Aider notre prochain sans rien attendre en retour mais le faire avec foi. Cela nous permet aussi d’apporter le salut, en « caressant » avec tendresse ceux qui sont à leur tour dans la souffrance, dans le besoin, dans l’obscurité, dans l’égarement.« Donnez… » Ma grand-mère avait été particulièrement généreuse en me donnant une somme importante pour mes dépenses. J’avais déjà fait mes calculs sur l’utilisation de cet argent, quand un ami m’a parlé des problèmes de sa famille : le père était au chômage, ils en étaient réduits à ne prendre qu’un seul repas par jour. Plus tard, lorsque je l’ai quitté, emportant sa douleur sur le chemin du retour, des expériences me sont revenues à l’esprit que j’avais lues dans un livre qui traînait à la maison. Certaines paroles de l’Évangile auxquelles je n’avais jamais prêté attention, ou plutôt, que je n’avais jamais prises au sérieux : « Donnez et on vous donnera » (Lc 6,38). Quels mots étranges, m’étais-je dit ! La personne qui les a prononcés ne pouvait être qu’un fou… ou un Dieu ! Ce mot « donner » me martelait. Le lendemain soir, je suis allé voir mon ami et je lui ai laissé tout ce que j’avais dans mon portefeuille. Il était surpris et heureux, je ressentais une joie irrépressible. Et cela ne s’est pas arrêté là. Quelques jours plus tard, j’ai reçu un appel téléphonique inattendu d’une importante revue : ils avaient accepté de publier certains de mes écrits pour lesquels ils parlaient d’une juste compensation. (Vincenzo – Italie) À l’hôpital Une patiente très âgée divaguait et tenait des discours absurdes. Compte tenu de son âge et de son état de santé, entre collègues nous avons convenu de lui faire sentir davantage notre présence ; un matin j’ai déposé un bonjour sur sa table de nuit en notre nom. Quand je suis allé la voir pour un contrôle de routine, je l’ai trouvée sereine. Elle m’a dit : « Mon enfant, j’ai senti cette nuit que la mort était proche et j’ai pensé que j’emporterais toute ma méchanceté avec moi » ; elle prend ma main : « je te le demande à toi et à vous tous de me pardonner parce que vous ne m’avez jamais jugée ». C’était une autre personne ! Cette dame âgée nous a aidés à mieux vivre notre service. (K.V. – Hongrie) Projet « Baluchon » Alors que la pandémie faisait rage, des travailleurs saisonniers d’un grand centre agricole perdaient leur emploi. Lorsque nous avons appris cette nouvelle, nous avons lancé, avec quelques amis de Californie du Sud (USA), un projet appelé « Baluchon » qui consistait à collecter des vêtements, des livres, des jeux de société, des petits appareils électroménagers et d’autres objets utiles qui, une fois redistribués aux familles pénalisées, permettraient d’alléger certaines dépenses et d’atténuer les difficultés imposées par les circonstances. Cette initiative de partage vécue avec beaucoup d’enthousiasme a non seulement impliqué notre communauté, mais aussi des collègues de travail et d’autres personnes qui nous connaissent. En trois jours, nous avons pu remplir une camionnette d’objets collectés et les livrer aux communautés de Californie centrale. En retour, nous avons reçu une boîte de cerises que nous avons à nouveau distribuée à nos amis et voisins. L’expérience que nous avons vécue nous a galvanisés et nous a rendus heureux. Nous avons vu se réaliser « donnez et on vous donnera » de l’Évangile. (G.S. – USA)
Recueilli par Lorenzo Russo
(tiré de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, anno VII, n.4, luglio-agosto 2021)
La rencontre avec la Présidente Margaret Karram et le Coprésident Jesús Morán a été l’occasion de faire connaissance et de partager l’engagement commun en faveur de l’unité.Samedi 26 juin, une délégation de l’Église luthérienne allemande a visité le Centre international des Focolari à Rocca di Papa, en Italie. Accueillis par la Présidente des Focolari, Margaret Karram, et le Coprésident, Jesús Morán, les membres de la délégation ont également rencontré le Centre « Un » pour l’unité des chrétiens et quelques membres du Conseil général du Mouvement. La délégation comprenait l’Évêque Frank-Otfried July, Président de la section allemande de la Fédération Luthérienne Mondiale (DKN/FLM), les Évêques Ralf Meister et Karl-Hinrich Manzke, respectivement Président et responsable des relations avec l’Église catholique de l’Union des Églises luthériennes allemandes (VELKD). C’était une occasion de connaissance mutuelle et de communion profonde. L’écoute réciproque a permis à tous de se sentir frères et sœurs déjà unis dans le Christ. La rencontre avec la Présidente Karram et le coprésident Morán, en particulier, a été un moment d’échange sur la manière de relever les défis du monde actuel. Ce qui est ressorti du dialogue, c’est une harmonie dans la « passion pour l’unité dans le Christ » qui, cependant, doit être étendue à toute l’humanité : l’amour évangélique nous pousse à chercher la sœur et le frère à côté de nous. Le partage d’exemples concrets de la vie évangélique, de la réconciliation même dans les plus petits détails, du choix de Dieu dans la vie quotidienne, a offert aux participants l’espoir dans le chemin de l’unité qui se poursuit également au niveau théologique et institutionnel. « Changer de perspective », a déclaré l’un des évêques, « signifie rendre plus concret ce que signifie suivre le Messie ». Commencer par soi-même, ne pas se demander qu’est-ce que je veux recevoir ? Mais bien plutôt qu’est-ce que je veux donner, qu’est-ce que je peux donner ? Celui qui vit ainsi est inspiré par l’Esprit, et celui qui est inspiré par l’Esprit est espérance pour le monde ». La délégation était à Rome à l’occasion de la commémoration du 500e anniversaire de l’excommunication de Martin Luther par le Pape Léon X qui a marqué, quatre ans après le début de la Réforme (1517), la rupture définitive au sein de l’Église occidentale. Un anniversaire célébré aujourd’hui, cependant, non pas pour consacrer le clivage, mais bien pour mettre en lumière, approfondir et développer les plus de « cinquante ans de dialogue œcuménique constant et fructueux entre catholiques et luthériens » qui, comme l’indique le document rédigé pour la Commémoration Conjointe catholique-luthérienne de la Réforme de 2016, « nous ont aidés à surmonter denombreuses différences et ont approfondi la compréhension et la confiance entre nous »1. La veille de la visite aux Focolari, le Pape François, rencontrant des représentants de la Fédération luthérienne mondiale à l’occasion de l’anniversaire de la Confessio augustana (25 juin 1530), avait notamment déclaré : « Chers frères et sœurs, sur le chemin qui mène du conflit à la communion, lejour de la commémoration de la Confessio Augustana, vous êtes venus à Rome pour que l’unité grandisse entre nous. (…) J’ai dit « sur le chemin du conflit à la communion », et ce chemin ne se fait que dans la crise : la crise qui nous aide à mûrir dans ce que nous cherchons. Du conflit que nous avons vécu pendant des siècles et des siècles, à la communion que nous voulons, et pour cela nous nous mettons en crise. Une crise qui est une bénédiction du Seigneur »2. Pendant son séjour à Rome, la délégation de l’Église luthérienne allemande a eu plusieurs rencontres au Vatican, comme celle avec le cardinal Kurt Koch, Président du Conseil Pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens, au cours desquelles elle a également abordé des questions brûlantes de nature pastorale comme, par exemple, pour les mariages mixtes, l’admission à l’Eucharistie du partenaire non catholique. Parmi les rencontres prévues, outre celle avec le Mouvement des Focolari, il y a aussi celle avec la Communauté de Saint Égide.
Chiara Lubich souligne que si nous voulons être fidèles au charisme de l’unité, nous devons ouvrir grand les portes de notre cœur à Jésus abandonné. Grandir dans l’unité sur tous les fronts. Unité: mot-clé pour nous tous, parole synthèse de toute notre spiritualité, “conditio sine qua non” pour maintenir la vie qui existe et la développer. […] En effet, nous ne pouvons concevoir l’unité sans la souffrance, sans la mort de notre moi. Car l’unité est un don, mais elle est aussi le fruit de notre comportement chrétien authentique et il n’y a pas de véritable expression de vie chrétienne sans la croix. Nous devons nous le rappeler sans cesse. […] Nous devons nous rappeler constamment que nous avons donné notre vie à une seule personne: à Jésus abandonné. Nous ne devons et nous ne pouvons donc jamais troquer notre amour pour lui ni le trahir. Il nous enseigne l’immense valeur de la souffrance justement en vue de l’unité: c’est vraiment par sa croix et par son abandon qu’il a réuni les hommes à Dieu et entre eux. Il nous montre donc que l’unité coûte, même si avec Lui, en faisant comme Lui, nous parvenons à la réaliser. Alors, si nous voulons être fidèles au charisme de l’unité que l’Esprit nous a donné, encore une fois ouvrons grand les portes de notre cœur à Jésus abandonné et donnons-lui la meilleure place. […] Pour souligner un aspect concret de cet amour, aimons-le dans les difficultés que comporte justement l’unité entre nous […] Et cela signifie être toujours prêts à nous voir nouveaux, cela veut dire avoir patience, supporter, savoir passer au-dessus ; cela signifie faire confiance, espérer toujours, croire toujours, surtout ne pas juger. Le jugement simplement humain envers les autres, surtout envers les responsables, est terrible. C’est le passage à travers lequel le démon de la “désunité” pénètre ; avec lui toutes nos richesses spirituelles disparaissent lentement, notre vocation elle-même peut vaciller. Veillons donc à cet amour pour les autres plein de nuances douloureuses: celles-ci sont l’aspect concret de notre résolution d’être prêts à mourir l’un pour l’autre et sont aussi les petits ou grands obstacles à surmonter en aimant Jésus abandonné pour que l’unité soit toujours pleine.
Chiara Lubich
(d’une conférence téléphonique, Rocca di Papa 25 octobre 1990)Extrait de : Chiara Lubich, Conversazioni in collegamento telefonico, Città Nuova Ed., 2019, p. 412.
Homme politique, écrivain et journaliste, Spartaco Lucarini était l’un des premiers focolarini mariés. Le 3 juillet 2021, sa ville natale donnera son nom à un escalator dans le centre de la ville et se souviendra de son engagement civil et politique lors d’une réunion au théâtre de la ville. Une âme ouverte sur le monde et profondément attachée à sa patrie pour laquelle il s’est engagé à promouvoir constamment et courageusement le développement social et culturel. Spartaco était un journaliste et un écrivain, un homme politique et un homme de culture. Il était l’un des premiers focolarini mariés et a dirigé pendant plusieurs années la revue Città Nuova dei Focolari, collaborant avec le centre international du Mouvement près de Rome. Il a quitté sa ville natale de Cortona, en Toscane, où il est né le 6 mai 1924, pour s’installer à Rome avec sa famille. A Cortona, joyau d’art, de nombreuses personnes se souviennent de lui encore aujourd’hui, notamment pour son engagement dans le domaine social, politique et civil. Spartaco avait fondé, entre autres choses, l’Office du tourisme, faisant connaître sa ville non seulement en Italie – par le biais d’un prix journalistique et de diverses manifestations – mais aussi à l’étranger. Depuis sa jeunesse, il se préoccupait des problèmes du territoire, parmi lesquels principalement le chômage et les conditions de travail précaires. « Malgré ses engagements professionnels, il suivait toujours les événements de Cortona avec beaucoup de participation et d’affection – confirme Walter Checcarelli, président de l’association Cortona Cristiana au journal local “L’Etruria.it” – Au début des années soixante, il ressentait le grand potentiel des antiquités et a fondé l’exposition de meubles anciens qui, au fil du temps, est devenue l’une des plus importantes au niveau national. Il a apporté sa contribution en tant que Conseiller municipal, devenant chef de groupe des démocrates chrétiens avec un style d’ouverture et de dialogue, inhabituel pour ces années de forte opposition idéologique. Personnellement, je me souviens de ses vacances avec sa grande famille pendant la période de Pâques ; sa présence et sa prière le Vendredi saint sont restées indélébiles dans mon esprit et dans mon cœur ». En guise de remerciement pour son engagement politique en tant que Conseiller municipal, mais aussi en reconnaissance de sa contribution en tant que bâtisseur de la culture sociale du territoire, le 2 mars 2021, le Conseil Municipal de Cortona a décidé à l’unanimité de donner son nom à l’escalator qui mène du parking Spirito Santo à la Piazza Garibaldi. La cérémonie de dédicace aura lieu le 3 juillet 2021 pendant le Festival de musique sacrée à 10h30 (heure italienne). Ensuite, une rencontre au Teatro Signorelli de Cortona commémorera cette figure aux multiples facettes et sa contribution au panorama politique et culturel du XXe siècle. L’idée de rendre hommage à Spartaco est née l’année dernière et devait s’insérer dans les manifestations du centenaire de la naissance de Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari (1920-2020). La situation sanitaire mondiale a ensuite contraint à reporter l’événement. C’est précisément Chiara Lubich qui a demandé à Spartaco, à sa femme Iolanda Castellani (connue de tous sous le nom de Lalla) et aux cinq enfants de quitter Cortona pour Rome afin de travailler au siège international des Focolari. Spartaco a également contribué au développement des mouvements « Familles nouvelles » et « Humanité nouvelle » des Focolari. Il est toujours resté attaché à la Toscane ; en plus d’avoir contribué à la naissance de la communauté locale du Mouvement, il a également offert une importante contribution au développement de la petite ville de Loppiano (Incisa et Figline dans le Valdarno-Italie), en particulier pour la naissance de la coopérative agricole et de l’école internationale pour les familles qui sont encore basées aujourd’hui à Loppiano. En avril 1974, une grave maladie l’a entraîné vers la mort à l’âge de 51 ans seulement. Même dans ses derniers jours, Spartaco, bien que malade, est revenu à Cortona. « Il semblait toujours serein – se rappelait Lalla -, mais il n’était plus ce qu’il était avant[1]. ». « Je me suis retrouvé complètement changé », écrivait Spartaco. « Je suis un type très actif, j’ai un tempérament très dynamique et j’ai toujours essayé de me donner à fond ; j’ai compris maintenant que ce n’est pas si important ce que tu fais mais aussi de ne rien faire. J’ai découvert la valeur de « vivre à l’intérieur » plus qu’à l’extérieur, car en vivant à l’intérieur dans une relation étroite avec Dieu, tu peux atteindre les personnes les plus éloignées, tout le monde, alors qu’en vivant projeté à l’extérieur, tu ne peux atteindre que les plus proches, ceux qui t’entourent. Je crois que j’ai vu l’essentiel. En ce siècle, Marie crée une Œuvre pour aider l’Église et elle veut le faire rapidement ; elle veut réaliser l’unité non seulement entre nous, catholiques, non seulement entre les Églises, mais aussi entre tous les hommes. Un programme au-delà de tout programme humain »[2].
Lorenzo Russo
[1] Alfredo Zirondoli, Coraggio! Inchiesta su Spartaco Lucarini, Citta Nuova, 2000, p. 102. [2] Alfredo Zirondoli, Coraggio! Inchiesta su Spartaco Lucarini, Citta Nuova, 2000, p. 96-97.
Les expériences sur le fait de « prendre soin » de la part des enfants des Focolari, les Gen4, sont nombreuses. En plus de s’impliquer pour aider les personnes dans le besoin, ils demandent aux adultes de s’occuper de tous les enfants en difficulté dans le monde. Les expériences concrètes des Gen4, les enfants du Mouvement des Focolari, proviennent du monde entier : sur tous les continents, ils rivalisent pour aimer leur prochain, en prenant soin des plus démunis. Nous présentons ici quelques-uns de leurs témoignages, en commençant par l’Inde. Ici, quelques Gen4 ont décidé de s’occuper des pauvres qui vivent dans les rues, en préparant un plat chaud pour le dîner. L’un d’entre eux raconte : « Ma mère et moi avions l’habitude de mettre dans des bols, des nouilles chaudes, une nouille typique de certains pays asiatiques; mon frère et mon père les distribuaient aux pauvres. Ils sont très nombreux, les enfants pauvres qui vivent dans les rues ! Maintenant, chaque vendredi, nous répétons cette action. » En Grèce, en revanche, les enfants des Focolari ont décidé de tenir compagnie aux personnes âgées qui étaient isolées dans la maison de retraite à cause de la Covid-19. Ils ont également fait participer leurs amis, en collectant des dessins avec lesquels ils ont réalisé une affiche très appréciée de tous. Passons à la Corée, où une Gen4 a décidé de faire don de ses cheveux à des enfants atteints de cancer. Après avoir impliqué une de ses amies, elles ont commencé à faire pousser leurs cheveux pour en faire don, heureuses d’aider ceux qui vivent avec une maladie. Du Burundi, ensuite, vient la nouvelle que de nombreux gen4 ont collecté de la nourriture et l’ont apportée à un orphelinat. Ces enfants, qui ne possèdent pas grand-chose non plus, étaient tous heureux d’apporter des cadeaux à leurs camarades ! En Australie, quelques adultes ont distribué de la nourriture aux sans-abri et aux étudiants en difficulté financière. Les Gen4 ont voulu donner leur contribution en préparant des cartes postales pour accompagner les paquets qui ont été distribués. En Amérique du Sud, au Brésil, depuis environ deux ans, les Gen4 de la Mariapolis Ginetta récoltent des boites de lait et de jus de fruits, en collaboration avec une ONG qui a un projet appelé « Brésil sans fissures ». Grâce à ces contenants, les fissures des murs des maisons sont recouvertes, ce qui les isole et empêche l’entrée des insectes, et des couvertures thermiques sont fabriquées pour les sans-abri. Une autre nouvelle, en provenance d’Irlande : les gen4 filles et garçons ont participé, en impliquant la communauté locale, à une initiative lancée par la Poste irlandaise : ils ont envoyé des cartes postales et des petits paquets comme cadeaux pour des personnes âgées qui sont seules. Enfin, nous allons au Portugal : João, 7 ans, après avoir vu un journal télévisé montrant des images de guerre, s’est demandé : « Nous gen4, que pouvons-nous faire ? ». Il a voulu téléphoner à l’animatrice du groupe Gen4. L’idée de sensibiliser le monde politique n’a pas tardé à germer : João et sa sœur ont rédigé ensemble une déclaration des enfants à l’intention des politiciens, des enseignants et de toutes les autorités civiles et religieuses. On peut lire dans la déclaration : « Nos lois parlent des droits de l’enfant, mais elles devraient être plus explicites en imposant le devoir de prendre soin des autres. (…) Nous savons que ce n’est pas facile (…), mais si vous pouviez changer la vie d’un seul enfant grâce à cette déclaration, cela vaudrait la peine de vous l’envoyer! Si vousprenez soin de nous, nous prendrons soin du monde ! » Une délégation de gen4 a apporté la déclaration près du lieu du Sommet Social de la Commission européenne à Porto. Le soir même, la nouvelle a été diffusée dans un journal télévisé. La déclaration des gen4, traduite en plusieurs langues, se répand dans différents pays du monde.
La volonté de Dieu est la voix de Dieu qui nous parle et nous invite continuellement ; c’est la manière dont Dieu nous exprime son amour, un amour qui demande une réponse afin qu’il puisse accomplir ses merveilles dans nos vies. La vérité qui ne passe pas Après 4 ans en Inde et 25 ans de vie sans relâche au service des autres, mes « batteries » étaient complètement déchargées et je suis retourné en Italie pour tenter de recouvrer une santé que je craignais irrémédiablement compromise. Au cours des longs mois d’inactivité et de solitude (bien qu’entouré de l’amour de mes compagnons de communauté), en dehors de la vie si dynamique et riche en relations que mon tempérament extraverti a toujours insufflé, quelque chose de très important et difficile à exprimer par des mots s’est produit au niveau intérieur, existentiel : un retour à mon choix originel, la compréhension d’une vérité fondamentale. Je constate que tout est don ; je dois remercier Dieu pour tout, mais je dois être prêt aussi à perdre, parce que ce n’est pas la vérité ; la vérité qui ne passe pas est une autre et c’est la relation avec Lui, le seul idéal de tous les temps : Dieu et rien d’autre. Contrairement à ce que je craignais, j’ai ensuite retrouvé la santé. J’ai ainsi commencé une nouvelle période, dans la joie retrouvée de travailler à Son service. Cependant, j’ai gardé au fond de mon cœur la nouvelle union avec Dieu née de cette épreuve. (Silvio – Italie)
J’avais été infirmière Je suis frappée par le fait que beaucoup de médecins et d’infirmiers risquent et donnent même leur vie ; pendant 30 ans, j’ai été infirmière mais j’ai ensuite changé de métier ; j’ai décidé de m’inscrire dans un hôpital comme infirmière de réserve. Récemment, on m’a demandé d’aider dans l’unité de soins intensifs une fois par semaine. C’était un énorme défi pour moi car beaucoup de choses ont changé depuis 30 ans en matière d’équipement et de soins hospitaliers, mais j’étais heureuse d’être encore utile. Ma plus belle récompense a été lorsque mes enfants, que j’essaie de ne pas négliger, m’ont dit qu’ils étaient fiers de moi.
(Martina – République tchèque)
Nouvelle essentialité Dans l’institution pour personnes âgées où je travaille comme animatrice, ma relation avec les pensionnaires était devenue affective. Savoir deviner comment aider les patients atteints de la maladie d’Alzheimer ou d’autres maladies dégénératives avait transformé mon service en un véritable réseau de relations intenses et vivantes. Puis le Covid est arrivé et un par un, ils sont tous tombés malades. C’était déchirant pour moi de sentir que j’étais le lien entre le patient et le parent sans pouvoir faire quoi que ce soit pour combler ce vide. Peut-être qu’en aidant une femme âgée très malade à parler à sa famille à travers son téléphone portable, j’ai moi aussi contracté le virus. Dans ma solitude, j’ai encore mieux compris celle de mes aînés et j’ai redécouvert la valeur de la prière. À chaque nouvelle de la mort de quelqu’un, ma douleur augmentait ainsi que le sentiment d’impuissance, mais j’intensifiais ma prière, souvent avec ceux qui restaient. La pandémie nous a fait accéder à une nouvelle essentialité, au-delà de celle causée par la maladie et la vieillesse. (G.K. – Slovaquie)
Édité par Lorenzo Russo
(tiré de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, anno VII, n.3, mai-juin 2021)
Nous sommes tous appelés à cette conversion permanente en recommençant sans cesse, au cas où nous nous serions arrêtés ; nous devons tous expérimenter cette sorte de renaissance, cette plénitude de vie. Nous devons chercher à transformer le plus possible en charité envers le prochain toutes les expressions de notre existence. Et voici, devant mes yeux, cette page superbe qui évoque le jugement dernier : Jésus viendra pour nous juger et nous dira : « J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire » (Mt 25, 35). Ces paroles m’ont frappée comme si je les lisais pour la première fois. Je redécouvrais qu’à l’examen final, Jésus ne me demanderait pas de comptes sur telle ou telle action que je dois pourtant accomplir, mais centrerait tout sur l’amour du prochain. Comme si j’entamais aujourd’hui mon ascension vers Dieu, je me suis mise alors à aimer tous ceux que je rencontrais durant la journée. Et vraiment, je me suis sentie renaître. J’ai compris que mon âme avait surtout soif d’amour, soif d’aimer ; et qu’elle trouvait sa respiration, sa nourriture et sa vie dans l’amour envers tous. Il est vrai qu’auparavant aussi j’essayais d’accomplir de nombreux actes d’amour. Mais, je m’en rends compte aujourd’hui, ils n’étaient parfois que l’expression d’une spiritualité trop individuelle, entretenue par des pénitences plus ou moins grandes ; et pour nous, qui sommes appelés à l’amour, ce peut être, malgré notre bonne volonté, l’occasion d’un certain repliement sur nous-mêmes. Dans ce nouvel effort pour aimer tout le monde, je peux faire encore de nombreux actes d’amour, mais ils sont tous dirigés vers le frère, en qui je peux voir et aimer Jésus. C’est là que se trouve la plénitude de la joie. Nous sommes tous appelés à cette conversion permanente ; nous devons tous expérimenter cette sorte de renaissance, cette plénitude de vie. Nous devons chercher à transformer le plus possible en charité envers le prochain toutes les expressions de notre existence. Si nous avons à vaquer aux soins de la maison, ne le faisons pas seulement pour des raisons humaines, mais parce que Jésus nous demande de l’aimer, de le vêtir, de le nourrir, de le servir dans nos frères. Avons-nous quelque travail à faire ? C’est un moyen d’apporter notre contribution à Jésus, dans les personnes et dans la communauté. Avons-nous à prier ? Faisons-le toujours pour nous et pour les autres, en utilisant ce « nous » que Jésus a enseigné dans le « Notre Père ». Sommes-nous appelés à souffrir ? Offrons notre souffrance pour nos frères. Avons-nous quelqu’un à rencontrer ? Que ce soit toujours avec l’intention d’écouter Dieu en lui, de le conseiller, de l’instruire, de le consoler… en un mot, de l’aimer. Devons-nous nous reposer, manger, nous détendre ? Faisons-le avec l’intention de reprendre des forces pour mieux servir le frère. Faisons tout, en somme, en vue du prochain. […] C’est pourquoi, pour que se produise une telle reconversion en nous, gardons à l’esprit dans les jours qui viennent […] l’engagement à « Renaître par l’amour ».
Chiara Lubich
(d’une liaison téléphonique, Rocca di Papa, 20 mars 1986)Extrait de : Chiara Lubich, Sur les pas du Ressuscité, Ed. Nouvelle Cité, 1992, p.73-74.
Jésus connaît bien les besoins fondamentaux des personnes: être comprises au plus profond d’elles-mêmes et avoir, en plus du soutien à leurs efforts, des indications claires sur le chemin à suivre. Ne manquons pas l’occasion de nous comporter envers ceux que nous rencontrons avec l’amour qu’ il suggère dans l’Évangile.
Avec patience et ténacité Mon oncle, qui était considéré comme « un homme d’honneur », avait vécu pendant des années dans le Supramonte, une région montagneuse de Sardaigne. Il descendait au village de temps en temps, et quand les carabiniers venaient pour l’arrêter, il était déjà loin. Mon père avait essayé de nous tenir à l’écart des problèmes avec la justice et avec la famille de mon oncle, dont nous étions séparés pour des questions d’ héritage. En tant que chrétienne, cependant, j’attendais la bonne occasion pour faire la paix avec eux. La première est venue avec l’arrivée d’une cousine au village. Sans tenir compte des gens qui nous regardaient, je suis allée la saluer. Lorsqu’elle et son mari ont répondu à mes salutations, j’ai poussé un soupir de soulagement : le premier pas avait été fait. Plus tard, quand j’ai appris que mon oncle était à l’hôpital, j’ai voulu aller le voir. Ma mère me l’a déconseillé, en disant que je n’avais pas d’oncles. Mais il était comme un frère pour moi. J’y suis allée et il m’a accueillie avec émotion. Avec le temps, je me suis rapprochée de tous les autres membres de la famille. La dernière était ma tante, celle qui nous avait fait le plus souffrir : j’étais loin d’elle depuis 18 ans, et il avait fallu tant d’années pour que la paix revienne dans nos familles avec un amour patient et tenace.
(Gavina – Italie)
Les besoins des autres Alors que je sors en voiture, je remarque que mon voisin essaie de nettoyer le pare-brise et de dégeler les autres vitres de sa voiture. Je vais l’aider, en mettant de côté ma hâte. Avec un sourire, il demande : « Qui vous fait faire ça ? » Je n’ai pas de réponse immédiate, mais à l’intérieur, je remercie Dieu d’avoir fait passer les besoins de l’autre avant mes propres besoins. Quelques heures plus tard, le même voisin me téléphone : « J’étais tellement heureux de ton geste que je me suis dit : moi aussi je dois vivre en remarquant les besoins des autres. Et cela n’a pas pris longtemps : au travail, en effet, j’ai trouvé une situation difficile, qui s’est ensuite résolue assez facilement en me mettant à la place de l’autre. Merci ! ».
(F.A. – Slovénie)
Adopter un petit frère Nous sommes étudiants dans un Institut technique. Depuis que notre enseignante nous a apporté Città Nuova (Nouvelle Cité) à lire en classe, au début , certaines choses nous semblaient un peu pleines d’illusions… Mais l’idée de contribuer à construire ensemble un monde plus solidaire nous semblait au fond, une bonne idée. Aussi parce que, au fur et à mesure de la lecture, nous avons réalisé que ce n’était pas des mots. Le journal rapportait des informations que nous ne pouvions pas trouver dans d’autres revues, une manière différente de regarder les événements. En fin de compte, qu’ aurions-nous manqué en essayant nous aussi ? Et nous avons essayé. Chaque matin, avec l’enseignante, nous nous donnions une petite « maxime » à suivre. Par exemple : « Aimez tout le monde » … qui avait déjà pensé à cela ? Puis nous avons lu par hasard un article sur les adoptions à distance. Et puis l’idée nous est venue d’en faire une, tous ensemble. Ce petit geste qui consiste à verser une petite somme chaque mois nous fait grandir en tant que personnes. A présent, Nader, même s’il vit loin (c’est un petit Libanais), est devenu très important : nous parlons de lui, de ses besoins, comme de notre petit frère.
(Les garçons de IIIB – Italie)
édité par Lorenzo Russo
(extrait de ‘’Il Vangelo del Giorno’’, Città Nuova, année VII, n.3, mai-juin 2021)
Jésus nous invite à reconnaître la présence aimante de Dieu et nous indique comment agir en conséquence : découvrir dans la volonté du Père le moyen d’atteindre la pleine communion avec Lui.Ouragan Les images à la télévision montraient les endroits frappés par l’ouragan et laissés isolés ; comme nos familles vivaient là, on peut imaginer notre anxiété, nous les séminaristes. Nous venions de recevoir la Parole de Vie du mois qui nous exhortait à avoir la foi. Unis, nous avons prié pour nos proches et obtenu de nos formateurs la permission de les rejoindre dès le lendemain. Mais cette même nuit, la capitale a également été durement touchée : routes inondées, ponts effondrés, électricité coupée …. Cependant, notre séminaire était toujours debout. Nous nous sommes quand même mis en route : au cours de ce voyage à pied ou par des moyens de fortune, sur des radeaux ou attachés à des cordes pour vaincre la résistance des torrents, nous avons été contraints de dévier d’innombrables fois. Finalement, nous sommes arrivés dans notre village méconnaissable ! Là où avant il y avait la campagne, il y avait maintenant un lac. Après avoir embrassé nos proches (ils avaient tout perdu mais ils étaient saufs !), nous nous sommes mis à la disposition du curé pour les premiers soins. La nouvelle Parole proposée pour ce mois semblait s’adresser précisément à nous, pour nous donner du courage et en insuffler aux autres : « Heureux les affligés… ».
(Melvin – Honduras)
Le parapluie Sachant que derrière les pauvres et les marginaux, le Christ demande à être aimé, j’essaie de ne pas manquer les occasions de le faire. Par exemple, dans le bar près de chez moi, j’ai remarqué un pauvre, surnommé Penna ; il était trempé parce qu’il pleuvait ce jour-là. Sachant qu’il avait eu la tuberculose et surmontant une certaine résistance à être vu en sa compagnie, je l’ai invité chez moi pour prendre quelque chose de sec. Mes parents étaient stupéfaits et incrédules. « Papa, on aurait besoin de vêtements… ». Mon père n’était pas très enthousiaste au début mais il lui a donné un pantalon et moi une veste. La pluie ne semblait pas vouloir s’arrêter… Et je suis revenu à la charge : « Papa, si on lui donnait aussi un parapluie ? ». On le lui a donné. Le pauvre homme était heureux, mais j’étais encore plus heureux car nous avions agi ensemble pour l’aider. Mais l’expérience ne s’est pas arrêtée là. Quelques jours plus tard, Penna est revenu pour rendre le parapluie. En fait, ce n’était pas celui qu’on lui avait donné, il était encore plus joli. Ce qui s’était passé, c’est que le nôtre avait été volé et quelqu’un lui en avait donné un autre. Il voulait ainsi donner en retour.
(Francesco – Italie)
L’amour ne s’explique pas en paroles Une lésion cérébrale a été diagnostiquée chez Mariana, peu après sa naissance. Elle n’aurait pas pu parler ni marcher. Mais Dieu nous demandait de l’aimer ainsi et nous nous sommes jetés dans les bras du Père. Mariana n’a vécu avec nous que quatre ans ; nous n’avons jamais entendu les mots « papa et maman » de sa bouche mais ses yeux parlaient dans son silence, d’une lumière brillante. Nous n’avons pas pu lui enseigner à faire ses premiers pas mais elle nous a appris à faire les premiers pas dans l’amour, dans le renoncement de nous-mêmes pour aimer. Mariana a été pour toute la famille un cadeau de Dieu que nous pourrions résumer en une phrase : l’amour ne s’explique pas en paroles.
(Alba – Brésil)
Aux soins de Lorenzo Russo
(Extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VII, n.3, mai-juin 2021)
Le programme Balashanti est un projet créé pour aider les femmes célibataires, pour les aider à garantir à leurs enfants les soins nécessaires, la scolarité et une condition de bien-être, de santé et de dignité. Nous sommes à Coimbatore, une région située dans le sud de l’Inde. Le Programme Balashanti a vu le jour en 1991, un projet qui aide et accueille les enfants les plus vulnérables et nécessiteux, âgés de 3 à 5 ans, et leurs mères, souvent seules. Le programme fait partie de Shanti Ashram, un centre international de développement culturel, social et sanitaire répondant aux besoins de la communauté de la région, inspiré par les idéaux et les enseignements du Mahatma Gandhi. « Ma grand-mère devait vivre tout le temps seule, ce qui a obligé ma mère à arrêter ses études quand elle était au collège et à se marier à l’âge de 16 ans. Cela s’est passé en 1978, mais aujourd’hui, après plus de 40 ans, j’entends encore des histoires semblables ou identiques à celle-ci. » Ce sont les mots de Deepa, responsable du programme Balashanti. Elle explique en effet qu’aujourd’hui encore, les enfants de mères célibataires connaissent trois types de très grande difficulté : la pauvreté, l’abandon de l’école et le mariage précoce. Le programme Balashanti vise donc à aider ces femmes à élever leurs enfants dans des conditions de bien-être, de santé et de dignité. Selon les rapports 2019-2020 des Nations Unies, environ 4,5 % des familles en Inde sont à la charge de mères célibataires et on estime que, parmi elles, 38 % vivent dans la pauvreté. « En Inde, une femme en situation de vulnérabilité n’espère guère vivre seule : ce n’est pas un choix personnel – explique Deepa – beaucoup d’entre elles sont délaissées, exploitées et vivent dans l’insécurité. » L’objectif final du programme Balashanti est donc de lutter contre la pauvreté, la malnutrition et les maladies qui se développent dans ces contextes de grande précarité, en construisant une société de paix. Pour ce faire, en plus de l’aide économique, les enfants et leurs mères sont formés sur des sujets tels que l’éducation, la paix, une alimentation équilibrée, les normes d’hygiène et le leadership. Il existe aujourd’hui 9 centres Balashanti Kendra destinés au développement de la petite enfance – qui accueillent plus de 200 enfants par an. Depuis 1991 jusqu’à nos jours, plus de 10 000 enfants ont terminé leurs études et pendant l’année de la pandémie de Covid-19, 15 000 personnes ont bénéficié d’une aide, dont des enfants et des familles. Depuis 1998, le projet collabore avec AFN Onlus, l’organisation à but non lucratif liée au mouvement des Focolari qui, par le biais d’un soutien à distance, contribue à fournir aux enfants des bourses d’études pour suivre le Programme Balashanti. De nombreuses personnes peuvent témoigner de l’importance du Programme Balashanti dans leur propre vie, comme Fathima, 45 ans. Il y a quelques années encore, c’ était une mère célibataire en difficulté financière et elle ne savait pas comment élever et éduquer son fils, le petit Aarish. Depuis que le programme Balashanti a commencé à l’aider, sa vie a changé. Son fils Aarish a suivi des cours de formation, bénéficiant d’une bourse d’apprentissage à distance. « On m’a aussi aidée en me fournissant de la nourriture, explique-t-elle, on m’a mise en contact avec des médecins compétents et on m’a invitée à des spectacles et à des danses grâce auxquels je pouvais me distraire et penser à quelque chose de beau. C’était très important pour moi. » Maintenant, Aarish a grandi, il a 15 ans et il est bénévole à Shanti Ashram depuis trois ans. Grâce à son aide, le programme Balashanti offrira également de plus en plus de soutien aux femmes célibataires et à leurs enfants. Ainsi on peut espérer que ce réseau de soutien devienne de plus en plus solide et contagieux.
Chaque jour, face chaque action, nous pouvons découvrir quel visage de Jésus abandonné aimer à travers elle. C’est la proposition de Chiara Lubich pour accomplir bien, parfaitement, tout ce que nous devons faire. Aimer Jésus abandonné. Ce nom touche de nombreux aspects de notre vie, personnelle et communautaire, dont j’aimerais parler aujourd’hui. Mais je voudrais surtout m’arrêter sur une façon particulière d’aimer Jésus abandonné, qui est la porte, le chemin menant à la sainteté. […] Où que nous nous trouvions, nous avons la merveilleuse possibilité de l’aimer, de le soulager, de le consoler, en portant remède à des maux concrets, où nous le reconnaissons. C’est pour nous une grâce importante ; en travaillant ainsi nous sommes toujours en contact avec Jésus abandonné, et en l’aimant nous pouvons édifier notre sainteté. Mais il y a façon et façon de l’aimer. On peut l’aimer beaucoup, on peut l’aimer un peu, c’est-à-dire que l’on peut, par cet amour, construire en nous une sainteté plus ou moins grande. […] Les saints ont cherché, et cherchent encore, pour la gloire de Dieu, l’amour qui porte le plus de fruits. Si nous sommes amenés à écrire notre histoire ou à raconter notre expérience, faisons-le du mieux possible, en étant attentifs à la voix de Dieu qui parle en nous et projette sa lumière sur notre passé et notre présent ; c’est cette lumière qui attirera ceux qui nous écouteront. Prêtons attention aux suggestions et aux corrections que nous indique cette voix. Prenons chaque chose à cœur, et n’arrêtons de perfectionner notre travail que lorsque cette voix n’aura plus rien à nous dire. Ne négligeons jamais l’Œuvre de Dieu, n’accomplissons pas d’actions imparfaites. Faisons tout bien, du mieux possible. […] Face à chaque action que nous entreprenons, cherchons toujours à découvrir quel visage de Jésus abandonné nous pouvons aimer à travers cette dernière et mettons-nous à la faire à la perfection. Des œuvres parfaites donc, par amour pour Jésus abandonné et, ainsi, construire notre sainteté, une grande sainteté.
Chiara Lubich
(d’une liaison téléphonique, Loppiano 20 février 1986) Extrait de : Chiara Lubich, Sur les pas du Ressuscité, Ed. Nouvelle Cité, 1992, p. 72-73.
Le témoignage des volontaires de la « Casa de los Niños » à Cochabamba (Bolivie), une œuvre inspirée par la spiritualité de l’unité, engagée à prendre soin sans relâche des personnes infectées par la COVID-19 et à apporter de la consolation aux mourants.
Nous sommes retournés dans les rues de notre ville avec un peu d’insouciance et beaucoup de naïveté. Ce virus effraie tout le monde. Il nous encourage à nous isoler les uns des autres. Mais nous sommes conscients de l’importance et de la nécessité de ce qui nous est demandé avec grande urgence. C’est pourquoi nous ne reculons jamais. Même si nous prenons les précautions nécessaires. Les tests que nous effectuons ponctuellement chaque semaine continuent à nous donner des résultats négatifs. Peut-être que quelqu’un tend une main miséricordieuse à notre naïveté. Ici, la saison froide a commencé et la contamination à la Covid-19 a augmenté de façon exponentielle. Nous en sommes à des chiffres sans précédent. Les hôpitaux publics se sont complètement saturés. Des gens meurent dans leur voiture, en attendant que des lits se libèrent… Même dans les cliniques privées coûteuses, les admissions ont été suspendues. L’oxygène n’est plus disponible, et il y a de longues files d’attente pour les recharges dans les deux seuls endroits qui offrent ce service payant. Une bonbonne de 6 m3 dure moins de 5 heures ! Les médicaments spécialisés ne sont disponibles qu’au marché noir : chaque flacon coûte environ 1300 euros ! Cette année, les personnes touchées par le virus sont beaucoup plus jeunes. Nous allons apporter de l’oxygène et des médicaments partout où nous sommes appelés. Nous avons des autorisations pour pouvoir circuler tous les jours et à toutes les heures. Notre minibus très spacieux a été transformé gratuitement en ambulance et, souvent et malheureusement, en corbillard. Le temps passe vite pour ceux qui sont dans le besoin et qui ont du mal à respirer, alors nous aussi nous sommes pressés et n’avons plus le temps de penser à nous-mêmes. Nous apportons de l’oxygène et des médicaments, mais, à vrai dire, nous nous efforçons surtout d’apporter des semences d’espérance. Il arrive que, pour la première fois nous fassions connaissance avec ceux que nous visitons, mais aussitôt s’établit une sorte de complicité mutuelle qui donne de l’espoir. Et, petit à petit, la peur s’estompe et nous voyons les gens sourire sereinement. Nous prenons aussi le chapelet avec nous. Ce n’est pas une amulette magique. Non. C’est la couronne composée par nous tous qui voulons confier les grandes afflictions et douleurs de ce temps, de tant de frères et sœurs, au cœur de notre Mère du ciel. Il fait partie de la thérapie par l’oxygène : il donne de l’air au cœur de ceux qui souffrent ! Nous nous retrouvons, chaque soir, pour la prière communautaire de notre centre, sur la pelouse ouverte, devant la belle chapelle, qui accueille les histoires de tant de nos enfants qui se sont déjà envolés vers le ciel. Nous prions devant la statue de la « Virgen de Urcupiña », patronne de Cochabamba, qui porte son Fils dans ses bras. La nôtre est une prière qui va directement au ciel et qui veut fixer les noms de tant de personnes que nous avons visitées pendant la journée. Nous demandons pour chacun une lumière du ciel, nécessaire pour éclairer la nuit de leur douleur.
Les volontaires de la “Casa de los Niños” – Cochabamba (Bolivie)
Interview de la Présidente des Focolari, publiée par la revue italienne Città Nuova, à propos du Décret du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie sur le renouvellement à la tête des associations laïques.Favoriser l’alternance. Approuvé par le Pape François le 3 juin dernier, un Décret régissant la durée des mandats de gouvernance des associations internationales a été promulgué par le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie. Durée maximum de cinq ans pour un mandat simple, avec une période maximale de dix années consécutives : c’est la norme qui est indiquée (avec les relatifs approfondissements spécifiques, parmi lesquels de possibles dispenses pour les fondateurs), tandis qu’une note explicative détaillée aide à comprendre l’esprit de cette mesure : favoriser une plus grande communion ecclésiale, une plus ample synodalité, un esprit de service authentique, éviter personnalisation et abus de pouvoir, développer l’élan missionnaire et un véritable style évangélique. Nous en avons parlé avec la Présidente des Focolari, Margaret Karram.Avez-vous été surprise par le Décret du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie relatif au renouvellement à la tête des associations ecclésiales ? Nous n’attendions pas un décret de cette nature à ce moment de l’année, mais le contenu ne nous a pas surpris. Depuis des années, nous avons amorcé dans le Mouvement des Focolari un processus qui tient compte de l’alternance dans les organes de gouvernement, au centre international et dans les pays où nous sommes présents, en établissant des limites pour les mandats. Le Décret nous a montré une fois de plus que l’Église est une mère. En prenant soin des associations comme la nôtre, elle accompagne et aide chaque réalité à trouver des formes d’organisation qui lui permettent de rester fidèle à son charisme et à sa mission, en cohérence avec le cheminement de l’Église dans le monde d’aujourd’hui. C’est pourquoi nous accueillons pleinement l’esprit et les décisions du Décret, qui rejoint en outre la réflexion ouverte dans le Mouvement, déjà partagée avec le Dicastère, sur la représentativité dans les organes de gouvernement. En ouverture, le Décret stipule que « les associations internationales de fidèles et l’exercice du gouvernement en leur sein sont l’objet d’une réflexion particulière et d’un discernement conséquent de la part du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, du fait de ses compétences spécifiques ». Éprouvez-vous quelques préoccupations pour les Mouvements en général ? Et pour le Mouvement des Focolari ? Je dirais que le dicastère porte sans aucun doute une attention particulière aux Mouvements, et nous en sommes témoins, en tenant compte du fait que cela s’inscrit dans ses compétences particulières. Ensuite, s’agissant d’une réalité si variée, le dicastère a certainement aussi quelques préoccupations. Le Décret souligne aussi le « grand essor » de ces associations et reconnaît le fait qu’elles ont apporté « à l’Église et au monde de notre temps beaucoup de grâces et des fruits apostoliques ». L’Église n’a pas l’intention de freiner l’élan charismatique des Mouvements, leur force d’innovation et leur impact missionnaire. Elle veut les aider à réaliser leurs propres finalités qui sont toujours orientées vers le bien de la personne, de l’Église et de la société. Le décret offre des éléments structurels qui peuvent aider à diminuer quelques-uns de ces risques, en limitant le temps pendant lequel une personne peut occuper des fonctions de gouvernement. Je ne vois cependant pas dans ces interventions une particulière focalisation sur le Mouvement des Focolari, d’autant plus que l’alternance dans les charges de gouvernement est déjà une pratique inscrite dans nos Statuts. Le Pape François, dans son discours aux participants au IIIe Congrès mondial des Mouvements ecclésiaux et des communautés nouvelles, en novembre 2014, indiquait une méthode pour atteindre la maturité ecclésiale souhaitée également par ses deux prédécesseurs : « N’oubliez pas que, pour atteindre cet objectif, la conversion doit être missionnaire : la force de surmonter les tentations et les carences vient de la joie profonde de l’annonce de l’Évangile, qui est à la base de tous vos charismes. » Qu’est-ce que vous en pensez ? Je suis tout à fait d’accord ! Le souhait du Pape nous appelle à un double engagement : il est nécessaire de toujours revenir à l’Évangile, à la Parole de Dieu et être conscients que le charisme de son fondateur n’est qu’une lecture nouvelle et actuelle des paroles de Jésus, éclairées par un don de l’Esprit Saint qui les fait vivre sous un angle particulier. Nous devons donc tenir compte du fait que la spiritualité, qui naît d’un charisme, est une manière d’annoncer l’Évangile et donc d’œuvrer pour le bien de l’Église et de l’humanité. Suffit-il d’un sain renouvellement des générations, d’une alternance des personnes dans les postes de direction, pour assurer un gouvernement synodal, exercé dans un esprit de service et capable de ne pas répéter les erreurs du passé, de la personnalisation d’une charge jusqu’aux abus de pouvoir ?Je dirais que cela ne peut suffire si l’on veut réaliser un véritable changement culturel, durable et fructueux. Je crois que nous devrions nous demander avant tout quel est le but du gouvernement d’une association comme la nôtre. Ce n’est pas, même si c’est important, le passage de génération, ni même éviter les erreurs passées. Le but principal de notre gouvernement – comme, à mon avis, celui de tout Mouvement ecclésial – est de garantir que le Mouvement aille de l’avant et se développe dans l’esprit authentique de son charisme, en suivant le dessein qui en découle et en réalisant les buts pour lesquelles l’Esprit Saint l’a fait naître. Le même décret souligne que le gouvernement « doit être exercé en cohérence avec la mission ecclésiale de ces mêmes associations, en tant que service ordonné à la réalisation des finalités qui leur sont propres et pour le bien de leurs membres ».C’est un travail d’actualisation continue, d’amélioration et de renouvellement, qui demande surtout une conversion des cœurs à l’Évangile et à leurs propres charismes. Le changement générationnel dans les organes de direction, à travers une rotation fréquente dans les charges de gouvernement, peut favoriser l’actualisation d’une association, peut aider à éviter – comme le dit une note explicative du Dicastère – « des formes d’appropriation du charisme, de personnalisation, de centralisation des fonctions ainsi que des expressions d’autoréférentialité, qui provoquent facilement de graves violations de la dignité et de la liberté de la personne et, même, de véritables abus ». Mais l’alternance dans les charges ne garantit pas à elle seule une juste gestion du pouvoir. Il faut d’autres éléments, que nous mettons en œuvre depuis plusieurs années et que nous améliorons continuellement, comme par exemple un parcours de formation spirituelle et humaine à un leadership cohérent avec un style évangélique et avec son charisme, donc un style de gouvernement qui met en lumière le discernement communautaire, avec de nouvelles formes d’accompagnement et des modalités synodales pour le choix des candidats aux postes de gouvernement. Concrètement, d’ici trois ans, plusieurs des personnes élues lors de l’Assemblée générale de février dernier devront être remplacées. Avez-vous déjà une idée de la manière de procéder pour modifier les Statuts actuels qui prévoient six ans pour la durée des charges et la possibilité d’un second mandat ? Sur certains points, nous sommes déjà en ligne avec le nouveau Décret, surtout en ce qui concerne la limite maximale de deux mandats consécutifs pour les charges de gouvernement, ce qu’il faut changer maintenant c’est la durée : de 6 à 5 ans. Nous avions déjà mis en route la constitution d’une commission pour la nécessaire révision de nos Statuts sur plusieurs points, auxquels s’ajoute à présent le travail prioritaire pour l’adaptation au Décret. C’est un travail que nous voulons faire avec calme et avec soin, parce que nous ne voudrions pas seulement accueillir cette nouvelle réglementation « au pied de la lettre », mais aussi et surtout son esprit et bien étudier comment le réaliser, non seulement pour les organes centraux et internationaux, mais à grande échelle, y compris dans le gouvernement local des centres territoriaux. Quoi qu’il en soit, nous voudrions tout faire en dialogue avec le Dicastère, en approfondissant quelques aspects ponctuels et quelques doutes. Ils nous ont dit expressément qu’ils étaient prêts à nous écouter sur d’éventuelles questions. Le Pape François, en rencontrant les participants à l’Assemblée générale, avait mis en évidence certains thèmes auxquels accorder une attention particulière : l’autoréférentialité, l’importance des crises et de savoir bien les gérer, la cohérence et le réalisme pour vivre la spiritualité, la synodalité. Qu’est-ce qui a été fait ou que comptez-vous faire pour donner suite à ces indications ?Nous considérons le discours du Pape François aux participants de l’Assemblée générale comme un document programmatique, de même que le document final de l’Assemblée elle-même. C’est avec une grande joie que nous voyons que l’approfondissement et la recherche de voies d’application de ces deux documents portent du fruit dans les différentes zones géographiques où notre Mouvement est présent. Deux points centraux sont en train d’émerger : l’écoute attentive du cri de souffrance de l’humanité qui nous entoure, dans lequel nous redécouvrons le visage de Jésus crucifié et abandonné, et un nouvel esprit de famille dans notre Mouvement, au-delà de toute subdivision. En cela s’exprime le noyau de notre spiritualité : offrir au monde un modèle de vie sur le style de celui d’une famille ; c’est-à-dire des frères et des sœurs au niveau universel, liés entre eux par l’amour fraternel pour chaque homme et chaque femme, et l’amour préférentiel pour ceux qui souffrent le plus, pour les plus démunis. Dans quel style et sous quelles modalités le nouveau gouvernement du Mouvement des Focolari a-t-il commencé ? Margaret Karram a-t-elle des nouveautés à ce sujet ? J’ai particulièrement à cœur de vivre dans le gouvernement du Mouvement une expérience de “synodalité“, ce qui signifie mener tout dans un esprit d’écoute et vivre dans les relations interpersonnelles cet amour fraternel évangélique, de vérité et de charité, qui éclaire aussi la place qui revient à chacun, c’est-à-dire la place centrale. En tant que Conseil général, par exemple, nous venons de faire la très belle expérience de nous mettre à l’écoute des responsables territoriaux du monde entier. Ce sont eux qui ont les « mains dans la pâte », qui connaissent les potentialités, les besoins et les caractéristiques culturelles et anthropologiques de nos communautés. En les écoutant, on a pu voir toute la vivacité et la créativité du « peuple de Chiara », qui veut porter remède aux diverses formes de manque d’unité et soigner les blessures de l’humanité qui l’entoure. Peut-être n’est-il pas non plus nécessaire que ce soit toujours le Centre international qui donne des directives ou oriente le parcours du Mouvement. Ce qui est important, c’est que le Centre garantisse toujours l’unité de toute l’Œuvre et qu’il puisse mettre en lumière ce que l’Esprit Saint nous indique au fur et à mesure pour tous.
Stefano Zamagni, économiste, Président de l’Athénée Pontifical des Sciences Sociales, est récemment intervenu à Loppiano (Italie) lors de la manifestation pour le «30e anniversaire de l’Economie de Communion». Nous rapportons un extrait de son exposé dans lequel il a souligné la contribution de l’Économie de communion à l’évolution de la pensée économique. Je dois avouer que lorsque j’ai écouté, il y a exactement 30 ans, le discours de Chiara Lubich au Brésil, lorsqu’elle a lancé le projet Économie de communion, j’ai été très impressionné, presque choqué. Parce que l’économie en tant que science possède de nombreuses paroles: richesse, revenu, efficacité, productivité, équité, mais elle n’a pas le mot communion. Et je me suis demandé: «Comment est-il possible qu’une personne comme Chiara, dont la matrice culturelle ne comprenait pas de formation en économie, ait pu lancer un défi intellectuel de ce genre ?». Il devait y avoir un charisme spécial et nous savons aujourd’hui qu’il en est ainsi. Cela m’a positivement perturbé. J’ai commencé à réfléchir et je me suis demandé: «Mais comment est-il possible que dans la longue histoire de la pensée économique, jamais, au cours des siècles passés, un concept comme celui-ci n’ait été abordé ?». Quelques années plus tard, je suis tombé sur les travaux d’Antonio Genovesi, le fondateur de l’économie civile, et j’ai compris toute une série de connexions entre l’économie de communion et l’économie civile. Évidemment, au début, il y avait beaucoup de difficultés pour l’Économie de communion. Je me souviens qu’en 1994, à Ostuni (Pouilles-Italie), le Meic (Mouvement Ecclésial d’engagement culturel) organisait des séminaires culturels pendant l’été. Dans une présentation présidée par un célèbre économiste italien, deux focolarines fraîchement diplômées ont eu l’audace de présenter le projet de l’Économie de communion. Ce professeur a commencé par dire: «C’est une absurdité car cela ne répond pas au critère de rationalité ». J’étais présent et je lui ai demandé: «Mais selon toi, le geste du bon Samaritain satisfaisait-il au critère de rationalité ?». C’était un homme intelligent et il a compris. Tu vois, continuai-je, tu es esclave d’un paradigme, d’une façon de penser qui découle de tes études et tu ne te poses pas le problème, car la rationalité à laquelle tu penses est une rationalité instrumentale, mais il y a aussi une rationalité expressive. Qui a dit que la rationalité instrumentale était supérieure à la rationalité expressive? Ne sais-tu pas que l’Économie de communion s’inscrit dans le modèle de la rationalité expressive? Où expressif signifie qu’un charisme s’exprime, car les charismes doivent être exprimés et traduits dans la réalité historique». L’Économie de communion a permis de récupérer cette tradition de pensée de l’économie civile qui est née à Naples en 1753. Nous pensons aujourd’hui à l’économie et à l’école d’économie civile qui est précédée par Luigino Bruni. Mais pensons au dernier grand événement, «l’Économie de François», qui n’est rien d’autre qu’un mélange entre l’économie civile – qui est un paradigme, c’est-à-dire un regard sur la réalité qui s’incarne ensuite dans des modèles, dans des projets, dans différentes théories – et l’économie de communion. Évidemment, l’événement est encore récent mais je suis certain qu’il connaîtra bientôt une nouvelle saison. Pour terminer, je voudrais utiliser un mot qui a malheureusement disparu de l’usage depuis au moins un siècle: la conation. C’est un mot inventé par Aristote il y a 2400 ans. Elle découle de la crase entre la connaissance et l’action et signifie que la connaissance doit être mise au service de l’action, et que l’action ne peut s’exercer et porter des fruits que si elle est fondée sur la connaissance. Je dis cela parce que le défi des 30 prochaines années et même plus de l’Économie de communion est de renforcer la composante cognitive. Jusqu’à présent, la priorité a été donnée, à juste titre, à l’action, aux réalisations. Mais nous devons être conscients que si l’action n’est pas continuellement nourrie par la connaissance, elle risque d’imploser. Chiara Lubich avait une capacité d’intuition, de compréhension et donc de prévoyance, même dans des domaines dont elle n’était pas spécialiste. En effet, la contribution de l’économie de communion à l’évolution de la pensée économique en tant que science a été notable. Et aujourd’hui, nous pouvons en parler dans nos universités: le professeur Luigino Bruni dirige un programme de doctorat à Lumsa (Libera Università Maria Assunta) à Rome (Italie) sur l’économie civile et l’économie de communion; ici à Loppiano, il y a l’Institut Universitaire Sophia et dans d’autres sites universitaires, il n’est plus interdit de parler d’économie de communion. De mon point de vue, c’est un grand, un très grand résultat. (…) » Pour revoir la retransmission en direct de Loppiano pour le 30e anniversaire de l’Économie de communion, cliquer ici
Vivre la charité, source de toute vertu, fait ressortir en nous la figure du Christ, car en aimant on devient un autre Lui. Malgré notre amour pour nos frères, nous traînons avec nous quelques défauts qui enlèvent quelque chose à la beauté du Christ en nous. […] Vous savez que pour acquérir les vertus et lutter contre les vices qui leur sont opposés, nous, qui sommes appelés par Dieu à voir dans le frère notre « chance », c’est justement dans l’amour pour Lui que nous trouvons le renoncement à nous-mêmes. Plutôt que de nous attaquer à nos défauts les uns après les autres pour nous améliorer, notre manière de vivre nous incite à contourner les obstacles, à « changer de pièce » comme nous disons, « en vivant l’autre » et en nous plongeant ainsi dans la charité, source de toute vertu. […] D’ailleurs Jésus abandonné, à qui nous avons donné notre vie, est pour nous le modèle de toutes les vertus. C’est pourquoi nous lui répétons sans cesse que nous voulons l’aimer non seulement lorsque la souffrance se présente, mais aussi en vivant les vertus. La charité, en effet, modèle en nous la figure du Christ car, en aimant, on devient un autre lui. Et lorsqu’on aime Jésus abandonné en mettant en pratique les vertus, on a l’impression de ciseler en nous cette figure du Christ, de la parfaire. Nous voyons bien que notre amour pour nos frères ne nous empêche pas de traîner avec nous depuis des années de petits ou plus gros défauts qui, sans être graves, enlèvent quelque chose à la beauté du Christ en nous. […] Quels sont ces défauts ? Chacun a les siens. Nous gâchons quelquefois ce que nous faisons parce que nous sommes trop pressés ; nous accomplissons de façon imparfaite la volonté de Dieu ; nous sommes distraits dans les prières ; nous perdons notre temps à des bagatelles qui plaisent au monde ; nous ne savons pas mettre de frein à notre gourmandise ; nous nous laissons souvent dominer par la curiosité ou la vanité ; nous parlons à tort et à travers, ou sans raison ; nous nous attachons à des objets futiles, nous sommes esclaves de la télévision ; nous nous faisons servir par nos frères, nous manquons de constance, etc. Que faire ? Jésus nous invite à agir avec décision, lui qui a affirmé : « Si ton œil droit entraîne ta chute, arrache-le » (cf. Mt 5, 29). Par amour pour Jésus abandonné nous devons donc, nous aussi, ne pas hésiter et, tout en persévérant sur la voie de l’amour et en restant ce que nous sommes, arracher nos défauts un par un. […] Je suis convaincue que, sur la voie que nous avons prise, nous pouvons y parvenir, car l’amour, qui est renoncement à soi, nous vient en aide et brûle toute imperfection. Toutefois, il ne sera pas mal de viser quelques défaut et de prendre l’habitude contraire. […] Alors, courage et à l’œuvre !
Chiara Lubich
(d’une liaison téléphonique, Rocca di Papa, Rocca di Papa 21 juin 1984)Extrait de : Chiara Lubich, Sur les pas du Ressuscité, Ed. Nouvelle Cité, 1992, p. 15-16.
Près de deux ans après le violent séisme, la communauté des Focolari remercie tous les donateurs qui ont soutenu leur pays dans un moment de grande difficulté. Mais cette communion des biens ne s’arrête pas là : le surplus des aides a été envoyé à ceux qui ont dû faire face à de nouvelles urgences. Le 26 novembre 2019, à 3h54, un violent séisme a frappé la République d’Albanie, au centre de la région septentrionale. 52 victimes et plus de 2 000 blessés, avec de nombreux effondrements et dommages. Plus de 4 000 personnes doivent quitter leur domicile. L’équipe de Coordination des urgences du mouvement des Focolari s’est immédiatement mobilisée pour répondre aux besoins du Pays. Au cours des travaux préliminaires, six familles dans le besoin ont été identifiées, dont les maisons avaient subi suffisamment de dégâts pour être incluses dans le projet de reconstruction. En raison de la pandémie, le travail a été considérablement ralenti, mais toutes les familles ont pu affronter l’hiver dans une structure adaptée. À ce jour, cinq maisons ont été rebâties. Seule une famille attend encore les autorisations nécessaires de la mairie pour engager les travaux. Après la nouvelle du tremblement de terre, dans le monde entier de nombreux membres des Focolari se sont mobilisés pour répondre aux besoins de la communauté albanaise. Une grande communion de biens a été organisée avec l’AMU (Action pour un Monde Uni) et AFN (Action pour les Familles Nouvelles), recueillant des dons en provenance de nombreux pays dont l’Italie, l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche et l’Australie. Francesco Tortorella, de l’AMU, précise : « Les effets sont multipliés lorsque nous agissons ensemble : non pas en tant qu’organisations individuelles ou expressions individuelles du mouvement des Focolari, mais comme une seule réalité. » Au total, 53 000 euros ont été collectés, dont 14 000 ont été utilisés – et le seront – pour des projets de reconstruction en Albanie, notamment les travaux de la dernière maison, qui seront réalisés dès l’obtention des autorisations. Le surplus a été donné aux populations indigènes du Honduras, après la destruction des champs et des maisons sur pilotis des agriculteurs, provoquée en 2020 par deux typhons. « La dynamique de réciprocité a donc impliqué l’ensemble du projet – explique encore Francesco Tortorella – ils ont tous accepté d’utiliser l’argent supplémentaire pour cette nouvelle urgence. » Une partie des fonds a été investie dans la création d’un cours sur la gestion des émotions destiné aux jeunes : après le tremblement de terre et la pandémie, il y avait un besoin, chez les jeunes, de bénéficier une aide pour gérer le stress et l’anxiété. Vingt-cinq d’entre eux, âgés de 14 à 24 ans, y participent actuellement. Elsa Cara, membre des Focolari et comptable à Tirana, la capitale albanaise, nous confie : « J’ai perdu sept cousins à cause du tremblement de terre. Grâce aux dons des Focolari, je me suis rendue à Thumane, l’un des endroits les plus touchés. Comme c’est une région majoritairement musulmane, la communauté catholique est très petite : j’ai décidé d’y aller chaque semaine, pour être près des enfants, en donnant un cours de catéchèse. Au début, tout le monde était sous le choc. Maintenant, c’est un groupe uni et heureux de vivre cette expérience et beaucoup d’entre eux ont déjà été baptisés. Tout cela grâce à la collaboration entre les Focolari, l’Église locale et Caritas. » Alfred Matoshi, avocat à Tirana et engagé dans le projet de reconstruction, remercie les donateurs au nom de toute la communauté des Focolari en Albanie: « Merci parce que ce sont eux qui nous ont permis d’aider des familles en difficulté, des enfants dans la rue et privés d’un toit, des personnes qui pleuraient de peur. Merci, ne cessez pas de donner partout où il y a des besoins. »
Une conférence internationale en ligne, avec des traductions en 20 langues, organisée par les Focolari a mis en évidence la contribution de la spiritualité de Chiara Lubich pour accroître l’unité entre les chrétiens. « La volonté de Dieu est l’amour réciproque, donc pour guérir cette rupture il faut s’aimer les uns les autres ». C’est avec ces mots que Chiara Lubich a lancé, le 26 mai 1961, le Centre « Uno » pourl’unité des chrétiens, comme une contribution dans le domaine œcuménique pour « guérir » la « rupture » de la division entre les chrétiens des différentes Églises. Ceux qui, venus du monde entier, soit plus de 13 000 personnes, ont participé à la rencontre internationale pour l’unité des chrétiens organisée par les Focolari et qui s’est déroulée en ligne les 28 et 29 mai, intitulée « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 15,12), ont pu constater que la ligne indiquée à l’époque par la fondatrice continue d’être la ligne du Mouvement dans le domaine œcuménique. Deux lignes directrices, en particulier, sont apparues sur le chemin de l’unité des chrétiens : « le dialogue de la vie » et « le partage des dons spirituels ». À la base de celles-ci, pour les membres des Focolari, deux points de la spiritualité de l’unité : la présence de Jésus au milieu des chrétiens unis dans Son amour (cf. Mt 18,20) et l’amour porté à l’extrême dans le cri de Jésus sur la croix (cf. Mc 15,34). « Le cri de l’humanité d’aujourd’hui, a déclaré Margaret Karram, Présidente des Focolari, lors de son intervention, semble être un écho de son cri : ‘Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?’. (Mc 15,34). Mais Jésus, par un acte suprême d’abandon, s’est complètement remis au Père, comblant tout écart, toute désunion possible ». « En Lui, a-t-elle poursuivi, nous trouvons la mesure de l’amour. Quand nous le reconnaissons dans tout ce qui nous blesse, dans nos propres limites et dans celles des autres, quand il est difficile de ‘se rencontrer’ sans se blesser, c’est encore Lui qui nous appelle à aimer l’Église de l’autre comme la nôtre ». Les « deux pôles du charisme de l’unité », l’unité et Jésus abandonné, ont également été évoqués par le Card. Kurt Koch, Président du Conseil Pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, qui y voit la contribution de la spiritualité œcuménique de Chiara Lubich au renforcement de l’unité entre les chrétiens. Il a également déclaré qu’il avait « reçu d’elle une grande inspiration pour ma tâche actuelle ». Il a transmis les salutations du Pape François qui « souhaite que la réflexion sur le dialogue et l’échange de dons spirituels, ainsi que le partage de l’expérience de communion vécue au cours de ces années, soient un encouragement à réaliser quotidiennement la prière de Jésus au Père ’Que tous soient un’ ». Le Révérend Père Ioan Sauca, Secrétaire par intérim du Conseil œcuménique des Églises, a déclaré que l’amour est « le cœur de la spiritualité de l’unité dont Chiara a toujours parlé ; nous sommes tous embrassés par l’amour de Dieu en Christ dans la puissance de l’Esprit Saint ». Le théologien catholique Piero Coda, évoquant la présence de Jésus au milieu des siens, a déclaré : « Et alors, ce sera Lui, dans la lumière et la force de l’Esprit, qui nous guidera sur le chemin de l’unité ». « Jésus au milieu » est une expression ‘inventée’ par Chiara Lubich qui, comme l’a rappelé le professeur Mervat Kelly de l’Église syrienne orthodoxe, « n’a jamais été entendue auparavant », même si plusieurs Pères de l’Église en ont parlé. Alors que le théologien luthérienévangélique Stefan Tobler a observé que « le Mouvement, en voulant soutenir le cheminement des Églises, peut ramener à une expérience qui est le fondement, la nourriture de tout parcours œcuménique ». La conférence a été suivie dans de nombreux pays du monde : avec 20 langues en traduction simultanée, le premier jour, la retransmission en direct sur le web a été vue par plus de 13 000 personnes et le deuxième jour par 8500. Les expériences vécues à Cuba, au Mexique, au Pérou, au Venezuela, à Hong Kong, aux Philippines, au Congo, aux États-Unis, au Liban, en Roumanie, en Grande-Bretagne, en Irlande, en Italie et le projet « Ensemble pour l’Europe » ont confirmé combien le « dialogue de la vie » est une voie viable sur le chemin de l’unité. Une autre dimension qui est apparue au cours de la conférence est l’« œcuménisme réceptif », c’est-à-dire l’échange de dons spirituels, la découverte des dons que chaque Église peut offrir et partager. Mgr. Juan Usma Gómez du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, expert en dialogue avec la réalité charismatique et pentecôtiste, a exposé les tensions qui existent au sein du christianisme. « Je voudrais que nous essayions ensemble, a-t-il dit, de rêver d’un chemin possible entre les membres du Mouvement des Focolari et ceux qui appartiennent au Mouvement Pentecôtiste/Charismatique, en identifiant quelques éléments indispensables pour le mettre en œuvre ». Cette session a été enrichie par les interventions du Pasteur Giovanni Traettino, fondateur del’Église évangélique de la Réconciliation en Italie, et du Pasteur Joe Tosini, fondateur duMouvement John 17 aux États-Unis, tandis que les témoignages d’Italie de pentecôtistes et de catholiques membres des Focolari travaillant ensemble dans des projets de solidarité pour leurs villes, ont validé la fécondité du « dialogue de la vie ». À l’issue de la rencontre, Jesús Morán, Coprésident du Mouvement des Focolari, a observé que « l’amour mutuel entre nous, chrétiens, est le témoignage le plus fort et le plus crédible pour le monde qui nous entoure » et que « dans le moment actuel que vit l’humanité, l’unité des chrétiens est un impératif éthique qui ne peut être remis à plus tard ». Affirmant que « nous ne voulons pas nous soustraire à cet « effort d’unité » auquel le card. K. Koch se référait dans son intervention, il a conclu : « Nous voulons seulement donner la priorité à ce qui est prioritaire, et c’est l’expérience de Dieu qui fonde toute logique, tout discours de prédication sur Dieu. Il me semble que ces jours-ci, nous avons fait cette expérience, une fois de plus, comme un immense cadeau de Dieu ».
Le concours veut valoriser les jeunes de 10 à 35 ans qui exprimeront de manière artistique ce que la rencontre avec Chiara Badano leur aura inspiré. La date limite est le 30 juin 2021.
Encore cette année, vous pourrez participer au Prix Chiara « Luce » Badano, né en 2018 et qui en est à sa quatrième édition, promu par la Fondation Chiara Badano. Il est dédié à Chiara Badano, une jeune fille du mouvement des Focolari de la communauté de Sassello (Italie,) béatifiée le 25 septembre 2010. L’objectif du concours est de promouvoir des œuvres artistiques inspirées de la vie et du témoignage de Chiara Badano, dans le but de soutenir et d’encourager sa connaissance et son histoire, en la proposant comme modèle de vie pour de nombreux jeunes. À l’âge de 17 ans, Chiara découvre qu’elle a une tumeur osseuse. Elle se rend compte de la gravité de la maladie mais son amour infini pour Dieu est plus fort. Son don est décisif : « Pour toi Jésus, si tu le veux, je le veux aussi ! » Elle entretient une relation étroite et profonde avec Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, qui lui écrit : « Dieu t’aime immensément et veut pénétrer l’intimité de ton âme pour te faire vivre des gouttes de ciel. « Chiara Luce » est le nom que j’ai pensé pour toi ; il te plaît ? C’est la lumière de l’Idéal qui vainc le monde… » Chiara Badano part au Ciel le 7 octobre 1990, à l’âge de 19 ans. Aujourd’hui, sa vie, certes brève, mais intense dans sa relation avec Dieu-Amour, est un exemple pour des milliers de jeunes dans le monde. Le prix Chiara « Luce » Badano est ouvert à tous les jeunes âgés de 10 à 35 ans et vise à valoriser ceux qui exprimeront de manière artistique ce que la rencontre avec Chiara Badano leur a inspiré. Il y a deux catégories de participants : les adolescents qui s’inscrivent seuls ou en groupes de 10 à 16 ans et les jeunes de 17 à 35 ans. Ils peuvent participer du monde entier par une seule œuvre pour chaque édition. L’âge sera considéré selon la date d’inscription au prix. Les artistes peuvent participer à travers leur expression créative préférée : dessins, poèmes, histoires, chansons, danses ou mimes, bandes dessinées, vidéoclips ou autres. Les œuvres doivent parvenir au jury au plus tard le 30 juin 2021 selon les règles et procédures indiquées dans le règlement sur le site www.chiarabadano.org. Un jury qualifié, présidé par la mère de Chiara, Maria Teresa Badano, votera pour les œuvres divisées en deux catégories : très jeunes et jeunes. Le 29 octobre à Sassello, le jour de la fête liturgique annuelle, aura lieu la cérémonie de remise des prix par une plaque de verre à l’effigie de Chiara Badano et l’exposition et/ou la représentation de l’œuvre gagnante.
Nous ne pouvons pas improviser la charité, qui est une participation à la vie divine ; nous devons la puiser en Dieu et dans son Esprit. Alors, en écoutant et en obéissant à Sa voix, le plan de Dieu se dévoile magnifique et majestueux. […] Être parfaits dans l’amour. Et pour atteindre ce but – vous le savez -, être chaque jour plus parfaits, parce que « celui qui n’avance pas recule ». Alors, avoir pour le prochain qui passe à côté de nous une charité toujours plus raffinée, toujours plus exquise. Mais quel est le meilleur moyen d’atteindre un tel objectif ? Je n’en vois pas d’autre que celui d’avoir le cœur, l’esprit et les forces tournés vers Jésus abandonné, dans un désir toujours renouvelé de l’aimer ; de l’aimer dans les souffrances inévitables de chaque journée. […] C’est avec cet amour, et – comme nous le disons – en allant toujours « au-delà de la plaie », à chaque instant, que le Ressuscité peut vivre de façon lumineuse en nous, que Son Esprit peut rompre toutes les chaînes de notre « moi ». Et si l’Esprit est libre en nous, Il peut mieux faire grandir la charité qui est répandue dans notre cœur, justement par Lui. Je suis en train de faire l’expérience ces jours-ci qu’en m’efforçant de vivre avec le Ressuscité dans le cœur, la voix de Dieu retentit en moi et c’est cette voix qui me guide dans les relations que je dois établir avec toute personne, qu’elle appartienne ou non à l’Église ou au Mouvement. […] Oui, la charité, qui est une participation à la vie divine, nous ne pouvons pas l’improviser ; nous devons la puiser en Dieu, dans son Esprit. Alors, en écoutant et en obéissant à Sa voix, le plan de Dieu se dévoile, magnifique et majestueux. Et, tandis que cela se réalise, l’unité s’approfondit entre nous, elle grandit […]. Très chers tous, nous avons un Idéal extraordinaire, divin. […] Vraiment, nous ne nous rendons pas compte de ce que nous avons. Ou mieux, nous le savons : nous avons Jésus, le Fils de Dieu en nous et au milieu de nous, qui vit et domine parce que la charité est reine. Alors, afin d’être toujours plus ainsi, […] remettons-nous à aimer Jésus abandonné, afin que le Ressuscité resplendisse dans notre cœur. La Parole de Son Esprit se fera puissante en chacun de nous et nous pourrons être toujours plus parfaits dans l’amour, faisant toujours plus plaisir à Dieu, à Marie ; et nous serons toujours plus aptes à servir l’Église. Rappelons-nous ce trinôme : Jésus abandonné, le Ressuscité et écouter la voix de l’Esprit. Ainsi, nous serons pour tous l’expression de la charité de Dieu.
Chiara Lubich
(d’une liaison téléphonique, Rocca di Papa 21 novembre 1985)Extrait de : Chiara Lubich, Sur les pas du Ressuscité, Nouvelle Cité Ed., 1992, p. 63-64.
Nous avons rejoint la communauté des Focolari de Goma (République Démocratique du Congo) qui, comme toute la population, vit une situation dangereuse suite à l’éruption du volcan Nyiragongo et aux secousses sismiques qui ont suivi.Il y a un peu plus d’une semaine, le volcan Nyiragongo, situé en République démocratique du Congo et décrit comme l’un des plus actifs au monde, a explosé. Selon le National Geographics, « le Mont Nyiragongo est rarement calme et est l’un des rares endroits au monde à avoir un véritable lac de lave dans son sous-sol qui bouillonne jusqu’au sommet du cratère ». Tard dans la soirée du samedi 22 mai, les événements se sont brusquement accélérés : de larges fractures se sont ouvertes sur les flancs rocheux, projetant la lave en coulées rapides vers Goma, la métropole de plus de 1,5 million d’habitants située à une dizaine de kilomètres du volcan. « La peur et le désespoir sont devenus des compagnons quotidiens », confie Asu-Oma Tabe Takang, une focolarine camerounaise qui vit à Goma et que nous avons jointe, « un cauchemar que, malheureusement, les habitants de cette ville ne connaissent que trop bien ». En raison du risque d’une nouvelle éruption, le gouvernement provincial a demandé aux habitants de 10 quartiers de la ville de quitter leur maison. L’UNICEF a prévenu que deux cent quatre-vingt mille enfants font partie des quatre cent mille personnes qui devraient être déplacées et qui ont besoin de protection ou de soutien. « La situation n’est pas encore stable », dit Asu-Oma, « et l’on craint une nouvelle éruption. Nous vivons dans un quartier défini comme ‘non à risque’, nous sommes donc plus tranquilles. Des personnes y sont venues chercher refuge ». Comment faites-vous face à la situation ? Dès les premiers instants de cette tragédie, nous nous sommes lancés un défi : faire un effort pour vivre « ici et maintenant ». C’est-à-dire être conscientes et attentives à ce qui se passe autour de nous, ne pas nous laisser distraire par l’inquiétude et la peur afin d’aider ceux qui en ont le plus besoin. Comment avez-vous vécu cette tragédie ? Nous ne pouvons toujours pas sortir de chez nous comme auparavant, la peur est encore très présente même si la vie reprend lentement son cours. Mais à travers les médias, nous sommes en contact avec les amis, la famille et tous les membres des Focolari de la région. Les premiers moments de cette tragédie ont été difficiles pour tout le monde, nous étions dans la tourmente, dans l’incertitude. À un moment donné, quelqu’un a envoyé un message sur l’un de nos forums, rappelant l’expérience de Chiara Lubich et de ses premières compagnes pendant la guerre. « Pour Chiara aussi, c’était des temps de guerre mais la découverte qu’elles avaient faite a changé leur vie : Dieu est amour ». Ces messages sont arrivés comme des étincelles et ont insufflé du courage aux personnes, transformant aussi notre attitude envers nos souffrances, nos inconforts, mais aussi envers les personnes qui nous entourent, surtout les plus souffrants. Nos téléphones portables étaient remplis de messages et d’expériences : une véritable chaîne de solidarité. Dans quel sens ? C’est une chaîne de solidarité constituée de petits actes d’attention, de gentillesse, de tendresse, de charité pratiqués partout et par n’importe qui : ceux qui ont dû quitter leur maison, mais aussi ceux qui ont pu y rester. C’est grâce à ce soutien que nos cœurs, mais aussi nos maisons, sont devenus des lieux d’accueil. Un matin, nous avons reçu des messages de quelques amis et connaissances qui s’inquiétaient pour nous, nous conseillant de quitter la ville. Nous avons reçu un appel téléphonique d’une personne qui a dû évacuer parce que son quartier était à haut risque. Elle se préparait à partir mais ne savait pas où aller. Je me suis dit à ce moment-là : « Moi, je suis en sécurité et pourtant je pense partir, alors que cette personne doit quitter sa maison et n’a nulle part où aller ? » J’ai partagé à l’autre focolarine cette réflexion et nous avons décidé de rester dans la ville pour tous ceux qui auraient besoin de nous. Nous l’avons donc appelée, lui offrant l’hospitalité dans le focolare, à elle et à ses enfants. Ces simples gestes d’attention génèrent des relations de réciprocité entre les gens, même entre étrangers, et nous font approfondir la paix et la sérénité. À un certain moment, il n’y avait plus de courant ni d’eau dans la ville et notre portier, qui nous avait confié à quel point il était impressionné que nous avions décidé de rester, a fait tout ce qu’il pouvait pour que nous puissions avoir de l’eau. Il est donc allé chez le voisin et lui a dit : « …elles ne peuvent pas rester sans eau » et ils ont tout fait pour que nous ayons de l’eau en abondance ! La catastrophe a également touché 17 villages… … avec la perte de centaines de maisons, d’écoles, de centres de santé et même d’un aqueduc. On compte 37 victimes, un nombre qui pourrait augmenter dans les jours à venir ; certaines personnes sont mortes dans l’incendie, d’autres dans des accidents de la route pendant l’évacuation chaotique. Tout au long de ces journées, nous avons essayé de rester proches et de prier avec et pour toutes les familles qui ont perdu leurs biens ou leurs proches, comme ce fut le cas pour trois familles de notre communauté des Focolari qui ont tout perdu sous la lave. Nous nous sommes demandé ce que nous pouvions faire pour atténuer au moins une partie de cette douleur. Une personne de la communauté a offert un terrain où nous pourrions construire temporairement une maison pour chacune de ces familles, afin que chacune d’elles puissent rester unie et assurer leur intimité. Nous assistons également à des moments de grande générosité.
Aux soins de Lily Mugombozi et de Ghislane Kahambu
Le mardi 8 juin 2021 à 13 heures, heure locale, faisons une pause dans chaque fuseau horaire pour prier pour la paix en Terre Sainte, au Myanmar et dans le monde entier, chacun selon sa propre tradition.« Avec UNE MINUTE POUR LA PAIX 2021, le 8 juin à 13 heures (heure locale), nous invitons tout le monde : catholiques, chrétiens de différentes confessions, croyants de nombreuses religions, hommes et femmes de bonne volonté à s’unir pour prier et travailler ensemble pour la paix dans le monde entier, en particulier à Jérusalem, entre Israéliens et Palestiniens et au Myanmar ». C’est l’appel lancé par le Forum International d’Action Catholique (FIAC) en collaboration avec les AC d’Italie et d’Argentine, l’Union Mondiale des Organisations Féminines Catholiques (UMOFC) et d’autres associations. Le Mouvement des Focolari adhère à cette initiative et invite tout le monde à se joindre spirituellement à ce moment particulier. La date a une haute signification symbolique : le 8 juin 2014 a eu lieu dans les jardins du Vatican la rencontre « Invocation pour la paix » promue par le pape François avec le président d’Israël Simon Peres, le président de l’Autorité palestinienne Maḥmūd ʿAbbās – Abu Mazen, avec le Patriarche de Constantinople Bartholomée Ier. Était également présente à cette rencontre Margaret Karram, actuelle présidente du Mouvement des Focolari, qui a récité à cette occasion la prière pour la paix de saint François d’Assise. « Je crois au pouvoir de la prière parce que je l’ai vu en action de nombreuses fois, comme le 8 juin 2014, lorsque le a voulu ce moment extraordinaire qu’a été « l’invocation pour la paix » en Terre Sainte – rappelle Karram dans une interview au journal italien Avvenire – (…) j’ai eu le privilège de lire devant eux la prière pour la paix de Saint François d’Assise. C’était une expérience très forte. On pourrait se demander : « Mais à quoi a-t-elle servi, cette prière ? Cela a été un point lumineux vers lequel regarder, parce que la prière – comme l’avait dit le Gardien de la Terre Sainte de l’époque – n’est pas une chose qui produit quelque chose, la prière génère. Nous devons dès lors continuer à générer la paix dans notre propre cœur avant tout et avec tous les autres ». Depuis cette date historique, chaque année, en ce jour du 8 juin, le Forum International d’Action Catholique invite à « Une minute pour la paix » afin d’ implorer ensemble, à travers la planète, la fin de tous les conflits. C’est à nous de le faire ! Impliquons-nous et diffusons cette initiative afin de compter un nombre croissant de MINUTES POUR LA PAIX dans le monde entier. Lorenzo Russo Info : Forum International d’Action Catholique
Depuis 2019, le pays sud-américain connaît des protestations sociales contre les choix du gouvernement actuel. Daniel, un jeune homme des Focolari, nous parle de leur engagement en faveur de solutions pacifiques aux tensions. Que se passe-t-il en Colombie ? Le pays connaît de fortes tensions entre les forces de l’ordre et les citoyens. Des manifestations ont lieu contre les choix du gouvernement actuel qui – selon les manifestants – met en œuvre des politiques qui font grandir les inégalités. Pour comprendre ce qui se passe, nous avons interviewé Daniel Osorio, l’un des jeunes du Mouvement des Focolari pour un Monde Uni en Colombie. Quelle est la situation actuelle dans ton pays ? Depuis 2019, la Colombie connaît des manifestations de masse qui remettent en cause la manière de procéder du gouvernement. Elles sont principalement causées par des désaccords sur les politiques gouvernementales et par l’exigence d’un enseignement public gratuit, mais pas seulement. Parmi les raisons de ces protestations figure aussi l’usage excessif de la force publique contre les civils, parfois de véritables massacres. Les manifestants demandent l’intervention de la Commission inter-américaine des droits de l’homme pour vérifier les nombreux cas de violations présumées. De nombreux blessés et victimes ces dernières années, en chiffres : de 2016 à 2020, 971 meurtres de défenseurs des droits de l’homme et de leaders sociaux ont été recensés. En particulier, au mois de mai 2021, les tensions se sont accrues en raison du projet de réforme fiscale qui allait frapper la classe moyenne fragile et les couches sociales les plus faibles et qui ont le plus souffert de l’impact économique de la pandémie. Les protestations ont débouché sur une grève nationale à laquelle ont participé plus de 5 millions de personnes. Et si la plupart des manifestations étaient pacifiques et culturelles, il y a eu aussi quelques actes de vandalisme et une répression violente de la part de l’État qui ont fait des victimes et des blessés. Quel rôle jouent les réseaux sociaux quant à la sensibilisation du monde à ce que tu es en train de vivre? Grâce à l’influence des réseaux sociaux, à la facilité de générer des contenus audiovisuels et à la grande quantité d’informations qui circulent, les gens peuvent être au courant de ce qui se passe dans notre pays. Parfois, cependant, il est difficile d’être certain de la fiabilité et de la véracité du contenu reproduit dans les espaces numériques. D’autre part, la large diffusion des réseaux sociaux facilite la diffusion de contenus qui alertent tout le monde sur les revendications des manifestants, mais aussi sur les rapports de violations des droits de l’homme, aidant à avoir une image plus complète et réelle de ce qui se passe. Que font la communauté des Focolari et les Jeunes pour un Monde Uni dans cette situation ? Une fois que les manifestations ont commencé, en tant que Jeunes pour un Monde Uni, nous avons ressenti très fortement, deux éléments : une grande impuissance face aux épisodes concrets de violence et un fort désir de pouvoir faire quelque chose de concret. Nous avons commencé immédiatement par trois actions :
Au niveau local, nous avons créé un espace virtuel où chacun pouvait exprimer ce qu’il ressentait, conçu comme un moyen de partager et de recevoir de nouvelles propositions et idées.
Nous avons lancé une vidéo sur nos réseaux sociaux network afin de rendre visible et d’ encourager les protestations pacifiques et culturelles, certains que c’est la voie pour changer la situation dans le pays et non la voie de la violence.
Nous créons des infographies – que nous diffusons sur les réseaux sociaux – pour toucher le plus grand nombre de personnes possible en Colombie et dans le monde, en expliquant les causes des manifestations, la situation actuelle dans notre pays, mais aussi en envoyant un message d’espoir, en communiquant l’importance d’être unis en tant que pays, en tant que peuple, en tant que société et en tant que monde.
Comment voyez-vous votre avenir et celui de la Colombie ? Malgré la situation difficile, j’ai le sentiment qu’il y a de l’espoir, car la raison pour laquelle nous manifestons et parlons est précisément celle-ci : nous croyons que la Colombie et le monde peuvent être de meilleurs endroits où vivre, avec plus de justice, d’équité et d’unité.
En 2013, après un énième naufrage tragique d’un bateau de migrants en mer Méditerranée, Gen Verde a composé une chanson inspirée de l’histoire vraie d’une petite fille qui faisait partie des victimes. Aujourd’hui, des années plus tard, les problèmes liés à la migration restent dramatiquement d’actualité. Pour cette raison, Gen Verde repropose la chanson dans un nouveau vidéoclip inédit. « Quand quelqu’un souffre, c’est notre affaire. Ne laissez jamais l’indifférence prendre le dessus mais ayez le courage de pleurer face à la douleur et ayez la capacité de prendre soin des autres ». C’est le message que le Gen Verde, un groupe musical international veut donner à travers le nouveau vidéoclip inédit sorti le 9 mai 2021, sur les notes de la chanson « Qui pleure pour toi ? ». Cette chanson est tirée de l’histoire vraie d’une très jeune émigrante qui a péri dans l’un des nombreux naufrages en mer Méditerranée. Son corps gisait dans un hangar de l’île de Lampedusa (Italie). Avec elle, 368 migrants avaient perdu la vie. C’était le 3 octobre 2013. C’est l’une des nombreuses tragédies en mer Méditerranée qui se produisent depuis de trop nombreuses années. Comme celle qui s’est déroulée entre le 21 et le 22 avril 2021, lorsque 130 migrants sur un zodiac mal en point, dans des vagues de plus de six mètres, fuyaient l’horreur vécue en Libye. Et là, au large des côtes libyennes, ils ont crié à l’aide par le biais d’un téléphone d’alerte pendant deux jours, sans trouver d’aide. Ces 130 personnes ont été abandonnées à la noyade. Une tragédie de plus dans ce cimetière au fond de la Méditerranée. « Nous sommes tombés dans la mondialisation de l’indifférence. Nous nous sommes habitués à la souffrance de l’autre, elle ne nous concerne pas, ce n’est pas notre affaire ! », a déclaré le pape François après le naufrage d’octobre 2013. « Après avoir composé la chanson ‘Qui pleure pour toi ?’, – raconte le groupe international Gen Verde -, nous avons réalisé que pour de nombreuses personnes, ce fut une aide pour changer de perspective et réveiller cette flamme de tendresse et de solidarité que nous portons tous en nous ». « C’est pourquoi, à la demande générale – expliquent-elles – nous reproposons la chanson par un vidéoclip inédit qui, nous l’espérons, aidera à nous mettre dans la peau de ceux qui souffrent. Car si nous éveillons les consciences que ceux qui sont à la merci des vagues sont en réalité nos frères et sœurs dont nous devons prendre soin, notre façon de penser et d’agir changera également. « Il n’y aura plus les ‘autres’, mais seulement un ‘nous’ toujours plus grand, qui arrivera à inclure tout le monde ».
L’expérience des Focolari consiste à vivre dans la joie de l’unité, effet de l’amour réciproque, qui est la volonté de Dieu pour nous tous. Chers tous, Une fois encore, ces derniers jours, notre spiritualité collective m’a été confirmée par le biais d’un petit livre qui m’avait été signalé récemment. Il est du bienheureux Baudouin, qui a vécu au XIIe siècle. Abbé cistercien, il était devenu évêque, ensuite primat d’Angleterre et, par la suite, légat du pape. Dans ses écrits[1], il parle non seulement de la nécessité pour les moines de bien vivre la solitude « O beata solitudo o sola beatitudo », mais aussi de mettre en pratique la « communion » avec les frères. Il se réfère à : « Malheur à celui qui est seul ! »[2] […] et affirme : « L’amour a horreur d’être solitaire ». […] Pour le bienheureux Baudouin, il existe donc l’amour de celui qui aime et recherche la communion, ce qu’il appelle « l’amour de la communion », et le retour de l’amour de la part de celui qui est aimé, qui fait naître entre eux deux la « communion de l’amour ». Il y a donc un amour de la communion et la communion de l’amour. […] La « communion de l’amour », selon lui, conduit à la béatitude, comme on peut l’expérimenter sur la terre. C’est notre expérience : il s’agit de la joie de l’unité, effet de l’amour réciproque, qui est la volonté de Dieu pour nous tous. […] Si nous vivons pleinement notre vie chrétienne, comme notre Idéal nous l’enseigne – c’est-à-dire dans l’amour réciproque ‑, nous participons – dans la mesure où c’est possible sur la terre – à la gloire et à la louange qui sont dans la Trinité. Nous y participons d’une part dans notre rapport avec Dieu – nous parvenons, à notre tour, à Lui rendre gloire et louange de manière juste – et d’autre part dans nos relations réciproques. Le bienheureux déclare : « Tout bien (tout amour), du fait même qu’il est un bien (qu’il est amour), a besoin de louange. » « Tout bien », tout amour véritable, donc y compris celui que nous avons entre nous. Et ce sont cette gloire et cette louange réciproques, inhérentes à l’amour réciproque, qui nous font goûter avec simplicité ce qu’il y a de joyeux dans notre vie de communion. […] Alors, visons toujours à cela, à l’amour réciproque, à la communion de l’amour ; et laissons-nous éclairer et réchauffer par le rayonnement de sa splendeur de louange et de gloire, pour la seule gloire de Dieu, de façon à être toujours davantage prêts à porter cet amour, toujours plus dignes de le porter, là où règne le gel de l’indifférence réciproque et où l’on meurt de froid.
Chiara Lubich.
(d’une liaison téléphonique, Rocca di Papa 26 octobre 1995)Extrait de : Chiara Lubich, Conversazioni in collegamento telefonico, Città Nuova Ed., 2019, pag. 500. ————————————– [1] Baudouin de Ford, “Perfetti nell’amore”, Ed. Qigajon – Comunità di Bose (Vc), Magnano 1987 [2] Qo 4, 10
« N’oublions pas les pauvres » (Chiara Lubich). À une époque qui cherche anxieusement un moyen d’allier économie avec justice sociale et durabilité, l’Économie de Communion vit et annonce depuis trente ans une nouvelle économie dont message s’avère plus que jamais pertinent. En mai 1991, Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, débarque au Brésil, à Sao Paulo où elle est saisie par le contraste entre les gratte-ciel et la myriade de favelas misérables qui les entourent. Elle a senti de devoir faire quelque chose, immédiatement : le 29 mai 1991, elle a donné naissance à l’Économie de Communion. Si l’on regarde le monde d’aujourd’hui, les contrastes sont encore plus forts et aggravés par la pandémie : aujourd’hui, plus que jamais, il y a besoin d’une Économie de Communion. Le 29 mai 2021, de 13h à 17h, l’événement international « 30 ANS D’ÉCONOMIE DE COMMUNION » aura lieu en ligne, en direct de l’Auditorium de la Cité-Pilote internationale de Loppiano (Florence, ITALIE), en italien, anglais, français, portugais, espagnol et coréen. Intervenants parmi d’autres : l’économiste Stefano Zamagni, qui a toujours accompagné l’Économie de Communion ; Vera Araujo, sociologue brésilienne ; Jean Tonglet, ATD Quart Monde ; Luca Crivelli, Université SUPSI (Lugano-Suisse) ; Alberto Ferrucci, entrepreneur et « pionnier » de l’ÉdeC ; Isaias Hernando, président de l’Association internationale pour une Économie de Communion (AIEC) ; Geneviève Sanze, Conseil général du Mouvement des Focolari ; Benedetto Gui, Institut universitaire Sophia ; Margaret Karram et Jesús Morán, présidente et coprésident du Mouvement des Focolari ; Luigino Bruni, économiste, coordinateur du projet Économie de communion. L’Économie de communion, c’est plus de 1 000 entreprises dans le monde qui adhèrent au projet ou s’en inspirent, 15 incubateurs d’entreprises EoC-IIN pour le développement de nouvelles entreprises dans autant de pays, 6 projets de développement intégral en cours, et plus de 400 mémoires ou thèses de diplôme. Le programme débutera par un exposé des origines historiques et spirituelles de l’Économie de Communion. Des performances artistiques suivront. De nombreux témoignages et la vie de l’Economie de Communion du Brésil, d’Argentine, des Philippines, des Emirats Arabes, du Portugal, des Etats-Unis, de Belgique et des messages vidéo du monde entier : de la Nouvelle-Zélande au Bénin en passant par le Mexique. L’événement comprendra la participation artistique du groupe international Gen Verde et sera organisé par la réalisatrice Maria Amata Calò. Il y aura localement des points d’écoute et de participation, dans le respect de la réglementation anti-Covid. Luigino Bruni, coordinateur de l’Économie de Communion : « Nous vous attendons nombreux pour célébrer trente ans de communion, de partage avec les pauvres, d’une économie des cinq pains donnés qui deviennent mille et nourrissent une multitude. Une célébration de gratitude, tournée vers les jeunes et l’avenir. Parce que l’Économie de Communion est un bien mondial, un cadeau pour tous ». Comment participer : L’événement est ouvert à tous sans formalité d’enregistrement. La playlist YouTube avec la palette de toutes les langues disponibles : https://youtube.com/playlist?list=PLseXirhCvXpFZxIHlHX721qP1QvE3ranQ La chaîne INTERNATIONALE : https://youtu.be/FdBZIz3mBkY PORTUGAIS : https://youtu.be/3joXe3qID1g ANGLAIS : https://youtu.be/UEcaW9EN3k4 ESPAGNOL : https://youtu.be/46KXJGo9aLc ITALIEN : https://youtu.be/BEIKv64Adl8 FRANÇAIS : https://youtu.be/QzwQnIkaW3cPlus d’ info sur la page dédiée à l’événement : https://www.edc-online.org/it/italiano/news/30-anni-di-edc.html Tous les supports présentés sont disponibles ici: https://www.edc-online.org/it/header-pubblicazioni/archivio-documenti/events-international/eventi-2021/30-anni-di-edc.htmlGalerie de photos Économie de Communion :https://www.flickr.com/photos/133391424@N02/albumsBureau de presse Économie de Communion : Antonella Ferrucci – (+39) 349 5620268
Congrès international en ligne les 28-29 mai 2021 de 13h30 à 17h (heure italienne)60 ans de dialogue entre fidèles de nombreuses Églises : une contribution du mouvement des Focolari à l’unité des chrétiens qui génère accueil, justice et paix entre les communautés et les peuples. Lors du congrès, nous approfondirons le « dialogue de vie » qui naît de la proximité et du partage entre chrétiens de différentes Églises.Parmi les intervenants, citons :Card. Kurt Koch, Président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens (Vatican) Margaret Karram, Présidente du mouvement des Focolari Ioan Sauca, Secrétaire général ad intérim du Conseil Œcuménique des Eglises (Suisse) ; Piero Coda, Institut Universitaire Sophia (Italie) Stefan Tobler, Université de Sibiu (Roumanie) Prof. Dr. Mervat Kelly, Université Pontificale du Latran (Italie) Mgr Juan Usma, Conseil Pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens (Vatican) Pasteur Giovanni Traettino, Fondateur de l’Église Évangélique de la Réconciliation (Italie) Pasteur Joe Tosini, Fondateur du Mouvement John 17 (USA) Révérend Dr. Jesús Moran, Coprésident du mouvement des Focolari « En se concentrant sur la spiritualité de l’unité, Chiara Lubich a eu un impact profond sur le mouvement œcuménique et a contribué de manière significative à nourrir des relations authentiques entre les Églises et différentes traditions chrétiennes ». Ce sont les mots d’Olaf Fykse Tveit, ancien Secrétaire Général du Conseil Œcuménique des Églises. Des milliers de chrétiens se reconnaissent dans le charisme de Chiara Lubich et dans la primauté de la parole évangélique dans laquelle Jésus prie le Père : « Que tous soient un » (cf. Jn 17, 21). « Unité » est le mot clé du charisme des Focolari et aussi du chemin de dialogue en cours ; un chemin qui n’annule pas la diversité mais qui sait reconnaître précisément là une richesse. La conférence promue par les Focolari, intitulée « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». (cf. Jn 15, 13) se déroulera en ligne les 28 et 29 mai. Elle ne pouvait arriver à un moment plus propice, alors que la résurgence des guerres et des conflits – en plus du fléau de l’inégalité sociale aggravé par la pandémie – exige une contribution personnelle et globale pour guérir les fractures et les blessures auxquelles l’humanité est confrontée aujourd’hui. L’objectif du congrès est double : approfondir le « dialogue de la vie » – le point de vue extraordinaire à partir duquel Chiara Lubich a commencé en 1961 à parcourir un chemin de communion avec des chrétiens de différentes Églises – et l’échange de « dons spirituels ». Le « dialogue de la vie » ou « dialogue du peuple », comme l’a également défini Chiara Lubich, ne s’oppose pas au dialogue des responsables des Églises, mais l’accompagne et en témoigne. Ce sont les chrétiens eux-mêmes qui vivent, agissent et travaillent ensemble dans le quotidien et, plongés dans les défis de l’histoire, nourrissent un climat de confiance, d’estime et de respect mutuels qui fait tomber les barrières et les siècles de préjugés. De nombreux témoignages de ce dialogue enrichiront le congrès, comme celui de Lina, catholique, et de Roberto, de l’Église pentecôtiste, tous deux originaires d’Agrigente (Italie), engagés dans un projet de solidarité commune envers leur ville, fondé sur l’Évangile, valorisant ce qui unit et non ce qui divise. Ceux de chrétiens de nombreuses Églises aux Philippines qui collaborent pour remédier ensemble à des situations d’urgence et découvrent combien elles sont des occasions fructueuses pour marcher, travailler et prier ensemble. Nicole appartient à l’Église grecque-catholique, tandis que Garo est arménien orthodoxe ; ils sont libanais et collaborent avec la Fédération mondiale des étudiants chrétiens (WSCF) présente dans tous les pays du Moyen-Orient. De leur participation naît un réseau de relations qui crée la communion : « et cela – expliquent Nicole et Garo – nous en avons tant besoin dans nos pays ». Le congrès international a lieu à l’occasion du 60e anniversaire du Centre « Uno » pour l’unité des chrétiens, le secrétariat pour le dialogue entre les chrétiens de différentes Églises, fondé par Chiara Lubich le 26 mai 1961. Le congrès aura lieu de 13h30 à 17h00 (heure italienne), et sera diffusé depuis le Centre Mariapolis de Castel Gandolfo (Rome, Italie) et sera traduit en 20 langues. Pour suivre l’événement: http://live.focolare.org
Dans son message aux participants de la Chaire Œcuménique Internationale Patriarche Athénagoras-Chiara Lubich, le Patriarche Œcuménique de Constantinople Bartholomée Ier définit ainsi le pape Paul VI, le patriarche Athénagoras et Chiara Lubich, les protagonistes de cette troisième édition, organisée en synergie entre l’Institut universitaire Sophia et le Patriarcat Œcuménique de Constantinople les 25 et 26 mai. « Le pape Paul VI, le Patriarche Athénagoras, Chiara Lubich – Prophétie de l’unité entre les Églises sœurs ». Tel est le titre de la troisième chaire Œcuménique internationale créée par l’Institut universitaire Sophia en synergie avec le Patriarcat Œcuménique de Constantinople, dédiée à deux géants du dialogue entre les « Églises sœurs », tels que le patriarche Œcuménique de Constantinople Athénagoras Ier et la fondatrice du Mouvement des Focolari, Chiara Lubich. De nombreux orateurs interviendront, parmi lesquels Son Éminence le Métropolite Polycarpe, Archevêque Orthodoxe d’Italie et Exarque d’Europe du Sud, Son Éminence le Métropolite Maximos de Selvyria, Co -titulaire de la Chaire avec le professeur Piero Coda, théologien, le professeur Giuseppe Argiolas, recteur de l’IUS, Don Giuliano Savina, directeur du Bureau National pour l’Œcuménisme et le Dialogue Interreligieux de la CEI, le prof. Augustinos Bairactaris, professeur de Dialogue Œcuménique et de théologie orthodoxe à l’Académie ecclésiastique de l’Université Patriarcale de Crète, le professeur Dimitrios Keramidas, professeur à la faculté de Missiologie de l’Université Grégorienne, le Dr Sandra Ferreira, codirectrice du Centre « Uno » pour l’unité des chrétiens du Mouvement des Focolari. En proposant l’étude de trois personnalités du plus haut profil œcuménique telles que le Pape Paul VI, le Patriarche Athénagoras Ier et Chiara Lubich, les promoteurs ont choisi de présenter une voie profonde et clairvoyante, mais peut-être encore trop peu explorée, comme celle qui réunit le dialogue théologique et le « dialogue de la vie » que la fondatrice des Focolari a promu et encouragé. Le 25 juillet 1967, lors de l’une des visites historiques de Paul VI à Istanbul, au Fanar – la résidence historique des Patriarches de Constantinople – le Patriarche Athénagoras Ier a souligné que leur principal objectif, en tant que chefs de leurs Églises respectives, était « d’unir ce qui est divisé, par une action ecclésiastique mutuelle , dans la mesure du possible, en affirmant les points communs de la foi et du gouvernement, orientant ainsi le dialogue théologique vers le début d’une communauté saine, sur les fondements de la foi et de la liberté de la pensée théologique inspirée par nos Pères communs et présente dans les différentes traditions locales »1. Il s’agissait de rencontres d’une importance capitale qui ont marqué un changement d’étape dans l’histoire moderne du dialogue entre les deux « Églises sœurs ». La première rencontre entre Paul VI et Athénagoras Ier a eu lieu en 1964 ; une rencontre qualifiée de « prophétique » par l’actuel Patriarche Œcuménique de Constantinople Bartholomée Ier dans son message : « Les deux Primats ont perçu que l’Occident et l’Orient ne pouvaient pas vivre dans l’isolement et l’autosuffisance, dans la mesure où cela était préjudiciable à l’unité et à la catholicité du Corps du Christ et qu’un dialogue d’amour et de vérité pouvait conduire à l’unité, fondée sur la base solide du premier millénaire ». Des paroles extrêmement actuelles, qui offrent une indication claire et un horizon aussi pour ce que l’humanité vit en ce moment divisée par une pandémie mondiale et la réactivation de conflits dans de nombreuses parties du globe : seuls le dialogue et un chemin commun où tout est partagé sauveront l’humanité. Bartholomée Ier fait preuve d’une grande audace dans son discours et reprend une expression du théologien Florovsky qui définit les deux Églises d’Occident et d’Orient comme des ‘sœurs siamoises’ qui ne peuvent se séparer l’une de l’autre ». « Ce congrès de deux jours, poursuit Bartholomée Ier dans son message, est un rappel et un renouvellement de l’appel à ce chemin béni, tracé par le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras. Chiara Lubich a soutenu ce chemin avec sa sensibilité, son immédiateté dans la communication et la certitude que le dynamisme des relations entre les deux Églises, créé par l’étreinte des deux Primats à Jérusalem, qui a brisé le mur millénaire entre Rome et Constantinople, ne doit pas être affaibli ». Margaret Karram, présidente du Mouvement des Focolari, lui a fait écho en définissant Chiara Lubich, dans son salut d’ouverture, comme « un pont évangélique entre deux géants de la prophétie de l’unité ». « Le souhait que je formule est que la Chaire Œcuménique puisse continuer, avec toute l’Œuvre de Marie, à servir de pont avec amour, par la connaissance et l’étude mutuelles, entre nos deux Églises sœurs, en cheminant ensemble dans la lumière de Jésus, Chemin, Vérité et Vie (cf. Jn 14, 6) ». Piero Coda, a expliqué la haute signification et la nécessité de maintenir l’expression « Églises sœurs » car – a-t-il précisé – « cela signifie reconnaître l’égale dignité de deux grandes traditions de familles ecclésiales ». Et, rappelant l’expression du Pape François qui convient que « L’unité est un chemin » 2, il propose un horizon de dialogue entre les églises chrétiennes qui redécouvre dans l’amour, le moteur de l’unité : « Il ne suffit pas de découvrir le précieux trésor qui peut être enfoui dans le champ conflictuel des interprétations. Il ne suffit pas non plus de viser simplement une « diversité réconciliée » comme la reconnaissance mutuelle des diversités mises côte à côte. Non : il faut saisir – là où elle est présente – la sève de l’Esprit Saint qui coule, fleurit et porte du fruit dans les différentes branches de l’unique vigne qu’est le Christ, et dont le Père est le vigneron diligent et riche en miséricorde (cf. Jn 15). Marchez donc ensemble, comme Peuple du Ressuscité : là où il y a la division, il y a encore la mort ; là où il y a l’amour, parmi les disciples de Jésus, il y a le Ressuscité et, en Lui, il y a déjà l’unité avec et en Dieu, au service de tous ».
Chiara Lubich explique le rôle du Mouvement des Focolari dans le dialogue vers l’unité. Comme un bateau qui navigue, propulsé par le souffle de l’Esprit Saint. Chers tous, un jour, en rencontrant le Saint-Père, je lui ai posé cette question « Comment voyez-vous notre Mouvement ? » Il m’a répondu : « Comme un Mouvement œcuménique. » […] Il en est ainsi : notre Mouvement est un Mouvement œcuménique. Son but, en effet, est la réalisation du Testament de Jésus : « Que tous soient un*. » Le charisme qui l’a fait naître et qui l’anime est le charisme de l’unité. C’est donc un Mouvement qui est né, non de la volonté d’un homme ou d’une femme, mais parce que l’Esprit Saint, dispensateur de charismes, l’a voulu. […] Sans aucun doute, nous faisons partie nous aussi du grand phénomène de l’œcuménisme qui s’est développé ces derniers temps dans la chrétienté. Mais dans quel but ? Pour y apporter une contribution. Laquelle ? Une contribution importante, modeste, déterminante, fondamentale, secondaire… ? Nous ne le savons pas. Une chose est sûre cependant : Dieu le sait. […] Parmi les questions que l’on me pose, il y en a souvent sur l’œcuménisme. On me demande comment vont les choses dans ce domaine, dans le monde, parmi nous, ce que l’on prévoit, combien de temps il faudra attendre encore, ce qu’il faut faire pour accélérer l’heure… On veut savoir ce qu’il faut faire. Dieu nous a placés dans cette Œuvre comme sur un bateau qui navigue sur les eaux du temps vers un port qui nous est inconnu. Ce n’est pas nous qui le faisons avancer. C’est l’Esprit Saint qui, de son souffle divin, nous indique les diverses étapes du voyage à atteindre. D’abord, il nous a manifesté l’esprit qui doit nous animer […] puis les horizons vers lesquels nous devons porter notre regard et pour lesquels nous devons travailler : une plus forte unité dans l’Église catholique, l’unité avec les autres chrétiens, etc. […] Notre devoir est de rester sur le bateau, à la place que la Providence nous a désignée, bien arrimés à nos postes pour que les flots de la mer du monde ne puissent pas nous emporter. Et là, tenir bon et adhérer activement à la volonté que Dieu a sur nous, depuis toujours, afin que le bateau ne soit pas ballotté mais avance sûrement vers le but que nous ne connaissons pas, mais auquel nous croyons. But infiniment beau et vraiment utile à la diffusion du Royaume de l’unité sur la terre. Demeurer à ce poste, même si nous ne devions pas voir cette “heure” […], après nous, d’autres prendront notre place et, avec eux, un jour, nous pourrons remercier Dieu de nous avoir fait participer à la construction sur la terre d’une Œuvre qui est sienne , une Œuvre qui apporte beaucoup à l’œcuménisme universel, parce qu’elle son Œuvre. Et alors ? […] Suivons Dieu sans attendre : le bateau avance. Bien à notre place, solidement ancrés dans l’instant présent. […]
Chiara Lubich
* Cf. Jn 17, 21(D’une liaison téléphonique, Rocca di Papa le 28 septembre 1995)Extrait de: Chiara Lubich, Conversazioni in collegamento telefonico, Città Nuova Ed., 2019, pag. 497.
Le 23 mai 2021, Gen Rosso lancera un concert de solidarité pour une tournée dans un camp de réfugiés en Bosnie-Herzégovine avec des migrants sur la route des Balkans.En Bosnie-Herzégovine, dans le sud-est de l’Europe, certains migrants vivent une situation dramatique. Sur la « Route des Balkans », battue par le froid et avec le risque de la Covid, ces réfugiés vivent dans des conditions sanitaires extrêmes. Diverses organisations présentes sur place aident de différentes manières, notamment contre le froid et la faim. Parmi les nombreuses initiatives, un projet du groupe international Gen Rosso a vu le jour, pour apporter proximité, secours, soutien humanitaire et formation de base à travers les arts du spectacle aux migrants bloqués en Bosnie. L’idée est de réaliser un « projet-concert » sur place, dans le camp de réfugiés de la ville de Bihać. L’événement sera organisé en coopération avec le Service Jésuite des Réfugiés (JRS), une organisation internationale dont la mission est d’accompagner, de servir et de soutenir les réfugiés et autres personnes déplacées afin qu’ils puissent déterminer leur propre avenir. D’où l’idée du concert HIGHER que le Gen Rosso présentera le dimanche 23 mai 2021 à 21h00. (heure italienne), en live streaming directement depuis les studios du Gen Rosso à Loppiano. Sur ce lien, vous pouvez vous inscrire pour suivre l’événement. Le produit des billets – selon la formule du don libre et spontané – sera utilisé pour les frais d’organisation du concert Life à Bihać et pour impliquer au maximum – dans le respect des règles de la Covid – les migrants sur place, à travers trois jours d’ateliers et pendant le concert, sur la scène, avec le Gen Rosso. Les réfugiés seront donc les véritables protagonistes de l’événement, qui pourront transmettre le message de dire « Non » à la culture de la violence et de l’exploitation humaine, et transmettre un message d’intégration et de dialogue pour une culture de fraternité universelle. Le concert HIGHER se déroulera dans un parcours composé de quatre étapes narratives à travers lesquelles on souhaite amener le spectateur à la réflexion et à la recherche de la vérité. Donc un événement artistique composé de plusieurs moments où chacun traite d’un thème particulier : Dieu Amour, nous sommes aimés et donc nous aimons ; changement important qui passe à travers la douleur ; mourir pour son propre peuple – amour mutuel – être là l’un pour l’autre ; lumière et joie – Pâques. Certains artistes participeront au concert – Emanuele Conte, auteur-compositeur-interprète italien, Karine Aguiar, chanteuse amazonienne, Albert Illa, auteur-compositeur-interprète et musicien espagnol – pour partager leur musique avec le Gen Rosso.
La campagne mondiale pour l’accès aux vaccins contre la Covid-19 a débuté aujourd’hui à 13h00 (heure italienne) : “Un vaccin pour tous – Vaccine for all”, ainsi qu’une action-symbole pour apporter des soins et la possibilité de se faire vacciner aux personnes vivant le long du fleuve Amazone au Brésil. L’action est promue par un réseau international de plus de 40 organisations de différents pays, appartenant à différentes cultures et religions. « La possibilité d’être vacciné ne devrait pas être une expérience réservée à quelques privilégiés, mais le droit de chaque personne. C’est pourquoi nous travaillons tant au niveau politique qu’au niveau communautaire pour garantir à chaque personne son droit à un vaccin. » C’est Conleth Burns, un jeune nord-irlandais de 23 ans, diplômé en droit, qui a prononcé le discours d’ouverture de la conférence de presse et lancé la campagne. La date n’a pas été choisie au hasard : c’est la veille du sommet mondial du G-20. Mario Bruno, italien, Président international du Mouvement politique pour l’Unité, promoteur de la campagne avec les Jeunes pour un Monde Uni du mouvement des Focolari, explique que ce thème a été choisi parce que demain nous saurons quelle solution la communauté internationale adoptera : la suspension ou le partage des brevets, avec une sorte de “communauté de brevets” grâce à laquelle les laboratoires pharmaceutiques décident de partager les licences pour la production de leurs vaccins dans les pays plus pauvres. « Nous demandons que des accords soient passés avec les laboratoires pharmaceutiques pour établir des prix abordables pour les pays les plus pauvres et que les gouvernements, animés par le désir de mettre en œuvre la fraternité universelle, et non par de nouvelles formes de colonialisme, financent les vaccins pour d’autres pays plus pauvres. » Parallèlement à cette mobilisation mondiale, une campagne sanitaire démarre au même moment dans la région amazonienne du Pará (Brésil) en soutien au projet “Barco Hospital Papa Francisco” (le navire-hôpital Pape François), en fonction depuis 2019 pour les populations des “ribeirinhos” qui vivent le long du fleuve Amazone et ne peuvent atteindre les centres de soins. C’est ce qu’explique Klara Piedade, une jeune diplômée en droit de l’État du Pará, au Brésil. Elle représente les Jeunes pour un Monde Uni du mouvement des Focolari, qui ont promu la campagne lors de la dernière édition de la Semaine du Monde Uni, axée cette année sur le concept et la pratique du “prendre soin” dans tous les domaines : politique, environnemental, social et économique. « En tant que Brésilien, je peux affirmer que, chez les populations indigènes et riveraines, la réalité de la pandémie dépasse de beaucoup les chifres officiels. Ce sont des personnes qui sont pour la plupart oubliées de la société, éloignées des centres urbains et des lieux de soins, et qui vivent aujourd’hui non seulement une crise sanitaire, mais aussi sociale, économique et environnementale. Avec cette campagne, nous proposons un don en ligne pour soigner et soutenir les habitants de cette région qui vivent sur les rives du fleuve Amazone et qui n’ont pas accès aux aides sociales et aux soins médicaux. » Edson Galego, un infirmier brésilien qui vit à Obidos, en Basse-Amazonie, travaille directement sur le projet : « Depuis septembre 2019, le navire-hôpital du Pape François a déjà atteint plus de 700 000 habitants le long de l’Amazone, grâce aux efforts de nombreux bénévoles et aux aides économiques, qui ne sont toutefois pas suffisantes. Ce qu’il faut actuellement, ce sont des vaccins et l’État aide surtout ceux qui vivent dans les agglomérations urbaines. Aujourd’hui, la situation a empiré : nous sommes dans la période des grandes pluies, le niveau du fleuve a augmenté, inondant les communautés sur son passage, empêchant la pêche et la navigation vers les villes pour acheter de la nourriture, des médicaments et d’autres denrées de première nécessité. Nous pensons que seul un réseau mondial nous permettra de viser véritablement la fraternité universelle et d’embrasser concrètement ensemble cette partie de l’humanité qui souffre et qui se trouve exclue. » Sœur Alessandra Smerilli (Sous-Secrétaire du Dicastère pour le service du développement humain intégral, coordonne la Task Force Économie de la Commission COVID du Vatican) souligne l’aspect de la justice : « Ici, il ne s’agit pas de faire la charité à ceux qui sont plus mal lotis que nous : ne donnons pas des miettes – explique-t-elle -. C’est une question de dette de justice envers ceux qui sont plus pauvres. Nous ne serons pas sauvés si nous ne le sommes pas tous ensemble, comme nous l’a rappelé le pape François. C’est-à-dire que nous ne serons pas sauvés tant que nous ne serons pas tous pris en charge, en particulier les plus vulnérables, les pauvres et les oubliés. Je crois que ce projet va dans la bonne direction : la suspension des brevets, au moins temporairement, mais aussi la baisse des prix. Nous savons également qu’il s’agit d’une question de distribution des technologies : nous devrions également pouvoir étudier des vaccins qui ne sont pas uniquement conçus dans la partie occidentale du monde. Cela est très difficile pour certaines populations. Efforçons-nous de fabriquer des vaccins qui soient faciles à produire et à transporter partout. » Yassine Lafram, président de l’Union des Communautés islamiques d’Italie (UCOII), souligne l’élément essentiel de la coresponsabilité des individus et des États face à la pandémie actuelle et à ses conséquences dans le monde entier : « Nous sommes convaincus que nous pourrons tous nous relever si la responsabilité est partagée. Nous sommes tous liés et nous risquons que lorsque nous aurons vacciné des populations entières, il y en aura d’autres qui, parce qu’elles sont pauvres, ne seront pas en mesure de vacciner ne serait-ce qu’un pour cent. Nous espérons qu’à partir de là, d’autres campagnes de vaccination pourront être lancées, en particulier à destinantion des populations défavorisées. » Gianfranco Cattai, coordinateur de Retinopera, a élargi l’horizon sur la nécessité d’offrir des réponses de justice sanitaire à des populations plus larges dans le besoin. « Il s’agit d’une campagne très concrète et j’espère qu’elle pourra déclencher des développements futurs : je fais référence à la production de médicaments essentiels dans les pays appauvris afin qu’ils puissent être produits localement. » Vinu Aram, directeur du Shanti Ashram (Inde), a apporté une contribution importante, en faisant valoir qu’il existe un élément éthique important dans l’idée d’un vaccin pour tous. « Se soigner ne suffit pas. Le pape François, tout comme le Mahatma Gandhi, nous invitent à mettre en pratique la solidarité. Pour la première fois au monde, des scientifiques ont collaboré pour fabriquer des vaccins. Je soutiens cette campagne du vaccin pour tous et nous lançons cet appel non seulement pour les Indiens, les Américains ou les Italiens, mais vraiment pour le monde entier, afin que toute la famille humaine puisse rêver et vivre une véritable solidarité. » Stefano Comazzi, président de l’ONG Action pour un Monde Uni (AMU), qui, en collaboration avec l’Association Accueil Saint François d’Assise de la Providencce de Dieu, gérera le projet “Prévention, vaccin et soins pour les ribeirinhos– Barco Hospital Papa Francisco”, a expliqué en détail le type de soutien sanitaire, social et économique : « Les soins médicaux seront dispensés dans le cadre du programme de santé existant sur ces bateaux-hôpitaux, avec des examens, des diagnostics et des soins spécialisés si nécessaire. Pour la prévention et la prophylaxie, en collaboration avec les responsables locaux, des actions d’orientation et de sensibilisation seront menées sur l’hygiène, la distanciation sociale et la remise de packs de protection et d’hygiène. Leur coût est estimé à 15 euros. Le programme d’aide aux familles les plus vulnérables comprend la distribution de colis alimentaires et d’articles d’hygiène personnelle et de désinfection. Le coût moyen de chaque unité est estimé à 17 euros. » Enfin, il a souligné un élément qui dit l’unicité de ce projet : c’est la réciprocité « à laquelle, en tant qu’AMU, nous attachons une grande importance, afin que personne ne se sente comme un bénéficiaire passif, mais que des liens de fraternité se créent entre les communautés de ceux qui donnent leurs contributions et de ceux qui les reçoivent. En effet, les communautés visitées par le “Bateau Hôpital Pape François” ont l’habitude de fournir des services bénévoles pour soutenir et contribuer à ces missions. »
L’histoire d’Alex, responsable de la sécurité, de la santé et de l’écologie dans une entreprise de nettoyage des routes : à travers son travail il fait tout pour prendre soin de la planète et de toutes les espèces vivantes.Alex travaille dans une entreprise qui effectue des opérations de lavage de routes avec des citernes d’une capacité de 5000 gallons (environ 19 000 litres). Celles-ci recueillent l’eau des piscines de saumure et arrosent les différents territoires d’une grande mine du nord du Pérou. L’entreprise est animée par certaines valeurs telles que : priorité à la vie, faire ce qui est juste, grandir et évoluer ensemble, mettre en valeur les salariés de l’entreprise, prendre soin de la planète et de toutes les espèces vivantes. « Je supervise la sécurité, la santé et l’écologie et je fais toujours attention à la santé du personnel, en ayant comme objectif : ‘aucun accident’ – précise-t-il – Nous sommes également attentifs à l’impact de notre travail sur l’environnement, afin que la faune et la flore soient protégées, car nous sommes des intrus et nous devons respecter leur habitat sans le détériorer. Il arrive souvent que des animaux meurent dans les bassins parce qu’ils pensent trouver de l’eau douce. Ils descendent la pente raide, glissent et tombent dans l’eau : cela arrive à des chèvres, des vaches, des renards… Aujourd’hui, nous avons trouvé un petit renard qui luttait pour ne pas se noyer et n’avait aucun espoir de s’en sortir par ses propres moyens. Dans l’entreprise qui nous sous-traite, il y a un numéro de “secours d’urgence”. Mais, comme personne ne répondait, j’ai décidé d’agir pour le sauver. Avec un tuyau d’aspiration, soutenu par une corde, je me suis mis au travail. J’ai jeté la corde dans la piscine pour que le petit renard puisse s’y accrocher, mais … il n’avait pas la force de remonter. Je suis donc descendu dans le bassin avec l’aide de deux collègues qui tenaient la corde, et j’ai réussi à l’attraper. Il était frigorifié, je l’ai immédiatement recouvert de mon pull et nous l’avons emmené au bureau de secours. » Ces paroles d’Alex font penser au texte Laudato Sì du Pape François lorsqu’il parle de Saint François qui entrait en communication avec toute la création et prêchait même aux fleurs en les invitant à louer le Seigneur, car pour lui toute créature était sa sœur, unie à lui par des liens d’affection. Il s’est donc senti appelé à prendre soin de tout ce qui existe. Alex poursuit : « Quand les employés sont rentrés et ont vu le renard, il m’ont sommé de l’enlever parce qu’il mouillait les meubles sur lesquels je l’avais posé. J’ai répondu que mes vêtements étaient également mouillés et que j’avais utilisé mon pull pour le réchauffer. Ils ont alors changé d’attitude et l’un d’entre eux a commencé à réchauffer le renard avec le tuyau d’échappement du camion. J’ai appris plus tard que l’un des responsables avait émis un avertissement négatif à mon encontre pour m’être trop exposé. Mais je ne me suis pas découragé. Le petit renard n’a jamais essayé de m’attaquer, en fait il me faisait confiance. Il a réussi à se rétablir et peu après, nous avons pu le libérer. »
Le coup d’envoi de la campagne « Un vaccin pour tous », visant à promouvoir l’accès de tous aux vaccins contre le Covid-19, sera donné le 20 mai. En son cœur, une action concrète de soutien socio-sanitaire aux populations indigènes d’Amazonie. Un réseau international d’organisations de différentes cultures et religions porte ce projet. Un mal mondial ne peut être vaincu que par un bien commun mondial : que la vaccination contre le Covid-19 soit accessible à tous, en donnant la priorité aux plus vulnérables et aux plus démunis de la planète, indépendamment de leur revenu individuel et national. La décision de la communauté internationale est urgente : suspension des brevets des entreprises pharmaceutiques ou contrats prévoyant des quantités et des prix plus généreux pour les pays pauvres ou émergents. Alors que nous demandons des solutions justes et rapides, nous nous mobilisons pour une campagne sanitaire dans la région amazonienne du Pará (Brésil), avec le projet « bateau-hôpital ‘Pape François’ » en faveur des “ribeirinhos“, des populations qui ne peuvent rejoindre les lieux de soins et ont ainsi droit à une assistance socio-sanitaire. Cette action est au cœur du Manifeste qui explique l’engagement de la campagne mondiale « Un vaccin pour tous », lancée le 20 mai, à la veille du Sommet Mondial du G20 sur la Santé, présidé par l’Italie. Elle est soutenue par un partenariat international et transversal de mouvements, organisations et centres de recherche, qui se déploie en ce moment. Internationaliserles vaccins – La pandémie de Covid-19 confirme une fois de plus à quel point les peuples de la terre sont interconnectés et combien tout choix local a des répercussions mondiales. La campagne « Un vaccin pour tous » promeut des actions proactives en faveur des nations exclues de toute forme de traitement ; elle incite les gouvernements à pratiquer l’internationalisme des vaccins, soit tout le contraire d’un nationalisme fermé, qui ne pourra jamais venir à bout du virus. L’objectif est que chaque habitant de la Terre ait accès aux vaccins de manière universelle, équitable, gratuite etrapide.« Nous voulons que la capacité de production et de distribution des vaccins soit aussi développée dans les pays pauvres », peut-on lire dans le Manifeste. Prévention,vaccinetsoinspourles ‘’ribeirinhos’’ d’Amazonie – Le « bateau-hôpital ‘Pape François’ » – La pandémie de Covid-19 a rendu encore plus vulnérables des communautés et des populations qui étaient déjà auparavant exclues de l’assistance de santé publique et vivaient dans l’isolement. Dansla ville d’Óbidos (région amazonienne du Pará – Brésil) est entré en fonction depuis août 2019 l’hôpital fluvial « bateau- hôpital ‘Pape François’ », qui dessert plus de 1000 communautés le long du fleuve Amazone. Cette embarcation garantit une assistance sanitaire à environ 700 000 personnes qui n’ont pas accès à d’autres formes de soins et ne sont pas en mesure de se rendre dans les hôpitaux. Seuleunecampagnemondialededons peut permettre au « bateau-hôpital ‘Pape François’ » d’atteindre les communautés les plus isolées avec desvaccins,deskitsCovidpourl’hygièneetla prévention du virus, du matériel de protection et d’assistance pendant et après la maladie, ainsi que des aides alimentaires de base.Organisateursdela campagne : Mouvement des Focolari ; AMU (Action Monde Uni Onlus) ; Associação Lar São Francisco de Assisna Providencia de Deus (Brésil) ; New Humanity International NGO; Economy of Francesco; Comunità di Sant’Egidio; UCOII – Unione Comunità Islamiche d’Italia; RETINOPERA (Italia) – Programa Latinoamericano de Tierras, hacia una fraternidad posible – Red Latinoamericana y Caribeña de Tierras; Cátedra “Sociedad, Política, Fraternidad”- Universidad Nacional de La Plata (Argentina); ASCES-UNITA Centro Universitário Tabosa de Almeida. Caruarú (Pernambuco – Brasile); RUEF (Rete universitaria per lo studio della fraternità); Promoción Integral de la Persona para una Sociedad Fraterna (Messico) – #FareRete Grottaferrata (Italia); ASD Sunrise 1 Roma (Italia); Centro di Cultura per lo Sviluppo “G. Lazzati” (Italia); Nuovi Orizzonti (Italia); CLAdeES (Centro Latinoamericano de Evangelización Social); FOCSIV (Italia); Associazione AFN onlus; Fundacion Igino Giordani (Spagna); Accademia Kronos (Italia); ACLF – Aljucer, (Spagna); Asociación Humanidad Nueva (Spagna); Asociación por una Economía de Comunión (Spagna); Accademia Kronos (Italia); Asociación “Unidad y Fraternidad” Caravaca de la Cruz (Spagna); Asociación “Levántate y Anda” (Spagna); Religion for peace – Italia; Acciones de Familias Nuevas (Spagna); Ciudades por la Fraternidad (Spagna); Gen Verde-International performing arts group; CONSULUS (Global Innovation Consultancy); Istituto Universitario Sophia (Italia); Associazione Città per la Fraternità (Italia); Suore Missionarie di San Carlo Borromeo – Scalabriniane “Provincia Europea” (Italia); (Italia); Associazione Vivamazzonia O.D.V. (Italia); Gen Rosso-International performing arts group (Italia); SHANTI ASHRAM – Gandhian center for development, learning and collaboration – International Center for Child and Public Health – Coimbatore (Tamil Nadu – India); Sermig – Fraternità della speranza (Italia); Consorzio Il Picchio (Italia). (d’autresadhésions sont en train d’arriver en ce moment) CONFÉRENCE DE PRESSE Conférencede pressedeprésentationen ligne : jeudi 20 mai 2021 à 13h00Intervenants: Alessandra Smerilli, Sous-secrétaire du Dicastère pour le service du développement humain intégral, coordonne le groupe de travail Économie de la Commission COVID-19 du Vatican ; Yassine Lafram, Président de l’Union des Communautés musulmanes d’Italie ; Mario Bruno (Italie), Président du Mouvement politique pour l’unité ; Conleth Burns (Irlande) et Klara Piedade (Brésil), Jeunes pour un Monde Uni du Mouvement des Focolari ; Gianfranco Cattai, Coordinateur de Retinopera (Italie) ; Stefano Comazzi, Président de l’ONG Action Monde Uni (Italie) ; Edson Galego, opérateur sanitaire du « bateau-hôpital ‘Pape François’ ». Modératrice : Lourdes Hèrcules (Guatemala). Pourse connecter : IT – Conferenza Stampa: Vaccino per Tutti – https://youtu.be/Ts13kYFpqfw EN – Press Conference: A Vaccine for All – https://youtu.be/rZzHFqJHhvY ES – Rueda de Prensa: Vacuna para Todos – https://youtu.be/tpSzwt6hVtU PT – Conferência de Imprensa: Vacina para Todos – https://youtu.be/LLfCHVFl0Ow FR – Conférence de Presse: Vaccin pour Tous – https://youtu.be/4FlvJlYTJeQ
ChiaraLubichparledumomentprésent : en vivant bien chaque moment, nous pouvons prendre d’excellentes habitudes, notre charité, l’amour réciproque et l’union à Dieu grandissent, et l’âme est remplie de sérénité, de paix et de joie tout au long de la journée. […] Voici deux ans que nous sommes tous engagés à vivre l’instant présent, tout en le modulant selon le « mot du jour ». […] Eh bien, nous avons observé que cette façon de vivre, si elle est fidèle et intense, a pour effet de nous faire acquérir d’excellentes habitudes que nous n’avions pas auparavant. En voici quelques exemples. Il devient habituel, par exemple, d’offrir à Jésus les actes que nous accomplissons en lui disant : « Pourtoi », ce qui transforme notre journée en une prière ininterrompue. En vivant l’instant présent, en effet, nous recevons une grâce actuelle qui nous rappelle de dire avant chaque action : « Pour toi. » Une autre chose : lorsque des tentations nous assaillent, nous savons nous en défendre beaucoup plus vite qu’avant.[…] Nous donnons leur juste place aux actions que nous devons accomplir, sans vouloir les anticiper si elles sont agréables ni les renvoyer à plus tard quand elles sont pénibles, ce qui se passe souvent. Ou encore : des paroles d’encouragement, d’estime, de louange, jaillissent spontanément de notre cœur envers les frères avec qui nous vivons ou envers ceux que nous rencontrons d’une manière ou d’une autre, par téléphone, par les lettres que nous leur adressons, en préparant des discours pour eux, des enseignements, etc. Et, de plus en plus fréquemment, nous voyons Jésus en eux. Comme notre charité grandit, devient toujours plus délicate, notre union à Dieu s’approfondit. Un autre effet : nous n’oublions pas de saluer ni d’adorer Jésus chaque fois que nous passons près de lui présent dans le tabernacle, ou chaque fois qu’un crucifix ou une image nous le rappelle. […] Nous nous rendons compte que nous parvenons à demeurer plus facilement toute la journée dans l’amour réciproque. Pour les chrétiens que nous sommes, c’est capital. En effet, l’Écriture affirme que le commandement nouveau fait de nous des chrétiens accomplis : « Si nous nous aimons les uns les autres, dit Jean, Dieu demeure en nous et son amour en nous est accompli » (1 Jn 4,12). Auparavant, il faut en convenir, malgré notre bonne volonté, la charité réciproque connaissait des hauts et des bas, avec des reprises certes, mais aussi des interruptions. Devenus plus parfaits dans les petites choses, nous sommes mieux à même d’accomplir les grandes. Tout au long du jour, nous sommes dans la sérénité, la paix et la joie. Ces habitudes acquises développent en nous les vertus. Et c’est précisément une bonne récolte de vertus […]. Puisque nous trouvons tout cela en nous, et davantage encore, si nous vivons avec persévérance l’instant présent, il faut en conclure que nous sommes sur la bonne voie. […]
ChiaraLubich
(d’uneconférencetéléphonique,CastelGandolfo23 octobre 2003)Extraitde : Chiara Lubich, Conversazioni in collegamento telefonico, Città Nuova Ed., 2019, pag. 661.
Du 16 au 25 mai 2021, l’événement verra la participation de plus d’ un milliard de personnes à travers le monde pour témoigner que l’on peut encore faire quelque chose pour la planète.Le 9 mai, en conclusion de la Semaine Monde Uni, les Jeunes pour un Monde Uni du Mouvement des Focolari ont lancé une nouvelle action pour l’année à venir 2021-2022 : #daretocare pour lespersonnes et pour la planète, en proposant une « conversion écologique » à travers des initiatives qui peuvent impliquer des associations, des organisations, des institutions, mais aussi à travers nos simples gestes quotidiens, pour briser la logique de violence, d’exploitation, d’égoïsme, typique de la culture du gaspillage. Le Mouvement des Focolari est un partenaire du Mouvement Catholique Global pour le Climat et collabore avec des associations, des organisations, des institutions, des mouvements de différentes Églises et avec diverses religions et cultures pour le soin de la planète. Un réseau mondial de personnes qui ont à cœur de prendre soin de la planète. L’année dernière, le pape François avait lancé la Semaine Laudato Si’ à l’occasion de la cinquième année de l’encyclique sur l’environnement. A la fin, François a appelé l’Année spéciale Laudato Si’ à approfondir l’encyclique sur l’écologie, en donnant rendez-vous à la prochaine « Semaine Laudato Si’ » du 16 au 25 mai 2021, qui coïncide avec le sixième anniversaire (24 mai) de l’encyclique. L’événement est organisé par le Dicastère pour le Service du Développement Humain et Intégral avec Renova, CIDSE, Caritas International, les Jésuites – Compagnie de Jésus, Union Internationale des Supérieurs Généraux, JPIC – Curie Générale des Franciscains OFM, Union des Supérieurs Généraux. U.S.G. et facilité par le Mouvement Catholique Mondial pour le Climat en collaboration avec environ 150 organisations catholiques dont les Focolari. L’objectif est de susciter une conversion écologique, principalement par le dialogue. Il y aura également un événement au cours duquel seront présentés des témoignages de chefs religieux de pays du monde entier, notamment ceux qui ont été dévastés par la pandémie de la COVID-19, comme l’Inde, les États-Unis et les Philippines. La «Semaine Laudato Si’ » servira également à planifier d’autres actions en vue de la Conférence des Nations unies sur la Biodiversité (COP15), de la 26e Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique (COP26), et pour la décennie à venir. La « Semaine Laudato Si’ » aura un riche programme d’actions, de webinaires et de témoignages pour dialoguer, échanger des opinions, proposer des actions concrètes pour la planète. Le thème est « Car nous savons que les choses peuvent changer » (Laudato Si’ 13), pour souligner l’espoir dans le monde que quelque chose peut encore être fait pour renverser la situation. La Semaine mettra également en évidence l’impact transformateur de « Laudato Si’ » sur l’éducation mondiale et comprendra le festival « Chants pour la Création », la journée mondiale d’action et le lancement de la Plate-forme d’ initiatives « Laudato Si’ ». Tous les événements mondiaux seront traduits simultanément en anglais, espagnol, italien, portugais, polonais et français. Des dirigeants de diverses religions du monde entier, des orateurs et des auteurs de renommée mondiale et plus d’un milliard de personnes se réuniront pour célébrer également la conclusion de l’Année Spéciale Laudato Si’ dans le courant du mois. « À l’heure où le cri de la terre et celui des pauvres s’intensifient, la semaine Laudato Si’ est l’occasion idéale de prendre soin de notre maison commune », déclare Tomás Insua, Directeur Exécutif du Mouvement Catholique Mondial pour le Climat. Le temps presse. Chacun est invité et souhaité à participer à la célébration et à l’action, par le biais d’activités locales, d’événements en ligne et plus encore ».
Pour Oscar, qui est passionné de chant et de musique, il a été difficile d’accepter la nouvelle qu’il risquait de devenir sourd. Mais avec l’aide des jeunes des Focolari en Bolivie, une nouvelle aventure a commencé qui l’a aidé à surmonter cette difficulté. En 2014, j’ai traversé une période très difficile, au point de penser au suicide. Tout a commencé un matin où je me suis réveillé avec un fort bourdonnement dans ma tête. Au fil des jours, le bourdonnement est devenu insupportable. Est-ce que je devenais fou ? Un jour où je ne supportais plus le bruit, je suis allé aux urgences. Le médecin ORL m’a expliqué que le bourdonnement resterait pour toujours, ou plutôt, que je deviendrais sourd….. C’était très dur pour moi ! J’ai essayé de faire face à la situation de manière décisive mais, parfois, le désespoir semblait l’emporter. J’ai demandé de l’aide à la communauté des Focolari et je crois que ce sont leurs prières qui m’ont sauvé. Un après-midi, j’ai pu accepter cette situation et j’ai trouvé la force de continuer. Continuer à se battre pour Carminia, ma femme et nos 6 enfants est devenu un défi de taille. J’ai commencé à m’habituer au bourdonnement et, en pensant à Jésus abandonné, je me suis vu comme semblable à Lui, proche de Lui. Chaque matin, je le saluais avec un « Salut, Jésus ». Cette époque a été magnifique. Cela peut paraître étrange, mais c’est précisément dans cette douleur que j’ai ressenti le plus la présence de Dieu ! Après de nombreuses consultations médicales et les nombreux médicaments que j’ai pris, j’ai trouvé une certaine paix, mais le bourdonnement a continué à m’accompagner. Un soir, j’ai pensé : le temps viendra où je ne pourrai plus chanter ou jouer de la musique… C’était difficile à accepter, mais j’ai dit un autre « oui » à Dieu, même si j’ai posé quelques conditions : « J’accepte que je ne chante plus sur cette terre, mais je demande à faire partie de Ta chorale au Paradis ». Nous vivions à El Alto (La Paz, capitale de la Bolivie), à une altitude de 4 150 mètres ! Les médecins m’ont conseillé de déménager dans une ville en plus basse altitude. En 2015, nous avons déménagé à Cochabamba (2 500 mètres) et la communauté locale du Mouvement nous a accueillis à bras ouverts. Ce fut l’occasion de faire plus ample connaissance avec les jeunes garçons et filles Gen, avec les jeunes des Focolari et, avec eux, commença une aventure musicale que je n’aurais jamais imaginée. Moi qui avais déjà abandonné mon rêve de continuer à chanter, je me suis retrouvé au milieu de l’énergie et de la vie des Gen exprimées par la musique. Un jeune m’a suggéré d’organiser un groupe de musique. J’étais heureux, mais inquiet pour mon audition, qui ne fonctionnait déjà plus aussi bien qu’avant. Mais la vitalité des Gen, mon expérience avec des groupes musicaux de jeunes, ainsi que les instruments que nous avions dans notre famille, car 4 de nos enfants sont musiciens, m’ont convaincu. Un jour, nous avons reçu une batterie en cadeau et c’était une grande fête. Les jeunes étaient pleins de talents : l’un chantait bien, l’autre jouait des instruments avec passion, l’un était un génie en informatique et un autre en son… Nous avons donc participé à 6 événements organisés par le Mouvement des Focolari. Quel bonheur de voir les jeunes si heureux et les adultes pris par la contagion de leur vitalité ! Dieu, finalement, ne s’est pas laissé vaincre en bonté, car j’ai pu continuer à chanter et je continue à le faire.
Du partage de biens matériels à l’offre d’un soutien spirituel et émotionnel, tous les efforts semblent être une goutte d’eau dans le vaste océan de la tragédie du Covid-19 en Inde. Pourtant, les communautés locales continuent de lutter dans la foi en Dieu et dans la confiance réciproque. « Cela fait exactement une semaine que nous avons été testés positifs. Nous ne recherchons aucune information sur Internet et nous ne nous permettons pas de regarder le téléjournal ou de nous plaindre de quoi que ce soit. Nous prenons les choses au jour le jour, en nous améliorant. Vos prières, messages, souhaits et votre nourriture pleine de chaleur ont continué à nous donner de la force et nous pouvons sentir la proximité et le soutien de chacun d’entre vous. Nous continuons à offrir notre gratitude pour les plus petites bénédictions qui nous ont été données ». Ce message WhatsApp diffusé par une famille de la communauté des Focolari à Mumbai a été un rayon d’espoir et de courage en ces temps sombres. Il ne se passe pas un jour sans que l’on apprenne le décès de collègues, d’amis et parfois de membres de la famille. Cela s’ajoute aux rappels constants, dans tous les médias, de l’effondrement des systèmes et de l’incapacité des familles à honorer leurs proches malades ou défunts ». Avec une population de 1,3 milliard d’habitants, on s’attendait à un taux élevé de cas en Inde. Pendant une année entière, jusqu’en avril dernier, le pays a réussi à endiguer la propagation grâce à diverses mesures, allant du confinement rigide au traçage des contacts et aux vaccinations de masse. Mais actuellement, la situation s’aggrave chaque jour, alors que le virus mute dans diverses régions du pays et que le système de santé publique peine à répondre à la demande sans précédent de médicaments, d’oxygène et de ventilateurs. Pendant la pandémie, la communauté des Focolari a travaillé sans relâche et a relancé une communion de biens à l’échelle nationale pour montrer sa proximité et offrir une aide financière à ceux qui ont perdu leur emploi ou qui ont besoin d’argent pour les provisions quotidiennes. Le projet Udisha des Focolari en Inde a permis d’atteindre près de 80 familles dans certaines communautés à faible revenu de Mumbai, en leur fournissant de la nourriture, des médicaments, en payant leurs frais de scolarité, des livres, le loyer de la maison, les factures d’électricité, etc. Au milieu du déchaînement de la deuxième vague, quelques jeunes continuent leur travail pour le projet #DareToCare en servant des repas cuisinés à domicile aux sans-abri une fois toutes les deux semaines. Dans le but de sauver des vies, une grande partie des efforts et des énergies des communautés des Focolari sont désormais dirigés vers les soins de santé. Lorsque nous avons reçu la demande urgente de l’hôpital Holy Family de Mumbai de concentrateurs d’oxygène pour ses 160 lits du service Covid, la communauté a rapidement trouvé des sponsors pour deux machines et il en cherche maintenant d’autres. Alors que la deuxième vague continue de frapper de plein fouet, les familles des Focolari ont ressenti le besoin de se soutenir plus étroitement et ont commencé à se connecter quotidiennement pour prier ensemble pendant une demi-heure, trouvant un soutien bien nécessaire dans la douleur, le désarroi et la solitude de certains. Comme aux premiers jours du Mouvement, lorsque la communauté de Trente (Italie) a découvert que Dieu est Amour même dans le déchaînement de la Seconde Guerre mondiale, la prière en ligne avec la communauté indienne devient un moyen puissant d’exprimer leur appartenance à une seule famille, tous égaux et unis dans l’amour de Dieu.
Si la Semaine Monde Uni 2021 a fermé ses portes, l’engagement, lui, ne s’arrête pas. Les jeunes des Focolari, ainsi que tous les autres promoteurs et partenaires de la campagne #daretocare, renouvellent également pour les années 2021-2022, leur mobilisation dans l’ « oser prendre soin », en mettant l’accent sur le soin de la planète et des personnes, encourageant ainsi une véritable propre conversion écologique, assumant la responsabilité de changer leurs modes de vie, les rendant plus durables, et cherchant d’impliquer le plus de personnes possible dans cette révolution. Outre 800 événements, plus de 400 « Run4unity » qui se sont courus à travers le monde, environ 2.016 heures de streaming avec des approfondissements sur la politique, la migration, la justice, les droits, l’économie, la santé, l’écologie, le dialogue, l’art. Non seulement en théorie. Non seulement des experts. Mais de nombreuses et continues bonnes pratiques, des actions de sensibilisation et de solidarité qui ont impliqué groupes de jeunes, paroisses, associations, familles, religieux, communautés entières, avec aussi des articles de journal. Toutes les générations représentées, avec un rôle spécial pour les enfants, qui ont participé dans le cadre d’actions de citoyenneté active. Lors même de la Journée de l’Europe s’est close la Semaine Monde Uni 2021, intitulée « #daretocare », ce festival de fraternité qui, pendant 9 jours, a mobilisé des milliers et des milliers de personnes dans toutes les parties de la planète : elles furent les témoins et promotrices de l’urgence d’«oser prendre soin », c’est-à-dire la nécessité de faire du « soin » le dénominateur commun qui peut guider nos actions en tant que citoyens et celles des politiciens. Si le cœur de la manifestation, l’événement central, était à Bruxelles, furent très nombreuses les rencontres organisées dans le reste du monde, auxquelles toutes et tous purent participer, grâce à un calendrier interactif : de la France à la Corée, de la Bolivie à la Sierra Leone, des Philippines à la Terre Sainte.
«#daretocare, les personnes, la planète et notre conversion écologique»
Et maintenant, vous pourriez vous demander, tout est fini ? Qu’en est-il d’une telle mobilisation ? L’engagement ne s’arrête certainement pas à la fin de la Semaine Monde Uni ! En effet, les jeunes des Focolari, ainsi que tous les promoteurs et partenaires de la campagne #daretocare, renouvellent également pour les années 2021-2022 leur engagement à « oser prendre soin », se concentrant sur les personnes et la planète et proposant une « conversion écologique ». Autrement dit, en promouvant et mettant en œuvre l’écologie intégrale, à travers des initiatives susceptibles d’impliquer associations, entités, institutions, mais aussi représenter nos simples gestes quotidiens, pour briser la logique de la violence, de l’exploitation, de l’égoïsme, typique de la culture du gaspillage.
Planet Pledge
Faire la collecte séparée des déchets, ne pas acheter des objets de mode low-cost, participer à des initiatives de solidarité pour les plus pauvres, éviter l’utilisation d’objets en plastique, ne cuisiner que combien l’on peut manger, traiter les autres êtres vivants avec soin, utiliser les transports en commun, éteindre les lumières inutiles… Avec la nouvelle campagne #daretocare nous sommes tous invités à nous engager envers les personnes et la planète et à y souscrire « publiquement » via le site: unitedworldproject.org/daretocare2021. De petites actions peuvent contribuer à engendrer de grands changements!
Internationalisation des vaccins
Et puis, un grand espace pour la santé. A résonné fortement, durant toute la Semaine Monde Uni, l’appel, l’urgence de faire du vaccin Covid-19 un bien commun pour tous, partagé au-delà des frontières. Les jeunes ont en effet réaffirmé leur engagement à stimuler les gouvernements de leurs pays respectifs à pratiquer l’internationalisme des vaccins : « Nous demandons aux dirigeants de l’Union Européenne ici à Bruxelles et à tous les dirigeants du monde de rendre les vaccins Covid-19 vraiment accessibles à tous, où qu’ils se trouvent. Nous nous engageons à continuer de faire pression pour l’accès au vaccin pour tous. Parallèlement à cela, précisément dans le cadre de la nouvelle campagne #daretocare, a surgi la volonté de «se salir les mains », rejoignant ces périphéries du monde qui n’ont guère accès aux soins ni à l’assistance, surtout en cette période de pandémie. Le rendez-vous pour le développement de cette action est pris pour le 20 mai prochain, à la veille du Global Health Summit (Sommet Mondial de la Santé),à 13h00 (UTC+2), toujours sur plateforme : www.unitedworldproject.org
Notre amour a besoin d’être continuellement vivifié par des actes d’amour toujours plus parfaits, toujours plus sincères. Chiara Lubich compare l’amour du prochain à un feu alimenté par du bois, pour manifester à Dieu et au prochain notre engagement. […] vivre avec plus de conviction notre Idéal, qui peut se résumer entièrement en cela : vivre l’amour réciproque, raffermir notre unité, nous pousser à la porter le plus au large possible. […] Car le feu – et il s’agit de feu – ne se maintient pas s’il n’est pas continuellement alimenté par du bois, de la paille, etc. De même notre amour a besoin d’être continuellement ravivé par des actes d’amour toujours plus parfaits et toujours plus sincères. Ceux qui sont au début de la vie spirituelle ou à mi-chemin ne sont pas les seuls à en avoir besoin. Ceux qui se sont efforcés de pratiquer longuement, pendant des années, la charité, peuvent aussi tomber dans une certaine routine de la charité, qui n’a plus la splendeur ni la chaleur de la flamme, mais diminue lentement et se dissimule toujours plus sous la cendre. C’est ce qui se produit, par exemple, dans notre vie quotidienne, quand, entre frères, nous ne nous déclarons plus spontanément l’unité ou quand nous constatons que notre charité ne produit plus aucun effet, que son rayonnement s’affaiblit toujours plus, que nous sommes peu utiles au Royaume de Dieu et que les fruits diminuent : nous devenons tièdes. C’est pourquoi nous devons nous souvenir de raviver continuellement le feu, de maintenir sans cesse l’amour vivant en nous. Oui, car Dieu n’aime absolument pas les tièdes : « Tu n’es ni froid ni chaud – dit l’Écriture -, que n’es-tu l’un ou l’autre ! Ainsi, puisque te voilà tiède, ni chaud ni froid, je vais te vomir de ma bouche » (Ap 3, 15-16). C’est terrible ! Cela montre l’urgence de recommencer toujours à être “chauds“, à vivre vraiment intensément la charité. […] Alors courage ! Faisons souvent un examen de conscience. Avons-nous jeté du bois sur le feu ? Notre amour est-il quelconque ou ardent ? Avons-nous saisi toutes les occasions pour démontrer à Dieu et au prochain notre ferveur ? S’il en est ainsi, grâce aussi à notre effort, Dieu réalisera toujours plus son et notre projet. […] Rappelons-nous uniquement ces mots : « Ne soyons pas tièdes mais ardents ! »
Chiara Lubich
(lors d’une conférence téléphonique, Rocca di Papa, 28 février 1991) Extrait de : Chiara Lubich, Conversazioni in collegamento telefonico, Città Nuova Ed., 2019, p. 422.
Le Président du Parlement européen, David Sassoli, est intervenu le 7 mai 2021 à l’ouverture du Forum international « DareToCare – Oser prendre soin », l’événement central de la Semaine Monde Uni 2021. « Elle est très belle cette image de prendre soin – a dit le Président du Parlement européen David Sassoli en parlant à un groupe de jeunes à l’ouverture du Forum international « DareToCare-Oser se soucier d’autrui » à Bruxelles (Belgique) – parce que la politique a cet horizon, elle ne peut pas en avoir d’autres, c’est l’horizon de la politique : prendre soin des personnes, de la communauté, de la ville. Je crois que cette expression représente vraiment cette volonté de parier sur l’avenir ». Les jeunes qui se sont entretenus avec lui étaient des étudiants en relations internationales, des hommes politiques, des communicateurs, des artisans de paix, provenant d’Italie, de Tchéquie, de Pologne, de Belgique, de Colombie, de Hongrie et du Rwanda. Leurs questions au Président portaient sur des sujets tels que : la démocratie, l’adhésion de l’Europe au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, l’accueil et les couloirs humanitaires, la crise climatique. « Nous savons que la politique peut faire beaucoup – a déclaré Monsieur Sassoli – mais elle ne peut certainement pas faire grand-chose sans les citoyens, en particulier les jeunes. Ainsi, en cette période si difficile, si nous voulons penser et nous préparer aux défis de l’avenir, la participation des jeunes est très importante et décisive ». Le Forum international qui s’est ouvert à Bruxelles s’inscrit dans le cadre de la Semaine Monde uni 2021, l’événement promu durant la première semaine de mai par les Jeunes pour un Monde Uni du mouvement des Focolari. Chaque année, un continent est choisi pour accueillir et préparer l’événement central. Cette fois, c’est le tour de l’Europe. Et Bruxelles, capitale de l’Union Européenne, est au cœur des événements diffusés sur le web. Le point de départ du Forum était l’Atomium, le monument, symbole de Bruxelles, érigé pour l’Exposition universelle qui s’est tenue dans la capitale belge en 1958. Prophétiquement, le thème de cette Expo était : « Pour un monde plus humain ». D’ici, du cœur de l’Europe, les jeunes promoteurs de la campagne « DareToCare » ont lancé aujourd’hui leur engagement pour que dans le monde il y ait davantage de souci d’autrui, d’inclusion, de fraternité, pour un monde qui respecte la dignité de tous les êtres humains et l’identité de chaque peuple et communauté. À travers des témoignages, des actions et des initiatives des cinq continents, Rita, Febe et Johnny, jeunes Belges et Luxembourgeois d’origines différentes, ont montré le chemin parcouru par la campagne « DareToCare » depuis son lancement en juin 2020. Le Burundi, le Salvador, le Myanmar, l’Italie, la Colombie, sont les pays touchés par ce tour du monde virtuel, découvrant les manières les plus diverses de prendre soin de leur communauté, de leur pays, de vivre l’engagement politique ou la citoyenneté active. Ensuite, les jeunes de Porto (Portugal) engagés dans la campagne « DareToCare » ont pu transmettre aux dirigeants européens, réunis dans leur ville pour le Sommet social, un « Appel à prendre soin ». Le texte indique notamment : « Au nom de tous ceux qui sont reliés à la campagne #daretocare, nous demandons aux dirigeants de l’UE réunis dans notre pays ce week-end – et aux dirigeants du monde entier – de répondre à notre appel et « d’oser prendre soin ». […] Renforcer les droits sociaux à travers l’Europe, lancer la Conférence sur l’avenir de l’Europe avec l’ambition d’unir les peuples d’Europe, en mettant le souci d’autrui au cœur de ce projet européen et faire en sorte que le vaccin Covid-19 devienne un vaccin pour tous, un bien commun mondial partagé par tous à travers toutes les frontières. »
Depuis vingt-deux ans, « Ensemble pour l’Europe » réunit plus de 300 Communautés et Mouvements chrétiens de différentes Églises – dont le Mouvement des Focolari – répartis sur tout le Continent. Cette année encore, du 7 au 9 mai, les initiatives seront nombreuses.Le dimanche 9 mai est la Journée de l’Europe, un événement qui vise à souligner combien la paix et l’unité sont des valeurs incontournables du continent européen. Cette date est l’anniversaire de la déclaration historique de Schuman rendue publique en 1950 à l’occasion du discours du parlementaire français, l’un des pères fondateurs de l’Union européenne. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’initiative « Ensemble pour l’Europe », une réalité qui réunit depuis vingt-deux ans plus de 300 Communautés et Mouvements chrétiens – dont le Mouvement des Focolari – répartis sur tout le continent et appartenant à différentes Églises. « Ensemble pour l’Europe » veut répondre à l’exigence d’une « culture de la réciprocité » où les individus et les différents peuples peuvent s’accueillir mutuellement, apprendre à se connaître, se réconcilier, apprendre à s’estimer et à se soutenir. Au cours de ces années, de grands événements européens ont été réalisés, qui ont eu lieu en 2004 et 2007 à Stuttgart (Allemagne), en 2012 simultanément dans 152 villes du continent avec un point d’appui à Bruxelles (Belgique) et en 2016 sur une place centrale à Munich/Bavière (Allemagne). Du 7 au 9 mai 2021, « Ensemble pour l’Europe » sera présenté avec une série d’événements se déroulant en Autriche, en Croatie, en Slovaquie, en Slovénie, en Hongrie, en France, en Allemagne, en Belgique, en République tchèque, en Suisse et en Italie. Parmi les différentes initiatives figure la prière européenne du 9 mai intitulée « Mon Europe : 45 minutes pour l’Europe », où des jeunes se rencontreront en ligne et animeront un événement avec de la musique, de courtes réflexions et des groupes de prière (en anglais). En outre, des jeunes et des adultes de différents pays européens se réuniront pour réaliser de courts clips vidéo afin d’expliquer leur vision d’une Europe unie. En Belgique, à la Chapelle de l’Europe, à Bruxelles, différents Mouvements de « Ensemble pour l’Europe » préparent un événement, le 8 mai 2021, de 16h00 à 17h30, qui sera diffusé en ligne avec le thème « unité et réconciliation ». Le 8 mai également, les jeunes du Mouvement des Focolari, à l’occasion de la Semaine du Monde Uni qui a pour thème cette année « Oser prendre soin», organiseront un webinaire explorant les racines chrétiennes du « fait de prendre soin » avec le chanoine John McLuckie, recteur de l’Église Épiscopale Écossaise, et 14 jeunes de 4 Communautés différentes et de 7 pays européens. En Italie, en revanche, un riche symposium en ligne « Pour la Terre et pour l’Homme » permettra d’explorer le lien entre l’écologie intégrale et l’économie solidaire, comme contribution à la construction de la « maison commune ». Le groupe autrichien, parti de Graz, travaillera en réseau avec la Croatie, la Slovaquie, la Slovénie, la Hongrie et l’Italie pour mieux se connaître et approfondir une conversation qui nous unit tous. Lors de la conférence qui se tiendra en France, le Président de la Fondation « Robert Schuman » Jean-Dominique Giuliani interviendra sur le thème « Europe : quelles raisons d’espérer ? » Comment est née l’idée de la Journée de l’Europe ? Où est l’âme de l’Europe ? Que nous dit l’Europe aujourd’hui ? Ces questions seront discutées lors d’une session vidéo aux Pays-Bas, ainsi que d’autres sujets, le 9 mai. L’Allemagne, la République tchèque et la Suisse participeront également à d’autres événements pour célébrer l’Europe. L’objectif est de saisir les grands défis du continent européen, de mettre à profit les charismes des Communautés et des Mouvements pour le bien de l’humanité, à travers les nombreuses initiatives en faveur de la réconciliation et de la paix, de la protection de la vie et de la création, d’une économie équitable, de la solidarité avec les pauvres et les marginaux, de la famille, du bien des villes et de la fraternité sur le continent européen.
Une formation internationale sur les thèmes des droits de l’homme, de la durabilité et de la fraternité, avec des leçons, des activités pratiques, des moments d’interaction et de partage.Après des débuts très positifs, auxquels 91 enseignants et éducateurs ont participé, le cours « Éduquer à la citoyenneté globale : l’apprentissage par le service solidaire » sera proposé à nouveau cette année dans sa deuxième édition. Il s’agit d’un cours destiné à tous les acteurs de l’éducation qui souhaitent se former à la vie civique à travers un axe particulier : la mise en œuvre du service solidaire. L’un des objectifs du cours est donc de former les participants à devenir des promoteurs de la citoyenneté active et globale, en encourageant la pensée critique, l’implication et le leadership des jeunes, dans une perspective d’apprentissage solidaire. Le cours est organisé par l’AMU, Action pour un Monde Uni, en partenariat avec CLAYSS, le Centre latino-américain pour l’apprentissage du service, en collaboration avec le Mouvement des Juniors pour l’Unité des Focolari. Les cours auront lieu du 8 septembre 2021 à janvier 2022 pour un total de 80 heures en mode e-learning sur une plateforme d’apprentissage interactive. 60 heures seront consacrées à l’apprentissage individuel (pas de cours en streaming) ; les 20 heures restantes seront utilisées pour produire un travail final. Chaque module sera caractérisé par des vidéos thématiques, des contenus textuels et des analyses approfondies liées au sujet traité. Pendant la formation, chaque participant sera suivi pas à pas par un tuteur spécialisé, à son entière disposition également par le biais d’entretiens individuels et d’appels vidéo périodiques. Chaque session modulaire comprendra des activités visant à apprendre comment les contenus acquis peuvent être appliqués dans ses propres contextes éducatifs. La formation comprend également des moments d’échange et de partage entre les participants à travers des activités et des réunions télématiques périodiques, utiles et intéressantes surtout grâce à l’internationalité du cours. Une fois le cours terminé, l’AMU délivrera un certificat de participation pour un total de 80 heures. Parmi les participants à la première édition, nombreux sont ceux qui se sont exprimés positivement sur le cours proposé. Ils ont surtout apprécié : le style pédagogique du cours, particulièrement adapté pour rendre des citoyens actifs aussi bien au niveau des enseignants que des jeunes ; la plateforme bien soignée ; le soutien et la proximité de tuteurs professionnels ; le dévouement et l’imagination des enseignants ; l’enrichissement culturel apporté par la participation internationale. Il s’agit donc d’un cours riche qui peut permettre à de nombreux enseignants et éducateurs d’approfondir des compétences et aptitudes dans le domaine de la citoyenneté, d’apprendre et d’enseigner comment être des citoyens actifs. Information
L’AMU est une institution accréditée MIUR Ministère italien de l’ instruction (DM 170/2016), pour la formation du personnel scolaire, vous pourrez donc bénéficier de la Carte d’enseignan.
Le cours est déjà sur la plateforme SOFIA avec le code d’identification n. 55400 pour ceux qui voudraient s’inscrire aussi sur la plateforme, mais nous vous rappelons qu’il est nécessaire de fournir aussi l’inscription à travers le lien suivant.
Il existe des réductions pour ceux qui s’inscrivent avant le 20 juin 2021, pour les groupes, les étudiants universitaires et il est possible de demander une bourse pour les ressortissants de pays en voie de développement. Pour en savoir plus, visitez le site web de l’AMU au lien suivant.
Le 2 mai, dans le cadre de la Semaine du Monde Uni 2021, un événement en streaming a été organisé pour marquer le 25e anniversaire du Mouvement politique pour l’unité (Mppu). Un lien étroit entre les générations pour conférer aux relations et aux institutions politiques un coefficient de fraternité universelle. Un “Appel pour une politique de qualité” est lancé. À l’Angélus, la salutation du Pape François pour cet anniversaire. Des hommes politiques expérimentés ainsi que des jeunes plongés dans leurs premières expériences dans ce domaine ont été les promoteurs d’un événement via streaming le dimanche 2 mai. Ce rendez-vous, fruit de plusieurs mois de travail partagé, figurait au programme de la Semaine Monde Unito 2021 , pour célébrer les 25 ans de la fondation du Mouvement politique pour l’unité (Mppu).Huit langues simultanées, plus de 500 points d’écoute du monde entier et 4000 prises de vue en direct. À la richesse des thématiques s’est ajouté, au cœur de l’événement, l’encouragement inattendu et joyeusement salué du pape François qui, lors de l’Angélus dominical, s’est adressé à tous les adhérents du Mppu “fondé par Chiara Lubich”, leur souhaitant « un bon travail au service d’une bonne politique. » L’émission en direct a tout d’abord passé en revue certains des témoins de la naissance du Mouvement politique pour l’unité, lorsque la fondatrice des Focolari Chiara Lubich l’a créé le 2 mai 1996, en rencontrant à Naples (Italie) un groupe de politiciens de différentes appartenances. S’en sont suivies plusieurs étapes dans le parcours du Mppu à travers le monde, jusqu’à l’initiative qui arrive à son terme à cette occasion : l’Appel pour une politique de qualità . Des citoyens, des administrateurs, des législateurs, des fonctionnaires et des diplomates, des universitaires et des membres d’organisations civiles de 25 Pays du monde ont coopéré à la rédaction de ce texte : à travers un intéressant processus de délibération internationale, un ““call for action”, un appel à agir a été lancé, adressé aux homes politiques des villes, des parlements, des organisations internationales, à tous ceux qui sont engagés dans l’action politique, pour soutenir le chemin irréversible des peuples vers l’unité et la paix. Une “politique de qualité” – pour les auteurs de l’appel – est une politique qui est “meilleure chaque jour”, une politique “douce” et “forte” à la fois, confiée à des femmes et des hommes qui savent regarder les valeurs les plus profondes et les plus partagées de l’humanité, à des politiciens compétents qui savent planifier à long terme et qui sont responsables de leur mandat, qui n’utilisent pas les personnes pour des calculs électoraux, qui activent les processus en reconnaissant la capacité des communautés à s’organiser, qui sont du côté des victimes mais n’abandonnent pas les coupables. “Bien sûr, il y a des milliers et des milliers d’urgences à gérer – a déclaré Adelard Kananira, Burundais, également au nom des jeunes politiciens interviewés dans le programme – mais nous savons qu’aujourd’hui l’urgence qui nous interpelle tous est celle du vaccin comme bien commun“. Le temps n’a donc pas manqué et, sous la direction de l’équipe du Mppu et des jeunes promoteurs de la Semaine du monde uni, une forte initiative internationale a été lancée dans les jours qui ont précédé l’événement : en faveur de l’accès universel aux vaccins et de leur production à grande échelle, également en vue de la réunion de l’OMC et de la réunion du G20 sur la santé mondiale. « C’est la réponse que nous voulons proposer en allant sensibiliser ces organismes établis par des actions significatives en faveur de ceux qui, dans le monde, n’ont pas accès aux soins de santé, parce que nous croyons que le bien des autres, même de ceux que nous ne connaissons pas, est notre propre bien », argumente Klara Costa, brésilienne, du Mouvement Jeunes pour un monde uni des Focolari. « Prendre soin les uns des autres : voilà le signe concret d’une politique de qualité. Nous avons essayé d’en témoigner dans les lieux où la pandémie est la plus grave », a déclaré Mario Bruno, président du Centre international du Mppu, « Nous avons rencontré les opérateurs d’un navire-hôpital, la “barque du pape François”, qui prodiguent des soins de santé aux populations du Parà, au Brésil. Ce sont elles que nous voulons atteindre le plus rapidement possible avec le vaccin.» l’appel – et le streaming – se sont conclus en jetant les bases d’une politique élevée, tout à la fois ancrée dans la réalité et fortement imprégnée de valeurs idéales, une politique qui saitagir «pour aimer et guérir le monde». C’est de là qu’il faut partir pour recommencer.
Publié par le Centre international Mppu
Pour revoir l’événement dans les différentes langues, cliquer ici .
« Nous remercions Dieu que vous soyez là ! » Ce sont les mots venus du cœur que Chiara Lubich a adressés aux jeunes à l’occasion de la Journée Mondiale de la Jeunesse 2000. Nous vous proposons un extrait, qui souligne le courage, la liberté et l’espérance caractéristiques des jeunes, et la contribution spécifique de cette génération dans la construction d’« un monde nouveau, meilleur, un monde de bonheur, plus digne de l’homme, plus uni ». […] les jeunes – je le sais par expérience – ont quelque chose de spécial qui représente pour le monde une grande espérance. Bien qu’immergés, comme tout le monde, dans le contexte négatif de notre temps, vous jeunes vous avez souvent dans le cœur et dans l’esprit des antennes pour capter des ondes spéciales que d’autres ne savent pas percevoir. Votre âge vous rend capables de nourrir de nobles aspirations à la paix, à la justice, à la liberté, à l’unité ; de rêver à des réalisations que d’autres jugeraient utopiques ; de prévoir que le troisième millénaire sera porteur d’un monde nouveau, meilleur, un monde de bonheur, plus digne de l’homme, plus uni. Nous remercions Dieu que vous existiez ! Quel message vais-je vous transmettre aujourd’hui ? Je désire me faire l’écho de la parole de Jésus que le Pape avait rappelée aux jeunes en 1995 : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » Que cette parole puisse retentir encore aujourd’hui ! Elle vous invite à porter la lumière de la vérité dans la société d’aujourd’hui ; c’est un défi qui vous est lancé pour réaliser ce que le pape a appelé « nouvelle évangélisation ». « Nouvelle évangélisation ! » Pourquoi “nouvelle” ? Que signifie “nouvelle” ? La nouveauté peut revêtir plusieurs formes. Je vais vous parler de l’une d’elles. Aujourd’hui, comme tout le monde le sait, les belles paroles ne suffisent plus. Les jeunes, notamment, n’écoutent pas tant les maîtres, ils préfèrent plutôt les témoins. Ils veulent des faits. On pourra parler d’évangélisation nouvelle si elle est l’œuvre de chrétiens vraiment authentiques, qui soient les premiers à vivre ce qu’enseigne l’Évangile et dont on puisse dire, comme des premiers chrétiens : « Regarde comme ils s’aiment et sont prêts à mourir l’un pour l’autre. » Elle sera nouvelle si les chrétiens aiment tous les hommes et toutes les femmes, sans distinction. Elle sera nouvelle s’ils apportent leur pierre à la mise en place de structures qui répondent aux besoins de nourriture, de vêtements, de maisons de ceux qui n’en ont pas. Enfin, après avoir accompli tout cela, ils pourront parler et annoncer l’Évangile. Au contact de ces chrétiens, je vous l’assure, les gens sont fascinés par Jésus, se mettent à l’aimer, si bien que le Règne de Dieu s’étend au-delà de toute attente et que l’Église se consolide et grandit. Elle grandit à tel point qu’ils peuvent élargir leur horizon et prier comme Jésus quand il a demandé au Père : « Que tous soient un ». Cela peut paraître fou, mais c’est possible, car c’est le rêve d’un Dieu. Et ces personnes-là y croient. Je connais des milliers de jeunes de cette trempe et je sais qu’il existe des millions d’hommes et de femmes dans tous les pays du monde en marche vers cet objectif. C’est à eux que Jean-Paul II a dit : « Ce sont les hommes et les femmes qui savent tourner le regard vers l’avenir qui font l’histoire ; les autres sont à la remorque. » Chers jeunes, certainement le pape vous adresse-t-il à vous aussi ces paroles aujourd’hui. Ne le décevez pas, ne nous décevez pas. C’est ce que je vous souhaite de tout cœur.
Chiara Lubich
Chiara Lubich, Intervention à la XVª Journée Mondiale des Jeunes, Tor Vergata (Rome), 19 août 2000.Source : Centre Chiara Lubich (https://centrochiaralubich.org/it/xv-giornata-mondiale-della-gioventu)
La Sainte Pâques orthodoxe approche, qui sera célébrée cette année le dimanche 2 mai. Delia Surdu, une focolarine roumaine-orthodoxe, nous raconte comment elle vit ces jours d’attente. Après avoir célébré la fête des Rameaux le dimanche 25 avril, l’Église orthodoxe vit maintenant la Semaine Sainte et se prépare à célébrer la Résurrection du Seigneur le 2 mai. Delia Surdu est une focolarine orthodoxe et vit dans le focolare de Velletri, près de Rome (Italie). Nous lui avons demandé comment elle vit cette Semaine Sainte malgré la pandémie : « Je dois dire que c’est une Semaine Sainte un peu spéciale en raison de la situation dans le monde, mais c’est beaucoup mieux que l’année dernière, lorsqu’ici, en Italie, nous étions totalement bloqués et que nous ne pouvions suivre les différentes célébrations que sur Internet. Aujourd’hui, nous remercions Dieu de pouvoir y participer, même si leur nombre est réduit! En ces jours particuliers, alors que nous entrons en contact avec tant de souffrances causées par la pandémie, mais aussi par la solitude que tant de personnes éprouvent… je sens que nous sommes plus proches de Jésus-Christ crucifié et abandonné et qu’en contemplant, sans détourner le regard, la patience avec laquelle il a accepté la douleur, l’amour avec lequel il a donné sa vie pour nous, nous recevrons la force et nous nous ressusciterons avec lui ! » Dans ton focolare, vous es la seule orthodoxe, car les autres sont catholiques. Comment vis-tu l’anticipation de cette Pâques ? « Ensemble ! !! Nous attendons ensemble ce grand jour pour redire : le Christ est ressuscité ! !! Nous avons célébré ensemble la Pâque catholique le 4 avril et maintenant nous vivons ensemble un autre triduum pascal, selon la tradition de l’Église orthodoxe roumaine à laquelle j’appartiens. Les autres focolarines participeront avec moi aux différentes célébrations et elles me donneront aussi un coup de main pour préparer les plats typiques de Pâques, désormais elles ont très bien appris à les faire ! Depuis que je suis dans ce focolare, l’une de mes plus grandes joies est de préparer des “sarmale” (rouleaux de chou farcis à la viande hachée) avec une focolarine coréenne et d’échanger des vœux de Pâques comme le veut la tradition de mon Église ! Nous sommes une famille, donc la fête d’une seule est la fête de toutes !” Qu’est-ce qui t’a frappée dans la spiritualité de l’unité de Chiara Lubich et dans le mouvement des Focolari ? Et comment cet esprit t’inspire-t-il aujourd’hui pour construire la fraternité universelle ? « J’ai rencontré le mouvement des Focolari quand j’avais 14 ans et ce qui m’a frappée, c’est de découvrir que les paroles de l’Écriture Sainte pouvaient être vécues par n’importe qui, même par une fille comme moi, avec simplicité, dans la vie de tous les jours. Je me suis sentie particulièrement attirée par cette phrase : “Que tous soient un” (Jn 17,21) et j’ai décidé de vivre pour contribuer à sa réalisation ! L’idéal d’unité de Chiara m’inspire chaque jour dans tout ce que je fais : dans mon travail avec les enfants handicapés, dans mon temps libre, au focolare, dans mon Église etc. en essayant de voir en chacun un frère, une sœur à aimer pour marcher ensemble vers la fraternité universelle”. Parle-nous un peu de ton expérience du dialogue que tu vis quotidiennement avec des membres d’autres Églises. « Vivre avec des personnes qui appartiennent à une Église différente de la mienne est un enrichissement personnel. Plus qu’un dialogue, c’est une communion où chacune tend à aimer l’autre, à faire ressortir le meilleur d’elle-même et la beauté de sa propre tradition, et découvre le meilleur et la beauté de l’Église de l’autre. Par exemple, je suis édifiée par les différentes actions sociales que les focolarines catholiques réalisent dans la société et de leur côté elles sont attirées par la perception du Mystère qu’elles saisissent dans notre manière de vivre la foi en tant qu’orthodoxes. »
La 25e édition de la Semaine du Monde Uni (1-9 mai 2021), promue par les jeunes du Mouvement des Focolari, démarre. Événement central à Bruxelles (Belgique). David Sassoli, président du Parlement Européen, prendra la parole. Le vaccin anti Covid comme bien commun universel, l’adhésion au traité de l’ONU pour l’interdiction des armes nucléaires, la mise en place de stratégies mondiales pour l’accueil des migrants. La légalité, l’économie civile et l’écologie intégrale seront au centre de la 25e édition de la « Semaine Monde Uni » (1-9 mai 2021), un événement international promu par les jeunes du mouvement des Focolari et retransmis par la plateforme multilingue www.unitedworldproject.org. L’événement central international aura lieu à Bruxelles, du 7 au 9 mai, lors d’une Convention internationale où David Sassoli, Président du Parlement Européen, prendra la parole. Le souci des autres comme action politique et réponse aux défis écologiques Au cœur de cette édition se trouve la « culture du souci de l’autre », exprimée par le slogan #DARETOCARE, (oser se soucier des autres). Il s’agit d’une campagne de sensibilisation et d’action dans laquelle les jeunes ont identifié dans la capacité et le courage d’adopter le souci d’autrui un paradigme politique compris comme un service à chaque personne et à la sphère sociale, la voie à suivre pour construire un avenir meilleur. La première phase de la campagne visait à orienter nos actions citoyennes et politiques au « souci de l’autre » ; la deuxième phase, qui débutera avec la Semaine Monde Uni 2021, sera axée sur le « souci » de la planète et les défis de l’écologie intégrale. Parmi les événements de cette année : Le 2 mai, le Mouvement Politique pour l’Unité, à l’occasion du 25e anniversaire de sa naissance, proposera un événement en ligne avec le lancement d’un « Appel pour une nouvelle qualité de la politique ». Du 7 au 9 mai, une Convention internationale en streaming aura lieu depuis Bruxelles (Belgique), où citoyens et politiques, comme dans une agora en ligne, pourront réfléchir, se confronter et travailler ensemble. David Sassoli, Président du Parlement Européen, participera à un face-à-face avec plusieurs jeunes sur les thèmes de la paix, de la politique, de l’accueil des migrants et de l’écologie. Voici les personnes qui participeront aux événements de la Semaine Monde Uni : les économistes Jeffrey Sachs, Sir Partha Dasgupta et Luigino Bruni ; Simone Borg, professeure de droit de l’environnement et des ressources à l’Université de Malte ; Lorna Gold, professeure d’environnement, de durabilité et de justice sociale, à la National University of Ireland Maynooth (Irlande) ; Catherine Belzung, professeure de neurosciences à l’université de Tour (France) ; Pasquale Ferrara, ambassadeur et diplomate ; Giuseppe Gatti, magistrat à la Direction nationale anti-mafia et anti-terrorisme ; Margaret Karram et Jesús Morán, Présidente et Coprésident du mouvement des Focolari ; Don Luigi Ciotti, fondateur de Libera. La Semaine Monde Uni est un événement international promu par les jeunes du mouvement des Focolari. Depuis 1996, elle implique jeunes et adultes, institutions et associations pour sensibiliser le monde entier aux thèmes de la paix et de la fraternité et promeut des actions et des engagements concrets. Info et contacts: Tamara Pastorelli (+39) 347 0064403Bureau de Communication des Focolari – Stefania Tanesini – (+39) 338 5658244 ————————————————————————————————————–
PROGRAMME
1er mai À 15h00 : spectacle du « Premier Mai à Loppiano », en direct de la Mariapolis permanente des Focolari, un rendez-vous annuel pour des milliers de jeunes des diverses régions d’Italie et du globe. À 21h00 : concert du groupe international Gen Verde.2 mai De 11h00 à 12h00, dans chaque fuseau horaire, se tiendra une Run4unity virtuelle, une course relais sportive non-stop avec des jeux, des défis, des témoignages et des engagements, pour créer symboliquement un arc-en-ciel d’unité et de paix sur terre. À 14h00 : le Mouvement Politique pour l’Unité, à l’occasion du 25e anniversaire de sa naissance, propose un événement en ligne avec le lancement d’un « Appel pour une nouvelle qualité de la politique ». 4 mai À 17h00 : « Histoire du sport féminin », avec Lucia Castelli, Maddalena Musumeci, Dona Neide, Patricia Furtado, organisé par l’association Sportmeet. 5 mai À 16h00 : « L’économie de François », jeunes en dialogue avec l’économiste indien Sir Partha Sarathi Dasgupta.6 mai À 19h00 : Città Nuova présente « La légalité du Nous au temps du COVID 19 », avec Giuseppe Gatti, magistrat à la Direction nationale anti-mafia et anti-terrorisme, l’économiste Luigino Bruni, le journaliste Gianni Bianco et Don Luigi Ciotti, fondateur de l’association Libera. 7 mai À 13h00 : Jeunes en dialogue avec David Sassoli, Président du Parlement Européen ; ——————————————————————————————-
7-9 mai de Bruxelles (Belgique) – Forum mondial #daretocare :
7 mai À 12h00 (UTC+1) : de Bruxelles, « Dare To Care International Convention, Opening show. En collaboration avec la société de production TV Sylvester Productions, avec des histoires, des actions positives, des idées, des inspirations pour « oser se soucier des autres » dans le monde entier. À 13h00 : Jeunes en dialogue avec David Sassoli, Président du Parlement Européen ; À 14h00 : The Economy of Francesco, Policies & Happiness and Care’s proposals 8 mai À 14h : « Un vaccin pour tous, un bien commun dont le monde entier a besoin », avec Jeffrey Sachs, économiste et essayiste (USA), et Catherine Belzung, psychologue et professeure de neurosciences à l’Université de Tours (France). À 21h00 : concert du groupe international Gen Rosso9 mai À 12h00 (UTC+1) : depuis Bruxelles, l’émission « #daretocare for People and the Planet », en collaboration avec la société de production télévisuelle Sylvester Productions, pour lancer la deuxième phase de la campagne #daretocare, qui se concentrera sur les défis de l’écologie intégrale, avec des expériences et des actions inspirantes du monde entier. À 15h00 : « Care and COP26 » avec Simone Borg, professeure de droit de l’environnement et des ressources à l’Université de Malte ; Lorna Gold, professeure d’environnement, de durabilité et de justice sociale, à l’Université nationale d’Irlande Maynooth (Irlande) ; Pasquale Ferrara, diplomate et ambassadeur.
La première offre académique de la branche latino-américaine de l’Institut Universitaire Sophia est un cours sanctionné par un diplôme dédié au leadership participatif, inclusif, attentif au groupe et à l’environnement : un leadership communautaire. Quels sont les thèmes et les exigences auxquels il vise à répondre ? Nous en parlons avec Lucas Cerviño, professeur de théologie, et Candela Fraccaro, étudiante argentine. Dans le monde d’aujourd’hui, marqué par de grands défis économiques et sociaux exacerbés par la pandémie, l’Institut Universitaire Sophia en Amérique latine et dans les Caraïbes répond à ces exigences par un nouveau cours de Diplôme en Leadership Communautaire. Nous en parlons avec Lucas Cerviño, professeur de théologie, membre de l’équipe qui coordonne le cours et coresponsable de l’école des jeunes à la cité pilote des Focolari, El Diamante (au Mexique). « Nous vivons un changement d’époque, dans lequel le Pape François (comme nous le lisons dans Evangelii Gaudium) y reconnait une “crise de l’engagement communautaire” – dit Cerviño -. Nous avons pensé que pour surmonter cette condition de manière positive, il est nécessaire de promouvoir un nouveau leadership, non plus personnaliste, qui centralise la gestion et la prise de décision. D’autre part, nous avons vu que dans de nombreux endroits, en Amérique latine, il existe des recherches, des expériences et des propositions d’engagement communautaire. Le cours est ainsi né du souhait d’unir l’exigence d’un leadership renouvelé avec ces germes de vie nouvelle ». Le monde est aujourd’hui aux prises avec le défi de la pandémie. Dans ce contexte, à quels besoins voulez-vous répondre ?Lucas Cerviño: « Nous pensons que pour vaincre la pandémie, il faut travailler ensemble au-delà des diversités, promouvoir la prise de conscience que nous avons une origine commune, une interdépendance dans le présent et un horizon commun. Notre cours veut apporter une contribution dans ce sens ». Quels sont les thèmes et les objectifs de formation du cours ? Lucas Cerviño : « Le cours s’adresse à tous ceux qui ont, ou sont candidats à un rôle de leadership dans le secteur économique, politique, religieux et tertiaire ; il leur offre la possibilité de repenser ou de structurer leur leadership dans la pratique. À cette fin, nous offrons des connaissances, des ressources, des stratégies et des compétences pour construire un leadership qui sait comment générer, préserver et améliorer les actifs relationnels ; faciliter les pratiques et les outils synergiques, relationnels et coopératifs pour engendrer des processus plus durables dans différentes sphères sociales. En ce qui concerne les contenus, nous étudions la relation entre la personne et la communauté et nous parlons de développement durable, de fraternité et de citoyenneté, de cohésion sociale dans la diversité, d’apprentissage communautaire, de gestion économique et de communion, de synodalité et d’expérience religieuse ». La méthode d’enseignement est également innovante….Lucas Cerviño : « Il serait contradictoire de proposer un cours sur le leadership communautaire et de le gérer de manière unilatérale. Nous devons dépasser le concept traditionnel d’enseignement pour nous ouvrir à l’apprentissage communautaire et créatif qui centralise les relations interpersonnelles. Le cours est donc à la fois théorique et pratique. Il s’articule selon le principe des communautés d’apprentissage : en plus de suivre les cours, les participants se regroupent en groupes de six ou sept personnes et, accompagnés d’un tuteur, ils créent un espace de réflexion et de connaissance communautaire. Chaque participant est ensuite suivi par un tuteur pour développer un projet d’intervention concret qui applique le contenu du cours. Les caractéristiques du cours font que parmi les participants, qui viennent de neuf villes, il y a des jeunes d’une vingtaine d’années et des personnes presque retraitées ; des étudiants et des professionnels. Ils sont tous motivés pour apprendre ensemble ». Candela Fraccaro fait partie des plus jeunes étudiants. Nous lui avons demandé : qu’est-ce qui t’a poussé à suivre un cours sur le leadership communautaire ?Candela Fraccaro : « Ce qui m’a motivé est l’engagement que je mène depuis quelques années avec d’autres jeunes dans la banlieue de Piedras Blancas, dans la ville de Godoy Cruz, près de Mendoza (Argentine). Nous gérons une ludothèque pour éduquer les enfants par le jeu, nous organisons des ateliers pour les adolescents, nous aidons à fournir des repas aux enfants dans la précarité et, avec les Jeunes pour un Monde Uni du mouvement des Focolari, nous soutenons une école. Je dirige certaines de ces activités et je pense donc que le cours peut me donner des outils pour construire un projet qui nous aidera à diriger nos efforts ». La méthode du dialogue fait partie intégrante du cours. Quels sont les éléments positifs que tu retiens?Candela Fraccaro: « Cette méthode nous invite à valoriser la diversité, à la transformer en richesse et propose le dialogue comme instrument de construction commune. Elle est fondée sur le respect, l’écoute et l’ouverture, et elle offre la possibilité de s’exprimer librement sans imposer sa propre idée. De cette façon, le processus d’enseignement et d’apprentissage est plus enrichissant et chacun se sent partie prenante de ce processus ».
Comment l’idée du monde uni est-elle née ? Comment l’aventure de l’unité a-t-elle commencé ? Chiara Lubich répond aux jeunes du Mouvement des Focolari en 1999, à l’occasion de la Semaine Monde Uni, un laboratoire mondial pour présenter des histoires, des actions, des initiatives qui contribuent à réaliser la fraternité, l’unité et la paix. Comment l’aventure de l’unité a-t-elle commencé ? Chers jeunes, ce n’est pas moi qui en ai décidé le début, mais Quelqu’un d’autre. Savez-vous que certains dons, qu’on appelle « charismes » sont envoyés de temps en temps sur la terre ? Celui qui guide l’histoire envoie ces charismes dans un but bien précis : le bien de l’humanité, et il permet même que ce que nous, les hommes et les femmes, faisons de mal dans ce monde coopère au bien. Il est Dieu, Dieu-Amour, et en lui beaucoup d’entre nous placent toute leur foi. À nous aussi, il y a de nombreuses années, un charisme a été donné. Grâce à cela, nous avons compris que nous, tout jeunes à l’époque, nous faisions l’objet d’un dessein merveilleux, que nous avions une tâche à accomplir, une mission, si l’on peut dire : celle de travailler, dans la vie qui nous était donnée, afin que « tous soient un » et, pour cela, d’allumer dans nos cœurs et dans le cœur de beaucoup d’autres, la flamme de l’amour. Était-ce un rêve, une utopie ? Certainement pas, puisque Jésus a prié son Père du Ciel en ces termes : « Que tous soient un. » Était-il possible que Dieu le Père n’écoute pas la prière de son Fils, qui est un seul Dieu avec lui ? Nous nous sommes mis en marche avec assurance vers ce but, si bien qu’aujourd’hui nous sommes plusieurs millions dans presque tous les pays du monde, en comptant les enfants, les jeunes et les adultes. Nous ne pouvons pas compter combien nous sommes, c’est une entreprise impossible. Certains parmi nous, nous le savons, ne partagent pas notre foi, ou parce qu’ils en ont une autre, ou qu’ils n’en ont pas. Cependant ils ont en commun avec nous ce qu’on appelle la “ bienveillance ”, qui ne devrait jamais manquer dans le cœur de l’homme. Nous pouvons donc avancer ensemble vers notre but qui est de faire du monde une seule famille, d’édifier le monde uni. Si Dieu est avec nous, qui sera contre nous ? […] Si j’étais à votre place, je voudrais surtout faire miennes les richesses accumulées dans le Mouvement. Je me sentirais solidaire de tous ceux qui sont en marche vers l’unité et je chercherais à servir cette cause de deux façons : tout en continuant fidèlement dans la ligne de ceux qui ont commencé, solidaire de ceux qui nous ont précédés, je chercherais à aimer d’un amour encore plus ardent — si possible — et à resserrer les mailles du filet de notre Mouvement qui s’étend désormais dans le monde entier. En d’autres termes, je m’efforcerais de grandir en profondeur et en expansion. Je resterais en outre attentive aux besoins qui se manifestent dans l’humanité pour tenter d’y apporter une réponse.
Chiara Lubich
Rocca di Papa, 26 aprile 1999, extrait du message aux Jeunes pour un Monde Uni et les jeunes réunis à Loppiano (Italie) le 1er mai.Source : Centro Chiara Lubich
Journée de la Terre 2021 : lancement de la 51ème Journée Mondiale de la Terre des Nations Unies. Le 22 avril, en direct dans le monde entier sur www.raiplay.it , 13 heures de télévision en direct pour la préservation de la création. Le 22 avril 2021 aura lieu la deuxième édition de #OnePeopleOnePlanet – le marathon multimédia pour célébrer le 51ème anniversaire de la Journée mondiale de la Terre (Earth Day), avec un programme de 13 heures de streaming en direct – à partir de 7h30 heure italienne – sur le site www.raiplay.it qui sera, à cette occasion, visible dans le monde entier. #OnePeopleOnePlanet est né des efforts de deux organisations – Earth Day Italy et le mouvement des Focolari – qui ont donné naissance au Village pour la Terre de Villa Borghese (Rome), avec la visite surprise du pape François pour son inauguration en 2016, au lendemain de l’accord historique de Paris sur le climat. Voici les mots de Pierluigi Sassi, Président de Earth Day Italy, interviewé par Lorena Locascio. Pierluigi, que se passera-t-il cette année lors de cette deuxième édition ? « Parmi les acteurs de cette édition 2021, nous remarquons d’abord les jeunes car pour la première fois, les Nations unies appellent les jeunes à être présents à la Conférence sur le climat. Des jeunes qui ont enfin levé la tête, qui ont enfin commencé à dire le fond de leur pensée, non seulement en tant que génération qui devra hériter de cette planète mais aussi en tant que personnes qui peuvent faire le changement parce qu’elles le vivent sur leur peau. (…) L’autre engagement est que nous poursuivons avec détermination les 17 objectifs de l’Agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable. Nous pensons que créer des ponts vers 2030 et donc essayer de créer des liens internationaux pourrait être un facteur d’accélération. Ce que nous souhaitons, c’est la création de nombreux points d’écoute avec les cinq continents, en racontant les merveilleuses histoires de personnes qui s’engagent aux quatre coins de la planète. (…) Le troisième point est l’innovation pour le développement durable. Ce moment où l’entrepreneur se retrouve face à une feuille blanche, prêt à décrire non seulement son modèle d’entreprise mais aussi les règles du jeu car il est beaucoup plus sensible à la question de la durabilité. L’innovation est donc le grand défi de l’avenir. » Quelles sont les nouveautés, les particularités de cette année par rapport à l’année dernière ? « Cette année, nous avons voulu inclure un module appelé VIP (Very Important Planet), où les VIP ne sont pas des célébrités que nous poursuivons pour obtenir leur autographe, mai où c’est la planète qui a besoin d’être aidée par elles. Aussi nous demandons à nombreuses personnes du monde du spectacle, du sport, de la culture artistique, de nous aider à diffuser des messages de sensibilisation. Cela nous aidera à rendre notre marathon beaucoup plus joyeux, car si nous abordons des sujets trop pesants , nous risquons d’ennuyer certains ; donc beaucoup de musique, beaucoup place à la détente, une façon de mobiliser et de toucher la corde sensible de ceux qui nous écoutent, pour ensuite essayer de susciter un peu plus de changement à travers ce jeu. » Cette année, nous parlerons également de #Daretocare, dans une partie dédiée du programme ; que pouvez-vous nous dire à ce sujet… sans trop le dévoiler ? « Entre-temps, il faut dire que la rencontre avec United World Project (UWP) du mouvement des Focolari, et donc la rencontre avec une mobilisation aussi importante, aussi répandue au niveau international, est pour nous une grande raison d’espérer. Parce que voir autant de jeunes présents dans des centaines de pays qui s’engagent pour l’unité, ce qui est l’un de nos thèmes : #One PeopleOnePlanet, en dit long sur le fait qu’il s’agit d’une seule famille humaine, de l’unité des peuples sur une seule planète, donc de l’importance de sauvegarder notre terre : avoir trouvé l’esprit qui anime UWP a certainement été un beau moment. Ce réseau a déjà apporté son soutien l’année dernière en termes de communication en s’ engageant de manière extraordinaire dans la campagne #Daretocare sur le thème du Covid, sur celui de la solidarité qui en découle ; nous voulons parler de ces ponts au niveau international en vue du bien commun, de l’importance de s’unir pour atteindre des objectifs partagés et de protéger les biens communs. Remettre l’homme au centre et valoriser des parcours où le courage et la fierté de faire le bien sont essentiels, voilà qui est prmetteur ! J’ai hâte de voir le produit final qui en sortira, mais j’entrevois déjà quelque chose de très beau. Rendez-vous ensuite le 22 avril 2021 de 7h30 à 20h30 (heure italienne) sur le site www.raiplay.it visible dans le monde entier et sur le site OnePeopleOnePlanet pour célébrer cette journée importante avec le marathon One People One Planet.
Nous avons posé la question au professeur Alberto Lo Presti et à la doctoresse Elena Merli du Centre Igino Giordani qui a rédigé « Igino Giordani un eroe disarmato » (Città Nuova Ed.). Il existe de nombreuses biographies sur Giordani. Pourquoi une autre ?Elena Merli : Les biographies écrites précédemment ont pris en considération une période limitée de la vie de Giordani. Après la première biographie de 1936, il y eut celle de Tommaso Sorgi, qui fut un ami et un profond connaisseur de Giordani. Il a écrit une biographie inspirée et détaillée de la première période de Giordani, c’est-à-dire de sa naissance à 1948. D’autres biographies ont analysé la figure de Giordani sous un angle particulier : historique, spirituel, politique… Elles sont toutes précieuses, d’une grande richesse, mais par rapport aux précédentes, cette biographie a pu considérer la vie de Giordani à 360 degrés. Et elle a pu approfondir des aspects de la vie de Giordani jusqu’à présent peu explorés : par exemple, sa vie familiale ; sa relation très profonde avec Chiara ; cette période de lumière particulière qu’a été le « Paradis de ‘49 ». Sa vie au sein du Tiers Ordre dominicain n’avait pas encore été explorée en profondeur ; certains aspects des coulisses de sa vie politique n’avaient pas été dévoilés ; de même que certains de ses choix intimes, certains passages délicats de sa vie personnelle. Je tiens à souligner en particulier la nouveauté du chapitre consacré à ce qu’il appelait en plaisantant « la Giordanie », c’est-à-dire sa famille. Je pense que beaucoup prendront plaisir à découvrir les secrets de la situation familiale animée d’Igino. La première chose qui attire l’attention dans ce volume est la prestigieuse préface signée par le Président de la République Italienne, Sergio Mattarella. Pourquoi lui ?Alberto Lo Presti : Vous devez connaître le contexte. La première est que Sergio Mattarella connaissait personnellement Igino Giordani et que dans la préface, il en dit quelque chose. Et puis, on se souvient que la première biographie de 1936 a été écrite par son père – Bernardo Mattarella. Donc, il y avait un lien intéressant pour lui demander d’écrire une préface. Il nous semble également que Sergio Mattarella interprète le rôle de Président de la République comme une source d’unité en Italie et dans le contexte international. Dans cette situation de crise sanitaire, il est une figure d’équilibre et de haute moralité. Giordani était un témoin de l’unité en politique et de l’harmonie entre les peuples. Les parties du livre consacrées à son engagement politique décrivent l’action de Giordani pendant la guerre et dans l’après-guerre, sous les bombes et sous le fascisme, parmi les décombres de la reconstruction et parmi les lacérations sociales. Ce n’était pas une époque plus calme ou plus paisible qu’aujourd’hui. La fermeté de Giordani peut encore être utile aujourd’hui pour comprendre où aller. Ce volume est le fruit d’un puissant travail de recherche archivistique. Est-ce qu’on sait déjà tout sur Giordani ?Elena Merli : Nous disposons d’une quantité impressionnante de matériel, de documents, de correspondance, et aussi d’enregistrements audio et vidéo de nombreuses conversations de Giordani, publiques et confidentielles, transcrites et ordonnées. Tout cela a été très utile pour révéler les détails de ses affaires personnelles. Combien de nouvelles et intéressantes découvertes nous faisons encore en explorant les archives ! Un grand nombre de ces nouvelles découvertes se trouvent maintenant à l’intérieur du volume. Je n’en citerai qu’une : les détails des dernières années de Giordani, lorsqu’il vivait ici, dans cette structure du Centre international du Mouvement des Focolari, qui abritait à l’époque – au premier étage – le focolare d’Antonio Petrilli, où Igino s’était installé en 1974 après la mort de sa femme Mya. Il s’agit de détails inédits qui témoignent de la fidélité d’Igino à la vie communautaire et de la profondeur de son humanité. À qui s’adresse ce livre ?Alberto Lo Presti : À tous ceux qui veulent résoudre le mystère des mystères, c’est-à-dire comment avoir une vie de don total à Dieu tout en étant immergé dans le monde des choses les plus communes. Giordani a réussi à relever ce défi et a tracé une route que nous pouvons emprunter. Il avait toujours eu en lui la question de savoir comment faire… mais lorsqu’il a rencontré Chiara Lubich, il a également trouvé les réponses. Chiara était pour Igino la réponse à toutes ses questions existentielles. Il avait étudié la patristique, les théologiens médiévaux, les théologiens modernes, les grandes figures spirituelles, et pourtant il trouvait les réponses chez Chiara et dans la spiritualité de la communion. Et je voudrais ici raconter une anecdote peu connue, l’une des nombreuses qui sont rapportées dans le livre. Son désir de se donner à Dieu est si grand qu’il devient tertiaire dominicain à la fin des années 1920. Mais cela ne lui suffisait pas… la règle des tertiaires prévoyait au moins une messe par mois, un sermon par un frère prêcheur et rien de plus. Il voulait s’insérer davantage dans la vie religieuse. Il fit donc une proposition aux frères : louer un appartement, dans lequel ils pourraient se mettre d’accord : « vous en soutane (la soutane des frères) et nous en pantalon (les tertiaires laïcs). De cette manière, faisons un peu de vie ensemble, autant que nous le pouvons ». On lui a répondu que ce n’était pas dans les normes de l’Ordre dominicain et la question se termina ainsi. En pratique, à la fin des années vingt, Giordani avait dans son cœur quelque chose qui deviendrait plus tard pour lui, à travers Chiara, le focolare. Oui, il rêvait du focolare en 1928, quand ces épisodes se sont produits. Incroyable, n’est-ce pas ?
Édité par Lorenzo Russo Pour acheter le livre, visitez la page web de l’ « Editrice Città Nuova ».