[:it]Carismi in comunione ad Assisi[:es]Carismas en comunión en Asís
titolo provvisorio
[:it]Mass media, vocazione all’unità dei popoli
Fraternité avec l’Afrique
L’accès à l’instruction est aujourd’hui un des grands défis qui se posent à l’Afrique sub-saharienne. Les “volontaires” du mouvement des Focolari soutiennent, en collaboration avec l’association Action pour un monde uni (AMU), un projet qui, non seulement, permet d’offrir des bourses d’études, mais a pour objectif de créer des liens de fraternité.
En dépit des stéréotypes, Afrique et recherche scientifique poussée ne sont pas incompatibles. Les résultats du projet “Fraternité avec l’Afrique” sont là pour le prouver. En 2006, à l’occasion des manifestations organisées pour le 50ème anniversaire de leur naissance au sein des Focolari, les “volontaires de Dieu” avaient lancé ce nouveau projet en collaboration avec l’AMU, une ONG qui s’inspire elle aussi de la spiritualité du mouvement des Focolari.
En accordant des bourses d’études à des étudiants ne disposant pas de moyens suffisants, “Fraternité avec l’Afrique” vise à faire en sorte que les Africains puissent utiliser au mieux leurs capacités intellectuelles et leurs qualités de scientifiques et exprimer leur potentiel sans être obligés d’émigrer.
Par des actions de sensibilisation et des collectes de fonds dans le monde entier, le projet encourage ceux qui bénéficient de bourses d’études à rendre des services concrets à leur peuple. Ainsi se créent des liens de fraternité qui préservent la communauté sur place. En effet, ces jeunes s’engagent à travailler dans leur pays pendant au moins cinq ans après avoir terminé leurs études.
Au total, 107 bourses d’études ont été accordées à ce jour à des jeunes des pays d’Afrique sub-saharienne, la majeure partie d’entre eux ayant choisi d’étudier des disciplines scientifiques comme l’économie ou la médecine. “J’ai retrouvé confiance en moi et dans l’avenir”, raconte un jeune étudiant de Nairobi. “Je remercie Dieu du soutien que d’autres jeunes et moi-même avons reçu de “Fraternité avec l’Afrique”, car cela nous aide à comprendre que nous aussi, nous devrons prendre soin des autres quand nous aurons terminé nos études.”
[:it]La dottrina spirituale
La dottrina spirituale di Chiara Lubich viene presentata secondo tre grandi momenti:
il primo concentrato sul cuore del carisma;
il secondo sull’originale modalità di vivere e pensare la fede; il terzo sulla visione del mondo nei suoi aspetti più diversi, dalla politica all’economia, dalla filosofia alle scienze della comunicazione.
Come dimostrano i saggi teologici introduttivi, la figura di Chiara Lubich può essere collocata, senza timore di eccedere nella valutazione, accanto alle più grandi personalità della spiritualità cattolica di tutti i tempi.
Il suo insegnamento ha già mostrato lungo gli anni tutta la propria ricchezza, generando libri, discorsi, lettere, interventi. Di tale variegato e ricco messaggio però mancava un’organica articolazione che ne abbracciasse sia l’estensione cronologica di oltre mezzo secolo, sia l’ampiezza degli argomenti trattati.
Il presente volume, che della figura di Chiara Lubich offre la dottrina spirituale, intende colmare tale vuoto.
Gli scritti che lo compongono vanno dal 1943 (anno di fondazione del Movimento dei Focolari) ai nostri giorni, e racchiudono l’intera varietà dei generi letterari nei quali ha preso vita la spiritualità di Chiara Lubich: lettere personali e manifesti programmatici, pagine a stampa e parole sussurrate all’orecchio, magistrali lezioni accademiche e frasi stringate come aforismi, discorsi pubblici e colloqui intimi e personali. In queste pagine non manca nessuno dei numerosi registri utilizzati da Chiara Lubich per esprimere la sua originale interpretazione del cristianesimo.
Curato da un esperto studioso di Chiara Lubich, questo libro è stato rivisto dall’Autrice parola per parola, non senza nuove integrazioni e una significativa presenza di inediti. Al testo si affiancano due saggi sul valore teologico e spirituale, la bibliografia completa delle opere e una rassegna dei principali scritti sulla sua figura, due dettagliate schede sulla biografia e sul Movimento dei Focolari, un indice dei temi spirituali.
Frutto di una competenza e di un amore rari, questo libro è una vera piccola “summa” che consente di conoscere in profondità una delle più suggestive spiritualità del nostro tempo.
« Le défi de la modernité passe par le dialogue »
Dialogue est le mot clé de la contribution apportée par les Focolari aux semaines sociales organisées à Reggio de Calabre. Lucia Fronza Crepaz a participé à la rédaction du document présenté par le mouvement et, à Reggio, elle dirigera, avec Luca Antonini, le groupe d’étude sur les transitions institutionnelles. Mme Fronza a été plusieurs fois députée et elle est coresponsable, au sein des Focolari, du secréteriat du mouvement Humanité Nouvelle.
Lorsque la Conférence épiscopale italienne a souhaité la contribution des Focolari, qu’avez-vous ressenti?
Une grande joie. La joie d’avoir été appelés ensemble, avec tous les autres. C’est une idée géniale et typiquement catholique qui a nous été proposée: nous appeler avant d’élaborer le programme ou, mieux, aller au siège des différentes associations pour reccueillir leurs attentes, saisir leurs charismes et leurs différents langages. Nous apporterons avant tout ce que Chiara Lubich nous a donné: la culture de la Résurrection. Non pas tant comme une réponse à ces temps sans grandes perspectives, mais comme une espérance qui puise dans la certitude de la Pâque de Jésus, qui embrasse de vastes horizons et tourne son regard vers l’unique famille humaine, cette seule et même famille qui est le vrai but de l’histoire. Donc, de l’histoire de l’Italie aussi. C’est ce qui peut donner à notre pays, au moment du 150ème an¬niversaire de son unité, cette nouvelle unité qui naît dans l’espérance de Jésus ressuscité.
Vous avez hérité de Chiara Lubich l’appel au dialogue et à l’unité. Elle disait: « Tous seront un si nous, nous sommes un. » Comment dialoguer dans cette société qui semble si divisée et fracturée?
Le dialogue tel que le concevait Chiara est le reflet de la vie trinitaire, d’un Dieu qui est un et trine. Au lieu de nous demander pourquoi nous n’avons pas d’identité, nous devons partir de notre forte identité qui se fonde sur la culture de la Résurrection, si nous voulons parvenir à engager un dialogue plein d’espérance. Si nous considérons ce qu’il y a de nouveau en chaque homme, dans chaque culture et dans chaque religion, nous faisons apparaître une lueur d’espérance.
Tout ceci se fait dans la ville qui est, selon vous, le lieu privilégié. Est-ce aussi un lieu de dialogue?
On peut voir la ville comme une ‘décharge’, comme certains l’appellent, comme lieu de solitude ou bien, au contraire, envisager la vocation de la ville. Ce qu’elle doit être: le lieu où les gens trouvent leur identité. On peut alors se demander: Qu’en est-il des personnes nouvelles qui arrivent, de leur culture? Eh bien, elles façonnent elles aussi l’avenir de nos villes. Si nous ne perdons pas de vue l’horizon de la famille humaine, il devient clair pour nous que ce qui se passe dans la ville en fait déjà partie.
Vous, les Focolari, vous proposez un laboratoire de la ville, puisque la paroisse n’englobe qu’une partie de la ville et que le diocèse va au-delà de ses frontières. En quoi cela consiste-t-il?
Une ville, même de taille modeste, nous place devant tous les défis de la mondialisation: la rencontre entre des cultures et des générations différentes. Une ville est déjà un laboratoire. Le grand thème des rapports entre les religions, par exemple, concerne aussi le simple chrétien qui va à la rencontre du musulman. Ce microdialogue montre que même à petite échelle, il est possible d’apporter un début de réponse aux grandes questions de l’humanité. Ce projet nouveau peut partir d’une paroisse, d’un maire, d’un groupe de citoyens ou encore de plusieurs associations. Ainsi, la ville n’est plus le lieu où les tensions s’exacerbent, mais devient le lieu par où commencer.
Source: Avvenire, édition du 24 septembre 2010
Publié par Giovanni Ruggiero
[:it]La città, dimora dell’interdipendenza
Haïti loin des projecteurs
Souvenez-vous: le 12 janvier dernier, un très violent tremblement de terre ravageait Haïti, faisant près d’un demi-million de morts. Les pages d’“AMU Notizie”, que vous pouvez télécharger ici en intégralité, tiennent les projecteurs allumés là où ils se sont éteints, et décrivent comment le travail de reconstruction se poursuit dans ce pays qui est peut-être le plus pauvre de l’hémisphère nord. L’engagement de l’AMU, tout comme celui des autres ONG, est précieux car il arrive non plus au moment de l’urgence, mais ensuite, quand l’intérêt de l’opinion publique s’émousse au risque de faire apparaître les réussites des débuts comme vaines.
Par l’intermédiaire de l’association locale Action contre la Pauvreté du Nord-Est (PACNE), l’AMU soutient, conjointement avec le mouvement Familles nouvelles et les Jeunes pour un monde uni, le projet de construction d’un centre d’accueil pour les personnes évacuées. Aujourd’hui, les travaux ont bien avancé, et l’on procède à présent à l’installation des commodités tels que l’eau courante.
Un comité incluant les responsables de la PACNE et les représentants de la communauté locale, tels que le maire et le curé ou le pasteur, est chargé de décider quels seront les bénéficiaires de ce projet. La priorité sera donnée aux personnes les plus nécessiteuses parmi celles qui ont fui vers Mont Organisé, la localité où se trouve aujourd’hui le chantier, après avoir tout perdu. Lorsque ces mêmes personnes auront la possibilité de retourner en ville ou dans des logements destinés à durer plus longtemps, le centre pourra être également utilisé pour accueillir des personnes âgées ou infirmes, en tout cas, des personnes seules. Tout se fera dans la plus grande transparence à travers une commission élue dans ce but. Certes, les besoins et les difficultés d’Haïti sont énormes, et il faudra des années pour que les infrastructures et le système économique répondent entièrement aux besoins des gens. C’est précisément pour cette raison que l’AMU continuera d’étudier de nouvelles propositions de projets, dont nous ne manquerons pas de vous informer.
[:it]Testimonianza dei giovani da New York
Una risposta testimoniata proprio dai giovani più colpiti, quelli di New York: da loro innanzitutto un grazie, perché attraverso e-mails e fax hanno sentito condiviso con i coetanei di tutto il mondo "il grande dolore di questo tragico momento per il nostro Paese". Toccante la loro esperienza: “Mentre guardavamo il World Trade Centre cadere in fiamme e cenere, abbiamo subito pensato agli inizi del Movimento a quelle parole della nostra storia: “Erano i tempi di guerra e tutto crollava. Solo Dio e il Suo amore rimangono”.
Questo e’ apparso chiaro non solo a noi Giovani per un Mondo Unito, ma anche a tanta altra gente nel nostro Paese che si sono unite in questo momento di dolore. Infatti, subito dopo abbiamo visto come l’amore è più forte dell’odio, l’amore sta già vincendo perché le barriere dell’indifferenza crollano e ci si aiuta l’un l’altro concretamente sostenendosi a vicenda. Molti gli atti concreti per le squadre di soccorso, i sopravvissuti, le famiglie in lutto. Gli aiuti e le offerte di volontariato hanno superato la domanda.
Che cosa possiamo fare noi di concreto, ci siamo chiesti, che non sia già stato dato? Abbiamo capito che abbiamo un dono unico, immenso da offrire in questo momento di shock e smarrimento: quella comprensione di questo grande dolore illuminata dal mistero di Gesù che sulla croce giunge a gridare l’abbandono del Padre. Siamo certi più che mai dell’amore di Dio e che questa sofferenza porterà frutti."
Una certezza che si imprime in tanti: "Tutto crolla… Oggi ho sentito in modo più forte che anche se tutto crolla… l’amore di Dio resta" (Francesca 17 a. Scicli). Da Los Angeles: "Ci impegniamo ad amare tutti, specialmente quelli che soffrono per questa tragedia. Vediamo, nonostante tutto, segni di quel mondo nuovo per cui vogliamo vivere".
[:it]Il dialogo interreligioso, una esigenza improrogabile
"La Giornata di Assisi è molto molto importante, molto molto urgente. Se prima il dialogo interreligioso si poteva fare, era segno dei tempi, adesso è un’esigenza improrogabile, proprio per le circostanze. Perché c’ è la minaccia anche di uno scontro di culture, di religioni. Non solo. Come ha detto il Papa ed ho pensato anch’io quando sono cadute le torri, qui non si tratta soltanto di un fattore umano come l’ odio, ma qui c’ è di mezzo „la forza delle tenebre“, ci sono forze del male, per cui non basta l’elemento politico, civile, umano, per contrapporsi. Anche quello sarà stato necessario, ma è necessario che si arruolino anche le religioni, che le religioni si mobilitino, perché contro il Male – con la M grande – ci vuole Dio, ci vuole l’aiuto di Dio, l’aiuto soprannaturale. E’ essenzialissimo l’aspetto religioso oggi nel mondo".
[:it]Il nascente Polo imprenditoriale di Loppiano laboratorio per un nuovo agire economico
La Giunta della Regione Toscana si è impegnata ad inserire nei programmi di sviluppo della Regione il progetto del Polo Imprenditoriale di Loppiano (Incisa Valdarno, FI), riconosciuto come laboratorio di una nuova economia, "modello da proporre e moltiplicare anche al fine di rafforzare e organizzare l’attuazione di una nuova politica di cooperazione allo sviluppo".
Loppiano incontra gli Imprenditori – Questo progetto verrà presentato nella cittadella internazionale di Loppiano, il 9-10 febbraio 2002, in un incontro a livello nazionale con imprenditori, dipendenti, operatori economici, ricercatori e studenti interessati al progetto di Economia di comunione.
Verranno presentati:
– La cittadella di Loppiano e la sua vita
– Gli ultimi sviluppi del progetto dell’Economia di Comunione a 10 anni dal suo lancio
– Il nascente Polo produttivo "Lionello"
Les délégués des Focolari du monde entier réunis à Rome
C’est sur cet événement extraordinaire, la béatification de Chiara Luce Badano, première jeune des Focolari à être érigée sur les autels, le samedi 25 septembre, que s’est ouvert le rassemblement annuel des délégués des Focolari du monde entier. Difficile d’imaginer meilleure entrée en matière pour les traditionnels trois premiers jours de retraite spirituelle des délégués, venus de 78 pays pour représenter les 182 nations où le mouvement est présent. En tout, 345 personnes y participent.
La présidente, Maria Voce, a dit en introduction: “Nous voulons faire cette retraite avec Jésus, ensemble, pour faire un pas de plus vers la sainteté.” Son intervention préliminaire a été une réflexion sur la volonté de Dieu, le second point de la “spiritualité de l’unité”, choisi pour être approfondi et mis en pratique dans tout le mouvement cette année.
Il y a deux indications à mettre en actes cette année: d’une part, tendre à la sainteté, point souligné le 23 avril dernier par Benoît XVI dans une salutation aux membres du mouvement, quand Maria Voce a été reçue par le Saint Père; d’autre part, réaliser l’unité, afin de “contribuer à exaucer la prière de Jésus à son Père: ‘Que tous soient un’ (cf. Jn 17,21)”, avec pour objectif la fraternité universelle.
Parmi les diverses interventions, entrecoupées par de nombreux moments de communion joyeuse dans la salle et dans les groupes d’approfondissement, il y a eu celle du Pr Jesús Morán, philosophe et théologien espagnol: “Le oui de l’homme à Dieu puise aux racines de l’existence”. Il en ressortait “que l’homme est fait pour dire oui à Dieu, un oui qui le rend pleinement personne”, pour reprendre les propos d’un des participants.
Le même sujet a été abordé par la sociologue brésilienne Vera Araujo, sur le plan de ses répercussions dans le domaine social. Elle a relevé “les lieux où la volonté de Dieu se manifeste: dans la vie quotidienne, professionnelle, dans les signes des temps”, entre autres. Elle a également fait apparaître combien il est important de redonner vie à toutes les institutions par l’amour évangélique, “parce que c’est à travers elles que nous pouvons élargir notre tissu de relations vraiment humaines”.
Les travaux se poursuivront jusqu’au 17 octobre avec un programme riche et varié, des approfondissements sur le thème de la formation et des mises au courant sur la vie du Mouvement dans le monde. Les participants d’Asie évoqueront le regard particulier qu’ils portent sur leur continent, dans la continuité des événements vécus au début de l’année 2010, à l’occasion du voyage de Maria Voce et Giancarlo Faletti en Corée, au Japon, aux Philippines, en Thaïlande et au Pakistan.
(http://www.focolareasiatour.it/)
Photos Thoùmas Klann
– les délégués au Centre du Mouvement à Rocca di Papa
– le professeur Jesús Morán
– la sociologue Vera Araujo
– Maria Voce lors d’une pause
Octobre 2010
Cette Parole se trouve déjà dans l'Ancien Testament
Répondant à une question, Jésus s’inscrit dans la tradition prophétique et rabbinique, qui recherchait le principe unificateur de la Torah, c’est-à-dire de l’enseignement de Dieu contenu dans la Bible. Rabbi Hillel, un de ses contemporains, avait dit : « Ne fais pas à ton prochain ce qui est détestable à tes yeux, voilà toute la loi. Le reste n’en est qu’une explication » .
Pour les maîtres du judaïsme, l’amour du prochain découle de l’amour de Dieu qui a créé l’homme à son image et à sa ressemblance. On ne peut donc aimer Dieu sans aimer sa créature : voilà le véritable fondement de l’amour du prochain et c’est « un grand principe général de la loi »
Jésus confirme ce principe et ajoute que le commandement d’aimer le prochain est semblable au premier et au plus grand commandement, celui d’aimer Dieu de tout son cœur, de tout son esprit et de toute son âme. En affirmant qu’il existe une relation de similitude entre les deux commandements, Jésus les soude définitivement et c’est ce que fera toute la tradition chrétienne. Comme le dira l’apôtre Jean en une formule concise : « Celui qui n’aime pas son frère qu’il voit ne peut pas aimer Dieu qu’il ne voit pas » .
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Le prochain — tout l’Évangile le dit clairement — c’est tout être humain, homme ou femme, ami ou ennemi, et on lui doit respect, considération, estime. L’amour du prochain est universel et personnel à la fois. Il embrasse toute l’humanité et se concrétise envers celui-qui-se-tient-près-de-toi.
Mais qui peut nous donner un cœur aussi grand, qui peut susciter en nous une telle bienveillance au point de nous faire nous sentir proches des êtres les plus étrangers, au point de nous faire dépasser notre amour de nous-mêmes et voir ce ‘nous-mêmes’ dans les autres ?
Un cœur si grand est un don de Dieu, c’est l’amour même de Dieu qui « a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné »
Il ne s’agit donc pas d’un amour ordinaire, ni d’une simple amitié, ni de philanthropie, mais de cet amour versé dans nos cœurs depuis notre baptême : cet amour qui est la vie même de Dieu, de la Trinité, à laquelle nous pouvons participer.
Ainsi l’amour est tout, mais pour pouvoir bien le vivre il faut connaître ses qualités telles qu’elles ressortent de l’Évangile ou des Écritures en général et que nous pouvons résumer en quelques aspects fondamentaux.
Tout d’abord, Jésus – mort pour tous, par amour de tous – nous enseigne que le véritable amour doit s’adresser à tous. Ce n’est pas comme l’amour simplement humain que nous vivons si souvent, et qui se limite à un domaine restreint : la famille, les amis, les proches…
Le véritable amour que Jésus demande n’admet aucune discrimination : il ne fait pas de différence entre la personne sympathique et l’antipathique ; pour lui, il n’existe pas le beau, le laid, le grand, le petit. Cet amour ne fait pas de distinction entre le compatriote et l’étranger, la personne qui appartient à mon Église et celle qui appartient à une autre, à ma religion ou à une autre. Cet amour aime tout le monde.
C’est ce que nous devons faire nous aussi : aimer tout le monde.
Et encore : l’amour véritable aime en premier, il n’attend pas d’être aimé, comme cela se passe en général pour l’amour humain : on aime celui qui nous aime. Non, l’amour vrai prend l’initiative, comme l’a fait le Père. Alors que nous étions encore pécheurs, et pas dans une attitude d’amour, il a envoyé son Fils pour nous sauver.
Donc : aimer tout le monde et aimer en premier.
Et encore : le véritable amour voit Jésus en chacun de nos prochains : « C’est à moi que tu l’as fait » , nous dira Jésus au jour du jugement dernier. Cela est valable pour le bien que nous faisons et malheureusement aussi pour le mal.
L’amour véritable aime l’ami et aussi l’ennemi : il lui fait du bien, il prie pour lui.
Jésus veut également que l’amour, qu’il a porté sur la terre, devienne réciproque : que l’un aime l’autre et réciproquement, jusqu’à parvenir à l’unité.
Toutes ces qualités de l’amour nous aident à comprendre la Parole de vie de ce mois et à mieux la vivre.
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Oui, le véritable amour aime l’autre comme soi-même. Nous devons prendre cette phrase à la lettre, voir réellement dans l’autre un autre nous-même et faire à l’autre ce que l’on ferait pour soi-même.
L’amour vrai sait souffrir avec celui qui souffre, se réjouir avec celui qui est dans la joie, porter les poids de l’autre ; il sait, comme le dit Paul, « se faire un » avec la personne aimée.
C’est donc un amour qui n’est pas seulement fait de sentiments ou de belles paroles, mais de faits concrets.
Ceux qui se réfèrent à un autre credo cherchent eux aussi à vivre ce que l’on appelle la « règle d’or », qui existe dans toutes les religions. Elle demande que l’on fasse aux autres ce que l’on aimerait que l’on fasse pour nous. Gandhi l’explique d’une manière très simple et efficace : « Je ne peux pas te faire de mal sans me blesser moi-même » .
Ce mois-ci doit donc être une occasion pour remettre au premier plan l’amour du prochain, qui se présente sous de si nombreux visages : du voisin à l’amie d’école, de l’ami au parent le plus proche…
Mais il nous apparaît aussi sous les visages de l’humanité angoissée que la télévision introduit dans nos maisons depuis les lieux touchés, par exemple, par la guerre et les catastrophes naturelles. Inconnus autrefois et à mille lieues de chez nous, ils sont maintenant devenus, eux aussi, nos prochains.
L’amour nous suggérera chaque fois ce qu’il faut faire et dilatera peu à peu notre cœur à la mesure de celui de Jésus.
Chiara Lubich
[:it]Da Benedetto XVI i genitori di Chiara Badano [:es]Los padres de Chiara Badano en audiencia con Benedicto XVI
Une économie au service d’un nouveau modèle social
Le lieu n’aurait pas pu être mieux choisi: dans la banlieue de Montevideo, capitale de l’Uruguay, se trouve le centre mariapolis “El Pelícano”, un endroit idéal pour un week-end de travail dans une atmosphère détendue. L’événement, qui s’est déroulé du 11 au 12 septembre, a réuni plus de 150 participants, venus du Paraguay, d’Argentine et du pays qui l’organisait. Il s’agissait d’entrepreneurs, d’étudiants, d’ouvriers et d’économistes désireux d’approfondir les grandes lignes du projet de l’ÉdeC. La présentation de l’Économie de communion et de son histoire vieille de presque vingt ans, qui a abordé les aspects entreprenariaux, sociaux et universitaires et évoqué les pôles et leurs entreprises ainsi que les défis actuels, a été suivie d’un aperçu des expériences des protagonistes, où ont été présentées quelques entreprises qui adhèrent à l’ÉdeC. María Elena González, du Paraguay, à la tête de “Todo Brillo” (Tout propre), commence par ces mots: “Je ne vous parlerai pas de notre entreprise, mais de celle d’un Autre”, faisant allusion à “l’associé invisible” déjà bien connu qui accompagne les entrepreneurs de l’Économie de communion, autrement dit, l’aide de Dieu. Avec une simplicité désarmante, elle raconte les débuts modestes de son entreprise de produits d’entretien, leur fidélité, même au plus fort de la crise, aux valeurs auxquelles se réfère l’ÉdeC, et la façon dont ils s’en sont sortis grâce aux efforts de chacun. Son entreprise emploie aujourd’hui 420 salariés, ce qui, pour le Paraguay, n’est pas peu. Les expériences faites par deux entreprises uruguayennes, héroïques sur un marché compétitif et parfois impitoyable, sont émouvantes: “Toujours plus haut”, une entreprise de vêtements de sport, et “Domus Aurea”, une entreprise de bâtiment, racontent comment elles redistribuent leurs bénéfices selon les besoins réels des ouvriers, et comment elles essaient de vivre la “culture du don”, en dépit des manques de moyens. Vient ensuite le tour de 4 entreprises argentines: “La Sagrada” (La Sacrée), entreprise agricole de Buenos Aires, spécialisée dans la production et la commercialisation de produits laitiers de qualité; une coopérative métallurgique et l’entreprise Breccia, qui produit des appareils électroménagers, toutes deux installées dans la ville de Mendoza, au pied de la Cordillère des Andes; enfin, la Dimaco, une entreprise dont parlent ses 10 employés présents au congrès. Au cours d’une téléconference depuis Indianapolis (États-Unis), John Mundell, président et fondateur de Mundell & Associés, présente son entreprise spécialisée dans le conseil environnemental. Il raconte comment, chez lui, on essaie de mettre en pratique les points forts de l’ÉdeC, comment on évalue l’engagement des employés sur la base de ces projets, leurs rapports positifs avec les concurrents, le respect réciproque, y compris envers les employés, et évoque l’importance du partage des expériences de travail au sein de l’entreprise comme un moyen de transmettre, entre autres, les valeurs de l’ÉdeC. L’entrepreneur américain affirme avec conviction: “Les entreprises de l’ÉdeC réussissent et vont de l’avant grâce aux valeurs qu’elles mettent en pratique et non malgré ces valeurs”, qui demandent de faire des sacrifices, de rester dans la légalité et d’aller à contre-courant en prenant parfois des décisions contraires aux principes économiques, tout en demeurant fidèle aux valeurs chrétiennes. Le séminaire s’achève par une évocation des “nouveaux défis que doivent relever les entreprises de l’Économie de communion, afin de nous encourager mutuellement à poursuivre le chemin entrepris et de ne pas manquer notre rendez-vous avec l’histoire”, comme l’on dit.
Una felicità misteriosa
La lumière de Chiara Luce
La première personne des Focolari à être béatifiée
En ce temps d’engagement civil tiède et d’incertitudes existentielles, l’Église propose une jeune femme – Chiara Badano, morte à dix-huit ans, rongée par une maladie terrifiante – comme un exemple pour parvenir à se libérer des torpeurs de l’âme et de nos vies dépourvues de joie et d’espérance. Alors qu’aujourd’hui, la foi chrétienne tend à redevenir un chemin étroit qui demande un choix, le cas de la nouvelle bienheureuse semble n’intéresser que la religion catholique et être confiné dans un simple rituel religieux. Mais ne nous fions pas aux apparences. Par la façon dont Chiara a vécu sa vie, trop brève et interrompue trop brutalement pour ne pas inspirer de regrets, sa béatification envoie des messages forts et interpelle sur des questions que se posent tous les hommes et les femmes, sans distinction d’origine et de convictions. Chiara Badano n’est pas un exemple de christianisme perçu comme une survivance de légendes racoleuses pour les simples d’esprit, mais bien plutôt un exemple de liberté d’esprit qui s’incarne à travers notre manière de vivre avec notre temps au quotidien, à une époque où les sociétés les plus sécularisées se demandent si la foi religieuse n’est pas une échappatoire inutile. Un christianisme qui change la vie, parce qu’il fait appel à l’esprit et au cœur. À l’esprit et au cœur des jeunes d’abord, mais aussi de toute personne en quête de sens.
En béatifiant une jeune fille, l’Église se met réellement à l’écoute des jeunes et répond à leur désir d’authenticité vis-à-vis de toute forme d’autorité. La jeune Chiara a atteint la sagesse de vie en se fondant non pas sur des théories abstraites, mais bien plutôt sur un choix typique de l’adolescence, que les adultes, à l’inverse, vivent avec désenchantement : miser tout et tout de suite sur l’amour, avec le désir de le rendre éternel. Celui-ci est le dénominateur commun des saints, indépendamment de l’âge qu’ils ont atteint sur la terre : ils sont tous amoureux de Jésus-Christ, qu’ils ont choisi comme le bien de toute leur vie. À partir de là, ils font naître une vie animée d’une énergie insoupçonnable, qu’ils dépensent pour le bonheur d’autrui. Les saints accèdent à leur propre bonheur en consumant leurs forces au service de leur prochain, en particulier les pauvres et les faibles, qu’ils voient comme des images vivantes de Dieu. Il s’agit d’un bonheur mystérieux, résistant au mal et aux souffrances qui tissent la trame de l’existence de chacun.
La sainteté n’invite pas à vivre une vie de magie ou sous l’influence de forces paranormales, mais à suivre un chemin sur lequel tous peuvent s’engager sans distinction, et que tous sont capables de parcourir en vivant l’Évangile et le plus grand commandement donné par celui-ci : tu aimeras ton Dieu de toutes tes forces et tu aimeras les autres comme Jésus-Christ t’a aimé. Chiara Badano est une jeune fille qui s’est éprise d’un amour enflammé pour Jésus-Christ au moment où il fallait. Ayant vécu et étant morte dans ce grand amour, elle n’a pas eu le temps de se préoccuper de ses souffrances, mais elle a su tourner son regard et son cœur vers les autres. En entretenant un dialogue constant avec ce Vivant, elle est devenue, sans prêcher, la preuve concrète que Dieu n’est pas un élément sur lequel miser au hasard dans les paris de notre existence, mais un interlocuteur intéressant qui, si nous le cherchons et l’interrogeons, peut rendre la vie et la mort humaines meilleures.
Quand l’Église reconnaît la sainteté d’un garçon ou d’une jeune fille, elle allume une bougie dans les ténèbres des temps au lieu d’en maudire l’obscurité. À la perception des difficultés de la vie, expérimentées par chacun au quotidien, vient s’ajouter une alternative qui nous aide : comprendre que la vie ne se résume pas à cela, que le sens de l’existence ne réside pas uniquement dans le temps écoulé entre la naissance et la mort et que, si nous aimons, nous pouvons vivre heureux et de manière responsable jusque dans les souffrances et les situations précaires les plus diverses. Les jeunes
sont par définition porteurs de vie, leur âge est donc peu compatible avec la souffrance. On envie la jeunesse et on regrette la sienne ; c’est un bien désiré, mais passager. On rêve de le reconquérir. La sainteté chrétienne a beaucoup en commun avec ce sentiment humain, parce qu’elle l’expérimente et cherche à le guérir en promettant autre chose que la science : l’amour, la capacité d’aimer est le seul élixir qui promet la jeunesse éternelle du cœur et de l’esprit, même dans le déclin physique le plus abominable et inexorable.
Avant d’être une manière de raisonner, les saints représentent un parcours de vie vécue. L’Église se juge elle-même sur ses saints, et pas seulement sur ses pécheurs. Chaque fois qu’elle proclame une personne bienheureuse ou sainte, et plus spécialement si celle-ci est jeune, elle renouvelle sa détermination à changer en mieux. À propos des saints du vingt et unième siècle, Benoît XVI espère voir aboutir une vraie réforme de l’Église, engagée depuis le concile Vatican II.
Chiara Badano est la première personne engagée dans le mouvement des Focolari à être béatifiée. Une autre grande Chiara, fondatrice de ce vaste mouvement d’hommes et de femmes qui voudraient transformer le monde par l’amour, a voulu ajouter au nom de sa jeune disciple celui de Luce, à tel point que la nouvelle bienheureuse est maintenant désignée sous le nom de Chiara Luce Badano. Et la lumière intérieure, comme chacun sait, ouvre l’esprit et réveille le cœur.
Carlo Di Cicco
Article paru dans l’Osservatore Romano le 26 septembre 2010
[:it]Dalla Sardegna, un invito all’unità e al perdono
“Pour vous”
Audio mp3 – Discorso Maria Voce all’Aula Nervi (Vaticano) 25 settembre 2010
Les parents de Chiara Luce ont été acclamés par une ovation debout, le soir du 25 septembre, au moment de monter sur la scène de la salle Nervi, entièrement pleine et reliée à la place Saint-Pierre où étaient installés des écrans géants. Son père, Ruggero, a donné un témoignage surprenant: “Ces journées ont été très spéciales, mais ce que je voudrais dire aujourd’hui, c’est qu’avec Chiara, nous avons vécu des moments exceptionnels. Nous vivions dans une atmosphère impossible à expliquer. Ces deux années ont été les plus belles de notre vie, les plus bénies par Dieu, parce que Jésus nous faisait vivre dans une dimension surnaturelle qui nous soulevait de terre. Comme lorsque l’on prend l’avion et que, par le hublot, on voit la terre et les nuages. Toutes nos souffrances et celles de Chiara, qui étaient encore plus grandes, restaient en bas, elles ne nous atteignaient pas. Cela a été le fruit de l’amour de tous ceux qui ont prié pour nous et nous ont soutenus.”
“Je voudrais saluer tout le monde, mais plus particulièrement les jeunes. Cette expérience vaut pour tous, mais Chiara a offert sa vie pour vous, elle l’a donnée pour vous!” Ces paroles, prononcées par la mère de la nouvelle bienheureuse Chiara Luce Badano, ont été elles aussi accueillies par de très longs applaudissements.
Première partie: Life (vie). 130 jeunes acteurs assistés de 70 techniciens ont retracé par des musiques, des chorégraphies, des expériences et des séquences filmées, la naissance et l’enfance de Chiara Luce qui, à l’âge de 9 ans, avait découvert la vie de l’Évangile et l’avait choisi comme l’alphabet de sa propre vie.
La seconde partie, Love (amour), a abordé la croissance et l’adolescence de Chiara Luce, jusqu’à sa rencontre avec Jésus Crucifié et Abandonné, l’amour le plus grand. Des témoignages de jeunes d’aujourd’hui, qui ont mis en évidence le caractère universel de l’expérience faite par cette jeune de leur âge, sont venus enrichir le spectacle. Marilisa a raconté la douloureuse expérience de la séparation de ses parents et sa réconciliation avec son père, après 7 ans de silence et de rancœur. D’autres témoignages nous arrivaient de loin, comme celui d’une jeune fille jordanienne engagée dans le dialogue avec les musulmans de son âge, et celui d’un jeune du Pakistan.
La dernière partie de la soirée, Light (lumière), la plus émouvante et la plus profonde, était consacrée à la maladie, à l’aventure vécue ensemble sur la voie de la sainteté. «Chiara a mis 25 minutes à dire son oui. Puis elle s’est tournée vers moi avec son sourire habituel, rayonnante, et elle avait un regard vraiment plein de lumière. Elle n’est plus jamais revenue en arrière.” C’est ainsi que sa mère a fait revivre le moment où l’on a annoncé à Chiara la gravité de son mal.
Dans une vidéo datant de 1989, Chiara Lubich proposait, avec détermination, l’unité comme idéal et Jésus Abandonné comme la clé pour le construire. Tout le programme de vie de Chiara Luce. Les mots qu’elle écrivait à Chiara Lubich dans une lettre résonnent dans la salle: «J’ai découvert que Jésus Abandonné était la clé de l’unité avec Dieu, je veux le choisir comme mon époux et me préparer pour le moment où il viendra. Le préférer!»
Peu avant la fin, Maria Voce, la présidente du mouvement des Focolari, est montée sur la scène.
Verso la conclusione è salita sul palco Maria Voce, la presidente del Movimento dei Focolari.
Ses propos reflétaient le sentiment partagé par la foule de jeunes: “À présent, nous repartons enrichis, avec le désir de vivre de nouvelles choses, de grandes choses. Nous avons vécu des moments forts, très forts. Ensemble. Nous avons découvert une très belle chose, que tout peut changer: nos rapports avec les autres, notre façon d’accueillir les joies et d’affronter les souffrances, même quand elles se présentent à l’improviste sous un visage tragique, et que nous pouvons faire naître une révolution. Elle a un nom: amour. Nous repartons avec cette nouvelle force dans le cœur.”
L’Amour avec un grand A
Audio mp3 – Discorso Maria Voce nella Basilica di San Paolo fuori le Mura.
“Au retour de mon voyage en Grande-Bretagne avec le Saint Père, j’étais assis à côté de lui dans l’avion. Nous avons parlé de Chiara Luce Badano, et il m’a dit que notre Bienheureuse était un exemple à mettre en valeur auprès des jeunes.” C’est le cardinal Bertone, secrétaire d’État auprès du Saint-Siège, qui fait cette confidence, durant son homélie, aux jeunes qui remplissent la grande basilique romaine, en présence de 3 cardinaux, 15 évêques et 200 prêtres concélébrants. Le cardinal a rappelé la consigne de Chiara Luce aux jeunes: “Moi, je ne peux plus courir, mais je veux vous transmettre la flamme, comme aux Jeux Olympiques.” “Votre participation, a-t-il ajouté, est le signe que vous avez accepté cette consigne.” Et il a rappelé l’invitation de Jean-Paul II lors des Journées mondiales de la jeunesse en août 1989: “Jeunes, n’ayez pas peur d’être des saints! Vous devez voler à haute altitude.”
Dans son homélie, le secrétaire d’État au Vatican a passé en revue les traits marquants de la vie de Chiara Luce. Une foi solide et constante dans l’amour de Dieu, qui se reflète dans son amour envers son prochain; une vie joyeuse, jalonnée de nombreux centres d’intérêt et d’amitiés saines; une maturité chrétienne précoce, qui s’est manifestée dans sa capacité à affronter, de façon héroïque et en toute conscience, la maladie et la mort. Il évoque aussi les facteurs qui ont contribué à la formation de Chiara. Sa famille, tout d’abord, qui “a pleinement joué son rôle éducatif”, tout comme la communauté ecclésiale et l’environnement social de Sassello. “Dans l’histoire et dans la formation de Chiara Badano, le mouvement des Focolari a joué un rôle essentiel”, a-t-il ajouté. En effet, à l’âge de neuf ans, elle avait connu le mouvement, où “elle a fait une expérience communautaire forte et progressive de vie chrétienne”, et “elle a appris à approfondir son rapport personnel avec Dieu”, jusqu’à vivre la dernière étape extraordinaire de sa vie, ce qui lui a permis d’accomplir son ascension vers la sainteté.
Chiara Badano, conclut le secrétaire d’État au Vatican, a été et demeure un exemple qui concrétise les paroles du message lancé récemment aux jeunes par le Pape, en vue des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) à Madrid: “Souvent, la Croix nous fait peur, parce qu’elle semble être la négation de la vie. En vérité, c’est le contraire! Elle est le “oui” de Dieu à l’homme, l’expression suprême de son amour et la source d’où jaillit la vie éternelle.”
Maria Voce, présidente des Focolari, rappelle avec une profonde émotion, en exprimant ses remerciements à la fin, que la basilique Saint-Paul avait été aussi le témoin du dernier adieu à Chiara Lubich, le 18 mars 2008. “Ces deux célébrations n’en font désormais plus qu’une, a-t-elle ajouté. Depuis cette basilique, le témoignage que Chiara Luce nous a donné renvoie la balle dans notre camp. Maintenant, c’est à nous d’agir.” Ces paroles ont trouvé leur illustration lorsque, à la fin de la célébration, les jeunes ont reçu chacun un petit flambeau, pour continuer la course avec Chiara Luce.
Le cardinal Bertone donne aussi aux parents de Chiara Luce, de façon inattendue, une bénédiction spéciale du Pape Benoît XVI, pour leur 50ème anniversaire de mariage qu’ils fêteront prochainement. La basilique est secouée par un tonnerre d’applaudissements spontanés qui, à eux seuls, disent merci aux deux époux dont le témoignage est un exemple pour tous.
Les paroles prononcées par le Pape Benoît XVI lors de l’Angélus (voir encadré), sont accueillies avec joie et émotion par les jeunes reliés depuis la basilique.
Chiara Luce Badano est proclamée bienheureuse – 25000 personnes présentes à la célébration
Audio mp3 – Ringraziamento finale di Maria Voce alla Cerimonia per la Beatificazione, Santuario del Divino Amore, 25 settembre 2010
La cérémonie de béatification, qui s’est déroulée dans l’après-midi du 25 septembre au sanctuaire du Divin Amour, a ouvert les célébrations en l’honneur de Chiara Luce Badano, une jeune fille de 18 ans née à Sassello (région de Savone) en 1971 et morte en 1990 d’un ostéosarcome, au terme d’une vie marquée par une foi lumineuse et par l’adhésion à la spiritualité du mouvement des Focolari.
La cérémonie de béatification, joyeuse et toute en profondeur, a été présidée par le préfet pour les causes des saints, Son Excellence Mgr Angelo Amato, envoyé spécialement par le Pape Benoît XVI. “Une jeune fille au cœur cristallin”: c’est ainsi que Mgr Amato définit Chiara Luce dans son homélie. “Une jeune fille moderne, sportive, positive, qui, dans un monde plein de bien-être, mais aussi souvent malade de tristesse et d’absence de bonheur, nous transmet un message d’optimisme et d’espérance”, poursuit-il.
Environ 25000 personnes y ont assisté, notamment des jeunes, venus de 57 pays répartis sur les cinq continents. Une foule innombrable se pressait aussi dehors, où des écrans géants avaient été installés. Parmi les personnes présentes, le maire de Rome, Gianni Alemanno.
Mais la fête ne s’est pas arrêtée là: en effet, elle s’est prolongée jusqu’à dimanche, avec des moments inédits, qui s’adressaient plus particulièrement aux jeunes. Étaient présents également les parents de la bienheureuse, qui constitue un cas plus unique que rare: la béatification de Chiara a été possible grâce à son jeune âge et à la brièveté remarquable de l’instruction de sa cause.
Samedi soir, au Vatican, dans la salle Paul VI s’est déroulée une fête mêlant musique et témoignages, et des milliers de personnes ont pu suivre l’événement depuis la place Saint-Pierre, grâce, là encore, à des écrans géants. Dimanche matin, à 10h30, le secrétaire de l’État du Vatican, le cardinal Tarcisio Bertone, a célébré une messe de remerciement en la basilique Saint-Paul-hors-les- Murs. À 12 heures, lors de l’Angélus, le Pape a adressé ses salutations aux personnes présentes reliées depuis Castel Gandolfo. Des rencontres en liaison télévision ou internet étaient prévues en même temps dans plusieurs pays du monde.
Lors de la conclusion de la messe, Maria Voce, présidente du mouvement des Focolari, a exprimé ses remerciements par ces mots:
“Je remercie tout d’abord, au nom du mouvement des Focolari, représenté ici par des personnes de 69 pays répartis sur les cinq continents, Mgr Amato qui a présidé, au nom du Saint Père, cette cérémonie solennelle et émouvante.
Je remercie et je salue les autorités religieuses et civiles, toutes les personnes présentes dans ce sanctuaire ou dans le parc qui l’entoure, ainsi que tous ceux qui suivent ce moment à travers les médias. J’adresse un remerciement spécial aux techniciens, grâce auxquels nous pouvons donner à cet événement une dimension planétaire.
C’est pour moi une grande émotion de voir se réaliser le dessein magnifique et lumineux de Dieu sur cette jeune fille de dix-huit ans, qui s’est progressivement révélé d’abord à elle-même puis à nous tous, de le voir reconnu aujourd’hui par l’Église comme le premier fruit mûr de notre mouvement. C’est un moment historique, une confirmation, de la part de l’Église, que la spiritualité de l’unité vécue conduit à la sainteté.
Comme nous sommes reconnaissants envers Dieu du charisme qu’il a envoyé sur la terre à travers Chiara Lubich, et quelle joie nous avons dans le cœur en voyant le don que l’Église nous fait aujourd’hui!
Le Ciel aussi doit être en fête!
C’est un nouvel engagement que nous prenons. Chiara Luce nous pousse à aller de l’avant, et même à ‘courir’ sur la voie de la sainteté. Que son exemple éclaire le plus grand nombre de personnes possible, et qu’il en contamine beaucoup.”
Comunicato Stampa Servizio Informazione – Celebrazione al Santuario del Divino Amore 25.9.2010 Comunicato Stampa Servizio Informazione – Serata di Festa in Aula Paolo VI (Vaticano) 25.9.2010
Ne pas cacher la lumière sous le boisseau
Une vraie fête pour un événement qui a laissé une empreinte indélébile. Certes, il y avait des protestations, mais elles étaient bien petites en comparaison aux milliers de personnes – catholiques ou non – qui, à la surprise générale, se sont déversées dans les rues pour saluer Benoît XVI. Même les évêques catholiques étaient émus de joie. Personne ne s’attendait à une chose pareille, à un tel succès. Un vrai miracle en réponse aux nombreuses prières.
En l’espace de 4 jours, le Pape s’est adressé aux laïcs, aux religieux, aux enfants, aux jeunes, aux politiques, aux évêques et aux séminaristes, aux fidèles catholiques, aux membres d’autres Églises et d’autres religions. Il a redonné espoir à tous et a placé le christianisme et ses valeurs au centre de la société, en encourageant à ne pas les marginaliser. Ses paroles étaient la réponse au défi de la sécularisation, si forte dans ce pays, et apportaient une réponse positive et généreuse à ceux qui l’écoutaient.
Il a donné entièrement tort à ceux qui le voyaient comme quelqu’un de froid et distant. Le témoignage tangible de son union avec Dieu, son recueillement et son amour personnel envers chacun ont vraiment conquis le cœur de beaucoup de personnes! Chacune de ses paroles semblait faire la lumière sur des sujets bien précis.
La cérémonie œcuménique dans l’abbaye de Westminster a été un moment de spiritualité intense qui faisait apparaître une vision nouvelle de l’œcuménisme, où les Églises seraient unies pour répondre à une ‘sécularisation agressive’. Ce point a été souligné par l’archevêque Rowan Wiliams lorsqu’il s’est adressé au Pape: “Prions pour que votre séjour parmi nous en Grande-Bretagne nous aide à renouveler l’espérance et l’énergie dont nous avons besoin, en tant que chrétiens, pour témoigner de cette conviction qui est la nôtre: c’est dans notre rapport avec Dieu que nous grandissons dans la plénitude de la liberté et dans la beauté de l’Esprit.” Et aux évêques catholiques et anglicans réunis ensemble, l’archevêque a dit: “Les obstacles qui existent encore ne nous empêchent pas de chercher des chemins nouveaux pour nous construire réciproquement dans la sainteté.”
Le nombre de personnes ayant suivi la visite du Pape, aussi bien sur place que par internet ou à la télévision, était impressionnant. BBC et Sky ont retransmis en direct chaque étape du voyage. Nous avions l’impression d’avoir vécu aux côtés du Pape pendant 4 jours.
Le premier ministre, David Cameron, a dit au Pape en le saluant à l’aéroport: “Vous vous êtes adressé à un pays qui compte 6 millions de catholiques, mais ce sont plus de 60 millions de personnes qui vous ont écouté. Vous avez délivré un message non seulement à l’Église catholique, mais aussi à chacun d’entre nous, qu’il soit croyant ou non. Vos paroles ont mis le pays entier au défi de ‘se réveiller’ et de réfléchir… Car je crois que nous pouvons tous partager votre message qui appelle à œuvrer au bien commun, et que chacun de nous a un devoir social envers l’autre, envers notre famille et nos communautés. Et, bien, évidemment, ce souci de l’autre doit s’étendre au-delà de nos rives… Votre présence a été un grand honneur pour notre pays.”
Au moment de repartir, le Pape a remercié tout le monde de l’accueil chaleureux qu’il avait reçu. Il a réaffirmé que la diversité qui existe au sein de la société britannique offre l’opportunité d’approfondir le dialogue œcuménique, interreligieux et interculturel, et qu’elle est donc une grande richesse pour la communauté entière.
Puis, dans son discours de clôture, prononcé devant les évêques catholiques, le Pape les a encouragés à “explorer des chemins appropriés et efficaces” pour “faire participer à la mission de l’Église” “les nouveaux mouvements ecclésiaux, qui possèdent un charisme particulier pour évangéliser”. Nous nous sommes donc sentis directement concernés.
Quand, lors de la messe, nous avons entendu les paroles de Jésus, qui invite à “ne pas cacher la lumière sous le boisseau”, il nous semblait voir se confirmer ce que le Pape avait fait naître dans le cœur de chacun de ceux qui l’avaient écouté. »
“Faire l’histoire”
“Je souhaite que ‘Loppianolab’ soit le point de départ de nombreuses idées qui, grâce à une forte impulsion spirituelle, réveilleront les qualités qui ont fait la grandeur des Italiens: la créativité et l’ingéniosité, l’accueil et la solidarité, la culture et l’art”. Ainsi s’exprimait Maria Voce, présidente des Focolari, lors du multi-événement original qui vient de se conclure à la cité-pilote de Loppiano, dans les environs de Florence.
Son vœu a été accueilli par une salle comble (plus de 1500 personnes, sans compter tous ceux qui étaient reliés par Internet), un public intéressé par un événement organisé par des personnes s’occupant de questions très diverses. Maria Voce anticipait dans son message que “la nouveauté vient de l’œuvre même des promoteurs de l’initiative: la mise en commun de propositions et d’expériences, de différents mondes comme l’économie, la culture et la formation, qui, une fois réunis, souhaitent promouvoir un projet culturel respectueux de la dignité et de la grandeur de l’être humain, dans une vision à l’échelle du pays; la communion de plusieurs entités actives dans différents domaines, comme le pôle Lionello Bonfanti de l’Économie de communion, l’Institut universitaire Sophia, le groupe éditorial Città Nuova et la cité-pilote de Loppiano, pour aider à explorer et à parcourir ensemble de nouvelles pistes.”
Ceux qui ont participé aux nombreuses manifestations qui se sont succédé durant les quatre jours intenses de ce “laboratoire expérimental de fraternité” varié ou les ont suivies, approuveront Maria Voce, selon laquelle cela a été une “contribution originale, collective et efficace au bien commun de l’Italie – 150 ans après la réalisation de l’unité du pays -, dans le sillage du charisme de Chiara Lubich”, axé justement sur l’unité.
“Notre chère Italie, affirme Maria Voce, a besoin d’une impulsion d’idéalité et d’initiatives concrètes pour redynamiser son tissu social.” Et il suffisait de se promener au milieu des stands du pôle Lionello Bonfanti pour rencontrer des entrepreneurs qui avaient de l’idéalité à revendre! En effet, on pouvait voir à cette exposition permanente, outre la vingtaine d’entreprises établies sur ce pôle, 72 autres entreprises venues représenter les plus de 200 qui adhèrent au projet de l’Économie de communion dans toute l’Italie. Mais lorsque les personnes présentes arpentaient les rues de la cité-pilote située en pleine nature, échangeaient quelques mots avec quelques-uns de ses 900 habitants originaires du monde entier ou écoutaient les étudiants récemment diplômés de l’Institut Sophia (qui existe depuis trois ans), là encore, une conviction s’enracinait dans leur esprit; une certitude que Maria Emmaus Voce exprimait en ces termes, pour conclure son message: “L’amour de Dieu et l’amour entre nous peuvent nous aider à faire de ce rendez-vous un moment où il apparaîtra que l’Évangile de Jésus, relu à la lumière de l’unité, est capable de ‘faire l’histoire’ même aujourd’hui.”
Peut-être est-ce justement cette interaction entre des personnes si différentes, la force de l’unité mise en pratique, qui a jeté en terre une semence viable, une semence qui, espérons-le, saura “faire l’histoire”.
[:it]Silvana Veronesi in Sardegna
[:it] Il perdono di Don Marco
LoppianoLab
La première édition de LoppianoLab, événement proposant de nombreux rendez-vous, débats, tables rondes et expositions, se déroule au centre international de Loppiano qui, depuis 45 ans, est à la pointe du dialogue interculturel et social. Un défi mondial et original pour partager diverses expériences et pratiques de cohésion et d’innovation dans le domaine de l’économie, de la culture et de la formation. Cette expérience dynamisante pour l’Italie pourrait être appelée à se renouveler sur d’autres continents. 4 rendez-vous pour une plus grande cohésion dans le pays • Expo 2010 – Entreprises en réseau: une réponse innovante à la crise et Convention ÉdeC pour l’Italie 50 entreprises italiennes de typologie variée et adhérant au projet mondial d’économie de communion, mettront sur pied l’Expo 2010, qui se tiendra au pôle entreprenarial Lionello Bonfanti. Auront lieu des expositions et des tables rondes lors desquelles les entreprises de l’économie civile mettront en avant des idées et projets orientés vers une économie au service de l’homme et de la société. Une occasion d’échanger sur l’énergie et l’environnement, la finance éthique et le développement durable, les interventions dans le domaine social et la promotion de la santé. • Convention “ÉdeC pour l’Italie: Entreprises, projets et avenir” Les 18 et 19 septembre, des experts et des opérateurs discuteront entre autres de la crise économique et de l’entreprenariat chez les jeunes et les femmes. Le pôle entreprenarial Lionello Bonfanti abrite aujourd’hui une vingtaine d’entreprises ÉdeC. À l’instar d’autres pôles travaillant avec les cités-pilotes des Focolari dans d’autres parties du monde, il se veut un point de convergence et de visibilité pour les entreprises adhérant à ce projet, mais aussi pour les organisations d’entreprises et les associations, qui souhaitent toujours plus placer leurs activités et leurs associés sous le signe du développement durable et éthique. • Congrès: “Quel pays, quelle unité?” pour relever le défi socio-culturel en Italie. Il s’agit du moment le plus important de la manifestation, lors de laquelle culture et économie sont au cœur du débat. Étudier, travailler, trouver de nouvelles solutions pour relever les défis d’aujourd’hui et explorer des pistes possibles pour une vision unitaire du pays, dans le respect de l’identité culturelle et économique de chaque région. • Rendez-vous annuel du groupe éditorial Città Nuova Lecteurs, opérateurs culturels et défenseurs de la culture qui découle du charisme de l’unité, se rencontrent pour ébaucher des parcours d’engagement social et civil à travers des forums et des débats avec les auteurs et les rédacteurs de la revue Città Nuova. Depuis 50 ans, celle-ci est le porte-voix d’un projet culturel fondé sur la reconnaissance de l’unité de la famille humaine, en pratiquant le dialogue avec les différentes expressions contemporaines qui croient aux valeurs de l’homme. Città Nuova s’est développée au fil des ans et se décline aujourd’hui en 37 éditions étrangères, dans différentes langues. Programma
Altra documentazione
[:it]Più efficace di una tazza di caffè
“Arms Down”, “Giù le armi”
SMU 2010: esplosione di vitalità
Des témoins crédibles
“La volonté de Dieu dans la vie des chrétiens” : tel est le thème central du 29ème congrès œcuménique des évêques qui se déroule actuellement, du 9 au 13 septembre, au Centre mariapolis de Castel Gandolfo (Rome), à l’initiative du mouvement des Focolari. Plus de 35 évêques venus de 17 pays, de l’Australie à Hong Kong et de l’Inde au Brésil, participent à cette rencontre. Ce sont des représentants de l’Église siro-orthodoxe, de la Communion anglicane, des Églises méthodiste, luthérienne, évangélique et catholique. Le dimanche 12, les évêques participeront à l’Angélus du Pape. Le cardinal Walter Kasper, président émérite du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, interviendra pour faire le point sur la situation actuelle de l’œcuménisme.
Le témoignage des chrétiens. “Les prêches n’ont plus aucune valeur aujourd’hui. Face à l’inflation de la parole, à laquelle les médias nous habituent, ce qui prévaut aujourd’hui, c’est le témoignage; celui-ci constitue la perspective la plus prometteuse de l’évangélisation.” Ces propos émanent du cardinal Miloslav Vlk, archevêque émérite de Prague, lors de sa présentation du Congrès œcuménique des évêques aux journalistes. La rencontre de cette année sera axée sur ce sujet de réflexion: “La volonté de Dieu dans la vie des chrétiens.” “Une question qui n’est pas exclusivement religieuse, a expliqué le cardinal, parce que, dans un monde sécularisé où l’on fait l’expérience de l’absence de Dieu, l’homme tend à s’en remettre à sa volonté en faisant ensuite l’effort d’accepter celle de l’autre et de s’y confronter.” Selon le cardinal Vlk, “la réponse à apporter aux crises que traverse l’Europe aujourd’hui, c’est de témoigner que Dieu est proche de l’histoire de chaque homme.” Mais ce témoignage exige nécessairement “l’unité des Églises, car notre téimoignage ne pourra porter que si nous sommes unis”, a-t-il aussitôt ajouté. C’est en ce sens que l’on peut saisir la grande nouveauté et l’importance de tels congrès.
Où en est l’œcuménisme? En évoquant donc la situation de l’œcuménisme aujourd’hui et la crise que le dialogue traverse actuellement, le cardinal réitère son constat, à savoir que “ce qui nous unit bien plus grand que ce qui nous divise. Dans un certain sens, il y déjà beaucoup de choses qui nous permettent de vivre, dès à présent, comme Église unie.” L’expérience vécue durant ces 29 années de rencontres ininterrompues entre évêques de différentes Églises renforce notre conviction que “l’unité est possible”, a conclu le cardinal. L’évêque Christian Krause, de l’Église évangélique-luthérienne d’Allemagne, est du même avis. Même s’il constate que l’Europe est secouée par “une crise des institutions à tous les niveaux”, il ne partage pas l’opinion de ceux qui parlent d’“hiver de l’œcuménisme”, entre autres parce que de nombreuses initiatives prouvent le contraire. Il cite deux exemples, comme “l’expérience vécue lors du Kirchentag à Munich, soutenu par les laïcs, dont beaucoup de jeunes, et “Ensemble pour l’Europe”, une réalité désormais bien présente, initiative tournée vers le dialogue et menée conjointement, à laquelle adhèrent 160 mouvements chrétiens européens. Lorsqu’il prend la parole, l’évêque anglican Robin Smith, du diocèse de St. Albans, en Angleterre, précise qu’il participe depuis 20 ans déjà aux rencontres promues par le mouvement des Focolari. “On ne vient pas à ces rencontres pour discuter de nos différences, mais pour vivre une expérience concrète d’unité, en faisant nôtre la prière de Jésus à son Père: ‘Que tous soient une seule chose’. C’est une expérience qui nous permet de ressentir la présence du Ressuscité parmi nous.”
Le pacte d’unité. Les rencontres des évêques se concluent par un “pacte d’unité”. C’est Mgr Armando Bortolaso, ancien vicaire apostolique d’Alep (Liban), qui nous en raconte l’expérience. “Nous nous déclarons prêts à donner notre vie l’un pour l’autre et à aimer le diocèse de l’autre comme le nôtre. Nous apposons ensuite nos signatures en-dessous de la déclaration, avant d’échanger un geste de paix.” C’est toujours un moment fort et émouvant qui donne “la température de cet œcuménisme de la vie et du cœur, dit l’évêque catholique. Ce sont davantage des rencontres entre frères qu’entre amis, parce que chacun est prêt à donner sa vie pour l’autre.”
Fontem
Brésil – journal de bord 2
Diario di Viaggio – Prima tappa
«Nous reprenons l’avion. Trois heures de vol, 2500 kilomètres, et nous voici à Recife. Dans la banlieue de cette grande ville du nord-est du Brésil, se trouve la cité-pilote Santa Maria du mouvement des Focolari, deuxième étape de notre aventure. C’est là que les deux groupes, celui de San Paolo et celui de Recife, se rejoignent pour les derniers jours du projet et pour faire le bilan du travail accompli. Chacun a, à son actif, 15 jours de travail social intense, dans un climat de grande fraternité, immergé dans une culture inconnue, dans différents projets, partageant quotidiennement la même merveilleuse expérience avec de nombreux habitants du lieu. Marta, Italienne, conclut à l’issue de cette expérience: “Ces jours-ci, j’ai appris que nous devons être simples et non des personnes trop exigeantes. Chez nous, il y a beaucoup d’immigrés… Les gens ici te donnent énormément, dans la simplicité. À présent, je porte un regard différent sur les immigrés qui vivent dans mon pays.” Micheal, d’Allemagne, a travaillé sur une maison à repeindre. Son collègue de travail était un garçon qui, “au début, refusait de m’aider. Mais je lui ai fait un sourire et je lui ai mis le pinceau dans la main. Il a changé d’attitude et m’a aidé. Même si j’aurais fini trois fois plus vite tout seul, je suis beaucoup plus heureux d’avoir travaillé avec lui.” De nouvelles propositions et décisions ont fleuri, comme celle d’Emanuel, du Paraguay: “Ici, j’ai compris comment je veux vivre et ce que je veux faire de ma vie. Dans mon pays aussi, il y a beaucoup de pauvres, mais ici, je me suis réveillé!” Ou encore celle de Lara, de nationalité argentine: “J’ai compris que le langage du cœur n’est pas le même que celui de la raison. C’est un langage différent, qui t’amène à dépasser les barrières de la langue et les barrières sociales, et qui fait parler ton âme. Cette aventure, réussir à construire des rapports authentiques tout en venant de pays différents qui n’ont pas la même culture, m’a convaincue que le monde uni est possible, même dans la vie quotidienne. Participer à ce projet m’a ouvert l’esprit et le cœur. Cela m’a permis de découvrir une société qui souffre, qui a beaucoup de besoins, mais aussi beaucoup à donner. Je repars avec un grand désir, qu’un projet semblable puisse voir le jour dans ma ville.”
Pour certains, cela a été l’occasion de vacances alternatives: “Je pouvais choisir de me reposer avec mes amis ou de venir ici. Pas de doute, j’ai fait le bon choix!”, affirme Adriano, de Porto Alegre, et donc citoyen du pays accueillant le projet. Une autre de ses compatriotes, Sulamita, raconte: “Quand je suis arrivée dans la favela, c’était comme si j’avais trouvé ma place: un endroit où je pouvais aimer tous les jours. Mais, en réalité, eux nous ont aimés avec une grande sincérité. En rentrant chez moi, je veux transmettre ce que j’ai vécu, pour que toute cette force que j’ai reçue ne meure pas.” Un voyage sous le signe de la réciprocité, couronné par un “merci” des enfants de l’école Santa Maria de Recife: “Cela a été une semaine très spéciale pour nous.” Et d’autres n’ont plus envie de regagner leur pays, comme Pakot: “J’avais beaucoup de problèmes avant d’arriver ici: à la maison, dans mes études… À l’Île de Santa Teresinha, j’ai découvert que les problèmes de ces enfants étaient bien plus graves que les miens… et je me suis senti impuissant. Pendant les deux semaines que j’ai passées là-bas, j’ai reçu tellement de gestes d’affection et de regards chaleureux, et maintenant, je me sens plus fort. Si je pouvais, j’aimerais bien changer la date de mon retour en Roumanie…” Le projet GLOCALCITY est réalisé avec le soutien du programme “Jeunesse en action” de la Commission européenne.
Septembre 2010
Après avoir écouté Jésus, Pierre lui demande : « Seigneur, quand mon frère commettra une faute à mon égard, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? » Jésus lui répond : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. »
Touché par la prédication de Jésus, Pierre, avec toute sa générosité, avait probablement l’intention d’y répondre par une action exceptionnelle : aller jusqu’à pardonner sept fois.(…)
Mais en précisant : «…jusqu’à soixante-dix fois sept fois », Jésus montre que pour lui le pardon ne doit pas avoir de limites, qu’il faut toujours pardonner.
« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. »
Cette parole rappelle le chant biblique de Lamek, un descendant d’Adam : « Oui, Caïn sera vengé sept fois, mais Lamek soixante-dix-sept fois. » Ainsi commence l’invasion de la haine dans les rapports entre les hommes : elle enfle comme un fleuve en crue.
À ce débordement du mal, Jésus oppose un pardon sans limite, sans condition, seul capable d’arrêter la spirale de la violence.
« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. »
Pardonner. Pardonner sans cesse.
Le pardon n’est pas synonyme d’oubli, qui manifeste souvent le refus de regarder la vérité en face. Ni de faiblesse, qui pousse à ne pas tenir compte d’un tort, par peur du plus fort qui l’a commis.
Le pardon ne considère pas comme sans importance ce qui est grave, ou comme bien ce qui est mal.
Le pardon n’est pas de l’indifférence.
Le pardon est un acte de volonté et de lucidité, donc de liberté, qui consiste à accueillir le frère, ou la sœur, tel qu’il est, malgré le mal qu’il nous a fait, comme Dieu nous accueille, nous, pécheurs, malgré nos défauts.
Le pardon consiste à ne pas répondre à l’offense par l’offense, mais à faire ce que dit Paul : « Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien. »
Pardonner revient à donner à celui qui t’a fait du tort la possibilité de construire un nouveau rapport avec toi. Il vous permet, à lui et à toi, de repartir dans la vie, il ouvre un avenir où le mal n’a pas le dernier mot.
« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. »
Comment vivre alors cette Parole ?
Pierre avait demandé à Jésus : « Combien de fois devrai-je pardonner à mon frère ? ».
Par sa réponse, Jésus visait surtout les rapports entre chrétiens, entre membres de la même communauté. C’est donc avant tout avec nos frères et sœurs dans la foi que nous devons nous comporter ainsi : en famille, au travail, à l’école ou dans la communauté à laquelle nous appartenons.
Combien de fois, nous le savons, cherchons-nous à compenser par un acte, ou une parole équivalente, l’offense que nous avons subie.
On sait combien, pour toutes sortes de raisons – différences de caractère, nervosité, etc. – les manques d’amour entre proches sont fréquents. Eh bien, rappelons-nous que seule une attitude de pardon, toujours renouvelée, peut maintenir la paix et l’unité entre frères.
On aura toujours tendance à penser aux défauts des autres, à se souvenir de leur passé, à les vouloir différents… Prenons l’habitude de les voir avec un regard nouveau. Considérons-les comme des êtres nouveaux. Acceptons-les toujours, tout de suite et totalement, même s’ils ne se repentent pas.
Vous me direz : « C’est difficile ! ». C’est vrai. Mais c’est en cela que réside la beauté, la grandeur du christianisme. Ce n’est pas pour rien que nous marchons à la suite du Christ Ressuscité qui, sur la croix, a demandé pardon au Père pour ceux qui l’avaient mis à mort.
Courage ! Mettons-nous à vivre ainsi et nous éprouverons une paix et une joie jusque-là inconnues.
Chiara Lubich
Politica e istruzione insieme per la Fraternità
Les crises du couple ne sont pas toujours irréversibles
[:it]I diciotto anni di Chiara Luce Badano[:pt]Os 18 anos de Chiara Luce Badano – segunda parte
[:it]Casetta “Primi tempi”
Nuove iniziative economiche: la chiave per il futuro
[:it]Un’economia a servizio dei popoli[:en]Economy at the Service of all Peoples [:es]Una economía al servicio de los pueblos[:pt]Uma economia a serviço dos povos
[:it]“Ci si fa santi con una sola grande idea!”
août 2010
Cette Parole s’inscrit dans un événement à la fois d’une grande simplicité mais en même temps très beau : la rencontre entre deux femmes enceintes, deux mères, toutes deux en symbiose totale, spirituellement et physiquement, avec leur enfant.
C’est comme si celui-ci s’exprimait par leur bouche, par leurs sentiments. Lorsque Marie prend la parole, l’enfant d’Elisabeth bondit de joie en son sein. Et lorsque Elisabeth parle, il semble que ses paroles lui soient dictées par le Précurseur. Mais tandis que les premiers mots de son hymne de louange à Marie s’adressent personnellement à la mère du Seigneur, les derniers mots sont dits à la troisième personne : « Bienheureuse celle qui a cru ».
Ainsi, son « affirmation acquiert un caractère de vérité universelle : la béatitude est valable pour tous les croyants, elle concerne ceux qui accueillent la Parole de Dieu et la mettent en pratique, et qui trouvent en Marie un modèle idéal » .
«Bienheureuse celle qui a cru : ce qui lui a été dit de la part du Seigneur s’accomplira ! »
C’est la première béatitude de l’Evangile qui concerne Marie, mais aussi tous ceux qui veulent la suivre et l’imiter.
En Marie, existe un lien étroit entre foi et maternité, fruit de l’écoute de la Parole. Et Luc suggère ici un point qui nous concerne également. Plus loin dans l’Evangile, Jésus dit : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la Parole de Dieu et la mettent en pratique » .
En anticipant presque ces paroles, Elisabeth, poussée par l’Esprit Saint, nous annonce que tout disciple peut devenir « mère » du Seigneur, à condition qu’il croie en la Parole de Dieu et qu’il la vive.
« Bienheureuse celle qui a cru : ce qui lui a été dit de la part du Seigneur s’accomplira ! »
Après Jésus, Marie est celle qui a su dire « oui » parfaitement à Dieu. En cela résident sa sainteté et sa grandeur. Et si Jésus est le Verbe, la Parole incarnée, Marie, par sa foi en la Parole, est Parole vécue, tout en restant une créature comme nous, semblable à nous.
Le rôle de Marie en tant que mère du Seigneur est grand et admirable. Mais Dieu n’appelle pas seulement la Vierge à engendrer le Christ en elle. Bien que d’une manière différente, chaque chrétien a le même devoir : incarner le Christ, au point de redire comme saint Paul : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est Christ qui vit en moi » .
Mais comment réaliser cela ?
En adoptant vis-à-vis de la Parole de Dieu l’attitude de Marie, celle d’une totale disponibilité. Avec Marie croire que se réaliseront toutes les promesses contenues dans la Parole du Christ. Et comme Marie, aller jusqu’à risquer de vivre ce qu’une Parole propose parfois, même si cela peut nous sembler humainement insensé.
Il se produit des faits grands ou petits, mais toujours merveilleux pour celui qui croit à la Parole. On pourrait en remplir des livres entiers.
Qui de nous peut oublier ce que nous avons vécu en pleine guerre ? En croyant aux Paroles de Jésus « Demandez on vous donnera » , nous avons demandé tout ce dont tant de pauvres dans la ville avaient besoin et nous avons vu arriver des sacs de farine, des boîtes de lait, des pots de confiture, du bois, des vêtements.
Cela se produit encore de nos jours. « Donnez et on vous donnera » et les entrepôts de la charité, qui se vident toujours, se remplissent régulièrement.
Mais le plus frappant est que les Paroles de Jésus sont vraies, toujours, et en tout lieu. Et l’aide de Dieu arrive ponctuellement, même en des circonstances impossibles, et dans les points les plus isolés de la terre. C’est ce qui s’est passé pour une mère de famille qui vit dans une grande pauvreté. Elle s’est sentie un jour poussée à donner la dernière somme d’argent qui lui restait à une personne plus pauvre qu’elle. Elle croyait au « donnez et on vous donnera » de l’Evangile. Et elle avait le cœur en paix. Un peu plus tard, la plus jeune de ses filles est rentrée à la maison, montrant un cadeau qu’elle venait de recevoir de la part d’un parent éloigné qui, par hasard, était passé par là : dans sa petite main, se trouvait la somme d’argent multipliée.
Une « petite » expérience comme celle-là nous pousse à croire à l’Evangile. Et chacun de nous peut éprouver cette béatitude, cette joie de voir se réaliser les promesses de Jésus.
Lorsque, chaque jour, nous rencontrerons la Parole de Dieu8888 en lisant les Ecritures, ouvrons nos cœurs à son écoute, avec la foi que ce que Jésus nous demande et nous promet, adviendra. Nous ne tarderons pas à découvrir, comme Marie, et comme cette maman, que, d’une manière ou d’une autre, il tient toujours ses promesses.
Chiara Lubich
[:it]Faro, un nome profetico[:pt]Farol, um nome profético
[:it]E’ tempo di Mariapoli[:es]Es tiempo de Mariápolis[:pt]É tempo de Mariápolis
Message de paix de la Tanzanie
Verso la Chiesa di domani
Esperienze, canti e contributi artistici attorno alla figura del sacerdote di oggi nell’aula Paolo VI ieri pomeriggio per la vigilia della chiusura dell’Anno sacerdotale.
Una nuova corrente di spiritualità
Un’unità che rende visibile il Risorto, lì dove ognuno vive: nelle famiglie, nei quartieri, nelle fabbriche, nei parlamenti. Quando il Risorto è fra noi, come da lui promesso quando due o tre si riuniscono nel suo nome, cioè nel suo amore, in qualche modo si tocca il divino, la sua pace, la sua luce, il suo amore, l’unità!
Che tutti siano uno
Come testimonia Chiara Lubich, “è stato proprio mentre si credeva di vivere semplicemente il Vangelo, che lo Spirito Santo ha scolpito a caratteri di fuoco nelle nostre anime quelli che sarebbero diventati i cardini della “spiritualità dell’unità”, una nuova spiritualità, personale e comunitaria insieme”.
La ville et le dialogue pour un avenir d’espérance
La réflexion proposée par Humanité Nouvelle – branche qui regroupe les différentes expressions des Focolari dans le domaine social – nous pousse à retrouver la confiance nécessaire, en ces temps de crise, pour parcourir un chemin certes ardu, mais passionnant. C’est l’invitation formulée dans l’incipit du document, quand, à travers une citation de Don Carlo Gnocchi, celui-ci invite à aimer “notre époque d’un amour exclusif (…), d’un amour très grand et humilié, très riche et désespéré, très dynamique et douloureux, mais toujours sincère et passionné”.
L’occasion de se livrer à cette réflexion est fournie par la 46ème édition des “Semaines sociales” des catholiques italiens, qui se tiendront du 14 au 17 octobre 2010 à Reggio de Calabre, dans le sud de l’Italie. “Les catholiques dans l’Italie d’aujourd’hui et “Un agenda d’espérance pour l’avenir du pays”: tel est le titre de l’événement actuellement préparé entre autres par le mouvement Humanité Nouvelle, à travers la publication d’un document intitulé “Être debout dans une époque passionnante”.
Aimer notre époque, donc. Mais comment? Voici ce qui nous est proposé: concentrer ses énergies en priorité sur deux pistes de travail, la ville et le dialogue; la première comme lieu, le second comme moyen de concrétiser cet “amour” pour notre société, pour notre époque. “Dialoguer”, peut-on lire dans le document, “signifie avoir une très grande considération pour la dignité de l’autre (…) On dialogue en entrant dans la réalité de l’autre, dans sa condition, dans le patrimoine dont il est l’expression, en y accordant la même importance qu’à soi-même, à la lumière de la fraternité universelle.”
Une prémisse qui est aussi un programme de travail là où de nombreux défis actuels doivent être relevés: la ville, justement. “… Travailler à l’intérieur de la ville représente donc un attrait de plus. Les contradictions les plus flagrantes du village mondial parcourent ses artères. (…) Si l’on développe des relations nouvelles, on offre à la ville la réponse qu’elle attend, et elle se laisse contaminer par elles. Il devient alors possible de voir nos villes changer de destin: au lieu d’aller vers la désintégration totale, avec les problèmes de sécurité que cela entraîne, les problèmes de repli des quartiers sur eux-mêmes, on peut lancer des initiatives dans la direction opposée.”
Une ville qui se construit alors “avec” l’autre et devient un lieu “pour” l’autre. En ce sens, s’ajoute forcément une note de réciprocité. “C’est un terme peu usuel”, lit-on encore, “révélateur d’une approche culturelle qui voit dans l’amour, et surtout dans la réciprocité de l’amour, la condition indispensable à une interprétation plus complète, plus objective, plus vraie, plus pénétrante, de la réalité”.
C’est une approche qui met en valeur les efforts communs, mais aussi la contribution spécifique de chaque acteur, pour un développement du pays qui soit véritable, durable, qui profite à tous et qui intègre pleinement cette culture de la résurrection. Une culture capable de penser, comme on peut le déduire du document, “à la fois mondial et local, dans la perspective d’une seule et même famille humaine comme objectif à atteindre dans l’histoire et comme but du projet de salut, qui amène à étreindre l’unique Père”.
J’ai découvert le Ciel!
“Aujourd’hui, j’ai découvert le Ciel: Dieu est Amour, Il nous aime immensément!” chantent les 780 gen 4 – la branche des petites filles du mouvement des Focolari – réunies à Castelgandolfo pour leur congrès. La plupart sont venues d’Italie et d’autres pays d’Europe, mais il y en a surtout 50 arrivées du Burundi et du Rwanda, du Brésil, d’Argentine, de Bolivie et du Liban.
Valérie, de Bolivie, témoigne: “Sincèrement, ce congrès est la meilleure chose qui me soit arrivée. Ce qui m’a le plus plu, c’est que Jésus m’a appris à aimer, et maintenant, j’aime plus qu’avant, je ne sais pas comment remercier Dieu…”
Pour elle, il aurait été impensable d’aller à Rome, sans les initiatives les plus diverses lancées par les gen 4 filles du monde entier: la somme récoltée – plus de 5000 euros – lui a permis, à elle ainsi qu’aux autres gen 4 venues des continents autres que l’Europe, de participer au congrès.
Comme les gen 4 garçons, elles aussi ont suivi le fil de l’Amour de Dieu envers son peuple élu, qui conduit à Jésus, venu sur la terre pour nous apporter l’amour du Père. Un jeu très animé, qui a duré tout l’après-midi, les a aidées à découvir Jésus présent non seulement au Ciel, mais aussi au milieu de nous quand nous nous aimons, dans le frère, dans sa Parole et dans l’Eucharistie.
“Tes réponses étaient vraiment intéressantes, on voyait que tu répondais avec le cœur”: c’est ce qu’elles écrivent à Maria Voce après leur rencontre avec elle. Elles lui avaient posé plusieurs questions plutôt exigeantes. Elles écrivent encore: “Merci d’avoir répondu avec sagesse à chacune de nos questions! Je sais enfin comment réaliser mon rêve: pour devenir sainte, je dois aimer tout le monde, parce que Jésus est en chacun!” Ou bien: “…Ce congrès m’a appris beaucoup de choses sur Jésus, il a changé mon cœur. Quand je rentrerai chez moi, je ne serai plus la même, quand une occasion d’aider se présentera, je serai la première à le faire.”
Une fête avec des danses, des chants typiques et de petits sketches leur donne l’occasion de rencontrer les premiers compagnons et les premières compagnes de Chiara: un don réciproque, un moment de communion toute simple et profonde, dont on ne sait qui est repartie la plus heureuse.
Après avoir découvert l’amour de Dieu, les gen 4 ont expérimenté qu’elles étaient vraiment sœurs, au-dela de leurs origines, de leur langue et de leur culture: “J’ai été très contente de passer tout ce temps avec les autres gen 4, écrit Laurette du Rwanda. Nous nous sommes aimées et, une fois revenue au Rwanda, j’aimerai tout le monde.”
Dans le monde entier, de la Californie à Hong Kong, des groupes de gen 4 se sont réunis pour suivre quelques moments de la rencontre par internet. De Fontem, au Cameroun, ils écrivent: “La liaison vidéo a été très belle! Nous avons compris que le plus important, ce n’est pas l’endroit où nous sommes, parce que Dieu est toujours avec nous et au Ciel en même temps. […] Nous sommes très heureux de pouvoir donner à nos amis la plus belle chose que nous avons, qui est Dieu. Grâce à l’amour, nous pouvons transformer ce monde plein de haine. Si nous faisons ainsi, Jésus sera content de nous, et nous le retrouverons au Paradis. Merci!”
Le voyage, le dialogue, le fragment
La première des cités pilotes du mouvement des Focolari, Loppiano, est un des lieux les plus enchanteurs du Val d’Arno (Italie), non seulement grâce aux personnes qui y habitent et au message qu’il renvoie, mais aussi grâce à la nature, au paysage, à l’ordre des constructions et des rues révélant un plan architectural qui n’est certainement pas anodin. C’est vraiment le cas de le dire: ici, même les pierres “parlent”, et elles racontent une vie qui contribue à faire du monde une seule famille. Jusque dans ses expressions extérieures.
Quel meilleur endroit pouvait-on donc choisir pour accueillir une quarantaine d’architectes désireux de mettre leur expérience professionnelle au service de la fraternité universelle? Sitôt dit, sitôt fait: le groupe s’est réuni ici même, du 11 au 13 juin dernier, pour un “séminaire-débat”, destiné à approfondir la connaissance et la relation, dans un esprit de partage qui s’est transformé en étude, en enrichissement réciproque et en proposition concrète de travail pour le futur.
Comme le titre l’indique, la réflexion s’est articulée autour de trois réflexions: d’abord, le voyage, compris comme possibilité de rencontre et de rapports entre les cultures, et qui touche donc au thème de l’habitation, entre tradition et innovation dans les formes d’architecture.
Le thème du dialogue, quant à lui, a amené les participants à réfléchir sur le sens du travail, conçu comme un long processus auquel prennent part les habitants, les ouvriers et tous ceux qui, à des degrés divers, participent à un projet.
La réflexion sur le fragment, enfin, a fait apparaître un monde fait plus de fragments que d’éléments cohérents et a mis les participants au défi de remettre ensemble les détails et les différences, à travers la valorisation de la diversité comme contribution à l’unité.
Les moments en famille et les moments d’échange le soir, les repas, les moments de détente, ont été le vrai “ciment” de ces sessions. Tout a contribué à faire ressentir de manière encore plus forte l’apport spécifique du charisme de Chiara Lubich dans le domaine de l’architecture, aussi bien sur le plan opérationnel que sur le plan théorique, en montrant que la recherche qui vient de commencer ne pourra qu’amener constamment à de nouveaux résultats. C’est le vœu formulé par Maria Emmaus Voce, l’actuelle présidente des Focolari, dans son message aux participants, “pour le bien de la ville et de ses habitants, afin que l’architecture aide elle aussi, dans toutes ses dimensions, à la réalisation du projet de Dieu pour lequel Chiara a donné sa vie: faire de l’humanité une seule famille humaine.”