Mouvement des Focolari
En prison: la force du pardon

En prison: la force du pardon

Provenant de toute l’Italie, de la SlovĆ©nie et avec des reprĆ©sentants de l’Argentine, d’Allemagne, des Pays-Bas et de l’Afrique du Sud, les mille participants au congrĆØs annuel des adhĆ©rents ont procĆ©dĆ© Ć  une rĆ©flexion et Ć  un partage portant sur des expĆ©riences ayant trait au thĆØme de la Parole de Dieu, motif qui est au centre de l’approfondissement qui se fait cette annĆ©e. Parmi les tĆ©moignages prĆ©sentĆ©s, figure notamment l’expĆ©rience d’un groupe d’évangĆ©lisation au BĆ©nin, le pays qui, entre le 18 et le 20 novembre, a accueilli la visite de BenoĆÆt XVI, lors de son deuxiĆØme voyage apostolique sur ce continent et pour la remise de l’exhortation post-synodale sur l’Église en Afrique, au service de la rĆ©iconciliation, de la justice et de la paix. Au BĆ©nin, depuis un certain nombre d’annĆ©es, un groupe des Focolari organise des rencontres avec les dĆ©tenus pour porter la lumiĆØre de la Parole de Dieu. Bien souvent, les prisonniers sont rejetĆ©s tant par la sociĆ©tĆ© que par leurs propres familles. La lecture de la Parole de Dieu rĆ©ussit Ć  ouvrir des portes inattendues chez ces personnes, faisant germer des rapports porfonds qui ne concernent pas seulement la foi mais aussi le vĆ©cu mĆŖme de souffrance que les dĆ©tenus arrivent difficilement Ć  raconter, par exemple les motifs der leur dĆ©tention. Cela permet aux volontaires d’intervenir auprĆØs du tribunal, pour que le cas de certaines personnes soit pris en considĆ©ration: il s’agit en fait de personnes qui sont en prison depuis dix, quinze ans sans jamais avoir Ć©tĆ© entendues par un juge. De nombreux cas ont trouvĆ© une solution et les prisonniers dĆ©tenus injustement ont Ć©tĆ© libĆ©rĆ©s. Parmi ces histoires, on retiendra celle de Paula, dĆ©tenue injustement en prison Ć  cause de son mari sans avoir de nouvelles de ses enfants. Paula s’est ouverte dans un rapport profond avec une des volontaires qui va la trouver en prison pour des rencontres sur la Parole. Lentement, elle trouve en soi la force du pardon jusqu’à ce que le tribunal l’appelle pour lui faire part de sa libĆ©ration. Paula parvient ainsi Ć  retourner chez elle le coeur libĆ©rĆ© du poids de la haine et de la vengeance. Du site du Vatican: BĆ©nin 2011 http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/travels/2011/index_benin_fr.htm

En prison: la force du pardon

SpiritualitĆ© de l’unitĆ© : Marie

Marie, la mĆØre de Dieu, est prĆ©sente dans la vie du Mouvement depuis ses dĆ©buts. Chiara Lubich se souvient avoir eu personnellement une intuition nouvelle concernant MarieĀ : « Couverte de la poussiĆØre qui avait envahi l’abri, je me suis relevĆ©e, comme par miracle. Au milieu des cris qui s’élevaient autour de nous, j’ai dit Ć  mes compagnesĀ :Ā ā€œAu moment où nous Ć©tions en danger, j’ai Ć©prouvĆ© au fond de mon cœur une douleur aiguë : j’ai pensĆ© que plus jamais je ne pourrais dire le ā€˜Je vous salue Marie’ sur cette terre.ā€ J’étais alors incapable de saisir la signification de mes paroles et de la douleur que j’avais ressentie. Mais peut-ĆŖtre exprimaient-elles inconsciemment l’idĆ©e que, si nous restions en vie, nous pourrions, avec la grĆ¢ce de Dieu, rendre gloire Ć  Marie Ć  travers l’Œuvre qui Ć©tait sur le point de naĆ®treĀ Ā». Que le Mouvement des Focolari ait comme nom officiel « Œuvre de MarieĀ Ā» ne surprend donc pas. Pas plus qu’il ait appelĆ© « MariapolisĀ Ā» ses rencontres principales, tout comme chaque citĆ©-pilote permanente. Ou encore que chaque centre de congrĆØs est aujourd’hui dĆ©fini comme un « Centre MariapolisĀ Ā». Chiara Ć©crit en 2000Ā : « Marie a usĆ© avec notre Mouvement de la mĆŖme attitude dont elle a usĆ© Ć  l’égard de l’Église. Elle s’est tenue dans l’ombre afin de donner toute la place Ć  celui qui seul en Ć©tait digneĀ : son Fils, qui est Dieu. Mais quant advint le moment de son entrĆ©e – pour ainsi dire officielle – dans notre Mouvement, voici qu’elle se montra, ou mieux Dieu nous la rĆ©vĆ©la, dans toute sa grandeur, Ć  la mesure de l’effacement dont elle avait fait preuve Ć  notre Ć©gard. C’est en 1949 que Marie nous rĆ©vĆ©la vraiment quelque chose d’elle. Ce fut une annĆ©e de grĆ¢ces particuliĆØres, une sorte de ā€œpĆ©riode d’illuminationā€ dans notre histoire. Nous avons compris que Marie, insĆ©rĆ©e dans laĀ TrinitĆ© comme une crĆ©ature rare et choisie entre toutes, Ć©tait entiĆØrement revĆŖtue de la parole de Dieu (cf. Lc 2,19Ā ; 51). Si le Verbe, la Parole, est la splendeur du PĆØre, Marie, toute pĆ©trie de la parole de Dieu, brillait, elle aussi, d’un Ć©clat incomparable. Cette dĆ©couverte fit sur nous une impression trĆØs profonde qu’aujourd’hui encore il nous est impossible d’oublier. Bien plusĀ : nous comprenons pourquoi nous avions alors le sentiment que seuls les anges auraient pu balbutier quelque Ć©loge Ć  son sujet. L’avoir ainsi contemplĆ©e a exercĆ© un profond attrait sur nos Ć¢mes et a fait naĆ®tre en nous un amour tout nouveau pour elle. ƀ cet amour, elle a rĆ©pondu Ć  la maniĆØre de l’Évangile, en manifestant plus clairement Ć  nos Ć¢mes ce qui la rendait Ć©minemment sublimeĀ : elle est la mĆØre de Dieu, laĀ thĆ©otokos. Marie n’était donc pas seulement, comme nous l’avions toujours cru, la jeune fille de Nazareth, la plus belle crĆ©ature au monde, le cœur qui contient et surpasse l’amour de toutes les mĆØres du monde. Elle Ć©tait la mĆØre de Dieu. Elle nous apparaissait dans une dimension qui jusqu’alors nous Ć©tait restĆ©e totalement inconnue. Pour prendre une image, auparavant nous voyions Marie, face au Christ et aux saints, comme la lune (Marie) face au soleil (le Christ) et aux Ć©toiles (les saints). Mais nonĀ : la mĆØre de Dieu, comme un immense ciel bleu, contenait le soleil lui-mĆŖme, Dieu lui-mĆŖme. « Mais cette nouvelle, lumineuse comprĆ©hension de Marie, ne restait pas pure contemplation […].Marie, en effet, reprĆ©sentait pour nous le modĆØle, celle que nous devions ĆŖtre, et nous nous voyions chacun comme « pouvant ĆŖtreĀ Ā» Marie.

En prison: la force du pardon

Moyen Orient, Europe, AmƩrique Latine: la marche des Mouvements

Expression de l’amour de Dieu, les charismes se prĆ©sentent dans l’histoire d’aujourd’hui comme autant de rĆ©ponses aux besoins Ć©mergents et il n’est pas rare de les trouver au cœur des Ć©tapes importantes qui marquent l’humanitĆ©. Partons de la MĆ©diterranĆ©e, si prĆ©sente pour tout ce qui se passe dans la sociĆ©tĆ©, spĆ©cialement pour les jeunes. Peu de temps aprĆØs le Synode des EvĆŖques du Moyen Orient, l’Eglise locale s’interroge et Ā esquisse des orientations pour mettre en œuvre ce qui y a Ć©tĆ© dĆ©cidĆ©. En particulier, parmi les 44 propositions du document final du Synode, l’une concerne la collaboration des Mouvements avec l’Eglise locale. Lors de son voyage en Terre Sainte, en fĆ©vrier dernier, la prĆ©sidente des Focolari, Maria Voce avait rencontrĆ© les responsables des Mouvements, et le dialogue s’est poursuivi durant les mois qui ont suivi avec les reprĆ©sentants des Focolari Ć  JĆ©rusalem. De mĆŖme, en Egypte, a Ć©tĆ© lancĆ© un dialogue plus Ć©troit entre la rĆ©alitĆ© charismatique et l’Eglise institutionnelle. Une premiĆØre approche en ce sens a aussi vu le jour au Liban, où l’AssemblĆ©e des patriarches et des Ć©vĆŖques catholiques de ce pays (APECL), a mis l’accent sur la collaboration des Mouvements avec l’Eglise locale. AmĆ©rique Latine: la ConfĆ©rence d’Aparecida a tracĆ© des lignes importantes pour le continent latino-amĆ©ricain, qu’il faut maintenant appliquer en s’adaptant aux caractĆ©ristiques des diffĆ©rents Pays. Au Mexique, le 27 AoĆ»t 2011, la capitale accueille dans l’auditorium du Centre Universitaire plus de 350 prĆ©sidents et dirigeants des 34 rĆ©alitĆ©s charismatiques du Pays aztĆØqueĀ ; l’évĆ©nement a Ć©tĆ© organisĆ© avec la contribution de six importants instituts d’inspiration catholique. Les Ć©chos trĆØs positifs dans la presse ont fait lien entre cette volontĆ© de participation et la rĆ©alitĆ© du Pays, sur la base de nouvelles certitudesĀ : ĆŖtre ensemble pour construire. « La FamilleĀ Ā», vue dans trois perspectivesĀ : « FormationĀ Ā», « Action SocialeĀ Ā» et « CommunicationĀ Ā», constitue le thĆØme central. Les idĆ©es Ć©changĆ©es, les propositions nĆ©es du forum ont Ć©tĆ© recueillies, mises en forme, et une partie d’entre elles constituent le manifeste final « Juntos por MĆ©xicoĀ Ā». En Europe aussi, il se passe des choses. La communion entre les Mouvements catholiques en 1998, a suscitĆ© l’intĆ©rĆŖt d’autres Mouvements des diffĆ©rentes Eglises chrĆ©tiennes et des Nouvelles CommunautĆ©s qui, dĆ©jĆ  en 2000, avaient voulu rencontrer Chiara Lubich et construire avec elleĀ  une amitiĆ© toujours plus Ć©troite. Parmi les initiateurs de cette « amitiĆ© charismatiqueĀ Ā», rappelons Helmut Nicklas (responsable de l’YMCA de Munich, association œcumĆ©nique de jeunes chrĆ©tiens). Ce qui les a unis a Ć©tĆ© la volontĆ© de faire quelque chose afin que l’Europe puisse retrouver la force de ses origines Ć  travers la contribution des charismes et la vie imprĆ©gnĆ©e de l’Evangile qui, tel un grand rĆ©seau d’unitĆ©, peut en donner tĆ©moignage. Un projet qui sera prĆ©sentĆ©, le 12 mai 2012, lors de la manifestation internationale « Ensemble pour l’EuropeĀ Ā», Ć  Bruxelles, avec des manifestations locales simultanĆ©es dans toute l’Europe. Le mot-clĆ© de cette amitiĆ© est ā€œPentecĆ“te 1998ā€, en souvenir de leur premiĆØre rencontre mondiale avec Jean-Paul II. La promesse de Chiara Lubich de contribuer Ć  rĆ©aliser le dĆ©sir du Pape qu’existe une communion toujours plus profonde entre les Mouvements et les Nouvelles CommunautĆ©s, est le tĆ©moin passĆ© Ć  ceux qui, aujourd’hui encore, partagent la spiritualitĆ© de l’unitĆ©.

En prison: la force du pardon

Histoires d’une institutrice

ā€œ J’étais en train de faire une leƧon dans ma nouvelle classe, une premiĆØre Ć©lĆ©mentaire de 26 enfants trĆØs vivants. A peine avais-je enfin rĆ©ussi Ć  capter leur attention, j’entends frapper Ć  la porteĀ : c’est la gardienne qui m’informe d’un coup de fil. C’est la maman de Paolo dont la sĆ©paration tumultueuse avec son mari donne lieu Ć  de constants dĆ©saccords. Les parents se disputent ces jours-ci au sujet de leur fils, avec beaucoup d’agitation, et nous bombardent de coup de fil, nous aussi les enseignants. J’aurais toutes les bonnes raisons pour rĆ©pondre que je ne peux pas aller au tĆ©lĆ©phone, que je suis en train de faire la classe et que j’imagine dĆ©jĆ  trĆØs bien de quoi il s’agit.Ā  Mais, en mĆŖme temps, au milieu des ces raisons lĆ©gitimes d’une enseignante interrompue dans son travail, la phrase de la Parole de vie s’impose da faƧon lumineuseĀ : « Fais que je parle comme si c’était la derniĆØre parole que je prononceĀ Ā». C’est une occasion de veillerĀ ! Je souris Ć  la gardienne, je lui confie la classe et je me rends au tĆ©lĆ©phone avec un cœur renouvelĆ©. J’écoute ce que j’imaginais dĆ©jà… mais jusqu’au bout, sans juger, sans faire sentir le dĆ©rangement occasionnĆ©. Ā A la fin, je parviens Ć  dire Ć  la maman de Paolo que je la comprends, que je comprends son Ć©tat d’âme mais que je crois que, pour le bien de Paolo, il serait bon de mettre de cĆ“tĆ© l’orgueil blessĆ© et la rancœur, et agir uniquement pour le bien de l’enfant. Une demi-heure plus tard, quand je passe dans le couloir, la gardienne s’approche et me ditĀ ! « Tu sais, la maman a retĆ©lĆ©phonĆ©, … elle m’a seulement demandĆ© de te dire Merciā€. Il y a quelques jours, alors que je quitte l’école en courant, avec les courses Ć  faire et mille autre choses qui m’attendent, je rencontre Flora, une surveillante d’origine brĆ©silienne qui travaille depuis peu dans notre Institut. Elle doit faire une demande Ć©crite Ć  la Directrice mais elle ne sait pas comment s’y prendre, Ć  cause de ses difficultĆ©s avec la langue. Je me demande alors pourquoi, parmi toutes les enseignantes, elle me demande prĆ©cisĆ©ment Ć  moi qui suis dĆ©jĆ  dĆ©bordĆ©e. La Parole de Vie m’invite encore Ć  « veiller » : c’est JĆ©sus qui me le demandeĀ ! Puis-je lui rĆ©pondre que je suis pressĆ©e et qu’il devrait demander Ć  quelqu’un d’autreĀ ? Je m’assois avec Flora et je l’aide Ć  Ć©crire sa lettre. Ensuite je lui propose qu’elle la tape Ć  l’ordinateur pour que ce soit mieux prĆ©sentĆ©, mais Flora ne sait pas s’en servir. Nous allons ensemble dans la salle d’informatique et je la tape pour elle, sans regarder ma montre. Deux jours plus tard, alors que j’entre dans la salle des profs, Flora m’arrĆŖte et me donne une belle Ć©charpe bleue. « Tu n’aurais pas dĆ», ce n’était pas nĆ©cessaire, lui dis-je. Et elle me rĆ©pondĀ : « Mais moi aussi je veux pouvoir aimer comme tu l’as fait avec moiĀ Ā». (B. P. – Italia)

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Histoire d’entrepreneurs: l’Unitrat de Bari

Franco Caradonna,

Avec ses 35 annĆ©es d’existence, Unitrat a toute une histoire Ć  raconter. Depuis la faƧon d’affronter les pertes d’emplois au respect de la concurrence, du partage d’expĆ©riences techniques au ā€œcontrat de solidaritĆ©ā€; jusqu’à la naissance d’une coopĆ©rative sociale pour les personnes handicapĆ©es, un centre socio sanitaire et une Summer School d’Economie civile. Caradonna nous aide Ć  entrer dans la dynamique de l’entreprise qui a conduit Ć  ces choix courageux. ā€œJ’ai Ć©tudiĆ© et je me suis mariĆ© Ć  Turin, où s’était Ć©tabli ma famille venant des Pouilles, ma terre d’origine. AprĆØs diverses expĆ©riences comme salariĆ©, avec six amis nous nous sommes lancĆ©s dans une grande aventure, en mettant en commun nos Ć©conomies, nos compĆ©tences, nos idĆ©es et notre temps libre. Comme certains d’entre nous Ć©taient originaires du midi, nous avons dĆ©cidĆ© d’implanter une entreprise prĆØs de Bari, l’Unitrat s.r.l. Je suis l’administrateur de cette entreprise où travaillent actuellement 25 salariĆ©s et qui rassemble environ 600 clients dans un rayon de 500 km. Ces deux derniĆØres annĆ©es, les revenus ont diminuĆ© de moitiĆ© en raison de la crise de notre secteur, l’ingĆ©nierie lourde. Quand, en 1991, Chiara Lubich lance l’Economie de Communion (ƉdeC), nous avons senti que c’était une confirmation de tout ce que nous avions entrepris et cela nous a donnĆ© un nouvel Ć©lan pour aller de l’avant. Les difficultĆ©s que nous rencontrons souvent sont liĆ©es aux infrastructures insuffisantes, mais aussi Ć  une « pauvretĆ© socioculturelleĀ Ā» qui a de profondes racines et qui a des consĆ©quences sur la participation et sur la responsabilitĆ©. MalgrĆ© les difficultĆ©s nous avons cherchĆ© Ć  construire des rapports de gratuitĆ©, de confiance et de rĆ©ciprocitĆ©, avec les salariĆ©s, les clients, les fournisseurs, les concurrents et les institutions. Un exemple. Un de nos fournisseurs a fait un infarctus qui a eu de sĆ©rieuses consĆ©quences Ć©conomiques pour son entreprise. Au lieu de nous adresser Ć  un autre fournisseur, comme cela aurait Ć©tĆ© prudent de faire, nous avons continuĆ© Ć  travailler avec lui en rĆ©glant nos factures par avance pour lui permettre de payer ses salaires et ses dettes urgentes. Son comptable l’ayant abandonnĆ©, un de nos collaborateurs se proposa pour mettre Ć  jour les Ć©critures comptables en retard. Ne rĆ©ussissant cependant pas Ć  Ć©viter la faillite, nous avons pris Ć  notre charge deux salariĆ©s et aidĆ© un troisiĆØme Ć  se mettre Ć  son compte. Nous sommes sortis de cette opĆ©ration sans faire de pertes car, en ayant acceptĆ© la proposition du propriĆ©taire de racheter ses machines au prix des experts et en revendant certaines, nous avons rĆ©cupĆ©rĆ© plus que nous avons dĆ©pensĆ©. Convaincus que les rĆ©sultats ne dĆ©pendent pas seulement des investissements, mais surtout des personnes, nous avons cherchĆ© Ć  impliquer les salariĆ©s dans l’achat d’actions au sein de l’entreprise et dans la redistribution non contractuelle d’une partie des bĆ©nĆ©fices, alors qu’une autre partie est destinĆ©e a l’EdC. En 2000, nous avons aidĆ© Ć  faire naĆ®tre une coopĆ©rative sociale pour les personnes handicapĆ©es en Ć©tablissant une convention entre une dizaine d’entreprises et la municipalitĆ© de Bari pour insĆ©rer dans nos entreprises des « jeunes Ć  risqueĀ Ā». Nous organisons des stages pour des Ć©tudiants d’écoles supĆ©rieures au sein des entreprises et nous avons instituĆ© des prix et des bourses d’étude pour les Ć©tudiants de l’Ecole Polytechnique. La ConfĆ©rence Episcopale de la rĆ©gion des Pouilles a proposĆ©, en 2008, la renaissance d’une Association qui rĆ©unit des entrepreneurs, des professionnels et des artisans (UCID). On m’a confiĆ© la responsabilitĆ© de cette nouvelle Association. Nous l’avons ressenti comme le fruit des rapports construits durant ces annĆ©es. Cette annĆ©e, en tant que UCID Pouilles, nous avons aidĆ© Ć  la prĆ©paration de la « Summer SchoolĀ Ā» d’Economie Civile, rĆ©unissant 50 jeunes de notre RĆ©gion et qui se dĆ©veloppera sur toute l’annĆ©e avec quatre parcours de formation, dont le premier a eu lieu du 31 aoĆ»t au 4 septembre dernier.

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En Bolivie: une Ʃcole, bel exemple de courage

La petite ville où habitent Reina et Jorge Gutierez avec leur famille s’appelle La Guardia, Ć  vingt kilomĆØtres de Santa Cruz, la principale ville de Bolivie. Reina, devenue orpheline de mĆØre Ć  l’âge de six ans, fut placĆ©e avec son frĆØre dans un institut. Elle raconte: ā€œIl n’y avait rien, mais nous Ć©tions dans les meilleures conditions pour croire Ć  la providence de Dieu. Pouvoir montrer que l’IdĆ©al de l’unitĆ© change radicalement les personnes me semble ĆŖtre une contribution spĆ©cifiquement bolivienne Ć  l’évangĆ©lisation.ā€ ā€œLa bonne volontĆ© ne suffit pas, il faut aussi des compĆ©tences. C’est pourquoi j’ai commencĆ© une formation en psychopĆ©dagogie dĆØs que nous avons eu l’intuition que nous pouvions crĆ©er cette Ć©coleā€. Elle a ainsi prĆ©parĆ© son diplĆ“me durant quatre ans, pĆ©riode durant laquelle elle mit au point le projet puis entrepris la construction de l’école, terminĆ©e en 2008 et finalement inaugurĆ©e en prĆ©sence de nombreuses autoritĆ©s et de ses proches. Pour nourrir les 120 enfants de l’école, Reina crĆ©e aussi une boulangerie, modeste mais efficace, confiĆ©e Ć  une Ć©quipe soudĆ©e, composĆ©e de son fils Daniel (18 ans), d’une femme nommĆ©e Esperanca, de Carlito (un garƧon de 9 ans) et d’une jeune fille de 15 ans, qui travaille Ć  la boulangerie dans la journĆ©e et Ć©tudie le soir. De l’école parviennent les Ć©chos des jeux des enfants dans la cour. Les locaux sont impeccables et bien pensĆ©s. Les enseignantes s’occupent, avec enthousiasme et dans un dĆ©sordre plutĆ“t sympathique, des enfants de 2 Ć  10 ans. Elles inventent des jeux avec des ballons colorĆ©s et distribuer le goĆ»ter dans une certaine agitation. Chaque enfant porte avec lui une histoire marquĆ©e par la pauvretĆ© et la marginalisation, l’alcoolisme, l’infidĆ©litĆ© des parents, toutes empreintes d’hĆ©roĆÆsme. Des parcours souvent inimaginables. Dans une salle, deux femmes sont occupĆ©es Ć  coudre. Reina s’est transformĆ©e en tailleur! Rita a sept enfants, elle est enseignante et vient ici durant ses jours de repos. Elisa, quant Ć  elle, a Ć©tĆ© abandonnĆ©e par son mari et s’est sortie de la dĆ©pression. Reina Ā a cette caractĆ©ristique: quand elle voit des personnes en difficultĆ©, elle trouve toujours des solutions adaptĆ©es pour les sortir de lĆ . Son bureau est encombrĆ© de livres, c’est lĆ  qu’elle prend en charge les enfants prĆ©sentant des difficultĆ©s d’apprentissage. L’école est soutenue par la municipalitĆ© et la collaboration d’ONG, en particulier l’aide Ć  distance de Actions pour Familles Nouvelles; sans oublier la participation de l’Etat pour les repas, la contribution de 1,20 bolivar par jour (10 centimes d’euro) demandĆ©e aux parents des enfants, dans l’idĆ©e de respecter leur dignitĆ© en les faisant participer symboliquement. Tous ceux qui travaillent Ć  l’école ou dans les activitĆ©s parallĆØles mettent tout en œuvre pour ā€œsusciter la providenceā€.Ā  Ā Sous une photographie de Chiara Lubich, sont inscrits ces mots: ā€œĆŠtre toujours familleā€. ā€œCette phrase, dit Reina, je l’ai faite mienne. Je travaille chaque jour pour que les enfants puissent trouver ici une atmosphĆØre deĀ  familleā€. Comme pour apaiser une douleur qui vient de loin, du plus profond de son cœur. (D’aprĆØs: ā€œSpazio Famigliaā€, n.21 de CittĆ  Nuova 2011, pag. 12 e 13)

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Communion et Droit Ơ Manaus, au BrƩsil

ā€œUn instrument pour construire une sociĆ©tĆ© plus juste et un meilleur futur Ć  partir du droitā€, c’est ainsi que l’Inspecteur gĆ©nĆ©ral de la Justice pour l’Etat de l’Amazonie, la juge Maria Guedes Moura, a qualifiĆ© le 2ĆØme congrĆØs de « Droit et FraternitĆ© du Nord et Nordest du BrĆ©silĀ Ā», organisĆ© par Communion et Droit (3-4 novembre 2011) dans les locaux de la Division des Affaires Internes du Tribunal de Justice du mĆŖme Etat. C’est le prĆ©sident du Tribunal, JoĆ£o SimƵes, qui a ouvert les travaux du CongrĆØs. Le juge, en recevant les participants et les rapporteurs au siĆØge institutionnel, s’est dit honorĆ© d’accueillir un Ć©vĆ©nement de cette portĆ©e. Parmi les autoritĆ©s prĆ©sentes, il y avait aussi le directeur de l’Ecole SupĆ©rieure de Magistrature, FlĆ”vio Pascarelli, soulignant ainsi la valeur de cette initiative pour la formation des jeunes magistrats. Plus de 300 professionnels du droit prĆ©sents, des professions les plus variĆ©es: juges, procureurs, avocats, huissiers, policiers, dĆ©putĆ©s, reprĆ©sentants de certains Etats du BrĆ©sil et Ć©tudiants d’une dizaine de FacultĆ©s de Droit de Manaus. Cury Munir, magistrat et membre de la Commission de rĆ©daction du Statut de l’enfant et de l’adolescent, a posĆ© les fondements des travaux en parlant du droit et de la sociĆ©tĆ© dans la construction de la justice, alors que le juge Carlos Augusto Machado, juge du MinistĆØre Public de Sergipe (le plus petit Etat du BrĆ©sil), a mis l’accent sur la fraternitĆ© comme entitĆ© juridique et constitutionnelle. Durant la deuxiĆØme journĆ©e, ont Ć©tĆ© trĆØs apprĆ©ciĆ©es la contribution de la directrice du Centre de Sciences Juridiques de l’UniversitĆ© FĆ©dĆ©rale de Santa Catarina, Olga Boschi, sur la valeur de la prise en compte de la dimension juridique de la fraternitĆ© dans le parcours universitaire ainsi que l’apport d’Adalberto Carim, juge du Tribunal pour l’Environnement et les Affaires Agricoles de l’Amazonie, sur la justice environnementale au XXI° siĆØcle. La question de la fraternitĆ© a pris une connotation spĆ©ciale dans le droit au sein du contexte socioculturel de l’Etat de l’Amazonie, où l’urgence de la question Ć©cologique appelle Ć  chacun Ć  la responsabilitĆ© et Ć  la nĆ©cessitĆ© de protĆ©ger le patrimoine environnemental comme expression concrĆØte de fraternitĆ©, en particulier en pensant aux gĆ©nĆ©rations futures. En parlant de la sociĆ©tĆ© comme Ć©lĆ©ment juridique du droit environnemental, Carlos AurĆ©lio Motta, professeur Ć  l’UniversitĆ© d’Ibirapuera et expert en Ć©thique et droits de l’homme, a ouvert de nouvelles pistes pour la recherche universitaire. D’aprĆØs les organisateurs, les rĆ©flexions juridiques issues de cette rencontre bĆ©nĆ©ficieront au BrĆ©sil tout entier: des reprĆ©sentants des diffĆ©rents Etats Ć©taient en effet prĆ©sents et l’évĆ©nement a Ć©tĆ© retransmis, via internet, Ć  travers le site web de l’Ecole de la Magistrature (ESMAM) qui possĆØde une page sur le site officiel du Tribunal de Justice de l’Etat http://www.tjam.jus.br/esmam.

SpiritualitĆ© de l’unitĆ© : l’Esprit Saint

Chiara Ć©critĀ : Ā« Jour aprĆØs jour, nous avons assistĆ©, dans toute notre nouvelle vie, Ć  son action, parfois douce, parfois forte, parfois mĆŖme violente, et nous ne l’avons presque pas remarquĆ©. Mais du premier choix de Dieu amour Ć  la lumiĆØre qui Ć©clairait les paroles de l’Évangile, de la rĆ©vĆ©lation de JĆ©sus abandonnĆ© Ć  la joie, la paix et la lumiĆØre que nous sentions se rĆ©pandre en nos cœurs en vivant le commandement nouveau, ce n’était autre que l’Esprit Saint Ć  l’œuvre. On peut vraiment dire que l’on pourrait rƩƩcrire l’histoire du Mouvement, en l’attribuant entiĆØrement Ć  l’Esprit Saint. Nous voyons seulement maintenant comment il a Ć©tĆ© le grand protagoniste de notre aventure, celui qui a mis en mouvement toute chose. « Mais maintenant qu’il s’est rĆ©vĆ©lĆ© pour ce qu’il a vraiment Ć©tĆ© pour nous, nous pouvons en retracer les empreintes lumineuses, dans d’innombrables signes de son action constante et imprĆ©visible. Cette voix intĆ©rieure qui nous guidait sur le nouveau chemin, cette atmosphĆØre particuliĆØre qui rĆ©gnait dans nos rencontres, cette puissante libĆ©ration d’énergies latentes, qui purifie et renouvelle, cette alchimie divine qui transforme la douleur en amour, ces expĆ©riences de mort et de rĆ©surrectionĀ : tout cela, et bien d’autres phĆ©nomĆØnes surprenants qui nous ont accompagnĆ©s sur le chemin de la vie, ont un seul nom, que nous avons appris Ć  reconnaĆ®tre, pour lui manifester notre gratitude et demander son intervention dans toutes nos affaires quotidiennes, des plus simples aux plus exigeantes. C’est lui qui nous a donnĆ© le courage d’affronter les foules, de laisser notre pays, d’affronter les dĆ©sagrĆ©ments et les contrariĆ©tĆ©s, souvent avec joie. Mais son effet le plus profond, le plus radical, le plus caractĆ©ristique est celui d’être entre nous lien d’unitĆ©. « Notre mystique, en effet, suppose au moins deux personnes faites Dieu par participation, entre lesquelles circule vraiment l’Esprit Saint, c’est-Ć -dire un troisiĆØme, Dieu, qui les consume en un, en un seul DieuĀ : « Comme toi et moiĀ Ā» (cf. Jn 17,21), dit JĆ©sus au PĆØre. L’Esprit Saint est le don que JĆ©sus nous a fait pour que nous soyons un comme le PĆØre et lui. Sans aucun doute l’Esprit Saint Ć©tait aussi en nous auparavant, parce que nous Ć©tions chrĆ©tiens, mais il y a eu lĆ  une nouvelle illumination, une nouvelle manifestation de sa prĆ©sence en nous, qui nous rend participants et acteurs d’une nouvelle PentecĆ“te, avec tous les mouvements ecclĆ©siaux qui renouvellent le visage de l’ÉgliseĀ Ā».

En prison: la force du pardon

Un chemin pour l’unitĆ© de l’Europe, c’est possible

Un grand enthousiasme, un dialogue profond et une forte communion construite au fil des annĆ©es caractĆ©risent le chemin parcouru par plus de cent reprĆ©sentants des mouvements et des communautĆ©s chrĆ©tiennes d’Europe rĆ©unis les 11 et 12 novembre Ć  Sassone (Rome) pour Ć©laborer le programme du grand Ć©vĆ©nement du 12 mai 2012, qui rĆ©unira Ć  Bruxelles 1200 personnes de toute l’Europe, de diverses confessions chrĆ©tiennes et milieux culturels. Severin Schmid est un des organisateurs pour les Focolari. Qu’est-ce qui diffĆ©rencie le rendez-vous qui aura lieu le 12 mai Ć  Bruxelles des prĆ©cĆ©dents? « On pourrait rĆ©pondre par une mĆ©taphore: si, jusqu’à prĆ©sent nous Ć©tions simplement fiancĆ©s, nous sommes dĆ©sormais mariĆ©s. Dans le sens qu’il existe un rĆ©seau de communion trĆØs solide entre les mouvements. Un autre Ć©lĆ©ment de nouveautĆ© consistera Ć  prĆ©senter les fruits de notre collaboration, de 2007 Ć  aujourd’hui. L’évĆ©nement du 12 mai 2012 se dĆ©roulera au Parlement europĆ©en pour prĆ©senter aux politiques notre expĆ©rience dans un contexte où l’Europe est en train de se briser alors qu’ici existe une force unificatrice qui rassemble des personnes de tout le Continent, de toutes dĆ©nominations chrĆ©tiennes et de nombreuses languesĀ Ā». De quelle faƧon cela peut-il aider Ć  surmonter la crise Ć©conomique? Le message de Bruxelles est-il seulement spirituel ou bien a-t-il aussi des perspectives de rĆ©forme politique ou touchant les structures mĆŖmes de la communautĆ© europĆ©enne? ā€œNous ne sommes pas encore en mesure de faire des propositions d’ordre politique. ā€œNon siamo ancora in grado di fare proposte politiche. Le principal projet est de montrer une voie possible pour l’unitĆ©. Le message est le suivantĀ : si nous ne sommes pas unis, nous ne le serons pas plus en tant qu’Europe. MĆŖme des pays forts comme l’Allemagne ne sont pas capables de survivre Ć©conomiquement sans les autres pays europĆ©ens. Nous sommes liĆ©s les uns aux autres. Ou nous nous unissons ou nous disparaissons. Essayons de rendre ce service gratuitementĀ  pour le bien commun. Nous sommes une minoritĆ© crĆ©ative qui, en travaillant ensemble, cherche Ć  Ć©laborer de propositions concrĆØtes. L’unitĆ© europĆ©enne ne se fait pas Ć  coup de lois ou seulement au travers des institutions, elle se dĆ©veloppe surtout Ć  partir du peuple. Pourquoi avoir choisi la salle du Parlement europĆ©en pour cet Ć©venement du 12 mai? ā€œNous ne voulons pas critiquer les hommes politiques, mais les soutenir et les encourager pour qu’à travers nous, ils trouvent des personnes travaillant pour des objectifs communs. Nous proposons un dialogue et nous plaƧons comme des interlocuteurs crĆ©dibles parce que, dans de nombreux mouvements Ā chrĆ©tiens existent des rĆ©ponses concrĆØtes pour une Ć©conomieĀ  plus Ć©quitable, une coexistence pacifique, de bonnes pratiques sociales. Nous prĆ©sentons nos expĆ©riences et nous voulons entendre de la part des politiques leurs besoins pour trouver des formes de collaborationĀ Ā». Cet Ć©vĆ©nement aura-t-il lieu aussi dans d’autres villes europĆ©ennes? ā€œDans environ 200 villes, se tiendra simultanĆ©ment unĀ  programme et une liaison avec Bruxelles. Nous ne voulons pas une manifestation pour nous-mĆŖmes mais faire quelque chose pour les autres. Dans une grande salle, on rassemble un nombre limitĆ© de personnes; nous voulons, dans ces 200 villes, rĆ©unir le plus de monde possible.ā€ Aurelio MolĆØ

En prison: la force du pardon

Les jeunes, la musique, la ville, avec le Gen Rosso en tournƩe

Au cours des mois de septembre et octobre, le groupe musical international Gen Rosso a fait Ć©tape en Italie et en RĆ©publique TchĆØque. L’occasion a vu le jour du fait de la reprise de projets europĆ©ens pour les Ć©coles supĆ©rieures qui intĆ©ressent les Ć©tudiants de la moitiĆ© de l’Europe dans une aventure fascinante et certainement unique en son genre. A Udine, grĆ¢ce au projet: “Arts & Culture reshaping urban life – Art et Culture pour revitaliser la ville”, 16 jeunes ont travaillĆ© trois jours avec le groupe pour prĆ©senter ensemble le musical Streetlight. Comme l’a dĆ©clarĆ© un des participants: Ā«Ici, chacun de nous a un rĆ“le: s’il joue bien d’un instrument, il ne doit pas avoir peur de le jouer et s’il ne sait pas encore bien le jouer, il ne doit pas craindre de ne pas ĆŖtre Ć  la hauteur… chacun a sa placeĀ». Que les talents personnels deviennent une richesse pour tous est un des rĆ©sultats que le Gen Rosso rĆ©ussit souvent Ć  obtenir dans ces occasions. Les jeunes de la BohĆØme en savent quelque chose, eux qui ont participĆ© au projetĀ : ā€œSilni Bez Nasili – Forts sans violenceā€ dans les trois villes de Jihlava, ČeskĆ© Budějovice et Plzen. Plus de 850 jeunes appartenants Ć  diffĆ©rents instituts, dont environ soixante-dix rom, ont participĆ© aux ateliers de théâtre, musique, danse et chant, offrant ensuite les spectacles Ć  des milliers de personnes. Les jeunes ont ainsi expĆ©rimentĆ©, en premiĆØre personne, le don de soi, non seulement comme moyen de rĆ©alisation personnelle, mais aussi en prĆ©vention de la marginalisation, de la violence, du mal-ĆŖtre des jeunes, contribuant de faƧon concrĆØte Ć  la crĆ©ation d’un monde plus uni. La presse locale et nationale a soulignĆ© la dynamique de travail ā€œensemble avecā€ et la rĆ©ponse Ć©levĆ©e que les jeunes ont su donner Ć  leurs amis. Honza Musil, un prĆ©sentateur de la tĆ©lĆ©vision trĆØs estimĆ© en TchĆ©quie, depuis le premier projet Ć  Brno en mai 2011, il a ouvert chaque manifestation dans les diffĆ©rentes villes: Ā«LĆ  où vous ĆŖtes, je veux y ĆŖtre moi aussiĀ». Les derniers jours, c’est l’étape Ć  Bruxelles, en Belgique, pour le lancement de ā€œTogether4Peaceā€, une initiative appelĆ©e Ć  dĆ©velopper la crĆ©ativitĆ© des jeunes en leur faisant faire une expĆ©rience d’unitĆ© dans la diversitĆ©. C’est un projet qui se conclura avec la reprĆ©sentation du musical Streetlight auquel participeront environ 120 jeunes dans le cadre de l’évĆØnement ā€œEnsemble pour l’Europeā€ les 12 et 13 mai 2012.

En prison: la force du pardon

Le MĆ©tropolite Damaskinos et le dialogue œcumĆ©nique

Le MĆ©tropolite Damaskinos – Ć©minente personnalitĆ© dans le monde œcumĆ©nique – Ć©tait engagĆ© dans de nombreux dialogues interconfessionnels et interreligieux. Il fonda et dirigea le Centre orthodoxe de ChambĆ©sy (GenĆØve – Suisse) voulu par le Patriarche AthĆ©nagoras 1er. DĆØs 1971 il fut SecrĆ©taire GĆ©nĆ©ral de la Commission inter-orthodoxe pour la prĆ©paration du Grand Concile Pan-Orthodoxe et de 1982 Ć  2003, premier MĆ©tropolite du Patriarche œcumĆ©nique en Suisse. Partisan du dialogue œcumĆ©nique avec l’Eglise catholique, il a fait partie de diffĆ©rentes dĆ©lĆ©gations en visite au Vatican. Il Ć©tait prĆ©sent dans la Chapelle Sixtine le 12 dĆ©cembre 1975 quand le Pape Paul VI s’agenouilla pour baiser les pieds du reprĆ©sentant du Patriarche DĆ©mĆ©trios – MĆ©tropolite MĆ©litone – Ć  la commĆ©moration du 10ĆØme anniversaire de l’abolition des excommunications de 1054. Il eut les premiers contacts avec les Focolari Ć  la fin des annĆ©es 70. En mai 1981, il participa – en tant qu’envoyĆ© du Patriarche œcumĆ©nique DĆ©mĆ©trios 1 – Ć  la rencontre œcumĆ©nique promue par le Centre « UnĀ Ā» pour les Orthodoxes, les Antiques Eglises Orientales et Catholiques au Centre Mariapolis de Rocca di Papa, en dĆ©veloppant un thĆØme sur « La VolontĆ© de Dieu aujourd’huiĀ Ā». Au cours d’une interview, il affirmaitĀ : « Un important rĆ©sultat œcumĆ©nique a Ć©tĆ© faitĀ : que les chrĆ©tiens divisĆ©s aient compris d’appartenir les uns aux autres et qu’en consĆ©quence, ils devraient rester ensemble. L’étape suivante sera de comprendre que tous les chrĆ©tiens ont une histoire commune, que nous avions une histoire commune, une origine communeĀ Ā». L’annĆ©e suivante le MĆ©tropolite Damaskinos a accueilli Chiara Lubich au Centre orthodoxe de ChambĆ©sy qui, le 19 septembre 1982, y a tenu une conversation trĆØs apprĆ©ciĆ©e. Le MĆ©tropolite mit en relief la vie qui nait de l’amour selon l’évangile, qu’il appelait « le document le plus importantĀ Ā» et dans ce contexte il souligna la valeur de l’action du Mouvement des Focolari en crĆ©ant Ć  la base la mentalitĆ© œcumĆ©nique. AprĆØs une longue maladie le Seigneur l’a rappelĆ© Ć  Lui le 5 novembre. Nous nous unissons aux priĆØres de tous.  

En prison: la force du pardon

Philippines, mƩdias et dialogue: quand meurent les journalistes

Les mĆ©dias, aux Philippines, connaissent une situation trĆØs critique. Ces deux derniĆØres annĆ©es, de nombreux journalistes ont payĆ© de leur vie le service de la vĆ©ritĆ©. Comme dans le massacre du 23 novembre 2009 Ć  Maguindanao (au sud des Philippines), où 34 journalistes ont Ć©tĆ© tuĆ©s pour des raisons de conflits politiques et tribaux. D’autres collĆØgues qui luttaient pour les droits de l’homme ont Ć©tĆ© aussi menacĆ©s, et certains ont mĆŖme Ć©tĆ© tuĆ©s. Un des cas les plus cĆ©lĆØbre est celui du docteur Gerry Ortega, environnementaliste et journaliste, assassinĆ© le 24 janvier 2011 pour son engagement contre la dĆ©forestation illĆ©gale Ć  Palawan (une Ć®le des Philippines occidentales). La maison d’édition philippine des Focolari, New City Press, dĆ©sirait depuis longtemps apportĆ© sa contribution. Ainsi, Ć  l’invitation de l’association des professionnels des mĆ©dias de Palawan, le 15 octobre dernier, elle a organisĆ© un atelier mĆ©dia avec la participation de quarante journalistes, en majoritĆ© jeunes et faisant leurs premiĆØres armes dans la profession et donc ouverts Ć  de nouveaux horizons. Certains, au contraire, allaient jusqu’à craindre que cela soit organisĆ© Ć  d’autres fins par le gouvernement. « Communication et Communion: MĆ©dias et Dialogue (le journalisme de la Vie, Dialogue et Relations)Ā Ā», tel Ć©tait le titre de l’atelier. Quelques tĆ©moignages ont Ć©tĆ© donnĆ©s par des journalistes proches des valeurs de la spiritualitĆ© des Focolari pour leur professionĀ ; comme celui de Jose Aranas qui a racontĆ© le parcours de sa vie de journaliste, dĆ©finissant les mĆ©dias comme instruments essentiels au service de la vĆ©ritĆ© et soulignant l’importance de la « pĆ©dagogie de l’art d’aimerĀ Ā», comme il l’a appelĆ©e. En pratique, se mettre face Ć  l’autre et aux situations les plus dĆ©licates avec un regard respectueux et sincĆØre, afin de parvenir Ć  communiquer ce qui est essentiel et constructif. Des travaux pratiques ont suivi, stimulant les participants Ć  la recherche de nouvelles idĆ©es pour faire face aux menaces que subissent les professionnels des mĆ©dias. « Parler d’une « pĆ©dagogie de l’art d’aimerĀ Ā» au milieu de cette culture de la haine et de ces ingĆ©rences politiques qui envahissent les mĆ©dias, est irrĆ©sistible, disait un des participants. Je voudrais moi aussi apprendre Ć  l’utiliser dans mon travail, lors des interviews, pour chaque article que j’écris. Je serai ainsi capable d’élever le niveau d’impartialitĆ© et d’éthique de mon action.Ā Ā» « C’est la premiĆØre fois que je participe Ć  un cours de mĆ©dia qui se fonde sur les valeurs de l’Evangile. Mes perspectives se sont Ć©largies. Plus que de faire un « scoopĀ Ā», il s’agit de rapporter des nouvelles, Ć©ventuellement nĆ©gatives mais en respectant l’autre. J’aime bien l’idĆ©e de mettre en Ć©vidence la communication et non le communicateur Ā». « Ce sĆ©minaire peut sembler peu de chose mais il aura un grand effet sur nous, hommes et femmes qui travaillons dans les mĆ©diasĀ Ā», affirmait le directeur exĆ©cutif du Conseil RĆ©gional. Un prĆŖtre qui travaille au centre d’action sociale de l’île de Palawan a demandĆ© aux organisateurs de renouveler le mĆŖme cours deux fois par an pour qu’il devienne une partie essentielle de la formation dans l’église locale New City Press

Mouvements et communautƩs chrƩtiens Ensemble en chemin

” Ensemble nous sommes forts ” : Au Centre de cette rencontre se trouvaient 180 personnes reprĆ©sentant 41 communautĆ©s et mouvements chrĆ©tiens de toute la Suisse.Ā  C’est en prĆ©sence duĀ  modĆ©rateur Benedikt Walker (Union des groupes bibliques, VBG), que se sont prĆ©sentĆ©s Mgr Martin GƤchter, reprĆ©sentant de la ConfĆ©rence des Ć©vĆŖques, AdĆØle Kelham, pasteur anglicane, prĆ©sidente de la commission de travail des Ć©glises chrĆ©tiennes de Suisse, et Kristin Rossier, pasteur, vice-prĆ©sidente de la FĆ©dĆ©ration des Ć©glises Ć©vangĆ©liques suisses (SEK). Pour Martin GƤchter, les mouvements reprĆ©sentent le plus grand espoir de l’oecumĆ©nisme. ā€žIl y a diffĆ©rents chemins qui mĆØnent Ć  Dieu, a dit Kristin Rossier en parlant d’elle-mĆŖme, et ils ont aussi leur place dans le SEK”. En rĆ©ponse Ć  la question: “que proposez-vous Ć  la communautĆ©?”,Ā Ā  AdĆØle Kelham mettait son espoir dans le fait que : ā€žsi nous exprimons ensemble des valeurs rĆ©pondant aux questions ecclĆ©siales et sociales, nous seront Ć©coutĆ©s. Il vaut la peine de reprĆ©senter les valeurs chrĆ©tiennes avec courage”. Il a toujours Ć©tĆ© clair qu’il ne s’agissait pas de mettre en Ć©vidence sa propre identitĆ©, mais de rester autonome tout en reconnaissant les autres mouvements.Ā  Kristin Rossier reconnut sans aucune rĆ©serve avoir encore beaucoup Ć  apprendre des mouvements en matiĆØre d’engagement. A la base de cette rencontre communautaire oecumĆ©nique, il y a eu l’exposĆ© de Gerhard Pross de Esslingen, reprĆ©sentant du groupe international ā€žEnsemble pour l’Europeā€œ. Pross passa en revue l’histoire des 12 derniĆØres annĆ©es : Tout a commencĆ© le 31 octobre 1999 Ć Ā  Augsburg, lors de la reconnaissance commune du traitĆ© sur la justification. Chiara LubichĀ  du mouvement des Focolari avait alors parlĆ© de l’amour rĆ©ciproque comme chemin d’unitĆ©. ā€žUn exposĆ© qui n’est pas restĆ© sans lendemainā€œ, a dit Gerhard Pross. Les reprĆ©sentants Ć©vangĆ©liques et catholiques sont allĆ©s les uns vers les autres et ont priĆ© ensemble et se sont demandĆ© pardon de tout leur coeur.Ā  ā€žL’Esprit-Saint a agit dans l’histoire et nous avons senti de maniĆØre trĆØs forte que quelque chose de nouveau avait commencĆ©. La rĆ©conciliation a Ć©tĆ© le dĆ©but de “Ensemble entre les mouvements”. D’autres rencontres nous ont fait comprendre que l’unitĆ© ne peut pas se limiter au peuple de Dieu. Il s’agit de construire en mĆŖme temps la communautĆ© humaine, l’Europe. Ce n’est pas par hasard si Gerhard Pross a choisi comme titre de son exposĆ© “L’espĆ©rance a besoin d’une vision”.Ā  Dieu a fait surgir de la division entre les Ć©glises quelque chose de bien. Chaque Ć©glise et chaque mouvement a un charisme particulier, ce qui veut dire que’aucune Ć©glise n’a tout. Alfred Gassmann

En prison: la force du pardon

Reportage

7 novembre 2011
Avec les jeunes catholiques hollandais, les communautés des Focolari des pays nordiques, les habitants de la cité-pilote Marienkroon: la troisième journée de Maria Voce et Giancarlo Faletti en Hollande. Joie entre frères.
Hollande: avec les communautĆ©s de l’Europe du nord 6 novembre 2011 La prĆ©sidente des Focolari rencontre les communautĆ©s du Mouvement de la NorvĆØge, SuĆØde, Finlande, Danemark, Islande et Hollande. Entretiens avec quelques Ć©vĆŖques catholiques. Rencontre en tĆŖte-Ć -tĆŖte avec les jeunes.
4 novembre 2011
Les responsables du Mouvement des Focolari, en visite auprĆØs des communautĆ©s de Hollande. Leur voyage a commencĆ© par Marienkroon, jusqu’à prĆ©sent Centre de spiritualitĆ© cistercienne et dĆ©sormais citĆ©-pilote des Focolari.
En prison: la force du pardon

Être feu: la journée des jeunes hollandais

Bain de jouvence pour Maria Voce lors de la Rencontre annuelle des jeunes catholiques hollandais, organisĆ©e le 6 novembre par la ConfĆ©rence Ć©piscopale et plusieurs mouvements. Plusieurs milliers de Ā participants. Le style est celui des concerts rock, rythme rapide, sono Ć  plein volume, bonne ambiance mais aussi rĆ©flexion. L’identitĆ© catholique, minoritaire en Hollande, a Ć©tĆ© fortement soulignĆ©e. Entre une chanson Ć  thĆØme religieux et l’autre, l’interview d’un prĆŖtre, puis c’est le tour de Maria Voce. Un petit groupe de Gen monte avec elle sur scĆØne. On leur pose quelques questions. Les rĆ©ponses soulignent l’unitĆ© plutĆ“t que la diversité : « Avant de se dire membre d’une Ć©glise ou d’une autre, croyant ou non, nous sommes avant tout fils de Dieu, donc frĆØresĀ Ā». Maria Voce rappelle comment, lorsqu’elle rencontra le Mouvement, elle fut frappĆ©e par cette affirmation: ā€œIl ne s’agit pas d’une organisation, c’est une vie; si tu vis l’Evangile, tu fais partie de ce groupeā€. Suivent d’autres chansons, l’interview d’un Ć©vĆŖque qui accompagne les jeunes depuis 12 ans et laisse dĆ©sormais cette charge Ć  un Ć©vĆŖque auxiliaire (lui aussi interviewĆ©), une vidĆ©o sur les JMJ, un quart d’heure de Radio Maria qui commence Ć  Ć©mettre en Hollande. Puis la messe, les ateliers, les stands et beaucoup, beaucoup d’enthousiasme. Mais aussi, chez beaucoup, un engagement sĆ©rieux Ć  vivre et tĆ©moigner de ce « feuĀ Ā» qui donne son titre Ć  la journĆ©e et qui a Ć©tĆ© aujourd’hui allumĆ© ou ravivĆ©. La prĆ©sentatrice rĆ©pĆØteĀ : ā€œLaissons-nous enflammer!ā€. Durant l’aprĆØs-midi, dans la citĆ©-pilote Marienkroon, Maria Voce rencontre les membres des Focolari venus du Danemark, NorvĆØge, SuĆØde, Islande et Finlande. Ā Ā«Nous avons toujours rĆŖvĆ© que Ā Chiara Lubich puisse venir visiter nos pays, mais elle n’y est pas arrivĆ©e. Aujourd’hui, c’est un moment historique pour nousĀ». Ils accueillent ainsi la prĆ©sidente, avec simplicitĆ©, beaucoup de confiance et de chaleur (et on dit que les peuples du nord sont froidsĀ !), racontant leurs rĆ©ussites et leurs difficultĆ©s, surtout dans le domaine de l’œcumĆ©nisme. Maria Voce les remercie pour leur fidĆ©litĆ© et les encourage: Ā«Nous devons arriver Ć  la famille universelle. Rappelons-nous cependant que nous, nous ne dĆ©veloppons pas le dialogue entre les religions, mais entre les personnes. Par exemple, durant la rĆ©cente grande rencontre entre les religions Ć  Assise, j’ai ressenti une grande joie parce que pratiquement tous les Ā participants, de diverses religions, connaissaient le Mouvement et me tĆ©moignaient leur reconnaissance. Certes, parfois nous pouvons dĆ©couvrir des diffĆ©rences que nous ne rĆ©ussirons jamais Ć  surmonter mais nous pouvons cependant nous accepter jusqu’au bout, en nous aimant tels que nous sommes. Et je dois dire qu’en 2011 j’ai eu la surprise de trouver des personnes d’autres religions qui n’étaient plus seulement en dialogue avec nous, comme de l’extĆ©rieur, mais toutes ensemble devant le monde pour tĆ©moigner l’idĆ©al de l’unitĆ©.Ā Ā» A la fin, les chansons, les photos, les salutations, un peu d’émotion et la promesse de se revoir rapidement, peut-ĆŖtre dans un de ces pays nordiquesĀ ! Dernier moment de la journĆ©e, la rencontre avec les habitants de la citĆ©-pilote, spĆ©cialement les ā€œpionniersā€ qui ont permis, par leurs vies et leur disponibilitĆ© Ć  tout laisser, que naisse et se dĆ©veloppe Marienkroon. Des personnes qui n’ont peut-ĆŖtre jamais eu le micro dans les mains en public mais qui, aujourd’hui, face Ć  la prĆ©sidente, font l’effort de donner avec beaucoup de simplicitĆ© les moments les plus intimes de leur vie. Ā«Je travaille Ć  la citĆ©-pilote pour que les personnes qui y viennent puissent dire: ā€œQue c’est beau ici!ā€. Et trouver Dieu, parce que « Dieu est beauĀ Ā». Marienkroon: une citĆ©-pilote unique, une citĆ©-pilote faite de cœurs. Dall’inviato Giulio Meazzini

En prison: la force du pardon

Bon anniversaire Ć  la Hollande!

Le chapiteau, montĆ© sur une pelouse de la citĆ©-pilote Marienkroon, est plein. Un premier coup d’œil Ć©tonnant: 800 hommes et femmes, petits et grands, danois et hollandais, finlandais et islandais, suĆ©dois et norvĆ©giens, venus mĆŖme de trĆØs loin, pour fĆŖter avec Maria Voce et Giancarlo Faletti l’anniversaire de l’arrivĆ©e du Mouvement en Hollande.

Une question spontanĆ©e: pourquoi est-ce que Ƨa se passe toujours bien? Qu’y a-t-il sous cette joie tangible qui rend frĆØres toutes ces personnes de diffĆ©rents Ć¢ges, races et convictions si variĆ©es? Les chants des jeunes filles sur la scĆØne sont en hollandais, mais ceux qui ne parlent pas cette langue sont aussi intĆ©ressĆ©s parce que, plus que les paroles, ce sont les sourires qui comptent. Le secret est qu’ici on part de la vie, de l’amour concret, et il est possible de se confronter Ć  la culture seulement aprĆØs ĆŖtre devenus amis. Cela peut aussi venir du fait que Chiara Lubich a appris Ć  ne jamais s’arrĆŖter aux problĆØmes et aux incomprĆ©hensions, mais Ć  continuer, Ć  toujours recommencer en se voyant nouveaux chaque matin.

L’orchestre est composĆ© de trois trompettes, d’un violon, deux flĆ»tes, une batterie et un piano. Les Ć©tapes essentielles d’une aventure en cours sont retracĆ©es: l’arrivĆ©e des focolarini en Hollande en 1961, le Genfest de 1976 avec quatre mille jeunes, la visite de Chiara en 1982, l’ouverture des focolares Ć  Copenhague, Stockholm et Oslo dans les annĆ©es 80, les premiers voyages en Islande en 1989 et l’arrivĆ©e d’une famille focolare de Pologne en 2010, l’inauguration du nouveau Centre Mariapolis dans la citĆ©-pilote.

Chaque pays se prĆ©sente avec crĆ©ativitĆ© et fantaisieĀ : la SuĆØde, où l’œcumĆ©nisme du peuple est vĆ©cu presque sans s’en rendre compte parce qu’à chaque rencontre il y a des personnes de diffĆ©rentes Ć©glises, la NorvĆØge, avec l’émouvant temps de silence rappelant la tragĆ©die du 22 juillet, la Finlande, de grands espaces et un pot-pourri de chansons, l’Islande multiethnique et enfin la Hollande, accueillante avec sa communautĆ© bien vivante. Des moments de grande unitĆ©, telle la cĆ©lĆ©bration œcumĆ©nique avec le Notre PĆØre rĆ©citĆ© en sept langues simultanĆ©ment.

Mgr Jan van Burgsteden, responsable de la ConfĆ©rence Ć©piscopale pourĀ l’œcumĆ©nisme, tĆ©moigne que Ā«depuis 50 ans le Mouvement en Hollande aide lesĀ personnes Ć  vivre l’Evangile. C’est de lĆ  qu’est nĆ©, mĆŖme Ć  une Ć©poque de sĆ©cularisation, un nouvel engagement dans l’Eglise, qui a aidĆ©e cette derniĆØre Ć  dĆ©passer la concentration des forces contre elle. J’ai aussi vu Ć  quel point le Mouvement a rĆ©ussi Ć  crĆ©er un ā€œ œcumĆ©nisme du coeurā€. Je suis convaincu qu’un jour nous verrons briller l’Eglise comme l’étoile du matin parce que la Parole sera devenue vie dans toutes ses rĆ©alitĆ©sĀ».

Maria Ā Voce rĆ©pond aux diffĆ©rentes questions. En voici une qui vaut pour toutes: de quoi te souviens-tu en particulier de 2011? Ā«En Terre Sainte, alors que j’étais au Saint SĆ©pulcre je me suis sentie Ć©crasĆ©e par le mal du monde qui avait Ć©galement Ć©crasĆ© JĆ©sus. Plus tard cependant, Ć  l’improviste, devant le tombeau vide, la certitude que JĆ©sus est ressuscitĆ©, que nous pouvons le porter vivant parmi nous au monde et nous avons la chance de pouvoir le faire. Lors d’un autre voyage, en AmĆ©rique, devant ces Ć©tendues Ć  l’infini et autant de gens partout, d’un seul coup j’ai pensĆ© qu’il y a peu de focolarini. Que peuvent-ils faire tout seuls? Deux mille personnes seront venues pour la fĆŖteĀ : une goutte d’eau dans la mer. Pourtant, au dedans, une certitude: ne nous prĆ©occupons pas du nombre, ce n’est pas important. Ce qui compte, c’est de faire grandir JĆ©sus parmi nous, le reste suivraĀ».

Ā«Une journĆ©e riche de moments officiels – conclu Giancarlo Faletti – mais surtout une journĆ©e de famille qui donne beaucoup d’espoir. J’emporte votre prĆ©sence multiethnique et multiculturelle, et cette floraison de vie. Chaque fleur a besoin d’amour, de tĆ©nacitĆ© et d’ingĆ©niositĆ© qui sont vos caractĆ©ristiques. D’ailleurs, la fleur est l’emblĆØme de la HollandeĀ».

de notre envoyƩ Giulio Meazzini


En prison: la force du pardon

Hollande: avec les communautĆ©s de l’Europe du nord

4 Novembre: la premiĆØre journĆ©e de Maria Voce et Giancarlo Faletti Ć  la citĆ©-pilote de Marienkroon a commencĆ© avec la rencontre des Ć©vĆŖques catholiques de la Hollande et de l’Islande. Ce fut un Ć©change sincĆØre d’idĆ©es et de perspectives sur la faƧon de tĆ©moigner sa foi dans la sociĆ©tĆ© sĆ©cularisĆ©e d’aujourd’hui. En Hollande, dans les annĆ©es qui ont suivi le Concile, a pris place ce que l’on a appelĆ© la « polarisationĀ Ā», avec une incomprĆ©hension croissante entre catholiques « conservateursĀ Ā» et « progressistesĀ Ā». C’est seulement Ć  la fin des annĆ©es 90 que la situation s’est amĆ©liorĆ©e, en particulier grĆ¢ce Ć  la collaboration entre jeunes de divers mouvements et animateurs de la pastorale des jeunes des diffĆ©rents diocĆØses. En ce qui concerne l’œcumĆ©nisme, la situation s’est dĆ©sormais nettement amĆ©liorĆ©e par rapport aux annĆ©es 60 où catholiques et protestants n’avaient quasiment aucun contact. Un processus de rapprochement est aujourd’hui en cours qui devrait pouvoir aboutir assez rapidement Ć  une journĆ©e nationale de rĆ©conciliation. Ensemble pour l’Europe est partenaire de cette initiative. MalgrĆ© cela, et Ć  cause aussi des scandales liĆ©s aux abus sexuels, l’apathie et l’indiffĆ©rence pour le phĆ©nomĆØne religieux semble en augmentation. « C’est un dĆ©fi pour collaborer davantage entre nous, parce qu’aucun mouvement ne peut Ć  lui seul changer les choses, affirme Maria Voce. Chacun doit rendre compte du don particulier qu’il a reƧuĀ ; pour nous c’est l’unitĆ© Ć  porter aussi entre les mouvementsĀ Ā». Pour l’évĆŖque De Jong la citĆ©-pilote pourrait accueillir une Ć©cole, gĆ©rĆ©e par les Focolari, fondĆ©e sur l’amour du prochain et ouverte Ć  tous, destinĆ©e Ć  former les jeunes qui, aujourd’hui en Hollande, ne connaissent que la culture sĆ©cularisĆ©e. La prĆ©sidente a rĆ©pondu que, mieux qu’une simple Ć©cole, de nombreux enseignants qui incarnent l’Evangile dans leur vie pourraient jouer un grand rĆ“le dans toutes les Ć©coles, mais que la faisabilitĆ© de cette proposition serait cependant Ć©tudiĆ©e par les responsables du Mouvement en Hollande. Durant l’aprĆØs-midi, la rencontre avec les reprĆ©sentants des diverses expressions du Mouvement et communautĆ©s qui se sont constituĆ©es en NorvĆØge, SuĆØde, Finlande, Danemark, Islande et Hollande, a permis Ć  Maria Voce et Giancarlo Faletti d’avoir une actualisation de la situation dans ces diffĆ©rents pays. Cultures et peuples divers, bien que « chacun sente comme sien et se rĆ©jouit de ce que font les autres. Chaque fois que j’arrive en visite dans un pays et que l’avion entame sa descente – continue la prĆ©sidente – j’ai la gorge serrĆ©e en pensant aux frĆØres tout joyeux qui m’attendent. Nous avons la chance de pouvoir ainsi faire l’expĆ©rience du don de Dieu qu’est la famille du Mouvement dans tous les pays du mondeĀ Ā». Enfin, aprĆØs le dĆ®ner, eut lieu un moment de dialogue en tĆŖte Ć  tĆŖte avec 25 gen, en vue de la dĆ©sormais toute proche « JournĆ©e des jeunes catholiquesĀ Ā», organisĆ©e par la ConfĆ©rence Ć©piscopale avec la collaboration des jeunes des Focolari et d’autres mouvements. L’avenir du Mouvement des Focolari est lĆ , parmi ces jeunes qui se rassemblent de tous les coins de la Hollande pour Ć©voquer l’histoire de Chiara Luce, la premiĆØre jeune du Mouvement Ć©lĆ©vĆ©e aux honneurs de l’autel. De notre envoyĆ© Giulio Meazzini

En prison: la force du pardon

UnitƩ et JƩsus abandonnƩ.

Ave Cerquetti, ‘Crocifissione’ – Lienz (Austria) 1975

En 2000, Chiara rappelle sa premiĆØre « dĆ©couverteĀ Ā» de JĆ©sus abandonné : « Dans un Ć©pisode des premiers mois de 1944, nous avons une nouvelle comprĆ©hension de JĆ©sus. Dans une circonstance particuliĆØre, nous apprenons que la plus grande douleur que JĆ©sus a Ć©prouvĆ©e, et donc son plus grand acte d’amour, a Ć©tĆ© lorsque sur la croix il a expĆ©rimentĆ© l’abandon du PĆØreĀ : ā€œMon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?ā€ (MtĀ 27,46). Nous en sommes profondĆ©ment touchĆ©es. Et le jeune Ć¢ge, l’enthousiasme, mais surtout la grĆ¢ce de Dieu, nous poussent Ć  le choisir prĆ©cisĆ©ment dans son abandon, comme voie pour rĆ©aliser notre idĆ©al d’amour. A partir de ce moment, il nous a semblĆ© dĆ©couvrir son visage partout.Ā Ā» Autre moment clef pour la comprĆ©hension de ce « mystĆØre de douleur-amourĀ Ā». Pendant l’étĆ© 1949, Igino Giordani rejoint Chiara qui s’est retirĆ©e pour une pĆ©riode de repos dans la vallĆ©e de Primiero, Ć  Tonadico, dans les montagnes du Trentin. Avec la communautĆ©, ils vivent intensĆ©ment le passage de l’Évangile sur l’abandon de JĆ©sus. Ce sont des jours d’intense lumiĆØre et Ć  la fin de l’étĆ©, au moment de descendre de ce petit Thabor pour rejoindre la ville, Chiara Ć©crit d’un seul jet ce texte qui commence par un vers devenu cĆ©lĆØbreĀ : « J’ai un seul Ć©poux sur la terreĀ : JĆ©sus abandonnĆ©. […] J’irai par le monde en le cherchant Ć  chaque instant de ma vieĀ Ā» (C. Lubich, PensĆ©e et SpiritualitĆ©, Nouvelle CitĆ© 2003, p. 142). Des annĆ©es plus tard, Chiara Ć©critĀ : « Depuis le dĆ©but nous avons compris que tout a une face cachĆ©e, que l’arbre a ses racines. L’Évangile te couvre d’amour, mais il exige tout. ā€œSi le grain de blĆ© qui tombe en terre ne meurt pas – peut-on lire dans l’Évangile de Jean – il reste seulĀ ; si au contraire il meurt, il porte du fruit en abondanceā€ (JnĀ 12,24). JĆ©sus crucifiĆ© en est la personnification, et le fruit en a Ć©tĆ© la rĆ©demption de l’humanitĆ©. JĆ©sus crucifié ! Lui qui avait expĆ©rimentĆ© la sĆ©paration des hommes d’avec Dieu et entre eux et qui avait senti le PĆØre loin de lui, fut reconnu par nous non seulement dans toutes les douleurs personnelles, qui n’ont pas manquĆ©, et dans celles de notre prochain, souvent seul, abandonnĆ©, oubliĆ©, mais Ć©galement dans toutes les divisions, les traumatismes, les scissions, les indiffĆ©rences rĆ©ciproques, petites ou grandesĀ : dans les familles, entre les gĆ©nĆ©rations, entre pauvres et richesĀ ; dans sa propre Ɖglise parfois, puis, plus tard entre les diffĆ©rentes Ɖglises, comme par la suite entre les religions et entre les croyants et ceux qui n’ont pas d’option religieuseĀ Ā». « Mais toutes ces dĆ©chirures ne nous ont pas effrayĆ©es – continue Chiara – au contraire, par amour pour JĆ©sus abandonnĆ©, elles nous ont attirĆ©es. Et c’est lui-mĆŖme qui nous a enseignĆ© comment les affronter, comment les vivre, comment les dĆ©passer quand, aprĆØs l’abandon, il a remis son esprit dans les mains du PĆØreĀ : ā€œPĆØre, entre tes mains, je remets mon espritā€ (LcĀ 23,46), en donnant ainsi la possibilitĆ© Ć  l’humanitĆ© de se recomposer en elle-mĆŖme et avec Dieu, et en lui en indiquant la faƧon de le faire. Il s’est donc manifestĆ© Ć  nous comme la clĆ© de l’unitĆ©, remĆØde Ć  chaque division. Il Ć©tait celui qui recomposait l’unitĆ© entre nous, chaque fois qu’elle avait pu se fissurer. Il est devenu notre unique Ɖpoux. Et notre vie avec un tel Ɖpoux a Ć©tĆ© si riche et si fĆ©conde qu’elle m’a poussĆ©e Ć  Ć©crire un livre, comme une lettre d’amour, comme un chant, un hymne de joie et de gratitude Ć  son Ć©gard.Ā Ā»

En prison: la force du pardon

Le fruit de la RƩdemption

JĆ©sus, ressuscitant de la mort, apparaĆ®t aux femmes venues au sĆ©pulcre et leur ditĀ : « Soyez sans crainte, allezĀ annoncer Ć  mes frĆØres… » (MtĀ 28,10). Avant de mourir, il donna Ć  ses disciples le nom de frĆØres. Comme alors, il se prĆ©sente de la mĆŖme faƧon encore aujourd’huiĀ : comme un frĆØre aĆ®nĆ©.

En ressuscitant, il avait vaincu la mort et restaurĆ© la fraternitĆ©. Il Ć©tait venu sur terre pour rĆ©tablir la paternitĆ© du PĆØre; il Ć©tait descendu aux enfers pour vaincre l’ennemi des hommes. DĆ©sormais il annonƧait la fraternitĆ© reconstituĆ©e des enfants, au sein de la famille de Dieu.

Le monde d’aujourd’hui est dominĆ© par la peur et l’égoĆÆsme. Quel en est le rĆ©sultatĀ ? […] L’humanitĆ© souffre parce qu’entre un peuple et un autre, une classe et une autre, un individu et un autre individu, la vie ne circule pas ou circule Ć  peineĀ : la vie, ce sont les richesses et la religion, la science et la technique, la philosophie et l’art… A l’inverse, la philosophie et l’art, la technique, la science et les biens Ć©conomiques ne circulent pas si l’amour ne donne leur pas l’impulsion, s’il n’ouvre pas les routes et ne permet pas d’aller au-delĆ  des divisions. Mais la religion, elle-mĆŖme, doit ĆŖtre libĆ©rĆ©e Ć  chaque instant des scories, des limites et des fractures laissĆ©es par les fautes des rachetĆ©s. La circulation des biens ne se produit pas autant qu’elle le devrait, ni comme elle le devrait, parce que les hommes ne se reconnaissent plus frĆØres et donc, ne s’aiment pas comme tels.

La personne qui nous bouscule dans le mĆ©tro ; celle qui passe Ć  cĆ“tĆ© de nous, hautaine, distraite ou Ć©nigmatiqueĀ ; celle que nous exploitons au bureau ou aux champs et que nous privons de justice et d’argent, nous ne les voyons pas comme des frĆØres. Celui que nous repoussons parce qu’il est d’une autre classe ou d’une autre religion, ne nous apparaĆ®t pas comme fils de notre PĆØreĀ : au mieux, nous le considĆ©rons comme un fils illĆ©gitime qui mĆ©rite notre pitiĆ©. L’homme sur lequel nous tirons Ć  la guerre ou qui nous tire dessus, ne nous apparaĆ®t pas comme frĆØreĀ : il en rĆ©sulte un engrenage meurtrier. La crĆ©ature que nous vendons pour satisfaire aux besoins de la luxure, nous ne la considĆ©rons pas comme notre sœurĀ : ce n’est que de la viande qui se vend et vaut moins que l’argent qui sert Ć  l’acheter. Vue ainsi, la sociĆ©tĆ© ressemble Ć  un mouroir ou Ć  une prison.

Chaque division, chaque discorde est une barriĆØre au passage de l’amour. Et l’amour est Dieu, et Dieu est la vie. Et si la vie ne passe pas, la mort s’installe.

[…] Si Dieu avait Ć©tĆ© exclusivement Force, Honneur, Crainte, il serait restĆ© une seule personneĀ ; il n’aurait pas engendrĆ© un Fils, ni suscitĆ© une crĆ©ation. Il se serait fermĆ© sur lui-mĆŖme, ne se serait pas ouvert. Mais l’amour est trinitaireĀ : c’est une circulation entre le PĆØre, le Fils et l’Esprit-Saint.

[…] La TrinitĆ© est Ć  la fois Trois et UneĀ : Trois qui s’aiment, et ne font qu’UnĀ ; Un qui se distingue en Trois pour aimer. Jeu infini d’amour. A l’image et ressemblance de la TrinitĆ©, les crĆ©atures rationnelles dĆ©couvrent aussi dans l’amour une impulsion qui engendre une autre vie. […] L’amour est l’expression de Dieu envers la crĆ©ation et il est, en quelque sorte, le retour du Moi Ć  Dieu, Ć  travers le frĆØre. […] Ce mouvement est un aller-retour : il part de la source (de Dieu) et il y retourne (Ć  Dieu) comme le fleuve se dĆ©verse dans la mer.

On va Ć  Dieu s’il y a le FrĆØre, on va au FrĆØre s’il y a Dieu. J’existe s’il y a Dieu et le FrĆØreĀ ; sans eux, je n’aurais pas de raison d’être puisque ma raison d’être est d’aimer.

[…] Le Christ a remis en circulation tous les trĆ©sors de la vie, dans le creuset de l’amour, avec lequel il nous transmet la chaleur, la lumiĆØre, l’intelligence, pour nous ouvrir Ć  nouveau le chemin qui mĆØne Ć  l’unitĆ©, lĆ  où se trouve Dieu.

Il a rendu cela possible en venant parmi nous, en habitant parmi nous, en se faisant l’un des nĆ“tres, jusqu’à mourir pour notre rĆ©demption. Cette rĆ©demption nous a libĆ©rĆ©s des divisions et nous a ainsi rĆ©unis Ć  Dieu. Le Christ a remis Dieu en nous et nous a remis en Dieu. Pour cela, il nous a commandĆ© de nous aimer, parce que lĆ  où est l’amour, lĆ  est Dieu. « Dieu est amourĀ : qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en luiĀ Ā» (1 Jn 4,16).

Igino GiordaniĀ : Il Fratello, CittĆ  Nuova, 2011, pp.29-30, 34, 36, 37-38.


En prison: la force du pardon

Une citƩ-pilote pour la Hollande

A une demi-heure de voiture d’Eindhoven se trouve Marienkroon (Marie couronnĆ©e), la citĆ©-pilote du Mouvement des Focolari en Hollande. Peu avant leur arrivĆ©e, les voitures qui transportent Maria Voce et Giancarlo Faletti sont littĆ©ralement entourĆ©es par une multitude de bicyclettes aux sonnettes retentissantes, dĆ©corĆ©es de ballons et de petites lumiĆØres. AccompagnĆ©s de ce cortĆØge, nous arrivons devant le porche d’entrĆ©e alors que la nuit tombe. Le lourd portail est fermĆ©: ce sera Maria Voce (Emmaus) qui l’ouvrira, symboliquement, avec une grosse clĆ©. DerriĆØre ce portail, un grand prĆ© vert entourĆ© par les constructions de l’ancien monastĆØre cistercien qui, durant ces dix derniĆØres annĆ©es, a Ć©tĆ© en grande partie restructurĆ©, s’adaptant ainsi aux exigences d’un centre moderne de culture et de spiritualitĆ©. Alors que rĆ©sonne la trompette, le drapeau du Mouvement, avec l’étoile dorĆ©e Ć  quatre branches sur fond bleu, est hissĆ© sur son mat. Moment de famille simple et riche de sens durant lequel chacun des habitants de la citĆ©-pilote veut personnellement adresser la bienvenue Ć  la prĆ©sidente et au co-prĆ©sident. Vient ensuite la visite de l’ensemble qui accueille souvent des groupes d’écoliers et des associations qui veulent en connaĆ®tre les caractĆ©ristiques et la vie qui s’y dĆ©veloppe. DiffĆ©rentes manifestations culturelles s’y dĆ©roulent rĆ©guliĆØrement et sont trĆØs apprĆ©ciĆ©s des habitants des environs. Tous les ans, par exemple, se tient dans ce lieu la foire du livre, une semaine de vacances pour les enfants de la rĆ©gion, la vente aux enchĆØres de plantes ou encore de nombreuses rencontres de spiritualitĆ©. Nous pouvons voir aussi une tour, un petit lac, deux Ć©tables, une chapelle et un petit cimetiĆØre qui accueille aussi, outre les moines, les quatre premiers habitants de la citĆ©-pilote dĆ©jĆ  partis pour le Ciel. SituĆ©e au centre de la Hollande, la citĆ©-pilote Marienkroon attire des personnes trĆØs variĆ©es: jeunes et adultes, chrĆ©tiens et personnes d’autres religions ou sans rĆ©fĆ©rence religieuse. AprĆØs une recherche de plus de dix ans, en 2000, le Mouvement a fait l’acquisition, auprĆØs des pĆØres cisterciens, du terrain et des constructions pour la valeur symbolique d’un euro. Deux des pĆØres vivent encore sur place ainsi que le Cardinal Simonis, tous trois amis du Mouvement. Dans les prochaines annĆ©es sont prĆ©vus de nombreux autres travaux de modernisation de la citĆ©-pilote afin de la rendre plus fonctionnelle et adaptĆ©e aux souhaits de Chiara Lubich qui, lors de sa visite en Hollande en 1982, s’exprimait ainsiĀ : « Avant tout, nous devons faire voir la vie d’une communautĆ©, un lieu où l’on cherche Ć  vivre ensemble l’Evangile. C’est cela qui attire l’attention et, ensuite, l’évangĆ©lisation vient d’elle-mĆŖmeĀ Ā». De notre envoyĆ© Giulio Meazzini

En prison: la force du pardon

L’unitĆ© Ć  l’aube du mouvement des Focolari

Video Chiara - Amsterdam 1982

« Qu’est-ce que l’unité ? AhĀ ! C’est quelque chose de merveilleuxĀ ! Parce que l’unitĆ©, celle Ć  laquelle JĆ©sus pense quand il ditĀ : « aimez-vous… » au point d’être prĆŖts Ć  mourir, prĆŖts Ć  mourir l’un pour l’autre, cette unitĆ© pour laquelle JĆ©sus ditĀ : ā€˜lĆ  où deux ou trois sont unis, c’est lĆ  que je suis, ce n’est pas un mĆ©lange de personnes, ce n’est pas un groupe de personnesĀ : lĆ , il y a JĆ©sus, c’est lĆ  le point important. L’unitĆ© manifeste vraiment JĆ©sus, elle le porte lĆ . Et je me souviens – j’ai retrouvĆ© de petites lettres d’il y a longtemps, lorsque nous commencions Ć  vivre ainsi et Ć  expĆ©rimenter, d’une certaine faƧon, la prĆ©sence du Christ au milieu de nous. Quelle merveilleĀ ! Parce que nous l’avions expĆ©rimentĆ©e, notre christianisme Ć©tait auparavant trĆØs individuel. Il est, par exemple, Ć©crit iciĀ :   « L’unité ! Mais qui pourra oser en parlerĀ ? Elle est ineffable comme DieuĀ ! On la sent, on la voit, on en jouit, mais elle est ineffableĀ ! Tous jouissent de sa prĆ©sence, tous souffrent de son absence. Elle est paix, joie, ardeur, amour, climat d’hĆ©roĆÆsme et de suprĆŖme gĆ©nĆ©rositĆ©. Elle est JĆ©sus parmi nousĀ !Ā Ā» Comment peut-on expliquer cette rĆ©alité ? Voyez-vous, JĆ©sus ressuscitĆ© a dit une phrase extraordinaireĀ : « Je serai avec vous tous les jours jusqu’à la fin des tempsĀ Ā» (cf. Mt 28,20). Il a dit qu’il sera avec nous tous les jours. Mais où ? dans l’Église, c’est sĆ»r, parce que l’Église est le corps du Christ, et de faƧon spĆ©ciale en ceux qui annoncent l’Évangile parce que JĆ©sus le leur a dit. Nous savons que JĆ©sus est, par exemple, particuliĆØrement prĆ©sent dans l’Eucharistie. Il est lĆ , JĆ©sus est lĆ  dans son Ɖglise mais aussi dans sa ParoleĀ : les paroles de JĆ©sus ne sont pas vraiment comme les nĆ“tresĀ ; elles sont une prĆ©sence de JĆ©sus et en nous nourrissant d’elles, nous nous nourrissons de JĆ©sus. JĆ©sus est avec les successeurs des ApĆ“tres, avec nos Ć©vĆŖquesĀ ; il est lĆ , en eux, il parle Ć  travers eux. JĆ©sus est dans les personnes pauvresĀ : il a dit qu’il est derriĆØre les pauvres, qu’il se cache en eux, en tous ceux qui souffrent. Mais JĆ©sus a dit aussiĀ : « LĆ  ou deux ou trois sont unisĀ Ā», dans la communautĆ©, voilĆ , comme ici, aujourd’hui. Et je me suis rendu compte qu’aujourd’hui le monde qui ne croit pas ou qui a d’autres convictions, est particuliĆØrement touchĆ© par cette prĆ©sence de JĆ©sus. «À ceci, tous vous reconnaĆ®tront pour mes disciplesĀ : Ć  l’amour que vous aurez les uns pour les autres.Ā Ā» (Jn 13,35). Aujourd’hui c’est une forme de tĆ©moignage du Christ que beaucoup apprĆ©cient parce que, voyez-vous, l’unitĆ©, que produit-elleĀ ? Paul VI l’a dit Ć  Rome, dans une paroisseĀ : l’unitĆ© engendre le Christ au milieu de nous, l’unitĆ© l’exprime, le manifeste, le rĆ©vĆØle. JĆ©sus n’est pas une rĆ©alitĆ© d’il y a vingt siĆØclesĀ ; il est dans son Ɖglise aujourd’hui et nous rĆ©pĆØte ses paroles. JĆ©sus est actuel et ce qui est beau avec l’unitĆ©, c’est qu’elle nous le prĆ©sente. JĆ©sus l’a dit et c’est vraiĀ : « Qu’ils soient un afin que le monde croieĀ Ā». C’est ainsi. Au cours de toutes ces annĆ©es, le Mouvement a essayĆ© de maintenir la foi en cette prĆ©sence de JĆ©sus, du RessuscitĆ© au milieu de nous. Et c’est Ć  sa prĆ©sence que nous attribuons la diffusion universelle du Mouvement, c’est lui qui s’est frayĆ© un chemin, c’est lui qui a tĆ©moignĆ© le christianisme. Et bien, que devons-nous faireĀ ? que devons-nous conclure Ć  la fin de cette journĆ©eĀ ? Ces jours-ci, j’ai eu la possibilitĆ© de rencontrer de nombreux Hollandais et j’ai admirĆ© quelque chose que je ne trouve pas en d’autres paysĀ : dans le cœur de chaque Hollandais j’ai vu l’amour pour la Hollande et un grand amour pour son Ɖglise. Alors, qu’allons-nous faireĀ ? Il faut que cet amour devienne concret. Essayons donc d’établir la prĆ©sence de JĆ©sus ressuscitĆ© dans nos familles, nos paroisses, partout, avec cet amour rĆ©ciproque qui Ć©tait le secret des premiers chrĆ©tiens. Et si le RessuscitĆ© est lĆ , qu’elles en seront les consĆ©quencesĀ ? Un nouveau printemps et tout ressuscitera. C’est ce que je souhaite. Et quels seront les fruits de la prĆ©sence de JĆ©susĀ ? Les mĆŖmes que ceux que nous avions constatĆ©s quand nous avons commencé : une grande joie et la paix qui sont les fruits de l’Esprit. C’est ce que je vous souhaiteĀ : partir mais avec ce dĆ©sir dans vos cœursĀ : je ferai tout ce que je peux pour que le RessuscitĆ© soit au milieu de nousĀ !Ā Ā»

En prison: la force du pardon

Assise 2011: interview avec Maria Voce

Une impression au terme de ces journĆ©es, qui se sont dĆ©roulĆ©es Ć  Assise et Ć  Rome. Une impression trĆØs positive. Tout d’abord, une pensĆ©e pour Jean-PaulĀ II et Chiara Lubich, qui ont su voir loin en termes d’ouverture au dialogue. Ils ont compris que cela valait peine d’investir dans les personnes et dans les structures pour faire progresser la question du dialogue. Je me rĆ©fĆØre, en particulier, aux organismes qui travaillent dans ce sensĀ : les diffĆ©rents Conseils pontificaux au sein de l’Église (pour l’UnitĆ© des chrĆ©tiens, pour le Dialogue interreligieux, pour la Culture, Justice et Paix) et les Centres qui s’occupent des diffĆ©rents dialogues au sein de notre Mouvement. Ce qui vient en Ć©vidence, c’est le grand nombre de liens qui se sont construits au cours de ces annĆ©es. Cela me paraĆ®t une nouveautĆ©, par rapport aux rencontres qui se sont tenues par le passĆ©. Durant ces annĆ©es, chacun a fait beaucoup, mĆŖme si, sur le moment, cela pouvait paraĆ®tre peu de chose du point de vue des rĆ©sultats obtenus. En rĆ©sumĆ©, il me semble que l’on est arrivĆ© Ć  un point où de vĆ©ritables relations d’amour rĆ©ciproque existent. Quelques petits faits significatifs que nous avons tous remarquĆ©s. Le Primat de l’Église d’Angleterre, le Dr. Rowan Williams, se baissant pour ramasser le livret tombĆ© des mains du Patriarche BartholomĆ©eĀ ; le visage souriant du pape, qui se tournait tantĆ“t vers l’un, tantĆ“t vers l’autre. Ces gestes peuvent paraĆ®tre minimes, mais tout le monde a pu les remarquer et ils sont un tĆ©moignage. Et puis, il y a eu la prĆ©sence de personnes ayant d’autres convictions non religieuses. C’était vraiment une nouveautĆ© d’une importance substantielle, surtout dans la perspective où le pape l’a prĆ©sentĆ©e, celle de la recherche de la vĆ©ritĆ© commune. Il a soulignĆ© que la vĆ©ritĆ© nous transcende tous, et que personne ne peut dire la possĆ©der complĆØtement. Une prĆ©sentation enthousiasmante. C’était, manifestement, une nouveautĆ©. Assise 2011 n’a pas Ć©tĆ© seulement un temps pour se rencontrer dans un esprit de fraternitĆ© et de paix, pour construire quelque chose de beau. Il a aussi permis de s’élever dans une recherche qui dĆ©passait largement ce but. Avec Andrea Riccardi, le fondateur de la CommunautĆ© de Sant’Egidio, et Julian Carrón, l’actuel responsable de Communion et LibĆ©ration, vous avez Ć©tĆ© invitĆ©s Ć  voyager dans le train du Pape, avec les dĆ©lĆ©gations officielles. Une reconnaissance significative pour les mouvements et les nouvelles communautĆ©s ecclĆ©siales. Comment vois-tu le rĆ“le des mouvements, et en particulier celui des laĆÆcs, dans le dialogueĀ ? Un grand nombre de cardinaux et d’évĆŖques sont venus me remercier pour les rapports dĆ©licats et discrets que nous construisons avec les personnes appartenant aux diffĆ©rentes religions. C’était donc une reconnaissance, tant Ć  l’égard de notre mouvement qu’à l’égard des mouvements en gĆ©nĆ©ral, pour ce qu’ils font dans le domaine du dialogue. J’ai constatĆ© aussi combien Ć©tait apprĆ©ciĆ©e la connaissance que les laĆÆcs ont des situations concrĆØtes, des contextes et des traditions des diffĆ©rentes religions et des croyants. Les laĆÆcs vivent au contact quotidien avec les personnes qui adhĆØrent Ć  d’autres croyances religieuses, et sont donc plus Ć  mĆŖme d’en connaĆ®tre les aspects vitaux et les traditions. Cela peut ĆŖtre une aide pour l’Église institutionnelle dans ses rapports avec des fidĆØles appartenant Ć  d’autres religions. Elle ne peut pas tout savoir de tout le monde. Un exemple. Je me suis trouvĆ©e Ć  dĆ©jeuner avec un reprĆ©sentant de la dĆ©lĆ©gation sikh, qui n’avait pas peur de dire Ć  tous qu’il connaĆ®t le focolare et qu’il participe aux rencontres qu’il organise. Et je pourrais en citer beaucoup d’autres. Les rapports que les mouvements ont construits avec ces chefs religieux venaient en Ć©vidence de faƧon trĆØs spontanĆ©e. La hiĆ©rarchie de l’Église, me semble-t-il, s’en rĆ©jouit et s’en montre reconnaissante. DeĀ notre envoyĆ© spĆ©cial Roberto Catalano

1er Novembre : fĆŖte de tous les saints

ProjetĆ©s vers l’infini

Les saints sont des grands.

Ils ont vu leur grandeur dans le Seigneur et,

enfants de Dieu, ils jouent pour lui

tout ce qu’ils ont.

Ils donnent sans demander,

leur vie, leur âme, leur joie,

tout ce qui les lie Ć  la terre, toute richesse.

Libres et seuls,

projetĆ©s vers l’infini,

ils attendent que l’amour les introduise

dans les royaumes Ʃternels.

Mais, dĆØs ici-bas,

leur cœur s’emplit d’amour,

du vƩritable amour, du seul amour

qui rassasie et console,

l’amour qui brise

toute rƩsistance et fait jaillir

des larmes nouvelles.

AhĀ ! Aucun homme ne sait ce qu’est un saint.

Il a donnƩ, maintenant il reƧoit,

et un flot incessant

passe entre ciel et terre,

lie la terre au ciel,

coule des abƮmes,

ivresse rare, source cƩleste

qui ne s’arrĆŖte pas au saint,

mais dƩborde sur ceux qui sont fatiguƩs, mortels,

aveugles et paralysƩs

et pénètre, irrigue,

soulage, attire et sauve.

Si tu veux connaĆ®tre l’amour, demande-le aux saints.

 

dans PensƩe et SpiritualitƩ, Nouvelle CitƩ, 2003, p.168

En prison: la force du pardon

SpiritualitĆ© de l’unitĆ© : UnitĆ©

A Fiera di Primiero

Une spiritualitĆ© de communion, collective, comme le disait Paul VI, telle est la voie nouvelle ouverte par Chiara Lubich, une voie issue de l’Évangile. Quelles en sont les caractĆ©ristiquesĀ ? Quelles sont les Ć©vĆ©nements qui, dĆØs les dĆ©buts, conduisirent Ć  la certitude d’être nĆ©s pour contribuer Ć  l’unitĆ© des hommes avec Dieu et entre euxĀ ? DĆ©couvrons-le ensemble. Un jour de mai 1944, dans la cave obscure où Natalia Dallapiccola, au sous-sol de la maison familiale, avait transfĆ©rĆ© sa chambre pour se protĆ©ger des bombardements Ć©ventuels, Chiara et ses amies de Trente lisaient l’Évangile Ć  la lueur d’une bougie, comme elles en avaient dĆ©sormais pris l’habitude. Elles l’ouvrirent au hasard et tombĆØrent sur la priĆØre que JĆ©sus fit avant de mourir : Ā« PĆØre, que tous soient un Ā» (Jn 17,21). Il s’agit lĆ  d’un texte Ć©vangĆ©lique extraordinaire et complexe, le Ā« testament de JĆ©sus Ā», Ć©tudiĆ© par les exĆ©gĆØtes et les thĆ©ologiens de toute la chrĆ©tientĆ©. A cette Ć©poque-lĆ , il Ć©tait un peu oubliĆ©, car on ne peut plus mystĆ©rieux. Ce passage de l’Évangile selon saint Jean aurait donc pu sembler difficile Ć  des jeunes filles comme Chiara, Natalia, Doriana et Graziella. Mais elles eurent l’intuition que cette parole de l’Évangile : l’unitĆ©, allait ĆŖtre Ā« la leur Ā». Quelques jours aprĆØs, sur le pont Fersina, Ć  Trente, Chiara dit Ć  ses compagnes : Ā« J’ai compris comment nous devons nous aimer, selon l’Évangile : jusqu’à nous consumer en ā€œunā€ Ā». Plus tard, Ć  NoĆ«l 1946, ces jeunes filles choisirent comme devise une phrase radicale : Ā« L’unitĆ© ou la mort Ā». Chiara a Ć©crit en 2000 : Ā« Un jour je me trouvais lĆ  avec mes compagnes et, en ouvrant le petit livre, je lus : ā€œPĆØre, que tous soient unā€ (Jn 17,21). C’était la priĆØre que JĆ©sus a faite avant de mourir. GrĆ¢ce Ć  sa prĆ©sence parmi nous et Ć  un don de son Esprit, je rĆ©ussis Ć  comprendre un peu ces paroles difficiles et fortes, et naquit en mon cœur la conviction que c’était pour cette page de l’Évangile que nous Ć©tions nĆ©es : pour l’unitĆ©, autrement dit pour contribuer Ć  l’unitĆ© des hommes avec Dieu et entre eux. Ā« Quelque temps plus tard, conscientes tout de mĆŖme de la divine hardiesse du programme que Dieu seul pouvait mettre en œuvre, agenouillĆ©es autour d’un autel, nous avons demandĆ© Ć  JĆ©sus de rĆ©aliser son rĆŖve en se servant de nous si cela faisait partie de ses plans. Souvent, au dĆ©but, face Ć  l’immensitĆ© de la tĆ¢che, nous avions le vertige et, en voyant l’immensitĆ© des foules que nous devions rassembler en unitĆ©, nous Ć©tions saisies d’effroi. Mais, petit Ć  petit, le Seigneur nous fit comprendre en douceur que notre tĆ¢che Ć©tait comme celle d’un enfant qui jette un caillou dans l’eau. Autour de ce caillou se dĆ©veloppent des cercles concentriques de plus en plus larges, tellement qu’on peut les croire infinis. Nous comprĆ®mes alors que nous devions faire l’unitĆ© autour de nous, dans le milieu où nous Ć©tions, et qu’ensuite – une fois passĆ©s de cette terre au ciel – nous pourrions voir les cercles s’élargir jusqu’à accomplir, Ć  la fin des temps, le plan de Dieu. Ā« Il fut clair pour nous, dĆØs le premier moment, que cette unitĆ© n’avait qu’un seul nom : JĆ©sus. Etre un, pour nous, signifiait ĆŖtre JĆ©sus, ĆŖtre tous JĆ©sus. En effet, seul le Christ peut faire de deux personnes une seule, parce que son amour qui est annulation de soi, qui est non-Ć©goĆÆsme, nous fait entrer pleinement dans le cœur des autres. Ā« Ce que j’ai Ć©crit Ć  cette pĆ©riode rĆ©vĆØle la merveille face Ć  une rĆ©alitĆ© surnaturelle aussi sublime : ā€œL’UnitĆ© ! Qui pourra se hasarder Ć  parler d’elle ? Elle est ineffable comme Dieu ! Elle s’entend, elle se voit, on en jouit mais… elle est ineffable ! Tous jouissent de sa prĆ©sence, tous souffrent de son absence. Elle est paix, joie, amour, ardeur, atmosphĆØre d’hĆ©roĆÆsme, de gĆ©nĆ©rositĆ© extrĆŖme. Elle est JĆ©sus parmi nous !ā€ Ā».

En prison: la force du pardon

Chiara luce Badano : une saintetƩ 2.0

Cela fait un an qu’a eu lieu saĀ  bĆ©atification, vĆ©cue par plus de vingt mille jeunes prĆ©sents Ć  Rome Ć  cette occasion, et de beaucoup d’autres qui ont suivi l’évĆØnement en direct, dans toutes les parties du monde. Aujourd’hui, ils sont nombreux Ć  vouloir la connaĆ®tre et l’imiter. Ce superĀ  tĆ©moignageĀ Ā  de Chiara Luce Badano, la gen de GĆŖnes (Italie) que l’Eglise a bĆ©atifiĆ©e, semble avoir remis en vogue la saintetĆ©.Ā  Ses « dix-neuf ans remplis de vie, d’amour, de foiĀ Ā» (BenoĆ®t XVI), rĆ©veillent chez tant de jeunes et pas uniquement chez eux, le dĆ©sir de consacrer leur vie Ć  faire de grandes choses. Ils dĆ©couvrent que la saintetĆ© peut ĆŖtre vĆ©cue dans le quotidien. « Chiara Luce nous a appris que nous aussi nous pouvons aimer toujours et inconditionnellementĀ Ā». C’est une des impressions recueillies au BrĆ©sil, dans l’une des trĆØs nombreuses soirĆ©es qui, Ć  travers le spectacle « Life Love LightĀ Ā», se sont multipliĆ©es dans le mondeĀ : De l’Italie Ć  l’Espagne, -durant les JMJ- et dans d’autres pays d’EuropeĀ ; du moyen orient Ć  l’AsieĀ ; elles se sont dĆ©veloppĆ©es dans les AmĆ©riques, en Australie et en diverses nations d’Afrique. Les demandes qui ont Ć©tĆ© faites aux parents, Maria Teresa et Ruggero Ā Badano, de raconter son histoireĀ  ne se comptent plus. Chacun Ā la sent vivante, c’est une personne avec laquelle on peut Ć©tablir une relation. Mais, comme l’a si bien exprimĆ© une jeuneĀ : Ā«Chiara Luce m’a enseignĆ© une chose trĆØs forteĀ : je ne peux me faire sainte toute seule, nous devons ĆŖtre saints ensembleĀ Ā». Chiara Lubich, la fondatrice des Focolari, s’est exprimĆ©e ainsi en prĆ©sentant la splendide figureĀ  de cette jeune fille bĆ©atifiĆ©eĀ : « La finalitĆ© du Mouvement des focolari est de coopĆ©rer avec l’Eglise afin de rĆ©aliser le testament de JĆ©sus « Que tous soient unĀ Ā». Chiara Luce avait dĆ©couvert dĆ©jĆ  toute petite que les souffrances Ā Ć©taient des perles prĆ©cieuses qu’on pouvait Ā cueillir Ć  longueur deĀ  journĆ©e …  pour cela elle a vĆ©cu avecĀ  le Christ, avec Lui elle a transformĆ© sa passion en un chant nuptial. Oui, Chiara Luce est une gen rĆ©alisĆ©e, tĆ©moin cohĆ©rent de notre idĆ©al dĆ©jĆ  arrivĆ© Ć  maturitĆ© en elle Ć  18 ans. Son histoire se rĆ©pand par tous les mediaĀ : Plus de 30000 tirages du livre ā€œIo ho tuttoā€ et 15000 ā€œDai tetti in giĆ¹ā€ Ć©ditĆ©es en diffĆ©rentes langues. Des milliers de copies de DVD et de CD musicaux sur sa vie et sur la fĆŖte de sa bĆ©atification. Mais c’est surtout sur internet que se manifestent beaucoup de ceux qui la connaissent, ou bien ils la dĆ©couvrent dans des circonstances inopinĆ©es, et veulent vivre comme elle. Sa page sur face book compte de nombreux amis qui inter agissent en insĆ©rant des messages, des commentaires, des photos. Le site ā€œLife Love Lightā€ est devenu un point de rĆ©fĆ©rence pour tous ceux qui veulent communiquer leur propre dĆ©couverte du pourquoi de la vie de Chiara Luce et de son bonheur comme elle-mĆŖme l’a exprimĆ© par ses derniĆØres parolesĀ : ” Maman, au revoir. Sois heureuse parce que je le suis “. Canal officiel sur You TubeĀ : http://www.youtube.com/user/ChannelChiaraLuce

En prison: la force du pardon

Assise 2011 : jamais plus de violence au nom de Dieu !

La brume qui enveloppait Assise a accompagnĆ© toute la journĆ©e BenoĆ®t XVI et les « pĆØlerins de la vĆ©ritĆ© et de la paixĀ Ā» qui s’étaient donnĆ© rendez-vous pour la journĆ©e de rĆ©flexion, de dialogue et de priĆØre dans la ville de saint FranƧois et de sainte Claire. AprĆØs un repas frugal au couvent de la Portioncule, qui jouxte la basilique de Sainte-Marie des Anges, BenoĆ®t XVI et les responsables religieux ont passĆ© plus d’une heure en rĆ©flexion, mĆ©ditation et priĆØre. Une piĆØce avait Ć©tĆ© attribuĆ©e Ć  chacun afin qu’il puisse s’y consacrer selon sa conscience et les enseignements de sa religion. Pendant ce temps, des groupes de jeunes s’acheminaient en pĆØlerinage vers la place Saint-FranƧois, devant la basilique infĆ©rieure. C’est lĆ  qu’était installĆ©e la scĆØne pour le dernier acte de la journĆ©e, comme en 1986 et en 2002. L’arrivĆ©e de BenoĆ®t XVI et des diverses dĆ©lĆ©gations a Ć©tĆ© saluĆ©e avec grand enthousiasme. La place Ć©tait comble et colorĆ©eĀ : on reconnaissait l’orange des hindous, le noir des moines japonais, le blanc de nombreux musulmans et du zoroastrien, le gris et le marron des moines et moniales catholiques, etc. La dĆ©claration d’engagement pour la paix a Ć©tĆ© un moment solennel, scandĆ© par de brĆØves interventions en diffĆ©rentes languesĀ : franƧais, arabe, punjabi, russe, anglais, chinois, thaĆÆ, japonais, hĆ©breu et espagnol. DerriĆØre chaque langue, on percevait une faƧon de croire et de s’adresser Ć  Dieu et aux hommes, surtout Ć  propos de paix. L’engagement de vivre pour la paix provenait souvent de points du monde fortement marquĆ©s par la violence. « Nous nous engageons » : chaque dĆ©claration commenƧait par ces trois mĆŖmes mots, pour montrer un engagement commun au-delĆ  des religions et des origines gĆ©ographiques et culturelles. Un engagement qui comportait la dĆ©cision d’éradiquer les causes du terrorisme, d’éduquer les personnes Ć  se respecter et Ć  s’estimer rĆ©ciproquement, Ć  promouvoir une culture du dialogue, Ć  dĆ©fendre le droit de toute personne Ć  vivre dans la dignitĆ©, Ć  reconnaitre que la confrontation avec la diffĆ©rence peut devenir l’occasion d’une meilleure comprĆ©hension rĆ©ciproque, Ć  se pardonner rĆ©ciproquement les erreurs et les offenses et Ć  prendre le parti de celui qui souffre. Puis un professeur mexicain, Guillermo Hurtado, au nom desĀ  humanistes laĆÆcs, a proclamĆ© l’engagement avec tous les hommes et les femmes de bonne volontĆ© Ć  construire un monde nouveau. BenoĆ®t XVI a synthĆ©tisĆ© cet appel unanime en reprenant les invocations de Paul VI et de Jean-Paul IIĀ : « Jamais plus la violenceĀ ! Jamais plus la guerreĀ ! Jamais plus le terrorismeĀ ! Au nom de Dieu, que toute religion porte Justice et Paix sur la terre. Pardon et Vie, AmourĀ !Ā Ā». Comme en 2002, la journĆ©e s’est achevĆ©e par le symbole de la lumiĆØre. De petits lumignons ont circulĆ© entre les participants, suivis de l’échange d’un geste de paix, dans la simplicitĆ© et la sobriĆ©tĆ©, comme FranƧois et Claire l’avaient enseignĆ©, dans cette ville symbole qui dit au monde depuis des siĆØcles que les hommes et les femmes peuvent ĆŖtre frĆØres et sœurs. Roberto Catalano Lire l’articleĀ : http://www.cittanuova.it/contenuto.php?TipoContenuto=web&idContenuto=331098 Interview de Michele Zanzucchi, directeur de CittĆ  Nuova, par Radio VaticanĀ : http://www.cittanuova.it/audio_dett.php?TipoContenuto=audio&idContenuto=331082        

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Assise 2011 : la prƩsence des Focolari

« Une inspiration – affirme la prĆ©sidente des Focolari, Maria Voce, dans ā€˜l’Osservatore Romano’ – qui, sans aucun doute, donnera une nouvelle profondeur et une accĆ©lĆ©ration nouvelle afin de vivre ses propres convictions religieuses au service de la paix. C’est vraiment urgent aujourd’hui alors que de faƧon absurde, se diffuse la peur de la religion. La religion qui, par nature, est source vitale de paix, est maintenant accusĆ©e d’être la premiĆØre cause de nombreux conflits, de nombreuses tensions, phobies, intolĆ©rances et persĆ©cutions qui pullulent dans le monde.Ā». Les nombreuses dĆ©lĆ©gations, de haut niveau, partiront de Rome, en train, le matin du 27Ā octobre, avec le Pape. Sur le train ā€˜Frecciargento’, avec les leaders de toutes les principales religions du monde, sera Ć©galement prĆ©sente Maria Voce en tant que reprĆ©sentante d’un mouvement qui – fondĆ© sur le charisme de l’unitĆ© de Chiara Lubich – s’est fortement et de faƧon naturelle, engagĆ© dans le dialogue depuis ses origines. GrĆ¢ce Ć  son expansion universelle, le dialogue est aujourd’hui ouvert avec toutes les principales religions du monde, non seulement avec de simples disciples ou des leaders religieux mais aussi avec des leaders et des disciples de vastes mouvements tels que le mouvement bouddhiste de la Rissho Kosei-kai qui compte six millions d’adhĆ©rents (Japon), avec le mouvement des musulmans afro-amĆ©ricains (USA) et avec diffĆ©rents mouvements d’inspiration gandhienne du sud de l’Inde. Ce sont des millions de disciples d’autres religions qui vivent, dans la mesure du possible, l’esprit du mouvement et qui s’engagent Ć  collaborer Ć  ses objectifs. Le dialogue a Ć©galement Ć©tĆ© ouvert avec des personnes qui n’ont pas de foi religieuse tels que des agnostiques, des personnes indiffĆ©rentes et athĆ©es. Ce dialogue naĆ®t de la rencontre entre des croyants et des personnes ne faisant pas rĆ©fĆ©rence Ć  une foi religieuse, unies cependant par le dĆ©sir de collaborer ensemble Ć  donner notre contribution pour composer la famille humaine dans la fraternitĆ©. EmblĆ©matique, de ce point de vue, le fait qu’à Assise, BenoĆ®t XVI ait souhaitĆ© aussi la prĆ©sence d’un groupe de non-croyants qui « tout en ne se dĆ©clarant pas ā€˜religieux’, se sentent engagĆ©s sur le chemin de la recherche de la vĆ©ritĆ© et ressentent cette responsabilitĆ©, qui appartient Ć  tous, de s’engager pour la cause de la justice et de la paix dans notre monde.Ā Ā» Quatre personnes ont ainsi acceptĆ© l’invitation de BenoĆ®t XVI. Ils sont philosophes, historiens, professeurs de diffĆ©rents pays du monde. Parmi eux, Walter Baier : Ć©conomiste autrichien, Coordinateur du RĆ©seau « TransformĀ !Ā Ā», forum de recherche europĆ©enne qui regroupe des revues et « think tanksĀ Ā» de gauche. Il est membre du Parti Communiste Autrichien mais aussi collaborateur du « Centre international pour le dialogue avec des personnes de convictions non-religieusesĀ Ā» du mouvement des Focolari. « Une ville-monde sans mur, se profile en fait Ć  l’horizon, chargĆ©e d’espĆ©ranceĀ Ā». Voici l’évĆ©nement d’Assise 2011 ainsi prĆ©figurĆ©. « Aujourd’hui – affirme Maria Voce – le dialogue entre les religions ne peut se limiter aux leaders, aux intellectuels et aux spĆ©cialistes. Il doit devenir dialogue de la vie, dialogue qui se rĆ©vĆØle de plus en plus indispensable pour la coexistence pacifique dans nos villes et dans nos pays Ć©tant donnĆ© que nous sommes maintenant au coude Ć  coude avec musulmans et bouddhistes, indous et sikhs. C’est une histoire Ć  dĆ©couvrir et peut-ĆŖtre Ć  inventer sans se faire prendre par la peur au vue de l’intolĆ©rance et de la violence. C’est le tĆ©moignage quotidien qui ouvre des cheminsĀ Ā». « Suivons et prions dĆØs Ć  prĆ©sent pour le grand rendez-vous d’Assise du mois d’octobre… dans l’attente des nouvelles surprises que nous rĆ©servera l’Esprit-SaintĀ Ā».

En prison: la force du pardon

SpiritualitĆ© de l’unitĆ© : JĆ©sus prĆ©sent dans l’Eucharistie

L’Eucharistie a toujours eu un rĆ“le important dans la vie de Chiara Lubich, dĆØs son enfance. Tant sa vie personnelle que celle de ses premiĆØres compagnes – ainsi que par la suite celle de tout le Mouvement qui se constituera au fil des dĆ©cennies – ont Ć©tĆ© marquĆ©es par l’Eucharistie. Il ne pouvait en ĆŖtre autrement, si l’on pense que JĆ©sus Eucharistie est l’âme, le cœur de la vie mĆŖme de l’Église. L’action de l’Esprit Saint, par son charisme de l’unitĆ©, provoquait en Chiara et en ses premiĆØres compagnes une forte attirance, Ć  tel point qu’elles avaient hĆ¢te d’aller Ć  la messe, pour partager toute leur vie avec JĆ©sus Eucharistie. Plus tard, quand elles commencĆØrent Ć  voyager Ć  travers l’Italie, les premiĆØres focolarines cherchaient avec passion par les fenĆŖtres du train les clochers dans le paysage et se tournaient vers euxĀ : lĆ  Ć©tait l’Eucharistie, lĆ  Ć©tait leur amour. Il existe un lien merveilleux entre l’Eucharistie et la spiritualitĆ© de l’unitĆ©.

Chiara a Ć©critĀ : « Le fait que le Seigneur, pour donner naissance Ć  ce vaste Mouvement, nous ait concentrĆ©es sur la priĆØre de JĆ©sus pour l’unitĆ© signifie qu’il devait nous pousser avec force vers celui qui seul pouvait la mettre en œuvreĀ : JĆ©sus dans l’Eucharistie. En effet, comme les enfants nouveau-nĆ©s se nourrissent instinctivement au sein maternel, sans savoir ce qu’ils font, de mĆŖme, depuis le dĆ©but du Mouvement, on a pu faire cette constatation : ceux qui nous frĆ©quentaient commenƧaient Ć  communier chaque jour. Comment l’expliquerĀ ? Ce qui est l’instinct pour le nouveau-nĆ© est l’Esprit Saint pour l’adulte, nouveau-nĆ© Ć  la nouvelle vie qu’apporte l’Évangile de l’unitĆ©. Il est poussĆ© au ā€œcœurā€ de l’Église mĆØre et se nourrit de son nectar le plus prĆ©cieux, dans lequel il trouve le secret de la vie d’unitĆ© et de sa propre divinisation. « En effet, le devoir de l’Eucharistie est de nous faire Dieu par participation. En mĆ©langeant les chairs vivifiĆ©es par l’Esprit Saint et vivifiantes du Christ avec les nĆ“tres, il nous divinise dans l’âme et le corps. L’Église elle-mĆŖme pourrait ĆŖtre ainsi dĆ©finieĀ : lā€™Ā ā€œunā€ provoquĆ© par l’Eucharistie, parce que composĆ©e d’hommes et de femmes divinisĆ©s, faits Dieu, unis au Christ qui est Dieu et entre eux. Ce Dieu avec nous est prĆ©sent dans tous les tabernacles de la terre et a recueilli toutes nos confidences, nos joies et nos craintes. « Quel rĆ©confort JĆ©sus Eucharistie nous a-t-il apportĆ© dans nos Ć©preuves, quand personne ne nous donnait audience parce que le Mouvement devait ĆŖtre Ć©tudié ! Il Ć©tait toujours lĆ , Ć  toutes les heures, Ć  nous attendre, Ć  nous direĀ : au fond, le chef de l’Église, c’est moi. Dans les luttes et les souffrances de tout genre, qui nous aurait donnĆ© la force, au point de penser que nous serions mortes bien des fois si JĆ©sus Eucharistie et JĆ©sus au milieu de nous, qu’il alimentait, ne nous avaient pas soutenuesĀ ?Ā Ā».

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CĆ“te d’Ivoire: la force d’une communautĆ© unie

  GlolĆ© est un village de la CĆ“te d’Ivoire d’environ 1000 habitants, situĆ© Ć  30 km de Man. La population est composĆ©e principalement de cultivateurs, souvent sans instruction. La communautĆ© du Mouvement est nĆ©e Ć  partir de la Parole de vie mise en pratique, d’abord par une personne, puis par un groupe toujours croissant. Actuellement, une soixantaine de personnes du village forment des groupes pour entreprendre beaucoup d’actions en vue du bien commun. Gilbert raconte: ā€œLes initiatives concrĆØtes naissent de la Parole de vie vĆ©cue. Nous ne pouvions pas seulement l’écouter et rester les bras croisĆ©s. Chaque fois qu’un hĆ“te arrivait au village, l’un de nous cĆ©dait son propre lit et dormait par terre. Un jour, nous avons dĆ©cidĆ© ensemble de construire des studios d’accueil. Nous avons fabriquĆ© nous-mĆŖme les briques et Ć©rigĆ© les murs en chantant des chants joyeux. Aujourd’hui, nous en avons 12. Un autre studio est en voie de construction prĆØs de la route goudronnĆ©e, pour la nuit de ceux qui ne rĆ©ussissent pas Ć  faire tout le trajet jusqu’à Man dans la journĆ©e (7 km Ć  pied et 30 km en voiture), pour se rendre Ć  l’hĆ“pital le plus proche. Il s’agit de constructions trĆØs simples. Une fois, nous avons dĆ» transporter une femme enceinte Ć  l’hĆ“pital dans une brouette. Cela nous a poussĆ© Ć  faire quelque chose de nouveau: un petit “service de maternitĆ©” avec l’indispensable en cas d’urgence et avec quelques sages-femmes, utiles aussi pour la campagne de vaccinations. Le personnel y travaille gratuitement et en Ć©change, il reƧoit des dons de la communautĆ©. Nous avions Ć©galement un grave problĆØme de mortalitĆ© infantile en raison de la malnutrition, non pas par nĆ©gligence, mais plutĆ“t Ć  cause du manque d’instruction des mĆØres. Un proverbe de notre tradition dit que ā€œl’enfant appartient Ć  la communautĆ©ā€. Ainsi, avec l’aide du ā€œCentre de la Nutritionā€ que nous poursuivons Ć  Man, nous nous sommes organisĆ©s pour former les mĆØres. Quand un groupe d’entre elles est formĆ©, il s’occupe de la formation d’autres mamans. Nous nous sommes rendus compte que si nous sommes unis, nous pouvons faire beaucoup. Nous avons mĆŖme pu changer certaines pratiques culturelles du village qui n’étaient pas en conformitĆ© avec la dignitĆ© humaine. Dans le domaine agricole, nous avons instaurĆ© une ā€œBanque du rizā€ qui est un grenier de rĆ©serve au service de tous en cas de pĆ©nurie. Plus de 100 familles collaborent et jouissent de la banque. Plusieurs villages aux alentours ont voulu adopter cette pratique. GrĆ¢ce au don d’un hectare de terre marĆ©cageuse, offert par une personne de la communautĆ©, Ā nous avons cultivĆ© une riziĆØre qui aide 12 villages. C’est un champ communautaire. Le gain sert aussi pour soutenir la formation sanitaire, les dĆ©penses pour transporter les enfants Ć  l’hĆ“pital et pour d’autres projets comme la scolarisation des enfants qui guĆ©rissent de la malnutrition. Nous produisons, en plus, l’huile rouge de palme pour subvenir Ć  nos besoins. Ce qui reste, nous le gardons en cas de pĆ©riodes difficiles ou bien nous le vendons quand le prix est intĆ©ressant. Il nous a Ć©tĆ© donnĆ© un panneau solaire, trĆØs utile pour le ā€œpetit service de maternitĆ©ā€ et un motoculteur qui, en plus de servir pour certains travaux agricoles, sert aussi Ć  transporter les malades jusqu’à la route goudronnĆ©e. Tous ces dons sont acceptĆ©s seulement Ć  condition qu’ils contribuent Ć  faire grandir la fraternitĆ© entre nous. La communautĆ© de GlolĆ© a fait de la fraternitĆ© sa force et elle ne veut pas la perdre. De fait, elle a Ć©tĆ© capable de refuser un don considĆ©rable en argent qui risquait d’amener la division. Durant une rĆ©cente visite pastorale de l’EvĆŖque, nous nous sommes prĆ©sentĆ©s Ć  lui de cette faƧon: ā€œIci Ć  GlolĆ©, grĆ¢ce Ć  l’esprit de fraternitĆ©, chrĆ©tiens, animistes et musulmans, vivent tous en harmonie.ā€ [nggallery id=75]

En prison: la force du pardon

AnnƩe de la Foi

ā€œC’est avec surprise et une grande joie en plus de la gratitude que nous avons accueilli l’annonce de la prochaine « annĆ©e de la foiĀ Ā» proclamĆ©e par le Pape Benoit XVI. Encore plus sa lettre apostolique « Porta fideiĀ Ā», qui porte l’annonce de cette annĆ©e, qui commencera Ć  partir du 11 octobre 2012,Ā  Ć  l’occasion du 50° anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II. Une fois de plus l’Esprit Saint nous donne une forte impulsion dans cette initiative qui arrive au bon moment en cette pĆ©riode de l’histoire. Les jeunes des JMJ, les familles, les travailleurs et les jeunes qui descendent sur les places, lancent de nouveaux printemps et demandent de profondes rĆ©formes socialesĀ ; ce sont des signes qui disent combien l’humanitĆ© d’aujourd’hui est Ć  la recherche de changement. J’en ai eu la confirmation moi aussi au cours de mes rĆ©cents voyagesĀ  aux Etats Unis, Ć  Saint Domingue, en Russie, en SlovĆ©nie, en Grande Bretagne. « Nous ne pouvons accepter que le sel devienne insipide et la lumiĆØre soit gardĆ©e cachĆ©e Ā»1, Ć©crit le Pape. C’est une urgence que nous sentons profondĆ©ment nous aussi et nous demande une profonde conversionĀ : vivre avec une intensitĆ© particuliĆØre la Parole de Dieu. RelancĆ©s d’une nouvelle ardeur par le ā€˜mandat’ du Pape, nous nous sommes engagĆ©s Ć  retourner Ć  la radicalitĆ© des dĆ©buts du Mouvement, Ć  nous rĆ©-Ć©vangĆ©liser surtout nous-mĆŖmes, pour ensuite rĆ©pandre l’évangile, avec sa force de transformation, sur l’humanitĆ© qui nous entoure. Encore aujourd’hui – comme l’écrivait dĆ©jĆ  Chiara Lubich en 1948 – « le monde a besoin d’un cure d’évangile Ā». 2 En plus, l’invitation pressante du Pape a rencontrĆ© en nous un Ć©cho profond Ć  tĆ©moigner publiquement de notre foi, de la Parole vĆ©cue « comme expĆ©rience d’un amour reƧu Ā», « communiquĆ© comme expĆ©rience de grĆ¢ce et de joie Ā»3. Au cours des premiĆØres annĆ©es du Mouvement des Focolari la communion des expĆ©riences de la vie de la Parole Ć©tait une nouveautĆ©. Celles-ci Ć©taient irrĆ©futables, parce qu’elles Ć©taient « vieĀ Ā», et fĆ©condes, capables de produire la rencontre vivante avec JĆ©sus, de rassembler les personnes dispersĆ©es en une communautĆ©. Benoit XVI nous a rappelĆ© que l’on n’affronte pas cette entreprise tout seuls, mais en compagnie. Nous voulons intensifier cette expĆ©rience de communion et de fraternitĆ© dans nos milieux de vieĀ : dans les parlements, dans les usines, dans les quartiers, les universitĆ©s, les familles, parce que c’est dans la communion que le RessuscitĆ© lui-mĆŖme se rend spirituellement prĆ©sent, touche les cœurs et transforme. Le Pape nous a renforcĆ©s dans notre conviction que c’est maintenant le moment d’une grĆ¢ce spĆ©ciale pour l’Eglise, où l’esprit de renouvellement du Concile est en acte comme il ne l’a jamais Ć©tĆ© auparavantĀ Ā». [1] Lettre apostolique ā€œPorta Fideiā€, n°3. [2]Lettres des premiers temps. Aux origines d’une nouvelle spiritualitĆ©, de F.Gillet et G. D’Alessandro – CittĆ  Nuova Editrice, 2010. [3]Lettre apostolique ā€œPorta Fideiā€, n°7.

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Les jeunes Ơ Tokyo : concert de solidaritƩ pour Fukushima

C’est l’invitation qui a Ć©tĆ© lancĆ©e par les Jeunes pour un monde uni (JMU) du Japon dimanche 9 octobre Ć  Tokyo dans le cadre du concert « The Power of SmileĀ Ā» (la force du sourire) en mĆ©moire du terrible tsunami qui a frappĆ© la cĆ“te du nord du pays. « L’idĆ©e d’un concert nous est venue, racontent-ils, quand nous avons constatĆ© Ć  quel point le sĆ©isme avait secouĆ© et Ć©pouvantĆ© les personnes. Avec « The Power of SmileĀ Ā», nous avons voulu donner Ć  nos amis un moment de sĆ©rĆ©nitĆ© qui puisse ĆŖtre ensuite apportĆ©e Ć  tous. Le message lancĆ© aux 170 participants a Ć©tĆ© repris dans le refrain de la chanson finale disaitĀ : « Par la force de mon sourire, je veux croire en la possibilitĆ© d’aimer ce paysĀ Ā». « Ces mois-ci, continuent-ils, de nombreux groupes de JMU du monde se sont dĆ©pensĆ©s de mille faƧons pour que leur solidaritĆ© nous touche et ces actions nous ont encouragĆ©s Ć  faire nous-mĆŖmes quelque chose de concret.Ā Ā» ƀ peine le dĆ©sastre fut-il avĆ©rĆ©, le 11 mars, nous avons organisĆ© une rĆ©colte de fonds dans la mĆ©tropole de Tokyo, ce qui est inhabituel dans notre culture, mais qui a rĆ©vĆ©lĆ© un fort esprit de solidaritĆ© et d’altruisme chez de nombreux passants. Ensuite, certains parmi nous se sont rendus pour quelques jours dans le district de Fukushima, rĆ©chauffant les rĆ©fugiĆ©s par une tasse de cafĆ© et leur Ć©coute pleine d’amour. Ensuite, avec au moins 4 groupes alternant sur scĆØne, le concert attendu. Avant de commencer, nous nous sommes rĆ©unis en cercle et nous nous sommes promis que, mĆŖme s’il restait beaucoup de « lacunesĀ Ā» dans notre organisation, ce que nous souhaitions, c’est que demeure en tous la lumiĆØre de notre unitĆ©. Au fur et Ć  mesure que le spectacle avanƧait, j’ai vu devant moi les visages changer, raconte un prĆ©sentateur. ƀ la diffĆ©rence de nombreux autres concerts, celui que les JMU avaient prĆ©parĆ© Ć  Tokyo a Ć©tĆ© un cafĆ©-concert, marquĆ© par des interactions continues entre le public et la scĆØne, avec la possibilitĆ© de se relaxer, de boire une tasse de cafĆ©, de se rencontrer et de se .connaĆ®tre en mangeant un morceau de tarte. ƀ la fin du concert, certains participants ont Ć©critĀ : « Je voulais partir pour ĆŖtre volontaire Ć  Fukushima, mais je ne l’ai pas pu. Quelle joie alors pour moi, aujourd’hui, d’avoir dĆ©couvert qu’en donnant mon sourire Ć  tous, j’ai pu faire quelque chose pour apporter de la sĆ©rĆ©nitĆ© Ć  Ā notre sociĆ©té ». « Je ne m’attendais pas Ć  tant de souriresĀ ! Ils m’ont rempli d’amour.Ā Ā» « Un sourire donnĆ©, c’est une force qui vainc tout.Ā Ā» « Toi aussi, moi aussi, tous ensemble nous croyons en la possibilitĆ© d’aimer ce pays. [nggallery id=73]

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Sophia et la vie de la Parole

Ā«L’inauguration de la nouvelle annĆ©e acadĆ©mique de l’institut universitaire Sophia, au seuil de sa quatriĆØme annĆ©e d’existence, constitue indubitablement une occasion opportune pour nous arrĆŖter et jeter un regard rapide sur le chemin parcouru jusqu’ici, afin d’en tirer une motivation pour ce qui nous attend encore. Les rĆ©sultats acadĆ©miques obtenus sont un fait encourageant. Les travaux de thĆØse, qui ont marquĆ© la fin du parcours d’un certain nombre d’étudiants, en sont un signe particuliĆØrement Ć©loquent. En effet, ces travaux sont le fruit d’un travail intellectuel conduit avec sĆ©rieux et compĆ©tence, mais ils sont aussi le fruit d’une expĆ©rience qui a des caractĆ©ristiques tout Ć  fait uniques. Cette expĆ©rience, fidĆØle Ć  l’esprit du charisme de l’unitĆ© qui anime l’institut, conjugue la pensĆ©e et la vie concrĆØte, les Ć©tudes, qui ont une place centrale, et les rapports qui sont Ć  construire et Ć  alimenter quotidiennement au sein de l’ensemble de la communautĆ© acadĆ©mique. Tout ceci nous permet d’envisager l’avenir de Sophia avec un optimisme rĆ©aliste, car, tout en Ć©tant conscients des difficultĆ©s qui ne pourront manquer sur le chemin, nous poursuivons avec conviction un projet lumineux qui s’est manifestĆ© et dont nous voyons dĆ©jĆ  en germe la rĆ©alisation. Et, pour que ce projet dont Sophia est la dĆ©positaire aille vers sa pleine rĆ©alisation, je dĆ©sire cette annĆ©e attirer votre attention sur l’un des points fondamentaux autour desquels se dĆ©veloppe l’expĆ©rience de Sophia, Ć  savoir, la vie de la Parole. Je voudrais pour cela vous inviter Ć  vous laisser imprĆ©gner profondĆ©ment par la Parole, c’est-Ć -dire par la faƧon de penser de JĆ©sus, par sa faƧon de vouloir et d’aimer. Vivre la Parole, laisser la Parole vivre en nousĀ : c’est Ć  cela que nous exhortait Chiara Lubich, qui voyait lĆ  une condition indispensable pour accĆ©der Ć  une nouvelle maniĆØre d’être et de connaĆ®tre. En effet, seul un homme transformĆ© par la Parole peut effectuer une vraie conversion de l’esprit. Cet homme peut alors devenir un transmetteur crĆ©dible de la vĆ©ritĆ© annoncĆ©e, mais aussi de la vĆ©ritĆ© vĆ©cue. Il peut avoir une incidence efficace dans les diffĆ©rents milieux sociaux et culturels où il agit, et y introduire le germe fĆ©cond de la vie de l’Évangile. C’est ce dont Sophia peut donner un tĆ©moignage authentique, grĆ¢ce Ć  l’apport de chacun de vous. C’est aussi le souhait que je vous adresse de tout cœur.Ā» Maria Voce


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En prison: la force du pardon

Inauguration de la quatriĆØme annĆ©e acadĆ©mique de l’Institut universitaire Sophia (IUS)

EspĆ©rances et doutesĀ : Ā« tels sont les sentiments dans nos cœurs lorsque nous sommes arrivĆ©s Ć  l’IUSĀ Ā» raconte Gabriel Almeida, reprĆ©sentant des Ć©tudiants. Sophia est pour nous la rĆ©ponse Ć  un appel personnel que Dieu adresse Ć  chacun et qui rencontre l’histoire de tant de personnes, prĆŖtes Ć  ĆŖtre toujours mieux une petite communautĆ© itinĆ©rante dĆ©sireuse de construire, non sans efforts, la civilisation de l’amour.Ā Ā» On respire un air de changement, de croissance et de nouveautĆ© Ć  l’aube de cette quatriĆØme annĆ©e acadĆ©mique. Environ un millier de professeurs, Ć©tudiants, amis de toute l’Italie ont participĆ© le 17 octobre Ć  Loppiano, Ć  l’inauguration de cette annĆ©e acadĆ©mique, comme d’ailleurs des maires de Toscane, des personnalitĆ©s religieuses et politiques et diffĆ©rents professeurs d’institutions europĆ©ennes avec lesquelles Sophia entretient des relations fructueuses. « Sophia est une rĆ©alitĆ© jeune dans son acte fondateur, a affirmĆ© Mgr. Betori, grand chancelier de l’Institut et archevĆŖque de Florence, dans son discours d’ouverture, « mais qui trouve une large place au sein du monde acadĆ©mique, au sein duquel il a Ć©tĆ© possible de prĆ©senter une proposition nouvelle dans le contexte culturel actuel, propre Ć  enseigner le dialogue et la communion. Je vous adresse l’exhortation du Pape au sĆ©minaire de FribourgĀ : Ā«Nous sommes l’Église. Soyons-laĀ ! Soyons la pour nous ouvrir pour allerĀ au-delĆ  de nous-mĆŖmes et pour ĆŖtre ensemble aux autres » ». Les rĆ©sultats obtenus par Sophia au cours de ces quatre premiĆØres annĆ©es de vie s’avĆØrent encourageantsĀ : Ć  ce jour, 83 Ć©tudiants ordinaires se sont inscrits aux cours de maĆ®trise, dont 34 cette annĆ©e. 33 ont dĆ©fendu leur thĆØse et ont obtenu le titre acadĆ©mique en « Fondements et prospectives d’une culture de l’unitĆ© Ā». 15 sont inscrits dans le cycle du doctorat, tandis que 7 sont issus d’un parcours de maĆ®trise d’autres institutions acadĆ©miques et sont en train d’acquĆ©rir les crĆ©dits nĆ©cessaires pour accĆ©der au doctorat. Il convient aussi de relever la prĆ©sence d’étudiants Ć  titre extraordinaire pour lesquels des parcours appropriĆ©s et personnalisĆ©s ont Ć©tĆ© prĆ©vus.Ā Ā» Et ce sont justement les rĆ©sultats acadĆ©miques qui sont l’élĆ©ment le plus encourageant de l’IUS, comme le relĆØve la Vice-ChanceliĆØre et PrĆ©sidente du Mouvement des Focolari, Maria VoceĀ : Ā«Chaque fois que je signe un diplĆ“me, je ressens la joie de dĆ©clarer qu’une autre personne est arrivĆ©e Ć  acquĆ©rir les principes de cette culture de l’unitĆ© pour la porter au monde. Ce qui a Ć©tĆ© construit jusqu’à prĆ©sent nous permet de regarder l’avenir avec un optimisme rĆ©alisteĀ Ā». Le pivot de base sur lequel il convient de dĆ©velopper aussi l’expĆ©rience de Sophia est Ć©tabli dans la vie de la Parole Ć©vangĆ©liqueĀ : « Je vous invite Ć  vous laisser envahir profondĆ©ment par la vie de la Parole Ć©vangĆ©lique, donc de la faƧon de penser, de vouloir et d’aimer de JĆ©sus.Ā Ā» Illustrant les dĆ©fis et les perspectives pour le futur de cette communautĆ© acadĆ©mique, le prĆ©sident Piero Coda a expliquĆ© qu’il serait nĆ©cessaire de requalifier le cursus des Ć©tudes, de faƧon Ć  rendre les titres plus correspondants au niveau scientifique et plus nĆ©gociables sur le plan acadĆ©mique et professionnel. C’est la raison pour laquelle nous sommes en train de dĆ©finir trois nouvelles filiĆØres de maĆ®trise spĆ©cialisĆ©e en Ɖtudes politiques, Ɖconomie et gestion, Ontologie trinitaireĀ Ā». Un espace plus important sera donnĆ©, au sein de l’Institut, Ć  l’étude et Ć  la recherche en sciences sociales par l’instauration d’une chaire de « Fondements des sciences socialesĀ Ā» et par un prochain congrĆØs en collaboration avec l’UniversitĆ© de Trente. Vera Aranjo, une sociologue brĆ©silienne, dans son discours officiel, se dĆ©clare convaincue qu’« il n’y a jamais eu meilleure Ć©poque que l’époque actuelle pour un sociologue Ā». « Nous voudrions nous aussi dire un mot de la possibilitĆ© de trouver de nouveaux paradigmes et de nouveaux modĆØlesĀ : la personne, la fraternitĆ©, la communion, l’amour-agapĆ©, l’unitĆ©. Il ne s’agit pas seulement de concepts ou de paradigmes, mais aussi d’outils Ć  insĆ©rer dans la boĆ®te Ć  outils des opĆ©rateurs sociauxĀ». Cette rĆ©flexion a la saveur d’un encouragement et d’un espoir pour la nouvelle sociologie mais aussi, et peut-ĆŖtre surtout, pour l’aventure acadĆ©mique de Sophia, appelĆ©e Ć  imprĆ©gner la sociĆ©tĆ© d’une culture nouvelle. [nggallery id=72] Altre foto: Flickr photostream

En prison: la force du pardon

SpiritualitĆ© de l’unitĆ©: l’amour rĆ©ciproque

L’Évangile que Chiara et ses compagnes lisaient dans les refuges Ć©tait une dĆ©couverte continuelle, c’était un livre qu’elles ne connaissaient pas vraiment auparavantĀ : personne ne leur en avait jamais parlĆ© en ces termes. « JĆ©sus agit toujours en tant que Dieu. Pour le peu que l’on donne, il nous comble de dons. On est seule et on se retrouve entourĆ©e de mille mĆØres, pĆØres, frĆØres, sœurs et de tous les biens de Dieu que l’on peut distribuer Ć  ceux qui n’ont rienĀ Ā». Ainsi pour chacune d’elles se consolidait la conviction, parce que basĆ©e sur l’expĆ©rience, qu’il n’existe pas de situation humaine problĆ©matique qui ne puisse trouver une rĆ©ponse, explicite ou implicite, dans ce petit livre qui rapportait des paroles cĆ©lestes. Les personnes qui adhĆ©raient au mouvement naissant s’y immergeaient, s’en nourrissaient, se rĆ©-Ć©vangĆ©lisaient et expĆ©rimentaient que tout ce que disait et promettait JĆ©sus se rĆ©alisait immanquablement. Chiara Ć©crivaitĀ : « La guerre continuait. Les bombardements se succĆ©daient. Les refuges n’étaient pas suffisamment sĆ»rs et la possibilitĆ© de comparaĆ®tre rapidement devant Dieu se faisait toujours plus grande. Tout cela faisait naĆ®tre un dĆ©sir dans notre cœurĀ :Ā mettre en pratique dans ces moments, qui pouvaient ĆŖtre les derniers de notre vie, la volontĆ© de Dieu qui lui tenait le plus Ć  cœur. Nous nous sommes alors rappelĆ©es le commandement que JĆ©sus dĆ©clare sien et nouveauĀ : ā€œVoici mon commandementĀ : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimĆ©s. Nul n’a d’amour plus grand que celui qui se dessaisit de sa vie pour ceux qu’il aimeā€ (JnĀ 15,12-13). La dĆ©couverte du « commandement nouveauĀ Ā» les enflamma Ć  tel point que l’amour rĆ©ciproque devint leur habitus, leur faƧon d’être. C’était ce mĆŖme amour qui attirait Ć  leurs rĆ©unions tant de gens, de tous Ć¢ges et classes sociales. S’aimer rĆ©ciproquement n’était pas pour eux une option mais leur faƧon mĆŖme d’être et de se prĆ©senter au monde. « JĆ©sus, disait-on, comme un Ć©migrant, a apportĆ© parmi nous les us et coutumes de sa propre patrie. En nous donnant ā€œsonā€ commandement, il a apportĆ© sur la terre la loi du Ciel, qui est l’amour entre les trois personnes de la sainte TrinitĆ©. Nous nous sommes regardĆ©es dans les yeux et nous avons dĆ©cidé : ā€œJe veux ĆŖtre prĆŖte Ć  mourir pour toiā€. ā€œMoi pour toiā€. Toutes pour chacune. Mais, si nous devions ĆŖtre prĆŖtes Ć  donner la vie l’une pour l’autre, il Ć©tait logique que, dans le mĆŖme temps, il fallait rĆ©pondre aux mille exigences que l’amour rĆ©ciproque rĆ©clamaitĀ : il fallait partager les joies, les douleurs, le peu de biens que nous avions, nos expĆ©riences spirituelles personnelles. Nous nous sommes efforcĆ©es de faire ainsi pour que soit vivant entre nous, avant tout autre chose, l’amour rĆ©ciproque. « Un jour, dans le premier focolare, nous avons sorti de l’armoire le peu choses que nous possĆ©dions, nous en avons fait un tas au milieu de la chambre, et nous avons donnĆ© ensuite Ć  chacune le peu dont elle avait besoin et aux pauvres le superflu. PrĆŖtes Ć  mettre notre salaire en commun, ainsi que tous les biens, petits et grands, que nous avions ou que nous pourrions avoir par la suite. PrĆŖtes Ć  mettre en commun Ć©galement les biens spirituels… Le dĆ©sir mĆŖme de saintetĆ© Ć©tait passĆ© au second plan, derriĆØre notre unique choixĀ : Dieu, qui excluait tout autre objectif mais incluait, Ć©videmment, la saintetĆ© qu’il avait pensĆ©e pour nous. « Lorsque, par la suite, il y eut inĆ©vitablement des difficultĆ©s du fait des imperfections de chacune de nous, nous avons dĆ©cidĆ© de ne plus nous regarder avec nos yeux humains, qui nous font dĆ©couvrir la paille de l’autre en oubliant notre poutre, mais avec celui qui pardonne tout et oublie. Et nous sentions si nĆ©cessaire le pardon rĆ©ciproque, Ć  l’image de Dieu misĆ©ricordieux, qu’on s’est proposĆ© entre nous une sorte de vœu de misĆ©ricordeĀ : celui de se lever chaque matin en se voyant comme des personnes ā€œnouvellesā€, qui n’étaient jamais tombĆ©es dans ces dĆ©fautsĀ Ā».

En prison: la force du pardon

Une communautƩ qui Ʃduque, un pari gagnant

Presque paradoxalement, dans un monde toujours plus globalisĆ© et communiquant, le sentiment d’être Ć©tranger et les espaces de solitude augmentent, avec des consĆ©quences nĆ©gatives Ć©videntes au niveau individuel et collectif, au point que l’OMS en est arrivĆ©e Ć  prĆ©voir qu’en 2030, la dĆ©pression des jeunes pourrait devenir, dans l’absolu, la deuxiĆØme cause de mortalitĆ©. Et pourtant, toujours davantage et sous toutes les latitudes – comme cela a Ć©tĆ© signalĆ© dans l’intervention prĆ©parĆ©e par la Commission Internationale EdU – on constate « une volontĆ© de communauté » (d’aprĆØs l’expression de Z. Bauman), et, Ć  partir de ce besoin radical, on reconnaĆ®t la nĆ©cessitĆ© de « former l’homme-relationĀ Ā», idĆ©e-clĆ© de Chiara Lubich dans le domaine Ć©ducatif. Elle l’avait soulignĆ©e dans sa lectio Ć  l’occasion du doctorat honoris causa en pĆ©dagogie (USA, 2000), et maintenant, cette idĆ©e-clĆ© est rappelĆ©e avec force au cours de cette 5ĆØme rencontre pĆ©dagogique de l’EdU. Un pari engageant et fascinant qui a impliquĆ© les 270 participants (professeurs d’universitĆ©, enseignants, parents, Ć©tudiants), ainsi que tous ceux qui ont suivi la retransmission Internet, de la Sicile Ć  l’Albanie, de Malte Ć  la SlovĆ©nie, et jusqu’à la Colombie et d’autres pays non europĆ©ens. Il n’y eut pas seulement des rĆ©flexions sur le besoin essentiel de nouer des relations authentiques en tant que fondement d’une authentique communautĆ©, mais la possibilitĆ© de l’expĆ©rimenter par les Ć©changes au cours des nombreux moments de dialogue et par les prĆ©sentations croisĆ©es d’expĆ©riences Ć©ducatives. Ces derniĆØres, afin de rester en cohĆ©rence avec le thĆØme de la rencontre, ont considĆ©rĆ© la complexitĆ© de la construction d’une rĆ©alitĆ© communautaire dans des contextes variĆ©s – en faisant participer des familles, des Ć©coles, des institutions prĆ©sentes sur le territoire – Ć  partir de l’audace de personnes capables de tisser des relations et des alliances, renversant ainsi la tentation individualiste rĆ©pandue et injectant des doses d’espĆ©rance, Ć©lĆ©ment incontournable de tout projet Ć©ducatif. L’intervention stimulante du professeur Domenico Bellantoni (UniversitĆ© Pontificale SalĆ©sienne, Rome) a permis d’approfondir le sens de la relation dans le contexte communautaire. Il a participĆ© Ć  la journĆ©e entiĆØre et, Ć  partir de la logothĆ©rapie de Victor Frankl, a approfondi l’idĆ©e de personne-auto transcendance, ouverte de ce fait Ć  la relation et Ć  la responsabilitĆ©. D’autres interventions, bientĆ“t disponibles sur le site de l’EdU (www.eduforunity.org), ont Ć©tĆ© faites par Maria Ricci, Michele De Beni, Teresa Boi et Giuseppe Milan, qui ont prĆ©sentĆ© plus directement les contributions sur lesquelles a portĆ© cette annĆ©e le travail de la Commission centrale EdU. Le dialogue final fut aussi riche, provoquĆ© par les questions ouvertes posĆ©es dans les travaux de groupe. Les participants sont repartis avec joie et un Ć©lan Ć©ducatif renouvelĆ©, comme en tĆ©moignent quelques impressionsĀ : « On peut le faireĀ : je sors d’ici avec une espĆ©rance nouvelleĀ !Ā Ā», « Il faut apprendre la grammaire de la relationĀ Ā», « Nous sommes prĆŖts Ć  un engagement individuel et collectif, Ć  faire des propositions constructives et Ć  savoir les perdreĀ Ā», « Le fait de se voir nouveaux chaque jour crĆ©e la communauté ». Et sur les messages arrivĆ©s par InternetĀ : « Quelle possibilitĆ© extraordinaire de construire des rapports personnels entre nous et dans notre communautĆ©, avec l’aide aussi des moyens de communicationĀ Ā» (SlovĆ©nie)Ā ; « Je suis disposĆ©e, avec tous, Ć  m’engager Ć  poursuivre avec espoir ce grand projet.Ā Ā» (Argentine).  

En prison: la force du pardon

Les dƩlƩguƩs des Focolari du monde entier ont conclut leur rencontre

Selon l’usage, la rencontre a dĆ©butĆ© par trois jours de retraite spirituelle centrĆ©s sur la Parole de Dieu – point de la spiritualitĆ© de Chiara Lubich qui, cette annĆ©e, caractĆ©risera la vie des membres du mouvement des Focolari – et sur la Nouvelle EvangĆ©lisation, en vue du Synode des EvĆŖques de 2012, du 7 au 28 octobre. Les thĆØmes ont Ć©tĆ© approfondis Ć  la lumiĆØre de l’Exhortation Apostolique post-synodale ā€œVerbum Dominiā€ de BenoĆ®t XVI et en suivant les ā€˜Lineamenta’ pour le Synode de 2012. Quelques mĆ©ditations de Chiara Lubich ont permis de parcourir avec elle comment, pendant la seconde guerre mondiale, elle avait redĆ©couvert la Parole et comment elle est vĆ©cue dans le Mouvement aujourd’hui, avec les effets qu’elle produit: ā€œelle change les mentalitĆ©s, fait resplendir la vie, rend libre, donne la joie, suscite des vocations, crĆ©e la communautĆ©ā€. Le tout accompagnĆ© de tĆ©moignages sur la vie de la Parole dans des contextes trĆØs variĆ©s et quelques fois adverses et de partages entre les participants, caractĆ©ristique qui distingue les rencontres Focolari. Les travaux ont Ć©tĆ© introduits par l’actuelle prĆ©sidente, Maria Voce, et par le co-prĆ©sident, Giancarlo Faletti, avec un exposĆ© sur leurs activitĆ©s de l’annĆ©e Ć©coulĆ©e touchant trois points:

  • *Ā les voyages (Espagne, Terre Sainte, Canada, USA, Saint-Domingue, Russie, Hongrie, TchĆ©quie, SlovĆ©nie et Angleterre), d’où ressort la beautĆ© de chaque peuple, leur contribution au ā€œprojet du monde uniā€, ainsi que le grand thĆØme de l’inculturation.
  • *Ā le dialogue, dont le dĆ©veloppement, l’extension et un changement ont pu ĆŖtre constatĆ©s: il y a des personnes n’appartenant pas Ć  l’Eglise catholique, des non chrĆ©tiennes et des personnes dont les options sont autres que religieuses, qui font partie de la mĆŖme ā€œfamilleā€ des Focolari.

* Ā les perspectives et prioritĆ©s: la prioritĆ© des prioritĆ©s est la vie, Ć©clairĆ©e par la Parole de Dieu. La Nouvelle EvangĆ©lisation. En 2002 Chiara Lubich en avait parlĆ© Ć  un groupe d’EvĆŖques, en partant de Jean-Paul II qui mentionnait les Mouvements en tant qu’instruments particuliers pour son actualisation. L’évangĆ©lisation est dite ā€œnouvelleā€ parce qu’elle doit ĆŖtre telle dans son ardeur, ses mĆ©thodes et ses expressions. La premiĆØre annonce Ć  faire est: Dieu t’aime. Cette nouvelle Ć©vangĆ©lisation doit arriver Ć  former des communautĆ©s chrĆ©tiennes mĆ»res. De tout l’Evangile, la parole Ć  souligner est celle de l’amour. Mais cela signifie aussi incarner le commandement nouveau de JĆ©sus ā€œde faƧon toujours plus authentique et radicaleā€. Le monde est au rendez-vous. A tour de rĆ“le, chaque zone gĆ©ographique a racontĆ© la situation dans laquelle vivent les membres des Focolari dans les diffĆ©rentes rĆ©gions du monde. Une attention particuliĆØre a Ć©tĆ© donnĆ©e au Moyen-Orient Ć  travers l’expĆ©rience de dialogue vĆ©cu avec tous les focolarini de ces pays, expĆ©rience nĆ©e de l’exigence de trouver ensemble une ligne pour affronter les nouveaux dĆ©fis de cette terre si travaillĆ©e où le dialogue entre les diffĆ©rentes cultures semble parfois entravĆ© par des murs infranchissables. Vincenzo Buonomo, docteur en Droit International, a ensuite exposĆ© la situation du Moyen-Orient et le dĆ©veloppement du monde arabe. Puis le continent Africain. Les focolarini qui y vivent, ont prĆ©sentĆ© l’histoire religieuse et socioculturelle de ce continent, en dĆ©crivant aussi les Ć©tapes de la diffusion de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© en Afrique Subsaharienne. Jeunes et adultes. La caractĆ©ristique de cette rencontre a Ć©galement Ć©tĆ© la prĆ©sence des jeunes qui ont enrichi le programme des dĆ©lĆ©guĆ©s des Focolari Ć  diffĆ©rents moments: durant l’aprĆØs-midi dĆ©diĆ© au Genfest (Budapest, 31 aoĆ»t – 2 septembre 2012); lors de la prĆ©sentation d’un projet de formation pour les jeunes Ć  partir de You Cat, et avec la projection du documentaire ā€œEnsemble c’est possible. Sur les traces de Carlo et Albertoā€ sur la vie de deux Gen pour lesquels a dĆ©butĆ© le procĆØs de bĆ©atification, des deux ensemble. La veille du dernier jour, samedi 8 octobre, Maria Voce s’est reliĆ©e par Internet avec des milliers de personnes pour une salutation et un voeu. Maria Voce a en effet exprimĆ© aux membres des Focolari du monde entier un rĆŖve: ā€œSi aujourd’hui, chacun de nous, en commenƧant dĆØs maintenant, se met Ć  vivre la Parole de Dieu avec la mĆŖme intensitĆ© que les premiĆØres focolarines qui la vivaient avec Chiara, il sera avec les autres autant de lumiĆØres qui s’allument et tracent les chemins du monde comme des rayons lumineux, ā€. Et elle a ajoutĆ©: ā€œcomment ne pas s’attendre Ć  tout et Ć  beaucoup? Comment ne pas penser que ces lumiĆØres ont la possibilitĆ© d’éclairer tous les recoins de cette cave obscure qu’est le monde?ā€ Le voeu est celui d’une ā€œ annĆ©e splendide et lumineuseā€, en Ć©cho au ā€˜testament’ spirituel de Chiara Lubich ā€œlaisse Ć  celui qui te suit seulement l’Evangileā€.  

En prison: la force du pardon

SpiritualitĆ© de l’unitĆ©: l’amour du prochain

L’aventure des jeunes filles de Trente rĆ©unies autour de Chiara ne pouvait laisser indiffĆ©rente la population de la ville, qui comptait alors quelques dizaines de milliers d’habitants, pas plus que l’Église du lieu. Le comportement des jeunes filles de la « maisonnetteĀ Ā» de la place des Capucins, siĆØge du premier « focolareĀ Ā», laissait stupĆ©faits grands et petits. Dans ce modeste appartement, les pauvres Ć©taient chez eux. Les problĆØmes sociaux de la ville, saignĆ©e Ć  blanc par la guerre, ces jeunes filles les faisaient leur. Elles pensaient vraiment rĆ©ussir Ć  les rĆ©soudre, en croyant simplement Ć  la vĆ©ritĆ© des paroles de l’Évangile. En aimant chaque « frĆØreĀ Ā», chaque prochain, l’un aprĆØs l’autre. Chiara Ć©crivaitĀ : « Parmi toutes les Paroles, notre charisme nous souligna immĆ©diatement celles qui concernaient spĆ©cifiquement l’amour Ć©vangĆ©lique envers chaque prochain, et pas seulement envers les pauvres, lorsque nous avons lu dans l’Évangile ces paroles de JĆ©susĀ : ā€œChaque fois que vous l’avez fait Ć  l’un de ces plus petits, qui sont mes frĆØres – c’est-Ć -dire Ć  tous, ajoute Chiara – c’est Ć  moi que vous l’avez faitĀ !ā€ (MtĀ 25,40). Alors, notre vieux mode de concevoir le prochain et de l’aimer s’est Ć©croulĆ©. Si le Christ Ć©tait d’une certaine faƧon en tous, on ne pouvait faire de discriminations, on ne pouvait avoir de prĆ©fĆ©rences. Les concepts humains qui classifiaient les hommes ont volĆ© en Ć©clatĀ : compatriote ou Ć©tranger, vieux ou jeune, beau ou moche, antipathique ou sympathique, riche ou pauvre, le Christ Ć©tait derriĆØre chacun, le Christ Ć©tait en chacun. Et chaque frĆØre Ć©tait rĆ©ellement un ā€œautre Christā€ – si la grĆ¢ce enrichissait son Ć¢me – ou un ā€œautre Christā€, un Christ en devenir – s’il Ć©tait encore loin de lui. « En vivant ainsi, nous nous sommes rendu compte que le prochain Ć©tait pour nous la route pour arriver Ć  Dieu. Bien plus, le frĆØre nous est apparu comme une arche sous laquelle il Ć©tait nĆ©cessaire de passer pour rencontrer Dieu. Nous avons expĆ©rimentĆ© cela dĆØs les premiers jours. Quelle union Ć  Dieu le soir, pendant la priĆØre ou dans le recueillement, aprĆØs l’avoir aimĆ© toute la journĆ©e dans les frĆØresĀ ! Qui nous donnait cette consolation, cette douceur intĆ©rieure si nouvelle, si cĆ©leste, sinon le Christ qui vivait la phraseĀ : ā€œDonnez et on vous donneraā€ (LcĀ 6, 38) de son ƉvangileĀ ? Nous l’avions aimĆ© toute la journĆ©e dans les frĆØres et voici que lui nous aimait Ć  son tour. Et de quelle utilitĆ© nous a Ć©tĆ© ce don intĆ©rieurĀ ! C’étaient les premiĆØres expĆ©riences de la vie spirituelle, de la rĆ©alitĆ© d’un royaume qui n’est pas de cette terre. Ainsi, dans le merveilleux chemin que l’Esprit nous montrait, l’amour du prochain fut un nouveau fondement de notre spiritualité ».

En prison: la force du pardon

ƀ l’exemple de Saint-FranƧois

Au Paradis terrestre, Dieu conversait avec l’hommeĀ : PĆØre qui dialogue avec son fils. Le pĆ©chĆ© rompt le dialogue. Pour le rĆ©tablir, la parole (le Verbe) est venue sur terre et s’est faite chair: le Verbe devient MĆ©diateur entre les hommes et Dieu et, par Lui, le dialogue se rĆ©tablit..

Il suscite un ordre nouveau, dont la loi est l’amour. Et l’amour s’exprime en premier lieu par la paroleĀ : l’amour n’est pas monologue, il est dialogue, il ne se referme pas sur lui-mĆŖme, mais recherche l’autre et le sert.

(…) Le Christ rompt toutes les barriĆØres et rĆ©tablit le contact avec tous. Il parle avec des femmes perdues, comme aussi avec des bandits, il pardonne, y compris aux crucifiĆ©s (…) .Il est venu pour les pĆ©cheurs et non pour les justes, qui n’existent pas.

Saint Paul, pharisien devenu chrĆ©tien, risque de se faire tuer par ses anciens compagnons de faction, parce qu’il rencontre des impurs, des paĆÆens, ces paĆÆens avec lesquels les Juifs zĆ©lotes ne parlaient pas et dont il tirera la grande Ɖglise. Pour lui, il n’y avait ni Juifs ni Grecs, ni esclaves ni maĆ®tres, ni hommes ni femmes, mais des Ć¢mes toutes filles de Dieu.

(…) Une impulsion puissante a Ć©tĆ© donnĆ©e Ć  l’évangĆ©lisation du monde, et donc au dĆ©veloppement de la civilisation chrĆ©tienne, dĆØs le deuxiĆØme siĆØcle, par le dialogue des apologistes grecs – Justin en tĆŖte – avec des penseurs paĆÆens quand ceux-ci recherchent dans la sagesse de Socrate et Platon et des sages romains et d’autres races les germes de la Raison divine et, dĆØs lors, les valeurs de la solidaritĆ©, de la communion, de l’égalitĆ©. Ā C’est ainsi qu’un terrain d’entente fut trouvĆ© et que s’engagea un dialogue, qui a rapprochĆ© gentils et chrĆ©tiens, aprĆØs que des persĆ©cutions des empereur et des controverses thĆ©ologiques les avaient davantage sĆ©parĆ©s.

Les malheursĀ  de la division et du silence sont survenus quand la religion a Ć©tĆ© remuĆ©e – et mĆŖlĆ©e aux intrigues de la politiqueĀ  et alors, au lieu de s’entretenir avec les musulmans, Ć  l’exemple de FranƧois d’Assise, elle s’est battue contre eux, perdant temps, argent et Ć¢mes pour des gĆ©nĆ©rations (…) Face Ć  toutes ces formes de rĆ©gression, ce fut le groupe des saints qui fit vivre le dialogue.

(…) Et c’est le dialogue qui, sous l’impulsion des papes Jean XXIII et Paul VI, a rapprochĆ© orthodoxes, protestants et catholiques en quelques annĆ©es, ce que n’avaient pas rĆ©ussi les controverses et subtilitĆ©s, oublis et silences de nombreux siĆØcles.

(…) La religion ne connaĆ®t pas d’autre obstacle que la haine, car elle est l’amour. Elle cherche l’unitĆ© et la paix.

Igino Giordani – Extrait de ā€œUt unum sintā€, 1967, n.7, pp.28-30.