Mouvement des Focolari

Jésus notre frère

«En Jésus, Dieu s’est fait tout simplement notre frère, il ne s’est pas contenté de se mettre à nos côtés, mais il est entré en nous, dans notre cœur, dans nos plaies. Il a fait siennes les plaies de l’homme, de sorte que la plaie de Dieu qui brûle en l’homme est devenue, en cet homme Jésus de Nazareth, plaie de Dieu. Et lorsqu’il dit : ‘Je suis le chemin’, nous ne pouvons que nous tourner vers son côté ouvert, sa plaie, et y trouver le chemin. Ce n’est certes pas facile, encore moins évident. Mais si l‘on essaie, si l’on tente, et qu’on risque, nous nous rendons compte que le chemin c’est Lui ». (tiré d’une homélie de 1993) “En Jésus il est manifeste que le Dieu qui jusqu’alors dans l’histoire de son peuple semblait s’être tu, ne s’est pas endormi, n’est pas devenu muet. Il vient, prend ses pauvres, les accueille. Il ne le fait cependant pas dans un geste éclair, fruit de sa toute-puissance, mais par la petite route, le chemin de Jésus, la voie de l’effacement, du service : le chemin de la croix ». (tiré d’un discours à la radio du 17.9.1978) “Jésus fut accusé d’être l’ami des publicains et des pécheurs, d’avoir vécu en ‘mauvaise compagnie”. Bien entendu, son comportement prêtait à des sous-entendus, comme si, à son propos, on pouvait se limiter à lui attribuer une simple critique envers l’ordre établi, une simple et sympathique extravagance, une simple protestation contre l’establishment et les valeurs bien établies. Non : pour Jésus, dans lequel bat le cœur de Dieu, tout l’intéresse, tous l’intéressent. La marginalité ne l’intéresse pas en tant que telle, mais en tant que faisant partie du tout. « Lui aussi est fils d’Abraham » (Lc 19,9) : par cette phrase Jésus justifiait, face aux aux hommes soi-disant ‘bien pensants’ et à tous ceux qui se drapaient de légalisme extérieur, sa propre amitié avec Zachée, le publicain ». (Tiré d’un article, décembre 1973)

Lancés à l’infini

  Les saints sont des grands. Ils ont vu leur grandeur dans le Seigneur et, enfants de Dieu, ils jouent pour lui tout ce qu’ils ont. Ils donnent sans demander, leur vie, leur âme, leur joie, tout ce qui les lie à la terre, toute richesse. Libres et seuls, projetés vers l’infini, ils attendent que l’amour les introduise dans les royaumes éternels. Mais, dès ici-bas, leur cœur s’emplit d’amour, du véritable amour, du seul amour qui rassasie et console, l’amour qui brise toute résistance et fait jaillir des larmes nouvelles. Ah ! Aucun homme ne sait ce qu’est un saint. Il a donné, maintenant il reçoit, et un flot incessant passe entre ciel et terre, lie la terre au ciel, coule des abîmes, ivresse rare, source céleste qui ne s’arrête pas au saint, mais déborde sur ceux qui sont fatigués, mortels, aveugles et paralysés et pénètre, irrigue, soulage, attire et sauve. Si tu veux connaître l’amour, demande-le aux saints.   Chiara Lubich Pensée et Spiritualité, Nouvelle Cité, 2003, p.168

Une entreprise “family friendly”

Une entreprise “family friendly”

Elle s’appelle « Temps Sans Tension, TST », programme de conciliation entre travail et famille qui a donné comme fruit, au sein de la Coopérative sociale adhérant à l’Edc, « Le Sentier d’Ariane » (dans les environs de Gênes, au nord de l’Italie), le premier prix de la 41ème édition des Usines Family Friendly décerné par le Forum des associations familiales du Lazio. La coopérative, qui fait partie du réseau du Consortium Tassano Servizi Territoriali, œuvre principalement dans le domaine de l’assistance à domicile, de l’éducation, des services scolaires et de l’orientation professionnelle. Le programme TST prévoit une série de services spécifiques pour les employés (Guichet Conciliation, Guichet Famille, Service conseil, Télétravail, Travail à distance, Banque pour l’amélioration des horaires, Actions d’information pour la gestion, Figure Jolly, sans oublier les Parcours en vue de favoriser la réinsertion après une période d’absence de travail sur la base d’accord préalable). Ces services ont été d’une grande efficacité pour créer un climat positif au sein de l’entreprise, fondé sur des rapports authentiques de collaboration et de coopération. Née en 1996 d’une initiative de neuf jeunes femmes qui ont mis en commun pendant un an leur salaire, en le réinvestissant dans la formation et le développement, aujourd’hui le Sentier d’Ariane compte plus de 130 associés, dont 85% de femmes. La cohésion du groupe de départ et la rencontre avec quelques-uns des pionniers de la coopération locale, inspirés des valeurs du projet de l’économie de communion, lancé par Chiara Lubich en 1991, ont constitué les bases sur lesquelles l’entreprise s’est développée. La Coopérative Le Sentier d’Ariane a intégré dès sa constitution, les politiques d’entreprise “family friendly” qui ont influencé positivement les autres réalités au sein des entreprises qui sont reliées à elle. Une organisation où la nouvelle d’une grossesse est toujours une bonne nouvelle, où l’on peut vivre sereinement la maternité et le retour au travail. Mais c’est aussi une entreprise où les femmes qui ne sont pas mères, créent des nouveautés parce qu’elles savent amorcer des processus positifs d’amélioration de l’organisation pour une harmonisation entre temps de travail et temps dédié à la famille. Parce que les nécessités des personnes et des familles sont nombreuses. “ Si nous retournons aux origines du mot “économie” on trouve le mot “maison”. Pour nous dans l’entreprise, nous ne pouvons pas nous sentir des personnes séparées. On ne peut pas être des travailleurs et lorsqu’on rentre à la maison, être des parents. La personne est unique et en tant que telle doit pouvoir vivre aussi l’expérience de travailleur » a commenté la présidente, Simona Rizzi, en recevant le prix le 9 octobre dernier, auprès de la chambre des députés à Rome. La motivation du prix mentionnait entre autre : « Une réalité dotée d’une vision particulièrement attentive à la personne qui, en partant des nécessités de ses employés, a institué une organisation flexible nouvelle et articulée. Elle a organisé un réseau concret aussi bien à l’intérieur de l’entreprise que sur le territoire en construisant un tissu de relations sociales et économiques afin de trouver des solutions appropriées aux exigences d’harmonisation de la vie de travailleur et la vie familiale ». “Ce résultat est le fruit d’un long parcours fait par la coopérative, depuis ses origines jusqu’aujourd’hui. Un parcours qui s’est développé à travers beaucoup d’expériences significatives durant ces dernières années, a ajouté Simona Rizzi. Ce sont les femmes qui ont gagné le prix, leur capacité de constituer une entreprise à taille humaine et de faire de l’économie à mesure de communauté ». « Les entreprises qui adoptent la conciliation comme praxis de base, ont comme effet une élévation de la productivité, mais pas seulement. Les femmes qui y travaillent occupent avant les autres des postes de responsabilité dans l’organisation à haut niveau » a commenté le Ministre pour la Politique de la famille et du handicap, qui est intervenu durant la remise du prix. Source: www.edc-online.org

Maintenant commence le Synode.

Maintenant commence le Synode.

‘’C’est souvent au plus jeune que le Seigneur révèle la solution la meilleure’’. Ce sont les paroles de Saint Benoît, contenues dans la ‘’Règle’’. Les mêmes reprises par le Pape François, à l’occasion de l’annonce de la XVème Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques du 3 au 28 octobre, qui s’est à peine terminée. Précédé par l’élaboration d’un Document préparatoire (janvier 2017), d’un questionnaire dans différentes langues et d’une Réunion pré-synodale, (mars 2018), avec la participation d’environ trois cent jeunes, et plusieurs milliers à travers les réseaux sociaux, le Synode a été le moment final d’un cheminement long et articulé. Un cheminement d’écoute réciproque, d’attention, de dialogue ouvert et franc ’’avec’’ et ‘’sur’’ les nouvelles générations. Une donnée : seulement de l’Ouganda sont arrivées 16 mille réponses aux questions. En ligne directe avec les précédentes Assemblées, le Synode a eu un fil conducteur : le renouvellement de l’Église et de la société à partir – comme l’a expliqué le cardinal Lorenzo Baldisseri, Secrétaire Général du Synode des Évêques, lors de la conférence de presse inaugurale – de ses fondements : ‘’la famille et les jeunes qui garantissent les générations futures’’. « La jeunesse ne dure pas toute la vie – a affirmé Mgr. Rino Fisichella, président du Conseil Pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation – la jeunesse selon l’état civil se termine à un certain moment. Mais ce qui reste, c’est de l’avoir vécue avec intensité. La chose la plus importante est de donner un sens au grand don de la vie qui a été déposé entre nos mains ». Un célébration solennelle et la publication d’un Document final ont conclu, dimanche passé, l’Assemblée. Plus de 250 Pères synodaux y ont participé, dont deux, issus pour la première fois de la Chine continentale. Une quarantaine les jeunes en-dessous de 30 ans, en tant qu ‘auditeurs libres. Une présence significative, exubérante, et parfois bruyante, toujours active sur les canaux numériques avec la publication de post et selfies avec le Pape ou les Pères, rencontrés d’une manière informelle le long des couloirs, dans les moments de pause, ou dans les lieux officiels comme celui des cercles mineurs. Toujours disponibles pour un échange d’égal à égal et pour offrir une contribution, faite de critiques constructives ou de propositions concrètes. Sans aucune crainte des titres ronflants ou des cheveux blancs, en faisant propre l’invitation du Pape à « s’agripper à la barque de l’Église qui, malgré le fait qu’elle traverse les tempêtes impitoyables du monde, continue à offrir à tous, refuge et hospitalité ». Cela vaut la peine, avait-il dit, de « se mettre à l’écoute les uns des autres ». « Un Synode à la signification très particulière – a affirmé le Cardinal Reinhard Marx, Archevêque de ‘München und Freising’, président de la Conférence Épiscopale allemande, dans un des nombreux briefing avec les journalistes – un lieu d’apprentissage concernant la jeunesse », que les pères synodaux ont voulu sonder sous tous ses aspects, grâce à la contribution des personnes directement intéressées. Rapport entre le monde virtuel et réel, migration, rôle de l’école et de l’université, vie dans les paroisses et les formations des catéchistes, relations et amitiés sont seulement quelques-uns des thèmes traités. « On a aussi parlé de la pastorale numérique, de comment l’Église peut s’y retrouver dans le monde des réseaux sociaux », a dit Paolo Ruffini, Préfet du Ministère pour la Communication. « Nous avons les mêmes problèmes – a souligné Mgr. Andrew Nkea Fuanya, Évêque de Mamfe au Cameroun – mais nous les affrontons à partir de points de vue différents. Les Églises au Cameroun sont pleines à craquer, mais les jeunes ne sont pas contents à cause des nombreux problèmes que rencontre l’Afrique. Comment les aider ? Nous sommes tous occupés à chercher la même solution ». Un Synode sur les jeunes avec les jeunes – a affirmé aux micros de Vatican News, Mgr. Tadeusz Kondrusiewicz, archevêque de Minsk-Mohilev et président de la Conférence Épiscopale de Biélorussie – qui le rend particulièrement dynamique car les jeunes sont toujours en chemin ». « Je vis la surprise de la proximité des thèmes qui s’affrontent dans les défis de l’Église d’aujourd’hui tout en étant dans la diversité des situations » a affirmé le Pasteur Marco Fornerone, de l’Église Évangélique de Rome, présent en qualité de délégué fraternel (huit en tout sont présents). Au cours de l’Assemblée, le 6 octobre, a eu lieu une rencontre particulière entre les jeunes, le Pape et les Pères synodaux, dans le cadre de l’Auditoire Paul VI, avec comme titre ‘’Nous, Uniques, solidaires, créatifs’’. Comme fil conducteur, trois thèmes : la recherche de la propre identité, les relations et la vie comme service et la donation. Nombreux ont été les témoignages de vie, d’étude, de travail et sur la difficulté de faire des choix pour le futur, le tout, entrecoupé par des moments musicaux et artistiques. Et enfin, au terme du Synode, un dernier don du Pape aux jeunes auditeurs, le petit volume ‘’Docat’’ (Éditions San Paolo), avec un recueil de la doctrine sociale de l’Église, depuis la ‘’Rerum Novarum’’ de Léon XIII (1891) jusqu’aux derniers textes de François. Un manuel, structuré en questions et réponses autour du thème du rôle de l’homme dans l’Église et dans la société, qui sera certainement un guide pour le chemin qui s’ouvre maintenant. Chiara Favotti

Adopter la culture de l’autre

Adopter la culture de l’autre

Je suis médecin généraliste et j’appartiens à l’Église orthodoxe russe. En tant que personne et croyante j’ai été formée par mon curé et la spiritualité de Chiara Lubich. J’étais encore jeune lorsque, au contact avec les focolarines de Moscou, j’ai senti l’appel à suivre Dieu de manière radicale et depuis sept ans j’habite au focolare de Belgrade (Serbie). En Serbie il existe une fête particulière, unique : la fête de la Slava, que les familles célèbrent le jour du saint protecteur de cette famille : pour le peuple serbe, la Slava est aussi ancienne que le christianisme lui-même. Aucune nation chrétienne n’a ce genre de célébration, à part les orthodoxes serbes. Pour une famille serbe, la Slava vient tout de suite après Pâque et Noël par ordre d’importance. Les missionnaires chrétiens orthodoxes, qui ont converti les serbes à la foi orthodoxe, ont aussi christianisé leurs coutumes. En devenant chrétiens orthodoxes, les Serbes acceptèrent le saint ou les saints du jour où ils étaient baptisés. En ce qui concerne la culture serbe, la Slava s’est transmise de manière unique et ininterrompue dans toute l’histoire du peuple serbe orthodoxe. Puisque les Serbes se trouvaient dans une région entre l’Orient et l’Occident, entre des cultures différentes, la Slava est devenue une fête avec son identité, son nom et sa propre existence. Même des organisations culturelles et sociales de la ville et jusqu’à des unités militaires en observent les rites ; la maison est ouverte à tous ceux qui viennent. Notre focolare est composé de focolarines catholiques de différentes nations et de moi-même. Depuis longtemps nous désirions faire nôtre cette si belle tradition du peuple serbe et la vivre avec nos frères et sœurs. Pour choisir le saint protecteur, dans l’esprit œcuménique du focolare, notre ami moine, le père Djordje, nous a aidées et nous a proposé de fêter les saintes femmes « mironosices » (les « femmes qui se sont rendues au sépulcre avec les arômes »), auxquelles l’Église orthodoxe dédie une semaine entière à partir du deuxième dimanche de Pâques. Nous avons pu ainsi commencer à célébrer la Slava du focolare depuis quatre ans. Nombre de nos amis orthodoxes ont été enthousiastes de notre décision et nous aident à préparer ce qui est nécessaire pour la fête. Chaque année, le dimanche des saintes femmes qui se sont rendues au sépulcre, nous accueillons au focolare nos amis des différentes Églises, parmi lesquels aussi nos voisins, quelques collègues de travail, ouvriers ou médecins. Le moment le plus important – le rite du partage du pain de Slava – est célébré par notre ami le père Djordje, devant l’icône des femmes du sépulcre. On commence par une prière dans le recueillement, accompagnée de chants, puis dans l’émotion, nous tenant tous par la main, nous prions selon la tradition de la fête de la Slava. La première fois que le père Djordje a prononcé la bénédiction, il a indiqué les saintes femmes du sépulcre comme modèles et protectrices du focolare en nous encourageant, à l’exemple des femmes qui ont suivi Jésus, à être « comme le sel qui transforme la société et le monde tout autour ». Le rite est suivi par l’agape, avec différentes spécialités culinaires, dans une atmosphère de fête et de communion, comme dans une famille. Une de nos connaissances nous a dit qu’elle voyait dans ce pas « une véritable inculturation qui apprécie et s’approprie la culture de l’autre : un christianisme authentique ». Nuova Umanità, n. 231, p. 75

Nostra Aetate

Nostra Aetate

Il y a 53 ans, le 28 octobre 1965, le Pape Paul VI, récemment canonisé, signait un document historique, la  “Déclaration sur les relations de l’Église avec les religions non chrétiennes”, connue sous le nom de Nostra Aetate (En notre temps). Dans cette Déclaration il est affirmé que “L’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces façons d’agir et de vivre, ces préceptes et ces enseignements qui, quoiqu’ils diffèrent sous bien des rapports de ce qu’elle-même tient et propose, cependant reflètent souvent un rayon de cette vérité qui illumine tous les hommes”. Elle souligne cependant que l’Église “est tenue d’annoncer le Christ qui est “chemin, vérité et vie” (Jn 14, 6), en qui les hommes doivent trouver la plénitude de la vie religieuse et en qui Dieu a réconcilié  avec lui toutes choses”. La Déclaration encourage les chrétiens “afin, qu’avec prudence et charité, au moyen du dialogue et de la collaboration avec les fidèles des autres religions, et tout en témoignant de la foi et de la vie chrétiennes, ils reconnaissent, préservent et fassent grandir les valeurs spirituelles, morales et socio-culturelles qui se trouvent en eux”. Lire le texte intégral  

La prière pour l’unité

La prière pour l’unité

Photo d’archive: Pasquale Foresi avec les jeunes du Mouvement des Focolari

Les passages de l’Évangile qui s’y rapportent se trouvent  au chapitre 17 de l’Évangile de Jean, elles sont denses d’expressions aux nombreuses significations: leur  lecture conduit Chiara Lubich et ses premières compagnes à faire d’elles la “ Grande Charte “ du Mouvement des Focolari qui était  alors en train de naître. Afin que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi,  qu’ils soient eux aussi en nous une seule chose, afin que le monde croie que tu m’as envoyé”. “Afin que tous soient un”. C’est une phrase qui se rapporte au verset précédent, où Jésus prie aussi pour ceux qui à travers la parole des apôtres auront cru en lui: aussi est-ce la Parole qui nous fait  un: Unité des esprits autour de la puissance unifiante de la Parole qui est le Christ. Cette Parole franchira le cours des siècles, à travers les cultures les plus variées, elle pourra s’ouvrir à de nombreuses interprétations, mais elle restera toujours une et  fera  de ceux qui l’accueilleront une seule chose. Une autre caractéristique de cette unité:  tandis que, par exemple, dans les écoles philosophiques, pour rester unis il suffit de ne pas s’éloigner des intuitions fondamentales du maître, l’unité chrétienne est vitale. Elle est unité de l’esprit et du cœur, elle est famille. “Tous”. Le mot indique la plus absolue et la plus ample universalité sans exceptions […]. Dans le verset, “tous” est lié à “une seule chose”. Ce sont deux points caractéristiques de l’Église: la catholicité et l’unité. Paul insiste sur cette vocation chrétienne à l’unité quand il écrit aux Éphésiens: “Un seul corps, un seul esprit, comme une seule est l’espérance à laquelle vous êtes appelés, celle de votre vocation; un seul Seigneur, une seule foi, une seul baptême. Un seul Dieu Père de tous, qui est au-dessus de tous, qui agit au moyen de tous et qui est présent en tous”. (Eph. 4, 4-6).   Pasquale Foresi, Luce che si incarna (Lumière qui s’incarne). Commentaire aux 12 points de la spiritualité de l’unité, Città Nuova editrice, 2014  p.131

Des personnes au centre de l’action

Des personnes au centre de l’action

Cet été j’ai participé au programme de stage du réseau des entreprises qui adhèrent à l’Économie de Communion aux États Unis. C’est ainsi que, comme complément de mes deux années de formation auprès de l’Institut Universitaire Sophia, dans la cité pilote internationale de Loppiano (Italie), je me suis rendue, en juillet et en août, dans l’État de l’Indiana. Je pensais que cela aurait été seulement une expérience de recherche scientifique. Mais  je me suis retrouvée immergée non seulement dans bon nombre d’activités, mais aussi dans une aventure personnelle passionnante qui me sera utile à l’avenir: il est nécessaire de laisser nos propres attentes pour accueillir en profondeur chaque expérience. Le programme du stage destiné aux jeunes se déroulait auprès de Mundell & Associates Inc. (www.mundellassociates.com) dont le siège est à Indianapolis. Mais cette année il y avait quelque chose en plus: les stagiaires avaient du temps pour partager aussi leurs compétences professionnelles au sein du Project Lia (www.projectilia.org), une autre entreprise EdC qui se développe selon deux axes: l’impact social et l’impact environnemental. Ce fut une aubaine de pouvoir me familiariser aussi avec cet aspect du business. Et je n’ai pas perdu les occasions qui se sont présentées à moi! Je voudrais partager deux idées. Avant tout, je retiens que l’un des aspects les plus importants pour étudier, observer, et promouvoir l’EdC est la volonté de collaborer. Pour entrer dans les dynamiques relationnelles de cette proposition, il est nécessaire d’ouvrir son cœur, son esprit et ses yeux  sur ces petits détails qui rendent chaque journée extraordinaire: l’encouragement réciproque et l’accueil souriant, la reconnaissance de la valeur et de l’humanité de l’autre, la rencontre avec des personnes inconnues, la capacité de s’émerveiller, la recherche de l’équilibre entre les divers aspects de la vie, le choix de privilégier chaque occasion d’apprentissage, intégrer de nouvelles informations, reconnaître et soutenir le changement en acte, participer à la transformation des concepts obsolètes. L’EdC est une proposition différente des autres, parce que gérée par des personnes différentes. Ce n’est pas le modèle en soi, ce sont les personnes qui constituent le centre de l’action. Tandis que je me préparais à partir je me demandais en fin de stage: comment décrirai-je cette expérience? Ce stage a été très mobilisateur: la rencontre avec Project Lia,  une expérience d’entreprise innovante, m’a beaucoup apporté. Entre autres, en travaillant très étroitement avec Elizabeth Wallin, qui est à l’origine du projet, je me suis projetée dans le futur et me suis vue en train  de surmonter des défis et des moments difficiles. J’apprécie beaucoup d’avoir eu le temps de connaître son histoire: cela m’ a permis de comprendre le business, mais aussi d’entrer en contact avec le cœur d’une entreprise qui a un objectif social. J’ai pu constater que la mise  en route d’une startup est un parcours très enrichissant. Tout le monde sait que démarrer une entreprise conduit à découvrir en permanence des réalités toujours nouvelles, c’est un véritable combat. En observant Elizabeth, jour après jour, j’ai admiré sa capacité de naviguer sur une mer toujours changeante. Donner vie à une entreprise est une affaire d’intelligence mais aussi de cœur. Pour projeter une société EdC, il faut savoir sortir de son propre espace de confort pour aller à la rencontre des autres, tels qu’ils sont. Cela demande de la patience, de l’humilité, de la flexibilité. Lorsque viendra  le moment de me lancer à mon tour dans  cette aventure, je me rapprocherai davantage de celle que je suis vraiment”.   Source: sophiauniversity.org  Lire aussi: Project Lia : transformer des vies  

Conduits par une vision prophétique

Conduits par une vision prophétique

Du 2 au 4 novembre se déroulera à Castel Gandolfo (Rome Italie) l’événement international Prophetic Economy, organisé par divers mouvements et institutions internationales avec l’objectif  d’ouvrir de nouvelles voies de collaboration entre change-makers (personnes physiques, organisations privées et publiques) dans le monde entier. Il s’agit “d’opérateurs de changement” qui, en adoptant des solutions durables au plan environnemental et social, travaillent et s’engagent dans des formes nouvelles et créatives d’Économie Prophétique” au service des personnes, spécialement les plus défavorisées, de l’environnement et de l’avenir. “ Notre monde – affirment-ils – affronte une crise écologique et sociale. Les changements climatiques et l’augmentation des inégalités sont alimentés par des structures économiques injustes, par des politiques à court terme et des façons de venir en aide obsolètes. Dans le monde entier de nombreuses personnes croient fermement dans le développement humain et durable, travaillent sans relâche pour changer les règles et pour plus de  justice. Il est temps e nous mettre ensemble et d’être davantage que la somme des courants que nous sommes”. L’événement a été précédé par un concours Prophetic practices award 2018, auquel ont participé 135 change-makers et organisations de 35 Pays. Les expériences des finalistes, choisies par un jury international d’experts (Vandana Shiva, Jeff  Sachs, Cristina Calvo et Stefano Zamagnani), seront présentées en direct au cours de l’événement. Lire: www.propheticeconomy.org

Une somme de beautés

Une somme de beautés

Au cœur de l’Europe, la Suisse, avec ses 7,8 millions d’habitants sur un territoire de 41 mille km, est un petit pays à la grande variété linguistique, culturelle et religieuse, souvent montré comme un modèle réussi d’intégration. La spiritualité de l’unité, particulièrement indiquée à un tissu social déjà orienté aux rapports et à l’accueil réciproque, s’est ici rapidement diffusée dès les débuts des années ‘60 et s’est enracinée avec de profondes racines. Plusieurs des intuitions à propos des développements successifs de la spiritualité des Focolari, sont liées à des séjours estivaux de Chiara Lubich dans les vallées de la Suisse. Depuis 1975 est actif, à Baar, dans le canton de Zoug, un Centre de Formation, ouvert à tous, devenu avec le temps, le cœur de la cité-pilote des focolari ‘’Eckstein’’ (pierre angulaire) où travaillent quelques petites entreprises. Le Centre favorise des moments de contact et de rencontre, non seulement entre catholiques et réformés. A la fin du mois de septembre, dans la petite ville suisse, tout d’abord dans la Salle de la Commune, et donc dans les locaux du Centre, pour un groupe plus restreint de supérieurs et de responsables, a eu lieu, (avec une contribution ‘’dans les coulisses’’des membres du focolare) une rencontre pour environ 400 religieux et religieuses appartenant à quatre-vingt communautés, parmi lesquelles une dizaine de l’Église de la Réforme et une communauté orthodoxe, ainsi que des représentants des instituts séculiers, des mouvements, des communautés et familles ecclésiales. « Aujourd’hui, nous avons besoin de nous aider à être un à côté de l’autre, à ne pas regarder nos barrières et nos diversités qui doivent rester. Mais nous devons faire de manière à ce que toutes nos diversités, resplendissent en une seule grande expérience, à la suite du Christ, et de nos fondateurs » a affirmé le cardinal João Braz de Aviz, présent à la rencontre. Lors d’une interview, le Préfet pour la Congrégation de la Vie Consacrée, a expliqué : « Toutes les différentes structures qui forment l’Église, les religieux, les religieuses, les ermites, les moines, les moniales, les frères et sœurs, les instituts séculiers, tous sont en train de chercher une voie commune. Dans la culture actuelle, tout s’est rapproché ». « En ce moment – explique-t-il – nous avons besoin d’un chemin à faire ensemble, et nous aussi, des ordres, des congrégations, de la vie consacrée, nous avons besoin d’un instrument, d’un type de vie qui nous rapproche de toutes les manières possibles. Il ne s’agit pas du chemin parcouru auparavant qui devrait se conserver, celui d’une spiritualité individuelle. On doit passer à une capacité à regarder ensemble, de regarder l’autre avec la même attention que nous nous regardons nous-mêmes. Tout cela, nous sommes en train de l’apprendre, en commençant par nous, les cardinaux ». Et il a conclu : « Je voudrais que nous tous nous puissions en ce moment, faire la somme de toutes nos beautés, et former cette grande unité, en rappelant ce que le Pape François dit : ‘’L’unité ne se construit pas en détruisant, amis en harmonisant la diversité’’. C’est un chemin qui de temps à autre crée un peu de fatigue, car nous devons apprendre à sortir vers les autres, ‘’le premier mouvement que nous devons faire pour aller vers l’autre’’, comme dit le Pape. Si nous ne sortons pas de nous-mêmes, nous restons au centre. C’est ce qui est en train de naître, ici, en Suisse, avec simplicité, comme si nous étions tous à l’école de Marie ».

“24 heures de Lumière” revient

“24 heures de Lumière” revient

Les 27 et 28 octobre prochains, dans la cité pilote internationale de Loppiano (Italie), c’est à nouveau le rendez-vous « 24 heures de Lumière », dédié à la bienheureuse Chiara Luce Badano. Deux jours de prières, de représentations, de témoignages et musique, en mémoire de la bienheureuse Chiara Luce Badano, morte âgée de 18 ans à peine, à la suite d’un ostéosarcome, proposée parmi les jeunes témoins au Synode des jeunes. Avec elle, protagoniste de cette année, l’Évangile qu’elle a défini comme « l’unique but de ma vie ». Le rendez-vous est ouvert à tout le monde et commencera le samedi 27 octobre par la messe de midi auprès du sanctuaire de Marie Théotokos. « 24 heures de Lumière » est organisé par les jeunes des Focolari qui vivent à Loppiano et suivent les Écoles Gen, centres de formation pour des jeunes du monde entier.    

Évangile vécu: Libres, guidés par l’Esprit

La Joie de servir Lorsqu’à la suite de nombreux soins inutiles notre fils est mort, une période de dépression a commencé pour ma femme: même la vue d’autres enfants la faisait souffrir. Nous nous sommes peu à peu isolés et notre vie a perdu toute saveur. Un jour nous avons rencontré une communauté qui lisait l’Évangile et le mettait en pratique. Une phrase a particulièrement changé la vie de mon épouse: “Il y  a plus de joie à donner qu’à recevoir”. Elle l’a touchée en profondeur. Après une période de réflexion, elle a repris son travail comme assistante dans un centre de pédiatrie oncologique. Depuis elle s’est rapidement rétablie. Un jour elle m’a confié sa joie d’être au service d’autres enfants. R. A. – France   Le meuble à chaussures J’avais été obligé de rester quelques semaines à la maison pour des raisons de santé. Pour m’occuper, j’avais fabriqué un meuble à chaussures qui a eu pour effet de me déprimer tant il me semblait plein de défauts. Ma femme au contraire n’en faisait que des éloges, et mes enfants aussi. Peut-être n’était-il pas si mal. Encouragé par les miens, je me suis mis à fabriquer d’autres objets utiles. Quand je suis retourné au travail, j’ai éprouvé une grande joie en retrouvant mes collègue. L’amour m’avait guéri. S. V. –  République Tchèque   Nouvelle voiture Cela ne valait plus la peine de réparer notre vieille voiture, mais nous ne pouvions pas nous permettre d’en avoir une nouvelle. Nous avons une fille autiste qui ne peut pas emprunter les transports publics, ni faire de longs trajets à pied. Avec la foi qui croit avoir déjà obtenu, nous avons prié pour trouver une solution. Quelque temps après, les amis de la paroisse ont trouvé pour nous une voiture d’occasion, mais en très bon état. Une fois de plus l’aide de Dieu ne nous a pas manqué. R. C. – Grande Bretagne   Sans les clés En raison de la grande pauvreté et du chômage il y a beaucoup de voleurs sur notre île. Un soir la petite Nanou est allée à une rencontre de la paroisse pendant que ses parents étaient sortis. N’ayant pas les clés de la maison, elle a fermé la porte à l’aide d’une brique et s’est confiée à Jésus. A son retour elle a rencontré ses parents sur la route qui comme elle rentraient à la maison. Son père s’est mis en colère quand il a vu la maison ouverte. Mais devant la foi de sa fille, qui l’invitait à avoir confiance en Jésus, il n’a pas pu répliquer. D’autant plus que rien de mal ne s’était produit. D. R. – Madagascar Je Suis Libre d’Aimer J’avais sous-estimé les premiers symptômes. Affaiblissement de la voix, mal de dos, déglutition laborieuse, perte d’équilibre, chutes accidentelles, altération de la cloison nasale. A la suite de quoi, le 13 juin 2016, à Bologne, on m’a  annoncé que j’avais la SLA, la Sclérose Latérale Amyotrophique (maladie de Charcot). Peu de commentaires de la part du médecin, une lettre succincte, accompagnée d’un code. Et pourquoi moi ? Pendant des journées entières me sont revenues à l’esprit les paroles de Paul de Tarse: “ Nous sommes persécutés mais non pas écrasés; déstabilisés mais non pas désespérés…” En relisant pour la énième fois cette abréviation, j’ai pensé: SLA, autrement dit: “Je Suis Libre d’ Aimer”. Lorsque mes muscles ne répondent plus, que je ne perçois plus les odeurs, que mon sens du toucher a disparu, ainsi que celui du goût, je peux toujours aimer. Si tu transformes la douleur en un don d’amour, la vie te sourira. L’homme n’est pas fait pour la défaite. F.S. – Italie  

Ana et la croix de Hugo

Ana et la croix de Hugo

Ana a 19 ans et vit en Espagne. Elle commence à raconter tout en s’avançant, sans timidité, vers le podium de l’Auditoire Paul VI. « Afin de connaître davantage le secteur sanitaire et social, je me suis rendue dans un hôpital de ma ville au début du mois de mars » raconte-t-elle. A l’hôpital, elle est accueillie par un assistant social qui, au lieu de s’éterniser avec de longs discours, lui prête une blouse d’infirmière et lui met dans les mains un dossier médical, puis l’accompagne dans la chambre d’un patient : Lorsque je suis entrée et que je l’ai vu, un frisson m’a parcouru tout le corps. J’ai dû sortir un moment pour respirer profondément ». Sur le lit, il y a un jeune homme, à peine plus âgé qu’elle, en phase terminale d’un cancer. Ana prend son courage à deux mains et entre à nouveau dans la chambre : « Comment vas-tu ? » Lui l’a regarde surpris et lui fait répéter la question. « En premier lieu, je me présente – lui dit-il – je suis ici depuis deux mois, j’ai un ostéosarcome, il me reste peu de temps à vivre et je sens que je suis en train de tout perdre : la famille, le travail, la fiancée. Ma vie n’a plus de sens ». Ana est en état de choc. Des millions d’émotions et de pensées lui traversent le cœur et l’esprit. Toutefois, elle tente de meubler une conversation en lui racontant quelque chose d’elle et de sa vie. Après quelques minutes de silence, le jeune homme lui demande : « Crois -tu en Dieu ? ». Encore une fois, Ana est prise par surprise mais elle lui répond avec un beau ‘’Oui’’. « Moi au contraire, non, parce qu’il m’a abandonné –ajoute-t-il – parce que d’ici quelques mois, il m’enlèvera la vie. Il m’a laissé très seul ». La jeune andalouse donne toute sa confiance à Dieu avant de répliquer : « Ce que tu ressens maintenant porte un nom, c’est ‘ La jeune andalouse donne toute sa confiance à Dieu avant de répliquer : « Ce que tu ressens maintenant porte un nom, c’est ‘Jésus Abandonné’. Dieu ne t’a pas abandonné. Il continue à être à côté de toi, plus proche que jamais. Il te met à l’épreuve et avec ce que tu vis, il te pose une question à laquelle tu n’as peut-être pas encore de réponse : ‘’Es-tu en grade de me suivre même dans la plus grande douleur ?’’. Lui a choisi cette croix pour toi, et seulement pour toi, pour une raison, parce qu’il veut que tu donnes le témoignage de son amour. Il veut que tu sois saint. Tu peux devenir saint si tu acceptes et accueilles la douleur si tu la prends comme quelque chose qui vient de Dieu et non comme quelque chose à toi. Puis, sans y penser, commence à aimer les personnes qui sont les plus proches de toi, tes parents, ta fiancée, tes amis, en leur faisant voir que tu ne crains pas la mort car tu as trouvé quelque chose de précieux qui t’aide à vivre moment après moment , sans penser à ce qui se passera avec toi demain ». « A travers l’assistant social, j’ai su que quelques jours après ma visite, sa santé s’est détériorée – raconte Ana – et qu’il a demandé à recevoir l’onction des malades, pour pouvoir s’en aller en paix. Peu de temps après, j’ai reçu cette lettre… ». Sur le podium de l’Auditoire Paul VI, c’est un très jeune acteur qui prête sa voix à Hugo : « Ciao Ana, je te raconte quelque chose de moi. Ces jours-ci ont été difficiles parce que le cancer  a avancé plus vite que prévu, j’étais plus fatigué, plus faible, mais ce sont ces occasions-là qui m’ont permis d’aimer davantage. C’était des journées difficiles parce que je voyais la mort toujours plus proche et cela me faisait un peu peur, mais quand cela arrivait je me rappelais que ce n’est pas la mort qui appelle, mais Dieu : il m’appelait pour aller avec Lui au Paradis et cela me donnait la force de sourire, d’aimer. Désormais, il me reste peu de temps ici, Ana, mais je dois te dire que maintenant je n’ai pas peur parce que je sais que là, je serai bien. Merci de m’avoir retiré de ce trou profond dans lequel j’étais, de m’avoir écouté, mais surtout merci d’avoir porté Dieu à nouveau dans ma vie. Je veux qu’ à partir de maintenant , tu vives pour tous  les deux, que tu t’amuses pour tous les deux, et que tu réalises tous tes rêves. Je serai toujours à tes côtés, et, du Paradis, je prendrai soin de toi chaque jour, je serai comme ton petit ange gardien. J’ai donné une croix à l’assistant social, pour qu’il te la remette de ma part, je la porte depuis que j’ai fait ma première communion, mais je veux que ce soit toi qui la gardes pour que, quand tu la regardes, tu te souviennes que c’est la croix que Dieu a voulu pour toi, que tu peux porter avec joie, en aimant toujours. Je t’attends au Paradis, Ana ».   Tamara Pastorelli Source : www.cittanuova.it

Si nous sommes unis, Jésus est parmi nous

« Si nous sommes unis, Jésus est au milieu de nous. Voilà ce qui compte. Plus que tous les trésors de notre cœur. Plus que père et mère, frères ou enfants. Plus que la maison et le travail. Plus que la propriété. Plus que toutes les œuvres d’art d’une grande ville comme Rome. Plus que nos affaires. Plus que la nature qui nous entoure avec ses fleurs et ses prés, la mer et les étoiles. Plus que notre âme ! C’est Lui qui, inspirant à ses saints ses vérités éternelles, a marqué chaque époque. L’heure présente aussi est son heure. Non pas tant l’heure d’un saint que la sienne, l’heure de Jésus au milieu de nous, Jésus vivant en nous, qui édifions, en unité d’amour, son Corps mystique. Cependant il faut déployer le Christ, le faire grandir en des membres nouveaux. Devenir comme lui porteurs de feu. Faire que tous soient un et qu’en tous soit l’Un ! Vivons alors, dans la charité, la vie qu’il nous donne instant après instant. L’amour de nos frères est le commandement de base, de sorte que tout acte qui est expression d’une charité fraternelle sincère a de la valeur. Alors que, sans amour pour nos frères, rien de ce que nous faisons n’a de valeur. Car Dieu est Père : il a dans le cœur toujours et uniquement ses enfants ». Source: Centre Chiara Lubich

Vidéo-message inattendu du Pape François

Vidéo-message inattendu du Pape François

Cherylanne (Doni) Menezes, indienne de Bombay, fait partie de la délégation des 11 personnes qui représentent le continent asiatique, au Synode des jeunes, en cours jusqu’au 28 octobre. Elle a grandi dans une famille très active au sein de la paroisse de son quartier, dans une communauté multiconfessionnelle. Après avoir fait des études d’économie et de commerce, elle commence à travailler dans la gestion. Mais ses centres d’intérêt sont nombreux et la conduisent à faire un master à l’Institut Universitaire Sophia de Loppiano: elle a rédigé une  thèse sur le dialogue entre hindous et chrétiens dans le Mouvement des Focolari où elle est toujours engagée, spécialement auprès des jeunes de son Pays. Je la rencontre au cours de la pause du déjeuner. La délégation de l’Inde est accompagnée par le cardinal Oswald Gracias, archevêque de Bombay, et composée de neuf évêques ( de l’Église latine, syro-malabare et syro-malankare) et d’un autre laïc, Perceval, président de l’Indian Catholic Youth Movement. Cherylanne participe au Synode comme représentante du Mouvement des Focolari en Inde. Elle a rencontré deux fois le Pape François, avec la délégation. La première, au début des travaux (“Les jeunes hindous de la communauté des Focolari prient aussi pour vous et cet événement”), avait-elle dit au Pape qui n’avait alors pas caché sa joie) et la seconde en plein travaux  du Synode. 17 octobre: c’est le jour du rendez-vous très attendu. A 16h la délégation est ponctuelle, à l’entrée de la Salle Nervi, en même temps que celle de l’Amérique du Sud. L’après-midi la session commence à 16h30, et au cours de la demi-heure qui la précède le Pape François rencontre les divers groupes, pour un face à face joyeux et informel qui fait partie intégrante de l’esprit de ce Synode. Perceval offre au Pape une croix en bois de santal sur laquelle est imprimée une image du Bon Pasteur, œuvre d’un artiste hindou. Cherylanne intervient: “J’ai aussi des lettres pour vous, Saint Père!”. Ce sont de très belles lettres, débordantes d’affection, écrites par des jeunes et des familles de l’Inde. Entre autres celles de deux jeunes, un hindou et un musulman. Tout en s’y présentant, ils promettent de prier pour le Pape et pour le Synode. “Oui, parce que – explique Cherylanne – c’est le Synode de tous les jeunes”. Après avoir remis au Pape la croix et les lettres, Cherylanne se risque à lui demander: “Saint Père, voudriez-vous répondre à ces deux jeunes par un vidéo-message?” “Mais bien sûr!” lui répond le Pape François. Elle sort de sa poche son téléphone portable et le Pape regarde droit vers l’écran. “Je vous remercie beaucoup pour votre salutation. Moi aussi je vous salue. Je prie pour vous et vous priez pour moi. Nous sommes unis par l’amitié. L’unité est toujours plus forte que les guerres. Travailler à l’unité entre les personnes, respecter l’identité de chacun, quelle que soit la religion qu’il professe. Que le Seigneur vous bénisse. Priez pour moi!”. Ce très bref message capte une dernière image, celle du sourire du Pape François après sa mission accomplie. Je lui fais remarquer que ce n’est pas tous les jours qu’on prend en photo avec son propre téléphone portable les salutations du Pape. “ Mon geste n’a rien eu de courageux – me répond-elle – je n’ai fait que saisir l’occasion, le Pape François est toujours très disponible”. “Comment avance l’expérience du Synode?, lui dis-je. “Nous sommes en train de vivre une expérience de discernement où l’Esprit Saint est au travail en faisant toute chose nouvelle. L’expérience des disciples sur la route d’Emmaüs décrit bien ce que nous sommes en train de vivre. L’Église est en train de prendre conscience non seulement des défis à relever, mais aussi des richesses  et de son grand potentiel interne. Ici au Synode, je vois une convergence croissante entre nos pensées. Il est urgent de cheminer ensemble, jeunes et évêques, clercs et laïcs, mouvements religieux et associations pour aller ensemble à la rencontre du monde et lui montrer notre amour en acte”. Chiara Favotti  

Les racines de l’Europe

Les racines de l’Europe

Le prochain rendez-vous avec les Amis d’ ‘’Ensemble pour l’Europe’’ se tiendra à Prague, terre des ‘’hussites’’, du ‘’printemps de Prague’’, de la ‘’révolution de velours’’. La grande histoire du peuple tchèque sera la toile de fond au dialogue entre les participants. Il s’agit d’une histoire, caractérisée par de grands réveils idéalistes et spirituels, de la recherche de la justice et de la vérité, qui s’est souvent pourtant terminée par de très fortes désillusions. C’est le cas des trois moments mentionnés : le mouvement hussite s’est déchaîné après la mort du prêtre Jan Hus, brûlé sur le bûcher en 1415, considéré par ses disciples, martyr de la vérité ; malheureusement, les guerres qui ont suivi, dans lesquelles il ne s’agissait plus de vérité, mais du pouvoir, ont complètement dévasté le pays. Il en fut de même aussi, de nombreux siècles après, en 1968, lorsque les acteurs principaux du ‘’printemps de Prague’’, avec le grand soutien enthousiaste de toute la nation – chose jamais vue auparavant – voulaient installer un régime socialiste ‘’au visage humain’’, libéré de tous les mensonges et les cruautés du passé récent ; malheureusement, cette espérance a été détruite sous les roues des chars et s’est terminée dans la résignation générale. Et puis, la ‘’révolution de velours’’ de 1989, dont beaucoup se souviennent très bien, a été portée de l’avant par le leitmotiv du protagoniste principal, Vaclav Havel : ‘’l’amour et la vérité doivent vaincre, contre le mensonge et la haine’’. Personne cependant ne s’attendait à ce qu’une lutte aussi dure n’éclate : les valeurs spirituelles des premiers mois, vivement ressenties pendant les manifestations populaires sur les places, se sont peu à peu éteintes, et ont été remplacées par le pragmatisme de la ‘’technologie du pouvoir’’. Le drapeau du Président de la République chèque porte la mention’’La vérité vaincra’’. Toutefois, deux paroles ont été enlevées par rapport à la version originale : ‘’La vérité de Dieu vaincra’’. Nous sommes certains que Sa vérité vaincra à la fin de l’histoire..

Jiři Kratochvil

‘’Ensemble pour l’Europe veut donner une contribution pour construire l’unité entre l’Europe de l’Est et de l’Ouest. Quel rôle a la Tchéquie ? La Tchéquie est un pays très sécularisé. La majorité de la population ne veut pas s’identifier avec une Église. Mais, d’une façon surprenante, le nombre d’athées déclarés diminue. Entre les gens, les jeunes et les intellectuels, il existe une très forte sensibilité envers les valeurs spirituelles et culturelles. La façon chaleureuse avec laquelle, en 2009, le Pape Benoît XVI a été accueilli à Prague l’a démontré. Les laïcs sécularisés, avec des caractéristiques différentes, se trouvent dans tous les coins d’Europe. La Tchéquie pourrait devenir un petit ‘’laboratoire’’ de dialogue. En pensant au futur de l’Europe, quels ultérieurs défis se présentent pour rejoindre l’unité ? On dit que chaque pays – et cela vaut aussi pour un continent – vit de ces idées à partir desquelles il est né. Il suffit de se rappeler d’où l’Europe est née : de Jérusalem (la foi), d’Athènes (la raison) et de Rome (du Droit). A partir de cette base-là se sont développées, sa grandeur et sa richesse culturelle, spirituelle et matérielle. Aujourd’hui, nous sommes en train d’affronter la situation d’une migration de peuples, semblable à celle du début du Moyen-Age : le défi le plus grand consiste à savoir vivre avec l’altérité des nouveaux arrivés. Nous ne devons pas nous illusionner : l’Europe, comme nous la connaissons, tôt ou tard disparaîtra, aussi pour des raisons de dénatalité croissante. En tant que chrétiens, nous devons être la ‘’minorité créative’’, nous devons retourner aux racines de notre tradition et à toutes les valeurs qui en sont nées. Sur cette base spirituelle, en demandant toujours la grâce de Dieu, nous pouvons chercher une nouvelle unité dans la nouvelle Europe. Jiři Kratochvil, né en 1953, diplômé en économie à Prague, a travaillé dans le secteur financier de différentes administrations de l’État. Après la chute du communisme, il a aidé Caritas International à se renouveler . Il a vécu au Canada, en Italie et en Allemagne, mais également en Tchéquie, et en Slovaquie, actuellement, il travaille à Prague comme traducteur pour la Conférence épiscopale tchèque. Source : Ensemble pour l’europe

Insolite invitation à dîner

Insolite invitation à dîner

Autour des tables dressées avec goût et simplicité, on entend le bruit de conversations en diverses langues. Au cours de trois soirées, les jeunes des Focolari leur ont fait l’honneur d’un dîner  dans une salle proche de celle où se déroulent, jusqu’au 28 octobre, les travaux du Synode. Après quelques chaleureux mots de bienvenue, chacun de ces trois dîners a permis d’échanger, de favoriser la connaissance réciproque et de partager de façon informelle. Au moment du dessert présentation du dernier Genfest et de quelques expériences: des parcours sous le signe de l’engagement et de la cohérence, en vue de favoriser un contact plus étroit avec les Pères synodaux, dans le prolongement d’ une rencontre qui avait eu lieu quelques jours auparavant. Des questions avaient été proposées, des incertitudes, des choix, dans l’attente que puisse émerger du Synode quelques réponses. Au cours de la deuxième soirée,  František, de la République Tchèque, prend le micro. Il ne cache pas son authentique passion pour la politique, ni son engagement concret en vue des prochaines élections du Parlement européen. “Je vous demande de me soutenir par votre prière, afin que je puisse rester toujours fidèle au choix de servir mon peuple, sans aucun intérêt personnel”. Puis c’est le tour de Nicolas, 33 ans, originaire d’un village proche de Rome, thérapeute en pédiatrie dans une structure hospitalière universitaire. “Je m’occupe de pathologies rares dans un service pédiatrique, aussi je suis continuellement en contact avec des situations souvent aux confins de la mort. Parfois la difficulté est de communiquer aux proches le pronostic et les chances de vie d’un enfant. Dans ces moments-là,  je me confie à Dieu, afin qu’Il me suggère les mots et l’attitude justes. Il arrive que ma foi soit mise à l’épreuve, mais ensuite je n’ai même pas le temps de réfléchir, “contraint” de m’occuper des personnes qui sont devant moi et de les aimer. C’est vraiment un visage de Jésus Abandonné. Si je parviens à l’accueillir ainsi, pauvre et misérable, cela rempli mon vide intérieur. Elles sont très nombreuses les situations auxquelles je dois faire face. Les familles de l’Est sont parfois les plus désespérées parce qu’elles n’ont pas un service sanitaire approprié, tant sur le plan économique que proprement clinique, qui puisse les aider. C’est la raison pour laquelle elles font ces voyages de l’espérance vers nos hôpitaux, à la recherche de soins qui sont parfois très coûteux car réservés seulement aux citoyens qui résident en Italie. Ce sont des situations qui font réfléchir: parfois, naître dans telle ou telle partie du monde n’est qu’une question de chance. Et dans ces cas-là Dieu se montre encore plus grand et demande l’impossible. Nous ne pouvons pas,  bien sûr, transgresser les lois, mais nous pouvons chercher à aider par d’autres moyens, par exemple en proposant des supports pour contenir au mieux les malformations des articulations, ou bien en étant toujours proche et disponible”. Le temps a très vite passé. Les invités semblent ne plus vouloir s’en aller. Le pari d’une écoute profonde et réciproque entre générations, qui est le motif même de tout le Synode, a pris forme et consistance au cours du dîner…qui  se termine par le chant dédié à la Vierge Marie, Très haut Silence d’amour. Chiara Favotti et Gustavo Clariá

L’identité retrouvée

L’identité retrouvée

L’histoire de Margarita Ramírez De Moreno, originaire de Santa María di Catamarca, au Nord Ouest de l’Argentine est connue des lecteurs. Descendante des aborigènes calchaquíes (du nom de leur leader Juan Calchaquí), peuple d’excellents artisans, elle en avait hérité l’esprit d’initiative et l’art de la filature. Jeune diplomate à l’ ’’École Aurora’’ de sa ville, institution reconnue par le gouvernement argentin pour la contribution éducative offerte dans la récupération des techniques et des symboles de la culture ‘’ quechua’’, mais au chômage, elle ne s’est pas découragée face aux difficultés personnelles et de beaucoup d’autres femmes comme elle, et avait décidé de commencer une filature afin de fournir à nouveau l’atelier de tissage de l’école. Une occasion de rachat de la discrimination et de récupération de la propre identité culturelle. Le 1er octobre dernier, à Tucumán, Margarita a obtenu une reconnaissance à l’occasion de la ‘’Première rencontre internationale des femmes pour la paix’’, organisée par la ‘’World Federation of Ladies Grandmasters’’, association opérant dans le monde entier, qui soutient des femmes, des associations et des fondations qui avec leur effort, aident d’autres femmes à créer des liens d’amitié, de fraternité, et d’aide réciproque, en en favorisant la participation politique, la paix, la sécurité, la protection. « Sans justice, il n’y a pas de paix, et sans paix, il n’y a pas de justice » a affirmé Mariela Martin Domenichelli, coordinatrice de la fédération en Amérique Latine. « C’est très important d’écouter les situations dans lesquelles se trouvent les femmes, qui peuvent transformer les idées en futures politiques publiques ». La manifestation a voulu rendre visibles les actions positives de quelques femmes qui travaillent dans différents domaines. Après avoir visité la province, Margarita a aussi été choisie comme visage symbole de l’engagement pour la pleine intégration des femmes et de toute la communauté aborigène à laquelle elles appartiennent. « Cela n’avait pas été facile au début, de convaincre les femmes de ma terre, discriminées depuis toujours, à reprendre le travail de filature – raconte Margarita, qui est maintenant mère de sept enfants – vu que pour arriver à la filature, il fallait traverser des fleuves et faire chaque jours plusieurs kilomètres. Nous n’avions pas les moyens. Peu à peu, chacune a mis à la disposition ce qu’elle avait : un fuseau, de la laine, la propre habilité dans un art traditionnel ou l’autre ». « Restait le problème du coût important des machines. Un jour, j’ai été obligée de demander à quelqu’un de me conduire quelque part et j’ai confié ma préoccupation au chauffeur. Il me répondit qu’il savait fabriquer des machines pour filer la laine et que nous aurions pu le payer par la suite, quand cela aurait été possible pour nous ». Obstacles en tous genres mais aussi confirmations inattendues. « Pendant un déménagement, nous avons trouvé une image de Marie. Cela me sembla fort significatif et je proposai aux autres de faire un pacte : travailler chaque jour dans l’amour réciproque. Peu après, nous avons reçu une donation avec laquelle il a été possible acheter un bâtiment et des équipements ». ‘’Tinku Kamayu’’ qui dans l’idiome local signifie ‘’Réunies pour travailler’’ est le nom donné à l’atelier. « Nous avons retrouvé notre identité et avec celle-ci, l’espérance, le développement culturel, la possibilité de travail pour nous et pour d’autres, et la richesse des origines de notre peuple. Maintenant nous nous sentons être des personnes utiles, non plus humiliées, mais valorisées et capables d’exprimer notre pensée ». Regardez aussi EdC online

Silence, on tourne!

Silence, on tourne!

Dans la pampa argentine, “Lia” continue à attirer des jeunes de tous les points du monde. La cité Pilote du Mouvement des Focolari, qui porte le nom de Lia Brunet, pionnière des Focolari en Amérique du Sud, a fêté depuis peu, malgré l’hiver qui sévit en juillet, le 50ème anniversaire de sa fondation. Et la voilà en train d’ouvrir à nouveau ses portes en ce mois de septembre plus doux, qui annonce une saison plus chaude, avec une proposition originale qui s’adresse aux jeunes: l’invitation à devenir protagoniste de sa propre vie. “Jusqu’à la dernière minute”. “Une expression  – au dire des habitants de la Mariapolis Lia  – lié au souvenir de Guillermo Curti, un focolarino prêtre mort subitement au début de l’année. Pour tous, mais en particulier pour les jeunes, Guillermo a été un modèle de fidélité et d’amour jusqu’à ses derniers instants”. Les 22 et 23 septembre la cité pilote a rouvert ses portes à 800 jeunes, dont 350 sont arrivés le premier jour et les 450 autres le jour suivant. Ils viennent du Paraguay, de l’Uruguay et de l’Argentine. “Le premier jour ils se sont divisés en groupes selon leurs Pays d’origine et ont préparé des stands répartis sur tout le territoire de la Mariapolis, pour présenter leurs cultures respectives et créer des liens plus personnels. Le soir spectacle très réussi de danses et de manifestations folkloriques. Les jeunes, en véritables protagonistes, se sont généreusement lancés  dans la préparation de la seconde journée, celle du dimanche, qui a vu l’arrivée des jeunes provenant des différentes provinces argentines”. Le programme du 23 septembre prévoit que les participants soient accueillis dans un véritable studio de cinéma, où commencent les reprises de divers films, se situant à diverses époques (années 70, 80, 90, 2000) et appartenant à divers genres (horreur, musical, fiction, science-fiction). “Les cinq décades représentaient le 50ème anniversaire de la Cité pilote. Chaque film traitait d’un défi pour les jeunes d’aujourd’hui: addictions, consumérisme, choix de vie, médias, illustré par des expériences et des récits adaptés à chaque thématique. Ensuite la remise d’un prix et le discours de clôture, suivis non seulement par les jeunes présents dans la cité pilote, mais aussi depuis 200 points d’écoute reliés en direct. Sans oublier les milliers de séquences visualisées  au cours des jours suivants. A la fin du week-end une grande joie régnait parmi nous. Nous avions fait, malgré de grandes difficultés, une profonde expérience d’unité  qui nous a changés et fait expérimenter la présence de Jésus au milieu de nous. Le lundi, après un sommeil réparateur, nous tous, habitants de la Mariapolis Lia, nous avons dîné ensemble , dans un climat de famille. Puis nous avons à nouveau  dansé et chanté car, après une telle expérience, nos cœurs débordaient  de joie”.                                    

Paul VI, Saint au milieu des jeunes

Paul VI, Saint au milieu des jeunes

“JEUNES GEN! C’est avec grande joie que nous vous accueillons! Comme des fils, des frères, des amis! […] Chercher est le propre de la jeunesse. A peine l’œil de la conscience s’ouvre-t-il sur la scène du monde qui nous entoure qu’une inquiétude se réveille dans l’âme de la jeunesse: celle-ci veut connaître, veut surtout essayer, tenter. Mais chercher quoi? […] Vous, la jeunesse de cette époque, vous avez déjà un avis négatif et presque rebelle dans le cœur: nous ne voulons pas, dites-vous, du monde tel qu’il se présente à nous! Phénomène étrange: ce monde qui vous offre les fruits les plus beaux, les plus perfectionnés, les plus appréciés de la civilisation contemporaine, ne vous satisfait pas, ne vous plaît pas. Vous profitez des conquêtes, des commodités, des merveilles que le progrès moderne met à votre disposition, mais un sens critique, une contestation qui va jusqu’à la nausée vous font remettre en cause cette évolution. Celle-ci vous porte en dehors de vous-mêmes, c’est donc une aliénation, parce qu’au fond c’est une voie matérialiste, hédoniste, égoïste. Elle ne comble pas vraiment votre âme, elle ne résout pas vraiment les problèmes essentiels et personnels de la vie. […] Vous avez fait un autre choix. C’est la raison pour laquelle vous vous appelez Gen. Génération Nouvelle. Un choix, avant tout, libérateur. Libérateur du conformisme passif qui guide  une grande partie de la jeunesse de notre époque… Au fonde de votre psychologie il y a une décision personnelle et souveraine de libre détermination. Le choix du Christ. […] Jésus-Christ a croisé vos pas; c’est pourquoi vous êtes ici aujourd’hui. Oui, la rencontre avec Lui, le Christ Jésus. Mais qui est le Christ Jésus? Quelle question sans fin! […] Eh bien: d’abord, en soi, le Christ est le Verbe de Dieu fait homme; pour nous le Christ est le Sauveur de l’humanité. Deux océans: la divinité de Jésus-Christ, et la mission de Jésus-Christ dans le monde. […] Il nous semble que vous, Focolarini, vous avez affronté ce double interrogation: qui est-il Lui, le Christ? Et qui est-Il, Lui, le Christ, pour nous? Et voilà que le feu de la Lumière, de l’enthousiasme, de l’action, de l’amour, du don de soi et de la joie s’est allumé dans vos cœurs et que dans une plénitude intérieure nouvelle vous avez tout compris: Dieu, vous-mêmes, votre vie, les hommes, notre temps, l’orientation centrale à donner à toute votre existence. Oui, telle est la solution, telle est la clé, telle est la formule, antique et éternelle, et, quand elle est découverte, nouvelle. Vous l’avez bien saisie, et vous avez, à juste titre, donné à votre mouvement le nom de “Génération Nouvelle”, Gen! A vous donc, chère jeunesse Gen, de rencontrer, de connaître, d’aimer le Christ Jésus! C’est votre programme. C’est la synthèse de votre spiritualité, que  vous voulez réaffirmer dans vos consciences et traduire dans votre vie en célébrant le Jubilé de l’Année Sainte. Avec deux conclusions. La première: pour condenser en une seule pensée centrale et féconde le secret de votre Mouvement cherchez à avoir toujours Jésus comme Maître. Ensuite la seconde conclusion qui nous vient pareillement de la bouche de notre Maître Jésus: “Soyez tous des frères”. Ayez la sagesse et le courage d’arriver à cette conclusion, qui est la racine de la solidarité chrétienne. Il est souvent déconcertant de voir de nombreuses personnes se réclamer de l’Évangile et être incapables de déduire de cet Évangile même une socialité fondée sur l’amour. […] Vous, Génération Nouvelle, soyez fidèles et cohérents. Si vous avez choisi le Christ comme votre Maître, mettez votre confiance en Lui et en l’Église qui vous conduit vers lui et vous le présente. Démontrez par des actes la force réalisatrice de la charité, de l’amour social, instauré par le Maître. Voilà qui sera une expérience assurément nouvelle, génératrice  d’un monde plus juste et meilleur. Ce sera une expérience forte; elle exigera résistance, sacrifice, et peut-être de l’héroïsme; elle vous demandera d’être  votre tour de robustes et généreux Cyrénéens, qui offrent leurs propres épaules pour soutenir la Croix de Jésus. Oui, vous devrez aussi souffrir avec Lui, comme Lui, pour Lui! Mais ne craignez pas Gen! Soyez confiants! Vous aurez travaillé à votre salut et à celui du monde actuel. Et vous serez toujours, comme aujourd’hui, bons et heureux!” .Lire le texte complet

Journée mondiale de l’alimentation

Journée mondiale de l’alimentation

“Nos actions sont notre futur”, c’est le thème de la Journée mondiale de l’alimentation, que la FAO (Food and Agriculture Organization) célèbre chaque année le 16 octobre. Cette journée fait participer des organisations internationales en plus des écoles, usines, média, organisations de recherche et instituts de la société civile: un programme riche en événements et en manifestations qui visent à sensibiliser l’opinion publique sur les thèmes de la pauvreté, de la faim et de la malnutrition, en vue d’arriver à l’objectif Faim Zéro inscrit à l’Agenda ONU pour 2030. Les jeunes du mouvement des Focolari en ont fait un point central de leur formation et leur action durant toute l’année. Au mois de juin dernier, une délégation de jeunes filles a participé à un entretien auprès du siège international FAO de Rome, qui à la fin  leur a délivré le passeport « Citoyennes Faim Zéro ». Dans le monde entier elles ont organisé des initiatives pour sensibiliser des jeunes du même âge et des adultes, elles ont aussi consacré le numéro 2/2018 de la revue bimensuelle « Teens » (Città Nuova) au même sujet.

Thérèse, la femme forte

La femme est aujourd’hui présentée comme un symbole de la civilisation. Dans les revues, sur les écrans, la publicité et l’art, elle s’impose comme une reine. Mais il est facile de voir combien cette royauté est fausse : ces divas, qui se pavanent aujourd’hui, sont oubliées demain. En ce sens, par contraste, les biographies des plus grandes saintes du christianisme et leurs enseignements redeviennent d’actualité. Thérèse, la réformatrice du Carmel, en pleine révolution protestante, sous le regard suspicieux et hautain des rois et des grands d’Espagne, face aux menaces de l’inquisition de son pays, a vécu la liberté dans la pauvreté : l’unique liberté des enfants de Dieu. Et elle refit de l’existence une aventure prodigieuse qui entraînel’humain dans le divin. Elle remit la beauté et la poésie de la sainteté au centre de l’existence individuelle et sociale. Une certaine forme de pharisaïsme prévalait à cette époque qui pourrait se définir comme misogyne. Catherine de Sienne en avait déjà souffert. On la reléguait dans le silence parce que femme, elle qui ne finissait pas de conseiller les hommes, y-compris les grosses pointures, en ne se comportant pas comme une femmelette. Saint Thérèse s’est donnée totalement à Dieu et attira dans ce don d’autres femmes. La hantise de notre époque réside dans la quête acharnée, frénétique, obsessionnelle des honneurs et des richesses. Thérèse enseigne à s’émanciper de cet esclavage et récupère la sérénité et la paix. Dans ses écrits elle en explique les raisons avec une évidence, une lumière qui enchante les cœurs, même des hommes d’aujourd’hui les plus accrochés aux affaires. C’est la femme forte, qui parle dans le seul désir de servir Dieu, avec ténacité et vigueur. Elle avait conscience de l’influence que la femme consacrée à Dieu pouvait exercer dans la société. Sa vie et ses écrits font ressortir l’essence de la révolution évangélique, dans les cœurs et les masses, répandant l’essence de l’amour qui, par le frère, ouvre l’accès à Dieu : il permet à Dieu d’entrer dans les esprits, les lois, les institutions, les habitudes. Thérèse, avec la grâce d’une mère enseignante, éduque à s’entretenir avec Dieu sans cesse, un entretien auquel tout le monde peut arriver, dans le temple de son âme, même dans la rue, même au milieu du bruit. Je crois que de jour en jour grandira le nombre des hommes et des femmes qui, guidés par la sagesse de Thérèse retrouveront des raisons de vivre en remontant avec elle à la source. L’action fleurira toujours davantage sur la contemplation. Mais là – dirions-nous avec la Sainte – Marthe et Marie sont toujours d’accord parce que l’intérieur a toujours une action sur l’extérieur… Quand les œuvres extérieures jaillissent de cette racine, ce sont des fleurs admirables et très parfumées qui éclosent sur l’arbre de l’amour divin. Thérèse était une cosmonaute audacieuse du divin ; mais c’était aussi une femme pratique, qui connaissait le monde. Et parce qu’elle connaissait le monde elle s’élevait au paradis. Si son enseignement sublime se répand, notre maison même, le syndicalisme tout comme la politique, la ferme et le monde pourront devenir une sorte de Carmel où Thérèse fera régner la royauté féminine de celle qui est bénie entre toutes les femmes. Igino Giordani, « Fides », n. 7-12, 1962, pp.185-187

A l’intérieur de l’étiquette

A l’intérieur de l’étiquette

Un groupe de jeunes présents à la manifestation annuelle LoppianoLab, conclue depuis peu, et un mot clé à l’esprit: participation. C’est sur cette base que l’Assemblée Jeunes EdC a lancé sur les réseaux sociaux et auprès de ses amis “Into the LABel”, (à l’intérieur de l’étiquette), un laboratoire “hors siège” inséré dans le programme de l’événement LoppianoLab. A la fin de la journée, que le Pôle Bonfanti a consacrée aux problèmes de l’économie et du travail, après avoir quitté la salle de rencontre, ils ont chargé les voitures à destination du supermarché Coop de Figline, la ville voisine. Tables, urnes et bulletins de vote sont installés à l’entrée du supermarché. Commence  alors une expérience innovante de deux heures, une véritable campagne électorale. A la place des candidats, cinq catégories de produits: des pâtes, du café, du chocolat, du thon en boîte, du jus d’orange. “Mais qu’est-ce-que la démocratie a à voir avec un supermarché? demande quelqu’un. “Elle a beaucoup à voir”, répondent les organisateurs. Chiara explique: “Avec notre porte-feuille nous exerçons notre “pouvoir d’achat”. Ce “vote avec le porte-feuille” est un exemple de responsabilité civique. Lorsque nous achetons un produit nous exprimons une préférence, nous soutenons le travail de l’ entreprise qui le fabrique, un style de business particulier, une mission, une série de processus internes, un certain type de gestion des relations entre clients et fournisseurs, un certain impact sur l’environnement”. “A la suite d’une rencontre avec Luigino Bruni sur la relation entre démocratie et marché – raconte Stefania – nous avons travaillé environ trois mois en cherchant à approfondir les “conceptions” et les “missions” des petits et des grands marchés, environ 20 entreprises. Selon des critères comme  la transparence, la filière de production, le respect de l’environnement, la responsabilité sociale, la forme juridique et le siège social, nous avons recueilli des informations et des données publiées sur les sites web, des bilans de développement durable, des articles et des enquêtes”. “C’est un défi enrichissant et intéressant – poursuit Francesca – qui a révélé la complexité des repères éthiques, des valeurs, des avantages qui influencent nos achats quotidiens. Cette prise de conscience  a mûri chemin faisant et nous a poussés à imaginer une initiative à partager. Le rôle de la responsabilité des citoyens concernant la consommation réfléchie et la certitude que nos achats peuvent orienter le comportement des entreprises, petites ou grandes,  ont été nos motivations pour réaliser ce projet que nous avons appelé “Into the Label”. La dernière édition de LoppianoLab nous a semblé la meilleure occasion pour la proposer”. Andrea intervient: “Sur la base du matériel recueilli, nous avons choisi pour chaque catégorie trois marques différentes en cherchant à mettre en évidence diverses nuances en termes de transparence, de prix, de qualité et d’engagement. Nous avons laissé les participants choisir le produit à acheter, après avoir partagé avec eux les clés pour repérer aussi, à l’intérieur des  étiquettes, les “calories morales” et les “sucres éthiques”. Une initiative au résultat incertain, mais qui colle à la réalité”. Comme toute toute campagne électorale qui se respecte, les votes sont précédés d’un talk-show préparé et mis en scène par les organisateurs à l’entrée de la Coop. Chacun d’eux présente son “candidat”, avec l’intervention d’un citoyen-consommateur. On remet ensuite aux participants un sachet pour l’achat, un bulletin de vote et les coordonnées d’un site web créé pour l’occasion. Les allées de la Coop, bondées de familles comme chaque samedi, se remplissent de clients occupés à lire attentivement les étiquettes. Après le passage à la caisse, un dernier geste démocratique de citoyen responsable: le produit choisi est coché et le bulletin introduit dans l’urne. Suivent les interviews, les photos et les traditionnels sondages à la sortie des urnes! En fin de soirée on compte le nombre de votants et on recueille les données: environ une centaine, mais les commentaires sont   bien plus nombreux. En attendant l’Assemblée des Jeunes EdC Italie pense déjà au second rendez-vous  “Into the Label”, qui aura lieu à Castel Gandolfo du 2 au 4 novembre, à l’occasion de l’événement international  Prophetic Economy.  Parce qu’au fond nous sommes tous des “change-makers”(acteurs du changement). Source: EdC online

Sophia : inauguration de la 11ème année universitaire.

Sophia : inauguration de la 11ème année universitaire.

La cérémonie d’inauguration de la 11ème année académique de l’Institut Universitaire Sophia (IUS) de Loppiano (Florence) se tiendra le 22 octobre, à 17h, dans l’Auditorium. Après les salutations du Grand Chancelier, le Cardinal Giuseppe Betori, Archevêque de Florence, du Vice Grande Chancelière la Professeure Maria Voce, Présidente de l’Œuvre de Marie, et du Professeur Egidio Sgrulloni, Président de la Fondation pour Sophia, suivra une série d’interventions “En duplex : Sophia et l’Université de Pérouse”, avec les interventions du Prof. Piero Coda, Recteur de l’Institut Universitaire Sophia, du Prof. Franco Moriconi, Grand Recteur de l’Université des Études de Pérouse, et de la Professeure Mary Elisabeth Trini, à la fois diplômée de l’I.U. Sophia et de l’Université de Pérouse. En conclusion une table ronde intitulée “Le défi de la fraternité dans la politique et le droit”, présentée par le Centre de Recherche “Sophia Center for Research on Politics and Human Rights”. Interviendront les professeurs Antonio Maria Baggio (IUS), Adriana Cosseddu (Université de Sassari), Antonio Márques Prieto (Universidad de Malaga).  

Sur les traces de la « Révolution de velours »

Sur les traces de la « Révolution de velours »

Les grandes évolutions de l’Europe Centrale – et en particulier du peuple tchèque – serviront de toile de fond à cette nouvelle étape du chemin d’Ensemble pour l’Europe, qui prône un accueil réciproque entre les différentes identités culturelles et politiques. En novembre 2017, la rencontre européenne des Amis d’Ensemble pour l’Europe s’est déroulée à Vienne (Autriche), ville pont entre l’Est et l’Ouest. Un pas de plus et nous nous trouverons au Centre-Est de l’Europe, avec le désir commun de faire face aux difficultés, préjugés et craintes qui, actuellement, pèsent lourdement dans et entre les pays membres de l’Union Européenne, et au-delà. Par la vie de l’Évangile, nourrie et éclairée par la présence du Christ dans les communautés chrétiennes et entre elles, cette rencontre veut témoigner que le chemin vers une Europe « maison des nations et famille des peuples » n’est pas une utopie. Sur les traces de la « Révolution de velours » Le 17 novembre, la République Tchèque commémorera le début de la « sametovà revoluce » (révolution pacifique, dite « de velours »), qui a fait de ce pays un des protagonistes de la réunification de l’Europe, processus qui dure encore. Cette coïncidence interpelle les Amis d’Ensemble pour l’Europe, et les invite à renouveler leur engagement commun : porter dans la culture post-séculière l’esprit de l’humanisme chrétien, offrant ainsi leur contribution pour donner vie et forme à une Europe plus unie. Thomas Halik, théologien et philosophe, ami personnel de Vaclav Havel, Jaroslav Sebek, membre de l’Institut d’Histoire de l’académie des Sciences de République Tchèque, et Pavel Fischer, homme politique tchèque émergent, ainsi que des responsables et représentants de divers Mouvements, Communautés et Associations, ouvriront par des réflexions et témoignages ce congrès à l’objectif audacieux : rappeler une autre Europe, celle des grands espoirs et des promesses. Ils sont issus du riche patrimoine d’une multiplicité ethnique, sociale et culturelle qui tend à la communion et au dialogue. Le rendez-vous de Prague devient ainsi une étape importante dans l’histoire d’Ensemble pour l’Europe, qui cette fois encore, s’engagera pleinement pour une Europe plus unie, plus juste et plus fraternelle. Belle occasion pour se préparer ensemble aux prochaines élections du Parlement européen. La rencontre se terminera par une soirée ouverte aux représentants de Mouvements et Communautés des différentes Églises présentes en République Tchèque. Lieu de la rencontre : Mariapolis Centre, Mladoboleslavská 667, 190 17 Prague 9 – Vinoř, République Tchèque – Tel. +420 286 007 711; e-mail : cmpraha@espol.cz, www.centrummariapoli.cz Source: Ensemble pour Europe Foto: Canva

Inde: le projet #zerohungergeneration continue.

Inde: le projet #zerohungergeneration continue.

En septembre dernier, Mayur et ses amis ont visité un bidonville à Bhandup et une école à Kanjur (Mumbai). Ils ont rencontré environ 110 enfants. Mayur et son groupe Mayur’s Dance Académy ont organisé des ateliers de danse pour les enfants d’une école municipale dans le quartier de Bhandup. En conclusion, la distribution attendue de nourriture substantielle comme le lait, les fruits… pour la plus grande joie de tous ! Ces derniers mois, malgré les fortes pluies, nous, Juniors pour l’Unité de Andheri (Mumbai), avons fait du porte à porte pour récolter de vieux journaux à recycler chez plus de 50 familles de notre quartier. Nous avons aussi distribué des lettres à tous les résidents du quartier pour leur demander la même chose. Beaucoup nous ont donné généreusement leurs journaux; d’autres, qui n’en avaient pas, ont voulu quand même nous aider en nous offrant des céréales et des cahiers pour l’école ; d’autres, enfin, nous ont donné de l’argent pour acheter du matériel scolaire. Quelques-uns des parents et des amis se sont joints à nous pour soutenir l’initiative même dans ses aspects les plus pratiques. Nous avons ainsi ramassé 383 kg de papier ! La personne qui l’a acheté nous a fait un bon prix et il a même voulu nous donner une somme en liquide « parce qu’il s’agit d’une bonne cause », nous a-t-il dit. L’argent recueilli nous a permis d’acheter une grande quantité de céréales que nous avons données aux sœurs Ursulines qui s’occupent des enfants malades de SIDA et de leur famille. Même si c’était fatigant, dans nos cœurs la joie d’avoir réalisé quelque chose de concret l’a emporté. Nos efforts, même modestes, ont permis de faire un petit pas en avant dans le « Projet Faim Zéro » progetto-famezero lancé par la FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations – http://www.fao.org/home/en/) et dans lequel nous nous sommes engagés en tant que Juniors de l’unité du monde entier. Nous sommes heureux que tout ait bien marché – concluent Anu et Alvin, juniors pour l’unité d’Andheri – mais maintenant nous voulons continuer à faire quelque chose de plus pour construire un monde meilleur, en supprimant la faim, à commencer par notre voisinage.


Voir le vidéo de Mayur Jayram Mandavkar https://vimeo.com/275832408

Ensemble pour l’Europe 2018 à Prague

Ensemble pour l’Europe 2018 à Prague

Les grandes évolutions de l’Europe Centrale – et en particulier du peuple tchèque – serviront de toile de fond à cette nouvelle étape du chemin d’Ensemble pour l’Europe, qui prône un accueil réciproque entre les différentes identités culturelles et politiques. En novembre 2017, la rencontre européenne des Amis d’Ensemble pour l’Europe s’est déroulée à Vienne (Autriche), ville pont entre l’Est et l’Ouest. Un pas de plus et nous nous trouverons au Centre-Est de l’Europe, avec le désir commun de faire face aux difficultés, préjugés et craintes qui, actuellement, pèsent lourdement dans et entre les pays membres de l’Union Européenne, et au-delà. Par la vie de l’Évangile, nourrie et éclairée par la présence du Christ dans les communautés chrétiennes et entre elles, cette rencontre veut témoigner que le chemin vers une Europe « maison des nations et famille des peuples » n’est pas une utopie. Sur les traces de la « Révolution de velours » Le 17 novembre, la République Tchèque commémorera le début de la « sametovà revoluce » (révolution pacifique, dite « de velours »), qui a fait de ce pays un des protagonistes de la réunification de l’Europe, processus qui dure encore. Cette coïncidence interpelle les Amis d’Ensemble pour l’Europe, et les invite à renouveler leur engagement commun : porter dans la culture post-séculière l’esprit de l’humanisme chrétien, offrant ainsi leur contribution pour donner vie et forme à une Europe plus unie. Thomas Halik, théologien et philosophe, ami personnel de Vaclav Havel, Jaroslav Sebek, membre de l’Institut d’Histoire de l’académie des Sciences de République Tchèque, et Pavel Fischer, homme politique tchèque émergent, ainsi que des responsables et représentants de divers Mouvements, Communautés et Associations, ouvriront par des réflexions et témoignages ce congrès à l’objectif audacieux : rappeler une autre Europe, celle des grands espoirs et des promesses. Ils sont issus du riche patrimoine d’une multiplicité ethnique, sociale et culturelle qui tend à la communion et au dialogue. Le rendez-vous de Prague devient ainsi une étape importante dans l’histoire d’Ensemble pour l’Europe, qui cette fois encore, s’engagera pleinement pour une Europe plus unie, plus juste et plus fraternelle. Belle occasion pour se préparer ensemble aux prochaines élections du Parlement européen. La rencontre se terminera par une soirée ouverte aux représentants de Mouvements et Communautés des différentes Églises présentes en République Tchèque. Lieu de la rencontre : Mariapolis Centre, Mladoboleslavská 667, 190 17 Prague 9 – Vinoř, République Tchèque – Tel. +420 286 007 711; e-mail : cmpraha@espol.cz,  www.centrummariapoli.cz Beatriz Lauenroth

Le Pape François invite à la prière.

Le Pape François invite à la prière.

Au cours du mois d’octobre, à la demande explicite du Pape François, tous les fidèles du monde sont unis dans la communion et dans la pénitence, en tant que peuple de Dieu, pour  demander à la Sainte Mère de Dieu et à Saint Michel Archange de protéger l’Église contre les assauts du diable, principal artisan de la division entre les hommes et Dieu, et de la rendre en même temps toujours plus consciente des fautes, des erreurs et des abus commis aujourd’hui et dans le passé. Il propose   de conclure la récitation Chapelet par l’antique invocation “Sub Tuum Praesidium” – qui dit: “Sous ta protection nous cherchons refuge , Sainte Mère de Dieu. Ne méprise pas nos supplications, éprouvés que nous sommes, mais libère-nous de tout danger, Ô Vierge Glorieuse et Bénie” – et par la prière à Saint Michel Archange, composée par Léon XIII, qui demande , entre autres: “ Saint Michel Archange, défends-nous dans la lutte: sois notre aide contre la malice et les embûches du démon”.    

Congrès Église et compositeurs

Congrès Église et compositeurs

Photo: Pontifical Council for Culture

On sent l’urgence de l’évangélisation et on comprend combien la musique peut y jouer un grand rôle”, affirme Nancy Uelmen, qui compose et interprète des chants pour le Gen Verde International Performing Arts Group et qui participe à ce congrès au nom du groupe musical du Mouvement des Focolari. Ce congrès de trois jours, à l’initiative du Conseil Pontifical de la Culture, sous  la conduite du cardinal Gianfranco Ravasi, avait pour titre: “Église et Compositeurs: Paroles et sons”. En plus des divers intervenants, il y avait environ 110 inscrits représentant plusieurs conférences épiscopales et instituts universitaires de nombreux pays, parmi lesquels quelques compositeurs. La session  a débuté par une réflexion sur “Musique et Paroles”, en traitant les questions concernant la mémoire, l’intelligibilité et de le sens; ensuite sur “Musique et Évangile”, qui a permis de présenter quelques expériences de vie personnelle et communautaire, ainsi que l’impact des divers styles de musique et de composition; enfin sur “Musique et Instruments”, à caractère plus technique et centrée sur les diverses sonorités, en culminant avec la voix humaine.

Photo: Pontifical Council for Culture

“Il a été aussi question du grand besoin d’évangéliser avec la musique, en dehors de l’espace liturgique”, rappelle Uelmen.  “ C’est l’heure du courage expressif”, déclarait Mgr Marco Frisina, directeur du Chœur du Diocèse de Rome. “Le deuxième jour, on m’a confié – raconte Nancy – un atelier que j’ai intitulé “Spiritualité et Composition dans la Nouvelle Évangélisation”. J’ai voulu prendre en considération la situation des jeunes aujourd’hui et l’appel que nous ressentons de “sortir vers les périphéries” à travers nos projets “Start Now”, en particulier pour rejoindre les plus défavorisés. J’ai aussi donné quelques éléments de la spiritualité de l’unité qui nous m’aide et peut nous aider à passer du Moi au Nous dans le processus de composition, en illustrant cette démarche avec quelques uns de nos textes les plus récents”.

Photo: Pontifical Council for Culture

“Dans l’après-midi – poursuit Nancy Uelmen – il y avait un temps dédié aux Mouvements ecclésiaux, avec une table ronde ouverte à tous les participants du congrès. Nous étions trois à intervenir: Luciana Leone, du Renouveau charismatique, le compositeur Pippo Molino, de Communion et Libération et moi-même qui représentais les Focolari. Nous avons pu échanger sur nos approches et perspectives sur la vie musicale au sein de l’Église; à propos de la liturgie, mais aussi dans d’autres domaines. J’ai fait une brève communication sur le rôle de la musique dans notre Mouvement et ensuite j’ai raconté de façon plus spécifique l’expérience que nous vivons en tant que Gen Verde, en faisant de la musique pour et avec les jeunes”. “En plus des riches exposés des personnalités internationales de la musique au sein de l’Église, il y a eu de nombreuses occasions d’échanges et de dialogue avec les divers participants. En particulier avec quelques représentants des mouvements et associations, avec lesquels on partageait le désir de collaborer davantage entre nous. On percevait en effet le besoin de “sortir” ensemble pour aller vers ceux qui ne fréquentent pas l’Église, et nous pensons que l’on peut faire beaucoup à travers la musique”. Le congrès s’est conclu à Assise par un Concert dans la Basilique supérieure, dans le cadre du Prix “Francesco Siciliani”, concours international pour une composition de musique sacrée, exécuté par le St. Jacob’s Chamber Choir, Stockholm, dirigé par Gary GRADEN. Voir le programme:  (http://www.theologia.va/content/cultura/it/eventi/major/compos.html )

Chiara Lubich : J’ai un rêve

Chiara Lubich : J’ai un rêve

« Si j’observe, ce que l’Esprit Saint a fait en nous et en de nombreuses autres “affaires” spirituelles et sociales à l’œuvre actuellement dans l’Église, je ne peux qu’espérer qu’il agira encore et toujours avec la même générosité et magnanimité. Il le fera à travers des œuvres qui naîtront ex-novo de son amour et en développant celles qui existent déjà, comme la nôtre. En attendant, je rêve que notre Église soit enveloppée d’une atmosphère qui corresponde davantage à son être Épouse du Christ ; qu’elle se présente au monde plus belle, plus une, plus sainte, plus charismatique, plus conforme à son modèle Marie, donc plus mariale, plus dynamique, plus familiale, plus intime, et qu’elle se modèle davantage sur le Christ son Époux. Je rêve qu’elle soit un phare pour l’humanité. Et je rêve qu’elle suscite un peuple saint, d’une sainteté jamais vue jusqu’à présent. Je rêve que l’aspiration à une fraternité vécue, diffusée sur la terre, réclamée – comme on le constate aujourd’hui – par les consciences de millions de personnes, devienne dans l’avenir, au cours du troisième millénaire, générale, universelle. Je rêve donc d’une diminution des guerres, des conflits, de la faim, des innombrables maux dont le monde est affligé. Je rêve d’un dialogue d’amour plus intense entre les Églises qui rapproche l’heure où nous formerons une unique Église. Je rêve que le dialogue soit vivant et fécond entre les religions et qu’il s’accroisse ; que les personnes des religions les plus variées soient liées entre elles par l’amour, cette “règle d’or” qui se trouve dans leurs livres sacrés. Je rêve que les diverses cultures du monde se rapprochent et s’enrichissent réciproquement, pour former une culture mondiale basée sur les valeurs permanentes, véritable richesse des peuples, qui doivent s’imposer comme sagesse globale. Je rêve que l’Esprit Saint continue à être la source d’eau vive des Églises ; qu’il consolide, au-delà de leurs frontières, les “semences du Verbe”. Ainsi l’avènement de quelque chose de “nouveau” – lumière, vie, œuvres nouvelles que seul Lui peut susciter – ne cessera d’inonder le monde. Et toujours davantage d’hommes et de femmes suivront le droit chemin, convergeront vers leur Créateur, se mettront cœur et âme à son service. Je rêve que les relations basées sur l’évangile s’étendent des personnes aux groupes, aux mouvements, aux associations religieuses et laïques ; aux peuples, aux États… Ainsi, il sera naturel d’aimer la patrie de l’autre comme la sienne et de tendre à une communion des biens universelle : au moins en prospective. [..] Je rêve donc que les Cieux nouveaux et les terres nouvelles commencent à se réaliser sur la terre, autant que possible. Je rêve beaucoup mais nous avons devant nous un millénaire pour réaliser tout cela ». Chiara Lubich Traduit de : Attualità. Leggere il proprio tempo, Città Nuova, Roma 2013, pp. 102-103

Soigner par le sourire

Sourire fait du bien, les scientifiques le confirment: sourire allonge l’espérance de vie, réduit le stress, rapproche les personnes entre elles. Parfois cela peut aussi changer la vie. La Journée internationale du Sourire, une idée de Harvey Ball, le créateur du “smile” qui a inspiré les émoticônes, est célébrée depuis 1999 chaque premier vendredi d’octobre. Sourire n’est pas toujours facile, mais nécessaire. “Je ne connais aucun autre signe de supériorité en l’homme si ce n’est celui d’être aimable”, a affirmé Beethoven. Et Platon: “Chaque personne que tu rencontres  mène un combat dont on ne sait rien. Sois toujours aimable”. Hunter Dherty Adams, surnommé “Patch” (“pansement” en anglais), médecin, activiste et écrivain, est connu dans le monde entier  pour pratiquer et soutenir la Clown-thérapie. Très convaincus que  joie et créativité font partie intégrante du processus de soin, spécialement chez les enfants, Patch et ses collaborateurs luttent contre la souffrance et la maladie en portant un faux-nez rouge de clown, devenu le signe distinctif d’une nouvelle manière d’exercer la profession de médecin. Adams a consacré sa vie  à étudier l’être humain sous tous ses aspects et à créer un système sanitaire à la portée de tous. Sa philosophie de la guérison part de l’esprit, de l’action qui stimule chez les patients l’élaboration d’une pensée positive qui peut améliorer notre vie.      

Du rêve à l’engagement : les propositions de Loppianolab

Du rêve à l’engagement : les propositions de Loppianolab

« Plus de mille participants, parmi lesquels un quart dans la tranche d’âge des jeunes, juniors et enfants ; trois focus centraux sur le travail, l’éducation, la participation, à partir de l’héritage de ‘68 ; presque 50 ateliers pour petits et grands ; des dizaines de conférenciers » souligne satisfaite, Aurora Nicosia, Directrice de la revue Città Nuova, au terme de LoppianoLab, le laboratoire pour l’Italie qui a eu lieu les 29 et 30 septembre, dans la cité-pilote internationale de Loppiano et dont le titre rappelait l’anniversaire de la contestation : ‘’Du rêve à l’engagement, l’éducation, la participation, le travail à cinquante ans de ‘68’’. Chacun des trois thèmes – éducation, participation, travail – a été au centre d’une séance plénière à laquelle ont suivi une série d’ateliers ouverts à la contribution de tous. La matinée du 29 septembre a été consacrée au thème du travail avec le focus ‘’Pourquoi le travail ne finira pas’’, qui a amené au dialogue, Carlo Petrini, fondateur et âme de Slow food, avec l’économiste sœur Alessandra Smerilli et don Antonio Loffredso de la Coopérative sociale La Paranza, animée par l’avocat Flavia Cerino. Autour de l’héritage qui nous a été consigné depuis ‘68, dans le milieu culturel, politique, social et ecclésial, un échange a eu lieu entre Mario Capanna, politicien et essayiste, le théologien Brunetto Salvarani, l’ex-parlementaire Rosy Bindi, avec les modérateurs Marco Luppi (historien, Institut Univ. Sophia) et Frederico Rovea, (docteur en sciences de l’Éducation, Univ. de Padoue) avec le focus sur le titre : Du rêve à l’engagement : Plus loin que la révolution et la contestation de ‘68. La matinée du dimanche 30 septembre, s’est plutôt centrée sur le thème de l’éducation, avec le focus ‘’Du rêve à l’engagement : parlons d’éducation. Entre mémoire et futur…une question de sens’’. La confrontation, animée par l’écrivain Paolo Di Paolo, a également impliqué l’enseignant et écrivain Eraldo Affinati, Emma Ciccarelli, vice présidente du Forum Associations familiales, et Michele De Beni, pédagogue et professeur à l’Institut Universitaire Sophia. Parmi les thèmes abordés, celui de la situation dans laquelle vit aujourd’hui le monde de l’école, et d’une façon plus ample, le monde de l’éducation. « LoppianoLab a été important pour remettre au point quelques priorités : le travail, le besoin de participation dans les nombreux lieux partagés entre société et politique, le rôle central de l’éducation… » commente Marco Luppi, professeur en Histoire Politique Contemporaine à l’Institut Universitaire Sophia. « En passant du rêve à l’engagement, je repars d’une importance accrue que j’ai trouvée dans un peu tous les focus et les ateliers, donnée à celle d’un travail commun qui nous attend tous, croyants ou non croyants, vers la construction du bien commun, dans un dialogue qui n’est pas seulement possible mais urgent ». Comme les années précédentes, la formule en ateliers qui caractérise l‘événement, amené au dialogue des citoyens, des entrepreneurs, des opérateurs de la communication, des étudiants et des professeurs, des politiciens, des membres de mouvements associatifs, des jeunes, des intellectuels, de toutes les régions italiennes entre autre. « En conclusion », souligne Aurora Nicosia, « nous pouvons dire que le titre de cette édition, ‘’Du rêve à l’engagement’’, n’est pas seulement resté un slogan, mais est devenu quelque chose de vital une impulsion à ne pas renoncer aux ‘’rêves’’, comme le souligne souvent le Pape François, mais à donner à ceux-ci, l’aspect concret avec un engagement individuel et d’ensemble ». Tamara Pastorelli


2018 09 29 Loppianolab

Inclusive, équitable et durable

Inclusive, équitable et durable

Carolina Carbonel figure parmi les organisateurs du Congrès de l’Économie de Communion de Rosario, ville peuplée de la province de Santa Fe, à 300 km de Buenos Aires. Elle le définit comme étant ‘’un marathon’’. Peut-être parce que tout a commencé avec une course. « Nous étions en février 2018. Quelques mois auparavant avait été annoncée la proposition d’organiser le congrès dans notre ville. Il faisait très chaud. En marchant dans la partie piétonnière de la ville, j’ai vu mon vieil ami de l’université, aujourd’hui directeur d’une chaîne d’hôtels. En courant, je l’ai arrêté et lui ai raconté notre rêve : ainsi avons-nous trouvé le lieu pour le Congrès ». Le 6 septembre dernier, 70 personnes, « assez nombreuses si on considère que ces jours-là, les facultés sont l’objet de contestations de la part des étudiants », sont présentes à l’ouverture, avec une conférence intitulée :’’Qu’est-ce que l’Économie de Communion ?’’. Le second jour, le ‘’marathon’’ continue. « Toute l’équipe – c’est le récit de Carolina – se lève tôt pour aller trouver plus de 300 jeunes de la quatrième et de la cinquième année de 12 écoles de Rosario, rassemblés au ‘’Colegio Natividad del Señor’’ afin de participer à un workshop. Les jeunes mettent toute leur propre créativité pour ‘’créer’’ des entreprises et ‘’prendre des décisions’’ sur différentes situations de concurrence, de crise, de distribution des bénéfices, et de sélection du personnel. La partie la plus intéressante en tout cas, est l’examen auquel se soumettent les entrepreneurs de l’EdC présents, qui répondent avec leur propre expérience de vie. Pendant l’après-midi, nous allons à l’ After Unplugged ‘’Empresas de un solo tiempo’’ à La Maquinita Rosario ». Il s’agit d’un co-working où Gonzalo Perrín, Leandro Simeoni et Lucas Longhi racontent leur propre expérience d’entrepreneurs pour un projet de bien commun. « Le samedi 8, nous avons souhaité la bienvenue aux 120 participants venus de plus de 30 villes, de 8 provinces, et de 4 pays différents. Un beau groupe, très hétérogène pour les âges et les professions. A une présentation innovante de l’EdC, d’aujourd’hui aux origines, ont suivi les témoignages des employés de quelques entreprises qui font partie du projet. Expériences différentes, d’une entreprise familiale qui produit des bancs solides, à un contact center avec 1.200 employés, jusqu’à ‘’Nomines’’, une entreprise inclusive qui engage seulement des personnes de handicaps différents ». Après le repas de midi, la proposition originale d’un jeu, la chaise musicale, mais dans une version différente, et aussi plus amusante : au lieu d’éliminer ceux qui ne réussissent pas à trouver une chaise, on élimine les chaises. « Il faut de l’ingéniosité et de l’équilibre pour s’asseoir sur les autres sans se faire mal. Le moment le plus difficile, c’est lorsqu’il ne reste plus qu’une chaise et que tous doivent s’asseoir sans que personne ne tombe. De la même ingéniosité, ont aussi besoin ceux qui travaillent à l’élimination de la pauvreté ». Avec une grande profondeur donc sont présentées quelques-unes parmi les réalités les plus tristes présentes dans la société, pour rappeler pourquoi l’EdC est née. Et enfin, conclut Caroline, « lorsque tu penses qu’il manque peu pour arriver au but », car il s’agit toujours d’un marathon, « et désormais plus rien d’autre ne peut arriver, l’imprévisible arrive. Le dimanche, quelques enfants de huit ans racontent leurs expériences : une petite entreprise pour gagner des sous afin de partager avec les jeunes d’autres pays en guerre, ou bien les visites à un centre pour personnes âgées où ils apprennent à les estimer ». A la fin, l’interview faite à Martina, 9 ans : « les questions, mais surtout les réponses, montrent la prophétie inhérente à l’EdC : les personnes qui, dès leur enfance vivent la culture du don, sont celles qui un jour, pourront changer l’économie ». Source : www.focolare.org/conosur      

L’art de la gratuité s’apprend en famille

L’art de la gratuité s’apprend en famille

Le mot économie vient du grec et  se rapporte directement à la maison (oikos nomos, règles pour gérer la maison), donc à la famille. Mais l’économie moderne, et encore davantage celle de notre époque, a été pensée comme une réalité régie par des principes différents, distincts et sous bien des aspects opposés aux principes et aux valeurs qui ont toujours régi et continuent de régir la famille. Un principe fondateur de la famille, peut-être le plus important et qui sous-tend les autres, est celui de la gratuité, très éloignée l’économie capitaliste: celle-ci produit  des ersatz de la gratuité (rabais, philanthropie, soldes) qui immunisent les marchés contre la vraie gratuité. La famille en effet est le principal lieu où nous apprenons, pendant toute notre vie et plus particulièrement au cours de l’enfance, ce que Pavel Florensky appelait “l’art de la gratuité”. C’est là que dès notre plus jeune âge nous apprenons aussi à travailler, parce qu’il n’y a pas de travail bien fait sans gratuité. Mais notre culture associe la gratuité au produit “gratis”, au gadget, au rabais, à la demi-heure supplémentaire de travail non rémunérée, au prix zéro (Saint François nous a dit au contraire que la gratuité n’a pas de prix: on ne peut ni l’acheter ni la vendre parce qu’elle est inestimable). […] La gratuité est une façon d’agir et un style de vie qui consiste à s’approcher des autres, de soi-même, de la nature, de Dieu, des choses non pour en faire un usage utilitariste à son propre avantage, mais pour les reconnaître dans leur altérité et dans leur mystère, les respecter et les servir. Dire gratuité  signifie donc reconnaître qu’on adopte un comportement parce qu’il est bon, et non en fonction d’une récompense ou d’une amende. […] Si la famille veut, et doit, cultiver l’art de la gratuité, elle doit faire très attention à ne pas laisser entrer à la maison la logique de la prime à la production qui aujourd’hui règne partout. […] L’une des tâches caractéristique de la famille c’est précisément  de transmettre l’éthique du travail bien fait, une éthique qui résulte justement du principe de gratuité. Si au contraire on commence à pratiquer en famille la logique et la culture de la récompense, l’argent devient alors le motif pour lequel on fait ou non les petites tâches ou travaux domestiques. Ces enfants, une fois adultes, seront difficilement de bons travailleurs, parce que le travail bien fait de demain repose sur cette gratuité que l’on apprend surtout au cours des premières années de vie, et particulièrement à la maison. L’absence du principe de gratuité en économie dépend aussi, et beaucoup, de l’absence du regard féminin. […] Les femmes considèrent la maison et  l’économie avant tout du point de vue des relations humaines qui se tissent à travers elles. Les premiers biens qu’elles voient sont les biens relationnels et les bien communs, et à partir de là elles voient aussi les biens économiques. Ce n’est certainement  pas par hasard  que l’Économie de Communion est née à partir du regard d’une femme (Chiara Lubich), que la première théoricienne  des biens communs a été Katherine Coman ( en 1911), et que Elinor Ostrom a reçu (la seule femme jusqu’à présent) le prix Nobel d’économie précisément en raison de ses travaux sur les biens communs. Et ce sont deux femmes, Martha Nussbaum et Carol Uhlaner, qui sont à l’origine de la théorie des biens relationnels. Lorsque manque le regard féminin sur l’économie, les seules relations prises en considérations sont celles qui sont utiles. Les relations entre personnes et avec la nature ne sont alors plus perçues comme  comme bonnes en soi, mais comme des moyens utilisés en vue de se procurer des biens. Si le regard et le génie féminin de la oikos, maison, avaient été présents lors de la fondation théorique de l’économie moderne, nous aurions eu une économie plus attentive aux relations, à la redistribution des bénéfices, à l’environnement et peut-être à la communion. La communion est en effet une grande réalité qui peut passer de la famille à l’économie d’aujourd’hui. […] Aujourd’hui, tout discours sur la famille, pour être crédible, doit se calquer sur les enfants et l’économie, autrement dit sur le partage, l’accueil et la communion. Parce que les enfants, tout comme l’économie, ne sont autre chose que la vie ordinaire de tous et de chacun, le seul lieu où la “prophétie” se nourrit et grandit. Source: http://www.avvenire.it  “Cosi lo sgaurdo femminile puo cambiare l’economia” (Ainsi le regard féminin peut changer l’économie”), 23 août 2018.

La médecine est rencontre

La médecine est rencontre

“Il y a quelques années, le rapport médecin-patient a été défini comme « une histoire de silence », dans la conviction qu’un bon patient doit suivre les directives du médecin sans faire aucune objection ni poser de question ». Flavia Caretta, médecin gériatrique à la Policlinique « A. Gemelli » de Rome et point de référence de Health Dialogue Culture, est parmi les organisateurs du dernier congrès réalisé par le réseau international à Caruaru, dans l’État du Pernambuco, dont le titre était : « Dialogue Interdisciplinaire dans le rétablissement de la Santé Intégrale » (23-25 aout). HDC maintient le lien entre des professionnels du domaine biomédical qui, en s’inspirant de la spiritualité de l’unité de Chiara Lubich, ont commencé une réflexion et un partage expérimental sur le thème du soin du malade, considéré dans sa globalité. Près de 400 professionnels étaient présents au congrès, venant de toutes les régions du Brésil. « L’insatisfaction du patient pour cause de ‘mauvaise’ communication – observe Caretta – est supérieure à tout autre insatisfaction due aux compétences techniques. La culture technologique a favorisé la spécialisation des savoirs, mais a souvent « fragmenté » l’identité du patient et les relations interpersonnelles entre qui soigne et qui est soigné. Le risque pourrait être de perdre ou de ne jamais acquérir la capacité de regarder le malade dans son ensemble. Tout entretien pour se faire soigner contient aussi une exigence de relation. Ignorer cette dimension veut dire réduire la médecine à l’application d’une technique, à une prestation de services, alors qu’en premier lieu se trouve la rencontre avec une personne ». “La qualité de la rencontre avec le médecin ne dépend pas uniquement de l’application de connaissances scientifiques ou des “capacités” communicatives de l’opérateur, mais aussi de sa capacité à “entrer” dans le vécu du patient. On ne peut considérer le processus d’assistance comme un protocole de procédures, parce qu’il implique une dimension humaine imprévisible, pas applicable à tous, qui se joue à l’intérieur de la relation personnelle, et réciproquement. Aucune action soignante n’aurait le même effet si l’on n’entrait pas en relation avec l’autre. (…) Parmi les nouvelles tendances en médecine, en plus de la communication, à la personnification des soins, de nouveaux styles de vie sont mis en valeur, comme le rôle que prennent la communauté et la société pour la santé et en particulier la dimension spirituelle ». Je voudrais offrir quelques méthodes déjà expérimentées et partagées par de nombreux professionnels de compétences, pays et cultures différentes, qui s’inspirent dans leur vie et leur profession des valeurs inhérentes à la spiritualité du mouvement des Focolari. (…) A l’intérieure de la relation avec le patient quelques stratégies se sont démontrées efficaces, comme l’écoute, qui demande de déplacer ses propres préoccupations, jugements, interprétations rapides, pour laisser place à ce que l’autre veut communiquer, par ses paroles, ses regards, ses silences. Même le silence communique, quelquefois il est plus éloquent que ce que l’on pourrait cueillir dans un dialogue. Et encore, l’engagement à réussir à se couler dans le moment présent en se libérant de la hâte et des conditionnements qui pourraient offusquer la décision à prendre ». La cohérence entre les valeurs spirituelles et leur mise en pratique dans la profession, a souligné Caretta, “ne s’applique pas seulement au rapport avec les patients. Toujours agir en lien étroit avec les différentes compétences est incontournable. Les revues scientifiques, surtout ces dernières années, dans le but d’améliorer l’organisation des services et la qualité de l’assistance, mettent de plus en plus en lumière l’équipe de soin, le travail en groupe, la pluridisciplinarité. (…) Je me souviens d’une expression de Vaclav Havel, poète et premier président de la République Tchèque ; « L’espérance n’est pas de croire que les choses vont changer. Espérer, c’est croire que tu peux faire une différence ». La réciprocité peut transformer toute composante du monde sanitaire, opérateurs ou patients, toute composante du monde académique, étudiants ou professeurs, chez l’acteur du changement ». Contacts, nouvelles et approfondissements, voir : www.healthdialogueculture.org

Tsunami et tremblement de terre en Indonésie

Plus de 1.200 cadavres retrouvés après le tremblement de terre et le tsunami qui ont frappé l’ile de Sulawesi. Le site du Vatican rapporte que « 1203 corps ont été retrouvés, mais quelques-uns n’ont pas encore été identifiés ni récupérés », a dit Insan Nurrohman, vice-président de Aksi Cepat Tanggap, une des principales ONG indonésiennes. Les secouristes travaillent sans relâche. Réussir à extraire des personnes encore vivantes est une tâche délicate. « Le gouvernement envoie les bulldozers pour déblayer les ruines – affirme Matteo Amigoni, responsable de Caritas Italienne pour l’Indonésie et les Philippines – mais il existe aussi un problème de manque d’électricité et de carburant, qui empêche l’utilisation des machines ». A l’angélus, le pape François a dit : « Je prie pour les défunts, malheureusement nombreux, pour les blessés et ceux qui ont perdu leur habitation et leur travail. Que le Seigneur les console et soutienne les efforts de ceux qui s’engagent à leur porter secours ».

Les personnes âgées, racines de tout peuple

‘’Vous, qui avez traversé un grand nombre de saisons, vous êtes le témoignage vivant de la constance dans l’adversité, mais aussi du don de la prophétie, qui rappelle aux jeunes générations que le soin et la protection de ceux qui nous ont précédés sont les bienvenues et appréciées par Dieu, et qui crient vers Dieu quand elles sont mises en veilleuse’’. C’est en prononçant ces paroles que le pape François s’est adressé à toutes les personnes âgées du monde dont le premier octobre on fête la Journée internationale qui leur est consacrée. ‘’Vous qui vous êtes dépensés corps et âme, qui avez donné la vie à la poursuite de la liberté de votre patrie, bien souvent vous vous sentez oubliés. Bien que cela soit paradoxal, aujourd’hui, au nom de la liberté, les hommes libres assujettissent les personnes âgées, à la solitude, à l’ostracisme, au manque de ressources et à l’exclusion et jusqu’à la misère. […] Vous qui avez traversé tant de saisons, n’oubliez pas que vous êtes les racines d’un peuple’’.

Évangile vécu: l’unique loi est celle de l’amour

Séparation Je n’aurais jamais pensé que nos parents auraient pu se séparer. Mais lorsque cela est arrivé, avec l’incertitude de l’avenir et la certitude que ma vie n’aurait plus jamais été comme avant, me sont venues à l’esprit de nombreuses pensées tristes et confuses. Nous sommes trois frères qui sommes restés avec maman, une “super maman” comme nous l’appelons. Mais tout avait changé. Si auparavant nous n’avions jamais eu de problèmes scolaires, ce n’était plus le cas. Lorsque nous nous en somme rendu compte, nous nous sommes mis à travailler davantage, surtout pour donner de la joie à maman. Vivre sans papa n’est pas chose facile, mais dès notre plus jeune âge nos parents et grands-parents nous ont appris à ne pas juger. L’un des moments les plus beaux, c’est lorsque nous prions tous ensemble et que nous demandons à Dieu que s’accomplisse son dessein sur chacun. J.P.L. – Colombie Élève difficile Il y a maintenant plusieurs années est arrivé dans ma classe un élève particulièrement difficile à cause d’un problème familial. Comme il avait parfois des comportements violents, quelques parents d’élèves ont protesté auprès du directeur. Sachant qu’il était menacé d’exclusion, j’ai obtenu l’autorisation de pouvoir m’occuper personnellement de lui, j’ai donc avisé mes collègues et obtenu la collaboration des élèves.  Parallèlement une famille amie a pris contact avec ses parents pour les soutenir, le temps que que la situation s’améliore. Après de nombreuses années je suis retournée dans cette ville où je n’étais plus revenue. J’ai revu mon élève, désormais adulte et devenu un père de famille très attentionné. T.M. – Italie Le gâteau Un de nos voisins s’opposait à la restructuration de notre petite maison, avec des motivations objectivement injustes. Fatigué par ses lettres de protestation, mon mari a pris conseil auprès d’un avocat en pensant lui intenter procès. Mais par la suite, en en parlant ensemble, nous avons choisi une autre voie, celle que nous suggérait le coeur: chercher à établir un pont entre lui et nous. J’ai préparé un gâteau et nous sommes allés le trouver. Il nous a demandé: “Comment avez-vous fait pour savoir qu’aujourd’hui c’est l’anniversaire de ma fille?”. Le conflit s’est transformé en rencontre. Quelques jours après ils nous ont invités à leur tour et désormais nous avons de nouveaux amis. M.– Espagne Le mur Sept ans de mariage ne nous avaient pas conduits à l’unité de cœur que nous désirions. Triste et découragé, je pensais que c’était à cause de notre immaturité et de l’incompatibilité de nos caractères. Dans ce climat nous étions portés à nous juger et entre nous deux le mur de l’incommunicabilité s’élevait de plus en plus. Par ailleurs un sentiment de culpabilité pesait sur nous du fait que nous ne réussissions pas à transmettre à nos enfants l’amour qu’un mari et une femme devraient témoigner. J’avais déjà renoncé à lutter lorsque la proximité de quelques amis qui vivent l’Évangile nous a aidés à abattre ce mur. Des signes me sont aussi parvenus de la part de mon épouse, ce qui  me donnait des raisons d’espérer. Nous avons appris à nous accueillir, à nous demander pardon lorsque nous nous trompons, à nous considérer comme un don l’un pour l’autre et à voir dans nos échecs une occasion de recommencer à nous aimer. Aidés par l’amitié et les prières des autres, nous sentons que Dieu nous aime et qu’il conduit notre famille. L.- Italie

Aimer Jésus dans l’autre

Aimer Jésus dans l’autre

“Ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait” (Mt 25, 40): cette Parole exprime de façon définitive qui est l’homme et quelle est sa réalité. Cette façon de voir  l’homme est certes un scandale, non moindre que celui que Jésus suscitait en se déclarant fils de Dieu. Au nom de sa propre liberté, de son identité et de sa particularité, l’homme pense pouvoir contester  le fait qu’on l’identifie à Jésus-Christ. L’homme veut être aimé pour lui-même, pour ce qu’il est, il ne veut pas en arriver à être déguisé en Jésus. Il craint que ce surplus d’amour qu’il reçoit par amour pour Jésus soit quelque chose qui ne tient pas compte de lui, qui le dépouille de l’amour qu’il désire pour lui-même, et dont il a besoin. Mais celui qui pour aimer Jésus dans l’autre néglige l’autre comme personne, néglige aussi Jésus en agissant de la sorte. Et celui qui considère que reconnaître la présence de Jésus dans l’homme revient à diminuer sa propre réalité n’a pas du tout compris la présence de Jésus dans le prochain. Étant donné que Jésus s’est identifié à l’homme, Dieu lui-même, qui est Amour, s’est identifié à lui. Mais l’amour n’est pas une affirmation de soi qui absorbe l’autre et l’annule: l’amour se donne et en se donnant il offre à l’autre la liberté de pouvoir être lui-même. Jésus ne me laisse pas seul. Il est de mon côté, il m’accepte tel que je suis et ce qui me concerne le concerne aussi. Je demeure moi-même, bien plus, je deviens pleinement moi-même, précisément parce que je ne reste pas seul. Le mystère du Christ est celui de chaque homme. Qu’est-ce-que cela signifie pour la personne que je rencontre et qu’est-ce que cela signifie pour moi et pour ma vie? En référence à l’autre, cela signifie que je n’ai jamais à faire à quelqu’un qui est simplement le maillon d’une chaîne, le rouage d’un engrenage ou un simple numéro dans la grande quantité de personnes existantes. Chaque fois que je rencontre un visage humain, je rencontre Dieu dans sa réalité absolue, je rencontre cette voix qui prononce encore sur chaque visage humain ce qu’elle a dit de Jésus sur le mont de la Transfiguration:” Celui-ci est mon fils bien aimé!” (Mc 9,7). Sans exception aucune. L’homme ne peut pas se soustraire à sa propre ultime dignité. Qu’il soit un criminel ou une crapule, je ne pourrai jamais plus le considérer comme un cas perdu. En chacun je rencontre le Christ, non parce qu’il est bon ou qu’il le mérite, et ni même parce qu’il a eu recours à la lumière de Dieu au cours de sa vie, mais parce que Dieu l’a adopté comme fils de façon irrévocable. L’homme est assurément introduit dans la vie divine par la grâce de Dieu qu’il a laissé entrer en lui, par le choix de croire personnellement, advenu à travers le baptême au nom de Jésus. Appartenir à Jésus n’est pas quelque chose “d’automatique”. Lorsqu’une personne naît, le Christ a déjà assumé en lui sa vie et sa mort, ses fautes et ses égarements: tout est assumé dans la vie et la mort du Christ, qui a donné sa vie pour chacun. C’est pourquoi nous rencontrons Jésus en chacun de nos prochains.. Et nous le rencontrons de manière particulière dans les petits, dans ceux qui semblent les plus éloignés de Lui, dans les personnes où son visage semble obscurci. Comment cela? Sur la croix, en vivant l’abandon de Dieu, en allant jusqu’à se faire péché (2 Cor 5, 21), Jésus s’est identifié à ce qu’il y a de plus éloigné de Dieu,  à ce qui semble le plus opposé à Lui. C’est seulement en découvrant le Christ présent en chaque prochain et en offrant à chacun de nos frères cet amour humain qui s’adresse de façon inséparable à chacun d’eux et au Christ lui-même, que chacun de nos prochains pourra découvrir sa propre identité en celle de Jésus, sa proximité  avec Lui et le fait d’être pleinement incorporé à Lui”.   (extrait de: Klaus Hemmerle “Offene Weltformel”, Neue Stadt, p. 31-33)

Le jour naît de la nuit

Le jour naît de la nuit

Démembrement des familles, pauvreté, extrême insécurité. Et puis les prix augmentent, il y a un manque de nourriture, de moyens publics, d’énergie électrique et d’eau courante. La crise d’un pays tout entier se résume dans la prière avant le dîner, le premier en terre vénézuélienne pour Agostino et Marisa :’’Seigneur, merci que nous ayons pu trouver à manger et que nous puissions  partager le repas’’. « Le programme était de rencontrer les familles, d’abord au Centre Mariapolis près de Caracas, puis à Valencia et à Maracaibo. Emeris et Oscar nous ont accompagnés et nous ont fait participer à leur vie ». Agostino et Marisa, ayant vécu de nombreuses années à Santo Domingo, revivent l’expérience de pauvreté, vécue par beaucoup de gens dans ce pays, et de la souffrance du détachement de leurs familles, contraints à émigrer. La même que pour des milliers et des milliers d’italiens ayant fui la crise de l’après-guerre. Ils embarquaient avec des valises en carton. « Le peuple vénézuélien a accueilli des migrants pendant des décennies et il est maintenant obligé d’émigrer. Du bien – être à l’extrême insécurité. Ils nous ont dit : ‘’ Nous étions riches et vivions dans l’abondance et nous ne le savions pas, maintenant, tout est précieux’’ ». ‘’La crise est la plus grande bénédiction pour les personnes et les nations, car elle mène au progrès. La créativité naît de l’angoisse comme le jour de la nuit obscure…’’. C’est ce que disait Albert Einstein en 1931. « Il fallait du courage pour entendre ces paroles », contenues dans une vidéo réalisée par les Familles Nouvelles. Les familles elles-mêmes nous ont demandé de le présenter à nouveau le jour suivant. Elles nous ont dit : ‘’ Vous avez été à S. Domingo et à Cuba pour nous aider, ici, aujourd’hui’’. ‘’Cette crise économique nous a ouvert les yeux sur les nécessités du prochain’’ ». A Caracas, le programme continue, « très serré de rendez-vous : colloques, repas avec les familles. Chacune à son tour, avait reçu une autorisation du travail et avait pu se rendre chez Emeris et Oscar. Nous avons raconté une expérience qui pour nous a été fondamentale. Nous devions décider où aller vivre et nous avions des idées complètement différentes, mais un soir, nous avons fait le pacte de faire propre, le désir de l’autre. Une solution inattendue est apparue, qui contenait les éléments importants de chacun, mais était nouvelle. Un fruit de l’amour réciproque ». Ils racontent : « Beaucoup de familles ont une voiture, mais il est toujours plus difficile de la réparer, aussi bien pour le coût que cela représente que pour le manque d’ouvriers spécialisés qui ont quitté le pays. Un gros problème, c’est les pneus. Emeris et Oscar étaient aussi préoccupés à cause d’un pneu usé. Après quelques jours, nous avons acheté deux des quatre pneus avec ce que nous avions su épargner sur la nourriture. Ils les ont remplacés et cela nous a permis de voyager ». Valencia, à deux heures de Caracas, souffre du manque d’eau et des difficultés des transports en commun. « Dans un petit village rural, Guacamaya, nous avons rencontré la communauté qui était avant en contact avec Ofelia qui a dû partir. Ils se sont décidés à trouver le moyen pour aller de l’avant sans devoir quitter le pays ». De nombreux jeunes étaient aussi présents «ils absorbaient chaque chose comme des éponges ». « Après deux jours, le voyage pour Maracaibo était exposé aux risques des contrôles et des barricades. Mais tout s’est bien passé. Sans électricité, tout était difficile : la chaleur étouffante, l’impossibilité de mettre en route l’air conditionné, le manque de connexion internet, les programmes qui sautaient. Le soir, nous devions retourner en ville, un dîner avec deux familles nous attendait, la nuit dans une autre famille, le petit-déjeuner dans une autre encore afin de voir tout le monde sans peser financièrement  sur personne. Le long de la route, un bloc de manifestants nous oblige à revenir sur nos pas. La famille qui nous accueille à nouveau, n’ayant pas au programme que nous retournerions, n’avait rien pour le repas. Nous avons pris des pâtes de nos valises et avons cuisiné. Une très belle soirée. Et puis l’incroyable : l’électricité était revenue et nous a permis de bien dormir. Le lendemain, en arrivant à Maracaibo, nous avons su qu’il n’y avait pas eu le courant électrique et pour tout le monde, ce changement de programme avait été un soulagement ». Et dans leur récit, ils racontent aussi cet épisode : « La matinée de la rencontre avec la communauté, les transports en commun faisaient défaut et il y avait de longues files pour se réapprovisionner. La famille qui avait tout organisé est arrivée après de longues péripéties. Leur fille leur avait proposé de prier pour trouver un moyen de transport, et après peu de temps, une voiture s’était arrêtée en offrant la possibilité de monter dans la voiture ». Cela aussi est le Venezuela d’aujourd’hui.  

Une page d’amitié s’ouvre

Le Saint Siège a publié un nouveau message pour inviter à « continuer avec confiance, courage et clairvoyance, le dialogue entrepris depuis longtemps » avec la République Populaire de Chine, « afin de grandir dans l’amitié authentique ». L’accord récent entre le Saint Siège et la République Populaire de Chine, signé ces jours-ci à Pékin, ouvre une nouvelle page d’amitié qui dépasse les oppositions du passé. Cet accord a débloqué la nomination de huit évêques « officiels » et approuvé leur « réadmission » dans la pleine communion avec Rome. » La Chine et le Siège Apostolique – peut-on lire dans le message du pape François – « sont appelés par l’histoire à jouer un rôle difficile mais fascinant, ils pourront agir plus positivement pour un développement plus ordonné et harmonieux de la communauté catholique en terre chinoise. Ils s’emploieront à poursuivre le développement intégral de la société en assurant un respect plus grand de la personne humaine y-compris dans le domaine religieux ». Et enfin « ils pourront œuvrer concrètement pour protéger l’environnement où ils vivent et construire un futur de paix et de fraternité entre les peuples ».  

La politique comme vocation

La politique comme vocation

Cet événement a accueilli des Députés italiens et du Parlement européen, des ambassadeurs et des diplomates, des chercheurs et des intellectuels, ainsi que de nombreuses personnes qui ont connu Giordani, y compris à travers ses écrits. Le Centre Igino Giordani et le Mouvement politique pour l’unité ont été promus par Le Mouvement des Focolari et le Centre Chiara Lubich. Depuis désormais plusieurs années des universités des cinq continents, des associations et des organismes locaux soutiennent  et partagent le projet culturel, social et politique né de la rencontre entre Chiara Lubich et Giordani. Aussi pouvons-nous  dire que l’événement qui s’est tenu à Rome est l’expression d’une longue collaboration et d’une synergie entre de nombreux acteurs. A l’ouverture du congrès Donato Falmi, coresponsable des Focolari à Rome, a lu le message de salutation de la Présidence de la République Italienne à la Présidente des Focolari, Maria Voce: “…en exprimant son estime pour cette initiative, qui vise à maintenir vivant l’exemple d’hommes et de femmes qui se sont engagés au service des valeurs universelles que sont la paix, la fraternité et la solidarité, le Président Mattarella vous adresse, ainsi qu’à tout le Mouvement des Focolari, ses salutations  les plus cordiales et ses meilleurs souhaits”. “J’ai eu la chance de connaître Igino Giordani parce que depuis tout jeune  – déclare Steni di Piazza, sénateur de Palerme – j’ai fréquenté les jeunes du mouvement des Focolari, et ensemble nous participions à des congrès de formation. En juillet 1979 j’ai rencontré Igino Giordani; il m’a dit que lors de sa rencontre avec Chiara il avait perçu une réalité nouvelle. Après de nombreuses années j’ai compris que par cette phrase Giordani se référait à la politique vécue dans la collaboration fraternelle et dans le respect de tous ses acteurs. Et c’est peut-être après cet entretien avec Igino qu’a commencé à germer en moi la vocation à la politique”. “Cette rencontre offre l’occasion d’un beau moment d’échange pour rappeler et pour essayer de remettre au centre de notre action les valeurs qui ont caractérisé ce 18 septembre il y a 70 ans – rappelle Stefano Fassina, député de Rome -. La politique devrait être ressentie et vécue comme une vocation par chaque citoyen, parce qu’il est appelé à,prendre en charge le bien public”. Pour en revenir au 18 septembre 1948, Giordani raconte dans ses Mémoires sa rencontre avec Chiara: “Dès ses premiers mots, j’ai ressenti quelque chose de nouveau.  Il y avait un timbre inhabituel dans cette voix, celui d’une conviction profonde et sûre, qui naissait d’un sentiment surnaturel. Aussi, ma curiosité fut-elle immédiatement éveillée, et un feu se mit à brûler au-dedans de moi… Lors de cette rencontre Chiara porte avec elle l’Idéal de l’unité. “Elle lui raconte simplement la divine aventure qui a débuté quelques années auparavant à Trente, qui voit déjà la naissance d’une nouvelle communauté chrétienne – précise Maria Voce dans son intervention -. Dès les débuts les premières focolarines et les premiers focolarini se nourrissent de la Lumière de cet Idéal. Il en va de même pour Igino Giordani avec lequel Chiara entretient une étroite correspondance”. Giordani était alors un catholique très engagé en politique. Il fréquentait  non seulement le Parlement mais aussi le Vatican. Sa rencontre avec Chiara va le transformer en profondeur. “Il découvrit de façon nouvelle l’unité comme principe et valeur des relations humaines, surtout en politique – affirme le politologue Alberto Lo Presti – . Il comprit que toutes les vérités partielles qu’il avait jusqu’alors considérées décisives pour réaliser une bonne politique, s’accomplissaient dans l’unité (…) L’unité devient l’étendard de sa vocation politique”. Rocco Pezzimenti, professeur d’histoire des doctrines politiques à l’université Lumsa de Rome, rappelle deux publications de Giordani: la première, qui date de 1949, s’intitule Desumanesimo (“Déshumanisme”), et la seconde (publiée au cours des années 60) Le due città.  Toutes deux sont  empreintes d’une rare  profondeur et d’une réelle dimension prophétique. Giordani dit qu’il a emprunté à St Augustin une caractéristique fondamentale: la politique n’est pas une réalité improvisée. Ce qui advient dans le domaine politique est d’abord le fruit d’une maturation intérieure”. “S’il y a une question à laquelle nous devons essayer de réfléchir aujourd’hui à la lumière de la rencontre entre Igino et Chiara – rappelle Marina Sereni, ancienne vice-présidente de la Chambre des Députés – c’est précisément l’unité dans la politique actuelle. Et la politique est une vocation à condition d’être centrée sur le Bien Commun, avec des valeurs qui ne sont pas la propriété d’une partie, mais qui visent à l’unité”. Les propos de Beatrice Lorenzin, ancienne ministre de la Santé, vont dans le même sens: “ Igino et Chiara ont été deux deux maîtres dans l’histoire de la république italienne et ont donné vie à quelque chose d’extraordinaire. Nous avons besoin de ces points de référence qui nous aident à faire une analyse sans hypocrisie, mais vivante”. Enfin place à quatre témoignages. “La première fois que j’ai entendu parler de Giordani ce fut en été 1946 – rapelle M. Rosa Russo Iervolino, ancien député – lorsque mes parents avaient été élus à l’assemblée constituante. Les interventions de Giordani étaient toujours respectueuses de celle des autres, mais en même temps très fortes au point de faire ressortir la vérité. Giordani était tellement humble que son humilité cachait son intelligence; mais celle-ci était si pétillante qu’elle ne pouvait que ressortir par ailleurs”. 20180918 conv politica giordani lubich (7)Puis ce fut celui le témoignage de Patience Lobe, la première camerounaise à avoir eu la charge de directrice des travaux publics au Ministère: “ J’ai appris de la spiritualité de l’unité des Focolari, la cohérence entre la vie et les paroles, l’importance d’aimer et de servir les autres. Avoir comme modèle une femme, Chiara, m’a donné force et courage, sans jamais consentir à des compromissions. Chiara a ouvert mon âme et mon intelligence à l’Évangile”. Luca Basile, président du conseil municipal d’Arzano (province de Naple) a conclu: “Grâce aux Focolari, j’ai pu vivre des expériences d’échange culturel riches de sens et encourageantes pour mon engagement politique sur le territoire. Mes deux prédécesseurs ont dû démissionner suite à la dissolution du conseil municipal pour cause d’infiltrations mafieuses. Vous pouvez aisément imaginer combien il est difficile d’agir dans un territoire de ce genre, mais on ne perd pas l’espérance quand on a pour exemples Chiara et Igino”. Pour actualiser tout ce qu’a engendré la rencontre entre Chiara Lubich et Giordani, il faut “nous charger de ce que vit notre Pays et l’humanité – affirme Letizia De Torre, coordinatrice internationale du Mouvement politique pour l’unité – . Que notre engagement, animé par le charisme de Chiara Lubich,  puisse offrir, dans un monde complexe, des possibilités surprenantes en vue de l’unité”. Lorenzo Russo

C’en est assez des armes nucléaires

La journée internationale promue par l’ONU en 2013 rappelle la nécessité d’une élimination totale des armes nucléaires, un objectif majeur pour la paix et la sécurité. En effet, les bombes atomiques continuent à représenter une menace inacceptable pour la population mondiale. La date choisie par l’ONU rappelle la nuit du 26 septembre 1983 où le colonel soviétique Stanislav Petrov décida, à juste titre, de considérer comme une erreur les alertes de missiles en provenance des États-Unis apparues sur les écrans, et cela malgré l’avis contraire des techniciens. Petrov choisit, dans un laps de temps record, de ne pas exécuter la procédure qui aurait conduit l’Union Soviétique à riposter avec le lancement de ses propres bombardiers atomiques. L’homme qui a sauvé le monde d’un véritable holocauste nucléaire est mort dans le plus total anonymat, en 2017, dans une petite ville proche de Moscou.  

Faire monter les enchères

Une journée nuageuse et humide. Une sensation de vide dans le cœur. La veille je venais de fêter mon anniversaire en me fixant une résolution ambitieuse: faire en sorte que toute cette nouvelle année resplendisse comme jamais en accomplissant chaque action avec amour. Je savais que je devrais recommencer mille fois, mais je voulais donner le maximum. C’était un signe de gratitude de ma part envers Jésus pour le don de sa vie. Non pas un don isolé, mais un ferme propos pour toute l’année. Dieu Lui-même m’y aurait aidé. Et pourtant, tandis que j’allais à un rendez-vous, je sentais que ce ciel nuageux était en moi. J’avais silencieusement consenti à ce que s’insinue dans mon cœur un jugement envers un frère qui, une fois de plus m’avait déçu. Peu importe que j’aie raison ou non. Dans mon cœur, la charité s’était affadie. Je le ressentais douloureusement et je me demandais comment il était possible d’en arriver  là. Je croise alors un garçon que je vois souvent. Sale, avec sa bouteille à la main, il sentait mauvais. Il était pieds nus et tremblait de froid. Il me regarde sans rien dire. Je le salue cordialement, pensant avoir ainsi fait tout ce que je pouvais, et je poursuis mon chemin. C’est alors que me revient à l’esprit la parabole du bon samaritain: “Suis-je moi aussi comme l’un de ces pharisiens? Ou est-ce que je me laisse interpeller  par la détresse de son regard ?”.  J’enlève mon pull-over et je reviens en arrière. “Tu as froid?”. “Oui, très froid”, me répond-il. “Essaie mon pull, on va voir s’il te va”. Très décontenancé, il ose à peine le toucher, d’ailleurs il aurait vraiment besoin de se laver les mains. “Courage, essaie-le! ”. La taille est parfaite et son visage ressemble à celui d’un enfant la nuit de Noël. Je le salue et je poursuis ma route. J’ai bien sûr un peu froid, mais je suis heureux. Tandis que j’attends de rencontrer l’ami avec qui j’avais rendez-vous, une petite voix parle en moi. “C’est beau ce que tu as fait, mais comment concilier cela avec ce jugement qui reste en suspens?”. “Mais Jésus – lui répondis-je – cette personne ne s’en n’est peut-être même pas rendu compte!…” “Mais moi oui, car j’étais en elle”. Les raisonnements et les excuses qui me passent par la tête tombent un à un. Rentré chez moi je décide de l’appeler. Notre conversation est paisible, sans aucune rancœur de sa part. L’unité pleine est rétablie, même si, à vrai dire, elle ne s’était rompue qu’à l’intérieur de moi. Je suis alors envahi par une grande et incomparable paix. Deux heures plus tard la sonnette retentit. C’est une amie très chère qui, revenant de sa ville,  m’apporte un cadeau pour mon anniversaire: un pull-over! C’était Jésus qui me disait: “Fais monter les enchères!”   Extrait de “La vida se hace camino”, Urs Kerber, Ciudad Nueva Ed., Buenos Aires 2016, p 41-42  

Elle n’est pas seulement le ‘’poumon du monde’’

Elle n’est pas seulement le ‘’poumon du monde’’

Un territoire immense pour lequel on utilise des adjectifs superlatifs. Il embrasse huit pays, s’étend de la cordillère des Andes à l’Océan Atlantique et jusqu’au haut plateau du Brésil. La plus grande forêt pluviale de la planète, unique au monde pour son impénétrable végétation, accueille d’innombrables espèces animales et est traversée par des milliers de fleuves dont l’immense Rio des Amazones (environ 6.400 kilomètres de long) le long desquels ont été construites de nombreuses villes, comme les brésiliennes Manaus et Belém ou les péruviennes de Iquitos et Puerto Maldonado.  Tu dis ‘’forêt amazonienne’’ et tu penses ‘’poumon du monde’’, un poumon aujourd’hui fortement menacé par la déforestation et par l’urbanisation, qui années après années en restreignent les limites et la pureté non contaminée. Il s’est passé bien loin de cette symbolique imaginaire et culturelle, dont la région est habituellement connue et par les caractères traditionnels liés à sa nature exotique et  à la richesse de ses ressources naturelles, le ‘’Curso de Ferias’’, organisé par Sophia– ALC (l’organisme promoteur de l’Institut universitaire en Amérique latine et dans les Caraïbes) du 22 au 28 juillet. Avec le titre ‘’Diversité, développement, violence et mobilité humaine en Amérique Latine. Le cas de la région Pan Amazonienne’’, le cours a voulu plutôt privilégier une approche multidisciplinaire, en donnant de l’espace aux thèmes de la biodiversité, de la mixité-sociale, de la vie des populations présentes (indigènes, afro-descendants, ribeirinhos, c’est-à-dire les habitants qui vivent le long des fleuves, et bien d’autres), de processus durables de production agricole, de la rencontre entre différentes formes de religiosité, en plus des défis de l’urbanisation, de la violence et des intérêts de l’agribusiness. « Nous ne parlons pas de la forêt, nous sommes la forêt. Nous ne parlons pas de l’Amazonie, nous sommes l’Amazonie » a dit Marcia Wayna Kambeba, indien, parmi les participants. Les personnes inscrites étaient au nombre de 50, des étudiants universitaires de différents domaines et des enseignants. Le but du cours était celui d’inviter les personnes présentes à reprendre conscience de l’histoire de l’Amazonie, de la responsabilité de chacun par rapport à la réalité complexe de cette région, des  trajectoires culturelles et historiques qui y sont entremêlées. Et de la grande importance d’un dialogue respectueux entre les visions du monde et les différentes religions présentes. « L’Amazonie ne devrait pas seulement être vue sous les aspects des intérêts économiques, et pour la richesse de ses ressources naturelles » a affirmé Belisa Amaral, étudiante en journalisme à Belém. « Le monde a besoin d’explorer sa culture, sa beauté, sa population composée de personnes riches en sagesse et en amour pour la propre terre, qui défendent la propre langue, les coutumes, la propre identité au milieu de tant de menaces ». « Un vrai et réel laboratoire d’humanité, à la recherche d’alternatives pour résoudre ou en tout cas, réduire les problèmes sociaux et environnementaux qui existent » pour Marcelo Rizzo, de São Paulo, Master en droits humains. Le cours a été pour lui l’occasion d’avoir une meilleure connaissance et une « plus grande empathie des personnes sur la culture indigène, sur les questions amazoniennes et sur l’environnement en général ».   Sources : www.sophiauniversity.org, www.focolares.org.br