Mouvement des Focolari
Portugal – Ponts entre les continents

Portugal – Ponts entre les continents

On peut retenir le 21 février 1966 comme la date des débuts du Mouvement des Focolari au Portugal, jour où sont arrivées à Lisbonne deux jeunes brésiliennes, pour ‘ouvrir’ le focolare. Il a été désiré dans cette ville par Chiara Lubich, afin de pouvoir accueillir les premiers focolarini  qui partaient ou arrivaient de l’Europe, étant donné qu’à cette époque tous les vols de l’Amérique du Sud faisaient escale à Lisbonne. En 1967 arrivèrent aussi les focolarini, pour ‘ouvrir’ un second focolare.

Nombreuses sont les personnes qui ont connu la spiritualité de l’unité au Portugal durant ces années : adultes, laïcs, religieuses et prêtres, mais ce sont surtout les jeunes qui, attirés par une vie évangélique simple mais radicale, se sont lancés avec enthousiasme à communiquer la découverte qui a comblé, rempli leur vie : « Dieu est amour, Dieu nous aime immensément ». Portés par la présence de Jésus parmi eux, sans distinction d’âge, d’appartenance sociale, ils travaillaient dans les quartiers pauvres, organisaient des journées et des spectacles musicaux pour transmettre l’Idéal de l’unité, découvrant la possibilité de contribuer à la construction d’un monde plus uni. Est née ainsi une communauté semblable à celle des premiers temps où tout était mis en commun : les biens spirituels et matériels, les souffrances et les joies.

Le 25 avril 1974 avec la chute de la dictature de Salazar s’est terminée la guerre coloniale qui a duré 13 années. Le Mouvement a connu alors une grande expansion : les Mariapolis – rendez-vous caractéristiques des Focolari – ont vu affluer des milliers de personnes. De même les journées des jeunes, que ce soit à Lisbonne ou à Porto. Les vocations au focolare et aux autres choix d’engagements dans le Mouvement se sont multipliées, et celui-ci a commencé ainsi à se consolider.

Aujourd’hui le Mouvement compte plus de 2000 membres et des millier de sympathisants qui adhèrent à la spiritualité dans tout le pays (îles incluses), avec 10 focolare, à Lisbonne, Porto, Coimbra, Faro, et la cité-pilote Arco Iris à 50 km.de Lisbonne, cœur palpitant du Mouvement au Portugal.

Certains pionniers des Focolari au Portugal ne sont plus, mais leur témoignage a laissé un parfum d’amour évangélique authentique. D’autres ont mis leur vie à la disposition de Dieu pour construire l’unité et la fraternité universelle dans le monde. Il y a aujourd’hui des focolarini portugais au Japon, au Vietnam, au Pakistan, au Liban, en Syrie, au Brésil, au Chili, au Paraguay, aux USA, au Canada, en France, en Autriche, en Italie, en Suisse, en Belgique…

Edition : comme instrument de diffusion et de formation à la spiritualité, en 1973 naît la maison éditrice Cidade Nova. Avec les textes de Chiara Lubich et d’autres auteurs, environ 83 titres ont été publiés jusqu’à maintenant. Née en 1976 la revue Cidade Nova est devenue en 2006 une publication mensuelle.

Domaine ecclésial : Le Mouvement des Focolari au Portugal se caractérise par sa participation, au niveau local et national, aux différentes activités et organisations ecclésiales. Il fait partie du Conseil national des Associations des Laïcs, il est présent dans les commissions diocésaines de la pastorale de la famille, des jeunes et de l’œcuménisme.

Domaine social : l’ONGAcçoes para um Mundo Unido (AMU Portugal), soutient différentes activités dans plusieurs quartiers désavantagés et avec des difficultés d’intégration. En outre, il met en œuvre de micros projets d’auto-développement dans les PALOP (pays africains de langue portugaise) et offre des bourses d’études aux jeunes de ces pays.

Familles : le Mouvement Famille Nouvelle des Focolari, porte de l’avant – comme dans de nombreuses parties du monde – le projet ‘’Soutien à distance’’. Au Portugal 73 enfants africains, asiatiques et latino-américains sont ainsi soutenus.

Economie de Communion : Suscitée par Chiara Lubich en mai 1991, au Brésil, comme une réponse aux graves problèmes de déséquilibres sociaux et économiques, l’Economie de Communion (EdC) s’est étendue aussi au Portugal avec 12 exploitations qui décident librement d’investir leurs bénéfices sur trois fronts : aide aux plus démunis, formation à une ‘culture du don’ et développement de l’exploitation elle-même. Dans le Pôle d’entrepreneurs ‘’Giosi Guella’’, inauguré en 2010 et situé dans la Cité-pilote Arco-iris, (Arc-en-ciel) sont représentées certaines d’entre elles. L’association pour une Economie de Communion et l’AMU Portugal ont soutenu aussi une réflexion sur l’EdC, par l’intermédiaire de congrès et forums, réunissant régulièrement des spécialistes du milieu économique et social.

La Cité-Pilote Arco-Iris (Arc-en-ciel) située à Abrigada dans la commune d’Alenquer, est née en 1997 et est appréciée par l’Eglise et par les autorités civiles locales qui la considèrent d’intérêt public. Le Cardinal Patriarca de Lisbonne, présent à l’inauguration, a manifesté alors le souhait ‘qu’elle soit un point fixe d’unité, dans la communion, pour démontrer que l’unité entre tous est possible’. Ses habitants sont environ 50 : adultes, familles, jeunes, enfants, et un prêtre qui, selon le désir du cardinal est aussi le curé d’Abrigada. C’est un chantier ouvert, où l’on cherche à actualiser la spiritualité de l’unité ou de communion, à travers les expériences concrètes de l’Evangile vécu. Lieu de rayonnement qui va bien au-delà des membres du Mouvement des Focolari. Il touche aussi les jeunes qui, les 1er mai, se réunissent par centaines pour une journée de partage et de fête. Espace privilégié de dialogue avec le monde civil et avec les personnes d’autres convictions et cultures.



Portugal – Ponts entre les continents

Ecole : penser d’abord à moi ?

«J’étais en train d’étudier pour l’interrogation d’histoire en classe et je n’arrivais pas à me concentrer ; il y avait beaucoup de pages et je pensais qu’il serait difficile d’arriver à tout terminer. Pour aggraver la situation, un sms venant de quelques  amis arrive : ils me demandent de l’aide pour un devoir de mathématiques. Je relis le message, pense à toutes les pages d’histoire et suis prêt à leur répondre que je ne peux pas les aider. Quelques secondes après, cependant, quelque chose au-dedans de moi me fait comprendre que je suis en train de perdre une occasion d’aimer des amis en difficulté. Instinctivement je m’étais mis à la première place, en oubliant combien il est important d’aider les autres. Je ferme le livre d’histoire et me précipite chez l’un d’eux, où ils étaient réunis. Je m’y mets avec application et les aide jusqu’à tard dans la soirée. Rentré à la maison, il n’est plus temps d’étudier l’histoire, comment vais-je faire mon devoir ? Je confie tout à Dieu, croyant qu’il trouvera une solution. Le lendemain, quelques camarades de classe demandent à l’enseignante si elle peut repousser le devoir ; à l’évidence, je ne suis pas le seul à ne pas avoir étudié. L’enseignante, habituellement intransigeante, décide de repousser le devoir. Simple hasard ? Je ne crois pas ! Je pense plutôt que l’acte de confiance fait le soir précédent, a été providentiellement récompensé par Dieu ! ». (S. G. – Italie)

Portugal – Ponts entre les continents

Congrès panafricain Gen 2

Plus de 200 jeunes étaient représentés de 21 pays de l’Afrique sub-saharienne. « On parle souvent des nombreuses langues présentes sur le sol africain et pourtant nous nous comprenons très bien! », écrivent-ils, « parce que Chiara nous a enseigné une seule langue ; celle de l’amour ». Pour la première fois, quelques représentants des Gen africains (filles et garçons) ont pu se rencontrer et se reconnaître comme la réalisation du rêve de Chiara Lubich, presque une prophétie, qu’elle exprima voilà une vingtaine d’années dans cette cité-pilote : qu’un jour, cet endroit serait un témoignage vivant de la lumière du charisme du Mouvement des Focolari : l’unité. L’ouverture officielle – en présence des responsables du Mouvement Gen international, Geppina Pisani et Marius Müller, ainsi que des responsables de la cité-pilote Piero, Else Castellitto et Joseph Kinini – est une véritable explosion de joie et de couleurs, avec la présentation de chaque zone géographique. Par groupe, les Gen, montant sur la scène, détachent d’un grand panneau représentant le continent africain, le morceau correspondant à leur nation et y déposent leur drapeau. Le résultat : la photo de Chiara Lubich souriante, vêtue à l’africaine, et devant elle, les différents drapeaux. Ils écrivent : Chiara nous sourit, on a vraiment l’impression qu’elle porte tous nos peuples à Dieu ! ». Au coeur d’une crise mondiale qui n’épargne pas l’Afrique, un continent déjà durement éprouvé, les Gen n’ont pas reculé et ont, avec détermination, dépassé mille difficultés pour rejoindre le Kenya depuis des endroits parfois éloignés de milliers de kilomètres, certains accomplissant des voyages de trois jours en autocar sur des routes défoncées, comme les Gen du Congo, du Malawi, d’Ethiopie et du Sud-Soudan. « Quand nous avons appris qu’aurait lieu ce congrès, nous nous sommes tout de suite rendus compte qu’il faudrait beaucoup d’argent » – racontent les Gen nigérians –  « Cependant cette fois-ci nous ne voulions pas demander de l’argent sans avoir fait notre part. Nous avons réalisé divers travaux, même si beaucoup d’entre nous devaient aussi continuer à étudier à l’Université : des ventes d’objets, des travaux des champs, la préparation d’un calendrier où nous avons raconté nos expériences, dont la vie de Chiara Luce, que beaucoup ont apprécié. Ainsi nous avons pu financer le voyage de 12 d’entre nous ». «  Notre pays est en train de traverser une très grave crise économique et politique – nous disent ceux de la Côte d’Ivoiremais notre présence est la preuve de la Providence de Dieu qui nous a accompagnés ». Le 29 décembre, une liaison Internet “2 ways” avec la présidente des Focolari Maria Voce: un moment de grande joie pour elle et pour tous les présents. « Je ressens beaucoup de joie de vous coir aussi nombreux et de vous sentir aussi engagés pour notre Idéal : c’est la chose qui me donne le plus de joie. Il me semble que votre présence est un signe de grande espérance, parce que les nouvelles générations sont la présence de l’Œuvre, elles sont la présence de l’Eglise, elles sont l’espérance de l’humanité ; et j’ai vu que je ne suis pas la seule à le ressentir, parce que le Pape, lui aussi, continue de dire cela ». Une demi-heure de dialogue et de communion intense avec elle durant laquelle les Gen expriment leur joie de faire cette expérience d’unité et présentent les projets élaborés durant ces journées. En conclusion de ce moment, ils lui chantent une chanson dédiée à Chiara Lubich : « Chiara, lumière de l’Afrique ». En réponse, Maria Voce dit: « Comptez toujours plus sur cette lumière forte qu’est la présence de Jésus parmi vous et c’est lui qui vous aidera à témoigner de votre unité, même au milieu des difficultés, sans peur ». Dans le message qu’ils lui envoient à la fin du Congrès, ils écrivent : « Pour beaucoup d’entre nous qui n’ont pas connu Chiara personnellement, notre rencontre avec toi aujourd’hui a confirmé que Chiara est toujours parmi nous, elle est toujours avec nous. Nous avons senti son amour personnel à travers tes encouragements et ta confiance. Nous sentons que tu nous comprends à fond, tu es très proche de chaque Gen… Nous sommes conscients que la vraie bataille commence maintenant que nous rentrons dans nos pays, mais ici nous avons eu toutes les réponses dont nous avions besoin…Tes paroles « N’ayez pas paur » nous aideront à porter Jésus à tous. Nous repartons avec la joie de la redécouverte de l’appel à travailler pour porter l’unité dans le monde autour de nous ». En tous, il y avait la conscience de vivre un moment historique, de faire une expérience de vie et d’unité qui dépasse les divisions entre les pays en conflit depuis des années, les inégalités et les injustices dans le domaine social et économique, se sentant protagonistes, avec tous les autres, chacun unique et irremplaçable, pour la construction d’un monde plus uni. [nggallery id=83]

Portugal – Ponts entre les continents

Prophétie et histoire

Histoire et prophétie: deux yeux avec lesquels l’humanité contemple le scénario de son drame: un qui regarde le passé et l’autre le futur, pour régler le présent. On pourrait dire que la prophétie est la vision de Dieu et l’histoire celle de l’homme. Ainsi l’histoire est une épitaphe des morts et la prophétie est l’ardent désir de libération de la mort à la vie: le désir de paix. Cependant Christ est venu. Au-dessus de son berceau, dans la nuit des temps, les anges ont chanté: «Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes». La gloire pour Dieu au ciel est la paix pour les hommes sur la terre. La paix est la gloire des hommes. La gloire est la paix de Dieu. Or Christ a indiqué la paix. «Christ est notre paix…, artisan de paix», venu «porter la bonne nouvelle de la paix», comme le dit Paul aux romains, qui sont des hommes de guerre. Sa révolution est la découverte du frère, découverte faite à la lumière de la charité et le fruit de la charité est la paix. Sa loi est le pardon, et le pardon brise les pulsions de guerre. La guerre révèle, en celui qui la provoque, un athéisme réel, une révolte contre Dieu. Une des béatitudes évangéliques proclame: «Bienheureux les pacifiques, car ils seront appelés fils de Dieu». Les pacifiques sont des faiseurs de paix: parce que la paix se fait, se produit, elle est ce qu’il y a de plus précieux dans le cycle de la production de la civilisation. Le chrétien est un producteur de paix, qui reconstruit indéfiniment dans le tissu des siècles, donc il reconstruit sans cesse la vie, en faisant «guerre à la guerre», comme le dit Pie XII, pour combattre son ennemi qui est la mort. Mais il y a paix et paix. Une est vie, l’autre est mort. «Je vous laisse la paix – dit Jésus – je vous donne ma paix, ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne». Celle du monde est fondée sur la guerre, celle du Christ est don de l’amour. A cet égard, la paix et la guerre naissent dans le coeur de chacun d’entre nous. Dans le monde, trop de peuples répètent encore avec les prophètes: «Nous avons attendu la paix et il n’y a aucun bien à espérer. Nous avons attendu le temps de la santé et du remède aux souffrances, mais ce sont de nouvelles peurs et perturbations qui arrivent. Nous avons attendu la lumière et nous voici encore dans les ténèbres… Nous avons attendu la justice et il n’y en a pas, la santé, et celle-ci est encore bien loin de nous». Civilisation et paix s’identifient, comme guerre et barbarie s’accompagnent. Aujourd’hui, il faut une prophétie – c’est-à-dire une vision d’amour et de rationalité – qui crie sur la tête des responsables les dangers imminents auxquels leur sottise – leur peur – peut nous exposer. Si dans le corps de l’humanité coule le sang du Christ, il nous libèrera du mal. A la ville de l’homme d’aujourd’hui, comme à la Jérusalem d’hier, Il continue à dire: «Oh si tu connaissais toi aussi – dès aujourd’hui – ce qui est utile pour ta paix!”. Dès aujourd’hui, parce qu’il n’y a plus de temps à perdre. Ce qui sert pour la paix, c’est la rationalité humaine avec la rationalité divine, qui est en substance la charité. Le sang de la Rédemption, qui nous rend consanguins du Christ et donc consanguins entre nous, nous pousse à recomposer la famille, la communauté, à arriver à l’unité. D’ailleurs, une unification universelle est en train de s’opérer: uniques et communs sont les idéaux de liberté, de justice, de paix qui aujourd’hui secouent et élèvent noirs et jaunes, prolétaires et travailleurs de tous pays et toutes conditions. Sur leur agitation, qui forme l’histoire dramatique de notre temps, l’invitation prophétique du Christ : «Que tous soient un !» devient de plus en plus pressante. Igino Giordani

Portugal – Ponts entre les continents

Marisa Baù: les recherches continuent

Marisa Baù, focolarine italienne résidente en Suisse, n’a toujours pas été retrouvée. On a perdu sa trace depuis le 20 décembre dernier. Ces dernières semaines, les recherches ont été prises en charge par la police suisse de Fribourg, en contact avec les responsables du Centre des Focolari de Montet (Broye) – où Marisa vit depuis plus de 15 ans ainsi qu’avec ses proches.

Au niveau local, on a assisté à une grande mobilisation pour trouver le moindre indice qui puisse permettre de la retrouver. Les amis et connaissances patrouillent régulièrement dans les environs de Montet où Marisa aurait pu aller.

L’avis de disparition a été diffusé auprès des gardes forestiers, des associations de chasseurs, de pêcheurs, de randonneurs ou les ornithologues de la région de Fribourg. De même, les nombreux campings qui se situent aux abords du lac de Neuchâtel ont été alertés.

La nouvelle, comme on peut l’imaginer, a été répercutée dans le monde focolarino et parmi les amis et connaissances de Marisa. A travers les canaux officiels des Focolari sur les réseaux sociaux, s’est mise en action une chaîne de communion et de prière et des actions concrètes pour diffuser de façon capillaire tous les renseignements utiles pour mener les recherches. « Même en Suède, nous prions », Rezamos por ella aquí en Berazategui, Argentina”; “De la Colombie, nous prions chaque jour. Nous demandons au Ciel avec foi !”; “Depuis l’Espagne, nous prions aussi pour qu’elle revienne”; “Tante Marisa, tu nous manques!”; “Je prie pour que ton ange gardien soit à tes côtés et pour que tu nous donnes un signe pour nous mener jusqu’à toi”; “Marisa … tu as suivi ton étoile, tu as parcouru les routes du monde en réalisant le rêve de ta vie : être au service du prochain, par amour. Maintenant c’est nous qui cherchons une étoile à suivre pour te retrouver.” Ce sont quelques uns des messages qui sont arrivés.

Le 20 décembre, Marisa qui, au moment de sa disparition, travaillait comme formatrice et responsable de production de l’atelier artistique du Centre, était à peine rentrée d’une semaine de travail au Brésil. Le matin de ce jour-là, elle décida de faire une promenade dans la campagne autour de Montet. Elle sortit vers 11h00 mais ne revint pas. Après une première recherche faite à l’heure du déjeuner par les personnes du Centre, la police fut avertie et commença les recherches à l’aide des chiens durant l’après-midi.

Renseignements sur  Marisa Baù

Elle est née le 12.05.1963 et domiciliée à Montet (Broye).

Ses signes particuliers sont les suivants:

D’apparence maigre, 163 cm, cheveux mi-longs roux ondulés, yeux verts. Au moment de sa disparition, elle portait un manteau d’hiver noir avec une capuche, un jean, pull noir et des bottes. Elle s’exprime en italien et en français. Quiconque serait en mesure de fournir des renseignements utiles pour le retrouver est prié de contacter la Police Cantonale de Fribourg au numéro de téléphone suivant : +41 (0) 26 305 17 17 ou sur auprès de n’importe quel poste de Police (117/112).

Portugal – Ponts entre les continents

Corée – une perle pour toute l’Asie

En partant de Rome, après 12 heures de vol vers l’Est, on arrive à l’ultime péninsule de terre ferme du continent asiatique: la Corée, “le pays du matin calme” comme on l’appelle aussi. Ce pays est l’unique au monde à être resté divisé entre Nord et Sud. La Corée du Sud, avec ses 48 millions d’habitants dont 12 millions dans la capitale Seoul, a accueilli le Mouvement des Focolari dans les années 60. Après l’ouverture du premier focolare en 1969, le Mouvement s’est rapidement diffusé sur toute la péninsule, touchant tous les âges et tous les milieux sociaux. On compte aujourd’hui 5 centres à Seoul, 2 à Daegu et un Centre de rencontres et de formation à Kyeonggido. Voici quelques échos qui peuvent donner une idée de la vie du Mouvement en Corée aujourd’hui. Dialogue interreligieux. C’est une caractéristique typique d’un pays culturellement lié aux grandes religions, comme le Bouddhisme et le Confucianisme, avec une forte présence également des chrétiens. Signalons le dernier fait significatif en ce domaine : Han Mi-Sook, focolarine, membre de la Commission du dialogue interreligieux de la Conférence épiscopale coréenne (CBCK http://english.cbck.or.kr/), accompagné le vénérable Ja Seung, président du « Jogye Order » du bouddhisme coréen et le docteur GunDuk Choi, président de l’association du Confucianisme, à la rencontre d’octobre dernier à Assise à laquelle ils ont activement participé. Le président du Confucianisme et son collaborateur ont ensuite visité Loppiano, la cité-pilote internationale des Focolari et le Centre du Mouvement à Rome. « Je vous souhaite – a-t-il dit – que se réalise votre rêve : « que tous soient un » ». Initiative sociale. Il s’appelle “Haengbok Maeul – le village du bonheur”. Il s’agit d’une activité mensuel qui va de l’avant depuis 8 ans pour aider les travailleurs étrangers, les réfugiés de la Corée du Nord (plus de 20.000) et beaucoup d’autres personnes qui sont dans le besoin. Le projet offre divers services d’assistance médicale, de nourriture et de logement, des coiffeurs, les cours de langue coréenne, etc. « Dans un premier temps – racontent les volontaires engagés dans le projet – les personnes étaient méfiantes mais, désormais, elles se sentent aimées et, peu à peu elles s’ouvrent et apportent elles aussi, à leur tour, des aliments à partager ». Politique et économie. Le Mouvement politique pour l’unité (Mppu) en Corée, est né en 2004 à l’initiative d’un groupe de parlementaires qui se rencontrent régulièrement une fois par mois au sein du « Forum politique pour l’unité », depuis 2008. Il s’agit d’un groupe de recherche, reconnu par le Parlement. Son activité s’est élargie à un « Forum Social », ouvert aux journalistes, avocats, fonctionnaires, médecins, économistes qui se réunissent au Parlement tous les deux mois avec la participation de 30 personnes en moyenne. Parmi les activités promues par le Mppu, notons la campagne pour la « purification du langage », en 2010. Une centaine d’étudiant en journalisme, de différentes universités, a observé le langage des hommes politiques et des députés durant les sessions politiques, les interviews et les discours. Cette étude a été un stimulant pour les politiques afin qu’ils soient plus attentifs dans leur manière de parler et elle a été récompensée par l’attribution d’une bourse. Le Mouvement politique pour  l’unité est aussi promoteur de 2 écoles pour de jeunes politiciens et étudiants intéressés : le programme prévoit 10 cours et un total de 58 étudiants y participent déjà. Economie de Communion. Née en 1991 d’une intuition de Chiara Lubich, l’Edc a suscité un grand intérêt en Corée, non seulement auprès des entrepreneurs mais aussi chez beaucoup d’étudiants, chercheurs et professeurs d’économie. Actuellement il existe 8 entreprises qui adhèrent au projet de l’Edc en Corée. 4 autres sont très intéressées et veulent devenir des entreprises actives dans ce projet. 23 coréens ont participé au Congrès international de l’Edc au Brésil, à l’occasion du 20ème anniversaire du projet. Un fruit immédiat : la traduction en coréen du texte “New Financial Horizons: The Emergence of an Economy of Communion”, de Lorna Gold. Visite de Maria Voce. En janvier 2010, la visite de la présidente du Mouvement des Focolari et du coprésident Giancarlo Faletti a réuni environ 1.700 membres durant deux journées de connaissance réciproque, de mises au courant, d’approfondissement de la spiritualité de l’unité et de fête joyeuse. Tous deux ont pu rencontrer différents évêques et, au Parlement, quelques hommes politiques du Mouvement politique pour l’unité. Au sein de la communauté coréenne, le vœu que Chiara Lubich avait fait lors de sa visite de 1982 a été renouvelé. Elle avait en effet souhaité que cette nation soit une “véritable locomotive” pour tout le continent asiatique: un défi qui demande un engagement de chaque jour. [nggallery id=82]

Kyeonggido, Centre Mariapolis ‟Marie Mère de Dieu”

La communauté du Mouvement en Corée, en continuelle croissance, sentait la nécessité d’avoir un lieu où se former à la culture de l’unité et de la fraternité, où pouvoir se rencontrer et partager les expériences de l’Evangile vécu. Ainsi, en plus de la ‟Providence” arrivée en abondance, tout le monde s’est engagé dans différentes activités pour collecter des fonds et on a pu acquérir un terrain de 9779 m² pour construire le Centre Mariapolis selon les nécessités. Dans cet engagement, les plus actifs ont été les Gen 4, les enfants qui vivent la spiritualité du Mouvement,  qui ont rempli avec fidélité leur tirelire, en faisant aussi des sacrifices. Le Centre Mariapolis ‟Marie Mère de Dieu”, qui se trouve environ à une heure de la capitale Séoul, a été inauguré en 1994 pour la joie de tous, en présence d’Aldo Fons Stedile, un focolarino de la première heure et proche collaborateur de Chiara Lubich. Depuis ce moment le Centre fonctionne à plein régime et sert surtout pour la formation des membres des Focolari. Chaque année  environ 7 000 personnes participent aux différentes sessions et rencontres pour approfondir la spiritualité de l’unité. Le jour où la participation est la plus forte et la plus vivante est le 3ème dimanche du mois durant lequel le Centre est ouvert à tous les enfants et les jeunes, garçons et filles. Ils sont environ 200 chaque mois, accompagnés de leurs parents : la maison se remplit de leurs chants, de leurs rires et de leur habituelle vitalité. Une rencontre spéciale pour leurs parents a lieu en même temps et ce sont souvent les enfants qui suscitent leur intérêt pour la vie selon la spiritualité de l’unité.

Portugal – Ponts entre les continents

Skip a Meal (saute un repas)

« Saute un repas et donne l’argent pour la Corne d’Afrique ! ». Les Jeunes pour un Monde Uni du Costa Rica ont lancé dans leur pays depuis quatre mois la campagne Skyp a Meal afin de recueillir des fonds pour cette région de l’Afrique, où plus de 12 millions de personnes vivent une situation dramatique à cause d’une sécheresse exceptionnelle. Les jeunes ont organisé deux événements culturels auxquels ont participé musiciens et artistes très connus dans leur pays. Les deux événements ont été une combinaison de musique, de poésie, d’expériences personnelles et de créations audiovisuelles qui ont permis aux participants d’approcher la réalité de l’âme africaine. Skyp a Meal a eu comme inspiration principale le désir de collaborer pour construire un monde plus uni, et il a surtout voulu aimer concrètement l’autre avec l’envoi d’une aide financière obtenue par la vente des billets d’entrée pour les événements artistiques. « C’était une expérience vraiment insolite : l’excitation, l’enthousiasme, l’engagement, l’amour pour ce visage de Jésus crucifié et abandonné et la certitude de Sa présence entre nous ont été les ingrédients essentiels de la préparation, durant laquelle nous nous sommes rendus compte d’une magnifique réalité : ce n’était pas seulement nous qui aidions l’Afrique, mais aussi l’Afrique qui nous aidait ». La collaboration des différentes exploitations et organisations qui ont donné la nourriture, mis à disposition les infrastructures et la place sur les mass médias, nous a permis de diffuser l’initiative et rassembler les jeunes et les adultes qui  s’identifiaient à cette cause. Tout ceci est devenu une occasion pour transmettre l’idée d’un monde uni. Nous avons aussi commencé à construire un rapport direct avec les Jeunes pour un Monde Uni du Kenya qui nous écrivent : « Un grand merci pour Skyp a Meal, nous sommes enthousiasmés de savoir que le Costa Rica nous est uni pour affronter ces défis difficiles, qui signifient aussi une douleur pour l’humanité ». Skyp a Meal n’est pas une activité de bienfaisance, mais une expérience d’enrichissement réciproque, de partage et l’opportunité d’entrer dans la culture africaine. Nous nous rendons compte qu’en partageant nos compétences avec « l’Autre » nous pouvons aller au-delà des distances et dépasser les différences, les séparations géographiques, ethniques, ou culturelles. Skyp a Meal nous rend  conscients du fait que deux cultures complètement différentes peuvent être unies, se comprendre, et s’aider : « Moi je suis parce que nous sommes » (philosophie Unbutu). Nous sommes tous une partie de ce réseau mondial d’unité qui est en train de se tisser. C’est à nous de continuer à travailler pour construire une nouvelle humanité. Jeunes pour un Monde Uni du Costa Rica. Links: Twitter: skipamealcr Facebook: http://www.facebook.com/skipamealCR Correo electronic:  skipamealcr@gmail.com Videos Youtube: http://www.youtube.com/watch?v=lJ2_22DADNM http://www.youtube.com/watch?v=q5ucQQqxLJ0 http://www.youtube.com/watch?v=VGm3S4Hp6_c

Janvier 2012

«Du moment que vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez ce qui est en haut, là où se trouve le Christ, assis à la droite de Dieu.» C’est à ce monde du Christ – nous dit saint Paul – que nous sommes non seulement appelés, mais auquel nous appartenons déjà. La foi nous dit que par le baptême nous sommes insérés en lui et que par conséquent nous participons à sa vie, à ses dons, à son héritage, à sa victoire sur le péché et sur les forces du mal : en effet, nous sommes ressuscités avec lui. Cependant, à la différence des personnes saintes qui ont déjà atteint le but, notre appartenance à ce monde du Christ n’est pas pleine ni totalement révélée ; et surtout elle n’est pas stable ni définitive. Sur cette terre, nous sommes continuellement exposés à des dangers, difficultés et tentations, qui peuvent nous faire chanceler, freiner notre parcours ou même le détourner vers des orientations erronées. «Du moment que vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez ce qui est en haut, là où se trouve le Christ, assis à la droite de Dieu.» On comprend alors l’exhortation de l’Apôtre : « Recherchez ce qui est en haut ». Cherchez à sortir, non pas matériellement, mais spirituellement de ce monde ; abandonnez ses règles et ses passions pour vous laisser conduire en toutes circonstances par les pensées et les sentiments de Jésus. « Ce qui est en haut » signifie la loi d’en haut, la loi du Royaume des Cieux, que Jésus a portée sur la terre et qu’il veut que nous réalisions dès maintenant. «Du moment que vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez ce qui est en haut, là où se trouve le Christ, assis à la droite de Dieu.» Comment vivre cette Parole de Vie ? Elle nous encourage à ne pas nous contenter d’une vie médiocre, faite de demi-mesures et de compromis, mais à conformer notre vie, avec la grâce de Dieu, à la loi du Christ. Elle nous pousse à vivre et à nous engager pour témoigner dans notre milieu des valeurs que Jésus a portées sur la terre : cela pourra être l’esprit de concorde et de paix, de service de chacun, de compréhension et de pardon, d’honnêteté, de justice, d’exactitude dans notre travail, de fidélité, de pureté, de respect de la vie, etc. Le programme, on le voit, est vaste comme la vie. Cependant, pour ne pas rester dans le vague, réalisons, au cours de ce mois, cette loi de Jésus qui les résume un peu toutes : en voyant dans chaque frère et sœur le Christ, mettons-nous à son service. N’est-ce pas cela qui nous sera demandé au terme de notre existence ? Chiara Lubich – Fondatrice des Focolari (1920-2008) (Cette Parole de vie a été publiée en avril 1988) N.B. Comme chaque année, du 18 au 25 janvier, on célèbre, en de nombreux pays du monde, la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, en d’autres, elle est célébrée à la Pentecôte. Le thème de cette année est tiré de la lettre de Paul aux Corinthiens : « Tous, nous serons transformés par la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ ». (1 Cor 15, 51-58). La Parole de vie de ce mois nous semble en consonance avec le texte choisi.

Portugal – Ponts entre les continents

Egypte, projet « J’appartiens… »

Nous reportons ici le témoignage de Hanaa Keisar, raconté à l’occasion de la remise du Premier Prix Mère Teresa de Calcutta en mémoire de Chiara Lubich, le 10 décembre 2011. « En Egypte, comme vous le savez tous, cette année a été marquée par une étape spéciale et inattendue : l’écroulement du régime dictatorial. Presque un an après le premier vent d’espoir et de liberté, nous nous trouvons dans une phase délicate où règnent l’insécurité, le découragement, la grande crise économique et une grande peur du futur. Malgré ce scénario, nous avons constaté avec émerveillement comment Dieu nous aide à tisser une toile cachée, constituée de rapports vrais et fraternels. Alors qu’arrivent les nouvelles sur les journaux et à la TV d’attaques sanglantes contre des églises en différents endroits du pays ou d’actes de violence contre les foules des manifestants pacifiques de la place Tahir ; dans un quartier du Caire, nous avons travaillé ensemble, chrétiens et musulmans – tous animés de l’Idéal de l’unité que nous a transmis Chiara – pour un projet modeste mais symbole d’unité : le projet « J’appartiens… ». Face à la méfiance, au désintérêt et à l’indifférence que connaissent tant d’égyptiens, le projet a pour but de redonner le sens de l’appartenance à son propre Pays en poussant les personnes à découvrir ses richesses culturelles et embellir les coins délaissés et sales. Ainsi est née – promue par l’artiste égyptien Elham Naguib – l’idée de peindre des murs pour exprimer la fraternité, la paix, l’harmonie et sensibiliser ainsi à l’engagement civique. Nous nous sommes lancés durant 2 jours, avec 40 jeunes et adultes, à couvrir le mur d’une école dans un quartier populaire et pauvre, sur le thème « Nous avons le droit de rêver ! ». Nous étions à 18 mois de la révolution du 25 janvier. Même si tout était en règle, la matin suivant, nous est arrivé l’ordre de la commune d’effacer le dessin, sans aucune explication. C’était une petite flamme qui s’éteignait. Et aujourd’hui, dans cet post-révolution, le responsable d’un quartier nous appelle précisément pour réaliser une fresque durant ces jours où ont lieu de nouveaux troubles place Tahir. Armés de la seule conviction que la fraternité est possible entre tous, nous avons commencé le travail en y associant peu à peu tous les habitants du quartier : des enfants, des jeunes et des anciens, des ouvriers et des avocats, des musulmans et des chrétiens. La fresque, initialement prévue pour 60 m, s’est allongée au fur et à mesure que les passants, émerveillés, s’arrêtaient pour peindre avec nous, heureux de pouvoir donner ainsi leur contribution pour la fraternité et l’égalité. Ce n’était pas tant la fresque qui importait, même si cela comptait aussi, mais le témoignage que l’on donnait à travers le fait de la réaliser tous ensemble. « Votre initiative est la campagne la plus réussie pour redonner vie et beauté à notre ville », s’est exclamé un monsieur. Un des candidats au nouveau parlement, revenant de la place Tahir, nous a défiés en disant : « Vous pensez que vous allez changer l’Egypte avec votre belle peinture ? ». Ce sont les personnes du quartier elles-mêmes qui lui ont répondu : « Ça, c’est ce que nous pouvons faire. Le changement de l’Egypte, nous le commençons à partir de là ! ». On cherche à opérer un changement de mentalité, comme cela est en train d’arriver aussi avec un autre de nos projets qui s’adresse à des jeunes travailleurs mineurs, pour leur rendre leur enfance perdue et leur dignité. Nous avons aussi assisté à un véritable changement dans leur comportement : d’indisciplinés et agressifs qu’ils étaient, ils sont devenus des garçons capables de se respecter et de s’aimer dans leurs différences. Tous sont musulmans et sans avoir besoin de se dire comment vivre le rapport entre chrétiens et musulmans, la fameuse « règle d’or » se vit entre tous : « Fais aux autres ce que tu voudrais que l’on te fasse à toi-même ». (H.K. – Egypte)

Granada

  Avertissement : toutes les informations géocodifiées figurant sur ce site sont purement indicatives. Les objets représentés (par exemple les lieux de rencontre et autres) et les systèmes de localisation ou de navigation peuvent être imprécis ou erronés pour la recherche d’adresses, de positions, de distances, d’indications et d’orientation.

Portugal – Ponts entre les continents

« Soyez une famille »

Si aujourd’hui je devais quitter cette terre et qu’une dernière parole m’était demandée pour exprimer notre idéal, je vous dirais, sûre d’être comprise de façon exacte : « Soyez une famille. » Certains parmi vous souffrent-ils parce qu’ils traversent des épreuves spirituelles ou morales ? Ceux-là, comprenez-les comme une mère, davantage même qu’une mère. Éclairez-les par la parole ou par l’exemple. Ne leur laissez pas manquer de la chaleur de la famille, faites-la grandir même autour d’eux. Certains parmi vous souffrent-ils physiquement ? Qu’ils soient vos frères préférés. Souffrez avec eux. Essayez de comprendre leurs douleurs jusqu’au fond. Faites-les participer aux fruits de votre vie apostolique, afin qu’ils sachent qu’ils y ont contribué plus que d’autres. Certains parmi vous sont-ils proches de la mort ? Imaginez d’être à leur place et faites pour eux tout ce que vous voudriez que l’on fasse pour vous, jusqu’au dernier instant. L’un de vous se réjouit-il d’une conquête ou d’autre chose ? Réjouissez-vous avec lui, pour que son réconfort soit sans ombre de tristesse, que son cœur ne se referme pas, mais que la joie soit de tous. L’un de vous part-il ? Laissez-le partir, non sans avoir empli son cœur d’un seul trésor : le sens de la famille, pour qu’il l’emporte là où il doit aller. Ne faites jamais passer une activité quelle qu’elle soit, ni spirituelle ni apostolique, avant l’esprit de famille qui doit vous unir aux frères avec qui vous habitez. Et là où vous irez porter l’idéal du Christ, pour agrandir la famille immense de l’Œuvre de Marie, vous ne pourrez faire mieux que de chercher à créer avec discrétion et prudence, mais surtout avec décision, cet esprit de famille. L’esprit de famille est plein d’humilité, il désire le bien des autres, ne s’enorgueillit pas. En somme, il est la charité véritable et entière. Bref, si je devais vous quitter, je laisserais en fait Jésus en moi vous répéter : « Aimez-vous les uns les autres… afin que tous soient un ». Chiara Lubich

Portugal – Ponts entre les continents

Joyeux Noël 2011

« Meilleurs vœux à tous ceux qui vivent pour que l’humanité soit une vraie famille!

Que la Parole vécue soit l’étoile qui annonce et invite à la rencontre avec Jésus au milieu de nous dans un Noël perpétuel. »

Maria Voce (Emmaus)

Portugal – Ponts entre les continents

Angola, finance à contre-courant

Je travaille depuis 2008 dans une ONG. J’ai commencé en coordonnant une zone sous la supervision de la directrice exécutive. A la fin de 2010, je pars en vacances et à mon retour j’apprends que cette personne a donné sa démission et on me demande d’assumer sa charge. Quand je commence, je trouve certaines choses en suspens et, parmi celles-ci, l’une assez délicate. Concrètement, il s’agissait tout simplement d’un vol, étant donné que durant les années 2007 et 2008, l’ex directrice avait soustrait les taxes fiscales des salaires des employés de l’ONG sans les reverser ensuite à l’Etat. Ainsi l’amende que nous devions payer s’élevait à environ 75.000 dollars, ce qui correspondait à une somme énorme pour notre organisation. L’ex directrice, peut-être pour se couvrir, avait versé sur le compte de chaque employé une certaine somme correspondant à ce qui leur avait été soustrait de leur salaire, gardant en revanche pour elle la part que l’organisation aurait dû payer à l’Etat. Chacun de nous a reçu ces sommes sans en connaître l’origine et nous en avons été surpris et contents. Moi, par exemple, j’ai vu arriver 12.000 dollars sur mon compte, en plus de mon salaire. Bien que satisfait dans un premier temps, ma conscience me disait qu’il y avait quelque chose de douteux là-dedans et j’ai donc pensé restituer cet argent supplémentaire. J’ai pris contact avec des avocats pour savoir comment gérer la situation et ils m’ont conseillé de falsifier les documents, y compris le contrat de travail des employés, etc., parce que, selon eux, l’Etat ne comprendrait jamais une telle situation et exigerait de toutes façons le paiement de l’amende. J’ai, malgré tout, voulu être cohérent jusqu’au bout avec mon choix de vie de vouloir construire une société plus juste. Qu’aurait fait Jésus à ma place ? – me suis-je demandé. Certainement, il serait allé à contre-courant. Ainsi je me suis décidée à agir en conséquence et à inviter mes collègues à faire de même. J’ai dit que la première chose à faire était de restituer l’argent qui ne nous appartenait pas et d’écrire au Ministère des Finances en expliquant clairement ce qui était arrivé et en demandant l’annulation de l’amende. A ma grande surprise, tous les collègues ont été d’accord et nous avons fait cette démarche. Pendant ce temps, l’ex directrice, même si elle avait déjà quitté le Pays pour un autre travail, m’a fait savoir qu’elle était très en colère contre moi et jugeait exagéré de vouloir restituer l’argent à l’Etat. Elle ne comprenait pas ma décision et disait que cela allait détruire l’esprit d’équipe construit durant toutes ces années. Mais, pour moi et pour les autres collègues, cela signifiait être cohérents avec nos devoirs, certains que Dieu – qui voit tout – nous aiderait. Après trois mois de contacts et d’audiences avec le Ministère des Finances, nous avons reçu avec joie la nouvelle de l’annulation de l’amende. Les fonctionnaires avaient été frappés par notre honnêteté et par notre volonté de restituer l’argent dû à l’Etat. Nous avons touché du doigt la réponse de Dieu à ceux qui l’aiment et cherchent à être cohérents avec les valeurs chrétiennes. Récemment, nous avons dû présenter le bilan de notre ONG. Le Conseil Fiscal en a conclu que notre organisation était une référence aussi pour les autres ONG, du fait de sa transparence dans la gestion et pour la façon dont nous affrontions ensemble les problèmes. A. G. – Luanda – Angola

Portugal – Ponts entre les continents

Afrique, “Maintenant, c’est notre tour”

“Maintenant, c’est notre tour”. “Ce sera une grande fête, un événement historique”. « Une étape importante dans la formation des nouvelles générations en Afrique ». Ainsi les jeunes du Mouvement des Focolari de l’Afrique présentent-ils le “Congrès Gen panafricain” qui se tiendra dans la cité pilote des Focolari au Kenya, connue sous le nom de Mariapoli Piero, du 27 au 31 décembre 2011. Les racines. “La récente lettre apostolique de Benoit XVI “Porta Fidei” et le prochain synode des évêques sur la nouvelle évangélisation – disent les jeunes des Focolari – nous ont fortement interpellés. Nous sentons d’une importance vitale de répondre au défi déjà lancé par Jean-Paul II dans l’Exhortation Apostolique post-synodale « Eglise en Afrique », c’est-à-dire la nécessité de l’inculturation et sa priorité pour un enracinement réel de l’Evangile en Afrique ». C’est la première fois que le Mouvement Gen promeut sur le continent africain un événement de ce type, avec des jeunes provenant de 15 pays de l’Afrique sub-saharienne, et parmi les plus engagés, les Gen, garçons et filles. Environ 200 jeunes, de 19 à 30 ans, se retrouveront dans un climat de fête mais aussi de réflexion pour approfondir l’héritage de l’Evangile vécu, la spiritualité de l’unité que Chiara Lubich a laissée aux jeunes. « Chez nous aussi – se demandent les Gen africains – les jeunes, toujours plus et rapidement absorbés par la mentalité matérialiste, sont-ils encore capables de faire des choix radicaux et forts ? » Ojectif. Le projet, dont le Congrès panafricain fait partie, s’étend sur une année et inclut un programme de formation sur place et des journées de rencontres pour l’annonce de l’Evangile vécu, rassemblant le plus grand nombre possible de jeunes. En conclusion un séminaire se tiendra dans le Centre international des Focolari et culminera lors d’une audience avec le Saint Père, la visite sur les lieux des martyrs à Rome et une immersion au cœur de la chrétienté. Enfin, l’évaluation sur place et des congrès locaux permettront d’enrichir la communauté chrétienne de l’expérience vécue et de proposer de nouveaux projets. Défi. Réunir au Kenya 200 jeunes de pays aussi éloignés les uns des autres pourrait sembler  un objectif irréalisable. Comme le dit James : « Pour la plupart, nous sommes étudiants et ceux qui travaillent ont des emplois mal rétribués ». C’est pour cela que les Gen travaillent, depuis l’année dernière, pour recueillir les fonds nécessaires pour les longs voyages, de manière que – grâce à une grande communion des biens – chaque région puisse être représentée. A Nairobi, le 28 novembre, le Congrès a été présenté au Nonce Apostolique, l’archevêque Alain Paul Lebeaupin, qui a parlé aux Gen de l’Exhortation apostolique Africae manus que le Pape a personnellement remise au peuple africain lors de son dernier voyage au Bénin et dans laquelle il invite les jeunes à ne pas se laisser décourager et à ne pas renoncer à leurs idéaux. « L’avenir est dans les mains de ceux qui savent trouver des raisons fortes pour vivre et espérer (…), il est entre vos mains » ‘Benoît XVI, n.63 Exhortation apostolique Africae munus). Maria Voce, présidente des Focolari, a envoyé aux Gen de l’Afrique, un message dans lequel elle dit, entre autre: « Si vous maintenez toujours la présence de Jésus parmi vous, durant ces jours,  il y aura une explosion de joie et de vie nouvelle parmi tous les Gen qui participeront. Alors allez de l’avant, avec courage et enthousiasme ! Mettez l’amour à la base de tout et chaque petite chose acquerra une signification profonde et deviendra une pierre supplémentaire pour la croissance du Mouvement Gen en Afrique ». [nggallery id=80]

Portugal – Ponts entre les continents

Micro crédit au Burundi

Gaudence, volontaire des Focolari, est engagée dans sa paroisse St-Michel (Bujumbura) où il y a beaucoup de pauvreté. De nombreuses initiatives ont été menées mais les pauvres sont toujours là et sont même de plus en plus nombreux. Elle s’adresse alors à Françoise, qui fait partie d’une association locale du Mouvement des Focolari (CASOBU) qui cherche à répondre aux nécessités de la population et à contribuer à la réconciliation entre les diverses ethnies. Elle s’occupe, en particulier, des projets de microcrédit communautaire et en fait connaître les résultats positifs. La méthode de ce microcrédit consiste, en effet, à constituer des « groupes d’épargne et de crédit » qui trouvent en interne les ressources nécessaires, en apprenant à gérer sa propre situation économique. Pour Gaudence s’ouvre une nouvelle perspective et, ensemble, ils s’adressent au curé, peu convaincu au début. Le jour où le projet est présenté aux pauvres de la paroisse, Françoise reste surprise du nombre important de personnes âgées dans un état de pauvreté totale. Mais la perplexité de l’assistance est évidente. « Comment pouvons-nous épargner si nous n’avons rien ?”, demandent-ils. Malgré le scepticisme général, le curé encourage tout le monde à essayer. Trois groupes de 25 personnes chacun sont constitués et les rencontres de formation commencent. «Nous continuons à répéter que nous ne donnerons pas d’argent – racontent-elles – et que les prêts devront provenir des petites sommes épargnées ». Tous ne comprennent pas. Un jour où ils se sentent plus découragés que d’habitude, ils déclarent : « Explique nous encore une fois la méthode, puis nous nous confierons à Jésus parce que nous le faisons seulement pour Lui ». Les rencontres se poursuivent avec des hauts et des bas mais, étonnamment, au fur et à mesure que le cours progresse, des talents et des forces cachées viennent en évidence. Même ceux qui n’avaient d’autres perspectives que de mendier devant une église  réalisent les premiers investissements productifs. «Pendant quelques mois raconte Françoise – j’ai dû me faire remplacer pour la formation parce que j’étais occupée par les préparatifs de mon mariage. De nombreuses personnes de St Michel sont venues me féliciter, avec les yeux illuminés par la joie : ils n’étaient plus pauvres ! Ils m’ont raconté le succès de leurs petites activités ». Une dame âgée m’a dit avec fierté: “Je n’ai plus besoin de l’aide de la Claritas, tu peux donc la donner à quelqu’un d’autre; parce que désormais j’ai demandé un prêt que je vais ensuite rembourser. Je pense agrandir mon petit étal de fruits et légumes ». Six mois seulement sont passés et déjà 90 personnes ont spontanément renoncé à l’aide de la Claritas qui pourra ainsi en aider d’autres. «Nous étions incrédules par rapport à tout ce qui est arrivé. Beaucoup de ceux qui ont vécu cette expérience étaient parmi les plus pauvres et les plus âgés. Nous nous sommes rappelés que nous avions demandé à Jésus de prendre soin de ces personnes et nous avons réalisé que la réussite du projet avait été son œuvre ». Actuellement CASOBU soutient le microcrédit communautaire à Bujumbura, dans les quartiers de Kinama, Cibitoke et Kamenge, mais le cercle s’élargit. Une autre paroisse, dans la zone nord, veut commencer cette expérience Il s’agit d’un des nombreux projets soutenus par l’Ong non gouvernementale des Focolari ‘Actions pour un monde uni” (AMU).

Portugal – Ponts entre les continents

Vie Consacrée: la spiritualité de communion, une voie de sainteté

Radicalité, communion et spiritualité : voilà ce que les jeunes religieux désirent pour leur future vie consacrée. C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée la veille du 5ème Congrès sur la Vie Consacrée. Ce congrès s’est tenu à Rome le 3 décembre dernier, à l’initiative de femmes et hommes consacrés de Rome, du Mouvement des Focolari, en collaboration avec l’Institut de théologie Claretianum. Deux points étaient à la base de l’enquête. L’un positif et l’autre négatif sur la vie consacrée: “Je voudrais que la vie consacrée que je vis soit plus… Je voudrais que la vie consacrée que je vis soit moins…”. Pour la dimension négative, sont ressortis le refus du formalisme et la dénonciation de l’activisme. C’est en fonction des résultats de cette enquête, qu’a été choisi le thème du congrès – “Saints ensemble” – en proposant comme voie de sainteté commune, la spiritualité de communion. Les interventions en salle ont été variées: celles de l’archevêque João Braz de Aviz, préfet de la Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et Sociétés de Vie Apostolique, le Recteur de l’Université pontificale Urbaniana, le père Fabio Ciardi des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée, à qui a été confié le thème: «La spiritualité de Communion, voie de sainteté». Cela s’est poursuivi par une série de témoignages vécus racontés par des religieux et des religieuses. A la fin Lucia Abignente du Centre Chiara Lubich est intervenue pour présenter un bref excursus historique sur la sainteté du peuple dans la pensée de Chiara Lubich et introduire deux courts films. La seconde partie du Congrès a commencé par un témoin d’exception, Chiara Luce Badano, proclamée bienheureuse le 25 septembre de l’année dernière. Ce sont les Gen – les jeunes du mouvement des Focolari – qui l’ont présentée. Née en 1971, Chiara Luce a été une contemporaine: “avec sa vie – explique Tiziana Longhitano sfp – elle nous a dit que la sainteté est possible aussi aujourd’hui, qu’elle est possible aussi pour nous. Chiara Luce apparait l’expression d’un chemin vécu ensemble. Elle n’est pas devenue sainte toute seule : ses parents l’ont accompagnée. D’autres amis ont participé à son cheminement. Ils ont été entraînés dans la réciprocité de l’amour trinitaire”. «Vous êtes un vrai signe de Dieu pour le monde et pour nous consacrés – a dit un participant à la fin du congrès – votre témoignage est contagieux pour les jeunes et pour tous ceux qui ont l’opportunité de vous connaître».  

Noël, une révolution

Noël étant par la plupart considéré comme une des plus grandes fêtes, plus somptueuse que sacrée, il est bon de revenir sur quelques aspects authentiques de cet événement. Il existe un contraste abyssal entre la naissance d’un  puissant de la terre, telle que la rêvait et la réalisait le monde antique, et la naissance obscure, ignorée de Jésus; un contraste qui indique déjà l’originalité infinie, incroyable, d’un Christ-roi, qui naît d’une pauvre femme, dans une étable, dans le froid et la nudité. Rien à voir en vérité avec un Dieu. Ainsi le début de sa révolution ne revêt pas l’aspect de l’orgueil mais de l’humilité, pour entraîner au ciel les fils de Dieu, à commencer par ceux qui mangeaient et dormaient à même le sol: les esclaves, les sans travail, les étrangers: la lie de la société. Avec cet enfant, naît la liberté et l’amour. Voilà l’immense découverte. L’amour universel qu’il enseigne vise à anéantir un système de relations fait en grande partie de pouvoir politique excessif,  d’abus d’autorité, d’usure oisive, de  mépris du travail, de dégradation de la femme, d’envie destructrice, comme base sur laquelle le régime s’implantait écrasant des millions d’esclaves, c’est-à-dire d’êtres sans droits, de vrais morts vivants. Logiquement, pour les personnes insérées dans un tel système, cette annonce est une folie qui conduit en prison et à l’échafaud. Il le sait : « Vous serez haïs par toutes les nations à cause de mon nom”. Bienheureux les pauvres et ceux qui se font pauvres pour aider ceux qui sont dans la misère. « Bienheureux vous qui avez faim maintenant… mais gare à vous, les riches ». Imaginez la rage et combien sont scandalisés ceux pour qui l’argent avait toujours représenté le bien suprême et la bénédiction de Dieu, ceux-là qui se tuaient et tuaient les autres pour posséder toujours plus d’hectares de terre, déclenchaient toutes sortes de troubles démagogiques, attrapaient mal au ventre et risquaient la crise cardiaque simplement par souci d’enfler leur capital. “Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent… A qui te donne une gifle, tends-lui l’autre joue… Donne à qui te demande et ne réclame pas à celui qui t’a emprunté de te rendre ton bien…  Il a été dit aux anciens : tu ne tueras point et celui qui tue sera passible de jugement. Mais moi je vous dis : celui qui se met en colère contre son frère sera passible de jugement… ». La maxime paraissait contraire à l’honneur des guerriers et des industries belliqueuses, alors que ne pas se fâcher contre son frère équivaut à mettre fin aux combats, aux factions et à la violence. Cette simple phrase ferait de la société – pauvres de nous – un lieu de cohabitation pacifique. La vie, dans la paix, permettrait de faire de chaque jour un nouveau Noël. C’est cela la révolution du Christ : nous faire continuellement renaître contre la malédiction de la mort. Ainsi le plus grand commandement – a-t-il dit – est d’aimer l’homme; qui équivaut à aimer Dieu. Aimer l’autre jusqu’à donner la vie pour lui plutôt que de le haïr au point de le tuer. Voilà, en bref, le sens du nouveau Noël de l’humanité, qui lui est accordé pour remonter vers Dieu. Révisions du passé, fin des guerres, des passions destructrices, de l’avarice ; et commencement de l’amour universel, qui fait « de tous, une seule chose », et n’admet aucune divisions de castes, de classes, ou de tendances politiques… Avec sa vie et sa mort, Jésus prêche et enseigne la vie. Mais les mauvais ne veulent pas la vie : ils veulent la mort. Et pour cela, ils ont œuvré intensément, aujourd’hui avec les armes atomiques, l’intoxication écologique, l’anarchie dans la distribution du pétrole et des vivres, préparant ainsi la fin de l’humanité. Beaucoup s’illusionnent eux-mêmes avec des mythes. Ils aiment la paix et conçoivent des traités de guerre ; ils cherchent l’égalité économique et avivent les contrastes avec la lutte des classes, déchaînent toutes sortes de désordres et de grèves inutiles qui ne font que compliquer la vie des gens du peuple. Aujourd’hui, comme dans les années 20, ils appellent de leur vœux un régime soi-disant « fort » , croyant ainsi pouvoir vivre en toute tranquillité. Logiquement, Noël se célèbre aussi avec le panettone, s’il aide à susciter l’amour; mais il se célèbre surtout avec la réconciliation, qui met fin aux maladies de l’esprit et redonne la santé. Il se célèbre en remerciant le Seigneur et Marie, qui ont souffert pour nous enseigner et nous aider à mettre fin à notre propre souffrance. in: «Città Nuova», 1974, n.24.

Portugal – Ponts entre les continents

Climat, technologie, personne. Interview d’EcoOne.

Deux semaines de conférence de l’ONU sur les changements climatiques. Quel est le bilan ? A Durban, on a abouti in extremis à un modeste compromis: la conférence a duré un jour de plus que prévu et n’a pas produit un nouvel accord engageant pour les pays,  en reportant la rédaction à 2015 pour une entrée en vigueur en 2020. Ce résultat confirme la tendance générale des dernières négociations internationales sur le climat : une situation d’impasse. Nous assistons, à l’échelle globale, à une scène qui ressemble à une querelle fraternelle : tous attendent qui va faire le premier pas pour en sortir. Le protocole de Kyoto pour la réduction des gaz à effet de serre, reconduit jusqu’en 2015, est insuffisant autant parce qu’il fixe des objectifs limités que parce que les Pays les plus polluants n’y adhèrent pas. Certains grands pollueurs « historiques » voudraient que ce soient les Pays dits émergeants qui réduisent leurs émissions. Malgré tout, je reste optimiste : je crois que l’humanité trouvera une solution. Certains Pays ont déjà compris l’importance stratégique des sources d’énergies renouvelables. Dans ce contexte, l’Union Européenne s’inscrit de façon positive, avec le plan “20 20 20” (d’ici 2020, réduction des gaz à effet de serre de 20%, de la consommation d’énergie de 20% et passer à 20% de nos besoins énergétiques en énergies renouvelables. N’y a-t-il pas le risque que ces décisions désavantagent les Pays émergeants. Le risque existe. En effet, certains soutiennent la réduction des émissions de gaz à effet de serre,  mais en se plaçant aussi du côté des Pays émergeants, où une grande partie de la population est encore sans électricité et sans eau courante. Il faudrait soutenir le développement des énergies propres et se demander ; pourquoi les Pays riches ne veulent-ils pas céder leurs brevets  dans ce domaine ? Pourquoi exportent-ils des industries polluantes ? Parmi ceux qui soutiennent cette position, il y a aussi l’Eglise Catholique. A Durban étaient présents des négociateurs de 190 Pays qui cherchent de grands accords entre les Etats. Et au niveau local, pouvons-nous faire quelque chose ? Oui, certainement. L’engagement au niveau personnel, les choix de consommation et la façon dont nous votons aux élections, un style de vie plus sobre, tout cela constitue des actions importantes. En outre EcoOne cherche à élaborer une réflexion également sur un nouveau rapport entre personne et nature. Pouvez-vous préciser ? Quels sont les propositions d’EcoOne pour un style de vie plus durable ? La proposition d’EcoOne trouve racine dans la pensée de Chiara Lubich. Que nous enseigne Chiara? Il ne s’agit pas tant de  trouver des  techniques plus modernes pour économiser l’énergie, mais d’avoir un regard nouveau sur la nature. Elle nous a fait cueillir la présence de Dieu sous chaque chose. Elle nous a fait aussi comprendre la fraternité universelle, c’est-à-dire la fraternité avec les autres peuples au sein de chaque génération et entre générations, pour répondre aux questions « Quelle planète laisserons-nous à nos enfants ? Quel air respirerons-nous demain ? ». Cette réflexion sur un rapport renouvelé entre l’homme et la  nature nous amène à dépasser un anthropocentrisme excessif, c’est-à-dire celui de l’homme dominateur qui détruit la nature pour l’argent mais aussi à aller au-delà d’une conception où la nature est au centre de tout, au point de considérer la personne humaine uniquement comme un perturbateur du cosmos. Nous croyons que la réponse réside plutôt dans le don de soi, dans la personne qui vit le don de soi avec ses semblables et avec la nature dont il ne se sent pas le propriétaire mais l’administrateur et le protecteur, parce qu’elle lui a été confiée par Dieu. Luca Fiorani, chercheur à l’ENEA et professeur en écologie et en éducation environnementale à la LUMSA, est le coordinateur international d’EcoOne, une initiative culturelle promue et soutenue par des enseignants, des chercheurs et des professionnels qui œuvrent dans le secteur des sciences environnementales, avec le souci d’enrichir la connaissance scientifique d’une lecture humaniste et sage des problèmes d’environnement. En 2010, il a publié pour Città Nuova, avec Antonello Pasini, « Le réchauffement de la planète. Comprendre le débat sur les changements climatiques ».

Portugal – Ponts entre les continents

Hindous et chrétiens en dialogue

Lonavla est un endroit réputé pour son climat agréable sur les hauts plateaux du Dekkan, à environ deux heures de voiture de Mumbai. Les 60 spécialistes sont là pour le IVème Symposium hindou-chrétien. L’initiative a débuté en 2002 à Castelgandolfo, un an après la visite de Chiara Lubich en Inde et ses rencontres avec le monde universitaire et gandhien de l’immense nation asiatique. Il s’agissait d’une première. A cette époque, le Mouvement des focolari, déjà actif depuis une dizaine d’années dans le domaine interreligieux, n’avait jamais eu l’occasion d’affronter le point de vue académique et théologique avec des fidèles de religions et traditions différentes. Depuis 2002, ensuite, se sont succédées des initiatives académiques avec des bouddhistes, des juifs et des musulmans, à Rome et en différentes parties du monde. La découverte et la valorisation du milieu universitaire dans le dialogue entre fidèles de diverses croyances, bien qu’il ne doive devenir ni prioritaire ni exclusif, a toutefois acquis un rôle plus central  pour une vraie connaissance de la spiritualité, de la caractéristique des rituels et de l’éthique de l’autre. Pour la première fois aujourd’hui, universitaires de tradition propre de l’Inde et partenaires chrétiens auront la possibilité de se rencontrer en Inde, où le dialogue est riche et innovateur depuis des siècles et capable même de parcourir des chemins éprouvés en ces moments difficiles comme ceux que nous vivons. La caractéristique de l’expérience que la soixantaine de participants se proposent de réaliser, est de ne pas se limiter à un exercice universitaire, mais d’allier vie et idées. Le titre de l’évènement« Lire, interpréter et vivre les Ecritures pour réaliser la paix et la fraternité universelle » – offre des idées vitales qui seront toutefois approfondies aussi intellectuellement. Parmi les chrétiens, en plus des représentants du Mouvement des focolari de l’Inde, seront présents des membres de l’Ecole Abbà – le centre d’étude – ainsi que des membres du Centre du Dialogue interreligieux des Focolari. Du côté hindou, les participants seront gandhiens, engagés sur une ligne sociale et pratique, en tant que professeurs universitaires affiliés à différentes prestigieuses universités.

Portugal – Ponts entre les continents

Les enfants et Noël, le temps de donner

Tout commence après le Noël de 1980, lorsque Chiara Lubich, en traversant le centre d’une grande ville, reste consternée devant les vitrines illuminées, “pleines de gnomes, de pères Noël et de fées ». Mais où est Jésus ? Celui que l’on fête à Noël est totalement absent, éclipsé par mille lumières colorées, des traineaux et des cadeaux très coûteux qui remplissent les vitrines élégamment décorées. Ainsi prend naissance ce texte : «Ils ont chassé Jésus »: « Dans mon cœur l’incrédulité puis presque la rébellion: ce monde riche a totalement détourné Noël de son sens et il a chassé Jésus ! »

Les Gen 4, garçons et filles – les enfants du Mouvement des Focolari – répondent à l’invitation de Chiara Lubich de ramener Jésus dans le monde. Chaque année, dans ces centaines de villes du monde entier, ils préparent avec leurs amis, des petites statues en plâtre de l’enfant Jésus qu’ils offrent ensuite un peu partout. Sur les places, dans les écoles, sur les marchés pour lui trouver une maison et réchauffer le cœur de beaucoup en ce jour où Il vient au milieu de nous.

Nombreuses sont les expériences…

A Cordoba, en Argentine, le papa d’une Gen 4, qui fait partie du Renouveau charismatique est resté très touché par le texte de Chiara “Ils ont chassé Jésus”, disant: “Cette femme a eu une grande inspiration et nous ne pouvons pas laisser passer l’occasion de donner Jésus, c’est de cela dont a besoin la société d’aujourd’hui”. Tout de suite il a commencé à travailler dans sa paroisse pour rassembler d’autres personnes autour de l’action “Navidad Solidaria” (Noël solidaire). Ainsi, divers groupes du Renouveau ont préparé 150 petits, le groupe des Scouts 300, l’Ecole Catholique 300 et les Gen 4, aidés par de nombreuses autres personnes, en ont fabriqué 450. Au total, ils ont pu offrir 1200 petits Jésus.

A Scafati, près de Naples, les Gen 4 ont écrit une lettre au maire pour lui demander de pouvoir les proposer devant la Mairie. Le maire les a reçues, a demandé qu’on lui raconte l’histoire et a bien volontiers donner son autorisation. C’est lui qui a acheté le premier “petit Jésus”.

Porter le bonheur dans le monde

Beaucoup sont touchés par l’amour des enfants. Les Gen 4 d’un village toscan sont allés faire du porte à porte pour offrir l’Enfant Jésus aux familles. Un monsieur un peu froid ouvre la porte et quand les enfants lui disent qu’ils sont les Gen 4 et qu’ils sont là pour lui offrir Jésus, il répond sèchement : « Cela ne m’intéresse pas ; je suis athée ! ». « Qu’est-que ça veut dire athée ? », demande Lorenzo. Et le monsieur, touché: “Je ne crois pas dans les mêmes choses que toi, mais moi aussi je veux faire un acte d’amour ! », et il prend tout de suite un « petit Jésus ».

Comme tous les ans, de nombreuses personnes, qui reçoivent cette figurine de l’Enfant Jésus, donnent spontanément quelque chose pour soutenir les activités des Gen 4. Cette année, tous les fonds récoltés seront envoyés en Afrique. Comme le disent les Gen 4 dans leur poster : « Nous, les Gen 4, voulons porter le bonheur dans le monde”, et plus loin: « Jésus, qui est présent en chacun de nos pauvres, tu n’auras plus à souffrir, tant que nous serons là ».

Avec cette vidéo, nous vous souhaitons un Bon Noël !

Portugal – Ponts entre les continents

Prix Mère Teresa à Chiara Lubich

STRAMING INTERNET: http://www.mpv.org/mpv/download/STREAMING/Streaming2.html «Aimer, donc, aimer, aimer, aimer. Parce que la vie, chaque vie, chaque étape de la vie, demande de l’amour ». Ainsi parlait Chiara Lubich dans ce palais des Sports de Florence, où le 17 mai 1986, avec Mère Teresa de Calcutta, elle avait été appelée à donner un témoignage lors de la journée « Toute vie demande l’amour » Aujourd’hui encore on rappelle le “droit à la vie”, comme premier et fondamental parmi tous les droits humains. C’est aussi le sens du prix européen du Mouvement pour la Vie (portant le nom de Mère Teresa), décerné cette année en mémoire de Chiara Lubich pour la contribution donnée par les Focolari du monde entier, à la cause de la vie. Parvenu à sa troisième édition, le prix a été institué lors du 60ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, signé le 10 décembre 1948. Remis pour la première fois à Strasbourg à la mémoire du grand généticien, le professeur Jérôme Lejeune, il veut être une reconnaissance à qui a rendu un témoignage particulièrement généreux et efficace à la dignité humaine, à l’amour et à la vie et a ainsi  contribué de manière exemplaire à construire une véritable culture des droits de l’homme. Pour le recevoir, la présidente des Focolari Maria Voce se rendra le 10 décembre au Capitole de Rome, en présence d’Ennio Antonelli, président du Conseil Pontifical pour la Famille, du maire de Rome, du Président de la Commission des Affaires constitutionnelles du Parlement européen, du ministre hongrois des Affaires sociales et de la famille, d’autres personnalités civiles, religieuses et universitaires et de représentants de mouvements pour la vie de 13 pays européens. Au cours du programme seront présentés quelques témoignages sur le thème du « génie féminin » et des extraits de Chiara Lubich seront lus. «Quand Dieu est venu sur terre, il a porté l’amour – écrivait Chiara en 1986. Lui, créateur de la vie et initiateur d’une Vie nouvelle encore plus importante, savait ce qu’il fallait pour la maintenir : il fallait l’amour. Et, à la fin de la vie, lui-même nous jugera uniquement sur l’amour. L’amour est donc très important. Sortons alors de ce stade avec l’intention de faire de notre vie un acte d’amour continuel envers chaque prochain et de communiquer ce désir au plus de gens possible. Nous contribuerons ainsi à bâtir cette civilisation dont on parle souvent : la civilisation de l’amour ».

Portugal – Ponts entre les continents

Maria Voce, consultrice pour la Nouvelle Évangélisation

« La nouvelle me réjouit et m’honore en raison de la confiance dont font preuve le pape et le Conseil Pontifical. Cette nomination m’engage à faire que ma vie et celle de tous ceux qui sont reliés à moi dans le mouvement des Focolari soit évangélisée, et par là-même, évangélisante. Je suis consciente que beaucoup de personnes n’auront jamais l’occasion de lire l’Évangile autrement que par notre vie. » Ainsi s’est exprimée Maria Voce à l’annonce de sa nomination, ce 7 décembre, jour anniversaire qui marque historiquement la naissance du mouvement des Focolari en 1943. Les nouveaux consulteurs du Conseil Pontifical pour la promotion de la Nouvelle Évangélisation sont au nombre de 15. Ce dicastère pontifical a été institué récemment. En octobre dernier, il a organisé la première rencontre internationale : « Nouveaux évangélisateurs pour la nouvelle évangélisation ». Ce Conseil a pour but de « promouvoir une évangélisation renouvelée dans les pays où a déjà résonné la première annonce de la foi et où sont présentes des Églises de fondation ancienne, mais qui vivent une sécularisation progressive de la société et une sorte ‟d’éclipse du sens de Dieu”, qui mettent au défi de trouver des moyens adaptés pour proposer à nouveau la vérité pérenne de l’Évangile du Christ ».  

Portugal – Ponts entre les continents

Tu as épousé Dieu, tu peux tout attendre de lui…

Soundtrack Italien © Charisma Productions (UK)

J’ai toujours eu une foi forte et en plus de la foi, il y avait aussi l’amour de Dieu. Mais ce que je connaissais de Lui c’était, un peu comme tout le monde, qu’il était lointain, au-delà des étoiles. Le coup de foudre a eu lieu lorsque j’avais 23 ans, lorsque ce charisme a commencé à se manifester. Vous avez épousé Dieu… Dieu parle à travers les circonstances, les personnes, les rencontres, les événements. Je me rappelle que j’étais à la maison, j’étudiais. Maman voulait toujours que j’étudie, elle ne voulait pas que je perde de temps à autre chose qu’à étudier. Alors que mes deux petites sœurs qui étaient plus jeunes que moi faisaient beaucoup d’autres choses. Un jour il faisait très froid. Or nous étions plutôt pauvres, alors qu’auparavant nous avions vécu dans l’aisance, mais en raison des circonstances, maintenant… Bref, maman a dit : « il faudrait aller chercher du lait. » Il fallait toujours aller chercher du lait dans une bouteille, à un endroit situé à un kilomètre et demi de la maison. Et mes petites sœurs, la première dit « Moi, je n’y vais pas, il fait froid, trop froid. » Et l’autre : « moi, non plus ». Moi, j’avais déjà compris qu’il était important d’aimer, je l’avais déjà compris, bien avant notre Idéal, et j’ai pensé : « Je fais un acte d’amour, j’y vais. » Alors j’ai dit à maman : « Maman, j’y vais ». J’ai pris la bouteille et je suis partie sur la route vers l’endroit où je devais me rendre et à mi-chemin, j’ai eu comme l’impression, une simple impression, comme si le ciel s’ouvrait et j’ai entendu au-dedans de moi, « Donne-toi toute à moi, donne-toi toute à moi » et là, j’ai compris que c’était l’appel. Alors, je suis allée à chercher le lait, et je suis rentrée, sans rien dire à personne. J’ai écrit à mon confesseur qui m’a répondu : « Viens m’en parler » En ce temps, l’usage était de faire, comme on dit, l’avocat au diable, de montrer toutes les difficultés. Il m’a dit : « Vous resterez toute seule, si vous voulez vous consacrer à Dieu, vous resterez seule, vos frères et sœurs se marieront, ils auront beaucoup d’enfants et vous, vous resterez seule. » J’ai répondu « Tant qu’il aura un tabernacle je ne serai jamais seule. » Il a consulté alors un prêtre très âgé, de ceux qui ont beaucoup d’expérience, et il m’a donné la permission de me consacrer tout de suite à Dieu pour toute la vie. Ce jour-là, je suis allée dans une église où il avait préparé un petit banc où je devais me mettre pour assister à la messe. J’avais à l’époque un missel, tout petit, tout beau. Et je me rappelle qu’avant de prononcer « Je suis toute à toi » j’ai compris ce que j’étais en train de faire. C’était comme si derrière moi, un pont s’écroulait ; je ne pouvais plus retourner en arrière Je me rappelle que j’ai versé une larme sur le missel. Et pourtant j’ai fait mon vœu, enfin plutôt j’ai épousé Dieu. Puis je suis rentrée à la maison, j’avais cette impression : tu as épousé Dieu ; tu peux tout attendre de lui… Et moi, j’attendais quelque chose de grand, mais je n’aurais jamais imaginé, naturellement, un mouvement comme celui-là qui désormais dépasse toutes les forces humaines. Je me rappelle que la nuit, on m’avait dit de veiller, de prier, mais il me semblait que c’était un genre d’exercice qui n’était pas fait pour moi. Je suis restée éveillée seulement deux heures devant un crucifix. Le lendemain, rentrant chez moi, après ce vœu, j’ai acheté trois œillets rouges. Ma mère m’a demandé « Mais où vas-tu ? » « À une cérémonie ». Je sentais qu’il ne fallait pas le dire. De fait, l’Évangile dit que tous ne comprennent pas, seulement ceux qui sont appelés comprennent. Puis, à ce moment-là je donnais des leçons à mes compagnes et à elles, au contraire, je l’ai dit tout de suite. Parce qu’elles me voyaient tellement heureuse : « mais qu’as-tu Chiara ? ». Alors, je leur ai raconté, et elles ont dit : « Mais nous aussi ». Peu après, elles se sont préparées. C’est ainsi qu’a commencé le mouvement. Mais grâce au vœu que j’ai prononcé, ce fut comme la première pierre qui a été plantée, solide, pour toujours. Extrait de : Face à face – Chiara Lubich et Sandra Hoggett (1ère partie) Rocca di Papa, 18 avril 2002    

Portugal – Ponts entre les continents

Naissance de la revue Claritas

Professeur Callan, présentez-nous Claritas? « Claritas est une revue en ligne, en langue anglaise, qui cherche à développer une culture de l’unité d’une manière académique et approfondie. Les articles sont revus par des pairs (peer review) pour en assurer la qualité, mais surtout, comme cela se fait pour Nuova Umanità en langue italienne, ces articles veulent explorer toute la réalité à la lumière de cette unité capable d’engendrer un monde nouveau. Elle n’est pas seulement au service d’un milieu culturel spécifique dans le monde mais elle offre la possibilité à tous ceux qui pratiquent l’anglais, de s’exprimer dans cette langue. Pour favoriser la participation de tous, et en particulier de ceux qui ont moins de ressources économiques, cette revue est gratuite, même si, pour couvrir les dépenses, nous demandons – à ceux qui peuvent le faire – de s’abonner comme cela se fait pour d’autres revues du même type. » Pouvez-vous nous expliquer le fonctionnement et l’utilité de la méthode du « peer-review »? « En pratique, une fois qu’un article est accepté par le directeur pour être éventuellement publié, il est envoyé, pour avis, à d’autres personnes compétentes dans le sujet dont il est question. Ces personnes, habituellement, sont membres de la rédaction. Cette évaluation peut aussi se révéler être un vrai service pour l’auteur, en ce sens qu’un article peut être considéré comme intéressant mais nécessiter quelques corrections pour le rendre publiable ; des améliorations appropriées lui seront donc suggérées. La rédaction est composée principalement de personnes issues d’instituts universitaires du monde entier. » Claritas est une revue transdisciplinaire, pourquoi cette approche ? “Parce que si l’un des aspects de l’unité amène à respecter, et même mettre en valeur, la diversité des disciplines, il reconnaît aussi que chacun peut enrichir l’autre. Chaque discipline a sa propre autonomie mais aucune ne se suffit à elle-même. Claritas s’adresse à tous ceux qui veulent participer au débat qui se développe autour du projet de l’unité et son objectif est de contribuer, par une réflexion intellectuelle de bon niveau, à promouvoir et diffuser la culture qui naît de ce charisme de l’unité. » Quel est son lien avec le Mouvement des Focolari? “La culture de l’unité que Claritas veut exprimer naît du charisme porté par le Mouvement des Focolari. Claritas est donc une expression culturelle de ce Mouvement, mais on ne doit pas nécessairement en faire partie pour écrire dans ses pages ou pour y trouver quelque chose d’utile et peut-être d’éclairant. » Comment est née l’idée de cette revue? «Sa ligne éditoriale est basée sur celle que l’on trouve également dans Nuova Umanità, mais Claritas s’adressera aux zone anglophones. Concrètement, auparavant il y avait deux débats  parallèles, l’un au sein de Nuova Umanità qui reconnaissait l’importance de publier des articles en ligne et en anglais, et l’autre, aux Etats-Unis, où l’on sentait la nécessité d’une expression linguistique adaptée à la communauté scientifique un peu partout dans le monde et qui, heureusement, avait déjà trouvé des moyens concrets pour la  réaliser. Le 12 mars 2012 sortira le premier numéro. Peut-on avoir dès maintenant une idée de son contenu? «Nous publierons un texte de Chiara Lubich de 1961 où elle raconte son expérience du “Paradis”. C’est un texte fort avec de nombreux prolongements possibles et des implications culturelles. Il y aura au moins un article pour en préciser le contexte et un autre qui examinera la pensée anthropologique contenue dans l’expérience de Chiara. Par ailleurs, il y aura deux articles sur la politique : l’un traitera des limites du pouvoir politique et l’autre concernera les rapports internationaux. Il y aura aussi des articles qui toucheront le dialogue interreligieux, en particulier avec les Juifs et les Bouddhistes. Enfin, touchant le champ très large qui intéresse la revue, nous présenterons des recensions de livres variés – y compris hors du contexte culturel de langue anglaise, comme un texte par exemple qui traite de la « fraternité » du point de vue Sud-Américain. » Nous adressons nos meilleurs vœux à la revue Claritas!

Portugal – Ponts entre les continents

Dans les coins sombres de la capitale

«Je viens d’un village de campagne et j’ai emménagé à Rome depuis peu. L’arrivée dans une aussi grande ville m’a fait rencontrer des réalités très différentes de celles auxquelles j’étais habitué. C’était difficile pour moi de voir un jeune quémander quelque pièce ou bien des personnes plongées dans des conteneurs chercher quelque chose à manger. Ce n’est pas nouveau, plutôt des scènes vues et revues de nombreuses fois dans les rues ou à la télé.  Mais quand on se trouve face à face avec ces situations, quelque chose change et on a la possibilité de trouver sa propre mesure pour vivre selon l’Evangile. Rentrant un de ces soirs chez moi, je me suis arrêté pour parler avec un jeune. Il avait 23 ans, plus ou moins mon âge. Il m’a parlé de ses enfants. L’un d’eux devait subir une opération et les économies n’étaient pas suffisantes. Il m’a parlé du loyer de 150 euros par mois à payer pour ne pas devoir dormir, avec sa femme, sur la banquette arrière d’une voiture. Et encore des difficultés pour trouver un travail. Peut-être l’histoire habituelle, peut-être les excuses habituelles, pour grappiller quelques pièces, ai-je pensé. Mais il y avait quelque chose qui me poussait à aller plus loin. Je lui ai alors dit que je l’aurais aidé à trouver un travail, que les prochains soirs je l’aurais invité à dîner et que je l’aurais hébergé chez moi si le propriétaire l’avait mis à la porte. Je ne savais pas très bien ce que je disais, mais les mots venaient du cœur. Je me demandais: qu’est-ce que je peux faire, moi, si petit, entré depuis peu dans la réalité romaine? Arrivé chez moi, j’ai prié demandant l’aide au Père. Deux jours après, je reçois un mail qui parlait d’une rencontre pour des jeunes étrangers recherchant du travail. Voilà la réponse, voilà un signal clair! J’ai tout de suite envoyé un message au jeune, avec qui nous avions échangé nos numéros de téléphone, en lui donnant cette nouvelle. Plusieurs fois il m’est arrivé de rentrer tard chez moi à cause de moments semblables et de m’entendre demander par mes colocataires : ‘mais pourquoi parles-tu avec ces personnes ? Qu’est-ce que ça peut te faire ? De toute façon, ça ne sert à rien…’ C’est possible qu’à eux j’aie donné une réponse superficielle, mais ce que j’ai compris a été une vraie révolution. J’ai changé ma façon de faire parce que ‘chaque chose est pour Jésus’. Et si on se laisse travailler par Jésus, si on Le choisit à la base de notre vie, surtout ce Jésus, qui sur la croix, a souffert pour nous tous, alors c’est Lui-même qui nous fait être un autre Lui dans les coins sombres et dans les souffrances de la société. » (E.P. – Italie)

Portugal – Ponts entre les continents

Jeunes et liberté

Ensemble jeunes et adultes, ensemble italiens et brésiliens, allemands ou coréens, africains et chiliens. Ensemble musulmans et chrétiens. Le défi à relever consiste encore aujourd’hui à abattre les barrières et démontrer qu’à travers nos différences évidentes, nous pouvons offrir un message d’espérance. « Nous sommes ensemble, c’est la plus grande réalité de notre vie. L’unité est là : entre les générations, entre les peuples. Sans jamais perdre de vue l’horizon : le monde uni ». C’est Maria Voce, la présidente des Focolari, qui le rappelle au plus de 400 jeunes provenant de 14 pays de 4 continents, rassemblés pour le rendez-vous annuel durant lequel s’élaborent les pistes de travail pour la branche des jeunes du Mouvement. Chantier Genfest, Parole de Vie, la proposition culturelle de Sophia, les défis des Eglises sont quelques uns des points abordés. La représentation internationale est due particulièrement aux Ecoles Gen de la cité-pilote de Loppiano (Italie) et Montet (Suisse), mais il a aussi ceux qui ont traversé l’océan et parcouru de longues distances précisément à cette occasion: du Chili, du Venezuela, de l’Algérie. Est aussi présent Bilal, un jeune musulman venu d’Oran, preuve vivante d’une fraternité construite ensemble. « C’est un congrès très important pour moi, parce que c’est l’occasion d’être là avec de nombreux chrétiens. C’est un pas vers le monde uni ». La matinée du 2 décembre a été très vivante, avec un dialogue d’une heure et demie entre cette représentation internationale des jeunes et la présidente Maria Voce, qu’ils préfèrent appeler directement « Emmaüs ». Et ils se comprennent très bien. « Cela a été un moment très particulier, durant lequel Emmaüs nous a fait voir encore une fois l’importance de la relation entre les générations et combien les rapports entre elles produisent vraiment de nombreux fruits », raconte Livia Beatriz, du Brésil. “Dans la culture vietnamienne, quand une personne plus âgée dit quelque chose, les plus jeunes doivent la suivre. Je suis contente de partager pleinement ce qu’elle nous a dit aujourd’hui : faire les choses ensemble, qu’il n’y a pas de hiérarchie, que nous n’avons pas besoin de parler tellement mais de témoigner l’amour de Dieu », affirme Mara du Vietnam. Mitti vient de Turin et étudie l’ingénierie biomédicale. Durant ces jours, il a compris que pour réaliser un projet pour l’Italie, il faut repartir des relations humaines, bien mises à mal dans la région où il vit. Paolo est un ingénieur en mécanique de Séoul, très heureux de connaître tant de personnes nouvelles et de faire des expériences concrètes. Jacopo, de Terni, a 20 ans, est un futur architecte : “Emmaüs a été fantastique parce qu’elle est toujours très simple et va à l’essentiel, parce que ce qu’elle dit est toujours très clair et dit les choses comme elles sont ». Mais quelle corde sensible a-t-elle touchée, et pourquoi est-elle autant en phase avec ces jeunes? “Nous devons avoir avec les autres la même attitude que Dieu a vis-à-vis de nous – a-t-elle dit – Dieu pourrait nous convaincre tous, il pourrait nous mettre les écouteurs sur les oreilles pour nous dire à chaque instant quoi faire, mais nous deviendrions des robots télécommandés, au contraire il nous laisse libre d’aimer, comme Lui-même est libre. C’est ainsi que nous grandissons et que nous nous réalisons. Dieu nous fait ce don ». Un don de liberté. [nggallery id=77]

Spiritualité de l’unité : l’Église

Jusqu’à sa mort, son approbation et sa bénédiction accompagneront le Mouvement. Ainsi par exemple, quand s’est multiplié le nombre de jeunes qui voulaient faire partie du focolare, en laissant leur maison et leurs biens, l’évêque put constater que cela ne pouvait se faire qu’avec l’accord des parents. Il accepta donc de mettre fin à toutes les rumeurs. Pour Chiara et ses premières compagnes, l’existence et l’importance de l’Église étaient une réalité primordiale. Avec le temps, la spiritualité de l’unité porta à concevoir l’Église essentiellement et fondamentalement comme communion. Chiara a écrit en 2000 : « Une parole de l’Évangile nous toucha d’une façon particulière. Elle est encore de Jésus : “Qui vous écoute (c’est-à-dire les apôtres), m’écoute” (Lc 10,16) […]. Le charisme nous introduisait d’une manière toute nouvelle dans le mystère même de l’Église, en vivant nous-mêmes comme une petite Église. En anticipant de plusieurs années la définition de l’Église communion donnée par le Concile, la spiritualité de l’unité nous faisait expérimenter et comprendre ce que signifie être Église et le vivre avec une plus grande conscience. Et nous comprenions qu’il était logique qu’il en fût ainsi, à cause de la présence du Christ parmi nous. « A force de vivre avec le feu, nous devenions feu, et à force d’avoir Jésus au milieu de nous, nous devenions d’autres Christ. Saint Bonaventure a dit : “Là où deux ou trois sont réunis au nom du Christ, là est l’Église”. Et Tertullien : “Là où trois [sont réunis], même si ce sont des laïcs, là est l’Église”. Par le Christ au milieu de nous, qui nous fait Église, voici que naît en nous tous une vraie passion pour elle. Et de cet amour naissait une nouvelle compréhension d’elle où tout pour nous prenait vie : nous comprenions les sacrements de manière nouvelle. Les dogmes s’éclairaient. Cette conscience d’être Église, sur la base de la communion d’amour qui nous unit et de notre appartenance à sa réalité institutionnelle, nous faisait nous sentir à notre aise et expérimenter sa maternité même dans les moments plus difficiles ».

Portugal – Ponts entre les continents

Lettres à la France

Nous avons appelé « lettres à la France » les lettres envoyées par Tous­saint Lou­verture à Étienne Laveaux, gou­verneur français de la colonie de Saint-​​Domingue, entre 1794 et 1798. Tous­saint est un Noir né esclave dans la colonie, qui adhère au mou­vement de rébellion de 1791 et en devient le chef. Laveaux est un mili­taire de car­rière, qui devient gou­verneur en 1793, le moment le plus cri­tique, lorsque l’île, rongée de l’intérieur par deux années de guerre et de des­truc­tions, est attaquée par les Espa­gnols et les Anglais.Com­mence entre les deux hommes une col­la­bo­ration : la France répu­bli­caine, assaillie par les deux monar­chies, est défendue par les anciens esclaves en armes. Tous­saint vit une situation para­doxale : il a compris que les idées en faveur de la libé­ration des esclaves ne pou­vaient venir que de la France et les esclaves, après s’être insurgés contre elle pour se libérer, doivent à présent la défendre.Mais Tous­saint nous explique aussi le contraire.

Voir la fiche

Portugal – Ponts entre les continents

Terre de Feu: jeunes, acteurs en politique

«Le Mouvement politique pour l’unité en Argentine (Mppu), oeuvre depuis des années à la diffusion de la fraternité au sein de la vie des partis politiques, comme dans les autres pays où il est présent. Juan José Pfeifauf (Parti “Frente para la Victoria”) et Pilar Goldmann (Parti “GEN/Generación para un Encuentro Nacional”) sont deux jeunes en visite à Rio Grande (Terre de Feu, Argentine), la capitale la plus au sud du monde. Militants dans deux partis politiques différents, ils ont voulu rappeler que se référer à la fraternité signifie: “mettre concrètement en actes cette idée entre les différents partis politiques en s’entraînant à exercer l’empathie envers l’autre, avec humilité, sachant que personne n’a la vérité absolue sur aucun projet et en commençant par reconnaître dans l’autre un interlocuteur de valeur et nécessaire”. Leur visite fait partie du parcours d’accompagnement de l’Ecole de formation politique locale, qui donne ses cours ponctuellement chaque samedi. Ils sont les premiers à avoir fréquenté les Ecoles du Mppu à La Plata (Buenos Aires). Maintenant Pilar est tuteur d’une autre école à San Miguel del Monte, dans la province de Buenos Aires, où elle a été encouragée à se présenter comme conseillère municipale lors des dernières élections. A propos de la participation des jeunes à la vie politique active, l’impression de Pilar est que “depuis les années quatre-vingt-dix jusqu’à ce jour, il y a  en Argentine un plus grand engagement en politique, même si nous ne pouvons pas encore dire que 100 % des jeunes s’y intéressent”. Mais les jeunes ne doivent pas être considérés seulement comme des personnes à qui on s’adresse pour des projets occasionnels: “les jeunes doivent devenir les principaux acteurs du domaine publique. Le renouvellement de la politique passe par là”. Le Mppu en Argentine, qui s’inspire des principes de fraternité sous-tendus dans la spiritualité de Chiara Lubich, fête ses 10 ans en 2011. Ce mouvement s’est formé à l’occasion de la grave crise économique de cette année-là, inoubliable, qui a tenaillé cette région augmentant ainsi la pauvreté. Il s’est alors créé un vrai divorce entre la population et la classe politique, divorce qui seulement récemment semble se recomposer. Pilar raconte que, sur la base de cette crise, quelques personnes animées par la spiritualité de l’unité, ont pris l’engagement de faire naître les Ecoles de formation sociale et politique, “pour essayer de donner une réponse, d’engager un virement de cap, constatant la nécessité de reconstruire les bases du rapport entre la société et les institutions. Non seulement, mais aussi pour diffuser des semences de dialogue et tracer un chemin commun”. Aujourd’hui, on peut dire qu’un bon bout de chemin a été parcouru et des centaines de jeunes argentins sont passés par ces écoles. Un “capital” désormais mûr pour contribuer au développement du pays sud-américain: l’engagement que ces jeunes sentent de porter, la fraternité en politique comprise comme service. de Daniela Ropelato (extrait de l’article publié sur Diario El Sureño, 16 novembre 2011 – notre traduction)

Portugal – Ponts entre les continents

Algérie : l’occasion de regarder plus loin

Oran, deuxième ville d’Algérie, ouverte sur la Méditerranée, est un des principaux centres commerciaux et culturels d’Afrique du Nord. Un groupe de personnes, en majorité musulmanes, engagées à vivre selon les valeurs de la fraternité proposées par les Focolari, y vit une expérience avec des non-voyants. Sheherazad fait partie de ce groupe depuis 1990. Elle explique : « En 1997, par ma jeune sœur qui travaille dans une clinique d’ophtalmologie, j’ai fait la connaissance d’une religieuse catholique qui cherchait une personnes pour enseigner le français à un groupe de non-voyants de la ville. Je ne m’y sentais pas préparée, je suis femme au foyer et il me semblait que cet engagement dépassait mes capacités. En accord avec mon mari, je décide pourtant d’accepter, consciente que dans cette proposition peut se cacher un précieux plan de Dieu ». C’est le début d’une merveilleuse aventure qui, avec le temps, implique toute la communauté de la ville. Outre l’enseignement, pour Shéhérazade, c’est la découverte d’un monde nouveau, celui des non-voyants, qui a conquis son cœur et celui de Fouzia, une amie qui partage l’idéal de la fraternité et qui, peu de temps après, se met elle aussi à donner des cours. Le monde des non-voyants est particulier, surtout parce que bon nombre d’entre eux proviennent d’un milieu défavorisé et socialement marginalisé. « Avec le temps nous nous rendons compte que notre attitude d’ouverture envers l’autre procure un caractère particulier à notre enseignement, qui devient presque une excuse pour soutenir ces personnes : l’un a besoin de trouver du travail, un autre d’un simple soutien ou d’une parole réconfortante ». Entre temps, pour mieux comprendre les besoins des élèves, Fouzia et Sheherazad apprennent l’écriture braille. La chose ne passe pas inaperçue : « Nous voyant donner de notre temps sans rien attendre en retour, un ami décide de nous aider et de se joindre à cette action ». Ils essayent d’aider les jeunes à s’insérer dans la vie professionnelle. Par exemple, une jeune cherche du travail comme standardiste et ils trouvent une société. « Nous notons la disponibilité du directeur pour nous aider à trouver une solution. Il est frappé par notre engagement et décide d’embaucher cette jeune en contrat à durée indéterminée ». Toute la communauté d’Oran partage au fur et à mesure les projets et les objectifs atteints. Elle organise des portes ouvertes pour faire connaitre la vie et les richesses du monde des non-voyants. « Le thème de ces manifestations est toujours centré sur l’autre” et à la fin il n’y a plus celui qui voit et celui qui ne voit pas, le musulman ou le chrétien : nous sommes tous frères et sœurs à partager la même situation ». La presse nationale s’intéresse à ces rendez-vous, en reconnaissant le droit aux non-voyants de vivre comme les autres. C’est une œuvre de sensibilisation qui incite les personnes à unir leurs efforts à ceux de Sheherazad et de Fouzia. Malgré les difficultés administratives et juridiques une association pour l’insertion professionnelle des non-voyants a été créée. Elle est très active et travaille au projet de construction d’une école. Les autorités de la ville sont partie prenante et le projet de formation est reconnu par le département pour la formation professionnelle d’Oran. « Il reste encore beaucoup à faire – conclut Sheherazad – mais faire les choses pour les autres, malgré nos limites, c’est très beau et enthousiasmant ! Cela donne à tous la force d’aller de l’avant, et ouvre les portes à de nouvelles surprises ». La communauté d’Oran – Algérie

Portugal – Ponts entre les continents

Ne pas laisser tomber les Thai

La situation, sur les inondations les plus importantes que la Thaïlande ait subi dans les 50 dernières années, s’améliore lentement.

Quelques chiffres, selon les estimations actuelles:

  • 7 millions de personnes touchées, et environ 700 victimes, sur 10 millions d’habitants à Bangkok
  • 80 % de la superficie envahie par les eaux. Sur les 50 districts de Bangkok, seuls 9 sont restés au sec: tous les autres ont eu entre 20 et 200 centimètres d’eau. 17 provinces ont été directement touchées.
  • Les dommages sont évalués à 37 milliards de dollars.
  • 60 millions de tonnes de récolte sont perdues (principalement du riz).
  • 8 grands parcs industriels parmi les plus importants sont inondés, avec une perte d’environ
  • 1.200.000 emplois et les conséquences qui en découlent pour l’industrie de la Thaïlande et des autres pays (le Japon possède environ 40% des usines implantées dans ces 8 parcs industriels).

Tout a commencé – nous écrivent Elena et Chun – au mois de juillet: la pluie, en retard d’un mois sur le calendrier, a récupéré le temps perdu, dépassant la quantité de l’année précédente pour atteindre presque le double de l’année 2010. En septembre la situation est apparue inquiétante et, en octobre, elle pouvait être qualifiée de très grave.

Bangkok, appelée la “Venise de l’Orient”, possède environ 2000 km de canaux qui en font une des villes les mieux équipées au monde pour contrôler le flux des eaux pluviales, mais certainement pas dans une telle proportion. Les experts se sont trouvés face à une situation totalement imprévisible.

Beaucoup ont abandonné Bangkok. On se serait cru dans un film catastrophe, même si les personnes ne se sont pas laissées prendre par la panique. Nous, nous avons décidé de rester, avec d’autres, auprès des personnes sinistrés et de faire notre part. Les gens ont commencé à s’entraider, sans se connaître et alors qu’auparavant, peut-être, ils s’ignoraient. Qui a sauvé le pays d’un désastre d’une telle ampleur? Les personnes qui ont aimé et donné au-delà de leurs propres forces, des gens qui se sont sacrifiés, avec leur maison inondée (au nord de l’ancien aéroport), pour  que l’on puisse sauver au moins quelques quartiers de Bangkok; tous ceux qui ont su avoir un cœur pour les autres… et ils sont nombreux.

De même les plus riches, des journalistes, des acteurs, sont allés en barque, pour distribuer en première personne des denrées alimentaires. En ville la vie a pris le dessus grâce aux personnes ordinaires qui ont permis de croire que “ensemble on peut le faire”. Certes, il y eut aussi les militaires, de nombreux employés du gouvernement qui ont travaillé plus de 15 heures par jour pour porter de l’aide; jusqu’à des personnes âgées qui sont allés faire la cuisine dans les centres d’accueil. Ou bien ces moines bouddhistes qui ont accueilli des milliers de personnes âgées, des malades, des enfants ou des mamans dans leur monastère. Ou encore ce prêtre qui ouvre son école privée pour accueillir les gens déplacés et reprend ensuite le bateau pour aller chercher d’autres  vivres, à se réjouir et à souffrir avec ceux qui souffrent. C’est le miracle de la vie et de l’amour qui a raison de la mort.

Nous aussi des Focolari, nous nous sommes mis à l’œuvre. Un grand nombre de nos familles ont été touchées, certaines vivent depuis des semaines avec de l’eau dans la maison. Parmi nous, il y a ceux qui sont allés demander de l’aide aux arrêts d’autobus ou ceux qui se sont rendus dans les centres d’accueil pour aider. Nous avons ouvert nos maisons et accueilli ceux qui avaient besoin d’aide; téléphoné aux personnes, chaque jour, pour qu’elles se sentent aimées, leur donner courage et consolider l’unité entre nous. Durant cette période tragique, nous avons vu émerger la part la plus belle du peuple thaïlandais: au-delà des différences politiques qui avaient, il y a un an et demi, divisé le Pays. Ce qui a prévalu, c’est un grand amour pour le prochain qui souffre.

Un reporter de CNN a parlé de ce courant de solidarité qui a envahi toute la société thaï, comme d’un “extraordinaire phénomène social”. L’amour nous tous fait devenir thaï, même si nous sommes nés dans une autre partie du monde. Personne ne sait exactement quand se fera le retour à la normale. Mais on va de l’avant, dépassant chaque jour les nombreuses difficultés.

Elena Oum e Chun Boc Tay

***************************************************************************************************************

En France : Association Humanité Nouvelle Chez Yves POMMIER 25  domaine de la Butte à la Reine 91120 PALAISEAU >>> Mettre au dos du chèque, don pour ’Urgence Thaïlande’’…

Décembre 2011

« Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. » Cette phrase exprime la joie mais elle nous invite aussi à orienter notre existence d’une manière radicalement nouvelle. Jean Baptiste invite à préparer le chemin du Seigneur. Quel est ce chemin ? Avant de commencer sa vie publique et sa prédication, Jésus, qu’annonce Jean-Baptiste, est passé par le désert. Voilà son chemin. Dans le désert, il a trouvé une profonde intimité avec son Père, mais aussi rencontré les tentations, devenant ainsi solidaire de tous les hommes. Il en est sorti vainqueur. C’est le même chemin qu’il parcourt dans sa mort et sa résurrection. Étant allé jusqu’au bout, Jésus devient lui-même la « voie » pour nous qui sommes en chemin. Il est la voie que nous devons suivre pour réaliser entièrement notre vocation humaine : celle d’entrer en pleine communion avec Dieu. Chacun de nous est appelé à préparer le chemin pour Jésus qui veut entrer dans notre vie. Il faut alors rendre droits les sentiers de notre existence pour qu’il puisse venir en nous. Il faut lui préparer le chemin en ôtant l’un après l’autre les obstacles : ceux que mettent les limites de notre manière de voir et la faiblesse de notre volonté. Il nous faut avoir le courage de choisir entre le chemin que nous voudrions prendre et celui que Jésus nous propose, entre notre volonté et la sienne, entre un programme que nous souhaiterions réaliser, et celui que son amour tout-puissant a pensé pour nous. Une fois cette décision prise, efforçons-nous de conformer notre volonté récalcitrante à la sienne. Comment ? En le faisant dès aujourd’hui, maintenant, comme les chrétiens qui sont allés jusqu’au bout, nous enseignant une bonne méthode, pratique, intelligente : Dans l’instant, enlever une pierre après l’autre afin que ce ne soit plus notre volonté qui vive en nous mais la sienne. Ainsi nous aurons vécu la parole : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. »

Chiara LUBICH

*Parole de vie publiée en décembre 1997

Portugal – Ponts entre les continents

Laïcs, une cascade de lumière

Maria Voce salue le Saint Père. Photo: Service Photographique du Vatican

“Une bonne dose d’optimisme parce qu’on se rend compte que Dieu est à l’œuvre dans l’Eglise”. Voilà l’impression à chaud de la présidente des Focolari, Maria Voce, au terme de l’Assemblée annuelle du Conseil Pontifical pour les Laïcs à laquelle elle a participé. Le dicastère du Vatican, qui soutient l’activité des fidèles laïcs et des associations et mouvements dans les diverses réalités du monde, a voulu cette année dédier la rencontre au thème de « La question de Dieu aujourd’hui ». Du 24 au 26 novembre, trois jours intenses de rencontres et de débats avec des témoignages concrets et personnels – fait inédit – de quelques laïcs sur la façon dont leur vie a changé après avoir rencontré Dieu. « Il me semblait – commente Maria Voce à ce sujet – qu’était entré dans l’Eglise comme un nouveau style de communion qui privilégie le récit d’expériences vécues ». Les interventions faites dans la salle faisaient fortement ressortir l’urgence de parler de Dieu aujourd’hui. « Ne pas le faire – observe Maria Voce – signifierait renoncer à la recherche de la vérité ; celle qui se manifeste dans la recherche désespérée du bonheur et l’angoisse face à la perspective de la mort. Mais pour le faire, cela nécessite « un pas supplémentaire » qui est celui de la relation profonde avec l’autre, dans une relation vraie, où chacun doit  « mourir à soi-même », en quelque sorte, pour accueillir l’autre complètement. Une mort par amour, comme un don ». Les Assemblées annuelles du Conseil Pontifical pour les Laïcs sont aussi des occasions précieuses pour rencontrer les membres des autres Mouvements et Associations. « Dans ces moments-là – raconte la présidente – on voit combien sont forts les rapports que les mouvements entretiennent entre eux. On sent que ce rapport s’est construit dans toutes les parties du monde ». Afrique, Europe, Amériques, Asie, Moyen Orient. Maria Voce rappelle : « Venait en évidence une nouvelle présence de martyr, et les mouvements sont très engagés dans ce témoignage : témoigner Dieu aussi dans ces conditions, en vivant pleinement la foi. Et alors que, dans certaines parties du monde, il y a ce martyr du sang, en Europe au contraire, domine le problème du sécularisme et les chrétiens rendent un fort témoignage qui revêt souvent, là aussi, l’aspect du martyr ». Durant l’Assemblée, on a parlé aussi de la Journée mondiale de la Jeunesse de Madrid. « Une extraordinaire cascade de lumière, de joie et d’espérance – a dit le Pape Benoît XVI en rencontrant les participants –  a illuminé Madrid, mais aussi la vieille Europe et le monde entier, en proposant à nouveau et de façon claire l’actualité de la recherche de Dieu. Personne n’a pu rester indifférent, personne n’a pu penser que la question de Dieu n’avait pas de sens pour l’homme d’aujourd’hui”. La présidente du Mouvement des Focolari a aussi salué personnellement Benoît XVI, lequel a dit: “Les focolarini ne pouvaient pas être absents”. « Saint-Père – a-telle donc répondu – le Mouvement tout entier, cette année, s’est engagé à vivre la Parole de Dieu. Ainsi nous nous préparons aussi au Synode”. Et le Saint-Père a répondu : “Merci”.

Portugal – Ponts entre les continents

L’App pour le « mot du jour » est née!

A partir d’aujourd’hui, grâce à l’initiative d’un jeune brésilien, Guilherme Moura, le mot du jour arrive dirrectement dans votre poche à travers une nouvelle App, téléchargeable gratuitement à cette adresse :http://itunes.apple.com/it/app/passa-parola/id478614030?mt=8 Vivre l’instant présent calmement, recommencer dans l’instant présent, ne pas laisser s’échapper l’instant présent. Ou bien avoir à cœur la volonté de Dieu de l’instant présent, s’identifier à la volonté de Dieu, ou encore se laisser purifier par la Parole, s’efforcer de vivre la Parole sans compromis… Ce sont quelques exemples des « Mots du jour » (Passa Parola en italien) qui nous accompagne désormais depuis 10 ans. C’était en effet en 2001 quand Chiara Lubich, alors en Autriche, partageait une expérience personnelle, fruit de la découverte de l’importance de vivre cet “instant présent”, comme on dit, l’unique moment qui soit vraiment entre nos mains, parce que « le passé n’est plus et le futur n’est pas encore là ». Dès lors s’est installé, jour après jour, un slogan, une mini-pensée spirituelle, un « concentré » qui rappelle cette attention, surtout dans l’amour concret envers chaque frère ou sœur qui passe à nos côtés. Nous pouvons considérer cela comme une forme de “Twittérature”, messages brefs et sagesse essentielle, comme l’écrit Antonio Spadaro dans un article de la Civiltà Cattolica de juin 2010. Twitter, un réseau social sur le net qui consiste à envoyer de courts messages (les tweets, littéralement « gazouillis »), ne comptant pas plus de 140 caractères, a précisément la caractéristique de la brièveté et – rappelle encore Spadaro – « c’est la sagesse de la réflexion religieuse d’avoir accompagné, durant les siècles, l’homme occidental dans ce besoin de sagesse essentielle et extrêmement concise ». Dans son article, il en cite différentes formes, depuis les haïku japonais (petits poèmes très brefs), aux antiennes des psaumes, jusqu’à indiquer la « Parole de Vie, conçue par Chiara Lubich et toutes les initiatives du même genre qui, périodiquement, extraient un verset évangélique pour concentrer l’attention du chrétien sur l’Evangile tout entier, mais à partir d’un point précis ». Le « Mot du jour », un tweet avant la lettre ? Peut-être, en tout cas certainement une formule qui s’adapte bien aux nouvelles technologies. Ce “Mot du jour” mondial – il est traduit dans au moins 14 langues – voyage déjà à travers sms, mail  et il est attendu par des milliers de personnes. Avec cette nouvelle App, il devient disponible dans la version iPhone, iPad, iPod. En plusieurs langues, comme l’est le « Mot du jour », il est accessible – une fois le message téléchargé – même hors connexion. Passons le message!

Portugal – Ponts entre les continents

Famille, la révolution silencieuse

Foto © CSC

Il y a une « grande consonance » entre la spiritualité du Mouvement des Focolari et la vie des bienheureux époux Maria et Luigi Beltrame Quattrocchi  – malgré qu’il n’existe pas de lien direct – et « nombreux sont les points de contacts ». « Non seulement parce que la sainteté est le grand dénominateur commun de tous les chrétiens, le but vers lequel nous visons tous dans l’Eglise, mais aussi parce que leur chemin de vie de laïcs est commun à l’immense majorité de ceux qui font partie du Mouvement ». Ainsi s’est exprimée Marie Voce, présidente des Focolari, en intervenant ces jours-ci à Rome lors d’une rencontre organisée le jour où la liturgie rappelait la mémoire des deux bienheureux pour le dixième anniversaire de leur béatification. La rencontre, qui s’est déroulée dans la Salle de la Promothèque au Capitole, avait pour titre : « Chrétiens, citoyens authentiques : sur les pas de Maria et Luigi ». Le public était nombreux, venu de 15 villes italiennes et de divers Pays. On notait la présence d’autorités municipales, des représentants de la Pastorale familiale du diocèse de Rome ainsi que des représentants de mouvements ecclésiaux qui ont pris la parole en soulignant, chacun selon des perspectives différentes, des aspects de la spiritualité des deux époux. Parents de 4 enfants, Marie et Luigi Beltrame Quattrocchi sont le premier couple marié à avoir été béatifié par l’Eglise Catholique. C’est Jean-Paul II qui mena à son terme la cause de béatification. « On ne peut plus accepter – disait le Pape à cette occasion– que la sainteté silencieuse de tant de pères et de mères ne soit plus reconnue ».

Foto © CSC

  “J’ai vu se refléter dans la vie de Maria et Luigi – a dit Maria Voce – dans l’authenticité de leur témoignage de chrétiens et donc aussi de citoyens, la vie de ces millions de laïcs qui, désormais, veulent vivre la spiritualité proposée par Chiara Lubich, et cherchent en conséquence à l’incarner – avec cohérence et parfois héroïsme – dans leurs engagements de citoyens, composant ainsi (ou au moins en s’y efforçant) le tissu sain du corps social et ecclésial. Ce sont des pères et des mères de familles, des ouvriers, des professionnels, des jeunes, des adolescents et des enfants (sans oublier les prêtres, les religieux, les évêques mais la proportion des ecclésiastiques est bien sûr minoritaire), des personnes engagées en première ligne pour porter de l’avant une révolution d’amour, silencieuse mais bien opérante, dans toutes les villes du monde ». La famille – a souligné Maria Voce – est “la racine saine de leur vie: un amour tendre et toujours vivant entre les époux, capable d’engendrer des citoyens cohérents. Je connais de nombreuses familles qui s’engagent et luttent pour que ne s’éteigne pas l’amour conjugal : c’est précisément en lui qu’ils trouvent la force, non seulement pour ne pas s’effondrer, mais aussi pour s’ouvrir à des réalités encore plus grandes ». Maria Voce a rappelé le Mouvement Familles Nouvelles, qui s’inspire du charisme de l’Unité et compte aujourd’hui plus de 300.000 adhérents et 4 millions de sympathisants dans les 5 continents. « Ce sont des familles – a dit Maria Voce – qui ont fait leur une condition première de l’éducation : les enfants, en plus de deux parents qui les aiment, ont besoin de deux parents qui s’aiment ».

Portugal – Ponts entre les continents

Spiritualité de l’unité : Jésus au milieu

Rien ne peut mieux expliquer les débuts des Focolari que les paroles des disciples de Jésus après leur rencontre avec le Ressuscité, à Emmaüs : « Notre cœur ne brûlait-il pas en nous, tandis qu’il nous parlait en chemin ? » (Lc 24,32). Cette expérience est essentielle pour tous ceux qui se réfèrent à la spiritualité de l’unité. Parce que rien n’a de valeur dans le Mouvement si on ne recherche pas la présence promise par Jésus au milieu des siens – « Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt 18,20) – une présence qui vivifie, qui élargit les horizons, qui console et qui stimule à la charité et à la vérité et qui fait dire avec infinie nostalgie, quand on l’a reconnu : « Reste avec nous, Seigneur, car le soir vient » (Lc 24, 29). Chiara Lubich a écrit : « Après avoir mis en acte l’amour réciproque, nous ressentîmes dans notre vie une nouvelle assurance, une volonté plus décidée, une plénitude de vie. Comment cela se fait-il ? Cela a été tout de suite évident : par cet amour se réalisaient entre nous les paroles de Jésus : “Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom (c’est-à-dire dans mon amour), je suis au milieu d’eux” (Mt 18,20). Jésus, silencieusement, s’était introduit comme un frère invisible dans notre groupe. Et maintenant la source de l’amour et de la lumière était là, présente au milieu de nous. Nous ne voulûmes plus la perdre. Et nous comprenions mieux ce qu’avait été sa présence lorsque, par notre faute, elle venait à manquer. Comme le naufragé, agrippé à n’importe quoi pour se sauver, que nous cherchions tous les moyens suggérés par l’Évangile pour reconstituer l’unité brisée. En outre, ce n’était pas seulement lorsque la présence de Jésus s’éloignait que nous devions nous imposer un effort de volonté ; nous étions comme les bûches d’un feu, qui se consument en brûlant et, si nous voulions vivre avec Jésus constamment présent au milieu de nous, il était nécessaire de pratiquer, instant par instant, la patience, la prudence, la douceur, la pauvreté, la pureté… Toutes ces vertus étaient exigées pour que l’unité surnaturelle se maintienne avec les autres. Jésus au milieu de nous était le dynamisme de la vie, mais sa présence n’était jamais acquise pour toujours. […] “Là ou deux ou trois…” Ces paroles divines et mystérieuses se montraient d’une fécondité insoupçonnable. Là où deux ou trois… Jésus ne précisait pas qui. Il laissait l’anonymat. Là où deux ou trois… Ce pouvait être n’importe qui. Deux ou trois pécheurs repentis qui s’unissaient en son nom. Deux ou trois jeunes filles comme nous. Deux, l’un grand et l’autre tout petit. Deux ou trois. En vivant cette parole, nous avons vu tomber de nombreuses barrières Là où deux ou trois… de patries différentes : les nationalismes tombaient. Là où deux ou trois… de cultures, de classes, d’âges, qui nous avaient toujours paru opposés par définition : tous pouvaient, et même devaient, s’unir au nom du Christ. […] Jésus au milieu de nous : c’était une expérience formidable. […] Sa présence récompensait avec surabondance chaque sacrifice. Elle légitimait nos pas sur cette route. Elle donnait leur juste sens aux choses et aux circonstances. Elle consolait les tristesses et tempérait les joies excessives. Et celles parmi nous qui croyaient, sans subtilités ni raisonnements, avec la simplicité des enfants, à ses paroles et les mettaient en pratique, jouissaient de ce paradis anticipé qu’est le Royaume de Dieu au milieu des hommes unis en son nom ».