Mouvement des Focolari
La géopolitique courageuse du pape François

La géopolitique courageuse du pape François

La catégorie incontournable du pontificat du pape François, confirmée également en Irak, est la fraternité. Son témoignage personnel et ecclésial, son magistère et ses relations avec le monde musulman, font désormais de la fraternité une figure géopolitique. La rencontre historique avec al-Sistani. Ces jours-ci, de nombreux acteurs tentent de faire le bilan de la visite du pape François en Irak. Je pense qu’il est difficile, voire impossible, d’en tenter un exhaustif. Les questions en jeu sont trop nombreuses et, surtout, nous sommes trop proches, à proximité immédiate d’un événement mondial articulé, que seul le passage du temps permettra de comprendre dans toute sa signification. Il est évident que certains éléments plus que d’autres ont frappé l’imagination de ceux qui ont suivi les différents événements dans un contexte qui, à certains égards, dans sa réalité brute, risquait presque de paraître surréaliste. Si nous pensons aux voyages pontificaux inaugurés par Woityla à partir de 1979, nous étions habitués à des scénarios et à des arrière-plans très différents : des foules océaniques, une préparation chorégraphique qui frôlait souvent la perfection et, surtout, des événements qui laissaient l’image, surtout dans les premières années de l’ère du pape polonais, d’une foi forte, au centre de l’histoire, en contraste avec le monde athée d’où venait le pape polonais. Le pape François, qui dès le début de son pontificat a introduit l’idée d’une Église accidentée  et l’a comparée à un hôpital de campagne, s’est attaché ces dernières années à véhiculer cette image de l’Église et l’a fait pratiquement partout où il est allé. De son premier voyage officiel à Lampedusa, port et cimetière de migrants, en passant par Bangui, où il voulait inaugurer son inattendu et extraordinaire Jubilé, à Mossoul, où la scène avait pour décor des décombres et des murs encore perforés par des balles de différents calibres. Et nous ne pouvons pas oublier Tacloban, où il a bravé un typhon imminent pour se tenir aux côtés des survivants d’un autre événement catastrophique ; Lesbos, où il a passé un temps précieux à écouter les histoires inédites de réfugiés d’origines diverses. Mais la leçon de François ne concerne pas seulement son engagement à montrer que le visage le plus précieux de l’Église est celui qui est accidenté. Il s’agit plutôt de la manière dont il fait preuve de proximité, de la chaleur nécessaire pour faire sentir à ceux qui souffrent la communauté chrétienne. Il s’engage surtout à projeter ces communautés sur la scène mondiale, pour dire que c’est la véritable Église, que nous devons tous chérir et qui témoigne réellement du Christ. Comme il l’a dit dans le vol de retour, Bergoglio respire dans ces moments-là, parce que c’est son appel pétrinien, celui pour lequel le conclave l’a élu sans savoir et sans imaginer où la barque de Pierre allait le mener. Nous le voyons et le vivons tous au cours de ces années. Et les voyages en sont probablement le miroir le plus fidèle, qui ne trahit pas et ne laisse aucune place aux malentendus. D’un autre côté, ce n’est pas nouveau. Comme ses prédécesseurs, le pape argentin démontre sa capacité à lire et à décoder les signes des temps et offre un témoignage crédible du fait que l’Église est un témoin dans le temps, interceptant les problèmes et les questions clés, offrant des réponses souvent à contre-courant de celles qu’impose le monde politique, international et, aujourd’hui, financier. Face à la réalité que François se trouve à vivre, y compris celle, sans précédent (du moins en ces termes), de la pandémie, la catégorie essentielle de son pontificat, confirmée aussi en Irak, est la fraternité. Le témoignage personnel et ecclésial de Bergoglio, son Magistère et ses relations, surtout mais pas seulement, avec le monde musulman, en font désormais une figure géopolitique. Sa rencontre avec le Grand Ayatollah al-Sistani l’a également démontré. Les implications de ces quarante-cinq minutes sont fondamentales. Nous savons tous, en effet, que le grand nœud que l’Islam doit aujourd’hui dénouer est interne à son monde : la tension jamais apaisée mais désormais dangereusement aiguisée entre les sphères sunnite et chiite. C’est ici qu’il faut chercher les racines de bon nombre de problèmes que connaissent les musulmans et à cause desquels, également, beaucoup meurent. Bergoglio a fait preuve d’un grand tact politique en voulant rencontrer al-Sistani, le représentant le plus significatif du chiisme spirituel, bien éloigné de la théocratie iranienne qui, depuis la révolution khomeyniste des années ’80 du siècle dernier, a poussé le monde iranien à se faire le champion de cette frange du kaléidoscope musulman. Al-Sistani a toujours pris ses distances par rapport au choix théocratique des ayatollahs iraniens, et a été pendant des décennies un chef spirituel et religieux reconnu. Entre autre, il est né en Iran. La rencontre entre les deux hommes s’est déroulée à huis clos, mais comme l’a décrit le pape François sur le vol de retour, il s’agissait d’un moment de spiritualité, « un message universel . J’ai ressenti le devoir, […] d’aller rendre visite à un grand, un sage, un homme de Dieu. Et ce n’est qu’en l’écoutant que l’on peut s’en rendre compte. […] Et c’est une personne qui a cette sagesse… et aussi la prudence. […] Et il a été très respectueux, très respectueux lors de la rencontre, et je me suis senti honoré. Même au moment de prendre congé : il ne se lève jamais, et il s’est levé, pour me saluer, deux fois. C’est un homme humble et sage. Cette rencontre a fait du bien à mon âme. C’est un moment de lumière ». Bergoglio s’est ensuite risqué à une appréciation qu’aucun pape n’avait peut-être eu le courage d’exprimer par le passé : « Ces sages sont partout, parce que la sagesse de Dieu s’est répandue dans le monde entier. Il en va de même pour les saints, qui ne sont pas seulement ceux qui sont sur les autels. Ce sont les saints de tous les jours, ceux que j’appelle ceux de « la porte à côté », les saints – hommes et femmes – qui vivent leur foi, quelle qu’elle soit, avec cohérence, qui vivent les valeurs humaines avec cohérence, la fraternité avec cohérence ». Tout cela n’est pas passé inaperçu. Les commentaires positifs pleuvent de toutes parts, à commencer par le monde musulman lui-même. Sayyed Jawad Mohammed Taqi Al-Khoei, secrétaire général de l’Institut Al-Khoei de Najaf, figure de proue du monde chiite irakien et directeur de l’Institut Al-Khoei qui fait partie de la Hawza de Najaf, un séminaire religieux fondé il y a près de mille ans pour les érudits musulmans chiites, a été très clair dans son appréciation. « Bien qu’il s’agisse de la première rencontre dans l’histoire entre le chef de l’establishment islamique chiite et le chef de l’Église catholique, cette visite est le fruit de nombreuses années d’échanges entre Nadjaf et le Vatican et renforcera sans aucun doute nos relations interconfessionnelles. Cela a été un moment historique pour l’Iran également. » M. Al-Khoei a affirmé l’engagement à « continuer à renforcer nos relations en tant qu’institutions et individus. Nous nous rendrons bientôt au Vatican pour veiller à ce que ce dialogue se poursuive, se développe et ne s’arrête pas ici. Le monde est confronté à des défis communs et ces défis ne peuvent être résolus par un État, une institution ou une personne seule ». L’agence AsiaNews rapporte également certains commentaires positifs parus dans la presse iranienne, qui a largement couvert cette rencontre historique et l’a célébrée comme une « opportunité pour la paix ». Cette nouvelle a fait la une des journaux et organes d’information de la République islamique. Sazandegi, une publication historique proche de l’aile réformatrice, a souligné que les deux chefs religieux sont aujourd’hui « les porte-drapeaux de la paix mondiale ». Il a qualifié leur rencontre en tête-à-tête au domicile du chef spirituel chiite d’ « événement le plus efficace [dans l’histoire] du dialogue entre les religions ».

Roberto Catalano

Le Burundi et le projet « On peut y arriver ! »

Le Burundi et le projet « On peut y arriver ! »

Microcrédit et microfinance communautaires pour soutenir la croissance de projets en expansion. Le témoignage de Rose sur l’importance de l’initiative soutenue par l’Amu. BIRASHOBOKA en Kirundi signifie « ON PEUT Y ARRIVER ». C’est de cette conviction qu’est né au Burundi (Afrique) le projet de Microcrédit et de Microfinancement communautaire. Malgré les grandes difficultés dans lesquelles le pays se trouve encore – il est le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique et l’un des cinq pays ayant les indices de pauvreté les plus élevés au monde – l’Amu, Action pour un Monde Uni-Asbl, une organisation non gouvernementale de développement inspirée par la spiritualité du Mouvement des Focolari, soutient depuis un certain temps les capacités des communautés locales. En effet, depuis 2007, en pleine synergie avec l’asbl CASOBU (Cadre Associatif des Solidaires du Burundi), elle aide les familles locales dans un processus de formation et d’amélioration de leurs conditions de vie. Avec le projet « On peut y arriver ! », il vise à créer des groupes de microcrédit communautaires dont les membres peuvent s’autofinancer pour créer des activités de travail et, dans un deuxième temps, à créer un groupe de microfinance communautaire pour soutenir la croissance de projets en expansion. « Dans mon groupe, nous avons commencé il y a 13 ans, dit Rose, avec le premier crédit que j’ai obtenu, je me souviens très bien que je n’ai rien fait de particulier, j’ai acheté des vêtements et des biens dont j’avais besoin, mais le reste, je l’ai gaspillé. Au début, je ne savais pas comment créer une entreprise et ce qui se passait souvent, c’est que j’avais du mal à rembourser les crédits que j’avais reçus. Puis j’ai réalisé que je ne pouvais pas continuer à prendre un prêt sans un projet concret et j’ai finalement décidé de commencer le projet de restaurant avec les premiers 300 000 Fbu (150 €). J’ai commencé à acheter des casseroles, des plats et peu à peu j’ai ouvert le restaurant. C’était en 2009, je n’avais pas encore de travailleurs. À cette époque, mes enfants m’aidaient à la cuisine et je prenais le bus pour apporter la nourriture à la ville où j’avais mes clients. Comme ils ont appris à me connaître et que la clientèle a augmenté, j’ai pu embaucher des travailleurs. Je suis fière que grâce au salaire qu’ils perçoivent, je participe aussi à la réalisation de leurs rêves ». Rose, heureuse d’avoir entrepris ce voyage, est maintenant en mesure de fournir un salaire à 5 autres familles en plus de la sienne. Elle aimerait maintenant améliorer et développer son entreprise, par exemple en louant une maison plus grande, où elle pourrait cuisiner et réduire ses frais de restaurant et de déplacement. C’est une décision très courageuse car il s’agit d’un gros investissement et Rose n’a ni les qualifications ni les garanties nécessaires pour obtenir un prêt auprès d’une banque. Et c’est précisément pour Rose et beaucoup d’autres personnes qui, comme elle, souhaitent développer leurs entreprises que le projet AMU et CASOBU est né, en soutenant le démarrage d’une institution communautaire de microfinance pour offrir des services d’épargne et de crédit à des personnes qui ont de grands rêves mais qui sont encore non bancarisables. Pour soutenir le projet, cliquez ici

Lorenzo Russo

Découvrir Dieu là où il a disparu

Découvrir Dieu là où il a disparu

En collaboration avec divers groupes catholiques, le Mouvement des Focolari en Allemagne a organisé un congrès en ligne sur la recherche de Dieu dans un monde où il semble de plus en plus absent. Il s’agissait également d’une contribution à la voie synodale de l’Église catholique en Allemagne. « Dieu disparaît – et peut-être est-ce bien nécessaire? Dieu disparaît – et c’est peut-être justement ce qu’il veut ». Ce sont ces questions provocatrices qui ont guidé le programme d’une rencontre en ligne qui s’est tenue les 26 et 27 février en Allemagne. En collaboration avec « Herder-Korrespondenz », un mensuel catholique, et avec l’Académie catholique du diocèse de Dresde-Meissen en ex-RDA, le Mouvement des Focolari en Allemagne avait organisé cette rencontre pour répondre à l’une des questions les plus urgentes de nombreux chrétiens : que faisons-nous et comment nous mouvons-nous dans un monde où Dieu semble ne plus exister ». 350 participants d’Allemagne, d’Autriche, de Suisse et d’autres pays européens étaient prêts à se pencher sur les causes de l’absence croissante de Dieu dans la société et dans la vie des individus, au point d’arriver – comme l’a dit l’évêque invité de Dresde, Heinrich Timmerevers, dans son discours d’ouverture – à la question choquante de savoir « si c’est peut-être l’Église elle-même qui éloigne les gens de Dieu à cause de la crise provoquée par les abus ?» Margaret Karram, Présidente des Focolari, a affirmé dans un message de salutation que le thème de l’absence de Dieu touche au cœur de la spiritualité du Mouvement, qui se résume dans la figure de Jésus, abandonné sur la croix par les hommes et par Dieu, comme « le moment le plus difficile et en même temps le plus divin de Jésus, comme la clé pour contribuer à faire naître la fraternité là où elle fait défaut […] et pour s’adresser à ceux qui souffrent le plus de cette obscurité ». Il s’en est suivi deux jours de réflexion critique et stimulante sur tout ce qui, malgré une tendance croissante à la laïcité, est encore une raison de rester ferme dans la foi en Dieu, et pourtant sur de nouvelles formes d’intérêt – surtout chez les jeunes – pour quelque chose de transcendant qui passe par des histoires authentiques, des expériences d’esthétique profonde et de curiosité pour approfondir de nouvelles réflexions sur le sens de la vie. Cependant, on a également pris conscience que les Églises ne sont souvent plus en mesure de répondre aux nouveaux besoins religieux des hommes et des femmes d’aujourd’hui. L’intervention de la théologienne allemande Julia Knop a été forte, presque choquante. Partant du débat sur l’abus de pouvoir et la violence sexuelle par le clergé et les personnes consacrées, elle a montré que même parmi les plus fidèles, il y a une érosion de la confiance dans l’Église. Et la crise de l’Église – selon la professeure de dogmatique – est étroitement liée à la crise de la foi. Le théologien réformé Stefan Tobler a affirmé que l’absence de Dieu peut aussi être une chance. Présentant quelques traces du mysticisme de Madeleine Delbrêl, de Mère Teresa de Calcutta et de Chiara Lubich, il a souligné que c’est précisément l’expérience d’un Dieu qui disparaît qui peut devenir un lieu de révélation de Dieu. « Dieu se fait trouver là où il semble le plus distant. Il ne s’agit donc pas de l’amener au monde, mais de le découvrir dans le monde ».

Joachim Schwind

La prière des enfants d’Abraham: “ouvre nos cœurs au pardon réciproque”.

Le samedi 6 mars 2021, lors du voyage apostolique du pape François en Irak, une rencontre interreligieuse s’est tenue dans la plaine d’Ur des Chaldéens. A la fin, une oraison inspirée par la figure du patriarche Abraham, père commun dans la foi pour les chrétiens, les juifs et les musulmans, a été entonnée. Voici le texte. Dieu Tout-Puissant, notre Créateur qui aime la famille humaine et tout ce que tes mains ont accompli, nous, fils et filles d’Abraham appartenant au judaïsme, au christianisme et à l’islam, avec les autres croyants et toutes les personnes de bonne volonté, nous te remercions de nous avoir donné comme père commun dans la foi Abraham, fils éminent de cette noble et bien-aimée terre. Nous te remercions pour son exemple d’homme de foi qui t’a obéi jusqu’au bout, en laissant sa famille, sa tribu et sa patrie pour aller vers une terre qu’il ne connaissait pas. Nous te remercions aussi pour l’exemple de courage, de résistance et de force d’âme, de générosité et d’hospitalité que notre père commun dans la foi nous a donné. Nous te remercions en particulier pour sa foi héroïque, manifestée par sa disponibilité à sacrifier son fils afin d’obéir à ton commandement. Nous savons que c’était une épreuve très difficile dont il est sorti vainqueur parce qu’il t’a fait confiance sans réserve, que tu es miséricordieux et que tu ouvres toujours des possibilités nouvelles pour recommencer. Nous te remercions parce que, en bénissant notre père Abraham, tu as fait de lui une bénédiction pour tous les peuples. Nous te demandons, Dieu de notre père Abraham et notre Dieu, de nous accorder une foi forte, active à faire le bien, une foi qui t’ouvre nos cœurs ainsi qu’à tous nos frères et sœurs ; et une espérance irrépressible, capable de voir partout la fidélité de tes promesses. Fais de chacun de nous un témoin du soin affectueux que tu as pour tous, en particulier pour les réfugiés et les déplacés, les veuves et les orphelins, les pauvres et les malades. Ouvre nos cœurs au pardon réciproque et fais de nous des instruments de réconciliation, des bâtisseurs d’une société plus juste et plus fraternelle. Accueille dans ta demeure de paix et de lumière tous les défunts, en particulier les victimes de la violence et des guerres. Aide les autorités civiles à chercher et à retrouver les personnes qui ont été enlevées, et à protéger de façon particulière les femmes et les enfants. Aide-nous à prendre soin de la planète, maison commune que, dans ta bonté et générosité, tu nous as donnée à tous. Soutiens nos mains dans la reconstruction de ce pays, et donne-nous la force nécessaire pour aider ceux qui ont dû laisser leurs maisons et leurs terres à rentrer en sécurité et avec dignité, et à entreprendre une vie nouvelle, sereine et prospère. Amen.

Aimer sa propre croix

L’amour pour Dieu et pour le prochain ne gagne en profondeur et en authenticité que s’il passe par la souffrance, s’il est purifié par la croix que Jésus nous invite à accueillir. Mais de quelle croix s’agit-il ? Dans la réflexion suivante, la réponse de Chiara Lubich est très précise : chacun de nous a sa propre croix, très particulière et personnelle.  « Tout concourt au bien…  [mais]  pour ceux qui aiment Dieu » (Rm 8, 28). Aimer Dieu ! Nous voulons l’aimer, certainement. Mais quand sommes-nous sûrs de l’aimer ? Quand tout va bien, il est facile de lui donner notre cœur. Mais ce peut être lié à l’enthousiasme d’un moment, voire même mêlé d’intérêt personnel, d’amour pour nous et non pour Lui. Tandis que si nous l’aimons même dans les difficultés, nous sommes sûrs de l’aimer pour Lui. Bien plus, pour garantir que notre amour est vrai, nous voulons justement le préférer dans tout ce qui nous fait mal. Aimer Dieu dans les contrariétés, dans les souffrances, signifie toujours un amour vrai et sûr. Nous exprimons cet amour par les mots : aimer Jésus crucifié et abandonné. […] Mais quelle croix, quel [visage de] Jésus abandonné devons-nous désirer aimer, devons-nous aimer ? Certainement pas une croix abstraite comme lorsqu’on dit : « Je veux faire miennes […] les souffrances de l’humanité » ; pas davantage des croix nées de notre imagination, rêvant, par exemple, à un martyre qui n’arrivera sans doute jamais. Jésus, pour être suivi, a dit : « Celui qui veut venir à ma suite, qu’il prenne sa croix » (Cf. Lc 9, 23)… La sienne ! Donc, chacun doit aimer sa propre croix, aimer ce Jésus abandonné qui lui est propre. Si Lui, en effet, dans un élan d’amour, s’est présenté à notre âme à un certain moment de notre histoire et nous a demandé de le suivre, de le choisir, de l’épouser – comme on dit -, ce n’est pas pour se manifester ensuite de façon vague, mais bien précise au contraire et personnelle. Il nous demande de l’étreindre dans telle souffrance, dans telle contrariété, telle maladie, telle tentation, telle situation, telle personne, dans les devoirs qui nous touchent personnellement, et cela jusqu’à pouvoir dire : « Voilà ma croix », et même : « Voilà mon époux ! » Parce que chacun a son propre Jésus abandonné qui n’est pas celle celui du frère, mais le sien propre. Si nous savons lire au-delà de la trame des différentes souffrances personnelles, si nous savons lire l’amour de Dieu pour chacun de nous – quelle merveilleuse réalité ! – nous aurons une affection particulière pour notre propre Jésus abandonné et nous serons poussés à l’étreindre, comme le faisaient les saints, jusqu’à le voir en nous transfiguré d’une résurrection toute personnelle. […] Alors, ne perdons pas de temps. Examinons un peu notre situation personnelle et décidons avec l’aide de Dieu de dire oui à tout ce à quoi nous aurions envie de dire non, et que nous savons être la volonté de Dieu. […] Levons-nous chaque matin avec cette décision dans le cœur : « Aujourd’hui, je vivrai seulement pour aimer ‘mon’ Jésus abandonné », et tout sera fait. […] Le Ressuscité vivra en nous et au milieu de nous. […]

Chiara Lubich

(D’une conférence téléphonique, Mollens, 16 août 1984) Tiré de : « Aimer sa propre croix », in : Chiara Lubich, Sur les pas du Ressuscité, Ed. Nouvelle Cité 1992, p.18.  

Créer la famille pour être famille

L’histoire d’une famille « élargie » qui s’ouvre à un amour qui n’est pas évident Accueillir un enfant, un jeune ou un adulte dans la famille est toujours un défi. C’est complexe et pas du tout évident. Autant dans sa composition que dans ses résultats jamais atteints. En regardant ces « familles élargies” de l’extérieur, on ressent un sentiment mitigé d’estime et d’étonnement, presque comme si la sérénité qu’elles manifestent était le résultat d’une indéchiffrable alchimie de l’amour. Une vision presque romantique. On s’imagine difficilement combien il est complexe de réunir différentes sensibilités, cultures et habitudes, et concrètement des besoins, des horaires et des langages, dans un amalgame où les nombreux « Moi » se fondent en un « Nous fluide ». Sans friction ou, mieux, avec des engrenages bien huilés. Le sentiment d’être une famille est une conquête qui ne protège pas des peines, des doutes et des déceptions. « Accueillir Thérèse dans notre famille, racontent Sergio et Susanna de la communauté focolare de Vinovo, près de Turin (Italie), n’a pas été facile ». Leur histoire est simple, pas du tout édulcorée, et pour cette raison authentique. Ce qui les a soutenus dans ce choix, c’est leur volonté de vivre leur vie de famille comme un don pour les autres, et de ressentir la présence spirituelle de Jésus comme le fruit d’un amour mutuel. La décision d’ouvrir la porte et le cœur, à une jeune mère africaine, venue en Italie comme réfugiée, a été prise en accord avec leurs filles, Aurora et Beatrice, âgées de 20 et 17 ans. Et c’est dans la combinaison des exigences mutuelles que les premières difficultés sont apparues. « Béatrice aime tout planifier – dit Susanna. Le matin, son temps est compté, mais parfois, Thérèse se levait plus tôt et occupait la salle de bain. Cela lui posait un problème, mais peu à peu, elle a appris à « créer la famille » avec elle, en lui disant simplement de se mettre d’accord sur l’utilisation de la salle de bains. Aurora, par contre, a immédiatement décidé de partager son placard avec Thérèse et l’a aidée dans ses études ». Le défi est avant tout de surmonter l’opposition silencieuse et corrosive entre le « nous » et « l’autre ». C’est accueillir l’autre dans notre dimension intime, prolonger le « nous ». Dans « créer la famille », il y a la volonté de travailler pour « devenir une famille » : en fait, l’amour est avant tout un choix. Pour les adultes, ce n’est pas moins exigeant. « Dans mon désir d’être accueillante envers Thérèse, je me suis retrouvée de nombreuses soirées à lui parler jusque tard dans la nuit », se souvient Susanna, « mais ensuite j’ai commencé à souffrir de la situation car je n’arrivais pas lui expliquer que je devais me lever tôt le matin et j’avais peur de la blesser. Sergio m’a aidé à y faire face avec gentillesse et fermeté ». Pour Sergio, les difficultés sont apparues lorsque le soir, plutôt que de rentrer du travail, il devait aller chercher Thérèse qui étudiait dans une ville voisine : « les cours se terminaient tard, Thérèse ne savait pas utiliser les transports publics et je me suis retrouvé à dîner après 21 heures ». Ici aussi, choisir d’aimer, c’est accepter les besoins de Thérèse mais aussi veiller au bien-être de la famille : « Nous avons essayé de lui apprendre à être autonome, comme nous le faisons avec nos filles, afin que la disponibilité ne devienne pas un trop grand fardeau pour nous et un obstacle à sa croissance. Peu à peu, elle a appris à utiliser les transports publics ». Le fait d’être une famille – ont-ils découvert – définit également la façon dont nous nous présentons à l’extérieur : « Dans les premiers mois où Thérèse était avec nous – explique Sergio – j’avais mis sur mon profil whatsapp une photo de moi avec Susanna et mes filles. Thérèse m’a dit que ce n’était pas une photo de famille parce qu’il manquait Thérèse! Et c’est ce que nous découvrons chaque jour : nous sommes une seule famille parce que nous sommes les enfants d’un même Père, nous nous soucions les uns des autres et nous nous réjouissons de nos réalisations respectives ». C’est ce « nous » qui se prolonge par l’amour et qui s’enrichit.

Claudia Di Lorenzi

Au-delà du XXème siècle. Chiara Lubich en dialogue avec notre époque

Au-delà du XXème siècle. Chiara Lubich en dialogue avec notre époque

La conférence sur la figure charismatique de Chiara Lubich qui a su regarder le nouveau millénaire et le changement d’époque en cours, en proposant l’idéal de la fraternité universelle. Le congrès international « Au-delà du XXème  siècle. Chiara Lubich en dialogue avec notre temps » a officiellement clôturé le programme bien chargé des manifestations consacrées au centenaire de la naissance de la fondatrice du Mouvement des Focolari. C’était un titre programmatique, pour lire dans une perspective dynamique la figure charismatique d’une protagoniste du XXème siècle qui a su regarder le nouveau millénaire et le changement d’époque en cours, en proposant l’idéal de la fraternité universelle, avec la certitude que « l’unité est un signe des temps ». Les deux journées d’étude ont eu lieu les 18 et 19 février à la Biblioteca Nazionale Centrale de Rome (Italie) et ont été consacrées à la figure de la fondatrice du Mouvement des Focolari sous de nombreux et différents angles. L’événement a été promu par le Centre Chiara Lubich de Rocca di Papa (Italie) et par la Bibliothèque Centrale Nationale de Rome, en collaboration avec l’Institut universitaire Sophia, Humanité Nouvelle et la Fondazione Museo storico du Trentin. Le patronage a été accordé par la municipalité de Rome et le Dicastère du Vatican pour le Service du Développement humain intégral. Le Président de la République italienne Sergio Mattarella a remis au Congrès, la Médaille de la Représentation, en reconnaissance de l’intérêt culturel particulier de l’initiative. Le programme était divisé en quatre sections : historique, littéraire, sociopolitique, et une dernière consacrée à certaines personnalités du XXème siècle, en analysant les similitudes et convergences possibles entre leur pensée et celle de Chiara Lubich. Une multiplicité de perspectives de lecture, avec des contributions d’universitaires de diverses disciplines et de différents milieux culturels, permettant une réflexion plus mûre et une compréhension plus profonde de l’expérience historique et de la pensée de Chiara Lubich, et une meilleure compréhension de son héritage intellectuel, spirituel et existentiel. Tout aussi fructueuse est la comparaison avec les figures d’autres protagonistes de l’époque contemporaine – de Dietrich Bonhoeffer à Simone Weil, en passant par le Mahatma Gandhi, Giorgio La Pira, Martin Luther King et Mikhaïl Gorbatchev – que Chiara Lubich n’a pas rencontrés directement, mais avec lesquels elle a dialogué à distance, partageant une passion pour l’homme et l’avenir de l’humanité, et révélant des idéaux et des intuitions aux traits communs évidents. Les travaux, auxquels ont participé des universitaires du monde entier, ont été présentés par la lectio de Michel Angel Moratinos (Haut Représentant des Nations Unies) et de l’historien Andrea Riccardi, fondateur de la Communauté de Sant’Egidio. La conférence a été clôturée par Piero Coda, le théologien et fils spirituel de Chiara. Donato Falmi, membre du comité scientifique du Congrès, a présenté l’événement avec ces mots : « La biographie de Chiara Lubich, dans sa dimension temporelle, spirituelle et intellectuelle, est marquée par quelques thèmes qui appartiennent au cœur de la contemporanéité, au-delà de toutes les différences ethniques, sociales et religieuses. Nous pensons que parmi les plus pertinentes, il y a l’attention constante et l’ouverture à la nouveauté, la capacité et la disposition à habiter le conflit, la recherche de ce qui unit, l’aptitude consistant à mesurer les événements à l’aune de l’unité des opposés. Ces dimensions profondément humaines, qui doivent être considérées comme des structures de soutien de l’ère nouvelle dans laquelle nous sommes déjà entrés, ouvrent les possibilités de confrontation, de rencontre et de dialogue qui animent le projet ». Le congrès, diffusé en direct sur le web avec des traductions en quatre langues (et déjà disponibles sur Youtube), a également été l’occasion de présenter la première édition critique des Méditations de Chiara Lubich, éditée par Maria Caterina Atzori. Depuis sa première publication en 1959, cet écrit  a été traduit en 28 langues et imprimé à plus d’un million d’exemplaires, indiquant à l’homme contemporain le chemin de l’unité pour réaliser sur terre le testament de Jésus : « Que tous soient un ». En « corollaire » au Congrès, le lundi 22 février, a eu lieu la cérémonie de clôture du concours national italien « Une ville ne suffit pas». Chiara Lubich citoyenne du monde », dédiée au monde de l’éducation, qui a enregistré la participation de nombreuses écoles secondaires du premier et du deuxième degré ( le scuole vincitrici ; les écoles gagnantes).

Maurizio Gentilini

Photo de Thomas Klann

Paraguay: Susciter la communion entre riches et pauvres pour promouvoir une culture de la fraternité

Au  Paraguay, pendant la pandémie,  le Centre Mariapolis  vient en aide aux personnes en situation précaire de son secteur. Le Centre Mariapolis “mère de l’humanité” est situé au Paraguay, à seulement 20 km de la capitale Asunción, dans un quartier où environ 200 familles vivent dans de bonnes conditions économiques. Trois focolarines vivent en permanence au Centre Mariapolis ainsi que  trois autres femmes mariées. Dès le début de la quarantaine contre le Covid 19, “nous ne voulions pas être enfermées à l’intérieur du Centre Mariapolis” – disent-elles – alors nous avons commencé à examiner les besoins des familles des environs. » Dans le quartier ont été organisés les «marmites de la solidarité » : chacun apporte ce qu’il a et tous ensemble, on partage un grand plat avec toutes les familles. C’est une bonne occasion pour mettre à disposition la grande cuisine du Centre Mariapolis. « Nous avons écrit des lettres pour impliquer tous les clients et fournisseurs du Centre Mariapolis. Beaucoup d’aides sont arrivées immédiatement et nous avons préparé une bonne sauce bolognaise avec des pâtes et du riz, qui a été distribuée à environ 4000 personnes du quartier. Cela nous a fait découvrir beaucoup de problèmes: des enfants sans toit ou confrontés à des problèmes de santé, des habitations privées de sanitaires ou des maisons sans fenêtres. Nous avons donc commencé à nous occuper de ces  besoins.» En même temps, un groupe WhatsApp a été créé dans le quartier pour partager ces  initiatives et des demandes de toutes sortes. « En peu de temps, les voisins nous ont aidés en apportant du lait, de l’huile, des vêtements, des téléphones portables pour que les enfants puissent suivre leurs cours à distance, un réfrigérateur, des matériaux de construction, ce qui nous a permis de construire cinq salles de bain pour des  familles qui n’en avaient pas.» La pandémie s’est prolongée entraînant avec elle les problèmes de gestion et les dépenses du Centre Mariapolis. « Notre point fort  était d’avoir une cuisine bien organisée, nous avons donc commencé à proposer un menu pour les repas à emporter. Les principales demandes provenaient de nos voisins : ce nouveau travail nous a donné l’occasion de mieux connaître certains d’entre eux. Un jour, par exemple, l’un d’eux nous a demandé de l’aide pour aller se confesser : cela faisait 32 ans qu’il n’avait pas reçu le sacrement de la réconciliation. Un autre voisin, un cycliste professionnel, a voulu organiser un marathon dans les trois principales villes du Paraguay, et avec les recettes nous avons aidé deux groupes ethniques natifs du Pays à acheminer l’électricité et l’eau potable dans  leurs maisons. » La providence n’est jamais à bout de souffle. « Un membre de la communauté des Focolari a donné une somme d’argent pour assurer quatre mois de salaire, puis on nous a apporté une friteuse industrielle, beaucoup de légumes, des fruits et bien d’autres choses. Et quelle surprise en voyant arriver un véhicule  pour distribuer la nourriture ! Mais en cette période de pandémie  notre plus grande chance, en tant que focolarines,  a été la possibilité d’être proches des pauvres de notre quartier et de vivre pleinement notre charisme d’Unité. Nous sommes ici, au cœur de cette brèche où nous pouvons susciter cette communion entre riches et pauvres et promouvoir cette culture de la fraternité. »

Lorenzo Russo

Un instrument d’unité et de service

La Présidente des Focolari a conféré aux nouveaux conseillers généraux du Mouvement leur mission et a insisté pour qu’ils forment un corps de direction caractérisé par un profond esprit de service fraternel qui naît de l’amour évangélique mutuel. Avec l’élection de Noreen Lockhart (Grande-Bretagne) et de Flavio Roveré (Brésil) à la tête des sections des focolarines et des focolarini, qui a eu lieu lors de leurs assemblées respectives le jeudi 11 février, un des organes centraux de direction du mouvement des Focolari, appelé le « Centre de l’Œuvre », a été complété. En font partie la Présidente et le Coprésident, les 22 conseillers généraux et les deux responsables de sections. Les conseillers viennent de 17 pays et de 4 continents, ils ont entre 52 et 70 ans et ils représentent le multiculturalisme qui distingue les Focolari. Beaucoup d’entre eux ont vécu dans différents pays en plus du leur, ce qui est important pour connaître en profondeur les caractéristiques, les besoins et les défis des pays dans lesquels vivent ceux qui s’identifient au message d’unité des Focolari. De par sa composition, le « Centre de l’Œuvre » devrait, d’une certaine manière, résumer l’ensemble du Mouvement et en manifester l’unité. Selon les Statuts généraux des Focolari, c’est la tâche de cet organe « d’assurer et de renforcer l’unité de l’ensemble du Mouvement, en l’orientant vers la réalisation de ses objectifs et en veillant à la coordination entre ses différentes parties ». Lors de sa deuxième session, la Présidente, Margaret Karram, a donné aujourd’hui, mardi 2 mars, aux conseillers élus les tâches qu’ils devront accomplir pour suivre la vie du Mouvement dans ses différents aspects et dans les différentes zones géographiques. À cette occasion, elle a réitéré son désir que le « Centre de l’Œuvre », comme chaque organe directeur du Mouvement, soit caractérisé par un profond esprit de service fraternel qui naît de l’amour évangélique mutuel.

Le Bureau de Communication

Conseillères Cuneo, Chiara (Italie)                          Spiritualité et vie de prière Escandell, Silvia (Argentine)             Déléguée centrale Gomez, Margarita (Espagne)              Nature et vie physique Kempt, Donna (États-Unis)                Europe Kobayashi, Renata (Japon)                 Unité et médias Koller, Friederike (Allemagne)          Témoignage et irradiation, Afrique et Moyen-Orient Lockhart, Noreen (Grande-Bretagne)           Responsable de la section des Focolarines Moussallem, Rita (Liban)                   Asie et Océanie Ngabo, Bernadette (RD Congo)         Amériques Sanze, Geneviève (RCA)                     Communion des biens, économie et travail Simon, Renata (Allemagne)               Sagesse et étude Zanolini, Clara (Italie)                          Harmonie et environnement Conseillers Asprer, Ray (Philippines)                   Délégué central Bartol, Angel (Espagne)                     Amériques Battiston, Ruperto (Italie)                  Communion des biens, économie et travail Brüschke, Klaus (Brésil)                     Témoignage et irradiation, Afrique et Moyen-Orient Canzani, Francisco (Uruguay)            Sagesse et étude Dijkema, Enno (Pays-Bas)                  Harmonie et environnement Kenfack, Etienne (Cameroun)           Nature et vie physique Roveré, Flavio (Brésil)                       Responsable de la section des Focolarini Salimbeni, Antonio (Italie)                 Asie et Océanie Schwind, Joachim (Allemagne)         Unité et médias St-Hilaire, Marc (Canada)                 Spiritualité et vie de prière Valtr, Vit (Tchéquie)                           Europe

Comprendre la croix

Chercher l’amour et fuir la souffrance : voilà un mécanisme quasi naturel de l’existence humaine. Avec le message de la croix, le christianisme, en revanche, enseigne que l’amour véritable et profond passe par la souffrance. Celui qui comprend bien la croix – dit Chiara Lubich dans le texte qui suit – y trouve une clé pour la plénitude de la vie. « Qu’il prenne sa croix… » (Mt 16, 24). Paroles étranges, singulières. Pourtant, comme toutes les paroles du Christ, elles possèdent une lumière que le monde ne connaît pas. Une lumière si éclatante que les yeux éteints des hommes – même les yeux des chrétiens attiédis – en sont aveuglés. […] La raison ? Sans doute parce que, dans le monde, on ne sait pas ce qu’est l’amour. L’amour est un mot si beau, mais si déformé, si souillé. […] Peut-être pouvons-nous en pressentir quelque chose par l’amour maternel, car l’amour d’une mère n’est pas seulement caresses et baisers, il est surtout sacrifice. De même pour Jésus : l’amour l’a poussé à la croix, folie aux yeux de beaucoup. Pourtant seule cette folie a sauvé l’humanité et forgé les saints. Les saints, en effet, sont des hommes capables de comprendre la croix. À la suite de Jésus, l’Homme-Dieu, ils ont accueilli la croix de chaque jour comme le bien le plus précieux. Parfois ils l’ont brandie comme une arme et se sont fait soldats de Dieu. Ils l’ont aimée tout au long de leur vie. Ils ont connu et expérimenté que la croix est la clé, la seule clé qui ouvre un trésor, le trésor. Il ouvre peu à peu les âmes à la communion avec Dieu. Alors, à travers l’homme, Dieu révèle à nouveau sa présence dans le monde et répète – à une échelle infiniment réduite, mais de façon semblable – les actions qu’il accomplissait quand, homme parmi les hommes, il bénissait qui le maudissait, pardonnait à qui l’insultait, sauvait, guérissait, parlait le langage du Ciel, rassasiait les affamés, fondait sur l’amour une société nouvelle et manifestait la puissance de Celui qui l’avait envoyé. Bref, la croix est l’instrument indispensable pour que le divin pénètre l’humain, pour que l’homme prenne part, en plénitude, à la vie de Dieu et s’élève du royaume de ce monde au Royaume des Cieux. Mais il faut que « nous prenions notre croix… » (Mt 16, 24). Nous réveiller le matin dans son attente, conscients que c’est par elle seulement que nous arrivent la paix, la joie, l’intelligence des choses du Ciel, inconnues aux hommes de ce monde. […] La croix, emblème du chrétien ! Le monde n’en veut pas. Il s’imagine, en la fuyant, échapper à la souffrance et ne sait pas qu’elle ouvre tout grand, quand on l’a comprise, sur le Royaume de la lumière et de l’amour, cet amour que le monde cherche en vain.

Chiara Lubich

Chiara Lubich, Pensée et spiritualité, Nouvelle Cité 2008, p. 137-138  

Mexique : la découverte de Dieu Amour guérit un couple en crise

« Nous avons appris à nous aimer sans rien demander en retour, comme Dieu le fait ».  « Peu à peu, nous sommes tombés amoureux de l’âme de l’autre. Nous nous trouvons dans une plénitude d’amour jamais vécue, même lorsque nous étions fiancés, et cela est possible parce que maintenant nous nous aimons en toute liberté, sans rien demander en retour, comme le fait Dieu ». Nacho et Fili sont originaires du Mexique, ils sont mariés depuis 30 ans et ont deux enfants. Ils racontent que leur amour n’est vraiment né qu’après avoir découvert que Dieu est Amour et qu’Il a aimé l’homme au point de donner sa vie pour lui. En affrontant un si grand don, ils ont compris qu’ils pouvaient dépasser leurs limites respectives et panser les blessures qui avaient déchiré leur relation. C’est une découverte qui a donné un sens au parcours de chacun et les a rendus capables de s’aimer réciproquement jusqu’à se donner à l’un à l’autre. Leur histoire, jusqu’à un certain point, ressemble à celle de nombreux couples. Deux personnes qui se sentent amoureuses et décident de se marier, chacune apportant en guise de « dot » un vide intérieur qui sape les fondements de tout projet. Un vide qu’ils espèrent combler en additionnant leurs blessures respectives : c’est la prémisse d’un abîme qui conduit à une désintégration ultérieure. « Mon père a eu une autre femme et d’autres enfants, raconte Fili, et j’ai souffert pour cela. Je voulais donc me marier et avoir une famille stable ». « Enfant, j’ai aussi souffert de l’absence de mon père et du manque d’attention de ma mère, poursuit Nacho. Fili et moi avons rejoint notre solitude, mais nous voulions combler ces vides sans avoir connu le véritable amour. Assez rapidement, nous avons réalisé l’absence de cet amour entre nous ». En fait, les problèmes sont vite arrivés. À cause de la jalousie de Fili, Nacho a été obligé de changer souvent de travail et le ressentiment que cela a provoqué a entraîné des tensions. Les enfants en ont également souffert : « Notre amour pour eux était grand, mais nous ne savions pas comment les éduquer dans l’amour, ni comment les aider à aimer Dieu ». Quinze ans après leur mariage, les deux époux se séparent : Nacho est déçu et sent que la relation est brisée ; Fili ne réussit pas à  pardonner à son mari. « Il semblait que plus rien ne nous unissait, se souviennent-ils, qu’il n’y avait plus d’amour entre nous ». Puis l’événement qui change la direction de l’histoire. Un soir, alors qu’ils regardent la télévision, Nacho est touché par une femme, Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, qui parlait d’amour fraternel. Ils voient des images de la petite ville du Mouvement au Mexique, appelée El Diamante. C’est tout proche de chez eux ! Un dimanche, ils vont participer à la messe et sont invités à la Mariapolis, une rencontre des Focolari. Ils n’imaginent pas que l’invitation à suivre l’Évangile puisse être révolutionnaire pour eux : « Pardonnez jusqu’à soixante-dix sept fois (Matthieu 18:21-22) est la phrase qu’ils sont appelés à vivre dans leur vie quotidienne. « Ils nous ont parlé de Jésus abandonné », raconte Fili, de la façon dont il a pardonné et donné sa vie pour nous. J’ai compris que face à cela, mes souffrances étaient moindres. Dieu avait déjà pardonné à mon mari, et Sa volonté pour moi était que je lui pardonne. Je l’ai fait, et j’ai fait l’expérience qu’il est possible de naître à nouveau ». « Nous sommes imparfaits et différents, observe finalement Nacho, « mais j’ai appris à faire confiance à ce Dieu qui rend tout possible ».

Claudia Di Lorenzi

Fondation Unisol : la plus grande récompense

Un centre social en Bolivie offre un soutien à 220 enfants et familles en difficultés. L’histoire de Silvio : accueilli quand il était enfant, il travaille aujourd’hui pour l’association qui l’a sauvé. Silvio vit à Cochabamba, il a 10 frères et sœurs ; son père, mineur, est mort alors qu’il n’avait que 10 ans. Depuis lors, sa mère a dû élever seule les onze enfants : ils vivaient dans une pièce de 4 x 5 mètres, dans un quartier où la drogue et le vol étaient les principales activités des enfants. Aujourd’hui, Silvio travaille pour la Fondation Unisol, la même organisation caritative qui l’a un jour sauvé de la rue, lui et ses frères. Cette fondation est également soutenue par l’AFN (Association Action pour Familles Nouvelles), une organisation sans but lucratif qui offre, à travers des programmes spécifiques de Soutien à Distance, des services visant à soutenir le mineur dans les domaines scolaire, alimentaire et médical, en prenant également soin du contexte familial et communautaire auquel le mineur appartient, afin qu’il puisse grandir le plus possible dans un environnement sain. La mise en œuvre de ces programmes est coordonnée à distance par du personnel local compétent. Mais que fait concrètement la fondation ? Nous l’avons demandé justement à Silvio, dont l’histoire est intimement liée à celle d’Unisol, qui offre aujourd’hui un soutien à 220 enfants et familles en difficultés. Pouvez-vous nous parler de votre famille et de votre enfance ? « Nous sommes une famille nombreuse, 11 enfants en tout. Au début, nous vivions à Quillacollo, un des quartiers les plus dangereux de Cochabamba (une des villes les plus peuplées de Bolivie). Mon père travaillait dans une mine. Il est mort d’une tumeur quand j’avais 10 ans, et à partir de ce moment, ma mère a pris tout en charge et nous a élevés seule. Pour la première fois, elle a été forcée de chercher un emploi et a été engagée comme femme de ménage à l’école d’une autre ville. Pour faciliter son déménagement, on lui a proposé de vivre à l’intérieur de l’école, dans la loge du portier : une petite pièce de 4×5 mètres où nous vivions à 8 personnes. Le quartier où nous avons déménagé était meilleur que le précédent mais il restait très dangereux. Souvent, les familles ne pouvaient pas s’occuper de leurs enfants parce qu’elles travaillaient toute la journée et les enfants entraient facilement dans la spirale de la drogue. Ils vendaient ou volaient pour payer leurs doses. Beaucoup de mes camarades de classe qui allaient à l’école se sont retrouvés dans des gangs. J’avais l’habitude de leur parler, même aux plus dangereux. Je ne voulais certainement pas me faire des ennemis qui pourraient plus tard se venger sur moi ou sur ma famille ! Certains de mes amis consommaient beaucoup de drogues. Ils m’en offraient également. Mais j’ai toujours refusé, principalement à cause du respect que j’avais pour ma mère, qui se sacrifiait pour nous tous, les enfants, et je l’ai toujours beaucoup admirée ». Mais un jour, quelque chose a changé… « Oui. Un jour, des personnes du mouvement des Focolari sont venues à l’école et ont proposé à ma mère de nous aider, nous les enfants. Ils nous ont donné des snacks et des sucreries, ils nous ont fait jouer, ils nous ont écoutés, ils nous ont donné ce dont nous avions besoin. Et nous nous sentions finalement heureux. Puis, comme nous étions de plus en plus nombreux, l’idée est née de trouver un espace, autre que la rue, où nous pourrions jouer, étudier, rester ensemble. C’est ainsi que le centre Rincón de Luz (l’angle de lumière) est né à Cochabamba. A côté de cela, le centre Clara Luz (Lumière claire) est né également à Santa Cruz. Cet espace a changé nos vies ; par exemple, une de mes sœurs est sourde-muette. Il était impossible de lui trouver un emploi et nous n’avions pas d’argent pour qu’elle puisse étudier. Mais grâce à l’aide que nous avons reçue des donateurs de la Fondation, elle a pu se former et maintenant elle aussi a un métier”. Que fait concrètement la Fondation Unisol ? « Elle aide les plus démunis, en particulier les familles. Elle leur fournit de la nourriture, des médicaments et des fournitures scolaires ; elle offre également un soutien éducatif avec des activités extrascolaires pour les enfants ; elle organise des moments récréatifs, des déjeuners, des collations, des ateliers pour leur apprendre quelques activités pratiques et manuelles, la sensibilisation au recyclage et à l’environnement, la formation personnelle, le partage d’expériences, … » Après avoir fait l’expérience d’être accueilli par la Fondation, vous accueillez vous-même des enfants et des familles en difficultés. Qu’est-ce qui vous motive à rester ? « Tout d’abord, je dois expliquer un peu le contexte : en octobre 2019, il y a eu des élections présidentielles en Bolivie. Immédiatement après, il y a eu une crise politique qui a fortement réduit les versements de fonds aux organismes publics, puis la pandémie est arrivée. La situation s’est aggravée : de nombreux médecins et membres du personnel soignant ont cessé de travailler par crainte de la contagion. C’est à ce moment-là que j’ai reçu une offre d’emploi très avantageuse. J’étais tenté : qui n’aimerait pas quelques conforts supplémentaires ? Mais j’ai ensuite réalisé que l’argent ne m’aurait pas rendu heureux. J’ai compris que vivre pour les autres me rendait heureux : je devais continuer à Rincón de Luz … » Comment l’aide aux familles a-t-elle changé avec la pandémie ? Souhaitez-vous dire quelque chose en particulier à ceux qui voudront connaître la Fondation Unisol ? « La pandémie a durement frappé les familles. Beaucoup avaient l’habitude de vendre des objets ou de la nourriture dans la rue et maintenant ils ne peuvent plus le faire, cessant de gagner de l’argent. Nombreux sont ceux qui perdent tout espoir de se relever de cette situation. De plus, il y a eu de nombreux divorces, ce qui a également eu de nombreuses conséquences sur les enfants que nous accueillons. Même ma mère, en ce moment, accueille un enfant chez elle, le fils d’un couple qui vient de se séparer et qui n’a pratiquement plus rien. Ce que nous faisons, c’est d’être là pour tout ce dont ces familles ont besoin. Malheureusement, nous n’avons pas les ressources nécessaires pour atteindre un plus grand nombre de personnes, bien que ce soit ce que nous aimerions faire. Nous continuons à aider les familles que nous suivions auparavant. En plus du reste, nous essayons aussi de leur fournir un endroit où ils peuvent se distraire, car la situation est vraiment très lourde. Mais il y a beaucoup plus de familles qui ont besoin de soutien, c’est pourquoi, j’invite tous ceux qui commencent à connaître la Fondation Unisol à donner un coup de main, à commencer par ceux qui sont proches, que nous ne connaissons peut-être pas, mais qui ont besoin de notre temps, de notre attention et de notre amour. »

Aux soins de Laura Salerno

L’interview de Laura Salerno avec Silvio (choisir sous-titres en français) : https://youtu.be/UVTztN2UoUE Contacts: www.fundacionunisol.org Facebook: @Fundaciónunisol https://www.afnonlus.org/ Facebook: @afnonlus Instagram: @afn.onlus    

Là est notre place

Le choix le plus radical dans la vie de Chiara Lubich a été d’aimer Jésus avant tout dans sa plus grande souffrance : son abandon sur la croix. Mais aimer « Jésus Abandonné » signifie, par conséquent, aimer avant tout ces prochains qui nous semblent les plus “éloignés” de nous. « Quiconque se met en colère contre son frère en répondra au tribunal[1]. » […] On revient à l’amour pour le frère. Et c’est utile, c’est nécessaire, c’est beau pour nous de le réexaminer. Le but général [de notre Mouvement] est la perfection de la charité. L’amour pour le frère. Un amour toujours plus profondément ressenti, perfectionné, profond, ciselé. Nous sentons parfois qu’il est difficile de plier notre cœur à un amour plus raffiné que celui que nous nourrissons déjà envers nos frères : notre cœur est encore un peu de pierre ; notre amour est rustre, superficiel, trop expéditif. Pourquoi ? Parce que nous avons encore le cœur occupé par nous-mêmes, par une certaine considération envers nous. Nous sommes, sans même nous en rendre compte, égoïstes et fiers. Et cela est démontré par le fait que, lorsque nous subissons une dure épreuve spirituelle (qui, comme un tremblement de terre, semble tout détruire à la racine, ayant ainsi pour effet de nous détacher de nous-mêmes, de nos affaires et de nous humilier, d’abaisser notre orgueil), nous expérimentons un amour plus compréhensif, plus profond, plus facile, plus spontané envers nos frères. C’est ainsi. On peut donc en déduire que la pauvreté et l’humilité sont à la base de la charité. La pauvreté et l’humilité. Comment les acquérir, comment les obtenir sans attendre les orages spirituels ? […] Il est nécessaire de « vivre l’autre » […] et cela suppose de ne pas se soucier de soi-même, cela suppose la pauvreté totale et l’humilité totale. […] Plaçons-nous devant nos prochains dans l’attitude d’accueillir parfaitement leur vie en nous. (…) Et puisque nous parlons de nos prochains, demandons-nous : qui devons-nous aimer en premier ? Qui aimer le plus ? Qui doit avoir notre préférence ? Dans la vie, nous avons choisi Jésus Abandonné. Il nous faut préférer ceux dont la situation nous rappelle un peu son visage : ceux qui, bien que catholiques, vivent séparés de l’Église ; et puis tous ceux qui, de différentes manières, sont plus ou moins éloignés de la vérité qu’est le Christ, et jusqu’aux non-croyants. Nous devons surtout nous concentrer sur ceux-ci. Nous devons prendre soin de nos grappes par des lettres, des visites, des appels téléphoniques ? Commençons par les personnes qui, d’une certaine manière, sont les plus éloignées de nous. Ravivons l’amour pour nos frères, en nous ‘’faisant un’’ avec eux pour — d’une certaine manière – vivre leur vie. Et commençons par ceux qui nous semblent le plus loin de notre façon évangélique de penser et de vivre […] Jésus Abandonné nous attend là. C’est là notre place.

Chiara Lubich

(D’une conférence téléphonique, Rocca di Papa, 12 février 1987) Tratto da : “Cominciare con l’amare i più lontani”, in : Chiara Lubich, Conversazioni in collegamento telefonico, Città Nuova Ed., 2019, pag. 273. [1] Mt 5, 22.

Prendre soin de la ville

Prendre soin de la ville

L’engagement d’une petite communauté de la région de Murcie en Espagne a donné lieu à de nombreuses activités visant à ouvrir des espaces de dialogue et de solidarité : rencontres entre citoyens et hommes politiques, événements culturels, activités pour les urgences sociales et humanitaires. Aljucer est une petite ville de la région de Murcie, dans le sud de l’Espagne. Il y a douze ans, la communauté locale des Focolari s’est demandé comment concrétiser son engagement à vivre la fraternité et à avoir un impact sur le plan social dans cette ville, immergée dans une zone fertile et proche de la mer Méditerranée, où les urgences, grandes et petites, ne manquent pas. La première étape a consisté à trouver un moyen de mettre en œuvre des formes de participation plus ouvertes et plus inclusives dans la vie de la ville. Pour cela, en collaboration avec d’autres groupes, ils ont créé l’association culturelle « ACLF Aljucer ». « La première expérience que nous avons eue en tant qu’association – disent-ils – a été de réunir les différents maires qui ont administré la ville pendant la période démocratique espagnole. Il n’a pas été facile de faire les invitations, mais à la fin tout le monde a accepté de participer. Ils ont eu l’occasion de se présenter, de se souvenir de l’époque où ils occupaient leurs fonctions et, dans certains cas, de se réconcilier. A la fin, en nous remerciant, ils nous ont encouragés à poursuivre dans cette voie ». Une expérience qui a donné naissance à une idée : répéter les rencontres chaque année pour rapprocher les hommes politiques et les citoyens. C’est ainsi que sont nés « In Our Hands » et « The Speaker ». « Le premier événement, qui en est à sa douzième édition – expliquent-ils – a lieu avant les élections et offre un environnement serein qui favorise le dialogue entre les citoyens et les candidats. Dans le second cas, en revanche, un sujet d’actualité est choisi et la parole est donnée aux hommes politiques et aux citoyens. Les interventions et les propositions sont recueillies, publiées sur le site web de l’Association et proposées comme contribution au Conseil municipal. Certains des thèmes proposés ont été étudiés en profondeur et, à partir de cette expérience, l’idée d’un centre culturel sous le contrôle de la municipalité est apparue et se concrétise actuellement ». Un autre domaine d’activité de l’Association est le domaine culturel : concerts, présentations de livres et expositions. Et puis « Aljucereños », un événement au cours duquel des personnalités de la culture, de la musique, de la peinture, de la littérature, de la politique, de l’économie et de la médecine racontent leurs expériences de vie et les motivations de leurs choix. Avec d’autres associations, ils encouragent une réunion mensuelle et organisent une Foire annuelle des Associations. Mais pour parvenir à la fraternité, il faut aussi écouter et répondre aux souffrances et aux blessures de la région. « La première étape dans le domaine de la solidarité – poursuivent-ils –  a été un dîner dans le cadre du projet ‘Fraternité avec l’Afrique’, destiné à financer des bourses pour les jeunes Africains qui se sont engagés à travailler dans leur pays pendant au moins cinq ans. En peu de temps, elle est devenue notre activité principale, celle pour laquelle beaucoup de gens nous connaissent . Des commerçants et des associations collaborent à la réalisation des dîners, qui réunissent environ deux cents personnes. Dans chaque édition, nous fournissons des mises à jour sur l’évolution du projet ». Mais l’association collabore également à des initiatives promues par d’autres organismes en soutien aux urgences humanitaires (Philippines, Madagascar, Croatie) et s’est engagée en faveur des réfugiés en raison de la guerre en Syrie. La dernière activité en date a été une collecte de fonds pour le Liban, après les explosions à Beyrouth en août 2020. Et même lorsque les urgences se sont rapprochées de la maison, ils n’ont pas reculé. « L’année dernière – expliquent-ils – notre priorité était de collecter de l’eau et de la nourriture pour les personnes touchées par les inondations dans notre région. Nous avons également organisé des activités bénévoles et des collectes de fournitures scolaires pour une école de notre région qui compte un pourcentage élevé de population menacée d’exclusion sociale. L’année dernière, nous avons soutenu trois familles touchées par la pandémie en leur fournissant de la nourriture, des médicaments et une aide financière. Nous diffusons toutes ces activités par le biais du site web et du profil Facebook de l’Association, ce qui nous aide à promouvoir une culture de la solidarité à grande échelle ».

Anna Lisa Innocenti

Une vie évangélique originale

Si la spiritualité des Focolari, centrée sur l’amour des frères, est une expression de l’Évangile, alors la « perfection des vertus » aussi, telle que la connaît la tradition chrétienne, doit se réaliser dans la relation avec les autres, avec les frères. C’est cette conviction que Chiara Lubich explique dans le texte suivant. […] Pour nous permettre de faire de notre vie un Saint Voyage et la mener au but comme on le souhaite, L’Imitation de Jésus-Christ, ce livre de méditation si riche de spiritualité et que beaucoup d’entre nous connaissent, dit qu’il est important d’acquérir certaines qualités : le mépris absolu du monde, le désir ardent de progresser dans la vertu, l’amour du sacrifice, la ferveur de la pénitence, le renoncement à soi-même et la capacité de supporter toutes les adversités… Ce sont des qualités que nous devons posséder nous aussi. Mais, selon notre spiritualité, quelle sera notre façon de les acquérir ? La réponse est claire et sans équivoque : nous ne sommes pas appelés à réaliser tout cela dans une vie monastique et séparée du monde. Nous sommes appelés à rester au milieu du monde, à parvenir à Dieu à travers le frère, en passant par l’amour du prochain et l’amour réciproque. En nous engageant à marcher sur cette voie originale et évangélique, nous trouverons, comme par enchantement, notre âme enrichie de toutes ces vertus. Il nous faut rechercher le mépris du monde. Or le meilleur moyen de mépriser quelque chose est bien de l’oublier, de l’ignorer, de ne plus en faire cas. Si le fait de penser aux autres, d’aimer les autres nous saisit complètement, nous ne nous occupons plus du monde, nous l’oublions, nous le méprisons donc, même si cela ne nous dispense pas de faire notre possible pour éloigner ses tentations lorsqu’elles nous assaillent. Il nous faut progresser dans la vertu. Mais c’est grâce à l’amour que l’on y parvient. N’est-il pas écrit : « Je cours sur le chemin de tes commandements car (par l’amour) tu m’ouvres l’esprit » (Ps 1 19,32) ? Si en aimant le prochain on se met à courir pour accomplir les commandements de Dieu, cela veut dire qu’on progresse. Il nous faut aimer le sacrifice. Aimer les autres implique justement de se sacrifier soi-même pour se consacrer au frère. L’amour chrétien est synonyme de sacrifice, même s’il comporte de grandes joies. Il nous faut acquérir la ferveur de la pénitence. C’est dans une vie remplie d’amour que nous trouverons la principale et la meilleure des pénitences. Il nous faut renoncer à nous-mêmes. Dans l’amour pour les autres, le renoncement à soi-même est toujours implicite. Il nous faut enfin savoir supporter toutes les adversités. Beaucoup de nos souffrances ne viennent-elles pas du simple fait que nous vivons avec les autres ? Nous devons être capables de supporter chaque personne et de l’aimer par amour pour Jésus abandonné. Nous dépasserons ainsi de nombreux obstacles de la vie. Oui, aimer le prochain est une excellente manière de faire de sa vie un « Saint Voyage ». […]

Chiara Lubich

(extrait d’une conférence téléphonique, Rocca di Papa, 27 novembre 1986) Tiré de : « Oubli du monde », in : Chiara Lubich, Sur les pas du Ressuscité, Ed Nouvelle Cité, 1992, p. 95-96.

Chiara Lubich en dialogue avec notre temps

C’est le titre de la conférence qui se tiendra les 18 et 19 février, organisée par le Centre Chiara Lubich et la Bibliothèque centrale nationale de Rome (Italie). Convergences et entrecroisements de la spiritualité de l’unité avec les idées et la pensée des grandes figures de notre temps. Comment imaginer un dialogue entre Chiara Lubich, Dietrich Bonhoeffer, Simone Weil, le Mahatma Gandhi, Giorgio La Pira, Martin Luther King ou encore Mikhaïl Gorbatchev ? Lorsqu’il arrive que la vision d’une personnalité croise celle d’autres “grands” de son époque, ces convergences renforcent et enrichissent souvent un mouvement transversal d’idées, capable d’atteindre de vastes pans de l’humanité et d’engager un mouvement en direction  d’un changement durable. Mettre en dialogue l’unité, telle que la conçoit  Chiara Lubich, avec diverses personnalités qui ont marqué l’histoire, tel est l’objectif de la conférence “Au-delà du XXe siècle,  Chiara Lubich en dialogue avec notre temps” (18/19 février 2021), promue par le Centre Chiara Lubich et la Bibliothèque centrale nationale de Rome. Il sera possible de suivre l’événement en ligne sur la chaîne YouTube de Città Nuova en italien, anglais, espagnol et portugais. JEUDI 18/02 ITALIANO https://youtu.be/hePSudSFdbo PORTUGUÊS https://youtu.be/91uF6G4uJ80 ENGLISH https://youtu.be/_vKWn0NNP_Q ESPAÑOL https://youtu.be/Awo4Z3sbQU0 VENDREDI 19/02 ITALIANO https://youtu.be/R1NtYaCUifA PORTUGUÊS https://youtu.be/pQKtuCs1loQ ENGLISH https://youtu.be/s8H4u-LHC70 ESPAÑOL https://youtu.be/TNFO84-RZBM La conférence abordera la pensée,  l’expérience historique, politique, économique et littéraire de Chiara Lubich grâce à la contribution d’universitaires et de chercheurs de différentes disciplines :  Michel Angel Moratinos, Andrea Riccardi,  Piero Coda, Alessandra Smerilli,  Vincenzo Buonomo,  Pasquale Ferrara, Maurizio Gentilini, Giulia Paola De Nicola,  Adriano Roccucci,  Cristiana Freni,  Lucia Tancredi,  Aldo Civico. Des intervenants d’autres pays participeront, comme Andras Fejérdy de Hongrie et Vinu Aram de l’Inde, pour n’en citer que quelques-uns. La conférence se déroule en quatre sessions : historique, littéraire, socio-politique et une dernière consacrée à quelques figures du siècle dernier. Chiara Lubich a vécu au XXe siècle et au début du nouveau millénaire. Elle a regardé ce changement d’époque dans la perspective de la fraternité universelle, convaincue – comme elle l’a dit à maintes reprises – que “l’unité est un signe des temps”. Les convergences que la conférence vise à mettre en évidence vont en effet bien au-delà de l’analyse de la pensée de Chiara Lubich, car elles la placent en dialogue et la comparent avec de grandes figures qui, à travers  des parcours de vie et de culture différents, ont néanmoins orienté leur regard dans la même direction. En plus du mouvement des Focolari, les partenaires de la conférence sont l’Institut universitaire Sophia, Città Nuova, New Humanity et la Fondation Musée Historique du Trentin.

Stefania Tanesini

   

Le père Paolo Bachelet S.J.

29 mars 1922 – 1er novembre 2020. Jésuite et religieux des Focolari ; il était un grand éducateur et un père spirituel. Peu avant l’aube de la fête de la Toussaint, à l’infirmerie des Pères Jésuites à Rome, le père Paolo Bachelet est monté à la Maison du Père. Il avait eu 98 ans le 29 mars 2020. Le père Paolo est entré dans la Compagnie de Jésus le 7 décembre 1941. Il a été ordonné prêtre le 7 juillet 1951. Il a complété sa formation par ses derniers vœux solennels le 3 février 1958. Il a connu le mouvement des Focolari et sa spiritualité de l’Unité dans les années 50, alors qu’il était étudiant en théologie à l’Université Grégorienne où il a rencontré Pasquale Foresi, co-fondateur du Mouvement, comme camarade de classe. Un lien spirituel, qui n’a jamais été interrompu, s’est immédiatement créé entre eux. Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, lui avait « confié » une phrase de l’Évangile à vivre dans sa vie quotidienne, pour qu’elle devienne sa Parole de vie : « Il faut qu’il grandisse et que moi, je diminue » (Jn 3,30). Une fois qu’il a adhéré à la spiritualité des Focolari, il est devenu membre du groupe de religieux du Mouvement et a vécu pendant de nombreuses années, d’abord au séminaire régional d’Anagni (Italie), puis à la Chapelle de l’Université La Sapienza à Rome. Il était un grand éducateur et un père spirituel. De nombreux anciens séminaristes d’Anagni, même ceux qui sont devenus Évêques, ont continué à être guidés spirituellement par lui. À la chapelle universitaire de La Sapienza, où il a vécu de 1987 à 2003, il était très aimé et recherché en tant qu’accompagnateur spirituel des étudiants et des professeurs universitaires. Le fait de pouvoir vivre une relation spirituelle très forte avec lui a toujours été une source d’enrichissement et d’édification spirituelle. Il était capable d’une grande écoute. Il a vraiment su se mettre de côté pour accueillir pleinement l’autre. En communiquant son âme au sein du petit groupe de religieux qui partagaient avec lui la Spiritualité de l’Unité, il a souvent rapporté comment, lors de nombreuses conversations, il s’est trouvé confronté à des sujets pour lesquels il n’avait pas de réponse toute faite. Il ne s’inquiétait pas de cela car il constatait que ceux qui lui confiaient leurs problèmes, grâce à l’écoute discrète et attentive du Père, trouvaient en eux-mêmes la lumière et la réponse. Il le communiquait comme un fruit de la présence spirituelle de Jésus entre lui et son interlocuteur, selon l’Évangile qui dit : “Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux” (Mt 18, 15-20). Il avait une bonne connaissance en théologie morale et en droit canonique. Il a toujours accordé une grande attention aux familles et, avec la collaboration d’un focolarino marié et d’autres membres du mouvement des Focolari, il a contribué dans les années 1990 à la création de l’association Famiglie Separate Cristiane (FSC). Il a suivi le groupe romain de l’association avec beaucoup d’engagement jusqu’en 2017, date à laquelle il s’est installé à l’infirmerie de la Via dei Penitenzieri à Rome. Il a suivi de près la préparation et le déroulement du Synode des Évêques sur la famille. Certaines de ses observations, qu’il avait envoyées au Secrétariat général du Synode, se trouvent dans le document final : Amoris Laetitia. Nous nous souvenons du père Paolo comme d’un fils spirituel de Chiara Lubich et d’un véritable frère dans le partage de la spiritualité de l’Unité, qui nous suit maintenant depuis le ciel.

 Armando Ceccarelli S. J.

L’Europe de l’Est et la communion des biens : la providence de Dieu

Des communautés des Focolari en Croatie, en Macédoine et en Serbie : où nous éprouvons la joie de donner gratuitement pour aider ceux qui sont en difficulté. « La communion des biens que nous faisons est née en observant la communauté chrétienne primitive : nous avons vu qu’il y avait une communion des biens, et que grâce à cette communion des biens il n’y avait pas de personne indigente (…). Voici donc comment nous pourrions le formuler : si le monde entier mettait en pratique la communion des biens, les problèmes sociaux, les pauvres, les affamés, les déshérités, etc. n’existeraient plus ». Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, raconte ainsi lors du lancement du projet de l’Économie de Communion en 1991, comment la pratique de la communion des biens, tant matériels que spirituels, est née dans le Mouvement. En 1943, à Trente, la guerre avait détruit la ville et beaucoup avaient perdu leur maison, leur emploi et des membres de leur famille. Face à tant de désespoir, à la lumière des paroles de l’Évangile méditées dans les abris, Chiara et ses premières compagnes décidèrent de s’occuper des plus démunis : « Nous avions pour objectif de mettre en œuvre la communion des biens dans un rayonnement le plus large possible afin de résoudre le problème social de Trente. Je pensais: « il y a deux ou trois localités où il y a des pauvres… allons là-bas, prenons ce que nous avons, partageons-le avec eux ». Un raisonnement simple, c’est-à-dire : nous avons plus, ils ont moins ; nous allons élever leur niveau de vie de manière à atteindre tous une certaine égalité ». Quatre-vingts ans plus tard, la pratique de la communion des biens est toujours une réalité vivante dans le Mouvement. Chaque personne donne librement selon ses possibilités, exprimant souvent sa gratitude pour avoir reçu. Les expériences se multiplient partout dans le monde. De Croatie, ils racontent : « Je suis allé acheter 10 kg de blé pour mes poulets. L’homme qui me l’a vendu ne voulait pas d’argent. J’ai payé ce que j’avais économisé pour la communion des biens, ce que j’avais de superflu en cette période de pandémie ». Bien sûr, il n’est pas toujours évident de donner des biens et de l’argent, mais l’engagement renforce la valeur du geste : « Récemment, j’ai vendu du vin à un voisin. Il m’a donné plus d’argent qu’il n’en fallait et ne voulait pas le reste. Je l’ai donné pour la communion des biens, mais ce n’était pas facile, j’ai dû surmonter une façon de penser humaine ». Ce qui est commun, en revanche, c’est l’expérience de recevoir après avoir donné. C’est le « Donne et il te sera donné » évangélique (Lc 6, 38) que Chiara et ses premières compagnes ont vécu concrètement. De Macédoine : « Nous avons aidé quelques familles qui avaient perdu leur emploi à cause de la crise provoquée par la pandémie, en donnant de la nourriture, des médicaments et des fournitures scolaires. Petites aides, mais l’une d’entre elles nous a dit qu’elle avait ainsi assez à manger pour deux semaines. Peu de temps après, une autre famille a fait un don qui a couvert ses dépenses. Tout a circulé ». La joie de donner et la joie de recevoir vont aussi de pair. En Serbie, la communion des biens a atteint une famille avec enfants où le père et la mère sont malades et au chômage. Ils vivent des produits du jardin et, pour payer les factures, Toni aide la paroisse. « Quand nous allions lui apporter de l’argent, il revenait à la maison après avoir demandé  un prêt pour acheter du bois. Nous leur avons expliqué d’où venait l’aide et ils étaient émus parce qu’ils sentaient que Dieu à travers nous avait « posé le regard sur eux ». La communion des biens, après tout, n’est rien d’autre qu’un instrument de la Providence de Dieu.

Claudia Di Lorenzi

Renouveler l’amour réciproque

Les Statuts généraux du Mouvement des Focolari, ainsi que les Règlements de chacune de ses branches, contiennent un « préambule à toute autre règle »; une « norme de normes » : l’engagement de tous ceux qui font partie du Mouvement à vivre la charité mutuelle selon le Commandement de Jésus. Dans le texte qui suit, Chiara Lubich souligne que cet engagement doit être renouvelé en permanence. [Dans la lettre aux Romains, l’apôtre Paul] dit : « Rejetons les œuvres des ténèbres et revêtons les armes de la lumière[1]» Les « œuvres des ténèbres » sont les fruits du vice et du péché. Les « armes de la lumière » sont les vertus et l’application de la Parole de Dieu dans notre vie. Or nous savons que le Commandement nouveau de Jésus résume en quelque sorte tous ses autres commandements, toutes ses Paroles. C’est donc en le rendant plus vivant dans notre vie que nous endosserons les « armes de la lumière ». Grâce à lui – nous le savons -, le Ressuscité resplendira au milieu de notre communauté […]. Revêtons donc les « armes de la lumière », c’est-à-dire le Commandement nouveau vécu avec une détermination tout à fait nouvelle.[…] C’est une invitation que j’étends à tous. Pour nous y mettre dès maintenant, examinons la mesure de notre amour réciproque (en nous souvenant de la mesure utilisée par Jésus à notre égard, qui est celle d’être prêt à donner sa vie) ; sachons reconnaître notre peu de générosité et nos difficultés à le mettre en pratique, afin d’essayer de mieux faire ; regardons si notre amour réciproque n’est pas un peu trop humain et plaçons-le sur un plan plus surnaturel… C’est en nous perfectionnant de cette manière que Jésus, le Saint, pourra être parmi nous et qu’il pourra faire de cette année en cours la plus sainte de notre vie.[…]

Chiara Lubich

(D’une téléréunion, Rocca di Papa, 13 novembre 1986) Extrait de : « Sur les pas du Ressuscité », Chiara Lubich, Ed. Nouvelle Cité 1992, p.92 [1]Rm 13, 12

Prière mondiale contre la traite des êtres humains

Le 8 février, le marathon de la prière pour une économie qui valorise et prend soin des êtres humains et de la nature, qui inclut et n’exploite pas les plus vulnérables. La septième Journée mondiale de prière et de réflexion contre la traite des êtres humains sera célébrée le 8 février 2021 dans la mémoire liturgique de Sainte Joséphine Bakita et nous propose de réfléchir et d’approfondir notre compréhension du thème et des liens entre l’économie dans le monde contemporain et la traite des êtres humains. Le mouvement des Focolari fait partie de ce réseau qui implique des associations et des partenaires au niveau mondial, notamment le Dicastère pour la vie consacrée, le Conseil Pontifical pour la Justice et la Paix, le Conseil Pontifical pour les Migrants et les Peuples itinérants, l’Académie des Sciences du Vatican, Caritas International et bien d’autres. Nous voulons une économie qui ne soit pas soutenue par le trafic d’illégalité et l’exploitation, mais qui promeuve la vie et la dignité de chaque personne et un travail digne pour toutes et tous. La traite des êtres humains existe parce qu’elle mobilise beaucoup d’argent en garantissant des gains faciles pour tous à ceux qui la pratiquent. En fait, nous tirons tous un peu profit de la traite des êtres humains en fournissant des biens et des services à faible coût. Nous devons faire marche arrière et dire non à tout ce qui détruit la vie. La Journée Mondiale de Prière et de Réflexion contre la traite des êtres humains 2021 met en lumière l’une des principales causes de la traite des personnes : le modèle économique dominant, dont les limites et les contradictions sont exacerbées par la pandémie de la Covid-19. Et la traite des êtres humains fait partie intégrante de « cette économie » : les victimes de la traite en tant que « marchandises » sont incluses dans les rouages d’une mondialisation régie par la spéculation financière et la concurrence « à perte ». Il est donc nécessaire d’avoir une vision « structurelle et globale » du commerce afin de débloquer tous ces mécanismes pervers qui alimentent l’offre et la demande de « personnes à exploiter », car c’est le cœur de toute l’économie qui est malade. Un aphorisme attribué à Oscar Wilde affirme que le cynique est celui qui connaît le prix de tout et la valeur de rien, eh bien, cette économie semble être dominée par le cynisme : en ce qui concerne les biens, les services et les personnes, non seulement le marché fait le prix, mais ce qui est encore plus dramatique, c’est le prix qui en détermine la valeur. C’est la même entreprise qui est victime de cette logique, car les marchés financiers la valorisent de plus en plus par le prix de ses actions et non par la valeur ajoutée créée par son capital humain. Le trafic n’est donc que la partie émergée d’un iceberg, il est le miroir grossissant d’un malaise dû à un néo-libéralisme dominant fondé sur une (fausse) idée de liberté économique dans laquelle chaque instance éthique, sociale et politique est étrangère et constitue un obstacle. Au contraire, une économie sans trafic est une économie qui valorise et prend soin des êtres humains et de la nature, qui inclut et n’exploite pas les plus vulnérables. Comment participer à la Journée mondiale de la prière ? Le 8 février, vous pouvez suivre le marathon de prière sur la chaîne Youtube consacrée au marathon de sept heures en cinq langues, avec des témoignages de différentes réalités engagées dans le monde contre la traite des êtres humains. Pour plus d’informations : www.preghieracontrotratta.org

Lorenzo Russo

Document final : travaux en cours

Document final : travaux en cours

Journal de l’Assemblée générale /12, 5 février 2021 Pour les participants de l’Assemblée générale, une journée de travail très intense s’est achevée. Entre hier et aujourd’hui, ils ont analysé et voté une série de motions pour la vie du Mouvement au cours des années à venir. Un premier projet de document final a également été rédigé, qui contient une synthèse des orientations et des lignes d’action des thèmes abordés dans les différents groupes de travail. Il faut dire que les contraintes de temps et les conditions techniques imposées par la modalité télématique ont constitué un défi pour les travaux de l’Assemblée. Néanmoins, tous les efforts ont été faits pour permettre à chacun d’apporter sa propre contribution, de faire l’expérience de l’unité dans la diversité et de construire ensemble un document final qui sera remis au nouveau gouvernement de l’Œuvre de Marie. Selon des calculs approximatifs, entre 13 et 15 heures ont été consacrées à chaque sujet : un total de 3 500 heures de travail a été investi pour cette seule première ébauche. Tout cela avec l’aide de certaines plateformes spécialisées et de trois animateurs professionnels. Demain matin, un rendez-vous extraordinaire : l’Assemblée générale sera reçue en audience privée par le pape François dans la salle Paul VI. Certains participants seront présents en personne, tandis que la plupart suivront par streaming. La présidente sortante, Maria Voce, présentera la nouvelle élue Margaret Karram au Saint-Père. La nouvelle présidente adressera ses salutations au Pape et le Saint-Père s’adressera aux personnes présentes et aux participants à l’Assemblée reliés par vidéoconférence. La diffusion de l’audience sera accessible à tous. Des informations détaillées sont disponibles sur le lien suivant : https://www.focolare.org/fr/news/2021/02/05/le-pape-francois-recoit-en-audience-lassemblee-generale-des-focolari/

 Bureau de Communication

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Élection des conseillers: une équipe « mondiale »

Élection des conseillers: une équipe « mondiale »

Journal de l’Assemblée générale /11 du 4 février 2021 Hier et aujourd’hui, les 22 nouveaux conseillers généraux des Focolari ont été élus. Ils viennent de 16 pays et de 4 continents ; ils ont entre 52 et 70 ans et représentent la multi culturalité qui distingue les Focolari. Beaucoup d’entre eux ont vécu dans des contextes géographiques variés, en plus du leur, ce qui est important pour connaître en profondeur les caractéristiques, les besoins et les défis des pays dans lesquels vivent ceux qui s’identifient au message d’unité des Focolari. « Demandons l’Esprit Saint, afin que nous ne soyons guidés que par lui », a déclaré hier Margaret Karram lors de l’ouverture du vote des conseillers ; ce n’est en fait que le premier pas vers la composition du nouveau « Centre de l’Œuvre ». Bientôt, en effet, la Présidente nouvellement élue distribuera les missions à chacun. La journée intense d’aujourd’hui se termine par une session consacrée à la présentation et à l’approbation de diverses motions. Demain, les travaux se poursuivront en plénière avec des sessions de dialogue sur les lignes et les orientations pour les 6 prochaines années. En attendant, faisons connaissance avec les conseillers nouvellement élus par leur nom et leur origine : Ont été élus : Conseillères Cuneo Chiara (Italie) Escandell Silvia (Argentine) Gomez Margarita (Espagnole) Kempt Donna Lynn (USA) Kobayashi Renata (Japon) Koller Friederike (Allemagne) Moussallem Rita (Liban) Ngabo Bernadette (RD Congo) Sanze Genéviève (Rép. Centrafricaine) Simon Renata (Allemagne) Zanolini Clara (Italie)   Conseillers Asprer Ray (Philippines) Bartol Angel (Espagne) Battiston Ruperto (Italie) Brüschke Klaus (Brésil) Canzani Francisco (Uruguay) Dijkema Enno (Pays-Bas) Kenfack Etienne (Cameroun) Salimbeni Antonio (Italie) Schwind Joachim (Allemagne) St-Hilaire Marc (Canada) Valtr Vit (République Tchèque)  

Bureau de Communication des Focolari

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Le vote pour l’élection des conseillères et des conseillers générauxs est en cours

Le vote pour l’élection des conseillères et des conseillers générauxs est en cours

Journal de l’Assemblée générale /10, 3 février 2021 La journée d’aujourd’hui est à nouveau consacrée au vote : l’Assemblée générale des Focolari s’est réunie en séance plénière pour entamer le processus de vote, qui se terminera demain, en vue d’élire  les conseillères et les conseillers généraux du Mouvement des Focolari.

La commission électorale au travail

Les conseillers sont les plus proches collaborateurs et assistants de la Présidente. Leur nombre total est également réparti entre focolarini et focolarines à vœux perpétuels et c’est à  la Présidente nouvellement élue de le préciser. Margaret Karram a décidé qu’ils seront 22 et dans les prochains jours elle répartira  leurs charges. Les conseillers suivent de nombreux domaines, qui vont de l’économie à la vie de prière, de la protection de l’environnement et de la personne à la communication, de la culture à l’évangélisation,  ils  entretiennent des relations étroites avec des Pays ou des zones géographiques entières. La Présidente peut également leur confier des missions spéciales. Avec la Présidente et le Co-président, ils forment le “Centre de l’œuvre”, qui constitue le cœur battant du Mouvement. Demain, le vote se poursuivra et les noms des 22 conseillers seront connus.

Bureau de communication des Focolari

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Il n’y a pas de Covid qui tienne. L’amour relève le défi de la distance

Il n’y a pas de Covid qui tienne. L’amour relève le défi de la distance

Malgré les restrictions imposées par la pandémie, la communauté des Focolari de Toronto est aux côtés d’une maman malade et de sa famille. « Je ne me sens pas seule dans ce voyage, grâce à vous tous qui êtes ma famille ! ». Susan vit à Toronto, au Canada. Elle a cinq enfants et a découvert, il y a environ un an, qu’elle souffrait d’un cancer avancé. C’est une route cahoteuse sur laquelle elle se trouve, où les progrès et les sentiments d’espoir alternent avec des moments difficiles alors que sa santé se détériore. Mais partager son expérience avec la communauté des Focolari, dont elle fait partie depuis longtemps, l’aide à alléger le poids de sa souffrance et à faire écho à sa joie. Un partage que même les restrictions imposées par la pandémie ne peuvent empêcher. Ce doit être parce que l’amour est ingénieux pour surmonter les obstacles les plus difficiles. Et elle s’applique également aux relations fraternelles qui lient les membres d’une communauté. « Lorsque Susan a partagé la situation avec nous tous – raconte le Focolare de Toronto – elle nous a dit qu’elle se sentait en paix et qu’elle voulait offrir sa souffrance à tous ceux qui sont touchés par la pandémie. Nous l’avons assurée de nos prières personnelles, et une de nos familles a eu l’idée de se réunir sur Zoom tous ensemble pour prier le chapelet en demandant sa guérison ». Ainsi, depuis mars dernier, chaque dimanche à 16 heures, les membres de la communauté de Toronto se réunissent sur Zoom : « Nous prions à tour de rôle une dizaine du chapelet, laissant à Susan et à sa famille la cinquième ». C’est un moment de prière si fort qu’ils sentent la présence spirituelle de Jésus au milieu d’eux, selon l’Évangile qui dit « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt 18, 15-20). Et par l’intercession de Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, ils demandent la guérison de Susan. « À la fin de la prière – continuent-ils –  Susan nous fait le point sur l’évolution du traitement, et nous nous réjouissons tous avec elle et Nino, son mari, s’il y a des progrès et nous souffrons avec eux pour les moments difficiles. Elle souligne continuellement que, grâce à la présence spirituelle de Jésus parmi nous, elle se sent plus forte spirituellement et émotionnellement, en faisant l’expérience que nous portons tous ensemble cette souffrance ». L’amour pour cette maman et sa famille se traduit aussi par des gestes concrets. Et si les médecins prescrivent du repos et déconseillent de cuisiner, alors il y a ceux qui se relaient pour préparer le dîner, qui est différent à chaque fois. « C’est incroyable », observent-ils, « quand il y a de l’amour, toutes les difficultés sont surmontées, même celles causées par le virus avec le lockdown. Pour les membres de la famille de Susan, en particulier les jeunes enfants, c’est toujours une joie de découvrir ce qui leur arrive pour le dîner, car à chaque fois, dans notre communauté multiculturelle, il y a des plats de différentes cuisines du monde. Cette expérience que nous vivons avec tant d’actes d’amour nous a fait grandir en tant que communauté ». C’est le fait de se sentir une famille qui donne du courage à Susan. Et c’est par l’amour de Susan que la communauté se redécouvre chaque jour comme étant une famille.

Claudia Di Lorenzi

Félicitations du monde entier

Journal de l’Assemblée générale /9, du 2 février 2021 L’Assemblée générale des Focolari se trouve à un tournant : avec l’élection de la nouvelle Présidente, Margaret Karram, et la confirmation aujourd’hui par le Saint-Siège du renouvellement de l’élection du Coprésident, Jesús Morán, la première partie de l’Assemblée s’achève en cette dixième journée. Comme premier acte officiel, la nouvelle Présidente établira demain le nombre de conseillers généraux que l’Assemblée devra élire. Ils ne peuvent être inférieurs à vingt, selon la récente modification aux Statuts généraux du Mouvement. Alors qu’aujourd’hui nous travaillons sur les orientations et les lignes d’action pour les six prochaines années, les vœux et les félicitations arrivent du monde entier à la Présidente nouvellement élue. En voici quelques-uns particulièrement significatifs : « C’est avec plaisir que nous avons pris connaissance de votre élection en tant que nouvelle Présidente du mouvement des Focolari. […] Étant une grande experte du dialogue des cultures, […] votre nomination renforcera le témoignage de l’unité entre les cultures et les religions. […] Dans le cadre de la coopération de “Ensemble pour l’Europe”, nous voulons être un partenaire fiable pour contribuer à une nouvelle culture de l’unité ».

Père Heinrich Walter, Mouvement de Schoenstatt

«  Chère Margaret, […] je voudrais te féliciter, également au nom d’Andrea [Riccardi] et de toute la Communauté de Sant’Egidio pour cette importante nomination. Nous nous sommes déjà rencontrés à plusieurs reprises, […] notamment dans le cadre de l’engagement pour l’unité entre les mouvements et de “Ensemble pour l’Europe”. (…) Construire des ponts et des liens de fraternité est une nécessité pour notre monde et une “vocation” à laquelle ton histoire personnelle, ton origine d’une terre de souffrance et de conflit, te rend particulièrement sensible. […] Dans cet esprit de fraternité, nous poursuivons notre amitié entre le mouvement des Focolari et la Communauté de Sant’Egidio ».

Marco Impagliazzo, Président de la Communauté de Sant’Egidio

  « La Fédération des Amitiés Judéo-Chrétiennes en Italie vous exprime ses vœux les plus sincères de bonne réalisation de votre tâche. […] Idéalement, nous rappelons la lumière et les couleurs de vos villes : Haïfa, Los Angeles et Jérusalem et nous nous réjouissons de travailler ensemble pour promouvoir le dialogue judéo-chrétien et interreligieux ». « C’est avec grand plaisir, qu’au nom de l’Union des Communautés Islamiques d’Italie, je vous présente mes plus chaleureuses félicitations pour votre nomination à la présidence du mouvement des Focolari. Au nom des communautés que je représente, je renouvelle mon désir de toujours travailler ensemble sur le chemin du dialogue, du partage et de rencontre , avec l’espoir de récolter les fruits de la paix ».                                           

Yassine Lafram, Président de l’UCOII.

« L’Ordre du Saint-Sépulcre adresse ses meilleurs vœux à la Présidente nouvellement élue du mouvement des Focolari, Margaret Karram. […] Arabe catholique de Haïfa, elle a toujours été intensément impliquée dans les activités de dialogue interreligieux en travaillant pour la culture de la rencontre en Terre Sainte ». Avant de clore ce journal, nous vous demandons, chers lecteurs, votre collaboration : des documents, des photos, des enregistrements de l’Assemblée générale circulent désormais sur les différents canaux. Nous tenons à rappeler que cette Assemblée n’est pas un événement public. Nous vous demandons de nous aider à protéger sa confidentialité et de ne pas alimenter de quelque manière que ce soit la diffusion abusive de contenus non autorisés par ce bureau. Merci !

Bureau de Communication des Focolari

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Jesús Morán réélu Co-président des Focolari

Il s’agit du second mandat de Jesús Morán, dont la tâche principale est de soutenir et de collaborer pleinement avec Margaret Karram, la Présidente nouvellement élue du Mouvement des Focolari. L’élection du Co-président a également été accueillie par l’Assemblée des Focolari sous les applaudissements du monde entier. Aujourd’hui, le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie a confirmé sa nomination : Jesús Morán a été réélu Co-président des Focolari. C’est son second mandat après celui qui s’est à peine conclu aux côtés de Maria Voce. Jesús Morán a 63 ans et il est né à Navalperales de Pinares, Avila (Espagne). Il a découvert le message évangélique proposé par le Mouvement des Focolari pendant ses études universitaires, grâce au témoignage de quelques camarades. Il s’est diplômé en Philosophie à l’Université autonome de Madrid et a obtenu une licence en Théologie dogmatique à l’Université catholique pontificale de Santiago du Chili et un doctorat en Théologie à l’Université pontificale du Latran à Rome. De 1996 à 2004, il a été délégué des Focolari pour le Chili et la Bolivie, où il a été ordonné prêtre le 21 décembre 2002. De 2004 à 2008, il a été co-responsable du Mouvement au Mexique et à Cuba. Lors de l’Assemblée Générale des Focolari en 2008, il a été élu Conseiller général et chargé de l’aspect de la formation culturelle des membres du Mouvement. En 2009, il est devenu membre de l'”École Abba“, Centre d’études interdisciplinaires des Focolari, en raison de son expertise en Anthropologie théologique et en Théologie morale. Il est depuis 2014, Co-président des Focolari. Les tâches du Co-président Le premier devoir du Co-président est d’apporter un appui et une collaboration sans faille à la Présidente. Les Statuts des Focolari parlent d’une « profonde unité avec la Présidente » afin de lui offrir la possibilité d’examiner idées et décisions, dans l’écoute et la recherche commune de la volonté de Dieu. Il est responsable des prêtres qui adhèrent au Mouvement des Focolari et veille à ce que la vie interne et les activités du Mouvement soient conformes à la foi et à la morale de l’Église.

Stefania Tanesini 

Margaret Karram est la nouvelle Présidente des Focolari

Élue le 31 janvier, elle est la troisième Présidente à la tête du Mouvement après la fondatrice, Chiara Lubich et ensuite Maria Voce qui vient de terminer son deuxième mandat. COMMUNIQUÉ DE PRESSE – 1er février 2021 Margaret Karram, a été élue hier Présidente des Focolari avec plus des deux tiers des voix des participants avec droit de vote de l’Assemblée Générale du Mouvement, composée de 359 représentants du monde entier. Elle succède à la fondatrice Chiara Lubich et à Maria Voce, qui est restée en fonction pendant 12 ans (deux mandats). Margaret Karram est né à Haïfa en Israël en 1962 dans une famille catholique palestinienne. Elle  a obtenu un diplôme en Judaïsme à l’Université hébraïque de Los Angeles (États-Unis). Elle a occupé divers postes pour les Focolari à Los Angeles et à Jérusalem. Elle a collaboré également à diverses commissions et organisations pour la promotion du dialogue entre les trois religions monothéistes, telles que la Commission épiscopale pour le dialogue interreligieux, l’Assemblée des Catholiques Ordinaires de Terre Sainte et l’organisation ICCI (Interreligious Coordinating Council in Israel). Elle a travaillé pendant 14 ans au Consulat général d’Italie à Jérusalem. Depuis 2014, elle est au Centre international des Focolari en qualité de Conseillère pour l’Italie et l’Albanie, et co-responsable pour le Dialogue entre les Mouvements ecclésiaux et les Nouvelles Communautés catholiques. Elle parle l’arabe, l’hébreu, l’italien, l’anglais. En 2013, elle a reçu le prix ‘’Mount Zion Award ‘’ pour la Réconciliation, qui lui a été remis en même temps qu’à l’universitaire et femme chercheur Yisca Harani, pour son engagement en faveur du développement du dialogue entre cultures et religions différentes. En 2016, elle a reçu le Prix international Sainte-Rita pour avoir encouragé le dialogue entre chrétiens, juifs, musulmans, israéliens et palestiniens, à partir du quotidien de la vie. Les élections ont eu lieu hier, 31 janvier 2021, mais sa nomination n’est devenue effective qu’aujourd’hui, après confirmation du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, comme le prévoient les Statuts Généraux des Focolari. Le document exprime le vœu que la nouvelle Présidente puisse s’acquitter de sa tâche « avec fidélité, esprit de service et sens ecclésial, pour le bien des membres de l’Œuvre et de l’Église universelle ». Les tâches de la Présidente des Focolari Selon les Statuts Généraux du Mouvement, la Présidente est choisie parmi les focolarines (femmes consacrées) avec des vœux perpétuels, et sera toujours une femme. Elle est – y lit-on – « signe de l’unité du Mouvement » ; Cela signifie qu’elle représente la grande variété religieuse, culturelle, sociale et géographique de ceux qui adhèrent à la spiritualité des Focolari dans les 182 pays où le Mouvement est présent et qui se reconnaissent dans le message de fraternité que la fondatrice, Chiara Lubich, a tiré de l’Évangile : « Père, que tous soient un » (Jn 17, 20-26). Les engagements et les défis qui attendent Margaret Karram dans les années à venir sont nombreux : tâches de gouvernement et de direction d’un Mouvement mondial comme les Focolari, profondément immergé dans les réalités et les défis locaux et mondiaux de l’humanité, à partir de cette période de pandémie. Les Statuts indiquent également le “style” qui doit distinguer le travail de la Présidente : « La sienne sera surtout une présidence de la charité – lit-on – car elle devra être la première à aimer, c’est-à-dire à servir ses frères, en se rappelant les paroles de Jésus (…) si quelqu’un veut être le premier parmi vous, qu’il soit l’esclave de tous » (Mc 10, 44). L’engagement premier de la Présidente est donc d’être constructrice de ponts et porte-parole du message central de la spiritualité des Focolari, prête à le mettre en pratique et à le diffuser, on le lit plus loin (dans les Statuts), même au prix de sa vie. Les prochaines étapes de l’Assemblée Générale des Focolari sont l’élection du Co-président cet après-midi, et des Conseillers le 4 février prochain. Stefania Tanesini – Tél. +39 3385658244 Texte en PDF  

Margaret Karram: nouvelle Présidente des Focolari

Margaret Karram: nouvelle Présidente des Focolari

La nouvelle Présidente du mouvement des Focolari pour les six prochaines années est Margaret Karram, née à Haifa (Israël) en 1962. L’élection, qui requiert au moins 2/3 des personnes présentes, a eu lieu le dimanche 31 janvier et a été approuvée par le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, comme le prévoient les Statuts des Focolari. La nouvelle Présidente – qui sera toujours une femme selon les Statuts – guidera le Mouvement pendant les six prochaines années. En raison de la pandémie, l’Assemblée Générale du mouvement des Focolari, qui a voté pour la nouvelle Présidente, s’est tenue entièrement en ligne. L’Assemblée a débuté le 24 janvier et se terminera le 7 février 2021. C’est la troisième depuis la mort de la fondatrice, Chiara Lubich. 359 personnes des cinq continents y participent ; elles représentent les différentes cultures, générations, vocations, affiliations ecclésiales et confessions religieuses présentes dans le mouvement des Focolari. L’élection de la Présidente est suivie le 1er février par l’élection du Coprésident qui, selon les Statuts, doit être un focolarino prêtre. Il y aura également l’élection des conseillers qui collaborent au gouvernement central du Mouvement. Un communiqué de presse suivra.

Lorenzo Russo – Bureau de communication des Focolari

Bien vivre l’instant présent

Pour aimer Dieu et aimer nos frères et sœurs, nous n’avons toujours qu’un seul moment : le moment présent. C’est l’un des concepts dans lesquels Chiara Lubich s’est montrée “maître” d’une pédagogie aussi ingénieuse que simple. S’engager à bien vivre dans le présent se révèle pour chacun une méthode qui permet de se réaliser et d’atteindre le bonheur. […] Il y a ceux parmi nous qui arrivent au bout du Saint Voyage après une longue attente, ou bien qui l’achèvent en un éclair, quand on s’y attend le moins. Comment cela se passera-t-il pour nous ? Il vaut (185) mieux en tout cas nous tenir toujours prêts, en étant dans la grâce de Dieu et en vivant pleinement l’instant présent. Et ainsi… j’ai essayé ces jours-ci de vivre le moment présent en concentrant sur lui toute mon attention. Et je me suis remémoré de nombreuses phrases écrites par des saints qui nous poussent à le vivre à la perfection. Vous en souvenez-vous ? Catherine de Sienne disait : « La souffrance qui a cessé, je ne l’ai plus puisque son temps est passé. Celle qui doit venir, je ne l’ai pas encore, et je ne suis pas sûre que son temps viendra [1]. » Elle invitait ainsi à vivre le présent. Et Thérèse de Lisieux : « Tu le sais, ô mon Dieu, pour t’aimer sur la terre, je n’ai rien qu’aujourd’hui[2] ! » Je me suis souvenue également d’un slogan qui nous a été utile dans le passé et facile à retenir parce que chacun des mots qui le composait commençait en italien par la lettre s : « Saro’ santa se sono santa subito » -« Je serai sainte si je suis sainte, tout de suite ». J’ai remarqué que cette façon de vivre avait toujours été chère au cœur de nombreux saints qui la conseillent avec chaleur. « Heureuse l’âme – écrivait Paul de la Croix – qui repose dans le sein de Dieu, sans penser au futur, mais s’efforce de vivre en Dieu instant après instant, sans autre préoccupation que celle de bien faire sa volonté en chaque chose[3]… » « Heureuse l’âme… » Cette chance, nous pouvons la faire nôtre et c’est en vivant le présent que nous pourrons bien accomplir tous nos devoirs. C’est en vivant le présent que les croix deviennent supportables : c’est d’ailleurs bien le conseil donné à ceux qui sont proches de la mort. C’est en vivant le présent que l’on peut cueillir les inspirations de Dieu et les élans de sa grâce. […] Vivons donc le présent […] vivons-le à la perfection ! Nous nous retrouverons au soir de chaque jour et au soir de notre vie riches du bien accompli et des actes d’amour que nous aurons offerts. […]

Chiara Lubich

(D’une téléréunion, Rocca di Papa, 23 octobre 1986) Extrait de : « Sur les pas du Ressuscité », Nouvelle Cité Ed. 1992, pp.93-94.   [1] Catherine de Sienne – Le Livre des dialogues suivi de Lettres, Seuil, Paris 1953, p. 642 (Lettre XIIIe). [2]Poésies de sœur Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face, Mon Chant d’aujourd’hui, juin 1894. [3] Paul de la Croix – Lettres I, Rome 1924, pp. 645-646.

Grande attente

Grande attente

Journal de l’Assemblée générale /8, 31 janvier 2021 « Écoutez aujourd’hui la voix du Seigneur ! » La “Pensée du jour”, également appelée “Passaparola”, diffusée chaque jour parmi les Focolari dans le monde entier, ne pouvait pas être plus appropriée que ce verset tiré du psaume 94/95. En fait, les élections de la future Présidente du Mouvement des Focolari ont commencé aujourd’hui, et le premier effort des électeurs est de bien écouter la voix de Dieu afin d’identifier la personne qui convient pour les six prochaines années.

La commission électorale

Les statuts généraux prévoient trois étapes pour arriver au choix de la nouvelle Présidente :

  • elle doit être élue par au moins deux tiers des présents ayant droit de vote. Ce pourcentage assez élevé exprime le souhait de la fondatrice Chiara Lubich de voir ce rôle très important faire l’objet du plus grand consensus possible. À la demande des participants, le processus d’élection peut être interrompu pour un moment de communion en séance plénière et en petits groupes ;
  • une fois la majorité nécessaire atteinte, la candidate doit accepter l’élection devant l’Assemblée ;
  • la troisième étape nécessite un peu de patience, car, le Mouvement étant une association de droit pontifical, la Président élue – ainsi que le Co-président – doivent être confirmés par le Saint-Siège, plus précisément par le Dicastère pour le Laïcat, la Famille et la Vie. Ce n’est qu’après cette confirmation que l’élection est valide et peut être communiquée.

Une commission électorale, présentée devant l’Assemblée et confirmée lors de la première session plénière le 24 janvier, supervise les règles de l’élection. Les cinq membres sont tous des experts dans le domaine juridique : le focolarino marié italien Danilo Virdis, la focolarina italienne Flavia Cerino, la volontaire italienne Laura Bozzi, la volontaire néerlandaise Waldery Hilgeman et la religieuse franciscaine italienne Tiziana Merletti. Demain, 1er février, le processus électoral se poursuivra. Une fois que la présidente aura été élue, nous passerons à l’élection du coprésident, pour laquelle s’appliqueront les mêmes procédures.

                                                               Bureau de communication des Focolari

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Un regard dans les coulisses

Un regard dans les coulisses

Journal de l’Assemblée générale /7 du 30 janvier 2021 Alors que l’Assemblée continue, même aujourd’hui, de travailler sur les priorités et les lignes d’action pour les six prochaines années, nous aimerions jeter un coup d’œil dans les coulisses pour connaître les personnes qui actionnent « la machine » qui permet à cet événement d’avoir lieu. Le mode télématique a nécessité un réseau de collaborateurs et de techniciens spécialisés dans différents domaines ; ils sont indispensables non seulement pour le fonctionnement des plateformes numériques mais aussi pour garantir la validité juridique de cette Assemblée. L’équipe technique de l’Assemblée générale des Focolari est composée de 73 personnes dont beaucoup sont physiquement présentes au siège international du Mouvement à Rocca di Papa, en Italie, tandis que d’autres collaborent à distance, depuis de nombreuses régions du monde : Brésil, Philippines, France, Guatemala, Angleterre, Irlande, Italie, Pays-Bas, Espagne, Thaïlande et États-Unis. 20 techniciens informatiques s’occupent des pages internet et des différentes applications. 14 opérateurs, répartis en deux régies, animent les différentes vidéoconférences. 34 traducteurs de 7 pays travaillent ensemble pour garantir aux participants la traduction en 5 langues : français, anglais, italien, portugais et espagnol. L’équipe chargée de la coordination générale de toutes les équipes techniques est composée de 5 personnes. Mais c’est plus qu’un réseau de collaborateurs ou de techniciens spécialisés, comme l’a confié Francesco Mazzarella, qui travaille depuis la Sicile dans l’équipe qui dirige la vidéoconférence. Il nous écrit : Derrière l’assemblée qui est en ligne, un groupe de personnes dispersées dans le monde, les « fameux » techniciens se sont connus, rencontrés et ont créé un lien qui dépasse de loin l’aspect technique car un partage spirituel est également né parmi nous, grandissant peu à peu, à travers un parcours que nous pourrions définir comme techno-relationnel. On ne pense pas toujours à tout ce qui se cache derrière un événement pour qu’il existe. Aujourd’hui, le défi passe par le Web, avec toutes les incertitudes et les défis qui en dérivent, mais aussi avec toutes les possibilités qu’il offre. Réussir par le Web à gérer des moments, sans se voir, sans pouvoir s’embrasser physiquement, est précisément le défi de cette Assemblée. Mais le plus grand test pour les techniciens est de faire don de leurs compétences, acquises à la sueur de leur front et par l’étude, dans une sorte d’échange de confiance. Je m’explique : un technicien, bien qu’il ait choisi de travailler selon les principes de la spiritualité de l’unité, est toujours un professionnel jaloux de son travail et de ses compétences. Réussir à partager ses méthodes ou ses procédures qui ont été trouvées avec effort et étude n’est pas si évident ; le faire est vraiment un acte de foi, c’est faire confiance à l’autre qui est là par amour, une confiance qui construit l’Assemblée dans le don. Cet ensemble de connexions télématiques et d’âmes construit précisément les bases techno-relationnelles de cette aventure appelée « Assemblée en ligne ». Habituellement, la présence des techniciens ne se manifeste que lorsque quelque chose ne fonctionne pas. Dans cette Assemblée, c’est différent : leur travail et leur « style » construisent chaque jour cet événement. Merci à chacun d’entre eux !

Bureau de communication des Focolari

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Lituanie – La proximité spirituelle avec Dieu et nos frères est un baume et un remède

L’histoire d’Irena, médecin en Lituanie, membre du mouvement des Focolari, en Europe de l’Est, infectée par le virus Covid 19. Surmonter l’épreuve de la maladie et puiser ma force dans l’amour de Dieu grâce à la prière. « Je suis inondée de messages et de prières, je ne sais même pas comment mes amis, mes connaissances et mes collègues font pour le savoir. J’étais bien loin de penser que certains de mes amis puissent prier pour moi. Je n’imaginais pas que tant de gens pourraient se joindre à la prière pour ma santé. » Irena est médecin en hôpital, membre du mouvement des Focolari et vit en Lituanie (Europe de l’Est). Durant ces mois son pays a été également touché par la pandémie de Covid-19 et en plus son travail devenu épuisant, elle a été infectée par le virus et a accusé une grande fatigue. Mais sa force, dit-elle, était sa confiance dans l’amour de Dieu. Par ailleurs la découverte de se sentir unie à de nombreuses personnes dans la prière a récompensé ses efforts et a stimulé son parcours de guérison. Son expérience, en fait, a été particulièrement difficile. Au début, son travail dans le service se déroulait au rythme habituel, mais bientôt ses collègues ont été contaminés et Irena s’est retrouvée à travailler toute seule. « J’ai dû trouver des lieux susceptibles d’accueillir le personnel en isolement  -, explique-t-elle – « il me fallait faire sortir les patients parce qu’il n’y avait personne pour s’occuper d’eux, contacter leur entourage afin qu’ils puissent être pris en charge. Il n’y avait pas de masques pour les malades  et j’ai distribué les miens. Il m’est arrivé, avec un collègue, de rester après les heures de travail et d’avoir examiné 37 malades. Je devais attendre la nuit pour être au calme et pouvoir  prier. » Après des jours passés à l’hôpital sans relâche aucune, Irena peut rentrer chez elle,  elle se sait contaminée par le virus. Mais c’est pour elle un soulagement de ressentir la proximité spirituelle de Chiara Lubich (fondatrice des Focolari) : « Sur l’étagère à côté de mon lit, il y avait une photo de Chiara souriante, je l’ai vue comme si c’était la première fois. Elle m’a souri et je lui ai souri, tout est devenu plus facile. » Peu à peu, les symptômes de la maladie se sont aggravés, mais Irena a gardé sa force intérieure. « J’ai perdu le sens du goût et j’ai réalisé que le goût est aussi un don de Dieu. J’ai offert ma souffrance pour mes collègues et pour mon Pays. Les nuits étaient très difficiles, mais à côté de moi  il y avait le sourire de Chiara.» Lorsque la maladie est devenue plus agressive, l’hospitalisation s’est imposée, avec son lot de nouvelles épreuves. « Je n’avais plus la force de parler, j’ai été soumise à un traitement expérimental. La responsable s’occupait de moi, mais les infirmières oubliaient de m’apporter mes médicaments et ne me demandaient pas si j’avais la force de prendre de la nourriture dans le chariot. Mais je pouvais aussi offrir ces difficultés. » Ici aussi, l’aide vient de ceux qui lui sont proches : « Dans la chambre, il y avait une dame atteinte d’un cancer, elle m’apportait à manger et à boire. Nous sommes devenues amies et quand je me sentais mieux, nous pouvions  prier ensemble. » Le fait de se sentir unie dans la prière avec les nombreuses personnes qui ont prié pour elle a permis à Irena d’expérimenter l’amour de  Dieu et de ses frères et sœurs. « Je suis reconnaissante à Dieu pour l’indescriptible expérience d’amour que j’ai vécue pendant ma maladie – conclut-elle – parce que je l’ai toujours senti proche de moi : cette belle expérience de communion dans la  prière a une puissance gigantesque et Dieu m’a permis de la vivre. Je me sens renaître.»

Claudia Di Lorenzi

 

Le dialogue au centre des travaux de groupe

Le dialogue au centre des travaux de groupe

Journal de l’Assemblée générale /6, 29 janvier 2021         La “Open Space Technology” (Technologie de l’Espace Ouvert) est la méthode de travail que l’Assemblée générale des Focolari adopte pour les travaux de groupe d’aujourd’hui et de demain. Il s’agit d’un système qui permet aux 359 participants connectés en ligne depuis le monde entier de se répartir en groupes de travail virtuels et de se parler, de dialoguer en mode rapproché, comme s’ils étaient assis autour d’une table. Afin de faciliter la participation de tous, quelle que soit la latitude à laquelle ils se connectent, les sessions de travail se déroulent sur trois créneaux horaires différents, correspondant aux trois zones géographiques suivantes: Asie et Océanie / Afrique, Europe et Moyen-Orient /  Amériques. Le fait que l’Assemblée consacre plusieurs jours au travail en groupe, à l’échange, à la discussion de différents thèmes, démontre la nécessité et le caractère primordial d’un dialogue à l’échelle mondiale, qui a commencé lors du parcours préparatoire à l’Assemblée, il y a environ deux ans, avec l’implication des différentes communautés des Focolari présentes dans différentes parties du monde. Des individus et des groupes ont participé à une grande réflexion mondiale, en envoyant à la Commission préparatoire de l’Assemblée plus de 3 000 propositions de thèmes à traiter au cours de ces journées. Pour des raisons pratiques, ils ont été rassemblés et triés en 16 grands volets dont quatre thèmes prioritaires ont émergé lors d’une consultation ultérieure :

  • Puiser profondément aux racines du charisme de l’unité aujourd’hui.
  • Concrétiser le charisme dans tous les domaines, en collaboration avec les Églises, les institutions, les fidèles des différentes religions et les personnes de bonne volonté.
  • Accorder une attention particulière à une écologie intégrale qui sache prendre soin de la personne, de la famille et de notre maison commune, en ayant le regard tourné vers l’avenir.
  • Vivre le dialogue intergénérationnel, en particulier avec les nouvelles générations.

Au cours de ces premières journées d’Assemblée, les participants ont ajouté trois autres thématiques importantes:

  • La famille
  • La gouvernance
  • L’option pour les derniers, les exclus.

Ce qui ressortira des travaux de groupes au cours de ces journées sera une contribution fondamentale à la rédaction du “document final” qui contiendra les perspectives et les orientations futures « pour les lignes directrices qui seront ensuite élaborées et mises en œuvre surtout localement et en profonde synergie entre le centre international et le Mouvement présent dans les différentes zones géographiques », comme l’a souhaité hier Maria Voce. Huit participants à l’Assemblée, qui composent le comité de rédaction, travailleront sur le document final. Le texte sera ensuite soumis à l’Assemblée pour approbation.

Bureau de communication des Focolari

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Maria Voce : construire des relations avec tous, c’est la contribution essentielle des Focolari

Comment Maria Voce a-t-elle vécu son rôle de première présidente à diriger les Focolari après Chiara Lubich ? Dans une interview accordée à Vatican News le 27 janvier, elle parle de la situation actuelle du Mouvement et de sa profonde communion avec le pape François. Nous en publions de nombreux extraits. Présider une réalité aussi vaste et complexe que le mouvement des Focolari, qui compte deux millions de membres dans 182 pays du monde, ne doit pas être une mince affaire. La présidente sortante est Maria Voce : née dans la province de Cosenza, avocate, elle a fait des études de théologie et de droit canonique. Aux micros de Vatican News, elle  parle de son expérience de 12 ans à la tête du Mouvement. Joies et peines, conquêtes, peut-être quelques échecs, limites et dynamiques : la vie du Mouvement a probablement toujours été faite de tout cela, y compris au cours de ces dernières   années. Si vous deviez énoncer, très brièvement, quelle est sa réalité aujourd’hui, que diriez-vous ? Je le verrais comme un arbre, un arbre qui a peut-être perdu ses fleurs et ses feuilles, qui est peut-être semblable à un paysage d’automne, mais c’est un arbre qui garde intacte sa racine très forte, une racine capable de maintenir en elle la sève et la chaleur pour nourrir les graines de ce même arbre dont les semences sont maintenant dispersées dans le monde entier sur tous les continents. Il a donc la possibilité de continuer à les nourrir et à les faire germer, car en fait elles germent déjà dans de nombreuses régions. En ce moment, nous le voyons, peut-être en hiver, dans la chaleur hivernale, mais c’est en hiver que les graines mûrissent dans le sol puis fleurissent au printemps, et il me semble que c’est un arbre qui prépare le nouveau printemps de l’Œuvre. Le pape François et le mouvement des Focolari : de toute évidence il y a une grande convergence de perspective pour ce qui est de l’accueil du dialogue, de la nécessité de construire un monde différent. En particulier, l’appel du Pape à la fraternité de la famille humaine place le Mouvement au premier plan du dialogue avec les membres d’autres religions, y compris les non-croyants. Comment voyez-vous la contribution du Mouvement dans ce sens ? Je la considère comme essentielle, parce que, dès le début, elle l’a toujours été pour Chiara: certainement en raison de la grâce du charisme de l’unité reçu de l’Esprit Saint, dès le début elle a vraiment senti qu’elle devait approcher chaque personne avec un esprit de fraternité et c’est ce qu’elle a toujours fait quand elle rencontrait quelqu’un, des catholiques d’abord – des prélats qui l’interrogeaient, comme nous l’avons vu dans le film, aux pauvres de Trente – comme elle l’a fait quand elle rencontrait des personnes d’autres Églises, d’autres religions ou des personnes sans religion. Dans chacun d’elles, Chiara a rencontré des frères et des sœurs et les a traités comme tels : c’est ce que Chiara nous a appris et c’est ce qui reste dans le Mouvement, et nous voyons que c’est une force extraordinaire. Nous l’avons vécu aussi pendant ces journées de préparation de unes des autres, et qui, en tant que personnes, se retrouvent pour parler ensemble,  prier ensemble, chercher ensemble le sens de la vie, le sens de la pandémie, le sens de la vie pour les autres en réalisant des actions de solidarité pour eux. Nous l’avons vu dans leurs paroles de sagesse, dans leur attention à ce que le Mouvement prépare, dans leur participation active à la préparation de l’Assemblée grâce à leurs suggestions, à  leur vie, car ils ont été évidemment inspirés par le même Esprit Saint qui agit au-delà des frontières, au-delà de toutes les barrières. J’ai donc l’impression que c’est la contribution à laquelle le Pape nous invite et sur laquelle il peut compter, pas seulement le Pape, mais aussi toute l’Église et toute l’humanité, parce qu’on sent qu’il y a un besoin extrême de cette fraternité et que le Mouvement a une grâce spéciale pour la construire précisément à cause du charisme d’unité que Chiara a reçu. À propos  des relations, vous avez récemment dit quelque chose de très fort concernant la nécessité pour le Mouvement d’amorcer un virage :  il s’agit de  comprendre que Dieu n’est pas seulement Amour, mais aussi Trinité…. Il est certain que Dieu est Trinité, ce qui signifie que Dieu en lui-même est relation. Cela signifie donc que tous ceux qui cherchent Dieu doivent construire des relations afin de Le trouver, et je ne crois pas qu’il y ait quelqu’un qui ne cherche pas Dieu : ils chercheront la vérité, Dieu est aussi la vérité, ils chercheront la beauté, mais Dieu est aussi la beauté, ils chercheront la bonté dans le monde, mais Dieu est aussi la bonté, Dieu est tout ce que tout être humain peut chercher et trouver s’il construit des relations, et je crois que tout le monde en est capable, parce que tout le monde est créé à l’image de Dieu et donc à l’image de Dieu Trinité. Les Statuts  de l’Œuvre de Marie prévoient qu’elle  aura toujours une femme comme présidente. Je crois que le Mouvement est l’une des rares réalités où le fait d’être une femme est un avantage, pourrait-on dire. Mais c’est aussi un bon signe pour la société civile ainsi que pour l’Église…. Je dois dire que le mot “avantage” me laisse perplexe, car à vrai dire, être à la tête d’un Mouvement comme le nôtre signifie être la première à servir, la première à multiplier les actes d’amour, la première à accepter tout défi, n’importe lequel et à le surmonter avec l’aide de Dieu et celle de nos frères. Donc, en  un certain sens, la possibilité d’être éligible peut être un avantage, mais il ne me semble pas que nous la vivions dans cet esprit, et il ne me semble pas que les focolarines qui sont les seules à pouvoir aspirer, pour ainsi dire, à cette fonction, la vivent de cette façon, mais plutôt avec un esprit d’amour, au service de l’Œuvre fondée par Chiara et que chacun aspire à servir avec l’amour dont Chiara l’a aimée, guidée et servie. Par ailleurs je pense que c’est certainement aussi un témoignage de cette égalité, de cette profonde fraternité, de cette égale dignité, qui va au-delà des différences de sexe, que Dieu a inscrite dans notre humanité, lorsqu’il a créé l’homme à son image et l’a créé homme et femme. Unis donc dans cette complémentarité qui doit respecter la diversité et donc faire émerger l’autre dans sa capacité à donner, qui sera certes différente parce que Dieu a créé deux êtres différents, mais faits pour être ensemble et bâtir ensemble l’humanité à son image et à sa ressemblance. En ce sens, je pense que c’est un signe de progrès et que c’est quelque chose qui émerge de plus en plus, aussi bien dans l’Église que dans la société, mais je pense que ce n’est rien d’autre que la manifestation de plus en plus claire de ce qu’est le profil marial de l’Église, ce profil qui dit de Marie qu’elle est femme, mère, mais aussi reine, également associée à la fondation de l’Église avec  son Fils sur le Calvaire, co-rédemptrice de l’humanité, principe d’unité pour tous. En ce sens, donc, je pense que oui, c’est un privilège dont le Mouvement peut se réjouir et qu’il peut offrir à l’Église et au monde comme exemple et, d’une certaine manière, en qualité de précurseur. Maria Voce, aujourd’hui que souhaitez-vous à l’Œuvre de Marie pour les années à venir? Comme Chiara, je souhaite à l’Œuvre la plus grande fidélité à l’Évangile, c’est-à-dire une fidélité qui puisse atteindre l’héroïsme, car cette fidélité nous invite à vivre concrètement l’Évangile. Et je dirais à cette Oeuvre qui poursuit son chemin, fidélité à cette parole de l’Évangile que Dieu a voulu prononcer en envoyant ce charisme, c’est-à-dire le mot “unité”, donc fidélité à cette unité qui doit être totale, qui doit permettre de vivre les relations comme elles sont vécues dans la Trinité, témoigner au monde que Dieu est bien là, qu’à travers l’Œuvre de Marie  il peut encore étendre plus largement cette fraternité dans l’Église et dans le monde, pour contribuer à la réalisation de cette prière de Jésus : “Père, que tous soient un”.

                                                                                                                    Adriana Masotti

Qui l’interview intégrale  

Le rapport de la Présidente

Le rapport de la Présidente

Journal de l’Assemblée générale /5 du 28 janvier 2021 Aujourd’hui est une journée de bilans à l’Assemblée des Focolari. Le programme comprend une discussion de groupe sur le rapport de la Présidente, Maria Voce, sur les six dernières années. Les participants avaient reçu le document il y a plus d’une semaine et avaient donc eu le temps de l’analyser personnellement. Un certain nombre de questions ont été posées, dont certaines au début de l’après-midi à la Présidente et au Coprésident, Jesús Morán.

Maria Voce et Jesús Morán

Maria Voce a expliqué que le rapport ne se voulait pas être « une liste d’activités » mais voulait plutôt offrir une « lecture du vécu ». Elle a attiré l’attention sur la « nouvelle configuration » du mouvement des Focolari : un processus engagé pour actualiser le charisme de l’unité dans les différents contextes du monde. Maria Voce a admis que ce processus a créé dans divers domaines « une certaine désorientation », mais elle a souligné également les effets positifs : un nouveau protagonisme des communautés locales et de nouvelles synergies entre les nombreuses subdivisions et répartitions territoriales qui ont fait place à une nouvelle créativité. Après avoir souligné la précieuse contribution des nouvelles générations du Mouvement parmi lesquelles elle a trouvé « des personnes engagées, prêtes à assumer leurs responsabilités », la Présidente a tracé une analyse des trois orientations qui ont émergé de la précédente Assemblée en 2014. En ce qui concerne le premier point, « en sortie », elle a souligné les domaines dans lesquels les Focolari ont offert leur contribution typique d’unité dans les milieux les plus variés comme le travail social ou le dialogue interculturel. En ce qui concerne le deuxième point, « ensemble », elle a noté la tendance à la diminution de la fragmentation au sein du Mouvement, avec une tension vers un travail plus synergique. Enfin, elle a souligné qu’un effort a été fait pour vivre le dernier point, « bien préparés », en développant de nouveaux parcours de formation humaine et spirituelle pour les membres et les dirigeants. Tant le rapport que les réponses ultérieures de Maria Voce et de Jesús Morán n’ont pas caché les défis et les points critiques auxquels le Mouvement est confronté comme la difficulté, par exemple, de trouver des formes et des voies appropriées pour communiquer son charisme d’une manière qui soit actuelle pour le monde d’aujourd’hui ; la diminution du nombre de vocations et le grand défi que représente l’émergence douloureuse de différentes formes d’abus au sein même du Mouvement, ce qui signifie – comme l’affirme le Coprésident, Jesús Morán – la nécessité de continuer sur la voie « d’un processus inévitable et nécessaire de “purification de la mémoire” que nous sommes appelés à vivre avec humilité et espérance ». Les perspectives auxquelles la Présidente a fait référence à la fin de son rapport partent d’une lecture des « signes des temps », c’est-à-dire des questions posées par la situation du monde, y compris celle de la pandémie du Covid : il s’agit de l’invitation à un mode de vie sobre et durable, d’une sensibilité accrue au rôle des nouveaux médias et une plus grande attention à la famille. Elle a conclu par un appel décisif à vivre une fidélité radicale à l’Évangile, ce qui signifie pour les Focolari la fidélité au mot clé de leur charisme : « Père, que tous soient un » (Jn 17, 21). Enfin, Maria Voce a invité le Mouvement à « avancer avec courage » afin de contribuer toujours plus « à une nouvelle génération en vue de la fraternité universelle”.

Bureau de communication des Focolari

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Une sainteté vécue ensemble

Une sainteté vécue ensemble

Journal de l’Assemblée Générale /4, 27 janvier 2021 Au centre des méditations, des réflexions et de la communion du troisième et dernier jour de retraite spirituelle de l’Assemblée Générale se trouve l’icône de la Très Sainte Trinité, présentée comme un modèle de “sainteté collective” (Maria Voce) et de relations d’amour qui font ressortir le “projet de Dieu” sur chaque personne (Claudio Guerrieri).

Des chrétiens de deux Églises orthodoxes

La prière œcuménique initiale, et ce n’est pas un hasard, est préparée par des chrétiens de deux Églises orthodoxes dont les traditions sont porteuses d’un grand trésor de réflexion et de contemplation de la Sainte Trinité.

Maria Voce

Dans sa méditation, Maria Voce, qui est sur le point de quitter son poste de présidente des Focolari, attire une fois de plus l’attention sur l’objectif général du Mouvement : “La perfection de la charité”, comme l’a écrit Chiara Lubich. Il s’agit  pour chacun de trouver sa réalisation pleine et personnelle en se donnant aux autres ; une façon de définir, en termes peut-être plus classiques, la sainteté. Mais une sainteté – souligne Maria Voce –  qui caractérise les Focolari : une “sainteté collective”. Afin d’expliquer ce concept, la Présidente retrace l’histoire des origines du Mouvement dans lequel nous voyons Chiara et ses premières compagnes vivre radicalement l’Évangile, une vie “pour Dieu et pour les autres”, comme l’explique Chiara elle-même, “dans l’oubli total de nous-mêmes, et de tout ce qui pourrait nous faire tomber dans le repli sur nous-mêmes. Ainsi est né un chemin vers une nouvelle sainteté, “radicale et légère, une sainteté qui pourrait être accessible à tous, vécue en famille, au milieu du monde, ensemble”, une sainteté à plusieurs. Celle-ci exige toujours une écoute personnelle de ce que Dieu veut, mais implique nous sachant en train de cheminer avec les autres, en regardant en effet l’autre et la présence de Dieu en lui.

Claudio Guerrieri

Le philosophe italien Claudio Guerrieri, membre du Centre d’études des Focolari, la “Scuola Abbà”, (l’École Abbà) prolonge  cette réflexion en se concentrant sur l’un des effets de la “sainteté collective” : elle permet de faire émerger la véritable personnalité de chacun,  le projet de Dieu sur chacun. C’est un aspect très présent dans les écrits mystiques de Chiara Lubich au cours des années 1949-1950, qui offrent un modèle de communion et d’unité qui “n’est pas uniforme, mais qui comprend une pluralité de voix où chacun exprime, en tant que partie, le tout”. La preuve en est que dans le mouvement des Focolari, outre Chiara Lubich, il y a deux autres cofondateurs, Igino Giordani et Pasquale Foresi, qui, par leur “dessein”, ouvrent et incarnent le charisme de Chiara. C’est ainsi que se sont achevés ces trois jours de retraite profonde, parfois un peu déstabilisante, mais aussi pleine de stimuli en vue des choix à faire. « Ils ont été, a expliqué l’un des jeunes lors de la communion finale, une occasion de s’écouter mutuellement et d’essayer de comprendre dans quelle direction l’Esprit Saint appelle les Focolari dans cette prochaine étape et à qui confier les postes de gouvernance au service de cette Œuvre, pour relever les défis et saisir les enjeux de ces six prochaines années. »

                                                                Bureau de communication des Focolari

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Vivre l’Évangile : changer le regard

Vivre pour l’unité signifie y contribuer à la première personne, au quotidien, à commencer par les relations dans la famille, au travail, dans la certitude qu’elle transforme les situations, crée la communion, la fraternité et la solidarité. Une autre logique Ce matin-là, en rentrant de la messe du dimanche, j’ai trouvé le chaos dans la cuisine, signe que notre fils et ses amis avaient fait la fête toute la nuit. Il aurait été juste et éducatif de laisser les choses telles qu’elles étaient afin qu’elles puissent être « vues »: on en aurait alors parlé. Mais la lecture de l’Évangile que je venais d’entendre ne m’a pas laissée tranquille : il s’agissait du pardon. Pardonner soixante-dix fois sept fois. Lorsque j’ai commencé à mettre les choses en ordre, j’ai senti une « justice » différente s’installer en moi, selon une autre logique. C’était comme si ce désordre extérieur devait d’abord trouver de l’espace en moi. La colère et la déception envers notre fils ont perdu de leur force. Quand le garçon s’est réveillé, il m’a demandé ce qui me rendait si heureux. N’entendant pas de réponse, après un certain silence, il s’est ouvert : il était entré dans le cercle de la  drogue et demandait de l’aide. Plus tard, nous en avons parlé ensemble avec son père. Comme une graine, la Parole  a commencé à germer. Par la suite, la situation de notre fils, et par conséquent celle de toute la famille, a changé. (M. J. – Norvège) La leçon de ma fille En tant que responsable d’un département important de l’entreprise où je travaille, mon engagement a tout de suite été d’aider les employés à faire de leur mieux avec compétence et précision. Mais après quelques années, quelqu’un a demandé à être licencié, d’autres se sont plaints. Qu’est-ce qui n’allait pas ? Je ne comprenais pas… Un jour, mon plus jeune enfant m’a donné une grande leçon. Je l’aidais à faire ses devoirs et en parcourant tout son cahier, je lui montrais toutes les corrections de son institutrice. Et en pleurant elle m’a dit : « Papa, mais tu ne vois que les erreurs ? Tu ne vois pas les pages avec le maximum des points ? ». La même erreur que je faisais au travail : ne voir que les défauts des autres. Cela a pour moi été un moment lumineux. Il s’agissait maintenant de mettre une autre paire de lunettes, celle que l’amour donne. Cela n’a pas été facile. En secret, j’ai commencé à compter le nombre de fois que je réussissais à vivre ainsi, et chaque jour le nombre augmentait. Un jour, un des collaborateurs m’a demandé pourquoi j’étais si content. Ce fut le bon moment pour lui parler de la leçon que ma fille m’avait donnée. (J. G. – Portugal) Un mari alcoolique Avec un mari qui se consacrait à l’alcool, il n’y avait plus de fêtes, d’anniversaires, d’amitiés. Et cela aurait été supportable s’il n’y avait pas eu aussi des explosions de violence. Nous vivions de sa pension (quand nous pouvions l’empêcher de la dépenser) et des travaux de nettoyage que je faisais dans l’immeuble. A certains moments, aller ainsi de l’avant signifiait faire preuve d’héroïsme. La famille et les enfants eux-mêmes, qui avaient quitté la maison à cause de lui, me répétaient souvent : « Pourquoi ne le quittes-tu pas ? » Mais il se serait retrouvé alors dans la rue. Ce qui m’a surtout toujours freiné, c’est qu’ il était le père de mes enfants. Les jours où il avait dû subir une opération, l’absence d’alcool l’avait rendu encore plus agité. Cependant, il a finalement accepté un jour de suivre un traitement de désintoxication. Ce fut long, mais il commença à faire quelques pas. J’avais l’impression de voir un enfant apprendre à marcher. Après quelques années, sa volonté de vivre est revenue, pour profiter de sa famille et même de son premier petit-enfant. Nous nous dirigeons maintenant vers la fin de la vie. Je peux dire que sans la foi, je n’aurais pas eu la force de rester avec lui. (M. D. – Hongrie)

Stefania Tanesini

(extrait de « Il Vangelo del Giorno », Città Nuova, année VII, n.1, janvier-février 2021)

Charisme, Prophétie, Incarnation

Charisme, Prophétie, Incarnation

Journal de l’Assemblée générale /3 du 26 janvier 2021

Stefan Tobler

« Qui sait si notre tâche n’est pas tant de donner la “lumière” mais de pénétrer l’obscurité, la boue, le désespoir du manque de dignité, […] dans les mille différentes pauvretés d’aujourd’hui » ? C’est probablement cette question provocatrice qui a le plus caractérisé la seconde journée de retraite spirituelle de l’Assemblée générale des Focolari. Après la prière œcuménique initiale, qui a réitéré la nécessité d’une profonde conversion des cœurs, Stefan Tobler, théologien réformé suisse, et Paula Luengo, psychologue chilienne, ont abordé le thème central de l’incarnation : que signifie le fait que Dieu se soit fait homme, dernier avec les derniers ? Et que signifie pour les Focolari, aujourd’hui, vivre et concrétiser la spiritualité de l’unité ?

Silvina Chemen

Les orateurs présentent leurs réflexions selon deux points de vue complémentaires. À partir des écrits mystiques de Chiara Lubich, Stefan Tobler met en avant la valeur de l’incarnation. « Pour Chiara, ce n’est pas seulement un moment de l’histoire du passé mais un fait qui a changé définitivement le sens de toute la création et qui donne aux choses de la terre une valeur d’éternité, une très haute dignité ». L’incarnation se poursuivra – conclut Stefan Tobler – si nous parvenons à « avoir des yeux simples qui découvrent Dieu sous la réalité de ce monde ».

Paula Luengo

Cette nouvelle dignité que le monde acquiert lorsqu’il est considéré sous cet angle devrait provoquer un changement de perspective de notre part, explique Paula Luengo. « Nous ne trouverons pas notre identité en contemplant notre nombril, mais en embrassant – comme le dit Chiara – “tous ceux qui sont seuls”.  « Nous devons “partir de l’humanité avec ses abîmes”. L’incarnation est donc un mouvement qui recherche la proximité et l’abaissement ». Luigino Bruni, italien, professeur d’Économie politique et d’Histoire de la pensée économique, et Silvina Chemen, argentine, rabbin à Buenos Aires, arrivent à la même conclusion, en réfléchissant sur “charisme, prophétie et incarnation”. Ils posent la question : est-il encore possible de parler aujourd’hui de la dimension prophétique d’un charisme ? « Quand il y a des frères – explique Silvina Chemen -, il y a prophétie ; quand il y a fraternité, la voix [de Dieu] apparaît ; quand nous sommes vraiment ensemble, Dieu se manifeste ».

Luigino Bruni

Lors des réunions de groupe, de nombreuses questions ont été posées sur le présent et l’avenir du Mouvement, comme : que signifie être fidèle aux racines aujourd’hui ? Luigino Bruni explique que « nous devons réussir à comprendre, dans les communautés charismatiques, que la première histoire est terminée, cette merveilleuse histoire qui nous a fait rêver les yeux ouverts et fait voir le ciel, c’est un acte particulièrement difficile. Mais l’histoire continuera parce que la promesse était plus grande que la première veste que notre foi a endossée dans la première partie du parcours ».  Bureau de Communication des Focolari   texte en pdf  

Un pacte mondial

Un pacte mondial

Journal de l’Assemblée générale /2, 25 janvier 2021 Le deuxième jour de l’Assemblée Générale des Focolari a commencé par une prière œcuménique présentée par des participants de différentes Églises. Elle s’adresse à Jésus dans son abandon sur la croix, afin qu’il aide chacun à « grandir dans l’écoute des autres » ; qu’il nous enseigne à « accueillir ensemble l’Esprit Saint » et « le cri de l’humanité aujourd’hui » afin de « devenir des instruments d’unité.» Ensuite, on a procédé à des votes qui avaient été reportés depuis hier et qui étaient nécessaires pour adapter le règlement de l’Assemblée aux modalités télématiques. Avec un léger retard, la retraite spirituelle s’est donc ouverte pour tous les participants et se terminera le mercredi 27 janvier. C’est un moment fondamental de l’Assemblée, comme le stipulent les statuts du Mouvement, « afin que les électeurs (…) soient dociles à la grâce de l’Esprit Saint. » Le premier thème choisi place les participants devant ce que l’on pourrait définir comme la clé de la mystique de Chiara Lubich : un pacte solennel, que la fondatrice a conclu le 16 juillet 1949 dans les montagnes, les Dolomites, avec Igino Giordani, écrivain et homme politique, co-fondateur du Mouvement. « Dans ce pacte – souligne le Père Fabio Ciardi, Oblat de Marie Immaculée et théologien de la vie consacrée – Chiara Lubich et Igino Giordani avaient demandé à Jésus, qu’ils avaient reçu peu de temps auparavant dans l’Eucharistie, de créer lui-même l’unité entre eux, en utilisant leur volonté pleine et partagée d’accueillir l’autre, de mettre en valeur la pensée de l’autre et d’ouvrir ainsi un espace pour permettre à l’Esprit Saint de faire un chemin. »

Vicky et Vic

Il est également souligné que le pardon et la miséricorde sont à la base de ce pacte et les participants sont immédiatement invités à mettre ce principe en pratique. Ceux qui le souhaitent peuvent prendre contact avec l’un des participants avec lesquels ils souhaitent se réconcilier, avant de formuler ce pacte – tous ensemble et chacun dans sa propre langue – dans une prière mondiale qui dépasse toutes les frontières.

Somjit, un bouddhiste thaïlandais

Plusieurs témoignages et expériences ont montré comment cette mystique communautaire peut se traduire dans la vie : des Philippines, Vicky et Vic, mariés, ont raconté comment ils ont vécu et surmonté l’infection de Vic par la covid; Somjit, un bouddhiste thaïlandais, a partagé comment il essaie de vivre le don de soi selon les enseignements du Bouddha. Jordi d’Espagne, agnostique, a également raconté son implication dans la coordination, avec son épouse chrétienne, de plusieurs groupes de dialogue.

Rassim, un musulman d’Algérie

Enfin, Rassim, un musulman d’Algérie, a trouvé dans le Coran l’encouragement à se montrer tolérant envers les autres et à se déclarer prêt à un amour réciproque inconditionnel. À la fin de cette journée de retraite, les participants se sont répartis dans les 34 salles virtuelles pour des réunions de groupe dans lesquelles ils ont pu non seulement partager des pensées et des réflexions, mais aussi mettre en pratique ce qui a été présenté dans la session d’aujourd’hui : une profonde écoute mutuelle et un accueil sans réserve les uns des autres.

Bureau de communication des Focolari

 

Atmosphère solennelle et familiale

Atmosphère solennelle et familiale

Journal de l’Assemblée générale – 1 du 24 janvier 2021 C’est parti ! L’Assemblée générale du mouvement des Focolari a commencé à 12h30 (UTC +1). Longtemps attendue et préparée par une grande participation des membres et des adhérents des Focolari dans le monde entier, elle était prévue pour le début septembre 2020 mais elle a été reporté en raison de la pandémie et se déroule désormais par voie électronique. Le choix de cette date est significatif : il y a deux jours, le 22 janvier, date de naissance de Chiara Lubich, marquait la fin de l’année du centenaire de la fondatrice du Mouvement, tandis qu’aujourd’hui, le 24 janvier, nous nous souvenons du jour où Chiara, en 1944, a « découvert » la réalité de Jésus dans son abandon sur la croix, le Jésus qui allait devenir « l’époux de son âme » et qui allait la pousser à Le « chercher » dans toutes les souffrances et les douleurs de l’humanité, afin de reconstruire des relations et des ponts d’unité. L’Assemblée – selon ce qui est défini dans son règlement – est « le premier et le plus important organe directeur du Mouvement des Focolari ». Elle réunit 360 participants, dont 139 de droit, 181 élus et 40 invités par la Présidente. Bien que disséminés dans le monde entier, les participants font leur entrée dans la seule grande salle virtuelle, tous conscients de la solennité et de l’importance du moment, tous bâtisseurs de l’atmosphère active d’une famille mondiale et qui est bien tangible sur la plate-forme virtuelle. Maria Voce, présidente sortante du Mouvement à la fin de son second mandat, ouvre l’Assemblée par un appel solennel. Elle invite les participants à se mettre tous dans l’attitude de Jésus à la dernière Cène et à se laver les pieds les uns les autres, ce qui signifie être prêts « à s’écouter, à se comprendre, à dépasser les différences, pour devenir vraiment des frères, ce qui signifie vraiment égaux, vraiment avec la plus grande dignité, qui est celle que Jésus nous donne parce qu’Il nous fait enfants de Dieu et tous frères et sœurs ». Conformément au règlement, la session d’aujourd’hui a comporté plusieurs votes : tout d’abord l’élection des deux modérateurs qui coordonneront et dirigeront les travaux : Uschi Schmitt, médecin allemande, et Andrea Ponta, ingénieur italien. La commission électorale a ensuite été approuvée, composée de Danilo Virdis, Flavia Cerino, Waldery Hilgeman, Laura Bozzi et Sœur Tiziana Merletti, tous résidents en Italie et, pour des raisons juridiques, présents au siège officiel de l’Assemblée, le Centre international des Focolari à Rocca di Papa (Italie). Lors de votes ultérieurs, l’Assemblée a ensuite approuvé le programme de ces journées et un amendement aux Statuts généraux du Mouvement qui réduit le nombre minimum de conseillers à élire de 30 à 20. Dès demain, les participants commenceront la retraite spirituelle de trois jours.

Bureau de Communication des Focolari

 

Le centenaire se termine mais ne s’arrête pas

22 janvier 2020 – 22 janvier 2021. L’année du Centenaire de la naissance de Chiara Lubich s’achève aujourd’hui. 365 jours en pleine pandémie, qui ont été différents de ce qui était prévu mais qui ont ouvert de nouvelles pistes et perspectives. « Célébrer pour rencontrer », telle était le slogan choisi pour le Centenaire de la naissance de Chiara Lubich (1920-2020), fondatrice des Focolari. Lorsqu’il s’est ouvert le 22 janvier 2020, de nombreuses initiatives étaient prévues sur les cinq continents ; on n’imaginait que la pandémie serait un tournant pour le Centenaire, en marquant un avant et un après, mais sans empêcher, voire dans certains cas en les renforçant, les possibilités de « rencontrer » Chiara. Commençons par le début. Le 7 décembre 2019, le Centenaire s’ouvre avec l’inauguration de l’exposition « Chiara Lubich Ville Monde » aux Galeries de Trente (Italie), sa ville natale. Une exposition sous le haut patronage du Président de la République italienne, promue par la Fondazione Museo storico del Trentino en collaboration avec le Centre Chiara Lubich. Ce jour-là, la Province autonome de Trente a voulu remettre à Maria Voce, Présidente des Focolari, le « Sceau de Saint Venceslas ». Le lendemain, une section détachée de l’exposition était inaugurée à Tonadico, dans la municipalité de Primiero San Martino di Castrozza (Italie), consacrée notamment aux années 1949-1959. Dans les semaines qui ont suivi, l’exposition s’est multipliée dans différents pays du monde, répétant celle de Trente, mais enrichie de particularités locales. À Nairobi (Kenya), l’exposition a mis en lumière le développement des Focolari en Afrique ; à Jérusalem, une section était consacrée à la relation entre Chiara et cette ville et à son rêve qui devient maintenant réalité : un centre de spiritualité, d’étude, de dialogue et de formation pour l’unité. Chiara Lubich est née le 22 janvier, et en ce 22 janvier 2020, Rome célèbre le Centenaire par une soirée qui lui est dédiée, vingt ans exactement après que la capitale italienne lui a également conféré la citoyenneté d’honneur. « Chiara, à partir de ce 22 janvier 2000, – a déclaré l’ancien maire, Francesco Rutelli, – a pris l’engagement de se consacrer davantage et mieux à Rome, en incarnant partout l’amour réciproque. Quoi de plus beau que faire nôtres aujourd’hui ces paroles ». Quelques jours plus tard, le Président de la République, Sergio Mattarella, s’est exprimé au Centre Mariapolis « Chiara Lubich » à Cadine (TN) lors d’une manifestation du Centenaire à laquelle ont participé la Présidente du Mouvement, Maria Voce, le Coprésident Jesús Morán, les autorités locales et plus de 900 personnes. La transmission en streaming comptait plus de 20.000 vues. Dans son discours, Sergio Mattarella a identifié la fraternité, appliquée à l’action civile et politique, comme le trait distinctif de la spiritualité de Chiara Lubich. Trente a également été le cadre du Congrès international « Un Charisme au service de l’Église et de l’humanité » auquel ont participé 7 Cardinaux et 137 Évêques, amis du mouvement des Focolari de 50 pays, qui s’est ensuite poursuivi à la cité-pilote internationale des Focolari de Loppiano (Incisa Figline Valdarno – Italie). Dans son message, le Pape François s’était vivement réjoui de ce congrès, exprimant « la gratitude de Dieu pour le don du charisme de l’unité à travers le témoignage et l’enseignement (…) de Chiara Lubich ». Au même moment, au Centre Mariapolis de Castel Gandolfo (Italie), plus de 400 religieux, religieuses, consacré(e)s et laïcs catholiques – avec une représentation orthodoxe – de 100 familles religieuses et 33 pays ont été les protagonistes d’un autre événement lié au Centenaire : « Charismes en communion: la prophétie de Chiara Lubich », un atelier de dialogue entre les différents charismes pour favoriser la communion entre les familles religieuses à travers la spiritualité de l’unité. La pandémie a commencé alors à se propager dans le monde entier. Et aussi pour le Centenaire, des changements sont intervenus : certains événements ont été annulés, d’autres ont été déplacés sur le web. L’exposition de Trente a été enrichie d’un itinéraire virtuel ; celui prévu au Brésil, a été transformé en un itinéraire dédié à Chiara Lubich grâce à une équipe intergénérationnelle et qui peut être utilisé à travers les réseaux sociaux de @focolaresbrasil (Facebook, Instagram et Youtube). Des initiatives via le web permettent à de nombreuses personnes de visiter les expositions consacrées à Chiara Lubich, plus qu’elles n’auraient pu le faire en présentiel. D’autres événements, en revanche, ont eut lieu : comme l’émission de deux timbres-poste dédiés à Chiara Lubich en République tchèque ou le Concours pour les écoles italiennes sur le thème : « Une ville ne suffit pas » promu par le Centre Chiara Lubich/Humanité Nouvelle et par la Fondation du Musée historique du Trentin, en collaboration avec le Ministère de l’Éducation, de l’Université et Recherche, qui a vu la participation des écoles italiennes. La cérémonie de remise des prix aura lieu le 16 février 2021, via le web. Le confinement a obligé le Centre International des Focolari à Rocca di Papa (Italie) de fermer pour certaines périodes en 2020. Depuis quelques mois, les visites sont possibles dans le respect des normes sanitaires en vigueur. L’une des visites les plus importantes fut celle de Sa Sainteté le Patriarche de Constantinople Bartholomée Ier qui vint prier sur la tombe de Chiara Lubich. Des événements ont également présenté et promu, en présenciel ou via le web, différentes nouvelles publications liées au Centenaire: une nouvelle édition – la vingt-neuvième – du livre « Méditations » de Chiara Lubich ; deux textes de la série « Œuvres de Chiara Lubich » publiés par Città Nuova : « Conversazioni. In collegamento telefonico » sous la direction de Michel Vandeleene et « Discorsi in ambito civile ed ecclesiale » sous la direction de Vera Araújo ; la nouvelle biographie de Chiara Lubich, la voie de l’unité, entre histoire et prophétie, écrite par Maurizio Gentilini. L’édition anglaise de ce dernier texte a également été présentée au consulat italien de Mumbai, en Inde, lors d’un événement diffusé via le web consacré au centenaire de Chiara Lubich. La Consule italienne à Mumbai, Stefania Constanza, Vinu Aram, Directeur de l’Ashram Shanti à Coimbatore, et Maurizio Gentilini étaient présents. Une approche « mixte » a été choisie – en partie en présentiel à Trente et en partie on line – pour la rencontre d’étude « Chiara Lubich en dialogue avec le monde. Une approche linguistique, philologique et littéraire de ses écrits », organisée par le Centre Chiara Lubich et le Groupe d’étude et de recherche en linguistique, philologie et littérature de l’école Abbà (Centre d’études interdisciplinaires du mouvement des Focolari) avec des experts de différents pays. Certaines des interventions sont disponibles dans la section « Documents et Conférences » du site du Centre Chiara Lubich. Presque à la fin du centenaire, le 3 janvier 2021, Rai Uno, la première chaîne de la télévision italienne, a diffusé le téléfilm « Chiara Lubich. L’Amour vainc tout » réalisé par Giacomo Campiotti.  Chiara Lubich était interprétée par Cristiana Capotondi. Il était réalisé par Rai Fiction et Eliseo Multimedia. Il a été vu par 5.641.000 téléspectateurs. Beaucoup d’autres ont ensuite pu le voir dans les différents continents grâce à RaiPlay et Rai Italia. Et aujourd’hui, 22 janvier 2021, le Centenaire s’achève. Mais – peut-on se demander – est-il vraiment terminé ? La Présidente du mouvement des Focolari, Maria Voce, s’est récemment exprimée à ce sujet, expliquant que « la rencontre vivante avec Chiara ne peut pas se limiter à 100 ans, ni même à une année de centenaire ». Elle n’est pas finie, elle continuera tant qu’il y aura un membre de la famille de Chiara sur terre qui continuera à faire des rencontres pour témoigner que Chiara est vivante, que le charisme de Chiara a encore quelque chose à dire au monde ».

Anna Lisa Innocenti

L’Assemblée générale des Focolari commence !

L’Assemblée générale du Mouvement des Focolari se déroulera en ligne du 24 janvier au 7 février. On procédera au renouvellement des responsabilités suivantes : de la Présidente, du Coprésident et d’organes directeurs, et les lignes directrices d’orientation et d’action pour les six prochaines années seront définies. Précédée d’un processus de formation et d’information auquel ont participé les communautés des Focolari du monde entier, la troisième assemblée générale des Focolari après le décès de sa fondatrice Chiara Lubich débutera dimanche prochain, le 24 janvier 2021. L’Assemblée, qui devait avoir lieu début septembre 2020, a été reportée en raison de la pandémie. Le Dicastère pour les laïcs, la Famille et la Vie a permis de la reporter et de tenir l’ensemble de l’assemblée par voie électronique. Voyage participatif 362 personnes du monde entier y participeront, représentant les différentes cultures, générations, vocations, appartenances ecclésiales et confessions religieuses présentes dans le Mouvement des Focolari. Afin d’encourager la participation la plus large possible, l’actuelle Présidente Maria Voce a mis en place en février 2019 une commission préparatoire dont les tâches étaient de rassembler des propositions de sujets à débattre lors de l’assemblée, d’identifier les noms des candidats aux élections et de préparer le programme. Élections de la Présidente, du Coprésident et des conseillers L’élection de la Présidente aura lieu le 31 janvier,[1] en utilisant un système de vote en ligne. Le 1er février, le coprésident sera élu, et le 4 février, ce sera au tour des conseillers qui assisteront la Présidente dans les différentes fonctions de gouvernement du Mouvement. Elle répartira ensuite elle-même les tâches. Une autre tâche de l’Assemblée générale est la délibération sur des sujets proposés par le Centre du Mouvement, présentés à l’initiative de la  Présidente, du Conseil général, ou d’une section, d’une branche ou d’un mouvement. Tout participant à l’Assemblée peut faire la proposition que d’autres sujets soient examinés. Qu’est-ce qui sera discuté ? Les plus de 3.000 propositions arrivées du monde entier concernant les thèmes à traiter dans l’Assemblée et les lignes que le Mouvement devrait suivre dans les six prochaines années, représentent bien la vivacité du peuple des Focolari, mais aussi la conscience du « changement d’époque » en cours, comme l’a dit le pape François en 2018, en rencontrant la communauté des Focolari à Loppiano. Les nombreuses instances ont été classées en quatre volets thématiques : l’actualisation du charisme transmis par la fondatrice ; la culture qui découle du charisme de l’unité ; la réponse à la crise environnementale et à la pandémie ; le travail à réaliser ensemble avec les nouvelles générations. Comme le Coprésident actuel des Focolari, Jesús Morán, l’a récemment déclaré dans une interview, un espace de dialogue et de débat sera également réservé au thème des abus, aussi bien dans le rapport sur le sexennat de la Présidente qui ouvrira l’assemblée, que dans une intervention ad hoc du Coprésident. Malgré la diversité des voix, il apparaît un besoin général d’identifier des voies nouvelles et actualisées de fraternité, capables de répondre aux défis et aux questions de l’humanité actuelle, tant au niveau mondial que local. Des nouvelles et des mises à jour sur les travaux de l’Assemblée seront disponibles quotidiennement sur la page Web des Focolari et dans les communiqués de presse ultérieurs. Stefania Tanesini – +39 3385658244   [1] Comme indiqué dans les Statuts, la Présidente du Mouvement sera toujours une femme. Il s’agit ainsi de souligner son profil marial et sa connotation essentiellement laïque et donc « de préserver le dessein que Dieu avait pour elle en confiant son commencement et son développement à une femme ». Comme on peut le lire dans les Statuts, « sa présidence sera avant tout une présidence de charité, car elle devra être la première à aimer, c’est-à-dire à servir ses frères et sœurs, en se souvenant des paroles de Jésus : « … celui qui voudra être le premier parmi vous sera le serviteur de tous ». (Mc 10:44).