Mouvement des Focolari
Augsbourg: le dƩfi lancƩ par Chiara Lubich

Augsbourg: le dƩfi lancƩ par Chiara Lubich

Le 23 octobre 1988, Chiara Lubich recevait le prix “pour la grande fĆŖte de la paix d’Augsbourg”. 25 ans aprĆØs, le 20 septembre dernier, 250 personnes se sont donnĆ© rendez-vous dans la salle du prestigieux Centre de l’Église luthĆ©rienne d’Augsbourg. Parmi les personnes prĆ©sentes, de nombreuses personnalitĆ©s de la vie publique et ecclĆ©siastique, des amis appartenant au rĆ©seau des communautĆ©s chrĆ©tiennes “Ensemble pour l’Europe” et des membres du Mouvement des Focolari. C’est la doyenne Ć©vangĆ©lique-luthĆ©rienne, Susanne Kasch, qui a reƧu et saluĆ© chaleureusement les participants, se dĆ©clarant “fiĆØre parce que vous ĆŖtes venus chez nous”.

Objectif de la rencontre: dresser un bilan sur ce qu’il s’est passĆ© ces 25 derniĆØres annĆ©es. “La vision de la fondatrice des Focolari sur notre ville n’est-elle restĆ©e qu’une prophĆ©tie, ou l’expĆ©rience de ces 25 derniĆØres annĆ©es met-elle en Ć©vidence que, en rĆ©alitĆ©, des pas concrets vers l’unitĆ© et la fraternitĆ© universelle ont Ć©tĆ© faits?” Une question qui Ć©tait au centre de l’évĆ©nement.

En 1988, Chiara Lubich avait mis en Ć©vidence, dans son discours, l’importance d’Augsbourg comme ville de la paix, et avait encouragĆ© tout le monde Ć  dĆ©velopper la fameuse “paritĆ© d’Augsbourg” (entre rĆ©formĆ©s et catholiques) vers un objectif plus Ć©levĆ©: “l’unitĆ© d’Augsbourg”.

AprĆØs un rapport exhaustif de l’engagement concret des Focolari Ć  Augsbourg, dans le domaine social, politique et œcumĆ©nique, le bourgmestre, Dr Kurt Gribl, a pris la parole: “Le seul fait que vous soyez venus ici pour vous interroger sur la maniĆØre dont vous avez correspondu Ć  la vision exprimĆ©e par Chiara Lubich est le signe qu’elle a Ć©tĆ© un exemple…  En rĆ©alitĆ©, Chiara Lubich Ć©tait, en 1988, seulement Ć  la moitiĆ© de son action. Il suffit de penser qu’elle a reƧu, en 1996, le prix UNESCO pour la paix et, en 1998, le prix europĆ©en pour les droits de l’homme. Augsbourg a su reconnaĆ®tre et apprĆ©cier son talent pour la paix. Et il s’est demandĆ©: “Avons-nous rĆ©ussi Ć  rĆ©aliser, comme elle le souhaitait, une vie sociale basĆ©e sur une vie religieuse et chrĆ©tienne?”

Le bourgmestre a Ć©numĆ©rĆ© ce qui a Ć©tĆ© rĆ©alisĆ© dans la ville ces 25 derniĆØres annĆ©es. Parmi de nombreuses actions en faveur de l’unitĆ©, ressortait la grande ouverture vers les rĆ©fugiĆ©s qui trouvent Ć  Augsbourg une seconde patrie. Actuellement, des personnes de 150 provenances diffĆ©rentes vivent dans la ville, qui sont soutenues et aidĆ©es par un rĆ©seau de spĆ©cialistes travaillant dans le secteur de l’immigration.

Pour l’occasion, diffĆ©rents groupes de la ville engagĆ©s dans le social se sont spontanĆ©ment offerts pour hĆ©berger et accompagner les nouveaux rĆ©fugiĆ©s de la Syrie. Ce geste d’accueil a donnĆ© beaucoup de joie au bourgmestre, qui a conclu: “La vision de Chiara Lubich, son message, est tombĆ© sur un terrain fertile… Donc Augsbourg est une ville en chemin vers l’unitĆ©. Un chemin toujours en devenir, et nous n’arrĆŖterons pas de marcher en premiĆØre ligne”.

Augsbourg: le dƩfi lancƩ par Chiara Lubich

Jeunes, Moyen-Orient et un cri pour la paix

L’idĆ©e d’«A shout for peaceĀ» est nĆ©e des jeunes de la Jordanie. Une semaine pour la paix Ć  partir du 7 septembre et, comme conclusion, une soirĆ©e Ć  laquelle inviter tous ses amis. Une idĆ©e bientĆ“t partagĆ©e avec les Jeunes pour un Monde Uni du Moyen-Orient, dont certains se trouvaient justement en Jordanie pour participer Ć  une rencontre avec la prĆ©sidente et le coprĆ©sident des Focolari, Maria Voce et Giancarlo Faletti. Tous ont ainsi dĆ©cidĆ© de faire quelque chose pour la paix, le mĆŖme jour, chacun dans son propre pays, et, ensuite, de se retrouver, grĆ¢ce Ć  une confĆ©rence tĆ©lĆ©phonique, et prier ensemble pour la PAIX.

Et voici le panorama de ce qu’il s’est passĆ© simultanĆ©ment dans les diffĆ©rents pays:

Jordanie – 35 jeunes musulmans et chrĆ©tiens commencent une liaison tĆ©lĆ©phonique avec les jeunes de Fortaleza, au BrĆ©sil: “Ils nous ont assurĆ©s – expliquent-ils – qu’ils prient pour la paix avec nous, avec de nombreux jeunes d’autres mouvements catholiques”. Ensuite, c’est l’Irak qui est en ligne: “Une occasion spĆ©ciale pour nous assurer rĆ©ciproquement que nous sommes toujours unis et que nous travaillons pour le mĆŖme but”. Ensuite, des mĆ©ditations des textes sacrĆ©s respectifs, Bible et Coran, et des pensĆ©es spirituelles de Chiara Lubich, Igino Giordani, MĆØre Teresa et d’autres. La soirĆ©e se conclut par une priĆØre pour la Syrie et pour tout le Moyen-Orient, grĆ¢ce Ć  une confĆ©rence tĆ©lĆ©phonique avec le Liban, la Terre Sainte et l’AlgĆ©rie. “Quel moment spĆ©cial! La dĆ©monstration vivante que l’unitĆ© grandit, malgrĆ© la guerre dans nos pays.”

Terre Sainte – “Montrer Ć  nos amis que nous ne sommes pas seuls Ć  vouloir vivre pour la paix”, c’est le sens de la soirĆ©e en Terre Sainte, avec la liaison tĆ©lĆ©phonique en direct. Le matin suivant: un approfondissement sur “mettre Dieu Ć  la premiĆØre place” et une promenade tranquille.

Egypte – Le couvre-feu empĆŖche les jeunes de se rencontrer le soir pour la liaison tĆ©lĆ©phonique. Mais le sentiment d’être unis avec les autres ne faiblit pas. C’est ainsi que l’exprime Sally, qui vient de rentrer de la Jordanie: “Je suis retournĆ©e en Egypte, apportant avec moi cette unitĆ©. Je sens qu’entre nous, malgrĆ© les distances qui nous sĆ©parent, il y a cette forte unitĆ© qui m’a aidĆ©e Ć  avoir la paix dans les Ć©vĆ©nements de chaque jour et aussi la diffuser partout”.

Irak – Grande Ć©motion pour la liaison tĆ©lĆ©phonique avec la Jordanie. Anmar, Syrienne, rapporte: “J’étais vraiment Ć©mue par la force et par l’efficacitĆ© de la priĆØre. Durant ces derniĆØres semaines, nous recevons beaucoup de mauvaises nouvelles concernant mon pays, et l’attaque semblait imminente. Mais, ensuite, grĆ¢ce aussi Ć  la force de nos priĆØres, j’ai remarquĆ© que les politiques ont commencĆ© Ć  nĆ©gocier… C’est vraiment un miracle. Continuons Ć  prier!”

AlgĆ©rie – Pour la premiĆØre fois reliĆ©s avec les jeunes des autres pays arabes, les Jeunes pour un Monde Uni algĆ©riens sont heureux. “Nous avons vraiment senti l’atmosphĆØre de la prĆ©sence de Dieu parmi nous”.

Liban – 40 JPMU du Liban et de la Syrie (quelques jeunes syriens vivent au Liban) se sont retrouvĆ©s dans une Ć©glise Ć  Beyrouth: “La paix est notre but, mais, parfois, nous sentons que c’est difficile Ć  rĆ©aliser. Voir ces jeunes de tout le Moyen-Orient, rĆ©unis pour prier pour la paix, nous donne la certitude et la force pour continuer Ć  la construire autour de nous”.

Tous ont en commun l’engagement du Time Out, Ć  midi: un moment de silence ou de priĆØre pour la paix.

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La route fleurie: vivre avec l’Alzheimer

“Ma mĆØre, octogĆ©naire, a commencĆ© Ć  marcher sur la route fleurie:

petit Ć  petit, elle arrĆŖtait de rĆ©flĆ©chir et voyait les choses avec le cœur.

ƀ la fin, son cœur aussi a flanchĆ©, et seuls ses yeux purs sont restĆ©s.

Souvent, elle devient une fillette de six ou sept ans et demande des nouvelles de ses copines:

parfois, elle pleure, parce qu’elle veut voir sa maman et son papa;

mais elle sourit, innocente, entrant et sortant de la route fleurie.

De temps en temps, en suivant maman, je marche moi aussi sur la route fleurie,

et les poids tourmentant le monde deviennent des nuages dans le ciel,

moi aussi je deviens une fleur entre les bras sĆ»rs de ma mĆØre.”

La remise du prix a eu lieu le 16 septembre 2013, dans la salle de confƩrence de Coex, Ơ SƩoul,

C’est ainsi que commence la prĆ©face de “La route fleurie de ma mĆØre”, un recueil d’épisodes qui rĆ©chauffent le cœur, deĀ  l’auteure corĆ©enne Maria Goretti Jeung Ae Jang, poĆØte et infirmiĆØre, qui raconte le temps vĆ©cu avec sa mĆØre souffrant d’Alzheimer.

Le livre-tĆ©moignage a reƧu le prix national 2013: une reconnaissance dĆ©cernĆ©e par le MinistĆØre de la SantĆ© et du Bien-ĆŖtre de la CorĆ©e du Sud, pour ses bonnes pratiques dans l’accompagnement de personnes atteintes d’Alzheimer. La remise du prix a eu lieu le 16 septembre, dans la salle de confĆ©rence de Coex, Ć  SĆ©oul, des mains du ministre.

“Lorsque j’écrivais les Ć©pisodes vĆ©cus avec ma mĆØre – raconte, surprise, l’auteure – je ne connaissais mĆŖme pas l’existence d’un prix de ce genre. Je dĆ©sirais seulement que ce livre puisse devenir une petite aide pour les familles qui ont les membres atteints par cette grave maladie. C’est un don que jamais je n’aurais imaginĆ© recevoir. J’ai seulement aimĆ© ma mĆØre atteinte d’Alzheimer et, ensuite, j’ai pensĆ© partager ces expĆ©riences avec les autres. Mais je suis trĆØs contente, parce que c’est une occasion de faire connaĆ®tre ce livre au plus grand nombre de personnes qui pourront rĆ©flĆ©chir sur le fait qu’aucune maladie ne peut faire abstraction de la dignitĆ© humaine.”

Droite: l’auteure corĆ©enne Maria Goretti Jeung Ae Jang

“La maladie d’Alzheimer – continue l’auteure corĆ©enne – est un parcours pĆ©nible, tant pour la personne qui la vit, que pour la famille. Mais je suis convaincue que la douleur nous purifie. Je voudrais suggĆ©rer de ne pas avoir peur de l’Alzheimer, mais de l’accepter comme une maladie, dont n’importe qui peut ĆŖtre atteint; d’essayer d’aborder les soins adaptĆ©s et de regarder la situation avec les yeux des personnes malades.” Elle conclut, avec force et conviction – rĆ©sultat d’une expĆ©rience vĆ©cue: “Nous enlevons les pensĆ©es nĆ©gatives de notre cœur et nous nous occupons de ces malades avec amour. Ainsi, l’Alzheimer devient un aspect de la vie, avec lequel il est possible d’habiter.”

“Je remercie de tout cœur Chiara Lubich, que je considĆØre comme ma mĆØre spirituelle – confesse Jeung Ae Jang – parce qu’elle m’a enseignĆ©e comment aimer. La spiritualitĆ© de l’unitĆ© m’a aidĆ©e, en effet, Ć  m’entraĆ®ner Ć  voir un visage souffrant de JĆ©sus en ma mĆØre, au-delĆ  de la maladie qui la rendait toujours plus limitĆ©e. C’était le secret qui m’a fait reconnaĆ®tre en elle une personne vraiment prĆ©cieuse et pleine de dignitĆ©. Les paroles de Chiara, entendues quelques annĆ©es auparavant, rĆ©sonnaient en moi: “Vous devez ĆŖtre mĆØres de votre mĆØre…” Pour moi, c’était un vrai mandat.”

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1700 ans depuis l’Edit de Constantin

En plus de Milan, mĆŖme en SerbieĀ – où se trouve NiÅ”, ville natale de Constantin – ont eu lieu et encore maintenant sont en cours des initiatives pour rappeler le jubilĆ© de l’important Edit de Constantin. Dans le pays serbe, de fait, toute l’annĆ©e est dĆ©diĆ©e Ć  l’Edit de Milan: l’Etat et les Eglises se chargent de l’organisation de diffĆ©rents rendez-vous culturels, expositions, confĆ©rences, cĆ©lĆ©brations. Un bon nombre de membres du mouvement des Focolariest engagĆ© en premiĆØre personne. Ce souvenir historique qui fait rĆ©flĆ©chir sur la nĆ©cessitĆ© de l’unitĆ© spirituelle de l’Europe, sur les valeurs culturelles et religieuses, est avant tout significatif pour le dialogue dans la rĆ©gion balkanique. MĆŖme si l’évĆ©nement jubilaire est cĆ©lĆ©brĆ© sĆ©parĆ©ment, chaque Eglise invite des reprĆ©sentants de l’autre Ć  participer Ć  ses propres initiatives. Le prĆ©sident de la RĆ©publique serbe a instituĆ© un ComitĆ© national, prĆ©sidĆ© par le chef de l’Etat, composĆ© des membres de l’Eglise catholique et de la communautĆ© protestante locale, et dont le prĆ©sident est le Patriarche orthodoxe de la Serbie. Les cĆ©lĆ©brations centrales de l’Edit de Constantin se passeront Ć  NiÅ”. Le 21 septembre une messe solennelle a Ć©tĆ© cĆ©lĆ©brĆ©e dans le stade communal prĆ©sidĆ© par le cardinal Angelo Scola envoyĆ© du Pape, avec la participation des pĆØlerins des diffĆ©rents pays limitrophes. Le mouvement des Focolari Ć©tait prĆ©sent par l’engagement des adultes, des jeunes qui ont prĆ©parĆ© des chorĆ©graphies, et des familles ont apportĆ© des cadeaux Ć  l’offertoire en vĆŖtements traditionnels et les diverses communautĆ©s de la rĆ©gion (Serbie, Croatie, MacĆ©doine, Bulgarie) ont pris une part active Ć  la cĆ©lĆ©bration. Ce fut un Ć©vĆ©nement unique en son genre, parce qu’il a vu pour la premiĆØre fois rĆ©unis ces peuples avec un seul but: porter une forte contribution Ć  la rĆ©conciliation. Ces jours-ci, du 4 au 8 octobre, la Serbie a Ć©tĆ© le siĆØge d’un autre Ć©vĆ©nement extraordinaire, le premier de l’histoireĀ  de l’Eglise serbe orthodoxe: en Serbie, pour les cĆ©lĆ©brations, des reprĆ©sentants de toutes les Eglises parmi lesquelles le Patriarche œcumĆ©nique BartholomĆ©e I, le Patriarche de JĆ©rusalem ThĆ©ophile III, le Patriarche de Moscou et de la Russie Cyrile, de mĆŖme que des primats ou des reprĆ©sentants des autres Eglises orthodoxes, des reprĆ©sentants du Vatican et d’autres Eglises, et du monde politique et culturel. La Liturgie solennelle cĆ©lĆ©brĆ©e la dimanche 6 octobre, Ć  NiÅ”, en grec, slave-ecclĆ©sial, serbe et arabe, prĆ©sidĆ©e par le Patriarche BartholomĆ©e, a rĆ©uni plus de 15.000 personnes dans une atmosphĆØre de recueillement et de sacralitĆ©. Dans son discours Sa SaintetĆ© BartholomĆ©e a soulignĆ© la valeur de la croix, que tout doit partir de la vĆ©ritĆ© de la Croix et de l’évangile. Sans le dialogue constructifĀ  il n’est pas possible de rĆ©aliser ce qu’a apportĆ© l’Edit de Milan; seul celui qui fait le dialogue en toutes les circonstances de la vie suit la VolontĆ© Divine. ā€œCette annĆ©e imprime dans le cœur de tout le monde une joie due aux pas dĆ©jĆ  faits vers la rĆ©conciliation – affirme Nina, focolarine orthodoxe russe qui vit en Serbie – de mĆŖme que l’espĆ©rance que l’on rĆ©ussisse Ć  faire les pas pour dĆ©passer les divisions qui permettent aux chrĆ©tiens de se prĆ©senter unis et offrir un tĆ©moignage commun. C’est sans aucun doute une maniĆØre efficace de rĆ©pondre aux dĆ©fis de la sociĆ©tĆ© contemporaine. Le charisme de l’unitĆ© de Chiara Lubich, vĆ©cu par les communautĆ©s des Focolari prĆ©sents dans la rĆ©gion, est dĆ©jĆ  un apport valideā€.

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SoirƩe de Sophia Ơ LoppianoLab 2013

Un regard de l’Italie et pour l’Italie, dans la dĆ©licate conjoncture que travers le pays europĆ©en, mais avec des occasions qui ne peuvent pas ne pas concerner d’autres pays europĆ©ens et pas seulement.

« CommunautĆ©s locales contre institutions nationales? Le ministre pour les Affaires rĆ©gionales et l’Autonomie locale, Graziano Delrio n’a aucun doute. “C’est des petites communautĆ©s et du local que proviennent aujourd’hui les meilleures ressources pour le changement de notre pays.” Il l’a affirmĆ© Ć  LoppianoLab, rĆ©pondant aux questions des Ć©tudiants de l’Institut universitaire Sophia, au cours du rendez-vous “ProtĆ©ger l’homme”.

Sur la scĆØne, deux professeurs Ć©taient Ć©galement prĆ©sents: l’urbaniste Elena Granata et le politologue Alberto Lo Presti ont offert des stimuli Ć  la rĆ©flexion, Ć  partir de leurs compĆ©tences disciplinaires respectives. Le modĆ©rateur de la soirĆ©e Ć©tait Michele Zanzucchi, directeur du magazine CittĆ  Nuova qui a insĆ©rĆ© le programme de la soirĆ©e dans le plus vaste cadre de la manifestation.

“La ville est un lieu trĆØs dĆ©licat – a poursuivi Delrio – et trĆØs aimĆ©. Pour cette raison, je crois qu’aujourd’hui la culture de la communautĆ© et de la ville est repensĆ©e. Durant les 20 derniĆØres annĆ©es, la prioritĆ© a Ć©tĆ© donnĆ©e aux espaces privĆ©s, mais il faut reconsidĆ©rer le rĆ“le et le soin des espaces publics, qui crĆ©ent une communication, des relations.”Ā Et sur les attentes de solution de la crise placĆ©es dans la politique nationale: “Nous demandons des rĆ©ponses Ć  un niveau institutionnel, duquel elles ne peuvent pas arriver. Les rĆ©ponses sont dans la sociĆ©tĆ© qui a la capacitĆ© de provoquer de grandes choses”.

Abordant le grand thĆØme de l’identitĆ© des jeunes dans le panorama social actuel, il a affirmĆ© que notre sociĆ©tĆ© doit surmonter un dĆ©faut culturel envers les jeunes. “Une sociĆ©tĆ© qui veut investir dans les jeunes doit avoir le courage de les laisser se tromper.” Il dĆ©nonce ensuite le manque d’espaces et de ressources qui les encouragent Ć  s’engager et Ć  prendre des risques, mais il ne nie pas, en mĆŖme temps, que la sociĆ©tĆ© doit ĆŖtre exigeante avec eux: “parce qu’autrement cela signifie que l’on n’a pas d’estime pour eux”.

Du panorama italien, on est passĆ© Ć  la perspective europĆ©enne: pour surmonter localismes et nationalismes en Europe, le ministre s’est montrĆ© optimiste concernant la contribution des jeunes et a risquĆ© un dĆ©fi: “Une gĆ©nĆ©ration d’enfants, de jeunes fondateurs de l’Europe naĆ®tra bientĆ“t. Ils abandonneront le concept de nation, embrassant celui de patrie”.

Il explique Ć  un Ć©tudiant Ć©gyptien, sur les manifestations place Tahrir: “Nous devons demander pardon aux jeunes arabes de l’autre cĆ“tĆ© de la MĆ©diterranĆ©e. Nous devrions faire plus pour aider une transition dĆ©mocratique de leurs pays.Ā Il faut redĆ©couvrir la vocation de notre territoire national Ć  ĆŖtre un pont dans le cœur de la MĆ©diterranĆ©e, vers les cultures de l’Afrique du Nord, du Moyen-Orient.”Ā Ā»

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Source: Institut universitaire Sophia online

Galerie d’images sur:flickr

Augsbourg: le dƩfi lancƩ par Chiara Lubich

Racine d’une vie nouvelle

AprĆØs avoir passĆ© en revue, ces derniĆØres annĆ©es, quelques points de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© (Dieu Amour, la volontĆ© de Dieu, la Parole, l’amour du prochain), considĆ©rons maintenant le “commandement nouveau” de JĆ©susĀ : “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimĆ©s” (Jn 13,34).

Au fil des ans, Chiara Lubich comprend toujours davantage son importance et sa nouveauté. Elle le considère également comme la grande attente de notre temps.

Nous proposons un bref extrait sur ce sujet, tirĆ© d’un discours du 24Ā octobre 1978 s’adressant aux responsables du mouvement des FocolariĀ :

« Le Seigneur a utilisĆ© une pĆ©dagogie pour nous apprendre Ć  aimer le frĆØre en restant dans le monde sans ĆŖtre du monde. Il nous a tout de suite fait comprendre qu’il Ć©tait possible d’aimer le frĆØre sans tomber dans le sentimentalisme ou en d’autres erreurs, parce que Lui-mĆŖme pouvait aimer en nous, par la charitĆ©. […]

La charitĆ© est une participation Ć  l’« agapeĀ Ā» divine. […]

Saint Jean, aprĆØs nous avoir dit que Dieu nous a aimĆ©s, ne conclut pas – comme il aurait Ć©tĆ© plus logique de le faire – que, si Dieu nous a aimĆ©s, nous devons nous aussi l’aimer en retourĀ ; mais il ditĀ : « Mes bien-aimĆ©s, si Dieu nous a aimĆ©s ainsi, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autresĀ Ā» (1 Jn 4,11).

Ce n’est que parce que la charitĆ© est une participation Ć  l’« agapeĀ Ā» de Dieu que nous pouvons aller au-delĆ  des limites naturelles, aimer nos ennemis et donner notre vie pour nos frĆØres.

Pour cette raison, l’amour chrĆ©tien appartient vraiment Ć  l’ĆØre nouvelleĀ ; le commandement est radicalement nouveau et introduit dans l’histoire humaine et l’Ć©thique humaine, une « nouveautĆ© absolueĀ Ā».

« Cet amour – Ć©crit Augustin – nous renouvelle afin d’ĆŖtre des hommes nouveaux, hĆ©ritiers duĀ  Testament Nouveau, interprĆØte d’un cantique nouveau (cf. Io. Evang. tract. 65, 1Ā ; PL 34-35)Ā Ā».

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Extrait de Chiara Lubich, L’amore reciproco, a cura di Florence Gillet, Editrice CittĆ  Nuova, Roma 2013, pp. 38-39.

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Politique et service au Kenya

ā€œEtre porte-parole des plus nĆ©cessiteux et de ceux que personne n’écouteā€; de ce profond dĆ©sirĀ  dĆ©bute l’engagement politique de Charity Chege, volontaire du mouvement des Focolari de Juja, Kenya. Assistante sociale, mĆØre de 4 enfants, son quotidien lui fait toucher du doigt la souffrance de ses propres concitoyens: enfants orphelins, personnes Ć¢gĆ©es qui doivent prendre en charge leurs petits enfants parce que les parents sont morts du Sida, personnes qui vivent dans la pauvretĆ© la plus complĆØte.

ā€œLa veille des Ć©lections 2007 – raconte-t-elle – j’ai exprimĆ© Ć  Chiara Lubich le dĆ©sir de servir les gens de mon pays et la dĆ©cision de me prĆ©senter comme candidate au conseil communal. Elle m’a encouragĆ©e, en me rappelant que ā€œla politique est l’amour des amoursā€. Charity n’a pas vu son nom parmi les Ć©lus, ā€œmais – commente-t-elle- je sens que pour moi rien ne change, je pouvais et devais continuer Ć  servir et aimerā€. Malheureusement les occasions ne manquent pas, aux Ć©lections se sont succĆ©dĆ©s des dĆ©sordres et des conflits entre les membres d’ethnies diffĆ©rentes: ā€˜beaucoup de gens y ont perdu la vie, d’autres ont tout perdu, et d’autres encore ont dĆ» abandonner leur terre Ć  cause de la violenceā€.

En 2013 Charity choisit de se prĆ©senter de nouveau, dans un groupe qui respecte ses valeurs et ses idĆ©aux: ā€œA ceux qui, surpris, me demandent pourquoi je n’ai pas prĆ©fĆ©rĆ© un groupe où la majoritĆ© des membres est de ma tribu, je rĆ©ponds: je vis pour la fraternitĆ© universelle!ā€.

La campagne Ć©lectorale se rĆ©vĆØle une occasion pour connaĆ®tre et accueillir les malaises et les besoins: ā€œquand nous sommes allĆ©s trouver les SDF victimes des violences des Ć©lections du passĆ©, je sentais qu’il Ć©tait plus important de les aimer comme je pouvais plutĆ“t que d’exposer mon programme. J’ai rencontrĆ© beaucoup de colĆØre et je leur ai parlĆ© de pardon. Deux collĆØgues m’ont demandĆ© pourquoi je me comportais de la sorte, et j’ai rĆ©pondu que notre rapport avec les gens est la chose la plus importante et que si nous voulons leur bonheur, nous devons les aider Ć  pardonnerā€.

CetteĀ  fois encore l’élection n’a pas abouti, mais beaucoup, connaissantĀ  son engagement, se sont tournĆ©s vers Charity, surs de son aide et de sa disponibilitĆ©: ā€œUn jour j’étais au marchĆ© – raconte-t-elle –Ā  et une dame s’approche de moi et me demande si je peux faire quelque chose pour elle parce qu’elle Ć©tait malade. Elle ajoute que de nombreux autres habitants du village sont dans les mĆŖmes conditions qu’elle; j’ai l’intuition qu’il s’agit du Sida. Cette circonstance m’a fait entrer en contact avec une trentaine de personnes qui vivent avec le virus. Dans nos villages il y a un prĆ©jugĆ© trĆØs fort contre eux, voilĆ  pourquoi ils font l’expĆ©rience d’attitudes nĆ©gatives, d’abus et de mauvais traitements. Souvent ils se sentent Ć©loignĆ©s et rejetĆ©s mĆŖme par leur propre famille, quelquefois ils se rendent face Ć  la maladie et ne cherchent mĆŖme pas les mĆ©dicaments nĆ©cessaires.

J’ai dĆ©cidĆ© de donner moi-mĆŖme mon aide en les aimant concrĆØtement un Ć  un, et en impliquant aussi les jeunes du mouvement. Avec eux nous faisons tout pour que nos amis se sentent surtout acceptĆ©s et ensuite nous essaierons de faire quelque chose de beau avec et pour euxā€.

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Urgence rĆ©fugiĆ©s: “Embrasser les immigrĆ©s”

“Prions pour avoir un cœur qui sache embrasser les immigrĆ©s”: c’est ainsi que s’est exprimĆ© le Pape FranƧois le 8 juillet dernier, durant la visite pastorale Ć  Lampedusa, Ć©mu par l’incessant exode de rĆ©fugiĆ©s fuyant la faim, la guerre, les problĆØmes de tous genres qui amĆØnent depuis des dĆ©cennies sur les cĆ“tes de l’Italie mĆ©ridionale des histoires de dĆ©sespoir et de peur.

L’histoire de Cristina, Elena et Maria Norena, volontaires du Mouvement des Focolari, commence avec un cours d’italien, elles qui se sentent appelĆ©es personnellement en raison de la prĆ©sence grandissante de frĆØres en difficultĆ©. “Nous sommes en mai 2011 – raconte Elena – les arrivĆ©es en bateau s’étaient succĆ©dĆ© Ć  un rythme soutenu, environ 25Ā 000 personnes ayant dĆ©barquĆ© de la Libye en guerre. Dans notre province de Trente (nord de l’Italie) 200 rĆ©fugiĆ©s sont arrivĆ©s, presque tous de jeunes hommes, musulmans, entre 18 et 30 ans.” “Colombienne, j’ai vĆ©cu moi aussi le manque de relations et de vie sociale – poursuit Maria Norena. Ces jeunes racontaient leur solitude et souffraient parce qu’ils ne savaient pas l’italien. ImmĆ©diatement, les autres personnes de notre groupe m’ont soutenue et nous avons commencĆ© ensemble cette aventure.”

L’expĆ©rience fait tache d’huile et les institutions aussi commencent Ć  se sentir impliquĆ©es. “Cela nous intĆ©ressait d’assurer un futur Ć  ces jeunes – affirme Cristina – donc, avec tous ceux qui offraient leur disponibilitĆ©, nous avons commencĆ© Ć  intervenir dans les journaux locaux, surtout dans le journal diocĆ©sain mis Ć  notre disposition pour laisser s’exprimer ceux qui ne pouvaient pas. L’évĆŖque aussi a sollicitĆ© la communautĆ© chrĆ©tienne de Trente pour s’occuper de ces jeunes, nos frĆØres.”

Entretemps, l’administration provinciale dĆ©cide de prolonger le projet, garantissant Ć  chaque rĆ©fugiĆ© deux ans d’aide et de soutien depuis son arrivĆ©e. Cependant, au bout des deux ans, les jeunes devront quitter les logements.

“Avec l’intention de garantir aux jeunes une demeure stable – se souvient Maria Norena – nous avons impliquĆ© les rĆ©alitĆ©s paroissiales et les communautĆ©s locales du Mouvement des Focolari, tant pour la collecte de fonds, que pour la recherche de travail et l’intĆ©gration de ces jeunes dans la sociĆ©tĆ©.”

“Actuellement, nous avons obtenu un toit pour nos 16 amis que nous connaissons personnellement – commente Cristina. Nous expĆ©rimentons l’aide de la Providence, qui nous accompagne dans les petites ou les grandes exigences: nous avons reƧu quatre vĆ©los, nĆ©cessaires parce qu’un des appartements est loin de la ville et inaccessible en bus, et aussi un lave-linge qui Ć©tait indispensable.”

Un jeune, habitant dans un des logements gĆ©rĆ©s par le groupe de volontaires, nous a Ć©crit: “Je vous remercie pour tout ce que vous faites, pour la confiance que vous me tĆ©moignez et l’honnĆŖtetĆ© que vous avez vue en moi. Je vous aime beaucoup.”

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MƩdecine, la personne au centre

“Je suis debout prĆØs d’un brancard aux urgences, lorsque je vois arriver deux femmes Ć©lancĆ©es, parfaitement maquillĆ©es et habillĆ©es. Elles sont suivies par un enfant, portant un survĆŖtement un peu trop grand, hĆ©sitant dans sa dĆ©marche, le regard inquiet, un avion serrĆ© contre lui. Je me demande qui est la mĆØre, parce qu’il ne ressemble Ć  aucune des deux, qui, d’ailleurs, rĆ©pondent en chœur Ć  chaque question personnelle et sur la santĆ© du petit… pendant que Vito, raide sur le fauteuil mĆ©dical, refuse fermement l’échange avion/album de figurines, proposĆ© par l’infirmiĆØre dans une tentative de lui faire Ć©tendre le bras pour la prise de sang.”

C’est le rĆ©cit de Marina D’Antonio, un mĆ©decin italien, “amoureuse de l’Évangile”, comme elle se dĆ©crit, qui a collectionnĆ© une infinitĆ© d’épisodes avec des patients de tous Ć¢ges et provenances. Le fil conducteur: mettre de cĆ“tĆ© rĆØgles et obligations qui, souvent, se cachent derriĆØre la blouse blanche, et regarder la personne devant soi, endossant son humanitĆ©. Nous racontons l’histoire de cet enfant, alors que quelques centaines de mĆ©decins et professionnels de la santĆ© s’apprĆŖtent Ć  se retrouver Ć  Padoue (Italie) les 18 et 19 octobre, pour deux jours de congrĆØs sur la signification de la mĆ©decine aujourd’hui, entre mondialisation, dĆ©veloppement durable et personnalisation des soins.

“Souvent, dans ces cas-lĆ  – continue la doctoresse – on demande la collaboration de la mĆØre… et les voilĆ  qui entourent Vito, une Ć  droite et une Ć  gauche. Une fait remarquer Ć  l’enfant que l’avion doit aller sur la piste d’atterrissage, mon bureau, pour faire monter le deuxiĆØme pilote, un petit homme en plastique noir et rouge qui, comme par magie, surgit de son sac. Vito accepte, car la tour de contrĆ“le a autorisĆ© le dĆ©collage. Le deuxiĆØme tour de magie, qui devrait pousser Vito Ć  laisser l’infirmiĆØre enfoncer l’aiguille-papillon dans son avant-bras, est l’œuvre de l’autre jeune fille. Elle sort une fleur en tissu jaune et un papillon en tissu rouge. “Regarde Vito, LĆ©on le petit papillon boit un peu de nectar de cette petite fleur… et cet autre petit papillon vert prĆ©fĆØre boire sur le petit bras de Vito…” L’enfant se tourne pour regarder et l’infirmiĆØre, trĆØs rapide, d’un geste professionnel, enfile l’aiguille-papillon.

L’enfant arrĆŖte de pleurer et suit le vol du papillon rouge, qui descend en piquĆ© vers son avant-bras, atterrissant dĆ©licatement un instant aprĆØs que l’infirmiĆØre a appliquĆ© un pansement colorĆ© sur l’endroit du prĆ©lĆØvement et jetĆ© l’aiguille-papillon dans la poubelle des dĆ©chets spĆ©ciaux. Je suis en admiration devant les actions de ces deux mĆØres exceptionnelles. L’infirmiĆØre, Ć©tonnĆ©e par une affirmation des deux femmes, demande: “Mais…pourquoi… combien d’enfants avez-vous?!!!”

Elles sourient. “Eh bien… maintenant nous en avons 15.” Elles expliquent ĆŖtre des Ć©ducatrices engagĆ©es dans une Maison Famille du territoire de notre ASL (autoritĆ©s sanitaires). La mĆØre de Vito est morte du SIDA. Le pĆØre est actuellement en cure de dĆ©sintoxication. Le juge des mineurs garde l’enfant Ć  la Maison Famille, jusqu’à ce que les conditions soient rĆ©unies pour le dĆ©clarer adoptable ou pas. Bizarrement, Vito, quatre ans, ne sait pas encore parler

Une fois mon travail fini, je ne vais pas manger, je ne rentre pas Ć  la maison et j’annule mes rendez-vous de l’aprĆØs-midi. J’écris l’adresse de la Maison Famille dans le GPS, j’arrive, je sonne, impatiente, et je demande si je peux faire quelque chose, n’importe quoi. C’est ainsi qu’a commencĆ© mon aventure de bĆ©nĆ©vole auprĆØs d’enfants abandonnĆ©s, maltraitĆ©s, effrayĆ©s… mais qui acceptent toujours mon dĆ©fi: malgrĆ© tout, peu importe ce qu’il se passe ou se passera, nous continuons Ć  jouer.

Je commence Ć  jouer avec eux. Un aprĆØs-midi, dans le grand parc autour de la Maison Famille qui, pour des raisons de sĆ©curitĆ©, a Ć©tĆ© construite dans un lieu isolĆ©, un homme a atterri avec son deltaplane colorĆ©. Vito m’a regardĆ©e et, montrant le deltaplane, a prononcĆ© “Papa”.

Son premier mot, dense comme un discours entier, touchant comme des annĆ©es d’attente Ć  scruter le ciel. Son premier mot, qu’il m’a offert. Vito voulait partir, avec son papa qui serait descendu des nuages. Et, finalement, il y a quelques jours, cela s’est vraiment produit.”

Augsbourg: le dƩfi lancƩ par Chiara Lubich

Argentine, à Córdoba avec les Roms

Jeunes et adultes des Focolari de Córdoba (Argentine), avec un groupe de la paroisse de Saint-Nicolas de Bari, s’engagent depuis environ quatre ans dans la Pastorale rom avec la communautĆ© locale.

“Les dĆ©buts n’ont pas Ć©tĆ© faciles – raconte Teresa. Nous devions surmonter peurs et prĆ©jugĆ©s pour entrer dans la zone habitĆ©e par les Roms. Cependant, ensuite, nous sommes allĆ©s visiter leurs maisons, pour les connaĆ®tre, apprendre leurs noms, organiser des fĆŖtes d’anniversaire, aller les voir Ć  l’hĆ“pital lorsqu’ils Ć©taient malades ou lorsqu’un bĆ©bĆ© naissait.”

Ces simples gestes ont, petit Ć  petit, construit des rapports d’amitiĆ©. “Nous avons dĆ©couvert – continue Eduardo – que la majoritĆ© des Roms aiment beaucoup Ć©couter la parole de Dieu, mais, Ć©tant en grande partie analphabĆØtes, ils ne pouvaient pas la lire. Nous avons donc traduit dans leur langue quelques-unes des principales priĆØres, comme le Notre PĆØre et l’Ave Maria. Un autre dĆ©fi, toujours dans ce domaine, a Ć©tĆ© de poursuivre le projet de scolarisation pour les enfants. Quelques enseignants et le groupe de la pastorale rom travaillent ensemble pour ce projet.”

Le 8 avril est la fĆŖte internationale du peuple rom, une fĆŖte mĆ©connue, jusqu’à ce que le groupe paroissial commence Ć  profiter de cette journĆ©e pour leur donner plus de visibilitĆ© avec une messe spĆ©ciale pour eux.

“Nos nouveaux amis – continue Teresa – ont un profond sens de la vie communautaire et, ainsi, chaque annĆ©e, deux ā€˜rencontres pont’ sont rĆ©alisĆ©es, qui deviennent des moments importants de communion entre Roms et ā€˜CrĆ©oles’ (c’est ainsi qu’ils nous appellent en Argentine).”

Durant ces rencontres, un fort climat de fraternitĆ© se crĆ©e, favorisĆ© par des moments de fĆŖte ou de rĆ©flexion, souvent organisĆ©s avec d’autres institutions, comme le Centre communal ou l’Institut de Cultures originelles. “L’annĆ©e derniĆØre – se souvient Eduardo – enfants et jeunes, tant Roms que CrĆ©oles, ont peint un pont sur un mur et ont Ć©crit: ā€˜Roms et CrĆ©oles: en JĆ©sus nous sommes frĆØres’.”

Pour continuer ce chemin avec une meilleure prĆ©paration, diffĆ©rents membres du groupe ont participĆ© Ć  l’Ɖcole sociale organisĆ©e par les Focolari, Ć  la citĆ©-pilote argentine “Mariapolis Lia“. Ils ont aussi organisĆ© une rencontre avec Lucas CerviƱo, focolarino missiologue, pour rĆ©flĆ©chir sur ce que signifie dialoguer en commenƧant par des espaces sapientiels et interculturels.

Actuellement, d’autres paroisses qui ont sur leur territoire des communautĆ©s rom ont Ć©tĆ© contactĆ©es.

C’est un groupe de pionniers, dans le panorama de l’engagement “pastoral” avec les Roms en Argentine, qui fait encore ses premiers pas.