Mouvement des Focolari
Palerme: ā€œCulture de la RĆ©surrectionā€

Palerme: “Culture de la RĆ©surrection”

Maria Voce, PrĆ©sidente du Mouvement des Focolari, a conclu ces journĆ©es, riches en Ć©vĆ©nements dĆ©diĆ©s Ć  la culture de l’unitĆ© et de la fraternitĆ©, par une rencontre de famille avec la communautĆ© des Focolari de la capitale rĆ©gionale de la Sicile, en lanƧant un dĆ©fiĀ : « Que Palerme devienne Ā capitale de la culture de la RĆ©surrection, capitale au sens de « leaderĀ Ā», celle d’où part cette culture de la RĆ©surrection pour envahir le monde entierĀ Ā». Il y a vingt ans Chiara Lubich recevait la citoyennetĆ© d’honneur de la ville de Palerme. Depuis la communautĆ© a continuĆ© sur cette voie en cherchant Ć  actualiser les paroles prononcĆ©es par Chiara Ć  cette occasionĀ : « Nous promettons que Palerme restera toujours prĆ©sente dans nos cœurs, afin que, grĆ¢ce Ć  l’audace et au courage de ses habitants, elle parvienne Ć  ĆŖtre pour de nombreuses autres villes d’Italie, mais pas seulement, le modĆØle d’une authentique ā€œville sur la montagneā€Ā». Les initiatives, au sein du programme de « Palerme Capitale de la Culture 2018Ā Ā», Ć©vĆ©nement promu par la Mairie, ont investi plusieurs domaines: le droit et lĆ©galitĆ©, le dialogue œcumĆ©nique, le monde de la musique et du spectacle avec le Gen Verde, les Workshops, le flash mob et les tables rondes Ć  l’initiative des jeunes. Au Palais des Normands, siĆØge du Parlement RĆ©gional, le samedi 11 mai, plus de 120 personnes ont participĆ© au CongrĆØs Ā«Le relationnel et le droit. Le bien relationnel et les biens communsĀ Ā». AprĆØs les interventions de quelques personnalitĆ©s du monde de la justice (magistrats, avocats, Ć©tudiants, enseignants), Maria Voce a conclu les travaux en affirmant que le monde du Droit et de la Justice a « un trĆØs grand besoin de personnes qui aient Ć  cœur le grand idĆ©al de l’unitĆ© de la famille humaine et qui pour cela s’engagent personnellement Ć  travailler concrĆØtement Ć  l’assainissement des relations, sans peur et sans compromis”.Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā Ā  Au cours de l’aprĆØs-midi, plus de 300 jeunes ont participĆ© au programme « IdentitĆ© digitaleĀ Ā», une initiative de l’Institut Universitaire Sophia et Ć  « Nous sommes nos choix. Le courage de partir, le courage de resterĀ Ā», en prĆ©sence de JesĆŗs MorĆ”n, coprĆ©sident des Focolari, et du maire de la ville, Leoluca Orlando. Les jeunes ont tĆ©moignĆ© Ć  propos du choix qui les met souvent en criseĀ : rester en Sicile ou aller tenter sa chance dans d’autres villes ou d’autres Pays?Ā  JesĆŗs MorĆ”n a encouragĆ© les jeunes, trĆØs attentifs, Ć  trouver leur voie en sachant « se donnerĀ Ā». Le choix dĆ©pend du lieu où Ā« je peux me donner le plus et où je peux dĆ©velopper le plus mes talents. […] Si je pars ce n’est pas pour fuir, et si je reste je ne peux rester par peurā€. Le Maire, M. Orlando,Ā  a soulignĆ© la difficultĆ© de changer une villeĀ  marquĆ©e par des annĆ©es de soumission Ć  des rĆØgles de comportements mafieux, mais qui cherche Ć  se racheter Ć  travers un changement culturel. Le dimanche matin 13 mai, moment de famille avec la cĆ©lĆ©bration de la messe, suivie d’une rencontre avec les familles du quartier du centre historique Alberghiera/ Ballarò, agrĆ©mentĆ©e d’intermĆØdes artistiques rĆ©alisĆ©s par les enfants. L’aprĆØs-midi, 500 personnes, Ā reprĆ©sentant Ā environ 20 Ɖglises chrĆ©tiennes, ont participĆ©, au Théâtre Golden, au rassemblement « Ensemble dans la charitĆ©, du dialogue Ć  la coopĆ©rationĀ Ā». Interventions de l’ArchevĆŖque de Palerme, de M. Corrado Lorefice, de Maria Voce, et du Directeur du Bureau rĆ©gional pour l’œcumĆ©nisme, Erina Ferlito. Les tĆ©moignages ont mis en valeurĀ  l’engagement fermement tenu dans diverses villes de SicileĀ : qu’il s’agisse de visiter les prisonniers ou bien d’aider les pauvres, les sans-abris, les immigrĆ©s. Ensuite, ā€œOn the other sideā€, le concert du Gen Verde avec plus de 800 spectateurs. La veille les jeunes qui avaient participĆ© aux workshops animĆ©s par le groupe musical Ć©taient sur scĆØne, puis avaient rĆ©alisĆ© un flash mob dans l’une des principales rues de la villeĀ : une expĆ©rience bouleversante, qui a enthousiasmĆ© jeunes et adultes, dans l’esprit du message de fraternitĆ© que le groupe musical international diffuse dans le monde entier.    

Ramadan

Le 15 mai, le mois du Ramadan a commencĆ© et se terminera le 14 juin. PĆ©riode de 29 ou 30 jours pendant laquelle les fidĆØles musulmans rappellent Ā« le mois où fut rĆ©vĆ©lĆ© le Coran comme guide pour les hommes et preuve lumineuse de direction droite et de salut Ā» (Coran, Sourate II, vs 185). Durant cette pĆ©riode, au cours de laquelle on intensifie la priĆØre et les œuvres de misĆ©ricorde, le jeĆ»ne depuis l’aube jusqu’au coucher du soleil, pour tous les fidĆØles qui peuvent le supporter, est le quatriĆØme des cinq piliers de l’Islam. La signification spirituelle du jeĆ»ne, uni Ć  la priĆØre et Ć  la mĆ©ditation, de l’abstinence sexuelle et du renoncement en gĆ©nĆ©ral, selon de nombreux thĆ©ologiens, se rĆ©fĆØre Ć  la capacitĆ© de l’homme Ć  s’autocontrĆ“ler, Ć  exercer la patience et l’humilitĆ© et Ć  se souvenir d’aider les plus nĆ©cessiteux et les moins nantis. Le Ramadan est donc une faƧon de s’exercer Ć  la puretĆ© contre toutes les passions mondaines, dont les bĆ©nĆ©fices retombent sur le fidĆØle toute l’annĆ©e.

Palerme, capitale d’une nouvelle culture

Palerme, capitale d’une nouvelle culture

Il y a 20 ans, Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, recevait des mains du maire Leoluca Orlando, la citoyennetĆ© honoraire de Palerme. Aujourd’hui, Ć  l’occasion des manifestations lancĆ©es Ć  Palerme, nommĆ©e en 2018 ā€˜ā€™capitale italienne de la culture’’, le Mouvement renforce ce lien au nom de l’accueil et de la fraternitĆ© universelle, Ć  contre-courant avec les actions nĆ©gatives qui se vivent quotidiennement dans une ville possĆ©dant de forts contrastes. Un programme de congrĆØs, d’évĆ©nements artistiques, de workshops sous le signe du dialogue entre les gĆ©nĆ©rations, entre les cultures, et entre les Ɖglises de Sicile. L’intervention de Maria Voce est consacrĆ©e Ć  ce thĆØme, Ć  la FacultĆ© Pontificale de ThĆ©ologie de Sicile. « En arrivant Ć  Palerme, en ce moment particuliĆØrement heureux dans lequel beaucoup d’évĆ©nements concentrent l’attention sur la ville, j’ai encore entendu rĆ©sonner les paroles que Chiara Lubich avait adressĆ©es Ć  la villeĀ :’’nous promettons que Palerme sera toujours prĆ©sente dans nos cœurs, afin que, grĆ¢ce Ć  l’audace et au courage de ses citoyens, elle arrive Ć  ĆŖtre un modĆØle pour de nombreuses autres villes d’Italie et de l’étranger, comme une vĆ©ritable ā€˜ā€™ville sur la montagne’’ ». « Chiara Lubich – continue Maria Voce – nous a laissĆ© un signe indĆ©lĆ©bile de son engagement pour la communion dans l’Église, pour le dialogue œcumĆ©nique et pour la fraternitĆ© entre tous les peuples. Depuis les annĆ©es ā€˜40, Chiara manifestait dĆ©jĆ  son dĆ©sir avec des expressions riches d’élan et d’ardeur. ā€˜ā€™Regardons autour de nousĀ : nous sommes tous frĆØres, personne n’étant excluĀ !’’, exhortant ainsi Ć  vivre pour ā€˜ā€™la fraternitĆ© universelle en un seul PĆØre, Dieu, qui est aux Cieux’’. C’est un programme qui peut s’actualiser dans chaque ville, mais qui trouve un terrain particuliĆØrement fertile justement ici, Ć  Palerme, lieu ā€˜ā€™de rencontre dans les siĆØcles entre les peuples, les cultures et les civilisations diffĆ©rentes’’, qui a dans ses propres racines ā€˜ā€™les valeurs de l’accueil envers la diversitĆ©, la solidaritĆ© et la gĆ©nĆ©rosité’’ ». Quelle contribution de ce charisme Ć  l’Église universelle, et aux Ɖglises particuliĆØres, aussi de la SicileĀ ? Maria Voce rĆ©pondĀ : « Avec le charisme de l’unitĆ© est nĆ©e une ā€˜ā€™voie nouvelle’’ dans l’ÉgliseĀ Ā», une spiritualitĆ© qui trouve pleine consonance aussi dans le Concile Vatican II. « De cette spiritualitĆ© de communion, nous avons vu fleurir la communion au sein de l’Église, entre les diffĆ©rents Mouvements ecclĆ©siaux qui l’enrichissent, entre les diffĆ©rents charismes anciens et nouveaux. Nous avons vu en outre combien celle-ci est utile pour concourir Ć  l’unitĆ© des chrĆ©tiens et aussi pour ouvrir ce dialogue avec des personnes d’autres religions, dialogue qui reprĆ©sente une des frontiĆØres les plus engageantes et urgentes du troisiĆØme millĆ©naire. C’est une rĆ©alitĆ© que nous avons pu expĆ©rimenter aussi dans les Ć©glises particuliĆØresĀ Ā». « MalgrĆ© les innombrables urgences de ces derniĆØres annĆ©es, c’est justement Ć  travers ces urgences, l’engagement des membres du Mouvement, en Sicile, est profondĆ©ment sensible Ć  tĆ©moigner et Ć  construire l’unitĆ© de la famille humaine lĆ  où celle-ci est la plus menacĆ©e et prĆ©caire. Ceux-ci essaient ainsi de rĆ©pondre Ć  l’appel lancĆ© par Chiara, quand elle les avait sollicitĆ©s pour ā€˜ā€™construire une nouvelle culture qui soit la culture des droits de l’homme, la culture de la lĆ©galitĆ©, la culture de l’amour, la culture de la vie et non de la mort’’ ». « Il me semble pouvoir dire – affirme Maria Voce – que pour la rĆ©alisation de cet objectif certains pas ont Ć©tĆ© rĆ©alisĆ©s. Il y a bien sĆ»r encore beaucoup de chemin Ć  parcourir mais cela reprĆ©sente un engagement qu’aujourd’hui aussi, avec tout le Mouvement, nous voulons renouvelerĀ : donner notre contribution pour crĆ©er cette ā€˜ā€™civilitĆ© nouvelle’’, avec en son sein toutes les valeurs qui malheureusement sont bien souvent bafouĆ©es, et grandir toujours davantage ā€˜ā€™sans oublier – comme le rappelait Chiara – tous les frĆØres chrĆ©tiens, sans oublier les autres religions, sans oublier personne’’. De cette maniĆØre vraiment, il sera possible de donner vie Ć  une ā€˜ā€™culture de l’unité’’, dĆ©finie plusieurs fois par Chiara Lubich ā€˜ā€™culture de la rĆ©surrection’’ ». Et elle conclut en disantĀ : « avec le souhait que cette ville puisse rĆ©ellement ĆŖtre ā€˜ā€™capitale italienne de la culture’’, mais d’une ā€˜ā€™culture de la rĆ©surrection’’ ».    

JournƩe internationale de la famille

JournƩe internationale de la famille

Alors qu’est en cours de prĆ©paration la 9ĆØme Rencontre mondiale des familles, qui se dĆ©roulera du 21 au 26 aoĆ»t 2018 Ć  Dublin, en Irlande, sur le thĆØme Ā« L’Évangile de la FamilleĀ : joie pour le mondeĀ Ā», le 15 mai on cĆ©lĆØbre dans le monde entier la JournĆ©e Internationale de la Famille, lancĆ©e par l’AssemblĆ©e GĆ©nĆ©rale des Nations Unies en 1994. Ɖtant donnĆ© les difficultĆ©s que traverse la famille aujourd’hui pour se dĆ©velopper en tant que telle, nous souhaitons que la JournĆ©e serve Ć  susciter des politiques et des actions qui la soutiennent, en reconnaissant son rĆ“le essentiel comme « premiĆØre celluleĀ Ā» de la sociĆ©tĆ©. « Sauver la famille – Ć©crivait Igino Giordani, homme politique, Ć©crivain et considĆ©rĆ© par Chiara Lubich comme cofondateur du mouvement des Focolari – c’est sauver la civilisation. L’État est fait de famillesĀ ; si elles tombent, lui aussi vacilleĀ Ā». Et encoreĀ : « Les Ć©poux deviennent collaborateurs de Dieu en donnant vie et amour Ć  l’humanité ».

SƩminaire sur Antonio Rosmini et Chiara Lubich

A l’initiative du Centre d’Études et de Recherches A. Rosmini (UniversitĆ© de Trente) et du Centre Chiara Lubich, un SĆ©minaire aura lieu Ć  Trente (Italie) sur les Racines et les croisements historiques d’Antonio Rosmini et de Chiara Lubich. Il se propose non seulement d’offrir l’occasion d’approfondir et de dĆ©couvrir les deux grandes personnalitĆ©s du Trentin de ces deux derniers siĆØcles, mais aussi de prĆ©parer le terrain au centenaire de la naissance de la fondatrice des Focolari (1920 – 2008) grĆ¢ce Ć  une contribution originale et inattendue. Ce SĆ©minaire se tiendra le 24 mai, Ć  la « Sala degli Specchi di Casa RosminiĀ Ā» (Salle des Miroirs de la Maison Rosmini) et le 25 mai Ć  la Salle de ConfĆ©rences de la Fondation Caritro.

NĆ©s d’un don

NĆ©s d’un don

Elle vit et travaille dans la province de GĆŖnes, ville du Nord-Ouest, sur une terre ensoleillĆ©e, entre la mer et les montagnes juste derriĆØre. Sa fonction ne lui a rien enlevĆ© de sa spontanĆ©itĆ© ni de sa simplicitĆ©, bien que prĆ©sidente d’un des consortiums du groupe d’entreprises sociales, avec environ sept cents employĆ©s dans le secteur des services sociaux, d’assistance et d’insertion dans le travail des personnes dĆ©savantagĆ©es, rĆ©fĆ©rence rĆ©gionale de l’AIPEC (Association Italienne d’Entrepreneurs pour une Ɖconomie de Communion). Son tĆ©moignage a Ć©tĆ© suivi avec grande attention durant un congrĆØs Ć  l’Ambassade d’Italie prĆØs le Saint SiĆØge, le 3 mai dernier, intitulĆ© « Chiara Lubich et l’Économie de Communion » : « Je dĆ©sirais faire un travail utile pour les autres. A peine diplĆ“mĆ©e, j’ai gagnĆ© un concours public en tant qu’éducatrice pour l’intĆ©gration sociale des enfants handicapĆ©s. Je me sentais utile, mais c’était un travail Ć  temps partiel avec un contrat Ć  durĆ©e dĆ©terminĆ©e. D’autres filles Ć©taient dans la mĆŖme situation et avaient le mĆŖme dĆ©sir que moi de progresser dans la profession sociale. L’une d’entre nous parla de certaines personnes qui travaillaient depuis quelques annĆ©es dans une coopĆ©rative de la rĆ©gion et s’occupaient de personnes handicapĆ©es. La rencontre avec elles a Ć©tĆ© dĆ©terminanteĀ : elles ont mis Ć  notre disposition un endroit, elles ont passĆ© du temps avec nous et offert leur expĆ©rience. Notre coopĆ©rative naĆ®t ainsi, d’un don, d’un geste gratuit que nous avons accueilli et auquel nous avons rĆ©pondu Ć  notre tour. Nous avons compris par la suite que ce geste puisait ses racines dans les valeurs de l’Économie de Communion. Cette expĆ©rience de vie, avant mĆŖme d’être du travail, a marquĆ© et caractĆ©risĆ© le style de notre entrepriseĀ Ā».

Ā© 2018 Il Sentiero di Arianna

C’est ainsi que naĆ®t, en 1996, ā€œLe chemin d’Ariannaā€, une coopĆ©rative composĆ©e au dĆ©but de neuf jeunes femmes qui mettent en commun leurs ressources gagnĆ©es qui sont rĆ©investies en formation et dĆ©veloppement de l’entreprise. A partir de ce noyau initial, Ā l’entreprise compte aujourd’hui plus de 130 associĆ©s, dont 85% sont des femmes. « Plus nous suivions les valeurs de l’économie de communion, plus notre coopĆ©rative se dĆ©veloppait et devenait une valeur pour la communautĆ© tout entiĆØre. Plus nous remplissions les paroles de contenu par le travail, la dignitĆ© de la personne, la rĆ©ciprocitĆ©, la formation, l’aide rĆ©ciproque, et plus nous rĆ©ussissions Ć  dĆ©passer les pĆ©riodes critiques qui ne peuvent manquer. La force de capacitĆ© des femmes Ć  entreprendre a Ć©tĆ© dĆ©terminante. Chiara Lubich nous indiquait un parcours concret qui nous a donnĆ© une possibilitĆ© de changement. Sa vision d’un monde plus Ć©gal et son idĆ©e sur l’économie nous a fascinĆ©esĀ Ā».

Ā© 2018 Il Sentiero di Arianna

ā€œLe chemin d’Ariannaā€ – explique-t-elle – est une organisation qui donne la possibilitĆ© aux femmes d’être actrices. « Ici la nouvelle d’une grossesse est toujours une bonne nouvelle. Nombre d’entre nous ont pu et peuvent encore vivre sereinement leur maternitĆ© et le retour au travail. Cependant, mĆŖme les femmes qui ne sont pas mĆØres sont gĆ©nĆ©ratrices de changement et d’innovation, parce qu’elles savent introduire des processus positifs d’amĆ©lioration dans l’organisation afin d’harmoniser les temps de travail avec l’attention Ć  leur famille. De fait les nĆ©cessitĆ©s sont nombreuses. Et nous sommes parties justement de celles de nos familles et de la communautĆ©, en proposant des solutions, en construisant des rĆ©seaux de relations sociales et Ć©conomiques avec les organismes, les institutions et les autres entreprisesĀ Ā». En se basant sur cet esprit, le groupe Tassano a contribuĆ© Ć  soutenir le dĆ©veloppement d’autres entreprises. « L’entreprise la plus forte est celle qui naĆ®t comme expression d’un territoire. A travers les rĆ©seaux nationaux auxquels nous appartenons comme coopĆ©rateurs, nous nous engageons sur des thĆØmes de dĆ©veloppement Ć©conomique fondĆ© sur des valeurs Ć©thiques, respectueuses de l’homme et de l’environnement. Au moyen de l’AIPEC nous rencontrons des usines et des entrepreneurs qui appartiennent Ć  des secteurs diffĆ©rents, mais qui partagent le mĆŖme sens des responsabilitĆ©s sociales. Ensemble nous nous engageons Ć  proposer un modĆØle Ć©conomique nouveauĀ : inclusif, solidaire, de dĆ©veloppement durableĀ Ā». Que signifie pour Simona ĆŖtre entrepreneure de l’Économie de CommunionĀ ? « Cela veut dire rester toujours soi-mĆŖme. Accueillant, respectueux, cohĆ©rent, attentif Ć  l’utilisation des ressources, liĆ© aux autres et en mĆŖme temps libre. Une personne est toujours la mĆŖme, mĆŖme en des temps et des lieux diffĆ©rents. Cela vaut aussi pour une entrepriseĀ Ā». Chiara Favotti

UnitƩ, parole divine

, parole divine. Si Dieu prononƧait cette parole et si les hommes la mettaient en pratique dans les applications les plus diverses, le monde s’arrĆŖterait d’un coup, et, comme une cassette que l’on rembobine, retournerait Ć  son point de dĆ©part. Nous verrions d’innombrables personnes rebrousser chemin sur la route large qui conduit Ć  la perdition, se convertir et s’engager dans la voie Ć©troite… Nous verrions les familles se reconstituer, que les disputes avaient divisĆ©es, que les incomprĆ©hensions et la haine avaient transies, que le divorce avait anĆ©anties. Et les enfants naĆ®traient dans un climat d’amour, humain et divin, qui favoriserait l’épanouissement d’hommes nouveaux pour un avenir plus chrĆ©tien. Les usines, si souvent concentrations d’esclaves du travail dans une atmosphĆØre d’ennui, voire de rĆ©volte, deviendraient des havres de paix, où chacun accomplirait sa tĆ¢che pour le bien de tous. Les Ć©coles briseraient le carcan des sciences qui passent et feraient de la connaissance un tremplin pour atteindre les vĆ©ritĆ©s Ć©ternelles. Jour aprĆØs jour, professeurs et Ć©lĆØves verraient s’éclairer les mystĆØres Ć  partir de simples formules, des lois physiques, des nombres eux-mĆŖmes. Les parlements se transformeraient en espaces de dialogue, où les dĆ©putĆ©s prendraient Ć  cœur le bien commun plus que leur propre parti, et n’induiraient en erreur ni leurs concitoyens ni les nations Ć©trangĆØres. Nous verrions donc le monde devenir meilleur, le ciel descendre par enchantement sur le terre et l’harmonie de la crĆ©ation servir d’écrin Ć  la concorde des hommes. C’est un rĆŖveĀ ! Cela semble un rĆŖveĀ ! Et pourtant tu n’as pas demandĆ© moins quand tu priais le PĆØreĀ : « Que ta volontĆ© soit faite sur la terre comme au CielĀ Ā» (Mt, 6, 10)Ā Ā». Chiara Lubich   Source: Chiara Lubich, L’unitĆ , textes choisis par Donato Falmi et Florence Gillet, CittĆ  Nuova 2015, premiĆØre publication dans Frammenti (Chiara Lubich), CittĆ  Nuova Roma (1963) 1992, p. 53-54

Soyez les promoteurs d’une culture de la rencontre

Soyez les promoteurs d’une culture de la rencontre

Foto Ā© D. Salmaso – CSC Audiovisivi

ā€œJe veux lever les yeux vers l’horizon et vous inviter Ć  le faire avec moi, pour regarder le futur qui commence aujourd’hui avec une fidĆ©litĆ© confiante et une gĆ©nĆ©rositĆ© crĆ©ativeĀ Ā». Au cours de sa premiĆØre visite Ć  Loppiano, premier Pontife Ć  rencontrer la citĆ© pilote du Mouvement des Focolari situĆ©e prĆØs de Florence, le Pape FranƧois lance un dĆ©fi Ć  la communautĆ© prĆ©sente, Ć  l’Église universelle et Ć  toute l’humanité : « BĆ¢tir une culture commune de la rencontre et une civilisation mondiale de l’allianceĀ Ā». Une culture qui soit une rĆ©ponse aux dĆ©chirements de notre Ć©poque, marquĆ©e par une pauvretĆ© croissante et par le drame des migrations forcĆ©es. ā€œDans le tournant historique que nous sommes en train de vivreā€ – fait remarquer le Pape – il faut s’engager Ć  ā€œtracer de nouvelles voies Ć  parcourir ensembleā€, et il y a besoin ā€œd’hommes et de femmes, de jeunes, de familles, de personnes de toutes les vocations et professionsĀ Ā» qui soient Ć  la hauteur de cet enjeu. Depuis le parvis du Sanctuaire dĆ©diĆ© Ć  MarieĀ  Theotokos, MĆØre de Dieu, le Saint-PĆØre propose aux 7000 personnes prĆ©sentes, toutes hĆ©ritiĆØres spirituelles de Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, le dĆ©fi de la « fidĆ©litĆ© crĆ©atrice : ĆŖtre fidĆØle Ć  l’inspiration premiĆØre et en mĆŖme temps ouvert au souffle de l’Esprit Saint et s’engager avec courage sur les voies nouvelles qu’il suggĆØreĀ Ā».

Foto Ā© R. Bassolino – CSC Audiovisivi

Pour y parvenir – fait remarquer FranƧois- il faut « de l’humilitĆ©, de l’ouverture, de la synergie, ĆŖtre capable de risquerĀ Ā», et ensuite pratiquer le « discernement communautaireĀ Ā», c’est-Ć -direĀ  qu’il faut Ć©couter Dieu jusqu’à entendre avec Lui le cri du Peuple, et il faut Ć©couter le Peuple jusqu’à y respirer la volontĆ© Ć  laquelle Dieu nous appelleĀ Ā». Une action engageante qui exige de la fidĆ©litĆ© mĆŖme lorsque l’enthousiasme des dĆ©buts cĆØde le pas – pour les mouvements – Ć  la recherche de nouvelles voies pour actualiser le charisme. En rĆ©pondant aux questions des Focolari, le Pape cite alors Saint Paul et invite Ć  retenir deux mots-clĆ©s: parĆ©sie et hyponomĆØ. Le premier exprime le courage et la sincĆ©ritĆ© en rendant tĆ©moignage Ć  la vĆ©ritĆ© et en mĆŖme temps la confiance en Dieu et en sa misĆ©ricordeĀ Ā», c’est l’antidote contre «  toute fausse crainte, toute tentation de se cacher derriĆØre une vie tranquille, derriĆØre le conformismeĀ Ā» et le second exprime la persĆ©vĆ©rance dans « les situations difficiles qui se prĆ©sentent dans la vie Ā», et trouve son fondement dans la conscience que l’amour de Dieu nous rend capables de vivre avec tĆ©nacitĆ©, sĆ©rĆ©nitĆ©, positivitĆ©, imagination… et aussi avec un peu d’humourĀ Ā». Le Pape invite donc Ć  seĀ  rappeler les dĆ©buts, lorsque Chiara imagina Loppiano comme ā€œla maquette d’une ville nouvelle inspirĆ©e par l’Évangile Ā», expression d’un peuple uni dans la diversité  et ayant Ć  cœur l’Eucharistie, source de vie nouvelle. Un peuple que la Pape incite Ć  sortir « pour jeter le levain de l’Évangile dans la pĆ¢te de la sociĆ©té », surtout lĆ  où il y a des personnes dans le besoin, en souffrance et en recherche. « Le charisme de l’unitĆ© – dit-il – est un stimulant providentiel et un puissant soutien pour vivre la mystique Ć©vangĆ©lique du NousĀ Ā».

Foto Ā© R. Orefice – CSC Audiovisivi

Mais le renouveau de la culture ne peut pas se faire sans une formation nouvelle. A Loppiano, qui naĆ®t aussi comme une ville-Ć©cole dotĆ©e de centres d’étude comme l’UniversitĆ© Sophia, le Pape encourage Ć  lancer un « pacte formatifĀ Ā» fondĆ© sur le dialogue et la proximitĆ©, pour « pratiquer simultanĆ©ment les trois langagesĀ : celui de la tĆŖte, du cœur et des mainsĀ Ā». Dans cette perspective – ajoute-t-il – « il est important qu’il y ait Ć  Loppiano un centre universitaire destinĆ© Ć  ceux qui recherchent la Sagesse et ont pour objectif la construction d’une culture de l’unité » : une expĆ©rience universitaire « de frontiĆØreĀ Ā». Mais c’est surtout Marie – conclut FranƧois – « qui est l’école Ć  suivre (…) pour apprendre Ć  connaĆ®tre JĆ©sus, Ć  vivre de JĆ©sus et avec JĆ©sus » : « Et n’oubliez pas que Marie, la premiĆØre disciple de JĆ©sus, Ć©tait une laĆÆque. Elle est par excellence la femme qui vit la fidĆ©litĆ©, le courage, la parĆ©sie,Ā  la patienceĀ Ā». Dans la ville de Loppiano l’invitation du Pape renvoie Ć  l’intuition de Chiara Lubich, ā€œpremiĆØre pierreā€ de l’Oeuvre de Marie et appelle Ć  consolider un parcours: ā€œ Notre dĆ©sir – ce sont les paroles de Maria Voce, prĆ©sidente des Focolari – est que celui qui visite cette ville y trouve une maison, une famille, une mĆØreĀ : MarieĀ ! C’est elle qui forme et informe chaque expression de la vie sociale du Mouvement des Focolari (…) C’est elle qui dans le Magnificat nous indique un programme de vie et d’action et nous pousse Ć  ouvrir grandes les portes de notre cœur Ć  tous ceux qui souffrent, qui cherchent le bonheurĀ Ā». Discours complet du Saint-PĆØre   PhotoĀ  sur Flickr 10 maggio: Papa Francesco a Loppiano Ā 

Un appel pour une culture du ā€œnousā€

Un appel pour une culture du “nous”

Foto Ā© D. Salmaso – CSC Audiovisivi

DĆØs les premiĆØres heures du jour, sur les routes encore enveloppĆ©es de brume matinale, le ā€œpeuple de Loppianoā€Ā  monte vers la citĆ© pilote, Ć  20 km de Florence. Le style des vĆŖtements et des chapeaux aux couleurs variĆ©es indiquent des provenances parfois trĆØs Ć©loignĆ©es. Mais personne ne peut se dire « en dehorsĀ Ā» de cette petite maquette du monde qui s’apprĆŖte Ć  accueillir et Ć  faire siennes les paroles du Pape. Roger, 26 ans, vient de la CĆ“te d’Ivoire. Il y a un an qu’il vit Ć  Loppiano. ā€œDepuis l’annonce de cette visite, nous nous sommes demandĆ©, en tant qu’habitants de cette petite citĆ©, comment l’accueillir et lui permettre de rencontrer un peuple nĆ© de l’Évangile Ā». Nous nous sommes rĆ©partis en petits groupes pour mettre en commun nos expĆ©riences quotidiennes d’Évangile vĆ©cu. C’est le cadeau que nous voulons lui offrir. Ce fut beau de l’accueillir, mais, ce sera encore plus beau, par la suite, de vivre ce qu’il nous diraĀ Ā». Et Franco Galli, coresponsable de la citĆ© pilote, avec Donatella Donato Di PaolaĀ : « Ce temps de prĆ©paration nous a permis d’assister au travail de Dieu.

Foto Ā© R. Orefice – CSC Audiovisivi

Maintenant nous attendons d’écouter ce qui lui tient Ć  cœur de nous dire. Il y a de gros problĆØmes qui secouent notre monde, de grandes transformations en cours. Le Pape nous fera voir la rĆ©alitĆ© avec ses yeuxĀ Ā». EntourĆ© du groupe de moines bouddhistes qui comme lui sont venus de ThaĆÆlande, il y a Prahama Thongratana Tavorn, plus connu sous le nom de Luce Ardente. Un « moine itinĆ©rantĀ Ā», qui parcourt son Pays en visitant les Ć©coles, les prisons, portant partout un message de paix. En Italie, et particuliĆØrement Ć  Loppiano, Ā Luce Ardente se sent chez lui. En l’approchant on ne peut pas ne pas ĆŖtre frappĆ© par la joie qui Ć©mane de ses paroles, prononcĆ©es dans une langue douce et mĆ©lodieuse. Il nous expliqueĀ : « Dans le bouddhisme nous disons que nous nous sommes dĆ©jĆ  connus au cours de nos vies antĆ©rieures. Aussi, lorsque nous nous voyons, nous ne faisons pas connaissance, mais nous nous reconnaissons parce que nous sommes dĆ©jĆ  frĆØres, parce qu’il y a quelque chose qui nous est commun depuis toujoursĀ Ā».

Fotos Ā© CSC Audiovisivi

Vingt minutes se sont Ć©coulĆ©es depuis l’atterrissage du Pape FranƧois dans la citĆ© pilote internationale. Mais on dirait une Ć©ternitĆ©. Des minutes chargĆ©es d’émotions, sur fond de cloches festives, signe d’un accueil qui ne trouve plus de mots pour s’exprimer. « Le soleil est de retourĀ Ā», chante le Gen Rosso, il est vraiment de retour, inespĆ©rĆ© aprĆØs la pluie battante de la veille. Le Pape FranƧois, aprĆØs ĆŖtre passĆ© au milieu de la foule en fĆŖte, entre dans le sanctuaire dĆ©diĆ© Ć  « Marie, MĆØre de DieuĀ Ā» et vers qui, depuis le parvis, s’élĆØvent les notes qui la saluent comme « la trĆØs douce MĆØreĀ Ā». Il y a quatre ans, Ć  l’occasion du cinquantiĆØme anniversaire de Loppiano, le Pape FranƧois avait souhaitĆ© Ć  ses habitants de ā€œ toujours regarder en avant, en visant haut avec confiance, courage et imaginationā€. C’est en rappelant ces mots que Maria Voce prend la parole. « Nous avons cherchĆ© Ć  nous laisser guider par vos conseils. Merci, trĆØs Saint-PĆØre, au nom de tout le Mouvement des Focolari, qui voit en cette visite le regard aimant de DieuĀ Ā». AprĆØs une prĆ©sentation dĆ©crivant la variĆ©tĆ© des rĆ©alitĆ©s de la citĆ© pilote, quelques questions sont adressĆ©es au Pape qui, en y rĆ©pondant, commence par dire, entre autresĀ : « A Loppiano tout le monde se sent chez soi. J’ai voulu m’y rendre parce que ce lieu veut illustrer la mission de l’Église aujourd’huiĀ Ā». Le Pape invite Ć  la persĆ©vĆ©rance, avec tĆ©nacitĆ©, sĆ©rĆ©nitĆ©, positivitĆ© et aussi avec humour, ā€œl’attitude humaine qui se rapproche le plus de la grĆ¢ce de DieuĀ Ā». « Le charisme de l’unitĆ© est une aide Ć  vivre la mystique Ć©vangĆ©lique du nous, c’est-Ć -dire Ć  avancer ensemble dans l’histoire des hommes. L’opposĆ© de l’individualisme, c’est le « nousĀ Ā». A Loppiano – poursuit le Pape – on fait l’expĆ©rience de cheminer ensembleĀ Ā». Mais, prĆ©cise-t-il, « l’histoire de Loppiano n’en est qu’à ses dĆ©buts, c’est une petite semence jetĆ©e dans les sillons de l’histoire. Des urgences dramatiques exigent un engagement maximum. Il faut travailler non seulement pour la rencontre entre les personnes, les cultures et les peuples, mais pour vaincre tous ensemble le dĆ©fi de notre Ć©poque qui nous invite Ć  construire une culture commune de la rencontre et une civilisation de l’alliance au niveau mondialĀ». ā€œLa rĆ©alitĆ© change, la peur ne m’arrĆŖte pas, je repars d’iciĀ Ā». C’est sur ce refrain, repris par les orchestres, que l’appel du Pape Ć  construire une nouvelle culture du « nousĀ Ā» est lancĆ©, et franchira les modestes frontiĆØres de LoppianoĀ Ā». Chiara Favotti


Flickr 10 maggio: Papa Francesco a Loppiano

Pour une civilisation de l’alliance au niveau mondial

Pour une civilisation de l’alliance au niveau mondial

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Foto Ā© D. Salmaso – CSC Audiovisivi

ā€œConstruire tous ensemble une culture de la rencontreā€. C’est le dĆ©fi que le Pape FranƧois a lancĆ© ce matin, depuis le centre international de Loppiano (Florence, Italie), non seulement aux 7000 personnes prĆ©sentes devant le Sanctuaire Maria Theotókos (Marie MĆØre de Dieu), mais au monde entier. Se rĆ©fĆ©rant aux ā€œurgences parfois dramatiques qui nous interpellent de toutes parts et qui ne peuvent pas nous laisser tranquillesā€ – le Saint-PĆØre a soulignĆ© que ā€œla rencontre entre personnes, cultures et peuplesĀ Ā» n’est plus suffisante. Il faut des hommes et des femmes « capables de tracer des voies nouvelles Ć  parcourir ensembleĀ Ā» pour donnerĀ  vie à « une civilisation mondiale de l’allianceĀ Ā». Le Pape FranƧois est arrivĆ© Ć  la CitĆ© pilote des Focolari Ć  dix heures prĆ©cises, attendu par Maria Voce, prĆ©sidente du Mouvement, JesĆŗs MorĆ”n, coprĆ©sident, et par l’évĆŖque de Fiesole Mgr Mario Meini. AprĆØs s’être briĆØvement recueilli dans le sanctuaire, il a rencontrĆ© les 850 habitants de Loppiano en provenance de 65 nations, ainsi que les milliers de personnes venues de toute l’Italie et d’ailleurs, la plupart engagĆ©es dans le Mouvement des Focolari. C’est la premiĆØre fois qu’un Pape visiteĀ  cette ā€œpetite villeā€ qui, – comme l’a dĆ©finie Maria Voce en adressant ses salutations au Pape – veut ĆŖtre « un laboratoire du vivre ensemble, maquette d’un monde uni tĆ©moignant de ce que pourrait ĆŖtre la sociĆ©tĆ© si elle Ć©tait fondĆ©e sur l’amour rĆ©ciproque Ć©vangĆ©liqueĀ Ā».
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Foto Ā© D. Salmaso – CSC Audiovisivi

Un dialogue franc et ouvert a suivi, Ć  partir de quelques questions posĆ©es par un groupe d’habitants de Loppiano. Elles ont abordĆ©, sous divers aspects, le problĆØme du dĆ©fi chrĆ©tien confrontĆ© Ć  la modernitĆ©. Le Saint-PĆØre a encouragĆ© Ć  ne pas « se cacher derriĆØre une vie tranquille, derriĆØre le conformisme, voire une subtile hypocrisie, (…) mais Ć  vivre en disciples sincĆØres et courageux dans la charitĆ© et la vĆ©rité » et Ć  affronter les difficultĆ©s « avec tĆ©nacitĆ©, sĆ©rĆ©nitĆ©, positivitĆ©, imagination… et avec un peu d’humourĀ Ā». En se rĆ©fĆ©rant Ć  la mission d’un projet original, immergĆ©, comme celui de Loppiano, dans le contexte social actuel, le Pape a invitĆ© Ć  lever les yeux avec lui « pour regarder l’avenir qui commence aujourd’hui avec une fidĆ©litĆ© confiante et une crĆ©ativitĆ© gĆ©nĆ©reuseĀ Ā». AprĆØs la bĆ©nĆ©diction donnĆ©e aux habitants de Loppiano, 37 d’entre eux, de provenances, religions, Ć¢ges et milieux diffĆ©rents, ont saluĆ© le Pape FranƧois. En rĆ©ponse aux paroles du Saint-PĆØre, le coprĆ©sident des Focolari, JesĆŗs MorĆ”n, lui a offert un cadeau symboliqueĀ : un « pacteĀ Ā» signĆ© part tous les habitants où ils s’engagent Ć  vivre pour que Loppiano soit toujours davantage un lieu de fraternitĆ© et de rĆ©ciprocitĆ©. InvitĆ© Ć Ā  signer Ć  son tour le « Pacte de LoppianoĀ Ā», le Saint-PĆØre a acceptĆ© avec joie, sous les applaudissements de tous.

Un climat de joyeuse attente

Un climat de joyeuse attente

ā€œQue faisais-tu quand tu avais mon Ć¢geĀ ? Quels jeux me conseilles-tuĀ ?Ā Ā». C’est la question que Luis Francisco, jeune mexicain de dix ans, adresse au Pape FranƧois en attendant son arrivĆ©e. Comme lui, tous les habitants de la citĆ© pilote internationale font le compte Ć  rebours. Une attente qui a commencĆ© dĆ©but fĆ©vrier lorsque le secrĆ©tariat du Pape FranƧois a communiquĆ© l’annonce de sa visite, le 10 mai, aux citĆ©s pilotes de Nomadelfia et de Loppiano. Dans la premiĆØre des 24 citĆ©s pilotes des Focolari qui sont nĆ©es au cours des annĆ©es, le Pape FranƧois viendra voir en personne comment on vit « à l’école du seul MaĆ®treĀ Ā», comme lui-mĆŖme l’a dĆ©finie. « Surprise et joie profondeĀ Ā», s’était exclamĆ©e Maria Voce, la prĆ©sidente des Focolari, Ć  la nouvelle tout Ć  fait inattendue de cette visite. Ces jours-ci Loppiano regorge de monde. Des visages souriants et rayonnants. Beaucoup de jeunes venus pour le Genfest qui a rassemblĆ© fin avril des centaines de participants venus de toute l’Italie, mais pas seulement, et des milliers le matin du 1er mai, Ā radieux malgrĆ© la pluie menaƧante. On retrouve partout un air de fĆŖte, une attente chargĆ©e d’espoir et pleine d’effervescence…comme Ć  l’approche d’un Ć©vĆ©nement qu’on n’oubliera pas de si tĆ“t. Nous sommes allĆ©s, camĆ©ra en main, Ć  la rencontre des habitants de Loppiano, tous au travail et vaquant Ć  leurs activitĆ©s normales, pour saisir l’ambiance. Benedetta se trouve Ć  Loppiano pour sa pĆ©riode de formation Ć  l’école des focolarines. Pour elle la visite du Pape est aussi un cadeau de Dieu, car elle coĆÆncide avec son anniversaireĀ : « MĆŖme s’il ne s’arrĆŖte que peu de temps, j’espĆØre qu’il pourra rencontrer cette famille que nous cherchons Ć  construire chaque jourĀ Ā». Depuis 1966Ā  le groupe musical Gen Rosso est basĆ© Ć  Loppiano, nĆ©, selon le dĆ©sir de Chiara Lubich, pour aider Ć  diffuser, Ć  travers la musique, le message d’un monde plus juste, plus pacifique et solidaire. Chacun de ses membres vit personnellement cet esprit, ce qui se traduit par un style de vie tout imprĆ©gnĆ© de communion et de fraternitĆ©. Depuis quelques annĆ©es Michele Sole a intĆ©grĆ© le groupe. C’est lui qui entonnera le chantĀ  « Madre dolcissimaĀ Ā» (TrĆØs douce MĆØre) sur le parvis du sanctuaire dĆ©diĆ© Ć  la MĆØre de Dieu (Theotokos), où tout est prĆŖt pour cette rencontre historique. Il est en train d’envoyer au Pape Ā un message de remerciement « pour avoir eu le courage de prendre le nom de Ā FranƧois. Je pense que cela n’a pas Ć©té  facile de choisir un prĆ©nom qui signifie donner la prĆ©fĆ©rence aux pauvres, aux oubliĆ©sĀ Ā». Pendant ce temps lĆ ,Ā  de la salle de rĆ©pĆ©titions fusent les notes de la chanson « Accendi la paceĀ Ā» (dĆ©clenche la paix), que les membres du Gen Rosso sont en train de mettre au point avec l’autre groupe musical de Loppiano, le Gen Verde, une formation pluridisciplinaire, composĆ©e d’artistes et de musiciens, qui se caractĆ©rise par son profil trĆØs international. Roberto Cipollone, Ciro de son nom d’artiste, basĆ© Ć  Loppiano depuis 1977, a le don de mettre son imagination et son talent pour transformer des objets usagĆ©s ou des matĆ©riaux destinĆ©s au rebut en des œuvres qui touchent le cœur et le comble d’émerveillement. « C’est l’artiste qui leur donne une nouvelle vieĀ Ā». GrĆ¢ce Ć  son art, il a fait naĆ®tre une « BoutiqueĀ Ā», qui exprime son propre talent et son amour pour laĀ  nature Ć  travers la sculpture, la peinture, l’artisanat.Ā  « Je m’attends Ć  ce que le Pape puisse trouver ici, rĆ©alisĆ©s, ses dĆ©sirs les plus cachĆ©sĀ Ā». Aranza, qui vient du Mexique, participe en ce moment Ć  Ā« l’École LoretoĀ Ā», où des famillesĀ  de divers Pays et langues approfondissent la spiritualitĆ© de l’unitĆ©. L’internationalitĆ© et l’immersion « à plein tempsĀ Ā» dans les cours, qui commencent chaque annĆ©e en septembre pour se terminer en juin, en font une expĆ©rience unique d’échanges et d’enrichissement entre les cultures. Elle souhaiterait que le Pape rĆ©ponde Ć  une question brĆØve, mais engageanteĀ : « Que pouvons-nous faire, nous les jeunes, pour vaincre les conditionnements et les stĆ©rĆ©otypes imposĆ©s par la sociĆ©té ?Ā Ā». Quant Ć  Natalia, une Ć©tudiante brĆ©silienne qui frĆ©quente Ć  Loppiano l’Institut Universitaire Sophia, Ā elle souhaite connaĆ®tre se sa part le rĆ“le des jeunes couples dans l’Église. Beaucoup de questions, d’interrogations, de souhaits. Mais toujours cette mĆŖme joyeuse attente! Chiara Favotti


LIVE STREAMING from LoppianoĀ on 10th May at 10.00 (CEST) http://live.focolare.org Vatican Media Live: 08.00 am -12.00

FĆŖte de l’Europe

FĆŖte de l’Europe

Le 9 mai, cĆ©lĆ©bration en Europe de la paix et l’unitĆ©. La date rappelle la ā€œDĆ©claration Schumanā€ historique, par laquelle, le 9 mai 1950, le ministre des Affaires Ć©trangĆØres franƧais d’alors propose la crĆ©ation d’un premier noyau Ć©conomique, dans le but de construire petit Ć  petit une fĆ©dĆ©ration d’États europĆ©ens, indispensable au maintien des relations pacifiques. Comme premiĆØre Ć©tape, Robert Schuman indique la gestion commune, pour la France et l’Allemagne de l’Ouest, du charbon et de l’acier, mais dans le cadre d’une organisation Ć  laquelle auraient pu adhĆ©rer d’autres pays. Les prĆ©misses pour une intĆ©gration bien plus vaste et inclusive Ć©taient ainsi mises en place, au point que la DĆ©claration est considĆ©rĆ©e, symboliquement, comme la date de naissance d’un long processus de paix et de stabilitĆ© qui a donnĆ© origine Ć  l’Union EuropĆ©enne. Cette fĆŖte est l’occasion de rapprocher les institutions des citoyens et les peuples entre eux, en faisant grandir la conscience que les valeurs de paix, d’intĆ©gration et de solidaritĆ© doivent ĆŖtre mises Ć  la base du vivre ensemble. “Ensemble pour l’Europe se sent Ā« artisan de relations de fraternitĆ© Ā». C’est bien ce qu’il cherche Ć  tisser dans le processus quotidien entre les personnes du continent europĆ©en. Ensemble pour l’Europe Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā   

Le Pape FranƧois Ơ Loppiano

Le Pape FranƧois Ơ Loppiano

A Loppiano tout est prĆŖt pour l’accueil du Saint-PĆØre. Plus de 6000 personnes s’y rendront depuis l’Italie, mais des milliers seront reliĆ©es par streaming dans les cinq continents. Nous avons demandĆ© Ć  Maria Voce, prĆ©sidente des Focolari, comment se dĆ©roulera cette rencontre si attendue. « Nous voulons prĆ©senter au Pape – a-t-elle expliquĆ© – cette petite ville, la premiĆØre qui est nĆ©e, suivie de 24 autres dans le monde, et qui veut offrir un modĆØle du vivre ensemble fondĆ© sur les principes Ć©vangĆ©liques de solidaritĆ© et de fraternitĆ©, Ć©videmment unique, mais qui peut s’exporter et en inspirer d’autres. Le Pape ne rencontrera pas seulement les 850 habitants de Loppiano – a poursuivi Maria Voce – mais aussi une reprĆ©sentation de la famille mondiale du Mouvement des Focolari. Nous lui poserons quelques questions sur des sujets qui nous tiennent Ć  cœurĀ : le dĆ©fi de la fidĆ©litĆ© Ć  l’inspiration charismatique de Chiara Lubich au contact des changements de la sociĆ©tĆ© vie actueleĀ ; la formation des jeunes Ć  une culture de la fraternité ; le type de vivre ensemble qu’offre LoppianoĀ : sa contribution Ć  l’annonce du message chrĆ©tien aujourd’hui et au dĆ©passement des barriĆØres, des nationalismes et des prĆ©jugĆ©sĀ Ā» Le Mouvement des Focolari est une constellation variĆ©e qui met au centre de son action le dialogue et un style de vie qui porte Ć  construire l’unitĆ© et la paix dans le monde. Il compte plus de deux millions d’adhĆ©rents appartenant Ć  de nombreuses Ɖglises chrĆ©tiennes, mais aussiĀ  Ć  divers courants religieux, y compris ceux d’inspiration laĆÆque. Il a fait naĆ®tre environ un millier d’œuvres sociales dans divers Pays, et environ 800 entreprises qui travaillent dans le monde selon les principes de l’Économie de Communion. CrƩƩ il y a dix ans, l’Institut Universitaire SophiaĀ  a son siĆØge prĆ©cisĆ©ment Ć  Loppiano. DĆØs son arrivĆ©e dans la CitĆ© pilote, le Saint-PĆØre se rendra directement au Sanctuaire Maria Theotókos où il se recueillera pour un bref moment de priĆØre. Il s’arrĆŖtera aussi devant le tableau de la Vierge Ć  l’Enfant, œuvre d’un peintre de religion hindoue, symbole du dialogue qui est l’un des piliers de la vie des habitants de Loppiano. Puis, sur le parvis de l’église, Maria Voce adressera au Pape les salutations des Focolari. Quelques habitants de Loppiano lui poseront ensuite des questions. Le dialogue avec le Saint-PĆØre sera entrecoupĆ© d’intermĆØdes musicaux exĆ©cutĆ©s par des artistes de diffĆ©rents pays et divers contextes religieux. A la fin, une trentaine d’habitants salueront personnellement le Pape qui, aprĆØs la bĆ©nĆ©diction, quittera le parvis pour repartir.


Live streaming 10.5.2018, 10.00 – 12.00 (CEST): Vatican Media Live http://live.focolare.org

Simon le requin

Simon le requin

ā€œComme vous voyez Ć  la couleur de mes cheveux, j’ai quelques annĆ©es de plus que vous. Je fais moi aussi partie de la famille du Genfest. Les Genfest auxquels j’ai participĆ© Ć©tant jeune sont restĆ©s gravĆ©s en moi. Qu’est-ce qui m’est restĆ© de ces expĆ©riencesĀ ? Deux choses. La premiĆØre. Pour moi qui arrivais d’un petit village des Abruzzes (Italie), c’était chaque fois me plonger dans une expĆ©rience de mondialitĆ©. La secondeĀ : au Genfest j’ai compris que chacun est acteur de son propre destinĀ : le mien dĆ©pendait de moi. C’est ce que j’ai essayĆ© de suivre chaque jour de ma vie pour rĆ©aliser mes aspirations. MĆŖme les plus compliquĆ©es et apparemment impossibles. C’est la mĆŖme chose qu’avec ma femme Claudia nous essayons de transmettre Ć  nos enfants. J’aime bien penser que c’est un dessein plus grand pour chacun d’entre nous. Comme les morceaux d’un puzzle, les Ć©vĆ©nements de la vie se mĆ©langent, s’entremĆŖlent, il semble difficile de trouver leur juste place, mais tout d’un coup les morceaux commencent Ć  s’assembler. En janvier 2000 Claudia et moi Ć©tions en Australie, Ć  Sydney, en voyage de noces et nous nous promenions dans le nouveau parc olympique. Nous Ć©laborions des programmes et mettions les bases pour construire notre famille. Simon Ć©tait en route, et nous Ć©tions heureux et pleins d’amour. Nous nous sentions invincibles. Puis l’arrivĆ©e de Simon a tout de suite Ć©tĆ© une Ć©preuve. Le jour de sa naissance nous avons dĆ©couvert qu’il avait une hypoplasie du fĆ©mur et une coxa vara. Un handicap permanent aggravĆ© d’une fracture du fĆ©mur. Il en rĆ©sultait un fĆ©mur plus court que l’autre d’une quinzaine de centimĆØtres. Fragile comme du verre. Les annĆ©es suivantes, Simon a subi douze interventions chirurgicales : allongement du fĆ©mur, interventions pour corriger la hanche, greffes osseuses pour consolider le col du fĆ©mur qui ne tenait pas. Douze opĆ©rations suivies de longs mois dans le plĆ¢tre qui le bloquait du torse jusqu’en bas. Durant ses longues pĆ©riodes alitĆ©es, Simon a appris Ć  dessiner, la seule chose qu’il pouvait faire allongĆ©. Il aimait dessiner les poissons, surtout les requins pour leur force et leur vitesse. Au point qu’un de nos amis proches l’a surnommĆ© « Simon le requinĀ Ā». Lorsqu’il Ć©tait dans le plĆ¢tre jusqu’à la poitrine, nous regardions souvent le film Nemo, qui se passe en Australie. Simon, comme Nemo, avait et a une nageoire plus courte que l’autre. Je me sentais comme Marlin, le pĆØre de Nemo. Anxieux pour son futur. ApeurĆ© pour ce qui aurait pu lui arriver. Mais comme Marlin, Ć  un certain moment j’ai compris que Simon pouvait affronter seul son « ocĆ©anĀ Ā». Sans peur. MĆŖme avec sa nageoire plus petite. ƀ un moment donnĆ©, Simon a commencĆ© Ć  se lancer dans le sport. La natation Ć©tait l’unique sport qu’il pouvait faire pour dĆ©velopper ses muscles sans risquer de se casser l’os de cristal. Peu aprĆØs il s’est lancĆ© dans les compĆ©titions. Quelques annĆ©es plus tard il s’est mis Ć  s’entraĆ®ner avec les jeunes de l’équipe nationale italienne de natation, tous les jours, aprĆØs l’école, pendant deux heures et demie, qui devenaient cinq Ć  l’approche des compĆ©titions plus importantes. Au point qu’à 17 ans, aux derniers jeux mondiaux de natation paralympiques qui se sont dĆ©roulĆ©s dans la ville de Mexico, en dĆ©cembre dernier, Simon a gagnĆ© deux mĆ©dailles d’or, sur 50 et 100 mĆØtres nage libre, une d’argent et une de bronze. Ce sont les courses les plus rapides en natation. Maintenant, exactement 16 ans aprĆØs notre voyage de noces, Simon est en Australie en tant quā€™ā€exchange studentā€ pour suivre sa quatriĆØme annĆ©e de lycĆ©e et continuer ses entraĆ®nements de haut niveau. Il continue Ć  s’entraĆ®ner, Ć  Ć©tudier et Ć  faire les compĆ©titions avec les nageurs australiens les plus forts au Centre Aquatique de Sydney, justement lĆ  où Claudia et moi l’avions portĆ© lorsqu’il Ć©tait encore dans le ventre de sa mĆØre. Eh bien, s’il y a quelques annĆ©es on m’avait dit qu’un jour nous aurions eu un fils avec deux titres de champions du monde, je lui aurais rĆ©pondu qu’il Ć©tait fou. Simon a une nageoire plus petite, mais plus forte que ce que tous croyaient. Il a eu le courage de l’ouvrir et de voler. Je vous souhaite, je vous invite, Ć  ouvrir vos ailes Ć  vous aussi. A avoir du courage. Et Ć  apprendre Ć  voler. Suivez vos passions. Ne vous contentez pas de peu.Ā» Riccardo Barlaam

Les chemins pour un monde uni

Les chemins pour un monde uni

L’unitĆ© du monde. TrĆØs chers jeunes, sommes-nous si peu attentifs aux Ć©vĆ©nements dans lesquels nous sommes plongĆ©s jour aprĆØs jour que nous ne voyons mĆŖme pas combien notre Ć©poque est marquĆ©e par des tensions de toutes sortes : guerres, guĆ©rillas, menaces de conflagrations nuclĆ©aires, nombreuses ruptures d’unitĆ©, phĆ©nomĆØnes de terrorisme, enlĆØvements, maux les plus variĆ©s, qui proviennent justement tous du manque d’amour et d’entente entre les hommes ? Ne comprenons-nous pas que parler d’unitĆ© est aujourd’hui presque une utopie ? […] Mais grĆ¢ce Ć  Dieu, ce n’est pas seulement ce que je viens d’indiquer qui caractĆ©rise notre Ć©poque, ce n’est pas tout ce qui peut ĆŖtre soumis Ć  notre attentive observation. […] Sans aucun doute, le monde tend Ć  l’unitĆ© : c’est son destin, ou mieux, le projet que Dieu a sur lui. […] Nous rĆ©pondrons Ć  vos questions non seulement de vive voix mais par la vie, aprĆØs ce Genfest, en empruntant avec dĆ©cision les diffĆ©rentes voies qui portent remĆØde au monde divisĆ©, en l’unifiant. Citons-en dĆ©jĆ  quelques-unes : la voie de l’unitĆ© entre les gĆ©nĆ©rations, les races, les groupes ethniques, entre les diffĆ©rents peuples, entre l’Est et l’Ouest, le Nord et le Sud ; entre les chrĆ©tiens des diverses confessions, entre les fidĆØles des religions les plus variĆ©es ; la voie de l’unitĆ© entre riches et pauvres afin de parvenir Ć  une communion des biens ; entre pays en guerre pour arriver Ć  la paix ; la voie de l’unitĆ© entre l’homme et la nature ; la voie de l’unitĆ© avec les indiffĆ©rents, ceux qui sont seuls, avec quiconque souffre de quelque maniĆØre que ce soit ; la voie du dĆ©veloppement, du progrĆØs ; la voie de l’unitĆ© entre les divers mouvements spirituels, entre les associations laĆÆques ; entre les personnes de diverses idĆ©ologies, de diffĆ©rentes cultures, etc. Comme vous pouvez le constater, certaines de ces voies sont dĆ©jĆ  des chemins battus par les jeunes car ils sont faits pour eux. […] Ils veulent suivre les chemins les plus divers, mais en s’engageant sur le chemin par excellence […] ce chemin qu’est le Christ, lui qui a dit : Ā« Je suis le chemin Ā» (Jn 14,6). Que devons-nous faire pour ĆŖtre bien insĆ©rĆ©s sur ce chemin et porter ainsi du fruit en marchant dans toutes les autres voies ? Être Lui, d’autres Lui. Si nous vivons la Parole, notre vie chrĆ©tienne tout entiĆØre, semĆ©e en nous par le baptĆŖme, refleurira pleinement. Les jeunes de toutes les Ɖglises ou communautĆ©s chrĆ©tiennes pourront se rattacher Ć  cette Parole. Et nous avons fait l’expĆ©rience qu’elle peut ĆŖtre Ć©galement acceptĆ©e, en nombre de ses expressions, par des jeunes d’autres religions et par quiconque pense, de bonne foi, ĆŖtre athĆ©e. La Parole fera de vous tous un seul bloc, vous rendant forts et invincibles. […] Alors, si vous ĆŖtes fidĆØles et si vous vous rĆ©pandez dans le monde comme d’autres JĆ©sus, le programme Ā« Que tous soient un Ā» ne sera pas une chimĆØre, mais toujours plus une rĆ©alitĆ©, grĆ¢ce aussi Ć  votre action. Un printemps fleurira dans le monde. Nous assisterons Ć  des miracles. Et l’affirmation du Christ pourra se concrĆ©tiser Ć  votre sujet : Ā« Celui qui croit en moi fera lui aussi les œuvres que je fais. Il en fera mĆŖme de plus grandes Ā» (Jn 14,12). Passages de l’intervention de Chiara Lubich au Genfest. Roma (Palaeur), 29 mai 1985.

Au-delĆ  de ses propres limites

Au-delĆ  de ses propres limites

« Ma famille est une famille chrĆ©tienne et elle refuse de tuer ou de porter les armesĀ Ā». C’est George, jeune syrien de Homs qui s’exprime ainsi. Nous sommes Ć  Loppiano, la citĆ©-pilote des Focolari proche de Florence, lĆ  où depuis des dĆ©cennies, le 1er mai, des jeunes de toute l’Italie mais aussi d’autres pays, se retrouvent pour un meeting qui est aussi une occasion de tĆ©moigner, de partager et de faire la fĆŖte. Cette annĆ©e, l’habituel rendez-vous se relie idĆ©alement Ć  un grand Ć©vĆ©nement international qui aura lieu Ć  Manille le mois de juillet prochain, le Genfest Celle qui s’est dĆ©roulĆ©e ce mardi 1er mai en a Ć©tĆ© l’étape italienne. 3700 jeunes participants pour une journĆ©e au cours de laquelle la fraternitĆ© est montĆ©e sur scĆØne en allant du partage de projets, d’actions d’engagement social, d’expĆ©riences personnelles en Ć©troite relation avec la souffrance personnelle et les drames de l’humanitĆ©. Comme c’est le cas pour George et Michael qui laissent les jeunes sans parole avec leur rĆ©cit cru de ce qu’ils vivent depuis des annĆ©es dans leur belle et meurtrie Syrie. « Nous avons vu tant de gens mourir – continue George -. Pendant un certain temps, j’ai aussi portĆ© sur moi un couteau par sĆ©curitĆ©, pour me dĆ©fendre en cas de danger. Des annĆ©es de haine, de mort, sans dignitĆ©, ont vidĆ© mon cœur et j’ai commencĆ© Ć  croire que l’amour n’existe pas. Cette idĆ©e, seule la Mariapolis a pu me l’enlever de la tĆŖte. (quelques jours vĆ©cus Ć  la lumiĆØre des valeurs de l’Évangile, expĆ©rience typique des Focolari ndr). AprĆØs cette rencontre, je n’ai plus portĆ© un couteau sur moi et j’ai commencĆ© Ć  rĆ©pondre Ć  la haine par l’amourĀ Ā». L’invitation finale adressĆ©e Ć  tous les jeunes a un Ć©cho particulierĀ : « Ne vous plaignez pas de votre vie. Elle est belle mais vous ne vous en rendez pas compteĀ Ā». Le fil conducteur de la manifestation dont le titre ā€˜ā€™Beyond me’’, Ć©tait l’envie d’aller au-delĆ  des ses propres limites et frontiĆØres afin de travailler Ć  un changement personnel et surtout social et de vouloir transformer le milieu autour de soi. Pour en tĆ©moigner, Roberto Spuri et Elena Sofia Ferri, en racontant l’expĆ©rience du tremblement de terre du centre de l’ItalieĀ ; Alessio Lanfaloni et Maria Chiara Cefaloni, avec l’engagement pour une Ć©conomie dĆ©sarmĆ©eĀ ; Alessandra Leanza avec une expĆ©rience de volontariat avec des enfants Rom en Sardaigne. Et encore, Marco Voleri, tĆ©nor de rĆ©putation internationale et fondateur de ā€˜ā€™SymptĆ“mes de bonheur’’ (Sintomi di felicitĆ ) qui sensibilise le public sur le thĆØme de la sclĆ©rose en plaquesĀ ; Simone Barlaam, champion para-olympique de natation aux Mondiales du Mexique. Michele Tranquilli, auteur du livre Una buona idea et promoteur du pont avec l’Afrique YouAid ; Sara Fabris, peintre. Projets adoptables. Chaque histoire racontĆ©e au Genfest Italie est porte-parole d’une expĆ©rience concrĆØte, d’une association, une action sociale, que chacun des participants pourra ā€˜ā€™adopter’’ pendant l’annĆ©e. C’est la call to action lancĆ©e Ć  la fin de l’évĆ©nement, avec l’invitation Ć  choisir chacun une action Ć  rĆ©percuter partout. Pour aider les jeunes, sur le site d’United world project, sont prĆ©sentes, subdivisĆ©es par rĆ©gion, les associations qui sont activement engagĆ©es dans les diffĆ©rentes villes italiennes, Ć  connaĆ®tre et Ć  contacter. Pour conclure le Genfest Italie, la scĆ©nographie d’une ville qui ā€˜ā€™vole’’, une ville composĆ©e dans la chorĆ©graphie finale sur les paroles du texte de Chiara Lubich ā€˜ā€™Une ville ne suffit pas’’ : « Avec Dieu, une ville est trop peu. Lui est celui qui a fait les Ć©toiles, qui guide les destins des siĆØcles et avec Lui, on peut miser plus loin, vers la patrie de tous, le monde. A la fin de notre vie, faisons en sorte que nous n’aurons pas Ć  dire avoir trop peu aimé ». Loppiano se prĆ©pare maintenant Ć  accueillir le 10 mai prochain, le pape FranƧois. Ce n’est pas un hasard si quelques jeunes de Nomadelfia sont prĆ©sents au Genfest Italie et prĆ©sentent leurs salutations, communautĆ© que le Pape visitera le mĆŖme jour et avec laquelle, en cette pĆ©riode de prĆ©paration, se sont intensifiĆ©s les liens d’amitiĆ©. SourceĀ : www.cittanuova.it Flickr

FranƧois rencontre le Chemin nƩocatƩchumƩnal

FranƧois rencontre le Chemin nƩocatƩchumƩnal

Le 5 mai Ć  Tor Vergata (Rome) le Pape FranƧois rencontre les membres du Chemin nĆ©ocatĆ©chumĆ©nal. L’occasion de la rencontre internationale est due aux 50 annĆ©es de prĆ©sence Ć  Rome. Il y a 150 mille participants attendus de 134 pays. Le Pape enverra 36 nouvelles ā€˜ā€™missio ad gentes’’ : des groupes qui porteront l’Évangile dans des rĆ©gions sĆ©cularisĆ©es ou avec une petite prĆ©sence chrĆ©tienne. FranƧois bĆ©nira aussi 20 communautĆ©s des paroisses de Rome qui ont dĆ©jĆ  conclu cette forme d’initiation chrĆ©tienne. La rencontre qui se conclura avec le chant ā€˜ā€™Te Deum’’, sera guidĆ©e par l’équipe internationale du Chemin nĆ©ocatĆ©chumĆ©nal, composĆ©e par Kiko Argüello, le PĆØre Mario Pezzi et Ascensión Romero.

Chiara Lubich: un charisme moteur d’une vie nouvelle

Chiara Lubich: un charisme moteur d’une vie nouvelle

ā€œTrajectoire d’une prophĆ©tieā€. Le 3 mai, Ć  l’occasion du dixiĆØme anniversaire de la mort de la Fondatrice des Focolari, Ā un congrĆØs promu par l’Ambassade d’Italie auprĆØs du Saint-SiĆØge, avec l’Ordre Souverain et Militaire de Malte et en collaboration avec le Mouvement des Focolari, a permis une rĆ©flexion sur l’Économie Ć  la lumiĆØre du charisme de l’unitĆ©. Ɖtaient prĆ©sents Mgr Giovanni Angelo Becciu, substitut aux Affaires GĆ©nĆ©rales de la SecrĆ©tairerie d’État, Maria Voce, PrĆ©sidente du Mouvement des Focolari, Luigino Bruni, professeur d’Économie Ć  l’UniversitĆ© LUMSA de Rome, Leonardo Becchetti, professeur d’Économie Ć  l’UniversitĆ© des Ɖtudes de Rome Tor Vergata, et Simona Rizzi, prĆ©sidente du Consortium Tassano Services Territoriaux. Au cours de son intervention, Maria Voce a affirmĆ© que le Mouvement des Focolari « ne rĆ©aliserait pas sa propre vocation s’il ne mettait pas en pratique la premiĆØre page de la doctrine sociale chrĆ©tienne, le chant du Magnificat, où il est, entre autres, Ć©critĀ :Ā  Il combla de biens les affamĆ©s, renvoya les riches les mains videsĀ Ā». L’Économie de Communion, nĆ©e d’une inspiration de Chiara Lubich, a donnĆ© vie Ć  un courant de pensĆ©e et Ć  une action sociale, en dialogue avec la culture contemporaine et avec l’économie publique, au niveau local et international.  

La ā€œMaison des enfantsā€ de Damas

La ā€œMaison des enfantsā€ de Damas

La Maison des enfants, à Damas, accueille 90 élèves de 6 à 10 ans. © Zéna

« Une bombe a explosĆ© Ć  quelques mĆØtres de chez nous. J’aurais dĆ» me trouver lĆ  sur le lieu de l’explosion pour arriver Ć  mon travail. Mais ce jour-lĆ  j’avais pris dix minutes de retard. Un signe du destinā€. Sa voix est claire et calme, dans un franƧais presque parfait. Une sĆ©rĆ©nitĆ© qui contraste avec le bruit des bombes et des avions qui ponctuent la vie quotidienne de la capitale, Damas. ZĆ©na, nĆ©e au Liban il y a 35 ans, est arrivĆ©e en Syrie en juillet dernier. Membre du mouvement des Focolari, elle a dĆ©cidĆ© de rejoindre le pays en guerre aprĆØs une longue rĆ©flexion. Dans son pays natal, elle a vĆ©cu la guerre et les bombes. « Je conservais tout en moi. J’avais peur. Mais un jour j’ai commencĆ© Ć  voir les choses de maniĆØre positive. Je me suis tournĆ©e vers Dieu et je suis venue Ć  Damas avec les Focolariā€. Les six premiers mois elle a vĆ©cu sous les bombardements. « Jusqu’en dĆ©cembre les attentats Ć©taient quotidiens, mais nous rĆ©ussissions encore Ć  vivreĀ Ā», raconte-t-elle. « Jusqu’à ce jour de janvier où une bombe est tombĆ©e Ć  quelques mĆØtres de chez nous. En Syrie, malgrĆ© le courage des habitants, la peur et le danger ne sont jamais trĆØs loin. A Damas, dans le quartier pauvre de Douela, ZĆ©na travaille Ć  la ā€œMaison des enfantsā€, gĆ©rĆ©e par des membres du mouvement en collaboration avec d’autres personnes. Le centre comprend quatre classes de 90 enfants de 6 Ć  10 ans. Les enseignants, au nombre de huit, Ā sont tous de jeunes syriens diplĆ“mĆ©s. « Nous l’avons appelĆ©e la ā€˜Maison des enfants’ parce que nous voulons ĆŖtre une famille pour eux. Nous avons beaucoup de demandes mais nous ne pouvons pas les accueillir tous. Nous accueillons les enfants les plus pauvres, dont une bonne partie ont perdu leurs parents ou ont subi des violences. Ils doivent ĆŖtre entourĆ©s d’adultes qui les aimentĀ Ā». En fĆ©vrier, la ā€œMaisonā€ a dĆ» fermer pendant plusieurs semaines Ć  cause d’un attentat. « Ce fut un moment terrible. Quand on demande aux enfants s’ils ont peur des bombardements, la plupart d’entre eux rĆ©pond Ć©vasivement car ils refusent souvent la rĆ©alitĆ©. Il y a beaucoup de souffrance liĆ©e aux consĆ©quences de la guerreĀ Ā». Le centre a Ć©tĆ© ouvert de nouveau dĆ©but avril, Ć  la grande joie des Ć©lĆØvesĀ : ā€œIls sont trĆØs heureux de venir, mais ils sont tristes quand ils doivent partirā€. La vie a repris son cours en Syrie. Maintenant le pays est presque totalement sous le contrĆ“le du gouvernement syrien. « Pendant les week-end, les bars sont ouverts jusqu’à une ou deux heures du matin. Les gens sont stressĆ©s, ils ont besoin de se dĆ©foulerĀ Ā». ZĆ©na habite Ć  la « Porte Est – Bab SharqiĀ Ā» de Damas, dans la vieille ville. Dans le quartier peu de bombes sont tombĆ©es en sept ans, et pourtant les traces de longues annĆ©es de conflit sont prĆ©sentes. « Il y a peu de travail aujourd’hui. Beaucoup de jeunes partent, vont en Europe ou au Liban pour Ć©viter le service militaire ou pour chercher un emploi. En Syrie pour un homme il peut y avoir dix femmesĀ Ā». Le mouvement des Focolari accomplit sereinement sa mission. « Ici les chrĆ©tiens sont protĆ©gĆ©s par le gouvernement. Nous sommes bien respectĆ©s. AprĆØs sept ans de guerre, les Ɖglises orientales ont pu faire les processions de PĆ¢que dans les rues. A la fin du conflit – continue-t-elle – ce sera certainement le peuple syrien qui reconstruira le pays. Le chantier est Ć©norme. Damas n’est pas dĆ©truite, mais dans les rĆ©gions d’Alep et de Homs les pertes sont grandes. La lire syrienne a beaucoup perdu de sa valeur et de nombreuses familles aisĆ©es sont devenues pauvres. Les Ć©lites sont parties, beaucoup de personnes sont en grande difficultĆ©. Comment les jeunes diplĆ“mĆ©s peuvent-t-ils trouver du travailĀ ? MalgrĆ© tout cela, ils sont nombreux Ć  rester. Ils croient au relĆØvement de leur paysĀ Ā». Avant la reconstruction matĆ©rielle et la reprise Ć©conomique, la Syrie devra Ć©radiquer les conflits armĆ©s sur son territoire. ZĆ©na est convaincue que la fin de la guerre est proche. « S’il n’y a pas d’intervention extĆ©rieure, je suis sĆ»re que la guerre sur le sol syrien finira avant la fin 2018. Nous devons remettre sur pied le travail et redonner leur dignitĆ© aux gens. J’espĆØre vraiment que petit Ć  petit, les entreprises reviendront et mĆŖme les touristes. Nous devons donner un nouvel objectif aux Syriens. A partir des enfants, piliers de la sociĆ©tĆ© futureĀ Ā». « SesĀ Ā» enfants, justement. Chaque jour, ils viennent travailler avec une joie indescriptibleĀ Ā».   SourceĀ : imprimaturweb.fr

Ɖvangile vĆ©cu: “Libres, comme les enfants de Dieu”

EmployĆ©e dans une chocolaterie Durant l’étĆ© je suis allĆ©e avec une amie en Allemagne pour travailler dans une fabrique de chocolats bien connue, mais nous avons Ć©tĆ© accueillies trĆØs froidement par les 400 employĆ©s. Une femme, avec qui je me trouvais sur la mĆŖme chaĆ®ne d’emballage Ć©tait Ā particuliĆØrement dĆ©sagrĆ©able avec moi. Un jour elle a commis une erreur qui aurait pu lui coĆ»ter cher. Lorsque le responsable du secteur est arrivĆ©, sans trop rĆ©flĆ©chir j’ai dit que c’était moi qui m’étais trompĆ©e. J’ai eu droit Ć  une sĆ©vĆØre remontrance, avec la perspective de perdre ma place si cela se reproduisait. Mais j’étais contenteĀ : je l’avais fait pour JĆ©sus. Ce geste a impressionnĆ© mes collĆØgues. Depuis l’atmosphĆØre a changĆ©, nous nous sommes tous mis Ć  nous traiter de faƧon plus cordiale et, au moment de partir il nous a semblĆ© laisser une vraie famille. Krisztina – Roumanie   Une grande nouveautĆ© Au cours d’une rencontre en paroisse, j’avais Ć©tĆ© frappĆ© par la joie et la simplicitĆ© d’un groupe de jeunes qui avaient Ć  peu prĆØs mon Ć¢ge. Pour moi, qui Ć©tais habituĆ© Ć  me tourner vers Dieu seulement quand j’avais besoin de quelque chose, entendre parler de Lui comme AmourĀ  Ć©tait une nouveautĆ©. Les jours suivants, Sans trop raisonner, j’ai essayĆ© de faire comme ces jeunes. Je me suis d’abord mis Ć  aider Ć  la maison et Ć  veiller aux besoins de ma petite sœur. Un dimanche, j’ai mĆŖme renoncĆ© Ć  une partie de foot pour aider papa Ć  monter un toit. A l’école, contrairement Ć  mon habitude, j’ai cessĆ© d’étudier tout seul et me suis mis Ć  rĆ©viser avec une amie. Daniel – Argentine Ā  Au supermarchĆ© Comme d’habitude je suis allĆ©e au supermarchĆ© en vue d’un dĆ®ner avec une trentaine de jeunes, et comme j’allais ĆŖtre retenue par une rĆ©union de plusieurs jours, j’ai pensĆ© faire de nombreuses courses pour la maison.Ā  Tandis que je dĆ©pose mes achats sur le tapis de la caisse, je vois que la dame qui est derriĆØre moi n’a presque rien. Je l’invite Ć  passer avant moi. AprĆØs elle, voilĆ  une femme Ć¢gĆ©e avec dix paquets de mouchoirs en papier sur les bras. Je lui propose aussi de passer devant. Elle me dit que son mari est allĆ© chercher un pack d’eau minĆ©rale. DĆØs qu’il arrive, je dĆ©place mes affaires et le laisse passer. C’est enfin mon tourĀ ! Mais se prĆ©sente un jeune chargĆ© d’une commode et qui porte ce colis pesantĀ : je pense que c’est l’aimer que de lui cĆ©der ma place. Je commence Ć  remplir mes nombreux sachets. A la fin la caissiĆØre sort le ticketĀ  et me ditĀ : « Comment vous appelez-vousĀ ?Ā Ā» Je lui rĆ©pondsĀ : « ChiuĀ Ā». J’entends alors le haut-parleur annoncerĀ : « Aujourd’hui madame Chiu a gagnĆ© 107 euros d’achatsĀ !Ā Ā». Je n’avais pas envisagĆ© cette hypothĆØse, mais seulement aimĆ© les prochains qui faisaient la queue derriĆØre moiĀ ! Chiu – Hong Kong   A l’Ć©picerie Je suis le gĆ©rant d’une Ć©picerie et suis donc habituĆ© au monde du commerce où c’est le profit qui compte avant tout et non pas les personnes. J’ai connu quelques chrĆ©tiens qui cherchent Ć  mettre en pratique le commandement de JĆ©sus. J’ai alors pensé : si eux y sont arrivĆ©s, pourquoi ne pas essayer moi aussiĀ ? Le lendemain matin je me suis ditĀ : je ne veux plus peser la marchandise enveloppĆ©e de deux papiers Ć©pais, Ć  partir d’aujourd’hui j’en utiliserai seulement un lĆ©ger. J’ai Ć©prouvĆ© une joie profonde et une grande libertĆ©,Ā  j’ai compris qu’en aimant, de nouveaux horizons s’offraient Ć  moi. Beppino – Italie

FĆŖte du travail

Le 1er mai, fĆŖte des travailleurs, naĆ®t pour rappeler la lutte des travailleurs, sans barriĆØres gĆ©ographiques ou sociales pour voir affirmĆ©s les propres droits et amĆ©liorer la propre condition. ā€˜ā€™Huit heures de travail, huit de dĆ©tente, huit pour dormir’’ fut le mot d’ordre, inventĆ© en Australie en 1855, et partagĆ© par une grande partie des mouvements syndicaux du dĆ©but du 20ĆØme siĆØcle. A dĆ©velopper un grand mouvement de lutte Ć  propos de la question des huit heures, ce furent surtout les organisations des travailleurs amĆ©ricains des Ɖtats-Unis. L’État de l’Illinois, en 1866, approuva une loi qui introduisait une telle limite d’horaire pour la journĆ©e de travail. L’entrĆ©e en vigueur de la loi fut fixĆ©e pour le 1er mai 1867 et ce jour-lĆ  fut organisĆ©e Ć  Chicago une grande manifestation, avec la participation de dix mille travailleurs, le plus grand cortĆØge jamais vu dans les rues de la ville amĆ©ricaine. La manifestation fut rĆ©primĆ©e dans le sang. Depuis lors, beaucoup de choses ont changĆ© mais dans beaucoup de parties du monde, les travailleurs ne jouissent pas des mĆŖmes droits et de la mĆŖme dignitĆ©. Pour les chrĆ©tiens, le travail est aussi liĆ© Ć  l’identitĆ© profonde de l’homme. JĆ©sus lui-mĆŖme passe la plus grande partie de sa vie en travaillant comme menuisier dans le pauvre atelier de son pĆØre.

1er mai, fĆŖte de Loppiano

1er mai, fĆŖte de Loppiano

Umberto Giannettoni

A Loppiano le 1er mai est synonyme de fĆŖte des jeunes. Umberto Giannettoni, qui a vĆ©cu 40 ans dans la citĆ©-pilote internationale et s’est Ć©teint il y a peu de jours, a Ć©tĆ© tĆ©moin direct de la naissance et des dĆ©veloppements d’un Ć©vĆ©nement qui par la suite est devenu un rendez-vous incontournable pour des milliers de jeunes qui, de tous les continents, croient et travaillent pour porter l’unitĆ© et la paix dans le monde. Parmi ses souvenirs, il Ć©voque ceux qui sont liĆ©s aux premiĆØres idĆ©es du Genfest. Le texte qui suit est tirĆ© de « au sein d’une histoire beaucoup d’histoiresĀ Ā», une autobiographie, composĆ©e Ć  la troisiĆØme personne, quelquefois Ć  la premiĆØre, que l’auteur a dĆ©fini « don personnel et tĆ©moignageĀ Ā». « Un tĆ©moignage offert comme service est bon et nous rend bons… » (Pape FranƧois). L’histoire de chacun est un tissu harmonieux de ce que l’homme rĆ©ussit Ć  rĆ©aliser avec l’éclairage de sa raison, ses forces et ce qui lui est gratuitement offert par la lumiĆØre pĆ©nĆ©trante de la rĆ©vĆ©lation divine, dans un devenir ininterrompuĀ Ā». 6207111132_0f401954ef_o1er mai 1971, premiĆØre fĆŖte des jeunes Ć  Loppiano. « Chiara Lubich, aprĆØs une rencontre avec le Prieur de TaizĆ©, Ć  Rocca di Papa (Rome), parle de la citĆ©-pilote comme d’une « citĆ© des jeunesĀ Ā». Au cours de son voyage Ć  Padoue, Giorgio Marchetti, Ć©troit collaborateur de Chiara, s’arrĆŖte quelques instants Ć  Loppiano. Il raconte ce que Chiara a dit. Une sorte d’étincelle s’allume dans le cœur d’Umberto. Il faut rĆ©pondre tout de suite Ć  Chiara. Le week-end il organise une sortie avec les responsables des focolari de Loppiano au col du Muraglione, dans les Apennins. Le dimanche matin, deux bus et une voiture partent. Dans un bar du village, on Ć©tudie la possibilitĆ© d’une grande rencontre de jeunes Ć  Loppiano pour le 1er mai. Des jeunes de diffĆ©rents pays et rĆ©gions sont contactĆ©s pour y participer. Chacun sera invitĆ© Ć  y contribuer artistiquement. Lorsqu’ils sortent du bar, une scĆØne toute particuliĆØre les frappe. La route est une Ć©tendue de glace. La pluie, suivie d’une chute de tempĆ©rature, nous a mis dans cette situation. Les bus ne tiennent pas la route, ils ont l’impression que quelqu’un veut nous empĆŖcher de faire avancer la dĆ©cision prise…ā€. ā€œ Un bon groupe de jeunes pleins de talents est prĆ©sent. Parmi eux se trouve Heleno Oliveira, un jeune brĆ©silien, auteur-compositeur, qui s’occupera de la partie artistique. Tous sont engagĆ©s Ć  fond. Le premier mai 1971 dans l’amphithéâtre naturel de Campo Giallo, sous un soleil splendide, nous voyons arriver des milliers et des milliers de jeunes. La journĆ©e, soutenue par de nombreux jeunes d’Italie et d’Europe, a un bel impact auprĆØs des jeunes. Ils en repartent heureux et plein d’une force divine expĆ©rimentĆ©e sur place. Paolo Bampi est venu de Trente. C’est un jeune atteint de leucĆ©mie, il chante une chanson bouleversanteĀ : « … mais qu’est-ce que vous cherchez, mais qu’est-ce que vous voulez….Ā Ā». Puis le Gen Rosso chante « Dieu AmourĀ Ā». Ensuite ce sont des scĆ©nettes, des danses. Chaque morceau reƧoit le « premier prixĀ Ā», que le jury attribue pour des motifs diffĆ©rentsĀ : beautĆ©, unitĆ©, contenu, engagement. C’est un crescendo de joie sincĆØre et explosive qui se propage chez tout le monde. Au crĆ©puscule, sous les rayons d’un soleil d’airain, dans un calme solennel aprĆØs cette journĆ©e intense, une forte impression de la prĆ©sence de MarieĀ Ā». A la deuxiĆØme fĆŖte des jeunes, en 1972, encore plus nombreuse, « Chiara Lubich comprend que cette manifestation sera un support important pour tout le mouvement des jeunes. Elle dĆ©cide de faire intervenir les Centres Gen Mondiaux qui participeront Ć  l’organisation du « GenfestĀ Ā» 1973, toujours Ć  Loppiano. Cette annĆ©e-lĆ , Don Pasquale Foresi (cofondateur du mouvement des Focolari), est prĆ©sent et prononcera un discours important sur l’appel Ć  suivre JĆ©sus. Dans l’amphithéâtre Ć  ciel ouvert, environ 10Ā 000 Ā jeunes participentĀ Ā». Le Genfest est né ! Source : www.loppiano.it Diffusion en direct : https://www.primomaggioloppiano.it/live/

Mets en œuvre  l’amour!

Mets en œuvre l’amour!

Comment cette aventure a-t-elle commencĆ© ? Bien chers tous, elle a commencĆ© quand, non pas moi, mais un Autre l’a voulu. Je ne sais pas si vous savez que de temps en temps, la terre reƧoit des dons : on les appelle des charismes. Ils nous viennent de Celui qui rĆ©git l’histoire, qui la conduit vers un objectif trĆØs prĆ©cis : le bien, en dirigeant mĆŖme vers lui-mĆŖme, tout ce que, nous les hommes, nous pouvons inventer de triste dans ce monde. C’est Dieu, Dieu qui est amour et en qui, beaucoup d’entre nous, croient fortement. Eh bien, un jour, il y a de nombreuses annĆ©es, un de ces charismes est arrivĆ© lĆ  aussi. GrĆ¢ce Ć  lui, nous avons compris que, sur nous, jeunes d’alors, il y avait un dessein merveilleux, une responsabilitĆ©, presque une mission : travailler dans la vie qui nous Ć©tait donnĆ©e, pour que tous soient une seule chose, en mettant en action, dans notre coeur et celui des autres, l’amour. RĆŖve ? Utopie ? Certainement pas, si JĆ©sus, un jour, a priĆ© son PĆØre du Ciel, justement de la faƧon suivante : Ā« Que tous soient un Ā». (Jn 17, 21) Le PĆØre (Dieu) d’un Fils (Dieu), avec lequel il est un seul Dieu, pouvait-il nous pas Ć©couter sa voix ? Nous sommes partis, sĆ»rs, vers ce but et maintenant dans le monde, avec les enfants, les jeunes et les adultes, nous sommes des millions originaires de presque tous les pays qui existent. Nous ne pouvons pas compter combien nous sommes : c’est une entreprise impossible. Naturellement, parmi nous, il y a aussi ceux qui n’ont pas notre foi, qui en ont peut-ĆŖtre une autre ou n’en ont pas du tout. Mais eux aussi possĆØdent ce qu’on appelle la bienveillance qui ne peut ĆŖtre absente du coeur humain. Et l’on avance avec eux aussi vers l’objectif de la famille universelle, vers l’édification d’un monde uni. Et si Dieu est avec nous, qui sera contre nous ? […] Il vous appartient maintenant de prendre en main la banniĆØre de notre idĆ©al : une face dit : unitĆ©, s’aimer rĆ©ciproquement au point d’être prĆŖts Ć  mourir l’un pour l’autre ; l’autre face suggĆØre le moyen : l’effort, la fatigue, le fait d’être prĆŖts mĆŖme Ć  mourir, pour que le monde s’épanouisse en une seule famille. Vous ĆŖtes jeunes, jeunes. Le courage ne peut vous manquer. Si nous avons pu le faire, pourquoi pas vous ? Chiara Lubich   ( De l’archive du Centre Chiara Lubich )

Mai, le mois des jeunes

Mai, le mois des jeunes

Pleins feux sur les jeunes. Cette annĆ©e encore c’est de Loppiano, la CitĆ© pilote des Focolari, que sera lancĆ© Ā symboliquement Ā le traditionnel rendez-vous de la ā€œSemaine Monde Uni » : un rĆ©seau mondial d’actions animĆ©es d’un esprit de fraternitĆ© entre peuples et cultures. Depuis plus de vingt ans la « SemaineĀ Ā» est au cœur des initiatives des jeunes des Focolari, qui veulent tĆ©moigner, non seulement auprĆØs de ceux de leur Ć¢ge, mais aussi auprĆØs des plus hautes institutions, que le monde uni n’est pas un rĆŖve perdu au milieu des vents de guerre et sous le poids du malaise social, mais une rĆ©alitĆ© possible. En particulier si les nouvelles gĆ©nĆ©rations, formĆ©es Ć  une culture de paix, reprennent en main les rennes de la sociĆ©tĆ©. Le 1er mai, la citĆ© pilote italienne des Focolari accueillera une des Ć©tapes ā€œnationalesā€ vers le Genfest de Manille (ā€œBeyond all bordersā€, juillet 2018), en rassemblant 3000 jeunes venus de toutes les rĆ©gions du Pays. Une fĆŖte pour parler de la frontiĆØre la plus difficile Ć  franchir pour aller vers les autresĀ : soi-mĆŖme. A Loppiano « Beyond meĀ Ā» prĆ©sentera les parcours de ceux qui ont voulu rĆ©aliser avant tout en eux-mĆŖmes un profond changement, en sortant de leur propre « zone de confortĀ Ā» pour s’ouvrir aux valeurs de la solidaritĆ© et aux nĆ©cessitĆ©s de ceux qui sont Ć  leurs cĆ“tĆ©s. Pour de nombreux jeunes participants, cette expĆ©rience d’ouverture s’enracine dans une rencontre personnelle avec Dieu qui a transformĆ© leur vie et leur a permis de dĆ©passer leurs peurs. Pour d’autres c’est en Ā surmontant une maladie ou un handicap, pour d’autres encore c’est la prise de conscience d’un malaise. Un important groupe de jeunes de Nomadelfia sera aussi prĆ©sent, signe d’une amitiĆ© dĆ©sormais confirmĆ©e, et en vue de la visite du Pape aux deux CitĆ©s pilotes, le 10 mai prochain. La ā€œSemaine Monde Uniā€ (United World Week), qui ouvrira ses portes tout de suite aprĆØs, sera au contraire un unique grand Ć©vĆ©nement, dĆ©clinĆ© en diffĆ©rents points du monde. Depuis plus de vingt ans, en cette pĆ©riode de l’annĆ©e, a lieu, en divers points de la planĆØte, une exposition internationale dont la premiĆØre Ć©dition date de 1995. Elle fait partie intĆ©grante de United World Project Ā et se dĆ©roule surtout lĆ  où  la solitude, la pauvretĆ©, la marginalisationĀ  l’emportent sur l’entente pacifique entre peuples et cultures. Au cours des annĆ©es, la « Semaine Monde UniĀ Ā» s’est frayĆ© un chemin dans l’opinion publique, Ć  travers les mĆ©dias et les rĆ©seaux sociaux, en retenant, grĆ¢ce Ć  ses actions Ā en faveur de la fraternitĆ©, l’attention des institutions locales, nationales et internationales, mais aussi de personnalitĆ©s du monde de la culture, du sport, de la sociĆ©tĆ© civile et religieuse. L’édition 2018 aura pour fil conducteur le thĆØme « GĆ©nĆ©ration Faim ZĆ©roĀ Ā», un des 17 objectifs du dĆ©veloppement durable contenus dans l’Agenda approuvĆ© par les Ɖtats membres des Nations Unies, Ć  atteindre d’ici 2030. Les Juniors et les jeunes du Mouvement des Focolari se sont dĆ©jĆ  engagĆ©s, depuis quelque temps, Ć  donner une contribution Ć  cet important projet soutenu par la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) sur les questions de la malnutrition, du gaspillage alimentaire, du respect de l’environnement, avec des initiatives personnelles et collectives orientĆ©es vers un usage responsable des ressources de la terre. LaĀ  « SemaineĀ Ā» sera donc une occasion de montrer les fruits de cette collaboration et de mobiliser un nombre toujours plus grand de jeunes, de citoyens d’institutions pour atteindre cet objectif. En conclusion, le dimanche 6 mai, ce sera Ć  nouveau ā€œRun for Unityā€, une course de relais sportive rĆ©alisĆ©e par des centaines de milliers de jeunes de nationalitĆ©s, religions, cultures, ethnies diffĆ©rentes qui couvriront la planĆØte en se passant symboliquement le tĆ©moin de ā€œFraternitĆ©ā€ de l’Est Ć  l’Ouest. A chaque Ć©tape, parcourue Ć  pied, Ć  bicyclette ou en marchant ou en faisant circuler une pensĆ©e de paix, la course de relais la plus Ć  contre-courant qui soit, s’enrichira d’évĆ©nements sportifs, de jeux, d’actions solidaires, et de tout ce qui peut contribuer Ć  tĆ©moigner que le rĆŖve d’un monde uni rĆ©siste, malgrĆ© les tensions et les vents contraires. Ces jeunes en seront peut-ĆŖtre les protagonistes. Chiara Favotti

Tommaso Sorgi nous a quittƩs

Tommaso Sorgi nous a quittƩs

Tommaso Sorgi et Igino Giordani

Le 24 avril dernier, Tommaso Sorgi Ā« s’est Ć©teint sereinement, aprĆØs une longue vie, toute donnĆ©e Ć  l’Église, Ć  l’Oeuvre de Marie et pour le bien de l’humanitĆ© Ā». C’est ainsi que communique le Mouvement des Focolari, la disparition de l’homme politique Ć©lu Ć  plusieurs reprises comme dĆ©putĆ© au Parlement italien, parmi les premiers focolarini mariĆ©s et Ć©troit collaborateur de Chiara Lubich. Sorgi a Ć©tĆ© l’initiateur et le directeur pendant de longues annĆ©es, du Centre Igino Giordani. Les funĆ©railles se dĆ©rouleront Ć  Teramo, sa ville natale. BientĆ“t, le profil de sa vie.

Danse la paix

Danse la paix

Antonella Lombardo

Une journĆ©e importante pour tous les passionnĆ©s. Le.29 avril, la danse est protagoniste, avec des spectacles, des ateliers, des initiatives en soutien aux Ć©coles, aux stages, aux cours de formation dans le monde entier. Contemporaine, classique, sportive, hip hop, breakdance, funky jazz… la danse est un langage universel, puissante voie de cohĆ©sion sociale, ā€˜ā€™esperanto’’ du corps prĆ©sent dans toutes les cultures. On en parle avec Antonella Lombardo. « Danse et musique sont un instrument de dialogue qui naĆ®t de l’action, de l’étude et du plaisir de partager les diffĆ©rents langages, exprimĆ©s Ć  travers des cultures millĆ©nairesĀ Ā». AprĆØs une formation comme danseuse, Ć  l’école des grands maĆ®tres, surtout en Italie et en France, depuis plus de 30 ans, elle travaille comme danseuse et enseignante. « Il y a eu un moment au cours duquel j’ai senti l’exigence de transposer cet art Ć  un niveau plus spirituel. Je cherchais la BeautĆ©, avec un B majuscule. J’avais ouvert une Ć©cole de danse, mais il me semblait, dans un monde aussi tourmentĆ© et complexe, traiter avec des choses Ć©phĆ©mĆØres. Cela date de ces annĆ©es-lĆ , ma rencontre avec le charisme de Chiara Lubich. Je lui Ć©crivis une lettre en lui parlant de ma grande question. Sa rĆ©ponse fut limpide et dĆ©cisiveĀ :’’N’importe quel travail, s’il est fait par amour, a un sens profond. Tout concourt au Bien, au Vrai, au Beau. Harmonie est sublime unité’’. A ce moment-lĆ , je ne compris pas tout de suite comment mettre ce programme en pratique, mais aprĆØs quelque temps, appelĆ©e Ć  rĆ©aliser un spectacle Ć  l’occasion d’une rĆ©union nationale de jeunes, je rencontrai un conseiller communal de la RĆ©gion de la Toscane, Massimo Toschi, qui me demanda si j’avais un rĆŖve. Je lui rĆ©pondis que c’était celui de faire danser ensemble, sur un unique podium, des danseurs originaires du monde entierĀ Ā». C’est ainsi que naquit l’Association culturelle ā€˜Dancelab Armonia’ afin de dĆ©velopper la recherche de l’harmonie et du dialogue entre cultures diffĆ©rentes, dans l’optique de la paix. L’Association organise un Festival international, ā€˜ā€™Harmonie entre les peuples’’, arrivĆ© Ć  la 13ĆØme Ć©dition qui a impliquĆ© toute la communautĆ© provinciale, et un Campus de danse, destinĆ© Ć  des danseurs originaires de diffĆ©rentes parties du monde, Ć©galement de rĆ©gions en conflit comme celle d’IsraĆ«l et de la Palestine. En particulier Ć  celles-ci, est adressĆ©e une action de formation professionnelle et humaine, centrĆ©e sur la culture de la paix. Au cours des annĆ©es, l’Association a rĆ©alisĆ© de vĆ©ritables Campus en Italie, Ć  Budapest, et depuis 2014, au Moyen-Orient, auprĆØs de la Fondation Jean-Paul II, en collaboration avec l’Association ā€˜ā€™ Children Without Borders’’ et le soutien de la Sauvegarde de Terre Sainte. Madame Lombardo expliqueĀ : « La paix n’est pas un objectif mais un processus laborieux, dans le quotidien. Un dĆ©fi Ć©ducatif. Pendant le Campus, les jeunes apprennent les techniques de la danse, et expĆ©rimentent la puissance du langage supĆ©rieur de l’Art. Lors de la soirĆ©e de conclusion, ils tĆ©moignent des expĆ©riences positives basĆ©es sur le respect rĆ©ciproque, sur les rapports d’authentique fraternitĆ©, sur la connaissance rĆ©ciproqueĀ Ā». Une marche pacifiste , interculturelle, et interreligieuse fait aussi partie du projet et se tient chaque annĆ©e le 4 octobre, où sont impliquĆ©s, la RĆ©gion de la Toscane, les EntitĆ©s locales et les Ć©coles, mais aussi les communautĆ©s religieuses( catholique, musulmane, juive) et les associations de volontaires. Combien de jeunes as-tu rencontrĆ© dans ta carriĆØreĀ ? « Des milliers. La danse est une discipline sĆ©vĆØre et sĆ©lective, mais les jeunes y sont attirĆ©s. Une certaine impulsion est aussi donnĆ©e par les talents de la tĆ©lĆ©vision, qui cependant donnent une information distordue de l’essence de l’art. Il est nĆ©cessaire de rĆ©pondre avec une dimension empirique pour ĆŖtre plus incisifs comme maĆ®tres. Aujourd’hui les jeunes n’accueillent plus facilement les enseignements thĆ©oriques sans en Ć©prouver personnellement l’efficacité ». L’art peut-il avoir une valeur socialeĀ ? Antonella Lombardo en est certaineĀ : « L’art est la prophĆ©tie d’un nouvel humanisme, une des voies pour rejoindre l’harmonie sociale. Car il est un reflet de la BeautĆ© qui est AmourĀ Ā». Et elle conclutĀ : « C’est en essayant de vivre ma profession avec cette dimension que j’ai vu ma vie changer. J’ai trouvĆ© un sens Ć  tout ce qui avant, ne me semblait pas essentiel. Et puis, j’essaie de donner la possibilitĆ© Ć  beaucoup de jeunes de faire la mĆŖme chose. Car tous, comme me l’a enseignĆ© Chiara Lubich, peuvent faire de leur propre vie, une œuvre d’artĀ Ā». Chiara Favotti Voyez aussiĀ : www.festivalarmonia.org, www.dancelab.it

Parole de vie de mai 2018

L’apĆ“tre Paul Ć©crit aux chrĆ©tiens de Galatie, qui avaient accueilli l’annonce de l’Évangile Ć  travers lui. Il leur reproche dans cette lettre de ne pas avoir compris le sens de la libertĆ© chrĆ©tienne. Pour le peuple d’IsraĆ«l, la libertĆ© a Ć©tĆ© un don de Dieu, qui l’a arrachĆ© Ć  l’esclavage en Ɖgypte pour le conduire vers une nouvelle terre, en souscrivant un pacte de fidĆ©litĆ© rĆ©ciproque avec lui. De la mĆŖme faƧon, Paul affirme avec force que la libertĆ© chrĆ©tienne est un don de JĆ©sus. En effet, le Christ nous donne la possibilitĆ© de devenir en lui et comme lui enfants de Dieu, qui est Amour. Nous aussi, si nous imitons le PĆØre comme JĆ©sus nous l’a enseignĆ© et montrĆ© par sa vie, nous pouvons adopter la mĆŖme attitude de misĆ©ricorde envers tous, en nous mettant au service de tous. Pour Paul, cette Ā« libertĆ© de servir Ā» est possible grĆ¢ce au don de l’Esprit, que JĆ©sus a fait Ć  l’humanitĆ© par sa mort en croix. C’est l’Esprit en effet qui nous donne la force de sortir de la prison de notre Ć©goĆÆsme, avec son lot de divisions, d’injustices, de trahisons et de violence, et nous guide vers la vĆ©ritable libertĆ©. Ā« Voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bontĆ©, bienveillance, foi, douceur, maĆ®trise de soi. Ā» En plus d’être un don, la libertĆ© chrĆ©tienne nous engage aussi Ć  accueillir l’Esprit dans notre cœur, Ć  lui faire place et Ć  reconnaĆ®tre sa voix en nous. Chiara Lubich Ć©crivait : Ā« Nous devons davantage nous rendre compte de la prĆ©sence de l’Esprit Saint : nous portons en nous un trĆ©sor immense […]. Pour que sa voix soit entendue et suivie par nous, nous devons dire non aux tentations, en coupant court Ć  leurs suggestions, et oui aux tĆ¢ches que Dieu nous a confiĆ©es, oui Ć  l’amour envers tous nos prochains, oui aux Ć©preuves et aux difficultĆ©s que nous rencontrons. Si nous agissons ainsi, l’Esprit Saint nous guidera et donnera Ć  notre vie une saveur, une vigueur, un mordant, une luminositĆ© qu’elle ne saurait avoir si elle n’est pas authentique. Alors ceux qui sont proches de nous s’apercevront que nous ne sommes pas seulement enfants de notre famille humaine, mais enfants de Dieu . Ā» L’Esprit, en effet, nous demande de ne plus nous mettre au centre de nos prĆ©occupations mais d’accueillir, d’écouter, de partager nos biens matĆ©riels et spirituels, de pardonner et prendre soin des autres dans les situations les plus diverses. Une telle attitude nous permet de goĆ»ter un fruit caractĆ©ristique de l’Esprit : la croissance de notre humanitĆ© vers la vĆ©ritable libertĆ©. En effet, il fait naĆ®tre et grandir en nous des aptitudes et des ressources qui, si nous vivions repliĆ©s sur nous-mĆŖmes, resteraient pour toujours enfouies et inconnues. Chacune de nos actions est donc une occasion de dire non Ć  l’esclavage de l’égoĆÆsme et oui Ć  la libertĆ© de l’amour. Ā« Voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bontĆ©, bienveillance, foi, douceur, maĆ®trise de soi. Ā» Ceux qui accueillent dans leur cœur l’action de l’Esprit participent Ć  la construction de relations humaines fondĆ©es sur l’amour, Ć  travers leurs activitĆ©s quotidiennes, familiales et sociales. Chef d’entreprise et pĆØre de famille, Carlo Colombino adhĆØre Ć  l’Économie de Communion, branche du Mouvement des Focolari fondĆ©e sur les valeurs du partage et de la rĆ©ciprocitĆ© dans l’entreprise. Sur un total de soixante salariĆ©s, une quinzaine n’est pas italienne et a mĆŖme connu des situations trĆØs dures. Au journaliste venu le connaĆ®tre, il a racontĆ© : Ā« Pour moi, l’emploi peut et doit favoriser l’intĆ©gration. Il y a quelques annĆ©es, la crise nous a durement touchĆ©s. Comment assurer en mĆŖme temps la survie de l’entreprise et l’avenir de son personnel ? Il a fallu demander Ć  certains de trouver un autre emploi. Nous leur avons expliquĆ© la situation et recherchĆ© les solutions les moins douloureuses. Dans cette situation malgrĆ© tout dramatique, il y avait de quoi perdre le sommeil. Ce travail j’ai cherchĆ© Ć  l’effectuer le mieux possible, car je crois Ć  la contagion positive des idĆ©es. Pour moi, au centre de la vie de toute entreprise, il faut voir l’être humain. Penser uniquement Ć  l’équilibre financier n’est pas la seule mission de son responsable. Pour le croyant que je suis, on ne peut sĆ©parer la vie de l’entreprise et la solidaritĆ© entre tous ses membres . Ā» Agissons avec courage pour orienter notre libertĆ© de choix où que nous nous trouvions et notamment dans notre activitĆ© professionnelle. Ainsi nous permettrons Ć  l’Esprit de toucher et renouveler la vie de beaucoup de nos frĆØres autour de nous, afin d’aller vers des horizons de Ā« joie, paix, patience, bontĆ©, bienveillance… Ā» Commission Parole de Vie

Ɖvangile vĆ©cu:de la mort Ć  la vie

Ɖvangile vĆ©cu:de la mort Ć  la vie

  Je suis nĆ© dans la rĆ©gion de Trente, au nord de l’Italie, il y a 67 ans. Pendant l’adolescence, mes seuls intĆ©rĆŖts Ć©taient la musique et le dessin. A cause des conflits incessants avec mes parents, j’abandonnai la maison et l’école. Guitare, cheveux longs, mon groupe de musiqueĀ : cela devint mon monde. Avec quelques amis, nous avions formĆ© une communautĆ© où nous vivions , en jouant de la musique et en rĆŖvant ensemble. Un lieu de passage où circulait le hashish. Je connus Anna, qui devint ma compagne, avec la joie et l’inconscience de nos vingt ans. Elle, occasionnellement, prenait aussi des drogues dures. Pour l’aider Ć  arrĆŖter, je fis un geste que j’allais amĆØrement regretter par aprĆØsĀ : j’essayai moi aussi. Ce fut le dĆ©but d’une descente aux enfers qui jour aprĆØs jour nous conduisit vers un abĆ®me sans fond, dans un Ć©tat de prostration tel que nous devions trouver des doses quotidiennes toujours plus fortes. AnnĆ©es de peur, d’euphorie alternĆ©e par des crises d’abstinence, hospitalisations, et continuelles rechutes. Jusqu’à la prison. Une fois la peine purgĆ©e, nous dĆ©cidĆ¢mes de partir pour l’Inde, afin d’apprendre Ć  jouer du Tabla, typique instrument Ć  percussion. L’Inde nous apparut fascinante, au point de nous faire oublier l’Occident et son matĆ©rialisme, en rĆ©ussissant Ć  rester Ć©loignĆ©s de toute drogue. Au retour cependant, l’impact fut trĆØs dur. L’Italie Ć  cette Ć©poque, Ć©tait paralysĆ©e par le terrorisme Ć  caractĆØre politique. DĆ©sorientĆ©s, nous trouvĆ¢mes rĆ©confort entre les bras de l’hĆ©roĆÆne qui nous aidait Ć  ne plus penser. La spirale de la toxicomanie nous aspira d’une maniĆØre encore plus impitoyable. S’ensuivirent des annĆ©es de dĆ©gradation physique et morale. Jusqu’à un carrefour drastiqueĀ : la folie ou la mort. Je retournai en Inde pour me dĆ©sintoxiquer. Mais j’y allai seul afin d’éviter de se conditionner l’un l’autre et de retomber dans le cercle vicieux. A nouveau de retour en Italie, j’acceptai, Ć  contre- cœur d’aller chez un oncle en Toscane. Ce fut le tournant dĆ©cisif. Chez lui, Ć©trangement, je me sentais acceptĆ© et respectĆ©, comme un membre de la famille. L’idĆ©e qui animait la vie de sa famille Ć©tait que Dieu est Amour, qu’il aime chacun personnellement et sans conditions. Cette proposition commenƧa Ć  me fasciner moi aussi. Le premier mai 1982, avec mes cousins, nous allĆ¢mes Ć  Loppiano, pour un meeting de jeunes du monde entier. Toujours plus convaincu de vouloir faire mienne cette vie, j’essayais d’être en contact Ć©troit avec les habitants de la citĆ©-pilote qui, je l’avais dĆ©couvert, avaient mis l’Évangile Ć  la base de leur vie. Je souhaitais communiquer Ć  Anna ce qui m’était arrivĆ© et j’allai la trouver Ć  Trente. Sa rĆ©action fut comprĆ©hensible mais dure, elle se sentait trahie. AprĆØs quelques mois, elle m’écrivit une lettre. Elle Ć©tait en prison et voulait me voir. Je remerciai DieuĀ : quand on a touchĆ© le fond, on ne peut que remonter la pente. ā€˜ā€™Fais de moi un instrument pour sa rĆ©demptionĀ !’’, voilĆ  ce que je priais. Chaque semaine, je me rendais chez elle pour parler avec elle. Sa peine purgĆ©e, aprĆØs un an et demi , nous commençâmes ensemble une nouvelle vie, constamment aidĆ©s par notre nouvelle famille, les Focolari. L’idĆ©e de se marier Ć  l’église mĆ»rit en nous. La vie commenƧa son cours, sereine et confiante, enrichie par la venue de deux filles. Anna se diplĆ“ma comme infirmiĆØre professionnelle. Mais justement au travail, aprĆØs quelques temps, elle perdit la tĆŖte pour un collĆØgue. Elle demanda la sĆ©paration. AprĆØs avoir luttĆ© en vain pour Ć©viter cette rupture, je trouvai un appartement et allai vivre seul. Et puis les premiers signaux d’une maladie au foie, toujours plus grave, jusqu’à la nĆ©cessitĆ© d’une transplantation. Les mĆ©decins me dirent qu’il ne me restait que peu de semaines Ć  vivre et ils m’hospitalisĆØrent immĆ©diatement. Un temps prĆ©cieux que celui passĆ© Ć  l’hĆ“pital, où j’essayais de me prĆ©parer l’âme en la fixant en Dieu seul, avec des actes d’amour quotidiens envers les autres malades, spĆ©cialement ceux qui Ć©taient plus seuls. On trouva un foie compatible pour tenter la transplantation. Le rĆ©sultat fut au-delĆ  des espĆ©rances et aprĆØs quelques temps je pus sortir de l’hĆ“pital. Il y a deux ans, un coup de filĀ : Anna me demandait de rester avec nos filles car elle devait ĆŖtre hospitalisĆ©e. Je courus tout de suite. Le diagnostic, sans appel, avait rĆ©uni la famille d’une faƧon inespĆ©rĆ©e. Nous nous sommes pardonnĆ©s l’un l’autre, reconnaissants de pouvoir faire ensemble ce dernier bout de chemin. Dans les derniers moments, alors que je murmurais lentement Ć  son oreille, plusieurs fois, ā€˜ā€™Ave Maria’’, elle accompagnait de temps en temps ma priĆØre avec un soupirĀ : nous n’avions jamais priĆ© ensemble avant. Aux derniĆØres paroles du ā€˜ā€™Salve Regina’’, ...montre-nous, aprĆØs cet exil, JĆ©sus,...Anna s’est envolĆ©e pour le Ciel. (S. B. – Italia)

L’espĆ©rance au-delĆ  des peurs

L’espĆ©rance au-delĆ  des peurs

Photo: Ā© CSC Audiovisivi

OrganisĆ© par le mouvement des Focolari durant le congrĆØs « Ensemble pour donner espoir – chrĆ©tiens et musulmans en chemin dans le charisme de l’unité », le samedi 21 Ć©tait dĆ©diĆ© Ć  une session ouverte Ć  laquelle ont participĆ© de nombreuses personnalitĆ©s et personnes qui soutiennent le dialogue vĆ©cu entre chrĆ©tiens et musulmans dans le quotidien. En ouverture la PrĆ©sidente du mouvement des Focolari, Maria Voce a saluĆ© l’assemblĆ©eĀ : « Depuis maintenant 52 ans nous parcourons un chemin ensemble, chrĆ©tiens et musulmans, qui a dĆ©butĆ© en 1966 lorsque s’est ouverte la communautĆ© du focolare Ć  Tlemcen en AlgĆ©rie. Pour Chiara Lubich, dont l’idĆ©al est « Que tous soient unĀ Ā», l’UnitĆ©, ce don a certes pris une ampleur plus grande lorsqu’il est sorti de nos milieux chrĆ©tiens. Ce que l’on appelle ā€˜l’art d’aimerĀ Ā» est devenu fondamental Ć  vivre et Ć  partager. Parmi les prĆ©sents au congrĆØs se trouvait S.E. Mgr. Miguel Ayuso, secrĆ©taire du Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux. « Au regard du panorama mondial d’aujourd’hui – a-t-il affirmĆ© – qui vit une profonde transformation vers une sociĆ©tĆ© toujours plus multiculturelle et multi religieuse, le mouvement des Focolari s’est engagĆ© depuis longtemps Ć  dĆ©velopper le dialogue entre les croyants pour que le pluralisme religieux de l’humanitĆ© ne soit pas une cause de divisions ni de guerres, mais favorise la construction de la fraternitĆ© et la paix dans le mondeĀ Ā». L’Imam de Florence Elzir Izzeddin, PrĆ©sident de l’Union des CommunautĆ©s Islamiques en Italie, est intervenu. Un rapport profond et fructueux de collaboration s’est Ć©tabli entre lui et les Focolari depuis de nombreuses annĆ©es. « Nous sommes tous frĆØres. Notre but n’est pas de faire une seule religion mais de construire des ponts. Par le dialogue nous pouvons aller Ć  la rencontre de l’espĆ©rance qui dĆ©passe les peurs qui sont engendrĆ©es par le terrorisme international. Nous travaillons ensemble pour aller au-delĆ  de nos peursĀ Ā». Parmi les tĆ©moignages, celle de la communautĆ© autrichienne des Focolari avec les rĆ©fugiĆ©s syriens. Hedy Lipburger raconteĀ : « Dans la Basse Autriche, en 2015, arrivaient des centaines de rĆ©fugiĆ©s. Nous ne pouvions pas les ignorer, alors nous sommes allĆ©s les aiderĀ Ā». Et Mohammad Kamel Alshhada, rĆ©fugiĆ© syrien, continueĀ : « J’ai dĆ» quitter mon pays, je n’avais pas le choix, parce qu’autrement j’aurais dĆ» suivre l’Isis pour enseigner leurs idĆ©es, j’étais en fait enseignant. Mes premiers mois dans les camps de rĆ©fugiĆ©s en Autriche m’ont laissĆ© dans la dĆ©pression et sans espoir, je ne pouvais pas parler avec les habitants du lieu. Puis, pour la premiĆØre fois, quelques personnes du Focolare ont parlĆ© avec moi et se sont intĆ©ressĆ©es Ć  ma situation. Nous nous sentions acceptĆ©s et apprĆ©ciĆ©s, comme si quelqu’un nous prenait par la main et nous aidait pas Ć  pas Ć  commencer une nouvelle vieĀ Ā». Enfin le tĆ©moignage d’une forte unitĆ© entre Mohammed Shomali, directeur du Centre Islamique de Grande-Bretagne, et Piero Coda prĆ©sident del’Institut Universitaire Sophia de Loppiano, qui ont donnĆ© vie Ć  « Wings of UnityĀ Ā», un parcours de rencontres pour jeunes chrĆ©tiens et musulmans vers un approfondissement des diffĆ©rents « credo Ā» religieux et des parcours de dialogue et de paix. Shomali affirmeĀ : « Si nous demandons sincĆØrement Ć  Dieu de nous guider pour mieux nous comprendre entre nous, Dieu nous guidera. Nous devons demander ensemble Ć  Dieu de nous parler. Piero Coda a accueilli cette idĆ©e en 2016 et a dit que nous devions donner un nom Ć  ce projet. C’est ainsi que « Wings of UnityĀ Ā» (Ailes d’Unité ) a vu le jour. Et Piero CodaĀ : « J’ai senti que c’était un vĆ©ritable projet de Dieu. J’ai alors Ā proposĆ© Ć  Shomali un pacteĀ : pouvons-nous demander Ć  Dieu que ce soit Lui qui prenne en main notre cœur, notre intelligenceĀ ? Lui l’a accueilli avec joieĀ Ā».

GƩnocide armƩnien

Une immense tragĆ©die, survenue il y a 103 ans, ouvrait la sombre liste des catastrophes du siĆØcle dernier: le gĆ©nocide des ArmĆ©niens. Rappelant ce massacre, en 2016, le Pape FranƧois lanƧait un appel: ā€œAyant devant nos yeux les rĆ©sultats nĆ©fastes auxquels ont conduit, au siĆØcle dernier, la haine, le prĆ©jugĆ© et le dĆ©sir effrĆ©nĆ© de domination, je souhaite vivement que l’humanitĆ© sache tirer de ces tragiques expĆ©riences la leƧon d’agir avec responsabilitĆ© et sagesse pour prĆ©venir les dangers de retomber dans de telles horreurs. Que se multiplient donc, de la part de tous, les efforts afin que dans les controverses internationales prĆ©valent toujours le dialogue, la recherche constante et authentique de la paix, la collaboration entre les Ɖtats et l’engagement assidu des organismes internationaux, en vue de construire un climat de confiance propice Ć  la conclusion d’accords durables tournĆ©s vers l’avenirā€.

Un anniversaire de famille

Un anniversaire de famille

“Aujourd’hui nous faisons mĆ©moire, Ć  l’occasion du dixiĆØme anniversaire de sa mort, d’une grande dameā€. Ce sont les propos de l’ArchevĆŖque de Belgrade, Mgr Hočevar, au cours d’une messe cĆ©lĆ©brĆ©e le 14 mars dernierĀ : « Alors que dans le monde gouvernaient les tĆ©nĆØbres, une lumiĆØre nouvelle Ć©clairait le cœur de Chiara Lubich. LĆ  où le pĆ©chĆ©, la haine et le mal crĆ©aient la division, l’amour rapprochait, soudait, unissait, construisait et rĆ©confortait. Sous le fracas de conflits historiques, culturels et sociaux, aujourd’hui comme alors, nous sommes appelĆ©s Ć  trouver une nouvelle lumiĆØre de comprĆ©hension, d’unitĆ© et de coopĆ©rationĀ Ā». Rapprocher, souder, unir, construireĀ : tels sont les verbes qui peut-ĆŖtre expriment au mieux le sens d’une fĆŖte planĆ©taire qui a commencĆ© en mars dernier et qui se poursuit, pour rappeler et relancer l’hĆ©ritage spirituel laissĆ© par la fondatrice des Focolari. « Si aujourd’hui je devais quitter cette terre et qu’une derniĆØre parole m’était demandĆ©e pour exprimer notre idĆ©al, je vous dirais, sĆ»re d’être comprise de faƧon exacteĀ : « Soyez une famille.Ā Ā» Voici quelques petits messages, parmi les nombreux qui nous sont arrivĆ©s de toutes les rĆ©gions du monde. A Chiang Mai, entre les montagnes de la ThaĆÆlande du nord, où des centaines de temples bouddhistes richement dĆ©corĆ©s sont le symbole culturel de la nation, une soixantaine de membres de la communautĆ© des Focolari, appartenant Ć  cinq ethnies diffĆ©rentes (Thai, Karen, Akha, Lahu, Kachin), ainsi que d’autres venus des Philippines, ont voulu honorer la mĆ©moire de Chiara Lubich en venant en aide Ć  une communautĆ© pauvre de la tribu Kachin. « AprĆØs la cĆ©lĆ©bration Eucharistique, enfants et adultes de la communautĆ©, nous avons pris la route en direction d’un village pauvre, Ć  7 km de la ville, où habitent certains de nos amis de la tribu Kachin. A la demande des habitants, nous nous sommes mis Ć  nettoyer et Ć  amĆ©nager un endroit où les enfants puissent jouer. On a bien sĆ»r transformĆ© ce petit espace, mais plus grande encore la transformation advenue dans les cœurs et les relations personnelles pendant que nous travaillions en suant sous une chaleur torride. PrĆ©sence de Dieu dans ce quartier dĆ©favorisĆ©. Nous cherchons Ć  changer le monde, un village aprĆØs l’autre Ā». Dans six rĆ©gions du Kenya, dans des contextes politiques et sociaux caractĆ©risĆ©s par des tensions, l’incertitude, la mĆ©fiance et dans certains cas par de vĆ©ritables conflits entre les personnes, les communautĆ©s du lieu ont suscitĆ© diverses journĆ©es, pour incarner avec un nouvel Ć©lan un message d’unitĆ© et affronter les dĆ©fis et les difficultĆ©s d’un Pays multi-ethnique et pluri-confessionnel: Ć  Garissa, dans la rĆ©gion Est, Ć©prouvĆ©e par de fortes tensions entre chrĆ©tiens et musulmans, Ć  Amukura et Ć  Seme dans l’Ouest, Ć  Mombasa, sur la cĆ“te, mais aussi Ć  Karatina dans le centre et Ć  Meru au Nord-Est. « Chiara continue Ć  nous guider aussi en ce moment de notre histoireĀ Ā». Presque partout, dans les divers Pays, les autoritĆ©s religieuses ou les reprĆ©sentants de l’Église se rendent prĆ©sents. Par exemple Ć  Varsovie (Pologne) où l’ÉvĆŖque de l’Église MĆ©thodiste envoie un message Ć  la communautĆ© rĆ©unie, tandis que le Nonce de l’Église catholique transmet Ć  tous les salutations du Pape FranƧois. A Moscou, lors d’une soirĆ©e riche d’échanges spontanĆ©s entre les participants, on se souvient avec beaucoup de reconnaissance de l’arrivĆ©e, au cours des annĆ©es 70, des premiers focolarini en ex-Union SoviĆ©tique. De mĆŖme Ć  Chelyabinsk, sur les pentes orientales de l’Oural, Ć  environ 1900 km de Moscou, la communautĆ© des Focolari se rĆ©unit, tandis que Ć  Krasnojarsk, dans la SibĆ©rie russe centrale, a lieu une mariapolis de trois jours, prĆ©cisĆ©ment sous le signe de la « familleĀ Ā». L’hĆ©ritage de Chiara Lubich trouve un Ć©cho tout particulier Ć  Dublin, en Irlande, la ville choisie pour accueillir en aoĆ»t prochain, la Rencontre Mondiale des Familles. Ici son souvenir est associĆ© Ć  des tĆ©moignages sur l’accueil et l’attention Ā entre gĆ©nĆ©rations. A Stockholm, en SuĆØde, un groupe de jeunes prĆ©pare pour tous un dĆ®ner, occasion d’un Ć©change profond entre les participants sur les effets de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© dans leur propre vie. Un anniversaire « de familleĀ Ā» lĆ  aussi. Chiara Favotti

Pour une civilisation de l’alliance au niveau mondial

Nomadelfia et la loi de la fraternitƩ

Copyright Ā© 2018 Nomadelfia

Nomadelfia se dresse entre les collines au timbre mĆ©diterranĆ©en du sud de la Toscane (Grosseto, Italie). Environ 300 personnes y habitent. Elles ont choisi comme « rĆØgleĀ Ā» la loi Ć©vangĆ©lique de la fraternitĆ©. Son nom la dĆ©finit bien, un nĆ©ologisme nĆ© du rapprochement de deux termes grecs nomos e adelphia, ce qui veut dire « la fraternitĆ© est loiĀ Ā». « Notre dĆ©sir est de montrer qu’il est possible de vivre l’évangile sous sa forme sociale en se donnant complĆØtement aux autres, afin de rĆ©aliser les principes de justice et de fraternitĆ© que nous avons choisi de suivre, un chemin de partage de foi et de vieĀ Ā» raconte FranƧois Matterazzo, prĆ©sident en exercice de la communautĆ©. La citĆ©-pilote est organisĆ©e en douze groupes de familles, composĆ©s de 25-30 personnes. Ils mettent leurs biens en commun, pas de propriĆ©tĆ© privĆ©e, pas d’argent en circulation, le travail est vĆ©cu comme un acte d’amour envers le frĆØre et les familles sont disponibles pour accueillir les enfants qui leur sont confiĆ©s. Pour l’Église catholique, Nomadelfia est une paroisse formĆ©e de familles, de laĆÆcs cĆ©libataires et de prĆŖtres, qui partagent une expĆ©rience rappelant celle des premiĆØres communautĆ©s de croyants, justement Ć  deux pas de la ville Ć©trusco-romaine de Roselle, ancien siĆØge Ć©piscopal.

Don Zeno Saltini Ā© 2018 Nomadelfia

Son origine, cependant, se trouve au nord de l’Italie, dans la ville de Carpi, où don Zeno Saltini, vers les annĆ©es 30, commenƧa Ć  accueillir et Ć  Ć©lever des enfants abandonnĆ©s comme si c’était les siens, fondant ainsi l’Œuvre des Petits ApĆ“tres. TrĆØs vite il fut suivi par d’autres prĆŖtres et par IrĆØne, une jeune Ć©tudiante qui se mit Ć  disposition comme mĆØre pour ces enfants. AprĆØs l’approbation de l’évĆŖque, don Zeno lui confia les plus petits, ouvrant ainsi la route Ć  une nouvelle consĆ©cration dans l’Église, celle des ā€œmamans par vocationā€. Avec la fin de la guerre, beaucoup d’autres familles se sont jointes Ć  don Zeno, se mettant Ć  disposition pour accueillir les orphelins de la guerre et les Ć©lever comme leurs propres enfants. Le 14 fĆ©vrier 1948, la communautĆ© tout entiĆØre approuva le texte d’une Constitution, qui fut signĆ©e sur l’autelĀ : et ainsi l’Œuvre des Petits ApĆ“tres devint Nomadelfia. AprĆØs une sĆ©rie d’aventures tourmentĆ©es, les « nomadelfiĀ Ā» trouvĆØrent une maison adaptĆ©e au dĆ©veloppement de la communautĆ© dans la ville de Grosseto, sur une propriĆ©tĆ© offerte par la fille d’un cĆ©lĆØbre industriel italien. « Aujourd’hui, notre mission n’a pas changé » explique FranƧois Matterazzo. « Dans un monde toujours plus en rĆ©seau qui dĆ©veloppe de nouveaux instruments pour communiquer et unir, on trouve en mĆŖme temps des rĆ©alitĆ©s qui nient la dignitĆ© de l’autre, qui Ć©rigent des murs… voilĆ  pourquoi je crois que la proposition du chemin de la fraternitĆ© a plus que jamais un sens pour l’hommeĀ ! Ici Ć  Nomadelfia des familles, des prĆŖtres et des cĆ©libataires peuvent partager une vie quotidienne plus Ć  hauteur d’homme, incluant ses aspirations aux valeurs supĆ©rieures comme l’amour, l’amitiĆ©, la priĆØre et la contemplation. Elle est socialement plus riche, grĆ¢ce Ć  la variĆ©tĆ© d’expĆ©riences et d’âges qu’elle accueilleĀ Ā».
Nomadelfia_Visita Centro Focolari_c

©CSC Audiovisivi

Une communautĆ© ouverte au monde, disposĆ©e Ć  partager sa route avec d’autres charismes, comme en tĆ©moigne l’expĆ©rience en cours avec le mouvement des Focolari. « J’espĆØre – continue-t-il – que la route que nous parcourons ensemble, non seulement pour cette attente commune de la venue du pape FranƧois, et dont la prochaine Ć©tape sera la participation de nos jeunes au Genfest le 1ier mai Ć  Loppiano et le travail commun pour le projet d’une Prophetic Economy, puisse ĆŖtre un tĆ©moignage aussi pour l’Église. Le Seigneur a semĆ© de nombreuses fleurs dans ce prĆ© qu’est le monde, de nombreux charismes, alors je crois que nous devrions chercher tous les moyens pour collaborer, afin que cela enrichisse le don que chacun d’entre eux est pour l’humanité ». Et pour souligner les paroles de Materazzo, hier, dimanche 22 avril, une belle dĆ©lĆ©gation des « nomadelfiĀ Ā» composĆ©e de responsables de la citĆ©-pilote, adultes et nombreux enfants, ont visitĆ© le centre du mouvement des Focolari. Quelques heures passĆ©es ensemble sous le signe de la joie et d’un climat de grande famille.

JournƩe Mondiale de la Terre

Chaque annĆ©e le jour de l’équinoxe de printemps on cĆ©lĆØbre l’Earth Day, la plus grande manifestation en faveur de l’environnement de notre planĆØte, dĆ©cidĆ©e par les Nations Unies, dans le but de sensibiliser Ć  la protection de la terre. L’idĆ©e de la crĆ©ation d’une Ā« JournĆ©e pour la Terre Ā» fut discutĆ©e pour la premiĆØre fois en 1962. Elle a dĆ©finitivement pris forme en 1969 suite au dĆ©sastre environnemental provoquĆ© par la fuite de pĆ©trole d’un puits situĆ© au large de Santa Barbara, en Californie. Au cours des derniĆØres Ć©ditions, la JournĆ©e a impliquĆ© jusqu’à un milliard de personnes dans 192 pays du monde. Elle est ainsi devenue un Ć©vĆ©nement Ć©ducatif et informatif aux dimensions planĆ©taires sur les thĆØmes de la pollution, la dĆ©sertification, la destruction des Ć©cosystĆØmes et l’extinction des ressources non renouvelables. Mais c’est aussi une responsabilisation individuelle pour que la consommation soit raisonnable, inspirĆ©e par la protection de la Ā« Maison commune Ā» de tous les hommes.

JournƩe mondiale des vocations

Ā« Nous ne sommes pas immergĆ©s dans le hasard, ni entraĆ®nĆ©s par une sĆ©rie d’évĆ©nements dĆ©sordonnĆ©s. Notre vie et notre prĆ©sence dans le monde sont le fruit d’une vocation divine Ā». C’est le Pape FranƧois qui le rappelle dans le message pour la 55ĆØme JournĆ©e mondiale de priĆØre pour les vocations, adressĆ© en particulier aux jeunes, en programme le 22 avril sur le thĆØme :’’Écouter, discerner, vivre l’appel du Seigneur’’. Le rapport entre les jeunes, la foi et les vocations sera au centre Ć©galement du prochain synode d’octobre. Ā« A cette occasion – observe le Pape – nous aurons la possibilitĆ© d’approfondir comment, au centre de notre vie, il y a l’appel Ć  la joie que Dieu nous adresse Ā». Les jeunes et les juniors des Focolari se souviennent des paroles de Chiara Lubich, qui leur Ć©taient adressĆ©es en 1998 : Ā« Dieu appelle de faƧons diverses et variĆ©es : il appelle beaucoup avec des tĆ¢ches et des missions particuliĆØres : par exemple, il appelle les jeunes Ć  la sublime vocation du sacerdoce, Ć  ĆŖtre d’autres Christ ; il appelle des hommes et des femmes dans les parterres bariolĆ©s du jardin de l’Église que sont les Familles religieuses ; il appelle des hommes et des femmes dans les modernes mouvements ecclĆ©siaux Ć  se donner Ć  Dieu en tant que personne et d’une faƧon communautaire, ou Ć  composer des familles modĆØles, comme autant d’autres petites Ɖglises. Souvenez-vous : il appelle Ć  tout Ć¢ge. Il appelle aussi les juniors, les enfants. Il appelle sur tous les points de la terre Ā».

Chiara Lubich : Ā« Que revienne la paix Ā»

Chiara Lubich : Ā« Que revienne la paix Ā»

Ā« Pour que la paix revienne, ne cessons pas de prier. En ce moment, nous devons tous nous sentir appelĆ©s Ć  suivre avec dĆ©cision une faƧon de vie qui corrige, au moins en nous — et grĆ¢ce Ć  la communion des saints, en de nombreuses personnes — l’erreur qui a Ć©tĆ© commise. Les hommes n’ont pas fait la volontĆ© de Dieu, du Dieu de la paix, ils ont fait la leur. Nous devons prendre la dĆ©cision radicale — comme jamais nous ne l’avons fait — d’accomplir parfaitement sa volontĆ©. “Que ce ne soit pas ma volontĆ© mais la tienne qui se rĆ©alise”. Cette phrase de JĆ©sus doit revĆŖtir pour nous avoir pour nous aujourd’hui, une importance toute particuliĆØre. Par rapport Ć  elle tout le reste doit devenir secondaire. Dans notre vie, par exemple, ĆŖtre en bonne santĆ© ou malade, Ć©tudier ou servir, dormir ou prier, vivre ou mourir ne doit pas avoir une importance primordiale. L’important est de faire nĆ“tre sa volontĆ©, d’être sa volontĆ© vivante. C’est ainsi que nous vivions aux premiers temps de notre Mouvement lorsque, justement sur la toile de fond d’une autre guerre, l’Esprit Saint venait de nous faire dĆ©couvrir la valeur des choses. Face Ć  l’écroulement, provoquĆ© par la haine, Dieu s’est rĆ©vĆ©lĆ© comme l’unique idĆ©al qui ne meurt pas, qu’aucune bombe ne pouvait anĆ©antir. Dieu Amour. Cette grande dĆ©couverte a Ć©tĆ© une bombe spirituelle d’une telle portĆ©e qu’elle nous faisait littĆ©ralement oublier toutes celles qui tombaient autour de nous Ć  cause de la guerre. Nous dĆ©couvrions qu’au-delĆ  de tout et de tous, il y a Dieu qui est amour, avec sa providence qui fait concourir toute chose au bien pour ceux qui l’aiment. Nous reconnaissions le signe de son amour en toutes circonstances, mĆŖme sous les coups de la souffrance. Dieu nous aimait immensĆ©ment. Alors, comment l’aimer en retour ? Ce n’est pas celui qui dit “Seigneur, Seigneur, qui m’aime, mais celui qui fait ma volontĆ©”. Nous pouvions donc l’aimer en faisant sa volontĆ©. En vivant ainsi, nous nous sommes habituĆ©s Ć  Ć©couter avec une attention toujours plus grande, la Ā« voix intĆ©rieure Ā», la voix de la conscience qui nous soulignait la volontĆ© de Dieu exprimĆ©e de mille faƧons : Ć  travers sa Parole, nos devoirs d’état, les circonstances, nos inspirations. Nous avions la certitude que Dieu entraĆ®nerait notre vie dans une aventure divine. Une aventure que nous ignorions au dĆ©part mais dans laquelle, spectateurs et acteurs en mĆŖme temps de son dessein d’amour, nous apportions, Ć  chaque instant, la contribution de notre volontĆ© libre. Peu aprĆØs il nous faisait entrevoir les dĆ©veloppements de notre futur, en nous permettant de saisir avec certitude, le but pour lequel le Mouvement des Focolari Ć©tait en train de naĆ®tre : rĆ©aliser la priĆØre du testament de JĆ©sus : Ā« PĆØre, que tous soient un Ā», collaborer Ć  la rĆ©alisation d’un monde plus uni. Et nous pouvons vivre de cette faƧon aujourd’hui encore. Avons-nous subi un bouleversement brutal et douloureux dans notre vie ? […] Ɖprouvons-nous des moments de peur, d’angoisse de doute et mĆŖme la crainte de perdre la vie ? Ou bien menons-nous la vie habituelle avec ses obligations quotidiennes, pour le moment loin du danger ? Que pour nous tous ne comptent que ce qui a le plus de valeur : non pas une chose ou une autre mais la volontĆ© de Dieu : ĆŖtre Ć  l’écoute, lui donner la premiĆØre place dans notre cœur, notre mĆ©moire, notre esprit : avant toute chose, mettre toutes nos forces Ć  son service. Ā» Ainsi nous rectifierons, Tout au moins en nous, l’erreur qui a Ć©tĆ© commise. Alors la Christ demeurera en nous et nous serons toujours plus soudĆ©s, plus unis, plus “un”, partageant tout, priant avec efficacitĆ© les uns pour les autres et pour que la paix revienne Ā».

Dialogue et unitƩ des chrƩtiens

Dialogue et unitƩ des chrƩtiens

JesĆŗs MorĆ”n. Photo Ā© 2018 Conseil ŒcumĆ©nique des Ɖglise

“Avec le progrĆØs des moyens de transport et des techniques d’information, l’univers s’est brusquement rĆ©trĆ©ciĀ ; les distances ont cessĆ© d’être un obstacle aux contacts entre les hommes les plus diversĀ Ā». Et pourtant cette multiplication des relations « dĆ©bouche la plupart du temps sur une multiplication des barriĆØres et des incomprĆ©hensionsĀ Ā». L’intervention de JesĆŗs MorĆ”n Ć  GenĆØve sur le dialogue, caractĆ©ristique Ć©mergente de notre Ć©poque, bien qu’encore inachevĆ©e,Ā  dĆ©bute par la citation de ces propos de Roger Bastide, anthropologue franƧais, qui a vĆ©cu au siĆØcle dernier. « L’humanitĆ© est plus que jamais proche d’être elle-mĆŖme, mais elle se voit dans l’obligation de constater son incapacitĆ© Ć  rĆ©pondre Ć  sa vocationĀ Ā». Le contexte est celui d’un Ć©vĆ©nement suscitĆ© pour rappeler la riche collaboration et l’amitiĆ© entre le Mouvement des Focoalri et Chiara Lubich et Le Conseil ŒcumĆ©nique des Ɖglises, l’organisme, crƩƩ en 1948, qui a fait du dialogue le principal instrument d’une effective recherche d’unitĆ© entre les Ɖglise ChrĆ©tiennes. Le dialogue – soutient le coprĆ©sident des Focolari – est si enracinĆ© dans la nature humaine que dans toutes les cultures, occidentales et orientales, nous pouvons en trouver les « sourcesĀ Ā». Pour les chrĆ©tiens, JĆ©sus lui-mĆŖme est la « clé » du dialogueĀ : l’amour rĆ©ciproque, perdre sa propre vie par amour jusqu’à l’abandon.Ā» Quels sont les points forts d’une culture du dialogueĀ ? – se demande MorĆ”n -. Le premier est que le dialogue est inscrit dans la nature de l’homme. L’homme devient davantage homme dans le dialogueĀ Ā». Le deuxiĆØme est que « dans le dialogue chaque homme est complĆ©tĆ© par le don de l’autre. Nous avons besoinĀ  les uns des autres pour ĆŖtre nous-mĆŖmes. Dans le dialogue je fais don Ć  l’autre de mon altĆ©ritĆ©, de ma diversité ». De plus « chaque dialogue est toujours une rencontre personnelle. Il n’est pas Ā seulement fait de paroles ou de pensĆ©es, mais il consiste Ć  donner notre propre ĆŖtre. Le dialogue n’est pas une simple conversation, ni une discussion, mais quelque chose qui touche au plus profond des interlocuteursĀ Ā». Et d’ajouter: ā€œLe dialogue exige silence et Ć©couteā€ et ā€œconstitue une expĆ©rience existentielle, parce que nous y risquons nous-mĆŖmes, notre vision des choses, notre « identité », y compris culturelle, ecclĆ©siale, qui toutefois ne sera pas perdue mais enrichie dans son ouvertureĀ Ā». « Le dialogue authentique n’est pas sans lien avec la vĆ©ritĆ©, il est toujours un approfondissement de la vĆ©ritĆ©. […] Chacun participe et partage avec les autres sa propre relation Ć  la vĆ©ritĆ©, qui est une pour tousā€. « Le dialogue – poursuit MorĆ”n – exige beaucoup de volontĆ©. Comme le dit Chiara Lubich, il s’agit de « Se faire un de la maniĆØre la plus profondeĀ Ā». Le modĆØle sublime et ineffable de ce dynamisme d’amour est, nous le savons, JĆ©sus AbandonnĆ©. Il reprĆ©sente vraiment le risque de l’altĆ©ritĆ© qui conduit Ć  la rĆ©ciprocitĆ©. […] Ā En se perdant par amour, Il a gagnĆ© pour nous et en nous un espace Ć©ternel de lumiĆØre et de VĆ©rité : l’Esprit SaintĀ Ā». Enfin le dialogue n’est possible qu’entre personnes vraies Ā», sur la base d’une loi, « celle de la rĆ©ciprocitĆ©, où il trouve son sens et sa lĆ©gitimité ». JesĆŗs MorĆ”n dĆ©crit ensuite un aspect ultĆ©rieur, mis en Ć©vidence par la contribution spĆ©cifique des Focolari Ć  la cause de l’unitĆ© des chrĆ©tiens: le ā€œdialogue de la vieā€. Celui-ci conduit Ć  « vivre des relations fondĆ©es sur l’Évangile, sur l’échange d’expĆ©riences, sur tout ce que l’on a de plus prĆ©cieux Ć  Ā partager avec nos frĆØre et sœurs appartenant Ć  une autre Ɖglise Ā».Ā  Citant les paroles du cardinal Walter Kasper, Ć©vĆŖque et thĆ©ologien catholique, prĆ©sident du Conseil Pontifical pour la Promotion de l’UnitĆ© des ChrĆ©tiens (« L’œcumĆ©nisme de l’amour et l’œcumĆ©nisme de la vĆ©ritĆ©, qui ont assurĆ©ment toute leur importance, doivent se concrĆ©tiser au moyen d’un œcumĆ©nisme de la vieĀ Ā»), MorĆ”n fait observerĀ : « Il faut se convaincre que cette dimension vitale du dialogue n’est pas dĆ©pourvue de pensĆ©e thĆ©ologique, mais elle se situe Ć  un niveau fondamental et plus radical, Ć  partir duquel, et seulement Ć  partir duquel, on peut accĆ©der, dans un second temps et avec un vĆ©ritable profit, au niveau de la raison thĆ©ologiqueĀ Ā». « Le dialogue – conclutĀ  Ā MorĆ”n – est le rythme des relations trinitaires. En lui il y a un Ć©change continuel des rĆ“les et des dons. […] Rien n’est perdu. Dans le risque du dialogue se joue le tout de notre personne et de celle de l’autre, dans l’espace transcendant de l’Esprit qui nous unit. En lui il y a donc toute l’humanitĆ©. Celui qui dialogue fait l’histoireĀ Ā». Foto gallery: https://oikoumene.photoshelter.com/galleries

Religions en dialogue: prophƩtie et mission

L’Institut Universitaire Sophia (IUS) a accueilli, le 16 avril dernier, la cinquiĆØme Ć©tape du projet de dialogue et collaboration Wings of Unity, qui a mobilisĆ© des professeurs et des spĆ©cialistes du monde chrĆ©tien et musulman. Aux cĆ“tĆ©s de l’IUS, l’Islamic Centre of England de Londres et le Risalat International Institute de Qum sont aussi promoteurs. Au cours de ce projet, codirigĆ© par Piero Coda et Mohammed Shomali, quelques pistes innovantes ont Ć©tĆ© explorĆ©es dans le cadre du dialogue interreligieux, Ć  travers des sĆ©minaires, des confĆ©rences publiques, des universitĆ©s d’étĆ© et diverses publications. La journĆ©e d’étude s’est dĆ©roulĆ©e dans le contexte plus large de la visite organisĆ©e du 15 au 18 avril dans la CitĆ© pilote de Loppiano, où se trouve aussi l’Institut Universitaire Sophia. Au cours de ces journĆ©es, le groupe d’amis musulmans a eu la possibilitĆ© de connaĆ®tre de faƧon plus approfondie l’originale cohabitation multiculturelle animĆ©e par le charisme de Chiara Lubich. Source: Institut Universitaire Sophia https://vimeo.com/265783668

Genfest 2000 : une vague de ā€˜ā€™LumiĆØre’’

Genfest 2000 : une vague de ā€˜ā€™LumiĆØre’’

Ā« 18 annĆ©es sont dĆ©jĆ  passĆ©es mais la force de cet Ć©vĆ©nement nous remue encore nous tous qui y avons participĆ©. J’étais arrivĆ© Ć  Rome en dĆ©cembre ā€˜99, juste quelques mois avant. Une pĆ©riode commenƧait pour moi, pendant laquelle j’allais travailler comme illustrateur au Centre Gen international, en prĆ©paration au Genfest. Je ne pouvais pas encore imaginer quelles surprises m’aurait rĆ©servĆ©es cette annĆ©e-lĆ  ! Un jour de fĆ©vrier, alors que je me trouvais seul avec ma guitare, je pensais Ć  Chiara ā€˜ā€™Luce’’ Badano : c’était une gen comme nous, morte dix annĆ©es auparavant, et dans les derniers moments de sa vie, elle avait offert sa douleur pour la rĆ©ussite du Genfest. J’ai alors eu l’inspiration, je ne me l’explique toujours pas aujourd’hui, de composer une chanson qui lui est dĆ©diĆ©e : ā€˜ā€™Cours, cours, dis-moi qu’il n’y a rien Ć  craindre. Cours, cours, brille, brille maintenant que ta lumiĆØre est en moi’’. Je ne pouvais que l’intituler :’’Luz’’, lumiĆØre. Le jour suivant, Ć  Loppiano, il y avait au programme le premier d’une sĆ©rie de rendez-vous avec le groupe qui devait s’occuper de la musique. Il s’agissait de choisir les quatre chansons officielles du Genfest. Un peu tendu, je proposai aussi celle-ci, en la chantant devant tout le monde. ā€˜ā€™Luce’’ fut choisie, et depuis lors, jusqu’à aujourd’hui, elle a Ć©tĆ© chantĆ©e et traduite en diffĆ©rentes langues, devenant le symbole d’une expĆ©rience faite justement par Ć©normĆ©ment de jeunes, selon l’exemple de Chiara badano, qui en 2010 a Ć©tĆ© proclamĆ©e bienheureuse. Longtemps aprĆØs, ses parents, Maria Teresa et Ruggero, m’ont dit en m’embrassant :’’Tu as trouvĆ© la meilleure faƧon de la faire connaĆ®tre, car qui chante, prie deux fois !’’. Ce Genfest, le premier organisĆ© entiĆØrement par nous, les jeunes, Ć©tait un rĆ©el dĆ©fi, une expĆ©rience d’unitĆ© entre nous et de maturitĆ©. Au moment du choix d’un logo, je fis une proposition, le signe d’une vague qui serait restĆ©e incessante dans le temps. Et, autre grand cadeau, ce logo fut aussi choisi ! Tout Ć©tait prĆŖt pour le 17 aoĆ»t. De bon matin, nous Ć©tions dĆ©jĆ  sur le podium pour le sound check, et les derniers prĆ©paratifs. Avant de commencer, 25 mille personnes attendaient de pouvoir entrer dans le Stade. Trois, deux, un…avec une percussion aux rythmes divers et un son lĆ©ger et incessant, comme le battement cardiaque, finalement dĆ©butait ce que nous prĆ©parions depuis des mois. Un programme riche pour montrer aux jeunes du monde entier que l’unitĆ© Ć©tait possible. Vers 18:30, c’était Ć  mon tour avec une chanson que j’avais composĆ©e au Costa Rica quatre ans auparavant (ā€˜ā€™Un sourire suffit’’). L’histoire de Chiara ā€˜ā€™Luce’’ Badano, prĆ©sentĆ©e comme un exemple de saintetĆ© Ć  seulement 18 ans, tandis que passaient les photos de son visage lumineux et souriant sur grand Ć©cran, fut accueillie dans un silence absolu. On croyait vivre un moment d’éternitĆ©. Tout de suite aprĆØs, les premiers accords de ā€˜ā€™Luce’’. Et enfin, le moment le plus attendu, la proposition de Chiara Lubich :’’L’idĆ©e d’un monde plus uni pour lequel de nombreux jeunes se battent aujourd’hui, ne sera plus seulement une utopie, mais deviendra, avec le temps, une grande rĆ©alitĆ©. Et le futur est surtout entre vos mains’’. Et donc le lancement du’’Projet Afrique’’. Mais ce n’était pas encore terminĆ©, le grand rendez-vous des JMJ, les 19 et 20 aoĆ»t sur l’esplanade de Tor Vergata, avec Jean-Paul II. Une autre journĆ©e historique avec deux millions de jeunes Ć  qui ni la chaleur du jour ni le froid de la nuit n’avaient entamĆ© la joie d’être ensemble. Inoubliable la consigne du Pape :’’N’ayez pas peur d’être les saints du troisiĆØme millĆ©naire’’. Avant de rentrer au Costa Rica en dĆ©cembre de cette annĆ©e-lĆ , j’ai eu la possibilitĆ© de saluer personnellement Chiara Lubich et de lui laisser un souvenir de cette expĆ©rience magique que j’avais vĆ©cue cette annĆ©e-lĆ  : un petit livret. Mais les cadeaux n’étaient pas terminĆ©s pour moi : aprĆØs plusieurs annĆ©es, j’ai rencontrĆ© une fille autrichienne qui avait comme moi participĆ© Ć  ce Genfest, Tina. Maintenant, elle est devenue ma femme !’’

Sandro Rojas Badilla

Ecoute : ā€˜ā€™Un sourire suffit’’ (Basta un sorriso) Ecoute : ā€˜ā€™Luz’’ Photo: Sandro Rojas Badilla

Nous, musulmans et chrƩtiens, ensemble

Nous, musulmans et chrƩtiens, ensemble

Nous sommes nĆ©s chacun dans une famille traditionnelle et conservatrice de Tlemcen, une ville trĆØs ancienne, berceau de la culture arabo-musulmane – raconte Farouk. Nous sommes mariĆ©s depuis 42 ans, avons trois enfants et deux petits enfants. Au cours de notre premiĆØre annĆ©e de mariage, comme beaucoup de couples, nous avons dĆ©couvert que nous avions des caractĆØres diffĆ©rents et cela n’a pas Ć©tĆ© sans causer quelques frictions. Notre rencontre avec le Mouvement des Focolari nous a fait comprendre que nous devions prendre le chemin d’un amour vrai. Cette expĆ©rience nous a comblĆ©s de l’amour de Dieu et nous a permis de faire les premiers pas l’un vers l’autre. Nous avions un tel dĆ©sir de connaĆ®tre en profondeur la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, que notreĀ  vie Ć  commencĆ© Ć  se dĆ©rouler entre Oran, où l’on habitait, et Tlemcen où se trouve le centre de rencontre du mouvement. Nous nous sommes mis Ć  partager notre foi musulmane et Ć  comprendre comment incarner la spiritualitĆ© de l’unitĆ© dans notre credo. A Oran, une petite communautĆ© s’est formĆ©e autour de nous et notre maison est devenue un lieu de rencontre, un « PhareĀ Ā» comme Chiara Lubich elle-mĆŖme a voulu l’appeler. De nombreux musulmans ont connu le focolare: nourris et enrichis par un amour surnaturel, nous avons commencĆ© Ć  mettre tout en commun. Au dĆ©but des annĆ©es 1990, le contexte guerrier qui secouait notre pays nous rappelait les circonstances analogues de la naissance du Mouvement, et la dĆ©couverte de Dieu comme unique idĆ©alĀ Ā». « Avec l’adolescence de nos enfants – poursuit SchĆ©hĆ©razad – nous avons traversĆ© une pĆ©riode mouvementĆ©e. Nous avons cherchĆ© Ć  vivre avec eux la concertation et le dialogue, mais surtout Ć  leur prodiguer notre amour. Nous pouvons dire qu’avec nos deux aĆ®nĆ©s nous avons rĆ©ussi Ć  crĆ©er une relation basĆ©e sur la franchise. Dans la communautĆ© du focolare j’entendais des tĆ©moignages où l’on parlait de Dieu Amour. J’apprenais petit Ć  petit Ć  m’abandonner avec confiance Ć  Dieu, Ć  sa misĆ©ricorde. En suivant ce cheminement spirituel, je me suis libĆ©rĆ©e de mon moi, des peurs que j’éprouvais dans ma relation avec les autres. L’engagement Ć  mettre Dieu Ć  la premiĆØre place est certes personnel, mais nous avons choisi de le vivre comme famille. ReconnaĆ®tre nos propres limites et celles de l’autre est un exercice continu, il faut sans cesse se remettre dans l’amour, se demander pardon et recommencerĀ Ā». Ā« En Islam – explique Farouk – la priĆØre est un moment solennel. Avant nos priĆØres n’étaient pas rĆ©guliĆØres et chacun les faisait de son cĆ“tĆ©. Maintenant nous cherchons Ć  les faire ensemble, par amour, et non par obligation. De nombreux jeunes subsahariens viennent Ć©tudier en AlgĆ©rie. Parmi ceux-ci quelques uns frĆ©quentent le focolare. L’un d’entre eux, chrĆ©tien, a vĆ©cu chez nous pendant un an et demi, et avec lui nous avons construit une relation si profonde qu’il nous considĆ©rait comme sa seconde familleĀ ; souvent nous lui prĆŖtions notre voiture pour qu’il puisse se rendre Ć  la messeĀ Ā». « Dans la communautĆ© des Focolari – c’est Ć  nouveau SchĆ©hĆ©razad qui parle – il y a un Ć©change sincĆØre et sans Ć©quivoque sur la foi. Nous avons appris Ć  connaĆ®tre la foi chrĆ©tienne. Chaque Ć©change se fait dans le respect de chacun, avec un amour dĆ©sintĆ©ressĆ©, qui ne prĆ©tend pas convertir l’autre, mais l’aider Ć  ĆŖtre plus lui-mĆŖme. Lorsque nous rencontrons un chrĆ©tien, il est naturel pour nous Ā de voir en lui un frĆØre Ć  aimer. Nous ne sommes pas nĆ©s pour vivre dans la rivalitĆ©, mais pour bĆ¢tir un projet commun. Construire l’unitĆ© n’est pas une chose acquise une fois pour toutes, mais un engagement Ć  renouveler continuellement. Ensemble, musulmans et chrĆ©tiens, nous pouvons avancer vers « l’Un qui unifieĀ Ā». Dans notre vie, grĆ¢ce Ć  Chiara Lubich, nous avons compris que cet Un unificateur se rĆ©alise si deux frĆØres, deux sœurs, s’aiment, prĆŖts aussi Ć  donner leur vie l’un pour l’autreĀ Ā».

Ensemble pour donner espoir

Ensemble pour donner espoir

On en parlera samedi 21 avril de 16h00 Ć  19h00 au cours de l’évĆ©nement Ā« ensemble pour donner espoir. ChrĆ©tiens et Musulmans en chemin dans le charisme de l’unitĆ© Ā», organisĆ© par le mouvement des Focolari, où participeront environ 600 personnes de 23 pays, de confessions chrĆ©tienne et musulmane, au centre mariapolis de Castel Gandolfo (RM) du 19 au 22 avril. Dans un contexte social marquĆ©, surtout en Occident, par la peur de la diffĆ©rence, les prĆ©jugĆ©s et les mĆ©fiances, qui bĆ¢tit des murs et prononce des paroles qui alimentent la lutte et la sĆ©paration, il est nĆ©cessaire de lancer un message Ć  contrecourant et jette des semences d’espoir par le tĆ©moignage d’un engagement partagĆ© entre chrĆ©tiens et musulmans unis pour la paix, la solidaritĆ©, le dĆ©veloppement, l’harmonie, entre personnes de fois, de cultures et de traditions diffĆ©rentes. Vivre ensemble dans la concorde, le respect, la solidaritĆ© et la paix, c’est possible. Et mĆŖme travailler ensemble est possible, partager des buts communs et coopĆ©rer pour y arriver, sans affaiblir la propre identitĆ© et le patrimoine de valeurs de chacun, mais tout cela dans une confrontation loyale et franche en renforƧant la connaissance rĆ©ciproque et le respect par le choix de ce qui unit et non pas ce qui divise. Une voie stimulĆ©e par le charisme de l’unitĆ© de Chiara Lubich, et d’où elle tire toute son Ć©lan. Dans son discours Ć  la mosquĆ©e Malcom X de Harlem (New York), le 18 mai 1997, Chiara, qui faisait un pacte pour travailler ensemble pour la paix et l’unitĆ© avec l’Imam Wallace Deen Mohammed et la communautĆ© musulmane prĆ©sente alors, disait : Ā« J’ai fait ici l’expĆ©rience d’une profonde fraternitĆ©. C’est quelque chose d’extraordinairement beau qui ne peut venir que de Dieu. Il a vraiment fait de nous une seule famille dans le but qu’Il connait. Ā» Et sur la base de ce chemin de communion elle expliquait : Ā« Ce qui est prĆ©sent dans presque toutes les religions, mĆŖme si dans des versions diverses, est ce que l’on appelle la RĆØgle d’or : Ā«Ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse Ć  toi-mĆŖme Ā». Cette RĆØgle d’or suffirait pour garantir notre lien d’amour avec tout prochain, et cet amour suffirait pour faire de l’humanitĆ© une seule famille Ā». Sur les traces de cette expĆ©rience et des initiatives pour le dialogue islamo-chrĆ©tien qui sont nĆ©es dans diffĆ©rents pays, la rencontre Ć  Castel Gandolfo veut ĆŖtre un nouveau pas en avant dans le chemin vers la fraternitĆ© universelle, un signe d’espĆ©rance pour l’humanitĆ©. ā€œL’éducation religieuse est attention Ć  la paixā€, affirme Adnane Mokrani, professeur Ć  l’UniversitĆ© Pontificale GrĆ©gorienne et Ć  l’Institut Pontifical des Ć©tudes arabes et islamiques (PISAI) ainsi que prĆ©sident du Cipax, qui participera au congrĆØs. Ā« Dans la mĆŖme ligne, il ne doit y avoir aucune sĆ©paration mais solidaritĆ©, collaboration, unitĆ© entre les hommes de diffĆ©rentes fois qui sont appelĆ©es Ć  travailler ensemble pour le bien commun de l’humanitĆ©, et se mettre au service de tout le monde sans distinction Ā». Au cours de cet espace ouvert interviendront entre autres Maria Voce, PrĆ©sidente du mouvement des Focolari, le cardinal Jean-Louis Pierre Tauran, PrĆ©sident du Conseil Pontifical pour le dialogue interreligieux, Abdullah el Radwan, Responsable du Centre Islamique Culturel d’Italie, Izzedin Elzi, imam de Florence et prĆ©sident UCOII, Piero Coda, PrĆ©sident de l’Institut Universitaire Sophia, Mohammed Shomali, directeur du Centre Islamique de Londres. De nombreuses expĆ©riences de dialogue et de collaborations fĆ©condes seront prĆ©sentĆ©es durant cet espace, en tant que fragments d’unitĆ© Ć  multiplier.

Giordani: ā€œVraiment, la vie est belle!ā€

Giordani: ā€œVraiment, la vie est belle!ā€

20 avril 1979 – Comme tout chrĆ©tien, mon amour revient Ć  chaque instant au Seigneur et Le contemple avec amour et crainte. Quelquefois, cependant, il entre en confidenceĀ : il ne rĆ©prime pas sa vocation Ć  la plaisanterie. Et ce matin, Ć  la messe, tout Ć  coup une invocation m’est venue Ć  l’espritĀ : « Tu es le Tout-PuissantĀ Ā». Et immĆ©diatement aprĆØs, mon faible pour la poĆ©sie a cherchĆ© une rimeĀ : « Je suis le tout-capable-de-rienĀ Ā». Mais je me suis tout de suite rappelĆ© que, si je ne suis rien, et que je reƧois Dieu en moi, j’assume une valeur divine. Ā 5 novembre 1979 – Souvent me vient Ć  l’esprit la fin de ma vie qui approche. Mais elle ne se prĆ©sente pas dans l’obscuritĆ© ni la tristesse. Elle vient comme une lumiĆØre qui met en valeur la grandeur et la beautĆ© de la vie et donc de son Auteur, qui ne pouvait pas ĆŖtre un pĆØre plus bienveillant et plus grand que ce qu’Il est. En considĆ©rant certaines pĆ©riodes, mon existence a Ć©tĆ© dure, crue, dĆ©solĆ©eĀ : la misĆØre, les guerres, les trahisons, les vanitĆ©s… ; mais dans son ensemble elle me paraĆ®t un prodige – presque une dĆ©monstration – de la paternitĆ© de DieuĀ : 86 ans de vie, mĆŖme avec les blessures toujours prĆ©sentes de la guerre, les luttes politiques, les difficultĆ©s Ć©conomiques, les incomprĆ©hensions subies et dĆ©passĆ©es, les faiblesses physiques, etc. Dans l’ensemble je la vois comme une dĆ©faite de la mort, une opĆ©ration utile et joyeuse, qui m’a donnĆ© la possibilitĆ© de faire plus de bien que de mal, où j’ai fait l’expĆ©rience d’émotions extraordinaires, de succĆØs, d’amitiĆ©s, de voyages, d’élĆ©vations mystiques, de leƧons de patience et de foi. Je n’en finis pas de remercier le dispensateur de tant de biens, qu’Il m’a donnĆ©s gratuitement. En somme, mĆŖme au milieu des ombres et des deuils, ma vie a Ć©tĆ© belle et futĀ  un don digne du CrĆ©ateurĀ : et cette constatation de mon esprit que je vĆ©rifie tous les jours me prouve que la foi religieuse est vraie, elle qui m’a Ć©clairĆ© et que j’ai toujours voulue –Ā  et cherchĆ© Ć  vivre. Vraiment, la vie est belle, et sa beautĆ© prouve l’absurditĆ© de la politique et de la conduite personnelle de ceux qui travaillent pour la rendre laide (guerres, heurts, terreurs, profits, hĆ©donisme, avarice, luxure), sans parler de toutes les dĆ©formations et des maux inventĆ©s par la stupiditĆ©, qui est l’intelligence de l’Ennemi de l’homme.   Source:Ā Igino Giordani, Journal de feu, Nouvelle CitĆ©, 2005 (1980) BrochureĀ : en souvenir de sa mort, le Centre qui a pris son nom a publiĆ© une brochure pour diffuser et approfondir la connaissance d’ Igino Giordani ainsi que son parcours historique et spirituel. Pour information: info@iginogiordani.info Giordani su Facebook  

World Peace Forum Ć  Toronto

World Peace Forum Ć  Toronto

ā€œLeadership for Peaceā€, c’est le titre de la XII ĆØme Ć©dition de World Peace Forum, du 19 au 22 avril. Ce Forum international met en contact et rassemble chaque annĆ©e des centaines de jeunes militant pour la promotion, dans leurs pays respectifs, d’initiatives pour la paix. AprĆØs les rĆ©centes Ć©ditions qui ont eu lieu successivement au Caire (Ɖgypte), Ć  Florianopolis (BrĆ©sil) et Madaba (Jordanie), c’est dĆ©sormais au tour de Toronto (Canada) d’accueillir l’évĆ©nement, avec un riche programme de dĆ©bats, de recherches et analyses pour le dĆ©veloppement, d’échanges de bonnes pratiques, de modĆØles de rĆ©solutions des conflits, de repĆ©rage de valeurs et stratĆ©gies communes en vue de crĆ©er un rĆ©seau de leaders motivĆ©s pour construire la paix dans le monde. Le forum 2018 s’adresse particuliĆØrement aux dirigeants, aux administrateurs publics et privĆ©s, aux enseignants, aux formateurs, aux prĆ©sidents d’ONG, aux responsables religieux et d’agences gouvernementales, aux militants et membres de mouvements qui travaillent en faveur du dialogue, de la paix et du dĆ©sarmement.   Pour information: www.worldpeaceforum.org  

Le Conseil œcumĆ©nique des Ɖglises fĆŖte ses 70 ans

Le Conseil œcumĆ©nique des Ɖglises fĆŖte ses 70 ans

« Cheminer ensemble, en servant la justice et la paixĀ Ā». FidĆØle Ć  cet objectif, le Conseil œcumĆ©nique des Ɖglises, l’organisme qui œuvre pour le dialogue entre les diffĆ©rentes Ɖglises chrĆ©tiennes, s’apprĆŖte Ć  cĆ©lĆ©brer le 70ĆØme anniversaire de sa constitution, fondĆ©e en 1948. Au cours de cette annĆ©e se prĆ©senteront diverses occasions de prendre en considĆ©ration les rĆ©sultats du travail rĆ©alisĆ© pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens, et en mĆŖme temps de renouveler l’engagement Ć  relever les dĆ©fis Ć  venir, en vue d’une pleine communion, pour mieux rĆ©pondre Ć  l’appel de Dieu Ć  l’unitĆ© de la famille humaine, Ć  la justice et Ć  la paix dans le monde. Parmi les Ć©vĆ©nements, le 18 avril Ć  GenĆØve (Suisse), le Mouvement des FocolariĀ  Ā organise une manifestation pour rappeler la riche collaboration et l’amitiĆ© entre Chiara Lubich et le Mouvement des Focolari et le Conseil ŒcumĆ©nique des Ɖglises. Au programme, parmi les intervenants, la relation du Pasteur Olav Fykse Tveit, SecrĆ©taire gĆ©nĆ©ral du Conseil et celle de JesĆŗs MorĆ”n, coprĆ©sident du Mouvement des Focolari. Voir l’Ć©vĆ©nement en streaming  

Mouvements ecclĆ©siaux, incarnation de l’Évangile

Mouvements ecclĆ©siaux, incarnation de l’Évangile

ā€œLa dimension institutionnelle et la dimension charismatique, dont les Mouvements sont une expression significative (…) sont coessentiels Ć  la constitution divine de L’Église fondĆ©e par JĆ©sus, parce qu’ensembleĀ  ils visent Ć  rendre prĆ©sent le mystĆØre du Christ et son œuvre de salut dans le mondeĀ Ā». Il y a vingt ans – c’était Ć  la PentecĆ“te 1998 – s’adressant aux 250Ā 000 membres de 50 mouvements et communautĆ©s venus Ć  Rome pour le CongrĆØs Mondial des Mouvements EcclĆ©siaux, Jean-Paul II clarifiait pour la premiĆØre fois quelle est, au sein de l’Église, la placeĀ  des nombreuses rĆ©alitĆ©s nĆ©es des charismes. Depuis, partout dans le monde, des milliers d’initiatives ont nourri le chemin de communion entre les mouvements. Lors de la rencontre qui s’est dĆ©roulĆ©e Ć  Castelgandolfo – du 5 au 8 avril – intitulĆ©e « Communion – Une promesse qui a vingt ansĀ Ā» sont intervenus des membres du Mouvement des Focolari de diverses provenances gĆ©ographiques qui collaborent avec diffĆ©rentes rĆ©alitĆ©s ecclĆ©siales et qui ont mis en valeur les fruits de ce parcours, en donnant un nouvel Ć©lan Ć  l’engagement pour l’unitĆ©. ā€œLe mot coessentiel renvoie Ć  la nature de l’Église – souligne Marc St Hilaire, conseiller au sein du Mouvement des Focolari, ainsi que Margaret Karram, pour la communion dansĀ  l’Église Catholique -. Ce qui veut dire qu’il ne peut y avoir d’Église sans son institution, pas plus que d’Église sans les Ā charismesĀ Ā». L’aprĆØs-midi du 7 avril, ouvert aux reprĆ©sentants d’autres instances charismatiques, a fait place Ć  un moment de rĆ©flexion. « C’est l’Esprit qui nous le demandeĀ Ā» affirme Salvatore Martinez, prĆ©sident du Renouveau dans l’Esprit-Saint en Italie, selon lequel « la communion est un grand dĆ©fi Ć  l’intĆ©rieur des rĆ©alitĆ©s charismatiques, au sein de l’Église Ā», et Ā l’amitiĆ© spirituelleĀ Ā«naĆ®t dans l’Eprit et c’est un don merveilleuxĀ Ā». ā€œChiara Lubich (fondatrice des Focolari) a donnĆ© quelques indications pour entretenir la communion – prĆ©cise Margaret Karram -. Avant tout construire des relations personnelles, non pas avec les mouvements en soi, mais avec les personnes qui en font partie. Ensuite prier les uns pour les autres, offrir nos maisons pour des rencontres et des activitĆ©s, travailler ensemble Ć  diverses initiatives sociales et ecclĆ©siales et leur faire une place dans nos organes de presseĀ respectifsĀ». Pour dĆ©velopper un dialogue fructueux – explique le PĆØre Michael Marmann, ancien prĆ©sident gĆ©nĆ©ral du Mouvement Schoenstatt – « la technique ne sert pas. Ce dialogue doit ĆŖtre inspirĆ© de l’intĆ©rieur, ou bien par l’amourĀ Ā», avec la conscience que la diversitĆ© est une richesse et que la communion et la coresponsabilitĆ© sont des options incontournables. C’est de lĆ  que naissent les initiatives qui ont fleuri dans le monde. Parties d’un petit groupe, l’expĆ©rience d’Ensemble pour le Mexique a rĆ©ussi en 2015 Ć  mobiliser 5000 personnesĀ  de 60 mouvements dĆ©sireux de faire quelque chose pour leur Pays. « Ils sont actuellement en train de prĆ©parer l’évĆ©nement de 2019 avec 80 mouvements – raconte Margaret Karram – tandis que dans d’autres PaysĀ  on mĆØne ensemble des activitĆ©s pour la protection de l’environnement ou en faveur du Ā dĆ©sarmement, au Moyen-Orient on prie pour la paix, en Italie on a organisĆ© des concerts pour rĆ©colter des fonds pour les Pays pauvres ou en guerreĀ Ā». Selon Don Angelo Romano, Recteur de la basilique St BartholomĆ©e Ć  Rome et du bureau des relations internationales de la communautĆ© Sant ā€˜Egidio, « Il y a quelques secteurs où notreĀ  collaboration doit grandirĀ : en tant que chrĆ©tiens nous ne pouvons pas ne pas nous interroger sur le phĆ©nomĆØne migratoire et ne pas prendre des initiatives communes. Un autre thĆØme Ć  approfondir concerne les conflits qui engendrent pauvretĆ©s et souffrances et diffusent un message contraire Ć  l’Évangile, selon lequel on ne peut pas vivre ensemble si l’on est diffĆ©rents, alors que nous nous croyons que l’Évangile est ferment d’unitĆ© et de paix et que les chrĆ©tiens sont appelĆ©s Ć  offrir des perspectives nouvellesĀ Ā». Du reste l’œuvre des mouvements consiste Ć  incarner l’Évangile: ā€œNous sommes la rĆ©ponse – affirme Martinez – Ć  cette dichotomie que beaucoup voudraient instaurer entre l’enseignement et la misĆ©ricorde, parce que la thĆ©ologie de l’Esprit se rĆ©alise par la vieā€. Et la proposition d’une Ɖglise pauvre et missionnaire n’est pas en contradiction avec la dimension doctrinale, mais elle en fait partieĀ : « C’est ce dialogue avec le monde et la modernitĆ© que le Concile Vatican II avait prophĆ©tisĆ© – dit Martinez -, que Paul VI chercha le premier Ć  incarner et Ć  sa suite tous les pontifes qui ont accompagnĆ© notre histoire. C’est de cette synthĆØse originale que le pape nous demande de tĆ©moigner: un enseignement qui s’incarne dans l’histoireĀ Ā». Dans cette perspective, vingt ans aprĆØs leur investiture en 1998, les mouvements ecclĆ©siaux apparaissent toujours plus comme ā€œla rĆ©ponse providentielle aux besoins de notre tempsā€. Une rĆ©ponse qui suppose un travail constant pour l’unitĆ©, en vue d’offrir le visage du Christ aux pĆ©riphĆ©ries des rĆ©alitĆ©s humaines.   Claudia Di Lorenzi          

DubaĆÆ : le top du top

DubaĆÆ : le top du top

Le Burj Khalifa, gratte-ciel de 830 mĆØtres et de 10 Ć©tages avec belvĆ©dĆØre, est encore, pour l’instant, la plus haute structure jamais rĆ©alisĆ©e par l’homme, dominant une immense fontaine Ć©clairĆ©e par des rayons laser qui dansent au rythme de la musique. Tant que ce record ne sera pas dĆ©passĆ©, sans doute par la Kingdom Tower de Gedda (200 Ć©tages), ou par un autre des gratte-ciel en construction dans les divers endroits du monde, se tenir « at the topĀ Ā» au sommet, et regarder d’en haut les bĆ¢timents de luxe et les constructions ultramodernes, restera la caractĆ©ristique toute particuliĆØre de DubaĆÆ. La ville, ces derniĆØres annĆ©es, a vu un trĆØs grand pourcentage de migration, parmi les plus forts au monde, avec une marĆ©e de personnes venant de tous les coins de la terre surtout en recherche de travail. Le rĆ©sultat est un laboratoire cosmopolite original, non sans difficultĆ©s, spĆ©cialement pour les travailleurs Ć©trangers. Au milieu de cette ā€œforĆŖtā€ de gratte-ciels et de ciment, vit une petite communautĆ© du focolare, surtout composĆ©e de personnes qui, comme de nombreuses autres, ont dĆ» laisser derriĆØre elles les incertitudes qu’elles vivaient dans leur pays respectifs pour arriver Ć  DubaĆÆ Ć  la recherche d’une vie meilleure pour leur famille. Le mois de fĆ©vrier dernier, cette communautĆ© a accueilli avec grande joie l’arrivĆ©e de RomĆØ (des Philippines), Fadia et Susanne (Jordanie) et Mourad (Syrie), avec Alexandre (Italie), qui s’est joint au groupe pendant quelques jours. Un « focolare temporaireĀ Ā» s’est ainsi constituĆ© pour une durĆ©e de trois semaines. Ils racontent : ā€œNous avons Ć©tĆ© accueillis Ć  l’aĆ©roport par un petit groupe de personnes aux visages rayonnants et chacun de nous a reƧu une fleur de bienvenue ! Nous nous sommes tout de suite sentis chez nous. Le matin suivant, un message mail nous est arrivĆ© de Maria Voce, la prĆ©sidente des FocolariĀ : « Que JĆ©sus, toujours parmi vous, soit le don le plus beau pour ceux que vous rencontrerezĀ Ā». C’est devenu un programme clair pour nos semaines d’immersion au cœur de cette communautĆ©. Sur la pointe des pieds nous avons commencĆ© Ć  prendre contact avec les personnes les unes aprĆØs les autres en nous rendant chez elles, Ć  l’église, dans les stations de mĆ©tro, aux restaurants et dans quelques centres commerciaux des alentours. Ils venaient avec des cadeaux Ć  partager avec tout le monde. Chaque moment de la journĆ©e, mĆŖme jusque tard le soir, partout, c’était une bonne occasion de construire le refuge temporaire de JĆ©sus au milieu de nous, la rĆ©alitĆ© que nous voulions apporter Ć  tous. Et la joie explosait Ć  chaque rencontreĀ !Ā Ā». Au programme, une mariapolis de deux jours. « Nous savions que notre prĆ©sence Ć  DubaĆÆ Ć©tait pour nous mettre au service. Dans ce but, nous sommes arrivĆ©s Ć  la rĆ©union prĆ©paratoire avec le groupe des « animateursĀ Ā», international et de diverses cultures. Les soixante-dix participants Ć  la mariapolis, de onze pays diffĆ©rents ont portĆ© chacun leur aide concrĆØte. L’hĆ©ritage de Chiara Lubich, « être une seule familleĀ Ā», Ć©tait une rĆ©alitĆ© palpableĀ Ā». ā€œEn parlant avec l’un ou avec l’autre – poursuivent-ils – nous nous sommes rendu compte des nombreuses prĆ©occupations et des poids qu’ils ont dans le cœur : discrimination, peur de perdre leur travail, le coĆ»t de la vie et les bas salaires, aucune rĆ©sidence permanente, ni sĆ»retĆ© sur le long terme. Mais derriĆØre tout cela une Ć©videnceĀ : chacun conservait dans le fond de son cœur un trĆ©sorĀ : le choix de Dieu comme idĆ©al de leur vieĀ Ā». Ils concluaientĀ : « La vie d’unitĆ© dans la communautĆ© est leur caractĆ©ristique, Ć  laquelle ils s’agrippent malgrĆ© les dĆ©fis qu’ils doivent affronter tous les joursĀ Ā». La course pour ĆŖtre les premiers “au top” n’est pas, en ce qui les concerne, une question de mĆØtres. Chiara Favotti

Syrie: retourner au dialogue

La force militaire engagĆ©e dans la nuit du 13 au 14Ā avril a reportĆ© le conflit en Syrie au centre des prĆ©occupations internationales. AprĆØs l’appel plein de tristesse du Saint-PĆØre, la prĆ©sidente des Focolari, Maria Voce, au nom des membres du Mouvement dans le monde, a rĆ©itĆ©rĆ© sa proximitĆ©, sa solidaritĆ© et sa priĆØre pour le peuple syrien qui, depuis sept ans vit d’épouvantables souffrances. « Étant continuellement en contact avec nos communautĆ©s en Syrie – dit Maria Voce – nous ne pouvons pas ne pas faire nĆ“tre leur douloureuse impression d’être victimes d’une guerre par procuration, causĆ©e et portĆ©e de l’avant par des intĆ©rĆŖts autres que ceux du peuple syrien.Ā Ā» « Le Mouvement – souligne la prĆ©sidente – s’en appelle aux responsables politiques du monde entier pour revenir Ć  un dialogue profond et authentique, guidĆ© par la recherche sincĆØre d’une solution pacifique en faveur du bien du peuple syrien et de tous les peuples du Moyen Orient.Ā Ā» Rocca di Papa (Italie), 15Ā avril 2018

Comme des sœurs et plus encore!

Comme des sœurs et plus encore!

« Nous ne serons jamais capables de mesurer l’aide que nous apportent nos frĆØres. Quel courage imprime en nous leur foi, quelle chaleur leur amour et combien leur exemple nous entraĆ®neĀ !Ā Ā» (Chiara Lubich 1920-2008), auteure de ces lignes, est connue comme celle qui a su entraĆ®ner Ć  la suite du Christ des centaines de milliers de personnes, qui a tissĆ© des liens avec des bouddhistes, des musulmans, a Ć©tĆ© suivie par des personnes sans convictions religieuses et a redonnĆ© souffle Ć  la politique, Ć  l’économie. Ce qui, entre autres choses, a valu Ć  Chiara Lubich d’être tout simplement « ChiaraĀ Ā», c’est bien sĆ»r l’amitiĆ© vĆ©cue avec ses premiĆØres compagnes. Tout a commencĆ© par son choix de Dieu et sa consĆ©cration dans la virginitĆ© en 1943 Ć  Trente. Mais trĆØs vite ce n’est plus une seuleĀ  personne, mais un sujet collectif qui se mobilise, agit, prie et aime: Chiara et ses premiĆØres compagnes auraient pu rester des personnes ordinaires, mais elles ont Ć©tĆ© au contraire des phares dans les cinq continents. Cette histoire a quelque chose d’inouĆÆ, et pourtant elle est simple. Elle s’éclaire si l’on ouvre l’Évangile de Jean au chapitre 13Ā : « Je vous donne un commandement nouveauĀ : que vous vous aimiez les uns les autres. Comme je vous ai aimĆ©s, vous aussi, aimez-vous les uns les autresĀ Ā» (Jn, 13, 34) Un commandement rĆ©alisable que si l’on est ensemble. Lorsque, dans les refuges, elles Ć©coutent ce passage elles Ć©changentĀ  un regard complice, tout en mesurant l’engagement demandĆ©. Elles n’hĆ©sitent pas Ć  se dĆ©clarer rĆ©ciproquementĀ : « Je suis prĆŖte Ć  t’aimer jusqu’à donner ma vie pour toiĀ Ā». Chiara le considĆ©rera comme la pierre angulaire sur laquelle reposera l’ensemble du Mouvement des Focolari. Ce n’est certes pas une chose inĆ©dite dans l’histoire de l’Église. Mais il y a peut-ĆŖtre quelque chose de nouveau. Chiara partage avec ses compagnes ce qu’elle vit et tout ce que l’Esprit Saint lui suggĆØre. Entre elles existe un lien solide comme le roc, et je voudrais ici illustrer la qualitĆ© de cette relation qui met en valeur, libĆØre les potentialitĆ©s et construit une œuvre de Dieu. Nous sommes en 1954. Dix ans se sont Ć©coulĆ©s. A Rome, Giosi, Graziella, Natalia, Vittoria (appelĆ©e Aletta), Marilen, Bruna, Giulia (Eli) vivent dans le focolare de Chiara. Un jour, tandis qu’elle s’arrĆŖte et les regarde, lui revient Ć  l’esprit une phrase du livre des Proverbes: ā€œLa sagesse a taillĆ© ses sept colonnesĀ Ā» (Proverbes, 9, 1) Elle voit sept jeunes femmes, chacune avec un talent, unies et bien enracinĆ©es en Dieu. VoilĆ  les sept colonnes de la sagesse, les sept couleurs de l’arc-en-cielĀ  jaillies d’une seule lumiĆØre, l’amour. Sept aspects de l’amour, interdĆ©pendants, qui procĆØdent l’un de l’autre et se fondent l’un dans l’autre. A Giosi, Chiara confie la gestion de la communion des biens et des salaires, mais Ć©galement les personnes dans le besoinĀ : c’est le rouge de l’amour. A Graziella reviennent « le tĆ©moignage et le rayonnementĀ Ā», exprimĆ©s par la couleur orange. Natalia avait Ć©tĆ© sa premiĆØre compagneĀ : Ć  elle Ā d’incarner le cœur de cet idĆ©al, Ć©treindre JĆ©sus abandonnĆ© dans son cri de douleur sur la croix. Elle emportera ce secret au-delĆ  du rideau de fer. VoilĆ  qui nous renvoie Ć  la couleur jaune de l’arc-en-ciel, « la spiritualitĆ© et la vie de priĆØreĀ Ā». On se souviendra d’AlettaĀ  comme de celle qui sut insuffler aux membres du Mouvement l’intĆ©rĆŖt qu’on doit porter Ć  la santĆ©, pour former une communautĆ© unie dans l’amourĀ : c’est ce qu’elle fit au Moyen-Orient meurtri par la guerre. Chiara lui confia tout ce qui se rapporte Ć  « la nature et la vie physiqueĀ Ā», exprimĆ© par le vert de l’arc-en-ciel. Marilen, qui vĆ©cut quinze ans dans une tribu de la forĆŖt camerounaise Ā en tĆ©moignant d’un respect inconditionnel pour sa culture, fut chargĆ©e du Ā bleuĀ : l’harmonie et l’environnement domestique. Ā BrunaĀ  Ć©tait une intellectuelle. Chiara vit en elle celle qui devait veiller aux Ć©tudes: l’indigo. A Eli, qui Ć©tait toujours Ć  ses cĆ“tĆ©s, attentive Ć  ce que tous les membres du Mouvement dans le monde vivent Ć  l’unisson, elle confia le violet, « l’unitĆ© et les moyens de communicationĀ Ā». Parmi ses compagnes, d’autres assumeront successivement des tĆ¢ches particuliĆØresĀ : ce fut le cas de Dori, Ginetta, Gis, Valeria, Lia, Silvana, Palmira. Chiara voulut elle-mĆŖme prĆ©ciserĀ : « La “philadelphie” (l’amour fraternel) est plus qu’une rĆ©alitĆ©. Tout de suite aprĆØs mon union personnelle avec JĆ©sus, c’est en elle que je puise la force pour affronter les croix. Chacune se soucie en effet des besoins de l’autre. Ici on passe de la sagesse partagĆ©e […] aux conseils pratiques concernant la santĆ©, l’habillement, l’amĆ©nagement de la maison, l’alimentation, aux entraides continuelles. Ici on peut ĆŖtre sĆ»r de ne jamais ĆŖtre jugĆ©, mais aimĆ©, excusĆ©, aidĆ©. Entre nous circule un sang domestique, mais d’origine cĆ©leste. Quand je veux vĆ©rifier si j’ai Ā d’une inspiration, si un article est Ć  corriger, je le leur lis en leur demandant seulement de taire tout Ā jugement. Elles le font et alors en moi s’amplifie la voix de JĆ©sus: « LĆ  Ƨa va, ici reviens Ć  la ligne, ici explique mieuxĀ Ā». Je relis le texte avec elles et nous le trouvons comme nous le souhaitionsĀ Ā». Il n’est pas surprenant que Chiara nous ait laissĆ© cette phrase comme testamentĀ : « Soyez toujours une familleĀ Ā».    

Urgence Syrie

La guerre civile et les continuelles tensions ont fait de la Syrie un pays ravagĆ©. Il y a ceux qui ont perdu leur travail et qui sont contraints Ć  dĆ©penser leur Ć©pargne pour survivre et se soigner. MĆ©decins, enseignants, et beaucoup de praticiens ont Ć©migrĆ© Ć  l’étranger. Celui qui est restĆ© a bien souvent perdu la maison et a rejoint des quartiers dĆ©jĆ  bien surpeuplĆ©s. Les secteurs pour lesquels il faut agir d’urgence pour la reconstruction future sont ceux qui soutiennent le revenu, l’instruction et l’assistance mĆ©dicale. ActivitĆ©s du programme : 1. Soutien Ć  l’étude et Ć  la formation scolaire – Homs et Damas – Ɖcole des devoirs, assistance Ć  l’étude, repas et fournitures matĆ©rielles didactiques pour 220 jeunes ; 2. Ɖcole EHIS pour sourds et muets – Alep – Cours scolaires et activitĆ©s extra pour 75 enfants ; 3. Cours professionnels – Alep – Cours d’artisanat traditionnel syrien ; 4. Assistance sociale et sanitaire – Homs et Kafarbo – AccĆØs aux soins mĆ©dicaux pour les malades du cancer (chimiothĆ©rapies et complĆ©ments alimentaires), soutien pour l’exĆ©cution d’interventions chirurgicales, soutien pour les malades qui souffrent d’insuffisance rĆ©nale, soutien Ć©conomique pour d’autres services mĆ©dicaux (radiographies, analyses…), soutien psychologique ; 5. Soutien au revenu familial – Kafarbo, Homs, Alep et Damas -. Octroi mensuel de subsides financiers pour l’alimentation, les dĆ©penses du loyer/de la restructuration, support de soins mĆ©dicaux. Le dĆ©roulement des activitĆ©s garantit le travail d’ environ 70 personnes entre enseignants, opĆ©rateurs sociaux, formateurs et assistants et implique environ 50 volontaires. Lieux Kafarbo – Homs – Alep – Damas BĆ©nĆ©ficiaires 200 familles pour le soutien au revenu – 114 malades pour assistance mĆ©dicale – 295 jeunes pour l’assistance Ć  l’étude et Ć  la formation CoĆ»ts du programme CoĆ»t total € 293.138,33 – Contribution demandĆ©e Ć  l’AMU : € 241.586,20 Pour soutenir le programme : Actions pour un Monde Uni ONLUS (AMU) – Banca Popolare Etica IBAN : IT16 G050 1803 2000 0001 1204 344 Code SWIFT/BIC : CCRTIT2184D Actions Familles Nouvelles ONLUS (AFN) – Banca Prossima IBAN : IT55 K033 5901 6001 0000 0001 060 Code SWIFT/BIC : BCITITMX Communication : Programme Urgence Syrie Les montants versĆ©s sur les deux comptes courants pour Urgence Syrie seront gĆ©rĆ©s conjointement par AMU et AFN.