Mouvement des Focolari
Assemblée des jeunes des Focolari : unité, courage et transmission

Assemblée des jeunes des Focolari : unité, courage et transmission

C’est par ces trois mots que la Présidente des Focolari a ouvert les travaux de l’Assemblée des jeunes, qui s’achèvera le dimanche 15 septembre. 72ae102e 1112 4ac4 908f a618f338d9f3 modEn les regardant, mais surtout en les écoutant se présenter à Maria Voce et à Jésus Moran, respectivement présidente et coprésident des Focolari, ils donnent l’impression d’un parlement de moins de 30 ans qui, au lieu de traiter avec une seule nation, a le monde entier pour domaine d’action. Ce sont les 190 représentants des jeunes des Focolari qui sont arrivés à Castelgandolfo (Rome) en provenance de 67 pays pour la première Assemblée des jeunes qui rassemble des Gen, des jeunes religieux et séminaristes, des filles et garçons engagés dans le Mouvement paroissial et le Mouvement diocésain. « Nous sommes ici non seulement pour agir et organiser, mais surtout pour nous connaître et partager nos motivations les plus profondes, celles qui sont à la base de notre choix de travailler pour un monde plus solidaire », explique l’un des organisateurs. ASSGVN 20190910 153930Ils viennent d’univers différents par leurs origines, leurs cultures, leurs religions; engagés dans divers domaines, ils œuvrent en faveur de la justice, de la paix, du désarmement, d’une économie à échelle humaine, de la protection de l’environnement, du dialogue entre les religions et les peuples. Ils viennent de passer un été pour le moins  » engagé « , si l’on considère le congrès Gen du Moyen-Orient à Amman (Jordanie) avec des représentants d’autres pays, pour signifier que chaque région du monde est la leur ; celui de l’Océanie ; plusieurs campus où ils ont approfondi les questions de la légalité et des luttes contre les diverses formes de pauvreté, sans oublier les sessions de formation et les vacances organisées par le Mouvement paroissial et le Mouvement diocésain. Dans cette assemblée, on apprend, on partage, on élabore des projets, avec l’aide d’experts et dans de nombreux ateliers. On aborde les questions d’identité et de choix de vie avec le Père Vincenzo Di Pilato, de leadership et de protagonisme avec Jonathan Michelon, de témoignage et d’engagement avec Sœur Alessandra Smerilli. Francisco Canzani présentera le document « Christus Vivit », fruit des travaux du récent synode que l’Église catholique a consacré aux jeunes. ASSGVN 20190910 155656Pour l’orientation de ces journées, la Présidente des Focolari a indiqué trois axes : unité, courage, transmission. Unité – Maria Voce les a encouragés à se détacher de leurs « terres» d’origine, à vivre « un amour réciproque intense » pour faire l’expérience de l’unité. Courage – « J’attends du courage de votre part. Je souhaite que vous ayez le courage de nous défier, de nous mettre à l’épreuve ». Elle les a invités à s’exprimer et à partager, à ne pas cacher les points critiques, mais à les communiquer, toujours dans un esprit constructif. Enfin, elle les a encouragés à transmettre le charisme de l’unité : « Vous devez vous préparer à donner aux nouvelles générations ce que vous avez reçu. La transmission ne se fera que par des personnes qui vivent le charisme, qui veulent le charisme et qui le transmettent. » Le parcours effectué lors de ces journées d’Assemblée sera recueilli dans un document final rassemblant les contributions et les propositions des jeunes générations des Focolari et leur engagement à travailler toujours davantage ensemble.

Stefania Tanesini

Recommencer….d’en-bas

Recommencer….d’en-bas

En Autriche, 61 évêques catholiques amis du Mouvement des Focolari, se sont réunis pour un meeting international. Les ‘’blessures’’ de l’Église et les défis des communautés chrétiennes aujourd’hui, ont été au centre de leurs réflexions lors d’une rencontre enrichie par des approfondissements de spiritualité et par le partage de vie fraternelle. 20190808 111851Un espèce de tsunami s’est abattu ces dernières années sur l’institution Église. Si depuis longtemps déjà, dans de nombreux pays traditionnellement chrétiens, elle apparaissait en récession, le fait que de scandaleux abus aient été mis en lumière a en effet secoué jusqu’aux fondements de sa crédibilité. Mais ce n’est pas l’unique plaie qui afflige les communautés chrétiennes au niveau mondial. Urbanisation, pauvreté, situations de guerre, corruption dans la société et dans l’Église elle-même, pressions politiques et culturelles, formes d’intolérance et d’intégrisme religieux, opportunités de développement manquées et risques environnementaux, coupent à tous le souffle, l’espérance. Ce sont seulement quelques-unes des ‘’blessures’’ que les 61 évêques de quatre continents qui connaissent et vivent la spiritualité des Focolari, ont partagé lorsqu’ils se sont retrouvés du 2 au 10 août près de Graz, en Autriche. Même s’ils sont venus pour une rencontre d’approfondissement spirituel et pour des journées de vie fraternelle, ils se sont mis ensemble à l’écoute du ‘’cri’’ de leurs concitoyens. Sinon, comment être les témoins d’un Dieu crucifié et ressuscité qui s’est chargé de chaque mal et qui y a répondu ?! Il ne faut pas s’arrêter aux phénomènes – se sont-ils dit – ni céder au pessimisme, mais aller aux racines du mal. Parmi celles-ci, sur le front Église, ont été mis en évidence, l’individualisme et le cléricalisme, un déficit de formation et de témoignage cohérent, le besoin d’une solide spiritualité et d’accompagnement, la nécessité de grandir dans la capacité à écouter et à dialoguer. 20190808 102050Comment répondre à ces défis ? Non d’en-haut, en se faisant l’illusion de pouvoir imposer des solutions, mais bien d’en-bas, en parcourant la vie de Jésus qui, en se faisant petit et même, rien pour être don, il a apporté à l’extrême, l’amour et justement ainsi, il a généré la fraternité. Regarder la situation à partir de cette perspective permet de discerner des potentialités du bien, là aussi où, à première vue, seul le mal semble apparaître. C’est la voie par laquelle ces évêques veulent cheminer avec décision, nous rappelant qu’il s’agit – comme le recommande l’Exhortation Apostolique ‘’Evangelii gaudium’’ – de déclencher des processus qui seulement avec le temps, produiront des fruits. Rien de moins n’est demandé aujourd’hui : fidèles aux origines, explorer de nouvelles façons d’être Église. Avec des pistes bien précises parmi lesquelles : baser l’annonce et la catéchèse sur la vie de l’Évangile et la communion du vécu ; former à la spiritualité de communion et au ‘’nous’’ ecclésial et social ; susciter des ‘’cellules vivantes’’ ; être à l’écoute aussi de celui qui pense différemment. ‘’Montrez vous être un groupe joyeux’’ a été le souhait du pape François pour ce meeting d’Évêques amis du Mouvement des Focolari. Et cela s’est passé ainsi. Car, dans la sincère communion entre eux, ils ont fait une expérience de Dieu. Et cela change tout, à la racine. Seulement de l’être peut naître un faire éclairé.

Hubertus Blaumeiser

Créer des espaces de communion entre les famillescharismatiques

Créer des espaces de communion entre les famillescharismatiques

Du 1er au 5 juillet 2019, 100 membres consacrés et religieux de diverses communautés et mouvements appartenant à 50 ordres, congrégations et instituts religieux de six pays et de diverses Églisesse sont réunisdans la Cité pilote oecuménique des Focolari en Allemagne. Sœur Tiziana Longhitano, sfp, et le Père Salvo D’Orto, OMI, responsable des personnes consacrées du Mouvement des Focolari, ont été interrogés sur la signification de cette rencontre.

Photo: Ursula Haaf

P. Salvo: nous la considérons comme l’étape d’un parcours qui a plus de dix ans d’expérience. Cette année, la rencontre a atteint une maturité ecclésiale considérable grâce à l’implication, dès le début de sapréparation, de la Conférence des Supérieurs des Ordres allemands (DOK). Sœur Tiziana : il est maintenant évident que nous sommes en présence d‘un »carrefour idéal »où se rencontrent les anciens et les nouveaux charismes pour un enrichissement mutuel. Il y a uné change vivant et créatif dans lequel chacun offresa propre contribution comme signe d’une participation profonde à la vie de tous et reste spirituellement enrichi et nourri par elle. La participation, pour la deuxième année consécutive, du Préfet de la Congrégation du Vatican pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique, le Cardinal João Braz De Aviz, souligne que ce téchange est nécessaire dans la vie de l’Église et de l’humanité. Quel est le rôle du Mouvement des Focolari dans cet événement ? P. Salvo: le Mouvement des Focolari a été le promoteur de la rencontre dans la multiplicité de ses vocations, parceque se sont également joints aux consacrés et aux consacrées, des focolarines, focolarini, des hommes et des femmes volontaires de Dieu, appartenant à différentes Églises. Sœur Tiziana: le Mouvement propose une space de communion et d’unité. Il existe d’autres organismes qui permettent aux religieux de se rencontrer, mais le Mouvement des Focolari offre un lieu charismatique où chaque charisme se sent à l’aise et accueille une harmonie relationnelle qui constitue la toile de fond de chaque mot, de chaque expression verbale et non-verbale. Des pistes ou des projets concrets de collaboration ont-ils été ouverts ? En tant que responsables des personnes consacrées du Mouvement des Focolari, comment voyez-vous l’avenir après cette rencontre ?
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Photo: Maria Kny

P. Salvo: grâce aux nombreuses interventions d’importants représentants de diverses Églises, la rencontre a été résolument oecuménique. Nous croyons donc que la collaboration avec eux va grandir, en s’ouvrant, dans les prochaines éditions, à la participation de personnes consacrées de différentes Églises. Elle s’ouvrira probablement aussi à la participation de laïcs qui partagent les charismes des fondateurs des ordres. La Présidente de la Conférence des Supérieurs des Ordres allemands, Sœur Katharina Kluitmann, a également souhaité l’implication  d’autres mouvements ecclésiaux pour une communion encore plus vasste de la dimension charismatique et prophétique des Eglises, surtout en Allemagne, en Autriche et en Suisse. L’avenir qui s’ouvre après cette rencontre est celui d’une pleine confiance dans le potentiel du Mouvement des Focolari à créer des « espaces » de communion et d’enrichissement mutuel qui seront offerts aux ordres religieux. L’année prochaine, nous préparons, dans ce sens, un événement consacré au Centenaire de la naissance de Chiara Lubich, sur la relation entre le Charisme de l’Unité et les autres charismes, qui se tiendra à Castelgandolfo les 8 et 9 février 2020. Sœur Tiziana: l‘événement de février 2020 sera une étape importante dans le chemin de l’unité entre consacrés et laïcs qui se sentent appelés, dans leur état de vie, à partager les charismes des fondateurs et à participer à la même réalité charismatique que les religieux. Une plus grande famille, la « famillec harismatique », se forme – dit le Pape François – dans la quelle hommes et femmes consacrés et laïcs se reconnaissent dans le même charisme. En février, nous voulons promouvoir une plus grande unité entre les familles charismatiques en encourageant la communion entre les institutions religieuses. Cela nous semble être la prophétie du présent et de l’avenir de l’Église et de l’humanité sur le cheminv ers l‘ ut omnes unum sint(que tous soient un) que Jésus a demandé à son Père.

Entretienréalisé par Anna Lisa Innocenti

 

La première Assemblée des Jeunes des Focolari

Deux cents jeunes de 67 nations, représentant tous les visages de la jeunesse du Mouvement dans le monde, réunis pour la première fois à Rome : des jeunes appartenant à différentes Églises, à différentes religions et cultures. Une assemblée transversale qui esquissera des propositions et des perspectives pour les six prochaines années. « Il y a une soif renouvelée de radicalité et d’authenticité parmi nous, les jeunes, qui sommes confrontés aux défis du monde d’aujourd’hui. Nous nous rendons compte que c’est très difficile si nous restons seuls. Nous pouvons être en réseau avec de nombreux autres jeunes qui veulent promouvoir des changements et nous pouvons le faire ensemble avec des adultes. Ils ont ainsi répondu à la question de savoir dans quelle direction vont les jeunes du Mouvement des Focolari : Nicolas, 27 ans, italien, et Amanda, 29 ans, brésilienne, deux jeunes membres de la commission préparatoire de la première Assemblée mondiale des jeunes du Mouvement, qui se tiendra à Castel Gandolfo (Italie) du 10 au 15 septembre 2019. Une idée née en 2017 et élaborée au cours de ces deux années, également à travers des pré-Assemblées de jeunes dans différentes parties du monde. Pourquoi une Assemblée des jeunes ? « Parce que nous sentons que « nous sommes » le mouvement des Focolari, il nous tient à cœur. De nombreux jeunes avaient exprimé le désir de se rencontrer et de dialoguer sur des questions importantes qui concernent notre génération. Les adultes de notre Mouvement ont aussi ressenti le besoin de savoir comment nous, les jeunes, nous voyons le Mouvement, quelle est notre contribution spécifique aujourd’hui pour nous engager toujours davantage en faveur d’ un monde uni. Nous avons nous-mêmes identifié les thèmes qui seront abordés au cours de l’Assemblée et avons cherché des méthodes attractives et dynamiques pour que les jeunes puissent s’exprimer librement et faire ensemble « une expérience de Dieu ». Qui participera à l’Assemblée ? Il y aura 200 jeunes représentant tous les continents (67 nations) : Jeunes pour un Monde Uni, jeunes engagés dans le Mouvement Paroissial et le Mouvement Diocésain, Gen’s (jeunes séminaristes), Gen’re (jeunes religieux et consacrées). C’est-à-dire que seront réunis – et c’est la bonne nouvelle de cette Assemblée – des représentants de toutes les expressions de la jeunesse du Mouvement. Une collaboration qui a commencé dès sa préparation : en novembre 2018, une commission préparatoire a été formée avec 15 personnes représentatives des réalités de la jeunesse des différentes parties du monde, principalement des jeunes de moins de 30 ans. Quels thèmes seront abordés à l’Assemblée ? Un questionnaire nous a semblé le meilleur moyen de recueillir les pensées et les désirs des jeunes du monde entier. En tant que comité, nous avons rédigé quatre questions. Nous avons demandé de décrire deux aspects qui caractérisent le profil d’un jeune membre des Focolari, d’en préciser deux points forts et deux que nous aimerions changer, en expliquant pourquoi , et nous avons invité chacun à réfléchir sur la manière de donner plus de voix aux jeunes au sein du Mouvement et sur quelles priorités viser au cours des six prochaines années. 7300 messages sont arrivés ! Nous les avons collectés et traités : nous avons mesuré toute notre responsabilité dans la « gestion » du matériel reçu ! C’est devenu un outil de travail pour les pré-assemblées de chaque région du monde qui ont également choisi leurs représentants. En approfondissant les questions qui se sont dégagées, un bref « istrumentum laboris » (instrument de travail) est né avec des perspectives, des orientations et des propositions selon quatre thèmes qui seront aussi au centre des travaux de l’Assemblée Mondiale : formation et accompagnement ; être « en sortie » ; identité des jeunes du Mouvement ; rôle et action des jeunes des Focolari. Et maintenant…nous voulons être surpris par notre Assemblée ! Il y aura certainement une nouvelle impulsion forte qui nous aidera à réaliser le rêve de Jésus : « Que tous soient un » (Jn 17, 21), pour donner notre contribution à la construction d’un monde uni.

Anna Lisa Innocenti

Évangile vécu: s’aider réciproquement

La Parole de Vie que nous essayons de mettre en pratique ce mois-ci est tirée de la lettre aux Thessaloniciens : ‘’Réconfortez-vous mutuellement et édifiez-vous l’un l’autre’’ (1Ts 5,11). C’est une Parole simple, que tous, nous pouvons comprendre et mettre en pratique, mais qui peut révolutionner nos rapports personnels et sociaux.  Dans l’autobus En montant dans le bus pour rentrer dans la ville où j’étudie, je me rends compte qu’à côté de moi, il y a une dame avec un enfant couvert de plaies. J’aurais envie de changer de place, mais j’essaie de surmonter le dégoût que je ressens. Le voyage est long et nous commençons à parler. La dame me raconte qu’elle se rend à la même destination que la mienne pour essayer de faire soigner son enfant. Mais elle n’a pas d’argent ni de lieu où pouvoir loger. Elle a uniquement le nom de la personne qui l’attend et beaucoup d’espoir. Nous arrivons de nuit, mais je ne peux pas la laisser ainsi seule sur la route, je l’invite donc à monter dans ma chambre que je partage avec une autre étudiante. Avant de monter dans la maison, je vois qu’elle salue quelqu’un. C’était justement la personne qui l’attendait. (M.F. – Brésil) Réconciliation Depuis plusieurs années, des incompréhensions qui, à la longue étaient devenues gigantesques, avaient élevé un mur entre nous et quelques personnes de la famille. Des explications et des tentatives de réconciliation, même avec une aide extérieure, s’étaient avérées inutiles. Le fait est qu’un jour, conscients que de leur côté, quelqu’un pensait la même chose que nous, mon mari et moi avons commencé une chaîne de prières en impliquant aussi des amis, afin d’obtenir de Dieu, le don de la réconciliation. Et bien, ce qu’en tant d’années, la raison n’avait pas obtenu, la grâce l’obtint : en quelques minutes très émouvantes pour les deux parties, nous sommes arrivés à mettre une pierre au-dessus du passé, avec une amnistie complète du cœur. (Giovanna et Franco – Italie) En dehors de mes quatre murs Lorsque j’étais jeune, j’avais redécouvert, avec plusieurs de mes amis, l’actualité de l’Évangile et depuis lors, nos journées avaient acquis une autre saveur. Mais maintenant que j’étais épouse et mère, je me sentais comme ‘’installée’’. Je compris alors que le choix de mettre Dieu à la première place dans ma vie, devait être refait à chaque moment. Depuis lors, les moments passés avec mon mari sont devenus plus précieux, les gestes quotidiens avec les enfants, plus constructifs, jusqu’à même faire les courses ou écouter la voisine, ces moments sont devenus des occasions de rencontre et non de perte de temps. Le désir de m’engager d’une manière non seulement occasionnelle m’a poussée à m’insérer dans les institutions scolaires et à solliciter auprès des organes compétents de notre quartier, d’autres actions utiles à la communauté. Tourner l’attention vers celui qui est à côté de moi, me fait sortir des limites exiguës de mes quatre murs. (Nuccia – Italie)  

            D’après Chiara Favotti

       

“Allez de l’avant !”

“Allez de l’avant !”

Confiance, ouverture, gratitude sont les mots avec lesquels la Présidente des Focolari Maria Voce et le Coprésident Jesús Morán résument la rencontre avec le Pape François lors de l’audience privée du 2 septembre 2019. « Portez de l’avant les prophéties de Chiara » a été l’encouragement du Pape. https://vimeo.com/357332500 Maria Voce: Nous quittons à peine l’audience avec le Pape. Cela a été une très belle rencontre d’une cordialité extraordinaire. On lui avait apporté comme cadeau, le livre de Chiara sur les Collegamenti qu’il a apprécié, a regardé soigneusement et aussi une icône de Marie, qui s’appelle ‘’Joie pour tous les affligés’’. Il a beaucoup aimé le titre ainsi que l’icône parce qu’il disait qu’il ne l’avait jamais vue et que le fait de voir ces personnes – qu’on voyait souffrir et aller vers Marie – lui a fait venir à l’esprit la dernière page de Manzoni sur le lazzaretto, où tous les lépreux prient Marie, en invoquant Marie dans leur affliction. Mais toute la rencontre a eu l’empreinte d’une grande confiance, d’une grande ouverture, il n’arrêtait pas de dire:’’Allez de l’avant, allez de l’avant’’, il l’aura répété mille fois. Il a remercié pour le bien que nous faisons, et on sentait qu’il était vraiment content de nous voir. Et:’’Priez pour moi’’. Alors nous lui avons assurer que nous prions. A un certain moment, je lui ai dit:’’Mais tous prient, parce que tout le Mouvement sait que nous sommes avec vous et tous prient pour cette rencontre, non seulement les catholiques, mais tous’’. Et lui a ouvert les bras comme pour prendre dedans tous ceux qui prient et aussi les autres. Cela a été  un beau moment. Jesús Morán: Très beau. Je crois que cela s’est passé sous l’enseigne de l’amour réciproque car il nous a souvent dit:’’Je vous remercie pour ce que vous faites, allez de l’avant’’, et nous continuions à lui dire:’’Nous soutenons ce que vous faites ; nous défendons votre pensée’’. J’ai tout de suite pensé à cette expérience de Chiara lorsqu’elle est allée chez Paul VI, que Paul VI lui avait dit :’’Ici, tout est possible’’. Vraiment, là, tout est possible. Après il faut voir concrètement, mais lui nous a dit:’’Allez de l’avant, portez de l’avant les prophéties de Chiara’’. Car ensuite, nous avons parlé de beaucoup de choses concrètes. DSC0175 expMaria Voce: Il nous a exprimé une fois encore sa déception de constater les nationalismes, qu’il y a des obstacles à la paix, qu’il y a des conflits aussi entre les nôtres ; il disait:’’Aussi au sein de l’Église, il y a ceux qui pensent différemment. Mais est-ce possible qu’on n’apprenne rien de l’histoire? Moi j’ai pleuré – disait-il – je pleure en entendant certaines affirmations contre la paix et contre la compréhension réciproque’’. Puis il nous a dit une chose qui nous a semblé très belle, il disait que parfois, il vaut mieux demander pardon que de demander l’autorisation, qu’il faut peut-être se tromper et puis demander pardon; c’est mieux de faire plus souvent comme ça. Jesús Morán: Il souffrait beaucoup du fait que certains antagonismes continuent à provoquer des morts. Il dit:’’Mais est-ce possible que nous n’ayons pas appris ce que nous avons à faire, après les guerres sanglantes que nous avons connues? En parlant de l’Europe, nous l’avons vu préoccupé. Nous lui avons décrit la Mariapolis Européenne. Comme première chose, nous lui avons parlé du Centenaire de Chiara et il a apprécié, il a senti que nous ne voulons pas le fêter comme une commémoration, mais plutôt parce que nous sentons que le Charisme de Chiara est vraiment actuel. Maria Voce: Une chose que nous avons comprise est qu’il a fort à cœur les prêtres, les religieux et les évêques, dans le sens vraiment de nous dire: aidez-nous dans ces domaines-là.

LIBAN – IRAP : une maison pour école

Au départ, il s’agissait d’une école pour sourds-muets, mais l’IRAP est beaucoup plus que cela : entre ses murs, tous trouvent une maison et, au fil des ans, des ateliers de pâtisserie et d’artisanat sont nés, créant des emplois et des espaces de vie. Une histoire qui dit que l’intégration n’est pas une exception, mais le quotidien et la destinée du peuple libanais. https://vimeo.com/343606485

‘’Que ce soit une joie pour le Pape François !’’

Lundi, le 2 septembre, à 10 :45, la Présidente et le Coprésident du Mouvement des Focolari, Maria Voce et Jesús Morán, seront accueillis par le Pape François en audience privée. Une année importante pour les Focolari approche à grands pas : du 7 décembre 2019 au 7 décembre 2020, le Mouvement se souviendra du Centenaire de la naissance de Chiara Lubich. Avec des expositions, des publications et des manifestations, il veut offrir au plus grand nombre, la possibilité de connaître davantage la fondatrice et son ‘’Charisme de l’Unité’’. Le mot d’ordre officiel du Centenaire étant :’’célébrer pour rencontrer’’, montre qu’il ne s’agit pas d’un souvenir nostalgique mais que le message original de Chiara Lubich est plus que jamais actuel et engageant. Lors de la récente ‘’Mariapolis Européenne’’ dans les Dolomites, les participants, issus de tout le continent, ont exprimé une forte invitation à tous les peules européens afin qu’ils scellent entre eux un pacte de fraternité. Celle-ci a été un exemple d’actualité également politique du message de Chiara. Pour la vie interne du Mouvement, l’année du Centenaire sera aussi d’une grande importance : en septembre 2020 aura lieu l’Assemblée Générale des Focolari qui – en plus d’élire la Présidente et le Coprésident  – donnera les orientations au Mouvement pour les 6 prochaines années. Raisons suffisantes pour informer le Pape François sur la vie actuelle du Mouvement, sur les projets en cours, sur les défis à relever. La requête de Maria Voce, adressée au Vatican le 18 juin 2019, de rencontrer le Pape en audience privée, a reçu une réponse en peu de temps. C’est ainsi que le souverain pontife accueillera la Présidente et le Coprésident lundi prochain, le 2 septembre, à 10:45. Maria Voce a invité à prier pour cette rencontre ‘’afin qu’elle donne de la joie au Pape et qu’elle soit une grâce pour tout le Mouvement des Focolari’’.  

                                                                                                                                 Joachim Schwind

Les jeunes et la légalité dans le sillage de “Sentiers pour un monde uni”

Les jeunes et la légalité dans le sillage de “Sentiers pour un monde uni”

Les Jeunes pour un monde uni des Focolari ont animé un camp sur la légalité à Bologne (Italie). Un espace de formation, de participation et d’actions sociales pour activer les processus de changement et de reconstruction du tissu social. 27175c27 fc40 4d3b 9de2 046783b520e4Du 20 au 28 juillet, une quarantaine de jeunes de presque toutes les régions d’Italie se sont retrouvés à Bologne pour animer un camp dans le but de s’engager concrètement pour les autres. Ils ont rencontré et travaillé avec des associations et des groupes qui s’engagent dans le social, comme l’intégration des immigrés et la lutte contre les jeux de hasard. Ils ont soutenu des centres d’été et de jeunesse, des cantines, cherchant ensemble des façons différentes et originales de faire les choses. Francesco Palmieri, l’un des organisateurs explique que “le camp est né d’une première expérience à Syracuse, il y a quelques années, qui a été couronnée de succès ; elle a été répétée à Rome et à Turin. Cette année, les jeunes ont identifié le district de Cyrénaïque à Bologne, un quartier multiethnique où la situation sociale est très complexe. Le camp était une expérience d’engagement civil qui partait des jeunes pour d’autres jeunes comme nous, pour répondre à une question: pouvons-nous faire quelque chose? Nous avons donc parlé d’engagement personnel, même lors des moments de formation avec divers experts, magistrats, professeurs d’université, bénévoles, prêtres et laïcs engagés en première ligne dans le domaine civil. Le thème de la légalité refaisait surface, décliné sous plusieurs aspects, tels que l’accueil des migrants, la lutte contre les mafias et les jeux de hasard. Cette expérience du camp nous a enrichi et nous sommes rentrés chez nous avec beaucoup de réponses et de questions que nous ne nous étions jamais posées”. Parmi les experts présents figurait la Professeur Adriana Cosseddu, responsable du réseau international Communion et Droit. Nous l’avons interrogée : En 2018, les jeunes des Focolari ont lancé les « Sentiers pour un monde uni« , six parcours vers un monde uni avec des actions et des contenus sur six thèmes majeurs. Le premier approfondissait l’économie, la communion et le travail, le second, cette année, vise à approfondir les droits de l’homme, la justice, la légalité et la paix. Quels sont les objectifs ? “Dans ces parcours, les jeunes et les communautés des Focolari dans le monde s’engagent comme protagonistes à faire de l’humanité une famille. Les chemins sont nombreux et nous en avons choisi quatre cette année: ouvrir les portes au dialogue et à l’accueil pour que les droits de l’homme soient reconnus et appliqués. Travailler de toutes nos forces pour la paix, afin que nous arrivions à surmonter la logique du conflit par celle de la rencontre, afin que la paix soit universellement poursuivie comme droit de l’humanité. Mais pour obtenir une paix authentique, il faut exercer la justice, la gardienne des relations qui sont à la base de notre coexistence. Et c’est là l’importance de la légalité, qui exige aussi, par des normes et des comportements, l’activation de processus capables de briser la logique du profit et du privilège, de la corruption généralisée, pour promouvoir l’impartialité et l’équitéˮ. 74cbcf7b 3e5a 4fbb 8ff5 8ecbc7ec1ec1Quel est le « plus » que le charisme de l’unité apporte au droit ? “Le charisme de l’unité engendre un regard nouveau sur l’autre : l’autre n’est plus l’étranger ou l’ennemi dont je dois me défendre mais il est un don pour moi dans la richesse de sa diversité. La réciprocité dans le droit se traduit en droits et devoirs et devient par le « plus » que l’amour mutuel un appel à la responsabilité envers l’autre dont je dois prendre soin. Ainsi, si aujourd’hui le droit tend à protéger les droits des individus, l’horizon que Chiara Lubich nous a ouvert est celui d’un droit “instrumentˮ de communion. Et la communion indique un objectif: travailler afin que les concrètes relations humaines concrètes, même celles qui se déroulent sous le signe du droit, aident les parties concernées à se dépasser et à se reconnaître mutuellement, dans leur dignité respective et selon une liberté responsable, à s’ouvrir à la collaboration. C’est ainsi que des fragments de fraternité sont générésˮ. Prochaine étape du parcours :

  • Séminaire international “ Des droits de l’homme au droit à la paix : en route avec l’humanitéˮ, organisé par le réseau international “Communion et droitˮ à Loppiano (Italie), du 19 au 21 septembre 2019.

 

Le « Temps de la Création »

Le « Temps de la Création »

Avec la Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création, le 1er septembre marquera le début d’un mois riche en initiatives pour la protection de l’environnement et plus encore. Entretien avec Cecilia Dall’Oglio qui travaille au service du Global Catholic ClimateMovement. Qu’est-ce que les questions environnementales et l’œcuménisme ont en commun ? Beaucoup, voire énormément de choses si l’on considère qu’en 1989, c’est le patriarche de l’Église orthodoxe de Constantinople, Dimitrios, qui a donné l’impulsion décisive aux différentes Églises chrétiennes pour déclarer conjointement le 1er septembre Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création. Cet anniversaire s’inscrit cette année dans une année riche en actions mondiales pour le climat, grâce aussi au coup d’accélérateur de millions de jeunes qui, avec GretaThunberg, se sont mobilisés, ont secoué les consciences et interpellé les parlements. « Non seulement les individus, mais aussi nos communautés devraient s’interroger sur le caractère durable de leurs activités au regard de la protection de la nature », déclare Luca Fiorani, physicien et coordinateur international d’EcoOne, un mouvement culturel en faveur de l’environnement, inspiré par la spiritualité des Focolari. « Et pour commencer à changer de mentalité et adopter un mode de vie écologique, il faut d’abord s’informer. Je me fais de la publicité : je viens de publier un petit livre de moins de 80 pages : « Le rêve (fou) de François. Petit manuel (scientifique) d’écologie intégrale ». Je conduis le lecteur par la main à travers les mots-clés de l’encyclique Laudato Si’, les résultats récents des négociations internationales sur le changement climatique et les données scientifiques les plus récentes sur l’état de santé de notre planète ». Luca Fiorani explique également qu’EcoOne collabore avec le Global Catholic ClimateMovement depuis une dizaine d’années. Cecilia Dall’Oglio est responsable des programmes de cette organisation et nous lui avons posé quelques questions. – Quelles sont vos motivations personnelles pour vous engager en faveur de l’environnement ? Le désir de ne pas abandonner mes frères et sœurs dans le monde qui souffrent pour les mêmes raisons que notre mère la Terre. Le désir de donner ma contribution pour que d’autres puissent faire l’expérience directe de la rencontre, que j’ai pu avoir, avec des témoins d’espérance, d’une Église vivante engagée pour la justice sociale. Dans Laudato si’, le Pape François nous rappelle qu’ « il n’y a pas deux crises différentes, environnementale et sociale, mais une seule crise sociale et environnementale à laquelle il faut faire face avec « une approche intégrale pour combattre la pauvreté, pour rendre leur dignité aux exclus et en même temps pour prendre soin de la nature » (LS 139). Depuis plus de vingt ans, je travaille avec la FOCSIV pour coordonner les campagnes en faveur de la justice sociale avec les bureaux de la CEI et les associations catholiques et je voudrais évoquer tout particulièrement le souvenir de notre cher Marco Aquini du Mouvement des Focolari. Cette annonce, cette résistance active, doit être vraiment efficace et libérer les pauvres qui crient et c’est pourquoi je suis heureuse de relever ce défi actuel au service du Global Catholic ClimateMovement, dont le mouvement des Focolari est un membre actif. – Quel est le « plus » que la foi peut apporter au mouvement environnemental ? La foi est fondamentale pour contribuer, dans le domaine de l’environnement, à l’approche d’une écologie intégrale. La conversion écologique et l’adoption de nouveaux styles de vie sont proposées pour vivre une joie pleine, cette « sobriété heureuse » dont parle aussi l’Instrumentumlaboris du Synode spécial de l’Amazonie, la plénitude de la vie, la vraie liberté. Tous les chrétiens sont appelés à être les gardiens de la création de Dieu parce que « vivre la vocation de gardiens de l’œuvre de Dieu est un facteur essentiel pour mener une vie vertueuse, ce n’est pas une option, ni  même un aspect secondaire de l’expérience chrétienne » (LS 217). Le Mouvement Catholique Mondial pour le Climat a été créé en 2015 pour aider les communautés catholiques du monde entier à répondre à l’appel urgent du Pape François dans  Laudato Si par une conversion écologique à un niveau spirituel qui conduit à des styles de vie renouvelés et à la participation conjointe des catholiques aux mobilisations pour la justice climatique. – Qu’est-ce que le « Temps de la Création » et que peut faire chacun de nous pour y adhérer ? season of creation 2017Le Temps de la Création est un « temps favorable », un Kairos, pendant lequel on prie et on agit pour le soin de notre maison commune. Il a lieu chaque année du 1er septembre, Journée mondiale de prière pour la protection de la création, au 4 octobre, fête de saint François, et est célébré par des milliers de chrétiens dans le monde. Le thème de cette année, « Le Réseau de la vie : la biodiversité comme don de Dieu », est étroitement lié au Synode des évêques de la région panamazoniennequi se tiendra en octobre prochain. Des milliers de chrétiens dans le monde entier célèbrent le Temps de la Création en organisant des événements. Le guide de célébration et d’autres outils en plusieurs langues sont disponibles sur le siteTime of Creation. Grâce au thème choisi pour les célébrations, les événements nous rapprocheront de nos frères et sœurs d’Amazonie et de tous ceux qui souffrent de la « mentalité extractiviste » qui détruit non seulement l’Amazonie mais toute la Création, ils sont donc un signe clair de communion ecclésiale et de soutien dans le chemin de l’Église vers le Synode.

Stefania Tanesini

Tonino : un chrétien authentique

Tonino : un chrétien authentique

Antonio De Sanctis nous a quittés le 21 juin. Il a magnifiquement incarné, au sein des Focolari, la figure des « volontaires de Dieu », en raison de son fort engagement dans la vie sociale. Antonio De Sanctis FamigliaTonino,  c’est ainsi que tout le monde l’appelait, nous a quittés le 21 juin dernier. Il a vécu à Frascati, une belle ville des Castelli Romani aux portes de Rome (Italie). Il a magnifiquement incarné la figure des Volontaires de Dieu qui, au sein du Mouvement des Focolari, s’investissent  fortement dans le social et en faveur de l’humanité. Il a participé, seul ou en équipe, à de nombreuses initiatives, dont certaines inspirées par lui. Époux fidèle et attentionné de Marie, père très présent à ses enfants, travailleur infatigable, citoyen engagé, capable de créer des relations authentiquement fraternelles, Tonino a trouvé dans la communauté un lieu où la présence de Dieu et de l’Église pouvait être rendue visible, sans craindre de briser des conventions sociales ou une respectabilité inutile. Attentif aux plus petits, les préceptes évangéliques invitant aux oeuvres de miséricorde, essentiels pour un chrétien, caractérisent bien sa vie : « Parce que j’avais faim et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger et vous m’avez accueilli ; nu et vous m’avez vêtu ; malade et vous êtes venu me voir, prisonnier et vous êtes venus me visiter… ». Ce sont ces derniers qui ont fortement marqué sa vie au service de divers détenus et de leurs familles. Une occasion fortuite marque est à l’origine de son action auprès d’eux . Il visite beaucoup de jeunes en prison. Un jour, il est touché par la tristesse d’une religieuse bénévole à la vue des « chariots de revues pornographiques » qui entrent dans ce lieu. « Je suis rentré chez moi avec ce souci et sur la place principale j’ai rencontré le curé d’un village voisin, un vieil ami à moi. Je lui ai immédiatement confié ma peine et il m’a répondu : « Ce que vous m’avez dit, venez le dire à mes paroissiens dimanche prochain, afin de recueillir des dons pour envoyer la revue Città Nuova aux prisonniers ». Antonio De Sanctis malattiaC’est le début d’une longue expérience : depuis de nombreuses années, le dimanche, dans les différentes paroisses situées entre Roma Sud et les Castelli Romani, il raconte de sa voix reconnaissable entre toutes, modeste et timide, son engagement auprès des prisonniers et demande des dons pour les abonner à la revue des Focolari. Il a fait parvenir des dizaines de numéros aux différentes prisons qu’il a visitées. Depuis février 2012, Città Nuova,  sous la rubrique : « L’arcobaleno oltre le sbarre » (L’arc-en-ciel au- delà des barreaux), a publié en 4 épisodes les expériences de Tonino et de sa famille qui ont  la saveur des « fioretti de Saint  François ». Dans certains cas, même si cela semblait risqué, il n’a pas hésité à accueillir des prisonniers chez lui. Pour beaucoup d’entre eux, il est devenu un second père, même lorsqu’ils ont recouvré leur liberté. Sgnificatif l’extrait de la lettre de MG: « Chez vous, je me suis enfin sentie « chez moi ». Nulle part je n’ai éprouvé ce sentiment d’appartenance à un lieu, à des personnes. C’est grâce à vous que l’amour   de Jésus a atteint mon cœur, à travers cela, j’ai compris quelle place Dieu occupe dans ma vie. Le matin ma première pensée va vers Lui et quand je m’endors ma dernière aussi. Je suis heureux parce qu’il est arrivé dans ma vie comme un grand ouragan qui emporte tout. Antonio, tu es, avec toute ta famille, un témoin vivant de l’Évangile, tu es une Œuvre de Dieu ». Le jour de ses funérailles  il y avait beaucoup de monde dans la cathédrale de Frascati. Ses trois enfants, Myriam, Gabriele et Stefano, l’ont salué par ces mots : « Port sûr où accoster à la fin d’une journée ensoleillée ou après une tempête, tu étais toujours là, prêt à nous écouter, à nous accueillir, à nous encourager et à nous inviter à prendre à  nouveau le large sans crainte ». En ce 22 juin,  c’était son beau-frère Don Enrico Pepe et le cardinal João Braz de Aviz qui concélèbraient.

                                                                                                         Lina Ciampi

 

Le visage de Dieu aujourd’hui

Le visage de Dieu aujourd’hui

Depuis 2012, le Festival de musique classique de Salzbourg, le plus important au monde, s’ouvre à une dimension spirituelle en proposant une série de concerts de musique sacrée et de conférences dédiée au dialogue entre les religions. De nombreux grands noms de la scène musicale internationale y participent et pour la première fois cette année, l’archidiocèse de Salzbourg était également présent avec une exposition de l’artiste français Michel Pochet. P7200112Le samedi après-midi 20 juillet 2019, à 17 heures, le hall d’entrée de l’Archevêché de Salzbourg est bondé : la Présidente du Festival, Helga Rabl-Stadler, et Mgr Franz Lackner inaugurent l’exposition de l’artiste français Michel Pochet, intitulée « Larmes ». « Pour la première fois, l’Église catholique de Salzbourg participe à « l’ouverture spirituelle » du festival de musique » – explique Mgr MatthäusAppesbacher, vicaire épiscopal, en retraçant la genèse de cette exposition. Lui-même avait su que l’artiste avait eu l’occasion de donner au Pape François une toile représentant le visage en pleurs de Dieu-miséricorde. Depuis lors, il avait décidé de l’inviter à l’ouverture spirituelle de cette année, dont le thème central est consacré aux larmes. « La beauté – Michel Pochet l’a souligné dans son bref discours – est un besoin primordial de l’homme ». Et pour souligner la nécessité de libérer les artistes du complexe de leur inutilité sociale, il raconte l’histoire d’un garçon d’Amazonie qui, avec la musique de sa flûte, a essayé de soutenir sa famille qui souffrait de la faim. Les œuvres choisies pour cette exposition, qui s’est achevée le 30 juillet, invitent au dialogue. L’exposition s’est déroulée dans le cadre prestigieux de la ville de Salzbourg, où tout rappelle l’alliance entre l’Église et le pouvoir au cours de son histoire. Dans cette ville la rencontre entre l’Église et l’art a produit des œuvres fastueuses, tandis que celles de Pochet sont résolument sobres par leur matière, leur forme et leur contenu. P7190044Ses toiles le démontrent, comme celle dans laquelle il « raconte » la présence de Dieu à Auschwitz, en utilisant untrait léger sur une étoffe blanche réduite presque en lambeaux. Pochet dessine l’horreur indicible de la montagne de cadavres observée par le cœur de Dieu en pleurs. Un détail surprenant et presque irritant : chaque cadavre possède une carte d’identité qui, pourtant, n’existait pas dans les camps d’extermination. C’est cependant le cas dans les séries policières de la télévision : même s’il s’agit d’une procédure bureaucratique, dans les morgues les morts sont ainsi arrachés à l’anonymat. Sur la toile, ces cartes sont un rappel timide de la mémoire de Dieu : bien qu’on ait tenté d’effacer d’innombrables noms de la surface de la terre, Lui n’oublie pas. A côté de cette scène, comme en contrepoint,   apparaît un grand visage de Marie aux traits franchement droits,  qui offre un aspect presque viril ; ce tissu aux couleurs tendres est plein de poésie : les larmes de Marie sont comme des perles de rosée et suggèrent l’aube d’une nouvelle création. L’exposition avait été installée dans le hall d’entrée et dans une salle adjacente. Elle comprenait un graphisme en noir et blanc : un « Chemin de Croix » qui incluait des scènes de la passion de Jésus et des douleurs de notre temps. Elle se prolongeait par une série de méditations sur d’autres « visages de Dieu » par lesquels il a approché son peuple dans ses archanges. On peut la considérer comme « art sacré », bien qu’elle s’éloigne beaucoup des représentations qui portent ce nom. Elle n’illustre pas des scènes de l’Écriture Sainte  ou – comme c’est souvent le cas à l’époque baroque et rococo – des concepts théologiques, mais elle a l’audace de la réflexion personnelle.L’accent mis sur levisage fait penser aux proposdu philosophe Giuseppe M. Zanghì, pour qui  « le Sacré émergeant » au XXIe siècle reflète l’ »Un sans visage », un « Pouvoir sans visage « (1).

 Peter Seifert, historien de l’art

  (1) Giuseppe Maria Zanghí, Nuit de la culture européenne, Rome 2007, p. 46-47

Vivre avec un grand « V »

Vivre avec un grand « V »

Dans le jargon international, les « expats » sont les expatriés qui ont trouvé du travail et ont gagné leur vie à l’étranger. Chacun a ses propres raisons, sa propre histoire. Mitty est italienne ; elle fait des recherches sur les biocapteurs de glucose dans une université japonaise et elle vit au focolare de Tokyo. « Aujourd’hui, la technologie a un pouvoir énorme dans tous les domaines, y compris les soins de santé. Je me sens appelée à travailler dans ce domaine pour aider à orienter la recherche technique en fonction de choix éthiques et non commerciaux.  Parfois, c’est nous, ingénieurs biomédicaux, qui inventons des choses qui font de l’homme un robot, des choses qui ne servent pas sa santé ». Il n’y a aucun doute : Maria-Antonietta Casulli, Mitty pour tous, a les idées claires. Elle étudie l’ingénierie biomédicale en Italie, elle s’installe pour sa thèse en Suisse, à la prestigieuse Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) où elle obtient un doctorat de recherche. Toutes les conditions pour une carrière promettante sont donc réunies : un bon salaire, une belle maison avec vue sur le lac Léman, d’excellents amis. Que pouvait-elle désirer de plus ? « Et pourtant – dit Mitty – quelque chose ne tournait pas rond: nous étions en 2013 ; nous étions au beau milieu d’une crise économique et moi, j’avais une vie parfaite. Mais au-delà des Alpes, en Italie, beaucoup de mes amis risquaient de tomber en dépression car ils ne trouvaient pas de travail et moi, je ne voulais pas m’isoler dans une vie de carrière et d’argent. J’ai reçu le coup de grâce lors d’un voyage aux Philippines où je me suis retrouvée au milieu d’un des typhons les plus puissants et les plus dévastateurs au monde : le typhon Yolanda. Le contraste que j’ai ressenti était énorme : ce peuple philippin n’avait rien de ce que mes amis et moi avions, mais il vivait avec un grand « V » ; sa vie était pleine, riche en relations et d’une grande dignité. Paradoxalement, cela m’a semblé être le remède à la crise que traversait mon continent, l’Europe : ce n’était pas seulement une crise économique, c’était bien plus : le vide des valeurs fondamentales de la vie ». Après ce voyage, Mitty ne revient pas en Suisse parce qu’elle sent qu’elle doit redonner à Dieu la vie pleine qu’il lui a donnée.  Ainsi, après une période à l’école de formation des focolarini, elle est au Japon depuis deux ans, où elle vit au focolare de Tokyo. L’étude de la langue l’a absorbée et elle était donc absente du monde du travail depuis cinq ans. Aurait-elle pu reprendre la recherche, surtout dans une société comme la société japonaise ? « Alors que je me posais ces questions, un ami de passage me parle d’un professeur japonais, catholique, d’une université de Tokyo qui fait de la recherche justement sur les biocapteurs du glucose: mon sujet de diplôme! » Comme les probabilités de trouver quelqu’un au Japon qui travaille dans les mêmes études sont à peu près nulles, Mitty comprend que Dieu est à l’œuvre dans sa vie et qu’Il continuera à lui en donner continuellement la preuve. Le professeur lui offre la possibilité de faire le doctorat mais il reste encore un problème: « Au Japon, je n’aurais jamais eu un salaire comme en Suisse, au contraire, j’aurais même dû le payer ». 61549481 685107555261622 2228868463600861184 oLà aussi, la réponse de Dieu est surprenante. Presque par hasard, Mitty se retrouve en train d’interviewer six managers de différentes entreprises japonaises: une situation plutôt difficile pour une jeune femme étrangère. « J’ai senti que Dieu était avec moi et qu’en fin de compte, ils étaient tous des personnes à aimer. Cela a changé ma façon de présenter le projet et de les écouter lors des différentes interventions. Pendant une heure, je leur ai parlé de mon projet mais dans l’heure suivante, j’ai répondu à leurs questions sur mon choix de vie comme focolarine et de la raison pour laquelle j’étais au Japon. J’ai reçu 100% des financements pour le projet et je dois dire que j’ai vu la puissance de Dieu faire son chemin dans cette culture et cet environnement dans un monde que je n’aurais jamais imaginé. Moins de deux mois après le début de mon doctorat, mon ancien professeur suisse est venu à Tokyo et nous avons pu organiser un séminaire dans ma nouvelle université. Au dîner, en regardant les deux professeurs parler ensemble, j’ai eu l’impression de comprendre ce que Dieu veut de moi maintenant. Non seulement je suis là pour la recherche, mais là aussi pour construire des ponts : entre les universités et les entreprises, entre l’Orient et l’Occident. C’est à moi de continuer à être toute de Dieu ».

Stefania Tanesini

Paix, légalité, droits de l’homme: l’engagement des jeunes des Focolari pour 2020

#intimeforpeace – à temps pour la paix : c’est le hashtag qui exprime l’engagement des jeunes des Focolari pour l’année prochaine et qui est déjà au centre de campus, ateliers et sessions dans différentes parties du monde. À commencer par Loppiano. Si jusqu’en mai 2019 ils se sont concentrés sur des actions et des campagnes pour une Économie plus humaine, axée sur la communion, attentive aux personnes en situation de précarité, depuis quelques mois les jeunes des Focolari ont commencé à travailler dans les différents secteurs de la Justice.  Précisément parce que l’Économie et la Justice sont les deux premières étapes de Pathways for a United World : six parcours d’un an chacun, sur lesquels se concentrent l’engagement et l’action des  Jeunes pour un Monde Uni (JPMU) sous toutes ses latitudes. “Chaque année, nous faisons face à un défi différent, sans oublier l’engagement que nous avons pris l’année précédente » – explique l’un des organisateurs – « notre engagement va de l’économie à la politique, de la justice à l’art, du dialogue entre les cultures au sport et nous mettons en marche des actions, des collaborations et des projets basés sur la fraternité, avec un impact local qui vise aussi le global”. « À temps pour la paix » est donc la devise qui résume l’engagement l’année à venir qui se terminera en Corée, du 1er au 7 mai 2019. Entre-temps, dans le monde entier il y a plusieurs rendez-vous de formation, d’approfondissement et d’échanges à l’initiative des Gen et des Jeunes pour un Monde Uni, y compris sur les thèmes de la justice, de la paix, de la légalité et des droits. Celui de Loppiano (Italie) a été important: du 7 au 22 juillet, une université d’été a réuni 40 jeunes de nombreux pays, dont la Corée, Hong Kong, Malte, l’Écosse, l’Italie, le Brésil, Cuba, le Myanmar, la Pologne et la Colombie. Maria Giovanna Rigatelli, avocate du réseau Communion et Droit, y a participé en tant qu’experte, soulignant l’importance d’expériences similaires qui permettent aux jeunes de s’immerger à la fois dans le patrimoine culturel et dans les blessures des différents pays avec lesquels ils entrent en contact. « La situation mondiale est caractérisée par une méconnaissance des valeurs des droits de l’homme. Au cours de la session , l’importance de l’engagement personnel est apparue pour contribuer, par exemple, au drame des deux Corée, ou à celui de Hong Kong. Dans de nombreuses régions du monde, nous pouvons grâce à notre notre engagement éclaircir les situations”. “Notre nation est divisée en deux – a commenté Y., Coréen – et nous avons beaucoup de blessures qui ne justifient pas cette division. Pour qu’advienne la paix, nous devons apprendre à dialoguer. Au cours de cette session, je me suis dit: si nous continuons à aimer, à aimer sans cesse, peut-être qu’à la fin, nous pourrons réunir les deux Corées !”. D. explique : « Avant de venir ici, beaucoup de choses se sont passées à Hong Kong qui m’ont fait penser que la paix n’était peut-être pas le seul moyen de résoudre les problèmes et que, peut-être, parfois, nous devons recourir à la violence. Je me sentais frustré. Mais j’ai été très heureux de ce que j’ai vécu ici avec les nombreuses personnes qui m’ont parlé de paix. Cette année, en tant que jeunes, nous allons approfondir et vivre le « pathway » (sentier) consacré aux droits de l’homme, à la justice et à la paix. Je me demande donc : est-il bon de recourir à la violence, que des gens soient blessés et tués ? Ici, j’ai appris à aimer les autres et à me concentrer sur l’amour entre nous. Je sais qu’il est difficile de suivre le chemin de la paix, mais je pense que nous devrions essayer d’y parvenir sans recourir à la violence. Quand je rentre chez moi, je veux utiliser ce que j’ai appris et vécu à Loppiano pour aimer les gens à Hong Kong, même ceux que je déteste”.

Stefania Tanesini

     

Évangile vécu : s’accueillir tels que nous sommes

La richesse matérielle, peut, quelquefois, occuper notre ‘’cœur’’ et générer une anxiété croissante de posséder encore, une réelle dépendance. Le partage des biens, matériels et spirituels au contraire, avec ceux qui en ont besoin, permet d’expérimenter une vraie liberté : c’est cela le style de vie chrétienne qui témoigne de la confiance en Dieu Père et met les bases solides à la civilisation de l’amour. Un cadeau de Dieu David, notre cinquième enfant, semblait être normal à la naissance. Cependant, peu de temps après, les médecins nous ont révélé que l’enfant était un enfant trisomique. Ce moment fut extrêmement dur. Avec mon mari, nous nous sommes cependant souvenus que nous avions accepté David, dès sa conception, comme un cadeau de Dieu. Notre fille aînée, en l’apprenant, a écrit dans son journal intime :’’Je veux être pour David, non seulement une sœur, mais aussi une mère’’. Entouré par un grand amour, David continue maintenant à faire de grands progrès. Il va régulièrement à l’école et est très affectueux, toujours enthousiaste de la vie. Son bonheur est contagieux. Il s’est réellement révélé un vrai cadeau de Dieu. (Jacqueline – Écosse) En prison Dans ma cellule, il y avait un jeune qui n’avait pas d’argent et qui, pour manger, s’était approprié la gamelle d’un autre détenu qui l’a menacé en l’obligeant à payer trois Naira. Il a alors commencé à les demander à d’autres compagnons. Moi, j’avais seulement cinq Naira qui me servaient à m’acheter quelque chose à manger. Je me suis souvenu de l’Évangile et j’ai compris que pour aimer Dieu, je devais aimer ce compagnon. Je lui ai ainsi donné mes sous. Plus tard, dans la cellule, quelqu’un m’a apporté à manger. (Sylvester – Nigeria) Le repas du soir Ce soir, à peine rentré de l’université, je m’assieds comme d’habitude devant la télévision en attendant que ma mère, absorbée par son programme préféré, se lève pour me préparer le repas du soir. Et puis une pensée me traverse l’esprit : il y a quelques jours, j’ai entendu parlé de l’Évangile par trois étudiants en médecine, qui soulignaient l’importance de faire la volonté de Dieu pendant notre journée. Alors, je me suis levé et suis allé en cuisine pour préparer le repas. Ce fut mon premier acte d’amour conscient. (T.C. – Italie) Les bases de notre mariage Une fois mariés, malgré tout l’amour qu’il y avait entre nous, chacun de nous était resté ‘’celui d’avant’’, chacun avec ses propres habitudes. Un jour, on n’était pas d’accord avec la manière de préparer un plat tchèque. A ce moment-là, une telle distance s’était créée entre nous que nous avons pris une décision : nous devions nous accueillir tels que nous sommes, sans vouloir changer l’autre. Ce fut peut-être à cette occasion que nous avons mis les bases à notre mariage. Maintenant que nous sommes grands-parents, nous essayons de transmettre à nos petits-enfants, la même expérience, reconnaissants envers Dieu qui nous a ouvert les yeux. (J. et T. – Bohême)

D’après Chiara Favotti

Catholiques et protestants unis pour la réconciliation en Irlande du Nord

Histoire racontée à la Mariapolis européenne d’une amitié possible semant des graines de paix. S’ouvrir et « choisir un style de vie inclusif ». S’ouvrir pour se réconcilier et découvrir la perle qui est en chaque homme. S’ouvrir comme Jésus qui se fit rencontre à tous et laisser agir l’Esprit Saint « qui se réjouit dans la diversité mais poursuit l’unité ». C’est le chemin que Ken Newell, ministre presbytérien à Belfast, la capitale d’Irlande du Nord, poursuit depuis de nombreuses années. Cette terre souffre encore aujourd’hui des blessures laissées par le conflit qui oppose depuis 30 ans, depuis la fin des années 60, les unionistes aux séparatistes : les premiers, protestants, partisans de l’appartenance au Royaume-Uni ; les seconds, catholiques, défenseurs de la réunification de l’Irlande du Nord et du Sud. Un conflit politique qui a empoisonné le tissu social, transformant les villes en champs de bataille et conduisant à une « ségrégation religieuse » : les protestants et les catholiques vivent dans des quartiers différents, les communautés ne se rencontrent pas, il y a méfiance et préjugés. Ce n’était pas facile pour le révérend Ken d’essayer de construire des ponts. « J’ai dû faire le premier travail sur moi-même ; j’ai grandi à Belfast dans une communauté protestante et unioniste – dit-il à la Mariapolis européenne – ; j’ai été façonné par la culture de ma communauté dans mes premières années, (…) ; beaucoup de choses étaient saines, bonnes et sereines mais d’autres aspects m’ont influencé par des attitudes négatives envers la communauté catholique, irlandaise et nationaliste ; j’ai mis plusieurs années pour les surmonter ». Un chemin l’a vu s’ouvrir lentement et lui a fait découvrir la beauté de la diversité. Ainsi, aux Pays-Bas où la rencontre avec un prêtre l’a convaincu de participer à une messe. Ou en Indonésie, où, en tant qu’enseignant dans un séminaire au Timor, il a pu s’immerger dans un pays différent par sa langue, sa nourriture et sa culture. « J’ai commencé à réaliser que, tout comme il y a différentes couleurs dans un arc-en-ciel, Dieu a créé la race humaine avec une incroyable diversité ; valoriser les cultures du Timor m’a appris à apprécier le positif dans ma culture ». Dans sa relation avec le prêtre Noël Carrel, il fait la découverte d’une amitié possible : « nous nous sommes rendus compte que nous étions au Timor pour servir l’unique Christ, que nous avions le même Père du Ciel et que nous étions frères. Je me suis demandé s’il aurait été possible d’avoir un tel ami en Irlande du Nord. D’où une prise de conscience claire : L’Esprit Saint m’a ouvert à la « diversité » à l’autre bout du monde et m’a poussé à rechercher le meilleur dans la culture et dans la spiritualité catholique irlandaise ». De retour à Belfast en 1976, il est appelé à diriger l’Eglise presbytérienne de Fitzroy : son style de vie inclusif est à contre-courant. Dans l’un des moments les plus difficiles du conflit, son invitation à construire de nouvelles relations est reprise par les membres d’un monastère rédemptoriste de Clonard. C’est ainsi que naît l’Association de Clonard – Fitzroy. L’amitié humaine et spirituelle avec le Père Gerry Reynolds, à la tête de la Communauté de Clonard, « compagnon dans la construction de la paix », a donné lieu à de nombreuses expériences de partage : « Nous commençons à aller ensemble aux funérailles des policiers tués par des terroristes et des civils innocents tués par des groupes paramilitaires loyalistes ; il est rare de voir des ministres protestants et des prêtres catholiques ensemble aux obsèques pour réconforter les familles des disparus». Ils participent aux célébrations l’un de l’autre ; le Père Gerry et le Révérend Ken participent ensemble à des mariages entre personnes de différentes Églises. Une autre étape inattendue est rendue possible : le prêtre et le ministre sont invités à des rencontres avec les dirigeants politiques des partis en lutte pour parvenir à un cessez-le-feu et adopter des politiques de paix. Lentement, les politiciens des principaux partis d’Irlande du Nord, le DUP pro-britannique et le Sinn Fein pro-irlandais, reconnaissent l’association Clonard – Fitzroy comme un « espace sûr » pour la discussion. Le désir de réconciliation conduira en 2007 au « miracle de Belfast ». Le révérend Newell dit : « A Stormont, qui est l’édifice gouvernemental de l’Irlande du Nord, « le révérend Ian Paisley, Premier ministre du pouvoir exécutif partagé, et le vice-premier ministre Martin McGuinness, ancien commandant de l’IRA, descendent l’escalier de marbre, s’assoient côte à côte devant la presse mondiale et s’adressent aux habitants d’Irlande du Nord ; ils parlent de leur détermination à conduire le pays vers un avenir meilleur et plus réconcilié ». C’est l’aube d’un nouveau jour. L’association Clonard-Fitzroy, qui existe désormais depuis 38 ans et a inspiré des milliers d’initiatives similaires, a reçu en 1999 le Prix international pour la paix Pax Christi.

Claudia di Lorenzi

 

LIBAN – Le « Pays mosaïque »

Il a potentiellement tous les atouts en main pour être un modèle du « vivre ensemble » social et religieux pour le monde entier, et pourtant, la longue crise économique et politique risque de faire voler en éclat cet équilibre. Depuis 50 ans, les Focolari cherchent à apporter leur contribution spécifique. https://vimeo.com/343606216

Maria Voce: un pacte pour la fraternité entre les peuples

Maria Voce: un pacte pour la fraternité entre les peuples

A la conclusion de la Mariapolis européenne, Maria Voce remet à l’honneur la valeur et l’actualité du pacte mondial pour la fraternité scellé il y a soixante ans. Nous reportons plus bas l’intégralité des propos de la Présidente des Focolari. cq5dam.thumbnail.cropped.1000.563« Si un jour les hommes apprennent – non pas en tant qu’individus mais en tant que peuples, si un jour donc, les peuples acceptent de faire passer à la deuxième place eux-mêmes, l’idée qu’ils ont de leurs patries, de leurs royaumes, pour les offrir au Seigneur comme un encens, (…) s’ils font cela à cause de l’amour réciproque que Dieu demande entre États comme il le demande entre frères, ce jour-là marquera le début d’une ère nouvelle ; parce ce que, ce jour-là, Jésus sera vivant et présent entre les peuples, exactement comme il est vivant et présent entre deux personnes qui s’aiment en Christ (…). »* Nous sommes le 30 août 1959 et, par ces mots, Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, esquisse le rêve d’unité entre tous les peuples, qui deviendra la mission confiée par Dieu au Mouvement naissant, pour l’humanité. Alors que les échos de la Seconde Guerre mondiale, avec ses poisons et ses blessures, résonnent encore, des milliers d’hommes et de femmes de 27 pays différents, représentant tous les continents, font un pacte d’unité entre eux. C’est le 22 août, jour où l’Eglise catholique célèbre Marie Reine et nous sommes à la fin de la Mariapolis, dans la vallée de Primiero. A distance de 60 ans, le 10 août dernier, la Mariapolis européenne, conclue depuis peu à Tonadico, a voulu célébrer cet anniversaire et relancer la valeur et l’actualité de ce pacte pour la fraternité entre les peuples. Nous reportons à présent les propos tenus par Maria Voce à cette occasion. « Il y a soixante ans, en ces lieux, des parlementaires de différents pays se sont unis dans une prière de consécration à Marie de leur peuple et de tous les peuples de la Terre. Chacun apportait avec lui les raisons et les espoirs de son peuple et devait y répondre, de façon responsable, par des choix politiques appropriés.Ils étaient confrontés à des défis majeurs, à une époque marquée par des conflits idéologiques qui polarisaient le monde en blocs opposés et constituaient une menace pour la paix. Il y avait, après la guerre, des villes à reconstruire et des communautés à faire redémarrer, en encourageant le développement économique, en garantissant la légalité et en assurant les services aux citoyens.Il s’agissait de problèmes urgents auxquels il fallait répondre avec compétence politique et passion civique. Et pourtant, ces hommes politiques ne se sont pas réunis en table ronde, ils n’ont pas organisé de sommet international, mais ils ont prié pour l’unité des peuples. Ce fut un choix inhabituel, certes, mais plein d’avenir. Ce qu’on demande à la politique, c’est d’agir avec compétence et responsabilité, d’être honnête et cohérente, de faire preuve de passion et de courage. Mais la valeur qui qualifie le plus l’action politique est la clairvoyance, c’est-à-dire la capacité de porter le regard au-delà, plus loin, pour planifier les aménagements futurs de la société et en favoriser la croissance. Oui, en temps de crise et de reconstruction, il peut être important de décrypter le changement et entrevoir l’avenir peut faire la différence. Et plus on sait voir loin, plus l’action a une efficacité et un effet de transformation dans le présent. Ces personnalités politiques qui, il y a soixante ans, demandèrent à Dieu le don de l’unité et décidèrent de s’engager pour sa réalisation, ont su regarder très loin. De leur adhésion au charisme de Chiara Lubich, ils tirèrent un grand enseignement : le destin du cosmos est l’unité. Ils n’ont pas reçu un éclairage purement intellectuel, car l’unité était le mode de vie et la norme de la Mariapolis : on en faisait l’expérience dans les petits, dans les grands gestes et dans les choix du quotidien. L’unité vécue dans le Mouvement naissant diffusait une lumière particulière sur les relations sociales que chacun était appelé à vivre, quelles que soient les circonstances dans lesquelles il se trouvait. L’unité se présente toujours, à chaque époque, comme une manière nouvelle et révolutionnaire de concevoir la vie et le monde. Ce n’est pas simplement un idéal comme tant d’autres ; en effet, elle jaillit de la prière même que Jésus a adressée au Père lorsque, levant les yeux vers le ciel, il pria pour ‘que tous soient un’.L’histoire humaine prend forme et signification à partir de cette invocation. Et ce n’est pas un hasard si l’un des premiers hommes politiques à suivre Chiara Lubich fut le parlementaire Igino Giordani, qui accueillit l’idéal de l’unité en l’interprétant avec cette expression significative : « L’histoire est un cinquième Evangile »,car elle montre la réalisation constante et progressive de la prière de Jésus, et donc du dessein de Dieu sur la Création. Tout est en marche vers l’unité : cela signifie que les changements sociaux qui peuvent transformer positivement le présent sont ceux qui accompagnent les citoyens, les associations, les États vers un monde plus cohérent et solidaire. Ce qui soutient la coopération, la paix, le rapprochement des communautés et des groupes, est en phase avec le progrès authentique et fonde le développement. En d’autres termes, si l’on veut faire le bien de son peuple, il faut s’occuper du bien des autres. C’est pourquoi, sur les ailes d’un message prophétique toujours actuel, Chiara Lubich a continué à diffuser le message d’unité, en s’adressant aux politiques et à tous les citoyens engagés dans le social, les exhortant à « aimer le parti des autres comme le leur »,à « aimer le pays des autres comme le leur ». Les défis actuels ne sont pas moins urgents que ceux d’il y a soixante ans. Au contraire, la nécessité d’œuvrer pour l’unité des peuples est encore plus évidente aujourd’hui. Les processus mondiaux en cours montrent l’interdépendance planétaire des États, des nations et des communautés. Il est de plus en plus évident qu’il existe une destinée commune à tous les peuples de la Terre, et que les grands thèmes d’actualité touchent des questions vitales pour tous : la protection de l’environnement, les anciennes et les nouvelles pauvretés, les conflits invisibles et les guerres proclamées, les migrations à une échelle mondiale (souvent le fruit précisément de la pauvreté, des guerres et des changements climatiques). La redistribution des richesses, l’accès aux ressources naturelles, la reconnaissance des droits de l’homme. Ce sont des questions qui traversent les différences culturelles, civiles et politiques. De ce fait, elles mettent les peuples dans un circuit constant de confrontation, afin de faire mûrir des processus d’intégration politique et de convergence décisionnelle Oui, aujourd’hui, le devenir de l’humanité appelle, haut et fort, l’unité. Le Mouvement des Focolari répond à cette invocation en encourageant le dialogue entre les différents partis politiques (par exemple avec le Mouvement Politique pour l’Unité), en promouvant la communion des biens et la culture du don (avec l’Economie de Communion), en approfondissant la doctrine de l’unité (par exemple avec l’Institut Universitaire Sophia), en donnant une impulsion à l’unité dans les lieux d’engagement professionnel et social, et par de nombreuses autres initiatives spécifiques (par l’intermédiaire d’Humanité Nouvelle). Aujourd’hui encore, comme il y a soixante ans, nous pouvons prier Dieu pour l’unité entre les peuples de la Terre. Mon souhait est que cette prière soit accompagnée de l’engagement renouvelé – tant au niveau personnel que communautaire -, à vivre pour le monde uni. Nous diffuserons les semences du changement qui sont nécessaires pour transformer le présent et pour écrire des pages toujours nouvelles de l’histoire de la famille humaine en marche vers l’unité. »     (*)http://www.centrochiaralubich.org/it/documenti/scritti/4-scritto-it/183-maria-regina-del-mondo.html

Christine Naluyange, une femme-monde

Christine Naluyange, une femme-monde

Au cours de ses 66 années de vie, Christine, focolarine ougandaise, a dit par sa vie qu’il n’y a pas de murs insurmontables dans le monde. Elle a su aimer tous les  pays avec une grande ouverture : d’abord comme artiste du groupe international Gen Verde, puis en Italie, au service des focolarines ; et enfin en Afrique, d’abord en Tanzanie, puis au Kenya. 2019 01Au début des années 70, Chiara Lubich avait une relation presque quotidienne avec le Gen, les jeunes du mouvement des Focolari. Dans un monde en rapide évolution, secoué par des révolutions idéologiques aux couleurs différentes, la fondatrice des Focolari les a préparés à la conquête du monde par l’amour évangélique. Un projet de vie qui, pour être embrassé, exigeait de tout laisser derrière soi et de savoir regarder au loin. En 1972, à Masaka, en Ouganda, Christine Naluyange fait son choix. A l’âge de vingt ans, elle part pour Fontem (Cameroun) pour participer à l’une des expériences les plus prophétiques  de coexistence sociale de l’époque : vivre dans une petite ville, construite moins de dix ans auparavant, où noirs et blancs vivaient ensemble, parmi eux des personnes en bonne santé et d’autres non, certaines instruites et d’autre pas,  pour se dire et dire au monde que la fraternité est un mode de vie possible, fécond et même exportable. Parler de Christine, une focolarine africaine, quelques jours après sa mort survenue le 21 juillet dernier à cause d’une funeste maladie, n’est pas seulement un devoir, mais aussi une nécessité à une époque, où au nom de revendications souverainistes, des murs de toutes sortes se dressent et où l’on ne  veut voir, du continent africain, que les visages de ceux qui fuient en quête d’un avenir. 4En 66 ans de vie, Christine n’a jamais considéré les nombreuses différences qu’elle a rencontrées comme des murs insurmontables. Au contraire, elle les a accueillies en elle-même, elle a fait sienne la richesse de chaque personne, de chaque peuple et de chaque culture : d’abord comme artiste, pendant 23 ans au sein du groupe international Gen Verde, puis en Italie, au Centre du Mouvement, au service des focolarines, puis en Afrique, d’abord en Tanzanie puis au Kenya. Au cours de sa vie pleine et très variée, elle a tout fait. On a pu la voir évoluer sur scène, être au service de ses frères et sœurs, ainsi qu’assumer des responsabilités ; tout cela avec beaucoup de naturel et de simplicité. Sa vie relationnelle était très riche; elle approchait les personnes avec le cœur d’une mère, plus pour les écouter que pour parler, pour prendre soin de chacun concrètement. Une façon de vivre la phrase de l’Évangile que Chiara Lubich avait choisie pour elle : « Allez,  annoncez  le Royaume de Dieu » (cf. Mc 16, 15). Parmi les nombreux témoignages qui nous sont parvenus en signe de gratitude et de louange à Dieu, nous en présentons deux qui expriment bien sa richesse humaine et spirituelle. Maricel Prieto, une Espagnole, qui a passé 18 ans avec Christine au Gen Verde, écrit : « Avant tout, le mot qui me vient à l’esprit est :  » royale « . Christine l’était sur scène, mais elle aussi lorsqu’elle approchait les gens, lorsqu’elle accueillait quelqu’un, lorsqu’elle chargeait ou déchargeait le matériel de nos camions, lorsqu’elle travaillait au jardin, lorsqu’elle préparait le déjeuner. Et ce n’était pas une simple attitude : elle plongeait constamment dans le moment présent avec une ferme adhésion à la volonté de Dieu qui la rendait toujours disponible, proche ». Ayant vécu plus de la moitié de sa vie hors du continent africain – dit Liliane Mugombozi – Chris, comme nous l’appelions, avait acquis en un certain sens une « culture » universelle, même si – pour ceux qui la connaissaient bien – elle était une femme ougandaise, une authentique fille de sa terre. Ceux qui la côtoyaient appréciaient sa grande ouverture d’esprit ; c’était une « femme-monde ». On était frappé par sa constance à croire et à vivre pour l’unité avec un regard élargi, qui savait aller au-delà des injustices qu’elle avait subies.  Comment expliquer tout cela ? Je crois que Chris a fait un choix de vie : aimer et faire de Jésus crucifié et abandonné son modèle dans tous ses efforts pour être en cohérence avec le style évangélique de la spiritualité de l’unité.

                                                                                      Stefania Tanesini

Voyage en Syrie – Alep

Dans le souk d’Alep, nous écoutons le récit de Jalal : la guerre est destruction et pertes, c’est vrai ; mais en franchissant les portes du Focolare, nous découvrons une maison et une communauté, un refuge, lieu de réconfort, d’espérance, de joie où l’on se soutient réciproquement pour se remettre debout et recommencer. https://vimeo.com/343606909

Mariapolis Européenne/4 – Vivre la fraternité en politique

60 ans après la « Consécration des peuples à Marie » que des milliers de personnes de tous les continents ont fait après la guerre par un pacte d’unité entre eux et leurs peuples, la Mariapolis européenne relance le rêve de la fraternité universelle. «Aimer la patrie des autres comme la sienne » est l’invitation que le Mouvement politique pour l’unité (MPPU), fondé par Chiara Lubich, renouvelle dans le contexte de la Mariapolis européenne en cours dans les Dolomites. Une proposition de fraternité qui suggère de nouvelles voies dans les relations entre États et peuples. Nous en parlons avec Letizia De Torre, présidente du Centre international du MPPU : Le MPPU est un courant de pensée qui veut promouvoir la « culture de la fraternité » dans la sphère politique. Quelles implications peut avoir l’adoption de cette catégorie dans les relations entre les États, les institutions internationales, les partis politiques et des représentants des groupes politiques ? Votre question est une demande, je dirais sincère, pour un changement à 360° en politique ! C’est vrai, les citoyens sont déçus, en colère, outrés. Ils se sentent trahis. Et ils ont raison. La politique, à de rares exceptions près, n’a pas été en mesure de saisir à temps les changements qui ont marqué l’époque dans le monde entier. En conséquence, les relations et les organisations internationales, les partis et le système de représentation sont en crise profonde. Les mouvements de citoyens sont en train de jouer un rôle partout, mais à qui peuvent-ils s’adresser ? Qui peut réaliser ce qu’ils demandent ? Il ne suffit pas de protester pour changer les choses. Pour nous faire comprendre la portée que l’idéal d’unité pourrait avoir dans les relations internationales, imaginons ce qui se passerait si les Etats (à partir des plus grandes puissances en compétition pour leur suprématie géopolitique) agissaient – dans une des actuelles zones de crise – envers les autres « comme ils voudraient que les autres États agissent envers eux ». Imaginons que ce comportement soit réciproque… Ce ne serait pas une utopie mais un réalisme pratique. Dans le domaine de la recherche scientifique, dans le domaine spatial par exemple, le choix de la coopération au lieu de la concurrence a permis d’obtenir de grandes conquêtes pour le bien de tous. De même, si les Etats découvraient la coopération, ou mieux encore, si les peuples découvraient qu’ils peuvent s’aimer, imaginons quelles conquêtes de paix, de partage de biens, de connaissance, de respect pour notre « maison Terre » … ! En réalité, le monde évolue lentement dans cette direction et l’idée d’unité peut être un puissant accélérateur. Au début des années 50’, les pays européens ont commencé à créer des institutions communes : la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) en 52’ et la Communauté économique européenne (CEE) en 57’. Comment pouvons-nous renouveler aujourd’hui cet élan unitaire qui semble perdu ? Je ne crois pas que le projet d’unité européenne soit perdu. Je crois plutôt que l’UE est secouée, comme le reste du monde, par les grandes transformations de ce siècle et, à cause de la crise culturelle qui traverse l’Occident, elle ne trouve pas l’énergie pour une nouvelle vision politique, pour un nouveau rôle à assumer au niveau international et pour saisir que c’est précisément dans sa devise « unité et diversité » qu’elle a le secret pour affronter la grande complexité actuelle. Toutefois, nous devons nous rendre compte que l’Union européenne n’est pas composée des institutions de Bruxelles, mais d’abord et avant tout de ses citoyens, et donc de nous. Les étapes futures dépendent donc, de diverses façons, de nous tous. Au niveau international, outre les situations de tension, il existe également des exemples de collaboration et de conciliation entre pays. Cela se passe sur le continent africain, dans les relations entre les Etats-Unis et la Corée du Nord et dans le vieux continent. Comment lire ces passages de l’histoire ? Le monde ne peut qu’aspirer à la paix, à l’harmonie, à la collaboration. C’est certainement un chemin lent, contradictoire, semé de nombreuses chutes en arrière, de lest aux pieds à partir de la corruption. Mais c’est un chemin auquel nous voudrions contribuer avec le paradigme mentionné plus haut « Fais à l’autre peuple ce que tu voudrais qu’il te fasse ». Pour le réaliser, cela ne suffirait pas d’élire des dirigeants préparés (même si cela serait déjà beaucoup !), capables de se dépenser pour leur peuple et pour l’unité entre les peuples, il faudrait aussi que les citoyens donnent leur consentement, voire poussent vers une fraternité globale, sachent dépasser l’étroitesse de vue pour un bien commun universel.

Claudia Di Lorenzi

Le Mouvement politique pour l’unité à Moscou

Le Mouvement politique pour l’unité à Moscou

La Douma, le Parlement russe, a invité des membres des Parlements et des experts pour une discussion sur le développement des systèmes parlementaires. Letizia De Torre , présidente du MPPU a participé. ‘’Il est important de cheminer ensemble avec celui qui, dans le monde, d’une quelconque manière, tente le changement. Nous tous, comme personnes et comme peuples, nous sommes appelés à l’unité et nous devons faire venir à la lumière chaque pas positif’’. C’est cela, la première impression à chaud, de Letizia De Torre, ex-députée au Parlement italien et Présidente du Centre international du Mouvement politique pour l’unité (MPPU) qui du 30 juin au 3 juillet dernier a participé au Forum ‘’Development Of Parliamentarism’’, sur le développement des systèmes parlementaires. Elle a proposé une co-gouvernance, c’est-à-dire l’idée d’une coresponsabilité entre les institutions et la société civile dans le gouvernement des villes et dans les relations internationales. Une idée qui était au centre du congrès qui a eu lieu en janvier dernier à Castelgandolfo (Rome, Italie), reproposée à différents niveaux et dans différents pays et qui connaîtra un second événement semblable à haut niveau au Brésil en 20121. 1 2627Comment la co-gouvernance est-elle arrivée à Moscou ? Le Secrétaire Général et l’Advisor de la IAO (Interparliamentary Assembly on Othodoxy), http://eiao.org/home english iao , – réseau de parlementaires orthodoxes, également russes, avec lesquels nous collaborons – sont intervenus à Rome, à l’événement CO-Gouvernance 2019. Ils ont trouvé l’idée intéressante et ont fait en sorte que le Mppu soit invité au Forum – http://duma.gov.ru/en/international/forum english/ .Je dois dire que c’est seulement en arrivant à Moscou que j’en ai réellement compris la raison. En effet, on peut en être surpris : le système institutionnel russe est défini avec des expressions telles que : ‘’Démocratie contrôlée’’, ‘’centralisme’’, ‘’ambivalence entre modernisation et traditionalisme’’, tandis que la co-gouvernance comporte coresponsabilité, participation diffusée, relations novatrices entre politiques et citoyens… En effet, et c’est symptomatique du changement d’époque que nous sommes en train de vivre. Un changement est demandé à la politique. Les citoyens n’ont plus confiance et Internet nous a catapultés dans un monde différent de la rigidité des palais de la politique. Beaucoup de parlementaires cherchent des voies nouvelles et Co-gouvernance exprime l’idée d’une relation intense entre les politiques et les citoyens, d’une coresponsabilité de gouvernement à tous les niveaux, sans peur pour cette époque aussi complexe. lU1cIzgW6WtH9ii0AO28fAWAXJwdrbU9Comment votre proposition a-t-elle été accueillie ? L’idée de la collaboration est en train de mûrir dans toutes les sociétés, la déclaration finale du Forum va aussi dans cette direction. Mais ce qui a été accueilli avec surprise, c’est la logique politique sous-jacente : ‘’Agis vis-à-vis de l’autre État, vis-à-vis de chaque ‘autre que toi’, comme tu voudrais que ce soit fait à toi’’. Cette attitude révolutionne la politique, elle lui confère le nouveau rôle nécessaire aujourd’hui : celui de facilitateur de la collaboration entre tous. Qu’emporte -t-il avec lui, le Mppu, de cette présence officielle en Russie ? J’ai avant tout ressenti un changement au niveau personnel. Le peuple russe est merveilleux, l’accueil attentif ; Moscou est très belle, riche en histoire, efficace, tu ne peux pas te l’enlever du cœur. Dans ce sens-là, il est facile de se sentir être des peuples frères. Mais approcher le système politique d’un autre pays, c’est autre chose. J’ai ‘’atterri’’ dans une culture politique très différente et je craignais ne pas la comprendre. Aux premières difficultés, je me suis retrouvée comme à un carrefour : me distinguer ou bien mettre en pratique ‘’la méthode’’ qui m’a un jour fascinée : j’ai fait consciemment le choix d’aimer la Russie avec la même mesure avec laquelle j’aime mon pays. Tu n’aimes pas ton pays parce qu’il est parfait : tu l’aimes et puis c’est tout ; tu te réjouis et tu souffres avec lui et pour lui pour les bons comme pour les mauvais jours. C’est ainsi que j’ai commencé à comprendre la Russie d’aujourd’hui, à regarder le monde de son point de vue, aussi à être atteinte par les jugements négatifs qu’elle reçoit, souvent instrumentalisés dans la course à la suprématie géopolitique. J’ai apprécié l’intention de ‘’soft power’’ de ce Forum, avec lequel il me semble que la Russie tente de conquérir la confiance d’autres États, en les approchant avec plus de dignité et de respect. Je me suis retrouvée davantage ouverte à accueillir, par exemple, la volonté d’unité entre les deux Corée de la députée nord coréenne ; l’engagement à chercher ‘’partnership’’ et non dépendance d’un parlementaire du Ghana ; l’espérance de la délégation syrienne ; la question du parlementaire libanais ‘’Mais pourquoi nous entre-tuons-nous ?’’, qui concluait avec la force qui venait de sa foi orthodoxe :’’Dieu ne veut pas de cela !’’.

Stefania Tanesini

Évangile vécu : là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur

Le ‘’cœur’’est ce que nous avons de plus intime, caché, vital ; le ‘’trésor’’ est ce qui a le plus de valeur , qui nous donne la sécurité pour aujourd’hui et pour le futur. Le cœur est le siège de nos valeurs, la racine des choix concrets ; le lieu secret dans lequel nous jouons le sens de la vie : à quoi donnons-nous vraiment la première place ? Dans la métropolitaine Alors que je me trouve dans la métropolitaine, je repasse un sujet qui me semble extrêmement important en vue de l’examen que je vais bientôt passer. A une station suivante, entre une étudiante que je connais. Elle doit passer le même examen et me pose des questions sur un sujet qui à moi, semble moins important. En voyant son agitation, ‘’j’oublie’’ mon programme et me consacre au sujet qu’elle me propose. Lorsque plus tard, je passe l’examen, le professeur me demande justement le sujet affronté avec elle avant ! (M.L. – Allemagne) La vie allumée par Dieu Je suis turque, musulmane. Lorsque j’ai confié à mon mari Sahib, le fait que j’étais enceinte pour la quatrième fois, il a commencé à énumérer tous les sacrifices que nous allions devoir faire. Complètement bouleversée, j’ai demandé à la gynécologue s’il était encore temps d’avorter. Elle m’a répondu que je devais seulement me mettre sur la liste. En moi cependant, je sentais que personne au monde n’avait l’autorité d’éteindre une vie que Dieu avait allumée. Les mois suivants ont été très durs, mais j’étais bien décidée à lutter. Plusieurs amies, chrétiennes et musulmanes m’ont été proches. En lisant le Coran, je sentais la chaleur de Dieu qui me donnait de la force. Sahib a retrouvé peu à peu la paix. Nous n’avons jamais été aussi heureux qu’avec cet enfant. Avec lui, Dieu est venu sous notre toit. (F.O. – Allemagne) Malade en phase terminale Lors de journées passées à l’hôpital pour une tumeur irréversible, j’expérimentais la proximité de Dieu et je suis senti imprégné d’une grande, inexplicable joie. J’essayais d’être proche des autres malades et nous nous sentions frères, non seulement dans notre chambrée mais aussi avec les autres. Chaque fois que quelqu’un quittait l’hôpital, c’était dur de se séparer. On aurait dit que la maladie était une occasion pour aller en profondeur dans notre relation. Maintenant que les forces diminuent, je sens que la fraternité construite à l’hôpital m’accompagne et me soutient pour la dernière étape de mon chemin. (M.J. – France) Solidarité Un hôpital nous avait fait la demande de faire quelque chose pour une jeune albanaise qui avait accouché. Elle vivait dans une auto avec son mari et son frère. Mon mari est allé demander au directeur de l’hôpital s’il pouvait encore garder quelques jours la maman et son bébé et il a eu l’accord. Ainsi j’ai demandé à mes parents s’ils étaient disponibles pour accueillir la petite famille dans un vieil appartement dont ils étaient propriétaires. Avec l’aide des deux jeunes albanais et d’autres amis, mon mari a repeint l’appartement en blanc. Un ami a mis des meubles à la disposition, un plombier a fait gratuitement des travaux. Sortie de l’hôpital, L. a trouvé une maison accueillante. Les services sociaux de la commune leur ont procuré un repas gratuit par jour jusqu’à ce qu’ils aient trouvé un travail. (A.A. – Italie)

D’après Chiara Favotti

La primauté de l’ ‘’être’’ sur le ‘’faire’’

‘’Qu’en penses-tu ?’’, ‘’que ferais-tu si tu étais à ma place ?’’. Combien de fois quelqu’un ne nous demande-t-il pas un coup de main ou que nous comprenons qu’il en aurait besoin, ou encore que nous sommes certains que pour aider cet ami, ce frère, cette personne, on devrait vraiment ‘’faire ainsi’’.

En quelques lignes extraites de ‘’Méditations’’, le volume qui recueille ses tout premiers écrits spirituels, Chiara Lubich nous invite à changer de perspective et à nous mettre du côté de Dieu afin de ne pas avoir le nôtre, mais bien Son amour envers quiconque.

Certains agissent par amour, d’autres en cherchant à être l’amour. Celui qui fait les choses par amour peut les faire bien. Pourtant, persuadé de rendre un grand service à un frère, malade par exemple, il se peut qu’il l’importune de ses bavardages, ses conseils, son aide, de sa charité maladroite et pesante. C’est dommage ! Il a peut-être du mérite, mais l’autre en porte la charge. Et cela, parce qu’il faut être l’amour. Notre destin ressemble à celui des astres. Leur vie est mouvement. Qu’ils cessent de tourner et ils se désagrègent. Quant à nous, nous existons – la vie de Dieu en nous et non pas la nôtre – si nous ne cessons pas un instant d’aimer. Aimer nous établit en Dieu et Dieu est l’amour. Or l’amour – Dieu – est lumière et, à cette lumière, nous voyons si notre façon de nous approcher de notre frère et de le servir est conforme au cœur de Dieu, si elle correspond à ce que souhaiterait notre frère, ce qu’il désirerait si Jésus prenait notre place à côté de lui.

Chiara Lubich

Chiara Lubich, « Méditations » – Nouvelle Cité, rééd. 2000, page 41

Mariapolis Europe/3 – Un pacte d’unité pour la fraternité des peuples

Est-ce encore le cas de s’engager dans la fraternité en politique ? Lors de la Mariapolis européenne, le 10 août prochain, le pacte pour la fraternité des peuples, conclu pour la première fois il y a 60 ans, sera renouvelé. De quoi s’agit-il ? Nous en avons parlé avec Marco Titli du Mouvement politique pour l’Unité (Focolari). Nous sommes le 22 août 1959, les retombées de la guerre se font encore sentir, mais à la fin de la Mariapolis, dans la vallée de Primiero, des représentants des cinq continents font un pacte d’unité : ils consacrent leurs peuples à Marie en priant dans neuf langues. La fraternité, c’est leur conviction, est possible. Après 60 ans, dans le contexte politique actuel, proposer un pacte d’unité pour la fraternité des peuples semble utopique, qu’il vienne « de la base », comme en 1959, ou d’une initiative gouvernementale. Faut-il se résigner ou faut-il encore s’engager dans la fraternité en politique ? Nous avons abordé la question avec Marco Titli, 33 ans, collaborateur parlementaire, engagé dans le Mouvement politique pour l’unité (Focolari), à Turin, conseiller de circonscription : Face à une Europe divisée entre intégration et particularismes, quel message la mariapolis européenne offre-t-elle ? « Le rôle des Mariapolis n’est pas d’entrer dans la dialectique politique. Le message que nous voulons transmettre est que l’unité de l’Europe est une valeur à préserver, dans le respect de l’identité de chaque pays : si l’Europe s’effondre, nous retournons aux frontières fortifiées, alors que ponts et routes élargissent nos horizons et apportent du bien-être. Le Mouvement des Focolari est en réseau avec d’autres réalités ecclésiales, comme la motion contre l’exportation d’armes au Yémen ou la lutte contre les jeux d’argent. » La crise de confiance envers les partis a été exacerbée et les citoyens renoncent à une participation active. Comment rétablir la confiance ? « A côté de la crise politique, je constate aussi une crise des médias qui met l’accent sur les mauvaises nouvelles. De nombreux maires risquent leur vie pour lutter contre le crime organisé ou risquent leur réputation en menant des actions courageuses en faveur de leur ville. Au niveau national aussi, il y a des politiciens qui se battent pour le bien commun. Sortons des lieux communs, aujourd’hui il y a beaucoup de gens bien en politique. » Être cohérent avec ses idéaux signifie parfois déplaire à quelqu’un. Quel est donc le critère pour agir en politique ? « Si l’on fait de la politique, on doit être prêt à faire des compromis, parce que nous vivons dans une réalité complexe, mais pas n’importe quel compromis. Face à des pratiques illégales ou à des faits graves, il faut dire non, et cela signifie aussi prendre des risques : de nombreux dirigeants ont perdu leur place parce qu’ils ont dit non et ils n’ont même pas été compris dans leur propre camp. Mais si l’on refuse le compromis et qu’on se lance en politique pour défendre ses propres idées, on crée la division. C’est un chemin difficile qui rencontre des résistances, mais les politiciens sont appelés à écouter des intérêts particuliers, pour ensuite en faire une mosaïque ». Peux-tu vous nous partager une initiative de collaboration entre partis dans ta ville ? « Près de la gare de Turin-Porta Susa un pont était en construction en vue de relier deux quartiers de la ville autrefois séparés par la voie ferrée. Avec d’autres membres de ma circonscription et aussi de celle qui se trouve de l’autre côté du pont, j’ai proposé qu’on donne à cet ouvrage le nom de l’Union Européenne, symbole d’unité entre peuples différents. Le projet a été voté à l’unanimité et divers partis politiques étaient présents le jour de l’inauguration. Ce fut un moment d’espoir : j’espère que de tels signes pourront rétablir la confiance des citoyens envers la politique. »

Claudia Di Lorenzi

Immagine:© Ufficio stampa Mariapoli Europea

Art et danse sur les pas de François

Art et danse sur les pas de François

Andrea Cardinali, jeune écrivain, raconte l’histoire de la quatrième édition du Camp d’été des jeunes « Harmonie entre les peuples », qui a eu lieu en juillet en Terre Sainte. C’est l’histoire personnelle d’une expérience vécue sur une terre capable de toucher l’âme comme peu d’endroits dans le monde. Il y a des voyages dont on revient détendu parce que vécus comme des vacances, d’autres qui imposent de prendre des jours de repos pour récupérer et puis il y a des voyage après lesquels on se demande : « Mais… où suis-je allé ? IMG 20190630 WA0032Parfois nous vivons tout si intensément qu’on n’a pas le temps de se poser des questions, s’interroger sur le sens, le lieu, le pourquoi. Ce n’est pas nécessairement un mal. Bien au contraire. Surtout quand il s’agit de passer la plus grande partie du temps avec des enfants qui ignorent encore qu’ils sont « prisonniers » sur leur lieu de naissance, la Palestine. Ce manque de temps pour le questionnement n’est pas le signe d’une absence de réflexion. Pour certains voyages, peut-être les plus grands, c’est ainsi que ça marche, on part en disant « oui » presque à notre insu et on plonge dans l’aventure. Il n’est plus possible d’en saisir le sens de l’extérieur, on est tellement projeté hors de soi qu’on vit ce sens intérieurement. IMG 20190715 WA0009J’ai passé 18 jours en Palestine, invité par Antonella Lombardo et les merveilleuses filles de l’école Dance Lab de Montecatini (Italie), dont certaines rencontrées au cours de l’inoubliable Genfest Let’s Bridge en 2012. « Harmonie entre les peuples » voit le jour en 2005 dans le but de promouvoir l’unité entre les peuples et les cultures à travers l’art et la danse. Après plusieurs éditions et ateliers en Italie, avec des jeunes de différents Pays, est né, il y a quelques années, grâce à la collaboration avec le Père Ibrahim Faltas, le projet « Enfants sans frontières » qui cet IMG 20190711 WA0057été en est à sa quatrième édition en Palestine. J’ai été le dernier à rejoindre ce groupe d’artistes-éducateurs et avec Luca Aparo de Sportmeet nous avons commencé à avancer aussi dans le domaine du sport. Celui-ci, nous le savons, est tout aussi précieux pour apprendre à nous détendre dans le respect de toutes nos différences. Après deux semaines d’ateliers artistiques, nous sommes montés sur scène avec les enfants le 14 juillet au Théâtre Notre Dame de Jérusalem et le 16 juillet à la Fondation Jean-Paul II à Bethléem, pour représenter la rencontre historique de saint François d’Assise avec le sultan d’Égypte Malik Al-Kamil qui eut lieu il y a 800 ans, en 1219. Pour agrémenter les deux soirées, il y avait aussi avec nous le chanteur Milad Fatouleh, connu en Italie pour « Une étoile à Bethlehem », élue meilleure chanson étrangère au Zecchino d’Oro de 2004. De nombreuses personnalités politiques et religieuses étaient présentes aux deux spectacles pour célébrer la rencontre du christianisme et de l’Islam, signe prophétique du dialogue interreligieux et de la paix possible.

Andrea Cardinali

Approfondissements/ « L’homme, qui est-il ? »

Approfondissements/ « L’homme, qui est-il ? »

Les défis de l’actuelle et future humanité à la lumière des intuitions et des expériences de Chiara Lubich au cours de l’été de 1949. Le théologien Hubertus Blaumeiser raconte le récent séminaire de l’École Abbà à Tonadico (Trente, Italie) Qui sommes-nous ? Comment nous réalisons-nous et comment est notre rapport aux autres ? Vers où allons-nous et où se situent nos racines ? Ce sont des questions que l’on se pose aujourd’hui, avec une nouvelle urgence, lorsque l’être humain, vu par la science, peut apparaître comme un simple fruit de l’évolution, déterminé par ses gênes et par l’activité de son cerveau ; et lorsque, avec les nouvelles technologies, il peut être toujours plus potentialisé mais aussi manipulé ; lorsque des personnes en masse, vivent en fuite ou sont réduites à la pauvreté dans les bidonvilles et lorsque l’intervention de l’homme risque de compromettre irrémédiablement les équilibres de la planète. PastedGraphic 10Ce sont des défis du futur, trop complexes pour être affrontés d’une manière sectorielle, défis nécessitant de nouvelles approches, de ‘’lumière’’. C’est avec cette conviction que du 14 au 16 juillet, des chercheurs dans une vingtaine de disciplines, se sont retrouvés à Tonadico dans les Dolomites. Un séminaire qui a impliqué l’ ‘’École Abbà’’ (le centre interdisciplinaire d’études du Mouvement des Focolari), l’Institut Universitaire ‘’Sophia’’ (Loppiano, Italie) et le ‘’Centre Chiara Lubich’’. L’objectif ? Une fois mise de côté la prétention d’arriver à de rapides conclusions, on s’est mis d’accord pour ouvrir des pistes de recherche à parcourir ensemble. L’occasion était offerte par le lieu et par la date : dans ces montagnes, il y a exactement 70 ans, avait commencé, pour Chiara Lubich et pour quelques personnes du premier noyau des Focolari, une période de bouleversantes expériences et intuitions. Se sentant transportées en Dieu, elles s’étaient retrouvées à regarder le monde, non de la ‘’hauteur’’, ou ‘’d’en bas’’, mais de l’ ‘’intérieur’’ si l’on peut dire. Une expérience qui a imprimé en elles une empreinte ineffaçable, décisive pour le développement du Mouvement des Focolari, mais – comme on l’a compris par après – également source de développements culturels inédits qui investit tout l’ensemble des disciplines scientifiques. Diversifiée et pourtant convergente, la vision de l’être humain qui en est sortie de cette rencontre. On a le devoir – a expliqué le président de l’Institut Universitaire Sophia, Piero Coda – de développer toujours davantage, une conscience de soi universelle, ‘’le pan cosmique et le pan humain’’, en citant Chiara Lubich : « Mon moi est l’humanité, avec tous les hommes qui furent, qui sont et qui seront ». Vision de la personne et de la société qui n’est en effet pas statique, a souligné la française Anouk Grevin, économiste et chercheuse des dynamiques du don : « Que ce soit donner ou recevoir, les deux attitudes se basent sur une capacité à se reconnaître nous-même dans l’autre, à faire sien tout ce qui est à lui, de manière à pouvoir communiquer nous- même dans notre entièreté et recevoir pleinement l’autre en soi ». En se référant aux problématiques environnementales, le politologue Pasquale Ferrara et le scientifique de la nature, Sergio Rondinara, ont ouvert un horizon ultérieur : « La politique mondiale adopte une vision anthropocentrique du globe, alors que reste toujours dans l’ombre, la dimension socio- naturelle de la vie de la planète ». Il est urgent de passer d’un anthropocentrisme ‘’despotique’’ à une anthropologie qui ne soit pas hégémonique mais bien oblative ». En qualité de coordinateur de l’École Abbà, Fabio Ciardi en a tiré les conclusions : « Alors que les heures passaient, nous sommes toujours plus descendus dans les réalités de l’existence. On doit aller de l’avant dans cette dynamique : travailler dans son propre milieu et se confronter avec les autres disciplines ». De son côté, Jesús Morán, coprésident des Focolari, a indiqué une double tâche : une herméneutique du charisme de l’unité et « le service à l’humanité, en affrontant au moins quelques questions décisives de notre temps ».

Hubertus Blaumeiser

Voyage en Syrie – Homs

En voyage de Damas à Alep, en passant par Homs. Nous voyons de nos yeux ce qui se passe : la reconstruction, la ténacité des personnes pour revenir à la normale dans un pays où la guerre n’est pas encore terminée et où les décombres envahissent rues et existences. La présence et le travail des Focolari, à travers quelques projets d’AMU (Action Monde Uni) et de AFN (Action Familles Nouvelles). https://vimeo.com/343606702

Mariapolis européenne/2 – une expérience de communion

Entretien avec Lucia Abignente qui, avec Giovanni Delama, reconstruit l’histoire de la première Mariapolis dans le livre « Una città tutta d’oro », qui paraîtra en septembre aux éditions Città Nuova. La première mariapolis a eu lieu il y a 70 ans dans les Dolomites du Trentin. C’était au cours de l’été 1949 et Chiara Lubich, qui, dans la ville de Trente, partageait le choix de vivre l’Évangile avec quelques compagnes, se rendit à Tonadico di Primiero pour un temps de repos. Ce fut un moment décisif et lumineux dans l’histoire du Mouvement des Focolari où Chiara a compris le plan de Dieu concernant l’Œuvre qui était en train de naître : l’Œuvre de Marie. Depuis lors, des expériences similaires, appelées Mariapolis, se sont répétées chaque année pendant l’été, et avec le temps, elles auront lieu dans le monde entier. Dans l’histoire de la Mariapolis, les dix premières années, de 1949 à 1959, ont été particulièrement importantes. Pouvez-vous expliquer pourquoi ? Ces années marquent les origines de la Mariapolis, celles où la force du charisme de l’unité, donné par Dieu à Chiara pour l’Église, produit de nouveaux fruits. Nous vivons une communion très forte, partagée et enrichissante entre des personnes de tous âges et de toutes classes sociales de différents pays du monde (en 1959 il y aura 12 000 participants en provenance de 27 nations ). C’est une expérience intense de Dieu, un chemin de sainteté que nous faisons ensemble comme frères. Elle préfigure en quelque sorte la réalité du peuple de Dieu que le Concile Vatican II mettra en évidence. Pourquoi le nom Mariapolis ? Ce nom n’est apparu qu’en 1955 : au fil des années, cette expérience collective s’est identifiée à celle d’une ville, d’un peuple qui se sentait conduit par Marie. L’amour évangélique vécu entre tous a généré la présence du divin. Les paroles de Jésus se sont réalisées : « Là où deux ou plusieurs sont unis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt 18,20). C’est l’expérience de cette réalité lumineuse qui inspire le titre du livre. Quelles sont les caractéristiques essentielles de ces rassemblements qui ont encore lieu aujourd’hui de différentes manières ? Je les résumerais en un mot : communion, voire communions. Communion dans l’Eucharistie, renouvelée quotidiennement ; communion dans la Parole de l’Évangile ; communion avec nos frères et sœurs. C’est cette caractéristique qui donne une forte empreinte à l’expérience de 1949 et que l’on retrouve au cours les années suivantes. De là est né l’engagement de continuer à vivre cette expérience dans nos lieux de vie habituels, de coopérer au plan d’amour de Dieu pour la Création et pour la réalité sociale qui nous accueille. Qu’est-ce qui vous a frappé dans les histoires de ceux qui ont participé à la première Mariapolis? Lorsque j’ai rencontré ces témoins, j’ai pu constater que l’expérience de la mariapolis n’est pas un souvenir mais une réalité encore vivante aujourd’hui. A partir des témoignages écrits, j’ai saisi l’authenticité d’une vie vécue comme un corps, à la recherche de l’unité. Les Mariapolis ont également permis des réalisations dont le rayonnement est toujours actuel … Tout d’abord le journal « Città Nuova », qui a vu le jour pendant la Mariapolis : une manière de permettre aux participants de rester en lien une fois rentrés chez eux. Il y a aussi les Mariapolis « permanentes », des Cités pilotes internationales stables dont Chiara parlait déjà en 1956. Par ailleurs des chemins de dialogue ont commencé avec des personnes d’autres Églises chrétiennes, déjà présentes à Fiera en 1957, et avec d’autres figures charismatiques de l’Église catholique : autants de chemins de communion qui se développeront avec le Concile Vatican II et au cours des années suivantes. Ces premières mariapolis portent aussi les prémisses de l’engagement du Mouvement en faveur de la réalité politique et sociale. Dans la Mariapolis « permanente » vivent ensemble des personnes d’âges, de pays, de cultures et de dénominations chrétiennes différents, mettant en pratique l’Évangile. Une expérience où la diversité est vécue dans l’unité. Dans cette Europe fragmentée par le nationalisme et le populisme, quel est le message de ces cités pilotes ? Ce que le Pape François a dit il y a un an aux habitants de la Cité pilote de Loppiano est très significatif : il insiste sur la « mystique du nous », qui nous fait avancer ensemble au cœur de l’histoire. Une réalité déjà très présente au cours de la première Mariapolis. En 1959, par exemple, malgré les conséquences de la guerre, les Italiens et les Allemands, et des personnes de différentes nationalités, dépassent toutes les barrières et consacrent leurs Pays respectifs à Marie : ils veulent le faire ensemble, comme un acte d’amour réciproque qui exprime la réalité d’un seul peuple.

Claudia Di Lorenzi

Évangile vécu : une culture fondée sur le don et le partage

« Tout au long de l’Évangile, Jésus nous invite à donner – écrivait Chiara Lubich en 2006 – donner aux pauvres, à ceux qui demandent, à ceux qui veulent un prêt ; donner à ceux qui ont faim, donner ton manteau à ceux qui demandent une tunique ; donner gratuitement… Il a lui-même été le premier à donner : la santé aux malades, le pardon aux pécheurs et la vie pour nous tous. Au besoin égoïste de s’accaparer, il oppose la générosité ; au souci de ses propres besoins, l’attention à l’autre ; à la culture de la possession, celle du don ». Le mariage Une de mes filles allait se marier, mais comme nous étions une famille de condition très modeste, il était difficile de couvrir toutes les dépenses. Il me restait dix jours et je n’avais toujours pas de robe convenable pour la cérémonie. Étant donné ma taille, il n’était même pas évident qu’on m’en prête une. C’est précisément à cette époque qu’est arrivé de Florence un container rempli de vêtements et d’articles ménagers, préparés et expédiés par des familles italiennes pour notre communauté. Une amie a commencé à chercher quelque chose pour moi au milieu de cette manne. C’est avec une grande joie qu’elle a trouvé un très beau tissu et qu’elle a pensé au modèle d’une robe. Le jour du mariage, à ceux qui me félicitaient pour mon élégance, j’ai répondu que la providence de Dieu s’était servie d’amis proches et lointains. (M.A. – Paraguay) En dialyse J’ai trois dialyses par semaine depuis trois ans, en attendant une greffe. Dans la clinique où je vais, je côtoie des situations difficiles et j’essaie de construire une relation avec chaque patient. Si quelqu’un aime parler de nourriture, je parle de nourriture ; si quelqu’un s’intéresse au sport, nous parlons sport. Mais un jour, j’étais particulièrement fatiguée de devoir lutter et relever des défis. Je n’avais pas la force de sourire, ni même de dire au revoir. Une infirmière qui me connaît bien m’a dit : « Toi aussi, Araceli ? ». L’angoisse et le découragement ont disparu et j’ai recommencé à penser non pas à moi-même, mais aux autres. (Araceli J. – Brésil) Adopté J’ai toujours eu honte de ne pas savoir qui sont mes parents biologiques, même si la famille qui m’a adopté a tout fait pour combler mes manques. Quand je suis tombé amoureux et que j’ai épousé K., mes problèmes, qui semblaient avoir été effacés auparavant, ont ressurgi : pour ce qui est de l’éducation de nos enfants, nous n’étions pas d’accord. Je ne lui ai pas donné d’explications. Ceux qui ont eu une famille ne peuvent pas comprendre la solitude existentielle. Maintenant, après de nombreuses années, essayer d’extraire l’amour d’un cœur aride m’aide à guérir. (T.A.F. – Hongrie) Le défi Un jour, une collègue me remet un feuillet en me disant que c’était une phrase de l’Évangile avec un commentaire pour aider à la vivre. J’ai lu : « Aimez vos ennemis. » J’y pense et le lendemain, je me sens prête à relever le défi. Dans la cuisine, je retrouve ma mère, avec qui je n’ai pas parlé depuis deux mois. Je m’assois pour prendre un café avec elle et je lui demande si elle a bien dormi. L’après-midi, mon frère vient dans ma chambre pour m’emprunter un pull. « Ouvre le placard et choisis celui que tu veux », lui dis-je. Ce sont de petits rendez-vous, mais je me sens déjà différente. (A.F. – Italie)

d’Après Chiara Favotti

L’Économie de François – ouverture des inscriptions pour les moins de 35 ans

L’Économie de François – ouverture des inscriptions pour les moins de 35 ans

L’événement aura lieu du 26 au 28 mars, avec la présence, entre autres, de Yunus, Frey, Meloto, Petrini, Raworth, Sachs, Sen, Shiva et Zamagni. ASSISI (PERUGIA), LUG – Les inscriptions pour les trois jours souhaités par le Pape François destinés aux jeunes, économistes, entrepreneurs et change-makers sont ouvertes. Du 26 au 28 mars, Assise accueillera l’événement international The ECONOMY of FRANCESCO (L’Économie de François). Les jeunes, un pacte, l’avenir. L’invitation à participer vient directement du Saint-Père et s’adresse aux jeunes de moins de 35 ans. Vous pouvez soumettre votre candidature le 30 septembre sur le site Web www.francescoeconomy.org teheof slide2L’événement L’Économie de François sera composé d’ateliers, d’événements artistiques et de séances plénières avec les économistes les plus reconnus, des experts en développement durable, des entrepreneurs et des entrepreneures qui s’engagent aujourd’hui dans le monde entier pour une économie différente et qui réfléchiront et travailleront avec des jeunes. Les prix Nobel Muhammad Yunus et Amarthya Sen ont déjà confirmé leur présence, ainsi que Bruno Frey, Tony Meloto, Carlo Petrini, Kate Raworth, Jeffrey Sachs, Vandana Shiva et Stefano Zamagni. Il ne s’agit pas d’une conférence traditionnelle, mais d’une expérience où la théorie et la pratique se rencontrent pour construire de nouvelles idées et collaborations. Un programme où le temps ralentit pour laisser place à la réflexion et au silence, aux histoires et aux rencontres, à l’art et à la spiritualité, pour qu’émergent la pensée et l’action économique des jeunes. La rencontre s’adresse aux moins de 35 ans engagés dans la recherche : étudiants et chercheurs en économie et autres disciplines annexes (étudiants en maîtrise, doctorants, jeunes chercheurs) ; et aux entreprises : entrepreneurs et cadres. Possibilité de participer aussi pour les change-makers, promoteurs d’activités au service du bien commun et d’une économie juste, durable et solidaire. La proposition est de faire un pacte avec les jeunes, au-delà des différences de croyance et de nationalité, pour changer l’économie actuelle et donner une âme à celle de demain, afin qu’elle soit plus juste, plus durable et engage une autre façon de promouvoir ceux qui sont exclus aujourd’hui. Parmi tous les candidats, 500 jeunes seront choisis pour participer à un pré-événement prévu les 24 et 25 mars : une occasion de travail et d’étude qui se poursuivra pendant les journées consacrées à l’événement proprement dit (26-27-28) avec l’ensemble de tous les autres participants. Toutes les informations sont disponibles sur le site www.francescoeconomy.org

Mariapolis européenne/1 – père Fabio Ciardi : ‘’Redécouvrir le projet de dieu sur l ‘humanité ‘’

La première Mariapolis européenne organisée par le Mouvement des Focolari, à Tonadico dans les Dolomites, du 14 juillet au 11 août, vient de commencer. Dans un contexte historique et politique d’une Europe divisée et conflictuelle, l’événement veut témoigner du fait que le rêve de fraternité entre les peuples n’est pas une utopie. L’intuition initiale de Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, à cheval entre les années ‘40 et ‘50 du siècle passé, trouve sa réalisation dans les différents domaines du savoir, comme dans le cœur des relations entre les personnes et entre les peuples. On en parle avec le Père Fabio Ciardi, responsable du centre d’études interdisciplinaires du Mouvement ‘’École Abbà’’ : Quel est le lien entre les expériences mystiques que Chiara Lubich eut dans les années ‘49 et ‘50, pendant et après la première Mariapolis, et la naissance de l’École Abbà ? ‘’L’École Abbà est née afin d’approfondir ce qui s’est passé au cours de ces années-là. Chiara a eu l’occasion d’écrire quelque chose de cette expérience au fur et à mesure qu’elle avait lieu, consciente qu’il y avait là une doctrine, des valeurs si profondes et si riches qu’elles auraient pu nourrir non seulement l’Oeuvre mais aussi l’Église. A un certain moment, elle a ressenti le besoin de reprendre en main ces écrits et a commencé à appeler autour d’elle des personnes d’un certain niveau culturel afin d’entrer en profondeur dans son expérience et à en faire jaillir la doctrine qui est déjà comprise en elle’’. Parmi les disciplines qui sont l’objet d’étude de l’École Abbà, il y a l’histoire et la politologie. La réflexion de l’École dans ces domaines peut-elle aider à comprendre les raisons fondatrices de l’Union Européenne ? ‘’L’expérience que Chiara a faite en ‘49, lui a permis d’avoir une vision d’en haut du dessein de Dieu sur l’humanité et sur l’histoire. On y retrouve donc des valeurs qui se trouvent à la base aussi de l’Europe. L’École Abbà veut les mettre en évidence et en montrer l’actualité. Aujourd’hui la Mariapolis nous aide à redécouvrir ce dessein, à comprendre quel est le projet de Dieu sur notre histoire, sur notre identité’’. Lors des premières années du Mouvement, Chiara eut l’intuition que l’Europe était appelée à être unie à l’intérieur d’elle-même – Igino Giordani, cofondateur du Mouvement, souhaitait la naissance des États-Unis d’Europe – et à se présenter comme entité fédératrice des peuples dans le contexte mondial. Aujourd’hui cependant, nous sommes loin de cette vision et l’Europe est traversée par des nationalismes et des populismes. Comment retrouver cet élan et le rendre ‘’contagieux’’ ? ‘’Il me semble personnellement que dans l’expérience initiale de ‘49, il y ait tous les éléments qui permettent d’élargir le cœur, afin de faire grandir le sens de fraternité, d’accueil, de partage, et de promouvoir un chemin commun. Au début, la réflexion de Chiara était concentrée sur l’Italie : elle parlait de Sainte Catherine et de Saint François comme étant les patrons de l’Italie. Mais bien vite, les horizons se sont ouverts car des personnes d’autres pays d’Europe et d’autres continents se sont unies au Mouvement et Chiara voyait le charisme de l’unité vibrait en tous, et chacun y retrouvait ses valeurs les plus profondes. Elle voyait toute l’humanité en marche vers l’unité. Et cela me semble être l’idéal fondamental qui peut être réalisé aujourd’hui aussi. On a besoin d’une réflexion culturelle qui sache conjuguer le grand projet de Dieu sur l’humanité avec la situation politique, historique, économique actuelle’’. L’expérience d’une Mariapolis européenne, quel message peut-elle faire parvenir aux citoyens d’Europe ? ‘’L’idée que l’unité européenne n’est pas uniformité ou imposition, mais elle est richesse qui vient d’une grande diversité. Non seulement des peuples historiques mais également des nouveaux peuples qui arrivent. L’Europe se façonne, elle est en construction continue depuis ses origines, et devrait pouvoir conjuguer ces deux éléments : promouvoir la fraternité, le partage, la communion, l’unité et, en même temps, valoriser la grande diversité culturelle, l’histoire particulière de chaque peuple. Je pense que la Mariapolis peut être le nouveau creuset dans lequel on apprend à se respecter, à s’aimer, à vivre ensemble’’. La Mariapolis donc, comme ‘’laboratoire’’ d’unité pour l’Europe. On pourrait objecter qu’il s’agit d’une perspective utopique… ‘’Les lieux de l’utopie sont des lieux imaginaires dans lesquels quelqu’un rêve une réalité qui n’existe pas dans les faits. La Mariapolis au contraire est un lieu différent, il n’est pas utopique mais réel, et je pense qu’il faut reproposer des expériences comme celle-ci, significatives, même si de petite dimension, qui fassent voir comment pourrait être le monde si on pouvait réellement vivre la loi de la fraternité, de l’amour et de l’unité’’.

Claudia Di Lorenzi

Jesús Moràn : l’actualité du “Paradis de 1949”

Il y a soixante-dix ans, Chiara Lubich a défini ainsi – « Paradis de 1949 » – l’expérience mystique par laquelle Dieu lui ouvrait – et, par son intermédiaire, au Mouvement naissant – la pleine compréhension du charisme de l’unité et de l’Œuvre qui allait naître. Depuis des années, cette expérience fait l’objet d’études et d’approfondissements de la part de l' »École Abba », le Centre culturel du Mouvement des Focolari ; ses membres participent, ces jours-ci avec d’autres chercheurs à un séminaire d’études sur le « Paradis de 1949 ». Nous avons demandé à Jesús Morán, Coprésident du Mouvement des Focolari, qui y participe également, de nous en expliquer la pertinence et les perspectives. https://vimeo.com/348249423 « Ce que nous connaissons dans le Mouvement des Focolari et – je pense maintenant même au-delà – comme « Paradis de 1949 » est une expérience mystique, inédite en quelque sorte, unique – Dieu ne se répète jamais ; inédite et unique dans sa forme et son contenu. Tout est parti d’un pacte d’unité entre Chiara Lubich et Igino Giordani : une femme et un homme ; une jeune fille dépositaire d’un charisme qui vient de Dieu et un homme politique engagé dans le social ; une vierge et un marié : cela nous dit déjà beaucoup de choses. Il est vrai que nous devons garder à l’esprit le contexte qui précède : c’est très important. Les signes précurseurs de cette expérience sont une vie profonde de la Parole – le logos humain uni au logos divin ; Jésus crucifié et abandonné qui unit Ciel et terre et donc remplit chaque vide ; la communion eucharistique comme symbole de la fraternité universelle, de la communion universelle. Ceux qui étudient cette expérience nous disent que tout est parti de là, que tout est né dans ce contexte et il est logique que si les choses se sont passées ainsi, un mouvement d’un ample souffle ecclésial et social ait pu naître, doté d’une méthodologie de dialogue tous azimuts : dialogue dans l’Église catholique, dialogue œcuménique, dialogue interreligieux, dialogue avec la culture. Un mouvement capable de donner vie à d’importantes réalités sociales telles que l’Économie de communion et le Mouvement politique pour l’unité, mais aussi à d’importantes réalités culturelles comme la maison d’Édition Città Nuova (Nouvelle Cité) ou l’Institut universitaire Sophia. Ce que nous célébrons aujourd’hui est précisément cet événement particulier dans un contexte merveilleux où la nature se fond dans la culture, où le Divin brille dans l’humain et où l’humain brille dans le Divin et dans les rapports sociaux. Certes, dans un monde comme celui dans lequel nous vivons aujourd’hui, fragmenté et marqué par une polarisation extrême, je pense que cette expérience est réellement d’une grande actualité et qu’elle peut apporter une contribution significative au chemin que parcourt l’humanité. »

16 juillet 1949 -16 juillet 2019 : la mystique du Paradis de 1949 au service de l’humanité d’aujourd’hui

Du pacte spirituel spécial que Chiara Lubich et Igino Giordani scellèrent le 16 juillet 1949, est née une expérience mystique originale, ouverte à l’humanité et transformant l’histoire des communautés et des peuples. « Toutes les pages que j’ai écrites ne valent rien si l’âme qui les lit n’aime pas, n’est pas en Dieu. Elles ont de la valeur si c’est Dieu qui les lit en elle. Or ce que je désire laisser à ceux qui suivront mon Idéal est la certitude que l’Esprit Saint suffit – et la fidélité à qui a commencé – pour que l’Œuvre continue. […] Accessoirement je peux aussi laisser ce que j’ai écrit, mais cela ne vaut que si c’est considéré comme ‘’ accessoire ‘’. Jésus même, tout en étant Dieu et en ayant tout en lui-même, n’est pas venu pour détruire et tout refaire à zéro mais pour compléter. Ainsi donc ceux qui me suivront pourront compléter ce que j’ai fait. Je ne veux pas aimer ceux qui viendront après moi moins que moi-même. Je désire donc qu’ils aient l’Esprit Saint jaillissant en eux, comme Dieu me le donna. Ils ne L’auront pas directement, ils L’auront par un intermédiaire, mais ils L’auront, vivant, de la bouche même de la personne qui Le transmettra parce qu’elle vit ce qu’Il enseigne à travers moi. Il est bon alors d’éliminer résolument tout souci pour n’avoir que celui de faire la divine volonté qui nous est manifestée instant après instant, mais sans rien suggérer à Dieu. » (Chiara Lubich (Paradis de 1949, versets 237-243) Quelles sont ces « pages » dont parle Chiara Lubich ? Ce sont les pages du texte connu sous le nom de Paradis de 1949, qu’elle a écrites il y a soixante-dix ans, sous l’action d’une lumière spirituelle qui se prolongera les mois suivants. Dans le passage cité, Chiara s’adresse directement à ceux qui, aujourd’hui, veulent non seulement se souvenir de ce qui s’est passé à ce moment-là, mais également se greffer sur l’expérience mystique qu’elle et quelques membres de la communauté naissante des Focolari vivaient alors. Les belles paroles, les métaphores suggestives et la dimension conceptuelle de ces pages peuvent satisfaire le sens esthétique du lecteur, lui faire goûter le climat religieux qui régnait alors, mais rien de plus. Seuls ceux qui aiment sont en mesure de saisir le sens profond de la mystique du Paradis de 1949. Une telle signification découle de la compréhension de la réalité humaine et de toute créature directement inspirée par la contemplation de Dieu et en Dieu. Les fruits de cette expérience sont sous nos yeux : nous voyons la spiritualité de communion, la pensée qui émane du charisme de l’unité, la mission du Mouvement des Focolari, les initiatives et les œuvres qui naissent de son engagement dans le domaine social. Ce n’est pas un hasard si le début de cette expérience mystique s’est effectué grâce à un pacte spirituel spécial que Chiara a scellé avec Igino Giordani, époux et père de famille, parlementaire et écrivain. Habituellement, la mystique est inaccessible à qui est plongé dans les défis de la vie quotidienne, à qui a une famille, un travail, des engagements impératifs et des défis compliqués à relever. Le fait que le Paradis de 1949 ait été ouvert par l’unité entre Chiara et Igino laisse entendre que la spiritualité de Chiara Lubich n’est pas réservée, qu’elle n’est pas destinée à ceux qui vivent une condition religieuse particulière, mais qu’elle s’adresse à l’humanité et est appelée à soutenir la marche vers l’unité de tous, hommes et femmes, communautés et groupes, peuples et nations, quelles que soient les circonstances et les conditions. Aujourd’hui, Chiara nous demande de continuer son œuvre.

Alberto Lo Presti

Au-delà du dialogue

Au-delà du dialogue

Pour la première fois une semaine vécue entre juifs, musulmans, hindous, bouddhistes, chrétiens. Ils appartiennent à la famille de Chiara Lubich. Liridona vient du nord de la Macédoine, elle est musulmane sunnite. Lors de son récent voyage, elle a présenté au Pape François son expérience, ainsi que d’autres jeunes des Focolari, chrétiens et musulmans, en concluant par cette question : « Est-il permis de continuer à rêver ?” Du 17 au 23 juin, son rêve a rejoint celui d’une quarantaine de personnes de 15 pays, de 5 confessions différentes, attendues à Castel Gandolfo, comme « chez elles « , par l’équipe du centre du dialogue interreligieux des Focolari. La première étape est la chapelle qui abrite la tombe de Chiara Lubich (1) . Avec une chanson, Vinu Aram, indienne, leader du mouvement Shanti Ashram, exprime au nom de tous l’amour qui les lie à la « source » qui a changé leur vie. A IRD Incaricati 2280Et le Dr Amer, musulman, professeur de théologie comparée : “Je viens de Jordanie, là où coule le Jourdain. Cela me fait penser que notre voyage commence par la purification de l’âme. Je me demande souvent comment les gens peuvent s’emparer de la vie des autres et de la leur, poussés par l’extrémisme radical. Je demande à Dieu le courage d’être prêts à donner la vie pour le Bien, pour témoigner de cet amour entre nous et envers tous.” 1 17062019 148Un quart des participants a moins de trente-cinq ans. Parmi eux se trouvent Kyoko, un bouddhiste japonais, Nadjib et Rassim, musulmans d’Algérie, Israa et Shahnaze, des chiites vivant aux Etats-Unis, Vijay Hindu de Coimbatore. Nous vivons des jours de « prophétie » en approfondissant l’expérience mystique de l’été 1949. Shubhada Joshi, hindou, dit : « Quand j’ai entendu parler pour la première fois de « Jésus abandonné », je souffrais beaucoup et je ne pouvais pas comprendre. J’ai commencé à le considérer comme l’autre face de la médaille de l’amour. Je comprends mieux ma tradition.” 3A 23062019Au bout de trois jours, ce « laboratoire » s’ouvre à une centaine de personnes, pour la plupart chrétiennes, engagées sur le chemin de fraternité des Focolari. Le message du nouveau Président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, Mgr Ayuso Guixot, exprime un signe d' »harmonie » profonde avec l’action du Pape François. En retraçant ce dialogue au cours du Magistère des derniers Papes, Rita Moussallem et Roberto Catalano, soulignent l’ouverture et l’esprit prophétique de Vatican II. Formation et transformation, donc. Chacun, arrivé « chargé » de ses propres expériences, trouve en partageant avec des frères et sœurs de diverses confessions la véritable « école », il fait l’expérience d’un « Dieu présent ». Au-delà du dialogue, nous regardons vers l’avenir ensemble. Pape François a d’ailleurs répondu à Liridona : « Devenir de bons tailleurs de la pierre de ses propres rêves, avec application et effort, et surtout avec un grand désir de voir comment cette pierre, pour laquelle personne n’aurait rien donné, devient une œuvre d’art ».

Gianna Sibelli

(1) La chapelle du centre du Mouvement des Focolari, à Rocca di Papa, abrite la tombe de Chiara Lubich ainsi que celles des cofondateurs de l’Oeuvre de Marie: Igino Giordani et d. Pasquale Foresi

Économie et justice nouvelles : l’engagement des jeunes des Focolari

Économie et justice nouvelles : l’engagement des jeunes des Focolari

Soixante-dix jeunes se sont donné rendez-vous aux USA pour un des événements internationaux liés à la Semaine Monde Uni 2019. Une semaine qui a conclu le premier des 6 ‘’Parcours pour un Monde Uni’’ lancés par les jeunes des Focolari, centrés sur le travail et l’économie et a ouvert le second sur la paix, la justice et la légalité. UCF FOTO SMU 2019 9Feuilles d’un même arbre ou fils d’une même trame. Différents mais liés au même rêve de fraternité, unis par l’identique engagement à le réaliser. C’est ce qu’ont expérimenté les plus de soixante-dix jeunes originaires des États-Unis, du Canada, du Mexique, du Paraguay, de l’Italie, du Brésil, du Liban et de la République Tchèque, qui se sont réunis du 9 au 16 juin à la Mariapolis Luminosa, au Nord de New York (USA), la cité pilote internationale des Focolari de l’Amérique du Nord. Nous avons demandé à Chris Piazza, jeune américain présent lors de l’événement, de nous raconter cet événement qui était un des rendez-vous internationaux de la Semaine Monde Uni 2019. Quelle était la thématique principale de la rencontre ? L’an passé, à l’occasion du Genfest 2018 à Manille (Philippines) , les Jeunes pour un Monde Uni (Y4UW) ont lancé ‘’Pathways for a United World’’ : 6 ‘’Sentiers pour un Monde uni’’ pour 6 grandes thématiques à approfondir et à vivre en 6 années. La première, qui embrasse les thèmes de l’économie, du travail et de la communion, a également été au centre de l’événement qui a eu lieu à la Mariapolis Luminosa. Et comment l’avez-vous affrontée et développée ? Nous avons fait des approfondissements et des workshops sur des thématiques liées à la finance, au leadership, à la pauvreté des ressources et avons réfléchi en petits groupes sur comment vivre et diffuser une culture basée sur ‘’donner’’ et ‘’partager’’, en participant aussi à un exercice de sensibilisation des consommateurs appelé ‘’Into the Label’’. Le titre du dernier jour ‘’Vivre afin que plus personne ne soit dans le besoin’’ résume ce que nous avons vécu. Étaient également présents, quelques entrepreneurs qui adhèrent à l’Économie de Communion, un nouveau modèle économique qui veut promouvoir la fraternité dans tous les aspects de l’entreprise. SMU 2019_Mariapoli Luminosa_2Deux d’entre eux, chefs d’entreprises concurrentes, ont raconté comment ils ont essayé de ne pas compromettre leur rapport personnel malgré la concurrence impitoyable de leurs deux entreprises. Parmi les événements de la semaine il y a également eu ‘’Hands4Humanity’’ : la visite rendue à une maison de soin et de revalidation. Ensuite, des actions anti-gaspillage et en faveur du recyclage, ainsi qu’une exposition d’art intitulée ‘’Trame de fraternité’’, un voyage sur la manière avec laquelle on peut devenir constructeurs en tissu de fraternité. Un jour, vous avez été à New York City. Qu’y avez-vous fait ? Ce fut une journée dédiée à la crise climatique. Avec Lorna Gold, auteure du livre ‘’Climate Generation’’ et avec d’autres activistes environnementaux, on a parlé de la manière avec laquelle on pouvait combattre l’injustice climatique. Chacun a écrit sur une feuille de papier quelle était sa contribution ou un désir à propos de ce thème et l ‘a placée à côté du dessin d’un grand tronc d’arbre. Nos engagements formaient ainsi un grand arbre, un appel à l’action collective et individuelle. ‘’Cet événement m’a aidée à comprendre qu’un monde uni est, non seulement possible, mais est déjà en train de devenir réalité ! – a dit Maria Bisada di Toronto – Même si ce parcours est presque terminé, notre mission ne se termine pas là’’. Mettant à profit les engagements pris et les mettant en pratique, maintenant nous ouvrons en effet, avec tous les jeunes des Focolari, le deuxième des ‘’Sentiers pour un monde uni’’, centré sur la paix, les droits de l’homme, la justice et la culture de la légalité.

Stefania Tanesini

A Birmingham (Royaume-Uni), des signes d’unité

A Birmingham (Royaume-Uni), des signes d’unité

Du 29 juin au 4 juillet dernier, Maria Voce et Jesús Morán se sont rendus à Birmingham (Royaume-Uni) pour participer à une session de la rencontre des Secrétaires généraux des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE). Ils ont également rencontré la communauté des Focolari et visité l’un des centres Sikhs de la ville. Connue depuis des siècles comme la « ville aux mille métiers » et l’ « atelier du monde », Birmingham est la deuxième ville la plus peuplée du Royaume-Uni ; elle a aujourd’hui un visage jeune – 25% de ses habitants ont en fait moins de 25 ans – et fortement multiculturel. Une conséquence, en grande partie, de la manière dont les travailleurs de tout le pays et du monde entier ont arpenté (et construit) les rues de cette ville et forgé l’économie du pays depuis la Révolution industrielle jusqu’à aujourd’hui. C’est là que s’est tenue, du 1er au 4 juillet, la rencontre des Secrétaires généraux des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE) sur la contribution du christianisme à l’éveil d’une conscience que l’on peut qualifier de véritablement européenne. Maria Voce a été invitée à donner son témoignage sur l’importance des charismes dans l’Église, avec un exposé intitulé « Profil pétrinien et profil marial : ensemble pour une nouvelle Pentecôte ». Malgré son voyage-éclair, la présidente du Mouvement des Focolari a pu connaître la petite communauté du Mouvement qui reflète la diversité des races et des cultures présentes dans la ville. Il y avait des personnes originaires du Burundi, de l’Ouganda, de l’Inde, de Malaisie et des Philippines aux côtés de celles nées en Grande-Bretagne ; il y avait des sikhs, des musulmans et des chrétiens des Églises catholique et anglicane, mais aussi des personnes de convictions non-religieuses. IMG 20190630 WA0041Dans un dialogue simple et spontané, Maria Voce leur a montré un chemin : « La fraternité du genre humain est notre but et chacun de nous doit faire son propre pas ; et nous le faisons quand nous aimons, car l’amour nous fait voir ce dont les autres ont besoin. Cette ville aux mille métiers peut devenir la ville aux mille visages, aux mille saveurs et aux mille rencontres avec de nombreuses personnes. J’espère que chaque personne que vous rencontrerez sera vraiment touchée par l’amour que vous aurez envers tous. » IMG 20190630 WA0056Elle a également visité le Gourou Nanak Nishkam Sewa Jatha Gurdwara où se trouve le centre de l’une des communautés Sikh de la ville. Le président, Bhai Sahib Bhai Mohinder Singh, l’a accueillie avec affection, ainsi qu’un groupe d’enfants de deux écoles secondaires de la ville, la Sikh Nishkam High School et l’école catholique Saint Paul’s High. L’archevêque catholique de Birmingham, Bernard Longley, et un représentant de l’évêque anglican David Urquhart étaient également présents. Depuis des années, les deux communautés – les Sikhs et les Focolari – travaillent côte à côte pour la paix, pour témoigner, comme on l’a dit, que ce qui unit est beaucoup fort que ce qui divise. L’étape à Birmingham du groupe international Gen Verde en novembre dernier en est un exemple : de nombreux jeunes de différentes confessions ont participé aux ateliers organisés par le groupe et au spectacle final. Lors de sa visite au Gurdwara, Maria Voce a reçu la « Charte de la paix pour le pardon et la réconciliation », signée par plusieurs dirigeants et organisations religieuses internationales et qui vise à « promouvoir la guérison des divisions, l’harmonie, la justice et une paix durable dans notre monde », comme le dit le préambule lui-même. « La division n’est pas le plan de Dieu ; le plan de Dieu est l’unité et nous y croyons – a conclu Maria Voce – ce qui nous lie, ce ne sont pas seulement les efforts de collaboration à des fins communes. Nous sommes liés par un don de Dieu : le rêve de l’unité de toute la famille humaine ». Elle a ensuite souligné la place centrale du pardon dans un mode de vie et de relations centrées sur le dialogue et l’acceptation mutuelle : « Ce n’est qu’à travers ces petits pas que nous pourrons surmonter aussi les conflits qui tentent de nous diviser chaque jour. » Bhai Sahib Bhai Mohinder Singh a ensuite donné à la présidente des Focolari un passage des Saintes Écritures Sikh qui raconte l’amour et l’union entre Dieu et la création, dans l’espoir de continuer à marcher ensemble pour la paix et l’harmonie des peuples. IMG 4355Le 2 juillet, la Présidente des Focolari a prononcé son discours lors de la rencontre des Secrétaires généraux des Conférences épiscopales d’Europe ; Jesús Moran, coprésident, était également présent et a participé à une session de dialogue. Maria Voce a souligné la « co-essentialité entre dons hiérarchiques et charismatiques dans l’Église ». Pour la présidente des Focolari, les différentes réalités « qui naissent d’un charisme ont besoin de vivre bien greffées sur toute la structure ecclésiale dont elles font partie et de cultiver un échange fructueux avec toutes les autres réalités. » « Il ne s’agit pas de faire la même chose tous ensemble, en restant  » chez soi « , mais de partir dans les directions les plus diverses, animés par le désir commun d’atteindre les extrémités de la terre». Enfin, elle a indiqué le profil marial de l’Église comme une dimension qui « enseigne comment donner vie à une authentique pastorale de l’engendrement ».

Stefania Tanesini

Une mariapolis pour l’Europe

Une mariapolis pour l’Europe

Le meeting emblématique des Focolari va s’organiser aussi à l’échelle continentale et l’Europe sera la première à inaugurer cette formule. Du 14 juillet au 11 août prochain, 3 000 personnes sont attendues dans les Dolomites italiennes. Pour la première fois depuis 70 ans, les Focolari organisent leur rassemblement historique, la « Mariapolis » (ville de Marie), pour tout un continent, l’Europe. La Mariapolis européenne intitulée « Viser haut » aura lieu du 14 juillet au 11 août 2019 à Fiera di Primiero, dans les Dolomites italiennes, là où a débuté, voilà 70 ans, cette expérience inspirée par le charisme de l’unité. TonadicoSelon les organisateurs, l’événement suscite beaucoup d’intérêt. En quelques semaines seulement, les réservations ont dépassé de loin le nombre de logements disponibles. Au 31 janvier, date de clôture des pré-inscriptions, près de 3 000 personnes étaient enregistrées, soit environ 600 personnes par semaine. La mariapolis européenne se situe dans le contexte d’un continent de plus en plus fragmenté. « Notre rêve est de proposer un événement qui mette en valeur la beauté du continent européen dans toute sa diversité, où la richesse de chaque culture émerge dans la belle tapisserie qu’est l’Europe », a déclaré Peter Forst, membre du mouvement des Focolari. « Nous croyons qu’en partageant et en approfondissant la connaissance de nos témoignages, de nos cultures et de notre histoire, nous pouvons jeter les bases d’une Europe plus unie ». La Mariapolis est une rencontre où les citoyens d’une ville temporaire tentent de construire un nouveau type de société humaine basée sur les relations, comme dans une famille : la fraternité et le respect mutuel sont au centre de ces vacances. Les participants seront logés dans des hôtels, des instituts religieux, des maisons et des appartements à louer dans la belle vallée du Primiero. Une équipe de personnes de différents pays européens a préparé le programme des quatre semaines, qui comprendra une série de contributions thématiques, des moments d’échanges culturels, des ateliers et des tables rondes. « Espérons qu’il y en ait pour tous les goûts ! Et, bien sûr, que ce soit aussi des vacances ! Les participants auront un large choix : promenades, excursions et autres événements culturels », a commenté Ana Siewniak du Royaume-Uni, membre du Comité scientifique. Elle a dit à CatholicIreland.net que l’un des objectifs de la Mariapolis européenne est de créer « des espaces pour échanger la richesse de nos cultures et de nos expériences », par exemple en apprenant les répertoires musicaux ou les danses de nos pays respectifs. Dans une récente interview, Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari, a décrit sa première expérience vécue lors de la dernière Mariapolis qui s’est tenue à Primiero en 1959. « Je m’en souviens bien, nous dormions dans des salles de classe, tous les matelas étaient par terre. Il y avait une chaise entre chaque lit et c’était le mobilier pour tous les participants. Il n’y avait pas d’armoires, pas de miroirs, et pourtant rien de tout cela ne compromettait l’expérience de la Mariapolis ». « Même si la Mariapolis était matériellement pauvre, poursuit Maria Voce, elle était très riche en grâces spirituelles. Le divin construit parmi tous brillait parmi le public de la Mariapolis, impliquant les participants ». Parmi les 12 000 personnes qui sont passées à la Mariapolis de Fiera di Primiero en 1959, il y avait des gens de toutes classes sociales et de nombreux pays, explique la présidente des Focolari. « Les pauvres et les riches sont arrivés grâce à une grande communion des biens entre tous. C’était vraiment la rencontre d’une ville riche en relations et en amour mutuel. Les gens étaient tous égaux et l’amour donnait à tous la même vie divine et la même joie ».

Susan Gately

Source: Catholicireland.net Renseignements: mariapolieuropea.org

Évangile vécu : « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement ».

La logique de Jésus et de l’Évangile est toujours de recevoir pour partager, jamais en vue d’ accumuler pour soi. C’est aussi une invitation pour nous tous à reconnaître ce que nous avons reçu : énergies, talents, capacités, biens matériels, et à les mettre au service des autres. Les frais de scolarité Je suis responsable d’un foyer d’étudiants dans un village du Pendjab. Le jour de l’inscription au baccalauréat, deux frères viennent me dire qu’ils n’ont pas l’argent pour s’inscrire. Malheureusement, je n’ai pas non plus les moyens de les aider. Mais je ne peux pas me reposer à la pensée de ces jeunes et deux jours plus tard, ayant fait quelques économies, à leur insu, j’envoie les demandes d’inscription respectives au bureau du surintendant. Le même jour, j’ai reçu l’offre d’un gros travail dans les champs avec mon tracteur. (M.A. – Pakistan) Le surplus de monnaie Je vérifie rarement la monnaie qu’on me rend à la caisse, parce que je suis toujours pressé. Mais un soir, en rentrant chez moi, je fais cette vérification. Le surplus qui me reste n’est pas très élevé, mais je pense que la caissière pourrait avoir des problèmes si,en fin de journée, ses comptes ne sont pas justes. Je retourne donc rendre ce qui ne m’appartient pas. (Annalisa – Suisse) Tout ce que j’ai Je suis vieux et je vis seul, avec une pension misérable qui ne me permet pas d’arriver à la fin du mois, mais la providence de Dieu ne me fait jamais manquer du nécessaire. Un jour je dois me rendre à l’hôpital pour des examens et je n’ai que 2 euros dans ma poche pour le ticket de bus. Un pauvre homme me demande l’aumône. Je lui donne ces 2 euros. Ici, je suis connu, peut-être que quelqu’un m’emmènera dans sa voiture. Je fais quelques pas et je rencontre une personne qui me connaît bien : sans rien dire, elle prend mon portefeuille et me propose 50 euros. (Tonino – Italie) Pique-nique On a quitté la ville avec nos quatre filles. Nous avons joué, déjeuné, chanté avec joie. Le soir, nous sommes revenus fatigués, mais heureux. Mais arrivés au seuil de notre porte, nous ne trouvons pas les clés. Qui avait les clés ? Qui avait fermé la porte ? Ma femme et moi étions en train de nous disputer lorsque notre deuxième est intervenue : « Pourquoi vous disputez-vous ? Jésus ne nous a-t-il pas dit de nous aimer ? ». A ces mots, nous changeons d’attitude. Immédiatement après, nous trouvons les clés dans le sac du pique-nique. (T.V. – Madagascar)

Up2Me Project : à l’école de la réciprocité

Up2Me Project : à l’école de la réciprocité

Affectivité, sexualité et relations interpersonnelles sont au centre de ce parcours adressé aux adolescents et aux familles. Cette année ils s’ouvrent également à la tranche d’âge des enfants. On en parle avec le couple de Barbara et Paolo Rovea. Soyons honnêtes : construire des relations dignes de ce nom, ce n’est jamais facile, d’autant plus aujourd’hui où la plupart de nos rapports sont filtrés par la technologie et cela dès la plus tendre enfance. Les enfants et les adolescents apprennent beaucoup de l’écran des smartphones, pendant que les parents d’aujourd’hui sont pour le moins désorientés et continuellement à la recherche – plus ou moins consciente – de la clé, afin de comprendre et d’éduquer les propres enfants à l’affectivité et à la sexualité. C’est un défi énorme s’il est affronté seul, qui devient au contraire possible s’il est vécu en synergie entre familles, animateurs et experts . Le Projet Up2Me (littéralement :’’cela dépend de moi’’) part réellement de la recomposition du pacte éducatif. Il naît afin d’offrir aux adolescents et pré-adolescents ainsi qu’à leurs familles, un espace personnalisé mais aussi partagé et surtout qualifié, pour connaître et affronter les émotions, pour donner vie à des relations positives en famille, à l’école, dans les groupes ; en définitive, afin d’offrir des outils pour se construire un projet de vie. Né dans le cadre des parcours éducatifs des Focolari, le projet a grandi et est en train d’être diffusé dans différents pays. On en parle avec le couple de Barbara et Paolo Rovea, elle est kinésithérapeute et lui médecin, ils sont tous deux italiens, du comité scientifique d’Up2Me et membres du Centre International des Familles Nouvelles. Immagine1 800x400Up2Me a commencé en 2016 avec deux cours pilotes en Italie et quelques expérimentations dans différents pays du monde. Comment l’idée est-elle née ? Le projet mise sur une formation intégrale – à l’affectivité, la sexualité, l’émotivité et à l’orientation des choix fondamentaux de la vie – que nos enfants ont à affronter et pour lesquels, ils ne disposent souvent pas d’outils adéquats. Beaucoup de parents ne se trouvent également pas suffisamment préparés au rôle d’éducateurs et les informations reçues à l’école ou par le biais des médias, ne forment dans la plupart des cas ni à la valeur de la personne dans son intégrité, ni n’éduquent à assumer les responsabilités en matière de choix et de comportements. A la base du projet, il y a l’idée de contribuer à former une ‘’personne-relation’’ : de quoi s’agit-il ? L’être en relation est l’essence même de la personne humaine, le fondement ontologique pour favoriser une croissance complète qui puisse voir les enfants et les adolescents, selon les caractéristiques propres à leur âge, protagonistes de choix conscients et capables de vivre des relations positives, pour le développement harmonieux des dimensions biologiques, émotionnelles, intellectuelles, sociales, spirituelles et qui tiennent compte de l’historique du milieu dans lequel ils vivent. Pour pouvoir être ‘tutor’ d’Up2Me et pouvoir commencer des cours, il faut fréquenter une école internationale. Quels sont les prochains rendez-vous ? Pour 2019, trois nouvelles périodes de formation sont prévues : une aura lieu aux Philippines et est adressée en particulier au continent asiatique et à l’Australie ; tandis que celle qui aura lieu en Argentine est adressée aux participants des Amériques ; et enfin, celle de Prague (République Tchèque) est adressée à l’Europe. Lors de cette dernière formation, sera mis sur pied pour la première fois, un cours spécifique pour facilitateurs du parcours Up2Me adressé aux enfants. Up2Me prévoit trois cours pour les adolescents (9-11/12- 14/15-17) et un pour les enfants. Quelle est la méthodologie ? 20151126 02Elle est de type inductif : sous le guide du ‘tutor’ la méthode aide à développer chez les jeunes, la capacité d’acquérir les connaissances d’une manière autonome. Par le biais de clips vidéos, de jeux de rôles, d’activités de groupe, les adolescents et les pré-adolescents arrivent à tirer des principes généraux, à se former une conscience personnelle. Up2Me offre en plus à leurs parents, s’ils le désirent, un parcours parallèle sur des thématiques éducatives liées aux sujets débattus par les adolescents. On échange des expériences de vie, et on découvre l’éducation comme une ‘’mission possible’’, accompagnés par un couple marié. Et enfin, dans le parcours des enfants, les parents sont impliqués activement, accompagnés par des facilitateurs, et par des experts et, avec leurs enfants, à travers des jeux, ils s’ouvrent à des thématiques spécifiques. Tout cela afin de construire une personne capable de connaître les émotions (les reconnaître en soi, dans les autres et apprendre à les gérer) et de parler de thèmes tels que la corporéité, la vie et la mort. Télécharge ici le flyer du projet en différentes langues

Stefania Tanesini

Maria Voce aux Secrétaires généraux du CCEE

La Présidente des Focolari, Maria Voce, rapporte brièvement sa participation à la rencontre annuelle des Secrétaires généraux des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE) qui se tient à Birmingham (Royaume-Uni) du 1er au 4 juillet. La relation entre institution et réalités charismatiques des Eglises d’Europe d’aujourd’hui est au centre de l’événement. « Ces jours-ci, j’ai participé, avec Jesùs Moran, à la rencontre des Secrétaires généraux des Conférences épiscopales d’Europe. J’ai été invitée parce qu’ils avaient choisi comme thème la présence du charisme et de l’institution dans les Églises d’Europe et leur co-essentialité, leur relation. Ils ont voulu baser leur rencontre de quatre jours sur ces deux thèmes principaux : l’un confié à un évêque pour la partie institutionnelle et l’autre à moi-même pour la partie charismatique. Je dois reconnaître que j’ai été accueillie avec beaucoup d’affection et d’estime et que lorsque j’ai pris la parole, j’ai senti une profonde compréhension et une écoute, je dirais, exceptionnelle. Ensuite, pendant une heure, ils ont encore discuté, en groupes, sur le sujet puis ; ils ont voulu nous rencontrer à nouveau pour approfondir certains aspects du thème avec beaucoup d’écoute. J’ai ressenti en chacun d’eux une grande estime pour notre Mouvement et une nouvelle prise en considération de tous les mouvements et de leur apport au sein des Eglises européennes. Maintenant, ils vont continuer à travailler sur ce même sujet, après nous avoir remerciés très vivement parce qu’ils ont senti que notre présence représentait précisément cette réalité charismatique. En particulier, lorsque nous avons parlé de l’intégration du profil marial et du profil pétrinien dans l’Église, ils ont été très reconnaissants qu’elle ait été présentée par une personne d’un mouvement comme le Mouvement des Focolari, par sa Présidente, et par une femme ; ils ont donc été particulièrement reconnaissants de cette présence et, d’ailleurs j’étais la seule femme parmi une quarantaine de prêtres, dont six évêques qui représentaient les différentes Conférences épiscopales d’Europe. Au début, il y a eu le mot d’introduction du Cardinal de Westminster et de l’Archevêque de Birmingham qui ont vraiment témoigné, eux aussi, d’un grand accueil et d’un grand amour pour le Mouvement et pour moi personnellement. Je remercie donc sincèrement aussi tous ceux qui m’ont accompagnée ».

par la Rédaction

L’Église des jeunes

L’Église des jeunes

Entretien avec Guilherme Baboni qui a participé, au nom des jeunes des Focolari, au XIème Forum international des jeunes, organisé par le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, du 19 au 22 juin 2019. « Nous voulons apporter la lumière de l’Evangile à tout le monde, témoigner de l’amour de Jésus, sortir de nos cercles pour atteindre ceux qui sont loin ». C’est avec enthousiasme que Guilherme Baboni, 26 ans, du Brésil, raconte son expérience au XIème Forum international des jeunes, organisé par le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, du 19 au 22 juin à Ciampino, près de Rome. Il était la conséquence idéale du Synode des évêques d’octobre dernier voulu par le Saint-Père et ce fut un moment de réflexion pour la mise en œuvre de l’Exhortation Apostolique Christus Vivit. L’événement a rassemblé 250 jeunes de 18 à 29 ans qui représentaient 109 pays et 37 communautés et mouvements ecclésiaux. Guilherme a participé en tant que membre du mouvement des Focolari. Il raconte ici son expérience : « L’image répandue de l’Église est souvent celle d’une vieille institution morte, loin de la vie réelle. Au Forum, au contraire, nous avons fait l’expérience d’une Église vivante, créative et universelle, composée de nombreux jeunes qui ont rencontré Jésus et qui, poussés par l’Esprit Saint, veulent apporter la lumière de l’Évangile à leurs pairs et aux adultes. Une Église qui a de nombreux bras qui travaillent pour cet objectif ».

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Au centre, Guilherme Baboni

Quelle contribution concrète les jeunes peuvent-ils apporter à la vie de l’Église ? « Les jeunes peuvent apporter énergie et vivacité. Comme l’a souligné le Pape François lors du Synode, être jeune est avant tout une condition de l’âme, une énergie qui vient de l’intérieur, avoir le désir de changer et de mettre le feu au monde ». Le Pape exhorte l’Église à marcher ensemble, à vivre la synodalité. Qu’est-ce que la synodalité pour toi ? « Pour moi, c’est une Église qui sort, qui s’ouvre aux gens, désireuse d’accueillir et d’accompagner tout le monde. Il ne suffit pas qu’elle ouvre sa porte, il faut qu’elle aille à contre-courant et qu’elle se rende auprès des gens, surtout auprès de ceux qui sont loin ». Que signifie pour un jeune d’être l’expression d’une Église en sortie ? « C’est témoigner par ses actions en famille, parmi ses amis, à l’école, au travail. Il ne s’agit pas tellement de parler, on peut le faire plus tard, mais d’être un exemple vivant et lumineux de l’Evangile. Il arrive alors que ceux qui nous entourent soient frappés par notre comportement et veuillent savoir ce qui nous anime. Nous pouvons alors parler de Dieu ». Quelle contribution peut apporter le Mouvement des Focolari à la promotion d’une Église synodale ? « Le Pape demande, à nous les jeunes, d’être un exemple d’unité dans un monde divisé. Et c’est précisément cet exemple d’unité que le Mouvement des Focolari, né du charisme d’unité de Chiara Lubich, peut apporter au monde. Le désir d’apporter la lumière de Dieu à tous est une expression de la spiritualité du Mouvement : une lumière qui – nous le croyons – n’est pas seulement pour les catholiques mais pour tous les chrétiens, les fidèles d’autres religions et pour ceux qui n’ont pas de référence religieuse ». Quels engagements ont pris les jeunes du Forum pour mettre en œuvre le message de Christus Vivit, que le Pape a offert à toute l’Église à la fin du Synode ? « Nous, les jeunes, nous nous sommes engagés à travailler avec l’Église d’une manière créative pour apporter l’exhortation à tous. Chaque mouvement selon son charisme, chaque groupe selon sa spécificité. Nous sommes plusieurs bras de l’unique corps vivant de l’Église ». Quelle contribution peut apporter le Mouvement à la mise en œuvre de l’Exhortation Christus Vivit ? « Écouter les jeunes et leur permettre d’être les acteurs est quelque chose que nous avons toujours fait au sein du Mouvement. Par exemple, nous aurons bientôt l’assemblée des jeunes des Focolari, ce sera un moment pour les écouter et promouvoir des initiatives. De plus, chaque année pendant la Semaine Monde Uni, les jeunes s’engagent dans de nombreuses activités pour témoigner de l’unité et de l’amour évangélique. Le Pape nous exhorte à nous engager dans l’accompagnement des jeunes ; nous avons fait un premier pas lors d’une session qui s’est tenue il y a un mois à Castelgandolfo avec 500 participants de plus de 60 pays. Elle était consacrée précisément à l’accompagnement des personnes à toutes les étapes et à tous leurs états de vie.

Claudia Di Lorenzi

La beauté de la famille

La beauté de la famille

01/07/2019 Comment se comporter face aux familles séparées, aux personnes divorcées ou vivant en seconde union, aux cohabitants ? Les « Familles Nouvelles » s’engagent pour les couples mariés et les familles en difficulté. « La famille c’est l’amour qui va et qui vient. C’est le partage, le soutien et la réciprocité. C’est la prise en charge des enfants et c’est le lieu privilégié de la croissance, même pour les parents. La famille, c’est toujours recommencer ». C’est ce que nous disent Lucia et Massimo Massimino, 40 ans, mariés depuis 17 ans avec trois enfants. Ils vivent à Collegno, près de Turin et sont engagés pour les Focolari dans le Mouvement Familles Nouvelles qui offre des espaces de dialogue et de formation aux couples. Nous les avons rencontrés. famiglia MassiminoOn ne parle aujourd’hui que de « sacrifices » qu’implique la formation d’une famille. On omet de parler de la beauté de la famille : commençons à partir d’ici… Lucia – La beauté de la famille, c’est sentir que quelqu’un prend soin de toi et être capable de prendre soin. C’est sentir qu’on pense à toi, que tu es le bienvenu, que tu fais partie d’une communauté. Massimo – C’est aussi le fait de partager les joies et les souffrances, aussi avec les enfants, car ils savent voir au-delà de tes paroles. C’est beau de voir que ta vie continue dans tes enfants. Aujourd’hui, de nombreuses familles sont en difficulté, déchirées ou divisées. Avec Familles Nouvelles, il vous arrive d’accueillir la souffrance de nombreux couples. Quels parcours leur proposez-vous ? Lucia – Certaines crises nécessitent un accompagnement temporaire ; ces couples désirent se confier à des amis et tu comprends alors, parce que tu l’as peut-être vécu, que c’est seulement un passage dans la vie. Face à des crises plus graves, nous accompagnons les couples vers des choix qui nécessitent des professionnels animés de grandes valeurs. Massimo – En tant que Mouvement, nous misons beaucoup sur la formation. Lucia et moi, nous nous occupons de jeunes couples et nous organisons des rencontres où nous invitons des éducateurs et des psychologues dans le but d’offrir des outils pour gérer un conflit, par exemple. Il s’agit de réunions ouvertes aux couples, fiancés, mariés, cohabitants ou séparés. Une formation qui s’inspire au charisme d’unité de Chiara Lubich, né au sein de l’Église catholique mais ouvert aussi aux personnes d’autres religions ou sans référence religieuse. Famiglie 2Comment se comporter avec les familles séparées, les personnes divorcées ou en seconde union, les cohabitants ? Lucia – Le Mouvement des Focolari a une vraie passion pour eux. Familles Nouvelles cherche à connaître ces personnes, investit dans les relations personnelles, les seules qui peuvent aider et qui nous permettent de comprendre les raisons de la rupture, la souffrance. Les journées dédiées à la famille sont des moments privilégiés où l’on vit une atmosphère de confrontation et où l’on découvre dans l’échec une opportunité pour recommencer. Quand on parle de famille, on parle d’amour. C’est donc inévitable de « prendre Dieu à parti » dans ces réflexions ? Massimo – Nous sentons que le mariage rend Dieu présent dans notre famille, et en vertu de cette présence, la famille vit une circularité d’amour parmi ses membres qui – pour citer Chiara Lubich – rappelle celle que vit le Père, le Fils et le Saint Esprit. Nous sentons que cette présence nous soutient même dans les moments où tu voudrais t’échapper. C’est une expérience qui ne peut être enseignée, qu’on peut seulement vivre et que nous racontons ouvertement même aux couples non mariés ou non croyants. Beaucoup de gens se demandent : l’amour peut finir ? Existe-t-il une recette afin que « pour toujours » puisse durer vraiment pour toujours ? Lucia et Massimo – La période amoureuse ne dure pas mais les mots clés sont « recommencer et savoir se pardonner ». Le fait de partager le chemin du mariage avec d’autres couples, de partager des valeurs importantes et des initiatives, nourrissent le couple. Il est également important de se rappeler d’être non seulement père et mère mais aussi mari et femme, amoureux l’un de l’autre.

Claudia Di Lorenzi

Sur les traces de Zwingli à Zurich

Sur les traces de Zwingli à Zurich

29/06/2019  Un groupe de 60 personnes de différentes Églises a célébré ensemble les 500 ans de la Réforme en Suisse. Un voyage entre histoire et mémoire , un parcours de connaissance et de dialogue de vie afin de connaître les racines de l’Église réformée ainsi que ses défis actuels. ‘’En cette fin de semaine, j’ai expérimenté qu’à travers la présence de Jésus parmi ceux qui s’aiment, une ‘vie de plénitude’ est toujours davantage possible, que ce soit au sein de l’Église réformée qu’en celui de l’Église catholique. Je veux contribuer d’une manière complètement nouvelle et plus consciente à l’édification de ponts entre les deux confessions’’. C’est avec ces paroles qu’un des participants synthétise le sens des trois journées dédiées à la ‘’Zurich de la Réforme’’ organisée dans la ville suisse par le Mouvement des Focolari afin de connaître les causes de la Réforme dans cette ville. En effet, en janvier d’ il y a 500 ans, Huldrych Zwingli(1484-1531), à ce moment -là encore prêtre catholique, était monté sur la chaire du Grossmünster afin de prêcher pour la première fois et avait interprété l’Évangile de Matthieu. Un moment considéré comme étant le premier signal du début de la Réforme à Zurich. L’objectif de ces trois journées était de faire en sorte que des personnes de différentes confessions puissent se rencontrer et qu’ils connaissent l’histoire et les richesses spécifiques de l’Église Réformée. Afin d’ aimer l’ ‘’Église de l’autre comme la sienne’’ (Chiara), il faut d’abord la connaître. Y ont participé, 60 personnes venues de l’Allemagne, de l’Autriche, de l’Italie, de la Slovaquie et de différents côtés de la Suisse. IMG 1418Le premier parmi les événements survenus a eu comme cadre la simplicité de l’Église réformée de Baar, complètement centrée sur la Bible, sur les fonds baptismaux et sur la chaire. Le dialogue avec le pasteur local a permis aux participants d’accéder à une profonde compréhension de la spiritualité réformée. Il n’a pas caché les difficultés de son Église, mais a transmis sa passion dans le fait de chercher soutien et orientation seulement dans la Parole de Dieu et non dans une institution. Les événement suivants ont eu lieu à Zurich. Au Séminaire de Théologie, Dr. Gergely Csukás, assistant senior de l’Institut suisse de l’histoire de la Réforme, a décrit la situation sociale, politique et religieuse de Zurich au Moyen Âge en mettant en évidence les aspirations de Zwingli en tant que réformateur et en a souligné l’actualité. ‘’Je me sens proche plus que jamais des chrétiens réformés – disait un des participants – à travers l’histoire et tout ce qui nous a été communiqué, la beauté mais aussi la souffrance pour ce qui s’est passé, j’ai été profondément impressionné. Il s’agit de la vie de chrétiens vécue ensemble. Je veux recommencer et aller de l’avant’’. Et un autre :’’jamais comme aujourd’hui, je n’avais reçu une explication et une compréhension aussi claires des aspirations de Zwingli qui sont toujours actuelles. J’ai appris à l’apprécier, lui et ses premiers compagnons et les réformateurs qui ont donné leur vie pour l’Évangile’’. Malgré des prévisions météorologiques défavorables, il a été possible de cheminer à travers les lieux dans lesquels le réformateur de Zurich a travaillé : de la Grossmünster à la Wasserkirche, de Lindenhof à la pierre tombale qui rappelle la noyade des premiers Anabaptistes dans le fleuve Limmat. C’est justement du travail de réconciliation avec les Anabaptistes et les Amish aux États-Unis dont a parlé le pasteur Peter Dettwiller, alors que la pasteure Catherine McMillan a offert un cadre de l’Église réformée aujourd’hui dans le monde. En guise de conclusion, une prière dans la crypte de Grossmünster, où nous étions réunis pour la prière comme des frères et sœurs en Christ, cela a été comme si une lumière intérieure illuminait tout-à-coup les zones d’ombre et les murs séculaires. J’ai ressenti une profonde joie et un grand respect.’’. Le dernier jour, il y a eu la lecture de quelques textes de Saint Nicolas de Flue, patron de la Suisse, et de Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, qui ont constitué la base spirituelle de la célébration de la Sainte Cène. ‘’Le fait d’être le corps commun du Christ dans la diversité – ce fut la réflexion d’un participant – était une anticipation de l’unité visible de l’Église. C’était la rencontre avec le Christ ! J’espère que dans la cohabitation de la vie et dans le dialogue théologique, nous ferons d’ultérieurs pas en avant l’un vers l’autre’’.

Stefania Tanesini

 

Protection des mineurs : nouveautés

Protection des mineurs : nouveautés

La nouvelle version des « Directives du Mouvement des Focolari pour la promotion du bien-être et de la protection des mineurs et des personnes vulnérables » vient d’entrer en vigueur. Le texte actualisé peut être téléchargé à partir de notre site Web.

Orazio Moscarella

L’avocat Orazio Moscatello

Dans le sillage du « Motu Proprio » du Pape François sur la protection des mineurs, publié le 7 mai 2019, le Mouvement des Focolari actualise ses « Lignes directrices pour la promotion du bien-être et de la protection des mineurs et des personnes vulnérables ». Le texte comporte de nombreuses nouveautés qui intègrent également les principes proclamés par le droit international en la matière et orientent les activités de la Commission centrale permanente pour la promotion du Bien-être et de la Protection des mineurs (Co.Be.Tu.), l’Organe de surveillance et des représentants locaux du Mouvement. Mais quelles sont les nouveautés introduites ? Nous l’avons demandé à l’avocat Orazio Moscatello, membre de la Co.Be.Tu. « Les nouvelles Directives réaffirment les principes généraux sur lesquels doivent reposer les activités avec les enfants et les adolescents, l’obligation légale des responsables du Mouvement de prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir les abus et l’obligation morale – pour tous les membres du Mouvement – de signaler les cas d’abus et de mauvais traitements dont ils prennent connaissance. La nouveauté est que le texte couvre toutes les formes d’abus et non seulement les abus sexuels, les mauvais traitements, le harcèlement et les brimades entre jeunes. En outre, le texte établit des procédures transparentes pour protéger toutes les parties impliquées dans l’affaire ; les enquêtes internes tout d’abord, visant à établir les faits, ne devraient pas durer plus de 90 jours, durée jugée suffisante pour écouter la victime, l’accusé, et pour la constitution du dossier médical attestant l’abus. L’attribution d’un délai à l’enquête est un moyen de rendre justice aux victimes ». En matière de prévention, quelles sont les activités prévues ? « La formation, tout d’abord. Il a été établi dans les lignes directrices précédentes que les adultes à qui seront confiés les mineurs devront suivre un cours de base où ils approfondiront les questions relatives à l’enfance sous l’aspect psychologique, pédagogique et juridique. Selon les nouvelles lignes, ces cours doivent être répétés tous les deux ans ; à la conclusion de ceux-ci, un contrôle sera effectué pour évaluer l’aptitude de l’adulte à mener des activités avec les mineurs. De plus, les indications sur le milieu, la relation avec les familles et les protocoles dans les situations d’urgence sont renforcés ». L’obligation de déclaration à l’autorité judiciaire n’est prévue que dans certains pays. Le Mouvement des Focolari est présent dans le monde entier, quelle est sa position sur cette question ? « Tous les adultes appartenant au Mouvement ont – comme cela a été mentionné – l’obligation morale de signaler aux organes internes responsables les cas d’abus dont ils ont connaissance. Cela vaut pour tous les pays et nous pensons qu’il devrait y avoir une « tolérance zéro » à cet égard. En ce qui concerne la communication à l’autorité judiciaire, qui doit être faite à l’issue de la procédure interne et sur la base d’une vraisemblance établie des faits exposés dans la plainte, le Mouvement suivra les indications des Conférences épiscopales et des règlements nationaux. Par conséquent, en présence d’une obligation légale ou morale de signalement, les responsables transmettront la plainte à l’autorité judiciaire compétente, contenant un compte rendu détaillé de ce qui a été constaté, assurant la coopération la plus étroite avec elle et transmettant toutes les informations en leur possession. Sur ce point, il faut tenir compte que les Conférences épiscopales des différents pays vont dans le sens de la reconnaissance de l’obligation morale des évêques de dénoncer les abus dans leur diocèse. Pour revenir aux Lignes directrices du Mouvement des Focolari, ce n’est que dans le cas de désaccord motivé des parents, qui veulent ainsi protéger leur enfant, que la communication à l’autorité judiciaire sera évitée. Dans ce cas, cependant, nous estimons qu’il est de notre devoir d’accompagner les parents en leur fournissant une assistance juridique et psychologique étendue. Il est clair que lorsque la législation nationale prévoit l’obligation légale de signaler la plainte aux autorités judiciaires, celle-ci leur sera envoyée. Si la procédure interne a révélé des situations de maltraitance au sein de la famille, il sera toujours nécessaire, pour une meilleure protection de l’enfant, de porter l’affaire devant les autorités compétentes. Chaque membre du Mouvement des Focolari a toujours le droit de porter plainte ou de faire rapport de manière indépendante à l’autorité judiciaire compétente ». Quelle est la procédure à suivre face à la constatation interne de l’abus ? « Pour les clercs, comme le prévoit le droit canonique, le Mouvement informera l’évêque du diocèse dans lequel l’abus s’est produit, de sorte que la compétence pour établir les faits sera la prérogative de l’autorité ecclésiastique. Dans ces cas, le Mouvement n’engagera pas sa propre procédure interne mais se conformera aux décisions de l’autorité ecclésiastique et prendra des mesures internes à l’encontre de la personne consacrée : démission, éloignement ou sanctions plus légères en fonction de la gravité du fait. En ce qui concerne les laïcs, une procédure interne vérifiera la vraisemblance de l’accusation : si les faits sont établis, une sanction sera imposée. En ce qui concerne les mineurs responsables d’abus envers d’autres mineurs – une autre innovation des lignes directrices – et nous parlons d’harcèlement mais aussi d’abus sexuel, en plus d’établir les faits, on aidera le mineur à commencer un processus de sensibilisation à la gravité des actes commis qui lui permettra de participer à nouveau aux activités. Cela se fera en collaboration avec la famille. Toutefois, dans les cas graves, le rapport sera transmis à l’autorité judiciaire pour mineurs. La caractéristique commune des trois cas est que, lorsqu’un signalement est reçu, des mesures de précaution seront prises. En attendant de vérifier si les faits sont vraisemblables ou non, il est approprié d’éloigner la personne accusée de toute activité avec des mineurs ». Quel type de soutien est prévu pour les victimes ? « Après avoir reçu la signalisation de l’abus, le Mouvement s’emploie activement à offrir aux victimes toute l’assistance psychologique et juridique possible, par l’intermédiaire de ses experts.

Claudia Di Lorenzi

Directives du Mouvement des Focolari pour la promotion du Bien-être et la Protection des mineurs et des personnes vulnérables Voir également: Protection des mineurs : formation, prévention et tolérance zéro

Donner sa  vie pour sa ville

Donner sa vie pour sa ville

27/06/2019 Le Centre International des Focolari et tout le Mouvement sont réunis autour de la famille du Maire Emanuele Crestini et des habitants de Rocca di Papa (Rome, Italie). « Maire, ami, héros ». C’est ainsi que la page Web de la commune de Rocca di Papa (Rome, Italie), évoque le souvenir de son maire, Emmanuele Crestini, qui a été tué dans l’incendie causé par une explosion du gazoduc, lors de travaux de maintenance, le 10 juin dernier. Beaucoup pourraient se demander pourquoi communiquer cette nouvelle sur cette page Web. La raison en est simple : Rocca di Papa abrite le centre international des Focolari et les relations avec le maire Crestini étaient très fréquentes et tout aussi amicales, ainsi qu’avec les autres administrateurs locaux des Castelli Romani. Le conseiller municipal Vincenzo Eleuteri a également perdu la vie avec lui. Ils ont été les derniers à quitter le bâtiment en feu pour s’assurer que personne n’était coincé à l’intérieur. Le geste de Crestini témoigne d’un courage et d’une gratuité exceptionnels envers les personnes qui travaillaient avec lui ce jour-là, c’est un élu qui a défendu avec un dévouement extrême, au prix de sa vie, les habitants de sa ville.

CM 019380 20190416 sindaco Rocca di papa

A droite de Maria Voce, le maire Emanuele Crestini

Emmaüs, Maria Voce, Présidente du Mouvement des Focolari, a exprimé sa plus profonde sympathie à l’occasion du décès prématuré du maire, au nom du Mouvement dans tous les pays du monde. Dans le message adressé à la maire-adjointe de Rocca di Papa, Veronica Cimino, la Présidente rappelle la figure d’Emanuele Crestini : « Un exemple lumineux pour tous en raison de la générosité dont il a fait preuve lors de ces derniers moments dramatiques en témoignant de sa grandeur d’âme et des valeurs fondamentales qui ont animé son engagement et son action politique ». Le Président de la République italienne, Sergio Mattarella, a également exprimé ses condoléances. Rocca di Papa, où se trouve le Centre International du Mouvement des Focolari, entretient une relation particulière avec le Mouvement depuis ses débuts : c’est en effet la première ville à avoir accordé la citoyenneté d’honneur à Chiara Lubich. Au fil du temps, il y a toujours eu des preuves d’amitié partagée et de collaboration avec les institutions locales. Parmi les plus récentes, la participation du maire Crestini, le 16 avril 2019, au Centre international, avec d’autres maires du secteur, pour accueillir une délégation du venue de la ville de Trente en vue du prochain centenaire de la naissance de Chiara Lubich. À cette occasion, le site web de la Municipalité avait rédigé un article avec quelques déclarations du maire et de la maire-adjointe : « Ce fut vraiment un honneur d’accepter l’invitation de la présidente Voce et un grand plaisir d’accueillir dans notre pays la délégation du Trentin. – Nous avons eu l’occasion de nous rencontrer, d’échanger des expériences et des souvenirs liés à Chiara Lubich, certains particulièrement touchants et révélateurs de l’esprit de cette grande protagoniste de notre histoire contemporaine, le tout dans une atmosphère détendue et constructive, visant à rendre les célébrations du Centenaire le plus possible attrayantes. « Impliquer » est l’un des mots clés de l’enseignement de Chiara, qui nous a montré à quel point l’unité d’intention, l’unité des communautés et de l’humanité est la meilleure voie. Cette noble pensée peut et doit être déclinée localement à l’échelle de notre ville grâce à l’écoute mutuelle et à la volonté de se rencontrer, de soutenir ceux qui en ont besoin, sans discrimination sociale aucune. »

Patrizia Mazzola

Voyage en Syrie (1e partie) – Damas

Reportage d’un voyage avec Egilde Veri qui, après 14 ans, revient en Syrie, lieu d’un terrible conflit. Nous entrons avec elle à Damas pour rencontrer et écouter la communauté des Focolari du lieu. https://vimeo.com/343606583

Capitale d’une culture de l’unité

Capitale d’une culture de l’unité

A Matera, Capitale Européenne de la Culture 2019, la présidente et le coprésident des Focolari lancent un appel fort pour une Europe ouverte, inclusive et en dialogue. La ‘’Ville des Cailloux’’ comme modèle vivant d’une cohabitation harmonieuse, plus juste et fraternelle. C’est ce défi qu’ont lancé Maria Voce et Jesús Morán ce samedi, 22 juin 2019 à Matera, Capitale Européenne de la Culture 2019. Lors du congrès ‘’Habiter le temps et l’espace : la Culture de l’Unité au service de la Ville’’, organisé par la communauté des Focolari avec l’Association ‘’l’Elicriso’’ de Matera, la présidente et le coprésident ont envoyé un message fort à l’Europe, en invitant le vieux continent à redécouvrir sa mission : montrer au monde que les diversités peuvent vivre ensemble sans étouffer les différences ni violer les identités. WhatsApp Image 2019 06 22 at 10.34.37Environ 550 personnes présentes, parmi lesquelles l’archevêque de Matera-Irsina, Antonio Giuseppe Caiazzo Oliva, secrétaire général de la Fondation Matera Basilicata 2019, Maria Voce a décliné la ‘’culture de l’unité’’, de laquelle les Focolari se font porte-parole dans le monde entier, dans les aspects concrets de la vie d’une ville. Comment peut-on vivre aujourd’hui – c’est la question de la présidente des Focolari – ‘’une culture du dialogue, de l’accueil, de la fraternité’’ dans les milieux de l’économie et du travail, de l’interculturalité, de l’éthique sociale, de la santé et de l’environnement, de l’art, de la formation humaine ou des moyens modernes de communication ? En réponse à cette question, la présidente a présenté quelques exemples de villes dans lesquelles – également par le biais de l’engagement des Focolari – les citoyens ont découvert ‘’la vocation’’ de leur ville en aimant ‘’généreusement leurs propres voisins, la propre communauté ; en étant ‘’des citoyens actifs et coresponsables’’, en réalisant ‘’ensemble, l’art de la participation’’. Il en est ainsi à Sulcis Iglesiente, en Sardaigne, où les Focolari, avec d’autres mouvements pacifistes, ont constitué un comité qui travaille à la reconversion d’une entreprise qui produit des armes. Et également en Pologne, où l’administratrice publique dans le conseil de la Silésie Supérieure parle d’une Pologne qui n’est en rien fermée sur elle-même et souveraine et de quelques villes où la collaboration entre les communautés religieuses et les organisations non gouvernementales aide à l’intégration des migrants ukrainiens. Mais pour reconstruire les villes du XXI ème siècle, il ne suffit pas d’augmenter seulement la participation des citoyens, a conclu la présidente des Focolari. Une contribution spécifique des politiques qui sont appelés à pratiquer ‘’l’amour des amours’’, expression que Chiara Lubich utilisait pour définir l’engagement politique, est aussi nécessaire. C’est-à-dire qu’ils sont, eux, en première ligne, à donner vie à des espaces où les initiatives et la passion pour les personnes et pour les groupes peuvent se réaliser et rassembler, à l’image des couleurs de l’arc-en-ciel. WhatsApp Image 2019 06 22 at 12.01.46Interviewé par le journaliste de la RAI Gianni Bianco, Jesús Morán a ensuite approfondi les raisons de l’engagement pour une cohabitation fraternelle dans nos villes, en particulier celles de l’Europe. Le coprésident des Focolari s’est dit convaincu que l’Europe est appelée à être ‘’le modèle de tous les projets d’unification du monde’’. Afin de réaliser une telle vocation, a affirmé Morán, elle doit revenir aux propres racines chrétiennes, à un christianisme dont la grande prophétie est ‘’la fraternité universelle’’ qui encourage les ‘’processus qui, même s’ils ont une claire racine et identité, sont inclusifs, portés au dialogue, et qui donc se montrent ouverts à être partagés par des personnes les plus diverses au niveau du statut, de la religion ou de l’idéologie’’. Les souhaits de la présidente et du coprésident des Focolari à Matera, ont dépeint un grand horizon :’’Être une capitale d’une culture de l’unité’’, ‘’une nouvelle ville’’ qui puisse être en mesure de ‘’recomposer en unité le dessein de notre Europe et de la famille humaine’’.

Joachim Schwind

Évangile vécu : un peu d’effort et les jours reprennent couleur

Faire nôtre le style de vie de Jésus, c’est approcher avec un esprit d’accueil et de partage les personnes que nous rencontrons dans notre milieu familial, professionnel, scolaire et de loisirs, mais en ayant à cœur un projet plus vaste, la fraternité universelle. Le sanctuaire du bonheur au bord de la route Après la mort de ma sœur, j’ai racheté le kiosque qu’elle tenait. Ce n’était pas mon rêve d’être marchand de journaux, mais j’ai commencé à le vivre comme une occasion d’aimer : souvent des gens viennent pour échanger quelques mots sur les événements du jour. Mon kiosque est devenu un lieu de partage et d’humanité. J’ai créé un petit espace avec table et chaises, et par beau temps, il y a ceux qui s’arrêtent non seulement pour lire, mais aussi pour parler. Quelqu’un m’a suggéré de remplacer sur l’écriteau le mot « Journaux » par « Le kiosque du bonheur « . (M.R. – Italie) Maternels avec leur grand-mère… Ma mère, à cause de la maladie, est retombée dans l’enfance, elle ne peut pas parler et semble ne pas comprendre. Il y a encore peu de temps, nous étions dans une situation d’exaspération dont nous ne savions pas comment sortir. Des amis et des parents nous ont conseillé de la placer dans une belle maison de retraite. Après en avoir parlé à nos deux enfants, nous avons décidé de partager les horaires pour l’aider à la maison. Mon mari et moi, cependant, craignions de les impliquer dans une situation trop lourde, mais les garçons, jour après jour, devenaient de plus en plus maternels envers leur grand-mère, la voyant comme une personne digne d’un grand respect , habitée par le mystère d’une présence que seul l’amour pouvait pénétrer. Avec maman, la relation d’amour est désormais faite d’ondes positives qui vont et viennent. (Y.O. – Japon) Donner Un soir, mon frère s’est senti si malade qu’il a dû être hospitalisé. Comme nous sommes pauvres, j’ai couru demander un prêt à nos voisins. Ensuite, ma mère et moi, avec mon frère dans les bras, nous sommes allés à l’hôpital. Après quelques mètres, voilà qu’un pauvre homme nous demande l’aumône. J’allais lui donner quelque chose, quand ma mère m’a bloqué : « On ne peut pas, on en a besoin ! » Je lui ai répondu : « Maman, si nous donnons, Dieu nous viendra en aide ». Et c’est ce que nous avons fait. A l’entrée de l’hôpital, nous avons rencontré un médecin qui nous connaissait : grâce à lui, nous avons eu la gratuité des analyses, de l’hospitalisation et des médicaments. Ma mère ne comprenait pas. (M. – Égypte) L’exemple Patty, notre plus jeune fille, était partie avec une amie en Californie pour parfaire son anglais. Peu avant la fin de son séjour à l’étranger, un coup de fil est venu comme une douche froide : elle attendait un bébé. Le père de l’enfant l’aimait, mais elle ne savait pas si elle voulait l’épouser. J’étais sans voix, et quand elle m’a demandé si elle pouvait rentrer à la maison, j’ai accepté tout en pensant à l’humiliation qui nous attendait dans le petit village où nous vivons, et où notre famille est considérée comme un exemple. Le temps qui restait avant son retour nous a permis de réfléchir et de nous préparer à l’accueillir à bras ouverts, sans jugement, comme elle en avait besoin. Une petite fille est née comme un rayon de soleil pour tout le monde. Quand plus tard une autre famille du village s’est retrouvée dans la même situation, les parents nous ont dit :  » L’exemple que vous nous avez donné en accueillant votre fille nous encourage à faire de même « . (M.J.S. – Suisse) Une journée mal engagée J’ai quitté la maison nerveuse et sur le chemin de l’école, j’ai pensé que la journée serait catastrophique. J’ai pensé à une camarade désagréable, ce qui ne pouvait que faire empirer la situation. En classe, cependant, je me suis engagée à être gentille avec elle, et du coup elle s’est montrée amicale et accueillante envers moi. La journée a pris une couleur différente. C’est vrai que parfois un petit effort suffit pour sortir de soi-même, et pour que tout retrouve son harmonie. (M.S. – Hongrie)

d’après Chiara Favotti