Oct 8, 2021 | Non classifié(e)
La prochaine Journée Mondiale de la Jeunesse se prépare (JMJ). Organisée par l’Église catholique, elle se déroulera cette année au niveau diocésain. Ce sera une étape du cheminement de préparation vers 2023 lorsque les jeunes se réuniront, pour un événement international, autour du Pape à Lisbonne (Portugal).
C’est vrai. Les jeunes sont parmi ceux qui ont le plus souffert pendant cette période de pandémie. Ils ont vu, d’un instant à l’autre, se fermer les portes de leur désir de relation avec les autres. Ils n’ont plus pu aller à l’école, à l’université, au travail. Ils ont été coupés de la vie sociale, des rapports avec les amis. Mais il est également vrai que les jeunes ont été les premiers à mettre la solidarité en marche, à lutter pour la vie, à insuffler l’espoir, à être des bâtisseurs de paix, à prendre soin de l’environnement. Le Pape François les a écoutés, il a entendu d’eux-mêmes ce qu’ils ont vécu et vivent en ce moment et a rendu public il y a quelques jours, son message pour les JMJ 2021 avec un slogan qui t’invite à l’action : « Lève-toi ! Je fais de toi un témoin de ce que tu as vu ». « Quand un jeune tombe, dans un certain sens l’humanité tombe. Mais il est également vrai que lorsqu’un jeune se relève, c’est comme si le monde entier se relevait », dit-il. Il leur présente l’histoire du jeune Saint Paul qui, alors qu’il est en route pour Damas afin d’arrêter quelques chrétiens, Jésus, au milieu d’une lumière « plus brillante que le soleil », l’appelle par son nom : « Saul ! ». C’est presque comme si le Pape François voulait aujourd’hui appeler chaque jeune par son nom. Et il retrace avec eux le chemin du témoignage du Christ que Paul a fait. Il dit ainsi à chacun : « Lève-toi et témoigne de ton expérience, de l’amour et du respect qu’il est possible d’instaurer dans les relations humaines. Lève-toi et défends la justice sociale, la vérité, les droits de l’homme. Sois témoin du nouveau regard qui te fait voir la création avec des yeux émerveillés, te fait reconnaître la terre comme notre maison commune et te donne le courage de défendre l’écologie intégrale. Sois le témoin du fait qu’il est toujours possible de recommencer et du fait que le Christ vit ». « Je vois ce message comme un grand défi pour nous, les jeunes », me confie Maria Piedale, 27 ans, une jeune du Brésil. « Je pense que c’est une réponse et une confirmation que nous devons vraiment être responsables en devenant protagonistes d’un monde uni, d’un monde plus fraternel ». Klara fait partie du groupe de jeunes qui pour une période, travaillent au Centre international des Jeunes pour un Monde Uni des Focolari. Avec tous les jeunes et les juniors des Focolari du monde entier, ils travaillent sur différents fronts pour le soin de la maison commune, en faisant ainsi écho à Laudato Si’. « Dare to care – Oser prendre soin » – est le nom du programme qui les considère comme les principaux promoteurs. « Nous devons être des protagonistes », dit Klara, « non seulement avec des paroles mais avec nos actions. Nous changerons le monde si nous faisons ce premier pas. Il est très important de se mettre en réseau avec ceux qui font déjà quelque chose ». La date de la prochaine Journée Mondiale de la Jeunesse a été fixée pour août 2023, l’événement international se tiendra à Lisbonne au Portugal. En attendant, cette année en novembre, à l’occasion de la fête du Christ Roi, les JMJ seront célébrées dans tous les diocèses du monde. Ce sera une étape vers 2023 ouverte aux surprises de Dieu, « qui veut faire briller sa lumière sur notre cheminement ».
Carlos Mana
Oct 6, 2021 | Non classifié(e)
Congrès à la Faculté de Théologie d’Innsbruck (Autriche) au terme de plusieurs années d’activité intellectuelle et d’exercice existentiel.
« Regarder toutes les fleurs » est un titre inhabituel pour un Congrès théologique et, qui plus est, dans un contexte aussi prestigieux que celui de la Faculté de Théologie d’Innsbruck, que les initiés identifient au nom de Karl Rahner, enterré dans la grande église jésuite qui sépare les deux ailes de l’Athénée. Il est significatif que ce Congrès se soit tenu ici même, dans la prestigieuse salle Leopold, caractérisée par une grande participation (une centaine de personnes) avec 150 points d’écoute dans d’autres continents. Il ne s’agissait pas d’un événement isolé, mais plutôt de la conclusion d’un parcours commencé il y a près de dix ans lors d’une conférence islamo-chrétienne organisée par le mouvement des Focolari et fondée sur un échange d’expériences dans le dialogue de la vie. Deux professeurs de la faculté de théologie autrichienne – Roman Siebenrock et Wolfgang Palaver – présents à cette occasion ont montré un grand intérêt pour cette expérience de dialogue. Au cours des mois suivants, au contact de la spiritualité des Focolari, ils avaient également visité le nouvel Institut universitaire Sophia et le Centre International pour le Dialogue Interreligieux du Mouvement. D’où l’idée de former un groupe de recherche avec des universitaires des deux religions pour explorer les aspects de la spiritualité selon les deux perspectives. Depuis, chaque année, à la fin du mois d’août, ce groupe – appelé clusters – composé d’une vingtaine de personnes d’horizons différents se réunit régulièrement pendant quelques jours. Dès le départ, il ne s’agissait pas seulement d’une activité intellectuelle et académique, mais aussi d’un exercice existentiel qui a permis de construire progressivement de profondes relations personnelles, culturelles, religieuses et intellectuelles. Ces dernières années, l’intérêt du groupe s’est porté sur certaines pages de caractère mystique de Chiara Lubich. Ces passages, dont celui qui a donné son titre à la conférence, ont été étudiés en profondeur tant dans la sensibilité chrétienne (catholique et réformée) que musulmane (sunnite et chiite). Au terme de ce parcours, il a été décidé d’organiser un congrès académique pour partager la richesse de ces réflexions.
Le congrès de ces jours-ci a ouvert cette expérience à un public académique, et pas seulement, de matrice allemande (Autrichiens, Suisses et Allemands étaient en effet la grande majorité des participants) exprimant dans le style, le langage et les catégories de pensée de cette partie de l’Europe un héritage spirituel récent (celui de Chiara Lubich) capable, cependant, de coaguler des penseurs d’origines différentes, tant ethniques que culturelles et surtout religieuses ou non : catholiques, réformés, musulmans et marxistes. Une réflexion théologique sur le passage qui a donné son titre à l’événement – une intervention du théologien réformé Stefan Tobler – a été suivie d’autres réflexions et tables rondes d’où sont ressorties les expériences de communion intellectuelle et spirituelle que ces universitaires – chrétiens et musulmans – vivent depuis des années. Comme l’a perçu un artiste genevois qui a participé aux travaux, on percevait un témoignage clair lorsqu’un groupe est monté sur scène pour contribuer à plusieurs voix. C’est une chose que l’on trouve rarement dans le milieu universitaire et qui, en ces jours-ci, a caractérisé le congrès par une dimension importante : la communion de pensée et d’esprit. De plus, la présence de catholiques, de réformés, de marxistes et de musulmans offrait un remarquable échantillon d’écoles de pensée, de sensibilités académiques mais aussi culturelles et religieuses, ce qui n’est pas facile à trouver dans le monde d’aujourd’hui où les polarisations quotidiennes sont fortes, même dans les sphères académiques et culturelles.
Roberto Catalano
Oct 5, 2021 | Non classifié(e)
Lucia Abignente, une focolarine italienne, évoque le souvenir d’Anna Fratta (Doni) avec qui elle a partagé une partie de ses années passées en Pologne. Une vie entièrement “donnée”, à l’image de la signification du nom que lui a donné Chiara Lubich. Un « abîme d’humanité », « une maîtresse de vie », une grande « petite femme ». Ce sont trois échos des nombreux témoignages suscités, le 24 septembre 2021, par la nouvelle du retour à la maison du Père d’Anna Fratta, connue dans le mouvement des Focolari sous le nom de Doni. Peut-être se sentirait-elle gênée de les entendre, elle qui ne recherchait pas les honneurs, elle dont les propos mesurés et sobres distillaient la sagesse. Son caractère, auquel se sont ajoutées les expériences de la vie, l’avait rendue ainsi. Dernière d’une famille de six enfants, elle vit une enfance que la souffrance n’a pas épargnée et qui se manifeste de manière particulièrement aiguë lorsqu’elle perd une sœur. Très tôt de profondes questions existentielles sur le sens de la vie l’interrogent, l’amenant progressivement à s’éloigner de Dieu et à chercher des réponses ailleurs. Plus tard, l’étude de la médecine, choisie en réaction, s’avère providentielle. La biologie la passionne et influence son cheminement intérieur. Elle découvre dans la nature une relation de réciprocité et de service qu’elle ne peut expliquer : une loi d’amour à la base de laquelle il y a, comme elle le comprend un soir “après une lutte intérieure douloureuse, dramatique”, “un Être qui a de l’amour en soi”. Ce fut un tournant décisif suivi d’une rencontre avec Dieu à travers le charisme de Chiara Lubich. Très vite, Doni sent l’appel à suivre la voie du focolare. Doni fait partie du groupe des focolarini/e médecins qui, à la demande de l’Église, partent à l’autre bout du monde : elle vit pendant trente ans (1962-1992), d’abord en République Démocratique Allemande, puis en Pologne, travaillant silencieusement et efficacement pour donner vie à la communauté des Focolari, dont elle suit avec émerveillement et gratitude envers Dieu le parcours et la croissance. De ces terres, marquées par la souffrance due au manque de liberté et souvent à l’impossibilité d’être en lien avec le centre des Focolari de Rome, elle rejoindra après des années le cœur du mouvement et ira vivre à Rocca di Papa (Rome-Italie) dans le focolare de Chiara Lubich. Elle partage avec elle des années intenses et lumineuses, pleines d’événements et d’engagements au niveau mondial, l’accompagnant avec dévouement et beaucoup d’amour, y compris dans la dernière ligne droite de sa vie terrestre. A cela s’ajoute sa sage et précieuse contribution en tant que Conseillère générale du Mouvement pour l’aspect ” spiritualité et vie de prière ” : avec Gis Calliari, Eli Folonari et d’autres parmi les premières focolarines – elle avait le don d’être en contact avec de nombreuses personnes et elle leur communiquait la lumière vécue et partagée au quotidien avec Chiara Lubich ; par la suite elle se retirera dans la Cité pilote de Loppiano (Italie), en raison de son état de santé qui a lentement diminué ses capacités physiques. Une profonde cohérence intérieure unifiait ses actions : « L’amour, on le sait, désarme ; notre discours était tel que tout le monde pouvait l’écouter, amis et ennemis », se souvient-elle, consciente de l’attention particulière avec laquelle, au-delà du Mur de Berlin, la police secrète les suivait. « L’amour, l’amour, rien que l’amour et remplissez les valises de cet amour, c’est la seule chose que j’emporterai avec moi ! » écrit-elle au cours de ses dernières années, alors qu’elle se prépare au grand voyage. Il n’est donc pas étonnant que son activité professionnelle lui ait valu l’estime des autorités qui, en République Démocratique Allemande (RDA) lui ont décerné trois médailles pour son travail et le “collectif” constitué. Et à plus forte raison que sa vie ait transmis de façon limpide l’amour de Dieu à de nombreuses de personnes. Son secret réside peut-être dans sa relation intime et constante avec la Vierge Marie, en particulier lorsque, debout au pied de la Croix, Marie a ouvert son cœur et ses bras à l’humanité dans son oui du Golgotha. Doni se met à son école : le 15 septembre 1962, peu après avoir franchi le mur de Berlin, elle écrivait : « Ici, il n’y a rien sur quoi s’appuyer, et si tu ne regardes pas toujours Marie au pied de la Croix, tu t’écroules. Il y a des moments où on a l’impression d’étouffer, et tout ce que l’on peut faire, c’est de prier Marie. C’est seulement ainsi que, peu à peu, le vide devient plénitude et que la douleur se transforme en paix. Ce sont les moments les plus beaux de la journée, les plus précieux, car dans la douleur, je trouve une relation toujours plus profonde et intime avec la Vierge Marie et, à travers elle, avec tous ses enfants. » Voilà le secret de la fécondité de sa vie, entièrement “donnée” comme l’exprime le nom que lui a donné Chiara Lubich.
Lucia Abignente
Oct 4, 2021 | Non classifié(e)
Aujourd’hui, 4 octobre, la fête de saint François d’Assise, patron de l’écologie, marque la fin du « Temps de la Création », la célébration annuelle de la prière et de l’action pour notre maison commune. Les différentes Églises et communautés ecclésiales du monde entier s’unissent pour protéger et défendre la Création. Chiara Lubich nous invite dans ce passage à avoir, en personne, une relation juste avec l’environnement. […] Des propositions sont faites de toutes parts pour guérir notre monde malade. […] Les jeunes sont particulièrement sensibles à cette question et ressentent la nécessité de changements radicaux dans la relation avec l’environnement, dans la relation entre les individus et les États et dans l’utilisation des connaissances scientifiques. Ils se rendent également compte que la protection de l’environnement et la consolidation de la paix ne sont possibles que si elles sont pratiquées à l’échelle planétaire. Ils sont convaincus que pour réaliser l’idéal d’un monde uni, la primauté de l’homme sur la science et la technologie doit être affirmée. […] Eh bien, il s’agit d’apporter notre propre contribution concrète, même petite, à la résolution des grands problèmes. Nos jeunes l’ont compris et ont déjà entrepris diverses initiatives qui expriment une conscience écologique personnelle et collective, sous de nombreuses formes, notamment dans l’achat de produits qui n’ont pas d’impact négatif sur l’environnement, dans la collecte des déchets qui polluent l’environnement et dans tous ces choix qui découlent d’un profond respect pour la nature. C’est en commençant par de petits problèmes locaux que se forme une conscience morale capable de s’attaquer aux problèmes à l’échelle mondiale. Après tout, l’écologie est un défi qui ne peut être relevé qu’en changeant les mentalités et en formant les consciences. De nombreuses études scientifiques sérieuses ont montré que les ressources techniques et économiques pour améliorer l’environnement ne manquent pas. Ce qui manque, en revanche, c’est ce supplément d’âme, ce nouvel amour pour l’homme, qui fait que nous nous sentons tous responsables de chacun, dans l’effort commun pour gérer les ressources de la terre de manière intelligente, juste et mesurée. N’oublions pas que Dieu le Créateur a confié la terre à tous les hommes et à toutes les femmes, et pas seulement à un peuple ou à un groupe de personnes. La répartition des biens dans le monde, l’aide aux populations les plus pauvres, la solidarité du Nord pour le Sud, des riches pour les pauvres est l’autre face du problème écologique. […] La Bible, dans son récit de la Création, nous enseigne que ce n’est qu’en harmonie avec le plan de Dieu que la nature et l’homme trouvent l’ordre et la paix. Si l’homme n’est pas en paix avec Dieu, la terre elle-même n’est pas en paix. […] Si nous découvrons que toute la Création est un don d’un Père qui nous aime, il sera beaucoup plus facile de trouver une relation harmonieuse avec la nature. Et si nous découvrons également que ce don est destiné à tous les membres de la famille humaine, et pas seulement à certains, nous accorderons plus d’attention et de respect à quelque chose qui appartient à l’ensemble de l’humanité, présente et future.
Chiara Lubich
(Lettre de Chiara Lubich à Nikkyo Niwano – 1990, in POLI, R. e CONTE, A., Vita, salute, ambiente tra speranza e responsabilità, Cittá Nuova, Roma, 2021, pp. 32-34) Bonnes pratiques et activités : http://www.unitedworldproject.org/daretocare2021/
Oct 3, 2021 | Non classifié(e)
Le mouvement des Focolari est un partenaire du Mouvement Laudato Si’ pour la sauvegarde de la Création. Une forte synergie pour améliorer notre maison commune, racontée par le directeur exécutif Tomas Insua Le 4 octobre 2021 marque la fin du « Temps de la création », une initiative de prière et d’actions concrètes pour sauvegarder et protéger notre maison commune. Elle se déroule chaque année du 1er septembre au 4 octobre. Il y aura également un appel de 46 chefs religieux du monde entier – dont le pape François – pour une action concrète sur le changement climatique, à travers le lancement de l’initiative mondiale « Faith Plans for People and Planet » à laquelle participe le mouvement des Focolari.
Nous en parlons avec Tomas Insua, directeur exécutif du Mouvement Laudato Si’, un réseau mondial d’associations et de mouvements qui travaillent ensemble pour l’écologie et l’environnement. Quel est le parcours synodal que le Mouvement Laudato Si’ veut mener pour la conversion écologique ? Vous vous appeliez auparavant « Mouvement catholique global pour le climat », pourquoi ce changement de nom ? Le Mouvement Laudato Si’ est une nouvelle réalité dans la vie de l’Église. Il a été fondé il y a seulement six ans, en 2015, juste avant la sortie de l’encyclique Laudato Si’ du Pape François. Le terme « Mouvement catholique mondial pour le climat » était trop long, c’était difficile de s’en souvenir. Par ailleurs, la crise climatique, qui restera une grande priorité pour le Mouvement, n’est pas notre seule voie. Ces dernières années, par exemple, nous avons également commencé à travailler sur la crise de la biodiversité et plus encore. Un processus synodal de discernement et de dialogue entre les différentes réalités qui composent le Mouvement – parmi lesquelles figure le mouvement des Focolari – a donc été entamé. Après deux ans de travail, le nouveau nom, Mouvement Laudato Si’, est né parce que l’encyclique du Pape François et ses contenus sont au cœur de tout ce que nous faisons. Quels sont vos projets pour l’avenir ? Parmi les différents projets, nous avons à court terme la pétition « Planète saine, personnes saines ». Il est important de la signer, car se tiendra le grand sommet des Nations unies sur le climat (COP26) à Glasgow (Royaume-Uni) du 1er au 12 novembre 2021. Les dirigeants mondiaux peuvent fixer des objectifs significatifs pour protéger la création. Il est de notre responsabilité de faire entendre la voix des plus vulnérables et de nous mobiliser en leur nom. En ce « Temps de la création », c’est merveilleux de voir combien d’activités ont eu lieu et ont encore lieu au niveau local dans le monde entier, grâce aux cercles Laudato Si’. C’est un signe d’espoir, qui part d’en bas et grandit avec la conscience de la crise de notre maison commune mais aussi avec le désir de faire quelque chose. Le 26 août 2021, vous avez rencontré la Présidente du mouvement des Focolari, Margaret Karram. Comment s’est déroulée cette rencontre pour vous et comment les Focolari peuvent-ils interagir avec votre Mouvement ? La rencontre avec Margaret était magnifique. J’étais avec notre Présidente, Lorna Gold. Pour moi, c’était inouï d’apprendre à connaître la réalité des Focolari. Ce que j’ai vraiment aimé, c’est le parallélisme entre les deux mouvements. Le mouvement des Focolari est évidemment beaucoup plus important et a plus d’années de vie. Nous sommes une réalité très jeune mais par certains aspects nous sommes similaires aux Focolari, comme l’engagement pour le dialogue entre les différentes Églises et le dialogue entre les grandes religions. En effet, parmi nous, dans le Mouvement Laudato Si’, il y a ceux qui vivent la foi catholique, mais nous avons en même temps des animateurs qui appartiennent à différentes Églises et à différentes religions. Apprendre de l’expérience de dialogue des Focolari est un cadeau merveilleux.
Lorenzo Russo
Oct 1, 2021 | Non classifié(e)
Un témoignage d’écologie intégrale : des jeunes et des communautés unis pour protéger les mangroves
« Un habitat détruit, brûlé, attaqué par les déchets et les pesticides. Les mangroves ici sont en train de le devenir. Nous voulons aider notre terre, et notre peuple ». C’est ce que dit Sirangelo Rodrigues Galiano, un focolarino de 49 ans d’origine brésilienne, mais désormais équatorien d’adoption. Il vit dans la province d’Esmeraldas, une région afro-équatorienne du nord de l’Équateur, connue sous le nom de « province verte ». Un climat tropical, des plages de rêve et une riche biodiversité. C’est avant tout la présence des mangroves qui crée un habitat naturel si unique, aujourd’hui menacé par l’homme. Les mangroves sont des formations végétales constituées d’énormes racines, périodiquement recouvertes par les marées. Ces caractéristiques permettent la création d’un habitat extrêmement unique, riche en animaux et en plantes que l’on ne peut trouver ailleurs et qui sont aujourd’hui menacés d’extinction. Sirangelo a quitté le Brésil pour l’Équateur en 2016, lorsque la région a été durement touchée par un tremblement de terre. Grâce à l’ AMU (Action pour un Monde Uni), FEPP (Fonds Équatorien Populorum Progressio) et Fundación Amiga, le projet Sunrise a été lancé, dont Sirangelo est responsable. Le projet a apporté de l’aide à trois villages détruits par le tremblement de terre, Salima, Dieci Agosto et Macará, dont les habitants sont encore reconnaissants pour tout ce qu’ils ont reçu.
« Quelques années après le tremblement de terre – explique Sirangelo – , il y a aujourd’hui d’autres urgences : celle du climat et celle des jeunes, qui sont souvent poussés à partir parce qu’ils n’ont pas de travail, ou deviennent victimes du trafic de drogue ». Sunrise+, un programme de nettoyage, de reforestation des mangroves et de formation sur le thème de l’écologie, a été lancé. « Environ 400 jeunes ont participé. Nous nous réunissons maintenant périodiquement pour nettoyer et sensibiliser l’ensemble de la communauté à cette thématique. L’activité a commencé avec les jeunes, mais maintenant nous voulons impliquer tout le monde ». L’un des principaux acteurs de cette nouvelle expérience a été le Ministère de l’Environnement, de l’Eau et de la Transition Écologique de Muisne, qui travaille en collaboration avec le gouvernement et quatre autres ONG. Il est intéressant de noter que ce sont les jeunes eux-mêmes qui ont suggéré comment concevoir Sunrise+. En utilisant la méthodologie 6X1, 6 étapes pour 1 objectif : observer le contexte et les problèmes ; penser à des solutions possibles ; impliquer ; agir ; évaluer ce qui a été fait ; célébrer. Tout cela aussi pour poursuivre l’objectif de la recherche de la paix. « Notre objectif est d’être aux côtés de la population. – Sirangelo conclut : « Aujourd’hui, ce sont surtout les jeunes qui nous demandent de l’aide et nous essayons d’être là pour eux et avec eux. Ils aiment leur terre, mais sont souvent contraints de la quitter. Nous voulons les aider à rester, en trouvant de nouvelles opportunités, en commençant par la préservation des ressources naturelles. Grâce à eux, un changement de mentalité est en train de s’opérer pour la préservation de notre planète, notre maison commune“.
Laura Salerno
Si vous voulez en savoir plus, lisez l’article complet ici.
Sep 29, 2021 | Non classifié(e)
Faire fructifier l’espérance. C’est la graine que le Pape François a semée lors de son Voyage Apostolique à Budapest, le 12 septembre dernier à l’occasion de la messe de clôture du 52e Congrès Eucharistique International, peu avant de se rendre en Slovaquie. Le moment fort de cette brève étape a été la Statio Orbis, « une pause d’engagement et de prière » au cours de laquelle les Églises particulières se sont unies en communion avec le Pape autour du mystère eucharistique, afin d’ approfondir leur foi. Quelques membres du Mouvement des Focolari présents à l’événement nous livrent leur expérience. Il s’agit du célèbre Pont des Chaînes, qui maintient unies Buda et Pest en enjambant le Danube, image évocatrice rappelée à plusieurs reprises par le Pape François lors de sa récente visite apostolique en Hongrie. Parmi les thèmes de ce voyage, qui s’est achevé en Slovaquie le 15 septembre, étaient compris, le martyre et la répression, la mission d’évangélisation et, bien sûr, le Dialogue Œcuménique et Interreligieux. Ces dernières dimensions ne sont possibles que si, à la base, il y a « un grand désir d’unité », a souligné le Souverain Pontife dans son discours lors de la rencontre avec les représentants du Conseil Œcuménique des Églises et de certaines communautés juives. « Nous ne sommes pas pleinement conscients de la spécificité de la présence de tant de dénominations chrétiennes en Hongrie. D’ailleurs, le Mouvement des Focolari fait déjà un travail important ici, tant au niveau du dialogue Œcuménique qu’Interreligieux, mais nous pouvons et devons faire plus. La joie du Pape nous encourage à faire davantage usage de cette spécificité qui est la nôtre ». C’est la voix d’Eszter, 47 ans, mariée, mère de cinq enfants, directrice de la Maison d’Édition Nouvelle Cité en Hongrie (Új Város) et rédactrice de la section spiritualité du magazine en ligne du même nom. « Vivre pour son frère – dit-elle – signifie redécouvrir que l’unité et Jésus abandonné sont les deux faces d’une même pièce, et ce cheminement ne peut se faire qu’en se nourrissant de l’Eucharistie ». Un chemin commun qui monte, à suivre tous ensemble. C’est l’unité dont ce peuple a tant besoin, explique Ágoston, présentateur radio qui a travaillé ces dernières années comme directeur de la communication du Congrès Eucharistique : « Je n’ai jamais eu de ma vie un désir d’unité aussi fort que maintenant. Une unité comprise, bien sûr, comme un dialogue avec les représentants des différentes religions, mais aussi comme un rapprochement entre nous : membres des Focolari, hommes et femmes hongrois. Il me semble que c’est un grand défi de s’efforcer de défendre des valeurs et en même temps de rechercher une relation avec les personnes qui nous entourent. Récemment, il semble que ces facteurs s’excluent mutuellement, mais ce n’est pas vrai. Nous devons faire preuve de plus de courage pour nous approcher les uns des autres, en acceptant le risque ». C’est pour cette raison que le Pape François, au cœur de l’Europe, parcourant les lieux qui ont subi la violence du totalitarisme, invite chacun à devenir une ‘’racine’’, une racine de paix qui, en remuant le sol de la mémoire, est capable de la nourrir et de faire germer l’avenir. Ce désir habite également le cœur de Gergely, un jeune père hongrois, rédacteur en chef de la revue Nouvelle Cité en Hongrois. « J’ai été très frappé par une phrase que le Pape a prononcée lors de sa dernière homélie sur la place des Héros à Budapest, à la conclusion du Congrès Eucharistique International : l’Eucharistie nous pousse à ‘’nous rompre pour les autres’’. J’ai besoin de l’Eucharistie comme nourriture spirituelle. C’est un moyen très puissant de sortir de nous-mêmes et grâce auquel nous sommes de moins en moins disposés à nous ignorer. Lorsque je sors de l’église, poursuit-il, et qu’après la communion, je me dispute avec ma femme, je ressens immédiatement le contraste : Jésus m’aime, indépendamment de qui je suis, alors comment ne pas voir l’autre avec Ses yeux ? La discussion devient alors une conversation profonde qui se termine par une réconciliation. Nous devons voir l’autre comme quelqu’un à servir, à aimer et à accepter tel qu’il est, et je suis sûr que l’Eucharistie peut nous aider à relever ce défi. J’ai toujours vécu la présence de tant d’Églises en Hongrie comme une richesse et mon rêve est d’être uni à tous. Je voudrais toujours me concentrer sur ce qui nous unit vraiment, et c’est ce que le charisme de Chiara Lubich m’a appris au fil des ans : construire des ponts et trouver Jésus en chaque personne ».
Maria Grazia Berretta
Sep 28, 2021 | Non classifié(e)
Au Liban, par un marché aux puces, un groupe de jeunes des Focolari soutient l’initiative Lebnenele, qui signifie “Mon Liban ». Créée lors des manifestations d’octobre 2019, cette initiative de jeunes étudiants vise à aider certaines des familles les plus démunies. Au Liban, les Jeunes pour un Monde Uni du mouvement des Focolari ont décidé de soutenir les familles les plus démunies de leur pays. Pour ce faire, ils ont collaboré à une initiative appelée Lebnenele (Mon Liban), soutenue par des étudiants universitaires et née dans la foulée des manifestations d’octobre 2019. Dans ce contexte, des milliers de personnes, dont de nombreux jeunes, sont descendues dans la rue pour manifester contre l’imposition de nouvelles taxes par le gouvernement. Il s’agissait de biens et de services tels que l’essence, le tabac et les appels téléphoniques en ligne. Les manifestations ont conduit à la démission du Premier ministre Saad Hariri le 29 octobre 2019. Lors d’une manifestation, un groupe de jeunes – qui allaient plus tard fonder Lebnenele – a remarqué qu’une personne démunie distribuait des mouchoirs à ceux qui en avaient besoin. Cela a donné aux jeunes l’idée de s’impliquer eux-mêmes. Joëlle Hajjar, une jeune femme qui participe au projet Lebnenele depuis le début, raconte : « C’est à ce moment-là que nous avons commencé à chercher autour de nous les familles démunies. Nous avons décidé de les aider grâce aux dons que nous avions reçus d’amis ou par le biais des réseaux sociaux. Après l’explosion survenue à Beyrouth le 4 août 2020, tragédie qui a causé de grandes souffrances à la population, le groupe de jeunes a décidé de poursuivre l’initiative Lebnenele en exprimant leur affection et leur sollicitude pour leur pays en difficulté. L’objectif était de collecter suffisamment de denrées pour envoyer des colis alimentaires à 50 familles pour Noël. Grâce à la solidarité qui s’est créée autour d’eux, ils ont réussi à dépasser leur objectif initial, en aidant 76 familles. Cela leur a donné la confirmation que l’initiative ne devait pas s’arrêter mais se développer davantage pour aider plus de familles. Et c’est ce qui est arrivé : les activités de collecte de fonds visant à acheter des biens pour les familles nécessiteuses se poursuivent encore aujourd’hui. George et Salim, deux jeunes du groupe des Jeunes pour un Monde Uni, nous racontent : « Nous avons décidé d’aider Labnenele en créant un marché de seconde main où nous vendons de nombreux articles collectés parmi ceux que nous n’utilisons plus mais qui sont encore en bon état. Il y a des sacs, des chemises, des vêtements, des cravates, des livres, des bijoux… tous en excellent état. Grâce à la vente de ces produits, nous collectons de l’argent que nous utilisons ensuite pour acheter des denrées de première nécessité que nous donnons à Lebnenele. De cette manière, nous savons que les marchandises parviendront à de nombreuses familles libanaises en difficulté ». Joëlle conclut : « Les jeunes des Focolari ont été d’un grand soutien lors de nombreuses activités : ils nous ont aidés en donnant l’argent qu’ils avaient collecté sur leur marché et en nous aidant à préparer le matériel à livrer aux familles. Avec eux, nous avons toujours eu le désir de répandre l’idéal d’unité à ces familles, de créer entre nous une solidarité et une unité qui est encore présente aujourd’hui ».
Laura Salerno
https://youtu.be/zXS2fl4ytYU
Sep 27, 2021 | Non classifié(e)
La Parole de vie de ce mois de septembre nous invite à être serviteurs de tous. C’est la condition nécessaire pour être le premier. Si nous voulons être grands, nous devons nous faire petits devant le frère, répondre à ses besoins, être à ses côtés. Si Jésus, Lui qui est le Seigneur et le Maître, a lavé les pieds de ses disciples (geste qui était réservé aux esclaves). Nous aussi, si nous voulons le suivre, et surtout si nous avons des responsabilités élevées, nous sommes appelés à servir notre prochain, en nous donnant de manière aussi concrète que Jésus. C’est l’un des paradoxes de Jésus. Comment le comprendre ? Rappelons-nous que l’attitude typique du chrétien est l’amour. Or, l’amour nous conduit à nous mettre à la dernière place, à nous faire tout petit devant l’autre, comme le fait un père qui joue avec son enfant ou aide dans ses devoirs de classe son garçon plus grand. Vincent de Paul appelait les pauvres ses ‘’maîtres’’. Il les aimait et les servait comme tels, parce qu’il voyait Jésus en eux. Camille de Lellis se penchait sur les malades, lavant leurs plaies, les installant dans leur lit « avec l’affection – comme il l’écrit lui-même – d’une mère aimante pour son fils unique qui est malade[1] ». Et comment ne pas évoquer, plus près de nous, la bienheureuse[2] Teresa de Calcutta, qui s’est penchée sur des milliers de moribonds, se faisant ‘’rien’’ devant chacun d’eux, qui étaient les plus pauvres parmi les pauvres ? « Se faire petit » devant l’autre en cherchant à entrer le plus profondément possible dans son âme, jusqu’à partager ses souffrances ou ses intérêts, à nos yeux peut-être insignifiants, mais qui constituent toute sa vie. (…) « Vivons donc l’autre », au lieu de mener une existence repliée sur nous-mêmes, sur nos préoccupations, nos idées, nos affaires, bref, sur tout ce qui tourne autour de notre moi. Oublions notre moi, faisons-le passer au second plan pour mettre l’autre au cœur de nos pensées, faisons-nous un avec chacun jusqu’à descendre, si nécessaire, au creux de la vague, pour remonter avec lui. Aidons-le à sortir de ses soucis, de ses souffrances, de ses complexes, de ses handicaps. Ou, plus simplement, aidons-le à sortir de lui-même, à aller vers Dieu et vers ses frères. Avec notre soutien, il trouvera la plénitude de la vie, le vrai bonheur. À tous les échelons du monde politique et administratif, ceux qui sont aux commandes peuvent concevoir leur responsabilité comme un service d’amour, pour créer et maintenir les conditions qui permettront aux autres expressions de l’amour de s’épanouir (…). Dès notre réveil et jusqu’à notre coucher, à la maison, au bureau, à l’école, dans la rue, nous pouvons toujours trouver l’occasion de servir les autres et de les remercier lorsqu’ils nous servent à leur tour. Faisons tout pour Jésus dans nos frères, ne négligeant personne, et en étant toujours les premiers à aimer. C’est en étant petits, au service de tous, que nous serons ‘’grands !
Chiara Lubich
Chiara Lubich, in Parole di Vita, préparé par Fabio Ciardi, Opere di Chiara Lubich, Città Nuova, Rome 2017, pp. 717-719. [1] Cf. Scritti di San Camillo, Il Pio Samaritano, Milan-Rome 1965, p. 67. [2] Mère Teresa de Calcutta a été canonisée le 4 septembre 2016 par le Pape François.
Sep 25, 2021 | Non classifié(e)
Un appel décisif à « avoir l’audace d’être un » dans la condition de fragmentation que le monde est en train de vivre ; à poursuivre le chemin d’amitié entrepris, a déclaré le Saint-Père à la délégation d’évêques de diverses Églises chrétiennes venus le rencontrer.

© Vatican Media
« Face aux “ombres d’un monde fermé”, où de nombreux rêves d’unité « sont réduits à néant », où manque un “projet pour tous” et où la mondialisation navigue “sans une trajectoire commune”, où le fléau de la pandémie risque d’exacerber les inégalités, l’Esprit nous appelle à “avoir l’audace d’être un”, comme le dit le titre de votre rencontre : Oser l’unité ». Telles sont les paroles du Pape François à la conclusion du congrès « Oser être Un – Le don de l’unité dans un monde divisé » (23-24 septembre), des évêques amis des Focolari appartenant à différentes Églises. Le 25 au matin, il les a reçus en audience dans la Salle des Papes au Vatican : 10 d’entre eux étaient présents, tandis que 180 évêques de 70 Églises suivaient l’audience via une connexion Internet. Il les a encouragés à vivre l’unité, cœur du Charisme de Chiara Lubich, un charisme qui « s’est développé en attirant des hommes et des femmes de toute langue et de toute nation avec la force de l’amour de Dieu qui crée l’unité sans gommer les diversités, au contraire en les valorisant et en les harmonisant”. 
© Vatican Media
Il a ensuite expliqué que l’unité que Jésus-Christ nous a donnée « n’est pas humanisme, ce n’est être d’accord à tout prix. Elle obéit à un critère fondamental, qui est le respect de la personne, le respect du visage de l’autre, en particulier du pauvre, du petit, de l’exclu ». Important, enfin, l’appel à poursuivre le chemin œcuménique entrepris, qui doit être, a dit le Pape François : « toujours ouvert, jamais exclusif »concluant sur une note affectueuse : « Continuez à sourire, ce qui fait partie de votre Charisme ». Étaient présents, avec la délégation des évêques, le card. Koch, Président du Conseil pontifical pour la Promotion de l’unité des Chrétiens, Margaret Karram et Jesús Morán, respectivement Présidente et Coprésident des Focolari. 
© Vatican Media
Mgr Brendan Leahy, évêque catholique de Limerick (Irlande) et coordinateur des évêques amis des Focolari, a présenté au Pape les deux jours de congrès, les qualifiant d'”extraordinaires“, tandis que Mgr Christian Krause (Allemagne), ancien Président de la Fédération Luthérienne Mondiale présentait au Saint-Père l’engagement des évêques à « élargir le cercle de ces rencontres entre évêques de différentes Églises » afin de contribuer à panser les blessures d’un monde divisé, de jeunes qui ont peur d’affronter l’avenir. Il a également exprimé le désir que des rencontres similaires soient organisées sur le continent africain et au-delà. Le Métropolite Chrysostomos, de l’Église orthodoxe de Kyrenia (Chypre), a fortement souligné l’expérience d’unité vécue au cours de ces journées de congrès : « (…) nous nous sommes retrouvés ‘’un’’, comme dans la première Église chrétienne, avec l’amour évangélique entre nous. Nous avons mis en commun des expériences, admettant nos erreurs ; nous avons partagé des préoccupations et, ensemble, nous avons voulu étreindre Jésus sur la croix, solution à toute forme de manque d’unité ; nous avons prié pour aller au-delà de ces divisions. Nous voulons contribuer à porter la lumière du Christ de sorte que les personnes ne soient pas privées d’espérance. »
Stefania Tanesini
Sep 24, 2021 | Non classifié(e)
Deuxième jour de la rencontre des Évêques de diverses Églises, amis des Focolari, sous le signe de l’unité.
L’obscurité des catacombes est éclairée à la lumière des bougies et des personnes de diverses Églises apparaissaient dans les couloirs, marchant tandis que résonnent les paroles d’une prière des premiers chrétiens. Ils se rassemblent autour de l’autel de la petite chapelle où la communauté unie partageait le pain. Se tenant par la main, ils demandent, par une prière spontanée, le don de l’unité. C’est un avant-goût du ‘’pacte’’ d’amour réciproque qui est également renouvelé à chaque rencontre des Évêques amis des Focolari. « Le pacte renforce notre unité, notre alliance, et nous encourage à la maintenir dans nos relations avec nos frères et sœurs, dans nos pays et également où que nous soyons », avait exprimé peu avant l’Évêque Nelson Leite de l’Église méthodiste du Brésil. Et il avait ajouté : « Le pacte a changé ma vie, il m’a motivé et amené à accepter chaque personne, à vivre avec elle, à apprendre à l’écouter et à être capable d’établir un dialogue, même si nous sommes différents ». Ce fut un moment sacré et émouvant, qui a symboliquement contenu, comme dans une chapelle, les 170 évêques des différentes Églises chrétiennes participant à la rencontre « Oser être un », venus du monde entier. Il n’y avait plus de distances ni de moyens de communication électroniques, et même les bougies des catacombes donnaient de la lumière au nouvel engagement pour l’unité. « C’est le Commandement Nouveau de Jésus que nous voulons qui soit le fondement de nos relations, nous voulons que le ‘s’aimer les uns les autres’, soit le fondement de nos relations fraternelles », a répété Brendan Leahy, évêque de Limerick (Irlande), l’un des modérateurs de la rencontre. Avec la conscience que, si on met cette parole en pratique, Jésus peut réaliser sa promesse : « Là où deux ou plus sont unis en mon nom, je suis présent au milieu d’eux » (Mt 18,20). « Nous aimerions que Jésus nous fasse ce cadeau », déclare M. Leahy, et nous voudrions donc lui promettre que nous continuerons à vivre dans l’amour les uns pour les autres, à aimer le diocèse et la communauté de l’autre comme j’aime la mienne, à aimer l’Église de l’autre comme j’aime la mienne ».
S’il y a l’amour mutuel entre les chrétiens, c’est le témoignage le plus fort et le plus crédible pour le monde qui nous entoure. C’est ce que dit Jesús Morán, coprésident du Mouvement des Focolari : « Oui, notre unité, l’unité de tous les chrétiens pourrait être une contribution décisive à la transformation du monde. Il s’agit d’un impératif éthique qui ne peut être remis à plus tard ».
Margaret Karram, Présidente des Focolari, a conclu ces deux journées en exprimant le désir de nombreux participants de continuer à aller de l’avant, « pour créer un grand réseau qui nous aide à nous connecter ensemble, cellules vivantes unies au nom de Jésus. Qui sait combien d’initiatives pourraient naître pour renouveler la vie de nos Églises dans l’unique Église du Christ… ». Elle a donc invité tout le monde à se joindre à elle pour demander à Dieu le Père d’éclairer la voie à suivre en récitant le Notre Père. Les paroles de la prière enseignée par Jésus dans tant de langues s’entremêlent, comme dans une symphonie qui s’élève vers le ciel et inonde le cœur et l’esprit de chacun, scellant le pacte d’unité conclu précédemment.
Carlos Mana
Sep 24, 2021 | Non classifié(e)
Messages du Cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, Justin Welby, primat de l’Église anglicane, et Bartholomée Ier, patriarche œcuménique de Constantinople, aux évêques de diverses Églises amies du mouvement des Focolari lors de la conférence “Oser l’unité”. « Demeurez en moi et je demeure en vous. » (Jean 15, 4). Une image éloquente de la vigne et des sarments qui accompagne l’invitation de Jésus aux siens. C’est un appel à “être” pour porter du fruit. Ce même appel a nourri la Convention internationale des évêques amis du mouvement des Focolari, appartenant à différentes Églises chrétiennes, qui s’est tenue ces jours-ci à Castel Gandolfo sous le titre : “Oser être un. Le don de l’unité dans un monde divisé”. Recevoir ce don, dans le cadre de l’engagement œcuménique, “fait partie de la mission des évêques d’être au service de l’unité, mais pas seulement de l’unité de leur propre Église, mais de l’unité de tous ceux qui ont été baptisés au nom du Dieu trinitaire. Le baptême nous unit au Christ et fait de nous les membres de son unique corps” – déclare le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, dans le message qu’il adresse aux participants. Encourageant les évêques des différentes Églises réunies à parcourir le chemin de l’amour mutuel pour faire face aux défis du monde, il souligne le rôle fondamental de la prière : ” Nous, chrétiens, nous ne sommes pas capables de réaliser l’unité par nos propres efforts. Nous, chrétiens, nous sommes capables de produire des divisions, comme le montre encore l’histoire et, malheureusement, même le présent. Au contraire, l’unité ne peut nous être donnée que comme un cadeau. (…) Nous devrions toujours réfléchir au fait que Jésus n’a pas commandé à ses disciples d’être unis, ni ne leur a demandé d’être unis, mais qu’il a prié pour l’unité. » Viser à être un en Lui et avec son frère, c’est devenir une flamme vivante, une lampe, une source de lumière qui attire celui qui s’approche. C’est là le véritable sens de cette rencontre : apporter cette lumière dans le monde. Un souhait que l’on retrouve également dans les paroles du très révérend et honorable Justin Welby, archevêque de Canterbury : « “Oser être Un” touche la vie de nombreux chrétiens, les encourageant eux aussi à grandir dans la communion mutuelle. (…) Jamais auparavant le monde n’a eu besoin de l’unité des chrétiens. En ces temps de crise environnementale et de pandémie mondiale, sans parler des nombreux défis économiques et politiques auxquels le monde est confronté, il est de plus en plus évident que personne n’est en sécurité tant que tout le monde ne l’est pas, et que nos actions ont une incidence les unes sur les autres. L’unité entre les chrétiens peut être le ciment qui consolide la solidarité des êtres humains, et devenir ainsi le fondement de solutions durables. » Pour que “tous soient un”, il faut donc faire des choix concrets, vivre le dialogue, prendre soin de l’autre et le reconnaître comme un frère. Le message de salutation de Sa Sainteté Bartholomée, archevêque de Constantinople-Nouvelle Rome, patriarche œcuménique, aux évêques amis du mouvement des Focolari trace un parcours qui, grâce aux pages de l’Évangile de Matthieu (Mt 14, 24-33), donne espoir et réconfort : « Tout au long de l’histoire, la barque des disciples de Jésus a rencontré des vents contraires et des tempêtes : et même parmi les disciples de Jésus eux-mêmes, l’opposition, l’inimitié et la persécution se sont souvent déchaînées et se déchaînent encore parfois. (…) Dans la parabole, Jésus marche sur l’eau vers les disciples (…) : “Courage, c’est moi, n’ayez pas peur” (…) Si nous sommes courageux – poursuit-il – alors nous n’aurons pas peur d’entrer en dialogue les uns avec les autres, car nous appartenons tous au Christ (…). (…) Quand nous n’aurons plus peur, nous n’aurons pas besoin de courage, parce que nous serons un de l’Unique UN, réunis autour d’un banquet avec le Pain et le Vin de Celui qui nous dira “C’est moi”. »
Maria Grazia Berretta
Sep 24, 2021 | Non classifié(e)
Diffusion internationale en direct Samedi 25 septembre 2021 en six langues du parcours approfondi de formation, préparé par le mouvement des Focolari, sur l’éducation à la sexualité et à l’affectivité, pour un développement harmonieux de la personne dans toutes ses dimensions, destiné aux enfants, aux jeunes et aux parents. «Up2Me m’a donné une plus grande conscience de qui je suis, dans ma sphère émotionnelle et physique, et du projet de vie que j’aimerais construire, ainsi que de l’importance des relations avec les autres». «Le programme m’a particulièrement aidé à établir des liens avec les filles. Cela m’a appris à les respecter. Je suis plus disposé à aider à la maison et je suis heureux d’aider ma mère et ma sœur sans me sentir inférieur». «Cette expérience m’a permis de parler avec des jeunes de mon âge de sujets qui sont importants pour nous, j’ai pu m’exprimer librement, sans la crainte d’être jugé». Ce sont quelques-uns des témoignages des centaines de jeunes de différentes parties du monde qui ont pu participer à Up2Me, le parcours de formation pour approfondir l’affectivité et à la sexualité, qui vise le développement harmonieux de la personne dans toutes ses dimensions. Le programme est basé sur la «personne-relation». L’être-en-relation est l’essence de la personne humaine, la base ontologique pour promouvoir une croissance complète qui considère les enfants et les jeunes, selon leur âge, comme les protagonistes de choix conscients et capables de vivre des relations positives.
Samedi 25 septembre 2021 à 14 heures. (heure italienne) sera l’occasion, pour ceux qui le souhaitent, d’en savoir plus grâce à un streaming en direct sur ce lien, traduit en six langues simultanément : anglais, français, espagnol, néerlandais, portugais, italien. Créé au sein du mouvement des Focolari, Up2Me s’est développé dans 28 pays et répond à une demande claire des enfants et adolescents qui sont confrontés à des questions majeures (vie, santé, sexualité, modes de vie modernes, émotions, choix pour leur avenir…) et ne disposent pas d’outils adéquats. Les parents se sentent souvent impréparés à répondre à ces demandes. En conséquence, les médias sociaux deviennent la source principale, sans éduquer sur la valeur de la personne entière. « Je n’ai jamais trouvé ces choses sur l’internet », c’est ce qu’a déclaré une petite fille à la fin d’une session Up2Me sur la connaissance de la beauté et de la délicatesse de son propre corps. Up2Me vise à répondre à ces défis et à aider les parents dans cette phase d’accompagnement des enfants et des adolescents dans un parcours de formation intégrale. Quels sont les principaux thèmes abordés?
- Pour les enfants : émotions ; corps ; amitié ; vie et mort…
- Pour les préadolescents et les adolescents : la beauté et la délicatesse du corps ; le miracle de la naissance de la vie ; le respect de la vie humaine et de la planète ; l’hygiène personnelle ; l’avortement ; la contraception ; les techniques de procréation assistée ; les addictions ; la pornographie ; les études du genre ; les modes de vie sains (sport, alimentation, repos…) ; les opportunités et les problèmes d’Internet ; l’importance de l’aspect spirituel pour l’être humain ; les médias ; le harcèlement ; l’amitié ; les émotions ; le sentiment amoureux ; le projet de vie…
- Pour les parents de préadolescents et d’adolescents : éduquer en temps de crise ; l’autorité et l’autoritarisme ; bien communiquer ; l’adolescence, un âge d’opportunités ; comment parler aux enfants de la sexualité, les addictions (substances, pornographie, smartphones…), des modes de vie (alcool, tabac, alimentation…), des nouveaux médias…
Le parcours de formation s’adresse également à ceux qui veulent devenir des « tuteurs Up2Me » en participant à une école internationale avec formation théorique et expérimentation pratique. Up2Me est coordonné au niveau international par une équipe centrale liée à diverses équipes locales. Le Comité scientifique international multidisciplinaire est composé de professeurs de psychologie, de pédagogie, de médecine, de théologie et de droit.
Lorenzo Russo
Sep 23, 2021 | Non classifié(e)
La rencontre des Évêques de diverses Églises, amis du mouvement des Focolari, a débuté aujourd’hui. Ils seront reçus en audience par le Pape François samedi matin. « Nous devons avoir le courage de prendre des risques », « Les témoignages nous donnent le courage d’être ‘un’ », « Nous avons assisté à une expérience d’œcuménisme vécu », telles sont quelques-unes des premières impressions des 181 Évêques de 70 Églises et de 45 pays réunis aujourd’hui au premier jour de la rencontre des Évêques de diverses Églises, amis du mouvement des Focolari.
Mgr Brendan Leahy, Évêque catholique d’Irlande, et M. Matti Repo, Évêque luthérien de Finlande, modérateurs de la rencontre, après avoir salué les participants, dont la plupart étaient reliés par une liaison internet avec 15 traductions simultanées, ont donné la parole à Margaret Karram, Présidente du mouvement des Focolari, qui, après leur avoir souhaité la bienvenue, a déclaré : « Mon souhait – qui est aussi une certitude – est que cette rencontre conduise au renforcement, parmi tous les participants, de cette merveilleuse réalité d’écoute et d’accueil réciproque, dans laquelle l’Esprit Saint devient le protagoniste de nos relations. Lui seul est capable d’apporter un renouveau dans la structure ecclésiale et sociale. Il sait ouvrir la voie et rendre constructif tout processus de réconciliation. Votre présence au Congrès est en soi un signe des temps, elle révèle le souci de chacun pour l’unité, un horizon qui n’est pas si lointain car la vie commune de l’Evangile la rend tangible entre frères ».
L’Évêque Christian Krause, ancien président de la Fédération Luthérienne Mondiale, après avoir expliqué la genèse de la rencontre, s’est référé au titre : « Oser être ‘un’ » (…) C’est une humble contribution à un dialogue et une initiative en cours pour partager, se comprendre et garder parmi nous le message de Jésus sur le chemin de la paix ». Il a poursuivi en invitant tous les participants à ne pas chercher à maintenir leur pouvoir institutionnel, mais à « ouvrir les portes au partage du charisme de l’unité et à l’hospitalité eucharistique des enfants de Dieu ». C’est pourquoi, une fois de plus – pour l’amour du ciel – osez être ‘un’! ». Après un moment de rencontre par groupes linguistiques pour faire connaissance et échanger les premières impressions, la vie de la Parole de Dieu dans la spiritualité des Focolari a été approfondie. Un passage de Chiara Lubich lu par la focolarine anglicane Sarah Finch a ensuite été enrichi par les interventions de l’Évêque luthérien Dr Matti Repo, de la Dre Mervat Kelly, focolarine syro-orthodoxe et de la Dre Sandra Ferreira, focolarine catholique. Ensuite, les Évêques ont donné des témoignages qui ont rendu visible ce qui avait été dit. Une série d’expériences qu’ils ont vécues démontrent l’effort de s’engager pour construire l’unité entre les différentes Églises. Expériences émouvantes et concrètes dans les diverses situations pastorales. Les paroles de Chiara Lubich, entendues précédemment, résonnent : « Un fruit de la Parole est qu’elle nous rend un : elle provoque l’unité. Comme dans les plantes greffées, deux branches écorcées par le contact vivant des deux parties vives deviennent une seule, ainsi deux âmes humaines écorcées de l’humain par la Parole de Vie vécue, se consument mieux en une seule réalité ». Quatre heures ont concerné l’Australie aux Etats-Unis, du Brésil à l’Ukraine, de Madagascar aux pays d’Europe et d’Asie, avec la variété des fuseaux horaires et des conditions politiques et sociales. Demain, 24 septembre 2021, ce sera la deuxième journée. Ils seront reçus en audience par le pape François le samedi 25 septembre.
Carlos Mana
Sep 22, 2021 | Non classifié(e)
Évêques amis des Focolari : Démarche synodale, œcuménisme et paix sont les thèmes que 170 évêques provenant de 44 pays du monde et de 70 Églises et communautés ecclésiales aborderont à Castel Gandolfo (Rome) du 23 au 25 septembre. Le pape François les recevra en audience le 25 septembre. « Oser être UN. Le courage de l’unité dans un monde divisé », tel est le titre de la prochaine conférence internationale des évêques amis du mouvement des Focolari, appartenant à différentes Églises chrétiennes. Un titre qui exprime bien l’urgence que les évêques ressentent en ces temps où la pandémie a aggravé les divisions, la violence et les formes anciennes et nouvelles de solitude dans le monde entier. « À cela s’ajoutent la répartition injuste des richesses et de la pauvreté, le fossé dramatique entre la liberté et l’oppression, les menaces croissantes sur l’environnement naturel. C’est pourquoi nous lançons cet appel passionné : “Osez l’unité ! ” Nous l’adressons à nous-mêmes et à nos frères évêques pour qu’ils se l’approprient dans leurs églises et communautés respectives. » C’est par ces mots que l’évêque Christian Krause, ancien président de la Fédération luthérienne mondiale et l’un des initiateurs de cet événement, résume l’importance de cette conférence. Mgr Brendan Leahy, évêque catholique de Limerick (Irlande), qui en est le coordinateur, explique : «Cet événement est promu par le réseau mondial des évêques de différentes Églises, amis du mouvement des Focolari, qui se réunissent régulièrement depuis 38 ans pour approfondir leur communion sur la base de la spiritualité de l’unité des Focolari. L’objectif est d’être unis en Christ et s’il y a la présence de Jésus parmi nous, le chemin vers l’unité est assuré. » La réunion se déroulera de la façon suivante: 10 évêques seront physiquement présents à Castel Gandolfo (Rome), tandis que 170 suivront la réunion en ligne, seuls ou en petits groupes, conformément aux règles sanitaires. Le 25 septembre, ils seront reçus en audience par le pape François, qui rejoindra également tous les participants connectés en streaming. Interviendront au cours de cette conférence : Margaret Karram, présidente du mouvement des Focolari et Jesús Morán, coprésident du mouvement ; Nelson Luiz Leite Campos, évêque émérite de l’Église méthodiste du Brésil ; Stefan Tobler, théologien réformé, professeur de théologie évangélique à l’université Lucian Blaga de Sibiu (Roumanie) ; Piero Coda, théologien catholique, membre de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe, professeur à l’Institut universitaire Sophia de Loppiano (Italie). Le programme comprend des études approfondies sur la spiritualité de l’unité de Chiara Lubich, des témoignages de vie offerts par des évêques de différentes Églises qui aborderont la Parole de Dieu, le mystère de Jésus crucifié, abandonné et ressuscité, le charisme de l’unité et son incarnation dans les blessures de l’humanité contemporaine. Le moment central et assurément le plus caractéristique des conférences des évêques amis des Focolari est le “pacte d’amour réciproque”. Il s’agit d’un engagement solennel à s’aimer les uns les autres sur la base de l’invitation que Jésus propose dans le “commandement nouveau” (cf. Jn 15,17). Les évêques s’engageront ainsi à recevoir les dons offerts par chaque Église, à partager ses peines et ses joies, en les ressentant comme les leurs, afin de rendre le processus d’unité entre les Églises toujours plus proche et plus visible. Les évêques amis des Focolari : des années 1980 à aujourd’hui En 1982, Klaus Hemmerle, évêque catholique d’Aix-la-Chapelle (Allemagne), a commencé à promouvoir des réunions d’évêques de différentes Églises. Dès les années 1960, de nombreux évêques, faisant leur la spiritualité des Focolari, se sont engagés à marcher ensemble vers l’unité et à la promouvoir à tous les niveaux. Mais les propos tenus par le Pape Jean-Paul II, lors d’une audience accordée à un groupe d’évêques catholiques amis du mouvement des Focolari, ont été un encouragement supplémentaire à organiser des rencontres avec des évêques de différentes Églises. Aujourd’hui, ces rassemblements ont lieu périodiquement dans des lieux symboliques du dialogue œcuménique. Il s’agit non seulement d’un itinéraire spirituel, mais aussi d’une occasion concrète pour les évêques de se connaître et de s’accueillir mutuellement, en offrant à chacun la possibilité de faire l’expérience de la vie chrétienne des différentes Églises.
Service Communication du Mouvement des Focolari
Stefania Tanesini
Sep 22, 2021 | Non classifié(e)
Le 10 septembre dernier, la ville de Grottaferrata (Rome-Italie) a conféré à Chiara Lubich la citoyenneté d’honneur à titre posthume, une reconnaissance qui renouvelle visiblement l’amitié entre la fondatrice du mouvement des Focolari et ce territoire, qui lui était si cher et qui a vu naître les premières structures du mouvement. La plaque a été confiée à Margaret Karram, l’actuelle présidente. Une “ville mère”, un lieu où “des personnes aux vocations différentes sont rassemblées en un seul peuple”. L’inspiration de Chiara Lubich l’a conduite à reconnaître les Castelli Romani comme le terrain fertile où tout pourrait s’épanouir, et en particulier dans la ville de Grottaferrata (Rome-Italie), le nouveau centre du mouvement des Focolari, après Trente, sa ville natale, et Rome. À Grottaferrata, en 1959, une salle de réunion est inaugurée à la Villa Maria Assunta, une belle demeure mise à la disposition du mouvement des Focolari par la marquise Rossignani Pacelli, sœur du pape Pie XII. Cette maison deviendra bientôt le cœur de l’Œuvre, la vivante et fervente “Cité de Marie”. Chiara Lubich, tout en continuant à vivre à Rome, a passé quelque temps à Grottaferrata de 1956 à 1964.
Ces épisodes d’une histoire conduite par Dieu ont été évoqués par la présidente du mouvement des Focolari, Margaret Karram, à l’occasion de la cérémonie de remise de la citoyenneté d’honneur à titre posthume de Grottaferrata à Chiara Lubich, le 10 septembre dernier. Étaient présents à cet événement : Luciano Andreotti, maire de Grottaferrata, Angelo Viticchiè, ancien maire de la ville, Sergio Lubich, neveu de Chiara et Veronica Cimmino, maire de Rocca di Papa. Pour conclure, la projection du documentaire “Chiara Lubich : l’Amour triomphe de tout”. Le réalisateur Giacomo Campiotti, le producteur artistique Saverio D’Ercole, le producteur du film Luca Barbareschi et l’actrice Valentina Ghelfi étaient également présents. L’événement, déjà prévu en 2004, puis reporté en raison de la maladie et du décès de Chiara, était axé sur le sens de la communauté et de la fraternité. Ces valeurs, enracinées dans la vie du Mouvement, peuvent devenir, comme l’a souligné le maire de Grottaferrata, le seul “instrument de partage” même dans la vie publique d’une ville, où la “recherche du bien commun” reste l’objectif principal.
Ce qui semble être un chemin ardu trouve sa confirmation dans “l’unité par l’amour” et dans les propos inédits que Chiara aurait voulu prononcer en recevant ce titre, repris par la voix de Margaret Karram : « Je voudrais offrir cet Art d’Aimer à l’attention de toutes les personnes présentes et en particulier aux citoyens de Grottaferrata afin que, s’ils le souhaitent, nous puissions nous aider à le vivre et à le diffuser partout. » Une expérience qui, comme le conclut la présidente du mouvement des Focolari, « ne s’arrête pas aux frontières de notre ville, mais s’étend à des relations fraternelles de collaboration avec d’autres municipalités, pour faire grandir et rendre toujours plus lumineux un réseau de villes pour la fraternité. »
Maria Grazia Berretta
Sep 20, 2021 | Non classifié(e)
Le 17 septembre 1948, Chiara Lubich rencontrait pour la première fois à Rome Igino Giordani[1], qu’elle appellera plus tard Foco. Elle était tertiaire franciscaine et était accompagnée de quelques religieux de différentes familles franciscaines. Giordani avait 54 ans et était déjà un homme accompli dans les domaines politique et culturel lorsqu’il connut Chiara Lubich, jeune fille de 28 ans, reconnaissant en elle un charisme. Giordani rejoint immédiatement les Focolari et, en raison de sa contribution au développement du Mouvement, Chiara Lubich le considéra comme un cofondateur. Voici le récit de cette rencontre tiré du journal de Giordani. « Voir unis un frère conventuel, un frère mineur, un capucin, un tertiaire et une tertiaire de François d’Assise me parut déjà en soi un miracle d’unité, et je le leur dis. La jeune fille prit la parole […] et, dès les premiers mots, je sus qu’il s’agissait de quelque chose de nouveau. Le timbre de la voix était inhabituel. Il dénotait une conviction profonde et sûre qui jaillissait d’un sentiment surnaturel. […] Lorsqu’elle cessa de parler, au bout d’une demi-heure, j’étais dans l’enchantement. Inondé de lumière et de joie, j’aurais voulu continuer à entendre cette voix. Sans m’en rendre compte, c’est cette voix que j’avais attendue. Elle mettait la sainteté à la portée de tous, supprimait les grilles qui séparaient le monde laïc de la vie mystique. Elle jetait sur la place publique les trésors d’un château où peu étaient auparavant admis. Elle rendait Dieu proche : il était Père, frère, ami, présent à l’humanité. […] Il se passa quelque chose en moi. Ces morceaux juxtaposés de culture se mirent en mouvement, s’animèrent, jusqu’à former un corps vivant, parcouru par un sang de générosité : était-ce le sang dont brûlait Catherine de Sienne ? L’amour était entré, il investissait mes pensées en les attirant sur une orbite de joie. L’idée de Dieu avait cédé le pas à l’amour de Dieu, l’image idéale de Dieu avait cédé la place au Dieu vivant… En Chiara, j’avais trouvé non pas quelqu’un qui parlait de Dieu, mais quelqu’un qui parlait avec Dieu : fille du Père, avec lequel elle conversait dans l’amour. […] Tout en fut éclairé. La souffrance prit une signification de Salut et se transforma en amour. La vie apparut comme le dessein adorable de la volonté de Dieu, et chaque instant acquit plénitude et beauté. La nature et son histoire dévoilaient des espaces riches d’harmonie et de sagesse. Et pour vivre cette nouvelle vie, pour naître en Dieu, je ne devais pas renoncer à mes doctrines. Je devais seulement les plonger dans la flamme de la charité, afin qu’elles prennent vie. À travers le frère, je me mis à vivre Dieu. La grâce jaillit librement, les écrans qui séparaient la nature du surnaturel s’effacèrent. Mon existence devint toute une aventure, vécue consciemment en union avec le Créateur, qui est la vie. […]
Igino Giordani
(Igino Giordani, Memorie di un cristiano ingenuo, Rome, 1984, pp. 147-154). « Igino Giordani, chrétien, politique, écrivain », Nouvelle Cité 2003, pp. 152-155 [1] Igino Giordani (1894–1980) est un écrivain, un journaliste et un homme politique italien. En 1946, il est élu à l’Assemblée Constituante et, en 1948, comme député dans les files de la Démocratie au Parlement italien où il se distingue par son engagement en faveur de la paix et de la justice sociale.
Sep 18, 2021 | Senza categoria
La cité-pilote Victoria de Man (Côte d’Ivoire) a fait preuve de ténacité pendant la pandémie. Le Covid-19 n’a pas interrompu les activités du Centre de Santé et du Centre Nutritionnel qui, grâce aussi à l’aide de la Communion extraordinaire des biens lancée par le Mouvement des Focolari, ont soutenu les besoins de beaucoup de gens. Monica Padovani est une focolarina italienne, âgée de 53 ans, qui vit en Afrique depuis vingt ans. Elle travaille depuis deux ans à la Cité-pilote des Focolari à Man (Côte d’Ivoire), en tant qu’éducatrice professionnelle et coordinatrice des activités du Centre de Nutrition Supplémentaire des Focolari (CNSF). Pendant la pandémie, ce cœur battant, qu’elle soigne courageusement, n’a pas cessé de battre, donnant ainsi un exemple de grande ingéniosité et d’audace. La création d’un atelier pour la production de masques, introuvables sur le marché, a garanti des services indispensables aux malades du CNSF et du Centre Médical adjacent, et les aides reçues ont été fondamentales pour leur permettre de continuer à accueillir. Qu’est-ce que cela a signifié pour la cité-pilote Victoria de vivre l’urgence dans cette chaîne d’amour continue ? Les défis à relever au cours de cette année ont été nombreux, mais nous pouvons dire avec joie que nous en avons surmonté beaucoup. Les mesures restrictives prises dans le pays au début de la pandémie ont permis de contenir la propagation de la maladie dans les environs de la capitale, Abidjian. À Man, où se trouve notre Cité-pilote, les conséquences sont principalement de nature économique et sociale et ont malheureusement affecté une situation déjà fragile, touchant particulièrement les secteurs les plus pauvres de la population. Heureusement, les activités du Centre de Santé et du Centre de Nutrition ont continué, bien qu’à un rythme plus lent, et l’aide reçue a permis de soutenir diverses activités d’urgence, permettant également l’emploi d’une infirmière supplémentaire. Avec une équipe renforcée, les cas de malnutrition infantile ont été mieux traités, un grand nombre de mères dans le besoin ont été soutenues et des réponses concrètes aux différents besoins ont été apportées. Aider semble avoir été votre façon d’ « embrasser » l’autre. Une expérience que vous portez particulièrement dans votre cœur ? Chaque cas est unique, mais parmi les nombreux moments vécus, celui de la petite fille née prématurément était particulièrement émouvant. Après la naissance, le bébé ne pesait qu’un kilo et les parents ont été orientés vers la pédiatrie avec le besoin urgent d’un lit thermique. En raison de diverses difficultés, ils n’ont pas pu répondre à ce besoin et c’est au CNSF qu’ils ont reçu les premiers secours. On a aidé la mère lors des premières tétées du bébé et on leur a assuré un environnement calme et paisible où ils pouvaient rester au chaud et en contact étroit. Grâce à ces petits gestes, la petite fille a pris des forces et du poids et fêtera bientôt sa première année en pleine forme. Le verbe « nourrir » a-t-il pris de nouvelles significations pendant la pandémie ? Dans notre expérience quotidienne au CNSF, le mot ‘nourrir’ a certainement un sens plus large. Il concerne bien sûr d’alimentation, la prévention et la lutte contre la malnutrition. Toutefois, ‘nourrir’ signifie également donner à cette personne ce dont elle a réellement besoin à ce moment-là, comme des conseils, des encouragements ou une attention particulière. C’est ce que le Covid a mis en avant : plus d’attention à l’autre personne. C’est ainsi que nous avons compris que des choses souvent « simples » à nos yeux peuvent être vitales pour d’autres.
Maria Grazia Berretta
Sep 17, 2021 | Non classifié(e)
Cet appel s’adresse à nous aussi : avoir un esprit et un cœur ouverts pour reconnaître et prendre en charge les besoins des autres, utiliser nos talents, notre temps, pour le bien commun dans les contextes domestiques et autres. C’est l’invitation à nous mettre à la dernière place pour être les “premiers”, à pousser tout le monde vers le seul avenir possible : la fraternité universelle. Écouter Aimer son prochain signifie parfois simplement l’écouter… même pendant des heures ! Cela m’est arrivé ce matin, lorsque vers 9h30, un ami qui passe la majeure partie de l’année à l’étranger est venu me rendre visite. Il m’a parlé de son père qui venait de mourir, de la personne qui s’occupait de lui, des divers problèmes familiaux, et du fait que, pour ne pas manquer la messe du dimanche à l’étranger, il doit faire quatre heures de route, aller-retour, pour se rendre à l’aumônerie où elle est célébrée en italien… Il était midi passé quand nous nous sommes dit au revoir. C’est à ce moment que j’ai réalisé le temps que j’avais passé à l’écouter. (Umberto – Italie) Compétition en cuisine Je voyais ma femme rentrer toujours fatiguée du travail. J’ai demandé à Dieu comment pouvais-je l’aider et un soir, pendant le dîner, j’ai eu l’idée d’une semaine d’essai dans la cuisine : chacun de nous devait préparer un dîner différent (avec ma grand-mère, nous sommes sept). Même notre troisième fils, un adolescent toujours content de tout, s’est intéressé à la compétition. La semaine s’est écoulée et l’une des filles a suggéré de poursuivre en nous donnant même des notes. C’est devenu encore plus amusant. C’est avec une grande joie que j’ai constaté que ma femme était soulagée et heureuse de voir ses enfants en action. Une fois, en parlant entre nous, elle m’a dit qu’elle découvrait des aspects nouveaux et inattendus de nos enfants. (G.B. – Slovaquie) Ce regard disait tout J’avais pris ma retraite plus tôt que prévu, juste pour être proche de ma femme, qui était malade depuis un certain temps. Malheureusement, sa maladie était dégénérative. Jour après jour, j’ai vu décliner ses capacités, sa parole et ses mouvements… Où était la femme merveilleuse avec laquelle j’avais rêvé d’une vie de bonheur, d’une grande et belle famille, de notre engagement d’être un foyer ouvert à tous ? Ma femme était là, immobile ; elle bougeait les yeux et ce regard disait tout. Ma foi n’était pas vivante, notamment parce que, en tant que professeur de philosophie, je connais les astuces de l’esprit et le danger de la mystification. Depuis que la conversation avec ma femme était devenue silencieuse, je percevais qu’elle était heureuse si je priais à ses côtés, pour elle, en elle. Il y a deux mois, elle s’est éteinte en silence. Elle a laissé un tel héritage que ni moi ni nos enfants ne pouvons quantifier. Elle a planté en nous une graine de lumière. Lorsque la maladie est apparue, elle avait dit : « La vie est maintenant en montée. J’aimerais la parcourir avec vous. Mais Dieu me demande de dire merci avec ma vie ». (G.d.P. – Italie)
Aux soins de Maria Grazia Berretta
(extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VII, n.4, septembre-octobre 2021)
Sep 16, 2021 | Non classifié(e)
La parole du Pape François aux membres des différentes associations de fidèles, mouvements ecclésiaux et communautés nouvelles. Nous avons demandé à Margaret Karram et Jesús Morán leurs premières impressions. Le regard tourné vers l’avenir tout en gardant les pieds fermement ancrés dans le présent. Cela semble être le début d’un parcours de discernement suggéré aujourd’hui, en Audience, par le Pape François aux membres des différentes associations de fidèles, mouvements ecclésiaux et nouvelles communautés.
Ce matin, le Saint-Père a fait une apparition surprise à la rencontre des modérateurs d’associations de fidèles, des mouvements ecclésiaux et des nouvelles communautés, organisée par le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie. La Présidente du Mouvement des Focolari, Margaret Karram, et le Coprésident, Jesús Morán Cepedano étaient présents à ce moment de grande réflexion sur le thème : « La responsabilité de gouvernance dans les associations de laïcs : un service ecclésial. » « Cela a été une grande surprise – a déclaré Margaret Karram – de voir le Saint-Père arriver dès le début de la rencontre. Il nous a fait un très beau discours, très dense et éclairant ; il nous a donné la juste interprétation du décret général promulgué par le Dicastère en juin dernier sur le renouvellement des charges de gouvernement dans les mouvements ecclésiaux et les communautés nouvelles. » En renouvelant son estime et sa reconnaissance à toutes les personnes présentes, en particulier pour la manière dont chacun vit et témoigne de l’Évangile, le Saint-Père identifie comme étape originelle du mandat ardu d’évangélisation et d’apostolat de tous, précisément le Baptême ; le moyen qui « nous fait ensemble prêtres, dans le sacerdoce du Christ : le peuple sacerdotal ». Le pape François décrit les multiples réalités ecclésiales comme un peuple qui marche, en croissance constante, qui reconnaît aussi ses fragilités ; un peuple qui ne s’arrête pas et qui cherche toujours à se convertir : « Rappelez-vous toujours que construire l’avenir ne signifie pas sortir de l’aujourd’hui que nous vivons ! Au contraire, l’avenir doit être préparé ici et maintenant, ‘’dans la cuisine’’, en apprenant à écouter et à discerner le temps présent avec honnêteté et courage, et disponibles à une rencontre constante avec le Seigneur, à une constante conversion personnelle. Sinon, vous courez le risque de vivre dans un ‘’monde parallèle’’, confiné, loin des vrais défis de la société, de la culture et de toutes les personnes qui vivent près de vous et attendent votre témoignage chrétien. Le cheminement évangélique n’est pas un voyage touristique. C’est un défi : chaque pas est un défi et chaque pas est un appel de Dieu” »

Jesús Morán, Margaret Karram et Giovanni Ramonda (modérateur de l’Association du Pape Jean XXIII)
Un véritable encouragement paternel qui révèle comment la docilité et l’humilité sont la recommandation à suivre, ce qui est nécessaire pour pouvoir approfondir sans cesse le charisme auquel on appartient et réfléchir à la meilleure façon de l’incarner dans la vie de tous les jours. Le décret lui-même, promulgué le 11 juin de cette année, « Les associations internationales de fidèles », nous porte dans cette direction : accepter quelques changements et préparer l’avenir à partir du présent. En outre, la responsabilité de gouvernement dans les associations de laïcs, sur laquelle le Pape réfléchit aujourd’hui, inverse sa pyramide ou, pourrions-nous dire, recompose l’ordre correct en plaçant le service à son sommet : « Gouverner, c’est servir. (…) Apprenons à dire ‘’nous sommes des serviteurs inutiles” (Lc 17, 10). Gardons à l’esprit cette expression qui fait beaucoup de bien à l’Église et qui rappelle l’attitude juste pour œuvrer en son sein : l’humble service, dont Jésus nous a donné l’exemple, en lavant les pieds des disciples. »
« Après le discours du Pape – affirme Jesús Morán -, on ne peut pas se contenter de lire le Décret, il faut le réaliser, en ajoutant aussi les paroles qu’il a prononcées ce matin. C’est comme un petit traité sur la manière d’exercer la gouvernance à la lumière de l’Évangile. » « Nous sommes en train de vivre un événement profondément ecclésial, dans une grande communion, ajoute Margaret Karram, avec des interventions profondes. Dans les mois à venir, je pense que nous devrons approfondir ce sujet important également afin de mieux vivre notre charisme. » « Il nous faut reconnaître et exprimer le grand amour et l’attention du Dicastère envers les mouvements – a conclu Jesùs Morán – ; leur intention est de sauver les charismes et cela, le Pape l’a démontré en renouvelant plusieurs fois ses remerciements aux différentes réalités ecclésiales présentes, surtout pour leur engagement en ce moment de souffrance pour toute l’humanité. » Pour accéder à la transcription intégrale du discours du Pape François : https://www.vatican.va/content/francesco/en/speeches/2021/september/documents/20210917-nuova-evangelizzazione.html
Sep 13, 2021 | Non classifié(e)
Au-delà de la barrière de la liberté et de l’égalité. Vingt ans après la chute des Tours Jumelles, les paroles de Chiara Lubich sur l’attentat qui a changé le destin du monde résonnent, plus que jamais actuelles, et nous rappellent quelle est la seule voie possible vers la paix. Au lendemain du 11 septembre, nous avons été nombreux à ressentir le besoin de réfléchir aux causes profondes de ces attentats, mais aussi d’offrir une alternative authentique, responsable, résolue, à la terreur et à la guerre. […] Nous sommes nombreux aujourd’hui à nous demander – à New York comme à Bogota, à Rome comme à Nairobi, à Londres comme à Bagdad – s’il est possible de vivre dans un monde de peuples libres, égaux, unis qui, non seulement prônent le respect de l’identité de l’autre, mais sont attentifs aussi de leurs nécessités. […] De nombreux points de la terre montent aujourd’hui le cri d’abandon de millions de réfugiés, de millions d’affamés, de millions d’exploités, de millions de chômeurs qui sont exclus et comme ‘’coupés’’ du corps politique. C’est cette séparation, plus encore que les privations et les difficultés économiques, qui est leur vraie pauvreté et qui augmente, si c’était possible, leur désespoir. […] La liberté et l’égalité, face aux défis du présent et de l’avenir de l’humanité, ne suffisent pas. Notre expérience nous enseigne qu’un troisième élément est nécessaire, longtemps ignoré de la pensée et de la pratique politique : la fraternité. […] C’est la fraternité qui peut susciter des projets et des actions dans l’enchevêtrement complexe de la politique, de l’économie, de la culture et du social de notre monde. C’est la fraternité qui fait sortir les peuples de l’isolement et leur ouvre la porte du développement. C’est la fraternité qui indique comment résoudre de façon pacifique les dissensions et qui relègue la guerre dans les livres d’histoire. C’est par la fraternité vécue que l’on peut rêver et même espérer une certaine communion des biens entre les pays riches et les pays pauvres, étant donné que le déséquilibre scandaleux qui existe aujourd’hui dans le monde est l’une des causes principales du terrorisme. Le profond besoin de paix exprimé par l’humanité aujourd’hui prouve que la fraternité n’est pas seulement une valeur, une méthode, mais un paradigme global du développement politique. Voilà pourquoi un monde qui est toujours davantage interdépendant a besoin de personnalités politiques, d’entrepreneurs, d’intellectuels et d’artistes qui mettent la fraternité – instrument d’unité – au centre de leur action et de leurs pensées. […]
Chiara Lubich
(Chiara Lubich, Message à la première Journée Mondiale de l’Interdépendance, USA, 12 sept.2003 in Discorsi in ambito civile ed ecclesiale, par di Vera Araujo, Città Nuova, Roma, 2020, pp. 111-113).
Sep 11, 2021 | Non classifié(e)
La solidarité vécue à Indianapolis (USA) à l’occasion du 11 septembre par des catholiques et des musulmans, se poursuit. Dans les jours qui ont suivi les attaques terroristes du 11 septembre 2001, de nombreux musulmans américains ont subi une réaction agressive et parfois violente de la part de leurs concitoyens parce que les hommes qui ont détourné des avions de ligne ce jour-là étaient des extrémistes musulmans. Le Centre Islamique Nur-Allah d’Indianapolis a été la cible de multiples alertes à la bombe dans les jours qui ont suivi le 11 septembre. Ainsi, lorsque les musulmans de ce Centre se sont réunis pour prier le vendredi suivant les attentats, ils savaient qu’ils pouvaient eux-mêmes être victimes d’une attaque. Mais ils n’étaient pas seuls.
Ils ont été rejoints ce jour-là par certains de leurs amis catholiques, membres des Focolari, un mouvement ecclésial laïc international qui, entre autres, promeut une plus grande unité dans la grande famille humaine. « Ce fut une expérience très émouvante », a déclaré David Shaheed, membre de Nur-Allah, qui est également juge dans le comté de Marion depuis 1996. « Ils se sentaient liés à nous. Ils ont senti que nous étions des amis et des voisins. Ils ont mis leur vie en jeu pour être avec nous en ce moment de l’histoire très tumultueux et effrayant. » John Mundell, alors membre de la paroisse St Pie X, faisait partie du groupe des Focolari qui est venu à Nur-Allah le 14 septembre 2001. « Cette expérience a probablement été l’un des moments les plus sacrés de ma vie », a-t-il déclaré. « Lorsque nous sommes arrivés en groupe et qu’ils nous ont vus, on pouvait lire sur leurs visages qu’ils avaient compris que notre démarche était authentique. Il n’y avait rien de faux ni de superficiel. »
Les membres des Focolari savaient qu’en choisissant de rester avec leurs amis de Nur-Allah après les menaces d’une bombe contre leur Centre, ils risquaient de mettre leur vie en danger. Mais le lien de réciprocité engagé avec eux était suffisamment important pour qu’ils acceptent ce risque. « Notre foi catholique nous appelait à être à leurs côtés », a déclaré Mundell, aujourd’hui membre de la paroisse Notre Dame de Lourdes à Indianapolis. « C’est à ce moment-là que les choses ont commencé à prendre une belle tournure. À l’intérieur de soi, on sait ce qu’il convient de faire, mais on doit ensuite dire : “Oui, nous le faisons”. » « Heureusement, il n’y a pas eu d’attaques ce jour-là. Mais certains membres de Nur-Allah ont tellement apprécié la solidarité dont ont fait preuve leurs amis catholiques qu’ils se sont joints à eux pour la messe deux jours plus tard à l’église St Pie X. » « C’était un amour réciproque – nous a confié Mundell. Vous tendiez la main avec amour et vous receviez en retour une sorte de vague [d’amour]. C’était un sentiment sacré. D’une certaine manière, il y avait la présence de Dieu dans la relation que nous avions établie. » Cette amitié avait débuté en 1997 et suivait l’exemple de Chiara Lubich, la fondatrice italienne du mouvement des Focolari, qui avait tendu la main à W.D. Muhammed, le leader d’une branche de l’Islam aux États-Unis, composée principalement de Noirs américains. Au cours des années qui ont suivi le début de leur relation à Indianapolis, les membres des Focolari et de Nur-Allah ont organisé des rencontres entre catholiques et musulmans qui ont attiré des personnes de tout le Midwest. L’une d’elles avait eu lieu à Indianapolis moins de deux mois avant le 11 septembre. Mais les événements de cette journée ont rapidement fait grandir leur relation d’une manière que personne n’aurait pu imaginer. « Il y a des moments où Dieu nous appelle à l’unité à travers la douleur », a déclaré Michael Saahir, l’imam attaché à Nur-Allah. Il s’agit là, pour lui, d’une leçon durable du 11 septembre, dont il craint qu’elle ne soit oubliée au fil des ans. « Trop souvent, lorsque la douleur s’estompe, nous oublions », a-t-il dit. « Nous avons tendance à oublier trop facilement. Ou nous ne prenons même pas le temps de tirer les leçons qui l’accompagnent. L’unité de la famille humaine est la principale. » Ces dernières années, les membres des Focolari de l’Indianapolis ont pris conscience de la douleur ressentie par leurs amis musulmans noirs en raison de leur race. « En tant qu’Américains et en tant que catholiques, nous ne sommes pas parfaits au point d’embrasser cette idée de fraternité et de sororité universelles », a déclaré Mundell. « Nous avons un long chemin à parcourir. Pour ce qui est du racisme nous devons continuer à travailler et être à l’écoute. » Les membres des Focolari et de Nur-Allah s’efforcent de faire en sorte que les leçons du 11 septembre et d’autres événements ne soient pas oubliées. Au cours des mois et des années qui ont suivi cette journée, des personnes des deux communautés religieuses ont été invitées dans des paroisses de l’archidiocèse et au-delà, ainsi que dans des universités, pour parler de leur expérience et de leurs relations interconfessionnelles. Au fur et à mesure de ces invitations, Mundell a commencé à découvrir un sens aux simples relations personnelles qui avaient été établies avec ses amis musulmans en 1997. « Cela nous a fait prendre conscience du caractère unique de cette relation et du fait qu’elle ne pouvait rester seulement entre nous », a-t-il déclaré. « Elle était destinée à être partagée avec tout le monde. » « Les gens ont besoin de voir un modèle ou un exemple », a déclaré Saahir. “Je me réjouis de voir que notre relation avec les Focolari puisse être un modèle, pas seulement pour les musulmans et les catholiques, mais pour tous ceux qui peuvent constater la réalité de cette expérience qui s’inscrit désormais dans le temps.” Mundell et Saahir espèrent que les liens entre leurs deux communautés s’étendront à la prochaine génération. « C’est comme transmettre sa foi », a déclaré Mundell. « La prochaine génération doit se l’approprier. Les jeunes doivent en faire leur propre expérience. C’est ce à quoi nous allons travailler pour le temps qu’il nous reste. Les relations doivent être continuellement renouvelées et reconstruites. »
Par Sean Gallagher pour “The Criterion”, 3 septembre 2021,
au service de l’Église du centre et du sud d’Indianapolis (USA) depuis 1960.
Sep 10, 2021 | Non classifié(e)
Malgré la fragilité et les craintes des disciples, Jésus a confiance en eux et les appelle à le suivre, à partager sa mission : servir tout le monde. Servir, non pas tant comme un esclave contraint de travailler, mais comme une personne libre qui offre généreusement ses compétences et ses forces. Solidarité avec les Roms La pandémie a exacerbé les problèmes sociaux dans notre région. Et l’un des plus graves est le logement : de nombreuses personnes ne savent pas comment le résoudre et vivent dans des situations de détresse, voire de grave dégradation. Lorsque, en tant que paroisse, nous avons aidé une famille rom à passer d’une cabane humide et délabrée à une maison plus digne, ce geste a permis de dépasser certains préjugés, comme pour dire que si le Père Peppino et les autres paroissiens accueillent des étrangers roms, cela signifie que ces personnes sont comme nous, que nous pouvons et devons aider. Pour eux, il y a eu un véritable concours de solidarité : certains ont donné des meubles, d’autres les ont transportés et montés, d’autres se sont occupés du contrat et d’autres des services publics. M., une maman rom de deux beaux enfants, dès son retour de l’hôpital où elle avait été admise pour Covid-19, m’a dit : « Je suis touchée et je voulais vous remercier, parce que je ne me suis jamais sentie autant aimée que par vous et toute la communauté”. (Don Peppino – Italie) Faites aux autres… À l’école, j’avais un camarade de classe qui était apathique et très mauvais en maths. Je l’avais incité à plusieurs reprises à faire plus d’efforts, mais en vain. Il a raté son examen du premier semestre et a été humilié devant tout le monde et s’est mis à pleurer. Bien qu’il n’ait pas écouté mes conseils et se soit montré peu responsable, le conseil « Fais aux autres ce que tu voudrais qu’ils te fassent » m’est venu à l’esprit et j’ai pensé l’aider. Je lui ai proposé de lui donner des cours particuliers de mathématiques. Surpris et ravi, il a immédiatement accepté. Il n’a pas été facile pour lui d’atteindre un niveau acceptable, mais un petit miracle s’est produit : il a largement obtenu la moyenne au second semestre ! (Radu – Roumanie) Proximité Il y a environ dix ans, alors que la vie en Syrie était devenue difficile pour nous comme chrétiens, nous nous sommes demandé si nous devions rester. De nombreux proches et amis avaient choisi de partir, et d’après les nouvelles que nous recevions, ils semblaient avoir trouvé un environnement paisible, sans le bruit des armes, la terreur ni le danger. Pourtant, même si nous faisons peu, il nous semble que notre présence ici, jour après jour, correspond à une véritable mission. Il ne s’agit pas tant de témoigner de la foi ou de la fidélité à notre patrie, mais de vivre cette proximité dont parle le pape François. Nous sommes certains que pour nos enfants aussi, cette situation, même si elle ne reste pas facile, se révélera être une grande leçon de vie. (V.M. – Syrie)
Propos recueillis par Maria Grazia Berretta
(extrait de Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VII, n°4, septembre-octobre 2021)
Sep 6, 2021 | Non classifié(e)
Le mouvement des Focolari est engagé dans différents pays du monde dans l’accueil des réfugiés afghans. En Italie, à ce jour, environ 400 personnes ont proposé d’ouvrir leurs portes aux réfugiés. La réponse a été immédiate de la part d’individus, de familles et de communautés entières, de Milan à Ragusa. En Italie le mouvement des Focolari a lancé un appel pour que l’accueil des réfugiés afghans devienne une réalité après les premiers ponts aériens qui les ont amenés dans notre pays. Le 26 août, une invitation a été envoyée aux communautés locales des Focolari et aux nombreuses personnes impliquées à différents niveaux dans les réseaux locaux ou nationaux pour l’accueil et l’accompagnement des immigrés. L’appel invite les personnes à envisager la possibilité d’ouvrir les centres du mouvement, les instituts religieux, les édifices paroissiaux, mais aussi leurs propres maisons ; à inviter ceux qui sont disposés à collaborer à cette urgence en venant aux côtés des réfugiés qui arrivent ; à commencer à travailler avec les organismes et les organisations locales. Ce chantier, qui doit allier l’initiative privée aux dispositifs d’accueil mis en place par le Ministère de l’Intérieur, connaît déjà ses premières concrétisations, conformément aux vœux du pape François dans son Angélus du dimanche 5 septembre, afin que tous les Afghans « tant chez eux qu’en transit, et dans les pays d’accueil », puissent « vivre dans la dignité, dans la paix et la fraternité avec leurs voisins ». Les réponses ne se sont pas fait attendre : des personnes ont proposé leur expérience professionnelle, leur maison ou des habitations disponibles. Une infirmière de Bergame a été l’une des premières à répondre à l’appel : « Entre une garde et une autre, je suis disponible pour tout besoin ». D’autres ont offert leur expertise juridique, sanitaire ou éducative. Une famille de Lombardie, avec cinq jeunes enfants, s’est dite prête à accueillir un enfant. Ce ne sont pas seulement des familles, mais des communautés entières qui répondent à l’invitation du pape à ouvrir des presbytères et des églises. Le monde religieux se demande comment se rendre disponible : c’est le cas d’un groupe de religieux des villes vésuviennes. Il existe également des communautés focolarines entières – comme à Pesaro, Milan et Cosenza – qui se sont regroupées pour unir leurs forces et trouver un lieu à mettre à disposition pour accueillir des immigrants. Les contacts se poursuivent également avec certains organismes et coopératives partageant les mêmes idéaux, qui peuvent soutenir et accompagner cet accueil familial avec des instruments adaptés, comme la coopérative Fo.Co. (Chiaramonte Gulfi, RG) et l’association Nuove Vie per un Mondo Unito (Rome). Toujours dans le Latium, à Marino, l’organisation coopérative et sans but lucratif Una città non basta (Une ville ne suffit pas) a déjà commencé à accueillir les immigrants. Au centre Mariapolis de Castel Gandolfo, quelques familles afghanes ont été accueillies dès les premiers jours de l’urgence. Le 28 août, plusieurs villes d’Italie ont participé à l’initiative promue par l’Économie de François pour les droits et la liberté des femmes afghanes. Parallèlement, une campagne de collecte de fonds, de petites et grandes sommes d’argent, est en cours. Des personnes qui ne peuvent pas ouvrir leur maison ont fait évaluer leurs bijoux familiaux. Les sommes récoltées sont destinées à des associations qui pourront les utiliser au niveau local pour des besoins spécifiques qui ne peuvent être couverts par les contributions de l’État. Le compte de référence est celui déjà utilisé pour l’urgence covid. Les contributions peuvent être versées avec l’indication : ACCUEIL AFGHANISTAN.
Maria Chiara De Lorenzo
Sep 6, 2021 | Non classifié(e)
Des mots comme perfection et sainteté peuvent sembler des objectifs inatteignables, mais Chiara Lubich, à partir d’une déclaration de saint Bonaventure, réfléchit à la manière dont il est possible de s’en rapprocher, en partant des gestes les plus simples de la vie quotidienne. J’ai trouvé une phrase sur la sainteté, attribuée à saint Bonaventure, que beaucoup d’entre nous connaissent certainement, mais que nous n’avons peut-être pas encore fait passer dans notre vie. (…) C’est l’affirmation d’un saint qui est aussi expert en chemins pour aller à Dieu. Il affirme avec assurance que l’on progresse davantage spirituellement en quarante jours, si l’on ne s’attarde pas dans la vallée des imperfections et des péchés véniels, qu’en quarante ans, si l’on s’y arrête. Formidable, non ? Bien entendu, je me suis alors posé une question : « En quoi consistent ces imperfections et ces péchés véniels ? » On pourrait en dresser une longue liste. Ils sont le contraire de la perfection. Et en quoi consiste la perfection ? À mettre en pratique la charité : « Revêtez l’amour : c’est le lien parfait », dit Saint Paul[1] ; « Qu’ils soient parfaits dans la charité », prie Jésus dans la dernière Cène, comme le rappelle l’Évangile de Jean. C’est la charité qui, vécue par plusieurs — comme c’est notre cas — devient réciproque : « Je vous donne un commandement nouveau, dit Jésus : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. » Voilà donc comment il nous faut vivre pour éviter de nous attarder dans la vallée des imperfections et des péchés véniels. Et si nous l’oublions ou manquons à notre engagement, il nous faut recommencer. Par où convient-il de commencer ? Chez nous […] Oui, à la maison, dès le matin, car de cette manière la journée commence bien. À la maison, car souvent nous faisons l’effort de bien vivre l’amour réciproque avec ceux qui vivent au dehors, pendant les rencontres, les congrès, et puis, rentrés à la maison, peut-être à cause de la fatigue, nous perdons la patience avec les frères, nous ne nous contrôlons pas et… adieu amour réciproque ! Gardons-le à l’esprit. Et, si nous le vivons, dans quarante jours,nous aurons sûrement progressé spirituellement et beaucoup contribué à notre sainteté personnelle et à la « sainteté de peuple ».
Chiara Lubich
(Chiara Lubich, Conversazioni in Collegamento telefonico, Roma 2019, p. 561-562 [1] Col 3, 14.
Sep 1, 2021 | Non classifié(e)
Entretien avec Stefania Papa, nouvelle responsable d’EcoOne, l’action culturelle du mouvement des Focolari en faveur de l’environnement : l’engagement de ses membres dans le “Temps de la Création” et ses différentes initiatives pour protéger notre planète. Chaque année, du 1er septembre au 4 octobre, se déroule dans le monde entier le “Temps de la Création”, une initiative de prière et d’actions concrètes pour sauvegarder et protéger notre maison commune. Stefania Papa est la nouvelle responsable d’EcoOne, l’action culturelle du mouvement des Focolari, qui soutient un réseau d’enseignants, d’universitaires, de chercheurs et de professionnels travaillant dans le domaine des sciences environnementales. Nous l’avons interrogée sur l’engagement des Focolari en faveur du “Temps pour la Création” et sur les différentes initiatives environnementales. Qu’est-ce que le “Temps de la Création” ? Il s’agit d’une période spécifique qui va du 1er septembre, journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création, au 4 octobre, fête de saint François d’Assise, le saint patron de l’écologie. Un temps au cours duquel les différentes Églises du monde entier se réunissent pour prier et promouvoir des actions concrètes pour sauvegarder et protéger notre maison commune. Cette année, le thème est : « Une maison pour tous ? Renouveler l’Oikos de Dieu » En grec Oikos signifie maison. Pourquoi est-il important qu’elle devienne de plus en plus un événement porté par les différentes Églises ? Pour répondre à cette question, un ancien proverbe africain me vient à l’esprit : « Si tu veux aller vite, cours tout seul. Si vous voulez aller loin, faites-le avec les autres ». Le pape François lui-même, dans son encyclique “Laudato sì”, déclare : « Nous avons besoin d’une confrontation qui nous unisse tous, car le défi environnemental que nous vivons, et ses racines humaines, nous concernent et nous touchent tous. » Nous devons « unir l’ensemble de la famille humaine dans la quête d’un développement durable et intégral. »[1] Nous ne pouvons y parvenir qu’en nous rassemblant, en recherchant une collaboration et une communion toujours plus étroites, y compris entre les différentes Églises chrétiennes du monde. Nous sommes dans la sixième année de la publication de “Laudato si” du pape. Pourtant, il reste encore un long chemin à parcourir… De nombreuses autres initiatives ont été mises en place et réalisées, mais il reste beaucoup à faire. La tâche qui nous attend peut sembler ardue, mais nous pouvons encore inverser certaines tendances négatives, nous adapter pour réduire au minimum les dommages, restaurer des écosystèmes en souffrance et mieux protéger ce que nous avons : il s’agit de repenser les solutions de logement et la mobilité sociale, la collecte différenciée des déchets et de nombreuses autres questions. Mais l’orientation prise est la bonne, l’encyclique du pape François marque le point de non-retour. Il y a également une pétition à signer : en quoi consiste-t-elle ? C’est une occasion importante pour nous d’appeler les dirigeants mondiaux à s’engager de toute urgence dans la lutte contre la crise climatique et la crise de la biodiversité. En effet, deux événements très importants auront lieu prochainement : du 11 au 24 octobre 2021, la Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15), où les dirigeants du monde entier pourront fixer des objectifs importants pour protéger la création, et du 31 octobre au 12 novembre 2021, la 26e Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26), où les pays annonceront leurs plans pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris. Le mouvement des Focolari est un partenaire du mouvement Laudato si. Comment le mouvement des Focolari s’engage-t-il dans le “temps de la Création” ? Le mouvement des Focolari s’est toujours engagé en faveur de l’environnement. Pour le “Temps de la Création”, en particulier, il a participé et participe aux initiatives de l’Église catholique, comme la Laudato si’ action platform du Dicastère pour le service du Développement Humain Intégral, à travers le mouvement Famiglie Nuove (Familles Nouvelles) et aux événements promus par le Mouvement Laudato si’, (anciennement Global Catholic Climate Movement) auquel il adhère. Lors de la dernière Assemblée générale des Focolari, conclue en février 2021, la conversion écologique des membres et des structures a été relancée, avec des activités de petite, moyenne et grande envergure (comme les projets internationaux financés, également dans le cadre de la coopération au développement : Azione per Famiglie Nuove, Azione Mondo Unito etc. ) Dans le même temps, tous les membres des Focolari s’engagent à ne plus faire usage des combustibles fossiles. Par ailleurs, cette année, les jeunes du mouvement se sont engagés dans le parcours intitulé DareToCare. Une campagne qui signifie “oser prendre soin”, c’est-à-dire prendre en charge, s’intéresser activement, donner de l’importance aux plus fragiles, à la planète, aux institutions, à notre ville, à nos voisins, aux problèmes de notre société. En mai dernier, l’ ONG New Humanity a été accréditée en tant qu’observateur auprès du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), l’agence des Nations unies qui traite de toutes les questions environnementales mondiales. New Humanity mène ses activités de protection de l’environnement, notamment par le biais de l’initiative culturelle EcoOne. En outre, je voudrais mentionner le partenariat établi entre le mouvement des Focolari et FaithInvest, une organisation internationale qui travaille pour aider les religions à développer des plans stratégiques à long terme pour l’environnement. Dans le domaine culturel et éducatif, il y a plusieurs conférences prévues et promues par EcoOne, la participation d’EcoOne à ECEN (European Christian Environmental Network) et des projets dans les écoles comme celui reconnu par le Ministère italien de l’éducation “Donner pour sauvegarder l’environnement”.
Lorenzo Russo
[1] Pape François, Lettre encyclique Laudato si’, p. 13-14.
Août 30, 2021 | Non classifié(e)
La pandémie se poursuit, tandis que les crises économiques et sociales qu’elle engendre s’aggravent ; la situation environnementale de la planète apparaît dramatique et les conflits dans certaines régions du monde ne semblent pas vouloir s’apaiser. Que faire ? Pour Chiara Lubich, il n’y a qu’un seul remède : la fraternité universelle. Faire de l’humanité une seule famille. En partant des petites actions concrètes et quotidiennes de chacun d’entre nous. Face aux innombrables difficultés qui surgissent entre des mentalités si opposées, des peuples si différents, des cultures si éloignées les unes des autres, des religions dont certains extrémistes nous présentent un visage déformé, il n’y a qu’un seul remède, celui de la fraternité universelle : faire de l’humanité une grande famille qui a Dieu pour Père et où les hommes sont frères les uns des autres. Quels moyens allons-nous prendre ? Qui est davantage habilité à cela que nous ? Une chose est sûre : si quelqu’un a su mourir pour son Idéal et, ensuite, ressusciter pour que nous ressuscitions avec lui, c’est Jésus. Notre objectif doit être de le faire revivre sur la terre, en devenant chacun un autre Christ, en étant, comme lui, Amour, Sainteté, Perfection. Le moment est venu de nous engager résolument dans la voie de la perfection. Or en quoi consiste la perfection ? Une étude sur la vie intérieure rapporte, à ce propos, de très intéressantes citations de Pères de l’Église et de grands saints. Peut-être les connaissons-nous. Il n’est pas inutile, cependant, de nous les rappeler en ce moment de notre histoire. D’après ces auteurs éminents dans l’Église, la perfection consiste à ne jamais cesser de grandir, car celui qui n’avance pas recule. Et comme notre chemin est celui de l’amour, la perfection consiste à ne jamais cesser de grandir dans la charité. Il faut donc aimer, et le faire toujours mieux. Toujours mieux. Comment ? En ne cessant de regarder notre modèle : […] Dieu Amour. […] François de Sales affirme : « Qui ne gagne, perd […] ; qui ne monte, descend [… ; qui n’est pas vainqueur, est vaincu en ce combat[1]. » Il est impressionnant de constater à quel point l’amour est exigeant, mais tout en Dieu est exigeant. […] Est-ce difficile, est-ce facile ? Essayons et nous verrons bien. À chaque instant, essayons de nous livrer à la volonté de Dieu, à l’autre, au frère que nous devons aimer, à notre travail, à nos études, à la prière, au moment de relax, à l’activité que nous devons exercer. Et cela toujours mieux, car autrement nous reculons. Une phrase répétée avant chaque action, même la plus banale, pourra nous y aider : « C’est la plus belle chose que je puisse faire en ce moment. » […] C’est ainsi que nous nous entraînons pour l’entreprise que nous voulons mener à bien et qui nous est spécifique : la fraternité universelle.
Chiara Lubich
Téléréunion – Castel Gandolfo, 27 septembre 2001. Extrait de « Conversazioni in collegamento telefonico » Ed. Citta Nuova p. 620. [1] Francesco di Sales, Trattato dell’amor di Dio, III, 1, Città Nuova, Rome 2011, p. 222.
Août 27, 2021 | Non classifié(e)
Aimer en premier, aimer de manière désintéressée, aimer toujours, tout de suite et avec joie. C’est une opportunité d’incarner l’art d’aimer dans nos vies. C’est de là que naît, comme par attraction, la communion fraternelle. C’est une nouvelle vie, un monde qui change. Physiothérapeute Dans le centre où je travaille, le nombre de demandes a diminué à cause du Covid, de sorte que de nombreuses heures de la journée étaient vides. J’ai donc eu l’autorisation d’aider dans un service infecté. D’autres collègues ont ensuite suivi mon exemple. Un jour, l’un d’entre eux nous a confié que son service n’avait jamais été aussi humain et engageant : « Ce n’est que maintenant que je me suis rendu compte de ce que signifie un geste de solidarité, une caresse, même si vous portez des gants. Il semble que j’ai découvert une dimension plus humaine de mon travail. Je voudrais que mes enfants fassent ce service, car c’est une véritable école de la vie ». (J.H. – République tchèque) Notre proximité Lorsque le pape François parle de ‘proximité’, il semble annuler toutes les règles que nous nous sommes fixées concernant un certain mode de vie. Pour lui, ce qui compte, c’est l’autre et notre capacité d’accueil. J’en parlais un jour au bureau, contré par une collègue qui disait que c’est précisément cette attitude sans règles qui ruine l’Église. Je l’ai écoutée, très surpris et découragé par son assurance à condamner le pape, alors qu’elle est une femme intelligente et, à sa manière, une catholique pratiquante. À partir de ce jour, j’ai évité de revenir sur le sujet et chaque fois qu’elle m’attaquait avec un article sur le pape, j’essayais de détourner la conversation. Avant-hier, elle m’a dit au téléphone qu’elle ne pouvait pas venir travailler à cause de problèmes avec sa fille anorexique. Dès que j’ai pu, je suis allé les voir. En fait, la fille risquait de perdre sa vie. Ma femme est psychologue et, grâce à diverses astuces, nous avons réussi à nous fréquenter. Maintenant que la fille va mieux, elle est souvent chez nous. La collègue m’a écrit un message : « Maintenant je comprends ce que le Pape entend par le mot proximité ». (F.C. – France) Je vais y aller moi. Mon instituteur nous a parlé d’un soldat, peut-être un soldat alpin, qui était un peu spécial : il faisait n’importe quel travail, même le plus ingrat, en disant à ses supérieurs : ‘’Vago mi’’ (je vais y aller moi). Jusqu’à ce que ‘’Vago mi’’ (comme il était maintenant surnommé) ne revienne plus jamais, tué dans une action de guerre. Cette mort, le sceau d’une vie vécue dans l’altruisme, avait touché une corde sensible dans mon imagination d’enfant. Je voulais être comme lui. En bref, ‘’Vago mi’’ était devenu mon modèle de celui qui donne de sa personne pour les autres. Et c’était bien des années avant que je ne rencontre Celui qui a donné sa vie pour nous et un sens à la mienne. (Joseph – Italie)
Lorenzo Russo
(extrait de ‘Il Vangelo del Giorno’ , Città Nuova, année VII, n.4, juillet-août 2021)
Août 24, 2021 | Non classifié(e)
Le professeur Sureshchandra Upadhyaya, enseignant et érudit indien possédant une connaissance approfondie de la culture hindoue, est récemment décédé. Il avait rencontré Chiara Lubich en 2001. Une barbe blanche descendant jusqu’à la ceinture ornait son visage. C’était un homme de petite taille dont les pensées émanaient de manière claire et essentielle. Le professeur Sureshchandra Upadhyaya était une personne de grande culture et de profonde spiritualité. Il connaissait très bien le sanskrit et la culture hindoue qu’il a contribué à approfondir et à diffuser par ses activités d’enseignement. Sa rencontre avec Chiara Lubich et son charisme en 2001 a marqué le début d’une profonde amitié spirituelle et intellectuelle qui a également impliqué d’autres universitaires indiens. Le professeur Upadhyaya était un membre éminent du « Bharatiya Vidya Bhavan » à Mumbai, l’Institut de Culture Indienne, qui est présent dans toute l’Inde. Il a rejoint l’Institut en 1960, à l’âge de 28 ans, en tant que professeur de sanskrit. Il a été promu directeur académique en 1972 et a poursuivi sa carrière avec beaucoup de passion, guidant de nombreux étudiants dans leurs études de doctorat. Il a également reçu de nombreux prix, dont le « Eminent Vedic Scholar » (prix de l’Éminent Érudit Védique) de l’université de Mumbai (Inde), le « Certificate of Honour » (certificat d’honneur) du président de l’Inde, le « Eminent Sanskrit Scholar » (prix de l’Éminent Érudit Sanskrit) du gouvernement indien et le « Best Teacher Award » (prix du Meilleur Enseignant) du gouvernement de l’État indien du Maharashtra. Le 5 janvier 2001, à Coimbatore (Inde), dans la salle du Nani Kalai Arangam College, a eu lieu la cérémonie de remise du prestigieux “Defender of Peace Award” (Prix du défenseur de la paix) à Chiara Lubich. 500 personnes étaient présentes, principalement des hindous, un public qualifié, dont le professeur Upadhyaya. « Tant qu’il y aura des personnes comme elle, Dieu est avec nous », a-t-il dit après l’avoir écoutée ; « un jour, la terre deviendra le ciel. Toutes les croyances recherchent la vérité, et la vérité n’est rien d’autre que l’amour et la paix, comme nous le dit Chiara ». Il a poursuivi en expliquant : « Chiara Lubich me révèle de manière tangible que l’on peut faire l’expérience de Dieu à travers un amour profond et inconditionnel. Dès que tu aimes Dieu, tu t’aimes toi et les autres comme Dieu aime toute la création. Lorsque tu répands ton amour, ton expérience de Dieu s’approfondit en toi et déborde hors de toi. Aimer devient alors ta nature même, comme les fleurs qui émanent leur parfum autour d’elles. Porté par l’amour et la compassion, tu coules sans effort, oublieux de toi-même, comme les vagues dansant dans l’océan divin. Inspirons-nous du message de Chiara pour vivre en chacun et en tout le monde, pour faire l’expérience de la présence de Dieu en nous et en dehors de nous, et pour nous sentir heureux au-delà de toute mesure ». Le 12 août 2021, le professeur Upadhyaya a atteint pour toujours la félicité « Ananda » (l’état pur de la joie et du bonheur), dont il parlait souvent.
A.M.A
https://vimeo.com/155689894 Voici le souvenir du Prof. Upadhyaya écrit par Roberto Catalano, professeur de théologie et de praxis du dialogue interreligieux à l’Institut universitaire Sophia de Loppiano (Italie) http://whydontwedialogue.blogspot.com/2021/08/uppadhyaya-ji.html
Août 23, 2021 | Non classifié(e)
Chiara Lubich nous rappelle que nous sommes tous appelés au dialogue. Et si, à certains moments de la journée, nous sommes seuls, nous pouvons faire chaque chose en fonction des frères et des sœurs, comme d’authentiques « apôtres du dialogue ». […] chaque fois que nous devons traiter avec un(e) ou plusieurs frères ou sœurs, directement ou indirectement : par téléphone, par écrit, ou parce que c’est pour eux que nous travaillons ou pour eux que nous prions, nous devons nous considérer en dialogue continuel, appelés au dialogue. Et comment ? En nous ouvrant à notre sœur, à notre frère, en écoutant de toute notre âme ce qu’il désire, ce qu’il dit, ce qu’il aime. Et cela fait, nous pouvons intervenir en lui donnant ce dont il a besoin, ce qu’il convient de lui donner. Et si, par moments, je dois m’occuper de moi (pour prendre mes repas, me reposer, m’habiller) il faut que je le fasse en fonction de mes frères, en ayant à l’esprit mes frères qui m’attendent. Ainsi, et seulement ainsi, en ne cessant de vivre la « spiritualité de l’unité » ou « de communion », je peux collaborer efficacement à l’édification de l’Église comme « la maison et l’école de la communion »[1] ; à contribuer, avec les fidèles des autres Églises et communautés ecclésiales, à l’avancée de l’unité de l’Église ; à collaborer, avec les personnes d’autres religions ou d’autres cultures, à la réalisation d’espaces toujours plus grands de fraternité universelle. […] Considérons-nous tous alors, comme des « apôtres du dialogue » et vivons comme tels. Un dialogue tous azimuts, certes, mais partons du bon pied : en aimant chaque frère que nous rencontrons, prêts à donner notre vie pour lui.
Chiara Lubich
[1] Cf. Novo Millennio Ineunte, n. 43. Extrait de: “Conversazioni in collegamento telefonico” Citta Nuova ed. pag. 667, – Castel Gandolfo, 22 gennaio 2004
Août 21, 2021 | Non classifié(e)
Le souvenir d’Anna et Alberto Friso, avec qui Nedo Pozzi, avec créativité et grande compétence, a partagé pendant des décennies son engagement de focolarino marié au service du monde de la famille.
« Deux idées maîtresses ont conditionné toute ma jeunesse : la nécessité d’une consécration totale à Dieu et un amour instinctif et créatif pour la beauté et l’art, avec la certitude inébranlable que, dans ma vie, je devrais faire quelque chose de vraiment important ». Nedo Pozzi n’a pas hésité à nous confier cet ambitieux projet, à nous aussi qui, depuis près de quarante ans, avons le privilège de faire partie du Centre International des Focolari. Nous avons d’abord travaillé ensemble dans le domaine de la ‘Famille’, en raison de ses dons marqués de communicateur et de sa vaste culture – épine dorsale d’une rare sensibilité intérieure – Nedo a ensuite été appelé à des tâches plus ardues et complexes : contribuer à la naissance, en 2000, du réseau qui relierait les opérateurs et les experts en communication du Mouvement (NetOne) et, plus tard, avec Vera Araujo, coordonner le dialogue des Focolari avec la culture contemporaine.
Auteur d’articles et de publications pour la Maison d’Édition Città Nuova, contributions aux discours publics de la fondatrice Chiara Lubich, orateur lors de conférences internationales, né à Mantoue (Italie) (6 juillet 1937) et élevé sur les rives du lac Majeur, Nedo n’a jamais perdu son audace de rêveur. Au début de la vingtaine, il rencontre Angela : une histoire d’amour bouleversante qui leur fera déclarer candidement aux nombreux cours de fiançailles que c’est eux qui ont inventé l’amour. Ils se marient tôt le matin avec seulement des témoins. Quels que soient leur richesse et leur aisance, leur premier repas de mariage se résume à deux toasts et une bière à la gare de Milan (Italie). Leur aventure commune prend joyeusement forme sous ces arches qui évoquent encore aujourd’hui l’image d’une cathédrale laïque. Mais bientôt, le rêve ne correspond plus à la réalité. Et voici les signes d’une crise qui semble à première vue irrémédiable. C’est à ce moment que Nedo découvre les Focolari auprès d’un couple marié : c’est la découverte du véritable amour, l’amour avec un grand A, fait de gratuité, de pardon, de vie pour les autres, un amour dont la racine est Dieu. Dès lors, l’idéal d’unité devient l’essence de leur amour mutuel. Ils découvrent que le don de soi à Dieu et aux frères et sœurs ouvre également la possibilité pour les personnes mariées de se consacrer à Dieu, et à différents moments Nedo et Angela répondent à l’appel à devenir des focolarini mariés. C’était l’accomplissement du premier des deux grands désirs de Nedo : être tout à Dieu. Il ne voulait pas se préoccuper de la beauté, aussi parce qu’il ne pouvait imaginer comment concilier ces deux appels apparemment opposés. Sa vie est un crescendo d’amour dans son engagement quotidien pour l’humanité. Et c’est dans ce fait de se sentir, selon ses propres termes, « être directement et vitalement impliqué en payant de sa personne à chaque instant », que Nedo étanche sa soif de beauté, découvrant, présente dans chaque personne proche, qu’elle soit célèbre ou en piteux état, la Beauté avec un B majuscule. Tous ceux d’entre nous qui ont eu le cadeau de vivre à ses côtés, de pouvoir pénétrer – grâce à ses intuitions – le mystère de sa vie et de la nôtre, peuvent témoigner qu’à Nedo, la réconciliation des tensions profondes qui ont dominé son adolescence a réellement eu lieu. Avec son départ (12 août 2021) après huit ans d’une maladie qui a progressivement réduit ses capacités intellectuelles et relationnelles, nous avons perdu un géant de sagesse et de charité, un homme de foi profonde et d’ouverture passionnée. Mais nous, comme sa fille Paola a témoigné avec Angela au nom de ses frères et sœurs Pierpaolo et Daniela, nous voulons aussi nous souvenir de lui comme d’un mari et d’un père très tendre, comme d’un ami de confiance, comme d’un intellectuel qui a vécu et travaillé pour ouvrir – selon à nouveau ses propres termes – « une lueur d’Absolu ».
Anna et Alberto Friso Précédents responsables du Mouvement Familles nouvelles
Août 20, 2021 | Non classifié(e)
Lorsque nous reconnaissons dans la douleur le visage de Jésus abandonné sur la Croix par son Père et que nous l’acceptons avec toutes nos limites, alors cette douleur se transforme en joie. La vie prend un autre aspect, elle s’améliore parce qu’elle est vécue avec amour. La perte du père J’étais déjà adulte lorsque mon père a quitté la maison pour fonder une autre famille mais la perte d’un père laisse toujours un vide que rien ne peut combler. Des souvenirs et ses paroles me reviennent constamment. Le plus triste, c’est quand tu ne sais pas avec qui partager une joie, un succès. Je suis marié maintenant, nous avons un enfant en route, mais ce sentiment d’orphelin demeure. Ma femme, par contre, éprouve du ressentiment envers son père qui a quitté la famille lorsqu’elle et sa petite sœur étaient petites. C’est pourquoi parler entre nous de la figure paternelle fait ressortir notre grande diversité. Mais précisément parce que nous savons ce que signifie l’amour et le manque d’amour, nous nous sommes engagés à être des sources d’amour véritable pour nos futurs enfants. Le sujet, parmi d’autres, est mis en avant dans la communauté paroissiale dans laquelle nous nous insérons : la nature du véritable amour, celui qui surmonte l’égocentrisme, nous est expliqué par Jésus qui nous en a donné la mesure par sa vie et sa mort. (P.I. – Suisse) L’ami humoriste L’humour, à mon avis, est la nouvelle vision, venant de Dieu, de la vie, par rapport à l’aspect limité, déficient, parfois tragique que l’homme rencontre chez ses semblables ainsi qu’en lui-même. Pendant des années, j’ai travaillé comme caricaturiste avec Nino, un ami très cher, sur certaines de ses publications amusantes. Tout le monde, absolument tout le monde, trébuche en marchant. Quant à Nino, chaque fois qu’il trébuche, il s’arrête un instant, y réfléchit et repart en riant. Puis il nous en parle et tout le monde sourit. Si on y fait attention, c’est un peu le schéma de son humour. Un humour de plus en plus raffiné au fil des ans, sans le grain de la satire, et pourtant pénétrant ; une moquerie affectueuse non pas de l’homme, mais du « vieil homme » qui se cache toujours en chacun. Nino lui-même a écrit à ce sujet il y a quelques années : « À mon avis, l’humour est une dimension imprévue qui, en plus des quatre mesures traditionnelles d’une personne – taille, longueur, largeur et profondeur – parvient également à découvrir ses quatre anti-mesures. La brièveté, la bassesse, l’étroitesse et la superficialité ». (Vittorio – Italie) Irina et l’œcuménisme Je suis orthodoxe, je suis née en Russie et j’ai épousé un prêtre anglican. Il n’y a jamais eu de difficultés théologiques entre mon mari et moi ; il aimait beaucoup l’Église orthodoxe. Plus tard, nous avons découvert combien nous avions aussi d’éléments en commun avec l’Église catholique. A Rome, mon mari a dirigé un centre œcuménique pour lequel il a mis toute son énergie. Après sa mort, j’ai enseigné la langue russe à la Grégorienne pendant cinq ans. Puis de retour en Angleterre, comme présidente d’un centre œcuménique à Oxford. Dans un livre intitulé Le chemin de l’unité, je parle de mon mari, des contacts que nous avons eus avec des personnalités importantes de différentes Églises qui ont apprécié notre travail œcuménique. Bien sûr, il y a encore beaucoup à faire pour parvenir à l’unité, mais les esprits prophétiques qui travaillent dans ce sens ne manquent pas. Ils sont minoritaires, c’est vrai, mais ils sont là et ils sont la grande force de l’Église. Même si cela nous attriste de voir qu’il y a encore beaucoup de préjugés à surmonter, nous devons travailler et espérer, car le commandement du Christ est « que tous soient un ». Pour moi, l’Église est déjà une.
Aux soins de Lorenzo Russo
(tiré de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, anno VII, n.4, juillet-août 2021)
Août 16, 2021 | Non classifié(e)
Chiara Lubich nous rappelle que le royaume de Dieu appartient à qui ressemble à un enfant. Car l’enfant s’abandonne, confiant, à son père et à sa mère : il croit à leur amour. Ainsi en est-il du chrétien authentique. Il croit à l’amour de Dieu, se jette dans les bras du Père des cieux. Les actes comme les paroles de Jésus déconcertent toujours. Entre autre, à propos des enfants. Son époque les considérait comme socialement insignifiants du point de vue social. Les apôtres n’en voulaient donc pas autour de Jésus, dans le monde des « adultes ». Ils dérangeaient ! Même attitude chez les grands prêtres et les scribes. « Voyant les enfants qui criaient dans le temple : “Hosanna au Fils de David“, ils s’en indignèrent » et demandèrent à Jésus de remettre de l’ordre. Jésus a, lui, une tout autre attitude devant les enfants. Il les appelle, il les attire à lui, étend la main sur eux pour les bénir. Il les présente même comme des modèles à ses disciples : « Le Royaume de Dieu est à ceux qui sont comme eux. » Dans un autre passage de l’Évangile, Jésus dit que si nous ne changeons pas et si nous ne devenons pas comme des enfants, nous n’entrerons pas dans le royaume des cieux. Pourquoi le royaume de Dieu appartient-il à qui ressemble à un enfant ? Parce que l’enfant s’abandonne avec confiance à son père et à sa mère : il croit à leur amour. Quand il est dans leurs bras, il se sent en sécurité, il n’a peur de rien. Même s’il prend conscience d’un danger autour de lui, il lui suffit de se serrer encore plus fort contre son papa ou sa maman pour se sentir tout de suite protégé. Quelquefois c’est le papa lui-même qui le place dans une situation difficile, pour lui faire faire un saut, par exemple. Même dans ce cas-là l’enfant s’élance avec confiance. C’est ainsi que Jésus voit le disciple du royaume des cieux, le chrétien authentique. Comme l’enfant, il croit à l’amour de Dieu, il se jette dans ses bras en toute confiance. Il ignore la peur car il ne se sent jamais seul. Il croit que tout ce qui lui arrive est pour son bien. A-t-il une préoccupation ? Il la confie au Père, sûr que tout se résoudra. Comme un enfant, il s’abandonne totalement à lui, sans réfléchir. Les enfants dépendent complètement de leurs parents. Ceux-ci leur donnent nourriture, vêtements, soins, éducation. Nous aussi, « enfants de l’Évangile », nous dépendons en tout du Père. Il nous nourrit comme il nourrit les oiseaux du ciel, nous habille comme les lys des champs. Il sait ce dont nous avons besoin, avant même que nous le lui demandions et nous le donne. Le royaume de Dieu même, nous n’avons pas à le conquérir. Nous le recevons comme un don des mains du Père. Tant que l’enfant ne connaît pas le mal, il ne le commet pas. […] L’«enfant de l’Évangile » confie tout à la miséricorde de Dieu. Oubliant le passé, il commence chaque jour une vie nouvelle, ouvert aux suggestions de l’Esprit, toujours créatif. Seul, l’enfant ne peut apprendre à parler. Il a besoin qu’on le lui enseigne. De même, le disciple de Jésus ne suit pas son propre raisonnement. Il apprend tout de la Parole de Dieu, y compris parler et vivre selon l’Évangile. L’enfant a tendance à imiter son propre père. Si on lui demande ce qu’il fera plus tard, il dit souvent qu’il aura le métier de son père. Ainsi l’« enfant de l’Évangile » imite le Père céleste, qui est Amour, et il aime comme Lui : il aime tout le monde, car le Père « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes » ; il est le premier à aimer, car le Christ nous a aimés alors que nous étions encore pécheurs ; il aime gratuitement, de façon désintéressée, comme notre Père du ciel… C’est pour cela que Jésus aime s’entourer de petits enfants et les désigne comme modèles. […]
Chiara Lubich
Parole de vie octobre 2003 In Parole di Vita, préparé par Fabio Ciardi, Opere di Chiara Lubich, Città Nuova, 2017, p. 702.
Août 13, 2021 | Non classifié(e)
Saint Augustin dit : « Voilà une fois pour toutes le court précepte qu’on te dicte : Aime et fais ce que tu veux. Si tu te tais, tais-toi par amour ; si tu corriges, corriges par amour. Qu’au-dedans de toi se trouve la racine de l’amour et tout ce que tu fais ne peut être que bon ». Mets l’amour… Je n’avais jamais imaginé que j’avais épousé un étranger. Mon mari révélait un égocentrisme qui l’éloignait des autres. En réalité, il cachait un énorme sentiment d’infériorité. Je m’en étais rendu compte lorsque et pour ne pas le blesser, je ne pouvais même pas me réjouir des succès de nos deux enfants. Et dire qu’à un moment je me sentais soutenue par lui ! Cet appui avait maintenant disparu et j’étais en crise. C’est à ce moment-là que le message d’une ancienne camarade de classe entrée au couvent m’annonce sa décision de quitter la voie prise. Je suis allée la voir et pendant qu’elle me parlait de solitude, d’idéaux effondrés, d’envies et de jalousies dans sa communauté, qui avait des objectifs humanitaires élevés, il m’a semblé me voir reflétée dans un miroir. Nous nous sommes rencontrées à plusieurs reprises. Elle m’a cité une phrase de Jean de la Croix qui est devenue une lumière pour ce que je devais faire pour tenter de sauver ma famille : « Là où il n’y a pas d’amour, mets l’amour et tu trouveras l’amour ». Je me suis efforcée. Ce n’était pas facile, mais aujourd’hui les choses ont changé, tant pour moi que pour elle. (M.d.A. – Albanie) Rester en Syrie Il y a environ dix ans, alors que la vie était devenue difficile pour nous, chrétiens, nous nous sommes demandé si nous devions rester dans notre pays. De nombreuses personnes avaient choisi de partir ; elles semblaient avoir trouvé un environnement serein, sans le bruit des armes et sans peur. Pourtant, même si nous faisons peu ici, nous sentons que notre présence est une véritable mission. Ce n’est pas tant une question de témoignage et de fidélité à la terre et à la foi, mais de proximité, celle dont parle le Pape François. Nous sommes certains qu’aussi pour nos enfants, cette situation, même si elle n’est pas facile, résultera un grand apprentissage de la vie. (V.M. – Syrie) Nous apprenons des petits Kanna est née dans une famille chrétienne et va à l’école maternelle. Ses nombreuses camarades de classe et l’enseignante sont d’autres religions. A la fin de l’année, l’institutrice a salué tous les enfants un par un. En arrivant à Kanna, elle lui a dit : « Je te remercie parce que tu nous as fait connaître Jésus. Quand tu en parlais, nous sentions qu’il était proche de toi. Tu nous as enseigné les prières que tu as apprises à la maison : elles sont belles. Ce matin, je t’ai vu remettre à ta compagne le prix que tu avais reçu : ce geste m’a ému ! Je suis sur le point de me marier mais je veux d’abord recevoir le baptême et je me prépare car, comme toi, je veux croire en Jésus ». (Z.J. – Japon)
Lorenzo Russo
(tiré de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, anno VII, n.4, luglio-agosto 2021)
Août 10, 2021 | Non classifié(e)
Le 30 juillet 2021, Sœur Antonia Moioli nous a quittés, accompagnée de l’affection et des prières de beaucoup. Elle était sereine et avait un splendide sourire.
Née à Alzano Lombardo (Bergame, Italie) le 13 juin 1949 dans une famille profondément chrétienne, Antonia Moioli a rencontré le Mouvement des Focolari à l’âge de 19 ans : la découverte du Dieu Amour lui a fait aimer tout le monde, de la famille à l’école maternelle. « Je me suis demandée ce que Dieu voulait de moi. Un prêtre m’ a suggéré de ne pas m’ inquiéter, de continuer à vivre l’idéal et de faire confiance à Jésus qui a dit : « A celui qui m’aime, je me manifesterai ». J’ai fait confiance et je me suis abandonnée à cette confiance. Entre-temps, je me suis rendu compte que j’avais pour collègues des femmes religieuses très vivantes et libres. Elles me donnèrent un livre de leur Fondateur, et quand je l’ai lu, j’ai ressenti de la joie pour l’harmonie qu’il y avait avec l’Idéal ». En 1971, elle entre dans l’Institut des Sœurs de l’Enfant-Jésus, prononce ses premiers vœux en 1974 et ses vœux perpétuels en 1980. Elle vit l’expérience éducative avec enthousiasme ; tout le monde se souvient d’elle pour sa vitalité, son amour et sa passion pour les enfants et les jeunes. En 1977, elle se rend à Rome, à l’école de Santa Maria degli Angeli où elle enseigne et devient directrice de l’Institut. Elle est une figure de référence pour de nombreux étudiants. Ses fonctions institutionnelles ne l’ont pas éloignée des jeunes, elles lui ont permis de leur montrer la beauté de suivre Jésus. En 1993, elle est la seule religieuse à travailler au sein du conseil de la pastorale des jeunes pour le Diocèse et la Préfecture. Une ancienne élève témoigne : « Sœur Antonia était une femme vraie, capable de montrer à l’Église la plus haute vocation de la femme : savoir être une mère, en générant constamment ses enfants à la foi, à la rencontre avec Jésus. … en tant que mère qui connaît le potentiel de ses enfants, elle ne s’est pas arrêtée devant nos larmoiements . …Une femme forte, capable de montrer son humanité. Pendant l’accueil des jeunes pèlerins qui étaient venus à Rome pour la Journée Mondiale de la Jeunesse (en 2000), Sr Antonia …s’est approchée de moi et m’a dit : « tu laveras les toilettes du gymnase ». J’aurais préféré me consacrer à d’autres activités. Avant de commencer, Sœur Antonia m’a dit que pour vraiment servir les gens, il faut se salir les mains. Et là, j’ai remarqué la plus belle chose qui m’a fait reconnaître en elle une véritable éducatrice : elle a commencé à nettoyer les toilettes avec moi. … Je regardais une femme forte, heureuse d’être une religieuse et une éducatrice, une femme entière et réalisée ». Elle souhaitait que chacun puisse faire l’expérience qu’aimer, c’est donner sa vie, instant après instant. Une autre de ses caractéristiques, typique du charisme de sa congrégation, était son amour pour les pauvres et sa sensibilité envers ceux qui luttaient, les personnes les plus simples. Elle avait également un grand amour pour les sœurs plus âgées qu’elle. En 1996, elle est responsable de l’Italie et anime les communautés avec son enthousiasme habituel. À la fin de son mandat, elle s’est consacrée pendant deux ans au service du Centre International pour les religieuses du Mouvement des Focolari et a continué par la suite, tout en occupant d’autres fonctions. Célébrant ses 25 ans de consécration, elle écrit : « Au cours de ces 25 années, j’ai fait l’expérience de Sa fidélité plus forte que mes infidélités. L’immense amour de Dieu guérit, encourage, soutient, c’est le Paradis ». Et encore : « En recommençant, chaque fois que j’ai lutté ou échoué, je me suis toujours sentie enveloppée d’un immense amour, Marie et le charisme de l’Unité ont été essentiels pour faire de moi une vraie fille de mon fondateur, avec un cœur étendu à toutes les expressions ecclésiales et à l’humanité ». Ces dernières années, elle a rencontré la faiblesse et la maladie ; rien ne lui est épargné, on lui demande de tout remettre dans les mains des autres ! En elle, se réalisent les paroles du fondateur Nicola Barré : « Cette nuit est un jour splendide », et comme l’a écrit la présidente du Mouvement des Focolari, Margaret Karram : « Sœur Antonia laisse derrière elle l’exemple d’une vraie disciple de Jésus, fidèle à vivre la Parole et Le suivant constamment, qui a travaillé sans relâche et aux niveaux les plus divers pour la réalisation du : que tous soient un ».
Sœur Tiziana Longhitano
Août 9, 2021 | Non classifié(e)
Chiara Lubich nous invite à regarder Jésus comme à un miroir, tout comme sainte Claire dans ses lettres, l’a proposé à quelques-unes de ses sœurs. Un miroir qui, dans son humanité, reflète la divinité. Aujourd’hui nous pouvons nous demander : sommes-nous de quelque manière, un miroir de Jésus ? Le sommes-nous pour les autres ? Dans les lettres à Agnès de Prague*, qui font partie des différents écrits où elle exprime son exigence de fidélité radicale à l’Évangile, (sainte) Claire invite ses sœurs (les clarisses) à regarder Jésus comme à un miroir : Jésus est, dans son humanité, le miroir qui reflète la divinité. Elle écrit : « Pose ton regard sur le miroir de l’éternité, (Jésus) […] et sois entièrement transformée […] en l’image de Sa divinité. » (FF 2888) […] Sainte Claire presse donc Agnès de fixer son regard sur son Époux, mais aussi de l’imiter en refaisant les mêmes choix que Lui, les mêmes actes, les mêmes gestes. […] Mais aujourd’hui, nous pouvons nous demander : sommes-nous de quelque manière, un miroir de Jésus ? Le sommes-nous pour les autres ? À ce propos je voudrais rappeler un rêve que nous avions les premiers temps. Nous disions : « Si par une hypothèse absurde, tous les Évangiles de la terre étaient détruits, nous voudrions vivre de telle manière que les hommes, en considérant notre conduite, en voyant, d’une certaine façon, en nous Jésus, puissent réécrire l’Évangile : ‘’Aime ton prochain comme toi-même’’ ( Mt 19, 19), ‘’Donnez et on vous donnera’’ (Lc 6, 38), ‘’Ne jugez pas…’’ (Mt 7, 1), ‘’Aimez vos ennemis…’’ (Mt 5, 44), ‘’Aimez-vous les uns les autres’’ (cf. Jn 15, 12), ‘’Là où deux ou trois sont unis en mon nom, je suis au milieu d’eux’’ (Mt 18, 20) ».
Chiara Lubich
Le miroir, Fête de Ste Claire – Berne, 11 août 2002 * Religieuse de l’ordre de Sainte Claire
Août 6, 2021 | Non classifié(e)
Jésus nous demande de nous faire petits, comme un enfant qui s’abandonne avec confiance à son père et à sa mère et qui croit en leur amour. « Nous aussi, ‘les enfants évangéliques’, nous dépendons du Père en tout – affirme Chiara Lubich – il sait ce dont nous avons besoin, avant même que nous le lui demandions, et il nous le donne ». Adoption à distance En janvier 2017, j’ai adopté une petite fille originaire du Kenya. Pendant environ un an, cependant, ma vie a pris un tournant inattendu et je n’avais pas de revenu fixe, si bien que je me suis demandée à deux ou trois reprises si je serais en mesure de continuer à subvenir aux besoins de l’enfant. « Ce que vous aurez fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’aurez fait », voilà ce qui m’a incité à continuer à m’occuper d’elle. En fait, après chaque moment d’hésitation, un nouveau projet de travail se présentait pour confirmer ma décision. Je remercie Dieu qui m’aime immensément et me donne des preuves continuelles. (Anny – Roumanie) Un modèle innovant Dernière année de dentisterie, la plus difficile. Je n’aurais dû penser à rien d’autre pour obtenir rapidement mon diplôme, mais j’ai accepté de donner des cours particuliers à Fabio, qui ne travaille pas bien à l’école, pour aider sa mère, une dame que j’ai rencontrée par hasard. Gratuitement, car ses finances ne sont pas bonnes. Un jour, alors que je donne des cours de sciences à ce garçon, je dois lui expliquer – comme par hasard – ce que sont les dents. Afin de l’aider à mieux comprendre le chef-d’œuvre qu’est notre appareil masticatoire, sans m’en rendre compte, j’ai inventé un modèle avec un dispositif technique simple mais très pratique pour l’enseignement. J’ai communiqué cette découverte à mon professeur de thèse. Il en a été même enthousiaste. Non seulement cela, mais il me propose de l’illustrer lors d’une conférence qu’il donnera à l’université de Caserta, en précisant non seulement l’aspect technique mais aussi la circonstance qui m’a poussé à le réaliser. Dans les mois qui ont suivi, j’ai également eu l’occasion d’en parler à 70 étudiants. La dernière nouvelle que j’ai reçue du professeur est qu’un livre sera également publié sur ma découverte. Et tout ça parce que j’ai écouté la demande d’une mère. (Tonino – Italie) Tentation Marié et père de trois filles, je travaille dans une menuiserie. J’ai un petit compte en banque, mais notre situation économique n’est pas florissante. Un jour, lorsque je suis allé faire un dépôt, j’ai trouvé 235 bolivares enregistrés en ma faveur : juste la somme dont nous avions besoin ! J’ai fait comme si de rien n’était et j’ai décidé, avec ma femme, d’attendre une semaine. Pendant que j’attendais, j’imaginais différents scénarios sur l’argent ; peut-être que quelqu’un souffrait ou pouvait perdre son emploi à cause de moi. Il y a quelques années, l’amour du prochain ne faisait pas partie de mes projets. Mais maintenant… Je suis retourné à la banque et j’ai expliqué à la personne en charge. « Vous êtes la personne la plus honnête que j’aie jamais rencontrée ». Comme j’avais besoin de faire des recherches pour savoir ce qui s’était passé, il m’a donné un rendez-vous trois jours plus tard. Lorsque je suis retourné à la banque, ils avaient déjà trouvé l’erreur. J’ai été soulagé d’apprendre que l’argent appartenait à quelqu’un qui participe aux réunions de la Parole de Vie dans ma propre paroisse. Heureusement, je n’avais pas succombé à ce moment de tentation. (Jose – Venezuela)
Lorenzo Russo
(extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VII, n.4, juillet-août 2021)
Août 2, 2021 | Non classifié(e)
Chiara Lubich cite saint François et sa « joie parfaite » et nous invite à faire l’expérience, devant une douleur de renoncement, un détachement, une épreuve ou une maladie, la plénitude de la signification : « C’est toi, Seigneur, mon unique bien. » Saint François aimait passionnément son Seigneur. Un jour, il était en chemin vers Assise. C’était l’hiver et le froid très vif le faisait beaucoup souffrir. En chemin, il expliquait à frère Léon ce qu’était la « joie parfaite, l’allégresse parfaite » : Elle ne consistait pas à faire des miracles ou à ressusciter les morts ; ce n’était pas non plus prophétiser ou parler en langues ; c’était être prêt à recevoir les injures des frères du couvent vers lequel ils se dirigeaient, dans un bon esprit de charité, « car au-dessus de toutes les grâces et les dons de l’Esprit Saint, il y a celui de se vaincre soi-même et de supporter volontiers, pour l’amour du Christ, les peines, les injures et les incommodités ». C’était là, selon lui, « la joie parfaite ». Essayons, nous aussi. Quand nous nous apercevons que la souffrance approche (due à un renoncement, un détachement, une épreuve, une maladie), répétons avec saint François : « Là est la joie parfaite. » Cela revient à dire, en donnant aux mots leur pleine signification : « C’est toi, Seigneur, mon unique bien. » Voilà une réflexion exigeante et sans échappatoire, n’est-ce pas ? Pourtant, c’est en posant de tels actes que l’on peut progresser dans la vie, et même voler ; on peut ainsi laisser derrière soi un sillage de lumière et entraîner un grand nombre de personnes.
Chiara Lubich
La joie parfaite, Téléréunion – Castel Gandolfo, 17 décembre 1998.
Juil 29, 2021 | Non classifié(e), Tutela minori
À propos du cas de violence sur mineurs de la part de J.M.M., ex-membre consacré, le Mouvement des Focolari a institué le 26 juillet 2021 un organe de surveillance, ayant fonction de superviseur indépendant (FSI) sur les enquêtes en cours menées par la société GCPS Consulting, commission indépendante mandatée par le Mouvement des Focolari en décembre 2020. La présidente du Mouvement des Focolari, Margaret Karram et le co-président Jesús Morán ont nommé Alain Christnacht à la fonction de superviseur indépendant. Cet organe a été institué tout d’abord pour garantir les victimes ainsi que le déroulement correct des enquêtes de la société GCPS Consulting, à laquelle le Mouvement des Focolari renouvelle sa totale confiance et qui demeure le seul organe autorisé à mener l’enquête. Les personnes qui désireraient prendre contact avec le superviseur indépendant pour ce qui concerne l’enquête, peuvent le faire en écrivant à l’adresse courriel: superviseurac@gmail.com. D’ici décembre 2021, GCPS Consulting rédigera un rapport public qui exposera en détail les conclusions et les recommandations de la commission d’enquête. À cet égard, la surveillance du superviseur indépendant, extérieur au Mouvement des Focolari, représente une garantie supplémentaire pour les victimes et un soutien complémentaire à la recherche de la vérité. Qui est Alain Christnacht ? Alain Christnacht, Français, est un haut fonctionnaire de l’État ; il a rempli des fonctions au niveau national telles que préfet et conseiller d’État. Aujourd’hui, il est président du Samusocial de Paris, un groupement d’intérêt public qui vient en aide aux personnes sans domicile fixe. Il a été président ou administrateur d’organisations de la jeunesse ; depuis 2016 il préside une commission nationale indépendante d’expertise sur la pédophilie, composée de magistrats et de médecins, qui conseille la Conférence des évêques de France.
Stefania Tanesini
Juil 29, 2021 | Non classifié(e)
Ce 29 juillet 2021 est le dernier jour de l’année en cours pour ce qui est de la disponibilité des ressources de la Terre à disposition des humains. Comment pouvons-nous lutter contre ce gaspillage ? Les jeunes du mouvement des Focolari ont lancé deux projets pour aider à la conversion écologique.
Overshoot day (le Jour du Dépassement) est la date symbolique qui indique le moment où l’homme a consommé toutes les ressources que la Terre permet de régénérer en un an. Pour donner un exemple simple, imaginez que 100 nouveaux arbres poussent sur la terre en un an, mais que nous, les humains, abattons plus de 100 arbres chaque année. Le jour du dépassement signifie le jour où l’homme coupe l’arbre numéro 101. Cette année, Overshoot day (le Jour du Dépassement) tombe le 29 juillet. C’est vrai, d’ici la fin de l’année, nous allons consommer plus de ressources que nous pouvons nous le permettre. Et pourtant, je parie qu’aujourd’hui ne semble pas si différent d’hier. En lisant ces lignes, tu n’es pas inquiet, pas plus que les personnes que tu as rencontrées jusqu’à présent aujourd’hui n’ont semblé l’être, ni celles que tu rencontreras avant l’heure du coucher. Je veux que tu saches une seule chose : ce n’est pas de ta faute. Tu n’es pas une personne insensible ni indifférente à l’environnement ou à la planète. Tu n’es pas inquiet, car, comme moi, tu es habitué à ce genre de nouvelles concernant la crise climatique. Et quand on s’habitue à une chose, on cesse de la percevoir comme une urgence. Les informations sur la crise climatique font désormais partie de notre routine, de notre quotidien. Et il y a un risque que l’habitude d’en entendre parler nous fasse perdre la volonté de travailler pour changer les choses. Cela m’arrive aussi, à moi qui t’écris ces lignes. J’en suis navré. Cependant, j’ai de bonnes nouvelles. Tout le monde n’est pas désemparé face à cette actualité décourageante. Certains essaient d’agir pour changer les choses. Je parle, par exemple, des Jeunes du mouvement des Focolari, qui se mobilisent pour apporter leur contribution avec deux projets qui abordent la question de l’utilisation des ressources et de l’écologie. PATHWAYS – Les hommes, la planète et notre conversion écologique Le premier projet, PATHWAYS – Les hommes, la planète et notre conversion écologique, est une campagne de sensibilisation et d’action programmée sur 6 ans, qui fait partie du projet Pathways for a United World. Au cours de l’année 2021-2022, les Juniors pour un Monde Uni, les Jeunes pour un Monde Uni et New Humanity, promoteurs de cette initiative, s’engageront dans des actions au niveau local et mondial, articulées autour des trois axes suivants: 1) Learn -Apprendre – étudier et s’informer, afin de fonder leurs actions. 2) Act – agir. 3) Share – partager leurs initiatives sur les réseaux sociaux avec le hashtag #daretocare. FAIM ZÉRO Le deuxième projet concerne les ressources alimentaires de notre planète. Depuis quelques années, les jeunes du mouvement des Focolari aident la FAO dans son engagement pour “Zero Hunger” (“Faim Zéro”), qui vise à réduire la faim dans le monde. Actuellement, une équipe internationale travaille à la coordination des activités au niveau mondial, mais sans oublier l’aspect local du problème, grâce à des activités et à des initiatives dans les divers territoires.
Luigi Muraca – Redazione Teens (Adolescents Editorial Staff)
Juil 27, 2021 | Non classifié(e)
De nombreux migrants vénézuéliens tentent chaque jour de rejoindre le Chili en passant par le Pérou. La solidarité de la communauté des Focolari de Lima : des gestes concrets grâce à la Providence qui ne se fait pas attendre.
« Quelques gestes suffisent à sauver le monde », affirme l’écrivain et poète Edith Bruck. Et c’est ce que nous essayons de faire chaque jour, pour aider ceux qui sont dans le besoin, notamment les migrants vénézuéliens qui passent par le centre Juan Carlos Duque, en lien avec la communauté des Focolari de Lima, au Pérou. En route pour le Chili C’est une collaboratrice du Centre Juan Carlos Duque. Il y a quelques jours, elle a pu retrouver sa sœur : elles ne s’étaient pas vues depuis quatre ans ! Elle est en route pour le Chili avec son mari et son enfant, espérant traverser la frontière à travers le désert très froid. Nous avons pu leur donner une valise de vêtements chauds que nous avions reçus. De nombreux Vénézuéliens tentent, non sans risque, d’entrer au Chili pour rejoindre leurs proches. La solidarité entre ces personnes est remarquable, malgré les souffrances qu’elles vivent. C’est ainsi que nous pouvons vêtir Jésus Une autre collaboratrice du Centre Juan Carlos Duque nous a parlé d’un couple vénézuélien qui vit au Pérou depuis quatre ans et qui se trouve à Lima depuis presque trois mois. Ils n’ont qu’un matelas pour dormir, un couvre-lit qui n’est pas suffisant en raison du froid de l’hiver, et une petite cuisine qu’on leur a prêtée mais qu’ils doivent rendre. Ils ont besoin de draps, de vaisselle, de verres, de vêtements et d’une paire de chaussures numéro 44 ! À notre grande surprise, nous avons trouvé – parmi tout ce qui nous était arrivé – une paire de chaussures de pointure 44 ! Nous avons pu leur donner tout ce dont ils avaient besoin. Nous nous sommes dit : « Ainsi, nous pouvons vêtir Jésus pour qu’il ne souffre pas du froid… » Grâce également aux dons de l’UNCHR (agence des Nations unies pour les Réfugiés), nous avons pu aider cette famille. Vous pouvez imaginer sa joie : nous l’avons recontactée à peine 40 minutes après leur demande pour leur donner tout ce dont ils avaient besoin. Décès de Barbara, membre de notre équipe Coup de fil d’Arequipa : « Nous vivons un moment très difficile. Notre locataire et grande amie du Venezuela, Barbara, est décédée subitement. Elle allait bientôt avoir 29 ans. Nous sommes sous le choc. Ma mère, mon frère et moi avons immédiatement dit notre OUI à la volonté de Dieu, en cette circonstance très dure où il n’est pas facile de comprendre les plans de Dieu. Mais il s’agit compatir et de pouvoir transmettre la Miséricorde et l’Amour du Père à son frère et à ses cousins. Barbara était passée à notre bureau d’Arequipa quelques jours auparavant pour récupérer une couverture épaisse et un kit de cuisine, en provenance de l’UNCHR, et nous avions ajouté autre chose. Elle était très heureuse ! Nous sommes sûrs que désormais elle va continuer à nous aider de là-haut et ne pas nous laisser tomber. Et voilà que soudain retentit une fois de plus la cloche du Centre Juan Carlos Duque : c’est le HCR qui nous apporte beaucoup plus que ce que nous avions demandé pour nos migrants : 100 masques en tissu lavable ; 216 savonnettes ; 5 gros colis contenant 72 couvertures… le centuple !
Silvano Roggero
Juil 26, 2021 | Non classifié(e)
Dans le contexte de l’actuelle situation sociale internationale, ces quelques réflexions sur la famille et son devoir être peuvent apparaître utopiques et ingénues. La culture de l’Occident, imprégnée d’individualisme, sépare en catégories les hommes et les femmes, et les considère comme des consommateurs dont elle doit stimuler les besoins. […] Dans un contexte culturel marqué par l’individualisme et la recherche du profit, la famille est devenue très fragile. Ce sont surtout les familles socialement marginalisées qui se disloquent. […] Face au grand mystère de la souffrance on est complètement déconcertés. La Bible nous présente une souffrance à son paroxysme, qui s’exprime par une interrogation, “ pourquoi ? ”, lancée vers le ciel. Dans le récit de la passion selon l’évangéliste Matthieu on lit : « Vers trois heures, Jésus cria d’une voix forte : ‘Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ’ » (Mt 27, 46). […] Dans son abandon, manifestation ultime et maximale de son amour, le Christ s’anéantit complètement et peut ouvrir aux hommes la voie de l’unité avec Dieu et entre eux. Son interrogation : “ Pourquoi ? ”, restée sans réponse, devient pour chaque homme la réponse à ce qui l’angoisse. L’homme angoissé, solitaire, raté, condamné ne lui ressemble-t-il pas ? Chaque division familiale ou entre groupes et peuples ne reproduit-elle pas ce qu’il a lui-même vécu ? Celui qui a perdu le sens de Dieu et de son dessein sur l’homme, celui qui ne croit plus à l’amour et accepte à sa place n’importe quel produit de remplacement, ne lui ressemble-t-il pas ? Il n’y a pas au monde de tragédie, il n’y a pas d’échecs familiaux qui ne trouvent un écho dans la nuit vécue par l’homme-Dieu. […] À travers le vide, le rien qu’est Jésus abandonné, les hommes ont été inondés de la grâce et de la vie de Dieu. Le Christ a refait l’unité entre Dieu et la Création, il a rétabli le projet, il a créé des hommes nouveaux et, en conséquence, des familles nouvelles. […] L’événement de la Passion et de l’abandon de l’Homme-Dieu peut devenir le point de référence et la source cachée qui permettent de transformer la mort en résurrection, les limites en chances pour aimer, les crises familiales en étapes de croissance. De quelle manière ? […] Mais si nous croyons que l’amour de Dieu est présent derrière la trame de nos existences, et si, forts de cette foi, nous savons reconnaître dans nos souffrances quotidiennes ou celles d’autrui, petites ou grandes, un aspect de la souffrance du Christ crucifié et abandonné, une participation à sa douleur qui a racheté le monde, alors il devient possible d’entrevoir le sens des situations même absurdes. […] Nous pouvons, pour prouver que c’est possible, proposer deux exemples emblématiques. Claudette, une jeune femme française, avec un petit garçon d’un an, est abandonnée par son mari. Le milieu fermé de province où elle a grandi l’induit à demander le divorce. Entre-temps, elle a fait la connaissance d’un couple qui lui parle d’un Dieu particulièrement proche de ceux qui souffrent : « Jésus t’aime, lui disent-ils, lui aussi a été trahi et abandonné. Il peut te donner la force d’aimer et de pardonner. » Peu à peu, le ressentiment s’atténue et son attitude change. Son mari en est touché, et lors de la première audience devant le juge, Claudette et Laurent posent l’un sur l’autre un regard nouveau. Ils acceptent un délai de réflexion de six mois. Les contacts entre eux se renouent et quand le juge les convoque pour prononcer le divorce, ils refusent et redescendent les escaliers du tribunal la main dans la main. La naissance de deux autres petites filles va consolider le bonheur de leur couple qui a de profondes racines dans la douleur. La deuxième expérience s’est passée ici en Suisse. Un jour, un fils de bonne famille avoue à ses parents qu’il est toxicomane. Tous leurs efforts pour le soigner sont vains. Désormais il a quitté le foyer familial. Des sentiments de culpabilité, de peur, d’impuissance, de honte envahissent ses pauvres parents. C’est la rencontre avec Jésus abandonné, dans cette plaie si fréquente de notre société. Ils étreignent Jésus abandonné dans leur souffrance et il leur semble comprendre intérieurement que l’amour vrai partage avec l’autre la réalité qui est la sienne. Ces parents s’engagent à soulager ces souffrances. Avec un groupe de familles, ils portent régulièrement des sandwiches aux jeunes du Platzspitz, à l’époque, l’enfer de la drogue de Zurich. Un jour, ils rencontrent leur fils en guenilles et épuisé. Grâce à l’aide d’autres familles et au terme d’un long cheminement, ils parviennent à le libérer de sa toxicomanie. […] Parfois les traumatismes guérissent, les familles se réunissent. Parfois, rien ne change extérieurement, mais la douleur est transcendée, l’angoisse est apaisée, la rupture dépassée ; parfois la souffrance physique ou spirituelle est latente, mais elle acquiert un sens dans l’union à la Passion du Christ qui continue à racheter et à sauver les familles et toute l’humanité. Alors le joug devient léger. La famille peut donc retrouver toute la splendeur du dessein originel du Créateur en puisant à la source de l’amour que le Christ a porté sur la terre.
Chiara Lubich
Extrait de Nuova Umanità, 21 [1999/5], 125, pp. 475-487
Juil 25, 2021 | Senza categoria
- Date de mort: 26/07/2021
- Branche: focolarino marié
- Nation: Italie
Juil 23, 2021 | Non classifié(e)
Le pape François a proclamé cette journée le 25 juillet pour souligner la vocation du troisième âge. « Préservez les racines, transmettez la foi aux jeunes et prenez soin des petits » dit François dans son message. Pour l’occasion, nous avons recueilli quelques expériences de grands-parents et petits-enfants qui témoignent de l’amour entre les générations. « Quand tout semble sombre, comme en ces mois de pandémie, le Seigneur continue d’envoyer des anges pour consoler notre solitude et nous répéter : ‘’Je suis avec toi tous les jours’’». Dans son message pour la première Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées, qui sera célébrée le 25 juillet 2021, le Pape François a voulu donner un message d’espoir et de proximité aux grands-parents et aux personnes âgées du monde entier. Je voudrais que « chaque grand-père, chaque homme âgé, chaque grand-mère, chaque femme âgée – surtout ceux d’entre nous qui sont les plus seuls – reçoive la visite d’un ange! » par l’intermédiaire d’un petit-enfant, d’un membre de la famille, d’un ami. Pendant cette période de pandémie, nous avons réalisé l’importance des câlins, des visites, des gestes d’amour. Des signes qui sont vécus quotidiennement entre grands-parents et petits-enfants ou avec des voisins âgés. Martin, par exemple, a 8 ans et est un Gen4 – les enfants des Focolari – qui vit en Uruguay. Il vit près d’une grand-mère âgée, qui cultive des fleurs dans son jardin. Certains enfants lancent parfois une balle dans son jardin, ce qui la met en colère, puis ils se moquent d’elle. Martin a pensé que cela ne se faisait pas et a donc décidé d’aider la dame. Il a pris une brouette et a enlevé les mauvaises herbes et les déchets du jardin. La dame l’a remercié et chaque fois qu’il l’aide, elle lui donne un peu d’argent, qu’il distribue aux pauvres. Nicola est le grand-père de huit petits-enfants. Un jour, il a été invité par un Gen4 à parler de la famille au catéchisme. En se rendant à la réunion, il se demande comment intéresser les enfants sur ce sujet. Alors qu’il marchait, son regard a été attiré par un nid tombé d’une branche et qui avait été abandonné. Il le ramasse et l’amène au catéchisme. Quelle bonne idée, maintenant il explique comment naît un nid mais aussi comment naît une famille. Chacun a quelque chose à ajouter et l’heure de catéchisme passe trop vite. Rosaria a 70 ans et est une grand-mère très dévouée à ses petits-enfants ainsi qu’aux Gen4 de sa communauté locale. « J’ai toujours l’impression de faire très peu, dit-elle, mais je remarque que quelque chose se passe, qu’ils vivent des expériences auxquelles je ne m’attends pas. Par exemple, Tommaso a été griffé au visage par une fille à l’école. Lorsque l’enseignante l’a remarqué, elle lui a demandé pourquoi il ne lui avait rien dit. Il a répondu en excusant sa copine, en disant qu’elle ne l’avait pas fait exprès. Lorsque l’enseignante l’a dit aux parents, ils ont été positivement étonnés car un tel comportement de leur fils ne s’était jamais produit auparavant ». Grand-mère Rosaria a un secret : elle prie chaque jour pour tous les Gen4 et pour tous les enfants du monde. « Je pense que c’est la chose la plus importante ». La grand-mère Mary de New York raconte à Living city (la revue Nouvelle Cité en anglais): « Il y a quelques années, avant Noël, notre petite-fille Cecilia, alors âgée de 11 ans, est rentrée de l’école avec un sac rempli de cadeaux avec l’argent que sa mère lui avait donné. Elle était si heureuse lorsqu’elle nous a montré ce qu’elle avait acheté pour quelques amis et quelques membres de sa famille. Je me suis émerveillée de l’amour avec lequel elle avait choisi ces cadeaux ! J’ai commencé à lui raconter comment était mon Noël lorsque j’étais enfant et que je vivais aux Philippines. Nous étions assez pauvres. Après la messe de minuit, nous étions allés chez nos voisins pour dîner ensemble. Nous avions chacun reçu une délicieuse pomme rouge comme cadeau de Noël. C’était quelque chose de très spécial » ! Cecilia en m’entendant s’est exclamée: « Vraiment ? Une délicieuse pomme rouge!? » « Oui », ai-je dit, « une délicieuse pomme rouge » ! Et dès que son père est rentré, elle lui a dit : « Tu sais ce que grand-mère a eu pour Noël ? Une délicieuse pomme rouge ! » Le jour de Noël, nous avons fait la fête dans notre maison à New York avec certains de nos enfants et leurs familles. Ma belle-fille a apporté un panier marqué : « Joyeuses fêtes! » contenant une douzaine de pommes, en disant : « Cecilia m’a appelée et m’a demandé : « Pourrais-tu acheter 12 pommes pour grand-mère, pour qu’elle n’en ait pas qu’une, mais 12 pour Noël ? » Quel cadeau de Noël ! Nous avons découvert à maintes reprises que nous n’avons pas besoin de beaucoup de cadeaux pour aimer Dieu et les autres à Noël. Parfois, une pomme rouge délicieuse suffit.
Lorenzo Russo
Message vidéo du Pape pour la première Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées https://youtu.be/1qhzDGFl-6w
Juil 21, 2021 | Non classifié(e)
Tout comme l’ancre qui s’accroche au fond de la mer assure la sécurité des marins, c’est l’espérance qui nous maintient fermement en Dieu et renforce notre foi. Cours de français Lycée, cours de français… la professeure ne venait pas. Nous étions deux classes réunies, nous ne nous connaissions pas et cette attente nous mettait mal à l’aise. C’est alors que, surmontant la peur d’être jugé ou de faire l’objet de moqueries, j’ai pris l’initiative de partager avec mes camarades de classe quelques feuilles de poèmes en français, une langue que je maîtrise assez bien. Puis j’ai commencé à écrire le “Notre Père” sur le tableau noir, toujours en français. Pendant ce temps, les autres ont commencé à copier le texte. Je venais juste de finir d’écrire lorsque la professeure est entrée et, voyant les élèves travailler en silence, elle a été surprise et presque émue, ce qui l’a poussée à attribuer un A – la meilleure note – à toute la classe. (Ralf – Roumanie) Suicide d’un fils Luca avait 19 ans et était trop sensible. Le mal qui semble parfois régner dans le monde, il avait du mal à l’accepter. Lorsqu’il s’est suicidé, seuls l’ancrage en Dieu et le soutien d’une communauté ont apporté réconfort et espoir à notre famille. En tant que couple notre relation a franchi un cap. Notre autre fils, Enrico, a également réagi en se rendant utile aux autres et travaille aujourd’hui dans une communauté pour jeunes inadaptés. Bien sûr, avec le temps, nous ressentons l’absence de Luca, mais un fait nous a donné de la force. Un de nos amis nous a parlé d’un jeune homme atteint d’un cancer : fatigué de tout, il refusait la chimiothérapie et préférait se laisser mourir. Il lui a parlé de Luca, qui avait fréquenté le même institut que lui, et de la façon dont sa mort tragique avait “réveillé” de nombreuses personnes pour qu’elles soient plus sensibles aux autres, et ce jeune homme a fini par accepter de reprendre son traitement. Cet épisode nous a fait comprendre que la vie continue et nous a incités à être forts et à semer l’espoir chez ceux que nous rencontrons. (Maurizio – Italie) Mon ambition Comme j’avais travaillé pendant des années dans un groupe de musique à succès et que ma famille s’était agrandie, j’ai trouvé un emploi dans une agence culturelle qui organisait des concerts. Mais avec la pandémie qui fait rage, beaucoup de choses ont changé pour moi aussi : peu de contrats, peu de spectacles. Avec un avenir de plus en plus incertain, je me suis demandé comment je pourrais m’en sortir. Je reçois un coup de téléphone d’une personne que j’avais rencontrée parce qu’elle m’avait aidé à décharger et à charger des instruments : elle voulait savoir comment ça allait pour moi, si j’avais besoin de travail, car dans le supermarché où elle travaillait, il y avait un manque de personnel. J’ai accepté. Je suis donc passé de la gestion des orchestres philharmoniques à l’aide aux personnes âgées qui cherchent le rayon où se trouvent des œufs ou du vinaigre… La grande leçon de la pandémie a été précisément celle-ci : l’amour passe par de petits gestes silencieux, et non par des proclamations assourdissantes. Dans ma jeunesse, ma véritable ambition était de devenir riche… maintenant, je le suis à un autre niveau : j’ai découvert une dimension plus vraie et plus belle de l’humanité. (T. M. – République Tchèque)
Textes choisis par Lorenzo Russo
(Extraits de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VII, n°4, juillet-août 2021)
Juil 20, 2021 | Non classifié(e)
Une école fondée par des membres des Focolari a vu le jour dans les faubourgs de la capitale de la République Centrafricaine. Elle accueille plus de 500 enfants, dont beaucoup doivent rattraper les années scolaires perdues après les longues périodes de guerre.
Nous sommes à Bangui, capitale de la République Centrafricaine, un État enclavé situé à l’intérieur et au centre du continent africain. La capitale est située au sud-ouest, dans une zone frontalière avec la République Démocratique du Congo. Il y a quatre ans, une école maternelle et primaire, appelée Sainte Claire, a vu le jour dans une banlieue de Bangui. Elle compte actuellement 514 élèves. Elle a été fondée à la suite de l’appel lancé par le Pape François et Maria Voce, Présidente des Focolari à l’époque : aller à la rencontre des besoins des gens, notamment dans les périphéries. « Pour nous, le besoin le plus urgent était l’éducation », explique Bernadine, membre des Focolari et directrice de l’école Sainte Claire. « Après de nombreuses années de guerre, beaucoup d’enfants avaient perdu plusieurs années d’école. Nous pouvions donc les aider à rattraper leur retard pour atteindre le niveau de leurs pairs ».
Située dans un quartier de banlieue, l’école a immédiatement accueilli de nombreux enfants nés dans des familles qui avaient fui la ville, où la guerre avait détruit leurs maisons. « Ils viennent ici pour renaître, pour commencer une nouvelle vie ». L’école Sainte Claire est catholique ; elle a été fondé par des membres du mouvement des Focolari ; elle cherche à transmettre des enseignements basés sur la culture de l’Unité. La directrice explique : « chaque journée commence par les prières du matin ; puis nous lançons le dé de l’amour sur lequel on peut lire de courtes phrases pour bien vivre la journée. Le lendemain, avant de relancer le dé, nous partageons les expériences de la veille. Certains ont aidé leur mère à faire la vaisselle, d’autres ont fait la paix avec un ami après une dispute, … ». Actuellement, la guerre dans le pays est interrompue et la situation politique est plus calme. Cependant, de nombreuses conséquences ont encore un impact sur la population, notamment le couvre-feu de 20 heures à 5 heures du matin. Il y a aussi de nombreuses complications liées à des facteurs économiques et sociaux. Bernadine explique : « Il y a quelques jours, par exemple, une forte pluie a endommagé les câbles électriques. Depuis, nous n’avons que 2 ou 3 heures par jour d’électricité. Cela change beaucoup la vie des gens : à commencer par la nourriture qui ne peut être conservée. Sans parler de tous ceux qui travaillent avec l’électricité : ils ne peuvent pas exercer leurs activités pendant plusieurs jours ! » Puis s’est surajoutée la pandémie. En 2020, l’institut Sainte Claire a dû terminer l’année en mars au lieu de juin, ce qui a eu un impact majeur sur l’éducation des élèves, qui se sont une fois de plus retrouvés sans école. Mais les conséquences économiques pour l’ensemble du pays ont également été dures : les frontières ont été fermées et la République Centrafricaine, qui n’a pas d’accès à la mer, a eu des difficultés à livrer les marchandises en provenance de l’étranger. Les prix ont fortement augmenté. Cependant, malgré les difficultés du moment, les activités de l’école ont repris et se poursuivent : « pendant la Semaine Monde Uni de cette année (du 1er au 9 mai), les enfants ont participé à l’aménagement d’un terrain de sport, en semant l’herbe, afin qu’ils puissent faire du sport ensemble dans quelques mois ». L’éducation ne s’arrête donc pas, elle continue même au milieu des difficultés : elle permet encore de planter de nouvelles graines d’espoir pour un avenir meilleur.
Di Laura Salerno
Juil 19, 2021 | Non classifié(e)
C’est un travail à deux en parfaite communion, qui exige de nous une grande foi dans l’amour de Dieu pour ses enfants. Cette confiance réciproque opère des miracles. Nous verrons que, là où nous ne sommes pas arrivés, est vraiment arrivé un Autre, qui a fait infiniment mieux que nous. Comme il est sage de passer le temps qui nous reste, à vivre à la perfection la volonté de Dieu dans le moment présent ! Parfois, cependant, nous sommes assaillis par de graves préoccupations. Elles peuvent concerner le passé aussi bien que l’avenir, le présent, des lieux, des circonstances ou des personnes et nous ne pouvons nous y consacrer directement. Il nous en coûte alors de garder le cap choisi, de nous maintenir sur le chemin que Dieu désire de nous dans l’instant présent. Aussi, pour vivre à la perfection, il faut de la volonté, de la décision, mais surtout une confiance en Dieu qui peut aller jusqu’à l’héroïsme. « Je ne peux rien faire dans ce cas, pour cette personne chère qui est en danger ou malade, pour dénouer cette situation impossible… Eh bien, je ferai ce que Dieu désire de moi en cet instant : étudier le mieux possible, balayer ma chambre, prier, bien m’occuper de mes enfants… C’est Dieu qui veillera à démêler cette affaire, à réconforter celui qui souffre, à trouver une solution à l’imprévu. » Ce travail à deux, réalisé en parfaite communion, nous demande une grande foi dans l’amour de Dieu pour ses enfants et permet à Dieu d’avoir confiance en nous pour nos actions. Une telle confiance réciproque fait des miracles. Là où nous ne pouvons agir, un Autre agit véritablement, qui fait immensément mieux que nous. L’acte héroïque de confiance sera récompensé. Notre vie, limitée à un seul domaine, acquerra une nouvelle dimension. Nous serons au contact de l’infini, auquel nous aspirons, et la foi renforcera avec vigueur l’amour en nous. Nous ne nous souviendrons plus de ce que signifie la solitude. Avec évidence, nous ferons l’expérience que nous sommes réellement enfants d’un Dieu-Père qui peut tout.
Chiara Lubich
Extrait de : Chiara Lubich, Pensée et Spiritualité, Nouvelle Cité 2003 p. 108-109.
Juil 17, 2021 | Non classifié(e)
L’expérience du focolare de Manaus dans l’aide aux sans-abri. Une manière d’être l’Église qui sort et va vers les périphéries existentielles pour chercher les plus nécessiteux. Il y a quelques mois, un focolarino du focolare de Manaus, au Brésil, a ressenti le désir de faire quelque chose pour aider les personnes en difficulté. Il a donc pris contact avec divers prêtres et religieuses pour se rendre disponible. Après environ un mois, la possibilité s’est présentée de donner un coup de main pour la « pastorale des gens de la rue », c’est-à-dire d’aider les sans-abri. Tout le focolare était impliqué : Renzo, Daniel, Francisco, Valdir et Junior.
Tous les dimanches soirs, sur la place de l’église « Nossa Senhora dos Remedios », dans le centre historique de la ville, un de ces endroits très fréquentés le jour et très dangereux la nuit, nous aidons à la courte Célébration de la Parole, puis nous donnons un repas aux sans-abri et nous restons avec eux pour les écouter. Ils prient avec nous et partagent ce qu’ils vivent pendant la semaine. Quelques volontaires leur donnent un repas et partent rapidement. Les sans-abri nous reconnaissent et nous remercient car pour eux, être ensemble, prier, parler, partager leur vie, être écoutés rassasie leur âme autant que les repas rassasient leur ventre. Ils nous l’ont dit plusieurs fois. Notre présence est dictée par l’amour, en étant toujours disponible pour échanger quelques mots et créer des relations avec tout le monde, y compris avec l’équipe pastorale. Mais tout cela n’est pas suffisant. Ainsi, chaque vendredi après-midi, nous proposons d’aider les sans-abri en leur offrant la possibilité de prendre une douche ou de changer de vêtements, donnés par des personnes généreuses. Nous avons également impliqué la Communauté des Focolari pour récolter des vêtements, des chaussures, des pantoufles… et c’est formidable de voir la sensibilité envers cette action et de recevoir des échos très positifs chaque fois que nous communiquons cette expérience : beaucoup nous encouragent à continuer ou en venant nous aider. Avec le lockdown de la covid, malheureusement, les diverses activités d’aide aux plus démunis se sont interrompues. Nous nous sommes donc réunis en ligne pour déterminer ce qu’il fallait faire. L’Archevêque Leonardo Steiner, également présent, a été frappé par la situation et a fait don d’une somme d’argent pour continuer à offrir un repas par jour, pendant 20 jours, à deux cents personnes, réparties sur deux grandes places du centre historique. Certes, travailler pendant deux ou trois heures avec tous les équipements de sécurité nécessaires et la chaleur de Manaus est laborieux, mais c’est aussi une manière concrète d’aller aux périphéries existentielles, de chercher les plus nécessiteux, les plus aimés du Père, en offrant la douleur de pouvoir faire si peu face à ces Jésus abandonnés avec tant de besoins et nous qui ne pouvons pas faire plus pour eux, sinon donner un sourire, une écoute, notre amour. La Providence ne manque donc pas : les autorités du Ministère Public (du travail) nous ont cherchés pour nous donner de l’argent et des ressources afin de garantir trois cents repas pendant 15 jours supplémentaires. Cela signifie plus de travail pour nous, les volontaires, mais on ne peut pas dire non à une telle providence et nous croyons alors que Dieu se manifestera pour nous donner de l’énergie, de la santé ou d’autres volontaires pour nous aider.
Les focolarini du focolare de Manaus
Juil 15, 2021 | Non classifié(e)
La première Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées, convoquée par le pape François, aura lieu le 25 juillet 2021. Les grands-parents Sarah et Declan O’Brien nous racontent comment ils vivent leur dialogue avec des petits-enfants qui n’ont jamais connu Dieu.
J’ai été profondément influencée dans mon cheminement de foi par mon grand-père. Il venait d’une famille irlandaise traditionnelle qui s’était installée dans le Yorkshire à la fin des années 1800. Par son travail acharné et sa nature honnête, il finit par devenir un homme d’affaires respecté et prospère à Bradford. Il était avant tout un homme de Dieu et aimait l’Église mais il ne parlait pas beaucoup de ces choses. Ce que j’ai remarqué en lui, c’est son amour pour chaque personne et sa tendresse pour moi, sa petite-fille. Son mode de vie a eu un grand effet sur moi et a grandement influencé les décisions que j’ai prises ensuite. Maintenant, mon mari Declan et moi sommes grands-parents ! Les parents de nos quatre petits-enfants ont choisi de ne pas éduquer leurs enfants dans leur foi en Dieu. Nous respectons leurs décisions et nous essayons de découvrir de nouvelles façons de transmettre les valeurs de la foi proposées avec créativité, détente et amour. L’une de ces façons est de passer du temps avec nos petits-enfants là où ils vivent à Paris. Le Pape François dit : « Le temps est plus important que l’espace ». Comme nos quatre petits-enfants vivent à l’étranger, le temps que nous passons avec eux est encore plus important. Dans ce temps passé ensemble, nous essayons d’aimer nos petits-enfants avec patience, tendresse, gentillesse, miséricorde et pardon. Nous faisons également l’expérience de leur amour et de leur miséricorde. Bien sûr, nous sommes loin d’être parfaits et nous commettons de nombreuses erreurs en cours de route et dans la vie familiale, nous ne pouvons pas nous cacher derrière un masque. Nos petits-enfants peuvent voir notre authenticité ou notre manque d’authenticité. Lorsque nous leur rendons visite, nous nous asseyons ensemble autour de la table pour le dîner. Parfois, notre fils, une personne qui nous impressionne par son amour envers chacun, se lance dans des discussions litigieuses avec nous. Nos petits-enfants peuvent voir comment nous réagissons à ces situations, si nous essayons simplement de marquer des points sur l’autre ou si nous essayons d’avoir un vrai dialogue. Souvent, nous n’y parvenons pas, mais lorsque nous essayons de nous mettre à la place de notre fils, en l’écoutant attentivement, en lui pardonnant certaines remarques scandaleuses, en lui versant un verre d’eau, en apportant un éclairage positif à la discussion, lorsque nous y parvenons et que nos actions sont inspirées par l’amour, nous espérons que nos petits-enfants le remarquent. Une deuxième façon de transmettre notre foi est de partager des choses importantes avec nos petits-enfants. Passer du temps avec eux nous permet, le moment venu, de leur parler avec « simplicité et affection des choses importantes ». (Amoris Laetitia 260). Nous essayons d’avoir le courage de dire ce qui est vraiment important pour eux. Et eux aussi peuvent nous dire des choses importantes, si nous sommes là pour les écouter. Nous arrivons ainsi à vivre de courts dialogues avec eux, comme entre amis. « Pas de longs sermons, quelques paroles suffisent », précise Chiara Lubich, fondatrice des Focolari. Une troisième voie est la prière. Nous ne sommes pas en mesure de prier avec nos petits-enfants mais nous pouvons bien sûr prier pour eux. Et lorsque nous nous promenons ensemble, nous pouvons parfois visiter une église. Une fois, nous sommes tombés sur une adoration eucharistique où ils ont reçu la bénédiction. Nous avons savouré avec eux le silence en étant dans l’église. Ils remarquent que nous allons à la messe et ont parfois demandé à venir avec nous. Nos petits-enfants ne lisent pas d’histoires bibliques mais à Noël, nous avons reçu un magnifique livre pop-up pour enfants et je leur ai lu l’histoire de Noël qu’ils n’avaient jamais entendue. Peut-être que la seule Bible qu’ils peuvent lire passe à travers nous. Notre espérance, notre joie, notre amour peuvent être leur bonne nouvelle, « afin qu’elle éclaire le chemin », comme l’a écrit le Pape François dans Amoris Laetitia (290).
Sarah et Declan O’Brien
Publié d’abord dans Living City et partagé lors de la Rencontre Mondiale des Familles en 2018 à Dublin.
Juil 14, 2021 | Non classifié(e)
« Dans la foi, l’homme montre clairement qu’il ne compte pas sur lui-même mais qu’il se confie à Celui qui est plus fort que lui », écrit Chiara Lubich en méditant un passage de l’Évangile. Les moments d’obscurité, d’apathie, les souvenirs douloureux peuvent devenir des occasions d’approfondir notre relation avec Dieu, de manifester notre confiance en Lui, même dans les difficultés. Le besoin d’un père Avec des parents séparés depuis l’âge de trois ans, j’ai eu une vie marquée par l’absence d’un père. Introverti et rebelle, je m’en prenais à tout le monde ; je ne savais pas vers qui me tourner pour parler de ce qui me préoccupait, j’avais l’impression que même ma mère ne me comprenait plus. J’avais 15 ans lorsque mon enseignante de religion, sans me faire de sermon, m’a mis en contact avec un groupe de jeunes gens engagés. J’ai commencé à participer à certaines de leurs initiatives en faveur des enfants des quartiers pauvres. Je m’entendais si bien avec eux que je ne les ai plus jamais quittés. Une expérience de quelques mois à O’Higgins, la cité pilote des Focolari en Argentine, m’a ouvert de nouveaux horizons, un but pour lequel vivre : contribuer à rendre le monde plus beau. La proposition d’aimer tout le monde a lentement fait naître en moi une pensée : « Et papa ? Que fait-il maintenant ? Lui aurai-je manqué, après tant d’années de silence ? » Je n’étais pas tranquille jusqu’à ce que j’aille le chercher dans notre ancienne maison. Il a failli ne pas me reconnaître. Il était âgé, un homme fatigué. Nous nous sommes regardés dans les yeux, le passé était derrière nous. (Luis – Argentine) Je suis tombée amoureuse Auteure-compositrice-interprète sans succès, j’étais plongée dans une apathie totale. Au cours de cette période noire, j’ai renié tout ce en quoi je croyais. Je considérais Dieu comme un boulet pour moi en tant que musicienne et en tant que femme, alors je m’en suis débarrassée en vivant comme s’il n’existait pas. Jusqu’à ce que je reçoive un appel téléphonique de Carmine, un ami acteur qui avait besoin de ma collaboration pour une pièce de théâtre sur laquelle il travaillait. Alors qu’il partait pour Bologne, il m’a convaincue de prendre le train avec lui pour en parler pendant le voyage. Mais je l’ai inondé de toute mon histoire : je voulais m’ouvrir le cœur, et il m’a si bien écoutée. Et puis… je lui ai dit que j’étais en train de tomber amoureuse de lui. Nous avons travaillé ensemble cette année-là. J’ai écrit la musique et lui s’est occupé de l’enregistrement. Puis, tout d’un coup, Carmine est tombé malade. Avec la peur de le perdre, je me suis retrouvée face à face avec le Dieu que je faisais semblant d’ignorer. Mais maintenant, je ne le sentais plus comme un étranger. L’amour avait adouci mon cœur et cette douleur l’a irrigué, lui a donné toute cette fécondité que je chantais dans mes chansons. (Chiara – Italie) Libérée d’un poids Une offense m’avait été affligée quelques années auparavant, puis oubliée et m’était revenue à l’esprit en rencontrant longtemps après la personne « coupable ». Je ne me souvenais pas tellement de cet homme, mais plutôt de mon mari qui ne m’avait pas défendue. Les sentiments de blessure et d’humiliation étaient encore bien vivants sous les cendres et je n’ai pas pu retenir mon emportement à son égard. Puis une pensée, « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux ». J’ai eu l’impression que Jésus me disait : « Comment voudrais-tu me donner tout ce que tu as si tu es encore plein de ces souvenirs douloureux ? ». Des mots forts, mais vrais. Finalement, Dieu, par sa grâce, m’a aidée à faire le pas du pardon. La miséricorde du Père m’a libérée de ce poids. (Bernadette – Suisse)
Lorenzo Russo
(extrait de « Il Vangelo del Giorno », Città Nuova, année VII, n.4, juillet-août 2021)