Mouvement des Focolari
Portugal – Ponts entre les continents

Portugal – Ponts entre les continents

On peut retenir le 21 fĆ©vrier 1966 comme la date des dĆ©buts du Mouvement des Focolari au Portugal, jour où sont arrivĆ©es Ć  Lisbonne deux jeunes brĆ©siliennes, pour ā€˜ouvrir’ le focolare. Il a Ć©tĆ© dĆ©sirĆ© dans cette ville par Chiara Lubich, afin de pouvoir accueillir les premiers focolariniĀ  qui partaient ou arrivaient de l’Europe, Ć©tant donnĆ© qu’à cette Ć©poque tous les vols de l’AmĆ©rique du Sud faisaient escale Ć  Lisbonne. En 1967 arrivĆØrent aussi les focolarini, pour ā€˜ouvrir’ un second focolare.

Nombreuses sont les personnes qui ont connu la spiritualitĆ© de l’unitĆ© au Portugal durant ces annĆ©esĀ : adultes, laĆÆcs, religieuses et prĆŖtres, mais ce sont surtout les jeunes qui, attirĆ©s par une vie Ć©vangĆ©lique simple mais radicale, se sont lancĆ©s avec enthousiasme Ć  communiquer la dĆ©couverte qui a comblĆ©, rempli leur vieĀ : « Dieu est amour, Dieu nous aime immensĆ©mentĀ Ā». PortĆ©s par la prĆ©sence de JĆ©sus parmi eux, sans distinction d’âge, d’appartenance sociale, ils travaillaient dans les quartiers pauvres, organisaient des journĆ©es et des spectacles musicaux pour transmettre l’IdĆ©al de l’unitĆ©, dĆ©couvrant la possibilitĆ© de contribuer Ć  la construction d’un monde plus uni. Est nĆ©e ainsi une communautĆ© semblable Ć  celle des premiers temps où tout Ć©tait mis en communĀ : les biens spirituels et matĆ©riels, les souffrances et les joies.

Le 25 avril 1974 avec la chute de la dictature de Salazar s’est terminĆ©e la guerre coloniale qui a durĆ© 13 annĆ©es. Le Mouvement a connu alors une grande expansionĀ : les Mariapolis – rendez-vous caractĆ©ristiques des Focolari – ont vu affluer des milliers de personnes. De mĆŖme les journĆ©es des jeunes, que ce soit Ć  Lisbonne ou Ć  Porto. Les vocations au focolare et aux autres choix d’engagements dans le Mouvement se sont multipliĆ©es, et celui-ci a commencĆ© ainsi Ć  se consolider.

Aujourd’hui le Mouvement compte plus de 2000 membres et des millier de sympathisants qui adhĆØrent Ć  la spiritualitĆ© dans tout le pays (Ć®les incluses), avec 10 focolare, Ć  Lisbonne, Porto, Coimbra, Faro, et la citĆ©-pilote Arco Iris Ć  50 km.de Lisbonne, cœur palpitant du Mouvement au Portugal.

Certains pionniers des Focolari au Portugal ne sont plus, mais leur tĆ©moignage a laissĆ© un parfum d’amour Ć©vangĆ©lique authentique. D’autres ont mis leur vie Ć  la disposition de Dieu pour construire l’unitĆ© et la fraternitĆ© universelle dans le monde. Il y a aujourd’hui des focolarini portugais au Japon, au Vietnam, au Pakistan, au Liban, en Syrie, au BrĆ©sil, au Chili, au Paraguay, aux USA, au Canada, en France, en Autriche, en Italie, en Suisse, en Belgique…

EditionĀ : comme instrument de diffusion et de formation Ć  la spiritualitĆ©, en 1973 naĆ®t la maison Ć©ditrice Cidade Nova. Avec les textes de Chiara Lubich et d’autres auteurs, environ 83 titres ont Ć©tĆ© publiĆ©s jusqu’à maintenant. NĆ©e en 1976 la revue Cidade Nova est devenue en 2006 une publication mensuelle.

Domaine ecclĆ©sial : Le Mouvement des Focolari au Portugal se caractĆ©rise par sa participation, au niveau local et national, aux diffĆ©rentes activitĆ©s et organisations ecclĆ©siales. Il fait partie du Conseil national des Associations des LaĆÆcs, il est prĆ©sent dans les commissions diocĆ©saines de la pastorale de la famille, des jeunes et de l’œcumĆ©nisme.

Domaine social : l’ONGAcƧoes para um Mundo Unido (AMU Portugal), soutient diffĆ©rentes activitĆ©s dans plusieurs quartiers dĆ©savantagĆ©s et avec des difficultĆ©s d’intĆ©gration. En outre, il met en œuvre de micros projets d’auto-dĆ©veloppement dans les PALOP (pays africains de langue portugaise) et offre des bourses d’études aux jeunes de ces pays.

FamillesĀ : le Mouvement Famille Nouvelle des Focolari, porte de l’avant – comme dans de nombreuses parties du monde – le projet ā€˜ā€™Soutien Ć  distance’’. Au Portugal 73 enfants africains, asiatiques et latino-amĆ©ricains sont ainsi soutenus.

Economie de Communion : SuscitĆ©e par Chiara Lubich en mai 1991, au BrĆ©sil, comme une rĆ©ponse aux graves problĆØmes de dĆ©sĆ©quilibres sociaux et Ć©conomiques, l’Economie de Communion (EdC) s’est Ć©tendue aussi au Portugal avec 12 exploitations qui dĆ©cident librement d’investir leurs bĆ©nĆ©fices sur trois frontsĀ : aide aux plus dĆ©munis, formation Ć  une ā€˜culture du don’ et dĆ©veloppement de l’exploitation elle-mĆŖme. Dans le PĆ“le d’entrepreneurs ā€˜ā€™Giosi Guella’’, inaugurĆ© en 2010 et situĆ© dans la CitĆ©-pilote Arco-iris, (Arc-en-ciel) sont reprĆ©sentĆ©es certaines d’entre elles. L’association pour une Economie de Communion et l’AMU Portugal ont soutenu aussi une rĆ©flexion sur l’EdC, par l’intermĆ©diaire de congrĆØs et forums, rĆ©unissant rĆ©guliĆØrement des spĆ©cialistes du milieu Ć©conomique et social.

La CitĆ©-Pilote Arco-Iris (Arc-en-ciel) situĆ©e Ć  Abrigada dans la commune d’Alenquer, est nĆ©e en 1997 et est apprĆ©ciĆ©e par l’Eglise et par les autoritĆ©s civiles locales qui la considĆØrent d’intĆ©rĆŖt public. Le Cardinal Patriarca de Lisbonne, prĆ©sent Ć  l’inauguration, a manifestĆ© alors le souhait ā€˜qu’elle soit un point fixe d’unitĆ©, dans la communion, pour dĆ©montrer que l’unitĆ© entre tous est possible’. Ses habitantsĀ sont environ 50 : adultes, familles, jeunes, enfants, et un prĆŖtre qui, selon le dĆ©sir du cardinal est aussi le curĆ© d’Abrigada. C’est un chantier ouvert, où l’on cherche Ć  actualiser la spiritualitĆ© de l’unitĆ© ou de communion, Ć  travers les expĆ©riences concrĆØtes de l’Evangile vĆ©cu. Lieu de rayonnement qui va bien au-delĆ  des membres du Mouvement des Focolari. Il touche aussi les jeunes qui, les 1er mai, se rĆ©unissent par centaines pour une journĆ©e de partage et de fĆŖte. Espace privilĆ©giĆ© de dialogue avec le monde civil et avec les personnes d’autres convictions et cultures.



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Ecole : penser d’abord Ć  moi ?

Ā«J’étais en train d’étudier pour l’interrogation d’histoire en classe et je n’arrivais pas Ć  me concentrerĀ ; il y avait beaucoup de pages et je pensais qu’il serait difficile d’arriver Ć  tout terminer. Pour aggraver la situation, un sms venant de quelques Ā amis arrive : ils me demandent de l’aide pour un devoir de mathĆ©matiques. Je relis le message, pense Ć  toutes les pages d’histoire et suis prĆŖt Ć  leur rĆ©pondre que je ne peux pas les aider. Quelques secondes aprĆØs, cependant, quelque chose au-dedans de moi me fait comprendre que je suis en train de perdre une occasion d’aimer des amis en difficultĆ©. Instinctivement je m’étais mis Ć  la premiĆØre place, en oubliant combien il est important d’aider les autres. Je ferme le livre d’histoire et me prĆ©cipite chez l’un d’eux, où ils Ć©taient rĆ©unis. Je m’y mets avec application et les aide jusqu’à tard dans la soirĆ©e. RentrĆ© Ć  la maison, il n’est plus temps d’étudier l’histoire, comment vais-je faire mon devoir ? Je confie tout Ć  Dieu, croyant qu’il trouvera une solution. Le lendemain, quelques camarades de classe demandent Ć  l’enseignante si elle peut repousser le devoir ; Ć  l’évidence, je ne suis pas le seul Ć  ne pas avoir Ć©tudiĆ©. L’enseignante, habituellement intransigeante, dĆ©cide de repousser le devoir. Simple hasardĀ ? Je ne crois pas ! Je pense plutĆ“t que l’acte de confiance fait le soir prĆ©cĆ©dent, a Ć©tĆ© providentiellement rĆ©compensĆ© par Dieu ! Ā». (S. G. – Italie)

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CongrĆØs panafricain Gen 2

Plus de 200 jeunes Ć©taient reprĆ©sentĆ©s de 21 pays de l’Afrique sub-saharienne. « On parle souvent des nombreuses langues prĆ©sentes sur le sol africain et pourtant nous nous comprenons trĆØs bien!Ā Ā», Ć©crivent-ils, « parce que Chiara nous a enseignĆ© une seule langueĀ ; celle de l’amourĀ Ā». Pour la premiĆØre fois, quelques reprĆ©sentants des Gen africains (filles et garƧons) ont pu se rencontrer et se reconnaĆ®tre comme la rĆ©alisation du rĆŖve de Chiara Lubich, presque une prophĆ©tie, qu’elle exprima voilĆ  une vingtaine d’annĆ©es dans cette citĆ©-piloteĀ : qu’un jour, cet endroit serait un tĆ©moignage vivant de la lumiĆØre du charisme du Mouvement des FocolariĀ : l’unitĆ©. L’ouverture officielle – en prĆ©sence des responsables du Mouvement Gen international, Geppina Pisani et Marius Müller, ainsi que des responsables de la citĆ©-pilote Piero, Else Castellitto et Joseph Kinini – est une vĆ©ritable explosion de joie et de couleurs, avec la prĆ©sentation de chaque zone gĆ©ographique. Par groupe, les Gen, montant sur la scĆØne, dĆ©tachent d’un grand panneau reprĆ©sentant le continent africain, le morceau correspondant Ć  leur nation et y dĆ©posent leur drapeau. Le rĆ©sultatĀ : la photo de Chiara Lubich souriante, vĆŖtue Ć  l’africaine, et devant elle, les diffĆ©rents drapeaux. Ils Ć©criventĀ : Chiara nous sourit, on a vraiment l’impression qu’elle porte tous nos peuples Ć  DieuĀ !Ā Ā». Au coeur d’une crise mondiale qui n’épargne pas l’Afrique, un continent dĆ©jĆ  durement Ć©prouvĆ©, les Gen n’ont pas reculĆ© et ont, avec dĆ©termination, dĆ©passĆ© mille difficultĆ©s pour rejoindre le Kenya depuis des endroits parfois Ć©loignĆ©s de milliers de kilomĆØtres, certains accomplissant des voyages de trois jours en autocar sur des routes dĆ©foncĆ©es, comme les Gen du Congo, du Malawi, d’Ethiopie et du Sud-Soudan. « Quand nous avons appris qu’aurait lieu ce congrĆØs, nous nous sommes tout de suite rendus compte qu’il faudrait beaucoup d’argentĀ Ā» – racontent les Gen nigĆ©rians –  « Cependant cette fois-ci nous ne voulions pas demander de l’argent sans avoir fait notre part. Nous avons rĆ©alisĆ© divers travaux, mĆŖme si beaucoup d’entre nous devaient aussi continuer Ć  Ć©tudier Ć  l’Université : des ventes d’objets, des travaux des champs, la prĆ©paration d’un calendrier où nous avons racontĆ© nos expĆ©riences, dont la vie de Chiara Luce, que beaucoup ont apprĆ©ciĆ©. Ainsi nous avons pu financer le voyage de 12 d’entre nousĀ Ā». «  Notre pays est en train de traverser une trĆØs grave crise Ć©conomique et politique – nous disent ceux de la CĆ“te d’Ivoire – mais notre prĆ©sence est la preuve de la Providence de Dieu qui nous a accompagnĆ©sĀ Ā». Le 29 dĆ©cembre, une liaison Internet ā€œ2 waysā€ avec la prĆ©sidente des Focolari Maria Voce: un moment de grande joie pour elle et pour tous les prĆ©sents. « Je ressens beaucoup de joie de vous coir aussi nombreux et de vous sentir aussi engagĆ©s pour notre IdĆ©alĀ : c’est la chose qui me donne le plus de joie. Il me semble que votre prĆ©sence est un signe de grande espĆ©rance, parce que les nouvelles gĆ©nĆ©rations sont la prĆ©sence de l’Œuvre, elles sont la prĆ©sence de l’Eglise, elles sont l’espĆ©rance de l’humanité ; et j’ai vu que je ne suis pas la seule Ć  le ressentir, parce que le Pape, lui aussi, continue de dire celaĀ Ā». Une demi-heure de dialogue et de communion intense avec elle durant laquelle les Gen expriment leur joie de faire cette expĆ©rience d’unitĆ© et prĆ©sentent les projets Ć©laborĆ©s durant ces journĆ©es. En conclusion de ce moment, ils lui chantent une chanson dĆ©diĆ©e Ć  Chiara LubichĀ : « Chiara, lumiĆØre de l’AfriqueĀ Ā». En rĆ©ponse, Maria Voce dit: « Comptez toujours plus sur cette lumiĆØre forte qu’est la prĆ©sence de JĆ©sus parmi vous et c’est lui qui vous aidera Ć  tĆ©moigner de votre unitĆ©, mĆŖme au milieu des difficultĆ©s, sans peurĀ Ā». Dans le message qu’ils lui envoient Ć  la fin du CongrĆØs, ils Ć©criventĀ : « Pour beaucoup d’entre nous qui n’ont pas connu Chiara personnellement, notre rencontre avec toi aujourd’hui a confirmĆ© que Chiara est toujours parmi nous, elle est toujours avec nous. Nous avons senti son amour personnel Ć  travers tes encouragements et ta confiance. Nous sentons que tu nous comprends Ć  fond, tu es trĆØs proche de chaque Gen… Nous sommes conscients que la vraie bataille commence maintenant que nous rentrons dans nos pays, mais ici nous avons eu toutes les rĆ©ponses dont nous avions besoin…Tes paroles « N’ayez pas paurĀ Ā» nous aideront Ć  porter JĆ©sus Ć  tous. Nous repartons avec la joie de la redĆ©couverte de l’appel Ć  travailler pour porter l’unitĆ© dans le monde autour de nousĀ Ā». En tous, il y avait la conscience de vivre un moment historique, de faire une expĆ©rience de vie et d’unitĆ© qui dĆ©passe les divisions entre les pays en conflit depuis des annĆ©es, les inĆ©galitĆ©s et les injustices dans le domaine social et Ć©conomique, se sentant protagonistes, avec tous les autres, chacun unique et irremplaƧable, pour la construction d’un monde plus uni. [nggallery id=83]

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ProphƩtie et histoire

Histoire et prophĆ©tie: deux yeux avec lesquels l’humanitĆ© contemple le scĆ©nario de son drame: un qui regarde le passĆ© et l’autre le futur, pour rĆ©gler le prĆ©sent. On pourrait dire que la prophĆ©tie est la vision de Dieu et l’histoire celle de l’homme. Ainsi l’histoire est une Ć©pitaphe des morts et la prophĆ©tie est l’ardent dĆ©sir de libĆ©ration de la mort Ć  la vie: le dĆ©sir de paix. Cependant Christ est venu. Au-dessus de son berceau, dans la nuit des temps, les anges ont chantĆ©: Ā«Gloire Ć  Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommesĀ». La gloire pour Dieu au ciel est la paix pour les hommes sur la terre. La paix est la gloire des hommes. La gloire est la paix de Dieu. Or Christ a indiquĆ© la paix. Ā«Christ est notre paix…, artisan de paixĀ», venu Ā«porter la bonne nouvelle de la paixĀ», comme le dit Paul aux romains, qui sont des hommes de guerre. Sa rĆ©volution est la dĆ©couverte du frĆØre, dĆ©couverte faite Ć  la lumiĆØre de la charitĆ© et le fruit de la charitĆ© est la paix. Sa loi est le pardon, et le pardon brise les pulsions de guerre. La guerre rĆ©vĆØle, en celui qui la provoque, un athĆ©isme rĆ©el, une rĆ©volte contre Dieu. Une des bĆ©atitudes Ć©vangĆ©liques proclame: Ā«Bienheureux les pacifiques, car ils seront appelĆ©s fils de DieuĀ». Les pacifiques sont des faiseurs de paix: parce que la paix se fait, se produit, elle est ce qu’il y a de plus prĆ©cieux dans le cycle de la production de la civilisation. Le chrĆ©tien est un producteur de paix, qui reconstruit indĆ©finiment dans le tissu des siĆØcles, donc il reconstruit sans cesse la vie, en faisant Ā«guerre Ć  la guerreĀ», comme le dit Pie XII, pour combattre son ennemi qui est la mort. Mais il y a paix et paix. Une est vie, l’autre est mort. Ā«Je vous laisse la paix – dit JĆ©sus – je vous donne ma paix, ce n’est pas Ć  la maniĆØre du monde que je vous la donneĀ». Celle du monde est fondĆ©e sur la guerre, celle du Christ est don de l’amour. A cet Ć©gard, la paix et la guerre naissent dans le coeur de chacun d’entre nous. Dans le monde, trop de peuples rĆ©pĆØtent encore avec les prophĆØtes: Ā«Nous avons attendu la paix et il n’y a aucun bien Ć  espĆ©rer. Nous avons attendu le temps de la santĆ© et du remĆØde aux souffrances, mais ce sont de nouvelles peurs et perturbations qui arrivent. Nous avons attendu la lumiĆØre et nous voici encore dans les tĆ©nĆØbres… Nous avons attendu la justice et il n’y en a pas, la santĆ©, et celle-ci est encore bien loin de nousĀ». Civilisation et paix s’identifient, comme guerre et barbarie s’accompagnent. Aujourd’hui, il faut une prophĆ©tie – c’est-Ć -dire une vision d’amour et de rationalitĆ© – qui crie sur la tĆŖte des responsables les dangers imminents auxquels leur sottise – leur peur – peut nous exposer. Si dans le corps de l’humanitĆ© coule le sang du Christ, il nous libĆØrera du mal. A la ville de l’homme d’aujourd’hui, comme Ć  la JĆ©rusalem d’hier, Il continue Ć  dire: Ā«Oh si tu connaissais toi aussi – dĆØs aujourd’hui – ce qui est utile pour ta paix!ā€. DĆØs aujourd’hui, parce qu’il n’y a plus de temps Ć  perdre. Ce qui sert pour la paix, c’est la rationalitĆ© humaine avec la rationalitĆ© divine, qui est en substance la charitĆ©. Le sang de la RĆ©demption, qui nous rend consanguins du Christ et donc consanguins entre nous, nous pousse Ć  recomposer la famille, la communautĆ©, Ć  arriver Ć  l’unitĆ©. D’ailleurs, une unification universelle est en train de s’opĆ©rer: uniques et communs sont les idĆ©aux de libertĆ©, de justice, de paix qui aujourd’hui secouent et Ć©lĆØvent noirs et jaunes, prolĆ©taires et travailleurs de tous pays et toutes conditions. Sur leur agitation, qui forme l’histoire dramatique de notre temps, l’invitation prophĆ©tique du ChristĀ : Ā«Que tous soient unĀ !Ā» devient de plus en plus pressante. Igino Giordani

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Marisa Baù: les recherches continuent

Marisa Baù, focolarine italienne rĆ©sidente en Suisse, n’a toujours pas Ć©tĆ© retrouvĆ©e. On a perdu sa trace depuis le 20 dĆ©cembre dernier. Ces derniĆØres semaines, les recherches ont Ć©tĆ© prises en charge par la police suisse de Fribourg, en contact avec les responsables du Centre des Focolari de Montet (Broye) – où Marisa vit depuis plus de 15 ans ainsi qu’avec ses proches.

Au niveau local, on a assisté à une grande mobilisation pour trouver le moindre indice qui puisse permettre de la retrouver. Les amis et connaissances patrouillent régulièrement dans les environs de Montet où Marisa aurait pu aller.

L’avis de disparition a Ć©tĆ© diffusĆ© auprĆØs des gardes forestiers, des associations de chasseurs, de pĆŖcheurs, de randonneurs ou les ornithologues de la rĆ©gion de Fribourg. De mĆŖme, les nombreux campings qui se situent aux abords du lac de NeuchĆ¢tel ont Ć©tĆ© alertĆ©s.

La nouvelle, comme on peut l’imaginer, a Ć©tĆ© rĆ©percutĆ©e dans le monde focolarino et parmi les amis et connaissances de Marisa. A travers les canaux officiels des Focolari sur les rĆ©seaux sociaux, s’est mise en action une chaĆ®ne de communion et de priĆØre et des actions concrĆØtes pour diffuser de faƧon capillaire tous les renseignements utiles pour mener les recherches. « MĆŖme en SuĆØde, nous prionsĀ Ā», ā€œRezamos por ella aquĆ­ en Berazategui, Argentinaā€; ā€œDe la Colombie, nous prions chaque jour. Nous demandons au Ciel avec foiĀ !ā€; ā€œDepuis l’Espagne, nous prions aussi pour qu’elle revienneā€; ā€œTante Marisa, tu nous manques!ā€; ā€œJe prie pour que ton ange gardien soit Ć  tes cĆ“tĆ©s et pour que tu nous donnes un signe pour nous mener jusqu’à toiā€; ā€œMarisa … tu as suivi ton Ć©toile, tu as parcouru les routes du monde en rĆ©alisant le rĆŖve de ta vieĀ : ĆŖtre au service du prochain, par amour. Maintenant c’est nous qui cherchons une Ć©toile Ć  suivre pour te retrouver.ā€ Ce sont quelques uns des messages qui sont arrivĆ©s.

Le 20 dĆ©cembre, Marisa qui, au moment de sa disparition, travaillait comme formatrice et responsable de production de l’atelier artistique du Centre, Ć©tait Ć  peine rentrĆ©e d’une semaine de travail au BrĆ©sil. Le matin de ce jour-lĆ , elle dĆ©cida de faire une promenade dans la campagne autour de Montet. Elle sortit vers 11h00 mais ne revint pas. AprĆØs une premiĆØre recherche faite Ć  l’heure du dĆ©jeuner par les personnes du Centre, la police fut avertie et commenƧa les recherches Ć  l’aide des chiens durant l’aprĆØs-midi.

Renseignements sur  Marisa Baù

Elle est nƩe le 12.05.1963 et domiciliƩe Ơ Montet (Broye).

Ses signes particuliers sont les suivants:

D’apparence maigre, 163 cm, cheveux mi-longs roux ondulĆ©s, yeux verts. Au moment de sa disparition, elle portait un manteau d’hiver noir avec une capuche, un jean, pull noir et des bottes. Elle s’exprime en italien et en franƧais. Quiconque serait en mesure de fournir des renseignements utiles pour le retrouver est priĆ© de contacter la Police Cantonale de Fribourg au numĆ©ro de tĆ©lĆ©phone suivantĀ : +41 (0) 26 305 17 17 ou sur auprĆØs de n’importe quel poste de Police (117/112).

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CorĆ©e – une perle pour toute l’Asie

En partant de Rome, aprĆØs 12 heures de vol vers l’Est, on arrive Ć  l’ultime pĆ©ninsule de terre ferme du continent asiatique: la CorĆ©e, ā€œle pays du matin calmeā€ comme on l’appelle aussi. Ce pays est l’unique au monde Ć  ĆŖtre restĆ© divisĆ© entre Nord et Sud. La CorĆ©e du Sud, avec ses 48 millions d’habitants dont 12 millions dans la capitale Seoul, a accueilli le Mouvement des Focolari dans les annĆ©es 60. AprĆØs l’ouverture du premier focolare en 1969, le Mouvement s’est rapidement diffusĆ© sur toute la pĆ©ninsule, touchant tous les Ć¢ges et tous les milieux sociaux. On compte aujourd’hui 5 centres Ć  Seoul, 2 Ć  Daegu et un Centre de rencontres et de formation Ć  Kyeonggido. Voici quelques Ć©chos qui peuvent donner une idĆ©e de la vie du Mouvement en CorĆ©e aujourd’hui. Dialogue interreligieux. C’est une caractĆ©ristique typique d’un pays culturellement liĆ© aux grandes religions, comme le Bouddhisme et le Confucianisme, avec une forte prĆ©sence Ć©galement des chrĆ©tiens. Signalons le dernier fait significatif en ce domaineĀ : Han Mi-Sook, focolarine, membre de la Commission du dialogue interreligieux de la ConfĆ©rence Ć©piscopale corĆ©enne (CBCK http://english.cbck.or.kr/), accompagnĆ© le vĆ©nĆ©rable Ja Seung, prĆ©sident du « Jogye OrderĀ Ā» du bouddhisme corĆ©en et le docteur GunDuk Choi, prĆ©sident de l’association du Confucianisme, Ć  la rencontre d’octobre dernier Ć  Assise Ć  laquelle ils ont activement participĆ©. Le prĆ©sident du Confucianisme et son collaborateur ont ensuite visitĆ© Loppiano, la citĆ©-pilote internationale des Focolari et le Centre du Mouvement Ć  Rome. « Je vous souhaite – a-t-il dit – que se rĆ©alise votre rĆŖveĀ : « que tous soient un » ». Initiative sociale. Il s’appelle ā€œHaengbok Maeul – le village du bonheurā€. Il s’agit d’une activitĆ© mensuel qui va de l’avant depuis 8 ans pour aider les travailleurs Ć©trangers, les rĆ©fugiĆ©s de la CorĆ©e du Nord (plus de 20.000) et beaucoup d’autres personnes qui sont dans le besoin. Le projet offre divers services d’assistance mĆ©dicale, de nourriture et de logement, des coiffeurs, les cours de langue corĆ©enne, etc. « Dans un premier temps – racontent les volontaires engagĆ©s dans le projet – les personnes Ć©taient mĆ©fiantes mais, dĆ©sormais, elles se sentent aimĆ©es et, peu Ć  peu elles s’ouvrent et apportent elles aussi, Ć  leur tour, des aliments Ć  partagerĀ Ā». Politique et Ć©conomie. Le Mouvement politique pour l’unitĆ© (Mppu) en CorĆ©e, est nĆ© en 2004 Ć  l’initiative d’un groupe de parlementaires qui se rencontrent rĆ©guliĆØrement une fois par mois au sein du « Forum politique pour l’unité », depuis 2008. Il s’agit d’un groupe de recherche, reconnu par le Parlement. Son activitĆ© s’est Ć©largie Ć  un « Forum SocialĀ Ā», ouvert aux journalistes, avocats, fonctionnaires, mĆ©decins, Ć©conomistes qui se rĆ©unissent au Parlement tous les deux mois avec la participation de 30 personnes en moyenne. Parmi les activitĆ©s promues par le Mppu, notons la campagne pour la « purification du langageĀ Ā», en 2010. Une centaine d’étudiant en journalisme, de diffĆ©rentes universitĆ©s, a observĆ© le langage des hommes politiques et des dĆ©putĆ©s durant les sessions politiques, les interviews et les discours. Cette Ć©tude a Ć©tĆ© un stimulant pour les politiques afin qu’ils soient plus attentifs dans leur maniĆØre de parler et elle a Ć©tĆ© rĆ©compensĆ©e par l’attribution d’une bourse. Le Mouvement politique pourĀ  l’unitĆ© est aussi promoteur de 2 Ć©coles pour de jeunes politiciens et Ć©tudiants intĆ©ressĆ©sĀ : le programme prĆ©voit 10 cours et un total de 58 Ć©tudiants y participent dĆ©jĆ . Economie de Communion. NĆ©e en 1991 d’une intuition de Chiara Lubich, l’Edc a suscitĆ© un grand intĆ©rĆŖt en CorĆ©e, non seulement auprĆØs des entrepreneurs mais aussi chez beaucoup d’étudiants, chercheurs et professeurs d’économie. Actuellement il existe 8 entreprises qui adhĆØrent au projet de l’Edc en CorĆ©e. 4 autres sont trĆØs intĆ©ressĆ©es et veulent devenir des entreprises actives dans ce projet. 23 corĆ©ens ont participĆ© au CongrĆØs international de l’Edc au BrĆ©sil, Ć  l’occasion du 20ĆØme anniversaire du projet. Un fruit immĆ©diatĀ : la traduction en corĆ©en du texte ā€œNew Financial Horizons: The Emergence of an Economy of Communionā€, de Lorna Gold. Visite de Maria Voce. En janvier 2010, la visite de la prĆ©sidente du Mouvement des Focolari et du coprĆ©sident Giancarlo Faletti a rĆ©uni environ 1.700 membres durant deux journĆ©es de connaissance rĆ©ciproque, de mises au courant, d’approfondissement de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© et de fĆŖte joyeuse. Tous deux ont pu rencontrer diffĆ©rents Ć©vĆŖques et, au Parlement, quelques hommes politiques du Mouvement politique pour l’unitĆ©. Au sein de la communautĆ© corĆ©enne, le vœu que Chiara Lubich avait fait lors de sa visite de 1982 a Ć©tĆ© renouvelĆ©. Elle avait en effet souhaitĆ© que cette nation soit une ā€œvĆ©ritable locomotiveā€ pour tout le continent asiatique: un dĆ©fi qui demande un engagement de chaque jour. [nggallery id=82]

Kyeonggido, Centre Mariapolis ā€ŸMarie MĆØre de Dieuā€

La communautĆ© du Mouvement en CorĆ©e, en continuelle croissance, sentait la nĆ©cessitĆ© d’avoir un lieu où se former Ć  la culture de l’unitĆ© et de la fraternitĆ©, où pouvoir se rencontrer et partager les expĆ©riences de l’Evangile vĆ©cu. Ainsi, en plus de la ā€ŸProvidenceā€ arrivĆ©e en abondance, tout le monde s’est engagĆ© dans diffĆ©rentes activitĆ©s pour collecter des fonds et on a pu acquĆ©rir un terrain de 9779 m² pour construire le Centre Mariapolis selon les nĆ©cessitĆ©s. Dans cet engagement, les plus actifs ont Ć©tĆ© les GenĀ 4, les enfants qui vivent la spiritualitĆ© du Mouvement, Ā qui ont rempli avec fidĆ©litĆ© leur tirelire, en faisant aussi des sacrifices. Le Centre Mariapolis ā€ŸMarie MĆØre de Dieuā€, qui se trouve environ Ć  une heure de la capitale SĆ©oul, a Ć©tĆ© inaugurĆ© en 1994 pour la joie de tous, en prĆ©sence d’Aldo Fons Stedile, un focolarino de la premiĆØre heure et proche collaborateur de Chiara Lubich. Depuis ce moment le Centre fonctionne Ć  plein rĆ©gime et sert surtout pour la formation des membres des Focolari. Chaque annĆ©eĀ  environ 7Ā 000 personnes participent aux diffĆ©rentes sessions et rencontres pour approfondir la spiritualitĆ© de l’unitĆ©. Le jour où la participation est la plus forte et la plus vivante est le 3ĆØme dimanche du mois durant lequel le Centre est ouvert Ć  tous les enfants et les jeunes, garƧons et filles. Ils sont environ 200 chaque mois, accompagnĆ©s de leurs parentsĀ : la maison se remplit de leurs chants, de leurs rires et de leur habituelle vitalitĆ©. Une rencontre spĆ©ciale pour leurs parents a lieu en mĆŖme temps et ce sont souvent les enfants qui suscitent leur intĆ©rĆŖt pour la vie selon la spiritualitĆ© de l’unitĆ©.

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Skip a Meal (saute un repas)

« Saute un repas et donne l’argent pour la Corne d’AfriqueĀ ! Ā». Les Jeunes pour un Monde Uni du Costa Rica ont lancĆ© dans leur pays depuis quatre mois la campagne Skyp a Meal afin de recueillir des fonds pour cette rĆ©gion de l’Afrique, où plus de 12 millions de personnes vivent une situation dramatique Ć  cause d’une sĆ©cheresse exceptionnelle. Les jeunes ont organisĆ© deux Ć©vĆ©nements culturels auxquels ont participĆ© musiciens et artistes trĆØs connus dans leur pays. Les deux Ć©vĆ©nements ont Ć©tĆ© une combinaison de musique, de poĆ©sie, d’expĆ©riences personnelles et de crĆ©ations audiovisuelles qui ont permis aux participants d’approcher la rĆ©alitĆ© de l’âme africaine. Skyp a Meal a eu comme inspiration principale le dĆ©sir de collaborer pour construire un monde plus uni, et il a surtout voulu aimer concrĆØtement l’autre avec l’envoi d’une aide financiĆØre obtenue par la vente des billets d’entrĆ©e pour les Ć©vĆ©nements artistiques. « C’était une expĆ©rience vraiment insoliteĀ : l’excitation, l’enthousiasme, l’engagement, l’amour pour ce visage de JĆ©sus crucifiĆ© et abandonnĆ© et la certitude de Sa prĆ©sence entre nous ont Ć©tĆ© les ingrĆ©dients essentiels de la prĆ©paration, durant laquelle nous nous sommes rendus compte d’une magnifique rĆ©alité : ce n’était pas seulement nous qui aidions l’Afrique, mais aussi l’Afrique qui nous aidaitĀ Ā». La collaboration des diffĆ©rentes exploitations et organisations qui ont donnĆ© la nourriture, mis Ć  disposition les infrastructures et la place sur les mass mĆ©dias, nous a permis de diffuser l’initiative et rassembler les jeunes et les adultes quiĀ  s’identifiaient Ć  cette cause. Tout ceci est devenu une occasion pour transmettre l’idĆ©e d’un monde uni. Nous avons aussi commencĆ© Ć  construire un rapport direct avec les Jeunes pour un Monde Uni du Kenya qui nous Ć©criventĀ : « Un grand merci pour Skyp a Meal, nous sommes enthousiasmĆ©s de savoir que le Costa Rica nous est uni pour affronter ces dĆ©fis difficiles, qui signifient aussi une douleur pour l’humanité ». Skyp a Meal n’est pas une activitĆ© de bienfaisance, mais une expĆ©rience d’enrichissement rĆ©ciproque, de partage et l’opportunitĆ© d’entrer dans la culture africaine. Nous nous rendons compte qu’en partageant nos compĆ©tences avec « l’AutreĀ Ā» nous pouvons aller au-delĆ  des distances et dĆ©passer les diffĆ©rences, les sĆ©parations gĆ©ographiques, ethniques, ou culturelles. Skyp a Meal nous rendĀ  conscients du fait que deux cultures complĆØtement diffĆ©rentes peuvent ĆŖtre unies, se comprendre, et s’aiderĀ : « Moi je suis parce que nous sommesĀ Ā» (philosophie Unbutu). Nous sommes tous une partie de ce rĆ©seau mondial d’unitĆ© qui est en train de se tisser. C’est Ć  nous de continuer Ć  travailler pour construire une nouvelle humanitĆ©. Jeunes pour un Monde Uni du Costa Rica. Links: Twitter: skipamealcr Facebook: http://www.facebook.com/skipamealCR Correo electronic: Ā skipamealcr@gmail.com Videos Youtube: http://www.youtube.com/watch?v=lJ2_22DADNM http://www.youtube.com/watch?v=q5ucQQqxLJ0 http://www.youtube.com/watch?v=VGm3S4Hp6_c

Janvier 2012

Ā«Du moment que vous ĆŖtes ressuscitĆ©s avec le Christ, recherchez ce qui est en haut, lĆ  où se trouve le Christ, assis Ć  la droite de Dieu.Ā» C’est Ć  ce monde du Christ – nous dit saint Paul – que nous sommes non seulement appelĆ©s, mais auquel nous appartenons dĆ©jĆ . La foi nous dit que par le baptĆŖme nous sommes insĆ©rĆ©s en lui et que par consĆ©quent nous participons Ć  sa vie, Ć  ses dons, Ć  son hĆ©ritage, Ć  sa victoire sur le pĆ©chĆ© et sur les forces du malĀ : en effet, nous sommes ressuscitĆ©s avec lui. Cependant, Ć  la diffĆ©rence des personnes saintes qui ont dĆ©jĆ  atteint le but, notre appartenance Ć  ce monde du Christ n’est pas pleine ni totalement rĆ©vĆ©lĆ©eĀ ; et surtout elle n’est pas stable ni dĆ©finitive. Sur cette terre, nous sommes continuellement exposĆ©s Ć  des dangers, difficultĆ©s et tentations, qui peuvent nous faire chanceler, freiner notre parcours ou mĆŖme le dĆ©tourner vers des orientations erronĆ©es. Ā«Du moment que vous ĆŖtes ressuscitĆ©s avec le Christ, recherchez ce qui est en haut, lĆ  où se trouve le Christ, assis Ć  la droite de Dieu.Ā» On comprend alors l’exhortation de l’ApĆ“treĀ : « Recherchez ce qui est en hautĀ Ā». Cherchez Ć  sortir, non pas matĆ©riellement, mais spirituellement de ce mondeĀ ; abandonnez ses rĆØgles et ses passions pour vous laisser conduire en toutes circonstances par les pensĆ©es et les sentiments de JĆ©sus. « Ce qui est en hautĀ Ā» signifie la loi d’en haut, la loi du Royaume des Cieux, que JĆ©sus a portĆ©e sur la terre et qu’il veut que nous rĆ©alisions dĆØs maintenant. Ā«Du moment que vous ĆŖtes ressuscitĆ©s avec le Christ, recherchez ce qui est en haut, lĆ  où se trouve le Christ, assis Ć  la droite de Dieu.Ā» Comment vivre cette Parole de VieĀ ? Elle nous encourage Ć  ne pas nous contenter d’une vie mĆ©diocre, faite de demi-mesures et de compromis, mais Ć  conformer notre vie, avec la grĆ¢ce de Dieu, Ć  la loi du Christ. Elle nous pousse Ć  vivre et Ć  nous engager pour tĆ©moigner dans notre milieu des valeurs que JĆ©sus a portĆ©es sur la terreĀ : cela pourra ĆŖtre l’esprit de concorde et de paix, de service de chacun, de comprĆ©hension et de pardon, d’honnĆŖtetĆ©, de justice, d’exactitude dans notre travail, de fidĆ©litĆ©, de puretĆ©, de respect de la vie, etc. Le programme, on le voit, est vaste comme la vie. Cependant, pour ne pas rester dans le vague, rĆ©alisons, au cours de ce mois, cette loi de JĆ©sus qui les rĆ©sume un peu toutesĀ : en voyant dans chaque frĆØre et sœur le Christ, mettons-nous Ć  son service. N’est-ce pas cela qui nous sera demandĆ© au terme de notre existenceĀ ? Chiara Lubich – Fondatrice des Focolari (1920-2008) (Cette Parole de vie a Ć©tĆ© publiĆ©e en avrilĀ 1988) N.B. Comme chaque annĆ©e, du 18 au 25Ā janvier, on cĆ©lĆØbre, en de nombreux pays du monde, la Semaine de priĆØre pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens, en d’autres, elle est cĆ©lĆ©brĆ©e Ć  la PentecĆ“te. Le thĆØme de cette annĆ©e est tirĆ© de la lettre de Paul aux CorinthiensĀ : « Tous, nous serons transformĆ©s par la victoire par notre Seigneur JĆ©sus-ChristĀ Ā». (1 Cor 15, 51-58). La Parole de vie de ce mois nous semble en consonance avec le texte choisi.

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Egypte, projet Ā« J’appartiens… Ā»

Nous reportons ici le tĆ©moignage de Hanaa Keisar, racontĆ© Ć  l’occasion de la remise du Premier Prix MĆØre Teresa de Calcutta en mĆ©moire de Chiara Lubich, le 10 dĆ©cembre 2011. « En Egypte, comme vous le savez tous, cette annĆ©e a Ć©tĆ© marquĆ©e par une Ć©tape spĆ©ciale et inattendueĀ : l’écroulement du rĆ©gime dictatorial. Presque un an aprĆØs le premier vent d’espoir et de libertĆ©, nous nous trouvons dans une phase dĆ©licate où rĆØgnent l’insĆ©curitĆ©, le dĆ©couragement, la grande crise Ć©conomique et une grande peur du futur. MalgrĆ© ce scĆ©nario, nous avons constatĆ© avec Ć©merveillement comment Dieu nous aide Ć  tisser une toile cachĆ©e, constituĆ©e de rapports vrais et fraternels. Alors qu’arrivent les nouvelles sur les journaux et Ć  la TV d’attaques sanglantes contre des Ć©glises en diffĆ©rents endroits du pays ou d’actes de violence contre les foules des manifestants pacifiques de la place TahirĀ ; dans un quartier du Caire, nous avons travaillĆ© ensemble, chrĆ©tiens et musulmans – tous animĆ©s de l’IdĆ©al de l’unitĆ© que nous a transmis Chiara – pour un projet modeste mais symbole d’unité : le projet « J’appartiens… ». Face Ć  la mĆ©fiance, au dĆ©sintĆ©rĆŖt et Ć  l’indiffĆ©rence que connaissent tant d’égyptiens, le projet a pour but de redonner le sens de l’appartenance Ć  son propre Pays en poussant les personnes Ć  dĆ©couvrir ses richesses culturelles et embellir les coins dĆ©laissĆ©s et sales. Ainsi est nĆ©e – promue par l’artiste Ć©gyptien Elham Naguib – l’idĆ©e de peindre des murs pour exprimer la fraternitĆ©, la paix, l’harmonie et sensibiliser ainsi Ć  l’engagement civique. Nous nous sommes lancĆ©s durant 2 jours, avec 40 jeunes et adultes, Ć  couvrir le mur d’une Ć©cole dans un quartier populaire et pauvre, sur le thĆØme « Nous avons le droit de rĆŖverĀ !Ā Ā». Nous Ć©tions Ć  18 mois de la rĆ©volution du 25 janvier. MĆŖme si tout Ć©tait en rĆØgle, la matin suivant, nous est arrivĆ© l’ordre de la commune d’effacer le dessin, sans aucune explication. C’était une petite flamme qui s’éteignait. Et aujourd’hui, dans cet post-rĆ©volution, le responsable d’un quartier nous appelle prĆ©cisĆ©ment pour rĆ©aliser une fresque durant ces jours où ont lieu de nouveaux troubles place Tahir. ArmĆ©s de la seule conviction que la fraternitĆ© est possible entre tous, nous avons commencĆ© le travail en y associant peu Ć  peu tous les habitants du quartierĀ : des enfants, des jeunes et des anciens, des ouvriers et des avocats, des musulmans et des chrĆ©tiens. La fresque, initialement prĆ©vue pour 60 m, s’est allongĆ©e au fur et Ć  mesure que les passants, Ć©merveillĆ©s, s’arrĆŖtaient pour peindre avec nous, heureux de pouvoir donner ainsi leur contribution pour la fraternitĆ© et l’égalitĆ©. Ce n’était pas tant la fresque qui importait, mĆŖme si cela comptait aussi, mais le tĆ©moignage que l’on donnait Ć  travers le fait de la rĆ©aliser tous ensemble. ā€œĀ«Ā Votre initiative est la campagne la plus rĆ©ussie pour redonner vie et beautĆ© Ć  notre villeĀ Ā», s’est exclamĆ© un monsieur. Un des candidats au nouveau parlement, revenant de la place Tahir, nous a dĆ©fiĆ©s en disantĀ : « Vous pensez que vous allez changer l’Egypte avec votre belle peintureĀ ?Ā Ā». Ce sont les personnes du quartier elles-mĆŖmes qui lui ont rĆ©ponduĀ : « Ça, c’est ce que nous pouvons faire. Le changement de l’Egypte, nous le commenƧons Ć  partir de lĆ Ā !Ā Ā». On cherche Ć  opĆ©rer un changement de mentalitĆ©, comme cela est en train d’arriver aussi avec un autre de nos projets qui s’adresse Ć  des jeunes travailleurs mineurs, pour leur rendre leur enfance perdue et leur dignitĆ©. Nous avons aussi assistĆ© Ć  un vĆ©ritable changement dans leur comportementĀ : d’indisciplinĆ©s et agressifs qu’ils Ć©taient, ils sont devenus des garƧons capables de se respecter et de s’aimer dans leurs diffĆ©rences. Tous sont musulmans et sans avoir besoin de se dire comment vivre le rapport entre chrĆ©tiens et musulmans, la fameuse « rĆØgle d’orĀ Ā» se vit entre tousĀ : « Fais aux autres ce que tu voudrais que l’on te fasse Ć  toi-mĆŖmeĀ Ā». (H.K. – Egypte)

Granada

  Avertissement : toutes les informations gĆ©ocodifiĆ©es figurant sur ce site sont purement indicatives. Les objets reprĆ©sentĆ©s (par exemple les lieux de rencontre et autres) et les systĆØmes de localisation ou de navigation peuvent ĆŖtre imprĆ©cis ou erronĆ©s pour la recherche d’adresses, de positions, de distances, d’indications et d’orientation.

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Ā« Soyez une famille Ā»

Si aujourd’hui je devais quitter cette terre et qu’une derniĆØre parole m’était demandĆ©e pour exprimer notre idĆ©al, je vous dirais, sĆ»re d’être comprise de faƧon exacteĀ : « Soyez une famille.Ā Ā» Certains parmi vous souffrent-ils parce qu’ils traversent des Ć©preuves spirituelles ou moralesĀ ? Ceux-lĆ , comprenez-les comme une mĆØre, davantage mĆŖme qu’une mĆØre. Ɖclairez-les par la parole ou par l’exemple. Ne leur laissez pas manquer de la chaleur de la famille, faites-la grandir mĆŖme autour d’eux. Certains parmi vous souffrent-ils physiquementĀ ? Qu’ils soient vos frĆØres prĆ©fĆ©rĆ©s. Souffrez avec eux. Essayez de comprendre leurs douleurs jusqu’au fond. Faites-les participer aux fruits de votre vie apostolique, afin qu’ils sachent qu’ils y ont contribuĆ© plus que d’autres. Certains parmi vous sont-ils proches de la mortĀ ? Imaginez d’être Ć  leur place et faites pour eux tout ce que vous voudriez que l’on fasse pour vous, jusqu’au dernier instant. L’un de vous se rĆ©jouit-il d’une conquĆŖte ou d’autre choseĀ ? RĆ©jouissez-vous avec lui, pour que son rĆ©confort soit sans ombre de tristesse, que son cœur ne se referme pas, mais que la joie soit de tous. L’un de vous part-ilĀ ? Laissez-le partir, non sans avoir empli son cœur d’un seul trĆ©sorĀ : le sens de la famille, pour qu’il l’emporte lĆ  où il doit aller. Ne faites jamais passer une activitĆ© quelle qu’elle soit, ni spirituelle ni apostolique, avant l’esprit de famille qui doit vous unir aux frĆØres avec qui vous habitez. Et lĆ  où vous irez porter l’idĆ©al du Christ, pour agrandir la famille immense de l’Œuvre de Marie, vous ne pourrez faire mieux que de chercher Ć  crĆ©er avec discrĆ©tion et prudence, mais surtout avec dĆ©cision, cet esprit de famille. L’esprit de famille est plein d’humilitĆ©, il dĆ©sire le bien des autres, ne s’enorgueillit pas. En somme, il est la charitĆ© vĆ©ritable et entiĆØre. Bref, si je devais vous quitter, je laisserais en fait JĆ©sus en moi vous rĆ©pĆ©terĀ : Ā« Aimez-vous les uns les autres… afin que tous soient un Ā». Chiara Lubich

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Joyeux Noƫl 2011

Ā« Meilleurs vœux Ć  tous ceux qui vivent pour que l’humanitĆ© soit une vraie famille!

Que la Parole vĆ©cue soit l’étoile qui annonce et invite Ć  la rencontre avec JĆ©sus au milieu de nous dans un NoĆ«l perpĆ©tuel. Ā»

Maria Voce (Emmaus)

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Angola, finance Ć  contre-courant

Je travaille depuis 2008 dans une ONG. J’ai commencĆ© en coordonnant une zone sous la supervision de la directrice exĆ©cutive. A la fin de 2010, je pars en vacances et Ć  mon retour j’apprends que cette personne a donnĆ© sa dĆ©mission et on me demande d’assumer sa charge. Quand je commence, je trouve certaines choses en suspens et, parmi celles-ci, l’une assez dĆ©licate. ConcrĆØtement, il s’agissait tout simplement d’un vol, Ć©tant donnĆ© que durant les annĆ©es 2007 et 2008, l’ex directrice avait soustrait les taxes fiscales des salaires des employĆ©s de l’ONG sans les reverser ensuite Ć  l’Etat. Ainsi l’amende que nous devions payer s’élevait Ć  environ 75.000 dollars, ce qui correspondait Ć  une somme Ć©norme pour notre organisation. L’ex directrice, peut-ĆŖtre pour se couvrir, avait versĆ© sur le compte de chaque employĆ© une certaine somme correspondant Ć  ce qui leur avait Ć©tĆ© soustrait de leur salaire, gardant en revanche pour elle la part que l’organisation aurait dĆ» payer Ć  l’Etat. Chacun de nous a reƧu ces sommes sans en connaĆ®tre l’origine et nous en avons Ć©tĆ© surpris et contents. Moi, par exemple, j’ai vu arriver 12.000 dollars sur mon compte, en plus de mon salaire. Bien que satisfait dans un premier temps, ma conscience me disait qu’il y avait quelque chose de douteux lĆ -dedans et j’ai donc pensĆ© restituer cet argent supplĆ©mentaire. J’ai pris contact avec des avocats pour savoir comment gĆ©rer la situation et ils m’ont conseillĆ© de falsifier les documents, y compris le contrat de travail des employĆ©s, etc., parce que, selon eux, l’Etat ne comprendrait jamais une telle situation et exigerait de toutes faƧons le paiement de l’amende. J’ai, malgrĆ© tout, voulu ĆŖtre cohĆ©rent jusqu’au bout avec mon choix de vie de vouloir construire une sociĆ©tĆ© plus juste. Qu’aurait fait JĆ©sus Ć  ma place ? – me suis-je demandĆ©. Certainement, il serait allĆ© Ć  contre-courant. Ainsi je me suis dĆ©cidĆ©e Ć  agir en consĆ©quence et Ć  inviter mes collĆØgues Ć  faire de mĆŖme. J’ai dit que la premiĆØre chose Ć  faire Ć©tait de restituer l’argent qui ne nous appartenait pas et d’écrire au MinistĆØre des Finances en expliquant clairement ce qui Ć©tait arrivĆ© et en demandant l’annulation de l’amende. A ma grande surprise, tous les collĆØgues ont Ć©tĆ© d’accord et nous avons fait cette dĆ©marche. Pendant ce temps, l’ex directrice, mĆŖme si elle avait dĆ©jĆ  quittĆ© le Pays pour un autre travail, m’a fait savoir qu’elle Ć©tait trĆØs en colĆØre contre moi et jugeait exagĆ©rĆ© de vouloir restituer l’argent Ć  l’Etat. Elle ne comprenait pas ma dĆ©cision et disait que cela allait dĆ©truire l’esprit d’équipe construit durant toutes ces annĆ©es. Mais, pour moi et pour les autres collĆØgues, cela signifiait ĆŖtre cohĆ©rents avec nos devoirs, certains que Dieu – qui voit tout – nous aiderait. AprĆØs trois mois de contacts et d’audiences avec le MinistĆØre des Finances, nous avons reƧu avec joie la nouvelle de l’annulation de l’amende. Les fonctionnaires avaient Ć©tĆ© frappĆ©s par notre honnĆŖtetĆ© et par notre volontĆ© de restituer l’argent dĆ» Ć  l’Etat. Nous avons touchĆ© du doigt la rĆ©ponse de Dieu Ć  ceux qui l’aiment et cherchent Ć  ĆŖtre cohĆ©rents avec les valeurs chrĆ©tiennes. RĆ©cemment, nous avons dĆ» prĆ©senter le bilan de notre ONG. Le Conseil Fiscal en a conclu que notre organisation Ć©tait une rĆ©fĆ©rence aussi pour les autres ONG, du fait de sa transparence dans la gestion et pour la faƧon dont nous affrontions ensemble les problĆØmes. A. G. – Luanda – Angola

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Afrique, ā€œMaintenant, c’est notre tourā€

ā€œMaintenant, c’est notre tourā€. ā€œCe sera une grande fĆŖte, un Ć©vĆ©nement historiqueā€. « Une Ć©tape importante dans la formation des nouvelles gĆ©nĆ©rations en AfriqueĀ Ā». Ainsi les jeunes du Mouvement des Focolari de l’Afrique prĆ©sentent-ils le ā€œCongrĆØs Gen panafricainā€ qui se tiendra dans la citĆ© pilote des Focolari au Kenya, connue sous le nom de Mariapoli Piero, du 27 au 31 dĆ©cembre 2011. Les racines. ā€œLa rĆ©cente lettre apostolique de Benoit XVI ā€œPorta Fideiā€ et le prochain synode des Ć©vĆŖques sur la nouvelle Ć©vangĆ©lisation – disent les jeunes des Focolari – nous ont fortement interpellĆ©s. Nous sentons d’une importance vitale de rĆ©pondre au dĆ©fi dĆ©jĆ  lancĆ© par Jean-Paul II dans l’Exhortation Apostolique post-synodale « Eglise en AfriqueĀ Ā», c’est-Ć -dire la nĆ©cessitĆ© de l’inculturation et sa prioritĆ© pour un enracinement rĆ©el de l’Evangile en AfriqueĀ Ā». C’est la premiĆØre fois que le Mouvement Gen promeut sur le continent africain un Ć©vĆ©nement de ce type, avec des jeunes provenant de 15 pays de l’Afrique sub-saharienne, et parmi les plus engagĆ©s, les Gen, garƧons et filles. Environ 200 jeunes, de 19 Ć  30 ans, se retrouveront dans un climat de fĆŖte mais aussi de rĆ©flexion pour approfondir l’hĆ©ritage de l’Evangile vĆ©cu, la spiritualitĆ© de l’unitĆ© que Chiara Lubich a laissĆ©e aux jeunes. « Chez nous aussi – se demandent les Gen africains – les jeunes, toujours plus et rapidement absorbĆ©s par la mentalitĆ© matĆ©rialiste, sont-ils encore capables de faire des choix radicaux et fortsĀ ?Ā Ā» Ojectif. Le projet, dont le CongrĆØs panafricain fait partie, s’étend sur une annĆ©e et inclut un programme de formation sur place et des journĆ©es de rencontres pour l’annonce de l’Evangile vĆ©cu, rassemblant le plus grand nombre possible de jeunes. En conclusion un sĆ©minaire se tiendra dans le Centre international des Focolari et culminera lors d’une audience avec le Saint PĆØre, la visite sur les lieux des martyrs Ć  Rome et une immersion au cœur de la chrĆ©tientĆ©. Enfin, l’évaluation sur place et des congrĆØs locaux permettront d’enrichir la communautĆ© chrĆ©tienne de l’expĆ©rience vĆ©cue et de proposer de nouveaux projets. DĆ©fi. RĆ©unir au Kenya 200 jeunes de pays aussi Ć©loignĆ©s les uns des autres pourrait semblerĀ  un objectif irrĆ©alisable. Comme le dit JamesĀ : « Pour la plupart, nous sommes Ć©tudiants et ceux qui travaillent ont des emplois mal rĆ©tribuĆ©sĀ Ā». C’est pour cela que les Gen travaillent, depuis l’annĆ©e derniĆØre, pour recueillir les fonds nĆ©cessaires pour les longs voyages, de maniĆØre que – grĆ¢ce Ć  une grande communion des biens – chaque rĆ©gion puisse ĆŖtre reprĆ©sentĆ©e. A Nairobi, le 28 novembre, le CongrĆØs a Ć©tĆ© prĆ©sentĆ© au Nonce Apostolique, l’archevĆŖque Alain Paul Lebeaupin, qui a parlĆ© aux Gen de l’Exhortation apostolique Africae manus que le Pape a personnellement remise au peuple africain lors de son dernier voyage au BĆ©nin et dans laquelle il invite les jeunes Ć  ne pas se laisser dĆ©courager et Ć  ne pas renoncer Ć  leurs idĆ©aux. « L’avenir est dans les mains de ceux qui savent trouver des raisons fortes pour vivre et espĆ©rer (…), il est entre vos mainsĀ Ā» ā€˜BenoĆ®t XVI, n.63 Exhortation apostolique Africae munus). Maria Voce, prĆ©sidente des Focolari, a envoyĆ© aux Gen de l’Afrique, un message dans lequel elle dit, entre autre: « Si vous maintenez toujours la prĆ©sence de JĆ©sus parmi vous, durant ces jours,Ā  il y aura une explosion de joie et de vie nouvelle parmi tous les Gen qui participeront. Alors allez de l’avant, avec courage et enthousiasmeĀ ! Mettez l’amour Ć  la base de tout et chaque petite chose acquerra une signification profonde et deviendra une pierre supplĆ©mentaire pour la croissance du Mouvement Gen en AfriqueĀ Ā». [nggallery id=80]

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Micro crƩdit au Burundi

Gaudence, volontaire des Focolari, est engagĆ©e dans sa paroisse St-Michel (Bujumbura) où il y a beaucoup de pauvretĆ©. De nombreuses initiatives ont Ć©tĆ© menĆ©es mais les pauvres sont toujours lĆ  et sont mĆŖme de plus en plus nombreux. Elle s’adresse alors Ć  FranƧoise, qui fait partie d’une association locale du Mouvement des Focolari (CASOBU) qui cherche Ć  rĆ©pondre aux nĆ©cessitĆ©s de la population et Ć  contribuer Ć  la rĆ©conciliation entre les diverses ethnies. Elle s’occupe, en particulier, des projets de microcrĆ©dit communautaire et en fait connaĆ®tre les rĆ©sultats positifs. La mĆ©thode de ce microcrĆ©dit consiste, en effet, Ć  constituer des « groupes d’épargne et de crĆ©ditĀ Ā» qui trouvent en interne les ressources nĆ©cessaires, en apprenant Ć  gĆ©rer sa propre situation Ć©conomique. Pour Gaudence s’ouvre une nouvelle perspective et, ensemble, ils s’adressent au curĆ©, peu convaincu au dĆ©but. Le jour où le projet est prĆ©sentĆ© aux pauvres de la paroisse, FranƧoise reste surprise du nombre important de personnes Ć¢gĆ©es dans un Ć©tat de pauvretĆ© totale. Mais la perplexitĆ© de l’assistance est Ć©vidente. « Comment pouvons-nous Ć©pargner si nous n’avons rienĀ ?ā€, demandent-ils. MalgrĆ© le scepticisme gĆ©nĆ©ral, le curĆ© encourage tout le monde Ć  essayer. Trois groupes de 25 personnes chacun sont constituĆ©s et les rencontres de formation commencent. Ā«Nous continuons Ć  rĆ©pĆ©ter que nous ne donnerons pas d’argent – racontent-elles – et que les prĆŖts devront provenir des petites sommes Ć©pargnĆ©esĀ Ā». Tous ne comprennent pas. Un jour où ils se sentent plus dĆ©couragĆ©s que d’habitude, ils dĆ©clarentĀ : « Explique nous encore une fois la mĆ©thode, puis nous nous confierons Ć  JĆ©sus parce que nous le faisons seulement pour LuiĀ Ā». Les rencontres se poursuivent avec des hauts et des bas mais, Ć©tonnamment, au fur et Ć  mesure que le cours progresse, des talents et des forces cachĆ©es viennent en Ć©vidence. MĆŖme ceux qui n’avaient d’autres perspectives que de mendier devant une Ć©gliseĀ  rĆ©alisent les premiers investissements productifs. Ā«Pendant quelques mois – raconte FranƧoise – j’ai dĆ» me faire remplacer pour la formation parce que j’étais occupĆ©e par les prĆ©paratifs de mon mariage. De nombreuses personnes de St Michel sont venues me fĆ©liciter, avec les yeux illuminĆ©s par la joieĀ : ils n’étaient plus pauvresĀ ! Ils m’ont racontĆ© le succĆØs de leurs petites activitĆ©sĀ Ā». Une dame Ć¢gĆ©e m’a dit avec fiertĆ©: ā€œJe n’ai plus besoin de l’aide de la Claritas, tu peux donc la donner Ć  quelqu’un d’autre; parce que dĆ©sormais j’ai demandĆ© un prĆŖt que je vais ensuite rembourser. Je pense agrandir mon petit Ć©tal de fruits et lĆ©gumesĀ Ā». Six mois seulement sont passĆ©s et dĆ©jĆ  90 personnes ont spontanĆ©ment renoncĆ© Ć  l’aide de la Claritas qui pourra ainsi en aider d’autres. Ā«Nous Ć©tions incrĆ©dules par rapport Ć  tout ce qui est arrivĆ©. Beaucoup de ceux qui ont vĆ©cu cette expĆ©rience Ć©taient parmi les plus pauvres et les plus Ć¢gĆ©s. Nous nous sommes rappelĆ©s que nous avions demandĆ© Ć  JĆ©sus de prendre soin de ces personnes et nous avons rĆ©alisĆ© que la rĆ©ussite du projet avait Ć©tĆ© son œuvreĀ Ā». Actuellement CASOBU soutient le microcrĆ©dit communautaire Ć  Bujumbura, dans les quartiers de Kinama, Cibitoke et Kamenge, mais le cercle s’élargit. Une autre paroisse, dans la zone nord, veut commencer cette expĆ©rience Il s’agit d’un des nombreux projets soutenus par l’Ong non gouvernementale des Focolari ā€˜Actions pour un monde uniā€ (AMU).

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Vie ConsacrƩe: la spiritualitƩ de communion, une voie de saintetƩ

RadicalitĆ©, communion et spiritualité : voilĆ  ce que les jeunes religieux dĆ©sirent pour leur future vie consacrĆ©e. C’est ce qui ressort d’une enquĆŖte rĆ©alisĆ©e la veille du 5ĆØme CongrĆØs sur la Vie ConsacrĆ©e. Ce congrĆØs s’est tenu Ć  Rome le 3 dĆ©cembre dernier, Ć  l’initiative de femmes et hommes consacrĆ©s de Rome, du Mouvement des Focolari, en collaboration avec l’Institut de thĆ©ologie Claretianum. Deux points Ć©taient Ć  la base de l’enquĆŖte. L’un positif et l’autre nĆ©gatif sur la vie consacrĆ©e: ā€œJe voudrais que la vie consacrĆ©e que je vis soit plus… Je voudrais que la vie consacrĆ©e que je vis soit moinsā€¦ā€. Pour la dimension nĆ©gative, sont ressortis le refus du formalisme et la dĆ©nonciation de l’activisme. C’est en fonction des rĆ©sultats de cette enquĆŖte, qu’a Ć©tĆ© choisi le thĆØme du congrĆØs – ā€œSaints ensembleā€ – en proposant comme voie de saintetĆ© commune, la spiritualitĆ© de communion. Les interventions en salle ont Ć©tĆ© variĆ©es: celles de l’archevĆŖque JoĆ£o Braz de Aviz, prĆ©fet de la CongrĆ©gation pour les Instituts de Vie ConsacrĆ©e et SociĆ©tĆ©s de Vie Apostolique, le Recteur de l’UniversitĆ© pontificale Urbaniana, le pĆØre Fabio Ciardi des Missionnaires Oblats de Marie ImmaculĆ©e, Ć  qui a Ć©tĆ© confiĆ© le thĆØme: Ā«La spiritualitĆ© de Communion, voie de sainteté». Cela s’est poursuivi par une sĆ©rie de tĆ©moignages vĆ©cus racontĆ©s par des religieux et des religieuses. A la fin Lucia Abignente du Centre Chiara Lubich est intervenue pour prĆ©senter un bref excursus historique sur la saintetĆ© du peuple dans la pensĆ©e de Chiara Lubich et introduire deux courts films. La seconde partie du CongrĆØs a commencĆ© par un tĆ©moin d’exception, Chiara Luce Badano, proclamĆ©e bienheureuse le 25 septembre de l’annĆ©e derniĆØre. Ce sont les Gen – les jeunes du mouvement des Focolari – qui l’ont prĆ©sentĆ©e. NĆ©e en 1971, Chiara Luce a Ć©tĆ© une contemporaine: ā€œavec sa vie – explique Tiziana Longhitano sfp – elle nous a dit que la saintetĆ© est possible aussi aujourd’hui, qu’elle est possible aussi pour nous. Chiara Luce apparait l’expression d’un chemin vĆ©cu ensemble. Elle n’est pas devenue sainte toute seuleĀ : ses parents l’ont accompagnĆ©e. D’autres amis ont participĆ© Ć  son cheminement. Ils ont Ć©tĆ© entraĆ®nĆ©s dans la rĆ©ciprocitĆ© de l’amour trinitaireā€. Ā«Vous ĆŖtes un vrai signe de Dieu pour le monde et pour nous consacrĆ©s – a dit un participant Ć  la fin du congrĆØs – votre tĆ©moignage est contagieux pour les jeunes et pour tous ceux qui ont l’opportunitĆ© de vous connaĆ®treĀ».  

Noƫl, une rƩvolution

NoĆ«l Ć©tant par la plupart considĆ©rĆ© comme une des plus grandes fĆŖtes, plus somptueuse que sacrĆ©e, il est bon de revenir sur quelques aspects authentiques de cet Ć©vĆ©nement. Il existe un contraste abyssal entre la naissance d’unĀ  puissant de la terre, telle que la rĆŖvait et la rĆ©alisait le monde antique, et la naissance obscure, ignorĆ©e de JĆ©sus; un contraste qui indique dĆ©jĆ  l’originalitĆ© infinie, incroyable, d’un Christ-roi, qui naĆ®t d’une pauvre femme, dans une Ć©table, dans le froid et la nuditĆ©. Rien Ć  voir en vĆ©ritĆ© avec un Dieu. Ainsi le dĆ©but de sa rĆ©volution ne revĆŖt pas l’aspect de l’orgueil mais de l’humilitĆ©, pour entraĆ®ner au ciel les fils de Dieu, Ć  commencer par ceux qui mangeaient et dormaient Ć  mĆŖme le sol: les esclaves, les sans travail, les Ć©trangers: la lie de la sociĆ©tĆ©. Avec cet enfant, naĆ®t la libertĆ© et l’amour. VoilĆ  l’immense dĆ©couverte. L’amour universel qu’il enseigne vise Ć  anĆ©antir un systĆØme de relations fait en grande partie de pouvoir politique excessif,Ā  d’abus d’autoritĆ©, d’usure oisive, deĀ  mĆ©pris du travail, de dĆ©gradation de la femme, d’envie destructrice, comme base sur laquelle le rĆ©gime s’implantait Ć©crasant des millions d’esclaves, c’est-Ć -dire d’êtres sans droits, de vrais morts vivants. Logiquement, pour les personnes insĆ©rĆ©es dans un tel systĆØme, cette annonce est une folieĀ qui conduit en prison et Ć  l’échafaud. Il le saitĀ : « Vous serez haĆÆs par toutes les nations Ć  cause de mon nomā€. Bienheureux les pauvres et ceux qui se font pauvres pour aider ceux qui sont dans la misĆØre. « Bienheureux vous qui avez faim maintenant… mais gare Ć  vous, les richesĀ Ā». Imaginez la rage et combien sont scandalisĆ©s ceux pour qui l’argent avait toujours reprĆ©sentĆ© le bien suprĆŖme et la bĆ©nĆ©diction de Dieu, ceux-lĆ  qui se tuaient et tuaient les autres pour possĆ©der toujours plus d’hectares de terre, dĆ©clenchaient toutes sortes de troubles dĆ©magogiques, attrapaient mal au ventre et risquaient la crise cardiaque simplement par souci d’enfler leur capital. ā€œAimez vos ennemis, faites du bien Ć  ceux qui vous haĆÆssent… A qui te donne une gifle, tends-lui l’autre joue… Donne Ć  qui te demande et ne rĆ©clame pas Ć  celui qui t’a empruntĆ© de te rendre ton bien…  Il a Ć©tĆ© dit aux anciensĀ : tu ne tueras pointĀ et celui qui tue sera passible de jugement. Mais moi je vous disĀ : celui qui se met en colĆØre contre son frĆØre sera passible de jugement… ». La maxime paraissait contraire Ć  l’honneur des guerriers et des industries belliqueuses, alors que ne pas se fĆ¢cher contre son frĆØre Ć©quivaut Ć  mettre fin aux combats, aux factions et Ć  la violence. Cette simple phrase ferait de la sociĆ©tĆ© – pauvres de nous – un lieu de cohabitation pacifique. La vie, dans la paix, permettrait de faire de chaque jour un nouveau NoĆ«l. C’est cela la rĆ©volution du ChristĀ : nous faire continuellement renaĆ®tre contre la malĆ©diction de la mort. Ainsi le plus grand commandement – a-t-il dit – est d’aimer l’homme; qui Ć©quivaut Ć  aimer Dieu. Aimer l’autre jusqu’à donner la vie pour lui plutĆ“t que de le haĆÆr au point de le tuer. VoilĆ , en bref, le sens du nouveau NoĆ«l de l’humanitĆ©, qui lui est accordĆ© pour remonter vers Dieu. RĆ©visions du passĆ©, fin des guerres, des passions destructrices, de l’avariceĀ ; et commencement de l’amour universel, qui fait « de tous, une seule choseĀ Ā», et n’admet aucune divisions de castes, de classes, ou de tendances politiques… Avec sa vie et sa mort, JĆ©sus prĆŖche et enseigne la vie. Mais les mauvais ne veulent pas la vieĀ : ils veulent la mort. Et pour cela, ils ont œuvrĆ© intensĆ©ment, aujourd’hui avec les armes atomiques, l’intoxication Ć©cologique, l’anarchie dans la distribution du pĆ©trole et des vivres, prĆ©parant ainsi la fin de l’humanitĆ©. Beaucoup s’illusionnent eux-mĆŖmes avec des mythes. Ils aiment la paix et conƧoivent des traitĆ©s de guerreĀ ; ils cherchent l’égalitĆ© Ć©conomique et avivent les contrastes avec la lutte des classes, dĆ©chaĆ®nent toutes sortes de dĆ©sordres et de grĆØves inutiles qui ne font que compliquer la vie des gens du peuple. Aujourd’hui, comme dans les annĆ©es 20, ils appellent de leur vœux un rĆ©gime soi-disant « fortĀ Ā» , croyant ainsi pouvoir vivre en toute tranquillitĆ©. Logiquement, NoĆ«l se cĆ©lĆØbre aussi avec le panettone, s’il aide Ć  susciter l’amour; mais il se cĆ©lĆØbre surtout avec la rĆ©conciliation, qui met fin aux maladies de l’esprit et redonne la santĆ©. Il se cĆ©lĆØbre en remerciant le Seigneur et Marie, qui ont souffert pour nous enseigner et nous aider Ć  mettre fin Ć  notre propre souffrance. in: Ā«CittĆ  NuovaĀ», 1974, n.24.

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Climat, technologie, personne. Interview d’EcoOne.

Deux semaines de confĆ©rence de l’ONU sur les changements climatiques. Quel est le bilanĀ ? A Durban, on a abouti in extremis Ć  un modeste compromis: la confĆ©rence a durĆ© un jour de plus que prĆ©vu et n’a pas produit un nouvel accord engageant pour les pays,Ā  en reportant la rĆ©daction Ć  2015 pour une entrĆ©e en vigueur en 2020. Ce rĆ©sultat confirme la tendance gĆ©nĆ©rale des derniĆØres nĆ©gociations internationales sur le climatĀ : une situation d’impasse. Nous assistons, Ć  l’échelle globale, Ć  une scĆØne qui ressemble Ć  une querelle fraternelleĀ : tous attendent qui va faire le premier pas pour en sortir. Le protocole de Kyoto pour la rĆ©duction des gaz Ć  effet de serre, reconduit jusqu’en 2015, est insuffisant autant parce qu’il fixe des objectifs limitĆ©s que parce que les Pays les plus polluants n’y adhĆØrent pas. Certains grands pollueurs « historiquesĀ Ā» voudraient que ce soient les Pays dits Ć©mergeants qui rĆ©duisent leurs Ć©missions. MalgrĆ© tout, je reste optimisteĀ : je crois que l’humanitĆ© trouvera une solution. Certains Pays ont dĆ©jĆ  compris l’importance stratĆ©gique des sources d’énergies renouvelables. Dans ce contexte, l’Union EuropĆ©enne s’inscrit de faƧon positive, avec le plan ā€œ20 20 20ā€ (d’ici 2020, rĆ©duction des gaz Ć  effet de serre de 20%, de la consommation d’énergie de 20% et passer Ć  20% de nos besoins Ć©nergĆ©tiques en Ć©nergies renouvelables. N’y a-t-il pas le risque que ces dĆ©cisions dĆ©savantagent les Pays Ć©mergeants. Le risque existe. En effet, certains soutiennent la rĆ©duction des Ć©missions de gaz Ć  effet de serre,Ā  mais en se plaƧant aussi du cĆ“tĆ© des Pays Ć©mergeants, où une grande partie de la population est encore sans Ć©lectricitĆ© et sans eau courante. Il faudrait soutenir le dĆ©veloppement des Ć©nergies propres et se demanderĀ ; pourquoi les Pays riches ne veulent-ils pas cĆ©der leurs brevetsĀ  dans ce domaineĀ ? Pourquoi exportent-ils des industries polluantesĀ ? Parmi ceux qui soutiennent cette position, il y a aussi l’Eglise Catholique. A Durban Ć©taient prĆ©sents des nĆ©gociateurs de 190 Pays qui cherchent de grands accords entre les Etats. Et au niveau local, pouvons-nous faire quelque choseĀ ? Oui, certainement. L’engagement au niveau personnel, les choix de consommation et la faƧon dont nous votons aux Ć©lections, un style de vie plus sobre, tout cela constitue des actions importantes. En outre EcoOne cherche Ć  Ć©laborer une rĆ©flexion Ć©galement sur un nouveau rapport entre personne et nature. Pouvez-vous prĆ©ciser ? Quels sont les propositions d’EcoOne pour un style de vie plus durableĀ ? La proposition d’EcoOne trouve racine dans la pensĆ©e de Chiara Lubich. Que nous enseigne Chiara? Il ne s’agit pas tant deĀ  trouver desĀ  techniques plus modernes pour Ć©conomiser l’énergie, mais d’avoir un regard nouveau sur la nature. Elle nous a fait cueillir la prĆ©sence de Dieu sous chaque chose. Elle nous a fait aussi comprendre la fraternitĆ© universelle, c’est-Ć -dire la fraternitĆ© avec les autres peuples au sein de chaque gĆ©nĆ©ration et entre gĆ©nĆ©rations, pour rĆ©pondre aux questions « Quelle planĆØte laisserons-nous Ć  nos enfantsĀ ? Quel air respirerons-nous demainĀ ?Ā Ā». Cette rĆ©flexion sur un rapport renouvelĆ© entre l’homme et laĀ  nature nous amĆØne Ć  dĆ©passer un anthropocentrisme excessif, c’est-Ć -dire celui de l’homme dominateur qui dĆ©truit la nature pour l’argent mais aussi Ć  aller au-delĆ  d’une conception où la nature est au centre de tout, au point de considĆ©rer la personne humaine uniquement comme un perturbateur du cosmos. Nous croyons que la rĆ©ponse rĆ©side plutĆ“t dans le don de soi, dans la personne qui vit le don de soi avec ses semblables et avec la nature dont il ne se sent pas le propriĆ©taire mais l’administrateur et le protecteur, parce qu’elle lui a Ć©tĆ© confiĆ©e par Dieu. Luca Fiorani, chercheur Ć  l’ENEA et professeur en Ć©cologie et en Ć©ducation environnementale Ć  la LUMSA, est le coordinateur international d’EcoOne, une initiative culturelle promue et soutenue par des enseignants, des chercheurs et des professionnels qui œuvrent dans le secteur des sciences environnementales, avec le souci d’enrichir la connaissance scientifique d’une lecture humaniste et sage des problĆØmes d’environnement. En 2010, il a publiĆ© pour CittĆ  Nuova, avec Antonello Pasini, « Le rĆ©chauffement de la planĆØte. Comprendre le dĆ©bat sur les changements climatiquesĀ Ā».

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Hindous et chrƩtiens en dialogue

Lonavla est un endroit rĆ©putĆ© pour son climat agrĆ©able sur les hauts plateaux du Dekkan, Ć  environ deux heures de voiture de Mumbai. Les 60 spĆ©cialistes sont lĆ  pour le IVĆØme Symposium hindou-chrĆ©tien. L’initiative a dĆ©butĆ© en 2002 Ć  Castelgandolfo, un an aprĆØs la visite de Chiara Lubich en Inde et ses rencontres avec le monde universitaire et gandhien de l’immense nation asiatique. Il s’agissait d’une premiĆØre. A cette Ć©poque, le Mouvement des focolari, dĆ©jĆ  actif depuis une dizaine d’annĆ©es dans le domaine interreligieux, n’avait jamais eu l’occasion d’affronter le point de vue acadĆ©mique et thĆ©ologique avec des fidĆØles de religions et traditions diffĆ©rentes. Depuis 2002, ensuite, se sont succĆ©dĆ©es des initiatives acadĆ©miques avec des bouddhistes, des juifs et des musulmans, Ć  Rome et en diffĆ©rentes parties du monde. La dĆ©couverte et la valorisation du milieu universitaire dans le dialogue entre fidĆØles de diverses croyances, bien qu’il ne doive devenir ni prioritaire ni exclusif, a toutefois acquis un rĆ“le plus central Ā pour une vraie connaissance de la spiritualitĆ©, de la caractĆ©ristique des rituels et de l’éthique de l’autre. Pour la premiĆØre fois aujourd’hui, universitaires de tradition propre de l’Inde et partenaires chrĆ©tiens auront la possibilitĆ© de se rencontrer en Inde, où le dialogue est riche et innovateur depuis des siĆØcles et capable mĆŖme de parcourir des chemins Ć©prouvĆ©s en ces moments difficiles comme ceux que nous vivons. La caractĆ©ristique de l’expĆ©rience que la soixantaine de participants se proposent de rĆ©aliser, est de ne pas se limiter Ć  un exercice universitaire, mais d’allier vie et idĆ©es. Le titre de l’évĆØnement – « Lire, interprĆ©ter et vivre les Ecritures pour rĆ©aliser la paix et la fraternitĆ© universelleĀ Ā» – offre des idĆ©es vitales qui seront toutefois approfondies aussi intellectuellement. Parmi les chrĆ©tiens, en plus des reprĆ©sentants du Mouvement des focolari de l’Inde, seront prĆ©sents des membres de l’Ecole AbbĆ  – le centre d’étude – ainsi que des membres du Centre du Dialogue interreligieux des Focolari. Du cĆ“tĆ© hindou, les participants seront gandhiens, engagĆ©s sur une ligne sociale et pratique, en tant que professeurs universitaires affiliĆ©s Ć  diffĆ©rentes prestigieuses universitĆ©s.

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Les enfants et Noƫl, le temps de donner

Tout commence aprĆØs le NoĆ«l de 1980, lorsque Chiara Lubich, en traversant le centre d’une grande ville, reste consternĆ©e devant les vitrines illuminĆ©es, ā€œpleines de gnomes, de pĆØres NoĆ«l et de fĆ©esĀ Ā». Mais où est JĆ©susĀ ? Celui que l’on fĆŖte Ć  NoĆ«l est totalement absent, Ć©clipsĆ© par mille lumiĆØres colorĆ©es, des traineaux et des cadeaux trĆØs coĆ»teux qui remplissent les vitrines Ć©lĆ©gamment dĆ©corĆ©es. Ainsi prend naissance ce texteĀ : Ā«Ils ont chassĆ© JĆ©sus Ā»: « Dans mon cœur l’incrĆ©dulitĆ© puis presque la rĆ©bellion: ce monde riche a totalement dĆ©tournĆ© NoĆ«l de son sens et il a chassĆ© JĆ©susĀ !Ā Ā»

Les Gen 4, garƧons et filles – les enfants du Mouvement des Focolari – rĆ©pondent Ć  l’invitation de Chiara Lubich de ramener JĆ©sus dans le monde. Chaque annĆ©e, dans ces centaines de villes du monde entier, ils prĆ©parent avec leurs amis, des petites statues en plĆ¢tre de l’enfant JĆ©sus qu’ils offrent ensuite un peu partout. Sur les places, dans les Ć©coles, sur les marchĆ©s pour lui trouver une maison et rĆ©chauffer le cœur de beaucoup en ce jour où Il vient au milieu de nous.

Nombreuses sont les expĆ©riences…

A Cordoba, en Argentine, le papa d’une Gen 4, qui fait partie du Renouveau charismatique est restĆ© trĆØs touchĆ© par le texte de Chiara ā€œIls ont chassĆ© JĆ©susā€, disant: ā€œCette femme a eu une grande inspiration et nous ne pouvons pas laisser passer l’occasion de donner JĆ©sus, c’est de cela dont a besoin la sociĆ©tĆ© d’aujourd’huiā€. Tout de suite il a commencĆ© Ć  travailler dans sa paroisse pour rassembler d’autres personnes autour de l’action ā€œNavidad Solidariaā€ (NoĆ«l solidaire). Ainsi, divers groupes du Renouveau ont prĆ©parĆ© 150 petits, le groupe des Scouts 300, l’Ecole Catholique 300 et les Gen 4, aidĆ©s par de nombreuses autres personnes, en ont fabriquĆ© 450. Au total, ils ont pu offrir 1200 petits JĆ©sus.

A Scafati, prĆØs de Naples, les Gen 4 ont Ć©crit une lettre au maire pour lui demander de pouvoir les proposer devant la Mairie. Le maire les a reƧues, a demandĆ© qu’on lui raconte l’histoire et a bien volontiers donner son autorisation. C’est lui qui a achetĆ© le premier ā€œpetit JĆ©susā€.

Porter le bonheur dans le monde

Beaucoup sont touchĆ©s par l’amour des enfants. Les Gen 4 d’un village toscan sont allĆ©s faire du porte Ć  porte pour offrir l’Enfant JĆ©sus aux familles. Un monsieur un peu froid ouvre la porte et quand les enfants lui disent qu’ils sont les Gen 4 et qu’ils sont lĆ  pour lui offrir JĆ©sus, il rĆ©pond sĆØchementĀ : « Cela ne m’intĆ©resse pasĀ ; je suis athĆ©eĀ !Ā Ā». « Qu’est-que Ƨa veut dire athĆ©eĀ ?Ā Ā», demande Lorenzo. Et le monsieur, touchĆ©: ā€œJe ne crois pas dans les mĆŖmes choses que toi, mais moi aussi je veux faire un acte d’amourĀ !Ā Ā», et il prend tout de suite un « petit JĆ©susĀ Ā».

Comme tous les ans, de nombreuses personnes, qui reƧoivent cette figurine de l’Enfant JĆ©sus, donnent spontanĆ©ment quelque chose pour soutenir les activitĆ©s des Gen 4. Cette annĆ©e, tous les fonds rĆ©coltĆ©s seront envoyĆ©s en Afrique. Comme le disent les Gen 4 dans leur posterĀ : Ā« Nous, les Gen 4, voulons porter le bonheur dans le mondeā€, et plus loin: « JĆ©sus, qui est prĆ©sent en chacun de nos pauvres, tu n’auras plus Ć  souffrir, tant que nous serons lĆ Ā Ā».

Avec cette vidéo, nous vous souhaitons un Bon Noël !

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Prix MĆØre Teresa Ć  Chiara Lubich

STRAMING INTERNET: http://www.mpv.org/mpv/download/STREAMING/Streaming2.html Ā«Aimer, donc, aimer, aimer, aimer. Parce que la vie, chaque vie, chaque Ć©tape de la vie, demande de l’amourĀ Ā». Ainsi parlait Chiara Lubich dans ce palais des Sports de Florence, où le 17 mai 1986, avec MĆØre Teresa de Calcutta, elle avait Ć©tĆ© appelĆ©e Ć  donner un tĆ©moignage lors de la journĆ©e « Toute vie demande l’amourĀ Ā» Aujourd’hui encore on rappelle le ā€œdroit Ć  la vieā€, comme premier et fondamental parmi tous les droits humains. C’est aussi le sens du prix europĆ©en du Mouvement pour la Vie (portant le nom de MĆØre Teresa), dĆ©cernĆ© cette annĆ©e en mĆ©moire de Chiara Lubich pour la contribution donnĆ©e par les Focolari du monde entier, Ć  la cause de la vie. Parvenu Ć  sa troisiĆØme Ć©dition, le prix a Ć©tĆ© instituĆ© lors du 60ĆØme anniversaire de la DĆ©claration Universelle des Droits de l’Homme, signĆ© le 10 dĆ©cembre 1948. Remis pour la premiĆØre fois Ć  Strasbourg Ć  la mĆ©moire du grand gĆ©nĆ©ticien, le professeur JĆ©rĆ“me Lejeune, il veut ĆŖtre une reconnaissance Ć  qui a rendu un tĆ©moignage particuliĆØrement gĆ©nĆ©reux et efficace Ć  la dignitĆ© humaine, Ć  l’amour et Ć  la vie et a ainsiĀ  contribuĆ© de maniĆØre exemplaire Ć  construire une vĆ©ritable culture des droits de l’homme. Pour le recevoir, la prĆ©sidente des Focolari Maria Voce se rendra le 10 dĆ©cembre au Capitole de Rome, en prĆ©sence d’Ennio Antonelli, prĆ©sident du Conseil Pontifical pour la Famille, du maire de Rome, du PrĆ©sident de la Commission des Affaires constitutionnelles du Parlement europĆ©en, du ministre hongrois des Affaires sociales et de la famille, d’autres personnalitĆ©s civiles, religieuses et universitaires et de reprĆ©sentants de mouvements pour la vie de 13 pays europĆ©ens. Au cours du programme seront prĆ©sentĆ©s quelques tĆ©moignages sur le thĆØme du « gĆ©nie fĆ©mininĀ Ā» et des extraits de Chiara Lubich seront lus. Ā«Quand Dieu est venu sur terre, il a portĆ© l’amour – Ć©crivait Chiara en 1986. Lui, crĆ©ateur de la vie et initiateur d’une Vie nouvelle encore plus importante, savait ce qu’il fallait pour la maintenirĀ : il fallait l’amour. Et, Ć  la fin de la vie, lui-mĆŖme nous jugera uniquement sur l’amour. L’amour est donc trĆØs important. Sortons alors de ce stade avec l’intention de faire de notre vie un acte d’amour continuel envers chaque prochain et de communiquer ce dĆ©sir au plus de gens possible. Nous contribuerons ainsi Ć  bĆ¢tir cette civilisation dont on parle souventĀ : la civilisation de l’amourĀ Ā».

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Maria Voce, consultrice pour la Nouvelle ƉvangĆ©lisation

« La nouvelle me rĆ©jouit et m’honore en raison de la confiance dont font preuve le pape et le Conseil Pontifical. Cette nomination m’engage Ć  faire que ma vie et celle de tous ceux qui sont reliĆ©s Ć  moi dans le mouvement des Focolari soit Ć©vangĆ©lisĆ©e, et par lĆ -mĆŖme, Ć©vangĆ©lisante. Je suis consciente que beaucoup de personnes n’auront jamais l’occasion de lire l’Évangile autrement que par notre vie.Ā Ā» Ainsi s’est exprimĆ©e Maria Voce Ć  l’annonce de sa nomination, ce 7 dĆ©cembre, jour anniversaire qui marque historiquement la naissance du mouvement des Focolari en 1943. Les nouveaux consulteurs du Conseil Pontifical pour la promotion de la Nouvelle ƉvangĆ©lisation sont au nombre de 15. Ce dicastĆØre pontifical a Ć©tĆ© instituĆ© rĆ©cemment. En octobre dernier, il a organisĆ© la premiĆØre rencontre internationaleĀ : « Nouveaux Ć©vangĆ©lisateurs pour la nouvelle Ć©vangĆ©lisationĀ Ā». Ce Conseil a pour but de « promouvoir une Ć©vangĆ©lisation renouvelĆ©e dans les pays où a dĆ©jĆ  rĆ©sonnĆ© la premiĆØre annonce de la foi et où sont prĆ©sentes des Ɖglises de fondation ancienne, mais qui vivent une sĆ©cularisation progressive de la sociĆ©tĆ© et une sorte ā€Ÿd’éclipse du sens de Dieuā€, qui mettent au dĆ©fi de trouver des moyens adaptĆ©s pour proposer Ć  nouveau la vĆ©ritĆ© pĆ©renne de l’Évangile du ChristĀ Ā».  

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Tu as Ć©pousĆ© Dieu, tu peux tout attendre de lui…

Soundtrack Italien Ā© Charisma Productions (UK)

J’ai toujours eu une foi forte et en plus de la foi, il y avait aussi l’amour de Dieu. Mais ce que je connaissais de Lui c’était, un peu comme tout le monde, qu’il Ć©tait lointain, au-delĆ  des Ć©toiles. Le coup de foudre a eu lieu lorsque j’avais 23 ans, lorsque ce charisme a commencĆ© Ć  se manifester. Vous avez Ć©pousĆ© Dieu… Dieu parle Ć  travers les circonstances, les personnes, les rencontres, les Ć©vĆ©nements. Je me rappelle que j’étais Ć  la maison, j’étudiais. Maman voulait toujours que j’étudie, elle ne voulait pas que je perde de temps Ć  autre chose qu’à Ć©tudier. Alors que mes deux petites sœurs qui Ć©taient plus jeunes que moi faisaient beaucoup d’autres choses. Un jour il faisait trĆØs froid. Or nous Ć©tions plutĆ“t pauvres, alors qu’auparavant nous avions vĆ©cu dans l’aisance, mais en raison des circonstances, maintenant… Bref, maman a ditĀ : « il faudrait aller chercher du lait.Ā Ā» Il fallait toujours aller chercher du lait dans une bouteille, Ć  un endroit situĆ© Ć  un kilomĆØtre et demi de la maison. Et mes petites sœurs, la premiĆØre dit « Moi, je n’y vais pas, il fait froid, trop froid.Ā Ā» Et l’autreĀ : « moi, non plusĀ Ā». Moi, j’avais dĆ©jĆ  compris qu’il Ć©tait important d’aimer, je l’avais dĆ©jĆ  compris, bien avant notre IdĆ©al, et j’ai pensé : « Je fais un acte d’amour, j’y vais.Ā Ā» Alors j’ai dit Ć  mamanĀ : « Maman, j’y vaisĀ Ā». J’ai pris la bouteille et je suis partie sur la route vers l’endroit où je devais me rendre et Ć  mi-chemin, j’ai eu comme l’impression, une simple impression, comme si le ciel s’ouvrait et j’ai entendu au-dedans de moi, « Donne-toi toute Ć  moi, donne-toi toute Ć  moiĀ Ā» et lĆ , j’ai compris que c’était l’appel. Alors, je suis allĆ©e Ć  chercher le lait, et je suis rentrĆ©e, sans rien dire Ć  personne. J’ai Ć©crit Ć  mon confesseur qui m’a rĆ©ponduĀ : « Viens m’en parlerĀ Ā» En ce temps, l’usage Ć©tait de faire, comme on dit, l’avocat au diable, de montrer toutes les difficultĆ©s. Il m’a ditĀ : « Vous resterez toute seule, si vous voulez vous consacrer Ć  Dieu, vous resterez seule, vos frĆØres et sœurs se marieront, ils auront beaucoup d’enfants et vous, vous resterez seule.Ā Ā» J’ai rĆ©pondu « Tant qu’il aura un tabernacle je ne serai jamais seule.Ā Ā» Il a consultĆ© alors un prĆŖtre trĆØs Ć¢gĆ©, de ceux qui ont beaucoup d’expĆ©rience, et il m’a donnĆ© la permission de me consacrer tout de suite Ć  Dieu pour toute la vie. Ce jour-lĆ , je suis allĆ©e dans une Ć©glise où il avait prĆ©parĆ© un petit banc où je devais me mettre pour assister Ć  la messe. J’avais Ć  l’époque un missel, tout petit, tout beau. Et je me rappelle qu’avant de prononcer « Je suis toute Ć  toiĀ Ā» j’ai compris ce que j’étais en train de faire. C’était comme si derriĆØre moi, un pont s’écroulaitĀ ; je ne pouvais plus retourner en arriĆØre Je me rappelle que j’ai versĆ© une larme sur le missel. Et pourtant j’ai fait mon vœu, enfin plutĆ“t j’ai Ć©pousĆ© Dieu. Puis je suis rentrĆ©e Ć  la maison, j’avais cette impressionĀ : tu as Ć©pousĆ© DieuĀ ; tu peux tout attendre de lui… Et moi, j’attendais quelque chose de grand, mais je n’aurais jamais imaginĆ©, naturellement, un mouvement comme celui-lĆ  qui dĆ©sormais dĆ©passe toutes les forces humaines. Je me rappelle que la nuit, on m’avait dit de veiller, de prier, mais il me semblait que c’était un genre d’exercice qui n’était pas fait pour moi. Je suis restĆ©e Ć©veillĆ©e seulement deux heures devant un crucifix. Le lendemain, rentrant chez moi, aprĆØs ce vœu, j’ai achetĆ© trois œillets rouges. Ma mĆØre m’a demandĆ© « Mais où vas-tuĀ ?Ā Ā» « À une cĆ©rĆ©monieĀ Ā». Je sentais qu’il ne fallait pas le dire. De fait, l’Évangile dit que tous ne comprennent pas, seulement ceux qui sont appelĆ©s comprennent. Puis, Ć  ce moment-lĆ  je donnais des leƧons Ć  mes compagnes et Ć  elles, au contraire, je l’ai dit tout de suite. Parce qu’elles me voyaient tellement heureuseĀ : « mais qu’as-tu ChiaraĀ ?Ā Ā». Alors, je leur ai racontĆ©, et elles ont ditĀ : « Mais nous aussiĀ Ā». Peu aprĆØs, elles se sont prĆ©parĆ©es. C’est ainsi qu’a commencĆ© le mouvement. Mais grĆ¢ce au vœu que j’ai prononcĆ©, ce fut comme la premiĆØre pierre qui a Ć©tĆ© plantĆ©e, solide, pour toujours. Extrait deĀ : Face Ć  face – Chiara Lubich et Sandra Hoggett (1ĆØre partie) Rocca di Papa, 18 avril 2002    

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Naissance de la revue Claritas

Professeur Callan, prĆ©sentez-nous Claritas? « Claritas est une revue en ligne, en langue anglaise, qui cherche Ć  dĆ©velopper une culture de l’unitĆ© d’une maniĆØre acadĆ©mique et approfondie. Les articles sont revus par des pairs (peer review) pour en assurer la qualitĆ©, mais surtout, comme cela se fait pour Nuova UmanitĆ  en langue italienne, ces articles veulent explorer toute la rĆ©alitĆ© Ć  la lumiĆØre de cette unitĆ© capable d’engendrer un monde nouveau. Elle n’est pas seulement au service d’un milieu culturel spĆ©cifique dans le monde mais elle offre la possibilitĆ© Ć  tous ceux qui pratiquent l’anglais, de s’exprimer dans cette langue. Pour favoriser la participation de tous, et en particulier de ceux qui ont moins de ressources Ć©conomiques, cette revue est gratuite, mĆŖme si, pour couvrir les dĆ©penses, nous demandons – Ć  ceux qui peuvent le faire – de s’abonner comme cela se fait pour d’autres revues du mĆŖme type.Ā Ā» Pouvez-vous nous expliquer le fonctionnement et l’utilitĆ© de la mĆ©thode du « peer-reviewĀ Ā»? « En pratique, une fois qu’un article est acceptĆ© par le directeur pour ĆŖtre Ć©ventuellement publiĆ©, il est envoyĆ©, pour avis, Ć  d’autres personnes compĆ©tentes dans le sujet dont il est question. Ces personnes, habituellement, sont membres de la rĆ©daction. Cette Ć©valuation peut aussi se rĆ©vĆ©ler ĆŖtre un vrai service pour l’auteur, en ce sens qu’un article peut ĆŖtre considĆ©rĆ© comme intĆ©ressant mais nĆ©cessiter quelques corrections pour le rendre publiableĀ ; des amĆ©liorations appropriĆ©es lui seront donc suggĆ©rĆ©es. La rĆ©daction est composĆ©e principalement de personnes issues d’instituts universitaires du monde entier.Ā Ā» Claritas est une revue transdisciplinaire, pourquoi cette approcheĀ ? ā€œParce que si l’un des aspects de l’unitĆ© amĆØne Ć  respecter, et mĆŖme mettre en valeur, la diversitĆ© des disciplines, il reconnaĆ®t aussi que chacun peut enrichir l’autre. Chaque discipline a sa propre autonomie mais aucune ne se suffit Ć  elle-mĆŖme. Claritas s’adresse Ć  tous ceux qui veulent participer au dĆ©bat qui se dĆ©veloppe autour du projet de l’unitĆ© et son objectif est de contribuer, par une rĆ©flexion intellectuelle de bon niveau, Ć  promouvoir et diffuser la culture qui naĆ®t de ce charisme de l’unitĆ©.Ā Ā» Quel est son lien avec le Mouvement des Focolari? ā€œLa culture de l’unitĆ© que Claritas veut exprimer naĆ®t du charisme portĆ© par le Mouvement des Focolari. Claritas est donc une expression culturelle de ce Mouvement, mais on ne doit pas nĆ©cessairement en faire partie pour Ć©crire dans ses pages ou pour y trouver quelque chose d’utile et peut-ĆŖtre d’éclairant.Ā Ā» Comment est nĆ©e l’idĆ©e de cette revue? Ā«Sa ligne Ć©ditoriale est basĆ©e sur celle que l’on trouve Ć©galement dans Nuova UmanitĆ , mais Claritas s’adressera aux zone anglophones. ConcrĆØtement, auparavant il y avait deux dĆ©bats Ā parallĆØles, l’un au sein de Nuova UmanitĆ  qui reconnaissait l’importance de publier des articles en ligne et en anglais, et l’autre, aux Etats-Unis, où l’on sentait la nĆ©cessitĆ© d’une expression linguistique adaptĆ©e Ć  la communautĆ© scientifique un peu partout dans le monde et qui, heureusement, avait dĆ©jĆ  trouvĆ© des moyens concrets pour laĀ  rĆ©aliser. Le 12 mars 2012 sortira le premier numĆ©ro. Peut-on avoir dĆØs maintenant une idĆ©e de son contenu? Ā«Nous publierons un texte de Chiara Lubich de 1961 où elle raconte son expĆ©rience du ā€œParadisā€. C’est un texte fort avec de nombreux prolongements possibles et des implications culturelles. Il y aura au moins un article pour en prĆ©ciser le contexte et un autre qui examinera la pensĆ©e anthropologique contenue dans l’expĆ©rience de Chiara. Par ailleurs, il y aura deux articles sur la politiqueĀ : l’un traitera des limites du pouvoir politique et l’autre concernera les rapports internationaux. Il y aura aussi des articles qui toucheront le dialogue interreligieux, en particulier avec les Juifs et les Bouddhistes. Enfin, touchant le champ trĆØs large qui intĆ©resse la revue, nous prĆ©senterons des recensions de livres variĆ©s – y compris hors du contexte culturel de langue anglaise, comme un texte par exemple qui traite de la « fraternité » du point de vue Sud-AmĆ©ricain.Ā Ā» Nous adressons nos meilleurs vœux Ć  la revue Claritas!

Portugal – Ponts entre les continents

Dans les coins sombres de la capitale

Ā«Je viens d’un village de campagne et j’ai emmĆ©nagĆ© Ć  Rome depuis peu. L’arrivĆ©e dans une aussi grande ville m’a fait rencontrer des rĆ©alitĆ©s trĆØs diffĆ©rentes de celles auxquelles j’étais habituĆ©. C’était difficile pour moi de voir un jeune quĆ©mander quelque piĆØce ou bien des personnes plongĆ©es dans des conteneurs chercher quelque chose Ć  manger. Ce n’est pas nouveau, plutĆ“t des scĆØnes vues et revues de nombreuses fois dans les rues ou Ć  la tĆ©lĆ©.Ā  Mais quand on se trouve face Ć  face avec ces situations, quelque chose change et on a la possibilitĆ© de trouver sa propre mesure pour vivre selon l’Evangile. Rentrant un de ces soirs chez moi, je me suis arrĆŖtĆ© pour parler avec un jeune. Il avait 23 ans, plus ou moins mon Ć¢ge. Il m’a parlĆ© de ses enfants. L’un d’eux devait subir une opĆ©ration et les Ć©conomies n’étaient pas suffisantes. Il m’a parlĆ© du loyer de 150 euros par mois Ć  payer pour ne pas devoir dormir, avec sa femme, sur la banquette arriĆØre d’une voiture. Et encore des difficultĆ©s pour trouver un travail. Peut-ĆŖtre l’histoire habituelle, peut-ĆŖtre les excuses habituelles, pour grappiller quelques piĆØces, ai-je pensĆ©. Mais il y avait quelque chose qui me poussait Ć  aller plus loin. Je lui ai alors dit que je l’aurais aidĆ© Ć  trouver un travail, que les prochains soirs je l’aurais invitĆ© Ć  dĆ®ner et que je l’aurais hĆ©bergĆ© chez moi si le propriĆ©taire l’avait mis Ć  la porte. Je ne savais pas trĆØs bien ce que je disais, mais les mots venaient du cœur. Je me demandais: qu’est-ce que je peux faire, moi, si petit, entrĆ© depuis peu dans la rĆ©alitĆ© romaine? ArrivĆ© chez moi, j’ai priĆ© demandant l’aide au PĆØre. Deux jours aprĆØs, je reƧois un mail qui parlait d’une rencontre pour des jeunes Ć©trangers recherchant du travail. VoilĆ  la rĆ©ponse, voilĆ  un signal clair! J’ai tout de suite envoyĆ© un message au jeune, avec qui nous avions Ć©changĆ© nos numĆ©ros de tĆ©lĆ©phone, en lui donnant cette nouvelle. Plusieurs fois il m’est arrivĆ© de rentrer tard chez moi Ć  cause de moments semblables et de m’entendre demander par mes colocatairesĀ : ā€˜mais pourquoi parles-tu avec ces personnesĀ ? Qu’est-ce que Ƨa peut te faireĀ ? De toute faƧon, Ƨa ne sert Ć  rien…’ C’est possible qu’à eux j’aie donnĆ© une rĆ©ponse superficielle, mais ce que j’ai compris a Ć©tĆ© une vraie rĆ©volution. J’ai changĆ© ma faƧon de faire parce que ā€˜chaque chose est pour JĆ©sus’. Et si on se laisse travailler par JĆ©sus, si on Le choisit Ć  la base de notre vie, surtout ce JĆ©sus, qui sur la croix, a souffert pour nous tous, alors c’est Lui-mĆŖme qui nous fait ĆŖtre un autre Lui dans les coins sombres et dans les souffrances de la sociĆ©tĆ©.Ā Ā» (E.P. – Italie)

Portugal – Ponts entre les continents

Jeunes et libertƩ

Ensemble jeunes et adultes, ensemble italiens et brĆ©siliens, allemands ou corĆ©ens, africains et chiliens. Ensemble musulmans et chrĆ©tiens. Le dĆ©fi Ć  relever consiste encore aujourd’hui Ć  abattre les barriĆØres et dĆ©montrer qu’à travers nos diffĆ©rences Ć©videntes, nous pouvons offrir un message d’espĆ©rance. « Nous sommes ensemble, c’est la plus grande rĆ©alitĆ© de notre vie. L’unitĆ© est lĆ Ā : entre les gĆ©nĆ©rations, entre les peuples. Sans jamais perdre de vue l’horizonĀ : le monde uniĀ Ā». C’est Maria Voce, la prĆ©sidente des Focolari, qui le rappelle au plus de 400 jeunes provenant de 14 pays de 4 continents, rassemblĆ©s pour le rendez-vous annuel durant lequel s’élaborent les pistes de travail pour la branche des jeunes du Mouvement. Chantier Genfest, Parole de Vie, la proposition culturelle de Sophia, les dĆ©fis des Eglises sont quelques uns des points abordĆ©s. La reprĆ©sentation internationale est due particuliĆØrement aux Ecoles Gen de la citĆ©-pilote de Loppiano (Italie) et Montet (Suisse), mais il a aussi ceux qui ont traversĆ© l’ocĆ©an et parcouru de longues distances prĆ©cisĆ©ment Ć  cette occasion: du Chili, du Venezuela, de l’AlgĆ©rie. Est aussi prĆ©sent Bilal, un jeune musulman venu d’Oran, preuve vivante d’une fraternitĆ© construite ensemble. « C’est un congrĆØs trĆØs important pour moi, parce que c’est l’occasion d’être lĆ  avec de nombreux chrĆ©tiens. C’est un pas vers le monde uniĀ Ā». La matinĆ©e du 2 dĆ©cembre a Ć©tĆ© trĆØs vivante, avec un dialogue d’une heure et demie entre cette reprĆ©sentation internationale des jeunes et la prĆ©sidente Maria Voce, qu’ils prĆ©fĆØrent appeler directement « EmmaüsĀ Ā». Et ils se comprennent trĆØs bien. « Cela a Ć©tĆ© un moment trĆØs particulier, durant lequel Emmaüs nous a fait voir encore une fois l’importance de la relation entre les gĆ©nĆ©rations et combien les rapports entre elles produisent vraiment de nombreux fruitsĀ Ā», raconte Livia Beatriz, du BrĆ©sil. ā€œDans la culture vietnamienne, quand une personne plus Ć¢gĆ©e dit quelque chose, les plus jeunes doivent la suivre. Je suis contente de partager pleinement ce qu’elle nous a dit aujourd’huiĀ : faire les choses ensemble, qu’il n’y a pas de hiĆ©rarchie, que nous n’avons pas besoin de parler tellement mais de tĆ©moigner l’amour de DieuĀ Ā», affirme Mara du Vietnam. Mitti vient de Turin et Ć©tudie l’ingĆ©nierie biomĆ©dicale. Durant ces jours, il a compris que pour rĆ©aliser un projet pour l’Italie, il faut repartir des relations humaines, bien mises Ć  mal dans la rĆ©gion où il vit. Paolo est un ingĆ©nieur en mĆ©canique de SĆ©oul, trĆØs heureux de connaĆ®tre tant de personnes nouvelles et de faire des expĆ©riences concrĆØtes. Jacopo, de Terni, a 20 ans, est un futur architecteĀ : ā€œEmmaüs a Ć©tĆ© fantastique parce qu’elle est toujours trĆØs simple et va Ć  l’essentiel, parce que ce qu’elle dit est toujours trĆØs clair et dit les choses comme elles sontĀ Ā». Mais quelle corde sensible a-t-elle touchĆ©e, et pourquoi est-elle autant en phase avec ces jeunes? ā€œNous devons avoir avec les autres la mĆŖme attitude que Dieu a vis-Ć -vis de nous – a-t-elle dit – Dieu pourrait nous convaincre tous, il pourrait nous mettre les Ć©couteurs sur les oreilles pour nous dire Ć  chaque instant quoi faire, mais nous deviendrions des robots tĆ©lĆ©commandĆ©s, au contraire il nous laisse libre d’aimer, comme Lui-mĆŖme est libre. C’est ainsi que nous grandissons et que nous nous rĆ©alisons. Dieu nous fait ce don Ā». Un don de libertĆ©. [nggallery id=77]

SpiritualitĆ© de l’unitĆ© : l’Ɖglise

Jusqu’à sa mort, son approbation et sa bĆ©nĆ©diction accompagneront le Mouvement. Ainsi par exemple, quand s’est multipliĆ© le nombre de jeunes qui voulaient faire partie du focolare, en laissant leur maison et leurs biens, l’évĆŖque put constater que cela ne pouvait se faire qu’avec l’accord des parents. Il accepta donc de mettre fin Ć  toutes les rumeurs. Pour Chiara et ses premiĆØres compagnes, l’existence et l’importance de l’Église Ć©taient une rĆ©alitĆ© primordiale. Avec le temps, la spiritualitĆ© de l’unitĆ© porta Ć  concevoir l’Église essentiellement et fondamentalement comme communion. Chiara a Ć©crit en 2000Ā : « Une parole de l’Évangile nous toucha d’une faƧon particuliĆØre. Elle est encore de JĆ©susĀ : ā€œQui vous Ć©coute (c’est-Ć -dire les apĆ“tres), m’écouteā€ (Lc 10,16) […]. Le charisme nous introduisait d’une maniĆØre toute nouvelle dans le mystĆØre mĆŖme de l’Église, en vivant nous-mĆŖmes comme une petite Ɖglise. En anticipant de plusieurs annĆ©es la dĆ©finition de l’Église communion donnĆ©e par le Concile, la spiritualitĆ© de l’unitĆ© nous faisait expĆ©rimenter et comprendre ce que signifie ĆŖtre Ɖglise et le vivre avec une plus grande conscience. Et nous comprenions qu’il Ć©tait logique qu’il en fĆ»t ainsi, Ć  cause de la prĆ©sence du Christ parmi nous. « A force de vivre avec le feu, nous devenions feu, et Ć  force d’avoir JĆ©sus au milieu de nous, nous devenions d’autres Christ. Saint Bonaventure a ditĀ : ā€œLĆ  où deux ou trois sont rĆ©unis au nom du Christ, lĆ  est l’Égliseā€. Et TertullienĀ : ā€œLĆ  où trois [sont rĆ©unis], mĆŖme si ce sont des laĆÆcs, lĆ  est l’Égliseā€. Par le Christ au milieu de nous, qui nous fait Ɖglise, voici que naĆ®t en nous tous une vraie passion pour elle. Et de cet amour naissait une nouvelle comprĆ©hension d’elle où tout pour nous prenait vieĀ : nous comprenions les sacrements de maniĆØre nouvelle. Les dogmes s’éclairaient. Cette conscience d’être Ɖglise, sur la base de la communion d’amour qui nous unit et de notre appartenance Ć  sa rĆ©alitĆ© institutionnelle, nous faisait nous sentir Ć  notre aise et expĆ©rimenter sa maternitĆ© mĆŖme dans les moments plus difficilesĀ Ā».

Portugal – Ponts entre les continents

Lettres Ć  la France

Nous avons appelĆ© Ā« lettres Ć  la France Ā» les lettres envoyĆ©es par TousĀ­saint LouĀ­verture Ć  Ɖtienne Laveaux, gouĀ­verneur franƧais de la colonie de Saint-​​Domingue, entre 1794 et 1798. TousĀ­saint est un Noir nĆ© esclave dans la colonie, qui adhĆØre au mouĀ­vement de rĆ©bellion de 1791 et en devient le chef. Laveaux est un miliĀ­taire de carĀ­riĆØre, qui devient gouĀ­verneur en 1793, le moment le plus criĀ­tique, lorsque l’île, rongĆ©e de l’intĆ©rieur par deux annĆ©es de guerre et de desĀ­trucĀ­tions, est attaquĆ©e par les EspaĀ­gnols et les Anglais.ComĀ­mence entre les deux hommes une colĀ­laĀ­boĀ­ration : la France rĆ©puĀ­bliĀ­caine, assaillie par les deux monarĀ­chies, est dĆ©fendue par les anciens esclaves en armes. TousĀ­saint vit une situation paraĀ­doxale : il a compris que les idĆ©es en faveur de la libé­ration des esclaves ne pouĀ­vaient venir que de la France et les esclaves, aprĆØs s’être insurgĆ©s contre elle pour se libĆ©rer, doivent Ć  prĆ©sent la dĆ©fendre.Mais TousĀ­saint nous explique aussi le contraire.

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Terre de Feu: jeunes, acteurs en politique

Ā«Le Mouvement politique pour l’unitĆ© en Argentine (Mppu), oeuvre depuis des annĆ©es Ć  la diffusion de la fraternitĆ© au sein de la vie des partis politiques, comme dans les autres pays où il est prĆ©sent. Juan JosĆ© Pfeifauf (Parti ā€œFrente para la Victoriaā€) et Pilar Goldmann (Parti ā€œGEN/Generación para un Encuentro Nacionalā€) sont deux jeunes en visite Ć  Rio Grande (Terre de Feu, Argentine), la capitale la plus au sud du monde. Militants dans deux partis politiques diffĆ©rents, ils ont voulu rappeler que se rĆ©fĆ©rer Ć  la fraternitĆ© signifie: ā€œmettre concrĆØtement en actes cette idĆ©e entre les diffĆ©rents partis politiques en s’entraĆ®nant Ć  exercer l’empathie envers l’autre, avec humilitĆ©, sachant que personne n’a la vĆ©ritĆ© absolue sur aucun projet et en commenƧant par reconnaĆ®tre dans l’autre un interlocuteur de valeur et nĆ©cessaireā€. Leur visite fait partie du parcours d’accompagnement de l’Ecole de formation politique locale, qui donne ses cours ponctuellement chaque samedi. Ils sont les premiers Ć  avoir frĆ©quentĆ© les Ecoles du Mppu Ć  La Plata (Buenos Aires). Maintenant Pilar est tuteur d’une autre Ć©cole Ć  San Miguel del Monte, dans la province de Buenos Aires, où elle a Ć©tĆ© encouragĆ©e Ć  se prĆ©senter comme conseillĆØre municipale lors des derniĆØres Ć©lections. A propos de la participation des jeunes Ć  la vie politique active, l’impression de Pilar est que ā€œdepuis les annĆ©es quatre-vingt-dix jusqu’à ce jour, il y a Ā en Argentine un plus grand engagement en politique, mĆŖme si nous ne pouvons pas encore dire que 100 % des jeunes s’y intĆ©ressentā€. Mais les jeunes ne doivent pas ĆŖtre considĆ©rĆ©s seulement comme des personnes Ć  qui on s’adresse pour des projets occasionnels: ā€œles jeunes doivent devenir les principaux acteurs du domaine publique. Le renouvellement de la politique passe par lĆ ā€. Le Mppu en Argentine, qui s’inspire des principes de fraternitĆ© sous-tendus dans la spiritualitĆ© de Chiara Lubich, fĆŖte ses 10 ans en 2011. Ce mouvement s’est formĆ© Ć  l’occasion de la grave crise Ć©conomique de cette annĆ©e-lĆ , inoubliable, qui a tenaillĆ© cette rĆ©gion augmentant ainsi la pauvretĆ©. Il s’est alors crƩƩ un vrai divorce entre la population et la classe politique, divorce qui seulement rĆ©cemment semble se recomposer. Pilar raconte que, sur la base de cette crise, quelques personnes animĆ©es par la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, ont pris l’engagement de faire naĆ®tre les Ecoles de formation sociale et politique, ā€œpour essayer de donner une rĆ©ponse, d’engager un virement de cap, constatant la nĆ©cessitĆ© de reconstruire les bases du rapport entre la sociĆ©tĆ© et les institutions. Non seulement, mais aussi pour diffuser des semences de dialogue et tracer un chemin communā€. Aujourd’hui, on peut dire qu’un bon bout de chemin a Ć©tĆ© parcouru et des centaines de jeunes argentins sont passĆ©s par ces Ć©coles. Un ā€œcapitalā€ dĆ©sormais mĆ»r pour contribuer au dĆ©veloppement du pays sud-amĆ©ricain: l’engagement que ces jeunes sentent de porter, la fraternitĆ© en politique comprise comme service. de Daniela Ropelato (extrait de l’article publiĆ© sur Diario El SureƱo, 16 novembre 2011 – notre traduction)

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AlgĆ©rie : l’occasion de regarder plus loin

Oran, deuxiĆØme ville d’AlgĆ©rie, ouverte sur la MĆ©diterranĆ©e, est un des principaux centres commerciaux et culturels d’Afrique du Nord. Un groupe de personnes, en majoritĆ© musulmanes, engagĆ©es Ć  vivre selon les valeurs de la fraternitĆ© proposĆ©es par les Focolari, y vit une expĆ©rience avec des non-voyants.Ā Sheherazad fait partie de ce groupe depuis 1990. Elle expliqueĀ : « En 1997, par ma jeune sœur qui travaille dans une clinique d’ophtalmologie, j’ai fait la connaissance d’une religieuse catholique qui cherchait une personnes pour enseigner le franƧais Ć  un groupe de non-voyants de la ville. Je ne m’y sentais pas prĆ©parĆ©e, je suis femme au foyer et il me semblait que cet engagement dĆ©passait mes capacitĆ©s. En accord avec mon mari, je dĆ©cide pourtant d’accepter, consciente que dans cette proposition peut se cacher un prĆ©cieux plan de DieuĀ Ā». C’est le dĆ©but d’une merveilleuse aventure qui, avec le temps, implique toute la communautĆ© de la ville. Outre l’enseignement, pour ShĆ©hĆ©razade, c’est la dĆ©couverte d’un monde nouveau, celui des non-voyants, qui a conquis son cœur et celui de Fouzia, une amie qui partage l’idĆ©al de la fraternitĆ© et qui, peu de temps aprĆØs, se met elle aussi Ć  donner des cours. Le monde des non-voyants est particulier, surtout parce que bon nombre d’entre eux proviennent d’un milieu dĆ©favorisĆ© et socialement marginalisĆ©. « Avec le temps nous nous rendons compte que notre attitude d’ouverture envers l’autre procure un caractĆØre particulier Ć  notre enseignement, qui devient presque une excuse pour soutenir ces personnesĀ : l’un a besoin de trouver du travail, un autre d’un simple soutien ou d’une parole rĆ©confortanteĀ Ā». Entre temps, pour mieux comprendre les besoins des Ć©lĆØves,Ā Fouzia et Sheherazad apprennent l’écriture braille. La chose ne passe pas inaperƧueĀ : « Nous voyant donner de notre temps sans rien attendre en retour, un ami dĆ©cide de nous aider et de se joindre Ć  cette actionĀ Ā». Ils essayent d’aider les jeunes Ć  s’insĆ©rer dans la vie professionnelle. Par exemple, une jeune cherche du travail comme standardiste et ils trouvent une sociĆ©tĆ©. « Nous notons la disponibilitĆ© du directeur pour nous aider Ć  trouver une solution. Il est frappĆ© par notre engagement et dĆ©cide d’embaucher cette jeune en contrat Ć  durĆ©e indĆ©terminĆ©eĀ Ā». Toute la communautĆ© d’Oran partage au fur et Ć  mesure les projets et les objectifs atteints. Elle organise des portes ouvertes pour faire connaitre la vie et les richesses du monde des non-voyants. « Le thĆØme de ces manifestations est toujours centrĆ© sur ā€œl’autreā€ et Ć  la fin il n’y a plus celui qui voit et celui qui ne voit pas, le musulman ou le chrĆ©tienĀ : nous sommes tous frĆØres et sœurs Ć  partager la mĆŖme situationĀ Ā». La presse nationale s’intĆ©resse Ć  ces rendez-vous, en reconnaissant le droit aux non-voyants de vivre comme les autres.Ā C’est une œuvre de sensibilisation qui incite les personnes Ć  unir leurs efforts Ć  ceux de Sheherazad et de Fouzia. MalgrĆ© les difficultĆ©s administratives et juridiques une association pour l’insertion professionnelle des non-voyants a Ć©tĆ© crƩƩe. Elle est trĆØs active et travaille au projet de construction d’une Ć©cole. Les autoritĆ©s de la ville sont partie prenante et le projet de formation est reconnu par le dĆ©partement pour la formation professionnelle d’Oran. « Il reste encore beaucoup Ć  faire – conclut Sheherazad – mais faire les choses pour les autres, malgrĆ© nos limites, c’est trĆØs beau et enthousiasmantĀ ! Cela donne Ć  tous la force d’aller de l’avant, et ouvre les portes Ć  de nouvelles surprisesĀ Ā». La communautĆ© d’Oran – AlgĆ©rie

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Ne pas laisser tomber les Thai

La situation, sur les inondations les plus importantes que la ThaĆÆlande ait subi dans les 50 derniĆØres annĆ©es, s’amĆ©liore lentement.

Quelques chiffres, selon les estimations actuelles:

  • 7 millions de personnes touchĆ©es, et environ 700 victimes, sur 10 millions d’habitants Ć Ā Bangkok
  • 80 % de la superficie envahie par les eaux. Sur les 50 districts de Bangkok, seuls 9 sontĀ restĆ©s au sec: tous les autres ont eu entre 20 et 200 centimĆØtres d’eau. 17 provinces ont Ć©té directement touchĆ©es.
  • Les dommages sont Ć©valuĆ©s Ć  37 milliards de dollars.
  • 60 millions de tonnes de rĆ©colte sont perdues (principalement du riz).
  • 8 grands parcs industriels parmi les plus importants sont inondĆ©s, avec une perte d’environ
  • 1.200.000 emplois et les consĆ©quences qui en dĆ©coulent pour l’industrie de la ThaĆÆlandeĀ et des autres pays (le Japon possĆØde environ 40% des usines implantĆ©es dans ces 8 parcsĀ industriels).

Tout a commencĆ© – nous Ć©crivent Elena et Chun – au mois de juillet: la pluie, en retard d’un mois sur le calendrier, a rĆ©cupĆ©rĆ© le temps perdu, dĆ©passant la quantitĆ© de l’annĆ©e prĆ©cĆ©dente pour atteindre presque le double de l’annĆ©e 2010. En septembre la situation est apparue inquiĆ©tante et, enĀ octobre, elle pouvait ĆŖtre qualifiĆ©e de trĆØs grave.

Bangkok, appelĆ©e la ā€œVenise de l’Orientā€, possĆØde environ 2000 km de canaux qui en font uneĀ des villes les mieux Ć©quipĆ©es au monde pour contrĆ“ler le flux des eaux pluviales, mais certainementĀ pas dans une telle proportion. Les experts se sont trouvĆ©s face Ć  une situation totalementĀ imprĆ©visible.

Beaucoup ont abandonnĆ© Bangkok. On se serait cru dans un film catastrophe, mĆŖme si lesĀ personnes ne se sont pas laissĆ©es prendre par la panique. Nous, nous avons dĆ©cidĆ© de rester,Ā avec d’autres, auprĆØs des personnes sinistrĆ©s et de faire notre part. Les gens ont commencĆ© Ć Ā s’entraider, sans se connaĆ®tre et alors qu’auparavant, peut-ĆŖtre, ils s’ignoraient. Qui a sauvĆ© le paysĀ d’un dĆ©sastre d’une telle ampleur? Les personnes qui ont aimĆ© et donnĆ© au-delĆ  de leurs propresĀ forces, des gens qui se sont sacrifiĆ©s, avec leur maison inondĆ©e (au nord de l’ancien aĆ©roport), pour Ā que l’on puisse sauver au moins quelques quartiers de Bangkok; tous ceux qui ont su avoir un cœurĀ pour les autres… et ils sont nombreux.

De mĆŖme les plus riches, des journalistes, des acteurs, sont allĆ©s en barque, pour distribuerĀ en premiĆØre personne des denrĆ©es alimentaires. En ville la vie a pris le dessus grĆ¢ce auxĀ personnes ordinaires qui ont permis de croire que ā€œensemble on peut le faireā€. Certes, il y eutĀ aussi les militaires, de nombreux employĆ©s du gouvernement qui ont travaillĆ© plus de 15 heures parĀ jour pour porter de l’aide; jusqu’à des personnes Ć¢gĆ©es qui sont allĆ©s faire la cuisine dans les centresĀ d’accueil. Ou bien ces moinesĀ bouddhistesĀ qui ont accueilli des milliers de personnes Ć¢gĆ©es, desĀ malades, des enfants ou des mamans dans leur monastĆØre. Ou encore ce prĆŖtre qui ouvre son Ć©coleĀ privĆ©e pour accueillir les gens dĆ©placĆ©s et reprend ensuite le bateau pour aller chercher d’autresĀ Ā vivres, Ć  se rĆ©jouir et Ć  souffrir avec ceux qui souffrent. C’est le miracle de la vie et de l’amourĀ qui a raison de la mort.

Nous aussi des Focolari, nous nous sommes mis Ć  l’œuvre. Un grand nombre de nos famillesĀ ont Ć©tĆ© touchĆ©es, certaines vivent depuis des semaines avec de l’eau dans la maison. Parmi nous, ilĀ y a ceux qui sont allĆ©s demander de l’aide aux arrĆŖts d’autobus ou ceux qui se sont rendus dans lesĀ centres d’accueil pour aider. Nous avons ouvert nos maisons et accueilli ceux qui avaient besoinĀ d’aide; tĆ©lĆ©phonĆ© aux personnes, chaque jour, pour qu’elles se sentent aimĆ©es, leur donner courageĀ et consolider l’unitĆ© entre nous. Durant cette pĆ©riode tragique, nous avons vu Ć©merger la part laĀ plus belle du peuple thaĆÆlandais: au-delĆ  des diffĆ©rences politiques qui avaient, il y a un an et demi,Ā divisĆ© le Pays. Ce qui a prĆ©valu, c’est un grand amour pour le prochain qui souffre.

Un reporter de CNN a parlĆ© de ce courant de solidaritĆ© qui a envahi toute la sociĆ©tĆ© thaĆÆ,Ā comme d’un ā€œextraordinaire phĆ©nomĆØne socialā€. L’amour nous tous fait devenir thaĆÆ, mĆŖme siĀ nous sommes nĆ©s dans une autre partie du monde. Personne ne sait exactement quand se fera leĀ retour Ć  la normale. Mais on va de l’avant, dĆ©passant chaque jour les nombreuses difficultĆ©s.

Elena Oum e Chun Boc Tay

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DƩcembre 2011

« PrĆ©parez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.Ā Ā» Cette phrase exprime la joie mais elle nous invite aussi Ć  orienter notre existence d’une maniĆØre radicalement nouvelle. Jean Baptiste invite Ć  prĆ©parer le chemin du Seigneur. Quel est ce cheminĀ ? Avant de commencer sa vie publique et sa prĆ©dication, JĆ©sus, qu’annonce Jean-Baptiste, est passĆ© par le dĆ©sert. VoilĆ  son chemin. Dans le dĆ©sert, il a trouvĆ© une profonde intimitĆ© avec son PĆØre, mais aussi rencontrĆ© les tentations, devenant ainsi solidaire de tous les hommes. Il en est sorti vainqueur. C’est le mĆŖme chemin qu’il parcourt dans sa mort et sa rĆ©surrection. Ɖtant allĆ© jusqu’au bout, JĆ©sus devient lui-mĆŖme la « voieĀ Ā» pour nous qui sommes en chemin. Il est la voie que nous devons suivre pour rĆ©aliser entiĆØrement notre vocation humaineĀ : celle d’entrer en pleine communion avec Dieu. Chacun de nous est appelĆ© Ć  prĆ©parer le chemin pour JĆ©sus qui veut entrer dans notre vie. Il faut alors rendre droits les sentiers de notre existence pour qu’il puisse venir en nous. Il faut lui prĆ©parer le chemin en Ć“tant l’un aprĆØs l’autre les obstaclesĀ : ceux que mettent les limites de notre maniĆØre de voir et la faiblesse de notre volontĆ©. Il nous faut avoir le courage de choisir entre le chemin que nous voudrions prendre et celui que JĆ©sus nous propose, entre notre volontĆ© et la sienne, entre un programme que nous souhaiterions rĆ©aliser, et celui que son amour tout-puissant a pensĆ© pour nous. Une fois cette dĆ©cision prise, efforƧons-nous de conformer notre volontĆ© rĆ©calcitrante Ć  la sienne. CommentĀ ? En le faisant dĆØs aujourd’hui, maintenant, comme les chrĆ©tiens qui sont allĆ©s jusqu’au bout, nous enseignant une bonne mĆ©thode, pratique, intelligenteĀ : Dans l’instant, enlever une pierre aprĆØs l’autre afin que ce ne soit plus notre volontĆ© qui vive en nous mais la sienne. Ainsi nous aurons vĆ©cu la paroleĀ : « PrĆ©parez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.Ā Ā»

Chiara LUBICH

*Parole de vie publiée en décembre 1997

Portugal – Ponts entre les continents

LaĆÆcs, une cascade de lumiĆØre

Maria Voce salue le Saint PĆØre. Photo: Service Photographique du Vatican

ā€œUne bonne dose d’optimisme parce qu’on se rend compte que Dieu est Ć  l’œuvre dans l’Egliseā€. VoilĆ  l’impression Ć  chaud de la prĆ©sidente des Focolari, Maria Voce, au terme de l’AssemblĆ©e annuelle du Conseil Pontifical pour les LaĆÆcs Ć  laquelle elle a participĆ©. Le dicastĆØre du Vatican, qui soutient l’activitĆ© des fidĆØles laĆÆcs et des associations et mouvements dans les diverses rĆ©alitĆ©s du monde, a voulu cette annĆ©e dĆ©dier la rencontre au thĆØme de « La question de Dieu aujourd’huiĀ Ā». Du 24 au 26 novembre, trois jours intenses de rencontres et de dĆ©bats avec des tĆ©moignages concrets et personnels – fait inĆ©dit – de quelques laĆÆcs sur la faƧon dont leur vie a changĆ© aprĆØs avoir rencontrĆ© Dieu. « Il me semblait – commente Maria Voce Ć  ce sujet – qu’était entrĆ© dans l’Eglise comme un nouveau style de communion qui privilĆ©gie le rĆ©cit d’expĆ©riences vĆ©cuesĀ Ā». Les interventions faites dans la salle faisaient fortement ressortir l’urgence de parler de Dieu aujourd’hui. « Ne pas le faire – observe Maria Voce – signifierait renoncer Ć  la recherche de la vĆ©rité ; celle qui se manifeste dans la recherche dĆ©sespĆ©rĆ©e du bonheur et l’angoisse face Ć  la perspective de la mort. Mais pour le faire, cela nĆ©cessite « un pas supplĆ©mentaireĀ Ā» qui est celui de la relation profonde avec l’autre, dans une relation vraie, où chacun doitĀ  « mourir Ć  soi-mĆŖmeĀ Ā», en quelque sorte, pour accueillir l’autre complĆØtement. Une mort par amour, comme un donĀ Ā». Les AssemblĆ©es annuelles du Conseil Pontifical pour les LaĆÆcs sont aussi des occasions prĆ©cieuses pour rencontrer les membres des autres Mouvements et Associations. « Dans ces moments-lĆ  – raconte la prĆ©sidente – on voit combien sont forts les rapports que les mouvements entretiennent entre eux. On sent que ce rapport s’est construit dans toutes les parties du mondeĀ Ā». Afrique, Europe, AmĆ©riques, Asie, Moyen Orient. Maria Voce rappelleĀ : « Venait en Ć©vidence une nouvelle prĆ©sence de martyr, et les mouvements sont trĆØs engagĆ©s dans ce tĆ©moignageĀ : tĆ©moigner Dieu aussi dans ces conditions, en vivant pleinement la foi. Et alors que, dans certaines parties du monde, il y a ce martyr du sang, en Europe au contraire, domine le problĆØme du sĆ©cularisme et les chrĆ©tiens rendent un fort tĆ©moignage qui revĆŖt souvent, lĆ  aussi, l’aspect du martyrĀ Ā». Durant l’AssemblĆ©e, on a parlĆ© aussi de la JournĆ©e mondiale de la Jeunesse de Madrid. « Une extraordinaire cascade de lumiĆØre, de joie et d’espĆ©rance – a dit le Pape BenoĆ®t XVI en rencontrant les participants –Ā  a illuminĆ© Madrid, mais aussi la vieille Europe et le monde entier, en proposant Ć  nouveau et de faƧon claire l’actualitĆ© de la recherche de Dieu. Personne n’a pu rester indiffĆ©rent, personne n’a pu penser que la question de Dieu n’avait pas de sens pour l’homme d’aujourd’huiā€. La prĆ©sidente du Mouvement des Focolari a aussi saluĆ© personnellement BenoĆ®t XVI, lequel a dit: ā€œLes focolarini ne pouvaient pas ĆŖtre absentsā€. « Saint-PĆØre – a-telle donc rĆ©pondu – le Mouvement tout entier, cette annĆ©e, s’est engagĆ© Ć  vivre la Parole de Dieu. Ainsi nous nous prĆ©parons aussi au Synodeā€. Et le Saint-PĆØre a rĆ©ponduĀ : ā€œMerciā€.

Portugal – Ponts entre les continents

L’App pour le Ā« mot du jour Ā» est nĆ©e!

A partir d’aujourd’hui, grĆ¢ce Ć  l’initiative d’un jeune brĆ©silien, Guilherme Moura, le mot du jour arrive dirrectement dans votre poche Ć  travers une nouvelle App, tĆ©lĆ©chargeable gratuitement Ć  cette adresseĀ :http://itunes.apple.com/it/app/passa-parola/id478614030?mt=8 Vivre l’instant prĆ©sent calmement, recommencer dans l’instant prĆ©sent, ne pas laisser s’échapper l’instant prĆ©sent. Ou bien avoir Ć  cœur la volontĆ© de Dieu de l’instant prĆ©sent, s’identifier Ć  la volontĆ© de Dieu, ou encore se laisser purifier par la Parole, s’efforcer de vivre la Parole sans compromis… Ce sont quelques exemples des « Mots du jourĀ Ā» (Passa Parola en italien) qui nous accompagne dĆ©sormais depuis 10 ans. C’était en effet en 2001 quand Chiara Lubich, alors en Autriche, partageait une expĆ©rience personnelle, fruit de la dĆ©couverte de l’importance de vivre cet ā€œinstant prĆ©sentā€, comme on dit, l’unique moment qui soit vraiment entre nos mains, parce que « le passĆ© n’est plus et le futur n’est pas encore lĆ Ā Ā». DĆØs lors s’est installĆ©, jour aprĆØs jour, un slogan, une mini-pensĆ©e spirituelle, un « concentré » qui rappelle cette attention, surtout dans l’amour concret envers chaque frĆØre ou sœur qui passe Ć  nos cĆ“tĆ©s. Nous pouvons considĆ©rer cela comme une forme de ā€œTwittĆ©ratureā€, messages brefs et sagesse essentielle, comme l’écrit Antonio Spadaro dans un article de la CiviltĆ  Cattolica de juin 2010. Twitter, un rĆ©seau social sur le net qui consiste Ć  envoyer de courts messages (les tweets, littĆ©ralement « gazouillisĀ Ā»), ne comptant pas plus de 140 caractĆØres, a prĆ©cisĆ©ment la caractĆ©ristique de la briĆØvetĆ© et – rappelle encore Spadaro – « c’est la sagesse de la rĆ©flexion religieuse d’avoir accompagnĆ©, durant les siĆØcles, l’homme occidental dans ce besoin de sagesse essentielle et extrĆŖmement conciseĀ Ā». Dans son article, il en cite diffĆ©rentes formes, depuis les haĆÆku japonais (petits poĆØmes trĆØs brefs), aux antiennes des psaumes, jusqu’à indiquer la « Parole de Vie, conƧue par Chiara Lubich et toutes les initiatives du mĆŖme genre qui, pĆ©riodiquement, extraient un verset Ć©vangĆ©lique pour concentrer l’attention du chrĆ©tien sur l’Evangile tout entier, mais Ć  partir d’un point prĆ©cisĀ Ā». Le « Mot du jourĀ Ā», un tweet avant la lettre ? Peut-ĆŖtre, en tout cas certainement une formule qui s’adapte bien aux nouvelles technologies. Ce ā€œMot du jourā€ mondial – il est traduit dans au moins 14 langues – voyage dĆ©jĆ  Ć  travers sms, mailĀ  et il est attendu par des milliers de personnes. Avec cette nouvelle App, il devient disponible dans la version iPhone, iPad, iPod. En plusieurs langues, comme l’est le « Mot du jourĀ Ā», il est accessible – une fois le message tĆ©lĆ©chargĆ© – mĆŖme hors connexion. Passons le message!

Portugal – Ponts entre les continents

Famille, la rƩvolution silencieuse

Foto Ā© CSC

Il y a une « grande consonanceĀ Ā» entre la spiritualitĆ© du Mouvement des Focolari et la vie des bienheureux Ć©poux Maria et Luigi Beltrame QuattrocchiĀ  – malgrĆ© qu’il n’existe pas de lien direct – et « nombreux sont les points de contactsĀ Ā». « Non seulement parce que la saintetĆ© est le grand dĆ©nominateur commun de tous les chrĆ©tiens, le but vers lequel nous visons tous dans l’Eglise, mais aussi parce que leur chemin de vie de laĆÆcs est commun Ć  l’immense majoritĆ© de ceux qui font partie du MouvementĀ Ā». Ainsi s’est exprimĆ©e Marie Voce, prĆ©sidente des Focolari, en intervenant ces jours-ci Ć  Rome lors d’une rencontre organisĆ©e le jour où la liturgie rappelait la mĆ©moire des deux bienheureux pour le dixiĆØme anniversaire de leur bĆ©atification. La rencontre, qui s’est dĆ©roulĆ©e dans la Salle de la PromothĆØque au Capitole, avait pour titreĀ : « ChrĆ©tiens, citoyens authentiquesĀ : sur les pas de Maria et LuigiĀ Ā». Le public Ć©tait nombreux, venu de 15 villes italiennes et de divers Pays. On notait la prĆ©sence d’autoritĆ©s municipales, des reprĆ©sentants de la Pastorale familiale du diocĆØse de Rome ainsi que des reprĆ©sentants de mouvements ecclĆ©siaux qui ont pris la parole en soulignant, chacun selon des perspectives diffĆ©rentes, des aspects de la spiritualitĆ© des deux Ć©poux. Parents de 4 enfants, Marie et Luigi Beltrame Quattrocchi sont le premier couple mariĆ© Ć  avoir Ć©tĆ© bĆ©atifiĆ© par l’Eglise Catholique. C’est Jean-Paul II qui mena Ć  son terme la cause de bĆ©atification. « On ne peut plus accepter – disait le Pape Ć  cette occasion– que la saintetĆ© silencieuse de tant de pĆØres et de mĆØres ne soit plus reconnueĀ Ā».

Foto Ā© CSC

  ā€œJ’ai vu se reflĆ©ter dans la vie de Maria et Luigi – a dit Maria Voce – dans l’authenticitĆ© de leur tĆ©moignage de chrĆ©tiens et donc aussi de citoyens, la vie de ces millions de laĆÆcs qui, dĆ©sormais, veulent vivre la spiritualitĆ© proposĆ©e par Chiara Lubich, et cherchent en consĆ©quence Ć  l’incarner – avec cohĆ©rence et parfois hĆ©roĆÆsme – dans leurs engagements de citoyens, composant ainsi (ou au moins en s’y efforƧant) le tissu sain du corps social et ecclĆ©sial. Ce sont des pĆØres et des mĆØres de familles, des ouvriers, des professionnels, des jeunes, des adolescents et des enfants (sans oublier les prĆŖtres, les religieux, les Ć©vĆŖques mais la proportion des ecclĆ©siastiques est bien sĆ»r minoritaire), des personnes engagĆ©es en premiĆØre ligne pour porter de l’avant une rĆ©volution d’amour, silencieuse mais bien opĆ©rante, dans toutes les villes du mondeĀ Ā». La famille – a soulignĆ© Maria Voce – est ā€œla racine saine de leur vie: un amour tendre et toujours vivant entre les Ć©poux, capable d’engendrer des citoyens cohĆ©rents. Je connais de nombreuses familles qui s’engagent et luttent pour que ne s’éteigne pas l’amour conjugalĀ : c’est prĆ©cisĆ©ment en lui qu’ils trouvent la force, non seulement pour ne pas s’effondrer, mais aussi pour s’ouvrir Ć  des rĆ©alitĆ©s encore plus grandesĀ Ā». Maria Voce a rappelĆ© le Mouvement Familles Nouvelles, qui s’inspire du charisme de l’UnitĆ© et compte aujourd’hui plus de 300.000 adhĆ©rents et 4 millions de sympathisants dans les 5 continents. « Ce sont des familles – a dit Maria Voce – qui ont fait leur une condition premiĆØre de l’éducationĀ : les enfants, en plus de deux parents qui les aiment, ont besoin de deux parents qui s’aimentĀ Ā».

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SpiritualitĆ© de l’unitĆ© : JĆ©sus au milieu

Rien ne peut mieux expliquer les dĆ©buts des Focolari que les paroles des disciples de JĆ©sus aprĆØs leur rencontre avec le RessuscitĆ©, Ć  Emmaüs : Ā« Notre cœur ne brĆ»lait-il pas en nous, tandis qu’il nous parlait en chemin ? Ā» (Lc 24,32). Cette expĆ©rience est essentielle pour tous ceux qui se rĆ©fĆØrent Ć  la spiritualitĆ© de l’unitĆ©. Parce que rien n’a de valeur dans le Mouvement si on ne recherche pas la prĆ©sence promise par JĆ©sus au milieu des siens – Ā« LĆ  où deux ou trois se trouvent rĆ©unis en mon nom, je suis au milieu d’eux Ā» (Mt 18,20) – une prĆ©sence qui vivifie, qui Ć©largit les horizons, qui console et qui stimule Ć  la charitĆ© et Ć  la vĆ©ritĆ© et qui fait dire avec infinie nostalgie, quand on l’a reconnu : Ā« Reste avec nous, Seigneur, car le soir vient Ā» (Lc 24, 29). Chiara Lubich a Ć©crit : Ā« AprĆØs avoir mis en acte l’amour rĆ©ciproque, nous ressentĆ®mes dans notre vie une nouvelle assurance, une volontĆ© plus dĆ©cidĆ©e, une plĆ©nitude de vie. Comment cela se fait-il ? Cela a Ć©tĆ© tout de suite Ć©vident : par cet amour se rĆ©alisaient entre nous les paroles de JĆ©sus : ā€œLĆ  où deux ou trois se trouvent rĆ©unis en mon nom (c’est-Ć -dire dans mon amour), je suis au milieu d’euxā€ (Mt 18,20). JĆ©sus, silencieusement, s’était introduit comme un frĆØre invisible dans notre groupe. Et maintenant la source de l’amour et de la lumiĆØre Ć©tait lĆ , prĆ©sente au milieu de nous. Nous ne voulĆ»mes plus la perdre. Et nous comprenions mieux ce qu’avait Ć©tĆ© sa prĆ©sence lorsque, par notre faute, elle venait Ć  manquer. Comme le naufragĆ©, agrippĆ© Ć  n’importe quoi pour se sauver, que nous cherchions tous les moyens suggĆ©rĆ©s par l’Évangile pour reconstituer l’unitĆ© brisĆ©e. En outre, ce n’était pas seulement lorsque la prĆ©sence de JĆ©sus s’éloignait que nous devions nous imposer un effort de volontĆ© ; nous Ć©tions comme les bĆ»ches d’un feu, qui se consument en brĆ»lant et, si nous voulions vivre avec JĆ©sus constamment prĆ©sent au milieu de nous, il Ć©tait nĆ©cessaire de pratiquer, instant par instant, la patience, la prudence, la douceur, la pauvretĆ©, la pureté… Toutes ces vertus Ć©taient exigĆ©es pour que l’unitĆ© surnaturelle se maintienne avec les autres. JĆ©sus au milieu de nous Ć©tait le dynamisme de la vie, mais sa prĆ©sence n’était jamais acquise pour toujours. […] ā€œLĆ  ou deux ou troisā€¦ā€ Ces paroles divines et mystĆ©rieuses se montraient d’une fĆ©conditĆ© insoupƧonnable. LĆ  où deux ou trois… JĆ©sus ne prĆ©cisait pas qui. Il laissait l’anonymat. LĆ  où deux ou trois… Ce pouvait ĆŖtre n’importe qui. Deux ou trois pĆ©cheurs repentis qui s’unissaient en son nom. Deux ou trois jeunes filles comme nous. Deux, l’un grand et l’autre tout petit. Deux ou trois. En vivant cette parole, nous avons vu tomber de nombreuses barriĆØres LĆ  où deux ou trois… de patries diffĆ©rentes : les nationalismes tombaient. LĆ  où deux ou trois… de cultures, de classes, d’âges, qui nous avaient toujours paru opposĆ©s par dĆ©finition : tous pouvaient, et mĆŖme devaient, s’unir au nom du Christ. […] JĆ©sus au milieu de nous : c’était une expĆ©rience formidable. […] Sa prĆ©sence rĆ©compensait avec surabondance chaque sacrifice. Elle lĆ©gitimait nos pas sur cette route. Elle donnait leur juste sens aux choses et aux circonstances. Elle consolait les tristesses et tempĆ©rait les joies excessives. Et celles parmi nous qui croyaient, sans subtilitĆ©s ni raisonnements, avec la simplicitĆ© des enfants, Ć  ses paroles et les mettaient en pratique, jouissaient de ce paradis anticipĆ© qu’est le Royaume de Dieu au milieu des hommes unis en son nom Ā».

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Symposium interreligieux Ć  Katowice

ā€œLe prĆ©sent symposium nous a fait voir qu’il est possible de se rencontrer et de partager nos expĆ©riences de foi. C’est un pont historique. Cela nous rappelle que, depuis ses origines, la ville de Katowice est une ville multiculturelle. Aujourd’hui, le fait que les reprĆ©sentants de trois grandes religions ont parlĆ© des valeurs universelles, telles que la vĆ©ritĆ©, la paix, la justice, a Ć©tĆ© pour nous un enrichissement rĆ©ciproque.ā€ Tels sont les termes dans lesquels s’est exprimĆ© l’évĆŖque de l’Église Ć©vangĆ©lico-luthĆ©rienne, Taddeusz Szurman, en conclusion du symposium interreligieux, qui s’est dĆ©roulĆ© Ć  la veille de celui d’Assise, Ć  la facultĆ© de thĆ©ologie de l’UniversitĆ© de Katowice (Pologne) sur le thĆØme ā€œPĆØlerins de la vĆ©ritĆ©, pĆØlerins de la paixā€. Initiative conjointe de l’archidiocĆØse, des autoritĆ©s civiles et de l’UniversitĆ© de Katowice, le symposium a vu la participation de 230 personnes. Il convient de souligner la prĆ©sence des juifs, en la personne de Michael Schudrich, grand rabbin de Pologne, des musulmans, en la personne de l’imam Nedal Abu Tabaq, Mufti de la Ligue Musulmane de Pologne, des chrĆ©tiens, reprĆ©sentĆ©s par l’archevĆŖque catholique de Katowice Damian Zimon, de l’évĆŖque de l’Église Ć©vangĆ©lico-luthĆ©rienne, Taddeusz Szurman, ainsi que du reprĆ©sentant de l’Église orthodoxe de SilĆ©sie Sergiusz Dziewiatowski et de personnes dont les convictions ne sont pas religieuses. Il convient aussi de relever la prĆ©sence d’autoritĆ©s civiles, Ć  commencer par le PrĆ©sident de Katowice Piotr Uszok, ainsi que de recteurs de diffĆ©rentes universitĆ©s, outre les reprĆ©sentants d’un certain nombre de mouvements et communautĆ©s ecclĆ©siaux. Le dialogue interreligieux est dĆ©jĆ  familier pour le Mouvement des focolari Ć  Katowice, qui a aussi participĆ© Ć  la prĆ©paration. En effet, il entretient des rapports avec des groupes de mulmans avec lesquels, conjointement avec l’archidiocĆØse et le Centre des Musulmans, est organisĆ©e la ā€œJournĆ©e de l’Islam dans l’Église catholique polonaiseā€ (depuis plus de 10 ans, Ć  l’initiative de la confĆ©rence Ć©piscopale polonaise). En outre, il y a des rencontres avec des groupes hĆ©braĆÆques et, quasi chaque mois, avec des musulmans au siĆØge du Mouvement. Avant le symposium, au focolare, les responsables des trois religions monothĆ©istes ont conclu entre eux un pacte d’unitĆ©. Cette atmosphĆØre de fraternitĆ©, fondĆ©e sur des relations profondes et d’estime rĆ©ciproque a encore Ć©tĆ© soulignĆ©e par nombre deĀ  participants. Les intervenants ont approfondi les concepts de paix et vĆ©ritĆ© – dans les traditions chrĆ©tienne, juive et musulmane. Le Mufti de la Ligue Musulmane a soulignĆ© combien il Ć©tait important de ne pas avoir peur les uns des autres, de dĆ©couvrir les diffĆ©rences comme des dons qui nous enrichissent. Le Rabbin a rappelĆ© avec une affection toute particuliĆØre la figure de Jean-Paul II, qui a montrĆ© la beautĆ© de l’ouverture aux autres. Chacun a exprimĆ© le dĆ©sir de chercher ce qui unit et de coopĆ©rer pour le bien de Katowice et du monde. ā€œJe remercie infiniment tous les organisateurs d’avoir rĆ©uni ce symposium aussi fraternel – a dit l’archevĆŖque de di Katowice –. J’ai constatĆ© une prĆ©sence significative des membres du Mouvement des Focolari, et cela a revĆŖtu une importance fondamentale pour crĆ©er l’atmosphĆØre de fraternitĆ©ā€. Comme signe visible, un hĆŖtre a Ć©tĆ© plantĆ© sur la place, devant la cathĆ©drale de Katowice. ā€œIl y a tellement d’arbres Ć  Katowice – a dit le rabbin de Haute SilĆ©sie –. Mais celui-ci revĆŖt une signification particuliĆØre: symboliser la fraternitĆ© vĆ©cue par nous, juifs, chrĆ©tiens et musulmansā€. Le symposium s’est conclu par la proclamation d’un Appel pour la Paix – lu en trois langues: en polonais, en hĆ©breu et en arabe. Il Ć©crit, entre autres, ce qui suit: ā€œTous veulent contribuer Ć  faire de l’humanitĆ© une seule familleā€.

Portugal – Ponts entre les continents

En Sardaigne: l’heure de la paix

Orgosolo est une ville au cœur de la Sardaigne rĆ©putĆ©e pour ses peintures murales en trompe-l’œil des maisons, qui Ć©voquent les problĆØmes, les attentes et les espĆ©rances d’un peuple qui vit essentiellement de l’agriculture et de l’élevage des moutons. Un peuple qui connaĆ®t aussi la peur en raison des vicissitudes liĆ©es au banditisme, trĆØs rĆ©pandu dans cette rĆ©gion. C’est dans cette ville, qu’à l’aube du 24 dĆ©cembre 1998, le vicaire de la paroisse, don Graziano Muntoni, a Ć©tĆ© tuĆ©. Un seul coup de fusil dans la poitrine et la douleur bouleverse toute la communautĆ©. Pourtant en colĆØre et dans le dĆ©sarroi bien comprĆ©hensible, les habitants du lieu pressentent tout de suite de ne pas pouvoir se limiter Ć  condamner, mais de devoir faire quelque chose de plus. Mais quoi, dans une telle situation? La communautĆ© commence Ć  rĆ©flĆ©chir sur les paroles de l’Evangile qui invitent Ć  demander quelque chose Ć  Dieu en Ć©tant unis. NaĆ®t l’idĆ©e de se donner rendez-vous chaque soir, en des endroits diffĆ©rents, pour invoquer, avec la mĆŖme priĆØre, Dieu, de leur accorder la paix de leur rĆ©gion, c’estĀ : l’Heure de la paix. Mais cela est plus complexe que prĆ©vu, parce que la paix doit ĆŖtre engendrĆ©e, prĆ©servĆ©e. Elle implique un engagement Ć  vivre la fraternitĆ© avec chacun et chaque jour. Avec cette conscience, les habitants mettent en chantier les initiatives les plus variĆ©es pour diffuser la proposition de l’Heure de la paix parmi le plus grand nombre de personnes possible, mĆŖme aux enfants dans les Ć©coles et Ć  l’occasion de rencontres dans les lycĆ©es. Ils participent aussi Ć  une retransmission tĆ©lĆ©visĆ©e sur la principale chaĆ®ne nationale. L’Heure de la paix apporte une nouvelle espĆ©rance Ć  la ville. Beaucoup de personnes se rĆ©concilient entre elles aprĆØs des annĆ©es de tension, comme G., une dame, qui nous dit un jour: “Je dois trouver la force de pardonner celui qui a tuĆ© mes deux fils et fait mettre en prison les deux autres”. Puis, Ć  la rencontre suivante, cette mĆŖme G. a racontĆ©: “J’ai pardonnĆ©. La priĆØre de l’Heure de la paix que nous vivons a Ć“tĆ© la haine de mon cœur. Durant la messe, je me suis approchĆ©e d’une personne ennemie et lui ai serrĆ© la main”. Depuis, d’autres ont Ć©galement retrouvĆ© la force de pardonner des choses tout aussi graves et ont eu des attitudes imprĆ©visibles, comme Anna, Ć  qui, en 2008, on a kidnappĆ© et tuĆ© son fils et qui reprend vie, se remet Ć  travailler plus sereine et pacifiĆ©e, malgrĆ© le drameĀ ; lorsqu’elle apprend qui est le suspect, elle ne demande pas qu’il soit puni, mais qu’il puisse vraiment rencontrer Dieu. Le choix de la fraternitĆ© nous pousse Ć  faire notre cet abĆ®me de douleur dans lequel vit une partie des nĆ“tres et nous incite assez frĆ©quemment Ć  prendre les responsabilitĆ©s de ce que nous proposons, mĆŖme face aux institutions. Ainsi, Ć  partir de notre expĆ©rience, une Ecole Normale d’instituteurs a Ć©laborĆ© un projet pour une culture de paix et de pardon entre enfants, un projet dont les fruits seront recueillis dans un volume soumis Ć  l’attention des Nations Unies. Nos efforts pour construire la paix, mĆŖme lĆ  où Ƨa parait impossible, apportent des rĆ©sultats concrets qui donnent un nouveau visage Ć  nos villes. De la communautĆ© des Focolari dā€˜Orgosolo (Nuoro)-Italie

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Qui est le laĆÆc?

Ā«Chers tous, L’annĆ©e 1986‑1987 est importante pour le monde catholique, qui se prĆ©pare Ć  cĆ©lĆ©brer, Ć  l’automne, le Synode des Ć©vĆŖques sur « la vocation et la mission des laĆÆcs dans l’Église et dans le mondeĀ Ā», vingt ans aprĆØs le concile Vatican IIĀ [1]. C’est donc une annĆ©e importante pour les laĆÆcs de l’Église catholique, mais aussi, je pense, pour les chrĆ©tiens des autres Ɖglises, dans lesquelles les laĆÆcs prennent souvent une grande place. Nous aussi, qui dĆ©sirons ĆŖtre des catholiques engagĆ©s, nous nous y prĆ©parons par la priĆØre, qui ne doit jamais manquer, et par le travail qui nous est demandĆ©. Mais « qui est le laĆÆc » ? VoilĆ  la question que l’on se pose aujourd’hui dans l’Église. Comment l’identifier, comment le dĆ©finirĀ ? Beaucoup s’efforcent d’apporter une rĆ©ponse. Mais il ne faudrait pas dĆ©finir le laĆÆc seulement par ce qu’il n’est pasĀ : celui qui n’est ni prĆŖtre, ni religieux. Il faudrait plutĆ“t dĆ©finir qui il est. C’est pourquoi nous voudrions apporter notre contribution Ć  cette Ć©tude, en affirmant ce qui pourra sembler une vĆ©ritĆ© de La PaliceĀ : le laĆÆc est le chrĆ©tien. Comme tel, il est disciple du Christ et de son Ɖvangile. Il doit pour cela vivre pleinement tout ce que JĆ©sus attend de lui, travailler avant tout Ć  faire grandir le Royaume de Dieu et Ć  construire l’Église. Comme il a de plus la possibilitĆ© de se trouver au milieu du monde, il y portera la lumiĆØre de l’Évangile et la fera pĆ©nĆ©trer partout. VoilĆ  ce qu’est pour nous le laĆÆcĀ : un disciple du Christ qui a le double devoir de construire l’Église et de christianiser le monde. Nous nous retrouvons bien aussi dans cette dĆ©finition du laĆÆc. Notre Mouvement a, en effet, un aspect plus spirituel, si l’on peut dire, qui nous fait travailler Ć  faire grandir le Christ en nous, au milieu de nous et au milieu d’un grand nombre, qui nous fait donc construire l’ÉgliseĀ ; et un aspect plus humain, plus concret, qui nous pousse Ć  faire pĆ©nĆ©trer l’esprit du Christ dans les diffĆ©rentes rĆ©alitĆ©s du monde. Nous nous sentons ainsi pleinement en accord avec la figure du laĆÆc que prĆ©sente le concile Vatican II. Pour apporter nous aussi notre contribution Ć  ce Synode, nous voudrions cette annĆ©e vivre encore mieux notre vocation spĆ©cifique de laĆÆcs. Cherchons Ć  ĆŖtre de vĆ©ritables laĆÆcs de l’Église, c’est-Ć -dire d’authentiques disciples du Christ, en vivant ses Paroles et toutes celles que propose l’Écriture. La splendide Parole de vie de ce mois souligne ce que nous avons vĆ©cu le mois dernier sur l’amour rĆ©ciproque. Elle ditĀ : « Accueillez-vous donc les uns les autres comme le Christ vous a accueillis, pour la gloire de DieuĀ Ā» (Rm 15, 7). En la mettant en pratique entre nous, nous garantirons la soliditĆ© des fondements sur lesquels repose notre Œuvre, qui est Ɖglise. En vivant cette Parole avec d’autres chrĆ©tiens, dans les structures de l’Église où nous aurons l’occasion de travailler avec eux, nous apporterons encore notre contribution au dĆ©veloppement de l’Église. En rĆ©alisant enfin ces paroles dans le monde de la famille et dans les diffĆ©rents secteurs de la sociĆ©tĆ©, nous Ć©tablirons les bases nĆ©cessaires pour que se rĆ©alise par le christianisme le renouvellement des lois et des structures. Mais la Parole de vie s’adresse Ć  tousĀ : laĆÆcs, prĆŖtres et religieux. Mettons-la en pratique dans nos champs d’action respectifs. Accueillons chacun de nos frĆØres comme le Christ nous a accueillis. Il le fait chaque jour et Ć  chaque instant, lorsque nous avons recours Ć  lui. Qui que nous soyons, pĆ©cheurs ou saints, jeunes ou vieux, beaux ou laids, malades ou en bonne santĆ©, il est toujours lĆ , prĆŖt Ć  accueillir chacun de nous. Et soyons tellement sĆ»rs de son Ć©coute, de son pardon et de son accueil, que, pas un seul instant, l’idĆ©e ne nous vienne qu’il puisse en ĆŖtre autrement. Agissons de mĆŖme pour nos frĆØres. Qu’ils trouvent en nous un cœur toujours ouvert, disponible et prĆŖt Ć  l’accueil. Vivons ainsi pour la gloire de Dieu.Ā»  


[1]Il s’agit de l’AssemblĆ©e GĆ©nĆ©rale ordinaire du Synode des ƉvĆŖques rĆ©unie au Vatican du 1er au 30 octobre 1987, sur la vocation des laĆÆcs, comprenant 232 participants et 60 auditeurs et auditrices. Il fut demandĆ© Ć  Chiara Lubich, qui faisait partie du groupe des auditeurs, de prĆ©parer une intervention sur le thĆØme « SpiritualitĆ© et MouvementsĀ Ā».


[*] publiĆ© en 1992 par Nouvelle CitĆ©, inĀ : ā€œSur les pas du RessuscitĆ©ā€, pp.192-195]