Mouvement des Focolari

« Que tous soient un » : le Testament de Jésus

« Que tous soient un » Pour celui qui a l’occasion de se rendre en Terre Sainte, au printemps, parmi les innombrables richesses que Jérusalem offre à sa contemplation et à sa méditation, il en est une qui le frappe, pour ce qu’elle évoque dans son extrême simplicité. Lavé par 2000 ans d’intempéries, parsemé ça et là de coquelicots rougeoyants comme le sang de la Passion, un long escalier de pierre a résisté au temps. Tranquille et solennel, il déroule son ruban inégal jusqu’à la vallée du Cédron. Il est resté nu, à ciel ouvert, bordé par les prés, comme si un sanctuaire ne pouvait remplacer la voûte du ciel qui le couronne. C’est par là – selon une tradition – que Jésus descendit au dernier soir, après le repas, lorsque « les yeux levés au ciel » rempli d’étoiles, il se mit à prier : « Père, l’heure est venue… » Poser ses pieds là où les pieds d’un Dieu ont marché, quelle impression ! Et c’est de tout son être que l’on regarde la voûte céleste que les yeux d’un Dieu ont regardée. Cette impression peut être si forte que la méditation se transforme en adoration. C’est une prière unique que Jésus prononça avant de mourir. Et plus il resplendit Dieu, ce « Fils de l’homme » que l’on adore, plus on le sent homme et plus il nous séduit. Ses paroles que seul le Père a comprises pleinement, il les prononça pourtant à haute voix, peut-être pour que parvienne jusqu’à nous l’écho d’une telle mélodie. 1943. Nous ignorons pourquoi, mais c’est ainsi : presque chaque soir, les premières focolarines réunies, assoiffées de l’amour de Dieu, lisaient à la bougie – la lumière manquait si souvent – ce passage d’Évangile. C’était la charte du chrétien. De ce texte émanaient des paroles jusque-là inconnues qui brillaient comme des soleils dans la nuit : la nuit d’un temps de guerre. Pendant trois ans, Jésus avait souvent parlé aux hommes. Il avait prononcé des paroles d’En haut, semé chez les « nuques raides », annoncé un programme de paix. Mais ce patrimoine divin qu’il offrait, il l’adaptait, comme en témoignent les paraboles, à la mentalité des siens. Mais maintenant qu’il ne parle plus à la terre et que sa voix s’adresse au Père, il semble ne plus retenir son élan. Il est splendide cet Homme, qui est Dieu, et il verse – comme une fontaine inépuisable de vie éternelle – une eau qui immerge l’âme du chrétien, perdue en lui, dans les océans infinis de la bienheureuse Trinité. Et son dernier discours reflète la même beauté : « Je prie pour eux ; je ne prie pas pour le monde… Garde-les en ton nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un comme nous sommes un. » Être un comme Jésus est un avec le Père, qu’est-ce que cela signifie ? Nous ne comprenions pas bien, mais nous sentions qu’il devait s’agir de quelque chose de grand. C’est pourquoi un jour, unies au nom de Jésus, groupées autour d’un autel, nous lui avons demandé de nous enseigner à vivre cette vérité. Lui savait ce que cela signifiait et lui seul pouvait nous dévoiler le secret pour y parvenir. « Mais maintenant je vais à toi […] pour qu’ils aient en eux ma joie dans sa plénitude ». La brève expérience d’unité que nous avions faite ne nous avait-elle pas permis d’expérimenter une joie « nouvelle » ? N’était-ce pas celle dont Jésus parlait ? Vraiment la joie est l’habit du chrétien et, en nous, Quelqu’un nous faisait comprendre que, pour ceux qui suivent le Christ, la joie est un devoir parce que Dieu aime ceux qui donnent avec joie. « Je ne te demande pas de les ôter du monde, mais de les garder du Mauvais ». Une vie fascinante et nouvelle, au moins pour nous : être dans le monde qui, nous le savons, se trouve en opposition avec Dieu, et y vivre pour Dieu une aventure céleste… « Consacre-les par la vérité […] Je ne prie pas seulement pour eux, je prie aussi pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi : que tous soient un… » Mais quel christianisme avions-nous vécu auparavant si nous étions passés les uns à côté des autres avec indifférence, sinon mépris, alors que notre destinée était de nous fondre dans l’unité demandée par le Christ ? Il nous semblait que par ces mots Jésus lançait une corde vers le ciel et nous reliait, nous les membres dispersés, en unité avec le Père – à travers Lui – et en unité entre nous. Le corps mystique se révélait à nous dans toute sa réalité, sa vérité et sa beauté. « Comme toi, Père, tu es en moi et que je suis en toi, qu’ils soient un en nous eux aussi. » De même que Jésus est un avec le Père, ainsi il revenait à chacun de nous d’être un avec Jésus et, par conséquent, un avec les autres : c’était une façon de vivre à laquelle nous avions si peu pensé auparavant, une façon de vivre « comme » la Trinité. « Afin que le monde croie que tu m’as envoyé ». La conversion du monde qui nous entourait aurait donc été la conséquence de notre unité. C’est peut-être pour cette raison que, dès la naissance des Focolari, de nombreuses personnes retrouvaient Dieu, sans que nous nous soyons souciés de les convertir, mais seulement de maintenir l’unité entre nous et de les aimer dans le Christ. « Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée […] pour qu’ils parviennent à l’unité parfaite et qu’ainsi le monde puisse connaître que c’est toi qui m’as envoyé… » Les hommes croiraient au Christ si nous étions parfaits dans l’unité. Il s’agissait donc de nous perfectionner dans cette voie, de préférer l’unité à tout le reste. 1943 avait été aussi l’année de l’encyclique Mystici Corporis. À travers le pape Pie XII, le Christ faisait à nouveau entendre son testament. Jésus, vivant dans la Tête et dans le Corps de son Église, avait-il voulu nous amener, nous aussi, à souligner l’exigence de l’unité et à en faire don à beaucoup ? Unité, unité, tous un ! À une époque où l’idée fondamentale du Christ, déformée et vidée de son contenu divin, était en train de devenir l’idée-maîtresse de la révolution athée, Dieu avait peut-être voulu nous signaler toute son importance dans l’Évangile. Nous ne savons pas. Nous savons seulement que le mouvement des Focolari a été marqué de ce sceau incomparable et que, pour nous, rien n’a plus de valeur que l’unité : parce qu’elle est au cœur du testament de Celui que nous voulons aimer par-dessus tout. parce que l’expérience que nous en avons eue jusqu’à présent est très riche et a porté tant de fruits pour le Royaume de Dieu et pour son Église. « Je leur ai fait connaître ton Nom et je le leur ferai connaître encore afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et moi en eux. » Ayant ainsi parlé, Jésus s’en alla avec ses disciples, au-delà du torrent du Cédron… (Extrait de « Città Nuova » du 15 décembre 1959)

Chiara Lubich a conclu, à 88 ans, son voyage terrestre

Elle s’est éteinte cette nuit 14 mars, à 2 heures, dans son habitation de Rocca di Papa près de Rome, où, selon son désir,  elle était revenue dans la nuit du 12 au 13 mars, après une hospitalisation à la Polyclinique Gemelli. Au cours des dernières heures, dans un climat serein de prière et d’émotion intense, des centaines de personnes – sa famille, ses proches collaborateurs, les membres du Mouvement des Focolari – se sont rendues à son chevet pour lui adresser un dernier au revoir. En dépit de son état d’extrême faiblesse, Chiara Lubich a  pu, par de légers signes,  manifester sa reconnaissance à plusieurs d’entre elles. Après s’être recueillis dans la chapelle attenante, des groupes se sont spontanément formés  autour de sa maison. Des messages d’hommage et de soutien sont déjà parvenus du monde entier, de la part  de personnalités religieuses et politiques, de représentants du monde universitaire et de la société civile, ainsi que de très nombreuses personnes du Mouvement des Focolari qu’elle a fait naître.

Chiara Lubich est rentrée chez elle à Rocca di Papa

Chiara Lubich est rentrée chez elle à Rocca di Papa hier soir sortant de l’hôpital Gemelli où elle se trouvait pour une grave insuffisance respiratoire. Selon les déclarations du Prof.  Salvatore Valente, titulaire de la chaire de Pneumologie de la Polyclinique Universitaire : « Selon son désir , Chiara Lubich a été reconduite à son domicile. Elle continue à recevoir tous les soins pharmacologiques et respiratoires nécessaires. Malheureusement dans son état actuel on constate que son organisme ne réagit pas ». Tout le Mouvement des Focolari intensifie la communion et les initiatives de prière se multiplient.

mars 2008

Voilà une parole de Jésus que tout chrétien peut, d’une certaine manière, reprendre à son compte. Mise en pratique, cette phrase peut le mener très loin dans le saint voyage  de la vie.
Assis près du puits de Jacob, en Samarie, Jésus est en train de conclure son entretien avec la Samaritaine. Les disciples reviennent de la ville voisine où ils sont allés chercher des provisions. Ils s’étonnent que le Maître parle avec une femme, mais aucun ne lui en demande la raison. Une fois qu’elle est partie, ils insistent pour qu’il vienne prendre son repas. Jésus devine leurs pensées et leur explique ce qui le pousse à agir ainsi : « Pour moi, j’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas. »
Les disciples ne comprennent pas. Pensant à la nourriture matérielle, ils se demandent si, pendant leur absence, quelqu’un en aurait apporté au Maître. Jésus leur dit alors explicitement :

« Ma nourriture, c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. »

Jésus sait bien que l’on a besoin de nourriture chaque jour pour survivre. Et il parle clairement ici de nourriture, donc de nécessité naturelle, mais c’est pour affirmer l’existence et l’exigence d’une autre nourriture, plus importante encore et dont il ne peut pas se passer.
Jésus est descendu du Ciel pour faire la volonté de Celui qui l’a envoyé et accomplir son œuvre. Il n’a pas de pensées ni de projets à lui, il a ceux de son Père. Les paroles qu’il prononce, les œuvres qu’il accomplit sont celles du Père. Il ne fait pas sa propre volonté mais celle de celui qui l’a envoyé. Voilà quelle est la vie de Jésus. Réaliser cela comble sa faim. De cette manière, il se nourrit.
La pleine adhésion à la volonté du Père caractérise toute sa vie, jusqu’à la mort sur la croix, où il portera vraiment à son terme l’œuvre que le Père lui a confiée.

« Ma nourriture, c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. »

Jésus considère que sa nourriture c’est faire la volonté du Père parce que, en la réalisant, en l’ « assimilant », en la « mangeant », en s’identifiant à elle, il en reçoit la vie.
Quelle est la volonté du Père, son œuvre que Jésus doit accomplir ?
C’est de sauver l’homme, de lui donner la Vie qui ne meurt pas.
Et c’est un germe de cette Vie que Jésus a communiqué à la Samaritaine par son entretien et son amour. Très vite, les disciples vont voir cette vie germer et se répandre parce que la Samaritaine va communiquer le trésor découvert et reçu, aux autres samaritains : « Venez donc voir un homme… Ne serait-il pas le Christ ? » (Jn 4,29)
Jésus, en parlant à la Samaritaine, révèle le plan de Dieu qui est Père : que tous les hommes reçoivent le don de sa vie. Voilà l’œuvre que Jésus désire ardemment accomplir, pour la confier ensuite à ses disciples, à l’Église.

« Ma nourriture, c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. »

Nous est-il possible, à nous aussi, de vivre cette parole si caractéristique de Jésus, de façon à refléter son être, sa mission, son ardeur ?
Certainement ! Il nous faut vivre nous aussi selon ce que nous sommes, à savoir des fils du Père, devenus tels par la Vie que le Christ nous a communiquée, et de nourrir notre vie de sa volonté.
Nous le pouvons en accomplissant instant par instant ce que Dieu attend de nous ; en le faisant de façon parfaite, comme si nous n’avions rien d’autre à faire. Dieu, ne veut rien de plus.
Alors nourrissons-nous de ce que Dieu veut de nous à chaque instant. Nous constaterons qu’agir ainsi nous rassasie et nous donne la paix, la joie, le bonheur, et même, sans exagérer, un avant-goût de béatitude.
Ainsi, nous participerons nous aussi, avec Jésus, jour après jour, à l’œuvre du Père.
Y a-t-il meilleure façon de vivre Pâques ?

Chiara Lubich

La Parole de Dieu « force de transformation dans les zones de crise »

Le message évangélique peut être « force de transformation et d’humanisation dans les zones de crise. » C’est ce dont ont témoigné plusieurs des évêques amis du Mouvement des Focolari, provenant du monde entier, réunis jusqu’au 29 février au Centre des Focolari de Castel Gandolfo. 90 évêques et cardinaux de 42 pays ont participé au 32e Congrès international des évêques amis du Mouvement des Focolari qui avait pour thème cette année : « La Parole est vivante : des personnes, des milieux, des structures se transforment. » Mercredi 27, après avoir participé à l’audience générale du Pape, quelques évêques représentants les différentes ragions du monde, sont intervenus à une conférence de presse au siège de la Fédération de la Presse Italienne. Lors de son intervention, le cardinal Ennio Antonelli, archevêque de Florence, a déclaré : « En écoutant les nombreux témoignages, nous avons pu constater à quel point la Parole renouvelle la vie des familles, des jeunes, des paroisses, un renouvellement profond dans la communion. » « Nous avons été renforcés dans notre conviction – a-t-il dit encore – que le témoignage de la Parole de Dieu, écoutée, vécue, mise en pratique, l’échange d’expériences suscitées par la Parole, est un chemin très important pour l’Evangélisation aujourd’hui. » « Les personnes – comme l’a écrit Jean-Paul II dans Novo Millennio Ineunte – ne veulent pas seulement entendre parler de Jésus, mais elles veulent le voir. Et les Mouvements, d’une certaine manière, font ‘voir’, ils font toucher du doigt la présence du Seingeur, la puissance de sa Parole qui est créatrice de vie nouvelle. » Pour sa part, l’archevêque de Palmas (Brésil), Mgr Alberto Taveira Corrêa, a mis l’accent sur l’importance du dialogue et sur les sectes. Il a montré comment, sur ce front, « l’engagement est double : former les chrétiens à la vie de l’Evangile et créer des liens aussi avec les personnes qui suivent ces groupes, en cherchant à établir un dialogue avec elles. » L’archevêque émérite de Bamenda (Cameroun), Mgr Paul Verdewekov, a témoigné de l’engagement de l’Eglise dans la difficile œuvre de réconciliation. A tel point que « dans quatre pays – le Togo, le Bénin, le Congo Brazzaville et la République Démocratique du Congo -, à la demande de la population et avec l’autorisation du Saint Siège, les commissions nationales pour la médiation et la réconciliation, sont présidées par des évêques catholiques, sans aucune intention de leur part de se substituer aux gouvernements ». Mgr Verdewekov a parlé de l’action de paix des mouvements et des communautés, comme la communauté Sant’Egidio au Mozambique et celle suscitée par le Mouvement des Focolari, présent sur tout le continent africain, grâce « à l’engagement à vivre l’Evangile au quotidien ». Il a cité également la vaste action d’évangélisation, développée par les chefs de tribus eux-mêmes, à Fontem et dans d’autres villages du Cameroun, mettant dans le coup la population. Il a parlé également des fruits de réconciliation et de cohabitation pacifique, visibles dans ces différentes régions. L’évêque maronite de Baalbec, au Liban, Mgr Simon Atallah, a abordé la grave crise politique et religieuse que traverse son pays. Il a raconté qu’ « alors que les jeunes avaient cru que les seules les armes pourraient ouvrir des chemins d’espérance pour le pays, à présent, des jeunes, aussi bien musulmans que chrétiens, sont en train de découvrir que la vraie force se trouve dans la religion ». Ils ont vu, disait-il encore qu’il n’y a d’espérance, ni dans les armes, ni dans la politique. » « Il est important, a affirmé Mgr Atallah, d’accompagner les personnes pour les aider à lire les événements à la lumière de la Parole, et à savoir trouver dans la religion, non pas la haine mais l’amour de l’autre. » Il a parlé ensuite de la redécouverte par les jeunes de l’Evangile et du Coran, de rencontres entre jeunes des deux religions et il a cité le mouvement « Attentes de la jeunesse » qui regroupe des chrétiens et des musulmans, avec des rencontres où il peuvent être jusqu’à plus de mille : « ensemble, ils lisent les paroles de l’Evangile et du Coran sur la solidarité, la fraternité, l’amour du prochain. » Parlant des persécutions croissantes envers les chrétiens en Inde, et en particulier dans l’Etat de Orissa, l’archevêque de Delhi, Mgr Vincent Michel Concessao, a affirmé que « nous ne pouvons pas faire porter la faute aux Indous, mais seulement à certains courants violents qui, du reste, sont présents dans toutes les religions. Et les partis politiques utilisent les religions et ces groupuscules pour atteindre leurs objectifs ». « Les conversions sont contrées, a-t-il expliqué, car on croit qu’elles ont lieu par la force ou au moyen d’incitations malhonnêtes. Nous avons discuté de ce problème dans les conférences épiscopales et nous sommes en train de chercher comment y répondre. » Il a conclu : « Dans ce contexte, le fait de participer à cette rencontre d’évêques me renforce dans ma conviction que l’amour est la réponse à tous les problèmes. C’est la force la plus puissante, car il est participation à la vie même de Dieu, qui est Amour (…). Ces atrocité commises contre les chrétiens nous donnent une nouvelle occasion de témoigner de l’amour chrétien, de l’amour pour les ennemis. » Le cardinal Miloslav Vlk, archevêque de Prague et modérateur du congrès a parlé lui aussi d’espérance : « Pour moi, ces rencontres renforcent l’espérance et surtout, elles ouvrent des horizons à la dimension du monde. On entrevoit déjà la réalisation de ce qui est écrit dans l’Apocalypse : « Voici que je fais toutes choses nouvelles. Les bourgeons apparaissent déjà, ne le voyez-vous pas ? » Mgr Vlk a témoigné ensuite de cette espérance, faisant référence aux années à partir de 1952, date à laquelle, une fois ses examens de second cycle terminés, il se vit privé de toute possibilité car il ne faisait pas partie de la jeunesse communiste. Il faut, à ce moment-là, éclairé par la parole : « Soumettez-vous à la main puissante de Dieu, afin qu’il vous relève le moment venu. » Et dès ce moment, beaucoup de portes s’ouvrirent : « La Parole de Dieu se réalise toujours, a-t-il conclu. C’est ma grande espérance, c’est même une certitude qui m’a accompagné durant toute ma vie. » Agence Zénith le 28 février

Février 2008

Entouré d’une grande foule, Jésus gravit la montagne et prononce son célèbre discours. Dès les premiers mots : « Heureux les pauvres de cœur, heureux les doux… », apparaît la nouveauté de son message.
Ce sont des paroles de vie, de lumière, d’espérance que Jésus enseigne à ses disciples. Elles les guideront et, grâce à elles, leur vie acquerra tout son sens et sa saveur. Transformés par ce message, ils sont invités à transmettre aux autres les enseignements reçus et traduits en vie.

« Celui qui mettra en pratique (ces commandements) et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le Royaume des cieux. »

Aujourd’hui, nous sentons combien notre société a besoin de connaître les paroles de l’Évangile et de se laisser transformer par elles. Jésus doit pouvoir répéter encore : ne vous mettez pas en colère contre vos frères ; pardonnez et l’on vous pardonnera ; dites la vérité sans avoir besoin de prêter serment ; aimez vos ennemis ; reconnaissez que vous n’avez qu’un seul Père et que vous êtes tous frères et sœurs ; tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le aussi pour eux. Voilà ce que signifient quelques-unes des nombreuses paroles du « discours sur la montagne ». Il suffirait qu’elles soient vécues pour que le monde change.
Jésus nous invite à annoncer ses Paroles. Cependant, pour être crédibles, il nous demande de commencer par les mettre nous-mêmes en pratique. Pour être des témoins de l’Évangile et l’annoncer par la parole, nous avons à devenir en quelque sorte des « Évangiles vivants ».

« Celui qui mettra en pratique (ces commandements) et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le Royaume des cieux. »

Quelle est la meilleure façon de vivre cette Parole ? Laissons Jésus nous l’apprendre lui-même : attirons-le à nous et parmi nous par notre amour réciproque. Il nous suggérera les mots pour approcher les autres, il nous indiquera la voie à suivre, nous aidera à trouver le chemin du cœur de nos frères, pour témoigner de lui partout, même dans les milieux hostiles et les situations compliquées.
Nous verrons alors la petite partie du monde où nous vivons se transformer, se convertir à la concorde, à la compréhension, à la paix.
L’important est que, par notre amour réciproque, nous maintenions vivante la présence de Jésus parmi nous et que nous soyons attentifs à sa voix, celle de la conscience qui nous parle toujours pourvu que nous sachions faire taire les autres voix.
C’est lui qui nous enseignera comment « observer » les moindres préceptes avec joie et en faisant preuve d’imagination : notre vie d’unité en sera améliorée sous de nombreux détails. Que l’on puisse dire de nous, comme on le disait des premiers chrétiens : « Voyez comme ils s’aiment et sont prêts à mourir l’un pour l’autre » 1. Que l’Évangile soit capable d’engendrer une société nouvelle, on pourra le voir à la façon dont les relations entre nous seront renouvelées par l’amour. Qu’en voyant le renouvellement des relations entre nous on puisse alors croire que l’Évangile peut engendrer une société nouvelle.
Nous ne pouvons pas garder pour nous le don reçu : « Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile » 2, sommes-nous appelés à répéter avec Paul. Si nous nous laissons guider par la voix intérieure, nous découvrirons des possibilités nouvelles pour communiquer, que ce soit en parlant, en écrivant, ou en dialoguant. Que l’Évangile revienne briller, grâce à nous, dans nos maisons, dans nos villes, dans nos pays. Une nouvelle vie fleurira en nous ; la joie grandira dans nos cœurs ; le Ressuscité resplendira davantage… et il nous considérera comme « grands dans son Royaume ».
La vie de Ginetta Calliari montre cela de façon merveilleuse. Arrivée au Brésil en 1959, avec le premier groupe des Focolari, elle est choquée par les immenses inégalités du pays. Elle s’emploie à vivre l’amour réciproque, à mettre en pratique les Paroles de Jésus. Elle disait : « C’est lui qui nous ouvrira la voie ».
Peu à peu grandit avec elle une communauté qui progressivement se consolide. Elle compte aujourd’hui des centaines de milliers de personnes de toutes origines et de tous âges, venant des classes aisées ou des bidonvilles, qui se mettent au service des plus pauvres dans des actions qui ont changé le visage des bidonvilles en plusieurs cités.
C’est un petit « peuple » uni qui continue à prouver que l’Évangile est vrai. C’est la dot que Ginetta a emportée lorsqu’elle est partie pour le Ciel.

Chiara LUBICH

Le doctorat honoris causa en théologie conféré à Chiara Lubich par l’université Hope de Liverpool

Le doctorat honoris causa en théologie conféré à Chiara Lubich par l’université Hope de Liverpool

Chiara Lubich, fondatrice et présidente du Mouvement des Focolari s’est vu conférer le doctorat honoris causa en théologie par l’université Hope de Liverpool, unique université européenne de fondation œcuménique. La motivation du doctorat reconnaît dans l’œuvre de Chiara Lubich et dans le mouvement qu’elle a fondé une importante contribution : à la vie de l’Église, à la paix et à l’harmonie dans la société, à la réunification des chrétiens des différentes confessions, à la promotion du dialogue et de la compréhension entre les religions. Le 5 janvier dernier, une délégation de la Liverpool Hope University – conduite par le recteur et vice-chancelier Gerald John Pillay – est venue remettre la distinction en mains propres à Chiara Lubich, dans sa maison de Rocca di Papa, près de Rome. La cérémonie universitaire officielle a eu lieu le 23 janvier à Liverpool et le message envoyé par la lauréate a été lu publiquement. De nouvelles avancées se profilent déjà en vue d’une « collaboration et d’un enrichissement réciproque » entre l’université Hope et le Mouvement des Focolari, en particulier avec le futur institut universitaire des Focolari, comme l’a annoncé le recteur au cours d’une interview pour la revue Città Nuova. La Liverpool Hope University est un institut universitaire qui propose un grand choix de disciplines. Elle accueille 7 000 étudiants de Grande-Bretagne et d’autres pays. C’est une des universités les plus récentes, mais forte d’une tradition de haute formation culturelle de plus de 150 ans. Elle est née en 2005 de la fusion de deux collèges, un anglican et un catholique, auxquels s’est joint ensuite un autre collège catholique, qui ont formé en 1980 une fédération œcuménique. C’est sur cette base que s’est développée la Liverpool Hope University, avec les encouragements des évêques de Liverpool, Mgr Derek Worlock (catholique), et David Sheppard (anglican), tous deux activement engagés dans le dialogue œcuménique. Avec pour mot d’ordre « C’est mieux ensemble », ils ont vu dans cette initiative culturelle « un signe d’espérance ».

Le doctorat honoris causa en théologie conféré à Chiara Lubich par l’université Hope de Liverpool

Création de l’Institut universitaire Sophia du Mouvement des Focolari

L’Institut universitaire « Sophia » – né d’une intuition de la fondatrice et présidente du Mouvement des Focolari (Œuvre de Marie), Chiara Lubich, et fondé par elle avec un groupe international d’enseignants – a été institué officiellement par le Saint-Siège dans un décret du 7 décembre 2007. Siège – L’Institut aura son siège à Loppiano – cité-pilote du Mouvement – sur la commune d’Incisa Val d’Arno (Florence, Italie). Dès la rentrée 2008-09, il proposera sur deux ans un mastère en « Fondements et perspectives d’une culture de l’unité ». La phase initiale prévoit une cinquantaine d’étudiants par an. Le doctorat correspondant sera ensuite mis en place. Proposition – La première année du mastère, des cours communs seront dispensés dans quatre domaines fondamentaux : théologie, philosophie, sciences de la vie sociale et raisonnement logique scientifique. La seconde année, l’étudiant aura le choix entre un cursus philosophique et théologique et un cursus politique et économique. Caractéristiques – Il s’agit d’un laboratoire universitaire de formation, d’études et de recherche avec une importante dimension relationnelle à la lumière de l’évangile, occasion novatrice de croissance humaine et culturelle, qui conjugue études et expérience au sein d’une communauté de vie et de pensée, où la relation entre les personnes est à la base de la relation entre les disciplines. Les études, la recherche et les cours visent à instaurer un dialogue constant au sein du corps enseignant et entre étudiants et enseignants. Ce qui induit un enseignement à plusieurs voix  de la part des enseignants et une contribution personnelle des étudiants à la recherche commune. Les cours théoriques seront accompagnés de travaux pratiques, de visites, de rencontres avec des témoins, de stages dans des domaines divers, en particulier dans des lieux d’implication professionnelle, culturelle et sociale qui sont expression d’une « culture de l’unité », comme par exemple les entreprises de « l’Économie de communion ». Des rencontres sont aussi prévues avec des représentants des institutions civiles et ecclésiales, des communautés des différentes traditions chrétiennes, des autres religions et des multiples expressions de la culture contemporaine. Objectifs – Les cours sont destinés à donner une solide compétence culturelle à caractère humaniste et anthropologique, en valorisant les connaissances universitaires déjà acquises dans diverses disciplines et en organisant leur intégration avec de nouvelles compétences spécifiques à caractère interdisciplinaire, interculturel et relationnel. L’objectif de l’Institut est de former des leaders et des universitaires préparés à affronter la complexité du monde d’aujourd’hui, avec un bagage de capacités intellectuelles et de compétences interdisciplinaires, interculturelles et relationnelles. Le corps enseignant – Le doyen de l’Institut est Piero Coda, actuellement professeur titulaire de théologie systématique à l’université pontificale du Latran à Rome et président de l’Association théologique italienne. Parmi les professeurs résidents qui s’occuperont de l’enseignement et de la recherche dans les disciplines fondamentales : Antonio Maria Baggio, maître de conférences en éthique sociale à l’université pontificale grégorienne à Rome ; Luigino Bruni, maître de conférences en économie politique à l’université de Milan Bicocca ; Judith Povilus, ex professeur de mathématiques à l’université De Paul à Chicago et coordinatrice du groupe international de recherche Mathzéro en logique formelle ; Sergio Rondinara, professeur de philosophie des Sciences à l’université pontificale salésienne de Rome et d’éthique environnementale à l’université grégorienne ; Gérard Rossé, professeur d’exégèse du Nouveau Testament à l’Institut Mystici Corporis de Loppiano et à l’école de la foi de Fribourg (Suisse). Décret pontifical – Le décret d’institution est signé du cardinal Grocholewski, préfet de la Congrégation pour l’éducation catholique, qui souligne – dans la lettre adressée à Chiara Lubich qui l’accompagne – la nouveauté de l’Institut « qui a ses racines dans la spiritualité de l’unité et dans la riche expérience du Mouvement » et il adresse ses vœux  pour « cet important projet, bien enraciné dans la tradition universitaire et en même temps courageux et tourné vers l’avenir ». Le cardinal Bertone, secrétaire d’État, a parlé de ce nouvel  Institut à l’occasion d’une rencontre avec les prêtres diocésains focolarini (centre Mariapolis de Castel Gandolfo, 15-01-08) : c’est « un don pour l’Église et pour la société de notre temps ». Il a mis en avant les « objectifs de communion », en particulier le caractère résolument interdisciplinaire, la « formation de leaders », et les perspectives d’impact dans les domaines politico-économique, scientifique et philosophique.

Le doctorat honoris causa en théologie conféré à Chiara Lubich par l’université Hope de Liverpool

Cardinal Bertone : la communion, fondement de l’Église

  Le cardinal a entendu les témoignages de quelques « focolares sacerdotaux » sur les effets du charisme de l’unité dans des contextes ecclésiaux et socio culturels. En Irlande où, dans un contexte de sécularisation croissante, une relation nouvelle s’établit avec l’évêque et avec les autres prêtres, à quoi s’ajoute un engagement dans les universités, dans le domaine œcuménique et interreligieux et une présence efficace dans le monde des médias. En Suisse, où le témoignage de l’unité suscite des vocations, où la vie commune entre prêtres devient un point de référence pour les autres presbytères et un antidote aux crises de la vocation, où l’assemblée est plus nombreuse à la messe dominicale. Et en Italie, à Ascoli Piceno, où la collaboration entre prêtres et laïcs animés par la spiritualité de communion insuffle une vie nouvelle dans les villes, comme par exemple en octobre dernier, quand les jeunes des Focolari ont réussi à impliquer les institutions civiles et la population dans l’organisation d’une de leurs manifestations. Les prêtres ont posé des questions au Secrétaire d’État sur le déroulement du magistère de Benoît XVI, sur les défis actuels de l’Église dans le monde, sur les lacunes des communautés ecclésiales, sur les priorités dans les choix pastoraux… Le rôle des mouvements d’Église, « l’Église communion », la formation dans les séminaires, l’aide aux prêtres en difficulté ont aussi été abordés, ainsi que les relations personnelles quotidiennes du cardinal avec le pape. « Le peu d’importance accordé à la foi », « l’isolement et la solitude » sont les principaux défis actuels à relever par les chrétiens. Le cardinal a rappelé cette réflexion du cardinal Ratzinger, publiée dans un ouvrage récent : « La preuve extrême de la solitude incommunicable est l’enfer ». « Cela veut dire que la solitude, nous la commençons dès maintenant, l’enfer, nous le commençons dès maintenant ». Il a cité Sartre : « L’enfer, c’est les autres », et Gabriel Marcel, pour qui les autres sont le ciel. « Alors – a-t-il ajouté – le ciel, le paradis, nous le commençons ici avec la spiritualité de communion, avec le charisme de communion. Le contraire de la solitude ». En réponse au relativisme : « Il ne faut jamais se lasser de chercher la vérité et les témoins de la vérité ». Et la réponse à cette question personnelle : « Vous êtes un illustre fils de saint Jean Bosco. De quelle manière cette filiation charismatique vous aide-t-elle dans votre ministère actuel ? ». « Le charisme salésien m’a toujours aidé dans ma vie, depuis mon adolescence. Puis je suis entré dans la congrégation, j’ai assimilé cet esprit de famille, la capacité d’écoute et d’accueil, de confiance… ». Sur les mouvements d’Église : « Ils ont toute leur place dans l’Église. Leur présence, vive, efficace, transformante, suscite aussi l’attention des non chrétiens ». Et à propos des anciens et nouveaux charismes : « Le Seigneur continue son œuvre de création, le processus de création est en cours dans l’univers, dans le cosmos… surtout par l’action de l’Esprit Saint ». Le cardinal a encouragé à « développer l’esprit et la pratique de communion entre les nouveaux charismes et les instituts qui ont une longue histoire ». Le cardinal Bertone a adressé un « chaleureux salut » à Chiara Lubich, non sans avoir reconnu le rôle essentiel des fondateurs dans la vie de l’Église.

Le doctorat honoris causa en théologie conféré à Chiara Lubich par l’université Hope de Liverpool

« Donnons de la couleur à nos villes » Une action des Juniors Pour un Monde Uni sur tous les continents

Un programme engageant : la « conquête » de la ville. Depuis quelques années, les Juniors Pour un Monde Uni ont décidé de se retrousser les manches dans leurs villes où, on le sait bien, se joue le défi de la cohabitation entre les hommes. Leur mot d’ordre est simple : « Donnons de la couleur. » Leur champ d’action de préférence ? Les angles les plus gris de leurs villes et de leurs villages. Objectif ? Leur donner de la couleur avec la fantaisie de l’amour, sur les cinq continents, par une méthode bien résumée dans le think globally, act locally qui les fait, justement, penser globalement et agir localement, comme le requiert la société d’aujourd’hui. A Milan, par exemple, les Juniors ont pris dans leur ligne de mire un camp Rom. Au Rwanda, ils ont pris comme objectif de leur action un orphelinat, un  service de pédiatrie dans un hôpital et les malades du Sida. En Californie, dans une école où règne une atmosphère de racisme, ils ont créé un club pour diffuser la culture du respect dans la diversité. En Inde, des juniors indous et chrétiens vont ensemble aider des jeunes de leur âge handicapés. Mais mettons le projecteur sur ce qui est arrivé à un groupe de Juniors africains qui avaient décidé de rendre visite à des détenues de la prison de Iringa, en Tanzanie. Ils racontent… « La première difficulté a été de convaincre le personnel pénitentiaire de nous laisser entrer. La seconde, a été de réussir à apporter les cadeaux que nous avions mis en commun : fruits, sel, savons… et aussi la ‘’Parole de vie’’, nos expériences et nos chants. Nous avons marché trois kilomètres avant de nous présenter devant les militaires de garde à l’entrée. Ils étaient armés et, sur leur visage, pas l’ombre d’un sourire ! Nous souvenant que nous devions reconnaître aussi en eux le visage de Jésus, nous les avons salués, en commençant nous à leur sourire. « Vous ne pouvez pas tous entrer ! nous ont-ils déclaré. Et ceux que nous choisirons parmi vous ne devront pas chanter là-dedans. » En revanche, ils nous ont permis de porter nos cadeaux. Avec les détenues, nous avons lu la Parole de vie et témoigné de comment elle change notre vie. Tandis que nous parlions de l’amour de Dieu qui s’adresse à tous et auquel nous pouvons répondre aussi par le nôtre, les gardes nous écoutaient en silence. A la fin, la joie des prisonnières a éclaté en des chants et des danses : c’était leur manière de nous remercier. Le personnel de surveillance, se demandait intérieurement : ‘’Mais qui sont ces jeunes ?’’ Nous sommes retournés chez nous heureux, avec de nouvelles forces pour continuer à donner de la couleur à la ville. »

Un grand dessein sous-tend la famille

Lorsque Dieu a créé le genre humain, il a façonné une famille. Lorsque l’auteur sacré voulait manifester l’ardeur et la fidélité de l’amour de Dieu envers le peuple élu, il s’est servi de symboles ou d’analogies en lien avec la famille. Lorsque Jésus s’est incarné, il s’est entouré d’une famille et quand, à Cana, il a commencé sa mission publique, il était en train de fêter une nouvelle famille. Des constatations simples, qui révèlent néanmoins à quel point la famille est précieuse et importante dans la pensée de Dieu. Dieu, non seulement lui a donné une grande dignité mais il l’a voulue « à Son image », la liant au mystère même de Sa vie, qui est Unité et Trinité d’Amour. Un grand dessein donc, sous-tend la famille et la met sur les traces de la Sainte Famille de Nazareth. Lieu d’un amour- qui va et revient – de communion, de fécondité et de tendresse, la famille est signe, symbole, modèle de tout autre forme d’association humaine. Ce n’est pas simple rhétorique que d’affirmer que la famille est le premier bien social. Dans sa gratuité fondamentale, qui donne tout son sens et toute sa valeur à ses fonctions d’engendrement et d’éducation, la famille injecte dans le tissu social ce bien irremplaçable qu’est le capital humain, se présentant ainsi comme ressource efficace pour l’humanité. En plus de cela, la famille sait ouvrir maison et cœur aux drames qui traversent la société, et elle sait apporter la chaleur du foyer là où structures et institutions, malgré toute leur bonne volonté, ne peuvent arriver. Mais si le dessein est important, tout aussi important doit être l’engagement pour le réaliser. Aujourd’hui plus que jamais, nous voyons la famille manifester au monde sa propre fragilité. Nous voyons des époux qui, face aux premières difficultés rencontrées dans la vie à deux, cessent de croire dans leur amour. Nous voyons des enfants qui, privés de la proximité de leurs parents unis, éprouvent des difficultés à prendre leur envol vers un engagement futur. Nous voyons des personnes âgées qui, écartées du noyau familial, se retrouvent sans citoyenneté ni identité. Aujourd’hui plus que jamais, la famille doit être aimée, protégée, soutenue. Il ne faut jamais cesser de revenir à son dessein originel, qui la voit unie dans un « pour toujours » qui la renforce et la réalise. Il est nécessaire de remplir de sens le vécu familial par une spiritualité de communion, constitutive de la famille, petite communauté d’amour. Il faut insuffler des courants d’opinion fondés sur des valeurs et des politiques familiales correspondantes. C’est le souhait que je mets dans les mains de la très sainte Vierge Marie, siège de la sagesse et femme au foyer, pour le bien de la famille aujourd’hui et pour la réalisation de la famille humaine tout entière. Chiara Lubich

Le doctorat honoris causa en théologie conféré à Chiara Lubich par l’université Hope de Liverpool

A Madrid, la beauté de la famille

« Les attentes et les objectifs des derniers jours ont été largement dépassées. Toute la célébration s’est déroulée dans un climat de joie et de communion profonde. Chaque intervention a fait venir en évidence la difficile réalité à laquelle la famille se trouve confrontée aujourd’hui et témoignait, en même temps, de l’espérance, de la force que possède la « famille chrétienne », pour l’Eglise et comme fondement de la société. » C’est ce qu’ont écrit de Madrid les membres du Mouvement des Focolari qui ont participé activement à la préparation de cet événement, avec le Chemin catéchuménal, Sant’Egidio, les Charismatiques, communion et Libération et plusieurs autres Mouvements, en communion avec les diocèses espagnols. L’événement a dépassé toutes les attentes, aussi pour la participation, avec un million et demi de personnes. Les interventions des 5 fondateurs et présidents de ces réalités ecclésiales, le message de Chiara Lubich, les témoignages des familles ont exalté la beauté d’une famille unie, où chaque génération apporte sa contribution spécifique et indispensable : depuis les – nombreux – enfants en bas âge jusqu’aux jeunes, aux adultes de toutes les vocations et aux grands parents qui témoignaient de la valeur de la fidélité. Moment touchant que celui de la liaison en direct avec le pape, au cours de l’Angélus, place Saint Pierre : un nouvel encouragement « afin que les familles, s’inspirant de l’amour du Christ pour les hommes, rendent témoignage devant le monde de la beauté de l’amour humain, du mariage et de la famille ».

Janvier 2008

Instituée pour la première fois du 18 au 25 janvier 1908, la semaine de prière pour l’unité des chrétiens célèbre cette année son centième anniversaire. Mais ce n’est que depuis 1968 que le Conseil œcuménique des Églises d’une part et l’Église catholique d’autre part  préparent en commun cette semaine. Et depuis cette date, tous les ans, des chrétiens de différentes Églises ont pris l’habitude de travailler ensemble pour publier un recueil de propositions pour la célébration de cet événement.

La Parole choisie pour cette année par un large groupe œcuménique des États-Unis, est tirée de la première lettre de St Paul aux chrétiens de Thessalonique, en Grèce. L’apôtre Paul sentait la nécessité de consolider l’unité entre les membres de cette petite communauté naissante. Aussi, les invitait-il à « vivre en paix », à être patients envers tous, à ne pas rendre le mal pour le mal, mais à toujours rechercher le bien entre eux et à l’égard de tous, et aussi à « prier sans cesse ». Comme s’il voulait souligner que la vie d’unité dans la communauté chrétienne n’est possible qu’au moyen d’une vie de prière. Jésus lui-même n’a-t-il pas prié pour l’unité des siens en demandant au Père : « Que tous soient Un » .

« Priez sans cesse »

Pourquoi « prier sans cesse » ? Parce que la prière est essentielle à la personne en tant qu’être humain. Chacun de nous a été créé à l’image de Dieu, capable d’une relation de communion avec Lui, un peu comme un « tu » en face de Dieu . La relation d’amitié, l’entretien spontané, simple et vrai avec Lui – c’est cela la prière – est donc un élément constitutif de notre être, il nous permet de devenir des personnes authentiques, des fils et des filles de Dieu, dans la plénitude de leur dignité.

Créés comme un « tu » en face de Dieu, nous pouvons vivre cette relation de façon constante, le cœur rempli d’amour par l’Esprit Saint et avec la confiance d’un enfant envers son père : dans une intimité qui nous amène à lui parler souvent, à lui exposer ce qui nous touche, nos pensées, nos projets. C’est cette profonde intimité qui nous fait attendre avec impatience le moment réservé à la prière – pris dans la journée sur le temps consacré aux tâches professionnelles et familiales – pour nous mettre profondément en contact avec Celui dont nous nous savons aimés.
Il faut « prier sans cesse », non seulement pour nos besoins, mais aussi pour édifier le Corps du Christ et apporter notre pierre à la communion pleine et visible dans l’Église du Christ. Peut-être comprendrons-nous mieux ce mystère en pensant aux vases communicants. En ajoutant de l’eau dans l’un d’eux, le niveau du liquide s’élève dans tous les vases. Il en va de même lorsque quelqu’un prie. La prière est une élévation de l’âme vers Dieu pour l’adorer et le remercier. Comme dans les vases communicants, lorsque quelqu’un s’élève, les autres s’élèvent aussi.

« Priez sans cesse »

Comment faire pour « prier sans cesse » ? spécialement lorsque nous nous trouvons dans le tourbillon de la vie quotidienne ?
« Priez sans cesse » ne signifie pas multiplier les prières, mais orienter son âme et sa vie vers Dieu, accomplir sa volonté : étudier, travailler, souffrir, se reposer et, aussi mourir pour Lui. Au point de ne plus réussir à vivre dans la journée sans être à l’unisson avec Lui.

Toute notre action prend ainsi un caractère sacré et la journée tout entière devient prière.
Un conseil, pour nous aider : offrir à Dieu chaque action, en l’accompagnant d’un « Pour toi, Jésus » ou, dans les difficultés : se dire « Qu’importe ? T’aimer importe ». Ainsi, nous transformerons tout en un acte d’amour.
Et notre amour continu rendra notre prière continuelle.
         
Chiara Lubich

 

(suite…)

Le doctorat honoris causa en théologie conféré à Chiara Lubich par l’université Hope de Liverpool

Joyeux Noël et Bonne Année

Quand un émigrant arrive dans un pays lointain, Il lui faut s’adapter à son nouvel environnement, Mais il apporte souvent avec lui sa culture et ses coutumes. Ainsi, quand le Verbe de Dieu s’est fait homme, Il s’est adapté à la façon de vivre du monde Et il fut enfant, fils exemplaire, puis homme et travailleur, Mais il a apporté avec lui la façon de vivre de sa patrie céleste, Et il a voulu que les hommes et les choses Se recomposent selon la loi du ciel : l’amour. Chiara Lubich

Décembre 2007

C’est par ces mots que se conclut une section de l’épître aux Romains où Paul présente la vie chrétienne comme une vie animée par l’amour de nos frères. Tel est, en effet, le nouveau culte spirituel que le chrétien est appelé à offrir à Dieu sous la conduite de l’Esprit Saint , l’auteur principal de cet amour dans nos cœurs. Synthétisant le contenu de cette section l’apôtre affirme que l’amour du prochain nous permet de réaliser pleinement et parfaitement la volonté de Dieu indiquée dans la Loi (c’est-à-dire dans les commandements). L’amour de nos frères est la façon la plus authentique de démontrer à Dieu notre amour envers Lui.

« L’amour est le plein accomplissement de la loi. »

En quoi consistent alors cette plénitude et cette perfection ? On peut le déduire des versets précédents où l’apôtre décrit les expressions et les effets de cet amour.
En premier lieu l’amour véritable envers le prochain ne lui fait aucun tort . Par conséquent, il nous fait vivre tous les commandements de Dieu , puisque leur premier objectif est de nous empêcher de faire du mal, à nous comme aux autres.
Cet amour nous porte non seulement à ne faire aucun tort à nos frères, mais il nous pousse aussi à accomplir envers notre prochain tout le bien dont il a besoin .
Cette Parole nous conduit à un amour solidaire, sensible aux besoins, aux attentes, aux droits légitimes de nos frères et sœurs. À un amour respectueux de la dignité humaine et chrétienne ; à un amour pur, compréhensif, capable de partage, ouvert à tous, comme nous l’a enseigné Jésus.
Cet amour n’est possible que si nous sommes disposés à sortir de notre individualisme et de notre suffisance. C’est pourquoi cette Parole nous aide à surmonter toutes les tendances égoïstes (orgueil, avarice, luxure, ambition, vanité) que nous avons tous et qui sont le principal obstacle à l’amour .

« L’amour est le plein accomplissement de la loi. »

Comment allons-nous vivre, en préparation de Noël, cette Parole de vie ? Nous garderons présentes à l’esprit toutes les exigences de l’amour du prochain auxquelles elle nous renvoie. D’abord nous nous appliquerons à ne faire aucun mal à notre prochain. Nous aurons constamment à l’esprit les commandements de Dieu qui concernent notre vocation, notre activité professionnelle, le milieu où nous vivons. Pour réaliser l’amour chrétien, la première exigence est de ne jamais aller contre les commandements de Dieu.
Puis nous veillerons à ce qui constitue l’âme, le moteur, l’objectif de tous les commandements. Nous l’avons vu : chacun d’eux a pour but de nous conduire à un amour plus vigilant, plus délicat et respectueux, plus concret envers nos frères. En même temps nous chercherons à nous détacher davantage de nous-même, à dominer notre égoïsme, comme l’exige l’amour chrétien. Nous accomplirons ainsi « pleinement » la volonté de Dieu. Nous lui prouverons notre amour de la façon qui lui est agréable .

« L’amour est le plein accomplissement de la loi. »

Voici l’expérience d’un avocat italien employé au Ministère du Travail. « Un jour, raconte-t-il, j’avais présenté au directeur d’une entreprise une réclamation des ouvriers sur le non-respect de la réglementation en matière de salaires. J’étais enfin parvenu à prouver les irrégularités. Je demande à Jésus la force d’être fidèle à ses paroles, demeurant à la fois dans la charité et dans la vérité. Face aux preuves, le propriétaire se défend en dénonçant l’injustice de certaines lois. Je lui fais remarquer que nous ne pouvons prétexter l’incohérence des textes pour justifier nos erreurs. Au cours de la discussion, je me rends compte qu’il partage avec moi les exigences de justice et d’égalité, mais qu’il s’est laissé entraîner par tout un courant de pensée. À la fin il me dit : « Vous aviez le moyen de m’humilier et de m’écraser, mais vous ne l’avez pas fait. C’est donc mon devoir de réparer. » Une urgence l’attend. Nous n’avons pas le temps de rédiger l’acte de conciliation. Il signe alors une feuille blanche qu’il me remet, me donnant ainsi la preuve de son accord pour rétablir la situation. »

Chiara LUBICH

Une loi plus efficace : l’amour

En tant qu’avocat, les occasions ne me manquent pas d’exercer mes talents professionnels au service des autres ; ceci, en cherchant à ne pas mettre de limites aux possibilités d’aimer dans les circonstances concrètes qui se présentent. Cette façon d’interpréter et de conduire ma profession, produit souvent un changement radical chez les personnes. Une dame m’a téléphoné un jour. Sa fille, après un désaccord avec son mari, avait décidé de demander la séparation. Son gendre avait trouvé un avocat qui – en moins de 24 heures -, avait préparé un recours pour obtenir la séparation d’un commun accord. Il manquait seulement la signature de l‘épouse. La maman de la jeune femme, très préoccupée, me demandait d’intervenir. Elle savait que les deux jeunes époux avaient agi sur un coup de tête dicté par la colère et elle voulait éviter que cela porte préjudice à l’avenir de leur couple. Sans le mandat d’une des deux parties en présence, je ne pouvais rien entreprendre. La femme qui m’avait contactée m’a demandé de recevoir sa fille, qu’elle allait m’envoyer sous prétexte de recevoir l’avis d’un autre avocat. J’ai reçu la jeune femme, je l’ai écoutée longuement et je me suis rendu compte, en effet, que le mariage pouvait être sauvé car les deux avaient agi dans un moment d’emportement, sans réaliser vraiment les conséquences de leur geste : leur signature au bas de la demande, en effet, signifierait probablement la fin de leur union. Au terme de l’entretien, la jeune femme m’a demandé de la représenter au jugement. J’ai téléphoné ensuite au collègue qui avait préparé le recours, en lui disant qu’avant de prononcer une séparation, j’avais l’habitude de bien approfondir les raisons de la crise et que 24 heures ne me suffiraient pas pour cela. Et je me suis fait envoyer l’ébauche de la demande. Quelques jours plus tard, lorsque j’ai rappelé la jeune femme, celle-ci m’a répondu qu’elle et son mari avaient réfléchi et qu’ils avaient décidé d’un commun accord de revenir sur leur décision. J’ai su tout récemment qu’ils allaient bien et qu’ils avaient à présent deux très beaux enfants. (F.C.)

Message de Chiara Lubich

Rocca di Papa  le 3 novembre 2007   Chères Familles Nouvelles Je suis heureuse de pouvoir participer avec vous à la célébration du 40 eme anniversaire de notre mouvement Familles Nouvelles. J’ai un vif souvenir de l’élan, de l’ardeur et de la passion qui m’animaient en ce lointain 19 juillet 1967, alors que je ressentais la nécessité, avec à peine une centaine de focolarini mariés, de faire naître un mouvement pour la famille et tout ce qui la concerne. Quarante ans ont passé et , en voyant les développements et les fruits de Familles Nouvelles, nous comprenons mieux la raison de cette impulsion particulière de l’Esprit Saint. Ce geste, en effet, était très délicat. Non seulement parce que la famille, première cellule de la société, a une énorme importance pour la construction d’un monde de valeurs et de paix mais aussi parce que Dieu l’a conçue sur le modèle de Sa vie même, la vie de la Sainte Trinité. Le projet de la famille est hardi et merveilleux mais il est également exigeant, particulièrement aujourd’hui. Il suffit de voir comment la culture contemporaine considère la famille stable et la fidélité conjugale. Vous, Familles Nouvelles, vous existez pour être justement dans le monde des témoins d’unité, d’amour durable, d’Evangile vécu. Ce cette manière, non seulement vous serez dans la joie mais vous continuerez à attire de nombreuses personnes à une vie dans l’amour, jusqu’à réaliser, avec le mouvement de Focolari dans son ensemble, la fraternité universelle. Je suis toujours avec vous avec toute mon affection et je confie une par une, chacune de vos familles à Marie, Siège de la Sagesse et mère de famille. Chiara

Pour répondre aux situations complexes dans lesquelles se trouve la famille “Le secret, c’est vraiment de vivre l’Evangile !”

Pour répondre aux situations complexes dans lesquelles se trouve la famille “Le secret, c’est vraiment de vivre l’Evangile !”

Face à tant de défis sociaux et économiques, culturels et religieux que la société contemporaine doit relever dans toutes les régions du monde, votre oeuvre est vraiment providentielle. Elle constitue un signe d’espérance et un encouragement pour les familles chrétiennes à être un “espace” privilégié où est proclamé, dans la vie de chaque jour, la beauté de centrer sa vie sur Jésus Christ et d’en suivre fidèlement l’Evangile.” Telles sont les paroles adressées par Benoît XVI aux 400 représentants du Mouvement Familles Nouvelles lors d’une audience, le samedi 3 novembre 2007. Telle est la famille “construite sur le roc”, celle qui choisit de transformer l’Evangile en actes, selon l’esprit de la rencontre organisée du 1er au 6 novembre par le Mouvement Familles Nouvelles : “Vivre l’Evangile est vraiment vraiment votre secret” a dit le Pape, à une époque où la famille vit souvent “des situations complexes et difficiles”. “On peut penser” a observé Benoît XVI, “aux doutes des fiancés face aux choix définitifs pour l’avenir, à la crise que traversent les couples, aux séparations et aux divorces, aux unions illégitimes, aux conditions des veuves, aux familles en difficulté,à l’accueil des enfants abandonnés.” Au début de son intervention, le Pape a envoyé ses salutations à Chiara Lubich, en la remerciant “Car, avec sagesse et une ferme adhésion à l’Eglise, elle continue à guider la grande famille des Focolari.” L’après-midi, les familles, réunies dans la salle des Congrès de Castelgandofo (Rome), ont célébré leur 40e anniversaire, reliées via internet avec les Familles Nouvelles du monde entier: elles ont re-écouté avec émotion les praroles prononcées par Chiara Lubich en 1967. Celle-ci prévoyait alors la naissance d’un très vaste mouvement de familles. Cette fois-ci encore, avec un nouveau message adressé aux familles, elle leur a donné l’impulsion pour ce jour et pour l’engagement à venir. “Après quarante ans, voyant le développement et les fruits portés portés par le Mouvement Familles Nouvelles, on comprend encore mieux le pourquoi de cette impulsion particulière de l’Esprit Saint”, disait-elle dans son message. “Il s’agissait en effet d’un geste très engageant. Et pas seulement parce que la famille, première cellule de la société, a une importance énormepour la construction d’un monde de valeurs et de paix, mais parce que dieu l’a projetée sur le modèle même de Sa vie, la vie de la Sainte Trinité.” Un dessein hardi et très beau, que celui de la famille, mais également exigeant, en particulier aujourd’hui. Chiara a souhaité aux Familles Nouvelles “d’être dans ce monde des témoins d’unité, d’amour durable d’Evangile vécu”. “Vous continuerez à attirer de nombreux coeurs à l’amour, jusqu’à réaliser, avec le Mouvement des Focolari dans son ensemble, la fraternité universelle.” Durant les deux heures de transmission, via internet, s’est vécue une communion profonde de témoignages de familles et d’interventions portant sur les différentes problématiques vécues par la famille au cours de ces quarante années d’histoire. C’est ce dont témoignaient les nombreuses concrétisations, à petite comme à plus vaste échelle: depuis les sessions pour les fiancés, pour les familles, jusqu’aux nombreux parrainages internationaux. Pour en savoir plus : www.famiglienuove.info

Le doctorat honoris causa en théologie conféré à Chiara Lubich par l’université Hope de Liverpool

Le Gen Rosso au Maroc : de l’université au Palais du Sultan

  Le groupe international Gen Rosso a fait un séjour à Tanger du 19 au 23 octobre : Cinq journées intenses, avec l’accueil d’un peuple chaleureux et une immersion totale dans la riche tradition de la culture musulmane. Ce séjour a comporté des étapes les plus variées : à la faculté d’Economie et de commerce, avec un club artistique et musical d’étudiants ; sur les chemins du centre historique, avec la rencontre d’un groupe d’origine sénégalaise qui veut transmettre, par la musique, les valeurs des générations passées ; dans le grand amphithéâtre de l’université pour un grand concert avec les étudiants et, enfin, dans un décor architectural des « mille et une nuits », avec le concert au Palais du Sultan. Parmi les jeunes de l’université : Amour, pardon et accueil de l’autre pour former ensemble une grande constellation. Tel a été le message transmis lors du concert dans le grand amphi. « Un contact instantané » entre les 400 étudiants et le Gen Rosso. C’est ainsi que titrait la presse nationale, surprise d’un tel enthousiasme, avec des interviews non-stop. Un des amis musulmans disait : « Vous avez touché le cœur des jeunes musulmans, vous avez leur langage pour parler avec eux. » Et un étudiant : « Vous nous avez apporté vos cœurs et vous avez ainsi rejoint les nôtres. » Au Palais Moulay Hafid, le Palais du Sultan, grande consonance avec le public là aussi, qui a accueilli avec joie et une grande participation le message. Les émotions suscitées provoquent un dialogue spontané, le désir de se connaître réciproquement et d’approfondir l’amitié à peine née, mais qui contient en elle-même les semences de la fraternité. Le Gen Rosso. Depuis son origine jusqu’à aujourd’hui, le Gen Rosso a vu passer 200 artistes et techniciens, il a touché 44 pays en Europe, en Asie, en Amérique du Sud et en Amérique du Nord, en Afrique et au Proche-Orient. Il a à son actif, 2500 spectacles, 220 tournées, un répertoire en 24 langues, 60 grandes manifestations internationales, 250 workshop et plus de 5 millions de spectateurs. Sa production discographique compte 54 albums et 320 chansons publiées. Le Gen Rosso a joué dans les contextes sociaux et devant des personnes de nationalités, de religions et de cultures les plus variés. Il s’est aussi produit souvent en dehors des sentiers battus : pour des projets de solidarité, des associations humanitaires, pour des prisonniers.

Parole de Vie de novembre 2007

La marche de quarante années dans le désert a été, pour le peuple d’Israël, un temps d’épreuve et de grâce. Dieu a purifié le cœur de ce peuple et lui a montré son immense amour.
Maintenant qu’il va entrer dans la terre promise, Moïse se remémore l’expérience vécue. Et, en particulier, il rappelle le don le plus grand qui lui a été accordé : la Loi de Dieu résumée dans les dix Commandements, et il invite tout le peuple à la mettre en pratique.
Pendant qu’il expose les enseignements de Dieu, Moïse s’émerveille en constatant combien Dieu s’est fait proche de son peuple, a pris soin de lui, lui a enseigné des principes de vie si sages, et il s’exclame :

« Quelle grande nation a des lois et des coutumes aussi justes que toute cette Loi que je mets devant vous, aujourd’hui ? »

Dieu a inscrit sa loi dans le cœur de chaque personne et il a parlé à tous les peuples de façons diverses et à des époques différentes. Tous les hommes peuvent se réjouir de l’amour qu’Il leur a témoigné. Pourtant, parce qu’ il est difficile de saisir le projet de Dieu sur l’humanité, Dieu a choisi un petit peuple, le peuple d’Israël, et l’a chargé de dévoiler plus clairement son plan. Et en dernier lieu, il a envoyé son fils Jésus révéler en plénitude le visage de Dieu. Jésus a fait connaître que Dieu est Amour et concentré sa loi dans l’unique commandement de l’amour envers Dieu et envers le prochain.
La grandeur d’un peuple et de tout homme s’exprime dans son adhésion à la loi de Dieu en prononçant lui-même son « oui » à cette loi.
Cette adhésion n’est pas un revêtement superficiel s’ajoutant au reste, ni non plus un esclavage : elle n’est pas une simple résignation à un sort plus ou moins bon, ni l’acceptation d’une fatalité pouvant se résumer ainsi : c’était écrit, il doit en être ainsi, on n’y peut rien.
Non ! Elle est au contraire ce que l’on peut envisager de mieux pour l’homme.
Elle est sa participation au grand plan de Dieu sur l’humanité : en faire d’elle une seule famille, une unité d’amour et la conduire à vivre la même vie divine.
Alors, nous aussi, comme Moïse, nous pouvons nous écrier :

« Quelle grande nation a des lois et des coutumes aussi justes que toute cette Loi que je mets devant vous, aujourd’hui ? »

Comment pouvons-nous vivre cette Parole de Vie, ce mois-ci ?
En allant au cœur de la loi divine synthétisé par Jésus dans l’unique précepte de l’amour.
Et si nous considérons un par un les dix Commandements que Dieu nous a donnés dans l’Ancien Testament, nous pouvons constater qu’en aimant vraiment Dieu et notre prochain, nous les observons tous et à la perfection.
Comment celui qui aime Dieu pourrait-il laisser une place dans son cœur à d’autres dieux ?
Celui qui aime Dieu pourrait-il prononcer Son nom autrement qu’avec respect ou le prononcer inutilement ?
Celui qui aime Dieu par-dessus tout, ne pourrait-il se réjouir de lui consacrer au moins un jour par semaine ?
Comment celui qui aime son prochain pourrait-il ne pas aimer son père et sa mère ?
Comment celui qui aime les autres pourrait-il les voler, les tuer, profiter d’eux pour des satisfactions égoïstes ou porter de faux témoignages contre eux ?
En outre, son cœur étant déjà satisfait, comment pourrait-il ressentir le désir de prendre les biens ou le conjoint d’autrui ?
C’est vraiment ainsi ! Celui qui aime ne commet pas de péché, il observe toute la loi de Dieu.
Au cours de mes voyages, rencontrant des races et des peuples bien différents, j’en ai fait plusieurs fois l’expérience. Je me souviens surtout de la forte impression que m’a faite le peuple Bangwa, à Fontem, au Cameroun, en 2000, quand il a accueilli d’une façon nouvelle l’invitation à aimer.
Au cours de la journée, de temps en temps, demandons-nous si nos actes sont imprégnés d’amour. S’il en est ainsi, notre vie ne sera pas inutile, mais elle contribuera à l’accomplissement du plan de Dieu sur l’humanité.

Chiara Lubich

14-21 octobre – Semaine Monde Uni 2007

14-21 octobre – Semaine Monde Uni 2007

« Regarde autour de toi pour comprendre les nécessités des autres. Peux tu faire quelque chose ? Dépasse les rancoeurs et les préjugés, pardonne à ceux qui t’ont fait du tort. Orphelinats, hospices, hôpitaux, les idées peuvent être légion, la ville est à toi ! » L’invitation des Jeunes pour un Monde Uni a résonné ainsi dans l’un des nombreux points du globe qui se sont activés pour la Semaine Monde Uni 2007. La 11e édition de cette proposition , née après le Genfest 95 – ndlr : festival international – , est connue sous le nom de SMU.elle s’adresse aux jeunes du monde entier, aux institutions nationales et internationales, publiques et privées, à tous, pour valoriser les initiatives qui promeuvent l’unité à tous les niveaux. Dimanche 14 octobre : coup d’envoi. Mais de nombreuses initiatives ont déjà commencé à partir du samedi 13 octobre. Une centaine d’événements sont mis sur pied dans le monde, au cours desquels les Jeunes pour un Monde Uni proposent ce qui est leur style de vie : s’engager chaque jour à dépasser les barrières qui nous séparent, en mettant en commun idées, biens, expérience… Liaison téléphonique planétaire : samedi 20 et dimanche 21 octobre. Point culminant de cette semaine, une liaison téléphonique entre les jeunes impliqués dans cet événement, dans plus de cent ville du monde . Le Népal et la Syrie sont reliés pour la première fois cette année. Au programme : un message adressé par Chiara Lubich, un échange de témoignages sur ce qu’ils vivent dans les points les plus chauds de la planète. Un rapide tour d’horizon sur quelques événements de cette Semaine Monde Uni : Asie Philippines – A Manille, « Oser l’amour » : activités au Centre social de Bukas Palad, pour récolter des fonds pour l’éducation des enfants  et la promotion sociale des familles du lieu. Le 20 octobre : « U-Nite » : musique, témoignages, fraternité. Le 22 octobre, concert « Step Up », avec une formation des Jeunes pour un Monde Uni et des artistes philippins. Afrique Congo – A Lubumbashi, une ville à 200 km de Kinshasa, les Jeunes pour un Monde Uni vont à la rencontre des enfants d’un orphelinat. Jeux, chants, danses pour faire fête à ces jeunes, prêts à dire , avec quelque témoignage, le secret qui les anime. 18-19 octobre : camp de travail dans le diocèse, avec d’autres jeunes, pour construire des salles de classe et réaménager le terrain adjacent à la basilique. Amérique du sud Venezuela – Caracas : concert à l’université Simon Bolivar pour l’ouverture de la Semaine Monde Uni. Puis, forum sur la non-violence et la fraternité en politique. Europe Irlande – A Dublin, a eu lieu le samedi 13 octobre  « Echange interculturel ». Au programme : Samba brésilienne, danse du dragon (chine), arts martiaux et « bonne humeur » irlandaise, dans le cadre de la foire multiculturelle à l’université de Dublin. Objectif de cette initiative : célébrer au cours d’une journée, le meilleur de ce qui se trouve dans les nationalités présentes en Irlande aujourd’hui, un pays qui devient de plus en plus cosmopolite. A l’intérieur de cet « Echange interculturel », ateliers de travail consacré aux droits des travailleurs (Workers and tenants legal right) – www.cinews.ie

Le doctorat honoris causa en théologie conféré à Chiara Lubich par l’université Hope de Liverpool

Printemps de Prague œcuménique

  « Nous sommes en train d’assister au nouveau printemps de Prague œcuménique ! » Ces paroles de l’évêque orthodoxe roumain de Serbie, Daniil, expriment bien l’intense expérience de communion vécue du 20 au 27 septembre à Prague – carrefour au cœur de l’Europe -, des 43 évêques amis des Focolari de 18 Eglises, provenant de 17 pays et de quatre continents, pour leur 26e rencontre annuelle. Les prochains rendez-vous sont prévus : en 2008, au Liban, travaillé par de graves tensions ; en 2009, à Wittenberg, en Allemagne, ville phare du protestantisme. Dans leurs célébrations et leurs réflexions, les évêques se sont concentrés sur le tournant actuel de notre époque, convaincus que du travail d’enfantement que vit aujourd’hui l’humanité pourra naître dans les Eglises un engagement encore plus grand pour porter la lumière de l’Evangile dans le monde. « Ma nuit n’a pas d’obscurité : pour une culture de la résurrection », a été en effet le thème de ce congrès, illustré par une intervention préparée par Chiara Lubich. Dans le dialogue de conclusion, les évêques étaient unanimes pour constater qu’ils avaient expérimenté ce que la fondatrice des Focolari avait souhaité pour eux : « Qu’ils vivent dans la lumière ! » « Le dimanche œcuménique », célébré le 23 septembre par la République tchèque, a marqué le sommet de la semaine, riche d’approfondissements bibliques, de rencontres et de visites aux différents communautés chrétiennes, et de découverte des trésors artistiques et culturels de Prague. Dans le Centre dédié à Mère Teresa de Calcutta, les évêques ont rencontré 400  représentants de la vie civile et ecclésiale de Prague : parmi eux, des catholiques, des orthodoxes, des luthériens, des évangéliques, des méthodistes, des Baptistes, des vieux catholiques, des Pentecôtistes, des hussites (ndlr : chrétiens de Bohême, disciples du réformateur Jean Hus), etc. « L’Europe est ressortie du 20e siècle avec beaucoup de blessures extérieures et intérieures, a dit à cette occasion l’évêque Christian Krause – qui a été président de la Fédération luthérienne mondiale et, en tant que tel, l’un des signataires de la Déclaration conjointe catholique luthérienne sur la Justification -, mais Dieu est intervenu. « Et il a rappelé « la révolution de velours » survenue à Prague et la chute du mur de Berlin, et également, la signature de la Déclaration conjointe, signée en 1999 à Augsbourg, qui a vu s’écrouler les barrières séculaires entre les deux dénominations. L’engagement exemplaire pour la réconciliation et pour un témoignage des chrétiens, sans aucun esprit de rivalité, au sein de la société de l’après communisme, a été relevé par le président du Conseil national des Eglises chrétiennes, le Pr. Pavel Cerny et par l’évêque catholique, Mgr Radkovsky. L’intervention de quelques-uns des participants à la rencontre des évêques amis des Focolari a été accueillie chaleureusement . Ils ont donné le témoignage de la communion profonde qui les unit dans la charité fraternelle, « avec le Christ présent au milieu de nous ». « Je repars en Australie et j’emmène dans mon cœur les autres Eglises. Je continuerai à cheminer main dans la main avec les autres évêques », a assuré l’évêque anglican de Perth, David Murray. » « Réalisons entre nous un ‘dialogue de la vie’, avait dit le cardinal Miloslav Vlk, archevêque de Prague, et promoteur de la rencontre. Mettons l’accent sur ce que nous avons en commun, à commencer par le baptême. Nous n’ignorons pas les difficultés qui existent dans nos Eglises et entre nos Eglises, mais nous expérimentons aussi que l’amour évangélique, et surtout l’amour pour Jésus crucifié et abandonné, nous donne une nouvelle force pour construire la communion  là où nous vivons. » La contribution des chrétiens à la construction de l’Europe est venue en relief. Elle s’était déjà manifestée au cours de la IIIe grande Assemblée œcuménique  européenne de Sibiù (en Roumanie), organisée en septembre par les Eglises d’Europe (Conseil des Conférences Episcopales d’Europe et Conférence des Eglises chrétiennes d’Europe), en présence de 3000 délégués, et le 12 mai dernier à Stuttgart, en Allemagne, lors de la manifestation « Ensemble pour l’Europe », organisée par des mouvements et communautés de différentes Eglises du continent européen. Durant la rencontre, les témoignages bouleversants de prêtres et de laïcs, qui ont raconté comment, nourris par la spiritualité des Focolari, dès les années 60, temps des persécutions, ils ont soutenu l’Eglise de la Tchécoslovaquie d’alors, témoignant autour d’eux la vie de l’Evangile. Un autre moment d’une grande intensité spirituelle a été vécu à la cathédrale de Prague, avec la célébration de la messe catholique dans la chapelle historique de Saint Venceslao. Là, les évêques ont rappelé les saints et les martyrs des débuts de la nation tchèque, et les témoins victimes du nazisme et du communisme. Ils se sont proposé de reconnaître le visage du Christ crucifié dans leur histoire personnelle et dans celle de leurs Eglises, et de le choisir à nouveau, Lui, le seul qui puisse conduire les chrétiens à la communion tant espérée.

Octobre 2007

Oui, il faut parler, s'adresser à tous, toujours ! La Parole de vie nous invite souvent à vivre, à être l’amour. Mais on ne peut en rester là ! Il nous faut de plus la transmettre aux autres, la leur annoncer, la leur communiquer jusqu’à ce qu’ils se mettent, eux aussi, à vivre pour se donner aux autres et construire des relations fraternelles.
« Allez par le monde entier, proclamez l'Évangile… » : voilà les dernières paroles de Jésus.
Cette passion a conduit Paul à entreprendre de grands voyages dans le monde connu de l'époque, pour s'adresser à tant de personnes de cultures et de religions différentes : « Annoncer l'Évangile n'est pas un motif d'orgueil pour moi, c'est une nécessité qui s'impose à moi : malheur à moi si je n'annonce pas l'Évangile ! »
Faisant écho aux paroles de Jésus et fort de sa propre expérience, Paul fait donc à son disciple, Timothée, et à chacun de nous cette recommandation :

« Proclame la Parole, insiste à temps et à contre-temps, reprends, menace, exhorte, toujours avec patience et souci d'enseigner » (2 Tm 4,2). *

Pour que notre parole soit efficace il faut d'abord – quand c'est possible – avoir établi une relation avec les personnes auxquelles nous nous adressons.
Et quand on ne peut pas exprimer la Parole par des mots, on peut toujours le faire avec le cœur. Quelquefois nous ne pouvons l’exprimer que dans un respect silencieux, par un sourire, ou en nous intéressant à ce que vit l'autre, à ce qu’il aime ou le soucie, en lui faisant comprendre – ne serait-ce que par la façon dont nous prononçons son nom – combien il compte pour nous. Et c’est la vérité car nul ne peut nous rester indifférent.
Ce langage silencieux, s’il s’exprime de façon juste, finira par ouvrir une brèche dans le cœur de notre interlocuteur. Souvent il se met alors à s'intéresser à nous et à nous poser des questions. Vient ensuite le moment de l'annonce : sachons alors ne plus attendre, mais simplement, clairement, avec peu de mots peut-être, communiquer ce qu’est pour nous notre foi chrétienne et comment elle nous fait vivre.

« Proclame la Parole, insiste à temps et à contre-temps, reprends, menace, exhorte, toujours avec patience et souci d'enseigner » (2 Tm 4,2). *

Comment vivre cette Parole de vie et donner l'Évangile, rien que par notre présence ? Comment le communiquer à tous ?
En aimant chacun, sans distinction. Si nous sommes d’authentiques chrétiens, qui vivons ce que l'Évangile nous enseigne, nos paroles ne seront pas vaines. Et notre annonce sera d'autant plus lumineuse si nous savons témoigner de ce qui constitue le cœur de l'Évangile, l'unité entre nous, conscients qu' « à ceci tous vous reconnaîtront pour mes disciples : à l'amour que vous aurez les uns pour les autres ». C’est ainsi que tout chrétien peut se présenter : quelle que soit sa situation familiale, son âge, sa santé, il peut toujours, où qu’il se trouve, témoigner par sa propre vie de Celui en qui il croit, Celui qu’il veut aimer.

Chiara LUBICH

* Selon la TOB (Traduction Œcuménique de la Bible). Variantes : Traduction en français courant : « Prêche la Parole de Dieu avec insistance, que l'occasion soit favorable ou non, sois persuasif, adresse des reproches ou des encouragements, en enseignant avec une patience parfaite. » Traduction selon le Missel des dimanches : « Proclame la Parole, interviens à temps et à contre-temps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, mais avec une grande patience et avec le souci d’instruire. »
La Parole de Vie est extraite des textes du dimanche 21 octobre 2007.

Le doctorat honoris causa en théologie conféré à Chiara Lubich par l’université Hope de Liverpool

« Ma nuit n’a pas d’obscurité : pour une culture de la résurrection »

La spiritualité de communion est un apport pour l’œcuménisme et pour le progrès de la foi en ce 21e siècle. C’est la conviction, confirmée par l’expérience, qui rapproche les évêques amis du Mouvement des Focolari de plusieurs Eglises et espaces culturels  du monde, réunis à Prague. Ils sont une quarantaine, provenant de 18 pays – Australie, Inde, Liban, Suède, Allemagne, Italie, République Tchèque…- réunis pour la 26e édition de leur rencontre annuelle. Le 23 septembre, journée au cours de laquelle Prague célèbre le dimanche œcuménique national, rendez-vous des évêques avec des personnalités du monde religieux et civile, témoignage du dialogue vécu entre eux. Au programme, visite aux communautés des diverses Confessions chrétiennes de la ville, afin de connaître leur vie et leur histoire, souvent marquée par la répression et les persécutions à chaque manifestation publique de leur foi. Un thème, « Ma nuit n’a pas d’obscurité : pour une culture de la résurrection » a constitué le fil conducteur de ces journées de rencontre.  Une invitation à regarder en face les symptômes de la « nuit » culturelle et collective qui marquent une grande partie de l’humanité et n’épargnent pas les croyants, mais aussi une invitation à percevoir les nombreux signes d’espérance et de vie. Et parmi ceux-ci, les récents événements œcuméniques européens qui se sont tenus à Sibiu (en Roumanie) en septembre, et à Stuttgart (en Allemagne) en mai dernier. Différents moments d’échanges de témoignages étaient prévus entre les évêques et avec les représentants du monde social, économique et culturel. Ces rencontres s’inscrivent sur le fond de la spiritualité de l’unité, qui caractérise le Mouvement des Focolari. Bureau de presse Prague Irena Sargankowa – cell.  00420604935872       Servizio Informazione Focolari – Rocca di Papa (Roma)  tel. 06.947989 – Carla Cotignoli cell. 348.8563347

Cette sérénité que personne ne peut nous enlever

J’ai 25 ans et je fais des études en électronique. A l’âge de 8 ans, à cause d’une maladie, prise au départ pour une tumeur au cerveau, j’ai subi une lésion du nerf optique qui a réduit notablement ma fonction visuelle. Cette expérience m’a amené, de nombreuses fois, à me demander ce qu’est la souffrance, mais surtout pourquoi la souffrance. A 11 ans, à la visite médicale obligatoire pour pratiquer un sport de compétition, je fus écarté d’office. Je pouvais pratiquer n’importe quel sport mais seulement en amateur. Je me suis alors inscrit au basket. Mais comme je n’avais pas la vision tridimensionnelle, je n’étais pas un bon joueur et les autres se moquaient de moi. A l’école aussi, lorsqu’on faisait des équipes pour jouer, j’étais toujours le dernier à être choisi car personne ne me voulait dans son équipe. Et montait toujours plus fortement en moi une question : « Qu’est ce qui fait que la vie vaut vraiment la peine d’être vécue ? » A 18 ans, le permis ! Un permis spécial, à renouveler tous les deux ans. Mais il ne suffisait pas de savoir conduire, il me fallait comprendre les intentions des autres sur la route. Ce n’est pas sorcier mais il faut pour cela une bonne vue. Je voyais tous mes amis prendre leur autonomie avec facilité et moi non. Cela a été très dur, et ça l’est encore. Mais une chose me permet de croire que la souffrance n’est pas inutile : en pensant à Jésus, qui est mort sur la croix, je me disais : « C’est vrai, Jésus aurait eu mille manières de nous sauver, alors pourquoi l’a-t-il fait justement par la croix ? La souffrance doit avoir une valeur prioritaire, sinon il aurait résolu la question différemment ! » J’ai pu expérimenter que les paroles de l’Evangile, si elles sont vécues à fond, réalisent ce qu’elles disent : « A qui m’aime, je me manifesterai, donner et il vous sera donné… ». les fois où je suis arrivée à les vivre au sérieux, j’ai touché du doigt que tout ce que Jésus promet se réalise. Et j’ai expérimenté, au plus profond de moi, une sérénité, immense, silencieuse, que personne ne pouvait m’enlever. Cette paix intime, qui naît spontanément dans ces moments-là, me donne à croire que Quelqu’un, là-haut, m’aime immensément et qu’il a un dessein d’amour sur moi. Les difficultés quotidiennes sont devenues alors un terrain d’entraînement pour vivre la charité, la patience, la foi et les autres vertus. Quinze ans après qu’elle ait été posée, la prothèse que j’avais dans la tête n’a plus fonctionné car elle était détériorée. On savait bien, que tôt ou tard, cela se produirait mais les médecins ont mis dix jours à comprendre quelle était la valve qui ne fonctionnait pas. Et pendant cet intervalle, mon champ visuel a encore diminué. Je pensais en moi : « Si à chaque fois que la valve de drainage est obstruée, ma vue diminue de quelques centièmes, à 45 ans, je me dirigerai avec la canne blanche… » Tout de suite après la visite au médecin et le verdict amer, j’ai cherché à comprendre ce que Jésus voulait me dire. Mais je n’avais en moi qu’un vide immense, un silence abyssal. J’ai repris ma route en cherchant à aimer dans le seul moment qui m’appartient, l’instant présent. Mon exigence de justice m’a amené à chercher à faire quelque chose pour les autres : à l’université, il existe un bureau pour aider les étudiants qui, pour des raisons objectives, ont plus de difficultés que les autres pour suivre les cours et étudier. Plus qu’un bureau, c’est pour moi un terrain d’entraînement pour aimer les étudiants les plus en difficulté. On a mis à ma disposition une caméra et un ordinateur aménagé. Je peux ainsi reprendre les cours les plus compliqués et ceux pour lesquels il n’existe pas de polycopiés ou, si ces textes existent, ceux qui nécessitent l’apport du professeur pour les comprendre complètement. Cette tâche est pour moi un terrain d’entraînement, où je peux m’exercer jour après jour à la patience, à la douceur, mais elle me donne surtout un accès direct pour rencontrer ceux qui souffrent. La découverte de Dieu qui est Amour, me donne la force et la joie de ne pas m’enfermer dans mes petits problèmes personnels mais de regarder toujours au delà, en allant vers mon prochain. (M.T. – Italie)

« En chemin vers l’unité de l’humanité. Proposition chrétienne et proposition du courant gandhien »

« En chemin vers l’unité de l’humanité. Proposition chrétienne et proposition du courant gandhien »

Cet intitulé exprime bien l’objectif du Symposium qui a réuni pendant trois jours, au Centre du Mouvement des Focolari de Castelgandolfo (près de Rome), des représentants d’institutions universitaires et sociales courant gandhien. Parmi celles-ci : le Mouvement Sarvodaya Illakiya Pannai, le Shanti Ashram, la Gandhigram Rural University, provenant du Tamil Nadu, au sud de l’Inde. La première partie du Symposium a offert un échange de propositions et concrétisations dans les domaines de la pédagogie, de l’économie, de la politique et de l’écologie. Elle a marqué une étape dans l’approfondissement d’un chemin entrepris depuis quelques années entre des représentants de la culture inspirée par le Mahatma Gandhi et de celle inspirée par le charisme de l’unité des Focolari. Le mercredi, les participants se sont rendu en audience chez le Pape et ont été reçus au Conseil Pontifical pour le dialogue interreligieux. Plusieurs rendez-vous étaient prévus ensuite à la cité pilote des Focolari, à Loppiano, et à Florence, ville qui présente une vocation toute particulière au dialogue interreligieux et à l’entente entre les peuples. Plusieurs réceptions étaient prévues pour eux, en présence de représentants de la ville et de la Région toscane. Ces événements témoignent que l’Inde, où sont très présents des phénomènes d’intolérance religieuse – telles les persécutions envers les chrétiens et les musulmans rapportées par la chronique -, que ce grand pays est traversé également par un courant qui unit dans un dialogue fraternel chrétiens et indous, ce qui a une incidence dans le domaine social et culturel. Au programme de la délégation indienne, en toscane du 20 au 23 septembre : Les 20 et 21 septembre, échange de témoignages sur la vie à la Cité pilote de Loppiano et au Shanti Ashram. Programme prévu à la Cité pilote des Focolari. Le 21 septembre (17h30) à Florence, rencontre sur « La ville et la paix », organisée par le Mouvement Politique pour l’Unité (Focolari), le Centre de la Région toscane, le Centre international « Giorgio La Pira », pour les étudiants étrangers, l’Association des Jeunes pour un Monde Uni. Ce rendez-vous est sous le patronage de la Région toscane, de la Province et de la municipalité de Florence. Le 22 septembre, à 10h, rencontre à Florence avec le conseil régional pour le dialogue interreligieux et la paix entre les cultures, au siège de la Région toscane, via Cavour.

Septembre 2007

« Recherche la justice, la piété, la foi, l’amour, la persévérance, la douceur. »

Comment vivre toutes ces vertus dans notre vie quotidienne ? Les mettre en pratique une par une peut nous sembler une entreprise ardue. Alors, pourquoi ne pas nous attacher à vivre la volonté de Dieu instant après instant ? En l’accomplissant ainsi dans toute son exigence; Dieu demeure en nous et, si Dieu demeure en nous, en nous est la charité.

Celui qui vit le présent a toutes les occasions de se montrer patient, persévérant, doux, pauvre de tout, pur, miséricordieux, car il possède l’amour authentique. Il aime Dieu de tout son cœur, de tout son être et de toutes ses forces. Il possède une lumière intérieure, il est guidé par l’Esprit Saint. Il ne juge donc pas, ne pense pas du mal des autres, il aime son prochain comme lui-même. Il a la force de la folie évangélique de « tendre l’autre joue » ou de parcourir « deux mille pas » quand on lui en demande mille .

« Recherche la justice, la piété, la foi, l’amour, la persévérance, la douceur. »

L’exhortation s’adresse à Timothée, fidèle collaborateur et compagnon de voyage de Paul, l’ami et le confident que l’apôtre considère comme son fils. Après avoir dénoncé l’orgueil, l’envie, les disputes, l’attachement à l’argent, Paul conclut en ces termes : « Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses » invitant à rechercher une vie où resplendissent les vertus humaines et chrétiennes.

Ces mots répètent précisément l’engagement pris à notre baptême de renoncer au mal (« Fuis ») et d’adhérer au bien (« Recherche »). L’Esprit saint nous transforme radicalement et nous donne la force de réaliser l’exhortation de Paul :

« Recherche la justice, la piété, la foi, l’amour, la persévérance, la douceur. »

L’exemple du premier groupe de jeunes filles à Trente en 1944 peut nous suggérer comment vivre cette Parole de vie et notamment la charité, la persévérance, la douceur.
Vivre l’aspect radical de l’amour n’était pas toujours facile dans notre groupe de jeunes filles, surtout au début. Dans nos rapports s’introduisait parfois, comme dans des rouages, de la poussière. L’unité en souffrait. Lorsque, par exemple, nous nous apercevions des défauts et des imperfections des autres et que nous les jugions, le courant d’amour réciproque faiblissait.
Pour réagir à cette situation, un jour, nous avons imaginé de signer un pacte les unes avec les autres, et nous l’avons appelé « le pacte de miséricorde ». Il s’agissait de nous lever le matin, décidées à voir tout prochain que nous allions rencontrer – au focolare, à l’école ou au travail – comme si c’était la première fois que nous le voyions. Pour nous, ayant oublié ses imperfections et ses défauts, recouvrant tout de notre amour, il devenait tout nouveau. Cela revenait à rencontrer tous les « prochains » avec une amnistie complète dans le cœur et un pardon inconditionnel.

Cet engagement fort, nous l’avons pris toutes ensemble. Il nous a aidées à être les premières à aimer, comme le fait Dieu qui, plein de miséricorde, pardonne et oublie.

Chiara Lubich

A Martigny (Suisse), un pacte entre différentes générations

Très chers jeunes, Mesdames et Messieurs les politiciens, Pendant votre journée dédiée à construire l’avenir de « notre » Suisse bien-aimée – permettez-moi de m’exprimer ainsi –, je désire moi aussi vous adresser un message, puisque nous avons déjà parcouru ensemble beaucoup de chemin. Cette année, ce sont les jeunes qui nous ont donné la possibilité d’enrichir cette histoire commune d’une nouvelle étape, en invitant tous, politiciens de tout niveau et de toute orientation, fonctionnaires et citoyens, à s’engager ensemble dans le choix de la fraternité comme catégorie d’inspiration politique. Je voudrais faire une proposition à vous tous : établir un pacte, un véritable pacte, entre différentes générations, pour donner à la politique son authentique esprit d’engagement communautaire. Un pacte d’amour réciproque entre vous, jeunes, qui avez la capacité de croire dans la réalisation des grandes valeurs comme la fraternité universelle, la paix, la liberté, et qui représentez la Suisse qui viendra, et vous, Mesdames et Messieurs les politiciens, qui travaillez déjà pour votre peuple, avec le poids mais aussi la richesse de l’expérience, et qui représentez ce qu’il est possible d’accomplir aujourd’hui. Pourquoi ne pas mettre en commun ces richesses et faire grandir ainsi la capacité effective de rester fidèles aux engagements que vous prendrez ? Je peux vous assurer que, si vous avez le courage de cette logique d’écoute et de travail en commun, un nouveau style de vie politique se mettra en route qui ouvrira de nouvelles voies et idées ; par « osmose » d’amour, celles-ci se transmettront à d’autres personnes et ainsi il sera possible de réaliser ce que nous avons cru et voulu ensemble pendant ces années. Il n’est possible de travailler pour l’unité d’un peuple que si quelques personnes se mettent en premier à l’expérimenter entre elles. Je suis avec vous et je prie Dieu, l’Amour – ce Dieu que vos Pères ont voulu comme garant du Pacte fédéral – de nous aider à faire de la Suisse une communauté unie, ouverte et solidaire, un témoignage vivant sur le chemin vers le monde uni. Chiara Lubich

Le doctorat honoris causa en théologie conféré à Chiara Lubich par l’université Hope de Liverpool

Une politique d’écoute, l’engagement pour le bien commun, priorité aux plus pauvres

  « Mettre de côté ses idées préconçues et ses convictions politiques pour réapprendre à respecter le prochain. » C’est seulement ainsi qu’est rendue possible une politique qui conjugue paix, justice, bien commun et qui exprime les aspirations et les attentes des jeunes. C’est ainsi que les jeunes, par l’intermédiaire de leur représentant, Laurent Moesching – étudiant de 22 ans présidant le comité composé de 14 jeunes, qui a mis sur pied Politics-party.ch -, ont montré qu’ils accueillaient le défi lancé par Chiara Lubich, initiatrice du Mouvement politique pour l’unité (Focolari) : « Si vous avez le courage d’avoir cette logique d’écoute et de travail en commun, alors, pourra se mettre en route un nouveau style de vie politique. » Ce nouveau style fait partie des grandes attentes des jeunes, comme il est ressorti du dialogue très animé entre eux et les personnalités politiques réunies les 25 et 26 août 2007 à Martigny, avec de très beaux échanges d’expériences. 300 personnes participaient à cette rencontre, dont 100 jeunes et des personnalités politiques engagées au niveau national, cantonal et communal. Hand in hand est une initiative née au Proche Orient. Elle a montré comment l’écoute et le travail en commun sont possibles, même dans des situations de grave conflit. Sonia Chason et Nebal Bakoey ont décrit leur engagement dans le projet scolaire « Main dans la main » (Hand in hand) à Jérusalem : une école qui part de l’idée que les cultures arabe et juive sont des valeurs importantes. Chaque classe a un enseignant juif et un enseignant arabe qui préparent ensemble le programme des cours. Nebal Bakoey explique : « Le respect est le fondement de tous nos échanges. Cela ne signifie pas que nous sommes toujours du même avais mais que nous donnons de l’importance à ce que nous découvrons ensemble. » Le pilier faible et pourtant fondamental… Dans le thème de fond de la journée, Lucia Fronza Crepaz, présidente du Mouvement politique pour l’unité, a présenté la fraternité comme « catégorie apte à inspirer l’engagement politique », et comme fondement de la vie civile dans une société multiculturelle qui présente de très grand défis. Cette ancienne députée italienne a indiqué les citoyens les plus pauvres comme une priorité politique, avec une image significative : « Pour évaluer la résistance d’un pont, ce n’est pas la capacité de portée du pilier le plus fort qui est déterminante mais celle du pilier le plus faible. » Les membres les plus faibles de notre société doivent avoir la priorité, « non par pitié, a-t-elle ajouté, mais parce que les plus pauvres, abandonnés à eux-mêmes, n’ont pas de voix dans le cadre de la démocratie. » Musique pop après les interventions – Politics-party : c’est ainsi qu’avait été annoncé l’événement. Après la politique est arrivée le moment de la « party » : Les interventions ont laissé la place à la musique pop et les débats à la danse. L’organisation était aux mains des jeunes, et en cela aussi la symbiose entre « politique » et « party » a été réussie !

Helmut Nicklas et son « rôle décisif dans la communion entre les mouvements chrétiens »

Helmut Nicklas et son « rôle décisif dans la communion entre les mouvements chrétiens »

  « Helmut Nicklas était une personne vraiment charismatique par sa capacité à écouter la voix de Dieu et à le suivre de façon radicale. » Ainsi s’est exprimée Chiara Lubich, dans son message lu à l’église luthérienne Saint-Mathieu, de Munich, vendredi 17 août 2007, lors du dernier adieu à cet « ami très aimé et véritable frère » qui, avec passion, a consacré sa vie à l’unité. Helmut Nicklas a terminé son voyage terrestre le dimanche 12 août, à la fin d’une douloureuse maladie qui durait depuis une année. Il avait 68 ans. Né à Nabburg (Allemagne), il était marié et père de deux enfants. De 1971 à 2002, il a été responsable de l’YMCA de Munich (association œcuménique de jeunes chrétiens). De 1982 à 1998, il était aussi vice-président de l’YMCA World Urban Network (qui comprend plus de 2 000 associations dans le monde) et, depuis 1985, il était membre de l’Advisory Bord de l’International Carismatic Consultation. Chiara Lubich a particulièrement souligné son « rôle décisif » dans le chemin de communion entrepris entre mouvements et communautés de différentes Églises. Le témoignage en a été donné par l’importante représentation de communautés et mouvements protestants et catholiques présents à la célébration funèbre (les obsèques avaient déjà été célébrées) et par les nombreux messages, comme ceux de la Communauté Sant’Egidio et de Schönstatt. Ce chemin de communion, entamé en 1999, a débouché sur les grandes manifestations « Ensemble pour l’Europe » qui se sont déroulées à Stuttgart (Allemagne) en 2004 et en mai dernier, pour contribuer à donner une âme au continent et à surmonter les conflits et les barrières. La première rencontre entre Helmut Nicklas et Chiara remonte aux années soixante. Nous rapportons ici l’intégralité du message de Chiara Lubich. « J’ai revu après de nombreuses années Helmut Nicklas, en 1999, à Ottmaring, avec plusieurs responsables de Mouvements protestants. C’était le moment où naissait une communion entre Mouvements de différentes Églises. À partir de là ce cheminement, auquel nous participons, a connu plusieurs étapes dans toute l’Europe et au-delà, avec de grands développements, historiques du Peuple de Dieu. Et dans les différentes étapes de ce cheminement de communion, Helmut a toujours eu un rôle décisif. Dans l’église saint Matthieu, le 8 décembre 2001, a eu lieu un échange de dons spirituels dont nous nous souvenons comme étant fondamental. Après mon intervention sur l’amour réciproque, Helmut a invité les 800 responsables des différents Mouvements présents à faire un « pacte d’amour réciproque » (Jn 13,34). Ce pacte, renouvelé à de nombreuses occasions, est considéré le fondement de la communion entre les Mouvements et l’accompagnera également dans l’avenir. Helmut était vraiment une personne charismatique par sa capacité d’écouter la voix de Dieu et de la suivre avec une grande radicalité. Cette capacité l’a rendu clairvoyant et lui a donné la passion de l’unité. Il a été un véritable serviteur de la communion entre les Mouvements, une personne qui – comme il le disait lui-même – doit être capable de s’oublier soi-même, ainsi que les intérêts de sa propre communauté, et de se mettre à servir. Et il en a donné l’exemple. Nous tous du Mouvement des Focolari nous aurons toujours dans notre cœur Helmut Nicklas, ami bien-aimé et véritable frère».  Durant la maladie d’Helmut Nicklas, Chiara est restée en contact avec lui par l’intermédiaire de membres des Focolari en Allemagne. Deux jours avant son départ, il a confié à Severin Schmid venu le voir à la clinique à Munich ce qu’on peut considérer comme un testament concernant la communion entre les mouvements : “Nous avons vécu des moments historiques. Ils sont comme des signaux qui nous indiqueront la route à suivre dans l’avenir. Nous devons rester fidèles à ce que Dieu nous a fait vivre. Cette histoire doit être racontée”. Helmut Nicklas était l’un des deux délégués de l’Église protestante d’Allemagne invités au Congrès international qui a précédé la grande rencontre des mouvements et communautés nouvelles avec le pape Benoît XVI, la veille de la Pentecôte 2006. Dans une interview à l’agence Zenit où le journaliste lui demandait ce qui unit les mouvements et communautés protestants et catholiques, il a répondu : “Avec les mouvements catholiques, ce qui nous unit, c’est la conviction qu’aujourd’hui les hommes ont besoin de Jésus Christ”.

Suisse : Chiara Lubich reçoit la bourgeoisie (citoyenneté honoraire) de la ville de Mollens et les jeunes se donnent rendez-vous autour de la politique.

« Depuis 1974, Chiara Lubich passe l’été à Mollens et nous sommes honorés d’accueillir cette personnalité internationalement connue, engagée en faveur de la paix et de la fraternité universelle entre tous les peuples. » Telle est la motivation de la reconnaissance de la petite ville perchée sur les hauteurs du Valais.

Un autre rendez-vous aura lieu en Suisse les 25 et 26 août, qui concerne particulièrement les jeunes et la politique. Le Politics party est une initiative qui s’inspire des idées de Chiara Lubich. Il fait suite à d’autres rendez-vous avec plusieurs personnalités politiques suisses, dont le maire de Mollens qui a déclaré dans une récente interview : « Le Mouvement Politique pour l’Unité est un formidable défi apportant une approche de la politique très différente de celle que nous connaissons. La fraternité prend le dessus sur la politique et on choisit le dialogue plutôt que la confrontation, et cela quel que soit le niveau de hiérarchie politique. Que notre jeunesse s’implique dans cette réflexion et qu’elle souhaite apporter une pierre à cet édifice, me paraît être une ouverture non négligeable pour le futur car n’oublions pas que ce sont nos jeunes qui deviendront un jour les décideurs politiques ».

 

Août 2007

La vie des chrétiens à qui cette épître s’adresse est chargée d’épreuves et de souffrances. N’ont-ils pas de quoi se décourager ? Pourquoi ne pas baisser les bras en choisissant une voie plus facile ? L’auteur de la lettre aux Hébreux invite au contraire à poursuivre le chemin entrepris. Si la voie de l’Évangile est difficile et demande des efforts, elle conduit à la plénitude de la vie. Il incite donc les chrétiens à courir et à rester solides même sous le poids de l’épreuve.
Décider de suivre Jésus nous met dans la même condition que l’athlète qui, pour atteindre le but, doit faire preuve de persévérance et de résistance. Cette force nous la trouvons dans la conviction que Dieu est avec nous et dans la volonté de parvenir au but. Mais nous sommes surtout invités à fixer notre regard sur Jésus qui nous a précédés dans la souffrance et nous guide. C’est lui qui, sur la croix, particulièrement lorsqu’il se sent abandonné du Père, nous donne le modèle de la patience, du courage et de la persévérance.

« Courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les regards fixés sur Jésus. »

Sur ce point, Chiara Lubich évoque souvent la manière dont Jésus a surmonté sa plus grande épreuve, celle de son abandon sur la croix où il a pris sur lui chacune de nos douleurs et nous a montré comment endurer l’épreuve et la surmonter. Elle écrit : « Sommes-nous pris de peur ? Jésus n’a-t-il pas été jusqu’à craindre que le Père l’ait oublié ? » Nous sentons-nous découragés ? Tournons-nous vers Jésus. « Il semble lui aussi submergé par le sentiment de l’absence du réconfort du Père et il paraît perdre tout courage pour aller jusqu’au bout de sa passion. […] Les circonstances nous déconcertent-elles ? Jésus, lui aussi, dans sa souffrance, semble ne plus rien comprendre à ce qui lui arrive puisqu’il va jusqu’à crier :” pourquoi ?” […] Et quand le désespoir nous prend, lorsqu’un malheur imprévu, une maladie, une situation absurde nous accablent, nous pouvons toujours nous rappeler que Jésus abandonné a subi, lui, toutes ces souffrances et tant d’autres encore. »   À chacune de nos épreuves, il se tient près de nous, prêt à la porter avec nous.

« Courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les regards fixés sur Jésus. »

Comment vivre cette Parole de vie ? En regardant Jésus et en essayant de « nous habituer à l’appeler par son nom, dans les épreuves de notre vie. Nous lui donnons ainsi le nom de Jésus abandonné-solitude, Jésus abandonné-doute, Jésus abandonné-blessure, Jésus abandonné-épreuve, Jésus abandonné-détresse, et bien d’autres encore. En l’appelant par son nom, nous le découvrirons et le reconnaîtrons derrière chaque douleur, et il nous répondra avec un surcroît d’amour ; si nous l’étreignons, il deviendra pour nous la paix, le réconfort, le courage, l’équilibre, la santé, la victoire. Il sera l’explication et la solution de tout » .

« Courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les regards fixés sur Jésus. »

Cette situation, Louise l’a vécue, il y a plusieurs années, en découvrant cette Parole de vie : « Je venais d’apprendre que mon fils aîné de 29 ans était gravement blessé à la suite d’un accident de voiture. J’ai couru à l’hôpital, le cœur serré. Mon fils était là, immobile, absent. J’étais désespérée. Durant ces jours d’angoisse et d’attente, passant par hasard par la chapelle de l’hôpital, j’y ai trouvé une Parole de vie qui m’invitait à fixer mon regard sur Jésus abandonné. En la lisant attentivement, j’ai vraiment eu l’impression qu’elle s’appliquait à mon épreuve. La chambre de réanimation, où il n’y avait plus d’espoir, ne m’est plus alors apparue comme un martyre : c’était un lien avec l’amour de Dieu. Et j’ai été capable, en tenant la main de mon fils, de prier pour lui qui était en train de me quitter. Il est mort mais jamais je ne l’ai senti aussi vivant ».

Fabio CIARDI et Gabrielle FALLACARA

Juillet 2007

Dans les années 50, Paul se rend en Galatie, une région située au centre de l'Asie mineure, qui correspond à la Turquie actuelle. Là, étaient nées des communautés de chrétiens qui avaient embrassé la foi avec beaucoup d'enthousiasme. À la prédication de Paul qui leur présentait Jésus crucifié et ressuscité, ils avaient reçu le baptême, revêtant ainsi le Christ et recevant la liberté des enfants de Dieu. L’apôtre lui-même reconnaît leur progression dans cette voie (cf. Ga 5,7).
Et voilà que, tout à coup, ces chrétiens se mettent à chercher ailleurs leur liberté. Paul s'étonne qu'ils aient si vite tourné le dos au Christ. Et il leur adresse une invitation pressante à retrouver cette liberté que le Christ leur avait donnée.

« Vous (…) c'est à la liberté que vous avez été appelés. »

À quelle liberté suis-je appelé ? Ne puis-je pas faire tout ce que je veux ? « Jamais personne ne nous a réduits en esclavage » disaient à Jésus ses contemporains quand il affirmait que la vérité qu'il leur apportait les rendrait libres. « Celui qui commet le péché est esclave du péché » avait répondu Jésus .
Il existe un esclavage subtil, fruit du péché, qui oppresse le cœur humain. Nous en connaissons bien les nombreuses manifestations : le repliement sur soi, l'attachement aux biens matériels, la recherche du plaisir, l'orgueil, la colère…
Nous ne sommes pas capables de nous dégager par nous-mêmes de cet esclavage. La liberté est un don de Jésus : il nous a libérés en se faisant notre serviteur et en donnant sa vie pour chacun de nous. D'où cette invitation à être cohérents avec cette liberté qu'il nous a donnée. Elle ne consiste pas tant à avoir « la possibilité de choisir entre le bien et le mal, mais à nous diriger toujours davantage vers le bien ». C'est ce que Chiara Lubich déclarait à des jeunes. « J'ai constaté que le bien libère et que le mal rend esclave. Donc pour être libre il faut aimer. Car c'est notre moi qui nous rend esclaves. Quand au contraire on est attentif aux autres, ou à la volonté de Dieu en accomplissant nos devoirs, on ne pense plus à soi, on est libéré de soi-même. »

« Vous (…) c'est à la liberté que vous avez été appelés. »

Comment vivre alors cette Parole de vie ? Après avoir rappelé que nous sommes appelés à la liberté, Paul explique qu’elle consiste à nous mettre « au service les uns des autres », « par l'amour », « car la loi tout entière trouve son accomplissement en cette seule phrase : Tu aimeras ton prochain comme toi-même » . Là est le paradoxe de l'amour : quand nous nous plaçons par amour au service des autres, et quand, renonçant à nos tendances égoïstes, nous nous oublions nous-mêmes et sommes attentifs aux besoins des autres, alors nous sommes libres. Nous sommes appelés à la liberté de l'amour : nous sommes libres d'aimer ! Oui, pour être libres, il faut aimer.

« Vous (…) c'est à la liberté que vous avez été appelés. »

L'évêque François-Xavier Nguyen Van Thuan, emprisonné pour sa foi, resta 13 années en prison. Il se sentait pourtant encore libre car il lui restait toujours la possibilité d'aimer au moins ses geôliers. « Quand je fus mis en quartier d'isolement – raconte-t-il – je fus confié à cinq gardiens : à tour de rôle, deux d'entre eux étaient toujours avec moi. Leurs chefs leur avaient dit : “Nous vous remplacerons tous les quinze jours par un autre groupe, pour que vous ne soyez pas 'contaminés' par cet évêque.” Par la suite ils ont décidé : “Nous ne vous changerons plus : autrement cet évêque contaminera tous les gardiens”.
Au début les gardes ne m'adressaient pas la parole. Ils répondaient seulement par oui et par non. C'était vraiment triste. (…) Ils évitaient de parler avec moi.
Une nuit, une pensée m'est venue : “François, tu es encore très riche, car tu as l'amour du Christ dans le cœur ; aime-les comme Jésus t'a aimé”.
Le lendemain je me suis mis à les aimer encore plus, à aimer Jésus en eux, leur souriant, leur disant des mots aimables. J'ai commencé à raconter des histoires sur mes voyages à l'étranger (…). Peu à peu nous sommes devenus amis. Ils ont voulu apprendre les langues étrangères : le français, l'anglais… Mes gardiens sont devenus mes élèves ! »

Fabio CIARDI et Gabriella FALLACARA

Le doctorat honoris causa en théologie conféré à Chiara Lubich par l’université Hope de Liverpool

Les enfants de Krizevci

Krizevci, ville située à 60 kilomètres de Zagreb (Croatie), n’a pas été touchée directement par le conflit qui a accompagné le morcellement de l’ex-Yougoslavie dans les années 90. Tous ses habitants cependant en ont éprouvé les conséquences, en particulier avec le grand nombre de réfugiés qui ont afflué dans cette petite ville de 23 000 habitants. Dès ses débuts en 1995, l’école maternelle a été un fidèle reflet de la situation : parmi les premiers élèves, âgés de 3 à 6 ans, plusieurs étaient des enfants de réfugiés que la guerre avait chassés de Bosnie et des zones occupées de Croatie. L’école comporte aujourd’hui 110 élèves et en a vu passer plus de 400. Elle constitue une avancée en vue de la reconstruction du tissu social d’une société dévastée par la guerre. C’est pour cette raison sans doute que lorsque Mgr Miklovs a offert un terrain pour y construire l’école maternelle, la solidarité internationale s’est aussitôt mise en mouvement. Le gros œuvre, les finitions et l’équipement intérieur ont pu être réalisés et le matériel didactique mis à disposition des enseignants grâce à la participation de l’AMU, association « Azione per un mondo unito » (Action pour un monde uni), ONG liée au mouvement des Focolari, à l’organisation de diverses initiatives associatives et à des contributions individuelles. « En des temps aussi difficiles – avait dit le maire de Krizevci lors de l’inauguration – lorsqu’il semble que la haine, la violence et la guerre dominent le monde, Krizevci est un phare qui veut porter la lumière et la joie dans ce monde de larmes ». Un rayon de soleil – Ce n’est donc pas un hasard si l’école a été appelée « Rayon de Soleil ». Oui, ils sont bien un véritable rayon de soleil sur cette terre martyrisée les sourires et la vitalité contagieuse de ces tout petits, acteurs en ce lieu où l’espérance d’un monde de paix est une réalité palpable. C’est peut-être grâce à eux que, d’abord produit de la solidarité, l’école a su devenir un moteur d’initiatives de communes et d’associations, qui ne sont pas seulement d’inspiration religieuse. La méthode pédagogique choisie s’appuie sur la pédagogie de communion et applique, pour la première fois en Croatie, la méthode Agazzi (éducatrices italiennes de l’après-guerre), qui utilise un matériel didactique très simple et naturel que l’enfant réélabore à l’aide de son imagination avec ceux de son âge, développant ainsi sa capacité de collaboration et d’intégration. « Mais la valeur fondamentale – explique une des enseignantes – veut être l’amour qui crée une communauté vivante. J’avais déjà travaillé dans une école maternelle, mais ici, c’est tout à fait nouveau. C’est un travail d’équipe dans lequel sont impliqués aussi les parents ». Ici on éduque à la paix – Les activités de l’école maternelle de Krizevci se développent  selon les lignes d’un projet « d’éducation à la paix ». Les enfants vivent des expériences fortes de culture du donner, en se rendant par exemple dans un orphelinat proche ou en établissant des contacts avec d’autres écoles maternelles, en Italie par exemple, accompagnés d’une correspondance suivie. « Rayon de Soleil » est située dans la mariapolis Faro et en est une des expressions. Il s’agit d’une cité-pilote du mouvement des Focolari qui propose en terre croate un style de vie citoyenne fondé sur l’amour réciproque. La mariapolis Faro est située au sein de la commune de Krizevci. Cette cité-pilote est habitée par une centaine de personnes aux histoires, traditions, langues, cultures et religions les plus diverses : Croates, Slovènes, Italiens, Bosniaques, Hongrois, Roumains et Ruthènes. Si l’on y entre, on ne peut rester indifférent. La joie profonde de ses habitants – qui ont vécu la guerre – a ses racines dans la douleur dépassée par l’amour.

Le doctorat honoris causa en théologie conféré à Chiara Lubich par l’université Hope de Liverpool

Une école laboratoire d’une culture de paix

  C’est la première expérience de ce genre en Macédoine, république issue de l’ex-Yougoslavie et sortie du système socialiste. Le régime passé ne permettait pas les initiatives dans le domaine de l’éducation, mais on assiste désormais à une recherche de nouveaux points de références et de valeurs. Dans un pays multiethnique et multi religieux, marqué par de violents conflits dans un passé récent, cette école insérée dans l’université trilingue (macédonien, albanais et turc) sera un laboratoire destiné à expérimenter l’éducation à la paix et les étudiants pourront y faire leur stage et être formés aux nouveaux principes pédagogiques. Lors de l’inauguration, le ministre Adnan Ćahil a souhaité que ces initiatives soient un stimulant pour l’avenir de leur société et se multiplient en Macédoine et dans les Balkans. « Une idée courageuse et novatrice » : c’est ainsi que Chiara Lubich a qualifié l’initiative dans le message qu’elle a adressé pour l’inauguration de l’école, à laquelle ont participé des représentants du gouvernement, de l’université Saint Kliment Ohridski et de plusieurs instances éducatives et plus de 150 personnes. Les interventions du recteur et du doyen ont été suivies de celle de Valeria Ronchetti, qui représentait Chiara Lubich. « C’est une idée – continue Chiara – qui trouve son sens le plus profond dans la promotion de l’unité entre les personnes, les peuples, les cultures et les religions ». « Je souhaite aux enfants qui fréquenteront cette école de devenir « de petites perles », des exemples pour les autres ! Et je souhaite à leurs éducateurs de faire l’expérience de cette véritable culture de dialogue et d’amour réciproque qui est un parcours éducatif unique pour la construction d’une nouvelle société fondée sur la fraternité et sur la paix ». L’école Biseri s’inspire de la méthode éducative expérimentée depuis plusieurs années dans l’école maternelle Rayon de Soleil, à Faro (Krizevci), cité-pilote du mouvement des Focolari en Croatie. Fondée en 1995 sur les principes éducatifs de la pédagogie de communion du mouvement des Focolari et de la méthode des sœurs Agazzi – éducatrices italiennes de l’après-guerre – qui utilise un matériel didactique que l’enfant s’approprie et réélabore avec ses camarades, développant ainsi sa capacité de collaboration et d’intégration. De 1995 à ce jour, de nombreuses avancées ont eu lieu dans le domaine de l’enseignement primaire pour reconstruire, en commençant par les plus jeunes, le tissu social d’une région – le sud-est européen – marquée par des années de conflits. Après Rayon de Soleil en Croatie s’est ouverte l’école Fantasy à Belgrade (Serbie) et, en février 2007, pour approfondir le sujet, un cours de spécialisation de 180 heures en pédagogie de communion et méthode Agazzi a été ouvert à l’université de Zagreb (Croatie). L’expérience éducative de l’école maternelle Rayon de Soleil, où travaille la pédagogue Anna Lisa Gasparini entourée d’une équipe qualifiée, a fait plusieurs fois l’objet de séminaires d’études, avec la contribution de EDU-Educazione-Unità, qui ont suscité l’intérêt du ministre de l’Instruction publique de Croatie et de plusieurs universités de pays voisins : Serbie, Slovénie, Macédoine et Albanie. De là est né le désir d’ouvrir en Macédoine une école qui permette de surmonter les barrières ethniques et de jeter les bases d’un espoir de paix.

juin 2007

Avec ses paroles de vérité, l'Évangile nous fascine. C'est là que s'exprime Celui qui a dit : « Je suis la vérité ». Il donne accès au mystère infini de Dieu et fait connaître son projet d'amour sur l'humanité : il nous transmet la Vérité. Mais, si la Vérité a la profondeur infinie d'un mystère, comment la comprendre et la vivre pleinement ? Jésus sait que nous ne sommes pas capables d'en porter le poids. C'est pourquoi, lors de son dernier repas avec ses disciples, avant de retourner vers le Père, il promet d'envoyer son Esprit, qui pourra expliquer ses paroles et nous les faire vivre.

« Lorsque viendra l'Esprit de vérité, il vous fera accéder à la vérité tout entière. »

Vivant du Christ, la communauté des croyants connaît la vérité. Mais, en même temps, elle chemine vers la « vérité tout entière », guidée de façon sûre par l'Esprit.
On peut lire l'histoire de l'Église comme une prise de conscience progressive et de plus en plus profonde du mystère de Jésus et de sa Parole. Pour cela, l'Esprit la conduit de multiples manières : par la contemplation et l'étude des textes bibliques qu'en font les croyants, par les charismes qu’ils reçoivent et par le discernement fidèle de l'Église.
L'Esprit parle aussi au cœur de tout croyant ; c'est là qu'il habite, faisant entendre sa « voix ». Il suggère de pardonner, de servir, de donner, d'aimer. Il enseigne ce qui est bien et ce qui est mal. Il rappelle et fait vivre les Paroles de vie que l'Évangile sème en nous de mois en mois.

« Lorsque viendra l'Esprit de vérité, il vous fera accéder à la vérité tout entière. »

Comment vivre cette Parole de vie ? Mais, en écoutant la « voix » qui parle en nous, en restant docile à l'Esprit Saint qui nous guide, nous exhorte et nous stimule ! « Le chrétien – explique Chiara Lubich – doit cheminer sous l'impulsion de l'Esprit, afin que celui-ci puisse opérer dans son cœur avec sa puissance créatrice, le menant à la sanctification, la divinisation, la résurrection. »
Pour mieux comprendre cette « voix » et qu'elle résonne davantage, Chiara nous invite à vivre plus unis. Ainsi, nous entendrons l'Esprit présent non seulement en nous, mais aussi « entre ceux qui sont unis dans le Ressuscité ». En effet quand Jésus est au milieu de nous, l'Esprit « perfectionne l'écoute de sa voix en chacun de nous. Jésus présent entre nous amplifie alors la voix de l'Esprit en nous. Y a-t-il une meilleure manière d’aimer l’Esprit Saint, de l’honorer, de le rendre présent dans notre cœur que d’écouter sa voix qui peut éclairer chaque instant de notre vie (…) ? Et l’écoute de cette voix, nous l’avons si souvent constaté, conduit à la perfection : les défauts disparaissent peu à peu et nous devenons meilleurs. »

« Lorsque viendra l'Esprit de vérité, il vous fera accéder à la vérité tout entière. »

Cette Parole de vie, lue le dimanche de la Sainte Trinité, nous invite à invoquer l'Esprit Saint : « O Esprit Saint, nous ne te demandons rien d'autre que Dieu pour Dieu. (…) Donne-nous de vivre ce temps qui nous reste (…) seulement et toujours, à chaque instant, en fonction de toi seul, que seul nous voulons aimer et servir.
Dieu ! Dieu, pur esprit, notre humanité peut te servir de coupe, pour être emplie de toi…
Dieu doit transparaître de notre être, de notre cœur, de notre visage, de nos paroles, de nos actes, de notre silence, de notre vie, de notre mort, de notre apparence, une fois que nous aurons quitté cette terre, où nous pouvons et devons laisser un sillage lumineux de sa présence parmi nous. Au milieu des ruines et des décombres du monde, monde vivant ou monde mourant, dans la louange ou la vanité de toutes choses, cette présence lumineuse doit faire place au Seul, au Tout, à l'Amour »
Fabio CIARDI et Gabriella FALLACARA

La Parole de Vie est extraite des textes du dimanche 3 juin 2007.
Le mois prochain : « Vous (…) c’est à la liberté que vous avez été appelés. » (Ga 5, 13)

(suite…)

Le doctorat honoris causa en théologie conféré à Chiara Lubich par l’université Hope de Liverpool

AMU : 20 ans ensemble sur les fronts de la solidarité internationale

AMU – Action pour un Monde Uni :  un nom qui commence désormais à être connu dans le domaine de la coopération internationale. Cette ONG est née dans le but de promouvoir des projets dans les pays du sud du monde et de diffuser partout la culture du dialogue et de l’unité entre les peuples. Durant des années, l’AMU a réalisé 20 projets de développement en Argentine, au Brésil, au Guatemala, en Côte d’Ivoire, en Ouganda, aux Philippines, en Croatie, et elle a soutenu plus de 260 micro réalisations, définies et réalisées pour répondre aux besoins locaux, ensemble avec les communautés de nombreux pays d’Asie, d’Afrique, d’Amérique Latine, du Proche Orient et de l’Europe de l’Est. L’objectif de toute activité de coopération de l’AMU est en effet le développement intégral des communautés destinataires de ces interventions, grâce à l’engagement éducatif et social des membres du Mouvement des Focolari, présents dans ces pays d’Asie, d’Afrique, d’Amérique Latine, du Proche Orient et d’Europe de l’Est. Le congrès des 2 et 3 juin s’adressait aux animateurs de l’AMU et à ceux qui s’intéressent à la coopération internationale. Il s’agissait de re-parcourir les différentes étapes de l’histoire de cette ONG avec des interviews réalisés avec ceux qui en sont les premiers acteurs. Des projets de développement ont été présentés, avec, par exemple, des documentaires sur ces actions en Palestine, au Congo, en Argentine, en Indonésie. Depuis des situations d’urgence jusqu’à leur réhabilitation. L’éducation à la citoyenneté responsable a été proposée dans le cadre de la session : « L’AMU pour une culture de la fraternité. » La dernière session a proposé un approfondissement culturel sur « développement et réciprocité ». La rencontre s’est conclue par les perspectives d’avenir, avec des projets en Italie et dans différents pays du monde. www.azionemondounito.org

Le doctorat honoris causa en théologie conféré à Chiara Lubich par l’université Hope de Liverpool

L’AMU en chiffres

  Principaux projets de développement en cours Rép. Dém. Du Congo projet sanitaire et social, prévention et soins pour malades du Sida. (Kinhasa) Cameroun   activité sanitaire, de formation et culturelle à Lebialem. Brésil    formation et micro entreprises à Benevides (Etat du Parà). Argentine   centre de réhabilitation pour des jeunes handicapés (Rosario). Uruguay   animation sociale et formation professionnelle (Montevideo). Palestine   éducation à la paix et soutien économique aux familles (Bethléem). Liban    reconstruction du tissu économique et social dans le Sud Liban après la guerre de 2006. Vietnam   prévention de l’abandon des mineurs, aide familiale (Kontum et Binh Duong). Sud Est asiatique  aides d’urgence et reconstruction après le tsunami de 2004. Soudan   formation scolaire des enfants victimes de la guerre civile. Micro réalisations Formation professionnelle et scolaire (Algérie, Brésil, Burundi, Kenya, Pakistan). Infrastructures et hygiène (Côte d’ivoire, Pakistan, Tanzanie). Enfance et famille (Brésil, Bolivie, Inde, Vietnam). Développement économique et social (Argentine, Cameroun, Colombie, Kenya, Madagascar, Paraguay, Afrique de Sud, Uruguay). Projets d’Education au Développement « ABC… de la solidarité pour éduquer à la paix et au développement, dans la nouvelle Europe unie » – projet ligne B7 /6000 CE ONG-ED/2003/ 065-352/IT. « Eau pour tous ! Année internationale de l’eau potable », campagne eau 2003 ; « Eau : bien commun, droit de tous » projet consortium CIPSI – CEVI 2004-2005. Principaux cours de formation pour le personnel enseignant L’Autre dans la relation éducative (Bénévent, mars 2003). Premier, second et troisième cours en Intégration Interculturelle (Trévise, novembre 2004, 2005, 2006). Education aux valeurs pour une citoyenneté responsable (Rome, février 2004). De la fragmentation à l’unité. Le regard de l’éducateur. Le regard de l’éducation (Rome, Avril 2004). Didactique et méthodologie interculturelle (Trévise, novembre 2004). L’école des savoirs et des valeurs, pour une citoyenneté active et responsable (Plaisance, décembre 2004). Eau, bien commun de l’humanité : éduquer à la citoyenneté active (Cagliari, janvier 2005). La rencontre, icône de la vie en société, (Caserte, janvier 2005). Inter relations dans le Droit : quel espace pour la fraternité ? (Rome, novembre 2005). Citoyenneté active : communication et vie ensemble (Caserte, mars 2006). Et pour une école, une ville : rencontre internationale de pédagogie (Rome, avril 2006). Education à une citoyenneté active et responsable (Pérouse, mars 2006). Activités d’information Revue : AMU Notizie (Trimestriel). Video : « Magnificat, une terre d’espérance », « L’homme à côté de l’homme ». DVD :  Projets AMU de réhabilitation du Sud Est Asiatique.

Le doctorat honoris causa en théologie conféré à Chiara Lubich par l’université Hope de Liverpool

L’amour et la justice apportés par l’Evangile, chemin pour« créer des structures qui offrent une croissance intégrale, humaine et spirituelle »

« Me voici à la porte et je frappe. Si quelqu’un écoute ma voix et m’ouvre la porte, je viendrai chez lui, je dînerai avec lui et lui avec moi. Ce sont des paroles divines qui pénètrent et touchent l’âme au plus profond et l’ébranlent dans ses fondements. » Le pape Benoît XVI s’est exprimé ainsi, le 12 mai dernier, lors de sa visite à la Fazenda de Esperança. A deux heures de route de la mégapole de Sao Paulo, la Fazenda est une œuvre sociale, née en 1983, qui accueille des jeunes toxico dépendants, alcooliques, de jeunes mères célibataires et les aide à se réinsérer. Il existe à présent 42 centres dans tout le Brésil, et dans 8 autres pays, dont l’Allemagne et la Russie. Le pape va tout de suite au cœur de l’expérience des jeunes qui l’écoutent. « A un moment donné de la vie, Jésus vient et il frappe, de petits coups pleins de douceur, au plus profond des cœurs bien disposés. Avec vous, il l’a fait par l’intermédiaire d’une personne amie, d’un prêtre ou bien, qui sait, il a peut-être permis une série de coïncidences pour vous faire comprendre que vous êtes l’objet de son amour de prédilection. » Oui, c’est vraiment ce qu’expérimentent les jeunes hôtes de la Fazenda. On seulement, comme l’a ajouté le pape, « ils parviennent à se libérer de la dépendance des drogues et de l’alcool » – ils sont aujourd’hui 10 000 à y être parvenus – « mais ils retrouvent Dieu et se mettent à participer activement à la vie de l’Eglise ». Et ainsi s’ouvre devant eux un chemin d’espérance. Benoit XVI exprime « son estime pour cette Œuvre, qui a comme fondements sprituels le charisme de saint François et la spiritualité du Mouvement des Focolari ». L’esprit vécu à la Fazenda est en profonde concordance avec le message fort adressé depuis le Brésil par Benoît XVI à l’ensemble de l’Amérique Latine, en particulier lors de son intervention à l’ouverture de la Ve Conférence générale de l’Episcopat latino américain. Comme l’a fait remarquer le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Vatican, le pape « a abordé de front, se plaçant sous l’angle chrétien, les défis dus aux injustices et aux grands déséquilibres de ce continent ». Il a une nouvelle foi indiqué, dans les « valeurs d’amour et de justice apportés par l’Evangile et par l’annonce de l’Eglise », la voie « pour créer des structures à caractère social, économique, politique, qui offrent une croissance intégrale, humaine et spirituelle. » « Tout ce que vous avez fait au plus petit d’entre mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » C’est en vivant ces paroles, par de simples gestes quotidiens, qu’est née la Fazenda de Esperança. Tout est parti de deux personnes : un Franciscain allemand, Hans Stapel et un jeune Brésilien, Nelson Giovannelli qui, sans aucun programme, jour après jour, se sont laissé guider par l’Esprit Saint.

La Fazenda da Esperança : au départ de tout, un geste simple…

 Hans Stapel a vécu une enfance difficile. Sa famille a tout perdu pendant la guerre. Avec les années, il vit une intense recherche de foi. Il trouve la réponse qu’il cherche dans la spiritualité des Focolari et laisse tout pour entrer dans l’Ordre franciscain. Avant même d’être ordonné prêtre, il est envoyé au Brésil et, par la suite, lui est confié une paroisse, à Guaratinguetà.

C’est justement là que commence la nouvelle aventure divine. « Une nuit, raconte-t-il, quelqu’un frappe à la porte. C’est une toute jeune femme qui attend un enfant. Elle demande à manger et un lieu pour dormir. Comment un prêtre pouvait-il recevoir dans sa maison, qui plus est, de nuit, une fille jeune et belle ? Qu’aurait fait saint François à ma place ? »

Il fait entrer la jeune femme qui se restaure et dort jusqu’au lendemain, tard dans la matinée. Quelque temps après, elle revient pour le remercier. « Elle me confie que si je ne lui avais pas ouvert la porte cette nuit-là, son enfant n’aurait pas vu le jour. » Le témoignage de ce style de vie touche le cœur des paroissiens Et à partir de cet épisode va naître une maison pour de jeunes mères célibataires, soutenue par la communauté paroissiale. »

Un jeune paroissien, Nelson Giovannelli, qui faisait partie du Mouvement Gen (la deuxième génération du Mouvement des Focolari), est particulièrement touché par l’enseignement du P. Hans. Tous les jours, après le travail, Nelson va à la messe. Sur le chemin de retour, il rencontre un groupe de jeunes qui se droguent. Inspiré par les paroles de saint Paul, « Je me suis fait faible avec les faibles pour gagner les faibles », Nelson prend son courage à deux mains et commence à se rapprocher de ces jeunes.

C’est par un geste tout simple – il demande à l’un d’entre eux de lui apprendre à faire des bracelets artisanaux – que Nelson est introduit dans leur groupe, et mis à l’épreuve. Un jour, un des garçons lui demande de lui prêter la bicyclette qu’il utilisait pour aller au travail. Voulait-il la vendre pour avoir en échange un peu de drogue ? Il décide néanmoins de courir le risque. Et, à sa grande surprise, les jeunes lui rendent la bicyclette réparée et nettoyée. C’était seulement le début. Au cours d’une messe, Nelson demande à Dieu quelque chose en plus : qu’au moins un de ces jeunes change de vie. Quelque temps plus tard, l’un d’entre eux demande à être aidé pour pouvoir sortir du monde de la drogue.

Nelson n’a aucune expérience dans la réhabilitation de personnes toxico dépendantes. Il ne peut proposer comme aide que se que lui-même vit : l’Evangile. Le jour suivant, ils se rencontrent à la messe. Ils choisissent une Parole de Dieu à mettre en pratique. Le soir d’après, ils se racontent comment cela s’est passé. Peu à peu, Antonio devient une autre personne. Il reprend confiance en lui, retrouve le goût des choses simples, au point d’attirer d’autres amis de la rue qui veulent connaître l’expérience de Nelson et Antonio. Ils commencent à avoir l’intuition des effets thérapeutiques que peut porter une expérience d’Evangile vécu dans l’ouverture à l’autre. Quelques temps plus tard, ils vont habiter dans une ferme abandonnée qui leur a été donnée. Ils mettent tout en comme : travail, temps, idées.

C’est ainsi que la première Fazenda da Esperança voit le jour, une communauté de jeune qui veulent sortir du tunnel. « Nous n’avions ni médecins ni médicaments et il n’était pas facile de s’en procurer », se souvient le P. Hans, toujours présent par son accompagnement spirituel. « Et, en même temps, devant aller à la rencontre de ceux qui ne pouvaient pas attendre, nous nous sommes mis au travail avec l’unique moyen à notre disposition : la spiritualité de communion. Nous avons cherché en premier lieu à éveiller dans les jeunes le dynamisme de l’amour chrétien. »

Ce ne sont pas seulement des jeunes toxico dépendants qui participent à cette aventure, mais également d’autres jeunes de la paroisse qui ont le désir de se mettre à la disposition des « plus petits ». La joie qui découle de cette expérience a une fonction de « thérapie » et c’est la semence d’où vont germer les premières consécrations à Dieu, dans ce service d’Eglise. Le premier, naturellement, va être Nelson : il s’est toujours laissé guider par l’Esprit Saint et il sent, après coup, qu’il ne peut plus abandonner l’œuvre née avec lui, pour suivre de simples projets personnels. L’idée de se consacrer à Dieu fait son chemin en lui. Dans une lettre à Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, Nelson lui communique cette aspiration. Chiara l’encourage dans cette voie, à continuer à vivre pour Dieu, parmi les jeunes marginaux.

Quelques années plus tard, quelques jeunes femmes – une assistante sociale de 30 ans et une jeune de 21, qui décide de laisser famille et fiancé pour se dédier aux « plus petits » -, commencent une communauté féminine de réhabilitation. A partir de 1992, le P. Hans peut se consacrer à plein temps à la Fazenda. Les évêques voient de plus en plus dans cette œuvre la main de Dieu, jusqu’à la qualifier de « sanctuaire moderne d’évangélisation ». Le card. Aloisio Lorscheider ira jusqu’àdire : “Ici, l’Evangile a trouvé sa maison et avec elle, l’espérance. » Le nombre des jeunes et des familles qui, au contact de cette communauté, retrouvent la vie, est en continuelle augmentation. Ils reviennent à la vie, pas seulement libérés de la drogue mais avec une foi renouvelée et vivante.

Le doctorat honoris causa en théologie conféré à Chiara Lubich par l’université Hope de Liverpool

Le 12 mai à Stuttgart “Ensemble pour l’Europe” : 250 mouvements et communautés de différentes Eglises, pour établir des ponts entre cultures et pays

Après trois années de préparation, nous voici arrivés au seuil de la seconde manifestation internationale du 12 mai prochain à Stuttgart (Allemagne). Elle sera reliée par satellite avec des événements réalisés en parallèle dans plusieurs pays d’Europe. Des milliers de personnes de tous les pays d’Europe de l’Ouest et de l’Europe centrale sont attendues au Palais des Sports Hans Martin Schleyer de Stuttgart. Plusieurs rencontres se dérouleront de façon simultanée dans différentes villes européennes : depuis Paris jusqu’à Moscou, de Belfast jusqu’à Madrid, de Budapest à Prague. En Italie, à partie de la deuxième moitié du mois de mai, l’expérience de “Ensemble pour l’Europe” sera revécue lors d’une trentaine de rencontres dans les principales villes italiennes. Mais qu’est-ce qu'”Ensemble pour l’Europe” ? C’est une “manifestation- témoignage”, inspirée des valeurs de la fraternité et du partage. Elle souhaite apporter une contribution afin dépasser les préjugés, les nationalismes, les blessures historiques, les conflits sociaux, la peur de l’avenir et la perte d’identité, en réponse aussi à la recherche de sens et de valeurs. “Ensemble”, 250 mouvements et communautés de toute l’Europe lanceront des ponts entre cultures et peuples différents, entre citoyens et institutions, et chercheront à donner un nouvel élan à la construction du continent européen. Au programme Approfondissements historiques, culturels et spirituels de : Ulrich Parzany, pasteur évangélique, leader des initiatives d’évangélisation Pro-Christ ; Nicky Gumbel, Président de Alpha International, né à l’initiative de l’Eglise Anglicane ; Andrea Riccardi, fondateur de la Communauté Sant’Egidio et Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari. Faits de vie et initiatives réalisées en Europe seront au centre de la seconde partie de l’événement. Ils mettront en évidence comment Mouvements et nouv elles communautés   Favorisent la vie de la famille ;  -Ont un impact dans le monde du travail et de l’économie ;  -Edifient des relations de fraternité et de solidarité avec les personnes pauvres et défavorisées ;  -S’engagent pour la justice et la paix dans le monde.  -Favorisent la cohésion dans la ville et répondent aux défis de la société multiculturelle. Dialogue avec des représentants d’Institutions civiles et œcuméniques européennes qui interviendront, dans la première partie, sur ce qui a mûri depuis le premier événement de 2004 et, à la conclusion, sur les perspectives à venir. Parmi les invités : Jacques Barrot, vice président de la Commission européenne ; Romano Prodi, Président du Conseil italien ; Walter Kasper, Président du Conseil Pontifical pour l’unité des chrétiens ; Anastasios Yannulatos, archevêque orthodoxe de Tirana et de toute l’Albanie, qui est l’un des Présidents du Conseil Œcuménique des Eglises ; Arnold de Clermont, président de la Conférence des Eglises européennes et de la Fédération Protestante de France. Un message à l’Europe conclura l’événement : ce sera avant tout une déclaration d’engagement des mouvements et communautés des différentes Eglises chrétiennes et une proposition faite à des personnalités politiques et à la société civile de s’engager. Des moments artistiques de différents pays et cultures s’intercaleront dans le programme et communiqueront la richesse et la variété du patrimoine européen. Depuis 2004… Avant d’être une manifestation, Ensemble pour l’Europe est un chemin de communion inédit entre mouvements et communautés de différentes Eglises, le champ d’expérimentation d’une Europe , “famille de peuples réconciliés”. Une étape de ce chemin a été marquée par la première manifestation de Stuttgart, le 8 mai 2004, qui a touché près de 100 000 européens, présents aux rencontres qui se déroulaient simultanément et, plus largement encore, grâce aux écho donnés par les médias. Un chemin en progression : 170 mouvements et communautés représentés en 2004 ; 250 en 2007. L’événement s’insère dans une série de grandes dates anniversaires : le 50e anniversaire des Traités de Rome (1957-2007). La Semaine Européenne qui rappelle le 8 mai – jour anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale (8 mai 1945) ; le 9 mai – fête de l’Europe, anniversaire de la déclaration historique de Robert Schuman, en 1950, qui proposait la formation d’une communauté au service de la paix, annonciatrice de l’Union Européenne. La manifestation “Ensemble pour l’Europe” sera précédée et préparée par le Congrès “Ensemble en chemin” pour les responsables et les collaborateurs des Mouvements et Communautés, à Stuttgart les 10 et 11 mai 2007. Plus de 20 forums et 16 tables rondes aborderont de nombreux thèmes parmi lesquels : évangélisation, mariage et famille, défense de la vie, engagement politique, immigration, économie, environnement, médias, paix et justice. Promoteurs de l’événement : Friedrich Aschoff, Renouveau charismatique de l’Eglise Evangélique en Allemagne ; Christophe d’Aloisio, Syndesmos – Fraternité de 126 organismes de jeunes orthodoxes ; Nicky Gumbel, Alpha International –Cours d’Evangélisation, nés dans l’Eglise anglicane d’Angleterre ; Chiara Lubich, Mouvement des Focolari ; Michael Marmann, Mouvement de Schönstatt (catholique) ; Helmut Nicklas, YMCA, Association œcuménique internationale de jeunes chrétiens ; Ulrich Parzany, Pro Christ, initiative d’évangélisation née dans l’Eglise évangélique luthérienne ; Gerhard Pross, Coordination des Rencontres périodiques de Mouvements et Communautés évangéliques ; Andrea Riccardi, Communauté Sant’Egidio ; Thomas Römer, YMCA de Munich ; Gérard Testard, Fondacio, né dans l’Eglise catholique en France ; Sœur Anna-Maria aus der Wiesche, Fraternité du Christ de Selbitz, née dans l’Eglise évangélique luthérienne. Pour en savoir plus : www.europ2007.org

Le doctorat honoris causa en théologie conféré à Chiara Lubich par l’université Hope de Liverpool

Brésil – Pour dépasser les disparités technologiques

Le projet prévoit la récupération d’ordinateurs remplacés par des organismes publics ou privés qui renouvellent leur parc, pour les mettre à la disposition d’écoles, de bibliothèques ou d’autres institutions qui ne pourraient pas se le permettre. Pour le réaliser, le ministère du développement économique et la Fondation de la Banque du Brésil ont élu comme partenaire le Centre Afago, « pour le sérieux du travail effectué en faveur des personnes moins favorisées ». Objectif : dépasser les disparités technologiques. A l’inauguration du centre, le président Luiz Ignacio Lula a fait ressortir comment l’accès à la connaissance permet de réduire les différences sociales : « Il est moins onéreux, a-t-il affirmé, de construire des écoles que des prisons ». Et il s’est engagé, d’ici fin 2010, à doter toutes les écoles publiques d’une connexion internet. Personnes présentes à l’inauguration : en plus du président Lula et de sa femme, le Ministre du développement économique, M. Paulo Bernardo, le Gouverneur de la Banque du Brésil, M. Jacques Penna, le Président du District Fédéral de Brasilia, des députés fédéraux et de district, et des journalistes représentant les titres brésiliens les plus importants, plusieurs chaînes nationales de télévision. Au cours de la visite du centre Afago, le Président Lula s’est entretenu avec plusieurs jeunes volontaires du centre, dont certains sont aidés depuis leur petite enfance par « les parrainages », ou soutien des enfants à distance, mis en œuvre par le Centre Afago, en collaboration avec le mouvement Familles Nouvelles. « En parlant avec R. quelques minutes – a dit M. Lulla -, j’ai compris qu’il sera toujours un homme avec une grande âme, disposé à aider les autres car il l’a appris, depuis qu’il est petit, grâce à l’insertion dans une communauté. » Qu’est-ce que le Centre Afago ? Dans les années 90, face à la très grave situation des enfants des rues, et en parallèle avec le lancement de la part du Mouvement Familles Nouvelles du projet des « parrainages » – connu aussi sous le nom de « soutien à distance », une association s’est constituée. L’association Afago aide aujourd’hui 220 enfants et adolescents de 4 à 14 ans qui fréquentent le Centre. Là, ils peuvent bénéficier des repas, faire des activités pédagogiques, informatiques et sportives.

Le doctorat honoris causa en théologie conféré à Chiara Lubich par l’université Hope de Liverpool

Ensemble pour l’Europe

11 000 participants de toute l’Europe se réuniront au Palais des Sports Hanns Martin Schleyer. L’événement sera en liaison par satellite avec plusieurs rencontres qui auront lieu en même temps dans plusieurs villes européennes. Cet événement témoigne d’un fait nouveau dans l’histoire de l’Europe : le lien de communion qui grandit et s’approfondit entre des communautés et des mouvements laïcs de plusieurs Eglises et qui relie, tel un filet, les différents points du continent européen, depuis l’Atlantique jusqu’à l’Oural. Préfigurant la richesse que constitue l’unité dans toute sa diversité, il veut offrir à l’Europe sa contribution « de peuple ». Dans la phase difficile que traverse l’Europe en ce moment – difficultés dans le domaine social, culturel, politique, spirituel – la manifestation Ensemble pour l’Europe 2007 voudrait témoigner, surtout par des faits de vie, de la lumière inépuisable qui jaillit de l’Evangile mis en actes dans les différents domaines : famille, vie ensemble dans des villes toujours plus multiculturelles et pluri religieuses, économie, politique, nouvelles pauvretés, écologie. La manifestation « Ensemble pour l’Europe » sera précédée et préparée par le Congrès « Ensemble en chemin» pour les responsables et collaborateurs des Mouvements et Communautés. Il aura lieu, toujours à Stuttgart, le 11 mai 2007.

Le doctorat honoris causa en théologie conféré à Chiara Lubich par l’université Hope de Liverpool

Les opérations « copains de classe à distance » se multiplient

  35 projets dans 29 pays du monde : 1847 bourses d’étude financées en 5 ans. C’est un réseau de réciprocité, activé à l’échelle de la planète entre les « School-mates » : les copains de classe à distance, un projet des Juniors pour un Monde Uni (Mouvement des Focolari) qui, d’année en année, implique toujours plus d’écoles. 455 bourses d’étude ont été remises en 2006. Mais qu’est-ce que l’opération Schoolmates ? Avec ce projet, les Juniors pour un Monde Uni promeuvent des liens entre les écoles : des classes de différents pays correspondent pour échanger leurs richesses réciproques et partager cultures, langues, traditions et initiatives déjà en cours pour bâtir un monde plus uni. Un fonds de solidarité permet de soutenir des bourses d’étude en faveur de jeunes des pays plus défavorisés. Quel est l’engagement pris ? La classe ou le groupe qui souhaite adhérer au projet s’engage, pour commencer, à vivre la Règle d’or – Fais aux autre ce que tu voudrais que l’on fasse pour toi. Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse ! – à correspondre avec d’autres classes ou groupes et à assumer des bourses d’étude. Chaque classe pourra s’engager pour une bourse d’étude annuelle, avec 1 euro par mois, pour chaque jeune qui souhaite apporter sa part. Il est possible de contribuer par des économies personnelles, ou en mettant en action toute la classe par des activités variées, toutes à inventer. Une de ces initiatives, par exemple, est devenu désormais un rendez-vous attitré des Juniors pour un Monde Uni d’Italie : ce sont les Foires de printemps. En 2007, 30 projets sont en cours de réalisation, dans 26 pays. Nous présentons ici deux d’entre eux. Pour contrebalancer le phénomène d’abandon des études en Albanie. Le manque de ressources financières et l’absence d’un programme national d’éducation sont parmi les causes de l’écroulement du système scolaire albanais, ces dernières années. Parmi les problèmes les plus sérieux : les faibles salaires des enseignants, le manque de matériel de formation et de locaux adaptés. Le projet tend à donner la possibilité à beaucoup enfants – appartenant aux classes sociales les plus démunies -, de fréquenter l’école obligatoire, et de pouvoir entreprendre des cours de formation professionnelle ; ceci, afin d’ouvrir aux jeunes des perspectives d’avenir et de leur permettre de contribuer, une fois devenus adultes, à la vie et au développement de leur pays. Pour en savoir plus sur ce projet : http://www.school-mates.org/progetti/main_albania_ita.html Bandra la “reine des quartiers périphériques” de Bombay. Soutien à des jeunes en marge de la société. A Bombay (20 millions d’habitants), l’urbanisation galopante a amené la formation d’immenses bidonvilles. Des masses de personnes sont attirées en ville par l’espoir de recevoir au moins un salaire minimum et elles se retrouvent là, vivant dans des conditions d’extrême pauvreté. Les enfants des bidonvilles, avant de se rendre à l’école, travaillent pour tenter de gagner quelque chose et, pour cela, ils arrivent en classe déjà fatigués. Même s’ils étudient avec sérieux et de tout leur coeur, ils sont souvent confrontés à l’échec. 16 bourses d’étude leur sont actuellement attribuées pour qu’ils parviennent à terminer leurs études et à trouver à l’avenir un travail qualifié. Pour en savoir plus sur ce projet : http://www.school-mates.org/progetti/main_india_bandra_ita.html

Le doctorat honoris causa en théologie conféré à Chiara Lubich par l’université Hope de Liverpool

Joyeuses Pâques, fête de la résurrection !

 « A trois heures, Jésus cria d’une voix forte : “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?” » (Mc 15,34) Dipinto di Annemarie BaumgartenJésus abandonné ! Tu nous apprends de façon divine et héroïque en quoi consiste l’amour. Pour que nous ayons la Lumière, tu t’es fait « obscurité ». Pour que Dieu soit en nous, tu l’as éprouvé loin de toi. Pour que nous possédions la sagesse, tu t’es fait « ignorance ». Pour que nous ayons la vie, tus as éprouvé la mort. Pour que nous revêtions l’innocence, tu t’es fait « péché ». Pour que nous puissions espérer, tu as presque éprouvé le désespoir… Pour que le ciel soit nôtre, tu t’es senti abandonné. Jésus abandonné ! Tu nous donnes la certitude qu’en te revivant, chacun de nous peut donner, à l’endroit où il vit, l’élan indispensable et décisif au changement de cap que l’humanité attend, en y faisant rayonner la lumière de la résurrection. Chiara Lubich

« En chemin vers l’unité de l’humanité. Proposition chrétienne et proposition du courant gandhien »

Artistes: quelle vocation pour notre époque ?

“Artistes : quelle vocation pour notre époque ?” Interpellés par cette interrogation, des peintres, des sculpteurs, des metteurs en scènes, des acteurs, des musiciens, professionnels et amateurs dans ces différentes disciplines artistiques, provenant de 20 pays (Inde, Corée, Argentine, Brésil, Europe…), se rencontreront du 13 au 15 avril au Centre Mariapolis de Castelgandolfo (Rome) pour leur deuxième Congrès international. Les organisateurs ? Le groupe “Clarté”. Il est constitué d’artistes qui voudraient apporter leur contribution pour réaliser un art porteur de lumière dans la nuit culturelle de cette époque en profonde mutation. La caractéristique de Clarté – qui s’inspire de la spiritualité de l’unité, de Chiara Lubich – est le dialogue entre artistes. L’inspiration – telle est leur conviction -, naît aussi de ces liens et de ce dialogue. Objectif de la rencontre Alors que, dans l’art moderne contemporain prédomine souvent “la perte du centre”, l’exclusion de tout point de référence, ce Congrès voudrait promouvoir un art renouvelé par une expérience humaine et spirituelle, universelle. Un art qui, justement parce qu’il s’adresse à l’homme dans toute sa personne, peut devenir le lieu de la pleine réalisation de l’homme. Le programme Comme c’est énoncé dans le titre, le Congrès poursuivra quatre pistes : inquiétudes, espérance, lumière, perpectives. Il prévoit notamment : A l’ouverture, “Le cours magistral” de chiara Lubich sur l’art, à l’occasion du doctorat honoris causa dans le domaine de l’art, qui lui a été conféré par l’université catholique de Maracaïbo (Venezuela). La sociologue brésilienne, Vera Araujo parlera de la contribution que l’art peut apporter dans la société d’aujourd’hui. “L’art, acteur dans la ville” : une présentation d’initiatives artistiques qui suscitent un réveil des valeurs et la cohésion social dans les contextes culturels et sociaux les plus variés. Par exemple, dans des villes comme Naples, Caracas (Venezuela) et Jérusalem, où est né un orchestre composé de Palestiniens et d’Israéliens. Un grand espace sera réservé au dialogue, en session plénière et en groupes. En conclusion, présentation de “Dons de lumière” : entretien de Chiara Lubich avec un groupe de croyants hindous (video).

Parole de vie d'avril 2007

Le jour de la fête de la Pâque, Jésus partage son dernier repas avec ses disciples. Après avoir rompu le pain et fait circuler la coupe de vin, il leur donne son dernier enseignement : dans sa communauté le plus grand prendra la place du plus jeune et celui qui commande la place de celui qui sert.
D'après le récit de Jean, Jésus accomplit aussi un geste significatif pour indiquer les rapports nouveaux qu'il est venu instaurer parmi ses disciples : il leur lave les pieds, ce qui contredit toute logique de supériorité et d'autorité (rappelons-nous que, lors de ce dernier repas, les apôtres se demandaient lequel d'entre eux pouvait être considéré comme le « plus grand »).

« Moi, je suis parmi vous comme celui qui sert »

« Aimer signifie servir. Jésus nous en a donné l'exemple » nous rappelle Chiara Lubich . Or l’image du mot « servir » n’est pas toujours valorisante. Ne considérons-nous pas comme inférieurs ceux qui servent ? D’autre part, nous désirons tous être servis. Nous l'exigeons des institutions publiques (les personnes qui détiennent les plus grandes charges ne s'appellent-elles pas des « ministres » ?), des services sociaux (désignés justement comme des « services »). Nous sommes reconnaissants au vendeur de bien nous servir, à l'employé de s'occuper rapidement de notre affaire, au médecin et à l'infirmière de prendre soin de nous avec compétence et attention…
Si nous attendons cela des autres, les autres en attendent peut-être autant de nous.
La parole de Jésus nous fait comprendre que, comme chrétiens, nous avons une dette d'amour envers tous. Devant chaque personne avec laquelle nous vivons ou que nous rencontrons au travail, nous devrions pouvoir dire, comme le Christ et avec lui :

« Moi, je suis parmi vous comme celui qui sert »

Chiara Lubich nous rappelle encore que le christianisme consiste à « servir, servir tous les êtres humains, voir en tous des supérieurs. Si nous, nous sommes les serviteurs, les autres sont les patrons.
Servir, servir. Nous efforcer d’être les premiers dont parle l’Évangile, oui bien sûr ! mais en nous mettant au service de tous. Le christianisme est une chose sérieuse, non pas un vernis superficiel, du genre : une pincée de compassion, un brin d’amour et une petite monnaie pour les pauvres. Pas du tout. Car il est facile de faire l’aumône pour avoir la conscience tranquille puis d’exercer son autorité en dominant et même en opprimant les autres. »
Mais comment servir ? Dans ce discours, Chiara utilise deux simples mots « vivre l'autre ». Cela veut dire « comprendre l'autre du dedans, dans ses sentiments, porter ce qui lui pèse ». Elle prenait l'exemple des enfants : « Les enfants veulent que je joue avec eux : eh bien jouons ! ». Quelqu’un à la maison voudrait regarder la télévision ou a envie de faire une promenade ? Je pourrais me dire que c'est une perte de temps. « Non, ce n'est pas perdre son temps, c'est de l'amour, c'est du temps gagné, car il faut “se faire un” par amour ». « Mais, dois-je vraiment apporter sa veste à Untel qui doit sortir ? Dois-je vraiment servir à table » ? Oui, car « le service que Jésus demande n'est pas un service théorique, un sentiment de service. Jésus parlait d'un service concret, qui requiert l'usage de nos muscles, de nos jambes et de notre tête ; il faut vraiment servir ».

« Moi, je suis parmi vous comme celui qui sert »

Comment vivre cette Parole de vie ? Nous le savons maintenant : en prêtant attention à l'autre et en répondant promptement à ses exigences, en l'aimant dans les faits. Il s'agira parfois d'améliorer notre propre travail, de l'accomplir avec toujours davantage de compétence et de perfection, car ainsi on sert la communauté. Dans d'autres circonstances nous répondrons à des demandes d'aide particulières, venues de loin ou de près, pour soulager des personnes âgées, ou au chômage, ou handicapées, ou encore des personnes seules. À des demandes qui nous parviennent de pays lointains de la part de personnes victimes de catastrophes naturelles, ou à des demandes de parrainages, de soutien de projets humanitaires. Ceux qui détiennent l'autorité éviteront tout comportement de domination, se rappelant que nous sommes tous des frères et des sœurs.
En agissant toujours avec amour, nous découvrirons, comme le dit un ancien dicton chrétien, que « servir c'est régner ».

Fabio Ciardi et Gabriella Fallacara