui-ci est, en résumé, la signification de la parole « Agape ». Pasquale Foresi, Luce che si incarna. Commento ai 12 punti della spiritualità dell’unità, Città Nuova editrice, 2014 pp.46-47 [extrait du discours au Symposium bouddhiste-chrétien, avril 2004, Castelgandolfo, Rome]