Mouvement des Focolari
Prisons en Italie, dƩvelopper la relation

Prisons en Italie, dƩvelopper la relation

Ā«Je dois raconter un fait parmi tant d’autres. Les jeunes sont dans le couloir et se promĆØnent. L’un des nĆ“tres voit un nouvel arrivĆ©. Il a les yeux Ć©pouvantĆ©s, immobile. Le nĆ“tre s’approche et lui demande: ā€œQu’est-ce qu’il y a?ā€ L’autre reste muet. Il le comprend trĆØs bien: c’était aussi son expĆ©rience. Il lui: ā€œallez, viens dans ma cellule que je t’offre un bon cafĆ©!ā€. Pendant qu’il le lui prĆ©pare, il continue: ā€œregarde! Ici on est bien, aujourd’hui il y a du soleil et puis tu as trouvĆ© un ami, que veux-tu de plus dans la vie?ā€. Le jour des visites ils sont, par hasard, tous les deux dans la mĆŖme chambre. Le fils et la femme du nouvel arrivĆ© se lĆØvent et vont le remercier pour le bien qu’il a fait Ć  leur parentā€.

C’est ce que raconte P.B. qui œuvre en tant que volontaire dans la prison de Padoue, tĆ©moignage d’une dignitĆ© que diverses histoires mettent en valeur et qui naĆ®t de petits gestes quotidiens. Elle a Ć©tĆ© recueillie au cours d’un laboratoire, le premier, pour les opĆ©rateurs des prisons en Italie organisĆ© par le Mouvement HumanitĆ© Nouvelle (Focolari) avec le rĆ©seau internationale Communion et Droit (C et D). La rencontre s’est tenue les 9 et 10 novembre dernier Ć  Castelgandolfo (RM).

Cinquante personnes, parmi eux des volontaires carcĆ©raux, Ā des enseignants, un assistant social, une ex prisonniĆØre, un magistrat de surveillance, un ex prĆ©sident du tribunal maintenant Ć  la retraite. Il y a aussi un prĆŖtre anglican avec sa femme, qui, avec d’autres veutĀ  approfondir le thĆØme. Ce sont eux les acteurs de ce premier sĆ©minaire: laboratoire oh combien actuel vue la situation carcĆ©rale que vit l’Italie, et que le PrĆ©sident de la RĆ©publique Giorgio Napolitano a rĆ©cemment dĆ©noncĆ©e.

Quelques chiffres : 45.647 places dans les prisons pour 65.831 prisonniers, plus de 20.000 personnes en excĆØs qui doivent purger leur peine dans des situations humainement invivables Ć  cause du manque d’espace et des normes hygiĆ©niques Ć©lĆ©mentaires: sans parler des violences et des abus qu’ils subissent ouvertement dans ces milieux. Comment rĆ©pondre Ć  cet Ć©tat de choses?

ā€œNous avons essayĆ© d’entrer dans la souffrance et, quelquefois, l’impuissance humaine face Ć  ces situationsā€ – raconte Francesco Giubilato, assistant social – ā€œnous avons misĆ© sur l’essentiel: la personne et la relation. La personne avec ses souffrances, ses besoins et les attentes du prisonnier, du geĆ“lier, de l’opĆ©rateur carcĆ©ral jusqu’à leur famille et la communautĆ©. La relation, la vraie, celle qui allĆØge la solitude et la souffrance et qui quelquefois guĆ©rit. Relation attentive au besoin et crĆ©ative de solutions tout en respectant la normeā€.

Le programme du laboratoire a mis en Ć©vidence les diffĆ©rentes expĆ©riences qui existent en Italie pour rĆ©pondre Ć  cette situation. Comme G.D. qui a vĆ©cu un an de service civil avec l’association ā€œLa fraternitĆ©ā€ Ć  l’intĆ©rieur de la prison de Montorso Ć  VĆ©ronne et maintenant il continue Ć  se mettre Ć  la disposition de l’Association dans le Centre d’écoute pour les familles des prisonniers et pour les nĆ©cessitĆ©s des ex prisonniers. Ou comme Alfonse Di Nicola, qui travaille dans les prisons romaines. Ces expĆ©riences ont mis en Ć©vidence la rĆ©alitĆ© critique, liĆ©e aussi Ć  la difficultĆ© de relations entre tous les sujets en prĆ©sence, et en mĆŖme temps qui dĆ©montre comment l’interaction, si elle est vĆ©cue dans la dimension de la fraternitĆ©, peut changer radicalement les personnes et le milieu.

Gianni Caso, PrĆ©sident Adjoint Honoraire Ć©mĆ©rite de la Cour de Cassation, a ouvert un autre front : celui de l’information. Information vĆ©ritable, honnĆŖte qui fait grandir la conscience des citoyens et qui la remue jusqu’à faire ou modifier la loi et son application pour une meilleure justice, Ć©quitable et respectueuse de la dignitĆ© humaine.

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Rod Gorton: s’aimer rĆ©ciproquement, faĆ®te de la charitĆ©

Rod Gorton, focolarino mariĆ©, nous a quittĆ©s le 14 novembre, suite Ć  un accident, alors qu’il accomplissait un acte d’amour. NĆ© Ć  Boston (Ɖtats-Unis) en 1933, il a connu l’idĆ©al de l’unitĆ© dans les annĆ©es 60. Son enfance a Ć©tĆ© marquĆ©e par la sĆ©paration de ses parents: “ƀ six ans, je me retrouvais sans pĆØre et, Ć  cause du milieu familial, sans Dieu”. Durant cette pĆ©riode, sa passion pour la musique l’aide. ƀ 20 ans, il entre Ć  l’AcadĆ©mie navale pour devenir Officier de la Marine des Ɖtats-Unis. Le rĆØglement prĆ©voit l’obligation de suivre les cĆ©lĆ©brations dominicales dans une Ć©glise Ć  choix et c’est ainsi que Rod entend parler de Dieu pour la premiĆØre fois. Les premiĆØres questions jaillissent et il se demande: “Sont-ils tous fous? Ou est-ce moi qui suis fou?” AprĆØs une recherche pleine de doutes, il se rend compte qu’en son for intĆ©rieur quelque chose a changĆ©: “Je croyais!” Mais il dĆ©couvre vite les contradictions de sa nouvelle vie, parce qu’il ne trouve personne qui prend l’Évangile au sĆ©rieux. Devenu officier de la Marine, il commence Ć  voyager Ć  travers le monde. Il est attirĆ© par les missionnaires qu’il rencontre dans diffĆ©rents pays et, aprĆØs quatre ans, il entre au sĆ©minaire pour devenir prĆŖtre et missionnaire. Mais il est encore en recherche… Dans le journal Living City, trouvĆ© par hasard, il lit un texte de Chiara Lubich: “Si tu veux conquĆ©rir une ville Ć  l’amour du Christ… Prends avec toi des amis animĆ©s des mĆŖmes sentiments, unissez-vous au nom du Christ… Promettez-vous un amour incessant et inĆ©branlable…” VoilĆ  ce qu’il avait cherchĆ© toute sa vie. Il y trouve aussi l’invitation Ć  une Mariapolis. LĆ , il est fortement touchĆ© par la rĆ©alitĆ© de famille qui est expĆ©rimentĆ©e entre tous: “Blancs, noirs, jaunes, jeunes, sĆ©niors, riches, pauvres… l’Évangile Ć©tait Ć  la base de tout, pour eux tous.” En novembre 1966, il part pour la citĆ©-pilote de Loppiano où, pendant six ans, il fait partie du groupe de musique Gen Rosso. Il sait jouer de la guitare acoustique, de la trompette et de l’harmonica. Faisant allusion aux promesses Ć©vangĆ©liques, il Ć©crit: “LĆ  j’ai trouvĆ© le centuple de pĆØres, de frĆØres, de maisons et, en plus, j’ai rencontrĆ© mon Dieu: JĆ©sus dans son abandon. Lui [qui a transformĆ© la douleur en amour] a illuminĆ© chaque pourquoi de ma vie et, en outre, j’ai trouvĆ© en Lui la ‘clĆ©’ pour former une famille”. Avec simplicitĆ© et sincĆ©ritĆ©, Rod est toujours en donation, trĆØs attentif aux besoins de chacun, des caractĆ©ristiques qu’il a conservĆ©es toute sa vie. Un jour, il rencontre Mazia, de l’Autriche. “Avec peu de mots, nous nous sommes compris; nous avions tous les deux la mĆŖme flamme dans le cœur: former une famille pour Dieu.” Et il Ć©crit Ć  Chiara Lubich: “Parce que j’ai d’abord dit oui Ć  Dieu, je peux dire oui Ć  Mazia”. Rod et Mazia se marient en janvier 1972 au Centre du Mouvement, Ć  Rocca di Papa, lors d’une rencontre de focolarini mariĆ©s. Parmi les tĆ©moins de mariage, Igino Giordani, Spartaco Lucarini et Chiara, qui donne Ć  la nouvelle famille la Parole de Vie suivante: “Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimĆ©s” (Jn 13,34). De leur mariage naissent Cielo, Clarence, Sara, Peter, Giovanna et Pina. Toujours disponibles et gĆ©nĆ©reux, ils donnent sans compter de leur temps pour les nombreuses initiatives de la citĆ©-pilote de Loppiano, où ils rĆ©sident, surtout engagĆ©s Ć  accompagner les centaines de familles qui y sĆ©journent temporairement. De nombreuses personnes sont touchĆ©es par leur amour et par leur tĆ©moignage. “Maintenant, pensons Ć  Rod dans la joie infinie – Ć©crit Maria Voce – certains que, lĆ -haut, il continuera Ć  accompagner Mazia et ses enfants qu’il a tant aimĆ©s.” Pensons aussi qu’il accompagnera nous tous qui sommes en chemin pour travailler, comme il l’a fait, pour la fraternitĆ© universelle.

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PƩrou: une Ʃcole sur les Andes

ā€œDĆ©part de Lima, avec en main un feuillet sur lequel un ami m’avait marquĆ© les Ć©tapes principales du parcours: Trujillo, Cajamarca, Celendin et Ć  la fin BolĆ­var. En tout 31 heures de voyage, les 12 derniĆØres sur des routes de terre battue. La camionette, peine de personnes entassĆ©es sur les sacs de riz et autres, arrive Ć  destination a 22h le soir. Pendant que nous descendons, un groupe de gens entonne des chants; cela ressemble Ć  un commitĆ© d’accueil et je me rends compte avec grande stupeur qu’ils sont lĆ  pour moi! Les derniĆØres heures de voyage, je les avais faites dans l’obscuritĆ©, sans me rendre compte où je me trouvais. Le matin suivant, quand je me rĆ©veille, je me trouve face Ć  un panorama merveilleux. Je me dis Ć  moi-mĆŖme: je suis arrivĆ© au paradis!ā€.

C’est Walter Cerchiaro, italien, qui raconte Ƨa, il est au PĆ©rou depuis 6 ans. Depuis son premier voyage il s’est rendu d’autres fois Ć  Bolivar pour rencontrer la communautĆ© du mouvement des Focolari. Maintenant ils ont arrangĆ© certaines route et le voyage ne dure que 25 heures!

Dans ce village Ć  3.200 mĆØtres d’altitude un nouveau projet de l’AMU (Action pour un Monde Uni sans but lucratif). Les habitants de Bolivar sont sur les 2.500, et le mĆŖme nombre rĆ©parti dans les 30 communautĆ©s sur un territoire trĆØs Ć©tendu. Le curĆ© de Bolivar, Don EmĆ©tĆ©rio, prĆŖtre ā€œde frontiĆØreā€ et auteur du projet, va leur rendre visite une ou deux fois par an. Quelquefois il a besoin de 2 jours de mulet, ici l’équivalent de la voiture (Ć  Bolivar les voitures se comptent sur les doigts d’une main).

ā€œCertaines personnes vivent d’agriculture, raconte Walter. Ils cultivent des pommes de terre, du foin pour les animaux; on trouve quelques vaches Ć  lait. Il y en a qui trouvent des postes de travail dans la fonction publique(Ć©cole, mairie) mais la majeur partie des adultes va chercher du travail sur la cĆ“te: les hommes comme paysans,Ā  les femmes au service de certaines familles. La consĆ©quence de cette situation saute aux yeux: Ć  Bolivar il n’y a que des enfants et des personnes Ć¢gĆ©es.ā€

ā€œDon EmĆ©tĆ©rio connaĆ®t tout le monde et s’est rendu compte que beaucoup d’enfants n’allaient pas Ć  l’école publique. La raison est Ć©vidente: les parents vivent dans des chacras (petits lopins de terre) et on a besoin de force pour le travail, mĆŖme les bras des enfants. Il y a deux ans le curĆ© a lancĆ© une Ć©cole dans les locaux de la paroisse. Il a fait un travail minutieux, famille par famille, assurant qu’il aurait mĆŖme donnĆ© un repas aux enfants. Par la suite il a louĆ© une maison parce qu’il n’y avait pas assez de place; en peu de temps les enfants sont passĆ©s Ć  80! Certains font chaque jour des heures et des heures de route Ć  pied pour venir.

Au PĆ©rou le gouvernement se charge du salaire des enseignants mĆŖme dans les Ć©coles privĆ©es, si l’on donne des garanties adĆ©quates; l’école reƧoit donc ces subsides. Il faut cependant stabiliser et assurer le bon dĆ©roulement des activitĆ©s scolaires, et le fait d’avoir des locaux en location ne facilite pas les choses. Par exemple, aprĆØs les 3 premiers mois d’activitĆ©, il a fallu changer de maison, parce que le propriĆ©taire en avait besoin. Le projet a comme but de garantir la continuitĆ© des activitĆ©s scolastiques; voilĆ  pourquoi une nouvelle Ć©cole sera construite, où il y aura 11 salles plus le secrĆ©tariat. Environ 250 enfants et ados pourront la frĆ©quenter, elle comprendra Ć©cole primaire et secondaire. Le terrain pour la construction existe dĆ©jĆ , c’est celui de la paroisse. Il est assez grand et s’y prĆŖte trĆØs bienā€.

ā€œElle ne faitĀ  pasĀ  concurrence Ć  l’école publique parce qu’on est bien conscient de ne pas rĆ©ussir Ć  prendre tout le monde. Le personnel disponible n’est pas suffisant pour pouvoir aller de famille en famille et faire le travail de sensibilisation qu’a fait don EmĆ©rĆ©rioā€.

ā€œEnsuite – conclut Walter – on entrevoit dĆ©jĆ  un autre but. Il y a une bande de territoire plus ample et Ć©loignĆ©e,Ā  d’où les enfants ne peuvent pas aller Ć  l’école mĆŖme s’ils marchent de longues heures. Pour eux il serait nĆ©cessaire d’avoir un endroit protĆ©gĆ©, une maison-famille qui les abrite, avec du personnel qualifiĆ©. Un rĆŖve? Peut-ĆŖtre, ou, plus simplement, une seconde phase du projet. Nous verrons!ā€

Source: AMU nouvelle n. 4/2013

Info: www.amu-it.eu

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Urgence Philippines/2

On compte encore les victimes, les dĆ©placĆ©s et les blessĆ©s que la tempĆŖte Hayan a laissĆ© derriĆØre elle dans beaucoup de localitĆ©s des Philippines. ā€œA Manilles nous avons eu un vent trĆØs fort qui a fait sauter le toit des habitations. Nombre de personnes ont leurs maisons dĆ©truites,Ā  mais cela n’est rien par rapport Ć  ce qui s’est passĆ© Ć  Tacloban City et Cebu City. Nous sommes en train de faire quelque chose de concret pour euxā€.

C’est Tita qui Ć©crit, point de rĆ©fĆ©rence du projet Bukas Palad de AFN (Sans but lucratif), qui se trouve dans les quartiers de Tramo et Tambo de la capitale. NĆ© en 1987 grĆ¢ce Ć  un groupe de mĆ©decins, dentistes et infirmiers des Focolari, en collaboration avec des personnes du coin, il mĆØne actuellement 12 programmes diffĆ©rents de dĆ©veloppement pour l’enfance (l’école maternelle et Ć©lĆ©mentaire, l’alimentation, les suivis sanitaires, activitĆ©s rĆ©crĆ©atives).Ā  Il est aussi offert aux familles une assistance,Ā  un accompagnement psychologique, microcrĆ©dit pour une amĆ©lioration de l’habitat et il gĆØre un centre social avec dispensaire et laboratoire de diffĆ©rents genres. ā€œNous irons distribuer dans les villes de Sigma et Aklan: nourriture, vĆŖtements, biens de premiĆØres nĆ©cessitĆ©s, Ć©crit Ding, focolarine de Cebu. Nous avons pensĆ© qu’il Ć©tait important de faire dĆ©marrer au plus vite la reconstruction des maisons, qui ont Ć©tĆ© complĆØtement dĆ©truites dans ces deux villesā€. Une action qui continuera grĆ¢ce Ć  la collaboration de Action pour Familles Nouvelles et Action pour un Monde Uni.

ā€œNous voulons informer les bienfaiteurs des enfants de Soutien Ć  Distance de Tambo, Tramo, Sulyap et La Union – continueĀ  Tita – qu’heureusement Metro Manilles et Luzon ont Ć©tĆ© Ć©pargnĆ©s du typhon. Nos communautĆ©s locales sont en train d’aider les victimes par des initiatives variĆ©es: un signe concret d’amour et de solidaritĆ© entre tousā€.

Nous Ć©tions Ć  peine en train de nous remettre du tremblement de terre qu’arrive ce terrible typhon!ā€ Ć©crit Gina, du projet de solidaritĆ© de Mabolo, toujours Ć  Cebu. Le typhon a touchĆ© plus particuliĆØrement l’île de Leyte et Samar produisant un vrai dĆ©sastre. Les morts ne se comptent plus… et il manque de tout, tout!! Nous prions que les aides arrivent et qu’elles puissent ĆŖtre distribuĆ©es, parce que les routes sont impraticables. A Tacloban, le chef-lieu de l’île de Leyte, il y a beaucoup de membres des Focolari. Nous remercions Dieu de les dĆ©couvrir petit Ć  petit vivants!ā€

ā€œOn n’a pas de nouvelles par contre de certaines personnes – fait savoir Alessandra, elle aussi focolarine de Cebu – mais les recherches avancent. Ce n’est pasĀ  facile parce qu’il n’y a pas de communications, de moyens de transport et pas de sĆ©curitĆ©. Les gens sont dĆ©sespĆ©rĆ©s et beaucoup ont pris d’assaut les magasins pour prendre de la nourriture et des biens dont ils ont besoin. Mon expĆ©rience la plus forte est celle de partager tout Ć  cĆ“tĆ© de moi la souffrance de tant de personnes, l’attente douloureuse de ne pas avoir de nouvelles des gens de sa famille, la perte de tout. Sur ce fond de tableau, ce qui Ć©merge c’est l’amour fort qui nous lie, l’aide concret que nous pouvons donner les uns aux autres.ā€

A Tagaytay, Salib est le point de rĆ©fĆ©rence du projet qui offre nourriture, prĆ©vention et soins mĆ©dicaux; une Ć©cole maternelle aussi marche bien et un centre social: ā€œGrĆ¢ce Ć  toutes les priĆØres, Ć  commencer par celles du Saint PĆØre, nous sommes tous sains et saufs. Beaucoup ont tout perdu, et il manque l’eau et la nourriture.

ā€œA Davao, sud des Philippines, nous allons tous bien, rassure Mercy, qui coordonne le projet du quartier de San Isidor. Nous avons su ce matin que certains de nos amis sont saufs, mais nous n’avons pas encore de nouvelles de tout le monde…ā€

Pour ceux qui veulent faire arriver leur propre aide:

Association Action pour un Monde Uni

Banca Popolare Etica, filiale de Rome.

IBAN: IT16G0501803200000000120434

SWIFT/BIC CCRTIT2184D

Motif: Urgence typhon Haiyan Philippines

Action pourĀ FAMIGLIE NUOVE Onlus

Compte bancaire n° 1000/1060

BANCA PROSSIMA

Cod. IBAN: IT 55 K 03359 01600 100000001060

Cod. Bic – Swift: BCITITMX

MOVIMENTO DEI FOCOLARI A CEBU

Motif : Urgence typhon Haiyan Philippines

METROPOLITAN BANK & TRUST COMPANY

Cebu – Guadalupe Branch

6000 Cebu City – Cebu, Philippines

Tel: 0063-32-2533728 Account name bancaire:Ā  WORK OF MARY/FOCOLARE MOVEMENT FOR WOMEN

Intitulé du compte bancaire.:  398-2-39860031-7

SWIFT Code:Ā  MBTCPHMM

Motif:Ā Ā Help Philippines– Typhoon Haiyan

Email:Ā focolaremovementcebf@gmail.com

Tel. 0063 (032) 345 1563 – 2537883 – 2536407

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Visite du pape FranƧois au Quirinale

La nouvelle de la visite du pape FranƧois Ć  l’Etat italien, le 14 novembre 2013, où il a Ć©tĆ© accueilli par le prĆ©sident de la RĆ©publiique italienne Giorgio Napolitano, a fait la une des journaux du monde entier. Le climat de la rencontre au palais du Quirinale a aussi Ć©tĆ© marquĆ© par la simplicitĆ©, l’amitiĆ© cordiale et les valeurs partagĆ©es que les deuxĀ  discours ont mis en Ć©vidence, a Ć©tĆ© soulignĆ© sous diffĆ©rentes intonations par les mĆ©dias internationaux.

Il faut remarquer la participation de la sociƩtƩ civile.

Cette visite a attirĆ© l’intĆ©ret des citoyens, la preuve: les centaines de personnes qui ont saluĆ© en fĆŖte l’entrĆ©e au palais prĆ©sidentiel de la voiture papale. ƀ l’intĆ©rieur, Ć  accueillir le pape FranƧois, une dĆ©lĆ©gation du gouvernement, des reprĆ©sentants du monde des entreprises, acadĆ©miciens et quelques personnalitĆ©s reprĆ©sentant le monde de la solidaritĆ©, actifs dans des projets pour les pauvres, les gens qui souffrent, les plus petits.

Pour le mouvement des Focolari Maria Voce et Giancarlo Faletti Ʃtaient prƩsents.

ā€œTout s’est passĆ© de maniĆØre officielle et en mĆŖme temps dans une atmosphĆØre cordiale – a dit Maria Voce Ć  chaud -. J’ai particuliĆØrement appĆ©ciĆ© la salutation du prĆ©sident Napolitano, autant lorsqu’il a exprimĆ© sa gratitude au pape FranƧois pour sa capacitĆ© particuliĆØre d’arriver au coeur des hommes, que pour la dimension personnelle des rapports qu’il Ć©tablit. Il a tenu Ć  souligner aussi l’hĆ©ritage chrĆ©tienĀ  prĆ©sent dans les valeurs qui ont formĆ© l’Europe, de mĆŖme qu’avoir admis la tragique situation que vit l’Italie dans une crise accentuĆ©e qui ruine la politique.

Il en ressortait que tous attendaient avec confiance un message du Pape qui aurait aidĆ© Ć  dĆ©passer les particularismes en vue du bien commun. Les deux discours, ensuite, montraient que nous sommes face Ć  des questions qui nous interpellent ensemble et pour lesquelles mĆŖme les rĆ©ponses sont communes, mĆŖme si les milieux sont diffĆ©rents et les mĆ©thodesĀ  diversesā€.

De son cĆ“tĆ© le coprĆ©sident Faletti a soulignĆ© l’impression de s’être trouvĆ© Ć  l’intĆ©rieur ā€œd’une page de l’histoire de l’humanitĆ©, liĆ©e sans doute Ć  l’histoire italienne. Il Ć©tait Ć©vident, comme les paroles et le tĆ©moignage de Napolitano et du pape FranƧois l’ont soulignĆ©, que c’est et ce sera fondamentalement la capacitĆ© de se mettre en dialogue qui pĆØsera sur l’histoireā€.

ā€œRegarder chaque personne, une Ć  la foisā€, a mis en Ć©vidence le Chef de l’Etat reconnaissant par lĆ  le ā€œcaractĆØre distinctifā€ de la mission pastorale du pape FranƧois, une ā€œforte considĆ©ration pour la personneā€, savoir ā€œcommuniquer avec les gens simplesā€, transmettre ā€œĆ  chacun et Ć  tout le monde les valeurs du message chrĆ©tienā€, ā€œsurtout celui de l’amour pour les autresā€, pour combattre ā€œl’élargissement de l’égoĆÆsme, de l’insensibilitĆ© sociale, du culte sans scrupule du propre intĆ©rĆŖt personnelā€.

En conclusion, le souhait du pape FranƧois pour l’Italie: que le pays ā€œpuisant dans son riche patrimoine de valeurs civiles et spirituellesā€, sache trouver ā€œla crĆ©ativitĆ© et la concorde nĆ©cessaires Ć  son dĆ©veloppement harmonieux, pour promouvoir le bien commun et la dignitĆ© de chaque personne et offrir dans un consensus international son aide pour la paix et la justiceā€.

Discours du Pape Francis: Lire le texte intƩgral


				
					
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Voyage Ć  Cuba

Cuba est un trĆØs beau pays. On y respire l’air d’un pays florissant dans les annĆ©es 50. A part quelques bĆ¢timents et quelques quartiers restaurĆ©s au centre de La Havane de d’autres villes, en se promenant dans les rues on remarque un Ć©tat d’abandon.Ā Ā»

Agostino et Marisa racontent quelque chose de leur voyage Ć  Cuba. C’est une famille des Focolari de Vicenza qui, aprĆØs avoir vĆ©cu 11 ans en RĆ©publique Dominicaine, rĆ©side maintenant prĆØs de Rome.

« Nous pourrions dire que nous avons vĆ©cu ces jours-lĆ  Ć  Cuba constamment dans l’émotion Ć  cause de l’authenticitĆ© de la vie que nous avons trouvĆ©e chez ces personnes. Vie hĆ©roĆÆque oserions-nous dire, Ć  cause de la situation où ils se trouvent. Une famille nous a racontĆ© qu’avec peine ils sont arrivĆ©s Ć  mettre de cĆ“tĆ© 20$ pour acheter une paire de chaussures Ć  l’un des enfants. Un samedi aprĆØs midi ils Ć©taient sortis pour les acheter mais Ć  ce prix-lĆ  ils n’avaient rien trouvĆ© qui vaille la peine et ils avaient dĆ©cidĆ© de renoncer Ć  ce moment-lĆ . De retour chez eux, ils ont rencontrĆ© une famille trĆØs pauvre, papa, maman et un enfant dont les chaussures Ć©taient en piĆØces. Ils se sont regardĆ©s, et ensemble ils ont dĆ©cidĆ© de donner une partie de cet argent pour les chaussures de cet enfant-lĆ . Quelques jours plus tard la grand-mĆØre est venue leur rendre visite avec une enveloppeĀ ; elle avait reƧu de l’argent de sa famille et elle avait pensĆ© partager avec eux pour leurs besoins. C’était justement la somme qui manquait pour pouvoir acheter les chaussures Ć  leur enfant.

« Nous avons parcouru environ 3.000 km en utilisant des moyens de transports les plus variés ; dans les villes nous allions à pied, à bicyclette, en calèche et cheval, ou en bicy-taxi.

nous avons rencontrĆ© des groupes de familles, mĆŖme des fiancĆ©s, pour approfondir la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, en centrant l’attention surtout sur la vie de famille. Parmi les prĆ©sents il y avait ceux qui n’avaient pas de foi religieuseĀ ; mais c’étaient justement eux qui soulignaient que cette spiritualitĆ© est pour tout le monde.

« Nous avons dĆ©jeunĆ© et dĆ®nĆ© chez beaucoup de familles amies. Quelle belle expĆ©rience d’entrer dans leur maison et partager leur vieĀ ! Ils nous ont racontĆ© plusieurs Ć©pisodes de leur amour concret. Comme cette famille qui est allĆ©e trouver un couple qui venait d’avoir un enfantĀ ; il s’est rendu compte que le sucre qu’ils reƧoivent chaque mois du gouvernement,Ā  allait manquerĀ ; en acheter leur aurait coĆ»tĆ© trop cher.Ā  RentrĆ©s chez eux, ils ont pris tout ce qui leur restait en sucre et le leur ont apportĆ©. Ce couple tout surpris s’est exclamé : « mais et vous comment allez vous faire maintenantĀ ?Ā Ā». Le soir mĆŖme la grand-mĆØre a frappĆ© Ć  la porteĀ ; elle leur apportait du sucre qu’elle ne pouvait pas manger Ć  cause de sa santĆ©.

« En essayant de partager les joies et les peines de nos nouveaux amis, nous avons compris pourquoi cette spiritualitĆ© est nĆ©e durant une pĆ©riode de guerre. Chiara Lubich de fait n’a pas attendu « des temps meilleursĀ Ā» pour commencer Ć  aimer dans les faits, mais elle a commencĆ© justement au milieu des difficultĆ©s. Cela a confirmĆ© qu’il est possible de vivre l’évangile dans toutes les situations.Ā Ā»

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Lorsque l’Évangile est vĆ©cu/2

Ensemble c’est possible

Certains de mes camarades du lycĆ©e venant des banlieues, d’un Ć©tat de marginalisation, avaient fait les pires expĆ©riences. J’ai vĆ©cu une premiĆØre annĆ©e difficile, isolĆ©. AprĆØs ĆŖtre devenu ami avec un jeune qui, comme moi, voulait vivre en tant que chrĆ©tien, nous nous sommes mis d’accord pour nous tourner surtout vers les camarades les plus pauvres ou submergĆ©s par de graves problĆØmes. En face de notre Ć©cole, il y avait une communautĆ© de personnes handicapĆ©es. Nous avons perƧu que nous devions aller chez eux pour les aider et les faire sentir moins seuls et malheureux, et nous avons intĆ©grĆ© dans cette expĆ©rience certains de nos camarades. Les deux derniĆØres annĆ©es de lycĆ©e ont vraiment Ć©tĆ© riches en expĆ©riences belles pour tous. (G.Z. – Italie)

La plus belle des photos

Je suis photographe professionnel et j’ai toujours tout regardĆ© avec l’œil du maĆ®tre. J’ai toujours regardĆ© les personnes et les choses qui m’entouraient comme si elles m’appartenaient. Qu’est-ce que Dieu avait Ć  voir avec la photographie? Pourtant, quelque chose ne me satisfaisait plus dans mon travail. Un jour, Ć  un congrĆØs, j’allais prendre la plus belle photo de ma vie (nous les photographes pensons toujours ainsi!), lorsque quelqu’un me touche l’épaule en m’appelant par mon nom. C’est presque un dilemme: je photographie ou je rĆ©ponds Ć  qui peut avoir besoin de moi Ć  ce moment-lĆ ? Un instant d’indĆ©cision, et je laisse l’objectif. Une joie profonde m’envahit. (M.T. – Argentine)

Deux sacs

Dans la rue, nous avons rencontrĆ© une jeune dĆ©sespĆ©rĆ©e: sa mĆØre Ć©tait partie en lui laissant de l’argent seulement pour trois jours, alors que plus d’une semaine Ć©tait dĆ©jĆ  passĆ©e et elle n’était pas encore revenue. Nous avons dĆ©cidĆ© de l’aider, lui donnant tout ce que nous avions avec nous Ć  ce moment-lĆ . Elle Ć©tait Ć©tonnĆ©e et heureuse de ce geste, parce qu’ainsi elle a pu donner Ć  manger Ć  ses deux frĆØres. ArrivĆ©s Ć  la maison, des sœurs religieuses sont venues nous rendre visite avec deux sacs pleins d’aliments pour nous: beaucoup plus de ce que nous avions donnĆ©. Nous avons vu rĆ©alisĆ©e la phrase de l’Évangile: “Donnez et vous recevrez”. (O.M.F. – Bolivie)

Source: L’Évangile du jour, novembre 2013, CittĆ  Nuova Editrice.

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Afrique: Pris par le mystĆØre

ā€œJ’ai aimĆ© la pluie torrentielle et le vent des ouragans qui plombent Ć  l’improviste sur l’équateur au mois de mars, emportant de sa furie tout ce qu’il rencontre. C’est une furie qui fait justice et rĆ©tablit l’équilibre dans ce morceau de crĆ©ation: les branches d’un arbre qui ont trop grandi Ā se brisent; les palmiers devenus trop hauts, s’affaissent ne laissant qu’un moignon… comme une borne funĆ©raire; les nids mal fixĆ©s s’envolent dans la riviĆØre comme aussi certains toits de maison; les tonnerres et les Ć©clairs, qui se succĆØdent toujours plus forts, semblent s’en prendre Ć  quelqu’un; l’eau pĆ©nĆØtre avec le vent par les portes, les fenĆŖtres, les toits…

C’est la nature qui arrive, qui ramĆØne Ć  l’origine l’œuvre des crĆ©atures, qui rappelle Ć  tout le monde que nous sommes nus et que rien ne nous appartient… cette force m’est toujours apparue comme un retour bĆ©nĆ©fique aux origines. Elle ne me faisait pas peur, et mĆŖme elle me donnait la paix. C’était comme une rencontre renouvelĆ©e avec le CrĆ©ateur qui t’enlĆØve le superflu pour te rappeler que tout est vanitĆ©.
ā€œJ’ai aimĆ© la boue qui, dans la saison des pluies, est la rĆ©alitĆ© prĆ©sente partout avec laquelle tu dois faire face, que tu marches Ć  pied ou que tu coures en voiture. Toute chose que tu touches tu y laisses l’empreinte rougeĆ¢tre de la boue qui t’accompagne – ou qui devient une obsession, si tu ne l’aimes pas: les livres, les chaussures, les vĆŖtements… jusque mĆŖme le pain et les cheveux. Mais, si tu l’aimes, elle te fait sourire, devient ton amie.

de gauche Ć  droite: Lucio dal Soglio, Georges Mani, Dominic Nyukilim, Teresina Tumuhairwe, Benedict Murac Manjo, Marilen Holzhauser, Fr Adolfo Raggio,
Nicolette Manka Ndingsa

ā€œJ’ai aimĆ© la poussiĆØre. Si l’on n’en a pas fait l’expĆ©rience on ne peut savoir ce qu’est la poussiĆØre en Afrique. La poussiĆØre pendant la saison sĆØche se trouve dans l’atmosphĆØre. C’est le dĆ©sert qui arriveĀ  avec sa menace prĆ©monitoire: l’harmattan, le vent trĆØs violent qui balaie la zone sub-saharienne d’octobre Ć  mars, voilant le soleil, enveloppant hommes et choses en un nuage de poussiĆØres rayonnant de chaleur et aveuglant de lumiĆØre. C’est la poussiĆØre, celle de la route, des champs secs, que l’harmattan soulĆØve et se confond avec elle, qui fait du crƩƩ une boule enflammĆ©e. Ā La tentation est celle de se rebeller, de s’enfuir, de se cacher n’importe où, de protester. Mais protester auprĆØs de qui? Se cacher, mais où? Comme d’habitude l’unique protestation possible est contre soi-mĆŖme: il faut changer son regard, aimer la poussiĆØre. Je l’appelais la poussiĆØre ā€œstĆ©rileā€, je la laissais entrer dans mes narines et mes bronches. SĆ»r qu’elle ne pouvait faire mal, parce qu’elle Ć©tait … stĆ©rile. Je l’ai laissĆ©e me sĆ©cher les lĆØvres jusqu’à les fissurer et faire sortir le sang du nez. SĆ»r, c’était ma poussiĆØre d’Afrique!

ā€œJ’ai aimĆ© l’humiditĆ© et la moisissure. La moisissure qui ramollit tout et dĆ©colle jusqu’à la semelle des chaussures. L’odeur de la moisissure grasse et suffocante qui te tombe dessus lorsque tu ouvres l’armoire, que tu emportes sur toi Ā avec ta chemise, que tu respires dans une salle de classe ou dans une Ć©glise. La moisissure est un ā€œcompoundā€ qui englobe toutes les odeurs, c’est la perception permanente de la dĆ©gradation des choses.
Avec le temps j’ai appris Ć  comprendre et Ć  aimer toutes ces choses. En les aimant je me suis dĆ©couvert partie intĆ©grante de ces choses et je n’ai jamais essayĆ© de m’en dĆ©tacherā€.
(Lucio Dal Soglio: ā€œPresi dal mistero, agli albori dei Focolari in Africaā€, Ć©ditions CittĆ  Nuova, Rome, 2013).

Ā Pour informations: 06.947989 (Mouvement des Focolari)

06.96522200 (Editions CittĆ  Nuova)

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Femmes et Eglise, questions Ć  aborder

‘Femme de charisme’ ou ‘femme d’action’. Pourtant, il devrait y avoir la place pour la ‘femme de pensĆ©e’ alors que n’est pas perƧue comme essentielle sa contribution au magistĆØre. Peu de femmes sont impliquĆ©es dans la pastorale familialeĀ ; peu de femmes occupent une chaire de thĆ©ologie et elles sont trĆØs rarement prĆ©sentes dans la formation des prĆŖtres.

« Cette photographie de la situation actuelle est assez exacte. La femme est peu considĆ©rĆ©e sous l’angle de sa contribution Ć  la pensĆ©e, car elle a eu de rares occasions de la dĆ©velopper. Ce n’est que rĆ©cemment qu’elle a Ć©tĆ© admise aux collĆØges pontificaux où l’on Ć©tudie la thĆ©ologie. Il y a eu, certes, des femmes remplies de sagesse et des femmes qui ont apportĆ© une contribution Ć  la pensĆ©e. Ce fut parfois davantage par inspiration directe de l’Esprit-Saint – comme les femmes Ć©minentes qui sont devenues docteurs de l’Église – que pour avoir dĆ©veloppĆ© leur pensĆ©e par l’Ć©tude et la confrontation avec d’autres penseurs. La femme a toujours dĆ» remplir d’autres rĆ“les dans l’Église et dans l’humanité ».

Sur le thĆØme de la femme, FranƧois n’a fait que quelques allusions. Il fait plutĆ“t confiance Ć  la fĆ©conditĆ© des rencontres qu’Ć  des moments spĆ©culatifs. De quel œil verriez-vous l’initiative qu’il pourrait prendre en donnant naissance Ć  un comitĆ© permanent, un F8, formĆ© de femmes qui auraient de grandes responsabilitĆ©s dans l’ÉgliseĀ ?

« Je considĆØre que nous devons encore attendre avant de voir un ‘corpus’ uniquement fĆ©minin Ć  la disposition du magistĆØre de l’Église. De toute faƧon, je prĆ©fĆØre que la femme soit avec les hommes et non pas dĆ©tachĆ©e d’eux pour manifester sa diffĆ©rence. Il est donc utile qu’elle entre dans les organismes de consultation, de rĆ©flexion et de dĆ©cision qui, peu Ć  peu se dĆ©veloppent dans l’Église et qu’elle y fasse entendre la voix fĆ©minine. Je ne pense donc pas Ć  un ‘F8’ mais Ć  un 8, quelles que soient ses caractĆ©ristiques, où sont reprĆ©sentĆ©s hommes et femmes, car chacun a sa spĆ©cificitĆ© et c’est cette spĆ©cificitĆ© qui est utile Ć  l’Église. Un organisme de ce genre m’enthousiasmeraitĀ Ā».

Comment verriez-vous le conclave avec la participation de supĆ©rieurs gĆ©nĆ©raux et de supĆ©rieures gĆ©nĆ©rales d’ordres religieux, ainsi que de prĆ©sidents et de prĆ©sidentes d’ensembles ecclĆ©siaux internationauxĀ ? Serait-ce une reconnaissance pour la femmeĀ ?

« Je voudrais distinguer le conclave en tant qu’assise où se prĆ©pare l’Ć©lection du pape, et le conclave comme moment de vote pour l’Ć©lection du pape. Dans la premiĆØre phase, la prĆ©sence de personnes qui jouent un rĆ“le dans l’Église et peuvent apporter la contribution de leur expĆ©rience me semblerait particuliĆØrement utileĀ ; ce serait une contribution sans aucun doute diffĆ©rente, mais pas moins importante que celle des cardinaux.

D’aprĆØs ce que rapporte le pape Bergoglio, les rĆ©unions prĆ©cĆ©dant l’Ć©lection se sont rĆ©vĆ©lĆ©es dĆ©terminantes pour ses actuelles prises de positions et pour sa maniĆØre de conduire l’Église vers des objectifs prĆ©cis. Si ces analyses avaient mĆ»ri dans un contexte ecclĆ©sial plus large que celui limitĆ© aux seuls cardinaux, je suis sĆ»re que des contributions plus prĆ©cieuses auraient Ć©tĆ© offertes au pape actuel. Ensuite, que ces personnes soient admises Ć  voter pour l’Ć©lection du pape, c’est actuellement secondaire. Nous verrons les Ć©volutions qui adviendront. L’histoire de l’Église est guidĆ©e par l’Esprit-SaintĀ Ā».

Demain, votre portable sonne. C’est le pape FranƧois qui vous invite Ć  le rejoindre pour un dialogue sur “Femme et Ɖglise”. Quels sujets mettriez-vous en prioritĆ© dans cette rencontre avec luiĀ ?

« Comme il nous a parlĆ© de sa grand-mĆØre et de sa maman, je lui demanderais si cette expĆ©rience avec les femmes de sa famille est pour lui source d’inspiration pour ouvrir aux femmes le magistĆØre de l’Église. Bref, j’aimerais qu’il se rĆ©fĆØre Ć  ces exemples familiaux, afin de mettre en lumiĆØre que les femmes peuvent mĆŖme avoir une plus grande influence que celle d’un directeur spirituel ou d’un professeur.

De plus, au cours de son long service pastoral en Argentine, il a sĆ»rement rencontrĆ© beaucoup de femmes, des responsables d’ordre religieux Ć©galement. En effet, ses gestes, sa faƧon d’entrer en relation avec les autres, de se comporter, me font penser qu’il a eu des contacts profonds avec les femmes. Il pourrait s’en remettre Ć  eux aujourd’hui, pour faire ressortir dans l’Église le meilleur des femmesĀ Ā».

Lire l’interview intĆ©grale

Entretien avec Maria Voce publiĆ© dans “CittĆ  Nuova” n.21/2013

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Sophia: Premier doctorat ā€œconjointā€

La grande salle de l’Institut Universitaire Sophia (IUS), le matin du 28 octobre dernier, Ć©tait pleine et en fĆŖte comme pour les grandes occasions. De fait se dĆ©roulait le premier doctorat remis conjointement par deux universitĆ©s acadĆ©miquesĀ : l’UniversitĆ© Pontificale du Latran et la IUS.

Il s’agissait du doctorat en vertu de laquelle Don Stefano Mazzez, salĆ©sien, a obtenu en mĆŖme temps le doctorat en ThĆ©ologie confĆ©rĆ© pas l’universitĆ© du Latran et celui en Culture de l’unitĆ© confĆ©rĆ© par la IUS. Il a proposĆ© avec passion la soutenance de sa thĆØseĀ : « Il les aima jusqu’au boutĀ Ā». Pour une phĆ©nomĆ©nologie thĆ©ologique du non de l’amourĀ : parcours historique et perspectives systĆ©matiquesĀ Ā».

En passant par une rigoureuse et passionnante suite historique qui repropose les empreintes de la pensĆ©e philosophique occidentale depuis ParmĆ©nide Ć  Schelling et celles de la mystique chrĆ©tienne de FranƧois d’Assise Ć  Chiara Lubich, Mazzer arrive Ć  illustrer la nouveautĆ© de l’amour vĆ©cu par JĆ©sus dans son abandon sur la croix en tant qu’ouverture d’un espace nouveau de rapport entre le moi et son autre, en Dieu et dans le monde. Il s’agit – dit-il – de cette ā€œtrinitisationā€ (c’est le terme utilisĆ© par Chiara Lubich) des liens qui, en mĆŖme temps, sont ā€œun don venant de la TrinitĆ© en vertu de l’incarnation du Fils et de sa mort et rĆ©surrectionā€ et ā€œrĆ©elle expĆ©rience de la participation Ć  la vie mĆŖme de Dieuā€ rĆ©pandue sur les relations interpersonnelles.

Pour souligner la valence acadĆ©mique de l’évĆ©nement, le CoprĆ©sident du mouvement des Focolari Ć©tait prĆ©sent, D Giancarlo Faletti, ainsi que l’évĆŖque de Limerick (Irlande) Brendan Leahy, professeur d’EcclĆ©siologie auprĆØs de la IUS, le professeur Andrea Bozzolo, prĆ©sident de la section turinoise de la facultĆ© de thĆ©ologie de l’UPS, parmi d’autres.

Comme l’a soulignĆ© le Recteur de l’IUS, Mgr Piero Coda, l’épaisseur de la recherche et sa qualitĆ© existentielle et interdisciplinaire en plus de celle thĆ©ologique font de la thĆØse de Mazzer, qui sera bientĆ“t publiĆ©e, le dĆ©but le plus heureux et le plus appropriĆ© des doctorats en thĆ©ologie en synergie avec la IUS et la FacultĆ© de thĆ©ologie comme celle du Latran.

De semblables accords de doctorats conjoints se trouvent dĆ©jĆ  en vigueur, avec la FacultĆ© thĆ©ologique de l’Italie centrale (Florence), la FacultĆ© thĆ©ologique des Pouilles (Bari), et la FacultĆ© de thĆ©ologie de San Miguel (Buenos Aires, Argentine).

Source: Institut universitaire Sophia online