Mouvement des Focolari
Interview à Maria Voce et Jesús MorÔn

Interview à Maria Voce et Jesús MorÔn

Intervista_MariaVoce_JesusMoranĀ« A la nouvelle prĆ©sidente, je lui souhaiterais de savoir toujours Ć©couter l’Esprit Saint et, en consĆ©quence, de tout construire en unitĆ©ā€œ – avait dĆ©clarĆ© Maria Voce peu de temps avant sa rƩƩlection, sans savoir que ces paroles seraient devenues l’ouverture de son second mandat. Mettant Ć  profit une des pauses de l’assemblĆ©e des Focolari encore en cours (elle se conclura le 28 septembre prochain), les diverses Ć©ditions CittĆ  Nuova interviewent la nĆ©o rƩƩlue prĆ©sidente des Focolari et JesĆŗs MorĆ”n, coprĆ©sident. Les questions portent sur la vie du mouvement et les grands dĆ©fis qui l’attendent. Nous en relĆ¢chons quelques bribesĀ ; dans ce lien l’interview intĆ©grale en italien. De quelle maniĆØre peut-on Ć©couter et mettre en pratique ce que le pape FranƧois est en train de dire Ć  l’Eglise et Ć  la sociĆ©tĆ© d’aujourd’huiĀ ? Maria Voce: Ā« Nous devons le faire en partant du charisme de l’unité : nous aussi nous devons penser aux pauvres et aux laissĆ©s-pour-compte, mais en partant de ce qui nous est spĆ©cifique. J’étais enthousiaste lorsque le pape FranƧois a dit Ć  Redipuglia (Italie) que « la guerre est une folieĀ Ā». C’est une maladie et donc il faut la soigner. Quel genre de soin pouvons-nous offrir, nous focolariniĀ ? Le seul que nous ayons est notre charisme, qui nous demande de construire des rapports de paix, de connaissance rĆ©ciproque mĆŖme entre personnes qui ne se regardent pas en face, qui se haĆÆssent, pour faire avancer sur le chemin vers l’unité ». JesĆŗs MorĆ”nĀ : « Nous n’avons pas comme caractĆ©ristique la recherche frĆ©nĆ©tique des champs de pouvoir, ce n’est pas notre style. Nous essayons plutĆ“t de dĆ©marrer des processus. Le pape FranƧois compare l’Eglise non pas tellement Ć  une sphĆØre mais plutĆ“t Ć  un polyĆØdre, affirmant de cette maniĆØre que les tendances les plus importantes ont souvent Ć©mergĆ© Ć  la pĆ©riphĆ©rie. Il me semble que tout cela s’allie parfaitement avec une Œuvre qui possĆØde un principe d’unitĆ© trĆØs fort. Chiara (Lubich) elle-mĆŖme a beaucoup fondĆ© et souvent en pĆ©riphĆ©rie, un exemple qui vaut pour tous est l’Economie de Communion nĆ©e au BrĆ©sil, ou bien celui de l’œcumĆ©nisme qui a acquis de nouvelles perspectives au cours des rencontres de Chiara avec AthĆ«nagoras Ć  Istanbul, alors qu’à Fontem (Cameroun) est venue en relief l’inculturation « à la focolarine »… Nous pouvons nous aussi vivre ce principe, c’est-Ć -dire aller Ć  la pĆ©riphĆ©rie et cueillir ce quelque chose qui en ressort et qui ensuite peut devenir universelĀ Ā». Comment rĆ©pondre aux grands dĆ©fis qui se posent au Moyen Orient Ć  cause de cette situation où les focolarini se trouvent en premiĆØre ligneĀ ? Maria Voce: Ā« J’ai l’impression que le mouvement fait beaucoup plus que ce qui parait Ć  l’extĆ©rieur. J’ai reƧu ces jours-ci une lettre des focolarines de Damas qui me demandaient mon accord pour aller rendre visite Ć  la communautĆ© d’Alep, où se trouvent dĆ©jĆ  des focolarini. J’ai rĆ©pondu oui, mĆŖme si les risques sont indĆ©niablesĀ : le charisme de l’unitĆ© peut et doit ĆŖtre prĆ©sent Ć  ces endroits-lĆ  pour construire des ponts, et porter un peu de paix. Evidemment les solutions politiques au niveau international sont nĆ©cessaires, de mĆŖme que les aides humanitaires qui arrivent et sont plus ou moins bien distribuĆ©esĀ ; le mouvement de son cĆ“tĆ© contribue Ć  dĆ©raciner la haine du cœur des hommes, opĆ©ration sans laquelle on ne pourrait jamais trouver de solutions politiques vĆ©ritables et durablesĀ Ā». « S’il y a quelque chose que le charisme peut faire c’est de rĆ©pandre la culture de la rencontre, de la confiance rĆ©ciproque, de l’amour, en aidant qui est dans le besoin indĆ©pendamment de sa religion d’appartenance ou de son statut social, de la frontiĆØre qui le sĆ©pare. Il faut aussi se demander ce que le charisme de l’unitĆ© a Ć  dire face Ć  ces conflits, son incidence possible…  Je me souviens que Chiara, qui faisait rĆ©fĆ©rence Ć  un Ć©pisode vĆ©ridique qui s’était passĆ© en Colombie, disait que l’on peut arrĆŖter la main d’un terroriste simplement en faisant un acte d’amour. Nous devons faire tout cela en nous engageant plus et mieux, tous ensembleĀ Ā». JesĆŗs MorĆ”nĀ : « Il s’agit en substance de dĆ©velopper les dialogues qui sont typiques de notre mouvement. Ces jours-ci durant l’AssemblĆ©e, dans mon groupe de rĆ©flexion, il y avait un musulmanĀ : avoir un frĆØre d’une autre religion avec qui partager tout n’est pas rien, un frĆØre qui se sent reprĆ©sentant du mouvement des Focolari musulman. C’est un miracleĀ ! Cette prĆ©sence des Focolari sur les terres musulmanes doit donc se dĆ©velopper, de mĆŖme que notre dialogue interreligieux. Peu de choseĀ ? Peut-ĆŖtre, mais il me semble que ce soit fondamental. Une chance que nous avons est celle d’entretenir des contacts directs avec des personnes du mouvement dans ces lieux de souffranceĀ : c’est important de faire parler la vĆ©ritable rĆ©alitĆ©, ce qui se vit Ć  travers les protagonistes eux-mĆŖmes. Cela veut dire souvent transmettre une vision diffĆ©rente des faits et des problĆØmes par rapport Ć  ce que les mĆ©dias diffusent en gĆ©nĆ©ralĀ Ā». L’Eglise et la sociĆ©tĆ© doivent faire face Ć  la question de la famille. Les Focolari ont une longue expĆ©rience Ć  offrir dans ce domaine… Maria Voce: Ā« On ne peut pas rĆ©duire la question de la famille dans l’Eglise Ć  un problĆØme exclusivement sacramentel. Les sacrements sont des signes efficaces de la grĆ¢ce, mais ils restent des signes et il peut y en avoir d’autres. Une personne m’a Ć©crit aprĆØs avoir Ć©coutĆ© l’introduction Ć  mon thĆØme sur l’Eucharistie. C’est une femme sĆ©parĆ©e qui vit avec quelqu’un de divorcĆ©, avec des enfants et qui se sent bien chrĆ©tienne et catholique, elle Ć©prouve le malaise de sa position qui, dans un certain sens, la met hors de l’Eglise catholique. Mais elle m’écritĀ : ā€˜Ā Je ne me suis jamais sentie en dehors et je continue Ć  frĆ©quenter l’Eglise catholique. Lorsque je vais demander la bĆ©nĆ©diction au prĆŖtre qui distribue le sacrement, Ć  ce moment JĆ©sus entre aussi en moi. J’essaie de vivre, de faire ma part. Je suis un parcours’ ». « Dieu nous demande en effet d’aider tout le monde Ć  parcourir son propre chemin de saintetĆ©, c’est-Ć -dire de s’approcher de Dieu avec les moyens Ć  disposition (…). Chiara nous a expliquĆ© en son temps les « sources où puiser Dieu » : elle n’avait pas seulement mis l’accent sur sa prĆ©sence dans l’Eucharistie, mais aussi sur d’autres prĆ©sences de Dieu dans le monde, comme la Parole et le frĆØre. Je pense que le mouvement pourrait ĆŖtre l’étreinte qui accueille ces famillesĀ ; mais comme il fait partie de l’Eglise, en Ć©treignant ces personnes nous les faisons sentir moins Ć©trangĆØres parce qu’elles sont Ć©treintes par une portion d’Eglise. Plus tard on pourra proposer d’autres expĆ©riences, d’autres voiesĀ ; nous verrons ce que dira le Synode. Il me semble cependant illusoire de penser que ressortiront des solutions extraordinairesĀ ; ce seront plutĆ“t des expĆ©riences plausibles et efficaces qui sortiront, mais pas tellement des solutions universellesĀ Ā». JesĆŗs MorĆ”nĀ : « Le problĆØme de la famille, avant d’être un problĆØme sacramentel, est un problĆØme anthropologique. Le plan mĆŖme de Dieu sur l’homme est en jeu, sur le rapport homme femme, sur la relation en tant que telle, donc sur la dynamique du don, des rapports (que nous pourrions dĆ©finir comme ā€˜trinitaires’). Sans aucun doute nous y sommes en plein dedans et le pape l’a mĆŖme ditĀ : nous ne convoquons pas le Synode pour rĆ©soudre le problĆØme des divorcĆ©s, ce n’est pas cela qui nous prĆ©occupe parce qu’en fin de compte on pourra trouver des solutions dĆ©jĆ  expĆ©rimentĆ©e dans les siĆØcles passĆ©s. Le problĆØme est beaucoup plus sĆ©rieuxĀ : qu’est-ce qui arrive Ć  l’homme d’aujourd’hui, comment grandit-il, quel genre de relation apprend-il, et où l’apprend-ilĀ ? VoilĆ  le vrai problĆØme de la famille. Nous sommes rĆ©confortĆ©s de savoir que de nombreuses autres voix laĆÆques, pas nĆ©cessairement catholiques, mettent l’accent sur ce problĆØme de la relation et sur le futur de la famille et de l’humanité ».

Interview à Maria Voce et Jesús MorÔn

Sierra Leone, derriĆØre l’Ebola

20140923-01Sierra Leone, GuinĆ©e, LibĆ©ria. Des nations dont on parle peu dans les medias occidentaux, mais dont le nom est associĆ© au virus Ebola depuis ces derniers mois. Elles sont en effet touchĆ©es par la plus grave Ć©pidĆ©mie de ce virus enregistrĆ©e jusqu’ici, depuis sa dĆ©couverte en 1976. Ā Ā« AprĆØs la longue souffrance de la guerre, cette Ć©pidĆ©mie vient Ć  son tour nous Ć©prouver. La peur grandit, mais aussi la conscience qu’en assumant les mesures nĆ©cessaires – qui vont parfois Ć  l’encontre de la nature et de la culture des gens, comme par exemple le fait de rester isolĆ© – nous pouvons combattre le virus. Partout l’Eglise cherche Ć  venir en aide, avec un amour concret envers tousĀ Ā», nous Ć©crit-on du Sierra Leone. Ces jours-ci la souffrance est encore plus aigueĀ  par la mise en quarantaineĀ  demandĆ©e Ć  la populationĀ : on reste dans l’enceinte de sa propre habitation pour arrĆŖter le risque de contagion. Selon les chiffres fournis par l’Organisation Mondiale de la SantĆ© (rapport du 18 septembre) sur plus de 5000 cas il y a plus de 2600 victimes du virus qui cause la fiĆØvre hĆ©morragique.  « On nous recommande la prudence – nous Ć©crivait dĆ©jĆ  en juin un religieux proche des focolari – Au cours de la messe on ne se donne mĆŖme pas le signe de la paix pour Ć©viter les contacts, mais il est difficile de savoir prĆ©cisĆ©ment où il y a danger. Nous aussi, Ć  l’hĆ“pital catholique, nous avons eu le cas d’un malade qui s’est Ć©chappĆ© deĀ  l’hĆ“pital de Kenema, spĆ©cialisĆ© dans la lutte contre l’EbolaĀ : il est venu se faire soigner chez nous sans que les mĆ©decins ne sachent rien. Vous pouvez donc imaginer l’inquiĆ©tude qui s’est emparĆ©e de nousĀ Ā» Les rencontres de la communautĆ© des focolari doivent elles aussi ĆŖtre suspendues, de mĆŖme que les activitĆ©s prĆ©vues avec les jeunes. On renforce les rĆ©seaux de soutien en tĆ©lĆ©phonant, en envoyant des messages. Pour se dire quoiĀ ?Ā  « La ferme volontĆ© de continuer Ć  aimer, maintenant que nous sommes encore une fois sous le poids de l’épreuveĀ Ā» Dans une lettre Ā adressĆ©e aux membres du mouvement des focolari en Sierra Leone, la prĆ©sidente Maria Voce leur avait Ć©crit en les invitant  « à aller courageusement de l’avant,Ā  Ć  tĆ©moigner de l’IdĆ©al [de l’unitĆ©] de toutes les faƧons possiblesĀ Ā» et en les remerciant pour leur tĆ©moignage « qui multiplie sur votre terre de nombreux fragments de fraternité ». Elle les avait assurĆ©s, en outre, de la proximitĆ© et de la priĆØre de tout le Mouvement dans le monde. ā€œ Personnellement je cherche toujours Ć  rester fidĆØle Ć  l’engagement et Ć  la promesse faite de continuer Ć  vivre l’IdĆ©al de l’unité  ici au Sierra LeoneĀ Ā», nous confie J.K, tout en exprimant sa douleur de devoir interrompre les contacts. Mais il est soutenu par la Parole de Vie, l’engagement commun Ć  vivre l’Evangile qui apporte sa lumiĆØre mĆŖme dans les situations les plus dĆ©sespĆ©rĆ©es, comme celle-ci. Et Alfred: « Comme tu le sais, ici la situation au Sierra Leone n’est pas belle. Il est difficile de se dĆ©placer d’un endroit Ć  l’autre. Mais cela ne m’arrĆŖte pas, au contraire, cela m’incite Ć  vivre davantage l’Evangile. Je cherche Ć  vivre chaque moment pour JĆ©sus et Ć  tout lui offrir au cours de ma journĆ©e. Etre fidĆØle Ć  l’Evangile demeure mon dĆ©sir le plus profond. Je te remercie pour tout l’amour que tu nous portes Ć  nous Gen du Sierra Leone. Nous te sentons trĆØs procheĀ Ā». Et enfin le PĆØre Carlo nous remercie pour avoir Ć  cœur aussi « ce coin du mondeĀ Ā», lorsque semblent l’emporter « la peur, l’anxiĆ©tĆ©, l’inactivitĆ© et parfois la dĆ©sillusion parce que les autoritĆ©s sont lentes Ć  pourvoir au bien de la population. Mais petit Ć  petit nous dĆ©couvrons que tous ces aspects sont un visage de JĆ©sus crucifiĆ© et abandonnĆ© et alors on se remet Ć  aimer. Avec un amour plus consistant et plus profondĀ Ā».

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BrƩsil, dƩfis et prioritƩs de la SantƩ

20140823_141806« Face Ć  une spĆ©cialisation et technologisation Ć  outrance, qui a rĆ©duit la mĆ©decine Ć  une pure dimension biophysique de l’homme, on a soulignĆ© la prioritĆ© de la dimension spirituelle et de l’étroite corrĆ©lation entre milieu, conditions socio-Ć©conomiques et santĆ©. RĆ©duire le fossĆ© entre les riches et les pauvres, encourager la solidaritĆ©, signifie donc Ć©galement rĆ©duire les maladies et les dĆ©penses de la Santé ». Le professeur Flavia Caretta, prĆ©sidente internationale de l’Association MĆ©decine Dialogue Communion en est convaincue. Elle a illustrĆ© le projet sur la santĆ© intĆ©grale de la personne humaine au Symposium « SantĆ© intĆ©grale – dĆ©fis et prioritĆ©s en AmĆ©rique LatineĀ Ā», promu par l’ »AssociaƧƠo Paulista de MĆ©decine (APM) et par les Associations brĆ©siliennes « Saude, Dialogo, ComunhĆ oĀ Ā», rĆ©seaux d’opĆ©rateurs de la SantĆ© qui s’inspirent de la spiritualitĆ© de l’UnitĆ© du Mouvement des Focolari. Un thĆØme brĆ»lant, Ć  en juger d’aprĆØs les rĆ©centes manifestations brĆ©siliennes contre les restrictions de la SantĆ© et l’utilisation de l’argent public pour le Mondial de football d’avril 2014Ā ; une onde de choc des dĆ©sordres de l’annĆ©e prĆ©cĆ©dente, pendant lesquels des milliers de personnes descendirent dans la rue pour dĆ©noncer l’état de lourde et mauvaise gestion de la SantĆ© du pays. Des mĆ©decins, professeurs universitaires, Ć©tudiants de diffĆ©rents opĆ©rateurs de la SantĆ©, provenant de tout le BrĆ©sil, de l’Argentine, de l’Uruguay, ParaguayĀ  et du Chili ont participĆ© Ć  l’évĆ©nement qui s’est dĆ©roulĆ© Ć  San Paolo (BrĆ©sil) au mois d’aoĆ»t dernier et qui a affrontĆ© le grand thĆØme de la santĆ© intĆ©grale de la personne. Un autre point stratĆ©gique mis en Ć©vidence a Ć©tĆ© la fameuse « rĆ©volution des patientsĀ Ā», qui, ayant Ć©tĆ© des sujets passifs, sont maintenantĀ  appelĆ©s Ć  devenir les protagonistes actifs des soins, en partenariat avec les mĆ©decins. Et non seulementĀ : la responsabilitĆ© des citoyens, appelĆ©s Ć  la participation sociale du mĆŖme ordre du SystĆØme sanitaire brĆ©silien (SUS) a Ć©tĆ© soulignĆ©e. 201201mdc008De ce dĆ©bat animĆ© est ressorti un projet articulĆ© qui peut contribuer Ć  dessiner un modĆØle de politique sanitaire en rĆ©ponse aux attentes, non seulement du BrĆ©sil, mais aussi d’autres pays d’AmĆ©rique Latine. Un modĆØle de santĆ© intĆ©grale de la personne – d’aprĆØs le Docteur Ruy Tanigawa, membre du Conseil rĆ©gional de MĆ©decine de l’Etat de San Paolo – « pour sa valeur sociale, est fait pour se propagerĀ Ā». C’est cela l’engagement pris comme conclusion de l’évĆ©nement par les participants qui ont consolidĆ© et amplifiĆ© le rĆ©seau de collaboration au niveau rĆ©gional, national, en s’étendant aussi au niveau latino-amĆ©ricain et international. Ā  Ā 

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Loppiano fête ses 50 premières années

Loppiano-01Les pionniers se souviennent que la premiĆØre vague est arrivĆ©e sur les collines du Chianti dans une fiat 500. C’était le premier dimanche d’octobre 1964 et il n’y avait pratiquement rienĀ : des fermes en ruine et des terres incultes tout autour.

Aujourd’hui, 50 ans plus tard, Loppiano est un centre international qui a totalisĆ© plus de 1.200.000 prĆ©sences du monde entier. Elle se maintient grĆ¢ce Ć  ses activitĆ©s Ć©conomiques, compte une dizaine d’écoles de formation Ć  la fraternitĆ© pour jeunes, adultes, familles, prĆŖtres. Elle a assistĆ© Ć  la naissance du pĆ“le Bonfante qui rĆ©unit sous son toit une trentaine d’entreprises qui adhĆØrent au projet de l’Economie de Communion. Un sanctuaire s’y trouve, intitulĆ© Ć  la MĆØre de Dieu, la ThĆ©otokos, qui fait partie d’un complexe architectural comprenant un centre pour congrĆØs, des salles polyvalentes et un institut universitaire, Sophia.

Cette internationalitĆ© marquĆ©e est le point fort de Loppiano, avec ses 700 habitants actuels venant de plus de 60 pays. Celui qui y sĆ©journe a la possibilitĆ© de faire l’expĆ©rience d’une vie de partage ouverte aux apports des diverses composantes sociales, ethniques, religieuses, au service de la paix et de l’harmonie des peuples.

La citĆ©-pilote se propose donc comme articulation et laboratoire d’expĆ©rience pour l’Italie et le monde, une vie sociale qui met au centre l’accueil, le dialogue et la valorisation des divers apports culturels. Quel meilleur espace que Loppianolab pour fĆŖter ce cinquantenaireĀ ?

L’ouverture offic50Loppiano-01ielle de cette annĆ©e de cĆ©lĆ©brations – avec des manifestations qui se dĆ©rouleront tout au long de 2015 –  aura lieu le samedi 4 octobre 2014, Ć  l’auditorium de Loppiano Ć  partir de 19 heures. Maria Voce, la nouvelle prĆ©sidente des Focolari, a annoncĆ© sa participation.

Ce sera un moment de fĆŖte où l’on pourra voir la citĆ© pilote d’une autre perspective, c’est-Ć -dire du « monde vers LoppianoĀ Ā». Ces 50 ans seront revisitĆ©s Ć  travers des interviews aux acteurs de la premiĆØre heure, des prĆ©sentations artistiques d’ampleur internationale, vidĆ©os d’hier et d’aujourd’hui. Ce sera un voyage dans l’histoire et les dĆ©fis prĆ©sents et futurs que ce prototype de vie communautaire propose aux villes du troisiĆØme millĆ©naire. Des tĆ©moignages de traditions culturelles et religieuses non chrĆ©tiennes ne seront pas en reste, elles qui, en revenant dans leur propre pays, ont traduit ce qu’elles ont vĆ©cu Ć  Loppiano en actions politiques, travail, modĆØle d’éducation dans leurs diffĆ©rents milieux sociaux et culturels.

L’apport des diverses composantes culturelles et Ć©conomiques de la citĆ© pilote aidera Ć  raconter les synergies existantes avec la rĆ©gion et ses institutionsĀ : le pĆ“le Lionello Bonfanti de l’Economie de Communion, l’Institut Sophia, la CoopĆ©rative Loppiano PremiĆØre, et le Centre international des Focolari de Loppiano.

A partir de 20 heures Loppiano donnera le coup d’envoi Ć  l’ « Opencity » : sorte de ville Ć  portes ouvertes qui proposera aux participants et Ć  ceux qui interviendront les saveurs, la musique et la richesse des cultures de ses habitants.


Logo_Loppiano_50esimoLink Ć  l’évĆ©nement

Loppiano: www.loppiano.it

Facebook: www.facebook.com/loppiano.it

Twitter: #50Loppiano

L’évĆ©nement sera transmisĀ en direct sur loppiano.it par tĆ©lĆ©visionĀ  sur TV2000Ā .

Interview à Maria Voce et Jesús MorÔn

AssemblĆ©e GĆ©nĆ©rale des Focolari : un chemin d’unitĆ© qui se voit

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Père Heinrich Walter, Président de Schoenstatt, avec Jesus Moran.

Des reprĆ©sentants d’autres mouvements chrĆ©tiens, des frĆØres et sœurs deĀ  convictions religieuses diffĆ©rentes et des non-croyantsĀ : certains ont fait un long voyage pour participer Ć  cet aprĆØs-midi, comme Emily Soloff, de Chicago, membre de l’American Jewish Committee (AJC), qui, vu l’importance de ce moment,Ā  a dĆ©placĆ© tous ses rendez-vous, comme le PĆØre Heinrich Walter, PrĆ©sident deĀ Schƶnstatt. Il y a aussi un russe, Jurif Pismark, un ami de convictions non religieuses, qui a pu rejoindre Castel Gandolfo, où, du 1er au 28 septembre se dĆ©roule l’AssemblĆ©e gĆ©nĆ©rale des Focolari. C’est le tĆ©moignage d’un cheminement bien enracinĆ© dans le temps et trĆØs prĆ©sent dans le monde qui vient ici en Ć©videnceĀ : « Dans une assemblĆ©e comme la nĆ“tre, qui regarde vers l’avenir, tout en Ć©tant bien reliĆ©e Ć  sa source, un moment comme celui-ci ne pouvait pas manquer, c’est un aprĆØs-midi inoubliable. Avec vous nous sommes davantage nous-mĆŖmesĀ Ā», a conclu le coprĆ©sident tout rĆ©cemment Ć©lu, l’espagnol Jesừs Moran.
20140919-01

GƩrard Testard, qui fut prƩsident du mouvement Fondacio pendant 17 ans, avec Maria Voce.

Ces invitĆ©s parlent au nom d’un rĆ©seau de dialogues beaucoup plus vastes, « que nous considĆ©rons comme un vrai soutien pour la construction de la fraternitĆ© universelleĀ Ā», a affirmĆ© Maria Voce. Au sein d’Ensemble pour l’Europe, par exemple, il y a plus de 300 mouvements chrĆ©tiens, liĆ©s par un pacte d’unitĆ© « quiĀ Ā prend en compte les rĆ©alitĆ©s spirituelles et politiques, qui fait tomber les prĆ©jugĆ©s pour travailler au service de la paixĀ Ā» comme l’a dĆ©clarĆ© le franƧais GĆ©rard Testard, qui fut prĆ©sident du mouvement FondacioĀ pendant 17 ans. Avec lui il y a aussi ceux de la premiĆØre heure qui, il y a quinze ans,Ā  ont ouvert ce chemin avec Chiara LubichĀ : Thomas Rƶmer de L’Ymca de Munich et GĆ©rard Pross qui coordonne un rĆ©seau de plus de 100 mouvements Ć©vangĆ©liquesĀ ; Cesare Zucconi et Valeria Martano (CommunautĆ© de Sant’Egidio), de retour d’Anvers où s’est dĆ©roulĆ© le 28ĆØme meeting international pour la paix dans l’esprit d’Assise, transmettent les salutations d’Andrea Riccardi et encouragent les focolari Ć  vivre avec encore plus de force cet idĆ©al de fraternitĆ©. Sans oublier les voix qui viennent d’ExtrĆŖme-Orient , celles des moines bouddhistes de ThaĆÆlande , de la tradition tĆ©ravada, et des japonais de la Risho-Kosei Kai. Etre ensemble des acteurs du dialogue, telle est la vision qui ressort des tĆ©moignages des musulmans Ć  travers les interventions du Dr Adnana Mokrani, et la prof. Shahrzad Houshmand, thĆ©ologienne iranienne qui a partagĆ© sa propre expĆ©rience avec Chiara LubichĀ : «  D’elle j’ai appris la force de cette foi universelle qui arrive au cœur de tous les croyants, au cœur des musulmans aussiĀ Ā». Il s’agit d’une « nouvelle Ć©vangĆ©lisation qui ne travaille pas Ć  la conversion formelle des cœurs, mais Ć  la conversion profonde des Ć¢mesĀ Ā» La thĆ©ologienne lance un appel Ć  l’AssemblĆ©e des Focolari qui sera Ć  l’audience du pape le 26 septembreĀ : tĆ©moigner au pape FranƧois de notre appui pour arrĆŖter les tragĆ©dies en cours, « le sang du Christ encore versĆ© aujourd’huiĀ Ā».
20140919-04 Gerard Pross

GƩrard Pross, qui coordonne un rƩseau de plus de 100 mouvements ƩvangƩliques

Autre caractĆ©ristique du dialogueĀ : la vie. C’est la juive amĆ©ricaine Emily Soloff qui le rappelleĀ : « Je vois une assemblĆ©e toute imprĆ©gnĆ©e de vie.Ā  Pour moi, le dialogue proposĆ© par les focolari avec les juifs, les musulmans, les bouddhistes est toujours un dialogue fondĆ© sur la vieĀ Ā», qui part de l’expĆ©rience de chacun, de la comprĆ©hension de l’autre, avant d’être thĆ©ologique, doctrinal ou philosophique. « J’ai toujours Ć©tĆ© frappĆ©e – prĆ©cise Lisa Palmieri Billig, elle aussi membre de l’American Jewish Committee –Ā  par votre idĆ©e qu’ilĀ  faut ĆŖtre les premiers Ć  aller vers l’autre en lui offrant notre amourĀ ; vous, grĆ¢ce Ć  cette empathie, vous donnez dĆ©jĆ  un remĆØde au dĆ©chaĆ®nement de la haine dans nos sociĆ©tĆ©s d’aujourd’huiĀ Ā» « Chiara Lubich a trĆØs vite compris que l’unitĆ© se fait avec les autres et non pas contre eux, et elle ne pouvait pas laisser de cĆ“tĆ© la partie du monde qui ne se reconnaĆ®t dans aucune foi religieuseĀ Ā», dĆ©clare Luciana Scalacci, non-croyante, qui ne cache pas « sa joie d’avoir Ć©tĆ© invitĆ©e Ć  l’AssemblĆ©eĀ Ā». Au cours de ces semaines elle a en effet participĆ© Ć  plusieurs phases de ses travaux. Elle encourage, en rappelant l’enseignement de Chiara, Ć  toujours rendre prĆ©sentes les autres cultures.
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DƩlƩgation interreligieuse (Christina Lee, Mustafa Cenape, Shahrzad Houshmand, Adnane Mokrani, Hiromasa Tanaka, Katsuotishi Mizumo)

Les diverses interventions ont Ć©tĆ© « des perles prĆ©cieuses qui enrichissent le patrimoine dont ensemble nous sommes dĆ©positairesĀ Ā», a affirmĆ© la prĆ©sidente Maria Voce. Un patrimoine qu’il nous faut « protĆ©ger ensemble et faire fructifier pour le bien de l’humanité » a-t-elle prĆ©cisĆ©. Se rĆ©fĆ©rant Ć  la nouvelle Ć©quipe dirigeante du Mouvement des Focolari qui vient d’être Ć©lue, elle a soulignĆ© que ce chemin se fait ensemble. Et de conclure par une image, celle de « Chiara qui embrasse l’humanitĆ© et la contient toute entiĆØre, pour la porter Ć  DieuĀ ; une Ć©treinte qui, grĆ¢ce Ć  votre prĆ©sence, s’est rendue plus visible aujourd’huiĀ Ā»

Interview à Maria Voce et Jesús MorÔn

Evangile vƩcu, se mettre au service.

imagesJeu de hasard « Chaque fois que mon mari allait aux jeux de hasard, c’était toujours une occasion de dispute Ć  la maison. GrĆ¢ce aux relations construites au centre social, où je m’arrĆŖtais de temps en temps pour faire du mĆ©nage, je rentrais chez moi avec une force nouvelle pour affronter les problĆØmes. Un jour, dans un petit groupe, on lisait l’Evangile et on parlait de l’amour des ennemis. En pensant Ć  mon mari avec lequel je me disputais toujours, j’ai essayĆ© d’être plus attentive Ć  lui. Au cours des mois qui suivirent quelque chose a changĆ© aussi chez lui. Un jour il s’est trouvĆ© impliquĆ© dans une Ā histoire Ć  cause du jeu. Il allait tuer son adversaire quand le changement qui s’opĆ©rait timidement en lui l’en a empĆŖchĆ©. Pour mettre fin Ć  sa double vie, il s’est arrĆŖtĆ© dĆ©finitivement de jouerĀ Ā» A.R. Philippines En attendant la retraite « En attendant de recevoir ma lettre de mise Ć  la retraite, je transmets petit Ć  petit les Ā consignes Ć  mes collĆØgues. J’ai presque fini, mais la lettre n’arrive pas et aucune tĆ¢che particuliĆØre ne m’est confiĆ©e. Que faireĀ ? Presque chaque jour je dois Ā m’inventer un nouveau travailĀ : il s’agit tantĆ“t de vieux papiers que je n’avais jamais eu le temps d’examiner Ć  fond, tantĆ“t de dossiers en attente nĆ©cessitant la consultation de personnes travaillant dans divers services… et puis il y a ma collĆØgue remplaƧante qui a dĆ» rester chez elle Ć  cause de ses enfants maladesĀ : Ć  son retour je lui propose mes services pour rĆ©gler les affaires restĆ©es Ā en suspens. Tout compte fait le travail ne me manque pas et ce temps d’attente n’est pas un temps mort, au contraire, chaque instant ainsi vĆ©cu est prĆ©cieux. Me revient Ć  l’esprit l’époque où, peu de temps aprĆØs avoir commencĆ© Ć  travailler, je dĆ©couvrais que les phrases de l’Evangile pouvaient ĆŖtre non seulement lues et Ć©tudiĆ©es, mais vĆ©cues, ce qui donnait du sens Ć  chaque geste. Je sens que cette mĆŖme passion peut m’accompagner en ce momentĀ Ā» E.P. – Italie GratuitĆ© « Chez nous l’argent est en train de prendre la premiĆØre place dans les familles, dĆ©truisant ainsi le sens des valeurs. Mais chez ceux qui croient en l’Evangile et s’efforcent de le vivre, naissent des initiatives auxquelles on n’aurait jamais pensĆ©. Par exemple quand on a demandĆ© Ć  notre groupe de familles un service bĆ©nĆ©vole pour aider Ć  la crĆ©ation d’un centre de rƩƩducation pour handicapĆ©s physiques, la proposition a Ć©tĆ© accueillie par tous avec enthousiasme. Nous avons commencĆ© par dĆ©raciner les plantes et couper l’herbe pour prĆ©parer le terrain. Les gens des alentours ont Ć©tĆ© surpris de nous voir travailler avec entrain, et de plus gratuitement, prĆ©cisĆ©ment parce que dans notre milieu le sens de la gratuitĆ© a presque disparu du fait qu’on est toujours habituĆ©s Ć  recevoirĀ Ā» A.C. – RĆ©p. DĆ©mocratique du Congo.

Interview à Maria Voce et Jesús MorÔn

Albanie, en attendant le pape FranƧois

20140918-03ā€œDimanche prochain, avec l’aide de Dieu, je me rendrai en Albanie. J’ai dĆ©cidĆ© d’aller visiter ce pays parce qu’il a tellement souffert Ć  cause du terrible rĆ©gime athĆ©e et maintenant il est en train de mettre en place une vie de paix entre ses diffĆ©rentes composantes religieuses. (…) je demande Ć  tout le monde de m’accompagner par la priĆØre (…)Ā Ā». Le pape FranƧois a rappelĆ© aux fidĆØles son voyage apostolique du 21 septembre durant l’audience du mercredi par ces paroles qui contiennent le double but de cette « visite Ć©clair » : mĆ©moire et dialogue, dans un pays qui, aprĆØs 50 ans de dictature soufferte, est en train de vivre une saison florissante de dialogue et de collaboration religieuse, mĆŖme si dans des conditions sociales et Ć©conomiques d’indigence et de chĆ“mage sĆ©rieux. Les minoritĆ©s catholique et orthodoxe (qui constituent ensemble environ 26% de la population, en plus d’un bon groupe d’Eglises Ć©vangĆ©liques diffĆ©rentes) vivent de bonnes relations œcumĆ©niques entre elles et avec la majoritĆ© musulmane de bons rapports interreligieux. Pour cette raison le pape dĆ©sire offrir la rĆ©flexion de l’Eglise et de l’humanitĆ© sur une collaboration interreligieuse qui fonctionne, alors que la terreur et la violence continuent Ć  faire fureur au Moyen Orient. En Albanie aussi la communautĆ© des Focolari est prĆ©sente, elle collabore activement Ć  la prĆ©paration de ce voyage avec joie et grande attente. Environ 200 personnes de tous les Ć¢ges et vocations en font partie. Ce sont des catholiques, des orthodoxes et mĆŖme des musulmans, dont beaucoup de jeunes qui participent aux mariapolis, le rendez-vous annuel caractĆ©ristique des Focolari. ā€˜RĆ©cemment la communautĆ© a organisĆ© des activitĆ©s Ć©cologiques, aspect qui leur est trĆØs sensible autant qu’il est nĆ©gligĆ© dans le pays, raconte une des focolarines de Tirana. Nous essayons de faire passer une culture du respect pour l’environnement. Pendant la derniĆØre mariapoli qui se dĆ©roulait dans une ville de la cĆ“te, nous avons dĆ©diĆ© une demi-journĆ©e Ć  nettoyer la plage. Une autre fois nous avons nettoyĆ© de nouveau un grand parc de la capitale et repeint les corbeilles Ć  papier dans une autre zone verteĀ Ā». 20140917-02Les mouvements Familles Nouvelles et Junior pour l’UnitĆ© sont aussi prĆ©sents par leur soutien Ć  distance d’une soixantaine d’enfants et l’action Schoolmates qui a permis d’assurer les Ć©tudes d’ un groupe d’entre eux. ā€œL’arrivĆ©e du Souverain Pontife est un Ć©vĆ©nement historique pour notre pays – explique Nikoleta – et nous lui sommes vraiment reconnaissants de l’avoir choisi en premier parmi les terres balkaniques. Il arrive pour renforcer la foi dans l’Eglise d’Albanie et les messages de paix qu’il portera, son soutien, sont pour nous d’une importance exceptionnelleĀ Ā». Reegjina nous informe que ces mois-ci les paroisses et les communautĆ©s ont prĆ©parĆ© activement cet Ć©vĆ©nementĀ : rencontres pour connaĆ®tre plus en profondeur la pensĆ©e du pape FranƧois,Ā  moments de priĆØre et participation Ć©conomique pour soutenir les dĆ©penses liĆ©es Ć  cette visite. Chacun donnait selon ses propres moyens. Donika, journaliste en publicitĆ©, affirme que cette visite n’est pas importante uniquement pour les catholiques, mais aussi pour les personnes d’autres religions « ou pour ceux qui, comme moi, n’ont pas de rĆ©fĆ©rence religieuse. Les valeurs qu’il porte sont universelles, sans faire de diffĆ©rences de races, nation ou de foi. Il a un cœur bon et grand, qui pousse Ć  construire l’homme plus qu’à le convertir et il offre l’espĆ©rance. Et c’est le don le plus important que le pape puisse offrir Ć  l’AlbanieĀ Ā».

Interview à Maria Voce et Jesús MorÔn

Jesús MorÔn Cepedano

JesusMoran-bJesĆŗs MorĆ”n Cepedano a Ć©tĆ© Ć©lu coprĆ©sident du mouvement des Focolari le 13 septembre 2014, par l’AssemblĆ©e gĆ©nĆ©rale rĆ©unie au Centre Mariapoli de Castel Gandolfo, Rome. Il est nĆ© le 25 dĆ©cembre 1957 Ć  Navalperales de Pinares, Avila (Espagne), d’une famille de commerƧants qui trĆØs tĆ“t dĆ©mĆ©nage Ć  Cercedilla, dans la Sierra de Madrid. AprĆØs avoir commencĆ© ses Ć©tudes universitaires, il rencontre le message proposĆ© par leĀ mouvement des Focolari au cours du tĆ©moignage de certains de ses camarades.Ā  Il se trouve ainsi de plein fouet face Ć  la nouveautĆ© et aux exigences rĆ©volutionnaires que comporte la vie de l’évangile. Il dĆ©cide de se donner Ć  Dieu dans la communautĆ© du focolare en 1977. AprĆØs une pĆ©riode de formation de 1979 Ć  1981 dans la citĆ©-pilote de Loppiano (Italie), il traverse l’ocĆ©an pour se rendre en AmĆ©rique Latine. De 1996 Ć  2004 il est dĆ©lĆ©guĆ© des Focolari pour le Chili et la Bolivie. Il y est ordonnĆ© prĆŖtre le 21 dĆ©cembre 2002. De 2004 Ć  2008 il est coresponsable du mouvement au Mexique et Ć  Cuba. Durant l’AssemblĆ©e gĆ©nĆ©rale des Focolari de 2008 il est Ć©lu conseiller gĆ©nĆ©ral, chargĆ© de l’aspect de la formation culturelle des personnes appartenant au mouvement. En 2009 il est appelĆ© Ć  faire partie de l’ « Ecole AbbaĀ Ā», centre interdisciplinaire d’études des Focolari, pour sa compĆ©tence en anthropologie thĆ©ologique et en thĆ©ologie morale. Il a pris le diplĆ“me en philosophie Ć  l’universitĆ© autonome de Madrid et une licence en thĆ©ologie dogmatique Ć  l’universitĆ© catholique pontificale de Santiago du Chili. Il termine actuellement un doctorat en thĆ©ologie Ć  l’universitĆ© pontificale du Latran, Rome. Il a publiĆ© diffĆ©rents articles sur des thĆØmes d’anthropologie philosophique et thĆ©ologique.

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Interview à Maria Voce et Jesús MorÔn

Premier congrĆØs de l’Economie de Communion au Paraguay

1487947_10204720139580359_9047858147159557142_oLe 7 septembre dernier s’est conclu Ć  Asunción le premier congrĆØs paraguayenĀ  de l’Economie de Communion (EdC)Ā  qui a rassemblĆ© 120 personnes: chefs d’entreprise, employĆ©s et Ć©tudiants, venus aussi d’Argentine. Un moment trĆØs attendu, associĆ© Ć  la traditionnelle rencontre de printemps des entrepreneurs EdC argentins, la 34ĆØme dans le genre. Le congrĆØs s’est focalisĆ© sur le profil de l’entrepreneur qui adhĆØre au projet de l’Economie de Communion.Ā  « C’est un entrepreneur – explique le professeur Luigino Bruni, coordonateur mondial du projet, reliĆ© par skype – qui choisit la pauvreté » Une affirmation forte qui pourrait laisser entendre que la richesse ou mieux le bien-ĆŖtreĀ  et l’Economie de Communion sont incompatibles. La rĆ©ponse nous vient de German Jorge (ParanĆ , Argentine) propriĆ©taire d’un centre de distribution de matĆ©riaux de construction employant 60 personnesĀ : « Un entrepreneur de l’Economie de Communion cohĆ©rent ne peut que Ā souffrir en voyant la pauvretĆ©. Non seulement il n’y est pas insensible, mais il en fait un choix de vie en la portant au sein de son entrepriseĀ Ā» « Dans l’économie capitaliste – poursuit Germain –Ā  le but d’une entreprise est de produire de la richesse. Dans notre cas le fait de crĆ©er de la richesse est un indicateur positif, mais ce n’est pas le but. Le but c’est la communion Ć  travers une dĆ©marche qui est elle-mĆŖme communionĀ : nous nous engendrons mutuellement comme personnes en faisant avancer l’entreprise. Et l’entreprise vĆ©cue ainsi n’est pas 10177268_10204461747213917_5882582352701120384_nC’est un style d’entreprise qui assurĆ©ment a du succĆØs et gagne, comme en tĆ©moigne Ramon CerviƱo deĀ  Cordoba, propriĆ©taire d’une entreprise fournissant du matĆ©riel mĆ©dical. Il explique que la caractĆ©ristique de ceĀ  type d’entrepreneur c’est le choix d’une communication dans tous les secteurs au sein de son entreprise. Il ne s’agit pas de faire passer les pauvres avant l’entreprise, mais de dĆ©couvrir, accepter et assumer les diffĆ©rences et les besoins des autres. Nombreux sont les tĆ©moignages d’entrepreneurs qui ont fait ce choixĀ : ceux des petits commerƧants, comme par exemple les pĆ©ripĆ©ties d’une coiffeuse, d’un commerƧant et d’une marchande ambulante qui ont crƩƩ des micro-entreprises avec leur famille en faisant preuve d’un travail et d’une tĆ©nacitĆ© exemplaires. 10458209_10204461716613152_4148305717617632112_nMais il y aussi le parcours d’une grande entreprise comme ā€œTodo brilloā€, que les congressistes sont allĆ©s visiter. Leader dans le secteur du nettoyage, cette entreprise paraguayenne de plus deĀ  600 employĆ©s est nĆ©e du choix de Maria Elena qui a renoncĆ© Ć Ā  son poste de dirigeante d’une prestigieuse banque. Avec ses enfants elle a mis en route ce projet en abandonnant tous les avantages et toutes les commoditĆ©s de sa situation. « Nous avions pensĆ© ce projet pour donner du travail Ć  ceux qui n’avaient pas pu faire des Ć©tudes – raconte Maria Elena – et Ā pour un grand nombre d’entre eux nous reprĆ©sentons l’unique possibilitĆ© d’une insertion dans le monde du travail »  Tous les participants ont repris le chemin de leur entreprise et de leurs activitĆ©s mais avec une force et un engagement en plusĀ : faire naĆ®tre une Ć©conomie plus humaine et plus fraternelle.