Mouvement des Focolari
Une minute pour la paix

Une minute pour la paix

Le mardi 8 juin 2021 à 13 heures, heure locale, faisons une pause dans chaque fuseau horaire pour prier pour la paix en Terre Sainte, au Myanmar et dans le monde entier, chacun selon sa propre tradition. « Avec UNE MINUTE POUR LA PAIX 2021, le 8 juin à 13 heures (heure locale), nous invitons tout le monde : catholiques, chrétiens de différentes confessions, croyants de nombreuses religions, hommes et femmes de bonne volonté à s’unir pour prier et travailler ensemble pour la paix dans le monde entier, en particulier à Jérusalem, entre Israéliens et Palestiniens et au Myanmar ». C’est l’appel lancé par le Forum International d’Action Catholique (FIAC) en collaboration avec les AC d’Italie et d’Argentine, l’Union Mondiale des Organisations Féminines Catholiques (UMOFC) et d’autres associations. Le Mouvement des Focolari adhère à cette initiative et invite tout le monde à se joindre spirituellement à ce moment particulier. La date a une haute signification symbolique : le 8 juin 2014 a eu lieu dans les jardins du Vatican la rencontre «  Invocation pour la paix » promue par le pape François avec le président d’Israël Simon Peres, le président de l’Autorité palestinienne Maḥmūd ʿAbbās – Abu Mazen, avec le Patriarche de Constantinople Bartholomée Ier. Était également présente à cette rencontre Margaret Karram, actuelle présidente du Mouvement des Focolari, qui a récité à cette occasion la prière pour la paix de saint François d’Assise. « Je crois au pouvoir de la prière parce que je l’ai vu en action de nombreuses fois, comme le 8 juin 2014, lorsque le  a voulu ce moment extraordinaire qu’a été « l’invocation pour la paix » en Terre Sainte – rappelle Karram dans une interview au journal italien Avvenire – (…) j’ai eu le privilège de lire devant eux la prière pour la paix de Saint François d’Assise. C’était une expérience très forte. On pourrait se demander : «  Mais à quoi a-t-elle servi, cette prière ? Cela a été un point lumineux vers lequel regarder, parce que la prière – comme l’avait dit le Gardien de la Terre Sainte de l’époque – n’est pas une chose qui produit quelque chose, la prière génère. Nous devons dès lors continuer à générer la paix dans notre propre cœur avant tout et avec tous les autres ». Depuis cette date historique, chaque année, en ce jour du 8 juin, le Forum International d’Action Catholique invite à « Une minute pour la paix » afin d’ implorer ensemble, à travers la planète, la fin de tous les conflits. C’est à nous de le faire ! Impliquons-nous et diffusons cette initiative afin de compter un nombre croissant de MINUTES POUR LA PAIX dans le monde entier. Lorenzo Russo Info : Forum International d’Action Catholique

Colombie, au milieu des protestations, l’espoir d’un avenir meilleur

Depuis 2019, le pays sud-américain connaît des protestations sociales contre les choix du gouvernement actuel. Daniel, un jeune homme des Focolari, nous parle de leur engagement en faveur de solutions pacifiques aux tensions. Que se passe-t-il en Colombie ? Le pays connaît de fortes tensions entre les forces de l’ordre et les citoyens. Des manifestations ont lieu contre les choix du gouvernement actuel qui – selon les manifestants – met en œuvre des politiques qui font grandir les inégalités. Pour comprendre ce qui se passe, nous avons interviewé Daniel Osorio, l’un des jeunes du Mouvement des Focolari pour un Monde Uni en Colombie. Quelle est la situation actuelle dans ton pays ? Depuis 2019, la Colombie connaît des manifestations de masse qui remettent en cause la manière de procéder du gouvernement. Elles sont principalement causées par des désaccords sur les politiques gouvernementales et par l’exigence d’un enseignement public gratuit, mais pas seulement. Parmi les raisons de ces protestations figure aussi l’usage excessif de la force publique contre les civils, parfois de véritables massacres. Les manifestants demandent l’intervention de la Commission inter-américaine des droits de l’homme pour vérifier les nombreux cas de violations présumées. De nombreux blessés et victimes ces dernières années, en chiffres : de 2016 à 2020, 971 meurtres de défenseurs des droits de l’homme et de leaders sociaux ont été recensés. En particulier, au mois de mai 2021, les tensions se sont accrues en raison du projet de réforme fiscale qui allait frapper la classe moyenne fragile et les couches sociales les plus faibles et qui ont le plus souffert de l’impact économique de la pandémie. Les protestations ont débouché sur une grève nationale à laquelle ont participé plus de 5 millions de personnes. Et si la plupart des manifestations étaient pacifiques et culturelles, il y a eu aussi quelques actes de vandalisme et une  répression violente de la part de l’État qui ont fait des victimes et des blessés. Quel rôle jouent les réseaux sociaux quant à la sensibilisation du monde à ce que tu es en train de vivre? Grâce à l’influence des réseaux sociaux, à la facilité de générer des contenus audiovisuels et à la grande quantité d’informations qui circulent, les gens peuvent être au courant de ce qui se passe dans notre pays. Parfois, cependant, il est difficile d’être certain de la fiabilité et de la véracité du contenu reproduit dans les espaces numériques. D’autre part, la large diffusion des réseaux sociaux facilite la diffusion de contenus qui alertent tout le monde sur les revendications des manifestants, mais aussi sur les rapports de violations des droits de l’homme, aidant à avoir une image plus complète et réelle de ce qui se passe. Que font la communauté des Focolari et les Jeunes pour un Monde Uni dans cette situation ? Une fois que les manifestations ont commencé, en tant que Jeunes pour un Monde Uni, nous avons ressenti très fortement, deux éléments : une grande impuissance face aux épisodes concrets de violence et un fort désir de pouvoir faire quelque chose de concret. Nous avons commencé immédiatement par trois actions :

  • Au niveau local, nous avons créé un espace virtuel où chacun pouvait exprimer ce qu’il ressentait, conçu comme un moyen de partager et de recevoir de nouvelles propositions et idées.
  • Nous avons lancé une vidéo sur nos réseaux sociaux network afin de rendre visible et d’  encourager les protestations pacifiques et culturelles, certains que c’est la voie pour changer la situation dans le pays et non la voie de la violence.
  • Nous créons des infographies – que nous diffusons sur les réseaux sociaux – pour toucher le plus grand nombre de personnes possible en Colombie et dans le monde, en expliquant les causes des manifestations, la situation actuelle dans notre pays, mais aussi en envoyant un message d’espoir, en communiquant l’importance d’être unis en tant que pays, en tant que peuple, en tant que société et en tant que monde.

Comment voyez-vous votre avenir et celui de la Colombie ? Malgré la situation difficile, j’ai le sentiment qu’il y a de l’espoir, car la raison pour laquelle nous manifestons et parlons est précisément celle-ci : nous croyons que la Colombie et le monde peuvent être de meilleurs endroits où vivre, avec plus de justice, d’équité et d’unité.

                                                                                                                                 Lorenzo Russo

« Qui pleure pour toi ? » Le nouveau vidéoclip du Gen Verde

En 2013, après un énième naufrage tragique d’un bateau de migrants en mer Méditerranée, Gen Verde a composé une chanson inspirée de l’histoire vraie d’une petite fille qui faisait partie des victimes. Aujourd’hui, des années plus tard, les problèmes liés à la migration restent dramatiquement d’actualité. Pour cette raison, Gen Verde repropose la chanson dans un nouveau vidéoclip inédit. « Quand quelqu’un souffre, c’est notre affaire. Ne laissez jamais l’indifférence prendre le dessus mais ayez le courage de pleurer face à la douleur et ayez la capacité de prendre soin des autres ». C’est le message que le Gen Verde, un groupe musical international veut donner à travers le nouveau vidéoclip inédit sorti le 9 mai 2021, sur les notes de la chanson « Qui pleure pour toi ? ». Cette chanson est tirée de l’histoire vraie d’une très jeune émigrante qui a péri dans l’un des nombreux naufrages en mer Méditerranée. Son corps gisait dans un hangar de l’île de Lampedusa (Italie). Avec elle, 368 migrants avaient perdu la vie. C’était le 3 octobre 2013. C’est l’une des nombreuses tragédies en mer Méditerranée qui se produisent depuis de trop nombreuses années. Comme celle qui s’est déroulée entre le 21 et le 22 avril 2021, lorsque 130 migrants sur un zodiac mal en point, dans des vagues de plus de six mètres, fuyaient l’horreur vécue en Libye. Et là, au large des côtes libyennes, ils ont crié à l’aide par le biais d’un téléphone d’alerte pendant deux jours, sans trouver d’aide. Ces 130 personnes ont été abandonnées à la noyade. Une tragédie de plus dans ce cimetière au fond de la Méditerranée. « Nous sommes tombés dans la mondialisation de l’indifférence. Nous nous sommes habitués à la souffrance de l’autre, elle ne nous concerne pas, ce n’est pas notre affaire ! », a déclaré le pape François après le naufrage d’octobre 2013. « Après avoir composé la chanson ‘Qui pleure pour toi ?’, – raconte le groupe international Gen Verde -, nous avons réalisé que pour de nombreuses personnes, ce fut une aide pour changer de perspective et réveiller cette flamme de tendresse et de solidarité que nous portons tous en nous ». « C’est pourquoi, à la demande générale – expliquent-elles – nous reproposons la chanson par un vidéoclip inédit qui, nous l’espérons, aidera à nous mettre dans la peau de ceux qui souffrent. Car si nous éveillons les consciences que ceux qui sont à la merci des vagues sont en réalité nos frères et sœurs dont nous devons prendre soin, notre façon de penser et d’agir changera également. « Il n’y aura plus les ‘autres’, mais seulement un ‘nous’ toujours plus grand, qui arrivera à inclure tout le monde ».

Lorenzo Russo

https://youtu.be/8iaemHN4r1c

La communion de l’amour

L’expérience des Focolari consiste à vivre dans la joie de l’unité, effet de l’amour réciproque, qui est la volonté de Dieu pour nous tous. Chers tous, Une fois encore, ces derniers jours, notre spiritualité collective m’a été confirmée par le biais d’un petit livre qui m’avait été signalé récemment. Il est du bienheureux Baudouin, qui a vécu au XIIe siècle. Abbé cistercien, il était devenu évêque, ensuite primat d’Angleterre et, par la suite, légat du pape. Dans ses écrits[1], il parle non seulement de la nécessité pour les moines de bien vivre la solitude « O beata solitudo o sola beatitudo », mais aussi de mettre en pratique la « communion » avec les frères. Il se réfère à : « Malheur à celui qui est seul ! »[2] […] et affirme : « L’amour a horreur d’être solitaire ». […] Pour le bienheureux Baudouin, il existe donc l’amour de celui qui aime et recherche la communion, ce qu’il appelle « l’amour de la communion », et le retour de l’amour de la part de celui qui est aimé, qui fait naître entre eux deux la « communion de l’amour ». Il y a donc un amour de la communion et la communion de l’amour. […] La « communion de l’amour », selon lui, conduit à la béatitude, comme on peut l’expérimenter sur la terre. C’est notre expérience : il s’agit de la joie de l’unité, effet de l’amour réciproque, qui est la volonté de Dieu pour nous tous. […] Si nous vivons pleinement notre vie chrétienne, comme notre Idéal nous l’enseigne – c’est-à-dire dans l’amour réciproque ‑, nous participons – dans la mesure où c’est possible sur la terre – à la gloire et à la louange qui sont dans la Trinité. Nous y participons d’une part dans notre rapport avec Dieu – nous parvenons, à notre tour, à Lui rendre gloire et louange de manière juste – et d’autre part dans nos relations réciproques. Le bienheureux déclare : « Tout bien (tout amour), du fait même qu’il est un bien (qu’il est amour), a besoin de louange. » « Tout bien », tout amour véritable, donc y compris celui que nous avons entre nous. Et ce sont cette gloire et cette louange réciproques, inhérentes à l’amour réciproque, qui nous font goûter avec simplicité ce qu’il y a de joyeux dans notre vie de communion. […] Alors, visons toujours à cela, à l’amour réciproque, à la communion de l’amour ; et laissons-nous éclairer et réchauffer par le rayonnement de sa splendeur de louange et de gloire, pour la seule gloire de Dieu, de façon à être toujours davantage prêts à porter cet amour, toujours plus dignes de le porter, là où règne le gel de l’indifférence réciproque et où l’on meurt de froid.

Chiara Lubich.

  (d’une liaison téléphonique, Rocca di Papa 26 octobre 1995) Extrait de : Chiara Lubich, Conversazioni in collegamento telefonico, Città Nuova Ed., 2019, pag. 500. ————————————– [1] Baudouin de Ford, “Perfetti nell’amore”, Ed. Qigajon – Comunità di Bose (Vc), Magnano 1987 [2] Qo 4, 10

Aujourd’hui plus que jamais il y a besoin d’une Économie de Communion

Aujourd’hui plus que jamais il y a besoin d’une Économie de Communion

« N’oublions pas les pauvres » (Chiara Lubich). À une époque qui cherche anxieusement un moyen d’allier économie avec justice sociale et durabilité, l’Économie de Communion vit et annonce depuis trente ans une nouvelle économie dont message s’avère plus que jamais pertinent. En mai 1991, Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, débarque au Brésil, à Sao Paulo où elle est saisie par le contraste entre les gratte-ciel et la myriade de favelas misérables qui les entourent. Elle a senti de devoir faire quelque chose, immédiatement : le 29 mai 1991, elle a donné naissance à l’Économie de Communion. Si l’on regarde le monde d’aujourd’hui, les contrastes sont encore plus forts et aggravés par la pandémie : aujourd’hui, plus que jamais, il y a besoin d’une Économie de Communion. Le 29 mai 2021, de 13h à 17h, l’événement international « 30 ANS D’ÉCONOMIE DE COMMUNION » aura lieu en ligne, en direct de l’Auditorium de la Cité-Pilote internationale de Loppiano (Florence, ITALIE), en italien, anglais, français, portugais, espagnol et coréen. Intervenants parmi d’autres :  l’économiste Stefano Zamagni, qui a toujours accompagné l’Économie de Communion ; Vera Araujo, sociologue brésilienne ; Jean Tonglet, ATD Quart Monde ; Luca Crivelli, Université SUPSI (Lugano-Suisse) ; Alberto Ferrucci, entrepreneur et « pionnier » de l’ÉdeC ; Isaias Hernando, président de l’Association internationale pour une Économie de Communion (AIEC) ; Geneviève Sanze, Conseil général du Mouvement des Focolari ; Benedetto Gui, Institut universitaire Sophia ; Margaret Karram et Jesús Morán, présidente et coprésident du Mouvement des Focolari ; Luigino Bruni, économiste, coordinateur du projet Économie de communion. L’Économie de communion, c’est plus de 1 000 entreprises dans le monde qui adhèrent au projet ou s’en inspirent, 15 incubateurs d’entreprises EoC-IIN pour le développement de nouvelles entreprises dans autant de pays, 6 projets de développement intégral en cours, et plus de 400 mémoires ou thèses de diplôme. Le programme débutera par un exposé des origines historiques et spirituelles de l’Économie de Communion. Des performances artistiques suivront. De nombreux témoignages et la vie de l’Economie de Communion du Brésil, d’Argentine, des Philippines, des Emirats Arabes, du Portugal, des Etats-Unis, de Belgique et des messages vidéo du monde entier : de la Nouvelle-Zélande au Bénin en passant par le Mexique. L’événement comprendra la participation artistique du groupe international Gen Verde et sera organisé par la réalisatrice Maria Amata Calò. Il y aura localement des points d’écoute et de participation, dans le respect de la réglementation anti-Covid. Luigino Bruni, coordinateur de l’Économie de Communion : « Nous vous attendons nombreux pour célébrer trente ans de communion, de partage avec les pauvres, d’une économie des cinq pains donnés qui deviennent mille et nourrissent une multitude. Une célébration de gratitude, tournée vers les jeunes et l’avenir. Parce que l’Économie de Communion est un bien mondial, un cadeau pour tous ». Comment participer : L’événement est ouvert à tous sans formalité d’enregistrement. La playlist YouTube avec la palette de toutes les langues disponibles : https://youtube.com/playlist?list=PLseXirhCvXpFZxIHlHX721qP1QvE3ranQ La chaîne INTERNATIONALE :  https://youtu.be/FdBZIz3mBkY PORTUGAIS : https://youtu.be/3joXe3qID1g ANGLAIS : https://youtu.be/UEcaW9EN3k4 ESPAGNOL : https://youtu.be/46KXJGo9aLc ITALIEN : https://youtu.be/BEIKv64Adl8 FRANÇAIS : https://youtu.be/QzwQnIkaW3c Plus d’ info sur la page dédiée à l’événement :  https://www.edc-online.org/it/italiano/news/30-anni-di-edc.html Tous les supports présentés sont disponibles ici: https://www.edc-online.org/it/header-pubblicazioni/archivio-documenti/events-international/eventi-2021/30-anni-di-edc.html Galerie de photos Économie de Communion : https://www.flickr.com/photos/133391424@N02/albums   Bureau de presse Économie de Communion : Antonella Ferrucci – (+39) 349 5620268

L’unité des chrétiens aujourd’hui : « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».

Congrès international en ligne les 28-29 mai 2021 de 13h30 à 17h (heure italienne) 60 ans de dialogue entre fidèles de nombreuses Églises : une contribution du mouvement des Focolari à l’unité des chrétiens qui génère accueil, justice et paix entre les communautés et les peuples. Lors du congrès, nous approfondirons le « dialogue de vie » qui naît de la proximité et du partage entre chrétiens de différentes Églises. Parmi les intervenants, citons : Card. Kurt Koch, Président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens (Vatican) Margaret Karram, Présidente du mouvement des Focolari Ioan Sauca, Secrétaire général ad intérim du Conseil Œcuménique des Eglises (Suisse) ; Piero Coda, Institut Universitaire Sophia (Italie) Stefan Tobler, Université de Sibiu (Roumanie) Prof. Dr. Mervat Kelly, Université Pontificale du Latran (Italie) Mgr Juan Usma, Conseil Pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens (Vatican) Pasteur Giovanni Traettino, Fondateur de l’Église Évangélique de la Réconciliation (Italie) Pasteur Joe Tosini, Fondateur du Mouvement John 17 (USA) Révérend Dr. Jesús Moran, Coprésident du mouvement des Focolari « En se concentrant sur la spiritualité de l’unité, Chiara Lubich a eu un impact profond sur le mouvement œcuménique et a contribué de manière significative à nourrir des relations authentiques entre les Églises et différentes traditions chrétiennes ». Ce sont les mots d’Olaf Fykse Tveit, ancien Secrétaire Général du Conseil Œcuménique des Églises. Des milliers de chrétiens se reconnaissent dans le charisme de Chiara Lubich et dans la primauté de la parole évangélique dans laquelle Jésus prie le Père : « Que tous soient un » (cf. Jn 17, 21). « Unité » est le mot clé du charisme des Focolari et aussi du chemin de dialogue en cours ; un chemin qui n’annule pas la diversité mais qui sait reconnaître précisément là une richesse. La conférence promue par les Focolari, intitulée « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». (cf. Jn 15, 13) se déroulera en ligne les 28 et 29 mai. Elle ne pouvait arriver à un moment plus propice, alors que la résurgence des guerres et des conflits – en plus du fléau de l’inégalité sociale aggravé par la pandémie – exige une contribution personnelle et globale pour guérir les fractures et les blessures auxquelles l’humanité est confrontée aujourd’hui. L’objectif du congrès est double : approfondir le « dialogue de la vie » – le point de vue extraordinaire à partir duquel Chiara Lubich a commencé en 1961 à parcourir un chemin de communion avec des chrétiens de différentes Églises – et l’échange de « dons spirituels ». Le « dialogue de la vie » ou « dialogue du peuple », comme l’a également défini Chiara Lubich, ne s’oppose pas au dialogue des responsables des Églises, mais l’accompagne et en témoigne. Ce sont les chrétiens eux-mêmes qui vivent, agissent et travaillent ensemble dans le quotidien et, plongés dans les défis de l’histoire, nourrissent un climat de confiance, d’estime et de respect mutuels qui fait tomber les barrières et les siècles de préjugés. De nombreux témoignages de ce dialogue enrichiront le congrès, comme celui de Lina, catholique, et de Roberto, de l’Église pentecôtiste, tous deux originaires d’Agrigente (Italie), engagés dans un projet de solidarité commune envers leur ville, fondé sur l’Évangile, valorisant ce qui unit et non ce qui divise. Ceux de chrétiens de nombreuses Églises aux Philippines qui collaborent pour remédier ensemble à des situations d’urgence et découvrent combien elles sont des occasions fructueuses pour marcher, travailler et prier ensemble. Nicole appartient à l’Église grecque-catholique, tandis que Garo est arménien orthodoxe ; ils sont libanais et collaborent avec la Fédération mondiale des étudiants chrétiens (WSCF) présente dans tous les pays du Moyen-Orient. De leur participation naît un réseau de relations qui crée la communion : « et cela – expliquent Nicole et Garo – nous en avons tant besoin dans nos pays ». Le congrès international a lieu à l’occasion du 60e anniversaire du Centre « Uno » pour l’unité des chrétiens, le secrétariat pour le dialogue entre les chrétiens de différentes Églises, fondé par Chiara Lubich le 26 mai 1961. Le congrès aura lieu de 13h30 à 17h00 (heure italienne), et sera diffusé depuis le Centre Mariapolis de Castel Gandolfo (Rome, Italie) et sera traduit en 20 langues. Pour suivre l’événement: http://live.focolare.org

l'invitation en PDF

Stefania Tanesini 

Trois « visionnaires » de l’unité

Trois « visionnaires » de l’unité

Dans son message aux participants de la Chaire Œcuménique Internationale Patriarche Athénagoras-Chiara Lubich, le Patriarche Œcuménique de Constantinople Bartholomée Ier définit ainsi le pape Paul VI, le patriarche Athénagoras et Chiara Lubich, les protagonistes de cette troisième édition, organisée en synergie entre l’Institut universitaire Sophia et le Patriarcat Œcuménique de Constantinople les 25 et 26 mai. « Le pape Paul VI, le Patriarche Athénagoras, Chiara Lubich – Prophétie de l’unité entre les Églises sœurs ». Tel est le titre de la troisième chaire Œcuménique internationale  créée par l’Institut universitaire Sophia en synergie avec le Patriarcat Œcuménique de Constantinople, dédiée à deux géants du dialogue entre les « Églises sœurs », tels que le patriarche Œcuménique de Constantinople Athénagoras Ier et la fondatrice du Mouvement des Focolari, Chiara Lubich. De nombreux orateurs interviendront, parmi lesquels Son Éminence le Métropolite Polycarpe, Archevêque Orthodoxe d’Italie et Exarque d’Europe du Sud, Son Éminence le Métropolite Maximos de Selvyria, Co -titulaire de la Chaire avec le professeur Piero Coda, théologien, le professeur Giuseppe Argiolas, recteur de l’IUS, Don Giuliano Savina, directeur du Bureau National pour l’Œcuménisme et le Dialogue Interreligieux de la CEI, le prof. Augustinos Bairactaris, professeur de Dialogue Œcuménique et de théologie orthodoxe à l’Académie ecclésiastique de l’Université Patriarcale de Crète, le professeur Dimitrios Keramidas, professeur à la faculté de Missiologie de l’Université Grégorienne, le Dr Sandra Ferreira, codirectrice du Centre « Uno » pour l’unité des chrétiens du Mouvement des Focolari. En proposant l’étude de trois personnalités du plus haut profil œcuménique telles que le Pape Paul VI, le Patriarche Athénagoras Ier et Chiara Lubich, les promoteurs ont choisi de présenter une voie profonde et clairvoyante, mais peut-être encore trop peu explorée, comme celle qui réunit le dialogue théologique et le « dialogue de la vie » que la  fondatrice des Focolari a promu et encouragé. Le 25 juillet 1967, lors de l’une des visites historiques de Paul VI à Istanbul, au Fanar – la résidence historique des Patriarches de Constantinople – le Patriarche Athénagoras Ier a souligné que leur principal objectif, en tant que chefs de leurs Églises respectives, était « d’unir ce qui est divisé, par une action ecclésiastique mutuelle , dans la mesure du possible, en affirmant les points communs de la foi et du gouvernement, orientant ainsi le dialogue théologique vers le début d’une communauté saine, sur les fondements de la foi et de la liberté de la pensée théologique inspirée par nos Pères communs et présente dans les différentes traditions locales »1. Il s’agissait de rencontres d’une importance capitale qui ont marqué un changement d’étape dans l’histoire moderne du dialogue entre les deux « Églises sœurs ». La première rencontre entre Paul VI et Athénagoras Ier a eu lieu en 1964 ; une rencontre qualifiée de « prophétique » par l’actuel Patriarche Œcuménique de Constantinople Bartholomée Ier dans son message : « Les deux Primats ont perçu que l’Occident et l’Orient ne pouvaient pas vivre dans l’isolement et l’autosuffisance, dans la mesure où cela était préjudiciable à l’unité et à la catholicité du Corps du Christ et qu’un dialogue d’amour et de vérité pouvait conduire à l’unité, fondée sur la base solide du premier millénaire ». Des paroles extrêmement actuelles, qui offrent une indication claire et un horizon aussi pour ce que l’humanité vit en ce moment divisée par une pandémie mondiale et la réactivation de conflits dans de nombreuses parties du globe : seuls le dialogue et un chemin commun où tout est partagé sauveront l’humanité. Bartholomée Ier fait preuve d’une grande audace dans son discours et reprend une expression du théologien Florovsky qui définit les deux Églises d’Occident et d’Orient comme des ‘sœurs siamoises’ qui ne peuvent se séparer l’une de l’autre ». « Ce congrès de deux jours, poursuit Bartholomée Ier dans son message, est un rappel et un renouvellement de l’appel à ce chemin béni, tracé par le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras. Chiara Lubich a soutenu ce chemin avec sa sensibilité, son immédiateté dans la communication et la certitude que le dynamisme des relations entre les deux Églises, créé par l’étreinte des deux Primats à Jérusalem, qui a brisé le mur millénaire entre Rome et Constantinople, ne doit pas être affaibli ». Margaret Karram, présidente du Mouvement des Focolari, lui a fait écho en définissant Chiara Lubich, dans son salut d’ouverture, comme « un pont évangélique entre deux géants de la prophétie de l’unité ». « Le souhait que je formule est que la Chaire Œcuménique puisse continuer, avec toute l’Œuvre de Marie, à servir de pont avec amour, par la connaissance et l’étude mutuelles, entre nos deux Églises sœurs, en cheminant ensemble dans la lumière de Jésus, Chemin, Vérité et Vie (cf. Jn 14, 6) ». Piero Coda, a expliqué la haute signification et la nécessité de maintenir l’expression « Églises sœurs » car – a-t-il précisé – « cela signifie reconnaître l’égale dignité de deux grandes traditions de familles ecclésiales ». Et, rappelant l’expression du Pape François qui convient que « L’unité est un chemin » 2, il propose un horizon de dialogue entre les églises chrétiennes qui redécouvre dans l’amour, le moteur de l’unité : « Il ne suffit pas de découvrir le précieux trésor qui peut être enfoui dans le champ conflictuel des interprétations. Il ne suffit pas non plus de viser simplement une « diversité réconciliée » comme la reconnaissance mutuelle des diversités mises côte à côte. Non : il faut saisir – là où elle est présente – la sève de l’Esprit Saint qui coule, fleurit et porte du fruit dans les différentes branches de l’unique vigne qu’est le Christ, et dont le Père est le vigneron diligent et riche en miséricorde (cf. Jn 15). Marchez donc ensemble, comme Peuple du Ressuscité : là où il y a la division, il y a encore la mort ; là où il y a l’amour, parmi les disciples de Jésus, il y a le Ressuscité et, en Lui, il y a déjà l’unité avec et en Dieu, au service de tous ».

Stefania Tanesini

Le texte du message du Patriarche Œcuménique de Constantinople Bartholomée Ier en format PDF Le message de la présidente du Mouvement des Focolari, Margaret Karram, en PDF Le programme de la conférence en PDF   ———————————- 1 De l’intervention de Bartholomée I, Patriarche Œcuménique de Constantinopole « Unir ce qui est divisé » – 24 luglio 1917 http://www.vatican.va/content/osservatore-romano/it/comments/2017/documents/piccoli-passi-ma-balzi-da-gigante.html 2 Prière Œcuménique commune dans la cathédrale luthérienne de Lund (Suède), Homélie du Saint Père François https://www.vatican.va/content/francesco/it/homilies/2016/documents/papa-francesco_20161031_omelia-svezia-lund.html  

Tenir bon sur le bateau

Chiara Lubich explique le rôle du Mouvement des Focolari dans le dialogue vers l’unité. Comme un bateau qui navigue, propulsé par le souffle de l’Esprit Saint. Chers tous, un jour, en rencontrant le Saint-Père, je lui ai posé cette question « Comment voyez-vous notre Mouvement ? » Il m’a répondu : « Comme un Mouvement œcuménique. » […] Il en est ainsi : notre Mouvement est un Mouvement œcuménique. Son but, en effet, est la réalisation du Testament de Jésus : « Que tous soient un*. » Le charisme qui l’a fait naître et qui l’anime est le charisme de l’unité. C’est donc un Mouvement qui est né, non de la volonté d’un homme ou d’une femme, mais parce que l’Esprit Saint, dispensateur de charismes, l’a voulu. […] Sans aucun doute, nous faisons partie nous aussi du grand phénomène de l’œcuménisme qui s’est développé ces derniers temps dans la chrétienté. Mais dans quel but ? Pour y apporter une contribution. Laquelle ? Une contribution importante, modeste, déterminante, fondamentale, secondaire… ? Nous ne le savons pas. Une chose est sûre cependant : Dieu le sait. […] Parmi les questions que l’on me pose, il y en a souvent sur l’œcuménisme. On me demande comment vont les choses dans ce domaine, dans le monde, parmi nous, ce que l’on prévoit, combien de temps il faudra attendre encore, ce qu’il faut faire pour accélérer l’heure… On veut savoir ce qu’il faut faire. Dieu nous a placés dans cette Œuvre comme sur un bateau qui navigue sur les eaux du temps vers un port qui nous est inconnu. Ce n’est pas nous qui le faisons avancer. C’est l’Esprit Saint qui, de son souffle divin, nous indique les diverses étapes du voyage à atteindre. D’abord, il nous a manifesté l’esprit qui doit nous animer […] puis les horizons vers lesquels nous devons porter notre regard et pour lesquels nous devons travailler : une plus forte unité dans l’Église catholique, l’unité avec les autres chrétiens, etc. […] Notre devoir est de rester sur le bateau, à la place que la Providence nous a désignée, bien arrimés à nos postes pour que les flots de la mer du monde ne puissent pas nous emporter. Et là, tenir bon et adhérer activement à la volonté que Dieu a sur nous, depuis toujours, afin que le bateau ne soit pas ballotté mais avance sûrement vers le but que nous ne connaissons pas, mais auquel nous croyons. But infiniment beau et vraiment utile à la diffusion du Royaume de l’unité sur la terre. Demeurer à ce poste, même si nous ne devions pas voir cette “heure” […], après nous, d’autres prendront notre place et, avec eux, un jour, nous pourrons remercier Dieu de nous avoir fait participer à la construction sur la terre d’une Œuvre qui est sienne , une Œuvre qui apporte beaucoup à l’œcuménisme universel, parce qu’elle son Œuvre. Et alors ? […] Suivons Dieu sans attendre : le bateau avance. Bien à notre place, solidement ancrés dans l’instant présent. […]

            Chiara Lubich

* Cf. Jn 17, 21 (D’une liaison téléphonique, Rocca di Papa le 28 septembre 1995) Extrait de : Chiara Lubich, Conversazioni in collegamento telefonico, Città Nuova Ed., 2019, pag. 497.  

Gen Rosso & friends : concert de solidarité

Gen Rosso & friends : concert de solidarité

Le 23 mai 2021, Gen Rosso lancera un concert de solidarité pour une tournée dans un camp de réfugiés en Bosnie-Herzégovine avec des migrants sur la route des Balkans. En Bosnie-Herzégovine, dans le sud-est de l’Europe, certains migrants vivent une situation dramatique. Sur la « Route des Balkans », battue par le froid et avec le risque de la Covid, ces réfugiés vivent dans des conditions sanitaires extrêmes. Diverses organisations présentes sur place aident de différentes manières, notamment contre le froid et la faim. Parmi les nombreuses initiatives, un projet du groupe international Gen Rosso a vu le jour, pour apporter proximité, secours, soutien humanitaire et formation de base à travers les arts du spectacle aux migrants bloqués en Bosnie. L’idée est de réaliser un « projet-concert » sur place, dans le camp de réfugiés de la ville de Bihać.  L’événement sera organisé en coopération avec le Service Jésuite des Réfugiés (JRS), une organisation internationale dont la mission est d’accompagner, de servir et de soutenir les réfugiés et autres personnes déplacées afin qu’ils puissent déterminer leur propre avenir. D’où l’idée du concert HIGHER que le Gen Rosso présentera le dimanche 23 mai 2021 à 21h00. (heure italienne), en live streaming directement depuis les studios du Gen Rosso à Loppiano. Sur ce lien, vous pouvez vous inscrire pour suivre l’événement. Le produit des billets – selon la formule du don libre et spontané – sera utilisé pour les frais d’organisation du concert Life à Bihać et pour impliquer au maximum – dans le respect des règles de la Covid – les migrants sur place, à travers trois jours d’ateliers et pendant le concert, sur la scène,   avec le Gen Rosso. Les réfugiés seront donc les véritables protagonistes de l’événement, qui pourront transmettre le message de dire « Non » à la culture de la violence et de l’exploitation humaine, et transmettre un message d’intégration et de dialogue pour une culture de fraternité universelle. Le concert HIGHER se déroulera dans un parcours composé de quatre étapes narratives à travers lesquelles on souhaite amener le spectateur à la réflexion et à la recherche de la vérité. Donc un événement artistique composé de plusieurs moments où chacun traite d’un thème particulier : Dieu Amour, nous sommes aimés et donc nous aimons ; changement important qui passe à travers la douleur ; mourir pour son propre peuple – amour mutuel – être là l’un pour l’autre ; lumière et joie – Pâques. Certains artistes participeront au concert – Emanuele Conte, auteur-compositeur-interprète italien, Karine Aguiar, chanteuse amazonienne, Albert Illa, auteur-compositeur-interprète et musicien espagnol – pour partager leur musique avec le Gen Rosso.

Lorenzo Russo

Le vaccin, un bien mondial

La campagne mondiale pour l’accès aux vaccins contre la Covid-19 a débuté aujourd’hui à 13h00 (heure italienne) : “Un vaccin pour tous – Vaccine for all”,  ainsi qu’une action-symbole pour apporter des soins et la possibilité de se faire vacciner aux personnes vivant le long du fleuve Amazone au Brésil. L’action est promue par un réseau international de plus de 40 organisations de différents pays, appartenant à différentes cultures et religions. « La possibilité d’être vacciné ne devrait pas être une expérience réservée à quelques privilégiés, mais le droit de chaque personne. C’est pourquoi nous travaillons tant au niveau politique qu’au niveau communautaire pour garantir à chaque personne son droit à un vaccin. » C’est Conleth Burns, un jeune nord-irlandais de 23 ans, diplômé en droit, qui a prononcé le discours d’ouverture de la conférence de presse et lancé  la campagne. La date n’a pas été choisie au hasard : c’est la veille du sommet mondial du G-20. Mario Bruno, italien, Président international du Mouvement politique pour l’Unité, promoteur de la campagne avec les Jeunes pour un Monde Uni du mouvement des Focolari, explique que ce thème a été choisi parce que demain nous saurons quelle solution la communauté internationale adoptera : la suspension ou le partage des brevets, avec une sorte de “communauté de brevets” grâce à laquelle les laboratoires pharmaceutiques décident de partager les licences pour la production de leurs vaccins dans les pays plus pauvres. « Nous demandons que des accords soient passés avec les laboratoires pharmaceutiques pour établir des prix abordables pour les pays les plus pauvres et que les gouvernements, animés par le désir de mettre en œuvre la fraternité universelle, et non par de nouvelles formes de colonialisme, financent les vaccins pour d’autres pays plus pauvres. » Parallèlement à cette mobilisation mondiale, une campagne sanitaire démarre au même moment dans la région amazonienne du Pará (Brésil) en soutien au projet “Barco Hospital Papa Francisco” (le navire-hôpital Pape François), en fonction depuis 2019 pour les populations des “ribeirinhos” qui vivent le long du fleuve Amazone et ne peuvent atteindre les centres de soins. C’est ce qu’explique Klara Piedade, une jeune diplômée en droit de l’État du Pará, au Brésil. Elle représente les Jeunes pour un Monde Uni du mouvement des Focolari, qui ont promu la campagne lors de la dernière édition de la Semaine du Monde Uni, axée cette année sur le concept et la pratique du “prendre soin” dans tous les domaines : politique, environnemental, social et économique. « En tant que Brésilien, je peux affirmer que, chez les populations indigènes et riveraines, la réalité de la pandémie dépasse de beaucoup les chifres officiels. Ce sont des personnes qui sont pour la plupart oubliées de la société, éloignées des centres urbains et des lieux de soins, et qui vivent aujourd’hui non seulement une crise sanitaire, mais aussi sociale, économique et environnementale. Avec cette campagne, nous proposons un don en ligne pour soigner et soutenir les habitants de cette région qui vivent sur les rives du fleuve Amazone et qui n’ont pas accès aux aides sociales et aux soins médicaux. » Edson Galego, un infirmier brésilien qui vit à Obidos, en Basse-Amazonie, travaille directement sur le projet : « Depuis septembre 2019, le navire-hôpital du Pape François a déjà atteint plus de 700 000 habitants le long de l’Amazone, grâce aux efforts de nombreux bénévoles et aux aides économiques, qui ne sont toutefois pas suffisantes. Ce qu’il faut actuellement, ce sont des vaccins et l’État aide surtout ceux qui vivent dans les agglomérations urbaines. Aujourd’hui, la situation a empiré : nous sommes dans la période des grandes pluies, le niveau du fleuve a augmenté, inondant les communautés sur son passage, empêchant la pêche et la navigation vers les villes pour acheter de la nourriture, des médicaments et d’autres denrées de première nécessité. Nous pensons que seul un réseau mondial nous permettra de viser véritablement la fraternité universelle et d’embrasser concrètement ensemble cette partie de l’humanité qui souffre et qui se trouve exclue. » Sœur Alessandra Smerilli (Sous-Secrétaire du Dicastère pour le service du développement humain intégral, coordonne la Task Force Économie de la Commission COVID du Vatican) souligne l’aspect de la justice : «  Ici, il ne s’agit pas de faire la charité à ceux qui sont plus mal lotis que nous :  ne donnons pas des miettes – explique-t-elle -. C’est une question de dette de justice envers ceux qui sont plus pauvres. Nous ne serons pas sauvés si nous ne le sommes pas tous ensemble, comme nous l’a rappelé le pape François. C’est-à-dire que nous ne serons pas sauvés tant que nous ne serons pas tous pris en charge, en particulier les plus vulnérables, les pauvres et les oubliés. Je crois que ce projet va dans la bonne direction : la suspension des brevets, au moins temporairement, mais aussi la baisse des prix. Nous savons également qu’il s’agit d’une question de distribution des technologies : nous devrions également pouvoir étudier des vaccins qui ne sont pas uniquement conçus dans la partie occidentale du monde. Cela est très difficile pour certaines populations. Efforçons-nous de fabriquer des vaccins qui soient faciles à produire et à transporter partout. » Yassine Lafram, président de l’Union des Communautés islamiques d’Italie (UCOII), souligne l’élément essentiel de la coresponsabilité des individus et des États face à la pandémie actuelle et à ses conséquences dans le monde entier : « Nous sommes convaincus que nous pourrons tous nous relever si la responsabilité est partagée. Nous sommes tous liés et nous risquons que lorsque nous aurons vacciné des populations entières, il y en aura d’autres qui, parce qu’elles sont pauvres, ne seront pas en mesure de vacciner ne serait-ce qu’un pour cent. Nous espérons qu’à partir de là, d’autres campagnes de vaccination pourront être lancées, en particulier à destinantion des populations défavorisées. » Gianfranco Cattai, coordinateur de Retinopera, a élargi l’horizon sur la nécessité d’offrir des réponses de justice sanitaire à des populations plus larges dans le besoin. « Il s’agit d’une campagne très concrète et j’espère qu’elle pourra déclencher des développements futurs : je fais référence à la production de médicaments essentiels dans les pays appauvris afin qu’ils puissent être produits localement. » Vinu Aram, directeur du Shanti Ashram (Inde), a apporté une contribution importante, en faisant valoir qu’il existe un élément éthique important dans l’idée d’un vaccin pour tous. « Se soigner ne suffit pas. Le pape François, tout comme le Mahatma Gandhi, nous invitent à mettre en pratique  la solidarité. Pour la première fois au monde, des scientifiques ont collaboré pour fabriquer des vaccins. Je soutiens cette campagne du vaccin pour tous et nous lançons cet appel non seulement pour les Indiens, les Américains ou les Italiens, mais vraiment pour le monde entier, afin que toute la famille humaine puisse rêver et vivre une véritable solidarité. » Stefano Comazzi, président de l’ONG Action pour un Monde Uni (AMU), qui, en collaboration avec l’Association Accueil Saint François d’Assise de la Providencce de Dieu, gérera le projet “Prévention, vaccin et soins pour les ribeirinhos– Barco Hospital Papa Francisco”, a expliqué en détail le type de soutien sanitaire, social et économique : « Les soins médicaux seront dispensés dans le cadre du programme de santé existant sur ces bateaux-hôpitaux, avec des examens, des diagnostics et des soins spécialisés si nécessaire. Pour la prévention et la prophylaxie, en collaboration avec les responsables locaux, des actions d’orientation et de sensibilisation seront menées sur l’hygiène, la distanciation sociale et la remise de packs de protection et d’hygiène. Leur coût est estimé à 15 euros. Le programme d’aide aux familles les plus vulnérables comprend la distribution de colis alimentaires et d’articles d’hygiène personnelle et de désinfection. Le coût moyen de chaque unité est estimé à 17 euros. » Enfin, il a souligné un élément qui dit l’unicité de ce projet : c’est la réciprocité « à laquelle, en tant qu’AMU, nous attachons une grande importance, afin que personne ne se sente comme un bénéficiaire passif, mais que des liens de fraternité se créent entre les communautés de ceux qui donnent leurs contributions et de ceux qui les reçoivent. En effet, les communautés visitées par le “Bateau Hôpital Pape François” ont l’habitude de fournir des services bénévoles pour soutenir et contribuer à ces missions. »

                                                                                                                  Stefania Tanesini

  Pour revoir la Conférence de Presse : www.avaccineforall.org  

Pérou : opération sauvetage

Pérou : opération sauvetage

L’histoire d’Alex, responsable de la sécurité, de la santé et de l’écologie dans une entreprise de nettoyage des routes : à travers son travail il fait tout pour prendre soin de la planète et de toutes les espèces vivantes. Alex travaille dans une entreprise qui effectue des opérations de lavage de routes avec des citernes d’une capacité de 5000 gallons (environ 19 000 litres). Celles-ci recueillent l’eau des piscines de saumure et arrosent les différents territoires d’une grande mine du nord du Pérou. L’entreprise est animée par certaines valeurs telles que : priorité à la vie, faire ce qui est juste, grandir et évoluer ensemble, mettre en valeur les salariés de l’entreprise, prendre soin de la planète et de toutes les espèces vivantes. « Je supervise la sécurité, la santé et l’écologie et je fais toujours attention à la santé du personnel, en ayant comme objectif :  ‘aucun accident’ –  précise-t-il – Nous sommes également attentifs à l’impact de notre travail sur l’environnement, afin que la faune et la flore soient protégées, car nous sommes des intrus et nous devons respecter leur habitat sans le détériorer. Il arrive souvent que des animaux meurent dans les bassins parce qu’ils pensent trouver de l’eau douce. Ils descendent la pente raide, glissent et tombent dans l’eau : cela arrive à des chèvres, des vaches, des renards… Aujourd’hui, nous avons trouvé un petit renard qui luttait pour ne pas se noyer et n’avait aucun espoir de s’en sortir par ses propres moyens. Dans l’entreprise qui nous sous-traite, il y a un numéro de “secours d’urgence”. Mais, comme personne ne répondait, j’ai décidé d’agir pour le sauver. Avec un tuyau d’aspiration, soutenu par une corde, je me suis mis au travail. J’ai jeté la corde dans la piscine pour que le petit renard puisse s’y accrocher, mais … il n’avait pas la force de remonter. Je suis donc descendu dans le bassin avec l’aide de deux collègues qui tenaient la corde, et j’ai réussi à l’attraper. Il était frigorifié, je l’ai immédiatement recouvert de mon pull et nous l’avons emmené au bureau de secours. » Ces paroles d’Alex font penser au texte Laudato Sì du Pape François lorsqu’il parle de Saint François qui  entrait en communication avec toute la création et prêchait même aux fleurs en les invitant à louer le Seigneur, car pour lui toute créature était sa sœur, unie à lui par des liens d’affection. Il s’est donc senti appelé à prendre soin de tout ce qui existe. Alex poursuit : « Quand les employés sont rentrés et ont vu le renard, il m’ont sommé de l’enlever parce qu’il mouillait les meubles sur lesquels je l’avais posé. J’ai répondu que mes vêtements étaient également mouillés et que j’avais utilisé mon pull pour le réchauffer. Ils ont alors changé d’attitude et l’un d’entre eux a commencé à réchauffer le renard avec le tuyau d’échappement du camion. J’ai appris plus tard que l’un des responsables avait émis un avertissement négatif à mon encontre pour m’être trop exposé. Mais je ne me suis pas découragé. Le petit renard n’a jamais essayé de m’attaquer, en fait il me faisait confiance. Il a réussi à se rétablir et peu après, nous avons pu le libérer. »

Gustavo E. Clariá

 

Campagne mondiale « A Vaccine for all – Un vaccin pour tous »

Le coup d’envoi de la campagne « Un vaccin pour tous », visant à promouvoir l’accès de tous aux vaccins contre le Covid-19, sera donné le 20 mai. En son cœur, une action concrète de soutien socio-sanitaire aux populations indigènes d’Amazonie. Un réseau international d’organisations de différentes cultures et religions porte ce projet. Un mal mondial ne peut être vaincu que par un bien commun mondial : que la vaccination contre le Covid-19 soit accessible à tous, en donnant la priorité aux plus vulnérables et aux plus démunis de la planète, indépendamment de leur revenu individuel et national. La décision de la communauté internationale est urgente : suspension des brevets des entreprises pharmaceutiques ou contrats prévoyant des quantités et des prix plus généreux pour les pays pauvres ou émergents. Alors que nous demandons des solutions justes et rapides, nous nous mobilisons pour une campagne  sanitaire  dans  la  région  amazonienne  du  Pará  (Brésil),  avec  le  projet « bateau-hôpital ‘Pape François’ » en faveur des “ribeirinhos“, des populations qui ne peuvent rejoindre les lieux de soins et ont ainsi droit à une assistance socio-sanitaire. Cette action est au cœur du Manifeste qui explique l’engagement de la campagne mondiale « Un vaccin pour tous », lancée le 20 mai, à la veille du Sommet Mondial du G20 sur la Santé, présidé par l’Italie. Elle est  soutenue par un partenariat international et transversal de mouvements, organisations et centres de recherche, qui se déploie en ce moment. Internationaliser les vaccins – La pandémie de Covid-19 confirme une fois de plus à quel point les peuples de la terre sont interconnectés et combien tout choix local a des répercussions mondiales. La campagne « Un vaccin pour tous » promeut des actions proactives en faveur des  nations exclues  de toute forme de traitement ; elle incite les gouvernements à pratiquer l’internationalisme des vaccins, soit tout le contraire d’un nationalisme fermé, qui ne pourra jamais venir à bout du virus. L’objectif est que chaque habitant de la Terre ait accès aux vaccins de manière universelle, équitable, gratuite et rapide. « Nous voulons que la capacité de production et de distribution des vaccins soit aussi développée dans les pays pauvres », peut-on lire dans le Manifeste. Prévention, vaccin et soins pour les ‘’ribeirinhos’’ d’Amazonie – Le « bateau-hôpital ‘Pape François’ » – La pandémie de Covid-19 a rendu encore plus vulnérables des communautés et des populations qui étaient déjà auparavant exclues de l’assistance de santé publique et vivaient dans l’isolement. Dans la ville d’Óbidos (région amazonienne du Pará – Brésil) est entré en fonction depuis août 2019 l’hôpital fluvial « bateau- hôpital ‘Pape François’ », qui dessert plus de 1000 communautés le long du fleuve Amazone. Cette embarcation garantit une assistance sanitaire à environ 700 000 personnes qui n’ont pas accès à d’autres formes de soins et ne sont pas en mesure de se rendre dans les hôpitaux. Seule une campagne mondiale de dons peut permettre au « bateau-hôpital ‘Pape François’ » d’atteindre les communautés les plus isolées avec des vaccins, des kits Covid pour l’hygiène et la prévention du virus, du matériel de protection et d’assistance pendant et après la maladie, ainsi que des aides alimentaires de base. Organisateurs de la campagne : Mouvement des Focolari ; AMU (Action Monde Uni Onlus) ; Associação Lar São Francisco de Assisna Providencia de Deus (Brésil) ; New Humanity International NGO; Economy of Francesco; Comunità di Sant’Egidio; UCOII – Unione Comunità Islamiche d’Italia; RETINOPERA (Italia) – Programa Latinoamericano de Tierras, hacia una fraternidad posible – Red Latinoamericana y Caribeña de Tierras; Cátedra “Sociedad, Política, Fraternidad”- Universidad Nacional de La Plata (Argentina); ASCES-UNITA Centro Universitário Tabosa de Almeida. Caruarú (Pernambuco – Brasile); RUEF (Rete universitaria per lo studio della fraternità); Promoción Integral de la Persona para una Sociedad Fraterna (Messico) – #FareRete Grottaferrata (Italia); ASD Sunrise 1 Roma (Italia); Centro di Cultura per lo Sviluppo “G. Lazzati” (Italia); Nuovi Orizzonti (Italia); CLAdeES (Centro Latinoamericano de Evangelización Social); FOCSIV (Italia); Associazione AFN onlus; Fundacion Igino Giordani (Spagna);  Accademia Kronos (Italia); ACLF – Aljucer, (Spagna); Asociación Humanidad Nueva (Spagna); Asociación por una Economía de Comunión (Spagna); Accademia Kronos (Italia); Asociación “Unidad y Fraternidad” Caravaca de la Cruz (Spagna); Asociación “Levántate y Anda” (Spagna); Religion for peace – Italia; Acciones de Familias Nuevas (Spagna); Ciudades por la Fraternidad (Spagna); Gen Verde-International performing arts group; CONSULUS (Global Innovation Consultancy); Istituto Universitario Sophia (Italia); Associazione Città per la Fraternità (Italia); Suore Missionarie di San Carlo Borromeo – Scalabriniane “Provincia Europea” (Italia);   (Italia); Associazione Vivamazzonia O.D.V. (Italia); Gen Rosso-International performing arts group (Italia); SHANTI ASHRAM – Gandhian center for development, learning and collaboration – International Center for Child and Public Health – Coimbatore (Tamil Nadu – India); Sermig – Fraternità della speranza (Italia); Consorzio Il Picchio (Italia). (d’autres adhésions sont en train d’arriver en ce moment)   CONFÉRENCE DE PRESSE Conférence de presse de présentation en ligne : jeudi 20 mai 2021 à 13h00 Intervenants : Alessandra Smerilli, Sous-secrétaire du Dicastère pour le service du développement humain intégral, coordonne le groupe de travail Économie de la Commission COVID-19 du Vatican ; Yassine Lafram, Président de l’Union des Communautés musulmanes d’Italie ; Mario Bruno (Italie), Président du Mouvement politique pour l’unité ; Conleth Burns (Irlande) et Klara Piedade (Brésil), Jeunes pour un Monde Uni du Mouvement des Focolari ; Gianfranco Cattai, Coordinateur de Retinopera (Italie) ; Stefano Comazzi, Président  de  l’ONG  Action  Monde Uni  (Italie) ;  Edson Galego,  opérateur  sanitaire  du « bateau-hôpital ‘Pape François’ ». Modératrice : Lourdes Hèrcules (Guatemala). Pour se connecter : IT – Conferenza Stampa: Vaccino per Tutti – https://youtu.be/Ts13kYFpqfw EN – Press Conference: A Vaccine for All – https://youtu.be/rZzHFqJHhvY ES – Rueda de Prensa: Vacuna para Todos – https://youtu.be/tpSzwt6hVtU PT – Conferência de Imprensa: Vacina para Todos – https://youtu.be/LLfCHVFl0Ow FR – Conférence de Presse: Vaccin pour Tous – https://youtu.be/4FlvJlYTJeQ

Vivre bien le moment présent

Chiara Lubich parle du moment présent : en vivant bien chaque moment, nous pouvons prendre d’excellentes habitudes, notre charité, l’amour réciproque et l’union à Dieu grandissent, et l’âme est remplie de sérénité, de paix et de joie tout au long de la journée. […] Voici deux ans que nous sommes tous engagés à vivre l’instant présent, tout en le modulant selon le « mot du jour ». […] Eh bien, nous avons observé que cette façon de vivre, si elle est fidèle et intense, a pour effet de nous faire acquérir d’excellentes habitudes que nous n’avions pas auparavant. En voici quelques exemples. Il devient habituel, par exemple, d’offrir à Jésus les actes que nous accomplissons en lui disant : « Pour toi », ce qui transforme notre journée en une prière ininterrompue. En vivant l’instant présent, en effet, nous recevons une grâce actuelle qui nous rappelle de dire avant chaque action : « Pour toi. » Une autre chose : lorsque des tentations nous assaillent, nous savons nous en défendre beaucoup plus vite qu’avant.[…] Nous donnons leur juste place aux actions que nous devons accomplir, sans vouloir les anticiper si elles sont agréables ni les renvoyer à plus tard quand elles sont pénibles, ce qui se passe souvent. Ou  encore :  des paroles  d’encouragement, d’estime,  de  louange,  jaillissent  spontanément  de notre cœur envers les frères avec qui nous vivons ou envers ceux que nous rencontrons d’une manière ou d’une autre, par téléphone, par les lettres que nous leur adressons, en préparant des discours pour eux, des enseignements, etc. Et, de plus en plus fréquemment, nous voyons Jésus en eux.   Comme   notre   charité   grandit,   devient   toujours   plus   délicate,   notre   union   à   Dieu s’approfondit. Un autre effet : nous n’oublions pas de saluer ni d’adorer Jésus chaque fois que nous passons près de lui présent dans le tabernacle, ou chaque fois qu’un crucifix ou une image nous le rappelle. […] Nous nous rendons compte que nous parvenons à demeurer plus facilement toute la journée dans l’amour réciproque. Pour les chrétiens que nous sommes, c’est capital. En effet, l’Écriture affirme que le commandement nouveau fait de nous des chrétiens accomplis : « Si nous nous aimons les uns les autres, dit Jean, Dieu demeure en nous et son amour en nous est accompli » (1 Jn 4,12). Auparavant, il faut en convenir, malgré notre bonne volonté, la charité réciproque connaissait des hauts et des bas, avec des reprises certes, mais aussi des interruptions. Devenus plus parfaits dans les petites choses, nous sommes mieux à même d’accomplir les grandes. Tout au long du jour, nous sommes dans la sérénité, la paix et la joie. Ces habitudes acquises développent en nous les vertus. Et c’est précisément une bonne récolte de vertus […]. Puisque nous trouvons tout cela en nous, et davantage encore, si nous vivons avec persévérance l’instant présent, il faut en conclure que nous sommes sur la bonne voie. […]

Chiara Lubich

(d’une conférence téléphonique, Castel Gandolfo 23 octobre 2003) Extrait de : Chiara Lubich, Conversazioni in collegamento telefonico, Città Nuova Ed., 2019, pag. 661.  

Semaine Laudato Si’ 2021

Semaine Laudato Si’ 2021

Du 16 au 25 mai 2021, l’événement verra la participation de plus d’ un milliard de personnes à travers le monde pour témoigner que l’on peut encore faire quelque chose pour la planète. Le 9 mai, en conclusion de la Semaine Monde Uni, les Jeunes pour un Monde Uni du Mouvement des Focolari ont lancé une nouvelle action pour l’année à venir 2021-2022 : #daretocare pour les personnes et pour la planète, en proposant une « conversion écologique » à travers des initiatives qui peuvent impliquer des associations, des organisations, des institutions, mais aussi à travers nos simples gestes quotidiens, pour briser la logique de violence, d’exploitation, d’égoïsme, typique de la culture du gaspillage. Le Mouvement des Focolari est un partenaire du Mouvement Catholique Global pour le Climat et collabore avec des associations, des organisations, des institutions, des mouvements de différentes Églises et avec diverses religions et cultures pour le soin de la planète. Un réseau mondial de personnes qui ont à cœur de prendre soin de la planète. L’année dernière, le pape François avait lancé la Semaine Laudato Si’ à l’occasion de la cinquième année de l’encyclique sur l’environnement. A la fin, François a appelé l’Année spéciale Laudato Si’ à approfondir l’encyclique sur l’écologie, en donnant rendez-vous à la prochaine « Semaine Laudato Si’ » du 16 au 25 mai 2021, qui coïncide avec le sixième anniversaire (24 mai) de l’encyclique. L’événement est organisé par le Dicastère pour le Service du Développement Humain et Intégral avec Renova, CIDSE, Caritas International, les Jésuites – Compagnie de Jésus, Union Internationale des Supérieurs Généraux, JPIC – Curie Générale des Franciscains OFM, Union des Supérieurs Généraux. U.S.G. et facilité par le Mouvement Catholique Mondial pour le Climat en collaboration avec environ 150 organisations catholiques dont les Focolari. L’objectif est de susciter une conversion écologique, principalement par le dialogue. Il y aura également un événement au cours duquel seront présentés des témoignages de chefs religieux de pays du monde entier, notamment ceux qui ont été dévastés par la pandémie de la COVID-19, comme l’Inde, les États-Unis et les Philippines. La « Semaine Laudato Si’ » servira également à planifier d’autres actions en vue de la Conférence des Nations unies sur la Biodiversité (COP15), de la 26e Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique (COP26), et pour la décennie à venir. La « Semaine Laudato Si’ » aura un riche programme d’actions, de webinaires et de témoignages pour dialoguer, échanger des opinions, proposer des actions concrètes pour la planète. Le thème est « Car nous savons que les choses peuvent changer » (Laudato Si’ 13), pour souligner l’espoir dans le monde que quelque chose peut encore être fait pour renverser la situation. La Semaine mettra également en évidence l’impact transformateur de « Laudato Si’ » sur l’éducation mondiale et comprendra le festival « Chants pour la Création », la journée mondiale d’action et le lancement de la Plate-forme d’ initiatives « Laudato Si’ ». Tous les événements mondiaux seront traduits simultanément en anglais, espagnol, italien, portugais, polonais et français. Des dirigeants de diverses religions du monde entier, des orateurs et des auteurs de renommée mondiale et plus d’un milliard de personnes se réuniront pour célébrer également la conclusion de l’Année Spéciale Laudato Si’ dans le courant du mois. « À l’heure où le cri de la terre et celui des pauvres s’intensifient, la semaine Laudato Si’ est l’occasion idéale de prendre soin de notre maison commune », déclare Tomás Insua, Directeur Exécutif du Mouvement Catholique Mondial pour le Climat. Le temps presse. Chacun est invité et souhaité à participer à la célébration et à l’action, par le biais d’activités locales, d’événements en ligne et plus encore ».

Lorenzo Russo

La perte auditive et une nouvelle aventure musicale

La perte auditive et une nouvelle aventure musicale

Pour Oscar, qui est passionné de chant et de musique, il a été difficile d’accepter la nouvelle qu’il risquait de devenir sourd. Mais avec l’aide des jeunes des Focolari en Bolivie, une nouvelle aventure a commencé qui l’a aidé à surmonter cette difficulté. En 2014, j’ai traversé une période très difficile, au point de penser au suicide. Tout a commencé un matin où je me suis réveillé avec un fort bourdonnement dans ma tête. Au fil des jours, le bourdonnement est devenu insupportable. Est-ce que je devenais fou ? Un jour où je ne supportais plus le bruit, je suis allé aux urgences. Le médecin ORL m’a expliqué que le bourdonnement resterait pour toujours, ou plutôt, que je deviendrais sourd….. C’était très dur pour moi ! J’ai essayé de faire face à la situation de manière décisive mais, parfois, le désespoir semblait l’emporter. J’ai demandé de l’aide à la communauté des Focolari et je crois que ce sont leurs prières qui m’ont sauvé. Un après-midi, j’ai pu accepter cette situation et j’ai trouvé la force de continuer. Continuer à se battre pour Carminia, ma femme et nos 6 enfants est devenu un défi de taille. J’ai commencé à m’habituer au bourdonnement et, en pensant à Jésus abandonné, je me suis vu comme semblable à Lui, proche de Lui. Chaque matin, je le saluais avec un « Salut, Jésus ». Cette époque a été magnifique. Cela peut paraître étrange, mais c’est précisément dans cette douleur que j’ai ressenti le plus la présence de Dieu ! Après de nombreuses consultations médicales et les nombreux médicaments que j’ai pris, j’ai trouvé une certaine paix, mais le bourdonnement a continué à m’accompagner. Un soir, j’ai pensé : le temps viendra où je ne pourrai plus chanter ou jouer de la musique… C’était difficile à accepter, mais j’ai dit un autre « oui » à Dieu, même si j’ai posé quelques conditions : « J’accepte que je ne chante plus sur cette terre, mais je demande à faire partie de Ta chorale au Paradis ». Nous vivions à El Alto (La Paz, capitale de la Bolivie), à une altitude de 4 150 mètres ! Les médecins m’ont conseillé de déménager dans une ville en plus basse altitude. En 2015, nous avons déménagé à Cochabamba (2 500 mètres) et la communauté locale du Mouvement nous a accueillis à bras ouverts. Ce fut l’occasion de faire plus ample connaissance avec les jeunes garçons et filles Gen, avec les jeunes des Focolari et, avec eux, commença une aventure musicale que je n’aurais jamais imaginée. Moi qui avais déjà abandonné mon rêve de continuer à chanter, je me suis retrouvé au milieu de l’énergie et de la vie des Gen exprimées par la musique. Un jeune m’a suggéré d’organiser un groupe de musique. J’étais heureux, mais inquiet pour mon audition, qui ne fonctionnait déjà plus aussi bien qu’avant. Mais la vitalité des Gen, mon expérience avec des groupes musicaux de jeunes, ainsi que les instruments que nous avions dans notre famille, car 4 de nos enfants sont musiciens, m’ont convaincu. Un jour, nous avons reçu une batterie en cadeau et c’était une grande fête. Les jeunes étaient pleins de talents : l’un chantait bien, l’autre jouait des instruments avec passion, l’un était un génie en informatique et un autre en son… Nous avons donc participé à 6 événements organisés par le Mouvement des Focolari. Quel bonheur de voir les jeunes si heureux et les adultes pris par la contagion de leur vitalité ! Dieu, finalement, ne s’est pas laissé vaincre en bonté, car j’ai pu continuer à chanter et je continue à le faire.

Óscar Condori (Bolivie)

Inde, la solidarité dans l’épreuve

Inde, la solidarité dans l’épreuve

Du partage de biens matériels à l’offre d’un soutien spirituel et émotionnel, tous les efforts semblent être une goutte d’eau dans le vaste océan de la tragédie du Covid-19 en Inde. Pourtant, les communautés locales continuent de lutter dans la foi en Dieu et dans la confiance réciproque.  « Cela fait exactement une semaine que nous avons été testés positifs. Nous ne recherchons aucune information sur Internet et nous ne nous permettons pas de regarder le téléjournal ou de nous plaindre de quoi que ce soit. Nous prenons les choses au jour le jour, en nous améliorant. Vos prières, messages, souhaits et votre nourriture pleine de chaleur ont continué à nous donner de la force et nous pouvons sentir la proximité et le soutien de chacun d’entre vous. Nous continuons à offrir notre gratitude pour les plus petites bénédictions qui nous ont été données ». Ce message WhatsApp diffusé par une famille de la communauté des Focolari à Mumbai a été un rayon d’espoir et de courage en ces temps sombres. Il ne se passe pas un jour sans que l’on apprenne le décès de collègues, d’amis et parfois de membres de la famille. Cela s’ajoute aux rappels constants, dans tous les médias, de l’effondrement des systèmes et de l’incapacité des familles à honorer leurs proches malades ou défunts ». Avec une population de 1,3 milliard d’habitants, on s’attendait à un taux élevé de cas en Inde. Pendant une année entière, jusqu’en avril dernier, le pays a réussi à endiguer la propagation grâce à diverses mesures, allant du confinement rigide au traçage des contacts et aux vaccinations de masse. Mais actuellement, la situation s’aggrave chaque jour, alors que le virus mute dans diverses régions du pays et que le système de santé publique peine à répondre à la demande sans précédent de médicaments, d’oxygène et de ventilateurs. Pendant la pandémie, la communauté des Focolari a travaillé sans relâche et a relancé une communion de biens à l’échelle nationale pour montrer sa proximité et offrir une aide financière à ceux qui ont perdu leur emploi ou qui ont besoin d’argent pour les provisions quotidiennes. Le projet Udisha des Focolari en Inde a permis d’atteindre près de 80 familles dans certaines communautés à faible revenu de Mumbai, en leur fournissant de la nourriture, des médicaments, en payant leurs frais de scolarité, des livres, le loyer de la maison, les factures d’électricité, etc. Au milieu du déchaînement de la deuxième vague, quelques jeunes continuent leur travail pour le projet #DareToCare en servant des repas cuisinés à domicile aux sans-abri une fois toutes les deux semaines. Dans le but de sauver des vies, une grande partie des efforts et des énergies des communautés des Focolari sont désormais dirigés vers les soins de santé. Lorsque nous avons reçu la demande urgente de l’hôpital Holy Family de Mumbai de concentrateurs d’oxygène pour ses 160 lits du service Covid, la communauté a rapidement trouvé des sponsors pour deux machines et il en cherche maintenant d’autres. Alors que la deuxième vague continue de frapper de plein fouet, les familles des Focolari ont ressenti le besoin de se soutenir plus étroitement et ont commencé à se connecter quotidiennement pour prier ensemble pendant une demi-heure, trouvant un soutien bien nécessaire dans la douleur, le désarroi et la solitude de certains. Comme aux premiers jours du Mouvement, lorsque la communauté de Trente (Italie) a découvert que Dieu est Amour même dans le déchaînement de la Seconde Guerre mondiale, la prière en ligne avec la communauté indienne devient un moyen puissant d’exprimer leur appartenance à une seule famille, tous égaux et unis dans l’amour de Dieu.

Annabel Dsouza de Mumbai, Inde

#daretocare 2021-2022, osez prendre soin des personnes et de la planète

Si la Semaine Monde Uni 2021 a fermé ses portes, l’engagement, lui, ne s’arrête pas. Les jeunes des Focolari, ainsi que tous les autres promoteurs et partenaires de la campagne #daretocare, renouvellent également pour les années 2021-2022, leur mobilisation dans l’ « oser prendre soin », en mettant l’accent sur le soin de la planète et des personnes, encourageant ainsi une véritable propre conversion écologique, assumant la responsabilité de changer leurs modes de vie, les rendant plus durables, et cherchant d’impliquer le plus de personnes possible dans cette révolution. Outre 800 événements, plus de 400 « Run4unity » qui se sont courus à travers le monde, environ 2.016 heures de streaming avec des approfondissements sur la politique, la migration, la justice, les droits, l’économie, la santé, l’écologie, le dialogue, l’art. Non seulement en théorie. Non seulement des experts. Mais de nombreuses et continues bonnes pratiques, des actions de sensibilisation et de solidarité qui ont impliqué groupes de jeunes, paroisses, associations, familles, religieux, communautés entières, avec aussi des articles de journal. Toutes les générations représentées, avec un rôle spécial pour les enfants, qui ont participé dans le cadre d’actions de citoyenneté active. Lors même de la Journée de l’Europe s’est close la Semaine Monde Uni 2021, intitulée « #daretocare », ce festival de fraternité qui, pendant 9 jours, a mobilisé des milliers et des milliers de personnes dans toutes les parties de la planète : elles furent les témoins et promotrices de l’urgence d’«oser prendre soin », c’est-à-dire la nécessité de faire du « soin » le dénominateur commun qui peut guider nos actions en tant que citoyens et celles des politiciens.  Si le cœur de la manifestation, l’événement central, était à Bruxelles, furent très nombreuses les rencontres organisées dans le reste du monde, auxquelles toutes et tous purent participer, grâce à un calendrier interactif : de la France à la Corée, de la Bolivie à la Sierra Leone, des Philippines à la Terre Sainte.

«#daretocare, les personnes, la planète et notre conversion écologique»

Et maintenant, vous pourriez vous demander, tout est fini ? Qu’en est-il d’une telle mobilisation ? L’engagement ne s’arrête certainement pas à la fin de la Semaine Monde Uni ! En effet, les jeunes des Focolari, ainsi que tous les promoteurs et partenaires de la campagne #daretocare, renouvellent également pour les années 2021-2022 leur engagement à « oser prendre soin », se concentrant sur les personnes et la planète et proposant une « conversion écologique ». Autrement dit, en promouvant et mettant en œuvre l’écologie intégrale, à travers des initiatives susceptibles d’impliquer associations, entités, institutions, mais aussi représenter nos simples gestes quotidiens, pour briser la logique de la violence, de l’exploitation, de l’égoïsme, typique de la culture du gaspillage.

Planet Pledge

Faire la collecte séparée des déchets, ne pas acheter des objets de mode low-cost, participer à des initiatives de solidarité pour les plus pauvres, éviter l’utilisation d’objets en plastique, ne cuisiner que combien l’on peut manger, traiter les autres êtres vivants avec soin, utiliser les transports en commun, éteindre les lumières inutiles… Avec la nouvelle campagne #daretocare nous sommes tous invités à nous engager envers les personnes et la planète et à y souscrire « publiquement » via le site: unitedworldproject.org/daretocare2021. De petites actions peuvent contribuer à engendrer de grands changements!

Internationalisation des vaccins

Et puis, un grand espace pour la santé. A résonné fortement, durant toute la Semaine Monde Uni, l’appel, l’urgence de faire du vaccin Covid-19 un bien commun pour tous, partagé au-delà des frontières. Les jeunes ont en effet réaffirmé leur engagement à stimuler les gouvernements de leurs pays respectifs à pratiquer l’internationalisme des vaccins : « Nous demandons aux dirigeants de l’Union Européenne ici à Bruxelles et à tous les dirigeants du monde de rendre les vaccins Covid-19 vraiment accessibles à tous, où qu’ils se trouvent. Nous nous engageons à continuer de faire pression pour l’accès au vaccin pour tous. Parallèlement à cela, précisément dans le cadre de la nouvelle campagne #daretocare, a surgi la volonté de «se salir les mains », rejoignant ces périphéries du monde qui n’ont guère accès aux soins ni à l’assistance, surtout en cette période de pandémie. Le rendez-vous pour le développement de cette action est pris pour le 20 mai prochain, à la veille du Global Health Summit (Sommet Mondial de la Santé), à 13h00 (UTC+2), toujours sur plateforme : www.unitedworldproject.org

Tamara Pastorelli

Source: www.unitedworldproject.org

Ne soyons pas tièdes mais ardents ! 

Notre amour a besoin d’être continuellement vivifié par des actes d’amour toujours plus parfaits, toujours plus sincères. Chiara Lubich compare l’amour du prochain à un feu alimenté par du bois, pour manifester à Dieu et au prochain notre engagement. […] vivre avec plus de conviction notre Idéal, qui peut se résumer entièrement en cela : vivre l’amour réciproque, raffermir notre unité, nous pousser à la porter le plus au large possible. […] Car le feu – et il s’agit de feu – ne se maintient pas s’il n’est pas continuellement alimenté par du bois, de la paille, etc. De même notre amour a besoin d’être continuellement ravivé par des actes d’amour toujours plus parfaits et toujours plus sincères. Ceux qui sont au début de la vie spirituelle ou à mi-chemin ne sont pas les seuls à en avoir besoin. Ceux qui se sont efforcés de pratiquer longuement, pendant des années, la charité, peuvent aussi tomber dans une certaine routine de la charité, qui n’a plus la splendeur ni la chaleur de la flamme, mais diminue lentement et se dissimule toujours plus sous la cendre. C’est ce qui se produit, par exemple, dans notre vie quotidienne, quand, entre frères, nous ne nous déclarons plus spontanément l’unité ou quand nous constatons que notre charité ne produit plus aucun effet, que son rayonnement s’affaiblit toujours plus, que nous sommes peu utiles au Royaume de Dieu et que les fruits diminuent : nous devenons tièdes. C’est pourquoi nous devons nous souvenir de raviver continuellement le feu, de maintenir sans cesse l’amour vivant en nous. Oui, car Dieu n’aime absolument pas les tièdes : « Tu n’es ni froid ni chaud – dit l’Écriture -, que n’es-tu l’un ou l’autre ! Ainsi, puisque te voilà tiède, ni chaud ni froid, je vais te vomir de ma bouche » (Ap 3, 15-16). C’est terrible ! Cela montre l’urgence de recommencer toujours à être “chauds“, à vivre vraiment intensément la charité. […] Alors courage ! Faisons souvent un examen de conscience. Avons-nous jeté du bois sur le feu ? Notre amour est-il quelconque ou ardent ? Avons-nous saisi toutes les occasions pour démontrer à Dieu et au prochain notre ferveur ? S’il en est ainsi, grâce aussi à notre effort, Dieu réalisera toujours plus son et notre projet. […] Rappelons-nous uniquement ces mots : « Ne soyons pas tièdes mais ardents ! »

Chiara Lubich

  (lors d’une conférence téléphonique, Rocca di Papa, 28 février 1991) Extrait de : Chiara Lubich, Conversazioni in collegamento telefonico, Città Nuova Ed., 2019, p. 422.    

La participation des jeunes est cruciale pour l’avenir

La participation des jeunes est cruciale pour l’avenir

Le Président du Parlement européen, David Sassoli, est intervenu le 7 mai 2021 à l’ouverture du Forum international « DareToCare – Oser prendre soin », l’événement central de la Semaine Monde Uni 2021.  « Elle est très belle cette image de prendre soin – a dit le Président du Parlement européen David Sassoli en parlant à un groupe de jeunes à l’ouverture du Forum international « DareToCare-Oser se soucier d’autrui » à Bruxelles (Belgique) – parce que la politique a cet horizon, elle ne peut pas en avoir d’autres, c’est l’horizon de la politique : prendre soin des personnes, de la communauté, de la ville. Je crois que cette expression représente vraiment cette volonté de parier sur l’avenir ». Les jeunes qui se sont entretenus avec lui étaient des étudiants en relations internationales, des hommes politiques, des communicateurs, des artisans de paix, provenant d’Italie, de Tchéquie, de Pologne, de Belgique, de Colombie, de Hongrie et du Rwanda. Leurs questions au Président portaient sur des sujets tels que : la démocratie, l’adhésion de l’Europe au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, l’accueil et les couloirs humanitaires, la crise climatique. « Nous savons que la politique peut faire beaucoup – a déclaré Monsieur Sassoli – mais elle ne peut certainement pas faire grand-chose sans les citoyens, en particulier les jeunes. Ainsi, en cette période si difficile, si nous voulons penser et nous préparer aux défis de l’avenir, la participation des jeunes est très importante et décisive ». Le Forum international qui s’est ouvert à Bruxelles s’inscrit dans le cadre de la Semaine Monde uni 2021, l’événement promu durant la première semaine de mai par les Jeunes pour un Monde Uni du mouvement des Focolari. Chaque année, un continent est choisi pour accueillir et préparer l’événement central. Cette fois, c’est le tour de l’Europe. Et Bruxelles, capitale de l’Union Européenne, est au cœur des événements diffusés sur le web. Le point de départ du Forum était l’Atomium, le monument, symbole de Bruxelles, érigé pour l’Exposition universelle qui s’est tenue dans la capitale belge en 1958. Prophétiquement, le thème de cette Expo était : « Pour un monde plus humain ». D’ici, du cœur de l’Europe, les jeunes promoteurs de la campagne « DareToCare » ont lancé aujourd’hui leur engagement pour que dans le monde il y ait davantage de souci d’autrui, d’inclusion, de fraternité, pour un monde qui respecte la dignité de tous les êtres humains et l’identité de chaque peuple et communauté. À travers des témoignages, des actions et des initiatives des cinq continents, Rita, Febe et Johnny, jeunes Belges et Luxembourgeois d’origines différentes, ont montré le chemin parcouru par la campagne « DareToCare » depuis son lancement en juin 2020. Le Burundi, le Salvador, le Myanmar, l’Italie, la Colombie, sont les pays touchés par ce tour du monde virtuel, découvrant les manières les plus diverses de prendre soin de leur communauté, de leur pays, de vivre l’engagement politique ou la citoyenneté active. Ensuite, les jeunes de Porto (Portugal) engagés dans la campagne « DareToCare » ont pu transmettre aux dirigeants européens, réunis dans leur ville pour le Sommet social, un « Appel à prendre soin ». Le texte indique notamment : « Au nom de tous ceux qui sont reliés à la campagne #daretocare, nous demandons aux dirigeants de l’UE réunis dans notre pays ce week-end – et aux dirigeants du monde entier – de répondre à notre appel et « d’oser prendre soin ». […] Renforcer les droits sociaux à travers l’Europe, lancer la Conférence sur l’avenir de l’Europe avec l’ambition d’unir les peuples d’Europe, en mettant le souci d’autrui au cœur de ce projet européen et faire en sorte que le vaccin Covid-19 devienne un vaccin pour tous, un bien commun mondial partagé par tous à travers toutes les frontières. »

Tamara Pastorelli

Pour plus d’informations : www.unitedworldproject.org/uww2021

Journée de l’Europe, pour une culture de la réciprocité

Journée de l’Europe, pour une culture de la réciprocité

Depuis vingt-deux ans, « Ensemble pour l’Europe » réunit plus de 300 Communautés et Mouvements chrétiens de différentes Églises – dont le Mouvement des Focolari – répartis sur tout le Continent. Cette année encore, du 7 au 9 mai, les initiatives seront nombreuses. Le dimanche 9 mai est la Journée de l’Europe, un événement qui vise à souligner combien la paix et l’unité sont des valeurs incontournables du continent européen. Cette date est l’anniversaire de la déclaration historique de Schuman rendue publique en 1950 à l’occasion du discours du parlementaire français, l’un des pères fondateurs de l’Union européenne. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’initiative « Ensemble pour l’Europe », une réalité qui réunit depuis vingt-deux ans plus de 300 Communautés et Mouvements chrétiens – dont le Mouvement des Focolari – répartis sur tout le continent et appartenant à différentes Églises. « Ensemble pour l’Europe » veut répondre à l’exigence d’une « culture de la réciprocité » où les individus et les différents peuples peuvent s’accueillir mutuellement, apprendre à se connaître, se réconcilier, apprendre à s’estimer et à se soutenir. Au cours de ces années, de grands événements européens ont été réalisés, qui ont eu lieu en 2004 et 2007 à Stuttgart (Allemagne), en 2012 simultanément dans 152 villes du continent avec un point d’appui à Bruxelles (Belgique) et en 2016 sur une place centrale à Munich/Bavière (Allemagne). Du 7 au 9 mai 2021, « Ensemble pour l’Europe » sera présenté avec une série d’événements se déroulant en Autriche, en Croatie, en Slovaquie, en Slovénie, en Hongrie, en France, en Allemagne, en Belgique, en République tchèque, en Suisse et en Italie. Parmi les différentes initiatives figure la prière européenne du 9 mai intitulée « Mon Europe : 45 minutes pour l’Europe », où des jeunes se rencontreront en ligne et animeront un événement avec de la musique, de courtes réflexions et des groupes de prière (en anglais). En outre, des jeunes et des adultes de différents pays européens se réuniront pour réaliser de courts clips vidéo afin d’expliquer leur vision d’une Europe unie. En Belgique, à la Chapelle de l’Europe, à Bruxelles, différents Mouvements de « Ensemble pour l’Europe » préparent un événement, le 8 mai 2021, de 16h00 à 17h30, qui sera diffusé en ligne avec le thème « unité et réconciliation ». Le 8 mai également, les jeunes du Mouvement des Focolari, à l’occasion de la Semaine du Monde Uni qui a pour thème cette année « Oser prendre soin», organiseront un webinaire explorant les racines chrétiennes du « fait de prendre soin » avec le chanoine John McLuckie, recteur de l’Église Épiscopale Écossaise, et 14 jeunes de 4 Communautés différentes et de 7 pays européens. En Italie, en revanche, un riche symposium en ligne « Pour la Terre et pour l’Homme » permettra d’explorer le lien entre l’écologie intégrale et l’économie solidaire, comme contribution à la construction de la « maison commune ». Le groupe autrichien, parti de Graz, travaillera en réseau avec la Croatie, la Slovaquie, la Slovénie, la Hongrie et l’Italie pour mieux se connaître et approfondir une conversation qui nous unit tous. Lors de la conférence qui se tiendra en France, le Président de la Fondation « Robert Schuman » Jean-Dominique Giuliani interviendra sur le thème « Europe : quelles raisons d’espérer ? » Comment est née l’idée de la Journée de l’Europe ? Où est l’âme de l’Europe ? Que nous dit l’Europe aujourd’hui ? Ces questions seront discutées lors d’une session vidéo aux Pays-Bas, ainsi que d’autres sujets, le 9 mai. L’Allemagne, la République tchèque et la Suisse participeront également à d’autres événements pour célébrer l’Europe. L’objectif est de saisir les grands défis du continent européen, de mettre à profit les charismes des Communautés et des Mouvements pour le bien de l’humanité, à travers les nombreuses initiatives en faveur de la réconciliation et de la paix, de la protection de la vie et de la création, d’une économie équitable, de la solidarité avec les pauvres et les marginaux, de la famille, du bien des villes et de la fraternité sur le continent européen.

Lorenzo Russo

Un service solidaire pour éduquer à la citoyenneté globale

Un service solidaire pour éduquer à la citoyenneté globale

Une formation internationale sur les thèmes des droits de l’homme, de la durabilité et de la fraternité, avec des leçons, des activités pratiques, des moments d’interaction et de partage. Après des débuts très positifs, auxquels 91 enseignants et éducateurs ont participé, le cours « Éduquer à la citoyenneté globale : l’apprentissage par le service solidaire » sera proposé à nouveau cette année dans sa deuxième édition. Il s’agit d’un cours destiné à tous les acteurs de l’éducation qui souhaitent se former à la vie civique à travers un axe particulier : la mise en œuvre du service solidaire. L’un des objectifs du cours est donc de former les participants à devenir des promoteurs de la citoyenneté active et globale, en encourageant la pensée critique, l’implication et le leadership des jeunes, dans une perspective d’apprentissage solidaire. Le cours est organisé par l’AMU, Action pour un Monde Uni, en partenariat avec CLAYSS, le Centre latino-américain pour l’apprentissage du service, en collaboration avec le Mouvement des Juniors pour l’Unité des Focolari. Les cours auront lieu du 8 septembre 2021 à janvier 2022 pour un total de 80 heures en mode e-learning sur une plateforme d’apprentissage interactive. 60 heures seront consacrées à l’apprentissage individuel (pas de cours en streaming) ; les 20 heures restantes seront utilisées pour produire un travail final. Chaque module sera caractérisé par des vidéos thématiques, des contenus textuels et des analyses approfondies liées au sujet traité. Pendant la formation, chaque participant sera suivi pas à pas par un tuteur spécialisé, à son entière disposition également par le biais d’entretiens individuels et d’appels vidéo périodiques. Chaque session modulaire comprendra des activités visant à apprendre comment les contenus acquis peuvent être appliqués dans ses propres contextes éducatifs. La formation comprend également des moments d’échange et de partage entre les participants à travers des activités et des réunions télématiques périodiques, utiles et intéressantes surtout grâce à l’internationalité du cours. Une fois le cours terminé, l’AMU délivrera un certificat de participation pour un total de 80 heures. Parmi les participants à la première édition, nombreux sont ceux qui se sont exprimés positivement sur le cours proposé. Ils ont surtout apprécié : le style pédagogique du cours, particulièrement adapté pour rendre des citoyens actifs aussi bien au niveau des enseignants que des jeunes ; la plateforme bien soignée ; le soutien et la proximité de tuteurs professionnels ; le dévouement et l’imagination des enseignants ; l’enrichissement culturel apporté par la participation internationale. Il s’agit donc d’un cours riche qui peut permettre à de nombreux enseignants et éducateurs d’approfondir des compétences et aptitudes dans le domaine de la citoyenneté, d’apprendre et d’enseigner comment être des citoyens actifs. Information

  • L’AMU est une institution accréditée MIUR Ministère italien de l’ instruction (DM 170/2016), pour la formation du personnel scolaire, vous pourrez donc bénéficier de la Carte d’enseignan.
  • Le cours est déjà sur la plateforme SOFIA avec le code d’identification n. 55400 pour ceux qui voudraient s’inscrire aussi sur la plateforme, mais nous vous rappelons qu’il est nécessaire de fournir aussi l’inscription à travers le lien suivant.
  • Il existe des réductions pour ceux qui s’inscrivent avant le 20 juin 2021, pour les groupes, les étudiants universitaires et il est possible de demander une bourse pour les ressortissants de pays en voie de développement. Pour en savoir plus, visitez le site web de l’AMU au lien suivant.

Laura Salerno

Pour une politique de qualité

Pour une politique de qualité

Le 2 mai, dans le cadre de la Semaine du Monde Uni 2021, un événement en streaming a été organisé pour marquer le 25e anniversaire du Mouvement politique pour l’unité (Mppu). Un lien étroit entre les générations pour conférer aux relations et aux institutions politiques un coefficient de fraternité universelle. Un “Appel pour une politique de qualité” est lancé. À l’Angélus, la salutation du Pape François pour cet anniversaire. Des hommes politiques expérimentés ainsi que des jeunes plongés dans leurs premières expériences dans ce domaine ont été les promoteurs d’un événement via streaming le dimanche 2 mai. Ce rendez-vous, fruit de plusieurs mois de travail partagé, figurait au programme de la Semaine Monde Unito 2021 , pour célébrer les 25 ans de la fondation du Mouvement politique pour l’unité (Mppu). Huit langues simultanées, plus de 500 points d’écoute du monde entier et 4000 prises de vue en direct. À la richesse des thématiques s’est ajouté, au cœur de l’événement, l’encouragement inattendu et joyeusement salué du pape François qui, lors de l’Angélus dominical, s’est adressé à tous les adhérents du Mppu “fondé par Chiara Lubich”, leur souhaitant « un bon travail au service d’une bonne politique. » L’émission en direct a tout d’abord passé en revue certains des témoins de la naissance du Mouvement politique pour l’unité, lorsque la fondatrice des Focolari Chiara Lubich l’a créé le 2 mai 1996,  en rencontrant  à Naples (Italie)  un groupe de politiciens de différentes appartenances. S’en sont suivies plusieurs étapes dans le parcours du Mppu à travers le monde, jusqu’à l’initiative qui arrive à son terme à cette occasion : l’Appel pour une politique de qualità . Des citoyens, des administrateurs, des législateurs, des fonctionnaires et des diplomates, des universitaires et des membres d’organisations civiles de 25 Pays du monde ont coopéré à la rédaction de ce texte : à travers un intéressant processus de délibération internationale, un ““call for action”,  un appel à agir a été lancé, adressé aux homes politiques des villes, des parlements, des organisations internationales, à tous ceux qui sont engagés dans l’action politique, pour soutenir le chemin irréversible des peuples vers l’unité et la paix. Une “politique de qualité” – pour les auteurs de l’appel – est une politique qui est “meilleure chaque jour”, une politique “douce” et “forte” à la fois, confiée à des femmes et des hommes qui savent regarder les valeurs les plus profondes et les plus partagées de l’humanité, à des politiciens compétents qui savent planifier à long terme et qui sont responsables de leur mandat, qui n’utilisent pas les personnes pour des calculs électoraux, qui activent les processus en reconnaissant la capacité des communautés à s’organiser, qui sont du côté des victimes mais n’abandonnent pas les coupables. “Bien sûr, il y a des milliers et des milliers d’urgences à gérer – a déclaré Adelard Kananira, Burundais, également au nom des jeunes politiciens interviewés dans le programme – mais nous savons qu’aujourd’hui l’urgence qui nous interpelle tous est celle du vaccin comme bien commun“. Le temps n’a donc pas manqué et, sous la direction de l’équipe du Mppu et des jeunes promoteurs de la Semaine du monde uni, une forte initiative internationale a été lancée dans les jours qui ont précédé l’événement : en faveur de l’accès universel aux vaccins et de leur production à grande échelle, également en vue de la réunion de l’OMC et de la réunion du G20 sur la santé mondiale. « C’est la réponse que nous voulons proposer en allant sensibiliser ces organismes établis par des actions significatives en faveur de ceux qui, dans le monde, n’ont pas accès aux soins de santé, parce que nous croyons que le bien des autres, même de ceux que nous ne connaissons pas, est notre propre bien », argumente Klara Costa, brésilienne, du Mouvement Jeunes pour un monde uni des Focolari. «  Prendre soin les uns des autres : voilà le signe concret d’une politique de qualité. Nous avons essayé d’en témoigner dans les lieux où la pandémie est la plus grave », a déclaré Mario Bruno, président du Centre international du Mppu, « Nous avons rencontré les opérateurs d’un navire-hôpital, la “barque du pape François”, qui prodiguent  des soins de santé aux populations du Parà, au Brésil. Ce sont elles que nous voulons atteindre le plus rapidement possible avec le vaccin.» l’appel – et le streaming – se sont conclus en jetant les bases d’une politique élevée, tout à la fois ancrée dans la réalité et fortement imprégnée de valeurs idéales, une politique qui sait agir «pour aimer et guérir le monde». C’est de là qu’il  faut partir pour recommencer.

                                                                                              Publié par le Centre international Mppu

Pour revoir l’événement dans les différentes langues, cliquer ici .  

Témoins d’une nouvelle évangélisation

« Nous remercions Dieu que vous soyez là ! » Ce sont les mots venus du cœur que Chiara Lubich a adressés aux jeunes à l’occasion de la Journée Mondiale de la Jeunesse 2000. Nous vous proposons un extrait, qui souligne le courage, la liberté et l’espérance caractéristiques des jeunes, et la contribution spécifique de cette génération dans la construction d’« un monde nouveau, meilleur, un monde de bonheur, plus digne de l’homme, plus uni ». […] les jeunes – je le sais par expérience – ont quelque chose de spécial qui représente pour le monde une grande espérance. Bien qu’immergés, comme tout le monde, dans le contexte négatif de notre temps, vous jeunes vous avez souvent dans le cœur et dans l’esprit des antennes pour capter des ondes spéciales que d’autres ne savent pas percevoir. Votre âge vous rend capables de nourrir de nobles aspirations à la paix, à la justice, à la liberté, à l’unité ; de rêver à des réalisations que d’autres jugeraient utopiques ; de prévoir que le troisième millénaire sera porteur d’un monde nouveau, meilleur, un monde de bonheur, plus digne de l’homme, plus uni. Nous remercions Dieu que vous existiez ! Quel message vais-je vous transmettre aujourd’hui ? Je désire me faire l’écho de la parole de Jésus que le Pape avait rappelée aux jeunes en 1995 : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » Que cette parole puisse retentir encore aujourd’hui ! Elle vous invite à porter la lumière de la vérité dans la société d’aujourd’hui ; c’est un défi qui vous est lancé pour réaliser ce que le pape a appelé « nouvelle évangélisation ». « Nouvelle évangélisation ! » Pourquoi “nouvelle” ? Que signifie “nouvelle” ? La nouveauté peut revêtir plusieurs formes. Je vais vous parler de l’une d’elles. Aujourd’hui, comme tout le monde le sait, les belles paroles ne suffisent plus. Les jeunes, notamment, n’écoutent pas tant les maîtres, ils préfèrent plutôt les témoins. Ils veulent des faits. On pourra parler d’évangélisation nouvelle si elle est l’œuvre de chrétiens vraiment authentiques, qui soient les premiers à vivre ce qu’enseigne l’Évangile et dont on puisse dire, comme des premiers chrétiens : « Regarde comme ils s’aiment et sont prêts à mourir l’un pour l’autre. » Elle sera nouvelle si les chrétiens aiment tous les hommes et toutes les femmes, sans distinction. Elle sera nouvelle s’ils apportent leur pierre à la mise en place de structures qui répondent aux besoins de nourriture, de vêtements, de maisons de ceux qui n’en ont pas. Enfin, après avoir accompli tout cela, ils pourront parler et annoncer l’Évangile. Au contact de ces chrétiens, je vous l’assure, les gens sont fascinés par Jésus, se mettent à l’aimer, si bien que le Règne de Dieu s’étend au-delà de toute attente et que l’Église se consolide et grandit. Elle grandit à tel point qu’ils peuvent élargir leur horizon et prier comme Jésus quand il a demandé au Père : « Que tous soient un ». Cela peut paraître fou, mais c’est possible, car c’est le rêve d’un Dieu. Et ces personnes-là y croient. Je connais des milliers de jeunes de cette trempe et je sais qu’il existe des millions d’hommes et de femmes dans tous les pays du monde en marche vers cet objectif. C’est à eux que Jean-Paul II a dit : « Ce sont les hommes et les femmes qui savent tourner le regard vers l’avenir qui font l’histoire ; les autres sont à la remorque. » Chers jeunes, certainement le pape vous adresse-t-il à vous aussi ces paroles aujourd’hui. Ne le décevez pas, ne nous décevez pas. C’est ce que je vous souhaite de tout cœur.

Chiara Lubich

Chiara Lubich, Intervention à la XVª Journée Mondiale des Jeunes, Tor Vergata (Rome), 19 août 2000. Source : Centre Chiara Lubich (https://centrochiaralubich.org/it/xv-giornata-mondiale-della-gioventu)

Semaine Sainte orthodoxe

Semaine Sainte orthodoxe

La Sainte Pâques orthodoxe approche, qui sera célébrée cette année le dimanche 2 mai. Delia Surdu, une focolarine roumaine-orthodoxe, nous raconte comment elle vit ces jours d’attente. Après avoir célébré la fête des Rameaux le dimanche 25 avril, l’Église orthodoxe vit maintenant la Semaine Sainte et se prépare à célébrer la Résurrection du Seigneur le 2 mai. Delia Surdu est une focolarine orthodoxe et vit dans le focolare de Velletri, près de Rome (Italie). Nous lui avons demandé comment elle vit cette Semaine Sainte malgré la pandémie : « Je dois dire que c’est une Semaine Sainte un peu spéciale en raison de la situation dans le monde, mais c’est beaucoup mieux que l’année dernière, lorsqu’ici, en Italie, nous étions totalement bloqués et que nous ne pouvions suivre les différentes célébrations que sur Internet. Aujourd’hui, nous remercions Dieu de pouvoir y participer, même si leur nombre est réduit! En ces jours particuliers, alors que nous entrons en contact avec tant de souffrances causées par la pandémie, mais aussi par la solitude que tant de personnes éprouvent… je sens que nous sommes plus proches de Jésus-Christ crucifié et abandonné et qu’en contemplant, sans détourner le regard, la patience avec laquelle il a accepté la douleur, l’amour avec lequel il a donné sa vie pour nous, nous recevrons la force et nous nous ressusciterons avec lui ! » Dans ton focolare, vous es la seule orthodoxe, car les autres sont catholiques. Comment vis-tu l’anticipation de cette Pâques ? « Ensemble ! !! Nous attendons ensemble ce grand jour pour redire : le Christ est ressuscité ! !! Nous avons célébré ensemble la Pâque catholique le 4 avril et maintenant nous vivons ensemble un autre triduum pascal, selon la tradition de l’Église orthodoxe roumaine à laquelle j’appartiens. Les autres focolarines participeront  avec moi aux différentes célébrations et elles me donneront aussi un coup de main pour préparer les plats typiques de Pâques, désormais elles ont très bien appris à les faire ! Depuis que je suis dans ce focolare, l’une de mes plus grandes joies est de préparer des “sarmale” (rouleaux de chou farcis à la viande hachée) avec une focolarine coréenne et d’échanger des vœux de Pâques comme le veut la tradition de mon Église ! Nous sommes une famille, donc la fête d’une seule est la fête de toutes !” Qu’est-ce qui  t’a frappée dans la spiritualité de l’unité de Chiara Lubich et dans le mouvement des Focolari ? Et comment cet esprit t’inspire-t-il aujourd’hui pour construire la fraternité universelle ? « J’ai rencontré le mouvement des Focolari quand j’avais 14 ans et ce qui m’a frappée, c’est de découvrir que les paroles de l’Écriture Sainte pouvaient être vécues par n’importe qui, même par une fille comme moi, avec simplicité, dans la vie de tous les jours. Je me suis sentie particulièrement attirée par cette phrase : “Que tous soient un” (Jn 17,21) et j’ai décidé de vivre pour contribuer à sa réalisation ! L’idéal d’unité de Chiara m’inspire chaque jour dans tout ce que je fais : dans mon travail avec les enfants handicapés, dans mon temps libre, au focolare, dans mon Église etc. en essayant de voir en chacun un frère, une sœur à aimer pour marcher ensemble vers la fraternité universelle”. Parle-nous un peu de ton expérience du dialogue que tu vis quotidiennement avec des membres d’autres Églises. « Vivre avec des personnes qui appartiennent à une Église différente de la mienne est un enrichissement personnel. Plus qu’un dialogue, c’est une communion où chacune tend à aimer l’autre, à faire ressortir le meilleur d’elle-même et la beauté de sa propre tradition, et découvre le meilleur et la beauté de l’Église de l’autre. Par exemple, je suis édifiée par les différentes actions sociales que les focolarines catholiques réalisent dans la société et de leur côté elles sont attirées par la perception du Mystère qu’elles saisissent dans notre manière de vivre la foi en tant qu’orthodoxes. »

Lorenzo Russo

 

#DARETOCARE, oser se soucier des autres

 La 25e édition de la Semaine du Monde Uni (1-9 mai 2021), promue par les jeunes du Mouvement des Focolari, démarre. Événement central à Bruxelles (Belgique). David Sassoli, président du Parlement Européen, prendra la parole. Le vaccin anti Covid comme bien commun universel, l’adhésion au traité de l’ONU pour l’interdiction des armes nucléaires, la mise en place de stratégies mondiales pour l’accueil des migrants. La légalité, l’économie civile et l’écologie intégrale seront au centre de la 25e édition de la « Semaine Monde Uni » (1-9 mai 2021), un événement international promu par les jeunes du mouvement des Focolari et retransmis par la plateforme multilingue  www.unitedworldproject.org. L’événement central international aura lieu à Bruxelles, du 7 au 9 mai, lors d’une Convention internationale où David Sassoli, Président du Parlement Européen, prendra la parole. Le souci des autres comme action politique et réponse aux défis écologiques Au cœur de cette édition se trouve la « culture du souci de l’autre », exprimée par le slogan #DARETOCARE, (oser se soucier des autres). Il s’agit d’une campagne de sensibilisation et d’action dans laquelle les jeunes ont identifié dans la capacité et le courage d’adopter le souci d’autrui un paradigme politique compris comme un service à chaque personne et à la sphère sociale, la voie à suivre pour construire un avenir meilleur. La première phase de la campagne visait à orienter nos actions citoyennes et politiques au « souci de l’autre » ; la deuxième phase, qui débutera avec la Semaine Monde Uni 2021, sera axée sur le « souci » de la planète et les défis de l’écologie intégrale. Parmi les événements de cette année : Le 2 mai, le Mouvement Politique pour l’Unité, à l’occasion du 25e anniversaire de sa naissance, proposera un événement en ligne avec le lancement d’un « Appel pour une nouvelle qualité de la politique ». Du 7 au 9 mai, une Convention internationale en streaming aura lieu depuis Bruxelles (Belgique), où citoyens et politiques, comme dans une agora en ligne, pourront réfléchir, se confronter et travailler ensemble. David Sassoli, Président du Parlement Européen, participera à un face-à-face avec plusieurs jeunes sur les thèmes de la paix, de la politique, de l’accueil des migrants et de l’écologie. Voici les personnes qui participeront aux événements de la Semaine Monde Uni : les économistes Jeffrey Sachs, Sir Partha Dasgupta et Luigino Bruni ; Simone Borg, professeure de droit de l’environnement et des ressources à l’Université de Malte ; Lorna Gold, professeure d’environnement, de durabilité et de justice sociale, à la National University of Ireland Maynooth (Irlande) ; Catherine Belzung, professeure de neurosciences à l’université de Tour (France) ; Pasquale Ferrara, ambassadeur et diplomate ; Giuseppe Gatti, magistrat à la Direction nationale anti-mafia et anti-terrorisme ; Margaret Karram et Jesús Morán, Présidente et Coprésident du mouvement des Focolari ; Don Luigi Ciotti, fondateur de Libera. La Semaine Monde Uni est un événement international promu par les jeunes du mouvement des Focolari. Depuis 1996, elle implique jeunes et adultes, institutions et associations pour sensibiliser le monde entier aux thèmes de la paix et de la fraternité et promeut des actions et des engagements concrets. Info et contacts: Tamara Pastorelli  (+39)  347 0064403 Bureau de Communication des Focolari – Stefania Tanesini – (+39) 338 5658244 ————————————————————————————————————–

PROGRAMME

1er mai À 15h00 : spectacle du « Premier Mai à Loppiano », en direct de la Mariapolis permanente des Focolari, un rendez-vous annuel pour des milliers de jeunes des diverses régions d’Italie et du globe. À 21h00 : concert du groupe international Gen Verde. 2 mai De 11h00 à 12h00, dans chaque fuseau horaire, se tiendra une Run4unity virtuelle, une course relais sportive non-stop avec des jeux, des défis, des témoignages et des engagements, pour créer symboliquement un arc-en-ciel d’unité et de paix sur terre. À 14h00 : le Mouvement Politique pour l’Unité, à l’occasion du 25e anniversaire de sa naissance, propose un événement en ligne avec le lancement d’un « Appel pour une nouvelle qualité de la politique ». 4 mai À 17h00 : « Histoire du sport féminin », avec Lucia Castelli, Maddalena Musumeci, Dona Neide, Patricia Furtado, organisé par l’association Sportmeet. 5 mai À 16h00 : « L’économie de François », jeunes en dialogue avec l’économiste indien Sir Partha Sarathi Dasgupta. 6 mai À 19h00 : Città Nuova présente « La légalité du Nous au temps du COVID 19 », avec Giuseppe Gatti, magistrat à la Direction nationale anti-mafia et anti-terrorisme, l’économiste Luigino Bruni, le journaliste Gianni Bianco et Don Luigi Ciotti, fondateur de l’association Libera. 7 mai À 13h00 : Jeunes en dialogue avec David Sassoli, Président du Parlement Européen ;  ——————————————————————————————-

7-9 mai de Bruxelles (Belgique) – Forum mondial #daretocare :

7 mai À 12h00 (UTC+1) : de Bruxelles, « Dare To Care International Convention, Opening show. En collaboration avec la société de production TV Sylvester Productions, avec des histoires, des actions positives, des idées, des inspirations pour « oser se soucier des autres » dans le monde entier. À 13h00 : Jeunes en dialogue avec David Sassoli, Président du Parlement Européen ; À 14h00 : The Economy of Francesco, Policies & Happiness and Care’s proposals 8 mai À 14h : « Un vaccin pour tous, un bien commun dont le monde entier a besoin », avec Jeffrey Sachs, économiste et essayiste (USA), et Catherine Belzung, psychologue et professeure de neurosciences à l’Université de Tours (France). À 21h00 : concert du groupe international Gen Rosso 9 mai À 12h00 (UTC+1) : depuis Bruxelles, l’émission « #daretocare for People and the Planet », en collaboration avec la société de production télévisuelle Sylvester Productions, pour lancer la deuxième phase de la campagne #daretocare, qui se concentrera sur les défis de l’écologie intégrale, avec des expériences et des actions inspirantes du monde entier. À 15h00 : « Care and COP26 » avec Simone Borg, professeure de droit de l’environnement et des ressources à l’Université de Malte ; Lorna Gold, professeure d’environnement, de durabilité et de justice sociale, à l’Université nationale d’Irlande Maynooth (Irlande) ; Pasquale Ferrara, diplomate et ambassadeur.  

Un nouveau cours sur le leadership communautaire

Un nouveau cours sur le leadership communautaire

La première offre académique de la branche latino-américaine de l’Institut Universitaire Sophia est un cours sanctionné par un diplôme dédié au leadership participatif, inclusif, attentif au groupe et à l’environnement : un leadership communautaire. Quels sont les thèmes et les exigences auxquels il vise à répondre ? Nous en parlons avec Lucas Cerviño, professeur de théologie, et Candela Fraccaro, étudiante argentine. Dans le monde d’aujourd’hui, marqué par de grands défis économiques et sociaux exacerbés par la pandémie, l’Institut Universitaire Sophia en Amérique latine et dans les Caraïbes répond à ces exigences par un nouveau cours de Diplôme en Leadership Communautaire. Nous en parlons avec Lucas Cerviño, professeur de théologie, membre de l’équipe qui coordonne le cours et coresponsable de l’école des jeunes à la cité pilote des Focolari, El Diamante (au Mexique). « Nous vivons un changement d’époque, dans lequel le Pape François (comme nous le lisons dans Evangelii Gaudium) y reconnait une “crise de l’engagement communautaire” – dit Cerviño -. Nous avons pensé que pour surmonter cette condition de manière positive, il est nécessaire de promouvoir un nouveau leadership, non plus personnaliste, qui centralise la gestion et la prise de décision. D’autre part, nous avons vu que dans de nombreux endroits, en Amérique latine, il existe des recherches, des expériences et des propositions d’engagement communautaire. Le cours est ainsi né du souhait d’unir l’exigence d’un leadership renouvelé avec ces germes de vie nouvelle ». Le monde est aujourd’hui aux prises avec le défi de la pandémie. Dans ce contexte, à quels besoins voulez-vous répondre ? Lucas Cerviño: « Nous pensons que pour vaincre la pandémie, il faut travailler ensemble au-delà des diversités, promouvoir la prise de conscience que nous avons une origine commune, une interdépendance dans le présent et un horizon commun. Notre cours veut apporter une contribution dans ce sens ». Quels sont les thèmes et les objectifs de formation du cours ? Lucas Cerviño : « Le cours s’adresse à tous ceux qui ont, ou sont candidats à un rôle de leadership dans le secteur économique, politique, religieux et tertiaire ; il leur offre la possibilité de repenser ou de structurer leur leadership dans la pratique. À cette fin, nous offrons des connaissances, des ressources, des stratégies et des compétences pour construire un leadership qui sait comment générer, préserver et améliorer les actifs relationnels ; faciliter les pratiques et les outils synergiques, relationnels et coopératifs pour engendrer des processus plus durables dans différentes sphères sociales. En ce qui concerne les contenus, nous étudions la relation entre la personne et la communauté et nous parlons de développement durable, de fraternité et de citoyenneté, de cohésion sociale dans la diversité, d’apprentissage communautaire, de gestion économique et de communion, de synodalité et d’expérience religieuse ». La méthode d’enseignement est également innovante…. Lucas Cerviño : « Il serait contradictoire de proposer un cours sur le leadership communautaire et de le gérer de manière unilatérale. Nous devons dépasser le concept traditionnel d’enseignement pour nous ouvrir à l’apprentissage communautaire et créatif qui centralise les relations interpersonnelles. Le cours est donc à la fois théorique et pratique. Il s’articule selon le principe des communautés d’apprentissage : en plus de suivre les cours, les participants se regroupent en groupes de six ou sept personnes et, accompagnés d’un tuteur, ils créent un espace de réflexion et de connaissance communautaire. Chaque participant est ensuite suivi par un tuteur pour développer un projet d’intervention concret qui applique le contenu du cours. Les caractéristiques du cours font que parmi les participants, qui viennent de neuf villes, il y a des jeunes d’une vingtaine d’années et des personnes presque retraitées ; des étudiants et des professionnels. Ils sont tous motivés pour apprendre ensemble ». Candela Fraccaro fait partie des plus jeunes étudiants. Nous lui avons demandé : qu’est-ce qui t’a poussé à suivre un cours sur le leadership communautaire ? Candela Fraccaro : « Ce qui m’a motivé est l’engagement que je mène depuis quelques années avec d’autres jeunes dans la banlieue de Piedras Blancas, dans la ville de Godoy Cruz, près de Mendoza (Argentine). Nous gérons une ludothèque pour éduquer les enfants par le jeu, nous organisons des ateliers pour les adolescents, nous aidons à fournir des repas aux enfants dans la précarité et, avec les Jeunes pour un Monde Uni du mouvement des Focolari, nous soutenons une école. Je dirige certaines de ces activités et je pense donc que le cours peut me donner des outils pour construire un projet qui nous aidera à diriger nos efforts ». La méthode du dialogue fait partie intégrante du cours. Quels sont les éléments positifs que tu retiens? Candela Fraccaro: « Cette méthode nous invite à valoriser la diversité, à la transformer en richesse et propose le dialogue comme instrument de construction commune. Elle est fondée sur le respect, l’écoute et l’ouverture, et elle offre la possibilité de s’exprimer librement sans imposer sa propre idée. De cette façon, le processus d’enseignement et d’apprentissage est plus enrichissant et chacun se sent partie prenante de ce processus ».

Claudia Di Lorenzi

Construire un monde uni

Comment l’idée du monde uni est-elle née ? Comment l’aventure de l’unité a-t-elle commencé ? Chiara Lubich répond aux jeunes du Mouvement des Focolari en 1999, à l’occasion de la Semaine Monde Uni, un laboratoire mondial pour présenter des histoires, des actions, des initiatives qui contribuent à réaliser la fraternité, l’unité et la paix. Comment l’aventure de l’unité a-t-elle commencé ? Chers jeunes, ce n’est pas moi qui en ai décidé le début, mais Quelqu’un d’autre. Savez-vous que certains dons, qu’on appelle « charismes » sont envoyés de temps en temps sur la terre ? Celui qui guide l’histoire envoie ces charismes dans un but bien précis : le bien de l’humanité, et il permet même que ce que nous, les hommes et les femmes, faisons de mal dans ce monde coopère au bien. Il est Dieu, Dieu-Amour, et en lui beaucoup d’entre nous placent toute leur foi. À nous aussi, il y a de nombreuses années, un charisme a été donné. Grâce à cela, nous avons compris que nous, tout jeunes à l’époque, nous faisions l’objet d’un dessein merveilleux, que nous avions une tâche à accomplir, une mission, si l’on peut dire : celle de travailler, dans la vie qui nous était donnée, afin que « tous soient un » et, pour cela, d’allumer dans nos cœurs et dans le cœur de beaucoup d’autres, la flamme de l’amour. Était-ce un rêve, une utopie ? Certainement pas, puisque Jésus a prié son Père du Ciel en ces termes : « Que tous soient un. » Était-il possible que Dieu le Père n’écoute pas la prière de son Fils, qui est un seul Dieu avec lui ? Nous nous sommes mis en marche avec assurance vers ce but, si bien qu’aujourd’hui nous sommes plusieurs millions dans presque tous les pays du monde, en comptant les enfants, les jeunes et les adultes. Nous ne pouvons pas compter combien nous sommes, c’est une entreprise impossible. Certains parmi nous, nous le savons, ne partagent pas notre foi, ou parce qu’ils en ont une autre, ou qu’ils n’en ont pas. Cependant ils ont en commun avec nous ce qu’on appelle la “ bienveillance ”, qui ne devrait jamais manquer dans le cœur de l’homme. Nous pouvons donc avancer ensemble vers notre but qui est de faire du monde une seule famille, d’édifier le monde uni. Si Dieu est avec nous, qui sera contre nous ? […] Si j’étais à votre place, je voudrais surtout faire miennes les richesses accumulées dans le Mouvement. Je me sentirais solidaire de tous ceux qui sont en marche vers l’unité et je chercherais à servir cette cause de deux façons : tout en continuant fidèlement dans la ligne de ceux qui ont commencé, solidaire de ceux qui nous ont précédés, je chercherais à aimer d’un amour encore plus ardent — si possible — et à resserrer les mailles du filet de notre Mouvement qui s’étend désormais dans le monde entier. En d’autres termes, je m’efforcerais de grandir en profondeur et en expansion. Je resterais en outre attentive aux besoins qui se manifestent dans l’humanité pour tenter d’y apporter une réponse.

Chiara Lubich

Rocca di Papa, 26 aprile 1999, extrait du message aux Jeunes pour un Monde Uni et les jeunes réunis à Loppiano (Italie) le 1er mai. Source : Centro Chiara Lubich    

#OnePeopleOnePlanet, le marathon multimédia

#OnePeopleOnePlanet, le marathon multimédia

Journée de la Terre 2021 : lancement de la 51ème Journée Mondiale de la Terre des Nations Unies. Le 22 avril, en direct dans le monde entier sur www.raiplay.it , 13 heures de télévision en direct pour la préservation de la création. Le 22 avril 2021 aura lieu la deuxième édition de #OnePeopleOnePlanet – le marathon multimédia pour célébrer le 51ème anniversaire de la Journée mondiale de la Terre (Earth Day), avec un programme de 13 heures de streaming en direct – à partir de 7h30 heure italienne – sur le site www.raiplay.it qui sera, à cette occasion, visible dans le monde entier. #OnePeopleOnePlanet est né des efforts de deux organisations – Earth Day Italy et le mouvement des Focolari – qui ont donné naissance au Village pour la Terre de Villa Borghese (Rome), avec la visite surprise du pape François pour son inauguration en 2016, au lendemain de l’accord historique de Paris sur le climat. Voici les mots de Pierluigi Sassi, Président de Earth Day Italy, interviewé par Lorena Locascio. Pierluigi, que se passera-t-il cette année lors de cette deuxième édition ? « Parmi les acteurs de cette édition 2021, nous remarquons d’abord les jeunes car pour la première fois, les Nations unies appellent les jeunes à être présents à la Conférence sur le climat. Des jeunes qui ont enfin levé la tête, qui ont enfin commencé à dire le fond de leur pensée, non seulement en tant que génération qui devra hériter de cette planète mais aussi en tant que personnes qui peuvent faire le changement parce qu’elles le vivent sur leur peau. (…) L’autre engagement est que nous poursuivons avec détermination les 17 objectifs de l’Agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable. Nous pensons que créer des ponts vers 2030 et donc essayer de créer des liens internationaux pourrait  être un facteur d’accélération. Ce que nous souhaitons, c’est la création de nombreux points d’écoute avec les cinq continents, en racontant les merveilleuses histoires de personnes qui s’engagent aux quatre coins de la planète. (…) Le troisième point est l’innovation pour le développement durable. Ce moment où l’entrepreneur se retrouve face à une feuille blanche, prêt à décrire non seulement son modèle d’entreprise mais aussi les règles du jeu car il est beaucoup plus sensible à la question de la durabilité. L’innovation est donc le grand défi de l’avenir. » Quelles sont les nouveautés, les particularités de cette année par rapport à l’année dernière ? « Cette année, nous avons voulu inclure un module appelé VIP (Very Important Planet), où les VIP ne sont pas des célébrités que nous poursuivons pour obtenir leur autographe, mai où c’est la planète qui a besoin d’être aidée par elles. Aussi nous demandons à nombreuses personnes du monde du spectacle, du sport, de la culture artistique, de nous aider à diffuser des messages de sensibilisation. Cela nous aidera à rendre notre marathon beaucoup plus joyeux, car si nous abordons des sujets trop pesants , nous risquons d’ennuyer certains ; donc beaucoup de musique, beaucoup place à la détente, une façon de mobiliser et de toucher la corde sensible de ceux qui nous écoutent, pour  ensuite essayer de susciter un peu plus de changement à travers ce jeu. » Cette année, nous parlerons également de #Daretocare, dans une partie dédiée du programme ; que pouvez-vous nous dire à ce sujet… sans trop le dévoiler ? « Entre-temps, il faut dire que la rencontre avec United World Project (UWP) du mouvement des Focolari, et donc la rencontre avec une mobilisation aussi importante, aussi répandue au niveau international, est pour nous une grande raison d’espérer. Parce que voir autant de jeunes présents dans des centaines de pays qui s’engagent pour l’unité, ce qui est l’un de nos thèmes : #One PeopleOnePlanet, en dit long sur le fait qu’il s’agit d’une seule famille humaine, de l’unité des peuples sur une seule planète, donc de l’importance de sauvegarder notre terre : avoir trouvé l’esprit  qui anime UWP a certainement été un beau moment. Ce réseau a déjà apporté son soutien l’année dernière en termes de communication en s’ engageant de manière extraordinaire dans la campagne #Daretocare sur le thème du Covid, sur celui de la solidarité qui en découle ; nous voulons parler de ces ponts au niveau international en vue  du bien commun, de l’importance de s’unir pour atteindre des objectifs partagés et de protéger les biens communs. Remettre l’homme au centre et valoriser des parcours  où le courage et la fierté de faire le bien sont essentiels, voilà qui est prmetteur ! J’ai hâte de voir le produit final qui en sortira, mais j’entrevois déjà quelque chose de très beau. Rendez-vous ensuite le 22 avril 2021 de 7h30 à 20h30 (heure italienne) sur le site www.raiplay.it visible dans le monde entier et sur le site OnePeopleOnePlanet  pour célébrer cette journée importante avec le marathon One People One Planet.

                                                                                                    Lorenzo Russo

Pourquoi une autre biographie de Giordani ?

Pourquoi une autre biographie de Giordani ?

Nous avons posé la question au professeur Alberto Lo Presti et à la doctoresse Elena Merli du Centre Igino Giordani qui a rédigé « Igino Giordani un eroe disarmato » (Città Nuova Ed.). Il existe de nombreuses biographies sur Giordani. Pourquoi une autre ? Elena Merli : Les biographies écrites précédemment ont pris en considération une période limitée de la vie de Giordani. Après la première biographie de 1936, il y eut celle de Tommaso Sorgi, qui fut un ami et un profond connaisseur de Giordani. Il a écrit une biographie inspirée et détaillée de la première période de Giordani, c’est-à-dire de sa naissance à 1948. D’autres biographies ont analysé la figure de Giordani sous un angle particulier : historique, spirituel, politique… Elles sont toutes précieuses, d’une grande richesse, mais par rapport aux précédentes, cette biographie a pu considérer la vie de Giordani à 360 degrés. Et elle a pu approfondir des aspects de la vie de Giordani jusqu’à présent peu explorés : par exemple, sa vie familiale ; sa relation très profonde avec Chiara ; cette période de lumière particulière qu’a été le « Paradis de ‘49 ». Sa vie au sein du Tiers Ordre dominicain n’avait pas encore été explorée en profondeur ; certains aspects des coulisses de sa vie politique n’avaient pas été dévoilés ; de même que certains de ses choix intimes, certains passages délicats de sa vie personnelle. Je tiens à souligner en particulier la nouveauté du chapitre consacré à ce qu’il appelait en plaisantant « la Giordanie », c’est-à-dire sa famille. Je pense que beaucoup prendront plaisir à découvrir les secrets de la situation familiale animée d’Igino. La première chose qui attire l’attention dans ce volume est la prestigieuse préface signée par le Président de la République Italienne, Sergio Mattarella. Pourquoi lui ? Alberto Lo Presti : Vous devez connaître le contexte. La première est que Sergio Mattarella connaissait personnellement Igino Giordani et que dans la préface, il en dit quelque chose. Et puis, on se souvient que la première biographie de 1936 a été écrite par son père – Bernardo Mattarella. Donc, il y avait un lien intéressant pour lui demander d’écrire une préface. Il nous semble également que Sergio Mattarella interprète le rôle de Président de la République comme une source d’unité en Italie et dans le contexte international. Dans cette situation de crise sanitaire, il est une figure d’équilibre et de haute moralité. Giordani était un témoin de l’unité en politique et de l’harmonie entre les peuples. Les parties du livre consacrées à son engagement politique décrivent l’action de Giordani pendant la guerre et dans l’après-guerre, sous les bombes et sous le fascisme, parmi les décombres de la reconstruction et parmi les lacérations sociales. Ce n’était pas une époque plus calme ou plus paisible qu’aujourd’hui. La fermeté de Giordani peut encore être utile aujourd’hui pour comprendre où aller. Ce volume est le fruit d’un puissant travail de recherche archivistique. Est-ce qu’on sait déjà tout sur Giordani ? Elena Merli : Nous disposons d’une quantité impressionnante de matériel, de documents, de correspondance, et aussi d’enregistrements audio et vidéo de nombreuses conversations de Giordani, publiques et confidentielles, transcrites et ordonnées. Tout cela a été très utile pour révéler les détails de ses affaires personnelles. Combien de nouvelles et intéressantes découvertes nous faisons encore en explorant les archives ! Un grand nombre de ces nouvelles découvertes se trouvent maintenant à l’intérieur du volume. Je n’en citerai qu’une : les détails des dernières années de Giordani, lorsqu’il vivait ici, dans cette structure du Centre international du Mouvement des Focolari, qui abritait à l’époque – au premier étage – le focolare d’Antonio Petrilli, où Igino s’était installé en 1974 après la mort de sa femme Mya. Il s’agit de détails inédits qui témoignent de la fidélité d’Igino à la vie communautaire et de la profondeur de son humanité. À qui s’adresse ce livre ? Alberto Lo Presti : À tous ceux qui veulent résoudre le mystère des mystères, c’est-à-dire comment avoir une vie de don total à Dieu tout en étant immergé dans le monde des choses les plus communes. Giordani a réussi à relever ce défi et a tracé une route que nous pouvons emprunter. Il avait toujours eu en lui la question de savoir comment faire… mais lorsqu’il a rencontré Chiara Lubich, il a également trouvé les réponses. Chiara était pour Igino la réponse à toutes ses questions existentielles. Il avait étudié la patristique, les théologiens médiévaux, les théologiens modernes, les grandes figures spirituelles, et pourtant il trouvait les réponses chez Chiara et dans la spiritualité de la communion. Et je voudrais ici raconter une anecdote peu connue, l’une des nombreuses qui sont rapportées dans le livre. Son désir de se donner à Dieu est si grand qu’il devient tertiaire dominicain à la fin des années 1920. Mais cela ne lui suffisait pas… la règle des tertiaires prévoyait au moins une messe par mois, un sermon par un frère prêcheur et rien de plus. Il voulait s’insérer davantage dans la vie religieuse. Il fit donc une proposition aux frères : louer un appartement, dans lequel ils pourraient se mettre d’accord : « vous en soutane (la soutane des frères) et nous en pantalon (les tertiaires laïcs). De cette manière, faisons un peu de vie ensemble, autant que nous le pouvons ». On lui a répondu que ce n’était pas dans les normes de l’Ordre dominicain et la question se termina ainsi. En pratique, à la fin des années vingt, Giordani avait dans son cœur quelque chose qui deviendrait plus tard pour lui, à travers Chiara, le focolare. Oui, il rêvait du focolare en 1928, quand ces épisodes se sont produits. Incroyable, n’est-ce pas ?

Édité par Lorenzo Russo Pour acheter le livre, visitez la page web de l’ « Editrice Città Nuova ».

Le Saint Voyage

S’appuyant sur une phrase de l’Écriture, Chiara Lubich réfléchit sur le Saint Voyage de la vie, nous invitant à vérifier périodiquement devant Dieu à quel point nous en sommes dans notre cheminement. La raison qui me pousse à m’adresser à vous est le désir d’examiner ensemble à quel point nous en sommes [sur la voie] de notre sanctification. Récemment, une focolarine m’a signalé une très belle phrase des Psaumes, qui annonce une béatitude que je ne connaissais pas : « Heureux l’homme qui met sa confiance en toi et décide dans son cœur d’entreprendre le Saint Voyage*. » « Le Saint Voyage. » De quel voyage parle l’Écriture ? Certainement de l’itinéraire de l’homme vers Dieu, vers le Ciel. Du voyage de notre sanctification qui nous ouvre le Paradis. Et alors ? Sommes-nous vraiment engagés, en ce moment aussi, dans le Saint Voyage ? […] Arrêtons-nous un peu et faisons un bref bilan devant Dieu seul, et seulement pour sa gloire. Avons-nous obtenu des résultats ? Nous sommes-nous améliorés, par exemple, dans l’accomplissement de la volonté de Dieu ? Et dans l’amour, l’amour réciproque ? […] Si nous pouvons répondre oui, remercions Dieu et continuons à avancer. Si, au contraire, nous devons répondre non, remercions-le d’avoir encore la vie devant nous pour recommencer. Et allons de l’avant ! Nous voulons absolument goûter tous ensemble cette béatitude du Saint Voyage !

Chiara Lubich

(d’une conférence téléphonique, Rocca di Papa, 3 septembre 1981) Extrait de : Chiara Lubich, La vie est un voyage, Éditions Nouvelle Cité 1987, p. 4. * Ps 84, 6.

Un héros désarmé. Revivons l’événement

Une après-midi dédiée à Igino Giordani (1894-1980) homme politique, écrivain, journaliste, cofondateur du mouvement des Focolari. Le dimanche 18 avril 2021, au Centre international des Focolari de Rocca di Papa (Rome, Italie), Igino Giordani a été commémoré, 41 ans après sa mort. Personnalité étoffée et multiforme, Igino Giordani était homme politique, membre de l’Assemblée Constituante, puis du Parlement italien, journaliste, écrivain, et cofondateur avec Chiara Lubich du mouvement des Focolari. Au cours de l’événement, retransmis en direct et enrichi de quelques témoignages, une sculpture dédiée à Igino Giordani par l’artiste Peter Kostner a été présentée, ainsi que le livre biographique édité par Alberto Lo Presti « Igino Giordani. Un eroe disarmato » (éd. Città Nuova), préfacé par le Président de la République Italienne, Sergio Mattarella. https://www.youtube.com/watch?v=G5IIH96JNww

Pourquoi une autre biographie de Giordani ?

Igino Giordani, un héros désarmé

Le dimanche 18 avril, en direct (streaming) on célèbrera le 41ème anniversaire de la mort d’Igino Giordani, homme politique qui a inspiré l’engagement social et les choix idéaux de nombreuses personnes, écrivain et journaliste, cofondateur du mouvement des Focolari. L’événement comportera la présentation de sa dernière biographie ainsi que l’inauguration d’une sculpture honorant sa mémoire. Homme de dialogue, animé d’une foi profonde, promoteur de la fraternité universelle, artisan de paix, homme politique, journaliste: Igino Giordani (1894-1980) est tout cela et bien plus encore. Le 18 avril 2021 marquera le 41e anniversaire de sa mort et, à cette occasion, le Centro Igino Giordani    organise un événement en sa mémoire. Au fil du temps Giordani continue à susciter l’intérêt de personnes de tous âges, de toutes origines géographiques, politiques, culturelles et nous invite à nous engager pour construire une société meilleure. L’événement sera diffusé en live streaming (https://live.focolare.org/) depuis le Centre International du Mouvement des Focolari (Rocca di Papa, Italie) le dimanche 18 avril 2021 à 15h30 (heure italienne) avec la possibilité de le suivre en italien, anglais, français, espagnol et portugais. Journaliste et écrivain, Igino Giordani  a joué aussi un rôle très important dans la politique italienne au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. En effet, il a apporté une contribution précieuse en jetant les bases de la République italienne naissante, dans le contexte délicat de ce pays à peine sorti des deux  guerres mondiales. Il a également été membre de l’Assemblée Constituante. Giordani a témoigné de la politique vécue au service de la paix et pour une société plus juste. Dans cette optique, il y aura quelques témoignages de ceux qui ont traduit la sagesse de Giordani en projets de loi ou en initiatives politiques en faveur du dialogue et du bien commun, ou de ceux qui ont compris quels choix il est juste de faire pour s’opposer aux politiques qui menacent la paix entre les peuples. Au cours de l’événement sera présentée sa dernière biographie éditée par Alberto Lo Presti (éd. Città Nuova Italie), intitulée “Igino Giordani. Un eroe disarmato”, avec une préface du Président de la République italienne Sergio Mattarella. Cette biographie qui permet de retrouver le sens d’un engagement politique et social authentique. Aussi passionnante  qu’un roman. « Sa foi débordante, – écrit Mattarella en parlant de Giordani – sa cohérence évangélique, la ferveur avec laquelle il a lutté pour l’équité sociale, la liberté, la paix ont secoué de nombreuses consciences et favorisé l’action et la pensée, aussi bien au cours des années sombres du fascisme que durant celles de la reconstruction démocratique. »  « Ce fut un bâtisseur de paix dans le dialogue entre les personnes, entre les confessions religieuses, entre les peuples et les États.  – Mattarella poursuit – Il pensait que l’Europe, après avoir été le théâtre de guerres dévastatrices, pouvait devenir un continent de paix. Il voulait que son pays devienne un pont. Et lui-même s’est efforcé d’être un pont pour nous rapprocher, nous relier, nous recomposer. » Une sculpture qui lui est dédiée par l’artiste Peter Kostner sera également inaugurée. L’œuvre, qui sera placée dans le jardin du Centre international des Focolari, représente Giordani assis sur un banc : au cours des dernières années de sa vie il s’asseyait souvent  sur un banc dans ce parc. Lors des rencontres internationales qui se déroulaient au Centre, de nombreux jeunes et adultes venaient le saluer et lui parler. Et le banc devenait un lieu de rencontre et de dialogue. Au cours de l’événement, des témoignages rappelleront ces conversations au cours desquelles Giordani écoutait avec humilité et patience, tout en donnant des conseils tirés de sa fructueuse expérience de vie et enrichis par le charisme de l’unité.

                                                                                                       Lorenzo Russo

 

L’expérience du Ressuscité en chacun de nous

Lorsque nos efforts sont animés par l’amour pour Jésus crucifié dans le moment présent et que nous expérimentons immédiatement ce que Dieu veut de nous dans le moment suivant, nous pouvons expérimenter la plénitude de la vie du Ressuscité en nous. […] l’expérience du Ressuscité avec l’irradiation des dons de Son esprit – lumière, paix, amour, consolation, ardeur, vie etc. – est possible ; pas seulement lorsque se réalise l’unité de deux ou plusieurs personnes unies au nom de Jésus, mais c’est une expérience que peut faire chaque personne même seule. Le moyen, le prix : étreindre Jésus Abandonné dans le moment présent. A la lumière de cette expérience extraordinaire, en approfondissant la Sainte Ecriture et l’enseignement de l’Eglise, nous avons vu que cela correspond à la vérité. Mais quel Jésus Abandonné – comme nous le disons -, doit-on étreindre dans le moment présent ? Celui que requiert la vie chrétienne qui, afin de pouvoir suivre Jésus, demande de renoncer à soi-même et de prendre sa propre croix. Il faut donc dire ‘’oui’’ et embrasser avec élan chaque souffrance qui se présente (notre propre croix), mais aussi chaque effort que nous coûte le renoncement à nous-mêmes, la lutte contre notre égoïsme, les désirs de la chair – comme on dit –(les excès de nourriture, impuretés, querelles. jalousies etc.) pour laisser triompher l’amour dans notre cœur. Voilà, lorsque nos efforts sont aimés par amour pour Jésus crucifié, dans le moment présent et que, tout de suite après, nous vivons ce que Dieu veut de nous dans le moment suivant, nous pouvons expérimenter la plénitude de la vie du Ressuscité en nous, même si nous sommes seuls. Sa lumière se fraye un chemin dans le cœur de chacun de nous. Sa paix nous envahit, l’amour s’allume ainsi que la consolation, la sérénité, le Paradis. Tout change en somme, notre âme s’habille de neuf. […] C’est ce que nous voulons faire durant ces […] jours : aimer Jésus Abandonné toujours, tout de suite, avec joie, non seulement dans les souffrances quotidiennes, mais dans l’effort pour vaincre notre moi. Lorsque Foco, peu de temps après avoir découvert l’Idéal, écrivait dans un poème : « Je me suis mis à mourir et ce qui arrive n’a plus d’importance pour moi, je me suis mis à trouver mon bonheur dans le cœur Désolé de Jésus… », il voulait exprimer vraiment cela : mourir à soi-même pour trouver son bonheur avec Jésus, mourir avec Lui Abandonné pour vivre avec Lui Ressuscité. Donc nous aussi, rappelons-nous ce verset : « Je me suis mis à mourir… » et acceptons dix fois, cent fois par jour la mort de notre moi pour donner a ceux que nous rencontrons la joie de se trouver face au Ressuscité.

Chiara Lubich

  (d’une conférence téléphonique, Rocca di Papa, 3 novembre 1983) Extrait de : Chiara Lubich, Conversazioni in collegamento telefonico, Città Nuova Ed., 2019, pag. 135. * Nom confidentiel donné par Chiara Lubich à Igino Giordani.  

Des hommes de Dieu en dialogue avec tous

Après l’assemblée générale du Mouvement des Focolari, se sont tenues les assemblées de certaines de ses branches : celles des focolarines, des prêtres diocésains membres du Mouvement et des Volontaires de Dieu. Le thème commun était l’orientation vers le dialogue à tous les niveaux. L’Assemblée générale du Mouvement des Focolari a eu lieu du 24 janvier au 7 février 2021. Les postes de la Présidente, du Coprésident et des organes exécutifs ont été renouvelés et les lignes directrices d’orientation et d’action pour les six prochaines années ont été définies. Par la suite, les Assemblées des focolarini et des focolarines, des prêtres focolarini et des Volontaires de Dieu se sont tenues, toutes en ligne. Focolarini et focolarine. L’Assemblée des focolarini du 9 au 13 février était composée de 121 membres répartis sur 5 continents, dont un focolarino anglican de Londres, un copte orthodoxe du Caire et un musulman d’Algérie. Dans son rapport sur les six dernières années, le Centre International des Focolari a partagé avec une grande franchise les défis, les aspects douloureux mais aussi les développements très prometteurs de la vie des Focolari dans le monde. Le document final caractérise le focolarino comme un homme de Dieu à l’écoute permanente du cri de l’humanité d’aujourd’hui. Flavio Roveré du Brésil a été reconfirmé comme responsable. Au même moment, 136 focolarines se sont rencontrées. A partir de la question de leur responsable  sortante, Agnes van Zeeland, à savoir si le temps n’est pas venu de « sortir » davantage vers le monde et ses blessures, un dialogue passionné s’est engagé. La nouvelle dirigeante, Noreen Lockhart (Grande-Bretagne), a été décrite par le coprésident Jesús Morán comme « une personne qui a le dialogue dans le sang, habituée à résoudre des conflits ». Les prêtres Focolarini. Du 1er au 5 mars, l’Assemblée des prêtres focolarini s’est tenue avec 74 participants, dont quelques invités, comme un ministre de l’Église luthérienne suédoise. Revenant sur les mots clés de l’Assemblée générale 2014, « Sortir – Ensemble – Préparés de manière appropriée », le responsable,  le père Antonio Bacelar a présenté dans son rapport les étapes franchies, les processus initiés, les perspectives à développer, comme la nécessité d’agir de plus en plus en réseau avec toutes les vocations du Peuple de Dieu. Dans le document final, qui se veut être « une carte de navigation », le dialogue fondé sur l’écoute de l’Esprit Saint apparaît comme une priorité. Le père Antonio Bacelar (Portugal) a été réélu pour un second mandat comme responsable central des prêtres focolarini. Les volontaires de Dieu. Les deux Assemblées des Volontaires femmes et des Volontaires hommes de Dieu se sont tenues du 17 au 21 mars – un total de 356 participants étaient présents en ligne. Les mots « courage et en avant » adressés par la nouvelle Présidente des Focolari, Margaret Karram, aux deux Assemblées, soulignent la vocation particulière des volontaires à affronter les défis futurs de l’humanité pour changer le monde selon « la loi » de l’amour évangélique. Le point de départ des deux documents finaux était l’invitation du pape François à l’Assemblée générale à « être une expression vivante du charisme fondateur et à rester fidèle à la source originelle en s’efforçant de la repenser et de l’exprimer en dialogue avec les nouvelles situations sociales et culturelles ». Juan Ignacio Larrañaga, un volontaire espagnol, et Fanny Bava, italienne, ont été élus comme nouveaux responsables.

Lorenzo Russo

Arthur George Baum, un frère exceptionnel

Arthur George Baum est parti pour le ciel le 4 février 2021 à l’âge de 92 ans, à Ausburg (Allemagne). Il est né le 18 mai 1928 à Hinckley, une ville du comté de Leicestershire, au cœur de l’Angleterre. Célibataire, volontaire de Dieu et membre du Centre international des volontaires des Focolari, il a travaillé pendant de nombreuses années à Radio Vatican où l’on garde un bon souvenir de lui. Au cours du dernier mois de sa vie, il se trouvait dans une maison de convalescence à la suite d’une opération : il s’était fracturé le fémur en tombant. Il a été l’un des premiers Volontaires de Dieu et a fait partie du premier noyau du Centre international des Volontaires. Il faisait preuve, bien sûr, de cet humour propre aux anglais, mais il était aussi très ordonné,  pour ainsi dire comme un allemand… et précis comme un Suisse ! Mais il était surtout capable de surmonter les obstacles à la façon des italiens. A propos de son humour, son ami Hector Lorenzo (lui aussi volontaire de Dieu) raconte  qu’il le conservait même dans un état physique inquiétant. Un soir, après 23 heures, Hector entend le téléphone sonner : « C’est Arthur, j’ai une hémorragie à la jambe.» Hector court aussitôt chez son ami, accompagné de sa femme et de son fils, et, une fois dispensés les premiers soins , il  appelle immédiatement les services d’urgence. Avant de monter dans l’ambulance, Arthur soulève les couvertures qui le protègent du froid et confie à Hector : « Tu sais, il me manque quelque chose. » Hector lui demande : « Quoi ? » Et lui de répondre : « Mon chapeau ! » Depuis une dizaine d’années, il menait une existence heureuse en Allemagne. Ceux qui le connaissent  savent qu’il aimait les vents forts d’Irlande et du nord de l’Angleterre, qu’il était ému par une simple fleur, qu’il chantait des tyroliennes et quelques airs d’Elvis Presley, qu’il appréciait le  silence des églises gothiques ou le chant grégorien, qu’il aimait prendre un vin chaud en hiver et qu’il fabriquait en petite quantité de ” l’hydromel ” qu’il dégustait très volontiers avec ses amis. Il aimait aussi  partager avec eux du goulasch chaud et des plats orientaux. Il  veillait à ce que l’unité soit pleine au sein du noyau des volontaires : il était toujours le premier à aimer chacun pour susciter un amour réciproque, et trouvait toujours le moyen d’engager un dialogue  profond et empreint de miséricorde. Hector raconte : « Ayant partagé avec lui la vie du Centre des volontaires et habitant avec ma famille à côté de son appartement, nous avons beaucoup reçu de sa personnalité exceptionnelle et de son témoignage évangélique. Notre fils, Juliàn, dit : « Arthur est son nom, mais on pourrait l’appeler Humilité, Générosité, Accueil. »  Arthur était un homme distingué, habité par une foi profonde, sa parole avait du poids. Il savait passer des réflexions sérieuses à une saine ironie pour distinguer les attitudes constructives de celles inutiles ou nuisibles. Son sourire éloquent exprimera toujours sa gratitude.

                                                                                                     Lorenzo Russo

 

Ouverture d’une enquête indépendante sur des cas d’abus en France

Comme annoncé dans le communiqué du 23 décembre dernier, le Mouvement des Focolari a confié à GCPS Consulting la mission de mener l’enquête sur les cas de violences sexuelles à charge de J.M.M., ancien membre des Focolari en France.  Bien que J.M.M. n’ait été poursuivi en France que par une victime, le nombre de victimes concernées qui pourraient souhaiter parler de leurs expériences est bien plus important. GCPS Consulting est un organisme indépendant spécialisé dans le support aux organisations pour garantir la sécurité des enfants, des groupes vulnérables ou “à risque“, et améliorer leurs systèmes de prévention et de signalement de comportements inappropriés. Il mène également des enquêtes indépendantes et des examens de cas pour le compte d’organisations. L’enquête a débuté en janvier 2021 et se terminera à la fin de l’année ; les résultats du rapport seront alors rendus publics. L’écoute et la collecte de témoignages ont déjà commencé. Pour connaître en détail les modalités de l’enquête, GCPS Consulting a rendu publique la partie relative au contrat, publiée sur une page web consacrée à l’enquête. Comme l’indique le document, l’enquête comporte quatre éléments principaux : – enquêter sur les violences sexuelles commis par J.M.M., avec un nouvel examen des données et une évaluation du contexte ; – établir le degré de connaissance des faits par les responsables des Focolari de l’époque et/ou les suivants ; – formuler des recommandations sur les dispositions actuelles mises en œuvre par les Focolari en France et ailleurs en matière de protection des mineurs ; – préparer un rapport public présentant les résultats de l’enquête et les recommandations qui en découlent. Pour garantir que le traitement de l’enquête soit le plus possible centré sur les victimes, GCPS Consulting a partagé et évalué avec plusieurs d’entre elles le processus proposé afin de s’assurer qu’il réponde à leurs attentes. Elle a également mis à disposition sur sa page web une section ‘’Contacts’’ consacrée à l’enquête et destinée à recevoir témoignages, questions ou suggestions de la part des victimes ou de toute personne souhaitant entrer en contact avec la Commission d’enquête indépendante. Le Mouvement des Focolari encourage toute personne disposant d’informations relatives à J.M.M. ou à d’autres cas d’abus à se mettre en contact avec la Commission d’enquête par le biais de cette page web . Il est possible de contacter en toute confidentialité l’équipe de GCPS qui suit l’enquête par téléphone, par courriel ou en utilisant le formulaire de contact disponible sur le site. Afin de garantir la pleine indépendance de l’enquête, le Mouvement des Focolari a accepté l’invitation de GCPS Consulting à maintenir un « silence médiatique » sur les questions liées au cas de J.M.M. jusqu’à la publication du rapport final. Par conséquent, à partir de maintenant, la décision de faire des déclarations ou de répondre aux demandes des médias concernant « ce cas d’abus » est laissée à la seule discrétion de GCPS Consulting.  

Stefania Tanesini

Contact médias GCPS Consulting pour le cas mentionné : info@gcps.consulting Contact pour les témoignages : inquiry@gcps.consulting  

Quelles perspectives pour les Focolari ?

Après l’audience de l’Assemblée générale des Focolari avec le pape François, quelles sont les perspectives pour le Mouvement des Focolari ? Dans cette téléréunion, nous faisons le point avec Margaret Karram, Présidente des Focolari et Jesús Morán, co-président. https://vimeo.com/529524750

Jésus abandonné : monument de perfection

Aimer Jésus dans son abandon sur la croix signifie l’aimer dans les souffrances et les renoncements que comporte l’attention au prochain. Il s’agit d’un véritable chemin de perfection dans la vie chrétienne, comme nous le communique Chiara Lubich à travers son expérience. […] Afin de nous encourager toujours plus dans la voie de notre sainteté collective […] je pense que connaître mon expérience spirituelle toute récente pourra vous faire plaisir. Comme vous le savez peut-être, je consacre quelques jours du mois […] à l’approfondissement de ce point fondamental de notre spiritualité : […] Jésus abandonné, vu comme la clé de l’unité. Ce sujet, m’a si profondément touchée, il m’est apparu si intéressant et attirant que j’ai été poussée à le vivre tout de suite, dans l’instant présent, en oubliant en quelque sorte, l’engagement de la tension à la sainteté en tant que tel. En somme, je me suis mise à aimer Jésus abandonné en l’étreignant dans ses expressions les plus variées. Or, justement ces jours-ci, pendant la méditation matinale, revient sous mes yeux ce que saint Jean de la Croix appelle « les douze étoiles » de la perfection. C’est-à-dire : amour de Dieu, amour du prochain, chasteté, pauvreté, obéissance, paix, silence, humilité, mortification, pénitence, chœur et oraison. Je les connaissais bien, je dirai même que je les connaissais par cœur, à force de les méditer. Mais ces jours-ci, je n’y pensais absolument pas, tellement j’étais occupée à aimer Jésus abandonné. Et voilà la surprise, la joyeuse surprise. Comme une redécouverte lumineuse : en relisant la liste des douze étoiles pendant la méditation, je me suis rendu compte, qu’en aimant Jésus abandonné, je les avais fait briller un peu plus toutes les douze, dans mon âme. J’avais aimé Dieu un peu plus, puisque j’avais aimé Jésus abandonné qui est Dieu. J’avais aimé le prochain davantage, puisque par amour pour Lui abandonné, je m’étais efforcée de me « faire un » avec tous. J’avais amélioré la chasteté, puisque l’amour pour Jésus abandonné nous conduit à nous mortifier. De même pour la pauvreté puisque, pour Lui, j’avais essayé de couper tout attachement. L’obéissance parce que, pour Lui, je me suis efforcée de faire taire mon moi, pour mieux écouter la voix intérieure. Puis, en aimant Jésus abandonné dans la souffrance, j’avais pu maintenir la paix. En l’aimant, j’ai mieux observé le silence car j’ai mortifié davantage les paroles inutiles. L’humilité y a gagné, avec la mort du moi que provoque l’amour pour Lui abandonné. Et de même pour la mortification et la pénitence. J’ai soigné un peu mieux le “chœur”, ce qui signifie pour nous les prières faites ensemble avec tout le focolare, et ainsi l’oraison personnelle a été plus pleine. Tout était mieux en somme, grâce au seul amour à Jésus abandonné. Je savais que Jésus abandonné est – comme nous le disons – un monument de sainteté, mais je n’avais pas encore vraiment expérimenté, avec une telle évidence, que Le vivre signifie tendre efficacement à la sainteté. […] Je ne peux rien vous souhaiter de mieux que de faire vous aussi cette expérience. Essayez ! Aimez-Le dans les souffrances, dans les renoncements, dans la mort à vous-mêmes pour vous ‘’faire un’’ avec chaque prochain. […] Que Jésus abandonné devienne tout pour nous ! Et notre sainteté collective sera assurée.

Chiara Lubich

(D’une liaison téléphonique, Rocca di Papa, 16 juin 1982) Extrait de : « Gesù Abandonato e le dodici stelle della perfezione» in : Chiara Lubich, Conversazioni in collegamento telefonico, Città Nuova Ed., 2019, pag. 85.  

Pâques, un renouveau pour nous tous

Bien que l’urgence liée au coronavirus soit toujours en cours, Pâques est l’occasion de passer de la mort à la vie, de l’obscurité à la lumière grâce à l’amour pour nos frères et sœurs. La force de la solidarité et de la fraternité universelle nous aide à garder l’espoir d’un monde plus solidaire. Margaret Karram, Présidente du mouvement des Focolari, et de nombreuses personnes dans le monde entier adressent leurs vœux de Pâques. Regardez la vidéo avec des sous-titres en italien, anglais, espagnol, français et portugais. https://youtu.be/2BVukpY5b5s

Pour être un peuple de Pâques

Très chers tous, Pâques, la plus grande fête de l’année, approche et avec elle la Semaine sainte, très riche des mystères les plus précieux de la vie de Jésus. Ils nous sont rappelés surtout le jeudi, le vendredi et le samedi saints, et le dimanche de la Résurrection. Ils représentent pour nous autant d’aspects centraux de notre spiritualité […] Que devons-nous vivre alors à l’approche de la Semaine sainte et durant ces jours bénis ? Je pense que, si nous vivons la fête de Pâques, ou mieux, si nous laissons vivre le Ressuscité en nous, nous les vivons tous de la meilleure manière. En effet, pour que le Ressuscité resplendisse en nous, nous devons aimer Jésus abandonné et être toujours – comme nous le disons – « au-delà de sa plaie », où la charité est reine. C’est la charité, de plus, qui nous pousse à être le Commandement nouveau vivant ; qui nous pousse à nous approcher de l’Eucharistie […] ; c’est la charité qui nous porte à vivre l’unité avec Dieu et avec les frères. C’est grâce à la charité que chacun de nous peut être, d’une certaine manière, une autre Marie. […] Ainsi, tous ensemble, nous serons réellement ce Peuple de Pâques que quelqu’un a semblé entrevoir dans notre Mouvement[1]

Chiara Lubich

https://vimeo.com/529414986 [1] Cf. « Pour être un peuple de Pâques », Sierre, 24 mars 1994, in Chiara Lubich, Conversazioni in collegamento telefonico, Rome 2019, pp.461-462.  

Un parcours vivant d’approfondissement de la foi 

Un parcours vivant d’approfondissement de la foi 

C’est le chemin vers les prochaines Journées mondiales de la jeunesse en 2023. Récit d’une jeune femme du mouvement des Focolari qui travaille à la réalisation de l’événement. Les prochaines Journées mondiales de la jeunesse auront lieu à Lisbonne, capitale du Portugal, en 2023, sur le thème « Marie partit en hâte » (Lc 1, 39). La pandémie laisse des questions ouvertes, mais les travaux préparatoires avancent depuis un certain temps. Mariana Vaz Pato, une jeune femme du mouvement des Focolari, fait partie de l’équipe locale qui travaille à la réalisation de l’événement.

la croix des JMJ

La devise des JMJ choisie par le Pape rappelle le « oui » de Marie à Dieu et sa hâte de rejoindre sa cousine Elisabeth, comme le raconte l’Evangile. Qu’est-ce que cela signifie pour les jeunes d’aujourd’hui, surtout en cette période de pandémie ? « Ce thème nous montre, tout d’abord, une action : “Marie partit en hâte”. Nous pouvons comprendre que le pape nous met au défi de sortir de notre zone de confort, de nous lever et d’aller à la rencontre de l’autre. Deuxièmement, nous avons le “oui ” de Marie à Dieu, qui nous sert d’exemple pour dire notre “oui” et partir en mission. Le pape a lancé ce thème en 2019, avant que cette pandémie n’existe. En ce moment, le thème choisi peut sembler contradictoire avec ce que nous vivons, mais il nous dit que la pandémie ne peut être un obstacle pour suivre Dieu, qui rend possible ce qui semble impossible ». Les jeunes du monde entier sont exhortés à s’identifier à Marie. Elle est un modèle élevé : comment peut-elle nous inspirer dans notre vie quotidienne ? « Au Panama, le pape a déclaré que Marie est ” l’influenceuse ” de Dieu et que, dans sa simplicité, elle a dit son ” oui “, devenant ainsi la femme la plus influente de l’histoire. Il est vrai que transformer le monde est une mission ambitieuse, mais Marie a pu le faire grâce à ses vertus. Si nous suivons son exemple, nous sommes sur la bonne voie ». Où en sont les préparatifs de l’événement ? Combien de jeunes sont attendus ? « Compte tenu des circonstances, il est difficile de faire des prédictions. En octobre, le logo a été lancé, en novembre il y a eu une cérémonie pour présenter le symbole et récemment l’hymne a été créé. Un itinéraire de catéchèse a également été élaboré pour que les JMJ ne soient pas seulement un événement mais un parcours vivant d’approfondissement de la foi. Nous ne savons pas à quoi le monde ressemblera en 2023, mais les équipes travaillent pour faire de cet événement un moment décisif dans la vie des jeunes et pour le renouveau de l’Église et de la société ». Certains jeunes du mouvement des Focolari sont impliqués dans ce travail préparatoire… « L’Église s’organise en comités qui préparent le programme et s’occupent des aspects logistiques. En tant que Mouvement, nous sommes présents dans ces comités avec des jeunes, des focolarini, des couples et des personnes engagées dans le mouvement paroissial par des tâches diverses : de la pastorale des jeunes à la communication avec les communautés locales et le mouvement paroissial au Portugal, et puis la communication avec la zone de l’Europe occidentale et avec les centres des jeunes du Mouvement. Cette expérience est un défi, avec tous les imprévus de notre époque, mais c’est aussi une joie de découvrir la contribution que nous pouvons donner en tant que Mouvement et, surtout, de pouvoir faire ce chemin ensemble avec l’Église ». Claudia Di Lorenzi

Mae Sot : aux confins de la Thaïlande et du Myanmar pour aider les plus pauvres

Mae Sot : aux confins de la Thaïlande et du Myanmar pour aider les plus pauvres

Malgré les violents affrontements au Myanmar, la communauté des Focolari continue d’apporter son aide à travers l’association “Goutte à goutte” pour témoigner de la fraternité universelle au cœur de la pandémie et de cette révolution. Les focolarini présents dans la région ont effectué un voyage au début du mois de mars : des actions menées dans le respect des normes sanitaires imposées par la Covid dans le Pays. Le Myanmar vit toujours une révolution qui a commencé le 22 février dernier et qui s’appelle “22222”. Ce pays, composé de différents groupes ethniques et riche de beautés naturelles et de matières premières, a connu de 1947 à 2010 la plus longue guerre civile de l’histoire de l’humanité. Parmi les différentes révolutions tentées : celle du 8 août 1988 appelée ” 8888 ” (qui a fait des milliers de morts) et celle de 2007, la révolution ” couleur safran ” en raison du grand nombre de moines bouddhistes qui ont lancé la protestation et qui ont perdu la vie. Lors des affrontements de 1988, des milliers de personnes ont commencé à migrer vers la frontière avec la Thaïlande, plus précisément dans la province de Tak, dans la ville de Mae Sot, puis à Mae Hong Song, et encore plus au sud, vers Kanchanaburi. Aujourd’hui, après 32 ans, il existe toujours neuf camps de réfugiés où des millions de Birmans travaillent en Thaïlande. Les focolarini présents dans la région depuis 1988 ont commencé à aider de nombreux jeunes qu’ils avaient rencontrés quelques années auparavant à Rangoon et Bassein. « Notre contact avec eux – raconte Luigi Butori, un focolarino qui vit à Ho Chi Min au Vietnam et qui voyage dans ces régions depuis des années  – a duré jusqu’à ce que le père Justin Lewin, un prêtre lié au mouvement des Focolari, arrive à Mae Sot pour aider ces personnes qui vivaient non seulement dans les camps de réfugiés, ( le plus célèbre est celui de Mae La  qui compte 50 000 personnes) mais aussi dans la ville de Mae Sot, dispersées dans la campagne, autour des usines où ils travaillaient, ou dans les champs de maïs. C’est au début des années 2000 que nous avons lancé de petits projets dans le camp de Mae La et progressivement aussi dans la ville de Mae Sot. L’objectif était de nourrir et d’habiller la population. » Depuis 2011, s’est établi un pont de solidarité a été entre l’Italie et Mae Sot. La communauté des Focolari de Latina, dans le centre de l’Italie, et quelques élèves de l’enseignante Maria Grazia Fabietti, ont commencé à faire quelque chose pour aider les enfants et les personnes vivant aux confins de la Thaïlande et du Myanmar. « À l’occasion du 50e anniversaire de l’un de ces amis italiens, Paolo Magli, des fonds ont été collectés pour aider ces groupes de l’ethnie Karen (une population qui a fui la Birmanie pendant les conflits et qui est obligée de vivre comme réfugiée depuis des années à la frontière entre le Myanmar et la Thaïlande), à la fois dans le camp de réfugiés de Mae La et surtout à l’extérieur – explique Luigi – C’était le début de l’association « Goutte à goutte ». Aujourd’hui, cette action permet d’aider  plus de 3 300 personnes dans trois pays d’Asie du Sud-Est et collabore également avec l’association Charis de Singapour pour apporter une aide aux personnes touchées par la pauvreté, la solitude, la maladie et même la pandémie. Le Vietnam, la Thaïlande et le Myanmar représentent pour nous la “possibilité d’aimer concrètement” : il y a là des personnes qui ont connu l’esprit de fraternité universelle et qui, aujourd’hui, font tout pour aider ceux qui sont exclus, marginalisés, rejetés, malades et seuls. » Ils aident tout le monde au « compte-gouttes » : des personnes issues des ethnies Karen, Bama, Kachin, Thai Yai, ou Xtieng et Hmong au Vietnam, mais aussi des musulmans pauvres qui sont en contact avec le focolare de Bangkok. Début mars, les focolarini se sont rendus à Mae Sot avec une camionnette remplie de denrées alimentaires, de tissus, de jouets et bien d’autres choses encore, comme le montre la vidéo ci-dessous (ces actions ont été menées selon les règles du Covid en vigueur dans le pays). Les dons provenaient de musulmans, de bouddhistes, de chrétiens et de nombreuses personnes en contact avec le focolare. Nous voulons vivre l’une des plus belles pages écrites il y a de nombreuses années par Chiara Lubich, la fondatrice des Focolari: « Seigneur, donne-moi ceux qui sont seuls… J’ai éprouvé dans mon cœur la passion qui envahit le tien pour l’abandon qui submerge le monde entie.» Le dernier projet concerne  six mamans abandonnées à Mae Sot et leurs quinze enfants. Nous avons envoyé deux machines à coudre et 15 kg de tissu en coton  en vue de confectionner des chemises, des jupes et des pantalons pour ceux qui en ont besoin, explique Luigi, c’est une joie et une fête de voir comment les gens s’entraident. La fraternité universelle est une réalité qui prend racine, jour après jour, et Goutte à goutte en est l’illustration. »

Lorenzo Russo

https://youtu.be/xv5W3hxZInc * Méditation “Seigneur donne-moi tous ceux qui sont seuls”,  Chiara Lubich – Septembre 1949  

Maintenant à 100 %

Il est facile d’aimer Dieu et les frères lorsqu’on est en bonne santé. Mais, lorsqu’on va mal, aussi physiquement, cela peut devenir un véritable défi. Chiara Lubich propose un programme d’entraînement, afin de bien se préparer, un programme qui prévoit également l’échec. Comme nous le savons tous, un seul mot pourrait suffire à définir notre Idéal : amour. L’amour est toute notre vie. Il est l’âme de notre prière, de notre apostolat, de toutes les réalités de notre existence. L’amour est aussi la santé de notre vie spirituelle individuelle, tout comme l’amour réciproque l’est de notre vie communautaire, en tant que Corps mystique du Christ. Lorsque nous aimons, en effet, nous sommes ce que nous devons être, tout entiers devant Dieu, et peu importe pour cela que nous soyons en possession de toutes nos capacités physiques ou bien touchés par la maladie. Mais il est facile d’aimer Dieu et les frères lorsqu’on est en bonne santé. Cela devient plus difficile quand on est malade. […] [J’aimerais] maintenant me poser, nous poser une question : est-il juste que ceux qui traversent des moments difficiles de leur vie terrestre, vivent avec un tel engagement les épousailles de leur âme avec Jésus abandonné, alors que nous, qui jouissons d’une meilleure santé physique, nous vivions avec médiocrité notre tension à la sainteté ? Devons-nous attendre que Dieu nous envoie des épreuves spéciales, à nous couper le souffle, pour nous décider à l’aimer enfin de tout notre être ? […] Alors […] il n’y a pas de temps à perdre. L’Esprit Saint est dans notre cœur à tous et nous savons ce qu’il nous propose. C’est lui qui nous dit : là, dans telle souffrance ou dans telle fatigue, tu dois aimer Jésus abandonné ; là tu dois le préférer, en choisissant par exemple de vivre l’amour fraternel ; là encore, tu dois le choisir, dans telle réalité de l’Œuvre, de l’Église ou de l’humanité… Nous pouvons décider de l’aimer jour après jour, toujours, […] à 100 %. Et […] redire avant chacune de nos actions : « Pour toi. » Si la perspective d’une vie aussi engagée nous épouvante […], rappelons-nous la recommandation de Jésus : « À chaque jour suffit sa peine » (Mt 6, 34). Occupons-nous donc du visage de Jésus abandonné qui se présente aujourd’hui, dans le moment présent. Demain nous recevrons d’autres grâces. Nous aurons ainsi dans les mains des journées pleines, qui lui seront entièrement consacrées et qui construiront notre sainteté. S’il nous arrive de tomber, de trahir, de nous arrêter, sachons que nous pouvons reconnaître son visage au-delà même de toutes ces circonstances. Chaque soir, lorsque nous revoyons la journée, ou plutôt lorsque Jésus au fond de notre cœur nous demande comment elle s’est passée, que nous puissions répondre : « Bien, à 100 %. » […] Lorsque nous étreignons Jésus Abandonné à 100 %, le Ressuscité brille en nous et parmi nous et rend témoignage. […]

Chiara Lubich

(Liaison téléphonique, Rocca di Papa, 16 janvier 1986) Extrait de : « À 100 % », Chiara Lubich, Sur les pas du Ressuscité, Ed. Nouvelle Cité 1992, p. 69.  

Notre aventure à Huaycan

Notre aventure à Huaycan

Dans la banlieue est de Lima, au Pérou, la communauté des Focolari aide les personnes vivant chaque jour dans l’extrême pauvreté, en partageant nourriture, aide matérielle, alphabétisation et expériences de l’Évangile. Huaycán est situé dans la banlieue Est de Lima (Pérou). Sur les 200 000 habitants, 90% sont des immigrés des Andes, fuyant la pauvreté. Ils conservent leurs traditions et leur langue, le quechua, l’ancienne langue des Incas. Sur les sommets des collines, les gens vivent très pauvrement. Le sol de leurs maisons est en terre battue ; ils n’ont qu’une seule pièce (lits à côté de la cuisine), ils manquent d’eau potable, d’électricité, d’égouts…. La plupart d’entre eux sont des vendeurs de rue. Certaines femmes font le ménage et certains hommes sont ouvriers du bâtiment ou ramassent la ferraille. La communauté de Lima a regardé et choisi cette « blessure du Christ » pour l’aimer avec prédilection. « Nous sommes arrivées à Huaycán – se souvient Elsa – en 1998, lorsque Tata, Carmen, Maria, Milagros et moi avons apporté la Parole de Vie à une communauté proche de l’école “Fe y Alegría” des sœurs franciscaines. Puis Elbe, Mario, Lula, Yeri, Fernando et Eury, Cristina… nous ont rejoints. Nous sommes allés sur les hauteurs des collines et avons partagé avec les plus pauvres des pauvres les expériences de l’Evangile. Ils souffraient de maladies, de violence familiale, de promiscuité, de chômage, de drogue, de faim ». « Nous nous sommes assises sur des pierres – dit Elbe -, puis, à mesure que les habitants se sentaient plus en sécurité, ils sortaient leurs chaises. En hiver, ils nous invitaient dans leurs humbles chambres. Nous y avons rencontré Olinda, la cuisinière de l’école, qui a ouvert sa maison pour nous rencontrer. Une belle personne, notre point de repère local. La mort de son fils, puis la sienne soudaine nous ont causé beaucoup de chagrin ». Pour répondre aux besoins, la communauté de Lima a lancé plusieurs initiatives : aide matérielle, soutien scolaire des enfants, formation et alphabétisation des adultes, soutien psychologique, suivi et soins de santé, vente de vêtements de seconde main. « Chaque année, nous célébrons ensemble Noël et la fête des mères ; nous organisons des excursions et certains participent à la Mariapolis annuelle ». Mario se souvient : « Un couple, après s’être préparé, s’est marié pendant l’une des Mariapolis, en présence de leurs cinq enfants et de leurs proches. Ce fut un événement qui a marqué leur vie, comme celle de beaucoup d’autres qui ont rencontré le Dieu de l’Amour ». « Avec la pandémie – poursuit Cristina – beaucoup ont perdu leur emploi et n’ont pas assez pour nourrir leurs enfants. Nous nous sommes organisés avec certaines familles pour leur procurer la nourriture nécessaire et la distribuer à ceux qui en ont le plus besoin. Une femme a installé un four qui était inutilisé pour cuire du pain. De mars à juin, nous avons distribué 140 paniers de nourriture et 12 720 pains. Nous avons rencontré la communauté la plus pauvre, Granja Verde, qui avait besoin d’une salle à manger pour préparer la nourriture. Nous nous sommes organisés : ils ont offert un lopin de terre et ont posé une dalle en béton. Nous avons fourni à la cuisine les ustensiles nécessaires et un réservoir de 2 500 litres d’eau potable. La salle à manger a été inaugurée le 15 novembre 2020 et a commencé à fonctionner le jour suivant. Aujourd’hui, nous produisons 100 repas par jour. Nous savons, comme nous le rappelle le pape François, que si nous oublions les pauvres, Dieu nous oubliera. Huaycán, le point douloureux du Christ, est notre préféré et est notre grande chance d’obtenir la bénédiction de Dieu ».

Gustavo E. Clariá

Vivre l’Évangile : la fraternité universelle

Considérer “tous les humains comme des frères et des sœurs ” – comme le dit le pape François – nous aide à élargir nos horizons. “Donnez et il vous sera donné” Le père David, du Kenya, raconte : « J’aidais un pauvre garçon réfugié, que j’avais rencontré lors de la mission dans le camp de réfugiés de Kakuma, dans le nord-ouest du Kenya, en payant sa scolarité. Mais au bout d’un certain temps, je n’avais plus d’argent pour assurer ce soutien ; je lui ai donc expliqué cette difficulté et nous nous sommes dit au revoir. Après un certain temps, ce garçon a envoyé un message par le biais des médias sociaux pour demander à nouveau de l’aide : j’ai éprouvé une grande douleur du fait que je ne  pouvais pas l’aider. J’ai donc décidé de vendre une vache que j’avais chez mes parents pour payer sa scolarité. Il était très heureux de pouvoir enfin retourner en classe. Dans la nouvelle paroisse où je vis depuis près d’un an, les paroissiens ont décidé de me rendre visite un jour parce qu’ils avaient entendu dire que mon père n’était pas en bonne santé. Parmi les cadeaux qu’ils ont apportés, il y avait trois vaches. Je n’en croyais pas mes yeux : il me semblait que Dieu voulait  avant tout me signifier : « Une bonne mesure, serrée, remplie et débordante sera versée dans  la poche de votre vêtement. » Père David, Kenya “Pour mes frères du Liban” Après la catastrophe du 4 août 2020 à Beyrouth, au Liban, je me suis demandé ce que je pouvais faire pour aider cette terre déjà si meurtrie. Quelques jours plus tard, c’était mon anniversaire : 40 ans. Ma famille et mes amis voulaient me fêter, même si ce n’était qu’avec un dîner. Je me suis dit : c’est une  bonne occasion pour aider le peuple  libanais. J’ai donc demandé à tous les invités  de ne pas m’offrir de cadeaux mais de contribuer financièrement à mon projet d’aider Beyrouth. A la fin de la soirée, j’ai été surpris de la somme récoltée: un bon 600 euros ! Je n’aurais jamais imaginé recueillir ce montant, d’autant plus qu’il y avait peu d’invités au dîner en raison des restrictions dues à la Covid-19. Ce geste a cependant déclenché une réaction en chaîne chez mes amis : lors de la remise de son diplôme Emilia a affecté les sommes qu’elle à un autre projet, pour son anniversaireFrancesco a décidé de faire une adoption à distance, quant aux enfants du quartier, qui étaient au courant de l’action engagée à l’occasion de mes 40 ans,  eux aussi  ont envoyé au Liban la recette d’un marché réalisé avec  des matériaux recyclés ! Vous avez reçu gratuitement,  donnez gratuitement… c’est ce en quoi nous croyons toujours fermement  lorsque nous recevons et que nous donnons. Ischia (Italie) “D’un simple sandwich peut naître le centuple “ Un jour, j’attendais mon sandwich en faisant la queue; j’avais juste de quoi en acheter un. En sortant du magasin, j’ai vu une dame qui nous regardait tous en train de manger. Je me suis rendu compte qu’elle avait faim et qu’elle attendait qu’on  lui offre quelque chose à manger. J’ai pris mon sandwich et je lui ai donné. Je me suis dit que je pourrais toujours me restaurer plus tard. Elle était ravie. Je l’ai ensuite emmenée au magasin de fruits et légumes et j’ai demandé au marchand  s’il pouvait lui donner des fruits que je lui paierais le lendemain, car j’étais momentanément  sans argent . Le marchand  lui a volontiers offert  non pas un fruit, mais un sac bien rempli, sans rien demander. J’étais très heureux de voir comment d’ un simple sandwich peut  naître le centuple. Mumbai (Inde)

Lorenzo Russo

Solidarité avec le peuple du Myanmar

Solidarité avec le peuple du Myanmar

Déclaration commune de SIGNIS, Pax Christi International et du Mouvement des Focolari en solidarité avec le peuple du Myanmar SIGNIS, l’Association Catholique Mondiale pour la Communication, entend le cri du courageux peuple birman qui résiste, sans violence, au coup d’État militaire au Myanmar qui a renversé une élection légitime et démocratique. Nous exprimons cela main dans la main avec Pax Christi International et ses membres de la région Asie-Pacifique qui, dans leur déclaration de février sur « l’état d’urgence » au Myanmar, ont exprimé de sérieuses inquiétudes quant à la situation dans le pays. De même, le mouvement international des Focolari s’unit à nous dans la solidarité avec le peuple birman. Chaque jour, des personnes courageuses, dont beaucoup de jeunes, retournent dans les rues pour protester pacifiquement, en dépit des coups et des tirs des soldats. En guise de symbole de leur protestation, et conformément à la coutume birmane, un signe de la colère légitime du peuple à l’égard des militaires peut être entendu dans le claquement régulier et constant des casseroles et des poêles pour éloigner les mauvais esprits. Nous sommes témoins de la détention arbitraire, sur la base d’accusations fabriquées de toutes pièces, de membres du gouvernement démocratiquement élu, ainsi que de dirigeants civils et religieux qui ont pris part à la longue lutte du peuple birman pour la démocratie. L’information véridique étant fondamentale dans une démocratie, nous rejetons la campagne de désinformation de l’armée du Myanmar, qui cherche à justifier ses actions. Nous demandons la pleine garantie des droits de l’homme et une procédure régulière pour les journalistes arrêtés pour avoir partagé des nouvelles et des informations sur ce qui se passe dans le pays, et exigeons leur droit à la liberté de la presse. Nous déplorons l’autoritarisme extrême qui a jugé bon de fouler aux pieds la constitution de la nation, permettant effectivement une démocratie limitée tout en gardant une grande partie du pouvoir politique entre les mains des élites des forces armées. Malgré d’énormes défis, le Myanmar fait ses premiers pas vers la démocratie, donnant à ses citoyens l’espoir d’un nouvel avenir. Cet espoir doit être restauré. Avant tout, nous entendons la voix du peuple du Myanmar: ce coup d’État vise essentiellement à renverser sa volonté. En définitive, il ne s’agit pas d’éliminer les opposants politiques ou de faire régner la soi-disant loi et l’ordre, mais de supprimer des années de travail patient pour les droits fondamentaux des citoyens et d’écraser les rêves de construction d’un pays libre et démocratique. En tant qu’organisations catholiques, nous nous joignons au pape François et aux dirigeants civils et religieux du monde entier qui ont condamné le coup d’État et appelé à un « dialogue constructif » pour rétablir la démocratie. En outre, nous nous joignons à d’autres organisations pour exiger : La libération d’Aung San Suu Kyi et des autres fonctionnaires et dirigeants détenus ; La cessation du recours à la violence et à la détention arbitraire par l’armée de manifestants pacifiques et de journalistes ; Justice et responsabilité pour les actions violentes commises par l’armée contre le peuple rohingya et d’autres minorités ethniques, ainsi que la prévention de tels crimes et abus à l’avenir ; Que les membres de la communauté internationale, en particulier dans la région Asie-Pacifique, fassent pression sur le régime pour qu’il démissionne et rétablisse la démocratie, et n’utilisent pas cette crise pour leurs propres intérêts géopolitiques. Nous demandons aux membres de SIGNIS, de Pax Christi International et du mouvement des Focolari du monde entier de se faire l’écho de l’appel du peuple birman en rendant compte de la situation dans les médias locaux et nationaux, et d’exhorter leurs gouvernements à prendre des mesures diplomatiques fermes pour s’opposer au coup d’État et aider à ramener la démocratie au Myanmar. Notre mission en tant qu’organisations est de promouvoir la paix. Ainsi, nous nous joignons à l’archevêque de Yangoon, le cardinal Charles Maung Bo, président des conférences épiscopales d’Asie, pour dire : « La paix est possible. La paix est le seul moyen. La démocratie est la seule lumière sur ce chemin». Télécharger la déclaration  

Garder le cap

Le choix d’aimer Jésus dans son abandon sur la croix et de le préférer à tout autre amour, est devenu pour Chiara Lubich comme une boussole qui donnait une orientation à sa vie et la libérait de nombreuses préoccupations. […] Nous avons remarqué que l’appel à suivre Jésus abandonné de manière radicale n’a pas eu lieu une seule fois, c’est-à-dire au début du Mouvement. De temps en temps en effet, au cours de ces années, le Seigneur nous l’a souligné de nouveau par des événements ou des considérations particulières. C’est ce qui m’est arrivé en 1954. […] Un focolarino devenait prêtre pour la première fois. J’ai dû aller de Rome à Trente pour l’ordination de Don Foresi par l’Archevêque de Trente. Mais comme je n’étais pas très en forme, on avait pensé que je fasse une partie du voyage en avion. Dès que je suis montée dans l’avion, une hôtesse très gentille, pour me faciliter le voyage, a eu l’idée de me faire entrer dans la cabine de pilotage. De cet endroit j’ai tout de suite été impressionnée par le panorama magnifique que l’on pouvait admirer : vaste, complètement dégagé du fait de la carlingue toute vitrée. Mais ce n’est pas le panorama qui m’a le plus frappée. Ce fut plutôt une explication sommaire du pilote sur ce qui est important pour piloter un avion. Il m’a dit que pour effectuer un voyage direct et sûr, il fallait, à l’aide de la boussole, mettre le cap sur le point d’arrivée. Puis, tout au long du vol, on devait veiller à ce que l’avion ne dévie jamais de la direction établie. En suivant cette explication, j’ai fait tout de suite le parallèle entre un voyage en avion et le voyage de la vie : je dirais aujourd’hui le « Saint Voyage ». Il m’a semblé comprendre que là aussi, il s’agissait, dès le départ, de fixer avec précision le cap, la route de notre vie qui est Jésus Abandonné. Puis, tout au long du trajet, ne faire qu’une seule chose : lui rester fidèle. Oui, la seule voie à laquelle Dieu nous appelle tous est celle-ci : aimer Jésus Abandonné, toujours Cela signifie étreindre toutes les souffrances de notre existence. Cela signifie mettre l’amour en pratique, en adaptant toujours notre volonté à la sienne, en « tuant » la nôtre pour laisser vivre la sienne. […] Aimer Jésus Abandonné signifie connaître la charité, savoir comment faire pour aimer notre prochain (comme Lui, jusqu’à l’abandon). Aimer toujours Jésus Abandonné signifie mettre en pratique toutes les vertus qu’il a vécues lui-même à ce moment-là, de façon héroïque. […] Le désir ardent de ne pas perdre de temps sur notre chemin, m’incite à affirmer qu’« orienter la boussole » de notre âme sur Jésus Abandonné, est ce qu’il y a de mieux à faire pour continuer jusqu’au bout notre voyage, et le parcourir même avec une certaine facilité. J’ai remarqué que le pilote est entièrement libre de ses mouvements il n’utilise ni rênes, ni volant, comme pour conduire une calèche ou une voiture ; de même, si nous orientons notre « boussole spirituelle » sur Jésus Abandonné, nous n’aurons pas besoin d’autre moyen pour arriver au but à coup sûr. Et de même que, dans un voyage en avion, on ne rencontre ni les surprises des virages car on avance sur la ligne aérienne, ni les montagnes car on s’élève tout de suite en haute altitude, de même dans le voyage de la vie, par l’amour pour Jésus Abandonné, on se place aussitôt à bonne hauteur. On ne s’effraye pas des imprévus, on ne ressent pas tellement la fatigue de la montée car, pour Lui, surprises, fatigues et souffrances sont déjà toutes prévues et attendues. Comment demeurer fidèle à Jésus Abandonné ? Dès le réveil, chaque matin, fixons l’aiguille de notre boussole sur Lui en lui disant : « Me voici. » Puis durant la journée, de temps en temps, donnons un coup d’œil pour voir si nous avons toujours le cap fixé sur Jésus Abandonné. S’il n’en est pas ainsi, alors, par un nouveau « Me voici », nous nous remettons dans sa direction et le voyage ne sera pas compromis. […] Si nous faisons le voyage de la vie en compagnie de Jésus Abandonné, nous pourrons à la fin répéter la célèbre phrase de sainte Claire : « Va sûrement, sois sûre ô mon âme, parce que tu as un bon compagnon sur ta route. Va, car Celui qui t’a créée, t’a toujours gardée et t’a sanctifiée. » […]

Chiara Lubich

(D’une conférence téléphonique, Rocca di Papa, 5 janvier 1984) Extrait de : « Garder le cap », in : Chiara Lubich, La vie est un voyage, Ed. Nouvelle Cité, p.10.  

Le testament de Chiara Lubich: “Soyez une famille”

Aujourd’hui, 14 mars, marque le treizième anniversaire de la mort de Chiara Lubich, la fondatrice du mouvement des Focolari. Depuis le 14 mars 2008, à cette même date, les communautés des Focolari dispersées sur tous les continents se réunissent pour faire mémoire d’elle et pour prier ensemble, en se souvenant de l’héritage qu’elle a confié au Mouvement : “Soyez une famille”. «Si aujourd’hui je devais quitter cette terre et qu’une dernière parole m’était demandée pour exprimer notre idéal, je vous dirais, sûre d’être comprise de façon exacte: “Soyez une famille”». https://youtu.be/QKwgvxsUU2E

Un Centre Chiara Lubich pour personnes âgées en Amazonie

Un Centre Chiara Lubich pour personnes âgées en Amazonie

De l’engagement d’une petite communauté des Focolari envers les plus vulnérables est né un Centre pour personnes âgées dans un village de la forêt  péruvienne, qui porte le nom de la fondatrice du Mouvement. Il y a quatre ans mon mari Javier, nos trois filles et moi-même (Jenny) sommes arrivés d’Argentine avec l’intention de vivre dans le Pérou profond. Nous portions en nous l’idéal de l’unité. Dès que nous sommes arrivés à Lámud, une ville située en plein coeur de l’Amazonie, sachant que l’évêque du diocèse était de passage, nous avons couru le saluer et nous nous sommes présentés comme membres du mouvement des Focolari. « C’est une grande joie de voir que les focolari sont arrivés en Amazonie ! », nous a-t-il dit en nous donnant sa bénédiction et en nous encourageant à d’aller de l’avant. Nous avons ensuite passé un accord avec le curé de la paroisse, qui nous a demandé de prendre en charge la Pastorale sociale et la Catéchèse familiale dans les villes qui font partie de la paroisse. Nous sommes donc allés en banlieue pour prendre contact avec la réalité sociale du lieu, parfois accompagnés de nos filles. Nous avons découvert une Lámud  cachée, marquée par de nombreuses souffrances. Nous avons décidé de commencer à aller auprès des personnes les plus fragiles, en fait les plus âgées, (troisième âge). Certaines d’entre elles n’avaient même pas un lit digne de ce nom pour mourir. Nous avions à l’esprit la méditation de Chiara Lubich : « Une ville ne suffit pas ». Nous avons parcouru les quartiers périphériques à la recherche de ceux qui étaient seuls, abandonnés, pour leur apporter un peu de tendresse, un mot d’espoir, de la nourriture, des vêtements et nous leur avons demandé de prier pour nous, alors que nous commencions notre aventure dans ces lieux complètement nouveaux pour nous. Au bout d’un certain temps, nous avons commencé à  rêver d’offrir à ces personnes un logement décent, un repas chaud et, surtout de la compagnie pour remédier à leur solitude. Un rêve qui, si d’un côté il semblait lointain, de l’autre il semblait presque à portée de main, à tel point que nous nous sommes dit : « Oui, nous le pouvons ! Nous devons faire quelque chose de plus concret qu’une simple visite. » Ensemble, nous avons établi un plan : quelques lignes, mais chaque phrase nous encourageait davantage à aller de l’avant. Nous avons également réfléchi au nom à donner à la maison. Nous nous sommes regardés dans les yeux et avons décidé qu’il s’appellerait : « Hogar y Centro de Día para Adultos Mayores, Chiara Lubich » (“Maison et Centre de jour pour personnes âgées Chiara Lubich”). Pendant ce temps, notre rêve prenait forme. Il y a eu de nombreux événements et contacts avec des personnes qui se passionnaient pour le projet. Entre-temps, Jenny avait fait plusieurs expériences de volontariat en Argentine. L’occasion s’est présentée pour elle d’être embauchée par la municipalité du district de Lámud, pour travailler précisément au service des personnes âgées ! Enfin, nous nous sommes sentis encouragés par les paroles du Pape qui nous a invités, en tant que laïcs, à travailler en faveur des plus défavorisés, encore plus au cours de cette période de pandémie. Bref, d’heureuses coïncidences nous ont fait penser que Jésus aurait été heureux de voir naître une Œuvre pour les plus petits, dans la forêt péruvienne. C’est-à-dire une maison de retraite digne et accueillante pour les personnes du troisième âge de cette province amazonienne. Pendant ce temps, nous avons vu que tout se passait à un rythme effréné. Ainsi, confiant pleinement dans la Providence de Dieu et dans le pouvoir de la prière, nous avons pris de plus en plus conscience que Jésus ne nous abandonnerait pas et nous étions certains qu’avec notre petite communauté, nous ne serions jamais seuls. À l’époque, nous avons signé le bail de la maison et entamé les procédures légales pour nous constituer en association à but non lucratif. Un groupe de personnes de la communauté avait déjà rejoint volontairement le projet. Ils avaient répondu par un “oui” très fort à l’engagement de travailler pour le bien des personnes les plus vulnérables de Lámud et de la province de Luya (département d’Amazonas). Nous avons immédiatement aménagé un lieu pour pouvoir commencer à offrir aux personnes âgées un repas chaud par jour, fourni par la municipalité. C’est pourquoi désormais, petit à petit, nous évaluons chaque étape à franchir pour atteindre notre objectif, qui est d’offrir aux personnes âgées, exposées à la solitude et à l’abandon, non seulement de la nourriture mais aussi la possibilité de résider de façon permanente dans le Centre. Mais plus que des titres, des noms et des statuts, notre désir est que règne dans cette maison le climat d’unité, d’harmonie et de famille que Chiara Lubich nous a laissé en héritage, et c’est pour cette raison que le Centre porte son nom. Jenny, Javier et la communauté de Lámud (département d’Amazonas, Pérou)

Expérience recueillie et traduite par Gustavo E. Clariá

 

La géopolitique courageuse du pape François

La géopolitique courageuse du pape François

La catégorie incontournable du pontificat du pape François, confirmée également en Irak, est la fraternité. Son témoignage personnel et ecclésial, son magistère et ses relations avec le monde musulman, font désormais de la fraternité une figure géopolitique. La rencontre historique avec al-Sistani. Ces jours-ci, de nombreux acteurs tentent de faire le bilan de la visite du pape François en Irak. Je pense qu’il est difficile, voire impossible, d’en tenter un exhaustif. Les questions en jeu sont trop nombreuses et, surtout, nous sommes trop proches, à proximité immédiate d’un événement mondial articulé, que seul le passage du temps permettra de comprendre dans toute sa signification. Il est évident que certains éléments plus que d’autres ont frappé l’imagination de ceux qui ont suivi les différents événements dans un contexte qui, à certains égards, dans sa réalité brute, risquait presque de paraître surréaliste. Si nous pensons aux voyages pontificaux inaugurés par Woityla à partir de 1979, nous étions habitués à des scénarios et à des arrière-plans très différents : des foules océaniques, une préparation chorégraphique qui frôlait souvent la perfection et, surtout, des événements qui laissaient l’image, surtout dans les premières années de l’ère du pape polonais, d’une foi forte, au centre de l’histoire, en contraste avec le monde athée d’où venait le pape polonais. Le pape François, qui dès le début de son pontificat a introduit l’idée d’une Église accidentée  et l’a comparée à un hôpital de campagne, s’est attaché ces dernières années à véhiculer cette image de l’Église et l’a fait pratiquement partout où il est allé. De son premier voyage officiel à Lampedusa, port et cimetière de migrants, en passant par Bangui, où il voulait inaugurer son inattendu et extraordinaire Jubilé, à Mossoul, où la scène avait pour décor des décombres et des murs encore perforés par des balles de différents calibres. Et nous ne pouvons pas oublier Tacloban, où il a bravé un typhon imminent pour se tenir aux côtés des survivants d’un autre événement catastrophique ; Lesbos, où il a passé un temps précieux à écouter les histoires inédites de réfugiés d’origines diverses. Mais la leçon de François ne concerne pas seulement son engagement à montrer que le visage le plus précieux de l’Église est celui qui est accidenté. Il s’agit plutôt de la manière dont il fait preuve de proximité, de la chaleur nécessaire pour faire sentir à ceux qui souffrent la communauté chrétienne. Il s’engage surtout à projeter ces communautés sur la scène mondiale, pour dire que c’est la véritable Église, que nous devons tous chérir et qui témoigne réellement du Christ. Comme il l’a dit dans le vol de retour, Bergoglio respire dans ces moments-là, parce que c’est son appel pétrinien, celui pour lequel le conclave l’a élu sans savoir et sans imaginer où la barque de Pierre allait le mener. Nous le voyons et le vivons tous au cours de ces années. Et les voyages en sont probablement le miroir le plus fidèle, qui ne trahit pas et ne laisse aucune place aux malentendus. D’un autre côté, ce n’est pas nouveau. Comme ses prédécesseurs, le pape argentin démontre sa capacité à lire et à décoder les signes des temps et offre un témoignage crédible du fait que l’Église est un témoin dans le temps, interceptant les problèmes et les questions clés, offrant des réponses souvent à contre-courant de celles qu’impose le monde politique, international et, aujourd’hui, financier. Face à la réalité que François se trouve à vivre, y compris celle, sans précédent (du moins en ces termes), de la pandémie, la catégorie essentielle de son pontificat, confirmée aussi en Irak, est la fraternité. Le témoignage personnel et ecclésial de Bergoglio, son Magistère et ses relations, surtout mais pas seulement, avec le monde musulman, en font désormais une figure géopolitique. Sa rencontre avec le Grand Ayatollah al-Sistani l’a également démontré. Les implications de ces quarante-cinq minutes sont fondamentales. Nous savons tous, en effet, que le grand nœud que l’Islam doit aujourd’hui dénouer est interne à son monde : la tension jamais apaisée mais désormais dangereusement aiguisée entre les sphères sunnite et chiite. C’est ici qu’il faut chercher les racines de bon nombre de problèmes que connaissent les musulmans et à cause desquels, également, beaucoup meurent. Bergoglio a fait preuve d’un grand tact politique en voulant rencontrer al-Sistani, le représentant le plus significatif du chiisme spirituel, bien éloigné de la théocratie iranienne qui, depuis la révolution khomeyniste des années ’80 du siècle dernier, a poussé le monde iranien à se faire le champion de cette frange du kaléidoscope musulman. Al-Sistani a toujours pris ses distances par rapport au choix théocratique des ayatollahs iraniens, et a été pendant des décennies un chef spirituel et religieux reconnu. Entre autre, il est né en Iran. La rencontre entre les deux hommes s’est déroulée à huis clos, mais comme l’a décrit le pape François sur le vol de retour, il s’agissait d’un moment de spiritualité, « un message universel . J’ai ressenti le devoir, […] d’aller rendre visite à un grand, un sage, un homme de Dieu. Et ce n’est qu’en l’écoutant que l’on peut s’en rendre compte. […] Et c’est une personne qui a cette sagesse… et aussi la prudence. […] Et il a été très respectueux, très respectueux lors de la rencontre, et je me suis senti honoré. Même au moment de prendre congé : il ne se lève jamais, et il s’est levé, pour me saluer, deux fois. C’est un homme humble et sage. Cette rencontre a fait du bien à mon âme. C’est un moment de lumière ». Bergoglio s’est ensuite risqué à une appréciation qu’aucun pape n’avait peut-être eu le courage d’exprimer par le passé : « Ces sages sont partout, parce que la sagesse de Dieu s’est répandue dans le monde entier. Il en va de même pour les saints, qui ne sont pas seulement ceux qui sont sur les autels. Ce sont les saints de tous les jours, ceux que j’appelle ceux de « la porte à côté », les saints – hommes et femmes – qui vivent leur foi, quelle qu’elle soit, avec cohérence, qui vivent les valeurs humaines avec cohérence, la fraternité avec cohérence ». Tout cela n’est pas passé inaperçu. Les commentaires positifs pleuvent de toutes parts, à commencer par le monde musulman lui-même. Sayyed Jawad Mohammed Taqi Al-Khoei, secrétaire général de l’Institut Al-Khoei de Najaf, figure de proue du monde chiite irakien et directeur de l’Institut Al-Khoei qui fait partie de la Hawza de Najaf, un séminaire religieux fondé il y a près de mille ans pour les érudits musulmans chiites, a été très clair dans son appréciation. « Bien qu’il s’agisse de la première rencontre dans l’histoire entre le chef de l’establishment islamique chiite et le chef de l’Église catholique, cette visite est le fruit de nombreuses années d’échanges entre Nadjaf et le Vatican et renforcera sans aucun doute nos relations interconfessionnelles. Cela a été un moment historique pour l’Iran également. » M. Al-Khoei a affirmé l’engagement à « continuer à renforcer nos relations en tant qu’institutions et individus. Nous nous rendrons bientôt au Vatican pour veiller à ce que ce dialogue se poursuive, se développe et ne s’arrête pas ici. Le monde est confronté à des défis communs et ces défis ne peuvent être résolus par un État, une institution ou une personne seule ». L’agence AsiaNews rapporte également certains commentaires positifs parus dans la presse iranienne, qui a largement couvert cette rencontre historique et l’a célébrée comme une « opportunité pour la paix ». Cette nouvelle a fait la une des journaux et organes d’information de la République islamique. Sazandegi, une publication historique proche de l’aile réformatrice, a souligné que les deux chefs religieux sont aujourd’hui « les porte-drapeaux de la paix mondiale ». Il a qualifié leur rencontre en tête-à-tête au domicile du chef spirituel chiite d’ « événement le plus efficace [dans l’histoire] du dialogue entre les religions ».

Roberto Catalano